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MANUEL DE CINQUIÈME PAR YANN HOURY – LE NOUVEAU MANUEL DE FRANÇAIS QUE LUIGI T. BERRETTA AURAIT AIMÉ PUBLIER

Manuel Cinquieme

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manuel de français niveau 5ème écrit par Yann Houry.

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Page 1: Manuel Cinquieme

MANUELDE

CINQUIÈME– PAR YANN HOURY –

LE NOUVEAU MANUEL DE FRANÇAIS

QUE

LUIGI T. BERRETTA AURAIT A IMÉ PUBLIER

Page 2: Manuel Cinquieme

LE CHEVALIER1

Page 3: Manuel Cinquieme

2

Page 4: Manuel Cinquieme

LA CHANSON DE ROLAND

Le neveu de Charlemagne, Roland, et son ami Olivier sont à la tête

de l’arrière-garde pendant que le reste de l’armée quitte l’Espagne

par les Pyrénées. C’est alors que les Sarrasins attaquent.

CV

e comte Roland chevauche par le champ. Il tient Durendal,

qui bien tranche et bien taille. Des Sarrasins il fait grand car-

nage. Si vous eussiez vu comme il jette le mort sur le mort, et

le sang clair s'étaler par flaques ! Il en a son haubert ensanglanté,

et ses deux bras et son bon cheval, de l'encolure jusqu'aux épaules.

Et Olivier n'est pas en reste, ni les douze pairs, ni les Français, qui

frappent et redoublent. Les païens meurent, d'autres défaillent. L'ar-

chevêque dit : « Béni soit notre baronnage ! Montjoie ! » crie-t-il,

c'est le cri d'armes de Charles.

CVI

Et Olivier chevauche à travers la mêlée. Sa hampe s'est brisée, il

n'en a plus qu'un tronçon. Il va frapper un païen, Malon. Il lui brise

3

La bataille de Ronceveaux (15 août 778)

L

Page 5: Manuel Cinquieme

son écu, couvert d'or et de fleurons, hors de la tête fait sauter ses

deux yeux, et la cervelle coule jusqu'à ses pieds. Parmi les autres

qui gisent sans nombre, il l'abat mort. Puis il a tué Turgis et Estur-

goz. Mais la hampe se brise et se fend jusqu’à ses poings. Roland

lui dit : « Compagnon, que faites-vous ! En une telle bataille, je n'ai

cure d'un bâton. Il n'y a que le fer qui vaille, et l'acier. Où donc est

votre épée, qui a nom Hauteclaire ? La garde en est d'or, le pom-

meau de cristal. - Je n'ai pu la tirer, » lui répond Olivier, « j'avais tant

de besogne ! »

CVII

Mon seigneur Olivier a tiré sa bonne épée, celle qu'a tant réclamée

son compagnon Roland, et il lui montre, en vrai chevalier, comme il

s'en sert. Il frappe un païen, Justin de Val Ferrée. Il lui fend par le mi-

lieu toute la tête et tranche le corps et la brogne safrée, et la bonne

selle, dont les gemmes sont serties d'or, et à son cheval il a fendu

l'échine. Il abat le tout devant lui sur le pré. Roland dit : « Je vous re-

connais, frère ! Si l'empereur nous aime, c'est pour de tels coups ! »

De toutes parts « Montjoie ! » retentit.

La Chanson de Roland (traduction de Joseph Bédier)

QUESTIONS1. Quels sont les personnages principaux de cet extrait ? À quoi le

voyez-vous ?

2. Relevez plusieurs termes montrant que ce sont des chevaliers.

Contre qui luttent-ils ? Citez deux termes qui désignent l’ennemi.

3. Relevez les termes en rapport avec le combat.

4. Relevez, à présent, tous les termes qui montrent que ce combat

est un carnage.

5. Trouvez quelques exemples qui révèlent que le récit est fait avec

quelque exagération.

6. À quel genre littéraire

étudié en sixième ce

texte vous fait-il penser ?

Justifiez votre réponse.

7. Quel objectif vise ce

texte ? S’agit-il, par

exemple, de montrer les

horreurs de la guerre ?

Justifiez votre réponse.

4

Explications en vidéo

VIDÉO 1.1 L’hyperbole

Page 6: Manuel Cinquieme

EXERCICESoulignez les exagérations.

a - L’archevêque frappe plus de mille coups.

b - Mille Sarrasins mettent pied à terre ; à cheval, ils sont quarante

milliers.

c - À pleines mains, le roi Charles arrache ses cheveux. Cent mille

Français ont une douleur si grande qu’il n’en est aucun qui ne fonde

en larmes.

d - Il lui perce le cœur, le foie et le poumon, et l’abat mort.

e - Il lui brise le heaume, tranche la coiffe avec le cuir du crâne, la

face entre les yeux et tout le corps. À travers la selle, qui est incrus-

tée d’or, l’épée atteint le cheval et s’enfonce.

f - Le comte Roland, très douloureusement, sonne son olifant. Par sa

bouche le sang jaillit. Sa tempe se rompt.

g - Les fleurs sont rouges du sang des barons qui coule comme un

ruisseau.

RÉDIGEZÀ votre tour, racontez un combat de chevaliers.

Utilisez le vocabulaire utilisé dans le texte précédent, et ajoutez tou-

tes sortes d’exagérations afin de créer un récit épique.

5

Page 7: Manuel Cinquieme

6

Le peintre Charles de Steuben représente ici la célèbre ba-taille de Poitiers qui eut lieu en 732. Cette bataille symbolise la victoire des chrétiens sur les musulmans.En revanche, la bataille de Roncevaux, contrairement à ce qu’a retenu la littérature, oppose les Carolingiens, non aux musulmans, mais aux Basques.

Page 8: Manuel Cinquieme

7

Page 9: Manuel Cinquieme

L’ANCIEN FRANÇAIS

COMPAREZ

1. Lisez les cinq premiers vers du texte en ancien français (aidez-

vous de la traduction en français moderne).

2. Relevez les mots que vous reconnaissez, et dites quelles différen-

ces vous remarquez, quels mots de la même famille vous connais-

sez.

3. Ce texte est-il écrit en prose ou en vers ? Justifiez votre réponse.

8

En ancien français

Page 10: Manuel Cinquieme

TRADUISEZ

ANCIEN FRANÇAIS

« Cumpainz Rollant, l’olifan car sunez :

Si l’orrat Carles, ferat l’ost returner,

Succurrat nos li reis od tut sun barnet. »

Respont Rollant : « Ne placet Damnedeu

Que mi parent pur mei seient blasmet

Ne France dulce ja cheet en viltet !

Einz i ferrai de Durendal asez,

Ma bone espee que ai ceint al costet :

Tut en verrez le brant ensanglentet.

Felun paien mar i sunt asemblez :

Jo vos plevis, tuz sunt a mort livrez. »

FRANÇAIS MODERNE

« Roland mon ... , sonnez l’olifant :

Ainsi ... l’entendra, il ... revenir l’armée,

Il nous ... avec tous ses barons. »

Roland ... : « Ne plaise à Dieu

Que mes ... ... ... soient blâmés

Et que ... France tombe dans le mépris !

Mais je frapperai de Durendal avec force,

Ma ... ... que j’ai ceinte au ... :

Vous en verrez la lame tout ... .

Les félons ... se ... ... pour leur malheur.

Je vous le jure, ... ... livrés à la mort. »

9

Lisez la laisse (LXXXIV) ci-dessous en ancien français, puis complétez le texte traduit en français moderne.

Page 11: Manuel Cinquieme

LA CHANSON DE GESTE

LE MOYEN ÂGE

Le Moyen Âge est une période de mille ans qui commence avec la

chute de l'Empire romain au Ve siècle (en 476) et se termine au XVe

siècle avec la découverte de l’Amérique en 1492 ou la prise de

Constantinople par les Turcs en 1453. Durant le Moyen Âge, on dis-

tingue trois grandes périodes :

• le haut Moyen Âge (une époque chaotique qui connaît deux dynas-

ties de rois francs, les Mérovingiens et les Carolingiens) ;

• une période plus stable, du XIe au XIII siècle, marquée cependant

par les Croisades ;

• le bas Moyen Âge (cette époque a connu les guerres et les épidé-

mies).

LA CHANSON DE GESTE

On appelle chanson de geste un long poème épique qui célèbre les

exploits guerriers de chevaliers français devenus des personnages

légendaires. Elle apparaît vers la fin du XIe siècle avec la Chanson

de Roland.

La chanson de geste est un récit chanté : un jongleur s’accompa-

gnant à la vielle raconte les exploits guerriers. Le mot geste signifie

ce qui a été fait ; ce sont donc les actions, les exploits.

Une chanson est composée de laisses numérotées en chiffres ro-

mains. Une laisse est une série de vers, généralement des décasyl-labes.

10

(LEÇON I)

Page 12: Manuel Cinquieme

Le thème principal de la Chanson de Roland est celui de la lutte des

représentants des forces du bien contre les forces du mal, c’est-à-

dire les chevaliers chrétiens contre les païens.

L’ÉPOPÉE

La Chanson de Roland est un poème épique, c’est-à-dire une épo-

pée.

On y célèbre des exploits guerriers en un style particulier : l’exagéra-

tion (par l’emploi des hyperboles) révèle l’incroyable valeur des com-

battants, les phrases courtes donnent du rythme au récit en accumu-

lant les actions guerrières.

11

La mort de Roland

RÉVISION 1.1 Avez-vous retenu ?

Répondre

Question 1 sur 9

Combien de temps dure le Moyen Âge ?

A. Cent ans

B. Cinq cents ans

C. Mille ans

Page 13: Manuel Cinquieme

RÉCITATION

Charlemagne, empereur à la barbe fleurie,

Revient d'Espagne ; il a le cœur triste, il s'écrie :

« Roncevaux ! Roncevaux ! ô traître Ganelon ! »

Car son neveu Roland est mort dans ce vallon

Avec les douze pairs et toute son armée.

Le laboureur des monts qui vit sous la ramée

Est rentré chez lui, grave et calme, avec son chien ;

Il a baisé sa femme au front, et dit : C'est bien.

Il a lavé sa trompe et son arc aux fontaines ;

Et les os des héros blanchissent dans les plaines.

Le bon roi Charle est plein de douleur et d'ennui ;

Son cheval syrien est triste comme lui.

Il pleure ; l'empereur pleure de la souffrance

D'avoir perdu ses preux, ses douze pairs de France,

Ses meilleurs chevaliers qui n'étaient jamais las,

Et son neveu Roland, et la bataille, hélas !

Et surtout de songer, lui, vainqueur des Espagnes,

Qu'on fera des chansons dans toutes ces montagnes

Sur ses guerriers tombés devant des paysans,

Et qu'on en parlera plus de quatre cents ans !

Victor Hugo, La Légende des siècles

12

Portrait imaginaire de Charlemagne

CHARLEMAGNE, EMPEREUR À LA BARBE FLEURIE

Page 14: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

ROLAND REFUSE D’APPELER

Les mots suivants vous sont donnés :

• Olivier, Charles, Roland

• renom

• Durendal

• félons

DICTÉE 2

ROLAND APPELLE

Les mots suivants vous sont donnés :

• cor

• tempe

• olifant

13

AUDIO 1.1Écoutez le texte

AUDIO 1.2Écrivez le texte

AUDIO 1.3Écoutez le texte

AUDIO 1.4Écrivez le texte

Roland à Roncevaux

Page 15: Manuel Cinquieme

LE CHEVALIER ERRANT

rthur, le bon roi de Bretagne, qui, par sa vaillance, nous en-

seigne à être preux et courtois, tenait sa magnifique cour

lors de cette fête qu’on appelle la Pentecôte. Le roi était à

Carduel, au pays de Galle. Après le repas, dans toutes les salles du

château, les chevaliers se réunirent là où les dames ou les demoisel-

les les appelaient. Les uns racontaient des histoires, les autres par-

laient d’Amour et des douleurs ou des grandes joies qu’il procure.

C’est pourquoi il me plaît de raconter une histoire digne d’être écou-

tée, une histoire au sujet du roi dont la réputation est telle qu’on en

parle encore aujourd’hui. À ce sujet, je suis d’accord avec les Bre-

tons : la renommée de ce roi sera éternelle et, grâce à lui, on se sou-

viendra du nom de nombreux vaillants chevaliers.

Mais, ce jour-là, on s’étonna beaucoup de voir le roi se lever et quit-

ter l’assemblée. Plusieurs exprimèrent leur mécontentement, car on

n’avait jamais vu le roi, lors d’une telle fête, se retirer dans sa cham-

bre pour dormir ou se reposer. Pourtant, c’est ce qui advint ce jour-

là : la reine le retint auprès d’elle, si bien qu’il s’oublia et s’endormit.

14

« Je suis un chevalier qui cherche ce que je ne puis trouver ; ma quête a été longue et vaine. »

A

Page 16: Manuel Cinquieme

À la porte de la chambre, se trouvaient Dodinel, Sagremor, Keu,

mon seigneur Gauvain, ainsi que mon seigneur Yvain. Et avec eux,

Calogrenant, un chevalier fort avenant, lequel avait commencé un

conte moins à son honneur qu’à sa honte.

« Il y a près de six ans, j’allais seul en quête d’aventures, armé de pied en cap, comme un chevalier doit l’être. Je trouvai un chemin à

ma droite, dans une épaisse forêt. C’était un méchant sentier, plein

de ronces et d’épines. Avec quelles difficultés et peines, je le sui-

vis ! Près d’un jour entier, j’allai chevauchant ainsi jusqu’à la sortie

de la forêt ; c’était celle de Brocéliande. J’entrai dans une lande et

vis une bretèche. Le fossé qui l’entourait était profond et large. De-

bout sur le pont, se tenait le maître de cette forteresse, un autour sur le poing : « Béni soit le chemin qui vous a mené ici », me dit-il.

Cette nuit-là, je fus bien logé, et on sella mon cheval au point du

jour.

Je n’étais guère éloigné du logis quand je trouvai dans un essart des taureaux sauvages qui s’affrontaient et se démenaient avec un

tel bruit que je reculai de peur, car nulle bête n’est plus féroce qu’un

taureau.

Un paysan qui ressemblait à un Maure, démesurément laid et hi-

deux - nul ne pourrait décrire une telle laideur ! - était assis sur une

souche, une grande massue dans la main. Je m’approchai du vilain,

et vis qu’il avait la tête plus grosse qu’un roncin ou tout autre bête,

les cheveux ébouriffés, le front pelé et large de deux empans, les

oreilles velues et aussi grandes que celles d’un éléphant, les sour-

cils énormes, la face plate, des yeux de chouette, un nez de chat, la

bouche fendue comme celle d’un loup, des dents de sanglier ai-

guës et jaunes, la barbe rousse, le menton soudé à la poitrine, et

l’échine longue, torse et bossue. Appuyé sur sa massue, il était vêtu

étrangement. À son cou étaient attachées deux peaux fraîchement

écorchées de deux taureaux ou de deux bœufs.

Le paysan bondit quand il me vit m’approcher de lui. Je ne sais s’il

voulait me toucher ni ce qu’il voulait faire, mais je me mis en position

de défense jusqu’au moment où je vis qu’il restait debout, immobile,

monté sur un tronc. Il avait bien dix-sept pieds de haut. Il me regar-

da sans mot dire comme le ferait une bête. Je pensais qu’il ne savait

parler, et qu’il était dépourvu d’intelligence. Toutefois, je m’enhardis

assez pour lui dire :

« Eh ! dis-moi donc si tu es ou non une bonne créature de Dieu !

- Je suis un homme, me répondit-il.

- Quelle sorte d’homme ? dis-je.

- Tel que tu vois ; je ne change jamais.

- Que fais-tu ici ?

- Je garde les bêtes de ce bois.

- Comment ? Par saint Pierre de Rome, elles n’obéissent pas à

l’homme ! Je ne pense pas qu’on puisse garder des bêtes sauva-

ges dans une plaine ou un bois.

- Je les garde pourtant. Jamais elles ne sortiront de cet enclos.

- Toi ? Et comment donc ? Dis-le-moi.

- Aucune n’ose bouger quand elles me voient venir, car, quand je

puis en tenir une, je l’empoigne fortement par les cornes ; alors tou-

tes les autres tremblent de peur et s’assemblent autour de moi

comme pour crier grâce. Nul autre que moi ne pourrait éviter une

mort immédiate s’il se trouvait au milieu d’elles. Ainsi, je suis le sei-

gneur de mes bêtes. Mais dis-moi, à présent, quel homme tu es, et

ce que tu cherches.

15

Page 17: Manuel Cinquieme

- Je suis un chevalier qui cherche ce que je ne puis trouver ; ma

quête a été longue et vaine.

- Et que voudrais-tu trouver ?

- Des aventures pour éprouver ma vaillance et mon courage. Je te

demande donc, je te prie, je t’implore de m’indiquer, si tu le peux,

quelque aventure ou merveille. »

D’après Yvain ou Le chevalier au lion de Chrétien de Troyes

QUESTIONS

I - LA NARRATION

1. Qui le pronom « je » désigne-t-il dans le premier paragraphe ?

2. À quel moment Calogrenant devient-il le narrateur du récit ? À

quoi le remarquez-vous ?

3. Quel temps est essentiellement utilisé ?

4. Quel autre temps trouve-t-on beaucoup également ? Pourquoi ?

II - LE CHEVALIER CALOGRENANT

5. Quelles sont les qualités d’un bon chevalier ?

6. Calogrenant a-t-il intérêt à raconter l’histoire qui est la sienne ?

Pourquoi ?

7. Quelle qualité révèle ainsi le comportement de Calogrenant ? Trou-

vez un autre exemple de cette qualité dans le texte, qui confirmera

votre réponse.

8. À quoi voit-on que Calogrenant est un chevalier errant ?

9. Que recherche-t-il dans sa quête ?

10. Quelles difficultés rencontrent-ils sur sa route ?

III - LE PAYSAN

11. Qu’est-ce qui rend le paysan si effrayant ? Quels sont les pou-

voirs du paysan ?

RÉDIGEZ1. Écrivez des phrases em-

ployant chacun des mots sui-

vants : preux, avenant, armé de

pied en cap, s’enhardir.

2. Imaginez l’aventure

que propose le paysan à

Calogrenant.

16

Page 18: Manuel Cinquieme

LE ROMAN

LE ROMAN

À l’origine, le mot « roman » désigne la langue que l’on parlait au

XIIe siècle dans le nord de la France. Le mot roman est donc syno-

nyme d’ancien français.

Un roman désigne un ouvrage écrit en langue romane (et non en la-

tin). Yvain ou Le chevalier au lion de Chrétien de Troyes est donc un

roman puisqu'il est écrit en roman. À cette époque, le roman est

écrit en couplets d’octosyllabes à rimes plates (aa, bb, cc, etc.).

Contrairement à la chanson de geste, le roman est un texte destiné

à être lu à voix haute, et non au chant.

À cette époque, seuls les clercs (hommes d’église) savent lire.

CHRÉTIEN DE TROYES (NÉ EN 1135)

On ne sait pas grand-chose de cet écrivain sinon qu’il est l’auteur

de cinq romans dont Lancelot ou Le chevalier de la charrette, Perce-

val ou le Conte du Graal. Ce clerc originaire de la ville de Troyes a

puisé son inspiration dans la matière de Bretagne.

LA MATIÈRE DE BRETAGNE

La matière de Bretagne désigne les récits dont les héros sont Arthur,

Guenièvre, Merlin et de nombreux chevaliers (Yvain, Gauvain, Lance-

lot...).

Chrétien de Troyes invente le héros quittant la cour du roi Arthur et

ses chevaliers (regroupés autour de la Table ronde) pour partir à

l’aventure dans des lieux périlleux (forêts, châteaux merveilleux).

L'aventure permet au chevalier de prouver sa valeur et de conquérir

la femme qu'il aime.

17

(LEÇON 2)

Page 19: Manuel Cinquieme

18

RÉVISION 1.2 Avez-vous retenu ?

Répondre

Question 1 sur 8

Que signifie le mot « roman » ?

A. C’est un livre.

B. C’est une langue parlée au XIIe siè-cle.

C. C’est une histoire d’amour.

Page 20: Manuel Cinquieme

L’ADOUBEMENT

Perceval est un jeune homme qui vit dans la forêt. Il est élevé par sa mère qui le maintient dans l’ignorance du monde extérieur. Mais un jour, il voit des chevaliers et, émerveillé, dé-cide de partir à l’aventure.

Le seigneur Gornemant de Goort le prend alors sous sa protection et fait de lui un chevalier.

erceval abandonna les vêtements donnés par sa mère.

Alors le seigneur se baissa, et lui chaussa l'éperon droit.

La coutume était en effet la suivante : celui qui faisait che-

valier devait lui chausser l'éperon. Il y avait beaucoup d’autres

serviteurs. Ceux qui purent l’approcher l’aidèrent à s’armer. Le no-

ble seigneur prit ensuite l'épée, la lui ceignit, lui donna l'acco-lade, et lui déclara qu'avec cette épée il lui conférait l'ordre le

plus élevé que Dieu ait créé et établi, c’était l'ordre de chevalerie

qui n'admet aucune bassesse.

Puis il ajouta : « Mon ami, s’il arrive que vous deviez combattre

quelque chevalier, souvenez-vous des instructions que je vais

vous donner : si vous avez le dessus et que votre adversaire ne

peut plus se défendre ni résister et qu'il lui faille demander grâce,

ne le tuez pas délibérément.

19

P

Page 21: Manuel Cinquieme

Et gardez-vous d’être trop bavard ni médisant. Nul ne peut trop par-

ler sans qu’il ne dise quelque chose qu'on lui impute à bassesse.

L’homme sage dit et répète : « Qui parle trop commet un péché. »

Voilà pourquoi, mon ami, je vous déconseille de trop parler. Et je

vous prie également, si vous rencontrez une jeune fille ou une

femme qui se trouve privée d'appui, secourez-la, si vous pouvez le

faire. Vous agirez honorablement.

J'ai encore une autre chose à vous apprendre (ne la négligez point,

car elle n'est pas à dédaigner) : ne manquez pas de vous rendre à

l'église y prier le Créateur de toutes choses d'avoir pitié de votre

âme. »

D’après Le Conte du Graal (Perceval) de Chrétien de Troyes

QUESTIONS1. Chercher dans le dictionnaire la définition du mot « adoube-

ment ».

2. Que doit faire Perceval avant que l’adoubement commence ?

3. Quelles sont les différentes étapes de l’adoubement ?

4. À quoi voyez-vous qu’un personnage parle dans cet extrait ?

5. Quel est ce personnage qui parle ?

6. Relevez les formules employées par ce personnage pour donner

des conseils à Perceval. Quels sont les temps et les modes des ver-

bes ?

7. Quelles sont les qualités que l’on attend d’un chevalier ?

RÉDIGEZComme Gornemant de Goort, donnez des conseils à une personne

en utilisant l’impératif présent.

Vous pouvez la conseiller sur le sujet de votre choix : la musique, le

sport, la lecture, etc.

20

Un chevalier vous parle

VIDÉO 1.2 L’anecdote

Page 22: Manuel Cinquieme

LE DRAGON D'IRLANDE

r, un matin, au point du jour, il ouït une voix si épouvantable

qu’on eût dit le cri d’un démon. Jamais il n’avait entendu

bête glapir en telle guise, si horrible et si merveilleuse. Il ap-

pela une femme qui passait sur le port :

« Dites-moi, fait-il, dame, d’où vient cette voix que j’ai ouïe ? ne me

le cachez pas.

- Certes, sire, je vous le dirai sans mensonge. Elle vient d’une bête

fière et la plus hideuse qui soit au monde. Chaque jour, elle des-

cend de sa caverne et s’arrête à l’une des portes de la ville. Nul

n’en peut sortir, nul n’y peut entrer, qu’on n’ait livré au dragon une

jeune fille ; et, dès qu’il la tient entre ses griffes, il la dévore en moins

de temps qu’il n’en faut pour dire une patenôtre.

- Dame, dit Tristan, ne vous raillez pas de moi, mais dites-moi s’il se-

rait possible à un homme né de mère de l’occire en bataille.

- Certes, beau doux sire, je ne sais. Ce qui est assuré, c’est que

vingt chevaliers éprouvés ont déjà tenté l’aventure ; car le roi d’Ir-

lande a proclamé par voix de héraut qu’il donnerait sa fille Iseut la

Blonde à qui tuerait le monstre ; mais le monstre les a tous

dévorés. »

Tristan quitte la femme et retourne vers sa nef. Il s’arme en secret, et

il eût fait beau voir sortir de la nef de ces marchands si riche des-trier de guerre et si fier chevalier. Mais le port était désert, car

l’aube venait à peine de poindre, et nul ne vit le preux chevaucher

jusqu’à la porte que la femme lui avait montrée. Soudain, sur la

route, cinq hommes dévalèrent, qui éperonnaient leurs chevaux,

les freins abandonnés, et fuyaient vers la ville. Tristan saisit au pas-

sage l’un d’entre eux par ses rouges cheveux tressés, si fortement

qu’il le renversa sur la croupe de son cheval et le maintint arrêté :

« Dieu vous sauve, beau sire ! dit Tristan. Par quelle route vient le

dragon ? »

Et quand le fuyard lui eut montré la route, Tristan le relâcha.

Le monstre approchait. Il avait la tête d’une guivre, les yeux rouges

et tels que des charbons embrasés, deux cornes au front, les

oreilles longues et velues, des griffes de lion, une queue de serpent,

le corps écailleux d’un griffon.

21

O

Le roi Marc désire épouser celle à qui appartient le cheveu d’or que deux hirondelles lui ont apporté.

Pour lui plaire, son neveu Tristan part à la recherche de la jeune fille en Irlande, une terre ennemie. Pour ne pas être reconnu, il est déguisé en marchand.

Page 23: Manuel Cinquieme

22

« Saint Georges terrassant le dragon »

de Paolo Uccello

Page 24: Manuel Cinquieme

Tristan lança contre lui son destrier d’une telle force que, tout héris-

sé de peur, il bondit pourtant contre le monstre. La lance de Tristan

heurta les écailles et vola en éclats. Aussitôt le preux tire son épée,

la lève et l’assène sur la tête du dragon, mais sans même entamer

le cuir. Le monstre a senti l’atteinte, pourtant ; il lance ses griffes con-

tre l’écu, les y enfonce, et en fait voler les attaches. La poitrine dé-

couverte, Tristan le requiert encore de l’épée, et le frappe sur les

flancs d’un coup si violent que l’air en retentit. Vainement. Il ne peut

le blesser. Alors, le dragon vomit par les naseaux un double jet de

flammes venimeuses : le haubert de Tristan noircit comme un char-

bon éteint, son cheval s’abat et meurt. Mais, aussitôt relevé, Tristan

enfonce sa bonne épée dans la gueule du monstre : elle y pénètre

toute et lui fend le cœur en deux parts. Le dragon pousse une der-

nière fois son cri horrible et meurt.

Tristan lui coupa la langue et la mit dans sa chausse. Puis, tout étour-

di par la fumée âcre, il marcha, pour y boire, vers une eau stag-

nante qu’il voyait briller à quelque distance. Mais le venin distillé

par la langue du dragon s’échauffa contre son corps, et, dans les

hautes herbes qui bordaient le marécage, le héros tomba inanimé.

Extrait de Tristan et Iseut adapté par Joseph Bédier

QUESTIONS

LE DRAGON

1. Relevez, dans le premier paragraphe, deux termes montrant l’ef-

froi de ceux qui entendent le monstre.

2. Quelle expression souligne que ce monstre est exceptionnel ?

3. Dans le premier paragraphe, à quoi est-il comparé ?

4. Pourquoi veut-on absolument le tuer ?

L’APPARITION DU DRAGON

5. À partir de « Le monstre approchait » jusqu’à « un griffon », rele-

vez tous les groupes nominaux qui décrivent le dragon. Soulignez

les adjectifs qualificatifs épithètes et les compléments du nom.

6. Dans quelles histoire avez-vous déjà rencontré un tel monstre ?

Citez les autres monstres évoqués dans ce texte.

LE COMBAT

7. Quels termes montrent la violence du combat ?

8. Dans l’avant-dernier paragraphe, quel est le temps principale-

ment utilisé ? Quel effet produit l’utilisation de ce temps ?

23

Page 25: Manuel Cinquieme

LE DIALOGUE

9. Qu’est-ce qu’un dialogue ? Quel est le contraire du mot « dialo-

gue » ?

10. Qui parle dans ce dialogue ? Relevez tous les termes qui l’indi-

quent.

11. Dites à quels éléments on reconnaît un dialogue (on peut en trou-

ver au moins quatre).

VOCABULAIRE

12. Rédigez des phrases contenant chacun des mots suivants :

« ouïr », « occire », « destrier », « requérir » et « vainement ».

13. Donnez le sens du mot « dragon » dans chacune de ces phra-

ses :

• En entrant dans la boutique, j’ai dû affronter le regard du dra-gon derrière le comptoir.

• En visitant l’île de Komodo, j’ai découvert de superbes dra-gons.

• Un dragon garde les pommes d’or du jardin des Hespérides.

• Saint Michel a terrassé le dragon.

• Le 4e régiment de dragons se trouvait à la tête de l’armée.

14. Qu’est-ce qu’une « dragonne » ?

24

INTERACTIF 1.1 Mots croisés

Vérifiez que vous avez acquis le vocabulaire des séan-ces précédentes.

INTERACTIF 1.2 Comment combattaient les chevaliers ?

Combat en armure au musée de Cluny à Paris

Page 26: Manuel Cinquieme

DÉCOUVRIR LE MERVEILLEUX

EXTRAIT 1

Poursuivant le chevalier gardien de la fontaine, Yvain pénètre dans

le château de son ennemi. Malheureusement, la porte tombe au mo-

ment où il passe et tranche son cheval en deux. Sain et sauf, Yvain

est prisonnier du château. Une jeune fille, Laudine, propose de l’ai-

der.

lle lui donna l’anneau, et lui dit que celui qui le porte est invisi-

ble comme le bois sous l’écorce, mais à condition que la

pierre soit cachée dans le poing fermé. Ainsi, celui qui porte

l’anneau à son doigt n’a plus rien à craindre. Même en ayant les

yeux grands ouverts, on ne pourrait pas l’apercevoir, pas plus qu’on

ne voit le bois recouvert par l’écorce.

Cela plut beaucoup à mon seigneur Yvain.

Le Chevalier au lion (Yvain) de Chrétien de Troyes

EXTRAIT 2

L’empereur Charles décide de poursuivre les Sarrasins responsa-

bles de la mort de Roland et de toute l’arrière-garde. La nuit com-

mence à tomber.

’empereur fait sonner ses clairons ; puis il chevauche, le

preux, avec sa grande armée. Ils ont forcé ceux d’Espagne à

tourner le dos ; ils tiennent la poursuite d’un même cœur, tous

ensemble. Quand l’empereur voit décliner la vêprée, il descend de

cheval sur l’herbe verte, dans un pré : il se prosterne contre terre et

prie le Seigneur Dieu de faire que pour lui le soleil s’arrête, que la

nuit tarde et que le jour dure. Alors vient à lui un ange, celui qui a

coutume de lui parler. Rapide, il lui donne ce commandement :

« Charles, chevauche ; la clarté ne te manque pas. C’est la fleur de

France que tu as perdue, Dieu le sait. Tu peux te venger de l’en-geance criminelle ! » Il dit, et l’empereur remonte à cheval.

25

LE

Lisez ces extraits et relevez les passages merveilleux.

Page 27: Manuel Cinquieme

Pour Charlemagne Dieu fit un grand miracle, car le soleil s’arrête, im-

mobile. Les païens fuient, Les Francs leur donnent fortement la

chasse.

La Chanson de Roland (laisses CLXXIX et CLXXX, traduction de Jo-

seph Bédier)

EXTRAIT 3

ter Pendragon mourut seize ans plus tard, à la Saint-Martin.

Comme il ne laissait pas d’enfant, les barons s’assemblèrent

et prièrent Merlin de leur désigner l’homme qu’ils devaient

élire afin qu’il gouverne le royaume. Mais il se contenta de leur dire

d’attendre le jour de la naissance de Notre Seigneur, et jus-

que- là d’implorer Dieu pour qu’il les éclaire.

La veille de Noël, donc, tous les

barons du royaume de Logres

vinrent à Londres. Par-

mi eux, étaient An-

tor et ses deux

enfants, Keu et Ar-

thur, dont il ne savait le-

quel il préférait. Cha-

cun assista à la messe

de minuit, puis à la

messe du jour. Et

comme la foule sortait de l’église, des cris d’étonnement retentirent :

une grande pierre taillée se trouvait au milieu de la place naguère

vide. Sur cette pierre, on voyait une enclume de fer, où une épée

était fichée jusqu’à la garde.

On avertit aussitôt l’archevêque qui vint avec de l’eau bénite. En se

baissant pour asperger la pierre, il déchiffra à haute voix cette

phrase gravée en lettres d’or :

« Celui qui sera capable de retirer cette

épée sera le roi élu par Jésus-Christ ».

Déjà les hommes les plus puissants et les plus

riches se disputaient pour savoir qui tenterait

l’épreuve le premier. Mais l’archevêque

leur dit :

« Sei-

26

U

Page 28: Manuel Cinquieme

gneurs, quelle manque de sagesse ! Ne savez-vous pas que Notre

Seigneur n’a souci de richesse, ni de noblesse, ni de force ? Seul,

celui qu’il a désigné réussira, et, s’il était encore à naître, l’épée ne

serait jamais ôtée avant qu’il vienne ».

Alors, il choisit lui-même deux cent cinquante prud’hommes pour

tenter l’aventure. Mais aucun ne parvint à faire bouger l’épée.

Après eux, et dans la semaine qui suivit, tous ceux qui le voulurent

s’y efforcèrent, mais vainement. Et l’on atteignit ainsi le Jour de l’An.

Ce jour-là, on donnait chaque année un grand tournoi aux portes de

la cité. Quand les chevaliers eurent assez jouté, il y eut une telle mê-

lée, que toute la ville accourut voir le spectacle. Keu, le fils d’Antor,

qui venait d’être fait chevalier à la Toussaint, appela son jeune frère,

et lui dit : « Va chercher mon épée à notre hôtel ». Arthur était un bel

et grand adolescent de seize ans, fort aimable et serviable. Aussitôt,

il piqua des deux vers leur logis, mais il ne put trouver l’épée de son

frère ni aucune autre. Il revenait, lorsqu’en passant devant l’église, il

pensa qu’il n’avait pas encore tenté l’épreuve : il s’approcha du per-

ron et, sans même descendre de cheval, prend l’épée par la poi-

gnée, la tire sans la moindre peine, et l’apporte à son frère, à qui il

dit : « Je n’ai pu trouver ton épée, mais je t’apporte celle de l’enclu-

me ».

D’après Merlin de Robert de Boron

Tournoi de chevaliers

27

Page 29: Manuel Cinquieme

28

1 sur 11

LIRE UN CONTE ENTIER

Lisez La Légende de saint Julien l'Hospitalier de Gustave

Flaubert, et relevez au moins cinq exemples de merveilleux.

Page 30: Manuel Cinquieme

LE MERVEILLEUX

Le merveilleux est la manifestation du surnaturel dans la réalité. Ce

qui est inexplicable de façon naturelle suscite alors l’étonnement. Le

mot merveilleux vient du mot merveille, en latin mirabilia (signifiant

choses étonnantes, admirables).

Le merveilleux médiéval se caractérise par la présence d’éléments

ou événements surnaturels, d’objets magiques et de créatures en

tout genre.

29

(LEÇON 3)

LES ÉLÉMENTS OU ÉVÉNEMENTS SURNATURELS

La forêt, aussi effrayante qu’attirante, cache nombre d’éléments

merveilleux, comme la fontaine de Barenton. C’est une fontaine

bouillonnante qui déchaîne la tempête si l’on accomplit certain

geste.

Charlemagne, voulant poursuivre ses ennemis, demande à Dieu

d’arrêter le soleil afin que le nuit ne tombe pas et que le jour dure.

Un ange survient pour l’assurer de sa victoire.

Page 31: Manuel Cinquieme

LES OBJETS MAGIQUES

Les romans de la table ronde abondent en objets magiques. Le plus

célèbre d’entre tous est l’épée Excalibur, fichée jusqu’à la garde

dans une enclume, que seul le roi pourra retirer.

Divers objets peuvent aider les chevaliers, tel l’anneau qu’une jeune

fille nommée Laudine prête à Yvain afin qu’il échappe à ses poursui-

vants en le rendant invisible.

LES CRÉATURES MERVEILLEUSES

La licorne, le griffon, le phénix ou le dragon sont quelques exemples

de créatures merveilleuses.

Parfois certains personnages tiennent à la fois de l’animal et de

l’homme, comme le paysan que rencontre Calogrenant, mais on

peut penser aussi à Mélusine, qui chaque samedi retrouve une

queue de serpent.

30

Page 32: Manuel Cinquieme

DÉCRIRE

Relisez le portrait du paysan, et répondez aux questions.

1. À quoi voit-on que le paysan est décrit ? Justifiez votre ré-

ponse.

2. Sur quelle partie du corps Calogrenant insiste-t-il ?

3. Qu’est-ce qui, outre son aspect physique, révèle le caractère

sauvage du paysan ?

4. Relevez dans un tableau les comparaisons d’une part et les

métaphores d’autre part qui caractérisent le paysan. À quel

champ lexical appartiennent-elles ?

5. À votre avis, pourquoi Calogrenant utilise-t-il ces figures de

style pour décrire le paysan ?

6. Par quel terme Calogrenant signale-t-il la très grande laideur

du paysan ? Quelle est la nature de ce mot ?

7. a) Relevez trois groupes nominaux décrivant le paysan.

b) Soulignez le déterminant puis le nom.

c) Que trouve-t-on encore dans ces groupes nominaux ?

31

Page 33: Manuel Cinquieme

EXERCICE 1

L’équipement du chevalier

32

Répondre

Placez les mots au bon endroit.

Heaume

Heaume

Baudrier

Baudrier

Épée

Épée

Éperon

Éperon

Haubert

Haubert

Chausse

Chausse

a - Faites l’exercice ci-contre.

b - En quelques phrases, décrivez l’équipement du chevalier en

réutilisant chacun des mots ci-contre.

Page 34: Manuel Cinquieme

EXERCICE 2

L’épée

Décrivez cette épée en commençant par « Une épée est composée

de... ».

N'utilisez pas tous les mots de la légende mais seulement quelques-

uns (pour cela, aidez-vous de Wikipédia) et expliquez à quoi ser-

vent les différentes parties de l'épée.

Évitez les auxiliaires « être » et « avoir ». Choisissez plutôt des ex-

pressions comme « Une épée possède », « Elle présente », « On

distingue », etc.

33

I. Poignée

II. Lame

III. Fourreau

1. Pommeau2. Fusée3. Garde4. Chappe (Pro-tège-pluie)5. Fort6. Gouttière7. Tranchant8. Faible9. Arête centrale10. Pointe

INTERACTIF 1.3 Rédigez et envoyez votre travail

Page 35: Manuel Cinquieme

EXERCICE 3

Le visage

Sa face maigre et allongée, semblait creusée par le coup de pouce

d’un sculpteur puissant ; le front montueux, les arcades sourcilières

proéminentes, le nez en bec d’aigle, le menton fait d’un large mé-

plat, les joues accusant les pommettes et coupées de plans fuyants,

donnaient à la tête un relief d’une vigueur singulière. Avec l’âge,

cette tête devait prendre un caractère osseux trop prononcé, une

maigreur de chevalier errant.

La Fortune des Rougon d’Émile Zola

a - Relevez les verbes.

b - Quelle partie du corps est-elle décrite ? Citez les termes qui

vous ont permis de le dire.

c - L’auteur ne fait-il que décrire le physique de son personnage ?

Justifiez votre réponse.

d - Dans la première phrase, relevez les adjectifs qualificatifs.

e - Donnez une comparaison et une métaphore.

f - Relevez une phrase qui montre que l’auteur connaît l’avenir de

son personnage.

EXERCICE 4

Décrire un personnage

L’âge de notre hidalgo frisait la cinquantaine. Il était de complexion

robuste, maigre de corps, sec de visage, fort matineux et grand ami

de la chasse. On a dit qu’il avait le surnom de Quixada ou Quesada,

car il y a sur ce point quelque divergence entre les auteurs qui en

ont écrit, bien que les conjectures les plus vraisemblables fassent

entendre qu’il s’appelait Quijana. Mais cela importe peu à notre his-

toire ; il suffit que, dans le récit des faits, on ne s’écarte pas d’un

atome de la vérité.

Don Quichotte de Miguel de Cervantes

a - Cherchez dans un dictionnaire les mots que vous ne connaissez

pas (« complexion », « matineux », « divergence », « conjectu-

res »...).

b - Que signifie l’expression « frisait la cinquantaine » ?

c - Dans la deuxième phrase, relevez un complément du nom et un

complément de l’adjectif.

d - Quelles informations cette description nous apporte-t-elle sur ce

personnage ?

e - Sur quel détail cet extrait insiste-t-il ?

f - Quelle phrase montre que l’auteur se moque de son lecteur ?

34

Page 36: Manuel Cinquieme

EXERCICE 5

Rédigez

Décrivez ce visage en utilisant les adjectifs qualificatifs qui vous pa-

raîtront adaptés. Vous pouvez en trouver d’autres.

• Le visage : maigre, émacié, joufflu, poupin, allongé, carré, rond,

ridé, flétri, hâlé, pâle...

• Les cheveux : longs, courts, abondants, rares, épais, fins, soyeux,

blancs...

• Les yeux : petits, perçants, enfoncés (dans leur orbite), clairs, vai-

rons, globuleux...

• Le regard : éteint, brillant, malicieux, narquois, moqueur, matois,

froid, perçant...

• Le nez : gros, petit,

épaté, aquilin, ca-

mus, camard, bus-

qué, étroit...

• Les lèvres : char-

nues, épaisses, pro-

éminentes, lippues,

minces, fines...

• Les joues : creuses,

flasques, pendantes,

rondes, rebondies...

• La moustache : four-

nie, grosse, proémi-

nente, effilée, lon-

gue, petite...

EXERCICE 6

Rédigez

Décrivez le visage de ce personnage en utilisant le vocabulaire de

l’exercice précédent.

Enrichissez votre description de comparaisons en utilisant les ver-

bes paraître, sembler, ressembler à, avoir l’air, être pareil à, etc.

35

Don QuichotteOphélie

Page 37: Manuel Cinquieme

EXERCICE 7

Rédaction

Décrivez le tableau ci-dessous.

1. Décrivez tout d’abord les lieux et l’atmosphère qui s’en dégage

(évoquez les rochers, la végétation, le château à l’arrière-plan, les

différents personnages).

2. Décrivez ensuite le chevalier (évoquez son allure, son équipe-

ment en utilisant le vocabulaire de la chevalerie, puis son visage).

3. Utilisez tous les outils de la description (adjectifs qualificatifs,

compléments du nom, comparaisons, métaphores, verbes variés).

Le Chevalier, la Mort et le Diable

36

Page 38: Manuel Cinquieme

RÉDACTION

Rédigez le portrait d’un être merveilleux et monstrueux, tel le paysan

du roman de Chrétien de Troyes, Yvain ou Le chevalier au lion.

Vous devez d’abord raconter la traversée du chevalier errant dans

la forêt. Dites ensuite sa stupeur face à la monstruosité de celui

qu’il rencontre. Enfin faites le portrait de l’être rencontré.

Pour mieux bâtir votre texte, songez à faire des paragraphes

• premier paragraphe : la traversée du chevalier dans une épaisse

forêt

• deuxième paragraphe : la stupeur du chevalier face à l’individu

qu’il rencontre

• troisième paragraphe : le portrait de l’individu monstrueux

Utilisez tout ce que vous avez appris en classe

• le vocabulaire (le haubert, la hampe, le fleuron, preux, courtois, ar-

mé de pied en cap, s'enhardir, seoir...)

• l’imparfait et le passé simple

• les groupes nominaux et leurs expansions (les adjectifs qualifica-

tifs épithètes et les compléments du nom)

• les comparaisons et les métaphores

• le champ lexical de l’animalité

Barème

• la copie est propre sans ratures ou taches (1 point)

• l’écriture est lisible et correspond aux règles habituelles (1 point)

• le texte est composé des 3 paragraphes demandés (alinéas et

sauts de lignes) (3 points)

• le texte est convenablement ponctué (1 point)

• l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale ont été soi-

gnées (4 points)

• les temps du récit (imparfait, plus-que-parfait, passé simple...)

sont correctement utilisés (2 points)

• le vocabulaire demandé est utilisé (1 point)

• la stupeur du chevalier est exprimée grâce à un vocabulaire varié

(1 point)

• les groupes nominaux, les comparaisons

et les métaphores ainsi que le champ

lexical de l’animalité ont permis de com-

poser le portrait du monstre (3 points)

• la rédaction a été rédigée avec le souci

d’utiliser un vocabulaire riche, un style

écrit correct, de l’originalité dans le traite-

ment du sujet (3 points)

37

INTERACTIF 1.4 Rédi-gez et envoyez vo-

tre travail

Page 39: Manuel Cinquieme

LE GROUPE NOMINAL

I - SOULIGNEZ LES GROUPES NOMINAUX.

a - Roland refuse de sonner l’olifant.

b - Les Francs mettent pied à terre.

c - La princesse donne au chevalier un magnifique heaume.

d - Calogrenant s’est engagé dans une épaisse forêt.

e - La cour du roi Arthur est la plus belle de toutes.

f - L’écuyer suit son maître.

g -  Le géant amène les chevaliers prisonniers.

II - COMMENT APPELLE-T-ON LES DÉTERMINANTS EN GRAS ?

Exemple : Le destrier du comte ➝ Article défini

a - Un baron et son vassal.

38

Révisons : qu’est-ce qu’un groupe nominal ?

VIDÉO 1.3 Le groupe nominal

Page 40: Manuel Cinquieme

b - Des châteaux forts.

c - Cette jeune suivante.

d - Nos plus plus féroces ennemis.

e - Ces oriflammes et ces gonfanons.

f - Sonner du cor.

g - L’empereur des Francs.

III - SOULIGNEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈ-TES OU LES COMPLÉMENTS DU NOM.

a - Les heaumes ornés d’or sont magnifiques.

b - Le château de Carduel est en Bretagne.

c - Le palefroi de la reine est richement paré.

d - Marsile est un souverain orgueilleux et farouche.

e - Les sages vassaux du roi Charles se sont avancés.

f - Le roi lui offre quatre cents mulets chargés d’or d’Arabie.

IV - REPÉREZ LES GROUPES NOMINAUX, ET TROUVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES AINSI QUE LES COMPLÉMENTS DU NOM.

a - L’empereur garde la tête baissée.

b - Ganelon enlève son bliaut de soie.

c - C’est un bel homme à la poitrine large.

d - Ses yeux vifs et fiers laissent deviner sa noire colère.

e - La vaillance et le courage de Lancelot suscitent l’admiration de

la cour du roi Arthur.

V - ENRICHISSEZ LES GROUPES NOMINAUX EN AJOU-TANT UNE OU PLUSIEURS ÉPITHÈTES ET UN COMPLÉ-MENT DU NOM.

Exemple : Le destrier galope. ➝ Le splendide destrier du roi galope.

a - Cette armure lui convient.

b - Les chevaliers approchent.

c - L’adversaire s’élance.

d - La lance vole en éclats.

e - L’écu est brisé.

39

Page 41: Manuel Cinquieme

VI - RÉÉCRIVEZ LES PHRASES CI-DESSOUS AU PLURIEL.

a - Un chevalier est un jeune noble qui a reçu l’adoubement.

b - Le spectacle merveilleux de la tempête me plut.

c - Aussitôt armé, le combattant s’élance.

d - Le chevalier qui le cherche veut venger son seigneur.

40

Le complément du nom ne doit pas être confondu avec d’autres compléments comme le complément d’objet indi-rect, le complément de l’adjectif ou le complément circonstan-ciel.

Faites l’exercice suivant pour vérifier que vous savez identi-fier le complément du nom sans erreur.

RÉVISION 1.3 Identifiez les compléments soulignés

Répondre

Question 1 sur 10

Sans armure, un chevalier n’est pas protégé.

A. Complément d’objet indirect

B. Complément du nom

C. Complément de l’adjectif

D. Complément circonstanciel

INTERACTIF 1.5 Les prépositions

Trouvez les bonnes préposi-tions dans les compléments du nom

INTERACTIF 1.6 Les prépositions

Trouvez les bonnes préposi-tions dans les compléments du nom

Page 42: Manuel Cinquieme

ÉVALUATIONI - SOULIGNEZ LES GROUPES NOMINAUX. (4 POINTS)

a - Le champion de la reine est Lancelot.

b - L’adversaire du roi Arthur est Mordret.

c - Arthur est un grand seigneur breton luttant contre l’envahisseur

saxon.

II - COMMENT APPELLE-T-ON LES DÉTERMINANTS EN GRAS ? (4 POINTS)

a - Le jeune Perceval observe des chevaliers qui combattent.

b - Cet homme est un enchanteur.

c - Mon seigneur se nomme Gornemant de Goort.

d - Tous se rendent au château de Carduel.

e - Vos armes sont les plus belles que ces chevaliers aient jamais

vues.

III - DANS CHAQUE GROUPE NOMINAL SOULIGNÉ, RE-LEVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES OU LES COMPLÉMENTS DU NOM. (4 POINTS)

a - Le château d’Uter a été attaqué par les Saxons.

b - Merlin a pris l’apparence d’un bûcheron hideux et difforme.

c - Ce bon et généreux souverain s’adresse à ses sujets.

d - Le noble écuyer fait l’apprentissage de chevalier.

IV - REPÉREZ LES GROUPES NOMINAUX, ET TROUVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES AINSI QUE LES COMPLÉMENTS DU NOM. (4 POINTS)

a - Le royaume de Bretagne est envahi par les Saxons.

b - La belle jeune fille s’appelle Iseult.

c - Le venin du dragon a empoisonné Tristan.

V - RÉÉCRIVEZ LES PHRASES CI-DESSOUS AU PLURIEL. (4 POINTS)

a - Le chevalier affronte un adversaire cruel.

b - Ce cheval est un magnifique destrier.

41

Page 43: Manuel Cinquieme

LA TABLE RONDE

erlin se mit debout, et dit à haute voix afin que tous l’entendi-

rent dans la salle :

« Seigneurs, sachez que le très Saint Graal - ce vase sacré dans

lequel Joseph d’Arimathie a recueilli le précieux sang qui coulait

des plaies de Jésus-Christ - a été transporté en Bretagne. Mais il

ne sera trouvé que par le meilleur chevalier du monde.

Et il est dit qu’au nom de la très Sainte Trinité, le roi Arthur doit éta-

blir la table qui sera la troisième après celle de la Cène et celle du

Graal, et qu’il en adviendra de grands biens et de grandes mer-

veilles dans ce royaume. Cette table sera ronde pour signifier que

tous ceux qui s’y devront asseoir n’y auront nulle préséance, et à la

droite du roi demeurera toujours un siège vide en mémoire de Notre

Seigneur Jésus-Christ : personne ne s’y pourra placer sans risquer

le sort de Moïse qui fut englouti en terre, hormis le meilleur chevalier

du monde qui conquerra le Saint Graal et en connaîtra le sens et la

vérité. »

42

« Tous ceux qui s’y devront asseoir n’y auront nulle préséance »

U

M

Page 44: Manuel Cinquieme

Il n’avait pas achevé ces mots que parut soudain au milieu de la

salle une table ronde autour de laquelle se trouvaient cent cinquante

sièges de bois. Et sur beaucoup d’entre eux, on lisait, en lettres

d’or : Ici doit s’asseoir Un Tel. Pourtant, sur celui qui se trouvait en

face du fauteuil du roi, nul nom n’était inscrit.

« Seigneurs, dit Merlin, voyez les noms de ceux que Dieu a choisis

pour siéger à la Table ronde et pour se mettre en quête du Graal

quand le temps sera venu. »

Alors le roi et les chevaliers désignés vinrent prendre place, en

veillant à laisser libre le siège périlleux.

« Seigneurs, reprit Merlin, lorsque vous entendrez parler d’un bon

chevalier, vous l’amènerez à cette cour où, s’il témoigne qu’il est

preux, vous le recevrez parmi vous, car il est dit que le nombre des

compagnons de la Table ronde s’élèvera à cent cinquante avant

que la quête du Saint Graal soit entreprise. Mais il vous faudra le

bien choisir : un seul mauvais homme honnirait toute la compagnie.

Et veillez à ce que nul d'entre vous ne s’asseye sur le siège pé-

rilleux, car il lui en adviendrait grand mal. »

Messire Gauvain, après avoir consulté ses compagnons, parla ain-

si :

« Par les chevaliers de la Table ronde, dit-il, je fais le vœu que ja-

mais demoiselle ou dame ne viendra en cette cour chercher se-

cours sans le trouver. Et jamais un homme ne viendra nous deman-

der aide sans l’obtenir. Et s’il arrivait que l’un de nous disparaisse,

tour à tour ses compagnons se mettraient à sa recherche ; et cha-

que quête durerait un an et un jour. »

Le roi fit apporter les meilleures reliques qu’on put trouver et tous les

compagnons de la Table ronde jurèrent sur les saints de tenir le ser-

ment qu’avait fait en leur nom messire Gauvain. Et la reine dit à ce-

lui-ci :

« Cher Gauvain, je veux avec la permission de mon seigneur le roi,

que quatre clercs demeurent ici, lesquels mettront par écrit toutes

vos aventures et celles de vos compagnons, afin qu’après notre

mort on garde la mémoire de vos prouesses. »

D’après Merlin de Robert de Boron

43

LES CHEVALIERS

• Les chevaliers (2000 ans d’histoire)

• Les chevaliers de la table ronde (2000 ans d’histoire)

• La légende du roi Arthur (2000 ans d’histoire)

• La légende du roi Arthur (Exposition BNF)

• Une scène d’adoubement (Excalibur)

LES TOURNOIS

• Joutes et tournois au Moyen Âge (2000 ans d’histoire)

• Joutes médiévales (château d’Harcourt)

Page 45: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

LA TABLE RONDE

1. Combien de tables ont-elles été construites avant la table ronde

d’Arthur ?

2. Au nom de qui la nouvelle table doit-elle être construite ?

3. Relevez le champ lexical de la religion.

4. Pourquoi cette table doit-elle être ronde ?

5. Pour quelles raisons construit-on cette table ?

LES CHEVALIERS

6. Qui pourra s’asseoir à cette table ? Sur quel

siège ne faut-il cependant pas s’asseoir ? Pour-

quoi ?

7. Selon Gauvain, quelles seront les qualités des

chevaliers siégeant à cette table ?

8. Que demande la reine ? Pourquoi ?

9. Selon Merlin, que devront trouver les cheva-

liers ? Quel chevalier le trouvera ?

VOCABULAIRE

11. Quels pouvoirs attribue-t-on généralement au Graal ? Faites des

recherches et énumérez-en quelques-uns.

12. Vous avez découvert le sens premier du mot « graal », mais

quelle peut être sa signification dans cette phrase : « Ce timbre ex-

trêmement rare est le Graal de tout collectionneur » ?

13. Que signifie l’expression « boire le calice jusqu’à la lie » ?

RÉDIGEZ

• Comme Robert de Boron, rédigez des phrases (au moins deux)

commençant par « Il n’avait pas achevé ces mots que... » suivi

d’un verbe au passé simple et d’une proposition sub-

ordonnée.

Exemple : Il n’avait pas achevé ces mots que tomba

une pluie abondante qui les trempa jusqu’aux os.

• Imaginez les aventures et les exploits d’un chevalier

parti à la recherche du Graal.

Comme Calogrenant, Yvain ou Perceval, il affronte de

nombreux dangers, traverse des forêts impénétra-

bles, parvient dans d’étonnants châteaux durant sa

quête, etc.

44

Page 46: Manuel Cinquieme

À LA DOUCEUR DU TEMPS NOUVEAU

À la douceur du temps nouveau,

Feuillissent les bois, et les oiseaux

Chantent, chacun en leur latin,

Selon les vers du nouveau chant.

Il est donc temps de prendre

Ce dont l’homme a le plus envie.

De là où tout m’est bon et beau,

Je ne vois ni messager ni lettre.

C’est pourquoi mon cœur ne dort ni ne rit plus.

Je n’ose m’avancer,

Ne sachant si la fin

Sera celle que je désire.

Notre amour va ainsi

Que la branche de l’aubépine

Qui est sur l’arbre en craignant,

Durant la nuit, la pluie et le gel ;

Mais qui, le lendemain, s’épanouit sous le soleil

En feuilles vertes et rameaux.

45

Maintenant, je me souviens d’un matin

Où nous mîmes fin à la guerre,

Et elle me fit un don si grand :

Son amour et son anneau.

Que Dieu me laisse vivre encore,

Tant que j’aurai mes mains sous son manteau.

Guillaume IX d’Aquitaine

QUESTIONS

1. Quelle saison est évoquée dans ce poème ? Jus-

tifiez votre réponse.

2. Qu’est-ce qui montre que ce n’est que le début

de cette saison ?

3. À quoi est comparée la branche de l’aubépine ?

Pourquoi ?

Page 47: Manuel Cinquieme

4. Quels sont précisément les sentiments du poète ?

5. Lisez le poème en occitan et dites à quoi l’on voit que c’est un

poème.

LE POÈME EN OCCITAN

Ab la dolchor del temps novel

Foillo li bosc e li aucel

Chanton chascus en lot lati

Segon lo vers del novel chan

Adonc esta ben c’om s’aisi

D’acho dont hom a plus talan

De lai don plus m’es bon e bel

No vei mesager ni sagel

Per que mos cors non dorm ni ri

Ni no m’aus traire adenan

Tro qu’eu sacha ben de la fi

S’el’es aissi com eu deman

La nostr’amor vai enaissi

Com la brancha de l’albespi

Qu’esta sobre l’arbre’en creman

La nuoit ab la ploi’ez al gel

Tro l’endeman que-l sols s’espan

Per la fueilla vert el ramel

Enquer me membra d’un mati

Que nos fesem de guerra fi

E que-m donet un don tan gran

Sa drudari’e son anel

Enquer me fais Dieus viure tan

Qu’aia mas mans soz son mantel

46

LE PRINTEMPS

C’est la première des quatre saisons.

En latin, « printemps » signifie le « premier temps » (pri-mus tempus). C’est une période d’environ trois mois s’étendant de l’équinoxe jusqu’au solstice.

1. Cherchez dans le dictionnaire le sens des mots « équi-noxe » et « solstice ».2. Que signifie l’expression « le printemps de la vie » ?3. Trouvez le sens du proverbe « Une hirondelle ne fait pas le printemps ».

Page 48: Manuel Cinquieme

LES TROUBADOURS

CHEVALIER, POÈTE ET MUSICIEN

Les troubadours sont des poètes à la fois musiciens, qui écrivaient

en langue d’oc (la langue parlée dans le sud de la France) au XII et

XIIIe siècles. Le terme troubadour vient du verbe trobar qui signifie

trouver. Les troubadours sont donc ceux qui trouvent, inventent la

poésie et la musique.

Le premier troubadour est Guillaume IX, duc d’Aquitaine et comte

de Poitiers. Sa biographie précise qu’il « fut un des plus courtois du

monde et des plus grands tricheurs de dames et bon chevalier d’ar-

mes ».

LA POÉSIE DES TROUBADOURS

Le chant des troubadours est un chant d’amour exprimant l’attente,

le désir pour la dame (la domna). C’est l’amour de loin, qui célèbre

la fin’amor ou l’amour courtois.

47

(LEÇON 4)

Le chevalier et sa dame

Pour être digne de cet amour, il faut posséder les qualités de la

courtoisie : la mesure, la maîtrise du comportement et du langage,

la générosité à la fois matérielle et morale, ainsi qu'une jeunesse sy-

nonyme d’ouverture d’esprit et de disponibilité.

La poésie des troubadours est la canso (chanson). La canso est

composée de strophes appelées des coblas.

Page 49: Manuel Cinquieme

LES ADJECTIFS DE COULEUR

I - L’ADJECTIF EMPLOYÉ SEUL

Employé seul, un adjectif de couleur s’accorde normalement avec le

nom auquel il se rapporte :

Une chemise blanche

Des voitures bleues

Les cheveux bruns

Cependant, si l’adjectif de couleur provient d’un nom (noisette,

orange, marron, turquoise, etc. ), il est invariable :

Des yeux noisette

Des chaussures marron

Des serviettes orange

Ecarlate, mauve, pourpre ou rose font exception à la règle :

Des robes roses

Des tissus pourpres

II - L’ADJECTIF EMPLOYÉ AVEC UN AUTRE MOT

De manière générale, les adjectifs de couleur sont invariables.

1. L’ADJECTIF MODIFIÉ PAR UN AUTRE ADJECTIF

Quand l’adjectif est suivi par un autre adjectif qui le modifie, ils sont

invariables :

Des cheveux châtain clair

Des nappes rouge foncé

2. LES ADJECTIFS RÉUNIS PAR DEUX

Quand ils sont réunis par deux voire trois (soit par un trait d’union,

soit par une virgule, soit par une conjonction de coordination), les

adjectifs sont invariables :

48

Page 50: Manuel Cinquieme

Des pantalons bleu-noir

Des drapeaux bleu, blanc, rouge

Des volets vert et jaune

49

ATTENTION !

Cela peut paraître étonnant, mais on dit des robes blanc et noir (c’est-à-dire avec du blanc et du noir).

Si l’on écrivait des robes blanches et noires, cela voudrait dire que certaines robes sont blanches et d’autres noires, ce qui n’est pas la même chose.

RÉVISION 1.4 Accordez les adjectifs de couleur

Répondre

Question 1 sur 8

La dame salue le chevalier aux cheveux...

A. blonds

B. blond

Page 51: Manuel Cinquieme

LE RETOUR AU CHÂTEAU

e chevalier s’apprête à rentrer chez lui.

Tout d’abord, décrivez-le (ses vêtements, ses armes, son

apparence physique…), puis racontez son entrée au châ-teau. Enfin, ses allées et venues (faites passer le chevalier par diffé-

rents endroits de son château) seront l’occasion de décrire sa de-meure.

Ne manquez pas d’utiliser le vocabulaire que vous avez appris dans

ce chapitre (« heaume », « haubert », « destrier », etc.).

Pensez également, pour décrire le château, à consulter les sites con-

seillés (voir page suivante). Vous y apprendrez des termes comme

« barbacane », « pont-levis », « herse », « remparts », « meurtriè-

re », « donjon », etc.

50

C

RÉDACTION

Page 52: Manuel Cinquieme

51

SUR LES CHÂTEAUX

• Les châteaux au Moyen Âge

• Le château de Guédelon

• Châteaux forts sur Vikidia

• Châteaux forts sur Wikipédia

• Châteaux médiévaux

• Châteaux et Moyen Âge

GALERIE 1.1 Besoin d’aide pour décrire le chevalier ?

INTERACTIF 1.7Les châteaux forts

Émission « C’est pas sorcier »

Page 53: Manuel Cinquieme

52

LE CHÂTEAU DE CASTELNAUD

Page 54: Manuel Cinquieme

53

Page 55: Manuel Cinquieme

LE ROMAN DE RENART2

Page 56: Manuel Cinquieme

55

Page 57: Manuel Cinquieme

LE PROLOGUE

Où l’on voit comment le Goupil et le Loup vinrent au monde, et pour-

quoi le premier s’appellera Renart, le second Ysengrin.

eigneurs, vous avez assurément entendu conter bien des histoires : on vous a dit de Pâris comment il ravit Hélène, et

de Tristan comme il fit le lai du Chèvrefeuille ; vous savez le

dit du Lin et de la Brebis, nombre de fables et chansons de

geste : mais vous ne connaissez pas la grande guerre, qui ne finira

jamais, de Renart et de son compère Ysengrin. Si vous voulez, je

vous dirai comment la querelle prit naissance et avant tout, com-

ment vinrent au monde les deux barons.

Un jour, j’ouvris une armoire secrète, et j’eus le bonheur d’y trouver

un livre qui traitait de la chasse. Une grande lettre vermeille arrêta

mes yeux. C’était le commencement de la vie de Renart. Si je ne

l’avais pas lue, j’aurais pris pour un homme ivre celui qui me l’eût

contée, mais on doit du respect à l’écriture et, vous le savez, celui

qui n’a pas confiance aux livres est en danger de mauvaise fin.

Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir puni nos pre-

miers parents comme ils le méritaient, et dès qu’ils furent chassés

du Paradis, eut pitié de leur sort. Il mit une baguette entre les mains

d’Adam et lui dit que, pour obtenir ce qui lui conviendrait le mieux, il

suffisait d’en frapper la mer. Adam ne tarda pas à faire l’épreuve : il

étendit la baguette sur la grande eau salée. Soudain, il en vit sortir

une brebis. « Voilà, se dit-il, qui est bien ! La brebis restera près de

nous, nous en aurons de la

laine, des fromages et du

lait. »

Ève, à l’aspect de la brebis,

souhaita quelque chose de

mieux. « Deux brebis, pen-

sa-t-elle, vaudront mieux

qu’une. » Elle pria donc

son époux de la laisser frap-

per à son tour. Adam (nous

le savons pour notre mal-

heur) ne pouvait rien refu-

ser à sa femme : Ève reçut

56

S

Page 58: Manuel Cinquieme

de lui la baguette et l’étendit sur les flots. Aussitôt parut un méchant

animal, un loup, qui, s’élançant sur la brebis, l’emporta vers la forêt

voisine. Aux cris douloureux d’Ève, Adam reprit la baguette. Il frap-

pe ; un chien s’élance à la poursuite du loup, puis revient ramenant

la brebis déjà sanglante.

Grande alors fut la joie de nos premiers parents. Chien et brebis, dit

le Livre, ne peuvent vivre sans la compagnie de l’homme. Et toutes

les fois qu’Adam et Ève firent usage de la baguette, de nouveaux

animaux sortirent de la mer, mais avec cette différence qu’Adam fai-

sait naître les bêtes apprivoisées, Ève les animaux sauvages qui

tous, comme le loup, prenaient le chemin des bois. Au nombre des

derniers se trouva le goupil, au poil roux, au naturel malfaisant, à l’in-

telligence assez subtile pour décevoir toutes les bêtes du monde.

Le goupil ressemblait singulièrement à ce « maître » passé dans

tous les genres de fourberies, qu’on appelait Renart, et qui donne

encore aujourd’hui son nom à tous ceux qui font leur étude de trom-

per et mentir. Renart est aux hommes ce que le goupil est aux bê-

tes : ils sont de la même nature. Mêmes inclinations, mêmes habitu-

des ; ils peuvent donc prendre le nom l’un de l’autre.

Or Renart avait pour oncle sire Ysengrin, homme de sang et de vio-

lence, patron de tous ceux qui vivent de meurtre et de rapine. Voilà

pourquoi, dans nos récits, le nom du loup va se confondre avec ce-

lui d’Ysengrin.

Dame Hersent, digne épouse du larron Ysengrin, cœur rempli de

félonie, visage rude et couperosé, sera, par une raison pareille, la

marraine de la louve. L’une fut insatiable autant que l’autre est glou-

tonne : mêmes dispositions, même caractère ; filles, par consé-

quent, de la même mère. Il faut pourtant l’avouer : il n’y a pas eu de

parenté véritable entre le loup et le goupil. Seulement, quand ils se

visitaient et qu’il y avait entre eux communauté d’intérêts et d’entre-

prises, le loup traitait souvent le goupil de beau neveu ; l’autre le

nommait son oncle et son compère. Quant à la femme de Renart,

dame Richeut, on peut dire qu’elle ne cède pas en fourbe à la gou-pille, et que si l’une est chatte, l’autre est mitte. Jamais on ne vit

deux couples mieux assortis : même penchant à la ruse dans Re-

nart et dans le goupil ; même rapacité dans la goupille et dans Ri-

cheut. Et maintenant, Seigneurs, que vous connaissez Ysengrin le

loup et Renart le goupil, n’allez pas vous émerveiller de voir ici par-

ler le goupil et le loup, comme pouvaient le faire Ysengrin et Renart.

Les bons frères qui demeurent à notre porte, racontent que la même

chose arriva jadis à l’ânesse d’un prophète que j’ai entendu nommer

Balaam. Le roi Balaac lui avait fait promettre de maudire les enfants

d’Israël. Notre Seigneur, qui ne le voulut souffrir, plaça devant

l’ânesse son ange armé d’un glaive étincelant. Balaam eut beau

frapper la pauvre bête, le fouet, le licou, les talons n’y faisaient rien.

Enfin, l’ânesse, avec la permission de Dieu, se mit à dire : « Laissez-

moi, Balaam, ne me frappez pas ; ne voyez-vous pas Dieu qui m’em-

pêche d’avancer ? » Assurément Dieu peut, et vous n’en doutez

pas, donner également la parole à toutes les autres bêtes. Il ferait

même plus encore : il déciderait un usurier à ouvrir par charité son

escarcelle. Cela bien entendu, écoutez tout ce que je sais de la vie

de Renart et d’Ysengrin.

57

Page 59: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

LE PROLOGUE

1. Cherchez dans un dictionnaire ce qu’est un prologue, et notez la

définition.

2. Quelle phrase révèle l’objectif de ce prologue ? Comment est-elle

écrite ?

3. Qu’est-ce qu’un clerc ? À quoi voit-on que l’auteur de

ce prologue en est un ?

4. De quelles manières l’auteur nous fait-il comprendre

que l’histoire qu’il va nous raconter est une grande his-

toire ?

5. « Une grande lettre vermeille arrêta mes yeux »

Comment appelle-t-on cette grande lettre qui commence

un texte ?

UNE ORIGINE BIBLIQUE

6. « Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir

puni nos premiers parents comme ils le méritaient, et dès

qu’ils furent chassés du Paradis, eut pitié de leur sort. »

À quelle partie de la Bible le texte fait-il référence  ?

7. Pourquoi faire remonter la naissance des héros de cette histoire à

l’origine du monde racontée par la bible ?

8. Ce prologue est-il sérieux ? Justifiez votre réponse.

LA NAISSANCE DU GOUPIL ET DU LOUP

9. Qu’est-ce que « la grande eau salée » ? Quel est le nom de la fi-

gure de style utilisée ?

10. Qui crée les animaux sauvages ? De quoi ce person-

nage s’est-il déjà rendu coupable ?

11. Qu’est-ce qu’un goupil ? Comment dit-on aujour-

d’hui ?

12. Comment appelle-t-on la figure de style consistant à

faire parler un animal ou un objet ?

RÉDIGEZ

Choisissez un épisode biblique pour raconter la nais-

sance d’un personnage (Superman, Tintin, Ulysse... qui

vous voulez).

58

Page 60: Manuel Cinquieme

Adam et Ève dans le jar-din d’Éden par Lucas Cra-nach l’Ancien (1472-1553)

59

Page 61: Manuel Cinquieme

LE ROMAN DE RENART

ROMAN ET ROMAN

Le roman de Renart est une œuvre rédigée en langue romane,

c’est-à-dire en ancien français. Le roman de Renart n’est donc pas

un « roman » au sens moderne du terme, mais un ensemble de ré-

cits très variés écrits dans la langue parlée au Moyen Âge.

Les premiers récits ont été rédigés vers 1174 et sans cesse complé-

tés, modifiés, enrichis par divers trouvères ou copistes jusqu’au

XIIIe siècle. De nombreux auteurs - dont beaucoup de clercs - ont

donc participé à la création de ce roman, sans que l’on sache tout à

fait qui a écrit quoi.

Le Roman de Renart est composé d’une trentaine de récits que l’on

appelle des branches écrites en octosyllabes, ce qui représente

plus de 100 000 vers !

60

(LEÇON I)

1 sur 12

Le Roman de Renart (manuscrit du XIVe siècle)

Page 62: Manuel Cinquieme

DES ANIMAUX ET DES HOMMES

Nombre d’entre ces branches content les aventures d’animaux personnifiés. Le principal ressort de ces histoires est la faim

et la recherche de nourriture, quelquefois la vengeance et toujours la ruse.

Les animaux parlent comme les hommes, et les hommes agissent parfois comme des bêtes.

Le Roman de Renart trouve son inspiration dans les fables du poète grec Ésope (qui inspirera Jean

de La Fontaine, au XVIIe siècle) ou encore dans une œuvre rédigée en latin par le moine Nivard de

Gand intitulée Ysengrimus.

Comme chez La Fontaine, les animaux nous parlent des hommes.

61

Renart vous parle

VIDÉO 2.1 L’anecdote

Page 63: Manuel Cinquieme

QU’EST-CE QU’UN MANUSCRIT ?

Le mot manuscrit vient du latin « manus » (main) et « scribere »

(écrire). C'est donc un texte écrit à la main.

Le manuscrit est écrit par un scribe. Au XIIe siècle, il est réalisé, la

plupart du temps, dans une abbaye.

On écrit alors sur une peau de bête (veau, mouton ou chèvre) appe-

lée parchemin. Le parchemin est découpé en feuilles (ce sont les

folios) qui sont regroupées. Parfois, l’ensemble est relié, pour former

ce qu’on appelle une reliure.

Parcourez ces sites puis faites l’exercice ci-contre.

• Les manuscrits enluminés

• Le livre manuscrit au Moyen Âge

• Le livre médiéval

• Le livre au Moyen Âge

• L’enluminure

62

Répondre

Placez les mots au bon endroit.

Miniature

Miniature

Réglure

Réglure

Lettrine

Lettrine

Parchemin

Parchemin

Page 64: Manuel Cinquieme

RENART ET TIÉCELIN

Comment Tiécelin le corbeau prit un fromage à la vieille, et com-

ment Renart le prit à Tiécelin.

ans une plaine fleurie que bornaient deux montagnes et

qu’une eau limpide arrosait, Renart, un jour, aperçut de la

rive opposée, un fau solitaire planté loin de tout chemin

frayé, à la naissance de la montée. Il franchit le ruisseau, gagne

l’arbre, fait autour du tronc ses passes ordinaires, puis se vautre

délicieusement sur l’herbe fraîche, en soufflant pour se bien refroi-

dir. Tout dans ce lieu le charmait. Tout, je me trompe, car il sentait

un premier aiguillon de faim, et rien ne lui donnait l’espoir de

l’apaiser. Pendant qu’il hésitait sur ce qu’il avait à faire, damp Tié-

celin, le corbeau, sortait du bois voisin, planait dans la prairie et

allait s’abattre dans un plessis qui semblait lui promettre bonne

aventure.

Là se trouvait un millier de fromages qu’on avait exposés, pour

les sécher, à un tour de soleil. La gardienne était rentrée pour un

moment au logis, et Tiécelin saisissant l’occasion, s’arrêta sur un

des plus beaux et reprit son vol au moment où la vieille reparais-

63

D

Page 65: Manuel Cinquieme

sait. « Ah ! mon beau monsieur, c’est pour vous que séchaient mes

fromages ! »

Disant cela, la vieille jetait pierres et cailloux.

« Tais-toi, tais-toi, la vieille, répond Tiécelin, quand on demandera

qui l’a pris, tu diras : c’est moi, c’est moi ! car la mauvaise garde

nourrit le loup. »

Tiécelin s’éloigne et s’en vient percher sur le fau qui couvrait damp

Renart de son frais ombrage. Réunis par le même arbre, leur situa-

tion était loin d’être pareille. Tiécelin savourait ce qu’il aimait le

mieux ; Renart, également friand du fromage et de celui qui en était

le maître, les regardait sans espoir de les atteindre. Le fromage à de-

mi-séché donnait une entrée facile aux coups de bec : Tiécelin en

tire le plus jaune et le plus tendre ; puis il attaque la croûte dont une

parcelle lui échappe et va tomber aux pieds de l’arbre. Renart lève

la tête et salue Tiécelin qu’il voit fièrement campé, le fromage dressé

dans les pattes. « Oui, je ne me trompe pas ; oui, c’est damp Tiéce-

lin. Que le bon Dieu vous protège compère, vous et l’âme de votre

père, le fameux chanteur ! Personne autrefois, dit-on, ne chantait

mieux que lui en France. Vous-même, si je m’en souviens, vous fai-

siez aussi de la musique : ai-je rêvé que vous avez longtemps ap-

pris à jouer de l’orgue ? Par ma foi, puisque j’ai le plaisir de vous ren-

contrer, vous consentirez bien, n’est-ce pas, à me dire une petite

ritournelle. »

Ces paroles furent pour Tiécelin d’une grande douceur, car il avait la

prétention d’être le plus agréable musicien du monde. Il ouvre donc

aussitôt la bouche et fait entendre un cri prolongé.

« Est-ce bien, cela, damp Renart ?

- Oui, dit l’autre, cela n’est pas mal, mais si vous vouliez, vous monte-

riez encore plus haut.

- Écoutez-moi donc. »

Il fait alors un plus grand effort de gosier.

« Votre voix est belle, dit Renart, mais elle serait plus belle encore si

vous ne mangiez pas tant de noix. Continuez pourtant, je vous

prie. »

L’autre, qui veut absolument emporter le prix du chant, s’oublie telle-

ment que, pour mieux filer le son, il ouvre peu à peu les ongles et

les doigts qui retenaient le fromage et le laisse tomber justement

aux pieds de Renart. Le glouton frémit alors de plaisir ; mais il se

contient, dans l’espoir de réunir au fromage le vaniteux chanteur.

« Ah ! Dieu, dit-il en paraissant faire un effort pour se lever, que de

maux le Seigneur m’a envoyés en ce monde ! Voilà que je ne puis

changer de place, tant je souffre du genou ; et ce fromage qui vient

de tomber m’apporte une odeur infecte et insupportable. Rien de

plus dangereux que cette odeur pour les blessures des jambes ; les

médecins me l’avaient bien dit, en me recommandant de ne jamais

en goûter. Descendez, je vous prie, mon cher Tiécelin, venez m’ôter

cette abomination. Je ne vous demanderais pas ce petit service, si

je ne m’étais l’autre jour rompu la jambe dans un maudit piège ten-

du à quelques pas d’ici. Je suis condamné à demeurer à cette

place jusqu’à ce qu’une bonne emplâtre vienne commencer ma

guérison. »

Comment se méfier de telles paroles accompagnées de toutes sor-

64

Page 66: Manuel Cinquieme

tes de grimaces

dou-

loureuses ?

Tiécelin, d’ailleurs,

était dans les meilleu-

res dispositions pour celui qui venait enfin de

reconnaître l’agrément de sa voix. Il descendit

donc de l’arbre ; mais une fois à terre le voisinage

de Renart le fit réfléchir. Il avança pas à pas, l’œil au

guet, et en se traînant sur le croupion.

« Mon Dieu ! disait Renart, hâtez-vous donc, avancez ;

que pouvez-vous craindre de moi, pauvre impotent ? »

Tiécelin s’approcha davantage, mais Renart, trop impatient,

s’élance et le manque, ne retenant en gage que trois ou qua-

tre plumes.

« Ah ! traitre Renart ! dit alors Tiécelin, je devais bien savoir

que vous me tromperiez ! J’en suis pour quatre de mes plus

beaux tuyaux ; mais c’est là tout ce que vous aurez, méchant et

puant larron, que Dieu maudisse ! »

Renart, un peu confus, voulut se justifier. C’était une attaque de goutte qui l’avait fait malgré lui sauter. Tiécelin ne l’écouta

pas : « Garde le fromage, je te l’abandonne. Quant à ma

peau, tu ne l’auras pas. Pleure et gémis maintenant

à ton aise, je ne viendrai pas à ton se-

cours.

- Eh bien va-t-en, braillard de mauvais augure, dit Renart en repre-

nant son naturel, cela me consolera de n’avoir pu te clore le bec.

Par Dieu ! reprit-il ensuite, voilà vraiment un excellent fromage ; je

n’en ai jamais mangé de meilleur. C’est juste le remède qu’il me fal-

lait pour le mal de jambes. »

Et, le repas achevé, il reprit lestement le chemin des bois.

QUESTIONS

DEUX PERSONNAGES, UNE MÊME PRÉOCCUPA-TION

1. Dans le premier paragraphe, quel sentiment éprouve Renart dans

la « plaine fleurie » ? Relevez deux mots qui le montrent.

2. Qu’est-ce qui vient cependant déranger Renart ? Relevez l’expres-

sion qui le souligne.

3. Quel personnage trouve une solution au problème qui se pose

également à Renart ? De quelle façon ?

4. Comment se comporte-t-il avec la vieille ?

5. Dans le troisième paragraphe, montrez que la situation de Renart

et de Tiécelin est diamétralement opposée.

6. Toujours dans le même paragraphe, que veut Renart ?

65

Page 67: Manuel Cinquieme

LE CORBEAU ET LE RENARD

7. Quel défaut de Tiécelin Renart exploite-t-il pour obtenir ce qu’il

convoite ? Citez quelques passages du texte qui le prouvent.

8. Renart mange-t-il immédiatement le fromage ? Pourquoi ?

9. Comment Renart réagit-il lorsque le corbeau s’aperçoit du mau-

vais tour qu’il s’apprêtait à lui jouer  ?

10. D’où vient le comique de cette histoire ?

11. Quel fabuliste du XVIIe siècle raconte une histoire à peu près si-

milaire ? Quelles différences observez-vous entre les deux textes ?

ÉCRIREDans cette description, les verbes « être » et « avoir » sont sans

cesse répétés.

Réécrivez ce texte en trouvant d’autres verbes, plus variés. Vous

pouvez modifier la construction ou l’ordre des phrases.

Un village était au milieu des bois. Dans ce village, il y avait des

coqs, des gelines, des jars, des oisons et des canards. Messire

Constant Desnois était un vilain fort à l’aise. Il était dans le plessis.

Il avait les meilleures provisions de viandes fraîches et salées. Des

pommes et des poires étaient d’un côté ; de l’autre était le parc aux

bestiaux, formé d’une enceinte de pieux de chêne. Les pieux

étaient recouverts d’aubépines touffues.

C’est là que Constant Desnois avait ses gelines à l’abri de toute sur-

prise.

66

INTERACTIF 2.1 Le roman de Renard

Adapté par Ladislas et Irène Stare-vitch

Page 68: Manuel Cinquieme

L’EMPLOI DES TEMPS

Dans les extraits que nous avons lus, nous avons rencontré essen-

tiellement de l’imparfait, du plus-que-parfait, du passé simple et

même parfois du présent.

