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Claude Berruer, Juin 2008.

Claude Berruer, Juin 2008.. La rencontre est au cœur de lEvangile, puisque le Dieu de Jésus Christ ne se révèle quà travers les rencontres que Jésus fait

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La rencontre est au cœur de l’Evangile, puisque le Dieu de Jésus Christ ne se révèle qu’à travers les rencontres que Jésus fait tout au long de son chemin d’humanité. Référer un projet éducatif à l’Evangile conduit donc à fonder la relation éducative sur ce que l’Evangile donne à découvrir de « l’art de la rencontre ». L’Evangile est donc un guide précieux pour choisir la rencontre.

Ce document élaboré à l’occasion d’une première intervention qu’on m’a demandée en cette fin d’année pour présenter le Hors série « Choisir le rencontre » donne un exemple possible de ressourcement à l’Evangile.

Autour des différentes thématiques développées dans le Hors série, nous avons retenu un texte d’Evangile, dont nous proposons une découverte rapide à partir de quelques pistes simples. Les textes sont tous empruntés à la bible liturgique. Pour chacun des textes, une seconde fiche reprend le texte en dégageant, par un jeu de couleurs, les éléments de réponse aux questions ouvertes. Un rapide commentaire reprend le texte en dégageant quelques pistes anthropologiques, accessibles à tous, puis quelques pistes théologiques et spirutuelles poura aller plus loin.

Ce petit guide ne se veut ni un modèle, encore moins un travail exhaustif… C’est plutôt une invitation à partager les initiatives que tous aurez à l’occasion de cette nouvelle année que nous préparons. Nous serions heureux de recevoir de votre part ce que vous inventerez et vivrez autour de l’Evangile à l’occasion des rencontres que vous proposerez cette année. Nous serions heureux d’en avoir les traces, à nous faire partager par tout moyen que vous jugerez approprié. Si vous en étiez d’accord, nous pourrions aussi diffuser vos initiatives auprès des Directions diocésaines.

Avec nos remerciements, Claude BERRUER.

Thématique Texte proposé Texte et questions Commentaire

Choisir la rencontre La Visitation

Luc, 1, 39-46

Fiche 1 Fiche 2

Changer la rencontre Zachée

Luc, 19, 1-10

Fiche 3 Fiche 4

Apprendre par la rencontre

Philippe baptise un eunuque :Actes, 8, 26-40

Fiche 5 Fiches 6-7

Grandir par la rencontre L’appel des disciples

Matthieu, 4, 18-22

Fiche 8 Fiche 9

Risquer la rencontre Guérison de la fille d’une Cananéenne : Matthieu,

15, 21-28

Fiche 10 Fiche 11

De la rencontre à l’engagement

Le bon Samaritain

Luc, 10, 29-37

Fiche 12 Fiche 13

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (1, 39-46) 39 En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement

vers une ville de la montagne de Judée.40  Elle entra dans la maison de Zacharie et salua

Élisabeth.41  Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de

l'Esprit Saint,42  et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre

toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.43  Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon

Seigneur vienne jusqu'à moi ?44  Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation,

l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.45  Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

46  Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur...(Suit le magnificat)

Deux femmes se rencontrent : qu’est ce qui les sépare / les rapproche ?.

Repérer les indications temporelles ?

Quel est l’événement principalement décrit?

Repérer les sentiments et sensations mentionnés ?

Quelles sont les expressions à con-notation religieuse ?

Décrire le contenu des paroles d’Elizabeth.

Quelle est la nature des propos de Marie?

1.

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (1, 39-46) 39 En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la

montagne de Judée.40  Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

41  Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,

42  et s'écria d'une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.

43  Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?

44  Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation, l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.

45  Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

46  Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur…(suit le magnificat)

Une rencontre qui célèbre la vie

Après le récit de l’Annonciation, Marie quitte Nazareth pour aller

en Judée visiter sa cousine Elizabeth dont l’ange lui a

annoncé qu’elle était enceinte : «  Elizabeth, ta parente, vient elle aussi de concevoir un fils

dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu ’on

appelait la stérile… »

Ce récit est propre à LucDeux femmes se ren-contrent : qu’est ce qui les sépare / les rapproche ?.

Repérer les indications temporelles ?

Quel est l’événement principalement décrit?

Repérer les sentiments et sensations mentionnés ?

Quels sont les expressions à con-notation religieuse ?

Décrire le contenu des paroles d’Elizabeth.

