3
39 pratique prévention Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011 L’organisme humain est en principe apte à réguler sa température et à s’adapter à une forte chaleur extérieure, voire à la canicule. Mais chez certains sujets et pour certains médicaments, des précautions s’imposent. L es vacances d’été sont synonymes, pour la plupart d’entre nous, d’éva- sion vers le soleil. Si celui-ci est source de bien-être, ses rayons ultra- violets sont aussi susceptibles de provo- quer des réactions cutanées comme une photosensibilisation. Par ailleurs, en cas de fortes chaleurs, organismes et médi- caments sont soumis à rude épreuve. Quelles sont les précautions à prendre ? Organisme et chaleur L’exposition à de fortes températures constitue une agression pour l’organisme. La température corporelle de l’homme devrait demeurer constante (homéo- thermie) quel que soit son environnement thermique. Mais les mécanismes de régu- lation permettant ce maintien peuvent être débordés, notamment en période canicu- laire. La déshydratation, le coup de chaleur et l’aggravation d’une maladie préexis- tante comptent parmi les complications les plus graves. De plus, certains médica- ments peuvent provoquer ou accentuer la situation. Une vigilance accrue est donc indispensable. Un thermostat biologique Afin de maintenir sa température corpo- relle à 37 °C, l’organisme fait appel à des mécanismes de thermorégulation. Lors des variations environnementales, un “thermostat biologique”, le centre thermorégulateur hypothalamique, équi- libre l’excès de production de chaleur due à l’activité des muscles et du foie, et de perte de chaleur par la peau et les poumons. Cette régulation thermi- que est assurée notamment par le débit sanguin cutané (vasodilatation) et par la transpiration. Par ailleurs, pour améliorer sa tolérance à la chaleur, l’être humain peut adapter son mode de vie : se lever plus tôt, boire plus, alléger ses repas, porter des vêtements plus légers, moins absorbants vis-à-vis des rayonnements solaires, se mettre à l’ombre, ralentir son activité… Déshydratation et coup de chaleur La déshydratation se produit lorsque le corps transpire beaucoup et que les pertes d’eau ne sont pas compensées par une hydratation suffisante. L’accident de déshydratation survient à partir du moment où la perte atteint 5 % du volume d’eau total contenu dans l’organisme. Lorsque le corps n’arrive plus à contrôler sa température et que celle-ci augmente rapidement, c’est le “coup de chaleur”. Il touche plus généralement les patients fragilisés ou déshydratés (nourrissons, personnes âgées, sujets obèses), mais également les personnes jeunes lors d’un effort musculaire intense et prolongé. Les pertes d’eau dues à la transpiration ne sont alors plus compensées. Le patient doit être pris en charge rapide- ment, car le coup de chaleur peut être mortel – dès que la température dépasse 41,6 °C – ou occasionner des séquelles neurologiques. Les principaux signes d’alerte sont cliniques : grande fatigue, céphalées, vertiges, crampes, sueurs, obnubilation, délire agité, agressivité, diminution de la tension artérielle, augmentation de la fréquence cardiaque et, bien évidemment, élévation de la température corporelle (> 40 °C). La peau est, quant à elle, chaude et sèche. Chez le patient diabétique, une déshydra- tation, si elle n’est pas rapidement corrigée, peut accentuer un déséquili- bre glycémique déjà existant et favori- ser le coma diabétique hyperosmolaire. Ce dernier se définit par une osmolarité plasmatique > 350 mmol/L et une glycé- mie > 6 g/L. Il s’agit d’une complication grave du diabète de type 2, notamment chez les personnes âgées, mortelle dans la moitié des cas. Le patient doit rapidement être orienté vers un centre hospitalier. Médicaments et chaleur La prise de médicaments peut avoir une influence sur l’hydratation du patient et perturber le fonctionnement des reins ou le refroidissement du corps. De plus, en fonction de leur forme galénique et de leur sensibilité, la protection contre la chaleur de certaines spécialités, en particulier les vaccins, insulines et lecteurs de glycémie, doit être particulièrement surveillée. Une action sur la fonction rénale Les médicaments qui augmentent l’élimination d’eau par les reins – les diurétiques et le furosémide en parti- culier – peuvent majorer le manque d’eau au cours d’une déshydratation générée par l’élévation de la température. Par ailleurs, une déshydratation est suscep tible de pertur ber la fonction rénale. Or, comme de nombreux médica- Les régimes sans sel peuvent aggraver la déshydratation. À noter Chaleur estivale, patients et médicaments , un trio à surveiller de près © Fotolia.com/Prod. Numérik L’exposition à de fortes températures constitue une agression pour l’organisme.

