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Christal fims présente une comédie de Laurent TIRARD

Christal fims présente - cinemental.comcinemental.com/cahier_pedagogique/moliere.doc  · Web viewMAITRE DE PHILOSOPHIE : De la prose. MONSIEUR JOURDAIN : Quoi ? quand je dis :"

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Christal fims présente

une comédie de Laurent TIRARD

Table des matièresSynopsis page 1

Générique page 2

Les personnages page 3

Avant le visionnement

1. Le synopsis page 6

2. La légende de Molière, sa vie, son œuvre page 6

3. La bande annonce page 6

4. Mise en scène théâtrale page 6

5. Quelques œuvres de Molière page 7

6. L’affiche page 10

Après le visionnement

1. Analyse des personnages page 11

2. Le comique page 12

3. Questionnaire sur le film page 12

4. Entrevues fictives page 13

5. Entrevue avec le réalisateur page 13

6. Le découpage de la narration page 17

7. Analyse d’images page 18

8. Les contemporains de Molière page 20

9. La cuisine de Laurent Tirard page 20

10. Analyse critique du film page 20

11. Les décors, les costumes page 20

12. Les arts et spectacles page 20

13. Salon à la cours page 20

14. Molière en film page 21

Annexe pages 22-23

Ce guide a été préparé par Catherine Le Bigot pour Cinémental 2008

Synopsis

Bien avant d’être élevé au rang de génie sous le nom de Molière, celui qui n’est encore que Jean-Baptiste Poquelin connaît des débuts difficiles. Excellent comédien, mais s’évertuant à jouer des tragédies pour lesquelles il n’a aucun talent, il survit tant bien que mal avec sa modeste troupe, jusqu’au jour où il est jeté en prison pour dettes. C’est alors qu’un certain Monsieur Jourdain, riche commerçant, fait au jeune acteur une offre qu’il ne peut refuser : en échange du rachat de ses créances, Molière doit lui enseigner l’art de la comédie. Jourdain en a besoin pour éblouir Célimène, un jeune précieuse qui tient salon et pour laquelle il a écrit une pièce. La situation est d’autant plus complexe que la femme de Jourdain, Élmire, ne doit rien découvrir. Molière est donc introduit chez Jourdain comme précepteur religieux de la plus jeune fille. Éloigné de sa troupe, confronté à un homme peu doué pour les arts et obligé de jouer une comédie dans laquelle chaque situation quotidienne se transforme en piège, Molière ne rêve que de fuir. Mais au sein de cette maison bourgeoise, c’est une autre vie qu’il découvre. Observateur et vif, il perce vite à jour les secrets de chacun et surprend l’amour secret qu’Henriette, la fille de Jourdain, entretient avec le modeste Valère.

Molière comprend aussi le double jeu de Dorante, noble aussi beau parleur que désargenté qui escroque Jourdain en lu promettant son entremise auprès de Célimène. Ce que Molière remarque le plus, néanmoins, c’est le charme d’Élmire, son esprit et sa désespérance d’épouse. Peu à peu, au mépris du danger, Molière la séduit, se révèle à elle, et vit une histoire d’amour interdite qui marquera sa vie pour toujours. Les choses s’accélèrent lorsque Dorante, plus que jamais décidé à s’accaparer la fortune de Jourdain, intrigue pour marier son fils à Henriette. Pour sauver Élmire et sa fille, mais aussi Jourdain malgré lui, Molière va imaginer un stratagème que seul le plus grand des auteurs pouvait mettre sur pied. Au bout de l’aventure, il y aura un départ, une rupture, un drame qui le hantera éternellement et lui donnera la force de faire rire de ce qui fait pleurer et d’écrire sur la vie comme personne d’autre ne saura jamais le faire…

Générique Réalisation Laurent Tirard

Interprétation

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Romain Duris (Molière)

Fabrice Luchini (Jourdain)

Laura Morante (Elmire)

Edouard Baer (Dorante)

Ludivine Sagnier (Célimène)

Fanny Valette (Henriette)

Gonzague Requillart (Valère)

Philippe du Janerand (M. Bonnefoy)

Gilian Petrovski (Thomas)

Sophie-Charlotte Husson (Madeleine Béjart)

Scénario, adaptation et dialogues

Laurent Tirard

Grégoire Vigneron

Décors

Françoise Dupertuis

Costumes

Pierre-Jean Larroque

Les personnages

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À vingt-deux ans, Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, rêve encore d’être un grand tragédien. Mais le public et sa troupe de l’Illustre-Théâtre le préfèrent en farceur. Criblé de dettes, il est jeté en prison. Quand on retrouve sa trace, quelques mois plus tard, il est parti en province avec l’Illustre-Théâtre. Ce seront douze années de voyage et de tournées, avant un retour triomphal à Paris en 1658.Mais que s’est-il passé à sa sortie de prison ? Les historiens l’ignorent. Laurent Tirard a imaginé sa rencontre avec des personnages illustres de ses grandes comédies. Ainsi, c’est un certain Monsieur Jourdain qui rembourse ses dettes ; introduit dans le château de son bienfaiteur, le jeune dramaturge devra se déguiser en… Tartuffe, puis affronter Élmire, l’épouse de Jourdain, dont il deviendra l’amant…

Comment cette expérience pourra-t-elle transformer son existence ?

