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TRIMESTRIELD’INFORMATIONSAGRICOLES,DUMONDERURAL ETDEL’ENVIRONNEMENT-Prix:1500FCKIN-2000FCProvinces LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS www.lavoixdupaysancongolais.com CINQUIEME ANNEE-N°23 JUIN 2013- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0998311821- 0821446508- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.lavoixdupaysancongolais.com FICHE TECHNIQUE ACTUALITES PROVINCE BON A SAVOIR LIRE DOSSIER ATELIERS AGRICONGO Sud Kivu : 4e édition de la semaine pomme de terre Dindon : Une vo- laille très prisée pour sa chair 700 km de voies de desserte agricole bientôt réhabilitées Consommez « la poudre de moringa oleifera » P.21 P.2 P.18 P.20 Portes Vertes à IbiVillage Du 05 au 07 Juillet 2013 4ème Edition en pages 5-9 Pas d’agriculture durable sans financement et infrastructures rurales pages 10-13

CINQUIEME ANNEE-N°23 JUIN 2013- EDITEUR : … · FICHE TECHNIQUE ACTUALITES PROVINCE BON A SAVOIR LIRE DOSSIER AGRICONGOA TELIERS Sud Kivu : 4e édition de la semaine pomme de terre

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TRIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC Provinces

LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS

www.lavoixdupaysancongolais.com

CINQUIEME ANNEE-N°23 JUIN 2013- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 099831 1821- 0821446508- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.lavoixdup aysancongolais.com

FICHE TECHNIQUE ACTUALITES PROVINCE BON A SAVOIR

LIRE DOSSIER

ATELIERS

AGRICONGO

Sud Kivu : 4e éditionde la semaine

pomme de terre

Dindon : Une vo-laille très prisée

pour sa chair

700 km de voies dedesserte agricole

bientôt réhabilitées

Consommez« la poudre de

moringaoleifera »P.21 P.2 P.18 P.20

Portes Vertesà IbiVillage

Du 05 au 07 Juillet 2013

4ème Edition

en pages 5-9

Pas d’agriculture durablesans financement et

infrastructures rurales

pages 10-13

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .02

Editorial Par Baudouin Hamuli

ACTU

ALITE

SC

700 km de voies de desserte agricoleseront bientôt réhabilitées

Crédits, routes, entrepôts, semences ...pourdévelopper l’agriculture durable

e programme a étélancé le 24 Mai 2013 àNkamba, dans leterritoire de Mbanza-

Ngungu, province du Bas-Congopar le Ministre de l’Agricultureet du Développement Rural,Jean-Chrysostome VahamwitiMukesyayira. Ce programme deréhabilitation des routes dedesserte agricole concerne lesprovinces du Bas-Congo, Kasaï-Occidental, Kasaï-Oriental,Maniema, Sud-Kivu et Nord-Kivu. Elles bénéficierontchacune d’un tronçon de 40 km

Une enveloppe de 8 400 000 dollars américains a été allouée par le gouvernement congolais pour la réhabilitation de 700 km des voies de desserteagricole . Ce programme intervient au moment où presque toutes les routes de desserte agricole sont dans un état de destruction avancé rendant ainsitrès difficile l’évacuation des produits agricoles vers les centres de consommations. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la campagne agricole 2012-2013, lancée par le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo en juillet 2012 qui ne connaît pas des progrès significatifs.

e Secrétaire général auministère del’Agriculture a lancémercredi 19 juin à

Kinshasa une étude pour définirla stratégie de relance del’industrie agro-alimentaire enRDC. Elle devra compléter uneprécédente étude réalisée en2004-2005 par le mêmeministère.L’étude de 2005 avait révélé queplusieurs industries agro-alimentaires avaient étéabandonnées depuis lazaïrianisation.

L’étude actuelle vise à passer dela production artisanale à laproduction industrielle. Elleconcerne les cultures du palmierà huile, du café et du cacao pourun premier temps, et pourras’étendre au manioc et auriz.L’objectif final étantd’augmenter la production de cesproduits et en réduirel’importation.

Le secrétaire général àl’Agriculture estime par ailleursque la présente étude permettrade mieux éclairer lesinvestisseurs dans le choixéconomique à opérer pour despartenariats public-privé.Cetteétude sera menée par des expertsinternationaux et congolais venusdes entreprises publiques etprivées ainsi que d’autresinstitutions du pays.

réhabilités. Les autres provincescomme l’Equateur, la provinceOrientale, le Bandundu et leKatanga bénéficieront de laréhabilitation de 110 km, tandisque dans la Ville de Kinshasa,20 Km seront réhabilités. Lecoût standard de réhabilitation

d’une route en terre est de 12.000Usd par km, tandis quel’entretien consomme 1.200 Usdpar Km. Pour faire 100 Km parterritoire, le gouvernement devradébourser 174 millions Usd pour14.500 Km par an.En 2012,moins de 10% du réseau national

des routes de desserte agricole,évalué à 152. 400 km dont 86.871Km des pistes rurales, étaitréhabilité par les partenairestechniques et financiers éligiblesà l’entretien par le Fonds nationald’entretien routier(FONER)n

JBL

Lancement d’une étudepour relancer l’industrie

agro-alimentaireElle est financée par la Banquemondiale à travers une ligne decrédit du projet de réhabilitationet de relance du secteur agricole(PARRSA)n.

L

Les routes de desserte agricole sont très importantes pour l’évacuation des produits agricolesvers les centres de consommation.(Photo SOPAM)

’agriculture congolaise est à la croisée de chemins.A la manière dont les éléments d’un puzzle sereconstituent, l’agriculture de la RDC voit s’afficherà son compte des initiatives, des projets et aussi

des volontés qui annoncent des lendemains enchanteurspour son développement.Au niveau des infrastructures routières, le FONER avecses « bras séculiers » comme l’Office des Routes, l’Officedes Voirie et de Drainage (OVD), la Direction des Voies deDesserte Agricole (DVDA) et le Fonds de Réhabilitation etEntretien des Routes dans le Bas Congo s’activent à« tracer et réhabiliter » des voies d’accès en provinces.L’enveloppe de 8 400 000 dollars américains allouée par legouvernement congolais pour la réhabilitation de 700 kmdes voies de desserte agricole de la RDC atteste de lavolonté gouvernementale d’ouvrir réellement les zonesde productions aux consommateurs. Et même si, à cesjours, les résultats de cette mobilisation apparaissentencore trop mitigés, l’on doit se dire que l’enclavement quifait souffrir tant les paysans producteurs en leur empêchantde faire arriver leurs productions dans les zones deconsommation, est entrain petit à petit d’être vaincu. Maisles routes seules ne suffisent pas .Les paysansproducteurs appellent aussi le Gouvernement à construirede grands entrepôts, à leur faciliter l’accès aux intrants etégalement à pourvoir le pays de grandes unités detransformation.

Côté financement, les paysans producteurs appellent detous leurs vœux la mise en place du Fonds de financementagricole dont les conditions d’accès aux crédits, espèrent-ils, seront faciles. En attendant, ils encouragent vivementl’initiative du Gouvernement central qui, ces derniers jours ,est entrain de marquer un pas important en allouant, d ansle cadre du Fonds d’Appui à la campagne agricole 2013,un montant de 5 millions de dollars américains auxprovinces. Le Bandundu et le Bas-Congo en sont lespremiers bénéficiaires et l’on espère que cette sollicitudesera aussi manifestée aussi vis-à-vis des autres provinces.En tout cas, les paysans espèrent s’insérer dans le pipelined’utilisation de cette manne gouvernementale de manièreà bénéficier de quelques prébendes en vue d’améliorerleurs productions et de participer ainsi à la réussite duprogramme agricole gouvernemental.Des crédits, des routes, des entrepôts, des semences,des unités de transformation, etc. … c’est tout ce qui faitdéfaut pour redonner vie à l’agriculture familiale laquelleparticipe déjà à plus de 60 % à la consommationalimentaire nationale. Sans doute, la satisfaction de cespréalables, pensent-ils, permettra de faire de l’agriculturefamiliale en RDC une véritable agriculture d’exportation,surtout que les paysans producteurs ont choisi detravailler désormais pour la promotion des filièresagricoles nnnnn

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ACTUALITESL

es deux pays se sontaccordés sur la créationd’une unité intégrée deproduction des poissonsnotamment les

Tilapias, les carpes et clariaslaquelle va s’étendre sur unesuperficie d’au moins 50 hectaresdonnant directement sur le fleuveCongo dans le Pool Malebo àKinshasa.La signature de cenouveau partenariat a eu lieuentre le Ministère del’Agriculture et duDéveloppement rural et leMinistère de l’Agriculture et de

Des poissons d’ici décembre 2013 dans les assiettes descongolais, défi de Jean Chrysostome Vahamwiti.

La RDC a un potentiel halieutique estimé à 707, 000 tonnes de production par an. Malgré ce potentiel et le nombre élevé des pécheurs artisanaux évaluéà près de 200. 000 personnes, la RDC importe plus de 150.000 tonnes de poissons par an pour une consommation annuelle estimée à environ 240.000tonnes. Le nouveau partenariat signé entre la RDC et l’Egypte va permettre d’augmenter la production des poissons grâce à la première expériencede l’élevage des poissons en RDC.

la Bonification des Tertres/L’Organisation générale pour ledéveloppement des Ressourceshalieutiques(GAFRD), agenced’exécution agissant au nom duGouvernement égyptien(GAFRD), représenté par sonvice-président MohammedElgazzar.Ce projet sera constituéd’une ferme piscicole intensivede production de Tilapias, carpeset clarias, d’une unité d’écloseriedestinée à fournir à la ferme desalevins de qualité, ainsi que d’uneunité de cages flottantes. Lesdeux parties vont entreprendreégalement des activités

conjointes notamment lesrecherches, les démonstrations etdes formations des spécialistesen la matière.Le ministre del’Agriculture de la RDC, JCVahamwiti a rassuré qu’il varemplir toutes les conditions dela partie gouvernementale pourqu’en fin décembre 2013, tousles ménages Kinois se procurentdu poisson en plus du poulet issudu DAIPN.De son côté, l’AmbassadeurAchraf Ibrahim s’est félicité del’aboutissement de ce projetambitieux qui intervient après unan des discussions. Il a également

e ministre del’ AUHITPR étaitappelé à repondre auxpréoccupations du

sénateur Michel Bongongo surle conseil d’administration (sacomposition…), la politiquegénérale et l’organigramme duFONER, le programmed’investissement, les réalisations,les contraintes, les capacités etla certification des étatsfinanciers. De la réponse duministre, il faut retenir que leFONER, créé en 2008, tire sesressources notamment desredevances pétrolières sur leslubrifiants et les carburantsterrestres, les droits de péage surles réseaux routiers d’intérêtnational, les redevances liées àl’exploitation des postes depéage, des legs, contributions desbailleurs de fonds, allocationsbudgétaires de l’Etat, dotationinitiale de l’Etat. Les dépenseseffectuées de septembre 2009 àmars 2013 sont de l’ordre de255.775.038 dollars, alors que lasituation de Trésorerie arrêtée au31 mars 2013 donne un soldepositif de 9.290.232,57 dollarsdont 5.912.800 bloqués à laBanque Congolaise en liquidationdepuis octobre 2010. Le réseauroutier de la RDC totalise unlinaire d’environ 152.400 km gérépar trois agences routières,l’Office des routes (58.200 km),l’Office des voiries urbaines etdrainage (OVD) 7400 km, laDirection des Voies de dessertesagricoles (DVDA) plus de

80.000 km. L’ensemble desroutes devant être entretenuesannuellement, à ce jour estd’environ 30.500 km, soit 20 %du réseau routier nationalpraticable contre 7 % en 2006.Pour améliorer la fluidité du traficroutier et garantir la connectivité,le coût minimal annuel moyend’entretien est estimé à environ241.000.000 de dollars. Dansleurs interventions, les sénateursont relevé, à travers lesprovinces, l’absence d’entretiensur une grande partie du réseau,de même que la gestion des eauxde pluies qui engendrent destêtes d’érosions à travers le pays.D’autres ont jugé qu’il failleseulement confier les travaux

d’entretien des routes à l’OR oul’OVD et à la DVDA. Un autresénateur a relevé l’absence d’unepolitique d’aménagement du

Près de 266 millions de USD mobilisés par le FONERde septembre 2009 à mars 2013

Le Fonds national d’entretien routier (FONER) a mobilisé globalement l’équivalent en francs congolais de 265.065.270,57 dollars américains. C’est ce qu’à annoncé leministre de l’Aménagement du Territoire, urbanisme, habitat, Infrastructures et reconstruction (AUHITPR), Fridolin Kasweshi, dans sa réponse à la question orale avec débatdu sénateur Michel Bongongo Ikoli Ndombo.

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a branche féminine dela ConfédérationPaysanne du Congo

(COPACO) s’insurge contrel’importation des vivres fraisd’origine inconnue déversés surles marchés kinois et congolaisen général truqués parl’étiquetage et mal conservéspendant plusieurs jours. Dans unedéclaration rendue publique àKinshasa, dans le cadre de lacélébration de la journée de lacuisine congolaise, les femmesde la COPACO déclarent: « Nousdevons consommer les produits

La branche féminine de la COPACO s'insurge contre l'impor-tation en RDC, des vivres frais d'origine inconnue

comestibles locaux cela pouraméliorer notre santé et larajeunir ».Dans cette déclaration,elles proposent quelques repascongolais dont la valeur nutritiveest basée dans le fumbua, lespoissons des fleuves et des lacscongolais, des chenilles, le ponduainsi que les différentes autreslégumes de l’agriculturelocale.C’est dans cetteperspective que les femmes dela COPACO invitent lapopulation congolaise et kinoiseen particulier, à s’engager dansla lutte contre la consommation

des vivres congelés qui défientla nomenclature des normes dontla RDC s’estime pourvoyeusepour la protection de seshabitants.« La souverainetéalimentaire c’est manger ce quel’on veut et connaître ce qui estfavorable à notre corps, et c’està ce titre que nous sommes dansl’obligation de promouvoirl’alimentation agricole, animaleet sauvegarder nos semences»note encore la déclaration.Mme Catherine Nzeba, cadreexécutif de l’Association desconsommateurs des produits

vivriers (ASCOVI), a salué ladémarche de cette junte féminineestimant que la sensibilisation dupeuple congolais devra éviterdans les jours avenir aux marchéscongolais d’être de mouroirs etdépotoirs des produits impropresà la consommation La RDC,dispose à ce jour de 219 normesnationales pour la sauvegarde dela sécurité de sa population et desbiens, la préservation de la santé,la protection de consommateursainsi que des intérêts collectifs,selon le ministère del’IndustrienACP

indiqué que ce geste est unengagement ferme qui vaproduire des fruits. « Nous allonsdevoir commencer le plutôtpossible », a-t-il déclaré.».Aprèsla signature des accords avec lesIsraéliens pour la relance duDAIPN, les Coréens pourl’amélioration de l’eau dans leterritoire d’Idiofa, avec leRoyaume du Maroc pour lapêche maritime et aquaculture,des contacts prometteurs avec lepatronat français (MEDEF),voici les Egyptiens qui vontinvestir dans la pisciculturenJBL

territoire devant intégrer les autressecteurs vitaux dudéveloppement: agriculture,élevage, pêche et habitat.

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .03

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Vendredi, le ministre de l’ITPRrépond aux préoccupations desreprésentants des provincesn

La charge de l’entretien des routes de desserte agricole revent à la DVDA (Photo SOPAM)

ACTU

ALITE

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .04

Défis Sud : Il y a beaucoup deproblèmes avec les mécanismesde compensation, spécialementen RDC. Pourquoi ?

Theodore Trefon : L’idée c’estqu’un fonds international vadonner de l’argent à desgouvernements pour encouragerleurs habitants à changer leurshabitudes en matière dedéforestation, commel’agriculture itinérante sur brûlis,principale technique agricole etprincipale cause d’exploitationdes forêts en Afrique centrale.Mais en Afrique centrale, leschoses fonctionnentdifféremment des endroits où leRedd peut fonctionner comme auCosta Rica car il y a un État fortqui a été capable de transformerla forêt tropicale en parcsnaturels afin que les touristesnord-américains puissentobserver les oiseaux. Et ils saventque cette forêt a davantage devaleur comme forêt vivante quecomme forêt morte. Ensuite, lesystème foncier est fondamental.Au Brésil, on trouve de grandspropriétaires terriens. Vouspouvez leur dire : « Nous voulonspréserver un vaste étendue deterritoire que vous vouleztransformer en pâturages pourproduire du boeuf pour leshamburgers de McDonald’s. Etnous allons vous verser unecompensation pour cela ». Maisen Afrique centrale, les parcellesfamiliales ne dépassent passouvent un hectare. Cela signifieque le processus de négociationdans le cadre du Redd impliquele versement d’unecompensation à chaque famille

Une cité aux confins de la forêt du Mayombe (Photo Défis Sud)

*Theodore Trefon est chercheur auMusée royal

d’Afrique centrale et professeur àEraift

ou à chaque clan dans chaquevillage. Ce n’est pas réaliste !

Donc, la stratégie du Redd nemarche pas en RDC ? « Commentfaire fonctionner un projet malconceptualisé ? »Non. Impossible ! Parce qu’enpremier lieu, vous avez besoind’un État fort. Et deuxièmement,que vont manger les gens si vousleur dites de ne pas abattre la forêten pratiquant l’agriculture surbrûlis ?

