18
Chapitre 4 La mortalité L e nombre de décès, qui avait diminué de 3,1 % en 2000 et atteint 53 000 décès, augmente de 2,6 % en 2001 (54 400) et de 2,6 % encore en 2002 (55 800). Ces chiffres sont encore provisoires. Le taux de mortalité, c’est-à-dire le rapport entre le nombre de décès et la popu- lation, est de 7,5 ‰ en 2002, tandis qu’il était de 7,3 ‰ en 2001. D’autres mesures plus précises de la mortalité sont présentées ici, soit l’espérance de vie, le taux de mortalité infantile, les taux par âge et les principales causes de décès. De courtes sections traitent des décès causés par le sida, des années de vie perdues imputables aux décès précoces, de la mortalité infantile et de l’espérance de vie au sein des régions administratives; en outre, nous abordons briève- ment la mortinatalité et la mortalité périnatale. Nous utili- sons une nouvelle classification internationale des maladies (CIM10) pour coder les causes de décès survenus depuis 2000. Nous procédons à une comparaison entre les résul- tats globaux des années 1999 (codés avec la CIM9) ainsi que 2000 et 2001 (codés avec la CIM10). Comme les données de 2001 et de 2002 ne sont pas encore définitives, les décès « estimés » ont été répartis au prorata des décès connus. Dans le cas de certains tableaux plus complexes ou pour lesquels la qualité des données était moindre, la répartition n’a pas été faite, et ces tableaux pré- sentent l’état des fichiers lus en juillet 2003. La version finale des tableaux sera mise à jour sur le site Web dès qu’elle sera disponible. L’espérance de vie En ce qui a trait à la période 2000-2002, l’espérance de vie à la naissance, ou la durée de vie moyenne, atteint 76,3 ans chez les hommes et 81,9 ans chez les femmes, en regard de 74,6 et de 81,0 ans pendant la période 1995- 1997 et de 73,7 et de 80,8 en 1990-1992. Pour l’ensemble des deux sexes, l’espérance de vie est de 79,2 ans en 2000- 2002. Les périodes de trois ans réduisent les fluctuations aléatoires dans le calcul des taux. L’augmentation de la du- rée de vie moyenne depuis 1995-1997 continue d’être plus forte chez les hommes (1,7 an) que chez les femmes (0,9), si bien que l’écart entre les sexes diminue. La vie moyenne des femmes compte maintenant 5,6 années de plus que celle des hommes, en regard de 7,1 en 1990-1992. Sources : Statistique Canada (1951-1966). Institut de la statistique du Québec (1971-2002). Figure 4.1 Espérance de vie à la naissance selon le sexe, Québec, 1950-1952 à 2000-2002 Années Sexe féminin Sexe masculin

Chapitre 4 La mortalité - Quebec...57 La population des régions, des MRC et des municipalités Chapitre 4 La mortalité L e nombre de décès, qui avait diminué de 3,1 % en 2000

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57

La population des régions, des MRC et des municipalités

Chapitre 4

La mortalité

Le nombre de décès, qui avait diminué de 3,1 % en2000 et atteint 53 000 décès, augmente de 2,6 % en2001 (54 400) et de 2,6 % encore en 2002 (55 800).

Ces chiffres sont encore provisoires. Le taux de mortalité,c’est-à-dire le rapport entre le nombre de décès et la popu-lation, est de 7,5 ‰ en 2002, tandis qu’il était de 7,3 ‰en 2001. D’autres mesures plus précises de la mortalité sontprésentées ici, soit l’espérance de vie, le taux de mortalitéinfantile, les taux par âge et les principales causes de décès.De courtes sections traitent des décès causés par le sida,des années de vie perdues imputables aux décès précoces,de la mortalité infantile et de l’espérance de vie au sein desrégions administratives; en outre, nous abordons briève-ment la mortinatalité et la mortalité périnatale. Nous utili-sons une nouvelle classification internationale des maladies(CIM10) pour coder les causes de décès survenus depuis2000. Nous procédons à une comparaison entre les résul-tats globaux des années 1999 (codés avec la CIM9) ainsique 2000 et 2001 (codés avec la CIM10).

Comme les données de 2001 et de 2002 ne sont pasencore définitives, les décès « estimés » ont été répartis auprorata des décès connus. Dans le cas de certains tableauxplus complexes ou pour lesquels la qualité des données étaitmoindre, la répartition n’a pas été faite, et ces tableaux pré-sentent l’état des fichiers lus en juillet 2003. La version finaledes tableaux sera mise à jour sur le site Web dès qu’elle seradisponible.

L’espérance de vie

En ce qui a trait à la période 2000-2002, l’espérancede vie à la naissance, ou la durée de vie moyenne, atteint76,3 ans chez les hommes et 81,9 ans chez les femmes, en

regard de 74,6 et de 81,0 ans pendant la période 1995-1997 et de 73,7 et de 80,8 en 1990-1992. Pour l’ensembledes deux sexes, l’espérance de vie est de 79,2 ans en 2000-2002. Les périodes de trois ans réduisent les fluctuationsaléatoires dans le calcul des taux. L’augmentation de la du-rée de vie moyenne depuis 1995-1997 continue d’être plusforte chez les hommes (1,7 an) que chez les femmes (0,9),si bien que l’écart entre les sexes diminue. La vie moyennedes femmes compte maintenant 5,6 années de plus quecelle des hommes, en regard de 7,1 en 1990-1992.

Sources : Statistique Canada (1951-1966).Institut de la statistique du Québec (1971-2002).

Figure 4.1Espérance de vie à la naissance selon le sexe,Québec, 1950-1952 à 2000-2002Années

Sexe féminin

Sexe masculin

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

Tableau 4.1Espérance de vie à la naissance et à 65 ans selon le sexe, Québec, 1980-1982 à 1999-2001

Âge et sexe 1980-1982 1985-1987 1990-1992 1995-1997 2000-2002p Variation entre

1980-1982 1985-1987 1990-1992 1995-1997 et et et et

1985-1987 1990-1992 1995-1997 2000-2002p

années

À la naissanceSexe masculin 71,18 72,16 73,69 74,60 76,33 0,98 1,53 0,91 1,73Sexe féminin 78,87 79,65 80,84 80,99 81,90 0,78 1,19 0,15 0,91Écart 7,69 7,49 7,15 6,39 5,57 – 0,20 – 0,34 – 0,76 – 0,82Sexes réunis 74,97 75,90 77,32 77,87 79,21 0,93 1,42 0,55 1,34

À 65 ansSexe masculin 14,08 14,22 15,20 15,46 16,45 0,14 0,98 0,26 0,99Sexe féminin 18,70 19,00 19,86 19,77 20,35 0,30 0,86 – 0,09 0,58Écart 4,62 4,78 4,66 4,31 3,90 0,16 – 0,12 – 0,35 – 0,41Sexes réunis 16,53 16,78 17,74 17,83 18,60 0,25 0,96 0,09 0,77

Source : Institut de la statistique du Québec.Ce tableau et ses mises à jour sont sur le site Internet de l’Institut de la statistique du Québec.

