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1 Comment démarrer une Agence Missionnaire en pays nouvellement envoyant ? Arto Hämäläinen Fida International

Comment démarrer une Agence Missionnaire en pays

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Comment démarrer une Agence Missionnaire en pays nouvellement envoyant ?

Arto Hämäläinen

Fida International

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TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS PRÉFACE 1. INTRODUCTION

1.1. Nouveaux pays s’engageant dans la mission 1.2. Les Pentecôtistes Finlandais en tant que nouve aux envoyants 1.3. Facteurs de croissance 1.4. Les problèmes des nouveaux pays envoyants

2. ORGANISATION STRATÉGIQUE POUR LES MISSIONS 2.1. Stratégie - est-ce biblique? 2.2. Stratégie et Culture 2.3. Expériences finlandaises avec la stratégie

3. QUELS SONT LES BESOINS FONDAMENTAUX DANS UNE STR ATÉGIE 3.1. Pour qui ? Quelle est la structure de l'entrep rise missionnaire ? 3.2. L'Église locale et l`Organisation Missionnaire , une Coopération qui devrait être efficace 3.3. Le rôle de l'église locale et de Fida Internat ional 3.4. Besoin d’une Confession Missionnaire (Confessi on-credo-déclaration) 3.5. L’énoncé de la vision donne la direction 3.6. Pensez aux valeurs 3.7. Quels genres de principes 3.8. Comment être prospère dans les missions?

4. QUELS SONT LES BUTS / OBJECTIFS ? 4.1. Grandir et envoyer des églises comme un but 4.2. Les Églises selon le principe des « 3 auto …»

5. COMMENT ATTEIGNONS-NOUS LES OBJECTIFS ? 5.1. Évangéliser et planter des églises 5.2. Le processus d'enseignement et de formation 5.3. Ministère social /développement de la coopérat ion 5.4. Soyez prêts à changer

6. QUEL TYPE D`ACTIVITES EST NECESSAIRE ? 6.1. Comment faire connaître la vision ? 6.2. Comment prendre soin de notre personnel ? 6.3. Comment garantir la base financière ? 6.4. Comment développer un bon leadership ? 6.4.1. Construire une structure pour le leadership 6.4.2. Les caractéristiques du bon leadership 6.4.3. Le Leadership devrait avoir l’esprit ouvert internationalement, sans préjugé dénominationnel

7. CONCLUSION APPENDICE A et B NOTES SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Avant-propos

Un guide fiable « Mais le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde.» (Actes 1 : 8). C'est le verset le plus souvent cité par les Pentecôtistes autour du monde, et ce n`est pas seulement à cause de leur théologie au sujet du Saint-Esprit, mais aussi à cause de l’accent qu`ils mettent sur l’évangélisation, l`œuvre missionnaire mondiale et la formation. Roland Allen, un missionnaire anglican qui a travaillé au Nord de la Chine, il y a une centaine d’années en arrière, est mentionné dans ce livre pour sa célèbre position sur l’Eglise Indigène ou autochtone qui d’ailleurs marqua la politique missionnaire de l'Apôtre Paul (auto-administration, auto-propagation, et autofinance). Allen est plus connu pour ses livres sur les « Méthodes Missionnaires : celles de St Paul ou les Nôtres ? » (1912) et, « L'Expansion Spontanée de l'Église » (1927). Entre ces deux classiques, Allen a écrit une petite étude sur le livre des Actes des Apôtres s`intitulant : « La Pentecôte et le Monde » (1917) avec un sous-titre plus descriptif « La Révélation du Saint-Esprit dans les Actes des Apôtres ». Dans ce classique moins connu, et plus petit, Allen écrit, « Le livre des Actes » est un livre strictement missionnaire... la conclusion est irrésistible, l'Esprit donné est... « En fait un Esprit missionnaire », et il poursuit en disant que c'est « le célèbre, et fondamental enseignement indubitable du livre... C'est dans la révélation du Saint-Esprit comme étant un Esprit missionnaire que le Livre des Actes se positionne dans le Nouveau Testament. » Harry R. Boer, un théologien Réformé fait la même remarque dans son livre intitulé : « La Pentecôte et les Missions ». Il expose d'une manière persuasive le fait que le livre des Actes est « gouverné par un dominant, qui va au-delà du contrôle de tout leader. Ce fait est l'expansion de la foi à travers un témoin missionnaire sous l`autorité de l'Esprit. Le Saint-Esprit conduit énergiquement l'église à témoigner, et à croître continuellement. » Harry Boer fait une remarque très importante : « les Pentecôtistes dans leur théologie et leur pratique de l`évangélisation mondiale (plus que par une argumentation théologique, un domaine dans lequel ils ont quelques progrès à faire) se souviennent de la « Grande Commission Evangélique », à savoir que l'église très tôt a reçu l'impulsion et la motivation pour évangéliser sous l`autorité du Saint-Esprit alors que la Grande Commission n'est même pas mentionnée dans ce chapitre des Actes comme dans l`ensemble du livre. Il déclare, « Nous devons cesser de prêcher la Grande Commission comme un ordre auquel il faut obéir, mais nous devons la présenter comme une loi qui souligne la nature même de l`Eglise et qui doit gouverner sa vie... L'effusion de l’Esprit est dans et à cause de la même nature de la Grande Commission vécue dans la vie de l'église. » Ce sont quelques-unes des suppositions fondamentales de l’expérience et de l’orientation du Pentecôtisme et de sa dynamique spirituelle. Elles peuvent expliquer aussi l'explosion mondiale et l`augmentation spectaculaire du Pentecôtisme version charismatique de la foi chrétienne autour du monde. Arto Hämäläinen et la mission qu'il dirige, combine le meilleur des pense-bêtes de Roland Allen, des réflexions théologiques de Harry Boer, et de la vision Pentecôtiste du 20ème siècle. A savoir, la mise en pratique et le zèle à suivre le modèle Biblique donné par le Christ pour apporter l'Évangile qui transforme les vies jusqu` « au bout du monde » par le pouvoir du Saint-Esprit. Mr. Hämäläinen dans ce guide pratique sur l’implantation d’églises multi-culturelles et sur l’application de la mission holistique, donne de précieuses leçons apprises des missionnaires novateurs du Mouvement Pentecôtiste, et de leur sagesse collective manifestée dans la formation et la croissance de la « Finnish Free Foreign Mission » (FFFM), Mission Etrangère Indépendante Finlandaise (MEIF), rebaptisée « Fida International ». Ce nom étant globalement plus acceptable et

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convivial. Mr. Hämäläinen présente de façon très concrète les questions pertinentes de motivation spirituelle, de stratégies applicables, de soutien financier, et de direction efficace. Ce livre mérite d’être lu (et appliqué !) au-delà de l`admirable famille Fida qui non seulement implante des églises multiculturelles, apporte un soutien quotidien, mais soulage aussi la souffrance humaine dans beaucoup de contextes douloureux dans notre monde tourmenté. Il fournit des leçons précieuses extraites des Saintes Ecritures et des histoires missionnaires. Il donne aussi de très utiles conseils aux leaders nationaux sur le « comment débuter de nouveaux programmes crédibles et effectifs, et multiplier les effets de l'Évangile dans leurs propres contextes. » Hämäläinen instruit sans paternalisme, présente une stratégie sans imposer, et au-dessus tout, donne l`exemple par sa propre expérience des missions. C'est pourquoi, c`est un guide fiable qui mérite d`être suivi. Peter Kuznic, Doctorat., D.Theol. Professeur distingué sur les « Missions Mondiales et l’Évangélisation » à Gordon-Conwell Séminaire Théologique du Sud Hamilton, Massachussets Fondateur / Recteur du Séminaire Théologique Évangélique d’Osijek, Croatie

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Préface Dans le paysage de la Mission Mondiale, une nouvelle tendance intéressante a vu le jour ces dernières années. Les pays qui dans le passé reçurent des missionnaires sont aujourd’hui intéressés à envoyer eux-mêmes des missionnaires. Les églises dans ces pays sont en croissance. Elles en sont au stade de fonder des agences missionnaires et de former des ouvriers interculturels. Cette nouvelle tendance est un défi pour les organisations missionnaires établies. Qu'est-ce que les plus vieilles organisations missionnaires peuvent faire pour aider celles qui naissent ? Je me suis intéressé à cette nouvelle phase passionnante du travail missionnaire. Actuellement, je fais office d'administrateur des missions au sein de l’organisation « Fida International », et fait tout aussi intéressant, notre agence rencontre ce nouveau phénomène partout dans le monde et nos églises partenaires attendent impatiemment d'être impliquées dans l'œuvre missionnaire.

C'est pourquoi, la motivation fondamentale inspirant la rédaction de ce livre est un désir d'encourager ces nouvelles agences missionnaires, et par conséquent, de leur porter assistance dans leurs efforts pour s'organiser.

Cette étude est cependant limitée dans son étendue, car mon intention n'est pas de rédiger un manuel pour les missions, au contraire je me suis concentré sur quelques éléments sélectionnés qui paraissent être nécessaires pour lancer une entreprise missionnaire prospère. Jusqu'à quel point, ces concepts pourront être ensuite mis en application dans la réalité des différents pays et cultures, cela est laissé aux raisonnements judicieux de ceux qui sont réellement impliqués dans la formation de ces nouvelles agences missionnaires.

En ce qui concerne l'objectivité de cette étude, je demeure très conscient des contraintes qui découlent de mon propre arrière plan culturel. J'ai grandi en Europe, et dans mon processus d'acculturation, j'ai acquis le point de vue du monde occidental, combiné avec les sentiments protestants propres aux pays nordiques européens. Par ailleurs, ma perspective théologique reste conforme avec les perspectives évangéliques et pentecôtistes. C'est pourquoi, j'ai été incapable de diminuer complètement l'influence de « la dimension nordique » et de filtrer mes propres études religieuses dans la rédaction de ce texte.

Le fondement de cette étude est le fruit d'un vaste réservoir d'expériences pratiques qui se sont accumulées chez Fida International (l'ex Mission Etrangère Indépendante Finlandaise). En ce qui concerne le nombre des missionnaires jusqu'à ce jour, Fida International est reconnue comme la plus grande organisation missionnaire en Finlande et la plus grande mission pentecôtiste en Europe. En 2002, quelque 420 missionnaires travaillaient dans 47 pays à travers le monde.

Plusieurs illustrations données dans ce livre proviennent de mes propres expériences sur le champ missionnaire. En tant qu'organisation, nous avons été témoins du processus de changement qui a eu lieu et en conséquence, nous avons été très occupés à développer de nouveaux concepts pour répondre aux besoins croissants. Ce fut un travail d`équipe fructueux et édifiant.

De plus, ce livre a été rédigé en partie dans le cadre de mes études en missiologie au Séminaire

Théologique Gordon Conwell, et c'est pourquoi je remercie le Dr Peter Kuzmic, et le Dr Timothy Tennent pour leur inspiration et leurs conseils. Je veux aussi remercier la direction de Fida International et mes collègues pour leurs contributions, sans oublier mes mentors en Finlande, le Dr Pekka Ruohotie et Mr. David Dahlen M.S., mon assistante personnelle, Mme Merja Hakala, car sans son aide précieuse je n`aurai pas pu atteindre ce but. Et plus que tout, j'aimerais remercier Dieu et le prie de bénir ces quelques cinq pains et deux poissons. A Vantaa, Finlande, 25 Août 2003 Arto Hämäläinen En 2003, il y avait 415 missionnaires dans 48 pays. Fida International a aussi développé une collaboration avec 50 organisations différentes pour des projets de développement dans 28 pays et apporter une aide humanitaire dans 7 autres pays.

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Chapitre 1. Introduction.

1.1 Nouveaux pays s'engageant dans la Mission. Un missionnaire finlandais expérimenté ayant travaillé dans un pays où l'œuvre missionnaire a été fleurissante m'a un jour dit ceci : « nous avons oublié de les enseigner au sujet de la mission à l'étranger ». L'Eglise Pentecôtiste Nationale qui existe dans ce pays fait aujourd`hui ses premiers pas vers l'œuvre missionnaire environ 50 ans après que les premiers messagers soient arrivés de Finlande. Des situations semblables se retrouvent dans d'autres pays où nous avons engagé des activités missionnaires.

Beaucoup de nos églises partenaires n'ont pas la possibilité de s'impliquer dans l'œuvre missionnaire à l'étranger. Par exemple, c'est le cas des pays où les églises chrétiennes ont été opprimées par les gouvernements totalitaires (et certaines le sont encore). Toutefois, dans de nombreux pays autrefois communistes, la situation a commencé à s'améliorer à partir du début des années 1990. Aujourd'hui, dans ces pays, un intérêt croissant est porté sur les missions dans le monde. Le résultat est que de ces églises, nombreuses sont celles qui commencent à envoyer leurs propres missionnaires.

Néanmoins, ces nouvelles agences envoyantes rencontrent les mêmes problèmes auxquelles les anciennes agences missionnaires ont été confrontées. À ce sujet, deux questions sont naturellement posées : 1) Est-ce que les nouvelles agences missionnaires dans ces pays nouveaux peuvent tirer profit des bonnes expériences du passé ? 2) Que peuvent-elles apprendre des erreurs qui ont gêné les premiers efforts missionnaires d'antan ?

Selon les statistiques, le nombre de missionnaires envoyés par les 2/3 du monde est plus élevé que ceux envoyés par les pays occidentaux. [1] Il y a un potentiel énorme de nouveaux missionnaires venant d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

1988 1995 2000

Western 85000 111854 136088

2/3 monde 35924 86490 162360

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1988 1995 2000

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Tirant profit des expériences vécues dans nos efforts missionnaires, je vais essayer de

donner dans les pages qui suivent quelques idées clairvoyantes pour encourager la dynamique d'envoi des missionnaires, et par conséquent, aider sur le comment les efforts missionnaires peuvent être initiés dans ces nouveaux pays envoyants. J'écris ces points avec une sincère gratitude, étant conscient que cela ne fait pas très longtemps que le Mouvement Pentecôtiste Finlandais lui-même est une unité envoyante. 1.2. Les pentecôtistes finlandais en tant que nouve aux envoyants.

Le Mouvement Pentecôtiste Finlandais a démarré lorsque le pionnier pentecôtiste norvégien, Thomas Barratt, a visité la Finlande en 1911. L'année suivante, l'œuvre missionnaire débuta avec l`envoi Mr. Emile Danielsson en Afrique. Fait assez intéressant, l`intérêt pour l'œuvre missionnaire qui avait accompagné le très renommé réveil de la rue Azusa, à Los Angeles, a été aussi apparent en Finlande. De façon concrète, les premiers pentecôtistes reconnurent que l'Esprit Saint est envoyé du ciel pour superviser les fonctions missionnaires de l'église, et qu'Il est Celui qui procure la puissance pour l'évangélisation mondiale.

Le premier missionnaire pentecôtiste envoyé de Finlande en 1912 a été Mr. Emile

Danielsson. « Le 6 Juillet 1912, il a été consacré à l'œuvre missionnaire et deux pasteurs étrangers, G.S. Smidt et J.H. King ont présidé le service d`envoi en imposant les mains à Mr. Danielsson. À cette époque, il n'existait aucune église pentecôtiste à proprement dite en Finlande. En effet, Mr. Danielsson a quitté le pays pour l'Afrique par ses propres moyens, étant missionnaire par la foi. Il a même été exprimé à cette époque, qu'il n'y avait pas besoin d'agence missionnaire pour le soutenir. À la réunion de consécration, un montant de 500 marks finlandais a été collecté pour son soutien. Mr. Danielsson était marin de profession, et son travail sur les différents navires durant son voyage vers le champ missionnaire lui a été bénéfique. [2]

Les croyants pentecôtistes n`avaient aucune structure missionnaire à l'époque où Mr

Danielsson travaillait en Afrique, entre 1912 à 1919. C'était sans doute le cas de quelques mouvements pentecôtistes dans leurs premières années d`existence du fait que l'œuvre n'était pas du tout organisée. Aujourd'hui encore, c’est la situation de certaines œuvres missionnaires pentecôtistes / charismatiques qui se sont levées spontanément.

La première église locale pentecôtiste s’est formée en 1915, néanmoins la plupart des

croyants demeuraient sans grande organisation dans leur structure de réunions, ceci jusque dans les années 1920. À partir de cette période, un plus grand nombre d'églises locales se sont formées, leur nombre augmenta pour dépasser les 40 églises à la fin des années 1920. Mais même après la formation d’églises locales, il fallut un certain temps pour qu'une agence missionnaire soit établie parmi les Pentecôtistes Finlandais. La personne la plus influente dans tous ces efforts a été le missionnaire Nikolai Pöysti qui a travaillé avec sa famille en Mandchourie et en Russie avant de venir en Finlande en 1927.

Grâces aux efforts inspirés de Mr. Pöysti dans la formation d'une agence missionnaire, en

1927 est née la « Mission Etrangère Indépendante Finlandaise » (depuis 2001, c`est devenu « Fida International »). Le modèle opérationnel de la MEIF (en anglais FFFM – « Finnish Free Foreign Mission ») a suivi le même modèle que les organisations missionnaires internationales. L'idée était de concentrer les efforts et de canaliser les ressources à travers une organisation. Celle-ci devait prendre la responsabilité à la fois de la sélection et de la formation des candidats avec comme ultime responsabilité d'envoyer des missionnaires dans les différents champs ciblés. À partir de là, les églises pentecôtistes locales et les croyants ont été placés devant un défi : contribuer à ce programme.

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La Mission Etrangère Indépendante Finlandaise (MEIF) a réellement démarré en soutenant un premier missionnaire qui travaillait en Estonie, et un second qui travaillait en Inde parmi les Tibétains. Ce que nous avons appris de ce démarrage de la MEIF, c’est l'importance d'avoir une personne qui a une vision et une expérience. Nikolai Pöysti était un homme qui avait une vision pour la Mission Mondiale et en même temps, c’était un réel expert en ce qui concerne le travail missionnaire.

L'une des personnes qui a conduit le Mouvement Pentecôtiste dans ses débuts avant Mr.

Pöysti était Mr. K.A. Hellman, qui a écrit : « un instrument parmi nous n’est pas encore apparu, celui qui peut effectivement réveiller les cœurs de la sombre destinée des pauvres païens.»[3] Mr. Nikolai Pöysti a été par la suite cet instrument.

La Mission Etrangère Indépendante Finlandaise a fonctionné avec efficacité pendant deux

ans. Toutefois, en automne 1929, la légitimité de l'agence missionnaire sous le projecteur des questions sera submergée de critiques lors de la Conférence Annuelle des Ouvriers Pentecôtistes. Cette remise en cause est venue sous la forme d'un réexamen de la structure envoyante, et elle était liée à une discussion plus élargie, au sein des Pentecôtistes des pays nordiques. La question clé de ce débat a été : est-il biblique d'avoir une organisation au dessus ou à la place de l'église locale ? Le débat concernant l'indépendance de l'église locale était intense, particulièrement en Suède. Les leaders pentecôtistes, Thomas Barratt de Norvège, Lewi Pethrus de Suède et Eino Manninen de Finlande avaient d’étroits contacts entre eux et par conséquent, les finlandais suivaient avec beaucoup d’attention les discussions au sein du Mouvement Suédois. A cette époque, le pasteur Manninen était convaincu que les églises locales devaient prendre d’elles-mêmes la responsabilité de l’œuvre missionnaire sans l’assistance aucune d’une organisation nationale.

À la conférence des ouvriers, il a été décidé de mettre un terme aux activités de la Mission

Etrangère Indépendante Finlandaise, et qu’à partir de maintenant, les églises locales devaient assumer seule la responsabilité d’envoyer les missionnaires. Les transferts de responsabilités eurent lieu simultanément en Suède et en Norvège.

C’est en Novembre 1929, que les premiers missionnaires furent envoyés par les églises

locales, Nikolai Pöysti et sa famille furent envoyés en Mandchourie par l’Eglise Smyrne de Turku, et le candidat missionnaire Toimo Yrjölä fut envoyé en Chine par l’Eglise Salem d`Helsinki.

Ce que nous avons appris de cette période de changement a été vraiment crucial. L'église

locale devenait l’unité de base pour l'œuvre missionnaire, donnant une force spéciale aux activités missionnaires au sein du Pentecôtisme Finlandais. La même chose s'est passée en Suède et en Norvège.

Pendant un certain temps, les entreprises missionnaires des églises locales se stabilisèrent

surtout qu’il ne s’agissait que d'une poignée de missionnaires travaillant sur les champs. Néanmoins, après la deuxième guerre mondiale, un nombre croissant de nouveaux missionnaires furent envoyés, alors que dans le même temps la Finlande se trouvait dans de grandes difficultés financières et que la banque d'État Finlandaise refusait de fournir des devises étrangères. La croissance continue durant cette période a obligé les leaders des églises à rechercher une coordination plus cohérente pour leurs entreprises missionnaires communes. Ce qui a eu pour résultat le ré-établissement en 1950 de la « Mission Etrangère Indépendante Finlandaise », devenant une fois de plus l'organe missionnaire commun pour les églises locales. Toutefois, certaines pré-conditions ont été établies pour un nouveau départ. Ce qui a été le plus important, c’est la décision suivante : l'agence missionnaire peut reprendre ses efforts à condition qu’elle soit en accord avec le principe de ne pas agir au-dessus de l'autorité des églises locales, et de ne pas

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assumer la position de leader dans l'œuvre missionnaire. L'agence missionnaire devait alors rechercher le juste fonctionnement n`étant qu`un organe au service des églises locales. [4]

À partir de ce moment, la structure de base pour les missions demeurait inchangée. Les

églises locales assumaient la responsabilité du paiement des salaires et des autres frais opérationnels des missionnaires. Les églises locales procuraient également le soutien spirituel et psychologique pour les missionnaires et leurs familles. Durant les années qui suivirent, l'agence a assumé certains rôles au niveau de l'avancement de certaines fonctions missionnaires comme le développement de la coopération, les activités à court terme, l`aide pour la scolarisation des enfants des missionnaires etc … C'est pourquoi, le rôle global de l'organisation missionnaire a été renforcé.

Avec cette histoire dans notre esprit, nous pouvons voir comment les Pentecôtistes

Finlandais, en tant que nouveau corps envoyant, ont lutté pour trouver une structure adéquate à leur travail missionnaire. Cela n'a pas été facile de trouver un juste équilibre entre plusieurs intervenants dans les missions. Quelquefois des crises variées eurent lieu sur les champs missionnaires, souvent en relation avec un conglomérat très diversifié de missions partenaires comme l'agence missionnaire, l'église locale, le missionnaire et l'église nationale. À cet égard, nous pouvons dire qu`un accent trop grand du rôle de l'église envoyante peut créer des difficultés. Par exemple, si l'église locale envoyante réclame d`être la seule « organisation » autorisée à prendre des décisions, alors l'agence missionnaire et l'église nationale auront un pouvoir très restreint pour accomplir quoi que ce soit et ce quelque soit la situation. D'un autre côté, il y a un autre danger, qui est de donner à l'agence missionnaire tout le leadership, ce qui aura pour résultat de diminuer les initiatives de l'église locale. 1.3. Les facteurs de croissance.

