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1 Rééducation de l’enfant atteint d’arthrite juvénile idiopathique C. Gavillot Service de Médecine physique et de Réadaptation Institut Régional de Réadaptation Hôpital d’Enfants - Nancy DES : Médecine physique et de réadaptation DIU : Médecine de rééducation Module : MPR et Réadaptation de l’enfant St Maurice : 25-26-27 avril 2007 Coordonnateurs : Pr V. Gautheron Titre : Rééducation de l’enfant atteint d’arthrite juvénile idiopathique Auteurs : C. Gavillot © Cofemer 2007 et l’auteur Tous droits réservés Généralités Définition - Durban 1997 – Affection articulaire inflammatoire chronique aseptique, début avant 16 ans, ayant duré au moins 3 mois – Diagnostic d’exclusion (infection, tumeur…) – Faisceau d’arguments cliniques, sans marqueur biologique spécifique Classification en 6 groupes cliniques Selon le mode de début dans les 6 premiers mois Systémique (maladie de Still) Polyarticulaires avec facteur rhumatoïde Polyarticulaires sans facteur rhumatoïde • Oligoarticulaires Enthésites en rapport avec une arthrite (ERA) Arthrite psoriasique • Mécanisme – Cause inconnue – Maladie générale à expression locale articulaire – Déclenchement multifactoriel: infectieux, toxique, traumatique, neuro- endocrinien, dysrégulation immunitaire, génétique (antigène HLA DR1,DR4, B27…) • Epidémiologie – Prévalence: 4en France – Incidence: 300 à 400 nouveaux cas par an Signes d’appel: Articulaires ou extra-articulaires (fièvre, éruption, baisse de l’EG, atteinte oculaire inaugurale) • Évolution: Très variable sur 1 à 20 ans Rémission vraie: aucune activité articulaire pendant au moins 2 ans ou absence de tout traitement = 39% avant 16 ans, variable selon la forme Cofemer DES MPR Arthrite juvénile 10/05/2007 1

Rééducation de l’enfant atteint d’arthrite juvénile ... · PDF file– Affection articulaire inflammatoire chronique ... dysrégulation immunitaire, ... La maladie locale articulaire

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Rééducation de l’enfant atteintd’arthrite juvénile idiopathique

C. GavillotService de Médecine physique et de

Réadaptation

Institut Régional de Réadaptation

Hôpital d’Enfants - Nancy

DES : Médecine physique et de réadaptationDIU : Médecine de rééducationModule : MPR et Réadaptation de l’enfantSt Maurice : 25-26-27 avril 2007Coordonnateurs : Pr V. Gautheron

Titre : Rééducation de l’enfant atteint d’arthrite juvénile idiopathiqueAuteurs : C. Gavillot

© Cofemer 2007 et l’auteurTous droits réservés

Généralités

• Définition - Durban 1997– Affection articulaire inflammatoire chronique

aseptique, début avant 16 ans, ayant duréau moins 3 mois

– Diagnostic d’exclusion (infection, tumeur…)

– Faisceau d’arguments cliniques, sansmarqueur biologique spécifique

Classification en 6 groupescliniques

Selon le mode de début dans les 6 premiersmois

• Systémique (maladie de Still)• Polyarticulaires avec facteur rhumatoïde• Polyarticulaires sans facteur rhumatoïde• Oligoarticulaires• Enthésites en rapport avec une arthrite (ERA)• Arthrite psoriasique

• Mécanisme– Cause inconnue– Maladie générale à expression locale articulaire– Déclenchement multifactoriel: infectieux, toxique, traumatique, neuro-

endocrinien, dysrégulation immunitaire,génétique (antigène HLA DR1,DR4, B27…)

• Epidémiologie– Prévalence: 4‰ en France– Incidence: 300 à 400 nouveaux cas par an

• Signes d’appel:Articulaires ou extra-articulaires (fièvre, éruption, baisse del’EG, atteinte oculaire inaugurale)

• Évolution:Très variable sur 1 à 20 ansRémission vraie: aucune activité articulaire pendant au moins 2ans ou absence de tout traitement = 39% avant 16 ans, variableselon la forme

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Les différentes formes

Forme systémique:maladie de Still (20%)