Dans un récit au passé, il est normal de trouver l’imparfait ou le pas-

sé simple, mais l’on verra que l’on peut aussi utiliser le présent par-

mi ces temps.

Enfin, on étudiera tous les emplois du présent.

I - LES TEMPS DU PASSÉ

1. L’IMPARFAIT

Ce temps, par opposition au passé simple, est le temps de l’arrière-

plan. Est à l’arrière-plan tout ce que le narrateur considère comme

peu important pour la compréhension de l’histoire (« C’était le mois

de mai »).

La description fait partie des passages qui ne sont pas indispensa-

bles à la compréhension de l’histoire : « Au bout de la plaine était

une haie. » On parle alors d’imparfait de description.

2. LE PASSÉ SIMPLE

Le passé simple est le temps du premier plan. Il est utilisé pour évo-

quer tous les éléments, les actions importants d’une histoire : « il

était à la fin de ses ressources [...] Il se résigna donc à quitter cette

retraite. »

Le passé simple apporte généralement une information nouvelle qui

construit le récit, nous mène de péripéties en péripéties.

3. LE PLUS-QUE-PARFAIT

Ce temps est utilisé pour évoquer une action antérieure à une autre

(souvent à l’imparfait). Pour cette raison, le plus-que-parfait marque

l’antériorité : « Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la tra-

versant avait laissé tomber la boîte aux oublies. »

67

(LEÇON)

Page 69: Manuel Cinquieme

4 LE PRÉSENT DE NARRATION

C’est un présent qui est utilisé parmi les temps du passé (imparfait,

plus-que-parfait, passé simple, etc.).

Son emploi permet de rendre le récit plus vivant en donnant l’impres-

sion que les événements se déroulent au moment de la lecture. Il ac-

centue l’effet dramatique : « Constant Desnois lâche Mauvoisin, son

gros dogue. On retrouve la piste, on l’approche, on va l’atteindre. Le

goupil ! le goupil ! Renart n’en courait que plus vite. »

II - LES EMPLOIS DU PRÉSENT

On distinguera principalement trois emplois du présent : le présent d’actualité, le présent de narration et, on l’a vu, le présent de véri-té générale.

1 LE PRÉSENT D’ACTUALITÉ

C’est le présent que l’on utilise quand on parle, quand on produit un

énoncé (une phrase à l’écrit ou à l’oral) : « Il prit plaisir à lui répon-

dre : « Oui, vilains, je prends votre coq, et malgré vous ». »

2. LE PRÉSENT DE VÉRITÉ GÉNÉRALE

On l’emploie pour dire une chose qui a toujours été vraie et qui le se-

ra toujours. C’est le présent des proverbes, des moralités : « On l’a

dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. »

En voici d’autres exemples :

« Qui va à la chasse perd sa place »

« La raison du plus fort est toujours la meilleure »

« Le chien aboie », « le chat miaule », etc.

3. LE PRÉSENT DE NARRATION

On l’a vu, c’est un faux présent, un présent qui se trouve parmi d’au-

tres temps du passé afin de donner l’illusion du présent et ainsi ac-

centuer l’effet dramatique :

« Mais Chantecler, dès qu’il ne sent plus l’étreinte des dents, fait un

effort, échappe, bat des ailes, et le voilà sur les hautes branches

d’un pommier voisin.

Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irré-

parable qu’il avait faite. »

Ce présent est toujours précédé ou suivi de verbes au passé

(« Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite. »).

68

Page 70: Manuel Cinquieme

EXERCICES

I - LES VERBES ET LEUR EMPLOI

Chaque texte ci-dessous utilise un temps particulier. Lisez ces textes, soulignez les verbes et expliquez quand on utilise l’im-parfait, le plus-que-parfait ou le passé simple.

TEXTE 1

[...] il se trouvait en présence d’un de ces demi-vilains, demi-valets

qui, par charité ou pour quelque redevance, obtenaient la faveur de

vivre de la vie des moines, qu’ils servaient ou dont ils gardaient les

terres et les courtils. On les désignait sous le nom de Frères convers

ou convertis à la vie monacale ; gens peu considérés, et qui méri-

taient rarement de l’être davantage.

TEXTE 2

Certain prêtre, un jour, traversait la plaine, portant devant lui sur sa

poitrine une boîte remplie de ces gâteaux légers connus sous le

nom d’oublies, que l’on découpait plus tard pour en faire des pains

à chanter. Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la traver-

sant avait laissé tomber la boîte aux oublies, et ne s’en était pas

aperçu.

TEXTE 3

Le vilain, en voyant Renart traîner les reins et tomber ainsi dans le

chemin, le crut mortellement blessé, et pensa qu’il serait aisé de le

prendre. Il avança donc, et sans quitter son fardeau, il se baissa

comme pour lever Renart de terre. Celui-ci fit un petit saut de côté.

Le vilain ne se découragea pas. Il laissa tomber le bâton sur son

échine, et Renart dont les douleurs se renouvelèrent fit un cri, et

s’éloigna.

II - IMPARFAIT, PLUS-QUE-PARFAIT, PASSÉ SIMPLE, PRÉSENT

TEXTE 1

Relevez les verbes et expliquez leur emploi.

C’était au mois de mai, temps où monte la fleur sur l’aubépine, où

les bois, les prés reverdissent, où les oiseaux disent, nuit et jour,

chansons nouvelles. Renart seul n’avait pas toutes ses joies, même

dans son château de Maupertuis. Il était à la fin de ses ressour-

ces ; déjà sa famille, n’ayant plus rien à mettre sous la dent, pous-

sait des cris lamentables, et sa chère Hermeline, nouvellement rele-

vée, était surtout épuisée de besoin. Il se résigna donc à quitter

cette retraite ; il partit, en jurant sur les saintes reliques de ne pas re-

venir sans rapporter au logis d’abondantes provisions.

69

Page 71: Manuel Cinquieme

TEXTE 2

Expliquez l’emploi du temps des verbes soulignés.

Renart franchissait alors les haies ; mais les vilains l’entendirent tom-

ber de l’autre côté et tout le monde se mit à sa poursuite. Constant

Desnois lâche Mauvoisin, son gros dogue. On retrouve la piste, on

l’approche, on va l’atteindre. Le goupil ! le goupil ! Renart n’en cou-

rait que plus vite. « Sire Renart, dit alors le pauvre Chantecler d’une

voix entrecoupée, laisserez-vous ainsi maugréer ces vilains ? À vo-

tre place, je m’en vengerais, et je les gaberais à mon tour. Quand

Constant Desnois dira à ses valets : Renart l’emporte ; répondez :

Oui, à votre nez, et malgré vous. Cela seul les fera taire. »

On l’a dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. Renart,

le trompeur universel, fut ici trompé lui-même, et quand il entendit la

voix de Constant Desnois, il prit plaisir à lui répondre : Oui, vilains, je

prends votre coq, et malgré vous. Mais Chantecler, dès qu’il ne sent

plus l’étreinte des dents, fait un effort, échappe, bat des ailes, et le

voilà sur les hautes branches d’un pommier voisin.

Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irré-

parable qu’il avait faite.

70

Page 72: Manuel Cinquieme

LA PÊCHE AUX ANGUILLES

Comment Renart fit rencontre des Marchands de poisson, et com-

ment il eut sa part des harengs et des anguilles.

n de ces tristes jours de profonde disette, Renart sortit de

Maupertuis, déterminé à n’y rentrer que les poches gon-

flées. D’abord il se glisse entre la rivière et le bois dans une

jonchère, et quand il est las de ses vaines recherches, il approche

du chemin ferré, s’accroupit dans l’ornière, tendant le cou d’un et

d’autre côté. Rien encore ne se présente.

Dans l’espoir de quelque chance

meilleure, il va se placer devant

une haie, sur le versant

du chemin. Enfin, il

entend un mouvement de roues. C’était des marchands qui reve-

naient des bords de la mer, ramenant des harengs frais, dont, grâce

au vent de bise qui avait soufflé toute la semaine, on avait fait pêche

abondante. Leurs paniers crevaient sous le poids des anguilles et

des lamproies qu’ils avaient encore achetées, chemin faisant.

À la distance d’une portée d’arc, Renart reconnut aisément les lam-

proies et les anguilles. Son plan est bientôt fait : il rampe sans être

aperçu jusqu’au milieu du chemin. Il s’étend et se vautre, jambes

écartées, dents rechignées, la langue pantelante, sans mouvement

et sans haleine. La voiture avance ; un des marchands regarde, voit

un corps immobile, et appelant son compagnon :

« Je ne me trompe pas, c’est un goupil ou un blaireau.

- C’est un goupil, dit l’autre, descendons emparons-nous-en, et sur-

tout qu’il ne nous échappe. »

Alors ils arrêtent le cheval, vont à Renart, le poussent du pied, le pin-

cent et le tirent ; et comme ils le voient immobile, ils ne doutent pas

qu’il ne soit mort.

71

U

Page 73: Manuel Cinquieme

« Nous n’avions pas besoin d’user de grande adresse, mais que peut valoir sa pelis-

se ?

- Quatre livres, dit l’un.

- Dites cinq, reprend l’autre, et pour le moins : voyez sa gorge, comme elle est blan-

che et fournie ! C’est la bonne saison. Jetons-le sur la charrette. »

Ainsi dit, ainsi fait. On le saisit par les pieds, on le lance entre les paniers, et la voiture

se remet en mouvement. Pendant qu’ils se félicitent de l’aventure et qu’ils se promet-

tent de découdre, en arrivant, la robe de Renart, celui-ci ne s’en inquiète guère. Il sait

qu’entre faire et dire, il y a souvent un long trajet. Sans perdre de temps, il étend la

patte sur le bord d’un panier, se dresse doucement, dérange la couverture, et tire à lui

deux douzaines des plus beaux harengs. Ce fut pour aviser avant tout à la grosse faim

qui le travaillait. D’ailleurs il ne se pressa pas, peut-être même eut-il le loisir de regret-

ter l’absence de sel ; mais il n’avait pas intention de se contenter de si peu. Dans le pa-

nier voisin frétillaient les anguilles : il en attira vers lui cinq à six des plus belles. La diffi-

culté était de les emporter, car il n’avait plus faim. Que fait-il ? Il aperçoit dans la char-

rette une botte de ces ardillons d’osier qui servent à embrocher les poissons. Il en

prend deux ou trois, les passe dans la tête des anguilles, puis se roule de façon à for-

mer de ces ardillons une triple ceinture, dont il rapproche les extrémités en tresse. Il

s’agissait maintenant de quitter la voiture. Ce fut un jeu pour lui, seulement il attendit

que l’ornière vînt trancher sur le vert gazon, pour se couler sans bruit et sans risque

de laisser après lui les anguilles.

Et cela fait, il aurait eu regret d’épargner un brocard aux voituriers.

« Dieu vous maintienne en joie, beaux vendeurs de poisson ! leur cria-t-il. J’ai fait avec

vous un partage de frère : j’ai mangé vos plus gros harengs et j’emporte vos meilleu-

res anguilles, mais je laisse le plus grand nombre. »

72

Page 74: Manuel Cinquieme

Quelle ne fut pas alors la surprise des marchands ! Ils crient :

« Au Goupil, au Goupil ! »

Mais le goupil ne les redoutait guère : il avait les meilleures jambes.

« Fâcheux contre-temps ! disent-ils, et quelle perte pour nous, au

lieu du profit que nous pensions tirer de ce maudit animal ! Voyez

comme il a dégagé nos paniers. Puisse-t-il en crever au moins d’indi-

gestion ! »

« Tant qu’il vous plaira, dit Renart, je ne crains ni vous ni vos

souhaits. »

Puis il reprit tranquillement le chemin de Maupertuis. Hermeline, la

bonne et sage dame, l’attendait à l’entrée. Ses deux fils, Malebran-

che et Percehaye, le reçurent avec tout le respect qui lui était dû, et

quand on vit ce qu’il rapportait, ce fut une joie et des embrasse-

ments sans fin.

« À table ! s’écria-t-il, que l’on ait soin de bien fermer les portes, et

que personne ne s’avise de nous déranger. »

QUESTIONS

UN DE CES TRISTES JOURS DE PROFONDE DI-SETTE

1. Qu’est-ce qui pousse Renart à sortir de son repaire ?

2. Dans le premier paragraphe, quels temps dominent ? Expliquez

leur emploi.

3. Toujours dans le premier paragraphe, quel verbe montre que les

pêcheurs ont pêché énormément de poissons ?

Le mot doit-il être compris au sens propre ? Quel est le temps du

verbe ?

LA RUSE DE RENART

4. Dans le deuxième paragraphe, relevez un passage décrivant Re-

nart. Soulignez les adjectifs.

Que pensez-vous de ce bref portrait ?

5. Pourquoi Renart fait-il le mort ?

6. Pourquoi ne craint-il pas que les pêcheurs le dépècent ?

7. Trouvez deux façons de désigner la fourrure du goupil.

73

Page 75: Manuel Cinquieme

8. Relevez une phrase qui révèle l’humour de l’auteur dans le texte.

9. Renart se contente-t-il de dévorer les poissons des pêcheurs ?

VOCABULAIRERédigez des phrases contenant les mots « disette », « las » et

« vain ».

RÉÉCRITURELe dialogue du second paragraphe est disposé selon des règles qui

n’ont plus vraiment cours. Réécrivez-le selon les règles actuelles.

Renart, un matin, entra chez son oncle, les yeux troubles, la pelisse

hérissée. « Qu’est-ce, beau neveu ? Tu parais en mauvais point, dit

le maître du logis, serais-tu malade ? - Oui, je ne me sens pas bien.

- Tu n’as pas déjeuné ? - Non, et même je n’en ai pas envie. - Allons

donc ! Çà, dame Hersent, levez-vous tout de suite, préparez à ce

cher neveu une brochette de rognons et de rate ; il ne la refusera

pas. »

74

Page 76: Manuel Cinquieme

EXERCICES SUR LE DIALOGUE

EXERCICE 1

Réécrivez le texte ci-dessous en respectant les règles de construc-

tion du dialogue. Pensez, si c’est nécessaire, à ajouter des verbes

de paroles afin d’indiquer quel personnage parle.

Il n’eut pas fait vingt pas qu’il aperçut damp Primaut venant à lui

d’un pas rapide, comme s’il le reconnaissait. « Renart, dit-il, sois le

bienvenu  ! — Et vous, damp Primaut, Dieu vous garde et vous

donne bon jour ! Peut-on savoir d’où votre seigneurie accourt si vi-

te ? — Je viens du bois où j’ai chassé longtemps sans rien trouver.

Mais que portes-tu donc là ?

RENART. De bons et beaux gâteaux d’église : des oublies.

PRIMAUT. Des gâteaux ! où les as-tu découverts ?

RENART. Mais apparemment où ils étaient ; ils m’y attendaient, je

suppose.

PRIMAUT. Ah ! cher ami, partageons, je te prie.

RENART. Je vous les donne, et je vous les donnerais quand même

ils vaudraient cinq cents livres. »

Primaut ayant mangé les oublies de grand cœur : « Renart, sais-tu

que ces gâteaux sont fort bons ? En as-tu d’autres ? — Non, pour le

moment. — Eh bien, j’en ai regret ; car, par saint Germain et l’âme

de mon père, je sens une faim horrible. Je n’avais rien mangé d’au-

jourd’hui, et malgré tes oublies, je me sens prêt à défaillir. — Prenez,

dit Renart, un peu de courage. Vous voyez là-bas ce moutier ? Al-

lons-y, nous y trouverons autant d’oublies que nous voudrons. —

Ah ! cher ami Renart, s’il en était ainsi, j’en serais reconnaissant

toute ma vie. — Laissez-moi faire, et vous allez être content, je le

promets sur ma tête. Marchez devant, je suivrai. »

75

Révisez les règles de construction du dialogue

INTERACTIF 2.2 Construire un dialogue

Page 77: Manuel Cinquieme

EXERCICE 2

Recopiez le dialogue ci-dessous en ajoutant les verbes de paroles

qui manquent.

Aidez-vous de cette liste : « rétorquer », « dire », « saluer », « de-

mander », « suggérer », « consentir », « s’écrier », « répondre »,

« répliquer ».

Renart ... la Mésange :

« J’arrive bien à propos, commère ; descendez, je vous prie ; j’at-

tends de vous le baiser de paix, et j’ai promis que vous ne le refuse-

riez pas.

- À vous, Renart ? ... la Mésange. Bon, si vous n’étiez pas ce que

vous êtes, si l’on ne connaissait vos tours et vos malices !

- Que vous êtes peu charitable ! ... Renart. Écoutez-bien : sire No-

ble, notre roi, vient de proclamer la paix générale ; plaise à Dieu

qu’elle soit de longue durée ! Le temps est passé des disputes, des

procès et des meurtres ; chacun aimera son voisin, et chacun pour-

ra dormir tranquille.

- Savez-vous, damp Renart, ... la Mésange, que vous dites là de bel-

les choses ? Je veux bien les croire à demi ; mais cherchez ailleurs

qui vous baise, ce n’est pas moi qui donnerai l’exemple.

- En vérité, commère, vous poussez la défiance un peu loin. Tenez,

je fermerai les yeux pendant que vous descendrez m’embrasser, ...

Renart.

- S’il est ainsi, je le veux bien, ... la Mésange.

- Voyons vos yeux. Sont-ils bien fermés ?... Renart.

- Oui, ... Renart.

- J’arrive. », ... la Mésange.

EXERCICE 3

Recopiez le dialogue ci-dessous en trouvant les verbes de paroles

qui manquent.

Cependant l’oiseau avait garni sa patte d’un petit flocon de mousse

qu’il vint déposer sur les barbes de Renart. À peine celui-ci a-t-il sen-

ti l’attouchement qu’il fait un bond pour saisir la Mésange, mais ce

n’était pas elle, il en fut pour sa honte.

« Ah ! Voilà donc votre paix, votre baiser ! Il ne tient pas à vous que

le traité ne soit déjà rompu, ... la Mésange.

- Eh ! ... Renart, ne voyez-vous pas que je plaisante ? Je voulais voir

si vous étiez peureuse. Allons ! recommençons ; tenez, me voici les

yeux fermés. »

La Mésange, que le jeu commençait à amuser, vole et sautille, mais

avec précaution. Renart montrant une seconde fois les dents :

« Voyez-vous,  lui ...-elle, vous n’y réussirez pas. Je me jetterais plu-

tôt dans le feu que dans vos bras.

- Mon Dieu ! ... Renart, pouvez-vous ainsi trembler au moindre mou-

vement ! Vous supposez toujours un piège caché : c’était bon avant

la paix jurée. Allons ! une troisième fois, c’est le vrai compte, en

l’honneur de Sainte Trinité. »

76

Page 78: Manuel Cinquieme

DE LA PHRASE SIMPLE À LA PHRASE COMPLEXE

Une phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués. Chaque

verbe est le noyau d'une partie de la phrase appelée proposition.

« Le coq fait un rêve ; il demande à Pinte sa signification. »

Première proposition Deuxième proposition

Quand deux propositions sont reliées par un signe de ponctuation,

elles sont juxtaposées. Quand elles sont reliées par un mot coordon-

nant, elles sont coordonnées.

LES PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES

Elles sont reliées par un signe de ponctuation (une virgule, un point-

virgule, deux points) :

« Il passait pour riche, il était pauvre en réalité. »

LES PROPOSITIONS COORDONNÉES

Elles sont reliées par une conjonction de coordination (mais, ou, et,

donc, or, ni, car) :

« Il passait pour riche, mais il était pauvre en réalité. »

On peut également relier ces deux propositions par un adverbe (un

mot invariable) :

« Il passait pour riche, pourtant il était pauvre en réalité. »

77

(LEÇON)

Page 79: Manuel Cinquieme

EXERCICES

LA PHRASE ET LES VERBES

1. RELEVEZ LES VERBES DES PHRASES CI-DESSOUS. PRÉ-CISEZ LEUR TEMPS ET LEUR MODE.

a - Renart, le trompeur aux mille tours, prit un beau jour le chemin

d’un village.

b - On y trouvait en abondance poules et coqs, canes et canards,

jars et oies.

c - Constant, un paysan qui avait du foin dans ses bottes, habitait

tout contre la palissade qui entourait le village.

d - Des pieux de chêne bien pointus avaient été dressés pour en dé-

fendre l’accès.

e - Maître Constant avait construit ce fort pour abriter ses poules.

f - Il pouvait être content de ses vergers, qui portaient d’excellents

fruits.

g - Renart se promet bien du plaisir à lui rendre visite.

2. LES PHRASES CI-DESSOUS SONT-ELLES VERBALES OU NON VERBALES ? JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.

a - Toutes ces poules ! Quelle tentation !

b - Or se glisser dedans, sauter par-dessus semble impossible.

c - L’échine basse, sans bruit, Renart s’élance.

d - Impossible de renoncer aux poules !

e - Il se dit qu’il se fera prendre avant d’avoir pris quoi que ce soit.

f - Cruelle incertitude !

g - Mais Renart découvre un pieu brisé par lequel il se faufile.

h - Quelle joie !

i - Ah ! ce festin qui s’annonce !

78

Page 80: Manuel Cinquieme

LA PHRASE SIMPLE ET LA PHRASE COMPLEXE

1. LES PHRASES SUIVANTES SONT-ELLES SIMPLES OU COMPLEXES ? JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.

a - Les poules ne sont pas dupes, car elles voient Renart.

b - Chantecler le coq vient vers les poules et leur demande pour-

quoi elles s’enfuient.

c - Pinte, qui pond de gros œufs, lui répond qu’elles ont peur.

d - Chantecler les rassure aussitôt.

e - « Restez ici bien tranquilles ».

f - Le coq revient à son fumier ; il ne craint pas Renart.

g - L’imbécile ne redoute rien, ne sait pas ce qui lui pend au nez.

h - Sur son fumier, Chantecler s’endort.

2. DITES SI LES PROPOSITIONS SONT JUXTAPOSÉES OU COORDONNÉES. JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.

a - Le coq fait un rêve ; il demande à Pinte sa signification.

b - Le coq retourne à son fumier, et se remet à somnoler.

c - Renart s’élance mais, dans sa précipitation, manque sa proie.

d - Chantecler aperçoit Renart ; il va se percher sur le fumier.

e - Le goupil réfléchit au moyen de berner le coq, car il veut assou-

vir sa faim.

f - L’oiseau est méfiant, or Renart va lui jouer un tour de sa façon.

g - Chantecler pousse un cocorico, cependant il garde un œil ou-

vert, car il se méfie de Renart, et ne cesse de le surveiller.

79

Page 81: Manuel Cinquieme

3. TRANSFORMEZ CES PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES EN PROPOSITIONS COORDONNÉES. UTILISEZ DES CONJONCTIONS DE COORDINATION OU DES ADVER-BES VARIÉS.

a - Renart se décide à sortir de Maupertuis, il a faim.

b - Il traverse les bois, il approche d’un chemin.

c - Renart tend le cou d’un côté et de l’autre, rien ne se présente.

d - Le goupil va se placer sur le chemin, il entend un mouvement de

roues.

e - C’étaient des marchands emportant plein de poissons ; Renart

va pouvoir se régaler.

f - Celui-ci va-t-il dévorer les anguilles, va-t-il dévorer les lamproies ?

g - Il a extrêmement faim, il doit trouver un moyen d’attraper les pois-

sons sans éveiller l’attention des marchands.

LA PROPOSITION SUBORDONNÉE

UN PROBLÈME DE RÉPÉTITION

En lisant ces deux phrases, impossible de ne pas remarquer la répé-

tition :

« Le renard avance vers le poulailler. Le poulailler est rempli

de poules. »

80

VIDÉO 2.2 Comprendre la proposition subordonnée

Page 82: Manuel Cinquieme

Afin d'éviter cette répétition, on peut remplacer le groupe nominal

« Le poulailler » par un pronom personnel :

« Le renard avance vers le poulailler. Il est rempli de poules. »

On peut également remplacer « Le poulailler » par un pronom rela-

tif. Cela présente un double avantage (on n’a plus de répétition, on

a une seule phrase au lieu de deux) :

« Le renard avance vers le poulailler qui est rempli de

poules. »

UNE PHRASE COMPLEXE

On obtient une phrase complexe constituée de deux propositions :

Première proposition : Le renard avance vers le poulailler

Deuxième proposition : qui est rempli de poules.

La première proposition est appelée proposition principale (elle peut

exister seule, comme une proposition indépendante), la seconde

proposition dépend de la première (elle ne peut pas exister toute

seule). On l'appelle proposition subordonnée. Comme elle com-

mence par un pronom relatif (« qui »), on dit que c'est une proposi-

tion subordonnée relative.

Toutes les propositions subordonnées ne sont pas relatives, c'est-à-

dire qu'elles ne commencent pas toutes par un pronom relatif (qui,

que, quoi, dont, où, lequel, laquelle, lesquels…). En effet, certaines

propositions subordonnées commencent par une conjonction de su-

bordination (si, quand, comme, que, parce que, puisque, alors que,

pour que…). Pour cette raison, on les appelle propositions subordon-

nées conjonctives.

PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE OU CON-JONCTIVE ?

Problème ! « que » est à la fois pronom relatif et conjonction de su-

bordination. Comment, en ce cas, faire la différence ?

• S'il est pronom relatif, « que » remplace un nom : La vache que j'ai

perdue est chez le prévôt.

« que » remplace « la vache ».

• S'il est conjonction de subordination, « que » se trouve le plus sou-

vent après un verbe : Je pense que la vache est chez le prévôt.

81

VIDÉO 2.3 Comprendre le pronom relatif

Page 83: Manuel Cinquieme

EXERCICES 1. DITES SI LES PROPOSITIONS SONT JUXTAPOSÉES, COORDONNÉES OU SUBORDONNÉES.

a - Chantecler pense que Renart dit vrai.

b - Le coq est convaincu, alors, les yeux fermés, il entame une mélo-

die.

c - Renart saisit le coq par le cou, et se sauve tout joyeux de cette

aubaine.

d - Pinte, qui a été témoin de la scène, se lamente.

e - La fermière voit Renart qui emporte son coq.

f - Elle se met à crier. Les paysans accourent.

g - Tous assurent qu’elle aurait dû arrêter Renart.

2. COMPLÉTEZ CES PHRASES AVEC UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE. UTILISEZ AU MOINS UNE FOIS CHAQUE PRONOM RELATIF (QUI, QUE, QUOI, DONT, OÙ, LEQUEL...)

a - Chantecler monte sur un tas de fumier.

b - Le coq repense aux paroles de Pinte.

c - Il monte sur la pointe d’un toit.

82

RÉVISION 2.1 Donnez la nature des mots soulignés.

Répondre

Question 1 sur 12

Le chat Tybert se promenait au soleil et paraissait fort satis-

fait.

A. Conjonction de coordination

B. Conjonction de subordination

C. Adverbe

D. Pronom relatif

Page 84: Manuel Cinquieme

d - Il observe et regarde.

e - Mais l’animal se laisse aller au sommeil.

3. RÉÉCRIVEZ CES PHRASES COMPLEXES DE FAÇON À OBTENIR DEUX PHRASES SIMPLES. POUR CELA, REMPLA-CEZ LE PRONOM RELATIF PAR SON ANTÉCÉDENT.

Exemple : L’oiseau dont je te parle s’appelle Tiecelin. → L’oiseau

s’appelle Tiecelin. Je te parle de Tiecelin.

a - Renart qui court vite arrive près de sa proie.

b - Le vilain dont le sommeil est très profond dort tranquillement.

c - Renart, qui cherche un moyen de se débarrasser du vilain,

monte sur l’arbre.

d - Le vilain sent alors une grasse humidité dont la puanteur est in-

supportable.

e - La grasse humidité que sent le vilain est la fiente de Renart.

83

Juxtaposées, coordonnées ou subordonnées ?

INTERACTIF 2.3 Pour s’y retrouver

Page 85: Manuel Cinquieme

ÉVALUATION

I - PHRASE SIMPLE OU PHRASE COMPLEXE

1. Relevez les verbes et dites si les phrases sont simples ou com-

plexes. (3 points)

" a - Renart aperçut un hêtre solitaire planté loin de tout chemin.

"

" b - Il franchit le ruisseau, gagne l’arbre, fait autour du tronc ses

passes ordinaires.

"

" c - Il se vautre délicieusement sur l’herbe fraîche.

II - PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES ET COORDON-NÉES

2. Citez les conjonctions de coordination. (2 points)

3. Dites si les propositions sont juxtaposées ou coordonnées. Justi-

fiez vos réponses. (5 points)

" a - Tiecelin sentait un premier aiguillon de faim, rien ne lui don-

nait l’espoir de l’apaiser.

"

" b - Le corbeau sortit du bois voisin, et alla s’abattre dans un

plessis.

" c - Là se trouvait un millier de fromages ; on les avait exposés

pour les sécher au soleil.

" d - Tiecelin s’arrêta sur un des plus beaux, car la gardienne

était rentrée pour un moment au logis.

" e - La vieille vit le corbeau puis jeta pierres et cailloux sur l’ani-

mal.

III - PROPOSITIONS SUBORDONNÉES

4. Citez au moins cinq pronoms relatifs. (2 points)

5. Citez au moins six conjonctions de subordination. (3 points)

6. Relevez les propositions subordonnées et dites si elles sont relati-

ves ou conjonctives. (5 points)

" a - Le prêtre dit que donner au bon Dieu est un acte raisonna-

ble.

" b - Le vilain, qui sort de son étable, prend la vache par le licou.

" c - Cette vache que personne ne voudrait acheter ne produit

plus de lait.

"

" d - Le vilain dont la bêtise est connue de tous croit qu’il aura

deux vaches.

84

Page 86: Manuel Cinquieme

RENART CHEZ DAME HERSENT

De l'arrivée de Renart chez dame Hersent durant l'absence d'Ysen-

grin, et comment la guerre prit commencement entre les deux ba-

rons.

quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de

branches entrelacées qui formaient une haie et dissimu-

laient l'entrée d'un souterrain. Il franchit la haie, découvrit

l'ouverture et, soit par un mouvement de curiosité soit dans

l'espoir d'y trouver à prendre, il descendit et n'eut pas de peine à re-

connaître la demeure de son bel oncle Ysengrin. Le maître était sor-

ti, dame Hersent, nouvellement relevée de couches, allaitait et lé-

chait ses louveteaux. Comme elle avait déposé son chaperon, le so-

leil vint la frapper au visage quand Renart ouvrit la porte. Cela lui fit

regarder qui venait ainsi lui rendre visite.

Pour Renart, la crainte d'un mauvais accueil le décidait à demeurer

immobile derrière la porte ; mais Hersent l'avait reconnu tout de

suite à sa robe rousse.

« Ah ! dit-elle en riant, c'est donc ainsi, damp Renart, que vous ve-

nez épier les gens ? »

L'autre se tait et ne fait pas un geste. Sans doute il comptait sur

l'obscurité de la salle pour donner le change à la dame. Hersent

l'appelle une seconde fois par son nom et lui fait même du petit

doigt signe d'approcher.

« J'aurais bien des reproches à vous adresser, damp Renart ; mais

je vois que vous ne voulez rien faire pour m'être agréable. En vérité,

jamais on n'a traité sa commère aussi mal que vous faites. »

Ces paroles dites d'un ton caressant rendirent confiance à Renart.

« Madame, dit-il, j'en prends Dieu à témoin, ce n'est pas de mon gré

que j'ai cru devoir éviter de vous rendre visite pendant vos couches.

Bien au contraire, mais Ysengrin, vous le savez, me cherche noise

et m'épie constamment par monts et par vaux. Pourquoi m'a-t-il ainsi

pris en haine ? je l'ignore, ne lui en ayant jamais donné la moindre

occasion. Ne prétend-il pas que je vous aime et que je cherche à

85

À

Page 87: Manuel Cinquieme

prendre sa place ici ? Il n'est pas un de vos voisins qui ne lui ait en-

tendu raconter que vous aviez de l'amour pour moi, et qu'il s'en ven-

gerait un jour ou l'autre. Et pourtant, vous savez si je vous ai jamais

dit un seul mot qui ne fût pas convenable. À quoi pourrait-il servir de

prier d'amour une grande dame qui ne manquerait pas d'en rire à

nos dépens ? »

Ces paroles, Hersent les écoute avec une colère mêlée de dépit :

« Vraiment, on parle de moi chez nos voisins ! Le vilain dit : Tel ap-

pelle sa honte qui pense à la venger. Je puis le dire hautement : jus-

qu'à présent, je n'ai pas eu de pensée mauvaise, mais puisque

Ysengrin m'accuse, je veux lui donner raison, et dès aujourd'hui, Re-

nart, j'entends que vous soyez mon ami. Comptez toujours sur mon

bon accueil, j'engage ma foi d'être entièrement à vous. »

Renart, charmé de si bonnes paroles, ne se les fit pas répéter. Il

s'approcha de dame Hersent, la pressa dans ses bras, et les nou-

veaux amants firent échange des promesses les plus tendres. Mais

les longs propos d'amour n'étaient pas au goût de damp Renart. Il

parla bientôt de séparation et de la nécessité de prévenir le retour

d'Ysengrin.

Avant de sortir de la maison, il a soin de passer sur les louveteaux

et de les souiller de ses ordures. Toutes les provisions qu’il rencon-

tre il s'en empare, puis il revient une seconde fois aux louveteaux

qu'il bat comme s’il eût voulu les faire taire, mais en réalité pour

mieux les obliger à parler. Il les traite d’enfants trouvés, sans crain-

dre la honte qui devait en retomber sur Hersent. La dame, dès qu'il

est parti, prend les louveteaux, essuie leurs larmes, les flatte et les

caresse.

« Mes enfants, leur dit-elle, au moins ne direz-vous pas au père que

Renart soit venu et qu'il vous ait maltraités.

- Comment ! répondent-ils, ne pas nous plaindre du méchant roux

que vous avez accueilli et qui honnit notre cher père ? À Dieu ne

plaise ! il faut que justice en soit prise. »

Renart, à la porte, entendit quelque chose de la querelle, mais il ne

s’en inquiéta pas et se remit à la voie.

QUESTIONS

UNE SCÈNE DE GALANTERIE

1. « Ces paroles dites d'un ton caressant rendirent confiance à Re-

nart »

Cherchez dans ce passage tout ce qui révèle (gestes, paroles,

attitude... ) ce ton caressant dont fait preuve dame Hersent.

2. Quel effet cette attitude et ces paroles ont-elles sur Renart ?

3. Quelle raison Renart donne-t-il à Hersent pour n’être pas venu la

voir plus tôt ?

4. Quel est le vrai sujet du discours de Renart ? Trouvez la réponse

en cherchant un mot qu’il répète à deux reprises.

5. Chercher quelques sens du mot « galanterie ». Dans quel genre

littéraire du Moyen Âge trouverait-on cette galanterie ?

86

Page 88: Manuel Cinquieme

LA RUSE

6. De quelle façon réagit dame Hersent après avoir écouté Renart ?

7. Quel proverbe cite-t-elle qui annonce ses intentions ? Quel est

l’emploi du présent utilisé ?

8. Quelle phrase raconte brièvement les amours de Renart et d’Her-

sent ?

9. Que fait Renart avant de quitter dame Hersent ?

10. Que signifie cette phrase : « il bat [les louveteaux] comme s’il

eût voulu les faire taire, mais en réalité pour mieux les obliger à par-

ler » ?

11. D’où vient le comique de cette scène ?

RÉÉCRITURERéécrivez ces lignes en remplaçant Renart par « ils » et en conju-

guant les verbes au passé composé.

À quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de bran-

ches entrelacées qui formaient une haie et dissimulaient l'entrée

d'un souterrain. Il franchit la haie, découvrit l'ouverture et, soit par un

mouvement de curiosité soit dans l'espoir d'y trouver à prendre, il

descendit et n'eut pas de peine à reconnaître la demeure de son bel

oncle Ysengrin.

UNE AUTRE FOURBERIE DE RENART

Renart rencontre Noble le Roi et Ysengrin. Ils vont alors chercher en-

semble de quoi déjeuner convenablement.

rrivés dans la prairie, Ysengrin aperçoit le premier, vers l'au-

tre extrémité, une proie superbe. Alors tout joyeux :

« Nous sommes en bonne voie, sire, dit-il, je distingue là-bas un tau-

reau, une vache et son veau. Il ne faut pas qu'ils nous échappent.

Mais il serait bon d'envoyer Renart en avant, pour éprouver s'il n'y

aurait pas de mâtin ou de vilain à craindre : on ne saurait prendre

trop de précautions.

- Vous parlez bien, dit le Roi, Renart est fin et rusé, il reconnaîtra

mieux que personne les lieux. Allez donc en avant, Renart, et quand

vous aurez vu, vous reviendrez nous avertir.

- Volontiers, sire. »

87

A

Page 89: Manuel Cinquieme

Aussitôt de courir à travers champs. Il arrive à portée de la proie. Le

vilain, gardien du bétail, dormait tranquillement sous un orme. Re-

nart se coule tout auprès de lui, cherchant dans sa tête un moyen

de s'en défaire. Sans le réveiller, il saisit une branche de l'arbre et

saute rapidement plus haut. Il va de branche en branche, et s'arrête

enfin précisément au-dessus de la tête du berger. Me sera-t-il per-

mis de continuer ? Renart, comme un vrai salaud, se tourne, pousse

et laisse tomber sur le vilain une large écuelle de fiente infecte. Le

berger, sentant couler sur lui un pareil brouet, s'éveille en sursaut,

porte la main à son visage humide, et ne devine pas comment pa-

reille chose a pu tomber de l'arbre. Il lève les yeux et ne voit que

des rameaux du plus beau vert du monde, car Renart s'était dérobé

sous le plus épais du feuillage. La surprise du vilain est extrême ; il

se croit le jouet d'un fantôme, il touche de sa main, il sent une

grasse humidité dont la puanteur est insupportable ; puis il se lève

et court droit au fossé qui fermait la prairie et qui portait une profon-

deur de vingt pieds d'eau.

« Lavons-nous d'abord, se dit-il, puis je tâcherai de découvrir à qui

je dois cette male aventure. »

Comme il arrivait au fossé et qu'il commençait à se pencher accrou-

pi pour se laver, Renart, qui ne l'avait pas perdu de vue, s'était lais-

sé glisser à terre et l'avait rejoint. Quand il l'avait vu dos courbé, tête

penchée sur l'eau, il avait sauté vivement sur son échine, et de son

poids avait décidé la chute du vilain au fond du fossé. Pour Renart,

il n'avait pas même touché la surface de l'eau. Le pauvre homme,

transi d'effroi, étendait les bras et jouait des pieds pour échapper au

danger ; mais Renart est là, qui avise à quelque distance une large

pierre plate et carrée. Il la pousse, la soulève, la fait tomber enfin de

telle force sur le dos du vilain que celui-ci descend avec elle dans la

bourbe du fossé.

88

INTERACTIF 2.4 Le Roman de Renart

Les jambons d’Ysengrin (1974)

Page 90: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

LA PÊCHE AUX ANGUILLES

DICTÉE 2

YSENGRIN CHASSÉ

89

Renart convainc son compère Ysen-grin d’attacher un seau à sa queue et de la plonger dans la glace.

AUDIO 2.1Écoutez le texte

AUDIO 2.2Écrivez le texte

AUDIO 2.3Écoutez le texte

AUDIO 2.4Écrivez le texte

Mots qui vous

sont donnés :

• Constant

• Maupertuis

• Lévriers

Page 91: Manuel Cinquieme

LE PUITS

Affamé, Renart pénètre dans l’abbaye des moines aux Blancs

manteaux, et y trouve des poules à dévorer. Avant de partir, il sou-

haite se désaltérer.

a campagne avait été heureuse ; Renart quitta sans en-

combre cette bienheureuse grange de moines. Mais la soif

venait succéder à la faim, et comment l'apaiser ? Devant la

maison se trouvait un puits auquel il ne manqua pas de courir.

L'eau par malheur n'était pas à sa portée. Il frémit d'impatience,

lèche ses barbes desséchées et n'imaginait pas d'expédient quand, au-dessus de sa tête, il voit un treuil ou cylindre auquel

tenait une double corde. L'une descendait dans le puits, l'autre

soutenait un seau vide à fleur de terre. Renart devine l'usage

qu’on peut en faire, et déposant la geline qu'il avait rapportée de

la grange, il se rapproche de l'ouverture du puits, s'attache à la

corde et la tire de toutes ses forces dans l'espoir de ramener le

seau qui reposait au fond. Mais soit que le vaisseau ne fût pas

rempli, soit que la corde tournée sur le treuil eût échappé à la

cheville qui la retenait, Renart fut quand il s'y attendait le moins

entraîné lui-même dans le gouffre.

90

L

Page 92: Manuel Cinquieme

Il a maintenant toute liberté de boire ; il aurait même le temps de pê-

cher à son aise. Mais je doute qu'il s'en soit avisé ; la soif ne le

tourmentait plus, elle avait fait place à la crainte, à la terreur. Le voilà

donc attrapé, le grand attrapeur des autres ! Que va-t-il devenir, ô

mon Dieu ! il faudrait des ailes pour sortir d’ici. À quoi lui sert une sa-

gesse prétendue ? Il restera dans ce lieu jusqu'au jour du Juge-

ment, à moins qu'un autre ne vienne l'en tirer. Et dans ce cas-là

même que n'aura-t-il pas à craindre de ces moines, ennemis de sa

race et si convoiteux du collier blanc de sa fourrure ?

Tout en faisant ces douloureuses réflexions, il se tenait d'une patte à

la corde du puits, de l'autre à l'anse du seau qui flottait au-dessus

de l'eau. Or le hasard voulut qu’Ysengrin fût sor-

ti du bois à peu près en même temps que lui et

que dans une intention pareille, il arrivât dans

ces parages, souffrant de la faim et de la soif.

Trop maladroit pour découvrir le défaut du gui-chet :

« Voilà, disait-il en revenant sur ses pas, une

terre du démon, non du Dieu vivant. On n'y

trouve rien à manger, rien à boire ; je vois bien

là ce qu'ils appellent un puits, mais le moyen

d'en tirer une seule goutte d’eau ? »

Ysengrin s'en était pourtant approché ; il avait

mis ses pieds sur la pierre circulaire et mesuré

des yeux la profondeur. Damp Renart, tranquille comme une ombre,

conservait à l'eau dans laquelle il était à demi plongé toute sa trans-

parence.

« Que vois-je là ! dit tout à coup Ysengrin, au fond de ce puits damp

Renart ! Est-il possible ? »

Il regarde encore, et cette fois son image reproduite à côté du corps

de Renart lui donne les idées les plus étranges. Il croit voir de ses

propres yeux Renart en compagnie de dame Hersent, il suppose en-

tre eux un rendez-vous convenu.

« C'est bien lui ! c'est bien elle ! Ah ! traîtresse, diras-tu maintenant

que tu n'as pas été surprise avec le méchant Renart ? »

Le puits sonore répond Renart ! Il répète ses injures et l'écho lui ap-

porte la confirmation de sa honte et de son mal-

heur.

Renart avait aisément reconnu son compère, il

le laissait maugréer et crier. Cependant au

bout de quelques minutes :

« Qui va là-haut ? dit-il, et qui se permet de par-

ler ?

- Va ! dit Ysengrin, je te reconnais.

- Je vous reconnais aussi ; oui, je fus autrefois

votre bon voisin, votre compère, et je vous ai-

mais comme votre neveu ; mais aujourd'hui je suis feu Renart ; j'étais assez sage durant ma

vie, aujourd'hui je suis, Dieu merci, trépassé, et

je me trouve dans un lieu de délices.

- S'il est vrai que tu sois mort, répond Ysengrin, je n'en suis pas au-

trement fâché ; mais depuis quand ?

91

Page 93: Manuel Cinquieme

- Depuis deux jours. Ne vous en étonnez pas, sire Ysengrin : tous

ceux-là mourront qui sont encore en vie ; tous passeront le guichet

de la mort. Notre Seigneur, dans sa bonté, m'a tiré de la vallée de

misère, du siècle puant dans lequel j'étais embourbé, puisse-t-il aus-

si vous visiter, Ysengrin, à l'heure de la mort ! Mais d'abord, je vous

engage, et dans votre intérêt seul, à changer de dispositions envers

moi.

- Je le veux bien, répond Ysengrin, puisque te voilà mort, je prends

Dieu à témoin que je n'ai plus de haine : je commence même à re-

gretter que tu ne sois plus du monde.

- Et moi j'en ai grande joie.

- Comment ? Tu parles sérieusement ?

- En pure vérité.

- Mais explique-toi.

- Volontiers. D'un côté mon corps repose dans la maison de ma

chère Hermeline, de l'autre mon âme est en Paradis, placée devant

les pieds de Notre Seigneur. Comprenez-vous maintenant que j'aie

sujet d'être joyeux et satisfait ? J'ai tout ce que je puis désirer. Ah !

sire Ysengrin, je ne veux pas faire mon éloge, mais vous auriez dû

me tenir plus cher que vous ne faisiez, car je ne vous ai jamais vou-

lu de mal et je vous ai souvent procuré du bien. Non pas que je

m'en repente, mes vertus sont aujourd'hui trop bien

récompensées ; et si vous êtes un des grands de la terre, je suis en-

core mieux placé dans l'autre monde. Je ne vois ici que riches cam-

pagnes, belles prairies, plaines riantes, forêts toujours vertes. Ici, les

grasses brebis, des chèvres, des agneaux comme on n'en voit pas

chez vous. Ici, vingt fois plus de lapins, de lièvres et d'oisons que

vous n'en pourriez compter. En un mot, j'ai tout ce que je désire,

comme tous ceux qui vivent à peu de distance de moi. Autant de ge-lines que nous voulons. En voulez-vous la preuve ? Sur le bord de

cette ouverture doit s'en trouver une que j'ai jetée comme superflue,

en sortant de notre dernier festin. Regardez, vous la trouverez. »

Ysengrin détourne un peu la tête et trouve en effet la geline dont Re-

nart lui parlait.

« Il dit ma foi vrai, pensa-t-il, mais quel bon Paradis que celui où l’on

a telle viande à foison ! Je n'en voudrais jamais d’autre. »

En même temps, il jetait les dents sur la geline et la dévorait sans y

rien laisser que les plumes. Puis revenant au puits :

« Feu Renart, dit-il, aie compassion de ton compère ; apprends-

moi, par la grâce de Dieu, comment à ton exemple je pourrai ga-

gner Paradis.

- Ah ! répond Renart, vous demandez là quelque chose de bien diffi-

cile. Voyez-vous, le Paradis, c'est la maison du ciel, on n'y entre pas

quand et comme on veut. Vous conviendrez que vous avez toujours

été violent, larron et déloyal. Vous m'avez toujours poursuivi d'injus-

tes soupçons, quand vous aviez une femme remplie de vertus, un

vrai modèle de pudicité.

- Oui, oui, j'en conviens, dit Ysengrin, mais à cette heure je suis re-

pentant.

- Eh bien ! si vous êtes dans les bonnes dispositions que vous dites,

regardez les deux vaisseaux qui sont l'un près de vous, l'autre près

de moi. Ils servent à peser le bien et le mal des âmes. Quand on se

croit en état d'espérer les joies de Paradis, on entre dans la cor-

beille supérieure, et si l'on est en effet repentant, on descend facile-

ment ; mais on reste en haut si la confession n'a pas été bonne et

complète.

- Confession ? dit Ysengrin, est-ce que tu as confessé tes péchés ?

92

Page 94: Manuel Cinquieme

- Assurément ! Avant de mourir j'ai vu passer un vieux lièvre et une

chèvre barbue, je les ai priés de m'écouter et j'en ai reçu l'absolu-tion. Il faut donc, si vous voulez descendre près de moi, commen-

cer par vous confesser et vous repentir de vos méfaits.

- Oh ! s'il ne faut que cela, dit Ysengrin fort joyeux, je suis en bon

point : hier justement j'ai rencontré sur mon chemin damp Hubert

l'épervier, je l'ai appelé, l'ai prié d'entendre ma confession générale

et de m'absoudre, ce qu'il a fait sans hésiter.

- S'il en est ainsi, dit Renart, je veux bien prier le roi des cieux de

vous ménager une place auprès de moi.

- Je t'en prie, compère, et je prends à témoin sainte Appetite que j'ai

dit la vérité.

- Mettez-vous donc à genoux et demandez à Dieu qu'il vous ac-

corde l'entrée de son paradis. »

Ysengrin tourna vers l'Orient son postérieur, et sa tête vers le soleil

couchant. Il marmotta, il hurla à rompre les oreilles.

« Renart, dit-il ensuite, j’ai fini ma prière.

- Et moi j'ai obtenu votre grâce. Entrez dans la corbeille, je pense

que vous descendrez facilement. »

On était alors en pleine nuit : le ciel était inondé d'étoiles dont le

puits renvoyait la lumière.

« Voyez le miracle, Ysengrin, dit alors Renart, mille chandelles sont

allumées autour de moi, signe assuré que Jésus vous a fait

pardon. »

Ysengrin rempli de confiance et d'espoir essaie longtemps sans suc-

cès ; mais enfin, aidé des conseils de son compère, il parvient à se

tenir à la corde avec les pieds de devant, en posant

les deux autres dans le seau. La corde alors se dé-

vide et cède au nouveau contrepoids de son

corps. Il descend, Renart beaucoup plus

léger s'élève dans la même mesure.

Voilà pour Ysengrin un nouveau sujet

de surprise : au milieu de la route il se sent

heurté par Renart.

« Où vas-tu, cher compain, dis-moi ? Suis-je

dans la bonne voie ?

- Oui, vous y êtes et je vous la quitte entière. La cou-

tume est telle ici : quand vient l'un s'en va l'au-

tre. À ton tour, beau compain, à demeurer dans

la compagnie des moines aux Blancs man-

teaux. Belle occasion pour toi d'apprendre à

mieux chanter. »

En prononçant ces derniers mots, il touchait au bord

du puits ; il saute à pieds joints, sans demander son

reste et ne cesse de courir jusqu'à ce qu'il ait perdu de

vue l'abbaye des Blancs-moines.

La surprise, la honte et la rage ne permi-

rent pas au pauvre Ysengrin d'essayer une réponse. Il eût été de

ceux qui furent pris devant la cité d'Alep qu'il n'eût pas été plus con-

fus et plus désespéré. Vainement essaie-t-il de remonter, la corde

glisse entre ses bras, et tout ce qu'il peut faire c'est, grâce au seau

qui l'a descendu, de conserver la tête au-dessus de l’eau glacée

dans laquelle le reste de son corps est plongé.

93

Page 95: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

L’ATTRAPEUR ATTRAPÉ

1. Comment Renart assouvit-il sa soif ?

2. Que lui arrive-t-il au moment où il pense ramener de l’eau ?

3. Quelle phrase du narrateur révèle de la moquerie à l’égard de Re-

nart ?

4. Qu’y a-t-il de drôle dans la situation de Renart ?

UNE ARRIVÉE INESPÉRÉE

5. Quel personnage arrive à ce moment ? Citez la phrase qui vous a

permis de répondre à cette question.

6. Par quel mot cette phrase commence-t-elle ? Donnez sa classe

grammaticale, et dites ce qu’il signifie.

7. Pourquoi le nouveau venu croit-il voir Renart et Dame Hersent au

fond du puits ?

LA RUSE DE RENART

8. Que fait croire Renart à ce personnage ?

9. Relevez quatre façons de dire que Renart est mort.

10. Par quel moyen Renart parvient-il à donner envie à son compère

d’être mort ?

QUAND VIENT L'UN S'EN VA L'AUTRE

11. De quelle façon le loup doit-il rejoindre Renart au paradis ? Com-

ment Renart le convainc-t-il de le faire ?

12. Que doit-il faire avant de monter dans un seau ?

13. Pourquoi la prière du loup est-elle ridicule ?

14. Que se passe-t-il quand le loup descend ? Citez deux phrases

qui le montrent. Pourquoi est-ce comique ?

RÉDIGEZComme Renart, essayez de convaincre quelqu’un d’une chose com-

plètement absurde voire idiote.

Pour cela, faites un dialogue commençant par « apprends-moi com-

ment à ton exemple je pourrai ».

94

Page 96: Manuel Cinquieme

LE RENARD ET LE BOUCCapitaine Renard allait de compagnie

Avec son ami Bouc des plus haut encornés.

Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;

L'autre était passé maître en fait de tromperie.

La soif les obligea de descendre en un puits.

Là, chacun d'eux se désaltère.

Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,

Le Renard dit au Bouc : « Que ferons-nous, Compère ?

Ce n'est pas tout de boire ; il faut sortir d'ici.

Lève tes pieds en haut et tes cornes aussi ;

Mets-les contre le mur : le long de ton échine

Je grimperai premièrement ;

Puis sur tes cornes m'élevant,

À l'aide de cette machine,

De ce lieu-ci je sortirai,

Après quoi je t'en tirerai.

- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue

Les gens bien sensés comme toi.

Je n'aurais jamais, quant à moi,

Trouvé ce secret, je l'avoue. »

Le Renard sort du puits, laisse son Compagnon,

Et vous lui fait un beau sermon

Pour l'exhorter à patience.

« Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence,

Autant de jugement que de barbe au menton,

Tu n'aurais pas à la légère

Descendu dans ce puits. Or adieu, j'en suis hors ;

Tâche de t'en tirer, et fais tous tes efforts ;

Car, pour moi, j'ai certaine affaire

Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin. »

En toute chose il faut considérer la fin.

(Jean de La Fontaine, Livre troisième, fable V)95

Page 97: Manuel Cinquieme

LE COMBAT DE RENART ET D'YSENGRIN

Du grand et mémorable combat de damp Renart et de messire

Ysengrin ; et comment le jugement de Dieu donna gain de cause à

qui avait le meilleur droit.

enart ne se vit pas en face d'Ysengrin sans inquiétude. Il avait bien été mis aux lettres, il savait même assez de ni-gromancie ; mais au moment de dire les mots qui servent

pour les combats singuliers, il les avait oubliés. Cependant, persua-

dé que l’escrime avait une vertu suffisante, il empoigne son bâton,

le fait deux ou trois fois brandir, tourne la courroie sur son avant-

bras, embrasse son écu et paraît aussi ferme qu'un château défen-

du par de hautes murailles. Voyons maintenant ce qu'il saura faire.

Ysengrin attaque le premier : c'était le droit de l'offensé. Renart s'in-

cline et le reçoit, l'écu sur la tête. Ysengrin frappait et injuriait en

même temps :

« Méchant nain ! que je sois pendu si je ne venge ici ma femme

épousée !

- Faites mieux, sire Ysengrin ; prenez l'amende que je vous offre.

Les chevaliers de ma parenté vous feront hommage, je quitterai le

pays, j'irai outre mer.

- Il s'agit bien de ce que tu feras en sortant de mes mains ! Va ! tu

ne seras pas alors en état de voyager.

- Rien n'est moins prouvé. On verra qui demain sera le mieux en

point.

- J'aurai vécu plus d'un jour, si tu vois la fin de celui-ci.

- Mon Dieu, moins de menaces et plus d'effets ! »

Ysengrin se précipite ; l'autre l’attend l'écu sur le front, le pied avan-

cé, la tête bien couverte. Ysengrin pousse, Renart résiste et d'un

coup de bâton adroitement lancé près de l'oreille, il étourdit son ad-

versaire et le fait chanceler. Le sang jaillit de la tête, Ysengrin se si-

gne en priant le Dieu qui ne ment de le protéger. Est-ce que,

d'aventure, sa femme épousée serait complice de Renart ? Il voyait

cependant trouble : à qui lui eût demandé s'il était tierce ou none et

quel temps il faisait, il aurait eu grand peine à répondre. Renart le

suivait des yeux, et s'il hésitait à prendre l'offensive, au moins se pré-

parait-il à bien soutenir une deuxième attaque.

96

R

Page 98: Manuel Cinquieme

97

Excédé par les forfaits de Renart, Ysengrin réclame justice au roi Noble.Les deux compères s’en remettent au juge-ment de Dieu.

Page 99: Manuel Cinquieme

« Eh ! que tardez-vous, Ysengrin ? pensez-vous la bataille finie ? »

Ces mots réveillent l'époux d’Hersent ; il avance, de nouveau ; le

pied tendu, il brandit son bâton et le lance d'une main sûre. Renart

l'esquive à temps et le coup ne frappe que l'air.

« Vous le voyez, sire Ysengrin, Dieu est pour mon droit, vous aviez

jeté juste et pourtant vous avez donné à faux. Croyez-moi, faisons

la paix, si toutefois vous tenez à votre honneur.

- Je tiens à t'arracher le cœur, et je veux être moine si je n'y par-

viens. »

Ysengrin retourne à la charge le bâton dissimulé sous l'écu, puis

tout à coup il le dresse et va frapper Renart à la tête. L’autre avait

amorti le coup en se baissant ; et profitant du moment où l'ennemi

se découvre, il l'atteint de son bâton assez fortement pour lui casser

le bras gauche. On les voit alors jeter leurs écus de concert, se pren-

dre corps à corps, se déchirer à qui mieux mieux, faire jaillir le sang

de leur poitrine, de leur gorge, de leurs flancs. Le combat redevient

égal par la perte qu'Ysengrin a faite de son bras. Combien de pas-

ses et de tours l'un sur l'autre, avant qu'on puisse deviner qui l'em-

portera ! Ysengrin a pourtant les dents les plus aiguës ; les ouvertu-

res qu'il pratique dans la pelisse de son ennemi sont plus larges et

plus profondes. Renart a recours au tour anglais : il serre Ysengrin

en lui donnant le jambet ou croc-en-jambe qui le renverse à terre.

Sautant alors sur lui, il lui brise les dents, lui crache entre les lèvres,

lui arrache les grenons avec ses ongles et lui poche les yeux de

son bâton. C'en était fait d'Ysengrin :

« Compère, lui dit Renart, nous allons voir qui de nous deux a droit.

Vous m'avez cherché querelle à propos de dame Hersent : quelle

folie de vous être soucié de si peu de chose, et comment peut-on

mettre confiance dans une femme ! Il n'en est pas une qui le méri-

te ; d'elles sortent toutes les querelles, par elles la haine entre les pa-

rents et les vieux amis ; par elles les compères en viennent aux

mains ; c'est la source empoisonnée de tous désordres. On me di-

rait d'Hermeline tout ce qu'on voudrait, je n'en croirais pas un mot,

et je ne mettrais pas assurément ma vie en danger pour elle. »

Ainsi raillait le faux Renart, tout en faisant pleuvoir les coups sur les

yeux, le visage d'Ysengrin, tout en lui arrachant le cuir avec le poil.

Mais par un faux mouvement, le bâton dont il joue si bien sur le

corps de son ennemi lui échappe ; Ysengrin met le moment à profit,

il allait se relever, son bras cassé l'en empêche. Renart conservait

donc l'avantage, quand, pour son malheur, il avance les doigts dans

la mâchoire d'Ysengrin qui les serre avec ses dents de reste, et pen-

dant que la douleur fait jeter un cri à Renart, l'autre débarrasse son

bras droit, le passe au dos de son adversaire, le fait descendre, et

lui monte à son tour sur le ventre. Voilà les rôles changés : Renart,

entre les genoux d'Ysengrin, implore non pas son ennemi, mais tous

les saints de Rome, pour éviter le salaire du faux serment qu'il a prê-

té. Et comme Ysengrin ne lui épargne pas les coups, il s'évanouit,

devient froid comme glace, en déclarant vouloir mourir avant de se

démentir et se reconnaître vaincu. Après l’avoir battu, frappé, laissé

pour mort, Ysengrin se relève ; il est proclamé vainqueur. Les ba-

rons accourent de tous côtés pour le féliciter et lui faire cortège. Ja-

dis les Troyens n'eurent pas autant de joie quand ils firent entrer Hé-

lène dans leur ville, que n'en témoignent Brun l'ours, Tiécelin le cor-

beau, Tybert le chat, Chantecler le coq et Rooniaus le mâtin quand

ils virent la défaite de Renart. Vainement les parents du vaincu s’in-

terposent près du Roi ; Noble ne veut rien entendre, il ordonne que

le traître soit pendu sur le champ. Tybert se met en mesure de lui

98

Page 100: Manuel Cinquieme

bander les yeux ; Rooniaus lui liait les poings, quand le malheureux

Renart exhala un soupir annonçant qu'il vivait encore, et ses pre-

miers regards se portèrent sur les apprêts de son supplice.

QUESTIONS

I - LE JUGEMENT DE DIEU

1. Qu’est-ce que le jugement de Dieu ? Pour répondre à cette ques-

tion, vous pouvez faire des recherches ou simplement lire ce texte.

2. Qu’arrive-t-il au perdant d’un tel jugement ? Répondez en relisant

le dernier paragraphe.

3. Relisez le texte s’il le faut, et dites ce qu’est, dans le deuxième pa-

ragraphe, « le droit de l’offensé » ?

II - LE COMBAT D’YSENGRIN ET RENART

4. Dans le premier paragraphe, relevez une comparaison. Que ré-

vèle-t-elle des intentions de Renart ?

5. Quels passages montrent que Renart pense que le combat

tourne à son avantage puis à son désavantage ?

6. Les combattants ne font-ils que combattre ? Que font-ils d’autre ?

7. Relevez des termes ou des phrases montrant la violence du com-

bat.

8. Relevez deux exagérations.

9. De quel genre littéraire, ce combat, ces hyperboles, etc. sont-ils

caractéristiques ?

III - UN COMBAT POUR RIRE

10. Quels éléments soulignent l’aspect comique de ce texte ?

11. Cherchez dans un dictionnaire ce qu’est une parodie, et expli-

quez pourquoi ce texte est une parodie.

99

INTERACTIF 2.5 Un combat parodique

Monty Python : Sacré Graal ! (1975)

Page 101: Manuel Cinquieme

RÉDACTION

CONSIGNES

Racontez un combat épique de façon parodique.

À la façon du combat de Renart et d’Ysengrin ou encore de Sacré

Graal, racontez un combat entre deux chevaliers qui s’affrontent en

duel. Avant de faire le récit de ce combat, dites comment se rencon-

trent les deux adversaires et rédigez leur dialogue.

Utilisez les temps du récit (imparfait, plus-que-parfait, passé sim-

ple... ), le présent d’actualité pour le dialogue et le présent de nar-ration pour le combat.

N’oubliez pas qu’il s’agit d’écrire une parodie, c’est-à-dire d’imiter

les combats de chevaliers pour s’en moquer. Faites donc preuve

d’humour. Ce n’est pas un texte sérieux.

POUR MIEUX BÂTIR VOTRE TEXTE, SONGEZ À FAIRE DES PARTIES

• Première partie : rencontre et dialogue des combattants

• Deuxième partie : combat des chevaliers

• Troisième partie : victoire de l’un des chevaliers

UTILISEZ TOUT CE QUE VOUS AVEZ APPRIS EN CLASSE

• utilisez le vocabulaire du Moyen Âge (l’écuyer, le gonfanon, l’ori-

flamme, le destrier, le haubert, la hampe, l’épieu, l’écu, le fleuron,

preux, courtois, armé de pied en cap...).

• donnez du rythme en faisant des phrases courtes pour que les ac-

tions s’enchaînent.

• utilisez des verbes d’action en rapport avec le combat (asséner,

frapper, abattre, riposter, traverser, s’enfoncer, pénétrer, (se) briser,

voler en éclats, heurter, trancher, se ruer à bride abattue, s’élan-

cer, piquer des deux, défier, éperonner, parer...).

• rédigez votre texte en utilisant les temps étudiés en classe (temps

du premier plan, de l’arrière-plan, présent de narration, présent

d’actualité... ).

• placez quelques hyperboles (exagérations) montrant l’incroyable

force des chevaliers.

• révisez les règles de construction du dialogue.

100

Page 102: Manuel Cinquieme

BARÈME

• la copie est propre, sans ratures ou ta-

ches (1 point)

• l’écriture est lisible et correspond aux

règles habituelles (1 point)

• le texte est composé des 3 paragra-

phes demandés (alinéas et saut de li-

gnes) (1,5 point)

• le dialogue est construit selon les rè-

gles (1,5 point)

• le texte est convenablement ponc-

tué (1 point)

• l’orthographe lexicale et l’orthographe

grammaticale ont été soignées (4

points)

• le vocabulaire du Moyen Âge est utilisé

(1 point)

• le vocabulaire du combat est utilisé (1

point)

• les phrases sont courtes (1 point)

• des hyperboles sont utilisées (1 point)

• les temps demandés sont utilisés et

correctement conjugués (2 points)

• le texte est une parodie et révèle un hu-

mour en rapport avec le sujet (3

points)

• la rédaction a été rédigée avec le sou-

ci d’utiliser un vocabulaire riche, un

style écrit correct, de l’originalité dans

le traitement du sujet (1 point)

101

INTERACTIF 2.6 Rédi-gez et envoyez vo-

tre travail

Page 103: Manuel Cinquieme

LES FIGURES DE STYLE

Une figure de style est une façon de jouer sur les mots, de les utili-

ser afin d’exprimer une idée ou une réalité pour que celles-ci nous

paraissent plus évidentes, plus compréhensibles voire plus belles.

Ainsi, par exemple, l’hyperbole (figure de l’exagération) impose

avec force l’idée d’un travail long et pénible : « J’ai mis 50 ans à

faire mon travail. »

Dans le Roman de Renart, nous avons relevé différentes figures de

style telles que l’hyperbole, l’euphémisme, la comparaison, la mé-taphore, la périphrase, la personnification, l’énumération et l’anti-thèse.

102

Introduction à la notion de figure

VIDÉO 2.4 Qu’est-ce qu’une figure de style ?

Page 104: Manuel Cinquieme

1. L’HYPERBOLE

C’est une exagération.

Exemples :

• Une « grande guerre, qui ne finira jamais »

• « Jadis les Troyens n'eurent pas autant de joie quand ils firent en-

trer Hélène dans leur ville, que n'en témoignent Brun l'ours, Tiéce-

lin le corbeau, Tybert le chat, Chantecler le coq et Rooniaus le mâ-

tin quand ils virent la défaite de Renart. »

2. L’EUPHÉMISME

Cette figure consiste à retirer d’une idée ce qu’elle peut avoir de cho-

quant. Ainsi on dira « Il est parti » ou « Il nous a quittés » pour « Il

est mort ».

Exemple : Renart « la pressa dans ses bras » (l’expression désigne

en fait un adultère).

3. LA COMPARAISON

C’est un rapprochement entre deux choses effectué par un mot de

comparaison (« comme », « pareil à », « tel que », etc.).

Exemple : Renart « paraît aussi ferme qu'un château défendu par

de hautes murailles »

4. LA MÉTAPHORE

C’est une comparaison dans laquelle l’outil de comparaison aurait

disparu.

Exemple : Les poissons qui « crèvent » les paniers ; « la robe de

Renart » (le mot robe ne désigne pas ici un vêtement féminin, mais

la fourrure de l’animal).

5. LA PÉRIPHRASE

Cette figure consiste à désigner en plusieurs mots ce qu’on pourrait

dire en un mot.

« la grande eau salée » est un groupe nominal qui désigne la mer.

C’est donc une périphrase.

6. LA PERSONNIFICATION

Ce procédé consiste à attribuer aux animaux ou aux choses un com-

portement, des pensées ou des sentiments humains.

Exemple : « L’autre [le corbeau], qui veut absolument emporter le

prix du chant, s’oublie tellement que, pour mieux filer le son, il ouvre

peu à peu les ongles et les doigts qui retenaient le fromage et le

laisse tomber justement aux pieds de Renart.»

103

Page 105: Manuel Cinquieme

7. L’ÉNUMÉRATION

Cette figure consiste à énumérer des mots ou des groupes de mots.

On parle également d’accumulation.

Exemple : « Je ne vois ici que riches campagnes, belles prairies,

plaines riantes, forêts toujours vertes ; ici, les grasses brebis, des

chèvres, des agneaux comme on n'en voit pas chez vous ; ici, vingt

fois plus de lapins, de lièvres et d'oisons que vous n'en pourriez

compter. »

8. L’ANTITHÈSE

Cette figure rapproche deux termes opposés.

Exemples :

• « Il descend, Renart beaucoup plus léger s'élève dans la même

mesure »,

• « quand vient l'un s'en va l'autre ».

EXERCICESRetrouvez dans chacun des exercices les figures de style

suivantes : l’hyperbole, l’euphémisme, la comparaison, la méta-

phore, la périphrase, la personnification, l’énumération ou l’anti-

thèse.

EXERCICE 1

a - De sa chambre sortit alors Hélène, semblable à Artémis aux-flè-

ches-d’or. (L’Odyssée d’Homère)

b - Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été,

Avait, en s’en allant, négligemment jeté

Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. (« Booz endormi » de

Victor Hugo)

c - Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,

Doux, regardait la grande auréole solaire ; (« Le crapaud » de Victor

Hugo)

d - L’envie, la jalousie, le dépit, la rage, me préparent les châtiments

les plus cruels auxquels puisse être soumis un être de mon espèce.

(Le Diable amoureux de Jacques Cazotte)

e - À force de frapper à toute volée, nombre de leurs épieux se bri-

sent ; alors ils dégainent plus de cent mille épées. (La Chanson de

Roland)

104

Page 106: Manuel Cinquieme

f - Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : « Tire la che-

villette et la bobinette cherra. » (« Le Petit Chaperon rouge » de

Charles Perrault )

g - C’étaient des poulpes effroyables entrelaçant leur tentacules

comme une broussaille vivante de serpents. (Vingt mille lieues sous

les mers de Jules Verne)

EXERCICE 2

a - Le ciel est dans ses yeux, l’enfer est dans son cœur. (Henriade

de Voltaire)

b - Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ;

Grave, il songeait ; l'horreur contemplait la splendeur. (« Le cra-

paud » de Victor Hugo)

c - Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ; si j’étais aux

Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi : les

femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel, nuancé de mille couleurs

qui m’entourait. (Lettres persanes de Montesquieu)

d - La perte de son fils unique a plongé ce cher homme dans un

chagrin qui reparaît quelque fois. (L’Auberge rouge de Balzac)

e - Il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisan-

tes, et il en rit le premier jusqu’à en éclater (Les Caractères de La

Bruyère)

f - Devant les cafés, un peuple d’hommes buvait des boissons

brillantes et colorées qu’on aurait prises pour des pierres précieu-

ses fondues dans le cristal. (« Tombouctou », Les Contes du jour et

de la nuit de Guy de Maupassant)

g - Entre les pattes d’un Lion,

Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie :

Le Roi des Animaux, en cette occasion,

Montra ce qu’il était, et lui donna la vie.

(« Le Lion et le Rat » de Jean de La Fontaine)

EXERCICE 3

a - Être éloquent en son absence et muet en sa présence (Melmoth

de Charles Robert Maturin)

b - Elle ne put résister au torrent de bonheur qui inondait son âme

après tant de jours de désespoir. (Le Rouge et le Noir de Stendhal)

c - Le taudis où son regard plongeait en ce moment était abject,

sale, fétide, infect, ténébreux, sordide (Les Misérables de Victor Hu-

go)

d - Elle a vécu, Myrto, la jeune tarentine. (« La jeune Tarantine »

d’André Chénier)

e - Il dégaine Almace, son épée d’acier brun ; au plus fort de la

presse, il frappe mille coups et plus. (La Chanson de Roland)

105

Page 107: Manuel Cinquieme

f - L’océan semblait une immense chaîne de montagnes mouvantes,

aux sommets confondus avec les nuages, et aux vallées profondes

comme des abîmes [...] (Pauline d’Alexandre Dumas)

g - Le vent redouble ses efforts,

Et fait si bien qu'il déracine

Celui de qui la tête au Ciel était voisine

Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

(« Le Chêne et le Roseau » de Jean de La Fontaine)

RÉVISION 2.2 Les figures de style

Répondre

Question 1 sur 14

Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi des siècles

effroyables. (Le Bourgeois gentilhomme de Molière)

A. Euphémisme

B. Hyperbole

C. Périphrase

D. Comparaison

106

Page 108: Manuel Cinquieme

107

VIDÉO 2.5 Les figures dans les expressions quotidiennes

Page 109: Manuel Cinquieme

LES FABLIAUX3

Page 110: Manuel Cinquieme

109

Page 111: Manuel Cinquieme

BRUNAIN ET BLÉRAIN

e vais vous raconter l’histoire d’un vilain et de sa femme.

Pour la fête de Notre-Dame, ils allèrent prier à l’église. Avant

de commencer l’office, le curé vint faire son sermon. Il dit qu’il était

bon de donner au Bon Dieu et que celui-ci rendait le double à qui

donnait de bon cœur.

« Entends-tu, ma chère, ce qu’a dit le curé ?

fait le vilain à sa femme. Qui pour Dieu

donne de bon cœur recevra de Dieu deux

fois plus. Nous ne pourrions pas mieux em-

ployer notre vache, si bon te semble, que

de la donner au curé. Elle a d’ailleurs

bien peu de lait.

- Oui, à cette condition, je veux

bien qu’il l’ait, dit-elle. »

Ils regagnent donc leur maison, sans

en dire davantage. Le vilain va dans

son étable, et prend la vache par la

corde. Il la présente à son curé. Ce-

lui-ci était fin et madré :

« Cher sire, dit l’autre les mains jointes, en jurant qu’il n’a pas d’au-

tres biens. Pour l’amour de Dieu, je vous donne Blérain. »

Il lui a mis la corde au poing, et jure qu’elle n’est plus sienne.

« Ami, tu viens d’agir sagement, répond le curé dom Constant qui

toujours est d’humeur à prendre. Retourne en paix, tu as bien fait

ton devoir. Si tous mes paroissiens étaient aussi sages que toi, j’au-

rais du bétail en abondance. »

Le vilain quitte le prêtre qui commande aussitôt qu’on fasse, pour

l’apprivoiser, lier Blérain avec Brunain, sa propre vache.

Le curé les mène en son jardin, trouve sa vache, puis les attache

l’une à l’autre. La vache du prêtre se baisse, car elle voulait paître.

Mais Blérain ne le veut pas, et tire la corde si fort qu’elle entraîne

l’autre dehors, et la mène à travers maisons, champs et prés si bien

qu’elle revient enfin chez elle, avec la vache du curé qu’elle avait

110

J

Page 112: Manuel Cinquieme

bien de la peine à tirer.

Le vilain regarde, la voit, et en a grande joie au cœur.

« Ah ! dit-il alors, ma chère, il est vrai que Dieu donne au double.

Blérain revient avec une autre. C’est une belle vache brune. Nous

en avons donc deux au lieu d’une. Notre étable sera petite ! »

Par cet exemple, ce fabliau nous montre que fou est celui qui ne se

résigne pas. Le bien est à celui qui Dieu le donne et non à celui qui

le cache et l’enfouit. Nul ne doublera son avoir sans grande chance.

C’est par chance que le vilain eut deux vaches, et le prêtre aucune.

Tel croit avancer qui recule.

111

« Entends-tu, ma chère, ce qu’a dit le curé ? fait le vilain à sa femme. Qui pour Dieu donne de bon cœur recevra de Dieu deux fois plus. »

Page 113: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

LE VILAIN DONNE SA VACHE

1. Qu’est-ce qu’un « vilain » ?

2. Pour quelle raison le vilain veut-il donner sa vache au prêtre ? Est-

ce vraiment par générosité ?

3. Pourquoi la vache revient-elle ?

4. Que croit alors le vilain ?

DE QUI SE MOQUE-T-ON ?

5. De quel défaut le vilain fait-il preuve ?

6. Est-il le seul personnage ayant ce défaut ? Justifiez précisément

votre réponse en vous appuyant sur le texte.

7. Quel objectif vise ce texte ? À nouveau, justifiez votre réponse en

citant le texte.

8. À quel genre littéraire le dernier paragraphe fait-il penser ? Pour-

quoi ?

VOCABULAIRE1. Donnez le sens que les mots « vilain », « bourgeois » et « clerc »

avaient au Moyen Âge.

2. Donnez le sens actuel de ces mots.

3. Faites deux phrases contenant chacun des sens (médiéval et ac-

tuel) des mots « vilain », « bourgeois » et « clerc ».

112

Au Moyen Âge, la société est répartie en trois or-dres  : ceux qui prient (les ecclésiastiques), ceux qui combattent (les chevaliers) et ceux qui travaillent (les paysans).

Page 114: Manuel Cinquieme

LA VIEILLE QUI OINT LA PAUME AU CHEVALIER

our vous réjouir, je veux vous conter l’histoire d’une vieille.

Celle-ci avait deux vaches, dont elle tirait sa subsistance. Un

jour, les vaches s’échappèrent. Le prévôt, les ayant trouvées,

les fait mener en sa maison. Quand la femme l’apprend, elle y va

sans plus attendre, prie le prévôt de les lui rendre. Mais elle a beau

le prier, le prévôt félon n’a cure de ce que dit la vieille :

« Ma foi, chère vieille, payez d’abord l’écot de vos beaux deniers

moisis. »

La bonne femme s’en retourne, triste et marrie. Elle rencontre Her-

sant sa voisine, et lui conte sa mésaventure. Hersant lui conseille

d’aller trouver un chevalier, et de lui parler de ses ennuis. Si elle lui

graisse la patte, il lui fera retrouver ses vaches.

La bonne femme, qui n’y comprend rien, est allée chercher du lard,

va tout droit chez le chevalier, qui se tenait devant sa maison, et

avait disposé ses mains sur ses reins. La femme arrive par-derrière,

lui frotte la paume avec le lard. Quand il sent sa paume graissée, il

regarde la vieille :

« Bonne femme, que fais-tu ?

- Seigneur, pour l’amour de Dieu, pitié ! On m’a dit de venir à vous,

de vous graisser la patte, et qu’ainsi je serais quitte et récupérerais

mes vaches.

- Celle qui t’a dit de le faire entendait la chose autrement, mais tu

n’es pas venue pour rien. Je te ferai rendre tes vaches, et tu auras

et l’herbe et le pré. »

Cette histoire vise les hommes riches, déloyaux et menteurs : ils

n’ont aucune honnêteté. Ils ne pensent qu’à prendre. On n’accorde

le droit au pauvre que s’il donne.

QUESTIONS

UNE HISTOIRE DE VACHES (ENCORE)

1. Comment la vieille perd-elle ses vaches ?

2. Qui les retrouve ? Comment ce personnage se comporte-t-il avec

la vieille ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre.

113

P

Page 115: Manuel Cinquieme

Illustration du codex Manesse (un ma-nuscrit de poésie lyrique richement illustré).

3. De quelle façon la vieille peut-elle récupérer ses vaches ? Qui

lui donne ce conseil ?

4. Que signifie l’expression « graisser la patte » ? Que comprend

la vieille ? Quelle confusion commet-elle ? Expliquez précisément

en vous appuyant sur le texte.

LE COMIQUE

5. Faites des recherches et dites qui, au Moyen Âge, racontait

des fabliaux. Citez deux passages, dans ce texte, où le narrateur

intervient directement dans l’histoire.

6. Par quelle partie se termine un fabliau ? À quoi le voyez-vous ?

7. De quels personnages rit-on dans ce fabliau ? Pour quelles rai-

sons précisément ?

8. Qu’est-ce qu’une satire ? Quelles phrases, à la fin du texte,

montrent que le fabliau est satirique ? Justifiez votre réponse.

9. En somme, pour quelles raisons racontait-on des fabliaux ?

Justifiez votre réponse en vous appuyant sur vos réponses précé-

dentes.

114

Page 116: Manuel Cinquieme

LES DÉBUTS DE FABLIAUX

Lisez ces extraits et remplissez le tableau (page suivante). Enfin rédi-

gez une définition du fabliau.

1. J’ai ouï conter qu’un vilain, accompagné de deux bourgeois, s’en

allait en pèlerinage. Ils faisaient dépense commune.

(Les Deux Bourgeois et le vilain)

2. Ce fabliau - c’est la vérité - raconte l’histoire d’un prêtre qui avait

une vieille mère, très hypocrite et très grincheuse, bossue, laide et

hideuse, contrariante en toutes choses.

(Le Prêtre qui eut mère par force)

3. Il m’est venu l’idée de conter l’histoire d’un riche vilain qui n’était

pas très malin et qui fréquentait les marchés d’Arras et d’Abbeville.

Voulez-vous l’ouïr ? La voici. Mais je veux qu’on m’écoute bien.

(Brifaut)

115

« La Parabole des aveugles » de Pie-ter Brueghel l'Ancien (1568)

Page 117: Manuel Cinquieme

4. Je voudrais vous conter l’histoire d’une vieille pour vous réjouir.

Elle avait deux vaches.

(La Vieille qui oint la paume au chevalier)

5. Je dirai ici la matière d’un fabliau que je vais vous conter. On tient

le ménestrel pour sage s’il s’ingénie à composer de beaux récits et

de belles histoires qu’on dit devant ducs, devant comtes. Les fa-

bliaux sont bons à écouter : ils font oublier mainte douleur, maint mal-

heur et maint ennui.

(Les Trois Aveugles de Compiègne)

6. Au lieu d’un récit inventé, je vous dirai l’histoire vraie - que j’ai en-

tendu raconter - d’un prêtre habitant près d’Anvers.

(La Vessie au prêtre)

7. Seigneur, si vous voulez prêter l’oreille et m’écouter un petit peu,

je ne mentirai pas d’un mot, et vous conterai une histoire mise en

vers dans ce fabliau.

(Les Trois bossus ménestrels)

8. Jadis, Colin, Hauvis, Jetrut et Hersent avaient l’habitude de conter

de belles histoires durant les fêtes et les veillées. Aujourd’hui, par-

tout dans Paris, les maisons et les rues sont pleines des aventures

advenues il n’y a pas longtemps à trois femmes. Je les dirai en quel-

ques mots, si vous voulez bien m’écouter. Je ne ferai pas de men-

songe : cette histoire est la pure vérité. Jamais en nul pays n’arriva

pareille aventure.

(Les Trois dames de Paris)

9. Je conterai à celui qui veut m’écouter une jolie aventure arrivée

dernièrement à Compiègne, et que j’ai entrepris de mettre en rime.

