16
31 Niveaux de santé et de bien-être social des populations : des contrastes et des inégalités Fiche I Exemple du VIH/sida : des inégalités importantes Activité 1 Présentez de façon structurée la situation épidémiologique du VIH/sida dans le monde à partir des données du docu- ment 1. Tableau 1. Statistiques régionales VIH/Sida 2010 – Estimations régionales des enfants et adultes nouvellement infectés à VIH, des personnes vivant avec le VIH et des décès liés au VIH. Adultes et enfants vivant avec le VIH Adultes et enfants nouvellement infectés par le VIH Décès dus au sida chez les enfants et les adultes Afrique subsaharienne 22,9 millions [21,6–24,1 millions] 1,9 million [1,7–2,1 millions] 1,2 million [1,1–1,4 million] Moyen-Orient et Afrique du Nord 470 000 [350 000–570 000] 59 000 [40 000–73 000] 35 000 [25 000–42 000] Asie du Sud et du Sud-Est 4 millions [3,6– 4,5 millions] 270 000 [230 000–340 000] 250 000 [210 000–280 000] Asie de l’Est 790 000 [580 000–1,1 million] 88 000 [48 000–160 000] 56 000 [40 000–76 000] Océanie 54 000 [48 000–62 000] 3 300 [2 400–4 200] 1 600 [1 200–2 000] Amérique latine 1,5 million [1,2–1,7 million] 100 000 [73 000–140 000] 67 000 [45 000–92 000] Caraïbes 200 000 [170 000–220 000] 12 000 [9 400–17 000] 9 000 [6 900–12 000] Europe de l’Est et Asie centrale 1,5 million [1,3–1,7 million] 30 000 [22 000–39 000] 9 900 [8 900–11 000] Europe centrale occidentale 840 000 [770 000–930 000] 30 000 [22 000–39 000] 9 900 [8 900–11 000] Amérique du Nord 1,3 million [1–1,9 million] 58 000 [24 000–83 000] 20 000 [16 000–27 000] TOTAL 34 millions [31,6–35,2 millions] 2,7 millions [2,4–2,9 millions] 1,8 million [1,6–1,9 million] DOCUMENT 1 Niveaux de santé et de bien-être social des populations : des contrastes et des inégalités Chapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de santé. Analyser des disparités de santé et des inégalités. COMMENT APPRÉCIER L’ÉTAT DE SANTÉ ET DE BIEN-ÊTRE SOCIAL ?

Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

31Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Fiche I Exemple du VIH/sida : des inégalités importantesActivité 1

Présentez de façon structurée la situation épidémiologique du VIH/sida dans le monde à partir des données du docu-ment 1.

Tableau 1. Statistiques régionales VIH/Sida 2010 – Estimations régionales des enfants et adultes nouvellement infectés à VIH, des personnes vivant avec le VIH et des décès liés au VIH.

Adultes et enfants vivant avec le VIH

Adultes et enfants nouvellement infectés par le VIH

Décès dus au sida chez les enfants et les adultes

Afrique subsaharienne 22,9 millions[21,6–24,1 millions]

1,9 million[1,7–2,1 millions]

1,2 million[1,1–1,4 million]

Moyen- Orient et Afrique du Nord

470 000[350 000–570 000]

59 000[40 000–73 000]

35 000[25 000–42 000]

Asie du Sud et du Sud- Est 4 millions[3,6– 4,5 millions]

270 000[230 000–340 000]

250 000[210 000–280 000]

Asie de l’Est 790 000[580 000–1,1 million]

88 000[48 000–160 000]

56 000[40 000–76 000]

Océanie 54 000[48 000–62 000]

3 300[2 400–4 200]

1 600[1 200–2 000]

Amérique latine 1,5 million[1,2–1,7 million]

100 000[73 000–140 000]

67 000[45 000–92 000]

Caraïbes 200 000[170 000–220 000]

12 000[9 400–17 000]

9 000[6 900–12 000]

Europe de l’Est et Asie centrale

1,5 million[1,3–1,7 million]

30 000[22 000–39 000]

9 900[8 900–11 000]

Europe centraleoccidentale

840 000[770 000–930 000]

30 000[22 000–39 000]

9 900[8 900–11 000]

Amérique du Nord

1,3 million[1–1,9 million]

58 000[24 000–83 000]

20 000[16 000–27 000]

TOTAL 34 millions[31,6–35,2 millions]

2,7 millions[2,4–2,9 millions]

1,8 million[1,6–1,9 million]

DOCUMENT 1

Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Chapitre 4

O B J E C T I F S

� Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. � Comparer des niveaux de santé. � Analyser des disparités de santé et des inégalités.

COMMENT APPRÉCIER L’ÉTAT DE SANTÉ ET DE BIEN- ÊTRE SOCIAL ?

Page 2: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

32 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

Nombre estimé d’années de vie gagnées grâce aux thérapies antirétrovirales par région (1996-2008).

