1
^ 1MT o ni t o n T* cl'fs^oir-e Puis, prenant sa course rapide, Elle fuit sous l'aile du vent. L'Aquilon fougueux qui la guide Ne pourrait gagner le devant. Si son pied rencontre une épine 11 la foule sans se blesser, Et vous la verriez traverser Des mers l'eau profonde et mutine. Et souvent ceux qu'elle a maudits Ont .pleuré leurs beaux jours de l'êtes : Un jeune homme eut les cheveux gris Un moissonneur eut des tempêtes. Un gentil enfant, que j'aimais, Descendit hélas ! dans la tombe... Vous voyez comme on y succombe ; Ah ! ne l'approchez donc jamais. Que vous importe de connaître Pourquoi sa raison s'en alla? Vous le saurez un jour peut-être ; Dans sa douleur respectez-la. J'ignore pourquoi, désolée, Elle souffre ainsi chaque jour; On parle d'un fatal amour... Plaignez noire pauvre Inspirée ! F. FERTIAULT. pour Honimos Colfl'eur-I <> nrriinioiii > JSSOIIiE, 16, rue du Palais, ISSOIBE SERVICE SOIGNÉ — PRIX MODÉRÉS Eau de Cologne garantie §0 Degrés C3 îx-. r?Z5 le litx-e. THÉÂTRE Tournées Lyriques A. BARDOT Comme il a été annoncé, c'est samedi prochain qu'aura lieu la belle représentation du Jour et la Nuit, l'opéra bouffe en 3 actes de Ch. Lecocq. Ce charmant ouvrage d'une gaieté tout à l'ait franche constitue un spectacle recherché et peu com- mun. Les journaux de la région en font les plus grands éloges. Les costumes sont magnifiques. A citer au l ur acte : L'Invocation à St-Mi- chcl, le gentil duo, Tuons-nous. Au 2° acte : le charivari des cornettes qui dans leurs petits costumes sont délicieux, la scène de la sé- duction et la ballade de la lune, de même que celle du pigeonnier qui, dans un décor spécial est une vraie trouvaille. On rit, on s'amuse, c'est hilarant ! Le acte est peut-être le plus intéressant : il représente l'auberge de la belle Sanchctte étudiants, grisettes, etc., viennent se divertir en dansant ou chantant le boléro Alza ! Alzul Sous des gentils cos- tumes appropriés à la circonstance. La Direction nous promet une re- présentation de tout premier ordre ; elle a fait de grands sacrifices es- pérant que le public lui en tiendra compte. Nous sommes certains que le public issoirien saura profi- ter de cette belle soirée : nous l'encourageons à y assister. Pour être agréable au public, la direction a fixé le prix des places à 2 fr. les premières ; 1 fr. 50 les se- condes ; 1 fr. le parterre. Pour la location, s'adresser com- me d'usage. Chronique Locale et Régionale Société d'Horticulture et de Viticulture du Puy-de-Dôme La distribution solennelle des ré- compenses de la Société d'Horti- culture et de Viticulture du Puy- de-Dôme à eu lieu, dimanche der- nier, à Clermont. Parmi les lauréats, nous relevons les suivants concernant notre ar- rondissement : Plaquette offerte par la ville de Clermont : M. Ver- nière à Saint-Germain-Lembron, membre de la Commission pour l'exportation de nos produits à l'étranger. Médaille de vermeil pour la viti- culture : M. Albignat à Chidrac. Médaille de bronze : M. Chabrol Ludovic, chef de culture chez M. Christophle à Mal- battut. M. Jouin Jean, chef de culture chez M. Christophle à Malbattut. Tribunal de Commerce Le deuxième tour des élections pour le Tribunal de commerce a eu lieu dimanche dernier. En voici les résultats par can- tons : MINJAlil» DKI.IUEUK CI1AZAI, Issoire 89 86 91 Ardes 24 24 25 Besse » » » Champeix » » » St-Germain 8 8 8 Jumeaux - » » » Latour 15 15 15 Sauxillanges 29 30 38 Tauves 16 1G 15 élu élu élu Chambre de Commerce Dimanche dernier ont eu lieu également les élections pour la Chambre de commerce. Il y avait deux listes en présence : celle de la Chambre de commerce et celle des Syndicats de l'alimen- tation. Voici comment les voix se sont réparties à Issoire : Liste de la Chambre de com- merce : MM. Bergougnan 87 voix; Cha- lus 84 ; Deschamps 88 ; Lagaye 85; Liebacrt 88 ; Minjard d'Issoire 85 ; Morin 86 ; Pingusson 8G ; Vialle- fond 87 ; Yberty 87 ; Chardon 87 ; Duperricr87; Jouve 87; Limouzin 87 ; Moity 87. Liste des Syndicats : MM. Bertrand 9 voix ; Bérioux- Boularaud 8 ; Bonnet 9 ; Champey- roux 8 ; Fauconnet 10; Marrou 9; Ménial 9; Sauzct 9 ; Ventadour 8; Vivier 8. Les mêmes élections avaient lieu à Clermont, à Riom. C'est la liste de la Chambre de commerce qui a été élue. Association Amicale des Anciens Elèves du Collège L'assemblée générale annuelle de l'Association des anciens élèves du collège a eu lieu, dimanche der- nier, à dix heures du malin, dans la salle du parloir de l'établisse- ment, sous la. présidence de M. Verny, assisté des membres du bureau. M. Verny fait connaître la marche de l'Association durant l'année sco- laire écoulée. Il donne quelques détails sur le Bulletin que publie l'Association. Il annonce ensuite que