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B T O N
DE TOUT TEMPS, LAPPROVISIONNEMENT EN EAU A NCESSIT
LA CONSTRUCTION DOUVRAGES DART. AUJOURDHUI DEVENUE UN ENJEU
MAJEUR, LA RESSOURCE SUSCITE LA CONSTRUCTION DE CHTEAUX DEAU
ET DUSINES DE RETRAITEMENT OU DE STATIONS DPURATION POUR
STOCKER, DISTRIBUER PUIS ASSAINIR LE LIQUIDE. CES OUVRAGES QUI
APPARTIENNENT AUX DOMAINES DE LA SCIENCE HYDRAULIQUE
ET DE LA TECHNIQUE FAONNENT LA FORME DU PAYSAGE. SOUS
LIMPULSION DE MATRES DOUVRAGE SOUCIEUX DE LIMPACT DE TELS
PROGRAMMES SUR LENVIRONNEMENT, ILS TENDENT SORTIR
DU MONDE DES INGNIEURS POUR DEVENIR UVRES DARCHITECTES .
Philippe MadecEn Ille-et-Vilaine, un chteau deau
HQE vocation typologique p
Thierry Vande WyngaertChavagnes-les-Eaux,Laval,Lunville:
des ouvrages de spcialiste p
Monique LabbQuatre stations dpuration,
quatre uvres architecturales p
solutionssolutions
Les architectures
de leau
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ire, donnez-leur de leau !Ces motsde Chaptal en rponse Napolon Ier
qui sinquitait de savoir ce quil pouvaitfaire pour les Parisiens, dmontrent, sil entait besoin, que la question de lapprovi-sionnement en eau a, de tout temps, t cruciale.Indispensable la vie, laccs la ressource demeure
encore de nos jours,avec la plus grande acuit dans cer-
taines rgions de la plante, au centre des proccupa-
tions humaines.
Depuis lAntiquit, les impratifs de la recueillir, de la
capter, de la canaliser, de lacheminer puis de la stockeront donn naissance de nombreux ouvrages tech-niques : aqueducs, galeries souterraines, bassins de
Cette question du rapport au territoire rural ou urbain,
de lintrusion dun lment qui cre un nouveau pay-
sage et en fait intrinsquement partie, se trouve au
centre de lapproche des architectes, de plus en plus
souvent confronts au programme. De fait, longtemps
tenus loigns de la conception de ces objets tech-
niques, on les sollicite prsent pour concevoir ces
ouvrages dart. Le fait nest pas tout fait nouveau :
lune des premires ralisations du jeune Le Corbusier,en 1918, est ldification dun chteau deau Poden-
sac, en Gironde. Exception? Plus maintenant.De plus
en plus, les diles peroivent lintrt de consulter les
hommes de lart pour travailler linscription dun objet
artificiel dans un paysage o il est intrinsquement
tranger. Positionn en entre de ville, lment fdra-
teur dun quartier, ponctuation dans un environnement
rural: situations diverses,diversit de rponses.
Une gestion toujours plus attentivede la ressource
La mme dmarche prside la ralisation de stationsdpuration et dusines de retraitement. La ncessit detraiter les eaux uses, dassainir et de renouveler leau,a
gnralis ces constructions depuis les annes 50.Ces
programmes qui mettent en uvre un process contrai-
gnant travers des techniques de filtration sophisti-
ques (traitement biologique, filtration sur charbon
actif, rayons UV, filtres sable et, depuis peu, filtration
membranaire) sont de grands consommateurs des-
pace.Les enjeux lis ces ouvrages techniques, intgra-
tion, dveloppement durable, dmarche HQE, sont
autant de points daccroche pour les architectes.Un cer-
tain nombre devraient se construire dans les prochainesannes puisque la politique de leau,avec son appareil
lgislatif lchelle de lUnion europenne,impose une
gestion attentive de la ressource. PHOTOS : 1 DR 2JEAN-PAUL PLANCHON
rtention, retenues, citernes, rservoirs Autant de
constructions qui faonnent la forme du territoire.
Toutes ces infrastructures constituent des lments de la
transformation temporelle des paysages. ce titre, les
chteaux deau ont valeur demblme. Apparus avec lin-
dustrialisation, le dveloppement urbain et lextension
des rseaux dadduction deau potable,ils remplacent les
clochers et beffrois du Moyen ge.vnements solitaires,
ils deviennent les nouveaux repres de lge moderne.
