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1S38 ADF 2007 – Communications orales Ann Dermatol Venereol 2007;134:1S30-1S62 Résultats : Trois cas de lèpre, un cas d’histoplasmose ganglionnaire fistulisée, un cas d’abcès froids sous-cutanés tuberculeux, un cas d’aggravation d’une leishmaniose cutanée et une observation de dé- modécidose sont décrits. Le risque de développer une poussée d’herpès ou de zona est doublé pendant les 6 mois qui suivent l’in- troduction d’une multithérapie antirétrovirale. Discussion : Les manifestations cutanées associées au SRI sont fré- quentes particulièrement pour ce qui concerne l’herpès génital et le zona. En zone tropicale, certaines pathologies tropicales sont con- cernées notamment la lèpre ce qui n’est pas une surprise car d’autres mycobactéries comme M. tuberculosis et M. avium-intracel- lulare sont fréquemment à l’origine du SRI. Conclusion : Une surveillance dermatologique attentive est préconi- sée chez les patients VIH+ débutant une multithérapie antirétrovi- rale, notamment pour dépister précocement une lèpre si l’on exerce en zone d’endémie lépreuse. Leishmanioses tégumentaires et infection par le VIH COUPPIÉ P Service de Dermatologie, Centre Hospitalier de Cayenne, Guyane Française. Introduction : Selon l’OMS, l’incidence mondiale des leishmanio- ses cutanées (LC) est environ 4 fois plus importante que celle de la leishmaniose viscérale (LV). Cependant la littérature médicale rap- porte surtout des cas de LV associés au VIH. La LV apparaît comme une véritable infection opportuniste car elle survient essentielle- ment chez les patients présentant un déficit immunitaire sévère (taux lymphocytes CD4+<200/mm 3 ). Les données concernant l’as- sociation LC-VIH sont beaucoup plus rares. Matériel et méthode : Nous étudions rétrospectivement l’ensemble des cas de LC survenus chez des patients VIH+ vus au service de dermatologie de Cayenne depuis 22 ans. Résultats : Nous décrivons 18 cas d’association LC-VIH en 22 ans. L’incidence de la LC n’est pas augmentée dans la population VIH+. Les formes cliniques sont : leishmaniose cutanée localisée : 14/18 (78 %) ; leishmaniose cutanée disséminée : 3/18 (17 %) ; leishma- niose cutanéo-muqueuse : 2/18 (11 %). Un patient présentait à la fois des signes de dissémination et une atteinte muqueuse. Habituellement en Guyane où prédomine la LC à L. guyanensis, la fréquence des formes disséminées est de 4,5 % et celle des formes muqueuses de 0,1 %. On constate ainsi une plus grande fréquence des LC agressives chez le patient VIH+. Discussion : Dans la littérature médicale, le nombre de cas publiés d’association LC-VIH reste limité. Les cas décrits concernent sur- tout des formes spectaculaires (formes disséminées, formes avec atteinte muqueuse) survenant chez des patients très immunodé- primés, de traitement souvent difficile. Par rapport à ces observa- tions, les données guyanaises confirment une plus grande fréquence des formes diffuses et cutanéo-muqueuses surtout lors- que le taux des lymphocytes CD4+ est inférieur à 200/mm 3 . Lors- que ce taux est supérieur à 200/mm 3 , dans la majorité des cas, la LC n’a pas d’aspect clinique particulier ; il s’agit d’une lésion ul- cérée localisée. Cependant, la tendance à la récidive est plus fré- quente et le traitement nécessite souvent plus d’une cure de pentamidine. Visite d’une ferme de culture de spiruline au Burkina Faso : intérêt d’un complément alimentaire dans les carences nutritionnelles et le renforcement des défenses immunitaires FAUVEL GAUBERTI AM Dermatologue, membre de Dermatologie Hors Frontière, 3, rue du Général Marchand, Brest. Photos commentées des étapes successives de la culture de spiruli- ne à la ferme de Loumbila située à 20 km de Ouagadougou : milieu de culture en bassins aquatiques (environ 140 m 2 ), récolte filtrée de spiruline fraîche. Mode de conservation par séchage après essorage et extrusion en fins spaghettis. Enfin, conditionnement mettant le produit à l’abri de la lumière et de l’air. La production est destinée d’une part à l’orphelinat local tenu par l’association des Travailleu- ses missionnaires et d’autre part à la commercialisation dans la ré- gion. La spiruline est une espèce d’algue, ni tout à fait végétale ni tout à fait animale : Arthrospira platensis est une cyanobactérie vieille de plus de 3 milliards d’années. Sa couleur bleuâtre (« algue bleue ») due à la phycocyanine est masquée par le vert lié à sa capacité de photosynthèse, comme les plantes. Elle se reproduit par scissiparité, à très grande vitesse, à la température optimale de 30-35 degrés. Ce micro-organisme mesure un quart de millimètre et se présente au microscope sous forme d’un petit ressort ce qui lui vaut son nom d’usage de « spiruline ». Son milieu naturel : les eaux alcalines et saumâtres des lacs de la ceinture intertropicale (Mexique, Tchad). Son efficacité contre la malnutrition tient à la qualité de ses protéines : elles représentent 55 à 70 % de son poids et contiennent tous les principaux acides aminés. La spiruline est également riche en bêta-carotène, en acide gamma-linolénique, en vitamines du groupe B et en minéraux, en particulier en fer. L’absence de paroi cellulosique permet l’excellente bio-disponibilité des éléments. La culture de spiruline fournit jusqu’à 20 fois plus de protéines que le soja. On trouve classiquement des productivités de 5 à 10 g de spi- ruline (poids sec) par mètre carré par jour. 2 à 5 g de spiruline sèche suffisent à améliorer radicalement l’apport nutritionnel quotidien d’un enfant en bas âge (particulièrement utile au moment du sevra- ge). Prix de vente au détail au BF : environ 1,50 euro les 50 g. Elle est proposée également aux patients anémiques ou infectés par le VIH en complément du traitement spécifique. Des études toxicologiques et nutritionnelles ont montré l’innocuité de cette denrée. Elle est actuellement cultivée dans diverses parties du monde (3 000 tonnes seraient consommées par an). La Chine est le plus grand producteur ! Des projets d’adaptation de la culture, en eau de mer, sont en cours à Madagascar. La spiruline commence à envahir le marché de la diététique et de la cosmétique : grands sportifs, régi- mes amaigrissants, beauté de la peau et des cheveux, et même boisson bleue pétillante (algotonic). Au Burkina Faso comme dans d’autres pays en voie de développe- ment, le but est une production locale en utilisant les moyens et la main-d’œuvre du pays, au service des populations présentes. Un projet d’extension de la ferme du diocèse de Koudougou (Nayalgué est en cours, 3 600 m 2 de bassins), témoin de la bonne acceptabilité C018 C019

