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JOBNAME: No Job Name PAGE: 1 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 3BE6DE86 /antiopa/eco-b-afri/239527J/rap-2007/08-chap03 CHAPITRE 3 Les ressources non renouvelables de l’Afrique Introduction Ce chapitre est consacré aux ressources natu- relles non renouvelables de l’Afrique, à savoir les combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) et minéraux, conformément à la clas- sification des ressources naturelles présentée au chapitre 1 de ce Rapport. Il examine ces ressources sous l’angle des stocks (réserves), de la production (extraction), des schémas de consommation en Afrique, des caractéristi- ques commerciales et des perspectives d’avenir. La première partie du chapitre pro- pose une analyse détaillée de chaque grande ressource. Cette analyse est suivie par un récapitulatif du soutien apporté par la BAD aux industries extractives, puis d’une vue d’ensemble des principes et pratiques de ges- tion mis en œuvre en Afrique. Les exportations de métaux et de miné- raux apportent une contribution significative aux économies d’Afrique richement dotées en ressources naturelles. En fait, comme le montre le tableau 3.1, les cinq principaux produits exportés par l’Afrique sont liés aux minéraux. Même si l’Afrique est bien placée pour les ressources naturelles, sa part dans la consom- mation mondiale de combustibles minéraux et de métaux de base reste très modeste, en raison du faible degré d’industrialisation du Tableau 3.1 : Les cinq premiers produits exportés par l’Afrique, en valeur (2005) Produit Valeur en 2005 en milliers d’USD Part dans les exportations mondiales, en % Huiles de pétrole et huiles obtenues de miné- raux bitumineux, huile brute 133 534 293 17 Huiles de pétrole et huiles obtenues de miné- raux bitumineux (autres que l’huile brute) 19 283 817 5 Gaz naturel, liquéfié 7 968 296 18 Diamants non industriels non travaillés ou simplement sciés, clivés ou débrutés 7 497 806 22 Charbon bitumineux, pulvérisé ou non, mais pas aggloméré 3 180 845 8 Source : Trademap (2007), International Trade Database Online : http ://www.trademap.org

CHAPITRE 3 Les ressources non renouvelables de l’Afrique...ressources sous l’angle des stocks (réserves), de la production (extraction), des schémas de consommation en Afrique,

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CHAPITRE 3

Les ressources non renouvelablesde l’Afrique

Introduction

Ce chapitre est consacré aux ressources natu-relles non renouvelables de l’Afrique, à savoirles combustibles fossiles (charbon, gaz etpétrole) et minéraux, conformément à la clas-sification des ressources naturelles présentéeau chapitre 1 de ce Rapport. Il examine cesressources sous l’angle des stocks (réserves),de la production (extraction), des schémas deconsommation en Afrique, des caractéristi-ques commerciales et des perspectivesd’avenir. La première partie du chapitre pro-pose une analyse détaillée de chaque granderessource. Cette analyse est suivie par unrécapitulatif du soutien apporté par la BAD

aux industries extractives, puis d’une vued’ensemble des principes et pratiques de ges-tion mis en œuvre en Afrique.

Les exportations de métaux et de miné-raux apportent une contribution significativeaux économies d’Afrique richement dotéesen ressources naturelles. En fait, comme lemontre le tableau 3.1, les cinq principauxproduits exportés par l’Afrique sont liés auxminéraux.

Même si l’Afrique est bien placée pour lesressources naturelles, sa part dans la consom-mation mondiale de combustibles minérauxet de métaux de base reste très modeste, enraison du faible degré d’industrialisation du

Tableau 3.1 : Les cinq premiers produits exportés par l’Afrique, en valeur (2005)

Produit Valeur en 2005en milliers d’USD

Part dans lesexportations mondiales,

en %

Huiles de pétrole et huiles obtenues de miné-raux bitumineux, huile brute

133 534 293 17

Huiles de pétrole et huiles obtenues de miné-raux bitumineux (autres que l’huile brute)

19 283 817 5

Gaz naturel, liquéfié 7 968 296 18Diamants non industriels non travaillés ousimplement sciés, clivés ou débrutés

7 497 806 22

Charbon bitumineux, pulvérisé ou non, maispas aggloméré

3 180 845 8

Source : Trademap (2007), International Trade Database Online : http ://www.trademap.org

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 2 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 4EAA82B9/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

continent, de sa situation économique et desprofils de consommation par habitant. Ainsi,l’Afrique ne compte que pour environ2 pour cent de la consommation mondialed’acier.

Combustibles fossiles

Charbon

La majeure partie des gisements de charbonde l’Afrique se situent dans le Sud et l’Ouestdu continent. Les principaux gisements setrouvent en Afrique du Sud, au Botswana,au Mozambique, au Nigeria, en Républiquedémocratique du Congo (RDC) et au Zim-babwe, mais il en existe aussi de moindreimportance au Sénégal, au Benin, au Niger,en Somalie, en Éthiopie, en Tanzanie, enZambie, au Malawi, à Madagascar, enÉgypte et au Maroc (voir carte du graphi-que 3.1).

De loin, la majorité des réserves decharbon récupérables estimées se trouvent enAfrique du Sud (34 milliards de tonnes selonles estimations de 2005), ce qui place ce paysà la sixième place mondiale pour les réservesde charbon.

Le charbon est le combustible fossile quienregistre la croissance mondiale la plusrapide, avec une hausse en glissement annuelde 6,4 pour cent de la production en 2005par rapport à 2004. La production africainede charbon a progressé de 1,9 pour cent en2005, et a représenté environ 5 pour cent dela production mondiale d’anthracite et decharbon bitumineux1. La majeure partie decette augmentation est à porter au crédit de

l’Afrique du Sud, qui totalise à elle seule plusde 98 pour cent de la production régionale(contre environ 1 pour cent pour le Zim-babwe et encore moins pour quelques autrespays). Plus de 99 pour cent de la productionsud-africaine est constituée de charbon bitu-mineux. L’Afrique du Sud a produit244,7 millions de tonnes de charbon com-mercialisable en 2006, ce qui la place au cin-quième rang mondial, après la Chine, lesÉtats-Unis, l’Inde et l’Australie2. La produc-tion a également progressé au Botswana et enZambie, mais a reculé au Zimbabwe enraison d’un amenuisement des ressourcesdans une mine importante.

En 2005, l’Afrique représentait3,4 pour cent de la consommation mon-diale de charbon, soit une hausse de12,3 pour cent par rapport au niveau de20013. Dans la région, l’Afrique du Sudabsorbait 91,6 pour cent de cette consom-mation. Quelque 177,1 millions de tonnesproduites localement ont été vendues dansle pays en 2006, pour environ 16,2 milliardsde rands (environ 2,5 milliards de dollars).Pour ces ventes locales, la demande a princi-palement émané du secteur de l’énergie, quiutilise le charbon pour couvrir plus de77 pour cent de ses besoins d’énergie pri-maire et 90 pour cent de ceux de la produc-tion d’électricité4.

La grande majorité du charbon africainest exporté et passe par le port de RichardsBay, en Afrique du Sud. En 2006, les expor-tations se sont établies à 66,4 millions detonnes, soit 3 milliards de dollars. Les limites

m 1. British Petroleum (2006)

m 2. South African Department of Minerals and Energy (DME)(2007) : http ://www.dme.gov.zam 3. British Petroleum (2006).m 4. DME (2007) : The South African Department of Mineralsand Energy : http ://www.dme.gov.za

80 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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de l’infrastructure d’exportation expliquentle recul des exportations par rapport à l’annéeprécédente (tableau 3.2).

Comme le montre le tableau 3.2, lavaleur (en dollars) du charbon sud-africain afait un bond, à attribuer principalement à unregain de la demande, surtout européenne, età l’appréciation des cours qui en a découlé.Cet essor de la demande résulte des volumesinsuffisants disponibles auprès des produc-teurs européens, de l’amenuisement desstocks et de l’instabilité, ainsi que du manquede fiabilité, de l’approvisionnement en prove-nance de la Russie. Les exportations versl’Asie, qui s’étaient quelque peu essouffléesces dernières années, pourraient renouer avecleurs niveaux antérieurs et stimuler lademande de charbon sud-africain, surtout dela part de l’Inde5.

Les perspectives sont plutôt encoura-geantes pour la production africaine decharbon, avec une hausse moyenne attenduede 2 pour cent par an jusqu’en 2011 :c L’Afrique du Sud sera probablement

responsable de la majeure partie decette progression, puisque sa produc-

tion pourrait s’établir à 266 millions detonnes en 2009.c Le Mozambique devrait devenir le

deuxième producteur de charbon ducontinent grâce au développement dusite de Moatize, en 2009.c En Tanzanie, la National Development

Corporation prévoit de lancer la pro-duction sur le site de Mchuchuma en2008.c La production du Zimbabwe pourrait

augmenter à la suite de l’ouverture dusite de 3 Main Mine.c Au Botswana, la production devrait

s’accélérer dans la mine de Morupuleen raison de l’extension des capacités deproduction d’électricité du pays.c La production devrait aussi progresser

au Malawi et au Nigeria.

À long terme, on anticipe que la produc-tion mondiale de charbon augmentera aurythme annuel de 2,2 pour cent jusqu’en2030 (tableau 3.3), alors que celle del’Afrique progressera à un rythme inférieur àla moyenne, de 1,6 pour cent (contre environ3 pour cent par an pour la production chi-noise).m 5. Creamer Media (2006)

Tableau 3.2 : Exportations de charbon bitumineux de l’Afrique du Sud, 2002-2006

Année Valeur Volume (kg)

2002 1 766 650 752 USD 67 703 353 3442003 1 715 920 512 USD 67 723 550 7202004 2 349 846 532 USD 65 066 798 0842005 3 178 112 786 USD 72 462 039 8562006 3 046 010 963 USD 66 436 604 280

Source : UN Comtrade (2007) : Base de données en ligne des Nations Unies sur le commerce des pro-duits de base.

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 81

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 4 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 0246EFD7/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

Graphique 3.1 : Pétrole, gaz et charbon en Afrique

Sources : Council for Geoscience et Mintek (2007)

Légende

Charbon

Gaz naturelPétrole

82 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 5 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 4D4CC40F/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

Pétrole brut et produits pétroliers

Les principaux gisements connus d’Afriquesont plutôt situés dans le Nord du continent,en Algérie, en Égypte, en Libye, au Maroc, auTchad et en Tunisie, mais aussi au Nigeria et

en Angola au Sud. Le tableau 3.4 en dresseune liste.

En 2005, l’Afrique a produit 9,8 millionsde barils de pétrole par jour portant sa part à11,6 pour cent du total mondial. Le Nigeria a

Tableau 3.3 : Production mondiale de charbon par région,2004-2030 (quadrillions de Btu)

Zone 2004 2010 2015 2020 2025 2030 Variation annuellemoyenne en %,

2004-2030

Afrique 5,9 7,1 7,7 8,0 8,6 8,9 1,6%Chine 43,0 55,4 64,6 74,3 83,4 93,4 3,0%Total Monde 113,4 136,6 152,1 167,7 183,8 199,9 2,2%

Source : Energy Information Administration (EIA) (2007)

Tableau 3.4 : Principaux gisements pétroliers en Afrique

Pays Nom du gisement Volume (barils) Situation

Algérie Hassi Messaoud Nord Sud > 300 millions Production en continuAlgérie Rhourde El Baguel ;

Hassi Berkine Sud ;ZarzanTine et Edj’leh

Les 4 ressources :160 – 300 millions

Production en continu (tous)

Angola 29 blocs offshoreet onshore

Plusieurs ressources> 160 millionsdans les blocs

Production partielle

Tchad Doba 160 – 300 millions Gisement jamais exploitéÉgypte El Morgan et July Oilfield 160 – 300 millions Production en continuGabon Emeraude ; Loango > 300 millionsLibye Zelten 160 – 300 millions AbandonnéLibye Waha ; Amal ; Serir ;

Gialo et DahraToutes ressources :160 – 300 millions

Production en continu (tous)

Maroc Meskalia 160 – 300 millions Production en continuNigeria Usan ; Ukot ; Aparo ;

Agabami et Bonga SwToutes ressources :160 millions

Production en continu (tous)

Nigeria Jones Creek 160 – 300 millions Production en continuTunisie El Borma 160 – 300 millions Production en continu

Sources : Council for Geoscience et Mintek (2007)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 83

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 6 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 52C7A5C5/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

représenté plus d’un quart de la productiondu continent (tableau 3.5). L’ampleur de laproduction nigériane résulte de divers inves-tissements et du relèvement du quota accordépar l’Organisation des pays producteurs depétrole (OPEP). Des hausses de productionont également été enregistrées en Libye, auTchad, au Soudan, en Angola, en Algérie et enGuinée équatoriale, essentiellement en raisonde l’exploitation de nouveaux gisements.

De 0,97 milliard de barils en 2003 et0,89 milliard en 1999, la consommation afri-caine de produits pétroliers est ressortie à1,01 milliard de barils en 2005. Ce chiffre nereprésente pourtant que 3,2 pour cent dutotal mondial (graphique 3.2). Les produitsde distillat moyen ont compté pour 42 pour-cent de la demande, le distillat léger pour

23 pour cent et le fioul et les produits diverspour environ 17 pour cent chacun. L’Égyptea absorbé 22 pour cent de la consommationde produits pétroliers en Afrique, l’Afrique

du Sud 19 pour cent, l’Algérie 9 pour cent etles autres pays du continent se partagent les50 pour cent restants6.