Quelle est la nature des propos de Marie?

Commentaire.

Il s’agit d’une scène de vie quotidienne. Marie vient assister Elizabeth jusqu’au terme de sa grossesse. « Marie demeura avec elle environ trois mois »(Lc, 1-56). Mais le récit ne rend compte que de l’instant de la rencontre. La parole de salutation à laquelle répond la parole de bénédiction, puis une béatitude, suscitent le mouvement de la vie et la joie. Le récit développe surtout des sensations, vécues par le corps (Entrailles / au-dedans de moi). Les deux femmes qui se rencontrent sont différentes, par l’âge, leur lieu de résidence, leur milieu : Marie, modeste, est promise à Joseph, charpentier et Elizabeth, mariée à Zacharie, appartient à la classe sacerdotale. Mais au-delà de ces différences, la rencontre permet le dialogue de deux êtres, animés de la même vie, et porteuses de la même vie. Toutes deux vivent l’aventure inattendue de la gestation. Tout le texte est marqué de la joie et du bonheur, comme en témoignent la bénédiction d’Elisabeth (inspirant le « je vous salue Marie ») et le chant du magnificat. Au-delà de cette scène quotidienne, se joue l’appel de Dieu. (Trois mentions du Seigneur). La joie humaine partagée ouvre à l’action de grâces.

Au plan anthropologique : comme l’enfant qui tressaille d’allégresse, nous sommes invités à saisir les mouvements intérieurs que suscite en nous la rencontre, à percevoir comment nous pouvons grandir par la rencontre. Marie vient aider sa cousine qui l’accueille avec humilité : le service de l’autre et l’humilité devant ce que l’autre m’apporte sont deux figures de la rencontre.

Au plan théologique : Au-delà de la rencontre de Marie et d’Elizabeth, Jean Baptiste, dans le sein d’Elizabeth, se réjouit de la venue de Jésus dont il proclamera la Bonne Nouvelle, dans l’humilité « Vient le plus fort que moi et je ne suis pas digne de délier ses sandales ». (Lc, 3,16). La présence de Dieu se donne à travers la vie en gestation et à travers la fragilité de l’enfant porté dans le sein maternel.

Au plan spirituel : Comment est-ce que je me sens invité à trouver Dieu dans mon quotidien ? Dieu a fait grâce à ces deux femmes. Elles lui répondent par une action de grâces. (Bénédiction / chant du magnificat). Quelle est, dans ma vie, la place de l’action de grâces ?.

2.

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Evangile selon saint Luc, 19, 1-1001 Jésus traversait la ville de Jéricho.02  Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.03  Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.04  Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.05  Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »06  Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie.07  Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. »08  Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. »09  Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham.10  En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Que sait-on de Zachée ?

Que penser de l’attitude de Zachée au début du texte ?

Commenter les éléments du premier temps de rencontre ?

Caractériser l’attitude des autres protagonistes?

Quels sont les signes de la conversion?

Commenter l’opposition pécheur / Fils d’Abraham.

Commenter le dernier verset. (10).

3.

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Une rencontre qui appelle à changer de regard

Que sait-on de Zachée ?

Que penser de l’attitude de Zachée au début du texte ?

Commenter les éléments du premier temps de rencontre ?

Caractériser l’attitude des autres protagonistes?

Quels sont les signes de la conversion?

Commenter l’opposition pécheur / Fils d’Abraham.

Commenter le dernier verset. (10).

Commentaire.Zachée est un publicain, certes riche et puissant, mais méprisé par son environnement. Il

est aussi décrit comme « de petite taille » en dépit de son importance. Et il cherche : sa richesse matérielle le laisse en quête, « en désir », au point d’en oublier sa dignité et de le faire courir puis grimper aux arbres comme un jeune enfant. Jésus lève son regard vers celui que beaucoup méprisent et veut loger chez lui, quand tant veulent éviter de le fréquenter. C’est cette attitude, qui dispense de tout discours moralisant, qui convertit Zachée.Au plan anthropologique : au-delà des biens matériels, un être se définit aussi par ce dont il est en quête ; la rencontre n’a lieu que si l’on fait fi des préjugés ; la rencontre amène un déplacement, une conversion : la rencontre de Jésus par Zachée transforme définitivement la vie de Zachée ; une rencontre qui n’aurait pu être que « de curiosité » devient une vraie rencontre que parce qu’elle donne lieu à une profonde convivialité : on va demeurer chez l’autre, sans se contenter d’une fréquentation de surface.Au plan théologique : la rencontre entre l’homme qui cherche Dieu et Dieu qui cherche l’homme («Zachée cherchait à voir qui était Jésus » / le Fils de l’Homme est venu chercher… »). Dieu, qui par l’incarnation vient demeurer en l’humanité (« le verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » jean, 1,14). Jésus « salut » qui vient chercher ce qui était perdu. (Voir en Luc, les paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue, du fils prodigue (Luc, 15) : « il <le fils prodigue> était perdu et il est retrouvé » (Luc, 15, 32). Au plan spirituel : percevoir Dieu qui me cherche, pour demeurer chez moi ; percevoir le regard du Christ comme ce qui vient sauver ce qui, en moi, est « perdu ».