Tableau 4.2Espérance de vie à la naissance selon le sexe,quelques États

État Année Hommes Femmes

Québec 2000-2002p 76,3 81,9Canada 2000 76,7 82,0Ontario 2000 77,1 81,9France 2002p 75,6 82,8Suède 2000 77,4 81,7Japon 2000 77,4 84,8Russie 2000 59,0 72,2États-Unis 2001 74,4 79,8

Sources : Institut de la statistique du Québec.Statistique Canada, données pour le Canada et l’Ontario.Sites Internet.

La figure 4.1 présente l’évolution de la vie moyennedepuis 1951. L’espérance de vie n’était alors que de 64,4 anschez les hommes et de 68,6 ans chez les femmes. Il estintéressant de noter l’écart de 4,2 ans entre la vie moyennedes hommes et des femmes à cette époque en regard decelui de 7,7 ans en 1980-1982, et de l’écart plus faible de5,6 ans en 2000-2002.

L’âge de 65 ans marque souvent la fin de la vie activeet l’espérance de vie à cet âge constitue un indicateur dunombre d’années de vie passées à la retraite. En 2000-2002,l’espérance de vie à 65 ans atteint 16,4 ans chez les hom-mes et 20,3 ans chez les femmes. L’inégalité que présententles sexes à cet égard est très importante, les femmes de65 ans pouvant s’attendre à vivre 3,9 ans de plus que leshommes du même âge. Au cours des années 1990-1992,l’espérance de vie à 65 ans était de 15,2 ans chez les hom-mes et de 19,9 ans chez les femmes.

Le tableau 4.2 permet quelques comparaisons inter-nationales de l’espérance de vie. Les Japonais jouissent de lavie moyenne la plus élevée : les hommes ont une viemoyenne de 77,4 ans en 2000 et les femmes, de 84,8 ans.L’avance des Japonais est relativement récente puisqu’en1961, l’espérance de vie au Québec dépassait celle duJapon (respectivement de 67,3 et 72,8 pour les hommes et

les femmes au Québec en regard de 65,9 et 70,7 auJapon). L’espérance de vie au Québec est inférieure à lamoyenne canadienne, mais celle des femmes s’en rappro-che. La vie moyenne au Québec est cependant supérieureà celle des États-Unis et de nombreux pays européens. C’estsurtout l’espérance de vie des hommes qui paraît faible. Lasurmortalité masculine est encore plus forte en France, oùl’écart entre la durée de vie moyenne des hommes et celledes femmes atteint 7,2 ans en regard de 5,6 ans au Québec.

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59

La mortalité

Tableau 4.3Taux de mortalité infantile, quelques États

État Année Taux

Québec 2002p 4,6Québec 2000p 4,6Canada 2000 5,3Ontario 2000 5,6France 2002p 4,2Japon 2000 3,9Suède 2000 3,4Russie 2000 15,5États-Unis 2000 6,9

Sources : Institut de la statistique du Québec.Statistique Canada, données pour le Canada et l’Ontario.Sites Internet.

L’espérance de vie des Russes a diminué il y a quelquesannées, et l’écart entre les sexes atteint 13,2 ans en 2000.

La mortalité infantile

Le nombre provisoire d’enfants morts avant leur pre-mier anniversaire s’élève à 330 en 2002 et à 335 en 2001,ce qui représente des taux de mortalité infantile de 4,6 ‰(pour 1 000 naissances) pour les deux années. Les taux, quiont chuté de façon importante, continuent à baisser, malgréquelques variations aléatoires dues aux petits nombres encause. Ils atteignaient 5,9 ‰ en 1991 et 8,3 ‰ en 1981,ce qui est 1,8 fois le taux actuel (figure 4.2).

On observe une surmortalité masculine dès la nais-sance, puisque le taux de mortalité infantile se situe en 2002à 4,9 ‰ chez les garçons en comparaison de 4,3 ‰ chezles filles. Cet écart à un âge aussi jeune indique que l’inéga-lité des sexes quant à la mortalité tient en bonne partie à desfacteurs biologiques, et non seulement sociaux, commepourraient le laisser croire les facteurs de comportementobservés aux âges plus avancés.

Il faut noter qu’un certain nombre de décès infantilesrésultent de naissances de très faible poids; ainsi, en 2001 eten 2002, on compte 69 et 74 décès infantiles de bébés demoins de 500 grammes, selon des données provisoires. Enne tenant pas compte de ces décès, le taux de mortalitéinfantile serait en 2002 de 3,5 ‰ au lieu de 4,6 ‰. Ajou-tons qu’un petit nombre de décès infantiles sont le résultatd’une interruption volontaire de grossesse, soit 10 en 2001et 3 en 2002.

Une quinzaine de pays ont maintenant des taux demortalité infantile inférieurs à 5 ‰, le plus faible étant celuide la Suède, soit 3,4 ‰ en 2000 (tableau 4.3). La compa-raison internationale et dans le temps des taux de mortalitéinfantile est délicate. L’enregistrement des bébés de très fai-ble poids, des décès infantiles et des mortinaissances ne sefait plus aujourd’hui comme il y a 10 ou 15 ans, et les critè-res varient d’un pays à l’autre (Blondel, 2000; Joseph etKramer, 1996; Gissler et autres, 1994). Il n’en reste pas moinsque l’avance de quelques pays est importante, particulière-ment celle du Japon et des pays nordiques.

La section qui apparaît en fin de chapitre et qui traitedes mortinaissances et de la mortalité périnatale et néonatalecomporte d’autres données sur la mortalité infantile.

Source : Tableau 308.

Figure 4.2Taux de mortalité infantile selon le sexe,Québec, 1961-2002

Sexe féminin

Sexe masculin

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

Tableau 4.4Évolution des probabilités de décéder par intervalle d’âge1 selon le sexe,Québec, 1985-1987, 1990-1992, 1995-1997 et 2000-2002

Intervalle entre Sexe masculin Sexe féminin

1985-1987 1990-1992 1995-1997 2000-2002p 1985-1987 1990-1992 1995-1997 2000-2002p

0-1 8,1 6,5 5,7 5,1 6,2 5,2 4,6 4,01-15 5,3 4,1 3,3 2,4 3,8 2,9 2,7 1,815-45 47,3 43,1 40,4 32,3 19,3 18,8 18,4 16,345-75 476,5 419,9 388,7 342,1 263,3 234,0 226,1 208,175-90 847,2 816,9 817,0 782,0 695,5 639,4 646,6 615,1

1. Il s’agit des probabilités, par exemple pour l’intervalle 15-45, de décéder entre le 15e et le 45e anniversaire (pour les survivants au 15e anniversaire).