– Signes généraux +++• Fièvre hectique, éruption cutanée, signes d’atteinte extra-

articulaire (adénopathies,hépato-splénomégalie,péricardite…)

– Arthrites oligo ou polyarticulaires, symétriques trèsinflammatoires

• Atteinte articulaire parfois retardée de plusieurs semaines• Uniquement arthralgies

Forme systémique: maladie deStill

• Évolution– Persistance des signes articulaires après

disparition de la fièvre

– D’un seul tenant ou par poussées

– 37% rémission sans séquelle

– destructions articulaires

avec séquelles très invalidantes,

17% arthroplasties

Forme oligoarticulaire: au plus 4articulations (50%)

• Préférentiellement grosses articulations des membresinférieurs (genoux et chevilles) de manière asymétrique

• Petite fille âgée de moins de 5 ans

Si 1 seule articulation, problème diagnostic: biopsie

Forme oligoarticulaire

• Associée à la présence d’anticorps anti-nucléaires (70%cas)

• Risque d’uvéite antérieure chronique, insidieuse:recherche systématique à la lampe à fente tous les 3 mois

• Évolution:– Reste localisée,en général peu destructrice– Rémission 47%– Évolution polyarticulaire 30%

Formes polyarticulaires:5 articulations ou plus

(30%)• Touche toutes les articulations (y compris

colonne cervicale et temporo-maxillaires)

• Formes avec (10%) et sans facteur rhumatoïde

• Formes très inflammatoires ou sèches(destruction à bas-bruit)

Formes polyarticulaires• Ac anti-nucléaires (45%cas), filles avant 3 ans,

risque d’uvéite

• Évolution– D’un seul tenant ou par poussées avec rémissions +/-

complètes (23% sans facteurs rhumatoïdes, 6% avecfacteurs)

– Évolution articulaire variable, parfois gêne fonctionnellemajeure

– Pronostic souvent sévère (23% arthroplasties)

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Enthésite en Rapport avecune Arthrite: ERA

• Atteinte articulaire asymétrique,membresinférieurs,douleurs d’insertion osseuse au niveau destendons (enthésopathies)

• Terrain génétique particulier (antigéne HLA B27)

• Uvéite aigüe douloureuse

• Garçon de plus de 10 ans

• Évolution: guérison ou poussée ou atteinte poly-articulaire, spondylarthropathie (30%)

Rhumatisme psoriasique

• Arthrites et psoriasis chez le patient oudans la famille

• Signes unguéaux (piqueté en dé àcoudre), dactylite

La maladie locale articulaire

• Synovite aigüe– Tuméfaction avec épanchement et

augmentation de chaleur locale– Douleur très vive– Impotence fonctionnelle et attitude antalgique– Amyotrophie– Evolution :

régression complèteou incomplète: les signesinflammatoires s'atténuent synovite chronique

La maladielocale

articulaire• Synovite chronique– douleur modérée

– tuméfaction articulaire avec peud’épanchement

– rétractions musculaires et amyotrophie

– diffusion des signes aux structures péri-articulaires téno-synovites

– Évolution d’un seul tenant ou parpoussées successives

– Restauration complète encore possible

La maladie locale articulaire

• Atteinte ostéo-cartilagineuse– Signes inflammatoires réduits

– Raideurs et déformations

– Douleurs (+ douleurs mécaniques)

– Instabilité

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Les traitements

Moyens pharmacologiques– AINS, corticoïdes– traitements de fond

Approche thérapeutique pyramidale et progressive– ttt symptomatique et le moins agressif le ttt le plus spécifique et

le plus caustique– arguments:

• Pronostic vital rarement mis en jeu• Absence de traitement curatif formel• Absence de critères pronostiques évolutifs de départ

– si amélioration stabilisée :• Arrêt successif des corticoïdes, des AINS• Après 2 ans sans signe clinique arrêt du traitement de fond