Une infrastructurequi modle le paysage
Louvrage dcline partir dun paradigme simple un
socle,une cuve, un systme de remplissage et de vidage
de multiples dessins,silhouettes et matriaux. Rangs
dans le registre de lingnierie anonyme, leurs volumes
dcoulent au dpart des contraintes de structure et de
programme. Pas de souci de la forme chez les ing-
nieurs,sinon que celle-ci suive la fonction.Puis,contex-
tualisation oblige, les rservoirs shabillent ici de cra-
mique, l ils adoptent une apparence gothique,ailleursencore ils se parent dun habit rgionaliste marquantlappartenance un lieu.
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De lobjet technique
luvre architecturale
S
LES DIFICES DADDUCTION ET DESTOCKAGE DE LEAU SONT PRSENTSDANS NOS PAYSAGES DEPUIS
LANTIQUIT. ET LES ENJEUX NOUVEAUXQUI PSENT SUR LE PRCIEUX LIQUIDE
NANNONCENT EN AUCUN CAS LEURDISPARITION, BIEN AU CONTRAIRE
>>> Chavagnes-les-Eaux
Lclairage bleut fait vibrer le bton du chteau
deau. Laval Jeu de lumire intrieur
pour une scnographie tudie.
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n connat Philippe Madec pour sonrapport lectif la Bretagne, le travail
en profondeur quil mne avec plusieurscommunes de cette rgion, et le soin atten-tif quil porte au paysage. N en Bretagne,larchitecte intervient, par un heureuxhasard, dans les lieux de son enfance. Partant duneintime connaissance du contexte et dune culture parta-ge avec les diles et les habitants, il invente des solu-tions qui rpondent pleinement aux attentes et dsirs
des usagers.Ainsi Plourin-ls-Morlaix, il sagissait de
donner un centre ce bourg du Finistre, en ractivant
les espaces publics amnagement de rues et de
venelles,du parvis de lglise et en toffant le cadre
bti par des quipements vous la collectivit nou-
velle mairie,mdiathque,etc.
Pac,en Ille-et-Vilaine, cest le dveloppement urbain
dune cit encore rurale quil fallait contrler et organi-
ser. Situe cinq kilomtres de Rennes, la bourgade est,
en effet, un des points dappui du dveloppement dudistrict rennais. Comptant 8000 habitants, elle devrait
terme en accueillir 12000. Lextension de la ville est
actuellement oriente vers louest et le sud-est, o uneZAC en cours damnagement est coupe du bourg par
une voie de contournement. Cette zone recevra habita-
tions et activits (de grandes enseignes commerciales
devraient sy installer). Il fallait viter la dilution du
centre en rquilibrant lextension urbaine vers le nord-
est, explique Philippe Madec,urbaniste de Pac depuis
1996. Et dajouter: La construction dun second ch-
teau deau sinscrit dans le cadre du dveloppement de
lune participant de la forme du territoire,lautre rele-
vant de lchelle domestique.Dtroites baies allant de
plancher plancher offrent un clairage naturel aux
locaux techniques tandis que les escaliers reoivent
lumire et ventilation naturelles, abrits derrire un
la commune.Laurat du concours, le concepteur ins-
talle le rservoir arien au cur de la ZAC, au point leplus haut dun terrain sans grand relief et dj occupsur sa frange sud par un supermarch sis au bord de la
route menant la capitale rgionale.
Une cuve horizontale
Avec cette ralisation, Philippe Madec sattache red-
finir la forme de louvrage et rompt avec larchtype du
repre vertical. Interrogeant la fonction de lobjet un
chteau deau, cest dabord un ouvrage technique
dont la raison premire est de stocker et distribuer
leau , il choisit de faire une cuve horizontale. Lou-vrage dart devient ainsi lment darchitecture partici-
pant, au mme titre que les constructions qui viendront
lentourer, la constitution dun nouveau quartier,dune nouvelle urbanit.Orient louest,face au vent,
le chteau deau se dploie 12 m au-dessus du sol.
