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MALI 764 www.malikile.com QUOTIDIEN D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION MERCREDI 06 JANVIER 2021 L'information est l'oxygène des temps modernes Projet de loi sur les VGB au Mali : Aboubacar Doucouré condamne le silence de l’Imam Mahmoud Dicko Enrichissement illicite au Mali : L’OCLEI n’est pas discriminatoire Chato au CNT : le décret n°2021-01/PT-RM du 4 janvier 2021 en cause

Chato au CNT : le décret n°2021-01/PT-RM du 4 janvier 2021 ... · rôle stéréotypé aux hommes et aux femmes, ainsi qu’aux garçons et aux filles, ou perpé - tuant l’usage

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    764www.malikile.com Q U O T I D I E N D ’ I N F O R M AT I O N E T D E C O M M U N I C AT I O N

    MERCREDI 06 JANVIER 2021L'information est l'oxygène des temps modernes

    Projet de loi sur les VGB au Mali : AboubacarDoucouré condamne le silence de l’Imam

    Mahmoud Dicko

    Enrichissement illicite au Mali : L’OCLEI n’est pas discriminatoire

    Chato au CNT : le décret n°2021-01/PT-RM du 4 janvier 2021 en cause

  • Echantillons testés

    Suivi des actions de prévention et de riposte au mardi 05 janvier 2021

    Nouveaux guéris

    Au cours des dernères 24 H

    Nouveaux décès

    89

    7349dont 65 dans

    la communautédont 2793 font l’objet

    d’un suivie médical

    5070 284

    76

    1453

    5Nouveaux cas confirmés

    cas confirmés Guéris Décès

    Bilan global de la situation du Covid 19

    Ministère de la Santé et du Développement Social

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 5

    Sommaire

    • Redacteur en Chef :Amadou TALL• Rédaction Générale : Karamoko B., Keïta, Souleymane Mary Diarra (Stagiaire), Moctar Sow • Gérant :Moctar Sow• Service Commercial : Youssouf Diarra• Secrétariat : Rita Tessougué

    Une

    Actualité

    Culture & société

    International

    Violences basées sur le genre : l’étonnant silence de Mahmoud Dicko

    Vœux de Choguel pour 2021 : Chers Compagnons de lutte du M5-RFP, Compagnons du FSD.Module sur l’homosexualité à l’école : Macky Sall prend officiellement positionBamako : Pourquoi fait-il moins froid cette année ?Vœux du ministre KONE de nouvel an au MARC : Ponctualité, collégialité et conscienceprofessionnelle Propagation de la Covid-19 en période du froid : Les explications du Pr Soungalo Dao Disparition de Soumaila CISSE : Non, un Champion ne meurt jamais !Affaire du douanier qui avait tué sa fille au Sénégal : Le parquet et le doyen des juges engagent un bras de fer

    Emploi des jeunes : L’Accelerator Lab du PNUD Mali met en place une politique innovante !Frappe aérienne non identifiée contre des civils dans le cercle de Douentza : Une vingtaine de morts, de nombreux blessés Mort de deux militaires français à Ménaka, samedi 2 janvier dernier : L’attaque revendiquée par le GSIM d’Iyad Ag Ghali Projet de loi sur les VGB au Mali : Aboubacar Doucouré condamne le silence de l’Imam Mahmoud DickoEnrichissement illicite au Mali : L’OCLEI n’est pas discriminatoire

    Magma Gabriel Konate sur le CNT : ‘‘On ne peut pas faire le Mali sans les hommes politiques’’Soumeylou Boubèye Maïga : « Je garde un regard lucide sur la situation »De la dictature à la démocratie : Le Mali de toutes les incompréhensions et des interprétations stupides Chato au CNT : le décret n°2021-01/PT-RM du 4 janvier 2021 en cause

    Aboubacar Sidiki Sacko dit « Soldat», musicien, sur la pandémie du covid-19 : « Le monde de la culture vit une période très difficile….»

    Élection présidentielle : Le Niger "consolide son expérience démocratique" en dépit de l’insécurité grandissanteÉthiopie : La présence de troupes érythréennes au Tigré se confirme

    Ligue des champions d’Afrique : Les stadistes en ordre de bataille

    P.6

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    P.13 P.16 P.23

    Politique

    Brèves

    Edité par la Société Agence Malienne de Presseet d’Informations (AMPI)Siège : Rue du Gouverneur (902) Immeuble BayeNiass – Faladié (Bamako – Mali)Email : [email protected] / [email protected] Web : www.malikile.comContacts : +223 70 44 22 23

    Comité de rédactionQuotidien numérique d’informations générales paraissant du lundi au vendredi

    • Redacteur en Chef : Amadou TALL• Rédaction Générale : Karamoko B. Keïta, Demba SIDIBE (Stagiaire), Moctar Sow, Diala Teny Konaté, Ibrahim Sanogo, Yama Diallo • Gérant :Moctar Sow• Service Commercial : Youssouf Diarra• Secrétariat : AZIA Bénédicte

    Sport

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/20216

    Nul au Mali ne peut douter de la perti-nence d’une législation sur portantprévention, répression et prise encharge des violences basées sur le genre tantles femmes sont maltraitées par une frangeimportante de la gente masculine. Elles sontà la limite taillables et corvéables à merci,considérés par certains comme des tam-tams.Mais pour autant et pour paraphraser l’excel-lent président de la transition le colonel-majorBah N’Daw, ne faut-il pas avoir quelques pro-blèmes pour proposer au Haut Conseil Isla-mique le défunt avant-projet de loi pourcombattre ces fléaux.Jugeons-en par quelques dispositions parti-culièrement attentatoires à l’islam, auxmœurs et aux coutumes selon les chefs reli-gieux.« Article 2 : Aucune coutume, tradition,culture ou religion ne peut être invoquéepour justifier la perpétration d’une vio-lence basée sur le genre, disculper un au-

    teur quelconque de ce type de violenceou minimiser la peine applicable à l’en-contre de celui-ci. »Le Haut Conseil Islamique du Mali considèreque cet article met la loi à venir au-dessus dela parole de Dieu, du Saint Coran en établis-sant une véritable hiérarchie des normes en

    faveur de la loi des hommes et au détrimentde celle de Dieu. Les « laïcs » ou plutôt leslaïcistes approuveront et applaudiront sansdoute une telle mesure. Mais peut-on légiféreren faisant fi du contexte socioculturel et duvécu de ceux auxquels la loi est censée s’ap-pliquer.Une disposition encore plus polémique portesur l’article 3 « La présente loi protègetoute personne sans aucune forme dediscrimination fondée sur la race, la cou-leur, le sexe, l’identité ou l’expression degenre, l’état de grossesse, l’état civil,l’âge sauf dans la mesure prévue par laloi et en conformité avec les textes inter-nationaux ratifiés, la religion, l’opinionpolitique, la langue, l’origine ethnique ounationale, le handicap, la situation ma-trimoniale, la situation sociale ou surtout autre motif lié à l’identité d’une per-sonne.»Pour nos religieux, cette disposition vise pu-rement et simplement à légaliser l’homo-sexualité et ce qu’ils considèrent commed’autres dérives et travers sexuels qu’ils re-jettent catégoriquement. En effet, les termes« identité ou expression du genre », poureux, ne sont que doux euphémismes pourmasquer ces comportements sexuels. Or, il n’ya pas si longtemps, le projet d’éducationsexuelle complète, assimilée à l’homosexua-lité a provoqué la colère des maliens qui sesont donné rendez-vous au monument de l’In-dépendance, sous la houlette de l’Imam Mah-moud Dicko, pour demander la démission duPremier ministre et du gouvernement del’époque. Or, , ce texte va plus loin car le vo-cable expression du genre « est la manièredont une personne exprime ouvertement

    Violences basées sur legenre : l’étonnant silence de Mahmoud Dicko

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  • son genre. Cela peut inclure ses compor-tements et son apparence, comme seschoix vestimentaires, sa coiffure, le portde maquillage, son langage corporel et savoix. » Elle inclut aussi le choix d’un nom etd’un pronom pour se définir. Ainsi Moussa peutdécider qu’il s’appellera désormais Djeneba etinversement Niagalé sera prénommée N’Golo.Et personne ne pourra s’y opposer. Et bien évi-demment les pronoms personnels qui les dé-signent changeront aussi. Ce sera « elle estsortie pour Moussa » et « il est en voyage pourNiagalé ». L’éventail est d’ailleurs suffisam-ment large (androgyne, asexuel, bisexuel, cis-genre…). Nous avons été surpris d’entendre ceraisonnement dans la bouche d’un homme quenous croyions à tort, peu informé de ceschoses.L’avant-projet de texte prévoyait aussi en sonarticle 6 d) les cas d’excision définie comme« Toute intervention aboutissant à une lé-sion ou ablation partielle ou totale des or-ganes génitaux externes de la femme outoute autre mutilation des organes géni-taux féminins pour des raisons autres quemédicales. ». Sanctionner pénalement doncl’excision de peines pénales est apparu exces-sif pour les oulémas.

    Le texte s’élève aussi contre la répudiationc’est à dire son article 9 b) « La volonté ex-primée et non équivoque de l’un desconjoints de rompre unilatéralement lelien marital, que le mariage ait été célé-bré par un officier d’état civil ou une au-torité religieuse ou traditionnellehabilitée par la religion ou la coutume. »Le texte qui avait été proposé par le gouver-nement a aussi indexé ce qu’il a appelé les

    pratiques néfastes que seraient celles qui se-raient le gavage « visant à obliger une per-sonne à ingurgiter une quantité excessive denourriture par rapport à ses besoins », certainsrites de veuvage considérés comme dégra-dants sans autre précision, certaines pratiquesnuptiales néfastes pour la santé « notammentla privation de nourriture, la prise imposée delaxatifs ou de produits aphrodisiaques » etenfin dans la catégorie « autres pratiques né-fastes : Toute autre pratique nuisible et dé-gradante qui affecte négativement les droitshumains, tirant sa justification dans les cou-tumes, traditions et religions, assignant unrôle stéréotypé aux hommes et aux femmes,ainsi qu’aux garçons et aux filles, ou perpé-tuant l’usage de la violence à leur égard. »Tous ces interdits ont été assortis de pour-suites pénales et de peines dissuasives.Mais voilà que pour le Haut Conseil Islamiquedu Mali, plus que de la provocation, ce texteconstitue un casus belli, un outrage grave qu’ilconvient d’endiguer au plus vite. D’où sa sortiemusclée pour demander à tous les imams duMali de dénoncer le texte au cours de leur ser-mon (Koutouba) du vendredi 1er janvier 2021et de demander en conséquence à tous lesmusulmans du Mali de se tenir prêts pour dé-fendre leur religion.Mieux, ils ont appelé à des manifestationsmonstres pour obtenir le retrait pur et simpledu texte. Le gouvernement, flairant le dangeret comprenant que sa survie était en jeu, a trèsvite battu en retraite. Une reddition en rasecampagne sans gloire. En effet, c’est le jeudi31 décembre 2020, que la ministre chargée de

    MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 7

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  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/20218

    la promotion de la Femme, de la Famille et del’Enfant a été reçu en urgence à sa demandepar le HCIM. L’objet de la visite : informer lehaut Conseil de la décision du Premier Minis-tre Moctar Ouane de surseoir à l’adoption duprojet de loi incriminé. Le Haut Conseil, en re-tour s’est contenté de saluer la décision ainsiprise tout en précisant que la Commissionqu’elle a mise en place poursuivra ses travauxen examinant minutieusement le document,article par article. En conclusion, la faîtièredes organisations islamiques a appelé les mu-sulmans à la vigilance et à rester mobiliser.Ils se demandent en effet le recul du gouver-nement est un sursis à l’adoption du texte, unretrait ou un abandon pur et simple.Mais la vraie question est de savoir comment

    le gouvernement a osé présenter un tel texteen l’état. La junte de Kati méconnait-elle tantles réalités du Mali ? Où croit-elle que tousses désirs sont d’avance exaucés ? Ou encorecroit-elle que les maliens sont tous devenusleur béni oui-oui par la force de la mitrailleuse? Ils viennent de se heurter à la dure réalitéde l’exercice du pouvoir.Mais le plus scandaleux dans cette affaire estle silence assourdissant voire honteux deMahmoud Dicko qui, avec d’autres, a porté lecombat contre le Code des Personnes et de lafamille en obligeant le président ATT à unedeuxième lecture. Ensuite il mena la guerrevoire le jihad contre l’éducation sexuelle com-plète en se payant la tête du Premier ministreSoumeylou Boubeye Maiga contraint à la dé-

    mission. Et pour plus grave que ces deux cas, pas unseul mot aujourd’hui.Mais pour Malikilé qui l’a dit et répété : Allahest un fonds de commerce pour MahmoudDicko qu’il monnaye au gré de ses intérêts.Aujourd’hui ses intérêts sont à Kati. Pour rienau monde il ne les mettra en péril pour fairerespecter la parole de Dieu.Mais ce que regrette Malikilé est que par unamateurisme sans nom, le gouvernementvient de rater une belle occasion pour protégerles femmes victimes de violences inaccepta-bles. Pour se sauver sans les femmes, il a jetéle bébé avec l’eau du bain.

    Moctar Sow

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  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 9

    UNEUNELU SUR LA TOILEUNELU SUR LA TOILE

    Ibou SY

    U N T M Unité – Solidarité - ActionSyndicat National de l’Educationet de la Culture (SNEC)COMMUNIQUE :Suite à la Décision N°2021-000001/MEN-SG en date du 04 Janvier2021 du Ministère de l'Education Nationale, relative à la fermeturedes écoles et établissements d’enseignement publics et privés, dupréscolaire au secondaire général, technique et professionneljusqu’au 24 Janvier 2021, en raison de la situation sanitaire liée à lapandémie de la COVID-19 dont le nombre de victimes ne cesse d’aug-menter de façon considérable.Le Bureau Exécutif du Syndicat National de l’Education et de la Cul-ture (BEN/SNEC) se reconnait dans cette décision combien impor-tante du Ministre de l'Education Nationale, car de nos jours, la chainede contamination se fait à travers les enfants. Cette décision combiende fois courageuse permet de briser la chaine de transmission decette maladie.En effet, pour assurer la continuité pédagogique, puisque ne sachantpas quand finira cette pandémie, le BEN/SNEC souhaite du Ministrede l'Education Nationale et de celui de l'Enseignement Supérieur etde la Recherche Scientifique une prise d’autres mesures alternativespermettant la continuité des activités pédagogiques au bénéfice desapprenants depuis les familles respectives. Le BEN/SNEC fidèle à sa vision de défense de l’école malienne, réitèreson engagement, sans faille à accompagner le gouvernement detransition dans le cadre de la lutte contre cette pandémie qui conti-nue de faire, à présent, de nombreuses victimes, dans notre pays età travers le monde entier.Bamako, le 06/00/2021P/Le Bureau ExécutifLe secrétaire GénéralMOUSTAPHA GUITTEYE

    Lee Corbeau Du Mali

    Chato s'adresse à ses amis« Bjr chers républicains. Afin de continuer monmandat et concrétiser ma candidature commePrésidente du parlement panafricain je viens d’être

    nommée au #CNT et je dois être désignée demain comme membredu parlement panafricain . Je remercie mon parti l’UMRDA qui m’asoutenu dans cette démarche et ceux d’entre vous qui avez fait toutce qui était de votre possible pour que le Mali à travers ma modestepersonne ne perde pas un poste aussi stratégique pour l’Afrique del’Ouest en général et pour le Mali en particulier. Je demande vos bé-nédictions . Encore bonne année . On est ensemble »

    Boubou Cissé est un fugitif. Il ne peut même pas assumer ses actes.Comment a-t-on pu confier le pays à cet incapable.

    RFI Afrique

    Voilà 20 ans, presque jour pour jour, qu'ils cla-ment leur innocence... Au Congo Kinshasa, les23 personnes qui sont encore en prison à la suitede l'assassinat de l'ancien Président Laurent-DésiréKabila ont été graciées jeudi dernier par le Président Tshisekedi etvont être libérées cette semaine. Pour l'avocat Jean-Claude Katende,le Président national de l'ASADHO, l'Association africaine des droitsde l'homme, c'est l'aboutissement d'une longue bataille judiciaire.C'est aussi le début d'un nouveau combat pour la vérité. Il répondaux questions de Christophe Boisbouvier.

    L'année 2021 sera-t-elle celle de la 5G en Afrique ? Pas certain. Alorsque le monde se convertit peu à peu à cette technologie, le continents'y prépare avec un peu plus de lenteur. La 5G nécessite de gros in-

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202110

    vestissements, elle reste chère et surtout ne répond pas forcémentaux besoins du plus grand nombre. Pourtant, des pays comme leMaroc ou l'Afrique du Sud ont décidé d'accélérer le pas.

    Apiè Sangala

    En 1969, 3 jeunes lancent une entreprise de li-vraison de colis en porte à porte dans un vieuxPlymouth Duster aux portes incomparables. Adrian Dalsey, Larry Hillblom, Robert Lynn, dont lesnoms de famille constituaient un acronyme DHL. 50 ans plus tard, DHL compte 250 avions, 32 000 véhicules, 550 000employés et est présent dans presque tous les pays du monde. Lechiffre d'affaires pour 2019 était de 65 milliards d'euros! DHL Express exploite plus de 260 avions dédiés à travers des parte-nariats auprès de 17 compagnies aériennes, sur plus de 600 volsquotidiens, dans 220 pays et territoires.Commencez où vous êtes, Commencez par ce que vous avez et n'abandonnez jamais !!!

    Radio Guintan

    Le ministre de la sécurité et de la protection ci-vile,le colonel Modibo Koné a remis ce matin auDG Adjoint de la protection civile, le colonel Tiè-coura Samaké ,les clefs de cinq(5) de secours auxAsphyxiés et aux blessés (VSAB) et deux camions citernes incendie(CCI) .Ces sept (7) véhicules dont cinq financés sur budget national(VSAB) et deux( CCI) issu d'un don Japonais, permettront de renforcerles capacités opérationnelles des éléments de la protection civile duMali.A,C Guintan

    Cérémonie de passation de service, l'inspecteur général Moussa AGInfahi DG sortant passe le commandement de la police nationale aucontrôleur général Souleïmane Traoré nouveau DG de la police na-tionale. C'était ce matin à l'école nationale de police en présence duministre de la sécurité et de la protection civile , colonel ModiboKoné.A,C Guintan

    Média A

    POLICE NATIONALE | CÉRÉMONIE DE PASSATIONDE COMMANDEMENTCe mardi 05 janvier 2021, a eu lieu à l'École Na-tionale de Police, la cérémonie de passation de com-mandement de la Police Nationale entre l'Inspecteur Général MoussaAg INFAHI (sortant) et le Contrôleur Général Soulaïmane TRAORÉ (en-trant). Cette cérémonie solennelle était placée sous la présidencedu Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile le Colonel ModiboKONÉ et sous la supervision de l'Inspecteur en Chef des Services deSécurité et de la Protection Civile l'Inspecteur Général Samba KÉÏTA.De nombreuses autorités militaires, paramilitaires et civiles, étaientprésentes à cette cérémonie, dont les anciens Directeurs Généraux

    UNELU SUR LA TOILEUNELU SUR LA TOILE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 11

    UNEUNELU SUR LA TOILEUNELU SUR LA TOILE

    de la Police Nationale, les chefs d'unités et les notabilités de N'To-mikoribougou.Rendant hommage à son prédécesseur dans son allocution, le Di-recteur Général entrant le Contrôleur Général Soulaïmane TRAORÉ aremercié les autorités pour la confiance placée en sa modeste per-sonne. Son ambition, a-t-il dit, est de faire de la Police Nationale,une institution humaine, forte, efficace, crédible et professionnelleau service du peuple malien et de ses institutions. Il a donné lesaxes des défis à relever pour venir à bout des menaces actuelles quisévissent dans notre pays. Pour finir, il a promis « engagement, dé-vouement et disponibilité » et appelé tous ses collaborateurs à « unesynergie d’actions ».Reportage : Pape Cinq Étoiles Koné

    Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique - AFRO

    « L’apparition de la maladie à COVID-19 et les dif-ficultés qu’elle a fait naître pèsent sur la santémentale des personnes affectées. Pas seule-ment chez les personnes positives au virus,mais aussi leur entourage. »Dr Abdouramane Keita est membre de l’équipe de ri-poste à la #COVID19 à Koulikoro, au Mali . En charge de l’appui psy-chosocial dans la région, il revient sur les cas qui l’ontparticulièrement marqué et explique l'importance de cet appui.

    Figaro du Mali

    #URGENT : Dans la soirée du lundi 4 Janvier2021, un véhicule des Famas en patrouille asauté sur une mine explosive entre Nocra et Bonidans le cercle de Douentza. Ces incidents ont provo-qué la mort d'un militaire, (Gal Abdoulaye Coulibaly) et d'importantsblessés. Au même moment, à Somadougou dans la région de Mopti,une attaque meurtrière s'est produite entre les militaires et le grouped'autodéfense(Dosons). Des morts d'hommes sont déplorés dans lesdeux côtés. Source : Sanoussi Tangara

    MALI KANU

    Actualité 2 || Le ministre Mossa Ag ATTAHERreçoit Guimba National en audience Cette visitede l’humoriste malien, Habib Dembélé dit GuimbaNational rentre dans le cadre de l’organisation de laprochaine Journée Théâtrale Guimba National. Un projet culturel del’humoriste mais qui a comme moteur la jeunesse et qui concerneles jeunes. Après le tête à tête entre les deux personnalités, le mi-nistre de la Jeunesse et des Sports, M Mossa Ag ATTAHER a réaffirmétoute sa disponibilité à accompagner le projet dans le but de contri-buer à sa réussite. Selon le ministre Ag ATTAHER, l’humoriste GuimbaNational est un Ambassadeur, une Icône et une personnalité qui afait rire tout le Mali, il mérite donc, tout son attention. La rencontrea également permis au ministre Mossa Ag ATTAHER de bénéficier desconseils éclairés de Guimba National. Le grand humoriste malientermine ses propos avec cette citation « la jeunesse est l’avenir d’unpays, la force d’un pays. Il faut travailler avec cette jeunesse pourqu’elle prenne conscience de ce qu’elle est. Si la jeunesse n’est pasconsciente de ce qu’elle est, elle ne se projette pas, si elle ne se pro-jette pas, elle stagne, si elle stagne, elle pourrit, si elle pourrit, ellene vaut rien. » CCOM / MJS

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202112

    Adja Cissé

    SOMADOUGOU: Plus rien ne sera comme avant. La relation entre FAMa et Chasseurs va certai-nement évoluer après cet incident malheureux quia fait des morts de part et d'autre. Une délégation de haut niveau est déjà sur place pour arrondir lessangles, négocier la levée du blocus et surtout réécrire l'histoire.A suivre...www.lepaysdogon.net/ Somadougou

    Douentza : Selon notre confrère Kassim Traoré, il y a eu 19 morts autotal. Le gouvernement estime toujours que les familles endeuilléesne méritent pas son communiqué !

