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contact pauline civard chargée de production et de diffusion 06 40 67 74 44 - [email protected] comédie de béthune cdn hauts-de-france guillaume poix

comédiede béthune contact cdnhauts-de-france · 2019-05-07 · miner si les manifestations surnaturelles dont ont témoigné les mystiques accréditent l’existence de Dieu ou

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contactpauline civard

chargée de production et de diffusion06 40 67 74 44 - [email protected]

comédie de béthunecdn hauts-de-france

guillaume poix

équipe de créationtexte, mise en scène Guillaume Poixjeu Sophie Engelvoix off Juliette Séjournéson Guillaume Vesin lumière Arthur Gueydancostume Augustin Rollandcoiffure en collaboration avec Agathe Petit

crédits photographiques Camille Graule, collectif des Routes

mentions de productionproduction Comédie de Béthune – CDN Hauts‑de‑France coproduction la Comédie de Reims – CDNsoutien Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines texte publié aux éditions Théâtrales

calendriercréation à la comédie de reims › 9 au 18 mai 2019

comédie de béthune › 12 au 15 novembre 2019

tournée en › disponible en 2020/2021

note d’intention Un jour, tandis qu’elle vagabonde sur internet, une femme découvre l’explication médicale de certains phénomènes mystiques. Commence alors, pour elle qui désire obstinément trouver la foi, un invraisem‑blable périple qui la mènera jusqu’aux confins de la campagne anglaise, sur les traces d’une figure inat‑tendue.

dieu est une femme comme les autresQui est Dieu ? Comment parle-t-il ? Et quel est ce « il » ? Dieu pourrait-il aujourd’hui s’incarner autrement qu’en un « il » ? Voilà à quoi j’ai voulu réfléchir en écrivant ce monologue traversé de multiples voix pour Sophie Engel.

Ensemble, nous avons rêvé au parcours d’une femme, secrètement passionnée par la vie de mys‑tiques, qui envie la relation directe que certaines de ces femmes semblent avoir noué avec l’être qu’elles ont nommé Dieu. Confrontant les sources, le personnage de Qui croire cherche ainsi à déter‑miner si les manifestations surnaturelles dont ont témoigné les mystiques accréditent l’existence de Dieu ou au contraire si leurs apparitions ne relèvent que d’un désordre psychique et cérébral.

Au fil de l’enquête qu’elle mène avec les outils numériques d’aujourd’hui, déployant un protocole que nous utilisons désormais presque toutes et tous quotidiennement, la narratrice se persuade que la condition des mystiques serait en partie déterminée par la condition socio-historique des femmes en Europe à l’ère industrielle et capitaliste. Elle découvre aussi qu’elle cherche un autre récit que celui que les grandes religions n’ont cessé de perpétuer, un récit qui ferait une tout autre place aux femmes. Et c’est pour faire vivre ce nouveau ré‑cit qu’elle part à la rencontre de l’incarnation (très) contemporaine de Dieu – lequel se montre à elle sous un visage pour le moins déroutant.

Ce visage, c’est celui de Delores Kane, travesti incarné par David Shayler, un ex-espion du MI5 qui prétend être la réincarnation de Jésus. Ce personnage réel, immortalisé par la formidable série photographique de Jonas Bendiksen1 inti‑tulée « Le dernier testament » , nous proposons de le réinventer sur scène et de débattre de « son cas ». La comédienne, prenant en charge les deux silhouettes de ce face‑à‑face, se dédouble alors et compose un personnage extravagant, surdimen‑sionné – insaisissable.

1  Rencontres de la photographie d’Arles, Église Sainte Anne, du 2 juillet au 26 août 2018.

morphoses et métamorphosesLe travail que nous menons avec le créateur so‑nore Guillaume Vesin interroge, spectacle après spectacle, les différentes voix qui cohabitent en nous, tapies dans notre inconscient. Qui parle en nous ? Quel peuple nous habite ? Quelles tonalités se taisent, quelles tessitures s’expriment, quelles fréquences nous dévoilent ? Le mystère de la voix, son surgissement, rejoint pour nous, à bien des égards, le mystère de la foi.

Dans Tout entière (éditions Théâtrales, 2017) – spectacle créé au préau‑CDN de Vire‑Basse Nor‑mandie en 2016 puis joué au Onze‑Gilgamesh lors du Festival d’Avignon en 2017 –, nous étions par‑tis sur les traces de la photographe de rue Vivian Maier, personnage énigmatique qui œuvra dans l’Amérique des Trente Glorieuses sans jamais déve‑lopper ses clichés. Avec Qui croire, nous enquêtons sur les ressorts de la croyance : qu’est‑ce qui nous pousse à croire en quelque chose, en quelqu’un – en Dieu ? Comment s’articulent en nous les méca‑nismes de la crédulité ? Dépend‑elle d’une mise en récit vraisemblable ? La vérité a‑t‑elle les accents de ce vraisemblable ? Qu’est‑ce qui, au fond, rend cré‑dible une fiction ? Et qu’est‑ce qui décide en nous de croire quand nous nous surprenons à croire ? Notre volonté joue‑t‑elle un rôle, facilite‑t‑elle ou entrave‑t‑elle notre quête de vérité ? Quand recon‑naît‑on celle‑ci – si tant est que cela soit possible ?