Traitement symptomatique de lamaladie générale: anti-inflammatoires

• AINS– acide acétyl-salicylique et ibuprofène (Nureflex®

dose kg 3x/j) chez le jeune enfant– Diclofénac (Voltarène® >17kg) et Naproxène

(Apranax® >25kg) chez le grand enfant– surveillance : digestive (ulcère), NFS, fonction

hépatique et rénale

• Corticoïdes: per os, IV en bolus– Prednisone (Cortancyl®) ou prednisolone

(Solupred®)– effets sur la croissance, surcharge pondérale,

ostéoporose, vergetures, HTA

Traitement de fond de la maladiegénérale

effet suspensif, rarement curatif, réduit lafréquence de poussées

• Methotrexate : antimétabolite, anti-inflammatoire,

immunosuppresseur– utilisé en 1ère intention (après AINS)

– per os ou IM, 1 prise par semaine: 0,2 à 1 mg/kg

– moins efficace dans formes oligoarticulaires et systémiques

– surveillance clinique, biologique hépatique et rénale, EFR

Traitement de fond de la maladiegénérale

• Anti TNF : inhibiteurs de l’activité biologique du facteur de nécrosetumorale, anti-cytokine)

– Etanercept ( Enbrel ® ): protéine de fusion» AMM: Formes polyarticulaires réfractaires ou intolérantes au MTX (7-17 ans)» Bloque la progression des destructions ostéo-articulaires» Injection sous-cut, 2x/semaine» Surveillance: NFS, anti-DNA natifs» CI : ATCD allergiques, infectieux graves, BK, cancer, SEP» Tolérance à long terme chez l’enfant?

– Infliximab ( Rémicade ® ): Ac monoclonal chimèrique, pas d’AMM chezl’enfant ( en IV toutes les 4 à 8 semaines)

– Adalimumab ( Humira ® ): Ac monoclonal humain (sous-cut /15j)

Traitement de fond de la maladiegénérale

• Léflunomide (Arava®): immunosuppresseur,immunomodulateur

– Inhibe la synthèse des pyrimidines et bloque les lymphocytesactivés

– Utilisé chez l’adulte, en cours d’évaluation chez l’enfant– Efficacité comparable au MTX

• Abatacept: protéine de fusion– Étude chez l’enfant 2005

• Kineret (Anakinra®):– étude multicentrique en cours, maladie de Still– 1 injection/j

Traitement de la maladielocale

– Corticothérapie par voie locale• intra-articulaire (Hexatrione)et gaines synoviales tendineuses :

– formes oligo-articulaires résistant aux AINS et polyarticulairespour les articulations restant inflammatoires,

– si absence de lésions ostéo-chondrales– peuvent être répétées 4 à 6 fois (délai de 6 mois)– risques : atrophie cutanée, nécrose tendineuse, surinfection

• intra-oculaire : uvéite aigue ou chronique, avec dilatateur pupillaire

– Synovectomie chirurgicale• Par arthroscopie ou arthrotomie• Si persistance de synoviale inflammatoire,avant atteinte cartilagineuse

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Traitement des complications

– Médecine physique et réadaptation

– Chirurgie• Arthrodèse

• Prothèse

Indications thérapeutiques

– Forme systémique• AINS: ac. acétyl-salicylique 70-100mg/kg/j ou Ibuprofène• Corticoïdes: d’emblée si signes cardiaques ou secondairement si AINS

inefficaces• MTX si persistance de signes articulaires, permet la diminution ou

l’arrêt des corticoïdes

– Forme oligo-articulaire• AINS• Si inefficace, infiltration intra-articulaire, synovectomie• MTX si persistance de plus d’une articulation inflammatoire ou

extension poly-articulaire• Corticoïdes à faible dose pour passer un cap très douloureux

Indications thérapeutiques

– Formes poly-articulaires• AINS d’emblée puis rapidement ttt de fond par MTX• Idem si formes associées à des enthésites ou un psoriasis• Si échec ou intolérance au MTX: Enbrel• Corticoïdes à faible dose pour passer un cap très douloureux• Infiltration, synovectomie si 1 ou 2 articulations rebelles• Ttt chirurgical des séquelles: prothèse, arthrodèse…

– Uvéite• Ttt local: cortisone + dilatateur pupillaire• Si atteinte sévère: cortisone per os ou bolus IV• Ttt chirurgical: synéchies, cataracte, kératite

Bilan

• Connaître la situation de l ’enfant / sa maladie– Ancienneté de l’atteinte– Durée de la poussée– Traitements actuels