Il n’y a pas d’alternative à cettepratique ?En RDC, 65 % de la populationest rurale et la politique agricolemanque cruellement de soutienL’agriculture absorbe moins de1 % du budget national. Alors, sivous n’avez même pas depolitique agricole, commentallez-vous changer les habitudesdes paysans ? C’est un processusà très long terme qui requiert desinvestissements très importants,également en infrastructureroutière, pour engendrer uneagriculture intensive. Il y aquelques projets pilotes. Mais onparle d’un pays de la taille del’Europe occidentale dont lestrois quarts de la superficie sontcouverts par la forêt tropicale.Vous devez aussi prendre encompte la dimension politique.Bien sûr, le ministère del’Environnement dit : « Donnez-nous l’argent du Redd, on va faireles études pilotes et on verra bien.» Mais le Redd requiert aussi unÉtat ... honnête. Et quelle est lacapacité des administrateurscongolais et des ministères del’Environnement, del’Agriculture et de l’Intérieur quigèrent le foncier, de mettre enoeuvre un mécanisme tellementcomplexe que personne ne lecomprend vraiment ?

Les bailleurs qui ont inventé leRedd, admettent-ils qu’il nefonctionnera pas en RDC ?Ils sont dans une position difficile.On doit agir, car entre 15 et 20 %du changement climatiquerésulte de la déforestation. Lebassin du Congo compte alorspar sa taille. Récemment, j’aiparticipé à une rencontre avecle ministère de la Coopération audéveloppement belge et avec lenouveau facilitateur dupartenariat pour le bassin desforêts du Congo (CBFP) soutenupar l’UE et US Aidprincipalement. Ils sont de plusen plus sceptiques envers la miseen oeuvre du Redd en Afriquecentrale.

Comment alors faire fonctionnerce Redd ?Ce n’est pas évident. Commentfaire fonctionner quelque chosequi n’est pas bien conceptualisé? On ignore encore beaucoup dechoses parce que, si vous voulezverser des compensations à unpays pour sauvegarder ses puitsde carbone, vous devez d’abordsavoir combien de carbone ilrecèle. Or, on est encore dans laphase des études pilotes pourl’évaluer, à un moment où lemarché du carbone est en pleindésordre. Autre considération : leRedd suit la même trajectoireque d’autres stratégies visant àla promotion de moyens desubsistance alternatifs. Il y a 20ans, les ONG de conservation,souhaitant mettre fin à la filièrede la viande de brousse, ontencouragé l’apiculture, lesétangs piscicoles et lavalorisation des produitsforestiers non ligneux, ainsi quel’amélioration de lacommercialisation. Mais aucunede ces stratégies alternatives n’a

fonctionné car les paysans sonttrès malins. Ils vont s’engagerdans une activité économiquenouvelle sans pour autantabandonner les anciennescomme la production de charbonde bois (makala) ou la chassepour vendre de la viande debrousse. J’ajoute que le Redd estun mécanisme de compensation,conceptualisé au Nord sans quen’aient été nécessairementconsultées les parties prenantesdes pays concernés qui nemaîtrisent pas de quoi il s’agit.De plus, au Congo, le ministèrede l’Environnement estmarginalisé par rapport à celuides Mines ou ceux d’autresactivités très destructrices de laforêt. On est aussi face à unénorme paradoxe : l ’objectifprincipal de l’aide publique audéveloppement est la réductionde la pauvreté et celle-ci estdirectement liée à l’améliorationde la sécurité alimentaire. Créerlà un système Redd pourrait avoirun effet pervers sur la sécuritéalimentaire.

« Le Redd requiert un Etat fort ethomogène. » Sauf si l’onintroduit des techniquesculturales durables !Cela peut marcher dans despoches où l’aide publique duNord est présente. Mais surl’ensemble du territoire, c’est peuréaliste. Autre problème : lescartes de l’Observatoire desforêts d’Afrique centralemontrent que la déforestation seproduit autour des villes et le longdu fleuve. Mais dans la Cuvettecentrale,où la densité estinférieure à 10 habitants au km2,ces personnes ont pratiquél’agriculture sur brûlis pendantdes millénaires sans détruire laforêt ! Le Redd est une politiquenationale. Mais où doit-on

l’appliquer ? Idéalement dans leszones les plus densémentpeuplées mais on ne peutimaginer améliorer la productionagricole sans vrai système detransport, sans politiqueénergétique et sans stratégiecombinant les productionsagricole et minière. Or, il n’y apas de stratégie nationale dezonage en RDC !

On met souvent en cause lescharbonniers. Si on veut trouverune alternativeà cette façon deproduire de l’énergie, il faut sepréoccuper de leur reconversion,non ?Il y a 400 000 personnes dans lafilière du charbon de bois enRDC. Que vont-ils devenir ? Etpuis, il n’y a pas de stratégiealternative. Je reviens de Goma,sur le lac Kivu. Côté rwandais,on trouve des infrastructurespour la production de gazméthane, mais les Congolais n’enont pas. Du coup, la ville deGoma, un million d’habitants vapuiser le makala dans le parc desVirunga. On ne peut pas sauverle parc si on ne peut pas faire ceque font les Rwandais pourproduire de l’électricité à partirdu méthane. Moralité : le Reddne marchera pas sans visionholistique ; les douze dernièresannées d’efforts visant àreconstruire l’État de la RDCmontrent qu’il n’y a pas unschéma directeur qui voit cesgrands problèmes d’une manièrehomogène.

Propos recueillis par FrançoisMisser IN n° 112 - Bimestriel -

avril, mai 2013 défis sud

Un entretien avec Theodore Trefon*

Le mécanisme Reddinéfficace en RDC

Le bassin du Congo abrite le bloc forestier tropical etcontigu le plus vaste après l’Amazonie. Theodore Trefon,chercheur au Musée royal d’Afrique centrale, est trèssceptique vis-à-vis du fonctionnement au Congo dumécanisme Redd, créé en 2008 et qui vise à « la réductiondes émissions de carbone liées à la déforestation et à ladégradation des forêts dans les pays en développement », etde son dérivé, le Redd+1.

Une cité aux confins de la forêt du Mayombe (Photo Défis Sud)

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .05

ACTUALITES

(suite en page 6)

D

Le financement agricole et lesLe financement agricole et lesLe financement agricole et lesLe financement agricole et lesLe financement agricole et lesinfrinfrinfrinfrinfrasasasasastrtrtrtrtructuructuructuructuructures res res res res rurururururales auales auales auales auales au

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Les paysans Kwangolais pour la réhabilitation desroutes de desserte agricole

Une photo de famille des leaders paysans du Kwango à l’ouverture de l’atelier de Kenge (Photo Lepetit Baende)

Réunis pendant trois joursdans la cité de Kenge, à près de280 km à l’Est de Kinshasa surla Nationale n°1, les leaderspaysans du district de Kwangodans la province du Bandunduont réclamé, à l’unanimité, auGouvernement de laRépublique, la réhabilitation etl’entretien des routes dedesserte agricole dans leurcontrée. Et avec l’appui de laFOPABAND, leur fédération,ils exigent au gouvernementprovincial du Bandundu entreautres, de construire desentrepôts et d’aménager desparkings, d’implanter desstructures des micro-finances,de construire des marchés, definancer la production agricoleà travers les structures demicro-finance, etc. Ce, en vued’assurer le développement del’agriculture et du mouvementpaysan dans cette partie de laRépublique et le bien-être despopulations du coin.

u lundi 20 au mercredi22 mai 2013, Caritasinternational Belgiqueavait organisé un grand

atelier sur le financementagricole et les infrastructuresrurales en faveur des déléguésdes organisations paysannes dudistrict de Kwango dans laprovince du Bandundu. C’étaitdans la Cité de Kenge, chef-lieudu district, située à près de 280

km à l’Est de Kinshasa sur laRoute Nationale n°1.A l’issue des travaux de cesassises, les participants, leaderspaysans kwangolais pour laplupart, ont eu à formuler desdemandes au Gouvernement dela République ainsi qu’à leurpropre Gouvernement provincialdu Bandundu. Lesquellesdemandes, indiquent-ils,permettront de déclencher ledéveloppement de l’agriculture

et du mouvement paysan auKwango et le bien-être despopulations de cette partie de laRépublique.Ainsi, réclament-ils duGouvernement de la République,la réhabilitation et l’entretien desroutes de desserte agricole àtravers tout le grand district duKwango. C’est donc laConfédération nationale desproducteurs agricoles du Congo

(CONAPAC) qui portera l’actionauprès du Gouvernement.Au gouvernement provincial duBandundu, les délégués desorganisations paysannes duKwango recommandent aussi laréhabilitation des routes avec lesefforts de la Fédération desorganisations paysannes etagricoles du Bandundu(FOPABAND). Ils lui réclamentégalement la construction des

entrepôts et aménagement desparkings pour le stockage etl’évacuation des produitsagricoles.

LE FINANCEMENTAGRICOLE S’IMPOSE

Dans ce même registre, lesleaders paysans kwangolaisdemandent encorel’implantation des structures desmicro-finances pour soutenir la

Le projet « Appui au plaidoyer agricole et à la structuration provincialeet nationale du mouvement paysan en République Démocratique duCongo », a atteint sa vitesse de croisière avec la tenue des ateliers dela troisième série consacrée au financement agricole et infrastructuresrurales. Les villes de Matadi (Bas Congo) Goma (Nord Kivu), Bukavu(Sud-Kivu) , Bandundu ville, Kenge (Bandundu) et Mbandaka ontaccueilli des centaines de producteurs paysans venus pourrechercher des solutions durables relatives au financement agricoleet des Infrastructure dans la province. Au cours de ces messespaysannes, les producteurs paysans ont évalué les avancées parrapport aux acquis des ateliers précédents, les actions menées par lesleaders des OPA dans le cadre de la structuration du mouvementpaysan. Ici, il est bon de rappeler que les deux premières sériesd’ateliers ont porté respectivement sur les thèmes de « la loi portantprincipes fondamentaux relatifs à l’agriculture en RDC », et « lasécurité foncière » . Pour cette troisième série, les paysans producteurs

ont analysé et échangé sur la problématique des infrastructures et dufinancement agricole en R.D.C et ainsi relever les actions de plaidoyer.A noter que le projet « Appui au plaidoyer agricole et à la structurationprovinciale et nationale du mouvement paysan en RépubliqueDémocratique du Congo » est implémenté par l’AllianceAGRICONGO ; un conglomérat d’ONG belges à savoir CDIBamwanda, Diobass, Oxfam-solidarité Belgique, Solidarité Socialiste,SOS Faim, Trias, Vredeseilanden (VECO) et WWF. Caritas, LouvainDéveloppement et Vétérinaire Sans Frontière. La finalité de ce projetest de voir « les organisations paysannes structurées et renforcéesparticiper à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une politique agricoleadaptée et effective en RDC, laquelle soutient l’agriculture familiale(paysanne) comme choix d’un développement rural durable. ». Lespages qui suivent proposent un condensé de ce qui s’est passé lors deces ateliers consacrés au financement agricole et infrastructuresrurales.

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ACTU

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(suite en page 7)A

production agricole ; laconstruction des marchéshebdomadaires par l’Etat et lespartenaires ; le financement dela production agricole à traversles structures de micro-financeauprès des bailleurs quiinterviennent dans le milieu.Les paysans agricoles duKwango se sont aussi résolusd’inciter les membres desorganisations paysannes à verserles cotisations pour générerl’économie financière de leursstructures. Toutes ces réflexionsont abouti grâce à deux

facilitateurs du CENADEP quiles avaient accompagnéspendant les trois journées,à savoirM. Apollinaire Ngimbi et MmeSéraphine Kebasana.

DE LA MATIÈRE ABORDÉEPlus de 61 délégués desorganisations paysannes venusde tous les cinq territoires dudistrict de Kwango, notammentKenge, Popokabaka, Kasongo-Lunda, Feshi et Kahemba ontparticipé à cet atelier. Ils sontréfléchi sur les infrastructuresrurales qui existent dans leurs

zones de production et identifiéles possibilités d’avoir accès aufinancement dans toute la chaînede valeur (de la productionjusqu’à la consommation).Ils ont d’abord procédé àl’évaluation de la vulgarisation dela Loi agricole (acquis dupremier atelier). Après avoir faitune table ronde de tous les coinsde leur provenance, il ressort quela vulgarisation de la Loi agricoleainsi que la restitution à la baseétaient assurée dans tous les cinqterritoires du district de Kwango.Cogitant autour de la chaîne desvaleurs, ces paysans kwangolais

Les paysans Kwangolais pour la réhabilitation des routes de desserte agricole(suite de la page 5)

l’issue de cet « atelier ,placé sous le sous-thème : « Accès aux

marchés rémunérateurs avec lesproduits des qualités », les 55participants ont décidé de menerdes actions prioritaires ci-après:Formuler des demandes derenforcement des capacitésauprès de partenaires ; desensibiliser des membres desOrganisations Paysannes pourles cotisations. Ils vont aussimener des plaidoyers auprès dugouvernement provincial etautres partenaires pour laréhabilitation des routes dedesserte agricole actuellement enétat de destruction très avancé etla construction des ponts, dépôts,porcheries modernes au profitdes paysans producteursagricoles.Pour le financement agricole, lesparticipants ont retenu commeactions prioritaires de mener des

Des actions de plaidoyers pour le financementagricole et la réhabilitation des infrastructures

rurales dans la province de l’EquateurDes membres des organisations paysannes de la province de l’Equateur ont pris l’engagement de mener des actions de plaidoyer et desensibilisation auprès de différents acteurs agricoles ciblés afin que les problèmes de manque financement agricole, de détérioration etdestruction des infrastructures rurales qui se posent avec acuité dans leur province, puissent trouver des solutions durables. C’est l’un desprincipaux résultats de l’atelier qui s’est tenu du 16 au 18 Juin 2013, à Iyonda, localité située à 15 Kms de Mbandaka dans le cadre duprojet : « Synergie et complémentarité ».

plaidoyers auprès des autoritésprovinciales pour la mise en placedu fond agricole commel’indique la Loi agricole ; pourl’accès à ce fond agricole unefois constitué ; pour l’accès auxcrédits agricoles ainsi qu’àl’accès aux matériels génétiquesdes races améliorées.Dans leurs réflexions, lesparticipants ont aussi identifié etretenu trois filières prioritairesqu’ils ont jugé importantes dansleurs milieux respectifs sur

lesquelles ils vont consentirbeaucoup d’efforts, il s’agit desfilières : Riz, Maïs et Porc. Celan’exclut pas les autres filièrestraditionnelles. Ils ont aussiformulé des recommandationsgénérales pouvant permettre derelancer l’agriculture dans laprovince de l’Equateur qui aperdu son label d’antan degrenier agricole de la RDC. C’estainsi qu’ils ont recommandé auxONG d’appui et partenaires de:Assurer la formation sur les

techniques culturales et denouvelles techniques d’élevage ;Chercher des semences dequalité et des consommateurspotentiels pour écouler lesproduits agricoles à des prixrémunérateurs ; Doter desorganisations paysannes demoyens de transport pour faciliterl’évacuation des producteurs ;Doter les paysans des unités detransformations et autresmatériels de travail.