Par ailleurs, l'expérience particulière Finlandaise indique que l'influence de certaines personnalités pionnières a été décisive pour la croissance de la mission. Par exemple, le pasteur Toimi Yrjölä, le premier missionnaire en Chine, a eu un très grand impact durant sa très longue carrière. En 1930, il a inspiré un large groupe de missionnaires pour aller en Chine, et plus tard en 1955, il a lancé un projet de bateau missionnaire pour naviguer avec 28 candidats missionnaires vers le Sri Lanka.

La MEIF a connu entre 1988 et 1992, une période de croissance impressionnante du

nombre de ses missionnaires. Durant cette période particulière, une campagne de prière a été lancée dans le but de trouver 100 nouveaux missionnaires en cinq ans. Comme une réponse à la prière, le Seigneur a donné 101 nouveaux missionnaires après seulement quatre ans d`intercession. D'autres facteurs ont contribué à cette croissance, comme le démarrage de la mission à court terme en 1977. Ces activités ont sans aucun doute favorisé de façon sensible la croissance des missions.

Dans ce nouveau mouvement Pentecôtiste d`envois, la prière a été cruciale et cela de

différentes manières. À Helsinki, en 1929, des réunions spéciales de prière débutèrent en faveur des missions à l'étranger. [5] Ajoutons, la construction d'une base financière qui a été très importante dans le démarrage de l'œuvre missionnaire. Par exemple, à partir de 1929, l'Eglise Saalem à Helsinki commença à donner des offrandes régulières aux missions. [6] Depuis le début des années 1920, il était recommandé qu'un dimanche par mois soit consacré à l’œuvre missionnaire et que toutes les offrandes collectées soient réservées à cet effet. [7]

Cette idée d'un dimanche par mois spécialement consacré à la mission a été très bénéfique

pour l'œuvre missionnaire Pentecôtiste finlandaise, non seulement dans le domaine des finances,

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mais aussi en termes de théologie. Lorsque le sujet de la mission était présenté aux églises une fois par mois, les membres fidèles de ces églises s`ancraient de plus en plus sur les bases bibliques de l`œuvre missionnaire divine. En vérité, la mission appartient à la vie normale de l'église locale.

L'attitude envers la formation a eu une influence positive. L'acquisition d'une langue est

devenue presque obligatoire pour un finlandais, c`est pourquoi dès le commencement, a existé un genre de formation spéciale pour les missionnaires, et cette formation a été plus ou moins coordonnée sur le plan national. La faiblesse semble avoir été au niveau de l'attitude de certains envers la formation théologique systématique. Les pentecôtistes des pays nordiques, tout comme d'autres pentecôtistes, spécialement dans les premiers jours de l'œuvre missionnaire, suivirent « la méthode missionnaire de la Couronne » : « c'était une méthode relativement plus courte dans la préparation au ministère. Celle-ci correspondait très bien à la motivation missionnaire pentecôtiste, avec une intense formation biblique, une ambiance spirituelle dynamique, et une entrée plus rapide dans un ministère concret. Cette méthode était appropriée aux efforts de la mission pentecôtiste, voulant répondre aux besoins urgents. » [8]

Ce genre de formation était dispensé en Finlande, depuis les années 1930, avec une courte

formation et des cours en théologie gérés par un encadrement missionnaire. Sur les 20 dernières années, chaque année, les nouveaux candidats missionnaires suivaient des cours spéciaux de formation sur une période allant de trois à quatre mois. Au début, ces cours étaient organisés en relation avec l'école missionnaire de langue à Larsmo, mais très vite ces cours ont été déplacés vers l'Ecole Biblique de Lehijärvi. À l'heure actuelle, ces cours sont tenus au Collège Biblique Iso Kirja à Keuruu, et ils s`étendent sur une période de huit mois.

Cette idée de formation effective à court terme a aussi influencé les champs missionnaires.

Les premiers cours de formation mis en place s`inspiraient de la méthode « la Couronne ». Plus tard, il a été observé que les besoins sur les champs missionnaires exigeaient une formation plus profonde et plus large. Ce qui a eu pour résultat une extension de la formation, tout d'abord sur le champ missionnaire, et plus tard également en Finlande. Les programmes des Ecoles Bibliques se développèrent fortement durant les années 1990, devenant plus systématiques et plus spécifiques.

1.4. Les problèmes des nouveaux pays envoyants.

Quels genres de problèmes les nouveaux pays envoyants peuvent-ils rencontrer ? Mr. Peter W. Brierley après des recherches présente plusieurs points intéressants dans un livre intitulé « Trop Valable Pour Perdre » (« Too Valuable to Loose ») [9] Il écrit que les raisons qui conduisent à quitter le service missionnaire sont différentes entre les anciens pays envoyants (APE) et les nouveaux pays envoyants (NPE).

Les 10 plus grandes raisons chez les APE sont : 1. La retraite normale 13,2 % 2. Enfant(s) 10,1 % 3. Changement d'emploi 8,9 % 4. Problèmes de santé 8,4 % 5. Problèmes avec les collègues 6 % 6. Préoccupations personnelles 5,2 % 7. Manque de soutien de l'église envoyante 5 % 8. Désaccord avec l'agence 3,9 % 9. Parents âgés 3,8 % 10. Conflit dans le couple / la famille 3,6 %

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Les 10 plus grandes raisons chez les NPE sont : 1. Manque de soutien de l'église envoyante 8,1 % 2. Manque d'appel 8 % 3. Engagement inadéquate 7,3 % 4. Désaccord avec l'agence 6,1 % 5. Problèmes avec les collègues 5,7 % 6. Problèmes de santé 5,1 % 7. Nouvel emploi 4,9 % 8. Enfant(s) 4,8 % 9. Préoccupations personnelles 4,5 % 10. Immaturité spirituelle 4,5 % Parmi les cinq premières raisons, il n’y a qu'un élément en commun entre les APE et les

NPE, il s’agit « des problèmes avec les collègues ». Ce que nous pouvons également remarquer, c’est qu'il y a des points en relation avec les faiblesses de la structure, par exemple le manque de soutien de l'église envoyante, et le désaccord avec l'agence. Le manque d'appel et l'engagement inadéquat peuvent être considérés comme des faiblesses dans la procédure de sélection. C’est aussi à mettre en relation avec la structure générale de l'agence missionnaire. Quelque soit l’âge des activités missionnaires, les problèmes avec les collègues sont malheureusement le facteur commun aux deux structures. Comment prendre soin des enfants des missionnaires demeure un sujet qui n'est pas encore clairement résolu dans les deux structures, les APE et les NPE.

En Europe, les APE et les NPE se sont rencontrées dans le même forum dans le cadre de

la Mission Pentecôtiste Européenne (MPE, en anglais « P.E.M »), qui a vu le jour en 1991. Dans la Consultation de 2002 de la MPE, Mr. Lukas Targosz a fait une présentation sur « les obstacles auxquels doivent faire face les nouveaux pays missionnaires envoyants ». Mr. Targosz est un membre de l'équipe de leaders de la Mission Pentecôtiste Néhémie. [10] Il a mentionné trois domaines, pour lesquels, en tant que représentant d'un pays autrefois communiste et membre des NPE, il voit des obstacles. [11]

1. Tous les problèmes de notre esprit

■ Nous ne pouvons pas entreprendre l'œuvre missionnaire, parce que nous sommes nous-mêmes un champ missionnaire ■ Nous ne pouvons pas entreprendre l'œuvre missionnaire, parce que nous n'avons pas d'argent ■ Nous ne pouvons pas entreprendre l'œuvre missionnaire, parce que nous ne savons pas comment faire ■ Nous ne pouvons pas entreprendre l'œuvre missionnaire, parce que nous manquons de personnes et de ministères

2. Les problèmes pratiques ■ Nos programmes missionnaires sont insuffisants ■ La barrière des langues ■ L’éducation des missionnaires ■ Les problèmes sur les champs missionnaires

3. Les problèmes que nous avons avec les pays envoy ants traditionnels ■ voient les NPE [12] comme « pas-assez-bon » ou « moins-que-ce-que-nous-sommes »

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■ les APE ont de grandes attentes vis à vis des NPE, comme si ces derniers avaient une grande expérience missionnaire

Mr. Targosz a vu que les problèmes majeurs reposent sur les attitudes des églises et des pasteurs. Face aux problèmes qu'il rencontre sur le champ missionnaire, Mr Targosz a mentionné « la mentalité de vache à lait », avec de grandes attentes de la part des nouvelles missions étrangères dans le pays recevant.

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Chapitre 2. Organisation stratégique pour les miss ions. 2.1. La Stratégie – est-ce biblique ? Les nouveaux pays envoyants ont besoin d’un cadre de travail pour une planification judicieuse et efficace. La stratégie est nécessaire pour savoir comment gagner une guerre. Si une église veut parvenir à des victoires dans le cadre de la mission mondiale, alors elle a aussi besoin d`une stratégie. Mais à quoi ressemble une stratégie biblique ? « La Stratégie, c’est l`ensemble des moyens approuvés pour atteindre un certain but. La stratégie missionnaire est la manière dont le corps de Christ va obéir au Seigneur et accomplir les objectifs qu'Il a définis. » [13] En tant que Chrétiens, une stratégie nous force à rechercher la pensée divine et la volonté de l’Esprit Saint. Qu’est-ce que Dieu désire ? Comment nous conformer au futur qu'Il désire ?

La stratégie est une tentative en vue d`anticiper le futur. La stratégie, comme les plans et les buts, est notre déclaration de foi concernant le futur dans laquelle nous croyons et le chemin que nous allons prendre pour y parvenir. La stratégie est un moyen de communiquer nos intentions aux autres Cela nous aide à communiquer avec les autres non seulement au sein de notre organisation, mais aussi avec d'autres chrétiens, organisations et églises. La stratégie nous donne un sens général de direction et de cohésion. [14] Dans notre stratégie, nous mettons en place le processus dont nous avons besoin pour atteindre nos buts. Nous devons aussi penser à soutenir les activités, nécessaires pour perpétuer ce processus.

La stratégie est basée sur la mission. Nous avons une tâche à accomplir, ordonnée par le Seigneur Jésus-Christ. Dans l`accomplissement de cette tâche, nous avons besoin d`une vision. Il y a aussi des valeurs importantes dans le processus d'accomplissement de nos buts, ainsi que quelques principes particuliers que nous croyons importants pour atteindre le but général. Nous devons penser et évaluer si l'argent est une valeur importante ou non. Ou si une vision donnée par le Saint Esprit est plus importante ? Y-a-t-il un principe de coopération ? Ou bien le principe est d'encourager chaque missionnaire à travailler individuellement ? Il y a aussi ce que nous pourrions appeler les facteurs de succès. Il y a des sujets clés nécessaires pour atteindre efficacement les objectifs fixés.

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2.2. La Stratégie et la Culture

C’est une importante question à traiter, en relation avec la stratégie. Wilbert R. Shenk dit : « Une stratégie reflète toujours la culture et le moment de l'histoire dans laquelle elle a été formulée... la stratégie devient une projection de la culture des stratèges. » [15] Par exemple, ni les stratégies Américaine, Britannique ou Finlandaise correspondent à la situation en Afrique où en Asie. La meilleure stratégie devrait être conçue dans la culture dans laquelle vit l'église concernée. Donc, il s'agit uniquement de donner un cadre pour la mise en place de stratégie pour les nouveaux pays envoyants. Même un tel cadre devrait être sujet à des questions, car les différentes cultures ont des modèles différents de pensée. Les 3 bases de l’approche cognitive de la réalité (*)

(*) Edmund Perre, Gospel in Dispute p. 100 (**) aussi modifié par Perry, qui en accord avec E. R. Hughes, pense que les concepts sont plus importants que

les expériences psychiques dans le chemin de penser chinois. David Hesselgrave a présenté un schéma intéressant sur l’aspect mentionné ci-dessus.

Pour un occidental, il est important de commencer avec un concept, comme base de la stratégie missionnaire, ensuite, il transmet ce concept aux autres et enfin, il expérimente comment la stratégie fonctionne Pour un Chinois, il est difficile de commencer par un concept sur papier. D'abord, il commence avec une bonne relation. Ce n`est qu`après cette étape qu`il pourra partager avec d`autres, et parler d'une stratégie commune. Pour un indien, il est important de commencer à faire quelque chose ensemble. Et s’il a réussi à construire une bonne relation, alors il peut commencer à parler d'une stratégie commune. Si nous ne faisons pas attention aux différences culturelles mentionnées ci-dessus alors nous ne faisons que créer des stratégies sur papier qui ne feront que jaunir dans le fond des tiroirs d`un bureau.

Occident

ConceptsS

Relations concrètes

Expériences psychiques

Chine (**)

Relations concrètes

Concepts

Expériences psychiques

Inde

Concepts

Relations concrètes

Expérience psychique

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Avec la globalisation, l'image du monde est devenue encore plus complexe. La culture occidentale ou tout du moins certaines parties a infiltré le monde entier. Des aspects de la culture occidentale se sont mélangés avec la culture traditionnelle. Les jeunes générations plus éduquées ne sont pas limitées et enfermées dans leur propre culture. Elles mélangent les caractères de leur culture traditionnelle avec la culture occidentale. Pour atteindre ces personnes, nous devons savoir approcher notre culture occidentale post éclairée et post moderne.

Lesslie Newbigin a traité ce phénomène dans son livre « La Folie des Grecs » (« Foolishness to the Greeks »). Bien que je ne sois pas d`accord avec certains points, il a néanmoins offert quelques modèles de pensée très intéressant. Par exemple, Newbigin écrit : « seuls ceux qui ont coopéré avec notre culture en recevant une éducation que nous appelons moderne et scientifique seront capables de se joindre à notre dialogue.» [17]

Dans notre monde marqué par la globalisation, nous devons passer du temps ensemble afin de pouvoir créer une stratégie efficace pour atteindre d'autres personnes. Dans ce cas, l'observation de Newbigin devient utile : « Le fait que Jésus est bien plus grand que notre vision restreinte que nous avons de Lui, Il peut nous toucher à travers le témoignage de ceux qui le voient avec des yeux différents. Les chrétiens asiatiques et africains qui ont reçu l'évangile des missionnaires européens et américains, ont finalement été invités à voir Jésus selon notre propre culture. Ils doivent maintenant lutter dans leurs propres études de l’Ecriture et leur propre obéissance, dans leur propre concept du temps et de l’espace pour articuler une forme de vie chrétienne et de conduite en termes appropriés à leur culture. Nous avons besoin de leur témoignage pour corriger notre vision, et bien sûr ils ont aussi besoin du nôtre pour corriger la leur. » [18] Pour commencer un travail missionnaire, il faut avoir un processus de planification. Le résultat de la planification devrait être la formation d'une certaine sorte de stratégie. Nous devons faire très attention à ce que notre planification et notre stratégie soient théologiquement et culturellement bien-fondés, et non dictées par des modèles occidentaux qui seront appliqués en Asie, en Afrique, et en Amérique Latine. Toutefois nous ne pouvons pas non plus sous-estimer le fait que la globalisation est en train d'influencer le monde entier, et que l'influence occidentale se répand d'une nouvelle manière, dont nous ne connaissons toujours pas entièrement les résultats.

2-3 Expérience finlandaise avec la stratégie Examinons maintenant la stratégie de la MEIF (maintenant « Fida International ») à partir de l'année 1987. Je vais prendre certains points majeurs et essayer d'évaluer si les objectifs sont atteints ou non. La stratégie met une attention particulière sur les cibles définies ci-après :

� Les musulmans � Les personnes vivant dans les pays athées � Les juifs � Les immigrés en Europe

L'accent a été mis sur les moyens pour guider les jeunes vers les champs missionnaires et

de combler des places laissées vacantes par les missionnaires à la retraite.

À cette époque, il y avait peu de travailleurs dans les pays musulmans, mais aujourd'hui il y a une certaine forme d'activité conduite par Fida International dans approximativement 20 pays

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En 1987, il n'y avait qu'un nombre restreint de possibilités pour envoyer des missionnaires dans les pays athées. L’Ethiopie a été une exception, car les travailleurs chrétiens ont eu la possibilité d'entrer dans ce pays à condition qu'ils s'engagent uniquement dans des projets sociaux. Toutefois, après un certain nombre d'années, la situation a changé à travers le monde, et soudainement il a été possible d'envoyer des missionnaires vers les pays autrefois considérés comme « fermés ». Les missionnaires sont maintenant à nouveau envoyés vers l'Albanie et les autres pays d`Europe de l'Est, la Russie comprise. Le type de travail en Éthiopie a aussi changé lorsque l'église a de nouveau retrouvé sa liberté. Quelques projets sociaux ont été ensuite autorisés dans certains pays comme la Chine, le Laos, le Viêt-Nam, la Mongolie, et même la Corée du Nord.

Le nombre de missionnaires parmi les Juifs a aussi augmenté. Un peu moins de résultats a été enregistré parmi les immigrés en Europe, malgré les

activités que nous avons dans certains pays européens qui nous permettent de les atteindre. Toutefois, il existe encore beaucoup de travail à accomplir dans ce domaine.

En ce qui concerne la participation des jeunes dans les missions, une réelle croissante du

nombre des missionnaires a été enregistrée entre 1988 et 1992. Le nombre précis de missionnaires envoyés sur cette période est de 101. Egalement, après cette période et durant les années de récession économique, le nombre des missionnaires demeura assez stable ce qui voulait dire que les places laissées vacantes par les missionnaires à la retraite étaient remplies. Pendant les années 1990-1999, 215 missionnaires ont été formés.

Tout cela met en évidence que les objectifs ont bien été atteints par rapport à ceux mentionnés dans la stratégie de 1987 par la MEIF.

Une nouvelle stratégie a été développée pour la MEIF en 1993. L'accent a été mis sur les

objectifs suivants : � La fenêtre 10/40 � La zone de 40/50 (Europe, Asie centrale, Mongolie etc…) � La population Finno-Ugrique (Russie, Estonie, et Hongrie) � Les grandes villes � Les immigrés en Europe, les réfugiés, les touristes � Les enfants et les jeunes � Les femmes � Les peuples et les groupes linguistiques non-atteints

Plus de la moitié des missionnaires de Fida travaille actuellement dans la fenêtre 10/40.

Le second plus grand nombre de missionnaires par continent est l'Europe (115 en 2002).

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Nombre de Missionnaires

AnnéesNb

Missionnaires

1990 3421991 3991990 4191993 4311994 4321995 4351996 4291997 4501998 4581999 4452000 4322001 4072002 420

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

500

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Series1

Un important développement est enregistré parmi les peuples Finno-Ugriques (les peuples apparentés avec les Finlandais), et aujourd'hui, ils ont leur propre traduction de la Bible. Les Estoniens et les Hongrois possèdent depuis longtemps leur propre traduction de la Bible, mais les peuples finno-ugriques en Russie n'ont jamais eu le privilège de posséder les Ecritures dans leur propre langue. L'organisation sœur de Fida International, Avainsanoma, a maintenu un rôle stratégique dans l'accomplissement de cette œuvre. De nombreux efforts évangéliques et des programmes de formation biblique ont été accomplis. Dans le domaine de la diffusion par la radio et la télévision, l'organisation finlandaise « Hyvän Sanoman Radio » a joué un rôle important.

Une focalisation spéciale sur les enfants est en place depuis 1998. Le plus récent projet a

été la production du matériel pour l'Ecole du dimanche en coopération avec l'organisation Bible et Littérature Indienne (« Indian Bible Literature ») dans toutes les langues officielles de l'Inde.

À part les peuples finno-ugriques, de nombreux groupes ethniques ont été ciblés. Certains

groupes ethniques ne peuvent être publiés dans ce livre à cause de la sensibilité de cette œuvre. Les missionnaires ont aussi réussi à atteindre les réfugiés dans la région des Grands Lacs

d'Afrique, et il en est de même dans les Balkans et parmi les Afghans vivant en Iran. Il y a beaucoup de choses à faire dans les grandes villes, parmi les jeunes et les femmes. De nouvelles méthodes d'évangélisation doivent être comprises pour avoir plus d'efficacité. Il y a aussi les objectifs pour le développement parmi les églises envoyantes dans la stratégie de 1993. Ces objectifs sont :

� Chaque église locale doit avoir au moins un missionnaire, son propre missionnaire

(soutenu par l’église) � Il faut au moins un missionnaire pour chaque 100 membres de l'église (en 2002 : 1/

130) � La proportion du budget de l'église consacrée aux missions doit être au moins de 40

% (1992 : 25 %) � Doubler le revenu pour les missions dans les cinq ans.

L'évaluation effectuée en l'an 2000 a démontré que nous sommes encore en train de lutter

pour atteindre ces objectifs.

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Chapitre 3. Quels sont les besoins fondamentaux d’u ne stratégie ?

3.1 Pour qui ? Quelle est la structure de l’entrepr ise missionnaire ?

Depuis le commencement du mouvement missionnaire protestant, la structure la plus typique pour l'accomplissement de la Grande Commission a été la société missionnaire formée par ceux qui s'intéressaient au travail missionnaire et qui avaient une vision des âmes perdues. Les agences missionnaires, basées sur la structure dénominationnelle, ont commencé à émerger il y a quelques siècles, citons parmi elles, la célèbre Société Missionnaire Baptiste fondée en 1792 en grande partie par les efforts de William Carey.

Le mouvement missionnaire Pentecôtiste est fortement basé sur la pensée

dénoninationnelle. Les différences se situent principalement dans le rôle de l'église locale et du corps de mission. Quelques mouvements comme ceux des Nordiques Européens sont fortement basés sur les églises locales, alors que quelques autres mouvements mettent l`accent sur l’administration et le recrutement centralisé (par exemple l’Église de Dieu). La forme utilisée par les Assemblées de Dieu des États-Unis (AOG USA) se situe quelque part, entre le soutien des missionnaires basé sur les églises locales, et l’administration centralisée des missions mondiales confiée et gérée par le département missionnaire de la dénomination.

Quelque soit la structure en général, ma conviction personnelle est que les modèles les plus

efficaces sont basés fondamentalement sur les églises locales. C'est le modèle que l'Apôtre Paul a suivi dans son ministère missionnaire, et cela a été le moule aussi bien pour Fida International (MEIF) que pour beaucoup d'autres organisations.