Soulev par deux hautes piles de bton dissymtriques,
le polydre expose sa masse en plein ciel et culmine
20,5 m. Perpendiculairement son volume, lune des
piles installe les locaux techniques puis les escaliers.
Ainsi travaills dans les dimensions tant horizontale que
verticale, deux ordres, deux chelles se superposent,
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Philippe Madec
Un chteau deau pens comme un btiment
O
APAC(35), INSCRIPTION DANSLE PAYSAGE, DMARCHEHQE ETINVENTION TYPOLOGIQUE ONT PRSID
LDIFICATION DE CE SINGULIERCHTEAU DEAU. UN REGISTRE DEMATRIAUX VOLONTAIREMENT RESTREINT
BTON SANS APPRT,ACIER GALVANIS,UNE MISE EN LUMIRE SOBRE,CONTRIBUENT FAIRE DE LOUVRAGEUN VNEMENT.
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>>> La cuve horizontale se colore
de bleu grce aux projecteurs installsen priphrie. Dtroites baies verticales
de plancher plancher permettent un clairage
naturel des locaux techniques.
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caillebotis constitu de panneaux dacier galvanis.
Ces volumes se veulent lexpression dune architecture
habite tandis que le rservoir ressort dune logique de
pont. Et si la partie haute sadresse au lointain, en bas,louvrage participe un lieu en train de se constituer.
Une vaste place en bton dsactiv marque lemprise
du rservoir avant de le cder une prairie o herbe et
gramines crent un tapis vgtal. Le bton, coul en
place, rgne en matre tant au niveau du sol quen
superstructure. La base de la cuve donne lire le che-
min de leau: un point bas dport sur le ct vite
lcueil de la symtrie et du monument.
Vrit constructive, conomie deffets
Pas de difficult majeure pour raliser un tel ouvrage,mais lentreprise a d installer un chafaudage impres-sionnant afin de positionner une plate-forme de travail
arienne. Louvrage comporte un porte--faux de plus
de 8 m, charg deau, ce qui induit des efforts impor-
tants dans les porteurs. La vrit constructive simpose:
les piles,dcomposes en trois lments,donnent clai-
rement lire le report des charges. Les diaphragmes,
premiers lments couls de la cuve, permettent la
sparation de leau. Leurs nervures sur la base rendent
apparente lexpression de la structure.Au-dessus, le
rservoir offre de grands rectangles de bton brut de
dcoffrage.Seules les lignes des banches en marquent
lenveloppe. Les solutions techniques retenues obis-sent une logique HQE: le chteau deau na pas depompe mais fonctionne uniquement par gravit; la
prairie ne ncessite aucun entretien si ce nest dtre
fauche une fois lan ; le bton na subi aucun traite-
ment hormis la pose dune tanchit dans la partie
rceptrice de leau. conomie de moyens,mais aussi
conomie deffets: la nuit, le rservoir se colore de bleu
grce aux projecteurs installs en priphrie.
Au final, il sagit bien dun chteau deau mais aussi
dun lieu. Il y a un premier niveau dexpression littrale
un volume deau, un rceptacle , puis un second
niveau de lecture une forme architecturale lchelledu territoire,une nouvelle typologie.
PHOTOS : STPHANE CHALMEAU
Matre douvrage : Syndicat intercommunal des eaux
de Pac,Vezin et Saint-Gilles
Matre duvre : atelier Philippe Madec, architecte
Stphane Helburg assistant
BET : I2C, ingnierie, Roger Miniou, ingnieur
Concepteur lumire : Vladimir Lyszynsky
Entreprises : CBL, gros uvre ; SARC, hydraulique ;
ERS, lectricit.
Montant des travaux : 1,01 million deuros HT
cieux de donner qualit et supplment dme un
ouvrage prenne au fort impact sur le paysage, ce der-
nier a convaincu les diffrentes administrations impli-
ques,et notamment la DDA, dorganiser un concours.
Lavis demandait une sensibilit larchitecture et au
paysage et le recours un clairagiste.Ces critres inha-
bituels pour la conception dun chteau deau ont sus-
cit lintrt de Thierry Van de Wyngaert qui sest asso-
ci au concepteur lumire Franois Migeon pour la
circonstance. Le concours gagn en octobre 1996,lquipe a d affronter un parcours sem dembches:
permis de construire contest par un riverain, chantier
interrompu,procs Louvrage enfin achev se verraattribuer, en 1999,le prix de la mise en lumire du patri-
moine contemporain du ministre de la Culture.