CO19 - Visite d’une ferme de culture de spiruline au Burkina Faso : intérêt d’un complément alimentaire dans les carences nutritionnelles et le renforcement des défenses immunitaires

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ADF 2007 – Communications orales Ann Dermatol Venereol2007;134:1S30-1S62

Résultats : Trois cas de lèpre, un cas d’histoplasmose ganglionnaire

fistulisée, un cas d’abcès froids sous-cutanés tuberculeux, un casd’aggravation d’une leishmaniose cutanée et une observation de dé-

modécidose sont décrits. Le risque de développer une poussée

d’herpès ou de zona est doublé pendant les 6 mois qui suivent l’in-troduction d’une multithérapie antirétrovirale.

Discussion : Les manifestations cutanées associées au SRI sont fré-quentes particulièrement pour ce qui concerne l’herpès génital et le

zona. En zone tropicale, certaines pathologies tropicales sont con-

cernées notamment la lèpre ce qui n’est pas une surprise card’autres mycobactéries comme M. tuberculosis et M. avium-intracel-lulare sont fréquemment à l’origine du SRI.

Conclusion : Une surveillance dermatologique attentive est préconi-

sée chez les patients VIH+ débutant une multithérapie antirétrovi-

rale, notamment pour dépister précocement une lèpre si l’on exerceen zone d’endémie lépreuse.

Leishmanioses tégumentaires et infection par le VIH

COUPPIÉ P

Service de Dermatologie, Centre Hospitalier de Cayenne, Guyane Française.

