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1 Ce texte a été téléchargé sur le site http://www.leproscenium.com Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes. Le non de la mère 1

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En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisationde l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme quigère ses droits (la SACD par exemple pour la France).

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faireinterdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pasété obtenue par la troupe.

Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues àl'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que lesautorisations ont été obtenues, même a posteriori.

Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC,festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produirele justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règlesentraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pourla structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais uneobligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le publicpuissent toujours profiter de nouveaux textes.

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LE NON DE LA MERE

Une comédie

De Claude Husson

Courriel : [email protected]

Durée de la pièce : 120 minutes

Décor : un salon avec un canapé, une table et des chaises

Costumes : actuels

Distribution : 5 femmes et 4 hommes

Public visé : tous publics

Résumé : Hervé et Florence attendent un heureux évènement, enfin surtout Florence.Le jour est venu de choisir un prénom pour le bébé. Comment trouver un prénom original ?C’est un choix délicat, ce n’est pas aussi simple qu’il y parait et d’autant moins qu’ils sontsouvent dérangés par la voisine qui s’est subitement découverte une âme de pâtissière.L’arrivée d’Angèle, la maman de Florence, ne va pas clarifier la situation, bien au contraire.Hervé va découvrir à ses dépens que tout peut très vite lui échapper. Les visites successives nevont faire qu’ajouter à la confusion. Entre un prêtre, une mère, une belle mère, une voisine, unecopine, et des cousins, Hervé a du mal à imposer ses idées. En supposant qu’il en ait…Angèle, elle, pense à tout et pour tout le monde, sauf que le passé peut quelques fois refairesurface.Alors qui va dire oui à qui et qui va dire non ?

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Le non de la mèreFLORENCE - jeune femme, enceinteHERVE - son mari BRIGITTE - amie de FlorenceANGELE - la mère de FlorencePERE LACHAISE - le curé de la paroisseGAETAN - commercialCHRISTOPHE - le cousin d’HervéVIRGINIE - la jeune voisine NICOLE - la mère d’Hervé

Appartement d’Hervé et Florence

Hervé est seul en scène, il fait un Sudoku.HERVE - Non pas le 9, il y en a déjà un dans cette ligne, alors 3, ok 3, donc le 5 ici, et bienvoilà, oh je suis trop bon.Entrée de Virginie, la voisineVIRGINIE - Excusez de vous déranger, ah vous êtes seul, donc je ne vous dérange pas, jetombe même plutôt bien.HERVE - Si vous le dites, ma femme est sortie pour faire quelques courses.VIRGINIE - Ce n’est pas grave puisque vous, vous êtes là.HERVE - Et, que me vaut l’honneur de la visite de ma charmante voisine. (Il reprend sonsudoku)VIRGINIE - Ah, vous faites quoi ?HERVE - SudokuVIRGINIE - Pas spécialement, pourquoi vous sentez quelque chose, il faut me le dire voussavez. Ah je ne comprends pas, pourtant j’ai mis du déo.HERVE - le sudoku, c’est un jeu, c’est ça. (Il lui montre ses grilles)VIRGINIE - Ah ! (Soulagée) Mais c’est un mot croisé, on appelle ça, suduku maintenant, je nesavais pas.HERVE - Sudoku,VIRGINIE - Je n‘ai jamais su faire les mots croisés. HERVE - Le contraire m’aurait étonné. Mais ce sont des chiffres qu’il faut mettre dans la grille.VIRGINIE - Ah mais c’est plus simple, alors. Il y a une définition et vous devez trouver le bonnombre.HERVE - Pas vraiment, on doit mettre tous les chiffres de 1 à 9 dans une grille.VIRGINIE - Oh, c’est super facile. Mais dites en parlant de 9, vous n’en avez pas un ?HERVE - J’en ai même plusieurs.VIRGINIE - Oh j’en ai assez d’un, c’est pour un gâteau.HERVE - Ah un œuf, vous allez faire un gâteau !VIRGINIE - Oui, j’attends un ami pour le thé, je voudrais bien essayer de lui faire un bongâteau.HERVE - Vous pensez qu’il vient pour votre gâteau ?VIRGINIE - Oui, je pense, il m’a dit qu’il était gourmand.

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HERVE - Et quel gâteau voulez vous lui faire ?VIRGINIE - Un 4. 4HERVE - Un 4 x 4, c’est une voiture.VIRGINIE - Y a pas un gâteau qui s’appelle pareil ?HERVE - Il y a bien, le quatre quart, c’est peut être ça ?VIRGINIE - Oh oui sûrement! C’est un truc hyper hard.HERVE - Non c’est plutôt simple.VIRGINIE - Mais non c’est super difficile. Je ne comprends pas la recette, c’est pour ça, sivous pouviez m’aider un peu. Déjà pour l’œuf je ne sais pas comment faire.HERVE - Combien vous en faut il ?VIRGINIE - Ben ¼. Alors je fais comment, je le cuis avant de le couper ? Parce que si je lecoupe cru, ça va couler et comment que je saurai qu’il y en a un quart ?HERVE - Non, il faut le mettre entier et cru.VIRGINIE - Ah bon, vous êtes sûr ?HERVE - Enfin, quand je dis entier c’est sans la coquille.VIRGINIE - Evidement, je ne suis peut être pas Maïté, mais je ne suis pas miss monde nonplus.HERVE - Et si vous étiez Maïté, je ne suis pas certain que votre ami passerait prendre le thé.VIRGINIE - Alors, je fais comment pour l’œuf, je dis qu’un œuf c’est un quart ?HERVE - Exact.VIRGINIE - C’est vrai ! J’ai juste alors, un œuf c’est un quart. (Fière d’elle)HERVE - Oui et vous mettez le poids de l’œuf pour le reste.VIRGINIE - Ah, il va falloir que je mette un œuf de farine, un œuf de …. De quoi déjà? j’saispu c’qu’y a d’autres, de toutes façons c’est marqué dans le livre.Entrée de Florence.VIRGINIE - Allez au revoir et merci pour le coup de main.Sortie de VirginieFLORENCE - Je ne te demande pas où tu lui as mis la main.HERVE - À la pâte, elle va faire un gâteau.FLORENCE - Prends-moi pour une gourde, elle se pointe dès que j’ai le dos tourné, elle doitnous épier.HERVE - Mais que vas tu encore chercher ? Elle veut faire un 4 - 4 pour un ami.FLORENCE - Et c’est qui cette fois l’ami ?HERVE - Un gourmand.Retour de Virginie.VIRGINIE - Excusez moi, mais je n’ai pas pris l’œuf.HERVE - Ne bougez pas, je vais vous en chercher un. (Il sort cuisine)VIRGINIE (gênée à Florence) - Je n’ai plus d’œuf.FLORENCE - Y paraît.VIRGINIE - Je vais faire un gâteau.FLORENCE - Y paraît.VIRGINIE - Pour un ami.FLORENCE - Y paraît.VIRGINIE - Votre mari va me dépanner.FLORENCE - Je vois ça.VIRGINIE - Il est vraiment très serviable.

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FLORENCE - Je vois ça.VIRGINIE - Il m’a conseillé pour le gâteau.FLORENCE - Il est trop bon.VIRGINIE - J’sais pas il n’est pas encore fini.FLORENCE - Mon mari ?VIRGINIE - Non mon gâteau, je n’ai pas encore commencé parce que je n’ai pas l’œuf.Retour d’HervéFLORENCE - Ah le voilà.VIRGINIE - Mon œuf ou votre mari ?FLORENCE - Les deux, ils font route ensemble.HERVE - Voilà et bon courage.VIRGINIE - Merci. (Elle sort)FLORENCE - Tu ne veux pas aller l’aider à casser l’œuf. On n’est pas trop de 2 pour tenir laspatule.HERVE - Non mais tu délires Florence, elle est gentille Virginie, mais ce n’est pas du tout montype de nanas.FLORENCE - Et c’est quoi ton type de nanas ?HERVE - Ben c’est une fille…. (Il décrit virginie)FLORENCE - Ah ben oui, et Virginie elle ne ressemble pas du tout à ça.HERVE - Ben pas vraiment non. Oh ! Et puis arrête, je n’ai qu’une seule femme, la mère de mesfuturs enfants.FLORENCE - Bon je préfère aller ranger les courses, parce que tes beaux discours ça ne mangepas de pain mais ça ne nourrit pas non plus. (Elle sort)Hervé reprend son jeu.HERVE - Le 3 est donc ici. Ah non il y a déjà un 3 dans cette ligne. Alors c’est le 7, ah ben nonplus, voilà je n’arrive plus à rien, je suis perturbé maintenant, tout ça à cause d’un œuf.Retour de Florence.FLORENCE - Oh, Hervé, il a bougé.HERVE - Quoi le placard, et où est il encore passé ?FLORENCE - Mais non andouille, il a bougé je te dis.HERVE - Le camembert, il était trop fait, il coule, je t’avais dit de la manger la semainedernière.FLORENCE - Oh ; il recommence il m’a donné un coup de pied.HERVE - Qui donc ? Ce coup ci ce n’est certainement pas le camembert.FLORENCE - Mais non andouille, lui. (Elle indique son ventre)HERVE - Ah oui ; excuse moi. Je pensais à autre chose. Mais pourquoi tu dis, lui ? On ne saitpas, ce n’est peut être pas un garçon.FLORENCE - Je dis, lui, en parlant du bébé.HERVE - Et si on parlait du prénom se serait plus simple.FLORENCE - J’en ai déjà parlé.HERVE - Avec qui ? Pas avec moi, pourtant je pense que je suis un peu concerné.FLORENCE - Avec maman.HERVE - Avec ta mère, mais qu’est ce que ta mère vient faire la dedans ? Cela ne la regardepas.FLORENCE - Elle m’a juste suggéré quelques idées.HERVE - Ah oui; Henri, Thérèse, Lucien ; Brigitte ?

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FLORENCE - Mais non quelque chose de plus moderne, tu sais maman est très moderne, si tului parlais un peu plus, tu t’en serais aperçu.HERVE - C’est vrai que dimanche, quand elle m’a parlé de sa 4 L, j’ai tout de suite vu qu’elleétait moderne.FLORENCE - Oh je t’en prie, une CLIO ou une 4L, c’est toujours une Renault, si tucommences à chipoter pour des détails pareils.HERVE - Un détail, il c’est tout de même écoulé 30 ans entre les 2. FLORENCE - Pour maman le temps ne compte pas, elle ne vieillit pas.HERVE - Fait moi penser à lui offrir un miroir.FLORENCE - Que tu es drôle mon biquet. Bon on parle de prénoms ou on reste sur maman.HERVE - On y reste encore un peu. Dis voir ce qu’elle t’a soufflé que je rigole.FLORENCE - Non, tu vas encore te moquer d’elle.HERVE - Non, vas y accouche.FLORENCE - Ah ça c’est malin.HERVE - Bon, vas-y.FLORENCE - Pour un garçon elle aime bien Adam. HERVE - Et pour une fille Ève.FLORENCE - Mais non, laisse moi finir, pour une fille elle voyait bien : Claire.HERVE - Tant mieux pour elle.FLORENCE - Quoi ? Tant mieux pour elle.HERVE - Si elle voit bien claire (geste), c’est qu’elle n’est pas myope.FLORENCE - Moi, je vois que monsieur est très en forme. Maman disait Claire, le prénom.HERVE - Même si elle est noire ? Parce que…FLORENCE - Mais pourquoi serait elle noire ? Elle est de toi je te l’assure.HERVE - Mais tu n’as plus aucun humour, ma chérie, aurais tu quelque chose à te reprocher ?FLORENCE - Bien sûr que non.HERVE - Donc, si je résume, on sait déjà ; que ce ne sera ni Claire ni Adam !FLORENCE - Et pourquoi ?HERVE - Parce que ce sont les idées de ta mère donc, c’est NONFLORENCE - Alors on choisit comment ?HERVE - On fait comme tout le monde, on prend des syllabes que l’on met bout à boutFLORENCE - Ah oui, comme Timéo, Maélice, ou Sylien.HERVE - Oui, plus c’est exotique, et mieux c’est.FLORENCE - Et si on prenait un peu de nos deux prénoms; Hervé et Florence ?HERVE - Ok, ce sera donc, Herrence. Oh, la petite Herrence ! FLORENCE - Ca fait un peu…HERVE - Périmé, oui alors…… Flové.FLORENCE - C’est joli Flové, moi j’aime bien.HERVE - Ben pas moi, ça ressemble trop à Florence.FLORENCE - Bon alors, on va prendre les lettres du Scrabble et on en pioche et avec les lettreson fait un prénom.HERVE - Si tu veux, je vais le chercher. (Sortie d’Hervé)Retour de Virginie (avec de la farine dans les deux coquilles de son œuf)VIRGINIE - Excusez-moi. Ah, il n’est pas là Hervé ?FLORENCE - Il n’est pas très loin, mais je peux peut être vous aider.VIRGINIE - Oui peut être, la farine je la mets comment dans l’œuf ? Si j’en mets dans les 2

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coquilles, ça ne fait pas un peu trop?FLORENCE - Mais pourquoi voulez vous mettre la farine dans l’œuf ?VIRGINIE - Mais parce qu’il faut autant de farine que d’œuf. On dirait que vous n’avezjamais fait un gâteau de votre vie. Pauvre Hervé, il ne doit pas être trop gâté.Retour d’Hervé.HERVE - Si ça va, rassurez-vous.FLORENCE - Merci.VIRGINIE - Alors pour la farine ?HERVE - C’est bon comme ça.FLORENCE - Au revoir et amusez-vous bien. (Elle pousse Virginie)VIRGINIE - Doucement, je vais perdre de la farine. Je vous préviens si mon gâteau est raté cesera de votre faute, je vous enverrai mon ami.HERVE - Ce n’est pas la peine.Virginie sort.FLORENCE - Bon revenons à notre scrabble, ça au moins c’est une idée originale, c’est mieuxque ce bouquin qu’ils ont tous acheté pour donner tous le même prénom à leurs enfants.HERVE - Forcement, ils veulent tous le plus rare. FLORENCE - Bon y va. HERVE - J’ai déjà mis les lettres dans un sac.FLORENCE - Tu n’as pas triché, tu les as toutes mises ? HERVE - Tu veux vérifier ?FLORENCE - Oui.HERVE - Tu ne me fais pas confiance ?FLORENCE - Si mais…HERVE - Alors tais toi et pioche.FLORENCE - Bon (elle pioche et sort la lettre Q)HERVE - On est au moins sur que le Q est là. Entrée de VirginieVIRGINIE - Ben c’est gentil!FLORENCE - Quoi donc ! VIRGINIE - De dire que le Q est là quand j’arrive.HERVE - Je ne vous avais pas vu. Bon, qu’est ce qui ne va pas maintenant ? L’œuf c’est fait, lafarine aussi…VIRGINIE - Oui ça c’est bon, mais c’est les morceaux de sucre, je ne peux en mettre que 4dans l’œuf, c’est bon 4 ?HERVE - Essayez donc avec du sucre en poudre, c’est plus facile vous verrez.FLORENCE - Et plus précis.VIRGINIE - Ah mais peut être bien. Mais pourquoi ils ne l’ont pas marqué sur la recette quec’était du sucre en poudre ? Après c’est moi qui passe pour une cruche.FLORENCE - Oh mais pas du tout, vous savez.VIRGINIE - A+ (Elle sort)FLORENCE - Après le sucre, il reste quoi ?HERVE - La matière grasse.FLORENCE - Bon ben tenons-nous prêts pour la suite, on en était où ?HERVE - Au QFLORENCE - Ca commence mal.

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HERVE - Ca commence toujours comme ça.FLORENCE - Ah bon ?HERVE - Bref, tu ne vas pas tout contrôler. Tu ne sais même pas combien il y a de lettres dansun scrabble.FLORENCE - Si 26.HERVE - Non, il y a des lettres que l’on retrouve plusieurs fois.FLORENCE - Ah ; on peut avoir 2 Q ?HERVE - Oui, on l’appellera QQ.FLORENCE - Tu te crois drôle.Entrée de Virginie avec de l’huile.VIRGINIE - Vous allez finir par me trouver pot de colle.HERVE - Si j’en crois ce que je vois, ce n’est pas collante que vous êtes mais glissante.VIRGINIE - Oui, j’ai effectivement un problème avec la matière grasse, de l’huile, c’en est ? FLORENCE - Oui, on classe l’huile dans la catégorie des matières grasses.VIRGINIE - Alors, je mets laquelle ? FLORENCE - Celle que vous préférez.VIRGINIE - Je les aime toutes autant.HERVE - Tant que ce n’est pas de l’huile de vidange.VIRGINIE - Ah, je ne l’ai jamais essayée celle là, mais j’ai de l’huile Lesieur, ça va ?HERVE - Oui, Lesieur c’est bon. VIRGINIE - Oui, mais c’est gras.FLORENCE - En même temps, c’est de l’huile.VIRGINIE - Le Lesieur c’est peut être plus gras que le tournesol, ça va me faire grossir.FLORENCE - Alors, mettez de l’huile de tournesol.VIRGINIE - Oui, vous avez raison. (Elle sort et revient immédiatement) Mais je n’ai pas detournesol.HERVE - Alors mettez Lesieur. VIRGINIE - Oui, mais si je grossis ?HERVE - Alors vous ressemblerez à Maïté et vous allez devenir la reine des gâteaux. Vousn’aurez plus qu’à vous reconvertir. Allez au revoir et bon courage. (Il la pousse dehors)FLORENCE - On n’ y arrivera jamais. Je sens que je vais gonfler plus vite que son gâteau.HERVE - Bon, trêve de plaisanterie. On a fini le contrôle, on reprend à zéro, on tire combien delettres ?FLORENCE - Trois chacun, il n’y aura pas de jaloux.HERVE - On ne devrait peut être en tirer que 5 ?FLORENCE - Pourquoi ? Bon ben si tu veux, mais alors c’est toi qui n’en tires que 2.HERVE - Si tu veux, mais tu sais un prénom de 5 lettres c’est suffisamment long, il faut penserà son avenir.FLORENCE - Oui et alors ? Il aura un plus bel avenir avec un prénom de 5 lettres ?HERVE - Pour remplir les formulaires de l’Assedic, c’est mieux de l’appeler Hervé plutôt quePierre-Louis ou Eve-Laure.FLORENCE - On ne va pas l’appeler Hervé, il y a déjà toi.HERVE - Sait- on jamais, on pioche et on verra ce que ça donnera. On y va, aléas jacta est.FLORENCE - Aller où ? C’est ou jacta est ?HERVE - Pardon !FLORENCE - Pourquoi dis tu, aller à jacta est ? On va faire le tirage ici.