Une opration de retournement
Une rcompense mrite pour ce chteau deau
implant 500 m du village,qui participe de la compo-
sition dun paysage de plateau. Situ une cinquan-
e concepteur sappuie sur les compo-santes du paysage o sinscrivent ses
ouvrages pour dfinir leur forme.Le premierchteau deau difi Chavagnes-les-Eauxdans le Maine-et-Loire lui a, en quelquesorte,mis le pied ltrier.Objet dun concours,il est le fruit dune histoire mouvemente. Le projet ini-
tial command par la matrise douvrage un entrepre-
neur coutumier de ce type de programme semblait peu
satisfaisant larchitecte-conseil du dpartement.Sou-
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Thierry Van de Wyngaert
Construire le paysageAVEC QUATRE CHTEAUX DEAU SON ACTIF, DONT DEUX EN COURSDE RALISATION, LARCHITECTE THIERRYVAN DE WYNGAERT EST EN PASSEDE DEVENIR UN SPCIALISTE DU GENRE.CHACUNE DE SES CONSTRUCTIONSRESSORT DUNE AVENTURE SINGULIREET DUN PROCESSUS SPCIFIQUE.
L
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taine de kilomtres dAngers,Chavagnes est un bourg
rural cern de vignobles balays par les vents. Des mou-
lins implants intervalles rguliers y lanaient autre-
fois leurs bras vers le ciel. Les salles de ces moulins
enfouies dans un soubassement recouvert de vgta-
tion portaient un cne de pierres support du rotor en
bois quactionnaient les ailes. Lusage des moulins
tomb en dsutude,les ailes disparurent. Seuls subsis-
taient,ponctuant le paysage, les cnes de maonnerie
et les rotors de bois. Pour donner une forme louvragedune capacit de 4 000 m3, Thierry Van de Wyngaert
sest livr une opration de retournement; il reprend
lexacte proportion des pitements : mmes angles,mme profil mais lenvers! Une fois tablie la simi-
litude entre ces lments forts du paysage et la sil-
houette propose, larchitecte a travaill sur trois
chelles, celle du proche, celle du paysage et celle du
lointain. partir de ces donnes, on retrouve une cri-
ture classique: travail sur laccroche au sol, sur le corps
du volume et sur le rapport au ciel.Aussi,poursuivant le
processus dinversion, il a galement boulevers lordre
lames de bois tandis que des balises de lumire rouge
clairent la couronne et servent de repre, la nuit, aux
avions.Les effets lumineux fonctionnent dautant mieux
quils saccordent un matriau laiss brut.En effet, le
bton de belle qualit a simplement t coul en place
avec le plus grand soin. Lenveloppe dune paisseur
constante de 30cm a t ralise leve par leve dans
des coffrages hauts de 60cm dont les horizontales lais-
des matriaux : le pied du monolithe,dans les vignes,
est revtu dun cerclage en red cedar, tandis que le
corps en bton slve vers le ciel, couronn par la ligne
discontinue de lacrotre.
Rendre visible le chemin de leau
Afin dattnuer limpact de cette masse haute de 35m
hors sol, le matre duvre la transforme en sculpture.
Dans ouvrage dart, il y a art, il fallait donc faire delart, relve Thierry Van de Wyngaert.Aussi, une ligne
de diodes lectroluminescentes bleues senroule sur la
paroi. Le mouvement de la spirale correspond la
force de Coriolis qui dans lhmisphre nord donne
leau un mouvement tourbillonnant dans le sens des
aiguilles dune montre, poursuit le concepteur. cette
spirale sajoute un clairage bleut qui fait vibrer le
bton.Ce mme bton est serti de pastilles en inox,dis-
poses au creux dengravures de 3 cm rserves au
moment du coulage, qui scintillent au gr des clats de
lclairage.Six spots encastrs dans le sol rvlent les
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>>> Chavagnes-les-Eaux Cest la reprise et linversion du socle des moulins vent
qui ont donn sa forme au chteau deau. La ligne discontinue de lacrotre vient
couronner louvrage. Comme lextrieur, lintrieur bnficie dune mise en lumire qui
rvle la mise en uvre du bton. Laval Implant dans un contexte urbain, le chteau
deau de Laval reprend, dans une version plus lance, celui de Chavagnes-les-Eaux.
