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Comment le Coran nous est-il parvenu - Action · PDF fileRappelons tout d'abord que le Coran est mis en avant par Allah lui même qui nous incite à sa lecture, sa récitation, son

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Action Islamique Comment le Coran nous est-il parvenu ?

Comment le Coran nous est-il parvenu ?Résumé du séminaire donné par le Dr. Mohamed Rifi

1. L'importance du sujet

Rappelons tout d'abord que le Coran est mis en avant par Allah lui même qui nous incite à sa lecture, sa récitation, son apprentissage et son étude.Le Coran étant « le guide et la référence » de l'Islam, nous devons être évidemment fiers de ce Livre mais nous devons également connaître la façon dont il nous est parvenu afin de revendiquer et expliquer sa véracité. La connaissance de la Révélation est essentielle car elle permet de répondre au détracteurs de l'Islam qui tentent de présenter le Coran comme une imitation de la Bible.

2. Rappels terminologiques (définition du Coran)

2.1. Sens linguistique

Coran : qa-ra-ha rassembler→On retrouve cette racine dans les premiers mots de la Révélation : « iqra' » (Jibril répète trois fois « iqra' » à Muhammad (saaws) pour attirer son attention sur une chose importante, pour le réveiller, nous devons rechercher cet état lorsque nous lisons le Coran).

2.2. Sens religieux

Le Coran est la Parole d'Allah (kalam Allah), c'est également notre moyen de communication avec Allah.Il a été révélé au Prophète Muhammad (saaws).Il a été transmis par l'intermédiaire de Jibril.Et cela dans un sens précis et en des termes précis :

– Sens précis que tout musulman doit faire l'effort de comprendre (mais il appartient seulement aux savants d'en extraire des jugements afin de former des lois - as-sharî`a - ).

– Termes précis car Seul Allah connait le sens de Sa parole dans son entièreté. C'est pourquoi nous devons respecter à la lettre Sa Parole (exemple : Allah ≠ Rahmân).

Le Coran a été rapporté de façon collective (mutawâtir). Cela renforce très fortement son authenticité par rapport aux autres livres.Il a été transmis par écrit et par oral. Et pas seulement oralement comme certains le prétendent sous prétexte que les Arabes étaient une « civilisation orale ».Le Coran est inimitable est unique. Allah défie quiconque qui veut imiter Sa Parole (un Coran, dix Sourates, une Sourate). Le fait qu'il soit inimitable et unique est le miracle du Prophète (saaws).Il a été protégé de toutes les falsifications par Allah lui-même contrairement aux autres livres dont Allah a confié la protection aux hommes.

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2.3. « wahyyi » (Révélation)

Le Coran a été transmis au Prophète (saaws) par l'intermédiaire de Jibril en plusieurs fois. Mais il est descendu au préalable dans un endroit spécifique situé dans le premier ciel et il est resté dans cet endroit (bayt al `izza) tout le temps de la révélation (à ne pas confondre avec bayt al ma'mour située au 7ème ciel au dessus de la ka`ba).Cette révélation est en fait la rencontre d'un être de lumière avec un être humain. `A'isha nous rapporte que, sur ses genoux, la tête du Prophète (saaws) s'alourdissait lorsqu'il recevait la Parole d'Allah.En arabe, « wahyyi » signifie « inspiration qui dirige ou guide ».Dans le Coran, « wahyyi » peut avoir différents sens :

− guidance par instinct naturel : « [Et voilà] que ton Seigneur révéla aux Abeilles : '' Prenez des demeures dans les montagnes, les arbres et les treillages que [les hommes] font ''. » (Coran, 16-68)

− guidance par intuition naturelle : « Et nous révélâmes à la mère de Moïse [ceci] : '' Allaite-le. Et quand tu craindras pour lui, jette-le dans le flot. Et n'aie pas peur et ne t'attriste pas : Nous te le rendrons et ferons de lui un Messager ''. » (Coran, 28-7)

− guidance par des signes : « '' Ô mon Seigneur, dit [Zacharie], accorde-moi un signe ''. '' Ton signe, dit [Allah], sera que tu ne pourras pas parler aux gens pendant trois nuits tout en étant bien portant ''. Il sortit donc du sanctuaire vers son peuple ; puis il leur fit signe de prier matin et soir. » (Coran, 19-10,11)