En 2005, l’Afrique a exporté 37 pour-cent de ses produits pétroliers vers l’Europe,

36 pour cent vers les États-Unis, 9 pour centvers la Chine, 2 pour cent vers le Japon et14 pour cent vers d’autres pays d’Asie-Pacifique. Voici quelques statistiques7 :c Les pays appartenant à la Communauté

économique des États d’Afrique del’Ouest (CEDEAO) ont envoyé 56 pourcent de leurs exportations vers les États-Unis et 20 pour cent vers l’Europe.c Les pays d’Afrique du Nord ont envoyé

78 pour cent de leurs exportations versl’Europe et 22 pour cent vers les États-Unis.

m 6. British Petroleum (2006)m 7. TradeMap (2007) : International Trade Database Online :http ://www.trademap.org

Tableau 3.5 : Principaux producteurs africains de pétrole brut (millions de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Nigeria 99,5 88,8 106,9 123,6 127,26Libye 63,7 61,6 69,0 75,8 82,0Algérie 57,1 61,4 68,5 71,8 74,6Angola 36,4 44,6 43,6 49,0 61,0Égypte 32,6 34,9 35,0 33,2 31,9Soudan 10,4 11,5 12,6 14,9 18,6Guinée équatoriale 9,0 11,7 12,3 17,4 17,8Gabon 15,0 14,7 12,0 11,8 11,6Congo 12,1 11,5 10,8 10,6 11,3RDC 13,1 12,5 11,6 11,1 11,0Tchad 1,3 8,8 9,3Tunisie 3,3 3,5 3,1 3,3 3,4Cameroun 4,1 3,7 3,5 ,2 2,9

Source : British Geological Survey (2006)

84 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 7 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 1FC21F49/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

c Les exportations intrarégionales versd’autres pays africains n’ont représentéque 2 pour cent du total des produitspétroliers exportés par le continent.

La production africaine de pétrole brutdevrait progresser entre 2007 et 2011, maisest tributaire de la poursuite de la croissancede la demande, de la découverte de nouveauxgisements, ainsi que des effets potentielle-ment néfastes des conflits et guerres civiles.Elle a gagné près de 18 pour cent entre 2004et 20078 :

c Au Nigeria, la production annuelledevrait passer à 1,2 milliard de barils en2007, et la part du pays dans la produc-tion africaine de pétrole brut devraitprogresser d’environ 31 pour cent d’ici2011, même si un conflit civil dans ledelta du Niger rend ces estimationsquelque peu incertaines.c La production du Soudan a plus que

doublé entre 2004 et 2007, et sonniveau devrait se maintenir.c En Libye, on peut s’attendre à un essor

de la production, dû en partie à l’accé-lération de l’extraction dans le blocNC-174 onshore du gisement d’Ele-m 8. USGS (2005)

Graphique 3.2 : Consommation mondiale de pétrole, par région

Source : British Petroleum (2007)

1979

1980

1981

1982

1983

1984

1985

1986

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1988

1989

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1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

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2000

2001

2002

2003

2004

2005

84,000

80,000

60,000

40,000

20,000

0

En

mill

iers

de

bar

ils p

ar jo

ur

Consommationtotale en milliersde barils par jour

Amériquedu Nord

Amériquecentraleet du Sud

Europeet Eurasie

Proche-Orient

Afrique

Asie-Pacifique

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 85

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 8 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 4B281C53/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

phant Field, dans le bassin de Mour-zouk.c La production devrait augmenter sur le

bloc 15 en Angola.c La production devrait aussi progresser

en Algérie.

Gaz naturel

Les plus vastes gisements de gaz naturel del’Afrique se situent en Algérie et au Mozam-bique, mais il existe aussi des gisements nonnégligeables en Libye, au Niger, au Maroc,au Nigeria, au Rwanda, au Ghana, enÉgypte, en Tunisie et au large des côtes del’Afrique du Sud, de la Tanzanie et de laNamibie.

La production africaine de gaz naturel secest ressortie à 163 milliards de mètres cubesen 2005, soit une progression de 13 pour-cent par rapport à 2004. C’est la Libye qui

est responsable de la majeure partie de cetteprogression (79,5 pour cent), avec la mise enexploitation du champ de Wafa. Le lance-ment des projets de North Tano, SongoSongo et Temane, respectivement au Ghana,en Tanzanie et au Mozambique, a égalementstimulé la production. Néanmoins, l’Algériedemeure, et de loin, le premier producteur

du continent, avec 54 pour cent du total en2005, contre 13 pour cent pour le Nigéria,qui ne comptait que pour 5 pour cent dutotal africain en 1999. Le tableau 3.6 pré-sente la production de gaz naturel par paysentre 2001 et 2005.

En 2005, le continent africain aconsommé près de 3 pour cent du gaznaturel mondial (graphique 3.3), soit l’équi-valent de 71,2 milliards de mères cubes,contre 68,6 milliards en 2004 et 50,9 mil-liards en 1999. L’Égypte absorbe 36 pour-cent de la consommation de l’Afrique,

l’Algérie 34 pour cent et les autres pays les30 pour cent restants9.

En 2005, l’Afrique a exporté 37 millionsde tonnes de gaz naturel, d’une valeur supé-rieure à 10 milliards de dollars. Le gaz naturelliquéfié (GNL) a représenté 79 pour cent deces exportations, conférant à l’Afrique unepart de 18 pour cent des échanges mondiauxde GNL. Une proportion non négligeabledes exportions africaines de gaz naturel ontété destinées à l’Europe, et surtout àl’Espagne. L’Algérie occupe, et de loin, la

m 9. British Petroleum (2006)

Tableau 3.6 : Principaux producteurs africains de gaz naturel(milliards de mètres cubes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Algérie 78,2 80,3 82,8 82,0 87,8Égypte 18,3 19,6 17,6 14,0 34,4Nigeria 15,6 15,1 19,2 22,3 21,8Libye 6,2 6,2 6,4 7,0 11,7Autres 2,2 3,7 4,3 4,8 6,3Afrique 120,5 124,9 130,3 130,1 163,7

Sources : BP Statistical Review (2006) ; British Geological Survey (2006)

86 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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première place pour les exportations, qui onttotalisé 9 milliards de dollars en 200510.

Après un bond de près de 28 pour cententre 2004 et 2007, la production africainede gaz naturel sec devrait progresser de5 pour cent entre 2007 et 201111 :c La production algérienne devrait aug-

menter en raison de l’exploitation decapacités supplémentaires à Gassi Touilen 2007.c La Libye devrait produire 8 milliards de

mètres cubes en 2011, soit une progres-sion considérable.

c La hausse de la production du Nigerias’explique en partie par le gazoducd’Afrique de l’Ouest et par l’élimina-tion prévue du brûlage à la torche.c La production pourrait augmenter à

Temane, au Mozambique, et à SongoSongo, en Tanzanie.c La production de l’Égypte devrait tou-

tefois commencer à se tasser en 2009.

Minéraux (métaux et non-métaux)Le continent africain abrite un large éventailde minéraux12, dont des minéraux précieux,

m 10. DTI (2005) : Department of Trade and Industry (DTI)(SA) Economic Database : http://www.dti.gov.za/econdb/m 11. USGS (2005)

m 12. Un minéral est une substance qui se forme naturellement viades processus géologiques.

Graphique 3.3 : Consommation de gaz naturel par région (1979-2005)

Source : British Petroleum (2007)

1979

1980

1981

1982

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1984

1985

1986

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1988

1989

1990

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1992

1993

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1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2 800

2 000

1 000

0

En

mill

iard

s d

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ètre

s cu

bes

Consommationtotale en milliardsde mètres cubes

Amériquedu Nord

Amériquecentraleet du Sud

Europeet Eurasie

Proche-Orient

Afrique

Asie-Pacifique

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 87

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ferreux, non ferreux et industriels. Letableau 3.7 illustre la domination del’Afrique pour certaines de ces ressourcesminérales. Ainsi, le continent est le premierproducteur mondial de platine et d’or et dis-pose d’une grande partie des réserves mon-diales de ces métaux. Un pays, l’Afrique duSud, se démarque sur le continent. C’est lepremier producteur mondial de chromite etde ferrochrome, d’or, de palladium, de pla-tine et de vanadium et le deuxième pour lemanganèse et le ferromanganèse, le rutile et lesilicate de zirconium. Néanmoins, étantdonné l’ampleur des réserves, la productionde certains minéraux reste comparativementmodeste et décline même dans certains cas.Par exemple, la production minière de bau-

xite, de cuivre et de plomb a reculé sur lapériode 1990-200513.

Les sections suivantes décrivent les ten-dances de la production et d’autres aspectsimportants des principales ressources miné-rales de l’Afrique.

Minéraux énergétiques

Uranium :Les plus grands gisements d’uranium du

continent sont situés en Namibie et au Niger,mais l’Algérie, la République centrafricaine,le Gabon et l’Afrique du Sud renfermentaussi des gisements non négligeables. Pour-tant, plusieurs grands gisements restent inex-ploités, notamment en Namibie et enAfrique du Sud14.

La production africaine d’uranium s’estlégèrement tassée, cédant 2,2 pour cent en2005, après une hausse substantielle dem 12. Il présente une composition chimique caractéristique, une

structure atomique extrêmement ordonnée et des propriétés physi-ques spécifiques. Par comparaison, une roche est un agrégat deminéraux dont la composition chimique n’est pas forcément spéci-fique. Les minéraux s’échelonnent des éléments purs et des selssimples aux silicates très complexes, pouvant présenter des milliersde formes connues.

m 13. USGS (2005) ; BGS (2006)m 14. Council for Geoscience etMintek (2007)

Tableau 3.7 : Ressources minérales de l’Afrique (2005)

Minéral Part de l’Afrique(en %) dans

la productionmondiale

Rang Part de l’Afrique(en %) dansles réservesmondiales

Rang

Platine 54 1 60 1Or 21 1 42 1Chrome 40 1 44 1Manganèse 28 2 82 1Vanadium 51 1 95 1Cobalt 60

(productionminière)

1 55 1

Diamants 78 1 88 1

Sources : United States Geological Survey (USGS) (2005) ; British Geological Survey (2006)

88 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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19 pour cent en 2004. En 2005, le continenta contribué à 16,6 pour cent du total mon-dial. Le Niger a ravi à la Namibie la place denuméro un sur le continent, avec 46 pour-cent de la production africaine d’uranium,contre 45 pour cent pour la Namibie et9 pour cent pour l’Afrique du Sud. Compa-rativement, en 1990, les parts du Niger et del’Afrique du Sud dans le total africain s’éta-blissaient respectivement à 30 et 27 pour-cent. La production africaine a représenté6 914 tonnes, dont la majeure partie a étéexportée vers la France15. L’uranium cons-titue naturellement un produit d’exportationcrucial pour le Niger et la Namibie.

En 2005, l’Afrique ne comptait que pour0,47 pour cent de l’électricité produite àpartir de l’énergie nucléaire dans le monde.L’Afrique du Sud était le seul pays de larégion à consommer de l’uranium (2,9 mil-lions de tonnes d’équivalent pétrole). Cettesituation ne devrait pas évoluer dans unavenir proche16.

La production des mines d’uranium ducontinent devrait progresser de plus de4 pour cent par an entre 2004 et 2011, et lapart de l’Afrique dans le total mondial devraitse maintenir aux alentours de 16 pour centen 2011. Plusieurs évolutions importantessont attendues17 :c En Afrique du Sud, la mine de Domi-

nion devrait ouvrir en 2007 et produireplus de 1 500 tonnes d’uranium par and’ici 2010.c L’entreprise australienne Paladin

Resources Ltd. est en train de déve-lopper le projet de Kayelekera, au

Malawi, susceptible de produire en-viron 850 tonnes d’uranium par an àcompter de 2008 ou 2009.

Métaux et minéraux précieux

OrLes plus vastes gisements d’or d’Afrique

se trouvent en Afrique du Sud, au Ghana, eten Tanzanie, et il en existe aussi des concen-trations non négligeables au Mozambique, auZimbabwe, en République démocratique duCongo, en Algérie, au Mali, en Sierra Leone,au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Guinée, auBurkina Faso, au Niger et en Éthiopie (voirtableau 3.8 et graphique 3.4).

Les mines d’or africaines ont produit552 tonnes en 2006, soit un recul de14 pour cent par rapport à leur niveau de1995. Cette évolution s’explique principale-ment par le déclin prolongé de la productionde l’Afrique du Sud. Ainsi, la part del’Afrique dans la production minière mon-diale d’or est passée de 32 à environ 21 pourcent entre 1990 et 2006. Malgré cette dimi-nution non négligeable, l’Afrique du Suddemeure le numéro un mondial, avec294 tonnes en 2005 (tableau 3.9) et270 tonnes en 2006, suivie de près par lesÉtats-Unis et l’Australie, qui totalisentenviron 260 tonnes chacun (en 2006)18.