Vis-à-vis de l’état, les participantsont fait de recommandationssuivantes : Appliquereffectivement la Loi agricoleentrée en vigueur en juin 2012 ;Installer des micro-crédits dansles centres ruraux et les rendreaccessibles aux paysans ;Réhabiliter les infrastructuresroutières pour faciliterl’évacuation et lacommercialisation des produits

Photo de famille de participants à l’atelier d’Iyonda

avaient identifié et sélectionnétrois principales cultures les pluspratiquées dans leur terroir. Ils’agit du maïs, du manioc et deharicot. Ainsi, ont-ils dégagétoutes les étapes possibles de laproduction, de la transformation,de la commercialisation et de laconsommation de ces culturesainsi que les divers besoins, lesdifférents intervenants et leursrôles.Après débats et analyse desdifférentes filières agricoleschoisies par les participants,quelques succès ont été

énumérés au cours ces travaux :l’élevage des chenilles, l’achatde moulin, la pisciculture, l’achatdes fermes et l’élevage de grosbétail, l’achat des motopompes,l’entraide mutuelle, l’aviculture(pondeuses), le microcrédits, leparc à bois, la construction desentrepôts, l’achat de terraind’exploitation agricole, l’entretiende quelques tronçons de route dedesserte agricole avec l’autoprise en charge par le comitélocal.n

LEPETIT BAENDE

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .7

ACTUALITES

L

agricoles ; Construire desentrepôts pour la conservation desproduits agricoles ; Installer desdécortiqueuses ; Construire desmarchés ruraux ; Réduire lestaxes ; Construire des porcherieset d’abattoirs modernes ;Acquérir des géniteursaméliorés pour l’élevage desporcs ; Créer des pharmaciesvétérinaires…Les participants ont égalementdemandé à la CONAPAC de:Poursuivre des démarches pourobtenir les mesures d’applicationde la loi agricole et la révision decertains articles de la loi foncièrey compris la signature del’ordonnance présidentiellerelative à la jouissance des terrespar les communautés locales ;Organiser des échanges

d’informations et d’expériencesentre les fédérationsprovinciales.Lors de la cérémonie de clôture,M. Joseph Khuwa Tekasala,représentant de la CONAPAC, asouligné que cet atelier a connudes échanges très féconds dansle partage d’expériences et dansla recherche des solutionsdurables à la problématique desinfrastructures rurales et definancement agricole. Il a estiméqu’après cet atelier, les paysansde l’Equateur du sud peuventadresser des plaidoyers àdifférents niveaux pour solliciterle renforcement de leurscapacités en vue de leurpermettre d’intensifier leurproduction agricole, de l’écouleret de réaliser des revenus

susceptibles de transformer leurvie et leur environnement.Les capacités des paysans étantrenforcées, Joseph Khuwa penseque les gouvernements devrontsavoir qu’aucune politiqueagricole ne peut se faire avecefficacité et avec efficience sansl’implication du paysanproducteur à chaque étape duprocessus de la conceptionjusqu’à la mise en œuvre enpassant par l’élaboration. Car,c’est le paysan qui est le centred’intérêts de toutes les activitésrelatives à l’intensification et à lavalorisation des produitsagricoles locaux ainsi qu’auxtravaux liés aux infrastructuresroutières, a–t-il conclu.Pour sa part Didier BokwalaIfaso, chargé de programme deCRAFOP, partenaire de

SOLSOC, le travail abattu duranttrois jours a débouché surl’identification des succès et deslimités sur le fonctionnement deces chaines en relation avec lesinfrastructures rurales et lesfinancements agricoles liés à leurcontexte. Cet exercice a permisenfin d’identifier les actions deplaidoyer prioritaires et réalistesà entreprendre au niveau local,provincial et national.Les objectifs étant atteints, il ademandé aux participants depasser à l’œuvre avec larestitution de l’atelier auprès deleurs organisations respectives età l’application desrecommandations liées à laréalisation des actions deplaidoyers retenues et planifiées.Enfin, la Ministre du Budget,Joachim Paulin Agbokuma,

es paysans producteursde la province duBandundu se sont réunisdu 19 au 21 juin 2013 à

l’hôtel LENKO de Bandunduville, pour rechercher dessolutions durables relatives aufinancement agricole et auxInfrastructures dans leurprovince. Et cela, dans le cadredu projet « Appui au plaidoyeragricole et à la structuration

Les paysans producteurs de la provincede Bandundu décidés à promouvoir les

filières agricoles

Des actions de plaidoyers pour le financement agricole et la réhabilitationdes infrastructures rurales dans la province de l’Equateur

provinciale et nationale dumouvement paysan enRépublique Démocratique duCongo.Durant trois jours, les paysansproducteurs de Bandundu ontévalué les avancées par rapportaux actions menées par lesleaders des OPA et laFOPABAND par rapport à lastructuration du mouvementpaysan;

Ils ont analysé et échangé sur laproblématique des Infrastructureset du financement agricole enR.D.C avant d‘identifier les défisde Financement Agricole et desInfrastructures et de dégager lesdifférentes actions de plaidoyerà mener auprès des autorités dupays, à tous les niveaux. Au total60 délégués des organisationspaysannes (OP) représentant lesdistricts de Kwilu et de Mai-

ndombe, les structures qui, surterrain évoluent dans lesinfrastructures et micro-finance,les O.N.G et Organismes ainsique les acteurs Etatiques qui ontdans leurs attributions lesInfrastructures et financement del’économie en général et leFinancement Agricole enparticulier ont pris part à cesassises ont permis aux déléguésdes organisations paysannes deproclamer tout haut leur

détermination à rester unis etprofessionnels pour unmouvement paysan fort etdynamique et valoriser aussil’identité du paysan congolais quia toujours été foulé au pied. Car Il n y a pas d’agriculture sansproducteurs agricoles.» Lesdélégués des organisationspaysannes de la province duBandundu ont pris l’option de se

(suite en page 8)

Photo de familele des partiipants à l’atelier de Bandundu ville

(suite de la page 6) représentant le Ministreprovincial de l’agriculture, asouligné qu’au bout de trois joursde travaux, des réflexionsprofondes et constructives ontapporté des propositions réalistespour faire face aux nombreuxproblèmes qui bloquent lesecteur agricole de la provincede l’équateur.Pour rappel l’ Objectif principalde cet atelier a été de faire unétat de lieux sur la problématiquedu financement agricole et lesinfrastructures rurales dans lesmilieux de production, d’enproposer, sur base des acquis desateliers précédents, des pistes desolutions capables de relancerune agriculture familialeresponsable, soutenue, durable etporteuse de progrèsn JBL

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .8

ACTU

ALITE

S

S

Les paysans producteurs de la province de Bandundu décidés àpromouvoir des filières agricoles

(suite de la page 7)

ur le plan national, ils ontdécidé de mener unplaidoyer auprès dugouvernement central

pour la mise en place du Fondsagricole prévu dans la nouvelleLoi agricole et la réhabilitation,le suivi et la maintenance desinfrastructures rurales et lesroutes de desserte agricole. Auniveau provincial, ils vont menerdes actions pour avoir l’accès aufinancement agricole, au créditagricole, à la mécanisationagricole et pour la réhabilitation,le suivi et maintenance des routesde desserte agricole et laconstruction des ouvrages d’art. Les participants ont réfléchiégalement sur la chaîne des

Financement agricole et infrastructures rurales,deux piliers pour le développement de

l’agriculture dans la province du Bas-CongoSans la réhabilitation et la maintenance des infrastructures rurales, sans le financement agricole, le développement de l’agriculture dans laprovince du Bas Congo ne vaut pas un penny. Il restera un leurre. C’est pour cette raison que les paysans de cette province ont identifié desactions prioritaires à mener pour soutenir l’agriculture familiale. La cérémonie de clôture de cet atelier a connu la participation de quatreministres provinciaux de l’agriculture, pêche et élevage ; de la Santé, Affaires sociales et Genre ; de la Justice et enfin celui des finances etBudget qui a représenté le Gouverneur de la province du Bas Congo. Cet atelier s’est tenu 23 au 25 Avril 2013 à l’Hôtel Formoza à Matadi

valeurs et les filières, en insistantsur leur fonctionnement et leurimportance dans la croissancesocio-économique. Ils ontpartagé des expériences

positives paysannes dans latraçabilité des activitésdéveloppées dans le cas desfilières manioc, riz, cacao, etc.et sur la réhabilitation des routes

et ponts, les travaux demaraichages, les coopérativesd’épargne et de crédit… Troiscultures devant faire partie desfilières à mettre en place en

tenant compte de la spécificitéagricole de chaque territoire ontété sélectionnées. Il s’agit des filières: Huile de palme, Manioc et Riz JBL

Travaux en groupe lors de l’atelier de Matadi

mobiliser et de se prendre encharge en vue d’être capables desoutenir leurs actions devulgarisation de la loi agricole etde plaidoyer.Ils ont pris conscience des’impliquer à tous les niveauxdans le processus dedéveloppement de leur provinceà travers le bénévolat,l’engagement et la conviction ànégliger les obstacles. Enfin, lespaysans producteurs de laprovince du Bandundu font leconstat qu’ils sont négligés auprofit de commerçants. L’Etatpréserve plus les intérêts descommerçants que ceux depaysans. Alors que la production

appartient au paysan. Ainsi,lancent-ils un cri d’alarme auprèsdes autorités de la province pourque celles-ci prennent en compteles intérêts des paysans.Pour devenir forts, lesorganisations paysannes de laprovince du Bandundu, sous laférule de la FOPABAND, sontdécidés à donner à leursproductions une valeur ajoutée enencourageant la promotion desfilières. Pour ce faire, les paysansproducteurs de la province duBandundu ont choisi quatrefilières à développer à savoir lemaïs, le riz, l’huile de palme ainsique l’arachide. Ils ont identifiéles goulots d’étranglement dans

chaque filière et ont posé laproblématique du financement etdes infrastructures pour chaquefilière.Enfin, les organisationspaysannes de la province duBandundu ont identifié les défisde financement agricole et lesinfrastructures en sélectionnantles activités à mener à tous lesniveaux ; local, provincial etnational.Au niveau local, lesorganisations paysannes ont prisl’option d’augmenter leurproduction et de renforcementleur caisse c’est-à-dire demobiliser leurs ressourcesfinancières en vue de suppléer àcertaines carences (comme

polycopier la loi agricole en vuede la vulgarisation). Ils ont décidéaussi de promotionner les ventesgroupées pour ne pas laisser lestransporteurs et les commerçantsbénéficier de leurs productions.Autres actions à mener sur leplan local : l’organisation desmarchés ; stimuler la création desMUSO auprès des OP,développer l’esprit de partenariaty compris avec les chefs de terre,assurer l’évacuation rapide desproduits, faire de l’animationrurale dans les medias etsensibiliser pour l’émergence desOP. Au niveau provincial, lespaysans producteurs ont choisi defaire le plaidoyer pour l’entretien

des routes de desserte agricoleet pour la construction desentrepôts dans chaque secteur etl’allégement des conditionsd’accès au financement agricole.Ils vont plaider pour ledéveloppement d’un partenariatentre les OP et le FONER etl’orientation des fonds de lacampagne agricole vers les OP(2013- 2019). La mise en placedes villages agricoles dans tousles territoires avec l’implicationdes paysans sera aussi au cœurdes actions de plaidoyer à menerautour de ce grand projet mis enbranle par le Gouvernementprovincialn

Le KOK

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P . 9

ACTUALITESSur cette photo, on voit M. Nathanaël BUKA

ous l’égide de l’ OngVECO RDC et de laFOPAC, les paysansproducteurs du Nord

Kivu se sont retrouvés à l'hôtelMBIZA dans la ville de Goma,du 07 au 09 mai 2013, pour déci-der des actions de plaidoyer àmener au niveau local, provin-cial et national pour ce qui con-cerne le financement agricole etles infrastructures rurales. Ainsiont -ils recommandé au niveaulocal de mettre en place des co-mités locaux d'entretien route ;d’initier les travaux communau-taires ; d’améliorer la qualité deproduction ; de sensibiliser lesproducteurs agricoles à l'espritcoopératif local, d’intensifier laculture du maïs et ont préconiséla construction des entrepôts dansles sites de productionAu u niveau provincial et natio-nal, ils vont plaider pour que legouvernement congolais subven-tionne l'agriculture. Plaidoyerpour la création de BCA (Ban-que Congolaise Agricole) ; Plai-doyer pour la disponibilité des se-mences améliorées par les ser-vices étatiques attitrés (INERA,SENASEM)Au niveau national , un Plai-doyer est à faire afin que le fondsde financement agricole soit ca-nalisé vers les IMF. Ce plaidoyersera dirigé auprès des autorités

pour la réhabilitation des routesde desserte agricoles ; Orienterl'agriculture vers l'agri business ;Renforcement des capacités desproducteurs ; Négocier des mar-chés nouveaux ; Etat de lieu desinfrastructures à tous les niveauxEn fin de compte, les paysansproducteurs du Nord -Kivu ontémis quelques recommanda-

soient aussi informées. Sinon Iln'y a pas circulation de l'infor-mation entre les OP et laCONAPAC.-Que les démarches sur la négo-ciation du marché de vente deriz auprès de la Brasimba Benisoient également capitaliséescar, en plus d'être un acquis etune élévation pour la chaine de

A l’ouverture de cet atelier, le dé-légué de la FOPAC Nord Kivu atout d'abord souhaité la bienve-nue à tous les participants, enadressant ses remerciements auxgouvernements national et pro-vincial, pour le rôle qu'ils jouentdans la recherche du bien- êtrede la population. VECO RDC, quireprésente Agri Congo au Nord

rganisé à la procure del'Economat général du13 au15 mai 2013, l’ ate-lier de Bukavu a connu

la participation de plus ou moins53 personnes qui sont des délé-gués paysans venus de 7 territoi-res de la province du Sud-Kivu,des délégués des ONG belges,membres d'Alliance Agricongo,des personnes ressources.Après analyse de la situation desinfrastructures et le dossier de fi-nancement agricole, les partici-pants ont pu relever quelquespoints d'attention et qui devrontconstituer des questions de plai-doyer à différents niveaux : Auniveau local, les participants ontdécidé de mener un Plaidoyerpour la réduction des taxes sur lavente des récoltes (par les OPAet fédérations). Au niveau pro-vincial, les participants à cet ate-lier ont décidé de faire un Plai-doyer pour l'effectivité de budgetpour la réhabilitation des Voies

de Desserte Agricole (par lesfédérations/CPP). Au niveau na-tional (proposé à la CONAPAC),de faire un Plaidoyer pour la ré-

des engagements ont été pris parles participants, restituer les ac-quis de cet atelier mais aussi decontinuer à faire pression auprès

rant en des coopératives pourmieux affronter les défis aux-quels font face les producteursagricoles dans leurs milieux res-pectifs.Plusieurs notions ont été retenuespar les participants .Il s'agit no-tamment de la notion de filière,chaine de valeur et de la valeurajoutée, les démarches à suivrepour avoir accès au crédit au seindes IMF, connaissance sur lanotion de l'arbre de succès. Il aremercié tous les participants, lesorganisateurs de l'atelier ainsique le gouvernement provincialpour sa participation et son enga-gement à vouloir couler dans sonprogramme, les acquis et résolu-tion de cet atelier.Le président dela FOPAC et représentant de laCONAPAC dans la province duSud-Kivu a d'abord remercié lesparticipants, les facilitateurs, lesreprésentants des ONG belgesmembres de l'Alliance Agricongoet les personnes ressources. Il a

Les producteurs paysans du Sud -Kivu veulent sestructurer en coopératives

O

Le coordinateur de la plate forme DIOBASS à l’ouverture de àl’atelier

Les paysans du Nord Kivu veulent intensifier laculture du maïs et construire des entrepôts

duction de taux d'intérêt des ins-titutions des micro-finances ; Plai-doyer pour que le fond agricolesoit plus orienté vers les IMF deproximité ; Plaidoyer pour re-hausser le budget de l'agriculturenational (voir provincial).Enfin,

du gouvernement et autres insti-tutions de micro-finance en rap-port avec l'appui au secteur agri-cole pour l'un et la révision dutaux d'octroi de crédit pour l'autre.Ils ont aussi pris l'option de ren-forcer les filières en se structu-

S

tions à l’endroit de la FOPAc, dela CONAPAC, etc:-Que la FOPAC qui représentela CONAPAC au niveau provin-cial soit toujours informée del'évolution des démarches et plai-doyers menés au niveau natio-nal, afin que toutes les OPA entravers la fédération provinciale,

valeur riz, elles constituent aussil'une des réalisations importan-tes pour les OPA du territoire deBeni, groupés autour de la filièreRiz.-Qu'au sortir de cet atelier, lesdirigeants des OP mentionnent àleurs programmes de formations,celle sur la chaine de valeur.

sa durabilité ". C'est pourquoi,nous tenons à remercier chacunde s'être donné l'audace de ré-pondre à l'invitation , a -t- il ajoutéAu nom de VECO, le délégué aprésenté les excuses du fait que,faute des moyens, un grand nom-bre de gens n'a pas été invité. Illeur a exhorté de ne pas se dé-couragé car ils recevront la resti-tution de leurs collègues ici pré-sents.Il a conclu en souhaitant bon tra-vail et bonne concentration à tousles participants, durant les troisjours qu'ils auront à passerensemblen

appelé tous les producteurs agri-coles à pouvoir conjuguer ensem-ble leurs efforts et avoir la vo-lonté de se structurer autour defilière afin de trouver profit dansles activités qu'ils réalisent cha-que jour. Il a enfin demandé auxparticipants, qui sont aussi des dé-légués des producteurs agricolesde pouvoir partager les résultatsde cet atelier avec leurs basesrespectives afin qu'ils s'imprè-gnent aussi de la réalité sur le fi-nancement agricole et les infras-tructures.Le coordinateur de la plate formeDIOBASS et représentant desONG Belges membres de l'Al-liance AgriCongo, après avoir re-mercié tous les participants, estrevenu sur le deux grands voletsdu projet Alliance AgriCongo, Sy-nergie et Complémentarité à sa-voir: Structuration et renforce-ment du mouvement paysan, etla promotion de l'agriculturefamilialen

Kivu a reçu des éloges pour avoirrendu disponible, les moyens né-cessaires pour appuyer le mou-vement paysan en RDC.Pour sa part, le délégué de VECORD Congo, a sindiqué en guised'information, que " le projet resteun projet, mais l'appropriation estla chose la plus importante pour

Photo souvenir des participants à l’atelier de Goma

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .10

Un événement, festif, pédagogique et culturelitadins et villageois vontconverger durant cestrois jours les uns versles autres sur

l’esplanade au milieu de la forêtd’acacias de la zone pilote.Espace vert de démonstrations,de dégustations, de ventes et dedivertissements, de concerts etanimations culturelles, les PVIpermettent à quelques milliers depersonnes venues de divershorizons, de découvrir cespaysages où savane et forêt semarient à perte de vue, maisaussi de rencontrer desagriculteurs, forestiers, villageoisqui viennent exposer les produitsvariés de leurs champs. IbiVillage est ce grand morceau detarte limité au sud par la RouteNationale 1 qui forme unimmense triangle de 220 km²dans le plateau des Bateke, siituéentre les rivières Lufimi (est) etDuale (ouest) La savanearbustive recouvre 80% de sasurface et une centaine defamilles (1000 habitants

recensés) y vivent paisiblement.Ibi village se trouve à proximitéde la localité de Mbankana (7000habitants) à 140 Km du centre deKinshasa dans la communerurale de Maluku en Républiquedémocratique du Congo.Ibivillage et le puits de carboneforestier Ibi-Bateke sont unconcept unique d’agroforesterie,qui permettent un développementrural intégré sur trois fronts liés :• de l’environnement - luttecontre le réchauffementclimatique• de l’économie - développer uneagroforesterie durable et pérenne• du social - augmenter le bien-être des populations localesIbi village ouvre ses portes vertesà la jeunesse kinoise citadine,étudiants, cadres, employés,ouvriers et commerçants de lagrande cité pour montrer larichesse du terroir et lesformidables perspectives dedéveloppement de l’économieverte. Combinaisond’animations, de découvertes, dedégustations des produits du

Depuis 2010, chaque année, Ibi village, situé dans la commune de Maluku ouvre sesportes vertes à des milliers de visiteurs du milieu rural et de la ville. Au fil des années « les portes vertes d’Ibi » s’est imposé dans le peloton de tête de grands événements dumonde rural en RDC. Cette année, les portes vertes d’Ibi village s’ouvriront du 5 au 7juillet 2013.Les PVI mettent en avant la relance de l’agroforesterie durable et moderne, lareforestation et la valorisation et la protection des forêts, le développement économiquestable, mais aussi les aspects festifs à travers l’art, la culture et le divertissement. Cettefoire agricole attirera plus de 6 000 visiteurs et exposants de tous les hoorizons.Une quinzaine de la délégations coutumières venant du sud Kwamouth et conduite parde grands chefs de terre traditionnels rejoindra Ibi village pour l’occasion et pourlancer la création officielle du groupe d’intérêt coopératif et économique du terroir tékéle GICET Nsia Mala Mala.