8 000 000

7 000 000

6 000 000

5 000 000

4 000 000

3 000 000

2 000 000

1 000 000

0 Europeoccidentaleet Amérique du Nord

Afriquesub-saharienne

Amériquecentrale etAmériquedu Sud

Asie

7,2 millions

2,3 millions

1,4 million

590 00040 000 49 000 750073 000

Europeorientaleet Asiecentrale

Caraïbes Océanie Moyen-Orient et Afriquedu Nord

Rapport Onusida 2009.

Activité 2

À partir des documents 2 à 4, répondez aux questions suivantes.

1  Quels étaient les objectifs de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies ?

2  Quels sont les groupes de population les plus éloignés de l’information, de la prévention et des traitements ?

3  Justifi ez l’existence d’un plan quinquennal visant à répondre aux inégalités entre les sexes.

4  Citez en les classant les facteurs de l’inégalité en défaveur des femmes face au sida.

Page 3: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

33Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Débat sur le VIH/sida : plus de fonds nécessaires pour financer la lutte contre la maladie

9 juin 2010 – L’Assemblée générale de l’ONU se retrouvait mercredi pour un débat sur la progression du VIH/sida dans le monde. L’occasion pour l’ONU de rappeler la nécessité d’augmenter les financements destinés à la lutte contre le virus qui touche désormais plus de femmes que d’’hommes.Ban Ki- moon est en Afrique, c’est donc la vice- Secrétaire générale de l’ONU, Asha- Rose Migiro, qui s’est chargée de transmettre son message à l’Assemblée générale de l’ONU. Devant les États membres, elle a

donc plaidé, au nom du chef de l’ONU, pour l’accès universel au traitement contre le virus du VIH/sida. Ban Ki- moon a également défendu l’accès universel à la prévention et à l’information sur les modes de contaminations et les moyens de protection.« Les individus les plus à risques sont les populations les plus marginalisées par la société », a déploré Ban Ki- moon dans son message, rappelant que les personnes ayant des pratiques sexuelles homosexuelles, les toxicomanes et les hommes et femmes se livrant à la prostitution étaient les plus exposées et les plus marginalisées par les sociétés.« L’accès universel signifie plus que garantir simplement à ceux qui en ont besoin, un traitement ou des services de préven-tion. Cela implique un effort supplémentaire pour atteindre les personnes marginalisées et criminalisées », a- t-il ajouté.Se félicitant ensuite de la baisse de 17 % du nombre de nouvelles infections depuis 2001 dans le monde, soulignant aussi que plus de quatre millions de personnes dans les pays à faibles et moyens revenus bénéficient aujourd’hui de traitements adéquats, Ban Ki- moon a appelé les États membres à continuer de financer la lutte contre le sida, en dépit de la crise financière qui limite la disponibilité de fonds.En marge de la réunion de l’Assemblée générale, le Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), Michel Sidibé, a présenté à la presse le nouveau plan d’action quinquennal (2010- 2014) lancé par l’agence onusienne. Il vise à répondre aux inégalités entre les sexes, les femmes continuant d’’être exposées davantage que les hommes au risque d’infection.« L’épidémie devient malheureusement une épidémie qui touche principalement les femmes », a- t-il déploré mercredi lors d’’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, rappelant que 16 millions de femmes étaient infectées aujourd’hui dans le monde et qu’environ 850 000 mourraient chaque année de la maladie.Michel Sidibé a donc expliqué que le nouveau plan d’action de l’ONUSIDA prévoyait l’intensification des mesures des-tinées aux femmes et aux jeunes filles, grâce à l’implication des gouvernements, de la société civile et des partenaires du développement, pour renforcer les actions nationales visant à placer les femmes et les filles au centre de la riposte au VIH/sida, en s’assurant que leurs droits sont défendus.Michel Sibidé a également rappelé que le meilleur moyen de combler les inégalités entre sexes face à la maladie était de renforcer l’éducation. Pour lui, il est donc essentiel de sensibiliser les gouvernements pour les inciter à mettre un terme aux inégalités dans l’accès à l’éducation, l’’accès aux services de santé et l’accès à l’emploi.Pour illustrer l’ampleur du problème et l’urgence de la situation, il a pris l’exemple du Swaziland où la moitié des femmes de 25 à 29 ans sont séropositives, avant de poser la question de l’avenir du pays devant de telles statistiques.À ses côtés, Annie Lennox, chanteuse et militante devenue Ambassadrice de bonne volonté de l’ONUSIDA, a expliqué avoir pris conscience de l’ampleur de la pandémie du VIH/sida en Afrique lors de sa rencontre avec Nelson Mandela en 1993, à l’occasion du lancement d’une campagne nationale de lutte contre le VIH/sida.Elle a mis l’accent sur les difficultés particulières des femmes, et la nécessité de leur donner la capacité de négocier une sexualité sans risque en racontant avoir partagé un bus de 25 femmes séropositives d’Amérique latine ayant toutes été infectées par leur mari.Également présente lors de cette conférence de presse, Suksma Ratri, du Réseau de femmes séropositives en Indonésie. « Le fait d’avoir été fidèle à mon mari ne m’a pas empêchée d’être séropositive », a- t-elle déclaré, expliquant que l’infor-mation permettait en fait de mieux accepter sa séropositivité et de mieux la gérer, personnellement, professionnellement et socialement. Elle a donc insisté sur la nécessité de donner aux femmes les moyens d’être informées et de se protéger.

