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Hugues Corriveau

Cartes postales et autre courrier

nouvelles

Hugues Corriveau

Cartes postales et autre courrierPartout sur les cloisons, depuis plus de dix ans, elle a punaisé, carte après carte, son rêve d’évasion. Et quand, un jour, il y a bien trois ans maintenant, sa meilleure amie lui a proposé de l’accompagner en Europe dans un voyage fabuleux et organisé, jamais elle ne s’est résolue à quitter son trésor, persuadée que le monde ne pourrait pas être aussi resplendissant qu’ici, sur ses murs.

Les cartes postales nées de la plume d’Hugues Corriveau nous offrent un tour du monde plutôt insolite. Elles arrivent de Paris, de New York, du Vietnam, ou alors de l’Allemagne nazie, de la France occupée, ou de Lowell, Mass. Elles partent de Rome, du Maroc, de Gaspé, de la baie de Ha. Long, voire du supermarché ou de la maison voisine. Qui les poste, qui les reçoit : globe-trotter, détenu, résistant, soldat, déportée, assassin, analphabète, cartophile, fétichiste ou monomaniaque en plein rituel d’adoration ou de destruction. Les cartes, fortes de leur double face, distribuent amour et haine, mensonges et secrets, tels des morceaux éparpillés du grand puzzle universel.

Fantaisiste et éclectique, Cartes postales et autre courrier cible le cœur d’un duel entre l’écrit et l’image. Hugues Corriveau relève le défi plus de soixante-dix fois, facteur gaillard ou sérieux qui sonne aux portes d’époques troublées, là où résident les émotions cachées.

Illustration de la couverture :© Predrag Miladinovic | Dreamstime.com© Lidiya Oleandra | shutterstock.com

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CARTES POSTALES ET AUTRE COURRIER


Du même auteur :

Gilles Hénault : Lecture de Sémaphore, essai, PUM, 1978.Rose Marie Berthe, roman, VLB, 1979.Du masculin singulier, récit, Les Herbes rouges, 1981.Revoir le rouge, poésie (finaliste aux prix du Gouverneur général du Canada et Émile-

Nelligan 1983), VLB, 1983.Forcément dans la tête, poésie (finaliste au prix Alfred-DesRochers), Les Herbes rouges,

1985.À double sens : échanges sur quelques pratiques modernes, en coll. avec Normand de

Bellefeuille, essai, Les Herbes rouges, 1986.Mobiles, poésie (finaliste au prix du Gouverneur général du Canada), Les Herbes rouges,

1987.Apprendre à vivre, poésie, Les Herbes rouges, 1988.Écrire un roman, essai (finaliste au Grand Prix littéraire de la Ville de Sherbrooke), Les

Herbes rouges, 1988.Les chevaux de Malaparte, roman, Les Herbes rouges, 1988.Ce qui importe, poésie (finaliste au prix de la revue Estuaire), Les Herbes rouges, 1990.Autour des gares, nouvelles (prix Adrienne-Choquette 1991, finaliste aux prix Québec/

Paris 1992 et Alfred-DesRochers 1991), L’instant même, 1991, 1995 (réédition format poche 2002).

La maison rouge du bord de mer, roman (prix Alfred-DesRochers 1992), XYZ, 1992.L’âge du meurtre, poésie (finaliste au Grand Prix de la Fondation Les Forges, 1re mention

au Grand Prix littéraire de la Ville de Sherbrooke), Les Herbes rouges, 1992.Courants dangereux, nouvelles (Grand Prix littéraire 1996 de la Ville de Sherbrooke),

L’instant même, 1994.Du masculin singulier, prose, 1978-1985, Les Herbes rouges, 1994.L’enfance, poésie, Éditions du Noroît et (Luxembourg) Éditions Phi, 1994.Attention, tu dors debout, nouvelles, L’instant même, 1996.Le livre du frère, poésie (prix Alain-Grandbois de l’Académie des lettres du Québec 1999,

finaliste aux prix du Gouverneur général du Canada et Alfred-DesRochers), Éditions du Noroît, 1998.

Parc univers, roman (Grand Prix littéraire 2000 de la Ville de Sherbrooke et finaliste au prix Ringuet 1999 de l’Académie des lettres du Québec), XYZ, 1998.