Evangile selon saint Luc, 19, 1-1001 Jésus traversait la ville de Jéricho.02  Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche.03  Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.04  Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.05  Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »06  Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie.07  Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. »08  Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. »09  Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham.10  En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Dans sa montée à Jérusalem, Jésus arrive à Jericho. Il vient de guérir un aveugle à l’entrée de la ville. Il apparaît comme s’approchant légitimement des pauvres et des faibles pour leur venir en aide.

Mais Zachée est riche et semble, aux yeux de ses contemporains, ne manquer de rien.

La prise de Jéricho avait ouvert pour le peuple le chemin vers Jérusalem (Livre de Josué, 6, 1 et sq.) et seule une prostituée Rahab eut la vie sauve. Avec Jésus, le salut arrive chez un publicain.Ce récit est propre à l’évangéliste Luc

4.

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Livre des Actes des Apôtres, 8, 26-4026  L'ange du Seigneur adressa la parole à Philippe : « Mets-toi en marche vers le midi, prends la route qui

descend de Jérusalem à Gaza ; elle est déserte. »27  Et Philippe se mit en marche. Or, un Éthiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine

d'Éthiopie, administrateur de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer Dieu.28  Il en revenait, assis dans son char, et lisait le prophète Isaïe.

29  L'Esprit du Seigneur dit à Philippe : « Avance, et rejoins ce char. »30  Philippe s'approcha en courant, et il entendit que l'homme lisait le prophète lsaïe ; alors il lui demanda :

«Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? »31  L'autre lui répondit : « Comment pourrais-je comprendre s'il n'y a personne pour me guider ? » Il invita

donc Philippe à monter et à s'asseoir à côté de lui. Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci :32  Comme une brebis, on l'a conduit à l'abattoir,comme un agneau muet devant le tondeur,

il n'ouvre pas la bouche. 33   A cause de son humiliation,sa condamnation a été levée. Sa destinée, qui la racontera ?Car sa vie a été retranchée de la terre.

34  L'eunuque dit à Philippe : « Dis-moi, je te prie : de qui parle-t-il ? De lui-même, ou bien d'un autre ? »35  Alors Philippe prit la parole, et, à partir de ce passage de l'Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de

Jésus.36  Comme ils poursuivaient leur route, ils arrivèrent à un point d'eau, et l'eunuque dit : « Voici de l'eau :

qu'est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? »  38  Il fit arrêter le char, ils descendirent dans l'eau tous les deux, et Philippe baptisa l'eunuque.

39  Quand ils furent remontés de l'eau, l'Esprit du Seigneur emporta Philippe ; l'eunuque ne le voyait plus, mais il poursuivait sa route, tout joyeux.

40  Philippe se retrouva dans la ville d'Ashdod, il annonçait la Bonne Nouvelle dans toutes les villes où il passait jusqu'à son arrivée à Césarée.

Repérer le plan du texte.

Repérer les protagonistes du texte .

Repérer les verbes de mouvement?

Repérer les étapes du dialogue entre Philippe et l’eunuque

Comment s’articule le passage d’Isaïe et ce qu’annonce Philippe ?

Commenter le récit du baptême.

Commenter le dernier verset (39)?

Prolongement : comparer ce texte avec le récit des disciples d’Emmaüs(Lc, 24, 16-35)

5.

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Livre des Actes des Apôtres, 8, 27-3927  Et Philippe se mit en marche. Or, un Éthiopien, un eunuque, haut

fonctionnaire de Candace, reine d'Éthiopie, administrateur de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer Dieu.