Des tables rondes de discussions thématiques soutenues par la présence d’organismesnationaux et internationaux épaulent les débats techniques accessibles à tout publicsur les sujets fondamentaux de l’agroforesterie, de l’environnement et du développe-ment social et économique.Les activités d’Ibi village s’orientent principalement sur l’agroforesterie. Ainsi, Ibiabrite le tout premier puits de carbone agroforesterie de notre pays, enregistré à laconvention cadre des nations unies pour le changement climatique depuis 2011.Aujourd’hui, les forêts plantées à Ibi séquestrent plus de 60 000 tco, ce stock augmentede façon constante à la vitesse de 8 tco/ha/an. Avec une production moyenne de 1,2tonnes de manioc sec (fufu) par jour qui alimente la population kinoise et plus de 2 000hectares de savanes herbeuses désormais transformées en forêt dense d’acacias, lesactivités de production et de transformation des produits agricoles de base sont enpasse d’atteindre un niveau industriel comme trop rarement atteint dans notre pays

C

Spéci

al

terroir, de spectacles, ventes defarine de manioc et de produitslocaux.Depuis Kinshasa, des navettesd’autobus transportent lesvisiteurs (aller / retour) pendantles 3 jours à partir de lieuxd’embarquement répartis dans

les quartiers populaires de lacapitale.Depuis les champs, des camionsamènent les villageois desalentours jusque sur l’esplanadesituée en plein centre d’Ibivillage.Sur place, une équipe de jeunes

gens accueille les visiteurs pourles orienter vers les diversesactivités des PVI, les sites delogement ou de restauration selonles cas. Le projet Ibi-Village : lacollaboration originale entre unprojet industriel (Novacel) et unprojet de développement rural(GI Agro)n

Journée de récolte à IBI village

4ème Edition«Portes Vertes

d’Ibi Village»

Du 05 au 07 juillet 2013

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .11

ACTUALITES

LE CONTEXTE

l est maintenantclairement établi que ladisparition des forêtstropicales a un impacttrès important sur le

réchauffement global de notreplanète. C’est dans la perspectivede ce constat que le Protocolede Kyoto a permis la mise enplace du «Mécanisme deDéveloppement Propre» (MDP).Par ce mécanisme il estpossible, si l’on respecte lesrègles extrêmement complexesprévues à cet égard, dedévelopper un projet deboisement autorisant «la vented’unités de réduction de gaz àeffet de serre» (les Unités)correspondant au volume deCO2 séquestré dans les arbresnouvellement plantés, au fur et àmesure de leur croissance. CesUnités peuvent aujourd’hui êtredirectement achetées par lesEtats ayant adhéré à laConvention de Kyoto pour leurpermettre de respecter leursobligations en matièred’émissions de CO2 ou par lessociétés qui, volontairement,

chercheraient à compenser, leursémissions de CO2.

LE PROJET INDUSTRIELEn résumant très fort, le projetIbi-Village consiste à planter desarbres, essentiellement desacacias et des pins, sur unesuperficie initiale de 4.500 ha.Ces arbres pendant les trenteannées qui suivront «captureront»environ 3 millions de tonnes deCO2.Afin d’améliorer la génération derevenus surtout pendant lespremières années du projet, dumanioc est également plantéentre les lignes d’arbres. Cesplants de manioc contribuerontégalement à mieux protéger laforêt contre les risquesd’incendie.Après environ 7 ans,on pourra commencer à couperles premiers arbres en rotation etnon pas de manière sauvagecomme partout ailleurs. Ce boissera vendu sous forme de charbonde bois, après une phase decarbonisation respectant lescontraintes environnementales,ou de bois d’oeuvre. Ces coupesseront effectuées de tellemanière que le stock de carboneséquestré pendant les dix

Le projet Ibi-Village consiste à greffer à un projet industriel de miseen place de «puits de carbone» particulièrement intéressant, un projetde développement socio-économique et technique intégré. Si la créationde puits de carbone rencontre directement un besoin suscité par leProtocole de Kyoto de réduction de l’effet de serre par une diminution—même modeste— du CO2 à l’échelle mondiale, cette entreprise nepeut se réaliser efficacement et durablement que si, concouramment,il y a un développement socio-économique et en techniques

d’agroforesterie, des populations riveraines au projet.Ce projet esttrès complexe et nous ne pourrons qu’en esquisser quelques élémentssignificatifs. Il traduit en fait une conjonction assez uniqued’enthousiasme, d’éléments familiaux et coutumiers, de compétenceset d’amitié ainsi qu’une bonne dose de chance et d’acharnement.C’est surtout un remarquable projet de développement durable enAfrique dans le meilleur sens du terme.

Ibi-Bateke : un projet de développementsocio-économique et technique intégré

I

(suite en page 13)

premières années resteraconstant pendant les trenteannées du projet. Le projet seraenregistré notamment en tant queMDP auprès des instancescompétentes prévues par leProtocole de Kyoto.Ce projet sera le deuxième projetforestier à être enregistré en tantque MDP et évidemment lepr emier en Afrique . L’autreprojet, est un projet chinois quin’a cependant jamais livré sesUnités. Dès lors, la très grandevaleur du projet Ibi-Villageréside dans son caractère piloteexemplaire. En cas de pleineréussite du projet, ladémonstration aura été faite qu’ilest possible d’en développerd’autres ailleurs. Ceci, estévidemment très important dansle contexte de la lutte contre ladéforestation sauvage qui,constitue une catastrophemajeure en Afrique tant d’unpoint de vue environnemental,qu’en termes de développementéconomique. Il ne faut néanmoinspas cacher que ce type de projet,tant en raison de son contextegéographique que de la trèsgrande complexité des règles et

des méthodologies imposées,notamment, pour pouvoir êtrequalifié de projet MDP, est unevéritable gageure. Aujourd’huicependant, un an après ledémarrage du projet, 300.000arbres ont été plantés. Chaquejour, 5 à 6.000 arbressupplémentaires sont plantés.300 ha de manioc ont égalementété plantés et les premièresrécoltes sont en cours depuis lemois d’octobre 2008.é

LE PROJET DEDÉVELOPPEMENT RURAL

Le projet industriel d’Ibi-Villageest situé à 145 kms à l’est deKinshasa sur le plateau desBatéké et couvre une surface de120 km2 (22.000 ha). Lapopulation d’Ibi, particulièrementdémunie, est dispersée dans 11villages et 7 fermes. L’asbl Gi-AGRO (Groupe d’Initiatives pourl’Agroforesterie en Afrique)basée à Kinshasa est associée àNovacel en vue de prendre encharge les aspects sociaux ;l’idée a été de concevoir enparallèle au projet industriel, unprojet rural axé surl’agroforesterie et de développer

le tissu socioéconomique de touteune région en profitant de ladynamique créée par le projet depuits de carbone des frèresMushiete. C’est dans cet espritque le GI Agro, en partenariatavec le SLCD, a mis au point unprogramme de 6 ans de 2008 à2013 subsidié par la DGD deBelgique..Le contexte économique et socialde la région de Ibi estemblématique des difficultéscouramment rencontrées en RDCongo et de nombreusescarences ont été observées, à

’ intégration desinvestisseurs dans desmilieux ruraux enAfrique pose toujours de

problème, parfois grave. Pourasseoir leur projet, certainsrecourent, sans autre forme deprocès, aux armes avec labénédiction du gouvernement,pour faire taire les populationsrurales, mieux encore lesvillageois, qui constituent lepremier obstacle. D’autres parcontre, privilégient la voie dudialogue.Pour avoir privilégié lavoie du dialogue avec les chefscoutumiers après le quitus del’Etat, le projet IBI Villaged’Olivier Mushiete, un fils duplateau de Bateke dans lacommune périurbaine deKinshasa, a été le bienvenu. Ilest géré par la Nouvelle sociétéd’Agriculture, Culture et Élevage(NOVACEL) dont O. Mushiete

est le Directeur général. À Ibi, leclimat est très serein entre lesvillageois et les responsables de

population rurale, en particulieren relation avec l’agriculture,éducation et santé, la Novacel a

l’éducation, la NOVACEL a créeune école pour la populationrurale, qui est dotée d’un dortoir

Les relations entre Novacel et les villageois aubeau fixe à IBI Village

L

la NOVACEL.Initiatrice de quelques activitésde développement de lacommunauté au bénéfice de la

cédé à l’ONG « GI Agro (Groupepour les Interventionsagronomiques) toutes sesactivités sociales. Sur le plan de

l’accoutrement et autresdépendent de leurs familles.Ducôté santé, un centre médical aété construit. Les travailleurs del’usine de Manioc, les villageoisd’IBI et ceux d’autres villages yvont se faire soigner.

Sur le plan de l’agriculture, celle-ci reste le travail principal de lapopulation rurale. C’est ce qui apoussé Novacel à envisager laconstruction d’un marché dans cevillage. Ce marché vafonctionner un fois la semaine. Ilsera ouvert à tous les agriculteursd’Ibi et ceux d’autres villagesenvironnants, pour écouler leursproduits.Novacel va lesaccompagner techniquement àtransporter leurs produits jusqu’aumarché.

A. MANGITUKA

pour les élèves qui viennent desvillages lointains. Cette Sprl prenden charge leur hébergement.Mais, la restauration,

IBIN VIllage abrite aussi une grande usine de transformation de manioc

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P . 12

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(suite en page 13)

Pourquoi vous organisez lesportes vertes ?Nous organisons la manifestationqui s’appelle les Portes vertesavec comme objectif depermettre à des paysans dumonde rural de se rencontrer, dese confronter en direct avec lescitadins de la ville du mondeurbain. En fait, les Portes vertesd’Ibi village sont un lieu derencontre, d’échanges, dedécouvertes mutuelles parce queil est assez rare que les gens deville et des gens de champs aientla chance de se rencontrer dansun espace commun, de manger,de boire un verre ensemble, deparler des activités au quotidien.D’un côté, vous avez le monde

mais comment on produit parceque c’est la particularité detoutes les activités qui seregroupent au sein de Ibi villagequi a une triple préoccupationenvironnementale, sociale etéconomique. Les activitésd’animation, d’encadrement depaysan du monde rural qui sontintégrées aux activités deproduction en régie avec lasociété. Toutes ces activités pourêtre durables doivent êtreéconomiquement rentables.C’est tout à fait important. Cetaspect de durabilité est aussi trèsétroitement liée à l’activitééconomique d’une part et aurespect de l’environnementd’autre part.

Chaque jour est une innovationpar rapport à la veille et lelendemain sera aussi porteur denombreuses innovation.L’innovation en tant que telle, pastellement, mais c’est qui est sûrc’est qu’on commence à avoirde l’expérience à organiser cettemanifestation puisque lapremière a eu lieu en 2010 et ona eu entre 2500 à 3000 visiteursen quatre jours.En 2011, nousavons atteint 4000 visiteurs enquatre jours. En 2012, nous avonsatteint 2500 visiteurs et cetteannée, nous attendons 6000visiteurs, car on se prépare depuisdécembre 2012.

Quelle est l’innovation que vousapportez à cette quatrièmeédition ?

il y a 50 ans déjà mais qui n’a pasduré très longtemps.

Quelle est l’approche que vousutilisez ?Ici nous proposons une approcheoriginale en invitant les chefscoutumiers, les chefs de terre àmettre à la disposition de lacoopérative une portion de terre.Le chef de terre y perd une partde son pouvoir, mais en échangede la terre, il recoit une partsociale. Il est détenteur d’une partsociale, mais il n’a plus depouvoir direct sur la terre quirentre dans le capital social de lacoopérative au profit des autrescoopératives qui sont constituésdes masses populaires despaysans et qui eux rentrent dansla coopérative par leurssouscriptions en cash, leurs

OLIVIER MUSHIETE:« L’innovation cette annéeest la mise sur pied dugroupe d’intérêtcoopératif et économiquede terroir teké, dénomméGICET Nsia Mala Mala »

les activités d’abord deproduction agricole qui tiennentcompte de l’environnement dontnotamment la lutte contre la feu,la lutte contre la dégradation desforêts, les arrêts de la destructionmassive des espaces forestiers.Aujourd’hui c’est l’élémentnouveau dans les Portes vertes decette année.

Ibi village est connu comme unpuits carbone. Cet aspect seraaussi vulgarisé ?L’activité qu’on appelle puitcarbone est une aventure qui adémarré en 2005.Au cours decette année, j’ai au la chance derencontrer certaines personnes dela Banque mondiale qui m’ontencouragé à m’engager dans cesens là. A l’origine, il y a 30 anson avait cette idée de copier le

L’innovation cette année sera lamise sur pied du Groupe d’IntérêtCoopératif et Economique duTerroir teké, dénommée GICETNsia Mala Mala. Nous avonsbaptisé cette coopérative NsiaMala Mala du nom d’unecoopérative créée par mon père

cotisations annuelles, leurs droitsd’adhésion. Cela permet deconcrétiser des liens de solidaritéà travers la terre, la souscriptionen cash. Le lien est créé à la foissur le plan social et économique.Notre travail est d’orienter lesactivités de la coopérative vers

modèle de la forêt de Mampualors qu’on avait sur la rive droitede la Lufimi cette grande forêt de8 000 ha. Aujourd’hui, il y a un peuplus d’arbres qui ont été plantésentre la fin des années 1970, débutdes années 1980, 1990 grâce au

de producteurs, les paysans dumonde rural et de l’autre côté lemonde des consommateurs quisont des urbains qui senourrissent des produits deschamps. Je trouve qu’en tantqu’agronome et agro forestierc’est toujours une opportunitétrès intéressante de permettre auxuns et aux autres de se rencontrer.Derrière ce contact humain quiest l’objectif numéro un de notreactivité, nous avons la démarchecommerciale. Comme noussommes des producteurs ettransformateurs des produits debase, il est intéressant aussi defaire savoir nos activités, passeulement en tant qu’un produit,

Vous organisez une foire agricole,les portes vertes, quelle est ladifférence ?Vous pouvez les appeler Portesvertes d’Ibi village, vous pouvezles appeler foire agricole oufestival rural puisque c’est un lieude rencontre diversifiée où on aaussi des musiciens, des peintres,dessinateurs qui exposent leursœuvres. En plus d’être uneactivité à caractère rural avec lesproductions primaires c’est aussiune activité culturelle.

Vous attendez combien devisiteurs aux portes vertes de cetteannée ?

«Ici nous proposons une approcheoriginale en invitant les chefs

coutumiers, les chefs de terre à mettreà la disposition de la coopérative une

portion de terre»

Le Gi-Agro propose une méthode agro-forestière en accord avec les habitudes des populations locales.

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(suite de la page 12)

RENCONTRE

Un projet de développement socio-économique et technique intégré(suite de la page 12)

«La RDC est le tout premier pays au monde, après le CostaRica, à avoir sa note d’idée sur la stratégie REDD»

savoir :• destruction incontrôlée par lapopulation des ressourcesforestières qui assure sa survie,• production agricole mal gérée,• accès problématique à l’eaupotable, pourtant disponible maiséloignée• carences alimentaires• accès difficile à la scolarité età la formation des jeunes (alorsque plus de la moitié de lapopulation sont des enfants ouadolescents)•très bas niveaud’alphabétisation• difficulté d’accès aux soins desanté primaires.

LE PROGRAMMECes difficultés représententautant de défis que le programmetente de relever.

L’EAU: Dès 1999, grâce à l’aidede la Région wallonne, un réseaud’adduction d’eau de source aété installé permettant la mise enplace de 8 bornes fontaines.

L’AGRICUL TURE: Depuis2002, elle s’organise, se renforceet se développe. Le Gi-Agropropose une méthode agro-forestière en accord avec leshabitudes des populationslocales. Ce mode de gestionpropose des alternatives simples,concrètes et économiquementrentables par rapport auxcomportements actuelsdestructeurs de l’environnement.Les plantations de manioc sontaujourd’hui planifiées etencadrées par des techniques deproduction et de conservation. Letraitement par trempage et

séchage permet maintenant deconserver le manioc. Lescossettes ainsi produites sontacheminées et vendues jusqu’àKinshasa, ce qui contribuedirectement à l’augmentation desrevenus de la population.Unepartie est transformée en farinepour la consommation locale.