Monsieur Jourdain rêve de savoir peindre, danser et ferrailler, de composer une pièce, d’écrire d’élégants billets doux, de faire la révérence, de parler galamment, en un mot de faire oublier qu’il est marchand. Il voudrait unir sa fille à un comte, ou même à un duc, être l’ami d’un noble bien introduit à la Cour. Et surtout, il aimerait tant séduire Célimène la précieuse ! Mais il découvre que celle-ci le méprise, que sa fille Henriette est malheureuse, que son « ami » Dorante le dupe et… que sa femme le trompe avec Molière-Tartuffe.

Ce Jourdain-là est-il le même que le Bourgeois de Molière ?

Dans le film, la séduisante Madame Jourdain se prénomme Élmire. Exaspérée par les fantaisies de son mari, irritée de se voir imposer un conducteur d’âmes en la personne de Molière-Tartuffe, elle sera néanmoins séduite par les talents d’écrivain qu’elle découvrira chez notre héros dramaturge. C’est elle qui, au cours de leur aventure éphémère, lui permettra de prendre conscience de son vrai génie : la comédie.

3

Comment persuadera-t-elle le jeune homme de suivre sa voie de théâtre comique ?

« Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour », soupire Monsieur Jourdain. Célimène a certes de beaux yeux mais surtout une langue de vipère. Malheur à ceux qu’elle épingle par des formules brillantes et assassines, telle l’héroïne du Misanthrope, à qui elle emprunte ses traits. Personne n’en sort indemne et Monsieur Jourdain semble la victime toute désignée de sa raillerie et de sa causticité.

Cette « jolie vache déguisée en fleur » va-t-elle réussir à achever son bourgeois amoureux à coups de métaphores précieuses ?

Difficile d’être la fille de Monsieur Jourdain et d’échapper à ses desseins : son père a décidé de la marier à Thomas, fils du noble Dorante. Mais, de son côté, la jeune fille est éprise de Valère. Elle en est réduite à recevoir des billets doux en cachette dans le parc et à faire passer son soupirant pour un professeur de chant.

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Plus difficile encore de devenir le gendre de Monsieur Jourdain quand on n’est pas noble. Valère en fait la cruelle expérience. Henriette et Valère – Lucile et Cléonte dans Le Bourgeois gentilhomme – forment le couple traditionnel des amoureux contrariés par l’autorité paternelle.

Molière parviendra-t-il à secourir le jeune couple ?

Noble mais sans fortune, Dorante doit sauver les apparences dans les salons mondains et surtout auprès de Célimène, qu’il courtise assidûment. Cet intrigant sans scrupule flatte Monsieur Jourdain, le trompe, lui ment, le vole, cherche à marier son fils à la fille du riche Bourgeois, accepte de renoncer à cette union pour 30 000 livres, et se résout même à introduire son « ami » dans le salon de Célimène, au risque d’y perdre sa réputation de galant homme.

Mais à trompeur, trompeur et demi ?

Avant le visionnement

1. SynopsisRésumez en 8 à 10 lignes l’histoire du film.

2. La légende de Molière, sa vie au cinéma.Après avoir lu l’annexe, pensez-vous que le film va être fidèle à la vie de Molière ? Justifiez. Quelles différences peut-on s’attendre à y trouver ?

3. La bande annonce disponible à l’adresse : http://www.linternaute.com/cinema/bande-annonce/moliere/7048/

En visionnant la bande annonce de Molière, à votre avis, quel est l’argument clé de vente utilisé pour promouvoir le film ?Décrivez brièvement sur quoi portera le film Molière.

4. Mise en scène théâtraleVoici une liste avec des expressions liées à l’alimentation.

Rouge comme une tomate Muet comme une carpe Être serrés comme des sardines en boîte

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Je ne mange pas de ce pain-là Couper la poire en deux Marcher sur des œufs Ne plus avoir un radis Rouler quelqu’un dans la farine A quelle sauce serai-je mangé(e) ? Pleurer comme une madeleine Casser du sucre sur le dos de quelqu’un C’est pas tes oignons La moutarde me monte au nezUtilisez le plus possible de ces expressions en respectant leur sens dans une petite scène de votre invention qui réunira 2 à 3 personnages. Écrivez aussi des didascalies (indications scéniques au présent) afin de pouvoir jouer votre texte devant les autres.

Didascalies : Une didascalie est une indication scénique (souvent mise en italiques) qui est donnée par l'auteur, et qui peut concerner les entrées ou sorties des personnages, le ton d'une réplique, les gestes à accomplir, les mimiques etc. La liste des personnages au débuts de la pièce, les indications d'actes et de scènes, le nom des personnages devant chaque réplique, font également partie des didascalies.

