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manuel de français niveau 5ème écrit par Yann Houry.
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MANUELDE
CINQUIÈME– PAR YANN HOURY –
LE NOUVEAU MANUEL DE FRANÇAIS
QUE
LUIGI T. BERRETTA AURAIT A IMÉ PUBLIER
LE CHEVALIER1
2
LA CHANSON DE ROLAND
Le neveu de Charlemagne, Roland, et son ami Olivier sont à la tête
de l’arrière-garde pendant que le reste de l’armée quitte l’Espagne
par les Pyrénées. C’est alors que les Sarrasins attaquent.
CV
e comte Roland chevauche par le champ. Il tient Durendal,
qui bien tranche et bien taille. Des Sarrasins il fait grand car-
nage. Si vous eussiez vu comme il jette le mort sur le mort, et
le sang clair s'étaler par flaques ! Il en a son haubert ensanglanté,
et ses deux bras et son bon cheval, de l'encolure jusqu'aux épaules.
Et Olivier n'est pas en reste, ni les douze pairs, ni les Français, qui
frappent et redoublent. Les païens meurent, d'autres défaillent. L'ar-
chevêque dit : « Béni soit notre baronnage ! Montjoie ! » crie-t-il,
c'est le cri d'armes de Charles.
CVI
Et Olivier chevauche à travers la mêlée. Sa hampe s'est brisée, il
n'en a plus qu'un tronçon. Il va frapper un païen, Malon. Il lui brise
3
La bataille de Ronceveaux (15 août 778)
L
son écu, couvert d'or et de fleurons, hors de la tête fait sauter ses
deux yeux, et la cervelle coule jusqu'à ses pieds. Parmi les autres
qui gisent sans nombre, il l'abat mort. Puis il a tué Turgis et Estur-
goz. Mais la hampe se brise et se fend jusqu’à ses poings. Roland
lui dit : « Compagnon, que faites-vous ! En une telle bataille, je n'ai
cure d'un bâton. Il n'y a que le fer qui vaille, et l'acier. Où donc est
votre épée, qui a nom Hauteclaire ? La garde en est d'or, le pom-
meau de cristal. - Je n'ai pu la tirer, » lui répond Olivier, « j'avais tant
de besogne ! »
CVII
Mon seigneur Olivier a tiré sa bonne épée, celle qu'a tant réclamée
son compagnon Roland, et il lui montre, en vrai chevalier, comme il
s'en sert. Il frappe un païen, Justin de Val Ferrée. Il lui fend par le mi-
lieu toute la tête et tranche le corps et la brogne safrée, et la bonne
selle, dont les gemmes sont serties d'or, et à son cheval il a fendu
l'échine. Il abat le tout devant lui sur le pré. Roland dit : « Je vous re-
connais, frère ! Si l'empereur nous aime, c'est pour de tels coups ! »
De toutes parts « Montjoie ! » retentit.
La Chanson de Roland (traduction de Joseph Bédier)
QUESTIONS1. Quels sont les personnages principaux de cet extrait ? À quoi le
voyez-vous ?
2. Relevez plusieurs termes montrant que ce sont des chevaliers.
Contre qui luttent-ils ? Citez deux termes qui désignent l’ennemi.
3. Relevez les termes en rapport avec le combat.
4. Relevez, à présent, tous les termes qui montrent que ce combat
est un carnage.
5. Trouvez quelques exemples qui révèlent que le récit est fait avec
quelque exagération.
6. À quel genre littéraire
étudié en sixième ce
texte vous fait-il penser ?
Justifiez votre réponse.
7. Quel objectif vise ce
texte ? S’agit-il, par
exemple, de montrer les
horreurs de la guerre ?
Justifiez votre réponse.
4
Explications en vidéo
VIDÉO 1.1 L’hyperbole
EXERCICESoulignez les exagérations.
a - L’archevêque frappe plus de mille coups.
b - Mille Sarrasins mettent pied à terre ; à cheval, ils sont quarante
milliers.
c - À pleines mains, le roi Charles arrache ses cheveux. Cent mille
Français ont une douleur si grande qu’il n’en est aucun qui ne fonde
en larmes.
d - Il lui perce le cœur, le foie et le poumon, et l’abat mort.
e - Il lui brise le heaume, tranche la coiffe avec le cuir du crâne, la
face entre les yeux et tout le corps. À travers la selle, qui est incrus-
tée d’or, l’épée atteint le cheval et s’enfonce.
f - Le comte Roland, très douloureusement, sonne son olifant. Par sa
bouche le sang jaillit. Sa tempe se rompt.
g - Les fleurs sont rouges du sang des barons qui coule comme un
ruisseau.
RÉDIGEZÀ votre tour, racontez un combat de chevaliers.
Utilisez le vocabulaire utilisé dans le texte précédent, et ajoutez tou-
tes sortes d’exagérations afin de créer un récit épique.
5
6
Le peintre Charles de Steuben représente ici la célèbre ba-taille de Poitiers qui eut lieu en 732. Cette bataille symbolise la victoire des chrétiens sur les musulmans.En revanche, la bataille de Roncevaux, contrairement à ce qu’a retenu la littérature, oppose les Carolingiens, non aux musulmans, mais aux Basques.
7
L’ANCIEN FRANÇAIS
COMPAREZ
1. Lisez les cinq premiers vers du texte en ancien français (aidez-
vous de la traduction en français moderne).
2. Relevez les mots que vous reconnaissez, et dites quelles différen-
ces vous remarquez, quels mots de la même famille vous connais-
sez.
3. Ce texte est-il écrit en prose ou en vers ? Justifiez votre réponse.
8
En ancien français
TRADUISEZ
ANCIEN FRANÇAIS
« Cumpainz Rollant, l’olifan car sunez :
Si l’orrat Carles, ferat l’ost returner,
Succurrat nos li reis od tut sun barnet. »
Respont Rollant : « Ne placet Damnedeu
Que mi parent pur mei seient blasmet
Ne France dulce ja cheet en viltet !
Einz i ferrai de Durendal asez,
Ma bone espee que ai ceint al costet :
Tut en verrez le brant ensanglentet.
Felun paien mar i sunt asemblez :
Jo vos plevis, tuz sunt a mort livrez. »
FRANÇAIS MODERNE
« Roland mon ... , sonnez l’olifant :
Ainsi ... l’entendra, il ... revenir l’armée,
Il nous ... avec tous ses barons. »
Roland ... : « Ne plaise à Dieu
Que mes ... ... ... soient blâmés
Et que ... France tombe dans le mépris !
Mais je frapperai de Durendal avec force,
Ma ... ... que j’ai ceinte au ... :
Vous en verrez la lame tout ... .
Les félons ... se ... ... pour leur malheur.
Je vous le jure, ... ... livrés à la mort. »
9
Lisez la laisse (LXXXIV) ci-dessous en ancien français, puis complétez le texte traduit en français moderne.
LA CHANSON DE GESTE
LE MOYEN ÂGE
Le Moyen Âge est une période de mille ans qui commence avec la
chute de l'Empire romain au Ve siècle (en 476) et se termine au XVe
siècle avec la découverte de l’Amérique en 1492 ou la prise de
Constantinople par les Turcs en 1453. Durant le Moyen Âge, on dis-
tingue trois grandes périodes :
• le haut Moyen Âge (une époque chaotique qui connaît deux dynas-
ties de rois francs, les Mérovingiens et les Carolingiens) ;
• une période plus stable, du XIe au XIII siècle, marquée cependant
par les Croisades ;
• le bas Moyen Âge (cette époque a connu les guerres et les épidé-
mies).
LA CHANSON DE GESTE
On appelle chanson de geste un long poème épique qui célèbre les
exploits guerriers de chevaliers français devenus des personnages
légendaires. Elle apparaît vers la fin du XIe siècle avec la Chanson
de Roland.
La chanson de geste est un récit chanté : un jongleur s’accompa-
gnant à la vielle raconte les exploits guerriers. Le mot geste signifie
ce qui a été fait ; ce sont donc les actions, les exploits.
Une chanson est composée de laisses numérotées en chiffres ro-
mains. Une laisse est une série de vers, généralement des décasyl-labes.
10
(LEÇON I)
Le thème principal de la Chanson de Roland est celui de la lutte des
représentants des forces du bien contre les forces du mal, c’est-à-
dire les chevaliers chrétiens contre les païens.
L’ÉPOPÉE
La Chanson de Roland est un poème épique, c’est-à-dire une épo-
pée.
On y célèbre des exploits guerriers en un style particulier : l’exagéra-
tion (par l’emploi des hyperboles) révèle l’incroyable valeur des com-
battants, les phrases courtes donnent du rythme au récit en accumu-
lant les actions guerrières.
11
La mort de Roland
RÉVISION 1.1 Avez-vous retenu ?
Répondre
Question 1 sur 9
Combien de temps dure le Moyen Âge ?
A. Cent ans
B. Cinq cents ans
C. Mille ans
RÉCITATION
Charlemagne, empereur à la barbe fleurie,
Revient d'Espagne ; il a le cœur triste, il s'écrie :
« Roncevaux ! Roncevaux ! ô traître Ganelon ! »
Car son neveu Roland est mort dans ce vallon
Avec les douze pairs et toute son armée.
Le laboureur des monts qui vit sous la ramée
Est rentré chez lui, grave et calme, avec son chien ;
Il a baisé sa femme au front, et dit : C'est bien.
Il a lavé sa trompe et son arc aux fontaines ;
Et les os des héros blanchissent dans les plaines.
Le bon roi Charle est plein de douleur et d'ennui ;
Son cheval syrien est triste comme lui.
Il pleure ; l'empereur pleure de la souffrance
D'avoir perdu ses preux, ses douze pairs de France,
Ses meilleurs chevaliers qui n'étaient jamais las,
Et son neveu Roland, et la bataille, hélas !
Et surtout de songer, lui, vainqueur des Espagnes,
Qu'on fera des chansons dans toutes ces montagnes
Sur ses guerriers tombés devant des paysans,
Et qu'on en parlera plus de quatre cents ans !
Victor Hugo, La Légende des siècles
12
Portrait imaginaire de Charlemagne
CHARLEMAGNE, EMPEREUR À LA BARBE FLEURIE
DICTÉES
DICTÉE 1
ROLAND REFUSE D’APPELER
Les mots suivants vous sont donnés :
• Olivier, Charles, Roland
• renom
• Durendal
• félons
DICTÉE 2
ROLAND APPELLE
Les mots suivants vous sont donnés :
• cor
• tempe
• olifant
13
AUDIO 1.1Écoutez le texte
AUDIO 1.2Écrivez le texte
AUDIO 1.3Écoutez le texte
AUDIO 1.4Écrivez le texte
Roland à Roncevaux
LE CHEVALIER ERRANT
rthur, le bon roi de Bretagne, qui, par sa vaillance, nous en-
seigne à être preux et courtois, tenait sa magnifique cour
lors de cette fête qu’on appelle la Pentecôte. Le roi était à
Carduel, au pays de Galle. Après le repas, dans toutes les salles du
château, les chevaliers se réunirent là où les dames ou les demoisel-
les les appelaient. Les uns racontaient des histoires, les autres par-
laient d’Amour et des douleurs ou des grandes joies qu’il procure.
C’est pourquoi il me plaît de raconter une histoire digne d’être écou-
tée, une histoire au sujet du roi dont la réputation est telle qu’on en
parle encore aujourd’hui. À ce sujet, je suis d’accord avec les Bre-
tons : la renommée de ce roi sera éternelle et, grâce à lui, on se sou-
viendra du nom de nombreux vaillants chevaliers.
Mais, ce jour-là, on s’étonna beaucoup de voir le roi se lever et quit-
ter l’assemblée. Plusieurs exprimèrent leur mécontentement, car on
n’avait jamais vu le roi, lors d’une telle fête, se retirer dans sa cham-
bre pour dormir ou se reposer. Pourtant, c’est ce qui advint ce jour-
là : la reine le retint auprès d’elle, si bien qu’il s’oublia et s’endormit.
14
« Je suis un chevalier qui cherche ce que je ne puis trouver ; ma quête a été longue et vaine. »
A
À la porte de la chambre, se trouvaient Dodinel, Sagremor, Keu,
mon seigneur Gauvain, ainsi que mon seigneur Yvain. Et avec eux,
Calogrenant, un chevalier fort avenant, lequel avait commencé un
conte moins à son honneur qu’à sa honte.
« Il y a près de six ans, j’allais seul en quête d’aventures, armé de pied en cap, comme un chevalier doit l’être. Je trouvai un chemin à
ma droite, dans une épaisse forêt. C’était un méchant sentier, plein
de ronces et d’épines. Avec quelles difficultés et peines, je le sui-
vis ! Près d’un jour entier, j’allai chevauchant ainsi jusqu’à la sortie
de la forêt ; c’était celle de Brocéliande. J’entrai dans une lande et
vis une bretèche. Le fossé qui l’entourait était profond et large. De-
bout sur le pont, se tenait le maître de cette forteresse, un autour sur le poing : « Béni soit le chemin qui vous a mené ici », me dit-il.
Cette nuit-là, je fus bien logé, et on sella mon cheval au point du
jour.
Je n’étais guère éloigné du logis quand je trouvai dans un essart des taureaux sauvages qui s’affrontaient et se démenaient avec un
tel bruit que je reculai de peur, car nulle bête n’est plus féroce qu’un
taureau.
Un paysan qui ressemblait à un Maure, démesurément laid et hi-
deux - nul ne pourrait décrire une telle laideur ! - était assis sur une
souche, une grande massue dans la main. Je m’approchai du vilain,
et vis qu’il avait la tête plus grosse qu’un roncin ou tout autre bête,
les cheveux ébouriffés, le front pelé et large de deux empans, les
oreilles velues et aussi grandes que celles d’un éléphant, les sour-
cils énormes, la face plate, des yeux de chouette, un nez de chat, la
bouche fendue comme celle d’un loup, des dents de sanglier ai-
guës et jaunes, la barbe rousse, le menton soudé à la poitrine, et
l’échine longue, torse et bossue. Appuyé sur sa massue, il était vêtu
étrangement. À son cou étaient attachées deux peaux fraîchement
écorchées de deux taureaux ou de deux bœufs.
Le paysan bondit quand il me vit m’approcher de lui. Je ne sais s’il
voulait me toucher ni ce qu’il voulait faire, mais je me mis en position
de défense jusqu’au moment où je vis qu’il restait debout, immobile,
monté sur un tronc. Il avait bien dix-sept pieds de haut. Il me regar-
da sans mot dire comme le ferait une bête. Je pensais qu’il ne savait
parler, et qu’il était dépourvu d’intelligence. Toutefois, je m’enhardis
assez pour lui dire :
« Eh ! dis-moi donc si tu es ou non une bonne créature de Dieu !
- Je suis un homme, me répondit-il.
- Quelle sorte d’homme ? dis-je.
- Tel que tu vois ; je ne change jamais.
- Que fais-tu ici ?
- Je garde les bêtes de ce bois.
- Comment ? Par saint Pierre de Rome, elles n’obéissent pas à
l’homme ! Je ne pense pas qu’on puisse garder des bêtes sauva-
ges dans une plaine ou un bois.
- Je les garde pourtant. Jamais elles ne sortiront de cet enclos.
- Toi ? Et comment donc ? Dis-le-moi.
- Aucune n’ose bouger quand elles me voient venir, car, quand je
puis en tenir une, je l’empoigne fortement par les cornes ; alors tou-
tes les autres tremblent de peur et s’assemblent autour de moi
comme pour crier grâce. Nul autre que moi ne pourrait éviter une
mort immédiate s’il se trouvait au milieu d’elles. Ainsi, je suis le sei-
gneur de mes bêtes. Mais dis-moi, à présent, quel homme tu es, et
ce que tu cherches.
15
- Je suis un chevalier qui cherche ce que je ne puis trouver ; ma
quête a été longue et vaine.
- Et que voudrais-tu trouver ?
- Des aventures pour éprouver ma vaillance et mon courage. Je te
demande donc, je te prie, je t’implore de m’indiquer, si tu le peux,
quelque aventure ou merveille. »
D’après Yvain ou Le chevalier au lion de Chrétien de Troyes
QUESTIONS
I - LA NARRATION
1. Qui le pronom « je » désigne-t-il dans le premier paragraphe ?
2. À quel moment Calogrenant devient-il le narrateur du récit ? À
quoi le remarquez-vous ?
3. Quel temps est essentiellement utilisé ?
4. Quel autre temps trouve-t-on beaucoup également ? Pourquoi ?
II - LE CHEVALIER CALOGRENANT
5. Quelles sont les qualités d’un bon chevalier ?
6. Calogrenant a-t-il intérêt à raconter l’histoire qui est la sienne ?
Pourquoi ?
7. Quelle qualité révèle ainsi le comportement de Calogrenant ? Trou-
vez un autre exemple de cette qualité dans le texte, qui confirmera
votre réponse.
8. À quoi voit-on que Calogrenant est un chevalier errant ?
9. Que recherche-t-il dans sa quête ?
10. Quelles difficultés rencontrent-ils sur sa route ?
III - LE PAYSAN
11. Qu’est-ce qui rend le paysan si effrayant ? Quels sont les pou-
voirs du paysan ?
RÉDIGEZ1. Écrivez des phrases em-
ployant chacun des mots sui-
vants : preux, avenant, armé de
pied en cap, s’enhardir.
2. Imaginez l’aventure
que propose le paysan à
Calogrenant.
16
LE ROMAN
LE ROMAN
À l’origine, le mot « roman » désigne la langue que l’on parlait au
XIIe siècle dans le nord de la France. Le mot roman est donc syno-
nyme d’ancien français.
Un roman désigne un ouvrage écrit en langue romane (et non en la-
tin). Yvain ou Le chevalier au lion de Chrétien de Troyes est donc un
roman puisqu'il est écrit en roman. À cette époque, le roman est
écrit en couplets d’octosyllabes à rimes plates (aa, bb, cc, etc.).
Contrairement à la chanson de geste, le roman est un texte destiné
à être lu à voix haute, et non au chant.
À cette époque, seuls les clercs (hommes d’église) savent lire.
CHRÉTIEN DE TROYES (NÉ EN 1135)
On ne sait pas grand-chose de cet écrivain sinon qu’il est l’auteur
de cinq romans dont Lancelot ou Le chevalier de la charrette, Perce-
val ou le Conte du Graal. Ce clerc originaire de la ville de Troyes a
puisé son inspiration dans la matière de Bretagne.
LA MATIÈRE DE BRETAGNE
La matière de Bretagne désigne les récits dont les héros sont Arthur,
Guenièvre, Merlin et de nombreux chevaliers (Yvain, Gauvain, Lance-
lot...).
Chrétien de Troyes invente le héros quittant la cour du roi Arthur et
ses chevaliers (regroupés autour de la Table ronde) pour partir à
l’aventure dans des lieux périlleux (forêts, châteaux merveilleux).
L'aventure permet au chevalier de prouver sa valeur et de conquérir
la femme qu'il aime.
17
(LEÇON 2)
18
RÉVISION 1.2 Avez-vous retenu ?
Répondre
Question 1 sur 8
Que signifie le mot « roman » ?
A. C’est un livre.
B. C’est une langue parlée au XIIe siè-cle.
C. C’est une histoire d’amour.
L’ADOUBEMENT
Perceval est un jeune homme qui vit dans la forêt. Il est élevé par sa mère qui le maintient dans l’ignorance du monde extérieur. Mais un jour, il voit des chevaliers et, émerveillé, dé-cide de partir à l’aventure.
Le seigneur Gornemant de Goort le prend alors sous sa protection et fait de lui un chevalier.
erceval abandonna les vêtements donnés par sa mère.
Alors le seigneur se baissa, et lui chaussa l'éperon droit.
La coutume était en effet la suivante : celui qui faisait che-
valier devait lui chausser l'éperon. Il y avait beaucoup d’autres
serviteurs. Ceux qui purent l’approcher l’aidèrent à s’armer. Le no-
ble seigneur prit ensuite l'épée, la lui ceignit, lui donna l'acco-lade, et lui déclara qu'avec cette épée il lui conférait l'ordre le
plus élevé que Dieu ait créé et établi, c’était l'ordre de chevalerie
qui n'admet aucune bassesse.
Puis il ajouta : « Mon ami, s’il arrive que vous deviez combattre
quelque chevalier, souvenez-vous des instructions que je vais
vous donner : si vous avez le dessus et que votre adversaire ne
peut plus se défendre ni résister et qu'il lui faille demander grâce,
ne le tuez pas délibérément.
19
P
Et gardez-vous d’être trop bavard ni médisant. Nul ne peut trop par-
ler sans qu’il ne dise quelque chose qu'on lui impute à bassesse.
L’homme sage dit et répète : « Qui parle trop commet un péché. »
Voilà pourquoi, mon ami, je vous déconseille de trop parler. Et je
vous prie également, si vous rencontrez une jeune fille ou une
femme qui se trouve privée d'appui, secourez-la, si vous pouvez le
faire. Vous agirez honorablement.
J'ai encore une autre chose à vous apprendre (ne la négligez point,
car elle n'est pas à dédaigner) : ne manquez pas de vous rendre à
l'église y prier le Créateur de toutes choses d'avoir pitié de votre
âme. »
D’après Le Conte du Graal (Perceval) de Chrétien de Troyes
QUESTIONS1. Chercher dans le dictionnaire la définition du mot « adoube-
ment ».
2. Que doit faire Perceval avant que l’adoubement commence ?
3. Quelles sont les différentes étapes de l’adoubement ?
4. À quoi voyez-vous qu’un personnage parle dans cet extrait ?
5. Quel est ce personnage qui parle ?
6. Relevez les formules employées par ce personnage pour donner
des conseils à Perceval. Quels sont les temps et les modes des ver-
bes ?
7. Quelles sont les qualités que l’on attend d’un chevalier ?
RÉDIGEZComme Gornemant de Goort, donnez des conseils à une personne
en utilisant l’impératif présent.
Vous pouvez la conseiller sur le sujet de votre choix : la musique, le
sport, la lecture, etc.
20
Un chevalier vous parle
VIDÉO 1.2 L’anecdote
LE DRAGON D'IRLANDE
r, un matin, au point du jour, il ouït une voix si épouvantable
qu’on eût dit le cri d’un démon. Jamais il n’avait entendu
bête glapir en telle guise, si horrible et si merveilleuse. Il ap-
pela une femme qui passait sur le port :
« Dites-moi, fait-il, dame, d’où vient cette voix que j’ai ouïe ? ne me
le cachez pas.
- Certes, sire, je vous le dirai sans mensonge. Elle vient d’une bête
fière et la plus hideuse qui soit au monde. Chaque jour, elle des-
cend de sa caverne et s’arrête à l’une des portes de la ville. Nul
n’en peut sortir, nul n’y peut entrer, qu’on n’ait livré au dragon une
jeune fille ; et, dès qu’il la tient entre ses griffes, il la dévore en moins
de temps qu’il n’en faut pour dire une patenôtre.
- Dame, dit Tristan, ne vous raillez pas de moi, mais dites-moi s’il se-
rait possible à un homme né de mère de l’occire en bataille.
- Certes, beau doux sire, je ne sais. Ce qui est assuré, c’est que
vingt chevaliers éprouvés ont déjà tenté l’aventure ; car le roi d’Ir-
lande a proclamé par voix de héraut qu’il donnerait sa fille Iseut la
Blonde à qui tuerait le monstre ; mais le monstre les a tous
dévorés. »
Tristan quitte la femme et retourne vers sa nef. Il s’arme en secret, et
il eût fait beau voir sortir de la nef de ces marchands si riche des-trier de guerre et si fier chevalier. Mais le port était désert, car
l’aube venait à peine de poindre, et nul ne vit le preux chevaucher
jusqu’à la porte que la femme lui avait montrée. Soudain, sur la
route, cinq hommes dévalèrent, qui éperonnaient leurs chevaux,
les freins abandonnés, et fuyaient vers la ville. Tristan saisit au pas-
sage l’un d’entre eux par ses rouges cheveux tressés, si fortement
qu’il le renversa sur la croupe de son cheval et le maintint arrêté :
« Dieu vous sauve, beau sire ! dit Tristan. Par quelle route vient le
dragon ? »
Et quand le fuyard lui eut montré la route, Tristan le relâcha.
Le monstre approchait. Il avait la tête d’une guivre, les yeux rouges
et tels que des charbons embrasés, deux cornes au front, les
oreilles longues et velues, des griffes de lion, une queue de serpent,
le corps écailleux d’un griffon.
21
O
Le roi Marc désire épouser celle à qui appartient le cheveu d’or que deux hirondelles lui ont apporté.
Pour lui plaire, son neveu Tristan part à la recherche de la jeune fille en Irlande, une terre ennemie. Pour ne pas être reconnu, il est déguisé en marchand.
22
« Saint Georges terrassant le dragon »
de Paolo Uccello
Tristan lança contre lui son destrier d’une telle force que, tout héris-
sé de peur, il bondit pourtant contre le monstre. La lance de Tristan
heurta les écailles et vola en éclats. Aussitôt le preux tire son épée,
la lève et l’assène sur la tête du dragon, mais sans même entamer
le cuir. Le monstre a senti l’atteinte, pourtant ; il lance ses griffes con-
tre l’écu, les y enfonce, et en fait voler les attaches. La poitrine dé-
couverte, Tristan le requiert encore de l’épée, et le frappe sur les
flancs d’un coup si violent que l’air en retentit. Vainement. Il ne peut
le blesser. Alors, le dragon vomit par les naseaux un double jet de
flammes venimeuses : le haubert de Tristan noircit comme un char-
bon éteint, son cheval s’abat et meurt. Mais, aussitôt relevé, Tristan
enfonce sa bonne épée dans la gueule du monstre : elle y pénètre
toute et lui fend le cœur en deux parts. Le dragon pousse une der-
nière fois son cri horrible et meurt.
Tristan lui coupa la langue et la mit dans sa chausse. Puis, tout étour-
di par la fumée âcre, il marcha, pour y boire, vers une eau stag-
nante qu’il voyait briller à quelque distance. Mais le venin distillé
par la langue du dragon s’échauffa contre son corps, et, dans les
hautes herbes qui bordaient le marécage, le héros tomba inanimé.
Extrait de Tristan et Iseut adapté par Joseph Bédier
QUESTIONS
LE DRAGON
1. Relevez, dans le premier paragraphe, deux termes montrant l’ef-
froi de ceux qui entendent le monstre.
2. Quelle expression souligne que ce monstre est exceptionnel ?
3. Dans le premier paragraphe, à quoi est-il comparé ?
4. Pourquoi veut-on absolument le tuer ?
L’APPARITION DU DRAGON
5. À partir de « Le monstre approchait » jusqu’à « un griffon », rele-
vez tous les groupes nominaux qui décrivent le dragon. Soulignez
les adjectifs qualificatifs épithètes et les compléments du nom.
6. Dans quelles histoire avez-vous déjà rencontré un tel monstre ?
Citez les autres monstres évoqués dans ce texte.
LE COMBAT
7. Quels termes montrent la violence du combat ?
8. Dans l’avant-dernier paragraphe, quel est le temps principale-
ment utilisé ? Quel effet produit l’utilisation de ce temps ?
23
LE DIALOGUE
9. Qu’est-ce qu’un dialogue ? Quel est le contraire du mot « dialo-
gue » ?
10. Qui parle dans ce dialogue ? Relevez tous les termes qui l’indi-
quent.
11. Dites à quels éléments on reconnaît un dialogue (on peut en trou-
ver au moins quatre).
VOCABULAIRE
12. Rédigez des phrases contenant chacun des mots suivants :
« ouïr », « occire », « destrier », « requérir » et « vainement ».
13. Donnez le sens du mot « dragon » dans chacune de ces phra-
ses :
• En entrant dans la boutique, j’ai dû affronter le regard du dra-gon derrière le comptoir.
• En visitant l’île de Komodo, j’ai découvert de superbes dra-gons.
• Un dragon garde les pommes d’or du jardin des Hespérides.
• Saint Michel a terrassé le dragon.
• Le 4e régiment de dragons se trouvait à la tête de l’armée.
14. Qu’est-ce qu’une « dragonne » ?
24
INTERACTIF 1.1 Mots croisés
Vérifiez que vous avez acquis le vocabulaire des séan-ces précédentes.
INTERACTIF 1.2 Comment combattaient les chevaliers ?
Combat en armure au musée de Cluny à Paris
DÉCOUVRIR LE MERVEILLEUX
EXTRAIT 1
Poursuivant le chevalier gardien de la fontaine, Yvain pénètre dans
le château de son ennemi. Malheureusement, la porte tombe au mo-
ment où il passe et tranche son cheval en deux. Sain et sauf, Yvain
est prisonnier du château. Une jeune fille, Laudine, propose de l’ai-
der.
lle lui donna l’anneau, et lui dit que celui qui le porte est invisi-
ble comme le bois sous l’écorce, mais à condition que la
pierre soit cachée dans le poing fermé. Ainsi, celui qui porte
l’anneau à son doigt n’a plus rien à craindre. Même en ayant les
yeux grands ouverts, on ne pourrait pas l’apercevoir, pas plus qu’on
ne voit le bois recouvert par l’écorce.
Cela plut beaucoup à mon seigneur Yvain.
Le Chevalier au lion (Yvain) de Chrétien de Troyes
EXTRAIT 2
L’empereur Charles décide de poursuivre les Sarrasins responsa-
bles de la mort de Roland et de toute l’arrière-garde. La nuit com-
mence à tomber.
’empereur fait sonner ses clairons ; puis il chevauche, le
preux, avec sa grande armée. Ils ont forcé ceux d’Espagne à
tourner le dos ; ils tiennent la poursuite d’un même cœur, tous
ensemble. Quand l’empereur voit décliner la vêprée, il descend de
cheval sur l’herbe verte, dans un pré : il se prosterne contre terre et
prie le Seigneur Dieu de faire que pour lui le soleil s’arrête, que la
nuit tarde et que le jour dure. Alors vient à lui un ange, celui qui a
coutume de lui parler. Rapide, il lui donne ce commandement :
« Charles, chevauche ; la clarté ne te manque pas. C’est la fleur de
France que tu as perdue, Dieu le sait. Tu peux te venger de l’en-geance criminelle ! » Il dit, et l’empereur remonte à cheval.
25
LE
Lisez ces extraits et relevez les passages merveilleux.
Pour Charlemagne Dieu fit un grand miracle, car le soleil s’arrête, im-
mobile. Les païens fuient, Les Francs leur donnent fortement la
chasse.
La Chanson de Roland (laisses CLXXIX et CLXXX, traduction de Jo-
seph Bédier)
EXTRAIT 3
ter Pendragon mourut seize ans plus tard, à la Saint-Martin.
Comme il ne laissait pas d’enfant, les barons s’assemblèrent
et prièrent Merlin de leur désigner l’homme qu’ils devaient
élire afin qu’il gouverne le royaume. Mais il se contenta de leur dire
d’attendre le jour de la naissance de Notre Seigneur, et jus-
que- là d’implorer Dieu pour qu’il les éclaire.
La veille de Noël, donc, tous les
barons du royaume de Logres
vinrent à Londres. Par-
mi eux, étaient An-
tor et ses deux
enfants, Keu et Ar-
thur, dont il ne savait le-
quel il préférait. Cha-
cun assista à la messe
de minuit, puis à la
messe du jour. Et
comme la foule sortait de l’église, des cris d’étonnement retentirent :
une grande pierre taillée se trouvait au milieu de la place naguère
vide. Sur cette pierre, on voyait une enclume de fer, où une épée
était fichée jusqu’à la garde.
On avertit aussitôt l’archevêque qui vint avec de l’eau bénite. En se
baissant pour asperger la pierre, il déchiffra à haute voix cette
phrase gravée en lettres d’or :
« Celui qui sera capable de retirer cette
épée sera le roi élu par Jésus-Christ ».
Déjà les hommes les plus puissants et les plus
riches se disputaient pour savoir qui tenterait
l’épreuve le premier. Mais l’archevêque
leur dit :
« Sei-
26
U
gneurs, quelle manque de sagesse ! Ne savez-vous pas que Notre
Seigneur n’a souci de richesse, ni de noblesse, ni de force ? Seul,
celui qu’il a désigné réussira, et, s’il était encore à naître, l’épée ne
serait jamais ôtée avant qu’il vienne ».
Alors, il choisit lui-même deux cent cinquante prud’hommes pour
tenter l’aventure. Mais aucun ne parvint à faire bouger l’épée.
Après eux, et dans la semaine qui suivit, tous ceux qui le voulurent
s’y efforcèrent, mais vainement. Et l’on atteignit ainsi le Jour de l’An.
Ce jour-là, on donnait chaque année un grand tournoi aux portes de
la cité. Quand les chevaliers eurent assez jouté, il y eut une telle mê-
lée, que toute la ville accourut voir le spectacle. Keu, le fils d’Antor,
qui venait d’être fait chevalier à la Toussaint, appela son jeune frère,
et lui dit : « Va chercher mon épée à notre hôtel ». Arthur était un bel
et grand adolescent de seize ans, fort aimable et serviable. Aussitôt,
il piqua des deux vers leur logis, mais il ne put trouver l’épée de son
frère ni aucune autre. Il revenait, lorsqu’en passant devant l’église, il
pensa qu’il n’avait pas encore tenté l’épreuve : il s’approcha du per-
ron et, sans même descendre de cheval, prend l’épée par la poi-
gnée, la tire sans la moindre peine, et l’apporte à son frère, à qui il
dit : « Je n’ai pu trouver ton épée, mais je t’apporte celle de l’enclu-
me ».
D’après Merlin de Robert de Boron
Tournoi de chevaliers
27
28
1 sur 11
LIRE UN CONTE ENTIER
Lisez La Légende de saint Julien l'Hospitalier de Gustave
Flaubert, et relevez au moins cinq exemples de merveilleux.
LE MERVEILLEUX
Le merveilleux est la manifestation du surnaturel dans la réalité. Ce
qui est inexplicable de façon naturelle suscite alors l’étonnement. Le
mot merveilleux vient du mot merveille, en latin mirabilia (signifiant
choses étonnantes, admirables).
Le merveilleux médiéval se caractérise par la présence d’éléments
ou événements surnaturels, d’objets magiques et de créatures en
tout genre.
29
(LEÇON 3)
LES ÉLÉMENTS OU ÉVÉNEMENTS SURNATURELS
La forêt, aussi effrayante qu’attirante, cache nombre d’éléments
merveilleux, comme la fontaine de Barenton. C’est une fontaine
bouillonnante qui déchaîne la tempête si l’on accomplit certain
geste.
Charlemagne, voulant poursuivre ses ennemis, demande à Dieu
d’arrêter le soleil afin que le nuit ne tombe pas et que le jour dure.
Un ange survient pour l’assurer de sa victoire.
LES OBJETS MAGIQUES
Les romans de la table ronde abondent en objets magiques. Le plus
célèbre d’entre tous est l’épée Excalibur, fichée jusqu’à la garde
dans une enclume, que seul le roi pourra retirer.
Divers objets peuvent aider les chevaliers, tel l’anneau qu’une jeune
fille nommée Laudine prête à Yvain afin qu’il échappe à ses poursui-
vants en le rendant invisible.
LES CRÉATURES MERVEILLEUSES
La licorne, le griffon, le phénix ou le dragon sont quelques exemples
de créatures merveilleuses.
Parfois certains personnages tiennent à la fois de l’animal et de
l’homme, comme le paysan que rencontre Calogrenant, mais on
peut penser aussi à Mélusine, qui chaque samedi retrouve une
queue de serpent.
30
DÉCRIRE
Relisez le portrait du paysan, et répondez aux questions.
1. À quoi voit-on que le paysan est décrit ? Justifiez votre ré-
ponse.
2. Sur quelle partie du corps Calogrenant insiste-t-il ?
3. Qu’est-ce qui, outre son aspect physique, révèle le caractère
sauvage du paysan ?
4. Relevez dans un tableau les comparaisons d’une part et les
métaphores d’autre part qui caractérisent le paysan. À quel
champ lexical appartiennent-elles ?
5. À votre avis, pourquoi Calogrenant utilise-t-il ces figures de
style pour décrire le paysan ?
6. Par quel terme Calogrenant signale-t-il la très grande laideur
du paysan ? Quelle est la nature de ce mot ?
7. a) Relevez trois groupes nominaux décrivant le paysan.
b) Soulignez le déterminant puis le nom.
c) Que trouve-t-on encore dans ces groupes nominaux ?
31
EXERCICE 1
L’équipement du chevalier
32
Répondre
Placez les mots au bon endroit.
Heaume
Heaume
Baudrier
Baudrier
Épée
Épée
Éperon
Éperon
Haubert
Haubert
Chausse
Chausse
a - Faites l’exercice ci-contre.
b - En quelques phrases, décrivez l’équipement du chevalier en
réutilisant chacun des mots ci-contre.
EXERCICE 2
L’épée
Décrivez cette épée en commençant par « Une épée est composée
de... ».
N'utilisez pas tous les mots de la légende mais seulement quelques-
uns (pour cela, aidez-vous de Wikipédia) et expliquez à quoi ser-
vent les différentes parties de l'épée.
Évitez les auxiliaires « être » et « avoir ». Choisissez plutôt des ex-
pressions comme « Une épée possède », « Elle présente », « On
distingue », etc.
33
I. Poignée
II. Lame
III. Fourreau
1. Pommeau2. Fusée3. Garde4. Chappe (Pro-tège-pluie)5. Fort6. Gouttière7. Tranchant8. Faible9. Arête centrale10. Pointe
INTERACTIF 1.3 Rédigez et envoyez votre travail
EXERCICE 3
Le visage
Sa face maigre et allongée, semblait creusée par le coup de pouce
d’un sculpteur puissant ; le front montueux, les arcades sourcilières
proéminentes, le nez en bec d’aigle, le menton fait d’un large mé-
plat, les joues accusant les pommettes et coupées de plans fuyants,
donnaient à la tête un relief d’une vigueur singulière. Avec l’âge,
cette tête devait prendre un caractère osseux trop prononcé, une
maigreur de chevalier errant.
La Fortune des Rougon d’Émile Zola
a - Relevez les verbes.
b - Quelle partie du corps est-elle décrite ? Citez les termes qui
vous ont permis de le dire.
c - L’auteur ne fait-il que décrire le physique de son personnage ?
Justifiez votre réponse.
d - Dans la première phrase, relevez les adjectifs qualificatifs.
e - Donnez une comparaison et une métaphore.
f - Relevez une phrase qui montre que l’auteur connaît l’avenir de
son personnage.
EXERCICE 4
Décrire un personnage
L’âge de notre hidalgo frisait la cinquantaine. Il était de complexion
robuste, maigre de corps, sec de visage, fort matineux et grand ami
de la chasse. On a dit qu’il avait le surnom de Quixada ou Quesada,
car il y a sur ce point quelque divergence entre les auteurs qui en
ont écrit, bien que les conjectures les plus vraisemblables fassent
entendre qu’il s’appelait Quijana. Mais cela importe peu à notre his-
toire ; il suffit que, dans le récit des faits, on ne s’écarte pas d’un
atome de la vérité.
Don Quichotte de Miguel de Cervantes
a - Cherchez dans un dictionnaire les mots que vous ne connaissez
pas (« complexion », « matineux », « divergence », « conjectu-
res »...).
b - Que signifie l’expression « frisait la cinquantaine » ?
c - Dans la deuxième phrase, relevez un complément du nom et un
complément de l’adjectif.
d - Quelles informations cette description nous apporte-t-elle sur ce
personnage ?
e - Sur quel détail cet extrait insiste-t-il ?
f - Quelle phrase montre que l’auteur se moque de son lecteur ?
34
EXERCICE 5
Rédigez
Décrivez ce visage en utilisant les adjectifs qualificatifs qui vous pa-
raîtront adaptés. Vous pouvez en trouver d’autres.
• Le visage : maigre, émacié, joufflu, poupin, allongé, carré, rond,
ridé, flétri, hâlé, pâle...
• Les cheveux : longs, courts, abondants, rares, épais, fins, soyeux,
blancs...
• Les yeux : petits, perçants, enfoncés (dans leur orbite), clairs, vai-
rons, globuleux...
• Le regard : éteint, brillant, malicieux, narquois, moqueur, matois,
froid, perçant...
• Le nez : gros, petit,
épaté, aquilin, ca-
mus, camard, bus-
qué, étroit...
• Les lèvres : char-
nues, épaisses, pro-
éminentes, lippues,
minces, fines...
• Les joues : creuses,
flasques, pendantes,
rondes, rebondies...
• La moustache : four-
nie, grosse, proémi-
nente, effilée, lon-
gue, petite...
EXERCICE 6
Rédigez
Décrivez le visage de ce personnage en utilisant le vocabulaire de
l’exercice précédent.
Enrichissez votre description de comparaisons en utilisant les ver-
bes paraître, sembler, ressembler à, avoir l’air, être pareil à, etc.
35
Don QuichotteOphélie
EXERCICE 7
Rédaction
Décrivez le tableau ci-dessous.
1. Décrivez tout d’abord les lieux et l’atmosphère qui s’en dégage
(évoquez les rochers, la végétation, le château à l’arrière-plan, les
différents personnages).
2. Décrivez ensuite le chevalier (évoquez son allure, son équipe-
ment en utilisant le vocabulaire de la chevalerie, puis son visage).
3. Utilisez tous les outils de la description (adjectifs qualificatifs,
compléments du nom, comparaisons, métaphores, verbes variés).
Le Chevalier, la Mort et le Diable
36
RÉDACTION
Rédigez le portrait d’un être merveilleux et monstrueux, tel le paysan
du roman de Chrétien de Troyes, Yvain ou Le chevalier au lion.
Vous devez d’abord raconter la traversée du chevalier errant dans
la forêt. Dites ensuite sa stupeur face à la monstruosité de celui
qu’il rencontre. Enfin faites le portrait de l’être rencontré.
Pour mieux bâtir votre texte, songez à faire des paragraphes
• premier paragraphe : la traversée du chevalier dans une épaisse
forêt
• deuxième paragraphe : la stupeur du chevalier face à l’individu
qu’il rencontre
• troisième paragraphe : le portrait de l’individu monstrueux
Utilisez tout ce que vous avez appris en classe
• le vocabulaire (le haubert, la hampe, le fleuron, preux, courtois, ar-
mé de pied en cap, s'enhardir, seoir...)
• l’imparfait et le passé simple
• les groupes nominaux et leurs expansions (les adjectifs qualifica-
tifs épithètes et les compléments du nom)
• les comparaisons et les métaphores
• le champ lexical de l’animalité
Barème
• la copie est propre sans ratures ou taches (1 point)
• l’écriture est lisible et correspond aux règles habituelles (1 point)
• le texte est composé des 3 paragraphes demandés (alinéas et
sauts de lignes) (3 points)
• le texte est convenablement ponctué (1 point)
• l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale ont été soi-
gnées (4 points)
• les temps du récit (imparfait, plus-que-parfait, passé simple...)
sont correctement utilisés (2 points)
• le vocabulaire demandé est utilisé (1 point)
• la stupeur du chevalier est exprimée grâce à un vocabulaire varié
(1 point)
• les groupes nominaux, les comparaisons
et les métaphores ainsi que le champ
lexical de l’animalité ont permis de com-
poser le portrait du monstre (3 points)
• la rédaction a été rédigée avec le souci
d’utiliser un vocabulaire riche, un style
écrit correct, de l’originalité dans le traite-
ment du sujet (3 points)
37
INTERACTIF 1.4 Rédi-gez et envoyez vo-
tre travail
LE GROUPE NOMINAL
I - SOULIGNEZ LES GROUPES NOMINAUX.
a - Roland refuse de sonner l’olifant.
b - Les Francs mettent pied à terre.
c - La princesse donne au chevalier un magnifique heaume.
d - Calogrenant s’est engagé dans une épaisse forêt.
e - La cour du roi Arthur est la plus belle de toutes.
f - L’écuyer suit son maître.
g - Le géant amène les chevaliers prisonniers.
II - COMMENT APPELLE-T-ON LES DÉTERMINANTS EN GRAS ?
Exemple : Le destrier du comte ➝ Article défini
a - Un baron et son vassal.
38
Révisons : qu’est-ce qu’un groupe nominal ?
VIDÉO 1.3 Le groupe nominal
b - Des châteaux forts.
c - Cette jeune suivante.
d - Nos plus plus féroces ennemis.
e - Ces oriflammes et ces gonfanons.
f - Sonner du cor.
g - L’empereur des Francs.
III - SOULIGNEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈ-TES OU LES COMPLÉMENTS DU NOM.
a - Les heaumes ornés d’or sont magnifiques.
b - Le château de Carduel est en Bretagne.
c - Le palefroi de la reine est richement paré.
d - Marsile est un souverain orgueilleux et farouche.
e - Les sages vassaux du roi Charles se sont avancés.
f - Le roi lui offre quatre cents mulets chargés d’or d’Arabie.
IV - REPÉREZ LES GROUPES NOMINAUX, ET TROUVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES AINSI QUE LES COMPLÉMENTS DU NOM.
a - L’empereur garde la tête baissée.
b - Ganelon enlève son bliaut de soie.
c - C’est un bel homme à la poitrine large.
d - Ses yeux vifs et fiers laissent deviner sa noire colère.
e - La vaillance et le courage de Lancelot suscitent l’admiration de
la cour du roi Arthur.
V - ENRICHISSEZ LES GROUPES NOMINAUX EN AJOU-TANT UNE OU PLUSIEURS ÉPITHÈTES ET UN COMPLÉ-MENT DU NOM.
Exemple : Le destrier galope. ➝ Le splendide destrier du roi galope.
a - Cette armure lui convient.
b - Les chevaliers approchent.
c - L’adversaire s’élance.
d - La lance vole en éclats.
e - L’écu est brisé.
39
VI - RÉÉCRIVEZ LES PHRASES CI-DESSOUS AU PLURIEL.
a - Un chevalier est un jeune noble qui a reçu l’adoubement.
b - Le spectacle merveilleux de la tempête me plut.
c - Aussitôt armé, le combattant s’élance.
d - Le chevalier qui le cherche veut venger son seigneur.
40
Le complément du nom ne doit pas être confondu avec d’autres compléments comme le complément d’objet indi-rect, le complément de l’adjectif ou le complément circonstan-ciel.
Faites l’exercice suivant pour vérifier que vous savez identi-fier le complément du nom sans erreur.
RÉVISION 1.3 Identifiez les compléments soulignés
Répondre
Question 1 sur 10
Sans armure, un chevalier n’est pas protégé.
A. Complément d’objet indirect
B. Complément du nom
C. Complément de l’adjectif
D. Complément circonstanciel
INTERACTIF 1.5 Les prépositions
Trouvez les bonnes préposi-tions dans les compléments du nom
INTERACTIF 1.6 Les prépositions
Trouvez les bonnes préposi-tions dans les compléments du nom
ÉVALUATIONI - SOULIGNEZ LES GROUPES NOMINAUX. (4 POINTS)
a - Le champion de la reine est Lancelot.
b - L’adversaire du roi Arthur est Mordret.
c - Arthur est un grand seigneur breton luttant contre l’envahisseur
saxon.
II - COMMENT APPELLE-T-ON LES DÉTERMINANTS EN GRAS ? (4 POINTS)
a - Le jeune Perceval observe des chevaliers qui combattent.
b - Cet homme est un enchanteur.
c - Mon seigneur se nomme Gornemant de Goort.
d - Tous se rendent au château de Carduel.
e - Vos armes sont les plus belles que ces chevaliers aient jamais
vues.
III - DANS CHAQUE GROUPE NOMINAL SOULIGNÉ, RE-LEVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES OU LES COMPLÉMENTS DU NOM. (4 POINTS)
a - Le château d’Uter a été attaqué par les Saxons.
b - Merlin a pris l’apparence d’un bûcheron hideux et difforme.
c - Ce bon et généreux souverain s’adresse à ses sujets.
d - Le noble écuyer fait l’apprentissage de chevalier.
IV - REPÉREZ LES GROUPES NOMINAUX, ET TROUVEZ LES ADJECTIFS QUALIFICATIFS ÉPITHÈTES AINSI QUE LES COMPLÉMENTS DU NOM. (4 POINTS)
a - Le royaume de Bretagne est envahi par les Saxons.
b - La belle jeune fille s’appelle Iseult.
c - Le venin du dragon a empoisonné Tristan.
V - RÉÉCRIVEZ LES PHRASES CI-DESSOUS AU PLURIEL. (4 POINTS)
a - Le chevalier affronte un adversaire cruel.
b - Ce cheval est un magnifique destrier.
41
LA TABLE RONDE
erlin se mit debout, et dit à haute voix afin que tous l’entendi-
rent dans la salle :
« Seigneurs, sachez que le très Saint Graal - ce vase sacré dans
lequel Joseph d’Arimathie a recueilli le précieux sang qui coulait
des plaies de Jésus-Christ - a été transporté en Bretagne. Mais il
ne sera trouvé que par le meilleur chevalier du monde.
Et il est dit qu’au nom de la très Sainte Trinité, le roi Arthur doit éta-
blir la table qui sera la troisième après celle de la Cène et celle du
Graal, et qu’il en adviendra de grands biens et de grandes mer-
veilles dans ce royaume. Cette table sera ronde pour signifier que
tous ceux qui s’y devront asseoir n’y auront nulle préséance, et à la
droite du roi demeurera toujours un siège vide en mémoire de Notre
Seigneur Jésus-Christ : personne ne s’y pourra placer sans risquer
le sort de Moïse qui fut englouti en terre, hormis le meilleur chevalier
du monde qui conquerra le Saint Graal et en connaîtra le sens et la
vérité. »
42
« Tous ceux qui s’y devront asseoir n’y auront nulle préséance »
U
M
Il n’avait pas achevé ces mots que parut soudain au milieu de la
salle une table ronde autour de laquelle se trouvaient cent cinquante
sièges de bois. Et sur beaucoup d’entre eux, on lisait, en lettres
d’or : Ici doit s’asseoir Un Tel. Pourtant, sur celui qui se trouvait en
face du fauteuil du roi, nul nom n’était inscrit.
« Seigneurs, dit Merlin, voyez les noms de ceux que Dieu a choisis
pour siéger à la Table ronde et pour se mettre en quête du Graal
quand le temps sera venu. »
Alors le roi et les chevaliers désignés vinrent prendre place, en
veillant à laisser libre le siège périlleux.
« Seigneurs, reprit Merlin, lorsque vous entendrez parler d’un bon
chevalier, vous l’amènerez à cette cour où, s’il témoigne qu’il est
preux, vous le recevrez parmi vous, car il est dit que le nombre des
compagnons de la Table ronde s’élèvera à cent cinquante avant
que la quête du Saint Graal soit entreprise. Mais il vous faudra le
bien choisir : un seul mauvais homme honnirait toute la compagnie.
Et veillez à ce que nul d'entre vous ne s’asseye sur le siège pé-
rilleux, car il lui en adviendrait grand mal. »
Messire Gauvain, après avoir consulté ses compagnons, parla ain-
si :
« Par les chevaliers de la Table ronde, dit-il, je fais le vœu que ja-
mais demoiselle ou dame ne viendra en cette cour chercher se-
cours sans le trouver. Et jamais un homme ne viendra nous deman-
der aide sans l’obtenir. Et s’il arrivait que l’un de nous disparaisse,
tour à tour ses compagnons se mettraient à sa recherche ; et cha-
que quête durerait un an et un jour. »
Le roi fit apporter les meilleures reliques qu’on put trouver et tous les
compagnons de la Table ronde jurèrent sur les saints de tenir le ser-
ment qu’avait fait en leur nom messire Gauvain. Et la reine dit à ce-
lui-ci :
« Cher Gauvain, je veux avec la permission de mon seigneur le roi,
que quatre clercs demeurent ici, lesquels mettront par écrit toutes
vos aventures et celles de vos compagnons, afin qu’après notre
mort on garde la mémoire de vos prouesses. »
D’après Merlin de Robert de Boron
43
LES CHEVALIERS
• Les chevaliers (2000 ans d’histoire)
• Les chevaliers de la table ronde (2000 ans d’histoire)
• La légende du roi Arthur (2000 ans d’histoire)
• La légende du roi Arthur (Exposition BNF)
• Une scène d’adoubement (Excalibur)
LES TOURNOIS
• Joutes et tournois au Moyen Âge (2000 ans d’histoire)
• Joutes médiévales (château d’Harcourt)
QUESTIONS
LA TABLE RONDE
1. Combien de tables ont-elles été construites avant la table ronde
d’Arthur ?
2. Au nom de qui la nouvelle table doit-elle être construite ?
3. Relevez le champ lexical de la religion.
4. Pourquoi cette table doit-elle être ronde ?
5. Pour quelles raisons construit-on cette table ?
LES CHEVALIERS
6. Qui pourra s’asseoir à cette table ? Sur quel
siège ne faut-il cependant pas s’asseoir ? Pour-
quoi ?
7. Selon Gauvain, quelles seront les qualités des
chevaliers siégeant à cette table ?
8. Que demande la reine ? Pourquoi ?
9. Selon Merlin, que devront trouver les cheva-
liers ? Quel chevalier le trouvera ?
VOCABULAIRE
11. Quels pouvoirs attribue-t-on généralement au Graal ? Faites des
recherches et énumérez-en quelques-uns.
12. Vous avez découvert le sens premier du mot « graal », mais
quelle peut être sa signification dans cette phrase : « Ce timbre ex-
trêmement rare est le Graal de tout collectionneur » ?
13. Que signifie l’expression « boire le calice jusqu’à la lie » ?
RÉDIGEZ
• Comme Robert de Boron, rédigez des phrases (au moins deux)
commençant par « Il n’avait pas achevé ces mots que... » suivi
d’un verbe au passé simple et d’une proposition sub-
ordonnée.
Exemple : Il n’avait pas achevé ces mots que tomba
une pluie abondante qui les trempa jusqu’aux os.
• Imaginez les aventures et les exploits d’un chevalier
parti à la recherche du Graal.
Comme Calogrenant, Yvain ou Perceval, il affronte de
nombreux dangers, traverse des forêts impénétra-
bles, parvient dans d’étonnants châteaux durant sa
quête, etc.
44
À LA DOUCEUR DU TEMPS NOUVEAU
À la douceur du temps nouveau,
Feuillissent les bois, et les oiseaux
Chantent, chacun en leur latin,
Selon les vers du nouveau chant.
Il est donc temps de prendre
Ce dont l’homme a le plus envie.
De là où tout m’est bon et beau,
Je ne vois ni messager ni lettre.
C’est pourquoi mon cœur ne dort ni ne rit plus.
Je n’ose m’avancer,
Ne sachant si la fin
Sera celle que je désire.
Notre amour va ainsi
Que la branche de l’aubépine
Qui est sur l’arbre en craignant,
Durant la nuit, la pluie et le gel ;
Mais qui, le lendemain, s’épanouit sous le soleil
En feuilles vertes et rameaux.
45
Maintenant, je me souviens d’un matin
Où nous mîmes fin à la guerre,
Et elle me fit un don si grand :
Son amour et son anneau.
Que Dieu me laisse vivre encore,
Tant que j’aurai mes mains sous son manteau.
Guillaume IX d’Aquitaine
QUESTIONS
1. Quelle saison est évoquée dans ce poème ? Jus-
tifiez votre réponse.
2. Qu’est-ce qui montre que ce n’est que le début
de cette saison ?
3. À quoi est comparée la branche de l’aubépine ?
Pourquoi ?
4. Quels sont précisément les sentiments du poète ?
5. Lisez le poème en occitan et dites à quoi l’on voit que c’est un
poème.
LE POÈME EN OCCITAN
Ab la dolchor del temps novel
Foillo li bosc e li aucel
Chanton chascus en lot lati
Segon lo vers del novel chan
Adonc esta ben c’om s’aisi
D’acho dont hom a plus talan
De lai don plus m’es bon e bel
No vei mesager ni sagel
Per que mos cors non dorm ni ri
Ni no m’aus traire adenan
Tro qu’eu sacha ben de la fi
S’el’es aissi com eu deman
La nostr’amor vai enaissi
Com la brancha de l’albespi
Qu’esta sobre l’arbre’en creman
La nuoit ab la ploi’ez al gel
Tro l’endeman que-l sols s’espan
Per la fueilla vert el ramel
Enquer me membra d’un mati
Que nos fesem de guerra fi
E que-m donet un don tan gran
Sa drudari’e son anel
Enquer me fais Dieus viure tan
Qu’aia mas mans soz son mantel
46
LE PRINTEMPS
C’est la première des quatre saisons.
En latin, « printemps » signifie le « premier temps » (pri-mus tempus). C’est une période d’environ trois mois s’étendant de l’équinoxe jusqu’au solstice.
1. Cherchez dans le dictionnaire le sens des mots « équi-noxe » et « solstice ».2. Que signifie l’expression « le printemps de la vie » ?3. Trouvez le sens du proverbe « Une hirondelle ne fait pas le printemps ».
LES TROUBADOURS
CHEVALIER, POÈTE ET MUSICIEN
Les troubadours sont des poètes à la fois musiciens, qui écrivaient
en langue d’oc (la langue parlée dans le sud de la France) au XII et
XIIIe siècles. Le terme troubadour vient du verbe trobar qui signifie
trouver. Les troubadours sont donc ceux qui trouvent, inventent la
poésie et la musique.
Le premier troubadour est Guillaume IX, duc d’Aquitaine et comte
de Poitiers. Sa biographie précise qu’il « fut un des plus courtois du
monde et des plus grands tricheurs de dames et bon chevalier d’ar-
mes ».
LA POÉSIE DES TROUBADOURS
Le chant des troubadours est un chant d’amour exprimant l’attente,
le désir pour la dame (la domna). C’est l’amour de loin, qui célèbre
la fin’amor ou l’amour courtois.
47
(LEÇON 4)
Le chevalier et sa dame
Pour être digne de cet amour, il faut posséder les qualités de la
courtoisie : la mesure, la maîtrise du comportement et du langage,
la générosité à la fois matérielle et morale, ainsi qu'une jeunesse sy-
nonyme d’ouverture d’esprit et de disponibilité.
La poésie des troubadours est la canso (chanson). La canso est
composée de strophes appelées des coblas.
LES ADJECTIFS DE COULEUR
I - L’ADJECTIF EMPLOYÉ SEUL
Employé seul, un adjectif de couleur s’accorde normalement avec le
nom auquel il se rapporte :
Une chemise blanche
Des voitures bleues
Les cheveux bruns
Cependant, si l’adjectif de couleur provient d’un nom (noisette,
orange, marron, turquoise, etc. ), il est invariable :
Des yeux noisette
Des chaussures marron
Des serviettes orange
Ecarlate, mauve, pourpre ou rose font exception à la règle :
Des robes roses
Des tissus pourpres
II - L’ADJECTIF EMPLOYÉ AVEC UN AUTRE MOT
De manière générale, les adjectifs de couleur sont invariables.
1. L’ADJECTIF MODIFIÉ PAR UN AUTRE ADJECTIF
Quand l’adjectif est suivi par un autre adjectif qui le modifie, ils sont
invariables :
Des cheveux châtain clair
Des nappes rouge foncé
2. LES ADJECTIFS RÉUNIS PAR DEUX
Quand ils sont réunis par deux voire trois (soit par un trait d’union,
soit par une virgule, soit par une conjonction de coordination), les
adjectifs sont invariables :
48
Des pantalons bleu-noir
Des drapeaux bleu, blanc, rouge
Des volets vert et jaune
49
ATTENTION !
Cela peut paraître étonnant, mais on dit des robes blanc et noir (c’est-à-dire avec du blanc et du noir).
Si l’on écrivait des robes blanches et noires, cela voudrait dire que certaines robes sont blanches et d’autres noires, ce qui n’est pas la même chose.
RÉVISION 1.4 Accordez les adjectifs de couleur
Répondre
Question 1 sur 8
La dame salue le chevalier aux cheveux...
A. blonds
B. blond
LE RETOUR AU CHÂTEAU
e chevalier s’apprête à rentrer chez lui.
Tout d’abord, décrivez-le (ses vêtements, ses armes, son
apparence physique…), puis racontez son entrée au châ-teau. Enfin, ses allées et venues (faites passer le chevalier par diffé-
rents endroits de son château) seront l’occasion de décrire sa de-meure.
Ne manquez pas d’utiliser le vocabulaire que vous avez appris dans
ce chapitre (« heaume », « haubert », « destrier », etc.).
Pensez également, pour décrire le château, à consulter les sites con-
seillés (voir page suivante). Vous y apprendrez des termes comme
« barbacane », « pont-levis », « herse », « remparts », « meurtriè-
re », « donjon », etc.
50
C
RÉDACTION
51
SUR LES CHÂTEAUX
• Les châteaux au Moyen Âge
• Le château de Guédelon
• Châteaux forts sur Vikidia
• Châteaux forts sur Wikipédia
• Châteaux médiévaux
• Châteaux et Moyen Âge
GALERIE 1.1 Besoin d’aide pour décrire le chevalier ?
INTERACTIF 1.7Les châteaux forts
Émission « C’est pas sorcier »
52
LE CHÂTEAU DE CASTELNAUD
53
LE ROMAN DE RENART2
55
LE PROLOGUE
Où l’on voit comment le Goupil et le Loup vinrent au monde, et pour-
quoi le premier s’appellera Renart, le second Ysengrin.
eigneurs, vous avez assurément entendu conter bien des histoires : on vous a dit de Pâris comment il ravit Hélène, et
de Tristan comme il fit le lai du Chèvrefeuille ; vous savez le
dit du Lin et de la Brebis, nombre de fables et chansons de
geste : mais vous ne connaissez pas la grande guerre, qui ne finira
jamais, de Renart et de son compère Ysengrin. Si vous voulez, je
vous dirai comment la querelle prit naissance et avant tout, com-
ment vinrent au monde les deux barons.
Un jour, j’ouvris une armoire secrète, et j’eus le bonheur d’y trouver
un livre qui traitait de la chasse. Une grande lettre vermeille arrêta
mes yeux. C’était le commencement de la vie de Renart. Si je ne
l’avais pas lue, j’aurais pris pour un homme ivre celui qui me l’eût
contée, mais on doit du respect à l’écriture et, vous le savez, celui
qui n’a pas confiance aux livres est en danger de mauvaise fin.
Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir puni nos pre-
miers parents comme ils le méritaient, et dès qu’ils furent chassés
du Paradis, eut pitié de leur sort. Il mit une baguette entre les mains
d’Adam et lui dit que, pour obtenir ce qui lui conviendrait le mieux, il
suffisait d’en frapper la mer. Adam ne tarda pas à faire l’épreuve : il
étendit la baguette sur la grande eau salée. Soudain, il en vit sortir
une brebis. « Voilà, se dit-il, qui est bien ! La brebis restera près de
nous, nous en aurons de la
laine, des fromages et du
lait. »
Ève, à l’aspect de la brebis,
souhaita quelque chose de
mieux. « Deux brebis, pen-
sa-t-elle, vaudront mieux
qu’une. » Elle pria donc
son époux de la laisser frap-
per à son tour. Adam (nous
le savons pour notre mal-
heur) ne pouvait rien refu-
ser à sa femme : Ève reçut
56
S
de lui la baguette et l’étendit sur les flots. Aussitôt parut un méchant
animal, un loup, qui, s’élançant sur la brebis, l’emporta vers la forêt
voisine. Aux cris douloureux d’Ève, Adam reprit la baguette. Il frap-
pe ; un chien s’élance à la poursuite du loup, puis revient ramenant
la brebis déjà sanglante.
Grande alors fut la joie de nos premiers parents. Chien et brebis, dit
le Livre, ne peuvent vivre sans la compagnie de l’homme. Et toutes
les fois qu’Adam et Ève firent usage de la baguette, de nouveaux
animaux sortirent de la mer, mais avec cette différence qu’Adam fai-
sait naître les bêtes apprivoisées, Ève les animaux sauvages qui
tous, comme le loup, prenaient le chemin des bois. Au nombre des
derniers se trouva le goupil, au poil roux, au naturel malfaisant, à l’in-
telligence assez subtile pour décevoir toutes les bêtes du monde.
Le goupil ressemblait singulièrement à ce « maître » passé dans
tous les genres de fourberies, qu’on appelait Renart, et qui donne
encore aujourd’hui son nom à tous ceux qui font leur étude de trom-
per et mentir. Renart est aux hommes ce que le goupil est aux bê-
tes : ils sont de la même nature. Mêmes inclinations, mêmes habitu-
des ; ils peuvent donc prendre le nom l’un de l’autre.
Or Renart avait pour oncle sire Ysengrin, homme de sang et de vio-
lence, patron de tous ceux qui vivent de meurtre et de rapine. Voilà
pourquoi, dans nos récits, le nom du loup va se confondre avec ce-
lui d’Ysengrin.
Dame Hersent, digne épouse du larron Ysengrin, cœur rempli de
félonie, visage rude et couperosé, sera, par une raison pareille, la
marraine de la louve. L’une fut insatiable autant que l’autre est glou-
tonne : mêmes dispositions, même caractère ; filles, par consé-
quent, de la même mère. Il faut pourtant l’avouer : il n’y a pas eu de
parenté véritable entre le loup et le goupil. Seulement, quand ils se
visitaient et qu’il y avait entre eux communauté d’intérêts et d’entre-
prises, le loup traitait souvent le goupil de beau neveu ; l’autre le
nommait son oncle et son compère. Quant à la femme de Renart,
dame Richeut, on peut dire qu’elle ne cède pas en fourbe à la gou-pille, et que si l’une est chatte, l’autre est mitte. Jamais on ne vit
deux couples mieux assortis : même penchant à la ruse dans Re-
nart et dans le goupil ; même rapacité dans la goupille et dans Ri-
cheut. Et maintenant, Seigneurs, que vous connaissez Ysengrin le
loup et Renart le goupil, n’allez pas vous émerveiller de voir ici par-
ler le goupil et le loup, comme pouvaient le faire Ysengrin et Renart.
Les bons frères qui demeurent à notre porte, racontent que la même
chose arriva jadis à l’ânesse d’un prophète que j’ai entendu nommer
Balaam. Le roi Balaac lui avait fait promettre de maudire les enfants
d’Israël. Notre Seigneur, qui ne le voulut souffrir, plaça devant
l’ânesse son ange armé d’un glaive étincelant. Balaam eut beau
frapper la pauvre bête, le fouet, le licou, les talons n’y faisaient rien.
Enfin, l’ânesse, avec la permission de Dieu, se mit à dire : « Laissez-
moi, Balaam, ne me frappez pas ; ne voyez-vous pas Dieu qui m’em-
pêche d’avancer ? » Assurément Dieu peut, et vous n’en doutez
pas, donner également la parole à toutes les autres bêtes. Il ferait
même plus encore : il déciderait un usurier à ouvrir par charité son
escarcelle. Cela bien entendu, écoutez tout ce que je sais de la vie
de Renart et d’Ysengrin.
57
QUESTIONS
LE PROLOGUE
1. Cherchez dans un dictionnaire ce qu’est un prologue, et notez la
définition.
2. Quelle phrase révèle l’objectif de ce prologue ? Comment est-elle
écrite ?
3. Qu’est-ce qu’un clerc ? À quoi voit-on que l’auteur de
ce prologue en est un ?
4. De quelles manières l’auteur nous fait-il comprendre
que l’histoire qu’il va nous raconter est une grande his-
toire ?
5. « Une grande lettre vermeille arrêta mes yeux »
Comment appelle-t-on cette grande lettre qui commence
un texte ?
UNE ORIGINE BIBLIQUE
6. « Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir
puni nos premiers parents comme ils le méritaient, et dès
qu’ils furent chassés du Paradis, eut pitié de leur sort. »
À quelle partie de la Bible le texte fait-il référence ?
7. Pourquoi faire remonter la naissance des héros de cette histoire à
l’origine du monde racontée par la bible ?
8. Ce prologue est-il sérieux ? Justifiez votre réponse.
LA NAISSANCE DU GOUPIL ET DU LOUP
9. Qu’est-ce que « la grande eau salée » ? Quel est le nom de la fi-
gure de style utilisée ?
10. Qui crée les animaux sauvages ? De quoi ce person-
nage s’est-il déjà rendu coupable ?
11. Qu’est-ce qu’un goupil ? Comment dit-on aujour-
d’hui ?
12. Comment appelle-t-on la figure de style consistant à
faire parler un animal ou un objet ?
RÉDIGEZ
Choisissez un épisode biblique pour raconter la nais-
sance d’un personnage (Superman, Tintin, Ulysse... qui
vous voulez).
58
Adam et Ève dans le jar-din d’Éden par Lucas Cra-nach l’Ancien (1472-1553)
59
LE ROMAN DE RENART
ROMAN ET ROMAN
Le roman de Renart est une œuvre rédigée en langue romane,
c’est-à-dire en ancien français. Le roman de Renart n’est donc pas
un « roman » au sens moderne du terme, mais un ensemble de ré-
cits très variés écrits dans la langue parlée au Moyen Âge.
Les premiers récits ont été rédigés vers 1174 et sans cesse complé-
tés, modifiés, enrichis par divers trouvères ou copistes jusqu’au
XIIIe siècle. De nombreux auteurs - dont beaucoup de clercs - ont
donc participé à la création de ce roman, sans que l’on sache tout à
fait qui a écrit quoi.
Le Roman de Renart est composé d’une trentaine de récits que l’on
appelle des branches écrites en octosyllabes, ce qui représente
plus de 100 000 vers !
60
(LEÇON I)
1 sur 12
Le Roman de Renart (manuscrit du XIVe siècle)
DES ANIMAUX ET DES HOMMES
Nombre d’entre ces branches content les aventures d’animaux personnifiés. Le principal ressort de ces histoires est la faim
et la recherche de nourriture, quelquefois la vengeance et toujours la ruse.
Les animaux parlent comme les hommes, et les hommes agissent parfois comme des bêtes.
Le Roman de Renart trouve son inspiration dans les fables du poète grec Ésope (qui inspirera Jean
de La Fontaine, au XVIIe siècle) ou encore dans une œuvre rédigée en latin par le moine Nivard de
Gand intitulée Ysengrimus.
Comme chez La Fontaine, les animaux nous parlent des hommes.
61
Renart vous parle
VIDÉO 2.1 L’anecdote
QU’EST-CE QU’UN MANUSCRIT ?
Le mot manuscrit vient du latin « manus » (main) et « scribere »
(écrire). C'est donc un texte écrit à la main.
Le manuscrit est écrit par un scribe. Au XIIe siècle, il est réalisé, la
plupart du temps, dans une abbaye.
On écrit alors sur une peau de bête (veau, mouton ou chèvre) appe-
lée parchemin. Le parchemin est découpé en feuilles (ce sont les
folios) qui sont regroupées. Parfois, l’ensemble est relié, pour former
ce qu’on appelle une reliure.
Parcourez ces sites puis faites l’exercice ci-contre.
• Les manuscrits enluminés
• Le livre manuscrit au Moyen Âge
• Le livre médiéval
• Le livre au Moyen Âge
• L’enluminure
62
Répondre
Placez les mots au bon endroit.
Miniature
Miniature
Réglure
Réglure
Lettrine
Lettrine
Parchemin
Parchemin
RENART ET TIÉCELIN
Comment Tiécelin le corbeau prit un fromage à la vieille, et com-
ment Renart le prit à Tiécelin.
ans une plaine fleurie que bornaient deux montagnes et
qu’une eau limpide arrosait, Renart, un jour, aperçut de la
rive opposée, un fau solitaire planté loin de tout chemin
frayé, à la naissance de la montée. Il franchit le ruisseau, gagne
l’arbre, fait autour du tronc ses passes ordinaires, puis se vautre
délicieusement sur l’herbe fraîche, en soufflant pour se bien refroi-
dir. Tout dans ce lieu le charmait. Tout, je me trompe, car il sentait
un premier aiguillon de faim, et rien ne lui donnait l’espoir de
l’apaiser. Pendant qu’il hésitait sur ce qu’il avait à faire, damp Tié-
celin, le corbeau, sortait du bois voisin, planait dans la prairie et
allait s’abattre dans un plessis qui semblait lui promettre bonne
aventure.
Là se trouvait un millier de fromages qu’on avait exposés, pour
les sécher, à un tour de soleil. La gardienne était rentrée pour un
moment au logis, et Tiécelin saisissant l’occasion, s’arrêta sur un
des plus beaux et reprit son vol au moment où la vieille reparais-
63
D
sait. « Ah ! mon beau monsieur, c’est pour vous que séchaient mes
fromages ! »
Disant cela, la vieille jetait pierres et cailloux.
« Tais-toi, tais-toi, la vieille, répond Tiécelin, quand on demandera
qui l’a pris, tu diras : c’est moi, c’est moi ! car la mauvaise garde
nourrit le loup. »
Tiécelin s’éloigne et s’en vient percher sur le fau qui couvrait damp
Renart de son frais ombrage. Réunis par le même arbre, leur situa-
tion était loin d’être pareille. Tiécelin savourait ce qu’il aimait le
mieux ; Renart, également friand du fromage et de celui qui en était
le maître, les regardait sans espoir de les atteindre. Le fromage à de-
mi-séché donnait une entrée facile aux coups de bec : Tiécelin en
tire le plus jaune et le plus tendre ; puis il attaque la croûte dont une
parcelle lui échappe et va tomber aux pieds de l’arbre. Renart lève
la tête et salue Tiécelin qu’il voit fièrement campé, le fromage dressé
dans les pattes. « Oui, je ne me trompe pas ; oui, c’est damp Tiéce-
lin. Que le bon Dieu vous protège compère, vous et l’âme de votre
père, le fameux chanteur ! Personne autrefois, dit-on, ne chantait
mieux que lui en France. Vous-même, si je m’en souviens, vous fai-
siez aussi de la musique : ai-je rêvé que vous avez longtemps ap-
pris à jouer de l’orgue ? Par ma foi, puisque j’ai le plaisir de vous ren-
contrer, vous consentirez bien, n’est-ce pas, à me dire une petite
ritournelle. »
Ces paroles furent pour Tiécelin d’une grande douceur, car il avait la
prétention d’être le plus agréable musicien du monde. Il ouvre donc
aussitôt la bouche et fait entendre un cri prolongé.
« Est-ce bien, cela, damp Renart ?
- Oui, dit l’autre, cela n’est pas mal, mais si vous vouliez, vous monte-
riez encore plus haut.
- Écoutez-moi donc. »
Il fait alors un plus grand effort de gosier.
« Votre voix est belle, dit Renart, mais elle serait plus belle encore si
vous ne mangiez pas tant de noix. Continuez pourtant, je vous
prie. »
L’autre, qui veut absolument emporter le prix du chant, s’oublie telle-
ment que, pour mieux filer le son, il ouvre peu à peu les ongles et
les doigts qui retenaient le fromage et le laisse tomber justement
aux pieds de Renart. Le glouton frémit alors de plaisir ; mais il se
contient, dans l’espoir de réunir au fromage le vaniteux chanteur.
« Ah ! Dieu, dit-il en paraissant faire un effort pour se lever, que de
maux le Seigneur m’a envoyés en ce monde ! Voilà que je ne puis
changer de place, tant je souffre du genou ; et ce fromage qui vient
de tomber m’apporte une odeur infecte et insupportable. Rien de
plus dangereux que cette odeur pour les blessures des jambes ; les
médecins me l’avaient bien dit, en me recommandant de ne jamais
en goûter. Descendez, je vous prie, mon cher Tiécelin, venez m’ôter
cette abomination. Je ne vous demanderais pas ce petit service, si
je ne m’étais l’autre jour rompu la jambe dans un maudit piège ten-
du à quelques pas d’ici. Je suis condamné à demeurer à cette
place jusqu’à ce qu’une bonne emplâtre vienne commencer ma
guérison. »
Comment se méfier de telles paroles accompagnées de toutes sor-
64
tes de grimaces
dou-
loureuses ?
Tiécelin, d’ailleurs,
était dans les meilleu-
res dispositions pour celui qui venait enfin de
reconnaître l’agrément de sa voix. Il descendit
donc de l’arbre ; mais une fois à terre le voisinage
de Renart le fit réfléchir. Il avança pas à pas, l’œil au
guet, et en se traînant sur le croupion.
« Mon Dieu ! disait Renart, hâtez-vous donc, avancez ;
que pouvez-vous craindre de moi, pauvre impotent ? »
Tiécelin s’approcha davantage, mais Renart, trop impatient,
s’élance et le manque, ne retenant en gage que trois ou qua-
tre plumes.
« Ah ! traitre Renart ! dit alors Tiécelin, je devais bien savoir
que vous me tromperiez ! J’en suis pour quatre de mes plus
beaux tuyaux ; mais c’est là tout ce que vous aurez, méchant et
puant larron, que Dieu maudisse ! »
Renart, un peu confus, voulut se justifier. C’était une attaque de goutte qui l’avait fait malgré lui sauter. Tiécelin ne l’écouta
pas : « Garde le fromage, je te l’abandonne. Quant à ma
peau, tu ne l’auras pas. Pleure et gémis maintenant
à ton aise, je ne viendrai pas à ton se-
cours.
- Eh bien va-t-en, braillard de mauvais augure, dit Renart en repre-
nant son naturel, cela me consolera de n’avoir pu te clore le bec.
Par Dieu ! reprit-il ensuite, voilà vraiment un excellent fromage ; je
n’en ai jamais mangé de meilleur. C’est juste le remède qu’il me fal-
lait pour le mal de jambes. »
Et, le repas achevé, il reprit lestement le chemin des bois.
QUESTIONS
DEUX PERSONNAGES, UNE MÊME PRÉOCCUPA-TION
1. Dans le premier paragraphe, quel sentiment éprouve Renart dans
la « plaine fleurie » ? Relevez deux mots qui le montrent.
2. Qu’est-ce qui vient cependant déranger Renart ? Relevez l’expres-
sion qui le souligne.
3. Quel personnage trouve une solution au problème qui se pose
également à Renart ? De quelle façon ?
4. Comment se comporte-t-il avec la vieille ?
5. Dans le troisième paragraphe, montrez que la situation de Renart
et de Tiécelin est diamétralement opposée.
6. Toujours dans le même paragraphe, que veut Renart ?
65
LE CORBEAU ET LE RENARD
7. Quel défaut de Tiécelin Renart exploite-t-il pour obtenir ce qu’il
convoite ? Citez quelques passages du texte qui le prouvent.
8. Renart mange-t-il immédiatement le fromage ? Pourquoi ?
9. Comment Renart réagit-il lorsque le corbeau s’aperçoit du mau-
vais tour qu’il s’apprêtait à lui jouer ?
10. D’où vient le comique de cette histoire ?
11. Quel fabuliste du XVIIe siècle raconte une histoire à peu près si-
milaire ? Quelles différences observez-vous entre les deux textes ?
ÉCRIREDans cette description, les verbes « être » et « avoir » sont sans
cesse répétés.
Réécrivez ce texte en trouvant d’autres verbes, plus variés. Vous
pouvez modifier la construction ou l’ordre des phrases.
Un village était au milieu des bois. Dans ce village, il y avait des
coqs, des gelines, des jars, des oisons et des canards. Messire
Constant Desnois était un vilain fort à l’aise. Il était dans le plessis.
