CITRON, Suzanne - Enseignement Secondaire Et Idéologie Élitiste Entre 1880 Et 1914

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  • 7/24/2019 CITRON, Suzanne - Enseignement Secondaire Et Idologie litiste Entre 1880 Et 1914

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    Editions l'Atelier

    Enseignement secondaire et idologie litiste entre 1880 et 1914Author(s): Suzanne CitronReviewed work(s):Source: Le Mouvement social, No. 96 (Jul. - Sep., 1976), pp. 81-101Published by: Editions l'Atelieron behalf of Association Le Mouvement SocialStable URL: http://www.jstor.org/stable/3777960.

    Accessed: 01/12/2012 16:59

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    Enseignement

    econdaire

    et

    ideologie

    litiste

    ntre 880

    et 1914

    par

    Suzanne

    CITRON

    La reforme

    e

    1902,

    par

    l'existence 'une section D

    (sciences-

    langues)

    joutee

    aux sections

    A

    (latin-grec),

    (latin-langues),

    (latin-

    sciences),

    a consacre

    l'integration

    u moderne

    part

    entiere

    dans le

    secondaire,

    haque

    section tant couronnee

    ar

    le

    baccalau-

    reat. Elle

    introduisait

    'autre

    part

    la

    division

    n

    cycles

    et

    ajustait,

    theoriquement,'enseignement

    econdaire

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    S. CITRON

    democratie

    la

    suppression

    e la section

    modere

    par

    Leon Berard

    n

    1923,

    puis

    son

    retablissement

    par

    Francois

    Albert

    ont

    entretenu

    cetterepresentation6).

    Parall6lement,

    elon un

    processus

    qui

    meriterait

    'etre

    etudie,

    alors meme

    que

    le

    catechisme

    dpublicain

    es maitres

    'ecole

    avait

    subi

    l'epreuve

    de la

    grandeguerre,

    e

    phenom6ne

    e

    sacralisation

    de

    ,

    puis

    son

    int6gration

    t

    part

    enti~re

    dans

    le

    secondaire

    par

    le

    baccalaureat,

    peut-on

    lire d'abord

    la

    manifestation

    de

    l'id6ologie

    sp6cifique

    des

    notables

    r6publicains

    celle-ci

    melait

    de

    fagon

    ndisso-

    ciable l'option irrdversibleprise au lendemain de la Commune en

    faveur

    de

    l'ordre

    social

    bourgeois,

    et la

    conception

    Olitiste

    de la

    d6mocratie

    reposant

    sur l'id6e

    du

    remplacement

    es anciennes

    classes

    dirigeantes

    par

    une

    aristocratie

    de

    l'esprit

    ouverte

    aux

    (

    couches

    nouvelles

    o.

    Le

    d6sir

    de voir

    s'int6grer

    h la

    Rdpublique bourgeoise

    la

    aux

    couches

    nouvelles,

    consolidaient

    e

    caractere

    hierarchique

    de la

    soci6t6

    frangaise

    et

    cautionnaient

    une

    6thique

    du

    prestige

    ocial

    fond&e

    ur

    la diff6rence

    ualitative

    entre

    travail manuel

    et

    travail

    intellectuel

    et le

    respect superstitieux

    du

    modele

    culturel

    v6hicule

    par

    l'enseignement

    econdaire. Sans doute cette optionpour

    l'l6argissement

    de la

    bourgeoisie

    la

    petite

    bourgeoisie s'accompa-

    gnait-elle

    'une

    philosophie

    des

    Science,

    vait

    etd

    relevee

    par

    L.

    Liard

    :

    (La

    science

    est

    intelligence. 'intelligence

    st

    lien. La

    specialite

    etroite

    qui

    ne se

    rattache

    pas

    A

    des

    idWes

    lus

    larges,

    ne saisit

    qu'un

    tout

    petitcoin de la realit6, ans le comprendre,arce que

    le

    comprendre

    e serait

    le prendre vec autre chose,c'est-a-diree relierensemble , L'Enseignement...,

    op.

    cit.,

    t.

    II, p.

    354-355.

    (46)

    Cf.

    toujours

    L.

    LIARD.

    ans

    la

    Science

    positive

    et la

    metaphysique,

    879,

    il

    defendait

    'absolu

    :

    ,

    Nous

    ne

    prejugeons

    pas

    la

    question

    de savoir

    s'il est

    possible

    a

    l'esprit

    humain

    de

    determiner

    'absolu;

    nous affirmons

    eulement

    qu'il

    croit

    en l'absolu

    pur

    et

    simple,

    et cela

    par

    une

    n6cessit6

    pure

    et

    simple

    de

    sa

    nature),

    p.

