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CHAPITRE 11 PRATIQUES D'ALIMENTATION ET ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET DES MÈRES Gora Mboup L'EDSRCA a collecté des informations relatives aux pratiques d'alimentation des enfants âgés de moins de 3 ans (allaitement au sein, alimentation de complément et utilisation du biberon). Des informations relatives à l'état nutritionnel des enfants et de leur mère ont également été collectées. Les indicateurs de nutrition concernent uniquement les enfants nés durant la période de trois ans ayant précédé l'enquête. Au moment de I'EDSRCA, les informations sur la santé et sur le poids et la taille de l'enfant et de la mère ont ét~ collectées sur une période de trois ans afin de réduire le transfert des dates de naissance. En effet, dans les enquêtes démographiques antérieures ayant utilisé une période de référence de cinq ans, on a souvent observé que certaines enquêtrices, pour réduire leur charge de travail et éviter de poser des questions sur les enfants de moins de cinq ans, transféraient parfois les naissances survenues cinq ans avant l'enquête vers la période de six ans ou plus. Le chapitre 11 présente les résultats concernant les pratiques d'allaitement et d'alimentation de complément, l'état nutritionnel des enfants mesuré à partîr des indicateurs anthropométriques (taille et poids) et, enfin, l'état nutritionnel des mères. 11.1 ALLAITEMENT ET ALIMENTATION DE COMPLÉMENT Les pratiques d'alimentation jouent un r61e primordial dans l'état nutritionnel des enfants I. Le lait maternel contient tous les éléments nutritifs indispensables au bon développement et à la croissance de l'enfant durant ses premiers mois d'existence. Comme il est hygiénique et transmet les anticorps de la mère, il limite notamment la prévalence des maladies, en particulier, de la diarrhée. L'allaitement, par son intensité et sa fréquence, peut aussi prolonger l'aménorrhée post-partum et, par contrecoup, l'intervalle entre naissances. Lors de I'EDSRCA, des questions ont été posées sur les pratiques d'alimentation des enfants nés dans les trois années ayant précédé l'enquête. L'enquêtrice a demandé aux mères : si les enfants étaient allaités au moment de l'enquête; quelle était la fréquence de l'allaitement; et quels étaient les aliments de complément qu'ils avaient reçus durant les dernières 24 heures. Le tableau 11.1 indique que la presque totalité des enfants centrafricains nés dans les trois années ayant précédé l'enquête (97 %) ont ét~ allait~s, et cette pratique est quasi uniforme quelles que soient les caractéristiques socio-démographiques des mères. Malgré cette pratique quasi-universelle de l'allaitement, plus du tiers des mères (37 %) ne donnent pas le sein le premier jour. Concernant les seuls enfants de moins de trois ans, seulement 63 % ont été mis au sein pour la première fois durant leur premier jour d'existence et, seulement, le tiers l'ont été durant la première heure suivant la naissance. Un autre facteur qui détermine l'état nutritionnel des enl~mts est la morbidité. 161

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CHAPITRE 11

PRATIQUES D'ALIMENTATION ET ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET DES MÈRES

Gora Mboup

L'EDSRCA a collecté des informations relatives aux pratiques d'alimentation des enfants âgés de moins de 3 ans (allaitement au sein, alimentation de complément et utilisation du biberon). Des informations relatives à l'état nutritionnel des enfants et de leur mère ont également été collectées. Les indicateurs de nutrition concernent uniquement les enfants nés durant la période de trois ans ayant précédé l'enquête. Au moment de I'EDSRCA, les informations sur la santé et sur le poids et la taille de l'enfant et de la mère ont ét~ collectées sur une période de trois ans afin de réduire le transfert des dates de naissance. En effet, dans les enquêtes démographiques antérieures ayant utilisé une période de référence de cinq ans, on a souvent observé que certaines enquêtrices, pour réduire leur charge de travail et éviter de poser des questions sur les enfants de moins de cinq ans, transféraient parfois les naissances survenues cinq ans avant l'enquête vers la période de six ans ou plus. Le chapitre 11 présente les résultats concernant les pratiques d'allaitement et d'alimentation de complément, l'état nutritionnel des enfants mesuré à partîr des indicateurs anthropométriques (taille et poids) et, enfin, l'état nutritionnel des mères.

11.1 A L L A I T E M E N T E T A L I M E N T A T I O N DE C O M P L É M E N T

Les pratiques d'alimentation jouent un r61e primordial dans l'état nutritionnel des enfants I . Le lait maternel contient tous les éléments nutritifs indispensables au bon développement et à la croissance de l'enfant durant ses premiers mois d'existence. Comme il est hygiénique et transmet les anticorps de la mère, il limite notamment la prévalence des maladies, en particulier, de la diarrhée. L'allaitement, par son intensité et sa fréquence, peut aussi prolonger l'aménorrhée post-partum et, par contrecoup, l'intervalle entre naissances. Lors de I'EDSRCA, des questions ont été posées sur les pratiques d'alimentation des enfants nés dans les trois années ayant précédé l'enquête. L'enquêtrice a demandé aux mères :

si les enfants étaient allaités au moment de l'enquête; quelle était la fréquence de l'allaitement; et quels étaient les aliments de complément qu'ils avaient reçus durant les dernières 24 heures.

Le tableau 11.1 indique que la presque totalité des enfants centrafricains nés dans les trois années ayant précédé l'enquête (97 %) ont ét~ allait~s, et cette pratique est quasi uniforme quelles que soient les caractéristiques socio-démographiques des mères. Malgré cette pratique quasi-universelle de l'allaitement, plus du tiers des mères (37 %) ne donnent pas le sein le premier jour. Concernant les seuls enfants de moins de trois ans, seulement 63 % ont été mis au sein pour la première fois durant leur premier jour d'existence et, seulement, le tiers l'ont été durant la première heure suivant la naissance.

Un autre facteur qui détermine l'état nutritionnel des enl~mts est la morbidité.

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Le fait de ne pas allaiter l'en- fant dès sa naissance peut avoir un effet néfaste sur sa santé car c'est lors des premiers anaitements, dans les vingt-quatre heures suivant la nais- sance, que l'enfant bénéficie du colos- trum qui contient les anticorps de la mère et qui sont essentiels pour lui éviter de nombreuses maladies. De plus, si le nouveau-né n'est pas allaité dans les vingt-quatre heures, il reçoit, à la place, divers liquides qui risquent de le mettre en contact avec des agents pathogènes.

En milieu rural, 55 % des en- fants ont été allaités durant les vingt- quatre premières heures, et moins du tiers le sont durant la première heure (31%). Par rapport au milieu rural, on constate dans les zones urbaines une meilleure situation avec trois quarts des enfants (75 %) qui ont reçu le sein dur- ant le pmmier jour suivant la naissance et, dans 37 % des cas, dans la première heure.

Selon la région sanitaire, c'est dans la région V que l'on trouve la pro- portion la plus faible d'enfants allaîté8 durant le premier jour (52 %). Cette proportion présente de faibles écarts concernant les autres régions sanitaires où elle se situe entre 59 et 04 %. Toutefois, la région II enregistre la plus faible proportion d'enfants allaités dans la première heure (22 %); la région IV ayant la proportion la plus élevée (45 %).

