Au cours du mois de mai 2011, notre classe a effectué plusieurs activités sur le thème des nanotechnologies dans le cadre des cours de Sciences Physiques.

Dans ce qui suit, nous proposons une synthèse des aspects qui nous semblent importants à mettre en avant dans les débats suscités par les développements des nanotechnologies.

Les nanotechnologies sont des technologies qui utilisent des nanoparticules. D'après Wikipédia se référant à la norme ISO TS/27687, les nanoparticules sont des objets dont toutes les dimensions sont inférieures à 100 nm. À cette échelle des propriétés apparaissent, qui diffèrent des propriétés d'un objet d'une même nature chimique, mais d'une taille plus importante. Un document du Médialab

L'avis de la classe de première S 8 du lycée Albert Triboulet de Romans sur les développements des "nanos"

CAHIER D'ACTEUR SUR LE DÉVELOPPEMENT ET LA RÉGULATION DES NANOTECHNOLOGIES

Classe de 1ère S 8

Cité Scolaire Albert Triboulet

59-61 bd Gambetta

BP 1112

26102 Romans-sur-Isère

Cedex

http://www.ac-grenoble.fr/

lycee/triboulet.romans/

COORDONNÉES

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de Sciences-Po explique pour sa part, en se référant à un règlement du Parlement Européen et du Conseil de 2009 qu'un nanomatériau est défini "comme matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm."

Dans ce document, nous présenterons successivement nos positions sur les enjeux économiques et sociaux des développements des nanotechnologies, sur leur gestion démocratique. Puis nous expliciterons nos positions sur leurs utilisations en médecine, sur les aspects sanitaires et environnementaux de ces développements et enfin sur les questions que les nanotechnologies posent en matière de protection des libertés individuelles.

Cité Scolaire Albert TRIBOULET

La plupart des secteurs industriels sont concernes par l’utilisation à plus ou moins court terme des nanotechnologies. Le site du CNRS en énumère un grand nombre : les loisirs (avec par exemple des matériaux rendus plus légers en utilisant des nanotubes de carbone), la cosmetique (où par exemple on utilise du dioxyde de titane nanométrique dans les crèmes solaires), l’electronique (où les transistors deviennent plus petits), la sante (où les nanotechnologies laissent présager une meilleure vectorisation des médicaments), l’aeronautique, la defense, ou encore les materiaux de construction. Le rapport du conseil économique et social sur les nanotechnologies ajoute à cette liste des utilisations dans l'alimentaire, dans les biotechnologies, l'exploration de l'espace, les énergies et l'environnement. Il nous semble donc que les nanotechnologies sont un marche tres prometteur avec beaucoup d’argent a la cle.

Toutefois, si les bénéfices promis sont très importants, la Royal Society (l'académie des sciences anglaise) souligne que les sommes d'argent investies dans le développement des nanotechnologies le sont tout autant et que la course aux brevets existe déjà dans les nanotechnologies comme dans d'autres domaines. Cette société savante s'interroge alors : qui contrôle les nanotechnologies ? À qui profitera l'utilisation des nanotechnologies à court et à moyen terme ? Dans un dossier sagascience du CNRS, il est aussi mentionné que le développement des nanotechnologies coûte très cher à l'État et entraine une augmentation du budget pour la recherche et leur fabrication. Ces technologies permettent cependant d'espérer une reduction de la production de residus et de la consommation en eclairage.

Pour notre part, il nous semble important de se poser les questions aussi sur le long terme: Quel est le devenir de cet argent investi dans les nanotechnologies ? Que

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La gestion démocratique de ces développements

va-t-on en faire ? A quoi servent vraiment les nanotechnologies ?Leur interet pourrait dans certains cas être considérable, mais comme cela sera souligné plus loin ces développements pourraient nuire aux libertés et suscitent beaucoup de craintes chez la population. Leur controle doit donc être tres strict.