5. Quelques œuvres de MolièreEn groupe, présentez devant la classe ces extraits de pièces de théâtre.

Le Malade imaginaire de Molière (acte III, scène 10), extrait

À l'acte III du Malade imaginaire, Toinette, la servante d'Argan, apparaît déguisée en médecin ; c'est pour Molière l'occasion de jouer de l'art de la farce et de dénoncer, par la « surthéâtralisation » qu'apporte le déguisement, l'inutilité du théâtre déployé par la médecine, où l'habit, le beau vocabulaire et la « main passée dans le dos » suffisent à créer l'illusion et à masquer la fantaisie, souvent dangereuse, de remèdes, de médicaments, plus douteux qu'efficaces.

Scène 10 : Toinette, en médecin ; Argan, Béralde

Toinette : Monsieur, je vous demande pardon de tout mon cœur. Argan : Cela est admirable ! Toinette : Vous ne trouverez pas mauvais, s’il vous plaît, la curiosité que j’ai eue de voir un

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illustre malade comme vous êtes ; et votre réputation, qui s’étend partout, peut excuser la liberté que j’ai prise. Argan : Monsieur, je suis votre serviteur. Toinette : Je vois, Monsieur, que vous me regardez fixement. Quel âge croyez-vous bien que j’aie ? Argan : Je crois que tout au plus vous pouvez avoir vingt-six ou vingt-sept ans. Toinette : Ah, ah, ah, ah, ah ! j’en ai quatre-vingt-dix. Argan : Quatre-vingt-dix ? Toinette : Oui. Vous voyez un effet des secrets de mon art, de me conserver ainsi frais et vigoureux. Argan : Par ma foi ! voilà un beau jeune vieillard pour quatre-vingt-dix ans. Toinette : Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d’illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m’occuper, capables d’exercer les grands et beaux secrets que j’ai trouvés dans la médecine. Je dédaigne de m’amuser à ce menu fatras de maladies ordinaires, à ces bagatelles de rhumatismes et défluxions, à ces fiévrottes, à ces vapeurs, et à ces migraines. Je veux des maladies d’importance : de bonnes fièvres continues avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies avec des inflammations de poitrine : c’est là que je me plais, c’est là que je triomphe ; et je voudrais, Monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l’agonie, pour vous montrer l’excellence de mes remèdes, et l’envie que j’aurais de vous rendre service. Argan : Je vous suis obligé, Monsieur, des bontés que vous avez pour moi. Toinette : Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l’on batte comme il faut. Ahy, je vous ferai bien aller comme vous devez. Hoy, ce pouls-là fait l’impertinent : je vois bien que vous ne me connaissez pas encore. Qui est votre médecin ? Argan : Monsieur Purgon. Toinette : Cet homme-là n’est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. De quoi dit-il que vous êtes malade ? Argan : Il dit que c’est du foie, et d’autres disent que c’est de la rate. Toinette : Ce sont tous des ignorants : c’est du poumon que vous êtes malade. Argan : Du poumon ? Toinette : Oui. Que sentez-vous ? Argan : Je sens de temps en temps des douleurs de tête. Toinette : Justement, le poumon. Argan : Il me semble parfois que j’ai un voile devant les yeux. Toinette : Le poumon. Argan : J’ai quelquefois des maux de cœur. Toinette : Le poumon. Argan : Je sens parfois des lassitudes par tous les membres. Toinette : Le poumon. Argan : Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c’était des coliques. Toinette : Le poumon. Vous avez appétit à ce que vous mangez ? Argan : Oui, Monsieur. Toinette : Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin ? Argan : Oui, Monsieur.

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Toinette : Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas et vous êtes bien aise de dormir ? Argan : Oui, Monsieur. Toinette : Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ? Argan : Il m’ordonne du potage. Toinette : Ignorant. Argan : De la volaille. Toinette : Ignorant. Argan : Du veau. Toinette : Ignorant. Argan : Des bouillons. Toinette : Ignorant. Argan : Des œufs frais. Toinette : Ignorant. Argan : Et le soir de petits pruneaux pour lâcher le ventre. Toinette : Ignorant. Argan : Et surtout de boire mon vin fort trempé. Toinette : Ignorantus, ignoranta, ignorantum. Il faut boire votre vin pur ; et pour épaissir votre sang qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner. Votre médecin est une bête. Je veux vous en envoyer un de ma main, et je viendrai vous voir de temps en temps, tandis que je serai en cette ville. Argan : Vous m’obligez beaucoup. Toinette : Que diantre faites-vous de ce bras-là ? Argan : Comment ? Toinette : Voilà un bras que je me ferais couper tout à l’heure, si j’étais que de vous. Argan : Et pourquoi ? Toinette : Ne voyez-vous pas qu’il tire à soi toute la nourriture, et qu’il empêche ce côté-là de profiter ? Argan : Oui ; mais j’ai besoin de mon bras. Toinette : Vous avez là aussi un œil droit que je me ferais crever, si j’étais en votre place. Argan : Crever un œil ? Toinette : Ne voyez-vous pas qu’il incommode l’autre, et lui dérobe sa nourriture ? Croyez-moi, faites-vous-le crever au plus tôt, vous en verrez plus clair de l’œil gauche. Argan : Cela n’est pas pressé. Toinette : Adieu. Je suis fâché de vous quitter si tôt ; mais il faut que je me trouve à une grande consultation qui se doit faire pour un homme qui mourut hier. Argan : Pour un homme qui mourut hier ? Toinette : Oui, pour aviser, et voir ce qu’il aurait fallu lui faire pour le guérir. Jusqu’au revoir. Argan : Vous savez que les malades ne reconduisent point. Béralde : Voilà un médecin vraiment qui paraît fort habile. Argan : Oui, mais il va un peu bien vite. Béralde : Tous les grands médecins sont comme cela. Argan : Me couper un bras, et me crever un œil, afin que l’autre se porte mieux ? J'aime bien mieux qu’il ne se porte pas si bien. La belle opération, de me rendre borgne et manchot !