    315-316).

    t

    il affirmait

    'autre

    part

    que

    la nature 6tant

    un

    TOUT,

    les

    sciences

    diverses,

    bien

    que

    distinctes,

    e sont

    pas

    isoldes;

    elles

    se

    distribuent

    t s'ordonnent

    hierarchiquement

    uivant a

    complexiteplus

    ou

    moins

    grande

    de

    leur

    objet

    [...];

    ainsi

    disposees,

    les

    sciences

    positives

    forment

    n

    syst6me

    ui

    tient

    en

    ses

    cadres toute la

    realit6et dont les

    termes

    sont

    lies

    par

    une subordination

    naturelle

    (p. 37).

    (47)

    Sur

    la

    naissance

    du

    programme,

    f.

    A.

    PROST,

    'Enseignement

    n

    France,

    1800-1968,p. cit., p.

    60.

    95

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    modeler

    une version

    6troite

    et

    statique

    de la notion

    meme de

    culture

    secondaire et

    classique.

    Tandis

    que

    le

    champ

    s6mantique

    du

    mot

    culture est passe de l'actifau passif (48), les humanitesse d6finissent

    par

    une

    collection

    de

    a

    grands

    auteurs

    >,

    canonises

    par

    le

    programme

    et bdatifies

    par

    l'existence

    de

    qui

    favorisent

    e

    processus

    de

    fetichisation

    e la littgrature

    49).

    De leur

    c6te,

    les

    pro-

    grammes

    de

    philosophie

    contribuent

    g

    diffuser

    ne

    (

    psycho-philoso-

    phie

    >

    qui

    construit

    a

    connaissance

    du monde

    a

    partir

    des

    sensations

    de

    l'individu

    (50).

    Loin d'etre

    supprimees

    par

    l'av6nement

    de

    la

    Republique,

    la

    rigueur

    des

    programmes,

    eur uniformite ont

    perpe-

    tuees,

    apres

    1880,

    par

    le maintien de la centralisation dministrative

    du

    ministerede

    l'Instruction

    publique;

    la

    presence

    a

    partir

    de

    1880

    au conseil superieurde l'Instructionpublique, de sept agregesrepre-

    sentant leur

    specialite

    (Philosophie,

    lettres,

    grammaire,

    histoire,

    mathematiques,

    ciences

    physiques

    et

    naturelles,

    angues

    vivantes)

    va

    meme

    renforcer

    e

    cloisonnement

    t

    l'etroit

    '

    specialisme

    >

    (51).

    Cet

    etat de

    fait

    sera

    encore accuse

    lorsque,

    apres

    la reformede

    1902,

    se

    constitueront

    autour

    des 6lus des

    agreges

    du

    conseil

    superieur

    de

    de

    l'Instruction

    publique

    -

    les societes

    de

    specialistes.

    Dans les

    contenus

    de

    l'enseignement

    secondaire

    s'accusent

    le

    cloisonnement

    entre

    les

    savoirs et

    l'esprit

    de

    specialite

    qu'a developpes

    l'enseigne-

    ment

    superieur;

    inversement,

    ans la

    mesure oZu a

    preparation

    des

    agregationsdevient l'un des buts de l'universite, ette dernierevoit

    son

    propre

    renforce.Ainsi la nature des contenus

    de

    l'enseignement

    frangais

    engendre-t-elle

    ne formationde

    1'espritqui

    exclut

    l'ouverture

    a

    des

    approches

    nouvelles,

    a

    la

    globalite,

    a

    la

    dialectique.

    L'ignorance

    de

    la

    science et

    de l'economie

    politiques, qui

    n'ont

    pas

    droit

    de

    cite

    dans

    cette

    formation,

    a

    fetichisation

    de la

    culture

    antique

    et de

    la

    litterature,

    a

    cristallisation,

    ar

    les

    program-

    mes

    du

    secondaire

    et

    les

    demarcationsdu

    superieur,

    u

    cloisonnement

    entre

    les

    disciplines

    ont

    contribue

    a

    engendrer,

    dans

    l'6lite

    ainsi

    formee,

    une

    representationfixiste

    et

    eclatee

    du

    r6el,

    soubassement

    epistemologique,

    cote d'autres

    facteurs,

    la resistance

    oppos6e par

    l'universit6

    a la

    penetration

    de

    la

    dialectique

    hegelienne

    et

    a

    la

    (48) RICHELET,

    ictionnaire

    TI

    eddition

    680),

    edition

    de 1732

    :

    C(Culture:

    Exercice

    qu'on prend

    pour perfectionner

    t

    pour polir

    les

    arts,

    es

    sciences ou

    1'esprit. Le peu

    de connaissance

    que j'ai, je

    le

    dois

    a la

    culture

    des bonnes

    lettres

    ...)

    Travailler

    A la culture de son

    esprit).

    Le

    Dictionnairede

    LITTrP,

    edition

    de

    1873,

    eprend

    Richeletet

    ajoute

    :

    instruction,

    ducation . Le

    Petit

    Larousse,

    dditionde

    1959