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HERVE - C’est une allocution latine, pioche et tais-toi.FLORENCE - Un instant.HERVE - Quoi encore ? FLORENCE - Je suis super émue, c est quand même une lourde responsabilité, j’ail’impression de tirer les boules du loto.HERVE - Et c’est ce pauvre gosse qui va gagner le gros lot.FLORENCE - Dis Hervé, on n’est pas obligé de garder les lettres dans l’ordre ? Parce que si ontire X.Q.F.H. J, ça va faire un nom de robot.HERVE - Non, on essaiera de faire un mot de 5 lettres, mais si on ne tire que des consonnes onrecommence, d’accord.FLORENCE - Oh ben oui, je préfère. Bon, allez, cette fois j’y vais, je me lance.(Elle parle à son ventre) Tu sais, c’est pour toi que maman elle fait tout ça, parce que maman elledéteste jouer au scrabble mais comme ça tu auras le plus beau prénom de toute l’école.HERVE - Bon, tu te dépêches, on ne va pas y passer la journée.FLORENCE - On ne bâcle pas, je sais bien qu’avec toi il faut tout avoir fini avant mêmed’avoir commencé. (À son ventre) Tu sais, il est comme ça ton éjaculateur précoce de père,toujours pressé.HERVE - Mais pourquoi lui dis tu ça ? Ça ne regarde personne. (Vexé)FLORENCE - Oh, je t’en prie, à l’heure ci, il dort, il n’a pas entendu.HERVE - J’espère bien, parce que je te préviens, si un jour, le gosse me le ressort je t’entiendrai pour responsable.FLORENCE - Bon si tu veux, bon je pioche. (Elle ferme les yeux, ressort une lettre et n’osepas la regarder)HERVE - C’est quoi ? FLORENCE - je ne sais pas.HERVE - Ben regarde.FLORENCE - Oui…c’est un VHERVE - Bon à moi……EFLORENCE - On a donc V et E, on peut dire; é ?HERVE - Oui bien sûr.FLORENCE - Oh la la la la, on ne va pas avoir Véronique quand même!!!HERVE - En 5 lettres ça me paraît peu probable.FLORENCE - (elle compte sur ses doigts) Ah ben oui que je suis bête. Allez, j’y retourne, ohje stress de plus en plus c’est pas bon pour mes intestins tout ça. Il faut que j’aille aux toilettes.HERVE - Tu iras plus tard, pioche.FLORENCE - C’est bon…. H.HERVE - Comme Hervé, tu te rends compte H E V; 3 lettres d’Hervé. C’est trop drôle.FLORENCE - Ne parle pas de malheur, c’est moi qui tire encore la prochaine lettre la situationest trop grave. (Elle prie)HERVE - Que fais tu ?FLORENCE - Je prie pour avoir autre chose que R ou E ; amen. (Elle plonge sa main) … oufc’est un C.HERVE - Comme Jérôme ?FLORENCE - Non C comme cheval.HERVE - C Jérôme, t’es vraiment gourde ma pauvre fille.FLORENCE - Non, mais je réfléchis et ça me prend un peu de temps. C Jérôme, je ne connais

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que lui « kiss me »HERVE - Pas le temps.FLORENCE - C’est le titre d’une chanson, Lucky Lucke. Allez plonge ta main tu as l’honneurd’apporter la note finale.HERVE - Trop d’honneur…. C’est un A.FLORENCE - Ah !HERVE - Comme tu le dis. On a donc E .V. H .C .A .FLORENCE - C’est pas mal, il y a un peu de tout, tu vois quelque chose, toi ? HERVE - Oui toi.FLORENCE - Quoi moi ?HERVE - En face de moi, oh merde. FLORENCE - Quoi ?HERVE - Y a vache.FLORENCE - En face de toi, t’en veux une ?HERVE - Non sur la table. (Il arrange les lettres)FLORENCE - Oh mon dieu, on ne peut pas l’appeler vache. Un bébé ça s’appelle pas vache.Encore on aurait tiré veau, je ne dis pas, mais pas vache !HERVE - Surtout pour un garçon. Pour une fille ça pourrait encore passer.FLORENCE - Mais tu es fou Hervé.HERVE - Non comme ça, si elle devient obèse, comme la plus part des jeunes vont le devenir,elle, elle aura un prénom prédestiné. On dira « tiens v’la la grosse vache »Entrée de Virginie. VIRGINIE - Franchement là vous dépassez les bornes, je ne ressemble pas encore à Maïté. Jevenais chez vous en amie et je me fais traiter de grosse vache.HERVE - Ce n’est pas de vous dont je parle.VIRGINIE - C’est de votre femme ? Mais ce n’est pas mieux. Et vous, vous ne dites rien, maisrentrez lui donc dans le lard.FLORENCE - Hervé ne parlait pas de moi non plus.VIRGINIE - Mais de qui alors ?HERVE - Peu importe, où en êtes vous ?VIRGINIE - Il est dans le four.HERVE - Pour elle c’est pareil.VIRGINIE - Vous faites un gâteau aussi ?FLORENCE - Oh c’est fin ça Hervé.VIRGINIE - Vous faites des petits gâteaux. Oh ! J’aurais du faire ça aussi, c’est bien pour lethé, c’est peut être plus facile à tremper un biscuit ?HERVE - Sans doute mais c’est trop tard.VIRGINIE - Oui le mal est fait, il est dans le four. Ah oui, au fait, j’étais venu justement vousdemander, avant de me faire traiter de grosse vache…FLORENCE - Ce n’était pas à vous, et puis zut, venez en au fait.VIRGINIE - Je le laisse combien de temps dans le four ? HERVE - 9 moisVIRGINIE - Tant que ça, mais c’est aujourd’hui qu‘il vient mon ami.FLORENCE - Ne faites pas attention, Virginie. Hervé plaisante beaucoup en ce moment. Nonpour savoir s’il est cuit, il faut planter un couteau.VIRGINIE - Dans le four ?

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FLORENCE - Non dans le gâteau.VIRGINIE - Ah bon, alors c’est facile, merci et bonne journée. (Elle sort)HERVE - Tu aurais du lui préciser qu’il fallait retirer le couteau.FLORENCE - Je n’en ai pas eu le temps. HERVE - Bon, revenons en à la grosse vache.FLORENCE - Mais tu es odieux, tu parles de ton enfant.HERVE - Puis qu’il parait qu’il dort… C’est bon je vais encore réfléchir un peu, je vais bientrouver autre chose.FLORENCE - Moi aussi.HERVE - Toi aussi, quoi ? FLORENCE - Je réfléchis.HERVE - Non!!!!FLORENCE - Ben si.Herve se dirige vers un meuble.FLORENCE - Où vas tu ?HERVE - Te chercher de l’aspirine, si tu réfléchis de trop, ta tête va en souffrir.FLORENCE - Pas la peine, j’ai trouvé.HERVE - Ah, dis voir.FLORENCE - Y a presque cheval, c’est bête qu ‘on a pas le L.HERVE - As tu d’autres mots de 6 lettres à me proposer. Je te précise à nouveau que les 5lettres sont V. A. C. H .E . Et uniquement celles là.FLORENCE - Donc il y a Evach.HERVE - T’écris ça comment ?FLORENCE - E. V. A. C.H c’est Ève en Breton.HERVE - Bof, pas mal moi j’ai Chéva.FLORENCE - Oh c’est pas mal, ça sonne bien.HERVE - C’est même très bien tu veux dire. C’est le nom d’une déesse aux indes.FLORENCE - Oh, c’est pas vrai, c’est génial (elle l’embrasse). Hervé je regrette ce que j’ai dit,tu es un génie. Ma fille va avoir un prénom de déesse indienne.HERVE - Indou, la déesse pas indienne.FLORENCE - C’est pareil.HERVE - Tu es comme Christophe Colomb toi.FLORENCE - Oui, mais si c’est un garçon ?HERVE - C’est pareil, c’est un dieu qui avait les 2 sexes.FLORENCE - Je ne savais pas que ça avait existé, c’est le dieu des escargots, alors. Mais disHervé, t’as pas peur qu’on traite notre enfant d’escargot ?HERVE - Mais pas du tout, tu sais très peu de gens connaissent la légende du dieu déesseChéva, même toi, tu ne la connaissais pas. FLORENCE - Ah ben oui. Eh dis, il ne faudra le dire à personne, hein, que personne ne nouspique l’idée.HERVE - Naturellement. Voilà une bonne chose de faite, je vais ranger ce jeu (il sort ranger lescrabble)Entrée de Brigitte (La copine de Florence)BRIGITTE - Salut ma chérie, (bisous) ça va ? Tu as l’air en pleine forme, tu sais qu’à toi lagrossesse te réussit plutôt bien.FLORENCE - Tu trouves ?

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BRIGITTE - Je disais, pas plus tard qu’hier à Sylvie, tu sais ma collègue, celle qui a un groscul. FLORENCE - Non je ne sais pas, parce qu’à t’entendre elles ont toutes soit un gros cul soit lessaints qui tombent.BRIGITTE - C’est vrai qu’elles sont toutes moches mes collègues. Mais ce n’est pas là lepropos. Je lui disais justement « Sylvie, fais toi mettre enceinte, tu ne peux pas savoir ce que çaembellit les femmes »FLORENCE - Tu trouves ? BRIGITTE - Mais tout à fait, regarde-toi, la grossesse a fait disparaître tous tes petitsbourrelets, tout est noyé dans la masse maintenant.FLORENCE - Je te remercie, sympa la bonne copine.BRIGITTE - Ne me remercie pas. Entre amies si l’on ne peut plus se faire un petit complimentqui nous en fera ? Dis ton mec n’est pas là ?FLORENCE - Il est à coté.BRIGITTE - Qu’il y reste, on est tellement mieux entre filles.FLORENCE - Oh, il va revenir vite, d’ailleurs je trouve qu’il met beaucoup de temps pourranger le scrabble.BRIGITTE - (surprise) Ah ! Vous avez joué au scrabble, Hervé et toi ?FLORENCE - Ben oui Hervé et moi. Pas le pape, il n’était pas disponible.BRIGITTE - Toi, Florence, tu as joué au scrabble ! (Surprise)FLORENCE - Oui, enfin, ce n’était pas vraiment le vrai jeu.BRIGITTE - (rassurée) Non, c’était au domino, tu me rassures, parce que je ne t’imagine pasjouant au scrabble.FLORENCE - Eh bien, détrompe toi, je sais aligner des lettres. Et avec Hervé, grâce à ce jeu ona trouvé le prénom du bébé.BRIGITTE - Non c’est génial, dis voir.FLORENCE - Pas le droit on garde le secret.BRIGITTE - Oh je t’en prie, entre nous, même à ta meilleure amie. Celle que tu vas choisirpour être la marraine de ce merveilleux petit bout de chou, qui est bien au chaud dans le grosventre de sa maman qui a pris plein de kilos pour bien le nourrir et peut être qu’elle ne les perdrapas… FLORENCE - Mais je ne t’ai pas demandé d’être la marraine.BRIGITTE - Tu n’as pas osé, tu as eu peur que je refuse, mais ne t’en fais pas j’accepte. Bon,ça c’est fait. Alors tu me le dis ce prénom, il faut que je commande la gourmette, tu préfères del’or blanc, jaune ou rose ?FLORENCE - Tu ne vas pas un peu vite ?BRIGITTE - Si on veut de la qualité, il faut s’y prendre à l’avance, alors comment s’appelle til ce chérubin, Hugo, Chloé ou Mélissandre ? FLORENCE - Ca ne va pas ! Non tout le monde se prénomme comme ça, nous on a trouvé unprénom super unique.BRIGITTE - Supersonique, tu veux dire. Vous allez l’appeler Concorde ?FLORENCE - Comme la place, t’es folle.BRIGITTE - Non comme l’avion.FLORENCE - Mais non. De toute façon, c’est un nom de DS.BRIGITTE - La voiture ?FLORENCE - Mais non idiote, une déesse indienne qui est aussi un dieu.

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BRIGITTE - Moi pas connaître, dis voir.FLORENCE - Non.BRIGITTE - Bon je vais deviner, je connais Vishnou…Shiva….FLORENCE - Mais tu ne connais pas Chéva.BRIGITTE - Ah non effectivement, je ne connais pas.FLORENCE - Oh merde, je l’ai dit.Retour d’Hervé.HERVE - Ah !tu étais là Brigitte ?BRIGITTE - Je passais voir comment allait mon petit filleul.HERVE - Tu lui as demandé d’être marraine et sans m’en parler.FLORENCE - Non, c’est elle toute seule.BRIGITTE - En tout cas Hervé, félicitations pour le prénom, c’est vraiment très original.HERVE - (colère) Tu lui as dis ? FLORENCE - Je ne lui ai rien dis du tout, elle a deviné toute seule.HERVE - Non mais tu me prends pour un con. A qui vas tu faire gober ça ?BRIGITTE - Et toi, tu me prends pour quoi, je ne suis pas la dernière des gourdes.HERVE - Non, mais au grand prix de l’intelligence, tu n’es pas tête de série non plus. FLORENCE - C’était pour la gourmette.HERVE - Quelle gourmette ?BRIGITTE - Celle que je vais acheter pour le bébé. Je t’assure Hervé que cela se fait de fairegraver le prénom sur la gourmette.HERVE - Tu avais le temps, le bébé ne va naître que dans 5 mois et le baptême, si baptême il ya, ce ne sera que dans un an.BRIGITTE - Je prévois, c’est une qualité ça, la prévoyance, mais tu sais Hervé, si tu préfèresque je fasse graver X ou Y, moi je veux bien ça me coûtera moins cher.HERVE - Si j’avais su que tu paies la gourmette je l’aurais appelé Jean Théodore ou MarieAstride.BRIGITTE - Tu es mesquin, moi j’étais venu causer avec ma copine, mais comme…HERVE - Comme je suis là, tu pars.BRIGITTE - Oui.HERVE - Je ne te retiens pas.FLORENCE - Mais Brigitte, tu restes manger avec nous.BRIGITTE - Une autre fois, salut ma chérie (bise), bisous à Chéva, salut.HERVE - Salut.Brigitte sort et Florence veut s’éclipser. HERVE - Où vas tu ?FLORENCE - Le téléphone.HERVE - Quoi le téléphone ?FLORENCE - Le téléphone il sonne, je vais répondre.HERVE - Il est ici le téléphone et il ne sonne même pas.FLORENCE - Ah ce n’est pas lui. Alors c’est quoi qui sonne ?HERVE - C’est moi qui vais te sonner.FLORENCE - Plus tard j’ai à faire.HERVE - Tu restes ici et tu vas t’expliquer.FLORENCE - J’explique quoi.HERVE - Comment tu as fait pour me trahir ?

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FLORENCE - Oh tout de suite les grands mots, trahison, explication, pourquoi pas séparationou suicide. J’ai juste dit le prénom à Brigitte, il n’y a pas mort d’homme.HERVE - On devait garder ça pour nous, ce bébé c’est notre histoire. C’est moi qui te l’ai faitpas Brigitte.FLORENCE - Oh la la, quel jaloux, tu vas pas me refaire ta crise, comme quand je t’ai annoncéque j’avais couché avec Marc.HERVE - Ah parce que c’est toi qui me l’avais dit.FLORENCE - Oui c’est moi, je t’avais tout avoué, pour soulager ma conscience. HERVE - Elle a bon dos ta conscience, car c’était tout de même moi qui avais mis le doigtdessus.FLORENCE - Sur quoi, sur ma conscience ?HERVE - Non sur ton infidélité.FLORENCE - Bon, bref, c’est de l’histoire ancienne on en parle plus, tu m’as pardonné.HERVE - Si tu le dis.FLORENCE - Mais oui, parce que le principal, c’est qu’on s’aime n’est ce pas mon chéri ? Moiavec tout ça j’avais presque oublié. (Elle le câline)HERVE - Quoi d’autres ?FLORENCE - Que j’ai encore envie ! HERVE - De qui ?FLORENCE - Mais de personne, j’ai envie d’y aller.HERVE - Où ça ?FLORENCE - Tu veux que je te fasse un dessin. (Elle indique les toilettes)Florence sortHERVE - C’est ça sauve toi, ça t’évitera de me parler de ta copine Brigitte. (On sonne) Ah, bentiens, quand on parle du loup. (Il va ouvrir, entrée du père Lachaise)Ah, non, ce n’est pas elle. Bonjour monsieur.LACHAISE - Bonjour monsieur. Je vous sens déçu, vous attendiez sans doute quelqu’und’autre ?HERVE - Non pas vraiment, mais j’avais comme un mauvais pressentiment, comme si…LACHAISE - Comme si une petite voix en vous vous disait « je vais avoir de la visite »HERVE - Oui un peu.LACHAISE - Et vous aviez raison, mais je manque à toutes mes obligations, je ne me suismême pas présenté, je suis l’abbé Lachaise.HERVE - Non, déjà ?LACHAISE - Oh vous savez cela fait déjà (x ans) que je m’appelle Lachaise et (y ans) que jesuis prêtre(x et y varient en fonction de l’acteur)HERVE - Non, je voulais dire, vous êtes déjà là, elle est forte celle là.LACHAISE - Je suis le curé de la paroisse, il ne me faut que 20 minutes pour venir chez vous.HERVE - Mais quand vous a t elle prévenu ?LACHAISE - Excusez-moi, je ne comprends pas, personne ne m’a prévenu.HERVE - Non, ne me dites pas que vous aviez deviné ou que c’est votre Dieu qui vous aannoncé la nouvelle. Je sais bien qu’il y a des miracles dans votre business, mais pas à ce point.Ne me racontez pas de sornettes, pas à moi. C’est ma belle-mère qui vous a prévenu, c’est elle quivous a dit pour le baptême.LACHAISE - Ah, vous allez avoir un baptême, quelle merveilleuse nouvelle.HERVE - Quel comédien, arrêtez vos simagrées vous le savez mieux que moi.