Le ramasseur de souffle, nouvelles (finaliste aux prix du Gouverneur général du Canada et Alfred-DesRochers), L’instant même, 1999.

Écrire pour et parce que, essai, Éditions Trois-Pistoles, 2001.Troublant : cent récits, Québec Amérique, 2001.Vers l’amante, poésie, Éditions du Noroît, 2002.Hors frontières, récit, Leméac, 2003.Paroles pour un voyageur, poésie (prix Alfred-DesRochers 2006, Grand Prix du livre de

la Ville de Sherbrooke 2008), Éditions du Noroît, 2006.La gardienne des tableaux, roman (finaliste au prix Alfred-DesRochers), XYZ, 2008.Le livre des absents, poésie, Éditions du Noroît, 2009.De vieilles dames et autres histoires, nouvelles, Lévesque Éditeur, 2011.Avec quel amour parler, poésie, La courte échelle, 2013.Et là, mon cœur, poésie, Éditions du Noroît, 2015.Les enfants de Liverpool, roman, Druide, 2015.


HUGUES CORRIVEAU

Cartes postales et autre courriernouvelles


http://www.instantmeme.com/ebi-addins/im/ViewBooks.aspx?id=3144

Maquette de la couverture : Anne-Marie JacquesIllustration : © Predrag Miladinovic/Dreamstime.com – © Lidiya Oleandra/Shutterstock.com

Photocomposition : CompoMagny enr.

Distribution pour le Québec : Diffusion Dimedia539, boulevard LebeauMontréal (Québec) H4N 1S2

Distribution pour la France : Distribution du Nouveau Monde

© Les éditions de L’instant même, 2016

L’instant même865, avenue MonctonQuébec (Québec) G1S [email protected]

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Corriveau, Hugues, 1948-Cartes postales et autre courrier

ISBN imprimé 978-2-89502-380-7 ISBN PDF 978-2-89502-904-5I. Titre.

PS8555.O667C37 2016 C843’.54 C2016-941472-8PS9555.O667C37 2016

L’instant même remercie le Conseil des arts du Canada, le gouvernement du Québec(Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC) et la Sociétéde développement des entreprises culturelles du Québec.

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada.

L’auteur remercie le Conseil des arts du Canada pour l’aide qu’il lui a accordée lors de l’écriture de ce recueil.


Je m’envoie des cartes postales de villes perdues de vuemille lettres d’aube remplies d’échardes.

Mario Brassard, Le livre clairière.



HISTOIRES ÉTRANGES



9

La postière

La postière, une indiscrète de première, lit tout ce qu’elle peut en triant le courrier avant de le mettre dans les casiers. Comment faire autrement quand on habite

un patelin obscur d’à peine trois mille habitants (et encore, seulement l’été) ? Elle qui n’est jamais allée plus loin que Saint-Ours ; peut-être bien une fois à Pohénégamook, mais elle était si jeune. Quand arrive au bureau de poste une carte postale des lointains les plus reculés ou d’un ailleurs pas si lointain, le cœur lui palpite de la même manière que si l’objet était à elle adressé. Un désir irrépressible de la lire, de la palper, de regarder les moindres détails de la photo la gagne, retarde son travail, fixe son attention en une obsession rêveuse qui la mène au bout du monde. Elle voyage par procuration, se laissant dériver de port en port, de lieu en lieu, percevant, en chaque note du monde, une harmonieuse symphonie qui berce son âme. Combien de fois ne s’est-elle pas dit que la réception d’un petit signe venu de pays si éloignés était bien aléatoire ? Combien de destinataires attendraient vainement ce si beau chameau du Maroc ou ce si mignon kangourou qui n’avait jamais sauté jusqu’à leur porte ? Bref, une de plus, une de moins, voilà ce qu’elle s’était mise à se répéter en secret pour excuser ses rapts de plus en



plus fréquents. Aujourd’hui, elle s’empare de l’irrésistible mas provençal envahi par les coquelicots, s’en retourne chez elle, un peu coupable. Elle gagne son sous-sol aménagé, et allume. La féerie de couleurs ramène la vie au fond de ses yeux, une immense joie universelle envahit le lieu. Partout sur les cloisons, depuis plus de dix ans, elle a punaisé, carte après carte, son rêve d’évasion. Et quand, un jour, il y a bien trois ans maintenant, sa meilleure amie lui a proposé de l’accompagner en Europe dans un voyage fabuleux et organisé, jamais elle ne s’est résolue à quitter son trésor, persuadée que le monde ne pourrait pas être aussi resplendissant qu’ici, sur ses murs.