− guidance par le Diable : « Ainsi, à chaque prophète avons-Nous assigné un ennemi : des diables d'entre les hommes et les djinns, qui s'inspirent trompeusement les uns aux autres des paroles enjolivées. Si ton Seigneur avait voulu, ils ne l'auraient pas fait ; laisse-les donc avec ce qu'ils inventent. » (Coran, 6-112)

− guidance par Dieu : « Et ton Seigneur révéla aux Anges : '' Je suis avec vous : affermissez donc les croyants. Je vais jeter l'effroi dans les cœurs des mécréants. Frappez donc au-dessus des cous et frappez-les sur tous les bouts des doigts. '' » (Coran, 8-12)

2.4. Sens religieux de « wahyyi »

« wahyyi » : Guidance ou révélation Dieu à Ses créatures, transmises par les prophètes.« Il n'a pas été donné à un mortel qu'Allah lui parle autrement que par révélation, ou de derrière un voile, ou qu'Il [lui] envoie un messager (Ange) qui révèle, par Sa permission, ce qu'Il (Allah) veut. Il est Sublime et Sage. » (Coran, 42-51)

− inspiration (par le rêve) : « Puis quand celui-ci fût en âge de l'accompagner, [Abraham] dit : '' Ô mon fils, je me vois en songe en train de t'immoler. Vois donc ce que tu en penses ''. [Ismaël] dit : '' Ô mon cher père, fais ce qui t'es commandé : tu me trouveras, s'il plaît à Allah, du nombre des endurants ''. » (Coran, 37-102)

− derrière un voile (information donnée par Allah) : « '' Ô Moïse, c'est Moi, Allah le Tout Puissant, le Sage. '' Et : '' Jette ton bâton ''. Quand il le vit remuer comme un serpent, il tourna le dos [pour fuir] sans revenir sur ses pas. '' N'aie pas peur, Moïse. Les Messagers n'ont point peur auprès de Moi. '' » (Coran, 27-9,10)

− par l'envoi d'un message (ange sous plusieurs formes) : « Dis : '' Quiconque est ennemi de Gabriel doit connaître que c'est lui qui, avec la permission d'Allah, a fait descendre sur ton cœur cette révélation qui déclare véridiques les messages antérieurs et qui sert aux croyants de guide et d'heureuse annonce. '' » (Coran, 2-97)

Remarque : le Prophète Muhammad (saaws) a reçu toutes ces sortes de révélations (rêve selon `A'isha, derrière un voile pendant le voyage nocturne ou par un message via Jibril)

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3. Transmission écrite du Coran

3.1. Au temps du Prophète (saaws)

Contrairement à ce que disent les détracteurs, le Coran était écrit immédiatement après chaque révélation. Le Prophète (saaws) dictait la Parole d'Allah révélée à des scribes et il leur demandait de relire les écritures juste après. Malgré le fait que le Prophète (saaws) était illettré, il était capable de relire et corriger les scribes.Parmi les scribes les plus connus, on trouve, entre autre, `abd Allah ibn Mas`ud, qui a rapporté 70 Sourates directement du Prophète (saaws), `Ali, ibn `Awfân et Zayyid ibn Thâbit (le meilleur scribe de Médine, il a apprit également l'hébreu en 15 jours sous ordre du Prophète - saaws -).Durant la Révélation, le Coran était écrit sur différents supports et dispersé chez différents sahaba. Le Coran n'a pas pu être rassemblé du vivant du Prophète (saaws) car il est mort juste après la fin de la Révélation.

3.2. Au temps d'Abu Bakr (qui a été calife 2 ans, 3 mois et 2 jours)

Les différents supports dispersés contenant des parties du Coran ont été rassemblés.Après la mort du Prophète (saaws), Abu Bakr a du faire face, en tant que calife, à un contexte particulier :

− le refus de certains musulmans à payer la zakât ;− la négation de l'Islam par ceux qui se sont convertis par crainte ;− l'apparition d'un grand nombre de faux prophètes dans la péninsule arabe et surtout au