M. Marion, secrétaire, donne sa démission, par suite du travail que lui impose maintenant la direction de l'indus- trie à la tête de laquelle il se trouve placé. Il exprime les regrets que cette détermination cause au bureau et fait l'éloge de l'activité déployée par M. Marion, dans l'intérêt de l'accroissement de l'Association. La parole est ensuite donnée à M. Desneux, trésorier, qui expose la situation financière très floris- sante de l'Association, elle a en caisse actuellement une somme qui dépasse 2.000 francs. Il est procédé, après cet exposé, au renouvellement des membres sortants du bureau, qui sont : MM. Verny, Fiocre et Fabre, et au rem- placement de M. Marion. Les trois premiers sont réélus à l'unanimité des membres présents, et M. Edmond Chauvet, nommé à la place de M. Marion. A l'issue de cette réunion, un banquet fort bien servi, a eu lieu chez le camarade Fernando, hôtel de la Gare. Ajoutons qu'une dizaine d'adhé- sions ont été recueillis au cours de l'assemblée générale. UN SAGE CONSEIL !!! MADAME, Plutôt que de jeter vos démêlures après que vous vous êtes coiffée, tirez-en donc profit en les vendant à ]VE. IBQTJQTJIET 8, B' d de la Manlière, ISSOIRE qui vous les paiera très cher. Spécialité de Postiches garantis invisi- bles. Salon réservé pour Dames. Salon pour Messieurs. Coiffures pour mariages et soirées. —Travail très soigné. Lotion du MODERN' SALON, contre la chute des Che- veux, résultats garantis. Lait d'Iris du MODERN' SALON pour la fraîcheur, l'éclat et la beauté du teint. Société Lyrique Dimanche prochain, 20 décembre, à 2 heures de l'après-midi, aura lieu l'assemblée générale annuelle de la Société Lyrique dans la salle du Tribunal de commerce. Ordre du jour : Renouvellement du Bureau. Exposé de la situation financière. Postes et Télégraphes Un récent décret autorise à titre d'essai la création d'un nouveau mode de correspondance dénommé « Lettre-télégramme » ayant pour but de suppléer à la correspon- dance postale qui n'a pu bénéficier du départ des courriers du soir. La « lettre-télégramme » taxée à raison de un centime le mot avec minimum de cinquante centimes, sera acceptée aux guichets télé- graphiques à partir de 7 heures du soir, mais transmise après 9 heures seulement. La remise en sera effec- tuée au destinataire par la première distribution postale du matin. Les « lettres-télégramme » ne pourront .être échangées qu'entre les villes ci-après : 1° Villes à service permanent : Paris, Bordeaux, Boulogne-sur- Mer, Brest, Calais, Cherbourg, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Mont- pellier, Nancy, Nice, Roubaix, Toulouse, Tourcoing. 2° Villes à service de demi-nuit : Agen, Aix-en-Provence, Ajaccio, Amiens, Angers, Arras, Avignon, Bastia, Bayonne, Besançon, Bé- ziers, Biarritz, Boulogne-sur-Seine, Caen, Cambrai, Cannes, Carcas- sonne, Cette, Châlons-sur-Marne, Clermont-Ferrand, Dieppe, Dijon, Douai, Dunkerque, Elbeuf, Gre- noble, Laval, Levallois - Perret, Limoges, Lorient, Mâcon, Le Mans, Montauban, Monte-Carlo, Mantes, Narbonne, Neuilly-sur-Seine, Nî- mes, Orléans, Pau, Perpignan, Reims, Rennes, Rochefort-sur-Mer, St-Etienne, St Nazaire, St-Quentin, Toulon, Tours, Troyes, Valence, Valenciennes, Versailles. Toutefois les dimanches et jours fériés, il ne sera accepté de « lettres- télégrammes » que pour les villes à service permanent. Les bureaux à service de demi-nuit prenant ces jours-là clôture à 9 heures du soir. Vol de Moutons Le Parquet avait été saisi, il y a déjà quelque temps d'une plainte relative à un vol de moutons, et M. Suronneau, juge d'instruction, avait ouvert une information contre X .. Cet X..., qui n'est autre qu'un nommé Bounoure, âgé de 57 ans, déjà condamné par le tribunal d'Is- soire, pour un vol semblable, s'est fait prendre d'une façon curieuse II était allé vendre deux moutons à un boucher de St-Germain-Lem- bron. Celui-ci, trouvant l'allure du vendeur quelque peu louche, aver- tit la gendarmerie, qui finit par ar- rêter Bounoure et le conduisit à Issoire. Amené devant le juge d'instruc- tion et habilement questionné, Bou- noure se décida à avouer qu'il avait volé les moutons, mais il ne savait plus au juste de quel côté, proba- blement, du côté de Vergongheon, Quoi qu'il en soit, la prise est bonne et l'affaire ne tardera pas maintenant à être tirée au clair. AVIS AUX DAMES Coiireui'-I*o»tielieui- 27, Boulevard de la Manlière. ISSOIRE A l'honneur d'informer les Dames qui désirent être bien coiffées selon les derniè- res créations du jour, que plus encore que par le passé il est à même de satisfaire à toutes les exigences de la mode. Depuis plus de vingt ans, M. LIÂNDTER s'est occupé tout spécialement des Postiches qu'il confectionne toujours