(Auberée)

116

Personnages

Narrateur

Lieux

Histoire

Objectif de l’histoire

Genre littéraire

LIRE D’AUTRES FABLIAUX

•Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe

siècle. Tome 1

•Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe

siècle. Tome 2

Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe

Page 118: Manuel Cinquieme

LES FABLIAUX, DES « CONTES À RIRE EN VERS »

L’APPARITION DU FABLIAU

On compte environ cent soixante fabliaux, composés de la fin du

XIIe au milieu du XIVe siècle. Beaucoup de ces textes se situent

dans la France du Nord (la Picardie), mais aussi le Centre (Champa-

gne, Orléanais) et la Normandie.

Les fabliaux apparaissent à un moment où les villes se dévelop-

pent. La population y est très variée (artisans, marchands, bour-

geois, paysans... ). C’est une période de paix et de prospérité.

La multiplication des foires favorise la diffusion de ces récits racon-

tés en public par des jongleurs qui allaient de foire en foire ou de

château en château.

Le jongleur a pour objectif de divertir. Le mot « jongleur » est issu

du latin joculator, de jocus signifiant « plaisanterie ».

117

Foire de Champagne au XIIIe siècle

Page 119: Manuel Cinquieme

DÉFINITION DU FABLIAU

Le fabliau est un diminutif picard du mot fable (du latin fabula « ré-

cit », « histoire »).

Malgré la grande diversité des textes, on peut ainsi définir le fa-

bliau :

• Le récit a généralement pour cadre un quotidien représenté de ma-

nière réaliste. C'est la vie de tous les jours - celle du Moyen Âge -

qui est mise en récit.

• Les personnages sont des ty-

pes rapidement esquissés et

peu caractérisés. Ils représen-

tent un statut social (le bour-

geois, le vilain, la femme, le

prêtre, le riche commerçant...).

• Le fabliau se termine par une

moralité, ce qui le rapproche

d'un autre genre voisin, la fa-

ble.

• Enfin, le fabliau est en vers (oc-

tosyllabes à rimes plates).

LE COMIQUE DU FABLIAU

On trouve dans le fabliau un comique satirique.

Comique parce que le texte provoque le rire, satirique parce que le

fabliau dénonce par le ridicule les travers, les défauts attribués à

des types sociaux (les gens d'Église ou

les bourgeois accusés de cupidité, les

paysans accusés de bêtise ou de naïve-

té, etc.).

Le fabliau provoque un rire libérateur, qui évoque les difficultés de la

vie quotidienne (l’argent, la relation homme-femme ou vilain-bour-

geois...). On peut alors librement, dans une société très inégalitaire,

se moquer des prêtres, des seigneurs, des chevaliers... Enfin, tous

les sujets sont abordés, sans retenue aucune.

118

Brunain et Blérain en ancien français

D’un vilain conte et de sa fame,C’un jor de feste Nostre DameAloient ourer à l’yglise.Li prestres, devant le servise,Vint à son proisne sermoner,Et dist qu’il fesoit bon donerPor Dieu, qui reson entendoit ;Que Diex au double li rendoitCelui qui le fesoit de cuer.« Os, fet li vilains, bele suer,Que noz prestres a en couvent :Qui por Dieu done à escient,Que Diex li fet mouteploier ;

Usages est en NormandieQue qui herbergiez est, qu’il dieFablel, ou chançon die à l’oste

Page 120: Manuel Cinquieme

119

RÉVISION 3.1 Avez-vous bien retenu ?

Répondre

Question 1 sur 12

Combien compte-t-on de fabliaux environ ?

A. 160

B. 260

C. 360

Page 121: Manuel Cinquieme

LA FONCTION DU PRONOM RELATIF

Un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.) a une fonction,

c’est-à-dire qu’il peut être sujet, COD, COI, complément du nom,

etc.

Quelle que soit sa fonction, le pronom relatif est toujours placé au

début de la proposition. Qu’il soit sujet ou COD, il se trouve donc au

début de la proposition subordonnée, ce qui ne rend pas facile

l’identification de cette fonction.

Voici comment trouver la fonction des pronoms qui et que. La mé-

thode est évidemment la même pour les autres pronoms relatifs.

120

VIDÉO 3.1 Trouver la fonction du pronom relatif

Page 122: Manuel Cinquieme

LA FONCTION DU PRONOM RELATIF QUI

« qui » employé seul est toujours sujet :

Le vilain, qui est parti chercher le prêtre, a laissé sa femme seule.

sujet

Cette fonction est assez facile à trouver. En effet, « qui » se trouve

devant le verbe « est parti », il est donc sujet de ce verbe. Bien sûr,

c’est « Le vilain » qui est parti, mais le pronom relatif « qui » rem-

place le groupe nominal « Le vilain ».

LA FONCTION DU PRONOM RELATIF QUE

Pour chercher la fonction du pronom « que », les choses sont un

peu plus compliquées. Prenons une phrase qui nous servira d’exem-

ple :

Les perdrix que j’ai mangées étaient excellentes.

Voici comment trouver la fonction du pronom relatif :

a - Trouver la proposition subordonnée relative :

Les perdrix que j’ai mangées étaient excellentes.

b - Extraire cette proposition :

que j’ai mangées

c - Retirer le pronom relatif « que » et le remplacer par son antécé-

dent :

les perdrix j’ai mangées

d - Procéder à quelques petits changements :

La proposition obtenue ne veut évidemment rien dire ! Il va alors fal-

loir faire subir à notre proposition une petite transformation. En effet,

on ne dit pas :

les perdrix j’ai mangées

mais

j’ai mangé(es) les perdrix.

e - Trouver la fonction de « les perdrix »

Dans « j’ai mangé(es) les perdrix », « les perdrix » est COD (vous

pouvez vous poser la question « quoi ? » : « j’ai mangé(es)

quoi ? » = « j’ai mangé(es) les perdrix »).

f - Trouver la fonction de « que ».

Si « les perdrix » est COD, alors le pronom « que » également.

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Résumons :

•On trouve la proposition subordonnée.•On recherche le pronom et on donne son antécédent.•On extrait cette proposition de la phrase principale.•Dans cette proposition, on remplace le pronom par son antécé-

dent.•On modifie la proposition obtenue pour que cela veuille dire

quelque chose.•On donne la fonction de «l'antécédent» mis à la place du pro-

nom.

Page 123: Manuel Cinquieme

LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES

I - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.

a - Une bourgeoise dont le mari était d’Amiens était née à Orléans.

b - Le bourgeois qui était très riche connaissait de nombreux tours

et ruses.

c - Un jour, quatre clercs qui portaient leurs livres et leur linge dans

un gros sac arrivèrent à la ville.

d - Ils étaient bien vus dans la rue où ils avaient trouvé un gîte.

e - L’un d’eux allait souvent chez ces bourgeois, lesquels l’appré-

ciaient pour ses bonnes manières.

f - Le mari, dont la bourgeoise se plaisait en la compagnie de ce

clerc, décida de donner une leçon au jeune homme.

II - RELEVEZ LE PRONOM RELATIF ET DONNEZ SON AN-TÉCÉDENT.

a - Il y avait chez lui une nièce qu’il hébergeait depuis longtemps.

b - La jeune fille qui doit épier les deux amants recevra un cotillon

en récompense.

c - Elle comprend rapidement le plan qu’ils ont imaginé : la dame

avertira le clerc si le mari part en voyage.

d - Le clerc ira alors la rejoindre là où elle le lui indiquera.

e - Le bourgeois dont le piège fonctionne fait mine de partir pour

son commerce.

f - À la nuit tombée, le mari, qui veut duper les amants, passe par la

porte que lui ouvre sa femme !

122

(EXERCICES)

Page 124: Manuel Cinquieme

III - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. DONNEZ LE PRONOM RELATIF PUIS SON ANTÉCÉDENT.

a - La bourgeoise qui regarde sous le chaperon découvre la fourbe-

rie de son mari.

b - Elle lui propose de lui donner de sa bourse s’il tait cette affaire,

et lui offre une cachette dans un grenier dont elle a la clef.

c - La femme enferme son mari et retrouve le clerc qui l’accueille à

bras ouverts.

d - Ils ont traversé le courtil et sont arrivés à la chambre où les

draps sont prêts dans le lit.

e - Longtemps ils se sont amusés, et la bourgeoise, qui prétend aller

faire manger ses gens, laisse son amant.

f - Dans la salle où ses gens mangent, la bourgeoise explique : « Un

clerc qui me courtise et ne peut me laisser en paix m’attend au gre-

nier là-haut. »

IV - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. DONNEZ LE PRONOM RELATIF, SON ANTÉCÉDENT, PUIS SA FONCTION.

a - Elle ajoute : « Rouez de coups cet homme que je ne veux plus

voir. Je vous donnerai un gallon de vin qui sera votre récompense. »

b - Et les gens saisissent le bonhomme qu’on roue aussitôt de

coups.

c - Le pauvre homme qu’on prend à la gorge peine à crier merci.

d - Enfin, on le jette sur un fumier où il reste comme un chien crevé.

e - Les gens sont traités comme des rois à qui on donne les

meilleurs vins qui fussent en cave.

f - Les gâteaux, le vin, la nappe de lin et la chandelle dont la femme

s’empare réjouissent les deux amants qui se sont retrouvés.

V - RÉÉCRIVEZ ENTIÈREMENT LES PHRASES AU PLURIEL.

a - Le mari qui est rentré chez lui se fait préparer un bain par sa

femme.

b - Elle lui raconte comment on a traité le clerc qu’elle avait livré.

c - Le bourgeois, qui croit tout ce qu’on lui dit, n’ose plus la soupçon-

ner.

d - Mais la bourgeoise qui aimait tant le clerc continua de le voir.

e - La dame qui fit battre son mari s’en tira comme une femme hon-

nête et sage.

123

Page 125: Manuel Cinquieme

ÉVALUATION

I - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATI-VES. (6 POINTS)

a - Des marchands, qui revenaient du bord de mer, ramenaient tou-

tes sortes de poissons.

b - Grâce au vent qui avait soufflé toute la semaine, ils avaient fait

une pêche abondante dont ils espéraient tirer un large profit.

c - Les paniers qu’ils avaient achetés pour cette occasion crevaient

sous le poids des anguilles et des lamproies.

d - En cette époque froide où la nourriture était rare, Renart comptait

bien ne pas rentrer les poches vides, lesquelles étaient pour le mo-

ment, hélas ! bien vides.

II - POUR CHAQUE PHRASE CI-DESSOUS, FAITES DEUX PHRASES SIMPLES. (6 POINTS)

Exemple : Renart qui aperçoit les marchands s’étend sur le chemin

et fait le mort.

Renart aperçoit les marchands. Il s’étend sur le chemin et fait le

mort.

a - L’un des marchands qui espère vendre sa fourrure s’arrête aussi-

tôt.

b - Le goupil dont la fourrure est très belle doit valoir une belle

somme.

c - Renart que les marchands prennent par les pattes est jeté dans

la charrette avec les poissons.

III - RELEVEZ LES PRONOMS RELATIFS ET LEUR ANTÉCÉ-DENT PUIS DONNEZ LEUR FONCTION. (4,5 POINTS)

a - Pour satisfaire la grosse faim qui le tiraillait, Renart saisit deux

douzaines des plus beaux harengs.

b - Ce gourmand que vous connaissez regrette même qu’il n’y ait

pas de sel.

c - Les poissons dont Renart se goinfre sont délicieux.

IV - METTEZ CETTE PHRASE AU PLURIEL. (4 POINTS)

L’animal qui apprécie ce plat inespéré est rassasié.

124

Page 126: Manuel Cinquieme

LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES (RELATIVES ET CONJONCTIVES)

I - SOULIGNEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.

a - Les deux frères dont je vous parle partageaient le même logis.

b - Un homme qu’on disait très riche habitait près de leur maison.

c - C’est chez lui qu’iront les deux frères.

d - On entendit le bruit de la porte que les deux frères avaient ou-

verte.

e - Le chien, qui avait pour nom Estula, est appelé par le fils du bour-

geois.

f - Le voleur dont l’intelligence était limitée répondit qu’il était là.

g - Le fils fut convaincu que c’était le chien qui parlait.

h - Il revient droit à la maison où il arrive tout tremblant.

II - SOULIGNEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. RELEVEZ LE MOT SUBORDONNANT ET DONNEZ SA NA-TURE (PRONOM RELATIF OU CONJONCTION DE SU-BORDINATION).

a - Je dirai ici la matière d’un fabliau que je veux conter.

b - Courtebarbe a fait ce fabliau ; je crois qu’il s’en souvient encore.

c - Il advint que près de Compiègne suivaient leur chemin trois aveu-

gles.

d - Un clerc qui venait de Paris était suivi d’un écuyer à cheval.

e - Le clerc, qui montait un beau palefroi, s’aperçoit que nul ne

guide les aveugles.

f - Il leur dit qu’il va leur donner un besant pour tous les trois.

125

Page 127: Manuel Cinquieme

III - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELA-TIVES ; ENTOUREZ LE PRONOM RELATIF, SOULIGNEZ SON ANTÉCÉDENT.

a - Je vais vous raconter l’histoire d’une vieille qui avait deux va-

ches.

b - Un jour, les deux vaches s’échappèrent, et le prévôt, qui les avait

trouvées, les fait mener sans son étable.

c - Ce prévôt, dont la méchanceté était connue de tous, refusa de

les rendre à la vieille.

d - La vieille femme, que cette histoire navrait, rencontre Hersant, la-

quelle lui conseille d’aller voir un chevalier.

e - L’histoire que j’ai racontée vise les riches haut placés qui sont

menteurs et déloyaux.

IV - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELA-TIVES ; ENTOUREZ LE PRONOM RELATIF, DONNEZ SON ANTÉCÉDENT PUIS LA FONCTION DU PRONOM RELA-TIF.

a - Un homme qu’un pêcheur avait sauvé de la noyade va se plain-

dre au maire qui lui fixe un jour pour l’affaire.

b - Cet homme, qui avait perdu un œil par la faute du pêcheur, vou-

lait obtenir réparation.

c - Le jour venu, celui qu’on avait éborgné, parla le premier.

d - L’autre répond qu’en voulant le sauver, il l’avait frappé d’un usten-

sile qu’on appelle un grappin.

e - Les juges, dont l’intelligence était pourtant vive, demeuraient per-

plexes.

f - Un bouffon passant par là leur dit : « Celui qui parla le premier,

qu’on le remette à la mer, là où le grappin l’a frappé et s’il arrive à

s’en tirer, l’autre devra l’indemniser. »

V - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CON-JONCTIVES UNIQUEMENT.

a - Jean le Galois nous raconte que dans le comté de Nevers de-

meurait un riche bourgeois.

b - Ce bourgeois, un marchand qui était très chanceux, pensait que

sa femme était la plus belle de tout le pays.

c - La dame aimait fort son mari, mais il advint que le bourgeois prit

une amie qu’il chérit et combla de robes.

d - La dame s’en aperçut et dit à son mari que c’était un grand dés-

honneur pour eux, qu’il entretenait une garce.

126

Page 128: Manuel Cinquieme

LE PET DU VILAIN

e paradis est grand ouvert aux gens charitables, mais ceux

qui n’ont en eux ni charité, ni bonté, ni foi, ni loyauté n’auront

pas la joie d’y aller. Et je ne pense pas que personne ne

puisse l’avoir, s’il n’éprouve quelque pitié pour l’humanité. Je dis ça

à propos des vilains que les prêtres et les clercs détestent depuis

toujours ; et je ne pense pas

que Dieu leur offre de place

au paradis. Que jamais Jé-

sus-Christ n’accepte qu’un

vilain soit logé avec le fils de

la Vierge Marie, car, nous di-

sent les Écritures, ce n’est ni

juste ni bon. Les vilains ne

peuvent accéder au para-

dis, ni contre de l’argent ni

quoi que ce soit d’autre ; et

l’enfer leur échappe égale-

ment, pour le grand mal-

heur des diables. Vous al-

lez entendre par quelle mé-

prise, ils ont perdu l’accès à cette prison.

Jadis, un vilain était malade. L’enfer, je puis bien vous l’affirmer, était

tout prêt à recevoir son âme. Un diable, préservant les droits de l’en-

fer, est descendu. Parvenu chez le vilain, il lui suspend au cul un

sac de cuir, persuadé que l’âme sort par le cul. Mais le vilain, pour

se soigner, avait pris ce soir une potion. Il avait tant mangé de bon

bœuf à l’ail et de bouillon gras bien chaud que sa panse n’était pas

molle, mais tendue comme une corde de cithare. Il ne redoute plus

de périr : s’il peut péter, il est guéri. À cet effort, fortement, il s’ef-

force ; à cet effort, il met toute sa force. Il s’efforce tant, il s’évertue

tant, se retourne tant, et se remue tant, qu’un pet jaillit de sa raie et

emplit le sac. Le diable l’attache, car, pour sa pénitence, il lui avait

piétiné la panse. Le proverbe dit bien que trop compresser fait chier.

Le diable s’en va et parvient jusqu’à la porte avec le pet qu’il em-

porte dans son sac. En enfer, il jette le tout : le sac, et le pet qui en

jaillit d’un coup. Et tous les diables, bouillants de colère, de maudire

l’âme du vilain ! Ils tiennent conseil le lendemain, et tombent d’ac-

cord pour que jamais plus on apporte l’âme sortie d’un vilain : elle

pue, cela ne peut être autrement.

127

L

Page 129: Manuel Cinquieme

Ainsi, ils s’accordèrent jadis sur ce point : un vilain ne peut entrer ni

en enfer, ni au paradis. Vous en avez entendu la raison.

Rutebeuf ne sait où l’on peut mettre l’âme d’un vilain, qui s’est fermé

ces deux royaumes. Qu’elle aille chanter avec les grenouilles ! C’est

le mieux qu’elle puisse faire à ce qui lui semble. Ou qu’elle aille tout

droit, pour alléger sa pénitence, sur les terres du père Audigier, c’est-à-dire le pays de Cocuce où Audigier chie dans son chapeau.

Rutebeuf

QUESTIONS

UN VILAIN MORIBOND

1. Pourquoi le vilain est-il sur le point de mourir ?

2. Qui vient chercher son âme ? Pourquoi lui ?

3. Selon ce personnage, par où sort l’âme du vilain ? D’où peut bien

venir une telle méprise ?

4. Relevez le champ lexical du corps.

5. Relevez, dans ce passage, la répétition d’une consonne. Com-

ment appelle-t-on ce procédé ? Pourquoi est-il utilisé dans ce tex-

te ?

6. Qu’est-ce qui provoque le comique de ce passage ?

LE REJET DIABOLIQUE

7. Comment réagissent les autres diables lorsque le diable revient

en enfer ? Pourquoi ? Quelle décision prennent-ils ?

8. Quelle conséquence cette décision a-t-elle pour les vilains ?

9. En fin de compte, ce texte est-il vraiment comique ? Justifiez votre

réponse.

128

Page 130: Manuel Cinquieme

« Le triomphe de la mort » de Pieter Brueghel l'An-cien (détail), 1562

129

Page 131: Manuel Cinquieme

UN EXTRAIT DE LA FARCE DE MAÎTRE PATHELIN

Pathelin feint d’être à l’agonie lorsque le drapier vient réclamer l’argent pour les draps dont il

lui a fait crédit.

Guillemette : Hélas ! Venez le voir, cher monsieur : il est si souffrant !

Le drapier : Est-il malade pour de bon, depuis tout à l’heure qu’il est revenu de la foire ?

Guillemette : De la foire ?

Le drapier : Par saint Jean, oui. Je crois qu’il y est allé. Il me faut l’argent du drap dont je vous

ai fait crédit, maître Pierre.

Pathelin : Ah ! Maître Jean, j’ai chié deux petites crottes plus dures que la pierre, noires, et

rondes comme des pelotes. Prendrai-je un autre clystère ?

Le drapier : Et qu’est-ce que j’en sais ? Qu’est-ce que j’en ai à faire ? Il me faut neuf francs ou

six écus.

Pathelin : Ces trois morceaux noirs et pointus, les appelez-vous des pilules ? Ils m’ont abîmé

les mâchoires ! De grâce, ne m’en faites plus prendre, maître Jean ! Ils m’ont fait tout rendre.

Ah ! Il n’y a pas de chose plus amère.

Le drapier : Non point, par l’âme de mon père : mes neuf francs ne me sont point rendus.

Guillemette : Par le cou soient pendus de tels gens si pénibles ! Allez-vous-en, par tous les

diables, puisque ce n’est par Dieu !

Le drapier : Par le Dieu qui me fit naître, j’aurai mon drap avant de finir ou mes neuf francs !

Pathelin : Et mon urine, ne vous dit-elle point que je meurs ? Hélas ! Par Dieu, faites que quoi

qu’il arrive je ne trépasse pas !

Guillemette : Allez-vous-en ! Et n’est-ce pas honteux de lui casser la tête ?

Le drapier : Dame ! Dieu en soit fâché ! Six aunes de drap... maintenant ! Dites, est-ce conce-

vable, sur votre foi, que je les perde ?

Pathelin : Si vous pouviez amollir ma merde, maître Jean ! Elle est si dure que je ne sais com-

ment je résiste quand elle me sort du fondement.

Le drapier : Il me faut neuf francs tout ronds, car, par saint Pierre de Rome...

Guillemette : Hélas ! Vous tourmentez tellement cet homme ! Comment êtes-vous si dur ?

130

Pierre Pathelin veut acquérir de l’étoffe pour se faire des vêtements à lui et à sa femme Guillemette. Or cet avocat désormais sans emploi est sans le sou. Pour obtenir ce qu’il désire, il va tromper Guillaume Joceaulme le drapier. L’extrait ci-contre montre com-ment Pathelin accueille le drapier venu réclamer son argent.

Plus tard, le drapier assigne en justice son berger Thibault l’Agnelet. Celui-ci sera défendu par Maître Pathelin qui a bien l’intention, une fois encore, de se moquer du drapier.

Page 132: Manuel Cinquieme

Vous voyez clairement qu’il pense que vous êtes médecin. Hélas !

Le pauvre chrétien a assez de malheur : onze semaines sans relâ-

che, il est resté là, le pauvre homme !

PETITE HISTOIRE DU THÉÂTRE

Au Moyen Âge, le théâtre est religieux. On y représente l’histoire

sainte, on en « joue » les passages célèbres. D’abord joué dans

une église (le drame liturgique ou le jeu), puis sur le parvis d’une

église (le miracle), le théâtre apparaît sur la place publique (le mys-tère).

Progressivement, le

théâtre quitte donc

l’église pour se dérouler

dans les villes, les foi-

res, les campagnes,

etc.

ORIGINE DE LA FARCE

À l’origine, la farce est une petite pièce incorporée à un spectacle

édifiant (un mystère) pour détendre un public amassé autour de

planches disposées sur des tréteaux. En effet, il n’existe pas à cette

époque de bâtiment qu’on appellera plus tard un théâtre. Plus tard,

la farce sera jouée de façon autonome dans les foires et les mar-

chés.

DÉFINITION DE LA FARCE

Constituée de 300 à 400 vers environ, la farce met en scène trois ou

quatre personnages, essentiellement des « types » de la vie quoti-

dienne. Il s’agit du mari trompé, de la femme rusée, du prêtre... Défi-

lent également toutes les professions du Moyen Âge : le chaudron-

nier, le meunier, le pâtissier, le savetier, le juge, le sergent, le ber-

ger...

Un personnage important apparaît : le badin. Ce faux niais, ce vrai

naïf, cet innocent plaisant fait éclater le rire.

Les thèmes essentiels de la farce sont la ruse et l’autorité : qui du

mari ou de la femme, du maître ou du valet aura l’autorité, le droit de

commander l’autre, par quelle ruse ?

Très proche du fabliau, la farce est l’ancêtre de la comédie, genre

théâtral qui se développera avec succès au XVIIe siècle avec Mo-

lière.

131

Représentation d’un mystère

Page 133: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

Mots qui vous sont donnés :

• fût

• eussiez

DICTÉE 2

Mots qui vous sont donnés :

• chère

132

« Perdrix peintes » par Archibald Thorburn

AUDIO 3.1Écoutez le texte

AUDIO 3.2Écrivez le texte

AUDIO 3.3Écoutez le texte

AUDIO 3.4Écrivez le texte

Page 134: Manuel Cinquieme

LE VILAIN QUI GAGNA LE PARADIS EN PLAIDANT

n vilain mourut et, ce qui peut-être jamais n’arriva qu’à lui

seul, personne au ciel ni aux enfers n’en fut averti. Vous

dire comment cela se fit, je ne le saurais. Ce que je sais,

c’est que par un hasard singulier, ni anges ni diables, au moment

qu’il rendit son âme, ne se trouvèrent là pour la réclamer. Seul

donc et tout tremblant, le villageois partit sans guide ; et, puisque

personne ne s’y opposait, il prit son chemin vers le paradis. Ce-

pendant, comme il n’en connaissait pas trop bien la route, il crai-

gnait de s’égarer ; mais heureusement, ayant aperçu l’archange

Michel qui y conduisait un élu, il le suivit de loin sans rien dire, et

le suivit si bien qu’il arriva en même temps que lui à la porte.

Saint Pierre, dès qu’il entendit frapper, ouvrit au bel ange et à son

compagnon, mais quand il vit le manant tout seul :

« Passez, passez, lui dit-il, on n’entre point ici sans conducteur,

et l’on n’y veut pas de vilains.

- Vilain vous-même, répondit le paysan. Il vous convient bien à

vous qui avez renié par trois fois notre Seigneur de vouloir chas-

ser d’un lieu où vous ne devriez pas être, d’honnêtes gens qui

peut-être y ont droit. Vraiment, voilà une belle conduite pour un

apôtre, et Dieu s’est fait un grand honneur en lui confiant les

clefs de son paradis. »

133

U

Page 135: Manuel Cinquieme

Pierre, peu accoutumé à de pareils discours, fut tellement étourdi

de celui-ci qu’il se retira sans pouvoir répondre. Il rencontra saint

Thomas auquel il conta naïvement la honte qu’il venait d’essuyer.

« Laissez-moi faire, dit Thomas, je vais trouver le manant et saurai

bien le faire déguerpir. »

Il y alla, en effet, traita assez rudement le malheureux, et lui deman-

da de quel droit il osait se présenter au séjour des élus où n’entrè-

rent jamais que des martyrs et des confesseurs.

« Eh ! pourquoi donc y êtes-vous, repartit le vilain, vous qui avez

manqué de foi, vous n’avez pas voulu croire à la résurrection,

qu’on vous avait pourtant bien annoncée, et auquel il a fallu faire tou-

cher au doigt les plaies du ressuscité ? Puisque les mécréants en-

trent ici, je puis bien y entrer, moi, qui ai toujours cru comme un bon

fidèle. »

Thomas baissa la tête à ce reproche, et sans attendre davantage, il

alla tout honteux retrouver Pierre.

Saint Paul, venu là par hasard, ayant entendu leurs plaintes, se mo-

qua d’eux. « Vous ne savez point parler », leur dit-il. Et, jurant par

son chef qu’il allait les venger et les débarrasser du vilain, il

s’avance d’un air fier et le prend par le bras pour le chasser.

« Ces façons-là ne me surprennent point, répond le villageois. Per-sécuteur ou espion des chrétiens, vous avez toujours été un tyran.

Pour vous changer, il a fallu que Dieu ait déployé tout ce qu’il sait en

fait de miracles. Encore n’a-t-il pas pu vous guérir d’être un

brouillon, ni vous empêcher de vous quereller avec Pierre, qui pour-

tant était votre chef. Vieux chauve, rentrez, croyez-moi ; et quoique

je ne sois parent ni de ce bon saint Étienne ni de tous ces honnêtes

gens que vous avez si vilainement fait massacrer, sachez que je

vous connais bien. »

134

Le reniement de saint Pierre

GALERIE 3.1 Trois tableaux de Caravage

Page 136: Manuel Cinquieme

Malgré toute l’assurance qu’il avait promise, Paul fut déconcerté. Il

retourna auprès des deux apôtres qui, le voyant aussi mécontent

qu’eux, prirent le parti d’aller se plaindre à Dieu.

Pierre, comme chef, porta la parole. Il demanda justice, et finit par

dire que l’insolence du vilain lui avait fait tant de honte qu’il n’ose-

rait plus retourner à son poste, s’il croyait l’y retrouver encore.

« Eh bien ! je veux aller moi-même lui parler », dit Dieu.

Il se rend aussitôt avec eux à la porte ; il appelle le manant qui atten-

dait toujours, et lui demande comme il est venu là sans conducteur,

et comment il a l’assurance d’y rester après avoir insulté ses apô-

tres.

« Sire, ils ont voulu me chasser, et j’ai cru avoir droit d’entrer aussi

bien qu’eux, car enfin je ne vous ai pas renié, je n’ai pas manqué de

foi envers votre sainte parole, et n’ai fait emprisonner ni lapider per-

sonne. On n’est pas reçu ici sans jugement, je le sais. Eh bien ! je

m’y soumets. Sire Dieu, jugez-moi. Vous m’avez fait naître dans la

misère, j’ai supporté mes peines sans me plaindre et travaillé toute

ma vie. On m’a dit de croire à votre Évangile, j’y ai cru. On m’a prê-ché je ne sais combien de choses, je les ai faites. Bref, tant que

vous m’avez laissé des jours, j’ai tâché de bien vivre et n’ai rien à

me reprocher. Venait-il chez moi des pauvres ? je les logeais, je les

faisais asseoir au coin de mon feu, et je partageais avec eux le pain

gagné à la sueur de mon front. Vous savez, Sire, si je vous ment en

la moindre chose. Dès que je me suis vu malade, je me suis confes-sé et j’ai reçu les sacrements. Notre pasteur nous a toujours annon-

cé que, qui vivrait et mourrait ainsi, paradis lui serait donné. Je viens

en conséquence vous le demander. Au reste, vous m’y avez fait en-

trer vous-même en m’appelant pour vous répondre, m’y voilà, j’y res-

terai, car vous avez dit dans votre Évangile, souvenez-vous en : il

est entré, qu’on l’y laisse ; et vous n’êtes pas capable de manquer à

votre parole.

- Tu l’as gagné par ta plaidoirie, dit Dieu, restes-y, puisque tu as si

bien su parler. Voilà ce que c’est d’avoir été à bonne école. »

135

PIERRE, THOMAS ET PAUL

Pierre a renié Jésus trois fois :

Une servante le [Pierre] vit assis près de la flambée et, fixant les yeux sur lui, elle dit : « Celui-là aussi était avec lui [Jé-sus] ! » Mais lui nia en disant : « Femme, je ne le connais pas. » Peu après, un autre, l’ayant vu, déclara : « Toi aussi, tu en es ! » Mais Pierre déclara : « Homme, je n’en suis pas. » Environ, une heure plus tard, un autre soutenait avec insistance : « Sûrement, celui-là aussi était avec lui et d’ailleurs il est Galiléen ! » Mais Pierre dit : « Homme, je ne sais ce que tu dis. » Et à l’instant même, comme il parlait en-core, un coq chanta, et le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint de la parole du Sei-gneur, qui lui avait dit : « Avant que le coq ait chanté aujour-d’hui, tu m’auras renié trois fois. » (L’Évangile selon saint Luc)

Page 137: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

UN VILAIN AU PARADIS

1. Comment le vilain parvient-il au paradis ? Un vilain a-t-il le droit

d’y accéder ? Pourquoi ?

2. Quels sont les personnages rencontrés par le vilain ? Quelle réac-

tion ces personnages ont-ils en voyant le vilain ?

3. Dans quel ordre apparaissent-ils ? Pourquoi ?

4. Que signifie le verbe « plaider » ? Que plaide le vilain ?

5. Relevez chaque argument donné par le vilain à chacun de ces

personnages.

6. Que répondent ces personnages ?

UN FABLIAU MERVEILLEUX

7. Ce fabliau correspond-il à la définition que nous en avons don-

née ? Pourquoi ?

8. Le vilain présente-t-il les caractéristiques habituelles du vilain, tel

que nous l’avons rencontré dans les précédents fabliaux ?

9. Formulez, avec vos propres mots, la moralité de cette histoire.

RÉDIGEZVous aussi, plaidez votre cause afin d’accéder à un lieu qui vous est

interdit ou pour faire une chose qui vous est défendue.

Donnez, au moins, trois arguments à votre interlocuteur afin de con-

vaincre celui qui vous écoute d’accepter ce que vous lui demandez.

VOCABULAIREa - Donnez au moins quatre mots de la même famille que « ange ».

b - Que signifie le mot « ange » dans les expressions :

« ange déchu », « ange exterminateur », « ange gardien », « saut

de l’ange », « sourire aux anges », « un ange passe », « être aux an-

ges », « une faiseuse d’ange ».

CONJUGAISON« je les faisais asseoir au coin de mon feu »

a - Relevez les deux verbes que contient cette phrase.

b - Qu’est-ce qui peut vous surprendre dans leur prononciation ?

136

Page 138: Manuel Cinquieme

LES VERBES IRRÉGULIERS

Les verbes « aller », « asseoir », « dire », « faire », « savoir », « vou-

loir », « voir », etc. sont des verbes irréguliers, c’est-à-dire que leur

radical subit de nombreuses transformations.

Ainsi, le verbe « aller » a quatre formes différentes, ce qui justifie,

d’ailleurs, son classement parmi les verbes du 3e groupe :

• je vais (présent de l’indicatif)

• nous allons (présent de l’indicatif)

• nous irons (futur simple de l’indicatif)

• qu’il aille (présent du subjonctif)

Voici la conjugaison (les formes simples) de quelques verbes fré-

quents dont l’irrégularité peut vous faire commettre quelques fautes.

LE VERBE « ALLER »

137

Présent Imparfait Futur simplePrésent

(subjonctif)

je vais j’allais j’irai que j’aille

tu vas tu allais tu iras que tu ailles

il va il allait il ira qu’il aille

nous allons nous allions nous irons que nous allions

vous allez vous alliez vous irez que vous alliez

ils vont ils allaient ils iront qu’ils aillent

Page 139: Manuel Cinquieme

LE VERBE « ASSEOIR »Ce verbe possède une double conjugaison, l’une ancienne (plutôt soutenue), l’autre refaite et simplifiée.

Choisissez celle que vous voulez, mais ne mélangez pas les deux.

Remarquez que le verbe « asseoir » s’emploie généralement à la forme pronominale (« s’asseoir »).

138

Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)

j’assieds / j’assois j’asseyais / j’assoyais j’assiérai / j’assoirai que j’asseye / que j’assoie

tu assieds / tu assois tu asseyais / tu assoyais tu assiéras / tu assoirasque tu asseyes / que tu

assoies

il assied / il assoit il asseyait / il assoyait il assiéra / il assoira qu’il asseye / qu’il assoie

nous asseyons / nous

assoyons

nous asseyions / nous

assoyions

nous assiérons / nous

assoirons

que nous asseyions / que

nous assoyions

vous asseyez / vous assoyezvous asseyiez / vous

assoyiezvous assiérez / vous assoirez

que vous asseyiez / que

vous assoyiez

ils asseyent / ils assoient ils asseyaient / ils assoyaient ils assiéront / ils assoirontqu’ils asseyent / qu’ils

assoient

Page 140: Manuel Cinquieme

LE VERBE « DIRE »

139

Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)

je dis je disais je dirai que je dise

tu dis tu disais tu diras que tu dises

il dit il disait il dira qu’il dise

nous disons nous disions nous dirons que nous disions

vous dites vous disiez vous direz que vous disiez

ils disent ils disaient ils diront qu’ils disent

Page 141: Manuel Cinquieme

LE VERBE « FAIRE »

Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)

je fais je faisais je ferai que je fasse

tu fais tu faisais tu feras que tu fasses

il fait il faisait il fera qu’il fasse

nous faisons nous faisions nous ferons que nous fassions

vous faites vous faisiez vous ferez que vous fassiez

ils font ils faisaient ils feront qu’ils fassent

140

Page 142: Manuel Cinquieme

LE VERBE « SAVOIR »

Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)

je sais je savais je saurai que je sache

tu sais tu savais tu sauras que tu saches

il sait il savait il saura qu’il sache

nous savons nous savions nous saurons que nous sachions

vous savez vous saviez vous saurez que vous sachiez

ils savent ils savaient ils sauront qu’ils sachent

141

Page 143: Manuel Cinquieme

LE VERBE « VOULOIR »

Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)

je veux je voulais je voudrai que je veuille

tu veux tu voulais tu voudras que tu veuilles

il veut il voulait il voudra qu’il veuille

nous voulons nous voulions nous voudrons que nous voulions

vous voulez vous vouliez vous voudrez que vous vouliez

ils veulent ils voulaient ils voudront qu’ils veuillent

142

Page 144: Manuel Cinquieme

LE VERBE « VOIR »

Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)

je vois je voyais je verrai que je voie

tu vois tu voyais tu verras que tu voies

il voit il voyait il verra qu’il voie

nous voyons nous voyions nous verrons que nous voyions

vous voyez vous voyiez vous verrez que vous voyiez

ils voient ils voyaient ils verront qu’ils voient

143

Page 145: Manuel Cinquieme

EXERCICES

144

INTERACTIF 3.1 Conjuguez les verbes au présent de l’indica-tif

INTERACTIF 3.3 Conjuguez les verbes au futur simple de l’in-dicatif

INTERACTIF 3.2 Conjuguez les verbes à l’imparfait de l’indi-catif

INTERACTIF 3.4 Conjuguez les verbes au présent du subjonc-tif

INTERACTIF 3.5 Conjuguez les verbes au temps et au mode demandés

Page 146: Manuel Cinquieme

LE VILAIN ET L’OISEAU

n vilain avait pris un des oiseaux les plus petits (on l’appelle

un rossignol), et il allait le tuer avec son couteau, mais l’oi-

seau reçut la faculté de parler et lui dit :

« À quoi te servira-t-il de m’ôter la vie ? Tu ne pourras apaiser ta

faim avec mon corps ; mais si tu voulais me relâcher, je te donnerais

trois conseils qui, si tu les suis bien, pourront t’être d’un grand

avantage. »

Le vilain, surpris d’entendre l’oiseau parler, promit de le relâcher s’il

lui communiquait ces trois utiles préceptes.

« Écoute donc, dit l’oiseau. Voici le premier : N’essaie jamais d’attein-

dre une chose qui ne peut être atteinte. Voici le second : Ne te cha-

grine pas pour une chose perdue et impossible à recouvrer. Voici le

troisième : Ne crois jamais à une parole incroyable. Observe ces

trois recommandations, et tu t’en trouveras bien. »

Le vilain laissa donc l’oiseau s’envoler, comme il le lui avait promis.

Et le rossignol, en voltigeant au-dessus de sa tête, se mit à chanter

doucement. Puis, sa chanson finie, voulant savoir si l’homme avait

compris la valeur de ses préceptes et en avait retiré quelque utilité,

il lui dit :

« Que tu as été déraisonnable ! tu as perdu par ta faute un grand

trésor : j’ai dans mes entrailles une perle plus grosse qu’un œuf

d’autruche. »

L’homme, en entendant ces mots, fut plein de douleur. Il tendit son

filet et s’efforça de reprendre l’oiseau. Il lui disait : « Viens dans ma

maison, j’aurai tous les soins de toi, je te nourrirai de mes mains et

je te laisserai voler à ton aise. »

Mais le rossignol lui répondit : « Maintenant, je vois que tu es vrai-

ment déraisonnable. Tu n’as retiré aucun fruit des préceptes que je

t’ai donnés : tu te chagrines de m’avoir perdu quand tu ne peux me

recouvrer ; tu as essayé de me prendre quand il t’est impossible de

m’atteindre ; et tu crois qu’il y a dans mes entrailles une perle plus

grosse qu’un œuf d’autruche, quand mon corps tout entier n’atteint

pas cette grosseur. »

145

U

Page 147: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

UN FABLIAU MERVEILLEUX

1. Quelle figure de style a-t-on lorsqu’un animal parle ?

2. À quel genre littéraire peut-on penser lorsqu’un animal parle ? Ci-

tez-en au moins deux.

3. Trouve-t-on habituellement ce genre de personnage dans le fa-

bliau ?

L’HOMME BÊTE, LA BÊTE INTELLIGENTE

4. Encore une fois, à quoi sert-il de savoir (bien) par-

ler ?

5. Quels sont les conseils donnés par l’oiseau ?

6. Quel temps et quel mode est utilisé pour formu-

ler un conseil ? Relevez des exemples.

7. Que signifie l’expression « avoir une cervelle

d’oiseau » ?

8. Que penser du vilain : a-t-il raison ou a-t-il tort de

croire à ces conseils ? Justifiez votre réponse.

9. Que signifie le mot « absurde » ? Pourquoi peut-on dire que cette

histoire est absurde ?

RÉDIGEZFormulez, comme l’oiseau, quelques conseils (sur le sujet de votre

choix : pour pratiquer un sport, pour bien commencer au collège,

etc.).

Utilisez le même mode, et classez vos conseils par ordre en utili-

sant des déterminants numéraux ordinaux (le premier, le

deuxième, etc.).

VOCABULAIREExpliquez la formation du mot « déraisonnable ».

• Quelle partie du mot faut-il retirer pour obtenir son

contraire ? Comment appelle-t-on cette partie ?

• Quel est le radical de ce mot ?

• Quelle partie trouve-t-on à la fin de ce mot ? Com-

ment l’appelle-t-on ? Connaissez-vous d’autres mots se

terminant par cette partie ? Lesquels ?

146

Page 148: Manuel Cinquieme

RÉDACTION

SUJET

Racontez un fabliau.

BARÈME

I - LE TEXTE (11 POINTS)

• Le texte est composé de plusieurs parties ou paragraphes claire-

ment distincts (2 points)

• Le texte ne contient pas plus de cinq fautes d'orthographe (4

points)

• La ponctuation (notamment celle du dialogue s'il y en a un) est

correcte (2 points)

• La rédaction est bien écrite : les phrases sont bien construites, le

vocabulaire est recherché, etc. (3 points)

II - UN FABLIAU (5 POINTS)

• Le texte est un fabliau relativement court d'une page ou deux, pro-

prement écrit (lisible et sans ratures) (1 point)

• L'histoire se passe au Moyen Âge (sans anachronismes) et les

personnages sont typiques de cette époque (vilain, curé, cheva-

lier, etc.) (2 points)

• L'histoire se déroule dans un cadre réaliste (c'est la vie quoti-

dienne du Moyen Âge qui est racontée) (1 point)

• Le texte s'achève par une moralité (1 point)

III - LE COMIQUE (4 POINTS)

• Le fabliau est comique. L'intention

de divertir apparaît donc claire-

ment (2 points)

• Le fabliau est satirique. C'est

donc une moquerie de quelqu'un

ou de quelque chose (2 points)

147

INTERACTIF 3.6 Rédigez et envoyez votre travail

Page 149: Manuel Cinquieme

LES GÉANTS GARGANTUA ET PANTAGRUEL

4

Page 150: Manuel Cinquieme

149

Page 151: Manuel Cinquieme

PETITE BIOGRAPHIE DE FRANÇOIS RABELAIS

En 1532 paraissent Les Horribles et Épouvantables Faits et proues-

ses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes, fils du grand

géant Gargantua. Son auteur est un certain Alcofribas Nasier, ana-

gramme de François Rabelais.

C’est l’œuvre d’un homme entre quarante et cinquante ans qui, s’il

ne veut pas périr sur le bûcher (tel l’humaniste Étienne Dolet), ne

peut pas révéler son vrai nom.

Nous ne savons pas précisément en quelle année Rabelais est né

(en 1483 ? Peut-être en 1494 ?) ni en quel lieu (à la métairie de la De-

vinière non loin de Chinon ?). En revanche, on peut avoir le senti-

ment qu’il a mené plusieurs vies : tour à tour, moine, médecin et

écrivain, il voyage aux quatre coins de la France et de l'Italie.

Il meurt en 1553, après avoir été jeté en prison, suite à une condam-

nation de la Sorbonne.

150

Page 152: Manuel Cinquieme

Rabelais sera mêlé de près aux relations diploma-tiques. Il assiste même à l’entrevue d’Aigues-Mor-tes entre Charles Quint et François 1er en 1538 !

151

Page 153: Manuel Cinquieme

152

Découvrez une famille de géants

INTERACTIF 4.1 Des chefs-d’œuvre

Page 154: Manuel Cinquieme

Illustration montrant les connais-sances en anatomie au XVIe siè-cle

MOINE

À 26 ans, Rabelais est un moine franciscain qui se prend de pas-

sion pour les textes de l’Antiquité et notamment pour le grec.

Quand la faculté de théologie de Paris interdit l’étude du grec en

France, les Franciscains s’emparent de ses livres. Il rejoint alors

les Bénédictins, ordre créé par saint Benoît, plus favorables à

l’étude des auteurs de l’Antiquité.

MÉDECIN

Rabelais renonce finalement à la vie de moine. En 1530, il étudie

à la Faculté de médecine de Montpellier. À cette époque, on étu-

die la médecine non pas en pratiquant mais en lisant les livres

(Hippocrate, Galien...). Un humaniste comme Rabelais va pou-

voir travailler directement sur les textes en grec, et non sur des

traductions latines pleines d’erreurs.

En 1537, il pratiquera même cette méthode nouvelle d’observa-

tion directe du corps, la dissection du cadavre d’un pendu. Cette

pratique est évidemment vue d’un mauvais œil par l’Église.

153

Page 155: Manuel Cinquieme

En 1535, le cardinal Jean du Bellay le prend sous sa protection. Il se

rend à Rome en qualité de médecin du cardinal.

ÉCRIVAIN

Son premier livre raconte l’histoire du géant Pantagruel. Devant le

succès de cette œuvre inspirée des Grandes Chroniques, Rabelais

publie en 1534 La Vie très horrifique du grand Gargantua, père de

Pantagruel, puis Le Tiers Livre (1546), Le Quart Livre (1548 puis

1552) et enfin Le Cinquième Livre (publié neuf ans après la mort de

l’auteur, en 1564).

Son œuvre est complexe : elle tient de la fable, de la farce, du fa-

bliau, du roman de chevalerie, de l’Antiquité grecque et latine, etc.

Mêlant combats, explorations, découvertes, obscénités et idéaux hu-

manistes, c’est une œuvre au croisement du Moyen Âge et de la Re-

naissance.

L’ANAGRAMME1. Alcofribas Nasier et François Rabelais désignent la même per-

sonne.

Observez chacune des lettres qui composent ces noms. Que remar-

quez-vous ?

2. Cherchez dans un dictionnaire la définition du mot anagramme et

notez-la.

3. Le mot « chien » peut former deux anagrammes. Lesquelles ?

4. Avida dollars est l’anagramme d’un célèbre peintre du XXe siècle.

Qui est-il ? Pourquoi, à votre avis, l’appeler ainsi ?

154

Trouvez les anagrammes des mots proposés.

INTERACTIF 4.2 Les anagrammes

Page 156: Manuel Cinquieme

LA NAISSANCE DE GARGANTUA

eu de temps après, elle commença à soupirer, à se lamenter

et à crier. Soudain, une foule de sages-femmes vinrent de

tous côtés. En la tâtant par le bas, elles trouvèrent quelques

morceaux de peau d’assez mauvais goût, et pensèrent que c’était

l’enfant. Mais c’était le fondement qui lui échappait, à cause du relâ-

chement du gros intestin (lequel vous appelez le boyau du cul), car

elle avait trop mangé de tripes, comme nous avons déclaré ci-des-

sus.

Alors une repoussante vieille de la compagnie, qui était venue de

Brisepaille près de Saint-Genou il y a plus de soixante ans et qui

avait la réputation d’être un grand médecin, lui fit un astringent si

horrible que tous ses sphincters en furent tellement obstrués et res-

serrés que vous les eussiez élargis à grande peine avec les dents,

ce qui est une chose bien horrible à penser. C’est de la même façon

que le diable, à la messe de Saint-Martin écrivant le caquetage de

deux commères, allongea à belles dents son parchemin.

Suite à cet inconvénient, les cotylédons se relâchèrent, et l’enfant

sauta, entra dans la veine cave, et, montant par le diaphragme jus-

155

P

Page 157: Manuel Cinquieme

qu’au-dessus des épaules (où ladite veine se partage en deux), il

prit son chemin à gauche, et sortit par l’oreille gauche.

Dès qu’il fut né, il ne cria pas comme les autres enfants : « Mies !

mies », mais il s’écriait à haute voix : « À boire ! à boire ! à boire ! »,

comme s’il invitait tout le monde à boire, si bien qu’il fut entendu de

tout le pays de Busse et de Bibarois.

Je me doute que vous ne croyez sûrement pas cette étrange nativi-

té. Si vous n’y croyez pas, je ne m’en soucie guère, mais un homme

de bien, un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui dit et qu’il

trouve dans les livres. Est-ce contraire à notre loi, à notre foi, à la rai-

son, aux Saintes Écritures ? Pour ma part, je ne trouve rien écrit

dans la Sainte Bible qui soit contre cela. Mais, si telle eût été la vo-

lonté de Dieu, diriez-vous qu’il ne l’eût pu faire ? Ah ! de grâce, ne

vous encombrez jamais l’esprit de ces vaines pensées, car je vous

dis qu’à Dieu rien n’est impossible, et, s’il le voulait, les femmes au-

raient dorénavant ainsi leurs enfants par l’oreille.

Bacchus ne fut-il pas engendré par la cuisse de Jupiter ?

Roquetaillade ne naquit-il pas du talon de sa mère ?

Croquemouche de la pantoufle de sa nourrice ?

Minerve ne naquit-elle pas du cerveau par l’oreille de Jupiter ?

Adonis par l’écorce d’un arbre à myrrhe ?

Castor et Pollux de la coque d’un œuf pondu et couvé par Léda ?

Mais vous seriez bien davantage ébahis et étonnés si je vous expo-

sais à présent tout le

chapitre de Pline où il

parle des enfantements

étranges et contre na-

ture ; et toutefois je ne

suis point un menteur

aussi effronté qu’il l’a

été. Lisez le septième

livre de son Histoire natu-

relle, chap. III, et ne me tarabustez plus l’esprit avec ça.

Gargantua, Chapitre VI

Comment Gargantua na-

quit de façon bien

étrange

156

Rabelais vous parle

VIDÉO 4.1 L’anecdote

Page 158: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

UNE NAISSANCE BIEN ÉTRANGE

1. Quel est l’infinitif du verbe « naquit » ? Quel est son temps ? Trou-

vez, dans le 5e paragraphe, un mot de la même famille.

2. Comment Grangousier accouche-t-elle de Gargantua ?

Est-ce une naissance vraisemblable ? Pourquoi ?

3. En quoi le comportement de l’enfant à la nais-

sance est-il tout aussi invraisemblable ?

UNE PLAISANTERIE HUMANISTE

4. Quelles preuves l’auteur utilise-t-il pour

nous convaincre de la possibilité de cette

naissance ?

5. À quoi voit-on que ce texte est l’œuvre d’un

homme érudit ? Citez des passages précis.

6. Cet homme savant se prend-il au sérieux ? Justifiez votre

réponse.

7. À quel texte étudié, lors d’un chapitre précédent, cette phrase

fait-elle penser : « un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui

dit et qu’il trouve dans les livres » ?

Que peut-on en conclure des intentions de l’auteur ?

QUELQUES NAISSANCES FABULEUSES

LES NAISSANCES BIBLIQUES

La naissance d’Adam et Ève ou même de Jésus ne sont pas moins

étonnantes que celle de Gargantua.

Le premier homme est né d’un mélange de terre et d’eau au-

quel Dieu a insufflé la vie. Se sentant seul, Adam lui de-

mande une compagne qui serait née d’une côte

surnuméraire. On a souvent dit que cette histoire

provenait d’une mauvaise traduction et qu’en

fait Ève serait née pendant le sommeil

d’Adam, à ses côtés. Ce qui faisait dire à

Gaston Bachelard : « Adam a trouvé Ève en

sortant d’un rêve : c’est pourquoi la femme

est si belle » (L’Eau et les rêves, p.25).

La naissance de Jésus est tout aussi étrange,

puisqu’il est né (comme Dark Vador) d’une

vierge. La première scène de L’évangile selon

saint Mathieu du réalisateur italien Pier Paolo Pasoli-

ni montre la sidération de Joseph lorsqu’il découvre Ma-

rie enceinte.

Puis Rabelais évoque, entre autres, la naissance de Bacchus, de Mi-

nerve, d’Adonis et des jumeaux Castor et Pollux.

157

Page 159: Manuel Cinquieme

Léda et le cygne copie par Gio-vanni Francesco Melzi d'après l'original perdu de Léonard de Vinci.

LES NAISSANCES MYTHOLOGIQUES

BACCHUS

Bacchus est né de la cuisse de Jupiter.

Sur les conseils perfides d’Héra, Sémélé demande à voir Jupiter

dans toute sa splendeur divine. Celui-ci, obligé de s’exécuter

après avoir prêté serment, foudroie immédiatement la pauvre

jeune fille, consumée par la splendeur divine. Comme elle était

enceinte, Jupiter a juste le temps de se saisir de l’enfant qui finira

sa gestation dans la cuisse de Jupiter, et sera né deux fois.

MINERVE

Minerve est née de la tête de Jupiter.

Craignant que Métis, la déesse de la ruse, ne lui donne un fils qui

le détrônerait, le roi des dieux imagine un étrange stratagème. Il

lui propose un concours qui met chacun d’eux au défi de se mé-

tamorphoser mieux que ne le ferait l’autre. À la fin, Métis se trans-

formant en mouche puis en goutte d’eau, Jupiter l’engloutit. Le

roi des dieux est aussitôt pris d’un mal de tête qu'Héphaïstos sou-

lage d’un grand coup de massue. De son crâne fracassé sortit

l’enfant que portait Métis, une fille armée et portant un casque :

Minerve.

158

Page 160: Manuel Cinquieme

ADONIS

Adonis naquit des amours incestueuses d’un père et de sa fille. Myr-

rha prétendait être si belle qu’elle refusait le culte de Vénus. Pour se

venger, la déesse de l’amour lui inspira pour son père une passion

dévorante. Une nuit, Myrrha entra dans le lit de son père sans que

celui-ci la reconnût. Quand son père s’aperçut de ce qui s’était pas-

sé, il voulut tuer sa fille puis se suicider afin d’épargner à sa maison

un déshonneur inévitable. Affolée, Myrrha s’enfuit dans la forêt. Mais

sachant que son père la retrouverait et se sentant perdue, elle de-

manda aux dieux de lui épargner d’être égorgée par son propre

père qu’elle aimait tant. Émus, les dieux la changèrent en un arbre,

mais ils ne purent cacher ses larmes si abondantes. Aujourd’hui en-

core coulent ces gouttes chaudes devenues précieuses, la myrrhe.

Neuf mois plus tard, l’arbre se fendit en deux et un enfant splendide

en sortit, Adonis.

CASTOR ET POLLUX

Enfin, Castor et Pollux sont les enfants de Léda séduite par Zeus qui

lui était apparue sous la forme d’un splendide cygne. Les jumeaux

naissent alors dans des œufs.

LES NAISSANCES DANS L'HISTOIRE DE PLINE

L’auteur de Gargantua évoque enfin l’auteur romain Pline l’ancien et

son Histoire naturelle, dont l’autorité est ou a été incontestable. Pline

rapporte qu’« une femme accoucha quatre fois de deux jumeaux »

ou encore qu’« il y a des accouchements de sept enfants à la fois »,

« Il naît aussi des enfants qui ont les deux sexes : nous les appelons

Hermaphrodites » (Wikipédia). Mieux encore, il prétend qu’« une es-

clave mit au monde un serpent » ; il cite même le cas « d’un enfant

qui rentra aussitôt dans l’utérus » (Wikipédia) ! Comment s’en éton-

ner puisque quelques pages auparavant, Pline évoque Mégasthène

qui « mentionne une nation d’entre les Nomades de l’Inde qui n’a

que des trous pour narine, et des pieds flexibles comme le corps

des serpents ; on la nomme les Scyrites » (Wikipédia).

159

Extrait des Voyages de Gulliver (1939) adapté du roman de Jonathan Swift (1726)

VIDÉO 4.2 Un autre géant

Page 161: Manuel Cinquieme

LA RENAISSANCE

LA FIN DU MOYEN ÂGE

Il n’y a pas de coupure nette entre le Moyen Âge et la Renaissance.

Cependant, à partir du XVe siècle, de nombreux événements sont la

manifestation de changements profonds :

• l’invention de l’imprimerie vers 1450 qui permet une large diffu-

sion des idées ;

• la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 qui marque la

fin de l’empire byzantin ;

• le début des guerres d’Italie en 1494, où on découvre le raffine-

ment et la culture italiens ;

• les grandes expéditions maritimes (Christophe Colomb, Vasco

de Gama, Magellan) qui élargissent le monde en ouvrant de nou-

veaux horizons ;

• la découverte de Copernic (1473-1543) qui démontre que la terre

tourne autour du soleil et non l’inverse (l’homme n’est plus au cen-

tre de l’univers).

160

Christophe Colomb, croyant arriver en Inde, découvre l’Améri-que

Page 162: Manuel Cinquieme

LA RENAISSANCE

Le XVIe siècle français est le siècle de la Renaissance.

C’est une période qui voit renaître le goût des textes antiques

grecs ou latins. Les savants souhaitant ce retour aux grands auteurs

oubliés de l’Antiquité sont les humanistes (humanitas désignant en

latin la culture). Ils veulent une renaissance de la culture et rompre

avec un enseignement dominé par la religion dans les universités.

Les humanistes leur reprochent d’avoir réduit le savoir à une érudi-

tion inutile, d’encombrer les mémoires sans vraiment développer l’in-

telligence et la réflexion, de lire les commentaires des textes et non

de lire les textes, etc.

En outre, l’humanisme appelle de ses vœux une société hautement civilisée : « Je vois les brigands, les bourreaux, les soldats, les pale-

freniers de maintenant plus savants que les docteurs et les prê-

cheurs de mon temps », écrit Rabelais - non sans humour - dans

Pantagruel (chapitre 8)

En 1530, François Ier fonde le Collège des lecteurs royaux (l’ac-

tuel Collège de France). Des professeurs payés et protégés par le

roi échappent au pouvoir de la Sorbonne (la Faculté de théologie de

Paris) et y enseignent le latin, le grec et l’hébreu...

161

Page 163: Manuel Cinquieme

La cour de France gagne en prestige tant les chefs-d’œuvre abon-

dent en cette période. François Ier fait venir en France de grands peintres italiens (Léonard de Vinci, Le Titien, Le Primatice... ). À

l’exemple italien, on fait construire de somptueux châteaux (Cham-

bord, Chenonceaux... ).

Toutefois, gardons à l’esprit que la Renaissance est aussi l’époque

où l’on allume des bûchers pour tous ceux qui contrediraient la Sor-

bonne (Étienne Dolet est torturé et brûlé avec ses livres), que la

France est ensanglantée par les guerres de religion (les catholi-

ques s’opposent aux protestants), et que toute l’Europe est en guerre (L’empereur Charles Quint possède l’Espagne, l’Allemagne

et une grande partie de l’Italie).

162

Le massacre de la Saint-Barthé-lemy est le massacre de protes-tants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy.

Page 164: Manuel Cinquieme

RÉVISION 4.1 Avez-vous bien retenu ?

Répondre

Question 1 sur 5

À quel siècle, le Moyen-Âge s’arrête-t-il ?

A. XIVe

B. XVe

C. XVIe

Page 165: Manuel Cinquieme

LE TORCHECUL

us la fin de la quinte année, Grandgousier, retournant de

la défaicte des Canarriens, visita son filz Gargantua. Là

fut resjouy comme un tel père povoit estre voyant un sien

tel enfant, et, le baisant et accollant, l’interrogeoyt de petitz pro-

pos puériles en diverses sortes. Et beut d’autant avecques luy et

ses gouvernantes, èsquelles par grand soing demandoit, entre

aultres cas, si elles l’avoyent tenu blanc et nect. A ce Gargantua

feist response qu’il y avoit donné tel ordre qu’en tout le pays n’es-

toit guarson plus nect que luy.

« Comment cela ? dist Grandgousier.

- J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse expérience

inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus

excellent, le plus expédient que jamais feut veu.

- Quel ? dict Grandgousier.

- Comme vous le raconteray (dist Gargantua) présentement.

« Je me torchay une foys d’un cachelet de velours de une damoi-

selle, et le trouvay bon, car la mollice de sa soye me causoit au

fondement une volupté bien grande ; une autre foys d’un cha-pron d’ycelles, et feut de mesmes. [...]

Puis, fiantant derriere un buisson, trouvay un chat de Mars ; d’iceluy me torchay, mais ses gryphes me exul-

cérèrent tout le perinée.

164

S

Page 166: Manuel Cinquieme

De ce me gueryz au lendemain, me torchant des guands de ma

mère [...]. »

Gargantua, Chapitre XIII Comment Grandgousier cogneut l’esperit

merveilleux de Gargantua à l’invention d’un torchecul.

QUESTIONS1. « Sus la fin de la quinte année »

Que signifie le mot « quinte » ? Donnez deux mots de la même fa-

mille.

2. Le verbe « estre » s’écrit aujourd’hui « être ».

Trouvez des mots de la même famille que « forêt », « hôpital » et

« bête » qui contiennent encore un « s » à la place de l’accent cir-

conflexe.

3. « baisant et accollant »

Quel est le premier sens du mot « baiser » ? Donnez un synonyme.

Le participe présent « accollant » s’écrit aujourd’hui un peu différem-

ment. Cherchez son orthographe actuelle, et donnez sa significa-

tion.

4. « de une damoiselle »

Réécrivez ces mots en français moderne. Que remarquez-vous ?

5. Comment écrit-on actuellement les mots « gryphe » et le mot

« guand » ?

6. Réécrivez la première phrase en français moderne.

165

Page 167: Manuel Cinquieme

UNE ÉDITION DE 15421. Qu’est-ce qui rend, selon vous, le texte difficile à lire ?

2. Quels signes, fréquemment utilisés quand on écrit, sont absents

de ce texte ?

3. Comparez la reproduction ci-contre avec le texte reproduit page

164. Quelle faute trouve-t-on à la première ligne ?

4. Lisez la dernière ligne. Comment fait-on la lettre « s » ?

166

Page 168: Manuel Cinquieme

VOCABULAIRE

François Rabelais, comme nombre d’écrivains de la Renaissance

(Du Bellay, par exemple), a contribué à enrichir la langue française.

En forgeant ou empruntant des mots nouveaux (qu’on appelle des

néologismes), il a apporté ou popularisé des termes comme « auto-

mate », « célèbre », « gymnaste », « génie ».

On utilise, d’ailleurs, beaucoup de mots formés à partir du grec :

« lycée », « pharmacie », « hémorragie », « hippopotame », etc.

TROUVEZ LE PRÉFIXE

À votre avis, quel animal tous ces mots ont-ils en commun ? Les-

quels sont formés d’un préfixe ?

cavalier, hippodrome, équitation, hippique, chevalier, équestre

DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS

On trouve de nombreux mots contenant un préfixe grec ou latin. En

voici quelques exemples. Complétez chaque liste de deux mots que

vous aurez trouvés (dans un dictionnaire par exemple).

• anti- : antidote, antibruit… (contraire, opposé)

• auto- : automobile, autodidacte… (soi-même)

• co- (con-, com-, col-, cor-, co-) : cohabiter, confrère, colocataire…

(avec)

• dys- : dysfonctionnement, dysorthographie… (idée de difficulté,

de manque)

• hyper- : hyperactif, hypersensible… (au-dessus)

• in- (im-, il-, ir-…) inacceptable, impossible, illisible… (dans, con-

tre)

• inter- : interchangeable, interclasse… (entre)

• mono- : monosyllabe, monoplace… (seul)

• ortho- : orthophonie, orthodontie… (droit)

• pan- : pandémie, panthéon… (tout)

• para- : parachute, paratonnerre… (protection contre)

• péri- : périphérie, périmètre… (autour)

• post- : postdater, post mortem… (après)

• pro- : pronom, proaméricain… (pour)

• sym- syn- : sympathie, synonyme… (avec)

Au XVIe siècle, on ne lisait pas Rabelais plus facilement que nous ne le lisons aujourd’hui.

En effet, on n’était pas habitué à des mots déjà vieillis, aux régionalismes, aux emprunts à l’italien, aux nouveaux mots latins et grecs (dont beaucoup sont restés).

De plus, il n’y avait pas encore de dictionnaire !

167

Page 169: Manuel Cinquieme

DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS (DE MÊME SENS)

Parfois, on utilise soit un préfixe latin, soit un préfixe grec pour for-

mer des mots, mais dans tous les cas, ces préfixes ont le même

sens.

Complétez chaque liste de deux mots que vous aurez trouvés (dans

un dictionnaire par exemple).

• anté- : antéposer, antécédent… (avant)

• pré- : préhistoire, préchauffer… (avant)

• hémi- : hémicycle, hémiplégique… (moitié)

• mi- : mi-temps… (moitié, du latin « medius » = qui est au milieu)

• hydra- : hydrater, hydraulique… (eau)

• aqua- : aquarium, aqueduc…

• hypo- : hypoderme, hypothermie… (au-dessous)

• sub- : subaquatique, subordonné…

DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS (DE SENS DIFFÉ-RENT)

Certains préfixes ont un sens différent selon qu’ils viennent du latin

ou du grec. C’est le cas de « a » qui, en grec, est une négation,

mais qui, en latin, signifie « vers » (le but à atteindre) :

• a- : anormal, asymétrique…

• a- : atterrir, adoucir…

Trouvez d’autres mots formés à partir du préfixe grec et du préfixe

latin.

DES FIGURES

En mathématiques, vous utilisez de nombreux mots désignant des

figures géométriques à plusieurs angles (ou côtés). Ce sont des po-

lygones. « poly » signifie « plusieurs », et « -gone » (du grec « gô-

nia ») signifie « angle ».

168

RÉVISION 4.2 Les polygones

Répondre

Retrouver les figures et leur nombre d’angles.

Pentagone

Pentagone

Heptagone

Heptagone

Décagone

Décagone

Hexagone

Hexagone

Tétragone

Tétragone

Octogone

Octogone

Page 170: Manuel Cinquieme

LA SUITE DU TORCHECUL[...]

- D’accord, dit Grandgousier, mais quel torche-cul as-tu trouvé le

meilleur ?

- J’y arrivais, dit Gargantua, et bientôt vous le saurez vous aussi. Je

me torchai avec du foin, de la paille, de l’étoupe, de la bourre, de

la laine, du papier. Mais

Toujours laisse aux couillons l’esmorche

Qui son hord cul de papier torche.

- Quoi ? dit Grandgousier, mon petit couillon, as-tu bu au pot, vu

que tu rimes déjà ?

- Oui, absolument, mon roi, répondit Gargantua, je rime tant et plus,

et en rimant souvent je m’enrime. Écoutez ce que disent aux fien-

teurs nos lieux d’aisance :

Chieur,

Foireux,

Péteur,

Breneux,

Ton lard

Qui s’échappe

Se répand

Sur nous.

Sale,

Merdeux,

S’égoûtant,

Le feu de saint-Antoine te brûle !

Si tous

Tes trous

Béants

Tu ne torches avant ton départ !

[...]

- Revenons, dit Grandgousier, à notre propos.

- Lequel ? dit Gargantua. Chier ?

- Non, dit Grandgousier, mais torcher le cul.

- Mais, dit Gargantua, voulez-vous me payer un tonnelet de vin Bre-

ton si je vous réduis à quia à ce

propos ?

- Oui, bien sûr, dit Grandgousier.

- Il n’est, dit Gargantua, pas be-

soin de se torcher le cul s’il n’y a

pas de saleté. Or la saleté n’y

peut être si on n’a pas chié. Il

nous faut donc chier avant de se

torcher le cul.

- Oh ! dit Grandgousier, que tu

as de bon sens, mon garçon-

net ! Un de ces jours, je te ferai

passer docteur en gai savoir, par

Dieu ! car tu as plus de raison

que d’années. Poursuis donc ce

propos torcheculatif, je t’en prie.

LE SYLLOGISME

Gargantua se livre à de cu-rieux raisonnements :

« Il n’est, dit Gargantua, pas besoin de se torcher le cul s’il n’y a pas de saleté. Or la saleté n’y peut être si on n’a pas chié. Il nous faut donc chier avant de se tor-cher le cul. »

Ce raisonnement, constitué de trois phrases, est un syllo-gisme. En voici un autre exemple, peut-être plus fa-

169

Page 171: Manuel Cinquieme

L’ÉDUCATION DE GARGANTUA SELON LES PRÉCEPTEURS SOPHISTES

l employait donc son temps de telle façon qu’ordinairement il

s’éveillait entre huit et neuf heures, qu’il fît jour ou non. Ainsi

l’avaient ordonné ses anciens régents, alléguant ce que dit Da-

vid : Vanum est vobis ante lucem surgere.

Puis il gambadait, sautait et se vautrait dans le lit quelque temps

pour mieux réveiller ses esprits animaux. Il s’habillait selon la sai-

son, mais portait volontiers une grande et longue robe de grosse

étoffe frisée fourrée de renards. Après, il se peignait du peigne d’Al-main, c’est-à-dire des quatre doigts et du pouce, car ses précep-

teurs disaient que se peigner autrement, se laver et se nettoyer était

perdre du temps en ce monde.

Puis il fientait, pissait, se raclait la gorge, rotait, pétait, bâillait, cra-

chait, toussait, sanglotait, éternuait et morvait comme un archidia-cre et, pour abattre la rosée et le mauvais air, déjeunait de belles tri-

pes frites, de belles grillades, de beaux jambons, de belles côtelet-

tes de chevreau et force soupes de prime.

Ponocrates lui faisait observer qu’il ne devait pas tant se repaître

au sortir du lit sans avoir premièrement fait quelque exercice. Gar-

gantua répondit :

« Quoi ! n’ai-je pas fait suffisamment d’exercice ? Je me suis vautré

six ou sept fois dans le lit avant de me lever. N’est-ce pas assez ?

Le pape Alexandre faisait ainsi, sur le conseil de son médecin juif,

et il vécut jusqu’à la mort en dépit des envieux. Mes premiers maî-

tres m’y ont accoutumé, en disant que le déjeuner donnait bonne

mémoire : c’est pourquoi ils buvaient les premiers. Je m’en trouve

fort bien et n’en dîne que mieux. Et Maître Tubal (qui fut le premier de sa licence à Paris) me disait que ce n’est pas tout de courir bien

vite, mais qu’il faut partir de bonne heure. Aussi la pleine santé de

notre humanité n’est pas de boire des tas, des tas, des tas, comme

des canes, mais bien de boire le matin, d’où la formule :

Lever matin n’est point bonheur ;

Boire matin est le meilleur. »

Après avoir bien déjeuné comme il faut, il allait à l’église, et on lui

portait dans un grand panier un gros bréviaire emmitouflé, pesant,

170

I

Après l’épisode du torchecul, Grandgousier, convaincu de la merveilleuse intelligence de son fils, décide de lui donner une éduca-tion à la hauteur de ses capacités. On lui indique alors « un grand docteur sophiste nommé maître Tubal Holoferne », bientôt rem-placé par Ponocrates.

Ce dernier observe les fruits de cette éducation.

Page 172: Manuel Cinquieme

Son âme était dans la cuisine.

tant en graisse qu’en fermoirs et parchemins, onze quintaux et

six livres à peu près. Là, il entendait vingt-six ou trente messes.

Dans le même temps venait son diseur d’heures, encapuchonné

comme une huppe, et qui avait très bien dissimulé son haleine

avec force sirop de vigne. Avec celui-ci, Gargantua marmonnait

toutes ces kyrielles, et il les épluchait si soigneusement qu’il

n’en tombait pas un seul grain en terre.

Au sortir de l’église, on lui amenait sur un char à bœufs un tas de

chapelets de Saint-Claude, dont chaque grain était aussi gros

qu’est la coiffe d’un bonnet ; et, se promenant par les cloîtres, ga-

leries ou jardin, il en disait plus que seize ermites.

Puis il étudiait quelque méchante demi-heure, les yeux posés sur

son livre mais, comme dit le poète comique, son âme était dans

la cuisine.

Pissant donc un plein urinoir, il s’asseyait à table, et, parce qu’il

était naturellement flegmatique, il commençait son repas par quel-

ques douzaines de jambons, de langues de bœuf fumées, de

boutargues, d’andouilles, et d’autres avant-coureurs de vin.

Pendant ce temps, quatre de ses gens lui jetaient en la bouche,

l’un après l’autre, continûment, de la moutarde à pleines pelle-

tées. Puis il buvait un horrifique trait de vin blanc pour se soula-

171

Page 173: Manuel Cinquieme

ger les reins. Après, il mangeait selon la saison, des viandes selon

son appétit, et cessait quand le ventre lui tirait.

Pour boire, il n’avait ni fin ni règle, car il disait que les bornes et les

limites étaient quand, la personne buvant, le liège des pantoufles en-

flait en hauteur d’un demi-pied.

Gargantua, Chapitre XXI L’étude de Gargantua selon la discipline

de ses précepteurs sophistes

QUESTIONS

AU LEVER

1. À quelle heure Gargantua se lève-t-il ? Pourquoi ? Est-ce une rai-

son valable ?

2. Se lève-t-il immédiatement ?

3. Comment fait-il sa toilette ?

5. Cette phrase révèle-t-elle une bonne éducation ? Quelle figure de

style a-t-on ?

UNE CURIEUSE ÉDUCATION

5. Comment Gargantua étudie-t-il ? Pendant combien de temps ?

6. Auparavant, où était-il et qu’y faisait-il ?

7. À quoi Gargantua consacre-t-il essentiellement son temps ?

8. Citez au moins

deux hommes

ayant servi de mo-

dèle à l’éducation

de Gargantua.

9. Selon vous, de

quel modèle édu-

catif Rabelais se

moque-t-il ? Trou-

vez, dans le texte,

des indices prou-

vant votre ré-

ponse.

172

Au Moyen Âge, l’école est essentiellement faite par les reli-gieux (moines, curés, clercs...).

On n’y étudie pas vraiment les livres, mais plutôt les com-mentaires des livres ; on exerce sa mémoire plutôt qu’on ne s’exerce à réfléchir.

On y apprend les arts libéraux :

Page 174: Manuel Cinquieme

L'ÉDUCATION DE GARGANTUA SELON PONOCRATES

uand Ponocrates découvrit la fâcheuse manière de vivre de

Gargantua, il décida de le former aux belles-lettres d’une

autre manière. Mais, pour les premiers jours, il la toléra, con-

sidérant que la nature ne subit pas de mutations soudaines sans

grande violence.

Pour mieux commencer sa tâche, il pria un savant médecin de ce

temps-là, nommé Maître Théodore, de remettre s’il était possible Gar-

gantua en meilleure voie. Le médecin le purgea selon les règles

avec de l’ellébore d’Anticyre et grâce à ce médicament il lui net-

toya le cerveau de tout vice et de toute mauvaise habitude. Par ce

moyen, Ponocrates lui fit aussi oublier tout ce qu’il avait appris avec

ses anciens précepteurs, comme le faisait Timothée avec ses disci-

ples qui avaient été formés par d’autres musiciens.

Pour mieux y parvenir, il l’introduisait dans les cercles de gens sa-

vants qui se trouvaient là. Par émulation, son esprit se développa,

le désir d’étudier autrement et de se montrer à son avantage lui vin-

rent.

173

L’éducation dispensée par maître Tubal ne fait pas progresser Gargantua qui devient « idiot, niais et ignorant ». Grandgousier décide donc de confier son fils à un nouveau précepteur, Ponocrates.

Q

Page 175: Manuel Cinquieme

Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu’il ne perdait pas une

heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux

lettres et au noble savoir. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heu-

res du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque

page des Saintes Écritures à voix haute et claire, avec la pronon-

ciation requise. Cette tâche était confiée à un jeune page, natif de

Basché, nommé Anagnostes. Selon le thème et le sujet du pas-

sage, il se mettait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu,

dont la lecture prouvait la majesté et les merveilleux jugements.

Puis il allait aux lieux secrets excréter le produit des digestions natu-

relles. Là, son précepteur répétait ce qui avait été lu, lui exposant

les points les plus obscurs et les plus difficiles.

En revenant, ils considéraient l’état du ciel, observant s’il était

comme ils l’avaient remarqué le soir précédent, et en quels signes

entrait le soleil et la lune, pour ce jour-là.

Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, apprêté et parfumé. Pendant

ce temps, on lui répétait les leçons du jour précédent. Lui-même les

récitait par cœur, et y mêlait quelques cas pratiques concernant la

vie des hommes. Ils discutaient quelque fois pendant deux ou trois

heures, mais cessaient habituellement lorsqu’il était complètement

habillé.

Ensuite, pendant trois bonnes heures, la lecture lui était faite.

Cela fait, ils sortaient, toujours en discutant du sujet de la lecture, et

allaient se divertir au Grand Braque ou dans les prés, et jouaient à

la balle, à la paume, à la pile en triangle, s’exerçant élégamment le

corps comme ils s’étaient auparavant exercé l’esprit.

Tous leurs jeux se faisaient librement, car ils abandonnaient la partie

quand cela leur plaisait, et ils cessaient d’ordinaire lorsque la sueur

leur coulait par le corps ou qu’ils étaient las. Ils étaient alors très

bien essuyés et frottés. Ils changeaient de chemise et, en se prome-

nant doucement, allaient voir si le dîner était prêt. Là, en attendant,

ils récitaient clairement et éloquemment quelques sentences rete-

nues de la leçon.

Cependant, Monsieur l’Appétit venait, et ils s’asseyaient à table au

bon moment.

Au début du repas, on lisait quelque histoire plaisante des ancien-nes prouesses, jusqu’à ce qu’il eût pris son vin.

Alors, si on le jugeait bon, on continuait la lecture ou ils commen-

çaient à deviser joyeusement ensemble, parlant, pendant les pre-

miers mois, de la vertu, de la propriété, de l’efficacité et de la nature

de tout ce qui leur était servi à table : du pain, du vin, de l’eau, du

sel, des viandes, des poissons, des fruits, des herbes, des racines

et de leur préparation. Ce faisant, Gargantua apprit en peu de

temps tous les passages relatifs à ce sujet dans Pline, Athénée, Dio-

scorides, Julius Pollux, Galien, Porphyre, Oppien, Polybe, Héliodore,

Aristote, Ælian et d’autres. Sur les propos tenus, ils faisaient sou-

vent, pour être certains, apporter à table les livres cités. Et Gargan-

tua retint en sa mémoire si bien si et entièrement les choses dites,

qu’il n’y avait alors pas un médecin qui sût la moitié de ce qu’il sa-

vait.

Après, ils parlaient des leçons lues le matin, et, achevant leur repas

par quelque confiture de coings, Gargantua se curait les dents avec

un tronc de lentisque, se lavait les mains et les yeux de belle eau

174

Page 176: Manuel Cinquieme

fraîche, et tous rendaient grâce à Dieu par quelques beaux canti-ques la louange de la munificence et de la bonté divines. Sur ce,

on apportait des cartes, non pour jouer, mais pour y apprendre mille

petits amusements et inventions nouvelles, lesquels découlaient

tous de l’arithmétique.

Par ce moyen, il prit goût à cette science des nombres, et tous les

jours, après le dîner et le souper, il y passait son temps avec autant

de plaisir qu’il en prenait d’habitude aux dés ou aux cartes. Il en con-

nut si bien la théorie et la pratique, que Tunstal l’Anglais, qui avait

amplement écrit sur le sujet, confessa que vraiment, en comparai-

son de Gargantua, il n’y entendait que le haut-allemand.

Et non seulement il prit goût à cette science, mais aussi aux autres

sciences mathématiques, comme la géométrie, l’astronomie et la

musique ; car, en attendant la digestion de son repas, ils faisaient

mille joyeux instruments et figures géométriques et, de même, ils

pratiquaient les lois de l’astronomie.

175

Ils commençaient à deviser joyeusement ensemble.

Page 177: Manuel Cinquieme

Après, ils s’amusaient à chanter sur une musique à quatre et cinq

parties ou à faire des variations vocales sur un thème.

Pour ce qui est des instruments de musique, il apprit à jouer du

luth, de l’épinette, de la harpe, de la flûte traversière et de la flûte à

neuf trous, de la viole et du trombone.

Cette heure ainsi employée, la digestion achevée, il se purgeait de

ses excréments naturels, puis se remettait à son principal objet

d’étude pour trois heures ou davantage, tant pour répéter la lecture

du matin que pour poursuivre le livre entrepris, mais aussi écrire,

bien tracer et former les anciennes lettres romaines.

Cela fait, ils sortaient de leur demeure, accompagnés d’un jeune

gentilhomme de Touraine, écuyer nommé Gymnaste, lequel ensei-

gnait à Gargantua l’art de chevalerie.

Changeant alors de vêtements, il montait un cheval de bataille, un

roussin, un genet, un cheval barbe, cheval léger, et lui faisait faire

cent tours de manège, le faisait sauter en l’air, franchir le fossé, sau-

ter la palissade, tourner court en un cercle, tant à droite qu’à gau-

che.

Là, il ne rompait pas la lance, car c’est la plus grande sottise du

monde que de dire : « J’ai rompu dix lances dans un tournoi ou une

bataille » Un charpentier en ferait autant ! En revanche, c’est une

louable gloire d’avoir rompu dix de ses ennemis d’une seule lance.

De sa lance acérée, solide et rigide donc, il rompait une porte, en-

fonçait une armure, renversait un arbre, enfilait un anneau, enlevait

une selle d’armes, un haubert, un gantelet. Tout cela, il le faisait ar-

mé de pied en cap.

En ce qui concerne les fanfares et faire les petits claquements de

langue, sur un cheval, nul ne le faisait mieux que lui. Le voltigeur de

Ferrare n’était qu’un singe en comparaison. En particulier, on lui ap-

prenait à sauter rapidement d’un cheval sur l’autre sans mettre pied

à terre (ces chevaux étaient dits de voltige), à monter de chaque cô-

té, sans étriers, la lance au poing, et à guider selon sa volonté le

cheval sans bride, car de telles choses servent à la discipline mili-

taire.

Un autre jour, il s’exerçait à la hache, laquelle coulait si bien, multi-

pliait tant les coups de pointe, portait tant de coups en taille ronde,

qu’il aurait pu passer chevalier d’armes en campagne et en toutes

épreuves.

176

Page 178: Manuel Cinquieme

Puis il brandissait la pique, assenait de l’épée à deux mains, de

l’épée bâtarde, de la rapière, de la dague et du poignard, avec ar-

mure, sans armure, au bouclier, à la cape, à la rondache.