En 2006, l’Afrique du Sud entrait pour54 pour cent dans la production d’or afri-caine, contre 12 pour cent pour le Ghana,11 pour cent pour la Tanzanie et 10 pour-cent pour le Mali. Sa part dans le total ducontinent ne cesse de décroître : de 89 pourcent en 1990, elle est tombée à 81 pour centen 1995, en raison de la montée des coûts

m 15. DME (2007)m 16. British Petroleum (2006)m 17. USGS, (2005) ; Mining Review Africa (2005) m 18. Creamer Media (2007)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 89

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de production résultant de la profondeurcroissante des opérations (baisse de la pro-duction) et de l’accélération de l’extractionau Ghana, en Guinée, au Mali et en Tanzanie(tableau 3.9).

À l’échelle mondiale, l’Afrique consommeun volume d’or insignifiant. En réalité, si lecontinent produit 21 pour cent du total mon-dial, il n’en consomme que 4 pour cent19.

L’Afrique compte pour environ 3 pour-cent des échanges mondiaux d’or brut et

pour 6 pour cent de ceux de poudre d’or nonmonétaire. Cet or brut est essentiellementimporté par la Suisse, le Canada, leRoyaume-Uni et l’Afrique du Sud, pour lesfonderies. Les principaux importateurs depoudre d’or non monétaire sont Israël, lesÉtats-Unis, la Belgique, l’Afrique du Sud etl’Allemagne. Les échanges intrarégionauxd’or sont significatifs. L’Afrique du Sud enimporte environ 150 tonnes par an, surtout

m 19. CNUCED(2006)

Tableau 3.8 : Principaux gisements d’or en Afrique

Pays Nom Volume Situation*

Ghana Prestea 25 – 50 tonnes Production intermittenteGhana Obuasi

(Ashanti Gold Mine)25 – 50 tonnes Production en continu

Afrique du S. West Rand 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. East Rand 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. Far West Rand 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. West Wits Line 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. Evander 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. Klerksdorp 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. Free State Gold Field 50 – 100 tonnes Production en continuAfrique du S. New Consort 25 – 50 tonnes Production en continuTanzanie Bulyanhulu 25 – 50 tonnes Production en continu

* Hors mines à l’abandon.Sources : Council for Geoscience (CGS) et Mintek (2007)

Tableau 3.9 : Principaux producteurs africains d’or (tonnes, teneur en métal)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Afrique du Sud 394,7 398,2 372,7 337,2 294,8Ghana 70,0 69,5 70,7 63,1 66,5Tanzanie 30,0 43,2 48,0 48,1 45,4Mali 41,2 56,0 45,5 37,9 44,1

Source : British Geological Survey (2006)

90 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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Graphique 3.4 : Minéraux et métaux précieux en Afrique

Sources : Council for Geoscience et Mintek (2007)

LégendeMétaux groupe platine

Pierres précieusesOrDiamants

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 91

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depuis les pays d’Afrique de l’Ouest, pouralimenter ses raffineries. La majeure partie dela production des mines d’or africaines estainsi raffinée en Afrique du Sud avant d’êtreexportée20.

La production des mines d’or africainesdevrait progresser légèrement jusqu’en 2009,avant de se replier d’environ 4 pour cent en2011. Il faut s’attendre à un tassement auMali, en Afrique du Sud et en Tanzanie, quipourrait largement annuler les hausses pré-vues dans d’autres pays. Le recul à long termepour le premier producteur, l’Afrique duSud, s’inversera temporairement en 2009sous l’effet de l’achèvement de plusieurs pro-jets miniers d’envergure, mais la tendance àlong terme devrait se confirmer, avec la fin del’exploitation de certaines mines et une décé-lération de la production dans d’autres. Lasituation est globalement la même au Mali eten Tanzanie : plusieurs sites importantsseront mis en service, tandis que d’autres fer-meront ou ralentiront leur activité. AuGhana, toutefois, on prévoit une modesteaugmentation de la production, provenantde la mine de Wassa. La production duBotswana pourrait faire un bond en raison del’accélération de l’activité de la mine deMupane21.

Plusieurs pays d’Afrique dans lesquels l’orn’était produit que de manière artisanale en2004 devraient ouvrir des mines à grandeéchelle dans un avenir proche. En Mauri-tanie, la mine d’or de Tasiast devrait entreren service cette année (2007). La mine deTaparko, récemment ouverte au BurkinaFaso, devrait donner un coup de fouet à la

production du pays. La mise en exploitationdes riches gisements de Bisha, en Érythrée,est par ailleurs prévue entre 2008 et 2010.En République démocratique du Congo,la mine de Kilo Moto pourrait ouvrir en2009. De plus, en 2008, des projets financéspar la Banque mondiale à Madagascar et enOuganda pourraient considérablement aug-menter les chiffres de la production artisanaled’or de la région22.

Métaux du groupe du platine

L’Afrique du Sud abrite la quasi-totalitédes ressources en métaux du groupe du pla-tine (MGP) du continent dans son BushveldIgneous Complex (BIC), mais le Zimbabwecompte quelques gisements plus modestes.Situé dans le nord de l’Afrique du Sud, leBIC s’est formé il y a environ deux milliardsd’années et se compose de couches distinctes,dont trois renferment des concentrationséconomiques de MGP. La production deplatine et de palladium issue du BIC repré-sente respectivement 72 et 34 pour cent dela production annuelle mondiale. Les réservesprouvées et probables de platine et de palla-dium du BIC totalisent respectivement203,3 et 116,1 millions d’onces. Les res-sources présumées ont été estimées à939 millions d’onces de platine et à 711 mil-lions d’onces de palladium. Ces chiffres sontappelés à augmenter si d’autres récifs conte-nant des MGP sont exploités ou si l’activités’étend à des profondeurs de plus de deuxkilomètres23.

Les gisements de platine du Zimbabwe setrouvent dans une formation géologique

m 20. TradeMap (2007) : International Trade Database Online :http ://www.trademap.orgm 21. USGS (2007)

m 22. Ibid.m 23. Johnson (2007)

92 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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appelée « Great Dyke », une intrusion mag-matique de 30 km de largeur et de 550 kmde longueur qui traverse presque tout le paysdu Nord au Sud. Cette faille se caractérise parune stratification horizontale, où l’on peutobserver la présence de certaines roches dansdes zones bien distinctes. Le minerai conte-nant des MGP se situe entre la surface et uneprofondeur de 500 m24.

En 2005, la production africaine de pla-tine a augmenté de 3 pour cent. L’Afrique duSud, premier producteur de MGP du conti-nent, a représenté respectivement 97 et96 pour cent de l’extraction de platine et depalladium. Elle a produit 5,11 millionsd’onces de platine et compté pour 77 pour-cent du total mondial pour ce minéral cette

année là. Cette augmentation résulte d’uneaccélération de la production dans les minesde Kroondal, Impala, Modikwa et Rus-tenburg. Le Zimbabwe a, lui aussi, affichéune production en hausse en 2005, avec156 000 onces de platine, et la productiondevrait encore s’étoffer dans les années àvenir, pour s’établir à environ 3 pour cent dutotal mondial25.

L’Afrique ne consomme pas beaucoup deplatine et exporte la majeure partie de sa pro-duction aux grands constructeurs automo-biles et bijoutiers des États-Unis et d’Asie. En2005, la demande mondiale de platine res-sortait à environ 6,775 millions d’onces, soitdavantage que les 6,695 millions de l’annéeprécédente et que l’approvisionnement total,de 6,65 millions d’onces pour l’année. En2007, la demande devrait battre des records,à 7,02 millions d’onces, alors que l’offre se

comprimera légèrement : en d’autres termes,les cours devraient rester élevés26.

L’Afrique exporte la majeure partie deson platine, brut ou sous forme semi-transformée, vers l’Europe, l’Asie ou lesÉtats-Unis. Le tableau 3.10 indique la valeuret la destination des exportations de platinede l’Afrique du Sud. L’Europe est demeuréela première destination du platine brut en2006, après avoir ravi la place des États-Unisen 2005. L’Asie (et particulièrement leJapon) conserve sa place de premier importa-teur de platine semi-transformé, essentielle-ment destiné au secteur de la bijouterie.

La production des mines africaines depalladium devrait augmenter en moyenne de3 pour cent par an jusqu’en 2011, et celle deplatine de 2 à 3 pour cent par an.

DiamantsL’Afrique constitue, et de loin, le premier

continent pour l’extraction des diamants,avec plus de la moitié de la production mon-diale. Les principales mines se situent dans leSud, mais on trouve aussi des concentrationsplus faibles dans l’Ouest et au centre ducontinent.

La production mondiale des mines dediamants a été estimée à 170 millions decarats (ct) en 2005, soit un accroissement de10 pour cent par rapport au total révisé de2004 (154 millions). En valeur, la produc-tion a augmenté de 16 pour cent, passant de10,6 milliards de dollars en 2004 à 12,4 mil-liards en 2005. Cette même année, la part del’Afrique dans la production mondiale s’éta-blissait à 52 pour cent en volume. La haussede la production mondiale (en volume)s’explique par une progression significative

m 24. Ibid.m 25. Johnson (2007) ; BGS (2007) m 26. Johnson (2007)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 93

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de l’extraction en Australie, en Russie et enAfrique du Sud. Le groupe DeBeers, qui pos-sède des mines au Botswana, en Afrique duSud, en Namibie et en Tanzanie, a extrait49 millions de carats, soit 29 pour cent dutotal mondial en poids, et 41 pour cent envaleur (5,1 milliards de dollars27).

En 2005, le Botswana a conservé sa placede premier producteur africain en valeur(tableau 3.11). La majeure partie de la pro-duction du Botswana provient des trois

grandes mines de kimberlite du pays : Jwa-neng (15,6 millions de carats), Orapa(14,8 millions) et Letlhakane (1,1 million).La production de la République démocra-tique du Congo augmente cependant depuisquelques années, sous l’effet des activités de lapetite mine et de la mine artisanale.

Le diamant reste un secteur importantpour certains pays d’Afrique de l’Ouest,région qui ne compte toutefois que pourenviron 2,5 pour cent de la production totaledu continent (voir graphique 3.5). Néan-moins, les ressources en diamants, ainsi quem 27. DME (2007)

Tableau 3.10 : Exportations du platine sud-africain par destination

Importateurs Valeur exportéeen 2005

(en milliersd’USD)

Part desexportations

de platine brutde l’AS(%)

Croissancedes exportations

en valeur2004-2005(%, p.a.)

Croissance totaledes importations

en valeurpar pays

partenaireen 2001-2005

(%, p.a.)

Monde 2 003 326 100 79 17États-Unis 672 376 34 25 15Allemagne 405 127 20 21 26Japon 343 286 17 309 24Royaume-Uni 287 719 14 311 42Suisse 229 857 11 273 9

Source : Trademap (2007), International Trade Database Online : http ://www.trademap.org

Tableau 3.11 : Principaux producteurs africains de diamants (en millions de carats)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Botswana 26,2 28,3 30,4 31,1 31,8RDC 19,6 22,0 29,0 29,0 27,0Afrique du Sud 11,1 10,8 12,6 14,3 15,8Angola 5,1 5,7 6,3 7,5 10,0Namibie 1,5 1,4 1,5 2,0 1,9

Source : British Geological Survey (2006)

94 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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les considérations géopolitiques et afférentesaux autres ressources naturelles, ont constituéun enjeu majeur dans plusieurs guerres civileset conflits régionaux dans cette zone. C’est ceque décrit plus en détail le chapitre 4.

Les États-Unis demeurent le premierdébouché des pierres gemmes. En 2006, lemarché américain des diamants non sertis dequalité pierre gemme a dépassé 16,2 milliardsde dollars, soit plus de 35 pour cent de lademande mondiale28. Les plaques tournantesdu commerce du diamant (la Belgique, Israël

et l’Inde) restent les principaux importateursde diamants africains polis29.

Si l’Afrique produit plus de la moitié desdiamants de qualité pierre gemme au monde,la majeure partie de ses diamants bruts sontexportés sans création de valeur, en raison del’absence de sites de polissage sur le continent(tableau 3.12). L’essentiel des opérations demise en valeur est effectué dans les centres ducommerce du diamant (la Belgique, Israël etl’Inde).

Concernant l’effet du régime de certifica-tion prévu par le processus de Kimberley surle commerce illégal des diamants (décrit en

m 28. USGS (2007)m 29. TradeMap (2007) :International Trade Database Online :http ://www.trademap.org

Graphique 3.5 : L'extraction de diamants en Afrique de l'Ouest

Sources : The Diamonds and Human Security Project (2006)

ProducteurPrépondérant

Secondaire

Gisements

Diamants alluvionnaires

Zones minières

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 95

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détail au chapitre 5), les données disponiblessuggèrent qu’un pourcentage considérabledes échanges internationaux de diamantsbruts passe désormais par ce cadre.Aujourd’hui, plus de 99 pour cent de tous lesdiamants sont certifiés via le processus deKimberley comme provenant d’une zoneexempte de conflit.