28  Il en revenait, assis dans son char, et lisait le prophète Isaïe.29  L'Esprit du Seigneur dit à Philippe : « Avance, et rejoins ce char. »

30  Philippe s'approcha en courant, et il entendit que l'homme lisait le prophète lsaïe ; alors il lui demanda : « Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? »

31  L'autre lui répondit : « Comment pourrais-je comprendre s'il n'y a personne pour me guider ? » Il invita donc Philippe à monter et à s'asseoir à côté de lui.

Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci :32  Comme une brebis, on l'a conduit à l'abattoir,comme un agneau muet

devant le tondeur, il n'ouvre pas la bouche. 33   A cause de son humiliation,sa condamnation a

été levée. Sa destinée, qui la racontera ?Car sa vie a été retranchée de la terre.

34  L'eunuque dit à Philippe : « Dis-moi, je te prie : de qui parle-t-il ? De lui-même, ou bien d'un autre ? »

35  Alors Philippe prit la parole, et, à partir de ce passage de l'Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus.

36  Comme ils poursuivaient leur route, ils arrivèrent à un point d'eau, et l'eunuque dit : « Voici de l'eau : qu'est-ce qui empêche que je reçoive le

baptême ? » 38  Il fit arrêter le char, ils descendirent dans l'eau tous les deux, et Philippe

baptisa l'eunuque. 39  Quand ils furent remontés de l'eau, l'Esprit du Seigneur emporta Philippe ;

l'eunuque ne le voyait plus, mais il poursuivait sa route, tout joyeux.

Repérer le plan du texte.

Repérer les protagonistes du texte .

Repérer les verbes de mouvement?

Repérer les étapes du dialogue entre Philippe et l’eunuque ?

Comment s’articule le passage d’Isaïe et ce qu’annonce Philippe ?

Commenter le récit du baptême.

Commenter le dernier verset (39)?

Prolongement : comparer ce texte avec le récit des disciples d’Emmaüs(Lc, 24, 16-35)

Une rencontre qui se fait Annonce

Philippe (voir le récit de son appel in Jean, 1,43) fait partie des disciples qui se dispersent après la lapidation d’Etienne et les persécutions menées par Paul.

Philippe « était descendu en Samarie, y proclamait le Christ » ,y guérit des infirmes « et la joie fut vive en cette ville » (Actes, 8,8)

Le récit des Actes vient de relater la conversion difficile de Simon le magicien qui « a cru acheter le don de Dieu au prix d’argent ». (Actes, 8, 9-24).

L’Esprit Saint envoie Philippe à la rencontre de l’eunuque éthiopien.

6.

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Commentaire. (Actes, 8, 27-39)

Ce texte décrit une démarche pédagogique. La rencontre va permettre l’entrée dans une culture, et l’entrée dans une communauté, par le baptême.

Les deux protagonistes principaux sont très différents. Philippe sillonne, à pied, les routes de Samarie, sans beaucoup de moyens matériels. C’est un juif, disciple du Christ. L’éthiopien est un étranger, noir, un personnage important ( « haut fonctionnaire de Candace, reine d’Ethiopie, administrateur de tous ses trésors. »). Il circule en char. Mais cet étranger est curieux de la culture et de la religion juives : il est venu « à Jérusalem adorer Dieu » ; il lit le prophète Isaïe. Sa curiosité, sa recherche sont attestées par les questions qu’il pose à Philippe.

Philippe va rejoindre l’Eunuque, se faire proche (il s’asseoit à ses côtés) et « se met à son niveau. ». (il monte sur le char). Ainsi ils peuvent ensemble poursuivre la même route. Philippe n’impose pas un discours préétabli, mais s’appuie sur ce que son hôte fait, et le questionne sur ce qu’il comprend. (Comprendre : « prendre avec soi », s’approprier). C’est l’eunuque qui réclame un « guide ». Philippe ne va pas se contenter d’une explication du texte : il part de ce que l’eunuque a déjà découvert par sa lecture, dans une compréhension littérale, pour l’emmener plus loin, vers une démarche vitale, un appel à l’engagement. « à partir de ce passage de l’Ecriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus ». Sa réponse, à la fois, répond à la demande de son interlocuteur et la dépasse. Ce qui aurait pu être une explication « intellectuelle » devient un appel à la vie « bonne ». C’est cet en deçà de la réponse qui suscite la demande de baptême. Le récit du baptême dit bien que ce n’est pas un geste magique comme ceux que posaient Simon le Magicien « qui exerçait la magie et jetait le peuple de Samarie dans l’émerveillement et qui se disait quelqu’un de grand. » (Actes, 8, 9). C’est le partage du don de Dieu : « ils descendirent dans l’eau tous les deux. »  La route va alors s’interrompre (« il fit arrêter le char ») pour reprendre, de façon renouvelée : « il poursuivait sa route, tout joyeux ». Le guide s’est effacé, comme doit le faire tout éducateur.