Source : Molière, le Malade imaginaire, 1673.

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Extrait du Bourgeois Gentilhomme. Acte II Scène 4

MONSIEUR JOURDAIN : Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d'une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m'aidassiez à lui écrire quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses pieds.MAITRE DE PHILOSOPHIE : Fort bien.MONSIEUR JOURDAIN : Cela sera galant, oui.MAITRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ? MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, point de vers. MAITRE DE PHILOSOPHIE : Vous ne voulez que de la prose ? MONSIEUR JOURDAIN : Non, je ne veux ni prose ni vers. MAITRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien que ce soit l'un, ou l'autre. MONSIEUR JOURDAIN : Pourquoi ? MAITRE DE PHILOSOPHIE : Par la raison, Monsieur, qu'il n'y a pour s'exprimer que la prose, ou les vers. MONSIEUR JOURDAIN : Il n'y a que la prose ou les vers ? MAITRE DE PHILOSOPHIE : Non, Monsieur : tout ce qui n'est point prose est vers ; et tout ce qui n'est point vers est prose. MONSIEUR JOURDAIN : Et comme l'on parle qu'est-ce que c'est donc que cela ? MAITRE DE PHILOSOPHIE : De la prose. MONSIEUR JOURDAIN : Quoi ? quand je dis :" Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donner mon bonnet de nuit", c'est de la prose ? MAITRE DE PHILOSOPHIE : Oui, Monsieur. MONSIEUR JOURDAIN : Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour ; mais je voudrais que ce fût mis d'une manière galante, que cela fût tourné gentiment. MAITRE DE PHILOSOPHIE : Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre cœur en cendres; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d'un... MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, non, je ne veux point de tout cela ; je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. MAITRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien étendre un peu la chose. MONSIEUR JOURDAIN : Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles là dans le billet ; mais tournées à la mode, bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on peut les mettre. MAITRE DE PHILOSOPHIE : On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien : D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour. MONSIEUR JOURDAIN : Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ? MAITRE DE PHILOSOPHIE : Celle que vous avez dite : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. MONSIEUR JOURDAIN : Cependant je n'ai point étudié, et j'ai fait cela tout du premier coup. Je vous

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remercie de tout mon cœur, et vous prie de venir demain de bonne heure. MAITRE DE PHILOSOPHIE : Je n'y manquerai pas.

Dans ces deux extraits, analysez la relation entre de Monsieur Jourdain et Toinette d’une part et entre Molière et le maître de philosophie.

6. L’affiche (page titre)Cette affiche vous plaît-elle ? Justifiez.Décrivez-la en faisant référence à l’angle de prise de vue, au décor, aux objets, au personnage en lui-même, l’éclairage, la couleur.À votre avis, donne-t-elle envie d’aller voir le film ? Pourquoi ?Selon vous, correspond-elle bien au film ? Faites référence au synopsis pour répondre.

Après le visionnement

1. Analyse des personnages :

a. Complétez le tableau d’analyse :

PERSONNAGES

Molière

rôle

Trait de caractère

Jourdain

rôle

Trait de caractère

Élmire

rôle

Trait de caractère

Dorante

rôle

Trait de caractère

Célimènerôle

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Trait de caractère

b. La relation entre les personnages Faites des ensembles de personnages et établissez la relation, le lien entre

eux : liens familiaux, affectifs, professionnels, d’intérêt… Quel rapport chacun a-t-il avec Molière ? Que veulent-ils obtenir de lui ? Classez les personnages en deux groupes : les alliés et les hostiles. Certains de ces personnages n’ont pas eu une existence réelle. Certains ont

été « empruntés » aux œuvres de Molière. Cherchez lesquels et citez la pièce dans laquelle ils apparaissent à l’origine.

Quel sont les arguments que Molière utilise pour s’attirer la confiance de Jourdain ?

2. Le comiqueLe comique de mœurs ridiculise les manières de vivre, de penser, de parler à la mode. Il s'attaque aux préjugés et au mauvais fonctionnement de la société.Si Molière vivait à notre époque, quels pourraient être les sujets de ses comédies?Citez un personnage publique actuel francophone qui fait du comique avec les mauvais fonctionnements de notre société et quels seraient ses sujets traités s’il vivait au Canada ?