Source : Institut de la statistique du Québec.

anniversaires

Figure 4.3Structure par sexe et âge de la population décédée en 2002p, Québec

Source : Institut de la statistique du Québec.

ÂgeAnnée denaissance

Année denaissance

1901-1902

1911-1912

1921-1922

1931-1932

1941-1942

1951-1952

1961-1962

1971-1972

1981-1982

1991-1992

2001-2002

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

01 100 1 000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1 000 1 100

Sexe masculin Sexe féminin1901-1902

1911-1912

1921-1922

1931-1932

1941-1942

1951-1952

1961-1962

1971-1972

1981-1982

1991-1992

2001-2002

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La mortalité

La mortalité par âge

La grande majorité des personnes décédées sont despersonnes âgées, comme la figure 4.3 permet de le consta-ter. En 2002, la proportion des personnes de 65 ans et plusest de 83 % chez les femmes décédées et de 72 % chezles hommes. Sauf chez les moins de un an, il y a très peu dedécès chez les jeunes. Jusqu’aux âges très avancés, il y atoujours beaucoup plus de décès d’hommes que de fem-mes; on en compte 1,7 fois plus chez les hommes que chezles femmes parmi les personnes décédées de moins de65 ans. L’effectif des âges est évidemment un facteur du nom-bre de décès, et le calcul des taux et des quotients permetde comparer plus exactement les conditions de mortalité.

La figure 4.4 illustre les quotients de mortalité tirés dela table de mortalité de 2000-2002. Ces quotients expri-ment la probabilité à un anniversaire x de décéder avantl’anniversaire x + 5, sauf à la naissance et au premier anni-versaire, où il s’agit de la probabilité de décéder avant lepremier et le cinquième anniversaire.

La mortalité la plus faible est observée autour de l’âgede 10 ans; le quotient se situe à 0,6 ‰ chez les garçonsentre 5 et 10 ans et à 0,5 ‰ chez les filles entre les mêmesanniversaires. La mortalité augmente régulièrement avecl’âge. La mortalité due aux accidents autour de 20 ans pro-voque une saillie dans les courbes, importante surtout pourle sexe masculin. Entre 20 et 25 ans, les hommes meurentprès de trois fois plus que les femmes, leur quotient sesituant à 4,7 ‰ en regard de 1,8 ‰ chez les femmes.

Le tableau 4.4 résume l’évolution de la mortalité en-tre 1985-1987 et 2000-2002 en présentant les probabilitésde décéder par grand intervalle d’âge. En général, la morta-lité a baissé davantage pendant la deuxième moitié desannées 1990 que pendant la première moitié. Entre 75 et90 ans, la surmortalité masculine atteint 27 % selon la tablede 2000-2002; la probabilité chez les hommes de 75 ansde décéder avant leur 90e anniversaire est de 782 ‰ enregard de 615 ‰ chez les femmes.

Les causes de décès

Les causes de décès de 2000 et de 2001 ont étécodées selon une nouvelle version, la dixième, de la classi-fication internationale des maladies (CIM10). La neuvièmeversion était utilisée depuis 1979. Une nouvelle classifica-

tion était nécessaire pour tenir compte des progrès dans ledomaine de la terminologie médicale et de l’étiologie. Il fautajouter, par exemple, de nouvelles maladies comme l’infec-tion au VIH qui était inconnue à l’époque. La CIM10 estbeaucoup plus détaillée que la CIM9; elle comprend envi-ron 8 000 catégories au lieu de 5 000. Certaines règles decodification et d’interprétation de la cause initiale de décèsont aussi été modifiées. Cette nouvelle classification amèneaussi des changements de terminologie, mais surtout denouveaux regroupements de causes qui rendent la compa-raison historique parfois difficile. Aux États-Unis, on a faitune étude de comparabilité des causes de décès en codantun important échantillon de causes de l’année 1999 selonles deux classifications. En effet : « For some leading causes(e.g., Septicemia, Influenza and pneumonia, Alzheimer’sdisease, and Nephritis, nephrotic syndrome and nephrosis),the discontinuity in trend is substantial » (Anderson et autres,2001 : 1). Nous renvoyons à cette étude le lecteur qui dé-sirerait des explications détaillées.

Source : Tableau 307. La table est abrégée.

Figure 4.4Quotient de mortalité selon l’âge et le sexe,Québec, 2001p

Échelle logarithmique (pour 100 000)

Femmes

Hommes

Âge

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

Nous n’avons pu faire une analyse semblable ici, mais,au tableau 4,5, nous comparons les résultats de certainsregroupements de causes de décès pour l’ensemble desâges et pour les années 1999 (codés avec la CIM9) ainsique 2000 et 2001 (codés avec la CIM10). Les données de2001 sont encore provisoires. Il ne s’agit pas nécessaire-ment des mêmes regroupements, mais plutôt des groupesque nous utilisions et de ceux qui les remplacent avec laCIM10, qui sont évidemment aussi près que possible; parexemple, nous retenons la catégorie « maladie alcooliquedu foie » (code K70 et 221 décès en 2000) au lieu de « cir-rhose du foie » (code 571 et 583 décès en 1999), et on nepourra donc pas comparer ces groupes. Dès le premiergroupe de causes du tableau 4,5 – les maladies infectieuseset parasitaires qui conservent pourtant le même nom –, onobserve une augmentation importante entre 1999 et 2000.Cette augmentation est probablement due aux changementsdans les tables de décision; ainsi, si l’on trouve dans un bul-letin de décès les causes « pneumonie et septicémie » avecla CIM10, ce décès sera classé parmi les septicémies, doncdans le groupe des maladies infectieuses, alors qu’avec laCIM9, il aurait été classé avec les pneumonies. D’ailleurs, legroupe des pneumonies s’appelle maintenant« pneumopathies » et son importance diminue beaucoup.En fait, la classification des maladies de l’appareil respiratoire

est assez profondément bouleversée. Même des causes quine semblaient pas trop compliquées connaissent des chan-gements importants. Par exemple, le nombre de décès dusaux chutes diminue énormément. Dans la CIM9, les « frac-tures sans causes précisées » (code E887) qui ont entraîné460 décès en 1999, très majoritairement chez les person-nes âgées, sont incluses dans la catégorie des chutes acci-dentelles dans la CIM9, mais elles n’en font plus partie dansla nouvelle classification. Les décès par suicide sont mainte-nant appelés « décès par lésions auto-infligées ». Leur nom-bre diminue beaucoup entre 1999 et 2000; en théorie, lacorrespondance des codes devrait être parfaite, c’est-à-direque la codification des suicides devrait être la même. Il s’agitdonc d’une diminution du nombre de suicides, et les don-nées de 2001 sont très proches de celles de 2000.