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LACHAISE - Mais bien sûr que non. Je faisais juste une petite visite de courtoisie, je suisvotre nouveau curé, je viens me présenter.HERVE - A quelle élection ?LACHAISE - Arrêtez de faire l’idiot, c’est une simple visite pour rencontrer les gens. Retour de Florence. LACHAISE - Alors voilà la future maman, bonjour madame et félicitations.FLORENCE - Tu lui as dit ? Non mais c’est pire que tout, c’est qui ce type ? Tu me reprochesde l’avoir dit à Brigitte alors que c’est ma meilleure amie, et toi tu balances tout au premier mecqui passe.HERVE - Ce n’est pas n’importe qui.FLORENCE - Ah ! Et c’est qui, ton frère ? LACHAISE - Non je suis le père.FLORENCE - De qui, d’Hervé ? HERVE - Mais non voyons, ne sois pas idiote.LACHAISE - Enfin, vous savez bien que non. FLORENCE - Mais ce n’est pas le père du bébé non plus, je te le jure, Hervé. Je ne sais pas cequ’il t’a raconté, mais tout est faux, le bébé est de toi je te le jure.HERVE - J’espère bien.LACHAISE - Et moi aussi et quand bien même il ne serait pas de lui, je suis sûr qu’il l’aimeracomme son propre enfant.FLORENCE - Je ne vous ai rien demandé à vous, fouteur de merde.HERVE - Flo, tu te calmes, c’est monsieur le curé.FLORENCE - Non ! Ah bon ! (Gênée)LACHAISE - Je suis le père Lachaise.FLORENCE - Mais oui, j’ai déjà entendu parler de vous.LACHAISE - Par qui ?FLORENCE - Je ne sais plus, mais votre nom ne m’est pas inconnu.LACHAISE - J’ai eu un prédécesseur très connu.FLORENCE - Votre père ? Vous êtes curé de père en fils ?LACHAISE - Pas vraiment.HERVE - Florence, tu le fais exprès les curés n’ont pas d’enfant.FLORENCE - Ah ben oui, oh excusez-moi, je ne suis plus très…LACHAISE - Dans votre état c’est normal, vous êtes fatiguées.FLORENCE - Non je sais, c’est au tennis vous êtes parents avec les champions de tennis ?HERVE - Mais c’est Sanchez ma chérie, pas Lachaise.FLORENCE - Lachaise, Sanchez, moi je m’y perds.LACHAISE - Ce n’est pas grave, alors dites-moi, on le sort quand ce petit ?FLORENCE - Dans 5 mois.LACHAISE - Et qu’avez vous prévu pour lui ?FLORENCE - On ne sait pas encore. C’est sûr que j’aimerais bien qu’il fasse de belles études.Médecine c’est pas mal ou alors qu’il fasse son droit, avocat c’est bien ça, on en aura toujoursbesoin d’avocats, parce que maintenant si on…HERVE - On n’en est pas là.LACHAISE - D’autant plus que je parlais religion, voulez-vous en faire un enfant de dieu ? FLORENCE - Ah! Il faut déjà dire maintenant si on veut qui fasse curé ?LACHAISE - Non, mais si vous envisagez un baptême pour commencer.

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HERVE - Je croyais que vous n’étiez pas venu ici pour recruter ?LACHAISE - Bien sûr que non mais je saute sur l’occasion.FLORENCE - Et c’est moi l’occasion ?HERVE - Il a bien vu que tu n’étais plus neuve.FLORENCE - Ah parce qu’il s’y connaît. Dites-moi, monsieur, vous connaissez la différenceentre une neuve et une occasion ? LACHAISE - Il y en a une qui a déjà servi. Mais vous savez il y a de très bonnes occasions,c’est sûr qu’on a plus l’odeur de neuf mais moi je ne prends que de l’occasion et si l’ancienpropriétaire n’a pas été trop dure avec elle, elle peut encore tirer et me rendre bien des services.HERVE - Tout à fait, mais dites vous la prêtez vous la votre ? LACHAISE - Rarement, mais il faut savoir rendre service, pas vous ?HERVE - Je ne préfère pasFLORENCE - Tu vois Hervé tu n’es pas assez préteur.LACHAISE - Oui, mais il faut voir dans qu’elle état on vous la rend. Si c’est pour qu’elle soittoute souillée autant dire non dès le départ. Par contre à un ami en qui vous avez toute confiance,il faut prêter les yeux fermés et puis ce n’est qu’une voiture après tout.FLORENCE - Oh mais avec toutes tes théories, Hervé tu n’as même pas dit au père de prendreune chaise.LACHAISE - Merci madame mais je l’ai toujours sur moi.FLORENCE - Ah bon ? Vous avez un pliant ?LACHAISE - Mais non, mais Lachaise c’est mon nom. (il rit) Elle est mignonne. (à Hervé)HERVE - Bon, nous n’allons pas vous retenir plus longtemps.LACHAISE - Je vais vous laisser…HERVE - C’est mieux.LACHAISE - Je vais vous laisser réfléchir, et nous reparlerons du baptême un peu plus tard.HERVE - C’est cela oui.FLORENCE - Tu as dit oui ?HERVE - Mais non.FLORENCE - Ah, je t’assure que je t’ai entendu dire oui.HERVE - C’est une formule de politesse.LACHAISE - Je suis ravi de vous avoir rencontrés, vous êtes une famille rayonnante et lapetite dame est particulièrement pétillante.HERVE - Oui, je l’appelle orangina, et des fois je dois la secouer. Bon au revoir mon père.Le père sort.FLORENCE - Ah, ça y est.HERVE - Quoi donc ? FLORENCE - Le père Lachaise, j’ai trouvé, mais je croyais qu’il était mort ?HERVE - Attends je vérifie. (Il sort rapidement et appelle le prêtre) - (off) Mon pèreLACHAISE (off) - Oui.HERVE (Rentrant) - Ah non il n’est toujours pas mort.LACHAISE (entre) Vous avez déjà réfléchi et bien vous on peut dire que vous êtes un rapide.HERVE - Non, mais je voulais juste prouver à ma femme que vous étiez vivant.LACHAISE - Rassurez-vous madame, je vais bien, que dieu vous bénisse. Ah vous savez çasent bizarre dans le couloir. (Il sort)HERVE - Il n’est pas mal ce type.FLORENCE - C’est un prêtre.

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HERVE - Oui, je sais.FLORENCE - Et tu le trouves bien ? HERVE - Je n’ai pas dit bien, j’ai dit pas mal, il y a une nuance.FLORENCE - Evidement, une toute petite nuance.HERVE - Une énorme nuance Quand tu me dis que ce n’est pas mal, ça veut dire quoi ? FLORENCE - Quand c’est à toi, ça veut dire que tu as été nul.HERVE - C’est bien ce qu’il me semblait.FLORENCE - Et quand je te dis que c’est bien c’est que… c’est …pas souvent. Entrée de Virginie - avec son tout petit gâteau brûlé le couteau est resté planté dans le gâteauVIRGINIE - Il est bien, hein !

RIDEAU

ACTE 2Quelques heures plus tard

FLORENCE - Tu entends ?HERVE - Quoi ?FLORENCE - Les gémissements.HERVE - Le bébé déjà ? Il pleure déjà ?FLORENCE - Mais non, c’est la voisine son ami doit être arrivé.HERVE - Ah, ben il a l’air d’aimer le gâteau.FLORENCE - Pour manger un tel gâteau, il faut en vouloir.HERVE - Il y en a qui s’en contenterait.FLORENCE - Tiens, je n’entends plus rien.HERVE - C’est vrai déjà fini ! FLORENCE - Encore plus rapide que toi.Entrée de Virginie (drapée dans une serviette éponge ou un peignoir)HERVE - Un problème?VIRGINIE - Vous ne pourriez pas me dépanner ?FLORENCE - Non mais ça ne va pas. (Agacée)VIRGINIE - Vous n’avez pas de…?FLORENCE - De quoi ?VIRGINIE - Ben des …..(Elle parle à l’oreille d’Hervé)HERVE - Il n’en avait pas pris ?VIRGINIE - Si, mais qu‘une, et elle vient de craquer.FLORENCE - Que complotez-vous tous les 2 ?HERVE - Je t’expliquerai. (Il sort vers sa chambre)VIRGINIE - Dépêchez-vous s’il vous plait, je ne voudrais pas qu’il retombeFLORENCE - Il m’avait l’air déjà bien plat pourtant, il n’ira certainement pas plus bas.HERVE (Retour) (il donne discrètement les préservatifs à Virginie)- Voila.VIRGINIE - Merci beaucoup. (Elle sort)FLORENCE - Vas tu m’expliquer à quoi tu joues ?

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HERVE - Tu n’as pas deviné ?FLORENCE - Non.HERVE - Oh c’est pourtant simple. Elle n’a pas envie d’être dans ton état, voilà tout.FLORENCE - Ah parce que je suis en mauvais état ? Hervé aperçoit sa belle mère qui arrive, il s’éclipseEntrée d’Angèle (La mère de Florence)ANGELE - C’est une catastrophe, je ne sais pas si je vais m’en remettre. Oh, me faire ça à moi,après tout ce que j’ai fait pour eux. Quelle ingratitude ! Le monde est vraiment cruel, n’y a t ilplus de justice dans ce bas monde ? Ou sont passées toutes les valeurs que je t’ai enseignées ?Pourquoi, mais pourquoi faut il que ça tombe sur moi ?FLORENCE - Bonjour maman. (Agacée)ANGELE - Ah, tu te rappelles que je suis ta mère, c’est déjà ça.FLORENCE - Mais maman, qu’est ce que tu racontes ? Que t’est il arrivé ? ANGELE - (tragédienne) Toi, la chair de ma chair, donne moi une seule bonne raison de vivre.Qu’avais-je donc fait pour mériter un tel châtiment ? FLORENCE - Que nous vaut l’honneur de ce grand numéro ?ANGELE - Ah parce que tu crois que je joue la comédie, mais je suis anéantie. (Elle se couchepar terre) Piétinez-moi, achevez-moi, donnez-moi le coup de grâce que mes souffrances seterminent. Ah, on est toujours trahi par les siens ! FLORENCE - Bon, maman tu te relèves et tu m’expliques.ANGELE - (se relève) T’expliquer quoi ? Que sans Brigitte, ah heureusement qu’elle m’aprévenue, c’est une chouette fille Brigitte, sinon je ne l’aurais su qu’à son mariage.FLORENCE - Le mariage de Brigitte ? Elle va se marier ? Et elle ne m’en a pas parlé.ANGELE - Non le mariage de ton bébé.FLORENCE - On n’y est pas encore.ANGELE - Ah, ne même pas dire à sa propre mère que vous aviez trouvé un prénom. FLORENCE - Elle te l’a dit ?ANGELE - Oui enfin, pas complètement.FLORENCE - Explique-toi bon sang.ANGELE - Elle m’a dit que vous aviez choisi le prénom et sans même me consulter. Mais,malheureusement, elle ne m’a pas dit lequel.FLORENCE - Ce choix ne regarde qu’Hervé et moi.ANGELE - Très bien, ne me demande plus rien. Puisque l’on me tient à l’écart, tu peux direadieu à l’appartement.FLORENCE - Mais c’est du chantage.ANGELE - Non c’est la réponse d’une vieille chaussette abandonnée. Quand je pense à tout ceque j’ai fait pour ce bébé.FLORENCE - mais il n’est pas encore né.ANGELE - je n’avais pas attendu pour le gâter, toujours le cœur sur la main la générositémême, la gratuité de l’acte, c’est tout moi ça, faire les choses sans rien attendre en retour, maisque j’ai été conne.FLORENCE - Eh bien maman ! ANGELE - C’est fini, j’arrête tout, finis les virements. FLORENCE - Quels virements ?ANGELE - Ceux que je faisais chaque mois sur son plan épargne logement.FLORENCE - Non, attends, tu as ouvert un P E L au nom du bébé. Et peut on savoir à quel

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nom tu l’as ouvert ?ANGELE - Oh, mais malheureusement le sien. D’ailleurs tout le monde m’a rit au nez quandj’ai dit à la caisse d’épargne que je voulais ouvrir un compte pour le petit Mollard. Oh mon dieuquelle honte. (Grimace)FLORENCE - C’est le nom d’Hervé maman, il faudra t’y faire, c’est le mien aussi et ce seracelui du bébé.ANGELE - moi je ne m’y fais pas. Ah, comme si tu n’avais pas pu garder ton nom de jeunefille. « Florence de France » (gestes pour indiquer que c’est en 2 mots)FLORENCE - En un seul mot maman; De France.ANGELE - C’est bien aussi. En tout cas c’est mieux que Mollard, quand je pense aux sacrificesque j’ai fait pour que tu portes ce nom et toi tu l’as bradé.FLORENCE - Et quels sacrifices as tu fait ?ANGELE - J’ai eu un mal de chien à épouser ton père.FLORENCE - Pourquoi Beurdouche, cela ne te plaisait pas ? Mlle Angèle Beurdouche.ANGELE - Epouse De France.FLORENCE - Eh bien moi tu vois, c’est madame Florence Mollard et j’en suis fière.ANGELE - Aucune ambition.FLORENCE - Mais dis-moi, j’y repense, sur le compte tu as fait mettre un prénom ?ANGELE - Evidemment ils n’allaient pas l’ouvrir à X ou Y. FLORENCE - Évidemment ! Et tu savais si c’était un garçon ou une fille, toi. Oui bien sûr,puisque tu es toujours plus maligne que tout le monde.ANGELE - Mais tu vas me respecter, je suis ta mère. J’ai choisi un prénom mixte, je suis loind’être idiote j’ai pensé à tout.FLORENCE - Et c’est ?ANGELE - Dominique.FLORENCE - Non ?ANGELE - Si.Retour d’Hervé.FLORENCE - Dominique???HERVE - Non moi c’est Hervé. Ah vous êtes là belle maman, et que nous vaut l’honneur devos trop rares visites, je trouvais presque le temps long. Vous n’êtes pas venue depuis 2 jours, jevous croyais malade.ANGELE - Je le suis, la nouvelle m’a mis dans un tel état et tout cela à cause de vous. Ah,heureusement que j’ai bon cœur sinon j’y passais. (Elle prend un calmant de son sac)HERVE - Quel dommage ! ANGELE - Taisez-vous, insolent, voleur de fille, violeur de patrimoine.FLORENCE - Maman calme-toi, tu dis n’importe quoi. HERVE - Qu’est ce qu’elle a encore ? FLORENCE - Maman est un peu déçue.ANGELE - Un peu, le mot est faible. FLORENCE - Bon, maman est très beaucoup déçue à cause du prénom du bébé, parce qu’onne l’a pas consultée.HERVE - Ah, elle aussi, elle est au courant ?FLORENCE - Elle ne connaît pas le prénom.ANGELE - Non, puisque personne ne me dit rien. Même Brigitte n’a pas voulu me le dire. Voussavez mon cher Hervé, moi vivante vous n’aurez plus un seul centime de moi.

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HERVE - Qu’à cela ne tienne (IL fait mine de sortir)FLORENCE - Où vas tu ?HERVE - J’ai quelques amis à prévenir, pour ta mère.FLORENCE - Quoi donc ?HERVE - (mime tuer égorger en désignant sa belle mère)FLORENCE - Hervé tu n’es pas drôle.ANGELE - Qu’est ce qu’il complote encore celui là ?FLORENCE - Rien maman, repose toi tu es fatiguée.ANGELE - Pas du tout, en tout cas voilà un compte qui ne se débloquera jamais.HERVE - Quel comte ?ANGELE - Celui de Dominique Mollard.HERVE - Qui c’est ?FLORENCE - Le bébé.HERVE - Peut on m’expliquer ? J’ai encore du rater un épisode.FLORENCE - Viens Hervé on va dans notre chambre.ANGELE - C’est cela, allez-y. Et expliquez au petit que vous l’avez privé d’un bel avenir, àcause de votre orgueil imbécile.HERVE - Il y a quelqu’un d’orgueilleux ici et qui c’est ?FLORENCE - Viens chéri. (Ils sortent)ANGELE - Mais comment vont ils l’appeler ce pauvre gosse ? Connaissant mon gendre commeje le connais, ça va sûrement être un prénom stupide qu’il aura vu à la télé. Kelly, Dylan, Brandaou Donovan. Ah, si Dylan c’est bien, il est beau Dylan dans Beverly-Hills. Je vais leur proposerDominique Dylan pour un garçon et pour une fille Dominique Marie Angèle ; oh ça sonne bien.On sonne, une fois puis deux. ANGELE - Non mais qu’est ce qu’ils font, ils ne peuvent pas aller ouvrir.FLORENCE (off) Maman, va ouvrir, on sonne à la porte.ANGELE - Je ne suis pas sourde, mais je ne suis pas la domestique, non plus. Et puis après toutun peu de compagnie ça va me changer les idées, c’est peut être quelqu’un de très bien, sauf sic’est une personne de la famille de mon gendre.Arrivée de Gaétan. (Le commercial)GAETAN - Bonjour madame, je suis bien chez monsieur et madame Mollard.ANGELE - Tout a fait, bonjour monsieur.GAETAN - Je suis ravi de faire votre connaissance, madame Mollard.ANGELE - Je vous arrête tout de suite, c’est ma fille que vous venez voir.GAETAN - Peu importe, vous êtes donc madame Mollard mère ?ANGELE - Pas du tout, Mollard c’est le nom de mon gendre, moi je suis madame De France.GAETAN - Reine, je parie.ANGELE - Non, pourquoi, moi c’est Angèle.GAETAN - Ca sonne moins bien, mais je ne me suis pas présenté. (Il lui tend sa carte)ANGELE - Société ENENOU. (Elle la lit)GAETAN - Oui, énergie nouvelle, vous connaissez ?ANGELE - Bien sûr, monsieur LabitGAETAN - On dit Labi. ANGELE - Ah, bon ? Monsieur Labi, si vous êtes sûr que l’on dit comme ça ? GAETAN - Je suis tout de même bien placé pour le savoir. ANGELE - Certes, mais êtes vous certain que l’on ne prononce pas le T ?

