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UNIVERSITE LUMIERE LYON 2 UFR Temps et Territoires MÉMOIRE DE 1 ère ANNÉE ANNEE 2018-2019 LA CÉRAMIQUE ROMAINE DE SAINTE-COLOMBE, LE BOURG (RHÔNE, FOUILLES 2017) : ÉTUDE PLURIDISCIPLINAIRE DU MOBILIER DE LA CITERNE DE LA PIÈCE J10 MASTER ARCHÉOLOGIE, SCIENCES POUR L’ARCHÉOLOGIE SPÉCIALITÉ CÉRAMOLOGIE GALLO-ROMAINE Présenté par Chloé Landrieux Sous la direction de Cécile Batigne-Vallet : chercheur en céramologie (UMR 5138) Tuteurs scientifiques : Amaury Gilles : céramologue à Archeodunum Sabine Fourrier : chercheur au laboratoire HiSoMA

Chloé Landrieux...Mondes Urbains qui participe à faire de la Métropole Lyon – Saint-Étienne un lieu de recherche sur la ville et l’urbain en France et en Europe1. Le LabEx

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UNIVERSITE LUMIERE LYON 2

UFR Temps et Territoires

MÉMOIRE DE 1ère ANNÉE

ANNEE 2018-2019

LA CÉRAMIQUE ROMAINE DE SAINTE-COLOMBE, LE BOURG

(RHÔNE, FOUILLES 2017) : ÉTUDE PLURIDISCIPLINAIRE DU

MOBILIER DE LA CITERNE DE LA PIÈCE J10

MASTER ARCHÉOLOGIE, SCIENCES POUR L’ARCHÉOLOGIE

SPÉCIALITÉ CÉRAMOLOGIE GALLO-ROMAINE

Présenté par Chloé Landrieux

Sous la direction de Cécile Batigne-Vallet : chercheur en céramologie (UMR 5138)

Tuteurs scientifiques : Amaury Gilles : céramologue à Archeodunum

Sabine Fourrier : chercheur au laboratoire HiSoMA

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Remerciements

Je tiens à remercier C. Batigne Vallet, A. Gilles et S. Fourrier pour m’avoir

accompagnée et conseillée tout au long de ce mémoire.

Merci également à B. Clément pour m’avoir permis d’étudier ce lot de céramiques inédit

et pour m’avoir communiquée les informations liées à la fouille de Sainte-Colombe, le Bourg

mais également des Petits Jardins.

Je remercie également A. Gilles de m’avoir formée et permis de l’assister lors d’un stage

d’étude de la céramique de Sainte-Colombe au mois d’août 2018.

Je tiens également à remercier C. Brun qui a pris le temps de me former et de me faire

participer à des études céramologiques lors de l’année universitaire 2017-2018.

Merci au LabEx Intelligence des Mondes Urbains de m’avoir permis de bénéficier d’une

bourse de recherche pour la réalisation de ce mémoire et pour la confiance placée en mon

travail.

Je remercie également le Laboratoire ArAr pour m’avoir permis de travailler dans leurs

locaux et d’accéder à la bibliothèque.

Ce sujet m’a permis d’échanger avec des chercheurs, des céramologues et des

archéologues issus du CNRS et de l’archéologie préventive. Ces contacts m’ont permis de

mieux comprendre l’organisation de la recherche archéologique aujourd’hui.

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Table des matières

Remerciements ................................................................................................................................... 2

Table des matières .............................................................................................................................. 4

I : Cadre de l’étude .............................................................................................................................. 7

I - 1 : Cadre historique et géographique .......................................................................................... 7

I – 2 : La fouille de Sainte-Colombe, Les Petits Jardins (2016) ...................................................... 13

I – 3 : La fouille de Sainte-Colombe, Le Bourg (2017) ................................................................... 15

II : Contexte scientifique .................................................................................................................... 23

II – 1 : Historique des recherches en céramologie ........................................................................ 23

II – 2 : Historique des recherches à Vienne ................................................................................... 24

II – 3 : Les ateliers de potiers viennois .......................................................................................... 26

III : Un point de méthodologie .......................................................................................................... 36

III – 1 : Méthodologie de l’étude ................................................................................................... 36

III – 2 : La réalisation d’une céramique ......................................................................................... 37

III – 3 : Catégories techniques ....................................................................................................... 42

III – 4 : Les formes des céramiques ............................................................................................... 58

IV : Les céramiques dans leurs contextes d’utilisation ...................................................................... 60

IV – 1 : Présentation des céramiques par fonction ....................................................................... 60

IV – 2 : Les céramiques dans leurs lieux d’utilisation .................................................................... 66

V : Étude du comblement céramique de la citerne F61208 .............................................................. 67

V – 1 : La citerne F61208 ............................................................................................................... 67

V – 2 : Présentation générale du mobilier ..................................................................................... 69

V – 3 : Présentation du mobilier par catégories techniques ......................................................... 73

V – 4 : Datation .............................................................................................................................. 86

V – 5 : Ce que nous apprend ce lot de céramiques ....................................................................... 88

VI : Comparaison avec d’autres ensembles....................................................................................... 92

VI – 1 : La rue Laurent Florentin, Vienne ....................................................................................... 92

VI – 2 : 4 place de Fourvière, Lyon ................................................................................................ 95

Conclusion ....................................................................................................................................... 104

Abréviations utilisées ...................................................................................................................... 106

Table des illustrations...................................................................................................................... 107

Bibliographie ................................................................................................................................... 109

Planches........................................................................................................................................... 120

Inventaire ........................................................................................................................................ 128

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Introduction

Ce mémoire porte sur l’étude du comblement céramique d’une citerne dans un quartier

périphérique de la Vienna romaine (Isère) récemment découvert. Cette fouille réalisée par la

société d’archéologie préventive Archeodunum s’est déroulée sur la commune de Sainte-

Colombe (Rhône) d’avril 2017 à janvier 2018. Sainte-Colombe et Saint-Romain-en-Gal sont

les deux communes en rive droite du Rhône qui constituaient les quartiers péri-urbains de la

Vienne antique. Ils étaient reliés à la ville par deux ponts (Brissaud 2018).

La fouille de Sainte-Colombe a été réalisée avant la construction d’immeubles et de

parkings sur une parcelle de 7 000 m². Les découvertes ont été particulièrement riches et bien

conservées grâce, notamment, à un incendie en 69 apr. J.-C. Ce dernier a valu à ce quartier du

Haut-Empire le surnom de « petite Pompéi viennoise ». En effet, en fuyant l’incendie, les

occupants ont laissé tous leurs biens derrière eux, permettant de fixer un instantané de la vie de

ce quartier. C’est une des rares fouilles qui permette d’apporter des informations précises sur

les modes de vie des classes moyennes de la population installée dans les grandes villes

romaines.

Ce mémoire a bénéficié d’une bourse de recherche du LabEx IMU – Intelligence des

Mondes Urbains qui participe à faire de la Métropole Lyon – Saint-Étienne un lieu de recherche

sur la ville et l’urbain en France et en Europe1. Le LabEx encourage la pluralité scientifique

favorisant les liens entre les différents acteurs du monde scientifique et évitant ainsi le

cloisonnement de la recherche. En ce sens, ce mémoire est encadré par des personnes

appartenant à des institutions différentes : Amaury Gilles (Société d’archéologie préventive

Archeodunum), Sabine Fourrier (laboratoire HISoMA) et Cécile Batigne-Vallet (laboratoire

ArAr) ; tous trois spécialistes en céramologie mais avec des regards différents et

complémentaires.

La céramologie est une discipline qui consiste à étudier les restes de poterie. Elle

embrasse toutes les périodes du Néolithique à nos jours. Les tessons de céramiques sont

particulièrement abondants sur les sites archéologiques. En effet, le faible coût de l’argile et la

simplicité du processus de fabrication en font un matériau très employé. L’argile est utilisée

1 http://imu.universite-lyon.fr/qui-sommes-nous/projet/

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pour réaliser des contenants pour le transport (amphores) ou pour la conservation (dolia, pots

de stockage…), de la vaisselle de cuisson (pots à cuire, marmites, plats…) ou encore pour la

présentation et la consommation des aliments (assiettes, gobelets, bols…). On trouve également

d’autres objets en argile qui ne sont pas liés à l’alimentation mais qui relèvent de

l’instrumentum2 (comme les lampes et les brûle-parfums notamment) ou de l’architecture (c’est

le cas des briques et des tuiles par exemple).

Dans ce mémoire de céramologie, nous adoptons une démarche pluridisciplinaire avec

différents objectifs. Tout d’abord, il s’agit d’aider à dater les différentes phases identifiées lors

de la fouille de Sainte-Colombe, le Bourg. Les premiers éléments observés sur le site semblent

indiquer l’abandon de la citerne que nous étudions dans le troisième quart du IIème siècle apr.

J.-C. L’étude du comblement de cet équipement hydraulique permettra de préciser la datation

de l’abandon de cet état. La fin du IIème siècle apr. J.-C. est une phase qui est mal cernée à

Vienne notamment en raison du peu de lots cohérents retrouvés pour cette période. Notre étude

contribuera donc à une meilleure connaissance de cette phase chronologique. Elle cherchera

également à apporter un éclairage sur les modes de vies des habitants de ce quartier de Sainte-

Colombe. Quelles informations les céramiques apportent-elles sur les statuts socio-

économiques de ces habitants ? La céramique permet également d’aborder la question des

habitudes alimentaires. Quels plats étaient consommés ? Comment les préparait-on ? Quels

ingrédients étaient utilisés ? Ces questions sont également liées au commerce. Est-ce que les

ingrédients et les récipients utilisés étaient importés ou locaux ? On peut également se demander

comment s’insère notre lot d’étude dans les contextes de production et de consommation

locaux. Est-ce que ce lot est cohérent avec les autres ensembles retrouvés à proximité de Sainte-

Colombe ? Une catégorie céramique est-elle surreprésentée ou sous-représentée ?

Pour tenter de répondre à ces différentes questions nous définirons dans un premier

temps le cadre de notre étude en rappelant brièvement l’histoire de la colonie romaine de

Vienne. Nous présenterons également la fouille de Sainte-Colombe, le Bourg ainsi que celle

des Petits Jardins à proximité. Nous établirons ensuite le contexte scientifique de cette étude en

faisant un bref historique des recherches en céramologie puis, plus particulièrement dans

l’agglomération viennoise. On présentera ensuite les ateliers de potiers antiques identifiés à

Vienne. Dans une troisième partie nous définirons la méthode utilisée pour cette étude. On

2 La définition de l’instrumentum ou « petits objets » n’est pas complètement définie. Il s’agit, en réalité, des objets

fonctionnels qui ne sont pas étudiés par des spécialistes d’une catégorie de mobilier comme les céramologues ou

les numismates. Ainsi, l’instrumentum regroupe un large panel de mobilier appartenant à des catégories

fonctionnelles bien différentes (Feugère 2018, p. 9)

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rappellera les différentes étapes intervenant dans la réalisation d’une céramique ainsi que les

catégories techniques identifiées dans notre corpus d’étude. On s’intéressera ensuite aux

céramiques dans leurs contextes d’utilisation à travers leurs fonctions et leurs lieux d’utilisation.

Enfin, nous rentrerons dans le cœur de notre étude. Après un rappel du contexte de découverte

de notre lot de céramiques, on présentera notre corpus par catégories techniques. Nous

synthétiserons les éléments présentés pour proposer une hypothèse de datation pour le

comblement de la citerne étudiée. On verra également ce que nous apprend ce lot sur les modes

de vie des occupants de ce quartier péri-urbain de Vienna. Enfin, nous terminerons notre étude

par des comparaisons entre notre lot et deux ensembles contemporains viennois et lyonnais.

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I : Cadre de l’étude

I - 1 : Cadre historique et géographique

Figure 1 : Localisation de Vienne - © Clément 2019, p. 18

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Vienne se situe dans la vallée du Rhône, dans le département de l’Isère, au confluent du

Rhône et de la rivière de la Gère. La ville est cloisonnée par cinq collines offrant une protection

naturelle : le mont Arnaud (295 m), le mont Salomon (274 m), la colline de Sainte-Blandine

(276 m), la colline de Saint-Just (290 m) et la colline de Pipet (245 m).

Vienne bénéficie d’une position géographique intéressante. La ville se situe le long du

Rhône, voie privilégiée pour rejoindre la mer, acheminer des marchandises et vice versa. Elle

se situe également au croisement de plusieurs routes importantes menant vers le Rhône, les

Alpes et le Massif-Central. Le site est également riche en eau et en minerai et son ensoleillement

permet la culture de la vigne (Bravard 2013, p. 41). Ainsi, Vienne présente de nombreux

avantages expliquant la présence d’implantations humaines. Les archéologues ont retrouvé des

traces d’habitations remontant au Néolithique moyen.

I – 1 – 1 : Vienne gauloise

Les premiers vestiges d’une occupation pérenne de la ville remontent au Ve siècle av.

J.-C. (Durand 2000, p. 191). À ce moment-là, le Rhône occupait toutes les terres alluviales et

de nombreux bras du fleuve rendaient les berges instables. La commune de Saint-Romain-en-

Gal est alors enserrée par un bras du fleuve rendant cette zone inhabitable. Les premières

installations pérennes se localisent donc sur des zones en hauteur à l’abri des crues du Rhône.

En rive gauche, ces premières habitations se placent sur un promontoire dominant le fleuve de

près de 15 mètres entre le confluent du Rhône et de la Gère au nord, et celui du Rhône et du

ruisseau Saint-Marcel au sud. En rive droite, elles se placent sur la terrasse glaciaire de Sainte-

Colombe (Le Bot-Helly 2002, p. 103).

Mais selon A. Pelletier, « l’histoire véritable de Vienne commence un peu plus tard avec

l’arrivée du peuple gaulois des Allobroges » (Pelletier 2001, p. 10). Ce peuple gaulois avait un

territoire qui s’étendait sur notre actuelle Savoie jusqu’au nord de l’Isère. Ils choisirent Vienne

au IIIe siècle av. J.-C. comme chef-lieu de leur cité. Les premières traces de cet habitat allobroge

ont été retrouvées lors d’une fouille aux numéros 25-31 de la rue de Bourgogne. Les traces

s’étendaient sur 9 m² et ont été datées de la fin du IIIe siècle av. J.-C. Les Allobroges étaient

alors déjà en contact avec la culture méditerranéenne comme le montre les objets luxueux

importés d’Italie retrouvés à Vienne.

Au IIe siècle av. J.-C. le niveau du Rhône a baissé permettant à l’agglomération gauloise

de se développer sur les bords du fleuve autrefois inondés. Le lit du Rhône a suffisamment

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réduit pour permettre un passage à gué au pied du Mont Salomon (Durand 2000, p. 194). À cet

endroit, on a retrouvé dans le fleuve des éléments d’une table à découper en fer décorée de têtes

de bovidés. Un port devait exister soit au confluent du Rhône et de la Gère, soit au confluent

du Rhône et du ruisseau Saint-Marcel (Pelletier 2001, p. 10).

Pour les Romains, Vienne se situe en Gaule Transalpine3. Ce territoire est intéressant

pour eux d’un point de vue stratégique. En effet, au IIe siècle av. J.-C., Rome avait déjà le

contrôle d’une partie du territoire ibérique et il était donc important de pouvoir relier le nord de

l’Italie avec l’Espagne.

Les premières interventions romaines en Gaule Transalpine se font d’ailleurs sous

l’impulsion de Marseille qui appela Rome à l’aide en 181 et 154 av. J.-C. pour les aider à lutter

contre des pirates Salyens. En 125 av. J.-C. Rome attaqua l’oppidum d’Entremont, le chef-lieu

des Salyens. Leur roi Toutomotulus, en fuite, trouva refuge chez les Allobroges qui refusèrent

de le livrer aux Romains. Une bataille s’engagea alors avec l’armée romaine au confluent du

Rhône et de la Sorgue, près de l’oppidum de Vindalium. Cette première bataille fut un échec

pour les Allobroges. Le 8 août de la même année, ils vinrent en aide aux Arvernes dirigés par

Bituit lors d’une bataille contre l’armée romaine au confluent du Rhône et de l’Isère. Là encore,

l’armée romaine l’emporta. À partir de ce moment-là, le territoire allobroge fut soumis à Rome

et intégré à la nouvelle province de Narbonnaise quelques années plus tard.

Les Allobroges se soumirent sans heurts jusqu’en 69 av. J.-C. Puis, lassés des lourds

impôts réclamés par le gouverneur de la Gaule Marcus Fonteius, ils envoyèrent une délégation

à Rome avec à sa tête l'Allobroge Indutiomarus en 69 (Gérard 2016, p. 33). Un procès est alors

engagé contre le gouverneur. On ne connaît pas l’issue de ce procès mais il est fort probable

que les Gaulois aient perdu. Dion Cassius (XXXVII, 47, 3 ; 48, 1-2) explique que les

Allobroges, fatigués de ne pas être entendus, se soulevèrent à la suite du procès avec à leur tête

le chef gaulois Catugnat. Ils seront matés par l’armée romaine en 61 av. J.-C (Gérard 2016, p.

33).

3 Nom précédent celui de Gaule Narbonnaise donné au IIe siècle av. J.-C.

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I - 1 - 2 : Vienne romaine

Figure 2 : Plan général de Vienne à la fin du IIème s. apr. J.-C. - © A. Le Bot-Helly / C. Marcellin

1 : site archéologique de Saint-Romain-en-Gal, 2 : thermes du Palais du Miroir, 3 : maison d’Amour et Pan, 4 : enceinte, 5 :

forum et temple de Rome et d’Auguste, 6 : théâtre, 7 : sanctuaire de Pipet, 8 : odéon, 9 : entrepôts, 10 : maisons des Nymphéas,

11 : fanum, 12 : cirque, 13 : aqueducs, 14 : stade.

À la suite de ces épisodes de rebellions écrasés par Rome, les Allobroges restèrent

fidèles à leurs envahisseurs. Plusieurs signes montrent leur volonté de s’intégrer à la société

romaine : le culte de Mars se développe et plus d’un habitant sur deux porte les tria nomina par

exemple.

Concernant le statut juridique de Vienne, on sait que dans les premiers temps qui

suivirent la conquête, la ville va avoir le statut de cité stipendiaire. Elle n'est pas romaine mais

dirigée par un gouverneur et soumise à un tribut. Plusieurs hypothèses ont été avancées

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concernant l’évolution du statut de la cité. On sait grâce à la Table Claudienne4 qu’au moment

du discours de Claude en 48 apr. J.-C. « Vienne avait reçu tous les droits pouvant être accordés

à une cité romaine » (solidum ciuitatis romanae beneficium) (Helly 2013, p. 126). Mais, on ne

sait pas exactement s’il s’agit du droit romain ou du droit italique. Selon B. Helly, un séisme se

produisit à Vienne à la fin du règne de Tibère ou au tout début du règne de Caligula. Cet

évènement aurait engendré des destructions importantes et fait changer le statut de la ville. C’est

l’empereur Caligula, sans doute, qui aurait accordé le droit italique à Vienne. Ce nouveau statut

permet un abaissement de l’impôt payé à Rome par la colonie. Cette baisse d’impôt aurait

permis aux Viennois de reconstruire rapidement la ville et expliquerait l’évocation par Claude

de la richesse de l’architecture viennoise dans son discours de 48 apr. J.-C.

On peut supposer que les premiers monuments romains sont construits à Vienne peu de

temps après la conquête du territoire allobroge par Rome en 125 av. J.-C. (Ibid.). Mais aucun

vestige archéologique n’a pu être repéré. Il faut attendre la période augustéenne pour voir

véritablement apparaître des monuments romains. Au début du Ier siècle apr. J.-C., Vienne fut

circonscrite d’une enceinte de plus de sept kilomètres de long. Assez rapidement, la ville va se

développer hors de cette dernière. Elle s’étend tout d’abord vers le sud, le long de la berge, dès

la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. Un cirque et de grands entrepôts (horreae) sont

installés. Dans la deuxième moitié du Ier siècle apr. J.-C., la baisse du niveau du Rhône permet

l’investissement de la rive droite occupée actuellement par les communes de Saint-Romain-en-

Gal et Sainte-Colombe. La menace des crues était cependant toujours présente comme le montre

l’aménagement de vides sanitaires ou d’importants remblais sous les bâtiments.

Le caractère urbain des aménagements de la rive droite ne laisse aucun doute sur son

lien avec la rive gauche. On peut alors se demander de quelle manière la rive gauche et la rive

droite étaient reliées. Cette question a fait l’objet d’un important travail de L. Brissaud en 2018

(Brissaud 2018). L’auteur cherche à vérifier une hypothèse du XVIIIème siècle mentionnant

trois ponts permettant de relier les deux rives. Seuls deux des ponts évoqués ont une origine

antique assurée. Le premier est situé au nord de la ville, dans le prolongement de la rue du

Portique (actuelle rue de la Chantrerie) en rive droite et débouche en rive gauche directement

4 La Table Claudienne est une plaque de bronze reproduisant le discours de l’empereur Claude devant le Sénat

romain en 48 apr. J.-C. Il rapporte une demande des Gaulois souhaitant obtenir les mêmes droits que les citoyens

romains. Seule la partie basse du discours a été retrouvée à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse. La Table

Claudienne est aujourd’hui conservée au musée gallo-romain de Lyon (Lugdunum).

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sur le compendium qui reliait Vienne à Lyon5. Les éléments retrouvés dans le Rhône font penser

à un pont en bois avec des culées et des piles éventuellement en pierre. Le deuxième pont

identifié est situé au sud, à l’extérieur de l’enceinte de la ville. Il se positionne en rive droite au

débouché de l’actuel chemin du Cimetière à Sainte-Colombe et en rive gauche il permettait de

rejoindre une large rue antique dallée desservant d’autres rues menant aux grands entrepôts du

sud de la ville. L’écartement des piles semble indiquer qu’il s’agit d’un pont à tablier en bois

(Billaud 2015).

À la fin du IIIe et au IVe siècle apr. J.-C., la ville perd de l’importance. O. Leblanc et H.

Savay-Guerraz estiment l’abandon du quartier de Saint-Romain-en-Gal entre le milieu du

IIIème siècle et le milieu du IVème siècle apr. J.-C. (Leblanc, Savay-Guerraz 1996). Selon B.

Helly la population de Vienne a chuté de 25 000 à 5 000 habitants entre 250 et 350 apr. J.-C.

(Helly 2013, p. 147). Au cours de cette période on constate un repli de nombreuses villes en

Gaule Narbonnaise (Heijmans 2011, p. 271). Les bâtiments font rapidement office de carrières

de pierres. De plus en plus d’édifices religieux sont construits venant prendre le relais des

institutions civiles.

5 Pour plus d’informations sur les voies passant par Vienne voir : Faure-Brac O. 2006 : Les voies de

communication à l’époque romaine dans le département du Rhône, in Faure-Brac O. (dir.), Le Rhône, 69-1, Paris,

AIBL (coll. CAG), p. 75-81.

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I – 2 : La fouille de Sainte-Colombe, Les Petits Jardins (2016)

Figure 3 : Plan de localisation du site archéologique des Petits Jardins (extrait du plan cadastral) - © Clément 2019, p. 20

La parcelle dite des « Petits Jardins » se trouve juste à l’ouest du site du Bourg à Sainte-

Colombe. Une fouille a été entreprise en 2016 sous la direction de B. Clément (Archeodunum)

à l’occasion de travaux de voierie. Un quartier suburbain occupé durant tout le Haut-Empire a

ainsi été mis au jour sur une superficie de 4050 m² (Clément 2019, p. 327). Dans un premier

temps, seule une petite partie du site est occupée. Quelques habitations avec des boutiques en

façade se développent le long d’une large voie nord-sud (Ibid.). Un grand espace ouvert de type

cour se développe à l’arrière de ces maisons avec parfois la présence d’un portique. Dans un

second état, entre les règnes de Tibère et Claude, le quartier se développe (Ibid.). Des îlots sont

aménagés perpendiculairement à la voie. Des habitations reprenant le système des boutiques en

façade et des espaces domestiques à l’arrière sont construites mais avec de meilleures

techniques de construction que les premières habitations (Ibid.). Au milieu du Ier siècle apr. J.-

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C. certains îlots sont reconstruits. Puis, à l’époque flavienne, c’est la totalité du quartier qui fait

l’objet d’une reconstruction (Ibid. p. 328).

L’état de ce quartier au IIème siècle apr. J.-C. est le mieux perçu grâce à son très bon

état de conservation (Ibid.). On trouvait alors notamment une riche domus organisée autour

d’un vaste jardin de 900m². Le rez-de-chaussée abritait des espaces commerciaux publics et le

premier étage des espaces d’habitations privées. Un édifice thermal a également été identifié au

sud du site et pourrait correspondre à des petits thermes de quartier (Ibid.). Il n’a

malheureusement pu être observé que dans quelques sondages (Ibid.). Deux fullonicae ainsi

qu’une potentielle taverne ont pu être mises en évidence dans les espaces commerciaux ouverts

sur la voie principale (Ibid.). Des vestiges présents dans le comblement d’une canalisation

laissent également penser à la présence d’un atelier de tabletterie et de bronzier à proximité

immédiate de la fouille (Ibid.).

Le site est totalement détruit par un incendie au début du IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid.

p. 329). Une partie du site est reconstruite, l’autre est transformée en nécropole (Ibid.). Le

quartier est totalement abandonné au début du IVème siècle apr. J.-C. (Ibid.).

Le site des Petits Jardins se trouve juste à l’ouest de la voie de Narbonnaise.longeant le

site de Sainte-Colombe, le Bourg fouillé en 2017. Ces deux îlots ont une évolution urbanistique

synchrone du début du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’au début du IIIème siècle.

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I – 3 : La fouille de Sainte-Colombe, Le Bourg (2017)

Figure 4 : Carte de localisation du site de Sainte-Colombe, Le Bourg (échelle 1/1100e) - © Clément 2019, p. 375.

La fouille de Sainte-Colombe (Le Bourg) s’est déroulée sous la direction de B. Clément

(Archeodunum) d’avril 2017 à janvier 2018. Un quartier entier d’habitation a été découvert

dans de très bonne conditions de préservation. Il est bordé par la voie de Narbonnaise6 et le

Rhône. Le quartier est directement relié à Vienne, se situant dans le prolongement du pont sud

de la ville. Il s’agit d’une vaste parcelle de 7 000 m² qui comprend des espaces artisanaux

(production et vente), des espaces publics, des immeubles de rapport et de riches domus7.

6 La voie de Narbonnaise est réalisée à l’initiative d’Agrippa vers 10 av. J.-C. À partir du Ier s. apr. J.-C., elle est

pavée de dalles en granite (Faure-Brac 2006, p. 73). C’est au même moment que les portiques se mettent en place

le long de la voie. 7 Le rapport de la fouille étant en cours de rédaction, le développement qui va suivre se fonde sur les informations

fournies par le responsable de l’opération (B. Clément) ainsi que sur l’article suivant : Clément B., Baldassari D.

2018 : Sainte-Colombe, une mini Pompéi des bords du Rhône, Archeologia, 564, p. 34-43.

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I – 2 – 1 : État 1-2 : 15-50 apr. J.-C.

Figure 5 : État 1-2 du quartier de Sainte-Colombe (15-50 apr. J.-C.) - © B. Clément

Dès la fin du règne d’Auguste, vers 10-15 apr. J.-C., on trouve un grand entrepôt

(horreum) sur le site, face au Rhône. Il présente un plan similaire à ceux des autres entrepôts

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de la même époque retrouvés sur la rive gauche à Vienne. À l’arrière de l’entrepôt de Sainte-

Colombe, on trouve un espace ouvert bordé de portiques. Il a peut-être accueilli des bâtiments

en terre et bois qui n’ont laissé aucune trace.

À la même période, se met en place le long de la voie de Narbonnaise, une insula

(immeuble de rapport) appelée « bâtiment J » sur la fouille. Cette insula s’organise un peu

comme l’immeuble de la place de marché. Elle est divisée en six cellules qu’un propriétaire

unique, sans doute, louait. Les cellules d’une largeur d’environ 5,50 m ouvraient toutes sur la

voie. Elles étaient divisées en trois ou quatre pièces successives desservies par un couloir au

rez-de-chaussée. Ces espaces (que l’on appellera boutiques par facilité) se déployaient sur deux

étages. Ils servaient à la fois de lieu de production et de vente au rez-de-chaussée mais aussi

d’habitation pour le locataire de la boutique et sa famille au premier étage. Les boutiques

semblent avoir toute la même activité artisanale au même moment créant ainsi une insula

spécialisée dans une activité en particulier. Elles changent de fonction régulièrement et au

même moment.

Durant le Ier siècle apr. J.-C., des portiques sont mis en place le long de la voie et les

espaces artisanaux viennent se placer derrière.