La comparaison des causes de décès codés avec lanouvelle classification et ceux de la CIM9 est donc délicate.Cependant, la comparaison du nombre de décès dus à cer-taines causes durant deux ou trois années consécutives peutmontrer des variations ou des fluctuations importantes. Ainsi,le nombre de décès dus au cancer du poumon diminue de4 959 en 1999 à 4 709 en 2000, et il augmente de 5 % en2001 jusqu’à 4 942. Les variations peuvent être plus impor-tantes pour ce qui est des causes moins fréquentes. La

Source : Institut de la statistique du Québec.

Figure 4.5Répartition des décès selon la cause et le sexe, Québec, 2001p

Tumeurs34,2 %

Hommes Femmes

Appareil circulatoire29,2 %

Appareilrespiratoire

8,2 %

Appareil digestif3,4 %

Causes externes8,5 %

Autres16,6 %

Tumeurs30,4 %

Appareil circulatoire31,4 %

Appareilrespiratoire

7,3 %

Appareil digestif3,5 %

Causes externes3,9 %

Autres23,4 %

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La mortalité

Tableau 4.5Comparaison des décès selon les principaux groupes de causes selon la CIM9 en 1999 et la CIM10 en 2000-2001,Québec

Groupes de causes CIM9 Code CIM9 Décès Groupes de causes CIM10 Code CIM10 Décès

1999 2000 2001p

Toutes causes 54 749 Toutes causes 53 046 54 069Maladies infectieuses et parasitaires 001-139 476 Maladies infectieuses et parasitaires A00-B99 725 760 Sida 042-044 124 Maladies dues au VIH B20-B24 124 114Tumeurs 140-239 16 630 Tumeurs C00-D48 16 934 17 475 Appareil digestif et péritoine 150-159 4 517 Organes digestifs C15-C26 4 421 4 385 Estomac 151 603 Estomac C16 568 510 Côlon 153 1 501 Côlon C18 1 541 1 512 Rectum, anus 154 498 Rectum, anus et jonction recto-sigmoïdienne C19-C21 445 481 Pancréas 157 805 Pancréas C25 847 830 Trachée, bronches, poumon 162 4 959 Trachée, bronches, poumon C33-C34 4 709 4 942 Peau 172-173 215 Peau C43-C44 186 190 Sein 174-175 1 254 Sein C50 1 278 1 343 Organes génitaux-urinaires 179-189 2 208 Organes génitaux et voies urinaires C51-C68 2 085 2 144 Col de l’utérus 180 91 Col de l’utérus C53 77 65 Ovaire 183,0 327 Ovaire C56 299 297 Prostate 185 789 Prostate C61 813 805 Vessie 188 364 Vessie C67 345 372 Encéphale 191 446 Méninges et cerveau C70-C71 444 430 Tissus lymphatiques1 200-208 1 404 Tissus lymphoïde,1 C81-C96 1 403 1 476 Leucémie 204-208 476 Leucémie C91-C95 458 526 Tumeurs, autres 1 627 Tumeurs, autres 2 408 2 565Diabète sucré 250 1 581 Diabète sucré E10-E14 1 637 1 753Système nerveux et organes des sens 320-389 1 885 Système nerveux G00-G99 2 644 3 023 Maladie d’Alzheimer 331,0 755 Maladie d’Alzheimer G30 1 440 1 691Appareil circulatoire 390-459 18 195 Appareil circulatoire I00-I99 16 660 16 384 Maladies hypertensives 401-405 311 Maladies hypertensives I10-I15 398 364 Cardiopathies ischémiques 410-414 10 235 Cardiopathies ischémiques I20-I25 9 488 9 136 Infarctus aigu du myocarde 410 5 926 Infarctus aigu du myocarde I21-I22 5 472 5 178 Maladies vasculaires cérébrales 430-438 3 168 Maladies cérébrovasculaires I60-I69 3 004 3 037 Artères, artérioles, capillaires 440-448 1 007 Artères, artérioles, capillaires I70-I79 850 903 Athérosclérose 440 191 Athérosclérose I70 209 210 Appareil circulatoire, autres 3 474 Appareil circulatoire, autres 2 920 2 944Appareil respiratoire 460-519 5 449 Appareil respiratoire J00-J99 4 152 4 191 Grippe 487 130 Grippe J10-J11 79 20 Pneumonie 480-486 1 486 Pneumopathies J12-J18 690 744 Bronchite, emphysème, asthme 490-493 666 Voies respiratoires inférieures2 J40-J47 2 674 2 736 Appareil respiratoire, autres 3 167 Appareil respiratoire, autres 709 691Appareil digestif 520-579 2 020 Appareil digestif K00-K93 1 858 1 856 Cirrhose du foie 571 583 Maladie alcoolique du foie K70 222 222Organes génito-urinaires 580-629 953 Appareil génito-urinaire N00-N99 1 032 1 096 Néphrite, syndrome néphrotique 580-589 759 Insuffisance rénale N17-N19 826 860Affections périnatales 760-779 164 Affections périnatales P00-P96 174 195Anomalies congénitales 740-759 169 Malformations congénitales3 Q00-Q99 184 186Symptômes et états morbides2 780-799 228 Symptômes, signes4 R00-R99 475 463Traumatismes et empoisonnements E800-E999 3 877 Causes externes V01-Y98 3 468 3 365 Accidents de véhicules à moteur3 E810-E819 729 Accidents de véhicules à moteur V02-V045 730 592 Chutes E880-E888 648 Chutes W00-W19 209 244 Noyades E910 81 Noyade et submersion accidentelles W65-W74 56 51 Accidents provoqués par le feu E890-E899 69 Exposition à la fumée, au feu et aux flammes X00-X09 52 52 Suicides E950-E959 1 610 Lésions auto-infligées (suicides) X60-X84, Y87.0 1 311 1 314 Homicides E960-E969 132 Agressions (homicides) X85-Y09, Y87.1 128 121 Traumatismes et empois., autres 608 Causes externes, autres 982 991Autres 3 122 Autres 3 103 3 322

1. Et hématopoïétiques. 1. Hématopoïétique et apparentés.2. Symptômes et états morbides mal définis. 2. Principalement bronchite, emphysème et asthme.3. Accidents de la circulation impliquant 3. Et anomalies chromosomiques.

des véhicules à moteur. 4. Et résultats anormaux d’examens cliniques et de laboratoire, non classés ailleurs.5. Et V09.0, V09.2, V12-V14, V19.0-V19.2, V19.4-V19.6, V20-V79, V80.3-V80.5,V81.0-V81.1, V82.0-V82.1,

V83-V86, V87.0-V87.8, V88.0-V88.8, V89.0 et V89.2.

Source : Institut de la statistique du Québec.