Paul a été très clair sur sa position dans l'épître aux Romains (15:23-24) quand il a présenté

son plan d'aller en Espagne. Il voulait fonder sa base d’évangélisation au sein de l'église locale à Rome, et il avait sa vision fixée sur ce modèle. Il a été envoyé initialement par l'église locale d’Antioche (Actes 13: 1-4). Il avait aussi pour objectif de convaincre l'Église de Corinthe en ce qui concerne son soutien pour son voyage (2 Cor 1: 16). Il apparaît, que cela faisait partie de sa pensée qu'à travers l'aide des Corinthiens il pourrait étendre le travail au-delà les limites existantes : 2 Cor 10:15-16 : « Nous ne dépassons pas la mesure en nous vantant à cause du travail des autres. Mais nous espérons une chose : votre foi fera des progrès, et nous pourrons agrandir notre champ d’action, parmi vous, mais sans dépasser les limites fixées. Ensuite, nous annoncerons la Bonne Nouvelle dans des régions situées plus loin que chez vous. Nous ne voulons pas travailler dans le champ d’action des autres et nous vanter d’activités qu’ils ont déjà faites. »

Quelquefois ce modèle a été mal interprété parce qu’un autre aspect important du ministère

de Paul a été négligé. Une ligne de pensée maintient que toutes les activités missionnaires devraient être concentrées uniquement sur des églises locales. Cette idée a provoqué le ralentissement du travail missionnaire des organisations missionnaires Pentecôtistes nordiques dans les années 1930.

Cette simplification excessive néglige aussi le fait que Paul s'efforçait de construire une forte

communion et unité parmi les églises déjà établies. Un bon exemple peut être relevé dans les premiers versets de la deuxième épître aux Corinthiens, où Paul écrit : « À l'église de Corinthe, avec tous les saints à travers l’Achaïe » (2 Cor 1: 2). Ici il s'adressait non seulement à une église locale, mais à plusieurs églises à travers une très grande région. Cette même idée peut être relevée à maintes reprises dans les autres lettres de l`apôtre. A travers ses écrits, il met en réseau les églises d’Achaïe, de Macédoine, d’Asie et même de Jérusalem. Ses efforts réels et spécifiques dans l’arrangement de l'aide humanitaire pour l'église de Jérusalem laissent supposer que tout un réseau reliait les églises locales.

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Consolider le rôle des églises locales paraît être la tendance des missions mondiales

d’aujourd'hui. Par exemple, c'est la raison fondamentale de la forte croissance de la vision missionnaire en Afrique du Sud. Dans ce pays, le nombre des missionnaires a doublé dans les années 1994-1995, pour doublé à nouveau en 1996. « L'épicentre de ce 'réveil' repose sur les églises locales à travers tout le pays. Non seulement, les églises de la plupart des dénominations mais aussi de plus en plus de croyants des différentes tranches de la population s’attendent à être impliquées dans le défi de constituer cette force mondiale cherchant à accomplir la tâche de l’évangélisation mondiale. » [19] 3.2. La coopération entre l'église locale et l’orga nisation missionnaire devrait être efficace.

Les Pentecôtistes de Scandinavie et de Finlande offrent le portrait d’un mouvement missionnaire plutôt dynamique. Bien qu'ils ne représentent pas dans l’ensemble une large adhésion de membres, moins de 200 000 ; néanmoins la proportion de missionnaires parmi eux est comparativement élevée et leurs réalisations sur les champs de mission sont plutôt impressionnantes. En relation avec l'histoire missionnaire des Pentecôtistes nordiques, un tournant a été observé dans les années 30, un véritable changement de paradigme eut lieu. Les activités basées essentiellement sur l'agence missionnaire passèrent sur l'église locale. Dès lors, les Pentecôtistes nordiques mirent l`accent sur l'importance de l'église locale en tant qu`instrument principal dans l’accomplissement de la Grande Commission.

Au début du 20e siècle, le mouvement Pentecôtiste a atteint les pays nordiques - juste

après ses débuts aux États-Unis. La personne qui ouvrit la voie au Pentecôtisme en Scandinavie fut le pasteur norvégien Thomas Barratt. En 1906, alors qu'il effectuait une tournée - pour obtenir le financement suffisant pour son ministère - à travers les États-Unis, il reçut le baptême dans l'Esprit à New York. Par la suite, il devint l’instrument par lequel le message Pentecôtiste s`étendit aux autres pays nordiques. En 1911, il arriva en Finlande et une année plus tard, le premier missionnaire finlandais Pentecôtiste fut envoyé en Afrique. Pendant tout ce temps, il n'y avait pas d'églises Pentecôtistes établies, mais seulement un groupe de croyants.

Vers la fin des années 1920, quelques 40 nouvelles églises Pentecôtistes furent fondées en Finlande. Durant cette décennie une fraîche émergence d’intérêts pour les œuvres missionnaires prit place dans les églises. A ce moment précis, les Pentecôtistes arrivèrent à un niveau de croissance tel qu’ils devaient déterminer comment ils organiseraient leurs efforts missionnaires. Initialement, ils choisirent pour la Finlande, le modèle de la société missionnaire traditionnelle. Le pasteur Nikolai Pöysti qui avait travaillé en tant que missionnaire en Russie et en Chine était la figure principale dans la fondation de la Mission Étrangère Finlandaise Libre de Finlande (MEIF /FFFM) en 1927. Néanmoins, environ deux années plus tard, un débat intense éclata parmi les Pentecôtistes en ce qui concerne la structure missionnaire envoyante. La question fut posée ainsi : est-ce biblique d’utiliser d’autres types de structures organisationnelles autres que l'église locale ? Cette question fut le résultat d’un refus grandissant de toutes les autres formes structurelles autre que celle de l'église locale comme base unique assumant l’œuvre missionnaire. A la suite de ce débat, les activités de la MEIF furent abandonnées en 1930, et à partir de cette date, les églises locales assumèrent la responsabilité d`envoyer les missionnaires à l’étranger. Dans une approche semblable, les sociétés missionnaires Pentecôtistes Suédoises et Norvégiennes abandonnèrent aussi leurs responsabilités aux églises locales.

Plusieurs missionnaires ont été envoyés de Finlande dans les années 30, et tous ont été administrés par les églises locales. Une plus grande augmentation s'est produite après la période de la Deuxième Guerre Mondiale. Les leaders Pentecôtistes ont reconnu le besoin d’un organe de coordination des Missions. Ils décidèrent alors de réactiver la MEIF en 1950. Les structures de la

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MEIF furent dès lors différentes des anciennes, et l'idée de la société missionnaire fut rejetée. Les églises locales prirent la responsabilité du soutien financier et spirituel du missionnaire, pendant que l'organisation missionnaire prit la responsabilité de la représentation officielle à l'étranger, et de la coordination des activités missionnaires des églises locales.

Parmi les autres pays nordiques, les Pentecôtistes norvégiens changèrent aussi de

structure, et les Suédois formèrent leur propre organisation coordinatrice au changement de millénaire.

Les développements missionnaires parmi les Pentecôtistes des Pays nordiques ont mis en évidence les raisons de l’efficacité du travail missionnaire.

Premièrement, il peut être relevé que l'accent mit sur l'église locale a été très bénéfique

pour le travail missionnaire. Par exemple, en 2002 les églises locales soutenaient sous la coordination de Fida International quelques 420 missionnaires dans 47 pays. Cette proportion de missionnaires reçus dans les divers pays est élevée, cela représente une proportion d`environ un missionnaire pour 130 membres d'église. Le but de Fida est d`avoir un missionnaire pour 100 membres.

Deuxièmement, le fait d’avoir uniquement des églises locales impliquées dans le

développement missionnaire sans une organisation coordonnatrice efficace est une cause de problèmes. Aucune église envoyante ne peut assumer la responsabilité pour représenter tous les missionnaires de tous les pays, car cette église ne peut parler seulement qu`au nom d'une seule église. L'organisation missionnaire peut représenter cependant toutes les églises envoyantes et tous les missionnaires. C'est un exemple important dans la mise en place d`une stratégie de travail, car sans ce type de coordination efficace, les églises locales s`affaiblissent, s`isolent et dépendent des ressources provenant de l'occident. Si l'organisation missionnaire peut développer une stratégie active et performante en partenariat avec les églises autochtones, alors beaucoup d`écueils peuvent être évités.

Troisièmement, l'organisation missionnaire doit être elle-même suffisamment forte. Il y a eu des périodes ou les pays nordiques avaient une organisation faible due à la forte accentuation du rôle de l'église locale. Cependant, ce n'est pas bon, parce que l'église locale et l'organisation missionnaire doivent être fortes et efficaces dans leurs rôles respectifs. Dans la nouvelle stratégie de Fida International, nous parlons de l'importance d'un partenariat valorisant l’étroite collaboration entre les deux parties.

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Une solide organisation missionnaire peut renforcer la vision des églises locales et leur fournir des outils de travail. En 1988, le Seigneur a révélé à la direction de la MEIF que les églises devaient prier pour 100 nouveaux missionnaires. D’après les prévisions de la MEIF, beaucoup de missionnaires arrivaient à l`âge de la retraite. La MEIF a aussi sensibilisé les églises à la tâche essentielle d`atteindre les groupes non encore atteints. Le Seigneur a répondu à la prière des églises, et le but a été atteint en moins de cinq ans. Durant les dernières années, le travail à court terme et le travail de faiseur-de-tentes ont été mis en valeur. Le nombre de missionnaires de carrière a quelque peu diminué, mais cela ne donne pas un tableau complet. Les nouveaux programmes à court-terme « Timothée » et « Equipe en Action » ont été très efficaces pour rassembler une nouvelle génération d'ouvriers pour les missions

Quatrièmement, une faible structure coordonnatrice à la base peut affecter l’œuvre sur le

terrain. Les missionnaires et leaders nationaux regardent aux structures des pays envoyants. Le modèle des églises locales indépendantes a dans certains cas entravé un développement sain dans le mouvement national. Heureusement, dans la plupart des situations, il y a eu l'espace pour la réflexion tenant compte à la fois du côté culturel et du côté développement. En conséquence les églises nationales provenant des œuvres missionnaires des pays nordiques forment plus ou moins une administration dénominationnelle plus ou moins centralisée.

Cinquièmement, une structure coordonnatrice performante fait qu’il est possible pour les fonctions variées impliquées dans l`envoi de réduire les coûts financiers et d`être plus efficace. Si toutes les églises locales sont concentrées sur les mêmes implications pratiques, le résultat est une reproduction d'efforts et de coûts plus élevés. Par exemple, tous les programmes d’urgence et de développement ainsi que de coopération des églises Pentecôtistes en Finlande sont coordonnés par Fida International. Si toutes les 230 églises locales en Finlande devaient gérer individuellement leurs propres projets, les coûts administratifs seraient nettement plus élevés.

Eglises en Finlande

FIDA INTERNATIONAL

Eglises sur le champ Missionnaire

Dirigeants d’Eglises sur le Champ missionnaire

FIDA INTERNATIONAL

Dirigeants d’Eglises sur le Champ Missionnaire

Stratégie « Travai ller Ensemble » de FIDA Unités de partenariats

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L'église locale en tant qu’unité de base pour l’œuvre missionnaire est très efficace.

Cependant, opérer toute seule n'est pas la meilleure solution. Une organisation missionnaire coordonnatrice est nécessaire, avec comme rôle principal de fournir une perspective plus large et de développer la coopération avec les églises envoyantes, dans le cadre d’un partenariat et d’une stratégie nationale.

À travers une stratégie efficace, l'organisation missionnaire peut inspirer et conseiller les

églises locales. Elle peut aussi offrir un partenariat naturel entre les principales églises partenaires, et ouvrir un dialogue important pour développer un travail d’ensemble. Une bonne structure coordonnatrice diminue aussi les coûts de gestion en général. Cette structure aide aussi dans les arrangements d’ordre pratique pour les missionnaires (recommandations pour les salaires, l'éducation des enfants des missionnaires, etc.), leur permettant d’accomplir leur tâche dans de bonnes conditions.

3.3 Le rôle de l’Eglise locale et de FIDA Internati onal

Dans la stratégie actuelle de Fida « Travaillons Ensemble », le rapport relationnel entre l'église locale et Fida International est défini comme un partenariat. Ce rapport est nécessaire pour éviter tout isolement. L’organisation missionnaire peut facilement commencer à exister, avec un réseau assez libre vers les Eglises. En revanche, l'église locale peut devenir aveugle et ne pas avoir une vue d’ensemble, et de ce fait sous-estimer le rôle du coordinateur et du corps dirigeant. Voici comment sont définis les rôles :

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Ministères Particuliers

Partage Vision Coordination

Stratégie

Garant Officiel des Missionnaires

Ventes Objets de collection ou artisanaux

Trajectoire de Mission

Contacts Eglises

Coopération au Développement

Services dans tâches pratiques

Soutien Psychologique

Représentation Eglises et Missionnaires

Scolarisation Enfants de

Missionnaires

Instructions pour Missionnaires et

Eglises

Coopération avec autres Agences

Missionnaires

Relations Internationales

Rapidité d’intervention en

cas de crise

Rôle de FIDA International

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Le rôle de l'église locale est de stimuler la vision pour les missions parmi ses membres et de les

aider à s’orienter vers la Mission. L'église locale est aussi l'unité de base pour la formation en vue du service missionnaire, à la fois en tant qu`envoyant et missionnaire. C'est l’employeur officiel du missionnaire, et comme tel, elle lui procure le soutien spirituel, psychologique et pratique. Dans certaines églises, il y a une boutique qui aide à réunir les fonds en vue du financement des missions. Dans beaucoup de cas, il y a une coopération entre Fida International et ces boutiques. Il est recommandé de choisir un comité « Mission » dans l’Eglise locale, pour coordonner les différentes activités missionnaires et chaque église est aussi encouragée à créer sa propre stratégie missionnaire.

Le rôle de Fida International est d`être le représentant officiel des églises locales et de leurs missionnaires. Fida a la responsabilité de créer et d’actualiser la stratégie de mission pour le partenariat entre l'église locale et Fida. Sa responsabilité est aussi de fournir des contacts internationaux en vue d’une coopération. Fida International a aussi la responsabilité générale de gérer le développement et la coopération humanitaire avec les églises Pentecôtistes de Finlande. Pour obtenir le financement pour ces ministères, Fida International gère 39 boutiques en Finlande. Il coordonne le guide pratique des missionnaires, et les prépare pour les différentes situations de crise et les conseille pour les besoins spécifiques. Il partage la vision d'une perspective internationale, et fournit aussi les matériaux pour l’éducation des enfants des Missionnaires. Fida crée et maintient des contacts avec les autres missions évangéliques.

Fournir et maintenir la vision

Propre stratégie Missionnaire

Vente Objets de collection ou artisanaux en

coopération avec Fida

Comité Missionnaire

Soin Pastoral aux Missionnaires

Soutien Psychologique du Missionnaire

Formation Missionnaire dans l’Eglise

Soutien matériel du

Missionnaire

Employeur du Missionnaire

Contacts avec FIDA

Rôle de l’Eglise Locale

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Fida travaille en partenariat avec diverses missions, en vue de répondre à des besoins particuliers, le travail parmi les Juifs, les Musulmans, les Tziganes, les enfants, etc… La formation des missionnaires, à court et long terme se fait en coopération avec le Collège Biblique Iso Kirja.

3.4 Besoin d’un énoncé de mission (Confession-credo-déclaration)

Pourquoi les nouveaux pays envoyants ont-ils impérativement besoin de prendre en considération leur énoncé de mission avec soin ? L’énoncé de mission exprime la signification de l’œuvre principale. Elle peut-être très simplement formulée comme, la Grande Commission ; et pratiquement, c'est tout ce qui est vraiment requis pour démarrer l’œuvre missionnaire. Il y a cependant certains aspects qui ont besoin d`une réflexion plus approfondie. Par exemple – Que veut dire une œuvre missionnaire ? Que veut dire avoir un missionnaire ? Il y a plusieurs concepts qui nécessitent des clarifications.

Pour certaines églises et certains pasteurs, toute l'évangélisation est déjà la « Mission ». Dans de tels cas, il n'y a aucune différence entre la mission sur le propre territoire de l’église locale et la mission interculturelle. Aller vers toutes les nations à travers le monde signifie avoir une mentalité interculturelle. Par conséquent, il y a des choses précises à prendre en considération lorsque nous traversons les frontières de notre propre culture. Gérald D. Wright a dit : « le but des missions ne devrait pas être défini par des restrictions étroites faisant que les préoccupations des missions sont négligées ou obscurcies. En revanche, le but ne devrait pas être défini en des termes si généraux que tout devient aussi mission. » [20]

L'usage du terme « missionnaire » peut aussi varier. Pour quelques-uns, un missionnaire est

une personne qui commence à évangéliser dans un nouveau lieu. Pour les autres, il ou elle est une personne qui travaille dans une œuvre interculturelle, que ce soit dans son propre pays ou à l’étranger. Surtout pour beaucoup d'Américains et d’Européens, un missionnaire est une personne qui va dans un pays étranger pour atteindre des gens d`une autre culture. Dans ce livre, la connotation attribuée au terme "missionnaire" fait référence à un ministère interculturel.

La Grande Commission définit notre tâche principale. Quand nous étudions les situations différentes auxquelles Jésus fait face dans son œuvre, nous pouvons observer des différences dans l’espace et le temps. Suivant la méthode d'enseignement des rabbins, il effectuait à maintes reprises des répétitions de ses messages importants, pour mettre en valeur les idées dans l’esprit de Ses disciples. Nous pouvons aussi apprendre sur les aspects différents de la mission interculturelle dans les multiples terminologies de la Grande Commission. Aussi, en démarrant l’œuvre missionnaire, il est important de déterminer quel type de mise en valeur prendre, particulièrement pour une nouvelle entreprise missionnaire.

Dans Matthieu, Jésus se focalise sur la formation des disciples. Bien des fois cet aspect de la stratégie missionnaire demeure absent, ou même s’il est présent, demeure faible. L'agence missionnaire peut être par exemple très efficace dans son évangélisation, mais en même temps, elle peut négliger les aspects enseignement et formation ; et en conséquence, beaucoup de nouveaux croyants sont perdus. Le début du travail d`évangélisation peut être excellent, mais une stagnation ou un ralentissement peut rapidement apparaître avec l'augmentation des croyants, si la formation des disciples est négligée.

Une erreur fatale est souvent commise dans une nouvelle église, celle de négliger

l'enseignement sur l'importance de la prière pour ses nouveaux ouvriers, ce qui est pourtant l’ordre de Jésus. C'est une partie essentielle de la formation des disciples. Prier pour les nouveaux ouvriers veut aussi dire que nous sommes intéressés à porter l'évangile à d’autres personnes et à de nouvelles cultures. À travers la prière nous sommes capables de garder « les roues des missions » dans une marche vers l`avant.

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Quand nous lisons avec soin ce que les Saintes Ecritures nous disent au sujet de la mission

dans les Évangiles et dans les Actes, nous pouvons voir plus clairement les différents aspects des missions. La Grande Commission enregistrée dans Marc est très compacte et dynamique, et les mots présentés ici sont très Pentecôtistes quand nous portons une attention particulière sur les expressions des signes qui suivent et les dons spirituels différents.

Dans l'Évangile de Luc, Jésus met l’accent sur le contenu du message du missionnaire. « ...

et la repentance et le pardon des péchés seront prêchés en son Nom à toutes les nations, en commençant par Jérusalem » (Luc 24:47). Dans l'Évangile selon Jean nous voyons l'assignation pour la mission : « Comme le Père m'a envoyé, je vous envoie » (Jean 20:21). A l'origine, les missionnaires ne sont pas envoyés par leurs églises ou par les agences missionnaires, mais par Dieu. Nous avons besoin de gens appelés par Dieu.

Dans le livre des Actes, l'accent est placé sur le rôle du Saint-Esprit. « ... vous recevrez le

pouvoir quand le Saint-Esprit viendra... » (Actes 1:8). Le Saint-Esprit :

� Appelle les personnes à l’œuvre missionnaire (Actes 13:13) � Il envoie les gens (Actes 13:4) � Il conduit les gens (Actes 16:6, 7-10) � Il permet aux gens d’accomplir le ministère auquel Il les a appelés (« vous serez mes

témoins »).

Il y a plusieurs exemples concrets au sujet de la direction du Saint-Esprit dans l'histoire de

l`Eglise Pentecôtiste Finlandaise. Le premier missionnaire Pentecôtiste parmi les thaïlandais était un Finlandais du nom de Mr. Vemer Raassina, qui était arrivé en Thaïlande en 1946 dans le but d’aller en Birmanie (Myanmar). Cependant, comme ce fut le cas pour l'Apôtre Paul lorsqu`il était déterminé à aller à Béthanie, et que l'Esprit de Jésus ne lui permit pas, M. Raassina avait fini par rester avec sa famille en Thaïlande. Au début de son ministère, il voyagea dans un certain village. Dans ce dernier, un vieil homme apparut, et le reçu avec un grand honneur : « Maintenant vous êtes venus. »

Le vieil homme disait à Mr. Raassina que 30 années avant sa venue, quelqu'un avait

traversé le village et avait laissé quelques tracts des Ecritures Saintes. Les villageois n'étaient pas capables d’interpréter ces textes, mais cet homme particulier comprenait qu'il y avait quelque chose en relation avec Dieu. Il avait commencé à prier que quelqu'un vienne pour interpréter ces textes.

Prier

Formation des disciples

Aller vers les autres

Prêcher

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Trente années plus tard, Verner Raassina, âgé à ce moment là de 30 ans arriva. Dieu avait fourni la réponse à la prière de ce vieil homme de cette région reculée du nord du pays. En conséquence, un réveil commença dans ce village, suivi d’un déversement du Saint-Esprit. Les croyants dans ce village devinrent les premiers à être baptisés du Saint-Esprit en Thaïlande.

Dans Actes 1 : 8, un aspect très important est souligné, l'évangile est répandu tout d`abord

à Jérusalem et en même temps, il s`étend aux confins du monde. Les Ecritures Saintes ne disent pas, que seulement quand ils seraient prêts à Jérusalem, ils iraient alors porter l'évangile en Judée, mais que le témoignage de l'évangile serait répandu et s`étendrait aux régions différentes comme un événement parallèle. Beaucoup de pasteurs croient cependant, que l'évangile doit être prêché en premier lieu dans leur propre pays, puis après seulement dans d`autres pays. Ce n'est pas la vision présentée par les Ecritures Saintes.

L’énoncé de mission peut être exprimé de façon différente, mais bien sûr, celle-ci doit être

basée sur la Grande Commission. Fida International expose sa déclaration de mission de la manière suivante : Notre mission est d’accomplir la Grande Commission globale ordonnée par Jésus dès que possible. Notre déclaration fait ressortir le fait que la tâche devrait être complétée dès que possible, et trouve son inspiration dans les paroles de Paul – « que le message du Seigneur puisse être répandue rapidement » (2 Thess. 3:1).