• Analyse des conséquences actuelles : systématique

Des déficiencesEtat inflammatoire et douleursMobilité et stabilité articulaireDéficit musculaire

Des situations de handicapConditions de vie et domicile

EcoleSport et loisirs

Des incapacités ou difficultésDes incapacités ou difficultésDe marcheDe marcheDe préhension De préhension Dans les activités de la vieDans les activités de la vie quotidienne quotidienne

Bilan des déficiences :Douleur

• Circonstances de survenue 0 : absence de douleur

1 : douleur dans les amplitudes extrêmes lors de la mobilisation2 : douleurs lors du mouvement ou de la mise en charge,

dérouillage3 : douleurs au repos non permanente4 : douleurs au repos permanente

• Intensité : EVA, EN

• Topographie : toutes les douleurs ne sont pas d ’originearticulaire– Insertions musculaires– Tendons

Bilan des déficiences :Inflammation

• Clinique– absence de tuméfaction– minime ou localisée– modérée– importante avec ou sans épanchement– diffusion du processus, ténosynovite

• Explorations complémentaires– Radio : tuméfaction des parties molles– Echographie– IRM

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Bilan articulaire: mobilité

• Goniométrie articulaire– Goniomètre adapté, selon la cotation du 0

– Mesures pas toujours reproductiblesdouleur, dérouillage important, mesures différentes dans la

journée

25

0

45

0

30

90

Bilan articulaire: mobilité

• Aspect qualitatif : Quelle est la cause de la limitation ?

– synovite avec ou sans épanchement– contraction musculaire antalgique lors de la mobilisation– rétractions musculaires et capsulo-ligamentaires– altérations des surfaces cartilagineuses ou/ et de l’os sous-

chondral (radiographies: pincement de l’interligne / IRM ++)

limitation de certaines articulationsnon atteintes par le processusinflammatoire (compensation)

Bilan articulaire: stabilité

• Articulation instable lors du mouvement et d’autant plusque celui-ci demande une certaine force

• Dans les formes évoluées : amplitudes latérales anormales(doigts, genoux, chevilles)

• L’instabilité peut être à l ’origine de douleurs« mécaniques »

Bilan musculaire

• Déficit constant des muscles– dont les tendons sont atteints (ténosynovite ): poignets – pieds

– autour de l’articulation atteinte

– situés à distance : défaut d’utilisation du membre

• Comment l ’évaluer ?– mesure centimétrique: amyotrophie

– testing musculaire : peu informatif

– force de préhension: Jamar - Pinch (valeurs de référence 6-19ans)

– indirectement au cours de bilans fonctionnels

Bilan des incapacités: lapréhension

• Tests de préhension : bilan 400 points• Test d ’habileté gestuelle : Jebsen Hand Test

Function (version pour les enfants de plus de 6 ans : 7 activités réalisées

dans le même ordre et chronométrées)

• Test d’écriture d ’Ajuriaguerra :– copie à vitesse normale et à vitesse maximale, 5 épreuves– étalonné de 6 à 11,5 ans et par classe du CP au CM2, filles

et garçons– notion de vitesse et notion qualitative

• Test d’écriture BHK:rapide, validé du CP au CM2, qualitatif et quantitatif

Tests particulièrement utiles pour les aides techniques et certaines orthèses

Bilan des incapacités: la marche

• aspect quantitatif– périmètre de marche sans douleur : difficile à mesurer ( réduction

spontanée, conseils de réduire, aide de la famille)– cadence, longueur du pas

• aspect qualitatif global0 = marche autonome sans boiterie sans douleur1 = autonome avec boiterie ou douleur sans réduction de périmètre2 = autonome avec boiterie ou douleur avec réduction de périmètre3 = avec aide4 = ne marche pas

• aspect qualitatif analytique si boiterie– défaut de déroulement du pas ( podométrie)– diminution du temps portant– boiterie de hanche ( déficit des fessiers, raideur des adducteurs)

• analyse de marche en laboratoire: AQM

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Bilan des incapacités:échelles fonctionnelles

• MIF et MIF mômes• 18 items dont 11 pour l’appareil locomoteur• 6 domaines,7 niveaux, insuffisamment sensible• Pour déterminer les aides techniques utiles

• JAFAR : Juvénile Arthritis Functional Assessment Report :questionnaire sur 23 actes de la vie quotidienne : parents (JAFARP), enfants

(JAFARC).