Introduction : Selon l’OMS, l’incidence mondiale des leishmanio-ses cutanées (LC) est environ 4 fois plus importante que celle de la

leishmaniose viscérale (LV). Cependant la littérature médicale rap-

porte surtout des cas de LV associés au VIH. La LV apparaît commeune véritable infection opportuniste car elle survient essentielle-

ment chez les patients présentant un déficit immunitaire sévère

(taux lymphocytes CD4+<200/mm3). Les données concernant l’as-sociation LC-VIH sont beaucoup plus rares.

Matériel et méthode : Nous étudions rétrospectivement l’ensembledes cas de LC survenus chez des patients VIH+ vus au service de

dermatologie de Cayenne depuis 22 ans.

Résultats : Nous décrivons 18 cas d’association LC-VIH en 22 ans.

L’incidence de la LC n’est pas augmentée dans la population VIH+.

Les formes cliniques sont : leishmaniose cutanée localisée : 14/18(78 %) ; leishmaniose cutanée disséminée : 3/18 (17 %) ; leishma-

niose cutanéo-muqueuse : 2/18 (11 %). Un patient présentait

à la fois des signes de dissémination et une atteinte muqueuse.

Habituellement en Guyane où prédomine la LC à L. guyanensis, lafréquence des formes disséminées est de 4,5 % et celle des formes

muqueuses de 0,1 %. On constate ainsi une plus grande fréquence

des LC agressives chez le patient VIH+.

Discussion : Dans la littérature médicale, le nombre de cas publiés

d’association LC-VIH reste limité. Les cas décrits concernent sur-

tout des formes spectaculaires (formes disséminées, formes avec

atteinte muqueuse) survenant chez des patients très immunodé-

primés, de traitement souvent difficile. Par rapport à ces observa-

tions, les données guyanaises confirment une plus grande

fréquence des formes diffuses et cutanéo-muqueuses surtout lors-

que le taux des lymphocytes CD4+ est inférieur à 200/mm3. Lors-

que ce taux est supérieur à 200/mm3, dans la majorité des cas,

la LC n’a pas d’aspect clinique particulier ; il s’agit d’une lésion ul-

cérée localisée. Cependant, la tendance à la récidive est plus fré-

quente et le traitement nécessite souvent plus d’une cure de

pentamidine.

Visite d’une ferme de culture de spiruline au Burkina Faso : intérêt d’un complément alimentaire dans les carences nutritionnelles et le renforcement des défenses immunitaires

FAUVEL GAUBERTI AM

Dermatologue, membre de Dermatologie Hors Frontière, 3, rue du Général Marchand, Brest.

Photos commentées des étapes successives de la culture de spiruli-ne à la ferme de Loumbila située à 20 km de Ouagadougou : milieu

de culture en bassins aquatiques (environ 140 m2), récolte filtrée de

spiruline fraîche. Mode de conservation par séchage après essorageet extrusion en fins spaghettis. Enfin, conditionnement mettant le

produit à l’abri de la lumière et de l’air. La production est destinée

d’une part à l’orphelinat local tenu par l’association des Travailleu-ses missionnaires et d’autre part à la commercialisation dans la ré-

gion.

La spiruline est une espèce d’algue, ni tout à fait végétale ni tout àfait animale : Arthrospira platensis est une cyanobactérie vieille de

plus de 3 milliards d’années. Sa couleur bleuâtre (« algue bleue »)

due à la phycocyanine est masquée par le vert lié à sa capacité dephotosynthèse, comme les plantes. Elle se reproduit par scissiparité,

à très grande vitesse, à la température optimale de 30-35 degrés.

Ce micro-organisme mesure un quart de millimètre et se présenteau microscope sous forme d’un petit ressort ce qui lui vaut son nom

d’usage de « spiruline ». Son milieu naturel : les eaux alcalines et

saumâtres des lacs de la ceinture intertropicale (Mexique, Tchad).Son efficacité contre la malnutrition tient à la qualité de ses

protéines : elles représentent 55 à 70 % de son poids et contiennent

tous les principaux acides aminés. La spiruline est également richeen bêta-carotène, en acide gamma-linolénique, en vitamines du

groupe B et en minéraux, en particulier en fer. L’absence de paroicellulosique permet l’excellente bio-disponibilité des éléments.