Le niveau d'instruction influ- ence sensiblement le début de l'allaite- ment. Eu effet, les enfants de mère n'ayant pas d'instruction commencent à être allaités plus tardivement que ceux dont la mère a une instruction :

Tableau 111 Allaitement initial

Pourcentage d'enfants nés au cours des trois années ayant precédé l'enquête qui ont ~te aliaitês, pourcentage de ceux qui ont commencé à êtœe allaités dans l 'heure qui a suivi la naissance et pourcentage de ceux qui ont commencé à ~tre allaités le jour de la naissance, selon les caractéristiques socio-démographiques, RCA 1994-95

Début de l'allaitement

Dans Durant Ayant l'heure lejour

ét6 suivantla suivantla Effectif Caract6fislique allaités naissance naissance I d'enfants

Sexe de l 'enfant Masculin 97,2 34,1 62,2 1439 Féminin 97,6 33,3 64,3 1397

Milieu de résidence Bangui 97,5 37,5 76,8 594 Aulres villes 98,8 36,7 72,9 572 Ensemble urbain 98,1 37,1 74,9 I 166 Rural 96,9 31,3 55,0 1670

Région sanitaire (RS) RS I 96,8 30,4 59,3 64{) RS II 96,4 21,6 63,7 475 RS lU 98,7 38,5 59,6 529 RS IV 99,5 45,3 61,7 288 RS 5 96,[ 32,1 52,1 310 Bangui 97,5 37,5 76,8 594

Niveau d'instruction Aucun 96,9 32,1 57,9 1395 Primaire 97,7 33,3 65,8 1069 Secondaire ou plus 98,4 40,0 75,0 361

Assistance à l'accouchement Personnel de santé 96,9 37,8 72,2 1303 Accoucht:use traditionnelle 98,5 30,2 58,3 540 Autre ou personne 97,5 312,3 54,3 991 ND 100,12 43,8 43,8 2

Lieu d'accouchement Etablissement sanitaire 97,3 36,7 71,5 1412 A la maison 97,5 30,7 55,0 1402 ND 100,0 33,0 59,5 22

Ensemble 97,4 33,7 63,2 2836

Note: Le tableau est basé sur lous les enfants nés dans les 3 années ayant précédé l'enquête, qu'ils soient vivants ou décèdés au moment de l'enquête. Iy compris les enfants allaités dans l'heure qui a suivi la naissance.

58 % seulement des enfants dont la mère est sans instruction sont allaités dès le premier jour, contre 66 % des enfants dont la mère a le niveau d'instruction primaire, et 75 % des enfants dont la mère a le niveau d'instruction secondaire ou plus. La relation entre le début de l'allaitement et l'instruction ne peut être dissociée du fait que les femmes instruites sont celles qui accouchent le plus souvent avec l'assistance de

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professionnels de la santé (voir chapitre 10 - Santé de la mère et de l'enfant) qui sont supposés encourager les femmes à allaiter les enfants dès le premier jour.

En effet, lorsque la mère a accouché avec l'assistance de personnel médical, dans 72 % des cas, l'enfant a reçu le sein durant les premières vingt-quatre heures; cette proportion est de 58 % lorsque la mère a été assistée par une accoucheuse traditionnelle, et de 54 % lorsque qu'elle a accouché avec I' aide de parents, d'amis ou lorsqu'elle a accouché toute seule. Enfin, lorsque les femmes accouchent dans une formation sanitaire, les enfants sont plus souvent mis au sein le premier jour (72 %) que lorsque l'accouchement a eu lieu à la maison (55 %).

On remarque enfin qu'au niveau national le début de 1' allaitement varie peu selon le sexe de l'enfant.

Le tableau 11.2 (illustré par le graphique I l .l) présente les données sur la pratique de l'allaitement des enfants de moins de trois ans au moment de l'enquête. À 1 mois, 99 % des enfants sont allaités et cette pratique continue pendant la première année d'existence. L' allaitement diminue ensuite régulièrement avec l'âge de 1' enfant, mais il faut attendre 22-23 mois pour que plus de la moitié des enfants (55 %) ne soient plus allaités (voir tableau 11.2). Ce même tableau indique que l'allaitement exclusif (l'enfant reçoit uniquement le lait maternel) est faiblement pratiqué en RCA, puisque 8 % seulement des bébés âgés de moins de 2 mois reçoivent exclusivement le sein. En RCA, malgré les recommandation de l'OMS selon lesquelles, jusqu'à 4-6 mois, les enfants doivent uniquement être nourris au sein, on remarque qu'à 4 mois, la quasi-totalité des enfants ont déjà reçu des aliments de complément. En fait, durant le premier mois, plus d'un cinquième des enfants (21%) reçoivent une alimentation de complément (liquides ou solides); cette proportion passe à 56 % chez ceux âgés de 2 à 3 mois, et concerne plus des trois quarts des enfants âgés de 4 à 5 mois (88 %). Chez les enfants âgés de 10-11 mois, la quasi-totalité sont allaités et reçoivent

Tableau 11.2 Type d'allaitement selon l'åge de l'enfant

Répartition (en %) des enfants survivants par type d'allaitement, selon l'åge de l'enfant en mois, RCA 1994-95

Situation face å l'allaitement

Allaite- Allaitement, Allaite- ment aliments et Effectif

Åge Non ment et ean autres d'enfants en mois allait~ seul seulement liquides Total vivants

0- I 0.6 7,6 71,2 20,7 100,0 134 2-3 0.0 2,0 41,7 56,3 100,0 177 4-5 0,0 0,0 12,1 87,9 100,0 146 6-7 0,6 0,0 4,9 94,5 100,0 159 8-9 0,7 0,0 5,9 93.4 100,0 135 10- I I 0,5 I1,/I 2,9 96,6 100,0 164 12-13 3,9 0.0 1,3 94,8 Il)O,0 152 14-15 3,1 0,5 2,5 93,9 100,0 153 16-17 16.2 0,0 0,0 83,8 100,0 139 18-19 27,8 0,0 0,0 72,2 100,0 123 20-21 41,2 0,0 1,7 57,1 100,0 114 22-23 54,8 0,0 0,6 44,7 100,0 136 24-25 75,6 I),O I, 3 23, I I I)O,O 150 26-27 83,8 0,0 0,0 16,2 10tl,0 131 28-29 811,6 0,0 0~7 ] 8,7 I {X1,0 138 30-31 88, [ 0,0 0,0 11,9 100,0 128 32-33 90,9 0,0 0,0 9, I 100,0 141 34-35 91,6 0,0 0,0 8,4 100,0 155

Note: Le situation face à l'allaîtement fait r6f~rence aux derni~res 24 heuoes. Les enfants classés dans la catégorie « Allaitement et eau seulement » ne reçoivent pas d'autres compléments.

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Graphique 11.1 Pratique de l'al[aitement

des enfants de moins de trois ans

100

75

50

25

Peu rcentage

0 0 5 10 15 20 25 30 35

Åge en mois

1 [ ] Non allaites m

I [ ]A I . + Compléments

[ ] Allaitement et eau

• Allaitement seul

EDSRCA 1994-96

un complément alimentaire (97 %). À partir du premier anniversaire, on note qu'une proportion importante d'enfants reçoivent uniquement des aliments de substitution, c'est-à-dire qu'ils ont été sevrés : de 4 % à 12-13 mois, cette proportion passe à 16 % à 16-17 mois et à plus de 50 % à 22-23 mois.

Le tableau 11.3 présente les durées d' allaitement selon que l'enfant est exclusivement allaité ou reçoit d'autres aliments. Si on se limite aux enfants recevant uniquement le sein, la durée médiane de l'allaitement est de 0,4 mois. Si l 'on considère l'ensemble des enfants allaités, la dru'ée médiane est estimée à 20,6 mois (voir tableau 11.3) et elle varie selon les caractéristiques socio-démographiques. Son niveau, estimé à 21,5 mois en milieu rural, est légèrement supérieur à celui obtenu dans la capitale (19,2 mois) et dans les autres villes (20,7 mois). Au niveau des régions sanitaires, la durée médiane de l'allaitement dépasse toujours 20 mois : elle varie de 20,1 mois dans la région IV à 25,2 mois dans la région III. L'association entre la durée d' allaitement et le niveau d'instruction de la mère est également faible, puisque la médiane ne varie qu' assez peu, de 18,0 mois chez les femmes les plus instmites à 21,9 mois chez celles sans instruction.

Au tableau 11.3 figure également la Prévalence/lncidence de 1' allaitement qui est une estimation de la durée moyenne 2, faite à partir des naissances d'une période de 36 mois pour éviter les problèmes de saisonnalité et les erreurs possibles de période de référence. En RCA, la durée moyenne d'allaitement ainsi calculée est de 20,9 mois, soit une estimation pratiquement identique au résultat du calcul direct de la moyenne (21,2 mois).

z En épidémiologie, on estime la durée moyenne d'un évènement en divisant sa prévalence par son incidence. Ici, l'évènement est l'allaitement, la prévalence est le nombre d'enfants que les mères sont encore en train d'allaiter au moment de l'enquête, l'incidence est le nombre moyen de naissances par mois. En divisant Ie nombre de mères qui allaitent au moment de l'enquête par le nombre mensuel moyen de naissances, on obtient une estimation de la durée moyenne d'allaitement en mois.