C’est dans une de ces boutiques, la boutique J10, que se trouve la citerne dont nous

avons étudié ici le comblement céramique.

Les appartements locatifs de l’étage des boutiques avaient une superficie moyenne de

80 m². Ils étaient accessibles par une cage d’escalier indépendante qui donnait sur la place de

marché. Le mobilier retrouvé dans l’effondrement de l’étage permet de proposer une fonction

pour les pièces composant l’appartement. Au débouché de l’escalier, on a retrouvé, entre autres,

des céramiques, de la vaisselle en bronze, une crémaillère, un repose-plat ou encore une table

à feu laissant clairement penser à une cuisine. Cette cuisine était également dotée de latrines.

Une seconde pièce au centre de l’appartement, dépourvue de lumière directe, servait de

chambre à coucher. On a retrouvé dans cet espace des pieds de lit en fer, des braseros en bronze

ou encore des repose-pieds à tête de lion. Puis, on trouve la pièce principale de l’appartement

qui, elle, ouvrait sur la place de marché et donc bénéficiait d’une lumière directe.

Les pièces de l’appartement avaient un sol en béton avec des incrustations de marbre.

Les murs étaient décorés de fresques peintes. Des tuyaux en bois avec raccords en plomb ont

été retrouvés sous la place de marché et sous les portiques indiquant que les appartements

avaient accès à l’eau courante.

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De nombreux objets du quotidien ont été retrouvés dans ces appartements comme des

jeux, de la vaisselle ou du matériel d’écriture permettant d’apporter des informations précises

sur les modes de vie des classes moyennes.

Ces espaces plurifonctionnels qui se mettent en place à la fin du règne d’Auguste

perdurent jusqu’à la fin de l’occupation antique du site. Ils sont reconstruits régulièrement mais

ne changent pas véritablement de forme au cours des siècles.

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I – 2 – 2 : État 3 : 50-69 apr. J.-C.

Au milieu du Ier siècle apr. J.-C. (Claude – Néron), l’entrepôt et l’espace arrière sont

remplacés par une grande place de marché de 2 500 m² entourée d’un portique. Au moins trois

Figure 6 : État 3 du quartier de Sainte-Colombe (50-69 apr. J.-C.) - © B. Clément

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rangées de boutiques se placent à l’arrière de ce portique. Elles sont destinées à la production

mais aussi à la vente de produits artisanaux. Un bassin d’agrément est placé au centre de la

place et un réseau hydraulique est installé pour nettoyer et drainer la place. On a retrouvé sur

cette place de nombreuses monnaies et des poids de balance en plomb attestant d’une activité

économique intense. Le lieu était peut-être destiné à accueillir des marchands itinérants.

C’est également à cette période que se met en place la maison des Bacchantes. Il s’agit

d’une riche domus d’une trentaine de pièces s’étendant sur une superficie de 900 m². Elle est

organisée autour d’un péristyle entouré de galeries ouvertes donnant sur un jardin avec un

bassin. On a retrouvé de nombreuses mosaïques de qualité.

C’est en 69 apr. J.-C. que se déroule le grand incendie qui forcera les occupants du

quartier à laisser toutes leurs affaires derrière eux. Cette date est donnée par un lot conséquent

de monnaies retrouvées dans les niveaux d'abandon de la place de marché. L’étude de ces

monnaies a permis de donner un terminus post quem à janvier 69 apr. J.-C. Un terminus ante

quem est donné par une monnaie de Vespasien frappée à la fin de l'année 70 apr. J.-C. et

découverte posée sur le ressaut de fondation du bâtiment public E, qui remplace la place de

marché. L'étude des céramiques vient confirmer cette datation de l'incendie.

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I – 2 – 3 : État 4 : 70-230 apr. J.-C.8

Au IIe siècle apr. J.-C. un nouveau complexe monumental public est mis en place et

vient remplacer la place de marché. Il s’organise autour d’une grande place avec une fontaine

monumentale ornée de groupes statuaires en son centre. Ce complexe est bordé de basiliques9

8 Plusieurs sous-phases sont possibles selon les parcelles. 9 Les basiliques sont de grands édifices civils de forme rectangulaire, généralement à trois nefs par des colonnes.

La basilique était utilisée pour rendre la justice mais également parfois par les commerçants qui profitaient de ce

lieu couvert.

Figure 7 : État 4 du quartier de Sainte-Colombe (70-230 apr. J.-C.) - © B. Clément

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à deux nefs. Les murs des basiliques sont décorés de marbre représentant des motifs

architecturaux et des guirlandes végétales. Ce complexe public occupe une surface de 7 000

m² le long du Rhône et est en lien avec une domus (la maison de Thalie qui se développe à la

même période). Ces deux éléments font penser à un édifice à vocation commerciale peut-être

en lien avec les entrepôts de Vienne.

I – 2 – 4 : État 5 : IIIe siècle apr. J.-C.

Le quartier suit le mouvement de repli de la ville opéré au IIIe siècle à Vienne comme

dans la majeure partie des villes de Gaule Narbonnaise (Heijmans 2011). Il est donc abandonné

au cours de ce siècle et est par la suite occupé de manière irrégulière et temporaire comme

l’attestent quelques traces d’occupation notamment celles d’un atelier de faux-monnayeurs qui

s’installe dans les ruines de la maison des Bacchantes

I – 2 – 5 : État 6 : IVe-Ve siècle apr. J.-C.

Au IVe siècle un grenier sur plancher avec vide-sanitaire vient s’implanter dans la partie

nord-ouest de l’édifice public construit en bordure du Rhône au IIe siècle apr. J.-C. Ce grenier

semble rattaché à une domus plus au nord, à l’extérieur de l’emprise de la fouille.

I – 2 – 6 : État 7-8 : début du Moyen-Âge10

Au Haut Moyen-Âge, une nécropole avec une quarantaine de sépultures s’installe. Elle

constitue la dernière trace d’occupation du site.

10 Des datations 14C sont en cours et permettront d’affiner la chronologie.

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II : Contexte scientifique

II – 1 : Historique des recherches en céramologie

Des travaux fondateurs ont été mis en place à la fin du XIXème et au début du XXème

siècle. Tout d’abord, l’archéologue allemand H. Dressel initia un élément fondamental de la

céramologie : la typologie. Il va réaliser sa typologie à partir des amphores découvertes sur les

fouilles du Monte Testaccio à Rome en 1872 (Dressel 1891). L’archéologue allemand H.

Dragendorff poursuivi ce travail de typologie en 1895 en étudiant les sigillées italiques

(Dragendorff 1895). Ces deux chercheurs proposent de dater les céramiques sur la base des

évolutions morphologiques de chaque type défini. Ils mettent alors en place une étude de la

céramique à des fins de datations. Les appellations données aux sigillées dans ces typologies

sont toujours employées par les céramologues aujourd’hui.

En 1904 J. Déchelette amorça une nouvelle méthode de travail en considérant l’origine

d’un lot de vase ornés de Gaule romaine (Déchelette 1904). Il va chercher à les départager entre

les ateliers de potiers du sud et du centre de la Gaule.

Les fouilles des camps militaires du limes rhénan seront fondamentales pour la

céramologie. En effet, les occupations de ces sites sont relativement brèves et bien datées grâce

aux textes antiques. Ainsi, toute une série d’études sur la céramique présente dans ces sites

s’amorce. En 1909, S. Loeschcke étudia la céramique retrouvée dans le camp romain d’Haltern

en Allemagne (Loeschcke 1909). Il est le premier à traiter la totalité du mobilier céramique

retrouvé. Il classa ce lot par critères morphologiques. On peut également citer J. Curle qui étudia

la céramique des camps de Newstead en 1911 ou encore les travaux de E. Ritterling en 1913

sur les camps de Hofheim (Curle 1911 et Ritterling 1913).

Au fur et à mesure des décennies, l’intérêt pour la céramologie n’a fait que croitre

comme le montre notamment la création de la GECAG (groupe d’Étude de la Céramique

Antique en Gaule) en 196211. Peu à peu, on ouvre la céramologie à d’autres ambitions que la

datation. On s’intéresse notamment à la chaîne opératoire mise en place par les potiers. Les

classements typologiques se complexifie. On intègre alors des critères techniques et

morphologiques.

11 Deviendra la SFECAG (Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule) en 1973.

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Le développement de nouvelles technologies a également permis une grande avancée

dans l’étude céramologique. Maurice Picon, chercheur issu de la physique, de la chimie et de

la géologie est un des pionniers de l’archéométrie française12. Il est également un des fondateurs

du Laboratoire de Céramologie de Lyon (aujourd’hui plateforme CERAMOLOGIE et équipe

2 de l’UMR 5138).

Ces nouvelles méthodes permettent notamment de questionner avec plus de précision

les origines des céramiques retrouvées. En effet, la composition chimique des pâtes permet

d’identifier des gisements d’argiles dans lesquels venait s’approvisionner les ateliers à

proximité.

Le développement de l’archéologie préventive dans les années 1980 bénéficia aux

études céramologiques. Les corpus d’étude se multiplient et la demande croissante permet à un

plus grand nombre de se former à cette discipline.

II – 2 : Historique des recherches à Vienne

N. Chorier, avocat, historien et écrivain viennois du milieu du XVIIème siècle, fut l’un

des premiers à écrire sur Vienne à l’époque gallo-romaine13 (Desbat et al. 1994, p. 11). Dans la

seconde moitié du XVIIIème siècle, P. Schneyder, fondateur du musée de Vienne, initia les

premières fouilles archéologiques en rive droite du Rhône (Ibid., p. 12). Plusieurs mosaïques

ont notamment été retrouvées. De nombreuses découvertes fortuites furent faites au XIXème

siècle à l’occasion de travaux agricoles ou de constructions diverses (Ibid.). Un recueil des

mosaïques découvertes fut rédigé par E. Bizot et G. Lafaye au début du XXème siècle (Ibid.).

Au début des années 1960, un projet de construction d’un collège sur la commune de

Saint-Romain-en-Gal permit la réalisation d’une fouille de sauvetage particulièrement riche en

vestiges. Ainsi, en 1967, le projet de construction fut déplacé et une fouille de plus grande

importance prit alors place (Ibid., p. 12). En une année fut dégagé un quartier urbain mêlant

habitations et commerces sur 2,5ha (Ibid.).

À la différence de Lyon, les recherches sur les productions de céramiques à Vienne ont

commencé assez tardivement (Desbat, Laroche 1990/1992, p. 82). C’est la découverte d’un

12 Cette discipline scientifique répond aux problématiques archéologiques par des méthodes physiques et

chimiques. 13 Chorier N. 1658 : Recherches sur les Antiquités de la ville de Vienne métropole des Allobroges

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atelier de potiers, producteur de céramiques communes, à l’occasion de travaux effectués par

la CNR au nord du site archéologique de Saint-Romain-en-Gal qui ouvrit la voie à la

céramologie viennoise (Canal, Tourrenc 1979). Des campagnes de fouilles vinrent alimenter

ces recherches. Les structures d’ateliers n’ont pas toujours été retrouvées mais la fouille de

plusieurs fosses dépotoirs attenantes à des ateliers à Saint-Romain-en-Gal a permis d’identifier

la production de céramiques peintes, d’imitations de sigillées, de parois fines et de céramiques

communes non calcaires. Des ateliers producteurs de céramique commune à pâte calcaire ont

été identifiés à Sainte-Colombe, rue Trenel ainsi qu’à Vienne, place Camille Jouffray lors de

fouilles en 1986.

Dans le cadre du Programme Collectif de Recherche (PCR) H.13 un rapport a été publié

en 1992 sur les ateliers de céramiques antiques de la moyenne Vallée du Rhône (Desbat,

Laroche 1990/1992). Les productions des ateliers viennois identifiés lors des fouilles

précédemment évoquées ont été étudiés (Ibid., p. 82-100). O. Leblanc présenta la production

de l’atelier « CNR » de Saint-Romain-en-Gal (Ibid., p. 83-88), C. Godard l’atelier de la rue

Trenel à Sainte-Colombe (Ibid., p. 89-92) et l’atelier de la place Camille Jouffray à Vienne

(Ibid., p. 93 à 94). A. Schmitt et M. Picon présentèrent une étude physico-chimique des

productions céramiques des ateliers viennois destinée à caractériser les pâtes céramiques et à

distinguer les diverses productions régionales entre elles (Ibid., p. 95-100). Ces analyses

effectuées également sur des sites voisins a permis d’identifier la production de sigillée et

d’amphores à Vienne ce qui n’était pas attesté dans les ensembles découverts dans la ville (Ibid.,

p. 82).

En 2001, O. Leblanc dressa un bilan des ateliers identifiés à Saint-Romain-en-Gal ainsi

qu’un faciès de leurs productions (Leblanc 2001).

En 2003 s’est tenu à Saint-Romain-en-Gal le congrès annuel de la SFECAG sur le thème

du mobilier céramique des cités de Vienne et de Lyon au IIIème siècle apr. J.-C. Les données

concernant la fin du IIème siècle et le IIIème siècle apr. J.-C. sont en effet assez pauvres et les

faciès sont par conséquent difficiles à cerner (Godard 1995, p. 285). De plus, jusque dans les

années 1980, on pensait que les sigillées de Lezoux n’étaient plus produites à la fin du IIème

siècle apr. J.-C. (Leblanc 2003, p. 19). Ainsi, les ensembles du IIIème siècle apr. J.-C. étaient

alors rarement identifiés. Les ensembles de ces périodes sont également souvent liés à

l’abandon des sites et cela pose donc la question de leur homogénéité chronologique (Ibid.).

Dans les actes de la SFECAG 1995, C. Godard avait publié quatre ensembles situés à Vienne

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apportant des éléments pour la chronologie des céramiques de la fin du IIème et du IIIème siècle

apr. J.-C. (Godard 1995, p. 285-322). Il s’agit des niveaux d’abandon du site de la rue Laurent

Florentin, du quai Riondet, d’un égout et d’une fosse du site des Nymphéas. À l’occasion du

congrès de 2003, C. Batigne Vallet présenta une étude sur la céramique commune du IIIème

siècle apr. J.-C. sur le territoire de la cité de Vienne à partir, notamment, des sites viennois

présentés par C. Godard en 1995 (Batigne Vallet 2003, p. 191-201). O. Leblanc présenta le

mobilier céramique associé à trois sites de Saint-Romain-en-Gal : les derniers états du site des

Petits Thermes Nord, le site des Thermes des Lutteurs et le quartier artisanal (Ibid., p. 21-51).

En 2004, une étude fut menée sur la céramique commune retrouvée dans la maison des

Dieux Océans14 à Saint-Romain-en-Gal dans le cadre de l’Action Collective de Recherche

(ACR) nommée « Céramiques communes d’époque romaine en Rhône-Alpes » sous la

responsabilité de Cécile Batigne Vallet (UMR 5138). L’objectif de ce travail est de déterminer

des faciès céramiques et leurs répartitions géographiques dans la région (Leblanc 2007, p. 12).

O. Leblanc réalisa une étude typo-chronologique de la céramique commune de la maison des

Dieux Océans fondée sur la notion de fonction. Ce travail a été publié en 2007 (Leblanc 2007).

II – 3 : Les ateliers de potiers viennois

De nombreux ateliers sont connus à Vienne, Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombe.

Les fours n’ont pas toujours pu être identifiés mais la forte concentration de fragments de

céramiques de même type et comportant des traces de surcuisson laisse peu de doute sur la

présence d’ateliers de potiers. Il faut noter que nous ne connaissons pas l’emplacement des

ateliers pour la fin du IIème et du IIIème siècle apr. J.-C. alors qu’une production viennoise est

attestée pour cette période dans les sites de consommation15 (Batigne Vallet et al. À paraître

(a)).

14 La maison des Dieux Océans a fait l’objet de campagnes de fouilles programmées sous la direction d’Armand

Desbat entre 1981 et 1985. Une monographie est parue en 1994 (Desbat et al. 1994). Seul le mobilier datant ou

participant au commerce à longue distance avait fait l’objet d’un développement (monnaies, fibules, céramiques

fines et amphores). 15 Des analyses de pâtes ont été réalisées sur des céramiques provenant de sites de consommations (Batigne Vallet

et al. À paraître (a)).

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II – 3 – 1 : Les ateliers de potiers à Vienne

À Vienne, un atelier a été découvert en 1985 par B. Helly place Camille-Jouffray, au

sud de l’agglomération antique, à l’extérieur des remparts du Haut-Empire (Ibid.). Ce four était

en fonctionnement durant la période augustéenne comme l’atteste la présence de céramique

commune claire calcaire à la pâte beige assez fine. Cet atelier produisait des cruches à lèvre

striée et des cruches à col large et lèvre en bourrelet (Ibid.).

II – 3 – 2 : Les ateliers de potiers à Saint-Romain-en-Gal

À Saint-Romain-en-Gal, on trouve un premier atelier découvert à l’occasion de travaux

exécutés entre 1977 et 1978 sur les deux rives du Rhône par la Compagnie Nationale du Rhône

(CNR) (Canal, Tourrenc 1979, p. 85). Cet atelier est situé à environ 80 m au nord du site

archéologique de Saint-Romain-en-Gal. Il est en activité à partir du milieu du Ier siècle apr. J.-

C. (Canal, Tourrenc 1979, p. 91). Les éléments ne sont toutefois pas suffisants pour dater

l’abandon de la zone artisanale (Ibid.). Cet atelier a produit uniquement des céramiques à pâte

calcaire représentées essentiellement par des cruches mais également des mortiers à bord en

bandeau ou à collerette, des pots à deux anses et des jattes à bord rentrant et lèvre arrondie.

(Batigne Vallet et al. À paraître (a))

Au nord-est du site archéologique ont été trouvés des remblais liés à la première phase

d’occupation du site dans la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. Ces derniers contenaient du

mobilier de consommation lié à des productions d’ateliers de potiers. En effet, la grande

concentration de céramiques communes à pâte calcaire et de parois fines engobées à pâte

calcaire présentant des tessons surcuits ainsi que la présence d’éléments de fours (bobines

servant à l’enfournement) viennent confirmer l’hypothèse d’un atelier présent à proximité

(Leblanc 2001, p. 46).

Au sud-est du site a été découvert en 1984 un dépotoir de déchets de cuisson lié aux

premières installations sur le site. Il contenait essentiellement des céramiques engobées à pâte

calcaire imitant des sigillées et des parois fines. Des éléments de four ont également été

retrouvés (Ibid., p. 45).

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Une fosse contenant quelques céramiques à vernis plombifère et de très nombreux

gobelets de type Aco présentant dans certains cas des traces de surcuisson a été retrouvée dans

la Maison des Dieux Océans (Desbat, Savay-Guerraz 1986, p. 91). Un fragment de moule signé

HILARVS ACO accompagnait ces gobelets et atteste de la présence d’un atelier à proximité de

cette fosse (Leblanc 2001, p. 45).

Une fouille sous la direction de A. Canal a été entreprise en 1974 mettant en évidence

un remblai lié à la première occupation du site archéologique de Saint-Romain-en-Gal (Leblanc

2001, p. 46). Ce remblai contenait des bols de Roanne, des pots et jattes en céramique commune

à pâte non calcaire, des parois fines et des mortiers. Certaines de ces céramiques présentaient

des traces de surcuisson indiquant la présence d’un atelier (Ibid.).

II – 3 – 3 : Les ateliers de potiers à Sainte-Colombe

Un atelier de potier a également été découvert à Sainte-Colombe dans la rue Trénel lors

d’une fouille en 1986 sous la responsabilité de B. Helly. Cet atelier produisait uniquement de

la céramique claire calcaire dans la deuxième moitié du Ier siècle apr. J.-C. (Batigne Vallet et

al. À paraître (a)). Cette catégorie était représentée essentiellement par des cruches (Ibid.).

II – 3 – 4 : Les productions des ateliers de potiers viennois

Ainsi, à partir de ce corpus d’ateliers présentés précédemment, on peut dresser un faciès

des productions des ateliers viennois16 durant la période augustéenne et le Ier siècle apr. J.-C.

On retrouve de nombreux exemplaires de céramiques communes claires. La forme la

plus produite était la cruche mais on retrouve également des mortiers à bord en bandeau ou à

collerette, des pots à deux anses et des jattes à bord rentrant et lèvre en bandeau. On trouve

également en moindre quantité des céramiques communes à pâte non calcaire. Les céramiques

fines produites à Vienne sont essentiellement des parois fines engobées à pâte calcaire, des

céramiques engobées, des imitations de sigillées, des gobelets de type Aco, des bols de Roanne

et quelques céramiques à vernis plombifère. Des sigillées et des amphores auraient également

16 On englobe ici les ateliers présents sur les communes de Vienne, Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombe.

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été produites à Vienne selon A. Desbat (Desbat, Laroche 1990/1992, p. 82). Ces productions

auraient été identifiées grâce à l’analyse de céramiques retrouvées sur des sites de

consommation voisins de la ville de Vienne (Ibid.). Nous n’avons pas trouvé plus d’information

sur cette étude ou sur ces productions.

Les céramiques à pâte claire calcaire sont cuites en mode A et présentent une pâte fine

et épurée. Sept types principaux de cruches ont été produites à Vienne (Leblanc 2001, p. 50).

À l’époque augustéenne, on rencontre tout d’abord la cruche à lèvre striée et à bandeau droit

(Fig. 8, 2, p. 30) ou oblique (Fig. 8, 1, p. 30). Le diamètre d’ouverture est en moyenne de 6 cm.

Jusqu’à 10 cm d’ouverture, ces cruches ont une anse, au-delà, elles en possèdent deux (Fig. 8,

3, p. 30) (Ibid.). On trouve également des cruches de type Haltern 50 à lèvre plate (Fig. 8, 7, p.

30) ou arrondie (Ibid.). On rencontre aussi des cruches à lèvre ourlée soit à col large (diamètre

d’ouverture supérieur à 6 cm) qui s’apparente aux olpé de tradition celtique (Fig. 8, 16, p. 30),

soit à col étroit correspondant au type II de l’atelier de la Muette à Lyon (Fig. 8, 8, p. 30) (Ibid,

p. 51).

Au début du Ier siècle apr. J.-C., la forme à lèvre striée disparait ; elle est remplacée par

la cruche à lèvre en chapiteau, col étroit (4 à 7 cm d’ouverture) et une anse (Fig. 8, 5, p. 30) ou

au col large (de 7 à 11 cm) et à deux anses (Fig. 8, 6, p. 30). (Ibid.). Ce type est produit jusqu’au

IIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 53). Les cruches à lèvre chanfreinée apparaissent dans la

seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C. et présentent au niveau de la lèvre soit un bandeau haut

pincé (Fig. 8, 9, p. 30) soit un bandeau avec un renflement externe du bord (Ibid., p. 51).

Lorsque le diamètre d’ouverture se situe entre 4 et 5,5cm, les cruches ont une seule anse (Fig.

8, 11, p. 30). Lorsque ce diamètre est compris entre 6,5 et 10cm, elles en ont deux (Fig. 8, 10,

p. 30).

Des cruches à deux anses et lèvre pincée soulignée par un sillon ont été produites en

moindre quantité (Fig. 8, 15, p. 30). On trouve aussi la cruche à lèvre en bandeau oblique lisse

(Fig. 8, 4, p. 30) et la forme à cupule et lèvre en bourrelet (Fig. 8, 13 et 14, p. 30).

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Figure 8 : Cruches à pâte claire calcaire produites à Vienne - © Leblanc 2001, p. 52.

Parmi les céramiques à pâte claire calcaire des pots et des mortiers ont également été

produits en bien moindre quantité que les cruches. On trouve le pot de type Haltern 62 à deux

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anses et panse ovoïde (Fig. 9, 2, p. 31) ainsi que des mortiers à lèvre en bandeau (Fig. 9, 3, p.

31) remplacés à la fin du Ier siècle apr. J.-C. par des mortiers à lèvre pendante (Fig. 9, 4, p. 31).

Figure 9 : Pot et mortiers viennois à pâte claire calcaire - © Leblanc 2001, p. 51.

Les céramiques communes à pâte non calcaire sont essentiellement représentées par des

pots ovoïdes à la pâte épurée et cuits en mode B. Ils présentent soit un col côtelé (Fig. 10, 1 et

2, p. 31) soit une épaule carénée (Fig. 10, 4 et 5, p. 31) (Ibid., p. 53). On trouve aussi des jattes

à bord ondé à la pâte plus grossière contenant des grains de quartz (Fig. 10, 7, p. 31), des jattes

à lèvre striée (Fig. 10, 6, p. 31) et des marmites tripodes (Fig. 10, 3, p. 31) (Ibid.). Ces formes

sont héritées des céramiques non tournées laténiennes (Ibid.).

Figure 10 : Céramiques à pâte non calcaire viennoises - © Leblanc 2001, p. 53.

Les céramiques à revêtement argileux ont une pâte calcaire et un revêtement argileux

non grésé, cuite en mode A (Leblanc 2001, p. 48). Trois types de productions ont pu être

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distingués dans cette catégorie (Ibid.). On retrouve, dans l’ordre d’occurrence, des imitations

de sigillées à engobe rouge ou orange, des céramiques à engobe externe orange et des

céramiques proches des parois fines à pâte non calcaire (Ibid.). Ces céramiques à revêtement

argileux sont produites dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. à Vienne (Ibid.).

Ce sont principalement les coupes en sigillée à bords obliques de type Drag. 33 (Fig.

11, 5 et 6, p. 32) qui furent imitées dans les ateliers viennois (Ibid.). On retrouve également des

bols hémisphériques (Fig. 11, 7, p. 32) et des imitations du service II de Haltern (Fig. 11, 1 à 4,

p. 32). Un fond de pyxide a aussi été retrouvé (Fig. 11, 8, p. 32) (Ibid., p. 49).

Figure 11 : Imitations de sigillées italiques produites à Vienne -© Leblanc 2001, p. 50.

Les céramiques à engobe externe orange sont représentées majoritairement par des bols

à bord rentrant (Fig. 12, 8 et 9, p. 33) ou carénés (Fig. 12, 6 et 7, p. 33) (Ibid., p. 48). On retrouve

en bien moindre quantité des cruches à panse biconique avec un col haut, une lèvre triangulaire

et une anse plate appelées lagènes (Fig. 12, 1 et 2, p. 33) ainsi que des pots à collerette interne

de manière anecdotique (Fig. 12, 3 à 5, p. 33) (Ibid.).

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Figure 12 : Céramiques viennoises à engobe externe orange -© Leblanc 2001, p. 50.

Concernant les parois fines engobées viennoises on retrouve des gobelets recouverts

d’un engobe orange mat sur leurs parois externes. Ils sont proches du type Aco (Fig. 13, 1, p.

34) ou carénés à bord droit proche du type Mayet 12 (Fig. 13, 2, p. 34). Ils apparaissent à

l’époque augustéenne (Leblanc 2001, p. 48). On retrouve également une production de vases

ovoïdes à lèvre déjetée (Fig. 13, 4 et 5, p. 34) ou concave (Fig. 13, 3, p. 34) ainsi que des vases

à lèvre déjetée avec un sillon interne et une panse biconique (Fig. 13, 6 à 8, p. 34). Ils sont

recouverts d’un engobe orange ou marron sur l’extérieur et décorés de guillochis sur la panse

(Ibid.). Des ampoules à panse piriforme ou ovale ont également été produites (Ibid.). Elles ont

un col long, une lèvre en bourrelet et un engobe orangé couvre uniquement le col (Fig. 13, 9 à

12, p. 34) (Ibid). Cette forme imite des ampoules italiques à pâte non calcaire retrouvées dans

les contextes augustéens de Saint-Romain-en-Gal (Ibid.).

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Les gobelets d’Aco (Fig. 14, p. 34) présentent soit un décor figuré de gladiateurs, scènes

de char ou scènes érotiques soit deux registres couverts de picots ou de feuilles de lierre

(Leblanc 2001, p. 47). Ces décors et les poinçons retrouvés sont similaires aux productions de

l’atelier de la Muette à Lyon (Ibid.). De plus, A. Desbat souligne que certains gobelets d’Aco

de Vienne et de l’atelier de la Muette ont été réalisés dans les mêmes moules car ils présentent

les mêmes défauts (Desbat 1985, p. 10). On voit bien ici les liens qui existent entre les ateliers

viennois et lyonnais.

Figure 14 : Gobelets d'Aco viennois - © Leblanc 2001, p. 47.

Seule la forme Périchon 16 (Périchon 1974) a pu être identifiée parmi les bols dits de

Roanne (Fig. 15, p. 35). Elle présente une lèvre en bourrelet dans le prolongement de la panse

et un fond plat (Grand 1995, p. 179). La pâte des production viennoises est non calcaire, fine,

et contient quelques particules de mica. Elle est parfois grise au cœur (Leblanc 2001, p. 48).