lui-même en y apportant tous ses soins pour obtenir une perfection irréprochable. SPÉCIALITÉS DE LA MAISON : PosticliCïf* et Travaux en Cheveux (le touteR sortes. — Parfumorie de luxe* Article» <le toilette. Nettoyage de tâte, Sêeliolf perfectionné, Scliam- polng. Salon «pécinl pour Daines. SERVICE SOIGNÉ ET ASEPTIQUE POUR MESSIEURS Publications de Mariages du i3 Décembre 4908 M. Alfred Plagne, cultivateur, domicilié à Issoire et Mlle Margue- rite Sérieux, sans profession, do- miciliée à Thonn.e-le-Jeune. TOUS LES avant de se laisser prendre aux « boni- ments » des soi-disant spécialistes guéris- seurs qui se décernent des croix et des médailles sans avoir jamais participé à aucune exposition, doivent lire la Notice du Professeur Parker, dans laquelle ils verront le moyen de se soigner à peu de frais et de se guérir soi-même en quelques mois sans opération ni bandage. Cette intéressante Notice sera envoyée gratuite- ment et discrètement à toutes les per- sonnes qui en feront la demande aujour- d'hui même à M. G. A. PARKER, 28, rue Secrétan à Paris. Le Crime.île Vieille-Briouûe Une Condamnation à Mort II y a, environ un an, un crime effroyable fut commis à Vieille- Brioude, petite localité, voisine de Brioude. Le matin, à la première heure, on trouva sur les bords de l'Allier, le corps de M. Brihat, instituteur, qui avait été tué à coup de hache. En allant prévenir sa famille, un affreux spectacle s'offrit aux yeux des personnes qui s'étaient char- gées de cette triste mission. Mme Brihat était étendue dans son lit, la tête fracassée et dans une chambre attenante, leur petite-fille, âgée de 7 ans, était également trouvée morte. C'était certainement le même cri- minel qui avait accompli cet ef- froyable forfait, ayant le vol pour mobile, car tout dans la maison d'école était bouleversé. Les soupçons se portèrent sur un nommé Courneyre, âgé de 27 ans, qui parti pour Paris, depuis quel- que temps, était subitement revenu à Brioude. Après une instruction qui a duré près d'un an, Courneyre vient d'être jugé par la Cour d'assises du Puy, qui l'a condamné à la peine de mort. Au Bureau du Journal Gravées, Typographiées et Litboorapliiées A LA MINUTE PRIX :MI O D É JE?, É S la disgraciée duchesse d'Elampes ; tu la renvoyais, belle Diane, parce qu'elle Le portait ombrage, et celui qui t'aimait n'existait plus. Songes-tu à loi, cette heure? Celui qui l'aimait existo-l-il encore? et n'est-il pas une i'cimne à laquelle, toi, tu portes aussi ombrage?... Je sais que tu es fière et digne ; car la veille du jour Henri II expira, tu fis preuve d'un certain courage dans la réponse à l'envoyé de Catherine de Médicis. — Pour le plaisir de mes lecteurs, je laisse raconter la chose à Brantôme : « II l'ust dict el commandé à madame la duchesse de Valenliuois, sur rapproche- ment de la mort du roy Henry et le peu d'espoir de sa santé, de se retirer en son hoslel de Paris et n'entrer plus en sa chambre, autant pour ne le perturber eu ses cogitations à Dieu, que pour inimitié qu'aucuns luy portaient. Estant doneques . retirée, on luy envoya demander quelques bacues cl joyaux qui appartenaient à la couronne, et les eusl à rendre. Elle deman- da soudain à M. l'harangcur : « Comment ! a le roy est-il mort V Non, madame, ré- « pondit l'autre, mais il ne peut guières « tarder. — Tant qu'il lui restera un doigt « de vie doneques, dit-elle, je veux que « mes ennemys sachent que je ne les crains a point, el que je ne leur obéiray tant qu'il a sera vivant. Je suis encore invincible de * courage. Mais lorsqu'il sera mort, je ne « veux plus vivre après luy ; et toutes les « amertumes qu'on ne saurait donner no « me seront que douceurs au prix de ma 4 perte. Et par ainsy, mon roy vif ou mort, « je ne crains pas mes ennemys ! » C'est bien cela, Diane ! c'est digne ; et la dignité est toujours bien placée dans le coeur d'une femme. Mais néaninoinsj leJllendemam fatal ar- riva. Henri rendit le dernier soupir, et Diane fut obligée de se réfugier en larmes dans son palais fastueux d'Anet... elle ne mourut pas de suite, comme elle avait dit vouloir le l'aire ; mais où sa vie fut bien difl'érenlc de celle qu'elle avait menée jus- qu'alors. Qui nous dira les douleurs, les remords, le repentir, les visions, les fantômes dont elle lut assiégée quand elle se trouva seule au milieu des splendeurs désertées de sa royale demeure ? Plus d'une fois elle dut songer à ces immenses richesses dépensées sur un seul de ses désirs ; plus d'une fois, la gracieuse Diane, elle dut songer au scandale qu'elleavait causé parmi les hommes. Aussi, nous dit-on, des intentions pieuses vinrent, dans ses dernières années, pour racheter tout cela ; des dons sortirent de ses mains