Il courait le cerf, le chevreuil, l’ours, le daim, le sanglier, le lièvre, la

perdrix, le faisan, l’outarde. Il jouait au ballon et le faisait rebondir

en l’air, autant du pied que du poing. Il luttait, courait, sautait non

avec trois pas d’élan, non à cloche-pied, non à l’Allemande car, di-

sait Gymnaste, de tels sauts sont inutiles et ne servent à rien à la

guerre, mais d’un saut, il franchissait un fossé, volait par-dessus

d’une haie, montait six pas contre une muraille et parvenait de cette

façon à une fenêtre de la hauteur d’une lance.

Il nageait en eau profonde, à l’endroit, à l’envers, sur le côté, de tout

le corps, des seuls pieds, une main en l’air, laquelle tenant un livre,

traversait toute la Seine sans le mouiller, et tirant son manteau par

les dents, comme faisait Jules César. Puis, à la seule force du poi-

gnet, il montait dans un bateau. De celui-ci, il se jetait derechef à

l’eau, la tête la première, sondait le fond, creusait les rochers, plon-

geait dans les abîmes et les gouffres. Puis il manœuvrait le bateau,

le dirigeait, le menait rapidement, lentement, au fil de l’eau, à contre-

courant, le retenait en pleine écluse, le guidait d’une main, de l’autre

s’escrimant avec un grand aviron, hissait la voile, montait au mât

par les cordages, courait sur les vergues, ajustait la boussole, ten-

dait l’écoute, tenait ferme le gouvernail.

Sortant de l’eau, il gravissait la montagne et la dévalait aussitôt. Il

grimpait aux arbres comme un chat, sautait de l’un à l’autre comme

un écureuil, abattait les grosses branches comme un autre Milon.

Avec deux poignards acérés et deux poinçons à toute épreuve, il

montait en haut d’une maison comme un rat, puis en descendait de

telle façon que ses membres ne souffraient aucunement de la chute.

Il lançait le dard, la barre, la pierre, la javeline, l’épieu, la halle-barde, bandait l’arc, tendait à coups de reins les fortes arbalètes de siège, visait de l’arquebuse à l’œil, affûtait le canon, tirait à la butte, au perroquet, de bas en haut, de haut en bas, devant, de cô-

té, en arrière comme les Parthes. On lui attachait à quelque haute

tour un câble pendant à terre. Il y montait avec deux mains, puis dé-

valait si rapidement et avec tant d’assurance que vous ne feriez pas

mieux dans un

pré bien plat.

On lui mettait

une grosse per-

che soutenue

par deux ar-

bres ; il s’y pen-

dait par les

mains, allait et

venait sans rien

toucher des

pieds, si bien

qu’à grande vi-

tesse, on n’eût

pu l’attraper.

Et, pour s’exer-

cer le thorax et

les poumons, il

criait comme

tous les diables.

177

Page 179: Manuel Cinquieme

Une fois, je l’ai entendu appelant Eudémon, depuis la porte Saint-

Victor jusqu’à Montmartre. Stentor n’eut jamais une telle voix à la ba-

taille de Troie.

Et, pour fortifier ses nerfs, on lui avait fait deux gros saumons de

plomb, pesant chacun huit mille sept cents quintaux, lesquels il ap-

pelait haltères. Il les soulevait de chaque main, les élevait en l’air au-

dessus de la tête, et les tenait ainsi, sans bouger trois quarts

d’heure et davantage, ce qui révélait une force sans pareille.

Il jouait aux barres avec les plus forts, et, quand le point arrivait, il se

tenait sur les pieds si solidement qu’il s’abandonnait aux plus aven-

tureux parvenant à le faire bouger de sa place, comme faisait jadis

Milon, à l’imitation duquel il tenait aussi une pomme de grenade

dans sa main et la donnait à qui pourrait la lui ôter.

Le temps ayant été ainsi employé, Garagantua - frotté, nettoyé, les

vêtements changés - revenait tout doucement. En passant par quel-

ques prés ou autres lieux herbeux, ils examinaient les arbres, les

plantes, et les commentaient à l’aide des livres des anciens qui ont

écrit à leur sujet, comme Théophraste, Discorides, Marinus, Pline,

Nicandre, Macer et Galien. Ils en emportaient à pleines mains au lo-

gis. Un jeune page, nommé Rhizotome, en avait la charge, ainsi

que des binettes, des pioches, des serfouettes, des bêches, des

sarcloirs et d’autres instruments requis pour bien herboriser.Arrivés au logis, pendant qu’on préparait le souper, ils répétaient

quelques passages de ce qui avait été lu et s’asseyaient à table.

Notez que son dîner était sobre et frugal, car il mangeait seulement

pour réfréner les abois de son estomac. Mais le souper était copieux

et abondant, car il prenait autant qu’il lui était nécessaire pour s’en-

tretenir et se nourrir. Voilà ce qu’est la vraie diète prescrite par l’art

de la bonne et sûre médecine, bien qu’un tas de médicastres, abê-

tis dans l’officine des sophistes, conseillent le contraire.

Durant ce repas, la leçon du dîner était continuée autant que bon

semblait ; le reste se poursuivait en bons propos, tous instructifs et

utiles.

Après que les grâces étaient rendues, ils s’adonnaient au chant,

jouaient d’instruments harmonieux ou se livraient à ces petits passe-

temps qu’on fait avec les cartes, les dés et les gobelets. Ils demeu-

raient là, faisant grande chère et s’amusant parfois jusqu’à l’heure

178

Page 180: Manuel Cinquieme

de dormir. Quelquefois ils allaient trouver la compagnie de gens sa-

vants ou de gens qui avaient vu des pays étranges.

En pleine nuit, avant de se retirer, ils allaient à l’endroit de leur logis

le plus découvert voir la face du ciel, et là ils observaient les comè-

tes (s’il y en avait), les figures, les situations, les positions, les oppo-

sitions et les conjonctions des astres.

Puis avec son précepteur, il récapitulait brièvement, à la mode des

Pythagoriciens, tout ce qu’il avait lu, vu, su, fait et entendu au

cours de toute la journée.

Ils priaient Dieu le créateur, l’adorant et confirmant leur foi envers lui,

le glorifiant de sa bonté immense et lui rendant grâce de tout le

temps passé. Ils se recommandaient à sa divine clémence pour tout

l’avenir.

Cela fait, ils allaient se reposer.

Gargantua, Chapitre XXIII Comment Gargantua fut éduqué par Pono-

crates de telle façon qu’il ne perdait pas une heure de la journée

QUESTIONS

ON RECOMMENCE TOUT

1. Pourquoi Ponocrates tolère-t-il, au début, les mauvaises manières

de Gargantua ?

2. Relisez la séance précédente, et dites quelles sont ces mauvai-

ses manières.

3. Comment Ponocrates parvient-il à lui faire oublier ses anciennes

habitudes ? Que pensez-vous de ce procédé ?

UN PROGRAMME DE GÉANT

4. Faites la liste des activités de Gargantua dans la nouvelle éduca-

tion dispensée par Ponocrates.

5. L’enseignement de Ponocrates s’appuie-t-il seulement sur les li-

vres ? Justifiez votre réponse en donnant quelques exemples des

méthodes utilisées par le nouveau précepteur de Gargantua.

6. Quelle place occupe l’éducation physique ? Justifiez votre ré-

ponse.

7. Citez quelques termes montrant que le plaisir fait partie intégrante

du programme éducatif.

179

Page 181: Manuel Cinquieme

8. Trouvez au moins trois exemples qui montrent que cette nouvelle

éducation s’oppose à celle que donnait Tubal Holoferne.

9. Une telle éducation est-elle réalisable ? Pourquoi ? Par qui pour-

rait-elle l’être cependant ?

10. Cherchez le sens de l’adjectif « gargantuesque ».

EXPRIMER DES HABITUDES

I - RELEVEZ LES VERBES ET DITES QUELS SONT LES TEMPS EMPLOYÉS.

Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu’il ne perdait pas une

heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux

lettres et au noble savoir. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heu-

res du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque page

des Saintes Écritures à voix haute et claire, avec la prononciation re-

quise. Cette tâche était confiée à un jeune page, natif de Basché,

nommé Anagnostes. Selon le thème et le sujet du passage, il se met-

tait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu, dont la lecture

prouvait la majesté et les merveilleux jugements.

II - RELEVEZ LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS DE TEMPS.

Durant ce repas, la leçon du dîner était continuée autant que bon

semblait ; le reste se poursuivait en bons propos, tous instructifs et

utiles.

Après que les grâces étaient rendues, ils s’adonnaient au chant,

jouaient d’instruments harmonieux ou se livraient à ces petits passe-

temps qu’on fait avec les cartes, les dés et les gobelets. Ils demeu-

raient là, faisant grande chère et s’amusant parfois jusqu’à l’heure

de dormir. Quelquefois ils allaient trouver la compagnie de gens sa-

vants ou de gens qui avaient vu des pays étranges.

En pleine nuit, avant de se retirer, ils allaient à l’endroit de leur logis

le plus découvert voir la face du ciel, et là ils observaient les comè-

tes (s’il y en avait), les figures, les situations, les positions, les oppo-

sitions et les conjonctions des astres.

III - RÉDIGEZ

Faites le récit de certaines de vos habitudes en utilisant l’imparfait

de l’indicatif et des compléments circonstanciels de temps.

« Un esprit sain dans un corps sain »

Cette citation du poète latin Juvénal (« Mens sana in corpore sano ») illustre l’idée qu’on ne peut séparer le corps et l’esprit, qu’une bonne éducation s’occupe et du moral et du physique à la fois par l’étude et le sport.

Elle reflète l’idéal humaniste qui place l’homme au centre de ses préoccupations.

180

Page 182: Manuel Cinquieme

Comme dans Gargantua, énumérez ce qui se trouve sur la table. Commencez votre phrase par « On trouvait sur cette table... ».

181

GALERIE 4.1 Nature morte avec une tarte à la dinde (de Pieter Claesz)

Page 183: Manuel Cinquieme

LA PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE

UNE PROPOSITION INTRODUITE PAR « QUE »

Une proposition subordonnée conjonctive est généralement intro-

duite par la conjonction de subordination « que » :

Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque.

La conjonction « que » est un mot qui n’a aucune fonction dans la

subordonnée. C’est juste un « outil » qui rattache la proposition sub-

ordonnée à la phrase principale :

Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque.phrase principale proposition subordonnée

UNE PROPOSITION ÉQUIVALANT À UN GROUPE NOMINAL COMPLÉMENT

Dans la plupart des cas, la proposition subordonnée conjonctive

remplace un groupe nominal :

Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque. → Je sentis le souf-

fle du cheval sur ma nuque.

Beaucoup de verbes ont la propriété de se construire avec une pro-

position subordonnée conjonctive : dire, raconter, déclarer, craindre,

vouloir, etc.

En ce cas, la proposition subordonnée conjonctive joue le rôle d’un

COD :

Il pense que l’ennemi va attaquer (Il pense quoi ? → Que l’ennemi

va attaquer).

182

(LEÇON)

Page 184: Manuel Cinquieme

UNE PROPOSITION APRÈS LE VERBE ?

Certaines propositions subordonnées conjonctives dépendent de

verbes impersonnels comme il arrive, il semble, il faut...

Il faut que notre rencontre reste un secret pour tout le monde.

D’autres ont un fonctionnement plus complexe. On distingue les pro-

positions subordonnées conjonctives :

• dépendant d’une construction verbale attributive (Il est vrai que, Il

est dommage que, Il est probable que...) : Il est vrai que c’était la

nuit.

• dépendant d’un présentatif : C’est que Max est un véritable ban-

dit.

• placées en tête de phrase : Qu’il vienne m’étonnerait beaucoup (=

cela m’étonnerait qu’il vienne).

EXERCICES

1. SOULIGNEZ EN VERT LES PROPOSITIONS PRINCIPA-LES ET EN ROUGE LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.

a - Rabelais raconte que Gargantua est né par l’oreille de sa mère.

b - Les sages-femmes pensèrent que c’était l’enfant.

c - Loup Garou croit qu’il va occire Pantagruel.

d - Les géants voient que Pantagruel est désarmé.

e - Le marchand souhaite que Panurge lui paye au prix fort son mou-

ton.

f - Aristote affirme que le mouton est l’animal le plus sot du monde.

g - Qu’il ait tort serait surprenant !

183

Page 185: Manuel Cinquieme

2. RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CON-JONCTIVES.

a - Le fils de Gargantua se doutait, sans en être sûr, qu’il gagnerait

le combat.

b - Panurge prétend qu’il lui achètera son plus beau mouton.

c - Il arrive qu’on ait besoin du conseil d’un fou.

d - Il est possible que son jugement soit le meilleur que l’on puisse

trouver.

e - Que Panurge ne l’écoute pas m’étonnerait beaucoup.

f - Je garde l’espoir qu’il trouve une épouse qui ne le fasse pas co-

cu.

g - Il ne s’attendait pas à ce que tout le monde lui déconseille le ma-

riage.

3. REMPLACEZ LE COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT PAR UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE.

Exemple : Je vois ton étonnement → Je vois que tu es étonné.

a - J’attends l’arrivée du médecin.

b - Je veux le meilleur médecin pour toi.

c - J’ai remarqué le temps pluvieux.

d - Le médecin redoute l’affaiblissement de son patient.

e - Trois cents spectateurs attendent le début du spectacle.

f - Je vois Gargantua marcher vers nous.

g - Grandgousier souhaite sa réussite.

184

Page 186: Manuel Cinquieme

4. CONJUGUEZ LES VERBES DES PROPOSITIONS SUBOR-DONNÉES CONJONCTIVES À UN TEMPS DE L'INDICATIF OU DU SUBJONCTIF.

a - Il se peut que la bataille (être) perdue.

b - Il espère qu’il (remporter) la victoire.

c - Pour gagner l’estime de tous, il faut qu’il (faire) de grands ex-

ploits.

d - Le chevalier souhaite que (venir) les renforts.

e - Je crois qu’ils (venir) à temps.

f - Sans cela, il est à craindre qu’il (mourir).

5. EN UN TABLEAU À DEUX COLONNES, PLACEZ D’UN CÔTÉ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES, ET D’UN AUTRE LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.

a - À la naissance, il cria qu’il voulait boire.

b - Je me doute que vous ne croyez pas cette étrange nativité.

c - Castor et Pollux sont nés d’un œuf que Léda a couvé.

d - Le livre que Pline a écrit est plein d’histoires que l’on a peine à

croire.

e - Voilà la preuve que cette naissance n’est pas impossible.

f - Que cet enfant est exceptionnel, nous le savons désormais tous.

185

Page 187: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

DE LA NATIVITÉ DU TRÈS REDOUTÉ PANTAGRUEL

Mots qui vous sont donnés :

• Pantagruel

• Badebec

• Amaurotes

• Utopie

• Maures

• Altéré

DICTÉE 2

DU DEUIL QUE MENA GARGANTUA À LA MORT DE SA FEMME BADEBEC

186

AUDIO 4.1Écoutez le texte

AUDIO 4.3Écoutez le texte

AUDIO 4.2Écrivez le texte

AUDIO 4.4Écrivez le texte

Page 188: Manuel Cinquieme

L’enfance de Pantagruel

Page 189: Manuel Cinquieme

LES 300 GÉANTS

es géants, voyant que tout leur camp était submergé, empor-

tèrent hors du fort leur roi Anarche sur leurs épaules du mieux

qu'ils purent, comme le fit Énée avec son père Anchise lors

de l’incendie de Troie. Quand Panurge les aperçut, il dit à Panta-

gruel :

« Seigneur, voilà les géants qui sont sortis : frappez-les avec votre

mât, vigoureusement selon la vieille escrime, car c'est à cette heure

qu'il faut se montrer homme de bien. Et de notre côté, nous ne vous

abandonnerons pas. Et hardiment que je vous en tuerai beaucoup !

Car quoi ? David tua bien Goliath facilement. Et puis ce gros paillard

d’Eusthènes, qui est fort comme quatre bœufs, ne s’épargnera pas.

Prenez courage, frappez-les d'estoc et de taille. »

Or Pantagruel dit :

« Du courage, j’en ai à revendre. Mais quoi ! Hercule n’osa jamais

s’en prendre à deux à la fois.

- C'est, dit Panurge, bien chié dans mon nez. Vous comparez-vous à

Hercule ? Vous avez, par Dieu, plus de force aux dents et plus de

sens au cul que n’en eut jamais Hercule dans tout son corps et son

âme. L'homme vaut autant qu’il s'estime. »

Pendant qu’ils disaient ces paroles, voici qu’arrive Loup Garou avec

tous ses géants. Voyant Pantagruel seul, il fut pris de témérité et

d’outrecuidance, dans espoir qu'il avait de tuer le pauvre petit bon-

homme. Il dit donc à ses compagnons géants :

« Paillards de campagne, par Mahomet, si l’un de vous entreprend

de combattre contre ceux-ci, je vous ferai mourir cruellement. Je

veux que vous me laissiez combattre seul. Pendant ce temps, vous

vous amuserez à nous regarder. »

[…]

Loup Garou se dirigea donc vers Pantagruel avec une massue toute

d'acier pesant neuf mille sept cents quintaux et deux quarterons

d'acier de Chalybes, au bout de laquelle étaient treize pointes de

diamants, dont la moindre était aussi grosse que la plus grande clo-

che de Notre-Dame de Paris. […] Elle était fée, de manière que ja-

188

L

Peu après la mort de son père Gargantua, Pantagruel apprend que les Dipsodes ont envahi le royaume d’Utopie. Accompagné, entre autres, de Panurge, d’Épisthémon et d’Eustènes, il part en guerre contre les envahisseurs dont un grand nombre périssent noyés dans un flot d’urine.

Après ce « déluge urinaire » provoqué par le géant Pantagruel, la bataille reprend avec les survivants.

Page 190: Manuel Cinquieme

mais elle ne pouvait se briser, mais, au contraire, tout ce qui la tou-

chait rompait aussitôt.

Ainsi donc, comme il approchait avec une grande férocité, Panta-

gruel, levant les yeux au ciel, se recommanda à Dieu de tout son

cœur, en faisant le vœu qui s'ensuit :

« Seigneur Dieu, qui toujours as été mon protecteur

et mon sauveur, tu vois la détresse dans

laquelle je suis maintenant. Rien ne

m’amène ici, sinon le zèle naturel, puisque

tu as octroyé aux hommes de se proté-

ger et de se défendre, eux, leurs

femmes, leurs enfants, leur pays et

leur famille [...] Donc, s'il te plaît à

cette heure de me venir en aide,

comme en toi seul sont ma totale con-

fiance et mon espoir, je te fais le

vœu que, par toutes les contrées

de ce pays d’Utopie et d'ailleurs

où j’aurai puissance et autorité, je

ferai prêcher ton saint Évangile pure-

ment, simplement et entièrement [...]. »

Alors fut ouïe une voix du ciel, disant :

« Hoc fac et vinces », c’est-à-dire : Fais

ainsi, et tu auras victoire.

Puis, Pantagruel voyant que Loup Garou ap-

prochait la gueule ouverte, s’élança contre lui hardiment et s'écria

tant qu'il put : « À mort ribaud ! À mort ! » pour lui faire peur, selon la

méthode des Lacédémoniens, par son hor-

rible cri. Puis il lui jeta plus de dix-huit ca-

ques et une mine de sel du baril qu'il portait à sa

ceinture, et lui remplit la gorge et le gosier, le nez

et les yeux.

De colère, voulant lui rompre la cer-

velle, Loup Garou lui lança un coup de

sa massue. Mais Pantagruel fut habile,

et eut toujours bon pied bon œil. Il recula

du pied gauche d’un pas en arrière, mais

il ne sut si bien faire que le coup ne tom-

bât sur le baril, lequel se rompit en quatre

mille quatre-vingt six pièces, et renversa le

reste du sel par terre.

Voyant cela, Pantagruel déplie énergique-

ment les bras et, selon l'art de la hache, le

frappa du gros bout de son mât, d’es-

toc, au dessus de la poitrine, et retirant

le coup à gauche, le frappa en taillade

entre le cou et le col. Puis avançant le

pied droit, il lui donna sur les couillons

un coup de pointe du haut bout de

son mât. La hune se brisa et versa

trois ou quatre tonneaux de vin

qui étaient de reste. Loup Garou

pensa qu'il lui avait incisé la vessie, et

que le vin était son urine qui en sortait.

Non content de cela, Pantagruel voulait redou-

189

Page 191: Manuel Cinquieme

bler de coups, mais Loup Garou, levant sa masse, avança sur lui, et

de toutes ses forces voulait l’enfoncer sur Pantagruel. De fait, il en

donna si vertement que, si Dieu n'eut secouru le bon Pantagruel, il

l'eut fendu depuis le sommet de la tête jusqu’au fond de la rate ;

mais le coup dévia à droite par la brusque célérité de Pantagruel, et

la masse entra plus de soixante et treize pieds en terre à travers un

gros rocher dont elle fit sortir une flamme plus grosse que neuf mille

six tonneaux.

Pantagruel, voyant que Loup Garou était occupé à tirer ladite masse

qui tenait en terre entre le roc, court sur lui, et voulait lui trancher la

tête tout net ; mais son mât, par malchance, toucha un peu le bois

de la masse de Loup Garou qui était fée (comme nous l’avons dit au-

paravant). Ainsi, son mât se rompit à trois doigts de la poignée, ce

dont il fut plus étonné qu'un fondeur de cloches. Il s’écria :

« Ah ! Panurge, où es-tu ? »

Entendant cela, Panurge dit au roi et aux géants :

« Par dieu ! ils se feront mal, si on ne les sépare. »

Mais les géants en étaient bien aises, comme s'ils étaient à des no-

ces.

Alors, Carpalim voulut se lever de là pour secourir son maître, mais

un géant lui dit :

« Par Golfarin, neveu de Mahomet, si tu bouges d'ici, je te mettrai au

fond de mes chausses comme on fait d'un suppositoire ! Car je suis

constipé, et ne peux guère bien caguer, sinon à force de grincer

des dents. »

Puis Pantagruel, ainsi privé d’arme, reprit le bout de son mât, en

frappant à tort et à travers sur le géant, mais il ne lui faisait pas plus

mal que vous n’en feriez en donnant une chiquenaude sur une en-

clume de forgeron.

Cependant, Loup Garou tirait de terre sa masse, et l'avait déjà tirée,

et s’apprêtait à en frapper Pantagruel, qui soudain se déplaça et es-

quiva tous ses coups, jusqu’à ce qu’au moment où, voyant que

Loup Garou le menaçait, il dit :

« Misérable, à cette heure je te hacherai comme chair à pâté. Ja-

mais tu n’altéreras les pauvres gens ! »

Pantagruel le frappa du pied un si grand coup sur le ventre qu'il le

projeta en arrière les jambes en l’air. Il vous le traînait ainsi à l’écor-

che-cul sur plus d’une portée de flèche d'arc.

Et Loup Garou s'écriait, rendant le sang par la gorge : « Mahomet !

Mahomet ! Mahomet ! »

À ce cri, tous les géants se levèrent pour le secourir, mais Panurge

leur dit :

« Messieurs, n'y allez pas si vous m'en croyez, car notre maître est

fou, frappe à tort et à travers, et ne regarde point. Il vous donnera un

mauvais coup. »

190

Page 192: Manuel Cinquieme

Pantagruel prit Loup Garou par les deux pieds, leva son corps en l’air comme une pique et, s’en servant comme d’une d’en-clume, frappait parmi ces géants armés de pierres de taille.

Mais les géants, voyant que Pantagruel était sans bâton, n'en tin-

rent pas compte.

Lorsque il les vit approcher, Pantagruel prit Loup Garou par les

deux pieds, leva son corps en l’air comme une pique et, s’en ser-

vant comme d’une d’enclume, frappait parmi ces géants armés

de pierres de taille. Il les abattait comme un maçon fait des

éclats de pierre, si bien que nul ne s’arrêtait devant lui sans qu'il

ne soit projeté à terre. [...]

Panurge, avec Carpalim et Eusthènes, pendant ce temps, égor-

getaient ceux qui étaient à terre.

Faites vos comptes : il n'en échappa pas un seul et, à voir Panta-

gruel, il ressemblait à un faucheur, qui de sa faux (c'était Loup

Garou), abattait l'herbe d'un pré (c’étaient les géants). Mais à

cette escrime, Loup Garou perdit la tête. Ce fut quand Pantagruel

en abattit un qui se nommait Riflandouille, qui était grandement

armé de pierres de grès, dont un éclat coupa la gorge tout en-

tière d’Épistémon [...].

191

Page 193: Manuel Cinquieme

Finalement, voyant que tous étaient morts, il jeta le corps de Loup

Garou tant qu'il put contre la ville. Celui-ci tomba comme une gre-

nouille sur le ventre au milieu de la grand-place de ladite ville, et en

tombant, du coup, tua un chat brûlé, une chatte mouillée, une cane-petière et un oison bridé.

Pantagruel, Chapitre XXIX Comment Pantagruel défit les trois cents

géants armés de pierres de taille et Loup Garou leur capitaine

QUESTIONS1. Quels sont les adversaires de Pantagruel ? À quel peuple peut-on

les identifier ? Justifiez votre réponse.

2. Dans les deux premiers paragraphes, quels grands combats de

l’Antiquité et de la Bible sont-ils évoqués ?

3. À quoi voit-on que ce texte reprend de nombreux motifs de l’épo-

pée ? Trouvez, au moins, deux exemples.

4. En vous appuyant sur le comportement de Pantagruel, faites le

portrait du parfait chevalier.

5. Quels éléments transforment le texte en histoire comique ? Inver-

sement, quels sont ceux qui inspirent la terreur ?

RÉDIGEZRacontez, dans un style burlesque, une situation sérieuse (une expli-

cation avec vos parents, le récit d’un incident à un policier, une dé-

claration d’amour...).

Évitez, tout de même, une trop grande vulgarité. Un simple mot peut

donner à un texte un style burlesque.

RÉÉCRITURERemplacez « il » par « ils ».

Ainsi donc, comme il approchait avec une grande férocité, Panta-

gruel, levant les yeux au ciel, se recommanda à Dieu de tout son

cœur, en faisant le vœu qui s'ensuit

192

Le burlesque (de l'italien burlesco, venant de burla, « farce, plaisanterie ») est caractérisé par l'emploi de mots comiques, familiers voire vulgaires pour évoquer et rabaisser des choses nobles et sérieuses.

Quels exemples en pourriez-vous trouver dans le combat de Pan-tagruel contre Loup Garou ?

Page 194: Manuel Cinquieme

LE PARTICIPE PRÉSENT

Le participe, comme l’infinitif, est un mode impersonnel, c’est-à-dire

que le verbe au participe n’a pas de pronom personnel.

Ce mode possède deux temps : le présent (aimant) et le passé (ai-

mé).

Le participe présent se termine par -ant.

• charmer → charmant,

• intéresser → intéressant,

• manger → mangeant,

• tenir → tenant

Le participe présent « participe » à la fois de l’adjectif et du verbe.

Il peut donc s'employer soit comme un adjectif qualificatif (intéres-

sant) soit comme un verbe (mangeant). Employé comme un verbe, il

peut être précédé de « en » et devenir gérondif (en mangeant).

ADJECTIF QUALIFICATIF

On peut l’employer comme un adjectif qualificatif (on l’appelle alors

l’adjectif verbal) : J’ai rencontré le prince charmant.

En tant qu’adjectif, il s’accorde : J’ai rencontré la princesse char-

mante.

VERBE

On peut l’employer comme un verbe. On l’appelle alors tout simple-

ment le participe présent :

Le prince, tenant la princesse dans ses bras, s’apprête à lui deman-

der sa main.

En tant que verbe, il peut avoir un complément d’objet (tenant la

princesse).

193

Page 195: Manuel Cinquieme

Contrairement à l’adjectif verbal, il est toujours invariable :

Les princes, tenant la princesse dans leurs bras, s’apprêtent à lui

demander sa main.

GÉRONDIF

Si le participe présent est précédé de la préposition « en », on dit

que c’est un gérondif : Le prince, en charmant la princesse, a ravi

son cœur.

Comme le participe présent, le gérondif est invariable, et peut rece-

voir un complément d’objet (en charmant la princesse).

194

Comment distinguer l’adjectif verbal du participe présent ?

•Seul l’adjectif verbal peut être attribut du sujet : « Ce prince est charmant ».

•« tenant » ne peut pas être pris pour un adjectif verbal, car on ne peut dire « Ce prince est tenant ». Donc « tenant » est bien un participe présent (et donc un verbe).

RÉVISION 4.3 Adjectif verbal, participe présent ou gérondif ?

Répondre

Question 1 sur 5

Il travaille en chantant.

A. Adjectif verbal

B. Participe présent

C. Gérondif

Page 196: Manuel Cinquieme

PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL

Le participe présent des verbes en -quer et -guer a une orthogra-

phe différente de celle de l’adjectif verbal.

Le participe présent conserve la même orthographe (fatiguer → fati-

guant) ; l’adjectif verbal a une orthographe différente (fatiguer → fati-

gant).

De plus, le participe présent se termine toujours par -ant (adhérer →

adhérant). Cependant quelques adjectifs se terminent par -ent

(adhérer → adhérent).

EXERCICES

I - DITES SI CES PARTICIPES PRÉSENTS SONT EMPLOYÉS COMME ADJECTIF OU COMME VERBE.

a - Mon café était brûlant.

b - La tempête, rompant les amarres, a emporté la barque.

c - Refusant toute nourriture, le malade s’est affaibli.

d - Voilà une histoire amusante !

e - Le conducteur, voyant un tel embouteillage, rebroussa chemin.

II - QUELS PARTICIPES PRÉSENTS SONT EMPLOYÉS COMME ADJECTIF OU COMME VERBE ? RÉPONDEZ EN CLASSANT CES MOTS DANS UN TABLEAU EN DEUX PAR-TIES.

convaincant - convainquant - fabricant - fabriquant - fatiguant - fati-

gant - naviguant - navigant - précédent - précédant.

195

Participe présent Adjectif verbal

provoquant provocant

communiquant communicant

intriguant intrigant

différant différent

équivalant équivalent

excellant excellent

négligeant négligent

Page 197: Manuel Cinquieme

PRENDRE CONSEIL D’UN FOU

« À Paris, à la devanture de la boutique d'un rôtisseur du Petit Châte-

let, un portefaix mangeait son pain à la fumée du rôt et le trouvait,

ainsi parfumé, grandement savoureux. Le rôtisseur le laissait faire.

Enfin, quand tout le pain fut avalé, le rôtisseur saisit le portefaix au

collet, et voulait qu'il lui payât la fumée de son rôt. Le portefaix disait

n'avoir en rien endommagé ses victuailles, n’avoir rien pris qui lui ap-

partienne, ne lui être en rien débiteur. La fumée dont il était question

s’échappait au dehors, et que d’une façon ou d’une autre elle se per-

dait. On n'avait jamais entendu dire que, dans Paris, on eût vendu

de la fumée de rôt dans la rue. Le rôtisseur répliquait qu’il n'était pas

tenu de nourrir les portefaix de la fumée de son rôt, et jurait que,

dans le cas où il ne le payât pas, il lui ôterait ses crochets.

Le portefaix tire son gourdin, et se mettait en défense. L'altercation

prit de l’importance. Le badaud peuple de Paris accourut de toutes

parts à la dispute. Là se trouva à propos Sire Joan le fou, citoyen de

Paris. L'ayant aperçu, le rôtisseur demanda au portefaix : « Veux-tu,

à propos de notre différend, croire ce noble Sire Joan ? - Oui palsam-

bleu », répondit le portefaix.

Alors Sire Joan, après avoir entendu leur désaccord, demanda au

portefaix qu'il lui tirât de son baudrier quelque pièce d'argent. Le

portefaix lui mit dans la main un tournois-de-Philippe. Sire Joan le

prit, et le mit sur son épaule gauche, comme pour vérifier s'il faisait

le poids ; puis le fit sonner sur la paume de sa main gauche, comme

pour entendre s'il était de bon aloi. Il le posa sur la prunelle de son

œil droit, comme pour voir s'il était bien frappé. Tout cela fut fait

dans le grand silence de tout le peuple badaud, dans l’attente

ferme du rôtisseur, et au désespoir du portefaix. Il le fit sonner sur le

comptoir à plusieurs reprises. Enfin, avec une majesté présiden-

tielle, tenant sa marotte au poing, comme si ce fut un sceptre, et

ajustant sur sa tête son chaperon de martres de singe à oreilles

de papier fraisé à points d'orgue, toussant préalablement deux ou

trois bonnes fois, il dit à haute voix :

« La Cour vous dit que le portefaix qui a mangé son pain à la fumée

du rôt a payé civilement le rôtisseur au son de son argent. Ladite

Cour ordonne que chacun se retire en sa chacunière, sans dépens, et pour cause. »

196

Panurge, le compagnon de Pantagruel, se demande s’il doit se marier. Il le voudrait bien, mais il a peur d’être cocu. Il consulte donc di-verses personnes qui toutes lui répondent la même chose : s’il se marie, il sera cocu, battu et volé. Panurge ne peut les croire, si bien que Pantagruel lui propose de prendre l’avis d’un fou. À cet effet, il lui raconte comment Joan le fou a résolu un problème épineux entre un rôtisseur et un portefaix.

Page 198: Manuel Cinquieme

Le portefaix tire son gourdin, et se mettait en défense. L'altercation prit de l’impor-tance. Le badaud peuple de Paris accourut de toutes parts à la dispute.

Cette sentence du fou parisien a semblé si équitable, voire admi-

rable aux docteurs susdits qu'ils doutent, au cas où la matière

eût été discutée au Parlement dudit lieu ou à la Rotta de Rome,

voire tranchée par les Aréopagites, que la sentence eût été

mieux prononcée par eux. Voyez donc si vous voulez prendre

conseil d'un fou. »

Le Tiers livre, Chapitre XXXVII Comment Pantagruel persuade

Panurge de prendre conseil d'un fou

QUESTIONS

UNE ALTERCATION

1. Où le portefaix mange-t-il son pain ?

2. Que lui réclame le rôtisseur ? Pour quelle raison ?

3. Quelles raisons le portefaix donne-t-il pour justifier son refus  ?

4. Qui, du portefaix ou du rôtisseur, vous semble avoir raison ?

197

Page 199: Manuel Cinquieme

LA FOLIE À LA RESCOUSSE

5. Qu’est-ce qu’un « différend » ? Avec quel mot ne faut-il pas le

confondre ? Quel synonyme trouve-t-on dans le paragraphe sui-

vant ?

6. Qui intervient pour mettre d’accord les deux adversaires ?

7. Quel mot, répété à plusieurs reprises dans le quatrième paragra-

phe, montre que ce personnage fait semblant, joue un rôle ?

8. Quelle décision prend-il ? À qui donne-t-il raison, au portefaix ou

au rôtisseur ?

9. Faites des recherches, et dites quel juge célèbre de l’Ancien Tes-

tament prononce un jugement juste dans une situation difficile ?

10. Qui, au XVIe siècle, possède un fou ? Pourquoi ?

198

Le fou facilement identifiable à son capuchon orné de gre-lots, à ses couleurs (jaune, rouge et vert) ainsi qu’à sa marotte.

Page 200: Manuel Cinquieme

LES MOUTONS DE PANURGE

oudain, je ne sais comment la chose arriva si vite, je n’eus le

loisir de le considérer, Panurge, sans dire autre chose, jette

en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres

moutons, criant et bêlant avec la même intonation, commencèrent à

se jeter et sauter en mer à sa suite, à la file. C’était à qui sauterait le

premier après leur compagnon. Il n’était pas possible de les en em-

pêcher, comme vous connaissez le naturel du mouton, qui est de

toujours suivre le premier, en quelque endroit qu'il aille. Aristote le

dit aussi au livre 9 de L’Histoire des animaux, c’est l’animal le plus

sot et inepte du monde.

Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux il voyait périr

et noyer ses moutons, s'efforçait de les en empêcher et de les rete-

nir autant qu’il le pouvait. Mais c'était en vain. Tous à la file sautaient

dans la mer, et périssaient. Finalement, il en prit un grand et fort par

la toison sur le tillac du navire, pensant ainsi le retenir, et consé-

quemment sauver le reste aussi. Le mouton fut si puissant qu'il em-

porta dans la mer avec lui le marchand qui se noya, de la même fa-

çon que les moutons de Polyphème le Cyclope borgne emportèrent

Ulysse et ses compagnons hors de la caverne. Les autres bergers

et gardiens en firent autant, les prenant les uns par les cornes, les

autres par les pattes, les derniers par la toison. Tous furent pareille-

ment emportés et noyés misérablement en mer.

Panurge, à côté de la cuisine, tenant un aviron en main, non pour

aider les bergers, mais pour les empêcher de grimper sur le navire

et échapper au naufrage, les exhortait avec éloquence, comme s’il

199

S

Dans le Quart livre, Pantagruel et ses compagnons sont partis à la recherche de la dive bouteille. Au cinquième jour de leur périple, ils croisent un navire marchand. La rencontre se passe bien, mais Panurge se dispute avec un marchand nommé Dindonnault.

Ils se réconcilient, et Panurge - malgré les moqueries du marchand - lui achète un mouton, qu’il paye excessivement cher.

Page 201: Manuel Cinquieme

Tous les autres moutons, criant et bêlant avec la même intonation, commencèrent à se jeter et sauter en mer à sa suite, à la file.

était un petit frère d’Olivier Maillard ou un second frère Jean Bourgeois, leur démontrant par lieux de rhétorique les misères

de ce monde, le bien et le bonheur de l'autre vie, affirmant que

les trépassés sont plus heureux que les vivants dans cette vallée

de misère, et promettant à chacun d'eux d’ériger un beau cénota-phe et sépulcre en leur honneur au plus haut du Mont-Cenis, à

son retour du Lanternois. Il leur souhaitait néanmoins, au cas où

vivre encore parmi les humains ne leur déplût pas et où il ne leur

vînt pas à l’idée de se noyer, bonne aventure et rencontre de quel-

que baleine, laquelle au troisième jour les rendrait sains et saufs

en quelque doux pays, à l'exemple de Jonas.

Le Quart livre, Chapitre VIII Comment Panurge fit noyer en mer le

marchand et les moutons

QUESTIONS

MOUTONS PAR-DESSUS BORD

1. Quel terme, dans cette phrase, montre que le mouton appar-

tient à Panurge ? Donnez sa classe grammaticale.

200

Page 202: Manuel Cinquieme

2. Relevez, toujours dans la même phrase, deux participes pré-

sents. Sont-ils employés comme verbes ou comme adjectifs ? Justi-

fiez votre réponse.

3. Que fait Panurge de son mouton ? Que font alors les autres mou-

tons ?

4. Quels mots et quelles expressions employés par Rabelais mon-

trent et prouvent que le mouton est un animal vraiment stupide ?

VENGEANCE...

5. Pourquoi Panurge a-t-il jeté à l’eau le mouton qu’il a acheté ? Justi-

fiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.

6. Comment réagissent les marchands ? Que leur arrive-t-il ?

7. Panurge les aide-t-il ? Que fait-il ?

ET SARCASMES

8. Relevez, dans le dernier paragraphe, les termes qui montrent que

Panurge parle aux bergers.

9. À quoi voit-on, toujours dans le même paragraphe, qu’il se mo-

que d’eux ?

10. À quel personnage de la mythologie grecque (cité dans le texte)

Panurge fait-il penser ?

LA LITTÉRATURE PASSÉE DANS LE LAN-GAGE COURANTLes moutons de Panurge sont passés dans le langage courant et dé-

signent une ou plusieurs personnes suivant les autres, les imitant

sans se poser aucune question.

Voici d’autres allusions à la littérature. Lesquelles connaissez-vous ?

Cherchez celles que vous ne connaissez pas, puis rédigez une

phrase employant ces expressions.

• Un cheval de Troie

• Le talon d’Achille

• Un sésame

• Un pour tous, tous pour un

RÉÉCRITURERemplacez « Le marchand » par « Les marchands ».

Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux il voyait périr

et noyer ses moutons, s'efforçait de les en empêcher et de les rete-

nir autant qu’il le pouvait.

201

Page 203: Manuel Cinquieme

RIRE AVEC MOLIÈRE5

Page 204: Manuel Cinquieme

203

Page 205: Manuel Cinquieme

LES THÉÂTRES DE PARIS

Pendant très longtemps, il n’y eut à Paris qu’un seul théâtre et

qu’une seule troupe : par décision du roi Charles VI, seuls les

Confrères de la Passion avaient le droit de se produire dans la ca-

pitale. Cependant, les troupes venant de l’extérieur pouvaient ob-

tenir des Confrères une autorisation, à condition de payer une re-

devance.

Un seul théâtre permettait ainsi le contrôle des spectacles qui

étaient, depuis le XVe siècle, religieux : c’est l’Écriture sainte qui

y était représentée.

Mais, au XVIIe siècle, Richelieu et Louis XIV vont permettre l’ou-

verture de nouveaux théâtres. Puis ces théâtres fusionneront, et

ce sera la naissance de la Comédie-Française.

204

Page 206: Manuel Cinquieme

205

Les théâtres de Paris(tapotez les noms ci-dessous)

Page 207: Manuel Cinquieme

L’éclairage Salle à l’italienne

La scène

Le parterre

L’orchestre

Les loges

INTERACTIF 5.1 Intérieur de la salle de la Comédie-Française (projet non réalisé)

1 2 3 4 5 6

Page 208: Manuel Cinquieme

Le spectacle, quand il n’est pas religieux, est dans la rue, à l’occasion d’une foire par exemple. De simples planches sur des tréteaux suffisent à construire une scène.

Page 209: Manuel Cinquieme

LE MALADE IMAGINAIRE

TOINETTE, ARGAN.

TOINETTE, en entrant dans la chambre :

On y va.

ARGAN :

Ah ! chienne ! ah ! carogne !

TOINETTE, faisant semblant de s'être cogné la tête :

Diantre soit fait de votre impatience ! Vous pressez si fort les per-

sonnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la

carne d'un volet.

ARGAN, en colère :

Ah ! traîtresse !…

TOINETTE, pour l'interrompre et l'empêcher de crier, se plaint tou-

jours, en disant :

Ah !

208

Argan, qui est malade, essaie de faire venir sa servante. Il ap-pelle, il crie, mais rien n’y fait. Celle-ci arrive au bout d’un long moment.

Page 210: Manuel Cinquieme

ARGAN :

Il y a…

TOINETTE :

Ah !

ARGAN :

Il y a une heure…

TOINETTE : 

Ah !

ARGAN :

Tu m'as laissé…

TOINETTE :

Ah !

ARGAN :

Tais-toi donc, coquine, que je te querelle !

TOINETTE :

Çamon, ma foi, j'en suis d'avis, après ce que je me suis fait !

ARGAN :

Tu m'as fait égosiller, carogne !

TOINETTE :

Et vous m'avez fait, vous, casser la tête : l'un vaut bien l'autre.

Quitte à quitte, si vous voulez.

ARGAN :

Quoi ! coquine…

TOINETTE :

Si vous querellez, je pleurerai.

ARGAN :

Me laisser, traîtresse…

TOINETTE, toujours pour interrompre :

Ah !

ARGAN :

Chienne ! tu veux…

TOINETTE :

Ah !

ARGAN :

Quoi ! il faudra encore que je n'aie pas le plaisir de quereller !

TOINETTE :

Querellez tout votre soûl : je le veux bien.

ARGAN :

Tu m'en empêches, chienne, en m'interrompant à tous coups !

TOINETTE :

Si vous avez le plaisir de quereller, il faut bien que, de mon côté,

j'aie le plaisir de pleurer : chacun le sien, ce n'est pas trop. Ah !

209

Page 211: Manuel Cinquieme

ARGAN :

Allons, il faut en passer par là. Ôte-moi

ceci, coquine, ôte-moi ceci. Argan se

lève de sa chaise. Mon lavement d'au-

jourd'hui a-t-il bien opéré ?

TOINETTE :

Votre lavement ?

ARGAN :

Oui. Ai-je bien fait de la bile ?

TOINETTE :

Ma foi ! je ne me mêle point de ces affai-

res-là ; c'est à monsieur Fleurant à y met-

tre le nez, puisqu'il en a le profit.

ARGAN :

Qu'on ait soin de me tenir un bouillon

prêt, pour l'autre que je dois tantôt pren-

dre.

TOINETTE :

Ce monsieur Fleurant-là et ce monsieur

Purgon s'égayent sur votre corps ; ils

ont en vous une bonne vache à lait, et je

voudrais bien leur demander quel mal

vous avez, pour faire tant de remèdes.

ARGAN :

Taisez-vous, ignorante ! ce n'est pas à

vous à contrôler les ordonnances de la

médecine. Qu'on me fasse venir ma fille

Angélique : j'ai à lui dire quelque chose.

TOINETTE :

La voici qui vient d'elle-même : elle a de-

viné votre pensée.

Le Malade imaginaire, acte I, scène 2

210

Jouée pour la première fois le 10 février 1673 au Palais-Royal, cette pièce est une co-médie-ballet « mêlée de musi-que et de danses ».

La pièce tourne essentielle-ment autour d'Argan, qui est le « malade imaginaire ». Ce veuf s'est remarié avec Béline

Page 212: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

UNE PIÈCE DE THÉÂTRE

1. Comment sont écrits les noms des personnages ?

2. À quoi servent les passages écrits en italique ?

3. À quoi reconnaît-on que ce texte est une pièce de théâtre ?

ARGAN & TOINETTE

4. Quels sont les premiers mots prononcés par Argan ?

5. Pourquoi est-il en colère ? Que reproche-t-il à sa servante ?

6. Que répond Toinette ? A-t-elle vraiment mal ? Pourquoi répète-

t-elle toujours la même chose ?

211

Le malade imaginaire (Henri Daumier)

Page 213: Manuel Cinquieme

7. Toinette fait-elle ce qu’on attend d’elle ? Que ne veut-elle pas fai-

re ? Pourquoi ?

8. Qui de Toinette ou d’Argan paraît dominer l’autre ? Était-ce ce à

quoi l’on s’attendait ?

UNE COMÉDIE SATIRIQUE

9. Cet extrait est-il destiné à faire rire ou à émouvoir ? Justifiez votre

réponse.

10. Qu’est-ce qu’une « vache à lait » ? Quels reproches Toinette

fait-elle aux médecins ?

RÉDIGEZa - Remplacez les points de suspension par des didascalies indi-

quant ce que fait Argan ainsi que la manière dont il parle.

...

Il n'y a personne. J'ai beau dire : on me laisse toujours seul : il n'y a

pas moyen de les arrêter ici.

...

Ils n'entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Dre-

lin, drelin, drelin. Point d'affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont

sourds… Toinette ! Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnais

point. Chienne, coquine ! Drelin, drelin, drelin. J'enrage !

...

Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible

qu'on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin,

drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin. Ah ! mon Dieu !

Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.

...

b - Vous avez oublié vos clefs et vous sonnez donc à votre porte

pour que l’on vous ouvre. Malheureusement, personne ne vient.

Comme Argan, vous vous fâchez en entendant une voix qui, comme

Toinette, tarde à venir.

Imaginez le dialogue.

212

Le Malade imaginaire est la trentième et dernière pièce jouée par Molière, qui interprétait Argan.

Lors de la quatrième représentation, Molière a tenu à jouer la pièce, malgré son épuisement. À la fin du dernier acte, Molière crache du sang. La pièce est terminée. Les comé-diens ferment les rideaux et Molière s'évanouit...

Page 214: Manuel Cinquieme

213

Le malade imaginaire représenté dans le Jardin de Versailles

Page 215: Manuel Cinquieme

L’AVARICE

HARPAGON, LA FLÈCHE.

HARPAGON :

Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. Allons, que l’on

détale de chez moi, maître juré filou ; vrai gibier de potence.

LA FLÈCHE à part :

Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard ; et je

pense, sauf correction, qu’il a le diable au corps.

HARPAGON :

Tu murmures entre tes dents.

LA FLÈCHE :

Pourquoi me chassez-vous ?

HARPAGON :

C’est bien à toi, pendard, à me demander des raisons : sors vite,

que je ne t’assomme.

LA FLÈCHE :

Qu’est-ce que je vous ai fait ?

HARPAGON :

Tu m’as fait, que je veux que tu sortes.

LA FLÈCHE :

Mon maître, votre fils, m’a donné ordre de l’attendre.

HARPAGON :

Va-t’en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison plan-

té tout droit comme un piquet, à ob-

server ce qui se passe, et faire ton

profit de tout. Je ne veux point avoir

sans cesse devant moi un espion de

mes affaires, un traître, dont les yeux

maudits assiègent toutes mes ac-

tions, dévorent ce que je possède,

et furettent de tous côtés pour voir

s’il n’y a rien à voler.

214

Ce que dit le poète Char-les Robinet de L’Avare :

« J'avertis que le sieur Molière[...]Donne à présent sur son théâtre,Où son génie est idolâtre,Un Avare qui divertit,Non pas certes pour un petit,Mais au-delà ce qu'on peut dire ;

Page 216: Manuel Cinquieme

LA FLÈCHE :

Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? Êtes-

vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et fai-

tes sentinelle jour et nuit ?

HARPAGON :

Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme

il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à

ce qu’on fait ? (À part) Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque

chose de mon argent. (Haut) Ne serais-tu point homme à aller faire

courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ?

LA FLÈCHE :

Vous avez de l’argent caché ?

HARPAGON :

Non, coquin, je ne dis pas cela. (À part) J’enrage. (Haut) Je de-

mande si malicieusement tu n’irais point faire courir le bruit que j’en

ai.

215

L'Avare (mise en scène de Ro-ger Planchon) est une comé-die en prose qui a été repré-sentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal le 9 septembre 1668.

Molière y joue Harpagon, un vieillard riche et avare qui sou-haite se remarier.

Page 217: Manuel Cinquieme

LA FLÈCHE :

Hé ! que nous importe que vous en ayez, ou que vous n’en ayez

pas, si c’est pour nous la même chose ?

HARPAGON :

Tu fais le raisonneur ; je te baillerai de ce raisonnement-ci par les

oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet) Sors d’ici encore

une fois.

LA FLÈCHE :

Hé bien ! je sors.

HARPAGON :

Attends. Ne m’emportes-tu rien ?

LA FLÈCHE :

Que vous emporterais-je ?

HARPAGON :

Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains.

LA FLÈCHE :

Les voilà.

HARPAGON :

Les autres.

LA FLÈCHE :

Les autres ?

HARPAGON :

Oui.

LA FLÈCHE :

Les voilà.

HARPAGON, désignant les chausses :

N’as-tu rien mis ici dedans ?

LA FLÈCHE :

Voyez vous-même.

HARPAGON, Il tâte le bas de ses chausses :

Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les rece-leurs des choses qu’on dérobe ; et je voudrais qu’on en eût fait pen-

dre quelqu’un.

LA FLÈCHE, à part :

Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et

que j’aurais de joie à le voler !

HARPAGON :

Euh ?

LA FLÈCHE :

Quoi ?

HARPAGON :

Qu’est-ce que tu parles de voler ?

216

Page 218: Manuel Cinquieme

LA FLÈCHE :

Je dis que vous fouilliez bien partout, pour voir si je vous ai volé.

HARPAGON :

C’est ce que je veux faire.

Il fouille dans les poches de la Flèche.

LA FLÈCHE, à part :

La peste soit de l’avarice, et des avaricieux.

L’Avare, Acte I, scène 3

QUESTIONS

DEUX CARACTÈRES

1. Dans sa première réplique, quel mode emploie Harpagon pour

donner ses ordres ? Qu’est-ce qui, dans le vocabulaire qu’il em-

ploie, montre qu’il est le maître ?

2. À votre avis, qui est La Flèche ? Que vous inspire son nom ?

3. Celui-ci répond-il tout de suite ? Quels mots montrent qu’il se

parle d’abord à lui même ?

4. Quels sentiments lui inspirent les propos de son maître ? Justifiez

votre réponse.

LA PEUR DU VOL

5. Qu’est-ce qu’un avare ? Trouvez deux mots de la même famille

dans cette scène.

6. Qu’appelle-t-on, aujourd’hui, un harpagon ?

7. Quand La Flèche se décide à obéir à Harpagon, que fait celui-

ci ?

8. Pourquoi Harpagon fouille-t-il La Flèche ? Où Harpagon le fouille-

t-il ?

217

INTERACTIF 5.2 L'Avare acte I scène 3

Avec Michel Serrault et Nicolas Vaude

Page 219: Manuel Cinquieme

9. Au début de l’extrait, qui pose les questions ? Ensuite, qui les po-

se ? Comment sont les répliques à ce moment ? Quel est l’effet pro-

duit ?

MAÎTRE ET VALET

10. Qui du maître ou du valet vous semble le

plus malin ? Pour quelles raisons ?

11. Quelle phrase semble annoncer la suite de

la pièce ?

12. En somme, qui vous paraît diriger le jeu ?

Le maître ou le valet ?

RÉÉCRITURERéécrivez cette phrase en conjuguant les ver-

bes à l’impératif de la deuxième personne du

pluriel.

GRAMMAIRE« Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et

que j’aurais de joie à le voler ! »

À quel temps sont les verbes en gras ? Conju-

guez-les à toutes les personnes.

Qu’expriment ces verbes :

• une action qui ne se réalisera jamais ?

• une action qui se réalisera dans l’avenir ?

• une action qui se réalisera peut-être ?

218

INTERACTIF 5.3 Conjuguez

Page 220: Manuel Cinquieme

LE SUBJONCTIF

CONJUGAISON« Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? »

a - Relevez le verbe.

b - Quel est l’infinitif de ce verbe ?

c - À quel temps et à quel mode est-il ?

LE SUBJONCTIF

1. L’UNIVERS DES POSSIBLES

Le subjonctif présent s’emploie pour dire une action que l’on veut

réaliser dans un futur proche.

Exemple : Il faut que je fasse mes devoirs.

Il ne faut cependant pas confondre le présent du subjonctif (ci-des-

sus) avec le futur simple de l’indicatif dans Demain, je ferai mes de-

voirs.

En effet, le futur simple sert ici à exprimer une certitude (Je suis sûr

et certain de faire mes devoirs demain), alors que, dans mon pre-

mier exemple (Il faut que je fasse mes devoirs), le verbe au subjonc-

tif n’exprime pas une certitude, au contraire : Je dois faire mes de-

voirs. Je les ferai ou ... peut-être pas !

Ainsi le subjonctif permet de dire ce qui arrivera... ou n’arrivera pas.

219

RÉVISION 5.1 Choisissez la bonne conjugaison

Question 1 sur 5

A. Il faut que je fasse mes devoirs

B. Il faut que je fais mes devoirs

Page 221: Manuel Cinquieme

C’est ce qu’on appelle l’éventualité. On parle également du potentiel

(ce qui peut arriver ou ne pas arriver) ou du virtuel (c’est le contraire

de la réalité). On est alors dans l’univers des possibles.

L’ÉVENTUALITÉ

Voyons un autre exemple : Qu’il pleuve ou qu’il neige, j’irai au col-

lège demain.

Dans cet exemple, on imagine le temps qu’il fera ou qu’il ne fera

pas le lendemain mais qui ne m’empêchera pas de me rendre à

mon travail. Qu’il pleuve ou qu’il neige traduit une éventualité ; il ne

pleuvra ou ne neigera peut-être pas. Il n’y a aucune certitude.

Le subjonctif permet d’exprimer aussi le souhait ou encore l’ordre.

Dans tous les cas, on est dans le virtuel, dans l’univers des possi-

bles : les choses souhaitées ou ordonnées arriveront ou n’arriveront

pas.

LE SOUHAIT

Dans cet exemple, le subjonctif exprime une souhait : J’aimerais

qu’il réussisse son contrôle.

L’ORDRE

Ici, le subjonctif exprime un ordre, comme à l’impératif : Qu’il sorte !

Ainsi le subjonctif sert à exprimer l’éventualité, le possible, le souhait

ou encore l’ordre.

2. ATTACHÉ À LA PRINCIPALE

Le plus souvent, le subjonctif s’emploie après que (mais attention !

pas toujours...) C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on le conjugue

précédé du mot que :

Que j’aille

Que tu ailles

Qu’il aille

etc.

Cela parce que le subjonctif s’emploie, en général, dans une propo-

sition subordonnée conplétive : Je souhaite qu’il vienne (La proposi-

tion est ici soulignée).

On peut dire que que le mot que annonce très souvent le subjonctif.

(Il permet même de distinguer l’indicatif du subjonctif quand le

verbe est identique au présent des deux modes : Je redoute qu’elle

chante / Hélas, elle chante !)

On peut aussi le trouver dans d’autres types de propositions subor-

données : relatives (On cherche un livre qui lui plaise) ou, plus rare-

ment, indépendantes (Qu’il entre !).

Subjonctif signifie « attaché sous » en d’autres termes « subordon-

né ». Littéralement, le subjonctif est subordonné à une phrase princi-

220

Page 222: Manuel Cinquieme

pale. Pour cette raison, on le trouve le plus souvent dans une propo-

sition subordonnée conjonctive, relative voire indépendante.

3. CONJUGAISON

LES AUXILIAIRES

LE PREMIER GROUPE

LE DEUXIÈME GROUPE

221

être avoir

que je sois que j’aie

que tu sois que tu aies

qu’il soit qu’il ait

que nous soyons que nous ayons

que vous soyez que vous ayez

qu’ils soient qu’ils aient

jouer crier

que je joue que je crie

que tu joues que tu cries

qu’il joue qu’il crie

que nous jouions que nous criions

que vous jouiez que vous criiez

qu’ils jouent qu’ils crient

finir grandir

que je finisse que je grandisse

que tu finisses que tu grandisses

qu’il finisse qu’il grandisse

que nous finissions que nous grandissions

que vous finissiez que vous grandissiez

qu’ils finissent qu’ils grandissent

Page 223: Manuel Cinquieme

LE TROISIÈME GROUPE EXERCICES

INDICATIF OU SUBJONCTIF ?

Dans chacune de ces phrases, le même verbe apparaît deux fois.

Une fois au présent de l'indicatif et une fois au présent du subjonctif.

Tâchez de trouver la bonne orthographe !

222

faire pouvoir

que je fasse que je puisse

que tu fasses que tu puisses

qu’il fasse qu’il puisse

que nous fassions que nous puissions

que vous fassiez que vous puissiez

qu’ils fassent qu’ils puissent

Dites si les verbes sont conju-gués au subjonctif ou à l’indica-tif

INTERACTIF 5.4 Indicatif ou sub-jonctif ?

INTERACTIF 5.5 Le subjonctif pré-sent

Conjuguez les verbes au sub-jonctif présent

AUDIO 5.1 Écrivez les phrases dictées

Page 224: Manuel Cinquieme

QUE DIABLE ALLAIT-IL FAIRE DANS CETTE GALÈRE ?

GÉRONTE, SCAPIN.

SCAPIN, feignant de ne pas voir Géronte : Ô Ciel ! Ô disgrâce im-

prévue ! Ô misérable père ! Pauvre Géronte, que feras-tu ?

GÉRONTE, à part : Que dit-il là de moi, avec ce visage affligé ?

SCAPIN, même jeu : N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le

seigneur Géronte ?

GÉRONTE : Qu'y a-t-il, Scapin ?

SCAPIN, courant sur le théâtre, sans vouloir entendre ni voir

GÉRONTE : Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortu-ne ?

GÉRONTE, courant après Scapin : Qu'est-ce que c'est donc ?

SCAPIN, même jeu : En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir

trouver.

GÉRONTE : Me voici.

SCAPIN, même jeu : Il faut qu'il soit caché en quelque endroit qu'on

ne puisse point deviner.

GÉRONTE, arrêtant Scapin : Holà ! es-tu aveugle, que tu ne me vois

pas ?

SCAPIN : Ah! Monsieur, il n'y a pas moyen de vous rencontrer.

GÉRONTE : Il y a une heure que je suis devant toi. Qu'est-ce que

c'est donc qu'il y a ?

SCAPIN : Monsieur.

GÉRONTE : Quoi ?

223

Pour jouer un mauvais tour à Géronte dont il cherche à se venger, Scapin prétend que son fils Léandre a été capturé par des Turcs qui lui de-mandent une rançon en échange de sa libération. Si Géronte veut revoir son fils, il doit donner cinq cents écus aux ravisseurs.

Page 225: Manuel Cinquieme

SCAPIN : Monsieur, votre fils.

GÉRONTE : Hé bien! mon fils.

SCAPIN : Est tombé dans une disgrâce la plus étrange du monde.

GÉRONTE : Et quelle ?

SCAPIN : Je l'ai trouvé tantôt tout triste, de je ne sais quoi que vous

lui avez dit, où vous m'avez mêlé assez mal à propos ; et, cherchant

à divertir cette tristesse, nous nous sommes allés promener sur le

port. Là, entre autres plusieurs choses, nous avons arrêté nos yeux

sur une galère turque assez bien équipée. Un jeune Turc de bonne

mine nous a invités d'y entrer, et nous a présenté la main. Nous y

avons passé ; il nous a fait mille civilités, nous a donné la collation,

où nous avons mangé des fruits les plus excellents qui se puissent

voir, et bu du vin que nous avons trouvé le meilleur du monde.

GÉRONTE : Qu'y a-t-il de si affligeant en tout cela ?

224

Géronte et Scapin

Page 226: Manuel Cinquieme

SCAPIN : Attendez, Monsieur, nous y voici. Pendant que nous man-

gions, il a fait mettre la galère en mer, et, se voyant éloigné du port,

il m'a fait mettre dans un esquif, et m'envoie vous dire que si vous

ne lui envoyez par moi tout à l'heure cinq cents écus, il va vous em-

mener votre fils en Alger.

GÉRONTE : Comment, diantre ! cinq cents écus ?

SCAPIN : Oui, Monsieur ; et de plus, il ne m'a donné pour cela que

deux heures.

GÉRONTE : Ah le pendard de Turc, m'assassiner de la façon !

SCAPIN : C'est à vous, Monsieur, d'aviser promptement aux moyens

de sauver des fers un fils que vous aimez avec tant de tendresse.

GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?

SCAPIN : Il ne songeait pas à ce qui est arrivé.

GÉRONTE : Va-t'en, Scapin, va-t'en vite dire à ce Turc que je vais en-

voyer la justice après lui.

SCAPIN : La justice en pleine mer !

Vous moquez-vous des gens ?

GÉRONTE : Que diable allait-il faire

dans cette galère ?

SCAPIN : Une méchante destinée

conduit quelquefois les personnes.

GÉRONTE : Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l'action d'un servi-

teur fidèle.

SCAPIN : Quoi, Monsieur ?

GÉRONTE : Que tu ailles dire à ce Turc qu'il me renvoie mon fils, et

que tu te mettes à sa place jusqu'à ce que j'aie amassé la somme

qu'il demande.

SCAPIN : Eh ! Monsieur, songez-vous à ce que vous dites ? et vous

figurez-vous que ce Turc ait si peu de sens, que d'aller recevoir un

misérable comme moi à la place de votre fils ?

GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?

SCAPIN : Il ne devinait pas ce malheur. Songez, Monsieur, qu'il ne

m'a donné que deux heures.

GÉRONTE : Tu dis qu'il demande...

SCAPIN : Cinq cents écus.

GÉRONTE : Cinq cents écus ! N'a-t-il point de conscience ?

SCAPIN : Vraiment oui, de la conscience à un Turc.

GÉRONTE : Sait-il bien ce que c'est que cinq cents écus ?

SCAPIN : Oui, Monsieur, il sait que c'est mille cinq cents livres.

225

Les moqueries à l’égard des Turcs s’expliquent par le mauvais effet qu’avait produit l’ambas-sadeur turc à la cour du roi.

Page 227: Manuel Cinquieme

GÉRONTE : Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent

dans le pas d'un cheval ?

SCAPIN : Ce sont des gens qui n'entendent point de raison.

GÉRONTE : Mais que diable allait-il faire à

cette galère ?

SCAPIN : Il est vrai. Mais quoi ? on ne pré-

voyait pas les choses. De grâce, Monsieur,

dépêchez.

GÉRONTE : Tiens, voilà la clef de mon ar-

moire.

SCAPIN : Bon.

GÉRONTE : Tu l'ouvriras.

SCAPIN : Fort bien.

GÉRONTE : Tu trouveras une grosse clef du

côté gauche, qui est celle de mon grenier.

SCAPIN : Oui.

GÉRONTE : Tu iras prendre toutes les hardes qui sont dans cette grande manne, et tu les vendras aux fripiers, pour aller racheter

mon fils.

SCAPIN, en lui rendant la clef : Eh ! Monsieur, rêvez-vous ? Je n'au-

rais pas cent francs de tout ce que vous dites ; et de plus, vous sa-

vez le peu de temps qu'on m'a donné.

GÉRONTE : Mais que diable allait-il faire dans cette

galère ?

SCAPIN : Oh ! que de paroles perdues ! Laissez là

cette galère, et songez que le temps presse, et que

vous courez risque de perdre votre fils. Hélas ! mon

pauvre maître, peut-être que je ne te verrai de ma

vie, et qu'à l'heure que je parle, on t'emmène es-

clave en Alger. Mais le Ciel me sera témoin que j'ai

fait pour toi tout ce que j'ai pu ; et que si tu man-

ques à être racheté, il n'en faut accuser que le peu d'amitié d'un père.

GÉRONTE : Attends, Scapin, je m'en vais quérir cette somme.

SCAPIN : Dépêchez donc vite, Monsieur, je tremble

que l'heure ne sonne.

GÉRONTE : N'est-ce pas quatre cents écus que tu

dis ?

SCAPIN : Non : cinq cents écus.

GÉRONTE : Cinq cents écus ?

226

Page 228: Manuel Cinquieme

SCAPIN : Oui.

GÉRONTE : Que diable allait-il faire à cette galère ?

SCAPIN : Vous avez raison, mais hâtez-vous.

GÉRONTE : N'y avait-il point d'autre promenade ?

SCAPIN : Cela est vrai. Mais faites promptement.

GÉRONTE : Ah ! maudite galère !

SCAPIN, à part : Cette galère lui tient au cœur.

GÉRONTE : Tiens, Scapin, je ne me souvenais pas que je viens

justement de recevoir cette somme en or, et je ne croyais pas

qu'elle dût m'être si tôt ravie. (Il lui présente sa bourse, qu'il ne

laisse pourtant pas aller ; et, dans ses transports, il fait aller son

bras de côté et d'autre, et Scapin le sien pour avoir la bourse)

Tiens. Va-t'en racheter mon fils.

SCAPIN, tendant la main : Oui, Monsieur.

GÉRONTE, retenant la bourse qu’il fait semblant de vouloir

donner à Scapin : Mais dis à ce Turc que c'est un scélé-

rat.

SCAPIN, tendant toujours la main : Oui.

GÉRONTE, même jeu : Un infâme.

SCAPIN : Oui.

GÉRONTE, même jeu : Un homme sans foi, un voleur.

SCAPIN : Laissez-moi faire.

227

Page 229: Manuel Cinquieme

GÉRONTE, même jeu : Qu'il me tire cinq cents écus contre toute

sorte de droit.

SCAPIN : Oui.

GÉRONTE, même jeu : Que je ne les lui donne ni à la mort, ni à la

vie.

SCAPIN : Fort bien.

GÉRONTE : Et que si jamais je l'attrape, je saurai me

venger de lui.

SCAPIN : Oui.

GÉRONTE, remet la bourse dans sa poche, et s'en va :

Va, va vite requérir mon fils.

SCAPIN, allant après lui : Holà ! Monsieur.

GÉRONTE : Quoi ?

SCAPIN : Où est donc cet argent ?

GÉRONTE : Ne te l'ai-je pas donné ?

SCAPIN : Non vraiment, vous l'avez remis dans votre

poche.

GÉRONTE : Ah ! c'est la douleur qui me trouble l'esprit.

SCAPIN : Je le vois bien.

GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?

Ah ! maudite galère ! traître de Turc à tous les diables !

228

La peine des galères était une condamnation pénale surtout

pratiquée en France sous l'Ancien Régime et qui consistait à

envoyer les forçats comme rameurs sur les galères.

(source)

Page 230: Manuel Cinquieme

SCAPIN : Il ne peut digérer les cinq cents écus que je lui arra-

che ; mais il n'est pas quitte envers moi, et je veux qu'il me paye en

une autre monnaie l'imposture qu'il m'a faite auprès de son fils.

Les Fourberies de Scapin, Acte II, scène 7

QUESTIONS

LES FOURBERIES DE SCAPIN

1. Qu’est-ce qu’une « fourberie » ? Comment appelle-t-on celui qui

en commet ?

2. En plus de vouloir extorquer de l’argent à son maître, quelle

phrase annonce une autre fourberie ?

3. Que nous apprend cette phrase au sujet du caractère de Sca-

pin ? Justifiez votre réponse.

COMIQUE MULTIPLE

4. Au début de la scène, de quelle manière Scapin attire-t-il l’atten-

tion de son maître ?

5. Une fois que Géronte et Scapin ont commencé à se parler, ce der-

nier lui dit-il tout de suite la raison pour laquelle il le cherchait ? Pour-

quoi ?

6. Comment Géronte réagit-il lorsqu’il apprend que son fils a été en-

levé ?

7. Quelles sont les solutions trouvées par Géronte ? Sont-elles réali-

sables ?

8. Quelle phrase Géronte répète-t-il ? Quel sentiment cette phrase

révèle-t-elle ? Quel effet produit cette phrase ?

9. À quel moment le rythme s’accélère-t-il ? Comment sont alors les

répliques ?

10. De quel défaut Géronte est-il le parfait exemple ? Trouvez trois

exemples de ce défaut qui provoque le rire.

229

Les Fourberies de Scapin est une comédie en trois actes créée au Théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671.

Molière y joue le rôle de Scapin, personnage qui lui ressem-ble étonnamment : acteur, metteur en scène, farceur, ancien prisonnier...

Page 231: Manuel Cinquieme

RÉÉCRITURERéécrivez cette phrase à la forme affirmative :

« N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur

Géronte ? »

RÉDIGEZUn ami vous demande de lui prêter un peu d’argent. Comme vous

n’avez pas envie de le faire, mais que vous ne voulez pas non plus

avoir l’air de refuser, inventez (comme Géronte) toutes sortes d’excu-

ses.

Rédigez donc un dialogue en respectant les règles de construction

du dialogue théâtral (nom des personnages, didascalies, etc.).

LE VOCABULAIRE DU THÉÂTREComplétez avec les mots suivants : « répliques », «didascalies»,

« scènes », « pièce », « aparté », « actes ».

Une ... de théâtre est divisée en ... , qui sont eux-mêmes divisés en

... . Les ... sont dites par les personnages. Des phrases indiquent

comment ils parlent ou ce qu’ils font : ce sont des ... . Parfois, un per-

sonnage se parle à lui-même : c’est un ... .

GALERIE 5.1 Les Fourberies de Scapin (édi-tion de 1671)

230

Page 232: Manuel Cinquieme

GRAMMAIRE

POUR RÉVISER LA PHRASE INTERROGATIVE

Formez un groupe de quatre élèves, et lisez l’extrait ci-contre. En-

suite, deux élèves posent des questions sur l’extrait, deux autres y

répondent.

L’exercice permet :

• de vérifier que l’extrait a été correctement lu et compris.

• que le groupe qui pose les questions sait construire des phrases

interrogatives.

• que le groupe qui répond aux questions sait rédiger et répondre

avec pertinence.

Afin que tout le monde travaille en

même temps et pour permettre aux élè-

ves de s’entraider, utilisez Framapad,

un éditeur de texte collaboratif en li-

gne.

231

 ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE

SGANARELLE, AMINTE, LUCRÈCE, M. GUILLAUME, M. JOSSE.

SGANARELLE. - Ah, l’étrange chose que la vie ! et que je puis bien dire avec ce grand philosophe de l’antiquité, que qui terre a, guerre a (1), et qu’un malheur ne vient jamais sans l’autre. Je n’avais qu’une seule femme qui est morte.

M. GUILLAUME. - Et combien donc en voulez-vous avoir ?

SGANARELLE. - Elle est morte, Monsieur mon ami, cette perte m’est très sensible (2), et je ne puis m’en ressouvenir sans pleurer. Je n’étais pas fort satisfait de sa conduite (3), et nous avions le plus souvent dis-pute ensemble ; mais enfin, la mort rajuste (4) toutes choses. Elle est morte : je la pleure. Si elle était en vie, nous nous querellerions (5). De tous les enfants

Page 233: Manuel Cinquieme

LEÇON Une phrase interrogative est composée d’une proposition principale

(« Je me demande ») et d’une proposition subordonnée (« qui tu as

appelé »).

Cette proposition subordonnée pose une question, une demande

d’information qui dépend toujours d’un verbe à sens interrogatif : se

demander, savoir, ignorer, chercher…

Pour cette raison, elle est appelée proposition subordonnée interro-

gative indirecte, puisqu’elle dépend d’un verbe dont elle est complé-

ment.

Il n’y a pas l’inversion du sujet ni le point d’interrogation que l’on

trouve dans l’interrogation directe : « Qui as-tu appelé ? »

Une proposition subordonnée peut être introduite par :

• une conjonction de subordination (« Il se demande si Marc

viendra. »),

• un adverbe interrogatif (« Il a demandé quand tu es passé », « On

se demande comment il est entré. », « J’ai oublié pourquoi il est

venu. », « Je ne sais combien tu en veux. »…),

• un déterminant interrogatif (« Dis-moi quelle couleur tu

préfères. »),

• un pronom interrogatif (« Je me demande qui est venu. », « Je ne

sais où aller. », « J’ignore lequel choisir », « Il cherche ce que tu

veux. » …).

232

VIDÉO 5.1 Interrogation directe et indirecte

Page 234: Manuel Cinquieme

EXERCICES

RÉÉCRIVEZ CES PHRASES INTERROGATIVES EN COM-MENÇANT PAR « JE ME DEMANDE... ».

a - Que feras-tu ?

b - N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur Géron-

te ?

c - Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortune ?

d - Qu'est-ce que c'est ?

e - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

f - Sait-il bien ce que c'est que cinq cents écus ?

g - Vous moquez-vous des gens ?

233

RÉVISION 5.2 Choisissez les phrase interrogatives correctement formulées.

Répondre

Question 1 sur 5

A. Je me demande se qu’il veut.

B. Je me demande ce qu’il veut.

C. Je me demande qu’est-ce qu’il veut.

Page 235: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

Les mots suivants vous sont donnés :

• ladre

DICTÉE 2

Les mots suivants vous sont donnés :

• entrailles

• l’impertinence

234

AUDIO 5.2Écoutez le texte

AUDIO 5.4Écrivez le texte

AUDIO 5.3Écoutez le texte

AUDIO 5.5Écrivez le texte

Page 236: Manuel Cinquieme

APPRENEZ-MOI L’ORTHOGRAPHE

Maître de philosophie, Monsieur Jour-

dain

[...]

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Que vou-

lez-vous donc que je vous apprenne ?

MONSIEUR JOURDAIN : Apprenez-moi

l’orthographe.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Très volon-

tiers.

MONSIEUR JOURDAIN : Après vous

m’apprendrez l’almanach, pour savoir

quand il y a de la lune et quand il n’y

en a point.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Soit. Pour

bien suivre votre pensée et traiter cette matière en philosophe, il faut

commencer selon l’ordre des choses, par une exacte connaissance

de la nature des lettres, et de la différente manière de les prononcer

toutes. Et là-dessus j’ai à vous dire que les lettres sont divisées en

voyelles, ainsi dites voyelles parce qu’elles expriment les voix ; et en

consonnes, ainsi appelées consonnes parce qu’elles sonnent avec

les voyelles, et ne font que marquer les diverses articulations des

voix. Il y a cinq voyelles ou voix : A, E, I, O, U.

MONSIEUR JOURDAIN : J’entends tout cela.

235

UNE ŒUVRE VERBALE ET MUSICALE

Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-bal-let, c’est-à-dire une pièce de théâtre mêlant mu-sique et danse.

L’expression « comédie-ballet » a été inventée par Molière et Jean-Baptiste Lully (qui a com-posé la musique du Bourgeois gentilhomme) en 1661.

AUDIO 5.6 L’ouver-ture de la comédie-

ballet

Page 237: Manuel Cinquieme

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix A se forme en ouvrant fort la

bouche : A.

MONSIEUR JOURDAIN : A, A. Oui.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix E se forme en rapprochant la

mâchoire d’en bas de celle d’en haut : A, E.

MONSIEUR JOURDAIN : A, E, A, E. Ma foi ! oui. Ah ! que cela est

beau !

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Et la voix I en rapprochant encore da-

vantage les mâchoires l’une de l’autre, et écartant les deux coins de

la bouche vers les oreilles : A, E, I.

MONSIEUR JOURDAIN : A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science !

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix O se forme en rouvrant les mâ-

choires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le

bas : O.

MONSIEUR JOURDAIN : O, O. Il n’y a rien de plus juste. A, E, I, O, I,

O. Cela est admirable ! I, O, I, O.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : L’ouverture de la bouche fait justement

comme un petit rond qui représente un O.

MONSIEUR JOURDAIN : O, O, O. Vous avez raison, O. Ah ! la belle

chose, que de savoir quelque chose !

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix U se forme en rapprochant les

dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en

dehors, les approchant aussi l’une de l’autre sans les rejoindre tout

à fait : U.

MONSIEUR JOURDAIN : U, U. Il n’y a rien de plus véritable : U.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Vos deux lèvres s’allongent comme si

vous faisiez la moue : d’où vient que si vous la voulez faire à quel-

qu’un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U.

MONSIEUR JOURDAIN : U, U. Cela est vrai. Ah ! que n’ai-je étudié

plus tôt, pour savoir tout cela ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Demain, nous verrons les autres lettres,

qui sont les consonnes.

MONSIEUR JOURDAIN : Est-ce qu’il y a des choses aussi curieuses

qu’à celles-ci ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. La consonne D, par exem-

ple, se prononce en donnant du bout de la langue au-dessus des

dents d’en haut ! Da.

MONSIEUR JOURDAIN : Da, da. Oui. Ah ! les belles choses ! les

belles choses !

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : L’F en appuyant les dents d’en haut sur

la lèvre de dessous : Fa.

236

Page 238: Manuel Cinquieme

MONSIEUR JOURDAIN : Fa, fa. C’est la vérité. Ah ! mon père et ma

mère, que je vous veux de mal !

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Et l’R, en portant le bout de la langue

jusqu’au haut du palais, de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort

avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant

une manière de tremblement : Rra.

MONSIEUR JOURDAIN : R, r, ra,  R, r, r, r, r, ra. Cela est vrai. Ah !

l’habile homme que vous êtes ! et que j’ai perdu de temps ! R, r, r,

ra.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Je vous expliquerai à fond toutes ces

curiosités.

MONSIEUR JOURDAIN : Je vous en prie. Au reste, il faut que je

vous fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de

grande qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez à lui écrire

237

Le bourgeois gentilhomme (mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz, 1981)

Page 239: Manuel Cinquieme

quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses

pieds.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Fort bien.

MONSIEUR JOURDAIN : Cela sera galant, oui ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. Sont-ce des vers que vous

lui voulez écrire ?

MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, point de vers.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Vous ne voulez que de la prose ?

MONSIEUR JOURDAIN : Non, je ne veux ni prose ni vers.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien que ce soit l’un ou l’autre.

MONSIEUR JOURDAIN : Pourquoi ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Par la raison, Monsieur, qu’il n’y a pour

s’exprimer que la prose ou les vers.

MONSIEUR JOURDAIN : Il n’y a que la prose ou les vers ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Non, Monsieur : tout ce qui n’est point

prose est vers ; et tout ce qui n’est point vers est prose.

MONSIEUR JOURDAIN : Et comme l’on parle, qu’est-ce que c’est

donc que cela ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : De la prose.

MONSIEUR JOURDAIN : Quoi ? quand je dis : « Nicole, apportez-

moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la

prose ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Oui, Monsieur.

MONSIEUR JOURDAIN : Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que

je dis de la prose sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus

obligé du monde de m’avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre

dans un billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir

d’amour  ; mais je voudrais que cela fût mis d’une manière galante,

que cela fût tourné gentiment.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Mettre que les feux de ses yeux rédui-

sent votre cœur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle

les violences d’un…

MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, non, je ne veux point tout cela ;

je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux

yeux me font mourir d’amour.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien étendre un peu la chose.

MONSIEUR JOURDAIN : Non, vous dis-je, je ne veux que ces seu-

les paroles-là dans le billet ; mais tournées à la mode ; bien arran-

gées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les

diverses manières dont on les peut mettre.

238

Page 240: Manuel Cinquieme

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : On les peut mettre premièrement

comme vous avez dit. Belle Marquise, vos beaux yeux me font mou-

rir d’amour. Ou bien : D’amour mourir me font, belle Marquise, vos

beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d’amour me font, belle Mar-

quise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise,

d’amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Mar-

quise, d’amour.

MONSIEUR JOURDAIN : Mais de toutes ces façons-là, laquelle est

la meilleure ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Celle que vous avez dite : Belle Mar-

quise, vos beaux yeux me font mourir d’amour.

MONSIEUR JOURDAIN : Cependant je n’ai point étudié, et j’ai fait

cela tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon cœur, et

vous prie de ve-

nir demain de

bonne heure.

MAÎTRE DE PHI-

LOSOPHIE : Je

n’y manquerai

pas.

Le Bourgeois

gentilhomme,

Acte II, scène 4

QUESTIONS

LE TEXTE MIS EN SCÈNE

1. Lisez tout d’abord le texte, puis regardez la vidéo. Lequel préfé-

rez-vous ? Expliquez votre préférence.

2. L’extrait que vous avez regardé met en scène le texte de Molière

selon les règles du grand siècle. Pouvez-vous en énumérer quel-

ques-unes (sur la mise en scène,

l’éclairage, le jeu des acteurs, la

prononciation…) ?

3. À quoi tient le comique de

cette scène ? Donnez des exem-

ples.

239

Le mot « bourgeois » désigne tout d’abord l’habitant d’un bourg (un gros village où se tiennent les marchés) et plus généralement d’une ville.L’habitant de villes commerçantes devient vite synonyme d’aisance et de possession de droits et de biens immobiliers.Plus tard, le bourgeois se définit par son ap-partenance à un groupe social aisé, la bour-geoisie.Déjà, à l’époque de Molière, le bourgeois a des rêves de noblesse.