3.5. L’énoncé de la vision donne la direction

L’énoncé de la vision exprime comment nous voulons être vu dans le monde, et ce que nous aimerions être ou devenir. La vision devrait être quelque chose révélée par le Seigneur et reçu du Saint-Esprit. Une fois la révélation reçue, elle devrait être suivie de l`action, comme pour Habakuk : « Écris cette révélation et grave-la sur des tablettes, écris-la clairement pour que chaque lecteur la lise couramment. » (Hab. 2:2). C'est quelque chose qui devrait être clairement et efficacement partagée. Par exemple, la vision d'un revendeur de voiture est de devenir le leader du marché dans sa ville ou dans son pays, alors que la vision d'un pasteur est d’étendre le travail à de nouvelles zones de la ville et de voir des centaines de personnes sauvées à travers plusieurs activités de l`église.

Paul avait reçu des visions, quelquefois de façon spéciale, par exemple son rêve du

Macédonien. Dans son cœur, sa vision grandissait par l’œuvre intérieure du Saint-Esprit. Un autre exemple d'une vision que Paul reçue se trouve dans 2 Cor. 10:15-16 : « Mais nous avons l’espérance, si votre foi augmente, de devenir encore plus grands parmi vous, dans notre propre domaine, en évangélisant les contrées situées au-delà de chez vous. » A la fois Paul et l'église de Corinthe reçurent une vision sur comment répandre l’œuvre.

Le rôle de la prière et la conduite du Saint-Esprit sont autant de facteurs vitaux dans la

définition de l’énoncé de la vision. Sans la prière et la conduite du Saint-Esprit, nous ne faisons qu’imiter la façon de penser du monde des affaires, et nous arriverons à des conclusions provenant de l'esprit humain. Malheureusement, le rôle du Saint-Esprit est largement négligé dans l'histoire de la mission protestante.

En formulant l’énoncé de la vision, nous devrions définir où nos activités seront focalisées.

Avons-nous reçu un appel pour œuvrer parmi les Musulmans, les Hindous, les Bouddhistes, ou chez les Européens postmodernes ? Devrions-nous, nous concentrer sur les groupes de gens non atteints ? Sur les groupes d’enfants et de jeunes ? Ou alors sur les séropositifs, les personnes atteintes du Sida, les drogués, etc…?

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L’énoncé de la vision de Fida International est le suivant : Nous voulons être un canal

efficace et digne de confiance pour l’œuvre missionnaire globale. Nous ciblerons notre œuvre missionnaire en Asie, en Europe, et en Afrique du Nord et aux personnes non atteintes ainsi qu`aux autres groupes bien spécifiques.

Que veut dire être efficace ? Cela veut dire avoir un poids spirituel. Paul nous a averti que

nous pouvons devenir célèbres et très connus, mais si nous manquons d'amour, nous sommes totalement inefficaces aux yeux de Dieu (1 Cor 13:1-3). Cela veut aussi dire que nous ne devrions pas travailler en solitaire comme opèrent de nombreux Pentecôtistes. Si nous demeurons séparés, nous ne serons pas efficaces. Nous devenons efficaces à travers un réseau de logistique Pentecôtiste et de structures coopératives. Nous avons aussi besoin d’une plus étroite coopération avec d’autres chrétiens évangéliques. Dans cette optique, le Conseil Mondial des Assemblées de Dieu recherche à promouvoir et à unifier les efforts des missions Pentecôtistes dans le monde. En Europe, la Mission Européenne Pentecôtiste représente approximativement 2000 missionnaires opérant dans une centaine de pays. Le Conseil Mondial Pentecôtiste est aussi une autre voie pour consolider le partenariat entre les différentes Missions Pentecôtistes.

Pourquoi concentrer nos efforts missionnaires en Asie, en Europe et en Afrique du Nord ?

La raison est simple, la plupart des gens qui habitent dans ces régions n'ont jamais entendu l'évangile.

Quand les nouveaux pays envoyants formulent leur énoncé et donc leur vision, ils devraient

considérer avec soin comment ils peuvent coopérer efficacement avec les autres efforts des missions Pentecôtistes et autres missions évangéliques. C'est presque impossible de trouver un pays dans le monde où quelques Pentecôtistes n'ont pas déjà à son sujet parler d`évangélisation.

3.6. Pensez aux valeurs.

Si nous sommes appelés à débuter une œuvre missionnaire, nous devons nous concentrer sur les vraies priorités. Dans cette optique, il est important de prendre en considération les valeurs humaines, c'est-à-dire ce qui est le plus important pour nous ? Les valeurs quotidiennes de nos propres cultures et de nos sociétés influencent notre comportement. Nous pouvons sans doute prétendre nous consacrer aux valeurs bibliques, mais nos actions pratiques peuvent trahir nos réelles valeurs ou notre degré d'engagement vis-à-vis de ces valeurs. Par exemple, beaucoup d’Occidentaux sont orientés vers l’argent, et en conséquence, les valeurs financières dictent souvent leurs décisions. Cependant, nous savons que ce n'est pas pour les Missions la priorité du Nouveau Testament. La vision, l'appel, l’onction de Dieu, et la Grande Commission doivent être les plus grandes priorités. Si l'argent devient la première priorité, alors beaucoup d'initiatives missionnaires mourront avant même de parvenir au point de départ.

Quelques nouveaux pays envoyants ont compris que s’ils suivent les critères occidentaux, ils auront peu de chances de participer à la mission mondiale. Donc ils sont conduits par une vision divine et font preuve de créativité pour trouver les solutions financières les mieux adaptées à leur culture et à leur potentialité.

Les Assemblées de Dieu du Burkina Faso sont une des nouvelles agences envoyantes les

plus efficaces dans le monde. En 2002, ils avaient plus de 300 missionnaires interculturels. Ces missionnaires signent un accord avec leur agence envoyante comme quoi ils se satisfont du niveau de vie du Burkina, et à part quelques soutiens financiers, ils bénéficient d`un bétail, ou d`une possibilité de développer un travail d’artisanat pour subvenir à leurs besoins.

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Les valeurs d'une société peuvent influencer aussi l'attitude des responsables de la mission et les envoyeurs envers leurs missionnaires. Sont-ils plus orientés vers les résultats ou vers les personnes ? Quelle est la valeur d'une personne ? Les leaders nazis à la fin de la deuxième Guerre Mondiale se sont seulement intéressés aux succès militaires, par voie de conséquence, des millions de citoyens allemands sont morts de faim et se sont trouvés sans refuge pendant les derniers mois de guerre.

La valeur de l'être humain est fondamentale dans l’œuvre missionnaire. Nos valeurs

devraient dicter nos activités qui doivent toujours être que de simples projets. Nous traitons avec des âmes humaines qui demeurent éternelles. Nos valeurs dicteront aussi comment nos attitudes et nos programmes doivent prendre en compte les missionnaires. L`une des raisons principales, pour laquelle les missionnaires des nouveaux pays envoyants quittent le champ de mission est le manque de soutien de la base, c`est à dire du pays d’origine. Il y a trop de cas où un missionnaire a été envoyé sur un champ par son église d’origine avec toutes les bénédictions et un grand enthousiasme ; cependant, une fois sur le terrain, il ou elle se retrouve seul, sans logistique, ni système de soutien adéquate provenant de la base pour fonctionner. Procurer un système de soutien approprié de la part de la base, à savoir de l’église envoyante, ne veut pas dire seulement l'argent et l’aide financière, mais cela signifie aussi prendre soin de l'être humain dans son entier, ce qui exige une communication continuelle et un support logistique.

Notre système de valeurs influence aussi notre structure administrative. Comment traitons-

nous avec le prestige ? Quelle est notre attitude envers les dirigeants ? Est-ce que notre culture encourage un leadership hiérarchique marqué ou plutôt une direction d`équipe de type plus démocratique ? Comment les principes de leadership de Jésus influencent notre culture administrative ? Qu'en est-il de l’attitude du serviteur ? Qu’en est-il de son autorité et de son leadership spirituel ? Qu’en est-il des dons trouvés dans Ephésiens 4: 11 sur lesquels sont basés les fonctions de l’administration ?

Dans ces matières, Fida International accentue les valeurs suivantes : � Le Sens de L'appel

� Sans un appel clair, les gens ont des difficultés dans la gestion des crises auxquelles ils doivent faire face

� Les Compétences Professionnelles

� L'éducation et la formation appropriées sont essentielles pour les pasteurs, les professeurs en Instituts Bibliques et les coordinateurs de projets de développement.

� La Valeur de La Personne

� Nous avons besoin d'une compréhension biblique de l'homme du point de vue de l'expiation. Chaque personne doit être vue sous cette perspective.

� Le Partenariat

� « Ensemble » est une valeur dans la création (Gen 1:26)

� Le Dévouement � Nous avons besoin d'équipes d’ouvriers à court terme, mais en même temps

nous devons penser que l’œuvre missionnaire a un besoin irremplaçable de personnes orientées vers le long terme.

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Les valeurs de Fida International ont été établies à partir de situations concrètes avec une

longue histoire. Par conséquent, toutes nos valeurs ne peuvent pas être nécessairement les plus importantes pour les autres. Les missionnaires Fida ont beaucoup d'autres valeurs qui ne sont pas mentionnées ici. Celles que nous avons mentionnées dans le chapitre concernant la stratégie sont celles ressenties comme les plus importantes pour la situation présente.

3.7. Quels genres de principes ? Certains principes ont toujours influencé la nature de l'entreprise missionnaire. Par exemple

Hudson Taylor est bien connu pour avoir mis l’accent sur le « principe de la foi. » Les besoins financiers trouvent réponse dans la confiance dans le Seigneur qui est le Rémunérateur de ceux qui ont la foi, et par conséquent un missionnaire ne saura pas à l’avance combien d’argent sera disponible pour accomplir le travail. La WEC International par exemple adhère encore à cette approche.

Plusieurs organisations adoptent un autre principe, elles confient le support des

missionnaires aux églises locales. J. Philip Hogan, qui fut longtemps le Directeur Exécutif des missions mondiales des Assemblées de Dieu des USA, fait l’éloge de ce principe : « Nous croyons encore que le support missionnaire basé sur la volonté de l'église locale est le système le plus scripturaire. Et il y a trois résultats significatifs. En premier, c’est un support dans l'éducation missionnaire de nos jeunes gens. Ensuite, il permet un soutien spirituel plus rapproché, car les chrétiens qui connaissent le missionnaire seront plus enclins à prier pour lui. Troisièmement, selon ce principe, l’église fournit fidèlement le support mensuel nécessaire au maintient du missionnaire sur le terrain. » [23]

Depuis le début des années 30, les Pentecôtistes scandinaves et finlandais ont suivi ce

même principe. Mais il y a une différence entre le système des américains et celui des pays nordiques, dans la voie par laquelle le support financier est levé. Un candidat missionnaire américain visite plusieurs églises et fait tout son possible pour les inspirer à s`impliquer dans sa vision. Souvent un missionnaire reçoit le support partiel d'une douzaine d'églises. Cependant chez les Pentecôtistes Scandinaves, les missionnaires habituellement reçoivent le support complet de leur église d`origine. Si des fonds supplémentaires sont exigés, l'église d`origine peut obtenir une aide de quelques autres églises locales. Dans de telles situations, l`église d`origine qui envoie assume la responsabilité principale dans le processus d`envoi, en travaillant avec le candidat missionnaire pour inspirer les autres églises.

Un autre principe important est de déterminer, comment entamer le travail sur le champ de

mission. De nos jours, les missionnaires évangéliques trouveront presque toujours d`autres évangéliques sur le terrain où ils projettent de travailler. Le sachant, à partir de là, il faut se poser la question du comment vous allez aborder vos activités missionnaires, et avec quel principe ? Est-ce que vous allez prendre contact avec les ouvriers déjà en place sur le terrain ? Ou est-ce que vous allez démarrer votre travail seul et par conséquent créer éventuellement une dénomination de plus dans le pays ? Allez-vous créer une mission étrangère dans le pays, ou construire une église nationale ? Serez-vous le propriétaire du travail, ou est-ce que votre intention dés le commencement sera de tout mettre en œuvre pour que les nationaux soient les propriétaires, bien qu'ils puissent encore ou pas grandir dans leur foi ? Répondre à ces questions est très important, et pour vous aider vous pouvez prendre en considération les expériences de Melvin L Hodges qui a travaillé 18 années comme missionnaire pionnier en Amérique centrale. Mr. Hodges a écrit : « Depuis, avec l'établissement de la première église locale, nous avons jeté le moule et ainsi donner un modèle possible pour les églises suivantes, un bon commencement est d’une extrême

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importance. Autrement les changements apportés tardivement seront difficiles. La fondation de l’auto-gouvernement devrait être mise en place avec la première église. » [24]

Un autre principe important à prendre en considération, il s’agit du comment sélectionner les

champs spécifiques de mission. Dans bien des cas, les gens pensent que la préférence devrait être de travailler dans les pays pauvres, pendant que d'autres mettent l`accent sur la réceptivité. C`est la pensée de C. Peter Wagner par exemple. Ce dernier est le représentant du principe de la réceptivité, et comme Terry Smith l`exprime : « Le pragmatisme de Wagner est clairement évident ici. Ce principe déclare que les ressources en temps, personnel, et argent devraient être concentrées là où nous rencontrons la plus grande réceptivité à l'évangile. » [25]

Dans quelques cas effectivement, l'opinion de Wagner peut être juste, mais je ne peux pas

être complètement d'accord avec ce principe. Par exemple, si les missionnaires qui sont allés en Corée du Sud, il y a une centaine d’années avaient suivi ce principe, ils auraient laissé le pays, qui pourtant maintenant enregistre 15,5% d’évangéliques dans la population, d'après l’édition 2001 d` « Opération Monde » édité par Patrick Johnstone. Si nous suivons la pensée de Wagner, nous n'essaierons pas d'aller travailler vers les pays Musulmans, Hindous et Bouddhistes, car c’est trop difficile. La situation est similaire en Europe postmoderne. Nous irons seulement en Afrique, en Amérique latine et en Chine, car ces pays paraissent être plus réceptifs.

Les principes utilisés par l'Apôtre Paul dans le choix d`un champ de mission est simple,

premièrement, il était conduit par le Saint-Esprit, et deuxièmement, il prêchait l'évangile où le nom de Jésus Christ n'était pas encore connu (Rom 15:20).

La question clef à se poser dans le démarrage d’un travail missionnaire dans une région

nouvelle est : Devons-nous envoyer des missionnaires, ou devons-nous supporter financièrement les ouvriers nationaux ? Si l'argent est la seule considération, alors la réponse est claire, parce qu'habituellement c'est moins cher de supporter des ouvriers nationaux. Cependant nous devons impérativement nous demander si la pensée de l'argent occidental doit-être le principe fondamental, ou y-a-t-il d'autres facteurs plus importants à prendre en compte ?

Si nous acceptons l'idée que le chemin le plus direct et efficace est de supporter des

ouvriers nationaux, alors nous devons accepter aussi en même temps, l'idée que Dieu n'a aucun désir d'envoyer des missionnaires issus de pays riches vers des pays moins riches. La seule chose à accomplir est d`envoyer de l'argent d'un pays riche vers un pays plus pauvre. Les faits nous montrent que le contraire est également vrai. Plusieurs fois, des missionnaires de pays pauvres ont été envoyés vers des pays riches. Par exemple, la Finlande n'était pas un pays riche après la deuxième Guerre Mondiale, cependant le nombre des missionnaires a grandi.

Un autre aspect important à considérer, c’est l'influence que l'argent peut avoir sur le rapport

entre le missionnaire ou l’agence missionnaire, et les ouvriers nationaux. Ici, l'expérience de Melvin L. Hodges est digne de confiance : « C'est regrettable que l'utilisation de l'argent par le missionnaire a souvent affaibli plus que fortifié l'église. » « Les missionnaires qui font des appels pour demander de l'argent pour supporter des ouvriers nationaux, construire des bâtiments d'église etc., devraient peser avec soin les conséquences à long terme et être sûr que leur procédure fortifiera vraiment l'église, et non l’affaiblir, le futur de l'église ne devrait pas être sacrifié par égard vis à vis de quelques avantages temporaires. » [26]

Lukas Targosz, dans sa présentation à la Conférence de la PEM en 2002 a soulevé la

même question du point de vue des pays nouvellement envoyants. Ses arguments ont été : • « Le soutien financier devrait être seulement en partie. Je ne crois pas que les occidentaux

devraient tout financer.

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• Le soutien financier devrait être temporaire. Les églises nationales ne devraient pas penser que le support est un acquis éternel.

• Le soutien financier doit être fondé sur un leadership et des visions adéquates. Parfois les églises occidentales commettent l'erreur de soutenir des personnes qu'elles ne connaissent pas vraiment, ou alors nous avons vu aussi un soutien pour des programmes justes parce que ce sont des programmes, sans vision et sans connaissance du fondement de base du leadership.

• Le soutien financier devrait bien être communiqué. ...il devrait y avoir des rapports et des

compte-rendus adéquats, des moyens et canaux disponibles pour fournir des données transparentes. La communication doit être libre et ouverte au sujet du ou des projet(s) supporté(s).

• Le soutien financier devrait être double. Les ressources et les gens devraient aller ensemble dans la même direction. » [27] Je suis tout à fait d'accord avec ces principes, si les points présentés par Melvin Hodges

sont premièrement pris en considération. Un autre principe crucial dans travail missionnaire est la bonne volonté pour comprendre la

culture. Bien que beaucoup de gens aient écrit et appris du monde au sujet de la contextualisation, l’acculturation, l’indignation, etc., les APE et les NPE ensemble continuent à faire l'erreur dangereuse de penser « ethnocentriquement ». Penser ainsi influence que quelques personnes et elles pensent que leur culture et leurs pratiques ecclésiales sont meilleures que les autres. Ce genre de pensée est encore actuel parmi les missionnaires et les organisations missionnaires de tous les pays qui envoient.

Les Églises Pentecôtistes scandinaves et finnoises sont fondées sur la direction des

anciens dans les différentes prises de décision. Quelques églises sont plus congrégationalistes dans leur approche, pendant que d'autres sont plus presbytériennes, néanmoins les anciens occupent un rôle central dans chaque cas. Le leadership national en revanche a souvent été très faible en raison de l'accentuation forte placée sur l'indépendance des églises locales. Il y a quelques années, les Pentecôtistes Norvégiens ont choisi une équipe de direction, pendant qu'en Finlande une dénomination d'Église Pentecôtiste avec un comité national a été établie en 2002. La Suède installe maintenant la même direction.

Le modèle traditionnel scandinavo-finnois heureusement n'a pas été importé avec succès

dans les autres pays. Sans aucun doute, la tradition démocratique nordique a influencé les structures des pays d’Europe du nord, particulièrement au sujet des sources de préoccupation au niveau national. Le rôle de leadership d'ancien est le modèle sur lequel le Nouveau Testament met l’emphase.

Si le modèle nordique était exporté vers les autres pays les résultats seraient très différents

et sûrement très mauvais. Il y a cependant, des structures dans des églises nationales établies sur le fondement du travail missionnaire des pays nordiques qui permettent aux cultures africaines, asiatiques et latino-américaines d'avoir leur propre espace d’expression culturelle mais aussi pour que leurs églises nationales soient indigènes. Cela ne s’est pas réalisé sans quelques défis difficiles, et là encore il reste beaucoup à envisager au sujet de la continuité de notre travail avec quelques-uns de ses pays.

Un principe important que les églises Pentecôtistes finlandaises ont grandement apprécié,

c’est le principe sur lequel l'Apôtre Paul met l`accent (dans Rom 1: 16), quand il déclare « Car je

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n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. » Il y a par conséquent, une conviction largement acceptée que les Juifs et Israël ont encore une place dans le plan rédempteur de Dieu. Les églises ont accepté pour une grande part la compréhension qu'Arnold G Fruchtenbaum présente dans son livre intitulé Israëlologie : « Le Nouveau Testament visualise clairement trois classes de gens, Juifs, Gentils et l'Église. Paul a fréquemment parlé des Juifs, des Gentils et de l'Église... » [28]

Les églises Pentecôtistes finlandaises ne sont généralement pas d'accord avec l'idée que

l'église est le nouvel Israël, mais elles sont d’accords pour dire qu’Israël a une place dans le plan eschatologique de Dieu. Se fondant sur Romains 9, Fruchtenbaum dit : « Paul annonce clairement que tous les privilèges nationaux par eux-mêmes ne fournissent pas le salut spirituel et individuel car c’est seulement par la foi que nous y accédons. Les privilèges nationaux eux-mêmes appartiennent toujours aux juifs, et Paul utilise en grec le temps présent quand il parle de ces privilèges dans les versets 1-5. » [29] Cela a conduit les Églises Pentecôtistes Finlandaises à prier pour Israël, et aussi à trouver des chemins pour présenter Jésus (Yeshua) en tant que Messie aux Juifs. D'après l’Ecriture Sainte, il n'y a aucun autre chemin de salut pour un Juif que de croire en Jésus (Rom 1: 16).

Certainement que la raison pour notre attitude positive envers les Juifs est qu'un de nos

missionnaires pionniers, Mr. Kaarlo Syvänto, a été conduit par le Saint-Esprit à aller en Israël avant la fondation de l'état d'Israël. Là, il eut un énorme impact par le ministère de la littérature, surtout avec les Nouveaux Testaments, qu`il donnait à ceux qui le lui demandaient, et qui se comptaient par milliers.

3.8. Comment être prospère dans les missions ? Rien ne se passe dans les missions mondiales à moins qu'il y ait des gens qui soient prêts à

partir. Comment est-ce que nous pouvons trouver de telles personnes ? Jésus nous a recommandés de prier pour elles (Matt. 9:38).

Cela a été l'expérience de Fida International. Par exemple, il y eut une augmentation de 101

missionnaires entre 1988 -1992, mais ce fut avant tout le résultat d'une campagne de prière. C’est également vrai pour le démarrage du travail missionnaire en Finlande. Lauri Ahonen a écrit : « L'exemple finlandais montre que quand il y a eu la prière spécifique pour plus de missionnaires, il en a résulté une augmentation des missions. A Pietarsaari, en août 1935 Toimi Yrjola (missionnaire pionnier en Chine) a lancé un défi à des chrétiens pour prier pour vingt nouveaux missionnaires (à cette époque, ils étaient douze). Ses attentes n`ont pas été complètement réalisées. Les congés d’Yrjola en Finlande et surtout les réunions à Pietarsaari ont ouvert une nouvelle époque d'enthousiasme missionnaire parmi les Pentecôtistes finlandais. » [30]

Ce temps fut également le début d’un renouveau missionnaire sans pareille. C'était, dans le

bon sens du terme, un fervent renouveau missionnaire qui exerça un impact sur plusieurs pasteurs et ouvriers en Finlande. Quelle ferveur, les étudiants de l’Ecole Biblique d`Helsinki se demandèrent les uns aux autres pour quel pays, ils étaient appelés. « Et chacun semblait avoir un appel. » [31]

La prière est une clef pour ouvrir de nouveaux champs de travail missionnaire, et comme

nous pouvons le voir dans l`Ecriture Sainte, l'Apôtre Paul a encore et encore demandé le support de la prière pour les besoins de son ministère et pour atteindre de nouvelles régions.