Il avait les meilleures provisions de viandes fraîches et salées. Des
pommes et des poires étaient d’un côté ; de l’autre était le parc aux
bestiaux, formé d’une enceinte de pieux de chêne. Les pieux
étaient recouverts d’aubépines touffues.
C’est là que Constant Desnois avait ses gelines à l’abri de toute sur-
prise.
66
INTERACTIF 2.1 Le roman de Renard
Adapté par Ladislas et Irène Stare-vitch
L’EMPLOI DES TEMPS
Dans les extraits que nous avons lus, nous avons rencontré essen-
tiellement de l’imparfait, du plus-que-parfait, du passé simple et
même parfois du présent.
Dans un récit au passé, il est normal de trouver l’imparfait ou le pas-
sé simple, mais l’on verra que l’on peut aussi utiliser le présent par-
mi ces temps.
Enfin, on étudiera tous les emplois du présent.
I - LES TEMPS DU PASSÉ
1. L’IMPARFAIT
Ce temps, par opposition au passé simple, est le temps de l’arrière-
plan. Est à l’arrière-plan tout ce que le narrateur considère comme
peu important pour la compréhension de l’histoire (« C’était le mois
de mai »).
La description fait partie des passages qui ne sont pas indispensa-
bles à la compréhension de l’histoire : « Au bout de la plaine était
une haie. » On parle alors d’imparfait de description.
2. LE PASSÉ SIMPLE
Le passé simple est le temps du premier plan. Il est utilisé pour évo-
quer tous les éléments, les actions importants d’une histoire : « il
était à la fin de ses ressources [...] Il se résigna donc à quitter cette
retraite. »
Le passé simple apporte généralement une information nouvelle qui
construit le récit, nous mène de péripéties en péripéties.
3. LE PLUS-QUE-PARFAIT
Ce temps est utilisé pour évoquer une action antérieure à une autre
(souvent à l’imparfait). Pour cette raison, le plus-que-parfait marque
l’antériorité : « Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la tra-
versant avait laissé tomber la boîte aux oublies. »
67
(LEÇON)
4 LE PRÉSENT DE NARRATION
C’est un présent qui est utilisé parmi les temps du passé (imparfait,
plus-que-parfait, passé simple, etc.).
Son emploi permet de rendre le récit plus vivant en donnant l’impres-
sion que les événements se déroulent au moment de la lecture. Il ac-
centue l’effet dramatique : « Constant Desnois lâche Mauvoisin, son
gros dogue. On retrouve la piste, on l’approche, on va l’atteindre. Le
goupil ! le goupil ! Renart n’en courait que plus vite. »
II - LES EMPLOIS DU PRÉSENT
On distinguera principalement trois emplois du présent : le présent d’actualité, le présent de narration et, on l’a vu, le présent de véri-té générale.
1 LE PRÉSENT D’ACTUALITÉ
C’est le présent que l’on utilise quand on parle, quand on produit un
énoncé (une phrase à l’écrit ou à l’oral) : « Il prit plaisir à lui répon-
dre : « Oui, vilains, je prends votre coq, et malgré vous ». »
2. LE PRÉSENT DE VÉRITÉ GÉNÉRALE
On l’emploie pour dire une chose qui a toujours été vraie et qui le se-
ra toujours. C’est le présent des proverbes, des moralités : « On l’a
dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. »
En voici d’autres exemples :
« Qui va à la chasse perd sa place »
« La raison du plus fort est toujours la meilleure »
« Le chien aboie », « le chat miaule », etc.
3. LE PRÉSENT DE NARRATION
On l’a vu, c’est un faux présent, un présent qui se trouve parmi d’au-
tres temps du passé afin de donner l’illusion du présent et ainsi ac-
centuer l’effet dramatique :
« Mais Chantecler, dès qu’il ne sent plus l’étreinte des dents, fait un
effort, échappe, bat des ailes, et le voilà sur les hautes branches
d’un pommier voisin.
Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irré-
parable qu’il avait faite. »
Ce présent est toujours précédé ou suivi de verbes au passé
(« Il comprit la sottise irréparable qu’il avait faite. »).
68
EXERCICES
I - LES VERBES ET LEUR EMPLOI
Chaque texte ci-dessous utilise un temps particulier. Lisez ces textes, soulignez les verbes et expliquez quand on utilise l’im-parfait, le plus-que-parfait ou le passé simple.
TEXTE 1
[...] il se trouvait en présence d’un de ces demi-vilains, demi-valets
qui, par charité ou pour quelque redevance, obtenaient la faveur de
vivre de la vie des moines, qu’ils servaient ou dont ils gardaient les
terres et les courtils. On les désignait sous le nom de Frères convers
ou convertis à la vie monacale ; gens peu considérés, et qui méri-
taient rarement de l’être davantage.
TEXTE 2
Certain prêtre, un jour, traversait la plaine, portant devant lui sur sa
poitrine une boîte remplie de ces gâteaux légers connus sous le
nom d’oublies, que l’on découpait plus tard pour en faire des pains
à chanter. Au bout de la plaine était une haie : le prêtre en la traver-
sant avait laissé tomber la boîte aux oublies, et ne s’en était pas
aperçu.
TEXTE 3
Le vilain, en voyant Renart traîner les reins et tomber ainsi dans le
chemin, le crut mortellement blessé, et pensa qu’il serait aisé de le
prendre. Il avança donc, et sans quitter son fardeau, il se baissa
comme pour lever Renart de terre. Celui-ci fit un petit saut de côté.
Le vilain ne se découragea pas. Il laissa tomber le bâton sur son
échine, et Renart dont les douleurs se renouvelèrent fit un cri, et
s’éloigna.
II - IMPARFAIT, PLUS-QUE-PARFAIT, PASSÉ SIMPLE, PRÉSENT
TEXTE 1
Relevez les verbes et expliquez leur emploi.
C’était au mois de mai, temps où monte la fleur sur l’aubépine, où
les bois, les prés reverdissent, où les oiseaux disent, nuit et jour,
chansons nouvelles. Renart seul n’avait pas toutes ses joies, même
dans son château de Maupertuis. Il était à la fin de ses ressour-
ces ; déjà sa famille, n’ayant plus rien à mettre sous la dent, pous-
sait des cris lamentables, et sa chère Hermeline, nouvellement rele-
vée, était surtout épuisée de besoin. Il se résigna donc à quitter
cette retraite ; il partit, en jurant sur les saintes reliques de ne pas re-
venir sans rapporter au logis d’abondantes provisions.
69
TEXTE 2
Expliquez l’emploi du temps des verbes soulignés.
Renart franchissait alors les haies ; mais les vilains l’entendirent tom-
ber de l’autre côté et tout le monde se mit à sa poursuite. Constant
Desnois lâche Mauvoisin, son gros dogue. On retrouve la piste, on
l’approche, on va l’atteindre. Le goupil ! le goupil ! Renart n’en cou-
rait que plus vite. « Sire Renart, dit alors le pauvre Chantecler d’une
voix entrecoupée, laisserez-vous ainsi maugréer ces vilains ? À vo-
tre place, je m’en vengerais, et je les gaberais à mon tour. Quand
Constant Desnois dira à ses valets : Renart l’emporte ; répondez :
Oui, à votre nez, et malgré vous. Cela seul les fera taire. »
On l’a dit bien souvent ; il n’est sage qui parfois ne fait folie. Renart,
le trompeur universel, fut ici trompé lui-même, et quand il entendit la
voix de Constant Desnois, il prit plaisir à lui répondre : Oui, vilains, je
prends votre coq, et malgré vous. Mais Chantecler, dès qu’il ne sent
plus l’étreinte des dents, fait un effort, échappe, bat des ailes, et le
voilà sur les hautes branches d’un pommier voisin.
Dépité et surpris, Renart revint sur ses pas. Il comprit la sottise irré-
parable qu’il avait faite.
70
LA PÊCHE AUX ANGUILLES
Comment Renart fit rencontre des Marchands de poisson, et com-
ment il eut sa part des harengs et des anguilles.
n de ces tristes jours de profonde disette, Renart sortit de
Maupertuis, déterminé à n’y rentrer que les poches gon-
flées. D’abord il se glisse entre la rivière et le bois dans une
jonchère, et quand il est las de ses vaines recherches, il approche
du chemin ferré, s’accroupit dans l’ornière, tendant le cou d’un et
d’autre côté. Rien encore ne se présente.
Dans l’espoir de quelque chance
meilleure, il va se placer devant
une haie, sur le versant
du chemin. Enfin, il
entend un mouvement de roues. C’était des marchands qui reve-
naient des bords de la mer, ramenant des harengs frais, dont, grâce
au vent de bise qui avait soufflé toute la semaine, on avait fait pêche
abondante. Leurs paniers crevaient sous le poids des anguilles et
des lamproies qu’ils avaient encore achetées, chemin faisant.
À la distance d’une portée d’arc, Renart reconnut aisément les lam-
proies et les anguilles. Son plan est bientôt fait : il rampe sans être
aperçu jusqu’au milieu du chemin. Il s’étend et se vautre, jambes
écartées, dents rechignées, la langue pantelante, sans mouvement
et sans haleine. La voiture avance ; un des marchands regarde, voit
un corps immobile, et appelant son compagnon :
« Je ne me trompe pas, c’est un goupil ou un blaireau.
- C’est un goupil, dit l’autre, descendons emparons-nous-en, et sur-
tout qu’il ne nous échappe. »
Alors ils arrêtent le cheval, vont à Renart, le poussent du pied, le pin-
cent et le tirent ; et comme ils le voient immobile, ils ne doutent pas
qu’il ne soit mort.
71
U
« Nous n’avions pas besoin d’user de grande adresse, mais que peut valoir sa pelis-
se ?
- Quatre livres, dit l’un.
- Dites cinq, reprend l’autre, et pour le moins : voyez sa gorge, comme elle est blan-
che et fournie ! C’est la bonne saison. Jetons-le sur la charrette. »
Ainsi dit, ainsi fait. On le saisit par les pieds, on le lance entre les paniers, et la voiture
se remet en mouvement. Pendant qu’ils se félicitent de l’aventure et qu’ils se promet-
tent de découdre, en arrivant, la robe de Renart, celui-ci ne s’en inquiète guère. Il sait
qu’entre faire et dire, il y a souvent un long trajet. Sans perdre de temps, il étend la
patte sur le bord d’un panier, se dresse doucement, dérange la couverture, et tire à lui
deux douzaines des plus beaux harengs. Ce fut pour aviser avant tout à la grosse faim
qui le travaillait. D’ailleurs il ne se pressa pas, peut-être même eut-il le loisir de regret-
ter l’absence de sel ; mais il n’avait pas intention de se contenter de si peu. Dans le pa-
nier voisin frétillaient les anguilles : il en attira vers lui cinq à six des plus belles. La diffi-
culté était de les emporter, car il n’avait plus faim. Que fait-il ? Il aperçoit dans la char-
rette une botte de ces ardillons d’osier qui servent à embrocher les poissons. Il en
prend deux ou trois, les passe dans la tête des anguilles, puis se roule de façon à for-
mer de ces ardillons une triple ceinture, dont il rapproche les extrémités en tresse. Il
s’agissait maintenant de quitter la voiture. Ce fut un jeu pour lui, seulement il attendit
que l’ornière vînt trancher sur le vert gazon, pour se couler sans bruit et sans risque
de laisser après lui les anguilles.
Et cela fait, il aurait eu regret d’épargner un brocard aux voituriers.
« Dieu vous maintienne en joie, beaux vendeurs de poisson ! leur cria-t-il. J’ai fait avec
vous un partage de frère : j’ai mangé vos plus gros harengs et j’emporte vos meilleu-
res anguilles, mais je laisse le plus grand nombre. »
72
Quelle ne fut pas alors la surprise des marchands ! Ils crient :
« Au Goupil, au Goupil ! »
Mais le goupil ne les redoutait guère : il avait les meilleures jambes.
« Fâcheux contre-temps ! disent-ils, et quelle perte pour nous, au
lieu du profit que nous pensions tirer de ce maudit animal ! Voyez
comme il a dégagé nos paniers. Puisse-t-il en crever au moins d’indi-
gestion ! »
« Tant qu’il vous plaira, dit Renart, je ne crains ni vous ni vos
souhaits. »
Puis il reprit tranquillement le chemin de Maupertuis. Hermeline, la
bonne et sage dame, l’attendait à l’entrée. Ses deux fils, Malebran-
che et Percehaye, le reçurent avec tout le respect qui lui était dû, et
quand on vit ce qu’il rapportait, ce fut une joie et des embrasse-
ments sans fin.
« À table ! s’écria-t-il, que l’on ait soin de bien fermer les portes, et
que personne ne s’avise de nous déranger. »
QUESTIONS
UN DE CES TRISTES JOURS DE PROFONDE DI-SETTE
1. Qu’est-ce qui pousse Renart à sortir de son repaire ?
2. Dans le premier paragraphe, quels temps dominent ? Expliquez
leur emploi.
3. Toujours dans le premier paragraphe, quel verbe montre que les
pêcheurs ont pêché énormément de poissons ?
Le mot doit-il être compris au sens propre ? Quel est le temps du
verbe ?
LA RUSE DE RENART
4. Dans le deuxième paragraphe, relevez un passage décrivant Re-
nart. Soulignez les adjectifs.
Que pensez-vous de ce bref portrait ?
5. Pourquoi Renart fait-il le mort ?
6. Pourquoi ne craint-il pas que les pêcheurs le dépècent ?
7. Trouvez deux façons de désigner la fourrure du goupil.
73
8. Relevez une phrase qui révèle l’humour de l’auteur dans le texte.
9. Renart se contente-t-il de dévorer les poissons des pêcheurs ?
VOCABULAIRERédigez des phrases contenant les mots « disette », « las » et
« vain ».
RÉÉCRITURELe dialogue du second paragraphe est disposé selon des règles qui
n’ont plus vraiment cours. Réécrivez-le selon les règles actuelles.
Renart, un matin, entra chez son oncle, les yeux troubles, la pelisse
hérissée. « Qu’est-ce, beau neveu ? Tu parais en mauvais point, dit
le maître du logis, serais-tu malade ? - Oui, je ne me sens pas bien.
- Tu n’as pas déjeuné ? - Non, et même je n’en ai pas envie. - Allons
donc ! Çà, dame Hersent, levez-vous tout de suite, préparez à ce
cher neveu une brochette de rognons et de rate ; il ne la refusera
pas. »
74
EXERCICES SUR LE DIALOGUE
EXERCICE 1
Réécrivez le texte ci-dessous en respectant les règles de construc-
tion du dialogue. Pensez, si c’est nécessaire, à ajouter des verbes
de paroles afin d’indiquer quel personnage parle.
Il n’eut pas fait vingt pas qu’il aperçut damp Primaut venant à lui
d’un pas rapide, comme s’il le reconnaissait. « Renart, dit-il, sois le
bienvenu ! — Et vous, damp Primaut, Dieu vous garde et vous
donne bon jour ! Peut-on savoir d’où votre seigneurie accourt si vi-
te ? — Je viens du bois où j’ai chassé longtemps sans rien trouver.
Mais que portes-tu donc là ?
RENART. De bons et beaux gâteaux d’église : des oublies.
PRIMAUT. Des gâteaux ! où les as-tu découverts ?
RENART. Mais apparemment où ils étaient ; ils m’y attendaient, je
suppose.
PRIMAUT. Ah ! cher ami, partageons, je te prie.
RENART. Je vous les donne, et je vous les donnerais quand même
ils vaudraient cinq cents livres. »
Primaut ayant mangé les oublies de grand cœur : « Renart, sais-tu
que ces gâteaux sont fort bons ? En as-tu d’autres ? — Non, pour le
moment. — Eh bien, j’en ai regret ; car, par saint Germain et l’âme
de mon père, je sens une faim horrible. Je n’avais rien mangé d’au-
jourd’hui, et malgré tes oublies, je me sens prêt à défaillir. — Prenez,
dit Renart, un peu de courage. Vous voyez là-bas ce moutier ? Al-
lons-y, nous y trouverons autant d’oublies que nous voudrons. —
Ah ! cher ami Renart, s’il en était ainsi, j’en serais reconnaissant
toute ma vie. — Laissez-moi faire, et vous allez être content, je le
promets sur ma tête. Marchez devant, je suivrai. »
75
Révisez les règles de construction du dialogue
INTERACTIF 2.2 Construire un dialogue
EXERCICE 2
Recopiez le dialogue ci-dessous en ajoutant les verbes de paroles
qui manquent.
Aidez-vous de cette liste : « rétorquer », « dire », « saluer », « de-
mander », « suggérer », « consentir », « s’écrier », « répondre »,
« répliquer ».
Renart ... la Mésange :
« J’arrive bien à propos, commère ; descendez, je vous prie ; j’at-
tends de vous le baiser de paix, et j’ai promis que vous ne le refuse-
riez pas.
- À vous, Renart ? ... la Mésange. Bon, si vous n’étiez pas ce que
vous êtes, si l’on ne connaissait vos tours et vos malices !
- Que vous êtes peu charitable ! ... Renart. Écoutez-bien : sire No-
ble, notre roi, vient de proclamer la paix générale ; plaise à Dieu
qu’elle soit de longue durée ! Le temps est passé des disputes, des
procès et des meurtres ; chacun aimera son voisin, et chacun pour-
ra dormir tranquille.
- Savez-vous, damp Renart, ... la Mésange, que vous dites là de bel-
les choses ? Je veux bien les croire à demi ; mais cherchez ailleurs
qui vous baise, ce n’est pas moi qui donnerai l’exemple.
- En vérité, commère, vous poussez la défiance un peu loin. Tenez,
je fermerai les yeux pendant que vous descendrez m’embrasser, ...
Renart.
- S’il est ainsi, je le veux bien, ... la Mésange.
- Voyons vos yeux. Sont-ils bien fermés ?... Renart.
- Oui, ... Renart.
- J’arrive. », ... la Mésange.
EXERCICE 3
Recopiez le dialogue ci-dessous en trouvant les verbes de paroles
qui manquent.
Cependant l’oiseau avait garni sa patte d’un petit flocon de mousse
qu’il vint déposer sur les barbes de Renart. À peine celui-ci a-t-il sen-
ti l’attouchement qu’il fait un bond pour saisir la Mésange, mais ce
n’était pas elle, il en fut pour sa honte.
« Ah ! Voilà donc votre paix, votre baiser ! Il ne tient pas à vous que
le traité ne soit déjà rompu, ... la Mésange.
- Eh ! ... Renart, ne voyez-vous pas que je plaisante ? Je voulais voir
si vous étiez peureuse. Allons ! recommençons ; tenez, me voici les
yeux fermés. »
La Mésange, que le jeu commençait à amuser, vole et sautille, mais
avec précaution. Renart montrant une seconde fois les dents :
« Voyez-vous, lui ...-elle, vous n’y réussirez pas. Je me jetterais plu-
tôt dans le feu que dans vos bras.
- Mon Dieu ! ... Renart, pouvez-vous ainsi trembler au moindre mou-
vement ! Vous supposez toujours un piège caché : c’était bon avant
la paix jurée. Allons ! une troisième fois, c’est le vrai compte, en
l’honneur de Sainte Trinité. »
76
DE LA PHRASE SIMPLE À LA PHRASE COMPLEXE
Une phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués. Chaque
verbe est le noyau d'une partie de la phrase appelée proposition.
« Le coq fait un rêve ; il demande à Pinte sa signification. »
Première proposition Deuxième proposition
Quand deux propositions sont reliées par un signe de ponctuation,
elles sont juxtaposées. Quand elles sont reliées par un mot coordon-
nant, elles sont coordonnées.
LES PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES
Elles sont reliées par un signe de ponctuation (une virgule, un point-
virgule, deux points) :
« Il passait pour riche, il était pauvre en réalité. »
LES PROPOSITIONS COORDONNÉES
Elles sont reliées par une conjonction de coordination (mais, ou, et,
donc, or, ni, car) :
« Il passait pour riche, mais il était pauvre en réalité. »
On peut également relier ces deux propositions par un adverbe (un
mot invariable) :
« Il passait pour riche, pourtant il était pauvre en réalité. »
77
(LEÇON)
EXERCICES
LA PHRASE ET LES VERBES
1. RELEVEZ LES VERBES DES PHRASES CI-DESSOUS. PRÉ-CISEZ LEUR TEMPS ET LEUR MODE.
a - Renart, le trompeur aux mille tours, prit un beau jour le chemin
d’un village.
b - On y trouvait en abondance poules et coqs, canes et canards,
jars et oies.
c - Constant, un paysan qui avait du foin dans ses bottes, habitait
tout contre la palissade qui entourait le village.
d - Des pieux de chêne bien pointus avaient été dressés pour en dé-
fendre l’accès.
e - Maître Constant avait construit ce fort pour abriter ses poules.
f - Il pouvait être content de ses vergers, qui portaient d’excellents
fruits.
g - Renart se promet bien du plaisir à lui rendre visite.
2. LES PHRASES CI-DESSOUS SONT-ELLES VERBALES OU NON VERBALES ? JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.
a - Toutes ces poules ! Quelle tentation !
b - Or se glisser dedans, sauter par-dessus semble impossible.
c - L’échine basse, sans bruit, Renart s’élance.
d - Impossible de renoncer aux poules !
e - Il se dit qu’il se fera prendre avant d’avoir pris quoi que ce soit.
f - Cruelle incertitude !
g - Mais Renart découvre un pieu brisé par lequel il se faufile.
h - Quelle joie !
i - Ah ! ce festin qui s’annonce !
78
LA PHRASE SIMPLE ET LA PHRASE COMPLEXE
1. LES PHRASES SUIVANTES SONT-ELLES SIMPLES OU COMPLEXES ? JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.
a - Les poules ne sont pas dupes, car elles voient Renart.
b - Chantecler le coq vient vers les poules et leur demande pour-
quoi elles s’enfuient.
c - Pinte, qui pond de gros œufs, lui répond qu’elles ont peur.
d - Chantecler les rassure aussitôt.
e - « Restez ici bien tranquilles ».
f - Le coq revient à son fumier ; il ne craint pas Renart.
g - L’imbécile ne redoute rien, ne sait pas ce qui lui pend au nez.
h - Sur son fumier, Chantecler s’endort.
2. DITES SI LES PROPOSITIONS SONT JUXTAPOSÉES OU COORDONNÉES. JUSTIFIEZ VOS RÉPONSES.
a - Le coq fait un rêve ; il demande à Pinte sa signification.
b - Le coq retourne à son fumier, et se remet à somnoler.
c - Renart s’élance mais, dans sa précipitation, manque sa proie.
d - Chantecler aperçoit Renart ; il va se percher sur le fumier.
e - Le goupil réfléchit au moyen de berner le coq, car il veut assou-
vir sa faim.
f - L’oiseau est méfiant, or Renart va lui jouer un tour de sa façon.
g - Chantecler pousse un cocorico, cependant il garde un œil ou-
vert, car il se méfie de Renart, et ne cesse de le surveiller.
79
3. TRANSFORMEZ CES PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES EN PROPOSITIONS COORDONNÉES. UTILISEZ DES CONJONCTIONS DE COORDINATION OU DES ADVER-BES VARIÉS.
a - Renart se décide à sortir de Maupertuis, il a faim.
b - Il traverse les bois, il approche d’un chemin.
c - Renart tend le cou d’un côté et de l’autre, rien ne se présente.
d - Le goupil va se placer sur le chemin, il entend un mouvement de
roues.
e - C’étaient des marchands emportant plein de poissons ; Renart
va pouvoir se régaler.
f - Celui-ci va-t-il dévorer les anguilles, va-t-il dévorer les lamproies ?
g - Il a extrêmement faim, il doit trouver un moyen d’attraper les pois-
sons sans éveiller l’attention des marchands.
LA PROPOSITION SUBORDONNÉE
UN PROBLÈME DE RÉPÉTITION
En lisant ces deux phrases, impossible de ne pas remarquer la répé-
tition :
« Le renard avance vers le poulailler. Le poulailler est rempli
de poules. »
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VIDÉO 2.2 Comprendre la proposition subordonnée
Afin d'éviter cette répétition, on peut remplacer le groupe nominal
« Le poulailler » par un pronom personnel :
« Le renard avance vers le poulailler. Il est rempli de poules. »
On peut également remplacer « Le poulailler » par un pronom rela-
tif. Cela présente un double avantage (on n’a plus de répétition, on
a une seule phrase au lieu de deux) :
« Le renard avance vers le poulailler qui est rempli de
poules. »
UNE PHRASE COMPLEXE
On obtient une phrase complexe constituée de deux propositions :
Première proposition : Le renard avance vers le poulailler
Deuxième proposition : qui est rempli de poules.
La première proposition est appelée proposition principale (elle peut
exister seule, comme une proposition indépendante), la seconde
proposition dépend de la première (elle ne peut pas exister toute
seule). On l'appelle proposition subordonnée. Comme elle com-
mence par un pronom relatif (« qui »), on dit que c'est une proposi-
tion subordonnée relative.
Toutes les propositions subordonnées ne sont pas relatives, c'est-à-
dire qu'elles ne commencent pas toutes par un pronom relatif (qui,
que, quoi, dont, où, lequel, laquelle, lesquels…). En effet, certaines
propositions subordonnées commencent par une conjonction de su-
bordination (si, quand, comme, que, parce que, puisque, alors que,
pour que…). Pour cette raison, on les appelle propositions subordon-
nées conjonctives.
PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE OU CON-JONCTIVE ?
Problème ! « que » est à la fois pronom relatif et conjonction de su-
bordination. Comment, en ce cas, faire la différence ?
• S'il est pronom relatif, « que » remplace un nom : La vache que j'ai
perdue est chez le prévôt.
« que » remplace « la vache ».
• S'il est conjonction de subordination, « que » se trouve le plus sou-
vent après un verbe : Je pense que la vache est chez le prévôt.
81
VIDÉO 2.3 Comprendre le pronom relatif
EXERCICES 1. DITES SI LES PROPOSITIONS SONT JUXTAPOSÉES, COORDONNÉES OU SUBORDONNÉES.
a - Chantecler pense que Renart dit vrai.
b - Le coq est convaincu, alors, les yeux fermés, il entame une mélo-
die.
c - Renart saisit le coq par le cou, et se sauve tout joyeux de cette
aubaine.
d - Pinte, qui a été témoin de la scène, se lamente.
e - La fermière voit Renart qui emporte son coq.
f - Elle se met à crier. Les paysans accourent.
g - Tous assurent qu’elle aurait dû arrêter Renart.
2. COMPLÉTEZ CES PHRASES AVEC UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE RELATIVE. UTILISEZ AU MOINS UNE FOIS CHAQUE PRONOM RELATIF (QUI, QUE, QUOI, DONT, OÙ, LEQUEL...)
a - Chantecler monte sur un tas de fumier.
b - Le coq repense aux paroles de Pinte.
c - Il monte sur la pointe d’un toit.
82
RÉVISION 2.1 Donnez la nature des mots soulignés.
Répondre
Question 1 sur 12
Le chat Tybert se promenait au soleil et paraissait fort satis-
fait.
A. Conjonction de coordination
B. Conjonction de subordination
C. Adverbe
D. Pronom relatif
d - Il observe et regarde.
e - Mais l’animal se laisse aller au sommeil.
3. RÉÉCRIVEZ CES PHRASES COMPLEXES DE FAÇON À OBTENIR DEUX PHRASES SIMPLES. POUR CELA, REMPLA-CEZ LE PRONOM RELATIF PAR SON ANTÉCÉDENT.
Exemple : L’oiseau dont je te parle s’appelle Tiecelin. → L’oiseau
s’appelle Tiecelin. Je te parle de Tiecelin.
a - Renart qui court vite arrive près de sa proie.
b - Le vilain dont le sommeil est très profond dort tranquillement.
c - Renart, qui cherche un moyen de se débarrasser du vilain,
monte sur l’arbre.
d - Le vilain sent alors une grasse humidité dont la puanteur est in-
supportable.
e - La grasse humidité que sent le vilain est la fiente de Renart.
83
Juxtaposées, coordonnées ou subordonnées ?
INTERACTIF 2.3 Pour s’y retrouver
ÉVALUATION
I - PHRASE SIMPLE OU PHRASE COMPLEXE
1. Relevez les verbes et dites si les phrases sont simples ou com-
plexes. (3 points)
" a - Renart aperçut un hêtre solitaire planté loin de tout chemin.
"
" b - Il franchit le ruisseau, gagne l’arbre, fait autour du tronc ses
passes ordinaires.
"
" c - Il se vautre délicieusement sur l’herbe fraîche.
II - PROPOSITIONS JUXTAPOSÉES ET COORDON-NÉES
2. Citez les conjonctions de coordination. (2 points)
3. Dites si les propositions sont juxtaposées ou coordonnées. Justi-
fiez vos réponses. (5 points)
" a - Tiecelin sentait un premier aiguillon de faim, rien ne lui don-
nait l’espoir de l’apaiser.
"
" b - Le corbeau sortit du bois voisin, et alla s’abattre dans un
plessis.
" c - Là se trouvait un millier de fromages ; on les avait exposés
pour les sécher au soleil.
" d - Tiecelin s’arrêta sur un des plus beaux, car la gardienne
était rentrée pour un moment au logis.
" e - La vieille vit le corbeau puis jeta pierres et cailloux sur l’ani-
mal.
III - PROPOSITIONS SUBORDONNÉES
4. Citez au moins cinq pronoms relatifs. (2 points)
5. Citez au moins six conjonctions de subordination. (3 points)
6. Relevez les propositions subordonnées et dites si elles sont relati-
ves ou conjonctives. (5 points)
" a - Le prêtre dit que donner au bon Dieu est un acte raisonna-
ble.
" b - Le vilain, qui sort de son étable, prend la vache par le licou.
" c - Cette vache que personne ne voudrait acheter ne produit
plus de lait.
"
" d - Le vilain dont la bêtise est connue de tous croit qu’il aura
deux vaches.
84
RENART CHEZ DAME HERSENT
De l'arrivée de Renart chez dame Hersent durant l'absence d'Ysen-
grin, et comment la guerre prit commencement entre les deux ba-
rons.
quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de
branches entrelacées qui formaient une haie et dissimu-
laient l'entrée d'un souterrain. Il franchit la haie, découvrit
l'ouverture et, soit par un mouvement de curiosité soit dans
l'espoir d'y trouver à prendre, il descendit et n'eut pas de peine à re-
connaître la demeure de son bel oncle Ysengrin. Le maître était sor-
ti, dame Hersent, nouvellement relevée de couches, allaitait et lé-
chait ses louveteaux. Comme elle avait déposé son chaperon, le so-
leil vint la frapper au visage quand Renart ouvrit la porte. Cela lui fit
regarder qui venait ainsi lui rendre visite.
Pour Renart, la crainte d'un mauvais accueil le décidait à demeurer
immobile derrière la porte ; mais Hersent l'avait reconnu tout de
suite à sa robe rousse.
« Ah ! dit-elle en riant, c'est donc ainsi, damp Renart, que vous ve-
nez épier les gens ? »
L'autre se tait et ne fait pas un geste. Sans doute il comptait sur
l'obscurité de la salle pour donner le change à la dame. Hersent
l'appelle une seconde fois par son nom et lui fait même du petit
doigt signe d'approcher.
« J'aurais bien des reproches à vous adresser, damp Renart ; mais
je vois que vous ne voulez rien faire pour m'être agréable. En vérité,
jamais on n'a traité sa commère aussi mal que vous faites. »
Ces paroles dites d'un ton caressant rendirent confiance à Renart.
« Madame, dit-il, j'en prends Dieu à témoin, ce n'est pas de mon gré
que j'ai cru devoir éviter de vous rendre visite pendant vos couches.
Bien au contraire, mais Ysengrin, vous le savez, me cherche noise
et m'épie constamment par monts et par vaux. Pourquoi m'a-t-il ainsi
pris en haine ? je l'ignore, ne lui en ayant jamais donné la moindre
occasion. Ne prétend-il pas que je vous aime et que je cherche à
85
À
prendre sa place ici ? Il n'est pas un de vos voisins qui ne lui ait en-
tendu raconter que vous aviez de l'amour pour moi, et qu'il s'en ven-
gerait un jour ou l'autre. Et pourtant, vous savez si je vous ai jamais
dit un seul mot qui ne fût pas convenable. À quoi pourrait-il servir de
prier d'amour une grande dame qui ne manquerait pas d'en rire à
nos dépens ? »
Ces paroles, Hersent les écoute avec une colère mêlée de dépit :
« Vraiment, on parle de moi chez nos voisins ! Le vilain dit : Tel ap-
pelle sa honte qui pense à la venger. Je puis le dire hautement : jus-
qu'à présent, je n'ai pas eu de pensée mauvaise, mais puisque
Ysengrin m'accuse, je veux lui donner raison, et dès aujourd'hui, Re-
nart, j'entends que vous soyez mon ami. Comptez toujours sur mon
bon accueil, j'engage ma foi d'être entièrement à vous. »
Renart, charmé de si bonnes paroles, ne se les fit pas répéter. Il
s'approcha de dame Hersent, la pressa dans ses bras, et les nou-
veaux amants firent échange des promesses les plus tendres. Mais
les longs propos d'amour n'étaient pas au goût de damp Renart. Il
parla bientôt de séparation et de la nécessité de prévenir le retour
d'Ysengrin.
Avant de sortir de la maison, il a soin de passer sur les louveteaux
et de les souiller de ses ordures. Toutes les provisions qu’il rencon-
tre il s'en empare, puis il revient une seconde fois aux louveteaux
qu'il bat comme s’il eût voulu les faire taire, mais en réalité pour
mieux les obliger à parler. Il les traite d’enfants trouvés, sans crain-
dre la honte qui devait en retomber sur Hersent. La dame, dès qu'il
est parti, prend les louveteaux, essuie leurs larmes, les flatte et les
caresse.
« Mes enfants, leur dit-elle, au moins ne direz-vous pas au père que
Renart soit venu et qu'il vous ait maltraités.
- Comment ! répondent-ils, ne pas nous plaindre du méchant roux
que vous avez accueilli et qui honnit notre cher père ? À Dieu ne
plaise ! il faut que justice en soit prise. »
Renart, à la porte, entendit quelque chose de la querelle, mais il ne
s’en inquiéta pas et se remit à la voie.
QUESTIONS
UNE SCÈNE DE GALANTERIE
1. « Ces paroles dites d'un ton caressant rendirent confiance à Re-
nart »
Cherchez dans ce passage tout ce qui révèle (gestes, paroles,
attitude... ) ce ton caressant dont fait preuve dame Hersent.
2. Quel effet cette attitude et ces paroles ont-elles sur Renart ?
3. Quelle raison Renart donne-t-il à Hersent pour n’être pas venu la
voir plus tôt ?
4. Quel est le vrai sujet du discours de Renart ? Trouvez la réponse
en cherchant un mot qu’il répète à deux reprises.
5. Chercher quelques sens du mot « galanterie ». Dans quel genre
littéraire du Moyen Âge trouverait-on cette galanterie ?
86
LA RUSE
6. De quelle façon réagit dame Hersent après avoir écouté Renart ?
7. Quel proverbe cite-t-elle qui annonce ses intentions ? Quel est
l’emploi du présent utilisé ?
8. Quelle phrase raconte brièvement les amours de Renart et d’Her-
sent ?
9. Que fait Renart avant de quitter dame Hersent ?
10. Que signifie cette phrase : « il bat [les louveteaux] comme s’il
eût voulu les faire taire, mais en réalité pour mieux les obliger à par-
ler » ?
11. D’où vient le comique de cette scène ?
RÉÉCRITURERéécrivez ces lignes en remplaçant Renart par « ils » et en conju-
guant les verbes au passé composé.
À quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de bran-
ches entrelacées qui formaient une haie et dissimulaient l'entrée
d'un souterrain. Il franchit la haie, découvrit l'ouverture et, soit par un
mouvement de curiosité soit dans l'espoir d'y trouver à prendre, il
descendit et n'eut pas de peine à reconnaître la demeure de son bel
oncle Ysengrin.
UNE AUTRE FOURBERIE DE RENART
Renart rencontre Noble le Roi et Ysengrin. Ils vont alors chercher en-
semble de quoi déjeuner convenablement.
rrivés dans la prairie, Ysengrin aperçoit le premier, vers l'au-
tre extrémité, une proie superbe. Alors tout joyeux :
« Nous sommes en bonne voie, sire, dit-il, je distingue là-bas un tau-
reau, une vache et son veau. Il ne faut pas qu'ils nous échappent.
Mais il serait bon d'envoyer Renart en avant, pour éprouver s'il n'y
aurait pas de mâtin ou de vilain à craindre : on ne saurait prendre
trop de précautions.
- Vous parlez bien, dit le Roi, Renart est fin et rusé, il reconnaîtra
mieux que personne les lieux. Allez donc en avant, Renart, et quand
vous aurez vu, vous reviendrez nous avertir.
- Volontiers, sire. »
87
A
Aussitôt de courir à travers champs. Il arrive à portée de la proie. Le
vilain, gardien du bétail, dormait tranquillement sous un orme. Re-
nart se coule tout auprès de lui, cherchant dans sa tête un moyen
de s'en défaire. Sans le réveiller, il saisit une branche de l'arbre et
saute rapidement plus haut. Il va de branche en branche, et s'arrête
enfin précisément au-dessus de la tête du berger. Me sera-t-il per-
mis de continuer ? Renart, comme un vrai salaud, se tourne, pousse
et laisse tomber sur le vilain une large écuelle de fiente infecte. Le
berger, sentant couler sur lui un pareil brouet, s'éveille en sursaut,
porte la main à son visage humide, et ne devine pas comment pa-
reille chose a pu tomber de l'arbre. Il lève les yeux et ne voit que
des rameaux du plus beau vert du monde, car Renart s'était dérobé
sous le plus épais du feuillage. La surprise du vilain est extrême ; il
se croit le jouet d'un fantôme, il touche de sa main, il sent une
grasse humidité dont la puanteur est insupportable ; puis il se lève
et court droit au fossé qui fermait la prairie et qui portait une profon-
deur de vingt pieds d'eau.
« Lavons-nous d'abord, se dit-il, puis je tâcherai de découvrir à qui
je dois cette male aventure. »
Comme il arrivait au fossé et qu'il commençait à se pencher accrou-
pi pour se laver, Renart, qui ne l'avait pas perdu de vue, s'était lais-
sé glisser à terre et l'avait rejoint. Quand il l'avait vu dos courbé, tête
penchée sur l'eau, il avait sauté vivement sur son échine, et de son
poids avait décidé la chute du vilain au fond du fossé. Pour Renart,
il n'avait pas même touché la surface de l'eau. Le pauvre homme,
transi d'effroi, étendait les bras et jouait des pieds pour échapper au
danger ; mais Renart est là, qui avise à quelque distance une large
pierre plate et carrée. Il la pousse, la soulève, la fait tomber enfin de
telle force sur le dos du vilain que celui-ci descend avec elle dans la
bourbe du fossé.
88
INTERACTIF 2.4 Le Roman de Renart
Les jambons d’Ysengrin (1974)
DICTÉES
DICTÉE 1
LA PÊCHE AUX ANGUILLES
DICTÉE 2
YSENGRIN CHASSÉ
89
Renart convainc son compère Ysen-grin d’attacher un seau à sa queue et de la plonger dans la glace.
AUDIO 2.1Écoutez le texte
AUDIO 2.2Écrivez le texte
AUDIO 2.3Écoutez le texte
AUDIO 2.4Écrivez le texte
Mots qui vous
sont donnés :
• Constant
• Maupertuis
• Lévriers
LE PUITS
Affamé, Renart pénètre dans l’abbaye des moines aux Blancs
manteaux, et y trouve des poules à dévorer. Avant de partir, il sou-
haite se désaltérer.
a campagne avait été heureuse ; Renart quitta sans en-
combre cette bienheureuse grange de moines. Mais la soif
venait succéder à la faim, et comment l'apaiser ? Devant la
maison se trouvait un puits auquel il ne manqua pas de courir.
L'eau par malheur n'était pas à sa portée. Il frémit d'impatience,
lèche ses barbes desséchées et n'imaginait pas d'expédient quand, au-dessus de sa tête, il voit un treuil ou cylindre auquel
tenait une double corde. L'une descendait dans le puits, l'autre
soutenait un seau vide à fleur de terre. Renart devine l'usage
qu’on peut en faire, et déposant la geline qu'il avait rapportée de
la grange, il se rapproche de l'ouverture du puits, s'attache à la
corde et la tire de toutes ses forces dans l'espoir de ramener le
seau qui reposait au fond. Mais soit que le vaisseau ne fût pas
rempli, soit que la corde tournée sur le treuil eût échappé à la
cheville qui la retenait, Renart fut quand il s'y attendait le moins
entraîné lui-même dans le gouffre.
90
L
Il a maintenant toute liberté de boire ; il aurait même le temps de pê-
cher à son aise. Mais je doute qu'il s'en soit avisé ; la soif ne le
tourmentait plus, elle avait fait place à la crainte, à la terreur. Le voilà
donc attrapé, le grand attrapeur des autres ! Que va-t-il devenir, ô
mon Dieu ! il faudrait des ailes pour sortir d’ici. À quoi lui sert une sa-
gesse prétendue ? Il restera dans ce lieu jusqu'au jour du Juge-
ment, à moins qu'un autre ne vienne l'en tirer. Et dans ce cas-là
même que n'aura-t-il pas à craindre de ces moines, ennemis de sa
race et si convoiteux du collier blanc de sa fourrure ?
Tout en faisant ces douloureuses réflexions, il se tenait d'une patte à
la corde du puits, de l'autre à l'anse du seau qui flottait au-dessus
de l'eau. Or le hasard voulut qu’Ysengrin fût sor-
ti du bois à peu près en même temps que lui et
que dans une intention pareille, il arrivât dans
ces parages, souffrant de la faim et de la soif.
Trop maladroit pour découvrir le défaut du gui-chet :
« Voilà, disait-il en revenant sur ses pas, une
terre du démon, non du Dieu vivant. On n'y
trouve rien à manger, rien à boire ; je vois bien
là ce qu'ils appellent un puits, mais le moyen
d'en tirer une seule goutte d’eau ? »
Ysengrin s'en était pourtant approché ; il avait
mis ses pieds sur la pierre circulaire et mesuré
des yeux la profondeur. Damp Renart, tranquille comme une ombre,
conservait à l'eau dans laquelle il était à demi plongé toute sa trans-
parence.
« Que vois-je là ! dit tout à coup Ysengrin, au fond de ce puits damp
Renart ! Est-il possible ? »
Il regarde encore, et cette fois son image reproduite à côté du corps
de Renart lui donne les idées les plus étranges. Il croit voir de ses
propres yeux Renart en compagnie de dame Hersent, il suppose en-
tre eux un rendez-vous convenu.
« C'est bien lui ! c'est bien elle ! Ah ! traîtresse, diras-tu maintenant
que tu n'as pas été surprise avec le méchant Renart ? »
Le puits sonore répond Renart ! Il répète ses injures et l'écho lui ap-
porte la confirmation de sa honte et de son mal-
heur.
Renart avait aisément reconnu son compère, il
le laissait maugréer et crier. Cependant au
bout de quelques minutes :
« Qui va là-haut ? dit-il, et qui se permet de par-
ler ?
- Va ! dit Ysengrin, je te reconnais.
- Je vous reconnais aussi ; oui, je fus autrefois
votre bon voisin, votre compère, et je vous ai-
mais comme votre neveu ; mais aujourd'hui je suis feu Renart ; j'étais assez sage durant ma
vie, aujourd'hui je suis, Dieu merci, trépassé, et
je me trouve dans un lieu de délices.
- S'il est vrai que tu sois mort, répond Ysengrin, je n'en suis pas au-
trement fâché ; mais depuis quand ?
91
- Depuis deux jours. Ne vous en étonnez pas, sire Ysengrin : tous
ceux-là mourront qui sont encore en vie ; tous passeront le guichet
de la mort. Notre Seigneur, dans sa bonté, m'a tiré de la vallée de
misère, du siècle puant dans lequel j'étais embourbé, puisse-t-il aus-
si vous visiter, Ysengrin, à l'heure de la mort ! Mais d'abord, je vous
engage, et dans votre intérêt seul, à changer de dispositions envers
moi.
- Je le veux bien, répond Ysengrin, puisque te voilà mort, je prends
Dieu à témoin que je n'ai plus de haine : je commence même à re-
gretter que tu ne sois plus du monde.
- Et moi j'en ai grande joie.
- Comment ? Tu parles sérieusement ?
- En pure vérité.
- Mais explique-toi.
- Volontiers. D'un côté mon corps repose dans la maison de ma
chère Hermeline, de l'autre mon âme est en Paradis, placée devant
les pieds de Notre Seigneur. Comprenez-vous maintenant que j'aie
sujet d'être joyeux et satisfait ? J'ai tout ce que je puis désirer. Ah !
sire Ysengrin, je ne veux pas faire mon éloge, mais vous auriez dû
me tenir plus cher que vous ne faisiez, car je ne vous ai jamais vou-
lu de mal et je vous ai souvent procuré du bien. Non pas que je
m'en repente, mes vertus sont aujourd'hui trop bien
récompensées ; et si vous êtes un des grands de la terre, je suis en-
core mieux placé dans l'autre monde. Je ne vois ici que riches cam-
pagnes, belles prairies, plaines riantes, forêts toujours vertes. Ici, les
grasses brebis, des chèvres, des agneaux comme on n'en voit pas
chez vous. Ici, vingt fois plus de lapins, de lièvres et d'oisons que
vous n'en pourriez compter. En un mot, j'ai tout ce que je désire,
comme tous ceux qui vivent à peu de distance de moi. Autant de ge-lines que nous voulons. En voulez-vous la preuve ? Sur le bord de
cette ouverture doit s'en trouver une que j'ai jetée comme superflue,
en sortant de notre dernier festin. Regardez, vous la trouverez. »
Ysengrin détourne un peu la tête et trouve en effet la geline dont Re-
nart lui parlait.
« Il dit ma foi vrai, pensa-t-il, mais quel bon Paradis que celui où l’on
a telle viande à foison ! Je n'en voudrais jamais d’autre. »
En même temps, il jetait les dents sur la geline et la dévorait sans y
rien laisser que les plumes. Puis revenant au puits :
« Feu Renart, dit-il, aie compassion de ton compère ; apprends-
moi, par la grâce de Dieu, comment à ton exemple je pourrai ga-
gner Paradis.
- Ah ! répond Renart, vous demandez là quelque chose de bien diffi-
cile. Voyez-vous, le Paradis, c'est la maison du ciel, on n'y entre pas
quand et comme on veut. Vous conviendrez que vous avez toujours
été violent, larron et déloyal. Vous m'avez toujours poursuivi d'injus-
tes soupçons, quand vous aviez une femme remplie de vertus, un
vrai modèle de pudicité.
- Oui, oui, j'en conviens, dit Ysengrin, mais à cette heure je suis re-
pentant.
- Eh bien ! si vous êtes dans les bonnes dispositions que vous dites,
regardez les deux vaisseaux qui sont l'un près de vous, l'autre près
de moi. Ils servent à peser le bien et le mal des âmes. Quand on se
croit en état d'espérer les joies de Paradis, on entre dans la cor-
beille supérieure, et si l'on est en effet repentant, on descend facile-
ment ; mais on reste en haut si la confession n'a pas été bonne et
complète.
- Confession ? dit Ysengrin, est-ce que tu as confessé tes péchés ?
92
- Assurément ! Avant de mourir j'ai vu passer un vieux lièvre et une
chèvre barbue, je les ai priés de m'écouter et j'en ai reçu l'absolu-tion. Il faut donc, si vous voulez descendre près de moi, commen-
cer par vous confesser et vous repentir de vos méfaits.
- Oh ! s'il ne faut que cela, dit Ysengrin fort joyeux, je suis en bon
point : hier justement j'ai rencontré sur mon chemin damp Hubert
l'épervier, je l'ai appelé, l'ai prié d'entendre ma confession générale
et de m'absoudre, ce qu'il a fait sans hésiter.
- S'il en est ainsi, dit Renart, je veux bien prier le roi des cieux de
vous ménager une place auprès de moi.
- Je t'en prie, compère, et je prends à témoin sainte Appetite que j'ai
dit la vérité.
- Mettez-vous donc à genoux et demandez à Dieu qu'il vous ac-
corde l'entrée de son paradis. »
Ysengrin tourna vers l'Orient son postérieur, et sa tête vers le soleil
couchant. Il marmotta, il hurla à rompre les oreilles.
« Renart, dit-il ensuite, j’ai fini ma prière.
- Et moi j'ai obtenu votre grâce. Entrez dans la corbeille, je pense
que vous descendrez facilement. »
On était alors en pleine nuit : le ciel était inondé d'étoiles dont le
puits renvoyait la lumière.
« Voyez le miracle, Ysengrin, dit alors Renart, mille chandelles sont
allumées autour de moi, signe assuré que Jésus vous a fait
pardon. »
Ysengrin rempli de confiance et d'espoir essaie longtemps sans suc-
cès ; mais enfin, aidé des conseils de son compère, il parvient à se
tenir à la corde avec les pieds de devant, en posant
les deux autres dans le seau. La corde alors se dé-
vide et cède au nouveau contrepoids de son
corps. Il descend, Renart beaucoup plus
léger s'élève dans la même mesure.
Voilà pour Ysengrin un nouveau sujet
de surprise : au milieu de la route il se sent
heurté par Renart.
« Où vas-tu, cher compain, dis-moi ? Suis-je
dans la bonne voie ?
- Oui, vous y êtes et je vous la quitte entière. La cou-
tume est telle ici : quand vient l'un s'en va l'au-
tre. À ton tour, beau compain, à demeurer dans
la compagnie des moines aux Blancs man-
teaux. Belle occasion pour toi d'apprendre à
mieux chanter. »
En prononçant ces derniers mots, il touchait au bord
du puits ; il saute à pieds joints, sans demander son
reste et ne cesse de courir jusqu'à ce qu'il ait perdu de
vue l'abbaye des Blancs-moines.
La surprise, la honte et la rage ne permi-
rent pas au pauvre Ysengrin d'essayer une réponse. Il eût été de
ceux qui furent pris devant la cité d'Alep qu'il n'eût pas été plus con-
fus et plus désespéré. Vainement essaie-t-il de remonter, la corde
glisse entre ses bras, et tout ce qu'il peut faire c'est, grâce au seau
qui l'a descendu, de conserver la tête au-dessus de l’eau glacée
dans laquelle le reste de son corps est plongé.
93
QUESTIONS
L’ATTRAPEUR ATTRAPÉ
1. Comment Renart assouvit-il sa soif ?
2. Que lui arrive-t-il au moment où il pense ramener de l’eau ?
3. Quelle phrase du narrateur révèle de la moquerie à l’égard de Re-
nart ?
4. Qu’y a-t-il de drôle dans la situation de Renart ?
UNE ARRIVÉE INESPÉRÉE
5. Quel personnage arrive à ce moment ? Citez la phrase qui vous a
permis de répondre à cette question.
6. Par quel mot cette phrase commence-t-elle ? Donnez sa classe
grammaticale, et dites ce qu’il signifie.
7. Pourquoi le nouveau venu croit-il voir Renart et Dame Hersent au
fond du puits ?
LA RUSE DE RENART
8. Que fait croire Renart à ce personnage ?
9. Relevez quatre façons de dire que Renart est mort.
10. Par quel moyen Renart parvient-il à donner envie à son compère
d’être mort ?
QUAND VIENT L'UN S'EN VA L'AUTRE
11. De quelle façon le loup doit-il rejoindre Renart au paradis ? Com-
ment Renart le convainc-t-il de le faire ?
12. Que doit-il faire avant de monter dans un seau ?
13. Pourquoi la prière du loup est-elle ridicule ?
14. Que se passe-t-il quand le loup descend ? Citez deux phrases
qui le montrent. Pourquoi est-ce comique ?
RÉDIGEZComme Renart, essayez de convaincre quelqu’un d’une chose com-
plètement absurde voire idiote.
Pour cela, faites un dialogue commençant par « apprends-moi com-
ment à ton exemple je pourrai ».
94
LE RENARD ET LE BOUCCapitaine Renard allait de compagnie
Avec son ami Bouc des plus haut encornés.
Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;
L'autre était passé maître en fait de tromperie.
La soif les obligea de descendre en un puits.
Là, chacun d'eux se désaltère.
Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,
Le Renard dit au Bouc : « Que ferons-nous, Compère ?
Ce n'est pas tout de boire ; il faut sortir d'ici.
Lève tes pieds en haut et tes cornes aussi ;
Mets-les contre le mur : le long de ton échine
Je grimperai premièrement ;
Puis sur tes cornes m'élevant,
À l'aide de cette machine,
De ce lieu-ci je sortirai,
Après quoi je t'en tirerai.
- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue
Les gens bien sensés comme toi.
Je n'aurais jamais, quant à moi,
Trouvé ce secret, je l'avoue. »
Le Renard sort du puits, laisse son Compagnon,
Et vous lui fait un beau sermon
Pour l'exhorter à patience.
« Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence,
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n'aurais pas à la légère
Descendu dans ce puits. Or adieu, j'en suis hors ;
Tâche de t'en tirer, et fais tous tes efforts ;
Car, pour moi, j'ai certaine affaire
Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin. »
En toute chose il faut considérer la fin.
(Jean de La Fontaine, Livre troisième, fable V)95
LE COMBAT DE RENART ET D'YSENGRIN
Du grand et mémorable combat de damp Renart et de messire
Ysengrin ; et comment le jugement de Dieu donna gain de cause à
qui avait le meilleur droit.
enart ne se vit pas en face d'Ysengrin sans inquiétude. Il avait bien été mis aux lettres, il savait même assez de ni-gromancie ; mais au moment de dire les mots qui servent
pour les combats singuliers, il les avait oubliés. Cependant, persua-
dé que l’escrime avait une vertu suffisante, il empoigne son bâton,
le fait deux ou trois fois brandir, tourne la courroie sur son avant-
bras, embrasse son écu et paraît aussi ferme qu'un château défen-
du par de hautes murailles. Voyons maintenant ce qu'il saura faire.
Ysengrin attaque le premier : c'était le droit de l'offensé. Renart s'in-
cline et le reçoit, l'écu sur la tête. Ysengrin frappait et injuriait en
même temps :
« Méchant nain ! que je sois pendu si je ne venge ici ma femme
épousée !
- Faites mieux, sire Ysengrin ; prenez l'amende que je vous offre.
Les chevaliers de ma parenté vous feront hommage, je quitterai le
pays, j'irai outre mer.
- Il s'agit bien de ce que tu feras en sortant de mes mains ! Va ! tu
ne seras pas alors en état de voyager.
- Rien n'est moins prouvé. On verra qui demain sera le mieux en
point.
- J'aurai vécu plus d'un jour, si tu vois la fin de celui-ci.
- Mon Dieu, moins de menaces et plus d'effets ! »
Ysengrin se précipite ; l'autre l’attend l'écu sur le front, le pied avan-
cé, la tête bien couverte. Ysengrin pousse, Renart résiste et d'un
coup de bâton adroitement lancé près de l'oreille, il étourdit son ad-
versaire et le fait chanceler. Le sang jaillit de la tête, Ysengrin se si-
gne en priant le Dieu qui ne ment de le protéger. Est-ce que,
d'aventure, sa femme épousée serait complice de Renart ? Il voyait
cependant trouble : à qui lui eût demandé s'il était tierce ou none et
quel temps il faisait, il aurait eu grand peine à répondre. Renart le
suivait des yeux, et s'il hésitait à prendre l'offensive, au moins se pré-
parait-il à bien soutenir une deuxième attaque.
96
R
97
Excédé par les forfaits de Renart, Ysengrin réclame justice au roi Noble.Les deux compères s’en remettent au juge-ment de Dieu.
« Eh ! que tardez-vous, Ysengrin ? pensez-vous la bataille finie ? »
Ces mots réveillent l'époux d’Hersent ; il avance, de nouveau ; le
pied tendu, il brandit son bâton et le lance d'une main sûre. Renart
l'esquive à temps et le coup ne frappe que l'air.
« Vous le voyez, sire Ysengrin, Dieu est pour mon droit, vous aviez
jeté juste et pourtant vous avez donné à faux. Croyez-moi, faisons
la paix, si toutefois vous tenez à votre honneur.
- Je tiens à t'arracher le cœur, et je veux être moine si je n'y par-
viens. »
Ysengrin retourne à la charge le bâton dissimulé sous l'écu, puis
tout à coup il le dresse et va frapper Renart à la tête. L’autre avait
amorti le coup en se baissant ; et profitant du moment où l'ennemi
se découvre, il l'atteint de son bâton assez fortement pour lui casser
le bras gauche. On les voit alors jeter leurs écus de concert, se pren-
dre corps à corps, se déchirer à qui mieux mieux, faire jaillir le sang
de leur poitrine, de leur gorge, de leurs flancs. Le combat redevient
égal par la perte qu'Ysengrin a faite de son bras. Combien de pas-
ses et de tours l'un sur l'autre, avant qu'on puisse deviner qui l'em-
portera ! Ysengrin a pourtant les dents les plus aiguës ; les ouvertu-
res qu'il pratique dans la pelisse de son ennemi sont plus larges et
plus profondes. Renart a recours au tour anglais : il serre Ysengrin
en lui donnant le jambet ou croc-en-jambe qui le renverse à terre.
Sautant alors sur lui, il lui brise les dents, lui crache entre les lèvres,
lui arrache les grenons avec ses ongles et lui poche les yeux de
son bâton. C'en était fait d'Ysengrin :
« Compère, lui dit Renart, nous allons voir qui de nous deux a droit.
Vous m'avez cherché querelle à propos de dame Hersent : quelle
folie de vous être soucié de si peu de chose, et comment peut-on
mettre confiance dans une femme ! Il n'en est pas une qui le méri-
te ; d'elles sortent toutes les querelles, par elles la haine entre les pa-
rents et les vieux amis ; par elles les compères en viennent aux
mains ; c'est la source empoisonnée de tous désordres. On me di-
rait d'Hermeline tout ce qu'on voudrait, je n'en croirais pas un mot,
et je ne mettrais pas assurément ma vie en danger pour elle. »
Ainsi raillait le faux Renart, tout en faisant pleuvoir les coups sur les
yeux, le visage d'Ysengrin, tout en lui arrachant le cuir avec le poil.
Mais par un faux mouvement, le bâton dont il joue si bien sur le
corps de son ennemi lui échappe ; Ysengrin met le moment à profit,
il allait se relever, son bras cassé l'en empêche. Renart conservait
donc l'avantage, quand, pour son malheur, il avance les doigts dans
la mâchoire d'Ysengrin qui les serre avec ses dents de reste, et pen-
dant que la douleur fait jeter un cri à Renart, l'autre débarrasse son
bras droit, le passe au dos de son adversaire, le fait descendre, et
lui monte à son tour sur le ventre. Voilà les rôles changés : Renart,
entre les genoux d'Ysengrin, implore non pas son ennemi, mais tous
les saints de Rome, pour éviter le salaire du faux serment qu'il a prê-
té. Et comme Ysengrin ne lui épargne pas les coups, il s'évanouit,
devient froid comme glace, en déclarant vouloir mourir avant de se
démentir et se reconnaître vaincu. Après l’avoir battu, frappé, laissé
pour mort, Ysengrin se relève ; il est proclamé vainqueur. Les ba-
rons accourent de tous côtés pour le féliciter et lui faire cortège. Ja-
dis les Troyens n'eurent pas autant de joie quand ils firent entrer Hé-
lène dans leur ville, que n'en témoignent Brun l'ours, Tiécelin le cor-
beau, Tybert le chat, Chantecler le coq et Rooniaus le mâtin quand
ils virent la défaite de Renart. Vainement les parents du vaincu s’in-
terposent près du Roi ; Noble ne veut rien entendre, il ordonne que
le traître soit pendu sur le champ. Tybert se met en mesure de lui
98
bander les yeux ; Rooniaus lui liait les poings, quand le malheureux
Renart exhala un soupir annonçant qu'il vivait encore, et ses pre-
miers regards se portèrent sur les apprêts de son supplice.
QUESTIONS
I - LE JUGEMENT DE DIEU
1. Qu’est-ce que le jugement de Dieu ? Pour répondre à cette ques-
tion, vous pouvez faire des recherches ou simplement lire ce texte.
2. Qu’arrive-t-il au perdant d’un tel jugement ? Répondez en relisant
le dernier paragraphe.
3. Relisez le texte s’il le faut, et dites ce qu’est, dans le deuxième pa-
ragraphe, « le droit de l’offensé » ?
II - LE COMBAT D’YSENGRIN ET RENART
4. Dans le premier paragraphe, relevez une comparaison. Que ré-
vèle-t-elle des intentions de Renart ?
5. Quels passages montrent que Renart pense que le combat
tourne à son avantage puis à son désavantage ?
6. Les combattants ne font-ils que combattre ? Que font-ils d’autre ?
7. Relevez des termes ou des phrases montrant la violence du com-
bat.
8. Relevez deux exagérations.
9. De quel genre littéraire, ce combat, ces hyperboles, etc. sont-ils
caractéristiques ?
III - UN COMBAT POUR RIRE
10. Quels éléments soulignent l’aspect comique de ce texte ?
11. Cherchez dans un dictionnaire ce qu’est une parodie, et expli-
quez pourquoi ce texte est une parodie.
99
INTERACTIF 2.5 Un combat parodique
Monty Python : Sacré Graal ! (1975)
RÉDACTION
CONSIGNES
Racontez un combat épique de façon parodique.
À la façon du combat de Renart et d’Ysengrin ou encore de Sacré
Graal, racontez un combat entre deux chevaliers qui s’affrontent en
duel. Avant de faire le récit de ce combat, dites comment se rencon-
trent les deux adversaires et rédigez leur dialogue.
Utilisez les temps du récit (imparfait, plus-que-parfait, passé sim-
ple... ), le présent d’actualité pour le dialogue et le présent de nar-ration pour le combat.
N’oubliez pas qu’il s’agit d’écrire une parodie, c’est-à-dire d’imiter
les combats de chevaliers pour s’en moquer. Faites donc preuve
d’humour. Ce n’est pas un texte sérieux.
POUR MIEUX BÂTIR VOTRE TEXTE, SONGEZ À FAIRE DES PARTIES
• Première partie : rencontre et dialogue des combattants
• Deuxième partie : combat des chevaliers
• Troisième partie : victoire de l’un des chevaliers
UTILISEZ TOUT CE QUE VOUS AVEZ APPRIS EN CLASSE
• utilisez le vocabulaire du Moyen Âge (l’écuyer, le gonfanon, l’ori-
flamme, le destrier, le haubert, la hampe, l’épieu, l’écu, le fleuron,
preux, courtois, armé de pied en cap...).
• donnez du rythme en faisant des phrases courtes pour que les ac-
tions s’enchaînent.
• utilisez des verbes d’action en rapport avec le combat (asséner,
frapper, abattre, riposter, traverser, s’enfoncer, pénétrer, (se) briser,
voler en éclats, heurter, trancher, se ruer à bride abattue, s’élan-
cer, piquer des deux, défier, éperonner, parer...).
• rédigez votre texte en utilisant les temps étudiés en classe (temps
du premier plan, de l’arrière-plan, présent de narration, présent
d’actualité... ).
• placez quelques hyperboles (exagérations) montrant l’incroyable
force des chevaliers.
• révisez les règles de construction du dialogue.
100
BARÈME
• la copie est propre, sans ratures ou ta-
ches (1 point)
• l’écriture est lisible et correspond aux
règles habituelles (1 point)
• le texte est composé des 3 paragra-
phes demandés (alinéas et saut de li-
gnes) (1,5 point)
• le dialogue est construit selon les rè-
gles (1,5 point)
• le texte est convenablement ponc-
tué (1 point)
• l’orthographe lexicale et l’orthographe
grammaticale ont été soignées (4
points)
• le vocabulaire du Moyen Âge est utilisé
(1 point)
• le vocabulaire du combat est utilisé (1
point)
• les phrases sont courtes (1 point)
• des hyperboles sont utilisées (1 point)
• les temps demandés sont utilisés et
correctement conjugués (2 points)
• le texte est une parodie et révèle un hu-
mour en rapport avec le sujet (3
points)
• la rédaction a été rédigée avec le sou-
ci d’utiliser un vocabulaire riche, un
style écrit correct, de l’originalité dans
le traitement du sujet (1 point)
101
INTERACTIF 2.6 Rédi-gez et envoyez vo-
tre travail
LES FIGURES DE STYLE
Une figure de style est une façon de jouer sur les mots, de les utili-
ser afin d’exprimer une idée ou une réalité pour que celles-ci nous
paraissent plus évidentes, plus compréhensibles voire plus belles.
Ainsi, par exemple, l’hyperbole (figure de l’exagération) impose
avec force l’idée d’un travail long et pénible : « J’ai mis 50 ans à
faire mon travail. »
Dans le Roman de Renart, nous avons relevé différentes figures de
style telles que l’hyperbole, l’euphémisme, la comparaison, la mé-taphore, la périphrase, la personnification, l’énumération et l’anti-thèse.
102
Introduction à la notion de figure
VIDÉO 2.4 Qu’est-ce qu’une figure de style ?
1. L’HYPERBOLE
C’est une exagération.
Exemples :
• Une « grande guerre, qui ne finira jamais »
• « Jadis les Troyens n'eurent pas autant de joie quand ils firent en-
trer Hélène dans leur ville, que n'en témoignent Brun l'ours, Tiéce-
lin le corbeau, Tybert le chat, Chantecler le coq et Rooniaus le mâ-
tin quand ils virent la défaite de Renart. »
2. L’EUPHÉMISME
Cette figure consiste à retirer d’une idée ce qu’elle peut avoir de cho-
quant. Ainsi on dira « Il est parti » ou « Il nous a quittés » pour « Il
est mort ».
Exemple : Renart « la pressa dans ses bras » (l’expression désigne
en fait un adultère).
3. LA COMPARAISON
C’est un rapprochement entre deux choses effectué par un mot de
comparaison (« comme », « pareil à », « tel que », etc.).
Exemple : Renart « paraît aussi ferme qu'un château défendu par
de hautes murailles »
4. LA MÉTAPHORE
C’est une comparaison dans laquelle l’outil de comparaison aurait
disparu.
Exemple : Les poissons qui « crèvent » les paniers ; « la robe de
Renart » (le mot robe ne désigne pas ici un vêtement féminin, mais
la fourrure de l’animal).
5. LA PÉRIPHRASE
Cette figure consiste à désigner en plusieurs mots ce qu’on pourrait
dire en un mot.
« la grande eau salée » est un groupe nominal qui désigne la mer.
C’est donc une périphrase.
6. LA PERSONNIFICATION
Ce procédé consiste à attribuer aux animaux ou aux choses un com-
portement, des pensées ou des sentiments humains.
Exemple : « L’autre [le corbeau], qui veut absolument emporter le
prix du chant, s’oublie tellement que, pour mieux filer le son, il ouvre
peu à peu les ongles et les doigts qui retenaient le fromage et le
laisse tomber justement aux pieds de Renart.»
103
7. L’ÉNUMÉRATION
Cette figure consiste à énumérer des mots ou des groupes de mots.
On parle également d’accumulation.
Exemple : « Je ne vois ici que riches campagnes, belles prairies,
plaines riantes, forêts toujours vertes ; ici, les grasses brebis, des
chèvres, des agneaux comme on n'en voit pas chez vous ; ici, vingt
fois plus de lapins, de lièvres et d'oisons que vous n'en pourriez
compter. »
8. L’ANTITHÈSE
Cette figure rapproche deux termes opposés.
Exemples :
• « Il descend, Renart beaucoup plus léger s'élève dans la même
mesure »,
• « quand vient l'un s'en va l'autre ».
EXERCICESRetrouvez dans chacun des exercices les figures de style
suivantes : l’hyperbole, l’euphémisme, la comparaison, la méta-
phore, la périphrase, la personnification, l’énumération ou l’anti-
thèse.
EXERCICE 1
a - De sa chambre sortit alors Hélène, semblable à Artémis aux-flè-
ches-d’or. (L’Odyssée d’Homère)
b - Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été,
Avait, en s’en allant, négligemment jeté
Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. (« Booz endormi » de
Victor Hugo)
c - Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
Doux, regardait la grande auréole solaire ; (« Le crapaud » de Victor
Hugo)
d - L’envie, la jalousie, le dépit, la rage, me préparent les châtiments
les plus cruels auxquels puisse être soumis un être de mon espèce.
(Le Diable amoureux de Jacques Cazotte)
e - À force de frapper à toute volée, nombre de leurs épieux se bri-
sent ; alors ils dégainent plus de cent mille épées. (La Chanson de
Roland)
104
f - Le loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : « Tire la che-
villette et la bobinette cherra. » (« Le Petit Chaperon rouge » de
Charles Perrault )
g - C’étaient des poulpes effroyables entrelaçant leur tentacules
comme une broussaille vivante de serpents. (Vingt mille lieues sous
les mers de Jules Verne)
EXERCICE 2
a - Le ciel est dans ses yeux, l’enfer est dans son cœur. (Henriade
de Voltaire)
b - Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ;
Grave, il songeait ; l'horreur contemplait la splendeur. (« Le cra-
paud » de Victor Hugo)
c - Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres ; si j’étais aux
Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi : les
femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel, nuancé de mille couleurs
qui m’entourait. (Lettres persanes de Montesquieu)
d - La perte de son fils unique a plongé ce cher homme dans un
chagrin qui reparaît quelque fois. (L’Auberge rouge de Balzac)
e - Il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisan-
tes, et il en rit le premier jusqu’à en éclater (Les Caractères de La
Bruyère)
f - Devant les cafés, un peuple d’hommes buvait des boissons
brillantes et colorées qu’on aurait prises pour des pierres précieu-
ses fondues dans le cristal. (« Tombouctou », Les Contes du jour et
de la nuit de Guy de Maupassant)
g - Entre les pattes d’un Lion,
Un Rat sortit de terre assez à l’étourdie :
Le Roi des Animaux, en cette occasion,
Montra ce qu’il était, et lui donna la vie.
(« Le Lion et le Rat » de Jean de La Fontaine)
EXERCICE 3
a - Être éloquent en son absence et muet en sa présence (Melmoth
de Charles Robert Maturin)
b - Elle ne put résister au torrent de bonheur qui inondait son âme
après tant de jours de désespoir. (Le Rouge et le Noir de Stendhal)
c - Le taudis où son regard plongeait en ce moment était abject,
sale, fétide, infect, ténébreux, sordide (Les Misérables de Victor Hu-
go)
d - Elle a vécu, Myrto, la jeune tarentine. (« La jeune Tarantine »
d’André Chénier)
e - Il dégaine Almace, son épée d’acier brun ; au plus fort de la
presse, il frappe mille coups et plus. (La Chanson de Roland)
105
f - L’océan semblait une immense chaîne de montagnes mouvantes,
aux sommets confondus avec les nuages, et aux vallées profondes
comme des abîmes [...] (Pauline d’Alexandre Dumas)
g - Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
(« Le Chêne et le Roseau » de Jean de La Fontaine)
RÉVISION 2.2 Les figures de style
Répondre
Question 1 sur 14
Je suis deux jours sans la voir, qui sont pour moi des siècles
effroyables. (Le Bourgeois gentilhomme de Molière)
A. Euphémisme
B. Hyperbole
C. Périphrase
D. Comparaison
106
107
VIDÉO 2.5 Les figures dans les expressions quotidiennes
LES FABLIAUX3
109
BRUNAIN ET BLÉRAIN
e vais vous raconter l’histoire d’un vilain et de sa femme.
Pour la fête de Notre-Dame, ils allèrent prier à l’église. Avant
de commencer l’office, le curé vint faire son sermon. Il dit qu’il était
bon de donner au Bon Dieu et que celui-ci rendait le double à qui
donnait de bon cœur.
« Entends-tu, ma chère, ce qu’a dit le curé ?
fait le vilain à sa femme. Qui pour Dieu
donne de bon cœur recevra de Dieu deux
fois plus. Nous ne pourrions pas mieux em-
ployer notre vache, si bon te semble, que
de la donner au curé. Elle a d’ailleurs
bien peu de lait.
- Oui, à cette condition, je veux
bien qu’il l’ait, dit-elle. »
Ils regagnent donc leur maison, sans
en dire davantage. Le vilain va dans
son étable, et prend la vache par la
corde. Il la présente à son curé. Ce-
lui-ci était fin et madré :
« Cher sire, dit l’autre les mains jointes, en jurant qu’il n’a pas d’au-
tres biens. Pour l’amour de Dieu, je vous donne Blérain. »
Il lui a mis la corde au poing, et jure qu’elle n’est plus sienne.
« Ami, tu viens d’agir sagement, répond le curé dom Constant qui
toujours est d’humeur à prendre. Retourne en paix, tu as bien fait
ton devoir. Si tous mes paroissiens étaient aussi sages que toi, j’au-
rais du bétail en abondance. »
Le vilain quitte le prêtre qui commande aussitôt qu’on fasse, pour
l’apprivoiser, lier Blérain avec Brunain, sa propre vache.
Le curé les mène en son jardin, trouve sa vache, puis les attache
l’une à l’autre. La vache du prêtre se baisse, car elle voulait paître.
Mais Blérain ne le veut pas, et tire la corde si fort qu’elle entraîne
l’autre dehors, et la mène à travers maisons, champs et prés si bien
qu’elle revient enfin chez elle, avec la vache du curé qu’elle avait
110
J
bien de la peine à tirer.
Le vilain regarde, la voit, et en a grande joie au cœur.
« Ah ! dit-il alors, ma chère, il est vrai que Dieu donne au double.
Blérain revient avec une autre. C’est une belle vache brune. Nous
en avons donc deux au lieu d’une. Notre étable sera petite ! »
Par cet exemple, ce fabliau nous montre que fou est celui qui ne se
résigne pas. Le bien est à celui qui Dieu le donne et non à celui qui
le cache et l’enfouit. Nul ne doublera son avoir sans grande chance.
C’est par chance que le vilain eut deux vaches, et le prêtre aucune.
Tel croit avancer qui recule.
111
« Entends-tu, ma chère, ce qu’a dit le curé ? fait le vilain à sa femme. Qui pour Dieu donne de bon cœur recevra de Dieu deux fois plus. »
QUESTIONS
LE VILAIN DONNE SA VACHE
1. Qu’est-ce qu’un « vilain » ?
2. Pour quelle raison le vilain veut-il donner sa vache au prêtre ? Est-
ce vraiment par générosité ?
3. Pourquoi la vache revient-elle ?
4. Que croit alors le vilain ?
DE QUI SE MOQUE-T-ON ?
5. De quel défaut le vilain fait-il preuve ?
6. Est-il le seul personnage ayant ce défaut ? Justifiez précisément
votre réponse en vous appuyant sur le texte.
7. Quel objectif vise ce texte ? À nouveau, justifiez votre réponse en
citant le texte.
8. À quel genre littéraire le dernier paragraphe fait-il penser ? Pour-
quoi ?
VOCABULAIRE1. Donnez le sens que les mots « vilain », « bourgeois » et « clerc »
avaient au Moyen Âge.
2. Donnez le sens actuel de ces mots.
3. Faites deux phrases contenant chacun des sens (médiéval et ac-
tuel) des mots « vilain », « bourgeois » et « clerc ».
112
Au Moyen Âge, la société est répartie en trois or-dres : ceux qui prient (les ecclésiastiques), ceux qui combattent (les chevaliers) et ceux qui travaillent (les paysans).
LA VIEILLE QUI OINT LA PAUME AU CHEVALIER
our vous réjouir, je veux vous conter l’histoire d’une vieille.
Celle-ci avait deux vaches, dont elle tirait sa subsistance. Un
jour, les vaches s’échappèrent. Le prévôt, les ayant trouvées,
les fait mener en sa maison. Quand la femme l’apprend, elle y va
sans plus attendre, prie le prévôt de les lui rendre. Mais elle a beau
le prier, le prévôt félon n’a cure de ce que dit la vieille :
« Ma foi, chère vieille, payez d’abord l’écot de vos beaux deniers
moisis. »
La bonne femme s’en retourne, triste et marrie. Elle rencontre Her-
sant sa voisine, et lui conte sa mésaventure. Hersant lui conseille
d’aller trouver un chevalier, et de lui parler de ses ennuis. Si elle lui
graisse la patte, il lui fera retrouver ses vaches.
La bonne femme, qui n’y comprend rien, est allée chercher du lard,
va tout droit chez le chevalier, qui se tenait devant sa maison, et
avait disposé ses mains sur ses reins. La femme arrive par-derrière,
lui frotte la paume avec le lard. Quand il sent sa paume graissée, il
regarde la vieille :
« Bonne femme, que fais-tu ?
- Seigneur, pour l’amour de Dieu, pitié ! On m’a dit de venir à vous,
de vous graisser la patte, et qu’ainsi je serais quitte et récupérerais
mes vaches.
- Celle qui t’a dit de le faire entendait la chose autrement, mais tu
n’es pas venue pour rien. Je te ferai rendre tes vaches, et tu auras
et l’herbe et le pré. »
Cette histoire vise les hommes riches, déloyaux et menteurs : ils
n’ont aucune honnêteté. Ils ne pensent qu’à prendre. On n’accorde
le droit au pauvre que s’il donne.
QUESTIONS
UNE HISTOIRE DE VACHES (ENCORE)
1. Comment la vieille perd-elle ses vaches ?
2. Qui les retrouve ? Comment ce personnage se comporte-t-il avec
la vieille ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre.
113
P
Illustration du codex Manesse (un ma-nuscrit de poésie lyrique richement illustré).
3. De quelle façon la vieille peut-elle récupérer ses vaches ? Qui
lui donne ce conseil ?
4. Que signifie l’expression « graisser la patte » ? Que comprend
la vieille ? Quelle confusion commet-elle ? Expliquez précisément
en vous appuyant sur le texte.
LE COMIQUE
5. Faites des recherches et dites qui, au Moyen Âge, racontait
des fabliaux. Citez deux passages, dans ce texte, où le narrateur
intervient directement dans l’histoire.
6. Par quelle partie se termine un fabliau ? À quoi le voyez-vous ?
7. De quels personnages rit-on dans ce fabliau ? Pour quelles rai-
sons précisément ?
8. Qu’est-ce qu’une satire ? Quelles phrases, à la fin du texte,
montrent que le fabliau est satirique ? Justifiez votre réponse.
9. En somme, pour quelles raisons racontait-on des fabliaux ?
Justifiez votre réponse en vous appuyant sur vos réponses précé-
dentes.
114
LES DÉBUTS DE FABLIAUX
Lisez ces extraits et remplissez le tableau (page suivante). Enfin rédi-
gez une définition du fabliau.
1. J’ai ouï conter qu’un vilain, accompagné de deux bourgeois, s’en
allait en pèlerinage. Ils faisaient dépense commune.
(Les Deux Bourgeois et le vilain)
2. Ce fabliau - c’est la vérité - raconte l’histoire d’un prêtre qui avait
une vieille mère, très hypocrite et très grincheuse, bossue, laide et
hideuse, contrariante en toutes choses.
(Le Prêtre qui eut mère par force)
3. Il m’est venu l’idée de conter l’histoire d’un riche vilain qui n’était
pas très malin et qui fréquentait les marchés d’Arras et d’Abbeville.