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Le tableau 11.3 présente aussi une information sur la fréquence de l'allaitement des enfants de moins de six mois. Au cours des demières vingt-quatre heures ayant précédé l'enquête, 97 % des enfants de moins de six mois ont été allaités six fois ou plus. Par rapport aux caractéristiques socio-démographiques, les différences sont négligeables.

Tableau I 1.3 Durée médiane et fréquence de l'allaitement

Durée médiane de l'allaitement, de l'allaitement exclusif et de l'allaitement et eau, et pourcentage d'enl~ants de moins de 6 mois qui ont été allaités six fois ou plus au cours des vingt-quatre heures ayant précédé l'interview, selon les caractéristiques socio-démographiques, RCA 1994-95

Durées médianes d'allaitement Enfants de moins de 6 mois

Pourcentage allaité Effectif Allaitement 6 fois ou + dans d'enfants

Ensemble de Allaitement et eau Effectif les dernières moins de Caractéristique l'allaitement seul seulement d'enIants 24 heures 6 mois

Sexe de l'enfant Masculin 20,3 0,4 1,8 1439 98,0 226 Féminin 20,9 0,4 2,3 1397 95,5 232

Milieu de résidence Bangui 19,2 0,4 1,7 594 93,3 93 Autres villes 20,7 0,4 2, I 572 96,8 97 Ensemble urbain 19,5 0,4 1,8 1166 95,1 191 Rural 21,5 0,4 2,3 1670 97,9 267

Région sanitaire (RS) RS I 20,7 0,5 1,5 640 96,9 88 RS I1 22,9 0,4 2,5 475 98,9 85 RS 1II 25,2 0,4 2,7 529 98,9 91 RS IV 20,1 0,4 2,8 288 96,8 49 RS V 20,3 0,4 1,7 310 95,2 5 I Bangui 19,2 0,4 1,7 594 93,3 93

Niveau d'instruction Aucun 21,9 0,4 2,3 1395 98,4 217 Primaire 20,0 0,4 1,8 1069 95,0 190 Secondaire ou plus 18,0 0,4 2,0 361 95,7 49

Assistance à l'accouchement Personnel de santé 19,1 0,4 1,7 1303 95,3 203 Accoucheuse traditionnelle 23,7 0,4 2,3 540 98,4 98 Autre ou personne 21,7 0,4 2,5 991 97,5 157 ND 1,6 1,6 1,6 2 0

Ensemble 20,6 0,4 2,1 2836 96,7 458

Moyenne 21,2 0,9 3,5 97,9 Prévalencedlncidence 20,9 0,2 2,9

Note: Les médianes et les moyennes sont basées sur le statut d'allaitement au moment de l'enquête,

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Le tableau I 1.4 fournit des informations sur les types d'aliments reçus par les enfants âgés de moins de trois ans selon qu'ils sont encore allaités ou non. Il apparaît que, dès 0-1 mois, différents types d'aliments sont donnés au bébé : 16 % des enfants reçoivent d'autres liquides, 6 % reçoivent des aliments solides (en général de la farine et des céréales). Après le premier mois, les aliments solides deviennent plus importants (46 % pour la farine et les céréales et 7 % pour la viande et le poisson). La farine et les autres céréales passent de 46 % à 2-3 mois à 74 % à 4-5 mois. Par ailleurs, on constate au tableau 11.4 que les mères centrafricaines utilisent très peu le biberon : son niveau d'utilisation le plus élevé est observé chez les enfants de 2-3 mois (3 %).

Tableau 11.4 Type d'aliments selon ['åge de l'enlant

Pourcentage d'enlants survivants de moins de 36 mois, par type d'aliments reçus au cours des vingt-quatre heures ayant précédé l'interview, et pourcentage de ceux utilisant un biberon, selon qu'ils sont, ou non, allaités et selon l'âge en mois, RCA 1994 95

Aliments de complément

Lait Ff~para- Viande. Effectif Âge maternel tion [»out Autre Autres poisson, Farine, Tubercule, Utilise d'en- en mois seul bébé la0 liquides oeuf céréales plantain Autre biberon fants

ENFANTS ALLAITÉS

0- I 7.6 0,/) 0,0 15,9 0,6 5,0 0,0 0,7 1,5 133 2 3 2.0 3,0 2,8 24,2 6,6 45,5 4,4 6,1 2,8 177 4-5 0,0 1,4 23 29,1 18,1 73,9 14,0 17,4 1,4 146 6-7 0,0 0,5 2,9 42,5 42,5 71,5 37,3 38,9 0,0 158 8-9 I),1/ 0,6 6,7 34,1 55,9 66, [ 55,2 39,5 0,0 134 10 I I 0,0 0,5 3,7 36,5 66,8 60.5 68,3 53,5 0,6 164 12 13 0,0 4,0 111,2 39,5 65,6 53,1 82,0 55,6 1,4 146 14 15 0,5 1,6 6,2 41,4 70,7 50,2 76,2 61,9 1,4 149 16- 17 0,0 0,0 6,8 45,6 64,8 44,8 82,9 62,2 0>0 117 18 23 0,0 1,9 5,6 40,8 64,9 45,2 87,6 65,4 0,0 218 24 29 0,0 0,0 1,2 22.5 57,7 35,3 84,0 65,1 I,l 85 30-35 0,0 0,0 5,9 20,0 51,4 41,8 79,3 55,6 0,0 41

Ensemble 0,9 1,3 4,5 34,0 46,7 50,7 53,8 42,3 0,9 1667

ENFANTS NON ALLAITI~S

O- I 0.0 0.0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 I 2-3 0 4-5 - - 0 6-7 0.0 0,0 0.0 0.0 0.0 0,0 0,0 0,0 0,0 I 8 9 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 I 10 I 1 0,0 0,0 0,0 0,11 0,0 0,0 100,0 0,0 0,0 I 12 13 0.0 52,9 711.5 17,6 100,0 100,0 87,0 48,2 17,6 6 14 15 0.0 0,0 22.4 62,1 82,6 65,2 100,0 62,1 0,0 5 16-17 11.0 (h0 4.6 38,7 84,5 31,2 91,5 49,0 4,6 23 18 23 ().0 1,0 14, [ 46, l 73.3 39, I 80,1 59,6 2,6 156 24 29 0,0 1.3 10,4 40,9 73,3 40,8 85,1 53,3 0,0 334 30 35 0.0 2, [ 6,8 36,6 64,8 40,6 80,0 54,3 1,6 383

Ensemble 0,0 1.9 9,8 39,7 69,9 40,5 82,1 54,5 1,4 910

Note: Le statut d'allaitement fait rélèrence aux dernières 24 heures. La somme des pourcentages par type d'aliments reçus par un enfant peut dépasser 100 % car un enfant peut recevoir plusieurs types d'aliments.

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Le tableau 11.5 fournit le pourcentage d'enfants ayant reçu différents types d'aliments spécifiques au cours des 7 derniers jours, et le nombre moyen de jours par semaine que ces aliments ont été reçus, selon l'âge des enfants et selon qu'ils sont encore ailaités ou n on. Durant la semaine ayant précédé 1' enquête, parmi les enfants encore allaités, 99 % ont reçu de l'eau quotidiennement, 9 % ont reçu du lait pendant, en moyenne, 4,1 jours, et 31% des enfants ont reçu d'autres liquides pendant, en moyenne, 2,9 jours. Ces enfants ont également reçu des aliments solides (46 % des oeufs pendant, en moyenne, 2,3 jours, et 59 % de la viande pendant, en moyenne, 2,9 jours). Durant cette même semaine, les enfants sevrés ont reçu de l'eau dans une proportion moins importante que les enfants allaités (93 % contre 99 % chez ceux allaitant encore). Mais ils

Tableau 11.5 Nombre de iours au cours desquels certains aliments ont 6té reçus selon l 'åge

Pourcentage d 'enfants survivants de moins de 36 mois qui ont reçu certains aliments au cours de la dernière semaine et, parmi les enfants ayant reçu chaque type d'aliment, nombre moyen de jours au cours desquels ils ont reçu ces aliments, selon qu' i ls sont, ou non, allaites et selon l 'âge en mois, RCA 1994-95