La forme théâtrale que nous présentons donne au texte, à l’actrice et au son une place centrale grâce à un travail décisif sur le traitement de la voix, procédé que nous radicalisons sur cette créa‑tion en tentant d’explorer tous les possibles que la technique autorise aujourd’hui. Sur un plateau nu où la lumière et le costume fonctionnent comme les architectures sensibles du corps, déroulant les chapitres non d’une conversion mais d’une métamorphose, Qui croire nous met en présence de nombreux personnages, tous incarnés par la même comédienne, tous vocalisés différemment – c’est ainsi tout un monde insoupçonné qui surgit des tréfonds de l’interprète, là où, en chacun, git peut‑être un Dieu.

Guillaume Poix, février 2019

extrait« Une image me revient – prodige du passé : une jeune fille est filmée en gros plan – c’est en Inde ou au Pakistan (je crois) – une jeune fille française (moi) la regarde à la télévision – j’ai 12 ans, l’âge de la jeune fille qui apparaît en gros plan – elle est cadrée de très près, ses mains reposent devant elle, ouvertes, offertes comme si elles étaient un plateau, un petit plateau d’argent et, dans le creux de ses mains, posées sur ce plateau, il y a – des petits morceaux de cristal ; un journaliste commente les images d’une voix dramatique et, au bout d’un moment, la jeune fille française (moi) qui regarde la jeune fille d’Inde ou du Pakistan comprend que ce cristal, c’est la jeune fille qui l’a – pleuré ; la jeune fille d’Inde ou du Pakistan a pleuré des larmes de cristal ; le journaliste dit qu’en exclusivité il a pu en exclusi‑vité il répète il a pu filmer la séance des pleurs de la jeune fille (attention les images sont choquantes) – les images en effet surgissent et je vois, moi, la jeune fille française je vois la jeune fille d’Inde ou du Pakistan, ses yeux en très gros qui échappent des bouts de cristal brisé : elle pleure bel et bien du cristal – et la séquence est garantie sans trucage.

Mon problème est que je n’ai pas vraiment la foi – je ne l’ai pas : je crois que la jeune fille d’Inde ou du Pakistan n’a pas vraiment pleuré du cristal, je crois que tout cela est une supercherie, je crois que ses parents ont (par exemple) introduit de force des bris de cristal dans ses yeux pour faire croire au miracle et récu‑pérer de l’argent à son insu en risquant de lui crever les yeux (il m’arrive de croire que les parents (parfois) font ce genre de choses – mais il m’arrive aussi de croire qu’aucun parent (jamais) ne fait ce genre de choses) ; il m’arrive de croire que je ne crois pas tout comme il m’arrive de croire que peut‑être je crois : en somme je varie, souvent je varie ; quand je crois ne pas croire, je doute de mon incroyance (ou de ma croyance : est‑ce que ne pas croire c’est ne pas avoir de croyance ?) et quand je crois que peut‑être je crois, alors, instantanément je me raisonne au point de dénigrer ma (possible) croyance ; soit je doute soit je me dénigre ; mais je me dénigre parce qu’au fond (de moi) je sais que si je n’ai pas la foi, c’est parce que cette chose, ce mot, cette réalité (Dieu) n’existe pas ; aussi, quand je me dénigre, quand je me raisonne parce que je me suis surprise à croire que peut‑être je crois quand cela m’arrive : je réussis toujours à me persuader que ce mot cette réalité (Dieu) n’existe pas car je crois que la croyance est relative et contextuelle (propre à chacun) et que si ce mot cette réalité Dieu existait, la croyance serait absolue (c’est‑à‑dire qu’elle serait la même pour tous) ; on m’objectera justement que la croyance est croyance parce qu’elle est relative et contextuelle (c’est sa définition – d’accord) et qu’elle n’est absolue que pour celui qui la possède, pas pour celui qui voudrait la posséder, soit mais : c’est bien le problème que me pose cette définition de la croyance (ce mot cette réalité) car elle me persuade de ne pas croire quand parfois je crois que j’aimerais croire – alors j’ai beau tenter parfois de croire que je crois, je crois vraiment que je ne peux pas croire – je ne le peux pas. »

extrait de Qui croire suivi de Lointaine est l’autre rive de Guillaume Poix, éditions Théâtrales, 2019, p10-11