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sent leur empreinte sur la peau du rservoir. Quelque4000 t de bton ont t ncessaires pour contenir les4000 m3 deau. Comme pour les moulins, pompes etlocaux techniques sont enterrs et reposent sur une
semelle de 22 m de diamtre ancre dans le terrain.
Dessin daprs modle
Le chteau deau de Laval reprend lidentique celui de
Chavagnes-les-Eaux, selon le souhait mme du maire
de la ville,particulirement sduit par cette ralisation.
Malgr deux autres esquisses et les propositions du
concepteur pour modifier laspect de louvrage dans letraitement du soubassement du verre pour remplacer
le bois ou de la mise en lumire,le modle a t trans-
plant tel quel, dans une version plus lance. Seulelimplantation dans une ZAC, proximit dune route,
Les deux cuves,qui empruntent leur forme aux tours du
chteau, ont donc t implantes mi-pente et ont fait
lobjet dun traitement paysager et dune mise en
lumire.Une esplanade, une prairie puis un belvdre
intgrent lquipement lespace public. Les rservoirs
deviennent une composante essentielle de la ville,
tmoignant ainsi de la volont de transformer un imp-
ratif technique en un lment signifiant du paysage.
Bton coul in situet prfabrication
La chambre des vannes enterre est surmonte des
cylindres de 19,6 m de diamtre en bton coul en
place. Les lments de portique qui amorcent le
dpart de lescalier sont eux en bton arm, prfabri-
qus puis assembls sur site. Lensemble est laiss brut.
Un lger claustra en chtaignier vient masquer lou-
vrage.Perc de baies qui cadrentla ville,les diffrentes
vues quil offre sont autant de tableaux. A contrario,
peru depuis le bas, il attnue limpact visuel desmasses de bton.Sur la pente, un parcours lumineux,
des colonnes de plexiglas diffusant une lumire mou-
vante,figurent le chemin de leau. PHOTOS :1,2 ET 3 DR 4, 5,6 ET 7 JEAN-PAUL PLANCHON
lui fait assumer, du haut de ses 50 m, une fonction deporte de la ville. La plantation dune prairie fleurie, tou-tefois,vient attnuer limpact visuel du volume.
Lunville, il fallait crer des rservoirs deau pour
lalimentation dun quartier. Cest son savoir-faire et sa
matrise des programmes lis au stockage de leau qui
ont incit la matrise douvrage slectionner Thierry
Van de Wyngaert pour raliser deux cuves enterres de
1500 m3 chacune. La ville est domine par un chteau
dot de deux tours massives dont la prsence marque
fortement le paysage. Le terrain trs pentu se trouve
entre le centre de la commune et un lotissement
pavillonnaire. La premire difficult consistait trouverla juste implantation sur le site. Une installation au pied
de la pente tait rendue difficile par la prsence dun
vaste cimetire,et une position en hauteur aurait nces-sit des terrassements trop importants.
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>>> Lunville Les deux cuves en bton brut coul en place, implantes mi-pente,
sont masques par un lger claustra en chtaignier. Laspect des rservoirs varie avec la mise
en lumire. Sur la pente, des colonnes de plexiglas figurent le chemin de leau. De nuit,
la lumire bleue installe en priphrie des cuves offre une autre perception de lensemble.