En Afrique, la production de diamantsbruts devrait progresser en moyenne de3 pour cent par an jusqu’en 201130 :c En Angola, les mines de Fucauma,

Kamachia-Kamajiku, Luarica et RioLapi Garimpo devraient contribuer àl’augmentation de la production. Lapart de l’Angola dans la productionafricaine passerait ainsi à 11 pour centen 2011.c La production pourrait aussi progresser

en République démocratique du

Congo, avec l’extension de sites exis-tants.c L’exploitation des mines se poursuit au

Lesotho, avec des opportunités promet-teuses.c La production du Zimbabwe pourrait

augmenter sous l’effet d’une accéléra-tion sur le site de Murowa.c L’extraction devrait afficher une hausse

au Botswana, en Namibie et en Afriquedu Sud en raison de l’intensification dela production dans les mines exploitéespar le groupe DeBeers.

Métaux ferreux

La consommation mondiale de minéraux fer-reux a grimpé en flèche ces dernières années,essentiellement sous l’effet de l’accélérationde la croissance mondiale, et particulière-ment du taux à deux chiffres de la Chine et dela demande d’acier brut. En 2005, la produc-tion mondiale d’acier a battu un nouveaurecord, à 1 128,9 millions de tonnes, soitm 30. USGS (2005)

Tableau 3.12 : Exportations de diamants de l’Afrique

Code SH Désignation du produit

Exportations africaines

Valeur (en 2005en milliers d’USD)

Croissance annuelleen valeur 2001-2005,(%)

710210 Diamants non triés,même travaillés

48 975 -73

710221 Diamants, industriels, brutsou simplement sciés, clivésou débrutés

169 052 123

710231 Diamants, non industriels,bruts ou simplement sciés,clivés ou débrutés

7 497 806 60

710239 Diamants non industriels,n.d.a. non montés ni sertis

851 999 12

Source : Trademap (2007), International Trade Database Online : http ://www.trademap.org

96 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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6,6 pour cent de plus que le record précé-dent, de 1 058,5 millions de tonnes, atteinten 2004. En Chine, la production a fait unbond de 26,3 pour cent, à 349,0 millions detonnes, soit 31 pour cent du total mondial.Les importations chinoises de fer ont pro-gressé de 32 pour cent en 2005. La produc-tion mondiale d’acier brut a poursuivi sa tra-jectoire ascendante en 2006, et a enregistréune hausse de 6 pour cent au premiersemestre 2007 par rapport à la même périodeen 2006. Outre la Chine, l’essentiel de laprogression a été observée en Inde et dansd’autres pays d’Asie. Pour la Chine et l’Inde,la production a augmenté respectivement de18 et 17 pour cent31.

De manière générale, les cours desmétaux affichent une tendance à la hausse,accompagnant la croissance de l’économiemondiale. Cependant, les producteursd’acier et autres acteurs du secteur ont com-pris que les pics observés en 2004 n’étaientpas durables, ce qui a conduit à diverses ten-tatives visant à contenir, voire à inverser,cette flambée des cours. Les résultats obtenussont mitigés : si le cours du minerai et desalliages de manganèse a amorcé un net replien 2005, celui du chrome, du silicium métalet du vanadium a fortement augmenté.Néanmoins, il semblerait que cette tendanceà la hausse se poursuivra aussi longtemps quela croissance, dans le monde et surtout enAsie32.

La carte du graphique 3.6 présente lesprincipaux gisements connus de métaux fer-reux en Afrique.

ChromeLes principaux gisements de chromite se

situent dans le Sud du continent, en Afriquedu Sud (avec des mines pouvant renfermerjusqu’à 100 millions de tonnes), à Mada-gascar et au Zimbabwe (plusieurs mines de1-10 millions de tonnes). Il existe d’autresgisements importants, de plus de100 000 tonnes, en Égypte, en Sierra Leoneet au Soudan. Ensemble, l’Afrique du Sud etle Zimbabwe détiennent plus de 84 pourcent des réserves mondiales de chromite,l’Afrique du Sud comptant pour 72 pourcent de ces réserves33.

En 2005, la production mondiale dechromite s’est établie à 19,3 millions detonnes, soit une hausse de 12 pour cent parrapport au niveau de 2004, en raison d’unepénurie de ferraille d’acier inoxydable et ducours élevé du ferrochrome. L’Afrique pèsepour pas moins de 8,0 millions de tonnesdans ce total mondial. L’Afrique du Sud étaitle premier producteur mondial de chromite,avec 7,5 millions de tonnes, soit près de40 pour cent du total mondial, le Zimbabwey contribuant à hauteur de 0,61 million detonnes (tableau 3.13).

Au total, 93 pour cent du minerai dechromite produit dans le monde a été convertien ferrochrome destiné aux applicationsmétallurgiques (en 2005). Sur les 7 pour centrestants, le secteur des réfractaires en a absorbé1 pour cent, et les fonderies ainsi que l’indus-trie chimique en ont utilisé 3 pour centchacune. L’Afrique a exporté 1,5 millionde tonnes de minerai et de concentré dechromite en 2005. Plus de 80 pour centde la chromite produite est donc enrichie

m 31. IISI (2007) : International Iron and Steel Institute (IISI) :http ://www.worlsteel.orgm 32. DME (2007) m 33. DME (2007)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 97

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Graphique 3.6 : Principaux gisements de métaux ferreux en Afrique

Sources : Council for Geoscience et Mintek (2007)

Légende

ChromeFerManganèseSiliciumVanadium

98 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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(consommée) localement au lieu d’êtreexportée (en tant que matière première), cequi est en principe de bon augure pour lesentreprises locales. Cependant, la majeurepartie du ferrochrome produit en Afrique estexporté vers les principaux pays producteursd’acier. L’Afrique du Sud a ainsi exporté87 pour cent de ses 2,8 millions de tonnes deferrochrome, et le Zimbabwe 90 pour cent desa production, de 0,26 million de tonnes. Laproduction d’acier inoxydable absorbe plus de90 pour cent du ferrochrome et constitue lapremière cause de fluctuation de la demandemondiale de chrome34.

La Chine demeure le principal moteur dela demande d’acier inoxydable, avec unehausse de 68 pour cent entre 2005 et 2006(résultant en partie de l’entrée en service denouvelles capacités en 2006). La demandemondiale d’acier a fait un bond de 7,3 pour-cent, pour ressortir à 1 087 millions de

tonnes, en 2006. De plus, confirmant les ten-dances observées ces dernières années, les pré-visions indiquent une progression de laconsommation d’acier, au rythme de la crois-sance économique générale. Cette consom-mation devrait ainsi s’étoffer de 5,8 pourcent, à 1 150 millions de tonnes, en 2007.

Pour y faire face, la production de ferro-chrome devra augmenter de près de 286 mil-lions de tonnes, et celle de minerai de près de788 millions de tonnes. Les capacités de pro-duction de ferrochrome en Afrique du Sud,en particulier, devraient se développer grâce àl’entrée en service de nouvelles installa-tions35.

Minerai de ferLes gisements de minerai de fer sont bien

répartis sur tout le continent africain, et l’ontrouve des sites renfermant plus de 100 mil-lions de tonnes en Algérie, en Guinée, enMauritanie, en Afrique du Sud et en Côted’Ivoire. Vingt-et-un autres pays possèdentdes gisements importants, supérieurs à10 millions de tonnes (tableau 3.14). Cepen-dant, c’est l’Afrique du Sud qui rassemble lamajeure partie des réserves connues.

En 2005, l’Afrique a produit 55,9 mil-lions de tonnes de minerai de fer (fer épuré).L’Afrique du Sud était le premier produc-teur africain de minerai de fer, avec 73 pourcent du total, et était suivie de la Mauri-tanie (20 pourcent), et de l’Égypte (6 pourcent)36.

m 34. BGS (2006) ; DME (2007)m 35. DME (2007)m 36. BGS (2007)

Tableau 3.13 : Principaux producteurs africains de mineraiset de concentrés de chromite (en milliers de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Madagascar 60,7 10,7 45,0 77,3 140,8Afrique du Sud 5 502,0 6 435,2 7 405,6 7 676,3 7 502,8Zimbabwe 780,1 725,8 572,6 668,3 614,2

Source : British Geological Survey (2006)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 99

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À l’échelle mondiale, l’Afriqueconsomme des volumes de minerai de ferinsignifiants. C’est la Chine qui est le plusgros consommateur de ce minerai depuis1992 et elle renforce encore sa positiondepuis quelques années. Entre 1998 et 2006,la Chine a compté pour 84 pour cent del’expansion de ce marché. Environ les deuxtiers du minerai de fer africain sont exportés,dont une grande proportion (près de65 pour cent en volume en 2005) vers laChine et les pays riverains du Pacifique. Glo-balement, les ventes à l’exportation se sontcontractées de 4 pour cent, à 26,6 millionsde tonnes, mais les recettes ont gonflé de81,6 pour cent de 2003 à 2005 grâce à laflambée des cours37.

La demande de minerai de fer, et donc lescapacités de production, devraient aug-menter dans les années à venir. Les produc-teurs estiment que l’essor actuel va se pour-suivre et absorber les extensions de capacitésprévues. La demande chinoise devrait déter-miner l’essentiel des perspectives mondiales

du secteur à court et moyen terme. Jusqu’ici,la croissance demeure impressionnante. Lesecteur sud-africain du minerai de fer semblebien préparé à répondre à cette demande et alancé plusieurs projets d’infrastructure, dontl’acquisition de matériel roulant, ainsi quel’agrandissement de 107 installations por-tuaires d’exportation38.

ManganèseLes gisements de manganèse sont répartis

sur tout le continent africain, et l’on trouvedes sites renfermant plus de 10 millions detonnes en Afrique du Sud, au Burkina Faso,au Gabon, au Ghana, en Namibie et auTogo. Dix-sept autres pays comptent desgisements significatifs (supérieurs à 1 millionde tonnes). Cependant, comme pour lechrome et le minerai de fer, c’est l’Afrique duSud qui possède la majeure partie des réservesconnues de manganèse.

Les trois principaux producteurs africainssont l’Afrique du Sud, le Gabon et le Ghana.On observe depuis quelques années un relè-

m 37. USGS (2005) ; Harmse et Finca (2007) m 38. DME (2007)

Tableau 3.14 : Principaux producteurs africains de minerai de fer(en millions de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Algérie 1,2 1,1 1,4 1,7 1,8Égypte 1,8 2,7 2,9 2,2 2,5Mauritanie 10,3 9,6 10,1 10,7 10,7Nigeria --- 0,0078 0,0086 0,0084 0,008Afrique du Sud 34,7 36,4 38,1 39,3 39,5Tunisie 0,2 0,18 0,16 0,26 0,2Zimbabwe 0,36 0,27 0,41 0,23 0,22

Source : British Geological Survey (2006)

100 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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vement non négligeable de la production, enparticulier au Gabon et en Afrique du Sud(tableau 3.15).

En 2005, les exportations africaines deminerai et de concentrés de manganèse onttotalisé 6,67 millions de tonnes, soit723 millions de dollars. Entre 2001 et 2005,elles ont affiché une croissance annuelleimpressionnante, de 26 pour cent. Elles pro-viennent en majorité d’Afrique du Sud. Tou-tefois, bien que cette dernière renferme80 pour cent des ressources mondiales demanganèse, sa part dans les exportations decette ressource n’avoisine que 20 pour cent39.

La croissance de la production mondialed’acier brut, principal moteur de la demandede manganèse, devrait se poursuivre etassurer de belles perspectives au secteur afri-cain du manganèse. On estime que la pro-duction mondiale d’acier atteindra les1,245 milliard de tonnes métriques en 2010,ce qui ne fera que stimuler davantage lademande et la production de manganèse40.

Minéraux industriels

PhosphateSi les gisements de roche phosphatée sont

bien répartis sur tout le continent africain, lesprincipales ressources (supérieures à 10 mil-lions de tonnes) se situent dans le Sud et dansle Nord. Vingt autres pays renferment desgisements significatifs (supérieurs à un mil-lion de tonnes). Le Maroc possède la plusgrande réserve de roche phosphatée dumonde, avec des ressources actuellement esti-mées à 85,5 milliards de mètres cubes41.

L’Afrique a produit environ 33,8 mil-lions de tonnes de roche phosphatée en 2004.La production a tendance à augmenter auMaroc et en Égypte ces dernières années,mais est stable, voire en baisse, dans d’autrespays. Le Maroc, numéro un du segment,comptait pour 61 pour cent du total ducontinent en 2004, contre 17 pour cent pourla Tunisie et 8 pour cent pour l’Afrique duSud42.

La roche phosphatée sert principalementà fabriquer des engrais. Il convient donc denoter que bien que l’Afrique possède des res-sources de phosphate considérables et totalise

m 39. TradeMap (2007) : International Trade Database Online :http ://www.trademap.orgm 40. IISI (2007)

m 41. IFA (2007) : International Fertilizer Industry Association(IFA) : http ://www.fertilizer.orgm 42. BGS (2006)

Tableau 3.15 : Principaux producteurs africains de manganèse(en millions de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 004 2005

Gabon 1,8 1,9 2,0 2,4 2,9Ghana 1,0 1,1 1,5 1,6 1,7Afrique du Sud 3,2 3,3 3,5 4,3 5,0

Source : British Geological Survey (2006)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 101

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environ 12 pour cent de la population mon-diale, elle ne consomme actuellement que2 pour cent des engrais43.