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

leucémie, par exemple, qui regroupe à 1 % près le mêmeunivers avec la CIM9 et la CIM10, cause 488 décès en 1998,476 en 1999, 458 en 2000 et 526 en 2001. L’augmentationentre 2000 et 2001 est de 15 %, mais il vaut mieux atten-dre les données de 2002 avant de conclure à un change-ment de tendance. Le cas des décès dus aux accidents devéhicule à moteur est intéressant : le nombre est le mêmeen 1999 et en 2000 (729 et 730), et on observe une baissede 19 % en 2001 (592 décès). Toutefois, la Société de l’as-surance automobile du Québec répertorie 703 décès dansson Bilan routier pour l’année 2002 et elle parle d’une aug-mentation de 15 %. C’est donc l’année 2001 qui est ex-ceptionnellement basse. L’exemple des décès par accidentde véhicule montre que l’on peut trouver d’importantesvariations annuelles, de l’ordre de 15 % à 20 %, sans quel’on doive conclure à des changements de tendance; il vautdonc mieux établir des moyennes sur quelques années pourdégager les tendances.

La figure 4.5, qui illustre la répartition des principauxregroupements de causes de décès, permet de constaterque les cancers forment, une deuxième année de suite, legroupe le plus important pour l’ensemble des deux sexes etpour les hommes; en 2001, ils occasionnent 34 % des dé-cès chez les hommes et 30 % chez les femmes. Chez les

hommes, les maladies de l’appareil circulatoire sont respon-sables de 29 % des décès en 2001, alors qu’elles causent31 % des décès chez les femmes et arrivent donc au pre-mier rang chez celles-ci. Parmi les autres groupes impor-tants, les maladies de l’appareil respiratoire causent 8 % desdécès en 2001, les causes externes, 6 %, et les maladies del’appareil digestif, 3 %.

On ne meurt pas des mêmes causes aux différentsâges de la vie, et la figure 4.6 montre la répartition de quel-ques causes ou groupes de causes de décès selon l’âge et lesexe en 2001. Chez les jeunes adultes de 20-24 ans, onnote une forte prépondérance des suicides et des accidentsde véhicule qui sont responsables respectivement de 36 %et de 27 % des décès chez les hommes. Chez les hommesde 30-34 ans, la part des suicides est de 34 %. Le sida voitsa part diminuer de 21 % des décès chez les hommes de30-34 ans en 1995 à 3 % en 2001. Le cancer est responsa-ble de 63 % des décès des femmes de 50-54 ans et lesmaladies de l’appareil circulatoire, de 13 %; chez les hom-mes des mêmes âges, les proportions sont de 39 % et de27 %. Chez les personnes très âgées, les maladies de l’ap-pareil circulatoire arrivent au premier rang des causes dedécès, soit 35 % des décès chez les hommes de 80-84 anset 37 % chez les femmes des mêmes âges.

Source : Institut de la statistique du Québec.

Figure 4.6Répartition des décès selon la cause, le sexe et le groupe d’âge, Québec, 2001p

%

Autres causes

Groupe d'âge

a) Hommes%b) Femmes

Tumeurs

Suicides

Appareilrespiratoire

Autres causes

Tumeurs

Suicides

Appareilrespiratoire

Appareilcirculatoire

Appareilcirculatoire

Accidents devéhicule

Sida

Sida

Accidents devéhicule

Groupe d'âge

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La mortalité

Sources : Organisation mondiale de la santé.Institut de la statistique du Québec.

Taux (0/0000)a) Hommes b) Femmes

Taux (0/0000)

Figure 4.7Taux de mortalité par maladies de l’appareil circulatoire, selon le groupe d’âge et le sexe,comparaisons internationales

Groupe dâge Groupe d’âge

Figure 4.8Taux de mortalité par tumeurs, selon le groupe d’âge et le sexe, comparaisons internationales

Taux (0/0000)a) Hommes b) Femmes

Taux (0/0000)

Sources : Organisation mondiale de la santé.Institut de la statistique du Québec.

Groupe d’âge Groupe d’âge

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

Les taux de mortalité de 2001 relatifs à certaines cau-ses ou à certains groupes de causes, selon la tranche d’âge(à partir de 25 ans) et selon le sexe, illustrés aux figures 4.7à 4.12, font l’objet d’une comparaison avec ceux de quel-ques pays. Tirés de l’Annuaire de statistiques sanitaires mon-diales de l’Organisation mondiale de la santé (site Web), lestaux des pays en question concernent les années 1999-2001.L’augmentation importante des taux avec l’âge justifie l’utili-sation d’une échelle logarithmique en ordonnée, sauf pourles figures 4.11 et 4.12. L’Institut national de santé publiquedu Québec a publié une étude de Choinière (2003), Lamortalité au Québec. Une comparaison internationale, quiprésente l’évolution de la mortalité et de 16 causes ou grou-pes de causes de décès dans 21 pays entre 1981-1983 et1996-1998. Le Bureau de surveillance épidémiologique duministère de la Santé et des Services sociaux du Québec(2001) a publié un rapport intitulé Surveillance de la mortalitéau Québec, 1977-1998, qui présente des données par causeet pour les régions sociosanitaires. Enfin, l’Institut nationalde santé publique du Québec a aussi publié Le portrait desanté. Le Québec et ses régions (Pageau et autres, 2001), qui

comprend quelques données sur la mortalité par cause etpar région.

Les maladies de l’appareil circulatoire (principalementles infarctus aigus du myocarde et les maladiescérébrovasculaires) occasionnent 29 % des décès chez leshommes et 31 % chez les femmes en 2001. De beaucoupsupérieur et plus précoce chez les hommes, le risque aug-mente grandement avec l’âge. Cependant, la mortalité dueà cette maladie diminue beaucoup; vers 1971, on enregis-trait des taux environ deux fois supérieurs. Dans les paysretenus à la figure 4.7, la France et le Japon affichent destaux de mortalité inférieurs à ceux des autres pays. Le tauxdes hommes de 65-74 ans est, par exemple, de 618 pour100 000 au Japon en regard de 791 pour 100 000 auQuébec, 1 186 aux États-Unis et 1 370 au Royaume-Uni.En 1971, le taux était de 2 373 au Québec, ce qui démon-tre bien la diminution de ces maladies.

Des principaux cancers entraînant la mort, mention-nons ceux du poumon (4 942 décès en 2001), du sein(1 343), du côlon (1 512), de la prostate (805) et du

Sources : Organisation mondiale de la santé.Institut de la statistique du Québec.

Figure 4.9Taux de mortalité par cancer du poumon, selon le groupe d’âge et le sexe, comparaisons internationales

Taux (0/0000)a) Hommes b) Femmes

Taux (0/0000)

Âge Âge

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La mortalité

Figure 4.10Taux de mortalité par cancer du sein chez les femmes,selon le groupe d’âge, comparaisons internationales

Sources : Organisation mondiale de la santé.Institut de la statistique du Québec.