généreuses; les pauvres eurent plusieurs fois a la bénir, et elle leur rendit en aumônes ce que l'amour Juî avait donné en prodiga- lités... Laissons faire à la justice de Dieu ; je n'ai point entrepris ceci pour la juger. Brantôme, qui, vous le savez, justifie les dépenses royales, parle ainsi des derniers temps de notre belle Diane ; je le laisse encore dire : « Toutes les maîtresses des roy s ne sont pas pareilles... bien heureux est celuy roy qui rencontre une maîtresse bonne, pai 1 - faicte et bien accomplie... Un tel roy pou- voit faire un tel don à une telle dame... Ericor de ces deniers cesle dame n'en abusa point, car ellefitbastir et construire ceste belle maison d'Anet, qui servira pour à jamais d'une belle décoration à la France, qu'on ne peut dire une pareille ; j'entends si par aucunes mains violentes elle n'est ruynée, ainsi qu'elle fut à la veille dernière- ment, lorsque le procès de M. d'Aumalle fut faict, à qui elle appartient par succes- sion de sa mère, que, tout ainsy que luy fut condamné à mourir, fut-elle aussy con- damnée à estre rasée et démolie de fond en comble, dont ce fust été un très-grand dommage, car et qu'en pouvoient mais les marbres et les pierres, qui n'ont aucuns sentimens ? Aussy nostre brave roy et bening leur pardonna et n'en voulut per- mettre l'exécution de l'arrest : qu'est un grand cas, que cesle dame, qui avoit, du temps de sa faveur, obligé tant de per- sonnes de plaisirs, qu'elle ne put trouver, toute morte qu'elle estait, quelque ancien sénateur qui eusl parlé pour elle et pour sa mémoire, en la modération de cette sen- tence ! Comme certes durant son vivant elle a faict plaisir à plusieurs personnes, et estait fort débonnaire, charitable et grande- aumosnière envers les pauvres, fort dévote cl encline à Dieu. Aussi porter t-eile pour devise un tumbeau duquel sor- toit un irai et tendant en l'air, accompaigné et entournô de certains syons verdoyaus, avec ces mots : ISola vivit in fllo. comme vivante seulement en pieu- II faut que le peuple de France prie que désormais np Tienne fayorjte de roy plus mauvaise emo celle-là, n'y malfaisante. » Morte le 22 avril 1560, la belle maîtresse de Henri II fut d'abord exposée à Paris, dans l'église des Filles-Pénitentes pour être ensuite transportée dans son château d'Anel. Ce l'ut la volonté dernière de la mourante, comme si, défunte, elle tenait encore à habiter ce palais bâti dans les beaux jours de sa haute fortune. — Son mausolée, d'une grande magnificence, la représente dans son costume, agenouillée, les mains jointes, et priant devant un livre ouvert ; elle pose ainsi sur un sacrophage soutenu par quatre sphinx de marbre blanc. Depuis la révolution, ce splendide mau- solée a été transporté d'Anet au palais des Beaux-Arts, ainsi que la façade qui décorait la porte principale du château. Voilà lafinde ce règne tout-puissant de la favorite. Diane est allée rejoindre, je ne sais dans quelles régions, son royal amant Henri II. Toute l'existence pompeuse, la phase splendide d'Anet est accomplie : autant, avec Diane et Henri, cette période a été brillante, autant l'éclat s'éteint et la nuit se fait autour du château avec ses nouveaux maîtres, les ducs de Vendôme. — Aussi ne les suivrons-nous pas avec les mémos développements que nous avons donnés aux premiers seigneurs d'Anet. Quelques événements principaux indiqués, les points culminants touchés du bout du doigt, et notre lâche sera finie.,. où les faits sont rares, il faut que les pages de l'historien, soient courtes. XI . .:. ..: .... .... Un voile de deuil va d'abord rester long- temps étendu sur la royale demeure, com- me si le bonheur et les plaisirs avaient vraiment besoin de reprendre haleine avant de s'ouvrir une période nouvelle dans le somptueux château. Pourquoi donc ici-bas rien n'est-il durable ? Pourquoi donc les tristesses semblent-elles le plus souvent se précipiter sur les plus fraîches et les plus riantes amours ?... C'est par une autre beauté, sensible aussi aux avances et aux caresses d'un roi, que nous resaisissons Anet ; c'est Gabrielle d'Estrées qui lie le passé brillant du château à son beaucoup moins brillant avenir. Le château de Coeuvres était voisin de celui d'Anet ; c'est à Coeuvres qu'est née la future maîtresse de Henri IV, celle auprès de laquelle le roi vert-galant devait, plus tard, passer de si douces heures dans ces mômes murs d'Anet à la superbe struc- ture, et que Voltaire devait célébrer dans les vers mollement gracieux du neuvième chant de sa Henriade. De ces douces heures si ardemment sa- vourées il résulta, pour Henri IV et la belle Gabrielle, un rejeton, fruit royal, mais bâtard, qu'on baptisa du nom de César duc de Vendôme. suivre} •$•»•