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GAETAN - Si vous préférez Labit, je vous en prie, mais appelez-moi Gaétan.ANGELE - Exactement, ça va clore notre différent.GAETAN - Un bien petit différent, vous savez chère madame les noms de famille on ne leschoisit pas, c’est le nom de mon père.ANGELE - Vous auriez pu garder le nom de votre mère.GAETAN - Bof, c’était banal à mourir, c’est Beurdouche.ANGELE - Non ce n’est pas vrai, comme moi. Oh ben ça alors qu’elle coïncidence ! Figurez-vous que je suis moi même une demoiselle Beurdouche. De quelle branche êtes vous ?GAETAN - Je ne suis pas spécialiste en arboriculture.ANGELE - Il s’agit de généalogie, où sont vos racines ?GAETAN - Nous sommes de Mont Luçon.ANGELE - Oh, c’est vraiment troublant, mon grand-père est né là bas.GAETAN - Comment s’appelait il ?ANGELE - Charles Beurdouche, un aventurier, je suis très fière de lui, il a fait fortune dans l’or.GAETAN - C’est bizarre comme, coïncidence.ANGELE - Quoi donc ?GAETAN - Il y a chez nous, le frère de mon grand père qui s’appelait Charles Beurdouche etqui est partie en Guyane.ANGELE - C’est cela même, oh, je suis émue nous sommes donc parents, le grand pèreCharles, un sacré bonhomme. (Troublée)GAETAN - Il paraît, mais je ne sais pas pourquoi ils l’ont envoyé là bas. Ah les secrets defamille ! ANGELE - Personne ne l’y a envoyé. Il est parti de lui même à l’aventure, vogue la galère. (Ellemime, heureuse)GAETAN - Mais que me racontez-vous là ? Ça n’existe pas les gens qui partent au bagned’eux-mêmes.ANGELE - Enfin, vous perdez la raison mon petit. (Elle commence à se sentir mal)GAETAN - Excusez-moi, visiblement vous n’étiez pas au courant c’est pourtant la vérité. Lefameux Charles Beurdouche a été envoyé au bagne à Cayenne, et on en a plus entendu parler. Ilparaîtrait qu’il s’était évadé et qu ‘il serait revenu bien des années après, mais ça, mystère.ANGELE - (se ressaisit) Ce n’était pas le même. En tout cas vous ne parlez à personne de notrepetite conversation, au revoir monsieur. (Elle veut qu’il parte)GAETAN - Je ne vous ai pas encore parlé de but de ma visite. (Il veut rester)ANGELE - Bon, mais alors faites vite.GAETAN - Je pense que vous connaissez les sources d’énergie ?ANGELE - Evidemment.GAETAN - Vous savez aussi quelle est la principale source de chaleur sur cette terre ?ANGELE - Evidemment.GAETAN - Je vous écoute.ANGELE - Ben, le chauffage central.GAETAN - Non, le soleil.ANGELE - J’ai compris vous voulez me fourguer des panneaux solaires.GAETAN - Entres autres, vous réaliserez alors d’énormes économies d’énergie électriqueproduite par le nucléaire.ANGELE - J’aime bien moi le nucléaire, la fusion, les réactions.GAETAN - Vous savez chère madame, vous qui avez beaucoup voyagé qu’il fait plus froid en

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altitude que dans la vallée.ANGELE - Merci, mais j’avais remarqué.GAETAN - Pourtant on est plus près du soleil, il devrait y faire plus chaud.ANGELE - Mais c’est vrai, mais comment ça se fait ?GAETAN - Tout simplement parce que la terre a en son sein une énorme masse de chaleur. Lachaleur est dans le sol et c’est là qu’on va aller la chercher.ANGELE - Eh ben dites-moi, mais c’est une idée géniale, je vais en parler à ma fille, maisqu’est ce qu ‘ils font ?GAETAN - Ils sont sortis ?ANGELE - Oui, dans leur chambre.GAETAN - (sourire) Ca peut durer.ANGELE - Arrêtez vos insinuations ma fille est déjà enceinte.GAETAN - Félicitations.ANGELE - Oui, merci. Mais non, ma fille explique quelque chose à mon gendre et comme ilest particulièrement con, il est très long à la détente.GAETAN - Je vais leurs laisser de la documentation et je repasserai plus tard.Entrées de Florence et Hervé.HERVE - Mais non restez, bonjour monsieur.GAETAN - Bonjour messieurs dames. (Poignée de main à Hervé et bise à Florence) Je suiscommercial pour la société ENENOU. HERVE - Vous vous connaissez ?FLORENCE - Non.HERVE - Et tu embrasses tous les commerciaux ? FLORENCE - Mais c’est lui.GAETAN - Nous sommes cousins.ANGELE - Mais pas du tout, au revoir monsieur on est en famille. (Elle le pousse)HERVE - Tiens donc, un cousin, et en plus un cousin que ma belle-mère préfère voir partir !ANGELE - Pas du tout. Ce jeune homme a un carnet de rendez-vous bien rempli. (Elle lepousse dehors)FLORENCE - Enfin maman, qu’est ce qui te prend ? Monsieur, pourquoi êtes vous allerinventer que nous étions cousins, si c’est juste pour m’embrasser c’est très flatteur mais…HERVE - C’est digne d’un gamin de 16 ans.GAETAN - Ce ne sont pas des histoires, figurez-vous que ma maman est une demoiselleBeurdouche.FLORENCE - Comme la mienne ! GAETAN - Eh oui justement.ANGELE - Attention, il y a Beurdouche et Beurdouche.HERVE - Et vous venez nous inviter à une cousinade.FLORENCE - C’est quoi ?HERVE - Un grand rassemblement familial. FLORENCE - Oh, c’est une bonne idée, hein maman ? ANGELE - Pas du tout. Monsieur plaide pour les énergies nouvelles, vous devriez vous yintéresser d’avantage, il va vous installer des panneaux solaires sur le toit et des trucs dans le solpour aller chercher toute la chaleur qui est dans le sol. Parce que c’est là qu’elle est la chaleur etpas ailleurs, on ne le sait pas assez. Mais la chaleur viens du bas (elle mime son discours). Il esttemps de faire des économies. Le nucléaire n’a plus d’avenir, ça va-nous exploser à la tronche

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tout çà. Alors moi je dis oui aux énergies nouvelles et d’ailleurs c’est bien simple je vous l’offrepour Noël, si j’insiste, ce jeune homme m’a convaincu. Allez, donnez-moi un stylo, je signe lebon de commande. Ah on va faire des économies. Oh, je les vois déjà les panneaux solaires, ilssont beaux, vous les voyez-vous Hervé les panneaux ? HERVE - Bravo et merci, mais ma chère Angèle nous sommes en appartement.ANGELE - C’est vrai ?FLORENCE - Mais oui maman et tu es bien placée pour le savoir. ANGELE - Et on peut pas. (Déçue) Monsieur sur les appartements on peut ? Allez demander àvotre patron si on peut en mettre sur les appartements ?GAETAN - Oui, on peut, mais ce n’est pas un problème à traiter individuellement.ANGELE - Ah !HERVE - Bon c’est bien beau tout ça. Mais revenons à notre histoire de cousins.ANGELE - On n’est pas obligé. HERVE - Alors comme ça vous êtes un Beurdouche ?GAETAN - C’est maman qui est une fille Beurdouche. Et c’est par hasard dans la conversationque votre maman m’a dit qu’elle aussi.FLORENCE - Oh, c’est très drôle.ANGELE - Attends c’est la suite qui est encore plus drôle. (Fataliste)FLORENCE - Quelle suite ?GAETAN - Votre mère est la petite fille de Charles Beurdouche et ce Charles Beurdouche étaitle frère de mon grand père.FLORENCE - Oui et alors, il a fait fortune dans l'or.ANGELE - Où ça ? (Résignée)FLORENCE - En Guyane.GAETAN - Sauf qu'il n'était pas en Guyane pour ses affaires mais, mais … (il regarde Angèle)FLORENCE - Mais quoi, pourquoi tous ces mystères ?GAETAN - Oh, et puis après tout dites le vous. C'est votre aïeul en même temps.HERVE - Pas la peine je crois que j'ai deviné, il était au bagne.GAETAN - OuiFLORENCE - Ce n'est pas vrai ? (Elle s'effondre)ANGELE - Voila vous avez gagné, faire ça à une femme enceinte. Le petit vient d'apprendre queson illustre ancêtre était un bagnard. Il va naître avec un boulet au pied, c'est sûr. HERVE - Au moins le pyjama rayé ça ira avec tout, merci monsieur.GAETAN - Merci, pourquoi ?HERVE - Cette révélation, vous avez cloué le bec de ma belle mère et ça c’est un exploit.GAETAN - Ne dites pas cela de ma cousine, c’est une femme honorable qui n’est en rienresponsable des agissements de son ancêtre.ANGELE - Merci Gaétan. (Ravie)GAETAN - Bon c’est vrai que tout ce qu’il a il l’a volé, mais on ne vas peut être pas vous lereprendre. (Angèle ne se sent pas bien elle prend un calmant)FLORENCE - Dis Gaétan, on peut se tutoyer, ce n’est pas souvent que je retrouve un cousin.GAETAN - Si tu veux.FLORENCE - Dis, tu veux rester manger ?GAETAN - Ouais pourquoi pas, mais je repasserai un peu plus tard.FLORENCE - Mais non reste on discutera de la famille.GAETAN - J’ai un chiffre à faire.

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ANGELE - Laisse le partir, il a du travail, il gagne sa vie à la sueur de son front, lui !HERVE - C’est pour moi que vous dites ça, Angèle ? ANGELE - Mais non Hervé, pourquoi ? Vous vous sentez coupable de si peu travailler.HERVE - Pas du tout. Bon ne t’en fais pas Gaétan, tu vas le faire ton chiffre et s’en bouger. Carma charmante belle mère va installer tes bidules dans sa maison, n’est-ce pas Angèle ?ANGELE - Mais …HERVE - Rien du tout on hésite pas et en famille on doit se serrer les coudes.ANGELE - Ben oui, évidemment.GAETAN - Super, grâce à Angèle, finit le gel.FLORENCE - Super slogan, allez les garçons, allez donc boire l’apéro à coté.HERVE - Ok, on y va. GAETAN - Tu ne viens pas avec nous, cousine ? FLORENCE - Appelle moi Florence.GAETAN - Seulement si tu trinques avec nous.FLORENCE - Ok (ils sortent tous les 3)ANGELE - (seule) Vous n’avez peut être pas remarqué mais j’étais là, ne sortez rien pour moi,je ne bois jamais d’alcool, je ne supporte pas. Oui, moi aussi j’étais ravie de vous avoir rencontré.Oh non je ne resterai pas manger avec vous. Mais si tu insistes ma chérie, je ne peux pas refuser,c’est vrai ça vous fait plaisir Hervé et bien ….On sonneJe pense que personne n’entend, va donc ouvrir Angèle c’est peut être une autre bonne nouvelle ?Ou (elle panique) les gendarmes qui viennent reprendre l’argent volé par pépère, oh mon dieu(elle se cache) On sonne Y’a personneOn sonneAllez, soit courageuse Angèle, affronte ton destin et puis après tout c’est peut être pour le noël desbelles mères sans joie. Ça vient, ça vient.Entrée de Christophe.CHRISTOPHE - Bonjour madame.ANGELE - Bonjour jeune homme, quel est votre nom ? Celui de votre maman ? De votregrand-mère ? Et, est-ce que vous connaissez Cayenne ?CHRISTOPHE - Excusez moi madame, mais j’ai peur de ne pas bien vous suivre.ANGELE - Je ne vous demande pas de me suivre mais de me donner votre nom.CHRISTOPHE - Christophe Mollard. ANGELE - Ah, tien, comme mon gendre ? CHRISTOPHE - C’est un peu normal car je suis son cousin.ANGELE - Vous n’êtes donc pas un Beurdouche, parfait.CHRISTOPHE - Non, moi, je suis un Mollard et fière de l’être. Mais enfin madame vous ne mereconnaissez vraiment pas ? On s’est rencontré au mariage de Hervé et Florence. Vous êtes bien lamaman de Florence ?ANGELE - Oui, c’est moi.CHRISTOPHE - Remarquez, c’est normal que vous ne vous souveniez plus de moi, vous enteniez une bonne ce jour là.ANGELE - Une bonne quoi ?CHRISTOPHE - Une cuite. Vous étiez ronde comme une queue de pelle, dès que les mariés

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sont partis vous vous étés lâchées.ANGELE - Jeune homme vous êtes fou, vous avez perdu la raison ou alors vous confondezavec quelqu’un d’autre.CHRISTOPHE - Pas du tout, je m’en souviens bien. Ne me dites pas que vous avez oublié ladanse des canards (il chante et danse) avec votre robe jaune poussin et votre chapeau digned’Annie Cordy vous étiez plus vraie que nature.ANGELE - Je ne me souviens pas.CHRISTOPHE - Tu m’étonnes, mais moi si. Et la chenille (il la prend par la taille pour luifaire faire la chenille), accroche tes mains à ma taille… (Il chante)ANGELE - Arrêtez vous me donnez le tournis.CHRISTOPHE - Et la lambada. Ah ça c’était de la danse ! (Il la prend dans ses bras) Ne medites pas que cela ne vous rappelle rien. (Il lui met la main sur les fesses)ANGELE - Ah ça si, c’était vous. Oh je suis confuse ! CHRISTOPHE - Vous m’avez fait passer une sacrée soirée. Dites les jeunes ne sont pas là ?ANGELE - Ils sont à coté.Retour de Florence.FLORENCE - Ah, salut Christophe. (Bise) Je ne t’avais pas entendu sonner.ANGELE - On avait remarqué. FLORENCE - Tu es là depuis longtemps ? CHRISTOPHE - Derrière la porte oui. Mais depuis, rassure toi, je ne m’ennuie pas, avec tamère on ne s’ennuie jamais. ANGELE - Merci Christophe, vous devriez bien le dire à votre cousin.FLORENCE - Décidément c’est la journée des cousins. (Elle prend son portable)ANGELE - Que fais tu ?FORENCE - J’appelle Brigitte… Allo, Bribri, c’est Flo, que fais tu ? …Mais tout de suite, tupeux passer ? On t’invite… pourquoi.. Surprise. A+ANGELE - Tu trouves qu’il n’y a pas assez de monde ?CHRISTOPHE – Dis, Florence, tu ne l’invites pas parce que je suis là ? Parce que je ne voudrais pas te vexer mais ta copine ce n’est pas mon genre.ANGELE - Comme je vous comprends mon cher Christophe.FLORENCE - Ce n’est pas lui que je veux qu’elle rencontre.CHRISTOPHE - Ben qui d’autre ?FLORENCE - (elle indique la pièce d’à coté) LuiCHRISTOPHE - Ah ben, tu as les idées larges Florence. Tu veux mettre Brigitte dans le lit deton mari.FLORENCE - Mais pas dans le sien, dans l’autre.CHRISTOPHE - Je ne comprends pas, tu as un autre lit ?ANGELE - Moi j’ai compris, elle veut la mettre dans le lit de Gaétan.CHRISTOPHE - Gaétan qui est-ce ?ANGELE - Un V R P. FLORENCE - Un cousin super génial que je ne connaissais pas jusqu’ à aujourd’hui.CHRISTOPHE - Et tu le trouves déjà génial ?FLORENCE - Oui, j’ai l’impression de le connaître depuis, depuis …toujours.ANGELE - Ca ce sont les liens du sang ma chérie.CHRISTOPHE - Dis, Florence, avant de lui fourguer Brigitte. Es tu certaine qu’il aime lesfemmes ?

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ANGELE - Enfin, Christophe, il est de ma famille, que voulez vous sous entendre ?CHRISTOPHE - Juste qu’il existe des garçons qui n’aiment pas spécialement les fillesANGELE - Oui merci, je sais, mais pas chez nous.CHRISTOPHE - Evidemment uniquement chez les autres.ANGELE - Eh oui.Retour d’Hervé.HERVE - Ben Flo qu’est-ce que tu fais ? Oh, Christophe c’est super, salut. (Bise)ANGELE - Vous vous embrassez ?CHRISTOPHE - Evidemment c’est mon cousin.FLORENCE - Ben maman, il n’y a pas de mal je ne vois pas ce qui te choque.HERVE - Il va falloir vous ouvrir un peu ma chère Angèle. Regardez autour de vous il n’y a pasque des gens coincés comme vous.CHRISTOPHE - Elle sait se décoincer. (Il mime la lambada)ANGELE - Chut.HERVE - De quoi parles tu dire Christophe ?ANGELE - De rien de précis.CHRISTOPHE - De ta belle mère, tu dis toujours qu’elle a un balais dans le …FLORENCE - Christophe. (Reproche)CHRISTOPHE - Eh bien, elle sait l’enlever quand il faut, pour la danse du balai par exemple.FLORENCE - Mais enfin, tu parles de quoi ? ANGELE - De rien, il ne parle de rien, il parle pour ne rien dire. Il prend des mots qu’il placebout à bout et il croit que ça va faire une phrase, mais le résultat est répugnant. D’ailleurs c’estsouvent le cas avec les Mollard.HERVE - Ma chère belle maman, si vous insultez encore une fois ma famille je remonte votrearbre généalogique et je vous assure que l’on va passer un bon moment.FLORENCE - Hervé tais-toi, vous ne pouvez pas faire la paix pour une fois. Nous sommes enfamille c’est tellement rare, c’est si beau, mais où est Gaétan ?Retour de Gaétan. (Il se dandine) GAETAN - Vous avez un bien bel appartement, vous avez des toilettes ?ANGELE - Vous parlez pour ne rien dire mon cher cousin. Évidemment qu’il y a des toilettes, ily en a partout maintenant, même dans les églises.FLORENCE - Oui franchement, maman a raison, tu as de ces questions.GAETAN - Mais c’est que…ANGELE - Mais c’est surtout que vous manquez de simplicité mon garçon, si vous avez envie,vous le dites. Il n’y a pas de mal à dire j’ai envie de faire pipi.GAETAN - Mais non.ANGELE - Ou de faire caca. Vous savez on comprendrait, vous êtes sur la route toute la journée,ce n’est pas bon de trop se retenir. Hervé va vous accompagner le aux toilettes.GAETAN - Merci HERVE (mécontent) Ah ! (Il sort avec Gaétan) CHRISTOPHE - Alors c’est lui l’heureux élu, le chanceux à qui tu destines Brigitte ?FLORENCE - Oui, mais je ne leur forcerai pas la main.CHRISTOPHE - A mon avis ce n’est pas gagné. FLORENCE - Pourquoi tu dis ça ? CHRISTOPHE - Comme ça.ANGELE - Dites Christophe, vous êtes donc membre de la famille de mon gendre ?