Les aspects économiques et sociaux des développements des nanotechnologies

Agnès Rousseau dans un article publié sur le site Bastamag, mais aussi des collectifs comme l'Alliance Citoyenne sur les Enjeux des Nanotechnologies (ACEN) ou le Collectif sur les Enjeux des Nanotechnologies à Grenoble (CENG) soulignent que nous sommes tous concernes par les nanotechnologies puisqu'elles touchent de nombreux secteurs. Ils considèrent donc qu'il faut organiser un reel debat public pouvant toucher toute la population et que celle-ci doit être informee des risques, des avantages des nanotechnologies. L'ACEN pointe que ceci est essentiel puisque nous sommes et serons tous consommateurs de nanotechnologies. Pour ce collectif, les dispositions d’information de la population sont insuffisantes. De plus, toujours selon l'ACEN, comme on ne sait pas quels sont reellement les effets toxiques ou les avantages et qu'il y a une forte pression economique, cela mene a une desinformation de la population. Philippe Bourlitio souligne aussi la difficulté d'informer la population étant donné que les risques, en particulier ceux liés à la toxicité des nanoparticules, sont mal connus. Il s'interroge alors sur la mise en place dans ces conditions d'un étiquetage informant les consommateurs de la présence de nano-objets dans les produits.Enfin, parallèment à ces efforts d'information, des sociologues soulignent également dans un rapport pour la communauté d'agglomération grenobloise que des débats devraient être mis en place, car ils contribueraient à la formation de l'opinion et permettraient que les representants du gouvernement et des associations tiennent mieux compte des idees des citoyens.

Notre classe travaillant sur les microscopies

Un microscope à force atomique du Centre Inter Universitaire de

Microélectronique

L'utilisation des nanotechnologies en médecine

Des consultations publiques sur les nanotechnologies ont cependant déjà été organisées, comme par exemple le cycle de 17 reunions publiques prevues à l'hiver 2009-2010. Comme le rapporte Agnes Rousseau dans un document publié sur le site "bastamag" en 2010, beaucoup de ces rencontres ont toutefois ete annulees à cause de manifestations, de contestations, ou de degradations des salles.Ces rencontres font aussi l'objet de critiques. Dans un article paru dans Libération sur la dernière de ces réunions, on apprend que celle-ci s'est déroulée sur invitation. Par ailleurs, Agnès Rousseau s'interroge sur l'impartialité de ces debats et sur l'indépendance des informations fournies dans ces rencontres puique les organisations qui etaient censees les animer ont ete payees par le gouvernement. Elle parle même de totalitarisme, puisque les nanotechnologies sont déjà développées sans respecter l'opinion publique et sans que la population en soit informée. Finalement, concernant la gestion démocratique du développement des nanotechnologies, il nous semble important d'insister sur deux points. Premièrement, il faut mieux informer la population sur les nanotechnologies au nom du droit de savoir de celle-ci et que les informations soient objectives et non influencees par l’economie. Deuxiemement pour preserver la democratie, il faut organiser de reelles consultations publiques sur les choix en matiere de nanotechnologies, parce que nous sommes tous concernes par les nanotechnologies. Ces débats doivent permettre la participation des gens et la formation de l'opinion publique. Plus de débats sur invitation : il faut que tout soit vraiment public et que ces débats soient efficaces. Cela est indispensable ne serait-ce parce qu’en matiere de consommation, tout le monde peut-être amené à consommer des biens contenant des nanoparticules, des nanomateriaux. Cela est aussi important car comme cela sera détaillé plus loin, il se pourrait que les nanotechnologies ne fournissent des moyens de controler et de surveiller les populations, ou encore conduisent à des projets où des puces seraient implantées dans le cerveau des gens.

Les nanotechnologies pourraient permettre de nombreuses avancees en medecine. Amelioration des greffes, protheses qui seraient commandees par ordinateurs, regeneration des tissus, mise au point de traitements pour soigner des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer... les perspectives sont nombreuses. Il nous semble donc que les nanotechnologies pourraient permettre a la medecine de faire des progres.

Dans le domaine des protheses, les nanotechnologies permettent d'envisager, dans le cadre de ce que l'on nomme la NBIC (la convergence entre les nanotechnologies, les biotechnologies, l'informatique et les sciences cognitives), que l'on parvienne a mettre au point des protheses bioniques, c'est a dire qui seraient commandees par le cerveau du patient. Ces protheses ou divers nano-implants places dans le systeme nerveux de la personne pourraient peut-etre permettre ainsi a des personnes handicapees de retrouver leurs capacites motrices, visuelles, auditives... Elles pourraient aussi ouvrir la voix a une augmentation des capacites de l'etre humain. Ces developpements soulevent aussi des interrogations ethiques et sociales et l'un des groupes qui a travaille sur ce sujet trouve ces developpements preoccupants.

Enfin, outre les nombreux progres que les nanotechnologies pourraient permettre en medecine, outre les interrogations que suscitent chez nous certaines perspectives ouvertes par la convergence NBIC, un dernier point merite d'etre souligne. Il s'agit des questions economiques que posent le developpement d'utilisations en medecine des nanotechnologies. Leur developpement est tres couteux et creera beaucoup de concurrence entre les pays. Toutefois, meme si le financement de ces travaux coute tres cher, cela ouvre aussi des perspectives d'emplois dans la recherche, ce qui nous semble positif.