11

Le Salon du prisonnier

Hemer, Allemagne, région militaire de Münster. Stalag VI-A, en date du 21/09/41. On retint la nouvelle déportée parce qu’elle dessinait partout, sur

tout. On l’obligea à participer à un Salon du prisonnier. On exigea qu’elle produisît une œuvre qui ferait bonne impression auprès de monsieur Georges Scapini, qui organisait, au musée Galliera de Paris, une exposition de propagande et de souscription. Après la guerre, notre tante vint s’installer au Québec afin d’oublier et de poursuivre en rêve sa conquête artistique. Elle ne produisit plus rien, jamais. Le plus souvent silencieuse, elle regardait vaguement par la fenêtre ouverte, cherchant dans le champ voisin une consolation. Elle avait conservé une carte postale reproduisant l’affiche du Salon de 1941 qui montrait, ostentatoire, un coq valeureux. Elle fut l’une des 777 artistes requis pour cette présentation absurde. Elle ne pouvait expliquer comment cet ordre à participer à ce Salon lui était parvenu. Au recto de la carte, seule une trop courte admonestation avait été inscrite : N’oublie jamais. Aucune signature. La calligraphie elle-même lui paraissait obscure. Elle l’avait encadrée, posée sur la commode de sa chambre. Près d’un très gros lampion, au cas où l’on viendrait à manquer d’électricité, et d’une boîte



de chocolats constamment renouvelée. Une grande pitié prenait l’âme quand on entrait dans cette pièce, qu’on entendait des larmes encore vives liquéfier des sanglots retenus. Un bien morbide autel que celui-là ; la commémoration s’y encrassait, y stagnait. Nous nous gardions bien de la questionner sur cette époque, car il nous suffisait de voir cette relique pour accéder un peu à ce récit jamais narré, jamais évoqué. La seule vision de ce coq la ramenait au bout de ce monde écroulé, ravagé.


1313

Légèreté de l’être

Le binocle est appuyé sur un pubis, le pont posé sur un pénis, les couilles faisant office de narines. Elle trouve cette audace bien polissonne. Elle hésite. Que

dira le commis ? « Allons, tu es à Saint-Maur-des-Fossés, près de Champigny-sur-Marne, il n’y a pas de quoi fouetter un chat », qu’elle se dit. Mais comment se fait-il qu’on puisse trouver une hardiesse pareille à Saint-Maur ? L’érotico-soft doit être un passe-temps régional. Elle trouve cette carte postale particulière, parfaitement adaptée à sa personnalité canaille. Soit, elle hésite, se risque. Il faut absolument que cette effronterie plaise à Ubald, qu’il s’en délecte. Il saura reconnaître la beauté de l’organe, faute de trouver du raffinement à l’objet. Mais le hic, c’est qu’elle n’est pas censée savoir qu’il est gai. Ne trouvera-t-il pas curieux qu’elle ait choisi justement cette allusion saisissante ? N’aura-t-il pas un réel soupçon du « comment et pourquoi que… » ? Elle en est troublée. Il est pourtant beau, le pénis. Mais là n’est pas la question. Que va-t-elle bien pouvoir lui susurrer pour lui faire avaler l’organe ? « Hon ! Pâquerette ! Que dis-tu là ! Double sens, double sens ! Tu devrais te retenir un peu, ma vieille, sinon on va te démasquer comme une vraie libidineuse. » Décidément, cette petite chose lui échauffe les



sangs. Elle se décide, se rend au comptoir et paie sous l’œil réprobateur d’un monsieur à binocle qui louche. Pourvu qu’il ne jette pas un coup d’œil à son message. Mon trésor, que d’emportements m’aveuglent ! Je prends des vessies pour des lanternes et des binocles pour des trous de suces. Le moindre détail m’émerveille, le plus petit incident me transporte, la plus inattendue volupté me réjouit. Je t’embrasse là où tu sais, sans penser à mal. Ta présente, ton amie. Ubald comprendra que, perdue au milieu de la campagne française, elle soit un peu chamboulée. Quoiqu’elle devrait peut-être le persuader qu’elle a bricolé cette carte après avoir photographié un gars bien pourvu qui a fait semblant de regarder ses intérieurs avec son binocle en équilibre sur son organe turgescent. Elle se prend pour une prof d’université. Y a pas à dire, il lui faudrait une cure thermale pour refroidir ses pulsions.