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CHRISTOPHE - Effectivement.ANGELE - C’est donc à vous que revient l’honneur d’être le parrain de son enfant.CHRISTOPHE - Comment ça ? FLORENCE - Mais non, maman voyons.ANGELE - En clair acceptez vous d’être le parrain de mon petit fils ?CHRISTOPHE - C’est un garçon ?FLORENCE - On en sait rien.ANGELE - Moi je le sais. Alors c’est oui, parfait, merci beaucoup.FLORENCE - Maman tu exagères. Ce n’est tout de même pas à toi de choisir le parrain. On ena même pas parlé avec Hervé, il avait peut être d’autres projets.ANGELE - Chaque chose en son temps, pour l’instant il n’est pas là. CHRISTOPHE - Il accompagne le cousin aux toilettes, il ne devrait pas tarder.Hervé est revenu.HERVE - Qui ne devrait pas tarder ? Tu te faisais du souci Florence, c’est gentil. Mais je n’étaispas très loin.ANGELE - Elle a tout de suite peur que vous ayez un accident. J’ai bon la raisonner, rien n’yfait.HERVE - Bon ben maintenant que je suis revenu, si vous me disiez pourquoi vous faites cestêtes de conspirateurs ?ANGELE - Votre cousin peut être, mais moi je n’ai pas une tête d’aspirateur.FLORENCE - Oui franchement Hervé tu as de ces expressions, des têtes d’aspirateur ça neveut rien dire. HERVE - Conspirateur, et un conspirateur c’est quelque un qui complote.ANGELE - Oh je vous en prie, Christophe m’a à peine touchée et c’était il y a 3 ans. C’était àvotre mariage.FLORENCE - Mais que dis tu, maman ?HERVE - Christophe tu es muet on ne t’entend plus.CHRISTOPHE - (embarrassé) J’ai du travail je dois partir.HERVE - Tu viens à peine d’arriver.CHRISTOPHE - J’avais complètement oublié que je bossais aujourd’hui. Salut; on se reverraau baptême. Quoique, je n’ai pas encore dit oui.HERVE - Oui à quoi ? Tu veux épouser ma belle mère, ah ben ça…CHRISTOPHE - Mais ça ne va pas la tête, elle est…ANGELE - Attention à ce que vous aller dire. Voila 10 ans que mon pauvre Jacques est mort,pourtant, j’ai eu de nombreux prétendants. Je n’attends pas après un jeunot comme vous. Mais cen’est pas une raison pour me manquer de respect.HERVE - Bon si ce n’est pas oui à Angèle, c’est oui à qui ?CHRISTOPHE - On m’a demandé d’être le parrain du petit.HERVE - Tu lui as demandé d’être le parrain et s’en même te soucier de mon avis. (Fort à safemme)FLORENCE - Ce n’est pas moi.CHRISTOPHE - Non c’est elle. (Angèle)ANGELE - Oui, évidemment, puisque je suis la seule à prendre d’heureuses initiatives danscette maison. J’ai donc choisi Christophe pour être le parrain du petit.Retour de Gaétan.Hervé se contient, tandis que Christophe, penaud, regarde Florence.

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ANGELE - Bon ça c’est fait.GAETAN - Oui, je vous remercieANGELE – Oh, mais ce n’est pas vous que j’ai choisi, c’est Christophe. Vous comprenez bien,mon cher Gaétan, qu’il fallait prendre quelqu’un de la famille d’Hervé.HERVE - C’est trop aimable à vous.ANGELE - Et on prendra donc la marraine du coté de Florence.HERVE - Veux tu être marraine Gaétan ?GAETAN - Ben c’est-à-dire…FLORENCE - De toute façon, c’est une question idiote, il ne peut pas être marraine. Ben non,puisque Brigitte c’est déjà proposée. Mais si elle épouse Gaétan, il sera un peu marraine aussi.GAETAN - Comment, quelle Brigitte va épouser Gaétan et le Gaétan c’est moi ?HERVE - C’est possible avec ma belle mère tout va si vite, il faut s’attendre à tout.ANGELE - Eh minute, cette idée là, elle n’est pas de moi. C’est une mauvaise idée de Florence.FLORENCE - Ben oui, je pensais que…HERVE - Encore une fois tu as été trop rapide.FLORENCE - Tu peux parler toi.GAETAN - Et moi, est-ce que je peux donner mon avis ?ANGELE, FLORENCE, HERVE - NonOn sonne. FLORENCE - Ca c’est Brigitte.HERVE - Parce qu’elle sonne elle maintenant avant d’entrer ?FLORENCE - Ah ben non.HERVE - Donc ce n’est pas elle.FLORENCE - Ah ben oui, alors c’est qui ?ANGELE - Mais va donc ouvrir et tu le sauras. Oh mais ce que tu peux être nigaude ma petitefille par moment. Je me demande à qui elle ressemble.CHRISTOPHE - Pas à vous, en tout cas, vous vous êtes beaucoup plus dégourdie qu’elle HERVE - Que veux tu dire ?ANGELE - (rire fort et nerveux) Il ne veut rien dire.On sonne.CHRISTOPHE - Alors qui va ouvrir? Si vous voulez on tire à la courte paille, ou on lui dit derepasserFLORENCE - Ca m’arrangerait bien, j’ai un tas de linge en retard.ANGELE - Tu es trop drôle ma petite fille.FLORENCE - Qu’est-ce que j’ai dit si drôle ? CHRISTOPHE - Elle n’a visiblement pas fait exprès. HERVE - Bon, je vais ouvrir.ANGELE - Vous êtes chez vous c’est normalHERVE - Je suis heureux de vous l‘entendre dire. Car vous êtes tellement présente ici, queparfois j’ai l’impression d’être chez vous.Il sort.ANGELE - Il commence à me gonfler ton mec, à me reprendre sur tout.FLORENCE - Maman, on a de la visite alors tais toi.ANGELE - Si ce n’est pas Brigitte qui est-ce ?HERVE - C’est le père. (Retour de Hervé avec le père Lachaise)LACHAISE - Je vois que vous avez déjà beaucoup de monde, je repasserai.

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CHRISTOPHE - Non justement restez, elle n’attend que cela.LACHAISE - Qui ?CHRISTOPHE - Elle. (Florence)LACHAISE - Excusez moi, je dérange.FLORENCE - Pas du tout, c’est une petite réunion de famille, soyez le bienvenu.GAETAN - Alors comme ça vous êtes le père d’Hervé, moi, je suis le cousin de Florence.LACHAISE - Vous venez d’Italie ? Vous n’avez pas l’accent italien.GAETAN - Non je viens de Mont Luçon, enfin, il n’y a pas très longtemps que je suis soncousin. C’est grâce à Cayenne.LACHAISE - excusez moi, mais j’ai peur de ne pas bien vous suivre. Cayenne, c’est bien lepoivre ?HERVE - Non le bagne. (Tête ahurie du prêtre) Je sais c’est très compliqué, je vous expliqueraiune autre fois.GAETAN - Tu vouvoies ton père ? Ça fait très vielle France.HERVE - Mais ce n’est pas mon père, c’est le père Lachaise, le curé de la paroisse.LACHAISE - Oui mon fils. GAETAN - Ah bon! Mais votre nom ne m’est pas inconnu.FLORENCE - Comme à moi, son nom m’a tout de suite dit quelque chose.GAETAN - Ce sont les liens du sang, on a les mêmes raisonnements.HERVE - Quel programme ! ANGELE - Dis donc le Mollard, ma famille vaut bien la tienne.HERVE - Sauf que je n’ai ni boulet ni pyjamas rayés, moi, dans ma famille.CHRISTOPHE - Mais de quoi parles tu Hervé ?HERVE - Des origines de la grande famille De France.LACHAISE - J’aurais bien aimé parler de politique avec vous, mais ce n’est pas le but de mavisite.ANGELE - Non, on est là pour choisir la date.FLORENCE - Quelle date ?ANGELE - Celle du baptême pas celle de mes dernières règles.HERVE - Quoi, oh j’aurais du m’en douter. Il n’est pas passé par hasard. C’est vous qui êtesderrière cette machination, vous êtes derrière elle. (Au prêtre)LACHAISE - Ah non pas du tout, je n’ai jamais vu madame ni devant ni derrière.CHRISTOPHE - Non, sinon vous vous en souviendriez.LACHAISE - Oh, mais très certainement, il y a des physiques que l’on oublie pasANGELE - Vous allez vous taire.LACHAISE - Ai-je dit quelque chose qui vous a offensé ? Il s’agissait d’un compliment.ANGELE - Pas vous, lui. (Christophe)GAETAN il y a trop de monde ici, je vais partir.ANGELE - Excellente idée.FLORENCE - Non.ANGELE - Mais si.FLORENCE - Non, Brigitte n’est pas encore là.Entrée de Brigitte.BRIGITTE - On me sonne j’arrive.ANGELE - Effectivement, elle ne sonne pas.GAETAN - Bon moi, je dois vraiment y aller, j’ai du travail.

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FLORENCE - N’oublie pas que tu reviens pour manger.GAETAN - Oui, à tout à l’heure. (Il sort)BRIGITTE - Je le fais fuir.FLORENCE - Mais non.CHRISTOPHE - Eh oui ! (En même temps) ANGELE - Bon un de moins. Il y a trop de monde ici, on ne s’ y retrouve plus, il faut mettre del’ordre dans tout cela et l’ordre ça vous connaît vous ?LACHAISE - Moi???ANGELE - Oui vous, y a bien Sarkozy mais je ne l’ai pas sous la main.HERVE - Ma chère Angèle pourriez vous pour une fois vous mêler de ce qui vous regarde.BRIGITTE - Dis Florence, tu m’as fait venir pourquoi ?ANGELE - Mais comme d’habitude, mon très cher gendre. Et dites moi donc ce qui ne meregarde pas. Le gros ventre de ma fille ça me regarde oui ou non ;….oui, bon. Le prénom du bébéça me regarde aussi, n’est-ce pas Brigitte ?BRIGITTE - Oui quand même un peu.ANGELE - Le baptême du bébé ça me regarde oui ou non ?… … oui, merci mon père. (lesparents font la grimace)LACHAISE - Effectivement c’est une décision familiale, votre maman vous a fait baptiser ellepourra vous parler de son expérience.ANGELE - Eh oui ! (Heureuse)CHRISTOPHE - Et croyez en son expérience, si elle vous raconte tout, vous allez tomber sur lecul.LACHAISE - Pardon mon fils, mais nous parlons de baptême et de religion, choisissez vosexpressions.ANGELE - Eh oui.BRIGITTE - Ca y est j’ai compris, on prépare le baptême et comme je suis la marraine tu m’asdemandé de passer.LACHAISE - Très bien; et où est le parrain ?CHRISTOPHE - Il vient de partir.FLORENCE - Mais pas du tout, c’est toi Christophe.LACHAISE - Parfait, voila une affaire rondement menée. J’aime les familles unies où lesdécisions sont prises à l’unisson. Ça me change de tout ces gens qui ne savent pas ce qu’ilsveulent.HERVE - Eh oh, doucement, on va ralentir un peu je n’ai pas dit oui pour le baptême et vousvous allez déjà commander les dragées.BRIGITTE - Les dragées c’est le parrain qui les achète.CHRISTOPHE - Pourquoi moi ?BRIGITTE - Parce que c’est comme ça.ANGELE - Exactement quant à moi je payerai la pièce montée. Au fait, dis moi ma petite filleon sera combien ? Naturellement, vous êtes invité monsieur le curé. LACHAISE - C’est très aimable à vous madame, j’en suis flatté.HERVE (énervé) - On se tait.BRIGITTE - Hervé calme toi, pense au bébé, c’est un baptême quand même pas massacre à latronçonneuse.HERVE - Justement vous avez de la chance, je n’ai pas de tronçonneuse.CHRISTOPHE - Essaie massacre au mixer. (Il rit)

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ANGELE - Il se croit drôle celui là. (Coup de pied dans le tibia)LACHAISE - Enfin, madame, c’est le parrain, ne lui cassez pas la jambe avant le baptême. Vousêtes tous sur les nerfs ça se comprend. On va tous respirer un grand coup ça va nous calmer.Faites comme moi. Allez on gonfle bien les poumons (tout le monde fait les exercices, en suivantl’exemple du prêtre) voila, maintenant… soufflez bien profondément, encore….Entrée de Virginie. VIRGINIE - Ah vous faites un cours de gym. Mais il a une drôle de tenue le prof.LACHAISE - C’est ma tenue de ville. VIRGINIE - Oh la la la la, mais il y a beaucoup de monde (elle compte) 1 2 3 4 5 6 ANGELE - Avec vous ça fait 7.HERVE - Je vous présente Virginie, ma voisine.FLORENCE - Notre voisine. (Le reprenant)CHRISTOPHE - Charmante la voisine.VIRGINIE - C’est-ce qu’on dit.ANGELE - Eh oh, il va se calmer le cousin.FLORENCE - Bon; y nous manque qui maintenant ? Où est votre ami ?VIRGINIE - Il est parti sans manger le gâteau.HERVE - Tu m’étonnesVIRGINIE - Alors je me disais, je vais inviter les voisins, on le mangera ensemble. Non ne meremerciez pas, c’est normal, c’est un peu grâce à vous si je l’ai bien réussi.LACHAISE - Que c’est beau tout ça.VIRGINIE - C’est vrai ? (Elle se dandine) Vous trouvez ? (Elle se frotte à lui)LACHAISE - Je parlais de votre sens du partage, votre corps m’intéresse peu.VIRGINIE - (vexée) Qu’est-ce qui raconte le prof de gym ? Mon corps ne l’intéresse pas. Et t’esbien le seul Davina, remarque quand on voit ton look ça m’étonne qu’à moitié.FLORENCE - C’est un prêtre.ANGELE - Le père Lachaise.VIRGINIE - Connais pas. HERVE - Ce n’était même pas la peine de le préciser.LACHAISE - Ce n’est pas grave. Allez plutôt le chercher votre gâteau nous le mangerons ici.CHRISTOPHE - Oui, et Hervé va déboucher une bonne bouteille. (Grimace d’Hervé)VIRGINIE - Ben c’est-à-dire que…CHRISTOPHE - Quoi, vous ne buvez pas ?VIRGINIE - Non, ce n’est pas ça mais…. il est petit mon gâteau….. Il n’y en aura peut être paspour tout le monde.BRIGITTE - Ce n’est pas grave, moi je fais régime.FLORENCE - Moi je grossis assez comme ça, je donne ma part.HERVE - Moi, je donne la mienne à Angèle.ANGELE - Quelle délicatesse mon gendre. C’est parce qu’il y a un prêtre que vous vous sentezobligé d’être gentil.LACHAISE - Je peux servir aussi à ça.CHRISTOPHE - Il est à quoi ce fameux gâteau ? VIRGINIE - C’est un 4. 4CHRISTOPHE - Un gâteau tout terrain ?FLOENCE - Un quatre quart.VIRGINIE - Ah oui, je confonds toujours, bon j’y vais. (Elle sort toute excitée)

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ANGELE - Elle est charmante cette petite.LACHAISE - Et tellement rafraîchissante, sa fraîcheur fait plaisir à voir.CHRISTOPHE - Il faudrait consommer pendant que c’est encore frais, n’est-ce pas mon père ?LACHAISE - C’est préférable en effetHERVE - Attends de voir le gâteau et on en reparlera de la fraîcheur.CHRISTOPHE - Qui te parle du gâteau ?On sonne.FLORENCE - Elle sonne maintenant ? ANGELE - Tu ne vas pas ouvrir ?FLORENCE - Inutile en principe elle va et vient comme chez elle. BRIGITTE - Mais là, elle n’a pas l’air d’oser entrerLACHAISE - La timidité sans doute, elle a l’air si sérieuse.HERVE - J’admire votre sens de l’analyse mon père.LACHAISE - Le métier mon fils, le métier. On voit tellement de monde, avec un peud’expérience on arrive très vite à cerner les gens.On sonne.BRIGITTE - Elle insiste, pourquoi n’entre t elle pas ?HERVE - A cause du gâteau. Le résultat et peut être en dessous de ses …BRIGITTE - Ne me dites pas qu’elle est timide, parce que si elle, elle est timide, moi j’épousele curé.LACHAISE - Je ne suis pas libre, la chaise est occupée.FLORENCE - Mais après tout ce n’est peut être pas la voisine.LACHAISE - On attend quelqu'un d’autre ?HERVE - Moi non, mais vous peut être ? (Angèle)ANGELE - Mais bien sûr que non.FLORENCE - C’est peut être Gaétan qui revient, il a fait vite.BRIGITTE - C’est un rapide. Si c’est pour tout pareil, je plains sa femme. Moi un mec trop …FLORENCE - Ca a son charme, hein Hervé ? On s’habitue on trouve d’autre jeux.HERVE - Mais vas-tu te taire ?On sonne. LACHAISE - Il me semble que quelqu’un s’impatiente derrière la porte. Dites, c’est unehabitude chez vous, vous n’ouvrez pas spontanément ?FLORENCE - La porte elle est comme nous, ouverte.HERVE - On n’est pas ouvert sur tout.ANGELE - C’est sans doute une personne bien élevée qui attend d’y être invitée avant d’entrer.FLORENCE - J’y vais.Elle va pour sortir et se heurte à Nicole qui entrait. Nicole est la maman d’HervéCHRISTOPHE - Trop tard.NICOLE - C’est affreux, mon dieu c’est affreux, Hervé, oh Hervé mon petit. (Elle se jette dansses bras et sanglote)ANGELE - Pour ceux qui ne le saurait pas cette grande tragédienne qui a raté une grandecarrière dans le cinéma comique n’est autre que la mère de mon gendre.FLORENCE - Elle a vraiment l’air d’avoir des problèmes.ANGELE - Sûrement, elle a du se casser un ongle.NICOLE - Il s’est cassé, tu te rends compte Hervé.ANGELE - Qu’est-ce que je vous disais.