Chaleur estivale, patients et médicaments, un trio à surveiller de près

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Chaleur estivale, patients et médicaments, un trio à surveiller de près

39 pratique

prévention

Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011

L’organisme humain

est en principe apte à réguler

sa température et à s’adapter

à une forte chaleur

extérieure, voire à la canicule.

Mais chez certains sujets

et pour certains médicaments,

des précautions s’imposent.

Les vacances d’été sont syno nymes, pour la plupart d’entre nous, d’éva-sion vers le soleil. Si celui-ci est

source de bien-être, ses rayons ultra-violets sont aussi susceptibles de provo-quer des réactions cutanées comme une photo sensibilisation. Par ailleurs, en cas de fortes chaleurs, organismes et médi-caments sont soumis à rude épreuve. Quelles sont les précautions à prendre ?

Organisme et chaleurL’exposition à de fortes températures constitue une agression pour l’organisme. La tempé ra tu re corporelle de l’homme devrait demeurer constante (homéo-thermie) quel que soit son environ nement thermique. Mais les mécanismes de régu-lation permet tant ce maintien peuvent être débordés, notamment en période canicu-laire. La déshy dra ta tion, le coup de chaleur et l’aggra va tion d’une maladie préexis-tante comptent parmi les complications les plus graves. De plus, certains médica-ments peuvent provoquer ou accentuer la situation. Une vigilance accrue est donc indispensable.

Un thermostat biologique

Afin de maintenir sa température corpo-rel le à 37 °C, l’organisme fait appel à des mécanismes de thermorégulation. Lors des variations environnementales, un “thermostat biologique”, le centre thermo régulateur hypothalamique, équi-libre l’excès de production de chaleur due à l’activité des muscles et du foie,

et de perte de chaleur par la peau et les poumons. Cette régulation thermi-que est assurée notamment par le débit sanguin cutané (vasodilatation) et par la transpiration. Par ailleurs, pour améliorer sa tolérance à la chaleur, l’être humain peut adapter son mode de vie : se lever plus tôt, boire plus, alléger ses repas, porter des vêtements plus légers, moins absorbants vis-à-vis des rayonnements solaires, se mettre à l’ombre, ralentir son activité…

Déshydratation et coup de chaleur

La déshydratation se produit lorsque le corps transpire beaucoup et que les pertes d’eau ne sont pas compensées par une hydratation suffisante. L’accident de déshydratation survient à partir du moment où la perte atteint 5 % du volume d’eau total contenu dans l’organisme.Lorsque le corps n’arrive plus à contrôler sa température et que celle-ci augmente rapidement, c’est le “coup de chaleur”. Il touche plus généralement les patients fragilisés ou déshydratés (nourrissons, personnes âgées, sujets obèses…), mais également les personnes jeunes lors d’un effort musculaire intense et prolongé. Les pertes d’eau dues à la transpiration ne sont alors plus compensées.Le patient doit être pris en charge rapide-ment, car le coup de chaleur peut être mortel – dès que la température dépasse 41,6 °C – ou occasionner des séquelles neurologiques. Les principaux signes d’alerte sont cliniques : grande fatigue, céphalées, vertiges, crampes, sueurs, obnubilation, délire agité, agressivité, diminution de la tension artérielle, augmen ta tion de la fréquence cardiaque et, bien évidemment, élévation de la tempé ra tu re corporelle (> 40 °C). La peau est, quant à elle, chaude et sèche.

Chez le patient diabétique, une déshydra-tation, si elle n’est pas rapidement corrigée, peut accentuer un déséquili-bre glycémique déjà existant et favori-ser le coma diabétique hyperosmolaire. Ce dernier se définit par une osmolarité plasmatique > 350 mmol/L et une glycé-mie > 6 g/L. Il s’agit d’une complication grave du diabète de type 2, notamment chez les personnes âgées, mortelle dans la moitié des cas. Le patient doit rapidement être orienté vers un centre hospitalier.

Médicaments et chaleurLa prise de médicaments peut avoir une influence sur l’hydratation du patient et perturber le fonctionnement des reins ou le refroidissement du corps. De plus, en fonction de leur forme galénique et de leur sensibilité, la protection contre la chaleur de certaines spécialités, en particulier les vaccins, insulines et lecteurs de glycémie, doit être particulièrement surveillée.