La culture de spiruline fournit jusqu’à 20 fois plus de protéines que

le soja. On trouve classiquement des productivités de 5 à 10 g de spi-ruline (poids sec) par mètre carré par jour. 2 à 5 g de spiruline sèche

suffisent à améliorer radicalement l’apport nutritionnel quotidien

d’un enfant en bas âge (particulièrement utile au moment du sevra-ge). Prix de vente au détail au BF : environ 1,50 euro les 50 g. Elle est

proposée également aux patients anémiques ou infectés par le VIH

en complément du traitement spécifique. Des études toxicologiqueset nutritionnelles ont montré l’innocuité de cette denrée.

Elle est actuellement cultivée dans diverses parties du monde

(3 000 tonnes seraient consommées par an). La Chine est le plusgrand producteur ! Des projets d’adaptation de la culture, en eau de

mer, sont en cours à Madagascar. La spiruline commence à envahir

le marché de la diététique et de la cosmétique : grands sportifs, régi-mes amaigrissants, beauté de la peau et des cheveux, et même

boisson bleue pétillante (algotonic).

Au Burkina Faso comme dans d’autres pays en voie de développe-ment, le but est une production locale en utilisant les moyens et la

main-d’œuvre du pays, au service des populations présentes. Un

projet d’extension de la ferme du diocèse de Koudougou (Nayalguéest en cours, 3 600 m2 de bassins), témoin de la bonne acceptabilité

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Ann Dermatol Venereol2007;134:1S30-1S62

ADF 2007 – Communications orales

et de l’efficacité de cette méthode de lutte contre la malnutrition.

Renseignements pratiques auprès du collectif TECHNAP.

La spiruline surnommée « algue de l’espoir » peut-elle relever le

défi alimentaire et améliorer la résistance à certaines maladies ?

Chimpanzés, réservoirs des formes pandémiques et non pandémiques du VIH-1

KEELE BF (1), VAN HEUVERSWYN F (2), LI Y (1), BAILES E (3), TAKEHISA J (1), SANTIAGO ML (1), BIBOLLET-RUCHE F (1), CHEN Y (1), WAIN LV (3), LIEGEOIS F (2), LOUL S (4), MPOUDI NGOLE E (4), BIENVENUE Y (4), DELAPORTE E (2), BROOKFIELD JFY (3), SHARP PM (3), SHAW GM (1, 5), PEETERS M (2), HAHN BH, † (1)

(1) Departments of Medicine and Microbiology, University of Alabama, Birmingham, AL, États-Unis.(2) Laboratoire Retrovirus, UMR145, Institut de Recherche pour le Développement (IRD) and Department of International Health, University of Montpellier I, 911 Avenue Agropolis, BP 64501, 34394 Montpellier Cedex 5.(3) Institute of Genetics, University of Nottingham, Queens Medical Centre, Nottingham, NG7 2UH, Royaume-Uni.(4) Projet Prévention du Sida au Cameroun (PRESICA), BP1857, Yaoundé, Cameroun.(5) Howard Hughes Medical Institute, 720 South 20th Street, KAUL 816, Birmingham, AL 35294, États-Unis.

Introduction : Le VIH-1, cause de la pandémie du SIDA, représente

une zoonose avec un impact social désastreux. Cependant, des in-

certitudes persistaient en ce qui concerne le réservoir naturel. Le vi-

rus le plus proche génétiquement du VIH-1, isolé jusqu’à présent

est le Simian Immunodeficiency Virus (SIV), identifié chez les

chimpanzés vivant en captivité.

Matériel et méthode : Analyses par séquençage des souches du SI-

Vcpz endémique à partir des crottes de chimpanzés.

Résultats : Dans cette étude, nous montrons la présence des anti-corps anti SIVcpz et des acides nucléiques dans les crottes de chim-

panzés de la sous-espèce Pan troglodytes troglodytes (Ptt) vivant en

forêt du sud Cameroun où les prévalences dans certaines commu-

nautés atteignent 29 à 35 %. Les analyses nous ont permis de trou-

ver l’origine des virus pandémiques (groupe M) et nonpandémiques (groupe N) du VIH-1 chez les chimpanzés vivant dans

des communautés géographiquement distinctes.

Conclusion : Cette découverte identifie le Ptt comme le réservoir na-

turel du VIH-1 [1].

Référence

1. Keele BF, Van Heuverswyn F, Li Y, et al. Chimpanzee reservoirs of pan-demic and nonpandemic HIV-1. Science 2006;313:523-6.