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CHAVAGNES (Maine-et-Loire)Matre douvrage : SIDAEP des Mauges et de la Gtine
Matre duvre : Thierry Van de Wyngaert, architecte
mandataire
Entreprise : Devin Lemarchand Environnement
Montant des travaux : 1,52 million deuros HT
LAVAL (Mayenne)Matre douvrage : ville de Laval
Matre duvre : Thierry Van de Wyngaert, architecte
mandataire
Entreprise : Devin Lemarchand Environnement
Montant des travaux : 1,87 million deuros HT
LUNVILLE (Meurthe-et-Moselle)Matre douvrage : ville de Lunville
Matre duvre : Thierry Van de Wyngaert, Jean-Philippe
Donz, architectes
Entreprise : Prestini
Montant des travaux : 0,95 million deuros HT
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ans une station dpuration, il fautsavoir tirer parti de ce qui est beau,
dclare Monique Labb. Forte dune vri-table expertise dans ce domaine, larchitecterevendique un rle actif dans lorganisationspatiale des process qui dterminent laforme du bti. Une station dpuration, en effet,obit une rationalit technique conditionne par les
diffrentes tapes de traitement.Aussi les contraintes
propres au programme participent-elles la dfinition
des lments btis comme celle dun paysage. Tirer
parti de ce qui est beau, cest ce que sest attache
faire la matre duvre par une vritable mise en scne
des vastes tendues deau lors de la ralisation de la
fragment : surpresseurs, canaux de comptage, bti-ment dexploitation, stockage des boues, constituentautant ddifices distincts.Tous ont en commun leur
matriau de construction: un bton blanc coul en
place.Attentive la vie du matriau lors des chantiers,
larchitecte tire parti des procds de fabrication ou des
accidents de mise en uvre.Ainsi, sur le btiment dex-
ploitation,les trous des banches ont t sabls; le bton
des canaux de comptage a t repiqu la pointerolle,
mettant jour les granulats en partie basse. Bandes
sables, joints creux, calepinage soign dfini par la
trame des lments de coffrage, autant de stigmates
qui crent une modnature de faade.La mme dmarche a prsid la conception de la
station dpuration dArras. Sise dans une grandeplaine, elle se trouve lore dune zone industrielle
sur un terrain travers au sud-est par les voies du TGV.
Pour limiter limpact visuel de lquipement un souci
du matre douvrage , un talus plant de vgtaux
cre un dcaiss pour masquer la station. Orientes
vers les voies, labri dans des btiments capots de
mtal, les tapes de traitement sont masques par un
voile oblique constitu de panneaux en bton arm
prfabriqus formant un fond pour les bassins circu-
station dpuration de Vichy. Le projet devait remplacer,sur le mme site, lancienne station de lagglomration
devenue obsolte.Seul le bassin dorage a t conserv.
Le terrain, au bord de lAllier, se trouve dans une zone
industrielle aujourdhui rejointe par la ville. Lquipe-
ment installe une pice de paysage qui se greffe avec la
prairie fleurie, les arbustes puis les arbres-tiges celui
en place de la promenade le long du fleuve. Les grands
bassins de 75m de diamtre,disposs proximit de la
promenade, runissent les traitements par bactries et
les traitements physico-chimiques. Leur implantation
rpond un impratif: ils doivent tre disposs symtri-
quement par rapport la ligne deau.
Les bassins scnographientle paysage
La configuration de la station rsulte dune rflexion
mene par larchitecte avec lentreprise de process afin
de compacter les circulations et les cours de service et
doptimiser les dplacements. Lespace ainsi rcupr
reoit un traitement paysager qui permet dassocier la
station son environnement. Pour rpondre une
organisation efficace des trajets et des flux, le bti est
so l u t i o n s b t on
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Monique Labb
Architectures de lpureLES STATIONS DPURATION SONTLONGTEMPS RESTES DU DOMAINE DE
LINGNIERIE, ET POURTANT LARCHITECTEMONIQUELABB SEN FAIT UNESPCIALIT DEPUIS QUELQUE20 ANNES,PROFITANT AINSI DE LOUVERTURE DE CESPROGRAMMES SA PROFESSION.
D
>>> Arras Les btiments capots
de mtal sont masqus par un voile en panneaux
de bton prfabriqus. Le voile rythm
de rectangles forme un fond pour les bassins.
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laires et rectangulaires. Cet quipement est le premiermaillon dun ensemble de constructions affectes autraitement des dchets.Alors que progresse la mise en
place de la station,Monique Labb a,de concert avec le
district, labor un concept de plate-forme cologique
qui devrait regrouper, terme, lensemble des infra-
structures de traitement des dchets.
Une architecture vecteur de qualit
Autre contexte,autre process et donc rponses diff-
rentes pour les deux stations construites dans la pri-
phrie de Bordeaux. Dans les deux cas, il sagissait, l
encore,de remplacer les quipements existants sur lemme site. Le choix de la bio-filtration conditionne for-tement la forme du bti: les oprations de traitement de
leau se droulant couvert, le process gnre des bti-
ments beaucoup plus compacts, adapts une implan-
tation en milieu urbain.