Une action sur la fonction rénale

Les médicaments qui augmentent l’élimination d’eau par les reins – les diurétiques et le furosémide en parti-culier – peuvent majorer le manque d’eau au cours d’une déshydratation générée par l’élévation de la température. Par ailleurs, une déshydratation est suscep ti ble de pertur ber la fonction rénale. Or, comme de nombreux médica-

Les régimes sans sel peuvent aggraver

la déshydratation.

À noter

Chaleur estivale, patients et médicaments,

un trio à surveiller de près

© F

oto

lia.c

om

/Pro

d. N

um

érik

L’exposition à de fortes températures constitue une agression pour l’organisme.

Page 2: Chaleur estivale, patients et médicaments, un trio à surveiller de près

40pratique

prévention

Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011

ments sont éliminés par cette voie, des effets secondaires peuvent survenir du fait de leur accumulation dans l’organisme.D’autres familles médicamenteuses perturbent le fonction nement des reins comme les anti-inflammatoires non stéroï-diens (AINS), très souvent utilisés en auto-médication, l’aspirine à dose antalgique (> 500 mg par jour), les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC), les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) et les antibioti-ques de la famille des sulfamides.

Transpiration

et régulation perturbées

Certains médicaments peuvent altérer le processus normal de refroidis sement du corps, en réduisant la transpiration comme les anticholinergiques, les anti-histaminiques H1 (très souvent prescrits en été contre l’allergie), les anti dépresseurs tricycliques, les anti parkinsoniens, les antispasmodiques utilisés dans l’incon-tinence urinaire, les neuroleptiques, les médicaments de la migraine comme le pizotifène (Sanmigran®) ou des troubles du rythme cardiaque comme le diso pyramide (Rythmodan®, Isorythm®).D’autres limitent la dilatation des vaisseaux sanguins de la peau, à l’instar des médi-caments contre le rhume contenant des vasoconstricteurs (pseudo-éphédrine), de certains dérivés amphétaminiques comme le méthylphénidate (Concerta®, Ritaline®), et des médicaments contre l’hypotension orthostatique.Quelques-uns perturbent la régulation de la température par le cerveau ; c’est le cas des antidépresseurs, des anti-migraineux, de la buspirone, des hormo-nes thyroïdiennes, du bupropion (Zyban®) et des neuroleptiques qui peuvent entraî-ner une hyperthermie même en l’absence de forte chaleur. Ils sont alors respon-sables du syndrome malin qui constitue une urgence médicale. Ce syndrome se caractérise essentiel lement par une hyperthermie sévère, une altération de la conscience et des troubles extra-pyramidaux avec, notamment, une rigi-dité musculaire généralisée, une hyper-tension artérielle, une tachycardie et des sueurs.

Certains aggravent le coup de chaleur , notamment ceux qui réduisent la pression artérielle en diminuant les échanges de tempé ra tu re entre le sang, la peau et l’exté-rieur : les anti hypertenseurs ou les médica-ments indiqués en cas d’angine de poitrine. Enfin, ceux prescrits dans la maladie d’Alzheimer , comme la galantamine (Reminyl®), augmentent la sudation et donc le risque de déshydratation.

Conservation des médicaments

en cas de forte chaleur

Les conditions particulières de conser-vation sont en principe mentionnées sur les emballages mais, de façon générale, un médicament doit être conservé à une température inférieure à 25-30 °C et dans un endroit sec.Certains produits doivent cependant être stockés entre 2 et 8 °C, au réfrigérateur ou dans des chambres froides. En cas de forte chaleur, ils doivent être consommés rapidement après leur sortie. Par ailleurs, ils doivent être transportés dans des condition nements qui respectent la chaîne du froid (emballage isotherme réfrigéré), mais jamais être congelés.D’autres médicaments, conservés à une température inférieure à 25-30 °C, peuvent supporter un dépassement ponctuel (quelques jours) de leur tempé-rature recommandée, sans conséquence sur leur stabilité ou leur qualité. Quelques