INTERACTIF 5.6 Le Bourgeois gen-tilhomme, Acte II scène 4

Mise en scène de Benjamin Lazar

Page 241: Manuel Cinquieme

LES BELLES CHOSES !

4. Quelles sont les deux choses que monsieur Jourdain apprend

avec le maître de philosophie ?

5. Depuis combien de temps savez-vous de telles choses ?

6. Quelle est la réaction de monsieur Jourdain lorsqu’il apprend à

prononcer les voyelles ? Citez au moins deux exemples.

7. Quels mots, quels signes de ponctuation sont utilisés quand mon-

sieur Jourdain exprime sa joie ?

8. Monsieur Jourdain vous semble-t-il être un personnage intelli-

gent ? Justifiez votre réponse.

9. Pour quelle raison souhaite-t-il apprendre ? Trouvez des indices

dans le texte.

10. Monsieur Jourdain veut apprendre l’al-

phabet ; il veut aussi apprendre à manier les

armes, à danser ; il veut changer de vête-

ments.

Quel personnage de La Fontaine souhaite,

comme lui, changer totalement ? Pourquoi ?

RÉDIGEZ1. Suivez les conseils du maître de philosophie et développez un

peu cette déclaration d’amour : « Belle Marquise, vos beaux yeux

me font mourir d’amour. »

2. Imaginez un petit dialo-

gue dans lequel, comme

maître de philosophie,

vous expliquez comment

prononcer certaines con-

sonnes.

Ne manquez pas de faire

s’exclamer de joie la per-

sonne à laquelle vous ex-

pliquez ces merveilles.

240

Louis XIV à la mandoline

Page 242: Manuel Cinquieme

LE COMIQUE

241

Le comique de mots, de geste, de situation et de caractère

INTERACTIF 5.7 Les procédés comiques chez Molière

Page 243: Manuel Cinquieme

À QUEL TYPE DE COMIQUE AVEZ-VOUS AFFAIRE ? JUSTI-FIEZ VOTRE RÉPONSE POUR CHAQUE EXTRAIT.

EXTRAIT 1

MAÎTRE JACQUES : [...] Et dans quoi est-ce que cet argent était ?

HARPAGON : Dans une cassette.

MAÎTRE JACQUES : Voilà l’affaire. Je lui ai vu une cassette.

HARPAGON : Et cette cassette comment est-elle fai-

te ? Je verrai bien si c’est la mienne.

MAÎTRE JACQUES : Comment elle est faite ?

HARPAGON : Oui.

MAÎTRE JACQUES : Elle est faite... Elle est

faite comme une cassette.

LE COMMISSAIRE : Cela s’entend.

Mais dépeignez-la un peu pour voir.

MAÎTRE JACQUES : C’est une

grande cassette.

HARPAGON : Celle qu’on m’a vo-

lée est petite.

MAÎTRE JACQUES : Eh ! oui, elle est petite, si on le veut prendre

par là, mais je l’appelle grande pour ce qu’elle contient.

LE COMMISSAIRE : Et de quelle couleur est-elle ?

MAÎTRE JACQUES : De quelle couleur ?

LE COMMISSAIRE : Oui.

MAÎTRE JACQUES : Elle est de couleur... Là, d’une certaine cou-

leur... Ne sauriez-vous m’aider à dire ?

HARPAGON : Euh ?

MAÎTRE JACQUES : N’est-elle pas rouge ?

HARPAGON : Non, grise.

MAÎTRE JACQUES : Eh, oui, gris-rouge ; c’est ce

que je voulais dire.

L’Avare, acte V, scène 2

242

Page 244: Manuel Cinquieme

EXTRAIT 2

Arnolphe rentre chez lui, et frappe à la porte afin que l’un de ses do-

mestiques (Alain ou Georgette) lui ouvre.

ALAIN : Qui heurte ?

ARNOLPHE : Ouvrez. On aura, que je pense,

Grande joie à me voir, après dix jours d’absence.

ALAIN : Qui va là ?

ARNOLPHE : Moi.

ALAIN : Georgette ?

GEORGETTE : Hé bien ?

ALAIN : Ouvre là-bas.

GEORGETTE : Vas-y, toi.

ALAIN : Vas-y, toi.

GEORGETTE : Ma foi, je

n’irai pas.

ALAIN : Je n’irai pas

aussi.

ARNOLPHE : Belle cérémonie,

Pour me laisser dehors. Holà ho ! je vous prie.

GEORGETTE : Qui frappe ?

ARNOLPHE : Votre maître.

GEORGETTE : Alain ?

ALAIN : Quoi ?

GEORGETTE : C’est Monsieur,

Ouvre vite.

ALAIN : Ouvre, toi.

GEORGETTE : Je souffle notre feu.

ALAIN : J’empêche, peur du chat, que mon

moineau ne sorte.

ARNOLPHE : Quiconque de vous

deux n’ouvrira pas la porte,

N’aura point à manger de plus de

quatre jours.

Ha !

GEORGETTE : Par quelle raison y

venir quand j’y cours.

243

Page 245: Manuel Cinquieme

ALAIN : Pourquoi plutôt que moi ? Le plaisant strodagème  !

GEORGETTE : Ôte-toi donc de là.

ALAIN : Non, ôte-toi, toi-même.

GEORGETTE : Je veux ouvrir la porte.

ALAIN : Et je veux l’ouvrir, moi.

L’École des femmes, acte I, scène 2

EXTRAIT 3

MARTINE : Et que veux-tu pendant ce temps, que je fasse avec ma

famille ?

SGANARELLE : Tout ce qu’il te plaira.

MARTINE : J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.

SGANARELLE : Mets-les à terre.

MARTINE : Qui me demandent à toute heure, du pain.

SGANARELLE : Donne-leur le fouet. Quand j’ai bien bu, et bien man-

gé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.

MARTINE : Et tu prétends ivrogne, que les choses aillent toujours de

même ?

SGANARELLE : Ma femme, allons tout doucement, s’il vous plaît.

MARTINE : Que j’endure éternellement, tes insolences, et tes débau-ches ?

SGANARELLE : Ne nous emportons point ma femme.

MARTINE : Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à

ton devoir ?

SGANARELLE : Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endu-

rante, et que j’ai le bras assez bon.

244

Page 246: Manuel Cinquieme

MARTINE : Je me moque de tes menaces.

SGANARELLE : Ma petite femme, ma mie, votre peau vous dé-

mange, à votre ordinaire.

MARTINE : Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.

SGANARELLE : Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober

quelque chose.

MARTINE : Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ?

SGANARELLE : Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les

oreilles.

MARTINE : Ivrogne que tu es.

SGANARELLE : Je vous battrai.

MARTINE : Sac à vin.

245

Sganarelle dans Le Médecin malgré lui (mise en scène de Dario Fo)

Page 247: Manuel Cinquieme

SGANARELLE : Je vous rosserai.

MARTINE : Infâme.

SGANARELLE : Je vous étrillerai.

MARTINE : Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard,

gueux, bélître, fripon, maraud, voleur... !

SGANARELLE : Il prend un bâton, et lui en donne. - Ah ! vous en

voulez, donc.

MARTINE : Ah, ah, ah, ah.

SGANARELLE : Voilà le vrai moyen de vous apaiser.

Le Médecin malgré lui, acte I, scène 1

EXTRAIT 4

Valère parle d’Élise, tandis que Harpagon pense qu’il lui parle de sa

cassette contenant tout son argent et qui lui a été volé.

VALÈRE : De grâce, ne vous mettez point en colère. Quand vous

m’aurez ouï, vous verrez que le mal n’est pas si grand que vous le

faites.

HARPAGON : Le mal n’est pas si grand que je le fais ! Quoi mon

sang, mes entrailles, pendard ?

VALÈRE : Votre sang, Monsieur, n’est pas tombé dans de mauvai-

ses mains. Je suis d’une condition à ne lui point faire de tort, et il n’y

a rien en tout ceci que je ne puisse bien réparer.

HARPAGON : C’est bien mon intention ; et que tu me restitues ce

que tu m’as ravi.

VALÈRE : Votre honneur, Monsieur, sera pleinement satisfait.

HARPAGON : Il n’est pas question d’honneur là-dedans. Mais, dis-

moi, qui t’a porté à cette action ?

VALÈRE : Hélas ! me le demandez-vous ?

HARPAGON : Oui, vraiment, je te le demande.

VALÈRE : Un dieu qui porte les excuses de tout ce qu’il fait

faire : l’Amour.

246

Page 248: Manuel Cinquieme

L'Avare (mis en scène de Pierre Franck)

HARPAGON : L’amour ?

VALÈRE : Oui.

HARPAGON : Bel amour, bel amour, ma foi ! L’amour de mes

louis d’or.

VALÈRE : Non, Monsieur, ce ne sont point vos richesses qui

m’ont tenté, ce n’est pas cela qui m’a ébloui, et je proteste de ne

prétendre rien à tous vos biens, pourvu que vous me laissiez ce-

lui que j’ai.

HARPAGON : Non ferai, de par tous les diables, je ne te le laisse-

rai pas. Mais voyez quelle insolence, de vouloir retenir le vol qu’il

m’a fait !

VALÈRE : Appelez-vous cela un vol ?

HARPAGON : Si je l’appelle un vol ? Un trésor comme celui-là !

VALÈRE : C’est un trésor, il est vrai, et le plus précieux que vous

ayez sans doute  ; mais ce ne sera pas le perdre, que de me le

laisser. Je vous le demande à genoux, ce trésor plein de char-

mes ; et pour bien faire, il faut que vous me l’accordiez.

247

Page 249: Manuel Cinquieme

HARPAGON : Je n’en ferai rien. Qu’est-ce à dire cela ?

VALÈRE : Nous nous sommes promis une foi mutuelle, et avons fait

serment de ne nous point abandonner.

HARPAGON : Le serment est admirable, et la promesse plaisante !

VALÈRE : Oui, nous nous sommes engagés d’être l’un à l’autre à ja-

mais.

HARPAGON : Je vous en empêcherai bien, je vous assure.

VALÈRE : Rien que la mort ne nous peut séparer.

HARPAGON : C’est être bien endiablé après mon argent.

L’Avare, acte V, scène 3

EXTRAIT 5

DOM JUAN, apercevant Charlotte : Ah, ah ! d’où sort cette autre pay-

sanne, Sganarelle ? As-tu rien vu de plus joli ? Et ne trouves-tu pas,

dis-moi, que celle-ci vaut bien l’autre ?

SGANARELLE : Assurément. Autre pièce nouvelle.

DOM JUAN : D’où me vient, la belle, une rencontre si agréable ?

Quoi, dans ces lieux champêtres, parmi ces arbres et ces rochers,

on trouve des personnes faites comme vous êtes ?

CHARLOTTE : Vous voyez, Monsieur.

DOM JUAN : Êtes-vous de ce village ?

CHARLOTTE : Oui, Monsieur.

DOM JUAN : Et vous y demeurez ?

CHARLOTTE : Oui, Monsieur.

DOM JUAN : Vous vous appelez ?

CHARLOTTE : Charlotte, pour vous servir.

DOM JUAN : Ah ! la belle personne, et que ses yeux sont péné-

trants ?

CHARLOTTE : Monsieur, vous me rendez toute honteuse.

248

Page 250: Manuel Cinquieme

Dom Juan

DOM JUAN : Ah, n’ayez point de honte d’entendre dire vos véri-

tés. Sganarelle, qu’en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus agréa-

ble ? Tournez-vous un peu, s’il vous plaît, ah que cette taille est

jolie ! Haussez un peu la tête, de grâce, ah que ce visage est mi-

gnon ! Ouvrez vos yeux entièrement, ah qu’ils sont beaux ! Que

je voie un peu vos dents, je vous prie, ah qu’elles sont amoureu-

ses ! et ces lèvres appétissantes. Pour moi, je suis ravi, et je n’ai

jamais vu une si charmante personne.

CHARLOTTE : Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas

si c’est pour vous railler de moi.

DOM JUAN : Moi, me railler de vous ? Dieu m’en garde, je vous

aime trop pour cela, et c’est du fond du cœur que je vous parle.

CHARLOTTE : Je vous suis bien obligée, si ça est.

DOM JUAN : Point du tout, vous ne m’êtes point obligée de tout

ce que je dis, et ce n’est qu’à votre beauté que vous en êtes rede-

vable.

CHARLOTTE : Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je

n’ai pas d’esprit pour vous répondre.

249

Page 251: Manuel Cinquieme

DOM JUAN : Sganarelle, regarde un peu ses mains.

CHARLOTTE : Fi, Monsieur, elles sont noires comme je ne sais quoi.

DOM JUAN : Ha que dites-vous là, elles sont les plus belles du

monde, souffrez que je les baise, je vous prie.

CHARLOTTE : Monsieur, c’est trop d’honneur que vous me faites, et

si j’avais su ça tantôt, je n’aurais pas manqué de les laver avec du

son.

DOM JUAN : Et dites-moi un peu, belle Charlotte, vous n’êtes pas

mariée sans doute ?

CHARLOTTE : Non, Monsieur, mais je dois bientôt l’être avec Piarrot,

le fils de la voisine Simonette.

DOM JUAN : Quoi ? une personne comme vous serait la femme

d’un simple paysan ? Non, non, c’est profaner tant de beautés, et

vous n’êtes pas née pour demeurer dans un village, vous méritez

sans doute une meilleure fortune, et le Ciel qui le connaît bien, m’a

conduit ici tout exprès pour empêcher ce mariage, et rendre justice

à vos charmes : car enfin, belle Charlotte, je vous aime de tout mon

cœur, et il ne tiendra qu’à vous que je vous arrache de ce misérable

lieu, et ne vous mette dans l’état où vous méritez d’être, cet amour

est bien prompt sans doute ; mais quoi, c’est un effet, Charlotte, de

votre grande beauté, et l’on vous aime autant en un quart d’heure,

qu’on ferait une autre en six mois.

CHARLOTTE : Aussi vrai, Monsieur, je ne sais comment faire quand

vous parlez, ce que vous dites me fait aise, et j’aurais toutes les en-

vies du monde de vous croire, mais on m’a toujou dit, qu’il ne faut

jamais croire les Monsieux, et que vous autres courtisans êtes des

enjoleus, qui ne songez qu’à abuser les filles.

Dom Juan, acte II, scène 2

250

Molière vous parle

VIDÉO 5.2 L’anecdote

Page 252: Manuel Cinquieme

EXTRAIT 6

Léandre est furieux : il croit que Scapin, son valet, a révélé son se-

cret à son père.

LÉANDRE : Ah, ah, vous voilà. Je suis ravi de vous trouver, Monsieur

le coquin.

SCAPIN : Monsieur, votre serviteur. C’est trop d’honneur que vous

me faites.

LÉANDRE, en mettant l’épée à la main : Vous faites le méchant plai-

sant. Ah ! je vous apprendrai...

SCAPIN, se mettant à genoux : Monsieur.

OCTAVE, se mettant entre-deux, pour empêcher Léandre de le frap-

per : Ah, Léandre.

LÉANDRE : Non, Octave, ne me retenez point, je vous prie.

SCAPIN : Eh, Monsieur.

OCTAVE, le retenant : De grâce.

LÉANDRE, voulant frapper Scapin : Laissez-moi contenter mon res-

sentiment.

OCTAVE : Au nom de l’amitié, Léandre, ne le maltraitez point.

SCAPIN : Monsieur, que vous ai-je fait ?

LÉANDRE, voulant le frapper : Ce que tu m’as fait, traître ?

OCTAVE, le retenant : Eh doucement.

LÉANDRE : Non, Octave, je veux qu’il me confesse lui-même tout à

l’heure la perfidie qu’il m’a faite. Oui, coquin, je sais le trait que tu

m’as joué, on vient de me l’apprendre ; et tu ne croyais pas peut-

être que l’on me dût révéler ce secret : mais je veux en avoir la con-

fession de ta propre bouche, ou je vais te passer cette épée au tra-

vers du corps.

SCAPIN : Ah ! Monsieur, auriez-vous bien ce cœur-là ?

LÉANDRE : Parle donc.

SCAPIN : Je vous ai fait quelque chose, Monsieur ?

LÉANDRE : Oui, coquin ; et ta conscience ne te dit que trop ce que

c’est.

SCAPIN : Je vous assure que je l’ignore.

LÉANDRE, s’avançant pour le frapper : Tu l’ignores !

OCTAVE, le retenant : Léandre.

251

Page 253: Manuel Cinquieme

Léandre voulant frapper Scapin

252

Page 254: Manuel Cinquieme

SCAPIN : Hé bien Monsieur, puisque vous le voulez, je vous con-

fesse que j’ai bu avec mes amis ce petit quartaut de vin d’Espagne

dont on vous fit présent il y a quelques jours ; et que c’est moi qui fis

une fente au tonneau, et répandis de l’eau autour, pour faire croire

que le vin s’était échappé.

LÉANDRE : C’est toi, pendard, qui m’as bu mon vin d’Espagne, et

qui as été cause que j’ai tant querellé la servante, croyant que

c’était elle qui m’avait fait le tour ?

SCAPIN : Oui, Monsieur, je vous en demande pardon.

LÉANDRE : Je suis bien aise d’apprendre cela ; mais ce n’est pas

l’affaire dont il est question maintenant.

SCAPIN : Ce n’est pas cela, Monsieur ?

LÉANDRE : Non, c’est une autre affaire qui me touche bien plus, et

je veux que tu me la dises.

SCAPIN : Monsieur, je ne me souviens pas d’avoir fait autre chose.

LÉANDRE, le voulant frapper : Tu ne veux pas parler ?

SCAPIN : Eh.

OCTAVE, le retenant : Tout doux.

SCAPIN : Oui, Monsieur, il est vrai qu’il y a trois semaines que vous

m’envoyâtes porter le soir, une petite montre à la jeune Égyptienne

que vous aimez. Je revins au logis mes habits tout couverts de

boue, et le visage plein de sang, et vous dis que j’avais trouvé des

voleurs qui m’avaient bien battu, et m’avaient dérobé la montre.

C’était moi, Monsieur, qui l’avais retenue.

LÉANDRE : C’est toi qui as retenu ma montre ?

SCAPIN : Oui, Monsieur, afin de voir quelle heure il est.

LÉANDRE : Ah, ah, j’apprends ici de jolies choses, et j’ai un servi-

teur fort fidèle vraiment. Mais ce n’est pas encore cela que je de-

mande.

SCAPIN : Ce n’est pas cela ?

LÉANDRE : Non, infâme, c’est autre chose encore que je veux que

tu me confesses.

SCAPIN : Peste !

LÉANDRE : Parle vite, j’ai hâte.

SCAPIN : Monsieur, voilà tout ce que j’ai fait.

LÉANDRE, voulant frapper Scapin : Voilà tout ?

OCTAVE, se mettant au-devant : Eh.

SCAPIN : Hé bien oui, Monsieur, vous vous souvenez de ce loup-ga-

rou il y a six mois qui vous donna tant de coups de bâton la nuit, et

vous pensa faire rompre le cou dans une cave où vous tombâtes en

fuyant.

253

Page 255: Manuel Cinquieme

LÉANDRE : Hé bien ?

SCAPIN : C’était moi, Monsieur, qui faisais le loup-garou.

LÉANDRE : C’était toi, traître, qui faisais le loup-garou ?

SCAPIN : Oui, Monsieur, seulement pour vous faire peur, et vous

ôter l’envie de nous faire courir toutes les nuits comme vous aviez

de coutume.

LÉANDRE : Je saurai me souvenir en

temps et lieu de tout ce que je viens d’ap-

prendre. Mais je veux venir au fait, et que

tu me confesses ce que tu as dit à mon

père.

SCAPIN : À votre père ?

LÉANDRE : Oui, fripon, à mon père.

SCAPIN : Je ne l’ai pas seulement vu de-

puis son retour.

LÉANDRE : Tu ne l’as pas vu ?

SCAPIN : Non, Monsieur.

Les Fourberies de Scapin, acte II, scène 3

POUR ALLER PLUS LOIN

• Rire (une activité condamnée)

• Dictionnaire du théâtre

• L’envers du théâtre

• La comédie

• Différence entre la comédie et la tragédie (et le drame)

• Les règles du théâtre classique

• Histoire de la Comédie-française

254

Castigat ridendo mores

Page 256: Manuel Cinquieme

À VOUS DE JOUERChoisissez l’un de ces six extraits, et mettez-le en scène.

Avant de distribuer les rôles, dites comment vous allez jouer la

scène :

• Précisez de quels costumes, accessoires ou éléments de décor

vous allez avoir besoin.

• Précisez où doivent se trouver les personnages, sur quel ton ils

doivent s’exprimer, à quel rythme, en faisant quels gestes, etc.

• Justifiez vos choix (pourquoi c’est mieux de faire de telle ou telle

manière).

• Si vous avez un téléphone ou une tablette, filmez-vous pour vous

entraîner avant de présenter votre travail à la classe.

255

Le metteur en scène Dario Fo

Page 257: Manuel Cinquieme

DIRE LE TEXTE

Faire du théâtre, c’est bien évidemment apprendre son rôle et mémo-

riser son texte, mais il est aussi très important de bien faire enten-dre sa voix et donc de bien prononcer les mots.

Les exercices ci-dessous vont vous permettre d’apprendre à articu-

ler.

Par exemple, vous pouvez vous entraîner à prononcer ce texte :

« Bonjour, madame Sans-Souci, combien sont ces six cent six sau-

cissons-ci ? Ces six cent six saucissons-ci

sont six sous.

- Six sous, ces six cent six saucissons-ci ! Si

ces six cent six saucissons-ci sont six sous,

ces six cent six saucissons-ci sont trop

chers. »

a - Devinez ce qui est dit, écrivez les phrases dictées puis lisez-les

à voix haute.

b - Entraînez-vous à prononcer ces phrases de plus en plus vite,

sans erreur et en articulant du mieux que vous pouvez.

• Dinon dîna, dit-on, du dos d'un dodu din-

don. Didon dîna, dit-on, de dix dos dodus

de dix dodus dindons.

• C'est l'histoire de l'évadé du Nevada qui

s'évada dans la vallée, dans la vallée du

Nevada qu'il dévala pour s'évader sur un

vilain vélo volé qu'il a volé dans la villa. Et

l'évadé du Névada fut délavé dans la vallée

par toute l'eau qui tombait là, et l'on vit l'éva-

dé vanné s'avouer que la vie d'évadé ne va-

lait pas la vie d'avant, car en vélo quand il y

a du vent on est vidé. C'est évident !

256

AUDIO 5.7Ton thé

AUDIO 5.10Petit pot

AUDIO 5.9606 saucissons

AUDIO 5.12Dinon

AUDIO 5.13L’évadé

AUDIO 5.8Mon tonton

AUDIO 5.11 Garde-chasse

Page 258: Manuel Cinquieme

PARLEZ-MOI, JE VOUS PRIE, AVEC SINCÉRITÉ

ORONTE :

[...]

Je viens, pour commencer entre nous ce beau nœud,

Vous montrer un sonnet que j’ai fait depuis peu,

Et savoir s’il est bon qu’au public je l’expose.

ALCESTE :

Monsieur, je suis mal propre à décider la chose.

Veuillez m’en dispenser.

ORONTE :

Pourquoi ?

ALCESTE :

J’ai le défaut

D’être un peu plus sincère en cela qu’il ne faut.

ORONTE :

C’est ce que je demande ; et j’aurais lieu de plainte,

Si, m’exposant à vous pour me parler sans feinte,

Vous alliez me trahir et me déguiser rien.

ALCESTE :

Puisqu’il vous plaît ainsi, monsieur, je le veux bien.

ORONTE :

Sonnet. C’est un sonnet… L’Espoir… C’est une dame

Qui de quelque espérance avait flatté ma flamme.

L’Espoir… Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,

Mais de petits vers doux, tendres, et langoureux.

(À toutes ces interruptions il regarde Alceste.)

ALCESTE :

Nous verrons bien.

ORONTE :

L’Espoir… Je ne sais si le style

Pourra vous en paraître assez net et facile,

Et si du choix des mots vous vous contenterez.

257

Dans la scène 1, Alceste prétend qu’il faut être franc et dire ce que l’on pense ; Philinte affirme qu’il est parfois préférable de cacher ce que l’on a dans le cœur. La scène suivante débute avec la venue d’Oronte qui veut se nouer d’amitié avec Alceste.

Page 259: Manuel Cinquieme

ALCESTE :

Nous allons voir, monsieur.

ORONTE :

Au reste, vous saurez

Que je n’ai demeuré qu’un quart d’heure à le faire.

ALCESTE :

Voyons, monsieur ; le temps ne fait rien à l’affaire.

ORONTE :

L’espoir, il est vrai, nous soulage,

Et nous berce un temps, notre ennui ;

Mais, Philis, le triste avantage,

Lorsque rien ne marche après lui !

PHILINTE :

Je suis déjà charmé de ce petit morceau.

ALCESTE, bas, à Philinte :

Quoi ! vous avez le front de trouver cela beau ?

ORONTE :

Vous eûtes de la complaisance ;Mais vous en deviez moins avoir,

Et ne vous pas mettre en dépensePour ne me donner que l’espoir.

PHILINTE :

Ah ! qu’en termes galants ces choses-là sont mises !

ALCESTE, bas, à Philinte :

Hé quoi ! vil complaisant, vous louez des sottises ?

ORONTE :

S’il faut qu’une attente éternelle

Pousse à bout l’ardeur de mon zèle,

Le trépas sera mon recours.

Vos soins ne m’en peuvent distraire :

Belle Philis, on désespère,

Alors qu’on espère toujours.

PHILINTE :

La chute en est jolie, amoureuse, admirable.

ALCESTE, bas, à part :

La peste de ta chute, empoisonneur, au diable,

En eusses-tu fait une à te casser le nez !

PHILINTE :

Je n’ai jamais ouï de vers si bien tournés.

ALCESTE, bas, à part :

Morbleu !

ORONTE :

Vous me flattez, et vous croyez peut-être…

258

Page 260: Manuel Cinquieme

Jacques Weber joue le misanthrope (1990)

PHILINTE :

Non, je ne flatte point.

ALCESTE, bas, à part :

Et que fais-tu donc, traître ?

ORONTE :

Mais pour vous, vous savez quel est notre traité.

Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité.

ALCESTE :

Monsieur, cette matière est toujours délicate,

Et sur le bel esprit nous aimons qu’on nous flatte.

Mais un jour, à quelqu’un dont je tairai le nom,

Je disais, en voyant des vers de sa façon,

Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours grand empire

Sur les démangeaisons qui nous prennent d’écrire ;

259

Page 261: Manuel Cinquieme

Qu’il doit tenir la bride aux grands empressements

Qu’on a de faire éclat de tels amusements ;

Et que, par la chaleur de montrer ses ouvrages,

On s’expose à jouer de mauvais personnages.

ORONTE :

Est-ce que vous voulez me déclarer par là

Que j’ai tort de vouloir…

Le Misanthrope, Acte I, scène 2

QUESTIONS

UNE COMÉDIE POÉTIQUE

1. Est-ce une comédie en prose ? À quoi le voyez-vous ?

2. Combien les vers ont-ils de syllabes ?

3. Mais pourquoi certaines répliques ne comptent-elles qu’un seul

mot ?

UN MÉCHANT POÈME

4. Que veut Oronte lorsqu’il arrive ? Comment appelle-t-on le type

de poème qu’il a écrit ?

5. Qu’en pense Alceste ? Relevez quelques répliques qui montrent

qu’il le trouve affreux.

6. Et qu’en pense Philinte ? Relevez également quelques répliques

qui montrent ce qu’il pense.

7. À quel moment Alceste parle-t-il le plus ? Pourquoi ? En deux

mots, qu’est-il en train de dire à Oronte ?

8. Auparavant, qui d’Alceste ou d’Oronte parlait le plus ?

9. Sur quel ton, à votre avis, Alceste s’adresse à Oronte ? Ose-t-il

vraiment lui dire que son poème est mauvais ?

260

Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux est une comédie en cinq actes et en vers (1808 alexandrins).

Elle est jouée pour la première fois le 4 juin 1666 au Théâtre du Palais-Royal.

Page 262: Manuel Cinquieme

RÉDIGEZ

• À votre avis, quelle va être la réaction d’Oronte ? Va-t-il se réjouir

qu’on ait eu l’honnêteté de dire la vérité sur son poème ? Va-t-il, au

contraire, être déçu et fâché qu’on ne lui fasse pas des compli-

ments ? Justifiez votre réponse.

• Qu’en pensez-vous : faut-il cacher la vérité pour ne pas vexer une

personne ou faut-il la lui dire ? Justifiez votre réponse.

LES BOUTS-RIMÉSLe bout-rimé est un poème composé à partir de rimes choisies à

l'avance. Ainsi, pour le poème ci-dessous écrit par Molière, les ri-

mes « grenouille », « hypocras », « fatras », « quenouille », etc. ont

été imposées. Il reste ensuite à écrire le poème :

Que vous m’embrassez avec votre grenouille

Qui traîne à ses talons le doux mot d’Hypocras !Je hais des bouts-rimés le puéril fatras,

Et tiens qu’il vaudrait mieux filer une quenouille.

La gloire du bel air n’a rien qui me chatouille ;

Vous m’assommez l’esprit avec un gros plâtras ; Et je tiens heureux ceux qui sont morts à Coutras,

Voyant tout le papier qu’en sonnets on barbouille.

M’accable derechef la haine du cagot,Plus méchant mille fois que n’est un vieux magot, Plutôt qu’un bout-rimé me fasse entrer en danse.

Je vous le chante clair, comme un chardonneret ;Au bout de l’univers je fuis dans une manse.

Adieu, grand Prince, adieu ; tenez-vous guilleret

À VOTRE TOUR

Écrivez vos bouts-rimés.

Pour cela, demandez à quelqu’un de vous donner des rimes (des

mots que la personne choisira), et composez votre poème en utili-

sant ces rimes.

ÉVALUATION DES BOUTS-RIMÉS

• Les rimes choisies à l'avance ont été utilisées = 2 points

• Les rimes sont correctes = 2 points

• La disposition des rimes est correcte (abba, abba, etc.) = 2 points

• Le poème est un sonnet = 2 points

• Les vers sont des alexandrins = 2

points

• Le texte est correctement ponctué

= 2 points

• Il n'y a pas de fautes d'orthogra-

phe = 4 points

• L'histoire est aussi cohérente que

le permettent les rimes = 4 points

261

INTERACTIF 5.8 Rédigez et envoyez votre travail

Page 263: Manuel Cinquieme

LA LANGUE DU XVIIE SIÈCLE

VOCABULAIRE

Vous avez découvert, dans ce chapitre, de nombreux mots.

Retrouvez leur signification en associant les mots avec leur défini-

tion.

QUELQUES VERBES

a - Le verbe « entendre » possède deux significations. Lesquelles ?

Rédigez deux phrases contenant ces deux sens.

b - « souffrir » possède également une double signification. Donnez

ses différents sens, et rédigez deux phrases.

c - Les verbes « ouïr », « quereller » et « railler » sont devenus plu-

tôt rares. En revanche, on emploie certains mots de la même famille

(ce sont souvent des noms). Trouvez-les !

RÉÉCRIVEZ CES PHRASES DANS UN FRANÇAIS PLUS MODERNE.

Exemple : Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ? → Crois-tu

que tu me fais peur ?

a - En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir trouver. (223)

262

presser chercher

quereller cacher

égosiller malchance

s’égayer faire des compliments

tout à l’heure politesse

bailler disputer

infortune forcer à aller vite

civilité se faire mal à la gorge

quérir immédiatement

déguiser donner

louer s’amuser

Page 264: Manuel Cinquieme

b - Nous nous sommes allés promener sur le port. (224)

c - Dépêchez donc vite, Monsieur, je tremble que l'heure ne sonne.

(226)

d - Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ? (236)

e - « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bon-

net de nuit ». (238)

f - On aura grande joie à me voir, après dix jours d’absence. (243)

g - De grâce, ne vous mettez point en colère. (246)

h - Qui t’a porté à cette action ? (246)

LES INSULTES

On trouve de nombreuses insultes chez Molière. Ce sont d’ailleurs

les premiers mots que nous avons lus.

Retrouvez au moins cinq exemples de ces insultes, et utilisez-les

dans un petit dialogue.

263

Page 265: Manuel Cinquieme

264

Page 266: Manuel Cinquieme

LE DÉPART6

Page 267: Manuel Cinquieme

266

Page 268: Manuel Cinquieme

LE VOYAGE

À Maxime Du Camp

I

Pour l'enfant, amoureux de cartes et d’estampes,

L'univers est égal à son vaste appétit.

Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !

Aux yeux du souvenir que le monde est petit !

Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,

Le cœur gros de rancune et de désirs amers,

Et nous allons, suivant le rythme de la lame,

Berçant notre infini sur le fini des mers :

Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;

D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,

Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,

La Circé tyrannique aux dangereux parfums.

Pour n'être pas changés en bêtes, ils s’enivrentD'espace et de lumière et de cieux embrasés ;

La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,

Effacent lentement la marque des baisers.

Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent

Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,

De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,

Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

[…]

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

QUESTIONS

L’ENFANT ET LE VOYAGE

1. Dans la première strophe, qu’est-ce qui

donne envie à l’enfant de voyager ?

2. Toujours dans la première strophe, quel adjectif

qualifie « appétit » ? Et quel mot rime avec « appé-

tit » ? Que signifie cette opposition ?

3. Quel sont les sentiments du poète au sujet de l’enfance ? Quels

mots ou signe de ponctuation le prouvent ?

267

Page 269: Manuel Cinquieme

PARTIR

4. Dans la seconde strophe, relever un complément circonstanciel

annonçant le départ. Combien ce complément a-t-il de syllabes ?

Relevez les trois autres parties du vers. Combien y en a-t-il

en tout ?

5. Quel terme, toujours dans la seconde stro-

phe, désigne les voyageurs ? Qu’est-ce qui

les pousse à partir ?

6. Comment voyagent-ils ? Relevez les

mots qui le montrent.

7. Dans la strophe suivante, en com-

bien de catégories le poète classe-

t-il ces voyageurs ? Relevez les

mots qui le montrent. Quelles rai-

sons les poussent à voyager ?

LES VRAIS VOYAGEURS

8. Par quel mot commence la dernière

strophe ? Donnez sa nature. À quoi sert ce

mot ?

9. Qui sont « les vrais voyageurs » ? Quelle est la rai-

son de leur départ ?

10. Où s’achève la proposition subordonnée relative « qui par-

tent » ? Quels mots sont ainsi mis en valeur ?

11. Quelle voyelle est très souvent répétée ?

RÉDIGEZEt selon vous, quelles sont les raisons pour lesquelles on a envie de

partir ? Pour voyager ? Pour échapper à quelque chose ? Répondez

à cette question en essayant d’apporter plusieurs réponses, puis ra-

contez l’un de vos voyages. Quel souvenir en gardez-vous à pré-

sent ?

268

LE VOYAGE

Le mot « voyage » vient du latin « viaticum » (= ce qui sert à faire la route), qui a donné, en français, « viatique ». « viaticum » vient lui-même de « via » (= la voie, le chemin).

Le voyage, dans son sens actuel, désigne le déplacement d’une per-sonne qui se rend dans un lieu plus ou moins éloigné.

Le XIXe siècle (qui invente le mot « tourisme ») voit les moyens de trans-port se développer fortement (par bateau puis par train notamment). Les grands écrivains aiment raconter leurs voyages : le Voyage en Orient de Lamartine en 1835, celui de Nerval en 1851, mais aussi de Gustave Flaubert accompagné de Maxime du Camp (le dédicataire du poème) qui se réalise entre 1849 et 1852.

Page 270: Manuel Cinquieme

« Les âges de la vie » (1834) par Caspar David Friedrich

269

Page 271: Manuel Cinquieme

HEUREUX QUI COMME ULYSSE

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d’usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,

Que des palais romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,

Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Joachim Du Bellay, Les Regrets

QUESTIONS

LA FORME DU POÈME

1. Comment bien ce poème compte-t-il

de strophes ?

2. Combien y a-t-il de vers dans chaque

strophe ?

3. Combien y a-t-il de syllabes dans cha-

que vers ?

4. Pour chaque rime, mettez une lettre.

Exemple :

• voyage A

• toison B

• raison B

• …

270

Page 272: Manuel Cinquieme

5. Quelles rimes se terminent par « e » ?

LE VOYAGE INACCOMPLI

6. Dans la première strophe, où se termine la première phrase ? Jus-

tifiez votre réponse. [Parler d’enjambements]

7. Pourquoi Ulysse ou Jason sont-ils heureux ?

8. Par quels mots est désigné Jason ? Comment appelle-t-on cette

figure de style ?

9. Dans les deux premiers vers, à quels temps sont les verbes ?

10. Qu’apportent les voyages selon le poète ? Est-ce le voyage qui

est le plus important ? Appuyez-vous sur la première strophe pour

répondre.

271

« Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome » de Pierre Paul Rubens

Page 273: Manuel Cinquieme

11. Quel type de phrase trouve-t-on essentiellement dans les deux

premières strophes ? Quel sentiment du poète cela exprime-t-il ?

12. Cherchez dans un dictionnaire la nature du mot « hélas ». Qu’ex-

prime ce mot ? Où est-il placé dans le vers ? Pourquoi à votre avis ?

LE REGRET

13. Dans les deux dernières strophes, relevez les déterminants pos-

sessifs. À quel lieu marquent-ils l’attachement ?

14. Inversement, relevez les articles définis. À quels lieux sont-ils as-

sociés ?

15. Toujours dans les deux dernières strophes, quels mots sont répé-

tés ?

16. Où ces mots sont-ils pla-

cés ? Qu’est-ce que ces mots

opposent ?

17. Comment expliquez-vous la

préférence du poète ?

18. Comment appelle-t-on ce

sentiment de de tristesse, de re-

gret d’une chose qui appartient

désormais au passé ?

RÉDIGEZComme Joachim Du Bellay, comparez deux lieux, l’un que vous pré-

férez à l’autre. Utilisez la formule « Plus me plaît ... que ... » au

moins quatre fois.

LE SONNETLe sonnet est une forme poétique qui nous vient très probablement

d’Italie (par le poète Pétrarque), et a été popularisé au XVIe siècle.

Il est composé de quatorze vers répartis en quatre strophes : deux

quatrains (ce sont des strophes de quatre vers) et deux tercets (ce

sont des strophes de trois vers).

Les deux quatrains ont des rimes qui suivent la combinaison abba,

abba. Les deux tercets ont la combinaison ccd, eed, mais il existe

en réalité une grande variété de possibilités.

L’alexandrin est généralement utilisé, mais certains sont écrits en dé-

casyllabes.

272

UN POÈTE HUMA-NISTE

Joachim du Bellay a reçu une éducation humaniste au col-lège de Coqueret où il a été l’élève du poète Dorat en même temps que son ami Ron-sard. Grâce à Dorat, les jeu-nes poètes du collège Coque-ret découvrent la poésie anti-que.

Page 274: Manuel Cinquieme

LE DEGRÉ DE L’ADJECTIF

Prenons l'énoncé Ce garçon est sympathique.

On y affirme que le garçon a une qualité, la sympathie. Ce garçon,

comme le montrent les exemples ci-dessous, peut être sympathique

à des degrés divers :

• Ce garçon est peu sympathique.

• Ce garçon est assez sympathique.

• Ce garçon est extrêmement sympathique.

• Ce garçon est plus sympathique que son frère.

• Ce garçon est le plus sympathique.

Ainsi, quand on qualifie quelqu'un ou quelque chose, on peut expri-

mer certaines nuances variables en degrés.

Ce sont les degrés d'intensité et de comparaison :

• L’adjectif qualificatif exprime une qualité à des degrés d’intensité

plus ou moins forts. Ainsi, un individu peut être peu, assez, très ou

trop sympathique.

• Le degré de la qualité peut être comparé avec d'autres éléments :

Notre individu est plus, moins ou aussi sympathique que son frère.

273

VIDÉO 6.1 Le degré de l’adjectif

Page 275: Manuel Cinquieme

I – LES DEGRÉS D'INTENSITÉ

L'expression de l'intensité varie selon une échelle qui va du plus fai-

ble au plus fort. Ce sont généralement les adverbes qui servent à

exprimer cette intensité, mais on peut utiliser également des pré-

fixes ou des suffixes.

1. L'INTENSITÉ FAIBLE

L'adverbe « peu » et les adverbes en « -ment » comme « faible-

ment », « légèrement », etc. permettent d'exprimer une qualité d'in-

tensité faible :

Il est peu courageux.

Les préfixes « sous- » , « hypo » peuvent également être utilisés :

Il est sous-alimenté ; Il est hypotendu.

2. L'INTENSITÉ MOYENNE

Les adverbes « assez », « moyennement », « quasi » (ou « quasi-

ment »), « presque », « plutôt » expriment une qualité d'intensité

moyenne :

Elle est plutôt jolie ; Sa rédaction était presque réussie.

3. L'INTENSITÉ ÉLEVÉE

Les adverbes « très », « tout », « fort », « bien », « tout à fait » et les

adverbes en « -ment » « entièrement », « absolument », etc. expri-

ment le plus haut degré d'intensité :

Il est fort petit.

Les adverbes suivants expriment une intensité dépassant la norme :

« trop », « excessivement », « si », etc. :

Ce plat est trop chaud.

Enfin, on pourra utiliser les préfixes « extra- », « super- », « hyper- »,

« ultra- »... pour marquer une forte intensité :

C'est archifaux ! ; C'est hyper-intéressant !

Plus rare, on utilisera le suffixe « -issime »  :

Cet acteur est richissime.

274

Page 276: Manuel Cinquieme

II – LES DEGRÉS DE COMPARAISON

On distingue deux types de degré de comparaison : le comparatif et

le superlatif.

1. LE COMPARATIF

Suivant l’adverbe qu’on met devant l’adjectif, on donne une intensité

• de supériorité : plus + adj : Il est plus grand que toi.

• d’égalité : aussi + adj : Il est aussi grand que toi.

• d’infériorité : moins + adj : Il est moins grand que toi.

L’adjectif est généralement suivi d’un complément de comparaison

introduit par « que » et qui peut être :

• un groupe nominal : Il est plus petit que sa femme.

• un adjectif qualificatif : Il est aussi obstiné que rusé.

• un adverbe : Ce vin est moins bon qu’autrefois.

• une proposition subordonnée : Ce professeur est plus aimé qu’on

ne le croit.

Attention ! Certains comparatifs issus du latin ont été conservés.

Ainsi, on ne dit pas « plus bon », mais « meilleur » ; « plus mau-

vais », mais « pire ».

2. LE SUPERLATIF

Le superlatif exprime le plus haut ou le plus bas degré d’une qualité

par rapport à un ensemble.

L'adjectif est alors précédé de « le plus » (superlatif de supériorité)

ou de « le moins » (superlatif d’infériorité).

• la supériorité : Ce tableau est le plus beau de tous.

• l’infériorité : Il est le moins gentil de tous.

On le voit l’adjectif est généralement suivi, dans ce cas, d’un com-

plément, généralement un groupe nominal introduit par une préposi-

tion : Alexandre est le plus grand des conquérants ; Il était le

meilleur d'entre nous.

EXERCICES

1. LE DEGRÉ D’INTENSITÉ

Pour chaque adjectif, écrivez une phrase dans laquelle vous utilise-

rez trois degrés d’intensité (faible, moyenne et élevée) à l’aide d’un

adverbe.

Exemple : réussi → ce film est peu réussi. / ce film est assez

réussi. / ce film est très réussi.

Pensez à varier les adverbes !

intéressant - ennuyeux - joli - rare - vite - habile.

275

Page 277: Manuel Cinquieme

2. SUFFIXE OU PRÉFIXE D’INTENSITÉ

Rédigez une phrase à partir de ces adjectifs en leur ajoutant un suf-

fixe ou un préfixe d’intensité.

Exemple : génial → Ce cours est génialissime !

Pensez à varier les suffixes et les préfixes !

rare - simple - nul - violent - courageux - important.

3. COMPARATIF OU SUPERLATIF

Relevez tous les adjectifs qualificatifs. Sont-ils au comparatif ou au

superlatif ? Justifiez votre réponse.

Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surpre-

nante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante,

la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extra-

ordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la

plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus

secrète jusqu’à aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie

[…].

4. ADJECTIF ET COMPARATIF

Employez les adjectifs avec un comparatif dans une phrase com-

mençant par « elle ».

Exemple : Elle est grande. → Elle est plus grande que toi.

Pensez à accorder les adjectifs !

rapide - bon - vieux - attentif - mauvais - léger - naïf.

276

RÉVISION 6.1 Quel est le degré de comparaison utilisé ? Comparatif ou superlatif ?

Répondre

Question 1 sur 7

Gargantua est le plus grand de tous.

A. Comparatif

B. Superlatif

Page 278: Manuel Cinquieme

QUAND JE ME METTRAI À VOLER

Quand je me mettrai à voler,

Et sur elles me sentirai,

En si grande aise je serai,

Que j’ai peur de m’essorer.

Beau crier aura le lévrier, Chemin de plaisant vent prendrai,Quand je me mettrai à voler,

Et sur elles me sentirai.

La cage il m'a fallu garder

Longtemps. Plus ne le ferai,

Puisque doux temps et clair verrai.

On me le devra pardonner,

Quand je me mettrai à voler.

Charles d’Orléans, Poésies

277

Page 279: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

UNE FORME POÉTIQUE DU MOYEN ÂGE

1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ? Et combien ces stro-

phes ont-elles de vers ?

2. Combien y a-t-il de syllabes par vers ?

3. Comment sont disposées les rimes ?

4. Quel vers est répété ? Comment appelle-t-on, un peu comme

dans une chanson, une telle répétition ?

5. À quels emplacements ce vers est-il répété ? Que remarquez-

vous concernant la construction du poème ?

L’ENVOL

6. À votre avis, qui dit « je » ?

7. Que désire-t-il ? Relever le champ lexical de l’envol.

8. À quel temps les verbes sont-ils principalement conjugués ?

Qu’est-ce que cela indique ?

9. Quels seront les sentiments du poète quand il prendra son en-

vol ? Justifiez votre réponse en citant le texte.

10. Pourquoi le poète veut-il partir ? Appuyez votre réponse en ci-

tant les vers qui le montrent. Par

quel moyen la durée de son em-

prisonnement est-elle mise en va-

leur ?

LE RONDEAULe rondeau est un court poème

du Moyen Âge qui doit son nom

à la ronde (que l’on dansait et

chantait à l’origine).

Il est apparu au XIIIe siècle, et est généralement composé de trois

strophes en octosyllabes (ou en décasyllabes) sur deux rimes seule-

ment.

Le rondeau est rythmé par un refrain. La figure du rond est donnée

par la forme, puisque le poème s’achève sur les vers qui l’ont com-

mencé.

RÉDIGEZÀ votre tour, rédigez un rondeau. Choisissez pour cela un thème très

simple : votre amour, le temps qu’il fait...

278

UN PRISONNIER

En 1415, à la bataille d’Azin-court (lors de la guerre de Cent Ans), Charles d’Orléans est fait prisonnier.

Page 280: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

LE PORT

Les mots suivants vous sont donnés :

• belvédère

• môle

279

AUDIO 6.1Écoutez le texte

AUDIO 6.2Écrivez le texte

Un môle permet l'accostage et la protec-

tion contre les vagues.

Page 281: Manuel Cinquieme

DICTÉE 2

CETTE VIE

Les mots suivants vous sont donnés :

• Lisbonne

280

AUDIO 6.3Écoutez le texte

AUDIO 6.4Écrivez le texte

Page 282: Manuel Cinquieme

BEL ASTRE VOYAGEUR

Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives

Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,

Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?

Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,

Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,

N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?

Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?

T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?

Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre

L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour

Si son œil ne doit pas contempler ton retour,

Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,

Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,

Du moins jette au passage, astre errant et rapide,

Un regard de pitié sur le théâtre vide

De tant de maux soufferts et du labeur humain.

Louise Ackermann, Poésies Philosophiques

281

Le mot « comète » vient du grec « komêtês » signi-fiant « chevelu ». La comète, avec sa traînée lumi-neuse apparaît, en effet, comme un astre chevelu.

Page 283: Manuel Cinquieme

Sans plus apporter de pré-cisions, Louise Ackermann (1813-1890) dédie son poème « À la comète de 1861 ».

Les comètes avaient déjà inspiré les poètes comme Victor Hugo.

Depuis Halley, on savait que celles-ci faisaient plu-sieurs passages :

« En 1705, Edmond Hal-ley publia un livre avan-çant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Ex-pliquant que la comète voyage sur une orbite ellip-tique, elle prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil. Halley prédit qu'elle re-viendrait en 1758. » (source)

282

Page 284: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

S’ADRESSER AUX ASTRES

1. À qui s’adresse la poétesse ? Relevez, dans la première strophe,

tous les mots qui le désignent, et donnez leur nature.

2. Comment appelle-t-on la figure de style qui consiste à donner vie

à un objet ? Relevez un ou deux exemples de l’emploi de cette fi-

gure.

3. Quelle voyelle est répété dans ce vers ? Quel sentiment la répéti-

tion de ce son semble-t-elle traduire ?

4. Qu’est-ce que la « mer sans rives » ? Comment appelle-t-on cette

figure de style ?

5. Dans la première strophe, quel type de phrase domine ? Que

veut savoir la poétesse ?

UN POÈME PHILOSOPHIQUE

6. « L’homme aura disparu »

Est-ce sûr ? Est-ce possible ? Justifiez votre réponse.

7. Relevez, dans l’ensemble du poème, le champ lexical de la tris-

tesse.

8. Qu’est-ce qui rend l’homme si mal-

heureux ? Justifiez votre réponse en

vous appuyant sur le texte et votre pro-

pre expérience.

9. Selon la poétesse, qu’est-ce que le

« théâtre » ? Pourquoi l’appelle-t-elle

ainsi ?

RÉDIGEZEn cinq ou six lignes (en prose, si vous le préférez), adressez-vous

à un astre (le soleil, la lune, une étoile...) et interrogez-le sur le sens

de la vie, la joie ou la souffrance que vous éprouvez en ce monde.

VOCABULAIREUn dessein est un projet, une inten-

tion, un but que l’on s’est fixé.

Avec quel mot ne faut-il pas le con-

fondre ? Comment appelle-t-on des

mots qui ont la même prononciation,

mais pas la même orthographe ?

VIDÉO 6.2 La comète de Halley

La comète voyage sur une orbite elliptique.

283

LES MÉTÉORES

En grec, « meteôros » si-gnifie « ce qui est élevé dans les airs ». Le mot dési-gne donc tout phénomène se produisant dans l’atmo-sphère : le vent, la pluie, l’arc-en-ciel, la foudre, etc. sont des météores.

Page 285: Manuel Cinquieme

LES HOMOPHONES

1. OU ET OÙ

• ou est une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni,

car) permettant de lier deux mots, deux groupes de mots voire

deux phrases (Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée). Elle ex-

prime le plus souvent un choix, une alternative (une chose ou bien

une autre). On peut donc, en ce cas, dire ou bien (Il préfère le cho-

colat ou la fraise ?).

• où est un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.). Il est placé

en tête d’une proposition relative. Il exprime le lieu (C’est la ville où

je suis né) ou le temps (L’hiver où il a fait si froid). Où est adverbe

dans une phrase interrogative (Où est ton frère ?).

2. ÇA ET ÇÀ

• ça est un pronom démonstratif (ceci, cela, ce, celui-ci, celui-là…).

Pour le reconnaître facilement, remplacez-le par cela : Il ne man-

quait plus que ça (cela), Ça (cela) serait bien.

• çà est un adverbe de lieu signifiant ici, cet endroit. On ne le trouve

plus guère que dans l’expression çà et là. On l’emploie parfois

comme une interjection (comme oh ! hélas ! hein !, etc.), mais

c’est très rare (Çà, allez-vous vous taire !).

On retiendra donc que ça s’écrit généralement sans accent.

284

INTERACTIF 6.1 Les homophones

Complétez par « ou » ou « où »

INTERACTIF 6.2 Les homophones

Complétez par « ça » ou « çà »

Page 286: Manuel Cinquieme

3. SANS, S’EN OU SENT

• sans est une préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de,

sans…). Cette préposition est le contraire de avec. Elle exprime le

manque, l’absence. Une préposition s’emploie le plus souvent de-

vant un nom (C’est sans espoir) ou un groupe nominal (Il est venu

sans ses affaires) ou un verbe à l’infinitif (Il s’est levé sans savoir

qu’il n’y avait pas cours).

• s’en est constitué de deux pronoms (se et en). On retrouve cette

forme dans quelques constructions verbales (s’en aller, s’en pren-

dre à quelqu’un, s’en mordre les doigts, ne pas s’en faire… ) à la

troisième personne du singulier : il s’en va, il ne peut s’en prendre

qu’à lui-même... Pour cette raison, on trouve s’en entre le sujet (il)

et le verbe (va, prendre).

• Il ne faut pas confondre ces deux formes avec le verbe sentir con-

jugué au présent de l’indicatif (je sens, tu sens, il sent).

4. DANS ET D’EN

• dans est une simple préposition qui possède cependant de nom-

breuses significations : le lieu (Il est dans sa chambre), le temps

(Le train arrive dans cinq minutes) ou la manière (Une maison

construite dans le style baroque).

• d’en est composé de la préposition de et du pronom en. Ainsi

quand on écrit Ce labyrinthe est immense, il est difficile d’en sortir,

on veut dire qu’il est difficile de sortir du labyrinthe (le pronom en

reprend ce labyrinthe, ce qui évite une répétition).

La préposition en se trouve parfois devant un nom (en haut, en

bas, en face…).

285

INTERACTIF 6.3 Les homophones

Complétez par « sans », « sent » ou « s’en »

INTERACTIF 6.4 Les homophones

Complétez par « dans » ou « d’en »

Page 287: Manuel Cinquieme

5. PEU ET PEUT

• peu est un adverbe. C’est le contraire de beaucoup : Cela a peu

d’importance.

• peut est le verbe pouvoir à la troisième personne du singulier du

présent de l’indicatif (Il peut arriver à tout instant).

6. NI ET N’Y

• ni est une conjonction de coordination. Parfois utilisée seule (Pa-

tience et longueur de temps font plus que force ni que rage), on la

trouve aussi avec une autre négation (Il ne sait pas parler ni racon-

ter ce qu’il vient de voir).

• n’y est composé d’une négation (ne élidé c’est-à-dire sans le e,

mais avec une apostrophe) et du pronom personnel y : Je cherche

cette clé, mais elle n’y est pas (y désigne le lieu où l’on cherche la

clé).

286

INTERACTIF 6.5 Les homophones

Complétez par « peu » ou « peut »

INTERACTIF 6.6 Les homophones

Complétez par « ni » ou « n’y »

Page 288: Manuel Cinquieme

7. SI, S’Y ET CI

• si a de très nombreux emplois. Il peut exprimer la condition (Vas-y,

si tu en as envie). Il peut marquer l’intensité (Ce gâteau est si

bon). Dans ce dernier cas, il peut être remplacé par aussi, telle-

ment.

• Il ne doit pas être confondu avec s’y. Il s’agit de deux pronoms (se

et y). On trouvera donc s’y dans les verbes pronominaux (se ren-

dre par exemple) employé avec le pronom y désignant dans notre

exemple un lieu : Il aime Paris, il s’y rend dès que possible.

• ci est un adverbe. C’est l’abréviation d’ici (ci-joint, Les témoins ci-

présents, ci-gît…).

Parfois précédé d’un trait d’union, ci s’ajoute à un pronom (celui-

ci, celle-ci) ou à un nom (cette personne-ci).

287

INTERACTIF 6.7 Les homophones

Complétez par « si », « s’y » ou « ci »

RÉVISION 6.2 Les homophones

Répondre

Question 1 sur 5

« où » est...

A. Une conjonction de coordination

B. Un pronom relatif

C. Un adverbe

D. Une préposition

Page 289: Manuel Cinquieme

MA BOHÈME

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;

Mon paletot aussi devenait idéal ; J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ; Oh ! Là ! Là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.

- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course

Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.

- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.

Et je les écoutais, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les élastiques

De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Arthur Rimbaud, Poésies

QUESTIONS

S’EN ALLER

1. Relevez, dans le premier vers, les pronoms personnels désignant

le poète.

2. Dans le premier vers toujours, dites dans quel état d’esprit sem-

ble se trouver le poète. À quel mot le voyez-vous ?

3. Comment sont ses vêtements ? Relevez deux exemples.

4. Relevez le champ lexical de l’errance.

5. Quels sont les sentiments du poète une fois qu’il est parti ? Justi-

fiez votre réponse en relevant, dans l’ensemble du poème, les mots

qui le montrent, mais aussi en examinant la ponctuation.

6. Le poète a-t-il une destination ? Justifiez votre réponse.

288

Page 290: Manuel Cinquieme

7. Que signifie la phrase « Mon auberge était à la Grande-Ourse » ?

Quelle figure de style a-t-on ? Pourquoi employer ici cette figure ?

8. Qu’est-ce que la bohème ? Cherchez

dans le dictionnaire un mot de la même fa-

mille.

UN VOYAGE POÉTIQUE

9. Qu’est-ce que le poète Petit-Poucet sè-

me ?

10. Comment appelle-t-on, dans la

deuxième strophe, des mots appartenant

à la phrase précédente, mais rejetés dans

le vers suivant ?

11. Relevez, dans l’ensemble du texte, le

champ lexical de la poésie.

12. Combien y a-t-il de phrases dans les

deux tercets ?

13. Qu’est-ce qu’une lyre ? Comment le

poète la fabrique-t-il ?

RÉDIGEZÀ la façon d’Arthur Rimbaud, exprimez votre joie en utilisant cette

tournure : « Oh ! Là ! Là ! que d'amours

splendides j'ai rêvées ! »

Exemple : J’ai reçu de splendides ca-

deaux. → Oh ! Là ! Là ! que de splendides

cadeaux j’ai reçus !

a - J’ai visité de nombreux pays.

b - Nous avons dégusté des plats déli-

cieux.

c - Nous avons rencontré des gens fantasti-

ques.

d - Il a lu des livres passionnants.

RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en remplaçant « je »

par « nous ».

289

Page 291: Manuel Cinquieme

BALLADE DES ENFANTS SANS SOUCI

Ils vont pieds nus le plus souvent. L’hiver

Met à leurs doigts des mitaines d’onglée.

Le soir, hélas ! ils soupent du grand air,

Et sur leur front la bise échevelée

Gronde, pareille au bruit d’une mêlée.

À peine un peu leur sort est adouci

Quand avril fait la terre consolée.

Ayez pitié des Enfants sans souci.

Ils n’ont sur eux que le manteau du ver,

Quand les frissons de la voûte étoilée

Font tressaillir et briller leur œil clair.

Par la montagne abrupte et la vallée,

Ils vont, ils vont ! À leur troupe affolée

Chacun répond : « Vous n’êtes pas d’ici,

Prenez ailleurs, oiseaux, votre volée. »

Ayez pitié des Enfants sans souci.

Un froid de mort fait dans leur pauvre chair

Glacer le sang, et leur veine est gelée.

Les cœurs pour eux se cuirassent de fer.

Le trépas vient. Ils vont sans mausoléePourrir au coin d’un champ ou d’une allée,

Et les corbeaux mangent leur corps transiQue lavera la froide giboulée.

Ayez pitié des Enfants sans souci.

ENVOI

Pour cette vie effroyable, filée

De mal, de peine, ils te disent : Merci !

Muse, comme eux, avec eux exilée,

Ayez pitié des Enfants sans souci !

Albert Glatigny, Le Parnasse contemporain

290

Page 292: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

LA FORME DU POÈME

1. Combien y a-t-il de strophes dans ce poème ?

2. Qu’est-ce qui distingue la dernière strophe des autres ?

3. Qu’ont pourtant en commun chaque strophe ?

4. Combien les vers comptent-ils de syllabes ? Comment les ap-

pelle-t-on ?

5. Examinez la première strophe, combien y a-t-il de rimes ? Com-

ment sont-elles disposées ?

L’ERRANCE MISÉREUSE

6. Relevez les différentes utilisations du verbe « aller » dans l’en-

semble du poème.

7. Comment sont accueillis les enfants sans souci ? Trouvez quel-

ques exemples.

8. Relevez tous les mots et expressions qui montrent la grande

pauvreté des enfants sans souci.

291

Page 293: Manuel Cinquieme

9. Relevez le champ lexical de l’hiver.

10. Avec quel mot rime « filée » ? Combien de sons ces deux mots

ont-ils en commun ?

11. Qu’est-ce qu’un « exil » ? Trouvez, dans le poème, un mot de la

même famille. Quel autre personnage connaît également l’exil ?

RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en conjuguant les verbes à l’imparfait.

VOCABULAIREa - Qu’est-ce qu’un « souci » ?

b - Donner un verbe de la même famille que « souci ».

c - À quelle classe grammaticale appartiennent les mots « insoucian-

ce », « soucieusement » et « soucieux » ?

d - Que signifie l’expression « C’est le moindre de mes soucis » ? 

LA BALLADELa ballade désigne un poème du Moyen Âge dans lequel le poète

évoque - le plus souvent - ses sentiments amoureux.

Comme le rondeau, la ballade est une forme poétique associée à la

danse. Ballade vient du verbe baller qui voulait dire « danser » (il a

la même origine que notre mot « bal »).

Une ballade est composée de trois strophes (des huitains) de huit

(des octosyllabes) ou dix syllabes (des décasyllabes). Chaque stro-

phe s’achève sur un refrain. Ces strophes comportent trois rimes (a,

b, c).

Le poème se termine par une strophe de quatre ou cinq vers que

l’on appelle l’envoi (possédant deux rimes), qui nomme le destina-

taire du poème (souvent, au Moyen Âge, un prince ou une prin-

cesse).

LES ENFANTS SANS-SOUCI

Les Enfants sans-souci (également appelés les Sots) étaient une confrérie joyeuse de Paris. Ces « anciens célébrants de la Fête des Fous » étaient habillés, comme les fous de cour, de jaune et de vert, portant un chapeau garni de grelots et sur-monté d'oreilles d’âne. À la main, une marotte.

292

Page 294: Manuel Cinquieme

L'HIRONDELLE ET LES PETITS OISEAUX

Une Hirondelle en ses voyages

Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu

Peut avoir beaucoup retenu.

Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,

Et devant qu’ils fussent éclos,

Les annonçait aux Matelots.

Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème,

Elle vit un Manant en couvrir maints sillons.

« Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons.

Je vous plains : car pour moi, dans ce péril extrême,

Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.

Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?

Un jour viendra, qui n'est pas loin,

Que ce qu'elle répand sera votre ruine.

De là naîtront engins à vous envelopper,

Et lacets pour vous attraper ;

Enfin mainte et mainte machine

Qui causera dans la saison

Votre mort ou votre prison ;

Gare la cage ou le chaudron.

C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle,

Mangez ce grain et croyez-moi. »

Les Oiseaux se moquèrent d'elle,

Ils trouvaient aux champs trop de quoi.

Quand la chènevière fut verte,

L'Hirondelle leur dit : « Arrachez brin à brin

Ce qu'a produit ce mauvais grain,

Ou soyez sûrs de votre perte.

- Prophète de malheur, babillarde, dit-on,

Le bel emploi que tu nous donnes !

Il nous faudrait mille personnes

Pour éplucher tout ce canton. »

La chanvre étant tout à fait crue,

L'Hirondelle ajouta : « Ceci ne va pas bien ;

Mauvaise graine est tôt venue ;

Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien,

Dès que vous verrez que la terre

Sera couverte, et qu'à leurs blés

Les gens n'étant plus occupés

293

Page 295: Manuel Cinquieme

Une Hirondelle en ses voyagesAvait beaucoup appris. Quiconque a beau-coup vuPeut avoir beaucoup retenu.

294

Page 296: Manuel Cinquieme

Feront aux Oisillons la guerre ;

Quand reginglettes et réseaux

Attraperont petits Oiseaux,

Ne volez plus de place en place ;

Demeurez au logis, ou changez de climat :

Imitez le Canard, la Grue et la Bécasse.

Mais vous n'êtes pas en état

De passer comme nous les déserts et les ondes,

Ni d'aller chercher d'autres mondes.

C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr :

C'est de vous enfermer aux trous de quelque mur. »

Les Oisillons, las de l'entendre,

Se mirent à jaser aussi confusément

Que faisaient les Troyens quand la pauvre CassandreOuvrait la bouche seulement.

Il en prit aux uns comme aux autres :

Maint Oisillon se vit esclave retenu.

Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres,

Et ne croyons le mal que quand il est venu.

Jean de La Fontaine, Fables (livre premier, fable 8)

QUESTIONS

UNE FABLE

1. Quels sont les personnages de ce poème ? Quelle figure de style

consiste à faire parler des animaux ?

2. Comptez le nombre de syllabes utilisées dans ces vers. Quel est

le mètre utilisé ? A-t-on l’impression de lire un poème ? Justifiez vo-

tre réponse.

3. Trouvez, dans le poème, un mot qui soit synonyme de « petit oi-

seau ».

4. Pourquoi l’hirondelle est-elle plus sage que les autres oiseaux ?

Quel personnage de la mythologie a, comme elle, acquis une telle

sagesse ?

5. De quel « péril extrême » parle l’hirondelle ?

L’IMPOSSIBLE DIALOGUE

6. À quel personnage de la mythologie est-elle comparée ? Pour

quelle raison ?

7. Quel signe de ponctuation est utilisé lorsque l’hirondelle parle ?

8. Quels mots indiquent qu’elle parle ?

295

Page 297: Manuel Cinquieme

9. Quels sont les trois conseils que l’hirondelle donne aux oiseaux ?

10. Quel temps et quel mode sont alors employés ?

11. Quelles sont les réactions successives des oiseaux ? Citez le

texte.

12. Que conclut le poète Jean de La Fontaine ? Comment appelle-

t-on ce passage ? À quel genre poétique appartient ce texte ?

RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en remplaçant « je » par « nous ».

RÉDIGEZVous aussi, jouez les prophètes de malheur et annoncez un triste

avenir à ceux qui ne suivraient pas vos conseils.

Formulez tout d’abord votre prévision au futur de l’indicatif en com-

mençant par « Voyez-vous ce ou cette... » puis utilisez le présent de

l’indicatif afin d’indiquer ce qui doit être fait.

LA FABLELe mot « fable » vient du latin « fabula » et signifie « propos, récit

imaginaire ».

La fable est un genre essentiellement narratif. On y raconte toutes

sortes d’histoires dont les personnages sont très souvent des ani-

maux ou des insectes, parfois des végétaux ou des objets, et quel-

que fois des hommes.

On peut diviser la fable en deux parties : l’histoire et la moralité.

L’une ne va pas sans l’autre : l’histoire permet de comprendre la mo-

ralité, et la moralité éclaire la fable.

Une fable est écrite en vers mêlés, c’est-à-dire qu’elle mélange des

vers de différentes mesures (3, 6, 7, 8, 10, 12). Il en va de même

des rimes puisqu’elles mêlent des rimes croisées, embrassées ou

suivies.

296

Page 298: Manuel Cinquieme

DEMAIN, DÈS L'AUBE

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, 3 septembre 1847

QUESTIONS

JE PARTIRAI

1. Relevez, dans le premier vers, les compléments circonstanciels.

2. Où se termine la phrase commencée dans le premier vers ? Com-

ment appelle-t-on ce procédé ? À quoi sert-il ?

3. À quel temps les verbes sont-ils essentiellement conjugués ? Pour-

quoi selon vous ?

4. Où le poète veut-il aller ? À quel moment le comprenez-vous ?

5. Au vers 9, avec quel autre mot rime le mot « tombe » ? Est-ce le

même mot ? Expliquez.

297

Page 299: Manuel Cinquieme

Houx vert ? Ouvert ?

LE DEUIL

6. Relevez, dans la première strophe, les pronoms personnels.

7. Dans les strophes suivantes, quels pronoms personnels trou-

ve-t-on ? Relevez quelques exemples.

8. Hormis l’emploi du mot « triste », à quoi voit-on la douleur du

poète ?

9. Pourquoi le poète choisit-il de déposer du houx et de la bruyè-

re ?

298

Page 300: Manuel Cinquieme

RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en remplaçant « je » par « il ».

RÉDIGEZComme Victor Hugo, utilisez la négation « ni » : « Je ne regarderai

ni l'or du soir qui tombe, / Ni les voiles au loin descendant vers Har-

fleur ».

Exemple : Je ne prendrai pas le train, et je ne prendrai pas la voi-

ture. → Je ne prendrai ni le train, ni la voiture.

a - Je ne veux pas aller dans cette maison, et je ne veux pas aller

dans cette masure.

b - Je ne regarderai pas le match, et je ne regarderai pas le film.

c - Je n’aime pas les légumes, et je n’aime pas les fruits.

d - Je ne choisirai pas celui-ci, je ne choisirai pas celui-là.

299

Page 301: Manuel Cinquieme

LA VEILLÉE DU NÈGRE

Le soleil de la nuit éclaire la montagne ;

Sur le sable désert faut-il encore rester ?

Doucement dans mes bras laisse-moi t’emporter ;

Bon maître, éveille-toi ! marchons vers la campagne.

Tes yeux sont clos depuis trois jours :

Maître ! dormiras-tu toujours ?

L’orage dans son vol a brisé les platanes ;

Le navire sans voile a disparu dans l’eau :

De ton front tout sanglant, j’ai lavé le bandeau ;

Marchons, les pauvres noirs t’ouvriront leurs cabanes.

Tes yeux sont clos depuis trois jours :

Maître ! dormiras-tu toujours ?

Je voudrais deviner ton rêve que j’ignore.

Oh ! que ce rêve est long ! finira-t-il demain ?

Demain, en t’éveillant, presseras-tu ma main ?

Oui, je t’appellerai quand j’aurai vu l’aurore.

Tes yeux sont clos depuis trois jours :

Maître ! dormiras-tu toujours ?

300

Page 302: Manuel Cinquieme

Mais la lueur du jour s’étend sur le rivage,

Le flot porte sans bruit la barque du pêcheur ;

Viens ! … que ton front est froid ! quelle triste blancheur !

Oh ! maître ! que ta voix me rendrait de courage !

Tes yeux sont clos depuis trois jours :

Maître ! dormiras-tu toujours ?

Marceline Desbordes-Valmore, Romances

QUESTIONS

UN POÈME EXOTIQUE

1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ?

2. Comment sont composées ces strophes (donnez le mètre et la

disposition des rimes) ?

301

En France, il a fallu attendre le décret de 1848 pour que soit aboli l’esclavage.

Page 303: Manuel Cinquieme

3. Relevez les indices vous permettant de deviner où se déroule l’ac-

tion.

4. Qu’est-ce que le « soleil de la nuit » ? Est-ce une simple périphra-

se ?

5. Trouvez, dans le poème, une autre périphrase ou une autre ex-

pression du même genre.

6. Qui emploie ces termes ? Justifiez votre réponse.

7. À qui parle-t-il ? Relevez les termes qui le désignent.

UNE COMPLAINTE

8. Quels types de phrase sont employés par ce personnage ?

Quels sont ses sentiments ? Citez le texte pour répondre.

9. Qu’est-il arrivé à son maître ? Appuyez-vous sur le texte pour ré-

pondre. À quel moment le comprend-on ?

10. Selon vous, était-ce vraiment un « bon maître » ? Quels indices

vous ont permis de répondre ?

RÉDIGEZComme le personnage de ce poème, inventez des périphrases pour

nommer des objets dont vous ignorez le nom.

Exemple : le téléphone → la boîte qui porte la voix.

a - L’avion. b - Le train. c - Le soleil. d - L’ordinateur. e - Le nuage.

302

Le mot « nègre » a été emprunté à l’espagnol « negro » (= de race noire), qui provient du latin « niger » (= noir).Au XVIIe siècle, le mot « nègre » a pris le sens d’ « esclave noir ».

Aujourd’hui, ce mot est évité à cause de sa valeur péjora-tive et raciste.

Page 304: Manuel Cinquieme

LA PETITE AUTO

Le 31 du mois d’Août 1914

Je partis de Deauville un peu avant minuit

Dans la petite auto de Rouveyre

Avec son chauffeur nous étions trois

Nous dîmes adieu à toute une époque

Des géants furieux se dressaient sur l’Europe

Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil

Les poissons voraces montaient des abîmes

Les peuples accouraient pour se connaître à fond

Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures

Les chiens aboyaient vers là-bas où étaient les frontières

Je m’en allais portant en moi toutes ces armées qui se battaient

Je les sentais monter en moi et s’étaler les contrées où elles serpen-

taient

Avec les forêts les villages heureux de la Belgique

Francorchamps avec l’Eau Rouge et les pouhonsRégion par où se font toujours les invasions

Artères ferroviaires où ceux qui s’en allaient mourir

Saluaient encore une fois la vie colorée

Océans profonds où remuaient les monstres

Dans les vieilles carcasses naufragées

Hauteurs inimaginables où l’homme combat

Plus haut que l’aigle ne plane

L’homme y combat contre l’homme

Et descend tout à coup comme une étoile filante

Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextéritéBâtir et aussi agencer un univers nouveau

Un marchand d’une opulence inouïe et d’une taille prodigieuseDisposait un étalage extraordinaire

Et des bergers gigantesques menaient

De grands troupeaux muets qui broutaient les paroles

Et contre lesquels aboyaient tous les chiens sur la route

303

Page 305: Manuel Cinquieme

Et quand après avoir passé l’après-midi

Par FontainebleauNous arrivâmes à Paris

Au moment où l’on affichait la mobilisationNous comprîmes mon camarade et moi

Que la petite auto nous avait conduits dans une époque

Nouvelle

Et bien qu’étant déjà tous deux des hommes mûrs

Nous venions cependant de naître

Guillaume Apollinaire, Calligrammes

QUESTIONS

CE VOYAGE NOCTURNE

1. À quel temps ce poème est-il essentiellement rédigé ? Pourquoi ?

2. « Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne »

À quelle personne le récit est-il mené ? Que veut faire le poète ?

3. Où ce vers est-il placé ?

4. Comment est réalisé ce dessin

qui se trouve à la fin du poème ?

5. Par rapport à tous les autres poè-

mes que vous avez lus, que remar-

quez-vous ? Ce poème ressemble-

t-il aux autre poèmes ? Pourquoi ?

LA GUERRE

6. Relevez les verbes de mouvement. Qu’est-ce qu’ils indiquent au

sujet de cette époque ?

7. Quel événement historique a eu lieu en 1914 ?

8. Relevez le champ lexical de la guerre.

304

BESOIN D’AIDE POUR LA QUESTION 5 ?

•Y a-t-il des vers ? Sont-ils réguliers ?

•Relevez, dans cette stro-phe, la place des princi-paux personnages. Que remarquez-vous ?

•Relevez cependant des exemples d’alexandrins.

Page 306: Manuel Cinquieme

9. Guillaume Apollinaire nomme-t-il les belligérants ? Par quels ter-

mes les désigne-t-il ? Pourquoi ce choix ?

10. Quel animal désigne le peuple ? De quels personnages est-il vic-

time ?

11. Quel sentiment éprouve-t-on à la lecture de ce poème ? Justifiez

votre réponse en citant le texte.

UNE ÉPOQUE NOUVELLE

12. Quels lieux sont traversés par la petite auto ?

13. Où les mène la petite auto ? Est-ce un simple trajet en voiture ?

Justifiez votre réponse en citant le texte.

14. À quelle heure les voyageurs étaient-ils partis ? Pourquoi ce mo-

ment précis selon vous ?

15. « Nous venions cependant de naître »

Que signifie cette phrase ?

RÉDIGEZ« Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne où nul de nous ne dit un

mot »

Comme Guillaume Apollinaire, évoquez des souvenirs importants en

rédigeant des phrase commençant par « Je n’oublierai jamais

ce... » (au moins trois).

305

Page 307: Manuel Cinquieme

LES CALLIGRAMMES

QU’EST-CE QU’UN CALLIGRAMME ?

Un calligramme est un poème dont les vers sont disposés de façon

à former un dessin.

Naturellement, le texte et le dessin traitent tous deux du même sujet.

Un texte en forme de cœur parle de cœur, un texte en forme de

pluie parle de la pluie, etc.

UN MOT DE POÈTE

Le mot « calligramme » a été inventé par le poète Guillaume Apolli-

naire au début du XXe siècle. Il a été forgé à l’aide des mots idéo-

gramme et calligraphie.

L’idéogramme est un symbole graphique (un dessin en somme) re-

présentant un mot ou une idée (c’est le sens de idéo- tandis que

-gramme signifie « écriture, lettre »), tel qu’on en trouve aujourd’hui

au Japon ou, auparavant, dans l’Égypte antique.

306

Page 308: Manuel Cinquieme

La calligraphie est l’art de bien former les caractères d’écriture.

Le mot est composé de calli- qui veut dire « beauté » (comme

dans callipyge) et du suffixe -graphie signifiant « écrire ». La calli-

graphie est donc la belle écriture.

Le mot « calligramme » évoque ainsi la beauté de l’écriture à la

fois écriture poétique et dessin. D’autres écrivains, comme Fran-

çois Rabelais, avaient déjà imaginé remplir un dessin par un

poème, mais le poème ne dessine pas l’objet.

Au début, Guillaume Apollinaire avait d’abord appelé le calli-

gramme « idéogramme lyrique ».

UN POÈME LYRIQUE

Avec ses calligrammes, Guillaume Apollinaire crée un « lyrisme

visuel ». Sa poésie mêle la musique, la peinture et la littérature.

Elle est le fruit d’une époque très riche qui invente de nouvelles

formes d’art (le futurisme, le cubisme… ). Elle se fait aussi l’écho

des découvertes scientifiques. Le poète s’étonne :

« Quoi ! on a radiographié ma tête. J’ai vu, moi vivant, mon

crâne, et cela ne serait en rien de la nouveauté ? »

Cette période, qui est aussi celle de la guerre, met fin à une épo-

que et en annonce une autre. C’est, entre autres, l’époque des

surréalistes qui découvrent une autre réalité :

307

Page 309: Manuel Cinquieme

« Quand l’homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne lui

ressemble pas à une jambe. Il a fait ainsi du surréalisme sans le

savoir. »

RÉDIGEZComme le poète Guillaume Apollinaire, faites un calligramme.

Vous devez donc écrire un poème qui dessine un objet ou une per-

sonne.

BARÈME

• La copie est propre et soignée (pas de traits au crayon, de blanc,

de ratures… ) : 2 points

• L’objet dessiné est aisément reconnaissable : 2 points

• Il y a un rapport entre le texte et le dessin (ils ont le même

sujet) : 2 points

• Le texte est lisible (les lettres sont bien formées, bien disposées

et écrites au stylo) : 2 points

• On trouve facilement le début du texte dans le dessin : 2 points

• L’orthographe grammaticale et lexicale est correcte : 4 points

• L’écriture est poétique (présence de comparaisons, de métapho-

res, de répétitions, d’allitérations ou d’assonances, de

rimes…) : 4 points

• Le texte est bien écrit (vocabulaire recherché), intéressant ou ori-

ginal : 2 points

308

Page 310: Manuel Cinquieme

LES AVENTURES DE JULES VERNE7

Page 311: Manuel Cinquieme

310

Page 312: Manuel Cinquieme

JULES VERNE EN SON TEMPS

NAISSANCE D’UN ÉCRIVAINJules Verne est né à Nantes le 8 février 1828 dans un quartier appe-

lé l’île Feydeau. Un tel lieu, par son activité portuaire, a pu avoir une

grande influence sur le futur auteur des Voyages extraordinaires.

En effet, la mer et les navires, l’appel du large sont des thèmes qui

seront largement développés dans son œuvre.

La lecture a dû également jouer un rôle déterminant. Grand lecteur,

Jules Verne n’aurait pas mangé pendant trois jours pour pouvoir

s’acheter les œuvres de William Shakespeare…

En 1848, Jules Verne quitte Nantes pour Paris (qui sent encore la

poudre), et commence sa carrière littéraire.

En 1862, son premier ro-

man Cinq semaines en

ballon remporte un

grand succès.

Il s’installe à Amiens en

1872 et s’achète un hôtel

et son propre yacht de

28 mètres. Il y meurt le

24 mars 1905.

311

Jules Verne vous parle

VIDÉO 7.1 L’anecdote

Page 313: Manuel Cinquieme

VOYAGE, GÉOGRAPHIE ET SCIENCE

VOYAGE

Les héros de Jules Verne voyagent. Ils se rendent au pôle Nord (Un

Hivernage dans les glaces), sous terre (Voyage au centre de la

terre), sous la mer (Vingt mille lieues sous les mers), sur la lune (De

la terre à la lune) et font le tour du monde (dans Le Tour du monde

en quatre-vingts jours, par exemple).

GÉOGRAPHIE

Ces romans sont, pour les lecteurs, l’occasion

de découvrir des terres inconnues et d’accroître

leurs connaissances en géographie. Ils sont

aussi l’occasion de découvrir des thèmes aux-

quels la science seule ne serait pas parvenue à

les intéresser.

SCIENCE

L’œuvre de Jules Verne s’inscrit dans un siècle

où les techniques connaissent un développe-

ment extraordinaire : le XIXe est le siècle de la

science. La physique, la chimie font de grands

progrès. De nouvelles sciences apparaissent :

la médecine scientifique, la biologie, la géolo-

gie, la préhistoire, l’ethnologie…

C’est, en outre, le triomphe de la révolution in-

dustrielle. Née en Grande-Bretagne au siècle précédent, elle gagne

le continent européen et les États-Unis, et se manifeste par une acti-

vité économique intense, des bouleversements sociaux, techniques,

scientifiques, industriels intenses.

C’est aussi à cette époque que les puissances ayant exploré la pla-

nète se la partagent en territoire.

Jules Verne met en scène dans ses romans ces bouleversements. Il

se documente pour les écrire, lit les magazines, se rend à la biblio-

thèque de la Société industrielle d’Amiens,

fréquente de nombreux scientifiques.

ÉDITERUn grand nombre d’œuvres de Jules Verne

sont tout d’abord publiées en feuilleton dans

la revue le Magasin d’Éducation et de ré-

création (de l’éditeur Hetzel). Cette revue

est destinée aux enfants. Elles font ensuite

l’objet d’une publication en livre, notamment

un très beau et grand format cartonné

rouge (in-8).

Regroupés sous le titre des Voyages extraor-

dinaires, ce sont 62 romans et 18 nouvelles

soit 22 000 pages !