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LACHAISE - Ce n’est pas si grave, lequel est-ce ?NICOLE - Lequel est-ce, lequel est-ce, mais je n’ai qu’un, mais qui est ce crétin ?HERVE - C’est le père, maman.NICOLE (sanglote) - Ne me parle plus de ton père.HERVE - Pourquoi ?NICOLE - Parce qu’il s’est cassé.Entrée de Virginie. VIRGINIE - Il s’est cassé, c’est un drame.NICOLE - Evidemment que c’est un drame.VIRGINIE - Avec le mal que j’ai eu. Mais dites, vous en mangerez quand même ? Oh, mais il y en a une de plus.LACHAISE - Quand il y en a pour 6 il y en a pour 7.CHRISTOPHE - Voir 8 si Gaétan revient ? VIRGINIE - On est qu’huit ?BRIGITTE - Parlez pour vous. Moi, je n’ai rien bu.ANGELE - Nous sommes désolés mademoiselle, mais nous vivons un drame, je crois que vousallez devoir revenir plus tard.VIRGINIE - Ah bon il faut que je parte. Mais y a pas de problème, vous savez si je gène, il fautme le dire je déteste les gens qui s’incrustent.BRIGITTE - Alors à bientôt car là, vous nous gênez.VIRGINIE - Ah bon ? (Elle sort) Je vous laisse le gâteau.CHRISTOPHE - Merci je saurai me contenter de vos miettes.LACHAISE - Il a du être beau avant d’être cassé.NICOLE - Oh oui, c’était le plus beau, mais maintenant il est parti. (Elle pleurniche surl’épaule de son fils)HERVE - Enfin maman, t’es sure ? NICOLE - Et comment que je suis sure.FLORENCE - Vous avez peut être mal compris ?NICOLE - Elle est toujours aussi cruche ta femme, ou elle fait un effort pour l’occasion. Maisquand un homme te dit « j’en ai marre de toi, de tes pâtes aux pistou, de tes feuilletons télé, jeprends le chien et je me tire » tu sais on comprend tout de suite le sens de ses paroles.HERVE - Il a pris le chien ? (Inquiet)NICOLE - Oui.FLORENCE - Il aurait fallu faire des pâtes au fromage. NICOLE - C’est trop tard il est parti. CHRISTOPHE - Mais quel goujat, bonjour tante Nicole.NICOLE - Ah, tu étais là Christophe ? Tu te rends compte de ce que m’a fait ton oncle ?CHRISTOPHE - Oh oui, pauvre oncle André.NICOLE - Tu veux une claque, c’est moi qui suis à plaindre, pas lui. (Elle lève la main sur lui)CHRISTOPHE - Qui va lui casser les oreilles maintenant ? Tu vas lui manquer, il va revenir, jele connais l’oncle André, il est un peu soupe au lait.NICOLE - Oui, mais cette fois le lait s’est sauvé pour de bon.ANGELE - Moi j’aimerais tellement me disputer avec mon Jacques.NICOLE - Ca ne tient qu’à vous.ANGELE - Et un peu à lui, mais vous savez ça fait 10 ans qu’il est très calme.NICOLE - Vous avez beaucoup de chance.

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HERVE - Maman. (Reproche)NICOLE - Ben quoi c’est vrai. Elle a de la chance d’avoir un mari calme. ANGELE - Pour être calme il est calme. D’autant qu’il est mort.NICOLE - Ah, excusez moi, sincères condoléances.ANGELE - Ca fait 10 ans. HERVE - Mais tu le savais maman.NICOLE - Oui, peut être mais avec tout ça j’avais oublié.ANGELE - Pas moi.NICOLE - Je veux bien vous croire, ça ne doit pas s’oublier facilement.HERVE - Maman, ça suffit.NICOLE - Moi non plus je ne suis pas prête d’oublier ce qu’il m’a fait.CHRISTOPHE - Qui jacques ?NICOLE - Non André, ton oncle, il m’a trompé. Oh le salaud le salaud.CHRISTOPHE - Et tu le sais depuis quand ?ANGELE - Depuis dimanche.CHRISTOPHE - C’est tout frais en effet. (Il sourit)HERVE - Christophe ne te moque pas de mon père s’il te plait.CHRISTOPHE - J’aide ta mère et pour la consoler, je peux vous dire qu’il la trompe depuisbien longtemps. HERVE - Qu’en sais tu ? (Surpris)CHRISTOPHE - Tout se sait dans les familles, tu sais les secrets de famille c’est plus ce quec’était.ANGELE - A qui le dites vous. FLORENCE - Chacun sa croix.BRIGITTE - Alors il la trompe depuis quand ?HERVE - On ne veut pas le savoir.ANGELE - Moi si.BRIGITTE - Moi aussi.CHRISTOPHE - Et vous, l’abbé ? LACHAISE - Si vous me donnez le scoop je prends. On a si peu l’occasion d’avoir desrévélations maintenant. Avant à confesse, je ne dis pas, si vous saviez tout ce que j’ai pu entendre,ce n’est pas qu’ils sont plus fidèles maintenant, mais, c’est qu’ils ne me le disent plus.CHRISTOPHE - Eh bien, tante Nicole ton Dédé te trompait déjà le soir de vos noces.NICOLE - Oh le salaud, je suis humilié je vais mourir. (Elle pleure grand jeu) Trouver moi unpoison que je disparaisse à tout jamais.ANGELE - Tu as ça ici Florence ?FLORENCE - Je ne pense pas.ANGELE – Dommage.Le prêtre va consoler Nicole BRIGITTE - Quand même le premier jour, il a trouvé le temps ? CHRISTOPHE - Ca peut aller vite surtout quand c’est avec la cuisinière.NICOLE - La cuisinière non mais vous entendez, pourquoi pas la femme de chambre ? CHRISTOPHE - Ce n’est venu qu’après.LACHAISE - Allons ma fille, je sais que tout ceci est dure à entendre, mais reprenez vous,votre mari s’est un peu égaré mais je suis certain qu’il vous aime. BRIGITTE - Oui, il vous aime, à sa façon, bon peut être pas autant que sa maîtresse mais on ne

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brise pas 35 ans d’habitudes comme ça. Ça fait 35 ans qu’il vous trompe et c’est maintenant queça vous choque ? FLORENCE - Parce qu’avant elle ne le savait pas. J’espère que tu ne ressembles pas à ton pèretoi ? BRIGITTE - Non rassure toi.FLORENCE - Pourquoi, qu’en sais tu ?Nicole sanglote toujours dans les bras du prêtre qui reste bras écartés de peur de l’étreindre BRIGITTE - Parce qu’il a l’air d’être fidèle ton jules.HERVE - Je n’en ai pas que l’air.CHRISTOPHE - Non il connaît la chanson.HERVE - Brigitte peux tu te mettre dans un coin et te taire. Ça évitera de mettre de l’huile surle feu. Pour réconforter maman il y a assez de l’abbé, lui il saura trouver les mots.BRIGITE - Pour l’instant, ton abbé à l’air bien embarrassé par son fardeau.CHRISTOPHE - Vous pouvez rabaisser les bras l’abbé vous n’avez pas été crucifié vous.LACHAISE - Madame.ANGELE - Attention il va parler.LACHAISE - Votre peine fait peine à voir.ANGELE - Ca c’est une belle phrase.BRIGITTE - Et tellement réconfortante.LACHAISE - Mais la vie doit reprendre le dessus.CHRISTOPHE - Que dire après ça ? FLORENCE - Dis Hervé, si j’ai bien compris ça fait 35 ans que ton père trompe ta mère ? ANGELE - Parfaitement ma chérie, qu’elle famille, bel exemple, j’espère que le petit n’a pasentendu ? HERVE - Vous le boulet… (Geste la ferme)BRIGITTE - Ca doit être dure pour toi Hervé ?HERVE - Quoi encore ?BRIGITTE - D’apprendre que ton père n’est pas ton pèreHERVE - Ah bon ? (Perplexe)CHRISTOPHE - Mais c’est lui qui la trompait, pas elle. BRIGITE - Et alors ça change quelque chose ?LACHAISE - Ca change tout, surtout pour madame.BRIGITTE - Sauf qu’elle pendant ce temps là…HERVE - Ecrase. (Fort)LACHAISE - Madame a tout d’une sainte qui a connu le pire.NICOLE - (toujours dans les bras du prêtre) Oui, ne me lâchez pas. Gardez moi prêt de vous. Jeme sens en sécurité dans vos bras musclés.ANGELE - Vous êtes entre de bonnes mains, c’est fou comme on se sent tout de suite mieuxdans les bras d’un homme.CHRISTOPHE - Alors, la mémoire vous revient. (Coup de coude à Angèle)ANGELE - Mon pauvre Jacques il était tellement musclé. (Triste, les yeux au ciel)CHRISTOPHE - Quelle comédienne, elle aussi ! On va pouvoir monter une troupe.Virginie se pointe dans l’entre- porte.VIRGINIE - C’est bon, vous avez tout arrangé, je peux enter ?TOUS - NonVIRGINIE - Je ne suis pas sourde, ce n’est pas la peine de hurler. (Elle part)

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LACHAISE - Alors madame ça va mieux ? Madame … ? Je ne connais même pas votre nom ? ANGELE - MollardLACHAISE - Ah c’est….. (Il s’écarte de Nicole)ANGELE - Gluant.HERVE - C’est notre nom.NICOLE - C’était notre nom, je divorce. Je ne veux plus porter un nom souillé, je vaisreprendre mon nom de jeune fille. ANGELE - Voilà une bonne idée.BRIGITTE - Et c’est quoi, crachat ?LACHAISE - Il ne faut rien précipiter, ne pas prendre une décision que vous pourriez regretter.HERVE - Oui maman, tu devrais suivre le conseil du père.NICOLE - Qu’est-ce qu’il en sait lui, il a déjà été plaqué ?LACHAISE - Oh oui, bien des fois.Stupeur générale.LACHAISE - Oui au rugby. (Il rit)CHRISTOPHE - Très drôle le père, mais est ce bien le moment pour faire de l’esprit ?LACHAISE - Je voulais détendre l’atmosphère.BRIGITTE - Dis Flo, il est courageux le curé, d’avouer qu’il s’est fait plaquer par un rugbyman.Oh je savais bien que les gens disaient que les curés étaient tous ….(« pédés» dit ou gestes) Maisje croyais que c’était en l’air comme ça, pour dire quelque chose, et bien c’est la première foisque j’en vois un qui est, qui est… FLORENCE - Joueur de rugby, et au rugby on se fait plaquer.LACHAISE - Comme ça (il plaque Brigitte sur le canapé)NICOLE - Eh bien dites moi, je peux jouer au rugby avec vous ? (Excitée)Angèle se précipite vers Nicole. NICOLE - Pas vous, c’est avec lui que je veux jouer, c’est lui (le prêtre) qui doit me sauterdessus.FLORENCE - Moi dans mon état je ne joue pas.CHRISTOPHE - Angèle si ça vous dit, une petite mêlée vous et moi comme il y a 3 ans.HERVE - Tu as joué au rugby avec la belle doche ?CHRISTOPHE - On a juste fait la mêlée les touches et une ou deux transformations.ANGELE - Tu vas te taire. (Elle le plaque au sol)

RIDEAU

Acte 3

8ieme mois de grossesse pour Florence

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Nicole, en peignoir prend un thé en lisant un magazine

La décoration de la pièce a un peu changé, Nicole s’est installée

NICOLE - (lisant le magazine) C’est pas mal ça, je devrais en parler à Hervé, il suffiraitd’abattre cette cloison là, ça donnerait un peu de clarté à la pièce.Entrée d’Angèle avec ses 3 valises. NICOLE - Vous entrez ici comme dans un moulin, vous. Ah mais non vous partez en vacances ?ANGELE - Non je m’installe ici, pour être plus près de ma fille avant l’accouchement.NICOLE - Vous vous croyez où ? Vous n’êtes pas chez vous.ANGELE - Et vous ? Vous avez débarqué il y a 4 mois et vous n’êtes toujours pas repartie.Entrée de Florence.FLORENCE - Ah, il me semblait bien que j’avais entendu parler, bonjour maman.ANGELE - Bonjour ma petite fille. Tu es de plus en plus belle la grossesse te va très bien.FLORENCE - C’est vrai que je me sens plutôt bien. Mais ça commence tout de même à mepeser, mais bon je prends mon mal en patience.ANGELE – Ne t’en fais pas, il va bien finir par sortir, et ta maman sera là.FLORENCE - Ah bon ?ANGELE - Oui, je m’installe ici, tu vas pouvoir te reposer ta maman est là qui veille sur toi.NICOLE - Et moi aussi, je suis là.FLORENCE - Ah, oui, bonjour Nicole.NICOLE - As-tu bien dormi ?ANGELE - Mais oui qu’elle a bien dormi. Elle est fraîche comme une rose, mais est-cequ’Hervé est là ?FLORENCE - Oui, où veux tu qu’il soit ?ANGELE - Bon, ben tant pis.NICOLE - Il est tout de même chez lui ici.ANGELE - Ah bon ? Quand je vois l’état de l’appartement, j’ai parfois l’impression d’être chezvous.NICOLE - Ah, vous trouvez ?ANGELE - Si peu. Bon allez donc vous habiller j’attends de le visite.FLORENCE - Qui donc ?ANGELE - Le prêtre. Tu as déjà oublié que c’est la réunion de préparation au baptême.Maintenant qu’Hervé est d’accord il faut en profiter. D’ailleurs c’est étrange, il a très vite changéd’avis celui là.NICOLE - C’est grâce à moi. Bon je file m’habiller avant qu’il n’arrive.FLORENCE - Mais il est déjà là, il est dans la chambre. NICOLE - Je ne parle pas d’Hervé mais de Laurent.ANGELE - Qui est-ce ?NICOLE - Le père Lachaise. ANGELE - Vous l’appelez Laurent ?NICOLE (toute guillerette) - Eh oui ! (Elle sort)ANGELE - Ma pauvre petite, comme je te plains. Avoir une belle mère sur le dos toute lajournée, ce doit être pénible ? FLORENCE - Tu comprends mieux Hervé, maintenant.ANGELE - Je ne vois pas le rapport.

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Entrée d’Hervé.FLORENCE - Ca va mon chéri ?HERVE - J’ai connu de meilleurs matins.FLORENCE - Pourquoi ?HERVE - Quand ta première vision matinale c’est ça (Angèle). Ça donne envie de repartir sousla couette et de ne plus en sortir.FLORENCE - Hervé ça suffit. HERVE - Il y a des signes qui n’augurent pas forcement d’une bonne journée. (Il voit les valises) Ah, maman va partir ? Ses valises sont prêtes.FLORENCE - Non, celles-ci ce sont celles de maman.ANGELE - Eh oui, je m’installe chez vous. (Elle s’assoie sur le divan)HERVE (tombe assis à coté d‘Angèle) - Non, je rêve. Ah non, elle est réelle en chair et en os.(Il tâte sa belle mère)FLORENCE - Enfin Hervé, tu as déjà oublié ? Le prêtre va venir pour préparer le baptême.C’est pour cela que maman est là.HERVE - Il lui faut 3 valises pour parler avec le curé ? Elle lui a acheté une nouvelle tenue ? (Ilouvre une valise et sort une combinaison) Ah non ça, ce ne doit pas être pour lui.ANGELE - Non, c’est à moi je m’installe un peu. Oh ! Pas très longtemps, juste le temps queFlorence ait fini d’élever le petit.HERVE - Ca peut durer 18 ans. ANGELE - Puisque vous êtes dans ma valise, allez donc les déposer dans ma chambre.HERVE - Dans votre chambre ? Et elle est où votre chambre ?FLORENCE - Oui maman, elle est où ? Nous n’avons plus de place. ANGELE - Et votre chambre d’amis ?HERVE - Maman est dedans.ANGELE - Eh bien maintenant c’est moi.HERVE - Et maman ?ANGELE - Elle dormira sur le divan. Il est convertible n’est-ce pas ?HERVE - Pas question que maman se sacrifie pour vous. Si vous restez vous prenez le divan.ANGELE - Parfait, donc je reste puisque vous me le proposez gentiment.FLORENCE - Christophe n’est pas encore là ? C’est étonnant.HERVE - Pourvu qu’il ne se soit pas tromper de porte.FLORENCE - Mais non, il n’est pas idiot.ANGELE - Oh, c’est un cousin d’Hervé, il est peut être entré chez la voisine.HERVE - Eh oui, et il n’est pas prêt d’en sortir.ANGELE - Oh mon dieu. (Elle réalise et sort très vite)FLORENCE - Où vas-tu maman ?ANGELE - Chercher ce pauvre garçon. (Elle est sortie)Nicole était entrée.NICOLE - Ah, elle part, on ne la regrettera pas.HERVE - Malheureusement elle risque de revenir.NICOLE - T’es sure ?HERVE - Hélas oui.On sonne. NICOLE - Déjà, elle revient déjà ?HERVE - Non ce n’est pas elle. Personne ne sonne plus pour entrer ici et surtout pas ma chère