jours d’exposition à des températures supérieures à 30 °C sont ainsi sans effet sur leur qualité : lors d’une canicule, le thermomètre ne stagne pas à 40 °C et, par ailleurs, grâce à l’emballage et aux lieux généralement clos de stockage, le médicament reste protégé de la tempé-rature ambiante. Toutefois, il faut veiller, lors du transport, à ce que ces produits ne soient pas exposés trop longtemps à des températures élevées.Des médicaments se présentant sous des formes particulières comme les supposi-toires, les ovules ou les crèmes sont plus sensi bles aux élévations de températures et peuvent être facilement altérés. Ce n’est pas le principe actif en lui-même qui est sensible à la chaleur mais la forme galéni-que. L’aspect du médicament à l’ouverture indique si la stabilité du produit a été main-tenue : il ne doit pas être utilisé si une quel-conque anomalie est constatée. La mention “à l’abri de la chaleur”, souvent imprimée sur le conditionnement des suppositoires, ovules, colly res et principes actifs thermo-sensibles, signifie que la température de conservation doit être inférieure à 30 °C. Le respect de la chaîne du froid est

essentiel pour préserver les vaccins. Sa rupture peut entraîner une diminution de leur efficacité, un échec vaccinal et une augmentation significative des effets secondaires. Les vaccins sont, en effet, fragi les et sensibles à divers facteurs physico chimiques. Ils doivent être conser-vés à la température optimale de 2 à 8 °C et ne doivent en aucun cas être congelés. Stockés en chambre froide dès la fin de leur fabrication, ainsi que chez les gros-sistes répartiteurs, ils doivent ensuite être transportés dans les officines sous embal-lages isothermes munis de blocs réfrigé-rants qui permettent de les maintenir au frais pendant 4 à 15 heures au maximum. À l’officine, ils sont ensuite placés au réfri-gérateur ou dans une armoire réfrigérante équipée d’une sonde ou d’un indicateur de température. Ils doivent être délivrés au patient dans un emballage isotherme (maximum 1 heure de conservation), emballage qui sera également utilisé pour le transport du domicile du patient au cabi-net du médecin, notamment en période de canicule.

Une surveillance du patient indispensableIl est primordial, en cas de fortes chaleurs,

d’évaluer l’état d’hydratation du patient

en le questionnant sur ses apports hydriques,

en surveillant son poids, sa fréquence cardiaque

et sa tension artérielle. Il convient ensuite de

dresser la liste des médicaments qu’il prend

et d’identifier ceux qui pourraient altérer

l’adaptation de l’organisme à la chaleur, puis

de réévaluer l’intérêt de chacun en termes

de bénéfice-risque. La délivrance d’anti-

inflammatoires non stéroïdiens, particulièrement

néphrotoxiques, doit être évitée. Enfin, en cas de

prescription de diurétique, il est bon de rappeler

au patient que des apports hydriques et sodés

doivent être régulièrement effectués.

Page 3: Chaleur estivale, patients et médicaments, un trio à surveiller de près

41 pratique

prévention

Actualités pharmaceutiques n° 507 Juin 2011

L’insuline est sensible à la chaleur et à

la lumière. Elle est stable à 25 °C pendant 24 à 36 mois. Les flacons et cartouches non entamés peuvent se conserver envi-ron deux ans au frais, entre 2 et 8 °C. La congélation dénature fortement les suspensions d’insuline, notamment les formes intermédiaires ou lentes. Tout flacon conservé pendant plus de 72 heures à une température supérieure à 35 °C perd progressivement son activité hypoglycémiante, particulièrement dans le cas des suspensions. Les flacons et cartouches entamés ont une durée de conservation de trois semaines (un mois pour certains) à température ambiante (20 à 22 °C). Tout flacon entamé depuis plus d’un mois doit être jeté.Les bandelettes et les solutions de contrôle doivent être stockées dans un endroit frais et sec, puis transportées dans leur emballage d’origine. Elles ne doivent être exposées ni au soleil ni à de fortes chaleurs , ni encore soumises à d’impor-tantes variations de température car elles s’altèrent très facilement. Pour le trans-port, il est possible d’utiliser des pochet-tes isothermes sans pack de glace.Dans une moindre mesure, les lecteurs de glycémie sont également sensibles à la chaleur . Si les températures définies pour leur bonne utilisation ne sont pas respec-tées, le matériel peut être défaillant et donner des résultats faussés, voire aucun résultat.À noter qu’en cas de déshydratation, l’obten tion d’une goutte de sang devient de plus en plus difficile et les résultats peuvent être modifiés fortement.

Conseils de prévention et de protectionÀ l’officine, nombre de conseils, de bon sens, peuvent être rappelés en période estivale.