Chronique Locale et Régionale - Issoire

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Chronique Locale et Régionale - Issoire

^

1MT o n i t o n T* c l ' f s ^ o i r - e

Puis, prenant sa course rapide,Elle fuit sous l'aile du vent.L'Aquilon fougueux qui la guideNe pourrait gagner le devant.Si son pied rencontre une épine11 la foule sans se blesser,Et vous la verriez traverserDes mers l'eau profonde et mutine.

Et souvent ceux qu'elle a mauditsOnt .pleuré leurs beaux jours de l'êtes :Un jeune homme eut les cheveux grisUn moissonneur eut des tempêtes.Un gentil enfant, que j'aimais,Descendit hélas ! dans la tombe...Vous voyez comme on y succombe ;Ah ! ne l'approchez donc jamais.

Que vous importe de connaîtrePourquoi sa raison s'en alla?Vous le saurez un jour peut-être ;Dans sa douleur respectez-la.J'ignore pourquoi, désolée,Elle souffre ainsi chaque jour;On parle d'un fatal amour... —Plaignez noire pauvre Inspirée !

F. FERTIAULT.

pour Honimos

Colfl'eur-I<>nrriinioiii>

JSSOIIiE, 16, rue du Palais, ISSOIBE

SERVICE SOIGNÉ — PRIX MODÉRÉS

Eau de Cologne garantie §0 DegrésC3 îx-. r?Z5 l e litx-e.

THÉÂTRETournées Lyriques A. BARDOT

Comme il a été annoncé, c'estsamedi prochain qu'aura lieu labelle représentation du Jour et laNuit, l'opéra bouffe en 3 actes deCh. Lecocq.

Ce charmant ouvrage d'une gaietétout à l'ait franche constitue unspectacle recherché et peu com-mun. Les journaux de la région enfont les plus grands éloges. Lescostumes sont magnifiques. A citerau lur acte : L'Invocation à St-Mi-chcl, le gentil duo, Tuons-nous. Au2° acte : le charivari des cornettesqui dans leurs petits costumessont délicieux, la scène de la sé-duction et la ballade de la lune, demême que celle du pigeonnier qui,dans un décor spécial est unevraie trouvaille. On rit, on s'amuse,c'est hilarant !

Le 3° acte est peut-être le plusintéressant : il représente l'aubergede la belle Sanchctte où étudiants,grisettes, etc., viennent se divertiren dansant ou chantant le boléroAlza ! Alzul Sous des gentils cos-tumes appropriés à la circonstance.La Direction nous promet une re-présentation de tout premier ordre ;elle a fait de grands sacrifices es-pérant que le public lui en tiendracompte. Nous sommes certainsque le public issoirien saura profi-ter de cette belle soirée : nousl'encourageons à y assister.

Pour être agréable au public, ladirection a fixé le prix des places à2 fr. les premières ; 1 fr. 50 les se-condes ; 1 fr. le parterre.

Pour la location, s'adresser com-me d'usage.

Chronique Locale et RégionaleSociété d'Horticulture et de

Viticulture du Puy-de-Dôme

La distribution solennelle des ré-compenses de la Société d'Horti-culture et de Viticulture du Puy-de-Dôme à eu lieu, dimanche der-nier, à Clermont.

Parmi les lauréats, nous relevonsles suivants concernant notre ar-rondissement : Plaquette offertepar la ville de Clermont : M. Ver-nière à Saint-Germain-Lembron,membre de la Commission pourl'exportation de nos produits àl'étranger.

Médaille de vermeil pour la viti-culture :

M. Albignat à Chidrac.Médaille de bronze :M. Chabrol Ludovic, chef de

culture chez M. Christophle à Mal-battut.

M. Jouin Jean, chef de culturechez M. Christophle à Malbattut.

Tribunal de CommerceLe deuxième tour des élections

pour le Tribunal de commerce aeu lieu dimanche dernier.

En voici les résultats par can-tons :

MINJAlil» DKI.IUEUK CI1AZAI,

Issoire 89 86 91Ardes 24 24 25Besse » » »Champeix » » »St-Germain 8 8 8Jumeaux - » » »Latour 15 15 15Sauxillanges 29 30 38Tauves 16 1G 15

élu élu élu

Chambre de CommerceDimanche dernier ont eu lieu

également les élections pour laChambre de commerce.

Il y avait deux listes en présence :celle de la Chambre de commerceet celle des Syndicats de l'alimen-tation.

Voici comment les voix se sontréparties à Issoire :

Liste de la Chambre de com-merce :

MM. Bergougnan 87 voix; Cha-lus 84 ; Deschamps 88 ; Lagaye 85;Liebacrt 88 ; Minjard d'Issoire 85 ;Morin 86 ; Pingusson 8G ; Vialle-fond 87 ; Yberty 87 ; Chardon 87 ;Duperricr87; Jouve 87; Limouzin87 ; Moity 87.

Liste des Syndicats :MM. Bertrand 9 voix ; Bérioux-

Boularaud 8 ; Bonnet 9 ; Champey-roux 8 ; Fauconnet 10; Marrou 9;Ménial 9; Sauzct 9 ; Ventadour 8;Vivier 8.

Les mêmes élections avaient lieuà Clermont, à Riom.

C'est la liste de la Chambre decommerce qui a été élue.

Association Amicaledes Anciens Elèves du CollègeL'assemblée générale annuelle

de l'Association des anciens élèvesdu collège a eu lieu, dimanche der-nier, à dix heures du malin, dansla salle du parloir de l'établisse-ment, sous la. présidence de M.Verny, assisté des membres dubureau.

M. Verny fait connaître la marchede l'Association durant l'année sco-laire écoulée. Il donne quelquesdétails sur le Bulletin que publiel'Association.