Des cultures potagères et deschamps (maïs, ananas, bananes)ont été créés et s’étendentprogressivement pour pallier auxcarences et diversifier le régimealimentaire.

LA SCOLARITÉ ET LAFORMATION :Ouverte depuis7 ans, une école primaireaccueille 200 enfants encadréspar 8 enseignants. L’écoledispose aussi d’un champ

pédagogique où chacun al’occasion de planter son arbreou d’y récolter des fruits et deslégumes.Une équipe de jeunesanimateurs sociaux propose desséances d’alphabétisation pouradultes. D’autres formations àcaractère technique (agronomie,hygiène, construction) sontégalement assurées sur le site.

L’HABIT AT RURALL’habitat évolue grâce à laproduction locale de briques enterre stabilisée par pressage(BTS). A chaque étape dedéveloppement, la populationapporte sa propre dynamique. Enparticulier, les femmesreprésentent un vecteur essentielde transmission et de progrès.

LES SOINS DE SANTÉPRIMAIRES: Un petitdispensaire situé près de l’écoleservira de base locale àl’amélioration des soins de santéprimaires (SSP). Un infirmiersera installé à demeure audispensaire d’Ibi qui aura la visiterégulière du médecin de l’hôpitalde référence situé à Mbankana.Ceci est un bref aperçu deséléments du programme. Maisnous sommes convaincus que lasynergie des deux projetsemmenés par le charisme desfrères Mushiete et l’équipe de Gi-Agro permettra de désenclaverla région, de réduire la pauvretédes communautés locales,d’améliorer la qualité de vie desfamilles, de protéger et valoriserles ressources naturellesn.

financement du Fonds européen dedéveloppement. Cette grandeinitiative a été pour nous unexemple à suivre, mais lequel nousavons voulu aussi avoirl’implication des populationslocales. A l’époque des troubles enRDC, il était impossible de trouverdes capitaux, des ressources pourpermettre de monter des projets àcaractère agro-forestier tel que lesnôtres qui sont des projets avec destaux d’intérêt relativement faible etdes périodes de retour de bénéficesqui sont assez longues. Or, dansles investissements classiques, onveut gagner son argent le plus vite

possible. Dans l’agroforesterie, ilfaut être patient et il faut êtrehumble. On ne reçoit pas beaucoupd’argent , mais par contre lesimpacts sociaux etenvironnementaux sont trèsimportants. Et c’est cela qu’onappelle le puits carbone, laréduction de gaz à effet de serre oula REDD. Le protocole de Kyoto

remonte en 1996. Cela fait plus de29 ans que il a été mis en route,Cette préoccupation de proteger lesespaces environnementaux a donnélieu à un marché de carbone quipermet aux opérateurs tels que nousqui rendons un serviceenvironnemental de créer un puitscarbone. Notre puits de carboneconsiste à transformer une savaneherbeuse qui est en fait uneformation naturelle à faible stockde carbone en une forêt à forteconcentration de carbone. Ce quiest nouveau pour notre société estque nous sommes engagés dansle processus REDD. C’est nouveaucar la RDC est le tout premier paysau monde après le Costa Rica àà

avoir sa note d’idée sur la stratégieREDD. Le 24 juin 2013 , l’équipede la Coordination nationale REDDa été à Paris en France pourrencontrer les opérateursinternationaux en vue de fairevalider la note de projet REDD dela RDC. C’est un honneur pour nousd’être engagé dans ce projet

gouvernemental de grandeenvergure sur la REDD.

Comment les chefs traditionnelsarrivent -ils à accepter l’idée de lacoopérative au moment ou ils vontperdre une partie de leurs terres ?C’est une excellente question.D’abord, il ya le fait d’adhérer àune association quelle qu’elle soitou une coopérative. Chacun estlibre en tant que citoyen congolaisd’entrer ou de refuser d’entrer dansune coopérative. C’est d’abord unedémarche individuelle mais aumoment où l’on adhère, on doitaccepter les règles du jeu. J’ai eu àl’expliquer pendant deux semaines:soit on est dedans, soit on est dehors.

Mais si on est dedans, on respecteles règles et les règles nous lesfaisons ensemble. L’une de règlesest que si vous êtes chef de terre etque vous avez le droit, du fait devotre statut dechef coutumier, dedistribuer les terres, un morceau decette distribution, devra être mis auservice de la coopérative. En retour

vous recevez votre part. Si jamaisle chef meurt, sa part sociale peutêtre différée à ses héritiers.Lagrande différence pour le chef, àpartir du moment où il rentre saterre dans la coopérative, quand lesbénéfices vont sortir, ils serontredistribués en fonction des partssociales. Cela veut direqu’aujourd’hui un chef qui détientde meilleurs hectares sur lesquelsil ne se passent rien, n’a rien danssa poche. Il doit courir dans lesvillages pour aller récupérer destaxes et au retour , il rentre fatiguéet doit se reposer durant 3 mois .Aujourd’hui, le chef reste chez lui,il a sa part sociale à travers lesmécanismes mis en place. Il vapasser d’une situation des terresqui dorment où il ne touche rien àune situation où il a consacré unepartie des terres à la coopérative etrecevra une part de redistributionde bénéfice.Au mois de mai 2013,on a traversé 12 villages au total,15 chefs coutumiers rencontrés,soit au total 500 personnes au senslarge. On a eu 100 % de Oui à ceprojet de coopérative. Personne n’arefusé.C’est ça qu’on veut. Si nousréussissons ce défi, on sera encoreen mesure de démontrer un certainnombre des choses. Car, l’ objectiffondamental pour lesquel noustravaillons c’est d’abord la luttecontre la pauvreté; la pauvreté quiest un facteur de déscolarisation,de déforestation, de manqued ’infrastructures. Nous devonstrouver des solutions crédibles,rapides parce qu’il y a urgence pourremettre les choses enroute.Aujourd’hui, une bonne

manière de s’en sortir c’est de s’unirpour faire face ensemble auxdifficultés au quotidien, de créer,de concrétiser des liens coopératifs.Entre les différents villages et àl’intérieur de villages, les habitantssont contents du fait d’appartenirau comité local de suivi dedéveloppement qui est membre dela coopérative. Avec mescamarades, nous fondonsbeaucoup d’espoirs dans cettedémarche. Je venais d’en parleravec M. Hamuli Baudouin duCenadep qui va être témoin de lacréation de la coopérative. J’ai aussidiscuté avec Deo Katidania qui alancé la Mecreco qui est intéressépar la démarche.

Quelle est l’originalité de Portesvertes ? L’originalité des Portes vertes estque nous mettons des bus à ladisposition des citadins qui veulentparticiper. La priorité est accordéeau monde universitaire.Il y a aussides familles de personnes quitravaillent avec nous.

Propos recueillis par JBLUBAMBA et Emmanuel

KOKOLO

IBI Bateke est aujourd’hui un espace naturelle à forte concentration de carbone.

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .14

Lise etfaites lire

La VoixDu Paysan Congo-

L

ACTU

ALITE

S Création de l’Association Nationale desInstitutions de Microfinance en RDC

Les institutions financières formelles en République Démocratiquedu Congo (RDC) se composent de 20 banques, de 22 institutions demicrofinance (IMF), et de 146 coopératives d’épargne et de crédit(COOPEC). Bien que leur nombre et l’ampleur des opérations aientmontré une croissance positive au cours des deux dernières années,l’ensemble de ces organisations ne touche que 1,8 % de la population.Dans ce contexte, ce projet avait pour objet d’appuier les IMF dans lacréation de leur association nationale. L’approche utilisée pouratteindre cela est axée sur l’inclusion, la transparence et la propriété(par les IMF) dans le processus. Une association nationale des IMF

est un développement naturel dans l’évolution du secteur financieren RDC. De plus en plus d’IMF étant créées, elles bénéficient alorsdu partage d’information et d’une voix commune pour représenterleurs besoins. En outre, les organismes gouvernementaux et lespartenaires auront un point de communication avec lequel ils peuventdiscuter des défis du secteur de la microfinance et son orientation.Ainsi, une association est nécessaire pour développer des servicespour les IMF, afin de promouvoir le professionnalisme et de partagerles meilleures pratiques parmi les membres de l’Association.

es institutionsfinancières formelles enR é p u b l i q u eDémocratique du

Congo (RDC) se composent de20 banques, de 22 institutions demicrofinance (IMF), et de 146coopératives d’épargne et decrédit (COOPEC). Bien que leurnombre et l’ampleur desopérations aient montré unecroissance positive au cours desdeux dernières années,l’ensemble de ces organisationsne touche que 1,8 % de lapopulation. Dans ce contexte, ceprojet avait pour objet d’appuierles IMF dans la création de leurassociation nationale.L’approche utilisée pour atteindrecela est axée sur l’inclusion, latransparence et la propriété (parles IMF) dansle processus. Uneassociation nationale des IMF estun développement naturel dansl’évolution du secteur financieren RDC.En outre, les organismesgouvernementaux et lespartenaires auront un point decommunication avec lequel ilspeuvent discuter des défis dusecteur de la microfinance et sonorientation. Ainsi, uneassociation est nécessaire pourdévelopper des services pour lesIMF, afin de promouvoir leprofessionnalisme et de partagerles meilleures pratiques parmi lesmembres de l’Association.(...)Le projet a fait face à plusieursdéfis: -La RDC est un pays trèsvaste avec des infrastructuresextrêmement pauvres. Parconséquent, le projet n’a utiliséles réunions physiques qu’à desmoments clefs.– Un bon nombre d’IMF évoluentdans un contexte politique etéconomique où les subventionset les per diems pour attendre des

réunions (payé par des bailleursde fonds) sont courantes.– L’association nationale desCOtOPEC (APROCEC) vientd’être créée avec une subventionimportante du part de PASMIF,qui se poursuivra au cours desprochaines années. Initialement,quelques IMF ont eu le reflexede demander le « mêmetraitement ».– Les efforts précédents de créerune association nationale avaientéchoué. Les mêmes erreurs n’ontpas été reproduites.– Des associations régionales(comme GAMF et RIFIDEC),qui se sont dissociées de lanationale, existaient. Elles sontmaintenant reconnues comme unobstacle aux ressources desphases initiales.– Il y avait une résistance initialeà la nouvelle loi de microfinance,mais la grande majorité des IMFla soutient finalement. Le projeta été en mesure de mener bien àun certain nombre de résultats.(...)

ECONOMIE ET SECTEURFINANCIER

Environ 60 % de la population(près de 70 millions) vit dans leszones rurales.La capitale,Kinshasa, a une populationestimée à 9 millions. Depuis2002, l’économie de la RDC aconnu une nette augmentationdans ses fondementsmacroéconomiques. Le pays estpresque allé à l’hyperinflation,mais cela a été évité, enparticulier par l’augmentation desinvestissements et la mise enoeuvre d’un certain nombre demesures de réforme et destabilisation après l’arrêt desconflits armés et le début de lastabilité politique. La croissancedu produit intérieur brut (PIB), aralentie en 2011, à 6,5 %, unelégère baisse par rapport à 7,2 %en 2010, suite aux tendancesinflationnistes et à uneatmosphère politique trèschargée dans le pays. Il est prévuque celui-ci tombe à 5,1 % en2012, puis augmente à 6 % en2013.3 L’inflation a diminué,passant de 23,5 % en 2010 à 14,8% en 2011. Le pays a bénéficié

d’une annulation de detterestante après avoir atteint lepoint d’achèvement del’Initiative en faveur des payspauvres très endettés (InitiativePPTE) en 2010. Avec leralentissement prévu de lacroissance et le contextepolitique fragile, le déficitbudgétaire devrait être de 7,8 %du PIB en 2012, ce qui devraitentrainer un taux d’inflation de15,1 %. Plus de 70 % des jeunesn’ont pas d’emploi. Moins de 100des 9.000 diplômés desuniversités congolaises chaqueannée trouvent du travail.Les banques et les IMFreprésentent 90 % du volume destransactions financières.L’échange international sedéroule principalement sur unebase informelle et il n’y a pas debourse. La partie des actifs desbanques dans le PIB a quadrupléen 5 ans (jusqu’en 2009), maisest resté à un niveau faible : 15% contre 30,5 % pour l’Afriquesubsaharienne. Toutefois, il resteun grand potentield’augmentation dans le secteurdes services financiers, lastabilité financière et politique dupays s’améliorant. Le nombre debanques a déjà doublé enquelques années. Il était de 10en 2007 et 20 en 2012.5 En 2007,l’Association congolaise desbanques (ACB) et la BanqueCentrale du Congo (BCC) ontestimé qu’il y avait 60.000comptes bancaires dans tout lepays. Le secteur de lamicrofinance est estimé à 57.000clients. En outre, il est estiméqu’environ 2,7 % de la populationest officiellement employée,tandis que l’économie informelleest très solide et prête pour ledéveloppement de lamicrofinance.

LE SECTEUR DE LAMICROFINANCE

Il existe trois catégories d‘IMFen RDC:Le Prêt maximal (250USD 15.000 USD 7), les Prêts(250 USD possible, Pasd’épargne 50.000 USD 11) ; lesPrêts et épargnes (100.000 USD)Concernant les IMF,

l‘information sur leurperformance n’est pas aussidisponible que ce qu’elle devraitêtre. Même si une IMF agrééedoit envoyer régulièrement lesrapports financiers etopérationnels à la BCC, moins dela moitié le fait à temps. Outreles IMF, il existe également uncertain nombre des coopérativesd’épargne et de crédit agréées etnon agréées. Certains n’ont pasplus de 200 membres, tandis qued’autres en ont plus de 1.000.Depuis le mois d’août 2012, il ya une association de coopérativesd’épargne et de crédit -APROCEC. En ce qui concernel’infrastructure de soutien, iln’existe actuellement aucunecentrale des risquesfonctionnelle. À l’heure actuelle,l’innovation des marchés estlente et les services bancairesmobiles ou l’assurance sont engrande partie inconnus. Il n’y apas non plus de porte-parole pourreprésenter le secteur vis-à-visde la BCC. Donc un certainnombre d’institutions ontactuellement des besoinssimilaires dans des domaines telsque : la représentation, lelobbying, la formation, et lesservices partagés. Dans denombreux pays africains (parexemple, l’Ouganda, l’Éthiopie,le Mali, le Ghana et le Togo) lesassociations nationales des IMFont été créées dans le but depromouvoir ces intérêts.Toutefois, avant ce projet iln’existait pas de telle organisationen RDC.

LES TEXTES LÉGISLA TIFSIl n’y a pas de loi particulièrerégissant la microfinance enRDC. Toutefois, la BCC a publiédes directives s’appliquant à cesecteur. L’instruction n°1concernant les COOPEC a étépubliée le 30 septembre 1995.Cette instruction a séparé cesCOOPEC de la tutelle duMinistère de l’Agriculture et duDéveloppement Rural. Au coursdes années 1990, les institutionsde microfinance commencèrentà être promues et développéesen tandem avec les COOPEC.

Conformément à l’article 6 de laloi n°005/2002 de mai 2002concernant sa création, sonorganisation et sonfonctionnement, la BCC, apublié, l’Instruction n°1 sur lesIMF afin de régler les opérationsde ce secteur le 12 septembre2003 (modifiée le 18 décembre2005) car il n’y avait pas de loipour ce secteur.Il est utile de présenter la listedes textes juridiques pertinentsdans ce secteur :-Loi n°002/2002 de février 2002,contenant des articlesapplicables aux COOPEC,-Loi n°003/2002 de février 2002,concernant les activités desurveillance des établissementsde crédit,-Loi n°005/2002 du 07 mai 2002,relatif à la création,l’organisation, et les opérationsde la BCC,- Instruction n°1 sur les IMF du12 septembre 2003.L’Article 86 de la loi n°3 cité ci-dessus stipule qu’il y aura 2associations nationales : unepour COOPEC et une autre pourles IMF.La loi de microfinance estactuellement devant leParlement. Ce nouveau cadrejuridique a entrepris la tâche derationaliser ce secteur. Avantcela, n’importe quelleorganisation nongouvernementale (ONG) pouvaitentreprendre des activités demicrofinance et les institutionsqui s’en chargeaient n’étaient pascorrectement supervisées.Jusqu’à la création d’uneassociation, les IMF necommuniquaient entre elles quede façon sporadique et non surune base interprovinciale.Par exemple, celles de l’Est ontreçu la plupart des informationssur les IMF de l’Ouest par desrumeurs. Plus récemment, laBCC a noté la nécessité d’uneassociationlorsqu’elle sollicitait l’avis dusecteur concernant la taxe sur lavaleur ajoutée. Il n’y avait pasun seul porte-parole et les vuesdivergentes ont entraîné desdiscussions difficilesn

FOCUS

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .15

endant deux mois,novembre et décembre1999, deux animateursbénévoles (Nzau Lelo

Adolphe et Mbadu NlemvoStéphane) ont sillonné différentscoins de l’aire d’intervention dela nouvelle ONGD pour endécouvrir l’état des lieux au pointde vue de l’organisationpaysanne existante et desdifférents problèmes rencontréssur terrain.De cette tournée, il est ressortiune liste de problèmesprioritaires ressentis par lapopulation et pour lesquels elleattendait des solutions. Parmi cesproblèmes, nous pouvons citer :-1) Le manque et l’insuffisancede structuration des organisationsdes producteurs,-2) Le mauvais état des routesde desserte agricole, ce quienclavait les villages ;-3) Le très faible rendement dela production agricole etanimale ;-4) La difficulté de la vente deproduits agricoles, d’où lesfaibles revenus tirés de cettevente ;-5) Le trop faible accès de lapopulation aux institutionsfinancières ;

PREMIÈRESRÉALISA TIONS DE SOPAM :A partir du début de l’an 2000 :Structurer convenablement 12Organisations de Producteurs etsensibiliser leurs membres à laConservation de la Nature.Chaque association partenairedevait montrer sa volonté decheminer, lentement maissûrement, vers l’auto-prise encharge, sous peine d’être écartéedu processus. Une cotation étaitprévue à la fin de chaque année.La période comprise entre l’an2000 et début 2002 a été aussiconsacrée à la recherche d’unappui externe durable.