Voulez-vous l’ouïr ? La voici. Mais je veux qu’on m’écoute bien.
(Brifaut)
115
« La Parabole des aveugles » de Pie-ter Brueghel l'Ancien (1568)
4. Je voudrais vous conter l’histoire d’une vieille pour vous réjouir.
Elle avait deux vaches.
(La Vieille qui oint la paume au chevalier)
5. Je dirai ici la matière d’un fabliau que je vais vous conter. On tient
le ménestrel pour sage s’il s’ingénie à composer de beaux récits et
de belles histoires qu’on dit devant ducs, devant comtes. Les fa-
bliaux sont bons à écouter : ils font oublier mainte douleur, maint mal-
heur et maint ennui.
(Les Trois Aveugles de Compiègne)
6. Au lieu d’un récit inventé, je vous dirai l’histoire vraie - que j’ai en-
tendu raconter - d’un prêtre habitant près d’Anvers.
(La Vessie au prêtre)
7. Seigneur, si vous voulez prêter l’oreille et m’écouter un petit peu,
je ne mentirai pas d’un mot, et vous conterai une histoire mise en
vers dans ce fabliau.
(Les Trois bossus ménestrels)
8. Jadis, Colin, Hauvis, Jetrut et Hersent avaient l’habitude de conter
de belles histoires durant les fêtes et les veillées. Aujourd’hui, par-
tout dans Paris, les maisons et les rues sont pleines des aventures
advenues il n’y a pas longtemps à trois femmes. Je les dirai en quel-
ques mots, si vous voulez bien m’écouter. Je ne ferai pas de men-
songe : cette histoire est la pure vérité. Jamais en nul pays n’arriva
pareille aventure.
(Les Trois dames de Paris)
9. Je conterai à celui qui veut m’écouter une jolie aventure arrivée
dernièrement à Compiègne, et que j’ai entrepris de mettre en rime.
(Auberée)
116
Personnages
Narrateur
Lieux
Histoire
Objectif de l’histoire
Genre littéraire
LIRE D’AUTRES FABLIAUX
•Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe
siècle. Tome 1
•Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe
siècle. Tome 2
Fabliaux ou contes, fables et romans du XIIe et du XIIIe
LES FABLIAUX, DES « CONTES À RIRE EN VERS »
L’APPARITION DU FABLIAU
On compte environ cent soixante fabliaux, composés de la fin du
XIIe au milieu du XIVe siècle. Beaucoup de ces textes se situent
dans la France du Nord (la Picardie), mais aussi le Centre (Champa-
gne, Orléanais) et la Normandie.
Les fabliaux apparaissent à un moment où les villes se dévelop-
pent. La population y est très variée (artisans, marchands, bour-
geois, paysans... ). C’est une période de paix et de prospérité.
La multiplication des foires favorise la diffusion de ces récits racon-
tés en public par des jongleurs qui allaient de foire en foire ou de
château en château.
Le jongleur a pour objectif de divertir. Le mot « jongleur » est issu
du latin joculator, de jocus signifiant « plaisanterie ».
117
Foire de Champagne au XIIIe siècle
DÉFINITION DU FABLIAU
Le fabliau est un diminutif picard du mot fable (du latin fabula « ré-
cit », « histoire »).
Malgré la grande diversité des textes, on peut ainsi définir le fa-
bliau :
• Le récit a généralement pour cadre un quotidien représenté de ma-
nière réaliste. C'est la vie de tous les jours - celle du Moyen Âge -
qui est mise en récit.
• Les personnages sont des ty-
pes rapidement esquissés et
peu caractérisés. Ils représen-
tent un statut social (le bour-
geois, le vilain, la femme, le
prêtre, le riche commerçant...).
• Le fabliau se termine par une
moralité, ce qui le rapproche
d'un autre genre voisin, la fa-
ble.
• Enfin, le fabliau est en vers (oc-
tosyllabes à rimes plates).
LE COMIQUE DU FABLIAU
On trouve dans le fabliau un comique satirique.
Comique parce que le texte provoque le rire, satirique parce que le
fabliau dénonce par le ridicule les travers, les défauts attribués à
des types sociaux (les gens d'Église ou
les bourgeois accusés de cupidité, les
paysans accusés de bêtise ou de naïve-
té, etc.).
Le fabliau provoque un rire libérateur, qui évoque les difficultés de la
vie quotidienne (l’argent, la relation homme-femme ou vilain-bour-
geois...). On peut alors librement, dans une société très inégalitaire,
se moquer des prêtres, des seigneurs, des chevaliers... Enfin, tous
les sujets sont abordés, sans retenue aucune.
118
Brunain et Blérain en ancien français
D’un vilain conte et de sa fame,C’un jor de feste Nostre DameAloient ourer à l’yglise.Li prestres, devant le servise,Vint à son proisne sermoner,Et dist qu’il fesoit bon donerPor Dieu, qui reson entendoit ;Que Diex au double li rendoitCelui qui le fesoit de cuer.« Os, fet li vilains, bele suer,Que noz prestres a en couvent :Qui por Dieu done à escient,Que Diex li fet mouteploier ;
Usages est en NormandieQue qui herbergiez est, qu’il dieFablel, ou chançon die à l’oste
119
RÉVISION 3.1 Avez-vous bien retenu ?
Répondre
Question 1 sur 12
Combien compte-t-on de fabliaux environ ?
A. 160
B. 260
C. 360
LA FONCTION DU PRONOM RELATIF
Un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.) a une fonction,
c’est-à-dire qu’il peut être sujet, COD, COI, complément du nom,
etc.
Quelle que soit sa fonction, le pronom relatif est toujours placé au
début de la proposition. Qu’il soit sujet ou COD, il se trouve donc au
début de la proposition subordonnée, ce qui ne rend pas facile
l’identification de cette fonction.
Voici comment trouver la fonction des pronoms qui et que. La mé-
thode est évidemment la même pour les autres pronoms relatifs.
120
VIDÉO 3.1 Trouver la fonction du pronom relatif
LA FONCTION DU PRONOM RELATIF QUI
« qui » employé seul est toujours sujet :
Le vilain, qui est parti chercher le prêtre, a laissé sa femme seule.
sujet
Cette fonction est assez facile à trouver. En effet, « qui » se trouve
devant le verbe « est parti », il est donc sujet de ce verbe. Bien sûr,
c’est « Le vilain » qui est parti, mais le pronom relatif « qui » rem-
place le groupe nominal « Le vilain ».
LA FONCTION DU PRONOM RELATIF QUE
Pour chercher la fonction du pronom « que », les choses sont un
peu plus compliquées. Prenons une phrase qui nous servira d’exem-
ple :
Les perdrix que j’ai mangées étaient excellentes.
Voici comment trouver la fonction du pronom relatif :
a - Trouver la proposition subordonnée relative :
Les perdrix que j’ai mangées étaient excellentes.
b - Extraire cette proposition :
que j’ai mangées
c - Retirer le pronom relatif « que » et le remplacer par son antécé-
dent :
les perdrix j’ai mangées
d - Procéder à quelques petits changements :
La proposition obtenue ne veut évidemment rien dire ! Il va alors fal-
loir faire subir à notre proposition une petite transformation. En effet,
on ne dit pas :
les perdrix j’ai mangées
mais
j’ai mangé(es) les perdrix.
e - Trouver la fonction de « les perdrix »
Dans « j’ai mangé(es) les perdrix », « les perdrix » est COD (vous
pouvez vous poser la question « quoi ? » : « j’ai mangé(es)
quoi ? » = « j’ai mangé(es) les perdrix »).
f - Trouver la fonction de « que ».
Si « les perdrix » est COD, alors le pronom « que » également.
121
Résumons :
•On trouve la proposition subordonnée.•On recherche le pronom et on donne son antécédent.•On extrait cette proposition de la phrase principale.•Dans cette proposition, on remplace le pronom par son antécé-
dent.•On modifie la proposition obtenue pour que cela veuille dire
quelque chose.•On donne la fonction de «l'antécédent» mis à la place du pro-
nom.
LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES
I - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.
a - Une bourgeoise dont le mari était d’Amiens était née à Orléans.
b - Le bourgeois qui était très riche connaissait de nombreux tours
et ruses.
c - Un jour, quatre clercs qui portaient leurs livres et leur linge dans
un gros sac arrivèrent à la ville.
d - Ils étaient bien vus dans la rue où ils avaient trouvé un gîte.
e - L’un d’eux allait souvent chez ces bourgeois, lesquels l’appré-
ciaient pour ses bonnes manières.
f - Le mari, dont la bourgeoise se plaisait en la compagnie de ce
clerc, décida de donner une leçon au jeune homme.
II - RELEVEZ LE PRONOM RELATIF ET DONNEZ SON AN-TÉCÉDENT.
a - Il y avait chez lui une nièce qu’il hébergeait depuis longtemps.
b - La jeune fille qui doit épier les deux amants recevra un cotillon
en récompense.
c - Elle comprend rapidement le plan qu’ils ont imaginé : la dame
avertira le clerc si le mari part en voyage.
d - Le clerc ira alors la rejoindre là où elle le lui indiquera.
e - Le bourgeois dont le piège fonctionne fait mine de partir pour
son commerce.
f - À la nuit tombée, le mari, qui veut duper les amants, passe par la
porte que lui ouvre sa femme !
122
(EXERCICES)
III - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. DONNEZ LE PRONOM RELATIF PUIS SON ANTÉCÉDENT.
a - La bourgeoise qui regarde sous le chaperon découvre la fourbe-
rie de son mari.
b - Elle lui propose de lui donner de sa bourse s’il tait cette affaire,
et lui offre une cachette dans un grenier dont elle a la clef.
c - La femme enferme son mari et retrouve le clerc qui l’accueille à
bras ouverts.
d - Ils ont traversé le courtil et sont arrivés à la chambre où les
draps sont prêts dans le lit.
e - Longtemps ils se sont amusés, et la bourgeoise, qui prétend aller
faire manger ses gens, laisse son amant.
f - Dans la salle où ses gens mangent, la bourgeoise explique : « Un
clerc qui me courtise et ne peut me laisser en paix m’attend au gre-
nier là-haut. »
IV - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. DONNEZ LE PRONOM RELATIF, SON ANTÉCÉDENT, PUIS SA FONCTION.
a - Elle ajoute : « Rouez de coups cet homme que je ne veux plus
voir. Je vous donnerai un gallon de vin qui sera votre récompense. »
b - Et les gens saisissent le bonhomme qu’on roue aussitôt de
coups.
c - Le pauvre homme qu’on prend à la gorge peine à crier merci.
d - Enfin, on le jette sur un fumier où il reste comme un chien crevé.
e - Les gens sont traités comme des rois à qui on donne les
meilleurs vins qui fussent en cave.
f - Les gâteaux, le vin, la nappe de lin et la chandelle dont la femme
s’empare réjouissent les deux amants qui se sont retrouvés.
V - RÉÉCRIVEZ ENTIÈREMENT LES PHRASES AU PLURIEL.
a - Le mari qui est rentré chez lui se fait préparer un bain par sa
femme.
b - Elle lui raconte comment on a traité le clerc qu’elle avait livré.
c - Le bourgeois, qui croit tout ce qu’on lui dit, n’ose plus la soupçon-
ner.
d - Mais la bourgeoise qui aimait tant le clerc continua de le voir.
e - La dame qui fit battre son mari s’en tira comme une femme hon-
nête et sage.
123
ÉVALUATION
I - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATI-VES. (6 POINTS)
a - Des marchands, qui revenaient du bord de mer, ramenaient tou-
tes sortes de poissons.
b - Grâce au vent qui avait soufflé toute la semaine, ils avaient fait
une pêche abondante dont ils espéraient tirer un large profit.
c - Les paniers qu’ils avaient achetés pour cette occasion crevaient
sous le poids des anguilles et des lamproies.
d - En cette époque froide où la nourriture était rare, Renart comptait
bien ne pas rentrer les poches vides, lesquelles étaient pour le mo-
ment, hélas ! bien vides.
II - POUR CHAQUE PHRASE CI-DESSOUS, FAITES DEUX PHRASES SIMPLES. (6 POINTS)
Exemple : Renart qui aperçoit les marchands s’étend sur le chemin
et fait le mort.
Renart aperçoit les marchands. Il s’étend sur le chemin et fait le
mort.
a - L’un des marchands qui espère vendre sa fourrure s’arrête aussi-
tôt.
b - Le goupil dont la fourrure est très belle doit valoir une belle
somme.
c - Renart que les marchands prennent par les pattes est jeté dans
la charrette avec les poissons.
III - RELEVEZ LES PRONOMS RELATIFS ET LEUR ANTÉCÉ-DENT PUIS DONNEZ LEUR FONCTION. (4,5 POINTS)
a - Pour satisfaire la grosse faim qui le tiraillait, Renart saisit deux
douzaines des plus beaux harengs.
b - Ce gourmand que vous connaissez regrette même qu’il n’y ait
pas de sel.
c - Les poissons dont Renart se goinfre sont délicieux.
IV - METTEZ CETTE PHRASE AU PLURIEL. (4 POINTS)
L’animal qui apprécie ce plat inespéré est rassasié.
124
LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES (RELATIVES ET CONJONCTIVES)
I - SOULIGNEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES.
a - Les deux frères dont je vous parle partageaient le même logis.
b - Un homme qu’on disait très riche habitait près de leur maison.
c - C’est chez lui qu’iront les deux frères.
d - On entendit le bruit de la porte que les deux frères avaient ou-
verte.
e - Le chien, qui avait pour nom Estula, est appelé par le fils du bour-
geois.
f - Le voleur dont l’intelligence était limitée répondit qu’il était là.
g - Le fils fut convaincu que c’était le chien qui parlait.
h - Il revient droit à la maison où il arrive tout tremblant.
II - SOULIGNEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES. RELEVEZ LE MOT SUBORDONNANT ET DONNEZ SA NA-TURE (PRONOM RELATIF OU CONJONCTION DE SU-BORDINATION).
a - Je dirai ici la matière d’un fabliau que je veux conter.
b - Courtebarbe a fait ce fabliau ; je crois qu’il s’en souvient encore.
c - Il advint que près de Compiègne suivaient leur chemin trois aveu-
gles.
d - Un clerc qui venait de Paris était suivi d’un écuyer à cheval.
e - Le clerc, qui montait un beau palefroi, s’aperçoit que nul ne
guide les aveugles.
f - Il leur dit qu’il va leur donner un besant pour tous les trois.
125
III - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELA-TIVES ; ENTOUREZ LE PRONOM RELATIF, SOULIGNEZ SON ANTÉCÉDENT.
a - Je vais vous raconter l’histoire d’une vieille qui avait deux va-
ches.
b - Un jour, les deux vaches s’échappèrent, et le prévôt, qui les avait
trouvées, les fait mener sans son étable.
c - Ce prévôt, dont la méchanceté était connue de tous, refusa de
les rendre à la vieille.
d - La vieille femme, que cette histoire navrait, rencontre Hersant, la-
quelle lui conseille d’aller voir un chevalier.
e - L’histoire que j’ai racontée vise les riches haut placés qui sont
menteurs et déloyaux.
IV - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELA-TIVES ; ENTOUREZ LE PRONOM RELATIF, DONNEZ SON ANTÉCÉDENT PUIS LA FONCTION DU PRONOM RELA-TIF.
a - Un homme qu’un pêcheur avait sauvé de la noyade va se plain-
dre au maire qui lui fixe un jour pour l’affaire.
b - Cet homme, qui avait perdu un œil par la faute du pêcheur, vou-
lait obtenir réparation.
c - Le jour venu, celui qu’on avait éborgné, parla le premier.
d - L’autre répond qu’en voulant le sauver, il l’avait frappé d’un usten-
sile qu’on appelle un grappin.
e - Les juges, dont l’intelligence était pourtant vive, demeuraient per-
plexes.
f - Un bouffon passant par là leur dit : « Celui qui parla le premier,
qu’on le remette à la mer, là où le grappin l’a frappé et s’il arrive à
s’en tirer, l’autre devra l’indemniser. »
V - RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CON-JONCTIVES UNIQUEMENT.
a - Jean le Galois nous raconte que dans le comté de Nevers de-
meurait un riche bourgeois.
b - Ce bourgeois, un marchand qui était très chanceux, pensait que
sa femme était la plus belle de tout le pays.
c - La dame aimait fort son mari, mais il advint que le bourgeois prit
une amie qu’il chérit et combla de robes.
d - La dame s’en aperçut et dit à son mari que c’était un grand dés-
honneur pour eux, qu’il entretenait une garce.
126
LE PET DU VILAIN
e paradis est grand ouvert aux gens charitables, mais ceux
qui n’ont en eux ni charité, ni bonté, ni foi, ni loyauté n’auront
pas la joie d’y aller. Et je ne pense pas que personne ne
puisse l’avoir, s’il n’éprouve quelque pitié pour l’humanité. Je dis ça
à propos des vilains que les prêtres et les clercs détestent depuis
toujours ; et je ne pense pas
que Dieu leur offre de place
au paradis. Que jamais Jé-
sus-Christ n’accepte qu’un
vilain soit logé avec le fils de
la Vierge Marie, car, nous di-
sent les Écritures, ce n’est ni
juste ni bon. Les vilains ne
peuvent accéder au para-
dis, ni contre de l’argent ni
quoi que ce soit d’autre ; et
l’enfer leur échappe égale-
ment, pour le grand mal-
heur des diables. Vous al-
lez entendre par quelle mé-
prise, ils ont perdu l’accès à cette prison.
Jadis, un vilain était malade. L’enfer, je puis bien vous l’affirmer, était
tout prêt à recevoir son âme. Un diable, préservant les droits de l’en-
fer, est descendu. Parvenu chez le vilain, il lui suspend au cul un
sac de cuir, persuadé que l’âme sort par le cul. Mais le vilain, pour
se soigner, avait pris ce soir une potion. Il avait tant mangé de bon
bœuf à l’ail et de bouillon gras bien chaud que sa panse n’était pas
molle, mais tendue comme une corde de cithare. Il ne redoute plus
de périr : s’il peut péter, il est guéri. À cet effort, fortement, il s’ef-
force ; à cet effort, il met toute sa force. Il s’efforce tant, il s’évertue
tant, se retourne tant, et se remue tant, qu’un pet jaillit de sa raie et
emplit le sac. Le diable l’attache, car, pour sa pénitence, il lui avait
piétiné la panse. Le proverbe dit bien que trop compresser fait chier.
Le diable s’en va et parvient jusqu’à la porte avec le pet qu’il em-
porte dans son sac. En enfer, il jette le tout : le sac, et le pet qui en
jaillit d’un coup. Et tous les diables, bouillants de colère, de maudire
l’âme du vilain ! Ils tiennent conseil le lendemain, et tombent d’ac-
cord pour que jamais plus on apporte l’âme sortie d’un vilain : elle
pue, cela ne peut être autrement.
127
L
Ainsi, ils s’accordèrent jadis sur ce point : un vilain ne peut entrer ni
en enfer, ni au paradis. Vous en avez entendu la raison.
Rutebeuf ne sait où l’on peut mettre l’âme d’un vilain, qui s’est fermé
ces deux royaumes. Qu’elle aille chanter avec les grenouilles ! C’est
le mieux qu’elle puisse faire à ce qui lui semble. Ou qu’elle aille tout
droit, pour alléger sa pénitence, sur les terres du père Audigier, c’est-à-dire le pays de Cocuce où Audigier chie dans son chapeau.
Rutebeuf
QUESTIONS
UN VILAIN MORIBOND
1. Pourquoi le vilain est-il sur le point de mourir ?
2. Qui vient chercher son âme ? Pourquoi lui ?
3. Selon ce personnage, par où sort l’âme du vilain ? D’où peut bien
venir une telle méprise ?
4. Relevez le champ lexical du corps.
5. Relevez, dans ce passage, la répétition d’une consonne. Com-
ment appelle-t-on ce procédé ? Pourquoi est-il utilisé dans ce tex-
te ?
6. Qu’est-ce qui provoque le comique de ce passage ?
LE REJET DIABOLIQUE
7. Comment réagissent les autres diables lorsque le diable revient
en enfer ? Pourquoi ? Quelle décision prennent-ils ?
8. Quelle conséquence cette décision a-t-elle pour les vilains ?
9. En fin de compte, ce texte est-il vraiment comique ? Justifiez votre
réponse.
128
« Le triomphe de la mort » de Pieter Brueghel l'An-cien (détail), 1562
129
UN EXTRAIT DE LA FARCE DE MAÎTRE PATHELIN
Pathelin feint d’être à l’agonie lorsque le drapier vient réclamer l’argent pour les draps dont il
lui a fait crédit.
Guillemette : Hélas ! Venez le voir, cher monsieur : il est si souffrant !
Le drapier : Est-il malade pour de bon, depuis tout à l’heure qu’il est revenu de la foire ?
Guillemette : De la foire ?
Le drapier : Par saint Jean, oui. Je crois qu’il y est allé. Il me faut l’argent du drap dont je vous
ai fait crédit, maître Pierre.
Pathelin : Ah ! Maître Jean, j’ai chié deux petites crottes plus dures que la pierre, noires, et
rondes comme des pelotes. Prendrai-je un autre clystère ?
Le drapier : Et qu’est-ce que j’en sais ? Qu’est-ce que j’en ai à faire ? Il me faut neuf francs ou
six écus.
Pathelin : Ces trois morceaux noirs et pointus, les appelez-vous des pilules ? Ils m’ont abîmé
les mâchoires ! De grâce, ne m’en faites plus prendre, maître Jean ! Ils m’ont fait tout rendre.
Ah ! Il n’y a pas de chose plus amère.
Le drapier : Non point, par l’âme de mon père : mes neuf francs ne me sont point rendus.
Guillemette : Par le cou soient pendus de tels gens si pénibles ! Allez-vous-en, par tous les
diables, puisque ce n’est par Dieu !
Le drapier : Par le Dieu qui me fit naître, j’aurai mon drap avant de finir ou mes neuf francs !
Pathelin : Et mon urine, ne vous dit-elle point que je meurs ? Hélas ! Par Dieu, faites que quoi
qu’il arrive je ne trépasse pas !
Guillemette : Allez-vous-en ! Et n’est-ce pas honteux de lui casser la tête ?
Le drapier : Dame ! Dieu en soit fâché ! Six aunes de drap... maintenant ! Dites, est-ce conce-
vable, sur votre foi, que je les perde ?
Pathelin : Si vous pouviez amollir ma merde, maître Jean ! Elle est si dure que je ne sais com-
ment je résiste quand elle me sort du fondement.
Le drapier : Il me faut neuf francs tout ronds, car, par saint Pierre de Rome...
Guillemette : Hélas ! Vous tourmentez tellement cet homme ! Comment êtes-vous si dur ?
130
Pierre Pathelin veut acquérir de l’étoffe pour se faire des vêtements à lui et à sa femme Guillemette. Or cet avocat désormais sans emploi est sans le sou. Pour obtenir ce qu’il désire, il va tromper Guillaume Joceaulme le drapier. L’extrait ci-contre montre com-ment Pathelin accueille le drapier venu réclamer son argent.
Plus tard, le drapier assigne en justice son berger Thibault l’Agnelet. Celui-ci sera défendu par Maître Pathelin qui a bien l’intention, une fois encore, de se moquer du drapier.
Vous voyez clairement qu’il pense que vous êtes médecin. Hélas !
Le pauvre chrétien a assez de malheur : onze semaines sans relâ-
che, il est resté là, le pauvre homme !
PETITE HISTOIRE DU THÉÂTRE
Au Moyen Âge, le théâtre est religieux. On y représente l’histoire
sainte, on en « joue » les passages célèbres. D’abord joué dans
une église (le drame liturgique ou le jeu), puis sur le parvis d’une
église (le miracle), le théâtre apparaît sur la place publique (le mys-tère).
Progressivement, le
théâtre quitte donc
l’église pour se dérouler
dans les villes, les foi-
res, les campagnes,
etc.
ORIGINE DE LA FARCE
À l’origine, la farce est une petite pièce incorporée à un spectacle
édifiant (un mystère) pour détendre un public amassé autour de
planches disposées sur des tréteaux. En effet, il n’existe pas à cette
époque de bâtiment qu’on appellera plus tard un théâtre. Plus tard,
la farce sera jouée de façon autonome dans les foires et les mar-
chés.
DÉFINITION DE LA FARCE
Constituée de 300 à 400 vers environ, la farce met en scène trois ou
quatre personnages, essentiellement des « types » de la vie quoti-
dienne. Il s’agit du mari trompé, de la femme rusée, du prêtre... Défi-
lent également toutes les professions du Moyen Âge : le chaudron-
nier, le meunier, le pâtissier, le savetier, le juge, le sergent, le ber-
ger...
Un personnage important apparaît : le badin. Ce faux niais, ce vrai
naïf, cet innocent plaisant fait éclater le rire.
Les thèmes essentiels de la farce sont la ruse et l’autorité : qui du
mari ou de la femme, du maître ou du valet aura l’autorité, le droit de
commander l’autre, par quelle ruse ?
Très proche du fabliau, la farce est l’ancêtre de la comédie, genre
théâtral qui se développera avec succès au XVIIe siècle avec Mo-
lière.
131
Représentation d’un mystère
DICTÉES
DICTÉE 1
Mots qui vous sont donnés :
• fût
• eussiez
DICTÉE 2
Mots qui vous sont donnés :
• chère
132
« Perdrix peintes » par Archibald Thorburn
AUDIO 3.1Écoutez le texte
AUDIO 3.2Écrivez le texte
AUDIO 3.3Écoutez le texte
AUDIO 3.4Écrivez le texte
LE VILAIN QUI GAGNA LE PARADIS EN PLAIDANT
n vilain mourut et, ce qui peut-être jamais n’arriva qu’à lui
seul, personne au ciel ni aux enfers n’en fut averti. Vous
dire comment cela se fit, je ne le saurais. Ce que je sais,
c’est que par un hasard singulier, ni anges ni diables, au moment
qu’il rendit son âme, ne se trouvèrent là pour la réclamer. Seul
donc et tout tremblant, le villageois partit sans guide ; et, puisque
personne ne s’y opposait, il prit son chemin vers le paradis. Ce-
pendant, comme il n’en connaissait pas trop bien la route, il crai-
gnait de s’égarer ; mais heureusement, ayant aperçu l’archange
Michel qui y conduisait un élu, il le suivit de loin sans rien dire, et
le suivit si bien qu’il arriva en même temps que lui à la porte.
Saint Pierre, dès qu’il entendit frapper, ouvrit au bel ange et à son
compagnon, mais quand il vit le manant tout seul :
« Passez, passez, lui dit-il, on n’entre point ici sans conducteur,
et l’on n’y veut pas de vilains.
- Vilain vous-même, répondit le paysan. Il vous convient bien à
vous qui avez renié par trois fois notre Seigneur de vouloir chas-
ser d’un lieu où vous ne devriez pas être, d’honnêtes gens qui
peut-être y ont droit. Vraiment, voilà une belle conduite pour un
apôtre, et Dieu s’est fait un grand honneur en lui confiant les
clefs de son paradis. »
133
U
Pierre, peu accoutumé à de pareils discours, fut tellement étourdi
de celui-ci qu’il se retira sans pouvoir répondre. Il rencontra saint
Thomas auquel il conta naïvement la honte qu’il venait d’essuyer.
« Laissez-moi faire, dit Thomas, je vais trouver le manant et saurai
bien le faire déguerpir. »
Il y alla, en effet, traita assez rudement le malheureux, et lui deman-
da de quel droit il osait se présenter au séjour des élus où n’entrè-
rent jamais que des martyrs et des confesseurs.
« Eh ! pourquoi donc y êtes-vous, repartit le vilain, vous qui avez
manqué de foi, vous n’avez pas voulu croire à la résurrection,
qu’on vous avait pourtant bien annoncée, et auquel il a fallu faire tou-
cher au doigt les plaies du ressuscité ? Puisque les mécréants en-
trent ici, je puis bien y entrer, moi, qui ai toujours cru comme un bon
fidèle. »
Thomas baissa la tête à ce reproche, et sans attendre davantage, il
alla tout honteux retrouver Pierre.
Saint Paul, venu là par hasard, ayant entendu leurs plaintes, se mo-
qua d’eux. « Vous ne savez point parler », leur dit-il. Et, jurant par
son chef qu’il allait les venger et les débarrasser du vilain, il
s’avance d’un air fier et le prend par le bras pour le chasser.
« Ces façons-là ne me surprennent point, répond le villageois. Per-sécuteur ou espion des chrétiens, vous avez toujours été un tyran.
Pour vous changer, il a fallu que Dieu ait déployé tout ce qu’il sait en
fait de miracles. Encore n’a-t-il pas pu vous guérir d’être un
brouillon, ni vous empêcher de vous quereller avec Pierre, qui pour-
tant était votre chef. Vieux chauve, rentrez, croyez-moi ; et quoique
je ne sois parent ni de ce bon saint Étienne ni de tous ces honnêtes
gens que vous avez si vilainement fait massacrer, sachez que je
vous connais bien. »
134
Le reniement de saint Pierre
GALERIE 3.1 Trois tableaux de Caravage
Malgré toute l’assurance qu’il avait promise, Paul fut déconcerté. Il
retourna auprès des deux apôtres qui, le voyant aussi mécontent
qu’eux, prirent le parti d’aller se plaindre à Dieu.
Pierre, comme chef, porta la parole. Il demanda justice, et finit par
dire que l’insolence du vilain lui avait fait tant de honte qu’il n’ose-
rait plus retourner à son poste, s’il croyait l’y retrouver encore.
« Eh bien ! je veux aller moi-même lui parler », dit Dieu.
Il se rend aussitôt avec eux à la porte ; il appelle le manant qui atten-
dait toujours, et lui demande comme il est venu là sans conducteur,
et comment il a l’assurance d’y rester après avoir insulté ses apô-
tres.
« Sire, ils ont voulu me chasser, et j’ai cru avoir droit d’entrer aussi
bien qu’eux, car enfin je ne vous ai pas renié, je n’ai pas manqué de
foi envers votre sainte parole, et n’ai fait emprisonner ni lapider per-
sonne. On n’est pas reçu ici sans jugement, je le sais. Eh bien ! je
m’y soumets. Sire Dieu, jugez-moi. Vous m’avez fait naître dans la
misère, j’ai supporté mes peines sans me plaindre et travaillé toute
ma vie. On m’a dit de croire à votre Évangile, j’y ai cru. On m’a prê-ché je ne sais combien de choses, je les ai faites. Bref, tant que
vous m’avez laissé des jours, j’ai tâché de bien vivre et n’ai rien à
me reprocher. Venait-il chez moi des pauvres ? je les logeais, je les
faisais asseoir au coin de mon feu, et je partageais avec eux le pain
gagné à la sueur de mon front. Vous savez, Sire, si je vous ment en
la moindre chose. Dès que je me suis vu malade, je me suis confes-sé et j’ai reçu les sacrements. Notre pasteur nous a toujours annon-
cé que, qui vivrait et mourrait ainsi, paradis lui serait donné. Je viens
en conséquence vous le demander. Au reste, vous m’y avez fait en-
trer vous-même en m’appelant pour vous répondre, m’y voilà, j’y res-
terai, car vous avez dit dans votre Évangile, souvenez-vous en : il
est entré, qu’on l’y laisse ; et vous n’êtes pas capable de manquer à
votre parole.
- Tu l’as gagné par ta plaidoirie, dit Dieu, restes-y, puisque tu as si
bien su parler. Voilà ce que c’est d’avoir été à bonne école. »
135
PIERRE, THOMAS ET PAUL
Pierre a renié Jésus trois fois :
Une servante le [Pierre] vit assis près de la flambée et, fixant les yeux sur lui, elle dit : « Celui-là aussi était avec lui [Jé-sus] ! » Mais lui nia en disant : « Femme, je ne le connais pas. » Peu après, un autre, l’ayant vu, déclara : « Toi aussi, tu en es ! » Mais Pierre déclara : « Homme, je n’en suis pas. » Environ, une heure plus tard, un autre soutenait avec insistance : « Sûrement, celui-là aussi était avec lui et d’ailleurs il est Galiléen ! » Mais Pierre dit : « Homme, je ne sais ce que tu dis. » Et à l’instant même, comme il parlait en-core, un coq chanta, et le Seigneur, se retournant, fixa son regard sur Pierre. Et Pierre se ressouvint de la parole du Sei-gneur, qui lui avait dit : « Avant que le coq ait chanté aujour-d’hui, tu m’auras renié trois fois. » (L’Évangile selon saint Luc)
QUESTIONS
UN VILAIN AU PARADIS
1. Comment le vilain parvient-il au paradis ? Un vilain a-t-il le droit
d’y accéder ? Pourquoi ?
2. Quels sont les personnages rencontrés par le vilain ? Quelle réac-
tion ces personnages ont-ils en voyant le vilain ?
3. Dans quel ordre apparaissent-ils ? Pourquoi ?
4. Que signifie le verbe « plaider » ? Que plaide le vilain ?
5. Relevez chaque argument donné par le vilain à chacun de ces
personnages.
6. Que répondent ces personnages ?
UN FABLIAU MERVEILLEUX
7. Ce fabliau correspond-il à la définition que nous en avons don-
née ? Pourquoi ?
8. Le vilain présente-t-il les caractéristiques habituelles du vilain, tel
que nous l’avons rencontré dans les précédents fabliaux ?
9. Formulez, avec vos propres mots, la moralité de cette histoire.
RÉDIGEZVous aussi, plaidez votre cause afin d’accéder à un lieu qui vous est
interdit ou pour faire une chose qui vous est défendue.
Donnez, au moins, trois arguments à votre interlocuteur afin de con-
vaincre celui qui vous écoute d’accepter ce que vous lui demandez.
VOCABULAIREa - Donnez au moins quatre mots de la même famille que « ange ».
b - Que signifie le mot « ange » dans les expressions :
« ange déchu », « ange exterminateur », « ange gardien », « saut
de l’ange », « sourire aux anges », « un ange passe », « être aux an-
ges », « une faiseuse d’ange ».
CONJUGAISON« je les faisais asseoir au coin de mon feu »
a - Relevez les deux verbes que contient cette phrase.
b - Qu’est-ce qui peut vous surprendre dans leur prononciation ?
136
LES VERBES IRRÉGULIERS
Les verbes « aller », « asseoir », « dire », « faire », « savoir », « vou-
loir », « voir », etc. sont des verbes irréguliers, c’est-à-dire que leur
radical subit de nombreuses transformations.
Ainsi, le verbe « aller » a quatre formes différentes, ce qui justifie,
d’ailleurs, son classement parmi les verbes du 3e groupe :
• je vais (présent de l’indicatif)
• nous allons (présent de l’indicatif)
• nous irons (futur simple de l’indicatif)
• qu’il aille (présent du subjonctif)
Voici la conjugaison (les formes simples) de quelques verbes fré-
quents dont l’irrégularité peut vous faire commettre quelques fautes.
LE VERBE « ALLER »
137
Présent Imparfait Futur simplePrésent
(subjonctif)
je vais j’allais j’irai que j’aille
tu vas tu allais tu iras que tu ailles
il va il allait il ira qu’il aille
nous allons nous allions nous irons que nous allions
vous allez vous alliez vous irez que vous alliez
ils vont ils allaient ils iront qu’ils aillent
LE VERBE « ASSEOIR »Ce verbe possède une double conjugaison, l’une ancienne (plutôt soutenue), l’autre refaite et simplifiée.
Choisissez celle que vous voulez, mais ne mélangez pas les deux.
Remarquez que le verbe « asseoir » s’emploie généralement à la forme pronominale (« s’asseoir »).
138
Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)
j’assieds / j’assois j’asseyais / j’assoyais j’assiérai / j’assoirai que j’asseye / que j’assoie
tu assieds / tu assois tu asseyais / tu assoyais tu assiéras / tu assoirasque tu asseyes / que tu
assoies
il assied / il assoit il asseyait / il assoyait il assiéra / il assoira qu’il asseye / qu’il assoie
nous asseyons / nous
assoyons
nous asseyions / nous
assoyions
nous assiérons / nous
assoirons
que nous asseyions / que
nous assoyions
vous asseyez / vous assoyezvous asseyiez / vous
assoyiezvous assiérez / vous assoirez
que vous asseyiez / que
vous assoyiez
ils asseyent / ils assoient ils asseyaient / ils assoyaient ils assiéront / ils assoirontqu’ils asseyent / qu’ils
assoient
LE VERBE « DIRE »
139
Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)
je dis je disais je dirai que je dise
tu dis tu disais tu diras que tu dises
il dit il disait il dira qu’il dise
nous disons nous disions nous dirons que nous disions
vous dites vous disiez vous direz que vous disiez
ils disent ils disaient ils diront qu’ils disent
LE VERBE « FAIRE »
Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)
je fais je faisais je ferai que je fasse
tu fais tu faisais tu feras que tu fasses
il fait il faisait il fera qu’il fasse
nous faisons nous faisions nous ferons que nous fassions
vous faites vous faisiez vous ferez que vous fassiez
ils font ils faisaient ils feront qu’ils fassent
140
LE VERBE « SAVOIR »
Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)
je sais je savais je saurai que je sache
tu sais tu savais tu sauras que tu saches
il sait il savait il saura qu’il sache
nous savons nous savions nous saurons que nous sachions
vous savez vous saviez vous saurez que vous sachiez
ils savent ils savaient ils sauront qu’ils sachent
141
LE VERBE « VOULOIR »
Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)
je veux je voulais je voudrai que je veuille
tu veux tu voulais tu voudras que tu veuilles
il veut il voulait il voudra qu’il veuille
nous voulons nous voulions nous voudrons que nous voulions
vous voulez vous vouliez vous voudrez que vous vouliez
ils veulent ils voulaient ils voudront qu’ils veuillent
142
LE VERBE « VOIR »
Présent Imparfait Futur simple Présent (subjonctif)
je vois je voyais je verrai que je voie
tu vois tu voyais tu verras que tu voies
il voit il voyait il verra qu’il voie
nous voyons nous voyions nous verrons que nous voyions
vous voyez vous voyiez vous verrez que vous voyiez
ils voient ils voyaient ils verront qu’ils voient
143
EXERCICES
144
INTERACTIF 3.1 Conjuguez les verbes au présent de l’indica-tif
INTERACTIF 3.3 Conjuguez les verbes au futur simple de l’in-dicatif
INTERACTIF 3.2 Conjuguez les verbes à l’imparfait de l’indi-catif
INTERACTIF 3.4 Conjuguez les verbes au présent du subjonc-tif
INTERACTIF 3.5 Conjuguez les verbes au temps et au mode demandés
LE VILAIN ET L’OISEAU
n vilain avait pris un des oiseaux les plus petits (on l’appelle
un rossignol), et il allait le tuer avec son couteau, mais l’oi-
seau reçut la faculté de parler et lui dit :
« À quoi te servira-t-il de m’ôter la vie ? Tu ne pourras apaiser ta
faim avec mon corps ; mais si tu voulais me relâcher, je te donnerais
trois conseils qui, si tu les suis bien, pourront t’être d’un grand
avantage. »
Le vilain, surpris d’entendre l’oiseau parler, promit de le relâcher s’il
lui communiquait ces trois utiles préceptes.
« Écoute donc, dit l’oiseau. Voici le premier : N’essaie jamais d’attein-
dre une chose qui ne peut être atteinte. Voici le second : Ne te cha-
grine pas pour une chose perdue et impossible à recouvrer. Voici le
troisième : Ne crois jamais à une parole incroyable. Observe ces
trois recommandations, et tu t’en trouveras bien. »
Le vilain laissa donc l’oiseau s’envoler, comme il le lui avait promis.
Et le rossignol, en voltigeant au-dessus de sa tête, se mit à chanter
doucement. Puis, sa chanson finie, voulant savoir si l’homme avait
compris la valeur de ses préceptes et en avait retiré quelque utilité,
il lui dit :
« Que tu as été déraisonnable ! tu as perdu par ta faute un grand
trésor : j’ai dans mes entrailles une perle plus grosse qu’un œuf
d’autruche. »
L’homme, en entendant ces mots, fut plein de douleur. Il tendit son
filet et s’efforça de reprendre l’oiseau. Il lui disait : « Viens dans ma
maison, j’aurai tous les soins de toi, je te nourrirai de mes mains et
je te laisserai voler à ton aise. »
Mais le rossignol lui répondit : « Maintenant, je vois que tu es vrai-
ment déraisonnable. Tu n’as retiré aucun fruit des préceptes que je
t’ai donnés : tu te chagrines de m’avoir perdu quand tu ne peux me
recouvrer ; tu as essayé de me prendre quand il t’est impossible de
m’atteindre ; et tu crois qu’il y a dans mes entrailles une perle plus
grosse qu’un œuf d’autruche, quand mon corps tout entier n’atteint
pas cette grosseur. »
145
U
QUESTIONS
UN FABLIAU MERVEILLEUX
1. Quelle figure de style a-t-on lorsqu’un animal parle ?
2. À quel genre littéraire peut-on penser lorsqu’un animal parle ? Ci-
tez-en au moins deux.
3. Trouve-t-on habituellement ce genre de personnage dans le fa-
bliau ?
L’HOMME BÊTE, LA BÊTE INTELLIGENTE
4. Encore une fois, à quoi sert-il de savoir (bien) par-
ler ?
5. Quels sont les conseils donnés par l’oiseau ?
6. Quel temps et quel mode est utilisé pour formu-
ler un conseil ? Relevez des exemples.
7. Que signifie l’expression « avoir une cervelle
d’oiseau » ?
8. Que penser du vilain : a-t-il raison ou a-t-il tort de
croire à ces conseils ? Justifiez votre réponse.
9. Que signifie le mot « absurde » ? Pourquoi peut-on dire que cette
histoire est absurde ?
RÉDIGEZFormulez, comme l’oiseau, quelques conseils (sur le sujet de votre
choix : pour pratiquer un sport, pour bien commencer au collège,
etc.).
Utilisez le même mode, et classez vos conseils par ordre en utili-
sant des déterminants numéraux ordinaux (le premier, le
deuxième, etc.).
VOCABULAIREExpliquez la formation du mot « déraisonnable ».
• Quelle partie du mot faut-il retirer pour obtenir son
contraire ? Comment appelle-t-on cette partie ?
• Quel est le radical de ce mot ?
• Quelle partie trouve-t-on à la fin de ce mot ? Com-
ment l’appelle-t-on ? Connaissez-vous d’autres mots se
terminant par cette partie ? Lesquels ?
146
RÉDACTION
SUJET
Racontez un fabliau.
BARÈME
I - LE TEXTE (11 POINTS)
• Le texte est composé de plusieurs parties ou paragraphes claire-
ment distincts (2 points)
• Le texte ne contient pas plus de cinq fautes d'orthographe (4
points)
• La ponctuation (notamment celle du dialogue s'il y en a un) est
correcte (2 points)
• La rédaction est bien écrite : les phrases sont bien construites, le
vocabulaire est recherché, etc. (3 points)
II - UN FABLIAU (5 POINTS)
• Le texte est un fabliau relativement court d'une page ou deux, pro-
prement écrit (lisible et sans ratures) (1 point)
• L'histoire se passe au Moyen Âge (sans anachronismes) et les
personnages sont typiques de cette époque (vilain, curé, cheva-
lier, etc.) (2 points)
• L'histoire se déroule dans un cadre réaliste (c'est la vie quoti-
dienne du Moyen Âge qui est racontée) (1 point)
• Le texte s'achève par une moralité (1 point)
III - LE COMIQUE (4 POINTS)
• Le fabliau est comique. L'intention
de divertir apparaît donc claire-
ment (2 points)
• Le fabliau est satirique. C'est
donc une moquerie de quelqu'un
ou de quelque chose (2 points)
147
INTERACTIF 3.6 Rédigez et envoyez votre travail
LES GÉANTS GARGANTUA ET PANTAGRUEL
4
149
PETITE BIOGRAPHIE DE FRANÇOIS RABELAIS
En 1532 paraissent Les Horribles et Épouvantables Faits et proues-
ses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes, fils du grand
géant Gargantua. Son auteur est un certain Alcofribas Nasier, ana-
gramme de François Rabelais.
C’est l’œuvre d’un homme entre quarante et cinquante ans qui, s’il
ne veut pas périr sur le bûcher (tel l’humaniste Étienne Dolet), ne
peut pas révéler son vrai nom.
Nous ne savons pas précisément en quelle année Rabelais est né
(en 1483 ? Peut-être en 1494 ?) ni en quel lieu (à la métairie de la De-
vinière non loin de Chinon ?). En revanche, on peut avoir le senti-
ment qu’il a mené plusieurs vies : tour à tour, moine, médecin et
écrivain, il voyage aux quatre coins de la France et de l'Italie.
Il meurt en 1553, après avoir été jeté en prison, suite à une condam-
nation de la Sorbonne.
150
Rabelais sera mêlé de près aux relations diploma-tiques. Il assiste même à l’entrevue d’Aigues-Mor-tes entre Charles Quint et François 1er en 1538 !
151
152
Découvrez une famille de géants
INTERACTIF 4.1 Des chefs-d’œuvre
Illustration montrant les connais-sances en anatomie au XVIe siè-cle
MOINE
À 26 ans, Rabelais est un moine franciscain qui se prend de pas-
sion pour les textes de l’Antiquité et notamment pour le grec.
Quand la faculté de théologie de Paris interdit l’étude du grec en
France, les Franciscains s’emparent de ses livres. Il rejoint alors
les Bénédictins, ordre créé par saint Benoît, plus favorables à
l’étude des auteurs de l’Antiquité.
MÉDECIN
Rabelais renonce finalement à la vie de moine. En 1530, il étudie
à la Faculté de médecine de Montpellier. À cette époque, on étu-
die la médecine non pas en pratiquant mais en lisant les livres
(Hippocrate, Galien...). Un humaniste comme Rabelais va pou-
voir travailler directement sur les textes en grec, et non sur des
traductions latines pleines d’erreurs.
En 1537, il pratiquera même cette méthode nouvelle d’observa-
tion directe du corps, la dissection du cadavre d’un pendu. Cette
pratique est évidemment vue d’un mauvais œil par l’Église.
153
En 1535, le cardinal Jean du Bellay le prend sous sa protection. Il se
rend à Rome en qualité de médecin du cardinal.
ÉCRIVAIN
Son premier livre raconte l’histoire du géant Pantagruel. Devant le
succès de cette œuvre inspirée des Grandes Chroniques, Rabelais
publie en 1534 La Vie très horrifique du grand Gargantua, père de
Pantagruel, puis Le Tiers Livre (1546), Le Quart Livre (1548 puis
1552) et enfin Le Cinquième Livre (publié neuf ans après la mort de
l’auteur, en 1564).
Son œuvre est complexe : elle tient de la fable, de la farce, du fa-
bliau, du roman de chevalerie, de l’Antiquité grecque et latine, etc.
Mêlant combats, explorations, découvertes, obscénités et idéaux hu-
manistes, c’est une œuvre au croisement du Moyen Âge et de la Re-
naissance.
L’ANAGRAMME1. Alcofribas Nasier et François Rabelais désignent la même per-
sonne.
Observez chacune des lettres qui composent ces noms. Que remar-
quez-vous ?
2. Cherchez dans un dictionnaire la définition du mot anagramme et
notez-la.
3. Le mot « chien » peut former deux anagrammes. Lesquelles ?
4. Avida dollars est l’anagramme d’un célèbre peintre du XXe siècle.
Qui est-il ? Pourquoi, à votre avis, l’appeler ainsi ?
154
Trouvez les anagrammes des mots proposés.
INTERACTIF 4.2 Les anagrammes
LA NAISSANCE DE GARGANTUA
eu de temps après, elle commença à soupirer, à se lamenter
et à crier. Soudain, une foule de sages-femmes vinrent de
tous côtés. En la tâtant par le bas, elles trouvèrent quelques
morceaux de peau d’assez mauvais goût, et pensèrent que c’était
l’enfant. Mais c’était le fondement qui lui échappait, à cause du relâ-
chement du gros intestin (lequel vous appelez le boyau du cul), car
elle avait trop mangé de tripes, comme nous avons déclaré ci-des-
sus.
Alors une repoussante vieille de la compagnie, qui était venue de
Brisepaille près de Saint-Genou il y a plus de soixante ans et qui
avait la réputation d’être un grand médecin, lui fit un astringent si
horrible que tous ses sphincters en furent tellement obstrués et res-
serrés que vous les eussiez élargis à grande peine avec les dents,
ce qui est une chose bien horrible à penser. C’est de la même façon
que le diable, à la messe de Saint-Martin écrivant le caquetage de
deux commères, allongea à belles dents son parchemin.
Suite à cet inconvénient, les cotylédons se relâchèrent, et l’enfant
sauta, entra dans la veine cave, et, montant par le diaphragme jus-
155
P
qu’au-dessus des épaules (où ladite veine se partage en deux), il
prit son chemin à gauche, et sortit par l’oreille gauche.
Dès qu’il fut né, il ne cria pas comme les autres enfants : « Mies !
mies », mais il s’écriait à haute voix : « À boire ! à boire ! à boire ! »,
comme s’il invitait tout le monde à boire, si bien qu’il fut entendu de
tout le pays de Busse et de Bibarois.
Je me doute que vous ne croyez sûrement pas cette étrange nativi-
té. Si vous n’y croyez pas, je ne m’en soucie guère, mais un homme
de bien, un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui dit et qu’il
trouve dans les livres. Est-ce contraire à notre loi, à notre foi, à la rai-
son, aux Saintes Écritures ? Pour ma part, je ne trouve rien écrit
dans la Sainte Bible qui soit contre cela. Mais, si telle eût été la vo-
lonté de Dieu, diriez-vous qu’il ne l’eût pu faire ? Ah ! de grâce, ne
vous encombrez jamais l’esprit de ces vaines pensées, car je vous
dis qu’à Dieu rien n’est impossible, et, s’il le voulait, les femmes au-
raient dorénavant ainsi leurs enfants par l’oreille.
Bacchus ne fut-il pas engendré par la cuisse de Jupiter ?
Roquetaillade ne naquit-il pas du talon de sa mère ?
Croquemouche de la pantoufle de sa nourrice ?
Minerve ne naquit-elle pas du cerveau par l’oreille de Jupiter ?
Adonis par l’écorce d’un arbre à myrrhe ?
Castor et Pollux de la coque d’un œuf pondu et couvé par Léda ?
Mais vous seriez bien davantage ébahis et étonnés si je vous expo-
sais à présent tout le
chapitre de Pline où il
parle des enfantements
étranges et contre na-
ture ; et toutefois je ne
suis point un menteur
aussi effronté qu’il l’a
été. Lisez le septième
livre de son Histoire natu-
relle, chap. III, et ne me tarabustez plus l’esprit avec ça.
Gargantua, Chapitre VI
Comment Gargantua na-
quit de façon bien
étrange
156
Rabelais vous parle
VIDÉO 4.1 L’anecdote
QUESTIONS
UNE NAISSANCE BIEN ÉTRANGE
1. Quel est l’infinitif du verbe « naquit » ? Quel est son temps ? Trou-
vez, dans le 5e paragraphe, un mot de la même famille.
2. Comment Grangousier accouche-t-elle de Gargantua ?
Est-ce une naissance vraisemblable ? Pourquoi ?
3. En quoi le comportement de l’enfant à la nais-
sance est-il tout aussi invraisemblable ?
UNE PLAISANTERIE HUMANISTE
4. Quelles preuves l’auteur utilise-t-il pour
nous convaincre de la possibilité de cette
naissance ?
5. À quoi voit-on que ce texte est l’œuvre d’un
homme érudit ? Citez des passages précis.
6. Cet homme savant se prend-il au sérieux ? Justifiez votre
réponse.
7. À quel texte étudié, lors d’un chapitre précédent, cette phrase
fait-elle penser : « un homme de bon sens croit toujours ce qu’on lui
dit et qu’il trouve dans les livres » ?
Que peut-on en conclure des intentions de l’auteur ?
QUELQUES NAISSANCES FABULEUSES
LES NAISSANCES BIBLIQUES
La naissance d’Adam et Ève ou même de Jésus ne sont pas moins
étonnantes que celle de Gargantua.
Le premier homme est né d’un mélange de terre et d’eau au-
quel Dieu a insufflé la vie. Se sentant seul, Adam lui de-
mande une compagne qui serait née d’une côte
surnuméraire. On a souvent dit que cette histoire
provenait d’une mauvaise traduction et qu’en
fait Ève serait née pendant le sommeil
d’Adam, à ses côtés. Ce qui faisait dire à
Gaston Bachelard : « Adam a trouvé Ève en
sortant d’un rêve : c’est pourquoi la femme
est si belle » (L’Eau et les rêves, p.25).
La naissance de Jésus est tout aussi étrange,
puisqu’il est né (comme Dark Vador) d’une
vierge. La première scène de L’évangile selon
saint Mathieu du réalisateur italien Pier Paolo Pasoli-
ni montre la sidération de Joseph lorsqu’il découvre Ma-
rie enceinte.
Puis Rabelais évoque, entre autres, la naissance de Bacchus, de Mi-
nerve, d’Adonis et des jumeaux Castor et Pollux.
157
Léda et le cygne copie par Gio-vanni Francesco Melzi d'après l'original perdu de Léonard de Vinci.
LES NAISSANCES MYTHOLOGIQUES
BACCHUS
Bacchus est né de la cuisse de Jupiter.
Sur les conseils perfides d’Héra, Sémélé demande à voir Jupiter
dans toute sa splendeur divine. Celui-ci, obligé de s’exécuter
après avoir prêté serment, foudroie immédiatement la pauvre
jeune fille, consumée par la splendeur divine. Comme elle était
enceinte, Jupiter a juste le temps de se saisir de l’enfant qui finira
sa gestation dans la cuisse de Jupiter, et sera né deux fois.
MINERVE
Minerve est née de la tête de Jupiter.
Craignant que Métis, la déesse de la ruse, ne lui donne un fils qui
le détrônerait, le roi des dieux imagine un étrange stratagème. Il
lui propose un concours qui met chacun d’eux au défi de se mé-
tamorphoser mieux que ne le ferait l’autre. À la fin, Métis se trans-
formant en mouche puis en goutte d’eau, Jupiter l’engloutit. Le
roi des dieux est aussitôt pris d’un mal de tête qu'Héphaïstos sou-
lage d’un grand coup de massue. De son crâne fracassé sortit
l’enfant que portait Métis, une fille armée et portant un casque :
Minerve.
158
ADONIS
Adonis naquit des amours incestueuses d’un père et de sa fille. Myr-
rha prétendait être si belle qu’elle refusait le culte de Vénus. Pour se
venger, la déesse de l’amour lui inspira pour son père une passion
dévorante. Une nuit, Myrrha entra dans le lit de son père sans que
celui-ci la reconnût. Quand son père s’aperçut de ce qui s’était pas-
sé, il voulut tuer sa fille puis se suicider afin d’épargner à sa maison
un déshonneur inévitable. Affolée, Myrrha s’enfuit dans la forêt. Mais
sachant que son père la retrouverait et se sentant perdue, elle de-
manda aux dieux de lui épargner d’être égorgée par son propre
père qu’elle aimait tant. Émus, les dieux la changèrent en un arbre,
mais ils ne purent cacher ses larmes si abondantes. Aujourd’hui en-
core coulent ces gouttes chaudes devenues précieuses, la myrrhe.
Neuf mois plus tard, l’arbre se fendit en deux et un enfant splendide
en sortit, Adonis.
CASTOR ET POLLUX
Enfin, Castor et Pollux sont les enfants de Léda séduite par Zeus qui
lui était apparue sous la forme d’un splendide cygne. Les jumeaux
naissent alors dans des œufs.
LES NAISSANCES DANS L'HISTOIRE DE PLINE
L’auteur de Gargantua évoque enfin l’auteur romain Pline l’ancien et
son Histoire naturelle, dont l’autorité est ou a été incontestable. Pline
rapporte qu’« une femme accoucha quatre fois de deux jumeaux »
ou encore qu’« il y a des accouchements de sept enfants à la fois »,
« Il naît aussi des enfants qui ont les deux sexes : nous les appelons
Hermaphrodites » (Wikipédia). Mieux encore, il prétend qu’« une es-
clave mit au monde un serpent » ; il cite même le cas « d’un enfant
qui rentra aussitôt dans l’utérus » (Wikipédia) ! Comment s’en éton-
ner puisque quelques pages auparavant, Pline évoque Mégasthène
qui « mentionne une nation d’entre les Nomades de l’Inde qui n’a
que des trous pour narine, et des pieds flexibles comme le corps
des serpents ; on la nomme les Scyrites » (Wikipédia).
159
Extrait des Voyages de Gulliver (1939) adapté du roman de Jonathan Swift (1726)
VIDÉO 4.2 Un autre géant
LA RENAISSANCE
LA FIN DU MOYEN ÂGE
Il n’y a pas de coupure nette entre le Moyen Âge et la Renaissance.
Cependant, à partir du XVe siècle, de nombreux événements sont la
manifestation de changements profonds :
• l’invention de l’imprimerie vers 1450 qui permet une large diffu-
sion des idées ;
• la prise de Constantinople par les Turcs en 1453 qui marque la
fin de l’empire byzantin ;
• le début des guerres d’Italie en 1494, où on découvre le raffine-
ment et la culture italiens ;
• les grandes expéditions maritimes (Christophe Colomb, Vasco
de Gama, Magellan) qui élargissent le monde en ouvrant de nou-
veaux horizons ;
• la découverte de Copernic (1473-1543) qui démontre que la terre
tourne autour du soleil et non l’inverse (l’homme n’est plus au cen-
tre de l’univers).
160
Christophe Colomb, croyant arriver en Inde, découvre l’Améri-que
LA RENAISSANCE
Le XVIe siècle français est le siècle de la Renaissance.
C’est une période qui voit renaître le goût des textes antiques
grecs ou latins. Les savants souhaitant ce retour aux grands auteurs
oubliés de l’Antiquité sont les humanistes (humanitas désignant en
latin la culture). Ils veulent une renaissance de la culture et rompre
avec un enseignement dominé par la religion dans les universités.
Les humanistes leur reprochent d’avoir réduit le savoir à une érudi-
tion inutile, d’encombrer les mémoires sans vraiment développer l’in-
telligence et la réflexion, de lire les commentaires des textes et non
de lire les textes, etc.
En outre, l’humanisme appelle de ses vœux une société hautement civilisée : « Je vois les brigands, les bourreaux, les soldats, les pale-
freniers de maintenant plus savants que les docteurs et les prê-
cheurs de mon temps », écrit Rabelais - non sans humour - dans
Pantagruel (chapitre 8)
En 1530, François Ier fonde le Collège des lecteurs royaux (l’ac-
tuel Collège de France). Des professeurs payés et protégés par le
roi échappent au pouvoir de la Sorbonne (la Faculté de théologie de
Paris) et y enseignent le latin, le grec et l’hébreu...
161
La cour de France gagne en prestige tant les chefs-d’œuvre abon-
dent en cette période. François Ier fait venir en France de grands peintres italiens (Léonard de Vinci, Le Titien, Le Primatice... ). À
l’exemple italien, on fait construire de somptueux châteaux (Cham-
bord, Chenonceaux... ).
Toutefois, gardons à l’esprit que la Renaissance est aussi l’époque
où l’on allume des bûchers pour tous ceux qui contrediraient la Sor-
bonne (Étienne Dolet est torturé et brûlé avec ses livres), que la
France est ensanglantée par les guerres de religion (les catholi-
ques s’opposent aux protestants), et que toute l’Europe est en guerre (L’empereur Charles Quint possède l’Espagne, l’Allemagne
et une grande partie de l’Italie).
162
Le massacre de la Saint-Barthé-lemy est le massacre de protes-tants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy.
RÉVISION 4.1 Avez-vous bien retenu ?
Répondre
Question 1 sur 5
À quel siècle, le Moyen-Âge s’arrête-t-il ?
A. XIVe
B. XVe
C. XVIe
LE TORCHECUL
us la fin de la quinte année, Grandgousier, retournant de
la défaicte des Canarriens, visita son filz Gargantua. Là
fut resjouy comme un tel père povoit estre voyant un sien
tel enfant, et, le baisant et accollant, l’interrogeoyt de petitz pro-
pos puériles en diverses sortes. Et beut d’autant avecques luy et
ses gouvernantes, èsquelles par grand soing demandoit, entre
aultres cas, si elles l’avoyent tenu blanc et nect. A ce Gargantua
feist response qu’il y avoit donné tel ordre qu’en tout le pays n’es-
toit guarson plus nect que luy.
« Comment cela ? dist Grandgousier.
- J’ay (respondit Gargantua) par longue et curieuse expérience
inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus
excellent, le plus expédient que jamais feut veu.
- Quel ? dict Grandgousier.
- Comme vous le raconteray (dist Gargantua) présentement.
« Je me torchay une foys d’un cachelet de velours de une damoi-
selle, et le trouvay bon, car la mollice de sa soye me causoit au
fondement une volupté bien grande ; une autre foys d’un cha-pron d’ycelles, et feut de mesmes. [...]
Puis, fiantant derriere un buisson, trouvay un chat de Mars ; d’iceluy me torchay, mais ses gryphes me exul-
cérèrent tout le perinée.
164
S
De ce me gueryz au lendemain, me torchant des guands de ma
mère [...]. »
Gargantua, Chapitre XIII Comment Grandgousier cogneut l’esperit
merveilleux de Gargantua à l’invention d’un torchecul.
QUESTIONS1. « Sus la fin de la quinte année »
Que signifie le mot « quinte » ? Donnez deux mots de la même fa-
mille.
2. Le verbe « estre » s’écrit aujourd’hui « être ».
Trouvez des mots de la même famille que « forêt », « hôpital » et
« bête » qui contiennent encore un « s » à la place de l’accent cir-
conflexe.
3. « baisant et accollant »
Quel est le premier sens du mot « baiser » ? Donnez un synonyme.
Le participe présent « accollant » s’écrit aujourd’hui un peu différem-
ment. Cherchez son orthographe actuelle, et donnez sa significa-
tion.
4. « de une damoiselle »
Réécrivez ces mots en français moderne. Que remarquez-vous ?
5. Comment écrit-on actuellement les mots « gryphe » et le mot
« guand » ?
6. Réécrivez la première phrase en français moderne.
165
UNE ÉDITION DE 15421. Qu’est-ce qui rend, selon vous, le texte difficile à lire ?
2. Quels signes, fréquemment utilisés quand on écrit, sont absents
de ce texte ?
3. Comparez la reproduction ci-contre avec le texte reproduit page
164. Quelle faute trouve-t-on à la première ligne ?
4. Lisez la dernière ligne. Comment fait-on la lettre « s » ?
166
VOCABULAIRE
François Rabelais, comme nombre d’écrivains de la Renaissance
(Du Bellay, par exemple), a contribué à enrichir la langue française.
En forgeant ou empruntant des mots nouveaux (qu’on appelle des
néologismes), il a apporté ou popularisé des termes comme « auto-
mate », « célèbre », « gymnaste », « génie ».
On utilise, d’ailleurs, beaucoup de mots formés à partir du grec :
« lycée », « pharmacie », « hémorragie », « hippopotame », etc.
TROUVEZ LE PRÉFIXE
À votre avis, quel animal tous ces mots ont-ils en commun ? Les-
quels sont formés d’un préfixe ?
cavalier, hippodrome, équitation, hippique, chevalier, équestre
DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS
On trouve de nombreux mots contenant un préfixe grec ou latin. En
voici quelques exemples. Complétez chaque liste de deux mots que
vous aurez trouvés (dans un dictionnaire par exemple).
• anti- : antidote, antibruit… (contraire, opposé)
• auto- : automobile, autodidacte… (soi-même)
• co- (con-, com-, col-, cor-, co-) : cohabiter, confrère, colocataire…
(avec)
• dys- : dysfonctionnement, dysorthographie… (idée de difficulté,
de manque)
• hyper- : hyperactif, hypersensible… (au-dessus)
• in- (im-, il-, ir-…) inacceptable, impossible, illisible… (dans, con-
tre)
• inter- : interchangeable, interclasse… (entre)
• mono- : monosyllabe, monoplace… (seul)
• ortho- : orthophonie, orthodontie… (droit)
• pan- : pandémie, panthéon… (tout)
• para- : parachute, paratonnerre… (protection contre)
• péri- : périphérie, périmètre… (autour)
• post- : postdater, post mortem… (après)
• pro- : pronom, proaméricain… (pour)
• sym- syn- : sympathie, synonyme… (avec)
Au XVIe siècle, on ne lisait pas Rabelais plus facilement que nous ne le lisons aujourd’hui.
En effet, on n’était pas habitué à des mots déjà vieillis, aux régionalismes, aux emprunts à l’italien, aux nouveaux mots latins et grecs (dont beaucoup sont restés).
De plus, il n’y avait pas encore de dictionnaire !
167
DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS (DE MÊME SENS)
Parfois, on utilise soit un préfixe latin, soit un préfixe grec pour for-
mer des mots, mais dans tous les cas, ces préfixes ont le même
sens.
Complétez chaque liste de deux mots que vous aurez trouvés (dans
un dictionnaire par exemple).
• anté- : antéposer, antécédent… (avant)
• pré- : préhistoire, préchauffer… (avant)
• hémi- : hémicycle, hémiplégique… (moitié)
• mi- : mi-temps… (moitié, du latin « medius » = qui est au milieu)
• hydra- : hydrater, hydraulique… (eau)
• aqua- : aquarium, aqueduc…
• hypo- : hypoderme, hypothermie… (au-dessous)
• sub- : subaquatique, subordonné…
DES PRÉFIXES LATINS ET GRECS (DE SENS DIFFÉ-RENT)
Certains préfixes ont un sens différent selon qu’ils viennent du latin
ou du grec. C’est le cas de « a » qui, en grec, est une négation,
mais qui, en latin, signifie « vers » (le but à atteindre) :
• a- : anormal, asymétrique…
• a- : atterrir, adoucir…
Trouvez d’autres mots formés à partir du préfixe grec et du préfixe
latin.
DES FIGURES
En mathématiques, vous utilisez de nombreux mots désignant des
figures géométriques à plusieurs angles (ou côtés). Ce sont des po-
lygones. « poly » signifie « plusieurs », et « -gone » (du grec « gô-
nia ») signifie « angle ».
168
RÉVISION 4.2 Les polygones
Répondre
Retrouver les figures et leur nombre d’angles.
Pentagone
Pentagone
Heptagone
Heptagone
Décagone
Décagone
Hexagone
Hexagone
Tétragone
Tétragone
Octogone
Octogone
LA SUITE DU TORCHECUL[...]
- D’accord, dit Grandgousier, mais quel torche-cul as-tu trouvé le
meilleur ?
- J’y arrivais, dit Gargantua, et bientôt vous le saurez vous aussi. Je
me torchai avec du foin, de la paille, de l’étoupe, de la bourre, de
la laine, du papier. Mais
Toujours laisse aux couillons l’esmorche
Qui son hord cul de papier torche.
- Quoi ? dit Grandgousier, mon petit couillon, as-tu bu au pot, vu
que tu rimes déjà ?
- Oui, absolument, mon roi, répondit Gargantua, je rime tant et plus,
et en rimant souvent je m’enrime. Écoutez ce que disent aux fien-
teurs nos lieux d’aisance :
Chieur,
Foireux,
Péteur,
Breneux,
Ton lard
Qui s’échappe
Se répand
Sur nous.
Sale,
Merdeux,
S’égoûtant,
Le feu de saint-Antoine te brûle !
Si tous
Tes trous
Béants
Tu ne torches avant ton départ !
[...]
- Revenons, dit Grandgousier, à notre propos.
- Lequel ? dit Gargantua. Chier ?
- Non, dit Grandgousier, mais torcher le cul.
- Mais, dit Gargantua, voulez-vous me payer un tonnelet de vin Bre-
ton si je vous réduis à quia à ce
propos ?
- Oui, bien sûr, dit Grandgousier.
- Il n’est, dit Gargantua, pas be-
soin de se torcher le cul s’il n’y a
pas de saleté. Or la saleté n’y
peut être si on n’a pas chié. Il
nous faut donc chier avant de se
torcher le cul.
- Oh ! dit Grandgousier, que tu
as de bon sens, mon garçon-
net ! Un de ces jours, je te ferai
passer docteur en gai savoir, par
Dieu ! car tu as plus de raison
que d’années. Poursuis donc ce
propos torcheculatif, je t’en prie.
LE SYLLOGISME
Gargantua se livre à de cu-rieux raisonnements :
« Il n’est, dit Gargantua, pas besoin de se torcher le cul s’il n’y a pas de saleté. Or la saleté n’y peut être si on n’a pas chié. Il nous faut donc chier avant de se tor-cher le cul. »
Ce raisonnement, constitué de trois phrases, est un syllo-gisme. En voici un autre exemple, peut-être plus fa-
169
L’ÉDUCATION DE GARGANTUA SELON LES PRÉCEPTEURS SOPHISTES
l employait donc son temps de telle façon qu’ordinairement il
s’éveillait entre huit et neuf heures, qu’il fît jour ou non. Ainsi
l’avaient ordonné ses anciens régents, alléguant ce que dit Da-
vid : Vanum est vobis ante lucem surgere.
Puis il gambadait, sautait et se vautrait dans le lit quelque temps
pour mieux réveiller ses esprits animaux. Il s’habillait selon la sai-
son, mais portait volontiers une grande et longue robe de grosse
étoffe frisée fourrée de renards. Après, il se peignait du peigne d’Al-main, c’est-à-dire des quatre doigts et du pouce, car ses précep-
teurs disaient que se peigner autrement, se laver et se nettoyer était
perdre du temps en ce monde.
Puis il fientait, pissait, se raclait la gorge, rotait, pétait, bâillait, cra-
chait, toussait, sanglotait, éternuait et morvait comme un archidia-cre et, pour abattre la rosée et le mauvais air, déjeunait de belles tri-
pes frites, de belles grillades, de beaux jambons, de belles côtelet-
tes de chevreau et force soupes de prime.
Ponocrates lui faisait observer qu’il ne devait pas tant se repaître
au sortir du lit sans avoir premièrement fait quelque exercice. Gar-
gantua répondit :
« Quoi ! n’ai-je pas fait suffisamment d’exercice ? Je me suis vautré
six ou sept fois dans le lit avant de me lever. N’est-ce pas assez ?
Le pape Alexandre faisait ainsi, sur le conseil de son médecin juif,
et il vécut jusqu’à la mort en dépit des envieux. Mes premiers maî-
tres m’y ont accoutumé, en disant que le déjeuner donnait bonne
mémoire : c’est pourquoi ils buvaient les premiers. Je m’en trouve
fort bien et n’en dîne que mieux. Et Maître Tubal (qui fut le premier de sa licence à Paris) me disait que ce n’est pas tout de courir bien
vite, mais qu’il faut partir de bonne heure. Aussi la pleine santé de
notre humanité n’est pas de boire des tas, des tas, des tas, comme
des canes, mais bien de boire le matin, d’où la formule :
Lever matin n’est point bonheur ;
Boire matin est le meilleur. »
Après avoir bien déjeuné comme il faut, il allait à l’église, et on lui
portait dans un grand panier un gros bréviaire emmitouflé, pesant,
170
I
Après l’épisode du torchecul, Grandgousier, convaincu de la merveilleuse intelligence de son fils, décide de lui donner une éduca-tion à la hauteur de ses capacités. On lui indique alors « un grand docteur sophiste nommé maître Tubal Holoferne », bientôt rem-placé par Ponocrates.
Ce dernier observe les fruits de cette éducation.
Son âme était dans la cuisine.
tant en graisse qu’en fermoirs et parchemins, onze quintaux et
six livres à peu près. Là, il entendait vingt-six ou trente messes.
Dans le même temps venait son diseur d’heures, encapuchonné
comme une huppe, et qui avait très bien dissimulé son haleine
avec force sirop de vigne. Avec celui-ci, Gargantua marmonnait
toutes ces kyrielles, et il les épluchait si soigneusement qu’il
n’en tombait pas un seul grain en terre.
Au sortir de l’église, on lui amenait sur un char à bœufs un tas de
chapelets de Saint-Claude, dont chaque grain était aussi gros
qu’est la coiffe d’un bonnet ; et, se promenant par les cloîtres, ga-
leries ou jardin, il en disait plus que seize ermites.
Puis il étudiait quelque méchante demi-heure, les yeux posés sur
son livre mais, comme dit le poète comique, son âme était dans
la cuisine.
Pissant donc un plein urinoir, il s’asseyait à table, et, parce qu’il
était naturellement flegmatique, il commençait son repas par quel-
ques douzaines de jambons, de langues de bœuf fumées, de
boutargues, d’andouilles, et d’autres avant-coureurs de vin.
Pendant ce temps, quatre de ses gens lui jetaient en la bouche,
l’un après l’autre, continûment, de la moutarde à pleines pelle-
tées. Puis il buvait un horrifique trait de vin blanc pour se soula-
171
ger les reins. Après, il mangeait selon la saison, des viandes selon
son appétit, et cessait quand le ventre lui tirait.
Pour boire, il n’avait ni fin ni règle, car il disait que les bornes et les
limites étaient quand, la personne buvant, le liège des pantoufles en-
flait en hauteur d’un demi-pied.
Gargantua, Chapitre XXI L’étude de Gargantua selon la discipline
de ses précepteurs sophistes
QUESTIONS
AU LEVER
1. À quelle heure Gargantua se lève-t-il ? Pourquoi ? Est-ce une rai-
son valable ?
2. Se lève-t-il immédiatement ?
3. Comment fait-il sa toilette ?
5. Cette phrase révèle-t-elle une bonne éducation ? Quelle figure de
style a-t-on ?
UNE CURIEUSE ÉDUCATION
5. Comment Gargantua étudie-t-il ? Pendant combien de temps ?
6. Auparavant, où était-il et qu’y faisait-il ?
7. À quoi Gargantua consacre-t-il essentiellement son temps ?
8. Citez au moins
deux hommes
ayant servi de mo-
dèle à l’éducation
de Gargantua.
9. Selon vous, de
quel modèle édu-
catif Rabelais se
moque-t-il ? Trou-
vez, dans le texte,
des indices prou-
vant votre ré-
ponse.
172
Au Moyen Âge, l’école est essentiellement faite par les reli-gieux (moines, curés, clercs...).
On n’y étudie pas vraiment les livres, mais plutôt les com-mentaires des livres ; on exerce sa mémoire plutôt qu’on ne s’exerce à réfléchir.
On y apprend les arts libéraux :
L'ÉDUCATION DE GARGANTUA SELON PONOCRATES
uand Ponocrates découvrit la fâcheuse manière de vivre de
Gargantua, il décida de le former aux belles-lettres d’une
autre manière. Mais, pour les premiers jours, il la toléra, con-
sidérant que la nature ne subit pas de mutations soudaines sans
grande violence.
Pour mieux commencer sa tâche, il pria un savant médecin de ce
temps-là, nommé Maître Théodore, de remettre s’il était possible Gar-
gantua en meilleure voie. Le médecin le purgea selon les règles
avec de l’ellébore d’Anticyre et grâce à ce médicament il lui net-
toya le cerveau de tout vice et de toute mauvaise habitude. Par ce
moyen, Ponocrates lui fit aussi oublier tout ce qu’il avait appris avec
ses anciens précepteurs, comme le faisait Timothée avec ses disci-
ples qui avaient été formés par d’autres musiciens.
Pour mieux y parvenir, il l’introduisait dans les cercles de gens sa-
vants qui se trouvaient là. Par émulation, son esprit se développa,
le désir d’étudier autrement et de se montrer à son avantage lui vin-
rent.
173
L’éducation dispensée par maître Tubal ne fait pas progresser Gargantua qui devient « idiot, niais et ignorant ». Grandgousier décide donc de confier son fils à un nouveau précepteur, Ponocrates.
Q
Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu’il ne perdait pas une
heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux
lettres et au noble savoir. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heu-
res du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque
page des Saintes Écritures à voix haute et claire, avec la pronon-
ciation requise. Cette tâche était confiée à un jeune page, natif de
Basché, nommé Anagnostes. Selon le thème et le sujet du pas-
sage, il se mettait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu,
dont la lecture prouvait la majesté et les merveilleux jugements.
Puis il allait aux lieux secrets excréter le produit des digestions natu-
relles. Là, son précepteur répétait ce qui avait été lu, lui exposant
les points les plus obscurs et les plus difficiles.
En revenant, ils considéraient l’état du ciel, observant s’il était
comme ils l’avaient remarqué le soir précédent, et en quels signes
entrait le soleil et la lune, pour ce jour-là.
Cela fait, il était habillé, peigné, coiffé, apprêté et parfumé. Pendant
ce temps, on lui répétait les leçons du jour précédent. Lui-même les
récitait par cœur, et y mêlait quelques cas pratiques concernant la
vie des hommes. Ils discutaient quelque fois pendant deux ou trois
heures, mais cessaient habituellement lorsqu’il était complètement
habillé.
Ensuite, pendant trois bonnes heures, la lecture lui était faite.
Cela fait, ils sortaient, toujours en discutant du sujet de la lecture, et
allaient se divertir au Grand Braque ou dans les prés, et jouaient à
la balle, à la paume, à la pile en triangle, s’exerçant élégamment le
corps comme ils s’étaient auparavant exercé l’esprit.
Tous leurs jeux se faisaient librement, car ils abandonnaient la partie
quand cela leur plaisait, et ils cessaient d’ordinaire lorsque la sueur
leur coulait par le corps ou qu’ils étaient las. Ils étaient alors très
bien essuyés et frottés. Ils changeaient de chemise et, en se prome-
nant doucement, allaient voir si le dîner était prêt. Là, en attendant,
ils récitaient clairement et éloquemment quelques sentences rete-
nues de la leçon.
Cependant, Monsieur l’Appétit venait, et ils s’asseyaient à table au
bon moment.
Au début du repas, on lisait quelque histoire plaisante des ancien-nes prouesses, jusqu’à ce qu’il eût pris son vin.
Alors, si on le jugeait bon, on continuait la lecture ou ils commen-
çaient à deviser joyeusement ensemble, parlant, pendant les pre-
miers mois, de la vertu, de la propriété, de l’efficacité et de la nature
de tout ce qui leur était servi à table : du pain, du vin, de l’eau, du
sel, des viandes, des poissons, des fruits, des herbes, des racines
et de leur préparation. Ce faisant, Gargantua apprit en peu de
temps tous les passages relatifs à ce sujet dans Pline, Athénée, Dio-
scorides, Julius Pollux, Galien, Porphyre, Oppien, Polybe, Héliodore,
Aristote, Ælian et d’autres. Sur les propos tenus, ils faisaient sou-
vent, pour être certains, apporter à table les livres cités. Et Gargan-
tua retint en sa mémoire si bien si et entièrement les choses dites,
qu’il n’y avait alors pas un médecin qui sût la moitié de ce qu’il sa-
vait.
Après, ils parlaient des leçons lues le matin, et, achevant leur repas
par quelque confiture de coings, Gargantua se curait les dents avec
un tronc de lentisque, se lavait les mains et les yeux de belle eau
174
fraîche, et tous rendaient grâce à Dieu par quelques beaux canti-ques la louange de la munificence et de la bonté divines. Sur ce,
on apportait des cartes, non pour jouer, mais pour y apprendre mille
petits amusements et inventions nouvelles, lesquels découlaient
tous de l’arithmétique.