3. Questionnaire sur le filma. Les personnages du filmRetrouvez les personnages du film à l’aide des noms écrits ci-dessous :Élmire – Jean-Baptiste Poquelin – Célimène – Henriette – Monsieur Bonnefoy – Dorante – Mr Jourdain – Valère – Thomas.Le bourgeois, un riche marchand : …………………………………………………………….Sa femme : ……………………………………………………Sa fille : ………………………………………………….L’auteur des pièces dramatiques : …………………………………………………..L’amoureux d’Henriette : ……………………………………………Le notaire : ………………………………….Le noble, un escroc, un parasite : ………………………………………….Son fils : …………………………………………..La jeune coquette : …………………………………………b. L’action du filmRépondez aux questions en faisant des phrases. Elles suivent l’ordre chronologique du film.

1. Où se trouve Molière au début du film ?2. Quelle proposition lui fait-on ?3. Pourquoi Monsieur Jourdain a-t-il besoin de Molière ?4. Au début, pourquoi Molière ne pense-t-il qu’à partir ?5. Quel est le secret d’Henriette ?6. Quel double jeu Dorante joue-t-il ?

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7. Pourquoi Élmire est-elle malheureuse ?8. Que fait Molière pour sauver les membres de la famille ?9. Pourquoi Dorante annule-t-il le mariage ?

4. Entrevues fictivesRédiger l’entrevue imaginaire d’un spectateur qui a aimé le film, d’un spectateur qui n’a pas aimé le film, de Molière qui était assis dans la salle.

5. Entrevue avec le réalisateur

Entrevue de Laurent Tirard« Molière » de Laurent Tirard est une fiction savoureuse et intelligente, comme un hommage à l’homme de scène, maître de la comédie de mœurs, ambassadeur de la langue française. L’occasion de dépoussiérer le mythe.

D’après les biographies, à l’âge de 22 ans, Molière disparaît. Le réalisateur de « Mensonges et trahisons »se penche sur cette absence mystérieuse et imagine qu’elle détermine la vie et l’œuvre du chantre de la langue française. Sur le papier, l’idée était séduisante. À l’écran, le concept en amuse certains, en agace d’autres, mais à coup sûr étonne. Trois cents ans séparent Tirard de Poquelin, pourtant les parcours de ces deux bourgeois multiplient les ressemblances. Fils de bonne famille devenus artistes pour échapper à leur milieu, ils sont rattrapés par leurs origines sociales qui hantent chacune de leurs œuvres. Faire rire les gens pour éviter qu’ils pleurent pourrait être leur philosophie de vie. Rencontre avec un passionné de cinéma qui réinvente Molière sans jamais le trahir.

Après « Mensonges et trahisons », « Prête-moi ta main », vous changez de cap et d’époque. Finies les comédies contemporaines ?

J’avais envie de faire un virage à 180 degrés, mais je me rends compte qu’en voulant aller très loin, je me suis juste déplacé un tout petit peu. « Molière » est une comédie de mœurs contemporaine déguisée. Quand je compare « Mensonges et trahisons » et « Molière », je suis sidéré par leurs points communs. Ils évoquent les mêmes choses. Pour le second, je me suis amusé à changer les décors, à mettre des perruques et des costumes à mes personnages, mais finalement je parle de la même chose.

Molière a quelque chose d’intemporel ?

Je pense surtout que les thèmes qu’il abordait me parlaient. J’ai beaucoup de points communs avec ce fils de bourgeois qui a voulu s’émanciper de son milieu en devenant artiste mais qui s’est finalement fait rattraper par ses origines dans ses pièces. Il a parlé de la bourgeoisie car ses racines étaient là. Je viens d’un milieu bourgeois, j’ai essayé de devenir artiste pour m’en écarter et affirmer : “Je ne suis pas comme vous”, mais en fait je me rends compte que mes racines sont là. Je ne peux pas le nier. Je crois que j’aime les comédies de mœurs qu’il

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écrivait, les gens dont il parlait, ça résonne en moi. Quand je lis Marivaux ou Musset, ça n’a aucun écho chez moi.

Pourtant les pièces de Molière n’étaient pas vos livres de chevet ?C’est vrai. Depuis des années je me disais qu’il fallait que je me replonge dans les classiques. J’avais le sentiment d’avoir de vraies lacunes. Je me suis demandé par quoi commencer. Molière, évidemment. Je me suis mis à lire Molière avec l’idée que ça ne serait que mon point de départ. D’abord « Le Misanthrope ». C’est incroyable, ça me parlait. Puis j’ai lu des classiques d’autres auteurs, mais il n’y avait pas cet écho. Alors j’ai relu tout Molière.

Vous étiez porté par une volonté de dépoussiérer un mythe ?

Je voulais prendre tout ce qu’il y avait de vraiment moderne chez Molière. C’est pour cette raison, par exemple, que je ne pouvais pas faire l’adaptation d’une pièce en particulier. J’avais lu Molière au lycée et à 17 ans, je n’ai pas trouvé ça très intéressant. Depuis, je suis devenu scénariste de comédie et je me suis dit que beaucoup de gens sont comme moi et gardent une vieille image de Molière. Il y avait une volonté de partager avec le public le plaisir que j’avais pris à redécouvrir Molière.