AB[les Eau Lait liquide Oeuf-Poisson Viande C6r~ales Tubeleules Autres

Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Pour- moyen Pour- moyen Pour- moyen Pour- moyen Pour- moyen Pour- moyen Pour- moyen Pour- moyen

Åge cent- de cent- de cent- de cent- de cent* de cent- de cent- de cent- de Effectif en mois age jours age jours age jours age jours age jours age jours age .jours age jours d'enfants

ENFANTS ALLA ITÉS

0-1 94,5 6.3 1,6 7,0 7,4 2-3 98,4 6,7 5,6 6,3 13,4 4-5 100,0 7,0 4,0 4,8 20,3 6-7 I00,0 6,9 7,5 4,1 35,2 8-9 100,0 7,0 12,7 4,8 31,6 10-11 100,0 7,0 7,7 3,9 35,7 12-13 100,0 7,0 16,5 3,9 42,9 14-15 100,0 6,8 9,4 4,5 35,4 16-17 100,0 6,9 14,1 2,6 46,6 18-23 100,0 7,0 10,4 3,1 43,5 24-29 100,0 7,0 4,0 3,6 26,9 30-35 100,0 7,0 13,2 5,2 16,6

3,4 1,8 2,0 0,0 - 5,7 5,6 0,0 - 1,0 1,0 133 2,1 7,8 2,6 5,7 2,4 47,9 6,3 3,8 5,1 8,6 2,9 177 2,4 24,4 2,6 19,7 2,4 79,6 6,1 14,7 5,7 24,7 3,7 146 2,3 45,2 2,5 43,8 2,8 78,0 5,8 42,7 4,8 46,9 3,6 158 2,8 57,0 2,3 70,0 3,1 75,5 5,5 60,8 5,1 60,2 3,2 134 3,0 57,9 2,3 77,0 3,0 70,2 5,2 78,9 5,3 68,5 3,4 164 2,7 67,3 2,2 87,9 3,0 65,5 4,5 88,8 5,8 72,6 3,6 146 3,2 60.2 2,3 88,8 2,7 65,2 4,3 89,6 5,5 80,3 3,5 149 3,6 67,0 2,3 90,2 3,1 64,7 4,5 89,9 5,4 80,6 3,7 117 3,0 60,5 2,2 88,8 2,8 60,8 3,8 94,4 5,9 84,5 3,9 218 2,6 53,8 1,9 78,9 2,8 57,0 3,9 95,4 5,4 82,7 3,3 85 3,3 65,3 2,5 80,6 2,8 58,7 4,1 98,1 6,3 75.0 4,0 41

0-3 mois 96,7 6,5 3,9 6,4 10,8 2,5 5,3 2,5 3,3 2,4 29,8 6,3 2,2 5,1 5,4 2,8 310 4-6 mois 100,0 6,9 4,5 5,0 24,5 2,5 28,5 2,5 24,6 2,3 80,1 6,0 23,1 5,1 32,4 3,6 241 7-9 mois 100,0 7,0 12,2 4,4 34,7 2,5 58,2 2,5 67,3 3,1 74,9 5,6 58,2 5,1 57,2 3,4 197

Ensemble 99,4 6,9 8,7 4,1 30,8 2,9 45,9 2,3 59,2 2,9 61,2 5,0 60,0 5,5 55,4 3,6 1667

ENFANTS NON ALLAITÉS

0-1 100,0 2-3 4-5 6-7 0,0 8-9 100,0 10-11 100,0 12-13 100,0 14-15 100,0 16-17 95,8 18-23 91,4 24-29 95,2 30~35 90,4

7,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 6,0 0,0 0,0 0,0 - 0,0 - 0,0 - 0,0 7,0 0,0 0,0 - 100,0 2,0 100,0 2,0 100,0 2,0 I00,0 6,8 70,5 6,0 13,0 2,0 100,0 2,2 82,4 3,2 100,0 5,5 100,0 7,0 44,7 4,0 22,4 7,0 42,8 2,0 82,6 5,4 65,2 5,4 100,0 7,0 9,3 2,0 50,3 4,6 73,1 2,3 95,8 4,6 53,7 4,5 92,1 7,0 21,9 4,7 44,7 3,8 66,0 2,3 86,8 3,9 50,4 3,9 87,6 7,0 17,5 4,6 38,7 3,4 67,3 2,5 86,9 3,5 55,4 3.8 92,3 7,0 10,8 4,1 41,2 3,0 62.7 2,4 83,7 3,4 53,7 3,5 88,2

0,0 I 0

- 0 0,0 I 0,0 I

7 ,0 0 ,0 1 5,0 48,2 3,1 6 7,0 39,8 4,4 5 6,7 78,6 3,9 23 6,0 73,0 3,9 156 6,2 74,9 3,7 334 6,1 73,6 3,5 383

Ensemble 92,5 7.0 15,7 4,5 40,7 3,4 65,2 2,4 85,5 3,6 54,0 3,7 89,6 6,2 73,5 3,7 910

Note: Le statut d'allaitement fait réf6renee aux derni~res 24 heures. La somme des pourcentages par type d'aliments reçus par un enfant peut dépasser 100 % car un enfant peut recevoir plusieurs types d'aliments.

167

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étaient plus nombreux à recevoir du lait (16 % pour une durée moyenne de 4,5 jours), d'autres liquides ( 4 1 % pour une durée moyenne de 3,4 jours) et d'autres aliments solides, notamment les oeufs (65 % pour une durée moyenne de 2,4 jours) et la viande (86 % pour une durée moyenne de 3,6 jours).

Le tableau 11.6 présente le pourcentage d'enfants qui ont reçu différents types spécifiques d'aliments au cours des 7 derniers jours et le nombre moyen de jours par semaine que ces aliments ont été reçus par caractéristiques socio-démographiques des femmes. En ce qui concerne l'eau, les variations sont négligeables quelle que soit la caractéristique de la femme. Par contre pour le lait, on note d'importantes variations selon le milieu de résidence, la région sanitaire et l'instruction de la femme. Les enfants de la capitale en reçoivent plus fréquemment que ceux des autres villes, et surtout que ceux du milieu rural (26 % contre, respec- tivement, 13 % et 5 %). De même les enfants de la région sanitaire I en reçoivent plus fréquemment que ceux

Tableau l 1.6 Nombre de iours au cours desquels certains aliments ont ét6 rcçus selon les caractéristiques

socio-démographiques

Pourcentage d 'enfants survivants de moins de 36 mois qui ont reçu certains aliments au cours de la dernière semaine et,

parmi les enfants ayant reçu chaque type d 'al iment, nombre moyen de jours au cours desquels i ls ont reçu ces aliments, et

pourcentage d 'enfants vivants dans des ménages disposant de sel iodé, selon les caractéristiques socio-démographiques,

RCA 1994-95

Autres Eau Lait liquides Oeul-Poisson Viallll¢ Cdreales Tubercules Autres

Nombre Nombre N~mlbre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre POUl- moyen Pour moyen Pour moyen Pour moyen Pour moyen Pour moyen Pour moyen Pour moyen

Caraetér cent du ccnt- lIe cent- de cenl- de cent- de cent- de cent- de cent- de Effectif istique age jours age jours :1ge jours age iOUlS :1ge jours age iours age )ours age jours d'enfants

Sexe de Penfanl Masculin 97,0 6.9 I 1,6 4,2 35,5 3,1 52,7 2,4 69,3 3,2 57,9 4,6 71,1 5,8 63,8 3,7 14,2 Feminin 96,9 6,9 10,7 4.4 33,1 3.0 52,6 2,4 67,6 3,2 59,5 4,6 69,8 5.8 59,8 3,5 16,9

Milieu de résidence Bangui 95,3 6,9 26.2 53t 38.5 4,2 52,8 2,5 70,6 4,0 57,9 5,1 65,3 5,8 49,8 3,2 8,1 Autres villes 97.2 7,0 12,7 3,4 37.9 2,8 54,4 2,4 69,8 3,3 64.3 4,7 70,2 6,0 62,2 3,7 12,5 Ensemble urbain 96,2 6,9 19.7 4,5 38,2 3,5 53,6 2,4 70,2 3,7 61,0 4,9 67,7 5,9 55,8 3,4 10,2