DOCUMENT 2

Page 4: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

34 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

Vulnérabilité des femmes face à l’épidémie de sida

Les expressions courantes, telles que « la santé des hommes » ou « la santé des populations » masquent les différences entre les hommes et les femmes, qui sont liées d’une part au sexe, d’autre part au « genre ». Le mot « sexe » se rapporte aux caractéristiques biologiques et physiologiques ; le mot « genre » concerne les divers rôles définis socialement, les comportements, les activités et les attributs qu’une société considère comme appropriés, les uns aux hommes et les autres aux femmes. Les différences liées au genre ne sont pas les mêmes et évoluent selon les cultures et selon les pays.Ces différences retentissent sur un grand nombre de problèmes de santé, en particulier dans l’infection par le VIH, le plus souvent au détriment des femmes.Les femmes, surtout les plus jeunes, sont physiquement plus vulnérables au VIH que les hommes, comme le suggè-rent de nombreuses études. Mais leur risque accru d’infection reflète surtout les inégalités sociales entre hommes et femmes. La soumission à l’homme les empêche de refuser ou de négocier le recours au préservatif. Les sévices phy-siques ou la violence sexuelle, qui lèse les tissus et accroît le risque de transmission du VIH, ne sont pas rares.Ayant moins d’accès à l’éducation, aux opportunités de gagner leur vie, au droit à la propriété et à toute forme de pro-tection légale, les femmes sont souvent dans l’impossibilité de s’éloigner de leur partenaire, même lorsqu’elles le savent séropositif et risquent d’être infectées.Parmi les prostituées, le taux de prévalence de l’infection par le VIH est en général plus élevé que dans la population générale. Les actions visant spécialement à les informer et à promouvoir la prévention sont rares.Le préservatif féminin, qui a une efficacité contraceptive similaire à celle du préservatif masculin et réduit dans une même proportion le risque de transmission d’infections sexuellement transmissibles, donne aux femmes plus d’au-tonomie. Mais il est beaucoup plus coûteux. De ce fait, il n’est pas distribué gratuitement dans les programmes de prévention ; il n’est que rarement l’objet d’une promotion qui pourrait contribuer à élargir l’usage de la prévention par les préservatifs.Les obstacles rencontrés par les femmes dans l’accès aux soins sont multiples. En raison de leur charge de travail (tra-vaux domestiques, charge des enfants, etc.), elles ont souvent tendance à repousser le moment de se soigner lorsqu’elles sont malades. De plus, leur accès limité aux ressources financières du foyer ne leur permet pas bien souvent de payer le transport, les consultations médicales et les traitements.Certaines femmes refusent de se faire examiner par un homme (infirmier ou médecin). D’autres redoutent le manque d’intimité et de confidentialité lors des consultations.Par crainte des conséquences négatives en cas de résultat positif de la sérologie VIH (violence, abandon, etc.), des femmes refusent de connaître leur statut sérologique ou de le révéler.Les femmes sont également les plus vulnérables aux conséquences de la maladie sur le foyer. Lorsque les ressources sont faibles, hommes et femmes considèrent parfois comme une priorité l’accès de l’homme au traitement, quitte à réduire encore les ressources disponibles pour le reste de la famille.(…)

www.remed.org

ReMeD est une association de solidarité internationale qui œuvre pour un meilleur accès à des médicaments de qualité dans les pays en développement.

ReMeD s’est constitué en Association loi 1901 en 1993 et représente un réseau de 2 000 professionnels de santé dans le monde.

DOCUMENT 3

Page 5: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

35Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Âge du premier rapport sexuel par niveau d’instruction au Swaziland, 2007 (Source : Central Statistical Office et Macro International, 2008).

Femmes < 15 ans Femmes < 18 ans Hommes < 18 ans

Jamais scolarisé

Degré préprimaire

Degré primaire

Degré secondaire I

Degré secondaire II

Degré tertiaire

Hommes < 15 ans

100

80

60

40

20

0

%

Rapport Onusida 2009.

DOCUMENT 4

A C T I V I T É D E R E C H E R C H E

Travail de groupe : allez sur le site de l’Onusida (www.unaids.org/fr) et consultez le dernier rapport sur l’épidémie mondiale de sida.Actualisez les données sur le VIH/sida pour une région du monde et mettez en évidence l’évolution de l’épidémie pour cette région.

Fiche II Exemple de l’obésité : une épidémie dans le monde et en France avec des inégalités

Activité 3

L’OMS qualifi e l’obésité d’épidémie globale. À partir des documents 5 à 7, justifi ez cette affi rmation et montrez la di-versité du problème selon les régions du monde.