Ces céramiques apparaissent dans les contextes viennois à la fin du Ier siècle av. J.-C. (Ibid.).

Figure 13 : Parois fines engobées viennoises - © Leblanc 2001, p. 49.

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Figure 15 : Bol de Roanne viennois - © Leblanc 2001, p. 48.

Il est assuré que les ateliers viennois ont diffusé leurs productions vers Lyon (Desbat,

Savay-Guerraz 1986, p. 95). Il est assez difficile de déterminer l’étendue des exportations des

productions viennoises en raison de leurs grandes similitudes avec les céramiques lyonnaises

(Ibid.). Les céramiques viennoises ont sans doute atteint le sud de la Gaule comme le montre la

découverte de bols peints originaires de Vienne en Provence (Ibid.).

Les études menées sur les céramiques viennoises a permis de montrer qu’elles sont

produites aussi précocement que dans les ateliers lyonnais et de manière tout aussi diversifiée

(Desbat, Laroche 1990/1992, p. 82).

On se rend bien compte ici de la difficulté à cerner les productions céramiques

viennoises au-delà du Ier siècle apr. J.-C. En effet, les ateliers pour ces périodes sont mal

connus. Les lots provenant des contextes des IIème et IIIème siècle apr. J.-C. sont par

conséquent particulièrement précieux.

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III : Un point de méthodologie

III – 1 : Méthodologie de l’étude

Malgré les recollages observés entre les fragments de différentes US et donc de

l’homogénéité stratigraphique de notre ensemble, nous avons choisi de maintenir un classement

par US afin de ne pas perturber le système d’enregistrement de la fouille.

Notre étude s’appuie sur une méthode classique débutant par un classement. On essaye de

rassembler les tessons de céramiques présents par leurs similitudes. On différencie tout d’abord

les familles de céramiques : les céramiques fines, les céramiques communes et les amphores.

Puis, au sein de ces grandes familles, on identifie des catégories techniques. Ces dernières

apportent des informations sur les choix opérés par le potier au moment de la réalisation

(Batigne Vallet et al. À paraître (a)). En effet, certains choix techniques attestent de la fonction

de la céramique élaborée. Par exemple, un potier ne choisira pas d’argile calcaire pour réaliser

un pot à cuire. Ce dernier ne résisterait pas aux chocs thermiques engendrés par le passage sur

le feu. Chaque catégorie technique rassemble donc des tessons similaires au niveau de leur

aspect. Pour la définition de ces catégories techniques, on prend en compte essentiellement le

mode de façonnage : tourné ou non tourné et le mode de cuisson identifiable par la couleur de

la céramique (rouge, noire, claire…). Toutefois, d’autres éléments peuvent parfois entrer en jeu

comme la morphologie du vase ou sa fonction (Ibid.). Puis, dans chaque catégorie technique

ainsi définie, on classe les fragments par forme (assiette, plat, bol, coupe, bouilloire, couvercle,

cruche, jatte, marmite, pichet…).

Chaque tesson ainsi classé est inventorié dans un tableau permettant de renseigner le

contexte de l’objet (US et fait archéologique identifiés sur le terrain), son numéro d’inventaire,

sa famille, sa catégorie, l’élément de forme auquel il appartient, la forme et le type. Un champ

commentaire permet également de décrire le fragment lorsque le type n’a pas pu être défini ou

d’indiquer certains éléments particuliers comme la présence d’un timbre ou d’un graffito.

Vient ensuite le comptage. Chaque tesson est répertorié et correspond à un NR (Nombre de

Reste). Le recollage n’impacte par les NR. Si deux tessons recollent par exemple, on comptera

bien deux NR et non un. Après recherche des collages, on détermine le NMI (Nombre Minimum

d’Individus). Il s’agit d’une estimation minimum du nombre de vases présents dans le lot

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d’étude. Nous avons utilisé dans ce mémoire un NMI strict non pondéré. On se fonde alors

uniquement sur les vases complets17 et les bords pour déterminer le NMI. Quantifier les

céramiques permet, dans les sites de consommation, d’étudier l’évolution de

l’approvisionnement ou de la consommation d’un site ou d’une région dans l’espace et le temps

(Desbat 1990, p. 131). Dans les ateliers, on peut ainsi évaluer l’importance d’une production et

son évolution dans le temps (Ibid.). L’application d’une méthode de comptage commune et

clairement définie est importante pour la comparaison de différents sites entre eux.

Nous avons dessiné la grande majorité des profils suffisamment conservés pour permettre

la définition du diamètre et de l’orientation du tesson. Pour certains types présentant de

nombreux exemplaires, nous avons sélectionné les fragments les plus représentatifs.

III – 2 : La réalisation d’une céramique

Avant d’évoquer plus précisément les particularités techniques et formelles de chaque

catégorie de céramique, il semble intéressant de rappeler brièvement la chaîne opératoire

intervenant dans la réalisation d’une céramique18.

II – 3 -1 : La préparation de l’argile

Avant toute chose, il faut avoir une idée prédéterminée de l’usage de la future

céramique. En effet, un pot à cuire nécessitera une argile différente de celle d’un gobelet à boire

afin de résister aux chocs thermiques que lui imposeront ses passages répétés sur le feu. La

préparation de l’argile est fondamentale pour donner à la pâte argileuse les propriétés adaptées

au type de façonnage. Chaque étape dépend de la précédente.

17 On appelle ici vase complet (ou Forme Archéologiquement Complète) une céramique présentant un profil entier

du bord au fond. 18 On se servira ici du chapitre d’Armand Desbat sur les techniques céramiques (D’Anna et al. 2011, p. 9-43).

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II – 3 – 1 - 1 : Extraction de l’argile et premiers traitements

On commence tout d’abord par extraire l’argile, dans de petites carrières généralement

proches du lieu de fabrication. L’extraction de cette argile laisse rarement de traces puisqu’elle

se fait en surface. L’extraction ne demande donc pas d’infrastructures particulières.

L’argile ainsi extraite est acheminée sur ou à proximité du lieu de fabrication où elle est

étalée pour être séchée. Une fois ce séchage effectif, elle est finement broyée afin d’obtenir une

poudre plus ou moins grossière. Elle peut quelques fois être tamisée afin d’éliminer les éléments

les plus grossiers (graviers, éléments végétaux, etc.). Pour obtenir la pâte argileuse, on ajoute

directement de l’eau à cette poudre sèche ou on la met à tremper dans des bassins.

II – 3 – 1 – 2 : Les dégraissants : un rôle essentiel

On peut ensuite ajouter ou non à la pâte un dégraissant19. Pour comprendre cette étape,

il est important de rappeler ce qu’est l’argile. Il s’agit d’une roche tendre et comme toute roche,

elle est constituée de différents minéraux. D’une part, les minéraux argileux qui confèrent à

l’argile ses propriétés particulières que sont la plasticité, le retrait au séchage et le durcissement

à la cuisson. D’autre part, on trouve les minéraux non argileux tels que le quartz, les feldspaths,

le calcaire, les oxydes de fer, divers morceaux de roche, etc. (Ibid., p. 9).

Si l’argile est directement utilisable à sa sortie de la carrière, on dit qu’on travaille en

« terre franche », c’est-à-dire qu’elle est suffisamment équilibrée entre minéraux argileux et

non argileux pour ne pas coller aux doigts du potier. Mais, dans la plupart des cas, l’argile est

« grasse », elle est très plastique et très collante, le potier ne pourra pas la façonner ou la tourner.

Ce type d’argile nécessite donc un « dégraissant ».

Mais le dégraissant ne sert pas uniquement à rendre l’argile moins collante. La cuisson

des poteries va opérer un changement dans la structure de la pâte. L’argile passe d’une phase

feuilletée (différents « feuillets » d’argile sont superposés) à une phase vitreuse (il n’y a plus

d’espace entre ces différents feuillets, ils sont désormais soudés). Cela entraîne une fermeture

des pores de la pâte, des espaces aérés qui la constituaient et lui rendaient son élasticité avant

cuisson. Ce n’est pas réellement un problème pour de la vaisselle de table, destinée à la

présentation et à la consommation des mets, puisqu’elle ne subira pas de chocs thermiques.

Mais si l’on veut réaliser une céramique passant sur le feu, un pot à cuire par exemple, lors du

contact des flammes, la céramique doit encaisser un grand choc thermique qui la fait se dilater.

19 Petits fragments de matière non plastique (sable, poterie pilée, paille…) présents naturellement ou ajouté

volontairement dans la pâte céramique. (D’Anna 2011, p. 317).

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Si ces pores ou espaces aérés n’existent plus, la céramique se fissurera et éclatera car elle n’a

plus la souplesse lui permettant de résister à ces changements de formes, dilatation et

rétractation. L’ajout de dégraissant permet donc de maintenir des pores dans la pâte et ainsi de

diminuer les tensions lors des chocs thermiques. C’est pourquoi, les céramiques à feu sont

généralement très fortement dégraissées.

Afin de mélanger ces différents constituants (argile et dégraissants optionnels) et de

rendre la pâte homogène, on peut battre l’ensemble à la main ou encore le fouler au pied. La

terre est désormais prête pour le façonnage.

II – 3 – 2 : Le façonnage

II – 3 – 2 – 1 : Le modelage

De nombreux procédés sont utilisés pour façonner les vases. Le plus répandu est le

façonnage à la main, ou modelage, car il ne demande aucun matériel particulier et peut être

réalisé partout. Mais ce terme de modelage recouvre en réalité de nombreux procédés de

fabrications. On peut monter le vase avec des colombins d’argile superposés et collés à la

barbotine20, utiliser des plaques d’argile soudées entre elles, creuser une balle par pression des

mains ou encore se servir d’un moule (Ibid., p. 14).

On constate que ces techniques de façonnage sont souvent mixtes. On va par exemple

mouler une forme puis terminer de la monter avec des colombins. On peut aussi également

associer technique de modelage et de tournage. Les céramiques sont ébauchées en les montant

aux colombins puis tournées pour leur donner leur forme définitive.

À travers l’archéologie expérimentale ou encore les enquêtes ethnoarchéologiques

(Desbat 1989) on se rend compte que pour la réalisation de grosses pièces, le façonnage à la

main est souvent plus efficace que le façonnage au tour. Contrairement à ce que l’on pourrait

croire, le façonnage à la main n’exclut pas une production en quantité et de qualité. Les vases

même modelés peuvent bénéficier de finitions poussées qui leur donne un aspect extérieur très

soigné.

20 Argile très diluée dans de l’eau servant de colle.

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II – 3 – 2 – 2 : Le tournage

Le tour rapide permet de monter l’argile grâce à la force centrifuge. Il existe plusieurs

catégories de tours rapides. Tout d’abord, le tour à main qui se constitue simplement d’une

girelle (grand disque de bois ou d’argile fixé sur l’axe du tour). Cette girelle sert à donner la

rotation. Il pouvait être actionné par le potier lui-même ou il pouvait être aidé par une autre

personne. À l’époque romaine, le tour à bâton fait son apparition. Il a le même fonctionnement

que le tour à main hormis le fait que le volant peut être constitué par une roue. Le tour est

propulsé à l’aide d’un bâton utilisé comme manivelle. Enfin, le tour à pied ne semble pas être

attesté à l’époque romaine ni à l’époque médiévale et apparaitrait seulement à la Renaissance.

Quelle que soit la méthode utilisée, façonnage ou tournage, la forme obtenue est ensuite

lissée avec des racloirs qui peuvent prendre toutes sortes de formes. Généralement, les outils

utilisés sont ceux facilement disponibles à proximité. Ce sont souvent des éléments utilisés

bruts sans confection qu’un outil à proprement parlé.

Les poteries crues seront séchées afin qu’elles perdent lentement l’eau contenue dans

l’argile. En effet, si elles étaient placées directement dans le four, l’eau s’évaporerait trop vite

et ferait éclater les céramiques.

II – 3 – 3 : La cuisson

Comme nous l’avons vu précédemment, l’action de la chaleur va faire se fermer les

feuillets constituant l’argile et faire passer la céramique à l’état solide. C’est également la

cuisson qui va fixer l’aspect final de la poterie. C’est donc une étape essentielle dans le

processus de fabrication.

II – 3 – 3 – 1 : Structures de cuisson

On peut distinguer deux modes de cuisson : les cuissons en aire ouverte et les cuissons

en four. Dans la première catégorie, on ne maîtrise pas l’atmosphère de cuisson21. On peut cuire

les vases individuellement ou en lot en les recouvrant de combustible. Ce mode de cuisson

semble avoir été le seul en usage jusqu’à l’âge du Bronze en Gaule (Ibid., p. 27).

21 Composition chimique de l’espace de cuisson. L’atmosphère de cuisson a un rôle déterminant dans l’aspect final

des céramiques.

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La cuisson en four peut se faire dans des structures permanentes ou plus éphémères. On

peut retrouver trois types de four. Tout d’abord les fours à un volume où le combustible et les

céramiques à cuire sont plus ou moins mêlés dans le même espace (Dufaÿ 1996, p. 297). On

peut également retrouver des fours à deux volumes où le foyer est séparé du laboratoire (espace

où sont entreposées les céramiques à cuire) par une sole (plancher en argile) perforée. Le

troisième type de four rencontré est spécialement dédié à la cuisson des sigillées. Les flammes

sont mouflées c’est-à-dire que la fumée est dirigée vers l’extérieur par des tubulures. Les

céramiques ne sont donc jamais en contact des flammes et cuites par rayonnement de chaleur.

II – 3 – 3 – 2 : Les atmosphères de cuisson

Une cuisson se définit par deux phases. Une première phase de « cuisson proprement dite »

où on alimente le four en combustible et une deuxième phase de refroidissement (on arrête

d’alimenter le four en combustible) (Picon 2002, p. 140). En 1973, Maurice Picon (Picon 1973)

a déterminé quatre modes de cuisson théorique en combinant l’atmosphère de cuisson et celle

de la post-cuisson.

• Mode A : cuisson réductrice + refroidissement oxydant

• Mode B : cuisson réductrice + refroidissement réducteur

• Mode C : cuisson oxydante + refroidissement oxydant

• Mode D : cuisson oxydante + post-cuisson réductrice (modèle théorique et non

applicable)

Ces atmosphères de cuisson déterminent la couleur des céramiques selon plusieurs

modalités notamment la nature de la pâte et les oxydes de fer présents dans l’atmosphère du

four. La combustion est consommatrice d’oxygène et engendre donc naturellement une

atmosphère réductrice22 (privée d’oxygène). Lors de l’arrêt de l’alimentation du four en

combustible, si les parois du four ne sont pas obstruées, l’oxygène revient naturellement dans

la chambre de chauffe créant une atmosphère oxydante. La pâte contient alors presque

exclusivement que l'hématite (ou oxyde ferrique Fe2O3) de couleur rouge. Si le potier intervient

à la fin de la cuisson en obstruant les parois du four (avec de l’argile par exemple), il empêche

le retour naturel de l’oxygène dans la chambre de chauffe. L’atmosphère réductrice de la

cuisson se maintient alors durant la phase de refroidissement. On trouve alors parmi les oxydes

de fer présents dans la pâte presque uniquement de la magnétite ou éventuellement aussi

quelques oxydes ferreux FeO, tous de couleur noire.

22 Pour plus de détails, on se réfèrera à Picon 2002.

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III – 3 : Catégories techniques

III – 3 – 1 : Les céramiques fines

III – 3 – 1 – 1 : La sigillée

La sigillée ou terra sigillata23 a intéressé les érudits du XIXème siècle pour son aspect

esthétique. H. Dragendorff réalisa la première typologie de sigillées en 1895. Puis, en 1909, S.

Loeschcke proposa un classement des sigillées retrouvées dans le camp militaire d’Haltern. En

1942, il affine ce classement avec le mobilier retrouvé dans le camps militaire d’Oberaden. En

1968, C. Goudineau réalisa une typologie beaucoup plus complète associant la forme et la

chronologie.

Les sigillées sont des céramiques typiques de l’époque romaine au revêtement argileux

rouge grésé appelé aussi vernis. Ce type de vernis peut être obtenu uniquement si la température

atteinte dans le four est suffisamment élevée pour vitrifier le revêtement argileux (environ

1050° C.) et si les céramiques sont protégées de l’atmosphère réductrice du four. Soit les

céramiques sont placées dans des cazettes, sorte de boîtes étanches en céramique, soit ce sont

les flammes qu’on canalise dans des tubulures en argile. Les fours à tubulures permettent

d’obtenir une atmosphère oxydante dans la chambre de chauffe tout au long du processus de

cuisson (cuisson et post-cuisson). Les flammes ne sont pas en contact direct avec les céramiques

et elles sont donc cuites par rayonnement de la chaleur (Dufaÿ 1996, p. 304). Il s’agit du mode

C définit par M. Picon.

C'est la seule manière d'obtenir un vernis rouge grésé. En effet, lorsqu'un vernis grèse,

il emprisonne dans la pâte les oxydes de fer de l'atmosphère de cuisson. Ainsi, en mode A,

l'atmosphère de la cuisson est réductrice. La pâte se charge en magnétite et en oxyde de fer de

couleur noire. Lors de la post-cuisson, l'atmosphère se réalimente en oxygène (atmosphère

oxydante) et la pâte se charge alors en oxydes de fer de couleur rouge notamment d’hématite

(Brulet et al. 2010, p. 20). Lors d'une cuisson en mode B, l'atmosphère de cuisson est la même

que pour le mode A mais l'atmosphère de post-cuisson diffère. Le potier va venir obstruer le

four avec de l'argile afin que l'oxygène ne pénètre pas dans la chambre de chauffe pendant le

refroidissement. Le but est d'obtenir des céramiques de couleur noire. En privant le four de

23 Le terme de terra sigillata apparait en 1895 dans la typologie de H. Dragendorff.

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réoxygénation, l'atmosphère réductrice va se maintenir et la pâte conservera les oxydes de fer

de couleur noire jusqu’au refroidissement total.

Ce schéma diffère lors du grésage d’un revêtement argileux. Les pores de la céramique

sont obstrués et elle devient imperméable. Les oxydes de fer de couleur noire liés à l'atmosphère

réductrice de la phase de cuisson sont emprisonnés et les oxydes de l’engobe ne pourront pas

se réoxygéner. Ainsi, que ce soit en mode A ou B, une céramique au vernis grésé sera de couleur

noire (Picon 2002, p. 146).

Les sigillées sont moulées et peuvent être finies au tour (notamment pour l’ajout du

pied). La majorité de la production est lisse et seules quelques formes comportent un décor. Ce

décor est imprimé dans le moule grâce à des poinçons notamment.

Le centre le plus ancien et productif de sigillées se situe à Arezzo en Italie (Ettlinger et

al. 1990). Cette production rencontrera un grand succès et sera exportée dans tout le monde

romain (Py 1993, p. 554). Elle sera importée très tôt en Gaule.

Sigillée de la Gaule du sud

Cette catégorie comprend les céramiques sigillées produites dans la partie occidentale

de la Narbonnaise et dans le sud de la province d’Aquitaine (Brulet et al. 2010, p. 57). Cette

zone comprend de nombreux groupements d’ateliers de potiers ayant produit de la sigillée dont

les plus importants sont ceux de La Graufesenque, Montans et Banassac (Genin 2007, p. 58).

La sigillée de la Gaule du sud est la vaisselle de table la plus répandue dans l’Occident romain

au Ier siècle apr. J.-C. (Brulet et al. 2010, p. 60).

Dès la période augustéenne certains de ces ateliers ont produit des sigillées en parallèle

d’une production de céramique dénommée « présigillée » ou sigillée cuite en mode A ou B

(Ibid., p. 57). Il s’agit alors de céramique à revêtement argileux non grésé de couleur rouge ou

noire reprenant les formes des sigillées italiques. La diffusion de cette production est alors

uniquement locale.

Les sigillées de Gaule du sud cuitent en mode C ont un vernis rouge brillant et une pâte

calcaire. Ces deux caractéristiques sont d’ailleurs liées. Un vernis sera plus brillant s’il est

apposé sur une pâte calcaire (Picon 2002, p. 152). L’argile utilisée pour le revêtement argileux

est différente de celle utilisée pour la pâte de la céramique. Elle est plus fine pour éviter un long

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processus de décantation et de tamisage (Ibid., p. 153). La composition des pâtes est assez

homogène contrairement aux présigillées (Ibid., p. 152). Cela est sans doute dû à une

standardisation de la production dans le but de commercialiser ces sigillées en quantité

importante. Ces productions semblent directement inspirées des sigillées italiques car elles

reprennent leurs formes et leur mode de cuisson particulier. Des sigillées italiques ont été

retrouvées à La Graufesenque et pourraient témoigner d’une influence indirecte (Brulet et al.

2010, p. 58). Mais, cela n’exclut pas des transmissions directes de savoir-faire grâce au

déplacement de potiers romains dans les provinces de l’empire (Ibid.). En tout cas, les sigillées

de mode C de la Gaule du sud ne sont pas une évolution des présigillées mais bien une adoption

directe des techniques italiques car on utilise un type de four inconnu en Gaule jusqu’alors

(Picon 2002, p. 150).

Le répertoire morphologique se divise en deux catégories : les sigillées lisses et celles à

décors moulés. On compte une quarantaine de formes lisses. Parmi les formes les plus produites

on peut citer les plats ou assiettes Drag. 15/17, les assiettes Drag. 18 ou les coupelles Drag. 22.

Les sigillées décorées se concentrent autour des coupes Drag. 30 et Drag. 37.

On trouve également à La Graufesenque une production particulière et unique de sigillée

marbrée vers 50 apr. J.-C. Elle se caractérise par un vernis jaune à veines rouges imitant l’aspect

du marbre (Genin 2007, p. 155). Cet engobe particulier est appliqué à la fois sur des formes

lisses et des formes décorées.

La production des sigillées de Gaule du sud s’intensifie entre 20 et 110 apr. J.-C. Elles

s’exportent en grande quantité et à longue distance (Picon 2002, p. 151). À l’époque claudienne,

la production s’ouvre au marché des camps militaires d’Occident (Brulet et al. 2010, p. 59).

Les ateliers de la Gaule du sud deviendront un modèle pour le reste de la Gaule et même au-

delà. Les ateliers de Lezoux reprendront le schéma de décoration des sigillées de la Gaule du

sud. Les provinces d’Afrique du nord et de la péninsule ibérique s’inspireront également des

formes de cette production (Ibid., p. 58).

À la fin du Ier siècle apr. J.-C., les sigillées de la Gaule du centre gagneront peu à peu

de l’importance allant jusqu’à remplacer l’influence des productions de la Gaule du sud (Ibid.).

Les potiers du sud vont progressivement abandonner les cuissons en mode C au profit du mode

A, moins coûteux et donc plus adapté à la baisse de la production. La diffusion devient alors

uniquement locale ou régionale (Picon 2002, p. 153). Cette nouvelle production est qualifiée de

« sigillée tardive » (Ibid., p. 154).

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Sigillée de la Gaule du centre

P. Bet est le premier à produire une synthèse sur les productions sigillées lisses du centre

et plus particulièrement de Lezoux en 1989 (Bet et al. 1989). Il effectua un classement en dix

phases chronologiques fondé sur l’observation du vernis, de la pâte, de la forme, du décor et

des estampilles. Une révision de ce travail a été produite en 2000 (Bet, Delor 2000).

Les sigillées du centre de la Gaule sont produites par une dizaine de groupements

d’ateliers. Parmi ces ateliers, ceux situés à Lezoux (Puy-de-Dôme) sont les plus importants.

Jusqu’au dernier quart du Ier siècle apr. J.-C., les sigillées de Lezoux sont les seules du centre

de la Gaule à être produites à grande échelle (Brulet et al. 2010, p. 92).

Comme dans les ateliers de la Graufesenque, les potiers de Lezoux produisirent vers 10

apr. J.-C. des présigillées cuitent en mode A et B à la pâte faiblement calcaire et au revêtement

non grésé (Ibid.). La diffusion est alors essentiellement régionale (Ibid., p. 94).

Contrairement aux sigillées du sud de la Gaule, on n’observe pas d’homogénéité dans

les productions des ateliers du centre. À la fin du Ier siècle apr. J.-C. certains ateliers de Lezoux

et des Martres-de-Veyre24 commencèrent à produire des sigillées cuites en mode C à la pâte

calcaire. Les sigillées de Lezoux se caractérisent par une pâte et un vernis de couleur claire.

Elles vont cohabiter jusqu’au début du IIème siècle apr. J.-C. avec des présigillées cuites en

mode A. Dans les ateliers des Martres-de-Veyre, la production va rapidement ressembler à celle

des ateliers du sud de la Gaule (Ibid., p. 93).

À l’époque flavienne, les ateliers du centre de la Gaule s’inspireront du mode de

production du sud dans le but de conquérir le marché à longue distance (Delage 1998, p. 280).

Ils prendront peu à peu de l’importance allant jusqu’à détrôner le sud de sa première place dans

le commerce de la sigillée vers 140-150 apr. J.-C. (Brulet et al. 2010, p. 92). Les ateliers se

multiplient et la sigillée de Gaule du centre est exportée dans la plus grande partie du monde

romain occidental (Ibid., p. 93). Pour augmenter le rendement, les moyens de productions sont

mis en commun comme le montre la découverte de vastes aires de préparation de l’argile

(Delage 1998, p. 286).

Cette phase florissante des ateliers du centre dura jusque dans les années 190 apr. J.-C.

Après cette date, les potiers du centre se concentrèrent sur la production de quelques formes

majeures et reviendront à un travail plus individuel (Ibid.). Les marchés à longues distances

24 Autre groupement d’ateliers de potier de Gaule du centre situé près de Clermont-Ferrand.

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sont abandonnés et la production va peu à peu revenir à une diffusion régionale (Brulet et al.

2010, p. 94).

Sigillée africaine

La sigillée africaine a été étudiée par N. Lamboglia entre 1958-1963 (Lamboglia 1958).

Puis, J. W. Hayes, spécialiste de la céramique nord-africaine proposa une typologie en 1972

(Hayes 1972). Les travaux de M. Bonifay sont venus compléter ces études (Bonifay 2004).

On distingue trois types de sigillée africaine nommés A, C et D. On trouve dans notre

corpus uniquement un individu du type A. Ce type présente une pâte rouge-orangée ou rouge

brique avec de nombreuses inclusions et un vernis rouge-orangé granuleux (« peau d’orange »)

(Bonifay 2004, p. 47). Cette catégorie est traditionnellement rattachée au nord de la Tunisie,

dans la région de Carthage. Toutefois, M. Bonifay rappelle que la localisation des ateliers pose

toujours problème (Bonifay 2004, p. 45). En effet, la présence de variantes locales de sigillée

africaine A a été attestée sur la nécropole de Raqqada, près de Kairouan laissant envisager une

production de sigillée africaine A dans le centre de la Tunisie (Bonifay 2004, p. 47). Comme

pour les productions sigillées italiques ou sud gauloises, la majorité des formes produites sont

lisses. Les formes décorées comportent des guillochis sur leurs bords, des excisions

géométriques sur les panses et plus rarement des éléments en relief ou des médaillons

d’applique (Ibid.).

Ce type commence à être abondamment diffusé dans tout le bassin méditerranéen à

partir de la fin du Ier siècle apr. J.-C. Elle arrive en Gaule méditerranéenne plus particulièrement

à la fin du IIème siècle apr. J.-C. (Py 1993, p. 170). Au IIIème siècle, l’aspect des sigillées

africaines claires A change. La pâte devient plus granuleuse et le vernis opaque, moins soigné

avec une tendance à s’écailler. La fin de cette production est assez mal connue. Elle semble se

poursuivre jusqu’au début du IVème siècle apr. J.-C. (Ibid.).

III – 3 – 1 – 2 : Parois fines lyonnaises

Cette production a été identifiée lors des fouilles des ateliers de la Butte, du Chapeau

Rouge et de la Muette à Lyon. K. Greene est le premier à identifier cette production dans un

site de consommation : les camps du limes rhénan (Greene 1979). Une étude sera également

menée par C. Grataloup en 1988 sur les parois fines lyonnaises produites dans l’atelier de la

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Butte (Grataloup 1988). Puis, E. Bertrand complètera cette typologie à partir de l’examen de

nouveaux ensembles et de l’atelier du Chapeau Rouge (Bertrand 1997 et 2000).

On peut distinguer deux phases de production. La première à l’époque augustéenne se

caractérise par l’emploi d’une argile siliceuse. Les céramiques sont alors produites dans l’atelier

de la Muette. À la fin de la période augustéenne, la production évolue et est produite dans au

moins deux ateliers simultanément : l’atelier de la Butte et celui du Chapeau rouge (Bertrand

2005, p. 2). Cette nouvelle production se différencie de la première par une matrice calcaire.