Plan stratégiqued’intervention :

En mars 2002 nous avons soumisun programme dedéveloppement durable et intégréauprès du « Service Tiers-Monde » de Caritas Genève,Suisse. Ce programme avaitl’ambition de vouloir donner desréponses –à notre mesure- àpratiquement tous les problèmes

Expérience de la SOPAM sur lesinfrastructures communautaires rurales

A travers cette page , la SOPAM partage ses expériences sur terrain. La SOPAM fut créée à la suite d’une concertation de 30 délégués desorganisations des producteurs, hommes et femmes, venus des trois Territoires du District du Bas-Fleuve, et de Boma, le 31 octobre 1999.Motif de la création : chercher les voies et moyens pour résoudre les problèmes qui affectent la vie de la population, via les membres regroupésen associations de base. Objectif poursuivi : l’augmentation des revenus des paysans, en vue d’améliorer leurs conditions d’existence.

prioritaires que nous avionsépinglés lors des concertationsavec les paysans. Nous avonsdonc dressé un pland’intervention d’une durée de 10ans qui englobait pratiquementtout ce qui devait être réalisé enfaveur des paysans dans notreaire d’intervention :1.Structurer les Organisationsdes Producteurs et les amener àdes regroupements plusimportants, du 2e et du 3e degré ;2.Appuyer les paysans àaméliorer leurs infrastructurescommunautaires, dont les routesde desserte agricole ;

Quelques exemples des résultatsobtenus :1.Structuration des Organisationsdes Producteurs : le travailcommencé auprès de 12 O.P.s’est étendu à plus de 50 autres,faisant partie du programmeSOPAM, mais aussi à plus d’unecentaine d’associations d’autres

paysans qui vont vendre leursproduits.5.Un service d’épargne et demicro-crédit a été mis en placedepuis 2002. Il était réservé auxseuls membres du programme.Il a reçu les épargnes demembres (en numéraire et enproduits agricoles) auprès de 300

épargnants jusqu’en 2007. Il aoctroyé des crédits agricoles, quiétaient remboursés de la mêmemanière, à la satisfaction de toutle monde. Ce service informel,dont la mise en place a étéappuyée par Caritas Genève, lagestion assurée par des nonprofessionnels est devenue en2008 la Coopérative d’Epargneet de Crédit du Mayombe,

(suite en page 16)

Les dernières statistiques disponibles (mois de mai 2013) donnent les résultats suivants, en CDF (francscongolais, au taux indicatif de 910 FC/1 USD) :

programmes dans la région.Appui à l’émergence desUNIONS des associations, de laPlate-forme provincialeregroupant les O.P. Création dela COPROCOM : Coopérative deProducteurs pour laCommercialisation, qui se met enplace ;2.Des infrastructurescommunautaires, dont des routesde desserte agricole ont été soit

construites avec l’appui deSOPAM, soit réhabilitées(bâtiments scolaires, centres desanté, routes, petits ponts etdalots).3.Production agricole amélioréegrâce, entre autres, à lavulgarisation des variétésaméliorées et à l’encadrementdes producteurs. Parmi lesspéculations retenues dans leprogramme (manioc, maïs,

arachide, riz, soya et haricot), lerendement de manioc a connu ungrand bond en avant, maiségalement le riz. Les deuxproduits constituentl’alimentation de base de lapopulation. Dans l’élevage,quelques petites améliorationssont à signaler, surtout dans lapisciculture et l’élevage despoules. Les autres espècesretenues dans le programme(porcs, abeilles et lapins) sonttoujours objets d’attention, surtoutpour les 2 premiers.4.La commercialisation deproduits agricoles est une activitéqui s’accroît d’année en année.Pour appuyer cette activité,divers matériels ont distribuésdans chaque O.P. (vélos,bâches…), des dépôts decollectes en matériaux durablesont été construits au niveau local(Mayunda, Tshéla et Nsioni). Unservice d’évacuation existe (bienque encore précaire). Des dépôtsde vente existent dans troisVilles : Boma, Matadi etKinshasa pour accueillir les

La SOPAM appuie les paysans à améliorer leurs infrastructures communautaires, dont les routes dedesserte agricole ;

La commercialisation de produits agricoles est une activité qui s’accroît d’année en année

P

3.Développer la productionagricole et animale à travers desspéculations bien définies ;4.Appuyer la commercialisationdes produits paysans, en facilitantl’évacuation, le stockage et lavente (locale et en Ville).

5.Faciliter l’accès de lapopulation rurale aux servicesfinanciers adaptés à leur niveau.

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .16

L

FOCU

S

ouvert à toute la population, à lademande de CENADEP et SOSFAIM. La COOPECMAYOMBE preste ses servicesassez valablement à deuxendroits, Nsioni et Tshéla.

Crédits octroyés:29.342.500 FC.Crédits remboursés : 18.429.090FC. Ecart : -10.913.410 FC.Bref commentaire sur cestableaux :Les sommes mises en épargnen’y restent pas longtemps.L’épargne informelle (Epargneà la Carte) prend encore unegrande part dans les activités dela Coopec.Le mois de mai est un moisatypique dans l’octroi de crédit,car il a succédé à une période dehautes turbulences durant lepremier trimestre 2013, qui aconnu de changements dansl’équipe gestionnaire de laCoopec, d’où le grand écart entreles sommes octroyées en créditet celles remboursées à la mêmepériode.Néanmoins, tout cela montre quela Coopec Mayombe est encorefragile et qu’elle doit encore êtresoutenue de l’extérieur, en fondsde garantie et d’octroi decréditsn

Expériencede la

SOPAM

orsque nous avions faitla ronde dans lesOrganisations desProducteurs au début du

projet, nous avons remarqué quebeaucoup de paysanss’acharnaient à produire du riz,principalement pour laconsommation domestique, maisaussi pour la vente. Il était connude tous que les régions rizicolessont des régions où les genss’appauvrissaient encore plusque la moyenne, à cause de longset pénibles travaux de champsqui ne rapportent pas grand-chose !Pour la saison agricole 2002-2003, nous avions distribué 280kg de semences de riz auprès desriziculteurs dans 03 associationspartenaires du projet. L’objectifaffiché était d’obtenir 3.500 kg àla récolte sur une superficie de5,6 ha, soit un rendement de 625kg/ha.En 2010, l’activité rizicole avaitfortement augmenté. Laproduction était appuyée dans 18

Filière Riz, une expérience (presque)réussie par la SOPAM

Le riz est l’aliment qui a pris au fil d’années une place de plus en plus importante, concurrençant le manioc. Selon un article de la Revue ‘’LaVoix du Paysan Congolais’’ publié le 19 octobre 2011, je cite : « En RDC, le gouvernement importe chaque année un million de tonnes desaliments pour un milliard de dollars américains ». Une part très importante de cette importation est constituée de riz, pour la consommationhumaine, mais aussi pour la fabrication de la bière.

quantité de riz (180 000 kg), maissur une superficie réduite demoitié.Lorsque nous avions soumiscette proposition à notrepartenaire Caritas Genève, celui-ci nous a demandé de corrigerce qu’il pensait être une erreurde notre part : produire la mêmequantité de riz sur des superficies

Development » pour laproduction et la livraison de riz àl’usine brassicole de Boma. Leprogramme EUCORD prévoitd’encadrer 600 producteurs deriz, qui emblavent 300 ha, etproduisent 2.000 Tonnes de rizblanc, dont 60 % sont à vendre àEUCORD dans leur usine deBoma.

la mise en sacs, assurerl’évacuation et le stockage duproduit, la transformation par ledécorticage mécanique, puis lavente et la consommation.En ce qui concerne ledécorticage, une machineobtenue de Caritas Genève en2004 a été utilisée jusqu’en 2010,puis le projet PDIBF (CENADEP

Un champ de riz entretenu par une OP membre de la SOPAM

Les membres de la SOPAM posent pour la postérité

associations de base. La quantitédisponible de riz paddy était,selon les statistiques de cetteannée-là : 179.294 kg obtenus surune superficie de 255,06 ha, soitun rendement moyen de 703 kg.Ce qui restait encore peusatisfaisant.La préservation de la forêt est unthème transversal que nousrespectons depuis le début desactivités de la SOPAM. Nous nepouvions donc pas continuer surcette lancée de toujours plus desuperficies pour la culture de riz.Au cours de l’année 2011 nousavons donc réalisé des prévisionspour le futur. Il était question decontinuer à produire la même

bien moindres. Nous avonsrépondu que cela n’était pas uneerreur, mais un défi que nousnous lancions pour le futur. Notreespoir de réussite reposait surl’utilisation des variétésaméliorées de riz, maiségalement sur l’exploitation desterrains marécageux, qui ne sontjamais utilisés pour l’agriculturedans toute la région du Nord duMayombe.Au début de 2012, une autreopportunité de réussite s’estajoutée à nous : parallèlement ànotre projet avec Caritas Genève,nous avons signé un contrat le 10février 2012 avec « EUCORD =European Cooperative for Rural

Les possibilités financières pourréaliser un encadrementrapproché des paysans sontmises à notre disposition, maisla SOPAM n’a pas de quoiacheter la production de riz.Dans cette filière riz, nous avonsassuré, depuis l’année 2002,toutes les étapes nécessaires, dela semence jusqu’à la livraisondu produit consommable, àsavoir : recenser les producteurset les superficies disponiblesauprès de chaque paysan, fournirles semences, vérifier la levéedans les champs, donner desmicrocrédits pendant les périodesde sarclage et de la récolte,veiller à la qualité du séchage et

& SOS FAIM) nous a remis unenouvelle qui continue àfonctionner à ce jour. Lesexigences de la qualité du produitfini demandent l’utilisation demachine plus perfectionnée.Le manque de fonds nécessairespour acheter la productionvillageoise handicapesérieusement la réussite de notreengagement dans la filière riz.Les démarches entreprisesjusqu’à ce jour n’ont pas encoreabouti à un résultat concret. C’estpourquoi nous parlons d’uneexpérience presque réussien

Clément NzunguMavinga, S.G.

(suite de la page 15)

L

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .17

ECHOS DES PROVINCES

Les femmes villageoises de Sama au champ

Depuis le début de l’année, descommerçants du Katanga seheurtent au refus de la Zambiede leur vendre de la farine demaïs. Pourtant la provincedépend essentiellement de laZambie pour sonapprovisionnement. Sur lemarché de Lubumbashi où elleest devenue rare, son prix aflambé : le prix d’un sac de 25 kgvendu 9 500 Fc (10,5$) jusqu’endécembre 2012 a triplé.

CANTINES POPULAIRESCette crise de maïs concerneégalement tous les pays de laCommunauté économique desEtats de l’Afrique australe (Sadc)qui sont contraints d’importer endehors du contient. De ce fait, leprix de la farine de maïs aaugmenté et continue à se fairetoujours rare. La Zambie a doncinterdit l’exportation de la farinede maïs vers la RDC et durci lescontrôles à la frontière pour fairerespecter cette décision.

Le consul zambien àLubumbashi dit ne pas être aucourant de cette mesure, maiselle est pourtant «appliquée avecla plus grande rigueur dans sonpays», témoigne Nathalie,responsable d’un dépôt de farineà Lubumbashi. S’ils attrapentceux qui tentent de sortirfrauduleusement de la farine oudu maïs, ils les conduisent enprison sans procès».Lors d’unrécent séjour à Lubumbashi,Chantal Kanji, consul congolaisen Zambie a promis derencontrer les autoritészambiennes pour débattre decette question. «Nous devons

Katanga : la pénurie de maïs en Zambiepénalise le Katanga

Le prix de la farine de maïs a triplé à Lubumbashi depuis que la Zambie, le principal fournisseur, en a interdit l’exportation craignant unepénurie. Les Congolais qui vont en acheter frauduleusement sont mis en prison. Seul le gouverneur en vend à un coût abordable…..«Noussommes démunis et demandons aux autorités du Katanga et de la RDC de s’impliquer afin que nous soyons libérés», écrivent dans une lettreadressée aux autorités du Katanga, 93 Congolais prisonniers à Chingola en Zambie. Arrêtés début avril, les uns pour séjour irrégulier, lesautres pour achat frauduleux de farine de maïs, ils ont été condamnés à six mois de prison et au paiement d’une amende de 1 200 $ parpersonne.

nous mettre ensemble pourrésoudre cette situation», a-t-elledéclaré à la presse.

En attendant, les Lushois nes’approvisionnent en farine demaïs, leur aliment de base, quepéniblement. Pour espérer êtreservis, hommes, femmes etjeunes gens veillent parfois auxdifférents points de vente installésdans les sept communes de laville. Ceux-ci offrent à bas prixla farine que le gouverneurcommanderait en Afrique duSud. Chaque client n’a droit qu’àun seul sac de 25 kg vendu ici à14.000 FC (15,5 $). Il n’estcependant pas facile de se leprocurer tant la demande estforte. «C’est depuis hier la nuitque je suis ici, espérant êtreservie à la première heure cematin. Mais je continue àattendre», affirme essouffléeChristine. Sous anonymat, unopérateur économique duKatanga qui désapprouve laconcurrence déloyale faite par legouverneur pense, lui, que «cettefarine qu’il vend vient de laZambie. Il a voulu avoir lemonopole de vente et compte enfaire autant pour le ciment.»

LE BUREAU PLUTÔT QUELE CHAMP

Des légumes aux céréales, enpassant par les fruits, les œufs…,le Katanga importe presque toutde la Zambie. Une dépendanceà laquelle il faut mettre fin le plusvite, estime Simon Muyaya,responsable de la Communautédes missionnaires aumôniers dutravail. «Sur le plan alimentaire

nous dépendons trop del’extérieur, s’offusque-t-il.Pourtant nous avons un sol et unclimat favorables àl’agriculture».

Il y a près de deux ans, MoïseKatumbi le gouverneur duKatanga avait obligé chaqueentreprise minière opérant danssa province à investir dansl’agriculture, particulièrementdans la culture du maïs. Cettemesure s’étendait aussi auxmembres de son gouvernement.Après l’effervescence qui aaccompagné l’annonce de cettemesure, tout est redevenucomme avant. «Les gens aiment

le travail de bureau et ne veulentpas se salir les mains en allantfaire le champ», regrette JoëlMbombo, pasteur d’une Eglisede réveil.

Les autorités du pays elles-mêmes ne semblent pas avoirune politique agricole biendéfinie». Il en veut pour preuveles tracteurs et les accessoiresdestinés aux travaux de champsdans les deux Kasaï mais quicontinuent à rouiller depuis deuxans à la gare de Lubumbashi,exposés au soleil, à la poussièreet aux intempériesn

Maurice Mulamba

Province Orientale: les pêcheurs d’Isangi:réclament le refoulement des

hippopotames sur le fleuve Congo

a population de l’Ituri, enProvince Orientale,s’inquiète de la surviede la pêche face à

l’exploitation du pétrole dans lelac Albert, a affirmé samedi 29décembre l’ONG Réseau Hakina Amani. C’est le résultat d’uneenquête menée par cette ONGauprès de plus de dix millehabitants de ce district. Lapopulation demande augouvernement de conditionner

cette exploitation par laprésentation des résultats d’uneétude d’impactenvironnementale. Le projetd’exploitation du pétroleconcerne les blocs 1et 2 duGraben Albertine.Selon le chefdu projet «Gouvernanceparticipative» sur l’exploitationdu pétrole en Ituri à l’ONGRéseau Haki na Amani, DidiAngaika, les populationsriveraines veulent avoir des

assurances sur la survie despoissons lors de l’exploitation dupétrole dans ces localités.«Lesgens s’imaginent quel’exploitation de pétrole peutexterminer les poissons ou lesespèces halieutiques. Alors, c’estpar rapport à cela qu’ils avaientbeaucoup d’inquiétudes puisquela vie au lac dépend du poisson»,a-t-il expliqué. Le responsable del’ONG explique que l’enquête aété menée de 2011 à 2012 dans

les localités de Kasenyi,Tchomia et Mahagi-Port, deslocalités situées au bord du lacAlbert.Selon lui, ces populationsdépendent essentiellement de lapêche pour leur survie.DidiAngaika S’est engagé à faireparvenir l’inquiétude de lapopulation à Oïl Of Congo etTotal, les deux compagnies quiont reçu l’autorisation d’exploiterle pétrole du GrabenAlbertinen(Radiookapi.net)

L

Ituri : inquiétude sur la survie de la pêchependant l’exploitation du pétrole du lac Albert

es pêcheurs d’Isangidemandent auxa u t o r i t é sadministratives de ce

territoire de la Province Orientaled’autoriser le refoulement deshippopotames, qui envahissentcette partie du fleuve Congo. Cesanimaux les attaqueraientpendant la nuit, perturbantl’activité de pêche depuis deuxsemaines. Les pêcheurs invitentles autorités à agir rapidementpour leur permettre de travaillerconvenablement pendant cettepériode où la pêche estgénéralement abondante. Leprogramme de protection del’environnement ainsi qued’autres ONG locales s’opposentà un refoulement des

hippopotames. Selon unresponsable de ces organisations,la même demande formuléel’année dernière, à Isangi etBasoko, s’est soldée parl’abattage clandestin de deuxhippopotames et cinq éléphants.Il affirme que la populationconfond généralement lerefoulement et l’abattage de cesespèces protégées.L’administrateur du territoired’Isangi, Makanda Mwamba, ditattendre une demande officielledes pêcheurs pour prendre unedécision. A l’en croire, le servicede l’environnement du territoiren’a enregistré aucune plaintejusque làn(Radiookapi.net)

Derniers hippopotames des Virunga. Suite aux guerres, les hippopotames ont presquedisparu de l’est de la RD-Congo. Il y’a encore 20 ans, ces animaux constituaient laplus grande population d’hippopotames d’Afrique. Photo: Flickr bjectifbrousse

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .18

ECHO

S DES

PROV

INCES

L a semaine pomme deterre Grands-Lacs s'estconvenablement dérou-lée à Bukavu au Sud-

Kivu en RDCongo du 3 au 6 juin2013 dans les enceintes du centrecatholique Amani.