Par ce moyen, il prit goût à cette science des nombres, et tous les
jours, après le dîner et le souper, il y passait son temps avec autant
de plaisir qu’il en prenait d’habitude aux dés ou aux cartes. Il en con-
nut si bien la théorie et la pratique, que Tunstal l’Anglais, qui avait
amplement écrit sur le sujet, confessa que vraiment, en comparai-
son de Gargantua, il n’y entendait que le haut-allemand.
Et non seulement il prit goût à cette science, mais aussi aux autres
sciences mathématiques, comme la géométrie, l’astronomie et la
musique ; car, en attendant la digestion de son repas, ils faisaient
mille joyeux instruments et figures géométriques et, de même, ils
pratiquaient les lois de l’astronomie.
175
Ils commençaient à deviser joyeusement ensemble.
Après, ils s’amusaient à chanter sur une musique à quatre et cinq
parties ou à faire des variations vocales sur un thème.
Pour ce qui est des instruments de musique, il apprit à jouer du
luth, de l’épinette, de la harpe, de la flûte traversière et de la flûte à
neuf trous, de la viole et du trombone.
Cette heure ainsi employée, la digestion achevée, il se purgeait de
ses excréments naturels, puis se remettait à son principal objet
d’étude pour trois heures ou davantage, tant pour répéter la lecture
du matin que pour poursuivre le livre entrepris, mais aussi écrire,
bien tracer et former les anciennes lettres romaines.
Cela fait, ils sortaient de leur demeure, accompagnés d’un jeune
gentilhomme de Touraine, écuyer nommé Gymnaste, lequel ensei-
gnait à Gargantua l’art de chevalerie.
Changeant alors de vêtements, il montait un cheval de bataille, un
roussin, un genet, un cheval barbe, cheval léger, et lui faisait faire
cent tours de manège, le faisait sauter en l’air, franchir le fossé, sau-
ter la palissade, tourner court en un cercle, tant à droite qu’à gau-
che.
Là, il ne rompait pas la lance, car c’est la plus grande sottise du
monde que de dire : « J’ai rompu dix lances dans un tournoi ou une
bataille » Un charpentier en ferait autant ! En revanche, c’est une
louable gloire d’avoir rompu dix de ses ennemis d’une seule lance.
De sa lance acérée, solide et rigide donc, il rompait une porte, en-
fonçait une armure, renversait un arbre, enfilait un anneau, enlevait
une selle d’armes, un haubert, un gantelet. Tout cela, il le faisait ar-
mé de pied en cap.
En ce qui concerne les fanfares et faire les petits claquements de
langue, sur un cheval, nul ne le faisait mieux que lui. Le voltigeur de
Ferrare n’était qu’un singe en comparaison. En particulier, on lui ap-
prenait à sauter rapidement d’un cheval sur l’autre sans mettre pied
à terre (ces chevaux étaient dits de voltige), à monter de chaque cô-
té, sans étriers, la lance au poing, et à guider selon sa volonté le
cheval sans bride, car de telles choses servent à la discipline mili-
taire.
Un autre jour, il s’exerçait à la hache, laquelle coulait si bien, multi-
pliait tant les coups de pointe, portait tant de coups en taille ronde,
qu’il aurait pu passer chevalier d’armes en campagne et en toutes
épreuves.
176
Puis il brandissait la pique, assenait de l’épée à deux mains, de
l’épée bâtarde, de la rapière, de la dague et du poignard, avec ar-
mure, sans armure, au bouclier, à la cape, à la rondache.
Il courait le cerf, le chevreuil, l’ours, le daim, le sanglier, le lièvre, la
perdrix, le faisan, l’outarde. Il jouait au ballon et le faisait rebondir
en l’air, autant du pied que du poing. Il luttait, courait, sautait non
avec trois pas d’élan, non à cloche-pied, non à l’Allemande car, di-
sait Gymnaste, de tels sauts sont inutiles et ne servent à rien à la
guerre, mais d’un saut, il franchissait un fossé, volait par-dessus
d’une haie, montait six pas contre une muraille et parvenait de cette
façon à une fenêtre de la hauteur d’une lance.
Il nageait en eau profonde, à l’endroit, à l’envers, sur le côté, de tout
le corps, des seuls pieds, une main en l’air, laquelle tenant un livre,
traversait toute la Seine sans le mouiller, et tirant son manteau par
les dents, comme faisait Jules César. Puis, à la seule force du poi-
gnet, il montait dans un bateau. De celui-ci, il se jetait derechef à
l’eau, la tête la première, sondait le fond, creusait les rochers, plon-
geait dans les abîmes et les gouffres. Puis il manœuvrait le bateau,
le dirigeait, le menait rapidement, lentement, au fil de l’eau, à contre-
courant, le retenait en pleine écluse, le guidait d’une main, de l’autre
s’escrimant avec un grand aviron, hissait la voile, montait au mât
par les cordages, courait sur les vergues, ajustait la boussole, ten-
dait l’écoute, tenait ferme le gouvernail.
Sortant de l’eau, il gravissait la montagne et la dévalait aussitôt. Il
grimpait aux arbres comme un chat, sautait de l’un à l’autre comme
un écureuil, abattait les grosses branches comme un autre Milon.
Avec deux poignards acérés et deux poinçons à toute épreuve, il
montait en haut d’une maison comme un rat, puis en descendait de
telle façon que ses membres ne souffraient aucunement de la chute.
Il lançait le dard, la barre, la pierre, la javeline, l’épieu, la halle-barde, bandait l’arc, tendait à coups de reins les fortes arbalètes de siège, visait de l’arquebuse à l’œil, affûtait le canon, tirait à la butte, au perroquet, de bas en haut, de haut en bas, devant, de cô-
té, en arrière comme les Parthes. On lui attachait à quelque haute
tour un câble pendant à terre. Il y montait avec deux mains, puis dé-
valait si rapidement et avec tant d’assurance que vous ne feriez pas
mieux dans un
pré bien plat.
On lui mettait
une grosse per-
che soutenue
par deux ar-
bres ; il s’y pen-
dait par les
mains, allait et
venait sans rien
toucher des
pieds, si bien
qu’à grande vi-
tesse, on n’eût
pu l’attraper.
Et, pour s’exer-
cer le thorax et
les poumons, il
criait comme
tous les diables.
177
Une fois, je l’ai entendu appelant Eudémon, depuis la porte Saint-
Victor jusqu’à Montmartre. Stentor n’eut jamais une telle voix à la ba-
taille de Troie.
Et, pour fortifier ses nerfs, on lui avait fait deux gros saumons de
plomb, pesant chacun huit mille sept cents quintaux, lesquels il ap-
pelait haltères. Il les soulevait de chaque main, les élevait en l’air au-
dessus de la tête, et les tenait ainsi, sans bouger trois quarts
d’heure et davantage, ce qui révélait une force sans pareille.
Il jouait aux barres avec les plus forts, et, quand le point arrivait, il se
tenait sur les pieds si solidement qu’il s’abandonnait aux plus aven-
tureux parvenant à le faire bouger de sa place, comme faisait jadis
Milon, à l’imitation duquel il tenait aussi une pomme de grenade
dans sa main et la donnait à qui pourrait la lui ôter.
Le temps ayant été ainsi employé, Garagantua - frotté, nettoyé, les
vêtements changés - revenait tout doucement. En passant par quel-
ques prés ou autres lieux herbeux, ils examinaient les arbres, les
plantes, et les commentaient à l’aide des livres des anciens qui ont
écrit à leur sujet, comme Théophraste, Discorides, Marinus, Pline,
Nicandre, Macer et Galien. Ils en emportaient à pleines mains au lo-
gis. Un jeune page, nommé Rhizotome, en avait la charge, ainsi
que des binettes, des pioches, des serfouettes, des bêches, des
sarcloirs et d’autres instruments requis pour bien herboriser.Arrivés au logis, pendant qu’on préparait le souper, ils répétaient
quelques passages de ce qui avait été lu et s’asseyaient à table.
Notez que son dîner était sobre et frugal, car il mangeait seulement
pour réfréner les abois de son estomac. Mais le souper était copieux
et abondant, car il prenait autant qu’il lui était nécessaire pour s’en-
tretenir et se nourrir. Voilà ce qu’est la vraie diète prescrite par l’art
de la bonne et sûre médecine, bien qu’un tas de médicastres, abê-
tis dans l’officine des sophistes, conseillent le contraire.
Durant ce repas, la leçon du dîner était continuée autant que bon
semblait ; le reste se poursuivait en bons propos, tous instructifs et
utiles.
Après que les grâces étaient rendues, ils s’adonnaient au chant,
jouaient d’instruments harmonieux ou se livraient à ces petits passe-
temps qu’on fait avec les cartes, les dés et les gobelets. Ils demeu-
raient là, faisant grande chère et s’amusant parfois jusqu’à l’heure
178
de dormir. Quelquefois ils allaient trouver la compagnie de gens sa-
vants ou de gens qui avaient vu des pays étranges.
En pleine nuit, avant de se retirer, ils allaient à l’endroit de leur logis
le plus découvert voir la face du ciel, et là ils observaient les comè-
tes (s’il y en avait), les figures, les situations, les positions, les oppo-
sitions et les conjonctions des astres.
Puis avec son précepteur, il récapitulait brièvement, à la mode des
Pythagoriciens, tout ce qu’il avait lu, vu, su, fait et entendu au
cours de toute la journée.
Ils priaient Dieu le créateur, l’adorant et confirmant leur foi envers lui,
le glorifiant de sa bonté immense et lui rendant grâce de tout le
temps passé. Ils se recommandaient à sa divine clémence pour tout
l’avenir.
Cela fait, ils allaient se reposer.
Gargantua, Chapitre XXIII Comment Gargantua fut éduqué par Pono-
crates de telle façon qu’il ne perdait pas une heure de la journée
QUESTIONS
ON RECOMMENCE TOUT
1. Pourquoi Ponocrates tolère-t-il, au début, les mauvaises manières
de Gargantua ?
2. Relisez la séance précédente, et dites quelles sont ces mauvai-
ses manières.
3. Comment Ponocrates parvient-il à lui faire oublier ses anciennes
habitudes ? Que pensez-vous de ce procédé ?
UN PROGRAMME DE GÉANT
4. Faites la liste des activités de Gargantua dans la nouvelle éduca-
tion dispensée par Ponocrates.
5. L’enseignement de Ponocrates s’appuie-t-il seulement sur les li-
vres ? Justifiez votre réponse en donnant quelques exemples des
méthodes utilisées par le nouveau précepteur de Gargantua.
6. Quelle place occupe l’éducation physique ? Justifiez votre ré-
ponse.
7. Citez quelques termes montrant que le plaisir fait partie intégrante
du programme éducatif.
179
8. Trouvez au moins trois exemples qui montrent que cette nouvelle
éducation s’oppose à celle que donnait Tubal Holoferne.
9. Une telle éducation est-elle réalisable ? Pourquoi ? Par qui pour-
rait-elle l’être cependant ?
10. Cherchez le sens de l’adjectif « gargantuesque ».
EXPRIMER DES HABITUDES
I - RELEVEZ LES VERBES ET DITES QUELS SONT LES TEMPS EMPLOYÉS.
Puis il le soumit à un tel rythme de travail qu’il ne perdait pas une
heure de la journée. Au contraire, il consacrait tout son temps aux
lettres et au noble savoir. Gargantua s’éveillait donc vers quatre heu-
res du matin. Pendant qu’on le frictionnait, on lui lisait quelque page
des Saintes Écritures à voix haute et claire, avec la prononciation re-
quise. Cette tâche était confiée à un jeune page, natif de Basché,
nommé Anagnostes. Selon le thème et le sujet du passage, il se met-
tait à révérer, adorer, prier et supplier le bon Dieu, dont la lecture
prouvait la majesté et les merveilleux jugements.
II - RELEVEZ LES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS DE TEMPS.
Durant ce repas, la leçon du dîner était continuée autant que bon
semblait ; le reste se poursuivait en bons propos, tous instructifs et
utiles.
Après que les grâces étaient rendues, ils s’adonnaient au chant,
jouaient d’instruments harmonieux ou se livraient à ces petits passe-
temps qu’on fait avec les cartes, les dés et les gobelets. Ils demeu-
raient là, faisant grande chère et s’amusant parfois jusqu’à l’heure
de dormir. Quelquefois ils allaient trouver la compagnie de gens sa-
vants ou de gens qui avaient vu des pays étranges.
En pleine nuit, avant de se retirer, ils allaient à l’endroit de leur logis
le plus découvert voir la face du ciel, et là ils observaient les comè-
tes (s’il y en avait), les figures, les situations, les positions, les oppo-
sitions et les conjonctions des astres.
III - RÉDIGEZ
Faites le récit de certaines de vos habitudes en utilisant l’imparfait
de l’indicatif et des compléments circonstanciels de temps.
« Un esprit sain dans un corps sain »
Cette citation du poète latin Juvénal (« Mens sana in corpore sano ») illustre l’idée qu’on ne peut séparer le corps et l’esprit, qu’une bonne éducation s’occupe et du moral et du physique à la fois par l’étude et le sport.
Elle reflète l’idéal humaniste qui place l’homme au centre de ses préoccupations.
180
Comme dans Gargantua, énumérez ce qui se trouve sur la table. Commencez votre phrase par « On trouvait sur cette table... ».
181
GALERIE 4.1 Nature morte avec une tarte à la dinde (de Pieter Claesz)
LA PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE
UNE PROPOSITION INTRODUITE PAR « QUE »
Une proposition subordonnée conjonctive est généralement intro-
duite par la conjonction de subordination « que » :
Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque.
La conjonction « que » est un mot qui n’a aucune fonction dans la
subordonnée. C’est juste un « outil » qui rattache la proposition sub-
ordonnée à la phrase principale :
Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque.phrase principale proposition subordonnée
UNE PROPOSITION ÉQUIVALANT À UN GROUPE NOMINAL COMPLÉMENT
Dans la plupart des cas, la proposition subordonnée conjonctive
remplace un groupe nominal :
Je sentis que le cheval soufflait sur ma nuque. → Je sentis le souf-
fle du cheval sur ma nuque.
Beaucoup de verbes ont la propriété de se construire avec une pro-
position subordonnée conjonctive : dire, raconter, déclarer, craindre,
vouloir, etc.
En ce cas, la proposition subordonnée conjonctive joue le rôle d’un
COD :
Il pense que l’ennemi va attaquer (Il pense quoi ? → Que l’ennemi
va attaquer).
182
(LEÇON)
UNE PROPOSITION APRÈS LE VERBE ?
Certaines propositions subordonnées conjonctives dépendent de
verbes impersonnels comme il arrive, il semble, il faut...
Il faut que notre rencontre reste un secret pour tout le monde.
D’autres ont un fonctionnement plus complexe. On distingue les pro-
positions subordonnées conjonctives :
• dépendant d’une construction verbale attributive (Il est vrai que, Il
est dommage que, Il est probable que...) : Il est vrai que c’était la
nuit.
• dépendant d’un présentatif : C’est que Max est un véritable ban-
dit.
• placées en tête de phrase : Qu’il vienne m’étonnerait beaucoup (=
cela m’étonnerait qu’il vienne).
EXERCICES
1. SOULIGNEZ EN VERT LES PROPOSITIONS PRINCIPA-LES ET EN ROUGE LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.
a - Rabelais raconte que Gargantua est né par l’oreille de sa mère.
b - Les sages-femmes pensèrent que c’était l’enfant.
c - Loup Garou croit qu’il va occire Pantagruel.
d - Les géants voient que Pantagruel est désarmé.
e - Le marchand souhaite que Panurge lui paye au prix fort son mou-
ton.
f - Aristote affirme que le mouton est l’animal le plus sot du monde.
g - Qu’il ait tort serait surprenant !
183
2. RELEVEZ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CON-JONCTIVES.
a - Le fils de Gargantua se doutait, sans en être sûr, qu’il gagnerait
le combat.
b - Panurge prétend qu’il lui achètera son plus beau mouton.
c - Il arrive qu’on ait besoin du conseil d’un fou.
d - Il est possible que son jugement soit le meilleur que l’on puisse
trouver.
e - Que Panurge ne l’écoute pas m’étonnerait beaucoup.
f - Je garde l’espoir qu’il trouve une épouse qui ne le fasse pas co-
cu.
g - Il ne s’attendait pas à ce que tout le monde lui déconseille le ma-
riage.
3. REMPLACEZ LE COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT PAR UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE.
Exemple : Je vois ton étonnement → Je vois que tu es étonné.
a - J’attends l’arrivée du médecin.
b - Je veux le meilleur médecin pour toi.
c - J’ai remarqué le temps pluvieux.
d - Le médecin redoute l’affaiblissement de son patient.
e - Trois cents spectateurs attendent le début du spectacle.
f - Je vois Gargantua marcher vers nous.
g - Grandgousier souhaite sa réussite.
184
4. CONJUGUEZ LES VERBES DES PROPOSITIONS SUBOR-DONNÉES CONJONCTIVES À UN TEMPS DE L'INDICATIF OU DU SUBJONCTIF.
a - Il se peut que la bataille (être) perdue.
b - Il espère qu’il (remporter) la victoire.
c - Pour gagner l’estime de tous, il faut qu’il (faire) de grands ex-
ploits.
d - Le chevalier souhaite que (venir) les renforts.
e - Je crois qu’ils (venir) à temps.
f - Sans cela, il est à craindre qu’il (mourir).
5. EN UN TABLEAU À DEUX COLONNES, PLACEZ D’UN CÔTÉ LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES RELATIVES, ET D’UN AUTRE LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES CONJONCTIVES.
a - À la naissance, il cria qu’il voulait boire.
b - Je me doute que vous ne croyez pas cette étrange nativité.
c - Castor et Pollux sont nés d’un œuf que Léda a couvé.
d - Le livre que Pline a écrit est plein d’histoires que l’on a peine à
croire.
e - Voilà la preuve que cette naissance n’est pas impossible.
f - Que cet enfant est exceptionnel, nous le savons désormais tous.
185
DICTÉES
DICTÉE 1
DE LA NATIVITÉ DU TRÈS REDOUTÉ PANTAGRUEL
Mots qui vous sont donnés :
• Pantagruel
• Badebec
• Amaurotes
• Utopie
• Maures
• Altéré
DICTÉE 2
DU DEUIL QUE MENA GARGANTUA À LA MORT DE SA FEMME BADEBEC
186
AUDIO 4.1Écoutez le texte
AUDIO 4.3Écoutez le texte
AUDIO 4.2Écrivez le texte
AUDIO 4.4Écrivez le texte
L’enfance de Pantagruel
LES 300 GÉANTS
es géants, voyant que tout leur camp était submergé, empor-
tèrent hors du fort leur roi Anarche sur leurs épaules du mieux
qu'ils purent, comme le fit Énée avec son père Anchise lors
de l’incendie de Troie. Quand Panurge les aperçut, il dit à Panta-
gruel :
« Seigneur, voilà les géants qui sont sortis : frappez-les avec votre
mât, vigoureusement selon la vieille escrime, car c'est à cette heure
qu'il faut se montrer homme de bien. Et de notre côté, nous ne vous
abandonnerons pas. Et hardiment que je vous en tuerai beaucoup !
Car quoi ? David tua bien Goliath facilement. Et puis ce gros paillard
d’Eusthènes, qui est fort comme quatre bœufs, ne s’épargnera pas.
Prenez courage, frappez-les d'estoc et de taille. »
Or Pantagruel dit :
« Du courage, j’en ai à revendre. Mais quoi ! Hercule n’osa jamais
s’en prendre à deux à la fois.
- C'est, dit Panurge, bien chié dans mon nez. Vous comparez-vous à
Hercule ? Vous avez, par Dieu, plus de force aux dents et plus de
sens au cul que n’en eut jamais Hercule dans tout son corps et son
âme. L'homme vaut autant qu’il s'estime. »
Pendant qu’ils disaient ces paroles, voici qu’arrive Loup Garou avec
tous ses géants. Voyant Pantagruel seul, il fut pris de témérité et
d’outrecuidance, dans espoir qu'il avait de tuer le pauvre petit bon-
homme. Il dit donc à ses compagnons géants :
« Paillards de campagne, par Mahomet, si l’un de vous entreprend
de combattre contre ceux-ci, je vous ferai mourir cruellement. Je
veux que vous me laissiez combattre seul. Pendant ce temps, vous
vous amuserez à nous regarder. »
[…]
Loup Garou se dirigea donc vers Pantagruel avec une massue toute
d'acier pesant neuf mille sept cents quintaux et deux quarterons
d'acier de Chalybes, au bout de laquelle étaient treize pointes de
diamants, dont la moindre était aussi grosse que la plus grande clo-
che de Notre-Dame de Paris. […] Elle était fée, de manière que ja-
188
L
Peu après la mort de son père Gargantua, Pantagruel apprend que les Dipsodes ont envahi le royaume d’Utopie. Accompagné, entre autres, de Panurge, d’Épisthémon et d’Eustènes, il part en guerre contre les envahisseurs dont un grand nombre périssent noyés dans un flot d’urine.
Après ce « déluge urinaire » provoqué par le géant Pantagruel, la bataille reprend avec les survivants.
mais elle ne pouvait se briser, mais, au contraire, tout ce qui la tou-
chait rompait aussitôt.
Ainsi donc, comme il approchait avec une grande férocité, Panta-
gruel, levant les yeux au ciel, se recommanda à Dieu de tout son
cœur, en faisant le vœu qui s'ensuit :
« Seigneur Dieu, qui toujours as été mon protecteur
et mon sauveur, tu vois la détresse dans
laquelle je suis maintenant. Rien ne
m’amène ici, sinon le zèle naturel, puisque
tu as octroyé aux hommes de se proté-
ger et de se défendre, eux, leurs
femmes, leurs enfants, leur pays et
leur famille [...] Donc, s'il te plaît à
cette heure de me venir en aide,
comme en toi seul sont ma totale con-
fiance et mon espoir, je te fais le
vœu que, par toutes les contrées
de ce pays d’Utopie et d'ailleurs
où j’aurai puissance et autorité, je
ferai prêcher ton saint Évangile pure-
ment, simplement et entièrement [...]. »
Alors fut ouïe une voix du ciel, disant :
« Hoc fac et vinces », c’est-à-dire : Fais
ainsi, et tu auras victoire.
Puis, Pantagruel voyant que Loup Garou ap-
prochait la gueule ouverte, s’élança contre lui hardiment et s'écria
tant qu'il put : « À mort ribaud ! À mort ! » pour lui faire peur, selon la
méthode des Lacédémoniens, par son hor-
rible cri. Puis il lui jeta plus de dix-huit ca-
ques et une mine de sel du baril qu'il portait à sa
ceinture, et lui remplit la gorge et le gosier, le nez
et les yeux.
De colère, voulant lui rompre la cer-
velle, Loup Garou lui lança un coup de
sa massue. Mais Pantagruel fut habile,
et eut toujours bon pied bon œil. Il recula
du pied gauche d’un pas en arrière, mais
il ne sut si bien faire que le coup ne tom-
bât sur le baril, lequel se rompit en quatre
mille quatre-vingt six pièces, et renversa le
reste du sel par terre.
Voyant cela, Pantagruel déplie énergique-
ment les bras et, selon l'art de la hache, le
frappa du gros bout de son mât, d’es-
toc, au dessus de la poitrine, et retirant
le coup à gauche, le frappa en taillade
entre le cou et le col. Puis avançant le
pied droit, il lui donna sur les couillons
un coup de pointe du haut bout de
son mât. La hune se brisa et versa
trois ou quatre tonneaux de vin
qui étaient de reste. Loup Garou
pensa qu'il lui avait incisé la vessie, et
que le vin était son urine qui en sortait.
Non content de cela, Pantagruel voulait redou-
189
bler de coups, mais Loup Garou, levant sa masse, avança sur lui, et
de toutes ses forces voulait l’enfoncer sur Pantagruel. De fait, il en
donna si vertement que, si Dieu n'eut secouru le bon Pantagruel, il
l'eut fendu depuis le sommet de la tête jusqu’au fond de la rate ;
mais le coup dévia à droite par la brusque célérité de Pantagruel, et
la masse entra plus de soixante et treize pieds en terre à travers un
gros rocher dont elle fit sortir une flamme plus grosse que neuf mille
six tonneaux.
Pantagruel, voyant que Loup Garou était occupé à tirer ladite masse
qui tenait en terre entre le roc, court sur lui, et voulait lui trancher la
tête tout net ; mais son mât, par malchance, toucha un peu le bois
de la masse de Loup Garou qui était fée (comme nous l’avons dit au-
paravant). Ainsi, son mât se rompit à trois doigts de la poignée, ce
dont il fut plus étonné qu'un fondeur de cloches. Il s’écria :
« Ah ! Panurge, où es-tu ? »
Entendant cela, Panurge dit au roi et aux géants :
« Par dieu ! ils se feront mal, si on ne les sépare. »
Mais les géants en étaient bien aises, comme s'ils étaient à des no-
ces.
Alors, Carpalim voulut se lever de là pour secourir son maître, mais
un géant lui dit :
« Par Golfarin, neveu de Mahomet, si tu bouges d'ici, je te mettrai au
fond de mes chausses comme on fait d'un suppositoire ! Car je suis
constipé, et ne peux guère bien caguer, sinon à force de grincer
des dents. »
Puis Pantagruel, ainsi privé d’arme, reprit le bout de son mât, en
frappant à tort et à travers sur le géant, mais il ne lui faisait pas plus
mal que vous n’en feriez en donnant une chiquenaude sur une en-
clume de forgeron.
Cependant, Loup Garou tirait de terre sa masse, et l'avait déjà tirée,
et s’apprêtait à en frapper Pantagruel, qui soudain se déplaça et es-
quiva tous ses coups, jusqu’à ce qu’au moment où, voyant que
Loup Garou le menaçait, il dit :
« Misérable, à cette heure je te hacherai comme chair à pâté. Ja-
mais tu n’altéreras les pauvres gens ! »
Pantagruel le frappa du pied un si grand coup sur le ventre qu'il le
projeta en arrière les jambes en l’air. Il vous le traînait ainsi à l’écor-
che-cul sur plus d’une portée de flèche d'arc.
Et Loup Garou s'écriait, rendant le sang par la gorge : « Mahomet !
Mahomet ! Mahomet ! »
À ce cri, tous les géants se levèrent pour le secourir, mais Panurge
leur dit :
« Messieurs, n'y allez pas si vous m'en croyez, car notre maître est
fou, frappe à tort et à travers, et ne regarde point. Il vous donnera un
mauvais coup. »
190
Pantagruel prit Loup Garou par les deux pieds, leva son corps en l’air comme une pique et, s’en servant comme d’une d’en-clume, frappait parmi ces géants armés de pierres de taille.
Mais les géants, voyant que Pantagruel était sans bâton, n'en tin-
rent pas compte.
Lorsque il les vit approcher, Pantagruel prit Loup Garou par les
deux pieds, leva son corps en l’air comme une pique et, s’en ser-
vant comme d’une d’enclume, frappait parmi ces géants armés
de pierres de taille. Il les abattait comme un maçon fait des
éclats de pierre, si bien que nul ne s’arrêtait devant lui sans qu'il
ne soit projeté à terre. [...]
Panurge, avec Carpalim et Eusthènes, pendant ce temps, égor-
getaient ceux qui étaient à terre.
Faites vos comptes : il n'en échappa pas un seul et, à voir Panta-
gruel, il ressemblait à un faucheur, qui de sa faux (c'était Loup
Garou), abattait l'herbe d'un pré (c’étaient les géants). Mais à
cette escrime, Loup Garou perdit la tête. Ce fut quand Pantagruel
en abattit un qui se nommait Riflandouille, qui était grandement
armé de pierres de grès, dont un éclat coupa la gorge tout en-
tière d’Épistémon [...].
191
Finalement, voyant que tous étaient morts, il jeta le corps de Loup
Garou tant qu'il put contre la ville. Celui-ci tomba comme une gre-
nouille sur le ventre au milieu de la grand-place de ladite ville, et en
tombant, du coup, tua un chat brûlé, une chatte mouillée, une cane-petière et un oison bridé.
Pantagruel, Chapitre XXIX Comment Pantagruel défit les trois cents
géants armés de pierres de taille et Loup Garou leur capitaine
QUESTIONS1. Quels sont les adversaires de Pantagruel ? À quel peuple peut-on
les identifier ? Justifiez votre réponse.
2. Dans les deux premiers paragraphes, quels grands combats de
l’Antiquité et de la Bible sont-ils évoqués ?
3. À quoi voit-on que ce texte reprend de nombreux motifs de l’épo-
pée ? Trouvez, au moins, deux exemples.
4. En vous appuyant sur le comportement de Pantagruel, faites le
portrait du parfait chevalier.
5. Quels éléments transforment le texte en histoire comique ? Inver-
sement, quels sont ceux qui inspirent la terreur ?
RÉDIGEZRacontez, dans un style burlesque, une situation sérieuse (une expli-
cation avec vos parents, le récit d’un incident à un policier, une dé-
claration d’amour...).
Évitez, tout de même, une trop grande vulgarité. Un simple mot peut
donner à un texte un style burlesque.
RÉÉCRITURERemplacez « il » par « ils ».
Ainsi donc, comme il approchait avec une grande férocité, Panta-
gruel, levant les yeux au ciel, se recommanda à Dieu de tout son
cœur, en faisant le vœu qui s'ensuit
192
Le burlesque (de l'italien burlesco, venant de burla, « farce, plaisanterie ») est caractérisé par l'emploi de mots comiques, familiers voire vulgaires pour évoquer et rabaisser des choses nobles et sérieuses.
Quels exemples en pourriez-vous trouver dans le combat de Pan-tagruel contre Loup Garou ?
LE PARTICIPE PRÉSENT
Le participe, comme l’infinitif, est un mode impersonnel, c’est-à-dire
que le verbe au participe n’a pas de pronom personnel.
Ce mode possède deux temps : le présent (aimant) et le passé (ai-
mé).
Le participe présent se termine par -ant.
• charmer → charmant,
• intéresser → intéressant,
• manger → mangeant,
• tenir → tenant
Le participe présent « participe » à la fois de l’adjectif et du verbe.
Il peut donc s'employer soit comme un adjectif qualificatif (intéres-
sant) soit comme un verbe (mangeant). Employé comme un verbe, il
peut être précédé de « en » et devenir gérondif (en mangeant).
ADJECTIF QUALIFICATIF
On peut l’employer comme un adjectif qualificatif (on l’appelle alors
l’adjectif verbal) : J’ai rencontré le prince charmant.
En tant qu’adjectif, il s’accorde : J’ai rencontré la princesse char-
mante.
VERBE
On peut l’employer comme un verbe. On l’appelle alors tout simple-
ment le participe présent :
Le prince, tenant la princesse dans ses bras, s’apprête à lui deman-
der sa main.
En tant que verbe, il peut avoir un complément d’objet (tenant la
princesse).
193
Contrairement à l’adjectif verbal, il est toujours invariable :
Les princes, tenant la princesse dans leurs bras, s’apprêtent à lui
demander sa main.
GÉRONDIF
Si le participe présent est précédé de la préposition « en », on dit
que c’est un gérondif : Le prince, en charmant la princesse, a ravi
son cœur.
Comme le participe présent, le gérondif est invariable, et peut rece-
voir un complément d’objet (en charmant la princesse).
194
Comment distinguer l’adjectif verbal du participe présent ?
•Seul l’adjectif verbal peut être attribut du sujet : « Ce prince est charmant ».
•« tenant » ne peut pas être pris pour un adjectif verbal, car on ne peut dire « Ce prince est tenant ». Donc « tenant » est bien un participe présent (et donc un verbe).
RÉVISION 4.3 Adjectif verbal, participe présent ou gérondif ?
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Question 1 sur 5
Il travaille en chantant.
A. Adjectif verbal
B. Participe présent
C. Gérondif
PARTICIPE PRÉSENT ET ADJECTIF VERBAL
Le participe présent des verbes en -quer et -guer a une orthogra-
phe différente de celle de l’adjectif verbal.
Le participe présent conserve la même orthographe (fatiguer → fati-
guant) ; l’adjectif verbal a une orthographe différente (fatiguer → fati-
gant).
De plus, le participe présent se termine toujours par -ant (adhérer →
adhérant). Cependant quelques adjectifs se terminent par -ent
(adhérer → adhérent).
EXERCICES
I - DITES SI CES PARTICIPES PRÉSENTS SONT EMPLOYÉS COMME ADJECTIF OU COMME VERBE.
a - Mon café était brûlant.
b - La tempête, rompant les amarres, a emporté la barque.
c - Refusant toute nourriture, le malade s’est affaibli.
d - Voilà une histoire amusante !
e - Le conducteur, voyant un tel embouteillage, rebroussa chemin.
II - QUELS PARTICIPES PRÉSENTS SONT EMPLOYÉS COMME ADJECTIF OU COMME VERBE ? RÉPONDEZ EN CLASSANT CES MOTS DANS UN TABLEAU EN DEUX PAR-TIES.
convaincant - convainquant - fabricant - fabriquant - fatiguant - fati-
gant - naviguant - navigant - précédent - précédant.
195
Participe présent Adjectif verbal
provoquant provocant
communiquant communicant
intriguant intrigant
différant différent
équivalant équivalent
excellant excellent
négligeant négligent
PRENDRE CONSEIL D’UN FOU
« À Paris, à la devanture de la boutique d'un rôtisseur du Petit Châte-
let, un portefaix mangeait son pain à la fumée du rôt et le trouvait,
ainsi parfumé, grandement savoureux. Le rôtisseur le laissait faire.
Enfin, quand tout le pain fut avalé, le rôtisseur saisit le portefaix au
collet, et voulait qu'il lui payât la fumée de son rôt. Le portefaix disait
n'avoir en rien endommagé ses victuailles, n’avoir rien pris qui lui ap-
partienne, ne lui être en rien débiteur. La fumée dont il était question
s’échappait au dehors, et que d’une façon ou d’une autre elle se per-
dait. On n'avait jamais entendu dire que, dans Paris, on eût vendu
de la fumée de rôt dans la rue. Le rôtisseur répliquait qu’il n'était pas
tenu de nourrir les portefaix de la fumée de son rôt, et jurait que,
dans le cas où il ne le payât pas, il lui ôterait ses crochets.
Le portefaix tire son gourdin, et se mettait en défense. L'altercation
prit de l’importance. Le badaud peuple de Paris accourut de toutes
parts à la dispute. Là se trouva à propos Sire Joan le fou, citoyen de
Paris. L'ayant aperçu, le rôtisseur demanda au portefaix : « Veux-tu,
à propos de notre différend, croire ce noble Sire Joan ? - Oui palsam-
bleu », répondit le portefaix.
Alors Sire Joan, après avoir entendu leur désaccord, demanda au
portefaix qu'il lui tirât de son baudrier quelque pièce d'argent. Le
portefaix lui mit dans la main un tournois-de-Philippe. Sire Joan le
prit, et le mit sur son épaule gauche, comme pour vérifier s'il faisait
le poids ; puis le fit sonner sur la paume de sa main gauche, comme
pour entendre s'il était de bon aloi. Il le posa sur la prunelle de son
œil droit, comme pour voir s'il était bien frappé. Tout cela fut fait
dans le grand silence de tout le peuple badaud, dans l’attente
ferme du rôtisseur, et au désespoir du portefaix. Il le fit sonner sur le
comptoir à plusieurs reprises. Enfin, avec une majesté présiden-
tielle, tenant sa marotte au poing, comme si ce fut un sceptre, et
ajustant sur sa tête son chaperon de martres de singe à oreilles
de papier fraisé à points d'orgue, toussant préalablement deux ou
trois bonnes fois, il dit à haute voix :
« La Cour vous dit que le portefaix qui a mangé son pain à la fumée
du rôt a payé civilement le rôtisseur au son de son argent. Ladite
Cour ordonne que chacun se retire en sa chacunière, sans dépens, et pour cause. »
196
Panurge, le compagnon de Pantagruel, se demande s’il doit se marier. Il le voudrait bien, mais il a peur d’être cocu. Il consulte donc di-verses personnes qui toutes lui répondent la même chose : s’il se marie, il sera cocu, battu et volé. Panurge ne peut les croire, si bien que Pantagruel lui propose de prendre l’avis d’un fou. À cet effet, il lui raconte comment Joan le fou a résolu un problème épineux entre un rôtisseur et un portefaix.
Le portefaix tire son gourdin, et se mettait en défense. L'altercation prit de l’impor-tance. Le badaud peuple de Paris accourut de toutes parts à la dispute.
Cette sentence du fou parisien a semblé si équitable, voire admi-
rable aux docteurs susdits qu'ils doutent, au cas où la matière
eût été discutée au Parlement dudit lieu ou à la Rotta de Rome,
voire tranchée par les Aréopagites, que la sentence eût été
mieux prononcée par eux. Voyez donc si vous voulez prendre
conseil d'un fou. »
Le Tiers livre, Chapitre XXXVII Comment Pantagruel persuade
Panurge de prendre conseil d'un fou
QUESTIONS
UNE ALTERCATION
1. Où le portefaix mange-t-il son pain ?
2. Que lui réclame le rôtisseur ? Pour quelle raison ?
3. Quelles raisons le portefaix donne-t-il pour justifier son refus ?
4. Qui, du portefaix ou du rôtisseur, vous semble avoir raison ?
197
LA FOLIE À LA RESCOUSSE
5. Qu’est-ce qu’un « différend » ? Avec quel mot ne faut-il pas le
confondre ? Quel synonyme trouve-t-on dans le paragraphe sui-
vant ?
6. Qui intervient pour mettre d’accord les deux adversaires ?
7. Quel mot, répété à plusieurs reprises dans le quatrième paragra-
phe, montre que ce personnage fait semblant, joue un rôle ?
8. Quelle décision prend-il ? À qui donne-t-il raison, au portefaix ou
au rôtisseur ?
9. Faites des recherches, et dites quel juge célèbre de l’Ancien Tes-
tament prononce un jugement juste dans une situation difficile ?
10. Qui, au XVIe siècle, possède un fou ? Pourquoi ?
198
Le fou facilement identifiable à son capuchon orné de gre-lots, à ses couleurs (jaune, rouge et vert) ainsi qu’à sa marotte.
LES MOUTONS DE PANURGE
oudain, je ne sais comment la chose arriva si vite, je n’eus le
loisir de le considérer, Panurge, sans dire autre chose, jette
en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres
moutons, criant et bêlant avec la même intonation, commencèrent à
se jeter et sauter en mer à sa suite, à la file. C’était à qui sauterait le
premier après leur compagnon. Il n’était pas possible de les en em-
pêcher, comme vous connaissez le naturel du mouton, qui est de
toujours suivre le premier, en quelque endroit qu'il aille. Aristote le
dit aussi au livre 9 de L’Histoire des animaux, c’est l’animal le plus
sot et inepte du monde.
Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux il voyait périr
et noyer ses moutons, s'efforçait de les en empêcher et de les rete-
nir autant qu’il le pouvait. Mais c'était en vain. Tous à la file sautaient
dans la mer, et périssaient. Finalement, il en prit un grand et fort par
la toison sur le tillac du navire, pensant ainsi le retenir, et consé-
quemment sauver le reste aussi. Le mouton fut si puissant qu'il em-
porta dans la mer avec lui le marchand qui se noya, de la même fa-
çon que les moutons de Polyphème le Cyclope borgne emportèrent
Ulysse et ses compagnons hors de la caverne. Les autres bergers
et gardiens en firent autant, les prenant les uns par les cornes, les
autres par les pattes, les derniers par la toison. Tous furent pareille-
ment emportés et noyés misérablement en mer.
Panurge, à côté de la cuisine, tenant un aviron en main, non pour
aider les bergers, mais pour les empêcher de grimper sur le navire
et échapper au naufrage, les exhortait avec éloquence, comme s’il
199
S
Dans le Quart livre, Pantagruel et ses compagnons sont partis à la recherche de la dive bouteille. Au cinquième jour de leur périple, ils croisent un navire marchand. La rencontre se passe bien, mais Panurge se dispute avec un marchand nommé Dindonnault.
Ils se réconcilient, et Panurge - malgré les moqueries du marchand - lui achète un mouton, qu’il paye excessivement cher.
Tous les autres moutons, criant et bêlant avec la même intonation, commencèrent à se jeter et sauter en mer à sa suite, à la file.
était un petit frère d’Olivier Maillard ou un second frère Jean Bourgeois, leur démontrant par lieux de rhétorique les misères
de ce monde, le bien et le bonheur de l'autre vie, affirmant que
les trépassés sont plus heureux que les vivants dans cette vallée
de misère, et promettant à chacun d'eux d’ériger un beau cénota-phe et sépulcre en leur honneur au plus haut du Mont-Cenis, à
son retour du Lanternois. Il leur souhaitait néanmoins, au cas où
vivre encore parmi les humains ne leur déplût pas et où il ne leur
vînt pas à l’idée de se noyer, bonne aventure et rencontre de quel-
que baleine, laquelle au troisième jour les rendrait sains et saufs
en quelque doux pays, à l'exemple de Jonas.
Le Quart livre, Chapitre VIII Comment Panurge fit noyer en mer le
marchand et les moutons
QUESTIONS
MOUTONS PAR-DESSUS BORD
1. Quel terme, dans cette phrase, montre que le mouton appar-
tient à Panurge ? Donnez sa classe grammaticale.
200
2. Relevez, toujours dans la même phrase, deux participes pré-
sents. Sont-ils employés comme verbes ou comme adjectifs ? Justi-
fiez votre réponse.
3. Que fait Panurge de son mouton ? Que font alors les autres mou-
tons ?
4. Quels mots et quelles expressions employés par Rabelais mon-
trent et prouvent que le mouton est un animal vraiment stupide ?
VENGEANCE...
5. Pourquoi Panurge a-t-il jeté à l’eau le mouton qu’il a acheté ? Justi-
fiez votre réponse en vous appuyant sur le texte.
6. Comment réagissent les marchands ? Que leur arrive-t-il ?
7. Panurge les aide-t-il ? Que fait-il ?
ET SARCASMES
8. Relevez, dans le dernier paragraphe, les termes qui montrent que
Panurge parle aux bergers.
9. À quoi voit-on, toujours dans le même paragraphe, qu’il se mo-
que d’eux ?
10. À quel personnage de la mythologie grecque (cité dans le texte)
Panurge fait-il penser ?
LA LITTÉRATURE PASSÉE DANS LE LAN-GAGE COURANTLes moutons de Panurge sont passés dans le langage courant et dé-
signent une ou plusieurs personnes suivant les autres, les imitant
sans se poser aucune question.
Voici d’autres allusions à la littérature. Lesquelles connaissez-vous ?
Cherchez celles que vous ne connaissez pas, puis rédigez une
phrase employant ces expressions.
• Un cheval de Troie
• Le talon d’Achille
• Un sésame
• Un pour tous, tous pour un
RÉÉCRITURERemplacez « Le marchand » par « Les marchands ».
Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux il voyait périr
et noyer ses moutons, s'efforçait de les en empêcher et de les rete-
nir autant qu’il le pouvait.
201
RIRE AVEC MOLIÈRE5
203
LES THÉÂTRES DE PARIS
Pendant très longtemps, il n’y eut à Paris qu’un seul théâtre et
qu’une seule troupe : par décision du roi Charles VI, seuls les
Confrères de la Passion avaient le droit de se produire dans la ca-
pitale. Cependant, les troupes venant de l’extérieur pouvaient ob-
tenir des Confrères une autorisation, à condition de payer une re-
devance.
Un seul théâtre permettait ainsi le contrôle des spectacles qui
étaient, depuis le XVe siècle, religieux : c’est l’Écriture sainte qui
y était représentée.
Mais, au XVIIe siècle, Richelieu et Louis XIV vont permettre l’ou-
verture de nouveaux théâtres. Puis ces théâtres fusionneront, et
ce sera la naissance de la Comédie-Française.
204
205
Les théâtres de Paris(tapotez les noms ci-dessous)
L’éclairage Salle à l’italienne
La scène
Le parterre
L’orchestre
Les loges
INTERACTIF 5.1 Intérieur de la salle de la Comédie-Française (projet non réalisé)
1 2 3 4 5 6
Le spectacle, quand il n’est pas religieux, est dans la rue, à l’occasion d’une foire par exemple. De simples planches sur des tréteaux suffisent à construire une scène.
LE MALADE IMAGINAIRE
TOINETTE, ARGAN.
TOINETTE, en entrant dans la chambre :
On y va.
ARGAN :
Ah ! chienne ! ah ! carogne !
TOINETTE, faisant semblant de s'être cogné la tête :
Diantre soit fait de votre impatience ! Vous pressez si fort les per-
sonnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la
carne d'un volet.
ARGAN, en colère :
Ah ! traîtresse !…
TOINETTE, pour l'interrompre et l'empêcher de crier, se plaint tou-
jours, en disant :
Ah !
208
Argan, qui est malade, essaie de faire venir sa servante. Il ap-pelle, il crie, mais rien n’y fait. Celle-ci arrive au bout d’un long moment.
ARGAN :
Il y a…
TOINETTE :
Ah !
ARGAN :
Il y a une heure…
TOINETTE :
Ah !
ARGAN :
Tu m'as laissé…
TOINETTE :
Ah !
ARGAN :
Tais-toi donc, coquine, que je te querelle !
TOINETTE :
Çamon, ma foi, j'en suis d'avis, après ce que je me suis fait !
ARGAN :
Tu m'as fait égosiller, carogne !
TOINETTE :
Et vous m'avez fait, vous, casser la tête : l'un vaut bien l'autre.
Quitte à quitte, si vous voulez.
ARGAN :
Quoi ! coquine…
TOINETTE :
Si vous querellez, je pleurerai.
ARGAN :
Me laisser, traîtresse…
TOINETTE, toujours pour interrompre :
Ah !
ARGAN :
Chienne ! tu veux…
TOINETTE :
Ah !
ARGAN :
Quoi ! il faudra encore que je n'aie pas le plaisir de quereller !
TOINETTE :
Querellez tout votre soûl : je le veux bien.
ARGAN :
Tu m'en empêches, chienne, en m'interrompant à tous coups !
TOINETTE :
Si vous avez le plaisir de quereller, il faut bien que, de mon côté,
j'aie le plaisir de pleurer : chacun le sien, ce n'est pas trop. Ah !
209
ARGAN :
Allons, il faut en passer par là. Ôte-moi
ceci, coquine, ôte-moi ceci. Argan se
lève de sa chaise. Mon lavement d'au-
jourd'hui a-t-il bien opéré ?
TOINETTE :
Votre lavement ?
ARGAN :
Oui. Ai-je bien fait de la bile ?
TOINETTE :
Ma foi ! je ne me mêle point de ces affai-
res-là ; c'est à monsieur Fleurant à y met-
tre le nez, puisqu'il en a le profit.
ARGAN :
Qu'on ait soin de me tenir un bouillon
prêt, pour l'autre que je dois tantôt pren-
dre.
TOINETTE :
Ce monsieur Fleurant-là et ce monsieur
Purgon s'égayent sur votre corps ; ils
ont en vous une bonne vache à lait, et je
voudrais bien leur demander quel mal
vous avez, pour faire tant de remèdes.
ARGAN :
Taisez-vous, ignorante ! ce n'est pas à
vous à contrôler les ordonnances de la
médecine. Qu'on me fasse venir ma fille
Angélique : j'ai à lui dire quelque chose.
TOINETTE :
La voici qui vient d'elle-même : elle a de-
viné votre pensée.
Le Malade imaginaire, acte I, scène 2
210
Jouée pour la première fois le 10 février 1673 au Palais-Royal, cette pièce est une co-médie-ballet « mêlée de musi-que et de danses ».
La pièce tourne essentielle-ment autour d'Argan, qui est le « malade imaginaire ». Ce veuf s'est remarié avec Béline
QUESTIONS
UNE PIÈCE DE THÉÂTRE
1. Comment sont écrits les noms des personnages ?
2. À quoi servent les passages écrits en italique ?
3. À quoi reconnaît-on que ce texte est une pièce de théâtre ?
ARGAN & TOINETTE
4. Quels sont les premiers mots prononcés par Argan ?
5. Pourquoi est-il en colère ? Que reproche-t-il à sa servante ?
6. Que répond Toinette ? A-t-elle vraiment mal ? Pourquoi répète-
t-elle toujours la même chose ?
211
Le malade imaginaire (Henri Daumier)
7. Toinette fait-elle ce qu’on attend d’elle ? Que ne veut-elle pas fai-
re ? Pourquoi ?
8. Qui de Toinette ou d’Argan paraît dominer l’autre ? Était-ce ce à
quoi l’on s’attendait ?
UNE COMÉDIE SATIRIQUE
9. Cet extrait est-il destiné à faire rire ou à émouvoir ? Justifiez votre
réponse.
10. Qu’est-ce qu’une « vache à lait » ? Quels reproches Toinette
fait-elle aux médecins ?
RÉDIGEZa - Remplacez les points de suspension par des didascalies indi-
quant ce que fait Argan ainsi que la manière dont il parle.
...
Il n'y a personne. J'ai beau dire : on me laisse toujours seul : il n'y a
pas moyen de les arrêter ici.
...
Ils n'entendent point, et ma sonnette ne fait pas assez de bruit. Dre-
lin, drelin, drelin. Point d'affaire. Drelin, drelin, drelin. Ils sont
sourds… Toinette ! Drelin, drelin, drelin. Tout comme si je ne sonnais
point. Chienne, coquine ! Drelin, drelin, drelin. J'enrage !
...
Drelin, drelin, drelin. Carogne, à tous les diables ! Est-il possible
qu'on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin,
drelin. Voilà qui est pitoyable ! Drelin, drelin, drelin. Ah ! mon Dieu !
Ils me laisseront ici mourir. Drelin, drelin, drelin.
...
b - Vous avez oublié vos clefs et vous sonnez donc à votre porte
pour que l’on vous ouvre. Malheureusement, personne ne vient.
Comme Argan, vous vous fâchez en entendant une voix qui, comme
Toinette, tarde à venir.
Imaginez le dialogue.
212
Le Malade imaginaire est la trentième et dernière pièce jouée par Molière, qui interprétait Argan.
Lors de la quatrième représentation, Molière a tenu à jouer la pièce, malgré son épuisement. À la fin du dernier acte, Molière crache du sang. La pièce est terminée. Les comé-diens ferment les rideaux et Molière s'évanouit...
213
Le malade imaginaire représenté dans le Jardin de Versailles
L’AVARICE
HARPAGON, LA FLÈCHE.
HARPAGON :
Hors d’ici tout à l’heure, et qu’on ne réplique pas. Allons, que l’on
détale de chez moi, maître juré filou ; vrai gibier de potence.
LA FLÈCHE à part :
Je n’ai jamais rien vu de si méchant que ce maudit vieillard ; et je
pense, sauf correction, qu’il a le diable au corps.
HARPAGON :
Tu murmures entre tes dents.
LA FLÈCHE :
Pourquoi me chassez-vous ?
HARPAGON :
C’est bien à toi, pendard, à me demander des raisons : sors vite,
que je ne t’assomme.
LA FLÈCHE :
Qu’est-ce que je vous ai fait ?
HARPAGON :
Tu m’as fait, que je veux que tu sortes.
LA FLÈCHE :
Mon maître, votre fils, m’a donné ordre de l’attendre.
HARPAGON :
Va-t’en l’attendre dans la rue, et ne sois point dans ma maison plan-
té tout droit comme un piquet, à ob-
server ce qui se passe, et faire ton
profit de tout. Je ne veux point avoir
sans cesse devant moi un espion de
mes affaires, un traître, dont les yeux
maudits assiègent toutes mes ac-
tions, dévorent ce que je possède,
et furettent de tous côtés pour voir
s’il n’y a rien à voler.
214
Ce que dit le poète Char-les Robinet de L’Avare :
« J'avertis que le sieur Molière[...]Donne à présent sur son théâtre,Où son génie est idolâtre,Un Avare qui divertit,Non pas certes pour un petit,Mais au-delà ce qu'on peut dire ;
LA FLÈCHE :
Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? Êtes-
vous un homme volable, quand vous renfermez toutes choses, et fai-
tes sentinelle jour et nuit ?
HARPAGON :
Je veux renfermer ce que bon me semble, et faire sentinelle comme
il me plaît. Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à
ce qu’on fait ? (À part) Je tremble qu’il n’ait soupçonné quelque
chose de mon argent. (Haut) Ne serais-tu point homme à aller faire
courir le bruit que j’ai chez moi de l’argent caché ?
LA FLÈCHE :
Vous avez de l’argent caché ?
HARPAGON :
Non, coquin, je ne dis pas cela. (À part) J’enrage. (Haut) Je de-
mande si malicieusement tu n’irais point faire courir le bruit que j’en
ai.
215
L'Avare (mise en scène de Ro-ger Planchon) est une comé-die en prose qui a été repré-sentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal le 9 septembre 1668.
Molière y joue Harpagon, un vieillard riche et avare qui sou-haite se remarier.
LA FLÈCHE :
Hé ! que nous importe que vous en ayez, ou que vous n’en ayez
pas, si c’est pour nous la même chose ?
HARPAGON :
Tu fais le raisonneur ; je te baillerai de ce raisonnement-ci par les
oreilles. (Il lève la main pour lui donner un soufflet) Sors d’ici encore
une fois.
LA FLÈCHE :
Hé bien ! je sors.
HARPAGON :
Attends. Ne m’emportes-tu rien ?
LA FLÈCHE :
Que vous emporterais-je ?
HARPAGON :
Viens çà, que je voie. Montre-moi tes mains.
LA FLÈCHE :
Les voilà.
HARPAGON :
Les autres.
LA FLÈCHE :
Les autres ?
HARPAGON :
Oui.
LA FLÈCHE :
Les voilà.
HARPAGON, désignant les chausses :
N’as-tu rien mis ici dedans ?
LA FLÈCHE :
Voyez vous-même.
HARPAGON, Il tâte le bas de ses chausses :
Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les rece-leurs des choses qu’on dérobe ; et je voudrais qu’on en eût fait pen-
dre quelqu’un.
LA FLÈCHE, à part :
Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et
que j’aurais de joie à le voler !
HARPAGON :
Euh ?
LA FLÈCHE :
Quoi ?
HARPAGON :
Qu’est-ce que tu parles de voler ?
216
LA FLÈCHE :
Je dis que vous fouilliez bien partout, pour voir si je vous ai volé.
HARPAGON :
C’est ce que je veux faire.
Il fouille dans les poches de la Flèche.
LA FLÈCHE, à part :
La peste soit de l’avarice, et des avaricieux.
L’Avare, Acte I, scène 3
QUESTIONS
DEUX CARACTÈRES
1. Dans sa première réplique, quel mode emploie Harpagon pour
donner ses ordres ? Qu’est-ce qui, dans le vocabulaire qu’il em-
ploie, montre qu’il est le maître ?
2. À votre avis, qui est La Flèche ? Que vous inspire son nom ?
3. Celui-ci répond-il tout de suite ? Quels mots montrent qu’il se
parle d’abord à lui même ?
4. Quels sentiments lui inspirent les propos de son maître ? Justifiez
votre réponse.
LA PEUR DU VOL
5. Qu’est-ce qu’un avare ? Trouvez deux mots de la même famille
dans cette scène.
6. Qu’appelle-t-on, aujourd’hui, un harpagon ?
7. Quand La Flèche se décide à obéir à Harpagon, que fait celui-
ci ?
8. Pourquoi Harpagon fouille-t-il La Flèche ? Où Harpagon le fouille-
t-il ?
217
INTERACTIF 5.2 L'Avare acte I scène 3
Avec Michel Serrault et Nicolas Vaude
9. Au début de l’extrait, qui pose les questions ? Ensuite, qui les po-
se ? Comment sont les répliques à ce moment ? Quel est l’effet pro-
duit ?
MAÎTRE ET VALET
10. Qui du maître ou du valet vous semble le
plus malin ? Pour quelles raisons ?
11. Quelle phrase semble annoncer la suite de
la pièce ?
12. En somme, qui vous paraît diriger le jeu ?
Le maître ou le valet ?
RÉÉCRITURERéécrivez cette phrase en conjuguant les ver-
bes à l’impératif de la deuxième personne du
pluriel.
GRAMMAIRE« Ah ! qu’un homme comme cela, mériterait bien ce qu’il craint ! et
que j’aurais de joie à le voler ! »
À quel temps sont les verbes en gras ? Conju-
guez-les à toutes les personnes.
Qu’expriment ces verbes :
• une action qui ne se réalisera jamais ?
• une action qui se réalisera dans l’avenir ?
• une action qui se réalisera peut-être ?
218
INTERACTIF 5.3 Conjuguez
LE SUBJONCTIF
CONJUGAISON« Comment diantre voulez-vous qu’on fasse pour vous voler ? »
a - Relevez le verbe.
b - Quel est l’infinitif de ce verbe ?
c - À quel temps et à quel mode est-il ?
LE SUBJONCTIF
1. L’UNIVERS DES POSSIBLES
Le subjonctif présent s’emploie pour dire une action que l’on veut
réaliser dans un futur proche.
Exemple : Il faut que je fasse mes devoirs.
Il ne faut cependant pas confondre le présent du subjonctif (ci-des-
sus) avec le futur simple de l’indicatif dans Demain, je ferai mes de-
voirs.
En effet, le futur simple sert ici à exprimer une certitude (Je suis sûr
et certain de faire mes devoirs demain), alors que, dans mon pre-
mier exemple (Il faut que je fasse mes devoirs), le verbe au subjonc-
tif n’exprime pas une certitude, au contraire : Je dois faire mes de-
voirs. Je les ferai ou ... peut-être pas !
Ainsi le subjonctif permet de dire ce qui arrivera... ou n’arrivera pas.
219
RÉVISION 5.1 Choisissez la bonne conjugaison
Question 1 sur 5
A. Il faut que je fasse mes devoirs
B. Il faut que je fais mes devoirs
C’est ce qu’on appelle l’éventualité. On parle également du potentiel
(ce qui peut arriver ou ne pas arriver) ou du virtuel (c’est le contraire
de la réalité). On est alors dans l’univers des possibles.
L’ÉVENTUALITÉ
Voyons un autre exemple : Qu’il pleuve ou qu’il neige, j’irai au col-
lège demain.
Dans cet exemple, on imagine le temps qu’il fera ou qu’il ne fera
pas le lendemain mais qui ne m’empêchera pas de me rendre à
mon travail. Qu’il pleuve ou qu’il neige traduit une éventualité ; il ne
pleuvra ou ne neigera peut-être pas. Il n’y a aucune certitude.
Le subjonctif permet d’exprimer aussi le souhait ou encore l’ordre.
Dans tous les cas, on est dans le virtuel, dans l’univers des possi-
bles : les choses souhaitées ou ordonnées arriveront ou n’arriveront
pas.
LE SOUHAIT
Dans cet exemple, le subjonctif exprime une souhait : J’aimerais
qu’il réussisse son contrôle.
L’ORDRE
Ici, le subjonctif exprime un ordre, comme à l’impératif : Qu’il sorte !
Ainsi le subjonctif sert à exprimer l’éventualité, le possible, le souhait
ou encore l’ordre.
2. ATTACHÉ À LA PRINCIPALE
Le plus souvent, le subjonctif s’emploie après que (mais attention !
pas toujours...) C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on le conjugue
précédé du mot que :
Que j’aille
Que tu ailles
Qu’il aille
etc.
Cela parce que le subjonctif s’emploie, en général, dans une propo-
sition subordonnée conplétive : Je souhaite qu’il vienne (La proposi-
tion est ici soulignée).
On peut dire que que le mot que annonce très souvent le subjonctif.
(Il permet même de distinguer l’indicatif du subjonctif quand le
verbe est identique au présent des deux modes : Je redoute qu’elle
chante / Hélas, elle chante !)
On peut aussi le trouver dans d’autres types de propositions subor-
données : relatives (On cherche un livre qui lui plaise) ou, plus rare-
ment, indépendantes (Qu’il entre !).
Subjonctif signifie « attaché sous » en d’autres termes « subordon-
né ». Littéralement, le subjonctif est subordonné à une phrase princi-
220
pale. Pour cette raison, on le trouve le plus souvent dans une propo-
sition subordonnée conjonctive, relative voire indépendante.
3. CONJUGAISON
LES AUXILIAIRES
LE PREMIER GROUPE
LE DEUXIÈME GROUPE
221
être avoir
que je sois que j’aie
que tu sois que tu aies
qu’il soit qu’il ait
que nous soyons que nous ayons
que vous soyez que vous ayez
qu’ils soient qu’ils aient
jouer crier
que je joue que je crie
que tu joues que tu cries
qu’il joue qu’il crie
que nous jouions que nous criions
que vous jouiez que vous criiez
qu’ils jouent qu’ils crient
finir grandir
que je finisse que je grandisse
que tu finisses que tu grandisses
qu’il finisse qu’il grandisse
que nous finissions que nous grandissions
que vous finissiez que vous grandissiez
qu’ils finissent qu’ils grandissent
LE TROISIÈME GROUPE EXERCICES
INDICATIF OU SUBJONCTIF ?
Dans chacune de ces phrases, le même verbe apparaît deux fois.
Une fois au présent de l'indicatif et une fois au présent du subjonctif.
Tâchez de trouver la bonne orthographe !
222
faire pouvoir
que je fasse que je puisse
que tu fasses que tu puisses
qu’il fasse qu’il puisse
que nous fassions que nous puissions
que vous fassiez que vous puissiez
qu’ils fassent qu’ils puissent
Dites si les verbes sont conju-gués au subjonctif ou à l’indica-tif
INTERACTIF 5.4 Indicatif ou sub-jonctif ?
INTERACTIF 5.5 Le subjonctif pré-sent
Conjuguez les verbes au sub-jonctif présent
AUDIO 5.1 Écrivez les phrases dictées
QUE DIABLE ALLAIT-IL FAIRE DANS CETTE GALÈRE ?
GÉRONTE, SCAPIN.
SCAPIN, feignant de ne pas voir Géronte : Ô Ciel ! Ô disgrâce im-
prévue ! Ô misérable père ! Pauvre Géronte, que feras-tu ?
GÉRONTE, à part : Que dit-il là de moi, avec ce visage affligé ?
SCAPIN, même jeu : N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le
seigneur Géronte ?
GÉRONTE : Qu'y a-t-il, Scapin ?
SCAPIN, courant sur le théâtre, sans vouloir entendre ni voir
GÉRONTE : Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortu-ne ?
GÉRONTE, courant après Scapin : Qu'est-ce que c'est donc ?
SCAPIN, même jeu : En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir
trouver.
GÉRONTE : Me voici.
SCAPIN, même jeu : Il faut qu'il soit caché en quelque endroit qu'on
ne puisse point deviner.
GÉRONTE, arrêtant Scapin : Holà ! es-tu aveugle, que tu ne me vois
pas ?
SCAPIN : Ah! Monsieur, il n'y a pas moyen de vous rencontrer.
GÉRONTE : Il y a une heure que je suis devant toi. Qu'est-ce que
c'est donc qu'il y a ?
SCAPIN : Monsieur.
GÉRONTE : Quoi ?
223
Pour jouer un mauvais tour à Géronte dont il cherche à se venger, Scapin prétend que son fils Léandre a été capturé par des Turcs qui lui de-mandent une rançon en échange de sa libération. Si Géronte veut revoir son fils, il doit donner cinq cents écus aux ravisseurs.
SCAPIN : Monsieur, votre fils.
GÉRONTE : Hé bien! mon fils.
SCAPIN : Est tombé dans une disgrâce la plus étrange du monde.
GÉRONTE : Et quelle ?
SCAPIN : Je l'ai trouvé tantôt tout triste, de je ne sais quoi que vous
lui avez dit, où vous m'avez mêlé assez mal à propos ; et, cherchant
à divertir cette tristesse, nous nous sommes allés promener sur le
port. Là, entre autres plusieurs choses, nous avons arrêté nos yeux
sur une galère turque assez bien équipée. Un jeune Turc de bonne
mine nous a invités d'y entrer, et nous a présenté la main. Nous y
avons passé ; il nous a fait mille civilités, nous a donné la collation,
où nous avons mangé des fruits les plus excellents qui se puissent
voir, et bu du vin que nous avons trouvé le meilleur du monde.
GÉRONTE : Qu'y a-t-il de si affligeant en tout cela ?
224
Géronte et Scapin
SCAPIN : Attendez, Monsieur, nous y voici. Pendant que nous man-
gions, il a fait mettre la galère en mer, et, se voyant éloigné du port,
il m'a fait mettre dans un esquif, et m'envoie vous dire que si vous
ne lui envoyez par moi tout à l'heure cinq cents écus, il va vous em-
mener votre fils en Alger.
GÉRONTE : Comment, diantre ! cinq cents écus ?
SCAPIN : Oui, Monsieur ; et de plus, il ne m'a donné pour cela que
deux heures.
GÉRONTE : Ah le pendard de Turc, m'assassiner de la façon !
SCAPIN : C'est à vous, Monsieur, d'aviser promptement aux moyens
de sauver des fers un fils que vous aimez avec tant de tendresse.
GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?
SCAPIN : Il ne songeait pas à ce qui est arrivé.
GÉRONTE : Va-t'en, Scapin, va-t'en vite dire à ce Turc que je vais en-
voyer la justice après lui.
SCAPIN : La justice en pleine mer !
Vous moquez-vous des gens ?
GÉRONTE : Que diable allait-il faire
dans cette galère ?
SCAPIN : Une méchante destinée
conduit quelquefois les personnes.
GÉRONTE : Il faut, Scapin, il faut que tu fasses ici l'action d'un servi-
teur fidèle.
SCAPIN : Quoi, Monsieur ?
GÉRONTE : Que tu ailles dire à ce Turc qu'il me renvoie mon fils, et
que tu te mettes à sa place jusqu'à ce que j'aie amassé la somme
qu'il demande.
SCAPIN : Eh ! Monsieur, songez-vous à ce que vous dites ? et vous
figurez-vous que ce Turc ait si peu de sens, que d'aller recevoir un
misérable comme moi à la place de votre fils ?
GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?
SCAPIN : Il ne devinait pas ce malheur. Songez, Monsieur, qu'il ne
m'a donné que deux heures.
GÉRONTE : Tu dis qu'il demande...
SCAPIN : Cinq cents écus.
GÉRONTE : Cinq cents écus ! N'a-t-il point de conscience ?
SCAPIN : Vraiment oui, de la conscience à un Turc.
GÉRONTE : Sait-il bien ce que c'est que cinq cents écus ?
SCAPIN : Oui, Monsieur, il sait que c'est mille cinq cents livres.
225
Les moqueries à l’égard des Turcs s’expliquent par le mauvais effet qu’avait produit l’ambas-sadeur turc à la cour du roi.
GÉRONTE : Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent
dans le pas d'un cheval ?
SCAPIN : Ce sont des gens qui n'entendent point de raison.
GÉRONTE : Mais que diable allait-il faire à
cette galère ?
SCAPIN : Il est vrai. Mais quoi ? on ne pré-
voyait pas les choses. De grâce, Monsieur,
dépêchez.
GÉRONTE : Tiens, voilà la clef de mon ar-
moire.
SCAPIN : Bon.
GÉRONTE : Tu l'ouvriras.
SCAPIN : Fort bien.
GÉRONTE : Tu trouveras une grosse clef du
côté gauche, qui est celle de mon grenier.
SCAPIN : Oui.
GÉRONTE : Tu iras prendre toutes les hardes qui sont dans cette grande manne, et tu les vendras aux fripiers, pour aller racheter
mon fils.
SCAPIN, en lui rendant la clef : Eh ! Monsieur, rêvez-vous ? Je n'au-
rais pas cent francs de tout ce que vous dites ; et de plus, vous sa-
vez le peu de temps qu'on m'a donné.
GÉRONTE : Mais que diable allait-il faire dans cette
galère ?
SCAPIN : Oh ! que de paroles perdues ! Laissez là
cette galère, et songez que le temps presse, et que
vous courez risque de perdre votre fils. Hélas ! mon
pauvre maître, peut-être que je ne te verrai de ma
vie, et qu'à l'heure que je parle, on t'emmène es-
clave en Alger. Mais le Ciel me sera témoin que j'ai
fait pour toi tout ce que j'ai pu ; et que si tu man-
ques à être racheté, il n'en faut accuser que le peu d'amitié d'un père.
GÉRONTE : Attends, Scapin, je m'en vais quérir cette somme.
SCAPIN : Dépêchez donc vite, Monsieur, je tremble
que l'heure ne sonne.
GÉRONTE : N'est-ce pas quatre cents écus que tu
dis ?
SCAPIN : Non : cinq cents écus.
GÉRONTE : Cinq cents écus ?
226
SCAPIN : Oui.
GÉRONTE : Que diable allait-il faire à cette galère ?
SCAPIN : Vous avez raison, mais hâtez-vous.
GÉRONTE : N'y avait-il point d'autre promenade ?
SCAPIN : Cela est vrai. Mais faites promptement.
GÉRONTE : Ah ! maudite galère !
SCAPIN, à part : Cette galère lui tient au cœur.
GÉRONTE : Tiens, Scapin, je ne me souvenais pas que je viens
justement de recevoir cette somme en or, et je ne croyais pas
qu'elle dût m'être si tôt ravie. (Il lui présente sa bourse, qu'il ne
laisse pourtant pas aller ; et, dans ses transports, il fait aller son
bras de côté et d'autre, et Scapin le sien pour avoir la bourse)
Tiens. Va-t'en racheter mon fils.
SCAPIN, tendant la main : Oui, Monsieur.
GÉRONTE, retenant la bourse qu’il fait semblant de vouloir
donner à Scapin : Mais dis à ce Turc que c'est un scélé-
rat.
SCAPIN, tendant toujours la main : Oui.
GÉRONTE, même jeu : Un infâme.
SCAPIN : Oui.
GÉRONTE, même jeu : Un homme sans foi, un voleur.
SCAPIN : Laissez-moi faire.
227
GÉRONTE, même jeu : Qu'il me tire cinq cents écus contre toute
sorte de droit.
SCAPIN : Oui.
GÉRONTE, même jeu : Que je ne les lui donne ni à la mort, ni à la
vie.
SCAPIN : Fort bien.
GÉRONTE : Et que si jamais je l'attrape, je saurai me
venger de lui.
SCAPIN : Oui.
GÉRONTE, remet la bourse dans sa poche, et s'en va :
Va, va vite requérir mon fils.
SCAPIN, allant après lui : Holà ! Monsieur.
GÉRONTE : Quoi ?
SCAPIN : Où est donc cet argent ?
GÉRONTE : Ne te l'ai-je pas donné ?
SCAPIN : Non vraiment, vous l'avez remis dans votre
poche.
GÉRONTE : Ah ! c'est la douleur qui me trouble l'esprit.
SCAPIN : Je le vois bien.
GÉRONTE : Que diable allait-il faire dans cette galère ?
Ah ! maudite galère ! traître de Turc à tous les diables !
228
La peine des galères était une condamnation pénale surtout
pratiquée en France sous l'Ancien Régime et qui consistait à
envoyer les forçats comme rameurs sur les galères.
(source)
SCAPIN : Il ne peut digérer les cinq cents écus que je lui arra-
che ; mais il n'est pas quitte envers moi, et je veux qu'il me paye en
une autre monnaie l'imposture qu'il m'a faite auprès de son fils.
Les Fourberies de Scapin, Acte II, scène 7
QUESTIONS
LES FOURBERIES DE SCAPIN
1. Qu’est-ce qu’une « fourberie » ? Comment appelle-t-on celui qui
en commet ?
2. En plus de vouloir extorquer de l’argent à son maître, quelle
phrase annonce une autre fourberie ?
3. Que nous apprend cette phrase au sujet du caractère de Sca-
pin ? Justifiez votre réponse.
COMIQUE MULTIPLE
4. Au début de la scène, de quelle manière Scapin attire-t-il l’atten-
tion de son maître ?
5. Une fois que Géronte et Scapin ont commencé à se parler, ce der-
nier lui dit-il tout de suite la raison pour laquelle il le cherchait ? Pour-
quoi ?
6. Comment Géronte réagit-il lorsqu’il apprend que son fils a été en-
levé ?
7. Quelles sont les solutions trouvées par Géronte ? Sont-elles réali-
sables ?
8. Quelle phrase Géronte répète-t-il ? Quel sentiment cette phrase
révèle-t-elle ? Quel effet produit cette phrase ?
9. À quel moment le rythme s’accélère-t-il ? Comment sont alors les
répliques ?
10. De quel défaut Géronte est-il le parfait exemple ? Trouvez trois
exemples de ce défaut qui provoque le rire.
229
Les Fourberies de Scapin est une comédie en trois actes créée au Théâtre du Palais-Royal le 24 mai 1671.
Molière y joue le rôle de Scapin, personnage qui lui ressem-ble étonnamment : acteur, metteur en scène, farceur, ancien prisonnier...
RÉÉCRITURERéécrivez cette phrase à la forme affirmative :
« N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur
Géronte ? »
RÉDIGEZUn ami vous demande de lui prêter un peu d’argent. Comme vous
n’avez pas envie de le faire, mais que vous ne voulez pas non plus
avoir l’air de refuser, inventez (comme Géronte) toutes sortes d’excu-
ses.
Rédigez donc un dialogue en respectant les règles de construction
du dialogue théâtral (nom des personnages, didascalies, etc.).
LE VOCABULAIRE DU THÉÂTREComplétez avec les mots suivants : « répliques », «didascalies»,
« scènes », « pièce », « aparté », « actes ».
Une ... de théâtre est divisée en ... , qui sont eux-mêmes divisés en
... . Les ... sont dites par les personnages. Des phrases indiquent
comment ils parlent ou ce qu’ils font : ce sont des ... . Parfois, un per-
sonnage se parle à lui-même : c’est un ... .
GALERIE 5.1 Les Fourberies de Scapin (édi-tion de 1671)
230
GRAMMAIRE
POUR RÉVISER LA PHRASE INTERROGATIVE
Formez un groupe de quatre élèves, et lisez l’extrait ci-contre. En-
suite, deux élèves posent des questions sur l’extrait, deux autres y
répondent.
L’exercice permet :
• de vérifier que l’extrait a été correctement lu et compris.
• que le groupe qui pose les questions sait construire des phrases
interrogatives.
• que le groupe qui répond aux questions sait rédiger et répondre
avec pertinence.
Afin que tout le monde travaille en
même temps et pour permettre aux élè-
ves de s’entraider, utilisez Framapad,
un éditeur de texte collaboratif en li-
gne.
231
ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE
SGANARELLE, AMINTE, LUCRÈCE, M. GUILLAUME, M. JOSSE.
SGANARELLE. - Ah, l’étrange chose que la vie ! et que je puis bien dire avec ce grand philosophe de l’antiquité, que qui terre a, guerre a (1), et qu’un malheur ne vient jamais sans l’autre. Je n’avais qu’une seule femme qui est morte.
M. GUILLAUME. - Et combien donc en voulez-vous avoir ?
SGANARELLE. - Elle est morte, Monsieur mon ami, cette perte m’est très sensible (2), et je ne puis m’en ressouvenir sans pleurer. Je n’étais pas fort satisfait de sa conduite (3), et nous avions le plus souvent dis-pute ensemble ; mais enfin, la mort rajuste (4) toutes choses. Elle est morte : je la pleure. Si elle était en vie, nous nous querellerions (5). De tous les enfants
LEÇON Une phrase interrogative est composée d’une proposition principale
(« Je me demande ») et d’une proposition subordonnée (« qui tu as
appelé »).
Cette proposition subordonnée pose une question, une demande
d’information qui dépend toujours d’un verbe à sens interrogatif : se
demander, savoir, ignorer, chercher…
Pour cette raison, elle est appelée proposition subordonnée interro-
gative indirecte, puisqu’elle dépend d’un verbe dont elle est complé-
ment.
Il n’y a pas l’inversion du sujet ni le point d’interrogation que l’on
trouve dans l’interrogation directe : « Qui as-tu appelé ? »
Une proposition subordonnée peut être introduite par :
• une conjonction de subordination (« Il se demande si Marc
viendra. »),
• un adverbe interrogatif (« Il a demandé quand tu es passé », « On
se demande comment il est entré. », « J’ai oublié pourquoi il est
venu. », « Je ne sais combien tu en veux. »…),
• un déterminant interrogatif (« Dis-moi quelle couleur tu
préfères. »),
• un pronom interrogatif (« Je me demande qui est venu. », « Je ne
sais où aller. », « J’ignore lequel choisir », « Il cherche ce que tu
veux. » …).
232
VIDÉO 5.1 Interrogation directe et indirecte
EXERCICES
RÉÉCRIVEZ CES PHRASES INTERROGATIVES EN COM-MENÇANT PAR « JE ME DEMANDE... ».
a - Que feras-tu ?
b - N'y a-t-il personne qui puisse me dire où est le seigneur Géron-
te ?
c - Où pourrai-je le rencontrer, pour lui dire cette infortune ?
d - Qu'est-ce que c'est ?
e - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
f - Sait-il bien ce que c'est que cinq cents écus ?
g - Vous moquez-vous des gens ?
233
RÉVISION 5.2 Choisissez les phrase interrogatives correctement formulées.
Répondre
Question 1 sur 5
A. Je me demande se qu’il veut.
B. Je me demande ce qu’il veut.
C. Je me demande qu’est-ce qu’il veut.
DICTÉES
DICTÉE 1
Les mots suivants vous sont donnés :
• ladre
DICTÉE 2
Les mots suivants vous sont donnés :
• entrailles
• l’impertinence
234
AUDIO 5.2Écoutez le texte
AUDIO 5.4Écrivez le texte
AUDIO 5.3Écoutez le texte
AUDIO 5.5Écrivez le texte
APPRENEZ-MOI L’ORTHOGRAPHE
Maître de philosophie, Monsieur Jour-
dain
[...]
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Que vou-
lez-vous donc que je vous apprenne ?
MONSIEUR JOURDAIN : Apprenez-moi
l’orthographe.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Très volon-
tiers.
MONSIEUR JOURDAIN : Après vous
m’apprendrez l’almanach, pour savoir
quand il y a de la lune et quand il n’y
en a point.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Soit. Pour
bien suivre votre pensée et traiter cette matière en philosophe, il faut
commencer selon l’ordre des choses, par une exacte connaissance
de la nature des lettres, et de la différente manière de les prononcer
toutes. Et là-dessus j’ai à vous dire que les lettres sont divisées en
voyelles, ainsi dites voyelles parce qu’elles expriment les voix ; et en
consonnes, ainsi appelées consonnes parce qu’elles sonnent avec
les voyelles, et ne font que marquer les diverses articulations des
voix. Il y a cinq voyelles ou voix : A, E, I, O, U.
MONSIEUR JOURDAIN : J’entends tout cela.
235
UNE ŒUVRE VERBALE ET MUSICALE
Le Bourgeois gentilhomme est une comédie-bal-let, c’est-à-dire une pièce de théâtre mêlant mu-sique et danse.