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belle mèreFLORENCE - Je vais ouvrir. (Retour avec Brigitte et Gaétan) Ça va les amoureux?BRIGITTE - Dois je te répondre maintenant ?GAETAN - Pas forcement, elle n’est pas pressée et on n’est pas venus pour ça. FLORENCE - Où est le problème ?BRIGITTE - Il nous faudrait un dico pour vérifier le sens du mot amoureux.Retour d’Angèle.ANGELE - Ce n’était pas lui.HERVE - Y avait-il quelqu’un ?ANGELE - Oh pour y avoir quelqu’un, y avait quelqu’un. Y avait un mec à poil dans son lit,mais rassurez vous ce n’était pas Christophe.FLORENCE - T’en es sûre ?ANGELE - Ah oui, je suis formelle. Je l’aurais reconnu quand même.FLORENCE - Comment ça tu l’aurais reconnu ? (Intriguée)Entrée de Virginie. (Emballée dans son drap)VIRGINIE - Mais où est elle cette folle dingue ?NICOLE - (à Angèle) Elle parle de vous.HERVE - Calmez vous Virginie. VIRGINIE - Me calmer, vous en avez de bonnes vous. La vieille folle sonne, je lui ouvre, parceque je suis bien élevée, alors que ça ne m’arrangeait pas du tout.FLORENCE - C’est gentil à vous.HERVE - Vous aviez un gâteau au four ? (Moqueur)VIRGINIE - Et vous savez ce qu’elle a fait la vieille folle ?ANGELE - Bon ça suffit maintenant. Folle si vous voulez, mais vieille je ne vous permets pas.VIRGINIE - Et bien la folle.ANGELE - Merci.VIRGINIE - Se rue dans ma chambre, tel un cyclone, et hurle « Christophe sort de làimmédiatement »FLORENCE - Enfin maman je croyais que ce n’était pas lui.ANGELE - Mais à ce moment là je ne le savais pas encore. Au début j’avais cru, un mec c’estun mec. Enfin de loin, et puis ça a été tellement vite. Je n'ai même pas eu le temps de réaliser mapetite méprise que cette charpie c’était déjà jetée sur moi.VIRGINIE - Je n’allais tout de même pas la laisser violer ce pauvre garçon, il était terrorisé.NICOLE (captivée par l’aventure) - Si j’ai bien suivi il était nu sur le lit, puisque vous aviezmis le drap autour de vous pour aller ouvrir la porte ? VIRGINIE - Oui évidement.NICOLE - Oh la chance ! (Envieuse)HERVE - Maman, je t’en prie.NICOLE - Bon je ne dirai plus rien, ensuite.VIRGINIE - Ensuite, elle est partie comme si de rien était, sans dire un mot.ANGELE (enfantin) - Même pas vrai, j’ai dit « excusez moi »HERVE - C’était la moindre des choses.GAETAN - Il n’y a pas de quoi en faire un fromage, puisqu’elle s’est excusée.ANGELE - Merci. Ah tu es là Gaétan ? Toi au moins tu me comprends, c’est normal on a lemême sang qui coule dans nos veines.BRIGITTE - Du sang chaud visiblement, enfin, dans votre cas, mais pas chez Gaétan.

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VIRGINIE - Moi je m’en fout de la température du sang de votre crapaud. Qu’est-ce que je disà …à…NICOLE - A votre ami.VIRGINIE - Oui.NICOLE - Comment s’appelle t il ?VIRGINIE - Ah oui tiens, comment s’appelle t il, celui là ?BRIGITTE - Vous ne demandez pas le prénom ?VIRGINIE - Pas la première fois, ce n’est pas essentiel et puis s’il n’y a pas de suite, inutile des’encombrer l’esprit avec les prénoms.BRIGITTE - Ce n’est pas idiot et ça peut éviter bien des confusions. On est quitte de setromper de prénom. (Elle rit avec Virginie)ANGELE - Pourtant un prénom c’est sacré. Mon petit fils, lui, il aura un joli prénom. N’est-cepas ma chérie ? Et toutes les filles s’en souviendront.FLORENCE - Tout à fait.HERVE - Ah, ça certainement.GAETAN - Allez vous habiller mademoiselle, vous allez prendre froid, et votre ami vas’inquiéter. VIRGINIE - Tu m’as l’air pas mal, toi finalement. T’es peut être un crapaud au sang chaud,quand on sait s’y prendre.NICOLE - Bon, laissez nous mademoiselle. On attend le prêtre, il est préférable qu’il ne vousvoie pas dans cet état.VIRGINIE - Qu’est-ce qu’il a mon état ? Il n’est pas pire que le sien. (Florence)ANGELE - C’est une merveille de la nature ça mademoiselle.Christophe était entré.CHRISTOPHE - Ah, quelle merveille ! (Virginie)ANGELE - Elle partait.VIRGINIE - Oui, mais si jamais mon mec s’est tiré, à cause de vous je me vengerai. (Elleregarde Christophe et sort)CHRISTOPHE - Mais pourquoi pas. ANGELE - Mais sûrement pas.NICOLE - On va peut être pouvoir commencer.ANGELE - Est-ce que tout le monde est là ? Alors, le bébé est là, (elle parle au ventre) oh oui il est là le petit bout à sa mamy. Bonjour monamour, c’est mamy Angèle, ta mamy préférée.NICOLE - Ah ben v’la autre chose. (Elle va causer au ventre, pousse Angèle) Dis lui, à cettefurie que tu préfères mamy Nicole, tu diras Mani, c’est beau Mani. ANGELE - C’est ridicule. (Elle la pousse)FLORENCE - C’est vous qui êtes ridicules toutes les 2.CHRISTOPHE - Continuez comme ça, et vous pouvez être certaines que dans 3 mois le gossene sera toujours pas sorti.NICOLE - Ne dis pas de bêtises c’est pour bientôt.CHRISTOPHE - Je ne suis pas sûr qu’il soit pressé de vous rencontrer.ANGELE - Je disais donc, le bébé est là, sa maman aussi, sa mamy…NICOLE - Ses mamys.ANGELE - Si vous voulez. Le parrain, est il là?CHRISTOPHE - Présent mamy Angèle.

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ANGELE - Toi tu ne m’appelles pas mamy, c’est sérieux, arrête de faire le singe. Et la marraine, elle est où cette godiche? (Brigitte était sagement dans un coin en train depotasser le dictionnaire) GAETAN - Elle potasse le dictionnaire.ANGELE - Eh oh, la marraine ?BRIGITTE - C’est bien ce qu’il me semblait. Il n’y a pas un poil d’amour dans soncomportement.ANGELE - Mais si que je l’aime ce bébé.BRIGITTE - Je parlais de votre cousin Gaétan.ANGELE - On verra ça plus tard. On n’est pas là pour organiser son mariage mais le baptêmede ce petit. Ah mais zut il manque le père.HERVE - Merci mais je suis là.ANGELE - Le père Lachaise, c’est lui le père pas vous.HERVE - Je suis tout de même le père du bébé.ANGELE - Ca c’est-ce que vous croyez.HERVE - Comment ça ? Florence que lui as-tu dit ?FLORENCE - Rien. Maman qu’as-tu été encore inventer ?ANGELE - Je plaisantais, histoire de détendre tout le monde.HERVE - Comme toujours c’est réussi, surtout ne changez rien.NICOLE - Hervé, ne te laisse pas faire mon bébé, vient il faut que je te parle. (Elle tire son filset sortent)BRIGITTE (à Florence) - pfft pfftFLORENCE - Quoi ? BRIGITTE - Je peux te parler, seule à seule.FLORENCE - Maman tu peux amener les garçons visiter le jardin.GAETAN - Vous avez un jardin ?ANGELE - Et comment, ils ont un magnifique bac riviera sur le balcon. Venez les mecs, on vaparler aux géraniums. Sorties d’Angèle, Christophe et Gaetan.FLORENCE - Qu’as-tu donc de si grave à me dire ?BRIGITTE - C’est Gaétan, je ne sais pas si je vais tenir.FLORENCE - Il t’a fait du mal ?BRIGITTE - Ah ça non, il ne me fait pas de mal, il ne me fait aucun mal, c’est bien simple il neme fait rien, il ne me touche pas.FLORENCE - Non, vous n’avez jamais…BRIGITTE - Jamais.FLORENCE - Comment, toi Brigitte, tu n’as pas …, avec lui, mais enfin tu ne l’as pas …?BRIGITTE - Rien du tout il trouve toujours un prétexte.FLORENCE - Il a la migraine ?BRIGITTE - Non pire, il se réserve pour le mariage.FLORENCE - Ce n’est pas vrai, tu me fais marcher ?BRIGITTE - J’aimerais bien, mais malheureusement je ne suis même pas sure que ça marche.Retour d’Angèle, Christophe et Gaétan. BRIGITTE - Vous êtes déjà là ?CHRISTOPHE - Il ne faut pas 3 plombes pour faire le tour de 3 mètres carrés.ANGELE - Tes géraniums ils sont bien gentils mais ils ne causent pas beaucoup.

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BRIGITTE - Il fallait parler avec votre très cher cousin Gaétan, il a beaucoup de conversation,lui, il peut parler durant 3 heures de la sexualité des fougères.ANGELE - On est tous très cultivé dans la famille. FLORENCE - Il ferait mieux de s’étendre sur la reproduction sexuée.GAETAN - Mais je peux en parler dès que l’occasion se présente.ANGELE - Et elle ne doit pas se présenter tous les jours.BRIGITTE - Et pourtant si.FLORENCE - C’est toi l’occasion ?BRIGITTE - Exactement.CHRISTOPHE - En parler c’est bien, le faire c’est mieux.BRIGITTE - Exactement, mais dis lui toi Christophe.CHRISTOPHE - Oh moi, vous savez j’ai une devise - avec Christophe, pas trop d’étoffe, pasde bla bla du résultat.BRIGITTE - Voila.ANGELE - Mais qu’est-ce qu’elle mijote ta belle mère avec Hervé ?FLORENCE - C’est son fils, elle peut avoir des choses personnelles à lui dire.ANGELE - Ah bon, quoi ?FLORENCE - Je ne sais pas, à propos de son père par exemple.ANGELE - Penses tu, elle l’embrouille pour l’influencer pour le prénom du petit.FLORENCE - Impossible, c’est décidé.BRIGITTE - Et pas question d’en changer, moi j’ai déjà fait graver la gourmette.ANGELE - Et qu’avez-vous fait mettre ?BRIGITTE - Ben Chéva, quelle question !FLORENCE - Brigitte tu m’avais juré. (Reproche)BRIGITTE - Mais je n’ai rien dit.ANGELE - Quoi, quoi, c’est quoi le prénom?BRIGITTE - Je ne vous le dirai pas, je l’ai promis à Flo.ANGELE - Vous avez dit un truc comme Cheva.BRIGITTE - Ah, ça oui… je parlais de la chevalière de Gaétan, il en a une belle y parait.ANGELE - A quel doigt ? Parce que là franchement je ne la vois pas.GAETAN - C’est normal je ne la sort que dans les grandes occasions.BRIGITTE - Malheureusement.ANGELE - Et qu’est-ce qu’il y a de gravé dessus ?BRIGITTE - Ses initiales évidemment.ANGELE - Mais encore ?BRIGITTE - Oh, c’est tout, y a pas trop de place vous savez sur une chevalière.ANGELE - Certes, je voulais juste savoir qu’elles sont ses initiales?BRIGITTE - G. B comme grand benêt.ANGELE - Non raté, c’est G. L. GAETAN - Oui mais ma bague me vient de mon grand père, Georges BeurdoucheANGELE - Ah, si c’est Beurdouche vous avez raison de ne pas la porter, ça serait tellementdommage de la perdre.FLORENCE (à part à Brigitte) - Toi tu fais gaffe à ce que tu dis.BRIGITTE - Moi, mais j’ai bien rattrapé le coup, il me semble.FLORENCE - Bof. (Puis fort) Alors est-ce que tout le monde va bien ? (Bêtement, pourchanger de sujet)

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ANGELE - En voila une question, Florence, mais tu deviens gaga ma petite fille. GAETAN - Moi ça va merci. Oh, je suis un peu raide mais…BRIGITTE - Pour une fois, on devrait en profiter.ANGELE - Qu’avez-vous fait ?GAETAN - Oh, un mal de dos tout bête mais ça va passer.BRIGITTE (à Florence) - Il est nul ton cousin.FLORENCE (à Brigitte) - Non il a des principes.BRIGITTE - Ma chère Angèle, savez-vous que votre cousin est une publicité mensongère à luitout seul ?ANGELE - Ah, ça non, je l’ignorais, alors il vous a mis ses grands tuyaux dans le sol et ça nevous a pas réchauffée.BRIGITTE - Non même pas.ANGELE - Alors c’est quoi ?BRIGITTE - C’est un tout, même son nom n’est qu’un tissu de mensonges.ANGELE - Ah bon, c’est pas ton vrai nom, mon garçon ? GAETAN - Mais bien sûr que si, cousine ne l’écoutez pas, elle délire.Retour d’Hervé et de Nicole.ANGELE - Je ne sais pas mais c’est vrai quelle a l’air insatisfaite.NICOLE - Pas du tout, tout va bien.ANGELE - Ah vous êtes revenue ? Déjà.NICOLE - Je vous ai manqué ?ANGELE - Pas le moins du monde.NICOLE - Tant mieux.HERVE - Maman tu te calmes.ANGELE - Dites mon petit Hervé, j’espère qu’elle n’a pas choisi le prénom, parce que si c’estle cas, moi je dis NON.NICOLE - Et pourquoi pas ?ANGELE - Parce que c’est moi qui ai eu l’idée la première. Il s’appellera…NICOLE - Benoît.FLORENCE - Benoît, mais ce n’est pas ce qui était prévu. (Étonnée)BRIGITTE - Ah, pas vraiment et de toute façon, moi je ne peux plus reculer.NICOLE - Ce sera Benoît, comme le pape.HERVE - Maman aime beaucoup la religion en ce moment, elle est comme attirée, en pleinecrise de…ANGELE - De foie.FLORENCE (à Hervé) - Tu n’as pas dit oui, j’espère ? HERVE (discrètement à sa femme) - Non rassure toi, laisse là y croire.BRIGITTE - Je fais comment moi pour la gourmette ?FLORENCE - Viens Brigitte, je t’explique. (Elles veulent sortir mais Gaétan suit)BRIGITTE - Tu peux rester ici Gaétan, ne me suit pas pour une fois.GAETAN - C’est Florence qui m’avait dit de te suivre.FLORENCE - Pour l’instant tu es dispensé.Elles sortent. ANGELE - Benoît, mais c’est moche Benoît. Benoît ton chagrin dans…Entrée de Virginie.

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VIRGINIE - Je vais le noyer mon chagrin et dans votre whisky.HERVE - Que se passe t il encore ?VIRGINIE - Il s’est barré.ANGELE - Mais c’est qu’il ne vous aimait pas, quand il nous aime, il reste, regardez Nicole.VIRGINIE - Qui c’est Nicole ?NICOLE - C’est moi.ANGELE - Eh bien son mari c’est barré parce qu’il ne l’aimait pas.NICOLE - Je ne vous permets pas d’étaler ma vie privée, Angèle.ANGELE - Je ne l’étale pas, au contraire je la résume.NICOLE - Je vais la tuer. (Elle va pour étrangler Angèle)VIRGINIE - Non laissez la moi. (Elle pousse Nicole et étrangle Angèle)ANGELE - Oua, au ouaHERVE - Ca suffit, tuez là si vous voulez, mais pas chez moi. (Il arrête Nicole et Christophe retient Virginie)ANGELE - Mais elles délirent ces 2 là.HERVE - Mesdames on va se calmer. Christophe offre un petit remontant à la voisine.ANGELE - Pourquoi lui ? Gaétan peut s’en occuper de la voisine.GAETAN - Ben c’est-à-dire que je ne sais pas si je ….CHRISTOPHE - De tout façon c’est Hervé qui décide, il a dit Christophe et c’est Christophe,voila tout.GAETAN - Tout à fait.ANGELE - Gaétan tu as beau être mon cousin, excuse moi, mais je te le dis comme je le pense,tu n’es vraiment qu’un con.GAETAN - Ah bon vous trouvez ? CHRISTOPHE - Et l’alcool savez-vous où je peux en trouver ?VIRGINIE - Il y en a une bouteille entamée à la cuisine. CHRISTOPHE - C’est parti. (Sorties de Christophe et Virginie)NICOLE - Elle est bien renseignée ? HERVE - À force de fouiner partout.Angèle va rester coller à la porte de la cuisine pour un bon moment.NICOLE - Alors mon garçon, maintenant que nous sommes tous les 2.HERVE - Et eux ? (A et G)NICOLE - Ta belle mère à l’air de vouloir sympathiser avec la porte et ce pauvre garçon estplongé dans son jeu (sudoku), et là au moins il ne se noiera pas.HERVE - Qu’as-tu encore à me dire de plus ?NICOLE - C’est pour le prénomHERVE - On ne va pas revenir là-dessus.NICOLE - Si parce que si ce n’est pas Benoît…..HERVE - Ce ne sera pas Benoît.NICOLE - Alors….HERVE - Alors rien du tout.NICOLE - Dis moi au moins par quoi ça termine, histoire de voir si ça sonne bien ? HERVE - Par A ! Bon tu es contente.NICOLE - A, oh, Nicolas mais c’est super Nicolas. (Elle l’embrasse) Merci mon petit, tu nepouvais pas faire plus plaisir à ta vielle mère, Nicole et Nicolas, quel bel hommage;(Elle chante) Saint Nicolas, mon bon patron, donne moi une augmentation.