En 2005, les exportations africainesd’engrais phosphatés représentaient plus de560 millions de dollars. Les superphosphatesont assuré environ 95 pour cent des recettesd’exportation. Le Maroc est le premier expor-tateur de phosphate en Afrique, et totalise90 pour cent des exportations en valeur(tableau 3.16).

Sur le marché mondial des phosphates, lademande devrait excéder l’offre dans lesannées à venir avec une progression moyennede 2,3 pour cent par an pour la demanded’engrais phosphatés. La production afri-caine de roche phosphatée devrait s’établir à14,8 millions de tonnes (teneur en P2O5) en200944 :c Au Maroc, l’expansion prévue des capa-

cités devrait porter la production à9 millions de tonnes à compter de2007.

c Au Sénégal, la production devrait aug-menter en raison de l’extension descapacités (mine de Tobene).c La production devrait aussi progresser à

court terme en Tunisie, même si l’onprévoit un tassement des exportations àlong terme.

Fluorine (ou spath-fluor)En 2005, la production mondiale de

fluorine45 s’est établie à 4,98 millions detonnes, contre 4,87 millions en 2004,4,48 millions en 2003 et 4,18 millions en2002. Le marché est resté dominé par laChine, avec une production de 2,4 millionsde tonnes (48,2 pour cent du total mondial),dont seulement 730 000 tonnes ont étéexportées, ce qui témoigne d’une forteconsommation intérieure et de la poursuitede la baisse du volume disponible sur les mar-

m 43. IFA (2007)m 44. Ibid.

m 45. La fluorine est principalement utilisée dans la fabrication del’acier et dans la production d’acide hydrofluorique et de fluorured’aluminium. L’acide hydrofluorique constitue un ingrédient essen-tiel pour la production de tous les produits chimiques organiques etnon organiques qui contiennent l’élément fluorine. Le fluorured’aluminium est utilisé dans la production d’aluminium, d’après(Mineral Information Institute, MII), 2007.

Tableau 3.16 : Exportations africaines d’engrais brut (en milliers de dollars)

Exportations (en milliers de dollars)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Algérie 16 765 16 677 10 865 18 285 n.d.Égypte 413 7 054 9 180 13 449 n.d.Maroc 373 287 364 032 362 863 420 969 513 017Sénégal 16 440 19 051 9 193 8 453 1 374Afrique du Sud 1 494 949 3 914 1 403 3 583Togo 43 687 41 448 34 960 48 164 34 866Tunisie 33 725 32 190 25 706 19 745 26 581

Source : TradeMap (2007), International Trade Database Online : http ://www.trademap.org

102 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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chés mondiaux. Les autres grands produc-teurs sont : le Mexique, avec 873 000 ton-nes (17,5 pour cent) ; la Mongolie, avec358 000 tonnes (7,2 pour cent) ; l’Afrique duSud, avec 275 000 tonnes (5,2 pour cent) etla Russie, avec 210 000 tonnes (4,2 pourcent). La Namibie, le Kenya et le Maroc ontaussi affiché des statistiques de productionnon négligeables (tableau 3.1746).

La consommation de fluorine del’Afrique n’a représenté que 1,5 pour cent dutotal mondial en 2005, soit un repli par rap-port aux 2,3 pour cent de 2002. L’essentielde la production, soit plus de 550 000 tonnesen 2005 (pour 83 millions de dollars) estdonc exportée. De plus, si les exportations defluorine de qualité inférieure (moins de97 pour cent de fluorure de calcium) ontreculé de 1 pour cent par an entre 2001 et2005, celles de fluorure de qualité supérieureont fait un bond de 25 pour cent par an surcette période.

La demande mondiale de fluorine devraitaugmenter. Cependant, pour l’année pro-chaine, on prévoit une relative stabilité, lahausse de la demande pouvant être combléepar l’intensification de la production, le plusprobablement au Mexique, en Mongolie/

CEI et peut-être aussi en Afrique. Les ten-sions sur le marché ont incité au lancementde plusieurs projets, dont la mise en placed’une usine de fluorure d’aluminium àRichards Bay, en Afrique du Sud. Les prixdevraient aussi se maintenir à leurs niveauxélevés actuels, mais il se peut qu’ils aient déjàatteint leur point culminant et qu’ils redes-cendent légèrement à moyen terme47.

Autres minéraux industrielsL’Afrique possède d’importantes quan-

tités d’autres minéraux industriels, dontl’argile et le calcaire. Les principaux gise-ments connus sont répertoriés autableau 3.18. Il convient de noter que lesquatre plus gros gisements d’argile d’Afrique,situés au Burkina Faso et au Nigeria, ne sontpas encore exploités.

Minéraux et métaux non ferreux

AluminiumLa majorité des ressources en aluminium

de l’Afrique se trouvent dans l’Ouest ducontinent, avec des gisements importants auBurkina Faso, au Cameroun, au Ghana, enGuinée, en Côte d’Ivoire et en Sierra Leone.Il existe aussi des gisements non négligeables

m 46. Mining Journal (2006) ; BGS (2007) m 47. DME (2007)

Tableau 3.17 : Principaux producteurs africains de fluorine (milliers de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Kenya 118 85 80 107 109Maroc 96 94 81 81 85Namibie 81 81 79 104 114Afrique du Sud 286 227 235 275 275

Source : British Geological Survey (2006)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 103

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(plus d’un million de tonnes) dans 11 autrespays africains. La carte du graphique 3.7donne un aperçu des principaux gisements deminéraux et métaux non ferreux en Afrique.

Selon les données de l’Institut interna-tional de l’aluminium, la production afri-caine d’aluminium primaire s’est établie à1,75 million de tonnes en 2005, soit unehausse de 2,4 pour cent par rapport aux1,71 million de tonnes de 2004. Cette aug-mentation plutôt modeste est en grandepartie due au développement en cours enÉgypte et contraste avec le bond de19,8 pour cent enregistré entre 2003 et 2004.Cependant, la production africaine s’est,dans l’ensemble, fortement accrue depuis2001 : +28,8 pour cent. Cette expansion

s’explique par l’amélioration des capacités enAfrique du Sud et au Mozambique, où laproduction a progressé de 27 et 108 pourcent respectivement (tableau 3.19).

Dans le même temps, la production debauxite, qui sert à produire l’alumine et l’alu-minium primaire, est restée quasimentinchangée en 2004, à 15,5 millions detonnes. De 1990 à 2005, la part de l’Afriquedans la production mondiale de bauxite areculé, passant de 16 à moins de 11 pourcent. La Guinée produisait environ 97 pourcent de la bauxite africaine, et le Ghanal’essentiel du reste.

En 2005, la consommation africained’aluminium raffiné s’est accrue de 3,4 pourcent, contre 5,7 pour cent pour la consom-

Tableau 3.18 : Principaux gisements africains d’autres minéraux industriels(> 1 million de tonnes)

Pays Nom du gisement Minéral Situation

Burkina Faso Doumtenga Argile Gisement jamais exploitéBurkina Faso Bani Argile Gisement jamais exploitéMalawi Changalumi Calcaire Production en continuMozambique Salamanga Calcaire Production par intermittenceNigeria Biseni Argile Gisement jamais exploitéNigeria Enugu Argile Gisement jamais exploité

Sources : Council for Geoscience (CGS) et Mintek (2007)

Tableau 3.19 : Principaux producteurs africains d’aluminium primaire(en milliers de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Cameroun 80 67 77 85 90Égypte 190 195 194 216 243Ghana 161 131 15 13Mozambique 266 273 407 547 553†Afrique du Sud 662 706 732 866 846

Source : British Geological Survey (2006)

104 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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Graphique 3.7 : Principaux gisements de minéraux et métaux non ferreux en Afrique

Sources : Council for Geoscience et Mintek (2007)

Légende

Aluminium

Cobalt

CuivreNickel

Titane

Antimoine

ZincZirconium

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 105

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mation mondiale, à 31,6 millions de tonnes.Il n’est pas surprenant de constater que c’estl’Asie qui a enregistré la plus forte hausse :+9,4 pour cent (14,11 millions de tonnes).

En 2005, l’Afrique a exporté 16,5 mil-lions de tonnes de minerais et de concentrésd’aluminium, soit l’équivalent de 650 mil-lions de dollars (+31 pour cent par rapport à2004), ce qui représente pas moins de49 pour cent du commerce mondial d’alumi-nium. Cette augmentation s’explique engrande partie par un bond de 160 pour centde la demande ukrainienne. Les échangesintra-régionaux ne représentaient que0,16 pour cent des exportations. Les princi-paux importateurs d’aluminium africain sontl’Espagne, l’Ukraine, l’Irlande, les États-Unis, l’Allemagne et la France48.

En 2007 et pendant les années suivantes,la demande mondiale d’aluminium devraitcontinuer à dépasser la production. La crois-sance industrielle mondiale est tirée par laChine et les États-Unis. La consommationd’aluminium de la Chine devrait grimper de14 pour cent, pour atteindre 8,1 millions detonnes, sous l’effet de la hausse de lademande des constructeurs automobiles, duBTP et du développement de l’infrastructureen vue des Jeux olympiques de Beijing en200849.

CuivreEn Afrique, l’essentiel des réserves de

cuivre se situent dans le Sud du continent etdans la Copperbelt (la Ceinture du cuivre) enAfrique centrale. Les plus gros gisements setrouvent en Afrique du Sud, au Botswana, auBurkina Faso, en Namibie, en République

démocratique du Congo et en Zambie,même s’il existe aussi des gisements impor-tants (supérieurs à 50 000 tonnes) dans17 autres pays d’Afrique.

La Copperbelt, un arc de cercle de600 km de longueur et de 50 km de largeur,renferme l’une des plus grandes concentra-tions au monde de gisements de cuivre et decobalt. Elle s’étend de Ndola, en Zambie, àl’Est (avec les célèbres mines zambiennes),franchit la frontière de la République démo-cratique du Congo, revient en Zambie par leNord-Ouest et se poursuit vers l’Ouestjusqu’en Angola. Les gisements de la Copper-belt sont vraiment exceptionnels à l’échellemondiale : la plupart contiennent en effet descentaines de millions de tonnes de minerai decuivre à plus de 2 pour cent. Ainsi, Nchanga,en Zambie, renferme 450 millions de tonnesde cuivre à 4 pour cent, tandis que le districtde Kolwezi (République démocratique duCongo) riche en cobalt, renferme plus de600 millions de tonnes d’équivalent cuivre à7 pour cent. Les pratiques d’explorationmodernes restent largement inutilisées dansla Copperbelt et de nouveaux corps minéra-lisés analogues aux gisements actuels atten-dent d’être découverts50.

En 2005, l’Afrique a extrait 669 000 tonnesde cuivre (+8,9 pour cent par rapport à2004), la Zambie et l’Afrique du Sud étantresponsables de l’essentiel de l’activité(tableau 3.20). La production de cuivre raf-finé en Afrique a progressé de près de 6 pourcent entre 2003 et 2004. L’augmentation dela production en Zambie a largement com-pensé le recul enregistré en Afrique du Sud.En comparaison, la production mondiale de

m 48. TradeMap (2007) : International Trade Database Online :http ://www.trademap.orgm 49. DME (2007) m 50. Creamer Media (2005)

106 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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cuivre raffiné a augmenté de 800 000 tonnes(4,9 pour cent), pour atteindre 17,3 millionsde tonnes en 2006. Cette progression afficheun taux analogue aux projections de crois-sance du PIB mondial (4,9 pour cent)51.

En 2006, la consommation mondiale decuivre raffiné est passée de 16,6 millions à17,0 millions de tonnes, l’Afrique n’entrantque pour 1 pour cent dans ce total(tableau 3.21). L’Afrique du Sud a absorbé, àelle seule, plus de 80 pour cent de la consom-mation du continent52.

L’Afrique exporte l’essentiel de sa pro-duction de cuivre sous forme raffinée. Lesexportations de cuivre contribuent largementaux recettes d’exportation du Botswana, de laRépublique démocratique du Congo et de laZambie. Les perspectives sont très promet-teuses pour l’extraction de cuivre sur le conti-nent, et la production pourrait quasimentdoubler dès 200953.

c En Zambie, la production devraitgrimper en flèche (sous l’effet des misesen production, de l’extension et del’ouverture de mines à compter de2005).

m 51. BGS (2006)m 52. DME (2007) m 53. USGS (2007)

Tableau 3.20 : Principaux producteurs africains de cuivre(production minière, en milliers detonnes)

Pays 2002 2003 2004 2005

Zambie 307 346 412 435RDC 28 56 69 98Namibie 18 16 11 10Afrique du Sud 90 89 85 103

Source : British Geological Survey (2006)

Tableau 3.21 : Production et consommation de cuivre(en %, 2005)

Paysdéveloppés

Afrique Amér. latineet Caraïbes

Pays d’Asieen dévelop-

pement

Europe duSE et CEI

Ensembledes régions

Production decuivre

43 9 21 6 21 100

Productionde cuivre raffiné

34 4 22 27 13 100

Consommationde cuivre

46 1 6 42 5 100

Source : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (2006)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 107

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c Au Congo, la production pourrait êtremultipliée par plus de trois d’ici 2009(mise en valeur de nouvelles mines).c En Mauritanie, la mine de Guelb

Moghrein est entrée en service.c En Érythrée, l’extraction pourrait

débuter en 2010 dans une zone riche encuivre, à Bisha.c Cependant, la production congolaise

risque de décliner en 2011 (fermeturede mines).