    Mopti: Ce dimanche 03 janvier, le village de Bounti dans le cercle deDouentza a été bombarbé. Une centaine de civils auraient été tués. Aucun communiqué officiel n'a encore été diffusé par les autoritésde la transition sur les circonstances de cette frappe.#Mali #Kunafoni

    « Le procureur Kassogué au lieu d’interpeller ceux qui ont fait le coupd’Etat va s’en prendre à des civils soi-disant en train de murir l’idée.Et cela n’est pas un problème qu’il fasse des investigations pourprouver ou acquitter les accusés. Mais le problème est le fait qu’ilest dans la logique d’une discrimination négative entre des citoyensrégis par les mêmes textes, lois, si jamais il n’interpelle pas les put-schistes. »

    Qui a donné l'ordre de tirer sur 100 de nos compatriotes? Pas de communiqué Pas d'enquête Ou est la SE?

    Papis Korera

    Ras Bath le Bousol de la République c'est l'au-torité Morale de la Démocratie Malienne ils veu-lent le faire taire pour profiter à manipuler lepeuple mais sa ne marchera pas l'idéologie est déjàen Marche

    UNELU SUR LA TOILEUNELU SUR LA TOILE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 13

    BREVESBREVES

    Chers Sympathisants,Chers Amis, parents et alliés Absorbé par les événements sociaux et politiques que vous savez, jen'ai pu vous présenter par écrit et à temps, mes vœux pour l'année2021.Je voudrais donc, avec ce léger retard, vous souhaiter, à toutes et àtous, ainsi qu'à tous ceux qui vous sont chers, une bonne et heureuseannée 2021. Que 2021 soit l'année du retour progressif de la paix dans notre pays ! Que 2021 soit l'année du retour de la cohésion nationale, de la cohésionsociale, de la concorde et de l'entente au sein de vos familles biolo-giques et politiques.Que 2021 soit l'année de toutes les réussites pour vous.L'année 2021 sera une année importante pour notre pays. Avec tous lespatriotes engagés, avec d'autres Partis ou Mouvements politiques, as-sociatifs et syndicaux, nous ferons avancer, en 2021, le projet pour leMali, pour un Mali nouveau, Mali Koura, pour l'unité, l'intégrité, la sou-veraineté et l'indépendance du Mali, laïc, démocratique et prospère. Jem'excuse auprès de toutes celles et tous ceux que j'ai pu contrarier,déranger ou même offenser par mes actes, propos ou prises de positionpolitique. Dans ce combat, j'ai été parfois incompris. Ce que je ressensavec beaucoup de peine. Je voudrais cependant vous donner l'assuranceque tout ce je dis et fais, n'obéit qu'à un seul et unique objectif straté-gique : créer les conditions pour relever le Mali et le peuple malien del'affaissement et de l’humiliation qu'ils subissent injustement depuisdes années. Pour cela, nous devons Regarder au-delà de l'horizon, nous unir face au danger, nous compren-dre et nous tolérer réciproquement, quelques soient nos itinéraires.Seul l'union sacrée des Maliens nous permettra de gagner le combatcontre le désespoir et la fatalité. Avec mes militantes et cordiales amitiés. Bonne et heureuse année2021.Sincèrement votre, Choguel

    Vœux de Choguel pour 2021 : ChersCompagnons de lutte du M5-RFP, Compagnons du FSD.

    Le président Macky Sall s’est exprimé sur le débat sur l’introductionsupposée d’un module sur l’homosexualité dans le programmescolaire. Sa réponse est claire.Je l’ai dit plusieurs fois devant des leaders mondiaux tels que BarackObama et le président Trudeau. Le Sénégal, personne ne peut changernotre posture sur la question de l’homosexualité parce que nos cultureset nos traditions ne l’acceptent pas.Celui qui pense que son argent peut nous faire changer d’avis, qu’ilgarde son budget. Aucun membre du gouvernement n’ose s’inscrire danscette lancée. Le Sénégal ne peut pas l’accepter et l’Unesco ne peut pasnous le forcer. Les Nations unies aussi. Car nous sommes un pays sou-verain. C’est nous qui définissons notre programme et ce qu’on enseigneà nos enfants et ce que nous mettons dans notre système éducatif.Donc je veux rassurer les gens. Tant que je suis à la tête du pays celan’aura pas lieu. Ce débat n’aura pas lieu. Ce n’est pas à l’ordre du jour »

    Module sur l’homosexualité à l’école :Macky Sall prend officiellement position

    Où est donc parti le froid de Bamako ? Il fait moins frais cetteannée à Bamako par rapport aux autres localités du pays. Cettesituation s’explique par le creusement de la dépression saha-rienne sur l’océan et la concentration du gaz à effet de serre, selon lesservices météorologiques. Fily Sissoko est prévisionniste à Mali Météo.

    Source : studiotamani

    Bamako : Pourquoi fait-il moins froidcette année ?

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202114

    BREVESBREVES

    La salle de conférence du ministère des Affaires religieuses et duCulte a servi de cadre, ce lundi 04 janvier 2021, à la cérémonie deprésentation de vœux pour la nouvelle année 2021. Comme à l’accoutumée, la cérémonie a débuté par une prière.Ensuite, le Secrétaire général du ministère, M. Toumany SANGARE, aprésenté ses vœux au ministre Mahamadou KONE, au nom de tous lespersonnels : Secrétariat général, Cabinet, services rattachés.Son discours a été marqué par deux aspects : le bilan jugé flatteur,après seulement 3 mois d’exercice ; les chantiers en cours, essentiel-lement législatifs, pour réglementer le champ religieux et prendre àbras-le-corps le phénomène de l’extrémisme violent.Il a mis ce bilan à l’actif du style et de la méthode du ministre KONE.Ce dernier, en retour, a signifié que son travail était adossé à la Transitionelle-même, avant de décliner son style et sa méthode de travail, axéssur trois principes : la complémentarité, la collégialité et l’espritd’équipe. Ce style et cette méthode de travail reposent eux-mêmes surtrois valeurs cardinales : le respect mutuel entre tous les personnels,verticalement et horizontalement ; la conscience professionnelle ; la

    ponctualité au travail. Pour le Dr KONE, Dieu transcende tout ce quenous faisons pour une raison simple : « Dieu est au début, au centre età la fin de toute chose ».Aussi, le ministre KONÉ a-t-il présenté ses vœux « en pardonnant sin-cèrement à tous et en demandant pardon à tout un chacun ».La cérémonie a pris fin par les bénédictions dites par les représentantsdes trois confessions religieuses : protestante, catholique et musul-mane.

    Source : CCOM/MARC

    Vœux du ministre KONE de nouvel anau MARC : Ponctualité, collégialité etconscience professionnelle

    On dit que les virus de la grippe survivent et se transmettent plusfacilement dans l’air froid et sec. Il est donc raisonnable de pen-ser qu’il en va de même pour le coronavirus responsable de laCovid-19 (le SARS-COV-2) qui a une taille et une structure similairesaux virus de la grippe et du rhume. Aucune étude n’affirme avec certitudeque la période du froid est propice à la propagation du coronavirus.Même si selon une récente étude menée en Australie, le virus peut sur-vivre 28 jours sur les surfaces lisses, s’il fait moins de 20°C contre 7jours lorsqu’il fait 30°C. Pr Soungalo Dao, médecin spécialiste des maladies infectieuses et chefdu centre de traitement de la Covid-19 à l’hôpital du Point G, affirmeque le froid pourrait potentialiser la fréquence et la gravité de la Covid-19 comme la grippe. Le spécialiste reconnait que l’on n’a pas assez de recul dans le tempspour le confirmer. « Ce qu’on sait, c’est que la Covid-19 sévit sous tousles cieux aussi bien dans les régions chaudes que froides du globe »,argumente le praticien hospitalier. Au plan symptomatique, l’infectiologue prétend qu’il y a des similitudesentre la Covid-19 et la grippe. D’après lui, la Covid-19 se démarque ra-pidement par deux signes importants. Il s’agit de l’anosmie (perte del’odorat) et de la dysgueusie (altération du goût). Mais chez certainsmalades, il n’y a rien de tout ça. Aussi, la Covid-19 est plus mortelleque la grippe. Au scanner, il y a une différence sur les images du poumon et enfin

    l’examen au laboratoire vient mettre fin définitivement à la confusion,explique le spécialiste. Pour éviter toute confusion, le chef du centrede traitement de la Covid-19 à l’hôpital du Point G conseille de s’adresseraux services de santé pour faire rapidement la part des choses pourune plus grande célérité dans la prise en charge d’un éventuel cas decoronavirus. En effet, le malade atteint de Covid-19 a très souvent besoind’oxygène en urgence. Pr Soungalo Dao prévient que si la population continue d’ignorer l’exis-tence de la maladie à coronavirus (donc de ne pas respecter les mesuresbarrières), le pire est à craindre.

    Fatoumata NAPHOSource : Essor

    Propagation de la Covid-19 en période du froid : Les explications du Pr Soungalo Dao

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 15

    vous êtes les meilleurs ». L’autre aspect est relatif à son fort caractèrevoire son esprit de compétitivité. Ce, malgré les coups bas qu’il subissaitconstamment.Somme toute, c’est le Mali entier qui a perdu son Champion, mais forceest de constater qu’il a été incompris par une frange non négligeabledu peuple malien. Et, son dispositif de communication aura manqué,hélas ce pari. Dors en paix, le Républicain, l’histoire retiendra.