l’équipe de création

guillaume poix, auteur et metteur en scène En 2014, il publie Straight aux éditions Théâtrales, sélectionné au festival Regards croisés, lauréat de l’aide à la création des textes dramatiques du CNT et prix des Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2014, prix Godot des lycéens et prix Sony Labou Tansi des lycéens en 2016. Il est aussi l’auteur de Waste (lu à la Mousson d’été en 2015 et créé par Johanny Bert au Poche/GVE en 2016), Et le ciel est par terre (lauréat de l’aide à la création des textes dramatiques du CNT, sélectionné par le bureau des lecteurs de la Comédie‑Française, lu à la Mousson d’été en 2016, lauréat du prix Scenic Youth de la Comédie de Béthune et retenu par France Culture en 2017), Tout entière (qu’il

met en scène en 2016 au Préau), Fondre (Prix Godot des Nuits de l’Enclave), et Soudain Romy Schneider (mis en scène au Poche /GVE par Manon Krüttli en 2018). En 2019, il collabore, comme dramaturge, avec Lorraine de Sagazan sur L’absence de père d’après Platonov. Son premier roman, Les fils conducteurs (Verticales, 2017 ; Folio, 2019), a reçu le Prix Wepler ‑ Fondation La Poste.

sophie engel, comédienneAprès avoir suivi l’enseignement de Marc Ernotte au Conservatoire du Huitième Arrondissement de Paris, elle intègre l’ENSATT en 2010, où elle travaille sous la direction de Philippe Delaigue, Guil‑laume Lévêque, Agnès Dewitte ou Frank Vercruyssen. Par la suite, elle travaille sous la direction de Simone Audemars pour le diptyque De nos enfants, mon frère, allons pleurer la cendre, de Jacques Martial pour Un songe d’une autre nuit où elle tient le rôle d’Hélène, Guillaume Poix pour Festival ou Mathilde Souchaud pour Le Moche. Elle rejoint le collectif permanent de la Comédie de Reims sous la direction de Ludovic Lagarde, avec qui elle travaille sur Providence d’Olivier Cadiot, Les

Suppliants de Jelinek, l’Avare de Molière ou encore L’Orestie d’Eschyle. Elle interprète Célimène dans Le Misanthrope mis en scène par Louise Vignaud au Théâtre National Populaire en 2018. Depuis 2013, elle est aussi membre du collectif bim (performances en espaces urbains).

guillaume vesin, sonAprès des études à l’ENSATT, il rencontre les compositeurs Philippe Gordiani, Diego Losa et André Serre‑Milan dont les approches musicales marquent son travail. Il découvre les compositeurs du XXème siècle, la musique concrète, l’acousmatique, la synthèse, le temps réel. En 2013, il fonde avec l’auteur Guillaume Poix la compagnie Premières Fontes dont la recherche porte sur le dialogue entre écriture textuelle et sonore. Depuis 2016, il est ingénieur du son et musicien au sein du groupe MPL. Il découvre la production musicale actuelle et le texte parlé‑chanté. Il pratique la performance in situ au sein du collectif bim, la création muséographique au Centre Pompidou, la

fiction radiophonique avec France Culture. À l’amphithéâtre de l’Opéra de Lyon, il découvre la prise de son jazz actuel avec Andy Sheppard, Louis Sclavis, Michel Portal. Il collabore avec divers metteurs en scène comme Julie Guichard, Philippe Delaigue, Julie Berès et avec la chorégraphe Flora Détraz sur la création de Muyte Maker.

arthur gueydan, lumière Après un DMA régie lumière au lycée Guist’hau à Nantes, il intègre l’ENSATT à Lyon en réalisation lumière. Il participe à de nombreux projets internes à l’école, notamment avec Claire Lasne‑Dar‑ceuil ou Carole Thibaut. Depuis sa sortie en 2014, il travaille comme éclairagiste avec différentes compagnies de théâtre (Louise Lévêque, Julie Guichard, Studio Monstre, la Cie l’Unanime). Il crée également des lumières en danse contemporaine (Cie Samuel Mathieu, Cie Aniki Vóvó/Joana Schweizer, Cie PLI/Flora Détraz).

augustin rolland, costume Il intègre la section conception‑costumes de l’ENSATT (Lyon) où il approche une manière très collective de concevoir le théâtre, au sein de projets en interne, plus particulièrement avec Indé‑cences, mis en scène par Frank Vercruyssen en 2013. Familier de l’opéra, il est chargé de produc‑tion sur Le Prisonnier et Erwartung, mis en scène par Alex Ollé à l’Opéra de Lyon, et assiste Mar‑guerite Bordat sur La Vestale, mis en scène par Eric Lacascade au Théâtre des Champs‑Elysées en 2013 qu’il suit au TNB à Rennes pour Oncle Vania en 2014, Revue Rouge en 2015 et Les Bas‑Fonds en 2017. Il travaille également auprès de David Bobée, Michel Didym,, Virginie Quigneaux, Prisca

Ward, Jean‑Daniel Piguet, Sarah Calcine, Floriane Mésenge, Ferdinand Barbet et le Collectif Moitié Moitié Moitié. Il est aussi performeur au sein du collectif bim (performances en espaces urbains) depuis 2013.

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