Dans les années 1970 les Pentecôtistes et autres évangéliques des pays nordiques ont

débuté une campagne spéciale de prière en faveur de l'Union Soviétique. Des villes différentes d'Union Soviétique étaient assignées à des églises locales différentes. Ces villes étaient pour ces

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églises les cibles dans la prière. Quelquefois les membres d'église eurent l’occasion de visiter ces villes, mais la plupart des membres prièrent année après année sans connaître personnellement les lieux pour lesquels ils priaient. Ce n'était pas le seul effort de prière organisé pour le monde communiste, mais c'était cependant très bien organisé, et il y avait une forte participation des croyants. Une circulaire d’information était fournie régulièrement, favorisant l’implication et motivant les chrétiens à persévérer. En raison de ces efforts, la réponse aux prières est venue dans les années 1990.

Nous avons besoin non seulement de personnes pour aller, mais aussi de personnes pour

servir en tant qu’envoyeurs. L'attitude des églises envoyantes est très importante. Chaque église, chaque pasteur, et chaque croyant devrait être attentif à la Mission. C'est un point crucial dans le succès du travail missionnaire.

Une enquête réalisée en l’an 2000 au sujet de la participation des Églises Pentecôtistes

Finlandaises en faveur des missions a montré que 89% des églises étaient des églises qui supportaient financièrement les missionnaires. Il y a aussi d`autres types de participation que le seul soutien financier en faveur des missions. Cela signifie qu’il est certainement difficile de trouver une Église Pentecôtiste Finlandaise qui ne participe pas à l’effort missionnaire d`une façon ou d`une autre.

Quelles sont les raisons d`une aussi forte participation à l’effort missionnaire de la part des

croyants Pentecôtistes en Finlande ? La première raison est qu’il y a pour l'instant un missionnaire pour 130 croyants. Le but est d’arriver à un missionnaire pour 100 croyants. Une autre raison est l'influence des missionnaires pionniers. Lauri Ahonen a écrit : « L'évidence indique clairement qu’en ce qui concerne la croissance missionnaire, les missionnaires pionniers sur de nombreux aspects exercèrent une influence. Par eux-mêmes, ils ne pouvaient faire que peu de choses, parce que leurs ressources étaient limitées. Le secret de leur succès était dans le fait que par la grâce de Dieu ils étaient capables de convaincre et de persuader les foules au sujet de la cause missionnaire. Réellement, ils n`étaient pas seulement des missionnaires sur des champs étrangers, car les « conversions » les plus considérables, ils les ont obtenu dans leurs patries : c’étaient des croyants ordinaires transformés pour se consacrer à l’œuvre missionnaire. » [32]

Une autre raison à une aussi forte participation à l’effort missionnaire de la part des croyants

Pentecôtistes en Finlande peut être attribuée à la régularité du dimanche mensuel spécialement consacré à la mission dont la majeure partie est laissée à l’initiative de l’église locale. Dans ce cadre, une part financière conséquente est consacrée aux missions. La vision de la mission est aussi communiquer dans toutes les activités de l'église et des différents groupes qui la composent (enfants, jeunes, musiciens, personnes âgées). Dans toutes les églises, l’accent est mis sur une communication efficace de l'information aux sujets des missions.

Sur les dernières années, les églises qui se développent le plus rapidement dans le monde

sont les Églises Pentecôtistes Charismatiques. Cela signifie que pour avoir un succès plus grand, nous devrions prêter une attention toute particulière sur le rôle du Saint-Esprit dans nos efforts missionnaires. Souvent, les merveilles liées aux missions ne sont pas associées au ministère de la Pentecôte comme cela devrait-être le cas. C. Zecheriah a noté que 61% des gens qui passent de l'Hindouisme au Christianisme, le font parce qu'ils ont été guéris, ou quelqu'un dans leur entourage a été guéri suite aux prières des chrétiens. [33]

Grant Mc. Clung se réfère à Roger Foster pasteur Pentecôtiste britannique, qui présente le

modèle rationnel traditionnel des groupes d'églises différents. Les Protestants et les Catholiques de tradition sont connus comme étant des gens travailleurs, les Evangéliques comme des gens de parole et les Pentecôtistes Charismatiques comme des gens des miracles. Foster dit que pour

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n’importe quelle église, c’est faux ! Il devrait y avoir une intégration de ces trois catégories de personnes. « Chaque chrétien et chaque église locale devraient être concernés pour démontrer une participation équilibrée dans les travaux, les mots et les miracles. » [34]

Si beaucoup de guérisons se sont produites dans de nombreuses églises Pentecôtistes,

c’est principalement parce qu’elles ont suivi les conseils donnés dans l’épître de Jacques 5:14-15. Toutes les fois que les anciens ont oint d’huile une personne malade et ont prié pour elle, il en a résulté la guérison. Bien que des guérisons comme celles-ci n’ont pas eu un impact publicitaire comme celles qui ont lieu lors des réunions tenues par de prétendus évangélistes avec un ministère de guérison, elles sont néanmoins, réellement bien plus communes.

Les nouveaux pays envoyants devraient réfléchir aux facteurs de succès. Les problèmes

auxquels les NPE font face - comme par exemple le manque d'appel et un engagement inadéquat - peuvent révéler qu'il y a une trop petite attention donnée à prière et à la conduite du Saint-Esprit. Ils peuvent indiquer aussi l'existence d'une structure de direction fragile, et qu'il n'y a pas beaucoup de soin donné à la formation et à la préparation des ressources humaines. La prière, comme nous l’avons déjà souligné est un domaine crucial qui implique les envoyeurs. Ce genre de ministère exige des personnes ointes du Saint-Esprit pour allumer le feu pour les missions dans les cœurs d'autres croyants qui s’engageront à la suite de ceux qui sont envoyés.

Si nous voulons avoir du succès sur le champ de mission, il y a plusieurs choses que nous

devons considérer :

• Est-ce que notre approche est culturellement acceptable ? La langue est une clef à la culture. Avons-nous des missionnaires avec une bonne attitude pour l`apprentissage des langues ?

• Est-ce que nous sommes ouverts pour coopération avec d’autres évangéliques ? Au début

des années 90, 60 agences missionnaires se sont jointes à un effort commun sous le nom de « Projet d`'Encouragement pour l`Albanie » (PEA – en anglais « Albanian Ecouragement Project » (AEP)). Ce fut précieux de coordonner l'effort missionnaire dans un chemin aussi excellent.

• Avons-nous un support efficace dans la prière pour nos activités ?

• Avons-nous le leadership adéquat pour nos actions ?

• Est-ce que les paroles, le travail et les miracles forment un équilibre dans notre ministère ?

Paroles

Miracle

Travail

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4. Quels Sont Les Objectifs ? Pendant un certain temps, les missionnaires ont été envoyés sans avoir d’objectifs réels en ce qui concerne leur travail. Par conséquent, ils « divaguaient » sans but précis dans leur œuvre d'évangélisation, ou dans l’aide à apporter aux pauvres ou aux riches, et en fin de compte, ils n'obtenaient pas de résultats concrets. Ils n`avaient rien à rapporter à leurs supporters. Quels devraient être alors les objectifs du travail des missionnaires ?

Dans la Grande Commission selon l’évangile de Matthieu, Jésus a défini son objectif

comme étant plus que simplement prêcher l'évangile. Il nous a donné le commandement de faire des disciples, former les nouveaux croyants, en prendre soin, et les aider à grandir dans l'église locale. Cet objectif, nous le voyons se dérouler clairement lorsque nous lisons le livre des Actes des Apôtres. Le but de Paul a toujours été d’établir des églises locales et de les unir ensemble comme le Corps Universel du Christ. 4.1. Grandir et envoyer des églises comme objectif.

Quel est le genre d'églises que nous devons établir ? Dans la stratégie actuelle de Fida International, l’objectif est d’implanter des « églises grandissantes et envoyantes » ; des églises avec l’esprit missionnaire. Il est très important que les églises développent ce caractère dès le début de leur existence. Paul Davies a beaucoup écrit sur la situation en Argentine, et ses commentaires peuvent aussi se révéler vrais pour beaucoup d'autres régions : « Nous pouvons identifier plusieurs raisons possibles au manque de vision missionnaire. Premièrement, pour la plupart des églises qui ont été plantées durant des années en Argentine, elles n'ont pas été formées avec l'intention de devenir des églises missionnaires. L'idée d'étendre l'évangile « à Jérusalem et en Judée » était présente mais jamais le « jusqu’aux confins du monde ». La compréhension que l'église est « missionnaire dans sa nature même » n'était pas présente dans la majorité de la théologie missionnaire Évangélique. Cela veut aussi dire que les dirigeants d'église n'ont jamais été formés avec l'intention qu’un jour ils enverraient autant de missionnaires qu’ils pouvaient en recevoir » [35]

4.2. Les Églises selon le principe des « 3 auto …»

Un objectif largement utilisé pour décrire la caractéristique des églises établies est le

« modèle des 3 auto-… ». Ce modèle a d’abord été introduit par le britannique Henry Venn et l’américain Rufus Anderson. Le missiologue Pentecôtiste Melvin Hodges, a aussi évalué le même modèle dans son livre, « L’église autochtone » [36]. Il parle de l’autonomie administrative, comme un but difficile à atteindre mais essentiel à envisager dès la création d’une église. Il nous rappelle que les changements apportés sont toujours plus difficiles après. Hodges souligne également que les tribus les plus primitives ont une forme de gouvernement tribal local. « Combien plus alors, ces mêmes autochtones, maintenant lavés par le sang de l'Agneau du Calvaire, éclairés par la Parole de Dieu, et remplis du Saint-Esprit, peuvent apporter une sage administration à l'église et à la communauté. » [37]

Selon Hodges, il est important d’avoir un accord sur les fondements administratifs. Les

nationaux devraient décider des pratiques et de la doctrine de base de l’église. « Le standard pour la doctrine et pour la conduite doivent être une expression propre au concept de vie chrétienne des convertis comme ils se trouvent dans les Saintes Ecritures. Ce n'est pas suffisant si ce n'est que la croyance du missionnaire. » [38]

La patience est nécessaire pour atteindre la compréhension mentionnée ci-dessus. Cela peut prendre des jours ou même une année pour arriver à une compréhension concrète, ou cela

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peut être juste un moment pour s'asseoir ensemble pour atteindre ce point. Cependant, c'est seulement à travers ce genre de processus qu'ils sentiront que c'est leur propre église et leurs standards.

L'expérience de Fida International est dans cette même ligne. Je me souviens des funérailles d'un de nos pionniers africains dont l'influence a été très grande dans la formation des Églises du Plein Évangile au Kenya, qui est maintenant l’une des plus grandes dénominations Pentecôtistes dans ce pays. Le missionnaire, Mr. Mauri Viksten, a appliqué le principe des 3-auto d’une manière très fructueuse, malgré le fait qu`il n'a probablement pas pris connaissance de ce modèle dans les écrits de Venn, d’Anderson ou encore de Hodges. Il a découvert le principe des 3-auto dans le Nouveau Testament, et en conséquence, il a été influencé très tôt dans sa vie par la pensée socialiste de l'indépendance des nations.

Le plus remarquable aux funérailles de ce missionnaire influent a été les paroles d'un

leader de l’église africaine qui a dit : « le meilleur dans ce missionnaire était le fait qu'il dormait avec les Africains dans leurs huttes, il mangeait avec eux, et à leurs côtés, il a fait face à tous les genres d’inconfort durant de nombreux moments et dans des circonstances difficiles. » Ce pionnier n'était pas le seul parmi nos missionnaires à s’asseoir avec les gens, à parler avec eux, et à les encourager à trouver leur propre chemin en se basant sur les Saintes Ecritures.

Hodges voit comme un pas important vers l’autonomie, le fait que le missionnaire s’arrête très tôt de baptiser les nouveaux convertis, et que les autochtones puissent très rapidement s’impliquer dans l'administration de la Saint-Cène. Aussi l'élection d'un pasteur, d’anciens et de diacres est d’une très grande importance. Lorsque cela se déroule, alors le missionnaire doit se retirer des affaires de l'église locale. « Il aidera parfois à la prédication mais il doit envisager de se retirer de plus en plus des affaires locales jusqu'à ce qu'il puisse les laisser entièrement entre les mains des autochtones. Les voyages réguliers et étendus dans le district l'aideront à se retirer et les convertis s`habitueront à la direction du pasteur national. » [39]

Le facteur important dans l’auto-administration est le leadership de l'église. Les églises

scandinaves-finlandaises ont appliqué la forme administrative d’anciens comme elle est présentée dans le Nouveau Testament. Aussi Hodges voit cette forme de gouvernement comme une méthode réellement Néotestamentaire. Il a énuméré les avantages du système des anciens : « Ces hommes sont reconnus par leurs propres gens comme hommes de jugement mûrs et ils sont leurs leaders naturels. Ces anciens connaissent leurs propres gens et sont formés dans la sagesse de leur propre race. La croissance du ministère chrétien d'un tel ancien sera plus naturelle plutôt que forcée. » [40] Hodges voit un avantage dans le fait que l'ancien est déjà établi dans un commerce ou dans l’agriculture. Il n'y a pas d'attentes en vue d’un soutien provenant du missionnaire.

Le leadership des anciens doit aussi prendre en compte les aspects culturels. Certaines

cultures sont habituées avec ce genre de direction, cependant dans d’autres cultures le rôle du chef est très dominant. Leur pensée est semblable à une pyramide. Nous pouvons garder ce modèle d'anciens, mais peut-être devrions-nous bien définir les responsabilités de chacun, ainsi que la direction lorsqu’elle est confiée a une personne. Cette idée n'est pas si étrange qu’il n’y paraît, surtout si nous lisons le Nouveau Testament, par exemple, lorsque nous pensons à l’apôtre Jacques à Jérusalem. La responsabilité du leadership clairement définie n'est pas cependant une ouverture vers une dictature.

Pour former une bonne structure de leadership pour l'église, il est nécessaire de garder

dans l’esprit le modèle du Nouveau Testament ainsi que du contexte culturel. Il est important également de :

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- faire preuve de prudence et de bien définir le leadership afin d’éviter les problèmes souvent liés au manque de caractère de la part du leadership,

- de mettre en place des outils adéquats pour rectifier le mauvais usage du pouvoir. L’auto-propagation signifie que l'église locale est l'unité de base pour l’expansion de

l'Évangile. « Les principes de l`église autochtone reconnaissent l'église locale comme le meilleur moyen d’évangélisation. » [41] Les personnes venant au Christ sont habituellement les plus passionnées pour témoigner. Hodges accentue l'importance de mettre chaque nouveau croyant à l’œuvre. Le danger est que les missionnaires sentent le besoin de tout surveiller. « ...c'est mieux de mettre dix hommes au travail que de faire le travail de dix hommes. Quand le missionnaire met l'église au travail, non seulement il accomplit plus de travail, mais l'église se développe. » [42] Selon Hodges, il y a un danger quand tout le travail repose uniquement sur le pasteur, et par conséquent, il considère qu’il est important d'utiliser des prédicateurs laïcs.

J'ai observé cela dans beaucoup de pays, la propagation de l'Évangile peut-être facilement considérée comme étant une tâche uniquement réservée aux pasteurs professionnels. Les orientations culturelles en ce qui concerne la religion en général peut encourager de telles perceptions. Les gens sont enclins à penser que les rituels religieux doivent être exécutés par des professionnels, prêtres, moines... etc... Cependant, si une telle pensée est acceptée dans l’œuvre chrétienne, l'église va alors très rapidement stagnée. Nous devons, au contraire, mettre l`accent sur le sacerdoce de tous les croyants. Nous avons besoin d'être sage afin que cette sorte d'influence culturelle ne remplace pas les principes bibliques.

Chaque nouveau croyant devrait être équipé pour le ministère chrétien. C'est la raison

évidente pour laquelle nous avons besoin de la Formation Biblique et de différents types de programmes d'enseignement pour le ministère. Hodges, comme beaucoup de missionnaires Pentecôtistes pionniers, fait ressortir le travail de formation comme étant un équilibre entre théorie et pratique. Il utilise la méthode prometteuse d’accompagnement des convertis. « ... que le missionnaire recherche un « Timothée » parmi les convertis, et l’invite à l'accompagner dans les visites. » [43]

La méthode mentionnée ci-dessus a aussi été utilisée par Jésus. Les disciples étaient avec lui dans le ministère. Ils l'observaient et ils recevaient son enseignement. Plus tard, Jésus les a envoyés (Marc 3:14). Nous avons aussi vu la productivité de cette méthode au niveau de Fida International. Le pionnier finlandais, Toimi Yrjola qui travailla en Chine a accompagné 28 candidats missionnaires prévus pour l’Asie en 1955 sur le navire missionnaire Ebeneser. Ces nouveaux missionnaires ont été formés sous le conseil et l’influence de ce solide pionnier, pour évangéliser le Sri Lanka et l'Inde. Plus tard, ces mêmes missionnaires sont allés en Afrique, en Amérique du Sud et dans différents pays d’Asie où la plupart sont devenus eux-mêmes des pionniers.

Selon Hodges l’auto-suffisance est importante pour les églises et ce pour plusieurs raisons. [44]

1. C'est le programme biblique. Les églises du Nouveau Testament l’appliquaient. 2. C'est un programme logique. Même les plus pauvres peuvent soutenir un pasteur d'après leur propre niveau de vie s'il y a dix familles fidèles ou plus dans la congrégation. 3. Le bien-être spirituel de la congrégation demande qu’elle soit auto-suffisante. 4. Le pasteur a besoin de sentir que sa responsabilité est plutôt envers sa congrégation qu'envers la Mission.

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5. L'esprit de foi et de sacrifice exigé de la part de l'ouvrier aide à développer un ministère spirituel vigoureux. 6. En fin de compte, l'ouvrier se trouve financièrement meilleur sans soutien provenant de la Mission. 7. L’auto-financement place l'ouvrier national sur une place avantageuse par rapport à ses compatriotes. 8. L’auto-financement ouvre la porte à une expansion illimitée.

Hodges est très clair dans l’enseignement au sujet de la dîme. D`autres objectifs sont nécessaires si nous sommes une église croissante avec l’esprit

d’autonomie, d’auto-propagation, et d’auto-finance ? Paul Hiebert présente un autre auto, à savoir « l’auto-théologie « [45]. Je crois que cette « auto » est exigée pour trouver les solutions appropriées aux principes des 3 autos traditionnels.

Il y a cependant un autre objectif important qui devrait toujours être lié aux missions. Il est

trouvé dans la deuxième partie du Grand Commandement : « Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de tout ton esprit. C'est le premier et le plus grand commandement. Et le second est comme le premier : Aime ton prochain comme toi-même. » (Matt. 22:37-39).

Dans cette première partie, nous avons grandement accentué la dimension verticale de

notre relation avec Dieu, que Jésus nous présente comme le point le plus important. Puis après, il attire notre attention sur notre prochain, et le place au même niveau que la première partie du commandement. Il dit que la première et la plus importante des dimensions, c’est la verticale, mais nous ne pouvons pas séparer la relation verticale avec Dieu de la relation horizontale avec notre prochain.

La question « Qui est mon prochain ? » a été posée par un expert de la loi. Jésus lui a

répondu en utilisant la parabole du bon Samaritain. Le point clé dans sa réponse a été une attitude miséricordieuse. Quelquefois cette parabole a été sortie de son contexte, et utilisée comme un exemple, comme quoi la miséricorde envers les pauvres et ceux qui souffrent est tout ce qui est nécessaire aux missions. Toutefois, il est important de remarquer que cette parabole est précédée du Grand Commandement aux deux dimensions (Luc 10:27). Dans l’exemple de Jésus, les dimensions verticales et horizontales sont reliées. En réalité, Jésus n`a pas seulement raconté une parabole, Il nous a donné un modèle à appliquer. Après avoir dit la parabole du bon Samaritain, Jésus déclare à son auditeur : « Va et toi fais de même » (Luc 10:37). C'est pourquoi Jacques pu dire : la « foi sans les œuvres est morte » (Jacques 2:26).

Comment pouvons-nous appliquer cette vérité en relation avec les missions mondiales ? Il y

a des points de vue différents. Carry B. McCee a écris : « En général, les Pentecôtistes d’Amérique du nord, tout en répondant historiquement aux appels de charité, ont été peu disposé à mettre l`accent sur les soucis sociaux, de peur de passer à côté de leur but : convertir les incroyants avant le retour imminent du Christ. (McGee 1989:249-54). Par contraste, les Pentecôtistes scandinaves ont exprimé moins de retenus dans leur participation aux efforts sociaux. » [46]

Historiquement parlant, ce que McGee dit est vrai, mais aujourd'hui il paraît que les

Pentecôtistes sont de plus en plus holistiques dans leur ministère. S'occuper de l'être humain en entier et prendre soin de leurs besoins spirituels, physiques, mentaux et sociaux devient de plus en plus commun.

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L'intérêt pour les besoins sociaux par les Pentecôtistes scandinaves et finlandais a été

reconnu par les gouvernements de ces mêmes pays. En conséquence, les projets de développement et d’actions humanitaires réalisés par ces organisations missionnaires Pentecôtistes sont accomplies avec l`aide de fonds de l'Etat. La pratique en Finlande dans le cas de ces projets est de rassembler 20% des fonds provenant de l'organisation et de recevoir 80% de la part du gouvernement.

D'une perspective théologique, le point crucial n'est pas si l'argent de l'Etat est reçu ou non,

mais d`avoir une attitude miséricordieuse, aimer notre prochain dans nos efforts missionnaires et de mettre également en pratique ce que Jésus a décrété : « Allez et faites-en tout autant ».