Votre démarche était quelque peu pédagogique ?

Oui, forcément. J’aimerais un jour, je ne sais pas si j’y arriverai, donner des cours de cinéma. J’ai beaucoup reçu de certains profs quand j’ai fait des études de cinéma. J’ai écrit un livre où j’ai interviewé des metteurs en scène sur la fabrication de leurs films. Je pense que c’est quelque chose qui est en moi, une envie de transmettre.

Vous n’êtes pas spécialement un homme de théâtre, Romain Duris non plus. Ne vous êtes-vous jamais exclamé : “Que diable allais-je donc faire dans cette galère ?” J’étais plutôt dans l’inconscience au début. Je ne me rendais pas compte à quel point Molière était une icône que certaines personnes allaient défendre bec et ongles. Très naïvement, je partais du principe que j’avais redécouvert Molière, que j’en étais amoureux et que j’avais envie de partager ça. Ma démarche était positive, j’étais donc persuadé que tout le monde m’accueillerait à bras ouverts. Mon co-scénariste m’avait pourtant alerté, mais je voulais rendre Molière vivant. Romain Duris correspondait à cette nouvelle vision de Molière. Choisir un acteur de théâtre aurait été une erreur.

Comment rêviez-vous ce nouveau Molière ? Je le voulais moderne, sexy. Je voulais que toutes les jeunes femmes soient

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amoureuses de Molière, c’est pour ça que j’ai choisi Romain.

Édouard Baer voulait ce rôle…J’étais très embêté mais pour moi, il fallait un jeune Molière. C’était notamment très important pour la relation avec Élmire, une femme plus mûre, une muse, un peu maternelle. Il fallait un Molière en devenir. Romain est presque trop âgé. Avec Édouard, ça n’aurait pas fonctionné.

Vous avez dû convaincre Fabrice Luchini pour qu’il accepte le rôle de Jourdain ?

J’avais envie de travailler avec Fabrice. D’ailleurs, tout le monde a envie de travailler avec Fabrice, c’est un acteur formidable. Il me fallait un acteur riche intellectuellement. Travailler avec un acteur très intelligent et lui demander de jouer un personnage un peu benêt est formidable. Quand j’ai commencé à en parler à Fabrice, je me suis rendu compte qu’il n’avait pas compris le personnage, qu’il restait sur des a priori. Et ça m’étonnait de sa part. Donc oui, j’ai passé beaucoup de temps à lui expliquer le rôle. Je l’ai pris comme un challenge. J’étais persuadé qu’il serait formidable en Jourdain. Peut-être que s’il n’avait pas été à ce point réticent, j’aurais été moins convaincu que c’était lui qu’il me fallait. Je crois qu’il avait un peu peur, et je me suis dit que ça pouvait donner quelque chose d’intéressant.

Duris, Baer, Luchini… Est-ce parfois difficile de s’imposer face à un tel casting ?

J’avais déjà tourné avec Édouard. Nous avons une vraie relation humaine. Sur un tournage, il est un allié même s’il lui arrive de me dire des choses que personne n’aurait jamais osé me dire. Il est très spontané. Quand Édouard me dit “Tu devrais faire un plan comme ça”, je le fais parce que c’est Édouard. Pour Fabrice, je passais à une autre catégorie d’acteur. Moi, je venais de redécouvrir Molière. J’avais une spontanéité, une énergie, une inconscience quelque part, qui m’aidait à faire le film. Fabrice, lui, avait une vraie autorité intellectuelle. Il avait vu des représentations, il avait un point de vue sur la façon dont on pouvait ou dont on devait mettre en scène du Molière. Et moi j’étais vierge de tout ça, avec une envie de faire quelque chose qui me corresponde, qui soit ma vision. Donc pas facile au début. Fabrice a fait plein de films, pas moi. En même temps, il faut qu’il y ait un capitaine à bord, quelqu’un qui prenne les décisions. Donc comment s’imposer face à quelqu’un comme Fabrice, qui a une personnalité très forte ? C’est dur, ça prend du temps. La première semaine est assez compliquée. Fabrice observe et scrute chacune des décisions que vous prenez et vous avez intérêt à prendre la bonne décision. Il s’assure que vous savez ce que vous faites. Il faut l’apprivoiser, l’amener à vous faire confiance.

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Votre vision du personnage historique qu’est Molière a-t-elle changé entre votre redécouverte de ses écrits, le tournage et la sortie en salle du film ?

C’est compliqué de répondre à la question. Je ne dirais pas que ma vision de Molière a changé entre le début et la fin du tournage mais entre le début et la fin du projet. En réalité, ce dont j’ai pris conscience au fur et à mesure, c’est que je ne parlais pas vraiment de Molière mais de moi. C’est quelque chose que j’ai accepté au fur et à mesure.