    Baba Bourahima CISSECommunicant-journaliste

    BREVESBREVES

    “Le destin inachevé d’un vrai et affable patriote », écrivait KabineKOMARA, ancien Premier ministre de la Guinée Conakry, dans unpassage de son brillant hommage rendu à feu Soumaila CISSE.Et notre confrère, l’Informateur de renchérir : « le Mali a perdu son futurPrésident ».Le pouvoir appartient à Dieu, il le donne à celui qu’il veut et le retire àsa guise, c'est-à-dire, au moment voulu. Nul ne pourrait contester lafatalité du destin. L’existence terrestre est comme un long-métrage, àcheval entre réalité et fiction et dont tous les scénarios, les castingssont écrits d’avance. Les humains en constituent les personnages, cha-cun jouant son rôle, advienne que pourra. Trois fois finaliste « malheureux » d’élections présidentielles, succes-sivement en 2002,2013 et 2018. C’est bien au moment où le boulevardlui semblait largement ouvert qu’il s’en est allé. Que pouvons-nous de-vant cette décision divine ?Je ne pleure pas le Champion, parce qu’il a vécu utile. Il a laissé desempreintes indélébiles partout où il est passé. De la CMDT à la l’ACI, en passant par les Ministères stratégiques, sousle règne du président Alpha O. KONARE, dont ceux de l’Equipement etdes Finances. Qui ignore les prouesses auxquelles il est parvenu dansle cadre de l’informatisation des services techniques du Départementdes Finances ?Le règne du Champion à la tête de l’UEMOA a été unanimement salué,tant dans la sous-région qu’au Mali. Plusieurs secteurs ont reçu l’ac-compagnement de l’UEMOA sous son magistère. On peut citer entre au-tres celui de la Presse et celui l’enseignement supérieur privé. Un promoteur d’une école supérieure m’a fait la confidence suivante :« l’école était en difficulté. Un beau jour, j’ai reçu un appel venant duBurkina. C’était Soumaila CISSE en personne. Il m’a posé un certainnombre de questions. Et après, nous avions introduit nos dossiers etnous avions été retenus pour l’accompagnement. Mieux, l’UEMOA a re-connu l’école une année avant l’Etat malien ». L’ancien président de laRépublique, Amadou Toumani TOURE, juste avant sa disparition l’a re-mercié pour les 400 forages qu’il a réalisés à travers le Mali . Outre son attitude républicaine, deux aspects chez le Champion m’ontparticulièrement séduit. Il s’agit en l’occurrence de sa qualité de vision-naire, de futuriste. Il avait su faire confiance à la Jeunesse (Me DembaTraroré, Madou Diallo, Racine Thiam, Abdramane Diarra, Habibatou Na-gnouma Traoré...). On se rappelle encore son discours inaugural aucongrès de la jeunesse de son parti lors lequel, il disait : « pour êtremeilleur, il faut s’entourer que de meilleurs. Chers Jeunes de l’URD,

    Disparition de Soumaila CISSE : Non,un Champion ne meurt jamais !

    Le Parquet et le Doyen des juges sont à couteaux tirés, dans l’affairedu douanier qui avait tué sa fille de 6 ans aux Mamelles, il y aquelques mois. Un énorme bras de fer qui oppose le Parquet et leDoyen des juges dans l’affaire du colonel Mouhamadou Sall, puisquec’est de lui qu’il s’agit. Au début de l’affaire, diagnostiqué atteint detroubles psychiques, le douanier Mouhamadou Sall a été interné à l’hô-pital psychiatrique de Thiaroye. Mais le juge d’instruction, contre l’avisdu procureur, a pris une ordonnance pour y mette fin.Le ministère public s’y est opposé, et a fait appel de cette décision, in-forme le quotidien Libération dans sa parution d’hier mardi. Mais le brasde fer et tel, qu’il n’est pas exclu que ce soit la Chambre d’accusationde la Cour d’Appel qui doive les départager.Pour rappel, Sall est inculpé pour assassinat de sa fille. Et le parquet,qui a saisi le Doyen des juges, veut l’inculper de crime d’homicide oude meurtre.

    Affaire du douanier qui avait tué sa fille au Sénégal : Le parquet et le doyen des juges engagent un bras de fer

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202116

    Dans le communiqué de presse, il res-sort que dans le cadre de la promotionde l’émergence d’une économie res-pectueuse de l’environnement, et dans l’op-tique d’aider les décideurs à faire des choix età gérer la complexité en période d’incertitudedans quatre domaines intégrés la gouver-nance, la protection sociale, l’économie verte,et la rupture numérique, l’Accelerator Lab duPNUD Mali a initié une série de hackathonsdénommée Anwkathon. Cette série a pour ob-jectif principal de susciter la création et le dé-veloppement de solutions innovantes dans cesquatre domaines prioritaires. Le Anwkathon Economie verte est mis enœuvre par DoniLab, Structure d’Accompagne-ment à l’Entrepreneuriat Innovant et partenaired’exécution de l’Accelerator Lab du PNUD Mali. Pour la mise en œuvre de ce programme,douze projets de jeunes, évoluant dans l’éco-nomie verte ont été identifiés. Ces jeunes ontété coachés en 72 heures afin de leur permet-tre d’améliorer leurs solutions au travers d’un

    Hackathon. Les activités du Hackathon ont effectivementdébuté le vendredi 18 et se sont poursuivis lesamedi 19 et dimanche 20 décembre 2020 àl’Hôtel de l’Amitié de Bamako. Les participantsont mieux affiné leurs business model, amé-liorer leurs connaissances en gestion d’entre-prise et acquis des compétences en Pitch. C’est dans cette optique que des experts thé-matiques et des mentors ont été impliquésdans l’exécution du hackathon. Ils ont appuyéles entrepreneurs dans le processus de ma-turation et d’implémentations de leurs projetssur les 3 jours d’activité. Aux termes du Hackathon, les trois meilleuressolutions qui bénéficieront de 6 mois d’accom-pagnement d’une valeur de 10.000 dollars ausein de l’incubateur DoniLab sont : 1er MamaliMoringa (Transformation de moringa en pro-duits nutritionnels et thérapeutiques.) ; 2èmeSyOil (Récupération, purification, recondition-nement et vente d'huiles de moteurs Indus-trielles.) et 3ème FLS Sarl (Système de

    filtration lente sur sable pour rendre l'eau po-table.)Dans la même dynamique, Jo Scheuer, le Re-présentant Résident du PNUD au Mali a rap-pelé l’intérêt du PNUD pour l’innovationéconomique, avant de rappeler que le secteurprivé est essentiel pour l’atteinte des Objectifsdu Développement durable. Il a ajouté queface à l’engouement suscité par l’initiative desAnwkathon, l’expérience serait renouveléecourant 2021. Dans son discours, le Directeur de DoniLab aannoncé que son organisation offrait 3 moisd’accompagnement gratuit au 9 autres équipesparticipantes au sein de son Hub de Bamako.Le Anwkathon Economie verte, en plus d’êtreun cadre de création et d’amélioration de so-lutions innovantes, se veut un espace de libreéchange et de partage d’expérience entre lesentrepreneurs.

    Ibrahim Sanogo

    Emploi des jeunes : L’Accelerator Lab du PNUDMali met en place une politique innovante !Accompagner les jeunes entrepreneurs du Mali à travers un cadre d’échange et de partage d’expérience tel est l’objectif de l’initiativeverte de PNUD Mali. Ce programme permettra de booster l’économie de notre pays par la création de valeur ajoutée.

    ACTUALITE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 17

    Ce drame survient alors que la situationsécuritaire sur le terrain se détériore deplus en plus. L’association Tabital Pu-laaku demande l’ouverture d’une enquête pourfaire la lumière sur ces évènements. De soncôté, l’armée indique qu’aucun de ses appareilsn’a survolé la zone ciblée à la date du 3 jan-vier.Les faits se sont produits le 3 janvier dans lalocalité de Bounty, dans le cercle de Douentza,lorsque des personnes rassemblées pour unmariage ont été prises pour cible par unefrappe aérienne non identifiée. Au moins unevingtaine d’entre elles ont trouvé la mort et denombreuses autres ont été blessées, dont cer-taines sont dans un état critique.L’association Tabital Pulaaku, qui a dénoncéces tueries, a invité le gouvernement à prendreles dispositions afin d’évacuer les blessés versdes structures sanitaires appropriées. Avantd’inviter la communauté internationale à ouvrir

    « une enquête pour faire toute la lumière surce drame et situer les responsabilités ».Il ressort des informations concordantes re-cueillies que c’est bien une frappe aériennequi a visé ce regroupement de civils alorsqu’ils célébraient un mariage des jeunes de lacontrée.Sans une enquête conduite sur le terrain, ilest extrêmement difficile de savoir si nousavons affaire à une bavure militaire ou à uneopération sciemment conduite dans la zonepour traquer d’éventuels terroristes.Joint par nos soins, un haut gradé de l’Etat-major dément toute implication de l’arméedans ces incidents. « A la date du 3 janvier,aucune opération des FAMa n’a été conduitevers la localité susnommée. Je vous signalequ’il n’y a pas non plus eu de survol de la zonepar nos appareils à la date indiquée », nous asignalé notre interlocuteur. Précisant que desopérations antiterroristes sont en cours au

    centre du pays mais pas dans le secteur deDouentza.En attendant que la lumière soit faite sur cestueries, notons que plusieurs localités du cen-tre du pays sont en proie, ces derniers jours,à une forte mobilité des groupes terroristes.Notamment ceux affiliés au Groupe de soutienà l’islam et aux musulmans (GSIM) qui multi-plient les attaques aux engins explosifs im-provisés (EEI) contre les forces arméesmaliennes et françaises. Les dernières at-taques ont causé la mort d’au moins cinq mi-litaires de l’Opération Barkhane dans lessecteurs de Hombori et Ménaka. Quant à l’ar-mée malienne, elle a été également visée aumoins deux fois les 29 et 31 décembre res-pectivement dans les localités de Kona et deBoulkessi causant la mort de deux soldats.

    Abdoulaye DIARRASource : l’Indépendant

    Frappe aérienne non identifiée contre des civilsdans le cercle de Douentza : Une vingtaine demorts, de nombreux blessés

    ACTUALITE

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202118

    Comme on s’y attendait, l’attaque à l’en-gin explosif improvisé (EEI), survenueprès de Ménaka, le samedi 2 janvierdernier, contre un blindé de l’Opération Bar-khane, a été revendiquée par le « Groupe deSoutien à l’Islam et aux Musulmans » (GSIM).Sur les trois soldats français blessés suite àcette attaque, deux sont décédés et le derniera survécu.Pour rappel, cette attaque est survenue auxalentours de 11 heures, à Tabankut, localitésituée à environ 3 km de Ménaka. Les troissoldats de Barkhane, à bord du véhicule objetde l’attaque, relèvent du deuxième régimentde Hussards de Haguenau (un régiment blindéde recherche du renseignement de l’Armée deterre). Les deux décédés ont pour noms le Ser-gent Yvonne Huynh, âgée de 33 ans et le Bri-gadier Loïc Risser, 24 ans. Au moment desfaits, ils étaient en mission de reconnaissancedans la région de Ménaka.Signalons que le sergent Huynh est la pre-

    mière femme militaire française à perdre lavie au Mali. Elle appartenait au 5e Régimentdu Génie en tant que réserviste, avant de s’en-gager le 7 novembre 2006 au sein du 3e Régi-ment d’Artillerie de Marine [RAMa], aveclequel elle effectuera sa première opérationextérieure (OPEX) au Tchad, dans le cadre del’opération Épervier. Après un passage à laRéunion, en tant que chef de groupe au seindu régiment du service militaire adapté, c’esten 2017 qu’elle sera sélectionnée pour rejoin-dre le 2e Régiment de Hussards afin de servirau sein d’une équipe de recueil d’information.Quant au Brigadier Loïc Risser, il avait rejointle 2e Régiment de Hussards quelques moisavant le sergent Huynh. Engagé dans l’Opéra-tion Sentinelle en 2017, le brigadier Risseravait déjà une riche expérience opérationnelleétant donné que cette mission au Mali étaitsa troisième depuis 2018.