Nous avons besoin d’objectifs pour accomplir l'aspect vertical de notre travail missionnaire,

ce qui veut dire que nous devons conduire les gens dans une union avec Dieu, mais nous avons aussi besoin d’objectifs pour réaliser l'aspect horizontal de notre travail missionnaire. Dans la stratégie de Fida, l’objectif pour le développement d`un ministère holistique est de : « démontrer l’amour chrétien à travers des aides humanitaires variées et des projets de développement. »

Il est important que ces projets de développement soient mis en œuvre en utilisant une méthode participative. Cela veut dire que les autochtones et la communauté doivent être complètement impliqués et participer au processus pour trouver les bonnes solutions aux problèmes. Nous voulons donner force et autorité à nos partenaires pour être influents vis-à-vis de leurs sociétés.

Fida International travaille selon les directives suivantes pour le développement de projets : 1. Il est important d'avoir une approche holistique complète qui prend en considération la personne entière dans son contexte culturel. 2. Un programme d'enseignement efficace est exigé en vue de créer une multiplication dans les effets du travail. 3. L'accentuation devrait être sur un développement réel et durable, et pas simplement donner de l'assistance. 4. Dans le domaine des soins médicaux, l'accent devrait être sur les soins préventifs. 5. Le groupement d'églises nationales est toujours propriétaire du projet et de toute propriété s`incluant. Cela réduit le danger d'une dépendance continue, et accroît la motivation pour le travail dans sa continuité. 6. Lorsque débutent de nouveaux projets, le groupement d'églises nationales lui-même doit s'intéresser au type de travail ou projet proposé. 7. Une adoption sensible de la culture locale est la base pour le succès dans tous les projets.

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5. Comment Atteignons-nous les Objectifs ? Nous avons besoin de quelques directives pour atteindre les objectifs. Allez - prêchez – baptisez - enseignez tel est l’itinéraire que Jésus nous a donné dans la Grande Commission. La première partie de la Commission traite du processus d'évangélisation, alors que la deuxième partie traite de l'enseignement et de la formation. Toutefois, avant d’aller, nous devons savoir où aller. A la Convention de Lausanne, il a été déclaré : « L'évangélisation mondiale exige que l'église entière apporte l'évangile entier au monde entier. »

Fida International a pour objectif l’évangélisation : « Le message de l'Évangile à la portée de tout le monde, et une église locale dans chaque groupe national. » Les deux déclarations concernent les personnes et les régions où l'évangile n'a pas encore été prêché, ou s’il l`est, c`est seulement dans des proportions restreintes, sans être à la portée de tout le monde. Nous trouvons ce type de pays et groupes de personnes surtout en Asie, en Afrique du Nord et en Europe. Cependant, il est important de ne pas penser seulement d'un point de vue géographique. Par exemple, les enfants constituent le groupe de personnes le plus important non-atteints dans le monde, et il est aussi bon pour nous de savoir qu'il y a encore plus de Juifs qui habitent à l'extérieur d'Israël qu'en Israël. De plus, il est important de savoir qu'il y a un grand nombre de réfugiés qui sont dispersés dans le monde entier par suite de catastrophes naturelles ou causées par l'homme. 5.1. Évangéliser et planter des églises

Quand le missionnaire pionnier Toimi Yrjola a commencé à évangéliser la Chine, il y a 70

ans en arrière, il a pris son trombone avec lui. Il jouait pendant un temps, et les gens se rassemblaient pour écouter. Les autres missionnaires commencèrent leur travail en distribuant des tracts, et ils utilisaient toujours cette méthode. Beaucoup de jeunes gens aujourd'hui utilisent des sketchs et des représentations dans les rues, pendant que beaucoup d'autres jeunes font de la musique Gospel. Il y a encore des campagnes de réveil organisées dans des salles de sport, ou sous des chapiteaux. D’autres utilisent très efficacement l'internet. La littérature chrétienne, y compris les magazines, demeure toujours un outil de valeur, alors que dans certains lieux, la seule façon de commencer à évangéliser est l'amitié. Les médias de masse comme la radio et la télévision sont aussi utilisés pour l’expansion de l'évangile. De nombreuses fois un programme social ou une action humanitaire a favorisé le démarrage du processus d'évangélisation.

Il est intéressant de mentionner que dans beaucoup d`endroits vos efforts d`évangélisation

peuvent être handicapés tout simplement parce que vous ne connaissez pas la langue des personnes à atteindre. Dans d’autres endroits, il est tout à fait possible qu'aucune portion des Saintes Ecritures ait été traduite dans la langue locale. Dans de telles situations, vous devez commencer avec la traduction de la Bible et le travail d'alphabétisation. Quelque soit l’outil ou la méthode que vous aller finalement utiliser pour l`évangélisation, il semble que certaines phases soient nécessaires pour aider les personnes à recevoir le message. Grant McClung se réfère au programme surnommé « le programme des 5 P » de Ralph Winter :

1. Présence - Apprendre la culture. Construire des relations. Identifier, servir. 2. Proclamation – comment : Construire un pont bi-culturel. Communiquer l'évangile au

groupe entier. Écouter et comprendre d’un point de vue mondial les croyances, et les besoins. Traduire les Ecritures.

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3. Persuasion – comment : conduire les groupes de famille (ou d’individus) jusqu’à une décision pour le Christ. Faire des disciples dans la culture.

4. Planter – comment : Planter la première église. Produire une cellule d'églises.

Former le leadership. 5. Propagation – comment : Rechercher la multiplication des églises. Voir comment la

force évangélique atteint le groupe des personnes de cette culture. Voir comment la force évangélique va au-delà de ce groupe de personnes. [47]

5.2. Le processus d'enseignement et de formation

Une des faiblesses de notre entreprise missionnaire est le manque de formation

systématique, qui signifie que peu de temps est investi pour l'enseignement et la formation des nouveaux convertis. Trop souvent les missionnaires sont satisfaits quand ils ont vu des personnes venir à Jésus, et ensuite, ils vont ailleurs. J'ai lu récemment une histoire qui date de quarante ans, au sujet d'une fille à Taïwan qui avait sept ans lorsqu`elle a entendu parler de l'évangile par quelques missionnaires. Après être restée quelque temps dans le village, les missionnaires sont repartis. La petite fille attendait et pleurait sous un arbre, en espérant qu'ils reviendraient, mais ils ne sont jamais revenus. Quelques quarante années plus tard, elle a commencé à connaître d'autres missionnaires, et à travers leur ministère, elle fut amenée à la foi en Christ. Malheureusement, ce genre d'histoire est trop souvent vrai. Même après qu'une église soit bien établie, il y a peu de place donnée à la formation des personnes.

L'enseignement et la formation des croyants sont nécessaires à des niveaux différents.

C'est certainement un besoin au niveau de l'église locale, mais c'est aussi un besoin au niveau national. C'est un besoin d`une grande importance pour chaque croyant qui sera impliqué dans le ministère.

Il y a différents outils disponibles pour enseigner et former les croyants. Des cours par

correspondance comme I.C.I (aujourd`hui « Global University »), ainsi que les cassettes audio pour la formation biblique comme I.C.B.I (« International Cassette Bible Institute ») selon la vision du missionnaire suédois Sune Anderson. Il y aussi la formation disponible à travers les vidéos, l’Internet, et à travers beaucoup d'autres moyens.

Toutefois, ce qui manque à de nombreuses écoles biblique et systèmes de formation, c’est

l'enseignement sur la Missiologie. Chaque école biblique, collège et institut devrait être orienté sur la Mission.

Patrick Johnstone expose le besoin de coopération entre les trois structures bibliques, -

églises, agences missionnaires et instituts de formation. « C'est une relation tripartite interdépendante entre trois structures de base, les églises, les instituts de formation théologique et les agences apostoliques qui envoient. Chacune est une structure biblique valable et chacune a ses forces individuelles et ses dons pour contribuer à former un ensemble cohérent, mais aucune ne peut garder le cap dans la réalisation de la Grande Commission sans les deux autres. » [48]

Johnstone présente le modèle le plus efficace, et expose le problème ainsi : trop souvent

ces trois structures travaillent isolément l'une de l'autre. La vision peut être vue par l’une de ces structures, mais finalement, la Grande Commission ne peut pas être complètement accomplie. Toutes les trois devraient être prises et inspirées par la même vision.

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Un défi très spécial dans le processus d'enseignement et de formation est le développement du leadership. Comment est-ce que nous pouvons encourager la croissance de leaders nationaux locaux mûrs et capables ?

Melvin L. Hodges présente plusieurs points intéressants pour notre réflexion dans la

manière de développer le leadership. [49] 1. Une séparation entre le développement intellectuel et le développement spirituel de l’ouvrier. 2. Une séparation entre la connaissance et le ministère pratique. 3. Une séparation entre le clergé et les laïcs. 4. Une séparation est notre propre concept du rôle de la formation des ouvriers intervenant

dans le développement de l'église. Certains sont formés uniquement pour remplir des places vides.

5. Nous pouvons regretter de former la personne appropriée. Le missionnaire ne devrait

pas limiter son leadership en formant de jeunes intelligents. Il faut voir surtout l'importance des hommes mûrs, des « anciens ».

Hodges souligne le besoin d`une formation selon le travail assigné afin d’éviter quelques-uns des dangers mentionnés ci-dessus. La formation devrait être à la fois pour l'église toute entière aussi bien que pour les différents types de leaders. « ... les appels pour un programme à long terme pour la préparation des leaders spirituels dans tous les aspects du ministère afin qu'ils soient capables de continuer un programme d'église autochtone entièrement développé. » [50] 5.3. Ministère social /développement de la coopérat ion

Il y a eu beaucoup de débats au sujet du rôle du ministère social dans les missions

mondiales. Grant Mc Clung apporte une perspective claire en la matière dans sa présentation « Action Sociale ou Evangélisation » [51] Il voit 5 chemins différents dans lesquels nous pouvons visionner cette matière.

1. L'action sociale est l’évangélisation. Cela veut dire que toute action sociale sera appelée

évangélisation. C'est la compréhension de quelques églises libérales. 2. L’action sociale ou l’évangélisation. Ce genre de séparation est fait dans quelques

églises. Les gens devraient choisir l'un ou l'autre. Cela provoque facilement des tensions sur le champ parmi les missionnaires qui travaillent dans l’évangélisation et ceux qui travaillent avec des projets sociaux.

3. L’action sociale pour l’évangélisation. L'action sociale est vue comme un canal ou une

méthodologie pour donner une occasion de témoigner. Cela a bien fonctionné dans beaucoup de cas. Quelques-uns critiquent cette approche comme étant une façon de manipuler des gens en vue d`un engagement religieux.

4. L’action sociale et l’évangélisation. La Bible enseigne à la fois l’action sociale et

l’évangélisation. Cependant, nous devons toujours donner une priorité à l’évangélisation dans la vie de chaque individu en vue de son destin éternel.

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5. L’action sociale dans l’évangélisation. L’évangélisation dans et d’elle-même est une

action sociale. Fida International accepte les alternatives 3-5, bien que notre stratégie soit construite

surtout sur la quatrième alternative. L'évangélisation et les actions sociales sont des événements parallèles. En traitant avec l’action humanitaire, nous devrions considérer avec soin le conseil donné par l'Apôtre Paul : « Ainsi donc, tant que nous en avons l’occasion, faisons du bien à tout le monde, et en premier lieu à ceux qui appartiennent à la famille des croyants… » (Gal 6 : 10). C'est bon d'aider des gens dans une certaine limite car c'est l`expression du véritable amour chrétien. Cependant, nous ne devons pas négliger la recommandation de Paul. « ..Et en premier lieu à la famille de croyants. » 5.4. Soyez prêts à changer

Même après avoir créé avec succès un programme missionnaire avec des objectifs, et un

processus pour les atteindre, nous devons aussi être préparés à tout changement. Il y a toujours le danger d'être établi dans un modèle qui peut fonctionner avec succès un jour, en revanche demain, il peut ne plus produire de résultats appropriés. Paul nous rappelle : « Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée ... » (Rom. 12:2). Nous avons besoin de ce type de renouvellement dans les missions quelque soit les époques.

C'est particulièrement important pour les dirigeants de mission et autres responsables dans

les églises, aussi bien que pour les missionnaires eux-mêmes. Il est important d’être informé de l'étape dans laquelle le processus missionnaire se trouve dans les différents champs. Concernant cette matière, les commentaires de Ralph Winter sont utiles. [52]

A Fida International, nous avons ajouté un « P » supplémentaire au modèle, à savoir la

phase « Préparation » que nous voyons comme nécessaire chaque fois que nous devons faire face à un nouveau défi dans la mission.

Evangélisation et enseignement/processus de formation Stratégiste Apôtre Apôtre Formateur Formateur de formateurs Urbaniste Evangéliste pasteur, enseignant consultant instructeur Inspirateur Acheteur Processus d`évangélisation..................... Processus d`enseignement..................... Processus de formation....................... (1) (2) (3) (4) (5) (1) 1/ Analyse du pays cible et du travail 2/ Le plan – Quel est –il ? vers qui ? Comment Quelle méthode ? 3/ Susciter l`enthousiasme et la vision des partenaires 4 Démarrer le travail par une phase préparatoire

(2)

Phase préparatoire

Phase pionnière

Phase parentale

Phase de partenariat

Phase participative

La tâche missionnaire

Phase, classification

Caractéristique de la phase

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1/ Construire les contacts 2/ Réussir la contextualisation 3/ Etablir une église 4/ Mettre en place une organisation et une administration

(3) 1/ Mettre en place une base d`enseignement 2/ Mettre en place une étude biblique systématique 3/ Créer la structure ecclésiale 4/ Relier les nouvelles églises au Mouvement National de Pentecôte

(4) 1/ Une bonne équipe de responsables nationaux dans les églises et dans le Mouvement de Pentecôte 2/ Développer la capacité du personnel autochtone et supporter les structures

(5) 1/ Supporter les églises et le Mouvement de Pentecôte dans le démarrage d`un travail missionnaire et vers d`autres voies 2/ Supporter les églises et le Mouvement de Pentecôte dans le démarrage et/ou développement de formes de travail spécifique

Si les leaders de mission et les missionnaires sont incapables de communiquer

suffisamment et de dire à quelle phase dans le processus de mission se trouve tel champ, alors les attentes des croyants dans l'église de base seront mal comprises et mal orientées. Par exemple, si un missionnaire travaille comme professeur d’école biblique, et que les gens dans l'église attendent en vain un rapport au sujet de quelques efforts en tant que pionnier, alors la confusion survient.

Il est aussi important que l'agence missionnaire et l'église nationale partenaire ait la même

compréhension au sujet de la phase de travail sur le terrain. Car une fois de plus une mauvaise compréhension peut avoir lieu par un manque de communication précise et claire. L'église nationale peut vouloir des gens qui peuvent contribuer à un ministère spécifique comme le ministère auprès des enfants, des médias etc., alors que de l’autre côté, l'agence missionnaire cherche encore des pionniers pour ce pays.

Un exemple de notre mission qu`il est utile de mentionner ici, c`est le partenariat existant

entre Fida International et les Assemblées de Dieu du Myanmar. Bien que les missionnaires finlandais aient travaillé précédemment au Myanmar dans les années1930 et ce jusqu'à la fermeture du pays vers le milieu des années 1960, il y eut une période durant laquelle nous étions incapables de travailler dans ce pays. Cependant, sur une direction de Dieu, nous fumes capables de renouveler notre relation de travail actif que nous n`avions plus depuis 10 années, par une rencontre avec le superintendant de l’église AOG du Myanmar, U Myo Chit. Lors de cette rencontre, il nous demanda de revenir au Myanmar, bien qu’il n'y ait plus besoin d'envoyer des missionnaires pionniers dans ce pays, car l'église AOG avait grandi et comptait plus de 100 000 croyants. U Myo Chit insista cependant pour que nous revenions au Myanmar afin de soutenir le ministère auprès des enfants et quelques projets de développement. Nous avons consenti, et alors a commencé une phase de partenariat avec cette église nationale. Dans les deux domaines du ministère, il y a eu des résultats encourageants après plusieurs années de coopération.

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6. Quel type d’activités de soutien est nécessaire ?

6.1. Comment faire connaître la vision ?

Dans notre expérience en Finlande et aussi dans les autres pays nordiques, il est crucial d’impliquer les pasteurs dans le processus de direction des missions à partir des églises locales comme base opérationnelle. La raison pour laquelle je le dis est que le rôle clé du pasteur n’est pas clairement compris aujourd’hui. L’une des façons d’accomplir ce processus est qu’au sein des NPE des séminaires missionnaires sont organisés pour les pasteurs. Concernant ce sujet, Paul Davies a écrit d`après le point de vue argentin : « La vision clé repose sur les pasteurs des églises. Nous avons besoin d’eux pour l’identifier, l’accompagner, et encourager les gens à l’intérieur de leurs congrégations qui possèdent un appel missionnaire et alors trouver les moyens de les envoyer. Le Réseau peut aider, mais ne peut pas effectuer le travail. » [53]

Il y a un autre groupe clé de personnes qu`il est nécessaire d`impliquer dans ce processus

de direction des missions, il s`agit des leaders occupants différentes positions de leadership dans l`église. Ceux-ci devraient être invités à participer chaque fois que c’est possible à tous les séminaires et à toutes les conférences missionnaires. Toutefois, si cela n’est pas réalisable, alors le pasteur devrait partager sa vision avec ces leaders afin que toute l’église puisse être inspirée par cette vision.

Essayer de motiver l’église au sujet de la mission n’est pas forcément un processus rapide,

particulièrement si l’église est âgée. Néanmoins, il est important de consacrer chaque effort pour impliquer toutes les personnes concernées, car la mission n`est pas un « hobby » de quelques personnes intéressées, mais la tâche de l’église toute entière. Dans le passé, le manque de vision pour les missions dans les églises a conduit ceux qui avaient un esprit missionnaire à créer une entreprise séparée. Même si ces entreprises séparées accomplissent un travail missionnaire magnifique, ce n’est pas l’idéal que nous trouvons dans le Nouveau Testament. Par exemple, nous pouvons voir dans les Ecritures que c’est l’église toute entière d`Antioche qui est impliquée dans l’envoi de Paul et Barnabas (Actes. 13:1- 4).

« Le plus grand défi, même après plusieurs congrès et consultations sur la mission, est

probablement le développement de la « vision d’envoi » à l’intérieur des églises. Il n`y a aucun doute sur la croissance du nombre de missionnaires envoyés, mais il y aussi des enthousiastes soutenus par d’autres enthousiastes », a écrit Davies. [54]

Dans l’histoire des Pentecôtistes Finlandais, le rôle des enthousiastes a été clairement vu,

Lauri Ahonen le souligne fortement : « Alors, les visites missionnaires ou la littérature missionnaire augmentent la ferveur. Les pionniers semblent avoir aussi des expériences spirituelles très spéciales, comme des visions résultant de plus fermes convictions. Néanmoins, c’est le contact personnel avec le paganisme sur le terrain missionnaire qui enflamme leur cœur pour la mission. ... Si le missionnaire est lui-même profondément affecté par la demande, il peut alors transmettre cette préoccupation aux autres. Apparemment, un missionnaire avec une ardeur authentique est nécessaire pour créer cette étincelle dans l’esprit des autres. Pourtant la pure passion n’est pas suffisante pour amener la croissance des missions. Afin d’amener la croissance des missions selon le modèle biblique, le message du missionnaire doit être capable de répondre d’une façon directe et enthousiaste au défi. » [55]

Deux points sont nécessaires dès le départ, l’ardeur et le défi biblique pour le salut des

personnes perdues et vivant sans le Christ. En permanence, les églises ont besoin du même aliment pour maintenir une vision fraîche, sinon, l’œuvre missionnaire peut facilement devenir une tradition, et les croyants tout simplement des personnes qui donnent des offrandes sans une profonde compréhension des missions.

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Lauri Ahonen a montré cette attitude dans l’histoire de Fida International (MEIF), où les

missionnaires pionniers jouèrent un rôle déterminant et cela de différentes façons. Il a expliqué les raisons, pour lesquelles, ils ont eu une si grande influence.

Premièrement, la profession de missionnaire était hautement appréciée. Deuxièmement, il y a un concept romantique qui rend les missionnaires fascinants. Troisièmement, leurs visites ont amené du concret sur le concept des missions. Quatrièmement, leur personnalité en vivant des expériences difficiles est impressionnante.[56] Ahonen voit aussi un impact significatif résultant de l’utilisation de la littérature missionnaire.

Même une série de bandes dessinées sur le premier missionnaire Pentecôtiste Emil Danielsson, écrites par Eino Ahonen, pasteur et président de longue date de la MEIF, et publiée par un magazine Pentecôtiste pour enfant eut un grand impact. [57] Plus tard, l’histoire a été enregistrée et enseignée avec succès dans les écoles du dimanche et dans des milliers de familles chrétiennes.

Sans doute que la profession de missionnaire en Finlande n'est plus comme dans les

premières décennies, si hautement respectée aujourd`hui. Le romantisme a diminué du fait que beaucoup plus de gens peuvent voyager et sont capables de voir les endroits exotiques éloignés. Bien sûr, ces touristes ne sont pas habituellement familiers avec les épreuves auxquelles les missionnaires doivent toujours faire face, parce que la perspective accessible à leur compréhension en restant dans un hôtel touristique international diffère pour beaucoup de la vie ordinaire d'un missionnaire. Seuls ces visiteurs qui ont une vraie empathie et de l'intérêt pour la mission peuvent arriver à comprendre le travail et la vie d'un missionnaire. Aussi l'attente de voir des « héros » forts, provenant des champs de mission, n'est plus la même aujourd'hui. Le caractère du travail missionnaire a aussi changé, comme il y a bien moins de personnes impliquées dans le travail de pionnier par rapport à une cinquantaine années ou plus en arrière. Le travail missionnaire s`est plus diversifié, et n`est plus aussi fortement centré sur le personnage du missionnaire.

Le défi de focaliser sur la vision pour les missions dans les églises envoyantes demeure

malgré les changements qui se sont produits dans le travail missionnaire. A maintes reprises, ceux que l`on surnomme « les travailleurs à court terme » sont capables d'apporter une aide très efficace, là où un missionnaire vit depuis longtemps mais a des difficultés à trouver une nouvelle orientation adéquate. C'est difficile de penser que les choses sont plus intéressantes pour les auditeurs parce que la personne est devenue si familière avec le peuple, la culture et le travail dans le pays de l’œuvre ; c’est pourquoi, il est bon pour un missionnaire d’essayer de se mettre dans la situation des auditeurs.

Il devrait y avoir une structure en place pour garantir la circulation de l'information

concernant les missions. C'est une bonne idée d’avoir une personne ou un comité responsable pour la répartition de l'information dans l'église locale. Les lettres et les emails d'un missionnaire sont des sources importantes d'informations missionnaires. Leur contenu peut-être une information à faire connaître dans une lecture publique, ou par une publication dans le bulletin de l`église, ou encore en mettant le contenu à la disposition de ceux qui possèdent une adresse électronique.