Il annonce ensuite que M. Marion,secrétaire, donne sa démission,par suite du travail que lui imposemaintenant la direction de l'indus-trie à la tête de laquelle il se trouveplacé.

Il exprime les regrets que cettedétermination cause au bureau etfait l'éloge de l'activité déployéepar M. Marion, dans l'intérêt del'accroissement de l'Association.

La parole est ensuite donnée àM. Desneux, trésorier, qui exposela situation financière très floris-sante de l'Association, elle a encaisse actuellement une somme quidépasse 2.000 francs.

Il est procédé, après cet exposé,au renouvellement des membressortants du bureau, qui sont : MM.Verny, Fiocre et Fabre, et au rem-placement de M. Marion.

Les trois premiers sont réélus àl'unanimité des membres présents,et M. Edmond Chauvet, nommé àla place de M. Marion.

A l'issue de cette réunion, unbanquet fort bien servi, a eu lieuchez le camarade Fernando, hôtelde la Gare.

Ajoutons qu'une dizaine d'adhé-sions ont été recueillis au coursde l'assemblée générale.

UN SAGE CONSEIL !!!

MADAME,

Plutôt que de jeter vos démêluresaprès que vous vous êtes coiffée,tirez-en donc profit en les vendant à

]VE. IBQTJQTJIET

8, B'd de la Manlière, ISSOIRE

qui vous les paiera très cher.

Spécialité de Postiches garantis invisi-bles. — Salon réservé pour Dames. —Salon pour Messieurs. — Coiffures pourmariages et soirées. —Travail très soigné.

Lotion du MODERN' SALON, contre la chute des Che-veux, résultats garantis. — Lait d'Iris du MODERN'SALON pour la fraîcheur, l'éclat et la beauté du teint.

Société LyriqueDimanche prochain, 20 décembre,

à 2 heures de l'après-midi, auralieu l'assemblée générale annuellede la Société Lyrique dans la salledu Tribunal de commerce.

Ordre du jour : Renouvellementdu Bureau.

Exposé de la situation financière.

Postes et Télégraphes

Un récent décret autorise à titred'essai la création d'un nouveaumode de correspondance dénommé« Lettre-télégramme » ayant pourbut de suppléer à la correspon-dance postale qui n'a pu bénéficierdu départ des courriers du soir.

La « lettre-télégramme » taxée àraison de un centime le mot avecminimum de cinquante centimes,sera acceptée aux guichets télé-graphiques à partir de 7 heures dusoir, mais transmise après 9 heuresseulement. La remise en sera effec-tuée au destinataire par la première

distribution postale du matin.Les « lettres-télégramme » ne

pourront .être échangées qu'entreles villes ci-après :

1° Villes à service permanent :Paris, Bordeaux, Boulogne-sur-Mer, Brest, Calais, Cherbourg, LeHavre, Lille, Lyon, Marseille, Mont-pellier, Nancy, Nice, Roubaix,Toulouse, Tourcoing.

2° Villes à service de demi-nuit :Agen, Aix-en-Provence, Ajaccio,Amiens, Angers, Arras, Avignon,Bastia, Bayonne, Besançon, Bé-ziers, Biarritz, Boulogne-sur-Seine,Caen, Cambrai, Cannes, Carcas-sonne, Cette, Châlons-sur-Marne,Clermont-Ferrand, Dieppe, Dijon,Douai, Dunkerque, Elbeuf, Gre-noble, Laval, Levallois - Perret,Limoges, Lorient, Mâcon, Le Mans,Montauban, Monte-Carlo, Mantes,Narbonne, Neuilly-sur-Seine, Nî-mes, Orléans, Pau, Perpignan,Reims, Rennes, Rochefort-sur-Mer,St-Etienne, St Nazaire, St-Quentin,Toulon, Tours, Troyes, Valence,Valenciennes, Versailles.

Toutefois les dimanches et joursfériés, il ne sera accepté de « lettres-télégrammes » que pour les villesà service permanent. Les bureauxà service de demi-nuit prenant cesjours-là clôture à 9 heures du soir.

Vol de MoutonsLe Parquet avait été saisi, il y a

déjà quelque temps d'une plainterelative à un vol de moutons, etM. Suronneau, juge d'instruction,avait ouvert une informationcontre X ..

Cet X..., qui n'est autre qu'unnommé Bounoure, âgé de 57 ans,déjà condamné par le tribunal d'Is-soire, pour un vol semblable, s'estfait prendre d'une façon curieuse

II était allé vendre deux moutonsà un boucher de St-Germain-Lem-bron. Celui-ci, trouvant l'allure duvendeur quelque peu louche, aver-tit la gendarmerie, qui finit par ar-rêter Bounoure et le conduisit àIssoire.

Amené devant le juge d'instruc-tion et habilement questionné, Bou-noure se décida à avouer qu'il avaitvolé les moutons, mais il ne savaitplus au juste de quel côté, proba-blement, du côté de Vergongheon,

Quoi qu'il en soit, la prise estbonne et l'affaire ne tardera pasmaintenant à être tirée au clair.

AVIS AUX DAMES

Coiireui'-I*o»tielieui-

27, Boulevard de la Manlière. — ISSOIRE

A l'honneur d'informer les Dames quidésirent être bien coiffées selon les derniè-res créations du jour, que plus encore quepar le passé il est à même de satisfaire àtoutes les exigences de la mode.