Au plan anthropologique : la démarche éducative est exemplaire. Philippe s’est montré attentif à la recherche et aux questions de son interlocuteur. Il s’appuie sur ce qu’il a déjà découvert pour l’entraîner plus loin. Il ne partage pas seulement un savoir, il propose un chemin de vie, un sens à la vie. Au-delà du partage de savoir, la rencontre permet la construction de la personne. Ce respect de l’éducateur pour celui qui se fait disciple est tel que le « guide » s’efface rapidement, pour laisser le disciple poursuivre librement sa route. Toute éducation doit conduire à la prise d’autonomie et à la responsabilité.

Au plan théologique : Philippe disciple du Christ se conduit fidèlement au Christ « qui sans cesse s’approche, rencontre, cherche la relation, appelle à la conversion et à la foi » (Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, p. 81). Ce texte met en scène une démarche catéchuménale qui articule l’accueil des personnes, l’entrée dans l’intelligence des Ecritures et l’initiation sacramentelle.

Au plan spirituel : pour que le texte de l’Ecriture devienne Parole de Vie, Bonne Nouvelle, il faut la médiation d’une parole humaine. Puis-je faire mémoire de ces paroles d’homme qui m’ont ouvert l’intelligence des Ecritures et un chemin de foi ? L’eunuque réclame un « guide ». Quels sont les guides que je me reconnais ? De qui et dans quelles circonstances puis-je moi-même me faire guide ? Cette rencontre d’un témoin de la foi et la démarche sacramentelle donnent de la joie. Qu’en est-il de ma joie d’être croyant, et en communion avec le Christ ?

7.

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 18-22)18 Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée,

il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac: c'étaient des pêcheurs.

19  Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »

20  Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.21  Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques,

fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela.

22  Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent

Découvrir les deux parties du texte et leurs similitudes.

Quels sont les personnages nommés ?

Quels sont les éléments de cette scène quotidienne ?

Quels sont les liens de parenté mentionnés ?

Quels sont les vecteurs de la rencontre ?

Relever les adverbes de temps.

Commenter l’appel de Jésus.

Repérer la réponse des disciples.

8.

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 18-22) 18 Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée,

il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac: c'étaient des pêcheurs.

19  Jésus leur dit : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »

20  Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.21  Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques,

fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de préparer leurs filets. Il les appela.

22  Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent

Découvrir les deux parties du texte et leurs similitudes.

Quels sont les personnages nommés ?

Quels sont les éléments de cette scène quotidienne ?

Quels sont les liens de parenté mentionnés ?

Quels sont les vecteurs de la rencontre ?

Relever les adverbes de temps.

Commenter l’appel de Jésus.

Repérer la réponse des disciples.

Commentaire.

Dans cette rencontre, Jésus est attentif aux personnes qu’il connaît par leur nom, qu’il situe dans leur parenté (dans leur histoire) et qu’il reconnaît dans leur quotidien et leur métier. La rencontre articule le regard et la parole. L’appel reconnaît des compétences acquises ( ils sont pêcheurs) et invite à s’appuyer sur ces compétences pour se dépasser et faire du nouveau : ils resteront pêcheurs, mais deviendront pêcheurs d’hommes. Cette rencontre est donc appel au dépassement, mais dans un compagnonnage : venez derrière moi. La rencontre est à la fois appel à l’autre, et proposition que l’autre puisse compter sur celui qui appelle. La rencontre suggère la solidarité de deux responsabilités.

Cette rencontre provoque les disciples à un changement, à un abandon : ils laissent leur quotidien (leur barque ; leur filet) mais aussi une part de leur histoire (leur père), tout en en sauvegardant une part (puisque Jésus appelle des frères deux par deux) . La rencontre est rupture du quotidien, peut être répétitif (noter les imparfaits : jetaient / étaient), pour s’engager dans une aventure nouvelle (noter le passés simple : suivirent)

Au plan anthropologique : la rencontre transforme, fait entrer dans du nouveau et de l’inattendu. Les disciples ne savent pas encore qui ils suivent et pour quoi ils le suivent.