Toutefois, E. Bertrand souligne que des parois fines à pâte calcaire ont été retrouvées dans les

dépotoirs de l’atelier de la Muette mais de manière minoritaire (moins de 0,5%) (Ibid., p. 1).

Nous nous concentrerons ici sur la deuxième phase de cette production qui concerne plus

particulièrement notre étude.

Outre leur pâte calcaire de couleur jaune, tirant parfois sur le verdâtre, les parois fines

lyonnaises se distinguent par un engobe épais, très adhérent et recouvrant toutes les surfaces du

vase. Le grésage de cet engobe n’est pas toujours uniforme et prend parfois des reflets

métallescents. La couleur de cet engobe varie grandement du brun-vert, brun-roux, parfois

mordoré ou plus foncé (Ibid.). Le traitement de surface évolue avec le temps. Dans les années

20 apr. J.-C. les parois intérieures et extérieures sont systématiquement sablées. À partir des

années 30, d’autres traitements de surface sont employés notamment le crépis de barbotine.

Puis, au milieu du Ier siècle, on décore les parois d’écaille composée de petites boulettes

d’argile écrasées au pouce. Les parois peuvent également être décorées au poinçon ou de reliefs

créés à partir de barbotine (décors réticulés, feuilles d’eau, épingles). Les parois des pots

ovoïdes de type 16 peuvent également comporter des dépressions.

Les premières formes réalisées diffèrent peu de celles élaborées dans la première phase

de production dans l’atelier de la Muette. Dans les années 30 apr. J.-C. le type 325 (bol

hémisphérique sans lèvre) intègre le répertoire typologique mais il sera remplacé rapidement

par les bols à lèvre en bandeau (type 4 et 5). L’intensification de la production au milieu du Ier

siècle apr. J.-C. engendre une simplification du répertoire qui se concentre sur les formes 4

(bols à lèvre en bandeau lisse), 5 (bols à lèvre en bandeau mouluré) et 16 (pots ovoïdes). Dans

la seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C., les potiers lyonnais vont s’inspirer des formes des

parois fines produites dans les ateliers de Bétique. Les vases deviennent plus hauts et fermés et

le répertoire comprend essentiellement les types 7 (gobelets carénés), 14 et 15 (gobelets

25 On se réfère ici à la typologie d’E. Bertrand (cf. Bertrand 2005)

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ovoïdes). Une série de vases à boire dépourvus de traitement de surface vient également enrichir

la typologie (type 20 à 34) ainsi que des micro-conteneurs pour les liquides gras ou les pâtes

semi-solides (type 31-32), des récipients à prises d’attache (type 30) et des encriers (type 28).

Les parois fines lyonnaises produites dans les ateliers de la Butte et celui du Chapeau

Rouge sont identiques et semblent suivre un même protocole de fabrication. La production

massive de parois fines lyonnaises pourrait donc être issue d’un réseau de petits ateliers

produisant également d’autres types de céramiques plutôt que d’un vaste atelier spécialisé

(Ibid., p. 2).

La production de parois fines lyonnaises s’intensifie au milieu du Ier siècle apr. J.-C. La

production est diffusée localement mais également dans la haute vallée du Rhône et la Suisse

occidentale (Ibid., p. 4). Elle alimente aussi les camps du limes germanique et la Grande-

Bretagne par la vallée du Rhin (Ibid.). La production s’arrête au début du IIème siècle.

III – 3 – 1 – 3 : Sigillée claire B

N. Lamboglia fut le premier à s’intéresser à la sigillée Claire B. Il publia un article en

1941, Terra Sigillata chiara, dans lequel il définit cette nouvelle catégorie de céramique

identifiée dans le matériel issu des fouilles de Vintimille (Lamboglia 1941). En 1958 et 1963,

il publia des études plus poussées nommées Nuove Osservazioni sulla terra Sigillata Chiara se

fondant à la fois sur le matériel de Vintimille, celui d’Ampurias et les céramiques Claire B

recensées dans les musées de la vallée du Rhône. La typologie établie par N. Lamboglia fut

complétée par A. Darton en 1972 (Darton 1972) et remplacée par celle d’A. Desbat en 1980

(Desbat 1980).

La sigillée Claire B possède un vernis orange vif mais ce dernier peut varier et prendre

des tonalités brunes voir métallescentes, parfois sur un même vase. Ces céramiques sont cuites

en mode A et possèdent une pâte fine rose à orangée. Elles reprennent les formes de la vraie

sigillée. Elles sont produites dans la vallée du Rhône, entre Lyon et Vienne ou encore près

d’Alba26. La production débute vers 120-140 apr. J.-C. et se poursuit pendant le IIIème siècle

(Desbat 1987a, p. 270). Elles sont diffusées essentiellement dans le quart sud-est de la Gaule

(Py 1993, p. 175). On en trouve également en quantité réduite en Italie, Sardaigne, Corse,

Baléares et plus discrètement encore en Afrique du Nord. On distingue vingt formes lisses et

26 L’un de ses ateliers a été découvert près du village de Saint-Péray en Ardèche (Desbat 2002).

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deux formes décorées (Desbat, Picon 1986, p. 7). Les formes lisses sont majoritaires et

représentées essentiellement par quelques formes. Les formes décorées sont moulées comme

pour les vraies sigillées, décorées d’un médaillon d’applique, guillochées ou encore excisées.

La sigillée Claire B est peu à peu concurrencée par la céramique luisante identifiée par

N. Lamboglia sous le terme « Lucente » (Lamboglia 1941). Toutefois, il est très difficile de

distinguer ces deux productions à l’aspect parfois similaire. Face à ces difficultés

d’identification, on inventorie souvent ensemble ces tessons sous l’appellation vague de claire

B/Luisante voir « céramique à revêtement argileux » (ou CRA) (Py 1993, p. 175-176).

III – 3 – 1 – 4 : CRA

Comme nous l’avons évoqué précédemment avec les sigillées claire B, il n’est pas

toujours aisé de différencier les productions au sein des céramiques engobées cuites en mode

A. Nous avons donc choisi de regrouper, faute de mieux, sous l’appellation « céramique à

revêtement argileux » (ou « CRA ») toutes les céramiques à revêtement argileux cuites en mode

A qui n’ont pas pu être identifiées avec certitude. Nous avons dissocié les parois fines qui n’ont

pas pu être identifiées avec plus de précision dans une autre catégorie.

III – 3 – 1 – 5 : Parois fines

Nous avons classé dans cette catégorie les céramiques à engobe grésé ou non et à pâte

calcaire ou non présentant une paroi de plus faible épaisseur (environ 2 mm d’épaisseur) que

les céramiques classées dans la catégorie CRA.

III – 3 – 1 – 6 : Kaolinitique

Les céramiques fines kaolinitique présentent une pâte de couleur blanche en raison de

l’emploi d’une argile chargée en kaolinite.

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III – 3 – 2 : Les céramiques communes

III – 3 – 2 – 1 : Tournée grise

Cette catégorie comprend des céramiques tournées dans une argile généralement non

calcaire cuites en mode B (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Elle regroupe des céramiques

essentiellement destinées à la cuisson des aliments comme les pots à cuire, les couvercles, les

marmites, les jattes ou les bouilloires (Ibid.).

III – 3 – 2 – 2 : Tournée grise à pâte blanche

L’argile de ces céramiques est majoritairement kaolinitique et cuite en mode B (Batigne

Vallet et al. À paraître (a)). La surface de ces céramiques est noire mais le cœur est blanc en

raison des températures élevées atteintes dans le four au moment de la cuisson. Cette catégorie

regroupe principalement des céramiques destinées à la cuisson des aliments comme les pots et

plats à cuire, les couvercles, les marmites ou les bouilloires. Dans la région Rhône-Alpes, cette

catégorie de céramiques est produite dans deux ateliers de la Drôme : La Répara-Auriples et de

Dieulefit (Ibid.).

III – 3 – 2 – 3 : Tournée rouge

Cette catégorie regroupe des céramiques tournées généralement dans une argile non

calcaire (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Elle est cuite en mode A. Elle comprend des

céramiques essentiellement destinées à la cuisson comme les pots à cuire, les plats à cuire, les

couvercles, les marmites et les jattes (Ibid.).

III – 3 – 2 – 4 : Tournée rouge italique

Nous avons classé dans cette catégorie toutes les céramiques tournées dans une pâte non

calcaire, cuite en mode A et provenant d’Italie. Notre corpus comprend essentiellement des

céramiques dites « à vernis rouge pompéien ». La surface interne de ces productions est

recouverte d’un engobe non grésé de couleur rouge. Cette catégorie comporte presque

exclusivement des plats et des couvercles destinés à la cuisson du pain (Batigne Vallet 1999, p.

198). L’engobe permet alors de boucher les pores de la pâte afin que le pain n’accroche pas

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(Ibid.). Ces plats apparaissent dans la région lyonnaise vers 30 av. J.-C. À partir de l’époque

flavienne, on trouve cette catégorie dans de très faible proportion (Ibid.). La céramique à engobe

rouge interne pompéien est probablement issue d’Italie centrale (Ibid.).

III – 3 – 2 – 5 : Claire calcaire

La céramique claire calcaire regroupe des céramiques réalisées dans une argile calcaire,

très épurée. L’argile présente un taux de CaO supérieur à 7-8 % (Batigne Vallet et al. À paraître

(a)). Après cuisson en mode A, la pâte prend des teintes rose, beige, jaune et parfois verdâtre

(Ibid.). Cette catégorie comprend des céramiques destinées au stockage des aliments comme la

cruche ou le pot à provision ou à la préparation des mets avec le mortier notamment.

III – 3 – 2 – 6 : Grise fine

La céramique grise fine est réalisée dans une pâte épurée (calcaire ou non) et cuite en

mode B (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Les céramiques grises fines retrouvées ne

présentent jamais de traces de passage au feu. Ainsi, on peut supposer qu’elles étaient destinées

au service ou à la consommation des mets. Cette catégorie est à cheval entre la céramique fine

et la céramique commune. De ce fait, on la trouve classée dans l’une ou l’autre des catégories

dans les études céramologiques. Nous avons décidé de les classer ici dans la catégorie des

céramiques communes. En Rhône-Alpes, la céramique grise fine est produite dans les ateliers

de la rue du Chapeau Rouge à Lyon et à Fréterive (Ibid.).

III – 3 – 2 – 7 : Allobroge fine

Cette catégorie est surtout attestée en Isère et en Haute-Savoie (Batigne Vallet 1999, p.

199) à partir du IIème siècle apr. J.-C. Cette céramique est tournée et cuite en mode B. On la

différencie grâce aux fonds de pots à cuire présentant une estampille circulaire, souvent polie,

lui conférant un aspect brillant (Ibid.).

III – 3 – 2 – 8 : Non tournée grise

Cette catégorie comprend des céramiques non tournées. On reconnait un vase non tourné

à l’absence de stries de tournage, aux parois irrégulières et aux éventuelles traces de raccord

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entre les plaques ou les colombins au moment du montage (cf. supra p. 39). Les parois peuvent

également présenter des marques d’outils utilisés pour régulariser la surface (Batigne Vallet et

al. À paraître (a)). Cette catégorie de céramiques a été produite, pour la région Rhône Alpes, à

Aoste (Ibid.).

III – 3 – 3 : Les amphores

III – 3 – 3 – 1 : Amphores de Bétique

S. Martin-Kilcher réalisa une typologie des amphores de Bétique en 1987 à partir des

individus retrouvés sur le site d’Augst (Suisse) (Martin-Kilcher 1987). Cette typologie conserve

le classement établi par H. Dressel en lui ajoutant des lettres pour les différentes variantes. Puis,

R. Étienne et F. Mayet poursuivirent l’étude dans trois ouvrages dédiés à l’huile, le vin et les

saumures et sauces de poissons produit dans la province d’Hispanie (Étienne, Mayet 2000, 2002

et 2004).

La province de Bétique se situe au sud de l’Hispanie et correspond approximativement

à l’actuelle Andalousie. Cette région a notamment produit des amphores que l’on retrouve dans

tous les sites de Méditerranée occidentale au début de notre ère indiquant un fort essor

économique (Py, 1993, p. 23) mais également un changement culturel dans les pratiques

alimentaires. Ces amphores transportaient divers types de produits notamment de l’huile, des

sauces de poissons et du vin.

L’huile est le produit qui fut le plus exporté. Les ateliers producteurs d’amphores à huile

se localisent le long de la vallée du Guadalquivir. Cette catégorie est principalement représentée

par les formes Dressel 20. La pâte de ces amphores est friable, de couleur grise, plus foncée au

cœur, contenant un dégraissant blanc abondant et des impuretés noires mêlées à du sable. La

surface est rugueuse au toucher, irrégulière et recouverte d’un engobe couleur crème ou ocre

claire (Étienne, Mayet 2004). L’huile de Bétique s’exporte essentiellement au Ier et IIème siècle

apr. J.-C. Ce produit continuera d’être exporté dans des Dressel 20 jusqu’au Vème siècle mais

sera concurrencé par l’huile d’Afrique du nord à partir du IIIème siècle.

La province de Bétique était également productrice de vin. Ce dernier était diffusé dans

des amphores à la panse ovoïde allongée, au col haut et évasé, aux anses bifides et au fond

pointu et plein de type Haltern 70 produites de l’époque augustéenne à la première moitié du

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Ier siècle apr. J.-C. La pâte de cette amphore est similaire à celle de l’amphore Dressel 20. Ces

deux types sont produits dans la même région.

La Baie de Cadix était, elle, spécialisée dans la fabrication d’amphores contenant des

saumures et des sauces de poissons. La pâte argileuse calcaire est claire allant de l’ocre jaune à

l’ocre rosé (Etienne, Mayet 2002, p. 177). Ces amphores adoptent une forme fuselée à fond

pointu et à col haut et évasé représentées par les formes Dressel 7 à 14, Beltràn 2A et 2B (Py,

1993, p. 23). Ces types ont de nombreuses similitudes au niveau de leurs pâtes et de leurs formes

et il est parfois difficile de les distinguer. Ainsi, on regroupe le plus souvent ces productions

sous l’appellation Dressel 7/11. Les Dressel 7/11 se développent essentiellement au Ier siècle

apr. J.-C. Entre le IIIème et le Vème siècle, on retrouve essentiellement des amphores de type

Beltràn 72 et Almagro 51.

III – 3 – 3 – 2 : Amphores de Lusitanie

La province de Lusitanie se situe à l’ouest de l’Hispanie et recouvre la plus grande partie

du Portugal actuel. Cette région se spécialise à l’époque romaine dans la production de

conserves et de sauce de poissons. Ces produits sont diffusés dans des amphores fuselées. Deux

types de pâtes ont été distingués. La première est de couleur beige à brun-clair, granuleuse, avec

un gros dégraissant blanc et brun portant parfois un engobe blanc ou beige-verdâtre. La

deuxième pâte est plus fine, de couleur brune à orangée ou rose-orangée (Py, 1993, p. 58).

III – 3 – 3 – 3 : Amphores africaines

Une première véritable classification des amphores africaines a été réalisée dans la

publication des fouilles d’Ostie (Panella 1973). Puis S. J. Keay compléta ce classement avec

des individus repérés en Catalogne (Keay 1984). Des recherches plus récentes sont venues

enrichir ou renouveler la typologie notamment avec l’étude de M. Bonifay sur les amphores

tardives à Marseille (Bonifay 1986).

Ces amphores apparaissent de manière marquée dans les provinces romaines au IIIème

siècle apr. J.-C. Si l’on se fie aux inscriptions peintes découvertes sur les amphores africaines,

ces dernières devaient transporter de l’huile (Py 1993, p. 15). Mais des exemplaires d’amphores

de type Africaine 2 poissées contenaient des résidus de poissons et de crustacés (Laubenheimer

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1990, p. 139-140). La pâte la plus courante de ces amphores est fine et dure, de couleur rouge

brique ou très orangée. La surface extérieure est de couleur crème ou jaune clair. Cet aspect

extérieur de la pâte semble dû à la présence d’eau de mer dans la préparation (Py 1993, p. 15).

Toutefois, on note la présence de variantes de cette pâte indiquant l’existence de plusieurs

ateliers répartis dans plusieurs régions (Ibid., p. 16).

III – 3 – 3 – 4 : Amphores italiques

Ces productions proviennent de la côte tyrrhénienne de l’Italie (Campanie, Latium,

Étrurie). H. Dressel identifiera en 1895 ces amphores italiques sous le nom de Dressel 1

(Dressel 1891). Puis, N. Lamboglia identifia une nouvelle forme en 1955 qu’il nomma

Lamboglia 2 (Lamboglia 1955). Ce dernier, face à la diversité de ces formes proposa un

classement en trois groupes : Dressel 1A, 1B et 1C.

L’amphore Dressel 1 est issue de l’évolution des amphores gréco-italiques les plus

tardives qui ont tendance à s’allonger (Laubenheimer 1990, p. 40). Elle est plus épaisse et perd

en capacité (20 à 25 l) ; elle est également plus lourde (20 à 25 kg) ce qui la rend plus résistante

(Ibid.). C’est l’amphore vinaire par excellence du monde romain. Elle est produite de la fin du

IIème siècle av. J.-C. à la fin du Ier siècle av. J.-C. Elle est diffusée, notamment en Gaule,

essentiellement avant 30 av. J.-C. même si on en retrouve encore au début du Ier siècle apr. J.-

C. (Py, 1993, p. 53). Elle atteste de la montée en puissance du commerce italien.

La Dressel 1B est produite à la fin du IIème siècle av. J.-C. ou au début du Ier siècle av.

J.-C. mais est surtout attestée au Ier siècle av. J.-C. Elle est longue et haute (1,10 m) avec une

épaule à angle vif et un pied d’une hauteur supérieure à 0,15 m (Laubenheimer 1990, p. 41).

La Dressel 1C à la même chronologie que la Dressel 1B mais est retrouvée en moins

grand nombre. Elle se distingue essentiellement de la précédente par une épaule arrondie, une

anse très élargie vers le haut et une lèvre d’une hauteur supérieure à 6 cm (Ibid.).

La Dressel 1A apparait vers 130 av. J.-C. et perdure jusqu’à l’époque augustéenne. Au

vu de la diversité de ce type, on y place toutes les amphores italiques qui ne sont pas des Dressel

1B et 1C (Py, 1993, p. 53).

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III – 3 – 3 – 5 : Amphores de Narbonnaise

H. Dressel fut le premier à identifier des amphores gauloises alors qu’il travaillait sur

les amphores du Monte Testaccio (Dressel 1891). En 1985, F. Laubenheimer proposa une

première synthèse sur les amphores de Narbonnaise (Laubenheimer 1985).

La colonisation de la Gaule a engendré un fort accroissement des productions agricoles

et de leurs exportations. En effet, les terres sont plus largement occupées grâce à la fondation

de colonies et la main d’œuvre (souvent des vétérans) est donc, par conséquent, plus abondante

(Laubenheimer 1990, p. 77). Les paysans gaulois vont alors perfectionner leurs techniques et

notamment adopter l’araire à avant-train ou encore la grande faux qui permet d’augmenter le

rendement. La production du vin est particulièrement abondante et cette boisson autrefois

réservée aux chefs et aux grandes fêtes devient un produit de consommation courante (Ibid., p.

81).

L’exportation du vin a nécessité l’emploi de contenants adaptés. Les Gaulois utilisent

traditionnellement les tonneaux durant le Haut-Empire (Ibid., p. 149). Mais, les colons romains

l’utilisent peu et préfèrent l’emploi plus familier des amphores. Les premiers ateliers de

production d’amphores se développent donc dans les premières décennies du Ier siècle av. J.-

C. Ils sont alors essentiellement concentrés dans le sud de la Gaule. Les ateliers ne se

spécialisent pas uniquement dans les amphores. Ils produisent également des matériaux de

construction, de la vaisselle commune ou fine ou encore des figurines.

Les potiers gaulois se sont inspirés des amphores italiques (notamment la Dressel 1)

pour établir leurs premières productions (Py 1993, p. 30) mais également des productions de

Tarraconaise avec la Pascual 1. Des amphores Dressel 2/4 aux anses coudées caractéristiques

seront également produites (Laubenheimer 1990, p. 97). Ces trois formes sont, dans la majeure

partie des cas, utilisées pour transporter du vin, production phare de la Gaule.

Au Ier siècle apr. J.-C., les productions gauloises s’individualisent et adoptent une forme

pansue au fond plat et annulaire caractéristique (Gauloise 1, 9 et 12). Ces amphores ont

probablement été élaborées à Marseille (Ibid., p. 98). La production de ces amphores connaît

son apogée au IIème siècle apr. J.-C. où l’on abandonne les modèles d’imitation italique et de

Tarraconaise. À partir des années 60/70 et jusqu’au IIIème siècle, la forme Gauloise 4 est venu

remplacer peu à peu toutes les autres productions régionales. La forme et les dimensions de

cette dernière sont constantes dans tous les ateliers de la Province témoignant d’une volonté de

standardisation aux Ier et IIème siècle apr. J.-C. (Ibid.).

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Concernant l’ampleur des exportations, on sait que pendant les trois premiers quarts du

Ier siècle apr. J.-C., ce sont les produits (et donc les amphores) de la péninsule ibérique qui

tiennent la première place des exportations sur le marché. Mais, les amphores gauloises ont peu

à peu gagné du terrain pour atteindre une position de quasi-monopole au IIème et IIIème siècle

apr. J.-C. (Ibid., p. 107). On retrouve des amphores gauloises dans la vallée du Rhin (surtout au

Ier et au début du IIème siècle apr. J.-C.), aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne (essentiellement

au IIème siècle apr. J.-C.) et sur la côte méditerranéenne (Italie, Corse, Sardaigne, Espagne).

Durant le Bas-Empire, la crise enclenchée notamment par les invasions barbares

engendre une période d’insécurité et de difficultés politiques et économiques. Cette crise va

toucher le commerce des amphores et les productions vont se transformer profondément. Les

amphores Gauloise 4 ne sont plus rigoureusement identiques. Le pied devient plus étroit, les

anses touchent la lèvre et les amphores sont plus grossières (Laubenheimer 1985, p. 135). Les

exportations à cette période sont mal connues mais on sait qu’elles diminuent grandement et

qu’on ne trouve plus d’amphores gauloises à Marseille au Vème siècle.

III – 3 – 3 – 6 : Amphores lyonnaises

Pendant longtemps, on n’envisageait pas de manière sérieuse la production d’amphores

à Lyon. Pourtant, A. Steyert, archéologue, dessinateur, journaliste et historien lyonnais

mentionnait dans son ouvrage Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais publié

en 1895 la présence d’ateliers produisant des amphores dans le quartier des Canabae. De plus,

P. Wuilleumier atteste en 1952 de la présence d’un four d’amphores observé dans la cour de

l’Hôtel des Postes à l’occasion de travaux.

Plusieurs types d’amphores lyonnaises ont pu être distingués (Desbat, Dangréaux 1997,

p. 75-78). Elles possèdent une pâte beige, calcaire et avec un gros dégraissant sableux. Quatre

formes principales se détachent. Le premier type est assimilable à la forme Dressel 1. Il possède

une lèvre haute, une épaule très marquée et des anses larges qui présentent fréquemment deux

sillons. Ces amphores sont produites en petit nombre entre 7 av. J.-C. et 10 apr. J.-C. à une

période où les importations de Dressel 1 italique ont cessé (Ibid., p. 76). Toutefois, la faible

représentation de ce type d’amphores ne permet pas d’affirmer cette datation.

Le deuxième type est inspiré de la forme italique Dressel 2/4. On distingue deux sous-

types : le type 2A (ou type « Cos ») et le type 2B (ou type « italique »). Le premier se caractérise

par une épaule en forme de cloche et des anses bifides ou pseudo-bifides. On identifie le

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deuxième à sa lèvre en bourrelet plus ou moins aplatie, son col haut rétréci à la base, son épaule

fortement marquée et ses anses pseudo-bifides Le type 2B est largement plus représenté que le

type 2A. Ces deux types sont essentiellement produits au début du Ier siècle apr. J.-C. même si

des exemplaires d’amphores de type 2A sont attestés dans l’atelier de la Muette vers 10 av. J.-

C. (Ibid., p. 77).

Le troisième type se divise également en deux sous-types dit 3A et 3B. Le premier

possède une lèvre en bourrelet en saillie au-dessus d’un bandeau détaché du col. Les anses sont

marquées d’un sillon, la panse est ovoïde et le pied est le plus souvent creux. Ce type comporte

une grande variante de détails. Le type 3B se distingue par une embouchure plus évasée et une

lèvre horizontale ou retombante. On retrouve le type 3A dans des contextes du début du Ier

siècle apr. J.-C. Le type 3B semble lui succéder à l’époque flavienne (Ibid.).

Le quatrième type est associé à une amphore de petit module à fond plat. Deux sous-

types ont été distingués. Le type 4A possède une lèvre similaire au type 3A, un col court et des

anses généralement plates avec un sillon. Les amphores complètes retrouvées présentaient un

pied légèrement annulaire mais les exemplaires de cette amphore sont trop rares pour affirmer

qu’elle possède toujours un pied de ce type. Le type 4B possède quant à lui un fond plat ainsi

qu’un col évasé et une lèvre en bourrelet. Ses anses sont marquées par un sillon central. Le type

4A serait produit du début du Ier siècle apr. J.-C. au milieu du même siècle. Le type 4B est

attesté au début du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’à la fin de ce dernier. Toutefois, cette forme

pourrait être produite plus tardivement. En effet, des amphores de ce type sont attestées dans

des contextes de la fin du IIème et du début du IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 78).

Concernant le contenu de ces amphores, les types 1 et 2 transportaient du vin et les types

3 et 4 des sauces de poissons. Une amphore lyonnaise de type 4 retrouvée à Strasbourg portait

sur son col une inscription peinte mentionnant le contenu de l’amphore : du garum de

maquereau. On peut alors se poser la question de la provenance des denrées conditionnées dans

ces amphores lyonnaises. Ont-elles servi au reconditionnement de produits d’importation ? Si

la question se pose pour le type 4, on peut envisager que les types 1 et 2 aient servi à transporter

du vin des vignes allobroges à proximité et que le type 3 ait conditionné des sauces de poissons

d’eau douce (Ibid., p. 89).

Les amphores lyonnaises semblent être diffusées à petite échelle, essentiellement vers

le nord et dans une moindre mesure vers l’ouest. Le type 1 n’a pas encore été retrouvé dans des

sites de consommation. Le type 2 se retrouve à Augst, Lausanne, Besançon et peut-être à

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Vienne. Le type 3 est attesté à Lausanne et Vienne. Le type 4 a été retrouvé dans l’est de la

France à Biesheim et Metz. On peut penser que les amphores lyonnaises ont suivi les mêmes

itinéraires commerciaux que la sigillée et les parois fines. En effet, la carte de répartition des

amphores lyonnaises se superpose pratiquement à celle des sigillées lyonnaises (Ibid., p. 94).

III – 4 : Les formes des céramiques

Nous faisons ici un point sur les formes des céramiques essentiellement commune. En

effet, si les céramiques fines et les amphores possèdent des typologies et donc des noms bien

connus, ce n’est pas le cas des céramiques communes. On les désigne et les classe par critères

morphologiques et il est donc important de définir ce qu’on entend par pot ou par jatte par

exemple.

Le pot est un récipient haut et fermé à large ouverture et à fond plat. Les pots destinés à

conserver des aliments sont munis de deux anses à un sillon (Batigne Vallet et al., à paraître

(a)).

La cruche présente un col haut et étroit et une à deux anses. Sa panse est très bombée

(Ibid.).

Le mortier est large, ouvert et profond, de forme généralement tronconique. Il présente

un bord soit en bandeau soit formant une collerette. La surface interne de ce récipient peut être

couverte de grains de quartz (Ibid.).

La jatte est un récipient ouvert et profond présentant parfois un pied annulaire (Ibid.).

Le couvercle prend la forme d’un cône inversé plus ou moins aplati et possède un bouton

de préhension à son sommet (Ibid.).

Le plat est bas et ouvert. Il a généralement une base plate mais peut également présenter

trois pieds (Ibid.).

La marmite est un récipient ouvert et trapu, souvent à lèvre débordante pour pouvoir

poser un couvercle. Sa base est plate, parfois tripode (Ibid.).

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Le pichet est un récipient haut et fermé à fond plat. Il se distingue de la cruche par son

ouverture plus large et par le fait qu’il possède deux anses (Ibid.).

La bouilloire est haute et fermée. Un bec verseur est ménagé au niveau de l’ouverture

lui donnant une forme tréflée. Elle possède une seule anse et son fond est plat (Ibid.).