312

Page 314: Manuel Cinquieme

L’ÎLE MYSTÉRIEUSE

« Remontons-nous ?

- Non ! Au contraire ! Nous descendons !

- Pis que cela, monsieur Cyrus ! Nous tombons !

- Pour Dieu ! Jetez du lest !

- Voilà le dernier sac vidé !

- Le ballon se relève-t-il ?

- Non !

- J’entends comme un clapotement de vagues !

- La mer est sous la nacelle !

- Elle ne doit pas être à cinq cents pieds de nous ! »

Alors une voix puissante déchira l’air, et ces mots retentirent :

« Dehors tout ce qui pèse !… tout ! et à la grâce de Dieu ! »

Telles sont les paroles qui éclataient en l’air, au-dessus de ce

vaste désert d’eau du Pacifique, vers quatre heures du soir, dans

la journée du 23 mars 1865.

Personne n’a sans doute oublié le terrible coup de vent de nord-

est qui se déchaîna au milieu de l’équinoxe de cette année, et

313

Page 315: Manuel Cinquieme

pendant lequel le baromètre tomba à sept cent dix millimètres. Ce

fut un ouragan, sans intermittence, qui dura du 18 au 26 mars. Les

ravages qu’il produisit furent immenses en Amérique, en Europe, en

Asie, sur une zone large de dix-huit cents milles, qui se dessinait

obliquement à l’équateur, depuis le trente-cinquième parallèle nord

jusqu’au quarantième parallèle sud ! Villes renversées, forêts déraci-

nées, rivages dévastés par des montagnes d’eau qui se précipi-

taient comme des mascarets, navires jetés à la côte, que les rele-

vés du Bureau-Veritas chiffrèrent par centaines, territoires entiers ni-

velés par des trombes qui broyaient tout sur leur passage, plusieurs

milliers de personnes écrasées sur terre ou englouties en mer : tels

furent les témoignages de sa fureur, qui furent laissés après lui par

ce formidable ouragan. Il dépassait en désastres ceux qui ravagè-

rent si épouvantablement la Havane et la Guadeloupe, l’un le 25 oc-

tobre 1810, l’autre le 26 juillet 1825.

Or, au moment même où tant de catastrophes s’accomplissaient sur

terre et sur mer, un drame, non moins saisissant, se jouait dans les

airs bouleversés.

En effet, un ballon, porté comme une boule au sommet d’une

trombe, et pris dans le mouvement giratoire de la colonne d’air, par-

courait l’espace avec une vitesse de quatre-vingt-dix milles à l’heure, en tournant sur lui-même, comme s’il eût été saisi par quel-

que maelström aérien.

Au-dessous de l’appendice inférieur de ce ballon oscillait une na-

celle, qui contenait cinq passagers, à peine visibles au milieu de

ces épaisses vapeurs, mêlées d’eau pulvérisée, qui traînaient jus-

qu’à la surface de l’Océan.

D’où venait cet aérostat, véritable jouet de l’effroyable tempête ? De

quel point du monde s’était-il élancé ? Il n’avait évidemment pas pu

partir pendant l’ouragan. Or, l’ouragan durait depuis cinq jours déjà,

et ses premiers symptômes s’étaient manifestés le 18. On eût donc

été fondé à croire que ce ballon venait de très loin, car il n’avait pas

dû franchir moins de deux mille milles par vingt-quatre heures ?

L’Île mystérieuse, Première partie, chapitre I

314

La première page d'un roman est appelée un incipit. C'est le début du livre.

En principe, un incipit apporte les informations nécessaires pour comprendre l'histoire. Il répond aux questions Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Quoi ?

Afin de créer le suspense, on peut ne pas commencer l’his-toire par le commencement, mais par le milieu. C’est ce qu’on appelle un début in medias res (au milieu des choses).

Page 316: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

NOUS TOMBONS

1. Examinez la ponctuation du

début. Par quoi commence ce

texte ? Sait-on qui parle ?

2. Quel type de phrase est utili-

sé par ces personnages ? Que

peut-on penser des sentiments

qu’ils éprouvent ?

3. Que leur arrive-t-il précisé-

ment ? Sait-on pourquoi ils se

trouvent dans cette situation ?

L’INCIPIT MYSTÉRIEUX

4. La suite du texte nous

donne-t-elle la réponse ? Pour-

quoi ? De quoi parle le narra-

teur ?

5. Relevez une énumération indi-

quant la violence de la tempête.

6. Quels autres termes permet-

tent de souligner cette violen-

ce ?

7. Observez la ponctua-

tion dans le dernier para-

graphe. Quel rôle jouent

ces phrases concernant

la suite du texte ?

8. Faites des

hypothèses : que va-t-il

arriver aux personna-

ges ? Justifiez vos répon-

ses.

RÉDIGEZ

Comme Jules Verne, rédi-

gez un court dialogue re-

latant un incident (en

avion, en voiture, en ba-

teau, etc.) afin de plon-

ger immédiatement le lec-

teur dans l’accident.

315

Un ballon est un aérostat non motorisé qui s’élève dans l’air en raison de sa légèreté.

Page 317: Manuel Cinquieme

316

Les débuts de l’aérostation

Page 318: Manuel Cinquieme

ENRICHIR LA NARRATION

On ne raconte pas nécessairement une histoire en suivant l’ordre chronologique des événements

(le début, le milieu, la fin). Ainsi, par exemple, L’Île mystérieuse ne commence pas par le

début, mais par le milieu.

Quand on raconte une histoire, on peut revenir en arrière ou au contraire raconter à l’avance un événement (c’est ce qu’on appelle l’anticipation) et même ne rien en dire (c’est ce qu’on appelle l’ellipse).

Retrouvez, dans les extraits ci-dessous, les anticipations, les retours en arrière et les ellipses

EXTRAIT 1

Souvent aussi il s’arrêtait, ramassait quelques débris de rocs, les dis-

posait d’une façon reconnaissable et formait des amers destinés à

indiquer la route du retour. Précaution bonne en soi, mais que les

événements futurs rendirent inutile.

Voyage au centre de la terre

EXTRAIT 2

Cent fois, leur ballon déchiré aurait dû les précipiter dans l’abîme !

Mais le ciel les réservait à une étrange destinée, et le 24 mars,

après avoir fui Richmond, assiégée par les troupes du général

Ulysse Grant, ils se trouvaient à sept mille milles de cette capitale

de la Virginie, la principale place forte des séparatistes, pendant la

terrible guerre de Sécession. Leur navigation aérienne avait duré

cinq jours.

Voici, d’ailleurs, dans quelles circonstances curieuses s’était pro-

duite l’évasion des prisonniers, — évasion qui devait aboutir à la ca-

tastrophe que l’on connaît. Cette année même, au mois de février

1865, dans un de ces coups de main que tenta, mais inutilement, le

général Grant pour s’emparer de Richmond, plusieurs de ses offi-

ciers tombèrent au pouvoir de l’ennemi et furent internés dans la

ville. L’un des plus distingués de ceux qui furent pris appartenait à

l’état-major fédéral, et se nommait Cyrus Smith.

L’Île mystérieuse

317

Page 319: Manuel Cinquieme

EXTRAIT 3

Bientôt la vitesse de ma descente s’accrut dans une effrayante pro-

portion, et menaçait de ressembler à une chute. Je n’avais plus la

force de m’arrêter. Tout à coup le terrain manqua sous mes pieds.

Je me sentis rouler en rebondissant sur les aspérités d’une galerie

verticale, un véritable puits. Ma tête porta sur un roc aigu, et je per-

dis connaissance.

Lorsque je revins à moi, j’étais dans une demi-obscurité, étendu sur

d’épaisses couvertures. Mon oncle veillait, épiant sur mon visage un

reste d’existence. À mon premier soupir il me prit la main ; à mon

premier regard il poussa un cri de joie.

« Il vit ! il vit ! s’écria-t-il.

Voyage au centre de la terre

318

À votre avis, pour quelle rai-son un écrivain peut-il choisir de ne pas raconter un épiso-de ?

Page 320: Manuel Cinquieme

EXTRAIT 4

J’oubliais qui j’étais, où j’étais, pour vivre de la vie des elfes ou des

sylphes, imaginaires habitants de la mythologie scandinave. Je

m’enivrais de la volupté des hauteurs, sans songer aux abîmes

dans lesquels ma destinée allait me plonger avant peu. Mais je fus

ramené au sentiment de la réalité par l’arrivée du professeur et de

Hans, qui me rejoignirent au sommet du pic.

Voyage au centre de la terre

EXTRAIT 5

Je voulus résister au sommeil. Ce fut impossible. Ma respiration s’af-

faiblit. Je sentis un froid mortel glacer mes membres alourdis et

comme paralysés. Mes paupières, véritables calottes de plomb, tom-

bèrent sur mes yeux. Je ne pus les soulever. Un sommeil morbide,

plein d’hallucinations, s’empara de tout mon être. Puis, les visions

disparurent, et me laissèrent dans un complet anéantissement.

Le lendemain, je me réveillai la tête singulièrement dégagée. A ma

grande surprise, j’étais dans ma chambre.

Vingt mille lieues sous les mers

EXTRAIT 6

Au mois de février, il fait froid en Californie, quoique cet État soit si-

tué à la même latitude que l’Espagne. Mais, serré dans sa bonne

houppelande doublée de fausse martre, son bonnet de fourrure en-

foncé jusqu’aux oreilles, M. Cascabel ne s’inquiétait guère de la tem-

pérature, et marchait d’un pas joyeux. Un coffre-fort, être posses-

seur d’un coffre-fort, avait été le rêve de toute sa vie : ce rêve allait

se réaliser enfin !

On était au début de l’année 1867.

Dix-neuf ans avant cette époque, le territoire actuellement occupé

par la ville de Sacramento n’était qu’une vaste et déserte plaine. Au

centre s’élevait un fortin, une sorte de blockhaus, bâti par les set-

tlers, les premiers trafiquants, dans le but de protéger leurs campe-

ments contre les attaques des Indiens de l’Ouest-Amérique. Mais

depuis cette époque, après que les Américains eurent enlevé la Cali-

fornie aux Mexicains, qui furent incapables de la défendre, l’aspect

du pays s’était singulièrement modifié. Le fortin avait fait place à une

ville — maintenant l’une des plus importantes des États-Unis, bien

que l’incendie et les inondations eussent, à plusieurs reprises, dé-

truit la cité naissante.

Donc, en cette année 1867, M. Cascabel n’avait plus à redouter les

incursions des tribus indiennes, ni même les agressions de ce ra-

massis de bandits cosmopolites, qui envahirent la province en 1849,

quand furent découvertes les mines d’or, situées un peu plus au

nord-est sur le plateau de Grass-Valley, et le célèbre gisement de

Allison-Ranch, dont le quartz produisait par kilogramme un franc du

précieux métal.

César Cascabel

319

Page 321: Manuel Cinquieme

RÉDACTION

SUJET

Choisissez une illustration dans les œuvres de Jules Verne, et imagi-

nez le début de l’histoire d’après cette illustration en procurant les

informations nécessaires à sa compréhension (Qui ? Quoi ? Pour-

quoi ? Où ? Quand ? Comment ?).

Votre texte devra piquer la curiosité du lecteur en créant le sus-

pense et le mystère.

BARÈME :

Le texte

• La copie est propre et bien présentée : 1 point

• L'écriture est lisible, appliquée : 1 point

• La ponctuation est respectée : 1 point

• Le texte est composé de paragraphes : 2 points

• Le texte est correctement orthographié : 4 points

• Les temps sont cohérents (emploi du passé ou du présent) : 2 points

Le sujet

• Une histoire est imaginée d'après l'illustration : 2 points

• L'image est bien exploitée, les détails réutilisés dans le texte : 2 points

• L'histoire apporte les informations nécessaires à sa compréhension

(Qui ? Pourquoi ? Quand ? Où ?...) : 2 points

• La rédaction fait au moins trente lignes : 2 points

320

GALERIE 7.1 Les voyages extraordinaires

Page 322: Manuel Cinquieme

VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS

Depuis quelque temps, plusieurs navires sont détruits par ce que l’on pense être une baleine énorme d’une puissance et d’une vitesse surprenantes. Ne pouvant croire en l’existence d’un sous-marin (encore très rare pour l’époque), le professeur d’histoire naturelle Pierre Aron-nax formule l’hypothèse d’un narval géant.

Une grande chasse est alors organisée. À bord de l’Abraham Lincoln, se trouvent le narrateur de l’histoire (Pierre Aronnax), son domestique Conseil et un harponneur canadien Ned Land.

Tous seront faits prisonniers par le capitaine Nemo à bord du Nautilus. Ils deviennent les hô-tes captifs de ce mystérieux personnage. Durant leur périple, ils découvrent une dizaine de poulpes de dimensions colossales. L’un d’eux empêche la progression du Nautilus. Nemo dé-cide d’exterminer ces animaux.

ussitôt un de ces longs bras se glissa comme un serpent

par l’ouverture, et vingt autres s’agitèrent au-dessus.

D’un coup de hache, le capitaine Nemo coupa ce formi-

dable tentacule, qui glissa sur les échelons en se tordant.

Au moment où nous nous pressions les uns sur les autres pour

atteindre la plate-forme, deux autres bras, cinglant l’air, s’abatti-

321

A

Page 323: Manuel Cinquieme

rent sur le marin placé devant le capitaine Nemo et l’enlevèrent avec

une violence irrésistible.

Le capitaine Nemo poussa un cri et s’élança au-dehors. Nous nous

étions précipités à sa suite.

Quelle scène ! Le malheureux, saisi par le tentacule et collé à ses

ventouses, était balancé dans l’air au caprice de cette énorme

trompe. Il râlait, il étouffait, il criait : « À moi ! à moi ! » Ces mots, pro-

noncés en français, me causèrent une profonde stupeur ! J’avais

donc un compatriote à bord, plusieurs, peut-être ! Cet appel déchi-

rant, je l’entendrai toute ma vie !

L’infortuné était perdu. Qui pouvait l’arracher à cette puissante étrein-

te ? Cependant le capitaine Nemo s’était précipité sur le poulpe, et,

d’un coup de hache, il lui avait encore abattu un bras. Son second

luttait avec rage contre d’autres monstres qui rampaient sur les

flancs du Nautilus. L’équipage se battait à coups de hache. Le Cana-

dien, Conseil et moi, nous enfoncions nos armes dans ces masses

charnues. Une violente odeur de musc pénétrait l’atmosphère.

C’était horrible.

Un instant, je crus que le malheureux, enlacé par le poulpe, serait

arraché à sa puissante succion. Sept bras sur huit avaient été cou-

pés. Un seul, brandissant la victime comme une plume, se tordait

dans l’air. Mais au moment où le capitaine Nemo et son second se

précipitaient sur lui, l’animal lança une colonne d’un liquide noirâtre,

sécrété par une bourse située dans son abdomen. Nous en fûmes

aveuglés. Quand ce nuage se fut dissipé, le calmar avait disparu, et

avec lui mon infortuné compatriote !

Quelle rage nous poussa alors contre ces monstres ! On ne se pos-

sédait plus. Dix ou douze poulpes avaient envahi la plate-forme et

les flancs du Nautilus. Nous roulions pêle-mêle au milieu de ces tron-

çons de serpents qui tressautaient sur la plate-forme dans des flots

de sang et d’encre noire. Il semblait que ces visqueux tentacules re-

naissaient comme les têtes de l’hydre. Le harpon de Ned Land, à

chaque coup, se plongeait dans les yeux glauques des calmars et

les crevait. Mais mon audacieux compagnon fut soudain renversé

par les tentacules d’un monstre qu’il n’avait pu éviter.

Ah ! comment mon cœur ne s’est-il pas brisé d’émotion et d’hor-

reur ! Le formidable bec du calmar s’était ouvert sur Ned Land. Ce

malheureux allait être coupé en deux. Je me précipitai à son se-

cours. Mais le capitaine Nemo m’avait devancé. Sa hache disparut

entre les deux énormes mandibules, et miraculeusement sauvé, le

Canadien, se relevant, plongea son harpon tout entier jusqu’au triple

cœur du poulpe.

« Je me devais cette revanche ! » dit le capitaine Nemo au Cana-

dien.

Ned s’inclina sans lui répondre.

Ce combat avait duré un quart d’heure. Les monstres vaincus, muti-

lés, frappés à mort, nous laissèrent enfin la place et disparurent

sous les flots. Le capitaine Nemo, rouge de sang, immobile près du

fanal, regardait la mer qui avait englouti l’un de ses compagnons, et

de grosses larmes coulaient de ses yeux.

Vingt milles lieues sous les mers, Deuxième partie, chapitre XVIII

322

Page 324: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

LE COMBAT

1. Combien de fois est répété le mot « monstre » ?

2. Quels sont ces monstres ?

3. Trouvez une comparaison qui fait le rapprochement avec les

monstres de la mythologie.

4. Relevez les termes qui montrent la puissance de ces mons-

tres.

5. Quels sont les sentiments du narrateur face à ces monstres ?

Citez le texte.

6. Combien de temps dure le combat ?

7. À quel temps sont conjugués les verbes ? Justifiez leur emploi.

UN ROMAN QUI INSTRUIT

8. Quelles sont les informations apportées par le roman sur ces

animaux ? Donnez au moins trois exemples.

323

Page 325: Manuel Cinquieme

APPRENDRE EN LISANT JULES VERNEEn lisant L’Île mystérieuse, le lecteur apprend comment les resca-

pés, avec l’aide du génial ingénieur Cyrus Smith, réalisent toutes sor-

tes de choses : des briques, du verre et même un ascenseur...

DES BRIQUES

Les colons étaient arrivés sur le terrain reconnu la veille. Il se compo-

sait de cette argile figuline qui sert à confectionner les briques et les

tuiles, argile, par conséquent, très convenable pour l’opération qu’il

s’agissait de mener à bien.

La main-d’œuvre ne présen-

tait aucune difficulté. Il suffi-

sait de dégraisser cette figu-

line avec du sable, de mou-

ler les briques et de les

cuire à la chaleur d’un feu

de bois.

Ordinairement, les briques

sont tassées dans des mou-

les, mais l’ingénieur se con-

tenta de les fabriquer à la

main. Toute la journée et la

suivante furent employées à

ce travail. L’argile, imbibée

d’eau, corroyée ensuite

avec les pieds et les poi-

gnets des manipulateurs, fut

divisée en prismes d’égale grandeur. Un ouvrier exercé peut confec-

tionner, sans machine, jusqu’à dix mille briques par douze heures ;

mais dans leurs deux journées de travail, les cinq briquetiers de l’île

Lincoln n’en fabriquèrent pas plus de trois mille, qui furent rangées

les unes près des autres, jusqu’au moment où leur complète dessi-

cation permettrait d’en opérer la cuisson, c’est-à-dire dans trois ou

quatre jours.

Première partie, chapitre 13

LE VERRE

Vers cette époque aussi, Cyrus Smith essaya de fabriquer du verre,

et il dut d’abord approprier l’ancien four à poteries à cette nouvelle

destination. Cela présentait d’assez grandes difficultés ; mais après

plusieurs essais infructueux, il finit par réussir à monter un atelier de

verrerie, que Gédéon Spilett et Harbert, les aides naturels de l’ingé-

nieur, ne quittèrent pas pendant quelques jours.

Quant aux substances qui entrent dans la composition du verre, ce

sont uniquement du sable, de la craie et de la soude (carbonate ou

sulfate). Or, le rivage fournissait le sable, la chaux fournissait la

craie, les plantes marines fournissaient la soude, les pyrites fournis-

saient l’acide sulfurique, et le sol fournissait la houille pour chauffer

le four à la température voulue. Cyrus Smith se trouvait donc dans

les conditions nécessaires pour opérer.

L’outil dont la fabrication offrit le plus de difficulté fut la « canne » du

verrier, tube de fer, long de cinq à six pieds, qui sert à recueillir par

un de ses bouts la matière que l’on maintient à l’état de fusion. Mais

324

Page 326: Manuel Cinquieme

au moyen d’une bande de fer, longue et mince, qui fut roulée

comme un canon de fusil, Pencroff réussit à fabriquer cette canne,

et elle fut bientôt en état de fonctionner.

Le 28 mars, le four fut chauffé vivement. Cent parties de sable,

trente-cinq de craie, quarante de sulfate de soude, mêlées à deux

ou trois parties de charbon en poudre, composèrent la substance,

qui fut déposée dans les creusets en terre réfractaire. Lorsque la

température élevée du four l’eut réduite à l’état liquide ou plutôt à

l’état pâteux, Cyrus Smith « cueillit »

avec la canne une certaine quantité

de cette pâte ; il la tourna et la retour-

na sur une plaque de métal préalable-

ment disposée, de manière à lui don-

ner la forme convenable pour le souffla-

ge ; puis il passa la canne à Harbert

en lui disant de souffler par l’autre ex-

trémité.

« Comme pour faire des bulles de sa-

von ? demanda le jeune garçon.

- Exactement, » répondit l’ingénieur.

Et Harbert, gonflant ses joues, souffla

tant et si bien dans la canne, en ayant

soin de la tourner sans cesse, que son souffle dilata la masse vi-

treuse. D’autres quantités de substance en fusion furent ajoutées à

la première, et il en résulta bientôt une bulle qui mesurait un pied de

diamètre. Alors Cyrus Smith reprit la canne des mains d’Harbert, et,

lui imprimant un mouvement de pendule, il finit par allonger la bulle

malléable, de manière à lui donner une forme cylindro-conique.

L’opération du soufflage avait donc donné un cylindre de verre termi-

né par deux calottes hémisphériques, qui furent facilement déta-

chées au moyen d’un fer tranchant mouillé d’eau froide ; puis, par le

même procédé, ce cylindre fut fendu dans sa longueur, et, après

avoir été rendu malléable par une seconde chauffe, il fut étendu sur

une plaque et plané au moyen d’un rouleau de bois.

La première vitre était donc fabriquée, et il suffisait de recommencer

cinquante fois l’opération pour avoir cinquante vitres. Aussi les fenê-

tres de Granite-house furent-elles bientôt garnies de plaques diapha-

nes, pas très-blanches peut-être, mais

suffisamment transparentes.

Deuxième partie, chapitre 9

L’ASCENSEUR

Un jour de ce mois de mars, Pencroff,

causant avec l’ingénieur, rappela à Cy-

rus Smith une promesse que celui-ci

n’avait pas encore eu le temps de rem-

plir.

« Vous aviez parlé d’un appareil qui

supprimerait les longues échelles de Granite-house, monsieur Cy-

rus, lui dit-il. Est-ce que vous ne l’établirez pas quelque jour ?

- Vous voulez parler d’une sorte d’ascenseur ! répondit Cyrus Smith.

- Appelons cela un ascenseur, si vous voulez, répondit le marin. Le

nom n’y fait rien, pourvu que cela nous monte sans fatigue jusqu’à

notre demeure.

325

Ce qu’on promet si souvent, ce qu’on donne si rare-ment, l’instruction qui amuse, l’amusement qui instruit, M. Verne le prodigue sans compter dans chacune des pages de ses émouvants récits.

[...]

Le mérite de M. Jules Verne, c’est d’avoir le premier, et en maître, mis le pied sur cette terre nouvelle, c’est d’avoir mérité qu’un illustre savant, parlant des livres que nous publions, en ait pu dire sans flatterie : « Ces romans, qui vous amuseront comme les meilleurs d’Alexandre Dumas, vous instruiront comme les livres de François Arago. »

Petits et grands, riches et pauvres, savants et ignorants,

Page 327: Manuel Cinquieme

- Rien ne sera plus facile, Pencroff, mais est-ce bien utile ?

- Certes, monsieur Cyrus. Après nous être donné le nécessaire, pen-

sons un peu au confortable. Pour les personnes, ce sera du luxe, si

vous voulez ; mais pour les choses, c’est indispensable ! Ce n’est

pas déjà si commode de grimper à une longue échelle, quand on

est lourdement chargé !

- Eh bien, Pencroff, nous allons essayer de vous contenter, répondit

Cyrus Smith.

- Mais vous n’avez pas de machine à votre disposition.

- Nous en ferons.

- Une machine à vapeur ?

- Non, une machine à

eau. »

Et, en effet, pour ma-

nœuvrer son appareil,

une force naturelle était

là à la disposition de l’in-

génieur, et que celui-ci

pouvait utiliser sans

grande difficulté.

Pour cela, il suffisait

d’augmenter le débit de

la petite dérivation faite

au lac qui fournissait

l’eau à l’intérieur de Gra-

nite-house. L’orifice mé-

nagé entre les pierres

et les herbes, à l’extré-

mité supérieure du dé-

versoir, fut donc accru, ce qui produisit au fond du couloir une forte

chute, dont le trop-plein se déversa par le puits intérieur. Au-des-

sous de cette chute, l’ingénieur installa un cylindre à palettes qui se

raccordait à l’extérieur avec une roue enroulée d’un fort câble sup-

portant une banne. De cette façon, au moyen d’une longue corde

qui tombait jusqu’au sol et qui permettait d’embrayer ou de désem-

brayer le moteur hydraulique, on pouvait s’élever dans la banne jus-

qu’à la porte de Granite-house.

Ce fut le 17 mars que l’ascenseur fonctionna pour la première fois

[...].

Deuxième partie, chapitre 9

326

Page 328: Manuel Cinquieme

RÉDIGEZLisez cet extrait de Vingt mille lieues sous les mers :

En deux minutes, nous étions sur la grève. Charger le canot des pro-

visions et des armes, le pousser à la mer, armer les deux avirons, ce

fut l’affaire d’un instant. Nous n’avions pas gagné deux encablures,

que cent sauvages, hurlant et gesticulant, entrèrent dans l’eau jus-

qu’à la ceinture.

CONSIGNES

Réécrivez un paragraphe du même type exprimant l'urgence de la

fuite :

• en commençant par un complément circonstanciel (En deux mi-

nutes) suivi d’une proposition contenant un verbe à l’imparfait (étions) ;

• en rédigeant ensuite trois propositions débutant par un infinitif (charger, pousser, armer) s’achevant par une phrase contenant un verbe au passé simple (fut) ;

• en terminant enfin par une phrase de conclusion construit sur le

modèle Nous n’avions pas… que…. Le dernier verbe sera conju-

gué au passé simple (entrèrent) et précédé de deux participes présents (hurlant et gesticulant).

327

Page 329: Manuel Cinquieme

LA VOIX PASSIVE

OBSERVER

« Mais mon audacieux compagnon fut soudain renversé par les ten-

tacules d’un monstre. »

• Quel est le sujet de la phrase ?

• Relevez le verbe.

• Qui effectue l’action ?

• Réécrivez cette phrase en commençant par « Les tentacules d’un

monstre... ».

VOIX ACTIVE ET VOIX PASSIVE

La voix passive s’oppose à la voix active.

• Exemple de phrase à la voix active :

La pieuvre attrape le marin.Sujet Verbe COD

• Exemple de phrase à la voix passive :

Le marin est attrapé par la pieuvre.Sujet Verbe Complément d’agent

328

Page 330: Manuel Cinquieme

LA VOIX ACTIVE COMPARÉE À LA VOIX PASSIVE

• Dans la phrase active, le sujet (« La pieuvre ») accomplit l’action

(« attrape ») tandis que le COD (« le marin ») la subit.

• Dans la phrase passive, le sujet (« Le marin ») subit l’action et le

complément d’agent (« par la pieuvre ») accomplit l’action (« est

attrapé »).

PASSER DE LA FORME ACTIVE À LA FORME PAS-SIVE

La phrase active, en devenant passive, subit quelques transforma-

tions : ce qui est au début est mis à la fin, et ce qui est à la fin est

mis au début :

Le sujet « La pieuvre » est devenu le complément d’agent (« par la

pieuvre »).

Le COD « le marin » est devenu le sujet de la forme passive.

Le verbe (« attrape ») est mis à la forme passive (« est attrapé »),

mais il reste conjugué au même temps et au même mode.

Le complément d’agent indique qui fait l’action exprimée par le

verbe conjugué à la forme passive. Il est placé après le verbe. Il est

introduit par la préposition « par » ou « de ».

329

La pieuvre attrape le marin.

Le marin est attrapé par la pieuvre.

sujet

sujet verbe (passif)

verbe (actif) COD

complément d’agentExplications en vidéo

VIDÉO 7.2 Voix active et voix passive

Page 331: Manuel Cinquieme

CONJUGAISON DE LA FORME PASSIVE

Seuls les verbes transitifs (c’est-à-dire ceux qui acceptent un COD)

peuvent se conjuguer à la voix passive.

C’est bien le cas du verbe « manger » qui est transitif puisqu’on dit

« manger quelque chose » (on peut poser la question « manger

quoi ? »).

« Je mange » et « je suis mangé » sont tous les deux conjugués au

présent de l’indicatif.

À la voix passive, c’est le verbe « être » qui porte les marques de

mode et de temps.

La voix passive d’un verbe est composée de l’auxiliaire « être » suivi

du participe passé du verbe que l’on veut conjuguer (« manger »,

par exemple).

Le présent à la voix passive est donc composé de l’auxiliaire « ê-

tre » au présent et du participe passé « mangé » : « il est mangé ».

Ainsi, pour obtenir le futur, il suffit de conjuguer l’auxiliaire au futur :

« il sera mangé ». Pour obtenir le passé simple, on conjugue l'auxi-

liaire au passé simple : « il fut mangé ». Pour obtenir l’imparfait,

l'auxiliaire est à l'imparfait : « il était mangé », etc.

Le verbe « manger » à la voix passiveManger à la forme active Manger à la forme passive

je mange je suis mangé

tu manges tu es mangé

il mange il est mangé

nous mangeons nous sommes mangés

vous mangez vous êtes mangés

ils mangent ils sont mangés

Formes simples Formes composées

Présent : je suis mangé / nous

sommes mangés

Passé composé : j'ai été mangé /

nous avons été mangés

Imparfait : j'étais mangé / nous

étions mangés

Plus-que-parfait : j'avais été

mangé / nous avions été mangés

Passé simple : je fus mangé /

nous fûmes mangés

Passé antérieur : j'eus été

mangés / nous eûmes été mangés

Futur simple : je serai mangé /

nous serons mangés

Futur antérieur : j'aurai été

mangé / nous aurons été mangés

Conditionnel présent : je serais

mangé / nous serions mangés

Conditionnel passé : j'aurai été

mangé / nous aurions été mangés

330

Page 332: Manuel Cinquieme

EXERCICES

TRANSFORMEZ CES PHRASES À LA VOIX PASSIVE

1 - Le professeur lit la copie de l'élève.

2 - Les policiers ont retrouvé des indices qui permettront de faire

avancer l'enquête.

3 - Demain, le maire inaugurera un nouveau centre culturel.

TRANSFORMEZ CES PHRASES À LA VOIX ACTIVE

1 - Ces disques ont été achetés par des millions de fans.

2 - Les lieux avaient été minutieusement explorés par les enquê-

teurs.

3 - L'enfant avait été envoyé par le professeur qui commençait à

être inquiet.

4 - Sa fuite était encore ignorée de tous.

RECOPIEZ LES VERBES ET DITES S'ILS SONT À LA VOIX PASSIVE OU À LA VOIX ACTIVE

1 - Sylvain a retrouvé mon classeur.

2 - Ce château n'a pas été entretenu durant des années.

3 - Si le film avait été diffusé plus tôt, il aurait été regardé par des mil-

lions de téléspectateurs.

CONJUGUEZ LES VERBES À LA VOIX PASSIVE

1 - « voir » à la troisième personne du pluriel du plus-que-parfait.

2 - « inviter » à la deuxième personne du pluriel du futur antérieur.

3 - « écrire » à la troisième personne du singulier du passé compo-

sé.

4 - « comprendre » à la deuxième personne du singulier du présent.

331

Page 333: Manuel Cinquieme

DITES SI LE COMPLÉMENT SOULIGNÉ EST UN COMPLÉ-MENT D'AGENT OU UN COMPLÉMENT CIRCONSTAN-CIEL

1 - Le valeureux soldat a été récompensé par les autorités.

2 - Ils sont venus par politesse.

3 - Les plats sont très appréciés des invités.

4 - Nous ne parviendrons jamais à notre but par cette route.

332

RÉVISION 7.1 Ces phrases sont-elles à la voix active ou à la voix passive ?

Répondre

Question 1 sur 5

Il est descendu dans son jardin.

A. Voix active

B. Voix passive

Page 334: Manuel Cinquieme

ROMAN & ENCYCLOPÉDIE

LISEZ ET COMPAREZ CES DEUX EXTRAITS

• Quels points communs et quelles différences remarquez-vous en-

tre ces deux textes ?

• Parlent-ils de la même chose ? Comment en parlent-ils ? Par exem-

ple, observez les temps : que remarquez-vous ? Observez égale-

ment la ponctuation, etc.

EXTRAIT 1

Je regardai à mon tour, et je ne pus réprimer un mouvement de ré-

pulsion. Devant mes yeux s’agitait un monstre horrible, digne de figu-

rer dans les légendes tératologiques.

C’était un calmar de dimensions colossales, ayant huit mètres de lon-

gueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la di-

rection du Nautilus. Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes

glauques. Ses huit bras, ou plutôt ses huit pieds, implantés sur sa

tête, qui ont valu à ces animaux le nom de céphalopodes, avaient

un développement double de son corps et se tordaient comme la

chevelure des Furies. On voyait distinctement les deux cent-cin-

quante ventouses disposées sur la face interne des tentacules sous

forme de capsules semi-sphériques. Parfois ces ventouses s’appli-

quaient sur la vitre du salon en y faisant le vide. La bouche de ce

monstre - un bec de corne fait comme le bec d’un perroquet - s’ou-

vrait et se refermait verticalement. Sa langue, substance cornée, ar-

mée elle-même de plusieurs rangées de dents aiguës, sortait en fré-

missant de cette véritable cisaille. Quelle fantaisie de la nature ! Un

bec d’oiseau à un mollusque ! Son corps, fusiforme et renflé dans

sa partie moyenne, formait une masse charnue qui devait peser

vingt à vingt-cinq mille kilogrammes. Sa couleur inconstante, chan-

geant avec une extrême rapidité suivant l’irritation de l’animal, pas-

sait successivement du gris livide au brun rougeâtre.

De quoi s’irritait ce mollusque ? Sans doute de la présence de ce

Nautilus, plus formidable que lui, et sur lequel ses bras suceurs ou

ses mandibules n’avaient aucune prise. Et cependant, quels mons-

tres que ces poulpes, quelle vitalité le Créateur leur a départie,

quelle vigueur dans leurs mouvements, puisqu’ils possèdent trois

cœurs !

Vingt milles lieues sous les mers, Deuxième partie, chapitre XVIII

333

Page 335: Manuel Cinquieme

EXTRAIT 2

Pieuvre et poulpe sont des noms vernaculaires ambigus désignant

en français certains céphalopodes benthiques du super-ordre Incirri-

na. Ces animaux se caractérisent par leurs huit bras — pouvant

comporter chacun jusqu'à plus de 200 ventouses — et leur relative

intelligence. Le corps est entièrement mou hormis un bec compara-

ble à celui des perroquets.

Étymologies et appellations

Le mot « poulpe » vient du grec polypous,

qui signifie « plusieurs pieds ».

Le mot pieuvre est d'origine plus récente et

est introduit en 1865 dans la langue française

par Victor Hugo dans son roman Les Tra-

vailleurs de la mer. Le mot est emprunté du

vocabulaire guernesiais de pêcheurs entendu

lors de son séjour sur l'île anglo-normande. Il

supplante rapidement le mot poulpe dans

l'usage courant. Son succès est tel, qu'il est

repris en italien avec le mot piovra.

Ces deux appellations ne concernent pas

tous les octopodes. En effet, il s'agit d'abord

d'une appellation commerciale et gastronomique, représentée no-

tamment par le poulpe commun qui abonde sur les côtes atlanti-

ques et méditerranéennes. Ainsi, on désigne par ce terme les espè-

ces de la famille des octopodidés, soit la plus grande famille d'octo-

podes, rassemblant plus de 200 espèces.

Wikipédia

RÉDACTION

Comme dans Vingt mille lieues sous les mers, décrivez un monstre.

Votre description, introduite par un court passage narratif, doit à la

fois divertir (comme dans un roman d'aventures) et instruire (des

recherches dans une encyclopédie doivent donc être faites).

Contrairement à une encyclopédie, donnez

vos impressions face au monstre (vos senti-

ments), faites des comparaisons, évoquez

la mythologie, utilisez des phrases exclama-tives.

BARÈME

• Une phrase ou deux de narration introdui-

sent la description : 2 points

• L'essentiel du texte est descriptif : 2 points

• Des recherches ont été faites, la descrip-

tion permet d'apprendre des choses sur l'ani-

mal : 2 points

• Le personnage principal donne ses impres-

sions : 2 points

• Des phrases exclamatives suggèrent l'étonnement : 2 points

• On trouve des comparaisons : 2 points

• Des monstres mythologiques sont évoqués : 2 points

• Le texte est correctement ponctué : 2 points

• L'imparfait et le passé simple sont correctement utilisés : 2 points

• L'orthographe est respectée : 2 points

334

Page 336: Manuel Cinquieme

POUR PRÉPARER LA RÉDACTION

EXTRAIT 1

a - Relevez les verbes dans le premier paragraphe. À quel temps

sont-ils ? Conjuguez-les au temps où ils sont.

b - À quel temps sont les verbes quand la pieuvre est décrite ? Don-

nez quatre exemples.

c - Trouvez un exemple d’emploi du présent de l’indicatif. Pour

quelle raison emploie-t-on, ici, ce temps ?

d - « Quelle fantaisie de la nature ! Un bec d’oiseau à un mollus-

que ! »

Comment appelle-t-on de telles phrases ? Quel sentiment est expri-

mé ?

e - Cherchez des monstres de la mythologie. Notez pour chacun

d’eux une phrase de description.

335

Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers

Page 337: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

LE CERF-VOLANT

Mots qui vous sont donnés :

• Baxter

• Family-lake

• Briant

DICTÉE 2

LES HIRONDELLES

Mots qui vous sont donnés :

• Briant

• Store-room

• Chairman

336

AUDIO 7.1Écoutez le texte

AUDIO 7.2Écrivez le texte

AUDIO 7.3Écoutez le texte

AUDIO 7.4Écrivez le texte

Page 338: Manuel Cinquieme

DICTÉE 3

LE TRAIN

Mots qui vous sont donnés :

• Un mille

• hennissement

• convoi

• Medicine-Bow

DICTÉE 4

LA DESCENTE

Mots qui vous sont donnés :

• Ruhmkorff

337

AUDIO 7.5Écoutez le texte

AUDIO 7.6Écrivez le texte

AUDIO 7.7Écoutez le texte

AUDIO 7.8Écrivez le texte

Page 339: Manuel Cinquieme

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

Un parchemin glissé dans un ancien manuscrit révèle au professeur Lidenbrock comment accéder au centre de la terre. Aussitôt, il entreprend un voyage en Islande afin de s’y rendre, accompa-gné de son neveu Axel (le narrateur de cette histoire) et du guide Hans.

Parvenus au centre de la Terre en y entrant par un volcan éteint, ils découvrent un univers étrange peuplé de créatures non moins étranges.

Lundi 17 août. - Je cherche à me rappeler les instincts particuliers à

ces animaux antédiluviens de l’époque secondaire, qui, succédant

aux mollusques, aux crustacés et aux poissons, précédèrent l’appa-

rition des mammifères sur le globe. Le monde appartenait alors aux

reptiles. Ces monstres régnaient en maîtres dans les mers jurassi-

ques. La nature leur avait accordé la plus complète organisation.

Quelle gigantesque structure ! quelle force prodigieuse ! Les sau-

riens actuels, alligators ou crocodiles, les plus gros et les plus redou-

tables, ne sont que des réductions affaiblies de leurs pères des pre-

miers âges !

Je frissonne à l’évocation que je fais de ces monstres. Nul œil hu-

main ne les a vus vivants. Ils apparurent sur la terre mille siècles

avant l’homme, mais leurs ossements fossiles, retrouvés dans ce cal-

caire argileux que les Anglais nomment le lias, ont permis de les re-

construire anatomiquement et de connaître leur colossale conforma-

tion.

J’ai vu au Muséum de Hambourg le squelette de l’un de ces sau-

riens qui mesurait trente pieds de longueur. Suis-je donc destiné,

moi, habitant de la terre, à me trouver face à face avec ces représen-

tants d’une famille antédiluvienne ? Non !

c’est impossible. Cependant la marque des

dents puissantes est gravée sur la barre de

fer, et à leur empreinte, je reconnais qu’elles

sont coniques comme celles du crocodile.

Mes yeux se fixent avec effroi sur la mer. Je

crains de voir s’élancer l’un de ces habitants

des cavernes sous-marines.

Je suppose que le professeur Lidenbrock partage mes idées, sinon

338

AUDIO 7.9Écoutez le pre-mier chapitre

Source

Page 340: Manuel Cinquieme

mes craintes, car, après avoir examiné le pic, il parcourt l’Océan du

regard.

« Au diable, dis-je en moi-même, cette idée qu’il a eue de sonder ! Il

a troublé quelque animal marin dans sa retraite, et si nous ne som-

mes pas attaqués en route !… »

Je jette un coup d’œil sur les armes, et je m’assure qu’elles sont en

bon état. Mon oncle me voit faire et m’approuve du geste.

Déjà de larges agitations produites à la surface des flots indiquent

le trouble des couches reculées. Le danger est proche. Il faut veiller.

Mardi 18 août. - Le soir arrive, ou plutôt le moment où le sommeil

alourdit nos paupières, car la nuit manque à cet océan, et l’im-

placable lumière fatigue obstinément nos yeux,

comme si nous naviguions sous le soleil des mers

arctiques. Hans est à la barre. Pendant son

quart je m’endors.

Deux heures après, une se-

cousse épouvantable

me réveille. Le

radeau a été soulevé hors des flots avec une indescriptible puis-

sance et rejeté à vingt toises de là.

« Qu’y a-t-il ? s’écria mon oncle. Avons-nous touché ? »

Hans montre du doigt, à une distance de deux cents toises, une

masse noirâtre qui s’élève et s’abaisse tour à tour. Je regarde et je

m’écrie :

« C’est un marsouin colossal !

- Oui, réplique mon oncle, et voilà maintenant un lézard de mer

d’une grosseur peu commune.

- Et plus loin un crocodile monstrueux ! Voyez sa large mâchoire et

les rangées de dents dont elle est armée. Ah ! il disparaît !

- Une baleine ! une baleine ! s’écrie alors le professeur. J’aperçois

ses nageoires énormes ! Vois l’air et l’eau qu’elle chasse par

ses évents ! »

En effet, deux colonnes liquides s’élèvent à

une hauteur considérable au-dessus

de la mer. Nous restons surpris,

stupéfaits, épouvantés, en

présence de ce trou-

peau de monstres

marins. Ils

ont des

di-

339

Le Sneffels est l’un des volcans islandais

les plus connus puisque c’est là que Jules

Verne situe l’entrée du centre de la terre.

Page 341: Manuel Cinquieme

mensions surnaturelles, et le moindre d’entre eux briserait le radeau

d’un coup de dent. Hans veut mettre la barre au vent, afin de fuir ce

voisinage dangereux ; mais il aperçoit sur l’autre bord d’autres enne-

mis non moins redoutables : une tortue large de quarante pieds, et

un serpent long de trente, qui darde sa tête énorme au-dessus des

flots.

Impossible de fuir. Ces reptiles s’approchent ; ils tournent autour du

radeau avec une rapidité que des convois lancés à grande vitesse

ne sauraient égaler ; ils tracent autour de lui des cercles concentri-

ques. J’ai pris ma carabine. Mais quel effet peut produire une balle

sur les écailles dont le corps de ces animaux est recouvert ?

Nous sommes muets d’effroi. Les voici qui s’approchent ! D’un côté

le crocodile, de l’autre le serpent. Le reste du troupeau marin a dis-

paru. Je vais faire feu. Hans m’arrête d’un signe. Les deux monstres

passent à cinquante toises du radeau, se précipitent l’un sur l’autre,

et leur fureur les empêche de nous apercevoir.

Le combat s’engage à cent toises du radeau. Nous voyons distincte-

ment les deux monstres aux prises.

Mais il me semble que maintenant les autres animaux viennent pren-

dre part à la lutte, le marsouin, la baleine, le lézard, la tortue. À cha-

que instant je les entrevois. Je les montre à l’Islandais. Celui-ci re-

mue la tête négativement.

« Tva », fait-il.

- Quoi ! deux ! il prétend

que deux animaux seule-

ment…

- Il a raison, s’écrie mon

oncle, dont la lunette n’a

pas quitté les yeux.

- Par exemple !

- Oui ! le premier de ces monstres a le museau d’un marsouin, la

tête d’un lézard, les dents d’un crocodile, et voilà ce qui nous a trom-

pés. C’est le plus redoutable des reptiles antédiluviens, l’ichthyo-saurus !- Et l’autre ?

- L’autre, c’est un serpent caché dans la carapace d’une tortue, le

terrible ennemi du premier, le plesiosaurus ! »

Hans a dit vrai. Deux monstres seulement troublent ainsi la surface

de la mer, et j’ai devant les yeux deux reptiles des océans primitifs.

Voyage au centre de la terre (chapitre XXXIII)

QUESTIONS

UN VOYAGE EXTRAORDINAIRE

1. Quel terme désigne le narrateur ?

2. À quels termes voit-on que ce texte prend la forme d’un journal

intime ?

3. Pour quelles raisons tient-on, en général, un journal ? Est-ce bien

le cas du narrateur du Voyage au centre de la terre ? Justifiez votre

réponse.

340

Ironie de Jules Verne : alors que les personnages descendent sous terre, ils remontent le temps.

Page 342: Manuel Cinquieme

4. Décrivez le lieu où se trouvent les personnages en prélevant

des indices dans le texte.

5. À quel moment a lieu le combat ? Que se passe-t-il aupara-

vant ?

6. Quels sont les sentiments qui précèdent l’instant du combat ?

Relevez le champ lexi-

cal de ces sentiments.

7. Qu’est-ce qui a provo-

qué ce sentiment ?

LE COMBAT

8. Combien croit-on qu’il y a de monstres, au début ? Quelle ex-

pression est utilisée pour indiquer qu’il y en a une grande quanti-

té ?

9. Dans cette phrase, quels termes montrent pourtant que ce

n’est pas sûr ?

10. Sur quel sentiment s’achève cet extrait ? Justifiez votre ré-

ponse.

341

Il est évidemment tout à fait impossi-ble de pénétrer au centre de la terre. Pourtant ce voyage imaginaire s’appuie sur des théories aujourd’hui considérées comme fausses.

Page 343: Manuel Cinquieme

LE MONDE PERDU

Les héros de Jules Verne ne sont pas les seuls à explorer des terres inconnues.

Conan Doyle, l’auteur qui a inventé le célèbre détective Sherlock Holmes, raconte comment le professeur Challenger organise une expédition au cœur de l’Amazonie.

Accompagné du journaliste Edward Malone, du professeur Summerlee et de Lord John Roxton, chasseur réputé, Challenger les emmène sur une terre perdue qui abrite des monstres préhistori-ques.

Lord John Roxton ayant tué un de ces petits animaux qu’on appelle

ajoutis, et qui ressemblent assez à des cochons domestiques, en

avait fait deux parts, dont il avait donné l’une à nos Indiens, et nous

avions mis l’autre sur le feu. La température fraîchissant avec le soir,

nous nous serrions autour de la flamme. Il faisait une nuit sans lune,

mais quelques étoiles brillaient au ciel, et nous pouvions voir à une

petite distance devant nous dans la plaine. Du plus obscur des ténè-

bres fondit brusquement sur nous quelque chose qui agitait une

queue comme un aéroplane : un instant, deux ailes de cuir se tendi-

rent comme un dais par-dessus notre groupe ; nous discernâmes

un long cou de serpent, des yeux féroces, rouges, avides, un grand

bec cassé, net, et garni, à ma profonde stupeur, de petites dents lui-

santes ; la minute d’après, la vision avait fui avec notre dîner. Une

ombre énorme, large de vingt pieds, flotta dans le ciel ; les ailes

monstrueuses nous voilèrent une seconde les étoiles ; puis elles

s’évanouirent par-dessus le plateau. Nous demeurions cois de sur-

prise autour de notre feu, tels ces héros de Virgile recevant la visite

des Harpies, quand Summerlee rompit le silence :

- Professeur Challenger, fit-il, d’une voix grave et qui trem-

blait d’émotion, je vous dois

des excuses. J’ai eu bien

des torts envers vous : je

vous demande d’oublier le pas-

sé.

Il dit cela le plus galamment du

monde, et pour la première fois les deux

hommes se serrèrent les mains : ce fut au

moins ce que nous gagnâmes, contre le prix

d’un dîner, à l’apparition de notre premier pté-

rodactyle !

Si la vie préhistorique existait sur le plateau, elle

n’y devait pas être surabondante ; car trois jours se

passèrent ensuite sans que nous en eussions le plus

faible aperçu. Nous traversâmes, durant ces trois

jours, dans la direction du nord, puis de l’est, une con-

trée stérile et rebutante, où alternaient le désert pier-

reux et le marais hanté par les oiseaux sauvages. Du

côté de l’est, la région est véritablement inaccessible,

et, sans une sorte de piste relativement praticable à

la base même de la falaise, nous n’aurions eu qu’à

revenir sur nos pas : il nous arriva

plus d’une fois d’enfoncer jus-

qu’à la ceinture dans le li-mon gras d’un ancien marais

à demi tropical. Joignez que le

pays est infesté de serpents

Jararacas, les plus veni-

342

Page 344: Manuel Cinquieme

meux et les plus agres-

sifs de tout le Sud-

Amérique. À chaque

instant, nous voyions

de ces horribles bêtes

se tordre ou se dres-

ser sur la vase pu-

tride, et nous ne

nous en préser-

vions qu’en

tenant nos

fusils tou-

jours prêts. Je me rappellerai, ma vie entière, comme

un cauchemar, la place où ils semblaient spécialement

avoir fait leur nid : c’était une dépression en forme

d’entonnoir, et le lichen en décomposition donnait au ma-

rais une couleur livide. Ils y grouillaient, ils s’en élan-

çaient dans toutes les directions, car les Jararacas offrent

cette particularité qu’à première vue ils attaquent l’hom-

me ; et comme ils étaient plus que nous n’en pouvions

tuer, nous prîmes nos jambes à notre cou et ne nous arrêtâ-

mes qu’à bout de forces. Quand nous nous retournions, et

c’est encore un souvenir qui ne me quittera jamais, nous

pouvions voir se lever et s’abaisser entre les roseaux leurs in-

fâmes têtes. Sur la carte que nous préparons, nous avons nom-

mé ce lieu : « Le marais des Jararacas ».

Le Monde perdu de Conan Doyle

EXERCICES DE RÉÉCRITURE

EXERCICE 1

Réécrivez cet extrait en conjuguant les verbes au présent de l’indica-

tif.

Le soir, vers huit heures, il donna le signal d’arrêt. Hans aussitôt s’assit. Les

lampes furent accrochées à une saillie de lave. Nous étions dans une sorte de

caverne où l’air ne manquait pas. Au contraire. Certains souffles arrivaient jus-

qu’à nous. Quelle cause les produisait ? À quelle agitation atmosphérique attri-

buer leur origine ? C’est une question que je ne cherchai pas à résoudre en ce

moment. La faim et la fatigue me rendaient incapable de raisonner. Une des-

cente de sept heures consécutives ne se fait pas sans une grande dépense

de forces. J’étais épuisé. Le mot « halte » me fit donc plaisir à entendre. Hans

étala quelques provisions sur un bloc de lave, et chacun mangea avec appétit.

Cependant une chose m’inquiétait ; notre réserve d’eau était à demi consom-

mée.

EXERCICE 2

Réécrivez cet extrait en conjuguant les verbes au passé simple de

l’indicatif.

Mon oncle sonde à plusieurs reprises ; il attache un des plus lourds pics à l’ex-

trémité d’une corde qu’il laisse filer de deux cents brasses. Pas de fond. Nous

avons beaucoup de peine à ramener notre sonde.

Quand le pic est remonté à bord, Hans me fait remarquer à sa surface des em-

preintes fortement accusées. On dirait que ce morceau de fer a été vigoureuse-

ment serré entre deux corps durs.

Je regarde le chasseur.

« Tänder ! » fait-il.

Je ne comprends pas.

343

Film américain de 1925 d’après le roman de Conan Doyle et réalisé par Harry Hoyt

VIDÉO 7.3 Le Monde perdu

Page 345: Manuel Cinquieme

CHIFFRER UN TEXTE

EXERCICE 1

Pour trouver le chemin menant au centre de la terre, le professeur

Lidenbrock a dû traduire puis déchiffrer le message de Saknussem

qui aurait écrit cette phrase :

Je t'aime bien, ma petite Graüben !

Mais au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, il

les aurait mises successivement par colonnes verticales, de ma-

nière à les grouper en nombre de cinq ou six :

J m n e G e

e e , t r n

t’ b m i a !

a i a t ü

i e p e b

Enfin, il aurait disposé ces mots sur une ligne horizontale :

JmneGe ee, trn t'bmia ! aiatü iepeb

Faites la même chose avec une phrase de votre invention, puis sou-

mettez-la à votre voisin.

EXERCICE 2

Comme dans le parchemin de Saknussemm, écrivez des phrases à

l’envers.

Exemple : ovarb ! suov zeva érffihcéd el edoc ! → Bravo ! Vous

avez déchiffré le code !

EXERCICE 3

Imaginez d’autres codes possibles comme, par exemple, changer

chaque lettre par la suivante :

Aqzun ! Untr zudy dmbnqd cdbgheeqd kf bncd ! → Bravo ! Vous

avez encore déchiffré le code !

344

Page 346: Manuel Cinquieme

LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS

Phileas Fogg a fait le pari qu’il réussirait le tour du monde en 80 jours.

Avec son domestique Passepartout et le brigadier Sir Francis Cromarty, il a déjà atteint l’Inde et, après avoir quitté Bombay, se dirige vers Calcutta quand soudain le train s’arrête. Il n’y a plus de chemin de fer. Les voyageurs poursuivent à dos d’éléphant, guidés par un jeune Parsi. Ils sur-prennent alors une procession de brahmanes.

e bruit discordant des voix et des instruments se rapprochait.

Des chants monotones se mêlaient au son des tambours et

des cymbales. Bientôt la tête de la procession apparut sous

les arbres, à une cinquantaine de pas du poste occupé par Mr.

Fogg et ses compagnons. Ils distinguaient aisément à travers les

branches le curieux personnel de cette cérémonie religieuse.

En première ligne s’avançaient des prêtres, coiffés de mitres et vê-

tus de longues robes chamarrées. Ils étaient entourés d’hommes,

de femmes, d’enfants, qui faisaient entendre une sorte de psalmo-

die funèbre, interrompue à intervalles égaux par des coups de tam-

tams et de cymbales. Derrière eux, sur un char aux larges roues

dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents,

apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus ri-

chement caparaçonnés. Cette statue avait quatre bras, le corps co-

lorié d’un rouge sombre, les yeux hagards, les cheveux emmêlés, la

langue pendante, les lèvres teintes de henné et de bétel. À son cou

s’enroulait un collier de têtes de mort, à ses flancs une ceinture de

mains coupées. Elle se tenait debout sur un géant terrassé auquel

le chef manquait.

Sir Francis Cromarty reconnut cette statue.

« La déesse Kâli, murmura-t-il, la déesse de l’amour et de la mort.

- De la mort, j’y consens, mais de l’amour, jamais ! dit Passepartout.

La vilaine bonne femme ! »

Le Parsi lui fit signe de se taire.

Autour de la statue s’agitait, se démenait, se

convulsionnait un groupe de vieux fakirs,

zébrés de bandes d’ocre, couverts d’inci-

sions cruciales qui laissaient échapper leur

345

L

AUDIO 7.10 Écoutez le pre-mier chapitre

Source

Page 347: Manuel Cinquieme

sang goutte à goutte, énergumènes stupides qui, dans les grandes

cérémonies indoues, se précipitent encore sous les roues du char

de Jaggernaut.

Derrière eux, quelques brahmanes, dans toute la somptuosité de

leur costume oriental, traînaient une femme qui se soutenait à peine.

Cette femme était jeune, blanche comme une Européenne. Sa tête,

son cou, ses épaules, ses oreilles, ses bras, ses mains, ses orteils

étaient surchargés de bijoux, colliers, bracelets, boucles et bagues.

Une tunique lamée d’or, recouverte d’une mousseline légère, dessi-

nait les contours de sa taille.

Derrière cette jeune femme, - contraste violent pour les yeux - , des

gardes, armés de sabres nus passés à leur ceinture et de longs pis-

tolets damasquinés, portaient un cadavre sur un palanquin.

C’était le corps d’un vieillard, revêtu de ses opulents habits de ra-jah, ayant, comme en sa vie, le turban brodé de perles, la robe tis-

sue de soie et d’or, la ceinture de cachemire diamanté, et ses magni-

fiques armes de prince indien.

346

Au XIXe siècle, l’Inde faisait partie de l’empire colonial britannique.

Page 348: Manuel Cinquieme

Puis des musiciens et une arrière-garde de fanatiques, dont les cris

couvraient parfois l’assourdissant fracas des instruments, fermaient

le cortège.

Sir Francis Cromarty regardait toute cette pompe d’un air singulière-

ment attristé, et se tournant vers le guide :

« Un sutty ! » dit-il.

Le Parsi fit un signe affirmatif et mit un doigt sur ses lèvres. La lon-

gue procession se déroula lentement sous les arbres, et bientôt ses

derniers rangs disparurent dans la profondeur de la forêt.

Peu à peu, les chants s’éteignirent. Il y eut encore quelques éclats

de cris lointains, et enfin à tout ce tumulte succéda un profond si-

lence.

Phileas Fogg avait entendu ce mot, prononcé par sir Francis Cromar-

ty, et aussitôt que la procession eut disparu :

« Qu’est-ce qu’un sutty ? demanda-t-il.

- Un sutty, monsieur Fogg, répondit le brigadier général, c’est un sa-

crifice humain, mais un sacrifice volontaire. Cette femme que vous

venez de voir sera brûlée demain aux premières heures du jour.

- Ah ! les gueux ! s’écria Passepartout, qui ne put retenir ce cri d’in-

dignation.

- Et ce cadavre ? demanda Mr. Fogg.

- C’est celui du prince, son mari, répondit le guide, un rajah indépen-

dant du Bundelkund.

- Comment, reprit Phileas Fogg, sans que sa voix trahît la moindre

émotion, ces barbares coutumes subsistent encore dans l’Inde, et

les Anglais n’ont pu les détruire ?

- Dans la plus grande partie de l’Inde, répondit sir Francis Cromarty,

ces sacrifices ne s’accomplissent plus, mais nous n’avons aucune

influence sur ces contrées sauvages, et principalement sur ce terri-

toire du Bundelkund. Tout le revers septentrional des Vindhias est

le théâtre de meurtres et de pillages incessants.

- La malheureuse ! murmurait Passepartout, brûlée vive !

- Oui, reprit le brigadier général, brûlée, et si elle ne l’était pas, vous

ne sauriez croire à quelle misérable condition elle se verrait réduite

par ses proches. On lui raserait les cheveux, on la nourrirait à peine

de quelques poignées de riz, on la repousserait, elle serait considé-

rée comme une créature immonde et mourrait dans quelque coin

comme un chien galeux. Aussi la perspective de cette affreuse exis-

tence pousse-t-elle souvent ces malheureuses au supplice, bien

plus que l’amour ou le fanatisme religieux. Quelquefois, cependant,

le sacrifice est réellement volontaire, et il faut l’intervention énergi-

que du gouvernement pour l’empêcher. Ainsi, il y a quelques an-

nées, je résidais à Bom-

bay, quand une jeune

veuve vint demander au

gouverneur l’autorisa-

tion de se brûler avec le

corps de son mari.

Comme vous le pensez

bien, le gouverneur refu-

sa. Alors la veuve quitta

la ville, se réfugia chez

un rajah indépendant,

et là elle consomma

347

Dans un roman d’aventures, une grande place est accordée à l’action : les personnages vont de danger en dan-ger. C’est ce qu’on appelle des péripé-ties : un accident (le ballon tombe dans la mer, des pieuvres attaquent), un inci-dent (le train tombe en panne) interrom-pent momentanément l’aventure... jus-qu’à ce qu’une autre aventure sur-vienne.

Page 349: Manuel Cinquieme

son sacrifice. »

Pendant le récit du brigadier général, le guide secouait la tête, et,

quand le récit fut achevé :

« Le sacrifice qui aura lieu demain au lever du jour n’est pas volon-

taire, dit-il.

- Comment le savez-vous ?

- C’est une histoire que tout le monde connaît dans le Bundelkund,

répondit le guide.

- Cependant cette infortunée ne paraissait faire aucune résistance,

fit observer sir Francis Cromarty.

- Cela tient à ce qu’on l’a enivrée de la fumée du chanvre et de

l’opium.

- Mais où la conduit-on ?

- À la pagode de Pillaji, à deux milles d’ici. Là, elle passera la nuit

en attendant l’heure du sacrifice.

- Et ce sacrifice aura lieu ?…

- Demain, dès la première apparition du jour. »

Après cette réponse, le guide fit sortir l’éléphant de l’épais fourré et

se hissa sur le cou de l’animal. Mais au moment où il allait l’exciter

par un sifflement particulier, Mr. Fogg l’arrêta, et, s’adressant à sir

Francis Cromarty :

« Si nous sauvions cette femme ? dit-il.

- Sauver cette femme, monsieur Fogg !… s’écria le brigadier géné-

ral.

- J’ai encore douze heures d’avance. Je puis les consacrer à cela.

- Tiens ! Mais vous êtes un homme de cœur ! dit sir Francis Cromar-

ty.

- Quelquefois, répondit simplement Phileas Fogg. Quand j’ai le

temps. »

Le Tour du monde en 80 jours (chapitre XII)

348

LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Le voyage de Phileas Fogg est rendu possible grâce à l'apparition de nouveaux modes de transport (le che-min de fer, la machine à vapeur) et l'ouverture du ca-nal de Suez en 1869 qui raccourcissent les distances, ou du moins le temps nécessaire pour les parcourir.

Ainsi Passepartout peut dire : « nous allons si vite qu’il me semble que je voyage en rêve. »

Page 350: Manuel Cinquieme

349

Le Tour du monde en 80 jours(Le trajet commence à Londres : touchez les noms pour en

savoir plus)

Page 351: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

EXOTISME LITTÉRAIRE

1. Qu’est-ce qu’un « bruit discordant » ? Quelle est la nature du

mot « discordant » ? Le mot est-il ici employé dans un sens plutôt

positif ou négatif ? Justifiez votre réponse.

2. Qui fait un tel bruit ? Citez, dans le premier paragraphe, un terme

le désignant.

3. Qui sont les principaux personnages de ce texte ?

4. Toujours dans le premier paragraphe, quel verbe annonce ce que

voient les héros du texte ?

5. Relevez, dans l’ensemble du texte, les termes qui montrent l’éton-

nement et l’admiration qu’ils éprouvent. Relevez, ensuite, les mots

qui révèlent l’horreur de ce qu’ils voient.

INDIGNATION EUROPÉENNE

6. Qu’est-ce qui suscite précisément leur indignation ? Comment ap-

pelle-t-on, dans le texte, une telle cérémonie ?

7. Comment est présentée la victime ? Citez le texte pour répondre.

8. Inversement, comment sont décrits ses bourreaux ?

AVENTURES ET GÉOGRAPHIE

9. Pourquoi peut-on dire que cet extrait appartient au genre du ro-

man d’aventures ? Répondez en citant le texte.

10. D’après votre lecture de cet extrait, quel autre objectif vise un tel

roman d’aventures ? Justifiez votre réponse.

GRAMMAIREEn première ligne s’avançaient des prêtres, coiffés de mitres et vê-

tus de longues robes chamarrées. Ils étaient entourés d’hommes,

de femmes, d’enfants, qui faisaient entendre une sorte de psalmo-

die funèbre, interrompue à intervalles égaux par des coups de tam-

tams et de cymbales. Derrière eux, sur un char aux larges roues

dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents,

apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus ri-

chement caparaçonnés.

a - Relevez les compléments circonstanciels.

b - Relevez les verbes et donnez leur sujet.

c - À la façon de Jules Verne, décrivez un groupe d’individus que

vous surprenez.

350

Page 352: Manuel Cinquieme

EXPOSÉ

SUJET

Réalisez un exposé sur Jules Verne.

SUPPORT

Faites votre exposé sur papier ou utilisez un logiciel de présentation

sur l'ordinateur ou la tablette.

CONSEILS

• Faites de nombreuses recherches (ne vous contentez pas de visi-

ter un seul site).

• Ne faites pas de copier coller. Dites les choses avec vos propres

mots.

• Recherchez des illustrations de bonne qualité, et citez les sites où

vous les avez trouvées.

MÉTHODE

• Faites une rapide biographie de Jules Verne (dates de vie et de

mort, événements marquants dans sa vie, etc.).

• Dites pourquoi il est célèbre, ce qu'il a écrit, etc.

• Racontez deux ou trois histoires dont il est l'inventeur.

• Précisez pour quelles raisons il est célèbre (à son époque, mais

encore aujourd'hui).

L'AUDITOIRE

• Ne lisez pas votre exposé. Regardez ceux à qui vous vous adres-

sez.

• Posez-leur des questions, faites-les participer.

• Demandez-leur, à la fin, s'ils ont des questions. Soyez capable de

leur répondre.

• Donnez-leur un petit questionnaire afin de vérifier ce qu'ils ont rete-

nu.

BARÈME

• Les parties demandées ont été faites : 4 points

• Exposé riche en informations : 3 points

• Les informations sont exprimées clairement en un style

personnel : 3 points

• L'exposé n'est pas simplement

lu. Les élèves s'adressent aux

autres : 3 points

• Des illustrations bien choisies

agrémentent l'exposé : 3 points

• Les élèves savent répondre aux

questions : 2 points

• Un petit questionnaire a été distri-

bué : 2 points

351

QUELQUES SITES À NE PAS MANQUER

• Wikipédia

• Centre International Jules

Verne

• Le musée Jules Verne de

Nantes

• Le voyage dans l'univers

Page 353: Manuel Cinquieme

DE LA TERRE À LA LUNE

Le Gun-club est une association de fabricants d’armes concevant les canons les plus puissants qui soient. La guerre ayant pris fin, ces « Anges Exterminateurs » regrettent leur inactivité quand leur président, Impey Barbicane, leur annonce qu’il a une communication de la plus haute importance à leur faire.

ermettez-moi, reprit-il, de vous rappeler en quelques

mots comment certains esprits ardents, embarqués

pour des voyages imaginaires, prétendirent avoir pé-

nétré les secrets de notre satellite. Au dix-septième siècle, un cer-

tain David Fabricius se vanta d’avoir vu de ses yeux des habi-

tants de la Lune. En 1649, un Français, Jean Baudoin, publia le

Voyage fait au monde de la Lune par Dominique Gonzalès, aven-

turier espagnol. À la même époque, Cyrano de Bergerac fit pa-

raître cette expédition célèbre qui eut tant de succès en France.

Plus tard, un autre Français, - ces gens-là s’occupent beaucoup

de la Lune, - le nommé Fontenelle, écrivit la Pluralité des Mon-

des, un chef-d’œuvre en son temps ; mais la science, en mar-

chant, écrase même les chefs-d’œuvre ! Vers 1835, un opuscule

traduit du New York American raconta que Sir John Herschell, en-

voyé au cap de Bonne-Espérance pour y faire des études astro-

nomiques, avait, au moyen d’un télescope perfectionné par un

éclairage intérieur, ramené la Lune à une distance de quatre-

vingts yards. Alors il aurait aperçu distinctement des cavernes

dans lesquelles vivaient des hippopotames, de vertes monta-

gnes frangées de dentelles d’or, des moutons aux cornes

352

«P

Page 354: Manuel Cinquieme

d’ivoire, des chevreuils blancs, des habitants avec des ailes mem-

braneuses comme celles de la chauve-souris. Cette brochure, œu-

vre d’un Américain nommé Locke, eut un très-grand succès. Mais

bientôt on reconnut que c’était une mystification scientifique, et les

Français furent les premiers à en rire.

- Rire d’un Américain ! s’écria J.-T. Maston, mais voilà un casus bel-li !…- Rassurez-vous, mon digne ami. Les Français, avant d’en rire,

avaient été parfaitement dupes de notre compatriote. Pour terminer

ce rapide historique, j’ajouterai qu’un certain Hans Pfaal de Rotter-

dam, s’élançant dans un ballon rempli d’un gaz tiré de l’azote, et

trente-sept fois plus léger que l’hydrogène, atteignit la Lune après

dix-neuf jours de traversée. Ce voyage, comme les tentatives précé-

dentes, était simplement imaginaire, mais ce fut l’œuvre d’un écri-

vain populaire en Amérique, d’un génie étrange et contemplatif. J’ai

nommé Poe !- Hurrah pour Edgar Poe ! s’écria l’assemblée, électrisée par les pa-

roles de son président.

- J’en ai fini, reprit Barbicane, avec ces tentatives que j’appellerai pu-

rement littéraires, et parfaitement insuffisantes pour établir des rela-

tions sérieuses avec l’astre des nuits. [...] Mais il est réservé au gé-

nie pratique des Américains de se mettre en rapport avec le monde

sidéral. Le moyen d’y parvenir est simple, facile, certain, immanqua-

ble, et il va faire l’objet de ma proposition. »

Un brouhaha, une tempête d’exclamations accueillit ces paroles. Il

n’était pas un seul des assistants qui ne fût dominé, entraîné, enlevé

par les paroles de l’orateur.

« Écoutez ! écoutez ! Silence donc ! » s’écria-t-on de toutes parts.

Lorsque l’agitation fut calmée, Barbicane reprit d’une voix plus

grave son discours interrompu :

« Vous savez, dit-il, quels progrès la balistique a faits depuis quel-

ques années et à quel degré de perfection les armes à feu seraient

parvenues, si la guerre eût continué. Vous n’ignorez pas non plus

que, d’une façon générale, la force de résistance des canons et la

puissance expansive de la poudre sont illimitées. Eh bien ! partant

de ce principe, je me suis demandé si, au moyen d’un appareil suffi-

sant, établi dans des conditions de résistance déterminées, il ne se-

rait pas possible d’envoyer un boulet dans la Lune ! »

De la terre à la lune, trajet direct en 97 heures 20 minutes, chapitre II

353

Page 355: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

OBJECTIF LUNE

1. En vous aidant éventuellement d’un dictionnaire, cherchez quel

mot évoque le nom de Barbicane.

2. Relevez toutes les expressions désignant la lune.

3. Quel moyen Impey Barbicane envisage-t-il d’utiliser pour attein-

dre la lune ?

4. Comment est accueillie sa proposition ? Appuyez-vous sur le

texte pour répondre.

5. Et à vous, cela vous semble-t-il possible ? Justifiez votre réponse.

HÉRITAGE LITTÉRAIRE

6. Citez les voyages imaginaires évoqués par Barbicane.

7. Pour quelle raison Barbicane évoque-t-il toutes ces histoires pure-

ment littéraires ?

8. En vous aidant du glossaire, dites qui sont ces esprits ardents

évoqués par Barbicane.

9. Selon vous, que signifie la phrase « la science, en marchant,

écrase même les chefs-d’œuvre » ?

RÉDIGEZVous aussi, proposez un voyage d’un type nouveau et extraordi-

naire.

Vous devez convaincre votre auditoire en construisant votre texte

comme Impey Barbicane et en complétant les points de suspen-

sion :

« Vous savez, dit-il, quels progrès... Vous n’ignorez pas non plus

que... Eh bien ! partant de ce principe, je me suis demandé si... »

CONJUGAISONPour quelle raison le verbe « rappeler » prend-il un seul « l » alors

qu’il en prend deux dans « j’appellerai » ?

Version colorisée à la main (1902)

VIDÉO 7.4 Le voyage dans la lune de Georges Méliès

354

Page 356: Manuel Cinquieme

CONJUGAISON

Des verbes du premier groupe présentent des particularités ortho-

graphiques.

Par exemple, certains prennent un accent supplémentaire, quel-

ques-uns prennent une cédille, d’autres redoublent leur consonne,

etc.

C’est le cas des verbes en « -cer », « -ger », « -eler », « -eter » et

« -yer » comme « lancer », « manger », « geler », « acheter » ou

« essayer ».

LES VERBES EN « -CER »

Des verbes comme « lancer », « balancer », « remplacer », etc.

prennent une cédille devant les voyelles « o » ou « a ».

355

Présent Imparfait Passé simple

nous balançons je balançais vous balançâtes

Page 357: Manuel Cinquieme

LES VERBES EN « -GER »

Les verbes « manger », « bouger », « ranger », etc. prennent un

« e » toujours devant les voyelles « o » ou « a ».

LES VERBES EN « - ELER »

Les verbes « appeler », « épeler », etc. ont un seul « l » quand on

entend le son « eu » et deux « l » quand on entend le son « è ».

Attention ! Le verbe « geler » ne redouble pas la consonne « l »,

mais prend un accent.

LES VERBES EN « - ETER »

Comme « geler », le verbe « acheter » prend un accent à certaines

personnes.

Présent Imparfait Passé simple

nous mangeons je mangeais je mangeai

356

Présent Futur simple Passé simple Imparfait

j’appelle j’appellerai tu appelas il appelait

nous appelonsnous

appelleronsils appelèrent nous appelions

Présent Imparfait futur simple

je gèle je gelais je gèlerai

nous gelons nous gelions tu gèleras

Présent Futur simple Imparfait

j’achète j’achèterai j’achetais

nous achetons nous achèterons nous achetions

Page 358: Manuel Cinquieme

Cependant, le verbe « jeter » redouble le « t », un peu comme les

verbes « appeler » ou « épeler »LES VERBES EN « - YER »

Les verbes « essayer », « balayer », « essuyer », etc. voient parfois

leur « y » se transformer en « i » sauf à la première et deuxième per-

sonne du pluriel.

Au futur, il est possible d’employer l’un ou l’autre : « je balaierai » ou

« je balayerai ».

Présent Imparfait Futur simple

je balaie je balayais je balaierai

nous balayons nous balayions nous balaierons

357

Présent Imparfait futur simple

je jette je jetais je jetterai

nous jetons nous jetions tu jetteras

Page 359: Manuel Cinquieme

EXERCICES

358

INTERACTIF 7.1 Les verbes en « -cer »

INTERACTIF 7.3 Les verbes en « -cer »

INTERACTIF 7.2 Les verbes en « - eler »

INTERACTIF 7.4 Les verbes en « - eter »

INTERACTIF 7.5 Les verbes en « - yer »

Page 360: Manuel Cinquieme

L’ÎLE AU TRÉSOR8

Page 361: Manuel Cinquieme

360

Page 362: Manuel Cinquieme

À L’ACHETEUR HÉSITANT

Si des marins

Les contes et refrains,

Tempêtes, aventures,

Par chaleurs ou par froidures,

Goélettes, îles, et marins abandonnés,

Corsaires et trésors cachés ;

Si tout ancien roman, redit

Dans le style d’autrefois,

Peut plaire encore

Aux jeunes gens instruits de nos jours,

Comme il me plaisait jadis,

Eh bien, soit ! Écoutez. Sinon,

Si la jeunesse studieuseOublie ses goûts d’autrefois :

Kingston, Ballantyne le brave,

Cooper des flots et des bois,

Ainsi soit-il ! Et s’il le faut

Mes pirates et moi bientôt

Nous partagerons leur tombeau.

R. L. Stevenson

361

Page 363: Manuel Cinquieme

QUESTIONS1. Relevez le champ lexical de la piraterie.

2. Les histoires de pirates sont-elles, à l’époque de Robert Louis Ste-

venson, à la mode ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre.

3. Par quel mot commencent les deux premières strophes ? Que si-

gnifie ce mot ?

4. Où commence et où se termine la première phrase ?

5. Quelle est la conclusion de cette longue première phrase ? Que

demande l’auteur à ses lecteurs ?

6. Que se passera-t-il sinon ?

VOCABULAIREIl existe de nombreux mots désignant les pirates. Cependant, tous

ne sont pas synonymes.

À l’aide d’un dictionnaire et d’une encyclopédie, cherchez le sens et

l’origine des mots « pirate », « corsaire », « boucanier », « flibus-

tier », « forban » et « gentilhomme de fortune ».

QUELQUES DATESTouchez les cercles ci-dessous pour obtenir des informations sur les

romans et films ayant traité du thème de la piraterie.)

362

1830 1898 1941 1943 1950 1986 200319351879 1883 2005 2006 2007

Robert Louis Stevenson vous parle

VIDÉO 8.1 L’anecdote

Page 364: Manuel Cinquieme

363

Le bateau utilisé pour le film Pirates de Roman Polanski (à Gènes, Italie)

Page 365: Manuel Cinquieme

L’INCIPIT

’est sur les instances de M. Trelawney, du docteur Livesey

et de tous ces messieurs en général, que je me suis décidé

à mettre par écrit tout ce que je sais concernant l’île au tré-

sor, depuis A jusqu’à Z, sans rien omettre sauf la position de l’île, et

cela uniquement parce qu’il s’y trouve toujours une partie du trésor.

Je prends donc la plume en cet an de grâce 17…, et commence

mon récit à l’époque où mon père tenait l’auberge de l’Amiral Ben-

bow, en ce jour où le vieux marin, au visage basané et balafré d’un

coup de sabre, vint prendre gîte sous notre toit.

Je me le rappelle, comme si c’était d’hier. Il arriva d’un pas lourd à

la porte de l’auberge, suivi de son coffre porté sur une brouette.

C’était un grand gaillard solide, aux cheveux très bruns tordus en

une queue poisseuse qui retombait sur le collet d’un habit bleu mal-

propre ; il avait les mains couturées de cicatrices, les ongles noirs et

déchiquetés, et la balafre du coup de sabre, d’un blanc sale et li-vide, s’étalait en travers de sa joue. Tout en sifflotant, il parcourut la

crique du regard, puis de sa vieille voix stridente et chevrotante

qu’avaient rythmée et cassée les manœuvres du cabestan, il enton-

na cette vieille chanson de matelot qu’il devait nous chanter si sou-

vent par la suite :

Nous étions quinze sur le coffre du mort…

Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum !

Après quoi, de son bâton, une sorte d’anspect, il heurta contre la

porte et, à mon père qui s’empressait, commanda brutalement un

verre de rhum. Aussitôt servi, il le but lentement et le dégusta en con-

naisseur, sans cesser d’examiner tour à tour les falaises et notre en-

seigne.

– Voilà une crique commode, dit-il à la fin, et un cabaret agréable-

ment situé. Beaucoup de clientèle, camarade ?

Mon père lui répondit négativement : très peu de clientèle ; si peu

que c’en était désolant.

– Eh bien ! alors, reprit-il, je n’ai plus qu’à jeter l’ancre… Hé ! l’ami,

cria-t-il à l’homme qui poussait la brouette, accostez ici et aidez à

364

C

Page 366: Manuel Cinquieme

Le vieux loup de mer de l’Amiral Benbow

365

Page 367: Manuel Cinquieme

monter mon coffre… Je resterai ici quelque temps, continua-t-il. Je

ne suis pas difficile : du rhum et des œufs au lard, il ne m’en faut

pas plus, et cette pointe là-haut pour regarder passer les bateaux.

Comment vous pourriez m’appeler ? Vous pourriez m’appeler capi-

taine… Ah ! je vois ce qui vous inquiète… Tenez ! (Et il jeta sur le

comptoir trois ou quatre pièces d’or.) Vous me direz quand j’aurai

tout dépensé, fit-il, l’air hautain comme un capitaine de vaisseau.

Et à la vérité, en dépit de ses piètres vêtements et de son rude lan-

gage, il n’avait pas du tout l’air d’un homme qui a navigué à l’avant : on l’eût pris plutôt pour un second ou pour un capitaine ha-

bitué à être obéi. L’homme à la brouette nous raconta que la malle-poste l’avait déposé la veille au Royal George, et qu’il s’était informé

des auberges qu’on trouvait le long de la côte. On lui avait dit du

bien de la nôtre, je suppose, et pour son isolement il l’avait choisie

comme gîte. Et ce fut là tout ce que nous apprîmes de notre hôte.

Il était ordinairement très taciturne. Tout le jour, il rôdait alentour de

la baie, ou sur les falaises, muni d’une longue-vue en cuivre ; toute

la soirée il restait dans un coin de la salle, auprès du feu, à boire

des grogs au rhum très forts. La plupart du temps, il ne répondait

pas quand on s’adressait à lui, mais vous regardait brusquement

d’un air féroce, en soufflant par le nez telle une corne de brume ; ain-

si, tout comme ceux qui fréquentaient notre maison, nous apprîmes

vite à le laisser tranquille. Chaque jour, quand il rentrait de sa prome-

nade, il s’informait s’il était passé des gens de mer quelconques sur

la route. Au début, nous crûmes qu’il nous posait cette question

parce que la compagnie de ses pareils lui manquait ; mais à la lon-

gue, nous nous aperçûmes qu’il préférait les éviter. Quand un marin

s’arrêtait à l’Amiral Benbow – comme faisaient parfois ceux qui ga-

gnaient Bristol par la route de la côte – il l’examinait à travers le ri-

deau de la porte avant de pénétrer dans la salle et, tant que le ma-

rin était là, il ne manquait jamais de rester muet comme une carpe.

Mais pour moi il n’y avait pas de mystère dans cette conduite, car

je participais en quelque sorte à ses craintes. Un jour, me prenant à

part, il m’avait promis une pièce de dix sous à chaque premier de

mois, si je voulais « veiller au grain » et le prévenir dès l’instant où

paraîtrait « un homme de mer à une jambe ». Le plus souvent, lors-

que venait le premier du mois et que je réclamais mon salaire au ca-

pitaine, il se contentait de souffler par le nez et de me foudroyer du

regard ; mais la semaine n’était pas écoulée qu’il se ravisait et me

remettait mes dix sous, en me réitérant l’ordre de veiller à « l’homme

de mer à une jambe ».