15

Les jalouses

Son parrain l’aimait ; le sien, pas. Son parrain lui envoyait des portraits d’animaux domestiques ou aborigènes ; son parrain, pas. Par contre, il lui envoyait des photos

de certaines actualités des guerres qu’il couvrait ; le sien, pas. Le parrain de Lucie aimait les animaux, mais sa nièce pas ; le parrain de Lucille aimait les guerres, mais pas sa nièce. Les jumelles se jalousaient donc, les cartes postales de l’une ayant mieux convenu à l’autre. « La vie est parfois injuste », se disaient-elles, chacune par-devers soi. N’empêche que la grogne dura. Lucille eut l’idée, un jour, de subtiliser le toutou de Poméranie que venait de recevoir sa sœur. Un petit rapt de rien dont se douta Lucie, qui subtilisa le cadavre brûlé du jeune Africain, adressé à Cille. Les deux sœurs comprirent le manège, évidemment. Elles n’en dirent rien. Sortant parfois le toutou de son tiroir, Cille en admirait les poils et la dégaine. De même pour Lucie qui avait du mal à croire à tant de misère humaine quand elle regardait le cadavre brûlé. Un jour arriva l’image d’un chien mort sur une route creusée d’impacts d’obus. Cille ne sut pas reconnaître de quel parrain ce massacre venait. Elle vérifia sous l’animal mort, lut et vit qu’il lui était adressé à elle, la Lucille amoureuse des conflits. Le sujet ne lui convenait



pas. Un animal, ce n’aurait pas dû lui être destiné. De même, Lucie, qui supposément n’aimait que les animaux, reçut le portrait d’une vétérinaire anémique, engagée auprès d’un refuge pour animaux, armée d’une machette et d’un stéthoscope, sans animal malade ou aux abois. Lucie alla montrer l’infamie à sa sœur fort étonnée de la méprise quand elle vit la salvatrice hagarde qu’on avait envoyée à sa jumelle. L’une et l’autre, interloquées, se regardèrent, s’échangèrent les cartes, hésitantes puis, remettant la première à la seconde, incapables de décider laquelle appartenait à l’une plutôt qu’à l’autre. Dans une boîte à chaussures vide, les jumelles jetèrent pêle-mêle leurs collections d’images : à l’avenir, nul besoin de choisir entre un pachyderme ou un électrocuté, car elles jouiraient en commun de la cartothèque que les tontons leur constituaient, ajoutant le mouton broutant aux enfants soldats.


17

Vieillesse ennemie

Un vieux canard a toujours besoin d’une canne pour vivre. Voilà ce qui est inscrit sur le carton. Une canne, une canne ! Encore faut-il qu’elle soit solide, la canne.

Pas tordue, pas crochue. Une femme bien droite, avec de l’ambition et de la détermination, de la passion et de la raison. Voilà la canne qu’il lui faudrait ! Il n’avait pas le courage de la lui envoyer. Une réticence devant son féminisme avoué, devant la réplique cinglante qu’il risquait de recevoir, lui interdisait de se compromettre davantage. Il fouillait le présentoir quand il aperçut cet autre adage : Un vieil homme sans femme est comme un canard sans canne. Il n’en revenait pas de tant de vulgarité, d’indélicatesse. Par-devers lui, il se disait qu’il y avait là du vrai pour les personnes âgées. Par association entre canne et vieillesse, évidemment. Mais aussi à cause de l’âge même de la femme à laquelle il se référait, qui ne se déplaçait plus qu’avec peine. Pourtant, elle n’était pas si vieille qu’il lui fallût s’appuyer sur quelqu’un pour finir ses jours au beau milieu des râteliers oubliés et des marchettes à pochettes. Sidéré, il lisait et relisait les deux cartes qu’il avait en main et il se convainquait de taire ses réticences. Il lui fallait regarder en face sa situation de vieux débris incontinent, de perclus et