Rural 97.5 6.9 5,1 3,7 31,5 2,7 52.1 2,3 67,3 2,8 57,1 4,4 72,4 5,8 66,1 3.7 19,4

Région sanitaire (ILS) RS I 96,9 6,8 I0,6 2,9 48,1 2,6 52.6 1,9 71,6 2,2 72,4 3,8 73,8 5,4 70,9 3,5 4,8 RS II 96,8 6.9 8,1 3,9 17,4 3,3 38.4 2,3 68,6 3.3 38,4 5,2 71.6 6,0 45,8 4,5 12,4 RS 111 99,4 7,0 2,9 3.9 20,5 3,0 47.5 2,2 60,1 2.9 66,3 5,1 71,1 5,9 61,2 3,5 49,8 RS IV 98,0 7,0 7,4 4,1 63,2 2,3 70,9 3,0 75,8 4.1 73,8 4,4 69,2 5,7 78,3 3,5 0,0 RS V 95.5 6.9 4,7 4.7 18.7 3,3 65,6 2,5 64.7 2.7 35,0 4,1 72,4 6.5 76.6 3,9 13,9 Bangui 95,3 6,9 26,2 5,0 38.5 4,2 52,8 2,5 70.6 4,0 57,9 5.1 65,3 5,8 49,8 3,2 8,1

Niveau dqnstruction Aucun 97,7 6,9 6,1 4,3 30,2 2,8 49.8 2,3 66,0 3,1 57,8 4,5 71,4 5,9 64,4 3,7 20,6 Primaire 96,8 6,9 11,0 3.6 36,8 3,2 53.1 2.4 70,3 3,1 58.7 4,5 70,5 5,7 59,2 3,6 12,0 Secondaire ou plus 95,7 7,0 30,2 4,9 42,4 3,6 62,4 2,5 73,1 3,8 62,3 5,1 68,5 5,9 60,5 3,3 7,6

Ensemble 97,n 6,9 li,2 4,3 34,3 3,1 52.7 2,4 68,5 3,2 58,7 4,6 70,5 5,8 61,8 3,6 15,6

Note: Le statut d'allaitement fait ré~rence aux dernières 24 heures. La somme des pourcentages par lype d'aliments reçus par un enl~mt peut d6passer 100 % car un enfant peut recevoir plusieurs types d'aliments.

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des autres régions ( 1 1 % contre 8 % et moins dans les autres régions et, en particulier, 3 % dans la région III). On note une faible proportion d'enfants recevant du lait (6 %) et dont la mère est sans instruction alors que près du tiers des enfants dont la mère a atteint le niveau secondaire ou plus (30 %) ont reçu du lait, en moyenne, pendant 4,9 jours de la semaine. En ce qui concerne les oeufs, les poissons ou volailles, les variations ne sont importantes que selon les régions sanitaires ou l'instruction de la femme : les enfants de la région sanitaire II (38 % contre 7 1 % dans la région IV) et ceux dont la mère est sans instruction (50 % contre 62 % lorsque la mère a atteint le niveau secondaire ou plus) en reçoivent moins. Enfin, il faut noter que selon le sexe, le pourcentage d'enfants ayant reçu du lait, des oeufs ou de la viande ne varie que très faiblement.

L'introduction précoce d 'une alimentation de complément a des implications particulièrement importantes sur l 'état de santé et l 'état nutritionnel des enfants. En marge de l 'allaitement, cette pratique expose les nouveau-nés aux agents pathogènes, surtout aux maladies diarrhéiques. Par ailleurs, en recevant autre chose que le sein, les enfants sont en partie rassasiés et, compte tenu de la capacité limîtée de leur estomac, ils ont tendance à moins téter, ce qui peut réduire la production de lait maternel. Cette pratique peut donc entra[ner également le ralentissement de la fréquence de l 'allaitement maternel qui, en diminuant la durée de l 'aménorrhée post-partum, augmente le risque pour la femme de retomber enceinte.

11.2 É T A T N U T R I T I O N N E L D E S E N F A N T S D E M O I N S D E T R O I S A N S

Un des objectifs de I 'EDSRCA était d 'évaluer l 'état nutritionnel des jeunes enfants, état résultant, à la fois, de l 'histoire nutritionnelle (ancienne et récente) de l 'enfant et des maladies ou infections qu'il a pu avoir. Par ailleurs, l 'état nutritionnel influe, à son tour, sur la probabilité qu 'a l 'enfant de contracter des maladies : un enfant atteint de sous-nutrition chronique ou aiguë est en situation de faiblesse ph,ysique qui favorise les infections. L 'é ta t nutritionnel est évalué au moyen d'indicateurs anthropométriques. A partir du poids, de la taille et de l 'âge de l 'enfant mesurés au moment de l 'enquête, trois indicateurs sont calculés : la taille par rapport à l 'åge (taille-pour-âge), le poids par rapport à la taille (poids-pour-taille) et le poids par rapport à l 'âge (poids-pour-âge).

11.2.1 Indicateurs de l'état nutritionnel des enfants

Suivant les recommandations de 1' OMS, l 'état nutritionnel des enfants enquêtés est comparé à celui de la population de référence internationale 3. Dans une population en bonne santé et bien nourrie, on s' attend à ce que seulement 2,3 % des enfants se situent à moins deux écarts-type (sous-nutrition modérée), dont 0 , 1 % à moins trois écarts-type (sous-nutrition sévère), en-dessous de la médiane pour chacun des trois indicateurs de nutrition.

L' indicateur taille-pour-âge est un indicateur de sous-nutrition chronique : une taille trop petite pour un âge donné est la manifestation d 'un retard de croissance. La taille-pour-âge est, en effet, une mesure des effets à long terme de la sous-nutrition et ne varie que très peu en fonction de la saison de la collecte des données. Un enfant qui a reçu une alimentation inadéquate et~ou qui a ~té malade pendant une période longue ou encore de façon répétée, peut accuser un retard de croissance staturale. Cependant, son poids a pu rester

3 La référence a été établie par NCHS/CDC/OMS à partir de l'observation d'enfants américains de moins de cinq ans en bonne santé, cette référence internationale est applicable pour tous les enfants de cet âge dans la mesure où, quel que soit le groupe de population, ils suivent un modèle de croissance similaire. Les données de la population de rétërence internationale ont été normalisées pour suivre une distribution normale où la médiane et la moyenne sont identiques. Pour les différents indicateurs étudiés, la comparaison de la situation dans l'enquête avec le standard international est effectuée en mesurant la proportion d'enfants observés qui se situent à moins de deux et à moins de trois écarts type en-dessous de la médiane de la population de référence.

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en correspondance avec sa taille réelle, donnant ainsi un indicateurpoids-pour-taille normal : c'est pourquoi cette forme de sous-nutrition n' est pas toujours visible dans une population. Un enfant de trois ans présentant cette forme de sous-nutrition peut ressembler à un enfant de deux ans bien nourri. Les enfants pour lesquels la taille-pour-âge se situe à moins de deux écarts-type en-dessous de la médiane taille-pour-âge de la population de référence sont considérés comme petits pour leur âge et atteints de retardde croissance, ceux pour lesquels la taille-pour-âge se situe à moins de trois écarts-type en-dessous de la médiane taille-pour-âge de la population de référence sont considérés comme atteints de retard de croissance sévère.

Les enfants dont le poids-pour-taille se situe à moins deux écarts-type en-dessous de la médiane poids-pour-taille de la population de référence sont considérés comme souffrant d'émaciation, ceux se situant à moins trois écarts-type souffrent d'émaciation sévère. L'indicateur poids-pour-taille reflète, en effet, la situation nutritionnelle actuelle (au moment de l'enquête). Cette forme de sous-nutrition est la conséquence d'une alimentation insuffisante durant la période ayant précédé l'observation, ou peut-être le résultat de maladies provoquant une perte de poids (diarrhée sévère, anorexie associée à une maladie, par exemple) : un enfant souffrant de cette forme de sous-nutrition est maigre ou émacié. L'indicateur poids-pour-taille reflète donc une situation actuelle qui n'est pas nécessairement une situation de longue durée. Cette forme de sous- nutrition aiguë peut être influencée par la saison pendant laquelle s'est effectuée la collecte des données, étant donné que la plupart des facteurs susceptibles de causer un déséquilibre entre le poids et la taille de l'enfant (épidémie, sécheresse, période de soudure, etc.) sont très sensibles à la saison.