Depuis plus de vingt ans, M. LIÂNDTERs'est occupé tout spécialement des Postichesqu'il confectionne toujours lui-même en yapportant tous ses soins pour obtenir uneperfection irréprochable.

SPÉCIALITÉS DE LA MAISON :

PosticliCïf* e t Travaux en Cheveux (letouteR sor tes . — Parfumorie de luxe* —Artic le» <le to i l e t te . — Net toyage d etâte, Sêeliolf perfectionné, Scliam-polng. — Salon «pécinl pour Daines.

SERVICE SOIGNÉ ET ASEPTIQUE POUR MESSIEURS

Publications de Mariagesdu i3 Décembre 4908

M. Alfred Plagne, cultivateur,domicilié à Issoire et Mlle Margue-rite Sérieux, sans profession, do-miciliée à Thonn.e-le-Jeune.

TOUS LES

avant de se laisser prendre aux « boni-ments » des soi-disant spécialistes guéris-seurs qui se décernent des croix et desmédailles sans avoir jamais participé àaucune exposition, doivent lire la Noticedu Professeur Parker, dans laquelle ilsverront le moyen de se soigner à peu defrais et de se guérir soi-même en quelquesmois sans opération ni bandage. Cetteintéressante Notice sera envoyée gratuite-ment et discrètement à toutes les per-sonnes qui en feront la demande aujour-d'hui même à M. G. A. PARKER, 28, rueSecrétan à Paris.

Le Crime.île Vieille-BriouûeUne Condamnation à Mort

II y a, environ un an, un crimeeffroyable fut commis à Vieille-Brioude, petite localité, voisine deBrioude.

Le matin, à la première heure,on trouva sur les bords de l'Allier,le corps de M. Brihat, instituteur,qui avait été tué à coup de hache.

En allant prévenir sa famille, unaffreux spectacle s'offrit aux yeuxdes personnes qui s'étaient char-gées de cette triste mission.

Mme Brihat était étendue dansson lit, la tête fracassée et dans unechambre attenante, leur petite-fille,âgée de 7 ans, était égalementtrouvée morte.

C'était certainement le même cri-minel qui avait accompli cet ef-froyable forfait, ayant le vol pourmobile, car tout dans la maisond'école était bouleversé.

Les soupçons se portèrent sur unnommé Courneyre, âgé de 27 ans,qui parti pour Paris, depuis quel-que temps, était subitement revenuà Brioude.

Après une instruction qui a duréprès d'un an, Courneyre vient d'êtrejugé par la Cour d'assises du Puy,qui l'a condamné à la peine demort.

Au Bureau du Journal

Gravées, Typographiées et Litboorapliiées

A LA MINUTE

P R I X :MI O D É JE?, É S

la disgraciée duchesse d'Elampes ; tu larenvoyais, belle Diane, parce qu'elle Leportait ombrage, et celui qui t'aimaitn'existait plus. Songes-tu à loi, cette heure?Celui qui l'aimait existo-l-il encore? etn'est-il pas une i'cimne à laquelle, toi, tuportes aussi ombrage?...

Je sais que tu es fière et digne ; car laveille du jour où Henri II expira, tu fispreuve d'un certain courage dans la réponseà l'envoyé de Catherine de Médicis. — Pourle plaisir de mes lecteurs, je laisse raconterla chose à Brantôme :

« II l'ust dict el commandé à madame laduchesse de Valenliuois, sur rapproche-ment de la mort du roy Henry et le peud'espoir de sa santé, de se retirer en sonhoslel de Paris et n'entrer plus en sachambre, autant pour ne le perturber euses cogitations à Dieu, que pour inimitiéqu'aucuns luy portaient. Estant doneques

. retirée, on luy envoya demander quelquesbacues cl joyaux qui appartenaient à lacouronne, et les eusl à rendre. Elle deman-da soudain à M. l'harangcur : « Comment !a le roy est-il mort V — Non, madame, ré-« pondit l'autre, mais il ne peut guières« tarder. — Tant qu'il lui restera un doigt« de vie doneques, dit-elle, je veux que« mes ennemys sachent que je ne les crainsa point, el que je ne leur obéiray tant qu'ila sera vivant. Je suis encore invincible de* courage. Mais lorsqu'il sera mort, je ne« veux plus vivre après luy ; et toutes les« amertumes qu'on ne saurait donner no« me seront que douceurs au prix de ma

4 perte. Et par ainsy, mon roy vif ou mort,

« je ne crains pas mes ennemys ! »C'est bien cela, Diane ! c'est digne ; et la

dignité est toujours bien placée dans lecœur d'une femme.

Mais néaninoinsj leJllendemam fatal ar-riva. Henri rendit le dernier soupir, etDiane fut obligée de se réfugier en larmesdans son palais fastueux d'Anet... où ellene mourut pas de suite, comme elle avaitdit vouloir le l'aire ; mais où sa vie fut biendifl'érenlc de celle qu'elle avait menée jus-qu'alors.