reclus. Foin de ses réserves, il devait poser un geste vers elle et lui adresser les deux. Il composa avec beaucoup de minutie une courte déclaration, presque laconique : Je vous tiens pour une femme solide, capable d’être un réconfort et un appui. Votre ami, Maurice. Il déposa lui-même la première sous sa porte. Ils habitaient le même immeuble de retraités aisés. Il n’eut ni réponse ni le moindre regard à la salle à manger. Il lui glissa de la même manière la seconde : Vous avez la froideur nécessaire à tenir un siège. Je vous en prie, prenez-moi. Maurice. Il la revit le jour suivant avec ce qu’on appelle un vieux beau à son bras. Par expérience, il avait acheté plusieurs exemplaires des deux cartes. Il chercha et jeta avec dépit son dévolu sur une vieille noiraude, costaude et fin finaude.


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CURIOSITÉSUne artiste 57L’œil de plastique 59Cartes circulaires 61Le ballon blanc 63Le code secret 65L’aveugle 67Combler l’absence 69Le chien affamé 71Engagement envers les lapins 73Et elle musique, en plus ! 75N’oublie pas le chien 77Photos sans personne 79

AMOURS

Le saint-bernard 83De moi à toi 85La demande en mariage 87Sentiments constants 89Les deux Botero 91Loin de Tarfaya 93L’ultime rendez-vous 95Voyage sentimental 97Passion mortelle 99La baie de Hạ Long 101

HISTOIRES D’ENFANTS

Le dortoir 105Les minous de coton 107La poupée 109De Pomponnette à Poucinet 111



En danger de mort, le petit 113La fin des certitudes 115Les cubes venus d’ailleurs 117Les petits torturés 119

ÉNIGMES

De qui viennent-elles ? 123Les morceaux d’anatomie 125De Carcassonne 127Venue du désert 129

EXASPÉRATION

Café Le Départ 133Maudit père Noël 135Le décalage 137Le bout de nulle part 139L’irrésistible appel 141À Trouville 143Les balises 145L’été où nous ne voyageons pas 147Poison de chez Dior 149Il nous a menti à tous 151En voyage de noces 153

AVEC TENDRESSE

Les vacances de monsieur Blum 157Le facteur était triste 159 Les programmes d’aide 161En route pour Auschwitz 163Pour lui 165Jamais, personne 167Le si beau lapsus 169


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Cartes postaleset autre courrier

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Cartes postales et autre courrierPartout sur les cloisons, depuis plus de dix ans, elle a punaisé, carte après carte, son rêve d’évasion. Et quand, un jour, il y a bien trois ans maintenant, sa meilleure amie lui a proposé de l’accompagner en Europe dans un voyage fabuleux et organisé, jamais elle ne s’est résolue à quitter son trésor, persuadée que le monde ne pourrait pas être aussi resplendissant qu’ici, sur ses murs.

Les cartes postales nées de la plume d’Hugues Corriveau nous offrent un tour du monde plutôt insolite. Elles arrivent de Paris, de New York, du Vietnam, ou alors de l’Allemagne nazie, de la France occupée, ou de Lowell, Mass. Elles partent de Rome, du Maroc, de Gaspé, de la baie de Ha. Long, voire du supermarché ou de la maison voisine. Qui les poste, qui les reçoit : globe-trotter, détenu, résistant, soldat, déportée, assassin, analphabète, cartophile, fétichiste ou monomaniaque en plein rituel d’adoration ou de destruction. Les cartes, fortes de leur double face, distribuent amour et haine, mensonges et secrets, tels des morceaux éparpillés du grand puzzle universel.

Fantaisiste et éclectique, Cartes postales et autre courrier cible le cœur d’un duel entre l’écrit et l’image. Hugues Corriveau relève le défi plus de soixante-dix fois, facteur gaillard ou sérieux qui sonne aux portes d’époques troublées, là où résident les émotions cachées.

Illustration de la couverture :© Predrag Miladinovic | Dreamstime.com© Lidiya Oleandra | shutterstock.com

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