Le troisième indicateur, le poids-pour-âge, est la combinaison des indicateurs taille-pour-âge et poids-pour-taille. Les enfants dont le poids-pour-fige se situe à moins de deux écarts-type en-dessous de la médiane poids-pour-âge de la population de référence sont considérés comme souffrant d'inst~]fisance pondérale, ceux se situant à moins trois écarts-type souffrent d'insuffisance pondérale sévère.

Au cours de l'enquête, tous les enfants de moins de trois ans des femmes éligibles, devaient être pesés et mesurés : 2 577 enfants âgés de moins 3 ans répondaient à ces critères. Cependant, les résultats présentés ci-dessous ne concernent que 90 % de ces enfants. Sont exclus des résultats : 4 % d'enfants pour lesquels le poids et/ou la taille n'ont pas été mesurés parce que l'enfant était malade ou absent au moment de l'enquête, ou encore parce qu'il a refusé; 4 % d'enfants pour lesquels le poids et/ou la taille sont manifestement invraisemblablcs (du fait d'erreurs de report, ou encore d'erreurs de mesure, particulièrement délicates chez les enfants les plus jeunes); et enfin 2 % d'enfants pour lesquels l'âge en mois est inconnu ou incomplet.

11.2.2 Niveaux de l'état nutritionnel des enfants

Les tableaux 11.7.1 et 11.7.2 présentent les pourcentages d'enfants de moins de trois ans souffrant de sous-nutrition selon les trois indicateurs présentés ci-dessus et selon certaines caractéristiques démographique et socio-démographiques.

Retard de croissance : taille-pour-âge. Le tableau 11.7.1 fournit des informations sur l'indicateur taille-pour-âge. En RCA, le tiers des enfants (34 %) souffrent d'un retard de croissance, et 14 % présentent un retard de croissance sévère. Ces niveaux sont respectivement 16 et 140 fois plus élevés que ceux que 1' on s'attend à trouver dans une population où les enfants sont en bonne santé.

Les plus fortes variations de la prévalence du retard de croissance s'observent selon l'âge de l'enfant (voir graphique 11.2) : les enfants de moins de six mois sont les moins touchés (6 %); entre six mois et un an, le cinquième des enfants (20 %) souffrent de cette forme de sous-nutrition; à partir d'un an, la proportion d'enfants atteints devient extrêmement élevée (45 %). À partir de 2 ans, le pourcentage demeure constamment élevé (46 % des enfants âgés de 24-35 mois). À partir de cet âge, les retards de croissance staturale acquis

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Tableau l 1,7,1 I~tat nutritionnel par caractéristiques démographiques

Pourcentage d'enfants de moins de trois ans considérés comme atteints de sous-nntrition par caractéristiques démographiques se/on les trois indicateurs anthropométriques de l'état nutritionnel : taille-pour-âge, poids-pour-âge et poids-pour-taille, selon l'åge de l'enfant et d'autres caractéristiques démographiques, RCA 1994-95

Indicateurs anthropométriques

Taille-pour-âge Poids-pour-taille Poids-pour-fige

Caract&istique Inférieur Inférieur Inférieur Inférieur "Inférieur Inférieur Eflectif démographique à -3 ET à -2 ET 1 ~ -3 ET à -2 ET t à -3 ET à -2 ET I d'enfants

Âge de l'enfant < 6 mois 1,7 5,6 0,7 2,8 0,8 3,6 415 6-11 mois 7,2 19,9 1,3 9,8 6,3 24,0 427 12-23 mois 17,2 44,8 1,5 10,5 10,3 36,0 745 24-35 mois 22,7 46,4 0,7 4,5 9,1 33,8 723

Sexe Masculin 15,5 35,5 1,3 7,6 8,1 29,1 1171 Féminin 12,9 31,8 0,9 6,6 6,8 25,4 • 139

Rang de naissance I 14,1 31,5 1,2 6,0 7,6 23,6 466 2-3 13,6 35,2 2,0 8,8 7,8 28,6 775 4-5 15,7 33,2 0,2 6,2 6,7 27,6 527 6 ou plus 14,0 33,8 0,6 6,6 7,5 28,3 541

Intervalle entre naissances Première naissance 14, l 31,4 1,2 5,9 7,6 23,5 467 < 24 mois 21,4 40,8 1 ,I 10,2 9,6 34,9 353 24-47 mois 12,9 34,2 0,6 5,9 6,6 25,8 1155 48 mois ou plus 11,8 27,4 2,3 9,6 8,2 29,4 335

Ensemble des enlçants 14,3 33,6 1,1 7,1 7,5 27,3 2310

Note: Chaque indicateur est exprimé en terme de nombre d'unités d'écart type (ET) par rapport à la médiane de la Population de Référence Internationale du NCHS/CDC/OMS. Les enfants sont atteints de sous-nutrition s'ils se trouvent à moins de -2 ET (-2 ET et -3 ET) de la médiane de la population de référence. ILes enfants qui se situent en-dessous de -3 ET sont inclus dans cette catégorie.

ne sont plus rattrapables. A 24-35 mots, le retard de croissance severe concerne la mottle des enfants souffrant de cette forme de sous-nutrition (23 % par rapport à 46 %).

Les écarts du retard de croissance selon le sexe de l 'enfant sont relativement faibles : chez les garçons, 36 % sont atteints de retard de croissance, parmi lesquels 16 % le sont sous la forme sévère; chez les filles, ces pourcentages sont estimés, respectivement, à 32 et 13 %.

Du point de vue du rang de naissance de l'enfant, la prévalence du retard de croissance ne diffère qu'assez peu entre les enfants de rang 1 (32 %) et les autres enfants (environ 35 % chez ceux de rang 2-3). La sous-nutrition chronique touche plus les enfants qui suivent leur aîné à moins de 24 mois (41%) que ceux qui le suivent à plus de 24 mois (34 % à 24-47 mois et 27 % à 48 mois ou plus). Les différences sont plus importantes lorsqu'on considère la sous-nutrition chronique sévère (21% contre 13 et 12 %).

171

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Tableau 11.7.2 État nutritionnel par caractéristiques socio-démographiques

Pourcentage d'enfants de moins de trois ans considérés comme atteints de sous-nutrition par caractéristiques démographiques selon les trois indicateurs anthropométriques de l'~rat nutritionnel : taille-pour-åge, poids-pour-áge et poids-pour-taille, selon les caractéristiques socio-démographiques, RCA 1994-95

Indicateurs anthropométriques

Taille-pour fige Poids-pour-taille Poids-pour-âge

Caractéristique Inférieur à lnlërieur à Inférieur à Effectif socio-démographique -3 ET -2 ET I -3 ET -2 ET I -3 ET -2 ET I d'enl~nts

Milieu de résidence Bangui 10,7 27.1 1,3 5,9 5,7 21,6 48 I Autres villes 10,9 30, I 0,8 5,6 3,4 22,9 468 Ensemble urbain 10.8 28,6 1,0 5.8 4,5 22,2 949 Rural 16,7 37,2 I,I g,I 9,5 30,8 1361

Région sanitaire (RS) RS 1 16,3 36,1 0,8 9,1 7,0 28,6 515 RS II 16,6 38,4 0,5 4,3 9,0 28,1 382 RS 111 12,5 32,7 1,3 7,8 6,3 25,3 440 RS IV 14,8 34.9 1,2 4,9 7,4 28,7 250 RS V 15,9 34,5 1,4 10,8 I 1,8 36,5 242 Bangui 10,7 27.1 1,3 5,9 5.7 21,6 481

Niveau d'instruction Aucun 17,4 37,2 1,4 7,7 8,8 30,9 1138 Primaire 12,1 32,4 0,4 7,0 6,9 25,4 867 Secondaire ou plus 8.9 24,4 1,5 5,3 4,0 19,4 301

Ensemble des enfants 14,3 33,6 1, I 7,1 7,5 27,3 2310

Note: Chaque indicateur est exprimé en terme de nombre d'unités d'écart type (ET) par rapport à la médiane de la Population de Référence Internationale du NCHS/CDC/OMS. Les enfants sont atteints de sous-nutrition s'ils se trouvent à moins de -2 ET (-2 ET et -3 ET) de la médiane de la population de référence. ILes enfants qui se situent en-dessous de -3 ET sont inclus dans cette catégorie.