L’expression « comédie-ballet » a été inventée par Molière et Jean-Baptiste Lully (qui a com-posé la musique du Bourgeois gentilhomme) en 1661.
AUDIO 5.6 L’ouver-ture de la comédie-
ballet
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix A se forme en ouvrant fort la
bouche : A.
MONSIEUR JOURDAIN : A, A. Oui.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix E se forme en rapprochant la
mâchoire d’en bas de celle d’en haut : A, E.
MONSIEUR JOURDAIN : A, E, A, E. Ma foi ! oui. Ah ! que cela est
beau !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Et la voix I en rapprochant encore da-
vantage les mâchoires l’une de l’autre, et écartant les deux coins de
la bouche vers les oreilles : A, E, I.
MONSIEUR JOURDAIN : A, E, I, I, I, I. Cela est vrai. Vive la science !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix O se forme en rouvrant les mâ-
choires, et rapprochant les lèvres par les deux coins, le haut et le
bas : O.
MONSIEUR JOURDAIN : O, O. Il n’y a rien de plus juste. A, E, I, O, I,
O. Cela est admirable ! I, O, I, O.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : L’ouverture de la bouche fait justement
comme un petit rond qui représente un O.
MONSIEUR JOURDAIN : O, O, O. Vous avez raison, O. Ah ! la belle
chose, que de savoir quelque chose !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : La voix U se forme en rapprochant les
dents sans les joindre entièrement, et allongeant les deux lèvres en
dehors, les approchant aussi l’une de l’autre sans les rejoindre tout
à fait : U.
MONSIEUR JOURDAIN : U, U. Il n’y a rien de plus véritable : U.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Vos deux lèvres s’allongent comme si
vous faisiez la moue : d’où vient que si vous la voulez faire à quel-
qu’un, et vous moquer de lui, vous ne sauriez lui dire que : U.
MONSIEUR JOURDAIN : U, U. Cela est vrai. Ah ! que n’ai-je étudié
plus tôt, pour savoir tout cela ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Demain, nous verrons les autres lettres,
qui sont les consonnes.
MONSIEUR JOURDAIN : Est-ce qu’il y a des choses aussi curieuses
qu’à celles-ci ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. La consonne D, par exem-
ple, se prononce en donnant du bout de la langue au-dessus des
dents d’en haut ! Da.
MONSIEUR JOURDAIN : Da, da. Oui. Ah ! les belles choses ! les
belles choses !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : L’F en appuyant les dents d’en haut sur
la lèvre de dessous : Fa.
236
MONSIEUR JOURDAIN : Fa, fa. C’est la vérité. Ah ! mon père et ma
mère, que je vous veux de mal !
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Et l’R, en portant le bout de la langue
jusqu’au haut du palais, de sorte qu’étant frôlée par l’air qui sort
avec force, elle lui cède, et revient toujours au même endroit, faisant
une manière de tremblement : Rra.
MONSIEUR JOURDAIN : R, r, ra, R, r, r, r, r, ra. Cela est vrai. Ah !
l’habile homme que vous êtes ! et que j’ai perdu de temps ! R, r, r,
ra.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Je vous expliquerai à fond toutes ces
curiosités.
MONSIEUR JOURDAIN : Je vous en prie. Au reste, il faut que je
vous fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de
grande qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez à lui écrire
237
Le bourgeois gentilhomme (mise en scène de Jean-Louis Martin-Barbaz, 1981)
quelque chose dans un petit billet que je veux laisser tomber à ses
pieds.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Fort bien.
MONSIEUR JOURDAIN : Cela sera galant, oui ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Sans doute. Sont-ce des vers que vous
lui voulez écrire ?
MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, point de vers.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Vous ne voulez que de la prose ?
MONSIEUR JOURDAIN : Non, je ne veux ni prose ni vers.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien que ce soit l’un ou l’autre.
MONSIEUR JOURDAIN : Pourquoi ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Par la raison, Monsieur, qu’il n’y a pour
s’exprimer que la prose ou les vers.
MONSIEUR JOURDAIN : Il n’y a que la prose ou les vers ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Non, Monsieur : tout ce qui n’est point
prose est vers ; et tout ce qui n’est point vers est prose.
MONSIEUR JOURDAIN : Et comme l’on parle, qu’est-ce que c’est
donc que cela ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : De la prose.
MONSIEUR JOURDAIN : Quoi ? quand je dis : « Nicole, apportez-
moi mes pantoufles, et me donnez mon bonnet de nuit », c’est de la
prose ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Oui, Monsieur.
MONSIEUR JOURDAIN : Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que
je dis de la prose sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus
obligé du monde de m’avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre
dans un billet : Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir
d’amour ; mais je voudrais que cela fût mis d’une manière galante,
que cela fût tourné gentiment.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Mettre que les feux de ses yeux rédui-
sent votre cœur en cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle
les violences d’un…
MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, non, je ne veux point tout cela ;
je ne veux que ce que je vous ai dit : Belle Marquise, vos beaux
yeux me font mourir d’amour.
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien étendre un peu la chose.
MONSIEUR JOURDAIN : Non, vous dis-je, je ne veux que ces seu-
les paroles-là dans le billet ; mais tournées à la mode ; bien arran-
gées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les
diverses manières dont on les peut mettre.
238
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : On les peut mettre premièrement
comme vous avez dit. Belle Marquise, vos beaux yeux me font mou-
rir d’amour. Ou bien : D’amour mourir me font, belle Marquise, vos
beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d’amour me font, belle Mar-
quise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle Marquise,
d’amour me font. Ou bien : Me font vos yeux beaux mourir, belle Mar-
quise, d’amour.
MONSIEUR JOURDAIN : Mais de toutes ces façons-là, laquelle est
la meilleure ?
MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Celle que vous avez dite : Belle Mar-
quise, vos beaux yeux me font mourir d’amour.
MONSIEUR JOURDAIN : Cependant je n’ai point étudié, et j’ai fait
cela tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon cœur, et
vous prie de ve-
nir demain de
bonne heure.
MAÎTRE DE PHI-
LOSOPHIE : Je
n’y manquerai
pas.
Le Bourgeois
gentilhomme,
Acte II, scène 4
QUESTIONS
LE TEXTE MIS EN SCÈNE
1. Lisez tout d’abord le texte, puis regardez la vidéo. Lequel préfé-
rez-vous ? Expliquez votre préférence.
2. L’extrait que vous avez regardé met en scène le texte de Molière
selon les règles du grand siècle. Pouvez-vous en énumérer quel-
ques-unes (sur la mise en scène,
l’éclairage, le jeu des acteurs, la
prononciation…) ?
3. À quoi tient le comique de
cette scène ? Donnez des exem-
ples.
239
Le mot « bourgeois » désigne tout d’abord l’habitant d’un bourg (un gros village où se tiennent les marchés) et plus généralement d’une ville.L’habitant de villes commerçantes devient vite synonyme d’aisance et de possession de droits et de biens immobiliers.Plus tard, le bourgeois se définit par son ap-partenance à un groupe social aisé, la bour-geoisie.Déjà, à l’époque de Molière, le bourgeois a des rêves de noblesse.
INTERACTIF 5.6 Le Bourgeois gen-tilhomme, Acte II scène 4
Mise en scène de Benjamin Lazar
LES BELLES CHOSES !
4. Quelles sont les deux choses que monsieur Jourdain apprend
avec le maître de philosophie ?
5. Depuis combien de temps savez-vous de telles choses ?
6. Quelle est la réaction de monsieur Jourdain lorsqu’il apprend à
prononcer les voyelles ? Citez au moins deux exemples.
7. Quels mots, quels signes de ponctuation sont utilisés quand mon-
sieur Jourdain exprime sa joie ?
8. Monsieur Jourdain vous semble-t-il être un personnage intelli-
gent ? Justifiez votre réponse.
9. Pour quelle raison souhaite-t-il apprendre ? Trouvez des indices
dans le texte.
10. Monsieur Jourdain veut apprendre l’al-
phabet ; il veut aussi apprendre à manier les
armes, à danser ; il veut changer de vête-
ments.
Quel personnage de La Fontaine souhaite,
comme lui, changer totalement ? Pourquoi ?
RÉDIGEZ1. Suivez les conseils du maître de philosophie et développez un
peu cette déclaration d’amour : « Belle Marquise, vos beaux yeux
me font mourir d’amour. »
2. Imaginez un petit dialo-
gue dans lequel, comme
maître de philosophie,
vous expliquez comment
prononcer certaines con-
sonnes.
Ne manquez pas de faire
s’exclamer de joie la per-
sonne à laquelle vous ex-
pliquez ces merveilles.
240
Louis XIV à la mandoline
LE COMIQUE
241
Le comique de mots, de geste, de situation et de caractère
INTERACTIF 5.7 Les procédés comiques chez Molière
À QUEL TYPE DE COMIQUE AVEZ-VOUS AFFAIRE ? JUSTI-FIEZ VOTRE RÉPONSE POUR CHAQUE EXTRAIT.
EXTRAIT 1
MAÎTRE JACQUES : [...] Et dans quoi est-ce que cet argent était ?
HARPAGON : Dans une cassette.
MAÎTRE JACQUES : Voilà l’affaire. Je lui ai vu une cassette.
HARPAGON : Et cette cassette comment est-elle fai-
te ? Je verrai bien si c’est la mienne.
MAÎTRE JACQUES : Comment elle est faite ?
HARPAGON : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Elle est faite... Elle est
faite comme une cassette.
LE COMMISSAIRE : Cela s’entend.
Mais dépeignez-la un peu pour voir.
MAÎTRE JACQUES : C’est une
grande cassette.
HARPAGON : Celle qu’on m’a vo-
lée est petite.
MAÎTRE JACQUES : Eh ! oui, elle est petite, si on le veut prendre
par là, mais je l’appelle grande pour ce qu’elle contient.
LE COMMISSAIRE : Et de quelle couleur est-elle ?
MAÎTRE JACQUES : De quelle couleur ?
LE COMMISSAIRE : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Elle est de couleur... Là, d’une certaine cou-
leur... Ne sauriez-vous m’aider à dire ?
HARPAGON : Euh ?
MAÎTRE JACQUES : N’est-elle pas rouge ?
HARPAGON : Non, grise.
MAÎTRE JACQUES : Eh, oui, gris-rouge ; c’est ce
que je voulais dire.
L’Avare, acte V, scène 2
242
EXTRAIT 2
Arnolphe rentre chez lui, et frappe à la porte afin que l’un de ses do-
mestiques (Alain ou Georgette) lui ouvre.
ALAIN : Qui heurte ?
ARNOLPHE : Ouvrez. On aura, que je pense,
Grande joie à me voir, après dix jours d’absence.
ALAIN : Qui va là ?
ARNOLPHE : Moi.
ALAIN : Georgette ?
GEORGETTE : Hé bien ?
ALAIN : Ouvre là-bas.
GEORGETTE : Vas-y, toi.
ALAIN : Vas-y, toi.
GEORGETTE : Ma foi, je
n’irai pas.
ALAIN : Je n’irai pas
aussi.
ARNOLPHE : Belle cérémonie,
Pour me laisser dehors. Holà ho ! je vous prie.
GEORGETTE : Qui frappe ?
ARNOLPHE : Votre maître.
GEORGETTE : Alain ?
ALAIN : Quoi ?
GEORGETTE : C’est Monsieur,
Ouvre vite.
ALAIN : Ouvre, toi.
GEORGETTE : Je souffle notre feu.
ALAIN : J’empêche, peur du chat, que mon
moineau ne sorte.
ARNOLPHE : Quiconque de vous
deux n’ouvrira pas la porte,
N’aura point à manger de plus de
quatre jours.
Ha !
GEORGETTE : Par quelle raison y
venir quand j’y cours.
243
ALAIN : Pourquoi plutôt que moi ? Le plaisant strodagème !
GEORGETTE : Ôte-toi donc de là.
ALAIN : Non, ôte-toi, toi-même.
GEORGETTE : Je veux ouvrir la porte.
ALAIN : Et je veux l’ouvrir, moi.
L’École des femmes, acte I, scène 2
EXTRAIT 3
MARTINE : Et que veux-tu pendant ce temps, que je fasse avec ma
famille ?
SGANARELLE : Tout ce qu’il te plaira.
MARTINE : J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.
SGANARELLE : Mets-les à terre.
MARTINE : Qui me demandent à toute heure, du pain.
SGANARELLE : Donne-leur le fouet. Quand j’ai bien bu, et bien man-
gé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison.
MARTINE : Et tu prétends ivrogne, que les choses aillent toujours de
même ?
SGANARELLE : Ma femme, allons tout doucement, s’il vous plaît.
MARTINE : Que j’endure éternellement, tes insolences, et tes débau-ches ?
SGANARELLE : Ne nous emportons point ma femme.
MARTINE : Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à
ton devoir ?
SGANARELLE : Ma femme, vous savez que je n’ai pas l’âme endu-
rante, et que j’ai le bras assez bon.
244
MARTINE : Je me moque de tes menaces.
SGANARELLE : Ma petite femme, ma mie, votre peau vous dé-
mange, à votre ordinaire.
MARTINE : Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.
SGANARELLE : Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober
quelque chose.
MARTINE : Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ?
SGANARELLE : Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les
oreilles.
MARTINE : Ivrogne que tu es.
SGANARELLE : Je vous battrai.
MARTINE : Sac à vin.
245
Sganarelle dans Le Médecin malgré lui (mise en scène de Dario Fo)
SGANARELLE : Je vous rosserai.
MARTINE : Infâme.
SGANARELLE : Je vous étrillerai.
MARTINE : Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard,
gueux, bélître, fripon, maraud, voleur... !
SGANARELLE : Il prend un bâton, et lui en donne. - Ah ! vous en
voulez, donc.
MARTINE : Ah, ah, ah, ah.
SGANARELLE : Voilà le vrai moyen de vous apaiser.
Le Médecin malgré lui, acte I, scène 1
EXTRAIT 4
Valère parle d’Élise, tandis que Harpagon pense qu’il lui parle de sa
cassette contenant tout son argent et qui lui a été volé.
VALÈRE : De grâce, ne vous mettez point en colère. Quand vous
m’aurez ouï, vous verrez que le mal n’est pas si grand que vous le
faites.
HARPAGON : Le mal n’est pas si grand que je le fais ! Quoi mon
sang, mes entrailles, pendard ?
VALÈRE : Votre sang, Monsieur, n’est pas tombé dans de mauvai-
ses mains. Je suis d’une condition à ne lui point faire de tort, et il n’y
a rien en tout ceci que je ne puisse bien réparer.
HARPAGON : C’est bien mon intention ; et que tu me restitues ce
que tu m’as ravi.
VALÈRE : Votre honneur, Monsieur, sera pleinement satisfait.
HARPAGON : Il n’est pas question d’honneur là-dedans. Mais, dis-
moi, qui t’a porté à cette action ?
VALÈRE : Hélas ! me le demandez-vous ?
HARPAGON : Oui, vraiment, je te le demande.
VALÈRE : Un dieu qui porte les excuses de tout ce qu’il fait
faire : l’Amour.
246
L'Avare (mis en scène de Pierre Franck)
HARPAGON : L’amour ?
VALÈRE : Oui.
HARPAGON : Bel amour, bel amour, ma foi ! L’amour de mes
louis d’or.
VALÈRE : Non, Monsieur, ce ne sont point vos richesses qui
m’ont tenté, ce n’est pas cela qui m’a ébloui, et je proteste de ne
prétendre rien à tous vos biens, pourvu que vous me laissiez ce-
lui que j’ai.
HARPAGON : Non ferai, de par tous les diables, je ne te le laisse-
rai pas. Mais voyez quelle insolence, de vouloir retenir le vol qu’il
m’a fait !
VALÈRE : Appelez-vous cela un vol ?
HARPAGON : Si je l’appelle un vol ? Un trésor comme celui-là !
VALÈRE : C’est un trésor, il est vrai, et le plus précieux que vous
ayez sans doute ; mais ce ne sera pas le perdre, que de me le
laisser. Je vous le demande à genoux, ce trésor plein de char-
mes ; et pour bien faire, il faut que vous me l’accordiez.
247
HARPAGON : Je n’en ferai rien. Qu’est-ce à dire cela ?
VALÈRE : Nous nous sommes promis une foi mutuelle, et avons fait
serment de ne nous point abandonner.
HARPAGON : Le serment est admirable, et la promesse plaisante !
VALÈRE : Oui, nous nous sommes engagés d’être l’un à l’autre à ja-
mais.
HARPAGON : Je vous en empêcherai bien, je vous assure.
VALÈRE : Rien que la mort ne nous peut séparer.
HARPAGON : C’est être bien endiablé après mon argent.
L’Avare, acte V, scène 3
EXTRAIT 5
DOM JUAN, apercevant Charlotte : Ah, ah ! d’où sort cette autre pay-
sanne, Sganarelle ? As-tu rien vu de plus joli ? Et ne trouves-tu pas,
dis-moi, que celle-ci vaut bien l’autre ?
SGANARELLE : Assurément. Autre pièce nouvelle.
DOM JUAN : D’où me vient, la belle, une rencontre si agréable ?
Quoi, dans ces lieux champêtres, parmi ces arbres et ces rochers,
on trouve des personnes faites comme vous êtes ?
CHARLOTTE : Vous voyez, Monsieur.
DOM JUAN : Êtes-vous de ce village ?
CHARLOTTE : Oui, Monsieur.
DOM JUAN : Et vous y demeurez ?
CHARLOTTE : Oui, Monsieur.
DOM JUAN : Vous vous appelez ?
CHARLOTTE : Charlotte, pour vous servir.
DOM JUAN : Ah ! la belle personne, et que ses yeux sont péné-
trants ?
CHARLOTTE : Monsieur, vous me rendez toute honteuse.
248
Dom Juan
DOM JUAN : Ah, n’ayez point de honte d’entendre dire vos véri-
tés. Sganarelle, qu’en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus agréa-
ble ? Tournez-vous un peu, s’il vous plaît, ah que cette taille est
jolie ! Haussez un peu la tête, de grâce, ah que ce visage est mi-
gnon ! Ouvrez vos yeux entièrement, ah qu’ils sont beaux ! Que
je voie un peu vos dents, je vous prie, ah qu’elles sont amoureu-
ses ! et ces lèvres appétissantes. Pour moi, je suis ravi, et je n’ai
jamais vu une si charmante personne.
CHARLOTTE : Monsieur, cela vous plaît à dire, et je ne sais pas
si c’est pour vous railler de moi.
DOM JUAN : Moi, me railler de vous ? Dieu m’en garde, je vous
aime trop pour cela, et c’est du fond du cœur que je vous parle.
CHARLOTTE : Je vous suis bien obligée, si ça est.
DOM JUAN : Point du tout, vous ne m’êtes point obligée de tout
ce que je dis, et ce n’est qu’à votre beauté que vous en êtes rede-
vable.
CHARLOTTE : Monsieur, tout ça est trop bien dit pour moi, et je
n’ai pas d’esprit pour vous répondre.
249
DOM JUAN : Sganarelle, regarde un peu ses mains.
CHARLOTTE : Fi, Monsieur, elles sont noires comme je ne sais quoi.
DOM JUAN : Ha que dites-vous là, elles sont les plus belles du
monde, souffrez que je les baise, je vous prie.
CHARLOTTE : Monsieur, c’est trop d’honneur que vous me faites, et
si j’avais su ça tantôt, je n’aurais pas manqué de les laver avec du
son.
DOM JUAN : Et dites-moi un peu, belle Charlotte, vous n’êtes pas
mariée sans doute ?
CHARLOTTE : Non, Monsieur, mais je dois bientôt l’être avec Piarrot,
le fils de la voisine Simonette.
DOM JUAN : Quoi ? une personne comme vous serait la femme
d’un simple paysan ? Non, non, c’est profaner tant de beautés, et
vous n’êtes pas née pour demeurer dans un village, vous méritez
sans doute une meilleure fortune, et le Ciel qui le connaît bien, m’a
conduit ici tout exprès pour empêcher ce mariage, et rendre justice
à vos charmes : car enfin, belle Charlotte, je vous aime de tout mon
cœur, et il ne tiendra qu’à vous que je vous arrache de ce misérable
lieu, et ne vous mette dans l’état où vous méritez d’être, cet amour
est bien prompt sans doute ; mais quoi, c’est un effet, Charlotte, de
votre grande beauté, et l’on vous aime autant en un quart d’heure,
qu’on ferait une autre en six mois.
CHARLOTTE : Aussi vrai, Monsieur, je ne sais comment faire quand
vous parlez, ce que vous dites me fait aise, et j’aurais toutes les en-
vies du monde de vous croire, mais on m’a toujou dit, qu’il ne faut
jamais croire les Monsieux, et que vous autres courtisans êtes des
enjoleus, qui ne songez qu’à abuser les filles.
Dom Juan, acte II, scène 2
250
Molière vous parle
VIDÉO 5.2 L’anecdote
EXTRAIT 6
Léandre est furieux : il croit que Scapin, son valet, a révélé son se-
cret à son père.
LÉANDRE : Ah, ah, vous voilà. Je suis ravi de vous trouver, Monsieur
le coquin.
SCAPIN : Monsieur, votre serviteur. C’est trop d’honneur que vous
me faites.
LÉANDRE, en mettant l’épée à la main : Vous faites le méchant plai-
sant. Ah ! je vous apprendrai...
SCAPIN, se mettant à genoux : Monsieur.
OCTAVE, se mettant entre-deux, pour empêcher Léandre de le frap-
per : Ah, Léandre.
LÉANDRE : Non, Octave, ne me retenez point, je vous prie.
SCAPIN : Eh, Monsieur.
OCTAVE, le retenant : De grâce.
LÉANDRE, voulant frapper Scapin : Laissez-moi contenter mon res-
sentiment.
OCTAVE : Au nom de l’amitié, Léandre, ne le maltraitez point.
SCAPIN : Monsieur, que vous ai-je fait ?
LÉANDRE, voulant le frapper : Ce que tu m’as fait, traître ?
OCTAVE, le retenant : Eh doucement.
LÉANDRE : Non, Octave, je veux qu’il me confesse lui-même tout à
l’heure la perfidie qu’il m’a faite. Oui, coquin, je sais le trait que tu
m’as joué, on vient de me l’apprendre ; et tu ne croyais pas peut-
être que l’on me dût révéler ce secret : mais je veux en avoir la con-
fession de ta propre bouche, ou je vais te passer cette épée au tra-
vers du corps.
SCAPIN : Ah ! Monsieur, auriez-vous bien ce cœur-là ?
LÉANDRE : Parle donc.
SCAPIN : Je vous ai fait quelque chose, Monsieur ?
LÉANDRE : Oui, coquin ; et ta conscience ne te dit que trop ce que
c’est.
SCAPIN : Je vous assure que je l’ignore.
LÉANDRE, s’avançant pour le frapper : Tu l’ignores !
OCTAVE, le retenant : Léandre.
251
Léandre voulant frapper Scapin
252
SCAPIN : Hé bien Monsieur, puisque vous le voulez, je vous con-
fesse que j’ai bu avec mes amis ce petit quartaut de vin d’Espagne
dont on vous fit présent il y a quelques jours ; et que c’est moi qui fis
une fente au tonneau, et répandis de l’eau autour, pour faire croire
que le vin s’était échappé.
LÉANDRE : C’est toi, pendard, qui m’as bu mon vin d’Espagne, et
qui as été cause que j’ai tant querellé la servante, croyant que
c’était elle qui m’avait fait le tour ?
SCAPIN : Oui, Monsieur, je vous en demande pardon.
LÉANDRE : Je suis bien aise d’apprendre cela ; mais ce n’est pas
l’affaire dont il est question maintenant.
SCAPIN : Ce n’est pas cela, Monsieur ?
LÉANDRE : Non, c’est une autre affaire qui me touche bien plus, et
je veux que tu me la dises.
SCAPIN : Monsieur, je ne me souviens pas d’avoir fait autre chose.
LÉANDRE, le voulant frapper : Tu ne veux pas parler ?
SCAPIN : Eh.
OCTAVE, le retenant : Tout doux.
SCAPIN : Oui, Monsieur, il est vrai qu’il y a trois semaines que vous
m’envoyâtes porter le soir, une petite montre à la jeune Égyptienne
que vous aimez. Je revins au logis mes habits tout couverts de
boue, et le visage plein de sang, et vous dis que j’avais trouvé des
voleurs qui m’avaient bien battu, et m’avaient dérobé la montre.
C’était moi, Monsieur, qui l’avais retenue.
LÉANDRE : C’est toi qui as retenu ma montre ?
SCAPIN : Oui, Monsieur, afin de voir quelle heure il est.
LÉANDRE : Ah, ah, j’apprends ici de jolies choses, et j’ai un servi-
teur fort fidèle vraiment. Mais ce n’est pas encore cela que je de-
mande.
SCAPIN : Ce n’est pas cela ?
LÉANDRE : Non, infâme, c’est autre chose encore que je veux que
tu me confesses.
SCAPIN : Peste !
LÉANDRE : Parle vite, j’ai hâte.
SCAPIN : Monsieur, voilà tout ce que j’ai fait.
LÉANDRE, voulant frapper Scapin : Voilà tout ?
OCTAVE, se mettant au-devant : Eh.
SCAPIN : Hé bien oui, Monsieur, vous vous souvenez de ce loup-ga-
rou il y a six mois qui vous donna tant de coups de bâton la nuit, et
vous pensa faire rompre le cou dans une cave où vous tombâtes en
fuyant.
253
LÉANDRE : Hé bien ?
SCAPIN : C’était moi, Monsieur, qui faisais le loup-garou.
LÉANDRE : C’était toi, traître, qui faisais le loup-garou ?
SCAPIN : Oui, Monsieur, seulement pour vous faire peur, et vous
ôter l’envie de nous faire courir toutes les nuits comme vous aviez
de coutume.
LÉANDRE : Je saurai me souvenir en
temps et lieu de tout ce que je viens d’ap-
prendre. Mais je veux venir au fait, et que
tu me confesses ce que tu as dit à mon
père.
SCAPIN : À votre père ?
LÉANDRE : Oui, fripon, à mon père.
SCAPIN : Je ne l’ai pas seulement vu de-
puis son retour.
LÉANDRE : Tu ne l’as pas vu ?
SCAPIN : Non, Monsieur.
Les Fourberies de Scapin, acte II, scène 3
POUR ALLER PLUS LOIN
• Rire (une activité condamnée)
• Dictionnaire du théâtre
• L’envers du théâtre
• La comédie
• Différence entre la comédie et la tragédie (et le drame)
• Les règles du théâtre classique
• Histoire de la Comédie-française
254
Castigat ridendo mores
À VOUS DE JOUERChoisissez l’un de ces six extraits, et mettez-le en scène.
Avant de distribuer les rôles, dites comment vous allez jouer la
scène :
• Précisez de quels costumes, accessoires ou éléments de décor
vous allez avoir besoin.
• Précisez où doivent se trouver les personnages, sur quel ton ils
doivent s’exprimer, à quel rythme, en faisant quels gestes, etc.
• Justifiez vos choix (pourquoi c’est mieux de faire de telle ou telle
manière).
• Si vous avez un téléphone ou une tablette, filmez-vous pour vous
entraîner avant de présenter votre travail à la classe.
255
Le metteur en scène Dario Fo
DIRE LE TEXTE
Faire du théâtre, c’est bien évidemment apprendre son rôle et mémo-
riser son texte, mais il est aussi très important de bien faire enten-dre sa voix et donc de bien prononcer les mots.
Les exercices ci-dessous vont vous permettre d’apprendre à articu-
ler.
Par exemple, vous pouvez vous entraîner à prononcer ce texte :
« Bonjour, madame Sans-Souci, combien sont ces six cent six sau-
cissons-ci ? Ces six cent six saucissons-ci
sont six sous.
- Six sous, ces six cent six saucissons-ci ! Si
ces six cent six saucissons-ci sont six sous,
ces six cent six saucissons-ci sont trop
chers. »
a - Devinez ce qui est dit, écrivez les phrases dictées puis lisez-les
à voix haute.
b - Entraînez-vous à prononcer ces phrases de plus en plus vite,
sans erreur et en articulant du mieux que vous pouvez.
• Dinon dîna, dit-on, du dos d'un dodu din-
don. Didon dîna, dit-on, de dix dos dodus
de dix dodus dindons.
• C'est l'histoire de l'évadé du Nevada qui
s'évada dans la vallée, dans la vallée du
Nevada qu'il dévala pour s'évader sur un
vilain vélo volé qu'il a volé dans la villa. Et
l'évadé du Névada fut délavé dans la vallée
par toute l'eau qui tombait là, et l'on vit l'éva-
dé vanné s'avouer que la vie d'évadé ne va-
lait pas la vie d'avant, car en vélo quand il y
a du vent on est vidé. C'est évident !
256
AUDIO 5.7Ton thé
AUDIO 5.10Petit pot
AUDIO 5.9606 saucissons
AUDIO 5.12Dinon
AUDIO 5.13L’évadé
AUDIO 5.8Mon tonton
AUDIO 5.11 Garde-chasse
PARLEZ-MOI, JE VOUS PRIE, AVEC SINCÉRITÉ
ORONTE :
[...]
Je viens, pour commencer entre nous ce beau nœud,
Vous montrer un sonnet que j’ai fait depuis peu,
Et savoir s’il est bon qu’au public je l’expose.
ALCESTE :
Monsieur, je suis mal propre à décider la chose.
Veuillez m’en dispenser.
ORONTE :
Pourquoi ?
ALCESTE :
J’ai le défaut
D’être un peu plus sincère en cela qu’il ne faut.
ORONTE :
C’est ce que je demande ; et j’aurais lieu de plainte,
Si, m’exposant à vous pour me parler sans feinte,
Vous alliez me trahir et me déguiser rien.
ALCESTE :
Puisqu’il vous plaît ainsi, monsieur, je le veux bien.
ORONTE :
Sonnet. C’est un sonnet… L’Espoir… C’est une dame
Qui de quelque espérance avait flatté ma flamme.
L’Espoir… Ce ne sont point de ces grands vers pompeux,
Mais de petits vers doux, tendres, et langoureux.
(À toutes ces interruptions il regarde Alceste.)
ALCESTE :
Nous verrons bien.
ORONTE :
L’Espoir… Je ne sais si le style
Pourra vous en paraître assez net et facile,
Et si du choix des mots vous vous contenterez.
257
Dans la scène 1, Alceste prétend qu’il faut être franc et dire ce que l’on pense ; Philinte affirme qu’il est parfois préférable de cacher ce que l’on a dans le cœur. La scène suivante débute avec la venue d’Oronte qui veut se nouer d’amitié avec Alceste.
ALCESTE :
Nous allons voir, monsieur.
ORONTE :
Au reste, vous saurez
Que je n’ai demeuré qu’un quart d’heure à le faire.
ALCESTE :
Voyons, monsieur ; le temps ne fait rien à l’affaire.
ORONTE :
L’espoir, il est vrai, nous soulage,
Et nous berce un temps, notre ennui ;
Mais, Philis, le triste avantage,
Lorsque rien ne marche après lui !
PHILINTE :
Je suis déjà charmé de ce petit morceau.
ALCESTE, bas, à Philinte :
Quoi ! vous avez le front de trouver cela beau ?
ORONTE :
Vous eûtes de la complaisance ;Mais vous en deviez moins avoir,
Et ne vous pas mettre en dépensePour ne me donner que l’espoir.
PHILINTE :
Ah ! qu’en termes galants ces choses-là sont mises !
ALCESTE, bas, à Philinte :
Hé quoi ! vil complaisant, vous louez des sottises ?
ORONTE :
S’il faut qu’une attente éternelle
Pousse à bout l’ardeur de mon zèle,
Le trépas sera mon recours.
Vos soins ne m’en peuvent distraire :
Belle Philis, on désespère,
Alors qu’on espère toujours.
PHILINTE :
La chute en est jolie, amoureuse, admirable.
ALCESTE, bas, à part :
La peste de ta chute, empoisonneur, au diable,
En eusses-tu fait une à te casser le nez !
PHILINTE :
Je n’ai jamais ouï de vers si bien tournés.
ALCESTE, bas, à part :
Morbleu !
ORONTE :
Vous me flattez, et vous croyez peut-être…
258
Jacques Weber joue le misanthrope (1990)
PHILINTE :
Non, je ne flatte point.
ALCESTE, bas, à part :
Et que fais-tu donc, traître ?
ORONTE :
Mais pour vous, vous savez quel est notre traité.
Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité.
ALCESTE :
Monsieur, cette matière est toujours délicate,
Et sur le bel esprit nous aimons qu’on nous flatte.
Mais un jour, à quelqu’un dont je tairai le nom,
Je disais, en voyant des vers de sa façon,
Qu’il faut qu’un galant homme ait toujours grand empire
Sur les démangeaisons qui nous prennent d’écrire ;
259
Qu’il doit tenir la bride aux grands empressements
Qu’on a de faire éclat de tels amusements ;
Et que, par la chaleur de montrer ses ouvrages,
On s’expose à jouer de mauvais personnages.
ORONTE :
Est-ce que vous voulez me déclarer par là
Que j’ai tort de vouloir…
Le Misanthrope, Acte I, scène 2
QUESTIONS
UNE COMÉDIE POÉTIQUE
1. Est-ce une comédie en prose ? À quoi le voyez-vous ?
2. Combien les vers ont-ils de syllabes ?
3. Mais pourquoi certaines répliques ne comptent-elles qu’un seul
mot ?
UN MÉCHANT POÈME
4. Que veut Oronte lorsqu’il arrive ? Comment appelle-t-on le type
de poème qu’il a écrit ?
5. Qu’en pense Alceste ? Relevez quelques répliques qui montrent
qu’il le trouve affreux.
6. Et qu’en pense Philinte ? Relevez également quelques répliques
qui montrent ce qu’il pense.
7. À quel moment Alceste parle-t-il le plus ? Pourquoi ? En deux
mots, qu’est-il en train de dire à Oronte ?
8. Auparavant, qui d’Alceste ou d’Oronte parlait le plus ?
9. Sur quel ton, à votre avis, Alceste s’adresse à Oronte ? Ose-t-il
vraiment lui dire que son poème est mauvais ?
260
Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux est une comédie en cinq actes et en vers (1808 alexandrins).
Elle est jouée pour la première fois le 4 juin 1666 au Théâtre du Palais-Royal.
RÉDIGEZ
• À votre avis, quelle va être la réaction d’Oronte ? Va-t-il se réjouir
qu’on ait eu l’honnêteté de dire la vérité sur son poème ? Va-t-il, au
contraire, être déçu et fâché qu’on ne lui fasse pas des compli-
ments ? Justifiez votre réponse.
• Qu’en pensez-vous : faut-il cacher la vérité pour ne pas vexer une
personne ou faut-il la lui dire ? Justifiez votre réponse.
LES BOUTS-RIMÉSLe bout-rimé est un poème composé à partir de rimes choisies à
l'avance. Ainsi, pour le poème ci-dessous écrit par Molière, les ri-
mes « grenouille », « hypocras », « fatras », « quenouille », etc. ont
été imposées. Il reste ensuite à écrire le poème :
Que vous m’embrassez avec votre grenouille
Qui traîne à ses talons le doux mot d’Hypocras !Je hais des bouts-rimés le puéril fatras,
Et tiens qu’il vaudrait mieux filer une quenouille.
La gloire du bel air n’a rien qui me chatouille ;
Vous m’assommez l’esprit avec un gros plâtras ; Et je tiens heureux ceux qui sont morts à Coutras,
Voyant tout le papier qu’en sonnets on barbouille.
M’accable derechef la haine du cagot,Plus méchant mille fois que n’est un vieux magot, Plutôt qu’un bout-rimé me fasse entrer en danse.
Je vous le chante clair, comme un chardonneret ;Au bout de l’univers je fuis dans une manse.
Adieu, grand Prince, adieu ; tenez-vous guilleret
À VOTRE TOUR
Écrivez vos bouts-rimés.
Pour cela, demandez à quelqu’un de vous donner des rimes (des
mots que la personne choisira), et composez votre poème en utili-
sant ces rimes.
ÉVALUATION DES BOUTS-RIMÉS
• Les rimes choisies à l'avance ont été utilisées = 2 points
• Les rimes sont correctes = 2 points
• La disposition des rimes est correcte (abba, abba, etc.) = 2 points
• Le poème est un sonnet = 2 points
• Les vers sont des alexandrins = 2
points
• Le texte est correctement ponctué
= 2 points
• Il n'y a pas de fautes d'orthogra-
phe = 4 points
• L'histoire est aussi cohérente que
le permettent les rimes = 4 points
261
INTERACTIF 5.8 Rédigez et envoyez votre travail
LA LANGUE DU XVIIE SIÈCLE
VOCABULAIRE
Vous avez découvert, dans ce chapitre, de nombreux mots.
Retrouvez leur signification en associant les mots avec leur défini-
tion.
QUELQUES VERBES
a - Le verbe « entendre » possède deux significations. Lesquelles ?
Rédigez deux phrases contenant ces deux sens.
b - « souffrir » possède également une double signification. Donnez
ses différents sens, et rédigez deux phrases.
c - Les verbes « ouïr », « quereller » et « railler » sont devenus plu-
tôt rares. En revanche, on emploie certains mots de la même famille
(ce sont souvent des noms). Trouvez-les !
RÉÉCRIVEZ CES PHRASES DANS UN FRANÇAIS PLUS MODERNE.
Exemple : Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ? → Crois-tu
que tu me fais peur ?
a - En vain je cours de tous côtés pour le pouvoir trouver. (223)
262
presser chercher
quereller cacher
égosiller malchance
s’égayer faire des compliments
tout à l’heure politesse
bailler disputer
infortune forcer à aller vite
civilité se faire mal à la gorge
quérir immédiatement
déguiser donner
louer s’amuser
b - Nous nous sommes allés promener sur le port. (224)
c - Dépêchez donc vite, Monsieur, je tremble que l'heure ne sonne.
(226)
d - Ah ! que n’ai-je étudié plus tôt, pour savoir tout cela ? (236)
e - « Nicole, apportez-moi mes pantoufles, et me donnez mon bon-
net de nuit ». (238)
f - On aura grande joie à me voir, après dix jours d’absence. (243)
g - De grâce, ne vous mettez point en colère. (246)
h - Qui t’a porté à cette action ? (246)
LES INSULTES
On trouve de nombreuses insultes chez Molière. Ce sont d’ailleurs
les premiers mots que nous avons lus.
Retrouvez au moins cinq exemples de ces insultes, et utilisez-les
dans un petit dialogue.
263
264
LE DÉPART6
266
LE VOYAGE
À Maxime Du Camp
I
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d’estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s’enivrentD'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
[…]
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
QUESTIONS
L’ENFANT ET LE VOYAGE
1. Dans la première strophe, qu’est-ce qui
donne envie à l’enfant de voyager ?
2. Toujours dans la première strophe, quel adjectif
qualifie « appétit » ? Et quel mot rime avec « appé-
tit » ? Que signifie cette opposition ?
3. Quel sont les sentiments du poète au sujet de l’enfance ? Quels
mots ou signe de ponctuation le prouvent ?
267
PARTIR
4. Dans la seconde strophe, relever un complément circonstanciel
annonçant le départ. Combien ce complément a-t-il de syllabes ?
Relevez les trois autres parties du vers. Combien y en a-t-il
en tout ?
5. Quel terme, toujours dans la seconde stro-
phe, désigne les voyageurs ? Qu’est-ce qui
les pousse à partir ?
6. Comment voyagent-ils ? Relevez les
mots qui le montrent.
7. Dans la strophe suivante, en com-
bien de catégories le poète classe-
t-il ces voyageurs ? Relevez les
mots qui le montrent. Quelles rai-
sons les poussent à voyager ?
LES VRAIS VOYAGEURS
8. Par quel mot commence la dernière
strophe ? Donnez sa nature. À quoi sert ce
mot ?
9. Qui sont « les vrais voyageurs » ? Quelle est la rai-
son de leur départ ?
10. Où s’achève la proposition subordonnée relative « qui par-
tent » ? Quels mots sont ainsi mis en valeur ?
11. Quelle voyelle est très souvent répétée ?
RÉDIGEZEt selon vous, quelles sont les raisons pour lesquelles on a envie de
partir ? Pour voyager ? Pour échapper à quelque chose ? Répondez
à cette question en essayant d’apporter plusieurs réponses, puis ra-
contez l’un de vos voyages. Quel souvenir en gardez-vous à pré-
sent ?
268
LE VOYAGE
Le mot « voyage » vient du latin « viaticum » (= ce qui sert à faire la route), qui a donné, en français, « viatique ». « viaticum » vient lui-même de « via » (= la voie, le chemin).
Le voyage, dans son sens actuel, désigne le déplacement d’une per-sonne qui se rend dans un lieu plus ou moins éloigné.
Le XIXe siècle (qui invente le mot « tourisme ») voit les moyens de trans-port se développer fortement (par bateau puis par train notamment). Les grands écrivains aiment raconter leurs voyages : le Voyage en Orient de Lamartine en 1835, celui de Nerval en 1851, mais aussi de Gustave Flaubert accompagné de Maxime du Camp (le dédicataire du poème) qui se réalise entre 1849 et 1852.
« Les âges de la vie » (1834) par Caspar David Friedrich
269
HEUREUX QUI COMME ULYSSE
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Joachim Du Bellay, Les Regrets
QUESTIONS
LA FORME DU POÈME
1. Comment bien ce poème compte-t-il
de strophes ?
2. Combien y a-t-il de vers dans chaque
strophe ?
3. Combien y a-t-il de syllabes dans cha-
que vers ?
4. Pour chaque rime, mettez une lettre.
Exemple :
• voyage A
• toison B
• raison B
• …
270
5. Quelles rimes se terminent par « e » ?
LE VOYAGE INACCOMPLI
6. Dans la première strophe, où se termine la première phrase ? Jus-
tifiez votre réponse. [Parler d’enjambements]
7. Pourquoi Ulysse ou Jason sont-ils heureux ?
8. Par quels mots est désigné Jason ? Comment appelle-t-on cette
figure de style ?
9. Dans les deux premiers vers, à quels temps sont les verbes ?
10. Qu’apportent les voyages selon le poète ? Est-ce le voyage qui
est le plus important ? Appuyez-vous sur la première strophe pour
répondre.
271
« Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome » de Pierre Paul Rubens
11. Quel type de phrase trouve-t-on essentiellement dans les deux
premières strophes ? Quel sentiment du poète cela exprime-t-il ?
12. Cherchez dans un dictionnaire la nature du mot « hélas ». Qu’ex-
prime ce mot ? Où est-il placé dans le vers ? Pourquoi à votre avis ?
LE REGRET
13. Dans les deux dernières strophes, relevez les déterminants pos-
sessifs. À quel lieu marquent-ils l’attachement ?
14. Inversement, relevez les articles définis. À quels lieux sont-ils as-
sociés ?
15. Toujours dans les deux dernières strophes, quels mots sont répé-
tés ?
16. Où ces mots sont-ils pla-
cés ? Qu’est-ce que ces mots
opposent ?
17. Comment expliquez-vous la
préférence du poète ?
18. Comment appelle-t-on ce
sentiment de de tristesse, de re-
gret d’une chose qui appartient
désormais au passé ?
RÉDIGEZComme Joachim Du Bellay, comparez deux lieux, l’un que vous pré-
férez à l’autre. Utilisez la formule « Plus me plaît ... que ... » au
moins quatre fois.
LE SONNETLe sonnet est une forme poétique qui nous vient très probablement
d’Italie (par le poète Pétrarque), et a été popularisé au XVIe siècle.
Il est composé de quatorze vers répartis en quatre strophes : deux
quatrains (ce sont des strophes de quatre vers) et deux tercets (ce
sont des strophes de trois vers).
Les deux quatrains ont des rimes qui suivent la combinaison abba,
abba. Les deux tercets ont la combinaison ccd, eed, mais il existe
en réalité une grande variété de possibilités.
L’alexandrin est généralement utilisé, mais certains sont écrits en dé-
casyllabes.
272
UN POÈTE HUMA-NISTE
Joachim du Bellay a reçu une éducation humaniste au col-lège de Coqueret où il a été l’élève du poète Dorat en même temps que son ami Ron-sard. Grâce à Dorat, les jeu-nes poètes du collège Coque-ret découvrent la poésie anti-que.
LE DEGRÉ DE L’ADJECTIF
Prenons l'énoncé Ce garçon est sympathique.
On y affirme que le garçon a une qualité, la sympathie. Ce garçon,
comme le montrent les exemples ci-dessous, peut être sympathique
à des degrés divers :
• Ce garçon est peu sympathique.
• Ce garçon est assez sympathique.
• Ce garçon est extrêmement sympathique.
• Ce garçon est plus sympathique que son frère.
• Ce garçon est le plus sympathique.
Ainsi, quand on qualifie quelqu'un ou quelque chose, on peut expri-
mer certaines nuances variables en degrés.
Ce sont les degrés d'intensité et de comparaison :
• L’adjectif qualificatif exprime une qualité à des degrés d’intensité
plus ou moins forts. Ainsi, un individu peut être peu, assez, très ou
trop sympathique.
• Le degré de la qualité peut être comparé avec d'autres éléments :
Notre individu est plus, moins ou aussi sympathique que son frère.
273
VIDÉO 6.1 Le degré de l’adjectif
I – LES DEGRÉS D'INTENSITÉ
L'expression de l'intensité varie selon une échelle qui va du plus fai-
ble au plus fort. Ce sont généralement les adverbes qui servent à
exprimer cette intensité, mais on peut utiliser également des pré-
fixes ou des suffixes.
1. L'INTENSITÉ FAIBLE
L'adverbe « peu » et les adverbes en « -ment » comme « faible-
ment », « légèrement », etc. permettent d'exprimer une qualité d'in-
tensité faible :
Il est peu courageux.
Les préfixes « sous- » , « hypo » peuvent également être utilisés :
Il est sous-alimenté ; Il est hypotendu.
2. L'INTENSITÉ MOYENNE
Les adverbes « assez », « moyennement », « quasi » (ou « quasi-
ment »), « presque », « plutôt » expriment une qualité d'intensité
moyenne :
Elle est plutôt jolie ; Sa rédaction était presque réussie.
3. L'INTENSITÉ ÉLEVÉE
Les adverbes « très », « tout », « fort », « bien », « tout à fait » et les
adverbes en « -ment » « entièrement », « absolument », etc. expri-
ment le plus haut degré d'intensité :
Il est fort petit.
Les adverbes suivants expriment une intensité dépassant la norme :
« trop », « excessivement », « si », etc. :
Ce plat est trop chaud.
Enfin, on pourra utiliser les préfixes « extra- », « super- », « hyper- »,
« ultra- »... pour marquer une forte intensité :
C'est archifaux ! ; C'est hyper-intéressant !
Plus rare, on utilisera le suffixe « -issime » :
Cet acteur est richissime.
274
II – LES DEGRÉS DE COMPARAISON
On distingue deux types de degré de comparaison : le comparatif et
le superlatif.
1. LE COMPARATIF
Suivant l’adverbe qu’on met devant l’adjectif, on donne une intensité
• de supériorité : plus + adj : Il est plus grand que toi.
• d’égalité : aussi + adj : Il est aussi grand que toi.
• d’infériorité : moins + adj : Il est moins grand que toi.
L’adjectif est généralement suivi d’un complément de comparaison
introduit par « que » et qui peut être :
• un groupe nominal : Il est plus petit que sa femme.
• un adjectif qualificatif : Il est aussi obstiné que rusé.
• un adverbe : Ce vin est moins bon qu’autrefois.
• une proposition subordonnée : Ce professeur est plus aimé qu’on
ne le croit.
Attention ! Certains comparatifs issus du latin ont été conservés.
Ainsi, on ne dit pas « plus bon », mais « meilleur » ; « plus mau-
vais », mais « pire ».
2. LE SUPERLATIF
Le superlatif exprime le plus haut ou le plus bas degré d’une qualité
par rapport à un ensemble.
L'adjectif est alors précédé de « le plus » (superlatif de supériorité)
ou de « le moins » (superlatif d’infériorité).
• la supériorité : Ce tableau est le plus beau de tous.
• l’infériorité : Il est le moins gentil de tous.
On le voit l’adjectif est généralement suivi, dans ce cas, d’un com-
plément, généralement un groupe nominal introduit par une préposi-
tion : Alexandre est le plus grand des conquérants ; Il était le
meilleur d'entre nous.
EXERCICES
1. LE DEGRÉ D’INTENSITÉ
Pour chaque adjectif, écrivez une phrase dans laquelle vous utilise-
rez trois degrés d’intensité (faible, moyenne et élevée) à l’aide d’un
adverbe.
Exemple : réussi → ce film est peu réussi. / ce film est assez
réussi. / ce film est très réussi.
Pensez à varier les adverbes !
intéressant - ennuyeux - joli - rare - vite - habile.
275
2. SUFFIXE OU PRÉFIXE D’INTENSITÉ
Rédigez une phrase à partir de ces adjectifs en leur ajoutant un suf-
fixe ou un préfixe d’intensité.
Exemple : génial → Ce cours est génialissime !
Pensez à varier les suffixes et les préfixes !
rare - simple - nul - violent - courageux - important.
3. COMPARATIF OU SUPERLATIF
Relevez tous les adjectifs qualificatifs. Sont-ils au comparatif ou au
superlatif ? Justifiez votre réponse.
Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surpre-
nante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante,
la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extra-
ordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la
plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus
secrète jusqu’à aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie
[…].
4. ADJECTIF ET COMPARATIF
Employez les adjectifs avec un comparatif dans une phrase com-
mençant par « elle ».
Exemple : Elle est grande. → Elle est plus grande que toi.
Pensez à accorder les adjectifs !
rapide - bon - vieux - attentif - mauvais - léger - naïf.
276
RÉVISION 6.1 Quel est le degré de comparaison utilisé ? Comparatif ou superlatif ?
Répondre
Question 1 sur 7
Gargantua est le plus grand de tous.
A. Comparatif
B. Superlatif
QUAND JE ME METTRAI À VOLER
Quand je me mettrai à voler,
Et sur elles me sentirai,
En si grande aise je serai,
Que j’ai peur de m’essorer.
Beau crier aura le lévrier, Chemin de plaisant vent prendrai,Quand je me mettrai à voler,
Et sur elles me sentirai.
La cage il m'a fallu garder
Longtemps. Plus ne le ferai,
Puisque doux temps et clair verrai.
On me le devra pardonner,
Quand je me mettrai à voler.
Charles d’Orléans, Poésies
277
QUESTIONS
UNE FORME POÉTIQUE DU MOYEN ÂGE
1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ? Et combien ces stro-
phes ont-elles de vers ?
2. Combien y a-t-il de syllabes par vers ?
3. Comment sont disposées les rimes ?
4. Quel vers est répété ? Comment appelle-t-on, un peu comme
dans une chanson, une telle répétition ?
5. À quels emplacements ce vers est-il répété ? Que remarquez-
vous concernant la construction du poème ?
L’ENVOL
6. À votre avis, qui dit « je » ?
7. Que désire-t-il ? Relever le champ lexical de l’envol.
8. À quel temps les verbes sont-ils principalement conjugués ?
Qu’est-ce que cela indique ?
9. Quels seront les sentiments du poète quand il prendra son en-
vol ? Justifiez votre réponse en citant le texte.
10. Pourquoi le poète veut-il partir ? Appuyez votre réponse en ci-
tant les vers qui le montrent. Par
quel moyen la durée de son em-
prisonnement est-elle mise en va-
leur ?
LE RONDEAULe rondeau est un court poème
du Moyen Âge qui doit son nom
à la ronde (que l’on dansait et
chantait à l’origine).
Il est apparu au XIIIe siècle, et est généralement composé de trois
strophes en octosyllabes (ou en décasyllabes) sur deux rimes seule-
ment.
Le rondeau est rythmé par un refrain. La figure du rond est donnée
par la forme, puisque le poème s’achève sur les vers qui l’ont com-
mencé.
RÉDIGEZÀ votre tour, rédigez un rondeau. Choisissez pour cela un thème très
simple : votre amour, le temps qu’il fait...
278
UN PRISONNIER
En 1415, à la bataille d’Azin-court (lors de la guerre de Cent Ans), Charles d’Orléans est fait prisonnier.
DICTÉES
DICTÉE 1
LE PORT
Les mots suivants vous sont donnés :
• belvédère
• môle
279
AUDIO 6.1Écoutez le texte
AUDIO 6.2Écrivez le texte
Un môle permet l'accostage et la protec-
tion contre les vagues.
DICTÉE 2
CETTE VIE
Les mots suivants vous sont donnés :
• Lisbonne
280
AUDIO 6.3Écoutez le texte
AUDIO 6.4Écrivez le texte
BEL ASTRE VOYAGEUR
Bel astre voyageur, hôte qui nous arrives
Des profondeurs du ciel et qu’on n’attendait pas,
Où vas-tu ? Quel dessein pousse vers nous tes pas ?
Toi qui vogues au large en cette mer sans rives,
Sur ta route, aussi loin que ton regard atteint,
N’as-tu vu comme ici que douleurs et misères ?
Dans ces mondes épars, dis ! avons-nous des frères ?
T’ont-ils chargé pour nous de leur salut lointain ?
Ah ! quand tu reviendras, peut-être de la terre
L’homme aura disparu. Du fond de ce séjour
Si son œil ne doit pas contempler ton retour,
Si ce globe épuisé s’est éteint solitaire,
Dans l’espace infini poursuivant ton chemin,
Du moins jette au passage, astre errant et rapide,
Un regard de pitié sur le théâtre vide
De tant de maux soufferts et du labeur humain.
Louise Ackermann, Poésies Philosophiques
281
Le mot « comète » vient du grec « komêtês » signi-fiant « chevelu ». La comète, avec sa traînée lumi-neuse apparaît, en effet, comme un astre chevelu.
Sans plus apporter de pré-cisions, Louise Ackermann (1813-1890) dédie son poème « À la comète de 1861 ».
Les comètes avaient déjà inspiré les poètes comme Victor Hugo.
Depuis Halley, on savait que celles-ci faisaient plu-sieurs passages :
« En 1705, Edmond Hal-ley publia un livre avan-çant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Ex-pliquant que la comète voyage sur une orbite ellip-tique, elle prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil. Halley prédit qu'elle re-viendrait en 1758. » (source)
282
QUESTIONS
S’ADRESSER AUX ASTRES
1. À qui s’adresse la poétesse ? Relevez, dans la première strophe,
tous les mots qui le désignent, et donnez leur nature.
2. Comment appelle-t-on la figure de style qui consiste à donner vie
à un objet ? Relevez un ou deux exemples de l’emploi de cette fi-
gure.
3. Quelle voyelle est répété dans ce vers ? Quel sentiment la répéti-
tion de ce son semble-t-elle traduire ?
4. Qu’est-ce que la « mer sans rives » ? Comment appelle-t-on cette
figure de style ?
5. Dans la première strophe, quel type de phrase domine ? Que
veut savoir la poétesse ?
UN POÈME PHILOSOPHIQUE
6. « L’homme aura disparu »
Est-ce sûr ? Est-ce possible ? Justifiez votre réponse.
7. Relevez, dans l’ensemble du poème, le champ lexical de la tris-
tesse.
8. Qu’est-ce qui rend l’homme si mal-
heureux ? Justifiez votre réponse en
vous appuyant sur le texte et votre pro-
pre expérience.
9. Selon la poétesse, qu’est-ce que le
« théâtre » ? Pourquoi l’appelle-t-elle
ainsi ?
RÉDIGEZEn cinq ou six lignes (en prose, si vous le préférez), adressez-vous
à un astre (le soleil, la lune, une étoile...) et interrogez-le sur le sens
de la vie, la joie ou la souffrance que vous éprouvez en ce monde.
VOCABULAIREUn dessein est un projet, une inten-
tion, un but que l’on s’est fixé.
Avec quel mot ne faut-il pas le con-
fondre ? Comment appelle-t-on des
mots qui ont la même prononciation,
mais pas la même orthographe ?
VIDÉO 6.2 La comète de Halley
La comète voyage sur une orbite elliptique.
283
LES MÉTÉORES
En grec, « meteôros » si-gnifie « ce qui est élevé dans les airs ». Le mot dési-gne donc tout phénomène se produisant dans l’atmo-sphère : le vent, la pluie, l’arc-en-ciel, la foudre, etc. sont des météores.
LES HOMOPHONES
1. OU ET OÙ
• ou est une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni,
car) permettant de lier deux mots, deux groupes de mots voire
deux phrases (Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée). Elle ex-
prime le plus souvent un choix, une alternative (une chose ou bien
une autre). On peut donc, en ce cas, dire ou bien (Il préfère le cho-
colat ou la fraise ?).
• où est un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, etc.). Il est placé
en tête d’une proposition relative. Il exprime le lieu (C’est la ville où
je suis né) ou le temps (L’hiver où il a fait si froid). Où est adverbe
dans une phrase interrogative (Où est ton frère ?).
2. ÇA ET ÇÀ
• ça est un pronom démonstratif (ceci, cela, ce, celui-ci, celui-là…).
Pour le reconnaître facilement, remplacez-le par cela : Il ne man-
quait plus que ça (cela), Ça (cela) serait bien.
• çà est un adverbe de lieu signifiant ici, cet endroit. On ne le trouve
plus guère que dans l’expression çà et là. On l’emploie parfois
comme une interjection (comme oh ! hélas ! hein !, etc.), mais
c’est très rare (Çà, allez-vous vous taire !).
On retiendra donc que ça s’écrit généralement sans accent.
284
INTERACTIF 6.1 Les homophones
Complétez par « ou » ou « où »
INTERACTIF 6.2 Les homophones
Complétez par « ça » ou « çà »
3. SANS, S’EN OU SENT
• sans est une préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de,
sans…). Cette préposition est le contraire de avec. Elle exprime le
manque, l’absence. Une préposition s’emploie le plus souvent de-
vant un nom (C’est sans espoir) ou un groupe nominal (Il est venu
sans ses affaires) ou un verbe à l’infinitif (Il s’est levé sans savoir
qu’il n’y avait pas cours).
• s’en est constitué de deux pronoms (se et en). On retrouve cette
forme dans quelques constructions verbales (s’en aller, s’en pren-
dre à quelqu’un, s’en mordre les doigts, ne pas s’en faire… ) à la
troisième personne du singulier : il s’en va, il ne peut s’en prendre
qu’à lui-même... Pour cette raison, on trouve s’en entre le sujet (il)
et le verbe (va, prendre).
• Il ne faut pas confondre ces deux formes avec le verbe sentir con-
jugué au présent de l’indicatif (je sens, tu sens, il sent).
4. DANS ET D’EN
• dans est une simple préposition qui possède cependant de nom-
breuses significations : le lieu (Il est dans sa chambre), le temps
(Le train arrive dans cinq minutes) ou la manière (Une maison
construite dans le style baroque).
• d’en est composé de la préposition de et du pronom en. Ainsi
quand on écrit Ce labyrinthe est immense, il est difficile d’en sortir,
on veut dire qu’il est difficile de sortir du labyrinthe (le pronom en
reprend ce labyrinthe, ce qui évite une répétition).
La préposition en se trouve parfois devant un nom (en haut, en
bas, en face…).
285
INTERACTIF 6.3 Les homophones
Complétez par « sans », « sent » ou « s’en »
INTERACTIF 6.4 Les homophones
Complétez par « dans » ou « d’en »
5. PEU ET PEUT
• peu est un adverbe. C’est le contraire de beaucoup : Cela a peu
d’importance.
• peut est le verbe pouvoir à la troisième personne du singulier du
présent de l’indicatif (Il peut arriver à tout instant).
6. NI ET N’Y
• ni est une conjonction de coordination. Parfois utilisée seule (Pa-
tience et longueur de temps font plus que force ni que rage), on la
trouve aussi avec une autre négation (Il ne sait pas parler ni racon-
ter ce qu’il vient de voir).
• n’y est composé d’une négation (ne élidé c’est-à-dire sans le e,
mais avec une apostrophe) et du pronom personnel y : Je cherche
cette clé, mais elle n’y est pas (y désigne le lieu où l’on cherche la
clé).
286
INTERACTIF 6.5 Les homophones
Complétez par « peu » ou « peut »
INTERACTIF 6.6 Les homophones
Complétez par « ni » ou « n’y »
7. SI, S’Y ET CI
• si a de très nombreux emplois. Il peut exprimer la condition (Vas-y,
si tu en as envie). Il peut marquer l’intensité (Ce gâteau est si
bon). Dans ce dernier cas, il peut être remplacé par aussi, telle-
ment.
• Il ne doit pas être confondu avec s’y. Il s’agit de deux pronoms (se
et y). On trouvera donc s’y dans les verbes pronominaux (se ren-
dre par exemple) employé avec le pronom y désignant dans notre
exemple un lieu : Il aime Paris, il s’y rend dès que possible.
• ci est un adverbe. C’est l’abréviation d’ici (ci-joint, Les témoins ci-
présents, ci-gît…).
Parfois précédé d’un trait d’union, ci s’ajoute à un pronom (celui-
ci, celle-ci) ou à un nom (cette personne-ci).
287
INTERACTIF 6.7 Les homophones
Complétez par « si », « s’y » ou « ci »
RÉVISION 6.2 Les homophones
Répondre
Question 1 sur 5
« où » est...
A. Une conjonction de coordination
B. Un pronom relatif
C. Un adverbe
D. Une préposition
MA BOHÈME
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ; J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ; Oh ! Là ! Là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Arthur Rimbaud, Poésies
QUESTIONS
S’EN ALLER
1. Relevez, dans le premier vers, les pronoms personnels désignant
le poète.
2. Dans le premier vers toujours, dites dans quel état d’esprit sem-
ble se trouver le poète. À quel mot le voyez-vous ?
3. Comment sont ses vêtements ? Relevez deux exemples.
4. Relevez le champ lexical de l’errance.
5. Quels sont les sentiments du poète une fois qu’il est parti ? Justi-
fiez votre réponse en relevant, dans l’ensemble du poème, les mots
qui le montrent, mais aussi en examinant la ponctuation.
6. Le poète a-t-il une destination ? Justifiez votre réponse.
288
7. Que signifie la phrase « Mon auberge était à la Grande-Ourse » ?
Quelle figure de style a-t-on ? Pourquoi employer ici cette figure ?
8. Qu’est-ce que la bohème ? Cherchez
dans le dictionnaire un mot de la même fa-
mille.
UN VOYAGE POÉTIQUE
9. Qu’est-ce que le poète Petit-Poucet sè-
me ?
10. Comment appelle-t-on, dans la
deuxième strophe, des mots appartenant
à la phrase précédente, mais rejetés dans
le vers suivant ?
11. Relevez, dans l’ensemble du texte, le
champ lexical de la poésie.
12. Combien y a-t-il de phrases dans les
deux tercets ?
13. Qu’est-ce qu’une lyre ? Comment le
poète la fabrique-t-il ?
RÉDIGEZÀ la façon d’Arthur Rimbaud, exprimez votre joie en utilisant cette
tournure : « Oh ! Là ! Là ! que d'amours
splendides j'ai rêvées ! »
Exemple : J’ai reçu de splendides ca-
deaux. → Oh ! Là ! Là ! que de splendides
cadeaux j’ai reçus !
a - J’ai visité de nombreux pays.
b - Nous avons dégusté des plats déli-
cieux.
c - Nous avons rencontré des gens fantasti-
ques.
d - Il a lu des livres passionnants.
RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en remplaçant « je »
par « nous ».
289
BALLADE DES ENFANTS SANS SOUCI
Ils vont pieds nus le plus souvent. L’hiver
Met à leurs doigts des mitaines d’onglée.
Le soir, hélas ! ils soupent du grand air,
Et sur leur front la bise échevelée
Gronde, pareille au bruit d’une mêlée.
À peine un peu leur sort est adouci
Quand avril fait la terre consolée.
Ayez pitié des Enfants sans souci.
Ils n’ont sur eux que le manteau du ver,
Quand les frissons de la voûte étoilée
Font tressaillir et briller leur œil clair.
Par la montagne abrupte et la vallée,
Ils vont, ils vont ! À leur troupe affolée
Chacun répond : « Vous n’êtes pas d’ici,
Prenez ailleurs, oiseaux, votre volée. »
Ayez pitié des Enfants sans souci.
Un froid de mort fait dans leur pauvre chair
Glacer le sang, et leur veine est gelée.
Les cœurs pour eux se cuirassent de fer.
Le trépas vient. Ils vont sans mausoléePourrir au coin d’un champ ou d’une allée,
Et les corbeaux mangent leur corps transiQue lavera la froide giboulée.
Ayez pitié des Enfants sans souci.
ENVOI
Pour cette vie effroyable, filée
De mal, de peine, ils te disent : Merci !
Muse, comme eux, avec eux exilée,
Ayez pitié des Enfants sans souci !
Albert Glatigny, Le Parnasse contemporain
290
QUESTIONS
LA FORME DU POÈME
1. Combien y a-t-il de strophes dans ce poème ?
2. Qu’est-ce qui distingue la dernière strophe des autres ?
3. Qu’ont pourtant en commun chaque strophe ?
4. Combien les vers comptent-ils de syllabes ? Comment les ap-
pelle-t-on ?
5. Examinez la première strophe, combien y a-t-il de rimes ? Com-
ment sont-elles disposées ?
L’ERRANCE MISÉREUSE
6. Relevez les différentes utilisations du verbe « aller » dans l’en-
semble du poème.
7. Comment sont accueillis les enfants sans souci ? Trouvez quel-
ques exemples.
8. Relevez tous les mots et expressions qui montrent la grande
pauvreté des enfants sans souci.
291
9. Relevez le champ lexical de l’hiver.
10. Avec quel mot rime « filée » ? Combien de sons ces deux mots
ont-ils en commun ?
11. Qu’est-ce qu’un « exil » ? Trouvez, dans le poème, un mot de la
même famille. Quel autre personnage connaît également l’exil ?
RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en conjuguant les verbes à l’imparfait.
VOCABULAIREa - Qu’est-ce qu’un « souci » ?
b - Donner un verbe de la même famille que « souci ».
c - À quelle classe grammaticale appartiennent les mots « insoucian-
ce », « soucieusement » et « soucieux » ?
d - Que signifie l’expression « C’est le moindre de mes soucis » ?
LA BALLADELa ballade désigne un poème du Moyen Âge dans lequel le poète
évoque - le plus souvent - ses sentiments amoureux.
Comme le rondeau, la ballade est une forme poétique associée à la
danse. Ballade vient du verbe baller qui voulait dire « danser » (il a
la même origine que notre mot « bal »).
Une ballade est composée de trois strophes (des huitains) de huit
(des octosyllabes) ou dix syllabes (des décasyllabes). Chaque stro-
phe s’achève sur un refrain. Ces strophes comportent trois rimes (a,
b, c).
Le poème se termine par une strophe de quatre ou cinq vers que
l’on appelle l’envoi (possédant deux rimes), qui nomme le destina-
taire du poème (souvent, au Moyen Âge, un prince ou une prin-
cesse).
LES ENFANTS SANS-SOUCI
Les Enfants sans-souci (également appelés les Sots) étaient une confrérie joyeuse de Paris. Ces « anciens célébrants de la Fête des Fous » étaient habillés, comme les fous de cour, de jaune et de vert, portant un chapeau garni de grelots et sur-monté d'oreilles d’âne. À la main, une marotte.
292
L'HIRONDELLE ET LES PETITS OISEAUX
Une Hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu'aux moindres orages,
Et devant qu’ils fussent éclos,
Les annonçait aux Matelots.
Il arriva qu'au temps que la chanvre se sème,
Elle vit un Manant en couvrir maints sillons.
« Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons.
Je vous plains : car pour moi, dans ce péril extrême,
Je saurai m'éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?
Un jour viendra, qui n'est pas loin,
Que ce qu'elle répand sera votre ruine.
De là naîtront engins à vous envelopper,
Et lacets pour vous attraper ;
Enfin mainte et mainte machine
Qui causera dans la saison
Votre mort ou votre prison ;
Gare la cage ou le chaudron.
C'est pourquoi, leur dit l'Hirondelle,
Mangez ce grain et croyez-moi. »
Les Oiseaux se moquèrent d'elle,
Ils trouvaient aux champs trop de quoi.
Quand la chènevière fut verte,
L'Hirondelle leur dit : « Arrachez brin à brin
Ce qu'a produit ce mauvais grain,
Ou soyez sûrs de votre perte.
- Prophète de malheur, babillarde, dit-on,
Le bel emploi que tu nous donnes !
Il nous faudrait mille personnes
Pour éplucher tout ce canton. »
La chanvre étant tout à fait crue,
L'Hirondelle ajouta : « Ceci ne va pas bien ;
Mauvaise graine est tôt venue ;
Mais puisque jusqu'ici l'on ne m'a crue en rien,
Dès que vous verrez que la terre
Sera couverte, et qu'à leurs blés
Les gens n'étant plus occupés
293
Une Hirondelle en ses voyagesAvait beaucoup appris. Quiconque a beau-coup vuPeut avoir beaucoup retenu.
294
Feront aux Oisillons la guerre ;
Quand reginglettes et réseaux
Attraperont petits Oiseaux,
Ne volez plus de place en place ;
Demeurez au logis, ou changez de climat :
Imitez le Canard, la Grue et la Bécasse.
Mais vous n'êtes pas en état
De passer comme nous les déserts et les ondes,
Ni d'aller chercher d'autres mondes.
C'est pourquoi vous n'avez qu'un parti qui soit sûr :
C'est de vous enfermer aux trous de quelque mur. »
Les Oisillons, las de l'entendre,
Se mirent à jaser aussi confusément
Que faisaient les Troyens quand la pauvre CassandreOuvrait la bouche seulement.
Il en prit aux uns comme aux autres :
Maint Oisillon se vit esclave retenu.
Nous n'écoutons d'instincts que ceux qui sont les nôtres,
Et ne croyons le mal que quand il est venu.
Jean de La Fontaine, Fables (livre premier, fable 8)
QUESTIONS
UNE FABLE
1. Quels sont les personnages de ce poème ? Quelle figure de style
consiste à faire parler des animaux ?
2. Comptez le nombre de syllabes utilisées dans ces vers. Quel est
le mètre utilisé ? A-t-on l’impression de lire un poème ? Justifiez vo-
tre réponse.
3. Trouvez, dans le poème, un mot qui soit synonyme de « petit oi-
seau ».
4. Pourquoi l’hirondelle est-elle plus sage que les autres oiseaux ?
Quel personnage de la mythologie a, comme elle, acquis une telle
sagesse ?
5. De quel « péril extrême » parle l’hirondelle ?
L’IMPOSSIBLE DIALOGUE
6. À quel personnage de la mythologie est-elle comparée ? Pour
quelle raison ?
7. Quel signe de ponctuation est utilisé lorsque l’hirondelle parle ?
8. Quels mots indiquent qu’elle parle ?
295
9. Quels sont les trois conseils que l’hirondelle donne aux oiseaux ?
10. Quel temps et quel mode sont alors employés ?
11. Quelles sont les réactions successives des oiseaux ? Citez le
texte.
12. Que conclut le poète Jean de La Fontaine ? Comment appelle-
t-on ce passage ? À quel genre poétique appartient ce texte ?
RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en remplaçant « je » par « nous ».
RÉDIGEZVous aussi, jouez les prophètes de malheur et annoncez un triste
avenir à ceux qui ne suivraient pas vos conseils.
Formulez tout d’abord votre prévision au futur de l’indicatif en com-
mençant par « Voyez-vous ce ou cette... » puis utilisez le présent de
l’indicatif afin d’indiquer ce qui doit être fait.
LA FABLELe mot « fable » vient du latin « fabula » et signifie « propos, récit
imaginaire ».
La fable est un genre essentiellement narratif. On y raconte toutes
sortes d’histoires dont les personnages sont très souvent des ani-
maux ou des insectes, parfois des végétaux ou des objets, et quel-
que fois des hommes.
On peut diviser la fable en deux parties : l’histoire et la moralité.
L’une ne va pas sans l’autre : l’histoire permet de comprendre la mo-
ralité, et la moralité éclaire la fable.
Une fable est écrite en vers mêlés, c’est-à-dire qu’elle mélange des
vers de différentes mesures (3, 6, 7, 8, 10, 12). Il en va de même
des rimes puisqu’elles mêlent des rimes croisées, embrassées ou
suivies.
296
DEMAIN, DÈS L'AUBE
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo, 3 septembre 1847
QUESTIONS
JE PARTIRAI
1. Relevez, dans le premier vers, les compléments circonstanciels.
2. Où se termine la phrase commencée dans le premier vers ? Com-
ment appelle-t-on ce procédé ? À quoi sert-il ?
3. À quel temps les verbes sont-ils essentiellement conjugués ? Pour-
quoi selon vous ?
4. Où le poète veut-il aller ? À quel moment le comprenez-vous ?
5. Au vers 9, avec quel autre mot rime le mot « tombe » ? Est-ce le
même mot ? Expliquez.
297
Houx vert ? Ouvert ?
LE DEUIL
6. Relevez, dans la première strophe, les pronoms personnels.
7. Dans les strophes suivantes, quels pronoms personnels trou-
ve-t-on ? Relevez quelques exemples.
8. Hormis l’emploi du mot « triste », à quoi voit-on la douleur du
poète ?
9. Pourquoi le poète choisit-il de déposer du houx et de la bruyè-
re ?
298
RÉÉCRITURERéécrivez ces vers en remplaçant « je » par « il ».
RÉDIGEZComme Victor Hugo, utilisez la négation « ni » : « Je ne regarderai
ni l'or du soir qui tombe, / Ni les voiles au loin descendant vers Har-
fleur ».
Exemple : Je ne prendrai pas le train, et je ne prendrai pas la voi-
ture. → Je ne prendrai ni le train, ni la voiture.
a - Je ne veux pas aller dans cette maison, et je ne veux pas aller
dans cette masure.
b - Je ne regarderai pas le match, et je ne regarderai pas le film.
c - Je n’aime pas les légumes, et je n’aime pas les fruits.
d - Je ne choisirai pas celui-ci, je ne choisirai pas celui-là.
299
LA VEILLÉE DU NÈGRE
Le soleil de la nuit éclaire la montagne ;
Sur le sable désert faut-il encore rester ?
Doucement dans mes bras laisse-moi t’emporter ;
Bon maître, éveille-toi ! marchons vers la campagne.
Tes yeux sont clos depuis trois jours :
Maître ! dormiras-tu toujours ?
L’orage dans son vol a brisé les platanes ;
Le navire sans voile a disparu dans l’eau :
De ton front tout sanglant, j’ai lavé le bandeau ;
Marchons, les pauvres noirs t’ouvriront leurs cabanes.
Tes yeux sont clos depuis trois jours :
Maître ! dormiras-tu toujours ?
Je voudrais deviner ton rêve que j’ignore.
Oh ! que ce rêve est long ! finira-t-il demain ?
Demain, en t’éveillant, presseras-tu ma main ?
Oui, je t’appellerai quand j’aurai vu l’aurore.
Tes yeux sont clos depuis trois jours :
Maître ! dormiras-tu toujours ?
300
Mais la lueur du jour s’étend sur le rivage,
Le flot porte sans bruit la barque du pêcheur ;
Viens ! … que ton front est froid ! quelle triste blancheur !
Oh ! maître ! que ta voix me rendrait de courage !
Tes yeux sont clos depuis trois jours :
Maître ! dormiras-tu toujours ?
Marceline Desbordes-Valmore, Romances
QUESTIONS
UN POÈME EXOTIQUE
1. Combien ce poème compte-t-il de strophes ?
2. Comment sont composées ces strophes (donnez le mètre et la
disposition des rimes) ?
301
En France, il a fallu attendre le décret de 1848 pour que soit aboli l’esclavage.
3. Relevez les indices vous permettant de deviner où se déroule l’ac-
tion.
4. Qu’est-ce que le « soleil de la nuit » ? Est-ce une simple périphra-
se ?
5. Trouvez, dans le poème, une autre périphrase ou une autre ex-
pression du même genre.
6. Qui emploie ces termes ? Justifiez votre réponse.
7. À qui parle-t-il ? Relevez les termes qui le désignent.
UNE COMPLAINTE
8. Quels types de phrase sont employés par ce personnage ?
Quels sont ses sentiments ? Citez le texte pour répondre.
9. Qu’est-il arrivé à son maître ? Appuyez-vous sur le texte pour ré-
pondre. À quel moment le comprend-on ?
10. Selon vous, était-ce vraiment un « bon maître » ? Quels indices
vous ont permis de répondre ?
RÉDIGEZComme le personnage de ce poème, inventez des périphrases pour
nommer des objets dont vous ignorez le nom.
Exemple : le téléphone → la boîte qui porte la voix.
a - L’avion. b - Le train. c - Le soleil. d - L’ordinateur. e - Le nuage.
302
Le mot « nègre » a été emprunté à l’espagnol « negro » (= de race noire), qui provient du latin « niger » (= noir).Au XVIIe siècle, le mot « nègre » a pris le sens d’ « esclave noir ».
Aujourd’hui, ce mot est évité à cause de sa valeur péjora-tive et raciste.
LA PETITE AUTO
Le 31 du mois d’Août 1914
Je partis de Deauville un peu avant minuit
Dans la petite auto de Rouveyre
Avec son chauffeur nous étions trois
Nous dîmes adieu à toute une époque
Des géants furieux se dressaient sur l’Europe
Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil
Les poissons voraces montaient des abîmes
Les peuples accouraient pour se connaître à fond
Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures
Les chiens aboyaient vers là-bas où étaient les frontières
Je m’en allais portant en moi toutes ces armées qui se battaient
Je les sentais monter en moi et s’étaler les contrées où elles serpen-
taient
Avec les forêts les villages heureux de la Belgique
Francorchamps avec l’Eau Rouge et les pouhonsRégion par où se font toujours les invasions
Artères ferroviaires où ceux qui s’en allaient mourir
Saluaient encore une fois la vie colorée
Océans profonds où remuaient les monstres
Dans les vieilles carcasses naufragées
Hauteurs inimaginables où l’homme combat
Plus haut que l’aigle ne plane
L’homme y combat contre l’homme
Et descend tout à coup comme une étoile filante
Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextéritéBâtir et aussi agencer un univers nouveau
Un marchand d’une opulence inouïe et d’une taille prodigieuseDisposait un étalage extraordinaire
Et des bergers gigantesques menaient
De grands troupeaux muets qui broutaient les paroles
Et contre lesquels aboyaient tous les chiens sur la route
303
Et quand après avoir passé l’après-midi
Par FontainebleauNous arrivâmes à Paris
Au moment où l’on affichait la mobilisationNous comprîmes mon camarade et moi
Que la petite auto nous avait conduits dans une époque
Nouvelle
Et bien qu’étant déjà tous deux des hommes mûrs
Nous venions cependant de naître
Guillaume Apollinaire, Calligrammes
QUESTIONS
CE VOYAGE NOCTURNE
1. À quel temps ce poème est-il essentiellement rédigé ? Pourquoi ?
2. « Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne »
À quelle personne le récit est-il mené ? Que veut faire le poète ?
3. Où ce vers est-il placé ?
4. Comment est réalisé ce dessin
qui se trouve à la fin du poème ?