Immédiatement après l'ouverturearosée au vin de palme, il y a eudes descentes sur terrain dans dif-férents sites choisis pour la circons-tance. Quinze champs sites pilo-tes ayant été choisis à cette occa-sion à Bughobe, Buhanga, Kavumuet Inera, les participants répartis en4 groupes ont également visité 15producteurs qui seprofessionalisent dans la culture dela pomme de terre.

Après plusieurs échanges et dé-bats fructueux autour de différen-tes séries d'activités organiséesdurant la semaine, les participantsont formulé et dégagé plusieursrecommandations en plénière , lesunes à l'intention des organisationspaysannes de la sous région , lesautres à l'intention des autoritéspolitico-administratives et servicestechniques ad hoc tels que leSENASEM, les autres aux diffé-rents parte-naires (délégation hol-landaise et autres), d'autres enfinet de façon singulière à l'UPDI. Ils'est agit de :

Sud Kivu: Quatrième édition de la se-maine pomme de terre vécue à Bukavu

"Tous pour un partenariat sous-régional pour la promotion de la filière pomme de terre. La pomme de terre, notre affaire". C'est le thème de lasemaine pomme de terre pour la Région des Grands-Lacs, organisée à Bukavu au Sud-Kivu en RDCongo par l'Union Paysanne pour le Dévelop-pement Intégral en collaboration avec six OP de la Région qui exécutent le projet de la Coopération des OP sur la promotion de l'agriculture avec appuidu Collectif Stratégies Alimentaires, CSA en sigle de la Belgique.

Aux OP de la sous région :-En ce qui concerne la semence,d'importer les bonnes variétés etde former préalablement les pay-sans à l'utilisation de ces semen-ces. Un échange d'expérience estnécessaire quant à ce.-Renforcer le partenariat entre lenord et le sud dans le secteur del'échange de semence et bien ap-précier les catégories qui s'accom-modent facilement. Que ce parte-nariat avec le nord soit permanentsurtout avec nos institutions de re-cherches (Congo, Burundi etRwanda) dans l'introduction desvariétés de semences avec un ac-compagnement technique consé-quent.-Développer des mécanismesd'échange d'informations entre lespaysans, les techniciens et les cher-cheurs de la région,-Mettre sur pied un organe qui serachargé de faciliter une coordina-tion efficace des acquis de la se-maine pomme de terre puisque lecomité de suivi ad hoc a montréses limites. Au Burundi, au Rwandaet au Nord Kivu, il existe déjà un "Comité multi acteurs", le Sud Kivudevrait aussi s'engager sur cettevoie là.-Concevoir et mettre sur pied unprojet ou programme régional demultiplication et d'intensification desemences fondés sur les 3 piliersde recherche, de vulgarisation etde production des semences.-Envisager la prochaine semainepomme de terre en Hollande pour

puiser des expériences des collè-gues paysans hollandais,-Vulgariser le travail de la pommede terre dans la région et la se-mence par bouture. En Hollande,il y existe 300 variétés alors qu'iciil n'ya que quatre.-Mener un plaidoyer auprès desgouvernements pour que les rou-tes de desserte agricole soient ré-habilitées afin de favoriser l'éva-cuation de la production des pom-mes de terre surtout dans les hau-tes altitudes.-Recycler les techniciens,-Développer des plans de commu-nications assez pratiques et fluidespuisque beaucoup de paysans n'ontpas étudié.-Mettre en place des mécanismespour disponibiliser des intrants qua-lifiés,-Développer des mécanismes etstratégies d'autofinancement despaysans ; chercher des partenai-res qui accompagnent la transfor-mation particulièrement dans lafabrication des chips,-Beaucoup sensibiliser pour la cul-ture de la pomme de terre au lieurdu manioc et de la bananerai,Aux autorités politico-administra-tives-Mettre en place et en priorité lesystème de crédits agricoles pourfacilité l'accès au financement,-S'impliquer activement avec tousles autres services dans le déve-loppement et la modernisation del'agriculture surtout la culture de lapomme de terre,-Ramener la paix et la sécurité

dans les endroits qui restent inac-cessibles pourtant approprié àl'agriculture,

Au SENASEM

-De faire convenablement son tra-vail et entretienne une étroite col-laboration avec les paysans. Qu'ilétende son pouvoir jusqu'au nordKivu et partout dans le Sud Kivupuisqu'il est un service national.-Porter une attention particulière àla jeunesse pour la pérennisationde l'agriculture. C'est elle l'avenirau présent.-Mener des études et analyse dusol en faveur des paysans (INERA)

Aux partenaires étrangers et ONGInternationales (Hollandais etautres) :-Assurer des formations les spé-cialisations des paysans ensemencier, en consommation et encommercialisation,-Associer les acteurs étatiquesdans tout ce qu'ils font puisque leconstat est qu'ils les évitent,-Que le programme de la Coopé-ration des OP de la Région desGrands-Lacs accompagne la fi-lière pomme de terre afin que lespaysans s'approprient les acquis deces assises,-Que les amis et partenaires hol-landais acceptent de nous accom-pagner jusqu'au bout de notre pro-cessus.-Accompagner techniquement etfinancièrement l'UPDI dans la dé-marche d'agrandissement et de

modernisation des dépôts agrico-les de ses membres,

A l'UPDI et aux producteurs agri-coles-Chercher des partenaires pour l'ac-compagnement dans la productiondes chips au sud Kivu,-A l'UPDI de se spécialiser plutôtdans la production des semenceset d'en identifier les autres produc-teurs en province afin de lever touteéquivoque et confusion,-Prendre en compte toutes les éta-pes du maillot pour la productionde la pomme de terre c.-à.-d. re-cherche, contrôle et le cas échéant,renforcer les capacités de tous lesacteurs directs et indirects (NAK,SENASEM,) pour une bonnecroissance de la filière,-Aux paysans-d'utiliser toujours la sélection po-sitive pour une meilleure qualitéproductive et de partager l'expé-rience avec tout le monde mêmeles non membres de leurs organi-sations.-Qu'UPDI développe un partena-riat public-privé afin que les pay-sans qu'il encadre puissent bénéfi-cier des semences que l'Etat oc-troie à la population.-Tous les paysans doivent se mo-biliser pour participer activementà la réhabilitation des routes dedesserte agricole.

In Bulletin inter-OP de la Régiondes Grands-Lacs Numéro 60 du

15 au 20 Juin 2013

Visite d’un champ de pomme de terre à Bukavu

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°19.P .19

ECHOS DES PROVINCES

C

eaucoup de projets dedéveloppement dusecteur agricole ont été

élaborés par plusieursgouvernements qui se sontsuccédé à la tête de la provincedu Bas Congo, mais qui manquede volonté politique, aucun n’aabouti.Le gouvernement provincialactuel est engagé à faire del’agriculture une priorité despriorités et il a à son sein unhomme, Raymond NsumbuBadika qui est un vieux routierdu secteur agricole à la tête duministère de l’Agriculture et dudéveloppement rural.Les grandes lignes prioritaires duprogramme d’action dugouvernement provincial ont étéadoptées à l’AssembléeProvinciale. Le volet agricole quiporte notamment sur la relance,diversification et transformationde la production agricole ;l’Accès aux marchés desproduits agricoles et agroalimentaire ; le renforcementdes capacités des structuresd’encadrement des filièresagricoles et agro alimentaires; leDéveloppement de l’industrie

m a n u f a c t u r i è r e ; l edéveloppement desinfrastructures énergétique, lespôles de croissance et corridorsde développement, l’ appui à lacréation de l’emploi ; les pôlesde croissance corridors dedéveloppement et zoneséconomiques spéciales ; laconstruction des infrastructurespour les produits agricoles et agro-alimentaires.Toutes les questionsrelatives à l’agronomie, auxentreprises agroalimentaires, à larecherche agronomiqueappliquée ; à l’enseignementagricole, vétérinaire et de chimiealimentaire seront aussi au centrede l’action du gouvernementprovincial du Bas Congo ont uneplace de choix dans l’action dugouvernement provincial.La relance agricole de cetteprovince ne pourra réellementréussir qu’avec la bonne volontépolitique dans un partenariatpublic-privé. Tous les acteursœuvrant dans ce secteur doiventtravailler pour la recherche desvoies et moyens visant à réussircette relance pour laquelle legouvernement provincialcontinuera à se battre, souligne

le Ministre provincial del’agriculture.Pour y arriver, 52 structurespaysannes sélectionnées àtravers cinq bassins deproduction à savoir Inkisi, Kwilu,Luala, Lukula et la Mer serontappuyées en semencesaméliorées (boutures de manioc,arachides, haricots, riz) et en

e Contrat-programmeentre dans le cadre duplan de la campagne agri-cole 2013-2014 mise en

place par le ministère de l'Agri-culture. Selon un communiqué depresse du ministère, celui-ci viseà contribuer à l'amélioration dela productivité agricole, à la re-lance agricole et à la réductionde la pauvreté. Ce contrat com-porte quatre composantes pourune enveloppe de 5. 193.116.640,00 FC. Il s'agit du voletproduction végétale et animale,réhabilitation et entretien des rou-tes de desserte agricole et ouvra-ges d'arts, ainsi que le foragemanuel.Le volet production végétaleprend presque la moitié du mon-tant, c'est-à-dire 47,7%. Pourcette composante, il est attendu1.498 tonnes de grains, 74.925tonnes de tubercules frais demanioc et 132, 9 tonnes de se-mences. Par contre, 9,9 % del'enveloppe est consacré à lacomposante production animale.

Bandundu : Campagne agricole 2013-2014, le Con-trat-programme évalué à plus de 5 milliards de FC

Jean-Chrysostome Vahamwiti et Jean Kamisendu, respectivement ministre de l'Agriculture et du Développement rural et le Gouverneur de laprovince du Bandundu ont signéjeudi 13 juin 2013, un contrat-programme qui fixe les modalités de collaboration sur la mise œuvre desprojets inscrits dans la campagne agricole 2013-2014. Le Gouvernement central a ainsi alloué un montant de plus de 5 milliards FC. Ce gestemarque un pas important vers la décentralisation dans le secteur agricole.

Il est attendu de cette composante10.600.00 œufs par an, 35.000poulets de chair et 1000 géniteursde lapins produits.Pour ce qui est de la réhabilita-tion et entretien des routes dedesserte agricole et ouvrage d'artdont 24,7% consentis à ce volet,100 Km des routes seront réha-bilitées et deux ponts seront cons-truits. S'agissant des travaux deforage manuel qui bénéficient de8,9%, 21 forages seront cons-truits et un volet supplémentaired'appui institutionnel de 9,0%.Bandundu, première province

première province qui signe cecontrat-programme. Je crois quevous serez également la pre-mière en termes des résultats ",a indiqué le ministre à l'endroitdu Gouverneur de la province deBandundu.Pour sa part, le Gou-verneur Jean Kamisendu a ras-suré les uns et les autres que laprovince du Bandundu qui est uneprovince à vocation agricole veutretrouver ses lettres de noblessed'antan, d'être le grenier agricolede la République. " Nous avonspris cet engagement devant leGouvernement, devant l'Assem-blée provinciale, nous y tenons.Nous prenons l'engagement, aunom des populations deBandundu que nous allons tra-vailler pour les résultats ", dit-il.S'agissant des marchés, il a pro-mis de se conformer aux lois quirégissent le secteur d'une part etd'autre part, de travailler avec lesprestataires des services.Dans cette dynamique de décen-tralisation, il a été convenu quele budget d'investissement soit

géré dans le cadre de cet accord.Pour le patron de l'Agriculture,le premier contrat-programmeest une innovation par rapport àla campagne agricole 2012-2013.Les provinces sont responsabili-sées dans l'exécution des activi-tés d'identification et d'exécutiondes programmes. Par contre, leministère va s'employer dans lesuivi-évaluation, ainsi que le con-trôle de la campagne agricole2013-2014.Celle-ci est placéesous l'autorité du Gouverneur deprovince dans sa mise en œuvre.

JMNK

Il sied de souligner que la pro-vince de Bandundu est la pre-mière à bénéficier de ce créditqui se trouve être l'une des re-commandations des conférencesdes Gouverneurs de provincestenues successivement à Kisan-gani, à Kinshasa et à Kananga.C'est spécialement celle de Ka-nanga qui avait recommandé lemécanisme de mise en œuvredes modalités de consommationdes crédits d'investissementsdans le secteur à compétenceexclusive des provinces, notam-ment l'agriculture. " Vous êtes la

es agriculteurs deLudimbi Lukula, localitésituée à 50 kilomètres dela cité de Kabinda ne

savent à quel saint se vouer.Leurs champs de maïs sontdétruits par des criquetsdévastateurs. Ce qui occasionneune rareté de maïs et d’autresproduits agricoles sur le marchélocal. Toutefois, l’inspecteurchargé de l’agriculture affirmeavoir envoyé une équipe sur lelieu en vue d’une intervention,rapporte radiookapi.net

Bas-Congo: la relance agricole est en marcheintrants agricoles et matérielsaratoires (houes, machettes)dans le cadre du Fonds d’Appuià la campagne agricole 2013 pourun montant de 5 millions dedollars américains obtenu par legouvernement central.Larécupération de 100 tracteursagricoles de la province sera

lancée en vue de leur réparationet redistribution aux exploitantsen activité, a indiqué le Ministreprovincial de l’agriculture. Car,il faut arriver à faire du Bas-Congo un grenier agricole dontl’excédent des produits seraécoulé sur les marchés de la ville-province de Kinshasa.

JBL

B

C’est depuis jeudi dernier qu’unecentaine d’hectares de maïs sontdétruits par des criquets pèlerins.Ces insectes ravageurs semultiplient à Ludimbi Lukula etconstituent un danger pour leschamps de maïs. D’après le chefde ce secteur, certains habitantsont brûlé leurs champs pour sedébarrasser de ces insectesnuisibles. Mais ces dernierspersistent toujours.

Contacté, l’inspecteur chargé del’agriculture dans le territoire de

Kabinda affirme avoir dépêchéune équipe sur le lieu du dramepour faire le constat. Il prometd’en informer la hiérarchie.Toutefois, ce responsable déplorele manque de moyens pour uneintervention rapide.

Le secteur de Ludimbi Lukulaapprovisionne une partie duterritoire de Kabinda en maïs, enharicots et en manioc. Avec lescriquets, ces denréesalimentaires sont devenuesraresnRadiookapi.net

Kasaï-Oriental: des criquetsdévastateurs signalés près de Kabinda

L

JC Vahamwuiti et J. Kamisendu lors de la signature du contrat programme

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .20

BON

A SA

VOIR

VALEURS NUTRITIVES

7 fois plus de vitamines C que les oranges

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4 fois plus de calcium que le lait

Autant de s protéines que les oeufs

VALEURS THERAPEUTIQUES

Réduction et stabilisation du taux de sucre

Lutte contre l’hypertension

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avez les pommesde terre et ne pasles éplucher!Découpez la bonne

variété de pomme de terreen petites tranches. Nelavez pas ces petitestranches découpées. Lelavage et le séchage destranches de pomme de terrese font en friture industriellede chips pour les empêcherde se coller ensemble. Leseaux usées constituent un

Consommez « la poudre demoringa oleifera »

inconvénient majeur, ellescontiennent de l’amidon etsont très polluantes. Avecle bouilloire de friture, lestranches de pommes deterre sont mises dansl’huile directe-ment aprèsavoir découpé les pommesde terre. Ainsi, les chipssont plus croustillantes etplus savoureux. Pour éviterque les tranches depommes de terre se collentensemble, mettez-les dansl’huile un à un. Lavez doncseulement les pommes deterre, le les épluchez pas!!!Après découpage, fairefrire les tranches depomme de terre découpéessans procéder ni au lavageni au séchage. Le poêle doitêtre à moitie de l’huile.Prière d’utiliser du gaz aulieu du charbon de bois pourchauffer la friteuse, si nonla température de l’huile

risque d’être plus élevée.Lorsque la température del’huile aura atteint 160degrés, commencez à frireles tranches de pomme deterre. Mettez les tranchesde pomme de terre dansl’huile , un à un, sinon ilsvont se coller ensem-ble.Ce processus devraits’achever en une minute.Ne pas chauffer à plus de160 degrés afin que l’huilene se détériore plus vite.Faire frire pendant 5 à7minutes, et secouez ensuitel’huile des tranches depomme de terre.Conservez les tranchesdans un endroit frais,mettez un peu du sel etemballez-les dans un sacscellé.Il est important que les sacssoient fermésh e r m é t i q u e m e n t .L’oxygène peut influencernégativement le goût.Après la friture, laissezl’huile refroidir et n’utilisezpas l’huile qui se trouve aufond du poêle à nouveau. Ilpeut y avoir de petites chipsdedans. Jetez cette huile!Vous pouvez utilisez l’huilejusqu’à ce qu’il deviennebrun et ait une vapeur bleuependant que vous friez.Vous pouvez l’utiliserpendant plus d’une journée.