    Deuxième attaque du GSIM

    contre Barkhane en moins d’une semaineCette attaque intervient cinq jours aprèsqu’une autre ait ciblé une patrouille de la forceBarkhane près de Hombori, dans la région deMopti. Les trois soldats français qui étaient àbord du Véhicule Blindé Léger (VBL) ayantsauté sur un engin explosif improvisé (EID) onttous péri. Cette attaque avait été revendiquéepar le « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Mu-sulmans » (GSIM) d’Iyad Ag Ghali. Lequel in-diquait que c’était en représailles contre laprésence militaire française au Mali ainsi queles caricatures contre le Prophète (PSL).Le même groupe a aussi revendiqué l’attaquesurvenue, le samedi 2 janvier dernier, à Mé-naka, tuant deux militaires français. Il convientde préciser que Ménaka faisant partie de lazone dite des trois frontières (Mali-BurkinaFaso et Niger) est occupée au Nord par les élé-ments du GSIM et au Sud par ceux de l’Etat

    Mort de deux militaires français à Ménaka,samedi 2 janvier dernier : L’attaque revendiquée par le GSIM d’Iyad Ag Ghali

    ACTUALITE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 19

    Islamique au Grand Sahara (EIGS). Par ailleurs,il faut préciser que ces attaques du GSIMcontre l’Opération Barkhane étaient attenduesdans la mesure où les militaires françaisavaient récemment accentué les actionscontre ce groupe, notamment dans la zone duGourma. Ce qui avait donné un avantage cer-tain à l’EIGS, alors que c’est celui-ci qui avaitété déclaré ennemi prioritaire lors du sommetde Pau (France) tenu en janvier 2013 entre lesdirigeants des pays du G5 Sahel et de laFrance. Raison pour laquelle certains n’avaientpas hésité à s’en prendre à la France jugéehostile à un dialogue avec les terroristes alorsque les nouvelles autorités du pays étaient fa-vorables à cette option pour ramener la paix.Par ailleurs, selon un observateur averti, cesattaques au Centre et au Nord-est, survenuesen moins d’une semaine contre l’armée fran-çaise, ne sont pas anodines. En effet, le choixde la zone de Hombori s’explique par le faitque le chef d’Etat-major des armées fran-çaises, le Général François Lecointre, s’y estrécemment rendu lors de sa visite de 48heures effectuée le 10 décembre dernier auMali. Quant à Ménaka, c’est là qu’est prévu ledéploiement de l’Opération Takuba censée re-grouper des forces spéciales européennes.

    Majorité des victimes militairestuées par les EEI

    En tout état de cause, avec l’attaque survenuele samedi dernier dans la région de Ménaka,ils sont désormais 49 soldats français tués au

    Mali depuis le début des interventions mili-taires en janvier 2013.Au Sahel, on en compte une cinquantaine de-puis cette date. A noter que la majorité dessoldats français morts au Mali ont été tuéspar des engins explosifs improvisés (EEI) ap-pelés aussi mines artisanales. Ces armes tou-chent non seulement les militaires, mais aussiet surtout les civils ainsi que les combattantsdes mouvements armés impliqués dans leprocessus de paix. De plus, pour les terroristesdu GSIM, il est important de faire plus de vic-times dans les rangs des militaires françaisdans la mesure où cela pourrait représenterun moyen de pression aux yeux de leur opinion,avec pour conséquence d’accélérer leur retraitdu Mali.

    Ansongo-Ménaka, la Route de la mort

    Sur l’axe reliant Ménaka à Ansongo – égale-ment connu sous le nom de » Route de lamort « , distant d’environ 220 kilomètres, cesarmes silencieuses sont très prisées par lesterroristes qui évitent d’affronter frontalementles militaires français beaucoup plus équipésqu’eux. Si certains parmi ces engins explosifsse déclenchent lors du passage d’un véhiculegrâce à un mécanisme appelé « pressure plate», d’autres sont commandés à distance.Depuis fin 2016, la base française de Gaoabrite un laboratoire d’exploitation contre lesEEI, le seul du genre pour toute l’OpérationBarkhane. L’endroit ressemble à n’importe quel

    laboratoire de police scientifique, en plusspartiate et plus exigu. Ce qui n’empêche pasles terroristes de démontrer leur savoir-fairepour fabriquer les engins explosifs assez rus-tiques mais fonctionnels. Pour leur confection,il suffit de quelques câbles de cinq mètres quisont bricolés par des artificiers en les mettantbout à bout. Ces engins explosifs ne sontcertes pas sophistiqués, mais suffisants pourfaire de gros dégâts. Il arrive parfois que cesposeurs de mines artisanales ne soient pasforcément des terroristes, mais des individusattirés par l’appât du gain facile. Raison pourlaquelle, certains font même appel à des mi-neurs qui passent facilement entre les maillesdu filet. Pour ce faire, on leur propose justedes montants avoisinant 150.000 francs CFA,selon certains observateurs. Cette situationintervient alors que la France a annoncéqu’elle allait procéder à un allègement de sondispositif militaire actuel au Sahel, qui compteun peu plus de 5000 soldats. Cela, en vue defavoriser la montée en puissance de l’Opéra-tion Takuba, censée regrouper les forces spé-ciales européennes. Toutefois, cette opérationpeine sérieusement à mobiliser et à se dé-ployer. Les yeux sont maintenant rivés sur lenouveau sommet devant regrouper les diri-geants du Sahel et de la France, en février pro-chain, au Tchad, où il est attendud’importantes décisions sur l’avenir de la pré-sence militaire française au Sahel.

    M.DSource : l’Indépendant

    ACTUALITE

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202120

    Aboubacar Doucouré : Bonjour monsieur leDirecteur du journal Malikilé, je vous appellepour donner mon point de vue sur le silencede l’Imam Dicko par rapport au projet de loiportant VBG, dont tous les religieux sont sortispour demander le retrait pur et simple.

    Moctar Sow Malikilé : Pourriez- vousnous donnez mon point de vue sur le si-lence de l’Imam Dicko par rapport auprojet de loi portant VBG, dont tous lesreligieux ont demandé le retrait pur etsimple.

    Aboubacar Yacoub Doucouré : L’imam a eutoute cette popularité grâce à son combatcontre ce genre de projets qui vient contredirenos valeurs sociétales et religieuses. C’est luiqui s’est levé, à l’époque. Il était le présidentdu Haut Conseil Islamique du Mali, avec lesoutien du Chérif de Nioro pour manifestercontre le code de personnes et de la famille.Grâce à Dieu, le projet de loi a été revu. Puisen 2019, il y a eu le projet de programme de

    l’éducation sexuelle complète contre lequel ily a eu les manifestations du 5 avril et du 10mai 2019. Il a toujours été incontournabledans ces combats.

    Moctar Sow Malikilé : Alors quel rôle a-t-il joué dans cette dernière lutte quevous avez menée ?

    Aboubacar Yacoub Doucouré : Rien juste-ment. Il n’a joué aucun rôle. Pire, il n’a mêmepas donné son point de vue. D’ailleurs, le HCIa demandé à tous les Imams de prêcher surle sujet, lui, il ne l’a non seulement pas fait,mail il a tout simplement ignoré. Je me sou-viens que lui, lorsqu’il faisait son combatcontre les deux projets sus évoqués, ses par-tisans ont critiqué Chérif Ousmane MadaniHaïdara d’avoir trahi la UMA islamique. Au-jourd’hui, c’est lui qui refuse de se joindre à lalutte. Cela m’amène à poser un certain nombre dequestions :Est-ce parce qu’il est avec les autorités de la

    transition pour qu’il agisse de la sorte ?Vise-t-il une carrière politique qui l’oblige àcette réserve pour être en harmonie avec lapolitique occidentale ?Ou est-ce qu’il n’est plus président du HCI qu’ilne veut plus servir Dieu ?C’est lui seul qui peut répondre à ces ques-tions. Vous savez monsieur le directeur, le Prophètede Dieu PSL a dit : « Quand un croyant voit unmal, il doit avoir l’une des 3 catégories decomportement : 1) Agir pour changer ce mal ;2) Parler pour le changer ;3) Ou détester/bouder ce mal pour monter tonmécontentement.Le prophète a ajouté que la 3ème catégorieest la plus faible des croyances.

    Moctar Sow Malikilé : Quels sont vosrapports avec l’Imam en ce moment ?Sont-ils comme avant ?

    Aboubacar Doucouré : Il y a 2-3 ans, il étaitmon Imam, mon leader religieux. Mais ça c’estil y a longtemps. Aujourd’hui, c’est un hommepolitique pour moi. Un politicien très ambi-tieux. Son statut a changé pour moi. Mais nousavons toujours des rapports humains. On n’aaucun problème.