Comme lui, vous avez du mal à accepter d’être celui qui fait rire avec ses comédies?Oui. C’est un dilemme constant. J’ai un penchant naturel pour la comédie. Mais forcément, si je veux un succès critique, j’ai intérêt à faire des choses plus graves, plus sombres, plus sérieuses, donc il y a une tentation. Est-ce que c’est vraiment ce pourquoi je suis fait ? Est-ce que je dois céder à cette tentation ou au contraire faire ce que j’ai à faire ? Voilà des questions que je me pose tout le temps. Je me sens l’héritier de Molière. Pendant des années quand on me demandait qui était mon maître spirituel, je répondais Woody Allen. Aujourd’hui, à la même question, je réponds Molière. Ce qu’il a fait il y a 300 ans, c’est vraiment ce que je veux faire aujourd’hui. Des comédies psychologiques sur un milieu qui est le mien.

Qui d’autre dans ce clan des héritiers de Molière ?

J’ai le sentiment que des gens comme Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui sont dans cette tradition-là. Une observation sociale, qui passe par la comédie, parfois un peu grinçante. Pour moi, ils sont les enfants de Molière.

Propos recueillis par Mélanie Carpentier pour Evene.fr - Octobre 2007 (origine http://www.evene.fr/cinema/actualite/interview-laurent-tirard-moliere-duris-984.php)

a) Quel sont les points communs entre Molière et Laurent Tirard ?

b) Selon Laurent, la relation a-t-elle aussi été facile avec chacun de ses acteurs ? Justifie.

c) Expliquez le choix de Laurent Tirard d’avoir choisi Romain Duris pour jouer le rôle de Molière ?

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d) Laurent Tirard dit « J’ai un penchant naturel pour la comédie. Mais forcément, si je veux un succès critique, j’ai intérêt à faire des choses plus graves ». Expliquez son propos.

6. Le découpage de la narration

Après avoir regardé le film, complétez le tableau de narration

La situation initiale

La menace

Le conflit

Le dénouement

7. Analyse d’imagesVoici quatre images tirées du film. Après avoir regardé le film, répondez aux questions :

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Sur quoi a porté la conversation entre Molière et Élmire avant cette accolade ?Écrivez l’extrait du scénario qui aurait mené à cette scène. N’oubliez pas d’inclure les sensations, les émotions, les sentiments, les opinions.

Quelles sont les confidences que Dorante et Célimène se font ?Écrivez l’extrait du scénario qui aurait mené à cette scène. N’oubliez pas d’inclure les sensations, les émotions, les sentiments, les opinions…

Qu’est-ce qui tournante Monsieur Jourdain ?

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Certains visages sont comme des livres ouverts, on peut y lire facilement les émotions. Que lisez-vous sur ce visage ?

Et que traduit-elle  l’expression sur le visage de Molière ? Quelle est l’origine de ses émotions ?Replacez ces quatre images en ordre chronologique du film.

8. Les contemporains de MolièreFaites une recherche sur certains personnages contemporains de Molière. Expliquez quels sont ou seraient les liens entre eux et Molière ?Nicolas Fouquet, Jean-Baptiste Lully, Louis XIV, Jean de la Fontaine.

9. La cuisine de Laurent TirardImaginez le film Molière comme une recette de cuisine. Écrivez les ingrédients et les directives nécessaires pour mener à la création de ce film original mêlant personnages historiques et personnages de fictions, pièces de théâtre…

10. Analyse critique

Faites une analyse critique de la société bourgeoise française au 17e

siècle dépeinte par Molière. Appuyez-vous sur sa biographie, sur des extraits de ses pièces de théâtre et sur une recherche personnelle.

11. Les décors, les costumes

Analysez l’importance des costumes et des décors dans le film.

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12. Les arts et spectacles

Comparez la place et les valeurs véhiculées par les arts et spectacles au 21e siècle et au 17e siècle.

13. Salon à la cour

La préciosité est un mouvement européen des lettres qui atteint son apogée en France dans les années 1650-1660. C’est un courant esthétique d'affirmation aristocratique marqué par un désir de se distinguer du commun. Cette volonté d’élégance et de raffinement se manifeste dans le domaine du comportement, des manières, du goût aussi bien que dans celui du langage. Ce courant est également associé à une revendication féministe soucieuse de faire reconnaître la femme dans le monde des intellectuels et des artistes mais aussi dans une fonction sociale nouvelle.

La société précieuse s’épanouit dans les salons dont les plus célèbres sont ceux de la marquise de Rambouillet et de Madeleine de Scudéry. D’abord aristocratiques, après l’échec de la Fronde, ces salons s’ouvrent peu à peu à des écrivains bourgeois. La volonté d’élégance dans la conversation, la recherche de pureté du vocabulaire en proscrivant les jargons, les archaïsmes, le langage populaire et l’invention de termes nouveaux ou de périphrase remplaçant des noms d’objets réputés bas ou seulement trop ordinaires, conduisent à des abus dont se moquera Molière dans Les Précieuses ridicules.