NickelLes ressources en nickel de l’Afrique sont

bien réparties sur l’ensemble du continent,qui compte des gisements importants (plusde 100 000 tonnes) au Botswana, auBurundi, en Côte d’Ivoire et à Madagascar,ainsi que d’autres non négligeables (plus de50 000 tonnes) dans onze autres pays.

En 2005, l’extraction de nickel a pro-gressé de plus de 5 pour cent. La productiona augmenté au Botswana et en Afrique duSud, mais elle a reculé au Zimbabwe(tableau 3.22). L’essentiel de la productionde nickel de l’Afrique du Sud résulte del’extraction de platine54.

En 2005, l’Afrique ne comptait que pour3 pour cent de la consommation mondiale de

nickel. L’Afrique du Sud était le plus grosconsommateur du continent, le secteur del’acier inoxydable représentant l’essentiel dela demande55.

Les exportations africaines de nickel sesont fortement accrues ces dernières années,au rythme de 221 pour cent par an entre2001 et 2005. Les exportations mondiales deminerais et de concentrés de nickel étaientestimées à 298 millions de dollars en 2005.Cependant, en volume, les exportations afri-caines sont entrées pour 1,5 pour cent dansles échanges mondiaux de minerai de nickel.Les échanges intra-régionaux ont constituéune grande part des exportations africaines denickel, 74 pour cent allant en Afrique duSud. En 2005, c’est la Chine qui affiche laplus forte progression des exportations englissement annuel, avec une hausse de343 pour cent par rapport à 200456.

Les perspectives d’expansion de la pro-duction de nickel en Afrique sont encoura-geantes, plusieurs pays (l’Afrique du Sud, leBotswana, la Tanzanie, la Zambie et le Zim-babwe) étudiant des opportunités promet-teuses. Parmi ces pays, le Botswana etl’Afrique du Sud produisent déjà du nickel etsont les plus susceptibles d’étoffer leurs capa-

m 54. BGS (2006)m 55. DME (2007)m 56. DME (2007), USGS (2005)

Tableau 3.22 : Principaux producteurs africains de nickel(production minière, en milliers de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Botswana 22,4 23,8 27,4 22,2 28,2Afrique du Sud 36,4 38,4 40,6 39,8 42,4Zimbabwe 8,0 7,8 6,6 9,7 7,7Source : British Geological Survey (2007)

108 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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cités dans un avenir proche. Voici quelques-unes des évolutions attendues57 :c La mise en exploitation de la mine de

nickel et de cobalt d’Ambatovy, en2008 à Madagascar, constituera uneévolution majeure et sera à l’origine del’essentiel de l’augmentation de la pro-duction africaine pour les prochainesannées. Madagascar, qui n’a commencéà extraire du nickel qu’en 2005, pour-rait représenter 40 pour cent del’extraction de nickel en Afrique d’ici2011.c La production de l’Afrique du Sud

devrait être multipliée par trois environd’ici 2009, essentiellement sous l’effetde l’augmentation des capacités de lamine de Nkomati.c Au Zimbabwe, la mine de Shangani

devrait fermer en 2008, et celle deHunter Road ouvrir d’ici 2011.c La production du Botswana devrait

baisser avec la fermeture de la mine deSelebi-Phikwe en 2011.

ZincL’Afrique entre pour 4 pour cent dans la

production mondiale de zinc. La majorité deses gisements sont situés dans le Nord,l’Ouest et le Sud-Est du continent : Afriquedu Sud, Algérie, Burkina Faso, Kenya,Namibie, République démocratique duCongo, Tunisie et Zambie (tableau 3.23). En2005, l’Afrique du Sud se classait au 8e rangmondial en termes de réserves de zinc58.

Alors que l’Afrique produit 4 pour centdu zinc mondial, elle n’en consomme que2 pour cent. Depuis 1995, on observe uneévolution majeure dans la répartition mon-diale de l’utilisation du zinc. Il y a dix ans, laplus grande région consommatrice étaitl’Europe, avec un tiers du marché, suivie parles États-Unis (16 pour cent), et la Chine etle Japon (10 pour cent chacun). En 2005, laChine était le plus gros utilisateur de zincraffiné, avec 28 pour cent, contre 25 pourcent pour l’Europe, tandis que la part desÉtats-Unis et du Japon est tombée à 10 et6 pour cent, respectivement59.

m 57. USGS (2005)

m 58. DME (2007), Council for Geoscience (CGS) et Mintek(2007)m 59. ILZSG (2007) : International Lead Zinc Study Group(ILZSG) : http ://www.ilzsg.org/

Tableau 3.23 : Principaux producteurs africains de zinc(production minière, en milliers de tonnes)

Pays 2001 2002 2003 2004 2005

Namibie 37,6 41,0 108,0 202,0 246,0Afrique du Sud 61,2 64,2 41,2 32,0 32,1Tunisie 40,0 35,7 38,0 29,0 15,7Algérie 5,7 4,5 1,5 0,1 2,2Maroc 89,6 90,5 85,2 87,0 128,0

Source : British Geological Survey (2006)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 109

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En 2005, l’Afrique a exporté282 911 tonnes de zinc (2 pour cent dumarché mondial) pour une valeur de83,8 millions de dollars. L’Espagne et laFrance étaient les principaux importateurs dezinc africain, avec 21 et 20 pour cent, respec-tivement. Les importations espagnoles ontprogressé de 32 pour cent entre 2001 et2005. Selon toute probabilité, la productionafricaine va s’accroître60.c La majeure partie des hausses attendues

en 2007 proviendront de l’accélérationde la production de la mine Hajar, auMaroc.c L’expansion de la mine Black Moun-

tain devrait accroître substantiellementla production en Afrique du Sud.c La production devrait également pro-

gresser en Algérie.c En République démocratique du

Congo, le projet de réouverture de lamine Kipushi et d’autres activités pour-raient conduire à de nouvelles haussesde la production.c La hausse de la production de la fon-

derie Skorpion en Namibie pourrait àelle seule renforcer la production régio-nale de zinc de 12 pour cent en 2007.La Namibie pourrait compter pour54 pour cent de la production africainede zinc en 2007.

Engagement de la Banqueafricaine de développement dansle secteur africain de l’extraction

L’engagement de la Banque africaine dedéveloppement dans le secteur de l’extraction

a pour principal objectif d’aider ses paysmembres régionaux (PMR) à mettre leursressources naturelles au service d’un dévelop-pement durable, à faire reculer la pauvreté età relever le niveau de vie sur le continent. Lesressources naturelles non renouvelables del’Afrique sont considérables et le secteur del’extraction dispose d’un excellent potentielpour contribuer à la croissance de l’économieet à la lutte contre la pauvreté dans les paysriches en ressources. Cet engagement s’inscritdonc parfaitement dans la mission premièrede la Banque.

Au début des années 1990, dans leursstratégies de développement, les PMR ontconsidéré que ce ne devait plus être le secteurpublic mais le secteur privé qui devait tirer lacroissance. Par conséquent, la Banque a éga-lement revu ses interventions dans le secteurde l’extraction, abandonnant l’aide à laremise en état ou à l’expansion des grandesentreprises publiques au profit de :c La promotion des initiatives (renforce-

ment des capacités institutionnelles etréformes) qui encouragent l’investisse-ment privé dans ce secteur etc Les investissements directs dans les

opérations du secteur privé.

De plus, les récentes réformes soutenuespar les programmes du Groupe de la Banqueont pour but d’améliorer la gestion desfinances publiques dans les pays riches enressources. Elles insistent sur la nécessité decibler les pauvres avec les dépenses publiqueset de créer des emplois pour les catégoriesvulnérables, en particulier pour les popula-tions vivant dans les zones où sont implantéesles industries extractives.

Concernant le renforcement des capa-cités, le Groupe de la Banque soutient lesefforts de plusieurs PMR riches en ressourcesm 60. USGS (2005)

110 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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qui cherchent à améliorer les capacités desinstitutions qui s’occupent directement ouindirectement de la gestion de ce secteur.À cet égard, la Banque soutient les activitéssuivantes : (i) modernisation du cadastreminier et des relevés géologiques pouren faire des outils d’information utiles pourles investisseurs potentiels, (ii) consolidationde la capacité de gestion environnementaledes institutions du secteur et (iii) formationdes parties prenantes, des fonctionnaires etdes autres acteurs participant à la gestion dusecteur. Les activités du Groupe de laBanque s’appuient sur plusieurs politiques(politique du secteur industriel pour les opé-rations du secteur public, politiques relativesaux opérations du secteur privé, politiquerelative aux « projets enclaves », politiques etlignes directrices environnementales etsociales).

Les activités de la Banque dans le secteurdes industries extractives accordent la prioritéà la transparence, à la gouvernance et à lacorruption. En droite ligne de son engage-ment en faveur de la transparence, de laresponsabilité et de sa politique de bonnegouvernance, la Banque africaine de dévelop-pement a officiellement adhéré à l’Initiativepour la transparence des industries extrac-tives (EITI) à l’occasion de la Troisièmeconférence plénière de l’EITI à Oslo, enoctobre 2006. La Banque africaine de déve-loppement, tout comme la Banque mondialeet le Fonds monétaire international, disposedésormais d’un siège d’observateur dans lenouveau Conseil de l’EITI.

Plusieurs études et d’autres activités desoutien ont été lancées, ou sont en cours,dans le cadre des activités de la BAD dans lesecteur de l’extraction :

c Enquête sur l’Assistance Technique,financée par les donneurs, qui est des-tinée à consolider les capacités de gou-vernance dans le secteur de l’extractionen Afrique, dans l’objectif d’en identi-fier les lacunes et les doublons (en colla-boration avec la Banque mondiale etl’Agence norvégienne de coopérationpour le développement – NORAD),c Étude sur la gouvernance du secteur de

l’extraction en Afrique, axée surl’ampleur du « boom des ressourcesnaturelles », les risques qu’il induit à lalumière des expériences passées, et lafaçon de mettre les recettes de ce sec-teur au service du développementdurable,c Campagnes mondiales de sensibilisa-

tion en faveur de l’amélioration de lagouvernance du secteur de l’extractionen Afrique. Actions visant à susciterdans les PMR la volonté politique et lacapacité institutionnelle d’adhérer auxprincipes de l’EITI et de les mettre enœuvre,c Échange d’informations entre des spé-

cialistes du pétrole, du gaz et de la mineissus de la Banque mondiale, de laNORAD et de la BAD. Les spécialistesde la BAD et de la Banque mondiale sesont ainsi réunis à Tunis enfévrier 2007 pour mettre en communleurs expériences, et ont conclu desaccords visant à renforcer la collabora-tion pour la mise en œuvre de l’EITI, àcréer un organe donnant des conseilsjuridiques rapides aux PMR riches enressources naturelles, à développer la« petite mine » et à faciliter la compila-tion d’une base de données géologiquesà l’intention des PMR.

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 111

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Dans le cadre de la Stratégie du Droit auservice du développement de la Banque, leDépartement juridique travaille à l’élabora-tion d’un Fonds africain d’assistance juri-dique, qui veillera à ce que les PMR aientaccès aux services d’appui juridique néces-saires pour progresser vers leurs objectifs dedéveloppement. Ce mécanisme procurera lesservices suivants :c Aide technique à l’élaboration de lois et

règlements afférents au secteur del’extraction dans les PMR,c Examen des textes existants afin de véri-

fier qu’ils permettent une bonne infor-mation du public, en particulier sur lesquestions budgétaires, les recettes et lafiscalité,c Ateliers de formation destinés aux

conseillers juridiques et financiers desPMR afin de renforcer leurs capacitésde négociation en la matière etc Conseils juridiques lors de la négocia-

tion de contrats dans ce secteur.

Dans le cadre de sa campagne mondialeen faveur de la transparence et de l’obligationde rendre des comptes, la Banque a en outre :c organisé, en collaboration avec la Com-

mission économique pour l’Afrique(CEA), une Grande Table 2007 sur lethème « L’impératif d’une gestion effi-cace des ressources naturelles aux finsde la croissance et de la réduction de lapauvreté en Afrique »,c organisé, pendant la septième Confé-

rence annuelle du Réseau parlementaireau Cap, une session sur la gestion trans-parente des recettes de l’industrieextractive sur le thème : mettre les divi-dendes au service de la lutte contre lapauvreté (« Transparent Management of

EI Revenues : Making the dividendswork for poverty reduction »),c organisé un symposium de haut niveau

pendant les Assemblées annuelles 2007de la BAD sur « Les États fragiles et lerôle des industries extractives enAfrique »,c consacré son Rapport sur le dévelop-

pement en Afrique 2007 au thème« Mettre les ressources naturelles au ser-vice du développement durable del’Afrique » etc examiné l’impact de la flambée des

cours du pétrole, la situation du pétroleet du gaz en Afrique et le Fonds africaindu pétrole, afin de permettre aux PMRde mener un dialogue et de prendre desdécisions en toute connaissance decause.