Page 6: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

36 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

Le surpoids et l’obésité sont des fléaux de l’humanité. Qualifiée d’épidémie globale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’obésité touche aujourd’hui tous les pays, entre 10 et 40 % de la population. Malgré les idées reçues, les pays pauvres sont tout autant frappés que les autres.

obesite.com, sante- sur- le- net.com

DOCUMENT 5

Lutte contre l’obésité

Les compagnies aériennes révisent à la hausse le poids moyen des voyageurs, l’industrie automobile redéfinit l’encom-brement des passagers dans les véhicules et même les entreprises de pompes funèbres élargissent leur gamme. L’obé-sité frappe une part croissante de la population mondiale, au point que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parle d’une véritable épidémie. Ce serait même pour certains scientifiques « la première épidémie mondiale non infectieuse de l’histoire ». Comme aucun pays de la planète n’y échappe, certains parlent même de « globésité ». L’obésité ne touche pas seulement les pays riches, elle se diffuse aussi dans les pays en voie de développement.L’OMS estime à 300 millions le nombre de personnes obèses et à un milliard le nombre d’individus souffrant de surpoids dans le monde. Aux États- Unis, pays emblématique de l’épidémie, puisqu’il fut le premier touché, la proportion atteint aujourd’hui un adulte sur trois et l’on considère que la « maladie » progresse de 5 % par an. En moyenne, le poids des États- Uniens a augmenté de 11 kg de 1960 à 2002.Les améliorations constantes obtenues ces cinquante dernières années en matière d’espérance de vie pourraient être remises en cause par cette évolution qui ne touche pas seulement les pays riches : l’obésité se diffuse tout autant dans les pays en voie de développement. Le Brésil, par exemple, voit se développer à la fois la dénutrition et l’obésité, y com-pris (et surtout) dans les couches les plus défavorisées de la population.La France n’est pas à l’écart de cette tendance, loin s’en faut. Même si elle semble un peu mieux s’en sortir que la moyenne des autres pays européens, il ne pourrait s’agir que d’un effet retard. D’après les études récentes de la Caisse nationale d’assurance- maladie (Cnam), 12 % des adultes sont atteints, contre 15 % dans le reste de l’Union européenne. C’est cependant moins le niveau atteint qui inquiète que l’accélération du phénomène et son apparition plus précoce dans le cycle de vie. La proportion d’hommes obèses était stable entre 1980 (6,3 %) et 1991 (6,5 %) ; elle atteint 11,8 % en 2006. Même observation, de façon un peu plus accentuée, chez les femmes.

Alternatives Économiques, n° 255, février 2007.

DOCUMENT 6

L’obésité gagne du terrain partout dans le monde

La Terre compte 2 milliards de personnes malnutries et presque autant (1,3 milliard) d’adultes trop gros. Surpoids et obésité progressent partout, et pas seulement dans les pays industrialisés.« Dans 36 pays en développement, il y a plus de personnes en surpoids que de maigres. Voici deux générations, ce pro-blème était inconnu dans ces pays, constate Francis Delpeuch, chercheur à l’institut de recherche sur la nutrition de Montpellier. Avant, l’obésité touchait les personnes les plus riches dans les pays pauvres. Aujourd’hui, elle touche les plus pauvres. »Au Brésil, un tiers des femmes les plus défavorisées sont trop grosses, elles sont 26 % en Inde, 36 % au Zimbabwe, 40 % en Amérique latine et en Amérique centrale… Paradoxe : « Dans la même famille, on a parfois une maman en surpoids à cause d’une alimentation trop riche en graisses animales et en sucres et carencée en fruits et en légumes, et des enfants trop maigres », affirme Francis Delpeuch.Dans les pays émergents, l’obésité devient un véritable problème de santé publique. Si, en Inde, 5 % de la population souffre déjà d’embonpoint, la Chine fournit l’exemple le plus criant : un quart de la population est en surpoids et, en dix ans, l’obésité a augmenté de 156 % chez les jeunes, touchant actuellement 10 % des enfants. Corollaire : 1 Chinois sur 60 est diabétique.

B. Bègue, Viva, 2 avril 2009.

DOCUMENT 7

Page 7: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

37Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Activité 4

1  À l’aide des documents 8 à 10, mettez en évidence l’évolution de l’obésité en France et dégagez les principaux résultats de l’enquête ObÉpi- Roche 2009 sur le surpoids et l’obésité chez l’adulte. Présentez vos constats de manière structurée et synthétique.