• JAFAS : Juvenile Arthritis Functional Assessment Scale10 épreuves standardisées, réalisées par l'enfant sous contrôle du thérapeute et chronométrées.

• CHAQ : Chidren Health Assessment QuestionnaireÀ partir de 5 ans, 30 items sur 8 domaines

Bilan des situations de handicap

• Scolarisation– Absentéisme scolaire– Conditions de déplacement vers l’école et dans l’école– Difficultés dans la classe: écriture ( fatigabilité), poste de

travail– Participations aux activités physiques– Cantine

• Activités extérieures– Loisirs– Activités souhaitées – conditions de pratique

• Domicile

Traitement physique

fonction de :

– État inflammatoire de l’articulation:

• Synovite aigue

• Synovite chronique

– Forme de la maladie

– Localisation de l’atteinte

En phase de synovite aigüe

• Objectifs– Réduire les phénomènes douloureux– Prévenir une attitude vicieuse antalgique– Entretien articulaire et musculaire

• Moyens– Immobilisation: orthèses +++– Mobilisations articulaires– Travail musculaire

Immobilisation: orthèses derepos

– réduire les phénomènes douloureux liés à la mobilisationspontanée

– prévenir l'installation d'une attitude vicieuse antalgiqueou éviter l'aggravation

– port nocturne et /ou diurne

– risque d'enraidissement articulaire : mobilisations ++ lematin, au retrait des orthèses et au minimum 2 fois par jour

Mobilisation passive ou activeaidée

Objectifs

• préserver les amplitudes utiles

• entretenir la trophicité articulaire

• faire varier les points d'appui

Précautions

• mobilisation d' amplitude faible (50° à 60° autour de la position derepos), lente pour ne pas provoquer de douleur, biquotidienne

• quand l’inflammation est moins importante, mobilisation de toutel'amplitude articulaire , en deçà du seuil douloureux

• lorsque l'enfant est incapable de se mobiliser seul facilitée par saréalisation dans l’eau

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Travail musculaire isométriqueou stabilisations rythmées

• Sur une articulation placée en position de fonction ( ou àdifférents angles selon l'état articulaire)

• Prévention du déficit musculaire

En phase de synovitechronique

• Objectifs:– Prévention des attitudes vicieuses et de l’aggravation de l’état

inflammatoire– Restauration d’amplitude ( ou en éviter l’aggravation)– Entretien ou renforcement musculaire– Rééducation de la marche et des préhensions

• Moyens– Orthèses: immobiliser ou stabiliser– Éducation gestuelle– Aides techniques et adaptation de l’environnement– Mobilisations et appareillage– Travail musculaire– Rééducation fonctionnelle– Autres techniques

Orthèses de repos

• Immobilisation moins stricte– uniquement port nocturne

– limiter les contraintes mécaniques etattitudes vicieuses

Orthèses d'activité ou defonction

• Stabilisation de l'articulation concernée, enposition de fonction

• Portées au cours des activités à risque :– durée, répétition ou contraintes (marche, écriture)

– diminuer la douleur,état inflammatoire et attitudesvicieuses

Éducation gestuelle

• Apprentissage des principes de protection articulaire– pour réduire les contraintes mécaniques dans les gestes des AVJ

– préhension palmaire globale: port d'objets lourds

– prises bimanuelles

– repérer les gestes nocifs et apprendre à les éviter

• Apprentissage des postures favorables à la préventiond'attitude vicieuse

Éducation gestuelle

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Aides techniques et adaptations del'environnement

• Aménagements simples

– hauteur et inclinaison du plan de travail (atteintecervicale)

– adaptation des crayons et stylos - ordinateur

– tapis anti-dérapant

• Adaptations plus importantes : aménagement deslocaux (ascenseurs), des transports scolaires , etc..