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IV : Les céramiques dans leurs contextes d’utilisation

IV – 1 : Présentation des céramiques par fonction

Nous nous intéresserons ici à une des étapes fondamentales dans la vie d’une

céramique : son utilisation. On sort ici de l’étude de l’objet pur pour se pencher vers l’homme.

On essayera, quand cela est possible, de comprendre à quels usages répondaient ces céramiques

dans l’Antiquité. Pour cela, on peut s’appuyer sur différents éléments.

Tout d’abord, on peut se rapporter aux sources écrites. Certains textes mentionnent des

céramiques et les associent à une fonction, à des ingrédients ou à un mode de cuisson (Batigne

Vallet et al. À paraître (a)). On trouve également des inscriptions peintes ou gravées sur les

céramiques elles-mêmes. C’est notamment le cas des amphores qui présentent souvent des

étiquettes peintes directement sur la paroi mentionnant, entre autres, le contenu de l’amphore

et sa provenance. Ces éléments écrits sortent aussi du cadre purement alimentaire et nous

renseignent sur les usages liés aux céramiques. On peut par exemple trouver des inscriptions

gravées sur un gobelet souhaitant une bonne chance ou une bonne santé. On peut également se

fier aux images qui replacent les céramiques dans leur contexte.

Les céramiques peuvent également présenter des traces d’usage tout à fait intéressante

pour comprendre la fonction de ces récipients. Elles peuvent renseigner sur les ustensiles

utilisés lors de la préparation ou encore sur son usage fréquent ou plutôt occasionnel par

exemple. Les traces de feu témoignent d’un récipient utilisé pour la cuisson des aliments. De

plus, la paroi des céramiques étant souvent poreuses, les restes alimentaires viennent se loger

dans la pâte permettant des analyses sur le contenu.

Enfin, il est intéressant de se pencher vers l’ethnoarchéologie pour comprendre la

fonction que peut avoir une céramique de forme ou de techniques similaires à celles que nous

étudions.

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On présentera notre corpus d’étude classé ici par fonction. Il est évident que les usages

liés aux céramiques présentées n’étaient pas si rigides que ce classement le laisse penser. Un

même vase a pu avoir plusieurs fonctions. Un pot à cuire peut être utilisé pour stocker des

aliments puis réemployé comme urne funéraire. On présentera également des aliments et plats

associés à ces récipients. Encore une fois, il s’agit de restitution à partir des éléments apportés

par les textes antiques encore par l’archéologie expérimentale mais ne constitue en rien un

fonctionnement figé. Les éléments que nous possédons concernent essentiellement les usages

romains mais on peut supposer que ces habitudes se sont transposées en Gaule avec

l’importation des plats italiques après la conquête.

V – 1 – 1 : Transporter

Les denrées destinées à être exportées à longue distance sont conditionnées dans des

amphores. Cet emballage est produit en série et son coût est très faible (Laubenheimer 1990, p.

5). Elles sont destinées à être jetées une fois arrivées au port comme le montre le Monte

Testaccio à Rome. Il s’agit d’un immense dépotoir composé de tessons d’amphores cassées lors

du débarquement des bateaux dans le port voisin. Les denrées sont ensuite transvasées dans des

contenants plus petits.

Les amphores permettent de transporter des produits de base comme l’huile, le vin, et

les sauces de poissons27 en grande quantité (Ibid.). Elles possèdent deux anses pour faciliter

leur transport. Toutefois, les amphores sont lourdes, cassables et difficiles à charger dans les

bateaux (Ibid., p. 6). On voit bien que le caractère très économique de ces emballages et leur

facilité de réalisation (on trouve de l’argile partout) a primé sur le côté pratique.

La forme des amphores varie selon les époques, les régions et le contenu (Ibid., p. 6).

Les parois des amphores à vin et sauces de poissons sont poissées, c’est-à-dire enduites d’une

matière collante issue de bois de résineux, afin d’assurer l’étanchéité des parois. Les amphores

à huile sont, elles, jamais poissées (Ibid.).

27 Les sauces de poissons sont omniprésentes dans la cuisine romaine (Laubenheimer 1990, p. 5).

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Les amphores peuvent être estampillées pour désigner l’atelier de fabrication où

recevoir une étiquette peinte sur la paroi pour indiquer le contenu, la quantité et l’expéditeur du

produit notamment.

Les amphores apportent de nombreuses informations sur les liens commerciaux entre

les provinces mais également sur les habitudes culturelles des peuples. On sait par exemple que

le vin italique était consommé en Gaule dès la fin du IIème siècle av. J.-C. comme l’atteste la

présence d’amphores Dressel 1 notamment. C’est la première denrée alimentaire italique à être

consommée par les Gaulois (Batigne Vallet 1999, p. 263).

IV – 1 – 2 : Conserver

Une fois les produits arrivés dans la domus, ils sont stockés principalement dans des

pots à provision aussi appelés urceus (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Ils se distinguent des

pots à cuire par deux anses munies d’un sillon central28 (Ibid.).

Les liquides peuvent être mis dans des cruches ou lagena (Ibid.). Une ouverture est

ménagée dans le goulot pour permettre de verser un liquide. Elle comporte une anse ou deux

pour une meilleure prise en main.

Les dolia servent à conserver en grande quantité des céréales, du vin ou de l’huile. Ils

ont une capacité qui peut aller jusqu’à 2000 litres.

IV – 1 – 3 : Préparer

Les céramiques culinaires utilisées pour la préparation des mets ne nécessitent pas

d’avoir une pâte particulière contrairement aux céramiques destinées à la cuisson. Parmi ces

céramiques de préparation, on trouve tout d’abord le mortier, aussi appelé mortarium (Ibid.).

La surface interne de ces récipients est souvent recouverte de grains de sable ou de quartz afin

de favoriser le broyage des herbes ou des épices. Cet ustensile est également utilisé pour la

préparation des sauces, pâtés ou quenelles (Batigne Vallet 2003, p. 192). Un bec verseur est

28 Il est possible de trouver des pots à cuire avec une anse mais cela est très rare (Batigne Vallet et al. À paraître

(a))

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ménagé sur le bord afin de faciliter le transvasement des préparations. La pâte des mortiers est

souvent calcaire mais peut aussi ne pas l’être (Batigne 1999, p. 46).

On trouve aussi des jattes recouvrant plusieurs fonctions. Lorsqu’elles sont réalisées

dans des pâtes non calcaires, les jattes peuvent servir à la fois au mélange des ingrédients et à

leur cuisson (Ibid., p. 47). Lorsque la pâte est calcaire ce récipient ne sert alors plus que pour la

préparation des mets (Ibid.). Les jattes peuvent plus rarement être utilisées pour le service

(Batigne Vallet et al. À paraître (a)). L’utilisation des jattes se fait de plus en plus rare à la fin

du IIème et au début du IIIème siècle apr. J.-C. (Batigne Vallet 1999, p. 266).

V – 1 – 4 : Cuire

Cette fonction est incarnée uniquement par des récipients issus de la famille des

céramiques communes. Plusieurs formes sont utilisées pour la cuisson des aliments mais elles

ont pour trait commun d’être toujours réalisées dans une argile non calcaire pour résister aux

passages sur le feu (cf. supra p. 40-41).

On retrouve tout d’abord le pot à cuire, aussi appelé olla (Batigne Vallet et al. À paraître

(a)). Ce dernier est idéal pour faire bouillir des légumes, des céréales ou de la viande dans un

liquide. Les céréales étaient consommées de manière quotidienne sous forme de bouillie

nommée puls par Varron et Pline l’Ancien (Batigne Vallet 1999, p. 240). Elle était composée

de farine cuite dans de l’eau et du sel avec parfois quelques fèves et autres légumineuses (Ibid.,

p. 241). La viande était blanchie dans un bouillon avant d’être grillée ou rôtie dans un autre

récipient (Ibid., p. 239-240). Selon Varron et Strabon, en Gaule, la viande était conservée par

salage, fumage ou séchage ce qui la rendait assez dure (Ibid.). Ainsi, bouillir cette dernière

permettait sans doute de l’attendrir (Ibid.). Strabon décrit les gaulois comme de grands

consommateurs de viande (Ibid. p. 262). Le pot à cuire domine la batterie de cuisine gauloise

dès la conquête romaine (Ibid. p. 267). Pourtant, cette forme n’est pas tant représentée en Italie.

On peut alors supposer que les Gaulois ont maintenu certains habitudes alimentaires (viandes

et céréales bouillies) malgré l’influence italique (Ibid.).

Les plats à cuire, aussi appelés patina sont directement posés sur les braises de la table

à feu (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Cette forme est un peu plus abondante dans la batterie

de cuisine gauloise régionale à la fin du IIème -début du IIIème siècle apr. J.-C. (Batigne Vallet

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1999, p. 266). Ils sont utilisés principalement pour faire revenir les aliments dans une matière

grasse (les aliments sont préalablement blanchis dans un pot à cuire). Avant la conquête

romaine, les gaulois utilisaient du beurre ou de la graisse de porc (Ibid., p. 250). Les romains

importèrent la cuisson à l’huile d’olive qui perdura en Gaule jusqu’au XVIIème siècle (Ibid.).

Toutefois, la graisse de porc était sans doute plus abordable pour la majorité des gaulois (Ibid.,

p. 251). Le plat pouvait également passer au four pour la préparation de pains et galettes (Ibid.

p. 257). Le pain était réalisé en Gaule à partir de farine d’avoine, d’orge, de froment, d’épeautre

ou de blé mélangés à de l’eau (Ibid. p. 259). Les gaulois consommaient probablement du pain

avant la conquête mais la consommation de cet aliment se développe essentiellement après la

conquête romaine (Ibid. p. 262). La galette, appelée placenta est réalisé à partir de farine, de

semoule et d’une pâte au fromage et au miel (Ibid. p. 258). On pouvait également cuire au four

des préparations à base d’œufs nommées également patina. Le plat pouvait aussi être utilisé

pour le service (Batigne Vallet et al. À paraître (a)).

La marmite, également appelée caccabus présente une lèvre souvent débordante pour

permettre de déposer un couvercle (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Elle sert à la fois à faire

bouillir et à faire revenir des aliments avant de les faire mijoter dans le même récipient (Batigne

Vallet 1999, p. 256). Le couvercle permet de réaliser des cuissons à l’étouffée (Ibid.). Apicius

associe le plus souvent des plats en sauce à la marmite (Ibid.). Les légumes peuvent y être

blanchis avant d’être revenus dans une patina. La viande peut suivre le même processus ou être

cuite intégralement dans la marmite avec une sauce (Ibid.).

Le couvercle, aussi appelé operculum, sert à recouvrir les céramiques à cuire lors de la

cuisson (Ibid.). Son bouton de préhension permet une manipulation plus aisée. Le couvercle

peut également servir de contenant lorsqu’il est retourné (Batigne Vallet 1999, p. 162).

L’utilisation des couvercles se fait de plus en plus rare à la fin du IIème – début du IIIème siècle

apr. J.-C. (Batigne Vallet 1999, p. 266).

Le pichet a une ouverture dans le col plus large que celle des cruches. Le pichet est à la

fois utilisé pour servir des liquides et les faire chauffer lorsqu’il est réalisé dans une argile non

calcaire (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Il sert alors à réchauffer des liquides comme du

lait, des soupes ou des jus (Batigne Vallet 1999, p. 249).

La bouilloire est destinée à faire bouillir de l’eau comme l’atteste la présence de dépôt

calcaire retrouvé très fréquemment sur sa paroi interne (Batigne Vallet 1999, p. 244). On faisait

bouillir l’eau tout d’abord pour la purifier et la rendre potable mais également pour couper le

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vin qui pouvait être bu chaud (Ibid. p. 245 et 247). L’eau bouillante a également pu être utilisée

pour l’hygiène de la cuisine et le nettoyage des plats même si on ne trouve aucune trace de cette

utilisation dans la littérature antique (Ibid. p. 249).

Certains mets ont également pu être cuit sans récipient. On peut penser aux grillades qui

sont cuites directement sur les braises de la table à feu (Batigne Vallet 1999, p. 262).

IV – 1 – 5 : Servir / Consommer

La vaisselle de service est destinée à être vue. De ce fait, elle est réalisée dans une pâte fine

et présente une finition soignée avec parfois des décors.

Il convient également de rappeler que la vaisselle en bois a pu jouer un rôle important dont

il ne nous reste aucune trace (Batigne Vallet 1999, p. 271).

Parmi les diverses formes de céramiques utilisées pour le service et la consommation, on

peut citer le gobelet utilisé pour consommer des liquides. Il peut également être utilisé pour

d’autre fonction comme celle de verre doseur (Batigne Vallet et al. à paraître (a)). On trouve

également des plats, des assiettes, des bols ou des coupelles.

Le vin italique était consommé en Gaule dès la fin du IIème siècle av. J.-C. comme l’atteste

la présence d’amphores Dressel 1 notamment. C’est la première denrée alimentaire italique à

être consommée par les Gaulois (Batigne Vallet 1999, p. 263).

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IV – 2 : Les céramiques dans leurs lieux d’utilisation

On présentera ici les usages identifiés dans des résidences urbaines de type domus ou

insulae. Les habitations rurales possédaient, dans certains cas, une répartition des pièces et un

usage des céramiques différents.

IV – 2 – 1 : La cuisine

Les cuisines ou culina sont souvent proches de la salle à manger (Batigne Vallet 1999,

p. 49). Les céramiques à feu sont utilisées sur une structure de cuisson la plupart du temps

incarnée par un massif maçonné sur lequel on venait placer des braises (Ibid.). Ces tables à feu

ont bien été identifiées dans les insulae de Sainte-Colombe, Le Bourg avec d’autres éléments

indicatifs de la cuisine comme des crémaillères et des repose-plats (Baldassari, Clément 2018,

p. 39).

IV – 2 – 2 : La salle à manger

La salle à manger ou triclinium était le lieu de consommation des repas préparés dans

la cuisine. Il s’agit également d’un espace de réception où le maître de maison affichait son rôle

social devant ses invités à travers la présence d’objets plus ou moins riches (Batigne Vallet

1999, p. 57). Ainsi, la céramique utilisée pour le service dans cette pièce peut être révélatrice

du statut de l’occupant des lieux contrairement à la céramique utilisée dans la cuisine pour la

préparation et la cuisson des mets et qui n’a pas vocation à être vue (Ibid.).

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V : Étude du comblement céramique de la citerne F61208

V – 1 : La citerne F61208

Dans ce mémoire, nous étudions le comblement céramique de la citerne F61208 de la

pièce J10 située le long de la voie de Narbonnaise. Cette pièce se situe dans l’unité 4 de l’insula

Figure 16 : Localisation de la boutique contenant la pièce J10 - © B. Clément

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J, au sein du secteur 6 déterminé sur la fouille29. J10 est une des trois pièces en enfilade qui

composent le rez-de-chaussée des boutiques présentées précédemment. Il s’agit de la pièce

occidentale de la quatrième unité du bâtiment (ou insula) J. Elle mesure 29m². L’insula J est

aménagée à l’époque augustéenne et est détruite au IIIe siècle.

La citerne F61208, dont nous étudions ici le comblement, est rectangulaire, sans

évacuation et orientée nord-sud. Elle est localisée à l’ouest de la boutique dont la fonction n’a

pas encore pu être déterminée. Elle a été retrouvée dans un bon état de conservation hormis le

piédroit nord qui a été presque entièrement détruit par une fosse de récupération et

probablement également par l’installation d’un dolium. Un enduit de tuileau recouvre l’intérieur

de la citerne. Elle a servi de dépotoir lors du changement de fonction de la boutique, puis, elle

a été totalement scellée par un niveau de sol.

Plusieurs états ont pu être déterminés pour l’insula J30 :

• État 1 et 2 : première moitié du Ier siècle apr. J.-C.

• État 3 : 50 – 69 apr. J.-C. Correspond à la phase de démolition par l’incendie de 69.

C’est la phase la mieux perçue sur le site. Par conséquent, on situe surtout ce qui vient

avant et après.

• État 4 : fin Ier siècle apr. J.-C. (70 – 100/110).

• État 5 : première moitié du IIe siècle apr. J.-C.

• État 6 : abandon de cet état dans le troisième quart du IIe siècle apr. J.-C. C’est dans cet

état que se place le comblement de la citerne de J10. L’étude de ce lot de céramiques

permettra d’apporter une datation plus fine de l’abandon de l’état 6.

• État 7 : occupation datée de la fin du IIe siècle apr. J.-C. et abandon au début du IIIe

siècle apr. J.-C.

• État 8 : début IIIe siècle apr. J.-C.

Dans l’unité 4, les phases chronologiques ont été précisées :

• État 1 et 2 : on ne trouve pas de céramiques associées à ces deux états.

• État 3a : milieu du 1er siècle apr. J.-C.

29 La céramique découverte sur la fouille de Sainte-Colombe (Le Bourg) a été étudiée par A. Gilles

(Archeodunum). Le mobilier de la citerne F61208 n’a pas été étudié exhaustivement. Seul un premier inventaire

a été réalisé. 30 L’étude étant encore en cours par l’équipe d’Archeodunum, les datations sont données de manière indicative et

sont soumises à modification. Nous remercions B. Clément et A. Gilles de nous avoir communiqué ces premières

informations.

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• État 3b : 50 – 69 apr. J.-C. Phase de démolition par l’incendie.

➢ On trouve alors dans la boutique un métier à tisser et un tonneau dans l’arrière-

cour qui laissent penser à une teinturerie durant l’état 3.

• État 4 : on ne trouve pas de lots pertinents.

• État 5a : 100 – 150 apr. J.-C.

• État 5b : Trop peu d’éléments pour déterminer une datation.

➢ Les boutiques de l’insula reçoivent des doliums en façade durant l’état 5.

• État 6 : l’étude du comblement de la citerne de la pièce J10 permettra d’apporter une

datation plus fine de l’abandon de l’état 6. Une fourchette chronologique entre 140 et

170 apr. J.-C. a pour le moment été envisagée pour l’abandon de cet état.

• État 7 : pas assez d’éléments pour proposer une chronologie.

➢ Les activités de l’insula semblent tourner autour de la métallurgie durant les états

7 et 8.

V – 2 : Présentation générale du mobilier

Le comblement de la citerne F61208 est composé de dix US de comblement dont cinq

contiennent de la céramique. Ces US sont équivalentes en raison des recollages que nous avons

pu constater entre ces dernières. Ainsi, il nous a semblé plus intéressant de présenter le matériel

par catégorie technique plutôt que par unité stratigraphique. Rappelons que la citerne a été

fouillée à 50% et que nous n’avons donc pas la totalité du matériel.

Le comblement céramique de cette citerne comprend 895 NR et 135 NMI. La céramique

commune est la catégorie la plus représentée avec 43% des NR et 67% des NMI. Les amphores

arrivent en seconde position avec 39% des NR mais seulement 5% des NMI. Enfin, viennent

les céramiques fines avec 17% des NR et 27% des NMI.

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Famille Catégorie Comptages

NR % NMI %

Céramiques fines

Sigillée Gaule du sud 61 7% 20 15%

Sigillée Gaule du centre 6 1% 4 3%

Sigillée africaine (claire A) 1 0% 1 1%

Sigillée claire B 10 1% 1 1%

Parois fines lyonnaises 9 1% 2 1%

Parois fines 18 2% 2 1%

CRA 32 4% 7 5%

Kaolinitique 1 0% 0 0%

Non identifiées 16 2% 0 0%

Total céramiques fines 154 17% 37 27%

Céramiques communes

Tournée grise 160 18% 46 34%

Tournée grise à pâte blanche 1 0% 0 0%

Tournée rouge 56 6% 9 7%

Tournée rouge italique 8 1% 4 3%

Claire calcaire 124 14% 19 14%

Grise fine 26 3% 9 7%

Allobroge fine 1 0% 0 0%

Non tournée grise 10 1% 4 3%

Non identifiées 3 0% 0 0%

Total céramiques communes 389 43% 91 67%

Amphores

Gauloise (Narbonnaise) 230 26% 4 3%

Lyonnaise 1 0% 0 0%

Bétique 111 12% 2 1%

Lusitanie 2 0% 1 1%

Italie 2 0% 0 0%

Africaine 2 0% 0 0%

Non identifiées 4 0% 0 0%

Total amphores 352 39% 7 5%

TOTAL 895 100% 135 100% Tableau 1 : Tableau de comptage général du mobilier étudié

La céramique fine (Pl. 1 et 2, p. 121 et 122) est représentée principalement par la sigillée

de Gaule du sud (40% des NR et 54% des NMI). On retrouve également de nombreux tessons

classés dans les catégories CRA (21% des NR et 19% des NMI) et paroi fine (12% des NR et

5% des NMI) en raison de la difficulté d’identification évoquée précédemment (cf. supra, p.

49). On retrouve également des individus appartenant à la catégorie des sigillées claire B (6%

des NR et 3% des NMI), des parois fines lyonnaises (6% des NR et 5% des NMI) et des sigillées

de Gaule du centre (4% des NR et 11% des NMI). De manière plus anecdotique, notre corpus

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comprend un tesson de sigillée africaine (claire A) (1% des NR et 3% des NMI) et un tesson de

céramique kaolinitique (1% des NR et 0% des NMI). Enfin, signalons que 16 fragments de

céramiques fines sont restés non identifiés (10% des NR et 0% des NMI).

Famille Catégorie Comptages

NR % NMI %

Céramiques fines

Sigillée Gaule du sud 61 40% 20 54%

Sigillée Gaule du centre 6 4% 4 11%

Sigillée africaine 1 1% 1 3%

Sigillée Claire B 10 6% 1 3%

Paroi fine lyonnaise 9 6% 2 5%

Parois fines 18 12% 2 5%

CRA 32 21% 7 19%

Kaolinitique 1 1% 0 0%

Non identifiée 16 10% 0 0%

Total céramiques fines 154 100% 37 100% Tableau 2 : Tableau de comptage des céramiques fines

La céramique commune (Pl. 3 à 7, p. 123 à 127) est représentée principalement par la

tournée grise (41% des NR et 51% des NMI), la claire calcaire (32% des NR et 21% des NMI)

et la tournée rouge (14% des NR et 10% des NMI). On trouve ensuite des céramiques grises

fines (7% des NR et 10% des NMI), des non tournées grises (3% des NR et 4% des NMI) et

des tournées rouges italiques (2% des NR et 3% des NMI). D’autres catégories sont moins bien

représentées. On compte un tesson de tournée grise à pâte blanche (0% des NR et 0% des NMI)

et un tesson d’allobroge fine (0% des NR et 0% des NMI). Enfin, signalons la présence de trois

tessons qui n’ont pas pu être identifiés (1% des NR et 0% des NMI).

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Famille Catégorie Comptages

NR % NMI %

Céramiques communes

Tournée grise 160 41% 46 51%

Tournée grise à pâte blanche

1 0% 0 0%

Tournée rouge 56 14% 9 10%

Tournée rouge italique 7 2% 3 3%

Claire calcaire 124 32% 19 21%

Grise fine 26 7% 9 10%

Allobroge fine 1 0% 0 0%

Non tournée grise 10 3% 4 4%

Non identifiée 3 1% 0 0%

Total céramiques communes 388 100% 90 100% Tableau 3 : Tableau de comptage des céramiques communes

Les amphores (Pl. 7, p. 127) viennent essentiellement du sud de la Gaule (65% des NR

et 57% des NMI) et de Bétique (32% des NR et 29% des NMI). Les autres catégories sont

représentées de manière marginale. On compte 1% d’amphores italiques et africaine (0% des

NMI) africaine, 1% d’amphores lusitanienne (14% des NMI), et 0% d’amphores lyonnaises

(0% des NMI). Enfin, quatre tessons sont non identifiés (1% des NR et 0% des NMI).

Famille Catégorie Comptages

NR % NMI %

Amphores

Gauloise 230 65% 4 57%

Lyonnaise 1 0% 0 0%

Bétique 111 32% 2 29%

Lusitanie 2 1% 1 14%

Italie 2 1% 0 0%

Africaine 2 1% 0 0%

Non identifiées 4 1% 0 0%

Total amphores 352 100% 7 100% Tableau 4 : tableau de comptage des amphores

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V – 3 : Présentation du mobilier par catégories techniques

V – 3 – 1 : La céramique fine

V – 3 – 1 – 1 : La sigillée de Gaule du sud

Dix types ont pu être identifiés au sein des sigillées de Gaule du sud. Le Drag. 33 est le

type le plus représenté avec 15% des NR et 20% des NMI (Pl. 1, n° 397, 405, 416 et 417, p.

121). Le Drag. 37 et le Curle 11 représentent tous deux 7% des NR et 5% des NMI. Le Drag.

18, le Drag. 36 et le Drag. 35/36 représentent 5% des NR (respectivement 10%, 10% et 0% des

NMI). Puis, on trouve de manière moins importante des Drag. 15/17 (3% des NR et 5% des

NMI), des Drag. 35 (3% des NR et 10% des NMI), des Drag. 4/22 (2% des NR et 5% des NMI)

et des Herm. 90.5 (2% des NR et 0% des NMI). Enfin, notons que 28 tessons n’ont pas pu être

attribués à un type en particulier (46% des NR et 25% des NMI).

Le type Curle 11 (Pl. 1, n°380, p. 121) est un grand bol à collerette tombante et fond

annulaire. Cette forme est systématiquement décorée de feuilles d’eau (Genin 2007, p. 330)

mais les individus présents dans notre corpus ne sont pas suffisamment conservés pour

l’observer. Le Curle 11 est produit de 70/80 jusqu’au IIème siècle apr. J.-C. (Ibid.).

Il n’est pas évident de dissocier le Drag. 15 et le Drag. 17. Ainsi, on regroupe ces types

sous l’appellation « Drag. 15/17 ». Ce type correspond à des assiettes et des plats à bord

mouluré et bourrelet interne produit de 15 apr. J.-C. jusqu’à la fin du IIème siècle. Un individu

de la variante B ou C a pu être identifié (Pl. 1, n° 407, p. 121). La variante B est produite de

40/50 à 90/110 et se caractérise par un bord qui s’évase et une augmentation de son diamètre.

La variante C est produite de 80/90 jusqu’au IIème siècle apr. J.-C. et se caractérise par des

bords encore plus évasés. Un individu de type D produit durant le IIème siècle apr. J.-C. a

également pu être identifié. Il se distingue par ses bords hauts et très évasés et ses moulurations

moins régulières (Ibid., p. 332).

Les assiettes et plats Drag. 18 ont un bord rond et une lèvre en bourrelet. Ils constituent

la quasi-totalité des plats et assiettes au IIème siècle apr. J.-C. Deux individus de Drag. 18 B

ont été identifié (Pl. 1, n° 388 et 406, p. 121). Ces derniers se distinguent par un changement de

proportion et par l’adoucissement de la carène au raccord bord-fond (Ibid.). Ils sont produits

entre 20/30 et 110/120 apr. J.-C. (Ibid.).

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On dénombre au moins quatre individus de Drag. 33 (Pl. 1, n° 397, 405, 416 et 417, p.

121). Ces bols à bords obliques sont produits à partir de 40 apr. J.-C. On trouve dans notre

corpus la variante B de ce type ainsi que, de manière moins certaine, la variante C. Le Drag.

33B est produit de 80 à 120 apr. J.-C. et le Drag. 33C de 80 à 170 apr. J.-C. Un des exemplaires

de notre corpus porte une estampille tronquée («ali » ?).

Les bols Drag. 35 ont une panse arrondie et une lèvre pendante lisse ou ornée de feuilles

d’eau (Pl. 1, n° 391, p. 121). Au début de sa production vers 70 apr. J.-C., ce type possédait une

rainure externe marquée. Puis, peu à peu le pied est devenu lisse. Ils sont produits jusqu’au

IIème siècle (Ibid., p. 329).

Les coupes ou assiettes Drag. 36 (Pl. 1, n° 392 et 432, p. 121) présentent le même type de

bord que les Drag. 35. Seules les dimensions de ses vases permettent de les distinguer. Le Drag.

36 est plus bas et évasé que le Drag. 35. Il n’est pas toujours aisé de distinguer ces deux types.

Ainsi, on regroupe souvent les vases trop fragmentés sous l’appellation Drag. 35/36. La

production des Drag. 36 débute vers 60/70 apr. J.-C. et s’achève au IIème siècle (Ibid., p. 337).

Le type Drag. 4/22 est une coupe basse à bord droit, lèvre en bourrelet et fond annulaire

reposant sur un pied de section ronde. Cette forme est produite de 40 apr. J.-C. jusqu’au IIème

siècle (Pl. 1, n° 470, p. 121) (Ibid., p. 336).

La forme Herm. 90.5 est un vase à la panse ovoïde avec un pied annulaire. Le col est

légèrement concave et divergent terminé par une lèvre épaisse, arrondie et saillante. Ces vases

sont décorés à la barbotine. Ils sont produits de 100 à 160 apr. J.-C. (Py 1993, p. 576).