Taux (0/0000)

Groupe d'âge

pancréas (830). Les taux de mortalité augmentent beau-coup avec l’âge, et la surmortalité masculine n’apparaît qu’auxâges avancés. En comparaison avec les taux internationaux,la mortalité due au cancer apparaît plutôt forte au Québec,surtout chez les hommes (figure 4.8).

La figure 4.9 fait ressortir les taux élevés du Québecen ce qui concerne le cancer du poumon (plus précisémentde la trachée, des bronches et du poumon), spécialementchez les hommes. Par exemple, chez les hommes de65-74 ans, le taux atteint 448 pour 100 000 au Québec, leplus élevé des pays retenus, alors que le plus faible est ob-servé en Suède, soit 188 pour 100 000. On détermine quele tabagisme est le principal responsable des cancers du pou-mon. Par ailleurs, le cancer de la vessie, aussi associé autabagisme, cause 372 décès en 2001. Le tabagisme dimi-nue chez les hommes, mais il augmente chez les femmes,les jeunes femmes étant maintenant plus nombreuses àfumer que les jeunes hommes. Les taux de mortalité parcancer du poumon ont baissé chez les hommes plus jeu-nes, et l’importante surmortalité masculine devrait diminuer.

Figure 4.11Taux de mortalité par accidents de la circulation, selon le groupe d’âge et le sexe, comparaisons internationales

Taux (0/0000)a) Hommes b) Femmes

Taux (0/0000)

Sources : Organisation mondiale de la santé.Institut de la statistique du Québec.

Groupe d’âge Groupe d’âge

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

Les Québécoises enregistrent des taux moyens demortalité par cancer du sein, mais assez élevés chez les per-sonnes âgées. Les Japonaises ont des taux vraiment diffé-rents de ceux que présentent les femmes des autres pays.Chez les femmes de 65-74 ans, par exemple, le taux sesitue à 24 pour 100 000 au Japon et à 107 pour 100 000 auQuébec, soit un taux quatre fois et demie plus élevé.

En ce qui concerne les morts violentes ou par trau-matisme et empoisonnement, les causes les plus importan-tes en 2001 sont les suicides (1 314 décès) et les accidentsde la circulation impliquant des véhicules à moteur (592décès). En 2000, on enregistrait 1 311 suicides et 730 dé-cès dus aux accidents de la circulation.

Les taux de mortalité associés aux accidents de la cir-culation s’avèrent plus élevés chez les 15-24 ans et chez lespersonnes âgées. Même si, à l’échelle internationale, leQuébec affiche des taux plutôt élevés, la figure 4.11 fait res-sortir une mortalité due à cette cause encore plus grandeaux États-Unis et en France. Ainsi, le taux des hommes de

15-24 ans est de 24 pour 100 000 ici en regard de 36 et de41 aux États-Unis et en France, alors qu’il n’est que de 12en Suède. La surmortalité masculine se révèle très forte, àtous les âges; le taux féminin est de 7 pour 100 000 chez les15-24 ans au Québec en regard de 24 pour 100 000 chezles hommes.

Les taux de mortalité par suicide varient peu avec l’âgeau Québec, du moins chez les hommes, alors que, dansplusieurs pays, ils augmentent beaucoup aux âges avancés.Chez les hommes, dans les pays retenus, on trouve ici lestaux les plus élevés pour les âges plus jeunes, mais les tauxdes 75 ans et plus se situent parmi les plus faibles. C’est enHongrie, en Autriche et en France que l’on observe les tauxde mortalité les plus élevés, surtout chez les hommes âgés,alors que, chez les femmes, les Hongroises et les Japonai-ses âgées se démarquent nettement des femmes des autrespays avec des taux très élevés. On lit souvent que le Québecdétient le taux de suicide le plus élevé du monde chez lesjeunes hommes; pourtant, dans l’Annuaire de statistiques

Sources : Organisation mondiale de la santé.Institut de la statistique du Québec.

Figure 4.12Taux de mortalité par suicide, selon le groupe d’âge et le sexe, comparaisons internationales

Taux (0/0000)a) Hommes b) Femmes

Taux (0/0000)

Groupe d’âge Groupe d’âge

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La mortalité

Tableau 4.6Décès causés par le sida selon le sexe, Québec, 1983-2002

Année Hommes Femmes Total Variation

n n %

1983 2 5 7 ... ...1984 25 3 28 21 ...1985 37 11 48 20 71,41986 114 14 128 80 166,71987 154 23 177 49 38,31988 204 33 237 60 33,91989 270 27 297 60 25,31990 323 24 347 50 16,81991 347 36 383 36 10,41992 376 34 410 27 7,01993 442 45 487 77 18,81994 471 65 536 49 10,11995 529 57 586 50 9,31996 375 48 423 – 163 – 27,81997 190 34 224 – 199 – 47,01998 128 21 149 – 74 – 33,21999p 101 23 124 – 25 – 16,82000r 96 28 124 – –2001p 92 22 114 – 10 – 8,12002p 98 12 110 – 4 – 3,5

Source : Institut de la statistique du Québec.Ce tableau et ses mises à jour sont sur le site Internet de l’Institut de la statistique du Québec.

sanitaires mondiales, on trouve des taux supérieurs dans plu-sieurs pays. En Lituanie, le taux de suicide des hommes de15-24 ans (49 pour 100 000 en 2000) est plus haut que letaux observé ici (29 pour 100 000 en 2001); en Russie, ilest de 58 pour 100 000 en 2000 et, en Nouvelle-Zélande,il est de 31 pour 100 000 en 1999. Les pays de l’ex-URSSaffichent des taux de mortalité par suicide très élevés. Parailleurs, aux États-Unis, le taux par homicide (22 pour100 000 en 1999) des hommes de 15-24 ans est plus élevéque le taux par suicide (17 pour 100 000), alors que, chezles jeunes d’ici, le taux par homicide n’est que de 3 pour100 000. Il serait en fait plus juste de comparer l’ensemblede la mortalité violente (accidents, homicides, noyades, etc.)que seulement les suicides, mais ces derniers attirent da-vantage l’attention. Chez les jeunes hommes de 25-34 ans,les taux de mortalité par suicide du Québec (34 pour100 000) sont dépassés par ceux de quelques pays dont laHongrie (40), la Nouvelle-Zélande (40), la Finlande (46), laRussie (86) et la Lituanie (77). Certains pays ont des tauxtrès faibles; ainsi, les taux des Grecs de 15-24 ans et de25-34 ans ne sont que de 4 et de 7 pour 100 000 en 1999.Ce sont les taux les plus faibles d’Europe.

Chez les jeunes de 20-24 ans, la grande majorité des329 décès de 2001 sont imputables à des morts violentes;les accidents de la circulation sont la cause de 27 % desdécès des hommes et de 20 % de ceux des femmes, tandisque les suicides représentent 37 % des décès des hommeset 23 % de ceux des femmes. On peut qualifier la surmor-talité masculine de très importante : le taux de mortalité paraccident de la circulation des hommes (26 pour 100 000)se révèle quatre fois supérieur à celui des femmes (6 pour100 000); de même, le taux de mortalité par suicide deshommes (35 pour 100 000) est près de cinq fois plus élevéque celui des femmes (7 pour 100 000).