Si ce personnage hantait mes songes, il est inutile de le dire. Par les

nuits de tempête où le vent secouait la maison par les quatre coins

tandis que le ressac mugissait dans la crique et contre les falaises,

il m’apparaissait sous mille formes diverses et avec mille physiono-

mies diaboliques. Tantôt la jambe lui manquait depuis le genou, tan-

tôt dès la hanche ; d’autres fois c’était un monstre qui n’avait jamais

possédé qu’une seule jambe, située au milieu de son corps. Le pire

de mes cauchemars était de le voir s’élancer par bonds et me pour-

suivre à travers champs. Et, somme toute, ces abominables imagina-

tions me faisaient payer bien cher mes dix sous mensuels.

Chapitre 1, Le vieux loup de mer de l’Amiral Benbow (d’après la tra-

duction de Théo Varlet)

366

Page 368: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

JIM HAWKINS

1. Quel mot désigne le personnage qui raconte cette histoire ? Pour-

quoi est-ce mieux ainsi plutôt qu’à la 3e personne ?

2. Quel âge semble-t-il avoir (à peu près)  ? Justifiez votre réponse

en puisant au moins deux exemples dans le texte.

3. Pour quelle raison raconte-t-il cette histoire ? Pourquoi mentionner

dès le paragraphe cette raison ?

4. Pourquoi ne donne-t-il pas la position de l’île ? Pourquoi ne

donne-t-il pas la date complète non plus ?

AUBERGE, LIEU LITTÉRAIRE

5. D’après votre lecture de cet extrait, dites ce que vous savez de

l’auberge.

6. Pourquoi ce « grand gaillard » a-t-il précisément choisi cette au-

berge ?

7. À votre avis, pourquoi une auberge est-elle le lieu idéal pour com-

mencer une histoire ?

LE PIRATE

8. Quels éléments nous invitent à deviner que le nouveau venu est

un pirate ? Relevez-les tous.

9. Que savons-nous du passé de ce personnage ? Quel est l’effet

produit ?

10. Que signifie l’expression « veiller au grain » ? Qu’attend le pirate

de la part du narrateur ?

11. Dans le dernier paragraphe, quel sentiment éprouve le narra-

teur ?

12. Dans ce même paragraphe, relevez le champ lexical du cauche-

mar.

13. Faites des hypothèses : que va-t-il se passer ensuite ? Justifiez

votre réponse en vous appuyant sur l’extrait que vous avez lu.

367

Page 369: Manuel Cinquieme

VOCABULAIRE1. Cherchez la définition du mot « commode ».

2. Combien de définitions avez-vous trouvées ?

3. Ces mots ont-ils la même nature ? Donnez-la.

4. Donnez, à l’aide d’un dictionnaire, des mots de la même famille

que « commode ».

RÉDIGEZ1. Racontez un souvenir en commençant par « Je me le rappelle,

comme si c’était d’hier ».

Décrivez la personne dont vous évoquez le souvenir en utilisant l’im-

parfait.

2. Décrivez un personnage inquiétant en insistant sur les détails

(ses yeux, sa peau, ses ongles...).

Vous pouvez utiliser le vocabulaire appris durant cette séance.

LIREVous pouvez lire L’Île au trésor soit dans la traduction d’André Lau-

rie, soit dans la traduction de Théo Valet.

368

RÉVISION 8.1 Lisez le chapitre 2 et répondez aux questions

Répondre

Question 1 sur 9

L’histoire se passe en hiver.

A. Vrai

B. Faux

Page 370: Manuel Cinquieme

LA CARTE

Après que des pirates sont venus attaquer l’auberge, après que Billy Bones est mort d’une crise cardiaque, Jim Hawkins trouve dans le coffre du vieux loup de mer une lettre qu’il apporte à Tre-lawney, le châtelain du village, chez lequel se trouve le docteur Livesey.

e papier avait été scellé en divers endroits avec un dé à cou-

dre en guise de cachet ; peut-être le même dé que j’avais

trouvé dans la poche du capitaine. Le docteur brisa avec pré-

caution le sceau de l’enveloppe, et il s’en échappa la carte d’une

île, où figuraient latitude et longitude, profondeurs, noms des colli-

nes, baies et passes, bref, tous les détails nécessaires à un naviga-

teur pour trouver sur ses côtes un mouillage sûr. D’environ neuf mil-

les de long sur cinq de large, et ressemblant à peu près à un gros

dragon debout, elle offrait deux havres bien abrités, et, vers son

centre, une colline dénommée « La Longue-Vue ». Il y avait quel-

ques annotations d’une date postérieure, en particulier trois croix à

l’encre rouge, dont deux sur la partie nord de l’île, et une au sud-

ouest, plus, à côté de cette dernière, de la même encre rouge et

d’une petite écriture soignée, très différente des lettres tremblantes

du capitaine, ces mots : « Le gros du trésor ici. »

Au verso, la même main avait tracé ces instructions supplémentai-

res :

« Grand arbre, contrefort de la Longue-Vue ; point de direction

N.-N.-E. quart N.

Île du Squelette, E.-S.-E. quart E.

Dix pieds.

Les lingots d’argent sont dans la cache nord. Elle se trouve dans la

direction de la butte est, à dix brasses au sud du rocher noir qui lui

fait face.

On trouvera sans peine les armes, dans la dune de sable, à l’extré-

mité N. du cap de la baie nord, direction E. quart N.

J. F. »

C’était tout ; mais tout laconique qu’il était, et pour moi incompréhen-

sible, ce document remplit de joie M. Trelawney et le docteur Live-

sey.

369

L

Page 371: Manuel Cinquieme

- Livesey, dit le châtelain, vous allez nous lâcher tout de suite vo-

tre fichue clientèle. Demain, je pars pour Bristol. En trois semai-

nes… que dis-je, trois semaines ! quinze jours, huit jours… nous

aurons, monsieur, le meilleur bateau d’Angleterre et la fine fleur

des équipages. Hawkins nous accompagnera comme garçon de

cabine. Vous ferez un excellent garçon de cabine, Hawkins.

Vous, Livesey, vous êtes le médecin du bord. Moi, je suis l’amiral.

Nous emmènerons Redruth, Joyce et Hunter. Nous aurons de

bons vents, une traversée rapide, pas la moindre difficulté à trou-

ver l’endroit, et ensuite de l’argent à gogo… à remuer à la pelle…

à faire des ricochets avec, pour le restant de nos jours.

- Trelawney, répliqua le docteur, j’irai avec vous, et je vous garan-

tis que Jim en fera autant et ne rechignera pas à la besogne. Il

n’y a qu’un seul homme qui m’inspire des craintes.

- Qui donc, monsieur ? Nommez-moi ce coquin.

- C’est vous, riposta le docteur, car vous ne savez pas vous taire.

Nous ne sommes pas les seuls à connaître l’existence de ce do-

cument. Ces individus qui ont attaqué l’auberge cette nuit, des

gredins audacieux et sans scrupules, et leurs compagnons res-

tés à bord du chasse-marée, et d’autres encore, je suppose, pas

bien loin d’ici, du premier au dernier sont décidés à tout pour ob-

tenir cet argent. Aucun de nous ne doit demeurer seul jusqu’au

moment de l’appareillage. En attendant, Jim et moi nous restons

ensemble, et vous emmenez Joyce et Hunter pour aller à Bristol.

Mais avant et par-dessus tout, pas un mot ne doit transpirer de

notre découverte.

370

Page 372: Manuel Cinquieme

- Livesey, vous êtes la raison même. Je serai muet comme la tombe.

Chapitre 6, Les papiers du capitaine (d’après la traduction de Théo

Varlet)

QUESTIONS

LA CARTE

1. Que sont des latitudes et des longitudes ? Aidez-vous d’un dic-

tionnaire pour répondre.

2. Que signifie les initiales N.-N.-E. quart N. ?

3. Quel sentiment vous inspire cette carte ? Justifiez votre réponse

en vous appuyant sur le texte.

JOIE ET INQUIÉTUDE

4. Quel sentiment le châtelain et le docteur éprouvent-ils à la décou-

verte de cette île ?

5. Quel temps le châtelain emploie-t-il essentiellement ? Relevez plu-

sieurs exemples.

6. Selon le châtelain comment les choses vont-elles se dérouler ?

Comment appelle-t-on quelqu’un qui pense que tout est bien ? Quel-

qu’un, au contraire, qui pense que tout va mal ?

7. Quel homme inspire cependant des craintes au docteur Livesey ?

De qui s’agit-il ? Pourquoi ?

8. Pourquoi une carte est-elle un élément essentiel du roman d’aven-

tures ?

VOCABULAIRE1. Cherchez dans le dictionnaire ce qu’est un « sceau ».

2. Quel point commun y a-t-il entre « saut », « seau » et « sot » ?

Comment appelle-t-on cela ?

3. Complétez les phrases ci-dessous avec l’un de ces

mots : « saut », « seau », « sot » et « sceau ».

• Mais qu’il est ... !

• L’animal s’est élancé d’un grand ... .

• La petite fille a du mal à porter ce lourd ... .

• C’était une lettre frappée du ... royal.

371

Page 373: Manuel Cinquieme

RÉDIGEZ

LE PROJET

Comme le châtelain, exprimez votre joie à l’idée de réaliser un projet

(de départ, de construction, de rencontre, etc.).

• Utilisez le futur simple pour évoquer les événements à venir.

• Faites des phrases courtes pour commencer.

• Puis faites des phrases plus longues en utilisant des points de sus-

pension et modifiez ce que vous venez de dire.

• Utilisez des phrases exclamatives.

• Faites des énumérations.

LA CARTE

Dessinez votre propre carte au trésor (vous pouvez vous inspirer de

ce site).

Les personnages expliquent, à l’aide de la carte, comment trouver

le trésor. Aidez-vous du vocabulaire appris dans la séance (longi-

tude, lattitude, etc.)

RÉVISION 8.2 Lisez les chapitres 7 à 10 et répondez par Vrai ou Faux

Répondre

Question 1 sur 12

Le port où embarquent Jim et les autres se trouve

à Bristol.

A. Vrai

B. Faux

372

Page 374: Manuel Cinquieme

LE TONNEAU DE POMMES

Trelawney a engagé un marin unijambiste nommé John Silver qui recrute ses propres hom-mes. John Silver est le cuisinier et sympathise avec le jeune Jim.

La traversée à bord de l’Hispaniola se passe plutôt bien, mais un soir...

X

Le voyage

[...]

Le soleil venait de se coucher. J’avais terminé ma besogne, et je

regagnais mon hamac, lorsque je m’avisai de manger une

pomme. Je courus sur le pont. Les gens de quart étaient tous à

l’avant, à guetter l’apparition de l’île. L’homme de barre surveillait

le lof de la voilure et sifflait tranquillement un air. À part ce son,

on n’entendait que le bruissement des flots contre l’étrave et les

flancs du navire.

J’entrai tout entier dans le tonneau de pommes, qui était presque

vide, et m’y accroupis dans le noir. Le bruit des vagues et le ber-

373

Page 375: Manuel Cinquieme

cement du navire étaient sur le point de m’assoupir, lorsqu’un

homme s’assit bruyamment tout contre. Le tonneau oscilla sous le

choc de son dos, et je m’apprêtais à sauter dehors, quand l’homme

se mit à parler. Je reconnus la voix de Silver, et il n’avait pas pronon-

cé dix mots, que je ne me serais plus montré pour tout au monde.

Je restai là, tremblant et aux écoutes, dévoré de peur et de curiosi-

té : par ces dix mots je devenais désormais responsable de l’exis-

tence de tous les honnêtes gens du bord.

XI

Ce que j’entendis dans le tonneau de pommes

- Non, pas moi, dit Silver. Flint était cap’taine ; moi, quartier-maître,

à cause de ma jambe de bois. J’ai perdu ma jambe dans la même

bordée qu’a coûté ses hublots à ce vieux Pew. C’était un maître chi-

rurgien, çui qui m’a amputé… sorti du collège et tout… du latin plein

le seau et je ne sais pu quoi encore ; mais n’empêche qu’il a été

pendu comme un chien et qu’il a séché au soleil avec les autres, à

Corso Castle. C’étaient les hommes à Roberts, ceux-là, et tout leur

malheur est venu parce ce qu’ils avaient changé les noms de leurs

bateaux… le Royal Fortune, etc. Quand un navire est baptisé d’une

façon, je dis qu’il doit rester pareil. C’est comme ça qu’on a fait avec

le Cassandra, qui nous a tous ramenés sains et saufs de Malabar,

après qu’England a pris le Vice-roi des Indes ; de même pour le

vieux Walrus, le vieux navire de Flint, que j’ai vu ruisselant de sang

et chargé d’or à couler.

- Ah ! s’écria une autre voix (celle du plus jeune marin du bord, évi-

demment plein d’admiration), c’était la fine fleur du troupeau, que

Flint !

- Davis aussi était un gaillard, sous tous rapports, reprit Silver. Mais

j’ai jamais navigué avec lui : d’abord avec England, puis avec Flint,

voilà mon histoire ; et maintenant ici pour mon propre compte, en

quelque sorte. Du temps d’England, j’ai mis neuf cents livres de cô-

té, et deux mille après Flint. C’est pas mal pour un homme de

l’avant. Le tout bien à l’abri en banque. Gagner, c’est rien ; c’est con-

server qu’importe, vous pouvez me croire. Que sont devenus tous

les hommes d’England, à présent ? Je sais pas. Et ceux de Flint ?

Hé ! hé ! la plupart ici à bord, et contents d’avoir de la tarte… ils

mendiaient avant ça, certains. Le vieux Pew, après avoir perdu la

vue, n’a pas eu honte de dépenser douze cents livres en un an,

comme un grand seigneur. Où

est-il maintenant ? Eh bien, il est

mort maintenant, et à fond de ca-

le ; mais les deux années précé-

dentes, mille sabords ! il crevait

la faim. Il mendiait, et il volait, et il

égorgeait, et avec ça il crevait la

faim, par tous les diables !

Chapitres 10 et 11 (d’après la traduction de Théo Varlet)

374

L’Île au trésor a d’abord pa-ru dans le magazine Young Folks du 1er octobre 1881 au 28 janvier 1882 sous for-mes d’épisodes, puis en ro-man en 1883.

Page 376: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

CHAPITRE 10

1. Au moment où Jim rentre dans le tonneau, que se passe-t-il sur le

bateau ? Relevez les termes qui montrent que c’est le calme plat.

2. Pour quelle raison entre-t-il dans le tonneau ? Pour quelle raison y

reste-t-il ?

3. Relevez, dans ces lignes, les mots en rapport avec l’ouïe et la pa-

role.

4. Citez la dernière phrase du chapitre. Pourquoi le chapitre s’arrête-

t-il à ce moment précis ?

CHAPITRE 11

5. Quel est le titre du chapitre ?

6. Qui parle ? Comment Jim le re-

connaît-il ?

7. Quel sentiment Jim éprouve-t-

il ? Pourquoi ?

8. Le personnage qui parle utilise-

t-il un langage soutenu ou fami-

lier ? Justifiez votre réponse.

9. De quoi parle-t-il ?

10. Qu’est-ce que Jim comprend en l’entendant parler ?

RÉDIGEZFaites parler un pirate.

Comme Long John Silver, utilisez

un langage argotique emprunté au

vocabulaire de la marine, transfor-

mez certains mots, enlevez d’au-

tres mots (comme les négations),

faites des fautes dans la construc-

tion de vos phrases, etc.

VOCABULAIREa - Quelle est la nature du mot « île » ?

b - Qu’est-ce qu’un « îlot » ? une « presqu’île » ?

c - Comment appelle-t-on l’habitant d’une île ?

d - Citez au moins deux livres et deux films dont l’histoire se déroule

sur une île.

375

Il n’y a pas que dans la co-médie que le motif du per-sonnage caché est fréquent.Dans le roman d’aventures, un personnage dissimulé (et qui ne voit donc pas) décou-vre (et craint d’être décou-vert) un danger. Cela crée le suspense.

Page 377: Manuel Cinquieme

Jim Hawkins a révélé ce qu’il a entendu alors qu’il était dans le tonneau de pomme.

Nos héros s’apprêtent à affronter la mutinerie qui s’annonce.

376

Page 378: Manuel Cinquieme

LECTURELisez les chapitres 16 à 19 puis répondez aux questions.

CHAPITRE 16

1. À votre avis, pourquoi le docteur devient-il le narrateur de l'his-

toire ?

2. Qu'est-ce qu'un fortin ? À qui et à quoi sert-il ?

3. Qui est Abraham Gray ?

CHAPITRE 17

4. Quels dangers menacent le châtelain, le docteur et les autres ?

Donnez au moins deux exemples.

5. Qu'arrive-t-il au canot utilisé par le châtelain, le docteur et les au-

tres ?

CHAPITRE 18

6. Quel personnage meurt ?

7. Quels dégâts font les boulets tirés sur le fortin ?

8. Qui arrive au fortin à la fin du chapitre ?

CHAPITRE 19

9. Que garde le docteur dans sa tabatière ?

10. Que vient faire Long John Silver ?

377

Page 379: Manuel Cinquieme

L’ÎLE

uand je montai sur le pont, le lendemain matin, l’île se pré-

sentait sous un aspect tout nouveau. La brise était complè-

tement tombée, mais nous avions fait beaucoup de chemin

durant la nuit, et à cette heure le calme plat nous retenait à un demi-

mille environ dans le sud-est de la basse côte orientale. Sur presque

toute sa superficie s’étendaient des bois aux tons grisâtres. Cette

teinte uniforme était interrompue par des bandes de sable jaune gar-

nissant les creux du terrain, et par quantité d’arbres élevés, de la fa-

mille des pins, qui dominaient les autres, soit isolément soit par bou-

quets ; mais le coloris général était terne et mélancolique. Les colli-

nes dressaient par-dessus cette végétation leurs flèches de roc dé-

nudé. Toutes étaient de forme bizarre, et la Longue-Vue, de trois ou

quatre cents pieds la plus haute de l’île, offrait également l’aspect le

plus bizarre, s’élançant à pic de tous côtés, et coupée net au som-

met comme un piédestal qui attend sa statue.

L’Hispaniola roulait bord sur bord dans la houle de l’océan. Les pou-lies grinçaient, le gouvernail battait, et le navire entier craquait, gron-

dait et frémissait comme une manufacture. Je devais me tenir

ferme au galhauban, et tout tournait vertigineusement sous mes

378

L’Hispaniola arrive enfin sur l'île. Au chapitre 6 de la première partie, les personnages expri-maient leur joie à l'idée d'atteindre cette île...

Q

Page 380: Manuel Cinquieme

yeux, car, si j’étais assez bon marin lorsqu’on faisait route, rester ain-

si à danser sur place comme une bouteille vide, est une chose que

je n’ai jamais pu supporter sans quelque nausée, en particulier le

matin, et à jeun.

Cela en fut-il cause, ou bien l’aspect mélancolique de l’île, avec ses

bois grisâtres, ses farouches arêtes de pierre, et le ressac qui de-

vant nous rejaillissait avec un bruit de tonnerre contre le rivage

abrupt ? En tout cas, malgré le soleil éclatant et chaud, malgré les

cris des oiseaux de mer qui pêchaient alentour de nous, et bien

qu’on dût être fort aise d’aller à terre après une aussi longue naviga-

tion, j’avais, comme on dit, le cœur retourné, et dès ce premier coup

d’œil je détestai à tout jamais l’idée même de l’Île au Trésor.

Nous avions en perspective une matinée de travail ardu, car il n’y

avait pas trace de vent, il fallait mettre à la mer les canots et remor-

quer le navire l’espace de trois ou quatre milles, pour doubler la

pointe de l’île et l’amener par un étroit chenal au mouillage situé

derrière l’îlot du Squelette. Je montai dans l’une des embarcations,

où je n’avais d’ailleurs rien à faire. La chaleur était étouffante et les

hommes pestaient furieusement contre leur besogne. Anderson com-

mandait mon canot, et au lieu de rappeler à l’ordre son équipage, il

protestait plus fort que les autres.

- Bah ! lança-t-il avec un juron, ce n’est pas pour toujours.

Je vis là un très mauvais signe ; jusqu’à ce jour, les hommes avaient

accompli leur travail avec entrain et bonne humeur, mais il avait suffi

de la vue de l’île pour relâcher les liens de la discipline.

Durant tout le trajet, Long John se tint près de la barre et pilota le na-

vire. Il connaissait la passe comme sa poche, et bien que le timo-nier, en sondant, trouvât partout plus d’eau que n’en indiquait la

carte, John n’hésita pas une seule fois.

- Le reflux a tout nettoyé, dit-il, et c’est comme si cette passe avait

été creusée à la bêche.

Nous mouillâmes juste à l’endroit indiqué sur la carte, à environ un

tiers de mille de chaque rive, la terre d’un côté et l’îlot du Squelette

de l’autre. Le fond était de sable fin. Le plongeon de notre ancre fit

s’élever du bois une nuée tourbillonnante d’oiseaux criards ; mais en

moins d’une minute ils se posèrent de nouveau et tout redevint silen-

cieux.

Chapitre 13, Où commence mon aventure à terre (d’après la traduc-

tion de Théo Varlet)

379

Page 381: Manuel Cinquieme

QUESTIONS

LA DESCRIPTION DE L’ÎLE

1. Quel adjectif qualificatif synonyme de tristesse est utilisé deux

fois dans le texte pour qualifier l’île ?

2. Citez les adjectifs de couleur qualifiant l’île.

3. Quel adjectif qualifie la forme de l’île ?

ÎLE DE MAUVAIS AUGURE

4. Quels sont les bruits évoqués dans cette description ? Quelle im-

pression se dégage ?

5. Quel sentiment Jim éprouve-t-il à la vue de l’île ?

6. Cette île annonce-t-elle, comme chez Jules Verne, de belles aven-

tures ? Justifiez votre réponse.

7. Qu’est-ce qui provoque le changement de comportement des ma-

rins ?

8. Qu’est-ce que cette phrase laisse deviner de la suite de l’histoi-

re ?

VOCABULAIRE

LES COULEURS

1. Donnez le radical de « grisâtre ». Comment appelle-t-on cette par-

tie que l’on ajoute à la fin du mot ?

2. Ajoutez « -âtre » aux adjectifs « jaune » et « blanc ».

3. Quel nuance de sens apporte cet ajout ?

LE VOCABULAIRE DE LA MARINE

Celui qui tient le gouvernail gouverne le bateau.

a - Cherchez ce que signifie le mot « gouverner » et donnez plu-

sieurs mots de la même famille. Employez-les ensuite dans une

phrase.

b - De nombreux mots appartenant au vocabulaire de la marine sont

utilisés couramment. Cherchez la signification de ces mots ou ex-

pressions :

« saborder », « avoir le vent en poupe », « figure de proue », « affa-

ler », « branle-bas de combat », « ancrer ».

380

Page 382: Manuel Cinquieme

RÉDACTIONImaginez la chanson dont ces paroles seront le refrain :

Nous étions quinze sur le coffre du mort…

Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum !

Rédigez au moins dix strophes de deux lignes chacune. Chaque stro-

phe sera suivie du refrain.

Pour cela, inspirez-vous de votre lecture de L'Île au trésor (des aventu-

res des pirates, de leur violence, de leurs règles...). Citez les diffé-

rents personnages (Flint, Silver, Billy Bones, Israel Hands...). Utilisez

le vocabulaire de la marine appris au cours des séances.

BARÈME

• Le texte est lisible, sans ratures : 2 points

• Le texte est correctement ponctué : 2 points

• L'orthographe lexicale est correcte : 2 points

• L'orthographe grammaticale est correcte : 2 points

• Le texte est composé de 10 strophes entrecoupées du refrain : 2 points

• Le texte est cohérent avec le refrain

(temps des verbes, emploi du pronom

personnel « nous »...) : 2 points

• Le texte s'appuie sur la vie des pirates

dans L'Île au trésor : 2 points

• On retrouve de nombreux personna-

ges de L'Île au trésor : 2 points

• Le vocabulaire de la marine est exploi-

té : 2 points

• La copie fait preuve d'originalité, d'un

effort de recherche... : 2 points

381

INTERACTIF 8.1 Rédigez et envoyez votre travail

Page 383: Manuel Cinquieme

L’ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ

« La brise était complètement tombée, mais nous avions fait beau-

coup de chemin durant la nuit »

a - Relevez les verbes.

b - Pourquoi y a-t-il un « e » à « tombée »?

c - Pourquoi n’y a-t-il pas de « s » à « fait » ?

1. LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC « ÊTRE »

Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « être », le participe passé

s’accorde en genre et en nombre avec le sujet :

Ils sont parvenus en territoire ennemi.

Le participe passé employé sans l’auxiliaire « être » suit les règles

d’accord du participe passé employé avec « être ».

Dévoués, les soldats se sont battus jusqu’à la fin.

À la forme passive, le participe passé s’accorde également avec le

sujet :

Une grande victoire a été emportée par la cavalerie.

382

Page 384: Manuel Cinquieme

2. LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC « AVOIR »

A - AVEC LE SUJET

Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé

ne s’accorde pas avec le sujet :

Ils ont combattu dans de terribles conditions.

B - AVEC LE COD

Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé

s’accorde avec le COD si celui-ci est placé avant le verbe :

Ils l’ont méritée, cette victoire.

Dans l’exemple ci-dessus, le participe passé « méritée » s’accorde

avec le pronom personnel « l’ » (mis pour la). Ce pronom est placé

avant le verbe, sa fonction est COD (Ils ont mérité la victoire), le par-

ticipe passé s’accorde donc avec le pronom.

Le COD placé avant le verbe peut être :

• Un pronom personnel (voir l’exemple ci-dessus)

• Un pronom relatif : L’évasion qu’ils ont tentée ne pouvait réussir.

(Demandez-vous : « Ils ont tenté quoi ? ». Il s’agit de l’évasion repris

par le pronom relatif « que » dont la fonction est COD)

• Un nom précédé d’un déterminant interrogatif :

Quelles armes avez-vous prises ? Combien de balles ont-ils tirées ?

3. CAS PARTICULIERS

A - LES PARTICIPES PASSÉS INVARIABLES

Le participe passé ne s’accorde pas avec le pronom personnel

« en » même si celui-ci est COD :

Il en a remporté, des victoires !

Le participe passé des verbes « laisser » et « faire » suivi d’un infini-

tif ne s’accorde jamais :

Les prisonniers que le geôlier a fait évader ont été rattrapés.

Tous ces prisonniers, il les a laissé filer !

B - LES PARTICIPES PASSÉS SUIVIS D’UN INFINITIF AUTRE QUE « LAISSER » ET « FAIRE »

Ils s’accordent avec le sujet de l’infinitif si ce sujet est placé avant le

verbe :

Le geôlier a libéré les prisonniers. Il les a regardés s’enfuir.

Ils ne s’accordent pas dans tous les autres cas :

Si le sujet du verbe à l’infinitif n’est pas exprimé, le participe passé

« vu » ne s’accorde pas :

Les prisonniers qu’il a vu capturer étaient jeunes.

383

Page 385: Manuel Cinquieme

En effet, l’infinitif « capturer » n’a pas de sujet. De plus, « les prison-

niers » est COD de « capturer » et non de « vu ».

EXERCICES

384

INTERACTIF 8.2 Trouvez le par-ticipe passé des verbes

(Révision)

INTERACTIF 8.4 Trouvez le par-ticipe passé des verbes

(Révision)

INTERACTIF 8.3 Trouvez et ac-cordez le participe passé

INTERACTIF 8.5 Trouvez le par-ticipe passé correctement ac-cordé

INTERACTIF 8.6 Trouvez le par-ticipe passé correctement ac-cordé

Page 386: Manuel Cinquieme

385

Choisissez la règle que vous voulez réviser.

INTERACTIF 8.7 Réviser l’accord du participe passé

Page 387: Manuel Cinquieme

EXPOSÉ

SUJET

Réalisez un exposé sur les pirates.

SUPPORT

Utilisez un logiciel de pré-

sentation (Open Office Im-

press, PowerPoint, Keynote...).

CONSEILS

• Faites de nombreuses recher-

ches (ne vous contentez

pas de visiter un

seul site).

• Ne faites pas

de copier

coller. Di-

tes les choses avec vos propres mots.

• Recherchez des illustrations de bonne qualité, et citez les

sites où vous les avez trouvées.

MÉTHODE

Répondez à ces questions :

• Qu'est-ce qu'un pirate ? Quelles

différences y a-t-il entre un bouca-

nier ou un corsaire ?

• Y a-t-il encore des pirates aujour-

d'hui ? Expliquez.

• Comparez les portraits de Billy Bo-

nes, Chien Noir, l'aveugle Pew et

Long John Silver. Quels sont leurs

points communs ? Quelles sont

leurs différences ?

• À quoi ressemble un

386

Page 388: Manuel Cinquieme

pirate ?

• Pourquoi sont-ils effrayants ?

• Relevez dans L'Île au trésor des éléments sur la vie des pirates, et

racontez leur quotidien.

• Existe-t-il des règles dans le monde de la piraterie ? Lesquelles ?

L'AUDITOIRE

• Ne lisez pas votre exposé. Regardez ceux à qui vous vous adres-

sez.

• Présentez-leur des images illustrant votre propos.

• Posez-leur des questions, faites-les participer.

• Demandez-leur, à la fin, s'ils ont des questions. Soyez capable de

leur répondre.

• Donnez-leur un petit questionnaire afin de vérifier ce qu'ils ont rete-

nu.

BARÈME

• Les parties demandées ont été faites : 5 points

• Exposé riche en informations : 3 points

• Les informations sont exprimées clairement en un style personnel :

2 points

• L'exposé n'est pas simplement lu. Les élèves s'adressent aux au-

tres : 2 points

• Des illustrations bien choisies agrémentent l'exposé : 2 points

• Un logiciel de présentation est utilisé : 2 points

• Les élèves savent répondre aux questions : 2 points

• Un petit questionnaire a été distribué : 2 points

QUELQUES SITES À VISITER

• Wikipédia

• Pirates & corsaires

• Pirates

• Les pirates

• Dodo pirate

• Flibuste

• Les corsaires

387

VIDÉO 8.2 Les pirates de L’Île au trésor

Page 389: Manuel Cinquieme

QUESTIONNAIRE DE LECTURE

Lisez les chapitres 20 à 34, et répondez aux questions suivantes.

CHAPITRES 20 À 29

1. Lors de l'attaque du fortin par les pirates, qu'arrive-t-il au capi-

taine ?

2. Après l'attaque, que fait Jim Hawkins ?

3. Qui est tué par Jim ?

4. De quelle façon ?

5. Où Jim est-il blessé ?

6. Que devient L'Hispaniola ?

7. Pourquoi Jim ne se rend-il pas compte que les pirates sont désor-

mais installés dans le fortin ?

8. Qui le protège contre les pirates qui veulent le tuer ?

CHAPITRES 29 À 34

1. Quel livre les pirates ont-ils utilisé pour faire la tache noire ?

2. Quel personnage vient rendre visite aux pirates dans le fortin ?

Pourquoi ?

3. Pourquoi Jim ne s’enfuit-il pas en sautant par-dessus la palissade

du fortin ?

4. Que craignent les pirates lorsqu’ils entendent chanter « Quinze

hommes sur le coffre de l’Homme mort… » ?

388

Page 390: Manuel Cinquieme

5. Qui chante en réalité ?

6. Qu’est-ce que les pirates s’apprêtent à faire lorsqu’ils constatent

que le trésor n’est plus là ?

7. Où se trouve le trésor ?

8. À la fin, combien reste-t-il de pirates ?

9. Qu’advient-il d’eux ? Pourquoi ?

10. Que devient Long John Silver ?

Vous vous perdez dans cette histoire ? Jetez un œil sur cette carte

mentale.

389

L’attaque du fortin

Page 391: Manuel Cinquieme

DICTÉES

DICTÉE 1

UNE MAUVAISE PASSE

Mots qui vous sont donnés :

• Goélette

• Potence

DICTÉE 2

LE CORACLE

390

AUDIO 8.1Écoutez le texte

AUDIO 8.3Écrivez le texte

AUDIO 8.2Écoutez le texte

AUDIO 8.4Écrivez le texte

Page 392: Manuel Cinquieme

ISRAËL HANDS

Jim a pris le canot de Ben Gunn. Après bien des difficultés, il parvient à embarquer sur l’Hispa-niola. À son bord, le cadavre de l’un des pirates et Isarël Hands, blessé.

Malgré tout ce qui les oppose, Jim et Israël s’entendent pour tenter de ramener la goélette lais-sée à l’abandon à l’abri dans la baie du Nord.

e mis la barre au vent toute, et l’Hispaniola vira rapidement et

courut l’étrave haute vers le rivage bas et boisé.

L’excitation de ces dernières manœuvres avait un peu relâché la vi-gilance que j’exerçais jusque-là, avec assez d’attention, sur le quar-

tier-maître. Tout absorbé dans l’attente que le navire touchât, j’en

avais complètement oublié le péril suspendu sur ma tête, et demeu-

rais penché sur le bastingage de tribord, regardant les ondulations

qui s’élargissaient devant le taille-mer. Je serais tombé sans lutter

pour défendre ma vie, n’eût été la soudaine inquiétude qui s’empara

de moi et me fit tourner la tête. Peut-être avais-je entendu un craque-

ment ou aperçu du coin de l’œil son ombre se mouvoir ; peut-être

391

J

Page 393: Manuel Cinquieme

fut-ce un instinct semblable à celui des chats ; en tout cas, lorsque

je me retournai, je vis Hands, le poignard à la main, déjà presque

sur moi.

Quand nos yeux se rencontrèrent, nous poussâmes tous deux un

grand cri ; mais tandis que le mien était le cri aigu de la terreur, le

sien fut le beuglement de furie d’un taureau qui charge. À la même

seconde il s’élança, et je fis un bond de côté vers l’avant. Dans ce

geste, je lâchai la barre, qui se rabattit violemment sur bâbord ; et

ce fut sans doute ce qui me sauva la vie, car elle frappa Hands en

pleine poitrine et l’arrêta, pour un moment, tout étourdi.

Il ne s’était pas remis du choc que je me trouvais en sûreté, hors du

coin où il m’avait acculé, avec tout le pont devant moi. Juste au

pied du grand mât, je m’arrêtai, tirai un pistolet de ma poche, et vi-

sai avec sang-froid, bien que l’ennemi eût déjà fait volte-face et re-

vînt encore une fois sur moi. Je pressai la détente. Le chien s’abat-

tit, mais il n’y eut ni éclair ni détonation. L’eau de mer avait gâté la

poudre. Je maudis ma négligence. Pourquoi n’avoir pas depuis long-

temps renouvelé l’amorce et rechargé mes seules armes ? Je n’au-

rais pas été comme à présent un mouton en fuite devant le boucher.

Malgré sa blessure, c’était merveille comme il allait vite, avec ses

cheveux grisonnants lui voltigeant sur la figure, et son visage lui-

même aussi rouge de précipitation, et de furie, que le rouge d’un pa-villon. Je n’avais pas le temps d’essayer mon autre pistolet, et

guère l’envie non plus, car j’étais sûr que ce serait en vain. Je voyais

clairement une chose : il ne me fallait pas simplement reculer devant

mon adversaire, car il m’aurait bientôt acculé contre l’avant, comme

il venait, un instant plus tôt, de m’acculer presque à la poupe. Une

fois pris ainsi, neuf ou dix pouces du poignard teinté de sang met-

traient fin à mes aventures de ce côté-ci de l’éternité. J’appliquai

mes paumes contre le grand mât, qui était de bonne grosseur, et at-

tendis, tous les nerfs en suspens.

Voyant que je m’apprêtais à me dérober, il s’arrêta lui aussi, et une

minute ou deux se passèrent en feintes de sa part, et en mouve-

ments correspondants de la mienne. C’était là un jeu de cache-ca-

che auquel je m’étais maintes fois amusé durant mon enfance, par-

mi les rochers de la crique du Mont-Noir ; mais je n’y avais encore

jamais joué, on peut le croire, d’une façon aussi âprement palpitante

que cette fois-ci. Pourtant, je le répète, c’était un jeu d’enfant, et je

me croyais capable de surpasser en agilité un marin d’un certain

âge, et blessé à la cuisse. En somme, mon courage s’accrut telle-

ment que je me permis quelques rapides réflexions sur l’issue de l’af-

faire. Mais tout en constatant que je pouvais la retarder longtemps,

je ne voyais nul espoir de salut définitif.

Les choses en étaient là, quand soudain l’Hispaniola toucha, hésita,

racla un instant le sable de sa quille, puis, prompte comme un coup

de poing, chavira sur bâbord, de telle sorte que le pont resta incliné

sous un angle de quarante-cinq degrés, et que la valeur d’une de-

mi-tonne d’eau jaillit par les ouvertures des dalots et s’étala en une

flaque entre le pont et le bastingage.

Nous fûmes tous deux renversés en même temps, et roulâmes pres-

que ensemble dans les dalots, où le cadavre raide de Bonnet-

Rouge, les bras toujours en croix, vint s’affaler après nous. Nous

étions si proches, en vérité, que ma tête donna contre le pied du

quartier-maître, avec un heurt qui fit s’entrechoquer mes dents. En

dépit du coup, je fus le premier relevé, car Hands s’était empêtré

dans le cadavre. La soudaine inclinaison du navire avait rendu le

392

Page 394: Manuel Cinquieme

Un pas de plus, maître Hands, et je vous fais sauter la cervelle !

pont impropre à la course : il me fallait trouver un nouveau moyen

d’échapper à mon ennemi, et cela sur-le-champ, car il allait m’at-

teindre. Prompt comme la pensée, je bondis dans les haubans

d’artimon, escaladai les enfléchures l’une après l’autre, et ne

repris haleine qu’une fois établi sur les barres de perroquet.

Ma promptitude m’avait sauvé : le poignard frappa moins d’un

demi-pied au-dessous de moi, tandis que je poursuivais ma fuite

vers les hauteurs. Israël Hands resta là, la bouche ouverte et le

visage renversé vers moi : on eût dit en vérité la statue de la sur-

prise et de la déception.

Profitant de ce répit, je rechargeai sans plus attendre l’amorce de

mon pistolet qui avait raté, et lorsque celui-ci fut en état, pour

plus de sécurité je me mis à vider l’autre et à le recharger entière-

ment.

En présence de ma nouvelle occupation, Hands demeura tout

étonné : il commençait à s’apercevoir que la chance tournait con-

tre lui ; et après une hésitation visible, lui aussi se hissa pesam-

ment dans les haubans et, le poignard entre les dents, se mit à

monter avec lenteur et maladresse. Cela lui coûta un temps infini

et maints grognements de tirer après lui sa jambe blessée ; et

j’avais achevé en paix mes préparatifs, qu’il n’avait pas encore

393

Page 395: Manuel Cinquieme

dépassé le tiers du trajet. À ce moment, un pistolet dans chaque

main, je l’interpellai :

- Un pas de plus, maître Hands, et je vous fais sauter la cervelle !…

Les morts ne mordent pas, vous savez bien, ajoutai-je avec un rica-

nement.

Il s’arrêta aussitôt. Je vis au jeu de sa physionomie qu’il essayait de

réfléchir, mais l’opération était si lente et laborieuse que, dans ma

sécurité retrouvée, je poussai un éclat de rire. Enfin, et non sans ra-

valer préalablement sa salive, il parla, le visage encore empreint

d’une extrême perplexité. Il dut, pour parler, ôter le poignard de sa

bouche, mais il ne fit pas d’autre mouvement.

- Jim, dit-il, je vois que nous sommes mal partis, toi et moi, et que

nous devons conclure la paix. Je t’aurais eu, sans ce coup de rou-lis ; mais moi je n’ai pas de chance, et je vois qu’il me faut mettre

les pouces, ce qui est dur, vois-tu, pour un maître marinier, à l’égard

d’un blanc-bec comme toi, Jim.

Je buvais ses paroles en souriant, aussi fier qu’un coq sur un mur,

quand, tout d’une haleine, il

ramena sa main droite par-

dessus son épaule. Quelque

chose siffla en l’air comme

une flèche ; je sentis un choc

suivi d’une douleur aiguë, et

me trouvai cloué au mât par

l’épaule. Dans l’excès de ma

douleur et dans la surprise du

moment - je ne puis dire si ce

fut de mon plein gré, et je suis en tout cas certain que je ne visai

pas - mes pistolets partirent tous les deux à la fois, et tous les deux

m’échappèrent des mains. Ils ne tombèrent pas seuls : avec un cri

étouffé, le quartier-maître lâcha les haubans et plongea dans l’eau

la tête la première.

Chapitre 26, Israël Hands (d’après la traduction de Théo Varlet)

QUESTIONS

QUAND NOS YEUX SE RENCONTRÈRENT

1. Quel sentiment éprouve Jim avant qu’Israël Hands ne tente de le

tuer ? Qu’est-ce qui lui procure ce sentiment ? Lisez la page 391

pour répondre.

2. Qu’est-ce qui montre, dans cette phrase, que le combat qui s’an-

nonce est fortement inégal ? Pour quelles raisons ce combat est-il

inégal ?

3. « Je serais tombé sans lutter pour défendre ma vie »

Que signifie le verbe « tomber » ?

4. Qu’est-ce qui a empêché Jim de « tomber » ?

5. Quel geste sauve ensuite Jim ? Finalement, à quoi doit-il sa sur-

vie ?

394

Le héros du roman d’aventu-res est un jeune enfant que ses aventures mettent à l’épreuve du monde des adultes.Ses aventures sont un véritable apprentissage de la vie. On parle alors de récit initiatique.

Page 396: Manuel Cinquieme

LE COMBAT

6. Quelles sont les différentes étapes du combat ?

7. Par rapport à Hands, quels qualités et avantages possède Jim ?

8. À quel moment le combat ressemble-t-il à un jeu ? Répondez en

citant le texte.

9. Jim se comporte-t-il comme un enfant ? Pourquoi ? Quel rôle cet

épisode joue-t-il dans l’évolution de Jim ?

10. À quel moment le combat devient-il drôle ? Justifiez votre ré-

ponse en vous appuyant sur le texte.

11. Relevez les nombreux détails qui montrent pourtant que la situa-

tion n’a vraiment rien de drôle.

12. De quelle façon le combat se termine-t-il ?

VOCABULAIRE

GÂTER

a - Cherchez dans un dictionnaire l’origine du mot « gâter ». Rappe-

lez sa définition.

b - Quel est le sens du verbe pronominal « se gâter » ?

c - Que signifie pourtant le mot « gâter » dans la phrase « Cet en-

fant a été gâté pour Noël » ?

LES VERBES DE MOUVEMENT

On trouve de nombreux verbes de mouvement lors de ce combat

(« se mouvoir », «se retourner», « s’élancer »...).

Trouvez tous les autres.

RÉDIGEZRacontez un combat se situant sur le mât.

Pour cela, utilisez le vocabulaire que vous avez découvert (poulie,

hauban, perroquet, etc.). Utilisez également des verbes de mouve-

ment que vous avez relevés dans l’exercice précédent.

395

Page 397: Manuel Cinquieme

« PIÈCES DE HUIT ! »

Débarrassé de Hands, la goélette en sécurité, Jim parvient à gagner la terre ferme. Il est impa-tient de rejoindre le fortin et ses compagnons afin de leur conter ses incroyables aventures.

C’est la nuit.

’arrivai enfin aux limites de la clairière. Son extrémité ouest

était déjà baignée de clair de lune ; le reste, et le fortin même,

reposait encore dans une ombre noire que rayaient de lon-

gues rainures de lumière argentée. De l’autre côté du fortin, un

énorme feu s’était réduit en braises vives dont l’immobile et rouge

réverbération formait un vigoureux contraste avec la blanche clarté

de la lune. Pas un bruit humain, nul autre son que les frémissements

de la brise.

Je m’arrêtai avec beaucoup d’étonnement, et peut-être aussi un peu

d’effroi. Ce n’était pas notre habitude de faire de grands feux : nous

étions, en effet, par ordre du capitaine, assez regardants sur le bois

à brûler, et je commençais à craindre que les choses n’eussent mal

tourné en mon absence.

Je fis le tour par l’extrémité est de la palissade, en me tenant tout

contre, dans l’ombre, et, à un endroit propice, où les ténèbres

étaient plus épaisses, je franchis la clôture.

Pour plus de sûreté, je me tins à quatre pattes et rampai sans bruit

vers l’angle de la maison. En approchant j’éprouvai un soudain et

grand soulagement. Le bruit n’a rien d’agréable en soi, et je m’en

suis souvent plaint, à d’autres moments ; mais en cette minute-là ce

me fut une musique céleste que d’entendre mes amis ronfler ensem-

ble, d’un sommeil si profond et paisible. Le cri maritime de la vigie,

ce beau : « Tout va bien ! » ne parut jamais plus rassurant à mes

oreilles.

Néanmoins, une chose n’était pas douteuse : ils se gardaient de fa-

çon exécrable. Que Silver et ses amis fussent survenus maintenant

au lieu de moi, pas une âme n’aurait vu lever le jour. « Voilà ce que

c’est, pensai-je, d’avoir un capitaine blessé. » Et, une fois de plus, je

me reprochai vivement de les avoir abandonnés dans ce danger

avec si peu d’hommes pour monter la garde.

396

J

Page 398: Manuel Cinquieme

Cependant j’étais arrivé à la porte. Je m’arrêtai. Il faisait tout noir à

l’intérieur, et mes yeux n’y pouvaient rien distinguer. Par l’ouïe, je per-

cevais le tranquille bourdon des ronfleurs, et par intervalles un petit

bruit, un trémoussement et un becquètement dont je ne pouvais dé-

terminer l’origine.

Les bras tendus devant moi, je pénétrai sans bruit. J’irais me cou-

cher à ma place (pensais-je avec un petit rire muet) et m’amuserais

à voir leurs têtes quand ils me découvriraient au matin.

Mon pied heurta quelque chose de mou : c’était la jambe d’un dor-

meur, qui se retourna en grognant, mais sans se réveiller.

Et alors, tout d’un coup, une voix stridente éclata dans les ténèbres :

« Pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit !

pièces de huit ! » et ainsi de suite, sans arrêt ni changement,

comme un cliquet de moulin.

Le perroquet vert de Silver, Capitaine Flint ! C’était lui que j’avais en-

tendu becqueter un morceau d’écorce ; c’était lui, qui, faisant

meilleure veille que nul être humain, annonçait ainsi mon arrivée par

sa fastidieuse rengaine !

Je n’eus pas le temps de me ressaisir. Aux cris aigus et assourdis-

sants du perroquet, les dormeurs s’éveillèrent et bondirent. Avec un

énorme juron, la voix de Silver cria :

- Qui vive ?

Je tentai de fuir, me jetai violemment contre quelqu’un, reculai, et

courus droit entre les bras d’un second individu, qui les referma et

me retint solidement.

- Apporte une torche, Dick, ordonna Silver, lorsque ma capture fut

ainsi assurée.

Et l’un des hommes sortit de la maison, pour rentrer presque aussi-

tôt porteur d’un brandon enflammé.

Chapitre 27, « Pièces de huit ! » (d’après la traduction de Théo Var-

let)

QUESTIONS

À L’APPROCHE DU FORTIN

1. Quelle est l’atmosphère de ce début de texte ?

2. Par quels sentiments passe alors le narrateur en approchant du

fortin ? Répondez en vous appuyant sur le texte.

DANS LE FORTIN

3. Une fois arrivé à la porte du fortin, que voit-il ?

4. Quels sens lui permettent de se repérer à l’intérieur du fortin ?

397

Page 399: Manuel Cinquieme

Jim est désormais « prison-nier » des pirates.

398

Page 400: Manuel Cinquieme

5. Jim se doute-t-il de quelque chose ? Quels indices auraient ce-

pendant dû l’alerter ?

6. À quel moment comprend-on que Jim s’est jeté dans la gueule du

loup ? Quels mots l’annoncent ?

7. Une voix stridente éclata dans les ténèbres : « Pièces de huit !

pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! »

• À quel temps est le verbe ?

• Relevez le complément circons-

tanciel.

• Comment sont rapportées les

paroles ? Qui parle ? Quel rôle

joue celui qui parle ?

8. À quel moment la lumière appa-

raît-elle ? Pourquoi est-ce à ce

moment précis ?

RÉDIGEZVous êtes dans le noir. Racontez votre arrivée dans une pièce où

vous attend un personnage que vous n’attendez pas.

Utilisez de nombreux verbes de mouvement. Par l’ouïe, l’odorat ou

le toucher, dites ce que vous perce-

vez. Ne révélez la présence d’un au-

tre personnage qu’au dernier mo-

ment de votre texte.

399

Afin de préserver le sus-pense, le narrateur choisit de raconter l’histoire selon le point de vue du person-nage : il ne raconte que ce voit et pense le personnage. S’il ne voit rien, le lecteur non plus.C’est le point de vue interne.

INTERACTIF 8.8 Rédigez et envoyez votre travail

Page 401: Manuel Cinquieme

RÉDACTION

SUJET

Après avoir trouvé le trésor, tous sont repartis, sauf trois des pirates.

Racontez la première journée de ces trois pirates abandonnés sur

l'île.

Imaginez comment se passe la journée de ces pirates. Ils viennent de

se réveiller, ils ont probablement bu beaucoup de rhum, etc. Que pen-

sent-ils ? Que font-ils ?

Utilisez l'imparfait, le plus-que-parfait, le passé simple pour raconter

votre histoire.

BARÈME

• Le texte est lisible, sans ratures : 2 points

• Le texte est composé de paragraphes : 2 points

• Le texte est correctement ponctué : 2 points

• L'orthographe lexicale est correcte : 2 points

• L'orthographe grammaticale est correcte : 2 points

• L'imparfait, le plus-que-parfait et le passé simple sont utilisés et cor-

rectement conjugués : 2 points

• La rédaction fait le récit de cette première journée : 3 points

• L'élève utilise ses connaissances du roman pour enrichir son his-

toire : 3 points

• Le vocabulaire est varié, riche ; le style, agréable à lire : 2 points

400

Page 402: Manuel Cinquieme

Je voudrais chaleureusement remercier toutes les personnes sans lesquelles je n’aurais eu ni le courage, ni trouvé les moyens de faire ce

manuel.

Ce manuel - issu du crowdfunding - leur est dédié.

Depuis que j’écris des manuels, je rencontre de ces individus qui œuvrent sans en tirer aucune reconnaissance, et qui ont parfois souhaité

garder l’anonymat. Que tous soient chaleureusement remerciés.

Christophe Herlory, Anne Andrist, Claire Marotine, Lionel Maurel, Stéphane Pouyaud, Anne Pénicaud, Tony P., David Hébert, Pierrick An-dré, Gabriel Scherer, Antoine Diamant-Berger, Patrick Berthault, Céline Fédou, Catherine Herlory, Jean-Marie Chassany, Josiane Bicrel, Estelle Mayet, Jean-Frédéric Bachy, Ticeman, Didier Villers, Jean-Marc Roosz, Solen Lahaye Sibiril, Jean-Philippe Douet, Nicolas Mey, Élo-die A., Alan Crevon, Nathalie Becoulet, Marie Volta, Mikaël Guerriero, Bastien Schmitt, Romain Sertelon, Geoffrey Galinaud, Nolwenn Houry, Jacques Houry, Sophie de Abreu, Céline Rondreux, Jérôme Dumont, Laura Klein, Philippe Minzière, Geneviève Royer, François La-moureux, Denise Pierrot, Enora Burlot, Thomas Fourmeux, Erwann Houry, Chourmette, Sarah Herlory, David Eble, Framasoft, Stéphanie de Vanssay, Christine Fiasson, Emmanuel Dewaele, Stéphanie Houry, Jérôme Choain, Cyrille Largillier, Christian Ducass, Jean-Max Rey-mond, Véronique Favre, Éric Vigo, Valérie Felder, Coralie Ulysse, Fred Sauzeau, Emmanuel Quatrefages, Matthieu Marc, Laurent Gruber, Maxime Folschette, Brice Rothschild, Gwenvred Latimier, Emmanuelle Helly, Gwenvred, Eric Parthuisot, Évelyne Viret, Lyclic, Virpeen, Ju-lien Couland, Steven Leroux, Yves Clavier, Nicolas Koch, Christophe Le Guelvouit, Sylvie Barrat, Suzy Sergent-Fleury, Jean-Marc Poulard, Jacques-Olivier Martin, Anne Coupannec, Daniel Bourrion, Pierre-Yves Gosset, Jean-Francois Chaumont, Jean-Michel Crosnier, Xian Xana-kis, Anne-Marie Patenotte, Cynthia Bertrand, Marie Joncquez, C. Brisset, Sylvie Barrat, Petit prof, Frédéric Abadie, Stéphanie Pleyer, Isa-belle Bougault, Sandra Dupuis

REMERCIEMENTS

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Page 403: Manuel Cinquieme

LIRE LE MANUEL

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Tapotez sur certaines images pour afficher des informations supplémentaires.

Tapotez sur un mot pour faire apparaître diffé-rentes possibilités.

Prenez des notes pour répondre directement dans le manuel.

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Page 404: Manuel Cinquieme

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Page 406: Manuel Cinquieme

LES ILLUSTRATIONS

VIDÉO DE PRÉSENTATION

• Adoubement

http://thenounproject.com/term/knight/18620/

• Renart

http://thenounproject.com/term/fox/4144/

• Aveugles

http://thenounproject.com/term/low-vision-access/717/

• Homme

http://thenounproject.com/term/man/2/

• Théâtre et masques

http://thenounproject.com/term/theater/15210/

• Clochard

http://thenounproject.com/term/hobo/20565/

• Ballon

http://thenounproject.com/term/hot-air-balloon/776/

• Crâne

http://thenounproject.com/term/skull-and-crossbones/12740/

CHAPITRE I

• L’accolade d’Edmund Blair Leighton

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Edmund_blair_leighton_acco

lade.jpg

• L’empire romain (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:476eur.jpg

• La chanson de Roland (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Merson_Gautier_Chanson_d

e_Roland.jpg

405

Page 407: Manuel Cinquieme

• Yvain, le chevalier au lion (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Yvain-dragon.jpg

• Guillaume IX d’Aquitaine (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BnF_ms._12473_fol._128_-_

Guillaume_IX_d%27Aquitaine_(2).jpg

• Tristan et Iseult (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leighton-Tristan_and_Isolde-

1902.jpg

• Notre-Dame de Paris (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:HugoHunchbackNotreDame

02.jpg?uselang=fr

• Première croisade (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Godfrey_of_Bouillon_and_lea

ders_of_the_first_crusade.gif

• La découverte de l’Amérique (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Columbus_Taking_Possessio

n.jpg

• La bataille de Roncevaux

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BLW_Tapestry,_The_Battle_of

_Roncevaux.jpg?uselang=fr

• Chevaliers à l’épée

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8514426f/f10.item

• Bataille de Poitiers de Charles de Steuben

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Steuben_-_Bataille_de_Poitie

rs.png

• Olifant

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Horn_of_Saint_Blaise,_1100-

1200_AD,_South_Italy_or_Sicily,_ivory_-_Cleveland_Museum_of_Art_

-_DSC08529.JPG

• La mort de Roland

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mort_de_Roland.jpg

• Charlemagne d’Albrecht Dürer

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charlemagne-by-Durer.jpg

• Roland sonnant le cor

http://www.gutenberg.org/ebooks/11951

• Le Chevalier à la Croisée des Chemins

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:19-v_2h_Vasnetsov.jpg

• Lancelot passant le pont de l’Épée

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lancelot_passant_le_pont_d

e_l%27Épée.jpg

• Perceval

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Boys_King_Arthur_-_N._C._

Wyeth_-_p214.jpg?uselang=fr

• Détail du Portement de croix de Jérôme Bosch

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_056.jpg

406

Page 408: Manuel Cinquieme

• Chevalier

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69345865.r=chevalier.langFR

• Épée

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sword_parts_no_tags.svg

• Ophélie de John Waterhouse

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ophelia_1910.jpg

• Don Quichotte de Gustave Doré

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gustave_Doré_-_Miguel_de_

Cervantes_-_Don_Quixote_-_Part_1_-_Chapter_1_-_Plate_1_%22A_

world_of_disorderly_notions,_picked_out_of_his_books,_crowded_in

to_his_imagination%22.jpg

• Le Chevalier, la Mort et le Diable d’Albrecht Dürer

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Duerer_-_Ritter,_Tod_und_Te

ufel_(Der_Reuther).jpg

• Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Paolo_Uccello_047b.jpg

• Tournoi de chevaliers

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Boys_King_Arthur_-_N._C._

Wyeth_-_p246.jpg?uselang=fr

• La Quête du Saint Graal

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84584343/f7.item

• La Légende de saint Julien l'Hospitalier

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6136494k/f4.image

• Mélusine

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Melusinediscovered.jpg

• La fontaine de Barenton

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mabinogion_-_Owain_or_Cyn

on_shelter_from_a_hailstorm.jpg

• Le griffon

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69515483

• Le phénix

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Phoenix-Fabelwesen.jpg?use

lang=fr

• La table ronde

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Holy-grail-round-table-bnf-m

s_fr-116F-f610v-15th-detail.jpg

• Calice

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Antioch_Chalice,_first_h

alf_of_6th_century,_Metropolitan_Museum_of_Art.jpg

• Aubépine

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Crataegus_monogyna_Sturm

_08004.jpg?uselang=fr

• Un chevalier et sa dame

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Meister_der_Manessischen_

Liederhandschrift_001.jpg

407

Page 409: Manuel Cinquieme

• Chevalier blond (Codex Manesse)

http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me

diaviewer/File:Codex_Manesse-Minnesänger_1.jpg

• Roi (Codex Manesse)

http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me

diaviewer/File:Codex_Manesse_Heinrich_VI._(HRR).jpg

• Tonsure (Codex Manesse)

http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me

diaviewer/File:Codex_Manesse_285r_Rost_Kirchherr_zu_Sarnen.jpg

• Dame (Codex Manesse)

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a8/Codex_Manes

se_Gottfried_von_Neifen.jpg

• Échecs (Codex Manesse)

http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me

diaviewer/File:Meister_der_Manessischen_Liederhandschrift_004.jp

g

• Banquet (Codex Manesse)

http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me

diaviewer/File:Codex_Manesse_308v_Steinmar.jpg

• Combattants

http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me

diaviewer/File:Codex_Manesse_Albrecht_von_Haigerloch.jpg

• Dames

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/32/Codex_Manes

se_204r_Von_Scharpfenberg.jpg

• Château de Beynac

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Beynac-et-Cazenac_-_Châte

au_de_Beynac_-_PA00082380_-_031.jpg

• Chevalier en 3D

https://3dwarehouse.sketchup.com/model.html?id=a2c6a4721b387

10818ea8690b1cec9c1

• Château de Castelnaud

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vue_d'ensemble_Château_d

e_Castelnaud.jpg

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f610.image

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f614.image

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f630.image

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f634.image

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f638.image

408

Page 410: Manuel Cinquieme

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f642.image

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f646.image

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f648

• Le Moyen-âge et la Renaissance

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f654.image

CHAPITRE II

• Renard dans la neige de Gustave Courbet

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fox_In_The_Snow_-_Courbet

_(1860).JPG

• Roman de Renart (vidéo)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f48.item

• Roman de Renart (vidéo)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f14.item

• Philippe II (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Naissance_Philippe_II.jpg

• Saladin (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saladin_attacks_Jaffa_crusa

des.jpg

• Saint Louis (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rouget_-_Saint_Louis_média

teur_entre_le_roi_d%27Angleterre_et_ses_barons_(23_janvier_1264)

.jpg

• Pierre de Saint-Cloud

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pierre_de_Saint-Cloud.jpg?u

selang=fr

• Un clerc

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f110.item

• Adam et Ève de Lucas Cranach l’ancien

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lucas_Cranach_d._Ä._-_Ada

m_and_Eve_-_WGA05625.jpg

• Le Roman de Renart

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f48.planchecontact

• Animal lisant

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f47.item

• Manuscrit

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f50.item

• Tiécelin volant un fromage

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f37.image

409

Page 411: Manuel Cinquieme

• Le renard et le corbeau

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5426266t/f7.image

• Renart fait le mort

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f23.image

• Renart et les pêcheurs

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f24.image

• Renart repart avec les anguilles

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f25.image

• Le renard et le paysan

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f310.item

• Un renard

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/df/Fox_study_6.jp

g

• Ysengrin pris dans la glace

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reineke_18A.jpg?uselang=fr

• Renart dans le puits

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f89.image

• Le puits

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f88.image

• Renart et Ysengrin dans le puits

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f90.image

• Le Renard et le Bouc

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54338578/f24.image

• Combat de Renart et d’Ysengrin

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reineke_21A.jpg

• Renart blesse Ysengrin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f22.item

• Combat de Renart et d’Ysengrin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65779189/f203.image

• Pet (vidéo)

http://thenounproject.com/term/farting-and-walking-away/30779/

• Chaise (vidéo)

http://thenounproject.com/term/chair/23790/

• Pied (vidéo)

http://thenounproject.com/term/foot/67773/

• Meurtre (vidéo)

http://thenounproject.com/term/chalk-outline/15236/

• Boire (vidéo)

http://thenounproject.com/term/drink/21412/

• Balai (vidéo)

http://thenounproject.com/term/broom/30688/

410

Page 412: Manuel Cinquieme

• Perplexe (vidéo)

http://thenounproject.com/term/man/53704/

CHAPITRE III

• L’escamoteur

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_051.jpg

• Scène de foire (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Scène_de_foire_-_ca_1400_-

_BNF_Fr12559_f167.jpg

• Jongleurs (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Juglar.jpg

• La peste noire (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Smallpox01.jpg

• La bataille de Crécy (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Crécy_-_Grandes_Chronique

s_de_France.jpg

• La Farce de maître Pathelin (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Farce_de_Maître_Pathelin

.png

• Vieille femme de Pieter Bruegel l'Ancien

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pieter_Bruegel_d._Ä._001.jp

g?uselang=fr

• Vache noire et blanche de Carlo Dalgas

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carlo_Dalgas_-_Black_and_

white_cow_standing._Study._-_Google_Art_Project.jpg

• Enluminure représentant les trois ordres

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cleric-Knight-Workman.jpg

• Illustratrion du codex Manesse

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Codex_Manesse_113v_Hess

o_von_Reinach.jpg

• La Parabole des aveugles de Pieter Brueghel l'Ancien

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pieter_Bruegel_the_Elder_-_

The_Parable_of_the_Blind_Leading_the_Blind_-_WGA3511.jpg

• Foire de Champagne au XIIIe siècle

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Foire_de_Champagne_XIIIe.j

pg

• Belphégor

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Belphegor.jpg?uselang=fr

• L’art de péter

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Art-de-peter.jpg

• Le triomphe de la mort de Pieter Bruegel l'Ancien

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Thetriumphofdeath.jpg

• Représentation d’un mystère

http://fr.wikimini.org/wiki/Théâtre_au_Moyen_Âge

411

Page 413: Manuel Cinquieme

• Perdrix d’Archibald Thorburn

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archibald_Thorburn_French_

partridge_and_chicks_1915.jpg?uselang=fr

• L’ascension du ciel de Jérôme Bosch

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_013.jpg?

uselang=fr

• Le reniement de saint Pierre de Caravage

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caravaggio_denial.jpg

• L’incrédulité de saint Thomas de Caravage

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Caravage_-_L%27incréd

ulité_de_Saint_Thomas.jpg

• La Conversion de saint Paul de Caravage

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caravaggio_-_Conversione_

di_San_Paolo_(Odescalchi).jpg

• Rossignol

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nachtigall1.jpg

CHAPITRE IV

• L’imprimerie (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Presse_xylographie.jpg

• Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Da_Vinci_Vitruve_Luc_Viatour

.jpg

• François 1er (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:François_Ier_Louvre.jpg

• Gargantua (vidéo)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040342n.r=gargantua.langFR

• Pantagruel

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65346187/f139.image

• Les Grandes et inestimables Chroniques de l’énorme géant Gar-

gantua

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gargantua.JPG

• François Rabelais

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Francois_Rabelais_-_Portrait.

jpg

• Anathomia ossium corporis humani

http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=00541&mod=s

• L’enfance de Gargantua de Gustave Doré

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gustave_Doré-L%27Enfance

_de_Gargantua.jpg?uselang=fr

• Naissance de Gargantua

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f38.image

412

Page 414: Manuel Cinquieme

• Gargantua naît par l’oreille

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f39.image

• Naissance d’Adonis

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ngv,_maiolica_di_urbino,_pia

tto_con_mirna_partorisce_adone,_1550.JPG

• Léda et le cygne de Giovanni Francesco Melzi

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leda_Melzi_Uffizi.jpg

• Extrait des Voyages de Gulliver

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gullivers_travels1939.ogg

• Arrivée de Christophe Colomb

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Columbus_Taking_Possessio

n.jpg

• Château de Chambord

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chambord_Castle_Northwest

_facade.jpg

• Le massacre de la Saint-Barthélemy

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Francois_Dubois_001.jpg

• Gargantua de Gustave Doré

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gargantua02.jpg

• Gargantua (édition de 1542)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040342n/f94.image.r=gargantu

a

• Son âme était dans la cuisine

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f75.image

• Tubal Holoferne

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f63.image

• L’appétit venait

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f89.image

• Après souper

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f91.image

• Gargantua assène de l’épée à deux mains

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f94.image

• Gargantua monte à la corde

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f93.image

• Gargantua observe la face du ciel

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f95.image

• Nature morte avec une tarte à la dinde (de Pieter Claesz)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Still_Life_with_Turkey_Pie_16

27_Pieter_Claesz.jpg

• L’enfance de Pantagruel

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Doré,_L%27enfance_de_Pan

tagruel_(The_childhood_of_Pantagruel).jpg

• Pantagruel, roi des Dipsodes

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10403469.r=pantagruel.langFR

413

Page 415: Manuel Cinquieme

• Pantagruel en armure

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272135s/f5.image

• Pantagruel frappant les géants de Gustave Doré

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f167.image

• Le portefaix et le rôtisseur de Gustave Doré

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f221.image

• Fou

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Heinrich_Vogtherr_d._J._Sch

alksnarr.JPG

• Panurge et le marchand

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f252.image

• Les moutons de Panurge

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65057486/f12.image.r=gargantu

a

CHAPITRE V

• Scapin et Crispin

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Honoré_Daumier_003.jpg

• Molière (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Molière_-_Nicolas_Mignard_(

1658).jpg

• Hernani à la Comédie-Française

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Victor_Hugo-Hernani(2).jpg

• Carte de Paris

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Map_of_Paris_by_Claes_Jan

sz._Visscher_-_Harold_B._Lee_Library.jpg

• Hôtel de Bourgogne

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hôtel_de_Bourgogne_-_interi

or_1767_-_PA_Wille_the_younger_-_NGO3p862.jpg?uselang=fr

• Le théâtre du Marais

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f190.image

• Le Cid

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436987s

• Décor du premier acte d’Andromède

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f212.image

• Théâtre du Palais-Royal

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Théâtre_du_Palais-Royal_Par

is_1er_005.JPG

• Le ballet comique de la reine

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f204.image

• L’hôtel Guénégaud

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jeu_de_Paume_de_la_Boute

ille_-_location_on_the_1652_Gomboust_map_of_Paris.jpg

414

Page 416: Manuel Cinquieme

• La Comédie-Française

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comédie_Française_colonne

s.jpg

• Intérieur de la Comédie-Française

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comédie-Française_(Odéon)

_long_section_in_perspective,_2d_design,_drawing_by_de_Wailly_1

776_-_Braham_1980_p100.jpg

• La kermesse

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:David_Vinckboons_Die_Baue

rnkirmes.jpg

• Le malade imaginaire de Moreau le jeune

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LeMaladeImaginaire.jpg

• Le Malade imaginaire mis en scène par Pierre Boutron

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9002406s/f22.item

• Le malade imaginaire d’Henri Daumier

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Malade_imaginaire.jpg

• Le malade imaginaire représenté dans le Jardin de Versailles

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84052009.r=malade+imaginaire.

langFR

• L’Avare (photographie de Daniel Cande)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90025687/f47.item

• L’avare de Marevéry

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53049746j.r=l%27avare.langFR

• La mort vient surprendre un avare occupé à compter son trésor

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84022397.r=l%27avare.langFR

• Géronte et Scapin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5456317h/f691.image

• Scapin

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:SAND_Maurice_Masques_et

_bouffons_08.jpg

• Galère

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Venice_galley_rowing_alla_s

ensile1.jpg

• Les Fourberies de Scapin (1671)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8610792g/f1.image.r=scapin

• L’Amour médecin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183678m/f27.image

• L’Amour médecin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183678m/f18

• M. Jourdain

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le-bourgeois-gentilhomme.j

pg

• Homme de qualité

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8406601d.r=histoire+du+théâtre

.langFR

415

Page 417: Manuel Cinquieme

• Que diable allait-il faire dans cette galère ?

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9006705n.r=+Fourberies+de+S

capin.langFR

• Le bourgeois gentilhomme

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9078497d/f45.item

• Grenouille

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5426257v/f2.image

• Louis XIV à la mandoline

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502200s/f5.item

• Bal masqué

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nicolas_Cochin_Masked_Bal

l_1745.jpg

• Argan

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9002406s/f7.item

• Le paysan

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f38.item

• Chrysalde et Arnolphe

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f19.item

• Géronte

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90623560/f10.item

• Le notaire (ou supposé tel)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f84.item

• Le Médecin volant

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9064728p/f8.item

• Sganarelle bâtonné

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f66.item

• Sganarelle

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f58.item

• Scapin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90020584/f109.item

• Agnès et Arnolphe

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f56.item

• Tartuffe et Elmire

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9077275t/f5.item

• Arnolphe en colère

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f35.item

• L’avare et son cocher (ou supposé tel)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90025687/f68.item

• L’avare

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062350h/f76.item

• Alain et Georgette (si c’est bien eux)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9060387x/f24.item

416

Page 418: Manuel Cinquieme

• Sganarelle

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f22.item

• Harpagon et Valère (je crois que c’est lui)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062350h/f9.item

• Dom Juan

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58447228/f24.image

• Scapin

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5840250m/f22.image

• Le misanthrope (photographie de Daniel Cande)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9064679n/f70.item

• Dario Fo

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f21.item

• Masque d’esclave

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:NAMA_Masque_esclave.jpg

• Les spectateurs sur le théâtre (page de gauche)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6447630n/f22

• Les spectateurs sur le théâtre (page de droite)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6447630n/f23.image

CHAPITRE VI

• Le poète voyageur de Gustave Moreau

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Poète_voyageur.jpg

• Charles d'Orléans (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charles_Ier_d%27Orléans.jp

g

• Joachim Du Bellay (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Joachim_Du_Bellay.jpeg

• Jean de La Fontaine (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LaFontaineMontserat.jpg

• Victor Hugo (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hugo_Deveria.jpg

• Louisew Ackermann (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Louise-Victorine_Ackermann.

jpg

• Charles Baudelaire (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Étienne_Carjat,_Portrait_of_C

harles_Baudelaire,_circa_1862.jpg

• Albert Glatigny (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Albert_Glatigny.jpg

• Arthur Rimbaud (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud.PNG

417

Page 419: Manuel Cinquieme

• Carte du monde

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:World_Map_1689.JPG

• Les âges de la vie de Caspar David Friedrich

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caspar_David_Friedrich_013

.jpg

• Statue de Joachim du Bellay

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ancenis_-_Statue_Joachim_

du_Bellay.jpg?uselang=fr

• Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome de Pierre Paul

Rubens

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Peter_Paul_Rubens_-_Lands

cape_with_the_Ruins_of_Mount_Palatine_in_Rome_-_WGA20394.jp

g?uselang=fr

• Claudio et Isabella

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:William_Holman_Hunt_-_Clau

dio_and_Isabella_-_Google_Art_Project.jpg

• Matin de la bataille d’Azincourt

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Morning_of_the_Battle_of_Ag

incourt,_25th_October_1415.PNG?uselang=fr

• Môle

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Breakwater3_(PSF).jpg

• Déménagement d’un brick à Marseille

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alphonse_Moutte_Décharge

ment_d%27un_brick_à_Marseille.jpg

• Comète

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/68/Augsburger_W

underzeichenbuch%2C_Folio_65.jpg?uselang=fr

• La comète de Halaey

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:AnimatedOrbitOf1PHalley.gif

• Comète observée depuis les boulevards

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Watching_the_Comet,_on_th

e_Boulevards,_1857.jpg

• Rimbaud (dessin de Verlaine)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud_par_Verlaine.jpeg?

uselang=fr

• Portrait de Rimbaud

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud_Carjat.jpg

• Les deux corbeaux

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The-Twa-Corbies.jpg

• L’hirondelle et les petits oiseaux

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Fontaine004.JPG

• Cimetière sous la neige

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caspar_David_Friedrich_052

.jpg?uselang=fr

• Léopoldine Hugo

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maison_de_Victor_Hugo_Leo

poldine_Chatillon_27122012.jpg?uselang=fr

418

Page 420: Manuel Cinquieme

• Houx

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ilex_aquifolium.jpg

• Sengbe Pieh

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sengbe_Pieh.jpg

• Abolition de l’esclavage

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Biard_Abolition_de_l%27escl

avage_1849.jpg

• Marceline Debordes-Valmore

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marceline_Debordes-Valmor

e_1.jpg

• Guillaume Apollinaire

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1049438w/f20.image.highres

• Mon cœur (calligramme)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1049438w/f66.image.r=calligra

mmes%20Apollinaire

• Les images de hiéroglyphes (livre des morts, stèle de l'Ancien Em-

pire au musée du Louvre) ont été généreusement offertes par Nico-

las Koch

• La dive bouteille

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b22000611.r=rabelais+cinquiesm

e+livre.langFR

• Calligramme

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Calligramme.jpg

CHAPITRE VII

• Jules Verne par Félix Nadar

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Félix_Nadar_1820-1910_port

raits_Jules_Verne.jpg

• Vingt mille lieues sous les mers (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Title_page_of_Vingt_mille_lie

ues_sous_les_mers.jpg?uselang=fr

• Voyage au centre de la Terre (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Journey_to_the_Center_

of_the_Earth%27_by_Édouard_Riou_32.jpg?uselang=fr

• Le Tour du monde en quatre-vingts jours (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Houghton_Typ_815.74.8682_

-_Le_tour_du_monde_en_quatre-vingts_jours.jpg

• L’île Feydeau

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90019155/f2.item

• Le Petit parisien (supplément littéraire)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9101495.image

• L’Île mystérieuse

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f9.image.r=l%27île%2

0mystérieuse.langFR

• Ballon Phoenix

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ballon_Phoenix.jpg

419

Page 421: Manuel Cinquieme

• Les débuts de l’aérostation

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Early_flight_02561u.jpg?usel

ang=fr

• L’Invasion de la mer

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566970p/f10.image.r=jules%20

verne

• Un Capitaine de quinze ans

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773684/f6.image

• Deux ans de vacances

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578062x/f8.image

• Le Village aérien

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578062x/f8.image

• LÎle à hélice

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6133811r/f8.image

• Le Château des Carpathes

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578041r/f2.image.r=jules%20v

erne

• Cinq semaines en ballon

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600252z/f9.image

• De la terre à la lune

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600253c/f13.image

• Hector Servadac

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65775059/f6.image

• Robur le conquérant

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6512278z/f10.image.r=jules%20

verne

• Un hivernage dans les glaces

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6535803s/f7

• Vingt mille lieues sous les mers

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20000_squid_Nautilus_door.j

pg?uselang=fr

• Vingt mille lieues sous les mers

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20000_squid_holding_sailor.j

pg

• Construction des briques

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f121.image

• L’ascenseur

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f512.image

• Vingt mille lieues sous les mers (première de couverture)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6577310x/f1.image

• Pieuvre

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LA2-NSRW-3-0399.jpg

420

Page 422: Manuel Cinquieme

• Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers

htp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530672973/f12.item

• Le cerf-volant

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Two_Years%27_Vacation

%27_by_Léon_Benett_69.jpg

• Le pont (in Le Tour du monde en quatre-vingts jours)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Around_the_World_in_Ei

ghty_Days%27_by_Neuville_and_Benett_45.jpg

• Sneffels

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Arnarstapi_(1).jpg

• Amazing stories

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Amazing_Stories_June_1926

.jpg?uselang=fr

• Quetzalcoatlus

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Quetzalcoatlus.jpg?uselang=

fr

• Le Monde perdu

https://archive.org/details/lost_world

• Les runes

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Journey_to_the_Center_

of_the_Earth%27_by_Édouard_Riou_05a.png

• Le tour du monde en 80 jours

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Around_the_World_in_Ei

ghty_Days%27_by_Neuville_and_Benett_19.jpg?uselang=fr

• Locomotive

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:JNR-5540a.JPG?uselang=fr

• Carte du monde

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Beers_Ulster_County_Atlas_

Page006-007.jpg

• Phileas Fogg

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_1

• Le canal de Suez

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:SuezCanalKantara.jpg?usela

ng=fr

• Steamer

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_9

• Passepartout sur l’éléphant

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_14

• Passepartout aide

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_18

421

Page 423: Manuel Cinquieme

• Ville indigène

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_22

• Passepartout faillit passer à travers

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_25

• Troupeau de bisons

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou

rs/Chapitre_26

• De la terre à la lune

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600253c/f131.image

• Le voyage dans la lune

https://archive.org/details/GeorgesMliis1902VoyageDansLaLuneHan

dColored

• Voyage au centre de la terre

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Voyageaucentrede00vernuof

t_raw_0119_1.png

CHAPITRE VIII

• Couverture de L’Île au trésor

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island-Scribner%27

s-1911.jpg

• Robert Louis Stevenson (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Robert_Louis_Stevenson_Kn

ox_Series.jpg?uselang=fr

• L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (vidéo)

http://en.wikipedia.org/wiki/File:Jekyll-mansfield.jpg

• Voyage avec un âne dans les Cévennes (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Travels_with_a_Donkey_in_th

e_Cévennes_-_frontispiece.jpg?uselang=fr

• Stevenson et sa famille à Samoa (vidéo)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Stevenson_vailima.jpg?usela

ng=fr

• Boucaniers

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blackbeard,_Buccaneer_-_C

over_(level).jpg

• Robert Louis Stevenson

http://en.wikipedia.org/wiki/File:Robert-louis-stevenson.jpg

• Olivia de Havilland & Errol Flynn (Captain Blood)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Olivia_de_Havilland_and_Err

ol_Flynn_in_Captain_Blood_trailer.JPG?uselang=fr

• Les Clients du Bon Chien jaune

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Frontispice1.jpg?uselang=fr

422

Page 424: Manuel Cinquieme

• Les Révoltés de la Bounty

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poster_for_Mutiny_on_the_B

ounty.jpg?uselang=fr

• L’Île au trésor (1920)

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/77/Poster_-_Treas

ure_Island_%281934%29_01_colour_edit.jpg

• Le Neptune

http://commons.wikimedia.org/wiki/

File:Hiszpański_galeon_z_filmu_Piraci.jpg

• Le Black Pearl

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BlackPearl.jpg?uselang=fr

• Bateau utilisé pour le film Pirates de Roman Polanski

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pirates,_Roman_Polanski,_b

oat_Genova_2.jpg?uselang=fr

• Billy Bones

http://en.wikisource.org/wiki/File:TI-billy.jpg

• La carte

http://fr.wikisource.org/wiki/LÎle_au_trésor_(trad._Varlet)

• Le tonneau de pommes

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure-island01.png

• Talk like a pirate

https://en.wikipedia.org/wiki/File:Talk_Like_a_Pirate_Day.png

• Portrait de pirates

https://en.wikipedia.org/wiki/File:Pirateguys_portrait_2005HR.jpg

• Préparation

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:TI-PreparingFormutiny.jpg

• Treasure island

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island_title_1911.jp

g

• L’attaque du fortin

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:TI-stockade.jpg

• L’arrivée sur l’île

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island_(1920)_-_1.j

pg

• La capture de Barbe-Noire

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Capture_of_the_Pirate_

Blackbeard.jpg

• Couverture (édition Hetzel)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f14.image

• Jim tient la barre

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f235.image

• Jim et Israël Hands

http://en.wikisource.org/wiki/File:TI-Israel.jpg

423

Page 425: Manuel Cinquieme

• Jim prisonnier

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f279.image

• John Silver

https://archive.org/details/treasureisland00stev2

GLOSSAIRE

• Arquebuse

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harquebus_(PSF).png

• Bêche

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bêche.jpg

• Binette

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hoe_2.jpg

• Bretèche

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Courçon1.1.JPG

• Cabestan

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Capstan2_(PSF).jpg?uselang

=fr

• Canepetière

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tetrax_tetrax.jpg

• Cithare

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012-03-04-Trachselwald_(F

oto_Dietrich_Michael_Weidmann)_003.JPG?uselang=fr

• Dague

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dagger.png

• Dais

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Taddeo_Zuccari_003.jpg?us

elang=fr

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_saint_Austremoine.jp

g?uselang=fr

• Épinette

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:N77210_-_Spinett_-_Benjami

n_Slade_-_foto_Olav_Nyhus.jpg

• Gantelets

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gantelets.jpg

• Goélette

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sailing_boat_-_Flickr_-_Joost

_J._Bakker_IJmuiden.jpg?uselang=fr

• Griffon

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Griffin_(PSF).png

• Hallebardes

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lviv_-_Arsenal_-_26.jpg

424

Page 426: Manuel Cinquieme

• Harpies

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harpy.jpg?uselang=fr

• Haubert

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bayeux_haubert.JPG

• Joute

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tournament_bavarian_engra

ving.png?uselang=fr

• Lavement (clystère)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Clystère_Museu_Nacional_d

o_Azulejo.JPG

• Lichen

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lichen_ag1.jpg?uselang=fr

• L’ichthyosaurus

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ichthyosaurus_BW.jpg

• L’hydre de Gustave Moreau

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hercules_and_the_Lernaean

_Hydra,_1875-1876,_by_Gustave_Moreau_-_Art_Institute_of_Chicag

o_-_DSC09590.JPG?uselang=fr

• Luth (détail du tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein le

Jeune)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hans_Holbein_d._J._030.jpg

• Malle-poste

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mail_coach#mediaviewer/File:Royalmailco

ach.jpg

• Mobilisation

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Ordre_de_Mob

ilisation_générale_2_août_1914.jpg

• Moyen Âge (Europe)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Europe_mediterranean_1190

.jpg

• Pape Alexandre VI

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pope_Alexander_Vi.jpg

• Piédestal

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_Henri_IV_Pont_Neuf.j

pg?uselang=fr

• Plesiosaurus

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plesiosaurus_3DB.jpg

• Poulies

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poulie_bateau.jpg?uselang=f

r

• Rapière (première moitié du XVIIe siècle)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rapiere-Morges-kitsch.jpg

• Sarcloir

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Weeder.jpg

• Sarrasins

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Steuben_-_Bataille_de_Poitie

rs.png

425

Page 427: Manuel Cinquieme

• Serfouette

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hoe2.jpg

• Vergue (matelots sur les vergues d'un grand navire)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tarangini_3.JPG

• Vielle

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hurdy-Gurdy.jpg

• Viole (Madame Henriette, fille de Louis XV, jouant de la basse de

viole, par Jean-Marc Nattier)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jean-Marc_Nattier_003.jpg

• Vouivre (Liber Floridus)

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wyvern_Liber_Floridus.jpg?u

selang=fr

ICÔNES

• Texte

http://thenounproject.com/term/edit/37133/

• Boîte

http://thenounproject.com/term/box/3543/

• Main

http://thenounproject.com/term/pointing/12250/

426

Page 428: Manuel Cinquieme

À FLEUR DE TERRE

Sur le sol.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le puits

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 429: Manuel Cinquieme

À JOUER DE MAUVAIS PERSONNAGES

À avoir le mauvais rôle, à faire mauvaise figure.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 430: Manuel Cinquieme

À L'AIDE DE CETTE MACHINE

Par ce moyen.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le puits

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 431: Manuel Cinquieme

ABRUPTE

Escarpée, raide.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 432: Manuel Cinquieme

ACCOUTUMÉ

Habitué.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 433: Manuel Cinquieme

ACCULÉ

Se trouver dans un endroit sans issue.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - Israël Hands

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 434: Manuel Cinquieme

ÂCRE

Qui est irrite ou brûle la gorge.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 435: Manuel Cinquieme

AÉROPLANE

Avion.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 436: Manuel Cinquieme

AFFLIGÉ

Triste, chagriné.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

Faire glisser ici les termes connexes

Rechercher le terme

Page 437: Manuel Cinquieme

AFFLIGEANT

Attristant, douloureux.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 438: Manuel Cinquieme

AFFÛTAIT LE CANON

Disposait le canon afin de le tirer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 439: Manuel Cinquieme

AIE COMPASSION

Aie pitié.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 440: Manuel Cinquieme

AIRE

Espace plat où nichent les oiseaux de proie comme l’aigle.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 441: Manuel Cinquieme

AISE

Joie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

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Page 442: Manuel Cinquieme

AMERS

Qui est cause de chagrin, de rancune.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Le voyage

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Page 443: Manuel Cinquieme

ANAGNOSTES

Anagnostes signifie « lecteur » en grec.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 444: Manuel Cinquieme

ANGEVINE

La douceur d’Angers, chef-lieu du département de Maine-et-Loire dans la région Pays de

la Loire. Ses habitants s'appellent les Angevins.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 445: Manuel Cinquieme

APÔTRE

Un des douze disciples choisis par le Christ.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 446: Manuel Cinquieme

APPRÊTS

Préparatifs.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 447: Manuel Cinquieme

ARBALÈTES DE SIÈGE

Ces arbalètes mesuraient près de 20 mètres. Elles étaient munies d’un treuil pour les ten-

dre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 448: Manuel Cinquieme

ARCHIDIACRE

Supérieur du curé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 449: Manuel Cinquieme

ARDILLONS

Longue tige d'osier servant justement « à embrocher les poissons ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

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Page 450: Manuel Cinquieme

ARÉOPAGITES

Membres de l’aréopage, tribunal qui siégeait sur la colline à Athènes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 451: Manuel Cinquieme

ARGUMENT

Idée utilisée pour défendre un point de vue, preuve donnée pour convaincre que ce que

vous dites est juste, vrai.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 452: Manuel Cinquieme

ARTÈRES FERROVIAIRES

Chemins de fer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 453: Manuel Cinquieme

ASTRE

Corps céleste visible à l’œil nu (comète, étoile, planète, etc.).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Bel astre voyageur

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Page 454: Manuel Cinquieme

ASTRINGENT

Médicament qui resserre les parties relâchées.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 455: Manuel Cinquieme

AU POT

Du vin.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 456: Manuel Cinquieme

AUDIGIER

Allusion à Audigier, un poème relevant à la fois de la chanson de geste et du fabliau. Ce

poème, à travers les aventures de Turgibus et de son fils Audigier, est partout prétexte à

évoquer les excréments.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 457: Manuel Cinquieme

AUTOUR

Rapace proche de l’épervier.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 458: Manuel Cinquieme

AVANT-COUREURS DE VIN

Des apéritifs.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 459: Manuel Cinquieme

AVENANT

Agréable, d’allure plaisante.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 460: Manuel Cinquieme

AVIRON

Rame.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon PonocratesChapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 461: Manuel Cinquieme

BABILLARDE

Bavarde.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 462: Manuel Cinquieme

BÂBORD

Côté gauche d’un bateau quand on regarde vers l’avant.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 463: Manuel Cinquieme

BAILLERAI

Donnerai.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 464: Manuel Cinquieme

BALAFRÉ

Qui a une balafre, c’est-à-dire une longue entaille faite par une arme tranchante comme

une épée.