    Propos recueillis par Moctar Sow

    Projet de loi sur les VGB auMali : Aboubacar Doucourécondamne le silence de l’Imam Mahmoud Dicko

    ACTUALITE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 21

    L’Office Central de Lutte contre l’Enrichis-sement Illicite (OCLEI) a été créé par laloi N°2014-015 du 27 mai 2014 mais ilest fonctionnel depuis seulement 2017. Ils’agit d’un instrument terrifiant pour tous ceuxqui ont fait de l’accaparement des biens pu-blics leur exercice favori. En témoignent lesnombreuses tentatives pour le discréditer.Ceux pour qui l’OCLEI est un épouvantail necessent de mettre en avant son soi-disant ca-ractère discriminatoire qui fait que seule unecatégorie particulière de travailleurs maliensserait visée par ses actions. En vérité, il n’estpas de Maliens détenant une parcelle de pou-voir public qui ne soient visés par la luttecontre l’enrichissement illicite. Le fait est quepar la spécificité de leur travail, certains fonc-tionnaires sont plus enclins à l’enrichissementillicite que d’autres.La corruption a pris de l’ampleur au Mali, par-ticulièrement depuis l’avènement de la démo-cratie en 1992. Depuis cette date, une classede mafieux et leurs acolytes ont fait mainbasse sur les ressources nationales jusqu’àmettre en péril la fragile économie nationale.Ainsi, il existe aujourd’hui au Mali des fonc-tionnaires, civils et militaires, multimilliar-

    daires connus de tous. Ils sont dans toutes lesaffaires et occupent tous les secteurs lucratifscomme le pétrole, le foncier ou l’or. L’ACI 2000,Baco-Djocoroni ACI, la Cité du Niger ou lequartier huppé de Sotuba sont des quartiersoù sont bâties les villas les plus luxueuses deBamako et dont les propriétaires émargent au

    budget de l’État comme fonctionnaires. Tou-chant pour la plupart quelques centaines demilliers de francs CFA comme salaire, voiremoins, cette catégorie de fonctionnaires mènecependant une vie princière qu’est loin d’ima-giner le commun des Maliens.Récemment, l’OCLEI a transmis au Pôle éco-nomique et financier de la Commune III duDistrict de Bamako, les noms de trois fonc-tionnaires maliens milliardaires tous apparte-nant au domaine des finances. Chacun de cesprésumés fraudeurs possèderait plus d’une di-zaine de villas dont certaines sont au nomd’enfants en bas âge. La vérité est qu’il nes’agit là qu’une goutte d’eau dans l’océan desfonctionnaires corrompus du Mali. Une en-quête publiée il y a quelques années avait éta-bli que plus de 80% des maisons cossues deBaco-Djocoroni ACI appartiennent à des fonc-tionnaires maliens. De nombreux immeublesde l’ACI 2000, quartier le plus huppé de Ba-mako, sont la propriété de fonctionnaires del’État. Les exemples sont nombreux qui fontétat de villas luxueuses bâties à Dakar ouAbidjan par des Maliens émargeant au budgetd’État. Si l’on sait que les salaires des Malienssont des plus bas de la sous-région, point n’estbesoin d’être expert pour réaliser commentsont acquis tous ces biens.Ainsi, ce sont des centaines de milliards deFCFA qui sont détournés chaque année par letruchement de la fausse facturation, des sur-facturations, des marchés non exécutés maisfinancés, des attributions frauduleuses demarchés publics, les prises de parts illégales

    Enrichissement illicite au Mali : L’OCLEI n’est pas discriminatoire

    ACTUALITE

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202122

    dans des marchés publics, etc. Ces pratiquescommencées en 1992 se sont progressivementamplifiées au fil des ans sans que ni ATT en-core moins IBK ne soient en mesure de les en-diguer. Au contraire ces deux derniersPrésidents ont, par leur laxisme, contribué àl’expansion de la corruption au Mali. Nous ai-mons citer cet homme politique qui a dit ceci: « Au Mali la question n’est pas de savoir quiest corrompu main bien qui ne l’est pas ».Cette boutade résume parfaitement l’ampleurde la corruption dans le pays laquelle s’est ré-pandue même dans la rue où des policierssans vergogne rackettent les usagers de laroute au vu et au su de tous.Il aura fallu la pression des Partenaires Tech-niques et Financiers (PTF) du Mali et leur ul-timatum adressé à IBK pour que l’OCLEI,pourtant créé depuis 2014, voie le jour en2017. Cependant, depuis cette date, les enne-mis de la Nation ne cessent de vouloir sabor-der l’OCLEI qui apparaît comme un cauchemarpour les corrompus. C’est le cas du Syndicatdes Travailleurs de l’Administration d’État(SYNTADE) qui englobe les plus grands voleursde la République. En effet, sous la menace dece syndicat, IBK avait suspendu les enquêtesde l’OCLEI au motif que celles-ci étaient dis-criminatoires. Or il suffit de jeter un coup d’œilaux textes régissant l’OCLEI pour se convaincredu contraire. En effet, les ennemis de l’OCLEIbrandissent l’Article 9 de l’organisme de lutteanticorruption qui établit la liste des per-sonnes assujetties à la déclaration de leursbiens, liste dont serait exclue une partie desMaliens.

    En fait, l’Article 3 de la loi régissant l’OCLEIest un cinglant démenti à ces allégationsmensongères. En effet, ledit Article stipuleclairement ce qui suit : « Sont assujettis à laprésente loi :• Toute personne physique civile ou militaire,dépositaire de l’autorité publique, chargé deservice public même occasionnellement, ouinvesti d’un mandat électif ;• Tout agent ou employé de l’Etat, des collec-tivités publiques, des sociétés et entreprisesd’Etat des établissements publics, des orga-nismes coopératifs, unions, associations oufédérations desdits organismes, des orga-nismes reconnus d’utilité publique, des ordresprofessionnels, des organismes à caractèreindustriel ou commercial dont l’Etat ou une

    collectivité publique détient une fraction ducapital social, et de manière générale, toutepersonne agissant au nom ou pour le comptede la puissance publique et/ou avec lesmoyens ou les ressources de celles-ci.Les dispositions de la présente loi sont aussiapplicables à toute personne morale qui a par-ticipé à la commission de l’infraction ».Il suffit à toute personne un minimum d’intel-ligence et d’honnêteté pour réaliser qu’aucunMalien, aucune catégorie de Maliensn’échappe au champ d’action de l’OCLEI. L’idéeselon laquelle la lutte contre l’enrichissementillicite serait dirigée contre une catégorie spé-cifique de fonctionnaires maliens est pur men-songe destiné à empêcher Moumouni Guindoet son équipe de travailler en toute sérénité.La lutte contre la corruption et plus spécifi-quement l’enrichissement illicite passe par ladéclaration des biens de tous ceux qui ont uneparcelle de pouvoir qu’ils exercent au nom del’État et des collectivités. C’est une lutte dif-ficile et de longue haleine car la corruption estprofondément ancrée dans les actes de tousles jours de la plupart des Maliens. Si cer-taines insuffisances structurelles qui ont étérelevées et qui sont susceptibles de nuire aubon fonctionnement de l’OCLEI sont corrigées,alors le Mali pourrait entamer le nettoyage né-cessaire à l’assainissement de ses finances.La lutte anticorruption est indispensable pourrelancer l’économie nationale. Et l’OCLEI enest l’instrument idéal.

    Diala Thiény Konaté

    ACTUALITE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 23

    POLITIQUEPOLITIQUE

    Quelle lecture faites-vous de la crisesociopolitique du Mali ?

    Magma Gabriel Konaté : La crise sociopoli-tique au Mali est très profonde. Elle n’a pascommencé maintenant. Elle a commencé bienavant, parce que quand les crises s’entassent,le dirigeant malien n’a jamais trouvé de solu-tion définitive aux problèmes posés. Ils sesont, tout le temps, contentés de colmater etd’arranger aujourd’hui pour qu’on puisse pas-ser à demain ou après-demain pour des inté-rêts personnels et sordides. Ce qui fait que lescrises se sont entassées, finalement, elles ontexplosé en 1968. En 1968, quand les militairessont venus, ils étaient venus pour 6 mois, ilsont dit. Ils ont fait 23ans et cela a fait unecrise telle que les problèmes essentiels n’ontpas été résolus ou réglés parce qu’ils n’ont pasfait l’analyse du régime de Modibo Keita, pren-dre ce qu’il avait de bien et garder ce bien làpour pouvoir continuer en se disant que l’Etatest une continuité. Donc on a fait 10 ans d’apo-litique ; le Malien a pris d’autres comporte-ments. Notre société a connu la gabegie, laprévarication, la corruption, la concussion, leclientélisme et l’affairisme. Ensuite quand aété créé l’UDPM, malheureusement, cela étaitune orientation politique pour un développe-ment bien déterminé. Il se trouve qu’en 1991,on a renversé ce régime. C’est une autre crisequi est venue et cette crise s’est ajoutée à lacrise qui n’avait encore pas résolu les pro-blèmes des Maliens. On a dit Moussa Traorépousse toi pour que je m’y mette. C’est ce quiest arrivé en 1991. Le coup d’Etat de 1991 aété un miroir aux alouettes. On nous a faitprendre des vessies pour des lanternes, ceuxqui sont morts, sont six pieds sous terre, lesrévolutionnaires mais, ceux qui les ont pous-sés à la révolution sont des milliardaires dansun pays ou le PIB est le plus bas. Ce qui faitque cette crise s’est ajoutée à une autre crise.On n’a pas fait l’analyse du régime de Moussa

    Traoré pour savoir ce qu’il avait de mal et sa-voir ce qu’il avait de bien, prendre ce qu’il avaitde bien et laisser ce qu’il avait de mal. Doncon a continué pour des intérêts personnelsparce que le problème du Malien c’est ça. Acette autre crise s’est ajoutée une autre en2012 parce qu’on n’avait pas résolu cette pre-mière crise. Et voilà qu’on a vécu avec lesmêmes tares sans trouver de solution défini-tive aux problèmes, nous avons continué àfaire la même chose. Et malheureusement en2020, il y a eu une autre crise qui est venues’ajouter et ce sont les mêmes acteurs quiétaient là. Les problèmes ne sont jamais trai-tés comme ils doivent être traités à fond. Jedis que le Malien doit se considérer commeun bâtisseur d’une cathédrale. Le bâtisseur decathédrale, j’explique. La construction d’unecathédrale peut durer 100 à 150 ans. Celui quipose la première pierre, il est sûr qu’il n’en-

    trera jamais dans cette cathédrale. Mais mal-heureusement le Malien veut planter l’arbreaujourd’hui et l’après-midi il veut rentrer avecles fruits de cet arbre. C’est ça la crise socio-politique que nous traversons. Les difficultésque nous avons, c’est parce que nous ne fai-sons pas de projection à long terme. Toutesnos projections, c’est à court terme, voilà com-ment j’analyse cette crise sociopolitique. Et lacrise sociopolitique, ce que le Malien n’aimepas le Mali. C’est regrettable de le dire maisle Malien n’aime pas le Mali pour la simpleraison que chacun ne vit que pour son petitmoi et c’est ce qui est très grave.

    La composition du Conseil national detransition a fait couler beaucoup de sa-live. Quel regard portez-vous sur laconstitution du Conseil national de tran-sition ?

    Magma Gabriel Konate sur le CNT : ‘‘On ne peutpas faire le Mali sans les hommes politiques’’Le président de la commission éducation, culture, artisanat, tourisme, communication et nouvelles technologies du Conseil nationalde transition, M. Magma Gabriel Konaté, nous parle de la crise sociopolitique du Mali et des priorités de l’organe législatif de la tran-sition dans cette interview qu’il nous a accordée.

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    POLITIQUEPOLITIQUE

    M.G.K : Le Malien pense que quand lui il n’estpas dans une affaire, l’affaire ne marche pas.Je dis ceux qui sont dans le Conseil nationalde transition ne sont pas des Maliens ? Maisessayons-les pour voir. Une fois qu’on va lesessayer, le vrai maçon se reconnaît au pied dumur. Chacun voulait être dans le CNT maismalheureusement tout le monde ne peut pasêtre dedans. Le problème est que le respon-sable malien ne veut pas reconnaitre la valeurde l’autre Malien. Pour lui, si ce n’est pas lui,ce n’est pas bon. Je dis non, ceux qui sontdans le conseil national de transition, ce sontdes Maliens au même titre que les autres. Cesont des Maliens qui ont des expériences avé-rées dans quelque domaine que ce soit. Doncil n’y a pas à crier au loup parce qu’on a prisd’autres Maliens pour faire le travail que d’au-cuns ont cherché à faire depuis combien d’an-nées. Nous avons des Assemblées nationalesqui n’étaient que des caisses de résonnance,ils ne servaient qu’à lever la main seulement.Et quand prend d’autres Maliens pour faire larefondation du nouveau Mali, on ne peut ques’en féliciter.