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Retour de Brigitte et Florence.FLORENCE - Quelle gaîté, vous faites plaisir à voir.BRIGITTE - Tu parles de ta belle mère je suppose parce que ton cousin, à le voir avachicomme ça dans son fauteuil, on se croirait dans la salle d’attente d’un proctologue.FLORENCE - C’est quoi ?BRIGITTE - Un spécialiste.FLORENCE - En quoi ?BRIGITE (elle rit) - Le genre d’endroit où personne n’aime aller, sauf moi.HERVE - Ca ne m’étonne pas.BRIGITTE (à Gaétan) - Que fais tu là ?GAETAN - SudokuBRIGITTE - Eh bien, je n’étais pas loin.On sonne, Hervé y va, il reviendra avec le curé.LACHAISE - Je suis très en retard, je vous prie de m’en excuser mais j’ai eu une urgence, unemort imprévue.NICOLE (tendre) - Ce n’est pas grave, le plus important c’est que vous soyez là. Elle salue le père, tous se déplacent, même Gaétan en tenant son jeu, mais Angèle, elle, ne bougepas.FLORENCE - Maman tu ne salues pas le père ? ANGELE (sans bouger) - Si, salut.LACHAISE - Salut à vous aussi.FLORENCE - Bon maman tu devrais être contente le curé est arrivé.ANGELE - Oui, oui, mais chut à la fin.LACHAISE - Elle est bizarre votre maman aujourd’hui. (À Florence)HERVE - Normal, elle vient de tomber amoureuse de la porte.LACHAISE - Bernard, l’entraîneur de rugby ?NICOLE - Mais non celle-ci.FLORENCE - Que lui arrive t-il ? Je suis inquiète.LACHAISE - Rassurez vous c’est assez fréquent chez les veuves. Vous savez, vous la croyezentourée parce que vous êtes là, mais en réalité, elle est seule et sa solitude lui pèse, elle seraccroche à ce qu’elle trouve. FLORENCE - J’entends bien mais une porte tout de mêmeLACHAISE - Vous savez les femmes se plaignent de leurs maris, mais c’est quand ils partentqu’elles s’aperçoivent qu’ils leurs manquent.NICOLE - Moi, le mien ne me manque pas.LACHAISE - Il n’est pas parti bien loin le votre.NICOLE - Non, chez la voisine.LACHAISE - Et puis c’est encore récent, tandis que pour cette pauvre Angèle.NICOLE - Pauvre Angèle, je la plaindrai quand j’aurai le temps. Non moi le mien peut bienfaire ce qu’il veut je m’en fiche.LACHAISE - On en reparlera.NICOLE - (tendre) Quand vous voudrez.BRIGITTE - Vous parlez par expériences.LACHAISE - Vous ne croyez pas si bien dire, beaucoup de femmes se confient à moi, tenez parexemple, je connais une prof d’allemand qui a reporté toute son affection sur son chien.HERVE - Un berger allemand.

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LACHAISE - Comment le savez-vous ? Je vous en ai déjà parlé.HERVE - Non mais pour comprendre une prof d’allemand, il n’y a qu’un berger allemand.LACHAISE - Il y a eu aussi la concierge qui s’était attachée à son poisson rouge et à sa mortcela a été très dur.GAETAN - Sûrement, il a du falloir trouver quelqu’un pour s’occuper du poisson, pauvre petitebête.LACHAISE - Non, c’est le poisson qui était mort.BRIGITTE - Bon, fait tes jeux toi et attend le docteur en silence.FLORENCE - Alors qu’avez-vous fait?LACHAISE - Je lui ai offert une boite de sardines.BRIGITTE - Et, ça a marché?LACHAISE - Oui, elle les garde précieusement dans son sac à main elle ne les quitte plus.HERVE - Sans doute, mais, pour ma belle mère c’est plus délicat, elle ne va tout de même passe promener avec ma porte.LACHAISE - C’est juste, je vais essayer de la raisonner.FLORENCE -(perdue) Merci docteur.LACHAISE (vers la porte à pas de loup) - Madame, madame.ANGELE - Chut, je ne t’entends plus.LACHAISE - Elle parle ?ANGELE - Elle parlait, oui, mais maintenant, à cause de vous je n’entends plus rien, vous n’êtesqu’un …LACHAISE - Non je suis son ami.ANGELE - Ah bon, vous la connaissez vous aussi ? Taisez vous, et bien ça y est elle ne bougeplus, elle se laisse faire.LACHAISE - C’est souvent le cas, elle sont souvent très passives.ANGELE - Qu’est-ce que vous en savez, ne me dites pas que vous en avez déjà rencontré descomme ça ?LACHAISE - Mais si, des tas et des plus belles.HERVE - Mais elle est très belle, je ne vous permets pas.ANGELE - Hervé si ça vous tente, allez y donc aussi.FLORENCE - Maman tu es très fatiguée, calme toi tout va s’arranger.BRIGITTE - Il est où le cousin ?GAETAN - Je suis là.BRIGITTE - Pas toi, Christophe.FLORENCE - Mais oui, où est il celui ?HERVE - A la cuisine.FLORENCE - Bon va le chercher et dis lui que le prêtre est arrivé.HERVE - Il est avec la voisineFLORENCE - Que font-ils dans ma cuisine ?ANGELE - Ah ça ?GAETAN - Christophe répare les bêtises de ta mère, son ami s’est barré.FLORENCE - L’ami de maman !GAETAN - Non celui de la voisine. Par la faute de ta mère, tu ne t’en souviens plus ? FLORENCE - Ah si, peu importe. Hervé vas y montre que tu es un homme.Hervé veut sortir.LACHAISE - Vous ne pouvez pas passer par cette porte. (Il retient Herve)

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HERVE - Désolé, mais il n’y a que celle-ci qui donne dans la cuisine.LACHAISE - Pensez à cette pauvre Angèle. Il faut lui expliquer avant. (Il va vers Angèle)Madame, il va falloir vous séparer d’elle, un petit moment, juste un instant, on l’ouvre et on vousla rend après d’accord.ANGELE - Mais arrêtez de me parler comme à une demeurée. (Aux autres) Qu’est qu’il a ? Il adu boire trop de vin de messe. (Elle ouvre la porte d’un coup sec)LACHAISE - Bravo, quel courage ! ANGELE - Quel con !(Off CRISTOPHE) - Ne vous gênez pas surtout.(Off VIRGINIE) – Faites comme chez vous ! HERVE (Entrant à la cuisine) Je suis chez moi.ANGELE - Bon, tous assis, ça va nous calmer, on va parler du baptême ça va me changer lesidées.LACHAISE - Bravo, vous reprenez vite le dessus.ANGELE - Je ne vais pas me laisser abattre pour ça. Asseyez vous ici. (Au prêtre) (Immédiatement, Nicole va s’asseoir à coté du prêtre). Bon, c’est là que je comptais m’asseoir !NICOLE - Trop tard, j’y suis, j’y reste.Retour de Christophe et Virginie - (elle porte la chemise de Christophe et lui son chemisier)VIRGINIE - C’était un excellent cru, merci pour tout. (Elle repart chez elle)GAETAN - De quoi parle t elle ?ANGELE - Christophe, pas de détail, merci.CHRISTOPHE - Elle parle de rhum évidemment.GAETAN - C’était du blanc ou du brun ? CHRISTOPHE - A ton avis ? FLORENCE - Est-ce qu’on peut enfin aborder les choses sérieuses ?ANGELE - On a fait que ça jusqu’ à présent.LACHAISE - Vous êtes tous là ?ANGELE - J’espère qu’il ne s’est pas barré, mais c’est pas vrai quel lâche, jamais là quand onen a besoin, (elle hurle) « Hervé »CHRISTOPHE - Il arrive, il met un peu d’ordre dans la cuisine. Entrée d’Hervé qui claque la porte.HERVE - Excusez moi, belle maman, mais il y en avait partout.LACHAISE - Doucement avec la porte s’il vous plait, il n’a pas fait exprès madame il nevoulait pas la brutaliser, d’ailleurs il va lui demander pardon.ANGELE - Trop tard elle est déjà partie et je ne la regretterai pas. LACHAISE - (pensant qu‘elle est folle et ne voulant pas la contrarier) Oui bien sûr, vous savezmadame, on peut remettre la réunion à plus tard.ANGELE - Vous n’y pensez pas, il va finir par me faire sortir de mes gons celui là. La réunionc’est maintenant un point c’est tout, si vous pensez de pas être à la hauteur, partez, j’en trouveraibien un autre.NICOLE - Mais pas du tout, il reste, et il fait la réunion tout de suite parce que dans quelquesjours Nicolas sera là. (Une le pousse quand l’autre le tire)ANGELE - (réalisant) C’est qui Nicolas ?NICOLE - Le bébé.

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BRIGITTE - Impossible, ce n’est pas ce qui est marqué sur la gourmette.ANGELE - Ce qu’elle m’agace celle là avec son histoire de gourmette, ça devientobsessionnel chez elle.FLORENCE - C‘est parce qu’elle l’a déjà fait graver.ANGELE - Mais le gosse il s’en moque de la gourmette, personne ne porte plus de gourmette.C’est ringard.BRIGITE - C’est vrai Florence ?FLORENCE - J’sais pas, oui, peut être.BRIGITTE - Ben alors pourquoi m’as-tu dit de lui acheter une gourmette ?FLORENCE - Parce que c’est toi qui me l’a proposé.BRIGITTE - Tu ne m’en as pas empêché.FLORENCE - Mais lui, il la mettra.ANGELE - Ah ça, sûrement pas. Personne n’en met plus, même le dernier des ringards. Je neveux pas que mon petit fils soit ridicule. Gaétan t’en as une ?GAETAN - Une quoi ?HERVE - Une gourmette je suppose.GAETAN - Ah ! Non.ANGELE - Vous voyez, une fois de plus j’avais raison.NICOLE - Parfait tout est arrangé. Je suis contente de voir que le prénom plaise à tout le monde.HERVE, FLORENCE, BRIGITTE ET ANGELE - Non NICOLE - Ah ! Nous avons donc 4 non et 4 oui.BRIGITTE - 4 oui ?NICOLE - Eh oui. Moi, Christophe Gaétan et Laurent.LACHAISE - Attendez, moi je m’abstiens.BRIGITTE - Il n’y a donc que 3 pour et 4 contre.FLORENCE - Enfin, ce n’est pas une élection. Ce sont les parents qui choisissent le prénom deleur enfant, mais enfin Hervé dis quelque chose.HERVE - Oui, ma chérieFLORENCE - Montre que tu en as pour une fois.GAETAN - Pas devant tout le monde.BRIGITTE - Et pourquoi pas.LACHAISE - Vous comptez faire ça quand ?HERVE - Vous n’allez pas vous y mettre aussi vous.LACHAISE - Je suis là pour ça. Mais si vous ne voulez pas de baptême, je respecterai votrechoix. Il ne me reste donc plus qu’à partir. (Il se lève)NICOLE (le rassoit) Vous restez, le baptême est prévu pour le dimanche 14.LACHAISE - Dans 15 jours très bien, je note sinon j’oublie, alors 12 H. C’est bon pour tout lemonde ?FLORENCE - Mais je n’ai pas encore accouché.NICOLE - D’ici là ce sera fait.ANGELE - De toute façon moi je ne peux pas le 14.NICOLE - Je m’en doutais presque. Qu’avez-vous de prévu, crochet, tricot, scrabble?ANGELE - Non, un tournoi de tennis.NICOLE - Bon alors le dimanche suivant. Le 21 c’est bon, il n’y a pas Rolland Garros niWimbledon ?ANGELE - Ce n’est pas maintenant.

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NICOLE - Parfait, et le parrain il ne dit rien ? CHRISTOPHE - Pour moi, ça baigne.NICOLE - Et la marraine qui viendra sans sa gourmette, elle est libre le 21, la marraine ?BRIGITTE (boudeuse) OuaisFLORENCE - Elle peut venir avec, car on ne changera pas le prénom que NOUS avons choisi.HERVE - On en reparlera, Flo.FLORENCE - Ah mais certainement pas. (Elle s’énerve) Hervé, je te préviens si tu cèdes face àta mère je…je … (elle a des contractions) (Affolement des autres)ANGELE - Calme toi; ma chérie, ne te mets pas dans des états pareils pour un homme. Voilarespire, respire.BRIGITTE - (elle tient Florence) Tu crois que c’est le moment ?FLORENCE - Je ne sais pas.BRIGITTE - C’est comment d’habitude ?ANGELE - Elle n’a jamais accouché, elle n’en sait rien.CHRISTOPHE - Mais vous, vous savez ? ANGELE - Oui mais je ne m’en souviens plus, une fois en 50 ans c’est peu.NICOLE - Ca ne s’oublie pourtant pas ces choses là. C’est comme de sa première cuite ons’en souvient toute sa vie. Et bien moi je m’en rappelle comme si c’était hier, ça m’a pris j’étaischez le coiffeur, sous le casque et …HERVE - Maman on s’en fout de ta première cuite.NICOLE - Chez le coiffeur c’était pas la cuite c’étaient les contractionsBRIGITTE - Tu es allée chez le coiffeur, Flo ? FLORENCE (dans un râle) - Non.HERVE - Mais on s’en fout du coiffeur, ce n’est pas le moment. Ca va ma chérie ? (Il lui serrefort la main)FLORENCE - Si tu me serrais moins fort ça irait déjà mieux.GAETAN - Fais comme ils t’ont expliqué aux cours d’accouchement sans douleur. (Il s allonge)Poussez, respirez, poussez, soufflez, poussez plus fort voila ça vient bonBRIGITTE - Ah pour ça tu t’y connais. Mais ce n’est pas toi qui doit accoucher mais ma copine.GAETAN - Je suis prêt pour la naissance de mes enfants.BRIGITTE - Au rythme auquel tu donnes les départs ils ne sont pas prêts d’arriver tes gosses.FLORENCE - Hervé!!! Je crois qu’il faut y aller, il veut sortir…. HERVE - Déjà, attends je prends mes clés. (Paniqué)FLORENCE - Maman ma valise.ANGELE (en sortant) - Ne t’inquiète pas ma chérie, ça va faire mal pendant 3 ou 4 heures etpuis après…NICOLE - Pendant X ans (en fonction de l’age que l’on donne à Hervé)HERVE - Bon maman ça va. (Reproche)Angèle revient avec la valise. ANGELE - Allez, je prends mon sac et on y va.HERVE - Où allez vous ?ANGELE - A la maternité, quelle question ! Vous pensez que c’est le moment d’allez faire descourses ?HERVE - On n a pas besoin de vous.FLORENCE - Mais enfin Hervé c’est maman.

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(Hervé, Angèle et Florence sortent) NICOLE - Ah mais si elle y va, moi aussi. Attendez moi. (Elle sort)BRIGITTE (émue) Oh, c’est beau elle va donner la vie.LACHAISE - Le mystère de la vie fait des merveilles.CHRISTOPHE - Ca n’a rien de très mystérieux. Je dirais même que ça répond à une certainelogique.Entrée de Virginie. VIRGINIE - Que se passe t il ? Je les ai vu partir à toute blinde, ça y est elle accouche ?GAETAN - Possible.CHRISTOPHE - Dis tu fais quoi, toi, le 21 ?VIRGINIE - Rien pourquoi ? CHRISTOPHE - On est invité au baptême. VIRGINIE - Super je ferai le gâteau.TOUS - NonVIRGINIE - Ben, pourquoi ? (Étonnée)LACHAISE - Pour un baptême il faut une pièce montée.VIRGINIE - Ah oui, alors c’est peut être un peu trop compliqué pour moi, quoi que si on m’aidepour la monter.BRIGITTE - Ne tentons pas le diable.LACHAISE - Que vient il faire là dedans celui là, on parle de fête, de dragées, …GAETAN - Il aura une jolie chambre avec son prénom marqué sur la porte.LACHAISE - Sans doute, mais c’est comment son prénom ? Ça fait une heure que vous tournezautour du pot.BRIGITTE - Ben Chéva.LACHAISE - Oh ben merde, v’la autre chose.GAETAN - Eh bien mon père.LACHAISE - Oh excusez moi, mais celle là on me l’avait encore jamais faite. Dieu sait si j’enai vu des vertes et des pas mures, des Fetnat et des Durex mais des…BRIGITTE - Chéva, pourtant ça devrait vous plaire c’était un Dieu.LACHAISE - Ah, il ne doit pas être très catholique.BRIGITTE - J’sais plus.GAETAN - J’ai souvent fait des mots croisés, mais là j’avoue que je sèche.VIRGINIE - Tu connais toi, Christophe ?CHRISTOPHE - En verlan, oui.Retour d’Hervé. (Il est triste)BRIGITTE - Ben t’es encore là, t’as oublié quelque chose ?HERVE - Elles sont parties sans moi. Elles m’ont oublié sur le parking. Je chargeais la valise etj’avais à peine fermé le coffre qu’Angèle a démarré. (Penaud)Virginie le console.CHRISTOPHE - Viens ici toi.LACHAISE - J’ai ma voiture, bon c’est une occasion, c’est vrai, mais pour l’occasion je peuxvous accompagner à la maternité, si vous voulez ?HERVE - Je n’y tiens plus.LACHAISE - Si, c’est votre place. Venez, allez un peu de courage, montrez que vous en avezmon vieux, vous n’allez pas toujours vous laisser mener par les bonnes femmes, elles vont voir dequel bois on est fait. (Il prend Hervé par la main et le tire)

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Sorties du prêtre et d’Hervé.CHRISTOPHE - Il va y avoir foule, quand il va sortir, il va avoir peur le Chéva.VIRGINIE - J’imagine les 2 vieilles en train de guetter au trou et le grand couillon tout penaudderrière.CHRISTOPHE - Avant de tomber dans les pommes. (Il fait mine de s’évanouir)VIRGINIE - Viens Christophe on va arroser ça. (Elle le relève et le tire)Ils sortent côté cuisine.GAETAN - Tout ça, ça me donne envie.BRIGITTE - De quoi, de faire pipi ?GAETAN - Non d’avoir un petit, tu ne voudrais pas, enfin avec moi, Brigitte ? IL se colle à elle BRIGITTE – Attends, pas tout de suite, nous ne sommes pas encore mariés.GAETAN - Pas le temps d’attendre, alors c’est oui ou c’est non ? BRIGITTE - C’est oui, mais c’est moi qui choisirai le prénom.

RIDEAU

CLAUDE HUSSON (mai 2006)

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