Au plan théologique : Jésus qui commence son ministère( enseigner et guérir) ne peut rester seul. Dieu a besoin des hommes pour faire advenir le règne. Toute vie de foi est appel de Dieu, rencontre pour construire le Royaume.

Au plan spirituel : la soudaineté du bouleversement produit par la rencontre du Christ. (Noter à deux reprise « aussitôt »). Puis-je repérer dans ma vie l’irruption des appels de Dieu ?

Une rencontre qui appelle à partir9.Après le baptême et la tentation au désert, Jésus s’établit à Capharnaüm et se met à prêcher : « repentez-vous car le Royaume des cieux est tout proche ». Il se rend au bord du lac de Tibériade.

A comparer avec Marc, 1, 16-20

Luc, 5, 1-11 (récit de la pêche miraculeuse)

Jean, 1, 35-51

Jean, récit de la pêche miraculeuse, dans un récit d’après la résurrection

(21, 1-14)

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Evangile selon saint Matthieu, 15, 21-2821  Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.22  Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »23  Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »24  Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »25  Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »26  Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. -27  C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »28  Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Où le récit est-il localisé ?

Repérer les protagonistes du texte .

Repérer la façon dont la Cananéenne s’adresse à Jésus?

Repérer l’évolution des attitudes de Jésus ?

Comment l’attitude des disciples ?

Commenter les demandes, les attitudes et les arguments de la femme cananéenne..

Commenter le dernier verset (28)?

10.

Page 13: Claude Berruer, Juin 2008.. La rencontre est au cœur de lEvangile, puisque le Dieu de Jésus Christ ne se révèle quà travers les rencontres que Jésus fait

Evangile selon saint Matthieu, 15, 21-2821  Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.

22  Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait : « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »23  Mais il ne lui répondit rien. Les disciples s'approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »24  Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »25  Mais elle vint se prosterner devant lui : « Seigneur, viens à mon secours ! »26  Il répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens. -27  C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »28  Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! » Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Où le récit est-il localisé ?

Repérer les protagonistes du texte .

Repérer la façon dont la Cananéenne s’adresse à Jésus?

Repérer l’évolution des attitudes de Jésus ?

Comment l’attitude des disciples ?

Commenter les demandes, les attitudes et les arguments de la femme cananéenne..

Commenter le dernier verset (28)?

Une rencontre qui convertitAprès la multiplication des pains, Jésus marche sur les eaux et Pierre qui veut le rejoindre prend peur et s’écrie : « Seigneur, sauve-moi! ». Jésus lui tend la main : »homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

Dans un débat avec les pharisiens, Jésus remet en question les traditions rituelles alimentaires : «  ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme. »

Voir Marc, 7, 24-30

Commentaire.

Jésus est passé en pays païen. Cette section de l’Evangile commence à Nazareth où Jésus choque ses compatriotes : «  un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et sa maison » (13, 57). Pierre manque de foi, lorsqu’il veut marcher sur les eaux. Les disciples résistent aux annonces de la passion. (16,21-23 et 17, 22-23). La foi de cette païenne cananéenne fait un contrepoint étonnant. Jésus a d’abord une attitude fermée à l’égard de cette femme, malgré les disciples qui lui demandent d’intervenir pour préserver leur tranquillité. C’est la détermination et la foi de cette étrangère qui amènent Jésus à accéder à sa demande. Avec excès, on pourrait dire que cette rencontre « convertit » Jésus à l’ouverture aux païens.

Au plan anthropologique : la rencontre peut susciter une résistance. Il peut apparaître plus simple de s’en tenir à son cercle habituel –où les difficultés peuvent déjà être nombreuses- ; l’accueil de l’autre et la satisfaction de ses demandes peuvent n’être, comme pour les disciples, motivées que par le souci de préserver notre confort ; une vraie attention à l’autre peut transformer et faire découvrir chez l’autre une grande force et une grande profondeur.

Au plan théologique : le Christ vient apporter le salut « aux brebis perdues d’Israël », mais aussi à toutes les nations. L’Evangile de Matthieu commence par la généalogie de Jésus, enracinée dans le peuple juif (1, 1-17) et se ferme sur une perspective universaliste : « de toutes les nations, faites des disciples » (28, 19)

Au plan spirituel : la rencontre ouvre à la découverte et peut être chemin de conversion ; est-ce que j’accepte d’être « dérangé », « déplacé par l’autre » ? Est-ce que j’accepte d’être interpellé par l’autre et le Tout Autre ?