5. Par rapport à tous les autres poè-
mes que vous avez lus, que remar-
quez-vous ? Ce poème ressemble-
t-il aux autre poèmes ? Pourquoi ?
LA GUERRE
6. Relevez les verbes de mouvement. Qu’est-ce qu’ils indiquent au
sujet de cette époque ?
7. Quel événement historique a eu lieu en 1914 ?
8. Relevez le champ lexical de la guerre.
304
BESOIN D’AIDE POUR LA QUESTION 5 ?
•Y a-t-il des vers ? Sont-ils réguliers ?
•Relevez, dans cette stro-phe, la place des princi-paux personnages. Que remarquez-vous ?
•Relevez cependant des exemples d’alexandrins.
9. Guillaume Apollinaire nomme-t-il les belligérants ? Par quels ter-
mes les désigne-t-il ? Pourquoi ce choix ?
10. Quel animal désigne le peuple ? De quels personnages est-il vic-
time ?
11. Quel sentiment éprouve-t-on à la lecture de ce poème ? Justifiez
votre réponse en citant le texte.
UNE ÉPOQUE NOUVELLE
12. Quels lieux sont traversés par la petite auto ?
13. Où les mène la petite auto ? Est-ce un simple trajet en voiture ?
Justifiez votre réponse en citant le texte.
14. À quelle heure les voyageurs étaient-ils partis ? Pourquoi ce mo-
ment précis selon vous ?
15. « Nous venions cependant de naître »
Que signifie cette phrase ?
RÉDIGEZ« Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne où nul de nous ne dit un
mot »
Comme Guillaume Apollinaire, évoquez des souvenirs importants en
rédigeant des phrase commençant par « Je n’oublierai jamais
ce... » (au moins trois).
305
LES CALLIGRAMMES
QU’EST-CE QU’UN CALLIGRAMME ?
Un calligramme est un poème dont les vers sont disposés de façon
à former un dessin.
Naturellement, le texte et le dessin traitent tous deux du même sujet.
Un texte en forme de cœur parle de cœur, un texte en forme de
pluie parle de la pluie, etc.
UN MOT DE POÈTE
Le mot « calligramme » a été inventé par le poète Guillaume Apolli-
naire au début du XXe siècle. Il a été forgé à l’aide des mots idéo-
gramme et calligraphie.
L’idéogramme est un symbole graphique (un dessin en somme) re-
présentant un mot ou une idée (c’est le sens de idéo- tandis que
-gramme signifie « écriture, lettre »), tel qu’on en trouve aujourd’hui
au Japon ou, auparavant, dans l’Égypte antique.
306
La calligraphie est l’art de bien former les caractères d’écriture.
Le mot est composé de calli- qui veut dire « beauté » (comme
dans callipyge) et du suffixe -graphie signifiant « écrire ». La calli-
graphie est donc la belle écriture.
Le mot « calligramme » évoque ainsi la beauté de l’écriture à la
fois écriture poétique et dessin. D’autres écrivains, comme Fran-
çois Rabelais, avaient déjà imaginé remplir un dessin par un
poème, mais le poème ne dessine pas l’objet.
Au début, Guillaume Apollinaire avait d’abord appelé le calli-
gramme « idéogramme lyrique ».
UN POÈME LYRIQUE
Avec ses calligrammes, Guillaume Apollinaire crée un « lyrisme
visuel ». Sa poésie mêle la musique, la peinture et la littérature.
Elle est le fruit d’une époque très riche qui invente de nouvelles
formes d’art (le futurisme, le cubisme… ). Elle se fait aussi l’écho
des découvertes scientifiques. Le poète s’étonne :
« Quoi ! on a radiographié ma tête. J’ai vu, moi vivant, mon
crâne, et cela ne serait en rien de la nouveauté ? »
Cette période, qui est aussi celle de la guerre, met fin à une épo-
que et en annonce une autre. C’est, entre autres, l’époque des
surréalistes qui découvrent une autre réalité :
307
« Quand l’homme a voulu imiter la marche, il a créé la roue qui ne lui
ressemble pas à une jambe. Il a fait ainsi du surréalisme sans le
savoir. »
RÉDIGEZComme le poète Guillaume Apollinaire, faites un calligramme.
Vous devez donc écrire un poème qui dessine un objet ou une per-
sonne.
BARÈME
• La copie est propre et soignée (pas de traits au crayon, de blanc,
de ratures… ) : 2 points
• L’objet dessiné est aisément reconnaissable : 2 points
• Il y a un rapport entre le texte et le dessin (ils ont le même
sujet) : 2 points
• Le texte est lisible (les lettres sont bien formées, bien disposées
et écrites au stylo) : 2 points
• On trouve facilement le début du texte dans le dessin : 2 points
• L’orthographe grammaticale et lexicale est correcte : 4 points
• L’écriture est poétique (présence de comparaisons, de métapho-
res, de répétitions, d’allitérations ou d’assonances, de
rimes…) : 4 points
• Le texte est bien écrit (vocabulaire recherché), intéressant ou ori-
ginal : 2 points
308
LES AVENTURES DE JULES VERNE7
310
JULES VERNE EN SON TEMPS
NAISSANCE D’UN ÉCRIVAINJules Verne est né à Nantes le 8 février 1828 dans un quartier appe-
lé l’île Feydeau. Un tel lieu, par son activité portuaire, a pu avoir une
grande influence sur le futur auteur des Voyages extraordinaires.
En effet, la mer et les navires, l’appel du large sont des thèmes qui
seront largement développés dans son œuvre.
La lecture a dû également jouer un rôle déterminant. Grand lecteur,
Jules Verne n’aurait pas mangé pendant trois jours pour pouvoir
s’acheter les œuvres de William Shakespeare…
En 1848, Jules Verne quitte Nantes pour Paris (qui sent encore la
poudre), et commence sa carrière littéraire.
En 1862, son premier ro-
man Cinq semaines en
ballon remporte un
grand succès.
Il s’installe à Amiens en
1872 et s’achète un hôtel
et son propre yacht de
28 mètres. Il y meurt le
24 mars 1905.
311
Jules Verne vous parle
VIDÉO 7.1 L’anecdote
VOYAGE, GÉOGRAPHIE ET SCIENCE
VOYAGE
Les héros de Jules Verne voyagent. Ils se rendent au pôle Nord (Un
Hivernage dans les glaces), sous terre (Voyage au centre de la
terre), sous la mer (Vingt mille lieues sous les mers), sur la lune (De
la terre à la lune) et font le tour du monde (dans Le Tour du monde
en quatre-vingts jours, par exemple).
GÉOGRAPHIE
Ces romans sont, pour les lecteurs, l’occasion
de découvrir des terres inconnues et d’accroître
leurs connaissances en géographie. Ils sont
aussi l’occasion de découvrir des thèmes aux-
quels la science seule ne serait pas parvenue à
les intéresser.
SCIENCE
L’œuvre de Jules Verne s’inscrit dans un siècle
où les techniques connaissent un développe-
ment extraordinaire : le XIXe est le siècle de la
science. La physique, la chimie font de grands
progrès. De nouvelles sciences apparaissent :
la médecine scientifique, la biologie, la géolo-
gie, la préhistoire, l’ethnologie…
C’est, en outre, le triomphe de la révolution in-
dustrielle. Née en Grande-Bretagne au siècle précédent, elle gagne
le continent européen et les États-Unis, et se manifeste par une acti-
vité économique intense, des bouleversements sociaux, techniques,
scientifiques, industriels intenses.
C’est aussi à cette époque que les puissances ayant exploré la pla-
nète se la partagent en territoire.
Jules Verne met en scène dans ses romans ces bouleversements. Il
se documente pour les écrire, lit les magazines, se rend à la biblio-
thèque de la Société industrielle d’Amiens,
fréquente de nombreux scientifiques.
ÉDITERUn grand nombre d’œuvres de Jules Verne
sont tout d’abord publiées en feuilleton dans
la revue le Magasin d’Éducation et de ré-
création (de l’éditeur Hetzel). Cette revue
est destinée aux enfants. Elles font ensuite
l’objet d’une publication en livre, notamment
un très beau et grand format cartonné
rouge (in-8).
Regroupés sous le titre des Voyages extraor-
dinaires, ce sont 62 romans et 18 nouvelles
soit 22 000 pages !
312
L’ÎLE MYSTÉRIEUSE
« Remontons-nous ?
- Non ! Au contraire ! Nous descendons !
- Pis que cela, monsieur Cyrus ! Nous tombons !
- Pour Dieu ! Jetez du lest !
- Voilà le dernier sac vidé !
- Le ballon se relève-t-il ?
- Non !
- J’entends comme un clapotement de vagues !
- La mer est sous la nacelle !
- Elle ne doit pas être à cinq cents pieds de nous ! »
Alors une voix puissante déchira l’air, et ces mots retentirent :
« Dehors tout ce qui pèse !… tout ! et à la grâce de Dieu ! »
Telles sont les paroles qui éclataient en l’air, au-dessus de ce
vaste désert d’eau du Pacifique, vers quatre heures du soir, dans
la journée du 23 mars 1865.
Personne n’a sans doute oublié le terrible coup de vent de nord-
est qui se déchaîna au milieu de l’équinoxe de cette année, et
313
pendant lequel le baromètre tomba à sept cent dix millimètres. Ce
fut un ouragan, sans intermittence, qui dura du 18 au 26 mars. Les
ravages qu’il produisit furent immenses en Amérique, en Europe, en
Asie, sur une zone large de dix-huit cents milles, qui se dessinait
obliquement à l’équateur, depuis le trente-cinquième parallèle nord
jusqu’au quarantième parallèle sud ! Villes renversées, forêts déraci-
nées, rivages dévastés par des montagnes d’eau qui se précipi-
taient comme des mascarets, navires jetés à la côte, que les rele-
vés du Bureau-Veritas chiffrèrent par centaines, territoires entiers ni-
velés par des trombes qui broyaient tout sur leur passage, plusieurs
milliers de personnes écrasées sur terre ou englouties en mer : tels
furent les témoignages de sa fureur, qui furent laissés après lui par
ce formidable ouragan. Il dépassait en désastres ceux qui ravagè-
rent si épouvantablement la Havane et la Guadeloupe, l’un le 25 oc-
tobre 1810, l’autre le 26 juillet 1825.
Or, au moment même où tant de catastrophes s’accomplissaient sur
terre et sur mer, un drame, non moins saisissant, se jouait dans les
airs bouleversés.
En effet, un ballon, porté comme une boule au sommet d’une
trombe, et pris dans le mouvement giratoire de la colonne d’air, par-
courait l’espace avec une vitesse de quatre-vingt-dix milles à l’heure, en tournant sur lui-même, comme s’il eût été saisi par quel-
que maelström aérien.
Au-dessous de l’appendice inférieur de ce ballon oscillait une na-
celle, qui contenait cinq passagers, à peine visibles au milieu de
ces épaisses vapeurs, mêlées d’eau pulvérisée, qui traînaient jus-
qu’à la surface de l’Océan.
D’où venait cet aérostat, véritable jouet de l’effroyable tempête ? De
quel point du monde s’était-il élancé ? Il n’avait évidemment pas pu
partir pendant l’ouragan. Or, l’ouragan durait depuis cinq jours déjà,
et ses premiers symptômes s’étaient manifestés le 18. On eût donc
été fondé à croire que ce ballon venait de très loin, car il n’avait pas
dû franchir moins de deux mille milles par vingt-quatre heures ?
L’Île mystérieuse, Première partie, chapitre I
314
La première page d'un roman est appelée un incipit. C'est le début du livre.
En principe, un incipit apporte les informations nécessaires pour comprendre l'histoire. Il répond aux questions Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi ? Quoi ?
Afin de créer le suspense, on peut ne pas commencer l’his-toire par le commencement, mais par le milieu. C’est ce qu’on appelle un début in medias res (au milieu des choses).
QUESTIONS
NOUS TOMBONS
1. Examinez la ponctuation du
début. Par quoi commence ce
texte ? Sait-on qui parle ?
2. Quel type de phrase est utili-
sé par ces personnages ? Que
peut-on penser des sentiments
qu’ils éprouvent ?
3. Que leur arrive-t-il précisé-
ment ? Sait-on pourquoi ils se
trouvent dans cette situation ?
L’INCIPIT MYSTÉRIEUX
4. La suite du texte nous
donne-t-elle la réponse ? Pour-
quoi ? De quoi parle le narra-
teur ?
5. Relevez une énumération indi-
quant la violence de la tempête.
6. Quels autres termes permet-
tent de souligner cette violen-
ce ?
7. Observez la ponctua-
tion dans le dernier para-
graphe. Quel rôle jouent
ces phrases concernant
la suite du texte ?
8. Faites des
hypothèses : que va-t-il
arriver aux personna-
ges ? Justifiez vos répon-
ses.
RÉDIGEZ
Comme Jules Verne, rédi-
gez un court dialogue re-
latant un incident (en
avion, en voiture, en ba-
teau, etc.) afin de plon-
ger immédiatement le lec-
teur dans l’accident.
315
Un ballon est un aérostat non motorisé qui s’élève dans l’air en raison de sa légèreté.
316
Les débuts de l’aérostation
ENRICHIR LA NARRATION
On ne raconte pas nécessairement une histoire en suivant l’ordre chronologique des événements
(le début, le milieu, la fin). Ainsi, par exemple, L’Île mystérieuse ne commence pas par le
début, mais par le milieu.
Quand on raconte une histoire, on peut revenir en arrière ou au contraire raconter à l’avance un événement (c’est ce qu’on appelle l’anticipation) et même ne rien en dire (c’est ce qu’on appelle l’ellipse).
Retrouvez, dans les extraits ci-dessous, les anticipations, les retours en arrière et les ellipses
EXTRAIT 1
Souvent aussi il s’arrêtait, ramassait quelques débris de rocs, les dis-
posait d’une façon reconnaissable et formait des amers destinés à
indiquer la route du retour. Précaution bonne en soi, mais que les
événements futurs rendirent inutile.
Voyage au centre de la terre
EXTRAIT 2
Cent fois, leur ballon déchiré aurait dû les précipiter dans l’abîme !
Mais le ciel les réservait à une étrange destinée, et le 24 mars,
après avoir fui Richmond, assiégée par les troupes du général
Ulysse Grant, ils se trouvaient à sept mille milles de cette capitale
de la Virginie, la principale place forte des séparatistes, pendant la
terrible guerre de Sécession. Leur navigation aérienne avait duré
cinq jours.
Voici, d’ailleurs, dans quelles circonstances curieuses s’était pro-
duite l’évasion des prisonniers, — évasion qui devait aboutir à la ca-
tastrophe que l’on connaît. Cette année même, au mois de février
1865, dans un de ces coups de main que tenta, mais inutilement, le
général Grant pour s’emparer de Richmond, plusieurs de ses offi-
ciers tombèrent au pouvoir de l’ennemi et furent internés dans la
ville. L’un des plus distingués de ceux qui furent pris appartenait à
l’état-major fédéral, et se nommait Cyrus Smith.
L’Île mystérieuse
317
EXTRAIT 3
Bientôt la vitesse de ma descente s’accrut dans une effrayante pro-
portion, et menaçait de ressembler à une chute. Je n’avais plus la
force de m’arrêter. Tout à coup le terrain manqua sous mes pieds.
Je me sentis rouler en rebondissant sur les aspérités d’une galerie
verticale, un véritable puits. Ma tête porta sur un roc aigu, et je per-
dis connaissance.
Lorsque je revins à moi, j’étais dans une demi-obscurité, étendu sur
d’épaisses couvertures. Mon oncle veillait, épiant sur mon visage un
reste d’existence. À mon premier soupir il me prit la main ; à mon
premier regard il poussa un cri de joie.
« Il vit ! il vit ! s’écria-t-il.
Voyage au centre de la terre
318
À votre avis, pour quelle rai-son un écrivain peut-il choisir de ne pas raconter un épiso-de ?
EXTRAIT 4
J’oubliais qui j’étais, où j’étais, pour vivre de la vie des elfes ou des
sylphes, imaginaires habitants de la mythologie scandinave. Je
m’enivrais de la volupté des hauteurs, sans songer aux abîmes
dans lesquels ma destinée allait me plonger avant peu. Mais je fus
ramené au sentiment de la réalité par l’arrivée du professeur et de
Hans, qui me rejoignirent au sommet du pic.
Voyage au centre de la terre
EXTRAIT 5
Je voulus résister au sommeil. Ce fut impossible. Ma respiration s’af-
faiblit. Je sentis un froid mortel glacer mes membres alourdis et
comme paralysés. Mes paupières, véritables calottes de plomb, tom-
bèrent sur mes yeux. Je ne pus les soulever. Un sommeil morbide,
plein d’hallucinations, s’empara de tout mon être. Puis, les visions
disparurent, et me laissèrent dans un complet anéantissement.
Le lendemain, je me réveillai la tête singulièrement dégagée. A ma
grande surprise, j’étais dans ma chambre.
Vingt mille lieues sous les mers
EXTRAIT 6
Au mois de février, il fait froid en Californie, quoique cet État soit si-
tué à la même latitude que l’Espagne. Mais, serré dans sa bonne
houppelande doublée de fausse martre, son bonnet de fourrure en-
foncé jusqu’aux oreilles, M. Cascabel ne s’inquiétait guère de la tem-
pérature, et marchait d’un pas joyeux. Un coffre-fort, être posses-
seur d’un coffre-fort, avait été le rêve de toute sa vie : ce rêve allait
se réaliser enfin !
On était au début de l’année 1867.
Dix-neuf ans avant cette époque, le territoire actuellement occupé
par la ville de Sacramento n’était qu’une vaste et déserte plaine. Au
centre s’élevait un fortin, une sorte de blockhaus, bâti par les set-
tlers, les premiers trafiquants, dans le but de protéger leurs campe-
ments contre les attaques des Indiens de l’Ouest-Amérique. Mais
depuis cette époque, après que les Américains eurent enlevé la Cali-
fornie aux Mexicains, qui furent incapables de la défendre, l’aspect
du pays s’était singulièrement modifié. Le fortin avait fait place à une
ville — maintenant l’une des plus importantes des États-Unis, bien
que l’incendie et les inondations eussent, à plusieurs reprises, dé-
truit la cité naissante.
Donc, en cette année 1867, M. Cascabel n’avait plus à redouter les
incursions des tribus indiennes, ni même les agressions de ce ra-
massis de bandits cosmopolites, qui envahirent la province en 1849,
quand furent découvertes les mines d’or, situées un peu plus au
nord-est sur le plateau de Grass-Valley, et le célèbre gisement de
Allison-Ranch, dont le quartz produisait par kilogramme un franc du
précieux métal.
César Cascabel
319
RÉDACTION
SUJET
Choisissez une illustration dans les œuvres de Jules Verne, et imagi-
nez le début de l’histoire d’après cette illustration en procurant les
informations nécessaires à sa compréhension (Qui ? Quoi ? Pour-
quoi ? Où ? Quand ? Comment ?).
Votre texte devra piquer la curiosité du lecteur en créant le sus-
pense et le mystère.
BARÈME :
Le texte
• La copie est propre et bien présentée : 1 point
• L'écriture est lisible, appliquée : 1 point
• La ponctuation est respectée : 1 point
• Le texte est composé de paragraphes : 2 points
• Le texte est correctement orthographié : 4 points
• Les temps sont cohérents (emploi du passé ou du présent) : 2 points
Le sujet
• Une histoire est imaginée d'après l'illustration : 2 points
• L'image est bien exploitée, les détails réutilisés dans le texte : 2 points
• L'histoire apporte les informations nécessaires à sa compréhension
(Qui ? Pourquoi ? Quand ? Où ?...) : 2 points
• La rédaction fait au moins trente lignes : 2 points
320
GALERIE 7.1 Les voyages extraordinaires
VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS
Depuis quelque temps, plusieurs navires sont détruits par ce que l’on pense être une baleine énorme d’une puissance et d’une vitesse surprenantes. Ne pouvant croire en l’existence d’un sous-marin (encore très rare pour l’époque), le professeur d’histoire naturelle Pierre Aron-nax formule l’hypothèse d’un narval géant.
Une grande chasse est alors organisée. À bord de l’Abraham Lincoln, se trouvent le narrateur de l’histoire (Pierre Aronnax), son domestique Conseil et un harponneur canadien Ned Land.
Tous seront faits prisonniers par le capitaine Nemo à bord du Nautilus. Ils deviennent les hô-tes captifs de ce mystérieux personnage. Durant leur périple, ils découvrent une dizaine de poulpes de dimensions colossales. L’un d’eux empêche la progression du Nautilus. Nemo dé-cide d’exterminer ces animaux.
ussitôt un de ces longs bras se glissa comme un serpent
par l’ouverture, et vingt autres s’agitèrent au-dessus.
D’un coup de hache, le capitaine Nemo coupa ce formi-
dable tentacule, qui glissa sur les échelons en se tordant.
Au moment où nous nous pressions les uns sur les autres pour
atteindre la plate-forme, deux autres bras, cinglant l’air, s’abatti-
321
A
rent sur le marin placé devant le capitaine Nemo et l’enlevèrent avec
une violence irrésistible.
Le capitaine Nemo poussa un cri et s’élança au-dehors. Nous nous
étions précipités à sa suite.
Quelle scène ! Le malheureux, saisi par le tentacule et collé à ses
ventouses, était balancé dans l’air au caprice de cette énorme
trompe. Il râlait, il étouffait, il criait : « À moi ! à moi ! » Ces mots, pro-
noncés en français, me causèrent une profonde stupeur ! J’avais
donc un compatriote à bord, plusieurs, peut-être ! Cet appel déchi-
rant, je l’entendrai toute ma vie !
L’infortuné était perdu. Qui pouvait l’arracher à cette puissante étrein-
te ? Cependant le capitaine Nemo s’était précipité sur le poulpe, et,
d’un coup de hache, il lui avait encore abattu un bras. Son second
luttait avec rage contre d’autres monstres qui rampaient sur les
flancs du Nautilus. L’équipage se battait à coups de hache. Le Cana-
dien, Conseil et moi, nous enfoncions nos armes dans ces masses
charnues. Une violente odeur de musc pénétrait l’atmosphère.
C’était horrible.
Un instant, je crus que le malheureux, enlacé par le poulpe, serait
arraché à sa puissante succion. Sept bras sur huit avaient été cou-
pés. Un seul, brandissant la victime comme une plume, se tordait
dans l’air. Mais au moment où le capitaine Nemo et son second se
précipitaient sur lui, l’animal lança une colonne d’un liquide noirâtre,
sécrété par une bourse située dans son abdomen. Nous en fûmes
aveuglés. Quand ce nuage se fut dissipé, le calmar avait disparu, et
avec lui mon infortuné compatriote !
Quelle rage nous poussa alors contre ces monstres ! On ne se pos-
sédait plus. Dix ou douze poulpes avaient envahi la plate-forme et
les flancs du Nautilus. Nous roulions pêle-mêle au milieu de ces tron-
çons de serpents qui tressautaient sur la plate-forme dans des flots
de sang et d’encre noire. Il semblait que ces visqueux tentacules re-
naissaient comme les têtes de l’hydre. Le harpon de Ned Land, à
chaque coup, se plongeait dans les yeux glauques des calmars et
les crevait. Mais mon audacieux compagnon fut soudain renversé
par les tentacules d’un monstre qu’il n’avait pu éviter.
Ah ! comment mon cœur ne s’est-il pas brisé d’émotion et d’hor-
reur ! Le formidable bec du calmar s’était ouvert sur Ned Land. Ce
malheureux allait être coupé en deux. Je me précipitai à son se-
cours. Mais le capitaine Nemo m’avait devancé. Sa hache disparut
entre les deux énormes mandibules, et miraculeusement sauvé, le
Canadien, se relevant, plongea son harpon tout entier jusqu’au triple
cœur du poulpe.
« Je me devais cette revanche ! » dit le capitaine Nemo au Cana-
dien.
Ned s’inclina sans lui répondre.
Ce combat avait duré un quart d’heure. Les monstres vaincus, muti-
lés, frappés à mort, nous laissèrent enfin la place et disparurent
sous les flots. Le capitaine Nemo, rouge de sang, immobile près du
fanal, regardait la mer qui avait englouti l’un de ses compagnons, et
de grosses larmes coulaient de ses yeux.
Vingt milles lieues sous les mers, Deuxième partie, chapitre XVIII
322
QUESTIONS
LE COMBAT
1. Combien de fois est répété le mot « monstre » ?
2. Quels sont ces monstres ?
3. Trouvez une comparaison qui fait le rapprochement avec les
monstres de la mythologie.
4. Relevez les termes qui montrent la puissance de ces mons-
tres.
5. Quels sont les sentiments du narrateur face à ces monstres ?
Citez le texte.
6. Combien de temps dure le combat ?
7. À quel temps sont conjugués les verbes ? Justifiez leur emploi.
UN ROMAN QUI INSTRUIT
8. Quelles sont les informations apportées par le roman sur ces
animaux ? Donnez au moins trois exemples.
323
APPRENDRE EN LISANT JULES VERNEEn lisant L’Île mystérieuse, le lecteur apprend comment les resca-
pés, avec l’aide du génial ingénieur Cyrus Smith, réalisent toutes sor-
tes de choses : des briques, du verre et même un ascenseur...
DES BRIQUES
Les colons étaient arrivés sur le terrain reconnu la veille. Il se compo-
sait de cette argile figuline qui sert à confectionner les briques et les
tuiles, argile, par conséquent, très convenable pour l’opération qu’il
s’agissait de mener à bien.
La main-d’œuvre ne présen-
tait aucune difficulté. Il suffi-
sait de dégraisser cette figu-
line avec du sable, de mou-
ler les briques et de les
cuire à la chaleur d’un feu
de bois.
Ordinairement, les briques
sont tassées dans des mou-
les, mais l’ingénieur se con-
tenta de les fabriquer à la
main. Toute la journée et la
suivante furent employées à
ce travail. L’argile, imbibée
d’eau, corroyée ensuite
avec les pieds et les poi-
gnets des manipulateurs, fut
divisée en prismes d’égale grandeur. Un ouvrier exercé peut confec-
tionner, sans machine, jusqu’à dix mille briques par douze heures ;
mais dans leurs deux journées de travail, les cinq briquetiers de l’île
Lincoln n’en fabriquèrent pas plus de trois mille, qui furent rangées
les unes près des autres, jusqu’au moment où leur complète dessi-
cation permettrait d’en opérer la cuisson, c’est-à-dire dans trois ou
quatre jours.
Première partie, chapitre 13
LE VERRE
Vers cette époque aussi, Cyrus Smith essaya de fabriquer du verre,
et il dut d’abord approprier l’ancien four à poteries à cette nouvelle
destination. Cela présentait d’assez grandes difficultés ; mais après
plusieurs essais infructueux, il finit par réussir à monter un atelier de
verrerie, que Gédéon Spilett et Harbert, les aides naturels de l’ingé-
nieur, ne quittèrent pas pendant quelques jours.
Quant aux substances qui entrent dans la composition du verre, ce
sont uniquement du sable, de la craie et de la soude (carbonate ou
sulfate). Or, le rivage fournissait le sable, la chaux fournissait la
craie, les plantes marines fournissaient la soude, les pyrites fournis-
saient l’acide sulfurique, et le sol fournissait la houille pour chauffer
le four à la température voulue. Cyrus Smith se trouvait donc dans
les conditions nécessaires pour opérer.
L’outil dont la fabrication offrit le plus de difficulté fut la « canne » du
verrier, tube de fer, long de cinq à six pieds, qui sert à recueillir par
un de ses bouts la matière que l’on maintient à l’état de fusion. Mais
324
au moyen d’une bande de fer, longue et mince, qui fut roulée
comme un canon de fusil, Pencroff réussit à fabriquer cette canne,
et elle fut bientôt en état de fonctionner.
Le 28 mars, le four fut chauffé vivement. Cent parties de sable,
trente-cinq de craie, quarante de sulfate de soude, mêlées à deux
ou trois parties de charbon en poudre, composèrent la substance,
qui fut déposée dans les creusets en terre réfractaire. Lorsque la
température élevée du four l’eut réduite à l’état liquide ou plutôt à
l’état pâteux, Cyrus Smith « cueillit »
avec la canne une certaine quantité
de cette pâte ; il la tourna et la retour-
na sur une plaque de métal préalable-
ment disposée, de manière à lui don-
ner la forme convenable pour le souffla-
ge ; puis il passa la canne à Harbert
en lui disant de souffler par l’autre ex-
trémité.
« Comme pour faire des bulles de sa-
von ? demanda le jeune garçon.
- Exactement, » répondit l’ingénieur.
Et Harbert, gonflant ses joues, souffla
tant et si bien dans la canne, en ayant
soin de la tourner sans cesse, que son souffle dilata la masse vi-
treuse. D’autres quantités de substance en fusion furent ajoutées à
la première, et il en résulta bientôt une bulle qui mesurait un pied de
diamètre. Alors Cyrus Smith reprit la canne des mains d’Harbert, et,
lui imprimant un mouvement de pendule, il finit par allonger la bulle
malléable, de manière à lui donner une forme cylindro-conique.
L’opération du soufflage avait donc donné un cylindre de verre termi-
né par deux calottes hémisphériques, qui furent facilement déta-
chées au moyen d’un fer tranchant mouillé d’eau froide ; puis, par le
même procédé, ce cylindre fut fendu dans sa longueur, et, après
avoir été rendu malléable par une seconde chauffe, il fut étendu sur
une plaque et plané au moyen d’un rouleau de bois.
La première vitre était donc fabriquée, et il suffisait de recommencer
cinquante fois l’opération pour avoir cinquante vitres. Aussi les fenê-
tres de Granite-house furent-elles bientôt garnies de plaques diapha-
nes, pas très-blanches peut-être, mais
suffisamment transparentes.
Deuxième partie, chapitre 9
L’ASCENSEUR
Un jour de ce mois de mars, Pencroff,
causant avec l’ingénieur, rappela à Cy-
rus Smith une promesse que celui-ci
n’avait pas encore eu le temps de rem-
plir.
« Vous aviez parlé d’un appareil qui
supprimerait les longues échelles de Granite-house, monsieur Cy-
rus, lui dit-il. Est-ce que vous ne l’établirez pas quelque jour ?
- Vous voulez parler d’une sorte d’ascenseur ! répondit Cyrus Smith.
- Appelons cela un ascenseur, si vous voulez, répondit le marin. Le
nom n’y fait rien, pourvu que cela nous monte sans fatigue jusqu’à
notre demeure.
325
Ce qu’on promet si souvent, ce qu’on donne si rare-ment, l’instruction qui amuse, l’amusement qui instruit, M. Verne le prodigue sans compter dans chacune des pages de ses émouvants récits.
[...]
Le mérite de M. Jules Verne, c’est d’avoir le premier, et en maître, mis le pied sur cette terre nouvelle, c’est d’avoir mérité qu’un illustre savant, parlant des livres que nous publions, en ait pu dire sans flatterie : « Ces romans, qui vous amuseront comme les meilleurs d’Alexandre Dumas, vous instruiront comme les livres de François Arago. »
Petits et grands, riches et pauvres, savants et ignorants,
- Rien ne sera plus facile, Pencroff, mais est-ce bien utile ?
- Certes, monsieur Cyrus. Après nous être donné le nécessaire, pen-
sons un peu au confortable. Pour les personnes, ce sera du luxe, si
vous voulez ; mais pour les choses, c’est indispensable ! Ce n’est
pas déjà si commode de grimper à une longue échelle, quand on
est lourdement chargé !
- Eh bien, Pencroff, nous allons essayer de vous contenter, répondit
Cyrus Smith.
- Mais vous n’avez pas de machine à votre disposition.
- Nous en ferons.
- Une machine à vapeur ?
- Non, une machine à
eau. »
Et, en effet, pour ma-
nœuvrer son appareil,
une force naturelle était
là à la disposition de l’in-
génieur, et que celui-ci
pouvait utiliser sans
grande difficulté.
Pour cela, il suffisait
d’augmenter le débit de
la petite dérivation faite
au lac qui fournissait
l’eau à l’intérieur de Gra-
nite-house. L’orifice mé-
nagé entre les pierres
et les herbes, à l’extré-
mité supérieure du dé-
versoir, fut donc accru, ce qui produisit au fond du couloir une forte
chute, dont le trop-plein se déversa par le puits intérieur. Au-des-
sous de cette chute, l’ingénieur installa un cylindre à palettes qui se
raccordait à l’extérieur avec une roue enroulée d’un fort câble sup-
portant une banne. De cette façon, au moyen d’une longue corde
qui tombait jusqu’au sol et qui permettait d’embrayer ou de désem-
brayer le moteur hydraulique, on pouvait s’élever dans la banne jus-
qu’à la porte de Granite-house.
Ce fut le 17 mars que l’ascenseur fonctionna pour la première fois
[...].
Deuxième partie, chapitre 9
326
RÉDIGEZLisez cet extrait de Vingt mille lieues sous les mers :
En deux minutes, nous étions sur la grève. Charger le canot des pro-
visions et des armes, le pousser à la mer, armer les deux avirons, ce
fut l’affaire d’un instant. Nous n’avions pas gagné deux encablures,
que cent sauvages, hurlant et gesticulant, entrèrent dans l’eau jus-
qu’à la ceinture.
CONSIGNES
Réécrivez un paragraphe du même type exprimant l'urgence de la
fuite :
• en commençant par un complément circonstanciel (En deux mi-
nutes) suivi d’une proposition contenant un verbe à l’imparfait (étions) ;
• en rédigeant ensuite trois propositions débutant par un infinitif (charger, pousser, armer) s’achevant par une phrase contenant un verbe au passé simple (fut) ;
• en terminant enfin par une phrase de conclusion construit sur le
modèle Nous n’avions pas… que…. Le dernier verbe sera conju-
gué au passé simple (entrèrent) et précédé de deux participes présents (hurlant et gesticulant).
327
LA VOIX PASSIVE
OBSERVER
« Mais mon audacieux compagnon fut soudain renversé par les ten-
tacules d’un monstre. »
• Quel est le sujet de la phrase ?
• Relevez le verbe.
• Qui effectue l’action ?
• Réécrivez cette phrase en commençant par « Les tentacules d’un
monstre... ».
VOIX ACTIVE ET VOIX PASSIVE
La voix passive s’oppose à la voix active.
• Exemple de phrase à la voix active :
La pieuvre attrape le marin.Sujet Verbe COD
• Exemple de phrase à la voix passive :
Le marin est attrapé par la pieuvre.Sujet Verbe Complément d’agent
328
LA VOIX ACTIVE COMPARÉE À LA VOIX PASSIVE
• Dans la phrase active, le sujet (« La pieuvre ») accomplit l’action
(« attrape ») tandis que le COD (« le marin ») la subit.
• Dans la phrase passive, le sujet (« Le marin ») subit l’action et le
complément d’agent (« par la pieuvre ») accomplit l’action (« est
attrapé »).
PASSER DE LA FORME ACTIVE À LA FORME PAS-SIVE
La phrase active, en devenant passive, subit quelques transforma-
tions : ce qui est au début est mis à la fin, et ce qui est à la fin est
mis au début :
Le sujet « La pieuvre » est devenu le complément d’agent (« par la
pieuvre »).
Le COD « le marin » est devenu le sujet de la forme passive.
Le verbe (« attrape ») est mis à la forme passive (« est attrapé »),
mais il reste conjugué au même temps et au même mode.
Le complément d’agent indique qui fait l’action exprimée par le
verbe conjugué à la forme passive. Il est placé après le verbe. Il est
introduit par la préposition « par » ou « de ».
329
La pieuvre attrape le marin.
Le marin est attrapé par la pieuvre.
sujet
sujet verbe (passif)
verbe (actif) COD
complément d’agentExplications en vidéo
VIDÉO 7.2 Voix active et voix passive
CONJUGAISON DE LA FORME PASSIVE
Seuls les verbes transitifs (c’est-à-dire ceux qui acceptent un COD)
peuvent se conjuguer à la voix passive.
C’est bien le cas du verbe « manger » qui est transitif puisqu’on dit
« manger quelque chose » (on peut poser la question « manger
quoi ? »).
« Je mange » et « je suis mangé » sont tous les deux conjugués au
présent de l’indicatif.
À la voix passive, c’est le verbe « être » qui porte les marques de
mode et de temps.
La voix passive d’un verbe est composée de l’auxiliaire « être » suivi
du participe passé du verbe que l’on veut conjuguer (« manger »,
par exemple).
Le présent à la voix passive est donc composé de l’auxiliaire « ê-
tre » au présent et du participe passé « mangé » : « il est mangé ».
Ainsi, pour obtenir le futur, il suffit de conjuguer l’auxiliaire au futur :
« il sera mangé ». Pour obtenir le passé simple, on conjugue l'auxi-
liaire au passé simple : « il fut mangé ». Pour obtenir l’imparfait,
l'auxiliaire est à l'imparfait : « il était mangé », etc.
Le verbe « manger » à la voix passiveManger à la forme active Manger à la forme passive
je mange je suis mangé
tu manges tu es mangé
il mange il est mangé
nous mangeons nous sommes mangés
vous mangez vous êtes mangés
ils mangent ils sont mangés
Formes simples Formes composées
Présent : je suis mangé / nous
sommes mangés
Passé composé : j'ai été mangé /
nous avons été mangés
Imparfait : j'étais mangé / nous
étions mangés
Plus-que-parfait : j'avais été
mangé / nous avions été mangés
Passé simple : je fus mangé /
nous fûmes mangés
Passé antérieur : j'eus été
mangés / nous eûmes été mangés
Futur simple : je serai mangé /
nous serons mangés
Futur antérieur : j'aurai été
mangé / nous aurons été mangés
Conditionnel présent : je serais
mangé / nous serions mangés
Conditionnel passé : j'aurai été
mangé / nous aurions été mangés
330
EXERCICES
TRANSFORMEZ CES PHRASES À LA VOIX PASSIVE
1 - Le professeur lit la copie de l'élève.
2 - Les policiers ont retrouvé des indices qui permettront de faire
avancer l'enquête.
3 - Demain, le maire inaugurera un nouveau centre culturel.
TRANSFORMEZ CES PHRASES À LA VOIX ACTIVE
1 - Ces disques ont été achetés par des millions de fans.
2 - Les lieux avaient été minutieusement explorés par les enquê-
teurs.
3 - L'enfant avait été envoyé par le professeur qui commençait à
être inquiet.
4 - Sa fuite était encore ignorée de tous.
RECOPIEZ LES VERBES ET DITES S'ILS SONT À LA VOIX PASSIVE OU À LA VOIX ACTIVE
1 - Sylvain a retrouvé mon classeur.
2 - Ce château n'a pas été entretenu durant des années.
3 - Si le film avait été diffusé plus tôt, il aurait été regardé par des mil-
lions de téléspectateurs.
CONJUGUEZ LES VERBES À LA VOIX PASSIVE
1 - « voir » à la troisième personne du pluriel du plus-que-parfait.
2 - « inviter » à la deuxième personne du pluriel du futur antérieur.
3 - « écrire » à la troisième personne du singulier du passé compo-
sé.
4 - « comprendre » à la deuxième personne du singulier du présent.
331
DITES SI LE COMPLÉMENT SOULIGNÉ EST UN COMPLÉ-MENT D'AGENT OU UN COMPLÉMENT CIRCONSTAN-CIEL
1 - Le valeureux soldat a été récompensé par les autorités.
2 - Ils sont venus par politesse.
3 - Les plats sont très appréciés des invités.
4 - Nous ne parviendrons jamais à notre but par cette route.
332
RÉVISION 7.1 Ces phrases sont-elles à la voix active ou à la voix passive ?
Répondre
Question 1 sur 5
Il est descendu dans son jardin.
A. Voix active
B. Voix passive
ROMAN & ENCYCLOPÉDIE
LISEZ ET COMPAREZ CES DEUX EXTRAITS
• Quels points communs et quelles différences remarquez-vous en-
tre ces deux textes ?
• Parlent-ils de la même chose ? Comment en parlent-ils ? Par exem-
ple, observez les temps : que remarquez-vous ? Observez égale-
ment la ponctuation, etc.
EXTRAIT 1
Je regardai à mon tour, et je ne pus réprimer un mouvement de ré-
pulsion. Devant mes yeux s’agitait un monstre horrible, digne de figu-
rer dans les légendes tératologiques.
C’était un calmar de dimensions colossales, ayant huit mètres de lon-
gueur. Il marchait à reculons avec une extrême vélocité dans la di-
rection du Nautilus. Il regardait de ses énormes yeux fixes à teintes
glauques. Ses huit bras, ou plutôt ses huit pieds, implantés sur sa
tête, qui ont valu à ces animaux le nom de céphalopodes, avaient
un développement double de son corps et se tordaient comme la
chevelure des Furies. On voyait distinctement les deux cent-cin-
quante ventouses disposées sur la face interne des tentacules sous
forme de capsules semi-sphériques. Parfois ces ventouses s’appli-
quaient sur la vitre du salon en y faisant le vide. La bouche de ce
monstre - un bec de corne fait comme le bec d’un perroquet - s’ou-
vrait et se refermait verticalement. Sa langue, substance cornée, ar-
mée elle-même de plusieurs rangées de dents aiguës, sortait en fré-
missant de cette véritable cisaille. Quelle fantaisie de la nature ! Un
bec d’oiseau à un mollusque ! Son corps, fusiforme et renflé dans
sa partie moyenne, formait une masse charnue qui devait peser
vingt à vingt-cinq mille kilogrammes. Sa couleur inconstante, chan-
geant avec une extrême rapidité suivant l’irritation de l’animal, pas-
sait successivement du gris livide au brun rougeâtre.
De quoi s’irritait ce mollusque ? Sans doute de la présence de ce
Nautilus, plus formidable que lui, et sur lequel ses bras suceurs ou
ses mandibules n’avaient aucune prise. Et cependant, quels mons-
tres que ces poulpes, quelle vitalité le Créateur leur a départie,
quelle vigueur dans leurs mouvements, puisqu’ils possèdent trois
cœurs !
Vingt milles lieues sous les mers, Deuxième partie, chapitre XVIII
333
EXTRAIT 2
Pieuvre et poulpe sont des noms vernaculaires ambigus désignant
en français certains céphalopodes benthiques du super-ordre Incirri-
na. Ces animaux se caractérisent par leurs huit bras — pouvant
comporter chacun jusqu'à plus de 200 ventouses — et leur relative
intelligence. Le corps est entièrement mou hormis un bec compara-
ble à celui des perroquets.
Étymologies et appellations
Le mot « poulpe » vient du grec polypous,
qui signifie « plusieurs pieds ».
Le mot pieuvre est d'origine plus récente et
est introduit en 1865 dans la langue française
par Victor Hugo dans son roman Les Tra-
vailleurs de la mer. Le mot est emprunté du
vocabulaire guernesiais de pêcheurs entendu
lors de son séjour sur l'île anglo-normande. Il
supplante rapidement le mot poulpe dans
l'usage courant. Son succès est tel, qu'il est
repris en italien avec le mot piovra.
Ces deux appellations ne concernent pas
tous les octopodes. En effet, il s'agit d'abord
d'une appellation commerciale et gastronomique, représentée no-
tamment par le poulpe commun qui abonde sur les côtes atlanti-
ques et méditerranéennes. Ainsi, on désigne par ce terme les espè-
ces de la famille des octopodidés, soit la plus grande famille d'octo-
podes, rassemblant plus de 200 espèces.
Wikipédia
RÉDACTION
Comme dans Vingt mille lieues sous les mers, décrivez un monstre.
Votre description, introduite par un court passage narratif, doit à la
fois divertir (comme dans un roman d'aventures) et instruire (des
recherches dans une encyclopédie doivent donc être faites).
Contrairement à une encyclopédie, donnez
vos impressions face au monstre (vos senti-
ments), faites des comparaisons, évoquez
la mythologie, utilisez des phrases exclama-tives.
BARÈME
• Une phrase ou deux de narration introdui-
sent la description : 2 points
• L'essentiel du texte est descriptif : 2 points
• Des recherches ont été faites, la descrip-
tion permet d'apprendre des choses sur l'ani-
mal : 2 points
• Le personnage principal donne ses impres-
sions : 2 points
• Des phrases exclamatives suggèrent l'étonnement : 2 points
• On trouve des comparaisons : 2 points
• Des monstres mythologiques sont évoqués : 2 points
• Le texte est correctement ponctué : 2 points
• L'imparfait et le passé simple sont correctement utilisés : 2 points
• L'orthographe est respectée : 2 points
334
POUR PRÉPARER LA RÉDACTION
EXTRAIT 1
a - Relevez les verbes dans le premier paragraphe. À quel temps
sont-ils ? Conjuguez-les au temps où ils sont.
b - À quel temps sont les verbes quand la pieuvre est décrite ? Don-
nez quatre exemples.
c - Trouvez un exemple d’emploi du présent de l’indicatif. Pour
quelle raison emploie-t-on, ici, ce temps ?
d - « Quelle fantaisie de la nature ! Un bec d’oiseau à un mollus-
que ! »
Comment appelle-t-on de telles phrases ? Quel sentiment est expri-
mé ?
e - Cherchez des monstres de la mythologie. Notez pour chacun
d’eux une phrase de description.
335
Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers
DICTÉES
DICTÉE 1
LE CERF-VOLANT
Mots qui vous sont donnés :
• Baxter
• Family-lake
• Briant
DICTÉE 2
LES HIRONDELLES
Mots qui vous sont donnés :
• Briant
• Store-room
• Chairman
336
AUDIO 7.1Écoutez le texte
AUDIO 7.2Écrivez le texte
AUDIO 7.3Écoutez le texte
AUDIO 7.4Écrivez le texte
DICTÉE 3
LE TRAIN
Mots qui vous sont donnés :
• Un mille
• hennissement
• convoi
• Medicine-Bow
DICTÉE 4
LA DESCENTE
Mots qui vous sont donnés :
• Ruhmkorff
337
AUDIO 7.5Écoutez le texte
AUDIO 7.6Écrivez le texte
AUDIO 7.7Écoutez le texte
AUDIO 7.8Écrivez le texte
VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
Un parchemin glissé dans un ancien manuscrit révèle au professeur Lidenbrock comment accéder au centre de la terre. Aussitôt, il entreprend un voyage en Islande afin de s’y rendre, accompa-gné de son neveu Axel (le narrateur de cette histoire) et du guide Hans.
Parvenus au centre de la Terre en y entrant par un volcan éteint, ils découvrent un univers étrange peuplé de créatures non moins étranges.
Lundi 17 août. - Je cherche à me rappeler les instincts particuliers à
ces animaux antédiluviens de l’époque secondaire, qui, succédant
aux mollusques, aux crustacés et aux poissons, précédèrent l’appa-
rition des mammifères sur le globe. Le monde appartenait alors aux
reptiles. Ces monstres régnaient en maîtres dans les mers jurassi-
ques. La nature leur avait accordé la plus complète organisation.
Quelle gigantesque structure ! quelle force prodigieuse ! Les sau-
riens actuels, alligators ou crocodiles, les plus gros et les plus redou-
tables, ne sont que des réductions affaiblies de leurs pères des pre-
miers âges !
Je frissonne à l’évocation que je fais de ces monstres. Nul œil hu-
main ne les a vus vivants. Ils apparurent sur la terre mille siècles
avant l’homme, mais leurs ossements fossiles, retrouvés dans ce cal-
caire argileux que les Anglais nomment le lias, ont permis de les re-
construire anatomiquement et de connaître leur colossale conforma-
tion.
J’ai vu au Muséum de Hambourg le squelette de l’un de ces sau-
riens qui mesurait trente pieds de longueur. Suis-je donc destiné,
moi, habitant de la terre, à me trouver face à face avec ces représen-
tants d’une famille antédiluvienne ? Non !
c’est impossible. Cependant la marque des
dents puissantes est gravée sur la barre de
fer, et à leur empreinte, je reconnais qu’elles
sont coniques comme celles du crocodile.
Mes yeux se fixent avec effroi sur la mer. Je
crains de voir s’élancer l’un de ces habitants
des cavernes sous-marines.
Je suppose que le professeur Lidenbrock partage mes idées, sinon
338
AUDIO 7.9Écoutez le pre-mier chapitre
Source
mes craintes, car, après avoir examiné le pic, il parcourt l’Océan du
regard.
« Au diable, dis-je en moi-même, cette idée qu’il a eue de sonder ! Il
a troublé quelque animal marin dans sa retraite, et si nous ne som-
mes pas attaqués en route !… »
Je jette un coup d’œil sur les armes, et je m’assure qu’elles sont en
bon état. Mon oncle me voit faire et m’approuve du geste.
Déjà de larges agitations produites à la surface des flots indiquent
le trouble des couches reculées. Le danger est proche. Il faut veiller.
Mardi 18 août. - Le soir arrive, ou plutôt le moment où le sommeil
alourdit nos paupières, car la nuit manque à cet océan, et l’im-
placable lumière fatigue obstinément nos yeux,
comme si nous naviguions sous le soleil des mers
arctiques. Hans est à la barre. Pendant son
quart je m’endors.
Deux heures après, une se-
cousse épouvantable
me réveille. Le
radeau a été soulevé hors des flots avec une indescriptible puis-
sance et rejeté à vingt toises de là.
« Qu’y a-t-il ? s’écria mon oncle. Avons-nous touché ? »
Hans montre du doigt, à une distance de deux cents toises, une
masse noirâtre qui s’élève et s’abaisse tour à tour. Je regarde et je
m’écrie :
« C’est un marsouin colossal !
- Oui, réplique mon oncle, et voilà maintenant un lézard de mer
d’une grosseur peu commune.
- Et plus loin un crocodile monstrueux ! Voyez sa large mâchoire et
les rangées de dents dont elle est armée. Ah ! il disparaît !
- Une baleine ! une baleine ! s’écrie alors le professeur. J’aperçois
ses nageoires énormes ! Vois l’air et l’eau qu’elle chasse par
ses évents ! »
En effet, deux colonnes liquides s’élèvent à
une hauteur considérable au-dessus
de la mer. Nous restons surpris,
stupéfaits, épouvantés, en
présence de ce trou-
peau de monstres
marins. Ils
ont des
di-
339
Le Sneffels est l’un des volcans islandais
les plus connus puisque c’est là que Jules
Verne situe l’entrée du centre de la terre.
mensions surnaturelles, et le moindre d’entre eux briserait le radeau
d’un coup de dent. Hans veut mettre la barre au vent, afin de fuir ce
voisinage dangereux ; mais il aperçoit sur l’autre bord d’autres enne-
mis non moins redoutables : une tortue large de quarante pieds, et
un serpent long de trente, qui darde sa tête énorme au-dessus des
flots.
Impossible de fuir. Ces reptiles s’approchent ; ils tournent autour du
radeau avec une rapidité que des convois lancés à grande vitesse
ne sauraient égaler ; ils tracent autour de lui des cercles concentri-
ques. J’ai pris ma carabine. Mais quel effet peut produire une balle
sur les écailles dont le corps de ces animaux est recouvert ?
Nous sommes muets d’effroi. Les voici qui s’approchent ! D’un côté
le crocodile, de l’autre le serpent. Le reste du troupeau marin a dis-
paru. Je vais faire feu. Hans m’arrête d’un signe. Les deux monstres
passent à cinquante toises du radeau, se précipitent l’un sur l’autre,
et leur fureur les empêche de nous apercevoir.
Le combat s’engage à cent toises du radeau. Nous voyons distincte-
ment les deux monstres aux prises.
Mais il me semble que maintenant les autres animaux viennent pren-
dre part à la lutte, le marsouin, la baleine, le lézard, la tortue. À cha-
que instant je les entrevois. Je les montre à l’Islandais. Celui-ci re-
mue la tête négativement.
« Tva », fait-il.
- Quoi ! deux ! il prétend
que deux animaux seule-
ment…
- Il a raison, s’écrie mon
oncle, dont la lunette n’a
pas quitté les yeux.
- Par exemple !
- Oui ! le premier de ces monstres a le museau d’un marsouin, la
tête d’un lézard, les dents d’un crocodile, et voilà ce qui nous a trom-
pés. C’est le plus redoutable des reptiles antédiluviens, l’ichthyo-saurus !- Et l’autre ?
- L’autre, c’est un serpent caché dans la carapace d’une tortue, le
terrible ennemi du premier, le plesiosaurus ! »
Hans a dit vrai. Deux monstres seulement troublent ainsi la surface
de la mer, et j’ai devant les yeux deux reptiles des océans primitifs.
Voyage au centre de la terre (chapitre XXXIII)
QUESTIONS
UN VOYAGE EXTRAORDINAIRE
1. Quel terme désigne le narrateur ?
2. À quels termes voit-on que ce texte prend la forme d’un journal
intime ?
3. Pour quelles raisons tient-on, en général, un journal ? Est-ce bien
le cas du narrateur du Voyage au centre de la terre ? Justifiez votre
réponse.
340
Ironie de Jules Verne : alors que les personnages descendent sous terre, ils remontent le temps.
4. Décrivez le lieu où se trouvent les personnages en prélevant
des indices dans le texte.
5. À quel moment a lieu le combat ? Que se passe-t-il aupara-
vant ?
6. Quels sont les sentiments qui précèdent l’instant du combat ?
Relevez le champ lexi-
cal de ces sentiments.
7. Qu’est-ce qui a provo-
qué ce sentiment ?
LE COMBAT
8. Combien croit-on qu’il y a de monstres, au début ? Quelle ex-
pression est utilisée pour indiquer qu’il y en a une grande quanti-
té ?
9. Dans cette phrase, quels termes montrent pourtant que ce
n’est pas sûr ?
10. Sur quel sentiment s’achève cet extrait ? Justifiez votre ré-
ponse.
341
Il est évidemment tout à fait impossi-ble de pénétrer au centre de la terre. Pourtant ce voyage imaginaire s’appuie sur des théories aujourd’hui considérées comme fausses.
LE MONDE PERDU
Les héros de Jules Verne ne sont pas les seuls à explorer des terres inconnues.
Conan Doyle, l’auteur qui a inventé le célèbre détective Sherlock Holmes, raconte comment le professeur Challenger organise une expédition au cœur de l’Amazonie.
Accompagné du journaliste Edward Malone, du professeur Summerlee et de Lord John Roxton, chasseur réputé, Challenger les emmène sur une terre perdue qui abrite des monstres préhistori-ques.
Lord John Roxton ayant tué un de ces petits animaux qu’on appelle
ajoutis, et qui ressemblent assez à des cochons domestiques, en
avait fait deux parts, dont il avait donné l’une à nos Indiens, et nous
avions mis l’autre sur le feu. La température fraîchissant avec le soir,
nous nous serrions autour de la flamme. Il faisait une nuit sans lune,
mais quelques étoiles brillaient au ciel, et nous pouvions voir à une
petite distance devant nous dans la plaine. Du plus obscur des ténè-
bres fondit brusquement sur nous quelque chose qui agitait une
queue comme un aéroplane : un instant, deux ailes de cuir se tendi-
rent comme un dais par-dessus notre groupe ; nous discernâmes
un long cou de serpent, des yeux féroces, rouges, avides, un grand
bec cassé, net, et garni, à ma profonde stupeur, de petites dents lui-
santes ; la minute d’après, la vision avait fui avec notre dîner. Une
ombre énorme, large de vingt pieds, flotta dans le ciel ; les ailes
monstrueuses nous voilèrent une seconde les étoiles ; puis elles
s’évanouirent par-dessus le plateau. Nous demeurions cois de sur-
prise autour de notre feu, tels ces héros de Virgile recevant la visite
des Harpies, quand Summerlee rompit le silence :
- Professeur Challenger, fit-il, d’une voix grave et qui trem-
blait d’émotion, je vous dois
des excuses. J’ai eu bien
des torts envers vous : je
vous demande d’oublier le pas-
sé.
Il dit cela le plus galamment du
monde, et pour la première fois les deux
hommes se serrèrent les mains : ce fut au
moins ce que nous gagnâmes, contre le prix
d’un dîner, à l’apparition de notre premier pté-
rodactyle !
Si la vie préhistorique existait sur le plateau, elle
n’y devait pas être surabondante ; car trois jours se
passèrent ensuite sans que nous en eussions le plus
faible aperçu. Nous traversâmes, durant ces trois
jours, dans la direction du nord, puis de l’est, une con-
trée stérile et rebutante, où alternaient le désert pier-
reux et le marais hanté par les oiseaux sauvages. Du
côté de l’est, la région est véritablement inaccessible,
et, sans une sorte de piste relativement praticable à
la base même de la falaise, nous n’aurions eu qu’à
revenir sur nos pas : il nous arriva
plus d’une fois d’enfoncer jus-
qu’à la ceinture dans le li-mon gras d’un ancien marais
à demi tropical. Joignez que le
pays est infesté de serpents
Jararacas, les plus veni-
342
meux et les plus agres-
sifs de tout le Sud-
Amérique. À chaque
instant, nous voyions
de ces horribles bêtes
se tordre ou se dres-
ser sur la vase pu-
tride, et nous ne
nous en préser-
vions qu’en
tenant nos
fusils tou-
jours prêts. Je me rappellerai, ma vie entière, comme
un cauchemar, la place où ils semblaient spécialement
avoir fait leur nid : c’était une dépression en forme
d’entonnoir, et le lichen en décomposition donnait au ma-
rais une couleur livide. Ils y grouillaient, ils s’en élan-
çaient dans toutes les directions, car les Jararacas offrent
cette particularité qu’à première vue ils attaquent l’hom-
me ; et comme ils étaient plus que nous n’en pouvions
tuer, nous prîmes nos jambes à notre cou et ne nous arrêtâ-
mes qu’à bout de forces. Quand nous nous retournions, et
c’est encore un souvenir qui ne me quittera jamais, nous
pouvions voir se lever et s’abaisser entre les roseaux leurs in-
fâmes têtes. Sur la carte que nous préparons, nous avons nom-
mé ce lieu : « Le marais des Jararacas ».
Le Monde perdu de Conan Doyle
EXERCICES DE RÉÉCRITURE
EXERCICE 1
Réécrivez cet extrait en conjuguant les verbes au présent de l’indica-
tif.
Le soir, vers huit heures, il donna le signal d’arrêt. Hans aussitôt s’assit. Les
lampes furent accrochées à une saillie de lave. Nous étions dans une sorte de
caverne où l’air ne manquait pas. Au contraire. Certains souffles arrivaient jus-
qu’à nous. Quelle cause les produisait ? À quelle agitation atmosphérique attri-
buer leur origine ? C’est une question que je ne cherchai pas à résoudre en ce
moment. La faim et la fatigue me rendaient incapable de raisonner. Une des-
cente de sept heures consécutives ne se fait pas sans une grande dépense
de forces. J’étais épuisé. Le mot « halte » me fit donc plaisir à entendre. Hans
étala quelques provisions sur un bloc de lave, et chacun mangea avec appétit.
Cependant une chose m’inquiétait ; notre réserve d’eau était à demi consom-
mée.
EXERCICE 2
Réécrivez cet extrait en conjuguant les verbes au passé simple de
l’indicatif.
Mon oncle sonde à plusieurs reprises ; il attache un des plus lourds pics à l’ex-
trémité d’une corde qu’il laisse filer de deux cents brasses. Pas de fond. Nous
avons beaucoup de peine à ramener notre sonde.
Quand le pic est remonté à bord, Hans me fait remarquer à sa surface des em-
preintes fortement accusées. On dirait que ce morceau de fer a été vigoureuse-
ment serré entre deux corps durs.
Je regarde le chasseur.
« Tänder ! » fait-il.
Je ne comprends pas.
343
Film américain de 1925 d’après le roman de Conan Doyle et réalisé par Harry Hoyt
VIDÉO 7.3 Le Monde perdu
CHIFFRER UN TEXTE
EXERCICE 1
Pour trouver le chemin menant au centre de la terre, le professeur
Lidenbrock a dû traduire puis déchiffrer le message de Saknussem
qui aurait écrit cette phrase :
Je t'aime bien, ma petite Graüben !
Mais au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, il
les aurait mises successivement par colonnes verticales, de ma-
nière à les grouper en nombre de cinq ou six :
J m n e G e
e e , t r n
t’ b m i a !
a i a t ü
i e p e b
Enfin, il aurait disposé ces mots sur une ligne horizontale :
JmneGe ee, trn t'bmia ! aiatü iepeb
Faites la même chose avec une phrase de votre invention, puis sou-
mettez-la à votre voisin.
EXERCICE 2
Comme dans le parchemin de Saknussemm, écrivez des phrases à
l’envers.
Exemple : ovarb ! suov zeva érffihcéd el edoc ! → Bravo ! Vous
avez déchiffré le code !
EXERCICE 3
Imaginez d’autres codes possibles comme, par exemple, changer
chaque lettre par la suivante :
Aqzun ! Untr zudy dmbnqd cdbgheeqd kf bncd ! → Bravo ! Vous
avez encore déchiffré le code !
344
LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS
Phileas Fogg a fait le pari qu’il réussirait le tour du monde en 80 jours.
Avec son domestique Passepartout et le brigadier Sir Francis Cromarty, il a déjà atteint l’Inde et, après avoir quitté Bombay, se dirige vers Calcutta quand soudain le train s’arrête. Il n’y a plus de chemin de fer. Les voyageurs poursuivent à dos d’éléphant, guidés par un jeune Parsi. Ils sur-prennent alors une procession de brahmanes.
e bruit discordant des voix et des instruments se rapprochait.
Des chants monotones se mêlaient au son des tambours et
des cymbales. Bientôt la tête de la procession apparut sous
les arbres, à une cinquantaine de pas du poste occupé par Mr.
Fogg et ses compagnons. Ils distinguaient aisément à travers les
branches le curieux personnel de cette cérémonie religieuse.
En première ligne s’avançaient des prêtres, coiffés de mitres et vê-
tus de longues robes chamarrées. Ils étaient entourés d’hommes,
de femmes, d’enfants, qui faisaient entendre une sorte de psalmo-
die funèbre, interrompue à intervalles égaux par des coups de tam-
tams et de cymbales. Derrière eux, sur un char aux larges roues
dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents,
apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus ri-
chement caparaçonnés. Cette statue avait quatre bras, le corps co-
lorié d’un rouge sombre, les yeux hagards, les cheveux emmêlés, la
langue pendante, les lèvres teintes de henné et de bétel. À son cou
s’enroulait un collier de têtes de mort, à ses flancs une ceinture de
mains coupées. Elle se tenait debout sur un géant terrassé auquel
le chef manquait.
Sir Francis Cromarty reconnut cette statue.
« La déesse Kâli, murmura-t-il, la déesse de l’amour et de la mort.
- De la mort, j’y consens, mais de l’amour, jamais ! dit Passepartout.
La vilaine bonne femme ! »
Le Parsi lui fit signe de se taire.
Autour de la statue s’agitait, se démenait, se
convulsionnait un groupe de vieux fakirs,
zébrés de bandes d’ocre, couverts d’inci-
sions cruciales qui laissaient échapper leur
345
L
AUDIO 7.10 Écoutez le pre-mier chapitre
Source
sang goutte à goutte, énergumènes stupides qui, dans les grandes
cérémonies indoues, se précipitent encore sous les roues du char
de Jaggernaut.
Derrière eux, quelques brahmanes, dans toute la somptuosité de
leur costume oriental, traînaient une femme qui se soutenait à peine.
Cette femme était jeune, blanche comme une Européenne. Sa tête,
son cou, ses épaules, ses oreilles, ses bras, ses mains, ses orteils
étaient surchargés de bijoux, colliers, bracelets, boucles et bagues.
Une tunique lamée d’or, recouverte d’une mousseline légère, dessi-
nait les contours de sa taille.
Derrière cette jeune femme, - contraste violent pour les yeux - , des
gardes, armés de sabres nus passés à leur ceinture et de longs pis-
tolets damasquinés, portaient un cadavre sur un palanquin.
C’était le corps d’un vieillard, revêtu de ses opulents habits de ra-jah, ayant, comme en sa vie, le turban brodé de perles, la robe tis-
sue de soie et d’or, la ceinture de cachemire diamanté, et ses magni-
fiques armes de prince indien.
346
Au XIXe siècle, l’Inde faisait partie de l’empire colonial britannique.
Puis des musiciens et une arrière-garde de fanatiques, dont les cris
couvraient parfois l’assourdissant fracas des instruments, fermaient
le cortège.
Sir Francis Cromarty regardait toute cette pompe d’un air singulière-
ment attristé, et se tournant vers le guide :
« Un sutty ! » dit-il.
Le Parsi fit un signe affirmatif et mit un doigt sur ses lèvres. La lon-
gue procession se déroula lentement sous les arbres, et bientôt ses
derniers rangs disparurent dans la profondeur de la forêt.
Peu à peu, les chants s’éteignirent. Il y eut encore quelques éclats
de cris lointains, et enfin à tout ce tumulte succéda un profond si-
lence.
Phileas Fogg avait entendu ce mot, prononcé par sir Francis Cromar-
ty, et aussitôt que la procession eut disparu :
« Qu’est-ce qu’un sutty ? demanda-t-il.
- Un sutty, monsieur Fogg, répondit le brigadier général, c’est un sa-
crifice humain, mais un sacrifice volontaire. Cette femme que vous
venez de voir sera brûlée demain aux premières heures du jour.
- Ah ! les gueux ! s’écria Passepartout, qui ne put retenir ce cri d’in-
dignation.
- Et ce cadavre ? demanda Mr. Fogg.
- C’est celui du prince, son mari, répondit le guide, un rajah indépen-
dant du Bundelkund.
- Comment, reprit Phileas Fogg, sans que sa voix trahît la moindre
émotion, ces barbares coutumes subsistent encore dans l’Inde, et
les Anglais n’ont pu les détruire ?
- Dans la plus grande partie de l’Inde, répondit sir Francis Cromarty,
ces sacrifices ne s’accomplissent plus, mais nous n’avons aucune
influence sur ces contrées sauvages, et principalement sur ce terri-
toire du Bundelkund. Tout le revers septentrional des Vindhias est
le théâtre de meurtres et de pillages incessants.
- La malheureuse ! murmurait Passepartout, brûlée vive !
- Oui, reprit le brigadier général, brûlée, et si elle ne l’était pas, vous
ne sauriez croire à quelle misérable condition elle se verrait réduite
par ses proches. On lui raserait les cheveux, on la nourrirait à peine
de quelques poignées de riz, on la repousserait, elle serait considé-
rée comme une créature immonde et mourrait dans quelque coin
comme un chien galeux. Aussi la perspective de cette affreuse exis-
tence pousse-t-elle souvent ces malheureuses au supplice, bien
plus que l’amour ou le fanatisme religieux. Quelquefois, cependant,
le sacrifice est réellement volontaire, et il faut l’intervention énergi-
que du gouvernement pour l’empêcher. Ainsi, il y a quelques an-
nées, je résidais à Bom-
bay, quand une jeune
veuve vint demander au
gouverneur l’autorisa-
tion de se brûler avec le
corps de son mari.
Comme vous le pensez
bien, le gouverneur refu-
sa. Alors la veuve quitta
la ville, se réfugia chez
un rajah indépendant,
et là elle consomma
347
Dans un roman d’aventures, une grande place est accordée à l’action : les personnages vont de danger en dan-ger. C’est ce qu’on appelle des péripé-ties : un accident (le ballon tombe dans la mer, des pieuvres attaquent), un inci-dent (le train tombe en panne) interrom-pent momentanément l’aventure... jus-qu’à ce qu’une autre aventure sur-vienne.
son sacrifice. »
Pendant le récit du brigadier général, le guide secouait la tête, et,
quand le récit fut achevé :
« Le sacrifice qui aura lieu demain au lever du jour n’est pas volon-
taire, dit-il.
- Comment le savez-vous ?
- C’est une histoire que tout le monde connaît dans le Bundelkund,
répondit le guide.
- Cependant cette infortunée ne paraissait faire aucune résistance,
fit observer sir Francis Cromarty.
- Cela tient à ce qu’on l’a enivrée de la fumée du chanvre et de
l’opium.
- Mais où la conduit-on ?
- À la pagode de Pillaji, à deux milles d’ici. Là, elle passera la nuit
en attendant l’heure du sacrifice.
- Et ce sacrifice aura lieu ?…
- Demain, dès la première apparition du jour. »
Après cette réponse, le guide fit sortir l’éléphant de l’épais fourré et
se hissa sur le cou de l’animal. Mais au moment où il allait l’exciter
par un sifflement particulier, Mr. Fogg l’arrêta, et, s’adressant à sir
Francis Cromarty :
« Si nous sauvions cette femme ? dit-il.
- Sauver cette femme, monsieur Fogg !… s’écria le brigadier géné-
ral.
- J’ai encore douze heures d’avance. Je puis les consacrer à cela.
- Tiens ! Mais vous êtes un homme de cœur ! dit sir Francis Cromar-
ty.
- Quelquefois, répondit simplement Phileas Fogg. Quand j’ai le
temps. »
Le Tour du monde en 80 jours (chapitre XII)
348
LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
Le voyage de Phileas Fogg est rendu possible grâce à l'apparition de nouveaux modes de transport (le che-min de fer, la machine à vapeur) et l'ouverture du ca-nal de Suez en 1869 qui raccourcissent les distances, ou du moins le temps nécessaire pour les parcourir.
Ainsi Passepartout peut dire : « nous allons si vite qu’il me semble que je voyage en rêve. »
349
Le Tour du monde en 80 jours(Le trajet commence à Londres : touchez les noms pour en
savoir plus)
QUESTIONS
EXOTISME LITTÉRAIRE
1. Qu’est-ce qu’un « bruit discordant » ? Quelle est la nature du
mot « discordant » ? Le mot est-il ici employé dans un sens plutôt
positif ou négatif ? Justifiez votre réponse.
2. Qui fait un tel bruit ? Citez, dans le premier paragraphe, un terme
le désignant.
3. Qui sont les principaux personnages de ce texte ?
4. Toujours dans le premier paragraphe, quel verbe annonce ce que
voient les héros du texte ?
5. Relevez, dans l’ensemble du texte, les termes qui montrent l’éton-
nement et l’admiration qu’ils éprouvent. Relevez, ensuite, les mots
qui révèlent l’horreur de ce qu’ils voient.
INDIGNATION EUROPÉENNE
6. Qu’est-ce qui suscite précisément leur indignation ? Comment ap-
pelle-t-on, dans le texte, une telle cérémonie ?
7. Comment est présentée la victime ? Citez le texte pour répondre.
8. Inversement, comment sont décrits ses bourreaux ?
AVENTURES ET GÉOGRAPHIE
9. Pourquoi peut-on dire que cet extrait appartient au genre du ro-
man d’aventures ? Répondez en citant le texte.
10. D’après votre lecture de cet extrait, quel autre objectif vise un tel
roman d’aventures ? Justifiez votre réponse.
GRAMMAIREEn première ligne s’avançaient des prêtres, coiffés de mitres et vê-
tus de longues robes chamarrées. Ils étaient entourés d’hommes,
de femmes, d’enfants, qui faisaient entendre une sorte de psalmo-
die funèbre, interrompue à intervalles égaux par des coups de tam-
tams et de cymbales. Derrière eux, sur un char aux larges roues
dont les rayons et la jante figuraient un entrelacement de serpents,
apparut une statue hideuse, traînée par deux couples de zébus ri-
chement caparaçonnés.
a - Relevez les compléments circonstanciels.
b - Relevez les verbes et donnez leur sujet.
c - À la façon de Jules Verne, décrivez un groupe d’individus que
vous surprenez.
350
EXPOSÉ
SUJET
Réalisez un exposé sur Jules Verne.
SUPPORT
Faites votre exposé sur papier ou utilisez un logiciel de présentation
sur l'ordinateur ou la tablette.
CONSEILS
• Faites de nombreuses recherches (ne vous contentez pas de visi-
ter un seul site).
• Ne faites pas de copier coller. Dites les choses avec vos propres
mots.
• Recherchez des illustrations de bonne qualité, et citez les sites où
vous les avez trouvées.
MÉTHODE
• Faites une rapide biographie de Jules Verne (dates de vie et de
mort, événements marquants dans sa vie, etc.).
• Dites pourquoi il est célèbre, ce qu'il a écrit, etc.
• Racontez deux ou trois histoires dont il est l'inventeur.
• Précisez pour quelles raisons il est célèbre (à son époque, mais
encore aujourd'hui).
L'AUDITOIRE
• Ne lisez pas votre exposé. Regardez ceux à qui vous vous adres-
sez.
• Posez-leur des questions, faites-les participer.
• Demandez-leur, à la fin, s'ils ont des questions. Soyez capable de
leur répondre.
• Donnez-leur un petit questionnaire afin de vérifier ce qu'ils ont rete-
nu.
BARÈME
• Les parties demandées ont été faites : 4 points
• Exposé riche en informations : 3 points
• Les informations sont exprimées clairement en un style
personnel : 3 points
• L'exposé n'est pas simplement
lu. Les élèves s'adressent aux
autres : 3 points
• Des illustrations bien choisies
agrémentent l'exposé : 3 points
• Les élèves savent répondre aux
questions : 2 points
• Un petit questionnaire a été distri-
bué : 2 points
351
QUELQUES SITES À NE PAS MANQUER
• Wikipédia
• Centre International Jules
Verne
• Le musée Jules Verne de
Nantes
• Le voyage dans l'univers
DE LA TERRE À LA LUNE
Le Gun-club est une association de fabricants d’armes concevant les canons les plus puissants qui soient. La guerre ayant pris fin, ces « Anges Exterminateurs » regrettent leur inactivité quand leur président, Impey Barbicane, leur annonce qu’il a une communication de la plus haute importance à leur faire.
ermettez-moi, reprit-il, de vous rappeler en quelques
mots comment certains esprits ardents, embarqués
pour des voyages imaginaires, prétendirent avoir pé-
nétré les secrets de notre satellite. Au dix-septième siècle, un cer-
tain David Fabricius se vanta d’avoir vu de ses yeux des habi-
tants de la Lune. En 1649, un Français, Jean Baudoin, publia le
Voyage fait au monde de la Lune par Dominique Gonzalès, aven-
turier espagnol. À la même époque, Cyrano de Bergerac fit pa-
raître cette expédition célèbre qui eut tant de succès en France.
Plus tard, un autre Français, - ces gens-là s’occupent beaucoup
de la Lune, - le nommé Fontenelle, écrivit la Pluralité des Mon-
des, un chef-d’œuvre en son temps ; mais la science, en mar-
chant, écrase même les chefs-d’œuvre ! Vers 1835, un opuscule
traduit du New York American raconta que Sir John Herschell, en-
voyé au cap de Bonne-Espérance pour y faire des études astro-
nomiques, avait, au moyen d’un télescope perfectionné par un
éclairage intérieur, ramené la Lune à une distance de quatre-
vingts yards. Alors il aurait aperçu distinctement des cavernes
dans lesquelles vivaient des hippopotames, de vertes monta-
gnes frangées de dentelles d’or, des moutons aux cornes
352
«P
d’ivoire, des chevreuils blancs, des habitants avec des ailes mem-
braneuses comme celles de la chauve-souris. Cette brochure, œu-
vre d’un Américain nommé Locke, eut un très-grand succès. Mais
bientôt on reconnut que c’était une mystification scientifique, et les
Français furent les premiers à en rire.
- Rire d’un Américain ! s’écria J.-T. Maston, mais voilà un casus bel-li !…- Rassurez-vous, mon digne ami. Les Français, avant d’en rire,
avaient été parfaitement dupes de notre compatriote. Pour terminer
ce rapide historique, j’ajouterai qu’un certain Hans Pfaal de Rotter-
dam, s’élançant dans un ballon rempli d’un gaz tiré de l’azote, et
trente-sept fois plus léger que l’hydrogène, atteignit la Lune après
dix-neuf jours de traversée. Ce voyage, comme les tentatives précé-
dentes, était simplement imaginaire, mais ce fut l’œuvre d’un écri-
vain populaire en Amérique, d’un génie étrange et contemplatif. J’ai
nommé Poe !- Hurrah pour Edgar Poe ! s’écria l’assemblée, électrisée par les pa-
roles de son président.
- J’en ai fini, reprit Barbicane, avec ces tentatives que j’appellerai pu-
rement littéraires, et parfaitement insuffisantes pour établir des rela-
tions sérieuses avec l’astre des nuits. [...] Mais il est réservé au gé-
nie pratique des Américains de se mettre en rapport avec le monde
sidéral. Le moyen d’y parvenir est simple, facile, certain, immanqua-
ble, et il va faire l’objet de ma proposition. »
Un brouhaha, une tempête d’exclamations accueillit ces paroles. Il
n’était pas un seul des assistants qui ne fût dominé, entraîné, enlevé
par les paroles de l’orateur.
« Écoutez ! écoutez ! Silence donc ! » s’écria-t-on de toutes parts.
Lorsque l’agitation fut calmée, Barbicane reprit d’une voix plus
grave son discours interrompu :
« Vous savez, dit-il, quels progrès la balistique a faits depuis quel-
ques années et à quel degré de perfection les armes à feu seraient
parvenues, si la guerre eût continué. Vous n’ignorez pas non plus
que, d’une façon générale, la force de résistance des canons et la
puissance expansive de la poudre sont illimitées. Eh bien ! partant
de ce principe, je me suis demandé si, au moyen d’un appareil suffi-
sant, établi dans des conditions de résistance déterminées, il ne se-
rait pas possible d’envoyer un boulet dans la Lune ! »
De la terre à la lune, trajet direct en 97 heures 20 minutes, chapitre II
353
QUESTIONS
OBJECTIF LUNE
1. En vous aidant éventuellement d’un dictionnaire, cherchez quel
mot évoque le nom de Barbicane.
2. Relevez toutes les expressions désignant la lune.
3. Quel moyen Impey Barbicane envisage-t-il d’utiliser pour attein-
dre la lune ?
4. Comment est accueillie sa proposition ? Appuyez-vous sur le
texte pour répondre.
5. Et à vous, cela vous semble-t-il possible ? Justifiez votre réponse.
HÉRITAGE LITTÉRAIRE
6. Citez les voyages imaginaires évoqués par Barbicane.
7. Pour quelle raison Barbicane évoque-t-il toutes ces histoires pure-
ment littéraires ?
8. En vous aidant du glossaire, dites qui sont ces esprits ardents
évoqués par Barbicane.
9. Selon vous, que signifie la phrase « la science, en marchant,
écrase même les chefs-d’œuvre » ?
RÉDIGEZVous aussi, proposez un voyage d’un type nouveau et extraordi-
naire.
Vous devez convaincre votre auditoire en construisant votre texte
comme Impey Barbicane et en complétant les points de suspen-
sion :
« Vous savez, dit-il, quels progrès... Vous n’ignorez pas non plus
que... Eh bien ! partant de ce principe, je me suis demandé si... »
CONJUGAISONPour quelle raison le verbe « rappeler » prend-il un seul « l » alors
qu’il en prend deux dans « j’appellerai » ?
Version colorisée à la main (1902)
VIDÉO 7.4 Le voyage dans la lune de Georges Méliès
354
CONJUGAISON
Des verbes du premier groupe présentent des particularités ortho-
graphiques.
Par exemple, certains prennent un accent supplémentaire, quel-
ques-uns prennent une cédille, d’autres redoublent leur consonne,
etc.