    En tant que président de la commissionéducation, culture, artisanat, tourisme,communication et nouvelles technolo-gies du Conseil national de transition,quelle sera votre priorité ?

    M.G.K : La priorité, c’est refonder l’éducationparce que je suis président de la commissionéducation, culture, artisanat, tourisme, com-munication et nouvelles technologies ; le tra-vail est énorme et colossal ; mais ce n’est pasM. Magma Gabriel Konaté, c’est la priorité dela commission. Je suis avec des gens en quij’ai confiance et je sais que c’est des gens quipeuvent faire le travail. Je parle d’AdamaFomba, de Ramata Diouré, de Dramane AlouKoné, de Sidi Soumaoro, du Pr YounoussaTouré et des autres membres de la commis-sion, ce sont des gens qui ont une certaine ex-périence avérée de tous les domaines quiconcernent notre commission. Je suis sûr etcertain que nous allons faire un travail tel quele Mali va sortir de cette situation parce quenous allons proposer des choses qui mettrontfin aux crises cycliques. Parce que le problèmen’a pas été résolu à la base, on a tout le tempscolmaté. Le problème de l’école, ce n’est pasde sauver l’année mais il faut sauver l’école

    malienne. Pour sauver l’école, il faut connaitrele fondement de l’école coloniale et le conceptque nous avons de notre école. Il faut qu’onpense l’école avec le savoir-faire du Mali. Ilfaut qu’on pense notre école de manière à ceque le Malien se reconnaisse dans son école.C’est à cela qu’on va s’atteler. Il faut, aussi,voir le problème de la communication, com-ment assainir l’espace communicationnel auMali. Que ça soit la presse écrite, que ça soitla presse audiovisuelle. Ce sont des aspectsdont on va essayer de trouver des solutions.Mais proposer des choses qui vont nous ame-ner à éviter chaque fois des arrestations dejournalistes parce que n’est pas journaliste quile veut. On ne s’improvise pas journalistecontrairement à ce que les gens croient. Ettout le monde n’est pas journaliste pour uneradio, tout le monde n’est pas journaliste pourune rédaction. Ce sont des métiers qui s’ap-prennent. Un animateur radio ne peut pas sedire journaliste, il faudrait qu’on fasse cetteclarification. Un animateur ne peut pas pren-dre le microphone se promener pour dire queje suis journaliste. Il est animateur de chaine.Le journalisme s’apprend à l’école, c’est unmétier qui a ces B-a-Ba et quand tu neconnais ça tu ne peux être journaliste.

    Nous savons aussi que l’une des mis-sions du Conseil national de transitionsera des réformes politiques et institu-tionnelles pour poser les jalons d’unegouvernance vertueuse. Pensez-vousque ce conseil national de transitionpourra relever ce défi ?

    M.G.K : Oui parce que les hommes et lesfemmes qui sont dans ce Conseil national detransition, sont des gens capables qui ont faitla preuve de leur savoir-faire et de leur savoirêtre ailleurs. Au Mali, avant on n’était à despostes pour la récompense, ce n’était pas pourla compétence. Ce CNT l’a dit et je le répèteencore la refondation du nouveau Mali. LeNouveau doit commencer par le nouveau Ma-lien. Il faut que le nouveau Malien soit refondéqu’on dise que le Malien pense à sa culture,pense à son ‘’danbé’’, pense à son ‘’horonya’’,pense à l’intérêt public avant l’intérêt particu-lier. C’est ce Malien que l’on doit construired’abord et pour cela il faudrait faire des textesqui puissent permettre aux Maliens de recons-truire. Il faut reconstruire le nouveau Malien

    pour construire le nouveau Mali. Il faudrait quele Malien change de mentalité, que le Malienchange de comportement, que le Malienchange d’attitude, que le Malien comprenneque son intérêt personnel ne sauve pas cepays. Je dis qu’il faudrait qu’on apprenne auMalien à être celui qui pose la première pierred’une cathédrale. Il faut qu’ils construisentpour l’avenir, il ne faut pas qu’ils construisentpour leur bien-être. C’est à ce travail que leCNT va s’atteler et dans tous ces comparti-ments. Je sais qu’il y a des hommes et desfemmes qui ont ce même objectif que nous,au niveau de la commission éducation, culture,artisanat, communication et nouvelles tech-nologies.

    Avez-vous un message particulier àl’endroit des Maliens ?

    M.G.K : Je souhaite à tous les Maliens lesvœux les meilleurs, de bonheur, de prospérité,de santé, de longévité et de succès. Que l’an-née 2020 s’en soit allée avec tous nos soucis,avec tous nos malheurs, avec toutes nos mé-sententes, avec tous nos désaccords. Et quela nouvelle année amène une nouvelleconception du Malien du Mali. Que l’année2021 apporte dans le cœur de chaque Malienun amour pour le Mali afin que nous puissionsnous atteler à la construction du nouveauMali. On ne peut pas faire le Mali sans leshommes politiques mais il faudrait que leshommes politiques aient conscience. Parcequ’avec 220 partis politiques, on ne peut pasavoir 220 programmes de projets de sociétépour un pays pauvre comme le Mali. Il faudraitqu’on arrête de financer les partis politiques.Il faudrait que l’on construise quelque chosede positif. Les plus grandes démocraties ont3 à 4 partis. Aux Etats-Unis, il n’y a que deuxgrands partis, les républicains et les démo-crates. Mais au Mali, nous avons plus de 200partis politiques que j’appellerai des groupe-ments d’intérêts économiques alors il faudraitque cela cesse. Que 2021 soit une année pourque le Malien se remettre en cause, de se res-saisir et d’avoir une nouvelle attitude, un nou-veau comportement et une nouvelle mentalitépour le Mali.

    Interview réalisée par Ibrahim Sanogo

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 25

    POLITIQUEPOLITIQUE

    Le bilan politique de l’année 2020, leschantiers prioritaires de la Transitionsont des sujets évoqués dans l’interviewci-dessous par l’ancien Premier ministre Sou-meylou Boubèye Maïga. Le président del’Asma-CFP s’exprime également sur la na-ture du soutien que son parti entend apporterà la transition

    Question : L’année dernière, le Mali aconnu bien de soubresauts et d’écueils.Quel bilan faites-vous de 2020, particu-lièrement sur le plan politique dansnotre pays ?

    Soumeylou Boubèye Maïga : La situationpolitique a été en gros essentiellement mar-quée par la contestation née de l’Arrêt de laCour constitutionnelle relatif aux élections lé-gislatives. Cette contestation a gagné en am-pleur progressivement s’appuyant sur desingrédients autre que ceux liés aux élections.Il reste quand même que c’est le contentieuxélectoral qui a été le catalyseur de la contes-tation qui ne s’est plus arrêtée jusqu’au 18août 2020. Comme je l’avais indiqué à plu-sieurs reprises, il y a eu une mobilisationspontanée des citoyens, en particulier danscertaines communes de Bamako, dans le Cer-cle de Kati et à Sikasso, pour rejeter ce qu’ilsconsidéraient comme une confiscation deleurs votes. Il n’a pas été possible de trouverde solutions conformes aux attentes des po-pulations et cela a fini par aboutir au 18 aoûtqui a peut-être évité que nous tombions dansune radicalisation qui aurait pu avoir desconséquences assez imprévisibles.Depuis lors, nous sommes dans une transitiondont un des objectifs est d’aboutir à un pro-cessus électoral intègre, équitable et juste afinque le pays soit doté d’Institutions dont la lé-gitimité ne poserait aucun problème, lui per-mettant de relever les nombreux défisauxquels nous faisons face. Notre position atoujours été d’appeler à l’apaisement, souhai-

    tant des compromis de confiance, des conces-sions mutuelles de nature à préserver la sta-bilité du pays et la cohésion nationale.Nous avons surtout appelé à prendre des dé-cisions qui peuvent rassembler les Malienspar rapport aux différents défis, pour faire ensorte que nous puissions reprendre, dansl’unité, la marche en avant du pays. C’est pour-quoi après le 18 août, nous nous sommes ins-crits, sans aucune ambiguïté, dans le soutienet l’accompagnement de la transition y com-pris au niveau de l’élaboration de l’architectureinstitutionnelle. Et tout récemment, nous noussommes aussi inscrits dans l’accompagne-ment de ceux des nôtres qui avaient postulépour être dans le Conseil national de transition(CNT).

    Question : Le Mali fait face à plusieursdéfis. Quels sont, à votre avis, les chan-tiers prioritaires sur lesquels devronttravailler les autorités de la Transitionen 2021 ?

    Soumeylou Boubèye Maïga : Je pense qu’ily a un consensus très large, voire une unani-mité qui s’est dégagée pour soutenir l’agendade la transition. Et ce consensus nous lie auplan national et au plan international. Jepense que c’est à cela que nous devrons sur-tout nous atteler. Toutes les réformes énon-cées ont fait l’objet d’un très large consensusnational depuis la Conférence d’entente natio-nale, ont été validées lors du Dialogue nationalinclusif et ont été prises en compte par lesconcertations ayant abouti à l’adoption de laCharte de la transition.Toutes les réformes dont nous faisons cas (dé-coupage administratif du territoire, questionde l’organisation des élections, mise en œuvrede l’Accord pour la paix et la réconciliation,etc.) font consensus depuis la Conférenced’entente nationale. Il me paraît donc impor-tant que nous soyons très attentifs à voir lesréformes dont la mise en œuvre peut être ac-

    complie dans l’agenda fixé pour la transition.Etant entendu toutes ces réformes qui ont faitl’objet d’un très large consensus national, lientla Transition comme les autorités qui seraientissues des élections à venir. Dont une destâches sera de prolonger en quelques sortesla Transition en poursuivant la mise en œuvredes réformes qui n’auront pas été possiblespendant la transition.En dehors donc de l’offre politique spécifiqueque les uns et les autres peuvent présenter,ce socle de réformes oblige tous les protago-nistes, toutes les Institutions, toutes les fu-tures autorités. Parce que, c’est sur cela quel’ensemble du pays s’est entendu. C’est pour-quoi j’estime que leur mise en œuvre doitcontinuer de reposer sur les forces politiquesles plus représentatives ainsi que sur des re-présentants de la société civile et des Famas.Dans un certain sens, le futur mandat prési-dentiel devrait être en partie une forme de pro-longement de la Transition et s’appuyer sur lesmêmes piliers.

    Question : Tous les organes de la Transi-tion sont désormais en place. Quel re-gard portez-vous sur les actionsmenées par les autorités qui tiennentles rênes du pays depuis un peu plus detrois mois ?