11.

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10, 29-3729  Mais lui, voulant montrer qu'il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? »30  Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l'avoir dépouillé, roué de coups, s'en allèrent en le laissant à moitié mort.31  Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l'autre côté.32  De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l'autre côté.33  Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié.34  Il s'approcha, pansa ses plaies en y versant de l'huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.35  Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, et les donna à l'aubergiste, en lui disant : 'Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.'36  Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »37  Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. »

Caractérisez l’attitude des divers protagonistes lors de la rencontre?

Qu’attend-on des divers protagonistes tels que le texte nous les présente ? .

Repérer les étapes de la charité exercée par le samaritain dans l’im-médiat de l’événement?

Repérer la manière dont le Samaritain exerce la charité dans le temps?

Comment le texte définit-il le prochain?

Commenter la pédagogie de Jésus.

Commenter la fin du dernier verset (37)?

12.

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Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 10, 29-3729  Mais lui, voulant montrer qu'il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc

est mon prochain ? »30  Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l'avoir dépouillé, roué de coups, s'en allèrent en le laissant à moitié mort.31  Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l'autre côté.32  De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l'autre côté.33  Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié.34  Il s'approcha, pansa ses plaies en y versant de l'huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.35  Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, et les donna à l'aubergiste, en lui disant : 'Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.'36  Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l'homme qui était tombé entre les mains des bandits ? »37  Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. »

Caractérisez l’attitude des divers protagonistes lors de la rencontre?

Qu’attend-on des divers protagonistes tels que le texte nous les présente ? .

Repérer les étapes de la charité exercée par le samaritain dans l’im-médiat de l’événement?

Repérer la manière dont le Samaritain exerce la charité dans le temps?

Comment le texte définit-il le prochain?

Commenter la pédagogie de Jésus.

Commenter la fin du dernier verset (37)?

Une rencontre qui se fait engagement

Jésus fait route vers Jérusalem. .Un légiste l’interroge : « Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus le renvoie à la Loi «  tu aimera le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même. »; Reste alors à comprendre qui est le prochain.A cette parabole fait suite le récit de Marthe et Marie.

Récit propre à LucCommentaire.

A la question du légiste, Jésus répond par une parabole, plutôt que par un discours abstrait. Le prêtre et le Lévite (serviteurs du culte) ne s’arrêtent pas à la vue de la détresse, tandis que le samaritain « s’approche » et prend le temps de soigner et de sauver, celui qui a été laissé « à moitié mort ». Il assure sa part de soin, puis se fait aider par l’aubergiste, sans se désintéresser de l’avenir du blessé puisqu’il s’arrêtera lorsqu’il repassera.),

Au plan anthropologique : le texte oppose l’indifférence à l’attention ; la culture de l’époque attend une sollicitude de la part des serviteurs du culte que sont le prêtre et le lévite, quand on n’attend rien du samaritain, ennemi du peuple juif. Luc précise, quelques versets avant que Jésus n’est pas reçu dans les villages de Samarie parce qu’ »il faisait route vers Jérusalem » (9,55). Le texte nous invite donc à dépasser les préjugés. Le prochain n’est pas celui qui m’est proche (par les origines, ma culture, ma sensibilité, mes préoccupations mais celui dont je me fais proche. Cette rencontre se fait engagement, et engagement dans la durée (Le lendemain, quand je repasserai…)

Au plan théologique : ce texte a souvent été reçu par la tradition comme la parabole de l’incarnation. Jésus est « descendu du ciel comme le voyageur « descend de Jérusalem à Jéricho » et s’affronte à la violence des hommes. Cet agonisant laissé au bord du chemin dans l’indifférence est une figure du Christ en croix. En même temps, le samaritain est aussi figure du Christ, celui qui vient prendre soin des blessés et sauver l’humanité. La fidélité au Christ est écoute de sa parole (voir le texte suivant immédiatement an Luc, Marthe et Marie) mais la fidélité, qui donne part au Royaume, est essentiellement service du prochain.

Au plan spirituel : que puis-je dire de mes indifférences ? De qui me fais-je le prochain ? Comment est-ce que j’expérimente la proximité du Christ dans l’approche de mon prochain : « dans la mesure où vous l’acez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu, 25, 40).

13.