2  Quels sont les intérêts de cette enquête ?

ObÉpi- Roche 2009 Une enquête Inserm/TNS Healthcare/Roche – Publication : octobre 2009

Depuis 1997, Roche réalise tous les trois ans une enquête épidémiologique nationale sur les questions de surpoids et d’obésité chez l’adulte (…)L’enquête ObÉpi- Roche, qui en est à sa 5e édition cette année, consiste en la collecte de données anthropométriques sur un échantillon de foyers représentatifs de la population française.À l’origine d’enseignements multiples, elle a notamment pour objectifs : d’améliorer l’appréciation de la prévalence du surpoids et de l’obésité, d’évaluer les évolutions respectives de ces deux phénomènes, et de sensibiliser les pouvoirs publics comme les cliniciens à ce problème majeur de santé publique…L’enquête 2009 ne concerne que les individus âgés de 18 ans et plus. (…)

DOCUMENT 8

Page 8: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

38 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65 ans et plus

HommesFemmes

% de la population

4,7

12,314,5

16,3

20,118,0

17,919,5

15,813,3

8,5

3,20

5

10

15

20

25

0Total Artisan,

Commerçant

2

4

6

8

910

1213

15

910

1314

16

89

1213

15

6

8

10 1011

6 6

89

11

1312

14

1617

19

ObÉpi 1997ObÉpi 2000ObÉpi 2003ObÉpi 2006ObÉpi 2009

7 78 8

910

1312

18

11

13

1615 15

10

12

14

16

18

20

% de la population

Agriculteur Ouvrier Employé Professionintermédiaire

Cadre sup.Prof. libérale

Retraité Inactif

0Total Primaire

5

910

1213

14

8

141413

1718 18

1614

1210

76 5 6 5

46 5 6 6

7 7 788 9

11

79

1011

911

1213

2021

24

15

10

ObÉpi 1997ObÉpi 2000ObÉpi 2003ObÉpi 2006ObÉpi 2009

15

20

25

30

% de la population

Niveau 3e Techniquecourt

Niveau Bac

Techniquesupérieur

Supérieur1er cycle

Supérieur2e cycle

Supérieur3e cycle

Page 9: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

39Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

1997 2003 2009

30

9 9 812 12 12 11 11

1613

161720 20

15 1518

22

9 9 9 97 7 5 5 56 6

1013

11 111412

15

20

10

0

30

20

10

0

Total Moins de 900 € de 900 à 1 200 € de 1 201 à 1 500 €

de 1 501 à 1 900 €

de 1 901 à 2 300 €

Total de 2 301 à 2 700 €

de 2 701 à 3 000 €

de 3 001à 3 800 €

de 3 801 à 5 300 €

5 301 et plus

La progression inquiétante de l’obésité en France

Désormais, en France, à peine un adulte sur deux peut être considéré comme ayant un poids normal. L’obésité pro-gresse de façon inquiétante dans notre pays, selon les résultats de la cinquième édition de l’enquête nationale ObEpi* dévoilés mardi. L’avalanche de chiffres et de diagrammes, présentés par le Dr Marie-Aline Charles, épidémiologiste à l’Inserm et le Pr Arnaud Basdevant, nutritionniste à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, à Paris, qui coordonnent l’enquête de-puis ses débuts en 1997, a de quoi donner le vertige. En 2009, 32 % des plus de 18 ans – soit 14 millions de personnes – sont en surpoids ; et 14,5 % – soit 6,5 millions – répondent aux critères de l’obésité.Depuis la première édition d’ObEpi, il y a douze ans, la proportion d’obèses dans la population générale s’est élevée régu-lièrement, passant de 8,5 % à 14,5 %. Le phénomène est d’autant plus préoccu-pant qu’il semble inexorable, n’épar-gnant aucune tranche d’âge. Surtout, de génération en génération, les obésités apparaissent de plus en plus tôt dans la vie. Et elles sont de plus en plus mar-quées. La fréquence des obésités sévères (indice de masse corporelle supérieur à 35), les plus à risques sur le plan médical, est ainsi passée de 1,5 % en 1997 à 3,9 % cette année. Le taux de personnes en surpoids a lui augmenté plus modeste-ment. En moyenne, depuis 12 ans, chaque Français a grossi de 3,1 kg et son ventre s’est arrondi de 4,7 centimètres.Réalisée tous les trois ans depuis 1997, avec la même méthodologie, ObEpi est un outil précieux pour les épidémiolo-gistes et les nutritionnistes. Comme la plupart des études dans ce domaine, elle repose sur des données déclara-tives. Les participants (un échantillon représentatif de plus de 25 000 per-sonnes en 2009) ne sont pas examinés par un professionnel de santé, mais répondent à un questionnaire où ils indi-quent notamment leur poids, leur taille, et leur tour de taille.

