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L'impérialisme athénien clôt l’histoire de la colonisation Les guerres médiques représentent une coupure dans la phase d’expansion coloniale grecque. Le « mythe de l’autochtonie » serait né à Athènes à cette période. À partir du Ve siècle, Athènes domine politiquement et commercialement le monde méditerranéen. Hormis les clérouquies, établissements militaires sur des territoires grecs, les colonies proprement dites ont été fondées sur la côte thrace d'une part, en Italie du Sud (Thourioi =fondation essentiellement athénienne). Préoccupations sociales et politiques ou militaires influèrent sur le choix des régions colonisées : le décret de fondation de la colonie de Bréa est, à cet égard, significatif. Il s'agit à la fois d'attribuer des lots de terre à des gens qui en sont dépourvus à Athènes et de contrôler des régions essentielles d'un point de vue stratégique autant que commercial. Quant à la colonisation elle-même, elle est strictement organisée par la cité, qui se préoccupe de maintenir des liens étroits avec sa colonie. L'oikistês Démoclidès est assisté de dix geonomoi et de dix apoikistai pour procéder à l'établissement des colons et au partage du sol. Sans doute donne-t-il à la cité des institutions, calquées sur celles de la métropole. Des dispositions sont prises concernant la défense de la cité, la contribution des colons aux grandes fêtes religieuses de la métropole , etc. Des auteurs vont jusqu'à penser que le territoire des apoikiai athéniennes demeurait possession de la cité, et même que les colons conservaient la citoyenneté athénienne. On peut en douter dans la mesure où ces colonies étaient des poleis ou tendaient à le devenir.

colonisation athénienne

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Page 1: colonisation athénienne

L'impérialisme athénien clôt l’histoire de la colonisation

Les guerres médiques représentent une coupure dans la phase d’expansion coloniale grecque. Le « mythe de l’autochtonie » serait né à Athènes à cette période. À partir du Ve siècle, Athènes domine politiquement et commercialement le monde méditerranéen. Hormis les clérouquies, établissements militaires sur des territoires grecs, les colonies proprement dites ont été fondées sur la côte thrace d'une part, en Italie du Sud (Thourioi=fondation essentiellement athénienne). Préoccupations sociales et politiques ou militaires influèrent sur le choix des régions colonisées : le décret de fondation de la colonie de Bréa est, à cet égard, significatif. Il s'agit à la fois d'attribuer des lots de terre à des gens qui en sont dépourvus à Athènes et de contrôler des régions essentielles d'un point de vue stratégique autant que commercial. Quant à la colonisation elle-même, elle est strictement organisée par la cité, qui se préoccupe de maintenir des liens étroits avec sa colonie. L'oikistês Démoclidès est assisté de dix geonomoi et de dix apoikistai pour procéder à l'établissement des colons et au partage du sol. Sans doute donne-t-il à la cité des institutions, calquées sur celles de la métropole. Des dispositions sont prises concernant la défense de la cité, la contribution des colons aux grandes fêtes religieuses de la métropole, etc. Des auteurs vont jusqu'à penser que le territoire des apoikiai athéniennes demeurait possession de la cité, et même que les colons conservaient la citoyenneté athénienne. On peut en douter dans la mesure où ces colonies étaient des poleis ou tendaient à le devenir.