Quel que soit le milieu de résidence, le retard de croissance est important (voir tableau 11.7.2 et graphique 11.3). 11 atteint 27 % des enfants de la capitale, 30 % des enfants des autres villes et 37 % de ceux du milieu rural. Par rapport à la sous-nutrition chronique sévère, c'est le même schéma qui prévaut : 11% dans les autres vîlles et dans la capitale et 17 % en milieu mral. Les enfants de la région sanitaire Il sont fortement touchés par le retard de croissance (38 %). Les enfants les moins touchés résident à Bangui (27 %), et dans la région sanitaire III (33 %).

L'instruction semble contribuer à une réduction du retard de croissance qui, estimé à 37 % lorsque la mère est sans instruction, passe à 32 % lorsque la mère a un niveau d'instruction primaire, et à 24 % lorsqu'elle a le niveau secondaire ou plus. Sous sa forme sévère, elle est estimée, respectivement, à 17 %, 1 2 % e t 9 % .

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Z-score 0.5

0

-0.5

-1

-1,5

-2

-2.5 I

0 2

Graphique 11.2 Etat nutritionnel des enfants

de moins de trois ans

Emaciation . , • • "" . . . . . " ' "

4 6 8

Retard de cro issance

I I I I I ] i

10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 84

Âge en mois

EDSRCA 1994-95

Graphique 11.3 Pourcentage d'enfants de moins de trois ans

présentant un retard de croissance

RÉSIDENCE

Banguî Autres vi l les

Rural

RÊGtON SANITAIRE R S I

RS II

RS III RS IV

RS V

Bangu i

INSTRUCTION A u c u n e Primaire

Secondai re ou p lus

!iiiiiii~iiiiiiiiiiiii!iiii~~i i iiiiiiiiii~i~iiii~~!Jii ii!i!¢ iiiiiii~!i!iliiiiiii)iiii!~!iiiiiiiiiiii~iiiii~i !iiii~iiii i iiiiili~!@iii~iiiiii!iiiiilil !iii~iiiiiiiiiiiii!!iliiiiiiii!!iiii~iiiii ~ili!~~iiiii~i ¸ J

i~iii!ili~i~i~~~!i~i~~iiiiiiiii~i~~~ii~iii)i!i!iii~iiii~~!iii~i)iiii!~!i~i~~i!~iiii~~iiiii!)i~!ii~~~~i!i!~iii!ii)~!i!i!i~~ii~iii!i~iiii!!~!iiiiii!~!!!i~i~i~~~!~ii~i~!iii!i!i~i~~~i!~~i!~~i~i~ii!i!ili~ii~:i~i~i~i~iiii~ 1

~iiiiiii!i!!ii~iii~i~iJi~i~!~i~~i!i~i~!iiii~i!i~i~iii~iii!!i~iiiiii~~~!;i;~~!i~iiiiii~i~!ii~i~i~!~!iii~iiiiii~i:!~~~i~ii!i!iiiiiiii~ii~~iii~ii~i~i~i~i!~i~i~iiiii~ii~i~~~

~ X X ~

10 20 30 40

Pourcentage

Note: Tai l le-pour-åge infér ieure & -2 ET de la méd iane

de ta popu la t ion de r6fdrence E D S R C A 1 9 9 4 - 9 5

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Émaeiation. Le tableau 11.7.1 fournit également les proportions d'enfants atteints d'émaciation ou de sous-nutrition aiguë, exprimée au moyen de l'indicateur poids-pour-taille. Dans l'ensemble, 7 % des enfants sont émaciés, dont 1% sous une forme sévère : ces proportions sont respectivement 3 fois et 11 fois plus élevées que celles attendues dans une population en bonne santé et bien nourrie. Du point de vue de l'âge (voir graphique 11.2), ce sont les enfants de 6-11 mois (10 %), et surtout ceux de 12-23 mois (11%) qui sont les plus atteints. Ce groupe d'âges correspond à un stade du développement où les enfants sont particulièrement exposés aux agents pathogènes comme l'indique la forte prévalence de la diarrhée dans ces groupes d'âges (voir Chapitre 10 - Santé de la mère et de l'enfant).

Selon l'intervalle entre les naissances, on observe d'importantes variations, surtout pour cette forme de sous-nutrition. Les enfants nés moins de 24 mois, ou plus de 48 mois après leur aîné sont plus touchés (10 %) que ceux nés dans un intervalle de 24-47 mois (6 %). Si la sous-nutrition des enfants suivant leur aîné de moins de 24 mois peut s'expliquer par le fait que les mères ont moins de temps et moins de ressources à consacrer à leurs soins et à leur alimentation; par contre, pour ceux qui suivent leur aîné de 48 mois ou plus, cette explication n'est plus vérifiée. Une analyse approfondie des données apporterait d'autres éléments d'explication.

Suivant le schéma de la sous-nutrition chronique, la sous-nutrition aiguë est également moins forte dans la capitale comme dans les autres villes (6 %) qu'en milieu rural où elle atteint 8 % des enfants (voir tableau 11.7.2) La région sanitaire V est plus affectée (11%) que les régions II et IV (respectivement, 4 et 5 %). Les enfants des mères instruites se trouvent toujours dans une meilleure situation.

Insuffisance pondérale. Le poids-pour-fige est un indicateur qui reflète, chez l'enfant, les effets combinés du retard de croissance et de l'émaciation. C'est la mesure la plus souvent utilisée par les services de santé pour le suivi de la croissance pondérale, mais sa valeur en tant qu' indicateur est limitée quand il n'en existe qu'une seule mesure dans le temps. Il est présenté ici essentiellement pour permettre des comparaisons avec les résultats des études ou des suivis nutritionnels des enfants qui utilisent cette mesure. Comme le poids-pour-taille, le poids-pour-âge est sensible aux variations saisonnières.

Il apparaît ici que 27 % des enfants centrafricains de moins de trois ans présentent une insuffisance pondérale, dont 8 % sous une forme sévère (voir tableaux 11.7.1 et 11.7.2). Comme l'état nutritionnel mesuré au moyen de cet indicateur rend compte à la fois, des formes chroniques et aiguës de sous-nutrition, les variations du poids-pour-âge selon les différentes caractéristiques socio-dérnographiques suivent les mêmes tendances que celles observées pour le poids-pour-taille et surtout que celles observées pour la taille-pour-âge.

Le pourcentage d'enfants qui souffrent d'insuffisance pondérale atteint 31% en milieu rural contre 23 % dans les autres villes et 22 % dans la capitale. Ce pourcentage atteint 37 dans la région sanitaire V contre moins de 30 % dans les autres régions. Lorsque la mère est sans instruction, l'insuffisance pondérale est estimée à 31%; celle-ci atteint 25 % chez les enfants dont la mère a un niveau d'instruction primaire. C'est seulement chez les enfants dont la mère a un niveau d'instruction secondaire que l'on observe des proportions plus faibles d'enfants présentant une insuffisance pondérale (19 %).

11.3 ÉTAT NUTRITIONNEL DES MÈRES

L'état nutritionnel des femmes est un des déterminants de la mortalité maternelle, du bon déroulement des grossesses ainsi que de leur issue. Il influence aussi la morbidité et la mortalité des jeunes enfants. Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés pour mesurer l'état nutritionnel des mères (Krasovec et Anderson, 1991). Dans le cadre de I'EDSRCA, on a collecté des données sur le poids et la taille des femmes ayant des enfants âgés de moins de trois ans. Il faut préciser ici que les données anthropométriques n'ont pas été collectées pour les femmes qui n'ont pas eu d'enfants pendant les trois années ayant précédé l'enquête; ceci

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implique que les groupes les moins féconds, en particulier les femmes de 15-19 ans et de 45-49 ans, sont sous-représentés.