L'organisation missionnaire ou le département des missions devrait avoir une responsabilité

spéciale afin de s'assurer que l'image en général de l’œuvre missionnaire soit rendue publique. Cela peut-être fait à travers un magazine missionnaire, une publication de la dénomination, un journal, différents types de brochures ou cassettes audio et vidéo. Les différents types d'expositions sur la mission sont aussi des outils utiles. Un défi spécial existe dans le comment informer et inspirer les enfants et les jeunes pour l’œuvre missionnaire.

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La raison principale de la diffusion de l'information est d’inspirer les gens dans la prière.

Nous pouvons voir dans les Ecritures l'importance de la prière quand l'Apôtre Paul écrit en premier à l'église de Corinthe : « Nous ne voulons pas que vous soyez mal informé. » (2 Cor 1: 8). Puis plus tard, après avoir décrit ses épreuves en Asie, il plaça sa confiance dans les prières des Corinthiens, écrivant : « Oui, nous avons notre espérance en lui qu'il nous délivrera encore, et vous y contribuez en priant pour nous. » (2 Cor 1:10-11).

A la conférence missionnaire nordique organisée à Turku, en Finlande, en 1990, le

Seigneur a révélé que nous devrions créer différents types d'outil pour construire et encourager la prière pour les missions. Nous avons décidé de publier un calendrier de prière, que nous publions annuellement depuis cette date. Dans ce calendrier, nous décrivons les différents champs missionnaires à travers le monde dans lesquels nous sommes impliqués, les noms des missionnaires et de leurs enfants qui servent dans chaque champ, les requêtes de prière spécifiques et les articles de remerciement. A la suite de la publication de notre premier calendrier, nous avons déterminé que nous prierions toujours le premier jour du mois pour le Bangladesh. Nous y avions plusieurs orphelinats qui faisaient face à de nombreuses difficultés à cause d'une forte influence islamique. Plus tard, nos ouvriers nous ont témoignés qu'après avoir débuté la diffusion du calendrier comme un outil de prière, leurs problèmes ont souvent été résolus en début du mois. En ce qui concerne le Kenya, nous avons utilisé le calendrier pour centrer notre prière sur une tribu non évangélisée. Peu de temps après, nous avons été informé de plusieurs percées réalisée dans ce pays. Il n'y a aucun doute dans nos esprits que l'information et la prière forment une bonne association.

6.2. Comment prendre soin de notre personnel ? Dieu nous a donné une tâche missionnaire, en tant qu’êtres humains, et par conséquent,

c'est très important que nous ayons une vision claire sur le comment traiter avec les gens en tant que personnes. Dans cette considération, ce que Paul souligne dans 1 Thess. 5:23 doit être vu et pris sérieusement en considération.

En premier, nous avons besoin de trouver les bonnes personnes pour la formation

missionnaire. Ensuite la formation devrait débuter dans les églises locales, même parmi les enfants. C'est important également d'avoir des activités missionnaires d`une courte durée pour les jeunes afin de leur donner le goût au travail missionnaire. En fait, nous avons observé que beaucoup de travailleurs à court terme se révèlent d’excellents gagneurs d'âmes. Ce genre d'activité missionnaire n’a pas seulement pour but d'observer le travail des autres missionnaires, mais faire également que les travailleurs à court terme bien formés puissent avoir un véritable impact sur le terrain.

Il est important d'avoir bonne formation missionnaire incluant les fondements théologiques,

et qui prévoit un cours spécial pour les candidats missionnaires. Fida International a mis l`accent sur la dimension personnelle du missionnaire ce qui

permet aux jeunes de s`assurer de leur appel et d`obtenir une plus grande expérience pratique.

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La trajectoire Missionnaire Fida International coopère avec le Collège Biblique Pentecôtiste de Finlande (appelé « Iso

Kitja » en finlandais). Dans ce partenariat, les programmes d'enseignement sont planifiés ensemble, puis administrés par le collège. L’enseignement missionnaire est dispensé sur une période de 8 mois. Tous les candidats doivent avoir au préalable une recommandation de leur église locale, et en parallèle, il est exigé un test spécial avec des interviews. Avant d’entreprendre les cours, chaque candidat doit avoir une formation théologique de base par rapport à la tâche qu’il (ou elle) projette d’accomplir sur le champ de mission. Les cours de courte durée sont une combinaison de théorie et de pratique qui englobe le programme de cours de base normal « Équipe en Action » (de 3 mois ½), plus 6 mois de pratique en Finlande ou sur un autre champ de mission.

Fida International a coopéré avec quelques mouvements Pentecôtistes dans la formation

missionnaire. Des personnes provenant par exemple d'Estonie, d’Allemagne, d’Inde, de République Tchèque, de Roumanie, de Russie et de Slovaquie ont reçu plusieurs formations pratiques ou théoriques. La vision missionnaire a aussi joué un rôle central dans les pays nordiques et dans les conférences de coopération pour la mission Pentecôtiste Asiatique, organisées durant les années 90 (deux fois à Hong Kong et une fois en Thaïlande). Fida International a aussi fait partie du programme d'ECAPA (Association Pentecôtiste Africaine de l’Est et du Centre). Rassemblement tenu en 2001.

La formation semble être le domaine clé dans lequel un partenariat entre différents pays est

plus que nécessaire. L'expérience en Argentine met en valeur cette nécessité et nous donne

Candidat missionnaire

Programme “Timothée/Foibe”

Programme “Equipe en Action”

Programme d’Evangélisation à l’Etranger

Programme d’Evangélisation dans le pays d`origine

Formation dans l’église locale

Motivation dans l’église locale

Conférences Missionnaires Nationales

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l’orientation adéquate pour la formation. C'est important d’impliquer les nationaux capables de fournir l'enseignement et la formation puisqu`ils comprennent mieux le point de vue culturel des candidats. « Le manque de formateurs missionnaires avec une expérience et une formation missiologique rend cette tâche difficile. En tant que jeune mouvement, nous avons besoin de nous appuyer sur une aide extérieure plus qu`idéaliste. » [58]

Une bonne formation est très bénéfique parce qu'elle protège le candidat de trop de

déceptions sur le terrain, et l`aide à se lier à son église et à l'organisation envoyante. Cette formation connecte aussi le candidat aux autres candidats, et de ce fait les aide à développer un réseau de relations qui peut durer à vie. Les relations qu'ils développent avec leurs professeurs de mission peuvent aussi devenir précieuses dans le futur. Cela a été prouvé par le témoignage du directeur des cours de formation missionnaire de Fida, M. Matti Villikka et son épouse Kaarina qui ont maintenu un contact permanent avec leurs anciens étudiants. Pendant les 9 années de service en tant que directeur et professeur/formateur, 181 candidats missionnaires ont été formés, conseillés, guidés et encouragés par des relations soutenues.

Ce n'est pas seulement important de former les missionnaires, mais il y a aussi un grand

besoin de prendre soin d`eux et de leurs familles. A cet égard, le rôle de l'église locale et de l'organisation missionnaire devrait être clair afin que tout le monde sache qui a la responsabilité pour les ressources humaines et pour conseiller. Il est intéressant de noter combien l'Apôtre Paul met l`accent sur le côté émotionnel des relations humaines. Dans le premier chapitre de la 2e lettre aux Corinthiens, juste après sa salutation initiale à l'église, Paul commence à parler du réconfort dont il a été l`objet, et là, il témoigne comment son collègue Tite et l'église de Corinthe l'ont réconforté de façon puissante. (2 Cor 7:6 - 7).

Fida International met l`accent sur le rôle que l'église d’origine devrait assumer dans le

soutien mental et émotionnel auprès du missionnaire et de sa famille. Cependant le bureau de Fida est qualifié dans l`aide nécessaire à apporter à tout moment, surtout dans des situations où l'église locale peut-être très limitée en connaissances et en ressources pour aider efficacement. Par exemple, il peut y avoir des crises telles qu'un conflit politique, une guerre, un tremblement de terre etc.… l'organisation missionnaire devrait être préparée à conseiller et à donner au missionnaire certaines aides pratiques durant tout le temps de la crise. L'organisation missionnaire devrait établir un plan d'urgence.

Un autre groupe déterminant de personnes ayant besoin de soin particulier sont les enfants des missionnaires qui sont aussi souvent négligés. C’est pourquoi, ils ont besoin d`une attention spéciale de l'église locale ainsi que de l'organisation envoyante. A ce sujet, le Secrétaire Général de l'Association des Missions en Inde, M. K. Rajandran, a fait cette déclaration judicieuse : « Quelques missions ont été insensibles et ont mis des fardeaux indus sur les familles en exigeant qu`enfants et parents soient séparés par de grandes distances, seulement parce que c'est plus avantageux pour les missions de prendre en charge les études des enfants dans certaines écoles prescrites. Les missionnaires ont été incapables de porter les frais d`étude pour les enfants dans des écoles situées dans un rayon de 100 kilomètres, où les parents pouvaient les rencontrer fréquemment. Ironiquement, beaucoup d'argent a été investi pour des bourses d'études en faveur des enfants de non-chrétiens, et beaucoup de travail social est réalisé pour les autres, mais quand dans le cas où il est nécessaire de couvrir les frais des missionnaires, les missions et les donateurs hésitent comme s’il était normal que le missionnaire soit destiné à souffrir. » [59]

Rajandran sans aucun doute nous donne une bonne direction quant à nos priorités. Nous

devrions orienter nos ressources de façon à ce que nos missionnaires et leurs familles en bénéficient. Il y a encore cinquante années en arrière, les enfants de missionnaires devaient selon les directives de l'église ou de l’agence envoyante rester dans leur pays natal pendant que leurs parents partaient sur le champ de mission. Ma belle-mère, elle-même, a été l’un de ces enfants, qui à l’âge de quatre ans, est restée en Finlande pendant que son père et sa mère partaient en mission

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en Namibie. Tragiquement, son père est mort en Namibie sans qu’elle ne puisse jamais le revoir. Sept années plus tard, sa mère est revenue de Namibie.

Fida International a essayé de trouver une façon de répondre aux besoins des enfants

missionnaires en fournissant les ressources disponibles adéquates pour garder les choses dans un équilibre approprié. Certaines écoles finlandaises ont été établies pour résoudre ce problème. Beaucoup d'enfants de missionnaires vont dans des écoles internationales. Dans certains pays, les écoles locales fournissent une solution adéquate pour les enfants de missionnaires, alors que dans d’autres cas, les parents prennent eux-mêmes en charge l'enseignement avec certains supports par correspondance.

Les coûts de scolarisation dans certains cas, sont excessivement élevés pour les églises

envoyantes, car par exemple, les écoles internationales sont habituellement assez chères. Dans beaucoup de cas, il n'y a pas d'autres solutions pour les familles, et en conséquence cela a poussé la Finlande à créer un système de financement scolaire pour l'éducation des enfants de missionnaires. Dans ce système, chaque église paie 7 euros par membre par année à Fida International pour l'éducation des enfants de missionnaires. De cette façon, les églises partagent la charge, et ainsi l'instruction des enfants n`est pas un fardeau pour le service missionnaire.

Le soin pastoral sur le champ est aussi très important. Faisant partie de ce soin, les

missionnaires devraient chercher la communion en allant à la rencontre des autres missionnaires, non seulement dans le but de prendre des décisions concernant l’œuvre sur le plan national, mais pour se procurer des soins mutuels et se fortifier spirituellement. Certaines missions ont des coordinateurs de région qui assument la responsabilité du soin pastoral des missionnaires. Dans la structure de Fida International, la responsabilité est donnée au secrétaire du champ et au comité de coordination du champ. Les visites du staff, du bureau de Fida et des églises de base font aussi partie du soin pastoral.

6.3. Comment garantir la base financière ? Paul a mis en valeur le rôle de l'église locale dans le soutien financier et l’envoi d'un

missionnaire (Rom 15:23-24 ; 1 Cor 16:6 ; 2 Cor 1:15-16). Le bon enseignement à donner est très important et dans ce domaine, Paul nous donne plusieurs principes à prendre en considération

Premièrement, notre don est le résultat de notre compréhension de la grâce de Dieu (2 Cor

8: 1). Quelquefois les gens sont incités à donner dans un sentiment de culpabilité, et d’autres fois, ils sont incités à donner dans un sentiment d`excitation émotionnelle. La façon saine d'encourager des gens à donner et la façon qui portera à long terme le plus grand fruit, est d’apprendre aux gens à comprendre que nous avons beaucoup reçu du Seigneur. Quand un tel enseignement est apporté, alors la réaction des gens peut avoir le même effet qu'il avait à l`époque de Paul et des apôtres – « l’amour du Christ nous étreint... » (2 Cor 5:14). Les gens apprennent à ne pas vivre juste pour eux-mêmes, « mais pour celui qui est mort à leur place, est ressuscité et élevé » (2 Cor 5:15).

Deuxièmement, notre don doit être fait selon ce que nous avons, « selon vos moyens » (2

Cor 8:11). Beaucoup comprennent que le standard biblique pour donner est la dîme. Bien sûr, notre don devrait être beaucoup plus qu'une dîme, mais 10 pour cent est le modèle approprié selon nos moyens. Quand Jésus a dit « Donnez à César ce qui est César et à Dieu ce qui est Dieu », les gens avaient un concept clair de ce qui appartient à Dieu - les dîmes et les offrandes.

Troisièmement, nous devons donner régulièrement (1 Cor 16:1-2). Il est important

d'apprendre aux croyants leur responsabilité de donner avec régularité. La pratique dans les

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Églises Pentecôtistes Finlandaises est de mettre de côté un dimanche par mois pour les missions, et cette pratique a prouvé qu`elle était très importante pour l’œuvre missionnaire.

Quatrièmement, nous sommes invités à donner avec joie (Rom 12:8). Quand nous

comprenons clairement la bonne raison de donner, alors nous serons amenés à donner avec joie. Les croyants macédoniens ont débordés de joie lorsqu'ils ont donné « avec une très grande générosité » et « au-delà de leur capacité » (2 Cor 8:2-3).

Cinquièmement, nous devons comprendre que si Dieu nous permet de devenir riche, alors

nous pouvons donner plus (2 Cor 9:11). Beaucoup de croyants riches et d`hommes d'affaires chrétiens ont compris ce principe et en conséquence contribuent grandement au soutien des missions.

Sixièmement, Paul conseille de canaliser notre don à travers l'église locale comme c’était le

cas dans les églises macédoniennes. (2 Cor 8:1). Beaucoup de pasteurs et dirigeants de mission mettent l`accent sur ce point comme étant un bon principe biblique. Toutes les offres supplémentaires peuvent être dirigées alors selon la conduite du Saint-Esprit.

Septièmement, Paul développe le point de la gestion des finances qui devrait être

organisée d’une façon appropriée et en toute transparence (Phil 4:15). La transparence est primordiale, et ici, il est important de noter que beaucoup de bons efforts pour la mission ont connu un échec en raison de la négligence de ce principe.

Une partie essentielle dans le financement du travail missionnaire est de développer une

base financière pour le bureau délégué responsable de la coordination du travail. Dans certains pays, les églises apportent des contributions directes pour ce but, alors que dans d’autres cas, les missionnaires eux-mêmes paient leurs dîmes au bureau coordonnateur. Dans le cas de Fida International, les églises locales paient 4,5 euros pour chaque membre de l'église comme partie de leur responsabilité pour le financement des activités missionnaire à travers Fida.

C'est important d'être créatif dans la recherche de différentes voies de financement pour les activités missionnaires. Une portion considérable des financements pour le développement dans la structure de Fida International vient du revenu des ventes des produits par les Magasins Intermédiaires. Il y a actuellement 39 de ces magasins en Finlande conçu spécialement pour le financement de l’œuvre missionnaire. Dans beaucoup d'églises, des campagnes spéciales sont organisées pour rassembler de l'argent pour les missions, où certaines personnes font la cuisine, des gâteaux, alors que d'autres font de l’artisanat. Il y a de nombreuses façons d`encourager les personnes à utiliser leur créativité.

Souvent dans les pays pauvres la question est soulevée, un pays riche doit-il aider

financièrement ou non ? Je n'ai pas l'intention de répéter ici ce qui a déjà été dit au sujet de l'importance d'être autonome. Il y a cependant, toujours le danger potentiel d’amener un nouveau pays envoyant dans une relation de dépendance malsaine avec le pays de la réception s’il ouvre par inadvertance un robinet d'argent sans considérer avec soin ce que les résultats à long terme peuvent être.

6.4. Comment développer un bon leadership ? 6.4.1. Construire une structure pour le leadership

Il y a différentes manières de construire la structure pour le leadership d'une organisation envoyante. Lawrence E. Keyes a observé, il y a plus de vingt ans en arrière qu'il y a une diversité de types d'organisation parmi les nouveaux pays envoyants. [60]

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Premièrement, certaines églises locales seules effectuent des missions sans coopérer avec les autres églises. Au début cette structure peut paraître être la façon la plus facile, et la meilleure pour travailler. Cependant, dans beaucoup de cas, le résultat peut s`avérer être restreint, même avec une perspective à long terme. Dans de tels cas, l'église de base peut se satisfaire de rapports motivants, mais ces rapports ne peuvent pas refléter nécessairement l`importance des efforts globaux nationalement parlant. Malheureusement, quelques nouvelles églises charismatiques semblent être plus enclines à suivre le modèle d'un travail missionnaire indépendant.

Deuxièmement, il y a des structures de type dénominationnelle pour les missions. Dans

certains cas, c’est peut être un département dans une dénomination, ou peut-être une organisation séparée dans cette dénomination. Fida International est organisé pour soutenir le mouvement Pentecôtiste finlandais. Quelques églises locales sont propriétaires, formant l'association officielle de Fida International, laquelle élit le conseil d'administration de l'organisation. Certaines dénominations ne construisent aucune structure déterminée, et dans certains cas il peut y avoir peut-être un bureau coordonnateur flexible, la responsabilité des missions est laissée au contraire aux églises. C'était le cas des Pentecôtistes suédois dans les années passées, mais maintenant ils ont formé une organisation Pentecôtiste nationale. Leur système peu structuré ne les a pas empêchés d'être le mouvement missionnaire Pentecôtiste le plus fort en Europe pendant de nombreuses d'années. Les leaders, avec une forte personnalité et avec une vision, étaient capables de travailler ensemble, mais plus tard, dû aux nombreuses faiblesses dans la structure, les Pentecôtistes suédois ont été forcés de modifier leur structure. La même situation s'est aussi produite plus tôt en Norvège et Finlande.

Troisièmement, il y a des organisations missionnaires inter-dénominationelles. Beaucoup

de celles-ci préfèrent une coopération étroite avec les églises envoyantes. Dans le cas de ces organisations inter-dénominationelles, l'importance de leur connaissance d'autres organisations semblables aux leurs, et la capacité de mettre à profit leur compétence sont des aspects primordiaux. Citons à titre d`exemple quelques organisations inter-dénominationelles : les Traducteurs de la Bible Wycliffe, la Fraternité de l'Aviation Missionnaire, Campus pour Christ avec leur film « Jésus », et aussi plusieurs experts médiatiques Chrétiens, etc.,

Une fois que nous avons établie la structure pour le leadership, la question suivante est - comment est-ce que nous exerçons notre leadership ? Comme cherchons-nous à répondre à cette question ? Il est important de prendre en considération avec soin les aspects culturels, et bien sûr les principes bibliques qui devraient guider l'exercice de notre leadership indépendamment de la culture.

Le modèle et l’enseignement de Jésus soulignent l'importance du leadership en tant que

serviteur (stewardship) (Marc 10:42-43). Il a mis en garde contre un style dictatorial et une attitude de « seigneurs ». Une raison ayant obligé les missionnaires des NPE de quitter le champ est justement les désaccords avec l'agence envoyante. Cela pourrait indiquer qu'il y a certaines faiblesses qui existent dans le processus de la préparation d'un missionnaire. Si c'est le cas, alors peut être les principes de travail, les responsabilités et les engagements n'ont pas été expliqués assez clairement. En revanche, il peut indiquer que le leadership n'est pas exercé de la manière la plus fructueuse.

6.4.2. Les caractéristiques du bon leadership

Le bon leadership exige la connaissance, la sagesse et la force de certaines

caractéristiques de gouvernance. Quelques-unes des plus importantes de ces caractéristiques sont définies comme suit :

1. Une structure bien définie et établie. Tout le monde devrait connaître sa place à l’intérieur de l'organisation et envers qui ils sont responsables. Les mouvements

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Pentecôtistes/Charismatiques qui expérimentent la liberté dans le Seigneur et dans le Saint-Esprit, quelquefois appliquent le concept de « liberté » de façon inappropriée dans certaines situations. Nous avons besoin de nous souvenir que « Dieu n'est pas un Dieu de désordre mais de paix » (1 Cor 14:33). 2. Des responsabilités clairement définies. Un missionnaire peut se sentir perdu ou oublié s'il n'y a aucune personne de désignée et à qui il doit rendre des comptes. La première raison conduisant un missionnaire NPE a quitté le champ est le manque de support de la base. Je me souviens d'une discussion avec une missionnaire d’Amérique du Sud ayant travaillé en Afrique. Elle m'a dit qu'elle avait été bénie alors par son église pour son projet de service missionnaire. Malheureusement, elle n'a pas eu de soutien financier permanent ou encore de soutien en communication, et il n’y avait aucune ligne de responsabilité bien définie à sa connaissance. Finalement, tout était laissé à sa charge, elle entreprenait seule le travail. Il est clair que ce modèle n’est pas biblique. Paul avait pris soin d’établir un rapport de son travail à son église envoyante. « … ils

descendirent au port d'Attali. Là, ils s’embarquèrent pour Antioche d’où ils étaient partis et on les avait confiés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu'ils venaient d’accomplir. A leur arrivée, ils réunirent les membres de l'Eglise et leur racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux ; ils exposèrent en particulier, comment Il avait ouvert la porte de la foi aux Gentils. » (Actes 14:26-27). Il était normal et important que Paul pense à établir un rapport pour les leaders de Jérusalem : « ils leur rapportèrent tout que Dieu avait fait avec eux. » (Actes 15:4). Il apparaît que Paul s'est senti non seulement responsable devant Dieu (l'excuse souvent donnée par certains refusant de rendre des comptes à une personne), mais il se sentait responsable devant l'église envoyante et ses responsables, y compris les apôtres et les anciens qui avaient une plus grande responsabilité.

3. Une bonne coordination. À travers une bonne coordination, le travail missionnaire peut-être très efficace. Trop souvent des ressources ont été gaspillées ou perdues à cause d`une concurrence inutile et d`une duplication d'efforts. Quelquefois, bien que les missionnaires puissent travailler proche des uns des autres, il manque parfois de coordination adéquate.