Le Drag. 37 est une coupe hémisphérique à lèvre en baguette semi-circulaire. Une large

bande lisse est présente sous la lèvre puis on trouve un décor moulé sur le reste de la panse,

sous un bandeau d’oves (Py 1993, p. 574). Ce type est daté de 60 à 100 apr. J.-C. (Ibid.).

Figure 17 : Décor sur Drag. 37 (Pl. 1, n°408, p. 121)

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Le Drag. 29 est une coupe carénée. Le bord est marqué par deux gorges internes. La panse

est décorée. Ce type est produit de 10 à 90 apr. J.-C. (Ibid., p. 573).

Sigillée Gaule du sud

Type NR % NMI %

Curle 11 4 7% 1 5%

Drag. 15/17 2 3% 1 5%

Drag. 18 3 5% 2 10%

Drag. 29 1 2% 0 0%

Drag. 33 9 15% 4 20%

Drag. 35 2 3% 2 10%

Drag. 36 3 5% 3 15%

Drag. 35/36 3 5% 0 0%

Drag. 37 4 7% 1 5%

Drag. 4/22 1 2% 1 5%

Herm. 90.5 1 2% 0 0%

Non identifié 28 46% 5 25%

Total 61 100% 20 100% Tableau 5 : Tableau de comptage des sigillée de Gaule du Sud

V – 3 – 1 – 2 : La sigillée de Gaule du centre

Cinq types ont pu être identifiés au sein des sigillées de Gaule du centre. Le bol type

Bet 36 (ou Drag. 33) a une forme tronconique (Pl. 2, n°433, p. 122). Un léger décrochement

marque la lèvre sur la paroi interne. Cette forme est produite avant le milieu du Ier siècle apr.

J.-C. jusqu’au troisième quart du IIIème siècle (Bet et al. 1989, p. 40). La nature de l’engobe

et de la pâte permet d’attribuer cet individu à la phase 5 de Lezoux ce qui resserre notre

chronologie à la première moitié du IIème siècle (Bet, Delor 2000).

La forme Bet 8 est adaptée du Drag. 37 (Pl. 2, n°488, p. 122). Elle possède une lèvre

en bourrelet et peut être lisse ou décorée de guillochis. Elle est produite de la fin du Ier siècle

apr. J.-C. jusqu’au deuxième quart du IIème siècle (Bet et al. 1989, p. 39). On peut attribuer

cet individu à la phase 5 de Lezoux (première moitié du IIème siècle apr. J.-C.) (Ibid., p. 38).

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Notre corpus comprend un fragment de collerette avec décor de feuilles d’eau attribué

aux productions lezoviennes. Cet individu n’est pas assez conservé pour trancher entre les types

14/15 et 16/17. Ces types sont produits respectivement de la période flavienne au début du

IIIème et du dernier quart du Ier siècle apr. J.-C. à la fin du IIème siècle (Bet et al. 1989, p. 39).

Le type Bet 28 ou Drag. 27 est une forme bilobée produite à l’époque tibérienne jusque

dans la seconde moitié du IIème siècle (Pl. 2, n°472, p. 122) (Ibid., p. 40). On peut attribuer cet

individu à la phase 5 de Lezoux (première moitié du IIème siècle apr. J.-C.).

Le type Bet 83 est un petit récipient de forme cylindrique correspondant au type Drag.

22. Un bourrelet marque la lèvre et le pied sur la paroi externe. Il est produit de la phase 2

(période tibéro-claudienne) à la phase 4 (période claudienne et tout début du IIème siècle apr.

J.-C.) (Ibid, p. 44).

Sigillée Gaule du centre

Type NR % NMI %

Bet 36 1 17% 1 25%

Bet 8 1 17% 1 25%

Bet 14/15 ou 16/17 2 33% 1 25%

Bet 28 1 17% 1 25%

Bet 83 1 17% 0 0%

Total 6 100% 4 100% Tableau 6 : Tableau de comptage des sigillées de Gaule du centre

V – 3 – 1 – 3 : La sigillée africaine (claire A)

Notre corpus comprend un tesson de Hayes 2/3 (Pl. 2, n°379, p. 122). Ce type appartient

à la catégorie A des sigillées africaines mais sa pâte très épurée rappelle celle de la catégorie C

(Bonifay 2004, p. 156). Selon M. Bonifay, le type Haye 2/3 pourrait être une variante centro-

tunisienne de la coupe à marli courbe Hayes 3 (Bonifay 2004, p. 47).

V – 3 – 1 – 4 : La sigillée claire B

On rencontre le type Desbat 60 à panse ovoïde, col évasé et bilobé (Pl. 2, n°447, p. 122).

Il appartient aux productions précoces de sigillée claire B (Desbat 1987a, p. 269). Il est produit

entre 130 et 170 (Py 1993).

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V – 3 – 1 – 5 : Paroi fine lyonnaise

On ressence uniquement des pots ovoïdes de types Bertrand 16 dans cette catégorie (Pl.

2, n°409, 492 et 450, p. 122). Cette forme est produite de 30 à 120 apr. J.-C. (Bertrand 2005,

fig. 9). Le sous-type Bertrand 16 1.2 (Pl. 2, n°409, p. 122) est produit de 40 à 70 apr. J.-C. et

possède une lèvre non rainurée (Ibid.). Notre exemplaire est décoré de guillochis. Le sous-type

Bertrand 16 1.8 (Pl. 2, n°450, p. 122) est lui produit de 60 à 100 apr. J.-C. (Ibid.).

Parois fines lyonnaises

Type NR % NMI %

Bertrand 16 4 44% 1 50%

Bertrand 16 1.2 3 33% 0 0%

Bertrand 16 1.8 1 11% 1 50%

Non identifié 1 11% 0 0%

Total 9 100% 2 100% Tableau 7 : Tableau de comptage des parois fines lyonnaises

V – 3 – 1 – 6 : CRA

Dans cette catégorie, on ressence essentiellement des pots ou gobelets à lèvre oblique.

Le n° 382 (Pl. 2, p. 122) est un petit pot ou gobelet de forme globulaire à lèvre oblique. La pâte

est orange clair, très épurée d’une épaisseur de 2mm sur la panse, bien cuite et dure. Il est

recouvert d’un revêtement argileux grésé orange brillant sur la face externe et orange/brun

tendant vers des reflets irisés sur la surface interne. Il pourrait être le type Desbat 55 en sigillée

claire B mais le revêtement argileux est moins orange vif que les productions de cette catégorie.

Le n° 452 (Pl. 2, p. 122) est un gobelet ou petit pot de forme globulaire à lèvre oblique.

Il est moins ouvert que le n°382. La pâte est orange clair, très épurée d’une épaisseur de 2mm

sur la panse, bien cuite et dure. Il est recouvert d’un revêtement argileux partiellement grésé de

couleur orange mat.

Le n° 394 (Pl. 2, p. 122) est un bord de pot ou gobelet à lèvre oblique. La pâte est orange

clair, très épurée. On note la présence de paillettes de mica à l’intérieur. La lèvre est épaisse de

5mm au niveau de sa jonction avec le col. La pâte est bien cuite. Cette céramique est recouverte

d’un revêtement argileux partiellement grésé de couleur orange mat.

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Le n° 410 (Pl. 2, p. 122) est un gobelet à lèvre débordante de forme triangulaire. Il

présente sur son col au moins trois moulurations. La pâte est orange clair, très épurée. On note

la présence de paillettes de mica. Le revêtement argileux orangé qui recouvre ce gobelet est

semi-grésé et mat à brillant selon les endroits. Le fond est plat.

Le n° 448 (Pl. 2, p. 122) est un pot de forme globulaire à lèvre verticale. La lèvre devait être

rainurée. La panse présente deux moulurations. Le fond est plat. La pâte est orange clair, très

épurée. On note la présence de paillettes de mica. Le revêtement argileux orange soutenu est

semi-grésé, brillant et peu adhérent.

Le n° 451 (Pl. 2, p. 122) est un gobelet de forme globulaire à lèvre oblique et fond plat. La

pâte orangée est très épurée. On note la présence de quelques grains rouges. Le revêtement

argileux orange foncé est non grésé et peu adhérent. Il a presque complètement disparu de la

surface externe.

V – 3 – 1 – 7 : Paroi fine

Parmi les parois fines qui n’ont pas pu être identifiées avec plus de précision, on peut noter

la présence d’un pot (Pl. 2, n°449, p. 122) au décor guilloché. Sa lèvre en amande rappelle la

forme Bertrand 16 1.1 en paroi fine lyonnaise mais à pâte non calcaire.

V – 3 – 2 : La céramique commune

V – 3 – 2 – 1 : Tournée grise

Le pot est la forme la plus représentée parmi la catégorie des tournées grises. En effet,

dans la maison des Dieux Océans à Saint-Romain-en-Gal, la tournée grise comprend 60% de

pot en moyenne pour les états du Ier et IIème siècle apr. J.-C (Leblanc 2007, p. 166). Leur

production baisse de moitié dans la deuxième moitié du IIIème siècle apr. J.-C. À ce moment-

là, les habitudes alimentaires changent et on produit plus de plats et de marmites pour la cuisson

des aliments (Ibid.). Les pots sont utilisés principalement pour la cuisson des aliments.

Les pots à col ont une panse ovoïde, un fond plat, un col cintré et une lèvre en bourrelet

(Pl. 3, n°478, p. 123). Ce pot apparait à la fin du IIème siècle apr. J.-C. et est utilisé pendant

tout le siècle suivant (Ibid., p. 171).

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Les pots à col côtelé ont une panse ovoïde et un fond plat (Pl. 3, n° 402, 403, 404, 414,

412, 422, 423, 426 et 464, p. 123). Le col est marqué par une série de bourrelets et la lèvre est

déversée, souvent arrondie. Ce pot est retrouvé en grande quantité dans les contextes lyonnais

et serait une spécificité régionale voir locale (Batigne Vallet 1999, p. 133). Cette forme apparait

à l’époque augustéenne ou sous Tibère et est produite jusqu’à la fin du IIème siècle voir au

début du IIIème sans évolutions morphologiques majeures (Leblanc 2007., p. 169).

Les pots à épaule carénée ont une panse ovoïde, un fond plat, une épaule marquée en

saillie et une lèvre déversée (Pl. 3, n°396, 439, 440, 444, 468, 460, 467, 479 et 480). On trouve

deux types de pots à épaule carénée dans notre corpus. Le premier possède une pâte fine, une

lèvre fine et un col oblique souligné de moulurations à sa base. Il peut être décoré de bandes

verticales lissées sur sa panse. Le deuxième a une épaule marquée et une lèvre plus ou moins

déversée. Il peut également comprendre un décor de bandes verticales lissées, de côtes en relief

ou encore une panse grattée. Certains exemplaires du second type peuvent présenter des anses

en tenons sur le haut de la panse. Ces productions sont connues à Lyon, Aoste et Saint-Romain-

en-Gal (Ibid., p. 170). Ces pots dominent le vaisselier du milieu du Ier siècle apr. J.-C. à la fin

du IIème siècle (Ibid., p. 171).

Notre corpus comprend également deux pots globulaires. Le premier possède une lèvre

courte (Pl. 3, n°425, p. 123) et le deuxième une lèvre verticale (Pl. 3, n°462, p. 123).

Le plat est une forme basse, largement ouverte issu de la tradition italique. L’utilisation

des plats pour la cuisson des aliments témoigne d’un changement des habitudes alimentaires.

Ils représentent environ 10% des formes de céramique communes aux Ier et IIème siècle apr.

J.-C. et 15% au IIIème (Ibid., p. 182).

Les plats à lèvre aplatie ont un bord oblique, un fond plat et une lèvre plate sur le dessus

(Pl. 4, n°373, 374, 375, 413, 429 et 476, p. 124). L’individu présent dans notre corpus a une

lèvre formant un léger renflement dans le prolongement de la paroi extérieure. Ce type se

développe au IIème siècle puis semble disparaitre à la fin de ce dernier, remplacé par des plats

à lèvre en bourrelet arrondi (Ibid.).

L’unique plat à lèvre arrondie de notre corpus présente un bord tronconique et un fond

plat (Pl. 4., n°384, p. 124). Il présente également un décor de croisillons sur sa face interne. Ce

type de plat apparait à la fin du Ier siècle apr. J.-C. et devient le type de plat usuel du milieu du

Ier siècle à la fin du IIIème siècle (Ibid., p. 185).

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Les pichets ne représentent pas plus de 10% des formes produites en tournée grise du

Ier au IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 175). Il s’agit d’une forme haute et fermée avec une anse

servant au service des liquides. Les pichets à col tronconique ont un fond plat et un col

tronconique séparé de la panse ovoïde par un ressaut ou une moulure. La lèvre est généralement

déversée et l’anse en ruban attachée sur la lèvre et le haut de la panse (Ibid). L’exemplaire

présent dans notre corpus est décoré sur son col de lignes verticales polies.

Les couvercles présentent tous un bord en bandeau de section carrée (Pl. 4, n°381, 481

et 428, p. 124). La panse est tronconique et le fond marqué par un bouton de préhension

généralement plein. Selon leurs diamètres, ces couvercles pouvaient couvrir des pots, des jattes

ou des plats. Les couvercles à bord en bandeau ont remplacé les couvercles à bord arrondi dans

la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. et devient la forme la plus utilisée jusqu’au IIIème

siècle (Ibid., p. 189). On trouve également un opercule (Pl. 4, n°386, p. 124).

Notre corpus comprend un fragment d’anse de bouilloire. Cette forme fermée à une anse

possède un bec tréflé, un fond plat marqué à l’extérieur par un léger ressaut et une panse très

carénée. On trouve des bouilloires du Ier au IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 177).

Tournée grise

Forme Type Comptages

NR % NMI %

Pots

à col 2 3% 1 3%

à col côtelé 22 35% 20 59%

à épaule carénée 26 41% 10 29%

globulaire, à lèvre courte 1 2% 1 3%

globulaire, à lèvre verticale 1 2% 1 3%

Non identifié 11 17% 1 3%

Total pots 63 39% 34 74%

Plats

à lèvre aplatie 7 41% 6 86%

à lèvre arrondie 1 6% 1 14%

Non identifié 9 53% 0 0%

Total plats 17 11% 7 15%

Pichets à col tronconique 1 100% 0 /

Total pichets 1 1% 0 /

Couvercles à bord en bandeau 4 57% 4 100%

Non identifié 3 43% 0 0%

Total couvercles 7 4% 4 9%

Bouilloires Non identifiée 1 100% 0 /

Total bouilloires 1 1% 0 /

Indéterminés / 71 100% 1 100%

Total indéterminés 71 44% 1 2%

Total tournées grises 160 100% 46 100% Tableau 8 : Tableau de comptage des tournées grises (en gras : % sur toute la catégorie)

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V – 3 – 2 – 2 : Tournée grise à pâte blanche

L’unique tesson de cette catégorie indique probablement la présence d’une bouilloire.

V – 3 – 2 – 3 : Tournée rouge

Le pot (16% des NR et 11% des NMI), le dolium (14% des NR et 0% des NMI) et le

couvercle (13% des NR et 44% des NMI) sont les formes les plus représentées parmi la

catégorie des céramiques tournées rouges. On trouve en moindre quantité des plats (6% des NR

et 22% des NMI), des marmites (6% des NR et 22% des NMI) et des bouilloires (2% des NR

et 0% des NMI). Notons que 45% des tessons de tournée rouge n’ont pas pu être attribués à une

forme (0% des NMI).

On trouve un exemplaire de pot à col tronconique et lèvre débordante plate (Pl. 5, n°430,

p. 125). Le fond est plat et la panse ovoïde. Une rainure est présente sur le col. Ces pots

proviennent du Val de Saône (Bonnet et al. 2003, p. 177). Ces pots n’apparaissent pas avant le

début du IIIème siècle apr. J.-C. dans les contextes viennois (Leblanc 2007, p. 173).

Les couvercles cuits en mode A sont proches des productions en vernis rouge pompéien

jusqu’au IIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 187). De nouvelles formes apparaissent à la fin de ce

siècle et au IIIème siècle (Ibid.). On trouve parmi les tournées rouges de notre corpus 13% de

couvercle à bord en bandeau (Pl. 5, n°393, 482 et 390, p. 125). Ces derniers peuvent présenter

une lèvre très droite (N°390 et 382). Cette forme est présente au IIIème siècle apr. J.-C. dans

les contextes viennois (Ibid., p. 190).

On trouve 6% de plats parmi les tournées rouges. Ils présentent une panse tronconique,

une lèvre arrondie rentrant vers l’intérieur (Pl. 5, n°372, p. 125) et un sillon externe pour l’un

d’entre eux (Pl. 5, n°435, p. 125). Ce dernier serait originaire de la région de Valence. Cette

forme est présente au IIIème siècle apr. J.-C. dans les contextes viennois (Ibid., p. 187).

Les marmites sont peu utilisées du Ier siècle av. J.-C. jusqu’à la fin du IIème siècle apr.

J.-C. Elles ne représentent alors pas plus de 5% des vases de cuisson. Cette proportion augmente

légèrement au IIIème siècle pour atteindre les 8% (Ibid., p. 178). On compte une marmite à

lèvre pendante dans notre corpus (Pl. 5, n°434, p. 125). Elle présente une forme évasée, un bord

replié sur lui-même et la lèvre pendante est rainurée. Cette forme apparait vers 60/70 apr. J.-C.

à Vienne mais est surtout présente de 160 à 270 apr. J.-C. (Ibid., p. 181). Une marmite tripode,

à col vertical et collerette est également présente dans notre ensemble (Pl. 5, n°477, p. 125). Il

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s’agit d’un des types de marmite le plus répandu dans la Loire du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’à la

fin du IIème siècle (Batigne Vallet C. et al. À paraître (b)). La collerette est ici courte et à peine

décollée de la panse.

La bouilloire en tournée rouge est peu représentée dans les contextes viennois (Leblanc

2007, p. 175). On trouve dans notre corpus un unique tesson appartenant à cette catégorie. On

retrouve également huit tessons de panse appartenant à un dolium.

Tournée rouge

Forme Type Comptages

NR % NMI %

Pots À col tronconique, lèvre débordante plate 9 16% 1 11%

Plats À lèvre arrondie 2 4% 2 22%

Non identifiée 1 2% 0 0%

Marmites À lèvre pendante 1 2% 1 11%

À collerette 1 2% 1 11%

Marmites/plats Tripode 1 2% 0 0%

Couvercles À bord en bandeau 7 13% 4 44%

Bouilloires Non identifiée 1 2% 0 0%

Dolia Non identifiée 8 14% 0 0%

Indéterminés / 25 45% 0 0%

Total tournées rouges 56 100% 9 100%

Tableau 9 : Tableau de comptage des tournées rouges

V – 3 – 2 – 4 : Tournée rouge italique

Notre corpus comprend huit tessons de tournée rouge italique (4 NMI) répartis dans

deux types d’origine italique car contenant des fines inclusions noires caractéristiques des pâtes

volcaniques. La pâte est de couleur rouge brique. On trouve deux plats dont la lèvre possède

un sillon supérieur (Pl. 5, n°457, p. 125). Il s’agit de patina à orlo bifido (Batigne Vallet et al.

À paraître (b)). La panse est grattée. On rencontre également deux plats à panse arrondie et

vernis rouge pompéien et lèvre arrondie simple (Pl. 5, n°431 et 456, p. 125). Un engobe rouge

recouvre leurs faces internes et le haut de leurs lèvres sur leurs faces externes.

V – 3 – 2 – 5 : Claire calcaire

Parmi les claires calcaires, on rencontre majoritairement des cruches (25 NR et 6 NMI).

Ensuite, viennent les mortiers (9 NR et 4 NMI) et les pots (6 NR et 3 NMI). On note également

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quelques couvercles (2 NR et 2 NMI), jattes (1 NR et 1 NMI) et opercules (2 NR et 2 NMI).

Enfin, notons que 79 tessons (1 NMI) n’ont pas pu être rattachés à une forme en particulier.

Les cruches présentent des types assez variés. On compte trois individus à lèvre en

bourrelet et bord évasé (Pl. 6, n°387 et 436, p. 126). Ce type de cruche comporte de multiple

variantes (Leblanc 2007, p. 155). Cette forme est produite vers la fin du Ier siècle apr J.-C. à

Aoste (Laroche 1987, p. 325) et à Lyon jusqu’au début du IIème siècle (Genin et al. 1996, p.

108). Une cruche à lèvre chanfreinée est également présente dans notre corpus (Pl. 6, n°371, p.

126). Elle possède une anse à un seul sillon. La lèvre a un profil triangulaire. Elle semble être

de petite taille. Ce type est attesté durant le Ier siècle apr. J.-C. dans l’atelier d’Aoste (période

3), l’atelier de Cottin à Lyon, l’atelier de la Muette (période 2), l’atelier du Chapeau Rouge

(période 2) et l’atelier de Saint-Romain-en-Gal (Batigne Vallet et al. À paraître (b)). La cruche

à lèvre en bandeau moulurée est, elle, dotée d’une anse à plusieurs sillons (Pl. 6, n°398, p. 126).

La panse est ovoïde et le col long et étroit. Le pied est annulaire. Quelques exemplaires ont été

repéré à Saint-Romain-en-Gal à la fin du Ier siècle av. J.-C. et à Lyon au tout début du Ier siècle

apr. J.-C. mais elle se développe vers le milieu du Ier siècle et est très utilisée jusqu’au IIème

siècle (Ibid. et Leblanc 2007, p. 152). La cruche à lèvre en bourrelet et anse en ruban (Pl. 6,

n°453, p. 126) est rarement attesté durant la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. et se

généralise à partir du milieu du siècle (Batigne Vallet et al. À paraître (b)). Ce type pourrait

provenir de l’atelier d’Aoste (Laroche 1987, p. 325). Notre corpus présente également une

cruche à col large et deux anses mais qui n’est pas assez conservée pour pouvoir affiner le type.

Enfin, notons que 18 tessons de claire calcaire n’ont pas pu être attribués à une forme en

particulier.

Dans la catégorie des mortiers, on trouve uniquement le type à collerette et lèvre en

bourrelet. La forme est basse, largement ouverte et à fond plat. Le bec verseur présente un canal

en U assez débordant. La paroi de ces mortiers est épaisse et la surface interne peut être sablée.

O. Leblanc distingue trois variantes fondées sur la forme de la lèvre (Leblanc 2007, p. 163-

165). Notre lot comprend trois individus de la variante B caractérisés par une lèvre pendante et

courbée (Pl. 6, n°420 et 455, p. 126). Ce type apparait au milieu du Ier siècle apr. J.-C. et devient

le type de mortier le plus répandu à la fin du Ier et au IIème siècle. La forme perdure jusqu’au

IIIème siècle (Ibid., p. 165). La variante B aurait, peut-être, été produite à Vienne (Ibid.). Ils

sont également attestés dans les productions des ateliers d’Aoste (période 2 et 3), la Muette

(période 1) et des Subsistances à Lyon (Batigne Vallet et al. À paraître (b)).

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On trouve dans cette catégorie deux pots à deux anses, col tronconique et lèvre

débordante plate (Pl. 6, n°421 et 474, p. 126). La lèvre est rainurée pour l’un des exemplaires

(n°474). Les anses sont petites, à sillon central et rattachées sur le haut de la panse. Le fond est

plat. On trouve également un pot à col tronconique et lèvre oblique (Pl. 6, n°454, p. 126). La

lèvre en amande se place dans la continuité de la panse ovoïde. Le fond est plat et il ne possède

pas d’anses. Notons également la présence d’un fond bombé à l’intérieur.

On note une jatte à lèvre en bourrelet et collerette (Pl. 6, n°471, p. 126).

Les couvercles et les opercules ne sont pas assez conservés pour identifier un type en

particulier.

Enfin, notons que 79 tessons n’ont pas pu être attribués à une forme en particulier. Parmi

ces derniers, un fragment de panse comporte un graffito qui n’a pas pu être déchiffré. Cette

catégorie comprend également un mortier.

Claire calcaire

Forme Type Comptages

NR % NMI %

Pots

à col tronconique, lèvre oblique 1 17% 1 33%

à deux anses, col tronconique et lèvre débordante plate

2 33% 2 67%

non identifié 3 50% 0 0%

Total pots 6 5% 3 13%

Mortiers à collerette et lèvre en bourrelet 4 44% 4 100%

non identifié 5 56% 0 0%

Total mortiers 9 7% 4 17%

Cruches

à col large et deux anses 1 4% 0 0%

à lèvre chanfreinée 1 4% 1 17%

à lèvre en bandeau mouluré 1 4% 1 17%

à lèvre en bourrelet 3 12% 3 50%

à lèvre en bourrelet, anse en ruban 1 4% 1 17%

non identifiée 18 72% 0 0%

Total cruches 25 20% 6 25%

Couvercles non identifié 2 100% 2 100%

Total couvercles 2 2% 2 8%

Jattes à collerette et lèvre en bourrelet 1 100% 1 100%

Total jattes 1 1% 1 4%

Opercules non identifié 2 100% 2 100%

Total opercules 2 2% 2 8%

Indéterminés / 79 100% 1 100%

Total indéterminés 79 64% 1 4%

Total claires calcaires 124 100% 24 100% Tableau 10 : Tableau de comptage des claires calcaires (en gras : % sur toute la catégorie)

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V – 3 – 2 – 6 : Grise fine

La céramique grise fine est essentiellement représentée par des pots à épaule carénée,

variante moulurée (15 NR et 7 NMI) (Pl. 7, n°385, 389, 411, 424, 458, 465, 466, p. 127). On

compte également un pot à col (Pl. 7, n°383, p. 127). Un mortier est également présent (Pl. 7,

n° 376, p. 127). Il présente une collerette rectiligne et une lèvre en bourrelet.

V – 3 – 2 – 7 : Allobroge fine

On trouve seulement un fond annulaire de pot dans cette catégorie. La panse est polie et

lustrée en surface.

V – 3 – 2 – 8 : Non tournée grise

Cette catégorie comprend une jatte à épaule carénée présentant deux tenons opposés sur

l’épaule et une panse grattée. Cet individu semble provenir de Lyon. En effet, à la fin du Ier

siècle apr. J.-C., les jattes à épaule carénée ont un décor de lignes verticales polis alors que les

jattes produites dans le sud de Lyon ont une panse grattée. On trouve également une marmite

tripode et à épaule carénée. Elle présente, elle aussi, une panse grattée. On trouve aussi deux

pots à épaule carénée et panse grattée. Ce type est daté de la fin du Ier siècle av. J.-C. dans les

contextes viennois (Batigne Vallet et al. À paraître (b)).

V – 3 – 3 : Les amphores

V – 3 – 3 – 1 : Amphores gauloises

On rencontre majoritairement des amphores gauloises dans notre corpus (65% des NR

et 57% des NMI). La forme Gauloise 4 est la plus répandue (43 NR et 4 NMI) (Pl. 7, n°415 et

441, p. 127). Les amphores Gauloises 4 sont produites en Narbonnaise, du Var au Roussillon,

à partir du Ier siècle apr. J.-C. et jusqu’au IIIème siècle (Laubenheimer, Gisbert Santonja 2001,

p. 33). Elles ont été imitées dans des ateliers du reste de la Gaule et également sur la côte

méditerranéenne de la péninsule ibérique mais de manière très marginale en comparaison des

ateliers du sud (Ibid.). Cette production est très standardisée. Elle possède un fond annulaire,

une panse ovoïde, une lèvre en forme de boudin et des anses à sillon médian. On retrouve

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également des tessons d’amphore à vin Gauloise 1 à la pâte kaolinitique. Cette forme apparaît

au début du Ier siècle apr. J.-C. et est produite jusqu’au milieu du IIème siècle.

V – 3 – 3 – 2 : Amphores de Bétique

Parmi les amphores de Bétique, on retrouve 16% d’amphores provenant de la côte (18

NR et 0 NMI) et 80% provenant de la vallée du Guadalquivir (89 NR et 2 NMI). Les 2% restant

(3 NR et 0 NMI) n’ont pas pu être déterminé plus précisément. L’amphore Dressel 20 est le

seul type identifié (Pl. 7, n°377 et 401, p. 127). Il provient de la vallée du Guadalquivir. Ce type

est essentiellement exporté durant les Ier et IIème siècle (Py 1993, p. 23).

V – 3 – 3 – 3 : Amphores lusitaniennes

On trouve seulement deux tessons d’amphore lusitanienne dont un individu de type

Almagro 50 dans notre corpus (Pl. 7, n°378, p. 127). Cette amphore a une panse cylindrique et

cannelée, un pied court annelé, un col court, un bord en bourrelet avec ou sans gorge interne et

des anses courtes de section ovale appliquées sur le bord. Cette amphore est produite de 280 à

450 (Py 1993, p. 58).