Le même équipement utilisé pour la prise des mesures du poids et de la taille des enfants a été utilisé pour les mères. La toise utilisée pour la mesure de la taille était équipée d'une extension capable de mesurer les adultes, tandis qu'un pèse-personne digital d'une précision de -+ 100 grammes était utilisé pour obtenir le poids des femmes et des enfants.

Le tableau 11.8 donne la répartition, la moy- enne et l'écart type de trois indicateurs anthropo- métriques concernant les femmes: il s'agit de la taille, du poids et de l'indice de masse corporelle (IMC). Ce dernier indicateur est calculé à partir de la taille et du poids.

Bien que la taille puisse varier dans les populations à cause de facteurs génétiques, il existe une association entre la taille et le statut socio-économique. En outre, d'un point de vue anatomique, la grandeur du bassin est fonction de la taille des femmes : les femmes de petites tailles sont donc plus susceptibles d'avoir des complications pendant la grossesse et surtout pendant l'accouchement. Elles sont aussi plus susceptibles de concevoir des enfants de faible poids. Bien que la taille critique en-deça de laquelle une femme peut être considérée à risque varie selon les populations, on admet généralement que cette taille se situe entre 140 et 150 centimètres. Les résultats du tableau 11.8 montrent que la taille des femmes centrafricaines ayant eu une naissance dans les trois dernières années se situe nettement au-dessus de l'intervalle mentionné : elle est, en moyenne, de 158,7 centimètres (écart-type de 6,7 centimètres). Seulement 2 % des mères ont une taille intërieure à 145 centimètres.

Le faible poids des femmes est un facteur de risque important pour le déroulement et l'issue de la grossesse. Le poids moyen des femmes centrafricaines est de 53,0 kilos; 37 % d'entre elles ont un poids inférieur à 50 kilos et seulement 3 % ont un poids ~gai ou supérieur à 70 kilos. Cependant, le poids étant très variable selon la taille, il est préférable de s'intéresser à un indicateur tenant compte de cette relation. L'Indice de Masse Corporelle (IMC) ou encore indice de Quételet est le plus souvent utilisé pour exprimer la relation poids/taille : il permet de mettre en évidence le

Tableau 11.8 Indicateurs anthropométriques de l'6tat nutritionnel des mères

Distribution (en %), moyenne, écart type de la taille, du poids et de l'Indice de Masse Corporelle (IMC) pour les femmes ayant eu, au moins, une naîssance durant les trois années ayant précédé l'enquête, RCA 1994-95

Y compris Indicateur En- données anthropométrique semble manquantes

Taille des femmes en centimètres 130-134 0,1 0,1 135-139 0,4 0,4 H0-144 1,9 1,8 145-149 6,2 6,0 150-154 19,6 19,1 155-159 28,5 27,9 160-164 26,1 25,5 165-169 12,9 12,6 170-J74 3,4 3,3 175-179 (1,6 (1,6 180 ou plus 0,3 0,3 ND 2,3 Taille moyenne 158,7 Écart Type 6,7

Effectif de femmes 2388 2446

Poids des femmes en kilos 35-39 2,2 2,1 40-49 36,6 35,8 50-59 44,5 43,5 60-69 13,S l 9,5 70 ou plus 2,9 2,9 ND 2,3 Poids moyen 53,0 Écart Type 8,0

Effectif de femmes 1929 1973

IMC des femme~ en kg/rn 2 12,0-15,9 (Sévère) 1,0 1,0 16,0-16,9 (Modéré) 2,1 2,0 17,0-18,4 (Léger) 12,2 11,9 18,5-20,4 (Normal) 31,2 30,4 g0,5 22,9 (Normal) 35,2 34,3 23,0-24,9 (Normal) 11,6 I 1,3 25,0-26,9 (Surpoids) 4,3 4,2 27,0-28,9 (Surpoids) 0,9 0,9 29,0-29,9 ISurpoJds) 0,4 l),4 30 ou plus (Obèse) 1,1 1,1 ND 2,6 IMC moyen 21,0 Écart Type 2,7

Effectif de femmes 1921 1973

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manque ou l'excès de poids en contrôlant la taille et, en outre, il présente l'avantage de ne pas nécessiter l'utilisation de tables de référence comme c'est le cas pour le poids-pour-taille. L'IMC est calculé en divisant le poids (en kilos) par le carré de la taille, et s'exprime donc en kg/m 2. Pour indiquer une déficience énergétique chronique, on utilise généralement comme seuil la valeur 18,5 kg/m 2. À l' opposé, pour indiquer un surpoids, le seuil récemment établi (James et al., 1988) est de 24 kg/m 2 ou plus. La valeur moyenne de 1' IMC chez les femmes centrafricaines non enceintes est de 21 kg/m 2 (voir tableau 11.8); 15 % des femmes ont un indice se situant en-deçà du seuil critique et présente donc une déficience énergétique chronique. Par contre, près 7 % des femmes ont un indice très élevé (25 ou plus) et entre sans équivoque dans la catégorie des surpoids.

Le tableau 11.9 présente les tailles moyennes et les pourcentages de femmes dont la taille est inférieure à 145 centimètres, les IMC moyens et les pourcentages de femmes dont I'IMC est inférieur à 18,5 kg/m 2, selon certaines caractéristiques socio-démographiques. Les femmes ayant reçu une instruction secondaire ou plus (160,8 cm), et celles résidant à Bangui ( 160,3 cm) ont une taille moyenne supérieure à la taille des femmes du milieu rural et à celles sans instruction (157,9 cm dans les deux cas). Selon la région sanitaire, les variations sont faibles. En ce qui concerne I'IMC moyen, les variations régionales sont faibles. Mais lorsqu'on considère le seuil critique de 18,5 kg/m:E, les différences deviennent significatives : 11% des femmes de la région III ont un IMC inférieur à 18,5 kg/m 2, cette proportion est nettement plus faible que les proportions enregistrées dans les autres régions sanitaires qui varient entre 15 et 20 %. Selon le niveau d'instruction, I'IMC moyen ne varie presque pas, mais la proportion de femmes en-dessous de 18,5 kg/m 2 (présentant une déficience énergétique chronique) est plus faible chez les femmes plus instruites par rapport à celles sans instruction (13 % contre 16 %).

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Tableau 11.9 l~tat nutritionnel des mères selon les caractéristiques socio-démographiques

Taille moyenne et pourcentage de femmes dont la taille est inlhrieure à 145 cm, Indice de Masse Corporelle (IMC) et pourcentages de femmes dont I'IMC est inférieur à 18,5 kg/m 2 selon certaines caractéristiques socio-démographiques, RCA 1994-95

Taille IMC

Caractéristique

Pour- Effectif Pour- Effectif centage de centage de

Moyenne < 145 cm femmes Moyenne < 18,5 femmes

Groupe d'åges 15-19 157,9 3,6 325 2(I,8 [5,2 250 20-24 158,6 3,7 655 20.9 14,8 520 25-29 159,0 1,2 580 21,2 13,5 470 30-34 159,5 (I.9 441) 21.0 15,3 358 35-49 157.9 2,6 389 21,(I 18,6 324

Milieu de résidence Bangui 160,3 1.3 473 21,5 15,0 398 Autres villes 159,3 0,8 483 21,4 11,4 389 Ensemble urbain 159,8 1,1 956 21,4 13,2 786 Rural 157,9 3,2 1433 20,7 16,7 1135

Région sanitaire (RS) RSI [58,0 3.3 542 20,9 15,0 431 RS I1 156,7 3,3 404 21,1 16,5 331 RS 111 158,7 2,5 469 21,0 I 1,3 375 RS IV 160,3 1,0 239 20,7 17,0 186 RS V 158,7 1,9 261 20,4 20,0 200 Bangui 160,3 1,3 473 21,5 [5,0 398

Niveau d'instruction Aucun 157,9 3,4 1204 20,8 16,4 964 Primaire 158,9 1,7 870 2 I, t 14,7 69 I Secondaire ou plus 160,8 (1,0 306 21,5 12,9 259

Ensemble a 158,7 2,4 2388 21,0 15,3 1921

aSont exclues les femmes pour lesquelles l'information est manquante.

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