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Activité de recherche documentaire sur les nanotechnologies

Minatec, le "campus d'innovation sur les micro et les nanotechnologies" à Grenoble

Selon un document du médialab de Sciences-Po, les nanoparticules ou nanomateriaux sont utilises dans une large gamme de produits. Leur utilisation promet de rendre ces produits plus performants. Un des groupes ayant travaille sur le sujet se declare donc favorable a leur commercialisation sous reserve de mettre en place des normes et des lois permettant d'eviter que ces produits n'aient un impact nefaste sur l'environnement.

Toutefois, il semble que, bien qu'il existe des travaux de normalisation pour tenter de mieux definir les nanoparticules et les nanomateriaux, la reponse a la question : "qu'est-ce qu'une nanoparticule ?" reste vague. Ceci a des consequences sur la legislation : d'apres un document de l'Alliance Citoyenne sur les Enjeux des Nanotechnologies, les nanomateriaux utilises notamment dans l'industrie agro-alimentaire commercialises en Europe ne font pas encore l'objet de distinctions. Il n'existe par ailleurs pas non plus a l'heure actuelle de disposition reglementaire sur la protection des travailleurs. Pour l'instant, la legislation se preoccupe plutot de savoir quelle est la composition chimique des produits plutot que de savoir s'ils sont presents sous une forme "nano". Cela nous paraıt problematique car d'apres le document du Medialab de Sciences-Po la taille serait a l'origine des possibles effets toxiques. Un article paru dans le Figaro en octobre 2007 cite par exemple le cas du nano-argent utilise pour ses proprietes bactericides qui suscite des reflexions sur sa toxicite mais aussi sur son devenir dans l'environnement pour lequel il existe tres peu de donnees. D'apres des informations reportées par Wikipedia, les nanoparticules pourraient aussi franchir les barrieres naturelles de l'organisme (peau, muqueuses, meninges, passage dans le pancreas...).

Selon nous, il faut donc continuer et intensifier les recherches sur la toxicite des nanoparticules et des nanomateriaux aussi bien pour l'homme que pour l'environnement. Il faut enfin travailler a mettre en place une legislation qui tienne compte du caractere nano des produits utilises.

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L'utilisation d'objets issus des nanotechnologies et la protection des libertés

Les questions sanitaires et environnementales posées par l'utilisation de nanoparticules et de nanomatériaux

Les RFID (Radio Frequency Identification Device) sont des dispositifs de reconnaissance constitues de puces electroniques pouvant recevoir et emettre des frequences radio. Ces RFID sont implantes aujourd'hui dans des objets pour remplacer un code barre ou dans des animaux pour les identifier. Cependant ils peuvent aussi etre implantes chez des humains. Du fait des developpements de l'electronique grace aux nanotechnologies, ces RFID deviennent de plus en plus petits et de moins en moins chers. Aussi la Commission Nationale Informatique et Libertes (CNIL) ou des groupes d'opposants a ces technologies comme Pieces et Main d'Œuvre se declarent contre leur utilisation, pointant les menaces qu'ils representent pour la vie privee des individus. Ces dispositifs pourraient en effet etre utilises pour localiser et pister des personnes a leur insu, pour connaıtre voire surveiller les habitudes de vie, les comportements des individus.

La CNIL demande donc que les donnees fournies et transmises par ces RFID soient considerees comme des donnees personnelles au sens de la loi informatique. Cette commission considere aussi qu'il faudrait mettre en place un moyen de desactiver les puces. Cela permettrait par exemple d'eviter qu'un RFID implante sur un objet reste active apres l’achat, offrant ainsi une possibilite de le localiser. La CNIL considere aussi qu'il faudrait pouvoir bloquer la lecture a distance pour que les individus ne soient pas surveilles a tout moment.

En ce qui nous concerne, nous demandons a la suite de la CNIL que lors de la conception de ces dispositifs permettant une surveillance permanente, une fonctionnalite soit prevue et rendue obligatoire pour les eteindre. Enfin, il faut selon nous assurer la confidentialite des informations transmises. Cela passe par la mise en place de dispositifs permettant de savoir si la puce est activee ou non mais egalement par une definition de la portee de ces dispositifs. Les transferts de donnees s'effectuent en effet par onde radio et ces signaux pourraient etre interceptes sans que la personne ne s'en apercoive si la portee du RFID est trop importante.

Comparaison entre la taille d'un RFID sous-cutané et celle d'un grain de riz

(source : WIkipédia ; image libre de droits)

Discussion en classe entière sur ce cahier d'acteur