Bareïn actuel.Il engagea donc des batailles contre tous ceux-là, ce qui causa la mort de nombreux sahaba dont Salim, un des 4 meilleurs mémorisateurs du Coran (selon le Prophète - saaws -).Suite à cela, `Umar eu l'idée de rassembler le Coran dans le but de le préserver. Mais Abu Bakr refusa car il eu peur de l'innovation (enseignement important sur le fait de craindre de faire quelque chose que le Prophète n'a jamais fait en matière de religion).Mais après consultation avec `Umar, il accepta. Abu Bakr et `Umar convoquèrent alors Zayyid ibn Thâbit. Comme Abu Bakr, Zayyid refusa dans un premier temps de rassembler le Coran par peur de l'innovation et par peur d'Allah (ici aussi enseignement important qui montre la limite de l'obéissance à ceux qui détiennent l'autorité).Finalement, Zayyid accepta mais il dit alors qu'il aurait préféré qu'on lui demande de déplacer des montagnes car il mesurait l'importance et la responsabilité que ce que cela impliquait. En effet, tous les Coran d'aujourd'hui reprennent le travail de Zayyid ibn Thâbit.Zayyid mit alors en place une méthodologie pour rassembler le Coran :

− il collecta tous les supports écrits contenant des parties du Coran (`Umar se chargea de faire l'annonce auprès des musulmans) ;

− il ne jugeait un support recevable seulement si deux témoins en certifiaient le contenu.Tout le Coran fut alors rassemblé de cette façon à l'exception des deux derniers versets de la Sourate « at-Tawba » qui n'étaient seulement certifiés que par abu Khuzayma ibn Thâbit.Mais il s'avère que Khuzayma avait témoigné pour une vente du Prophète (saaws) alors qu'il n'avait pourtant pas assisté au début de la transaction. Un bédouin s'était engagé à vendre un cheval au Prophète (saaws) puis il était revenu sur sa décision en affirmant qu'il n'avait rien promis au Prophète (saaws). Khuzayma passa alors par là et il témoigna en faveur du Prophète (saaws). Et lorsque le Prophète (saaws) lui demanda sur quoi il basait son témoignage, Khuzayma répondit : « Sur le fait que tu es digne de confiance ô Mesager d'Allah ! ». Depuis cet événement, le Prophète (saaws) surnomma Khuzayma ibn Thâbit : « dhul shahadatayn » (celui qui vaut deux témoignages).

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Les deux versets en question furent donc acceptés par Zayyid pour cette raison.Le premier mushaf fut alors rassemblé. Ce n'était alors qu'un paquet de différents supports.À la mort d'Abu Bakr, le premier mushaf est confié à la quatrième épouse du Prophète (saaws) : Hafsa bint `Umar ibn al-khattab.

3.3. Au temps de `Uthmân ibn `Affân (12 ans de 23 à 35)

Sous le commandement de `Uthmân, le califat s'étendit de manière très importante avec notamment la conquête de la Perse. Les musulmans était alors répartis en différents peuples ayant des langues différentes.Hudhayfa ibn al-Yemen revint d'Azerbaïdjan et interpella `Uthman sur la nécessité d'envoyer plusieurs versions écrites du Coran dans toutes les régions musulmanes.Zayyid ibn Thâbit fut encore une fois sollicité pour la réécriture du Coran. Pour cela, il fit appel à trois sahabi quraysh des plus éloquents pour s'assurer des termes utilisés (les quraysh demeurant encore les plus éloquents dans la langue arabe).Ils recopièrent alors le Coran tous les quatre dans un exemplaire surnommé « mushaf `Uthmân ».Puis le mushaf `Uthmân fut recopié en cinq autres exemplaires (peut être sept selon certains savants). Des exemplaires furent alors envoyés dans le Châm, à Basra, à Kuffa et à Médine.Aujourd'hui, ces exemplaires ont tous été détruits. Même le « mushaf `Uthmân » présenté comme tel en Turquie ne serait pas authentique.Par précaution, `Uthmân brûla tous les autres écrits coraniques existants afin de protéger la version authentique (et pas pour d'autres raisons douteuses comme l'avance les détracteurs ou certains orientalistes).

En résumé, les musâhif recopiés au temps de `Uthmân était des copies exactes du mushaf du temps d'Abu Bakr. Les versets étaient classés. L'écriture ne comportait ni point, ni accent, ni titre de Sourates :

En temps de `Ali, l'écriture du Coran fut modifiée de la façon suivante par abu al-Dualî :

Puis, c'est au premier siècle de l'Hégire que l'écriture qu'on connait aujourd'hui apparut après une réécriture de Khalil ibn Ahmad al Farahidi.