À ce jour, le volume total des prêtsaccordés par la BAD au secteur de l’extrac-tion sur les trois dernières décennies ressort àenviron 1,6 milliard de dollars, et le taux decroissance annuel de l’activité de prêt aatteint une moyenne de 20 pour cent depuisle milieu des années 1990.

Les investissements de la Banque dans lesindustries extractives revêtent principalementla forme d’investissements directs, via les gui-chets des secteurs public et privé. Ils ont pourbut de contribuer aux projets de développe-ment des capacités de production (activitésminières et extraction de pétrole et de gaz),ainsi qu’à la remise en état et à la restructura-tion. Ces opérations représentent 86 pourcent du total des prêts accordés par le Groupede la Banque au secteur des industries extrac-tives, contre 13 pour cent pour l’assistancetechnique au renforcement des capacités et1 pour cent pour le soutien aux études defaisabilité (graphique 3.8).

112 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 35 SESS: 15 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 255AF876/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

Au niveau sectoriel, les investissementsdu Groupe de la Banque se concentrent surles métaux, qui totalisent environ 38 pourcent des opérations de la Banque dans lesindustries extractives. Le Groupe de laBanque accorde 27,6 pour cent de ce finan-cement au pétrole et au gaz et 22,3 pour centaux engrais minéraux (graphique 3.9).

La Banque finance 48 opérations par lebiais de son guichet du secteur public, pourun total supérieur à 1,1 milliard de dollars.Ces opérations portent notamment sur laremise en état de l’industrie du cuivre enZambie, sur la construction d’un oléoducentre la Tanzanie et la Zambie, la moderni-sation de l’industrie des phosphates en

Tunisie, la mise en exploitation de minesd’or en République démocratique duCongo, l’expansion de l’industrie du fer enMauritanie et la production et la transfor-mation de bauxite en Guinée. D’autres pro-jets s’intéressent aux aspects sociaux et envi-ronnementaux du secteur. Concernant lesprêts directs, les investissements du secteurprivé progressent depuis l’instauration duguichet du secteur privé et l’octroi du pre-mier prêt à ce titre, en 1993. Au mois d’avril2007, dix opérations du secteur privéavaient été financées, pour un total de421 millions de dollars. Le volume de cesprêts devrait continuer de progresser dansles années à venir.

Graphique 3.8 : Opérations de la BAD dans les industries extractives par type d'activité

Remise en étatrestructuration

Étudesde faisabilité

Renforcementdes capacités

Projet de développementMine, Pétrole et Gaz

55 % 13 %

31 %

1 %

Graphique 3.9 : Opérations de la BAD dans la mine, le pétrole et le gaz(total approuvé = 1,56 millliard de dollars, 58 opérations)

Pétrole et gaz27,6 %

Métaux38,3 %

Charbon0,5 %

Mines en général4,4 %

Engrais minéraux22,3 %

Minéraux industriels6,8 %

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 113

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Cela fait relativement peu de temps quele Groupe de la Banque a diversifié ses acti-vités dans ce secteur. Il a ainsi récemment missur pied plusieurs études, ateliers et sémi-naires et la Banque a officiellement adhéré àl’EITI (voir plus haut). Un certain nombred’études économiques et sectorielles en sontau stade de la finalisation (par exemple, surl’impact de la flambée des cours du pétrolesur les économies africaines, la situation dupétrole et du gaz en Afrique ou la gestion desressources naturelles en Afrique).

Les résultats de la Banque dans le secteurde l’extraction sont mitigés. Il ressort del’examen des rapports d’achèvement de plu-sieurs projets financés par la Banque que, sicertaines opérations ont eu un impact positifsur le développement, ce n’est pas le cas detoutes. Toutefois, au vu du petit nombred’opérations financées par la Banque et duvolume relativement modeste de ses prêts ausecteur de l’extraction, on peut en conclureque la Banque contribue globalement peu audéveloppement de ce secteur en Afrique, etest bien loin de ce qu’elle pourrait y apporter.En fait, la Banque ne procure qu’une petitepartie du financement accordé à ce secteur etles prêts aux industries extractives ne repré-sentent qu’une infime portion (3,4 pourcent) du total des prêts de la Banque. Deplus, les activités de la Banque dans ce secteurne s’inscrivent pas dans une stratégied’ensemble et les difficultés posées par le sec-teur ne sont toujours pas traitées de manièreglobale.

La Banque prend des mesures pour remé-dier à cette situation. Dans le cadre de serécente réforme (restructuration), la Banquea créé une Division de la gouvernance et uneDivision des ressources naturelles et de lagestion environnementale. Ces divisions

s’occupent désormais activement de ces ques-tions. Les avancées les plus récentes à cetégard sont le Rapport du groupe d’action surl’action de la Banque dans les industriesextractives, ainsi que les projets qui viennentd’être soumis au Conseil concernant le sou-tien à la mise en œuvre de l’EITI dans cinqPMR.

La gestion des ressourcesnaturelles non renouvelables

Le reste de ce chapitre synthétise les diffé-rentes approches retenues par les paysafricains pour gérer, conserver et valoriserleurs ressources minérales et leurs combusti-bles fossiles, ainsi que les bienfaits et lesgains financiers qu’ils peuvent retirer del’utilisation de ces ressources. À cet égard,il est important de souligner la différencefondamentale entre les ressources renouve-lables et les ressources non renouvelables,qui sont donc gérées différemment. Cettedifférence vaut pour l’extraction et l’utilisa-tion de ces ressources, mais aussi pour lapolitique publique, la réglementation, lesrecettes et la fiscalité, la durabilité, la remiseen état des sites et bien d’autres aspectsessentiels.

Pour créer durablement de la richesse, lesressources minérales doivent être convertiesen d’autres formes de capital (humain, finan-cier et manufacturé) et des possibilités desubsistance plus viables. Entre 2000 et 2005,la valeur des échanges mondiaux de res-sources minérales a progressé de 17 pour centpar an, tandis que la production a augmentéde 2,5 pour cent. Le cours de ces produits esttrès volatil mais, dans l’ensemble, il s’accroîtfortement depuis cinq ans, sous l’effetnotamment de la demande et de la croissance

114 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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de la Chine et de l’Inde61. Comme nousl’avons vu en détail dans les sections précé-dentes, l’Afrique dispose d’abondantes res-sources non renouvelables : certaines sontexploitées, d’autres sont des réserves connueset d’autres encore n’ont pas encore été décou-vertes. L’intérêt croissant pour les ressourcesnaturelles de l’Afrique porte donc essentielle-ment sur les ressources non renouvelables. Lalutte actuelle dont elles sont l’objet attiretoute l’attention de la communauté interna-tionale (voir chapitre 4).

Dans l’ensemble, la gestion des ressourcesnon renouvelables doit notamment veilleraux aspects suivants :c Disponibilité (exploitation et extrac-

tion) des ressources,c Répartition des ressources entre les dif-

férents acteurs : participation desacteurs locaux et internationaux,c Création d’un environnement favo-

rable aux industries de ce secteur,c Intégrité de la gestion des recettes de

l’extraction, de l’exploitation et de latransformation des ressources,c Mise en place de politiques renforçant

la propriété nationale des ressourcesnon renouvelables,c Réduction de l’impact environne-

mental de l’exploitation des ressources,c Hygiène et sécurité de l’exploitation

des ressources,c Utilisation des ressources de manière à

ce qu’elles contribuent à un développe-ment économique durable via leurseffets d’entraînement et Utilisation desrentes issues des ressources de manière àce qu’elles contribuent au développe-

ment du capital économique et social età la création de richesse et de bien-êtrepour tous dans un pays.

Les pays africains, qui sont de gros pro-ducteurs de combustibles fossiles et de res-sources minérales, n’en tirent pas suffisam-ment de rentes ou de recettes. Cette situationtient à plusieurs raisons : la fiscalité n’est pasconçue pour tirer le maximum de rentes, lespolitiques publiques visent en priorité à pro-mouvoir et attirer les investissements et ellesn’ont pas évolué de pair avec la dynamiquemondiale et les intérêts nationaux.

Il est peut-être temps de remettre enquestion l’orthodoxie classique, notammentles politiques relatives à la gouvernance desressources qu’encourageaient les institutionsmultilatérales dans les années 1970 et qui nesont plus adaptées à la situation actuelle.Nombre de ces politiques sont favorables ausecteur privé et, dans de nombreux cas, ellesne permettent pas aux pays qui fournissentles ressources d’en obtenir le maximum debénéfices. Se pose également depuis peu leproblème de l’évasion fiscale, qui est en partiedue aux prix de transfert, et que les politiquesexistantes n’avaient pas anticipé.

Les sections précédentes de ce chapitredressent un état des lieux et procèdent à uneventilation des ressources naturelles nonrenouvelables en Afrique. Il s’agit des res-sources connues et enregistrées, car de nom-breux gisements ne sont certainement pasencore découverts. Ces ressources sont géréesavec des résultats très différents par les indi-vidus et les pays du continent. Dans certainspays, les ressources constituent l’épine dor-sale d’une solide croissance économique etsociale. Dans d’autres, elles ont directementou indirectement conduit à des conflits, voireà des récessions. Il est évident que la richessem 61. OCDE (2007)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 115

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liée aux ressources naturelles et la gestion desproduits miniers et des combustibles fossilesfont apparaître des problèmes spécifiques etentraînent le risque d’enchaîner des cyclesd’expansion et de récession et de souffrir du« syndrome hollandais ». Le chapitre 4 traiteen détail du paradoxe de l’abondance desressources naturelles et du « syndrome de lamalédiction des ressources ».

À l’aide d’un cadre analytique, cette sec-tion étudie et présente les pratiques de ges-tion actuellement employées en Afrique. Cecadre s’appuie sur l’expérience d’économiesfondées sur l’exploitation des ressourcesnaturelles qui ont réussi à renforcer et à diver-sifier leurs sources de recettes (c’est le cas dansune certaine mesure du Botswana, et surtoutde l’Afrique du Sud).

Cadre pour la gestion des ressourcesnaturelles

Sur la base de l’expérience et du palmarèsdes pays, le cadre s’appuie sur l’idée forceselon laquelle une bonne politique de ges-tion des ressources naturelles comporte uncadre législatif ainsi que des règles et dispo-sitions budgétaires favorisant l’exploitationdurable de ces ressources. Il comporte unedescription exhaustive de l’objectif de lagestion des ressources naturelles et desmoyens pour y parvenir. La mise en œuvre oula capacité à faire respecter les politiques etles stratégies en constitue donc un élémentcrucial.

Même si l’essentiel du cadre présentéci-dessus est suffisamment clair, quelques

Tableau 3.24 : Cadre pour la gestion des ressources naturelles en Afrique

Critère Description Objectif

Pol

itiqu

ede

gest

ion

des

ress

ourc

esna

ture

lles

Un document clé qui définit les objectifs detel ou tel acteur dans l’exploitation des res-sources naturelles.Il aborde tous les aspects de l’exploitationdes ressources naturelles.

– Coordonner l’utilisation des ressourcesnaturelles en déterminant le rôle de l’État etcelui des autres parties prenantes (quiinfluent sur les ressources naturelles ou sontinfluencées par elles) dans l’exploitation deces ressources.– Faciliter une exploitation des ressourcesnaturelles conforme aux pratiques du déve-loppement durable.– Veiller à ce que les recettes issues del’exploitation des ressources naturellessoient réinvesties, par exemple dans desprogrammes d’infrastructure ou de dévelop-pement socio-économique.

Cad

relé

gisl

atif

etré

glem

enta

ire Le cadre législatif précise les éléments perti-nents de la politique de gestion des res-sources naturelles. Il fixe le cadre juridique etréglementaire, y compris les procédures àsuivre pour l’exploitation de ces ressources.

– Donner un cadre législatif à l’exploitationdes ressources naturelles, prévoyant dessanctions pour ceux qui enfreignent les loisy afférentes.– Délivrer des autorisations, des permis etdes droits pour l’exploitation des ressourcesnaturelles.

116 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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remarques supplémentaires s’imposentconcernant la fiscalité et le développementdurable des ressources non renouvelables.

La fiscalité des combustibles fossiles et desminéraux en Afrique est loin d’être uniforme.Une multitude de redevances d’exploitation,d’impôts, de taxes sur la rente, d’incitations àl’investissement ou de niveaux de participa-tion de l’État ont été élaborés afin de susciterl’intérêt pour l’exploration et d’attirer lesinvestissements, d’une part, et d’en tirer unbénéfice pour l’État et la population, d’autrepart. Les tableaux 3.25 et 3.26 ci-dessous

soulignent les caractéristiques clés des diffé-rents régimes fiscaux en vigueur en Afrique.Le tableau 3.25 présente la fiscalité des pro-duits pétroliers et le tableau 3.26 la fiscalitéappliquée aux minéraux dans certains pays. Ilen ressort clairement que les taux et principesen vigueur sont aussi hétérogènes que le pay-sage et les peuples d’Afrique.