DOCUMENT 9

Page 10: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

40 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

Si elle n’épargne aucune catégorie d’âge ou groupe social, l’obésité est loin d’être répartie équitablement. D’abord, les femmes sont sensiblement plus touchées (15,1 %) que les hommes (13,9 %). La progression est plus importante chez les premières, particulièrement pour les formes les plus sévères. Pour le Dr Marie-Aline Charles, cela pourrait s’expliquer par « une plus grande propension des femmes à développer de la masse grasse ». Autre facteur d’inégalité : l’origine géogra-phique. Dans la région Nord, qui détient le record national, un adulte sur cinq est obèse. Mais, comme l’ont déjà montré d’autres enquêtes épidémiologiques, le niveau socio-économique joue aussi un rôle majeur. Constamment, depuis 1997, l’enquête ObEpi relève que la fréquence de l’obésité est inversement proportionnelle au niveau d’instruction et aux reve-nus du foyer. Là encore, les chiffres sont édifiants : en 2009, le taux d’obésité est de 22 % (soit 7 % de plus que la moyenne nationale) dans le groupe de population où le revenu du foyer est inférieur à 900 euros mensuels. À l’inverse, au-delà de 5 300 euros mensuels, le taux d’obésité plafonne à 6 %. « Ce qui est surprenant, note pour sa part le Pr Basdevant, c’est l’existence de formes graves d’obésité chez les plus de 65 ans. Cela confirme notre pratique clinique. Avant, nous n’avions pas de consultants âgés. Aujourd’hui, c’est banal. » Une tendance qui, selon lui, s’explique par la meilleure prise en charge médicale de ces patients.Un tel bilan remet-il en cause l’efficacité des campagnes de santé publique menées depuis dix ans en France ? « Condam-ner la prévention avec aussi peu de recul serait une erreur. Pour faire admettre la ceinture de sécurité et la dangerosité du tabac, il a fallu plusieurs décennies », rappelle le Pr Basdevant. Mais selon lui, les messages nutritionnels ne suffisent plus. Il faut aussi axer sur la « facilitation ». Autrement dit rendre les fruits et légumes réellement plus abordables écono-miquement et mener une politique urbaine et sociale qui incite à l’activité physique, comme le démontre l’exemple du Vélib’.

* Réalisée par TNS Healthcare Sofres et fi nancée par les laboratoires RocheSandrine Cabut, lefi garo.fr, 10 novembre 2009.

L’indice de masse corporelle (IMC) et la mesure de la corpulence

L’IMC mesure la corpulence et se calcule en effectuant le rapport du poids (en kg) sur le carré de la taille (en m). En effet, il est nécessaire pour comparer des poids de prendre en compte la taille des individus. L’Organisation mondiale de la santé a défini les seuils suivants, applicables aux individus de 18 ans et plus et de préférence de moins de 65 ans : � IMC < 18,5 : sous- poids ; � 18,5 � IMC < 25 : poids normal ; � 25 � IMC < 30 : surpoids ; � IMC � 30 : obésité.

Les classes construites par l’OMS et les seuils correspondants traduisent des niveaux de risque pour la santé associés à des valeurs d’IMC. Ils ont néanmoins leurs limites (sexe, âge, masse musculaire, etc.) et ne constituent en aucun cas un jugement esthétique sur ces états de corpulence.

Droits réservés.

DOCUMENT 10

A C T I V I T É D E R E C H E R C H E

Recherchez des données sur le surpoids et l’obésité des enfants en France et présentez vos résultats avec l’outil informatique.

Fiche III Les niveaux de santé en France et en Europe : des contrastes et des inégalités

Activité 5

Observez cette image : quelle idée essentielle s’en dégage- t-il ?

Page 11: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

41Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Dessin de Plantu. Le Monde, 3 juin 2004.

DOCUMENT 11

Activité 6

Observez les graphiques du document 12.

1  Quels commentaires pouvez- vous faire concernant la situation de la France en Europe en matière de mortalité prématurée ?

2  Dégagez trois idées essentielles du graphique 2.

3  Que pouvez- vous en déduire de la situation de la France en ce qui concerne ces deux indicateurs de santé ?

4  Indiquez ce qui fait varier la perception de la santé d’après le document 13. Quelle remarque peut- on faire si l’on croise les données relatives à la santé perçue selon le sexe à celles de la mortalité prématurée selon le sexe (pour la France) ?

Page 12: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

42 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

700

600

500

400

300

200

100

0

* Taux pour 100 000 habitants, standardisés par âge selon la population européenne d’Eurostat (IARC1976).

** Données 2007.

*** Données 2006.**** Données 2005.

Champ : Europe 27 pays.Sources : Eurostat, INSERM-CépiDc.

Litu

anie

Lett

onie

Hon

grie

Est

onie

Rou

man

ie

Bul

garie

Pol

ogne

Slo

vaq

uie

Slo

véni

e

Rép

ubliq

ue t

chèq

ue

Dan

emar

k**

Eu

27

Finl

and

e

Bel

giq

ue**

*

Por

tuga

l

Roy

aum

e-U

ni**

Fran

ce m

étro

.