La littérature est un des sujets privilégiés de ces salons et les auteurs transposent dans leurs romans-fleuves ce monde raffiné qui revendique aussi une place centrale pour l'amour idéalisé.

Écrivez une saynète que vous jouerez devant la classe. L’action devra se passer dans le salon d’un personnage important qui reçoit du beau monde, vous ! On devra y percevoir l’élégance de la conversation, les bonnes manières, la recherche de la pureté du langage. Attention, la langue populaire est interdite mais la raillerie ou le cynisme sont autorisés. Ajoutez des accessoires pour accentuer l’effet.

14. Molière en film

L’avare : Film tiré de la pièce de théâtre de Molière.

Fiche film à cette adresse : http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=1793Disponible à la bibliothèque de St-Boniface en VHS.

Molière : Film à caractère biographiquee. 2 DVD.

Disponible à la bibliothèque de St-Boniface en DVD.

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Fiche disponible à cette adresse : http://www.commeaucinema.com/film=moliere,12990.html

Annexe

De Molière, il ne reste ni manuscrit ni correspondance. Très tôt sa biographie s’est effacée derrière la légende. Alfred Simon cite : « Un paysan [serait] venu à Paris, conduisant une charrette pleine de manuscrits de Molière. Renvoyé de bureau en bureau par les fonctionnaires des ministères qui se déclaraient incompétents, le manant et sa charrette sont repartis le soir même pour disparaître à jamais. » La vie de Molière présente donc des zones d’ombre. L’une d’entre elles sert de point de départ au film.

En 1643, l’Illustre-Théâtre naît de la rencontre de Jean-Baptiste Poquelin, qui prend alors le nom de Molière, et de la famille Béjart. Au début de l’année 1644, la troupe présente au public des tragédies. Échec sur échec. Les comptes font apparaître un déficit considérable. Les chandelles dont on ne peut se passer pour éclairer la scène coûtent une fortune… qui part en fumée ! Le public boude cette nouvelle compagnie. Molière se retrouve en prison pour dettes, poursuivi par un blanchisseur et un fournisseur de chandelles. Les spectacles reprennent à sa sortie de prison. Hélas ! La situation se dégrade très rapidement et, à l’automne 1645, l’Illustre-Théâtre cesse d’exister.

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« Malheureusement, on ne sait absolument pas ce que devint notre héros après ceci. Il fut comme effacé de la surface de la terre et on ne le vit plus à Paris. Pendant toute une année, il ne donna pas signe de vie… » (Mikhaïl Boulgakov, Le Roman de Monsieur de Molière, 1933).Pour certains, Molière serait allé en Italie avec le duc de Guise mais rien n’est moins sûr. Une certitude toutefois : pendant l’été 1646, « un pauvre convoi avait quitté Paris par le faubourg Saint-Germain et avait pris la direction du sud de la France. »L’Illustre-Théâtre commence alors une tournée en province qui durera douze années.

À son retour à Paris, en 1658, la troupe de l’Illustre-Théâtre s’est enrichie de nouveaux acteurs de talent et jouit d’une bonne renommée ; elle gagne la protection du Prince de Conti puis de Monsieur, frère du Roi. Molière, pendant ses années en province, a écrit des farces qui ont fait rire des salles entières. Il n’a pas pour autant renoncé à la tragédie et c’est une pièce de Corneille, Nicomède, qu’il présente le 24 octobre 1658 dans la salle du Vieux Louvre, en présence de Louis XIV. Les applaudissements sont maigres. Molière achève la représentation par une farce, qui remporte, elle, un grand succès. Une carrière d’auteur et d’acteur de comédie s’ouvre alors pour Molière avec Les Précieuses Ridicules (1659).Elle s’achèvera sur scène en 1673 avec Le Malade Imaginaire.

« En lisant les biographies, nous sommes tombés sur le passage qui parle de la disparition de Molière en 1645… Nous avions envie de profiter de cette brèche dans sa vie. » (Laurent Tirard)Mais le film ne se contente pas de raconter ce que Molière a pu faire pendant cette année mystérieuse : « Molière a opéré son passage d’acteur à auteur. Son humanité nous a beaucoup parlé, et particulièrement son drame intime : avoir ce talent qu’il ne reconnaissait pas au début (comédien) et avoir envie d’un autre talent (tragédien), pour lequel il n’était pas fait. Cette frustration lui a finalement permis d’aller puiser de la profondeur dans la tragédie, qu’il a introduite dans la comédie. » (Laurent Tirard) Le film mêle subtilement des figures sont des personnages de l’œuvre de Molière : M. Jourdain est autant Orgon, de « Tartuffe », que Arnolphe, le barbon dupé de L’École des femmes. Le réalisateur multiplie les clins d’œil en introduisant les formules qui font la saveur des textes de Molière (« Le petit chat est mort »). Il reprend des situations connues : Jourdain voulant écrire un billet doux à son amante. Le spectateur est emporté dans un tourbillon où il devient à la fois difficile et délicieux de démêler le vrai du faux, le théâtre de la réalité, l’œuvre de la vie.Le film double le « drame intime »– Eh bien ! Jouez des comédies

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