Prévalence de la neurosyphilis asymptomatique au cours de la syphilis latente

BOUZIANE K, KHADIR K, BENCHIKHI H

Service de Dermatologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc.

Introduction : La neurosyphilis asymptomatique est définie par l’as-sociation d’une hyperprotéinorachie, d’une pléiocytose, et d’une sé-rologie syphilitique positive dans le LCR. L’indication de la ponctionlombaire (PL) reste controversée dans la syphilis latente en l’absen-ce de manifestations neurologiques [1-3].L’objectif de ce travail était de déterminer la prévalence de la neuro-syphilis asymptomatique chez les patients hospitalisés pour syphilislatente afin d’évaluer l’apport de la PL systématique chez ces mala-des.

Matériel et méthodes : Étude rétrospective portant sur tous Les casde syphilis latente hospitalisés au service de dermatologie du CHUIbn Rochd entre janvier 2001 et juillet 2006. Les éléments analysésétaient : antécédents, examen clinique, résultats de l’étude cytochi-mique et immunologique du LCR.

Résultats : Sur 314 cas, 3,18 % (10 cas) des malades avaient une sy-

philis latente précoce, 30,5 % (96 cas) une syphilis latente tardive et66,24 % (208 cas) une syphilis de durée inconnue. On avait une

prédominance masculine (sex-ratio : 1,8), avec un âge moyen de

41,6 ans. L’examen clinique avait révélé des signes neurologiquesnon spécifiques chez 26 patients (8 % des cas). La sérologie VIH

était négative dans tous Les cas. La PL était pratiquée systématique-

ment chez tous les malades avec étude chimique, cytologique et im-munologique du LCR. Vingt pour cent (20 %) des malades avaient

des anomalies du LCR (chimique, cytologique et/ou immunologi-

que). Quinze pour cent (15 %) des patients (47 cas) avaient unehyperalbuminorachie supérieure à 0,40 g/l. Une hypercellularité

de plus de 3 éléments/mm3 avait été retrouvée chez 4,7 % des pa-

tients (15 cas). Neuf malades (2,8 % des cas) avaient le VDRL et leTPHA positifs associés à une anomalie du LCR. Vingt et un mala-

des avaient le TPHA positif et le VDRL négatif, associés à une hype-

ralbuminorachie dans 8 cas. Le FTA-abs était demandé chez 40 %des patients ayant un TPHA positif. Il était positif dans un seul cas

sans autre anomalie du LCR. Le quotient albumine, l’index d’im-

munoglobulines et l’index de TPHA n’avaient été calculés en aucuncas. Le diagnostic de neurosyphilis asymptomatique était retenu

chez 14 malades (4,5 %). Quatre patients avaient une syphilis laten-

te tardive et 10 une syphilis latente de durée inconnue. Les élémentsdu diagnostic étaient : VDRL positif dans le LCR avec hyperprotéi-

norachie dans 9 cas, TPHA positif avec hyperalbuminorachie dans

4 cas, TPHA et FTA-abs positifs dans un cas. Le diagnostic de neu-rosyphilis symptomatique était porté chez 4 malades devant :

TPHA positif, hyperalbuminorachie et des signes neurologiques

[céphalée (2 cas), agressivité (1cas), paresthésies des membres infé-rieurs (1cas)]. Le traitement était à base de : pénicilline G en IV

(12 millions UI/j) pendant 15 jours chez tous les patients atteints de

neurosyphilis, 3 injections de benzathine-penicilline G(2,4 millions) à une semaine d’intervalle pour les malades atteints

de syphilis latente.

Conclusion : La neurosyphilis asymptomatique est une affection

sans anomalies cliniques. De diagnostic difficile, elle est définie

par des anomalies biologiques à la fois non spécifiques et spécifi-ques du LCR. Cette étude montre que la ponction lombaire systéma-

tique avec étude du LCR a permis de poser le diagnostic d’une

neurosyphilis asymptomatique chez 4,5 % des patients atteints desyphilis latente. Ces résultats suggèrent que la ponction lombaire

systématique reste indiquée chez les patients atteints de syphilis la-

tente tardive ou de durée inconnue d’autant plus qu’il existe des si-gnes neurologiques [4].

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