La volonté de coordonner des efforts missionnaires est devenue une bénédiction en

Finlande, et la décision de rétablir l'organisation missionnaire en 1950 a eu des résultats positifs à long terme. Sans une bonne coordination, les arrangements pratiques peuvent devenir très confus dans la perspective missionnaire. Par exemple, les missionnaires qui ont été envoyés par les différentes églises dans le même pays peuvent avoir des pratiques totalement différentes dans le paiement des salaires, ou dans les soins pour les enfants.

Sans une bonne coordination, la formation des missionnaires est désordonnée, avec

certains missionnaires fonctionnant sans aucune formation, pendant que d'autres sont bien formés. Il est important d'avoir une bonne coordination entre l'organisation missionnaire, l'Institut de formation, et l'église envoyante.

Eglise Envoyante Organisation Missionnaire

Institut de Formation

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Malheureusement, dans beaucoup de cas, il n'y a aucune coordination entre ces trois

institutions, mais chaque fois qu'il y a une bonne coordination entre elles, les éléments essentiels travaillent et fonctionnent ensemble comme ils se doivent. Le meilleur modèle est vu dans la trinité de Dieu. Nous pouvons accomplir les meilleurs résultats dans l'univers entier quand il y a une bonne coordination et une coopération avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

4. Une bonne atmosphère de travail. Jésus a invité Ses disciples à être avec lui. Une fois, Il leur a offert la possibilité de partir s’ils le voulaient. Cependant les 12 n'étaient pas disposés à le faire, parce qu'ils aimaient l'atmosphère de proximité avec Jésus le Messie. Si Jésus était invité à être présent dans notre organisation, alors il y aurait la meilleure

atmosphère possible. Malheureusement, nos actions immatures et nos attitudes continuent à être une des causes pour les missionnaires de laisser tomber leur service missionnaire. Les OSC et les NPE ont tous expérimentés ce problème avec les leurs. Par conséquent, nous devons regarder avec soin les choses qui sont très importantes pour contribuer à la mise en place d`une ambiance de travail saine. Une telle atmosphère est créée par de bons rapports humains, sans lesquels l’environnement de travail serait perturbé. Le bon leadership s'efforce de créer une bonne atmosphère de travail parmi ses missionnaires.

5. L’esprit ouvert dans la communication. Jésus prononça ces paroles à Ses disciples à la fin de son ministère terrestre : « Je ne vous appelle plus serviteurs, parce qu'un serviteur n’est pas mis au courant des affaires de son maître. Je vous appelle mes amis, parce que je vous ai fait part de tout ce que j'ai appris de mon Père. » (Jean 15:15). Ce genre de franchise toutefois n'a pas été créée du jour au lendemain, mais c`est développé avec le temps. Jésus vivait, marchait, dormait, et mangeait avec Ses disciples et cela dura 3 années et demi. A maintes reprises, il y a une hésitation dans la volonté d’être ouvert l'un vers l'autre. Cette

hésitation est une entrave. Bien sûr, il y a des différences culturelles auxquelles nous devons faire face. Par exemple, ce qui peut-être situation d’ouverture pour un Américain peut être très difficile pour un Asiatique. Ce qui est une manière directe et normale d'exprimer ses opinions pour les Finlandais peut-être très difficile à accepter pour un Britannique « sophistiqué ».

Dans le cas de partenariats internationaux et de communions, une franchise et une

ouverture d’esprit en toute confiance sont des points décisifs. C'est quelque chose qui doit se passer dans le cœur. Par exemple, les Africains sont souvent capables de déchiffrer votre personnalité et votre caractère sans vous dire même un seul mot. Quand la clef est trouvée pour l’ouverture de nos cœurs, alors il ne peut plus y avoir de place pour une quelconque supériorité culturelle d'un côté ou de l'autre.

6.4.3. Le Leadership devrait avoir l’esprit ouvert internationalement, sans préjugé dénominationnel

Le leadership missionnaire devrait travailler activement au développement et au maintien des rapports entre les diverses dénominations. Mon but n`est pas ici, d'encourager une politique d'église œcuménique, mais le but est d'encourager le principe Biblique que Jésus a proclamé quand Il a déclaré à Ses disciples – « moi en eux et toi en moi. Qu'ils soient parfaitement un » (Jean 17:23). Cela veut dire, qu'il doit y avoir une franchise ou un esprit d’ouverture vers d’autres chrétiens évangéliques. Dans cette optique, la conférence de Lausanne a développé une très bonne et saine base de travail.

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Le réseau international d'organisations missionnaires augmente, et en tant que tel, différents types de partenariat stratégique commencent à se former. Par exemple, quand une organisation a déjà développé des contacts dans une région où une catastrophe naturelle a eu lieu, c'est imprudent pour une autre organisation d’essayer de construire différentes infrastructures dans cette même région et de perdre des ressources potentielles déjà disponibles pour faire face à la catastrophe. Pourquoi ne pas utiliser le canal d’aide qui existe déjà ?

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7. Conclusion.

De nouveaux pays envoyants et de nouvelles unités envoyantes émergent, et comme ce fut le cas pour leurs prédécesseurs, ils doivent faire face aux mêmes questions sur la façon de démarrer une œuvre missionnaire. Ils doivent répondre aux mêmes questions du style – quel type de structure est la plus adéquate, ou quel type de stratégie est la plus appropriée. Toutefois, avant de répondre à toutes ces questions, il est conseillé aux dirigeants qui participent au démarrage d`une œuvre missionnaire de réfléchir en profondeur sur les composants bibliques fondamentaux du modèle missionnaire

Le point de base est de déterminer qui doit entreprendre l’œuvre missionnaire. Bien que l’église locale ait été l’unité de base du ministère de l`apôtre Paul, il a néanmoins construit en même temps une coopération entre les églises locales. La relation entre l’organisation coordinatrice, l’unité de base, et l’église locale demandent de notre part une attention particulière. Quel doit être le rôle de l’église locale et le rôle de l’organisation coordinatrice ? Leurs rôles respectifs doivent être forts et efficaces. Nous pouvons voir aujourd’hui que le rôle de l’église locale dans les missions est entrain d’être redécouvert. [61]

Une des plus importantes considérations est de déterminer la structure de base nécessaire à un solide fondement théologique. La structure et la fonction sont reliées ensemble et ne peuvent être séparées. Quels sont les aspects fondamentaux de la Grande Commission exposée dans les évangiles et dans les Actes afin de faire face aux défis du monde d’aujourd’hui ? Est-ce que les efforts des pionniers vont dans le sens de l’œuvre missionnaire ? Est-ce que la formation des disciples fait partie de l’œuvre ? Est-ce que les perspectives charismatiques font partie de l’ensemble de l’œuvre ? Est-il important pour la nouvelle unité envoyante de suivre la conduite du Saint Esprit et Sa vision pour l’œuvre ?

Comment le Maître des missions mondiales désire-t-il utiliser l’église ou l’organisation

missionnaire ? Quelle est la force de l’église ou de l’organisation missionnaire ? Où peut-elle le mieux donner sa contribution ?

Chaque personne individuellement ou chaque organisation est guidée par un ensemble de

valeurs. Ces valeurs peuvent grandement varier de par la culture, et certaines valeurs sont bonnes alors que d’autres sont influencées par le diable. Trouver les valeurs bibliques adéquates pour l’œuvre missionnaire est crucial. Si l’œuvre est motivée par la cupidité ou la recherché du pouvoir, alors les résultats seront plus ou moins destructeurs.

C’est pourquoi, l’œuvre missionnaire doit toujours être guidée par les principes bibliques qui

seront, avec un grand soin, pris en considération et mis par écrit. Si ce travail est accompli sérieusement et minutieusement, il en résultera de grands bénéfices pour toutes les personnes impliquées – les envoyants, les recevants, et les missionnaires.

Il y aussi certains présupposés de base qui doivent être pris en considération si on veut la

réussite de l’œuvre missionnaire, comme : comment prier efficacement pour les défis missionnaires ? L’importance de la compréhension des cultures, et le rôle des dons charismatiques qui peuvent être oubliés ou sous-estimés s’ils ne sont pas encouragés.

La nouvelle unité envoyante a aussi besoin d’établir clairement les objectifs pour son travail.

Paul a toujours dans l`esprit l’objectif d’établir de nouvelles églises qui s`autofinances, sont autonomes et se reproduisent. Ce qui ne veut pas dire que les églises soient nécessairement isolées, en mauvaise santé ou encore indépendantes, mais il y a un besoin de coopération et de

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partenariat entre les églises si le témoignage chrétien veut avoir du succès dans le monde. L’objectif est de servir les hommes d’une façon globale – holistique -, et de voir chaque humain comme une personne à part entière dans le monde, du point de vue holistique.

Pour atteindre les objectifs établis pour l’œuvre missionnaire, un processus clairement

défini pour l’évangélisation et l’implantation des églises est nécessaire. Les programmes d’enseignement et de formation sont importants en vue d’équiper les nouveaux croyants à devenir “un saint sacerdoce", et des programmes conçus pour répondre aux besoins des personnes de façon holistique sont fondamentaux, car l`œuvre missionnaire vise aussi la satisfaction des besoins sociaux, physiques et mentaux. Les programmes d’aide humanitaire sont aussi nécessaires pour les victimes des catastrophes naturelles ou causés par les hommes.

Il y a toujours le danger que notre système stagne avec le temps. La globalisation, les

changements culturels et politiques sont pour nous des challenges, et c’est pourquoi, à tout moment, nous devons être toujours prêts à corriger et à modifier les stratégies dans notre processus.

Nos objectifs peuvent être excellents et nos systèmes bien établis, mais des problèmes

éventuels peuvent nous menacer si nous n’avons pas de système de soutien approprié. Un tel système de soutien inclus un bon réseau de communication, une prise en charge du personnel, un solide fonctionnement financier de base, et un leadership performant. Notre leadership doit procurer toutes ces choses en vue d`aider à garantir une excellente coordination entre les multiples éléments nécessaires à une œuvre missionnaire qui connaît la réussite.

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Appendice A

Mémo pour démarrer un travail missionnaire. Qui fait le travail missionnaire ?

� L’église locale ? � Le missionnaire ? � L’organisation missionnaire ? � L’église nationale ou la dénomination ?

Quel est le rôle des différents participants ?

� Le rôle de l’église locale ? � Le rôle du missionnaire ? � Le rôle de l’organisation missionnaire ? � Le rôle de l’église nationale ou de la dénomination ?

Quel type de stratégie va être utilisé ? Quelle sorte de fondement y-a-t’il ?

� Enoncé de Mission � Enoncé de la Vision � Valeurs � Principes � Facteurs de succès

Quels sont les buts pour le travail ? Quelles sortes d’activités (processus) sont nécessaires pour atteindre les buts ? Quelles sortes de soutien sont nécessaires ?

� Comment mettre en place la vision ? � Comment construire un support de prière ? � Comment construire un support financier ? � Comment organiser la gestion administrative et financière ? � Comment prendre soin du personnel (missionnaires, enfants missionnaires…) � Comment construire la structure du leadership (quelle est la responsabilité et le niveau de

loyauté nécessaires) ? Comment évaluer les résultats ?

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Appendice B

Modèle d’organisation stratégique

Processus principal Processus du support

Mission

Vision

Politique

Valeurs

Facteurs de succés

Evangélisation & implantation d’églises

Enseignement & Formation

Développement de la Coopération Ministère Social

Développement stratégique de la mission Développer le concept

B U T S S T R A T E G I Q U E S

B U T S

R E S U L S T U A P T P O I S N I D T I I C O A N T S E U R S

Information Management Markéting

Ressources humaines

Management Relation d`aide

Collectes de fonds

Gestion des

finances

Leadership International

Contacts

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Abréviations utilisées dans cet ouvrage A.P.E : anciens pays envoyants N.P.E : nouveaux pays envoyants F.F.F.M : Finnish Free Foreign Mission M.E.I.F : Mission Etrangère Indépendante Finlandaise F.I : Fida International ». M.P.E : Mission Pentecôtiste Européenne P.E.M : Pentecostal European Mission AOG USA : Assemblies of God of the United States / Assemblées de Dieu des USA

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Notes [1] Larry D. Pate, “Pentecostal Missions from Two-Thirds World", Murray A. Dempster, Byron D. Klaus, Douglas Petersen, Called & Empowered, Global Mission in Pentecostal Perspective (Hendrickson Publishers), 246 [2] Lauri Ahonen, Missions Growth - A case study on Finnish Free Foreign Mission (William Carey Library, 1984),47 [3] Lauri Ahonen, Lahertyskaskya tayttamaan, the Mission History of the Pentecostal Church 1907 -1934 (Aika Oy, 2002), 78 [4] RV 1961/41, 615. Lauri Ahonen, Suomen helluntaiheratyksen historia (Paiva Oy, 1994), 257-262, 298-302 [5] Ibid, 89 [6] Ibid, 88 [7] Ibid, 71 [8] Byron D. Klaus and Loren O. Triplett. “National Leadership in Pentecostal Missions", Dempster. Klaus. Petersen, Called & Empowered, Global Mission in Pentecostal Perspective (Hendrickson Publishers, Peabody, Massachusells, 1991). 227 [9] Peter W. Brierley. “Missionary Attrition : The ReMAP Research Report", William D. Taylor, Too valuable to loose (William Carey Library, 1997).93-94 [10] Nehemia mission is grown very rapidly in the 90'es having work in 8 different countries. [11] Part of the consultation material [12] Added by the writer [13] C. Peter Wagner, "The Forth Dimension of Missions: Strategy", Perspectives on the World Christian Movement edited by Ralph D. Write and Steven C. Hawthorne (William Carey Library, 1981), 574 [14] Edward R. Dayton and David A. Frazer. "Strategy", Perspectives on the World Christian Movement edited by Ralph D. Write and Steven C. Hawthorne (William Carey Library, 1981),570 [15] Wilbert R. Shenk. "Mission Strategies", Toward the 21st Century in Christian Mission edited by J.M.Phillips and Robert T Coote (William B. Eermans Publiching Company, Grand Rapids, Michigan, 1993).219 [16] David J.Hesselgrave, Communicating Christ Cross-Culturally (Zondervan Publishing House, 1991). 303 [17] Lesslie Newbigin. Foolishness to the Greeks (Bm.B, Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids, 1986). 22 [18] Ibid, 146-147 [19] Willie Grew, "South Africa", Starting and Strengthening National Mission Movements (World Evangelical Fellowship, 2001). 60 [20] Gerald D.Wright, “The Purpose of Missions",Terry.Smith, Anderson, Missiology (Broadman & Holman Publishers, Nashville, Tennesce, 1998),27

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[21] Paul A, Pomerville, The Third Force in Missions (Hendrickson Publishers, Peabody, Massachusetts, 1985), 70 [22] Peter W. Brierley. "Missionary Attrition: The ReMAP Research Report", William D, Taylor. Too vaillable to loose (William Carey Library, 1997),93-94 [23] Everett A. Wilson, Strategy of the Spirit (Paternoster Publishing, 1997), 81 [24] Melvin L. Hodges, The Indigenous Church (Gospel Publishing House, Springfield, Missouri, 11th printing 1999),24-25 [25] Thom S. Ranier, "Strategies for Church Growth", Terry Smith, Anderson, Missiology (Broadman & Holman Publishers, Nashville Tennessee, 1998), 494 [26] Melvin L. Hodges, Indigenous Church (Gospel Publishing House, Springfield Missouri, 11 th printing 1999), 74-75 [27] L. Targosz, A presentation paper in the PEM Consultation in Praque, 2002. [28] Arnold Fruchtenbaum, Israelology (Ariel Ministries, Tustin California, 1989, revised 1997), 48 [29] Ibid, 75 [30] Lauri Ahonen, Missions Growth, A case study on Finnish Free Foreign Mission (William Carey Library, 1984.),52-53 [31] Ibid [32] Ibid. 53-54 [33] Larry D. Pate, From Every People. A Handbook of Two-Thirds World Missions (MARC, Monrovia, California, 1989), 129 [34] Grant Me Clung, Globalbeliever (Pathway Press, Cleveland Tennessee.2000), 165 [35] Paul Davies, "National Missions Movements Case Studies. Argentina". Starting and Strengthening National Mission Movements (World Evangelical Fellowship, 2001), 14 [36] Melvin Hodges, The Indigenous church (Gospel Publishing House, Springfield Missouri, 11 th Edition, 1999) [37] Ibid, 23 [38] Ibid. 27 [39] Ibid. 34 [40] Ibid. 63 [41] Ibid. 42 [42] Ibid, 43 [43] Ibid. 47 [44] Ibid, 76-84

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[45] Donald R. Jakobs, "Contextualization in Mission", Phillips, Coote, Toward the 21st Century in Christian Mission (William B, Eerdmans Publishing, Grand Rapids, Michigan, 1993),238 [46] Gary B. Me Gee, "Pentecostal and Charismatic Missions", Phillips, Coote, Toward the 21st Century in Christian Mission (William B. Eerdmans Publishing, Grand Rapids, Michigan, 1993),50. [47] Grant McClung, Globalbeliever (Pathway Press, 2000), 163 [48] Patrick Johstone, The Church is bigger that you think (Christian Focus Publications, Fearn, Great Britain, 1998), 210 [49] Mervin L. Hodges, indigenous Church (Gospel Publishing House, Springfield Missouri, 11th Edition, 1999), 53-73 [50] Ibid, 54 [51] Grant Me Clung, Globalbelierer (Pathway Press, 2000), 164-165 [52] Ralph D. Winter, 'The Long Look: Eras of Missions History", Perspectives by Winter and Haethorne (William Carey Library, 1981), 171 [53] Paul Davies, "National Missions Movements Case Studies, Argentina", Starting and Strengthening National Mission Movements (World Evangelical Movements, 2001), 14 [54] Ibid,14 [55] Lauri Ahonen, Missions Growth. A case study on Finnish Free Foreign Mission (William Carey Library, 1984),52 [56] Ibid,51 [57] Ibid, 47-48 [58] Paul Davies, "National Missions Movements Case Studies, Argentina", Starting and Strengthening National Mission Movements (World Evangelical Movements, 2001), 14 [59] K. Rajendran, "Evangelical Missiology from India", William Taylor. Global Missiology for the 21st Century (World Evangelical Fellowship. 2000). 317. [60] Lawrence E, Keyes: The Last Age of Missions. A study of Third World Mission Societies, (William Carey Library. Pasadena, California. 1983). 15 [61] Paul A Beals, A People for His Name, (Baker Book House. Grand Papids. Michigan, 1989), xiii

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Ressources Bibliographiques. - Ahonen, Lauri, Missions Growth. A case study on Finnish Free Foreign Mission. William Carey Library, ]984. - Ahonen. Lauri, Lahetyskaskya tayttamaan,. the Mission History of the Pentecostal Church. 1907 - 1934. Aika Oy, 2002. - Beals, Paul A., A People for His Name. Baker Book House, Grand Rapids, Michigan. ]989. - Coote, Phillips, Toward the 21st Century in Christian Mission. William B. Eerdmans Publishing, Grand Rapids, Michigan, 1993. - Dayton. Edward R. and Frazer, David A.. Perspectives on the World Christian Movement edited by Ralph D. Write and Steven C. Hawthornee. William Carey Library. 1981. - Dempster, Murray A., Klaus Byron D., Petersen Douglas, Called & Empowered. Global Mission in Pentecostal Perspective. Hendrickson Publishers. - Fruchtenbaum, Amold, Israelology. Ariel Ministries. Tustin Califomia, 1989. revised 1997. Hesselgrave. David 1., Communicating Christ Cross-Culturally, Zondervan Publishing House. 1991. - Hodges. Melvin L., The Indigenous Church Gospel Publishing House. Springfield. Missouri, 11th printing 1999. - Johstone. Patrick. The Church is bigger that you think. Christian Focus Publications. Feam, Great Britain, 1998. - Keyes. Lawrence E., The Last Age of Missions. A study of Third World Mission Societies. William Carey Library, Pasadena, Califomia. 1983. - Mc Clung. Grant, Global believer, Pathway Press, Cleveland Tennessee. 2000. - Newbigin. Lesslie, Foolishness to the Greeks. Bm.B. Eerdmans Publishing Company. Grand Rapids. 1986. - Pate. Larry D., From Every People. A Handbook of Two-Thirds World Missions. MARC. Monrovia, California, 1989. - Pomerville. Paul A., The Third Force in Missions. Hendrickson Publishers. Peabody. Massachusetts, 1985. - Shenk. Wilbert R., Toward the 21st Century in Christian Mission. edited by J. M. Phillips and Robert T. Coote William B. Eerdmans Publishing Company, Grand Rapids. Michigan, 1993. - Targosz L., A presentation paper in the PEM Consultation in Prague. 2002. - Taylor, William, Global Missiology for the 21st Century. World Evangelical Fellowship, 2000. - Taylor, William D., Too valuable to loose. William Carey Library, 1997.

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- Terry, Smith, Anderson, Missiology. Broadman & Holman Publishers, NashvilIe, Tennesee, 1998. - Wagner, C.Peter, Perspectives on the World Christian Movement edited by Ralph D. Write and Steven C. Hawthome. William Carey Library, 1981. - Wilson, Everett A., Strategy of the Spirit. Paternoster Publishing, ]997. Perspectives by Winter and Haethome. William Carey Library, 1981. Starting and Strengthening National Mission Movements. World Evangelical Fellowship, 2001. Couverture : « Mr. Arto Hämäläinen dans ce guide pratique sur l`implantation d`églises multi-culturelles et l`application de la mission holistique, donne de précieuses leçons apprises des missionnaires novateurs du Mouvement Pentecôtiste, et de leur sagesse collective manifestée dans la formation et la croissance de la « Finnish Free Foreign Mission » Mission Etrangère Indépendante de Finlande (FFFM/MEIF), rebaptisée « Fida International ». Ce nom étant globalement plus acceptable et convivial. M. Hämäläinen présente de façon très concrète les questions pertinentes de motivation spirituelle, de stratégies applicables, de soutien financier, et de direction efficace. Le livre mérite d`être lu (et appliqué !) au-delà de l`admirable famille Fida qui non seulement implante des églises multi-culturelles, apporte un soutien quotidien, mais soulage aussi la souffrance humaine dans beaucoup de contextes douloureux dans notre monde tourmenté. Il fournit des leçons précieuses extraites des Saintes Ecritures et des histoires missionnaires. » Peter Kuznic, Doctorat., D.Theol. Au sujet de l’auteur : Arto Hämäläinen L’auteur est Directeur exécutif de FIDA International, organisation missionnaire des Eglises Pentecôtistes de Finlande qui soutenait en 2003, 415 missionnaires dans 48 pays. Il est aussi membre de la PEM (Pentecostal European Mission) représentant plus de 1900 missionnaires pentecôtiste dans environ 100 pays.

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