Il existe des spécificités d'écriture propres au Coran: « salat » avec un « waw » à la fin, « rahma » avec un « ta marbouta » à la fin, certaines prolongations « med » sont ajoutés au dessus des symboles « rahman »... etc.

Tout cela s'étudie dans la science de la graphie « `ilm ar-rasm » qui complète la science de la récitation « `ilm at-tajwîd ».

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4. Transmission orale du Coran

4.1. De Jibril au Prophète (saaws)

La transmission de Jibril au Prophète (saaws) se fit de deux façons :− par révélation (wahyyi) :

− apprendre par cœur− compréhension du sens− façon de réciter

− par révision : chaque Ramadan, le Prophète (saaws) récitait l'entièreté de ce qu'il avait reçu à Djibril (récitation et sens). Le fait que le Prophète (saaws) révisait malgré le fait qu'il soit prophète doit être un exemple pour nous (importance du shaykh, le Coran ne s'apprend pas seul).

4.2. Du Prophète (saaws) au compagnons

Le Coran est en langue arabe, en dialecte quraysh majoritairement (dialecte reconnu comme étant le plus éloquent de la péninsule arabique) mais il comprend également de termes propres à d'autres dialectes arabes de l'époque. En fait, chaque tribu pouvait se reconnaître dans le Coran (dans ses termes et dans sa prononciation).Le Prophète (saaws) transmettait le Coran aux compagnons dans la demeure de ibnou abi al-'Arkan (bayt al-'Arkan). La transmission se faisait de bouche à oreilles.Différents facteurs favorisaient cette transmission orale :

− Les Arabes, étant un peuple « oral », n'avaient aucun mal à apprendre par cœur les versets du Coran.

− Le Coran est un pilier de la prière.− Le grand mérite auprès d'Allah de récitation et de l'apprentissage du Coran.− Les encouragements du Prophète (saaws) à réviser le Coran.

4.3. La transmission au temps des compagnons

Certains sahaba partirent dans différentes régions du monde musulman pour enseigner le Coran (`abd Allah ibn Mas`ud, Mu`ad... etc.).Le Coran était enseigné avec « l'accent » du compagnon (exemple : wad-du`a / wad-du`e).À partir de la 3ème génération de compagnons (tabi tabi`ine), on vit apparaître des lecteurs récitant selon un accent spécifique : Hashîm, Nafi`, Hafs, Warch, Qâlun (qui était sourd)... etc. Ces récitateurs donnèrent leur nom à un type de lecture précise. C'est là qu'apparut la science du tajwîd.Certaines lectures disparurent avec le temps car elles n'étaient plus utilisées. Aussi, lorsqu'une lecture n'était plus connue que par un lecteur, cette lecture devenait interdite, toujours dans l'idée de protéger le Coran, d'empêcher les altérations. Il existait à l 'époque une cinquantaine de lectures. Aujourd'hui, il n'en reste qu'une dizaine.

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5. Conclusion

Le Coran a été transmis de façon écrite en plusieurs phases : révélé au Prophète (saaws), rassemblé sous le califat d'Abu Bakr, réécrit sous le califat de `Uthman... etc. jusqu'à nos jours.Le Coran a été transmis de façon orale également en plusieurs phase : de Jibril au Prophète (saaws) ; du Prophète (saaws) au compagnons (de bouche à oreilles avec les spécificités de la langue) ; des compagnons aux autres compagnons, aux tabi`ine et aux autres tribus.

Les deux volets (écrit et oral) forment une authenticité sans faille. En effet, aucune faille n'existe dans la transmission du Coran. Depuis Allah jusqu'aux musulmans d'aujourd'hui, on peut remonter chaque maillon de la chaîne de transmission (sanad) sans trouver la moindre faille (hijâza).

Nous pouvons vraiment être fiers du miracle de notre Prophète (saaws).Des millions de musulmans connaissent aujourd'hui le même Coran, et cela sur plusieurs siècles. De telle façon que si tous les musâhif étaient détruits, on pourrait le réécrire très facilement au quatre coins du monde. L'altération n'est donc pas possible.D'où, l'importance de l'étude du Coran. Chacun à son niveau, quelque soit sa langue, son niveau, son âge.

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