Les décès causés par le sida

Parmi les causes de décès, le sida, apparu au débutdes années 1980, retient souvent l’attention, même s’il necompte plus que pour 0,2 % des décès en 2002. Le nom-bre provisoire de décès est de 110 en 2002 en regard de114 en 2001 et de 124 en 2000. L’importante baisseentre1995 (586 décès) et 1999 (124 décès) résulte demeilleures techniques thérapeutiques qui prolongent la vie

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

1-4

des malades, mais le nombre de décès ne varie pas beau-coup depuis 1999. Il est important de noter que le prolon-gement de la durée de la maladie en fait augmenter laprévalence, qui est fonction du taux de nouvelles infectionset de la durée.

Cette maladie touche beaucoup plus les hommes queles femmes et, en 2002, elle entraîne le décès de 98 d’entreeux en regard de 12 chez les femmes.

Les années de vie perdues

Tout le monde finit par mourir, mais les décès aux jeu-nes âges ont plus de répercussions sur les années à vivreque les décès aux âges avancés. Le calcul des annéespotentielles de vie perdues, en donnant plus de poids auxdécès précoces, permet d’ajouter un point de vue supplé-mentaire à l’examen des décès. Les années potentielles devie perdues se calculent de plusieurs façons, mais nous avonsretenu ici le seuil de 75 ans comme limite. Ainsi, pour unepersonne qui décède à 20 ans (20,5 en moyenne), on es-time le nombre d’années potentielles de vie perdues à54,5 années. Une personne qui décède à 70 ans se voitdonc attribuer 4,5 années de vie perdues. Il s’agit d’un in-dice assez sommaire et il faut supposer, par exemple, qu’undécès évité à 20 ans suppose une survie jusqu’à 75 ans.

Le nombre d’années potentielles de vie perduess’élève à 371 000 en 2001 relativement aux 24 000 per-sonnes décédées avant leur 75e anniversaire, selon des don-nées provisoires. La figure 4.13 et le tableau 316 présententla répartition des décès et des années perdues selon l’âge etle sexe. L’importante surmortalité masculine apparaît dansle nombre d’années perdues des hommes, qui est 1,7 foisplus élevé que celui des femmes. Il y a peu de décès auxjeunes âges, mais le poids des années perdues est plus im-portant. Ainsi, tandis que seulement 1,4 % des décès avant75 ans ont lieu à zéro an, on compte 7 % des annéesperdues dues aux décès survenus à moins de un an. Il n’y aque 214 décès chez les hommes de 25-29 ans, mais10 200 années perdues. C’est quand même chez les per-sonnes de 55-59 ans que l’on compte le plus grand nombred’années perdues.

Le principal intérêt des années potentielles de vie per-dues réside dans le calcul des années perdues par cause dedécès (figure 4.14 et tableau 317) qui permet d’estimer

Figure 4.13Années potentielles de vie perdues (APVP) et décèsselon le groupe d’âge et le sexe, Québec, 2001p

Groupe d'âge

APVPn

Décèsn

Source : Institut de la statistique du Québec; tableau 316.

Figure 4.14Répartition des décès (de 0 à 74 ans) et des annéespotentielles de vie perdues (APVP) selon la cause,Québec, 2001p

%

Cause de décès :1. Maladies infectieuses et parasitaires2. Tumeurs3. Système nerveux4. Appareil circulatoire5. Appareil respiratoire6. Appareil digestif

Source : Institut de la statistique du Québec.

APVP femmes

APVP hommes

Décès femmes

Décès hommes

7. Affections périnatales8. Malformations congénitales et

anomalies chromosomiques9. Causes externes

10. Autres

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La mortalité

l’impact démographique de la lutte contre certaines causes.Ainsi, un suicide évité à 20 ans a plus de répercussions sur lapopulation qu’un infarctus évité à 70 ans. Ce sont lestumeurs, les causes externes et les maladies de l’appareilcirculatoire qui sont les principaux responsables des annéesde vie perdues, avec des parts respectives de 36 %, de 23 %et de 16 % en 2001. Cependant, la proportion des décèsavant 75 ans varie beaucoup selon qu’il s’agit des cancers(43 %), des causes externes (11 %) ou des maladies de l’ap-pareil circulatoire (23 %). Les décès par causes externes,qui arrivent à des âges plus jeunes, sont la cause de 33 an-nées perdues en moyenne, en regard de 13 années dans lecas des cancers. Dans le cas des anomalies congénitales etdes affections périnatales, l’écart entre la proportion desdécès (1,5 %) et celle des années perdues (6,3 %) est évi-demment très élevé.

La mortalité dans les régions

Pour comparer la mortalité dans les 17 régions, lesdeux indices retenus sont l’espérance de vie à la naissance(figure 4.15) et le taux de mortalité infantile (figure 4.16).L’espérance de vie couvre une période de trois ans, soit de1995 à 1997, et le taux de mortalité infantile, une période

Source : Tableau 306.

Figure 4.15Espérance de vie à la naissance selon le sexe, par région administrative, Québec, 1995-1997

En annéesa) Sexe masculin b) Sexe féminin

Années

Bas-Saint-Laurent (01)Saguenay–Lac-Saint-Jean (02)Capitale-Nationale (03)Mauricie (04)Estrie (05)

Régions administratives

Montréal (06)Outaouais (07)Abitibi-Témiscamingue (08)Côte-Nord (09)Nord-du-Québec (10)

Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (11)Chaudière-Appalaches (12)Laval (13)Lanaudière (14)Laurentides (15)

Régions administratives

Montérégie (16)Centre-du-Québec (17)Ensemble du Québec (Qc)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 Qc01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 Qc

Figure 4.16Taux de mortalité infantile par région administrative,Québec, 1997-2001p

Pour 1 000 naissances

Source : Tableau 315.

Bas-Saint-Laurent (01)Saguenay–Lac-Saint-Jean (02)Capitale-Nationale (03)Mauricie–Bois-Francs (04)Estrie (05)Montréal (06)Outaouais (07)Abitibi-Témiscamingue (08)Côte-Nord (09)

Nord-du-Québec (10)Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (11)Chaudière-Appalaches (12)Laval (13)Lanaudière (14)Laurentides (15)Montérégie (16)Ensemble du Québec (Qc)

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 QcRégions administratives

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La situation démographique au Québec Bilan 2003

de cinq ans, soit de 1997 à 2001. Cette façon de faire per-met de diminuer les fluctuations aléatoires dues aux petitsnombres. Par exemple, dans la région de Laval qui est quandmême assez importante, on compte 10 décès infantiles en1997, 32 en 1998 et 8 en 1999. Malgré cette précaution, ilfaut être prudent dans la comparaison entre les régions,puisque certaines comptent de très petites populations etun faible nombre de décès.