La station de Cantinolle, sur la commune dEyzines,
louest de la ville, a valeur de repre. Implante dans
une zone industrielle qui se constitue progressivement,
elle devait tre vecteur de qualit architecturale pour les
constructions venir. lev au bord dun rond-point,
lintersection de la RN 120 et dune dpartementale,
ldifice bnficie dune vue dynamique depuis les vhi-cules. Exigu, le terrain affect sa construction jouxtait
celui de lancien quipement. Le btiment comporte
une face urbaine en partie courbe, appuye sur le trac
tion stire en deux btiments distincts : lun affect autraitement des eaux, lautre au traitement des boues.
Toutes les circulations sont regroupes sur la faade
ct rivire.Des joints creux et des bandes sables lui
donnent une chelle domestique. Cot rempart, une
lasure bleue marque la hauteur de leau.Au-dessus,cof-
fr avec du polyane,le bton, imprim de rides, prsente
un aspect de peau dlphant.Des joints creux obliques
structurent la surface.Le rempart offre un fond au projet
paysager qui utilise les terres issues de la construction
du btiment: des mouvements de sol reprennent les
lignes des anciens bassins, lignes prolonges de ran-ges darbres parallles au cours deau.
TEXTE : MYLNE GLIKOU
PHOTOS : 1 ET2MARCUSROBINSON 3,4,5 ET6DIDIER BONREPAUX
de la voie,et une face de service,oriente vers la cour. Lapremire faade dploie un long voile de bton brutcoul en place interrompu par un grand pan vitr dans
larrondi.Lautre affiche une lasure sur le bton. Fonc-
tionnant comme une vitrine, la paroi de verre rvle
quatre cuves de dsodorisation en polypropylne bleu.
En effet, la technique ncessite de dsodoriser lair issu
du prtraitement avant son rejet dans latmosphre. Le
reste du process sabrite derrire des murs opaques, les
bio-filtres ncessitant des botes tanches. Lensemble
du dispositif est complt par le petit btiment affect
au traitement des boues qui cadre lentre.
Un rempart de bton
Sabarges,Monique Labb rpond aux exigences duprocess et du contexte par un travail sur lidentit du
lieu. Le lieu-dit,situ proximit dAmbars,au nord de
Bordeaux, est encore rural. La station sinstalle au bord
du cours deau, en contrebas du village. Limplantation
a t impose par la forme du terrain une lanire au
bord du Gua ,par une canalisation de la station en ser-
vice qui le traverse en son milieu pour aboutir dans la
rivire,et enfin par les vues plongeantes depuis le vil-
lage.On peroit de prime abord un rempart de bton,
tout juste interrompu par une chancrure pour le pas-sage vers une petite cour de service. Derrire cet cran
seulement ponctu son extrmit du cylindre dun
digesteur et de la bulle de stockage du mthane,la sta-
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>>> Cantinolle Les quatre cuves de dsodorisation en polypropylne bleu saffichent
labri dune paroi de verre. Lentre de la station est cadre par deux btiments en bton
brut Sabarges Une chancrure dans le voile de bton met jour le cylindre dune des
tapes du process. Une lasure bleue marque la hauteur de leau.6
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STATION DPURATION DARRAS (Pas-de-Calais)Matre douvrage : communaut urbaine dArras
Matre duvre : Monique Labb, architecte
Entreprise : Passavant Impianti
Montant des travaux : 14,78 millions deuros HT
STATIONS DPURATION DE CANTINOLLE/EYZINES ET DE SABARGES/AMBARS (Gironde)Matre douvrage : communaut urbaine de Bordeaux
Matre duvre : Monique Labb, architecte mandataire
Arsne-Henry et Triaud, architectes dexcution
Entreprise : Quillery
Montant des travaux : 17,5 millions deuros HT
STATION DPURATION DE VICHY (Allier)Matre douvrage : district de lagglomration
vichyssoise
Matre duvre : Monique Labb, architecte
Entreprise : Chantiers modernes
Montant des travaux : 11,03 millions deuros HT