Mobilisations actives etpassives

• Mobilisation active ou active aidée– Surtout le matin si phénomène de dérouillage– Fait partie du programme d’éducation gestuelle– Entretien des amplitudes

• Mobilisation passive spécifique– gain d'amplitude articulaire (si limitée par une rétraction capsulo-ligamentaire)– contre-indiquée en phase inflammatoire aiguë– technique rigoureuse pour éviter les complications :

• réaction réflexe de défense• réveil des phénomènes inflammatoires• fracture et micro-tassement, si une ostéoporose• fausse correction

Toute mobilisation aggravant la douleur et surtout les signesinflammatoires doit être interrompue

Mobilisations: étirementsmusculaires

• par postures manuelles

– Prévenir et traiter les attitudes vicieuses articulaires liées à une rétraction musculaire– concerne surtout les grosses articulations : hanche,

genou, cheville– Précautions : progressifs, afin de ne pas entraîner de

contraction réflexe antalgique

• par la technique du tenu - relâcher– contre-indication: téno-synovite– demande une participation active

(difficile en dessous de 6 ans)

Appareillage de posturestatique

• réduire une attitude vicieuse ou en éviterl ’aggravation

• place l'articulation dans une position déterminéenon prise spontanément– au niveau des genoux, chevilles, poignets

– porté de préférence la nuit

• Précautions:

risque de fausse correction

Appareillage de posturedynamique

• Correction d'attitude vicieuse ou gain d'amplitude: main+++, genou et coude

• Précautions:– traction souvent perçue par l'enfant comme inconfortable– dosage progressif de l'intensité

• Port à temps partiel- de préférence la nuit pour les orthèses en extension- par périodes de 20 minutes éventuellement renouvelées dans la journée

pour les orthèses de flexion

Appareillage de posturedynamique

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Travail musculaire

• Isométrique et stabilisations rythmées: entretien musculaire– n'entraîne aucune contrainte articulaire (si articulation

préalablement ré-axée)– dosé dans l'intensité de la contraction musculaire produite

en fonction de la résistance appliquée.– précautions : si articulation désaxée, si téno-synovite

• Isotonique: renforcement musculaire– actif contre résistance uniquement à l'issue de la

poussée inflammatoire– progression dans la technique fonction de l'état

inflammatoire.

Rééducation fonctionnelle

• Marche– entretien durant la phase de décharge, en sollicitant les rotations

des ceintures

– remise en charge progressive• aide de marche

• marche en piscine

– correction des défauts principaux

attaque du talon, déroulement

sur le bord externe, poussée.

– rééducation de l’équilibre,

réactions aux poussées

Rééducation fonctionnelle

• Préhension: ergothérapie– jeux ou activités adaptés à l'âge, aux goûts de l'enfant et à

l'objectif à atteindre :

– restauration de la force d'un groupe musculaire,

– amélioration de la coordination, de la précision, del'endurance

Autres techniques

• Chaleur- froid– chaleur superficielle :

• enveloppements chauds ou bains de paraffine• pyjama chaud, sac de couchage, gants, permettraient de

réduire l'enraidissement matinal– massage à la glace ou vessie de glace moins bien accepté

par l'enfant

• Balnéothérapie +++: sans aucune restriction à toutesles phases de la maladie– bains chauds 35° à 37°– facilite le dérouillage matinal– remise en charge progressive (en post-opératoire)– effet psychologique bénéfique

Particularités en fonction de laforme

FORME OLIGOARTICULAIRE

• Traitements locaux plus fréquemment indiqués

• Atteinte d'une articulation jamais totalement isolée– modifie le fonctionnement musculaire de tout le membre

– risque de compensation par une déformationsecondaire des articulations sus ou sous-jacentes

traitement analytique de l'articulation concernée +travail global orienté vers la restauration de la fonction.

Particularités en fonction de laforme

FORMES POLYARTICULAIRES– Traitements moins efficaces– Reprises évolutives fréquentes ( surveillance et adaptation

des traitements) Détermination de priorités +++ si l ’atteinte est très

étendue Réduire les exigences pour conserver les amplitudes

utiles

MALADIE DE STILL– Altération de l ’état général, arthrites très douloureuses– Complications des traitements ( corticoïdes)– Bonne réponse au traitement…mais gravité des formes qui

deviennent polyarticulaires

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Particularités selon lalocalisation