V – 3 – 3 – 4 : Amphores italiques et lyonnaises

Les amphores italiques et lyonnaises ne sont pas assez bien conservées pour déterminer

un type.

V – 3 – 3 – 5 : Amphores africaines

Parmi les amphores africaines, on note la présence d’un fond pointu et creux (Pl. 7,

n°491, p. 127).

V – 4 : Datation

Les formes de sigillés de Gaule du Sud semble indiquer une chronologie de la seconde

moitié du IIème siècle apr. J.-C. Les Drag. 33 et 37 augmente nettement dans les contextes

viennois entre 140 et 180 (Leblanc 1994, p. 149 et Leblanc et al. 1994, p. 107). Les Drag. 4/22

et les Drag. 35/36 suivent une courbe ascendante de l’époque flavienne jusqu’à la fin du IIème

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siècle (Leblanc 1994, p. 154). L’association des Drag. 33, Drag. 35/36 et Drag. 37 est de plus

en plus marquée au IIème et au IIIème siècle apr. J.-C. (Leblanc 1994, p. 159 et 163). Les

productions du Centre identifiées appartiennent à la phase 5 de production des ateliers de

Lezoux soit la première moitié du IIème siècle (Bet et al. 1989, p. 149).

Cependant, quelques éléments nous invitent à remonter cette datation. Parmi les sigillées

claire B de notre corpus, nous avons pu identifier le type Desbat 60 et peut-être le type Desbat

55. Le type Desbat 60 est produit de 130 à 170 mais on sait que les productions précoces de

sigillées claire B apparaissent très discrètement dans les contextes viennois à l’extrême fin du

IIème siècle apr. J.-C. (Leblanc 2003, p. 51). Cette catégorie comporte alors de très nombreux

types. Puis, au IIème siècle, la production se resserre sur les formes Desbat 15, 67 et 3 au IIIème

siècle (Godard 1995, p. 295). Ainsi, les sigillées claire B de notre corpus appartiendraient à la

première phase de cette production.

La sigillée claire C est produite à partir de 200 et connait une large diffusion à partir des

années 220/230 apr. JC (Py 1993, p. 185). Ainsi, l’absence de cette catégorie nous donne une

terminus ante quem dans le premier quart du IIIème siècle apr. J.-C. L’absence de céramiques

métallescentes invite à abaisser un peu cette limite. A. Desbat indique qu’on trouve un

pourcentage non négligeable de céramiques métallescente dans les contextes lyonnais de la fin

du IIème ou du début du IIIème siècle apr. J.-C. (Desbat, Picon 1996). On peut supposer que

les faciès lyonnais et viennois étaient proches.

Concernant les céramiques communes, on ne retrouve pas les éléments caractéristiques

du faciès céramique du IIIème siècle apr. J.-C. à Vienne. Parmi la tournée grise, notre corpus

comprend un seul pot ovoïde à lèvre verticale et aucun plat à bord rentrant alors qu’on sait que

les proportions de ces derniers augmentent au IIIème siècle (Godard 1995, p. 295). On ne

retrouve pas non plus d’exemplaire d’amphorette en claire calcaire qui fait son apparition au

IIIème siècle (Leblanc 2003, p. 51). Sur le site de la maison aux Cinq Mosaïques et de la rue

du Commerce à Saint-Romain-en-Gal O. Leblanc constate l’augmentation des formes de pots

en tournée grise avec notamment la multiplication des variantes de pots à col côtelés ou à épaule

caréné après 134/138 apr. J.-C.31 (Leblanc et al. 1994, p. 116-117). Ces deux types représentent

76% des types de pots en tournée grise présents dans notre corpus.

31 Cette date correspond au terminus post quem de l’horizon 5 définit dans l’étude. Il est donné par un as

d’Hadrien frappé à Rome entre 134 et 138 apr. J.-C.

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Les amphores gauloises, majoritaires dans notre corpus, prennent de l’importance dans

les contextes viennois de la fin du IIème et du début IIIème siècle tandis que les amphores

africaines disparaissent (Leblanc 2003, p. 51). Les deux tessons d’amphore lusitanienne de type

Almagro 50 produit entre 280 et 450 sont probablement intrusifs.

Il est difficile de proposer une datation fine de cet ensemble en raison de la grande

chronologie couverte par les céramiques présentes. De plus, on observe souvent des différences

entre les chronologies des productions et de leur arrivée dans les contextes de consommations

(c’est le cas pour la sigillée claire B notamment). On voit toutefois que les catégories et types

majoritairement représentés se resserrent autour de la fin du IIème siècle apr. J.-C. L’absence

de céramiques métallescentes, de sigillée claire C et d’amphorette à pâte claire calcaire ne

permet pas de dépasser la fin du IIème siècle apr. J.-C.

V – 5 : Ce que nous apprend ce lot de céramiques

V – 5 – 1 : Les approvisionnements

On constate que les liens avec le sud de la Gaule sont importants. Les sigillées de Gaule

du Sud et les amphores de Narbonnaises sont fortement attestées dans notre corpus. Vienne

était également en contact avec la province de Bétique comme l’atteste les amphores retrouvées

dans la citerne F61208. Les autres importations sont minoritaires. On retrouve quelques

sigillées du Centre mais elles ne constituent pas une production privilégiée. Les productions

africaines (amphore et sigillée) et italiques (amphore et céramique commune) sont très peu

présentes.

Des ateliers viennois et régionaux ont sans aucun doute alimenté Sainte-Colombe en

céramiques. Mais il est difficile de distinguer ces différents ateliers sans étude plus poussée

comprenant des analyses de pâte. De plus, rappelons que les productions des ateliers viennois

à la fin du IIème siècle apr. J.-C. sont mal connues.

Les amphores nous apportent des indications sur les types de produits importés. On

retrouve principalement du vin gaulois attesté par les amphores de Narbonnaise mais aussi du

vin de Bétique produit dans la vallée du Guadalquivir. Les Dressel 20 identifiées dans le

comblement de la citerne indiquent la présence d’huile de Bétique. Les conserves et sauces de

poissons étaient également importées de Lusitanie ou d’Afrique.

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V – 5 – 2 : Les pratiques alimentaires

À partir de l’étude des formes présentent dans notre corpus, on peut se questionner sur

les pratiques alimentaires des habitants de ce quartier de Sainte-Colombe.

Nous avons choisi de garder pour cette partie de l’étude uniquement les céramiques

culinaires dont la forme a pu être identifiée. Nous ne tiendrons pas compte ici des amphores

puisque leurs formes ne change en rien leur fonction qu’est le transport. Concernant les formes

de céramiques fines, utilisées pour le service et la consommation des plats, elles sont trop

imprécisément définies pour pouvoir les classer. Par exemple, un Drag. 18 peut être identifié à

la fois comme un plat de service ou comme une assiette selon les publications. Ces céramiques

ne présentent pas des pâtes qui permettent de leur attribuer dans une fonction en particulier (si

ce n’est le service et la consommation) comme c’est le cas pour les céramiques communes.

On rencontre le même problème de classement pour les céramiques culinaires. Un plat

peut par exemple servir à la fois à la cuisson et au service. Toutefois, certains éléments

permettent de pencher pour l’une ou l’autre des fonctions. Nous avons retenu trois

catégories (conserver, préparer et cuire) qui semblent être assez générales pour couvrir

l’ensemble des fonctions des céramiques communes. Pour les pots, nous avons choisi de classer

comme pots à cuire les individus à la pâte non calcaire et comme pots à provision les individus

à la pâte non calcaire. Les mêmes critères de classement ont été utilisés pour les plats à cuire et

les plats de service.

On se fonde sur le NMI pour réaliser notre comparaison des formes. Cet indicatif est

plus représentatif pour les céramiques communes qui sont abondantes.

On peut tout d’abord rappeler que les céramiques communes sont les plus représentées

dans notre corpus avec 67% des NMI. Le nombre de restes d’amphores est conséquent mais si

l’on se fonde uniquement sur les NMI, ce sont les céramiques fines qui atteignent la deuxième

position du classement avec 27% des NMI. Les amphores ne représentent que 5% des NMI.

Cette répartition est cohérente avec la majorité des sites de consommation. La citerne était

également comblée de mobilier de tout type : objets (lampes à huile, tabletterie, objets en métal,

contenant en verre), déchets alimentaires (ossements, coquilles), déchets d’atelier (scories). Ces

éléments semblent indiquer que ce sont les déchets de tout le quartier qui ont servi à combler la

citerne à la fin de son utilisation.

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Après classement par fonction (cf. tableau 11, p. 90), on remarque que les céramiques

culinaires liées à la cuisson sont les plus représentées avec 71% des NMI. On trouve ensuite les

céramiques utilisées pour la conservation (21% des NMI) puis celles associées à la préparation

des mets (8% des NMI).

Les pots et les cruches ont été utilisés pour conserver les aliments. Pour la préparation

des plats, on trouve uniquement des jattes et des mortiers. On trouve une jatte en céramique non

tournée à pâte grise non calcaire. Cette dernière a pu servir à la fois au mélange des ingrédients

et à leur cuisson. Une deuxième jatte est présente et possède, elle, une pâte calcaire ce qui

indique qu’elle a été utilisée uniquement pour la préparation. Les mortiers ont une pâte calcaire

sauf un individu à la pâte fine, non calcaire et cuit en mode B. Son aspect soigné questionne sur

sa fonction. A-t-il été présenté sur la table pour la consommation des aliments ?

Les pots à cuire sont privilégiés pour la cuisson. Leur importance est peut-être liée au

maintien de pratiques alimentaires gauloises malgré l’influence italique. En effet, les Gaulois

consomment essentiellement les aliments bouillis (viandes, céréales et légumes) (cf. supra p.

63). On trouve ensuite les plats à cuire et les couvercles qui leur sont associés. Le comblement

de la citerne comprenait un plat présentant un décor de croisillons sur sa face interne. Ce soin

apporté à l’aspect esthétique de ce plat indique peut-être qu’il était destiné à être vu sur la table

du repas. Les jattes, les marmites et les opercules sont moins bien représentés.

Formes céramiques

Formes NMI %

Conserver Pots à provision 13 15%

Cruches 6 7%

Total conservation 19 21%

Préparer Mortiers 5 6%

Jatte 2 2%

Total préparation 7 8%

Cuire

Couvercles 10 11%

Opercules 2 2%

Pots à cuire 35 39%

Plats 13 15%

Marmites 3 3%

Total cuisson 63 71% Tableau 11 : Comptage des céramiques culinaires par fonction

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On constate donc que la citerne F61208 a probablement été comblée des déchets du

quartier après son abandon. Les céramiques retrouvées dans ce comblement sont assez

similaires aux ensembles retrouvés dans les contextes de consommation pour la même période.

On note les effets de la romanisation amorcée dès la conquête dans le répertoire

céramique à travers notamment la forte place accordée aux sigillées et la présence de plats

italiques. Les pratiques alimentaires se sont également romanisées. On consomme de l’huile

d’olive et des sauces de poissons. Toutefois certaines pratiques alimentaires gauloises restent

présentes, visibles à travers la forte représentation des pots à cuire pour faire bouillir la viande,

les céréales et les légumes.

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VI : Comparaison avec d’autres ensembles

VI – 1 : La rue Laurent Florentin, Vienne

Une fouille de sauvetage a été réalisée au 16 rue Laurent Florentin (Vienne) en 1983

sous la direction de A. Le Bot-Helly. Une habitation et un vaste espace à pilier interprété comme

un entrepôt ou un atelier sont séparés par une voie d’orientation est/ouest. C. Godard a publié

dans les actes du Congrès de la SFECAG de Rouen en 1995 un lot de céramiques daté de la fin

du IIème siècle apr. J.-C. présent dans l’éventuel entrepôt (Godard 1995, p. 288). Ce lot est

intéressant car il est tout d’abord très riche en mobilier céramique et parce qu’il est scellé par

un épais niveau d’incendie. Cette couche est interprétée soit comme le niveau d’occupation

d’un sol soit comme le marin32 de ce sol dans laquelle seraient venus s’accumuler des tessons

de céramiques, de verre, fragments de métal et ossements de petite taille (Ibid., p. 286).

Il est intéressant de comparer cet ensemble au nôtre afin d’observer les différences et

similitudes entre deux sites contemporains de la rive gauche et droite de Vienne. On peut se

demander si la présence du Rhône a engendré des approvisionnements céramiques différents

entre ces deux quartiers.

Concernant les familles céramiques, on observe que notre lot contient plus d’amphores

que celui de la rue Laurent Florentin. Notre lot comprend alors moins de céramiques communes

et un peu moins de céramiques fines.

Rue Laurent Florentin Ste-Colombe, Le Bourg

NR NMI NR NMI

Céramique fine 21% 40% 17% 27%

Céramique commune 73% 58% 43% 67%

Amphore 6% 2% 39% 5% Tableau 12 : comparaison des familles céramiques de la rue L. Florentin et de Se-Colombe, Le Bourg

Les céramiques fines identifiées rue Laurent Florentin se concentrent autour de quatre

grandes catégories : la sigillée, la sigillée claire B, la céramique commune africaine et la sigillée

claire A. Si l’on retrouve également un fort taux de sigillée dans notre lot, les sigillées claire B

32 Un marin est une couche d’isolation entre le sol sur lequel repose les lambourdes d’un parquet et le parquet lui-

même (Godard 1995, p. 286).

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et la céramique africaine sont présentes en quantité minime. La sigillée claire A, elle, est

totalement absente de notre lot. De plus, la sigillée présente dans le lot de la rue Laurent

Florentin est majoritairement représentée par les productions de Lezoux de la phase 7. Les

sigillées de Gaule du sud sont encore présentes mais en quantité moins importante. Notre lot

présente des proportions inverses. On retrouve en majorité les productions sigillées du sud et

en bien moindre quantité les productions de centre. La seule forme de sigillée claire B identifiée

dans notre corpus (Desbat 60) n’est pas présente dans le lot de la rue Laurent Florentin alors

que cette catégorie présente des types assez variés. La céramique métallescente est présente en

faible quantité sur le site de la rue Laurent Florentin et est totalement absente de notre lot de

Sainte-Colombe. Des céramiques à vernis plombifère des ateliers du centre sont également

présentes alors qu’elles sont absentes de notre lot. Des céramiques à revêtement argileux sont

présentes sur nos deux sites mais n’ont pas pu être identifiées avec plus de précision.

La céramique commune de la rue Laurent Florentin se répartit majoritairement entre

quatre grandes catégories : la céramique claire calcaire, des céramiques à pâte non calcaire et

engobe micacé, des céramiques tournées rouge et tournée grise. La céramique claire calcaire

est assez fragmentaire et les types n’ont donc pas toujours pu être identifiés. On retrouve donc

plus de types identifiés dans notre corpus. On peut voir que les mortiers en claire calcaire

présents dans nos deux corpus sont tous du type à collerette et lèvre en bourrelet. La céramique

à pâte non calcaire et engobe micacé est absente de notre corpus. On retrouve plus de tournée

rouge que de tournée grise rue Laurent Florentin alors que ces proportions s’inversent dans la

citerne de Sainte-Colombe. Toutefois, C. Godard indique qu’il est difficile de distinguer les

céramiques cuites en mode A de celles cuites en mode B et qui se sont réoxydées suite à

l’incendie (Ibid., p. 287). Ainsi, nous ne tiendrons pas compte de ces catégories dans notre

comparaison. Les céramiques communes à pâte kaolinitique sont représentées dans de faibles

proportions dans nos deux lots quoi que légèrement plus présentes dans la rue Laurent Florentin.

La céramique tournée rouge italique comprend des plats (et couvercles pour la rue Laurent

Florentin) à vernis rouge pompéien dans nos deux corpus. On ne trouve toutefois pas le plat à

orlo bifido dans le lot de la rue Laurent Florentin. La céramique commune africaine est attestée

en faible quantité rue Laurent Florentin et absente dans notre corpus.

Les amphores sont présentes en bien plus grande quantité dans la citerne de Sainte-

Colombe. La moitié des amphores de la rue Laurent Florentin n’a pas pu être identifiée. Il est

donc difficile de faire des comparaisons à partir de ces comptages. On note toutefois une bonne

représentation des amphores gauloises avec les types Gauloise 1 et Gauloise 4 similaire au

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corpus de Sainte-Colombe. Viennent ensuite les amphores hispaniques avec une forte

représentation des Dr. 20 de Bétique pour les deux lots.

On constate donc de nombreuses différences entre nos deux lots. Tout d’abord, les

amphores sont présentes en bien plus grande quantité dans la citerne de Sainte-Colombe. Les

sources d’approvisionnement semblent différentes pour certaines catégories de céramiques. Les

sigillées proviennent majoritairement du centre de la Gaule pour la rue Laurent Florentin et

Rue Laurent Florentin, Vienne Ste-Colombe, Le Bourg

Familles Catégories NR % NMI % NR % NMI %

Céramiques fines

Résiduel 5 1% 3 4% / / / /

Plombifère 1 0% 1 1% / / / /

Paroi fine 14 2% 3 4% 27 18% 4 11%

Métallescente 28 4% 6 8% / / / /

Sigillée 259 34% 35 44% 67 44% 24 65%

Sigillée claire A 109 14% 5 6% 1 1% 1 3%

Sigillée claire B 298 39% 17 22% 10 6% 1 3%

CRA 42 6% 9 11% 32 21% 7 19%

Kaolinitique / / / / 1 1% 0 0%

Indéterminées / / / / 16 10% 0 0%

Total céramiques fines 756 21% 79 40% 154 17% 37 27%

Céramiques communes

Claire calcaire 609 19% 21 15% 124 32% 19 21%

Micacée 242 8% 18 13% / / / /

Tournée rouge 1176 37% 45 31% 56 14% 9 10%

Tournée grise 915 29% 39 27% 160 41% 46 51%

TG à pâte blanche 94 3% 7 5% 1 0% 0 0%

Africaine 130 4% 10 7% / / / /

TR italique 7 0% 3 2% 8 2% 4 4%

Allobroge / / / / 1 0% 0 0%

Grise fine / / / / 26 7% 9 10%

Non tournée grise / / / / 10 3% 4 4%

Indéterminées / / / / 3 1% 0 0%

Total céramiques communes 3173 73% 143 58% 389 43% 91 67%

Amphores

Gauloise 100 40% 3 60% 230 65% 4 57%

Lyonnaise / / / / 1 0% 0 0%

Hispanique 26 10% 0 0% 113 32% 3 43%

Africaine / / / / 2 1% 0 0%

Italique / / / / 2 1% 0 0%

Indéterminées 125 50% 2 40% 4 1% 0 0%

Total amphores 251 6% 5 2% 352 39% 7 5%

TOTAL 4180 100% 227 100% 895 100% 135 100% Tableau 13 : Comparaison des céramiques de la Rue L. Florentin et de Ste-Colombe, Le bourg

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essentiellement du sud de la Gaule pour Sainte-Colombe. On constate ces différences dans

d’autres ensembles. Les quatre lots situés à Vienne étudiés par C. Godard présentent tous un

faible pourcentage de sigillée du sud à la fin du IIème et début du IIIème siècle. La sigillée du

sud est plus représentée à la même période sur les sites de Saint-Romain-en-Gal (Leblanc 1992,

p. 130, Leblanc 1994, p. 149). La rue Laurent Florentin est également abondamment

approvisionnée en céramiques africaines alors qu’on en retrouve très peu dans la citerne de

notre site. Toutefois, c’est le seul site présenté dans l’article de C. Godard qui présente de telles

proportions33 (Godard 1995, p. 295). Ces différences sont sans doute dues aux différentes

natures de ces ensembles (dépotoir de quartier et entrepôt).

On constate également des similitudes entre nos deux lots. Tout d’abord,

l’approvisionnement en amphores semble similaire. Elles proviennent principalement du sud

de la Gaule et de la province d’Hispanie. Les sigillées claires B sont bien moins représentées à

Sainte-Colombe. Toutefois, les nombreuses formes présentes rue Laurent Florentin ainsi que la

forme Desbat 60 identifiée dans la citerne de Sainte-Colombe indiquent une appartenance aux

productions précoces de sigillées claire B.

VI – 2 : 4 place de Fourvière, Lyon

Une fouille préventive a été réalisée en 2010 au 4 place de Fourvière par le Service

Archéologique de la Ville de Lyon. Le site se trouve légèrement en contrebas de la basilique

Notre Dame de Fourvière, au sud-ouest (Mège Batigne Vallet à paraître, p 1). C. Mège et C.

Batigne Vallet ont étudié un ensemble de céramiques provenant d’un probable dépotoir

identifié dans un des sondages réalisés sur le site (Ibid.). Ce lot comprend 2670 tessons pour

281 NMI et a été daté des années 150/175 apr. J.-C. (Ibid., p. 18).

Il est intéressant de comparer cet ensemble contemporain au notre afin d’étudier les

différences d’approvisionnements entre Vienne et Lyon.

33 Cet article présente également un ensemble céramique du quai Riondet et deux ensembles du site des Nymphéas

à Vienne.

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On constate que les céramiques communes sont plus représentées sur le site de la 4 place

de Fourvière que dans notre ensemble. Les céramiques fines et les amphores sont moins bien

représentées que dans la citerne de Sainte-Colombe.

4 place de Fourvière, Lyon Ste-Colombe, Le Bourg

Familles Catégories NR % NMI % NR % NMI %

Céramiques fines

Sigillée Gaule du sud 33 23% 10 28%

61 40% 20 54%

Sigillée Gaule du centre 41 29% 14 39% 6

4% 4

11%

Sigillée indéterminée 1 1% 1 3% /

/ /

/

Sigillée africaine / / / / 1

1% 1

3%

Paroi fine lyonnaise 10 7% 3 8% 9

6% 2

5%

Paroi fine 14 10% 4 11% 18 12% 2 5%

Claire B 27 19% 4 11% 10 6% 1 3%

CRA 13 9% / / 32 21% 7 19%

Céramique à glaçure plombifère 2 1% / / /

/ /

/

Kaolinitique / / / / 1 1% / /

Non identifiées / / / / 16 10% / /

Total céramiques fines 141 5% 36 13% 154 17% 37 27%

Céramiques communes

Claire calcaire 744 34% 45 19% 124 32% 19 21%

Tournée rouge 1044 48% 136 57% 56 14% 9 10%

Tournée grise 336 15% 44 18% 160 41% 46 51%

Tournée grise à pâte blanche 17 1% 3 1% 1 0% / /

Africaine 10 0% 4 2% / / / /

VRP 19 1% 7 3% 8 2% 4 4%

Allobroge / / / / 1 0% 0 0%

Grise fine / / / / 26 7% 9 10%

Non tournée grise / / / / 10 3% 4 4%

Non identifiées / / / / 3 1% / /

Total céramiques communes 2170 81% 239 85% 389 43% 91 67%

Amphores

Gauloise 307 86% 3 50% 230 65% 4 57%

Lyonnaise 2 1% / / 1 0% / /

Bétique 38 11% 1 17% 111 32% 2 29%

Lusitanie / / / / 2 1% 1 14%

Africaine / / / / 2 1% / /

Italique / / / / 2 1% / /

Orientale 7 2% 2 33% / / / /

Non identifiées 5 1% / / 4 1% / /

Total amphores 359 13% 6 2% 352 39% 7 5%

TOTAL 2670 100% 281 100% 895 100% 135 100% Tableau 14 : Comparaison des céramiques de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg

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Concernant les céramiques fines, on observe que les sigillées gauloises (centre et sud)

sont majoritaires dans nos deux lots (67% des NMI pour Lyon34 et 65% des NMI pour Sainte-

Colombe). Les sigillées du centre sont privilégiées aux productions du sud à Lyon alors que ces

proportions s’inversent à Sainte-Colombe. On retrouve dans nos deux ensembles des formes

Bet 36, Bet 8 et Bet 28. Le corpus de Lyon présente aussi les formes Bet 54/56, Bet 44, Bet 169

et Bet 44/45.

Sigillée Gaule du centre

4 place de Fourvière Ste-Colombe, Le

Bourg

Type NTI % NTI %

Bet 36 5 28% 1 20%

Bet 8 3 17% 1 20%

Bet 14/15 ou 16/17 / / 1 20%

Bet 28 1 6% 1 20%

Bet 54/56 4 22% / /

Bet 44 2 11% / /

Bet 169 2 11% / /

Bet 44/45 1 6% / /

Bet 83 / / 1 20%

Total 18 100% 5 100% Tableau 15 : Sigillée de Gaule du centre de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg

Pour les productions sigillées du sud, le Drag. 37 est le type le plus représenté dans les

deux ensembles. Les Drag. 35/36 et 33 sont également bien représentés. Au 4 place de Fourvière

on rencontre les types Drag. 27, Ritt. 14, Curle 15, Curle 23 et Déch. 67 qu’on ne trouve pas

dans la citerne de Sainte-Colombe. Inversement, les types Curle 11, Drag. 15/17, Drag. 18 et

Drag. 29 ne sont pas présents dans le dépotoir de Fourvière alors qu’on les retrouve à Sainte-

Colombe, le Bourg.

34 Par facilité, on désignera le dépotoir de la 4 place de Fourvière par « Lyon » et le comblement de la citerne

F61208 par « Sainte-Colombe ».

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Tableau 16 : Sigillée de Gaule du sud de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg

On retrouve un peu plus de parois fines à Lyon qu’à Sainte-Colombe (19% et 11% des

NMI). Parmi les productions lyonnaises, les deux ensembles comporte le type Bertrand 16. On

retrouve également à Lyon le type Bertrand 30 qui n’est pas présent à Sainte-Colombe. On

trouve aussi des parois fines de Lezoux et d’Italie qui n’ont pas été identifiées dans la citerne

de Sainte-Colombe.

Les sigillées claires B sont également mieux représentées au 4 place de Fourvière.

Toutefois, rappelons pour Sainte-Colombe la quantité non négligeable de céramiques classées

dans la catégorie CRA, assez mal définie. Cette catégorie comprend sans doute des céramiques

qui auraient pu être classées comme paroi fine ou claire B. Dans les deux lots, les sigillées

claires B appartiennent à la phase précoce de la production.

Le dépotoir lyonnais comprend aussi deux tessons de céramique à glaçure plombifère

originaires d’Italie.

Les céramiques communes comportent dans les deux ensembles une quantité de claires

calcaires assez similaires mais des proportions de tournées rouges et grises qui s’inversent. Les

tournées grises sont plus représentées à Sainte-Colombe et les tournées rouges sont d’avantage

Sigillée Gaule du sud

4 place de Fourvière Ste-Colombe, Le Bourg

Type NTI % NTI %

Curle 11 / / 1 5%

Drag. 15/17 / / 1 5%

Drag. 18 / / 2 9%

Drag. 29 / / 1 5%

Drag. 33 1 8% 4 18%

Drag. 35/36 2 17% 1 5%

Drag. 37 3 25% 5 23%

Drag. 4/22 / / 1 5%

Herm. 90.5 1 8% 1 5%

Drag. 27 1 8% / /

Ritt. 14 1 8% / /

Curle 15 1 8% / /

Curle 23 1 8% / /

Déch. 67 1 8% / .

Non identifiées / / 5 23%

Total 12 100% 22 100%

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présentes à Lyon. Les céramiques tournées rouges retrouvées dans le dépotoir 4 place de

Fourvière proviennent essentiellement des ateliers lyonnais de la Sarra ou de la rue du Chapeau

Rouge mais aussi de Roanne et de Bourgogne (Ibid., p. 6). La forme majoritaire est le pot alors

qu'à Lyon on trouve une majorité de couvercles.

Céramiques tournées rouges

Forme Type

4 place de Fourvière

Ste-Colombe, Le Bourg

NMI % NMI %

Pots

à col 38 63% / /

à l. en bourrelet 17 28% / /

à l. déversée 2 3% / /

à l. débordante / / 1 100%

non identifié 3 5% / /

Total pots 60 44% 1 11%

Marmites

à col et l. débordante moulurée 16 64% / /

à l. débordante moulurée 3 12% / /

à l. pendante 4 16% 1 50%

à collerette / / 1 50%

non identifiée 2 8% / /

Total marmites 25 19% 2 22%

Plats

à l. triangulaire 5 22% / /

à paroi courbe et l. arrondie 13 57% 2 100%

non identifié 5 22% / /

Total plats 23 17% 2 22%

Couvercles

à l. arrondie 5 42% / /

à l. en bandeau 4 33% 4 100%

à l. ourlée 3 25% / /

Total couvercles 12 9% 4 44%

Pichets à col tronconique et l. déversée 3 38% / /

non identifié 5 63% / /

Total pichets 8 6% / /

Encensoirs à l. débordante et gorge supérieure 5 100% / /

Total encensoirs 5 4% / /

Bouilloires non identifiée 1 100% / /

Total bouilloires 1 1% / /

Jattes non identifiée 1 100% / /

Total jattes 1 1% / /

TOTAL 135 100% 9 100% Tableau 17 : Céramiques t. rouges de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : % sur toute la catégorie)

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Les formes des céramiques tournées grises sont représentées dans les mêmes

proportions dans les deux ensembles. On retrouve majoritairement des pots puis des plats et

des couvercles.