Alle

mag

ne

Aut

riche

Irla

nde

Grè

ce

Esp

agne

Pay

s-B

as

Mal

te**

Italie

**

Chy

pre

Suè

de*

*

Luxe

mb

ourg

Femmes

Hommes

Ensemble

Graphique 1 – Taux standardisés* de mortalité prématurée dans l’Union européenne en 2008

L’état de santé de la population en France – Suivi des objectifs annexés à la loi de santé publique, rapport 2011

82

81

80

79

78

77

76

75

74

73

72

71

70

69

68

Fran

ce

Suè

de

Italie

Esp

agne

Grè

ce

Aut

riche

Mal

te

Pay

s-B

as

Luxe

mb

ourg

Alle

mag

ne

Bel

giq

ue

Roy

aum

e-U

ni

Finl

and

e

Dan

emar

k

Irla

nde

Por

tuga

l

Chy

pre

Slo

véni

e

Tchè

que

Pol

ogne

Slo

vaq

uie

Litu

anie

Hon

grie

Bul

garie

Est

onie

Rou

man

ie

Lett

onie

Graphique 2 – Espérance de vie dans l’Union européenne en 2010

http://www.statistiques- mondiales.com/ue_esperance_de_vie.htm

DOCUMENT 12

Page 13: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

43Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Santé perçue selon l’âge et le sexe en 2009* (en %)

100

80

60

40

20

0

1 25

94 91 89 86 81 7972 68

61 59

46 44

30 26 2521

8 9 1216 17

21 2529

30

37 38

42 45 3945

2 24 4

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

Hom

mes

Fem

mes

15-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 ans 85 et plus

7 8 10 1117 19 28 29 37

35

90

70

50

30

10

Bon ou très bon Assez bon Mauvais ou très mauvais

* Libellé de la question : « Comment est votre état de santé général ? ».Champ : France métropolitaine, population des ménages ordinaires, 15 ans et plus.Source : Enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie (SRCV)-SILC, INSEE-Eurostat, 2009.

{ { { { { { { {

Enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie (SRCV)- SILC, INSEE- Eurostat, 2009.

DOCUMENT 13

Activité 7

1  Montrez que la situation sanitaire des régions Nord- Pas- de Calais et Midi- Pyrénées est contrastée à partir des do-cuments 14 et 15.

2  Présentez succinctement les raisons qui expliquent la situation sanitaire du Nord- Pas- de Calais.

Page 14: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

44 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

3  Quel point commun pouvez- vous mettre en évidence sur le niveau de santé des diff érents secteurs de ces deux régions ?

Santé : tous les secteurs dans le rouge

Dans le Nord- Pas- de- Calais, où que l’on habite, une chose est sûre : on meurt plus jeune que la moyenne des Français. Peu de secteurs tirent leur épingle du jeu, et certains sont même particulièrement à la traîne. � Hommes et femmes : le plus grand écart

aussi. Si l’espérance de vie à la naissance est la plus faible de France pour les hommes (73,6 ans) et les femmes (81,9 ans), l’écart entre les deux sexes est aussi le plus impor-tant. � Tous les secteurs touchés. Aucun secteur

de la région n’échappe aux mauvaises pers-pectives. Mais c’est quand même l’ancien bassin minier qui obtient les plus mauvais résultats pour les hommes : 71,7 ans pour les territoires de Béthune- Bruay, Lens- Hénin, et le Valenciennois. On vit plus vieux dans les Flandres, l’Artois, le secteur Roubaix- Tourcoing. Chez les femmes, la situation est plus uniforme, mais c’est dans le Hainaut que l’espérance de vie est la plus faible. � Six mille décès de plus par an. L’un des

problèmes de la région est bien la surmor-talité (décès avant 65 ans) qui sévit de ma-nière très importante : un taux supérieur de 34 % pour les hommes et de 16 % pour les femmes. Alcoolisme, tabagisme, diabète : la région cumule tout et c’est 6 000 personnes par an qui meurent prématurément, quelle que soit la cause de décès d’ailleurs. Mais ce sont les cancers (28 % des décès) et les ma-ladies cardiovasculaires (29 %) qui arrivent largement en tête. � Le poids des facteurs socio- économiques… Cet atlas le met en évidence une fois de plus. La région est à la traîne :

la précarité y sévit beaucoup plus qu’ailleurs (…) la CMU (couverture maladie universelle) plus fréquente, 10,8 %, soit 4 points de plus que la moyenne française, sans oublier le taux de chômage (+ 3,5 points). � … et de l’environnement. Car même si de ce côté- là, les choses vont mieux avec un travail important sur les sols

pollués, l’équilibre reste fragile. Ainsi, ces dernières années, la qualité de l’air a- t-elle eu tendance à se dégrader : 16 % des indices montraient une qualité de l’air moyenne ou mauvaise en 2006 (contre 11 % en 2005 et 12 % en 2004). Sans oublier un recours à la procédure d’alerte qui a tendance à augmenter pour mauvaise qualité de l’air : vingt jours en 2006 contre dix en 2005.