Connaissance du risque évolutif propre à chaquearticulation

*secteur de mobilité articulaire atteint

*attitude vicieuse préférentielle

*déficits musculairesprédominants

prévenir : moyens adaptés

HancheRisque : attitude flexion-adduction ou flexion-abduction-

rotation externeLimitation de l’abduction et rotation interne, ankylose

totale possible Phase inflammatoire aigue• Traction collée (1/10ème du poids du corps) en extension et

abduction, entretien articulaire, postures décubitus ventral• Décharge active, éviter le fauteuil roulant

Remise en charge• En fonction des signes cliniques et échographiques• Travail musculaire des fessiers (déficit d’extension et

d’abduction)• Rééducation de la marche

GenouRisque: flexum - limitation de la flexion- amyotrophie du

quadriceps - rétraction des ischio-jambiers et des jumeaux

• Phase inflammatoire aigue: orthèse cruro-jambière,entretien musculaire du quadriceps et des ischios

• Phase chronique:– Correction progressive du flexum, orthèse 3 points, ne pas négliger la récupération de la flexion– Rééducation proprioceptive ++

Cheville et piedRisque : limitation de la dorsi-flexion, équin ouvarus-équin, rarement valgus, limitation de la

prono-supination

• Période inflammatoire aigue– décharge : CA ou FR

– orthèse suro-pédieuse ( pied à angle droit, talon en positionneutre)

– entretien musculaire: triceps, fléchisseurs dorsaux, inverseurs,éverseurs

Cheville et piedRisque : limitation de la dorsi-flexion, équin ouvarus-équin, rarement valgus, limitation de la

prono-supination• Phase chronique

– orthèse de décharge: douleurs ++

– reprise d’appui avec orthèse légère, chaussures avec contrefortenveloppant, SO

– rééducation du déroulement du pas

– rééducation proprioceptive du pied en appui +++

Épaule et coudeépaule limitation rotations, abduction, déficit deltoïde et

coiffe des rotateurs coude perte de l’extension , supination, rétraction du

biceps, déficit du triceps• Phase aigüe– Repos: coussin d’abduction, écharpe

• Phase chronique: ergothérapie ++– Coude: orthèse 3 points, récupération de la prono-

supination

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Poignet et main

Risque: Limitation de l’extension, de l’inclinaison radiale (déficit desextenseurs aggravé par une téno-synovite)Doigts : déficit de flexion des MP et des IPD, déficit d’extension des IPP

Pouce : déformations fréquentes, pouce en Z, pouce adductus

• Période inflammatoire aigue:– mise au repos, orthèse anti-brachio-palmaire

– dès régression des signes inflammatoires, orthèse de fonction

– entretien des amplitudes: flexion des doigts, écartement,pinces

Poignet et main

• Phase chronique– orthèses de fonction et orthèses de correction

– mobilisations pour la récupération des amplitudes

– ergothérapie, éducation gestuelle

Rachis cervicalRisque: limitation de la flexion-extension, des

rotations, luxation atloïdo-axoïdienne +++• Période inflammatoire aigue: traction cervicale, collier

cervical, minerve, entretien des érecteurs du rachis

• Phase chronique: suppression de l’oreiller pour lespériodes de repos, adaptation du plan de travail

Organisation du traitement

• A domicile– information de la famille +++

information orale, écrite, démonstration de techniques, de miseen place d'orthèses, jeux utiles pour le traitement d'unearticulation, etc..

– traitement simple intégré à la vie quotidienne et compatibleavec la scolarité.

• Orientation en centre de rééducation– atteinte poly-articulaire imposant une décharge chez un enfant

scolarisé– préparation à une intervention ou la phase post-opératoire– difficultés de scolarisation– conditions familiales défavorables

Organisation du traitement

• Camps d'été– permettent aux enfants la pratique d'activité et encouragent son

autonomie– Association l’Envol

• Sites– www.kourir.org– www.printo.it

Conclusion

• Équipes pluridisciplinaires spécialiséesRhumatologue pédiatre, médecin MPR, chirurgien

orthopédiste infantile

• Rôle de la rééducation +++: précoce

• Guérison dans presque 50% des cas

• 10% altérations fonctionnelles âge adulte

• Buts du traitement: sauvegarder lepotentiel fonctionnel et assurer une vieaussi proche que possible de la normale

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• Merci de votre attention

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