Céramiques tournées grises

Forme Type

4 place de Fourvière

Ste-Colombe, Le Bourg

NMI % NMI %

Pots

à col lisse et l. déversée 11 37% / /

à l. déversée 9 30% / /

à épaule carénée 3 10% 10 29%

à bord en bandeau 2 7% / /

à l. courte / / 1 3%

à l. verticale / / 1 3%

à col côtelé / / 20 59%

à col / / 1 3%

non identifié 5 17% 1 3%

Total pots 30 68% 34 74%

Marmites

à l. pendante 1 50% / /

à col et l. déversée 1 50% / /

non identifiée / / / /

Total marmites 2 5% / /

Plats

paroi rectiligne et l. débordante quadrangulaire 4 80% / /

à l. aplatie / / 6 86%

à l. arrondie / / 1 14%

non identifié 1 20% / /

Total plats 5 11% 7 15%

Couvercles à l. en bandeau 4 100% 4 100%

Total couvercles 4 9% 4 9%

Pichets non identifié 1 100% / /

Total pichets 1 2% / /

Gobelets non identifié 1 100% / /

Total gobelets 1 2% / /

Jattes non identifiée 1 100% / /

Total jattes 1 2% / /

Indéterminés / / / 1 100%

Total indéterminés / / 1 2%

TOTAL 44 100% 46 100% Tableau 18 : Céramiques tournées grises de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : % sur toute la

catégorie)

Pour les céramiques claires calcaires, là encore, la répartition entre les formes est plus

ou moins la même dans les deux ensembles. On trouve en première place les cruches, puis les

mortiers, les opercules et les pots.

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Céramiques claires calcaires

Forme Type

4 place de Fourvière

Ste-Colombe, Le Bourg

NMI % NMI %

Cruches

à l. en bourrelet 16 73% / /

à col large et l. en bourrelet 2 9% / /

à l. chanfreinée / / 1 17%

à l. en bandeau mouluré / / 1 17%

à l. en bourrelet / / 3 50%

à l. en bourrelet, anse en ruban / / 1 17%

non identifié 4 18% / /

Total cruches 22 49% 6 32%

Mortiers

à collerette 6 55% 4 1

à colerette anguleuse 3 27% / /

à collerette plaquée 1 9% / /

à collerette tombante 1 9% / /

Total mortiers 11 24% 4 21%

Opercules

à l. arrondie 6 86% / /

à l. en bandeau 1 14% / /

non identifié / / 2 100%

Total opercules 7 16% 2 11%

Pots

à l. à gorge interne 2 50% / /

à l. débordante aplatie 1 25% / /

à l. à gorge supérieure 1 25% / /

à col tronconique et l. débordante plate / / 2 67%

à col tronconique et l. oblique / / 1 33%

Total pots 4 9% 3 16%

Amphorisques non identifié 1 100% / /

Total amphorisques 1 2% / /

Couvercles non identifiée / / 2 100%

Total couvercles / / 2 11%

Jattes à collerette et l. en bourrelet / / 1 100%

Total jattes / / 1 5%

indéterminé / / 1 100%

Total indéterminés / / 1 5%

TOTAL 45 100% 19 100% Tableau 19 : Céramiques claires calcaires de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe (en gras : % sur toute la catégorie)

Les céramiques à verni rouge pompéien sont représentées à hauteur de 3 à 4% dans nos

ensembles. Dans la citerne de Sainte-Colombe, les plats de cette catégorie proviennent d’Italie.

Au 4 place de Fourvière deux couvercles viennent probablement également d’Italie. Toutefois,

quatre couvercles et un plat semblent avoir une origine gauloise. En effet, la pâte de ces

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récipients est claire contrairement aux productions italiques. Ces récipients ont été couverts

d’un engobe orange clair. Les plats gaulois ont reçu une couche d’engobe supplémentaire, de

couleur rouge plus intense, sur leur face interne afin de masquer leur pâte claire (Ibid., p. 15).

Ces productions à vernis rouge pompéien gauloises pourraient provenir de Bourgogne où les

argiles sont parfois partiellement kaolinitique et donc donnent une couleur claire à la pâte

céramique (Ibid.).

Le corpus des céramiques communes est complété à Lyon par des céramiques culinaires

africaines et à Sainte-Colombe par des céramiques grises non tournées et grises fines.

Concernant les amphores, plus de la moitié provient de Narbonnaise dans les deux

ensembles. Les amphores de Bétique sont également bien attestées. Toutefois, on trouve à Lyon

33% d’amphores orientales qui ne sont pas représentées dans la citerne de Sainte-Colombe.

Amphores

4 place de Fourvière Ste-Colombe, Le Bourg

Provenance Type NMI % NMI %

Gaule G.4 3 100% 4 100%

Total Gaule 3 50% 4 57%

Bétique Dr.20 1 100% 2 100%

Total Bétique 1 17% 2 29%

Lusitanie Almagro 50 / / 1 100%

Total Lusitanie / / 1 14%

Orient Crétoise 1 50% / /

Dr.2/4 1 50% / /

Total Orient 2 33% / /

TOTAL 6 100% 7 100% Tableau 20 : Amphores de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : % sur toute la famille)

Après comparaison, on constate de nombreuses similitudes dans nos deux lots. On voit

que l’approvisionnement des sigillées est partagé entre les productions du Centre et du Sud de

la Gaule dans le l’ensemble lyonnais alors que le sud est privilégié à Sainte-Colombe. Pour les

sigillées du Centre, on retrouve des formes Bet 36 et Bet 8 qui apparaissent à la fin du Ier siècle

apr. J.-C. dans les deux ensembles. On retrouve au 4 place de Fourvière des formes appartenant

à la phase 7 des productions lezoviennes alors qu’on ne dépasse pas la phase 4 à Sainte-

Colombe. Concernant les productions sigillées du sud de la Gaule, on rencontre essentiellement

des types produits du milieu du Ier à la fin du IIème siècle apr. J.-C. Les sigillées claires B

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retrouvées dans les deux ensembles appartiennent à la phase précoce de la production (entre

130 et 170 apr. J.-C. (cf. supra p. 48).

Certaines catégories céramiques ne sont pas représentées dans les deux lots. On trouve

des céramiques à glaçure plombifère italique, des céramiques de cuisine africaines et des

amphores orientales au 4 place de Fourvière alors que ces catégories ne sont pas représentées à

Sainte-Colombe, le Bourg. Inversement, on constate la présence de sigillée africaine (claire A),

de céramiques fines à pâte kaolinitique, de céramiques grises fines, de céramiques allobroges

et non tournées grises dans la citerne de Sainte-Colombe et pas à Lyon. On trouve également

des amphores lusitaniennes, africaines et italiques qui ne sont pas présentes dans le dépotoir

lyonnais. On constate également l’inversion des proportions de céramiques communes tournées

grises et rouges. À Lyon les céramiques tournées rouges sont plus représentées alors qu’à

Sainte-Colombe ce sont les tournées grises. Ces proportions indiquent, pour Lyon, que ce

dépotoir n’a pas pu se constituer durant le Ier siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 18). Il semble que cette

indication s’applique moins à Vienne. En effet, nous avons constaté des différences moins

importantes dans la répartition des tournées grises et rouges dans le site de la rue Laurent

Florentin à Vienne.

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Conclusion

Nous avons étudié le mobilier céramique présent dans le comblement d’une citerne

appartenant à une des boutiques de Sainte-Colombe (Le Bourg), un quartier péri-urbain de la

Vienna antique. Le pré-inventaire établi sur cet ensemble céramique ainsi que les vestiges

découverts semblait indiquer que la citerne avait été comblée au moment de l’abandon de l’état

6 défini sur la fouille, entre 140 et 170 apr. J.-C.

Notre étude a confirmé cette datation. On constate que les céramiques présentes dans le

comblement de la citerne recouvrent une large période allant du changement d’aire à la fin du

IIème siècle. Toutefois, si l’on corrèle notre étude aux états identifiés sur la fouille, on remarque

que les vestiges se concentrent sur la deuxième moitié du IIème siècle apr. J.-C. Les types

céramiques les mieux connus et donc les plus datant sont les Drag. 33 et les Drag. 37 qui

augmentent nettement dans les contextes viennois entre 140 et 180 apr. J.-C. et le type Desbat

60 produit de 130 à 170 apr. J.-C. L’absence de sigillée claire C, de céramique métallescente et

d’amphorette à pâte calcaire ne permet pas de dépasser la fin du IIème siècle apr. J.-C.

La diversité du matériel céramiques (et autre) retrouvé dans la citerne et la similitude de

cet ensemble avec des lots contemporains à proximité indique que la citerne F61208 a été

comblée par les habitants du quartier après son abandon lié sans doute au changement de

fonction de la boutique J10.

Notre lot comprend une forte proportion de céramiques communes comme on le

constate dans des ensembles similaires. Les céramiques communes tournées grises sont

majoritaires et représentées essentiellement par des pots. On retrouve ensuite une bonne

proportion de cruches en céramique claire calcaire ainsi que des mortiers. Les céramiques

tournées rouges se concentrent autour de plats et de couvercles associés. Les céramiques fines

sont essentiellement représentées par des sigillées provenant du sud de la Gaule. On rencontre

une quantité non négligeable de céramiques à revêtement argileux qui n’ont pas pu être

identifiées avec plus de précision et qui nécessiteraient une étude plus approfondie afin d’en

déterminer la provenance. On sait que les ateliers viennois ont produit des céramiques

engobées. Une comparaison des pâtes et des formes serait nécessaire. Les amphores

transportent essentiellement du vin en provenance du sud de la Gaule. Les produits de Bétique

(vin et huile d’olive) sont également bien attestés.

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L’étude des provenances des céramiques du comblement a permis de déterminer les

liens commerciaux entre Vienne et les autres provinces de l’Empire. Les sigillées italiques sont

très appréciées. On importait principalement du vin gaulois ainsi que de l’huile et du vin de

Bétique. Des conserves et sauces de poissons étaient aussi importées de Lusitanie et d’Afrique.

Ces produits indiquent bien les modifications des habitudes alimentaires gauloises intervenues

après la conquête. Toutefois, la forte représentation des pots à cuire témoigne de la

consommation de plats de viande et de légumes bouillis, typiquement gaulois.

La comparaison de notre ensemble avec des lots contemporains viennois et lyonnais a

permis d’identifier des approvisionnements similaires hormis pour la sigillée qui est importée

préférentiellement de Gaule du sud alors qu’on trouve un pourcentage plus important de

productions du Centre dans les ensembles contemporains à proximité. Il serait également

intéressant de réaliser des comparaisons avec des ensembles antérieurs et postérieurs viennois

afin d’étudier les évolutions du répertoire céramique.

Si cette étude mérite encore des approfondissements, elle permet de présenter un lot de

céramiques appartenant à un ensemble clos du troisième quart du IIème siècle apr. J.-C., période

encore mal connue à Vienne. Ce lot pourra éventuellement être présenté lors du congrès de la

SFECAG se tenant à Lyon en 2020.

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Abréviations utilisées

A : Anse

AMP : Amphore

B : Bord

C : Forme archéologiquement complète

CC : Céramiques communes

Cf. : Confer

CF : Céramiques fines

CL-B : Claire B

CL-CALC : Claire calcaire

CRA : Céramique à revêtement argileux

Dr. : Dressel

Drag. : Dragendorff

F : Fond

Fam. : Famille

Herm. : Hermet

Inv. : Inventaire

NON ID : Non identifié

NR : Nombre de restes

NMI : Nombre minimum d’individus

P : Panse

PF : Paroi fine

PCR : Programme Collectif de Recherches

Sd. : Sondage

TAQ : Terminus ante quem

TG : Tournée grise

TPQ : Terminus post quem

TR : Tournée rouge

TS-AFR : Terre sigillée africaine

TS-CG : Terre sigillée du centre de la Gaule

TS-SG : Terre sigillée du sud de la Gaule

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Table des illustrations

Tableau 1 : Tableau de comptage général du mobilier étudié .................................................. 70

Tableau 2 : Tableau de comptage des céramiques fines .......................................................... 71

Tableau 3 : Tableau de comptage des céramiques communes ................................................. 72

Tableau 4 : tableau de comptage des amphores ....................................................................... 72

Tableau 5 : Tableau de comptage des sigillée de Gaule du Sud .............................................. 75

Tableau 6 : Tableau de comptage des sigillées de Gaule du centre ......................................... 76

Tableau 7 : Tableau de comptage des parois fines lyonnaises ................................................. 77

Tableau 8 : Tableau de comptage des tournées grises (en gras : % sur toute la catégorie) .... 80

Tableau 9 : Tableau de comptage des tournées rouges ............................................................ 82

Tableau 10 : Tableau de comptage des claires calcaires (en gras : % sur toute la catégorie) .. 84

Tableau 11 : Comptage des céramiques culinaires par fonction .............................................. 90

Tableau 12 : comparaison des familles céramiques de la rue L. Florentin et de Se-Colombe,

Le Bourg ................................................................................................................................... 92

Tableau 13 : Comparaison des céramiques de la Rue L. Florentin et de Ste-Colombe, Le

bourg ......................................................................................................................................... 94

Tableau 14 : Comparaison des céramiques de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le

Bourg ........................................................................................................................................ 96

Tableau 15 : Sigillée de Gaule du centre de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le

Bourg ........................................................................................................................................ 97

Tableau 16 : Sigillée de Gaule du sud de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg

.................................................................................................................................................. 98

Tableau 17 : Céramiques tournées rouges de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le

Bourg (en gras : % sur toute la catégorie) ................................................................................ 99

Tableau 18 : Céramiques tournées grises de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le

Bourg (en gras : % sur toute la catégorie) .............................................................................. 100

Tableau 19 : Céramiques claires calcaires de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe (en

gras : % sur toute la catégorie) ............................................................................................... 101

Tableau 20 : Amphores de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : %

sur toute la famille) ................................................................................................................ 102

Figure 1 : Localisation de Vienne - © Clément 2019, p. 18 ...................................................... 7

Figure 2 : Plan général de Vienne à la fin du IIème s. apr. J.-C. - © A. Le Bot-Helly / C.

Marcellin .................................................................................................................................. 10

Figure 3 : Plan de localisation du site archéologique des Petits Jardins (extrait du plan

cadastral) - © Clément 2019, p. 20 .......................................................................................... 13

Figure 4 : Carte de localisation du site de Sainte-Colombe, Le Bourg (échelle 1/1100e) - ©

Clément 2019, p. 375. .............................................................................................................. 15

Figure 5 : État 1-2 du quartier de Sainte-Colombe (15-50 apr. J.-C.) - © B. Clément ............ 16

Figure 6 : État 3 du quartier de Sainte-Colombe (50-69 apr. J.-C.) - © B. Clément ............... 19

Figure 7 : État 4 du quartier de Sainte-Colombe (70-230 apr. J.-C.) - © B. Clément ............. 21

Figure 8 : Cruches à pâte claire calcaire produites à Vienne - © Leblanc 2001, p. 52. ........... 30

Figure 9 : Pot et mortiers viennois à pâte claire calcaire - © Leblanc 2001, p. 51. ................. 31

Figure 10 : Céramiques à pâte non calcaire viennoises - © Leblanc 2001, p. 53. ................... 31

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Figure 11 : Imitations de sigillées italiques produites à Vienne -© Leblanc 2001, p. 50. ....... 32

Figure 12 : Céramiques viennoises à engobe externe orange -© Leblanc 2001, p. 50. ........... 33

Figure 13 : Parois fines engobées viennoises - © Leblanc 2001, p. 49.................................... 34

......................................................... Figure 14 : Gobelets d'Aco viennois - © Leblanc 2001, p. 47.

.................................................................................................................................................. 34

Figure 15 : Bol de Roanne viennois - © Leblanc 2001, p. 48. ................................................. 35

Figure 16 : Localisation de la boutique contenant la pièce J10 - © B. Clément ...................... 67

Figure 17 : Décor sur Drag. 37 (Pl. 1, n°408, p. 121) .............................................................. 74

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Bibliographie

Liste des abréviations et sigles utilisés :

ACR : Action Collective de Recherche

AIBL : Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres

BAR : British Archaeological Reports

CAG : Carte archéologique de la Gaule

Collab. : Collaboration

Contrib. : Contribution

Dir. : Direction

Éd. : Édition

Fasc. : Fascicule

P. : Page

SFECAG : Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule

Suppl. : Supplément

RAC : Revue archéologique du Centre

RAE : Revue archéologique de l’Est

RAN : Revue archéologique de Narbonnaise

RCRF : Rei Cretariae Romanae Favtorvm

Vol. : Volume

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Dumoulin F., Gilles A., Laroche C., Maza G., Mege C., Thirion-Merle V., Schmitt A.,

Silvino T., Notter-Truxa F. (contrib.) à paraître (a) : Productions de céramique commune

en Rhône-Alpes et dans le sud de la Bourgogne durant l’Antiquité.

Batigne Vallet C. (dir.), Bonnet C., Dumoulin F., Giry K., Laroche C., Leblanc O.,

Varennes G., et al. à paraître (b) : Céramiques de cuisine d’époque romaine en Rhône-Alpes

et dans le Sud de la Bourgogne (Ier s. avant J.-C. – Ve s. après J.-C.) : morphologie, techniques,

approvisionnement. Action Collective de Recherches.

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https://www.academia.edu/2604702/La_production_des_c%C3%A9ramiques_%C3%A0_par

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Planches

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Inventaire

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Inv. Sd. Caisse Fait US Fam. Catégorie C B F A P NR Forme Type Commentaire NMI N°

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE (côte) 1 1

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE (côte) 10 10

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP LUSITANIENNE 1 2 Almagro 50 1 378

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 1 1 G4 1

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 2 2

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 2 3

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 144 144

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE 1 1 Dr. 28 401

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP NON ID 1 1

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP AFRICAINE 1 1

63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE 1 1

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 4 Curle 11 1 380

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 33 B/C 1 397

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 35 1 391

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 36 1 392

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 36 collerette, décor de feuilles d'eau

1

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 18 B 1 388

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 pot sphérique 1 399

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1

estampille non identifiable, fond ombiliqué

483

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 forme sans pied

395

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1

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63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 33

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 2 2

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 4 4

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 2 2 décor moulé 484

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 5 5

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 35/36

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag.

15/17D bourrelet interne

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-AFR 1 1 Hayes 2/3 claire A 1 379

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF CRA 1 1 pot/gobelet

globulaire, lèvre oblique. Claire B ? Desbat 55 ? Revêtement argileux moins orange vif

1 382

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF CRA 2 2 pot/gobelet lèvre oblique 2 394

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF NON ID 1 1 revêtement argileux

63067b S6 S6-308 61208 62988 CF NON ID 6 6 revêtement argileux

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 3 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

1 385

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

1 396

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63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 1 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

1 389

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 2 pot à col 1 383

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 1

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet

variante B 1

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 2 2 opercule 2 386

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche à lèvre en bandeau mouluré

1 398

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 2 2 cruche à lèvre en bourrelet

2 387

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche à lèvre

chanfreinée 1 371

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 pot

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 10 10 cruche

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 mortier

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 33 33

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 graffito 485

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 4 couvercle à bord en bandeau

1 393

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 couvercle à bord en bandeau

1 390

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63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 couvercle à bord en bandeau

1

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 plat à lèvre

arrondie 1 372

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 marmite /

plat tripode

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 moulure extérieure et sillon interne

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 9 9

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau

1 381

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 11 11 pot à col côtelé 11

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 402

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 403

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 404

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat à lèvre

arrondie

face interne : décor de croisillons

1 384

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 2 plat à lèvre aplatie

1 373

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie

1 374

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie

1 375

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau

1

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 6 mortier à collerette et lèvre en bourrelet

pâte fine, surface noire

1 376

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63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 2 2 pot à épaule carénée

décor de bandes verticales

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 8 8 pot

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 5 plat

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 bouilloire

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

décor de bandes verticales

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 39 39

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG à pâte blanche

1 1 bouilloire ?

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC NON TOURNEE

GRISE 1 1 pot

à épaule carénée,

panse grattée

Nord Drôme / Sud Isère

1 370

63067b S6 S6-308 61208 62988 CC NON ID 2 2

63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20 1 377

63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20 1

63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20

63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 69 69

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF TS-SG 1 1 Drag. 33 B/C 1 405

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF TS-SG 1 1 Drag. 18 B 1 406

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65340 S6 S6-546 61208 64893 CF PF LYON 1 3 Bertrand 16

1.2 409

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF PF LYON 1 2 Bertrand 16 1 492

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF PF LYON 2 2 Bertrand 16

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF CRA 1 1 2 gobelet

lèvre débordante triangulaire

et col mouluré

1 410

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF NON ID 3 3 gobelet

65340 S6 S6-546 61208 64893 CF NON ID 6 6

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC CL-CALC 2 1 pot fond plat

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC CL-CALC 1 1 cruche fond annulaire

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC CL-CALC 2 2

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

variante moulurée

1 486

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 414

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 412

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie

1 413

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 2 pot

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 3 plat

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 4 4 pot à épaule carénée

décor de bandes verticales

65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 2 2

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65340 S6 S6-546 61208 64893 CC GRISE FINE 1 3 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

1 411

65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP GAULOISE 1 3 G4 1 415

65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP GAULOISE 36 36 G4

65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP BETIQUE (côte) 1 1

65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP LYONNAISE 1 1

66255 S6 S7-687 61208 64893 AMP GAULOISE 1 1 G4 diamètre du fond : 105mm

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 33 B 1 416

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 33 B 1 417

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 mortier collerette de Curle 11 ?

1 418

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 mortier collerette de Curle 11 ?

1

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 mortier collerette de Curle 11 ?

1 419

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 33 estampille tronquée (ALI ?)

487

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 3 3

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 35/36

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 37 décor moulé

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 29 décor moulé

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF PF 1 6 7 Bertrand 16

? Lyon ? 1 446

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF CL-B 1 3

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF CL-B 2 2

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65336 S6 S6-497 61208 64892 CF PF 1 1

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet

début de bec verseur, grains à l'intérieur, variante B

1 420

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 pot

à deux anses, col

tronconique et lèvre

débordante plate

1 421

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 fond annulaire

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 fond plat

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 5 5

65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TR 1 1 revêtement micacé

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 2 pot à col côtelé 1 422

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 2 pot à col côtelé 1 423

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 1 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

1 424

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot globulaire, à lèvre courte

1 425

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 426

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot 1 427

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau

1 428

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65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie

1 429

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 11 11

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 2 5 9 pot

à col tronconique,

lèvre débordante

plate

1 430

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 1 plat VRP, à lèvre

arrondie simple

provenance : Italie. Le revêtement argileux a disparu. Traces de peinture

1 431

65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 1 plat à orlo bifido avec sillon supérieur

provenance : Italie

1

65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE (côte) 3 3

65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 5 5

65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 3 3

65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP ITALIQUE 1 1

65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 1 1

65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 3 3 G1

pâte kaolinitique cuite en mode A

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63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1 Drag. 36 collerette, décor de feuille d'eau

1 432

63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1 Drag. 18

63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1 Hermet

90.5

63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-CG 1 1 Bet 36 Phase 5 1 433

63127 S6 S6-497 61208 63011 CF PF LYON 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 CF PF 5 5 gobelet

col tronconique, engobe aspect irisé

490

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TR 1 1 marmite à lèvre

pendante 1 434

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TR 1 1 plat à lèvre

arrondie sillon externe 1 435

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche à lèvre en bourrelet

1 436

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 1 437

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche pied annulaire

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 443

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche à col large et deux anses

anse à 3 sillons

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche anse à 3 sillons

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 10 10

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63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

panse grattée 1 439

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

1 440

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

panse grattée 1 444

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 couvercle

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pichet à col

tronconique

décor de lignes verticales polies sur le col

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 1 1 G4 1 441

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 1 1 G4 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 7 7

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE (côte) 2 2

63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE 1 1

63127 S6 S6-497 61208 63011 CC NON ID 1 1 ? collerette ? 445

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 15/17

b. ou c. 1 407

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 37 décor moulé 1 408

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 1

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 2 2

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65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-CG 1 1 Bet 8 décor moulé. Phase 5

1 488

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-CG 1 2 Bet 14/15 ou 16/17

collerette, décor de feuilles d'eau

1

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF PF LYON 1 1 Bertrand 16

1.8 1 450

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF PF 1 1 2 5 gobelet ovoïde,

lèvre oblique

décor guilloché, lèvre en amande ressemblant aux PF Lyon (Bertrand 16 1.1) mais pâte non calcaire

1 449

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 1 18 pot

Lèvre verticale, engobe orangé peu adhérent

1 448

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CL-B 1 5 Desbat 60

surface extérieure polie, engobe orangé, panse bilobée

1 447

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 1 1 2 gobelet lèvre oblique, engobe non grésé

1 451

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65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 1 2 pot/gobelet lèvre oblique, engobe orangé

1 452

65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 5 5 lèvre oblique

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 cruche

à lèvre en bourrelet,

anse en ruban

anse plate 1 453

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 pot

à col tronconique,

lèvre oblique

1 454

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet

début de bec verseur, variante B

1 455

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 fond annulaire

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 pot fond plat, bombé

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 mortier

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 14 14

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 5 plat VRP, à lèvre

arrondie simple

provenance : Italie

1 456

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 1 plat à orlo bifido avec sillon supérieur

provenance : Italie

1 457

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 1 1 fond plat

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 1 1 fond plat

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65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 8 8

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC NON TOURNEE

GRISE 1 5 marmite

à épaule carénée, tripode

1 463

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC NON TOURNEE

GRISE 1 1 pot

à épaule carénée,

panse grattée

1 461

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC NON TOURNEE

GRISE 1 3 jatte

à épaule carénée,

deux tenons opposés,

panse grattée

1 459

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 4 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

décor de lignes verticales polies

1 458

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 2 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

1 465

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 1 pot

à épaule carénée, variante

moulurée

1 466

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65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 2

fond plat, décor de lignes verticales polies

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

1 468

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 8 pot à épaule carénée

panse grattée 1 460

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot globulaire, à

lèvre verticale

1 462

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 464

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

graffito : "LA SUM" ?

1 467

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 2 pot à épaule carénée

décor de bandes verticales

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 fond plat

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 fond plat

65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 6 6

dont un fragment de vase à godrons verticaux

65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 2 2 Dr. 20

65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE 1 1

65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 12 12

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65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 2 2 G1 pâte kaolinitique

65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP ITALIQUE 1 1

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 35 1

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 4/22 1 470

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 37 ? décor moulé (personnages)

489

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 35/36

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-CG 1 1 Bet 28 Phase 5 1 472

63399 S6 S6-497 63231 CF TS-CG 1 1 Bet 83

63399 S6 S6-497 63231 CF KAOLINITHIQUE 1 1 cuit en mode A

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 jatte à collerette et lèvre en bourrelet

1 471

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet

1

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 pot

à deux anses, col

tronconique et lèvre

débordante plate

1 474

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 2 2 couvercle 2

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 2 2 cruche pied annulaire

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 3 fond plat

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63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 cruche anse à 3 sillons

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 4 4

63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 3 3 mortier

63399 S6 S6-497 63231 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie

partie basse de la panse grattée

1 476

63399 S6 S6-497 63231 CC TG 1 2 pot à col 1 478

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

1 479

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 pot à épaule carénée

panse grattée 1 480

63399 S6 S6-497 63231 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau

1 481

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 1

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 2 fond annulaire 473

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 couvercle

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 couvercle

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 2 2 fond plat

63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 4 4

63399 S6 S6-497 63231 CC ALLOBROGE

FINE 1 1 pot polis, lustrée

en surface

63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 marmite à collerette 1 477

63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 couvercle à bord en bandeau

1 482

63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 plat

63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 bouilloire

63399 S6 S6-497 63231 CC TR 8 8 dolium

63399 S6 S6-497 63231 CC TR 4 4

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63399 S6 S6-497 63231 AMP AFRICAINE 1 1 fond pointu et creux

491

63399 S6 S6-497 63231 AMP GAULOISE 1 1

63399 S6 S6-497 63231 AMP GAULOISE 8 8

63399 S6 S6-497 63231 AMP NON ID 3 3

63399 S6 S6-497 63231 AMP BETIQUE

(Guadalquivir) 8 8

63399 S6 S6-497 63231 AMP BETIQUE (côte) 1 1

TOTAL 11 125 84 15 569 895 135

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