C’est le cas des verbes en « -cer », « -ger », « -eler », « -eter » et
« -yer » comme « lancer », « manger », « geler », « acheter » ou
« essayer ».
LES VERBES EN « -CER »
Des verbes comme « lancer », « balancer », « remplacer », etc.
prennent une cédille devant les voyelles « o » ou « a ».
355
Présent Imparfait Passé simple
nous balançons je balançais vous balançâtes
LES VERBES EN « -GER »
Les verbes « manger », « bouger », « ranger », etc. prennent un
« e » toujours devant les voyelles « o » ou « a ».
LES VERBES EN « - ELER »
Les verbes « appeler », « épeler », etc. ont un seul « l » quand on
entend le son « eu » et deux « l » quand on entend le son « è ».
Attention ! Le verbe « geler » ne redouble pas la consonne « l »,
mais prend un accent.
LES VERBES EN « - ETER »
Comme « geler », le verbe « acheter » prend un accent à certaines
personnes.
Présent Imparfait Passé simple
nous mangeons je mangeais je mangeai
356
Présent Futur simple Passé simple Imparfait
j’appelle j’appellerai tu appelas il appelait
nous appelonsnous
appelleronsils appelèrent nous appelions
Présent Imparfait futur simple
je gèle je gelais je gèlerai
nous gelons nous gelions tu gèleras
Présent Futur simple Imparfait
j’achète j’achèterai j’achetais
nous achetons nous achèterons nous achetions
Cependant, le verbe « jeter » redouble le « t », un peu comme les
verbes « appeler » ou « épeler »LES VERBES EN « - YER »
Les verbes « essayer », « balayer », « essuyer », etc. voient parfois
leur « y » se transformer en « i » sauf à la première et deuxième per-
sonne du pluriel.
Au futur, il est possible d’employer l’un ou l’autre : « je balaierai » ou
« je balayerai ».
Présent Imparfait Futur simple
je balaie je balayais je balaierai
nous balayons nous balayions nous balaierons
357
Présent Imparfait futur simple
je jette je jetais je jetterai
nous jetons nous jetions tu jetteras
EXERCICES
358
INTERACTIF 7.1 Les verbes en « -cer »
INTERACTIF 7.3 Les verbes en « -cer »
INTERACTIF 7.2 Les verbes en « - eler »
INTERACTIF 7.4 Les verbes en « - eter »
INTERACTIF 7.5 Les verbes en « - yer »
L’ÎLE AU TRÉSOR8
360
À L’ACHETEUR HÉSITANT
Si des marins
Les contes et refrains,
Tempêtes, aventures,
Par chaleurs ou par froidures,
Goélettes, îles, et marins abandonnés,
Corsaires et trésors cachés ;
Si tout ancien roman, redit
Dans le style d’autrefois,
Peut plaire encore
Aux jeunes gens instruits de nos jours,
Comme il me plaisait jadis,
Eh bien, soit ! Écoutez. Sinon,
Si la jeunesse studieuseOublie ses goûts d’autrefois :
Kingston, Ballantyne le brave,
Cooper des flots et des bois,
Ainsi soit-il ! Et s’il le faut
Mes pirates et moi bientôt
Nous partagerons leur tombeau.
R. L. Stevenson
361
QUESTIONS1. Relevez le champ lexical de la piraterie.
2. Les histoires de pirates sont-elles, à l’époque de Robert Louis Ste-
venson, à la mode ? Appuyez-vous sur le texte pour répondre.
3. Par quel mot commencent les deux premières strophes ? Que si-
gnifie ce mot ?
4. Où commence et où se termine la première phrase ?
5. Quelle est la conclusion de cette longue première phrase ? Que
demande l’auteur à ses lecteurs ?
6. Que se passera-t-il sinon ?
VOCABULAIREIl existe de nombreux mots désignant les pirates. Cependant, tous
ne sont pas synonymes.
À l’aide d’un dictionnaire et d’une encyclopédie, cherchez le sens et
l’origine des mots « pirate », « corsaire », « boucanier », « flibus-
tier », « forban » et « gentilhomme de fortune ».
QUELQUES DATESTouchez les cercles ci-dessous pour obtenir des informations sur les
romans et films ayant traité du thème de la piraterie.)
362
1830 1898 1941 1943 1950 1986 200319351879 1883 2005 2006 2007
Robert Louis Stevenson vous parle
VIDÉO 8.1 L’anecdote
363
Le bateau utilisé pour le film Pirates de Roman Polanski (à Gènes, Italie)
L’INCIPIT
’est sur les instances de M. Trelawney, du docteur Livesey
et de tous ces messieurs en général, que je me suis décidé
à mettre par écrit tout ce que je sais concernant l’île au tré-
sor, depuis A jusqu’à Z, sans rien omettre sauf la position de l’île, et
cela uniquement parce qu’il s’y trouve toujours une partie du trésor.
Je prends donc la plume en cet an de grâce 17…, et commence
mon récit à l’époque où mon père tenait l’auberge de l’Amiral Ben-
bow, en ce jour où le vieux marin, au visage basané et balafré d’un
coup de sabre, vint prendre gîte sous notre toit.
Je me le rappelle, comme si c’était d’hier. Il arriva d’un pas lourd à
la porte de l’auberge, suivi de son coffre porté sur une brouette.
C’était un grand gaillard solide, aux cheveux très bruns tordus en
une queue poisseuse qui retombait sur le collet d’un habit bleu mal-
propre ; il avait les mains couturées de cicatrices, les ongles noirs et
déchiquetés, et la balafre du coup de sabre, d’un blanc sale et li-vide, s’étalait en travers de sa joue. Tout en sifflotant, il parcourut la
crique du regard, puis de sa vieille voix stridente et chevrotante
qu’avaient rythmée et cassée les manœuvres du cabestan, il enton-
na cette vieille chanson de matelot qu’il devait nous chanter si sou-
vent par la suite :
Nous étions quinze sur le coffre du mort…
Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum !
Après quoi, de son bâton, une sorte d’anspect, il heurta contre la
porte et, à mon père qui s’empressait, commanda brutalement un
verre de rhum. Aussitôt servi, il le but lentement et le dégusta en con-
naisseur, sans cesser d’examiner tour à tour les falaises et notre en-
seigne.
– Voilà une crique commode, dit-il à la fin, et un cabaret agréable-
ment situé. Beaucoup de clientèle, camarade ?
Mon père lui répondit négativement : très peu de clientèle ; si peu
que c’en était désolant.
– Eh bien ! alors, reprit-il, je n’ai plus qu’à jeter l’ancre… Hé ! l’ami,
cria-t-il à l’homme qui poussait la brouette, accostez ici et aidez à
364
C
Le vieux loup de mer de l’Amiral Benbow
365
monter mon coffre… Je resterai ici quelque temps, continua-t-il. Je
ne suis pas difficile : du rhum et des œufs au lard, il ne m’en faut
pas plus, et cette pointe là-haut pour regarder passer les bateaux.
Comment vous pourriez m’appeler ? Vous pourriez m’appeler capi-
taine… Ah ! je vois ce qui vous inquiète… Tenez ! (Et il jeta sur le
comptoir trois ou quatre pièces d’or.) Vous me direz quand j’aurai
tout dépensé, fit-il, l’air hautain comme un capitaine de vaisseau.
Et à la vérité, en dépit de ses piètres vêtements et de son rude lan-
gage, il n’avait pas du tout l’air d’un homme qui a navigué à l’avant : on l’eût pris plutôt pour un second ou pour un capitaine ha-
bitué à être obéi. L’homme à la brouette nous raconta que la malle-poste l’avait déposé la veille au Royal George, et qu’il s’était informé
des auberges qu’on trouvait le long de la côte. On lui avait dit du
bien de la nôtre, je suppose, et pour son isolement il l’avait choisie
comme gîte. Et ce fut là tout ce que nous apprîmes de notre hôte.
Il était ordinairement très taciturne. Tout le jour, il rôdait alentour de
la baie, ou sur les falaises, muni d’une longue-vue en cuivre ; toute
la soirée il restait dans un coin de la salle, auprès du feu, à boire
des grogs au rhum très forts. La plupart du temps, il ne répondait
pas quand on s’adressait à lui, mais vous regardait brusquement
d’un air féroce, en soufflant par le nez telle une corne de brume ; ain-
si, tout comme ceux qui fréquentaient notre maison, nous apprîmes
vite à le laisser tranquille. Chaque jour, quand il rentrait de sa prome-
nade, il s’informait s’il était passé des gens de mer quelconques sur
la route. Au début, nous crûmes qu’il nous posait cette question
parce que la compagnie de ses pareils lui manquait ; mais à la lon-
gue, nous nous aperçûmes qu’il préférait les éviter. Quand un marin
s’arrêtait à l’Amiral Benbow – comme faisaient parfois ceux qui ga-
gnaient Bristol par la route de la côte – il l’examinait à travers le ri-
deau de la porte avant de pénétrer dans la salle et, tant que le ma-
rin était là, il ne manquait jamais de rester muet comme une carpe.
Mais pour moi il n’y avait pas de mystère dans cette conduite, car
je participais en quelque sorte à ses craintes. Un jour, me prenant à
part, il m’avait promis une pièce de dix sous à chaque premier de
mois, si je voulais « veiller au grain » et le prévenir dès l’instant où
paraîtrait « un homme de mer à une jambe ». Le plus souvent, lors-
que venait le premier du mois et que je réclamais mon salaire au ca-
pitaine, il se contentait de souffler par le nez et de me foudroyer du
regard ; mais la semaine n’était pas écoulée qu’il se ravisait et me
remettait mes dix sous, en me réitérant l’ordre de veiller à « l’homme
de mer à une jambe ».
Si ce personnage hantait mes songes, il est inutile de le dire. Par les
nuits de tempête où le vent secouait la maison par les quatre coins
tandis que le ressac mugissait dans la crique et contre les falaises,
il m’apparaissait sous mille formes diverses et avec mille physiono-
mies diaboliques. Tantôt la jambe lui manquait depuis le genou, tan-
tôt dès la hanche ; d’autres fois c’était un monstre qui n’avait jamais
possédé qu’une seule jambe, située au milieu de son corps. Le pire
de mes cauchemars était de le voir s’élancer par bonds et me pour-
suivre à travers champs. Et, somme toute, ces abominables imagina-
tions me faisaient payer bien cher mes dix sous mensuels.
Chapitre 1, Le vieux loup de mer de l’Amiral Benbow (d’après la tra-
duction de Théo Varlet)
366
QUESTIONS
JIM HAWKINS
1. Quel mot désigne le personnage qui raconte cette histoire ? Pour-
quoi est-ce mieux ainsi plutôt qu’à la 3e personne ?
2. Quel âge semble-t-il avoir (à peu près) ? Justifiez votre réponse
en puisant au moins deux exemples dans le texte.
3. Pour quelle raison raconte-t-il cette histoire ? Pourquoi mentionner
dès le paragraphe cette raison ?
4. Pourquoi ne donne-t-il pas la position de l’île ? Pourquoi ne
donne-t-il pas la date complète non plus ?
AUBERGE, LIEU LITTÉRAIRE
5. D’après votre lecture de cet extrait, dites ce que vous savez de
l’auberge.
6. Pourquoi ce « grand gaillard » a-t-il précisément choisi cette au-
berge ?
7. À votre avis, pourquoi une auberge est-elle le lieu idéal pour com-
mencer une histoire ?
LE PIRATE
8. Quels éléments nous invitent à deviner que le nouveau venu est
un pirate ? Relevez-les tous.
9. Que savons-nous du passé de ce personnage ? Quel est l’effet
produit ?
10. Que signifie l’expression « veiller au grain » ? Qu’attend le pirate
de la part du narrateur ?
11. Dans le dernier paragraphe, quel sentiment éprouve le narra-
teur ?
12. Dans ce même paragraphe, relevez le champ lexical du cauche-
mar.
13. Faites des hypothèses : que va-t-il se passer ensuite ? Justifiez
votre réponse en vous appuyant sur l’extrait que vous avez lu.
367
VOCABULAIRE1. Cherchez la définition du mot « commode ».
2. Combien de définitions avez-vous trouvées ?
3. Ces mots ont-ils la même nature ? Donnez-la.
4. Donnez, à l’aide d’un dictionnaire, des mots de la même famille
que « commode ».
RÉDIGEZ1. Racontez un souvenir en commençant par « Je me le rappelle,
comme si c’était d’hier ».
Décrivez la personne dont vous évoquez le souvenir en utilisant l’im-
parfait.
2. Décrivez un personnage inquiétant en insistant sur les détails
(ses yeux, sa peau, ses ongles...).
Vous pouvez utiliser le vocabulaire appris durant cette séance.
LIREVous pouvez lire L’Île au trésor soit dans la traduction d’André Lau-
rie, soit dans la traduction de Théo Valet.
368
RÉVISION 8.1 Lisez le chapitre 2 et répondez aux questions
Répondre
Question 1 sur 9
L’histoire se passe en hiver.
A. Vrai
B. Faux
LA CARTE
Après que des pirates sont venus attaquer l’auberge, après que Billy Bones est mort d’une crise cardiaque, Jim Hawkins trouve dans le coffre du vieux loup de mer une lettre qu’il apporte à Tre-lawney, le châtelain du village, chez lequel se trouve le docteur Livesey.
e papier avait été scellé en divers endroits avec un dé à cou-
dre en guise de cachet ; peut-être le même dé que j’avais
trouvé dans la poche du capitaine. Le docteur brisa avec pré-
caution le sceau de l’enveloppe, et il s’en échappa la carte d’une
île, où figuraient latitude et longitude, profondeurs, noms des colli-
nes, baies et passes, bref, tous les détails nécessaires à un naviga-
teur pour trouver sur ses côtes un mouillage sûr. D’environ neuf mil-
les de long sur cinq de large, et ressemblant à peu près à un gros
dragon debout, elle offrait deux havres bien abrités, et, vers son
centre, une colline dénommée « La Longue-Vue ». Il y avait quel-
ques annotations d’une date postérieure, en particulier trois croix à
l’encre rouge, dont deux sur la partie nord de l’île, et une au sud-
ouest, plus, à côté de cette dernière, de la même encre rouge et
d’une petite écriture soignée, très différente des lettres tremblantes
du capitaine, ces mots : « Le gros du trésor ici. »
Au verso, la même main avait tracé ces instructions supplémentai-
res :
« Grand arbre, contrefort de la Longue-Vue ; point de direction
N.-N.-E. quart N.
Île du Squelette, E.-S.-E. quart E.
Dix pieds.
Les lingots d’argent sont dans la cache nord. Elle se trouve dans la
direction de la butte est, à dix brasses au sud du rocher noir qui lui
fait face.
On trouvera sans peine les armes, dans la dune de sable, à l’extré-
mité N. du cap de la baie nord, direction E. quart N.
J. F. »
C’était tout ; mais tout laconique qu’il était, et pour moi incompréhen-
sible, ce document remplit de joie M. Trelawney et le docteur Live-
sey.
369
L
- Livesey, dit le châtelain, vous allez nous lâcher tout de suite vo-
tre fichue clientèle. Demain, je pars pour Bristol. En trois semai-
nes… que dis-je, trois semaines ! quinze jours, huit jours… nous
aurons, monsieur, le meilleur bateau d’Angleterre et la fine fleur
des équipages. Hawkins nous accompagnera comme garçon de
cabine. Vous ferez un excellent garçon de cabine, Hawkins.
Vous, Livesey, vous êtes le médecin du bord. Moi, je suis l’amiral.
Nous emmènerons Redruth, Joyce et Hunter. Nous aurons de
bons vents, une traversée rapide, pas la moindre difficulté à trou-
ver l’endroit, et ensuite de l’argent à gogo… à remuer à la pelle…
à faire des ricochets avec, pour le restant de nos jours.
- Trelawney, répliqua le docteur, j’irai avec vous, et je vous garan-
tis que Jim en fera autant et ne rechignera pas à la besogne. Il
n’y a qu’un seul homme qui m’inspire des craintes.
- Qui donc, monsieur ? Nommez-moi ce coquin.
- C’est vous, riposta le docteur, car vous ne savez pas vous taire.
Nous ne sommes pas les seuls à connaître l’existence de ce do-
cument. Ces individus qui ont attaqué l’auberge cette nuit, des
gredins audacieux et sans scrupules, et leurs compagnons res-
tés à bord du chasse-marée, et d’autres encore, je suppose, pas
bien loin d’ici, du premier au dernier sont décidés à tout pour ob-
tenir cet argent. Aucun de nous ne doit demeurer seul jusqu’au
moment de l’appareillage. En attendant, Jim et moi nous restons
ensemble, et vous emmenez Joyce et Hunter pour aller à Bristol.
Mais avant et par-dessus tout, pas un mot ne doit transpirer de
notre découverte.
370
- Livesey, vous êtes la raison même. Je serai muet comme la tombe.
Chapitre 6, Les papiers du capitaine (d’après la traduction de Théo
Varlet)
QUESTIONS
LA CARTE
1. Que sont des latitudes et des longitudes ? Aidez-vous d’un dic-
tionnaire pour répondre.
2. Que signifie les initiales N.-N.-E. quart N. ?
3. Quel sentiment vous inspire cette carte ? Justifiez votre réponse
en vous appuyant sur le texte.
JOIE ET INQUIÉTUDE
4. Quel sentiment le châtelain et le docteur éprouvent-ils à la décou-
verte de cette île ?
5. Quel temps le châtelain emploie-t-il essentiellement ? Relevez plu-
sieurs exemples.
6. Selon le châtelain comment les choses vont-elles se dérouler ?
Comment appelle-t-on quelqu’un qui pense que tout est bien ? Quel-
qu’un, au contraire, qui pense que tout va mal ?
7. Quel homme inspire cependant des craintes au docteur Livesey ?
De qui s’agit-il ? Pourquoi ?
8. Pourquoi une carte est-elle un élément essentiel du roman d’aven-
tures ?
VOCABULAIRE1. Cherchez dans le dictionnaire ce qu’est un « sceau ».
2. Quel point commun y a-t-il entre « saut », « seau » et « sot » ?
Comment appelle-t-on cela ?
3. Complétez les phrases ci-dessous avec l’un de ces
mots : « saut », « seau », « sot » et « sceau ».
• Mais qu’il est ... !
• L’animal s’est élancé d’un grand ... .
• La petite fille a du mal à porter ce lourd ... .
• C’était une lettre frappée du ... royal.
371
RÉDIGEZ
LE PROJET
Comme le châtelain, exprimez votre joie à l’idée de réaliser un projet
(de départ, de construction, de rencontre, etc.).
• Utilisez le futur simple pour évoquer les événements à venir.
• Faites des phrases courtes pour commencer.
• Puis faites des phrases plus longues en utilisant des points de sus-
pension et modifiez ce que vous venez de dire.
• Utilisez des phrases exclamatives.
• Faites des énumérations.
LA CARTE
Dessinez votre propre carte au trésor (vous pouvez vous inspirer de
ce site).
Les personnages expliquent, à l’aide de la carte, comment trouver
le trésor. Aidez-vous du vocabulaire appris dans la séance (longi-
tude, lattitude, etc.)
RÉVISION 8.2 Lisez les chapitres 7 à 10 et répondez par Vrai ou Faux
Répondre
Question 1 sur 12
Le port où embarquent Jim et les autres se trouve
à Bristol.
A. Vrai
B. Faux
372
LE TONNEAU DE POMMES
Trelawney a engagé un marin unijambiste nommé John Silver qui recrute ses propres hom-mes. John Silver est le cuisinier et sympathise avec le jeune Jim.
La traversée à bord de l’Hispaniola se passe plutôt bien, mais un soir...
X
Le voyage
[...]
Le soleil venait de se coucher. J’avais terminé ma besogne, et je
regagnais mon hamac, lorsque je m’avisai de manger une
pomme. Je courus sur le pont. Les gens de quart étaient tous à
l’avant, à guetter l’apparition de l’île. L’homme de barre surveillait
le lof de la voilure et sifflait tranquillement un air. À part ce son,
on n’entendait que le bruissement des flots contre l’étrave et les
flancs du navire.
J’entrai tout entier dans le tonneau de pommes, qui était presque
vide, et m’y accroupis dans le noir. Le bruit des vagues et le ber-
373
cement du navire étaient sur le point de m’assoupir, lorsqu’un
homme s’assit bruyamment tout contre. Le tonneau oscilla sous le
choc de son dos, et je m’apprêtais à sauter dehors, quand l’homme
se mit à parler. Je reconnus la voix de Silver, et il n’avait pas pronon-
cé dix mots, que je ne me serais plus montré pour tout au monde.
Je restai là, tremblant et aux écoutes, dévoré de peur et de curiosi-
té : par ces dix mots je devenais désormais responsable de l’exis-
tence de tous les honnêtes gens du bord.
XI
Ce que j’entendis dans le tonneau de pommes
- Non, pas moi, dit Silver. Flint était cap’taine ; moi, quartier-maître,
à cause de ma jambe de bois. J’ai perdu ma jambe dans la même
bordée qu’a coûté ses hublots à ce vieux Pew. C’était un maître chi-
rurgien, çui qui m’a amputé… sorti du collège et tout… du latin plein
le seau et je ne sais pu quoi encore ; mais n’empêche qu’il a été
pendu comme un chien et qu’il a séché au soleil avec les autres, à
Corso Castle. C’étaient les hommes à Roberts, ceux-là, et tout leur
malheur est venu parce ce qu’ils avaient changé les noms de leurs
bateaux… le Royal Fortune, etc. Quand un navire est baptisé d’une
façon, je dis qu’il doit rester pareil. C’est comme ça qu’on a fait avec
le Cassandra, qui nous a tous ramenés sains et saufs de Malabar,
après qu’England a pris le Vice-roi des Indes ; de même pour le
vieux Walrus, le vieux navire de Flint, que j’ai vu ruisselant de sang
et chargé d’or à couler.
- Ah ! s’écria une autre voix (celle du plus jeune marin du bord, évi-
demment plein d’admiration), c’était la fine fleur du troupeau, que
Flint !
- Davis aussi était un gaillard, sous tous rapports, reprit Silver. Mais
j’ai jamais navigué avec lui : d’abord avec England, puis avec Flint,
voilà mon histoire ; et maintenant ici pour mon propre compte, en
quelque sorte. Du temps d’England, j’ai mis neuf cents livres de cô-
té, et deux mille après Flint. C’est pas mal pour un homme de
l’avant. Le tout bien à l’abri en banque. Gagner, c’est rien ; c’est con-
server qu’importe, vous pouvez me croire. Que sont devenus tous
les hommes d’England, à présent ? Je sais pas. Et ceux de Flint ?
Hé ! hé ! la plupart ici à bord, et contents d’avoir de la tarte… ils
mendiaient avant ça, certains. Le vieux Pew, après avoir perdu la
vue, n’a pas eu honte de dépenser douze cents livres en un an,
comme un grand seigneur. Où
est-il maintenant ? Eh bien, il est
mort maintenant, et à fond de ca-
le ; mais les deux années précé-
dentes, mille sabords ! il crevait
la faim. Il mendiait, et il volait, et il
égorgeait, et avec ça il crevait la
faim, par tous les diables !
Chapitres 10 et 11 (d’après la traduction de Théo Varlet)
374
L’Île au trésor a d’abord pa-ru dans le magazine Young Folks du 1er octobre 1881 au 28 janvier 1882 sous for-mes d’épisodes, puis en ro-man en 1883.
QUESTIONS
CHAPITRE 10
1. Au moment où Jim rentre dans le tonneau, que se passe-t-il sur le
bateau ? Relevez les termes qui montrent que c’est le calme plat.
2. Pour quelle raison entre-t-il dans le tonneau ? Pour quelle raison y
reste-t-il ?
3. Relevez, dans ces lignes, les mots en rapport avec l’ouïe et la pa-
role.
4. Citez la dernière phrase du chapitre. Pourquoi le chapitre s’arrête-
t-il à ce moment précis ?
CHAPITRE 11
5. Quel est le titre du chapitre ?
6. Qui parle ? Comment Jim le re-
connaît-il ?
7. Quel sentiment Jim éprouve-t-
il ? Pourquoi ?
8. Le personnage qui parle utilise-
t-il un langage soutenu ou fami-
lier ? Justifiez votre réponse.
9. De quoi parle-t-il ?
10. Qu’est-ce que Jim comprend en l’entendant parler ?
RÉDIGEZFaites parler un pirate.
Comme Long John Silver, utilisez
un langage argotique emprunté au
vocabulaire de la marine, transfor-
mez certains mots, enlevez d’au-
tres mots (comme les négations),
faites des fautes dans la construc-
tion de vos phrases, etc.
VOCABULAIREa - Quelle est la nature du mot « île » ?
b - Qu’est-ce qu’un « îlot » ? une « presqu’île » ?
c - Comment appelle-t-on l’habitant d’une île ?
d - Citez au moins deux livres et deux films dont l’histoire se déroule
sur une île.
375
Il n’y a pas que dans la co-médie que le motif du per-sonnage caché est fréquent.Dans le roman d’aventures, un personnage dissimulé (et qui ne voit donc pas) décou-vre (et craint d’être décou-vert) un danger. Cela crée le suspense.
Jim Hawkins a révélé ce qu’il a entendu alors qu’il était dans le tonneau de pomme.
Nos héros s’apprêtent à affronter la mutinerie qui s’annonce.
376
LECTURELisez les chapitres 16 à 19 puis répondez aux questions.
CHAPITRE 16
1. À votre avis, pourquoi le docteur devient-il le narrateur de l'his-
toire ?
2. Qu'est-ce qu'un fortin ? À qui et à quoi sert-il ?
3. Qui est Abraham Gray ?
CHAPITRE 17
4. Quels dangers menacent le châtelain, le docteur et les autres ?
Donnez au moins deux exemples.
5. Qu'arrive-t-il au canot utilisé par le châtelain, le docteur et les au-
tres ?
CHAPITRE 18
6. Quel personnage meurt ?
7. Quels dégâts font les boulets tirés sur le fortin ?
8. Qui arrive au fortin à la fin du chapitre ?
CHAPITRE 19
9. Que garde le docteur dans sa tabatière ?
10. Que vient faire Long John Silver ?
377
L’ÎLE
uand je montai sur le pont, le lendemain matin, l’île se pré-
sentait sous un aspect tout nouveau. La brise était complè-
tement tombée, mais nous avions fait beaucoup de chemin
durant la nuit, et à cette heure le calme plat nous retenait à un demi-
mille environ dans le sud-est de la basse côte orientale. Sur presque
toute sa superficie s’étendaient des bois aux tons grisâtres. Cette
teinte uniforme était interrompue par des bandes de sable jaune gar-
nissant les creux du terrain, et par quantité d’arbres élevés, de la fa-
mille des pins, qui dominaient les autres, soit isolément soit par bou-
quets ; mais le coloris général était terne et mélancolique. Les colli-
nes dressaient par-dessus cette végétation leurs flèches de roc dé-
nudé. Toutes étaient de forme bizarre, et la Longue-Vue, de trois ou
quatre cents pieds la plus haute de l’île, offrait également l’aspect le
plus bizarre, s’élançant à pic de tous côtés, et coupée net au som-
met comme un piédestal qui attend sa statue.
L’Hispaniola roulait bord sur bord dans la houle de l’océan. Les pou-lies grinçaient, le gouvernail battait, et le navire entier craquait, gron-
dait et frémissait comme une manufacture. Je devais me tenir
ferme au galhauban, et tout tournait vertigineusement sous mes
378
L’Hispaniola arrive enfin sur l'île. Au chapitre 6 de la première partie, les personnages expri-maient leur joie à l'idée d'atteindre cette île...
Q
yeux, car, si j’étais assez bon marin lorsqu’on faisait route, rester ain-
si à danser sur place comme une bouteille vide, est une chose que
je n’ai jamais pu supporter sans quelque nausée, en particulier le
matin, et à jeun.
Cela en fut-il cause, ou bien l’aspect mélancolique de l’île, avec ses
bois grisâtres, ses farouches arêtes de pierre, et le ressac qui de-
vant nous rejaillissait avec un bruit de tonnerre contre le rivage
abrupt ? En tout cas, malgré le soleil éclatant et chaud, malgré les
cris des oiseaux de mer qui pêchaient alentour de nous, et bien
qu’on dût être fort aise d’aller à terre après une aussi longue naviga-
tion, j’avais, comme on dit, le cœur retourné, et dès ce premier coup
d’œil je détestai à tout jamais l’idée même de l’Île au Trésor.
Nous avions en perspective une matinée de travail ardu, car il n’y
avait pas trace de vent, il fallait mettre à la mer les canots et remor-
quer le navire l’espace de trois ou quatre milles, pour doubler la
pointe de l’île et l’amener par un étroit chenal au mouillage situé
derrière l’îlot du Squelette. Je montai dans l’une des embarcations,
où je n’avais d’ailleurs rien à faire. La chaleur était étouffante et les
hommes pestaient furieusement contre leur besogne. Anderson com-
mandait mon canot, et au lieu de rappeler à l’ordre son équipage, il
protestait plus fort que les autres.
- Bah ! lança-t-il avec un juron, ce n’est pas pour toujours.
Je vis là un très mauvais signe ; jusqu’à ce jour, les hommes avaient
accompli leur travail avec entrain et bonne humeur, mais il avait suffi
de la vue de l’île pour relâcher les liens de la discipline.
Durant tout le trajet, Long John se tint près de la barre et pilota le na-
vire. Il connaissait la passe comme sa poche, et bien que le timo-nier, en sondant, trouvât partout plus d’eau que n’en indiquait la
carte, John n’hésita pas une seule fois.
- Le reflux a tout nettoyé, dit-il, et c’est comme si cette passe avait
été creusée à la bêche.
Nous mouillâmes juste à l’endroit indiqué sur la carte, à environ un
tiers de mille de chaque rive, la terre d’un côté et l’îlot du Squelette
de l’autre. Le fond était de sable fin. Le plongeon de notre ancre fit
s’élever du bois une nuée tourbillonnante d’oiseaux criards ; mais en
moins d’une minute ils se posèrent de nouveau et tout redevint silen-
cieux.
Chapitre 13, Où commence mon aventure à terre (d’après la traduc-
tion de Théo Varlet)
379
QUESTIONS
LA DESCRIPTION DE L’ÎLE
1. Quel adjectif qualificatif synonyme de tristesse est utilisé deux
fois dans le texte pour qualifier l’île ?
2. Citez les adjectifs de couleur qualifiant l’île.
3. Quel adjectif qualifie la forme de l’île ?
ÎLE DE MAUVAIS AUGURE
4. Quels sont les bruits évoqués dans cette description ? Quelle im-
pression se dégage ?
5. Quel sentiment Jim éprouve-t-il à la vue de l’île ?
6. Cette île annonce-t-elle, comme chez Jules Verne, de belles aven-
tures ? Justifiez votre réponse.
7. Qu’est-ce qui provoque le changement de comportement des ma-
rins ?
8. Qu’est-ce que cette phrase laisse deviner de la suite de l’histoi-
re ?
VOCABULAIRE
LES COULEURS
1. Donnez le radical de « grisâtre ». Comment appelle-t-on cette par-
tie que l’on ajoute à la fin du mot ?
2. Ajoutez « -âtre » aux adjectifs « jaune » et « blanc ».
3. Quel nuance de sens apporte cet ajout ?
LE VOCABULAIRE DE LA MARINE
Celui qui tient le gouvernail gouverne le bateau.
a - Cherchez ce que signifie le mot « gouverner » et donnez plu-
sieurs mots de la même famille. Employez-les ensuite dans une
phrase.
b - De nombreux mots appartenant au vocabulaire de la marine sont
utilisés couramment. Cherchez la signification de ces mots ou ex-
pressions :
« saborder », « avoir le vent en poupe », « figure de proue », « affa-
ler », « branle-bas de combat », « ancrer ».
380
RÉDACTIONImaginez la chanson dont ces paroles seront le refrain :
Nous étions quinze sur le coffre du mort…
Yo-ho-ho ! et une bouteille de rhum !
Rédigez au moins dix strophes de deux lignes chacune. Chaque stro-
phe sera suivie du refrain.
Pour cela, inspirez-vous de votre lecture de L'Île au trésor (des aventu-
res des pirates, de leur violence, de leurs règles...). Citez les diffé-
rents personnages (Flint, Silver, Billy Bones, Israel Hands...). Utilisez
le vocabulaire de la marine appris au cours des séances.
BARÈME
• Le texte est lisible, sans ratures : 2 points
• Le texte est correctement ponctué : 2 points
• L'orthographe lexicale est correcte : 2 points
• L'orthographe grammaticale est correcte : 2 points
• Le texte est composé de 10 strophes entrecoupées du refrain : 2 points
• Le texte est cohérent avec le refrain
(temps des verbes, emploi du pronom
personnel « nous »...) : 2 points
• Le texte s'appuie sur la vie des pirates
dans L'Île au trésor : 2 points
• On retrouve de nombreux personna-
ges de L'Île au trésor : 2 points
• Le vocabulaire de la marine est exploi-
té : 2 points
• La copie fait preuve d'originalité, d'un
effort de recherche... : 2 points
381
INTERACTIF 8.1 Rédigez et envoyez votre travail
L’ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ
« La brise était complètement tombée, mais nous avions fait beau-
coup de chemin durant la nuit »
a - Relevez les verbes.
b - Pourquoi y a-t-il un « e » à « tombée »?
c - Pourquoi n’y a-t-il pas de « s » à « fait » ?
1. LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC « ÊTRE »
Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « être », le participe passé
s’accorde en genre et en nombre avec le sujet :
Ils sont parvenus en territoire ennemi.
Le participe passé employé sans l’auxiliaire « être » suit les règles
d’accord du participe passé employé avec « être ».
Dévoués, les soldats se sont battus jusqu’à la fin.
À la forme passive, le participe passé s’accorde également avec le
sujet :
Une grande victoire a été emportée par la cavalerie.
382
2. LE PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC « AVOIR »
A - AVEC LE SUJET
Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé
ne s’accorde pas avec le sujet :
Ils ont combattu dans de terribles conditions.
B - AVEC LE COD
Lorsqu’il est employé avec l’auxiliaire « avoir », le participe passé
s’accorde avec le COD si celui-ci est placé avant le verbe :
Ils l’ont méritée, cette victoire.
Dans l’exemple ci-dessus, le participe passé « méritée » s’accorde
avec le pronom personnel « l’ » (mis pour la). Ce pronom est placé
avant le verbe, sa fonction est COD (Ils ont mérité la victoire), le par-
ticipe passé s’accorde donc avec le pronom.
Le COD placé avant le verbe peut être :
• Un pronom personnel (voir l’exemple ci-dessus)
• Un pronom relatif : L’évasion qu’ils ont tentée ne pouvait réussir.
(Demandez-vous : « Ils ont tenté quoi ? ». Il s’agit de l’évasion repris
par le pronom relatif « que » dont la fonction est COD)
• Un nom précédé d’un déterminant interrogatif :
Quelles armes avez-vous prises ? Combien de balles ont-ils tirées ?
3. CAS PARTICULIERS
A - LES PARTICIPES PASSÉS INVARIABLES
Le participe passé ne s’accorde pas avec le pronom personnel
« en » même si celui-ci est COD :
Il en a remporté, des victoires !
Le participe passé des verbes « laisser » et « faire » suivi d’un infini-
tif ne s’accorde jamais :
Les prisonniers que le geôlier a fait évader ont été rattrapés.
Tous ces prisonniers, il les a laissé filer !
B - LES PARTICIPES PASSÉS SUIVIS D’UN INFINITIF AUTRE QUE « LAISSER » ET « FAIRE »
Ils s’accordent avec le sujet de l’infinitif si ce sujet est placé avant le
verbe :
Le geôlier a libéré les prisonniers. Il les a regardés s’enfuir.
Ils ne s’accordent pas dans tous les autres cas :
Si le sujet du verbe à l’infinitif n’est pas exprimé, le participe passé
« vu » ne s’accorde pas :
Les prisonniers qu’il a vu capturer étaient jeunes.
383
En effet, l’infinitif « capturer » n’a pas de sujet. De plus, « les prison-
niers » est COD de « capturer » et non de « vu ».
EXERCICES
384
INTERACTIF 8.2 Trouvez le par-ticipe passé des verbes
(Révision)
INTERACTIF 8.4 Trouvez le par-ticipe passé des verbes
(Révision)
INTERACTIF 8.3 Trouvez et ac-cordez le participe passé
INTERACTIF 8.5 Trouvez le par-ticipe passé correctement ac-cordé
INTERACTIF 8.6 Trouvez le par-ticipe passé correctement ac-cordé
385
Choisissez la règle que vous voulez réviser.
INTERACTIF 8.7 Réviser l’accord du participe passé
EXPOSÉ
SUJET
Réalisez un exposé sur les pirates.
SUPPORT
Utilisez un logiciel de pré-
sentation (Open Office Im-
press, PowerPoint, Keynote...).
CONSEILS
• Faites de nombreuses recher-
ches (ne vous contentez
pas de visiter un
seul site).
• Ne faites pas
de copier
coller. Di-
tes les choses avec vos propres mots.
• Recherchez des illustrations de bonne qualité, et citez les
sites où vous les avez trouvées.
MÉTHODE
Répondez à ces questions :
• Qu'est-ce qu'un pirate ? Quelles
différences y a-t-il entre un bouca-
nier ou un corsaire ?
• Y a-t-il encore des pirates aujour-
d'hui ? Expliquez.
• Comparez les portraits de Billy Bo-
nes, Chien Noir, l'aveugle Pew et
Long John Silver. Quels sont leurs
points communs ? Quelles sont
leurs différences ?
• À quoi ressemble un
386
pirate ?
• Pourquoi sont-ils effrayants ?
• Relevez dans L'Île au trésor des éléments sur la vie des pirates, et
racontez leur quotidien.
• Existe-t-il des règles dans le monde de la piraterie ? Lesquelles ?
L'AUDITOIRE
• Ne lisez pas votre exposé. Regardez ceux à qui vous vous adres-
sez.
• Présentez-leur des images illustrant votre propos.
• Posez-leur des questions, faites-les participer.
• Demandez-leur, à la fin, s'ils ont des questions. Soyez capable de
leur répondre.
• Donnez-leur un petit questionnaire afin de vérifier ce qu'ils ont rete-
nu.
BARÈME
• Les parties demandées ont été faites : 5 points
• Exposé riche en informations : 3 points
• Les informations sont exprimées clairement en un style personnel :
2 points
• L'exposé n'est pas simplement lu. Les élèves s'adressent aux au-
tres : 2 points
• Des illustrations bien choisies agrémentent l'exposé : 2 points
• Un logiciel de présentation est utilisé : 2 points
• Les élèves savent répondre aux questions : 2 points
• Un petit questionnaire a été distribué : 2 points
QUELQUES SITES À VISITER
• Wikipédia
• Pirates & corsaires
• Pirates
• Les pirates
• Dodo pirate
• Flibuste
• Les corsaires
387
VIDÉO 8.2 Les pirates de L’Île au trésor
QUESTIONNAIRE DE LECTURE
Lisez les chapitres 20 à 34, et répondez aux questions suivantes.
CHAPITRES 20 À 29
1. Lors de l'attaque du fortin par les pirates, qu'arrive-t-il au capi-
taine ?
2. Après l'attaque, que fait Jim Hawkins ?
3. Qui est tué par Jim ?
4. De quelle façon ?
5. Où Jim est-il blessé ?
6. Que devient L'Hispaniola ?
7. Pourquoi Jim ne se rend-il pas compte que les pirates sont désor-
mais installés dans le fortin ?
8. Qui le protège contre les pirates qui veulent le tuer ?
CHAPITRES 29 À 34
1. Quel livre les pirates ont-ils utilisé pour faire la tache noire ?
2. Quel personnage vient rendre visite aux pirates dans le fortin ?
Pourquoi ?
3. Pourquoi Jim ne s’enfuit-il pas en sautant par-dessus la palissade
du fortin ?
4. Que craignent les pirates lorsqu’ils entendent chanter « Quinze
hommes sur le coffre de l’Homme mort… » ?
388
5. Qui chante en réalité ?
6. Qu’est-ce que les pirates s’apprêtent à faire lorsqu’ils constatent
que le trésor n’est plus là ?
7. Où se trouve le trésor ?
8. À la fin, combien reste-t-il de pirates ?
9. Qu’advient-il d’eux ? Pourquoi ?
10. Que devient Long John Silver ?
Vous vous perdez dans cette histoire ? Jetez un œil sur cette carte
mentale.
389
L’attaque du fortin
DICTÉES
DICTÉE 1
UNE MAUVAISE PASSE
Mots qui vous sont donnés :
• Goélette
• Potence
DICTÉE 2
LE CORACLE
390
AUDIO 8.1Écoutez le texte
AUDIO 8.3Écrivez le texte
AUDIO 8.2Écoutez le texte
AUDIO 8.4Écrivez le texte
ISRAËL HANDS
Jim a pris le canot de Ben Gunn. Après bien des difficultés, il parvient à embarquer sur l’Hispa-niola. À son bord, le cadavre de l’un des pirates et Isarël Hands, blessé.
Malgré tout ce qui les oppose, Jim et Israël s’entendent pour tenter de ramener la goélette lais-sée à l’abandon à l’abri dans la baie du Nord.
e mis la barre au vent toute, et l’Hispaniola vira rapidement et
courut l’étrave haute vers le rivage bas et boisé.
L’excitation de ces dernières manœuvres avait un peu relâché la vi-gilance que j’exerçais jusque-là, avec assez d’attention, sur le quar-
tier-maître. Tout absorbé dans l’attente que le navire touchât, j’en
avais complètement oublié le péril suspendu sur ma tête, et demeu-
rais penché sur le bastingage de tribord, regardant les ondulations
qui s’élargissaient devant le taille-mer. Je serais tombé sans lutter
pour défendre ma vie, n’eût été la soudaine inquiétude qui s’empara
de moi et me fit tourner la tête. Peut-être avais-je entendu un craque-
ment ou aperçu du coin de l’œil son ombre se mouvoir ; peut-être
391
J
fut-ce un instinct semblable à celui des chats ; en tout cas, lorsque
je me retournai, je vis Hands, le poignard à la main, déjà presque
sur moi.
Quand nos yeux se rencontrèrent, nous poussâmes tous deux un
grand cri ; mais tandis que le mien était le cri aigu de la terreur, le
sien fut le beuglement de furie d’un taureau qui charge. À la même
seconde il s’élança, et je fis un bond de côté vers l’avant. Dans ce
geste, je lâchai la barre, qui se rabattit violemment sur bâbord ; et
ce fut sans doute ce qui me sauva la vie, car elle frappa Hands en
pleine poitrine et l’arrêta, pour un moment, tout étourdi.
Il ne s’était pas remis du choc que je me trouvais en sûreté, hors du
coin où il m’avait acculé, avec tout le pont devant moi. Juste au
pied du grand mât, je m’arrêtai, tirai un pistolet de ma poche, et vi-
sai avec sang-froid, bien que l’ennemi eût déjà fait volte-face et re-
vînt encore une fois sur moi. Je pressai la détente. Le chien s’abat-
tit, mais il n’y eut ni éclair ni détonation. L’eau de mer avait gâté la
poudre. Je maudis ma négligence. Pourquoi n’avoir pas depuis long-
temps renouvelé l’amorce et rechargé mes seules armes ? Je n’au-
rais pas été comme à présent un mouton en fuite devant le boucher.
Malgré sa blessure, c’était merveille comme il allait vite, avec ses
cheveux grisonnants lui voltigeant sur la figure, et son visage lui-
même aussi rouge de précipitation, et de furie, que le rouge d’un pa-villon. Je n’avais pas le temps d’essayer mon autre pistolet, et
guère l’envie non plus, car j’étais sûr que ce serait en vain. Je voyais
clairement une chose : il ne me fallait pas simplement reculer devant
mon adversaire, car il m’aurait bientôt acculé contre l’avant, comme
il venait, un instant plus tôt, de m’acculer presque à la poupe. Une
fois pris ainsi, neuf ou dix pouces du poignard teinté de sang met-
traient fin à mes aventures de ce côté-ci de l’éternité. J’appliquai
mes paumes contre le grand mât, qui était de bonne grosseur, et at-
tendis, tous les nerfs en suspens.
Voyant que je m’apprêtais à me dérober, il s’arrêta lui aussi, et une
minute ou deux se passèrent en feintes de sa part, et en mouve-
ments correspondants de la mienne. C’était là un jeu de cache-ca-
che auquel je m’étais maintes fois amusé durant mon enfance, par-
mi les rochers de la crique du Mont-Noir ; mais je n’y avais encore
jamais joué, on peut le croire, d’une façon aussi âprement palpitante
que cette fois-ci. Pourtant, je le répète, c’était un jeu d’enfant, et je
me croyais capable de surpasser en agilité un marin d’un certain
âge, et blessé à la cuisse. En somme, mon courage s’accrut telle-
ment que je me permis quelques rapides réflexions sur l’issue de l’af-
faire. Mais tout en constatant que je pouvais la retarder longtemps,
je ne voyais nul espoir de salut définitif.
Les choses en étaient là, quand soudain l’Hispaniola toucha, hésita,
racla un instant le sable de sa quille, puis, prompte comme un coup
de poing, chavira sur bâbord, de telle sorte que le pont resta incliné
sous un angle de quarante-cinq degrés, et que la valeur d’une de-
mi-tonne d’eau jaillit par les ouvertures des dalots et s’étala en une
flaque entre le pont et le bastingage.
Nous fûmes tous deux renversés en même temps, et roulâmes pres-
que ensemble dans les dalots, où le cadavre raide de Bonnet-
Rouge, les bras toujours en croix, vint s’affaler après nous. Nous
étions si proches, en vérité, que ma tête donna contre le pied du
quartier-maître, avec un heurt qui fit s’entrechoquer mes dents. En
dépit du coup, je fus le premier relevé, car Hands s’était empêtré
dans le cadavre. La soudaine inclinaison du navire avait rendu le
392
Un pas de plus, maître Hands, et je vous fais sauter la cervelle !
pont impropre à la course : il me fallait trouver un nouveau moyen
d’échapper à mon ennemi, et cela sur-le-champ, car il allait m’at-
teindre. Prompt comme la pensée, je bondis dans les haubans
d’artimon, escaladai les enfléchures l’une après l’autre, et ne
repris haleine qu’une fois établi sur les barres de perroquet.
Ma promptitude m’avait sauvé : le poignard frappa moins d’un
demi-pied au-dessous de moi, tandis que je poursuivais ma fuite
vers les hauteurs. Israël Hands resta là, la bouche ouverte et le
visage renversé vers moi : on eût dit en vérité la statue de la sur-
prise et de la déception.
Profitant de ce répit, je rechargeai sans plus attendre l’amorce de
mon pistolet qui avait raté, et lorsque celui-ci fut en état, pour
plus de sécurité je me mis à vider l’autre et à le recharger entière-
ment.
En présence de ma nouvelle occupation, Hands demeura tout
étonné : il commençait à s’apercevoir que la chance tournait con-
tre lui ; et après une hésitation visible, lui aussi se hissa pesam-
ment dans les haubans et, le poignard entre les dents, se mit à
monter avec lenteur et maladresse. Cela lui coûta un temps infini
et maints grognements de tirer après lui sa jambe blessée ; et
j’avais achevé en paix mes préparatifs, qu’il n’avait pas encore
393
dépassé le tiers du trajet. À ce moment, un pistolet dans chaque
main, je l’interpellai :
- Un pas de plus, maître Hands, et je vous fais sauter la cervelle !…
Les morts ne mordent pas, vous savez bien, ajoutai-je avec un rica-
nement.
Il s’arrêta aussitôt. Je vis au jeu de sa physionomie qu’il essayait de
réfléchir, mais l’opération était si lente et laborieuse que, dans ma
sécurité retrouvée, je poussai un éclat de rire. Enfin, et non sans ra-
valer préalablement sa salive, il parla, le visage encore empreint
d’une extrême perplexité. Il dut, pour parler, ôter le poignard de sa
bouche, mais il ne fit pas d’autre mouvement.
- Jim, dit-il, je vois que nous sommes mal partis, toi et moi, et que
nous devons conclure la paix. Je t’aurais eu, sans ce coup de rou-lis ; mais moi je n’ai pas de chance, et je vois qu’il me faut mettre
les pouces, ce qui est dur, vois-tu, pour un maître marinier, à l’égard
d’un blanc-bec comme toi, Jim.
Je buvais ses paroles en souriant, aussi fier qu’un coq sur un mur,
quand, tout d’une haleine, il
ramena sa main droite par-
dessus son épaule. Quelque
chose siffla en l’air comme
une flèche ; je sentis un choc
suivi d’une douleur aiguë, et
me trouvai cloué au mât par
l’épaule. Dans l’excès de ma
douleur et dans la surprise du
moment - je ne puis dire si ce
fut de mon plein gré, et je suis en tout cas certain que je ne visai
pas - mes pistolets partirent tous les deux à la fois, et tous les deux
m’échappèrent des mains. Ils ne tombèrent pas seuls : avec un cri
étouffé, le quartier-maître lâcha les haubans et plongea dans l’eau
la tête la première.
Chapitre 26, Israël Hands (d’après la traduction de Théo Varlet)
QUESTIONS
QUAND NOS YEUX SE RENCONTRÈRENT
1. Quel sentiment éprouve Jim avant qu’Israël Hands ne tente de le
tuer ? Qu’est-ce qui lui procure ce sentiment ? Lisez la page 391
pour répondre.
2. Qu’est-ce qui montre, dans cette phrase, que le combat qui s’an-
nonce est fortement inégal ? Pour quelles raisons ce combat est-il
inégal ?
3. « Je serais tombé sans lutter pour défendre ma vie »
Que signifie le verbe « tomber » ?
4. Qu’est-ce qui a empêché Jim de « tomber » ?
5. Quel geste sauve ensuite Jim ? Finalement, à quoi doit-il sa sur-
vie ?
394
Le héros du roman d’aventu-res est un jeune enfant que ses aventures mettent à l’épreuve du monde des adultes.Ses aventures sont un véritable apprentissage de la vie. On parle alors de récit initiatique.
LE COMBAT
6. Quelles sont les différentes étapes du combat ?
7. Par rapport à Hands, quels qualités et avantages possède Jim ?
8. À quel moment le combat ressemble-t-il à un jeu ? Répondez en
citant le texte.
9. Jim se comporte-t-il comme un enfant ? Pourquoi ? Quel rôle cet
épisode joue-t-il dans l’évolution de Jim ?
10. À quel moment le combat devient-il drôle ? Justifiez votre ré-
ponse en vous appuyant sur le texte.
11. Relevez les nombreux détails qui montrent pourtant que la situa-
tion n’a vraiment rien de drôle.
12. De quelle façon le combat se termine-t-il ?
VOCABULAIRE
GÂTER
a - Cherchez dans un dictionnaire l’origine du mot « gâter ». Rappe-
lez sa définition.
b - Quel est le sens du verbe pronominal « se gâter » ?
c - Que signifie pourtant le mot « gâter » dans la phrase « Cet en-
fant a été gâté pour Noël » ?
LES VERBES DE MOUVEMENT
On trouve de nombreux verbes de mouvement lors de ce combat
(« se mouvoir », «se retourner», « s’élancer »...).
Trouvez tous les autres.
RÉDIGEZRacontez un combat se situant sur le mât.
Pour cela, utilisez le vocabulaire que vous avez découvert (poulie,
hauban, perroquet, etc.). Utilisez également des verbes de mouve-
ment que vous avez relevés dans l’exercice précédent.
395
« PIÈCES DE HUIT ! »
Débarrassé de Hands, la goélette en sécurité, Jim parvient à gagner la terre ferme. Il est impa-tient de rejoindre le fortin et ses compagnons afin de leur conter ses incroyables aventures.
C’est la nuit.
’arrivai enfin aux limites de la clairière. Son extrémité ouest
était déjà baignée de clair de lune ; le reste, et le fortin même,
reposait encore dans une ombre noire que rayaient de lon-
gues rainures de lumière argentée. De l’autre côté du fortin, un
énorme feu s’était réduit en braises vives dont l’immobile et rouge
réverbération formait un vigoureux contraste avec la blanche clarté
de la lune. Pas un bruit humain, nul autre son que les frémissements
de la brise.
Je m’arrêtai avec beaucoup d’étonnement, et peut-être aussi un peu
d’effroi. Ce n’était pas notre habitude de faire de grands feux : nous
étions, en effet, par ordre du capitaine, assez regardants sur le bois
à brûler, et je commençais à craindre que les choses n’eussent mal
tourné en mon absence.
Je fis le tour par l’extrémité est de la palissade, en me tenant tout
contre, dans l’ombre, et, à un endroit propice, où les ténèbres
étaient plus épaisses, je franchis la clôture.
Pour plus de sûreté, je me tins à quatre pattes et rampai sans bruit
vers l’angle de la maison. En approchant j’éprouvai un soudain et
grand soulagement. Le bruit n’a rien d’agréable en soi, et je m’en
suis souvent plaint, à d’autres moments ; mais en cette minute-là ce
me fut une musique céleste que d’entendre mes amis ronfler ensem-
ble, d’un sommeil si profond et paisible. Le cri maritime de la vigie,
ce beau : « Tout va bien ! » ne parut jamais plus rassurant à mes
oreilles.
Néanmoins, une chose n’était pas douteuse : ils se gardaient de fa-
çon exécrable. Que Silver et ses amis fussent survenus maintenant
au lieu de moi, pas une âme n’aurait vu lever le jour. « Voilà ce que
c’est, pensai-je, d’avoir un capitaine blessé. » Et, une fois de plus, je
me reprochai vivement de les avoir abandonnés dans ce danger
avec si peu d’hommes pour monter la garde.
396
J
Cependant j’étais arrivé à la porte. Je m’arrêtai. Il faisait tout noir à
l’intérieur, et mes yeux n’y pouvaient rien distinguer. Par l’ouïe, je per-
cevais le tranquille bourdon des ronfleurs, et par intervalles un petit
bruit, un trémoussement et un becquètement dont je ne pouvais dé-
terminer l’origine.
Les bras tendus devant moi, je pénétrai sans bruit. J’irais me cou-
cher à ma place (pensais-je avec un petit rire muet) et m’amuserais
à voir leurs têtes quand ils me découvriraient au matin.
Mon pied heurta quelque chose de mou : c’était la jambe d’un dor-
meur, qui se retourna en grognant, mais sans se réveiller.
Et alors, tout d’un coup, une voix stridente éclata dans les ténèbres :
« Pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit !
pièces de huit ! » et ainsi de suite, sans arrêt ni changement,
comme un cliquet de moulin.
Le perroquet vert de Silver, Capitaine Flint ! C’était lui que j’avais en-
tendu becqueter un morceau d’écorce ; c’était lui, qui, faisant
meilleure veille que nul être humain, annonçait ainsi mon arrivée par
sa fastidieuse rengaine !
Je n’eus pas le temps de me ressaisir. Aux cris aigus et assourdis-
sants du perroquet, les dormeurs s’éveillèrent et bondirent. Avec un
énorme juron, la voix de Silver cria :
- Qui vive ?
Je tentai de fuir, me jetai violemment contre quelqu’un, reculai, et
courus droit entre les bras d’un second individu, qui les referma et
me retint solidement.
- Apporte une torche, Dick, ordonna Silver, lorsque ma capture fut
ainsi assurée.
Et l’un des hommes sortit de la maison, pour rentrer presque aussi-
tôt porteur d’un brandon enflammé.
Chapitre 27, « Pièces de huit ! » (d’après la traduction de Théo Var-
let)
QUESTIONS
À L’APPROCHE DU FORTIN
1. Quelle est l’atmosphère de ce début de texte ?
2. Par quels sentiments passe alors le narrateur en approchant du
fortin ? Répondez en vous appuyant sur le texte.
DANS LE FORTIN
3. Une fois arrivé à la porte du fortin, que voit-il ?
4. Quels sens lui permettent de se repérer à l’intérieur du fortin ?
397
Jim est désormais « prison-nier » des pirates.
398
5. Jim se doute-t-il de quelque chose ? Quels indices auraient ce-
pendant dû l’alerter ?
6. À quel moment comprend-on que Jim s’est jeté dans la gueule du
loup ? Quels mots l’annoncent ?
7. Une voix stridente éclata dans les ténèbres : « Pièces de huit !
pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! pièces de huit ! »
• À quel temps est le verbe ?
• Relevez le complément circons-
tanciel.
• Comment sont rapportées les
paroles ? Qui parle ? Quel rôle
joue celui qui parle ?
8. À quel moment la lumière appa-
raît-elle ? Pourquoi est-ce à ce
moment précis ?
RÉDIGEZVous êtes dans le noir. Racontez votre arrivée dans une pièce où
vous attend un personnage que vous n’attendez pas.
Utilisez de nombreux verbes de mouvement. Par l’ouïe, l’odorat ou
le toucher, dites ce que vous perce-
vez. Ne révélez la présence d’un au-
tre personnage qu’au dernier mo-
ment de votre texte.
399
Afin de préserver le sus-pense, le narrateur choisit de raconter l’histoire selon le point de vue du person-nage : il ne raconte que ce voit et pense le personnage. S’il ne voit rien, le lecteur non plus.C’est le point de vue interne.
INTERACTIF 8.8 Rédigez et envoyez votre travail
RÉDACTION
SUJET
Après avoir trouvé le trésor, tous sont repartis, sauf trois des pirates.
Racontez la première journée de ces trois pirates abandonnés sur
l'île.
Imaginez comment se passe la journée de ces pirates. Ils viennent de
se réveiller, ils ont probablement bu beaucoup de rhum, etc. Que pen-
sent-ils ? Que font-ils ?
Utilisez l'imparfait, le plus-que-parfait, le passé simple pour raconter
votre histoire.
BARÈME
• Le texte est lisible, sans ratures : 2 points
• Le texte est composé de paragraphes : 2 points
• Le texte est correctement ponctué : 2 points
• L'orthographe lexicale est correcte : 2 points
• L'orthographe grammaticale est correcte : 2 points
• L'imparfait, le plus-que-parfait et le passé simple sont utilisés et cor-
rectement conjugués : 2 points
• La rédaction fait le récit de cette première journée : 3 points
• L'élève utilise ses connaissances du roman pour enrichir son his-
toire : 3 points
• Le vocabulaire est varié, riche ; le style, agréable à lire : 2 points
400
Je voudrais chaleureusement remercier toutes les personnes sans lesquelles je n’aurais eu ni le courage, ni trouvé les moyens de faire ce
manuel.
Ce manuel - issu du crowdfunding - leur est dédié.
Depuis que j’écris des manuels, je rencontre de ces individus qui œuvrent sans en tirer aucune reconnaissance, et qui ont parfois souhaité
garder l’anonymat. Que tous soient chaleureusement remerciés.
Christophe Herlory, Anne Andrist, Claire Marotine, Lionel Maurel, Stéphane Pouyaud, Anne Pénicaud, Tony P., David Hébert, Pierrick An-dré, Gabriel Scherer, Antoine Diamant-Berger, Patrick Berthault, Céline Fédou, Catherine Herlory, Jean-Marie Chassany, Josiane Bicrel, Estelle Mayet, Jean-Frédéric Bachy, Ticeman, Didier Villers, Jean-Marc Roosz, Solen Lahaye Sibiril, Jean-Philippe Douet, Nicolas Mey, Élo-die A., Alan Crevon, Nathalie Becoulet, Marie Volta, Mikaël Guerriero, Bastien Schmitt, Romain Sertelon, Geoffrey Galinaud, Nolwenn Houry, Jacques Houry, Sophie de Abreu, Céline Rondreux, Jérôme Dumont, Laura Klein, Philippe Minzière, Geneviève Royer, François La-moureux, Denise Pierrot, Enora Burlot, Thomas Fourmeux, Erwann Houry, Chourmette, Sarah Herlory, David Eble, Framasoft, Stéphanie de Vanssay, Christine Fiasson, Emmanuel Dewaele, Stéphanie Houry, Jérôme Choain, Cyrille Largillier, Christian Ducass, Jean-Max Rey-mond, Véronique Favre, Éric Vigo, Valérie Felder, Coralie Ulysse, Fred Sauzeau, Emmanuel Quatrefages, Matthieu Marc, Laurent Gruber, Maxime Folschette, Brice Rothschild, Gwenvred Latimier, Emmanuelle Helly, Gwenvred, Eric Parthuisot, Évelyne Viret, Lyclic, Virpeen, Ju-lien Couland, Steven Leroux, Yves Clavier, Nicolas Koch, Christophe Le Guelvouit, Sylvie Barrat, Suzy Sergent-Fleury, Jean-Marc Poulard, Jacques-Olivier Martin, Anne Coupannec, Daniel Bourrion, Pierre-Yves Gosset, Jean-Francois Chaumont, Jean-Michel Crosnier, Xian Xana-kis, Anne-Marie Patenotte, Cynthia Bertrand, Marie Joncquez, C. Brisset, Sylvie Barrat, Petit prof, Frédéric Abadie, Stéphanie Pleyer, Isa-belle Bougault, Sandra Dupuis
REMERCIEMENTS
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LES ILLUSTRATIONS
VIDÉO DE PRÉSENTATION
• Adoubement
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• Renart
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• Aveugles
http://thenounproject.com/term/low-vision-access/717/
• Homme
http://thenounproject.com/term/man/2/
• Théâtre et masques
http://thenounproject.com/term/theater/15210/
• Clochard
http://thenounproject.com/term/hobo/20565/
• Ballon
http://thenounproject.com/term/hot-air-balloon/776/
• Crâne
http://thenounproject.com/term/skull-and-crossbones/12740/
CHAPITRE I
• L’accolade d’Edmund Blair Leighton
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Edmund_blair_leighton_acco
lade.jpg
• L’empire romain (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:476eur.jpg
• La chanson de Roland (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Merson_Gautier_Chanson_d
e_Roland.jpg
405
• Yvain, le chevalier au lion (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Yvain-dragon.jpg
• Guillaume IX d’Aquitaine (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BnF_ms._12473_fol._128_-_
Guillaume_IX_d%27Aquitaine_(2).jpg
• Tristan et Iseult (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leighton-Tristan_and_Isolde-
1902.jpg
• Notre-Dame de Paris (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:HugoHunchbackNotreDame
02.jpg?uselang=fr
• Première croisade (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Godfrey_of_Bouillon_and_lea
ders_of_the_first_crusade.gif
• La découverte de l’Amérique (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Columbus_Taking_Possessio
n.jpg
• La bataille de Roncevaux
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BLW_Tapestry,_The_Battle_of
_Roncevaux.jpg?uselang=fr
• Chevaliers à l’épée
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8514426f/f10.item
• Bataille de Poitiers de Charles de Steuben
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Steuben_-_Bataille_de_Poitie
rs.png
• Olifant
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Horn_of_Saint_Blaise,_1100-
1200_AD,_South_Italy_or_Sicily,_ivory_-_Cleveland_Museum_of_Art_
-_DSC08529.JPG
• La mort de Roland
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mort_de_Roland.jpg
• Charlemagne d’Albrecht Dürer
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charlemagne-by-Durer.jpg
• Roland sonnant le cor
http://www.gutenberg.org/ebooks/11951
• Le Chevalier à la Croisée des Chemins
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:19-v_2h_Vasnetsov.jpg
• Lancelot passant le pont de l’Épée
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lancelot_passant_le_pont_d
e_l%27Épée.jpg
• Perceval
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Boys_King_Arthur_-_N._C._
Wyeth_-_p214.jpg?uselang=fr
• Détail du Portement de croix de Jérôme Bosch
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_056.jpg
406
• Chevalier
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69345865.r=chevalier.langFR
• Épée
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sword_parts_no_tags.svg
• Ophélie de John Waterhouse
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ophelia_1910.jpg
• Don Quichotte de Gustave Doré
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gustave_Doré_-_Miguel_de_
Cervantes_-_Don_Quixote_-_Part_1_-_Chapter_1_-_Plate_1_%22A_
world_of_disorderly_notions,_picked_out_of_his_books,_crowded_in
to_his_imagination%22.jpg
• Le Chevalier, la Mort et le Diable d’Albrecht Dürer
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Duerer_-_Ritter,_Tod_und_Te
ufel_(Der_Reuther).jpg
• Saint Georges terrassant le dragon de Paolo Uccello
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Paolo_Uccello_047b.jpg
• Tournoi de chevaliers
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Boys_King_Arthur_-_N._C._
Wyeth_-_p246.jpg?uselang=fr
• La Quête du Saint Graal
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84584343/f7.item
• La Légende de saint Julien l'Hospitalier
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6136494k/f4.image
• Mélusine
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Melusinediscovered.jpg
• La fontaine de Barenton
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mabinogion_-_Owain_or_Cyn
on_shelter_from_a_hailstorm.jpg
• Le griffon
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b69515483
• Le phénix
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Phoenix-Fabelwesen.jpg?use
lang=fr
• La table ronde
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Holy-grail-round-table-bnf-m
s_fr-116F-f610v-15th-detail.jpg
• Calice
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Antioch_Chalice,_first_h
alf_of_6th_century,_Metropolitan_Museum_of_Art.jpg
• Aubépine
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Crataegus_monogyna_Sturm
_08004.jpg?uselang=fr
• Un chevalier et sa dame
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Meister_der_Manessischen_
Liederhandschrift_001.jpg
407
• Chevalier blond (Codex Manesse)
http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me
diaviewer/File:Codex_Manesse-Minnesänger_1.jpg
• Roi (Codex Manesse)
http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me
diaviewer/File:Codex_Manesse_Heinrich_VI._(HRR).jpg
• Tonsure (Codex Manesse)
http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me
diaviewer/File:Codex_Manesse_285r_Rost_Kirchherr_zu_Sarnen.jpg
• Dame (Codex Manesse)
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a8/Codex_Manes
se_Gottfried_von_Neifen.jpg
• Échecs (Codex Manesse)
http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me
diaviewer/File:Meister_der_Manessischen_Liederhandschrift_004.jp
g
• Banquet (Codex Manesse)
http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me
diaviewer/File:Codex_Manesse_308v_Steinmar.jpg
• Combattants
http://commons.wikimedia.org/wiki/Codex_Manesse?uselang=fr#me
diaviewer/File:Codex_Manesse_Albrecht_von_Haigerloch.jpg
• Dames
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/32/Codex_Manes
se_204r_Von_Scharpfenberg.jpg
• Château de Beynac
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Beynac-et-Cazenac_-_Châte
au_de_Beynac_-_PA00082380_-_031.jpg
• Chevalier en 3D
https://3dwarehouse.sketchup.com/model.html?id=a2c6a4721b387
10818ea8690b1cec9c1
• Château de Castelnaud
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vue_d'ensemble_Château_d
e_Castelnaud.jpg
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f610.image
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f614.image
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f630.image
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f634.image
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f638.image
408
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f642.image
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f646.image
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f648
• Le Moyen-âge et la Renaissance
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544605w/f654.image
CHAPITRE II
• Renard dans la neige de Gustave Courbet
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fox_In_The_Snow_-_Courbet
_(1860).JPG
• Roman de Renart (vidéo)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f48.item
• Roman de Renart (vidéo)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f14.item
• Philippe II (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Naissance_Philippe_II.jpg
• Saladin (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saladin_attacks_Jaffa_crusa
des.jpg
• Saint Louis (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rouget_-_Saint_Louis_média
teur_entre_le_roi_d%27Angleterre_et_ses_barons_(23_janvier_1264)
.jpg
• Pierre de Saint-Cloud
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pierre_de_Saint-Cloud.jpg?u
selang=fr
• Un clerc
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f110.item
• Adam et Ève de Lucas Cranach l’ancien
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lucas_Cranach_d._Ä._-_Ada
m_and_Eve_-_WGA05625.jpg
• Le Roman de Renart
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f48.planchecontact
• Animal lisant
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f47.item
• Manuscrit
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f50.item
• Tiécelin volant un fromage
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f37.image
409
• Le renard et le corbeau
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5426266t/f7.image
• Renart fait le mort
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f23.image
• Renart et les pêcheurs
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f24.image
• Renart repart avec les anguilles
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f25.image
• Le renard et le paysan
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60004625/f310.item
• Un renard
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/df/Fox_study_6.jp
g
• Ysengrin pris dans la glace
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reineke_18A.jpg?uselang=fr
• Renart dans le puits
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f89.image
• Le puits
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f88.image
• Renart et Ysengrin dans le puits
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566860z/f90.image
• Le Renard et le Bouc
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54338578/f24.image
• Combat de Renart et d’Ysengrin
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reineke_21A.jpg
• Renart blesse Ysengrin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60009654/f22.item
• Combat de Renart et d’Ysengrin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65779189/f203.image
• Pet (vidéo)
http://thenounproject.com/term/farting-and-walking-away/30779/
• Chaise (vidéo)
http://thenounproject.com/term/chair/23790/
• Pied (vidéo)
http://thenounproject.com/term/foot/67773/
• Meurtre (vidéo)
http://thenounproject.com/term/chalk-outline/15236/
• Boire (vidéo)
http://thenounproject.com/term/drink/21412/
• Balai (vidéo)
http://thenounproject.com/term/broom/30688/
410
• Perplexe (vidéo)
http://thenounproject.com/term/man/53704/
CHAPITRE III
• L’escamoteur
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_051.jpg
• Scène de foire (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Scène_de_foire_-_ca_1400_-
_BNF_Fr12559_f167.jpg
• Jongleurs (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Juglar.jpg
• La peste noire (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Smallpox01.jpg
• La bataille de Crécy (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Crécy_-_Grandes_Chronique
s_de_France.jpg
• La Farce de maître Pathelin (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Farce_de_Maître_Pathelin
.png
• Vieille femme de Pieter Bruegel l'Ancien
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pieter_Bruegel_d._Ä._001.jp
g?uselang=fr
• Vache noire et blanche de Carlo Dalgas
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carlo_Dalgas_-_Black_and_
white_cow_standing._Study._-_Google_Art_Project.jpg
• Enluminure représentant les trois ordres
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cleric-Knight-Workman.jpg
• Illustratrion du codex Manesse
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Codex_Manesse_113v_Hess
o_von_Reinach.jpg
• La Parabole des aveugles de Pieter Brueghel l'Ancien
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pieter_Bruegel_the_Elder_-_
The_Parable_of_the_Blind_Leading_the_Blind_-_WGA3511.jpg
• Foire de Champagne au XIIIe siècle
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Foire_de_Champagne_XIIIe.j
pg
• Belphégor
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Belphegor.jpg?uselang=fr
• L’art de péter
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Art-de-peter.jpg
• Le triomphe de la mort de Pieter Bruegel l'Ancien
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Thetriumphofdeath.jpg
• Représentation d’un mystère
http://fr.wikimini.org/wiki/Théâtre_au_Moyen_Âge
411
• Perdrix d’Archibald Thorburn
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archibald_Thorburn_French_
partridge_and_chicks_1915.jpg?uselang=fr
• L’ascension du ciel de Jérôme Bosch
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hieronymus_Bosch_013.jpg?
uselang=fr
• Le reniement de saint Pierre de Caravage
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caravaggio_denial.jpg
• L’incrédulité de saint Thomas de Caravage
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Caravage_-_L%27incréd
ulité_de_Saint_Thomas.jpg
• La Conversion de saint Paul de Caravage
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caravaggio_-_Conversione_
di_San_Paolo_(Odescalchi).jpg
• Rossignol
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nachtigall1.jpg
CHAPITRE IV
• L’imprimerie (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Presse_xylographie.jpg
• Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Da_Vinci_Vitruve_Luc_Viatour
.jpg
• François 1er (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:François_Ier_Louvre.jpg
• Gargantua (vidéo)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040342n.r=gargantua.langFR
• Pantagruel
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65346187/f139.image
• Les Grandes et inestimables Chroniques de l’énorme géant Gar-
gantua
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gargantua.JPG
• François Rabelais
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Francois_Rabelais_-_Portrait.
jpg
• Anathomia ossium corporis humani
http://www2.biusante.parisdescartes.fr/img/?refphot=00541&mod=s
• L’enfance de Gargantua de Gustave Doré
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gustave_Doré-L%27Enfance
_de_Gargantua.jpg?uselang=fr
• Naissance de Gargantua
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f38.image
412
• Gargantua naît par l’oreille
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f39.image
• Naissance d’Adonis
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ngv,_maiolica_di_urbino,_pia
tto_con_mirna_partorisce_adone,_1550.JPG
• Léda et le cygne de Giovanni Francesco Melzi
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leda_Melzi_Uffizi.jpg
• Extrait des Voyages de Gulliver
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gullivers_travels1939.ogg
• Arrivée de Christophe Colomb
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Columbus_Taking_Possessio
n.jpg
• Château de Chambord
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Chambord_Castle_Northwest
_facade.jpg
• Le massacre de la Saint-Barthélemy
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Francois_Dubois_001.jpg
• Gargantua de Gustave Doré
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gargantua02.jpg
• Gargantua (édition de 1542)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040342n/f94.image.r=gargantu
a
• Son âme était dans la cuisine
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f75.image
• Tubal Holoferne
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f63.image
• L’appétit venait
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f89.image
• Après souper
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f91.image
• Gargantua assène de l’épée à deux mains
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f94.image
• Gargantua monte à la corde
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f93.image
• Gargantua observe la face du ciel
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272134c/f95.image
• Nature morte avec une tarte à la dinde (de Pieter Claesz)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Still_Life_with_Turkey_Pie_16
27_Pieter_Claesz.jpg
• L’enfance de Pantagruel
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Doré,_L%27enfance_de_Pan
tagruel_(The_childhood_of_Pantagruel).jpg
• Pantagruel, roi des Dipsodes
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10403469.r=pantagruel.langFR
413
• Pantagruel en armure
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272135s/f5.image
• Pantagruel frappant les géants de Gustave Doré
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f167.image
• Le portefaix et le rôtisseur de Gustave Doré
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f221.image
• Fou
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Heinrich_Vogtherr_d._J._Sch
alksnarr.JPG
• Panurge et le marchand
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86000454/f252.image
• Les moutons de Panurge
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65057486/f12.image.r=gargantu
a
CHAPITRE V
• Scapin et Crispin
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Honoré_Daumier_003.jpg
• Molière (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Molière_-_Nicolas_Mignard_(
1658).jpg
• Hernani à la Comédie-Française
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Victor_Hugo-Hernani(2).jpg
• Carte de Paris
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Map_of_Paris_by_Claes_Jan
sz._Visscher_-_Harold_B._Lee_Library.jpg
• Hôtel de Bourgogne
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hôtel_de_Bourgogne_-_interi
or_1767_-_PA_Wille_the_younger_-_NGO3p862.jpg?uselang=fr
• Le théâtre du Marais
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f190.image
• Le Cid
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8436987s
• Décor du premier acte d’Andromède
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f212.image
• Théâtre du Palais-Royal
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Théâtre_du_Palais-Royal_Par
is_1er_005.JPG
• Le ballet comique de la reine
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042830/f204.image
• L’hôtel Guénégaud
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jeu_de_Paume_de_la_Boute
ille_-_location_on_the_1652_Gomboust_map_of_Paris.jpg
414
• La Comédie-Française
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comédie_Française_colonne
s.jpg
• Intérieur de la Comédie-Française
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Comédie-Française_(Odéon)
_long_section_in_perspective,_2d_design,_drawing_by_de_Wailly_1
776_-_Braham_1980_p100.jpg
• La kermesse
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:David_Vinckboons_Die_Baue
rnkirmes.jpg
• Le malade imaginaire de Moreau le jeune
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LeMaladeImaginaire.jpg
• Le Malade imaginaire mis en scène par Pierre Boutron
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9002406s/f22.item
• Le malade imaginaire d’Henri Daumier
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Malade_imaginaire.jpg
• Le malade imaginaire représenté dans le Jardin de Versailles
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84052009.r=malade+imaginaire.
langFR
• L’Avare (photographie de Daniel Cande)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90025687/f47.item
• L’avare de Marevéry
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53049746j.r=l%27avare.langFR
• La mort vient surprendre un avare occupé à compter son trésor
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84022397.r=l%27avare.langFR
• Géronte et Scapin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5456317h/f691.image
• Scapin
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:SAND_Maurice_Masques_et
_bouffons_08.jpg
• Galère
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Venice_galley_rowing_alla_s
ensile1.jpg
• Les Fourberies de Scapin (1671)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8610792g/f1.image.r=scapin
• L’Amour médecin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183678m/f27.image
• L’Amour médecin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6183678m/f18
• M. Jourdain
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le-bourgeois-gentilhomme.j
pg
• Homme de qualité
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8406601d.r=histoire+du+théâtre
.langFR
415
• Que diable allait-il faire dans cette galère ?