    Soumeylou Boubèye Maïga : Je porte unregard lucide, parce que j’ai toujours souhaitéque nous fassions tous preuve d’un esprit deraison. C’est-à-dire que nous démontrions lescapacités à nous concéder des compromis deconfiance pour préserver l’essentiel en conju-guant nos énergies et nos intelligences, pourfaire en sorte que le pays sorte progressive-ment et positivement de la situation dans la-quelle nous sommes. Parce que tant nousn’aurons pas renoué avec une certaine formed’unité nationale, de vision commune de notredestin, il va être extrêmement difficile de trou-ver des solutions à nos problèmes, encoremoins d’avoir une solidarité extérieure quipourrait nous aider à surmonter ces difficultés.Personne ne viendrait par exemple investirdans un pays qui est fragmenté.C’est pourquoi je répète que pour moi les au-torités qui seront issues des futures électionsauront l’obligation de mettre en œuvre les ré-formes qui font consensus et qui n’auront paspu être mises en œuvre pendant la Transition.

    Soumeylou Boubèye Maïga :“Je garde un regard lucide sur la situation”

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202126

    En ce qu’elles constituent un socle d’ententenationale et s’inscrire résolument dans unedémarche inclusive.

    Question : Outre la participation devotre parti, l’Asma-CFP au CNT par quelautre mécanisme entendez-vous ac-compagner cette transition ?

    Soumeylou Boubèye Maïga : Nous reste-rons dans une position de soutien constant,nous continuerons d’appeler à plus d’apaise-ment, à plus d’esprit de raison pour évitertoute tension ou surenchère de nature à fra-giliser davantage le pays.Aujourd’hui, les trois grands défis que nousavons à relever sont liés à la préservation età la consolidation de l’unité de la nation, à larénovation de la démocratie pour que les po-

    pulations soient encore plus impliquées dansl’identification et la mise en œuvre des solu-tions à leurs problèmes, enfin à la souverai-neté de l’Etat entendue comme une capacitéà être présent et à être utile, de manière équi-table envers tous les citoyens et envers tousles terroirs. Nous ne pouvons pas relever cesdéfis s’il n’y a pas un effort de dépassementpour construire une entente nationale autourdes grands problèmes du pays.

    Question : Le Mali vient de perdre sonancien Premier ministre Modibo Keïta,juste après le décès du président del’Urd, Soumaila Cissé. Quelques moisplutôt, les anciens Présidents AmadouToumani Touré et Moussa Traoré ontaussi tiré leur révérence. Que retenez-vous de ces personnalités qui ont mar-

    qué l’histoire politique de notre pays ?

    Soumeylou Boubèye Maïga : Ce que je re-tiens de toutes ces personnalités que j’ai per-sonnellement connues, c’est qu’en dépit de ladifférence de leurs itinéraires, elles étaienttoutes des patriotes. Ils se sont tous vouluscomme des serviteurs du Mali, chacun avecses qualités et ses faiblesses, mais avec unevolonté commune d’être au service du pays.Je profite pour renouveler ma compassion en-vers leurs familles, leurs compagnons et es-pérer que leur engagement pourra rester unesource d’inspiration pour nous tous.

    Daouda SANGARESource : l’Indépendant

    POLITIQUEPOLITIQUE

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 27

    POLITIQUEPOLITIQUE

    Dans ce pays, l’information se noie dansla désinformation, véhiculée par desgens qui n’en savent rien et qui pren-nent leurs désirs pour une réalité. C’est unpays à terre. Mortellement blessé et incons-cient de ses blessures qui risquent de l’em-porter. Pays aux mille problèmes qui semblentne jamais trouver une solution. Un pays oùchaque solution ou tentative de solution créeencore mille problèmes. Une superstructurevermoulue. Une société divisée, écartelée parle manque de vision et de voie à suivre. Descitoyens «ignoramment» plus gonflés quel’univers. Un pays de faisants semblant ou per-sonne ne respecte personne, ni les Institu-

    tions, ni les Lois, ni les valeurs sociétales au-thentiques. Un pays qui vit ses tragédies auquotidien dans les familles et dans les rues.L’exoplanète malienne est hors du système so-laire, aucun télescope puissant, ni les angesau ciel ne sauraient la détecter. Elle est uniqueen son genre, blottie quelque part aux confinsde la vie, à des milliards d’année-lumière. Auxdernières heures, étrangement sortis de leurmutisme, il y a des hommes politiques faisantdes promesses de campagne rappelant lesmagies de David Copperfield, sans aucunebase électorale. A qui les font-ils ? Evidem-ment, dans le vent, puisque c’est gratuit!Si nous trouvons que c’est cette classe poli-

    tique de 91 qui devrait diriger le pays, alors neparlons plus d’âge, de changement généra-tionnel, de la jeunesse. Laissons cette classepolitique diriger encore jusqu’à ce que le paysdisparaisse de la carte !Parmi cette classe politique de 91, il y a desintègres, mais au moment des élections nousne les voyons pas, préférant voter ces mêmescorrompus qui achètent des voix, comme dubétail. Parmi les militaires, il y a aussi des in-tègres, mais nous leur disons de rester dansles garnisons ou d’aller au front. C’est juste.Et pourquoi donc, nous ne disons pas aux re-ligieux de rester dans les mosquées et églises? Eux, ils se mêlent de la politique comme ils

    De la dictature à la démocratie : Le Mali de toutes les incompréhensions et des interprétations stupides

  • Quotidien d’information et de communication MALIKILÉ - N°764 du 06/01/202128

    POLITIQUEPOLITIQUE

    veulent, sous le manteau religieux. Plus en-core, ils estiment que le moteur de la poli-tique malienne, c’est eux. Parce qu’ils secroient des hommes de Dieu.Quel Dieu les a nommés ? Ils ne sont pas nonplus des élus du peuple, mais ils ont la bouchepartout, sauf dans la religion. A part quelquescharabias lancés en arabe souvent pour élec-trifier les naïfs, leurs prêches sont centrés es-sentiellement sur la politique, l’argent, leshommes politiques dont ils deviennent amisou avec lesquels ils se querellent dès foisquand leurs sorties sont mal récompenséesfinancièrement et ne conviennent pas à leurspersonnes de soi-disant guides. Tous sans ex-ception, dans un pays de misère, appelantleurs fidèles à aspirer au paradis, ils viventeux- mêmes dans un luxe qui crève les yeux,avec plusieurs femmes sur fond de «mou-taha». Quand le gouvernement veut intervenirdans le champ religieux, ils crient au scandale: «Restez là-bas, ici, c’est notre domaine ànous!»Notre problème au Mali, c’est que nous vou-lons lutter contre la corruption en soutenantles mêmes corrompus, le même système quiest la cause produisant les mêmes effets.Parce que pour certains, ce sont des relationspersonnelles, des entrées, des parents ouamis, des possibilités de rejoindre le cerclerestreint de la nomenclature. Nous ne voulonspas nous-mêmes nous défaire de nos trèsmauvaises habitudes d’abord, c’est-à-dire, diredu n’importe quoi sous prétexte de la libertéd’expression; faire du n’importe quoi, défierl’Etat, ses Lois et ses Institutions, être exces-

    sivement indisciplinés et grossiers en toustermes, sous prétexte de la démocratie. LeMali est un pays où l’on exige le retour descorrompus à la gestion publique, au motifd’une expérience politique. Expérience en quoi,s’il n’y a presque rien dans le pays depuis desannées ?Le plus étonnant est de voir certains vivant àl’étranger, dans des pays dits démocratiques,qui observent scrupuleusement les Lois dupays d’accueil, mais qui soutiennent curieu-sement cette anarchie démocratique au Mali.Ils ne peuvent pas se permettre de faire dansleurs pays d’accueil ce à quoi les Maliens selivrent au Mali. Sinon, c’est la comparutiondare-dare devant un juge dans le meilleur descas, ou une balle dans la tête pour en finir.Sans oublier les titres de séjours qui peuventêtre annulés, la déportation pure et simple.Là-bas ou ailleurs, la démocratie ne badinepas!Nous n’avons rien compris parce que nousavons compris tout à l’envers. Nous confon-dons neige, nuage et coton. Même si la cou-leur peut être la même, la nature diffère. Dansd’autres pays, nous avons tendance à réduirela démocratie à l’éligibilité d’une personne,d’origine étrangère, venue par immigration.Rien n’est plus faux ! Cette personne élue dé-fend les intérêts de son pays d’accueil, nonceux de l’Afrique. S’il le faut, elle n’hésiteraitpas à écraser un pays africain ou à soutenirson écrasement par une armée étrangère.Obama est un exemple qui a participé à lachute de la Lybie et à la déstabilisation duSahel.

    L’Afrique gagne quoi ? Les Lois dans ces paysdémocratiques sont très rigoureuses, lespeines et les amendes assez lourdes pour lesmoindres infractions, ce qui permet le fonc-tionnement d’une justice plus ou moins indé-pendante. Une personne étrangère,indisciplinée comme au Mali, ayant foulé aupied les Textes, n’y a pas la chance de se faireélire. Elle rejoint la racaille ! Dans ces pays,La loi et son respect strict sont l’essence quirégit la vie sociale et le maillon qui pousse àl’éligibilité. Au Mali, nous parlons de démo-cratie sans vouloir rien respecter ni écouter.Nous réduisons l’Etat à la personne d’un Pré-sident, élu n’importe comment, sans noussoucier de sa continuité. Nous soutenons unedémocratie de pagaille inouïe! Mais, dès quenous arrivons dans d’autres pays, nous nousmettons subitement à observer leurs Lois !Quand allons-nous changer nous-mêmes pourque le pays change à son tour ? Nous respec-tons les Lois des autres pays, et nous n’avonsaucune envie de respecter celles du nôtre. Enquelques mots, nous respectons la marâtre,pas la maman elle- même.A écouter tout le monde à la fois, surtout auMali, on ne saura plus qui écouter. « La dé-mocratie, c’est la dictature de la Loi ». Sanscette dictature, il n’y pas de démocratie. Si ladictature est de mettre de l’ordre dans les es-prits et les choses, alors soyons pour la dic-tature. Le bien-être collectif ne saurait êtreobtenu sur des instincts sauvages et barbares.

    Sékou Kyassou Diallo. Alma Ata, Kazakhstan.

  • MALIKILÉ - N°764 du 06/01/2021 Quotidien d’information et de communication 29

    POLITIQUEPOLITIQUE

    En principe et conformément au Décretn°2020-142/PT-RM du 9 novembre2020, la désignation des membres duCNT relève de l’étape qui met en relation leVice-président de la Transition et les orga-nismes énumérés à l’article 13 de la Charte dela Transition. C’est tout le sens du Décretn°2020-142/PT-RM du 9 novembre 2020 dontl’intitulé précise bien qu’il « fixe les modalitésde désignation des membres du CNT ». Le Dé-cret du Président de la Transition n’a rien à voiravec cette phase.

    LA « DESIGNATION » IMPLIQUELE VICE-PRESIDENT ET LES INSTITUTIONS HABILITEES

    C’est le Vice-Président qui arrête la liste desmembres désignés par les organismes habi-lités. C’est seulement après cette étape de dé-signation que le Président de la Transition,Chef de l