La protection contre les ultraviolets

L’apparition de “coups de soleil” peut être prévenue en s’exposant raisonnablement et progressivement au soleil. Quelques précautions doivent être prises : porter des vêtements couvrant les parties importantes du corps, tels que chapeau ou casquette, lunettes de soleil, et appliquer une protection solaire adaptée au phototype. La protection

solaire prévient plusieurs types de patho-logies : les photo dermatoses, les érythè-mes actiniques, le photovieillis sement et surtout les cancers cutanés, pour lesquels l’excès de soleil constitue le facteur étiolo-gique principal. Si les photoprotecteurs les plus efficients restent bien évidemment les vêtements (opaques à manches longues, chapeaux à larges bords), les produits de protection solaire (crèmes, laits, fluides, sprays, sticks) sont, quant à eux, de plus en plus efficaces.

Les mesures à prendre pour affronter

les fortes chaleurs

L’hydratation des personnes les plus

fragiles doit être augmentée, même si elles ne ressentent pas la sensation de soif. Nourrissons , jeunes enfants, person-nes âgées, notamment celles qui subis-sent une perte d’autonomie, patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, de pathologies cardiovas-culaires ou d’antécédents d’accident vasculaire cérébral, obèses ou dénutris et personnes dont l’habitation est mal adaptée à la chaleur (logement au dernier étage, absence de climatisation…) sont particulièrement concernés. Il leur est recommandé de boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour, en évitant l’alcool qui favorise la déshydratation. Si le patient rencontre des difficultés à avaler les liquides, il peut lui être conseillé de l’eau sous forme solide (fruits, crudités) ou bien de l’eau gélifiée. Il faut éviter de sortir pendant les heures

les plus chaudes, rester à l’ombre ou dans les pièces les plus fraîches. Il est conseillé de prendre régulière-

ment des douches ou des bains, ou bien d’appliquer des serviettes humidifiées sur

la nuque et les bras afin d’apporter un réel bien-être. Les exercices physiques trop inten-

ses, qui nécessitent des dépenses d’éner-gie trop importantes, doivent être évités au maximum. En cas de prise de médicaments

incompatibles avec les fortes chaleurs, une diminution des doses, voire un arrêt transitoire ou définitif peuvent être discu-tés avec le médecin traitant. �

Stéphane Berthélémy

Pharmacien, Royan (17)

[email protected]

BibliographieAgence française de sécurité sanitaire des produits de

santé. Bon usage des médicaments en cas de vague

de chaleur. Mise au point. 29/06/2009 (www.afssaps.

fr/var/afssaps_site/storage/original/application/349fc6

3aeabdf262a6c0d2f40713fc4b.pdf).

Agence française de sécurité sanitaire des produits de

santé. Médicaments susceptibles d’altérer l’adaptation

de l’organisme à la chaleur. Mise au point 29/06/2009

(www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/

application/e5b966407dcedc97a931de8fef54b255.pdf).

Agence française de sécurité sanitaire des produits

de santé. Conservation des médicaments en cas

de vague de chaleur. Mise au point. 29/06/2009

(www.afssaps.fr/var/afssaps_site/storage/original/appli

cation/1e33c6834d81ead89ed9f1fbb19aab23.pdf).

Béani JC. Les photosensibilisations graves.

Ann dermatol venereol. 2009;136(1):76-83.

Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé.

Les recommandations canicule. 2010 (www.sante.

gouv.fr/IMG/pdf/Les_recommandations_canicule.pdf).

Pillon F, Berthélémy S. Iatrogénie médicamenteuse

cutanée liée à la photosensibilisation.

Actual pharmaceut. 2011;50(504):41-3.

Effets nocifs du soleil et cancers cutanés.

In: Du Vivier A. Atlas de dermatologie. De Boeck

Université; 1996.

Wallach D. Guide pratique de dermatologie.

Elsevier Masson; 2007.

Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Urgences médicales Le coup de chaleur représente une urgence médicale. En effet, des séquelles neurologiques,

voire un décès sont possibles. Il est donc impératif d’agir rapidement et d’orienter la personne

vers les urgences.

En cas de coup de soleil survenant chez un nourrisson ou considéré comme grave chez toute autre

personne, avec présence de plusieurs cloques d’une surface totale supérieure à celle de la moitié

de la paume de la victime, une consultation médicale est également indispensable.

Le médecin pourra approfondir le diagnostic en prescrivant un bilan ionogramme complet comportant

notamment la créatininémie et l’évaluation de la clairance de la créatinine pour surveiller la fonction

rénale et l’état de déshydratation.