Le développement durable des ressourcesnon renouvelables recouvre l’ensemble despolitiques, principes et pratiques en faveurd’une utilisation des ressources minérales quipermette aux générations futures d’accéder à

Tableau 3.24 : Cadre pour la gestion des ressources naturelles en Afrique (suite)

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La section sur la politique relative aux res-sources naturelles précise les règles et dis-positions fiscales qui s’appliquent à l’exploita-tion des ressources naturelles.

– Définir le régime fiscal qui s’applique àtoutes les activités commerciales liées àl’exploitation des ressources naturelles : parexemple, l’imposition de mesures fiscalesobligeant ceux qui exploitent des ressourcesnaturelles à apporter une contrepartie finan-cière.– Les ressources non renouvelables doiventêtre assorties d’un niveau d’imposition supé-rieur (et spécifique) par rapport aux autresressources, car elles ne peuvent pas êtreremplacées : leur disparition est compenséepar la rente économique qu’elles rapportent.

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La section sur la politique des ressourcesnaturelles encourage une exploitationdurable de ces ressources. Pour que ledéveloppement soit pérenne, il convient detenir compte d’aspects sociaux, économi-ques et environnementaux.Les ressources naturelles non renouvelableset renouvelables sont gérées différemment,en raison de leur nature propre.

– Veiller au respect des principes du déve-loppement durable. Si elles sont correcte-ment élaborées et mises en œuvre, cesrègles favorisent une exploitation viable dupoint de vue socio-économique et environ-nemental. Cela vaut aussi pour les consé-quences de l’exploitation.Ainsi, on peut encourager la co-coordinationdans la gestion des déchets. Les déchetsissus de l’exploitation des ressources natu-relles doivent être gérés de manière à cequ’ils n’excèdent pas la capacité d’absorp-tion de l’environnement naturel.

Source : D’après Otto et Cordes (2004)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 117

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118 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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Les ressources non renouvelables de l’Afrique 119

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ces ressources ou à leurs bienfaits62. Il estessentiel de veiller à ce que les pays africainsqui possèdent des ressources minérales puis-sent en tirer parti à court mais aussi à longterme, par exemple, en utilisant les recettesissues de l’exploitation de ces ressources pourfinancer des programmes de développementsocio-économique, créer des entreprisesmanufacturières et d’autres initiatives (pourplus de détails, voir chapitre 5)63.

Les pays africains négligent souvent laquestion de la main-d’œuvre travaillant dansle secteur minier et de l’emploi directementou indirectement lié à l’extraction des res-sources naturelles. Cet aspect doit être effica-cement coordonné dans le cadre de la poli-tique minière d’un pays. Celle-ci doit, parexemple, fixer des principes directeurs relatifsà la participation de la main-d’œuvre étran-gère ainsi qu’un cadre concis concernant latransmigration et l’embauche au niveau local.Parmi les autres aspects, actuellement sou-vent négligés, figurent l’enseignement, la for-mation, le développement des compétencesdes salariés ainsi que le respect des règlesd’hygiène et de sécurité64. Le nombre consi-dérable de personnes travaillant dans l’exploi-tation minière artisanale et à petite échelle enAfrique n’est lui aussi bien souvent pas prisen compte (encadré 3.1).

Les principes suivants, largement absentsdans la majorité des pays africains, peuventaméliorer l’activité d’extraction en vue derendre le développement plus durable65 :

– Préserver les minéraux stratégiquesimportants pour le développement (et lesgénérations) à venir

m 62. CEA et BAD (2007)m 63. Rogers (2007)m 64. Ibid.m 65. Otto et Cordes (2004), Rogers (2007)

Encadré 3.1 : La mine artisanaleet la petite mine en Afrique

Dans le secteur minier, l’essentiel de l’atten-tion se concentre sur les grandes mines,les entreprises publiques et privées. Ce-pendant, dans de nombreuses régionsd’Afrique, la mine artisanale ou la petitemine revêtent une grande importance. Elleest le fait de personnes qui travaillent avecdes outils et des équipements rudimen-taires, généralement dans le secteurinformel, en dehors du cadre juridique etréglementaire. La grande majorité de cestravailleurs sont très pauvres et exploitentdes gisements marginaux dans des zonesrurales et difficiles, et souvent dans desconditions dangereuses.

L’artisanat minier relève avant tout d’unestratégie de survie, et pour de nombreusespersonnes, il représente le meilleur moyen,sinon le seul, de gagner sa vie. Mais il estsource de problèmes : dégradations del’environnement (utilisation de mercure dansles mines d’or), troubles sociaux et conflitssur les terres et les revenus, mauvaisesconditions sanitaires (propagation duVIH/sida), activités dangereuses et acci-dents fréquents, travail des enfants etabsence générale de régulation des acti-vités. Ces mineurs travaillent en principe demanière saisonnière (comme pour lespierres précieuses au Malawi à la saisonsèche), parfois même sur une base journa-lière, ce qui complique encore tout effortd’intégration dans l’économie formelle.

Selon les recherches récentes, quelque13 millions d’individus dans le monde tra-vaillent aujourd’hui dans ce secteur, mais lesactivités connexes affectent la vie de pasmoins de 100 millions d’individus, qui viventsouvent dans des conditions déplorables1.D’après des estimations très prudentes, cesecteur emploierait directement 100-200 000 personnes au Burkina Faso,200 000 personnes au Ghana, 40 000 auMalawi, 200 000 au Mali, 60 000 au Mozam-

m 1. Banque mondiale (2007)

120 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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JOBNAME: No Job Name PAGE: 43 SESS: 16 OUTPUT: Thu Feb 21 15:42:52 2008 SUM: 59F4ECCC/antiopa/eco−b−afri/239527J/rap−2007/08−chap03

– Faire respecter les quotas et les pla-fonds de production

– Limiter le nombre de permis d’exploi-tation utilisés, les zones à exploiter et lenombre de sites d’extraction

– Prolonger la durée de vie des mines enlimitant leurs capacités annuelles

– Définir un cadre d’affectation spécialepour les bénéfices

– Instaurer des sanctions et des incita-tions afin de promouvoir d’éventuelles solu-tions de remplacement

– Mettre en valeur les résidus de l’extrac-tion actuellement non rentables.

Exemples de principes de gestionappliqués en Afrique

L’expérience de l’Afrique en termes de ges-tion des ressources naturelles est contrastée.

Ainsi, on admet généralement que les paysriches en pétrole d’Afrique subsaharienne, enparticulier, ne tirent pas pleinement parti decette manne. Cette section se concentre surl’application des principes de gestion enAfrique. Le cadre analytique présenté plushaut sert à étudier les caractéristiques et lesaspects clés de l’application des principes degestion dans plusieurs pays d’Afrique :Nigeria (combustibles fossiles), Algérie (com-bustibles fossiles), Gabon (combustibles fos-siles et certains métaux), Angola (combusti-bles fossiles et certains métaux et produitsnon métalliques), Ghana (bauxite, alumi-nium, or, manganèse et argent), Afrique duSud (or, platine, nickel, uranium, vanadium,etc.) et Tanzanie (principalement or, nickel,minerai de fer et titane).

Synthèse et perspectives

La vue d’ensemble et la description desaspects clés ainsi que l’analyse d’un échan-tillon de pays révèlent qu’ils ont tous déployédes efforts considérables pour formuler leurspolitiques et leur législation, ainsi que pourdéfinir le régime fiscal. Cependant, un ren-forcement de la cohérence des principes etdes structures et, surtout, une diligence rai-sonnable pour la mise en œuvre, permet-traient à tous les pays de mieux exploiter leursressources et de bénéficier d’un développe-ment plus durable. Il faut améliorer certainsaspects concrets du développement durable,et notamment intégrer les aspects environne-mentaux dans le cycle d’extraction complet, ycompris la fermeture et la remise en état desmines. Mais surtout, même si les pays dispo-sent des moyens et des mesures qui leur per-mettent de tirer des avantages économiqueset sociaux significatifs de l’exploitation des

Encadré 3.1 : La mine artisanaleet la petite mine en Afrique (suite)

Malawi, 200 000 au Mali, 60 000 au Mozam-bique, 550 000 en Tanzanie et 350 000 auZimbabwe. Et ces chiffres devraient aug-menter très rapidement sous l’effet de laflambée des cours des minéraux et despierres précieuses, en particulier dans leszones de conflit ou dans les économies endéclin (comme le Zimbabwe). En outre,selon le Bureau international du travail, cesdernières années, ce secteur entre pour15-20 pour cent dans la production mondialede minéraux non combustibles.

Les États, et de nombreux autres acteurs,ont généralement une vision très négativedes activités de ce secteur. Ils ne s’en occu-pent guère et n’essaient pas de l’optimiser,de tirer des recettes de ses opérations (de lerégulariser) ou d’atténuer ses conséquencesnégatives.Source : Mining, Minerals and Sustainable Develop-ment Project (MMSD) (2002)

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 121

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122 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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Les ressources non renouvelables de l’Afrique 123

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combustibles fossiles et des ressources miné-rales, plusieurs questions essentielles demeu-rent :c Les pays africains dégagent-ils assez

d’avantages du secteur vu l’ampleur desressources naturelles disponibles ?c La richesse créée bénéficie-t-elle suffi-

samment aux pauvres et à l’ensemble dela population ?c Les ressources naturelles bénéficient-

elles in fine aux pays concernés ?Le palmarès affiché par l’Afrique est certes

disparate, et les décideurs et les autoritésnationales doivent tirer les leçons des bonnes

(encadré 3.2 sur le Botswana) comme desmauvaises expériences.

Globalement, comme en attestent lesexemples de cas, de nombreux pays d’Afriquese sont dotés de politiques publiques, d’unelégislation et d’une fiscalité susceptibles deconduire à une exploitation durable des res-sources naturelles et au partage des bienfaitssur l’ensemble de la société, sous réserve dequelques modifications. Malheureusement,la mise en œuvre reste problématique dans lamajorité des pays. Autrement dit, la réalité serésume souvent à la non-application desprincipes, à des institutions inadéquates, à

Encadré 3.2 : Les mines de diamant du Botswana

Le Botswana constitue un cas unique à denombreux égards. Il illustre parfaitement com-ment un pays en développement peut utiliserses richesses minérales (diamants) pour luttercontre la pauvreté. Ce pays, autrefois l’un desplus pauvres du monde, se classe désormaisdans les pays à revenu intermédiaire. Cetteréussite s’explique en grande partie par laqualité de sa politique économique, en particu-lier la gestion de ses abondantes réserves dediamant, et par sa volonté de stabiliser sonbudget.

Au moment de l’indépendance, en 1966, leBotswana comptait un million d’habitants etson économie était tributaire de l’élevagebovin. Le premier gouvernement après l’indé-pendance a pris deux décisions qui se révèle-ront plus tard cruciales pour la croissance et ledéveloppement du pays. La Loi sur les mineset les ressources minérales (Mines and Mine-rals Act) a accordé tous les droits miniers àl’État et non plus aux autorités tribales. Lesentreprises étrangères ont été conviées à par-ticiper à l’exploitation des ressources miné-rales. On s’est vite aperçu que le pays possé-dait, entre autres, de nombreux gisements de

diamants kimberlitiques. La deuxième décisioncruciale a été la renégociation du contrat avecla société minière DeBeers en 1975. L’Étatétait ainsi en droit de recevoir la moitié desrecettes issues des diamants. Provenant prin-cipalement de l’exportation, ces recettes lui ontpermis de financer des investissements dansl’éducation, la santé et l’infrastructure, tout enmenant une politique de rigueur budgétaire.L’instauration d’un ensemble de règles de via-bilité budgétaire, avec la création du Sustaina-bility Budget Index, a évité les déficits par uncontrôle du rapport entre dépenses deconsommation et recettes non minérales : tantque le rapport reste inférieur à un, les recettesissues des ressources naturelles sont utiliséesà des fins d’investissement et non de consom-mation.

En outre, le Botswana dispose d’un systèmedémocratique qui fonctionne et, dansl’ensemble, d’une administration transparente(critère de la bonne gouvernance). Par consé-quent, son taux de croissance est élevé depuisprès de trois décennies. Depuis la fin desannées 1990, il compte parmi les pays àrevenu intermédiaire.

Source : Organisation de coopération et de développement économiques (2007).

124 Rapport sur le développement en Afrique 2007

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une transparence insuffisante et à une mau-vaise gouvernance. Or, une bonne gouver-nance est indispensable si l’on veut que lesbénéfices tirés des ressources minérales profi-tent aux pauvres et contribuent à la pérennitéde la croissance. On s’interroge actuellementsur les moyens de mettre ce secteur davantageau service du développement. Quatre aspectsclés ressortent des expériences récentes :

(i) les contrats doivent être plus équitables,(ii) les recettes doivent être transparentes,(iii) les échanges intégrer une part d’équité etd’éthique vis-à-vis des travailleurs du secteuret (iv) les collectivités minières doiventexploiter davantage les ressources (ajouter dela valeur avant l’exportation). Ces questionssont analysées en détail dans les chapitres 4et 5.

Les ressources non renouvelables de l’Afrique 125

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