Seul le Nord-du-Québec se distingue nettement desautres régions avec une espérance de vie de 71,0 ans chezles hommes et de 75,0 ans chez les femmes, en regard de74,6 ans et de 81,0 ans pour l’ensemble des hommes etdes femmes du Québec. Rappelons que cette région necompte que 40 000 habitants. L’Abitibi-Témiscamingue affi-che aussi une espérance de vie bien en dessous de celle desautres régions, soit 73,1 ans chez les hommes et 79,7 anschez les femmes. Les hommes de Laval jouissent de l’espé-rance de vie la plus longue avec 76,0 ans, comme les fem-mes de la région de la Chaudière-Appalaches qui ont unevie moyenne de 81,8 années.

Le taux de mortalité infantile du Nord-du-Québec pourles enfants nés pendant la période 1997-2001 atteint15,3 ‰, ce qui équivaut à trois fois le taux de l’ensembledu Québec (4,9 ‰). Les régions de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (5,8 ‰) et du Saguenay–Lac-Saint- Jean(5,8 ‰) affichent aussi un taux plus élevé que les autresrégions; le plus faible, 4,1 ‰, est observé en Montérégie.Les taux selon le sexe, qui présentent des variations impor-tantes en raison des petits nombres en cause, n’ont pas étéretenus à la figure 4.16. Rappelons que les taux de la régionde l’Outaouais sont sous-estimés en raison d’une déclara-tion incomplète des événements (enregistrés en Ontario).

Les mortinaissances, la mortalité périnataleet la mortalité néonatale

Une grande partie des conceptions n’aboutissent pasà des naissances vivantes, mais à des avortements sponta-nés (fausses couches), particulièrement fréquents au toutdébut de la grossesse, mais peu connus. On parle demortinaissance quand le décès intra-utérin survient lorsquele fœtus a atteint un niveau de développement considérécomme viable. Le critère de viabilité retenu depuis quel-ques années est le poids de 500 grammes. À l’accouche-ment d’un enfant décédé avant la naissance, il faut produire

un bulletin de mortinaissance (Loi sur la protection de lasanté publique [L.R.Q., c. P-35]) qui, en fait, est l’intégrationsur un même formulaire des bulletins de naissance vivanteet de décès.

On enregistre 279 mort-nés en 2002, selon des don-nées encore provisoires. Le nombre de mortinaissancesdiminue considérablement; en 1980, on en comptait 587et, en 1990, 421 (tableau 312 en annexe). Le taux de mor-tinatalité est le rapport entre les mortinaissances et le totaldes mortinaissances et des naissances vivantes; il est de3,8 ‰ en 2002 (figure 4.17). En 1976 et en 1977, le tauxétait de 7,8 ‰; il est relativement stable depuis le débutdes années 1990. Il faut mentionner que, lors d’une inter-ruption volontaire de grossesse (IVG), il y a déclaration demortinaissance quand le fœtus pèse 500 grammes et plus,du moins en théorie. On compte dans nos fichiers26 mortinaissances causées par une IVG en 2001 et 22 en2002, selon des données encore provisoires. Cela repré-sente 8 % des mortinaissances en 2001 et en 2002; en netenant pas compte de ces cas particuliers, le taux de morti-natalité serait de 3,5 ‰ au lieu de 3,8 ‰ en 2002.

Figure 4.17Taux de mortinatalité, de mortalité périnatale et demortalité néonatale précoce, Québec, 1976-2002p

Source : Tableau 313.

Périnatale

Mortinatalité

Néonatale précoce

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La mortalité

Certains pays, les États-Unis par exemple, n’enregistrent pascomme mortinaissances les interruptions volontaires de gros-sesse de fœtus de 500 grammes et plus.

Quand un enfant vit ne serait-ce que quelques ins-tants, il faut remplir à la fois un bulletin de naissance vivanteet un bulletin de décès, dans lequel on indique la durée devie en minutes, heures et jours pour les décès de bébés demoins de sept jours. Les décès sont très nombreux aux pre-mières heures de la vie : des 329 enfants décédés avantleur premier anniversaire en 2002, 163 n’ont pas vécu unejournée entière et 42 autres n’ont pas vécu une semaine.C’est donc 62 % des décès infantiles qui ont lieu pendant lapremière semaine de vie. Ces décès forment la catégorieappelée « mortalité néonatale précoce ». Comme il y a unecertaine parenté entre les mortinaissances et les décès in-fantiles des premiers jours, l’addition des mortinaissances etdes décès de la première semaine forme la catégorie appe-lée « mortalité périnatale ». Le taux de mortalité périnatale,dont le dénominateur correspond à la somme desmortinaissances et des naissances vivantes, est de 6,7 ‰en 2002. Le taux ne bouge pas beaucoup depuis une di-zaine d’années, mais il était beaucoup plus élevé en 1980 : ilatteignait alors 11,6 ‰.

L’évolution depuis 1976 de la mortalité néonatale pré-coce, ou de la première semaine de la vie, est présentée àla figure 4.17 et au tableau 313. En 2002, 2,8 enfants sur

1 000 ne se rendent pas à sept jours de vie. Ici encore, lamortalité ne bouge pas beaucoup depuis quelques annéesmais, en 1980, le taux était de 5,6 décès pour 1 000 nais-sances. La mortalité du premier mois de vie (en fait les28 premiers jours) s’appelle « mortalité néonatale », et letaux se situe à 3,4 ‰ en 2002. La mortalité postnéonatalecomprend les décès infantiles du 28e jour à un an; le taux enest de 1,1 ‰ en 2002. Depuis quelques années, les tauxde mortalité infantile n’affichent que de faibles variations.

Il y a quelques décennies, on croyait que la mortalitépérinatale et néonatale était d’origine avant tout « endo-gène » et qu’elle résisterait aux progrès médicaux, mais forceest de constater que la baisse a été très importante; toute-fois, ces dernières années, elle montre des signes d’essouf-flement. Il faut mentionner que les interruptions volontairesde grossesse peuvent contribuer à la diminution de la mor-talité infantile en éliminant certains fœtus considérés commepeu viables à la suite de tests. Par ailleurs, les interruptionsvolontaires de grossesse de fœtus de plus de 500 grammessont considérées comme des mortinaissances et elles fontdonc augmenter les taux de mortinatalité et de périnatalité.

Retenons, en terminant cet examen rapide de la mor-talité, le retard de l’espérance de vie des hommes ainsi quele très haut niveau de cancer du poumon chez l’homme, etdeux aspects plus positifs : le bas niveau de la mortalité in-fantile et la baisse des maladies de l’appareil circulatoire.

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