Le mot s’applique le souvent au visage.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 465: Manuel Cinquieme

BALISTIQUE

Science du mouvement des projectiles et des engins soumis aux forces de la gravitation.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 466: Manuel Cinquieme

BALLADE

Le mot « ballade » s’écrit avec deux « l » contrairement à « balade » (l’action de se bala-

der, de se promener).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 467: Manuel Cinquieme

BARONNAGE

Le baronnage est l’ensemble des barons.

Le baron est un grand seigneur du royaume.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La Chanson de Roland

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Page 468: Manuel Cinquieme

BASANÉ

À la peau brune (soit naturellement, soit à cause du soleil).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 469: Manuel Cinquieme

BASSESSE

Action méprisable, qui fait honte ; lâcheté.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - L’adoubement

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Page 470: Manuel Cinquieme

BASTINGAGE

Muraille en bois ou en fer autour du pont supérieur servant de défense contre le feu de l’en-

nemi.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël Hands

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Page 471: Manuel Cinquieme

BASTINGAGES

Sorte de barrière que l’on met pour empêcher quelqu’un de tomber.

Termes connexes du glossaire

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Page 472: Manuel Cinquieme

BEAU CRIER AURA LE LÉVRIER

Le lévrier aura beau crier (aboyer).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

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Page 473: Manuel Cinquieme

BÊCHES

Outil formé d’un fer aplati et tranchant monté sur un manche de bois et qui sert à couper,

creuser et à remuer la terre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 474: Manuel Cinquieme

BÉLÎTRE

Homme qui ne vaut rien.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 475: Manuel Cinquieme

BELLES-LETTRES

La littérature, et le savoir en général.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 476: Manuel Cinquieme

BIEN DES HISTOIRES

Il y a là diverses références à la littérature médiévale : le dit, le lai, la fable et la chanson de

geste.

L’enlèvement d’Hélène par le prince Pâris fait référence à la guerre de Troie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 477: Manuel Cinquieme

BILE

Liquide visqueux et amer sécrété par le foie.

Ce liquide est déversé dans le duodénum (première partie de l’intestin grêle) au moment

de la digestion.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 478: Manuel Cinquieme

BILLET

Courte lettre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

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Page 479: Manuel Cinquieme

BINETTES

Instrument de jardinage servant à biner (aérer la terre et détruire les mauvaises herbes).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

Binette à lame arrondie

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Page 480: Manuel Cinquieme

BISE

La bise est un vent sec et froid. On est échevelé quand on a les cheveux en désordre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 481: Manuel Cinquieme

BORDÉE

Ligne de canons rangés de chaque bord d’un navire.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

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Page 482: Manuel Cinquieme

BOURRE

Déchet du peignage de laine.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 483: Manuel Cinquieme

BOUTARGUES

Genre de caviar.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 484: Manuel Cinquieme

BRAHMANES

Sortes de prêtres appartenant à la première des quatre grandes castes de l’Inde.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 485: Manuel Cinquieme

BRASSES

Ancienne mesure de longueur équivalant à 1,60 m environ.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - La carte

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Page 486: Manuel Cinquieme

BRENEUX

Sali d’excréments.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 487: Manuel Cinquieme

BRETAGNE

Au Moyen-Âge, la Bretagne désigne la Grande-Bretagne (Angleterre et pays de Galles). La

Bretagne française est alors appelée Petite-Bretagne.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 488: Manuel Cinquieme

BRETÈCHE

Ouvrage fortifié percé de meurtrières.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 489: Manuel Cinquieme

BRÉVIAIRE

Livre de prière.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 490: Manuel Cinquieme

BRISE

Vent peu violent.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’île

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Page 491: Manuel Cinquieme

BROCARD

Moquerie, raillerie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

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Page 492: Manuel Cinquieme

BROCÉLIANDE

Cette forêt correspond à l’actuelle forêt de Paimpont.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 493: Manuel Cinquieme

BROUET

Bouillon, potage.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 494: Manuel Cinquieme

BRUYÈRE

Arbrisseau à fleurs violettes ou roses poussant dans les landes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

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Page 495: Manuel Cinquieme

CABESTAN

Système tournant dont l'axe vertical permet, en enroulant un câble de déployer une force

très importante.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 496: Manuel Cinquieme

CACHELET

Cache-nez.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 497: Manuel Cinquieme

CAGOT

Faux dévot ou descendant d’un lépreux.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 498: Manuel Cinquieme

ÇAMON

Interjection signifiant « Mais oui, bien sûr ! ».

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 499: Manuel Cinquieme

CANARRIENS

Habitants de Canarre, pays fabuleux du Moyen Âge (Les îles Canaries en ont peut-être tiré

leur nom).

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 500: Manuel Cinquieme

CANEPETIÈRE

Petite outarde à collier blanc.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - Les 300 géants

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Page 501: Manuel Cinquieme

CANTIQUES

Chants consacrés à la gloire de Dieu.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 502: Manuel Cinquieme

CAQUETAGE

Bavardage.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 503: Manuel Cinquieme

CARNE

Ici, le mot a le sens de « coin ».

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 504: Manuel Cinquieme

CAROGNE

Mégère, femme débauchée ou méchante femme.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 505: Manuel Cinquieme

CASSANDRE

Fille du roi de Troie (Priam) ayant reçu d’Apollon la faculté de prédire l’avenir, mais égale-

ment à n’être jamais crue.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 506: Manuel Cinquieme

CASSETTE

Petit coffre servant à ranger de l’argent ou des bijoux.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Le comique

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Page 507: Manuel Cinquieme

CASUS BELLI

Déclaration de guerre.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 508: Manuel Cinquieme

CEIGNIT

Du verbe « ceindre » (qui a donné « ceinture ») : mettre autour du corps ou d’une partie

du corps.

Gornemant accroche l’épée autour de la taille de Perceval.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - L’adoubement

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Page 509: Manuel Cinquieme

CÉLÉRITÉ

Rapidité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les 300 géants

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Page 510: Manuel Cinquieme

CELUI-LÀ QUI CONQUIT LA TOISON

La mythologie raconte que Jason, accompagné des Argonautes, était parti chercher la toi-

son d’or, la peau d’un bélier.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 511: Manuel Cinquieme

CÉNOTAPHE

Tombeau élevé à la mémoire d’un mort et qui ne contient pas son corps.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 512: Manuel Cinquieme

CENT TONNEAUX

Le tonneau est l’unité de volume indiquant la capacité d’un navire.

Termes connexes du glossaire

Index

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Page 513: Manuel Cinquieme

CES KYRIELLES

Ces suites ininterrompues, interminables de prières.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 514: Manuel Cinquieme

CETTE GRANDE MANNE

Ce grand panier d’osier.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 515: Manuel Cinquieme

CETTE INFORTUNE

Ce malheur.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 516: Manuel Cinquieme

CETTE REVANCHE

Ned Land avait sauvé le capitaine Nemo alors que celui-ci était attaqué par un requin (voir

le chapitre III de la deuxième partie).

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

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Page 517: Manuel Cinquieme

CHANVRE

Le chanvre (mot masculin) est une plante utilisée pour faire des cordes, des vêtements,

etc.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 518: Manuel Cinquieme

CHAPRON

Coiffure en velours pour les femmes nobles.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 519: Manuel Cinquieme

CHARDONNERET

Petit oiseau coloré se nourrissant de graines de chardon.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 520: Manuel Cinquieme

CHARITABLES

Qui agissent par charité, qui aiment son prochain.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 521: Manuel Cinquieme

CHAT DE MARS

Chat né en mars qui passait, en Anjou, pour le meilleur (car né au printemps et donc vigou-

reux).

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 522: Manuel Cinquieme

CHAUSSES

Élément du vêtement masculin qui habillent des hanches jusqu’aux pieds (sorte de bas).

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - L’avarice

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Page 523: Manuel Cinquieme

CHENAL

Passage ouvert à la navigation entre des rochers ou des îles, etc.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - L’île

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Page 524: Manuel Cinquieme

CHÈNEVIÈRE

Champ de chanvre.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 525: Manuel Cinquieme

CHEVAL BARBE

Très ancienne race de cheval originaire d’Afrique du Nord.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 526: Manuel Cinquieme

CHEVAL LÉGER

Cheval destiné à être monté.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Rechercher le terme

Page 527: Manuel Cinquieme

CHEVROTANTE

Tremblante et cassée.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - L’incipit

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Page 528: Manuel Cinquieme

CHIEN

Pièce d’une arme à feu qui assure la percussion de l’amorce de la cartouche.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 529: Manuel Cinquieme

CIRCÉ

Déesse rencontrée par Ulysse sur l’île d’Aiaié. Elle exerce sa tyrannie (son pouvoir) sur les

hommes qu’elle transforme en bête.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - Le voyage

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Page 530: Manuel Cinquieme

CITHARE

Instrument de musique à cordes tendues sur une caisse de résonance sans manche

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 531: Manuel Cinquieme

CIVILITÉS

Politesses.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Rechercher le terme

Page 532: Manuel Cinquieme

CLAQUEMENTS

Claquements destinés au cheval pour le flatter.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Rechercher le terme

Page 533: Manuel Cinquieme

CLOS

Fermés.

Le mot désigne également un terrain clos (fermé, clôturé) de haies ou de murs. En ce cas,

c’est un nom.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - Heureux qui comme UlysseChapitre 6 - La Veillée du nègre

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Page 534: Manuel Cinquieme

CLYSTÈRE

Lavement de l’intestin avec une grosse seringue.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 535: Manuel Cinquieme

COIS

Calmes et silencieux.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 536: Manuel Cinquieme

COLLATION

Repas léger.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 537: Manuel Cinquieme

COMPLAISANCE

Amitié, bienveillance.

Disposition à plaire ou flatter.

Le mot possède un sens négatif : attitude d’une personne qui se laisse faire, accepte pour

ne pas déplaire à quelqu’un.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 538: Manuel Cinquieme

CONDUITE

Façon de se conduire, de se comporter.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - L’incipit

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Page 539: Manuel Cinquieme

CONFESSÉ

Dire ses fautes, ses péchés pour se faire pardonner.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 540: Manuel Cinquieme

COOPER

Par rapport aux auteurs cités plus haut, seul James Fenimore Cooper (1789-1851) est en-

core connu aujourd’hui. Cet américain est célèbre pour avoir écrit Le Dernier des Mohi-

cans.

Lire aussi :

• L’Écumeur de mer

• Le Corsaire rouge

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

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Page 541: Manuel Cinquieme

COTYLÉDONS

Lobes charnus situés à la surface utérine du placenta.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 542: Manuel Cinquieme

COULAIT

Voir l’expression « couler l’épée à travers le corps ».

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 543: Manuel Cinquieme

COUPEROSÉ

Dont le visage est parsemé de taches rouges.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le prologue

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Page 544: Manuel Cinquieme

COURTOIS

Ce mot vient de « courtoisie », terme qui englobe un ensemble de qualités nécessaires à la

cour du roi.

Aujourd’hui, une personne courtoise est une personne polie.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 545: Manuel Cinquieme

COUTRAS

Lieu d’une victoire remportée par Henri de Navarre en 1587.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

Faire glisser ici les termes connexes

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Page 546: Manuel Cinquieme

COUVRIR

Mettre la semence, les graines.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

Faire glisser ici les termes connexes

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Page 547: Manuel Cinquieme

CRIQUE

Enfoncement d’un rivage où les bateaux peuvent se mettre à l’abris.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 548: Manuel Cinquieme

CROCHETS

Ses crochets servant à porter les fardeaux sur le dos.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 549: Manuel Cinquieme

CROUPION

Extrémité postérieure du corps de l'oiseau, composée des dernières vertèbres et portant

les plumes de la queue.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 550: Manuel Cinquieme

CRUCIALES

En forme de croix.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 551: Manuel Cinquieme

CRUE

Participe passé du verbe « croître » (grandir, pousser).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 552: Manuel Cinquieme

CUIRASSENT

S’armer, se protéger d’une cuirasse.

Au sens figuré, se protéger, s’endurcir.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 553: Manuel Cinquieme

CYRANO DE BERGERAC

Cet écrivain français (1619-1655) est considéré comme l’un des premiers auteurs de

science-fiction.

Son Histoire comique des États et Empires de la Lune et Histoire comique des États et Em-

pires du Soleil font le récit de ses voyages sur la Lune et le Soleil. Le narrateur y fait des ob-

servations sur les sociétés indigènes qu’il y rencontre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 554: Manuel Cinquieme

D'AVENTURE

Par hasard.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 555: Manuel Cinquieme

D'EXPÉDIENT

De solution.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 556: Manuel Cinquieme

D'OISONS

Petit de l’oie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 557: Manuel Cinquieme

D’ALMAIN

Jacques Almain était un théologien du début du XVIe siècle. Il y a là un jeu de mot (se pei-

gner à la main).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 558: Manuel Cinquieme

D’ANSPECT

Grand levier en bois de chêne employé à la manœuvre des pièces d'artillerie ou les objets

de grand poids.

Il sert notamment à faire tourner le cabestan.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 559: Manuel Cinquieme

D’ARTIMON

Mât de l’arrière (le plus petit d’un grand bateau).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 560: Manuel Cinquieme

D’ESTAMPES

Image imprimée sur du papier à partir d’une planche de bois ou de cuivre gravée.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Le voyage

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Page 561: Manuel Cinquieme

D’HEURES

De prières.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 562: Manuel Cinquieme

D’HYPOCRAS

De vin sucré et aromatisé (cannelle, vanille et girofle).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 563: Manuel Cinquieme

D’OLIVIER MAILLARD

D’un prédicateur célèbre pour ses sermons sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 564: Manuel Cinquieme

D’ONGLÉE

L’onglée est le premier degré de la gelure des mains.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 565: Manuel Cinquieme

D’UN HOMME QUI A NAVIGUÉ À L’AVANT

D’un simple matelot.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 566: Manuel Cinquieme

D’USAGE

D’expérience.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 567: Manuel Cinquieme

DAGUE

Épée courte.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 568: Manuel Cinquieme

DAIS

Ouvrage de bois, de tenture, etc., fait dans l’ancienne forme des ciels de lit et que l’on met

en hauteur, au-dessus d’un maitre-autel, d’une chaire à prêcher, d’un trône, de la place où

siègent, dans les occasions solennelles, certains personnages éminents, etc. (source)

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

Entrée de François 1er sous

un dais

Statue recouverte d’un dais

sculpté

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Page 569: Manuel Cinquieme

DALOTS

Trou pour faire écouler les eaux hors du navire.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël Hands

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Page 570: Manuel Cinquieme

DAMP

Maître.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et TiécelinChapitre 2 - Le puits

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Page 571: Manuel Cinquieme

DANS LE PAS D'UN CHEVAL

Aisément, facilement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 572: Manuel Cinquieme

DARD

Arme garnie d’une pointe de fer qu’on lançait à la main.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 573: Manuel Cinquieme

DAVID FABRICIUS

David Fabricius est un allemand (1564-1617) qui, par ses observations, a découvert la pre-

mière étoile variable. Ses observations du soleil lui ont également permis, entre autres, de

découvrir l’existence de taches solaires.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 574: Manuel Cinquieme

DE BON ALOI

D’un bon alliage, de bonne qualité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 575: Manuel Cinquieme

DE HENNÉ ET DE BÉTEL

Deux plantes fournissant une poudre colorante.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 576: Manuel Cinquieme

DE PIED EN CAP

Des pieds à la tête. Cela signifie donc « entièrement ».

En latin, le mot « caput » désigne la tête.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 577: Manuel Cinquieme

DEAUVILLE

Commune française (du département du Calvados, en Basse-Normandie). Cette station

balnéaire est très appréciée pour son casino, ses palaces, ses villas, ses champs de cour-

ses, ses ports de plaisance, etc.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 578: Manuel Cinquieme

DÉBAUCHES

Mauvaise conduite de celui qui ne pense qu’à son plaisir.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 579: Manuel Cinquieme

DÉCASYLLABES

Vers de dix syllabes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La chanson de geste

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Page 580: Manuel Cinquieme

DÉCEVOIR

Au sens étymologique de « tromper », « abuser ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 581: Manuel Cinquieme

DÉCONCERTÉ

Être embarrassé, gêné, troublé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 582: Manuel Cinquieme

DÉLIBÉRÉMENT

Volontairement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - L’adoubement

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Page 583: Manuel Cinquieme

DÉMANGEAISONS

Envies, désirs que l’on ne peur réfréner.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 584: Manuel Cinquieme

DÉPEIGNEZ-LA

Décrivez-la.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 585: Manuel Cinquieme

DÉPIT

Chagrin et colère dus à une déception.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 586: Manuel Cinquieme

DÉPRESSION

Abaissement, enfoncement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 587: Manuel Cinquieme

DÉRAISONNABLE

Manquer de raison, ne pas être raisonnable.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain et l’oiseau

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Page 588: Manuel Cinquieme

DERECHEF

À nouveau.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 589: Manuel Cinquieme

DES PLUS HAUT ENCORNÉS

Ayant des cornes.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le puits

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Page 590: Manuel Cinquieme

DESSEIN

Projet, intention.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Bel astre voyageur

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Page 591: Manuel Cinquieme

DESTRIER

Au Moyen Âge, cheval de bataille (opposé à palefroi) qui se tenait de la main droite (des-

tre).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 592: Manuel Cinquieme

DEVANT

Avant.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 593: Manuel Cinquieme

DEVISER

Discuter.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 594: Manuel Cinquieme

DEXTÉRITÉ

Adresse de la main.

Celui qui est adroit sait se servir de sa main droite (qu’on appelait la dextre). De celui qui

est maladroit, on dit qu’il est gauche.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 595: Manuel Cinquieme

DIANTRE

Juron synonyme de « diable » marquant, ici, l’étonnement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaireChapitre 5 - L’avarice

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Page 596: Manuel Cinquieme

DIAPHRAGME

Muscle séparant le thorax de l’abdomen.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 597: Manuel Cinquieme

DIDASCALIES

Dans une pièce de théâtre, ce sont des phrases en italique indiquant la façon dont la pièce

doit être jouée : quel geste fait le personnage, sur quel ton il parle, etc.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 598: Manuel Cinquieme

DIÈTE

Au sens premier du mot : « régime de vie, genre de vie »

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 599: Manuel Cinquieme

DIEU QUI NE MENT

Dieu qui ne ment pas.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 600: Manuel Cinquieme

DÎNE

Le dîner est le déjeuner de l’époque.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 601: Manuel Cinquieme

DÎNER

Notre actuel repas de midi.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 602: Manuel Cinquieme

DISETTE

Manque de nourriture.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

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Page 603: Manuel Cinquieme

DISGRÂCE

Malheur.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 604: Manuel Cinquieme

DISTILLÉ

Coulant goutte à goutte.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 605: Manuel Cinquieme

DIVERTIR

Oublier, écarter.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 606: Manuel Cinquieme

DONNER LE CHANGE

Tromper, abuser la dame.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 607: Manuel Cinquieme

DOUZE PAIRS

Les douze meilleurs chevaliers français.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La Chanson de Roland

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Page 608: Manuel Cinquieme

DRAME LITURGIQUE

Aux XI et XIIe siècles, le drame liturgique met en scène les passages célèbres de la liturgie

(les Rois Mages, la conversion de saint Paul, la résurrection de Lazare...). Les acteurs

jouent dans le chœur ou le milieu de la nef. Ce sont des prêtres ou des clercs interprétant

Jésus, Marie-Madeleine, Judas, etc.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 609: Manuel Cinquieme

ÉCHINE

La colonne vertébrale, le dos.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le puits

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Page 610: Manuel Cinquieme

ÉCLOS

Éclatés.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 611: Manuel Cinquieme

ÉCRITURES

Au pluriel et avec un « É » majuscule, ce mot désigne la Bible. On dit aussi « les Saintes

Écritures ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 612: Manuel Cinquieme

EFFRONTÉ

Qui n’a honte de rien.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 613: Manuel Cinquieme

ÉGOSILLER

Se faire mal à la gorge à force de crier.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 614: Manuel Cinquieme

ELLE

Elle désigne Gargamelle, l’épouse de Grandgousier et la mère de Gargantua

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 615: Manuel Cinquieme

ELLES

Sur des ailes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

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Page 616: Manuel Cinquieme

EMBRASÉS

Enflammés.

Ne pas confondre « embrasser » et « embraser ». Le premier est de la même famille que

« bras » (prendre dans ses bras). Le second est de la même famille que « braise » (en

braise, en train de brûler).

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 617: Manuel Cinquieme

EMPANS

Mesure de longueur équivalente à la distance entre le pouce et le petit doigt quand on

écarte les doigts.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 618: Manuel Cinquieme

EMPLÂTRE

Aujourd'hui masculin, le mot emplâtre désigne une préparation appliquée sur la peau desti-

née à soigner.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 619: Manuel Cinquieme

ÉMULATION

Compétition, volonté d’égaler ou de surpasser quelqu’un.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 620: Manuel Cinquieme

EN EURENT PRIS

Eurent pris de l’eau.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le puits

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Page 621: Manuel Cinquieme

EN FRANÇAIS

Nemo et ses hommes parlent d’habitude un langage incompréhensible pour tout autre

qu’eux, d’où l’étonnement du narrateur.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

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Page 622: Manuel Cinquieme

EN VAIN

Inutilement.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

Vaine, Vainement

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Page 623: Manuel Cinquieme

ENFLÉCHURES

Échelons de cordage servant à monter d’un hauban à l’autre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 624: Manuel Cinquieme

ENGINS

« engins », « machines » (vers 17) sont les moyens pour attraper les oiseaux. Par exemple,

les « lacets » sont des filets.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 625: Manuel Cinquieme

ENNUI

Souffrance, tristesse profonde.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 626: Manuel Cinquieme

ENTENDAIT

Comprenait.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

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Page 627: Manuel Cinquieme

ÉPARS

Dispersés, éparpillés.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - Bel astre voyageur

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Page 628: Manuel Cinquieme

ÉPERONNAIENT

Du verbe « éperonner ».

Donner des coups d’éperon (à son cheval).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 629: Manuel Cinquieme

ERMITES

Hommes vivant seuls dans la forêt.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 630: Manuel Cinquieme

ESCARCELLE

Grande bourse que l'on portait suspendue à la ceinture.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 631: Manuel Cinquieme

ESMORCHE

Amorce.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 632: Manuel Cinquieme

ESQUIF

Petit bateau, barque.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 633: Manuel Cinquieme

ESSART

Terre défrichée au milieu d’une forêt.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 634: Manuel Cinquieme

ÉTRILLERAI

Au sens figuré, c’est un synonyme de « rosser », « battre ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 635: Manuel Cinquieme

EUDÉMON

Avec Ponocrates, Eudémon est chargé de l’éducation de Gargantua.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 636: Manuel Cinquieme

EXCRÉTER

Éliminer les déchets de l’organisme.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 637: Manuel Cinquieme

EXÉCRABLE

Déplorable, regrettable.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

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Page 638: Manuel Cinquieme

EXPÉDIENT

Commode, pratique.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 639: Manuel Cinquieme

FAIRE ÉCLAT

Tirer de la gloire.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 640: Manuel Cinquieme

FAKIRS

Les fakirs sont des ascètes, des personnes s’imposant des privations, des souffrances au

nom de la religion.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 641: Manuel Cinquieme

FANFARES

Faire marcher le cheval sur le rythme de la musique.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 642: Manuel Cinquieme

FATRAS

Ensemble de diverses choses sans valeur (bazar, fouillis).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 643: Manuel Cinquieme

FAU

Hêtre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 644: Manuel Cinquieme

FAUX

Fourbe, menteur.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 645: Manuel Cinquieme

FÉAL

Un ami dévoué et fidèle.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 6 - Ma bohème

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Page 646: Manuel Cinquieme

FÉLON

Traître, déloyal.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

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Page 647: Manuel Cinquieme

FÉLONIE

Trahison, acte déloyal.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le prologue

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Page 648: Manuel Cinquieme

FÉLONS

Un félon est un traître, une personne déloyale coupable de félonie.

Le félon agit contre la foi due à son seigneur.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - L’ancien français

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Page 649: Manuel Cinquieme

FERRARE

Ville d’Italie pleine de cavaliers réputés.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 650: Manuel Cinquieme

FIÈRE

Le mot est employé dans son premier : farouche, sauvage, féroce.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 651: Manuel Cinquieme

FLEURONS

Le fleuron est un ornement en forme de fleur.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

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Page 652: Manuel Cinquieme

FONDEMENT

Le rectum, l’anus, et plus couramment le derrière.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 653: Manuel Cinquieme

FONTAINEBLEAU

Commune située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, au sud-

est de Paris.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 654: Manuel Cinquieme

FONTENELLE

Bernard Le Bouyer de Fontenelle est un écrivain et scientifique français né en 1657 et mort

en 1757.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 655: Manuel Cinquieme

FOURBERIES

Tromperies, ruses, traîtrises.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le prologue

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Page 656: Manuel Cinquieme

FRANCORCHAMPS

Village belge (appartenant à la commune de Stavelot) où Apollinaire séjourna à l’âge de 19

ans.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francorchamps

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 657: Manuel Cinquieme

FRICTIONNAIT

L’habitude des bains, fréquents au Moyen Âge, s’était perdue.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 658: Manuel Cinquieme

FRIPIERS

Personnes qui font commerce de vieux vêtements.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 659: Manuel Cinquieme

FRIPON

Voleur, personne malhonnête.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 660: Manuel Cinquieme

FROU-FROU

Bruit léger produit par le frôlement ou le froissement d’une étoffe soyeuse.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ma bohème

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Page 661: Manuel Cinquieme

FURETTENT

Du verbe « fureter » (chercher, fouiller, aller partout dans l’intention de découvrir quelque

chose d’intéressant).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 662: Manuel Cinquieme

GALANT

Élégant, gracieux et distingué.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

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Page 663: Manuel Cinquieme

GALHAUBAN

Long cordage qui sert à étayer sur le côté les mâts de hune et de perroquet, et qui des-

cend de la tête de ces mâts jusqu’au bord du bâtiment, où il est fixé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’île

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Page 664: Manuel Cinquieme

GANTELET

Gant de peau couvert de lames de fer ou d’acier, faisant partie de l’armure.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 665: Manuel Cinquieme

GÂTÉ

Abîmé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 666: Manuel Cinquieme

GELINE

Poule.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puitsChapitre 2 - Le puits

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Page 667: Manuel Cinquieme

GEMMES

Les gemmes sont des pierres précieuses.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La Chanson de Roland

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Page 668: Manuel Cinquieme

GENET

Petit cheval originaire d’Espagne.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 669: Manuel Cinquieme

GENTIMENT

Joliment, avec élégance, noblesse.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

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Page 670: Manuel Cinquieme

GIBIER DE POTENCE

Personne qui mérite d’être pendue (menée à la potence).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 671: Manuel Cinquieme

GIRATOIRE

Qui fait tourner.

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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

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Page 672: Manuel Cinquieme

GLAPIR

Pousser un cri bref et aigu.

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 673: Manuel Cinquieme

GOÉLETTES

La goélette est un bateau léger à deux mats.

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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

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Page 674: Manuel Cinquieme

GOUPIL

C'est par ce nom que l'on désigne, au Moyen Âge, le renard.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 675: Manuel Cinquieme

GOUPILLE

Féminin de goupil.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 676: Manuel Cinquieme

GRÂCES

Prière que l’on fait après le repas.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 677: Manuel Cinquieme

GRAISSE LA PATTE

« si elle lui graisse la patte » est une expression signifiant, au sens figuré, qu’il lui faut

payer pour obtenir quelque chose.

Cette expression est synonyme de « soudoyer », « corrompre ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

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Page 678: Manuel Cinquieme

GRAND BRAQUE

Salle de jeu de Paume (l’ancêtre du tennis) située à Paris.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 679: Manuel Cinquieme

GRIFFON

Créature possédant généralement le corps d'un aigle greffé sur l'arrière d'un lion, muni

d'oreilles de cheval et une queue de serpent.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 680: Manuel Cinquieme

GUET

L'œil guettant le mauvais coup.

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 681: Manuel Cinquieme

GUEUX

Mendiant, miséreux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 682: Manuel Cinquieme

GUISE

Façon, manière.

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 683: Manuel Cinquieme

GUIVRE

Animal fantastique ayant un corps de serpent, des ailes de chauve-souris ainsi que des pat-

tes de porc.

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 684: Manuel Cinquieme

HALLEBARDE

Arme à long manche à fer pointu d’un côté et tranchant de l’autre.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 685: Manuel Cinquieme

HAMPE

Long manche de bois auquel est fixée une arme.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La Chanson de Roland

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Page 686: Manuel Cinquieme

HARDES

Vieux vêtements usagés.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 687: Manuel Cinquieme

HARFLEUR

Cette ville est située dans le département de la Seine-Maritime en région Haute-Norman-

die.

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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

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Page 688: Manuel Cinquieme

HARPIES

Divinités de la dévastation et de la vengeance divine.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 689: Manuel Cinquieme

HAUBANS

Gros cordage qui va du bord du navire à la tête des mâts, où il est fixé de façon à soutenir

les mâts contre l’effort du roulis.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël Hands

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Page 690: Manuel Cinquieme

HAUBERT

Le haubert est une cotte de maille portée au Moyen Âge par les hommes d’armes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La Chanson de RolandChapitre 1 - Le dragon d'IrlandeChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 691: Manuel Cinquieme

HAUTS-DE-CHAUSSES

Habit masculin allant de la ceinture au genoux.

Pour plus d’explications, voir ce site.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 692: Manuel Cinquieme

HAVRES

Petit port naturel bien abrité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - La carte

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Page 693: Manuel Cinquieme

HÉRAUT

Officier chargé de transmettre un message, de proclamer une ordonnance, etc.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 694: Manuel Cinquieme

HERBORISER

Recueillir des herbes ou des plantes pour apprendre à les connaître ou pour en former des

collections.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 695: Manuel Cinquieme

HEUREUSE

Renart a obtenu ce qu’il désirait.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 696: Manuel Cinquieme

HEURTE

Frappe à la porte.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 697: Manuel Cinquieme

HONNIT

Déteste.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 698: Manuel Cinquieme

HORD

Sale.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 699: Manuel Cinquieme

HÔTE

Personne qui reçoit l’hospitalité. Invité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Bel astre voyageur

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Page 700: Manuel Cinquieme

HOULE

Mouvement qui agite l’eau à la surface de la mer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’île

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Page 701: Manuel Cinquieme

HOUX

Arbuste ou petit arbre à feuillage persistant, cultivé pour son aspect ornemental, notam-

ment dû à ses fruits rouge vif.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

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Page 702: Manuel Cinquieme

HUPPE

Le diseur d’heures est emmitouflé dans le capuchon de son manteau comme une huppe

l’est dans ses plumes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 703: Manuel Cinquieme

IDÉAL

Idéal signifie que le paletot est tellement usé qu’il est semblable à une idée.

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Chapitre 6 - Ma bohème

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Page 704: Manuel Cinquieme

IL AVAIT BIEN ÉTÉ MIS AUX LETTRES

Il était instruit (il connaissait les auteurs).

Au pluriel, les lettres (ou les belles-lettres) désignent la littérature.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 705: Manuel Cinquieme

IMPOTENT

Qui ne peut pas bouger ou difficilement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 706: Manuel Cinquieme

INCLINATIONS

Tendances, envies, penchants.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 707: Manuel Cinquieme

INEPTE

Idiot.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 708: Manuel Cinquieme

INFÂME

Détestable, méprisable.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Le voyage

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Page 709: Manuel Cinquieme

INOUÏE

Extraordinaire, sans pareil.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 710: Manuel Cinquieme

INSATIABLE

Qui n'en a jamais assez, qui ne se satisfait jamais.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 711: Manuel Cinquieme

J'ÉGRENAIS

« Égrener » signifie « enlever les grains ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ma bohème

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Page 712: Manuel Cinquieme

J'EN AI REÇU L'ABSOLUTION

J’ai été pardonné pour mes péchés.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 713: Manuel Cinquieme

J'EN SUIS HORS

Je suis hors du puits.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 714: Manuel Cinquieme

J’ENTENDS

Je comprends.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

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Page 715: Manuel Cinquieme

JE M’ENRIME

Jeu de mots sur rimer et s’enrhumer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 716: Manuel Cinquieme

JE SUIS FEU RENART

Je suis mort (« feu » est ici un adjectif synonyme de « défunt », « mort »).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 717: Manuel Cinquieme

JEAN BAUDOIN

Jean Baudoin est lecteur de la reine Marguerite. En 1634, il devient l'un des premiers mem-

bres de Académie française.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 718: Manuel Cinquieme

JEAN BOURGEOIS

Autre célèbre prédicateur.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 719: Manuel Cinquieme

JEU

Au XIIIe siècle, le jeu est un drame liturgique long de près de 1000 vers qui insiste sur l’as-

pect spectaculaire du contenu religieux. Le plus connu est Le Jeu d’Adam qui met en

scène l’histoire de la Chute et du péché originel (Adam et Eve).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 720: Manuel Cinquieme

JONAS

Jonas, pris dans une tempête, passe trois jours dans le ventre d’une baleine (voir Le livre

de Jonas dans L’Ancien Testament).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 721: Manuel Cinquieme

JONCHÈRE

Lieu où poussent les joncs (plante à hautes tiges droites et flexibles, qui croît dans l'eau).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

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Page 722: Manuel Cinquieme

JOSEPH D’ARIMATHIE

Ce chevalier réclama le corps de Jésus pour l’enterrer (Évangile de saint Matthieu). Lors-

qu’il le détacha de la croix, la légende arthurienne raconte qu’il aurait recueilli le sang qui

coulait des blessures de Jésus dans le vase qui aurait servi pour célébrer la Cène.

Plus tard, Jésus aurait apparu à Joseph, lui demandant de construire une table identique à

celle de la Cène (le dernier repas de Jésus avant la crucifixion).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La table ronde

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Page 723: Manuel Cinquieme

JOUTÉ

Lors d’un tournoi, les chevaliers joutent : ils s’élancent l’un sur l’autre afin de désarçonner

l’adversaire avec sa lance.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

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Page 724: Manuel Cinquieme

KINGSTON, BALLANTYNE

William Kingston (1814-1880) et Robert Ballantyne (1825-1894) étaient des auteurs célè-

bres de romans d’aventure pour enfants.

Lire :

• Une Croisière autour du monde de William Kingston

• Le Capitaine de l’écume de Robert Ballantyne

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

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Page 725: Manuel Cinquieme

L'ACCOLADE

Coup donné avec le plat de l’épée sur l’épaule. Le seigneur prend alors le nouveau cheva-

lier dans ses bras.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - L’adoubement

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Page 726: Manuel Cinquieme

L'ÉPERON

Pièce de métal fixée derrière le talon pour piquer les flancs du cheval et le faire avancer

plus vite.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - L’adoubement

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Page 727: Manuel Cinquieme

L’AGRÉMENT

Le charme, la grâce, l'attrait.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 728: Manuel Cinquieme

L’AMORCE

Matière explosive qui sert à provoquer l’explosion de la charge de poudre d’un canon, d’un

fusil, etc.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 729: Manuel Cinquieme

L’ARCHANGE

Ange supérieur aux autres anges.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 730: Manuel Cinquieme

L’ARQUEBUSE

Arme à feu assez lourde.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

Utilisation d'une arquebuse

sur son fourquin

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Page 731: Manuel Cinquieme

L’EAU BÉNITE

L’eau bénite chasse les démons. L’évêque ne sait pas si ce prodige est l’œuvre de Dieu ou

du diable.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

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Page 732: Manuel Cinquieme

L’EAU ROUGE

Rivière belge. http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_Rouge

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 733: Manuel Cinquieme

L’ÉCOT

La somme que l’on doit payer (en principe, pour un repas en commun). Cette somme doit,

ici, être payée en deniers.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

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Page 734: Manuel Cinquieme

L’ÉCOUTE

Cordage servant à orienter une voile.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 735: Manuel Cinquieme

L’ELLÉBORE D’ANTICYRE

Cette herbe passait pour un remède à la folie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 736: Manuel Cinquieme

L’ENGEANCE

Groupe de personnes détestables.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

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Page 737: Manuel Cinquieme

L’ÉPÉE BÂTARDE

Épée permettant de se battre avec la pointe et le tranchant (voir l’expression « frapper d’es-

toc et de taille »).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 738: Manuel Cinquieme

L’ÉPINETTE

Instrument à clavier.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 739: Manuel Cinquieme

L’ÉTOUPE

La partie la plus grossière de la filasse de chanvre ou de lin.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 740: Manuel Cinquieme

L’ÉTRAVE

Pièce centrale de bois ou de fer où viennent s’assembler les pièces qui forment la proue

(l’avant) d’un navire.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommesChapitre 8 - Israël Hands

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Page 741: Manuel Cinquieme

L’HYDRE

L’hydre de Lerne est un monstre de la mythologie. Ayant l’aspect d’un serpent, ses nom-

breuses têtes repoussent quand on les coupe.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

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Page 742: Manuel Cinquieme

L’ICHTHYOSAURUS

L'Ichthyosaurus est un genre appartenant aux Ichthyosaures ayant vécu au début du Juras-

sique.

Les Ichtyosaures étaient des vertébrés marins, parfois de très grande taille, qui ressem-

blaient à des dauphins ou à des poissons. Ils ont vécu pendant une grande partie de l'ère

Mésozoïque, et sont apparus il y a 250 millions d'années, légèrement avant les dinosau-

res (230 Ma) et ont disparu il y a 90 Ma, soit 25 Ma avant l'extinction massive de la majorité

des dinosaures, peut-être à cause de la concurrence d'autres lignées prédatrices marines

telles celles des Pliosaures et des Mosasaures. (Wikipédia)

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 743: Manuel Cinquieme

L’INSOLENCE

Le manque de respect, l’impolitesse.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 744: Manuel Cinquieme

L’OCCIRE

Le tuer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 745: Manuel Cinquieme

L’OFFICE

L’ensemble des prières prononcées dans une église à différents moments de la journée.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Brunain et Blérain

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Page 746: Manuel Cinquieme

L’ORATEUR

Personne qui parle en s’adressant à un public.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 747: Manuel Cinquieme

L’OUTARDE

Oiseau échassier dont la chair était appréciée.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 748: Manuel Cinquieme

L’UNE EST CHATTE, L’AUTRE EST MITTE

Jeu de mots (Une chattemite est une personne qui affecte des manières doucereuses et

hypocrites pour mieux tromper).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 749: Manuel Cinquieme

Les personnes d’importance n’allaient pas seuls dans ces « lieux secrets ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 750: Manuel Cinquieme

LA BROGNE SAFRÉE

Cotte de maille (d’un bleu vert).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La Chanson de Roland

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Page 751: Manuel Cinquieme

LA CITÉ D'ALEP

Allusion aux combats livrés en 1146 pendant les Croisades.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 752: Manuel Cinquieme

LA FIN

La finalité, ce qui va arriver.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 2 - Le puits

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Page 753: Manuel Cinquieme

LABEUR

Le labeur est un travail dur et pénible. Le labeur humain désigne la dure vie des hommes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Bel astre voyageur

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Page 754: Manuel Cinquieme

LACONIQUE

Bref. Qui s’exprime en utilisant peu de mots.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - La carte

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Page 755: Manuel Cinquieme

LANGOUREUX

Affaibli par la maladie.

Qu’une passion amoureuse a plongé dans une douce mélancolie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 756: Manuel Cinquieme

LAPIDER

Lancer des pierres pour tuer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 757: Manuel Cinquieme

LARRON

Voleur, brigand.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologueChapitre 2 - Le puits

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Page 758: Manuel Cinquieme

LAS

Fatigués, lassés.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 759: Manuel Cinquieme

LAVEMENT

Injection d’un liquide dans la gros intestin (par l’anus) au moyen d’un appareil.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 760: Manuel Cinquieme

LE BEL ESPRIT

La connaissance de la littérature (que l’on appelle aussi les belles-lettres).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 761: Manuel Cinquieme

LE CHEF

La tête.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 762: Manuel Cinquieme

LE DÉFAUT DU GUICHET

Pour pénétrer dans l’abbaye, Renart découvre que le guichet (une petite ouverture par la-

quelle on parle ou fait passer un objet) de la porte n’est pas fermé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 763: Manuel Cinquieme

LE FRONT

L’audace.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 764: Manuel Cinquieme

LE PEU D'AMITIÉ

Le peu d’affection.

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 765: Manuel Cinquieme

LE POÈTE COMIQUE

Térence.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 766: Manuel Cinquieme

LE PREMIER DE SA LICENCE

Le premier dans le diplôme obtenu à l’Université.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 767: Manuel Cinquieme

LENTISQUE

Pistachier.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 768: Manuel Cinquieme

LES GENS BIEN SENSÉS

Les gens qui ont du bon sens, qui raisonnent.

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 769: Manuel Cinquieme

LES GRENONS

Les moustaches.

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 770: Manuel Cinquieme

LES INSTANCES

La demande.

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 771: Manuel Cinquieme

LICHEN

Végétal formé d’un champignon et d’une algue vivant ensemble, très résistant à la séche-

resse, au chaud ou au froid.

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 772: Manuel Cinquieme

LICOU

Pièce du harnais qu’on met autour du cou des bêtes de somme pour les attacher ou les me-

ner.

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 773: Manuel Cinquieme

LIMON

Terre entraînée par les eaux et déposées sur le lit et les rives de fleuves.

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 774: Manuel Cinquieme

LIRÉ

Village d’Anjou dans lequel est né le poète.

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 775: Manuel Cinquieme

LIVIDE

Pâle et terne.

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 776: Manuel Cinquieme

LOF

Côté que le navire présente au vent.

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

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Page 777: Manuel Cinquieme

LOIR

Fleuve français. Ici, au masculin et sans « e », c’est en fait la Loire.

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 778: Manuel Cinquieme

LOUE

Admire, fais des louanges.

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 779: Manuel Cinquieme

LOUEZ

Faites la louange, l’éloge, le compliment.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 780: Manuel Cinquieme

LUTH

Instrument à cordes pincées.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 781: Manuel Cinquieme

M'ABSOUDRE

Me donner l’absolution (me pardonner).

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 782: Manuel Cinquieme

M’ENHARDIS

« S’enhardir » signifie « trouver du courage », devenir plus « hardi ».

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 783: Manuel Cinquieme

M’ESSORER

M’élancer dans l’air, m’envoler.

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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

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Page 784: Manuel Cinquieme

MA BESOGNE

Mon travail.

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

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Page 785: Manuel Cinquieme

MADRÉ

Rusé malgré une apparence de simplicité.

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Chapitre 3 - Brunain et Blérain

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Page 786: Manuel Cinquieme

MAELSTRÖM

Tourbillon.

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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

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Page 787: Manuel Cinquieme

MAGOT

Homme très laid.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 788: Manuel Cinquieme

MAINTINT

Du verbe « maintenir » (au passé simple).

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 789: Manuel Cinquieme

MAÎTRE TUBAL

Maître Tubal est le premier maître de Gargantua.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 790: Manuel Cinquieme

MAL PROPRE À

Peu qualifié pour.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 791: Manuel Cinquieme

MALE

Mauvaise.

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 792: Manuel Cinquieme

MALLE-POSTE

Ancienne voiture de la poste.

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 793: Manuel Cinquieme

MANANT

Paysan, homme grossier et mal élevé.

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidantChapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 794: Manuel Cinquieme

MANSE

Petit domaine féodal constituant une exploitation agricole.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 795: Manuel Cinquieme

MANUFACTURE

Fabrique, usine.

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Chapitre 8 - L’île

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Page 796: Manuel Cinquieme

MARAUD

Vaurien, misérable.

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 797: Manuel Cinquieme

MAROTTE

Sceptre surmonté d’une tête coiffée d’un capuchon bigarré et garni de grelots.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 798: Manuel Cinquieme

MARRIE

Affligée, fâchée.

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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

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Page 799: Manuel Cinquieme

MARTYRS

Personne mourant pour une cause.

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 800: Manuel Cinquieme

MASCARETS

Longue vague qui remonte le cours d’un fleuve à son embouchure.

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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

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Page 801: Manuel Cinquieme

MÂTIN

Grand et gros chien de chasse.

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Chapitre 2 - Renart chez dame HersentChapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 802: Manuel Cinquieme

MAUGRÉER

Grogner, râler.

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 803: Manuel Cinquieme

MAUPERTUIS

C'est le nom du domaine de Renart, qui est baron.

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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles

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Page 804: Manuel Cinquieme

MAURE

Le Maure est un musulman d’Afrique du Nord. On l’appelle aussi Sarrasin.

Au Moyen Âge, il désigne l’ennemi.

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

Sarrasins

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Page 805: Manuel Cinquieme

MAUSOLÉE

Tombeau.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 806: Manuel Cinquieme

MAUVAIS AUGURE

Sinistre, qui n'annonce rien de bon.

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 807: Manuel Cinquieme

MAUX

Pluriel de « mal ».

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Chapitre 6 - Bel astre voyageur

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Page 808: Manuel Cinquieme

ME CHERCHE NOISE

Me cherche querelle, dispute.

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 809: Manuel Cinquieme

ME DÉGUISER RIEN

Me cacher quelque chose.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 810: Manuel Cinquieme

MÉCRÉANTS

Mauvais croyant.

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 811: Manuel Cinquieme

MÉDICASTRES

Mauvais médecin.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 812: Manuel Cinquieme

MÊLÉE

Bataille au corps à corps, lutte.

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 813: Manuel Cinquieme

MÉMORABLE

Digne d’être gardé dans la mémoire des hommes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 814: Manuel Cinquieme

MÉPRISE

Action de se méprendre.

Erreur, malentendu.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 815: Manuel Cinquieme

METTRE EN DÉPENSE

Chercher à, faire des efforts pour.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 816: Manuel Cinquieme

MIE

Amie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 817: Manuel Cinquieme

MILLES

Unité de longueur (de valeur variable selon les époques et les régions) correspondant à

mille pas.

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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

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Page 818: Manuel Cinquieme

MILON

Milon de Crotone est un athlète de la Grèce antique devenu légendaire en raison de sa

force.

Selon la légende, Milon, parvenu à un âge avancé, traversait l'Italie et, ayant trouvé en che-

min un vieux chêne abattu et entrouvert, il entreprit d'achever de le fendre avec ses mains ;

mais sous l'effort qu'il fit, il resta finalement prisonnier de l'arbre, ses mains étant prises

comme dans un étau : il ne put se dégager, et, incapable de se défendre, il fut dévoré par

des animaux sauvages. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Milon_de_Crotone)

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon PonocratesChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 819: Manuel Cinquieme

MIRACLE

Fin XIVe siècle, le miracle raconte généralement la vie d’un saint qui, par son intervention,

sauve les personnages. Dans Le miracle de Théophile, Rutebeuf met en scène un miracle

de la Vierge qui arrache à Satan un prêtre qui lui avait vendu son âme.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 820: Manuel Cinquieme

MITAINES

La mitaine est un gant qui laisse à nu les deux dernières phalanges des doigts.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 821: Manuel Cinquieme

MOBILISATION

Convocation de tous les hommes reconnus aptes à faire guerre, afin de constituer une ar-

mée.

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 822: Manuel Cinquieme

MOÏSE

Moïse est le guide qui conduisit le peuple hébreu hors d’Égypte, où ils vivaient dans la ser-

vitude, après que les dix plaies infligées à l'Égypte eurent permis la libération du peuple

d'Israël.

Ayant, pour abreuver le peuple hébreu, frappé de son bâton par deux fois le rocher de Me-

riba, il n’est pas autorisé à entrer en Terre promise.

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Chapitre 1 - La table ronde

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Page 823: Manuel Cinquieme

MONT PALATIN

L’une des sept collines de Rome.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 824: Manuel Cinquieme

MONT-CENIS

On déposait le corps des voyageurs morts de froid dans la chapelle du Mont-Cenis.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 825: Manuel Cinquieme

MOUCHARDS

Espions.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 826: Manuel Cinquieme

MOUILLAGE

Emplacement pour mouiller un navire, c’est-à-dire un abri où jeter l’ancre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - La carteChapitre 8 - L’île

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Page 827: Manuel Cinquieme

MOYEN ÂGE

Le terme Moyen Âge a été inventé au XVIe siècle, et montre assez le mépris d'une époque

sans nom, un âge moyen, au milieu, pris entre l'Antiquité et la Renaissance.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - La chanson de geste

L’Europe en 1190

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Page 828: Manuel Cinquieme

MUNIFICENCE

Grande générosité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 829: Manuel Cinquieme

MUSC

Substance brune très odorante sécrétée par les glandes abdominales de certains ani-

maux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers

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Page 830: Manuel Cinquieme

MUSE

Déesse de la poésie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Ma bohèmeChapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 831: Manuel Cinquieme

MUSIQUE

La musique fait alors partie des mathématiques.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 832: Manuel Cinquieme

MYSTÈRE

Aux XVe et XVIe siècles apparaît le mystère. Organisé par la cité, il se joue devant la ville

entière, et offre à l’ensemble de la population un enseignement religieux sous forme de di-

vertissement. Ce sont des pièces de 30 000 à 60 000 vers. Il faut pas moins de 6 à 25 jours

de représentation !

On appelle Mystère profane, une pièce mettant en scène un sujet autre que religieux (Mys-

tère de la destruction de Troie, Mystère du siège d’Orléans).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

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Page 833: Manuel Cinquieme

MYSTIFICATION

Farce, canular, tromperie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 834: Manuel Cinquieme

NE ME TARABUSTEZ PLUS L’ESPRIT AVEC ÇA

Ne me dérangez plus, ne m’ennuyez plus avec ça.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 835: Manuel Cinquieme

NEF

Bateau, navire.

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 836: Manuel Cinquieme

NIGROMANCIE

Ancien nom de la nécromancie (évocation des morts pour savoir l’avenir).

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 837: Manuel Cinquieme

NOËL

Noël fête « la naissance de Notre Seigneur » le 25 décembre.

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

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Page 838: Manuel Cinquieme

NŒUD

Le nœud de l’amitié.

Oronte pense qu’il est désormais ami avec Alceste.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 839: Manuel Cinquieme

NON FERAI

Je ne le ferai pas.

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 840: Manuel Cinquieme

NOS PREMIERS PARENTS

Allusion au péché originel (lire la Genèse dans la Bible).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 841: Manuel Cinquieme

OISON BRIDÉ

Selon Furetière, « On appelle un oison bridé, celui à qui on a passé une plume à travers

des ouvertures qui sont à la partie supérieure de son bec, pour les empêcher de passer

des haies ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les 300 géants

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Page 842: Manuel Cinquieme

ONDES

Les lieux inhabités (déserts) et les mers.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 843: Manuel Cinquieme

OPÉRÉ

Marché, fonctionné.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 844: Manuel Cinquieme

OPUSCULE

Petit livre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 845: Manuel Cinquieme

OSCILLA

Se balança.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

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Page 846: Manuel Cinquieme

ÔTE-TOI

Retire-toi.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 847: Manuel Cinquieme

OUÏ

Entendu.

Du verbe « ouïr ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comiqueChapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 848: Manuel Cinquieme

OUÏT

Entendit.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 849: Manuel Cinquieme

PAGODE

Temple.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 850: Manuel Cinquieme

PALANQUIN

Sorte de chaise ou de lit porté par des hommes.

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 851: Manuel Cinquieme

PALETOT

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Chapitre 6 - Ma bohème

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Page 852: Manuel Cinquieme

PAPE ALEXANDRE

Alexandre VI, pape de 1492 à 1503.

Il s’est rendu célèbre par la fameuse orgie du 31 octobre

1501 pendant laquelle ses convives ont été invités à faire

preuve de la plus grande virilité auprès d’une cinquantaine

de danseuses dévêtues. La compétition a été arbitrée par

les propres enfants d’Alexandre VI, ce qui déclencha l'un

des plus grands scandales de la chrétienté.

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_VI)

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 853: Manuel Cinquieme

PAR EXCELLENCE

À un haut degré.

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 854: Manuel Cinquieme

PAROISSIENS

Fidèle d’une paroisse.

La paroisse est la circonscription (le canton, la région) ecclésiastique où exerce un pasteur

ou un curé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Brunain et Blérain

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Page 855: Manuel Cinquieme

PARTHES

L’empire Parthes était une importante puissance iranienne de la Perse antique.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 856: Manuel Cinquieme

PASSES

Passage étroit où un bateau peut passer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - La carte

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Page 857: Manuel Cinquieme

PATENÔTRE

Une prière.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 858: Manuel Cinquieme

PAVILLON

Drapeau.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 859: Manuel Cinquieme

PENDARD

Coquin, fripon.

Qui mérite d’être pendu.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?Chapitre 5 - Le comiqueChapitre 5 - Le comique

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Page 860: Manuel Cinquieme

PÉNITENCE

Châtiment, condamnation.

Un des sept sacrements de l’Église.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le pet du vilain

Sacrements

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Page 861: Manuel Cinquieme

PERINÉE

Partie du corps qui s’étend de l’anus aux parties génitales.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 862: Manuel Cinquieme

PERPLEXITÉ

Inquiétude mêlée d’hésitation.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 863: Manuel Cinquieme

PERROQUET

Voile carrée qui se trouve sur le mât de perroquet.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 864: Manuel Cinquieme

PERSÉCUTEUR

Personne qui persécute, qui poursuit, attaque, torture d’autres personnes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 865: Manuel Cinquieme

PHYSIONOMIE

Ensemble des traits du visages. Expression du visage.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 866: Manuel Cinquieme

PIÉDESTAL

Support qui forme le socle d’une statue ou d’une colonne.

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Chapitre 8 - L’île

Statue d’Henri IV sur son pié-

destal

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Page 867: Manuel Cinquieme

PIEDS

Unité de mesure équivalant à trente centimètres environ. Le paysan mesure donc à peu

près cinq mètres.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 868: Manuel Cinquieme

PIERRE

La pierre du chaton, la partie de la bague où s’enchâsse une pierre précieuse.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

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Page 869: Manuel Cinquieme

PIÈTRES

En mauvais état, miteux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 870: Manuel Cinquieme

PILE EN TRIANGLE

Jeu de balle où les trois joueurs se plaçaient en triangle.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 871: Manuel Cinquieme

PLAIDOIRIE

Action de plaider (soutenir ou défendre quelque chose en justice).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 872: Manuel Cinquieme

PLATANES

Grands arbres pouvant atteindre de 25 à 55 m de haut, à écorce lisse se détachant par pla-

ques.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La Veillée du nègre

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Page 873: Manuel Cinquieme

PLÂTRAS

Morceau de plâtre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 874: Manuel Cinquieme

PLESIOSAURUS

Le Plesiosaurus vivait au début du Jurassique et est connu pour les squelettes presque

complets retrouvés dans le Lias d'Angleterre et d'Allemagne. Il se distingue par une petite

tête, un cou long et mince, un corps ressemblant à celui des tortues, une queue courte et

deux paires de grandes nageoires. (Wikipédia)

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre

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Page 875: Manuel Cinquieme

PLESSIS

Dépendance d'une ferme.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 876: Manuel Cinquieme

POE

Edgar Allan Poe (1809-1849) est l’auteur des Histoires extraordinaires, recueil dans le quel

on trouve la nouvelle « Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall» conçue comme un

canular journalistique.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 877: Manuel Cinquieme

POINÇONS

Instrument métallique pourvu d’une point servant à percer ou à graver.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 878: Manuel Cinquieme

POMPE

Cérémonie luxueuse et imposante.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 879: Manuel Cinquieme

POMPEUX

Aujourd’hui, le mot est synonyme de « prétentieux ». À l’époque de Molière, il signifie

« somptueux », « majestueux », « imposant ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 880: Manuel Cinquieme

PONOCRATES

Ponocrates est le nouveau maître de Gargantua. En grec, son nom signifie « bourreau de

travail ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistesChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 881: Manuel Cinquieme

PORTEFAIX

Porteur (supportant un faix, c’est-à-dire une charge quelle qu’elle soit).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 882: Manuel Cinquieme

POSTÉRIEUR

Les chrétiens prient en regardant vers l’orient (à l’est) vers Jérusalem. Ysengrin se trompe

en présentant son derrière à l’orient ! 

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 883: Manuel Cinquieme

POUHONS

Un pouhon est une source minérale ferrugineuse (contenant du fer).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouhon

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 884: Manuel Cinquieme

POULIES

Petite roue supportant une corde et une courroie permettant de soulever des choses lour-

des.

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Chapitre 8 - L’île

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Page 885: Manuel Cinquieme

POUR L'EXHORTER

Pour l’inviter.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 886: Manuel Cinquieme

PRÉCEPTES

Conseil, enseignement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain et l’oiseau

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Page 887: Manuel Cinquieme

PRÉCEPTEURS

Maîtres.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 888: Manuel Cinquieme

PRÊCHÉ

Annoncé la parole de Dieu, instruit par des discours religieux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 889: Manuel Cinquieme

PRENDRAI

« Je prendrai ». Le pronom sujet « je » est également omis aux vers 8, 10 et 11.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler

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Page 890: Manuel Cinquieme

PRENEZ L'AMENDE QUE JE VOUS OFFRE

Acceptez la réparation que je vous offre en reconnaissance de ma faute.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 891: Manuel Cinquieme

PRÉSÉANCE

Droit de précéder, de passer avant dans un ordre hiérarchique.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La table ronde

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Page 892: Manuel Cinquieme

PRESSEZ

Obligez les gens à se presser, à aller vite.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 893: Manuel Cinquieme

PREUX

Courage, brave.

« Preux » est de la même famille que « prouesse ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errantChapitre 1 - Le dragon d'IrlandeChapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 894: Manuel Cinquieme

PRÉVÔT

Intendant administrant un domaine (il percevait les taxes, entretenait les bâtiments par

exemple). Plus tard, il a un rôle de magistrat.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier

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Page 895: Manuel Cinquieme

PRODIGIEUSE

Extraordinaire, étonnant (comme un prodige).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 896: Manuel Cinquieme

PROMPTEMENT

Rapidement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 897: Manuel Cinquieme

PROMPTITUDE

Rapidité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 898: Manuel Cinquieme

PROPICE

Favorable, qui convient bien.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

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Page 899: Manuel Cinquieme

PUDICITÉ

honnêteté, décence.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 900: Manuel Cinquieme

PUÉRILES

Frivoles, sans gravité, peu sérieux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 901: Manuel Cinquieme

PYTHAGORICIENS

Personnes suivant l’enseignement de Pythagore.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 902: Manuel Cinquieme

QU'IL S'EN SOIT AVISÉ

Qu’il se soit avisé de pêcher, qu’il ait pensé à pêcher.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 903: Manuel Cinquieme

QU'ON LUI IMPUTE À BASSESSE

Quelque chose que l’on vous reproche, que l’on considère comme une bassesse.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - L’adoubement

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Page 904: Manuel Cinquieme

QUARTIER-MAÎTRE

Marin du premier grade au-dessus de matelot.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

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Page 905: Manuel Cinquieme

QUATRE-VINGT-DIX MILLES À L’HEURE

Soit 46 mètres par seconde ou 166 kilomètres à l’heure (près de quarante-deux lieues de 4

kilomètres).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

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Page 906: Manuel Cinquieme

QUE TU NE SOIS PLUS DU MONDE

Que tu ne sois plus de ce monde, que tu sois mort.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 907: Manuel Cinquieme

QUELQUE HISTOIRE PLAISANTE DES ANCIENNES PROUESSES

Chansons de geste, romans de chevalerie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 908: Manuel Cinquieme

QUENOUILLE

Tige de bois sur laquelle était enroulée la matière textile destinée à être filée.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 909: Manuel Cinquieme

QUERELLE

Dispute.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 910: Manuel Cinquieme

QUÉRIR

Chercher.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 911: Manuel Cinquieme

QUI

Celui qui.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 912: Manuel Cinquieme

QUI A ÉCRIT QUOI

La plupart des auteurs sont restés anonymes. Cependant quelques récits sont attribués à

Pierre de Saint-Cloud, d’autres à Richard de Lison.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le roman de Renart

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Page 913: Manuel Cinquieme

QUINTAUX

Un quintal équivaut à 100 kilogrammes.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 914: Manuel Cinquieme

QUITTE À QUITTE

Nous sommes quittes, à égalité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 915: Manuel Cinquieme

RAILLAIT

Se moquait.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 916: Manuel Cinquieme

RAILLER

Moquer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 917: Manuel Cinquieme

RAILLEZ

Moquez.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 918: Manuel Cinquieme

RAJAH

Souverain d’une principauté en Inde.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 919: Manuel Cinquieme

RANCUNE

Sentiment de colère que l’on garde d’une offense et pouvant s’accompagner d’un désir de

revanche.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Le voyage

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Page 920: Manuel Cinquieme

RAPACITÉ

Avidité à se jeter sur sa proie.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 921: Manuel Cinquieme

RAPIÈRE

Épée longue et effilée.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 922: Manuel Cinquieme

RAPINE

Vol, pillage.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 923: Manuel Cinquieme

RAVIE

Enlevée.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 924: Manuel Cinquieme

RAVIT

Le verbe « ravir » signifie « enlever ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 925: Manuel Cinquieme

RECELEURS

Personne faisant du recel (action de garder des choses volées par quelqu’un).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 926: Manuel Cinquieme

RÉDUIS À QUIA

Mettre quelqu’un dans l’impossibilité de répondre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Le torchecul

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Page 927: Manuel Cinquieme

REFLUX

Mouvement de la mer qui se retire lors de la marée descendante.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’île

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Page 928: Manuel Cinquieme

RÉGENTS

Maîtres.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 929: Manuel Cinquieme

REGINGLETTES

Piège pour attraper les oiseaux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 930: Manuel Cinquieme

REINE

Il s’agit de la reine Guenièvre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 931: Manuel Cinquieme

RELEVÉE DE COUCHES

Dame Hersent se rétablit après l’accouchement.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 932: Manuel Cinquieme

RENGAINE

Mots répétés à tout propos.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

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Page 933: Manuel Cinquieme

RENIÉ

Rejeté, trahi.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 934: Manuel Cinquieme

REQUÉRIR

Réclamer.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 935: Manuel Cinquieme

REQUIERT

Cherche.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

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Page 936: Manuel Cinquieme

RÉSIGNE

« Se résigner » signifie « accepter les choses telles qu’elles sont », « faire contre mauvaise

fortune bon cour ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Brunain et Blérain

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Page 937: Manuel Cinquieme

RESSAC

Retour violent des vagues sur elles-mêmes quand elles ont frappé la crique.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - L’incipitChapitre 8 - L’île

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Page 938: Manuel Cinquieme

RÉSURRECTION

Retour à la vie.

Jésus est ressuscité d’entre les morts au troisième jour après sa mort sur la croix.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 939: Manuel Cinquieme

RHÉTORIQUE

La rhétorique est l’art de bien parler et de convaincre avec éloquence.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 940: Manuel Cinquieme

RHIZOTOME

Rhizotome signifie, en grec, « coupe-racines ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 941: Manuel Cinquieme

RITOURNELLE

Courte phrase musicale que l’on répète avant chaque couplet d’une chanson.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 942: Manuel Cinquieme

RONCIN

Cheval de somme.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

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Page 943: Manuel Cinquieme

RONDACHE

Petit bouclier rond.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 944: Manuel Cinquieme

RONDE

Au Moyen Âge, les tables sont longues et ont des places plus ou moins importantes. La ta-

ble ronde met tout le monde à égalité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La table ronde

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Page 945: Manuel Cinquieme

ROSSERAI

Frapperai, battrai.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 946: Manuel Cinquieme

ROTTA DE ROME

Cour de justice composée de douze prélats.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 947: Manuel Cinquieme

ROULIS

Balancement d’un navire qui roule, penche alternativement de droite à gauche et de gau-

che à droite.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 948: Manuel Cinquieme

ROUSSIN

Cheval de valet ou de voyage.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 949: Manuel Cinquieme

ROUVEYRE

André Rouveyre était un ami de Guillaume Apollinaire. Il était écrivain, journaliste et dessina-

teur.

Voir

http://www.deauville.fr/FR/et-vous/les-hommes-et-les-femmes/1109/guillaume-apollinaire/ et

https://www.youtube.com/watch?v=OSoF75wjPUM

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 950: Manuel Cinquieme

S'ÉGAYENT

S’amusent.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 951: Manuel Cinquieme

S’ENIVRENT

Se rendent ivre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Le voyage

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Page 952: Manuel Cinquieme

S’ENTEND

Se comprend.

Le verbe « entendre » signifie « saisir par l’ouïe », mais aussi « saisir par l’intelligence » (au-

trement dit, « comprendre »).

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Le comique

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Page 953: Manuel Cinquieme

S’ESCRIMANT

Faisant de grands efforts.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 954: Manuel Cinquieme

SACREMENTS

Rite institué par Jésus-Christ afin de produire ou d’augmenter la grâce dans les âmes.

Les sept sacrements sont le baptême, la confirmation, l’eucharistie, l’extrême-onction,

le mariage, l’ordre et la pénitence.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

Pénitence

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Page 955: Manuel Cinquieme

SAINT GRAAL

Coupe ou vase dans lequel aurait été recueilli le sang du Christ sur la croix.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - La table ronde

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Page 956: Manuel Cinquieme

SAINT-CLAUDE

Saint-Claude est une ville du Jura célèbre pour ses objets en buis.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 957: Manuel Cinquieme

SAINT-MARTIN

La Saint-Martin est fêtée le 11 novembre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleuxChapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 958: Manuel Cinquieme

SAINTES ÉCRITURES

La Bible.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 959: Manuel Cinquieme

SALAUD

Au sens premier du terme (sale).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 960: Manuel Cinquieme

SANS DÉPENS, ET POUR CAUSE

Formule juridique marquant la conclusion d’une sentence.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 961: Manuel Cinquieme

SANS INTERMITTENCE

Sans interruption.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse

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Page 962: Manuel Cinquieme

SARCLOIRS

Instrument de jardinage servant à sarcler (couper les mauvaises herbes).

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 963: Manuel Cinquieme

SARRASINS

Dans la Chanson de Roland, les musulmans sont appelés Sarrasins, païens ou encore Mau-

res.

À l’époque, l’Espagne est sous la domination des Arabes, qui étendent leurs conquêtes de

la Chine à l’océan Atlantique.

En France, en 732, ils sont arrêtés à Poitiers par Charles Martel, le grand-père de Charlema-

gne.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 1 - La Chanson de Roland

Maure

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Page 964: Manuel Cinquieme

SATIRIQUE

L'adjectif « satirique » vient du nom « satire » qui désigne un écrit qui s'attaque à quelque

chose ou à quelqu'un en s'en moquant.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Les fabliaux, des « contes à rire en vers »

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Page 965: Manuel Cinquieme

SAUVER DES FERS

Sauver de l’esclavage.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 966: Manuel Cinquieme

SCELLÉ

Fermé.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - La carte

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Page 967: Manuel Cinquieme

SE MOUVOIR

Bouger.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 968: Manuel Cinquieme

SE REMIT À LA VOIE

Se remit en route, repartit.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 969: Manuel Cinquieme

SE REPAÎTRE

Se nourrir abondamment, engloutir.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 970: Manuel Cinquieme

SENTENCES

Maximes, proverbes contenant des règles de conduite ou de morale.

Termes connexes du glossaire

Index

Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 971: Manuel Cinquieme

SEPTENTRIONAL

Du nord.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours

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Page 972: Manuel Cinquieme

SÉPULCRE

Tombeau.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 973: Manuel Cinquieme

SERFOUETTES

Outil de jardinage formé d'une petite pioche légère dont le fer est large et carré d'un côté

et pointu de l'autre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 974: Manuel Cinquieme

SERMON

Discours prononcé durant la messe par un prêtre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 3 - Brunain et Blérain

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Page 975: Manuel Cinquieme

SES ESPRITS ANIMAUX

Selon la médecine de l’époque, liquide qui se propageait dans tout l’organisme pour y

maintenir l’énergie vitale.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 976: Manuel Cinquieme

SILLONS

Longue tranchée faite dans la terre pour y semer quelque chose.

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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux

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Page 977: Manuel Cinquieme

SIROP DE VIGNE

La périphrase désigne le vin.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 978: Manuel Cinquieme

SOINS

Inquiétude, souci.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 979: Manuel Cinquieme

SON CHAPERON DE MARTRES DE SINGE

Le chaperon est-il fait de fausse fourrure de martre ? Est-il fait de singe ?

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 980: Manuel Cinquieme

SONDANT

Sonder consiste, ici, à évaluer la profondeur de l’eau avec une sonde (un plomb suspendu

à une corde divisée en brasses).

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Chapitre 8 - L’île

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Page 981: Manuel Cinquieme

SOPHISTES

Dans l’antiquité, le sophiste est une sorte d’enseignant. Ici, le terme est péjoratif, et dési-

gne un maître capable de soutenir tout et son contraire par des arguments subtils.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistesChapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistesChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 982: Manuel Cinquieme

SOUFFLET

Gifle.

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Chapitre 5 - L’avarice

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Page 983: Manuel Cinquieme

SOUFFRIR

Supporter.

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 984: Manuel Cinquieme

SOUPES DE PRIME

Tranches de pain trempées dans un bouillon, qu’on mangeait au couvent à prime.

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 985: Manuel Cinquieme

SPHINCTERS

Muscles de l’anus.

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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

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Page 986: Manuel Cinquieme

STENTOR

Dans la mythologie grecque, Stentor est le crieur de l'armée des Grecs lors de la guerre de

Troie. Son nom est synonyme de voix puissante.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 987: Manuel Cinquieme

STRIDENTE

Aiguë et intense.

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 988: Manuel Cinquieme

STRODAGÈME

Stratagème.

Un stratagème est une ruse habile.

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 989: Manuel Cinquieme

STUDIEUSE

Qui étudie, qui travaille.

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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant

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Page 990: Manuel Cinquieme

SUSSE

Verbe « savoir » au subjonctif imparfait.

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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe

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Page 991: Manuel Cinquieme

TABLEAU D’ARRIÈRE

Partie plate de la poupe (l’arrière) d’un navire en bois.

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Page 992: Manuel Cinquieme

TACITURNE

Qui parle peu.

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Chapitre 8 - L’incipit

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Page 993: Manuel Cinquieme

TAILLE-MER

Il s’agit de l’étrave.

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 994: Manuel Cinquieme

TENIR LA BRIDE

Réfréner, arrêter.

Au sens propre, la bride est la pièce du harnais servant à diriger le cheval.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 995: Manuel Cinquieme

TÉRATOLOGIQUES

La tératologie est la science des monstres.

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Chapitre 7 - Roman & Encyclopédie

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Page 996: Manuel Cinquieme

TIBRE

Fleuve d’Italie passant, notamment, à Rome.

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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse

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Page 997: Manuel Cinquieme

TIERCE OU NONE

Au Moyen Âge, les cloches sonnent toutes les trois heures. La première heure du jour est

prime (6 heures). C’est ensuite tierce (neuf heures), sexte ou midi (12 heures), none (15

heures), etc.

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 998: Manuel Cinquieme

TILLAC

Pont supérieur d’un navire.

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 999: Manuel Cinquieme

TIMONIER

Marin qui tient la barre du gouvernail.

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Chapitre 8 - L’île

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Page 1000: Manuel Cinquieme

TIMOTHÉE

Thimothée faisait avaler de l’ellébore à ses disciples qui avaient appris la musique avec

d’autres maîtres.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 1001: Manuel Cinquieme

TIRAIT À LA BUTTE

Massif de terre où l’on place le but pour tirer et viser.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 1002: Manuel Cinquieme

TOUT À L'HEURE

Tout de suite, immédiatement.

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Chapitre 5 - L’avariceChapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?

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Page 1003: Manuel Cinquieme

TOUT VOTRE SOÛL

Autant que vous voulez.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le malade imaginaire

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Page 1004: Manuel Cinquieme

TRAITÉ

Accord.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 1005: Manuel Cinquieme

TRANSI

Engourdi par le froid.

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 1006: Manuel Cinquieme

TRÉPAS

La mort.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincéritéChapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

Trépassé

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Page 1007: Manuel Cinquieme

TRÉPASSÉ

Mort.

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Chapitre 2 - Le puits

Trépas

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Page 1008: Manuel Cinquieme

TRÉPASSÉS

Morts.

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Chapitre 4 - Les moutons de panurge

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Page 1009: Manuel Cinquieme

TRESSAILLIR

Être agité sous l’effet d’une émotion. Sursauter, tressauter.

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 1010: Manuel Cinquieme

TRIBORD

Côté droit d’un bateau quand on regarde vers l’avant.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 1011: Manuel Cinquieme

TRINITÉ

Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - La table ronde

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Page 1012: Manuel Cinquieme

TUNSTAL L’ANGLAIS

Auteur d’un livre sur l’arithmétique.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 1013: Manuel Cinquieme

TYRAN

Personne qui utilise son pouvoir pour dominer les autres.

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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant

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Page 1014: Manuel Cinquieme

UN BEAU SERMON

Un beau discours (moralisant).

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Chapitre 2 - Le puits

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Page 1015: Manuel Cinquieme

UN BOULET

Comme cela est dit quelques pages plus loin, « Bien qu’il ne s’agît encore que d’envoyer

un boulet à l’astre des nuits, tous voyaient là le point de départ d’une série d’expériences ;

tous espéraient qu’un jour l’Amérique pénétrerait les derniers secrets de ce disque mysté-

rieux, et quelques-uns même semblèrent craindre que sa conquête ne dérangeât sensible-

ment l’équilibre européen » (chapitre III).

Plus loin, encore, le Français Michel Ardan, propose de fabriquer un projectile creux (au

lieu du boulet plein prévu) dans lequel il pourrait prendre place afin d'aller sur la Lune.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 1016: Manuel Cinquieme

UN TOURNOIS-DE-PHILIPPE

Monnaie à l’effigie du roi Philippe V.

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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou

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Page 1017: Manuel Cinquieme

UNE ATTAQUE DE GOUTTE

Maladie caractérisée par des poussées inflammatoires autour des articulations.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin

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Page 1018: Manuel Cinquieme

USURIER

Personne qui prête (à usure : avec des intérêts).

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 1019: Manuel Cinquieme

VAINE

Inutile.

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Chapitre 1 - Le chevalier errant

En vain, Vanum est vobis ante lucem surgere

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Page 1020: Manuel Cinquieme

VAINEMENT

Inutilement.

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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande

En vain

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Page 1021: Manuel Cinquieme

VAINES

Inutiles, sans valeur, non sérieuse.

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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua

Vanum est vobis ante lucem surgere

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Page 1022: Manuel Cinquieme

VAISSEAU

Seau.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le puitsChapitre 2 - Le puits

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Page 1023: Manuel Cinquieme

VANUM EST VOBIS ANTE LUCEM SURGERE

Citation d’un psaume de l’Ancien Testament : Il est vain de se lever avant la lumière.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

Vaine, Vaines

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Page 1024: Manuel Cinquieme

VÊPRÉE

La tombée du jour, le soir.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux

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Page 1025: Manuel Cinquieme

VERGUES

La vergue est une pièce perpendiculaire au mât servant à porter la voile qui y est fixée.

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

Matelots sur les vergues d'un

grand navire

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Page 1026: Manuel Cinquieme

VERMEILLE

D'un rouge vif.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le prologue

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Page 1027: Manuel Cinquieme

VIANDES

Aliments en général (viande vient de « vivanda », ce qui sert à la vie).

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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes

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Page 1028: Manuel Cinquieme

VIELLE

Instrument de musique dont les cordes sont frottées par une roue actionnée par une mani-

velle.

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Chapitre 1 - La chanson de geste

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Page 1029: Manuel Cinquieme

VIGIE

Surveillance exercée par un matelot.

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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »

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Page 1030: Manuel Cinquieme

VIGILANCE

Surveillance, attention.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Israël Hands

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Page 1031: Manuel Cinquieme

VILAIN

Au Moyen Âge, paysan libre.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent

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Page 1032: Manuel Cinquieme

VIOLE

Instrument à cordes frottées.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates

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Page 1033: Manuel Cinquieme

VOILES

Les voiles des bateaux.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube

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Page 1034: Manuel Cinquieme

VOILURE

Ensemble des voiles d’un bateau.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes

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Page 1035: Manuel Cinquieme

VORACES

Qui dévore, qui mange avec avidité.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 6 - La petite auto

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Page 1036: Manuel Cinquieme

VOTRE SANG

Votre fille.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Le comique

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Page 1037: Manuel Cinquieme

VOTRE VOLÉE

Votre envol.

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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci

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Page 1038: Manuel Cinquieme

VOUS AVEZ DONNÉ À FAUX

Vous avez manqué votre coup.

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin

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Page 1039: Manuel Cinquieme

VOUS VOUS CONTENTEREZ

Vous serez satisfait.

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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Page 1040: Manuel Cinquieme

YARDS

Le yard vaut un moins que le mètre, soit 0,91 m.

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Chapitre 7 - De la terre à la lune

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Page 1041: Manuel Cinquieme

ZÈLE

Ici, le mot désigne, dans le langage galant, le sens d’« amour ».

Habituellement, le zèle est un dévouement, une ardeur excessive à faire quelque chose.

L’expression « faire du zèle » signifie « exagérer », « en faire trop ».

Termes connexes du glossaire

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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité

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