Qui nous dira les douleurs, les remords,le repentir, les visions, les fantômes dontelle lut assiégée quand elle se trouva seuleau milieu des splendeurs désertées de saroyale demeure ? Plus d'une fois elle dutsonger à ces immenses richesses dépenséessur un seul de ses désirs ; plus d'une fois, lagracieuse Diane, elle dut songer au scandalequ'elleavait causé parmi les hommes. Aussi,nous dit-on, des intentions pieuses vinrent,dans ses dernières années, pour rachetertout cela ; des dons sortirent de ses mainsgénéreuses; les pauvres eurent plusieurs foisa la bénir, et elle leur rendit en aumônesce que l'amour Juî avait donné en prodiga-lités... Laissons faire à la justice de Dieu ;je n'ai point entrepris ceci pour la juger.

Brantôme, qui, vous le savez, justifie lesdépenses royales, parle ainsi des dernierstemps de notre belle Diane ; je le laisseencore dire :

« Toutes les maîtresses des roy s ne sontpas pareilles... bien heureux est celuy royqui rencontre une maîtresse bonne, pai1-faicte et bien accomplie... Un tel roy pou-

voit faire un tel don à une telle dame...Ericor de ces deniers cesle dame n'en abusapoint, car elle fit bastir et construire cestebelle maison d'Anet, qui servira pour àjamais d'une belle décoration à la France,qu'on ne peut dire une pareille ; j'entendssi par aucunes mains violentes elle n'estruynée, ainsi qu'elle fut à la veille dernière-ment, lorsque le procès de M. d'Aumallefut faict, à qui elle appartient par succes-sion de sa mère, que, tout ainsy que luyfut condamné à mourir, fut-elle aussy con-damnée à estre rasée et démolie de fond encomble, dont ce fust été un très-granddommage, car et qu'en pouvoient mais lesmarbres et les pierres, qui n'ont aucunssentimens ? Aussy nostre brave roy etbening leur pardonna et n'en voulut per-mettre l'exécution de l'arrest : qu'est ungrand cas, que cesle dame, qui avoit, dutemps de sa faveur, obligé tant de per-sonnes de plaisirs, qu'elle ne put trouver,toute morte qu'elle estait, quelque anciensénateur qui eusl parlé pour elle et poursa mémoire, en la modération de cette sen-tence ! Comme certes durant son vivantelle a faict plaisir à plusieurs personnes,et estait fort débonnaire, charitable etgrande- aumosnière envers les pauvres,fort dévote cl encline à Dieu. Aussi portert-eile pour devise un tumbeau duquel sor-toit un irai et tendant en l'air, accompaignéet entournô de certains syons verdoyaus,avec ces mots : ISola vivit in fllo. commevivante seulement en pieu- II faut que lepeuple de France prie que désormais npTienne fayorjte de roy plus mauvaise emo

celle-là, n'y malfaisante. »Morte le 22 avril 1560, la belle maîtresse

de Henri II fut d'abord exposée à Paris,dans l'église des Filles-Pénitentes pourêtre ensuite transportée dans son châteaud'Anel. Ce l'ut là la volonté dernière de lamourante, comme si, défunte, elle tenaitencore à habiter ce palais bâti dans lesbeaux jours de sa haute fortune. — Sonmausolée, d'une grande magnificence, lareprésente dans son costume, agenouillée,les mains jointes, et priant devant un livreouvert ; elle pose ainsi sur un sacrophagesoutenu par quatre sphinx de marbre blanc.Depuis la révolution, ce splendide mau-solée a été transporté d'Anet au palais desBeaux-Arts, ainsi que la façade qui décoraitla porte principale du château.

Voilà la fin de ce règne tout-puissant dela favorite. Diane est allée rejoindre, je nesais dans quelles régions, son royal amantHenri II. Toute l'existence pompeuse, laphase splendide d'Anet est accomplie :autant, avec Diane et Henri, cette périodea été brillante, autant l'éclat s'éteint et lanuit se fait autour du château avec sesnouveaux maîtres, les ducs de Vendôme.— Aussi ne les suivrons-nous pas avec lesmémos développements que nous avonsdonnés aux premiers seigneurs d'Anet.Quelques événements principaux indiqués,les points culminants touchés du bout dudoigt, et notre lâche sera finie.,. Là où lesfaits sont rares, il faut que les pages del'historien, soient courtes.

X I . .:. ..: .... • ....

Un voile de deuil va d'abord rester long-temps étendu sur la royale demeure, com-me si le bonheur et les plaisirs avaientvraiment besoin de reprendre haleine avantde s'ouvrir une période nouvelle dans lesomptueux château. Pourquoi donc ici-basrien n'est-il durable ? Pourquoi donc lestristesses semblent-elles le plus souvent seprécipiter sur les plus fraîches et les plusriantes amours ?...

C'est par une autre beauté, sensible aussiaux avances et aux caresses d'un roi, quenous resaisissons Anet ; c'est Gabrielled'Estrées qui lie le passé brillant duchâteau à son beaucoup moins brillantavenir.

Le château de Cœuvres était voisin decelui d'Anet ; c'est à Cœuvres qu'est née lafuture maîtresse de Henri IV, celle auprèsde laquelle le roi vert-galant devait, plustard, passer de si douces heures dans cesmômes murs d'Anet à la superbe struc-ture, et que Voltaire devait célébrer dansles vers mollement gracieux du neuvièmechant de sa Henriade.

De ces douces heures si ardemment sa-vourées il résulta, pour Henri IV et la belleGabrielle, un rejeton, fruit royal, maisbâtard, qu'on baptisa du nom de Césarduc de Vendôme.

(à suivre}

• $ • » •