B. Virel, [email protected] – Photo Archives J.- P. BrunetLa Voix du Nord, 5 avril 2008

DOCUMENT 14

Page 15: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

45Niveaux de santé et de bien- être social des populations : des contrastes et des inégalités

Pour être en bonne santé, il faut vivre dans le Grand Sud Midi- Pyrénées

L’Observatoire régional de la santé (ORS) vient de mener une étude sur la région à la demande du Groupement régional de santé publique (GRSP). Elle confirme un bon niveau sanitaire mais souligne d’importantes disparités suivant les secteurs.Pour être en bonne santé, faut- il vivre dans le sud ? Oui, sans doute : Midi- Pyrénées est une région qui se porte bien comparée à d’autres régions. Mais avec des nuances et des contrastes plus marqués qu’il n’y paraît. Le GRSP de Midi- Pyrénées a demandé à l’ORS de dresser un bilan sur les grands problèmes de santé dans chacun des huit départements de la région et une synthèse régionale sur l’état de santé de la population en 2009…Ainsi, on découvre au fil des cartes que la population se regroupe, sans surprise autour de Toulouse. Et que curieuse-ment, plus on s’éloigne de la métropole, plus la population vieillit, comme si elle allait se cacher à la lisière extérieure des départements !Toulouse se porte bien ? Oui, mais cela dépend des quartiers. À Bellefontaine, près de 40 % de la population bénéficie de la CMU, alors que pour l’ensemble de la ville, ce chiffre est ramené à 13,9 %…En Midi- Pyrénées, l’espérance de vie continue d’être une des plus élevée, la deuxième après l’Île- de- France : 78,5 ans pour les hommes (moyenne nationale 77,3) et 84,5 pour les femmes (moyenne nationale 84,1) Le risque de mourir avant 65 ans est l’un des plus faibles en France. Mais attention : des départements sont plus fragiles. L’Ariège et les Hautes- Pyrénées ont un taux de mortalité globale au- dessus de la moyenne française. Cela tient en partie à ce que cer-taines zones sont particulièrement enclavées, avec des personnes soit âgées, soit en grande précarité.(…) Enfin, notre région n’est qu’au septième rang pour ce qui concerne l’obésité…Mais cette enquête met surtout en valeur l’inégalité des territoires devant la santé. On est mieux et plus vite soigné lorsqu’on habite à Toulouse que dans les collines du Couserans…

ladepeche.fr, 18 janvier 2010.

DOCUMENT 15

Activité 8

1  Peut- on parler d’inégalité sociale de santé pour le suicide ? Justifi ez votre réponse à partir du document 16.

2  Indiquez l’évolution du suicide dans le temps pour les catégories sociales plus favorisées et justifi ez- la.

Page 16: Chapitre 4 Niveaux de santé et de bien- êtreChapitre 4 OBJECTIFS Repérer des contrastes et inégalités de santé au sein des populations et entre elles. Comparer des niveaux de

4

46 PARTIE 2 � Comment apprécier l’état de santé et de bien- être social ?

Les inégalités sociales de santé parmi les autres inégalités économiques et sociales

(…) Selon qu’ils naissent pauvres ou riches, selon qu’ils sont instruits ou non, les hommes et les femmes ne se voient attribuer ni la même quantité d’existence sur cette terre, ni la même qualité d’existence. Il est important de savoir que le suicide frappe principalement les catégories sociales dont la durée de vie est déjà la plus courte, information précieuse sur la mauvaise qualité de leur existence (…)(…) Au dix- neuvième et dans les trois premiers quarts du vingtième, les catégories supérieures se suicidaient davantage qu’aujourd’hui. Moins exposées à la précarité, aux menaces de licenciement, aux conditions de travail dangereuses et d’une manière générale à la dureté de la vie, les professions situées au sommet de l’échelle sociale disposent au-jourd’hui dans les grandes villes où elles vivent de conditions d’existence, de réseaux de relations, d’équipements sa-nitaires et de compétences pour savoir consulter avant de sombrer dans la maladie, la dépression et le désespoir. Elles jouissent aujourd’hui de conditions de vie plus sûres et plus confortables leur assurant une meilleure gestion de l’avenir et de la vie quotidienne. Les sociétés modernes ont su pourvoir leurs élites de ressources inépuisables leur permettant d’améliorer sans cesse la qualité et la durée de leurs existences. Pour elles, rien ne vaut la vie : des professions assurant de l’intérêt à leur travail, des revenus leur donnant l’accès à des biens de consommations infinis et variés, des diplômes leur ouvrant des sources nombreuses d’intérêts culturels. Pour d’autres, moins bien lotis, la mort peut au contraire être préférée à une vie d’enfer (…)

Christian Baudelot, DGS, IReSP, 11 janvier 2010.

DOCUMENT 16

A C T I V I T É D E R E C H E R C H E

Recherchez pour votre région et pour la France des indicateurs démographiques, sanitaires et socio- économiques. Présentez vos résultats sous une forme qui permette la comparaison.

C E Q U ’ I L F A U T R E T E N I R

1  Indiquez un exemple de contraste ou d’inégalité de santé pour les situations suivantes :

Selon les pays

Selon les régions d’un pays

Selon le sexe

Selon l’âge

Selon la profession et la catégorie sociale

Selon le niveau des revenus

Selon le niveau d’instruction

2  Pour l’exemple du suicide, indiquez trois facteurs expliquant les inégalités de mortalité.