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Comment transformer la pomme deterre en chips?

In Bulletin inter-OP de la Région des Grands-LacsNuméro 60 du 15 au 20 Juin 2013

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P21

FICHE TECHNIQUE

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- L'élevage des dindes est le 2e plus grand élevage au monde aprèsl'élevage des poules.- Les dindonneaux à la naissance sont myopes.- L'âge d'entrée en ponte est d'environ six mois et les animaux pon-dent en moyenne soixante à soixante dix oeufs par an.- Mettre dans l'incubateur uniquement les oeufs qui pèsent au moins70 grammes, de forme régulière, non fêlés, propres, sans souillureset sans autres défauts de la coquille.- La dinde est une bonne couveuse mais pas assez bonne éleveuse.

Dindon : Une volaille très priséepour sa chair

L 'élevage du dindon prend timidement ses marques au Cameroun. Mais, la plupart des éleveurs qui s'y sont essayé n'ont pas à se plaindre.La demande en chair, oeufs et dindonneaux est sans cesse croissante. C'est un type d'élevage qui présente plusieurs atouts et opportunités.Le dindon aime être libre de ses mouvements, surtout les reproducteurs. Prévoir environ 8 m² pour un couple.Il existe plusieurs races de dindons dans le monde correspondant à des utilisations différentes. On distingue des races de petite taille, des racesmoyennes et des races lourdes. En Afrique on a les races locales et importées.

es atouts de l'élevageL'élévage des dindons abeaucoup d'avantages:

1- Il permet d'avoir à por-tée de main une chair d'excel-lente qualité très riche enprotéïnes.

2- La dinde (la femelle du din-don) est une grande pondeuse,près de 60 oeufs quand elle estdans de bonnes conditions d'éle-vage.

3- La dinde est une bonne cou-veuse. En l'absence d'un incuba-teur, la dinde peut se charger decouver elle-même ses oeufs sanstrop de casse. Mais ,il est préfé-rable de mettre les oeufs dans unincubateur pour que la dindeponde de façon continue.

4- C'est un animal résistant auxmaladies après son jeune âge.

5- Le dindon mange presque tout,réduisant ainsi les dépenses liéesà l'alimentation.

La production de dindes peut sedécomposer en deux phases :- La phase de démarrage qui dureenviron 8 premières semaines.- La phase de croissance qui vade 8 à 14 semaines.

Les dindonneaux sont des ani-maux très sensibles beaucoupplus que les poulets de chair. Ilsexigent beaucoup de chaleur. Ilsseront chauffés pendant 4 à 5

semaines. Les différentes tem-pératures à respecter sont :

- 1ère semaine 35°C

Le dindon aime être libre de ses mouvements, surtout les reproducteurs. Prévoir environ 8 m² pour un couple

- 2è semaine 32°C- 3è semaine 29°C- 4è semaine 26°C

Des bâtiments comme ceuxdes poulets de chair

Le dindon consomme générale-ment de la provende, des restesde cuisine, de la verdure et desfruits.Pour les dindons destinés à l'en-graissement, on leur donne suc-cessivement de la provende dé-marrage, croissance puis finition.Soit environ 150 g à 200 g de pro-vende par jour.Pour les dindes et dindons de re-production, on leur donne succes-sivement de la provende démar-rage, croissance, puis de la pro-vende ponte dans les mêmes pro-portions.Le dindon aime être libre de sesmouvements, surtout les repro-ducteurs. Prévoir environ 8 m²pour un couple.Il faut apprendre à boire et àmanger aux dindonneaux dès lesecond jour après éclosion.Les aliments se présentent sousles formes suivantes :- Miettes pour les dindonneauxdurant trois(3) semaines- Eau propre avec ou sans sels etvitamines- Tranches molles de fruits mûrs: tomate, papaye, mangue,pomme, etc.

Pendant cette période, on élèvera les dindonneaux de manière con-centrée autour de l'éleveuse et on peut adopter une densité de 10 - 11sujets/ m2 dans le local de démarrage. La préparation du local sera àl'image des poulets de chair.La période de croissance, quant à elle, peut se faire dans un bâtimenten plein air. Cet élevage se réalise dans des bâtiments de type "poulet de chair " à une densité de 6 sujets/ m2. L'élevage sur parcoursne présente aucun inconvénient pour le dindon à partir de la 9è se-maine à condition de ménager des abris. On prévoira 300 dindons àl'hectare et des perchoirs dans le domaine.Le choix de dindonneaux doit prendre en compte les paramètressuivants:- les garanties sanitaires (dindonneaux indemnes de maladies)- une garantie sur le format de l'animal adulte (précocité et bonneconformation).

Le saviez-vous?

La caractéristique essentielle desaliments pour les dindons est letaux de protéines. En effet, lebesoin en protéines est très élevéau début de la vie de l'animal. Cebesoin diminue progressivementpendant la croissance.

L’alimentation

Le dindon aime être libre de ses mouvements, surtout lesreproducteurs. Prévoir environ 8 m² pour un couple.

- Verdure fraîche entière ou ha-chée : amarante, etc.- Drèche et son de céréales, hu-mides ou mouillées à l'eau enri-chis à la farine de poisson.- Pâte cuite de farine enrichie àla farine de poisson.

In LA VOIX DU PAYSAN/CAMEROUN Mai 2013

- Grains entiers de céréales- Insectes entiers ou hachés- Provendes de commerce.

Par Irénée Modeste Bidima

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .22

EN P

RATIQ

UE

nconnaît le CARBAPdans le développementdes variétés de bana-

nier plantain. Depuis quand s'in-téresse-t-il à la transformation ?Le volet transformation que nousappelons la technologie post-ré-colte existe depuis la création dela structure. Ce volet devait per-mettre de maîtriser les conditionspost-récolte des fruits de bana-niers et plantains, et d'appuyer leprogramme de créationvariétale.

Quels types de transformationavez-vous mis au point dans vosrecherches?

Tout sur la transformation du plantain- Production et conservation des chips, Types d'emballages appropriés, - Fabrication et usages de lafarine,

Rien ne se perd sur le plantain. Tout se transforme. De multiplestechniques de transformation et de conditionnement des fruits etautres sous produits du bananier plantain ont été mises au point parle Centre africain de recherche sur bananiers et plantains (CARBAP)de Njombé. Mais la transformation à grande échelle peine à décollerdu fait de l'insuffisance de la production locale de plantain.La fabrication des chips de plantain n'exige pas une grande techno-logie.

O

Dr Gérard Ngoh Newilah, chef du laboratoire de technologie post-récolte au CARBAP : " Rien ne se perd sur le plantain

Nous avons observé que rien nese perd sur le plantain. Fruit,feuille et pseudo-tronc ont cha-cun un ou plusieurs usages. Lapartie noble du plantain est sonfruit. Le fruit est fait de pulpecouverte d'une peau. Avec lapulpe verte, on peut faire deschips, tandis qu'avec la pulpemûre, on fait des frites.

Des farines non sucrées ou su-crées peuvent aussi être produi-tes à partir de pulpes séchéesvertes et/ou légèrement mûres.On fabrique du pain avec cesfarines substituées à un pourcen-tage bien précis, des gâteaux etdes beignets, ou des alimentscomplémentaires pour bébés.Les pulpes mûres séchées peu-vent aussi être consomméescomme amuse-gueule. Je fais fides utilisations familiales despulpes bouillies, " malaxées " oupilées pour toutes sortes de re-cettes.D'autres parties moins nobles duplantain peuvent servir à plu-sieurs usages. Il en est de lahampe, c'est-à-dire le manchesur lequel sont fixées les mainsde plantain. Ça peut servir à lafabrication des isolants thermi-ques. Ces hampes sont actuelle-ment utilisées comme fertilisantdans les plantations agro-indus-trielles, de même qu'on peut l'ef-filocher pour obtenir des fibrestextiles. Les pseudo-troncs pro-duisent des fils pour le textile. Les

feuilles sont sollicitées dans l'ar-tisanat et dans plusieurs autresusages en famille.

Le bulbe du bananier plantain,cette boule ovale de couleur vio-let qui pend à l'extrémité du ré-gime, contient beaucoup de subs-tances du métabolisme secon-daire utilisables en pharmacie..En Asie, le bulbe bouilli est con-sommé avec des sauces et deslégumes.

Dr Gérard Ngoh Newilah, chefdu laboratoire de technologiepost-récolte au CARBAP : " Rienne se perd sur le plantain " Cer-tains consommateurs redoutentle plantain, disant que ça donnela constipation. Sous quelleforme constipe-t-il le plus ?

C'est une fausse idée qu'on a duplantain. Par nature, le plantainne constipe pas, quelle que soitla forme sous laquelle on le con-somme.. Mais si vous êtes cons-tipé chaque fois que vous man-gez du plantain, c'est que votreorganisme a un dysfonctionne-ment quelque part. Le problèmene vient pas du plantain.

Quelles sont les alternatives dedéveloppement de la transforma-tion à grande échelle?Chips, farines et pulpes mûresséchées peuvent passer à desutilisations industrielles. Il existe

aussi la possibilité de surgeler lespulpes. Le plantain frais conservédans ces conditions garde sescaractéristiques organoleptiquesaprès les traitements de transfor-mation comme la cuisson ou lafriture.

Par ailleurs, à Yaoundé, il y a uneunité de transformation des fruitsde bananiers qui produit du selgemme à l'aide des peaux deplantain. Cette structure a biensa clientèle fidèle. A défaut defaire du sel gemme, on pourraitaussi nourrir le bétail avec lespeaux de plantain, à condition deles bouillir légèrement.

D'après vous, pourquoi la trans-formation industrielle du plan-tain n'est-elle pas encore effec-tive au Cameroun ?Je pense que c'est l'insuffisancede la production qui retarde ledéveloppement de la transforma-tion à grande échelle. L'offre surle marché n'est pas importante.Les processus de transformationvulgarisés par le CARBAP ontété mis au point en prévisiond'une importante production. Onn'en est pas encore là.

Propos recueillis par MariePauline Voufo

La Voix du Paysan / Cameroun

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°23.P .23

ECHO

S DES

MARC

HES

Source: Observa-toire Economique

des Marchés-BulletinAGRISUD n°048 du

1er au 15Juin 2013

ECHO

S DES

MARC

HES

CINQUIEME ANNEE-N°23-JUIN 2013 EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

TRIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces

La La La La La VVVVVoix duoix duoix duoix duoix duPaysanPaysanPaysanPaysanPaysan

CongolaisCongolaisCongolaisCongolaisCongolaisMENSUEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES,

DU MONDE RURAL ETDE L’ENVIRONNEMENT

EditeurBaudouin Hamuli

Directeur de PublicationJean Baptiste Lubamba

Rédacteur en ChefEmmanuel Kokolo

Comité EditorialBaudouin Hamuli, Jean-Baptiste Lubamba,François Cajot, Jeanine Mukanyirwa, AlbertKabuya, Freddy Mumba, Emmanuel Kokolo,

Danny Singoma

CollaborationThomas Mukoko, Petra Iyeli, Alain Huart,

Hygin Mandiangu, Dina Buhake, Jean BaptisteMusabyimana, Baende Lepetit, Raymonde

Senga, Jean Victor Ngeleka

Administration et FinancesJustin Kangwenyenye

DistributionThomas Mukoko

ImpressionIPC Services (0999923741)

Kinshasa

A

1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 099831 1821- 0821446508- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.lavoixdup aysancongolais.com

RDC: Baisse de la quantité de poissons dansles cours d’eau

l’occasion de la journéedu poisson célébrée le 24juin en RDC, MutambweShangu, expert en éco-

toxicologie du milieu aquatique,a dénoncé la baisse de la quantitéde poissons dans les cours d’eaucongolais. Il attribue cettesituation à certaines pratiques depêche notamment l’utilisationdes moustiquaires imprégnéesd’insecticide et d’autres desfilets à petites mailles. «Plusieurs pêcheurs utilisent lesmoustiquaires imprégnéesd’insecticide et d’autres desfilets à petites mailles voire mêmedes pagnes ou tissus pourcapturer du poisson », a-t-ildéploré dans un entretien à RadioOkapi. Il a indiqué que malgré lepotentiel aquatique, le paysconnaît de plus en plus depêcheurs artisanaux, estimés àplus de 200 000.Selon lui, cespêcheurs se comptent sur les

réseaux lacustre, fluvial etmaritime de la RDC.

POLLUTION DU FLEUVE

A Kinshasa, certains pêcheursdéplorent la pollution du fleuveCongo. Selon eux, les déchetstoxiques déversés dans le fleuvepar plusieurs industries de la ville

détruisent l’écosystème etconstituent un danger pour la viedes poissons.«La plupart dessociétés évacuent les déchetsdans le fleuve. Et ces eauxpolluent les écosystèmes marins», se plaint également Jean-Pierre Beya Dibue, chimisteenvironnementaliste.

d’agronomie de l’UniversitéShalom de Bunia.Le chef dedépartement d’Agronomie decette université explique cettesituation par le fait que desmilliers de pêcheurs ont envahi,depuis des années, les zonesréservées à la reproduction despoissons.La consommationannuelle des poissons parhabitant est estimée en moyenneà 5,6 Kg en RDC. Ce qui estnettement inférieur à la normeinternationale recommandée parla FAO, soit une consommationannuelle de 21 Kg parhabitantn(Radiookapi.net)

UNE RÉGLEMENTATION

En Ituri en Province Orientale,l’Association des pêcheurs du lacAlbert plaide pour laréglementation de la pêche dansce cours d’eau où certainesespèces de poissons sont en voiede disparition, selon la Faculté

Moment de pêche sur le flauve Congo

A

En marge de la journée du poisson célébrée le 24 juin

Kikwit et ses environsdans la province duBandundu, plus de20.000 caprins et ovins

ont été vaccinés contre la Pestede petits ruminants. La nouvelleest tombée au terme d’unegrande campagne de vaccinationorganisée par la FAO encollaboration avec le ministèrede l’Agriculture et duDéveloppement rural. Lacampagne s’est dérouléependant 20 jours avec l’appuifinancier de la Suède. Lesorganisateurs affirment que cetteactivité a aussi permis d’assurerle contrôle des mouvements desbêtes. Mais cela a été précédépar un séminaire de formationde trois jours à l’intention desvaccinateurs et superviseurs. Laformation a constitué uneoccasion propice pour les acteursimpliqués d’avoir des notionsconcernant la peste elle ; ses

signes cliniques et desretombées ; concernant aussi le«Projet OSRO» qui chapeautecette activité ainsi que lestechniques de prélèvement,d’emballage et d’expéditiond’échantillons.Selon les organisateurs, cettecampagne qui a fait recours à lastratégie de porte à porte a incitéà barrer la route à la peste quiavait décimé 7938 caprins etovins à Kikwit, Bulungu, Idiofa ;Gungu et Masimanimba enjuillet et août 2012. Avant demourir, la bête présentait dessignes de faiblesse ; rougeur desyeux ; jetage de nez ; la languechargée de muqueuses, diarrhéeetc. «Il faut noter que cette pesteest une catastrophe qu’il fautabsolument éviter dans nosmilieux, car elle engendre lapauvreté et menace la sécuritéalimentaire. Cette peste se

transmet par simple contactentre les bêtes malades et cellesqui sont saines», avait déclaré leDr Florent Ngamuna, chef duprojet OSRO avant le début de lacampagne.Selon lui, cette maladie, quis’appelle aussi «peste caprine»,avait commencé en Côte d’Ivoireen 1944. «Il y a quatre souchesde virus, et la peste n’a pas detraitement jusqu’aujourd’hui ;sauf la vaccination pour prévenir»a-t-il précisé.Parmi les activités menées il y aeu des sensibilisations desautorités, des éleveurs, descommerçants, des organisationspaysannes ; appui au contrôledes mouvements des animaux ;appui au laboratoire vétérinairede Kinshasa pour le diagnosticde la PPR ; et la vaccinationcomme telle. Concernant lesperspectives d’avenir, le Dr

Prosper Kambambi, consultant àla FAO , a indiqué que les oorganisateurs veulent fairel’extension du projet ; impliquerd’autres bailleurs ; intensifier lasensibilisation et éviter descomportements à risque.Il sied de noter que cettecampagne de vaccination contrela PPR a alimenté un sentimentde joie auprès surtout deséleveurs dont certains avaientperdu leurs petits ruminantsl’année dernière : «Je souhaiteque chaque année legouvernement et ses partenairespuisent organiser de tellescampagnes de vaccination poursauver nos élevages de petitsruminants», témoigne ClaudeSambisa, un éleveur du quartierNdeke-Zulu dans la commune deNzindan

Badylon Kawanda Bakiman

Plus de 20.000 caprins et ovins vaccinéscontre la peste des petits  ruminants