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9006705n.r=+Fourberies+de+S
capin.langFR
• Le bourgeois gentilhomme
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9078497d/f45.item
• Grenouille
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5426257v/f2.image
• Louis XIV à la mandoline
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52502200s/f5.item
• Bal masqué
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nicolas_Cochin_Masked_Bal
l_1745.jpg
• Argan
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9002406s/f7.item
• Le paysan
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f38.item
• Chrysalde et Arnolphe
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f19.item
• Géronte
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90623560/f10.item
• Le notaire (ou supposé tel)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f84.item
• Le Médecin volant
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9064728p/f8.item
• Sganarelle bâtonné
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f66.item
• Sganarelle
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f58.item
• Scapin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90020584/f109.item
• Agnès et Arnolphe
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f56.item
• Tartuffe et Elmire
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9077275t/f5.item
• Arnolphe en colère
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9068608t/f35.item
• L’avare et son cocher (ou supposé tel)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90025687/f68.item
• L’avare
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062350h/f76.item
• Alain et Georgette (si c’est bien eux)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9060387x/f24.item
416
• Sganarelle
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f22.item
• Harpagon et Valère (je crois que c’est lui)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062350h/f9.item
• Dom Juan
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58447228/f24.image
• Scapin
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5840250m/f22.image
• Le misanthrope (photographie de Daniel Cande)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9064679n/f70.item
• Dario Fo
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90647293/f21.item
• Masque d’esclave
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:NAMA_Masque_esclave.jpg
• Les spectateurs sur le théâtre (page de gauche)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6447630n/f22
• Les spectateurs sur le théâtre (page de droite)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6447630n/f23.image
CHAPITRE VI
• Le poète voyageur de Gustave Moreau
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Le_Poète_voyageur.jpg
• Charles d'Orléans (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charles_Ier_d%27Orléans.jp
g
• Joachim Du Bellay (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Joachim_Du_Bellay.jpeg
• Jean de La Fontaine (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LaFontaineMontserat.jpg
• Victor Hugo (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hugo_Deveria.jpg
• Louisew Ackermann (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Louise-Victorine_Ackermann.
jpg
• Charles Baudelaire (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Étienne_Carjat,_Portrait_of_C
harles_Baudelaire,_circa_1862.jpg
• Albert Glatigny (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Albert_Glatigny.jpg
• Arthur Rimbaud (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud.PNG
417
• Carte du monde
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:World_Map_1689.JPG
• Les âges de la vie de Caspar David Friedrich
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caspar_David_Friedrich_013
.jpg
• Statue de Joachim du Bellay
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ancenis_-_Statue_Joachim_
du_Bellay.jpg?uselang=fr
• Paysage avec les ruines du mont Palatin à Rome de Pierre Paul
Rubens
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Peter_Paul_Rubens_-_Lands
cape_with_the_Ruins_of_Mount_Palatine_in_Rome_-_WGA20394.jp
g?uselang=fr
• Claudio et Isabella
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:William_Holman_Hunt_-_Clau
dio_and_Isabella_-_Google_Art_Project.jpg
• Matin de la bataille d’Azincourt
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Morning_of_the_Battle_of_Ag
incourt,_25th_October_1415.PNG?uselang=fr
• Môle
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Breakwater3_(PSF).jpg
• Déménagement d’un brick à Marseille
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Alphonse_Moutte_Décharge
ment_d%27un_brick_à_Marseille.jpg
• Comète
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/68/Augsburger_W
underzeichenbuch%2C_Folio_65.jpg?uselang=fr
• La comète de Halaey
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:AnimatedOrbitOf1PHalley.gif
• Comète observée depuis les boulevards
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Watching_the_Comet,_on_th
e_Boulevards,_1857.jpg
• Rimbaud (dessin de Verlaine)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud_par_Verlaine.jpeg?
uselang=fr
• Portrait de Rimbaud
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rimbaud_Carjat.jpg
• Les deux corbeaux
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The-Twa-Corbies.jpg
• L’hirondelle et les petits oiseaux
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:La_Fontaine004.JPG
• Cimetière sous la neige
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Caspar_David_Friedrich_052
.jpg?uselang=fr
• Léopoldine Hugo
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maison_de_Victor_Hugo_Leo
poldine_Chatillon_27122012.jpg?uselang=fr
418
• Houx
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ilex_aquifolium.jpg
• Sengbe Pieh
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sengbe_Pieh.jpg
• Abolition de l’esclavage
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Biard_Abolition_de_l%27escl
avage_1849.jpg
• Marceline Debordes-Valmore
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Marceline_Debordes-Valmor
e_1.jpg
• Guillaume Apollinaire
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1049438w/f20.image.highres
• Mon cœur (calligramme)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1049438w/f66.image.r=calligra
mmes%20Apollinaire
• Les images de hiéroglyphes (livre des morts, stèle de l'Ancien Em-
pire au musée du Louvre) ont été généreusement offertes par Nico-
las Koch
• La dive bouteille
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b22000611.r=rabelais+cinquiesm
e+livre.langFR
• Calligramme
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Calligramme.jpg
CHAPITRE VII
• Jules Verne par Félix Nadar
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Félix_Nadar_1820-1910_port
raits_Jules_Verne.jpg
• Vingt mille lieues sous les mers (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Title_page_of_Vingt_mille_lie
ues_sous_les_mers.jpg?uselang=fr
• Voyage au centre de la Terre (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Journey_to_the_Center_
of_the_Earth%27_by_Édouard_Riou_32.jpg?uselang=fr
• Le Tour du monde en quatre-vingts jours (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Houghton_Typ_815.74.8682_
-_Le_tour_du_monde_en_quatre-vingts_jours.jpg
• L’île Feydeau
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90019155/f2.item
• Le Petit parisien (supplément littéraire)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9101495.image
• L’Île mystérieuse
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f9.image.r=l%27île%2
0mystérieuse.langFR
• Ballon Phoenix
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ballon_Phoenix.jpg
419
• Les débuts de l’aérostation
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Early_flight_02561u.jpg?usel
ang=fr
• L’Invasion de la mer
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566970p/f10.image.r=jules%20
verne
• Un Capitaine de quinze ans
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773684/f6.image
• Deux ans de vacances
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578062x/f8.image
• Le Village aérien
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578062x/f8.image
• LÎle à hélice
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6133811r/f8.image
• Le Château des Carpathes
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6578041r/f2.image.r=jules%20v
erne
• Cinq semaines en ballon
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600252z/f9.image
• De la terre à la lune
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600253c/f13.image
• Hector Servadac
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65775059/f6.image
• Robur le conquérant
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6512278z/f10.image.r=jules%20
verne
• Un hivernage dans les glaces
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6535803s/f7
• Vingt mille lieues sous les mers
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20000_squid_Nautilus_door.j
pg?uselang=fr
• Vingt mille lieues sous les mers
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:20000_squid_holding_sailor.j
pg
• Construction des briques
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f121.image
• L’ascenseur
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65773209/f512.image
• Vingt mille lieues sous les mers (première de couverture)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6577310x/f1.image
• Pieuvre
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:LA2-NSRW-3-0399.jpg
420
• Manuscrit de Vingt mille lieues sous les mers
htp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530672973/f12.item
• Le cerf-volant
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Two_Years%27_Vacation
%27_by_Léon_Benett_69.jpg
• Le pont (in Le Tour du monde en quatre-vingts jours)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Around_the_World_in_Ei
ghty_Days%27_by_Neuville_and_Benett_45.jpg
• Sneffels
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Arnarstapi_(1).jpg
• Amazing stories
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Amazing_Stories_June_1926
.jpg?uselang=fr
• Quetzalcoatlus
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Quetzalcoatlus.jpg?uselang=
fr
• Le Monde perdu
https://archive.org/details/lost_world
• Les runes
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Journey_to_the_Center_
of_the_Earth%27_by_Édouard_Riou_05a.png
• Le tour du monde en 80 jours
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:%27Around_the_World_in_Ei
ghty_Days%27_by_Neuville_and_Benett_19.jpg?uselang=fr
• Locomotive
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:JNR-5540a.JPG?uselang=fr
• Carte du monde
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Beers_Ulster_County_Atlas_
Page006-007.jpg
• Phileas Fogg
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_1
• Le canal de Suez
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:SuezCanalKantara.jpg?usela
ng=fr
• Steamer
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_9
• Passepartout sur l’éléphant
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_14
• Passepartout aide
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_18
421
• Ville indigène
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_22
• Passepartout faillit passer à travers
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_25
• Troupeau de bisons
http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Tour_du_monde_en_quatre-vingts_jou
rs/Chapitre_26
• De la terre à la lune
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600253c/f131.image
• Le voyage dans la lune
https://archive.org/details/GeorgesMliis1902VoyageDansLaLuneHan
dColored
• Voyage au centre de la terre
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Voyageaucentrede00vernuof
t_raw_0119_1.png
CHAPITRE VIII
• Couverture de L’Île au trésor
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island-Scribner%27
s-1911.jpg
• Robert Louis Stevenson (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Robert_Louis_Stevenson_Kn
ox_Series.jpg?uselang=fr
• L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde (vidéo)
http://en.wikipedia.org/wiki/File:Jekyll-mansfield.jpg
• Voyage avec un âne dans les Cévennes (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Travels_with_a_Donkey_in_th
e_Cévennes_-_frontispiece.jpg?uselang=fr
• Stevenson et sa famille à Samoa (vidéo)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Stevenson_vailima.jpg?usela
ng=fr
• Boucaniers
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blackbeard,_Buccaneer_-_C
over_(level).jpg
• Robert Louis Stevenson
http://en.wikipedia.org/wiki/File:Robert-louis-stevenson.jpg
• Olivia de Havilland & Errol Flynn (Captain Blood)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Olivia_de_Havilland_and_Err
ol_Flynn_in_Captain_Blood_trailer.JPG?uselang=fr
• Les Clients du Bon Chien jaune
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Frontispice1.jpg?uselang=fr
422
• Les Révoltés de la Bounty
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poster_for_Mutiny_on_the_B
ounty.jpg?uselang=fr
• L’Île au trésor (1920)
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/7/77/Poster_-_Treas
ure_Island_%281934%29_01_colour_edit.jpg
• Le Neptune
http://commons.wikimedia.org/wiki/
File:Hiszpański_galeon_z_filmu_Piraci.jpg
• Le Black Pearl
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:BlackPearl.jpg?uselang=fr
• Bateau utilisé pour le film Pirates de Roman Polanski
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pirates,_Roman_Polanski,_b
oat_Genova_2.jpg?uselang=fr
• Billy Bones
http://en.wikisource.org/wiki/File:TI-billy.jpg
• La carte
http://fr.wikisource.org/wiki/LÎle_au_trésor_(trad._Varlet)
• Le tonneau de pommes
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure-island01.png
• Talk like a pirate
https://en.wikipedia.org/wiki/File:Talk_Like_a_Pirate_Day.png
• Portrait de pirates
https://en.wikipedia.org/wiki/File:Pirateguys_portrait_2005HR.jpg
• Préparation
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:TI-PreparingFormutiny.jpg
• Treasure island
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island_title_1911.jp
g
• L’attaque du fortin
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:TI-stockade.jpg
• L’arrivée sur l’île
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Treasure_Island_(1920)_-_1.j
pg
• La capture de Barbe-Noire
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_Capture_of_the_Pirate_
Blackbeard.jpg
• Couverture (édition Hetzel)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f14.image
• Jim tient la barre
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f235.image
• Jim et Israël Hands
http://en.wikisource.org/wiki/File:TI-Israel.jpg
423
• Jim prisonnier
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6566382t/f279.image
• John Silver
https://archive.org/details/treasureisland00stev2
GLOSSAIRE
• Arquebuse
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harquebus_(PSF).png
• Bêche
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bêche.jpg
• Binette
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hoe_2.jpg
• Bretèche
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Courçon1.1.JPG
• Cabestan
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Capstan2_(PSF).jpg?uselang
=fr
• Canepetière
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tetrax_tetrax.jpg
• Cithare
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:2012-03-04-Trachselwald_(F
oto_Dietrich_Michael_Weidmann)_003.JPG?uselang=fr
• Dague
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dagger.png
• Dais
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Taddeo_Zuccari_003.jpg?us
elang=fr
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_saint_Austremoine.jp
g?uselang=fr
• Épinette
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:N77210_-_Spinett_-_Benjami
n_Slade_-_foto_Olav_Nyhus.jpg
• Gantelets
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gantelets.jpg
• Goélette
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sailing_boat_-_Flickr_-_Joost
_J._Bakker_IJmuiden.jpg?uselang=fr
• Griffon
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Griffin_(PSF).png
• Hallebardes
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lviv_-_Arsenal_-_26.jpg
424
• Harpies
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Harpy.jpg?uselang=fr
• Haubert
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bayeux_haubert.JPG
• Joute
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tournament_bavarian_engra
ving.png?uselang=fr
• Lavement (clystère)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Clystère_Museu_Nacional_d
o_Azulejo.JPG
• Lichen
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lichen_ag1.jpg?uselang=fr
• L’ichthyosaurus
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Ichthyosaurus_BW.jpg
• L’hydre de Gustave Moreau
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hercules_and_the_Lernaean
_Hydra,_1875-1876,_by_Gustave_Moreau_-_Art_Institute_of_Chicag
o_-_DSC09590.JPG?uselang=fr
• Luth (détail du tableau Les Ambassadeurs de Hans Holbein le
Jeune)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hans_Holbein_d._J._030.jpg
• Malle-poste
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mail_coach#mediaviewer/File:Royalmailco
ach.jpg
• Mobilisation
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9b/Ordre_de_Mob
ilisation_générale_2_août_1914.jpg
• Moyen Âge (Europe)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Europe_mediterranean_1190
.jpg
• Pape Alexandre VI
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pope_Alexander_Vi.jpg
• Piédestal
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Statue_Henri_IV_Pont_Neuf.j
pg?uselang=fr
• Plesiosaurus
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Plesiosaurus_3DB.jpg
• Poulies
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Poulie_bateau.jpg?uselang=f
r
• Rapière (première moitié du XVIIe siècle)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Rapiere-Morges-kitsch.jpg
• Sarcloir
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Weeder.jpg
• Sarrasins
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Steuben_-_Bataille_de_Poitie
rs.png
425
• Serfouette
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hoe2.jpg
• Vergue (matelots sur les vergues d'un grand navire)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tarangini_3.JPG
• Vielle
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hurdy-Gurdy.jpg
• Viole (Madame Henriette, fille de Louis XV, jouant de la basse de
viole, par Jean-Marc Nattier)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jean-Marc_Nattier_003.jpg
• Vouivre (Liber Floridus)
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Wyvern_Liber_Floridus.jpg?u
selang=fr
ICÔNES
• Texte
http://thenounproject.com/term/edit/37133/
• Boîte
http://thenounproject.com/term/box/3543/
• Main
http://thenounproject.com/term/pointing/12250/
426
À FLEUR DE TERRE
Sur le sol.
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Chapitre 2 - Le puits
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À JOUER DE MAUVAIS PERSONNAGES
À avoir le mauvais rôle, à faire mauvaise figure.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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À L'AIDE DE CETTE MACHINE
Par ce moyen.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 2 - Le puits
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ABRUPTE
Escarpée, raide.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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ACCOUTUMÉ
Habitué.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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ACCULÉ
Se trouver dans un endroit sans issue.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 8 - Israël Hands
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ÂCRE
Qui est irrite ou brûle la gorge.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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AÉROPLANE
Avion.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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AFFLIGÉ
Triste, chagriné.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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AFFLIGEANT
Attristant, douloureux.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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AFFÛTAIT LE CANON
Disposait le canon afin de le tirer.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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AIE COMPASSION
Aie pitié.
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Chapitre 2 - Le puits
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AIRE
Espace plat où nichent les oiseaux de proie comme l’aigle.
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Chapitre 6 - La petite auto
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AISE
Joie.
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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler
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AMERS
Qui est cause de chagrin, de rancune.
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Chapitre 6 - Le voyage
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ANAGNOSTES
Anagnostes signifie « lecteur » en grec.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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ANGEVINE
La douceur d’Angers, chef-lieu du département de Maine-et-Loire dans la région Pays de
la Loire. Ses habitants s'appellent les Angevins.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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APÔTRE
Un des douze disciples choisis par le Christ.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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APPRÊTS
Préparatifs.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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ARBALÈTES DE SIÈGE
Ces arbalètes mesuraient près de 20 mètres. Elles étaient munies d’un treuil pour les ten-
dre.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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ARCHIDIACRE
Supérieur du curé.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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ARDILLONS
Longue tige d'osier servant justement « à embrocher les poissons ».
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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles
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ARÉOPAGITES
Membres de l’aréopage, tribunal qui siégeait sur la colline à Athènes.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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ARGUMENT
Idée utilisée pour défendre un point de vue, preuve donnée pour convaincre que ce que
vous dites est juste, vrai.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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ARTÈRES FERROVIAIRES
Chemins de fer.
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Chapitre 6 - La petite auto
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ASTRE
Corps céleste visible à l’œil nu (comète, étoile, planète, etc.).
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Chapitre 6 - Bel astre voyageur
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ASTRINGENT
Médicament qui resserre les parties relâchées.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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AU POT
Du vin.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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AUDIGIER
Allusion à Audigier, un poème relevant à la fois de la chanson de geste et du fabliau. Ce
poème, à travers les aventures de Turgibus et de son fils Audigier, est partout prétexte à
évoquer les excréments.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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AUTOUR
Rapace proche de l’épervier.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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AVANT-COUREURS DE VIN
Des apéritifs.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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AVENANT
Agréable, d’allure plaisante.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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AVIRON
Rame.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon PonocratesChapitre 4 - Les moutons de panurge
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BABILLARDE
Bavarde.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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BÂBORD
Côté gauche d’un bateau quand on regarde vers l’avant.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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BAILLERAI
Donnerai.
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Chapitre 5 - L’avarice
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BALAFRÉ
Qui a une balafre, c’est-à-dire une longue entaille faite par une arme tranchante comme
une épée.
Le mot s’applique le souvent au visage.
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Chapitre 8 - L’incipit
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BALISTIQUE
Science du mouvement des projectiles et des engins soumis aux forces de la gravitation.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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BALLADE
Le mot « ballade » s’écrit avec deux « l » contrairement à « balade » (l’action de se bala-
der, de se promener).
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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BARONNAGE
Le baronnage est l’ensemble des barons.
Le baron est un grand seigneur du royaume.
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
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BASANÉ
À la peau brune (soit naturellement, soit à cause du soleil).
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Chapitre 8 - L’incipit
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BASSESSE
Action méprisable, qui fait honte ; lâcheté.
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Chapitre 1 - L’adoubement
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BASTINGAGE
Muraille en bois ou en fer autour du pont supérieur servant de défense contre le feu de l’en-
nemi.
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Chapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël Hands
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BASTINGAGES
Sorte de barrière que l’on met pour empêcher quelqu’un de tomber.
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BEAU CRIER AURA LE LÉVRIER
Le lévrier aura beau crier (aboyer).
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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler
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BÊCHES
Outil formé d’un fer aplati et tranchant monté sur un manche de bois et qui sert à couper,
creuser et à remuer la terre.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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BÉLÎTRE
Homme qui ne vaut rien.
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Chapitre 5 - Le comique
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BELLES-LETTRES
La littérature, et le savoir en général.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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BIEN DES HISTOIRES
Il y a là diverses références à la littérature médiévale : le dit, le lai, la fable et la chanson de
geste.
L’enlèvement d’Hélène par le prince Pâris fait référence à la guerre de Troie.
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Chapitre 2 - Le prologue
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BILE
Liquide visqueux et amer sécrété par le foie.
Ce liquide est déversé dans le duodénum (première partie de l’intestin grêle) au moment
de la digestion.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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BILLET
Courte lettre.
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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe
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BINETTES
Instrument de jardinage servant à biner (aérer la terre et détruire les mauvaises herbes).
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
Binette à lame arrondie
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BISE
La bise est un vent sec et froid. On est échevelé quand on a les cheveux en désordre.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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BORDÉE
Ligne de canons rangés de chaque bord d’un navire.
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes
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BOURRE
Déchet du peignage de laine.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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BOUTARGUES
Genre de caviar.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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BRAHMANES
Sortes de prêtres appartenant à la première des quatre grandes castes de l’Inde.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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BRASSES
Ancienne mesure de longueur équivalant à 1,60 m environ.
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Chapitre 8 - La carte
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BRENEUX
Sali d’excréments.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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BRETAGNE
Au Moyen-Âge, la Bretagne désigne la Grande-Bretagne (Angleterre et pays de Galles). La
Bretagne française est alors appelée Petite-Bretagne.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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BRETÈCHE
Ouvrage fortifié percé de meurtrières.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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BRÉVIAIRE
Livre de prière.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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BRISE
Vent peu violent.
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Chapitre 8 - L’île
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BROCARD
Moquerie, raillerie.
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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles
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BROCÉLIANDE
Cette forêt correspond à l’actuelle forêt de Paimpont.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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BROUET
Bouillon, potage.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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BRUYÈRE
Arbrisseau à fleurs violettes ou roses poussant dans les landes.
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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube
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CABESTAN
Système tournant dont l'axe vertical permet, en enroulant un câble de déployer une force
très importante.
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Chapitre 8 - L’incipit
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CACHELET
Cache-nez.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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CAGOT
Faux dévot ou descendant d’un lépreux.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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ÇAMON
Interjection signifiant « Mais oui, bien sûr ! ».
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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CANARRIENS
Habitants de Canarre, pays fabuleux du Moyen Âge (Les îles Canaries en ont peut-être tiré
leur nom).
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Chapitre 4 - Le torchecul
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CANEPETIÈRE
Petite outarde à collier blanc.
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Chapitre 4 - Les 300 géants
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CANTIQUES
Chants consacrés à la gloire de Dieu.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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CAQUETAGE
Bavardage.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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CARNE
Ici, le mot a le sens de « coin ».
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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CAROGNE
Mégère, femme débauchée ou méchante femme.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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CASSANDRE
Fille du roi de Troie (Priam) ayant reçu d’Apollon la faculté de prédire l’avenir, mais égale-
ment à n’être jamais crue.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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CASSETTE
Petit coffre servant à ranger de l’argent ou des bijoux.
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Chapitre 5 - Le comique
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CASUS BELLI
Déclaration de guerre.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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CEIGNIT
Du verbe « ceindre » (qui a donné « ceinture ») : mettre autour du corps ou d’une partie
du corps.
Gornemant accroche l’épée autour de la taille de Perceval.
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Chapitre 1 - L’adoubement
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CÉLÉRITÉ
Rapidité.
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Chapitre 4 - Les 300 géants
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CELUI-LÀ QUI CONQUIT LA TOISON
La mythologie raconte que Jason, accompagné des Argonautes, était parti chercher la toi-
son d’or, la peau d’un bélier.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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CÉNOTAPHE
Tombeau élevé à la mémoire d’un mort et qui ne contient pas son corps.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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CENT TONNEAUX
Le tonneau est l’unité de volume indiquant la capacité d’un navire.
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CES KYRIELLES
Ces suites ininterrompues, interminables de prières.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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CETTE GRANDE MANNE
Ce grand panier d’osier.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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CETTE INFORTUNE
Ce malheur.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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CETTE REVANCHE
Ned Land avait sauvé le capitaine Nemo alors que celui-ci était attaqué par un requin (voir
le chapitre III de la deuxième partie).
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Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers
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CHANVRE
Le chanvre (mot masculin) est une plante utilisée pour faire des cordes, des vêtements,
etc.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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CHAPRON
Coiffure en velours pour les femmes nobles.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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CHARDONNERET
Petit oiseau coloré se nourrissant de graines de chardon.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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CHARITABLES
Qui agissent par charité, qui aiment son prochain.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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CHAT DE MARS
Chat né en mars qui passait, en Anjou, pour le meilleur (car né au printemps et donc vigou-
reux).
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Chapitre 4 - Le torchecul
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CHAUSSES
Élément du vêtement masculin qui habillent des hanches jusqu’aux pieds (sorte de bas).
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Chapitre 5 - L’avarice
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CHENAL
Passage ouvert à la navigation entre des rochers ou des îles, etc.
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Chapitre 8 - L’île
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CHÈNEVIÈRE
Champ de chanvre.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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CHEVAL BARBE
Très ancienne race de cheval originaire d’Afrique du Nord.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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CHEVAL LÉGER
Cheval destiné à être monté.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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CHEVROTANTE
Tremblante et cassée.
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Chapitre 8 - L’incipit
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CHIEN
Pièce d’une arme à feu qui assure la percussion de l’amorce de la cartouche.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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CIRCÉ
Déesse rencontrée par Ulysse sur l’île d’Aiaié. Elle exerce sa tyrannie (son pouvoir) sur les
hommes qu’elle transforme en bête.
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Chapitre 6 - Le voyage
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CITHARE
Instrument de musique à cordes tendues sur une caisse de résonance sans manche
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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CIVILITÉS
Politesses.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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CLAQUEMENTS
Claquements destinés au cheval pour le flatter.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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CLOS
Fermés.
Le mot désigne également un terrain clos (fermé, clôturé) de haies ou de murs. En ce cas,
c’est un nom.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme UlysseChapitre 6 - La Veillée du nègre
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CLYSTÈRE
Lavement de l’intestin avec une grosse seringue.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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COIS
Calmes et silencieux.
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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COLLATION
Repas léger.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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COMPLAISANCE
Amitié, bienveillance.
Disposition à plaire ou flatter.
Le mot possède un sens négatif : attitude d’une personne qui se laisse faire, accepte pour
ne pas déplaire à quelqu’un.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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CONDUITE
Façon de se conduire, de se comporter.
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Chapitre 8 - L’incipit
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CONFESSÉ
Dire ses fautes, ses péchés pour se faire pardonner.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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COOPER
Par rapport aux auteurs cités plus haut, seul James Fenimore Cooper (1789-1851) est en-
core connu aujourd’hui. Cet américain est célèbre pour avoir écrit Le Dernier des Mohi-
cans.
Lire aussi :
• L’Écumeur de mer
• Le Corsaire rouge
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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant
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COTYLÉDONS
Lobes charnus situés à la surface utérine du placenta.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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COULAIT
Voir l’expression « couler l’épée à travers le corps ».
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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COUPEROSÉ
Dont le visage est parsemé de taches rouges.
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Chapitre 2 - Le prologue
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COURTOIS
Ce mot vient de « courtoisie », terme qui englobe un ensemble de qualités nécessaires à la
cour du roi.
Aujourd’hui, une personne courtoise est une personne polie.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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COUTRAS
Lieu d’une victoire remportée par Henri de Navarre en 1587.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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COUVRIR
Mettre la semence, les graines.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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CRIQUE
Enfoncement d’un rivage où les bateaux peuvent se mettre à l’abris.
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Chapitre 8 - L’incipit
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CROCHETS
Ses crochets servant à porter les fardeaux sur le dos.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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CROUPION
Extrémité postérieure du corps de l'oiseau, composée des dernières vertèbres et portant
les plumes de la queue.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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CRUCIALES
En forme de croix.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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CRUE
Participe passé du verbe « croître » (grandir, pousser).
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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CUIRASSENT
S’armer, se protéger d’une cuirasse.
Au sens figuré, se protéger, s’endurcir.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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CYRANO DE BERGERAC
Cet écrivain français (1619-1655) est considéré comme l’un des premiers auteurs de
science-fiction.
Son Histoire comique des États et Empires de la Lune et Histoire comique des États et Em-
pires du Soleil font le récit de ses voyages sur la Lune et le Soleil. Le narrateur y fait des ob-
servations sur les sociétés indigènes qu’il y rencontre.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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D'AVENTURE
Par hasard.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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D'EXPÉDIENT
De solution.
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Chapitre 2 - Le puits
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D'OISONS
Petit de l’oie.
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Chapitre 2 - Le puits
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D’ALMAIN
Jacques Almain était un théologien du début du XVIe siècle. Il y a là un jeu de mot (se pei-
gner à la main).
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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D’ANSPECT
Grand levier en bois de chêne employé à la manœuvre des pièces d'artillerie ou les objets
de grand poids.
Il sert notamment à faire tourner le cabestan.
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Chapitre 8 - L’incipit
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D’ARTIMON
Mât de l’arrière (le plus petit d’un grand bateau).
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Chapitre 8 - Israël Hands
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D’ESTAMPES
Image imprimée sur du papier à partir d’une planche de bois ou de cuivre gravée.
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Chapitre 6 - Le voyage
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D’HEURES
De prières.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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D’HYPOCRAS
De vin sucré et aromatisé (cannelle, vanille et girofle).
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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D’OLIVIER MAILLARD
D’un prédicateur célèbre pour ses sermons sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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D’ONGLÉE
L’onglée est le premier degré de la gelure des mains.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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D’UN HOMME QUI A NAVIGUÉ À L’AVANT
D’un simple matelot.
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Chapitre 8 - L’incipit
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D’USAGE
D’expérience.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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DAGUE
Épée courte.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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DAIS
Ouvrage de bois, de tenture, etc., fait dans l’ancienne forme des ciels de lit et que l’on met
en hauteur, au-dessus d’un maitre-autel, d’une chaire à prêcher, d’un trône, de la place où
siègent, dans les occasions solennelles, certains personnages éminents, etc. (source)
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
Entrée de François 1er sous
un dais
Statue recouverte d’un dais
sculpté
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DALOTS
Trou pour faire écouler les eaux hors du navire.
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Chapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël Hands
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DAMP
Maître.
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Chapitre 2 - Renart et TiécelinChapitre 2 - Le puits
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DANS LE PAS D'UN CHEVAL
Aisément, facilement.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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DARD
Arme garnie d’une pointe de fer qu’on lançait à la main.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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DAVID FABRICIUS
David Fabricius est un allemand (1564-1617) qui, par ses observations, a découvert la pre-
mière étoile variable. Ses observations du soleil lui ont également permis, entre autres, de
découvrir l’existence de taches solaires.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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DE BON ALOI
D’un bon alliage, de bonne qualité.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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DE HENNÉ ET DE BÉTEL
Deux plantes fournissant une poudre colorante.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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DE PIED EN CAP
Des pieds à la tête. Cela signifie donc « entièrement ».
En latin, le mot « caput » désigne la tête.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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DEAUVILLE
Commune française (du département du Calvados, en Basse-Normandie). Cette station
balnéaire est très appréciée pour son casino, ses palaces, ses villas, ses champs de cour-
ses, ses ports de plaisance, etc.
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Chapitre 6 - La petite auto
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DÉBAUCHES
Mauvaise conduite de celui qui ne pense qu’à son plaisir.
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Chapitre 5 - Le comique
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DÉCASYLLABES
Vers de dix syllabes.
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Chapitre 1 - La chanson de geste
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DÉCEVOIR
Au sens étymologique de « tromper », « abuser ».
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Chapitre 2 - Le prologue
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DÉCONCERTÉ
Être embarrassé, gêné, troublé.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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DÉLIBÉRÉMENT
Volontairement.
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Chapitre 1 - L’adoubement
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DÉMANGEAISONS
Envies, désirs que l’on ne peur réfréner.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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DÉPEIGNEZ-LA
Décrivez-la.
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Chapitre 5 - Le comique
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DÉPIT
Chagrin et colère dus à une déception.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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DÉPRESSION
Abaissement, enfoncement.
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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DÉRAISONNABLE
Manquer de raison, ne pas être raisonnable.
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Chapitre 3 - Le vilain et l’oiseau
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DERECHEF
À nouveau.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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DES PLUS HAUT ENCORNÉS
Ayant des cornes.
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Chapitre 2 - Le puits
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DESSEIN
Projet, intention.
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Chapitre 6 - Bel astre voyageur
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DESTRIER
Au Moyen Âge, cheval de bataille (opposé à palefroi) qui se tenait de la main droite (des-
tre).
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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DEVANT
Avant.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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DEVISER
Discuter.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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DEXTÉRITÉ
Adresse de la main.
Celui qui est adroit sait se servir de sa main droite (qu’on appelait la dextre). De celui qui
est maladroit, on dit qu’il est gauche.
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Chapitre 6 - La petite auto
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DIANTRE
Juron synonyme de « diable » marquant, ici, l’étonnement.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaireChapitre 5 - L’avarice
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DIAPHRAGME
Muscle séparant le thorax de l’abdomen.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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DIDASCALIES
Dans une pièce de théâtre, ce sont des phrases en italique indiquant la façon dont la pièce
doit être jouée : quel geste fait le personnage, sur quel ton il parle, etc.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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DIÈTE
Au sens premier du mot : « régime de vie, genre de vie »
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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DIEU QUI NE MENT
Dieu qui ne ment pas.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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DÎNE
Le dîner est le déjeuner de l’époque.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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DÎNER
Notre actuel repas de midi.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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DISETTE
Manque de nourriture.
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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles
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DISGRÂCE
Malheur.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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DISTILLÉ
Coulant goutte à goutte.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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DIVERTIR
Oublier, écarter.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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DONNER LE CHANGE
Tromper, abuser la dame.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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DOUZE PAIRS
Les douze meilleurs chevaliers français.
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
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DRAME LITURGIQUE
Aux XI et XIIe siècles, le drame liturgique met en scène les passages célèbres de la liturgie
(les Rois Mages, la conversion de saint Paul, la résurrection de Lazare...). Les acteurs
jouent dans le chœur ou le milieu de la nef. Ce sont des prêtres ou des clercs interprétant
Jésus, Marie-Madeleine, Judas, etc.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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ÉCHINE
La colonne vertébrale, le dos.
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Chapitre 2 - Le puits
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ÉCLOS
Éclatés.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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ÉCRITURES
Au pluriel et avec un « É » majuscule, ce mot désigne la Bible. On dit aussi « les Saintes
Écritures ».
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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EFFRONTÉ
Qui n’a honte de rien.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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ÉGOSILLER
Se faire mal à la gorge à force de crier.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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ELLE
Elle désigne Gargamelle, l’épouse de Grandgousier et la mère de Gargantua
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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ELLES
Sur des ailes.
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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler
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EMBRASÉS
Enflammés.
Ne pas confondre « embrasser » et « embraser ». Le premier est de la même famille que
« bras » (prendre dans ses bras). Le second est de la même famille que « braise » (en
braise, en train de brûler).
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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EMPANS
Mesure de longueur équivalente à la distance entre le pouce et le petit doigt quand on
écarte les doigts.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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EMPLÂTRE
Aujourd'hui masculin, le mot emplâtre désigne une préparation appliquée sur la peau desti-
née à soigner.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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ÉMULATION
Compétition, volonté d’égaler ou de surpasser quelqu’un.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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EN EURENT PRIS
Eurent pris de l’eau.
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Chapitre 2 - Le puits
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EN FRANÇAIS
Nemo et ses hommes parlent d’habitude un langage incompréhensible pour tout autre
qu’eux, d’où l’étonnement du narrateur.
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Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers
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EN VAIN
Inutilement.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
Vaine, Vainement
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ENFLÉCHURES
Échelons de cordage servant à monter d’un hauban à l’autre.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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ENGINS
« engins », « machines » (vers 17) sont les moyens pour attraper les oiseaux. Par exemple,
les « lacets » sont des filets.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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ENNUI
Souffrance, tristesse profonde.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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ENTENDAIT
Comprenait.
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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier
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ÉPARS
Dispersés, éparpillés.
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Chapitre 6 - Bel astre voyageur
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ÉPERONNAIENT
Du verbe « éperonner ».
Donner des coups d’éperon (à son cheval).
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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ERMITES
Hommes vivant seuls dans la forêt.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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ESCARCELLE
Grande bourse que l'on portait suspendue à la ceinture.
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Chapitre 2 - Le prologue
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ESMORCHE
Amorce.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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ESQUIF
Petit bateau, barque.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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ESSART
Terre défrichée au milieu d’une forêt.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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ÉTRILLERAI
Au sens figuré, c’est un synonyme de « rosser », « battre ».
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Chapitre 5 - Le comique
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EUDÉMON
Avec Ponocrates, Eudémon est chargé de l’éducation de Gargantua.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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EXCRÉTER
Éliminer les déchets de l’organisme.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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EXÉCRABLE
Déplorable, regrettable.
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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »
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EXPÉDIENT
Commode, pratique.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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FAIRE ÉCLAT
Tirer de la gloire.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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FAKIRS
Les fakirs sont des ascètes, des personnes s’imposant des privations, des souffrances au
nom de la religion.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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FANFARES
Faire marcher le cheval sur le rythme de la musique.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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FATRAS
Ensemble de diverses choses sans valeur (bazar, fouillis).
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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FAU
Hêtre.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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FAUX
Fourbe, menteur.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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FÉAL
Un ami dévoué et fidèle.
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Chapitre 6 - Ma bohème
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FÉLON
Traître, déloyal.
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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier
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FÉLONIE
Trahison, acte déloyal.
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Chapitre 2 - Le prologue
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FÉLONS
Un félon est un traître, une personne déloyale coupable de félonie.
Le félon agit contre la foi due à son seigneur.
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Chapitre 1 - L’ancien français
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FERRARE
Ville d’Italie pleine de cavaliers réputés.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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FIÈRE
Le mot est employé dans son premier : farouche, sauvage, féroce.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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FLEURONS
Le fleuron est un ornement en forme de fleur.
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
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FONDEMENT
Le rectum, l’anus, et plus couramment le derrière.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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FONTAINEBLEAU
Commune située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France, au sud-
est de Paris.
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Chapitre 6 - La petite auto
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FONTENELLE
Bernard Le Bouyer de Fontenelle est un écrivain et scientifique français né en 1657 et mort
en 1757.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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FOURBERIES
Tromperies, ruses, traîtrises.
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Chapitre 2 - Le prologue
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FRANCORCHAMPS
Village belge (appartenant à la commune de Stavelot) où Apollinaire séjourna à l’âge de 19
ans.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Francorchamps
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Chapitre 6 - La petite auto
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FRICTIONNAIT
L’habitude des bains, fréquents au Moyen Âge, s’était perdue.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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FRIPIERS
Personnes qui font commerce de vieux vêtements.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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FRIPON
Voleur, personne malhonnête.
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Chapitre 5 - Le comique
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FROU-FROU
Bruit léger produit par le frôlement ou le froissement d’une étoffe soyeuse.
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Chapitre 6 - Ma bohème
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FURETTENT
Du verbe « fureter » (chercher, fouiller, aller partout dans l’intention de découvrir quelque
chose d’intéressant).
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Chapitre 5 - L’avarice
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GALANT
Élégant, gracieux et distingué.
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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe
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GALHAUBAN
Long cordage qui sert à étayer sur le côté les mâts de hune et de perroquet, et qui des-
cend de la tête de ces mâts jusqu’au bord du bâtiment, où il est fixé.
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Chapitre 8 - L’île
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GANTELET
Gant de peau couvert de lames de fer ou d’acier, faisant partie de l’armure.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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GÂTÉ
Abîmé.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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GELINE
Poule.
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Chapitre 2 - Le puitsChapitre 2 - Le puits
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GEMMES
Les gemmes sont des pierres précieuses.
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
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GENET
Petit cheval originaire d’Espagne.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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GENTIMENT
Joliment, avec élégance, noblesse.
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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe
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GIBIER DE POTENCE
Personne qui mérite d’être pendue (menée à la potence).
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Chapitre 5 - L’avarice
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GIRATOIRE
Qui fait tourner.
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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse
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GLAPIR
Pousser un cri bref et aigu.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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GOÉLETTES
La goélette est un bateau léger à deux mats.
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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant
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GOUPIL
C'est par ce nom que l'on désigne, au Moyen Âge, le renard.
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Chapitre 2 - Le prologue
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GOUPILLE
Féminin de goupil.
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Chapitre 2 - Le prologue
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GRÂCES
Prière que l’on fait après le repas.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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GRAISSE LA PATTE
« si elle lui graisse la patte » est une expression signifiant, au sens figuré, qu’il lui faut
payer pour obtenir quelque chose.
Cette expression est synonyme de « soudoyer », « corrompre ».
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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier
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GRAND BRAQUE
Salle de jeu de Paume (l’ancêtre du tennis) située à Paris.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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GRIFFON
Créature possédant généralement le corps d'un aigle greffé sur l'arrière d'un lion, muni
d'oreilles de cheval et une queue de serpent.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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GUET
L'œil guettant le mauvais coup.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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GUEUX
Mendiant, miséreux.
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Chapitre 5 - Le comique
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GUISE
Façon, manière.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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GUIVRE
Animal fantastique ayant un corps de serpent, des ailes de chauve-souris ainsi que des pat-
tes de porc.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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HALLEBARDE
Arme à long manche à fer pointu d’un côté et tranchant de l’autre.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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HAMPE
Long manche de bois auquel est fixée une arme.
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
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HARDES
Vieux vêtements usagés.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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HARFLEUR
Cette ville est située dans le département de la Seine-Maritime en région Haute-Norman-
die.
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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube
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HARPIES
Divinités de la dévastation et de la vengeance divine.
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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HAUBANS
Gros cordage qui va du bord du navire à la tête des mâts, où il est fixé de façon à soutenir
les mâts contre l’effort du roulis.
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Chapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël HandsChapitre 8 - Israël Hands
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HAUBERT
Le haubert est une cotte de maille portée au Moyen Âge par les hommes d’armes.
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Chapitre 1 - La Chanson de RolandChapitre 1 - Le dragon d'IrlandeChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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HAUTS-DE-CHAUSSES
Habit masculin allant de la ceinture au genoux.
Pour plus d’explications, voir ce site.
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Chapitre 5 - L’avarice
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HAVRES
Petit port naturel bien abrité.
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Chapitre 8 - La carte
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HÉRAUT
Officier chargé de transmettre un message, de proclamer une ordonnance, etc.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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HERBORISER
Recueillir des herbes ou des plantes pour apprendre à les connaître ou pour en former des
collections.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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HEUREUSE
Renart a obtenu ce qu’il désirait.
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Chapitre 2 - Le puits
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HEURTE
Frappe à la porte.
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Chapitre 5 - Le comique
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HONNIT
Déteste.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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HORD
Sale.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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HÔTE
Personne qui reçoit l’hospitalité. Invité.
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Chapitre 6 - Bel astre voyageur
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HOULE
Mouvement qui agite l’eau à la surface de la mer.
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Chapitre 8 - L’île
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HOUX
Arbuste ou petit arbre à feuillage persistant, cultivé pour son aspect ornemental, notam-
ment dû à ses fruits rouge vif.
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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube
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HUPPE
Le diseur d’heures est emmitouflé dans le capuchon de son manteau comme une huppe
l’est dans ses plumes.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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IDÉAL
Idéal signifie que le paletot est tellement usé qu’il est semblable à une idée.
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Chapitre 6 - Ma bohème
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IL AVAIT BIEN ÉTÉ MIS AUX LETTRES
Il était instruit (il connaissait les auteurs).
Au pluriel, les lettres (ou les belles-lettres) désignent la littérature.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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IMPOTENT
Qui ne peut pas bouger ou difficilement.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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INCLINATIONS
Tendances, envies, penchants.
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Chapitre 2 - Le prologue
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INEPTE
Idiot.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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INFÂME
Détestable, méprisable.
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Chapitre 6 - Le voyage
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INOUÏE
Extraordinaire, sans pareil.
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Chapitre 6 - La petite auto
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INSATIABLE
Qui n'en a jamais assez, qui ne se satisfait jamais.
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Chapitre 2 - Le prologue
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J'ÉGRENAIS
« Égrener » signifie « enlever les grains ».
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Chapitre 6 - Ma bohème
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J'EN AI REÇU L'ABSOLUTION
J’ai été pardonné pour mes péchés.
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Chapitre 2 - Le puits
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J'EN SUIS HORS
Je suis hors du puits.
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Chapitre 2 - Le puits
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J’ENTENDS
Je comprends.
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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe
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JE M’ENRIME
Jeu de mots sur rimer et s’enrhumer.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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JE SUIS FEU RENART
Je suis mort (« feu » est ici un adjectif synonyme de « défunt », « mort »).
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Chapitre 2 - Le puits
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JEAN BAUDOIN
Jean Baudoin est lecteur de la reine Marguerite. En 1634, il devient l'un des premiers mem-
bres de Académie française.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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JEAN BOURGEOIS
Autre célèbre prédicateur.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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JEU
Au XIIIe siècle, le jeu est un drame liturgique long de près de 1000 vers qui insiste sur l’as-
pect spectaculaire du contenu religieux. Le plus connu est Le Jeu d’Adam qui met en
scène l’histoire de la Chute et du péché originel (Adam et Eve).
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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JONAS
Jonas, pris dans une tempête, passe trois jours dans le ventre d’une baleine (voir Le livre
de Jonas dans L’Ancien Testament).
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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JONCHÈRE
Lieu où poussent les joncs (plante à hautes tiges droites et flexibles, qui croît dans l'eau).
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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles
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JOSEPH D’ARIMATHIE
Ce chevalier réclama le corps de Jésus pour l’enterrer (Évangile de saint Matthieu). Lors-
qu’il le détacha de la croix, la légende arthurienne raconte qu’il aurait recueilli le sang qui
coulait des blessures de Jésus dans le vase qui aurait servi pour célébrer la Cène.
Plus tard, Jésus aurait apparu à Joseph, lui demandant de construire une table identique à
celle de la Cène (le dernier repas de Jésus avant la crucifixion).
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Chapitre 1 - La table ronde
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JOUTÉ
Lors d’un tournoi, les chevaliers joutent : ils s’élancent l’un sur l’autre afin de désarçonner
l’adversaire avec sa lance.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux
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KINGSTON, BALLANTYNE
William Kingston (1814-1880) et Robert Ballantyne (1825-1894) étaient des auteurs célè-
bres de romans d’aventure pour enfants.
Lire :
• Une Croisière autour du monde de William Kingston
• Le Capitaine de l’écume de Robert Ballantyne
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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant
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L'ACCOLADE
Coup donné avec le plat de l’épée sur l’épaule. Le seigneur prend alors le nouveau cheva-
lier dans ses bras.
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Chapitre 1 - L’adoubement
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L'ÉPERON
Pièce de métal fixée derrière le talon pour piquer les flancs du cheval et le faire avancer
plus vite.
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Chapitre 1 - L’adoubement
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L’AGRÉMENT
Le charme, la grâce, l'attrait.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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L’AMORCE
Matière explosive qui sert à provoquer l’explosion de la charge de poudre d’un canon, d’un
fusil, etc.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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L’ARCHANGE
Ange supérieur aux autres anges.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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L’ARQUEBUSE
Arme à feu assez lourde.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
Utilisation d'une arquebuse
sur son fourquin
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L’EAU BÉNITE
L’eau bénite chasse les démons. L’évêque ne sait pas si ce prodige est l’œuvre de Dieu ou
du diable.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux
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L’EAU ROUGE
Rivière belge. http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_Rouge
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Chapitre 6 - La petite auto
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L’ÉCOT
La somme que l’on doit payer (en principe, pour un repas en commun). Cette somme doit,
ici, être payée en deniers.
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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier
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L’ÉCOUTE
Cordage servant à orienter une voile.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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L’ELLÉBORE D’ANTICYRE
Cette herbe passait pour un remède à la folie.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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L’ENGEANCE
Groupe de personnes détestables.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux
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L’ÉPÉE BÂTARDE
Épée permettant de se battre avec la pointe et le tranchant (voir l’expression « frapper d’es-
toc et de taille »).
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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L’ÉPINETTE
Instrument à clavier.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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L’ÉTOUPE
La partie la plus grossière de la filasse de chanvre ou de lin.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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L’ÉTRAVE
Pièce centrale de bois ou de fer où viennent s’assembler les pièces qui forment la proue
(l’avant) d’un navire.
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommesChapitre 8 - Israël Hands
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L’HYDRE
L’hydre de Lerne est un monstre de la mythologie. Ayant l’aspect d’un serpent, ses nom-
breuses têtes repoussent quand on les coupe.
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Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers
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L’ICHTHYOSAURUS
L'Ichthyosaurus est un genre appartenant aux Ichthyosaures ayant vécu au début du Juras-
sique.
Les Ichtyosaures étaient des vertébrés marins, parfois de très grande taille, qui ressem-
blaient à des dauphins ou à des poissons. Ils ont vécu pendant une grande partie de l'ère
Mésozoïque, et sont apparus il y a 250 millions d'années, légèrement avant les dinosau-
res (230 Ma) et ont disparu il y a 90 Ma, soit 25 Ma avant l'extinction massive de la majorité
des dinosaures, peut-être à cause de la concurrence d'autres lignées prédatrices marines
telles celles des Pliosaures et des Mosasaures. (Wikipédia)
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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L’INSOLENCE
Le manque de respect, l’impolitesse.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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L’OCCIRE
Le tuer.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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L’OFFICE
L’ensemble des prières prononcées dans une église à différents moments de la journée.
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Chapitre 3 - Brunain et Blérain
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L’ORATEUR
Personne qui parle en s’adressant à un public.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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L’OUTARDE
Oiseau échassier dont la chair était appréciée.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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L’UNE EST CHATTE, L’AUTRE EST MITTE
Jeu de mots (Une chattemite est une personne qui affecte des manières doucereuses et
hypocrites pour mieux tromper).
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Chapitre 2 - Le prologue
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LÀ
Les personnes d’importance n’allaient pas seuls dans ces « lieux secrets ».
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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LA BROGNE SAFRÉE
Cotte de maille (d’un bleu vert).
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
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LA CITÉ D'ALEP
Allusion aux combats livrés en 1146 pendant les Croisades.
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Chapitre 2 - Le puits
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LA FIN
La finalité, ce qui va arriver.
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Chapitre 2 - Le puits
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LABEUR
Le labeur est un travail dur et pénible. Le labeur humain désigne la dure vie des hommes.
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Chapitre 6 - Bel astre voyageur
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LACONIQUE
Bref. Qui s’exprime en utilisant peu de mots.
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Chapitre 8 - La carte
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LANGOUREUX
Affaibli par la maladie.
Qu’une passion amoureuse a plongé dans une douce mélancolie.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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LAPIDER
Lancer des pierres pour tuer.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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LARRON
Voleur, brigand.
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Chapitre 2 - Le prologueChapitre 2 - Le puits
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LAS
Fatigués, lassés.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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LAVEMENT
Injection d’un liquide dans la gros intestin (par l’anus) au moyen d’un appareil.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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LE BEL ESPRIT
La connaissance de la littérature (que l’on appelle aussi les belles-lettres).
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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LE CHEF
La tête.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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LE DÉFAUT DU GUICHET
Pour pénétrer dans l’abbaye, Renart découvre que le guichet (une petite ouverture par la-
quelle on parle ou fait passer un objet) de la porte n’est pas fermé.
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Chapitre 2 - Le puits
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LE FRONT
L’audace.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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LE PEU D'AMITIÉ
Le peu d’affection.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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LE POÈTE COMIQUE
Térence.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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LE PREMIER DE SA LICENCE
Le premier dans le diplôme obtenu à l’Université.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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LENTISQUE
Pistachier.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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LES GENS BIEN SENSÉS
Les gens qui ont du bon sens, qui raisonnent.
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Chapitre 2 - Le puits
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LES GRENONS
Les moustaches.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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LES INSTANCES
La demande.
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Chapitre 8 - L’incipit
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LICHEN
Végétal formé d’un champignon et d’une algue vivant ensemble, très résistant à la séche-
resse, au chaud ou au froid.
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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LICOU
Pièce du harnais qu’on met autour du cou des bêtes de somme pour les attacher ou les me-
ner.
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Chapitre 2 - Le prologue
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LIMON
Terre entraînée par les eaux et déposées sur le lit et les rives de fleuves.
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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LIRÉ
Village d’Anjou dans lequel est né le poète.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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LIVIDE
Pâle et terne.
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Chapitre 8 - L’incipit
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LOF
Côté que le navire présente au vent.
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes
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LOIR
Fleuve français. Ici, au masculin et sans « e », c’est en fait la Loire.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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LOUE
Admire, fais des louanges.
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Chapitre 2 - Le puits
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LOUEZ
Faites la louange, l’éloge, le compliment.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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LUTH
Instrument à cordes pincées.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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M'ABSOUDRE
Me donner l’absolution (me pardonner).
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Chapitre 2 - Le puits
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M’ENHARDIS
« S’enhardir » signifie « trouver du courage », devenir plus « hardi ».
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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M’ESSORER
M’élancer dans l’air, m’envoler.
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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler
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MA BESOGNE
Mon travail.
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes
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MADRÉ
Rusé malgré une apparence de simplicité.
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Chapitre 3 - Brunain et Blérain
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MAELSTRÖM
Tourbillon.
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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse
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MAGOT
Homme très laid.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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MAINTINT
Du verbe « maintenir » (au passé simple).
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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MAÎTRE TUBAL
Maître Tubal est le premier maître de Gargantua.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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MAL PROPRE À
Peu qualifié pour.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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MALE
Mauvaise.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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MALLE-POSTE
Ancienne voiture de la poste.
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Chapitre 8 - L’incipit
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MANANT
Paysan, homme grossier et mal élevé.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidantChapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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MANSE
Petit domaine féodal constituant une exploitation agricole.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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MANUFACTURE
Fabrique, usine.
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Chapitre 8 - L’île
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MARAUD
Vaurien, misérable.
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Chapitre 5 - Le comique
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MAROTTE
Sceptre surmonté d’une tête coiffée d’un capuchon bigarré et garni de grelots.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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MARRIE
Affligée, fâchée.
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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier
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MARTYRS
Personne mourant pour une cause.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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MASCARETS
Longue vague qui remonte le cours d’un fleuve à son embouchure.
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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse
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MÂTIN
Grand et gros chien de chasse.
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Chapitre 2 - Renart chez dame HersentChapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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MAUGRÉER
Grogner, râler.
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Chapitre 2 - Le puits
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MAUPERTUIS
C'est le nom du domaine de Renart, qui est baron.
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Chapitre 2 - La pêche aux anguilles
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MAURE
Le Maure est un musulman d’Afrique du Nord. On l’appelle aussi Sarrasin.
Au Moyen Âge, il désigne l’ennemi.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
Sarrasins
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MAUSOLÉE
Tombeau.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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MAUVAIS AUGURE
Sinistre, qui n'annonce rien de bon.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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MAUX
Pluriel de « mal ».
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Chapitre 6 - Bel astre voyageur
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ME CHERCHE NOISE
Me cherche querelle, dispute.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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ME DÉGUISER RIEN
Me cacher quelque chose.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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MÉCRÉANTS
Mauvais croyant.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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MÉDICASTRES
Mauvais médecin.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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MÊLÉE
Bataille au corps à corps, lutte.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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MÉMORABLE
Digne d’être gardé dans la mémoire des hommes.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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MÉPRISE
Action de se méprendre.
Erreur, malentendu.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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METTRE EN DÉPENSE
Chercher à, faire des efforts pour.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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MIE
Amie.
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Chapitre 5 - Le comique
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MILLES
Unité de longueur (de valeur variable selon les époques et les régions) correspondant à
mille pas.
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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse
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MILON
Milon de Crotone est un athlète de la Grèce antique devenu légendaire en raison de sa
force.
Selon la légende, Milon, parvenu à un âge avancé, traversait l'Italie et, ayant trouvé en che-
min un vieux chêne abattu et entrouvert, il entreprit d'achever de le fendre avec ses mains ;
mais sous l'effort qu'il fit, il resta finalement prisonnier de l'arbre, ses mains étant prises
comme dans un étau : il ne put se dégager, et, incapable de se défendre, il fut dévoré par
des animaux sauvages. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Milon_de_Crotone)
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon PonocratesChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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MIRACLE
Fin XIVe siècle, le miracle raconte généralement la vie d’un saint qui, par son intervention,
sauve les personnages. Dans Le miracle de Théophile, Rutebeuf met en scène un miracle
de la Vierge qui arrache à Satan un prêtre qui lui avait vendu son âme.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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MITAINES
La mitaine est un gant qui laisse à nu les deux dernières phalanges des doigts.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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MOBILISATION
Convocation de tous les hommes reconnus aptes à faire guerre, afin de constituer une ar-
mée.
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Chapitre 6 - La petite auto
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MOÏSE
Moïse est le guide qui conduisit le peuple hébreu hors d’Égypte, où ils vivaient dans la ser-
vitude, après que les dix plaies infligées à l'Égypte eurent permis la libération du peuple
d'Israël.
Ayant, pour abreuver le peuple hébreu, frappé de son bâton par deux fois le rocher de Me-
riba, il n’est pas autorisé à entrer en Terre promise.
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Chapitre 1 - La table ronde
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MONT PALATIN
L’une des sept collines de Rome.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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MONT-CENIS
On déposait le corps des voyageurs morts de froid dans la chapelle du Mont-Cenis.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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MOUCHARDS
Espions.
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Chapitre 5 - L’avarice
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MOUILLAGE
Emplacement pour mouiller un navire, c’est-à-dire un abri où jeter l’ancre.
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Chapitre 8 - La carteChapitre 8 - L’île
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MOYEN ÂGE
Le terme Moyen Âge a été inventé au XVIe siècle, et montre assez le mépris d'une époque
sans nom, un âge moyen, au milieu, pris entre l'Antiquité et la Renaissance.
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Chapitre 1 - La chanson de geste
L’Europe en 1190
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MUNIFICENCE
Grande générosité.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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MUSC
Substance brune très odorante sécrétée par les glandes abdominales de certains ani-
maux.
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Chapitre 7 - Vingt mille lieues sous les mers
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MUSE
Déesse de la poésie.
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Chapitre 6 - Ma bohèmeChapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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MUSIQUE
La musique fait alors partie des mathématiques.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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MYSTÈRE
Aux XVe et XVIe siècles apparaît le mystère. Organisé par la cité, il se joue devant la ville
entière, et offre à l’ensemble de la population un enseignement religieux sous forme de di-
vertissement. Ce sont des pièces de 30 000 à 60 000 vers. Il faut pas moins de 6 à 25 jours
de représentation !
On appelle Mystère profane, une pièce mettant en scène un sujet autre que religieux (Mys-
tère de la destruction de Troie, Mystère du siège d’Orléans).
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
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MYSTIFICATION
Farce, canular, tromperie.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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NE ME TARABUSTEZ PLUS L’ESPRIT AVEC ÇA
Ne me dérangez plus, ne m’ennuyez plus avec ça.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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NEF
Bateau, navire.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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NIGROMANCIE
Ancien nom de la nécromancie (évocation des morts pour savoir l’avenir).
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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NOËL
Noël fête « la naissance de Notre Seigneur » le 25 décembre.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux
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NŒUD
Le nœud de l’amitié.
Oronte pense qu’il est désormais ami avec Alceste.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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NON FERAI
Je ne le ferai pas.
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Chapitre 5 - Le comique
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NOS PREMIERS PARENTS
Allusion au péché originel (lire la Genèse dans la Bible).
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Chapitre 2 - Le prologue
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OISON BRIDÉ
Selon Furetière, « On appelle un oison bridé, celui à qui on a passé une plume à travers
des ouvertures qui sont à la partie supérieure de son bec, pour les empêcher de passer
des haies ».
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Chapitre 4 - Les 300 géants
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ONDES
Les lieux inhabités (déserts) et les mers.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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OPÉRÉ
Marché, fonctionné.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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OPUSCULE
Petit livre.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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OSCILLA
Se balança.
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes
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ÔTE-TOI
Retire-toi.
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Chapitre 5 - Le comique
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OUÏ
Entendu.
Du verbe « ouïr ».
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Chapitre 5 - Le comiqueChapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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OUÏT
Entendit.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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PAGODE
Temple.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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PALANQUIN
Sorte de chaise ou de lit porté par des hommes.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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PALETOT
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipisicing elit, sed do eiusmod tempor incididunt
ut labore et dolore magna aliqua. Ut enim ad minim veniam, quis nostrud exercitation ul-
lamco laboris nisi ut aliquip ex ea commodo consequat.
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Chapitre 6 - Ma bohème
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PAPE ALEXANDRE
Alexandre VI, pape de 1492 à 1503.
Il s’est rendu célèbre par la fameuse orgie du 31 octobre
1501 pendant laquelle ses convives ont été invités à faire
preuve de la plus grande virilité auprès d’une cinquantaine
de danseuses dévêtues. La compétition a été arbitrée par
les propres enfants d’Alexandre VI, ce qui déclencha l'un
des plus grands scandales de la chrétienté.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_VI)
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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PAR EXCELLENCE
À un haut degré.
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Chapitre 2 - Le puits
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PAROISSIENS
Fidèle d’une paroisse.
La paroisse est la circonscription (le canton, la région) ecclésiastique où exerce un pasteur
ou un curé.
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Chapitre 3 - Brunain et Blérain
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PARTHES
L’empire Parthes était une importante puissance iranienne de la Perse antique.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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PASSES
Passage étroit où un bateau peut passer.
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Chapitre 8 - La carte
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PATENÔTRE
Une prière.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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PAVILLON
Drapeau.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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PENDARD
Coquin, fripon.
Qui mérite d’être pendu.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?Chapitre 5 - Le comiqueChapitre 5 - Le comique
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PÉNITENCE
Châtiment, condamnation.
Un des sept sacrements de l’Église.
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Chapitre 3 - Le pet du vilain
Sacrements
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PERINÉE
Partie du corps qui s’étend de l’anus aux parties génitales.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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PERPLEXITÉ
Inquiétude mêlée d’hésitation.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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PERROQUET
Voile carrée qui se trouve sur le mât de perroquet.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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PERSÉCUTEUR
Personne qui persécute, qui poursuit, attaque, torture d’autres personnes.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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PHYSIONOMIE
Ensemble des traits du visages. Expression du visage.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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PIÉDESTAL
Support qui forme le socle d’une statue ou d’une colonne.
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Chapitre 8 - L’île
Statue d’Henri IV sur son pié-
destal
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PIEDS
Unité de mesure équivalant à trente centimètres environ. Le paysan mesure donc à peu
près cinq mètres.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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PIERRE
La pierre du chaton, la partie de la bague où s’enchâsse une pierre précieuse.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux
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PIÈTRES
En mauvais état, miteux.
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Chapitre 8 - L’incipit
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PILE EN TRIANGLE
Jeu de balle où les trois joueurs se plaçaient en triangle.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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PLAIDOIRIE
Action de plaider (soutenir ou défendre quelque chose en justice).
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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PLATANES
Grands arbres pouvant atteindre de 25 à 55 m de haut, à écorce lisse se détachant par pla-
ques.
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Chapitre 6 - La Veillée du nègre
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PLÂTRAS
Morceau de plâtre.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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PLESIOSAURUS
Le Plesiosaurus vivait au début du Jurassique et est connu pour les squelettes presque
complets retrouvés dans le Lias d'Angleterre et d'Allemagne. Il se distingue par une petite
tête, un cou long et mince, un corps ressemblant à celui des tortues, une queue courte et
deux paires de grandes nageoires. (Wikipédia)
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Chapitre 7 - Voyage au centre de la terre
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PLESSIS
Dépendance d'une ferme.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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POE
Edgar Allan Poe (1809-1849) est l’auteur des Histoires extraordinaires, recueil dans le quel
on trouve la nouvelle « Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall» conçue comme un
canular journalistique.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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POINÇONS
Instrument métallique pourvu d’une point servant à percer ou à graver.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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POMPE
Cérémonie luxueuse et imposante.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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POMPEUX
Aujourd’hui, le mot est synonyme de « prétentieux ». À l’époque de Molière, il signifie
« somptueux », « majestueux », « imposant ».
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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PONOCRATES
Ponocrates est le nouveau maître de Gargantua. En grec, son nom signifie « bourreau de
travail ».
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistesChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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PORTEFAIX
Porteur (supportant un faix, c’est-à-dire une charge quelle qu’elle soit).
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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POSTÉRIEUR
Les chrétiens prient en regardant vers l’orient (à l’est) vers Jérusalem. Ysengrin se trompe
en présentant son derrière à l’orient !
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Chapitre 2 - Le puits
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POUHONS
Un pouhon est une source minérale ferrugineuse (contenant du fer).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pouhon
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Chapitre 6 - La petite auto
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POULIES
Petite roue supportant une corde et une courroie permettant de soulever des choses lour-
des.
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Chapitre 8 - L’île
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POUR L'EXHORTER
Pour l’inviter.
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Chapitre 2 - Le puits
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PRÉCEPTES
Conseil, enseignement.
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Chapitre 3 - Le vilain et l’oiseau
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PRÉCEPTEURS
Maîtres.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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PRÊCHÉ
Annoncé la parole de Dieu, instruit par des discours religieux.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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PRENDRAI
« Je prendrai ». Le pronom sujet « je » est également omis aux vers 8, 10 et 11.
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Chapitre 6 - Quand je me mettrai à voler
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PRENEZ L'AMENDE QUE JE VOUS OFFRE
Acceptez la réparation que je vous offre en reconnaissance de ma faute.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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PRÉSÉANCE
Droit de précéder, de passer avant dans un ordre hiérarchique.
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Chapitre 1 - La table ronde
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PRESSEZ
Obligez les gens à se presser, à aller vite.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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PREUX
Courage, brave.
« Preux » est de la même famille que « prouesse ».
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Chapitre 1 - Le chevalier errantChapitre 1 - Le dragon d'IrlandeChapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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PRÉVÔT
Intendant administrant un domaine (il percevait les taxes, entretenait les bâtiments par
exemple). Plus tard, il a un rôle de magistrat.
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Chapitre 3 - La vieille qui oint la paume au chevalier
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PRODIGIEUSE
Extraordinaire, étonnant (comme un prodige).
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Chapitre 6 - La petite auto
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PROMPTEMENT
Rapidement.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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PROMPTITUDE
Rapidité.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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PROPICE
Favorable, qui convient bien.
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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »
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PUDICITÉ
honnêteté, décence.
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Chapitre 2 - Le puits
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PUÉRILES
Frivoles, sans gravité, peu sérieux.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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PYTHAGORICIENS
Personnes suivant l’enseignement de Pythagore.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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QU'IL S'EN SOIT AVISÉ
Qu’il se soit avisé de pêcher, qu’il ait pensé à pêcher.
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Chapitre 2 - Le puits
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QU'ON LUI IMPUTE À BASSESSE
Quelque chose que l’on vous reproche, que l’on considère comme une bassesse.
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Chapitre 1 - L’adoubement
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QUARTIER-MAÎTRE
Marin du premier grade au-dessus de matelot.
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes
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QUATRE-VINGT-DIX MILLES À L’HEURE
Soit 46 mètres par seconde ou 166 kilomètres à l’heure (près de quarante-deux lieues de 4
kilomètres).
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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse
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QUE TU NE SOIS PLUS DU MONDE
Que tu ne sois plus de ce monde, que tu sois mort.
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Chapitre 2 - Le puits
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QUELQUE HISTOIRE PLAISANTE DES ANCIENNES PROUESSES
Chansons de geste, romans de chevalerie.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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QUENOUILLE
Tige de bois sur laquelle était enroulée la matière textile destinée à être filée.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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QUERELLE
Dispute.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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QUÉRIR
Chercher.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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QUI
Celui qui.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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QUI A ÉCRIT QUOI
La plupart des auteurs sont restés anonymes. Cependant quelques récits sont attribués à
Pierre de Saint-Cloud, d’autres à Richard de Lison.
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Chapitre 2 - Le roman de Renart
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QUINTAUX
Un quintal équivaut à 100 kilogrammes.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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QUITTE À QUITTE
Nous sommes quittes, à égalité.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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RAILLAIT
Se moquait.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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RAILLER
Moquer.
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Chapitre 5 - Le comique
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RAILLEZ
Moquez.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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RAJAH
Souverain d’une principauté en Inde.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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RANCUNE
Sentiment de colère que l’on garde d’une offense et pouvant s’accompagner d’un désir de
revanche.
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Chapitre 6 - Le voyage
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RAPACITÉ
Avidité à se jeter sur sa proie.
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Chapitre 2 - Le prologue
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RAPIÈRE
Épée longue et effilée.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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RAPINE
Vol, pillage.
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Chapitre 2 - Le prologue
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RAVIE
Enlevée.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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RAVIT
Le verbe « ravir » signifie « enlever ».
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Chapitre 2 - Le prologue
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RECELEURS
Personne faisant du recel (action de garder des choses volées par quelqu’un).
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Chapitre 5 - L’avarice
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RÉDUIS À QUIA
Mettre quelqu’un dans l’impossibilité de répondre.
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Chapitre 4 - Le torchecul
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REFLUX
Mouvement de la mer qui se retire lors de la marée descendante.
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Chapitre 8 - L’île
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RÉGENTS
Maîtres.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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REGINGLETTES
Piège pour attraper les oiseaux.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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REINE
Il s’agit de la reine Guenièvre.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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RELEVÉE DE COUCHES
Dame Hersent se rétablit après l’accouchement.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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RENGAINE
Mots répétés à tout propos.
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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »
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RENIÉ
Rejeté, trahi.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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REQUÉRIR
Réclamer.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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REQUIERT
Cherche.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
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RÉSIGNE
« Se résigner » signifie « accepter les choses telles qu’elles sont », « faire contre mauvaise
fortune bon cour ».
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Chapitre 3 - Brunain et Blérain
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RESSAC
Retour violent des vagues sur elles-mêmes quand elles ont frappé la crique.
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Chapitre 8 - L’incipitChapitre 8 - L’île
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RÉSURRECTION
Retour à la vie.
Jésus est ressuscité d’entre les morts au troisième jour après sa mort sur la croix.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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RHÉTORIQUE
La rhétorique est l’art de bien parler et de convaincre avec éloquence.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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RHIZOTOME
Rhizotome signifie, en grec, « coupe-racines ».
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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RITOURNELLE
Courte phrase musicale que l’on répète avant chaque couplet d’une chanson.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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RONCIN
Cheval de somme.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
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RONDACHE
Petit bouclier rond.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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RONDE
Au Moyen Âge, les tables sont longues et ont des places plus ou moins importantes. La ta-
ble ronde met tout le monde à égalité.
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Chapitre 1 - La table ronde
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ROSSERAI
Frapperai, battrai.
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Chapitre 5 - Le comique
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ROTTA DE ROME
Cour de justice composée de douze prélats.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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ROULIS
Balancement d’un navire qui roule, penche alternativement de droite à gauche et de gau-
che à droite.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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ROUSSIN
Cheval de valet ou de voyage.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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ROUVEYRE
André Rouveyre était un ami de Guillaume Apollinaire. Il était écrivain, journaliste et dessina-
teur.
Voir
http://www.deauville.fr/FR/et-vous/les-hommes-et-les-femmes/1109/guillaume-apollinaire/ et
https://www.youtube.com/watch?v=OSoF75wjPUM
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Chapitre 6 - La petite auto
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S'ÉGAYENT
S’amusent.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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S’ENIVRENT
Se rendent ivre.
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Chapitre 6 - Le voyage
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S’ENTEND
Se comprend.
Le verbe « entendre » signifie « saisir par l’ouïe », mais aussi « saisir par l’intelligence » (au-
trement dit, « comprendre »).
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Chapitre 5 - Le comique
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S’ESCRIMANT
Faisant de grands efforts.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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SACREMENTS
Rite institué par Jésus-Christ afin de produire ou d’augmenter la grâce dans les âmes.
Les sept sacrements sont le baptême, la confirmation, l’eucharistie, l’extrême-onction,
le mariage, l’ordre et la pénitence.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
Pénitence
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SAINT GRAAL
Coupe ou vase dans lequel aurait été recueilli le sang du Christ sur la croix.
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Chapitre 1 - La table ronde
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SAINT-CLAUDE
Saint-Claude est une ville du Jura célèbre pour ses objets en buis.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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SAINT-MARTIN
La Saint-Martin est fêtée le 11 novembre.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleuxChapitre 4 - La naissance de Gargantua
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SAINTES ÉCRITURES
La Bible.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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SALAUD
Au sens premier du terme (sale).
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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SANS DÉPENS, ET POUR CAUSE
Formule juridique marquant la conclusion d’une sentence.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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SANS INTERMITTENCE
Sans interruption.
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Chapitre 7 - L’Île mystérieuse
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SARCLOIRS
Instrument de jardinage servant à sarcler (couper les mauvaises herbes).
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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SARRASINS
Dans la Chanson de Roland, les musulmans sont appelés Sarrasins, païens ou encore Mau-
res.
À l’époque, l’Espagne est sous la domination des Arabes, qui étendent leurs conquêtes de
la Chine à l’océan Atlantique.
En France, en 732, ils sont arrêtés à Poitiers par Charles Martel, le grand-père de Charlema-
gne.
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Chapitre 1 - La Chanson de Roland
Maure
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SATIRIQUE
L'adjectif « satirique » vient du nom « satire » qui désigne un écrit qui s'attaque à quelque
chose ou à quelqu'un en s'en moquant.
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Chapitre 3 - Les fabliaux, des « contes à rire en vers »
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SAUVER DES FERS
Sauver de l’esclavage.
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Chapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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SCELLÉ
Fermé.
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Chapitre 8 - La carte
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SE MOUVOIR
Bouger.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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SE REMIT À LA VOIE
Se remit en route, repartit.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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SE REPAÎTRE
Se nourrir abondamment, engloutir.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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SENTENCES
Maximes, proverbes contenant des règles de conduite ou de morale.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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SEPTENTRIONAL
Du nord.
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Chapitre 7 - Le Tour du monde en 80 jours
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SÉPULCRE
Tombeau.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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SERFOUETTES
Outil de jardinage formé d'une petite pioche légère dont le fer est large et carré d'un côté
et pointu de l'autre.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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SERMON
Discours prononcé durant la messe par un prêtre.
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Chapitre 3 - Brunain et Blérain
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SES ESPRITS ANIMAUX
Selon la médecine de l’époque, liquide qui se propageait dans tout l’organisme pour y
maintenir l’énergie vitale.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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SILLONS
Longue tranchée faite dans la terre pour y semer quelque chose.
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Chapitre 6 - L'Hirondelle et les petits oiseaux
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SIROP DE VIGNE
La périphrase désigne le vin.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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SOINS
Inquiétude, souci.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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SON CHAPERON DE MARTRES DE SINGE
Le chaperon est-il fait de fausse fourrure de martre ? Est-il fait de singe ?
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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SONDANT
Sonder consiste, ici, à évaluer la profondeur de l’eau avec une sonde (un plomb suspendu
à une corde divisée en brasses).
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Chapitre 8 - L’île
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SOPHISTES
Dans l’antiquité, le sophiste est une sorte d’enseignant. Ici, le terme est péjoratif, et dési-
gne un maître capable de soutenir tout et son contraire par des arguments subtils.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistesChapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistesChapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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SOUFFLET
Gifle.
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Chapitre 5 - L’avarice
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SOUFFRIR
Supporter.
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Chapitre 2 - Le prologue
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SOUPES DE PRIME
Tranches de pain trempées dans un bouillon, qu’on mangeait au couvent à prime.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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SPHINCTERS
Muscles de l’anus.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
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STENTOR
Dans la mythologie grecque, Stentor est le crieur de l'armée des Grecs lors de la guerre de
Troie. Son nom est synonyme de voix puissante.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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STRIDENTE
Aiguë et intense.
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Chapitre 8 - L’incipit
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STRODAGÈME
Stratagème.
Un stratagème est une ruse habile.
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Chapitre 5 - Le comique
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STUDIEUSE
Qui étudie, qui travaille.
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Chapitre 8 - À l’acheteur hésitant
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SUSSE
Verbe « savoir » au subjonctif imparfait.
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Chapitre 5 - Apprenez-moi l’orthographe
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TABLEAU D’ARRIÈRE
Partie plate de la poupe (l’arrière) d’un navire en bois.
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TACITURNE
Qui parle peu.
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Chapitre 8 - L’incipit
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TAILLE-MER
Il s’agit de l’étrave.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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TENIR LA BRIDE
Réfréner, arrêter.
Au sens propre, la bride est la pièce du harnais servant à diriger le cheval.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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TÉRATOLOGIQUES
La tératologie est la science des monstres.
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Chapitre 7 - Roman & Encyclopédie
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TIBRE
Fleuve d’Italie passant, notamment, à Rome.
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Chapitre 6 - Heureux qui comme Ulysse
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TIERCE OU NONE
Au Moyen Âge, les cloches sonnent toutes les trois heures. La première heure du jour est
prime (6 heures). C’est ensuite tierce (neuf heures), sexte ou midi (12 heures), none (15
heures), etc.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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TILLAC
Pont supérieur d’un navire.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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TIMONIER
Marin qui tient la barre du gouvernail.
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Chapitre 8 - L’île
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TIMOTHÉE
Thimothée faisait avaler de l’ellébore à ses disciples qui avaient appris la musique avec
d’autres maîtres.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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TIRAIT À LA BUTTE
Massif de terre où l’on place le but pour tirer et viser.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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TOUT À L'HEURE
Tout de suite, immédiatement.
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Chapitre 5 - L’avariceChapitre 5 - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
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TOUT VOTRE SOÛL
Autant que vous voulez.
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Chapitre 5 - Le malade imaginaire
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TRAITÉ
Accord.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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TRANSI
Engourdi par le froid.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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TRÉPAS
La mort.
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincéritéChapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
Trépassé
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TRÉPASSÉ
Mort.
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Chapitre 2 - Le puits
Trépas
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TRÉPASSÉS
Morts.
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Chapitre 4 - Les moutons de panurge
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TRESSAILLIR
Être agité sous l’effet d’une émotion. Sursauter, tressauter.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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TRIBORD
Côté droit d’un bateau quand on regarde vers l’avant.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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TRINITÉ
Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
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Chapitre 1 - La table ronde
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TUNSTAL L’ANGLAIS
Auteur d’un livre sur l’arithmétique.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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TYRAN
Personne qui utilise son pouvoir pour dominer les autres.
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Chapitre 3 - Le vilain qui gagna le paradis en plaidant
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UN BEAU SERMON
Un beau discours (moralisant).
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Chapitre 2 - Le puits
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UN BOULET
Comme cela est dit quelques pages plus loin, « Bien qu’il ne s’agît encore que d’envoyer
un boulet à l’astre des nuits, tous voyaient là le point de départ d’une série d’expériences ;
tous espéraient qu’un jour l’Amérique pénétrerait les derniers secrets de ce disque mysté-
rieux, et quelques-uns même semblèrent craindre que sa conquête ne dérangeât sensible-
ment l’équilibre européen » (chapitre III).
Plus loin, encore, le Français Michel Ardan, propose de fabriquer un projectile creux (au
lieu du boulet plein prévu) dans lequel il pourrait prendre place afin d'aller sur la Lune.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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UN TOURNOIS-DE-PHILIPPE
Monnaie à l’effigie du roi Philippe V.
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Chapitre 4 - Prendre conseil d’un fou
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UNE ATTAQUE DE GOUTTE
Maladie caractérisée par des poussées inflammatoires autour des articulations.
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Chapitre 2 - Renart et Tiécelin
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USURIER
Personne qui prête (à usure : avec des intérêts).
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Chapitre 2 - Le prologue
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VAINE
Inutile.
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Chapitre 1 - Le chevalier errant
En vain, Vanum est vobis ante lucem surgere
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VAINEMENT
Inutilement.
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Chapitre 1 - Le dragon d'Irlande
En vain
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VAINES
Inutiles, sans valeur, non sérieuse.
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Chapitre 4 - La naissance de Gargantua
Vanum est vobis ante lucem surgere
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VAISSEAU
Seau.
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Chapitre 2 - Le puitsChapitre 2 - Le puits
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VANUM EST VOBIS ANTE LUCEM SURGERE
Citation d’un psaume de l’Ancien Testament : Il est vain de se lever avant la lumière.
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
Vaine, Vaines
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VÊPRÉE
La tombée du jour, le soir.
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Chapitre 1 - Découvrir le merveilleux
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VERGUES
La vergue est une pièce perpendiculaire au mât servant à porter la voile qui y est fixée.
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
Matelots sur les vergues d'un
grand navire
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VERMEILLE
D'un rouge vif.
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Chapitre 2 - Le prologue
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VIANDES
Aliments en général (viande vient de « vivanda », ce qui sert à la vie).
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Chapitre 4 - L’éducation de Gargantua selon les précepteurs sophistes
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VIELLE
Instrument de musique dont les cordes sont frottées par une roue actionnée par une mani-
velle.
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Chapitre 1 - La chanson de geste
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VIGIE
Surveillance exercée par un matelot.
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Chapitre 8 - « Pièces de huit ! »
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VIGILANCE
Surveillance, attention.
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Chapitre 8 - Israël Hands
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VILAIN
Au Moyen Âge, paysan libre.
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Chapitre 2 - Renart chez dame Hersent
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VIOLE
Instrument à cordes frottées.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 4 - L'éducation de Gargantua selon Ponocrates
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Rechercher le terme
VOILES
Les voiles des bateaux.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 6 - Demain, dès l'aube
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VOILURE
Ensemble des voiles d’un bateau.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 8 - Le tonneau de pommes
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VORACES
Qui dévore, qui mange avec avidité.
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Chapitre 6 - La petite auto
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VOTRE SANG
Votre fille.
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Chapitre 5 - Le comique
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VOTRE VOLÉE
Votre envol.
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Chapitre 6 - Ballade des Enfants sans souci
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VOUS AVEZ DONNÉ À FAUX
Vous avez manqué votre coup.
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Chapitre 2 - Le combat de Renart et d'Ysengrin
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VOUS VOUS CONTENTEREZ
Vous serez satisfait.
Termes connexes du glossaire
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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YARDS
Le yard vaut un moins que le mètre, soit 0,91 m.
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Chapitre 7 - De la terre à la lune
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ZÈLE
Ici, le mot désigne, dans le langage galant, le sens d’« amour ».
Habituellement, le zèle est un dévouement, une ardeur excessive à faire quelque chose.
L’expression « faire du zèle » signifie « exagérer », « en faire trop ».
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Chapitre 5 - Parlez-moi, je vous prie, avec sincérité
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