Comment lier diversité de la faune et de la flore sauvage, accueil du public et gestion

agricole

Rapport de stage Gestion des Milieux Naturels et de la Faune

Effectué sur la ferme des Ponceaux par Guillaume V.

Sommaire

– Introduction

– I. La structure

– 1. Structure d’accueil p.2

– 2. Contexte d'étude p.3-4

– 3. Les acteurs-partenariats de l'activité

– 4. La réglementation

–

– II. Les actions

– 1. Les actions liés à la diversité de la faune et de la flore sauvage :

- Prospection et aménagement pour l'écrevisse à pattes blanches

- Protection de deux plantes rares

- Fabrication et pose de nichoirs

- Relevé floristique et faunistique et nettoyage d'un point de relevé floristique

- Comptage d'oiseaux

- Relevé de bourdons

– 2. Les actions liés à l'accueil du public

- Mise en place de tôles pour observer les reptiles

- Chicanes et Barrières

- Mise en place de bancs

- Sculptures

- Débroussaillage

– 3. Les actions liés à la gestion agricole

- Gestion extensive

- Clôtures

- Pâturage tournant

- Entretien des animaux

– III. Bilan des activités

Introduction

Les objectifs de M. Noël et Mme. Jardin sont :

- De maintenir une diversité d’espèces importante, en particulier des espèces rares ou vulnérables,

- mais aussi de gérer leurs parcelles qui accueillent les animaux

- tout en gardant un espace accueillant pour la promenade et la découverte du site pour le public.

Concilier ces trois objectifs demande de multiples aménagements plus ou moins importants.

Structure d’accueil

M. Noël et Mme Jardin m'accueillent à la ferme des Ponceaux dans le cadre de l'association Ouest-nature qui est une association à but non lucratif qui s’adresse à tous publics pour faire connaître, aimer et protéger la nature. Elle comporte 10 membres dont un président (M. Botte), un secrétaire (M. Noël), et une trésorière (Mme Jardin).

La maison des Ponceaux

adossée à la forêt.

Contexte d’étude

Les Ponceaux se trouvent à Barenton dans le Sud-Manche sur le versant sud de la vallée de la Sélune, en lisière de la forêt de la Lande-pourrie en dessous des crêtes de grès armoricain. Le sous-sol est fait d’éboulis causés par l’érosion de ces crêtes. Par ce fait on trouve ici un sous-sol très hétérogène fait de pierres de toutes tailles, de sable, d'argile et de graviers. Le sol en surface est limoneux et acide. Il est très peu épais environ 15 centimètres.

Le site fait 15 hectares, il est fait d’une mosaïque de milieux.

On y trouve :

Des prairies humides (10 hectares), peu amendées elles présentes une flore diversifiée avec beaucoup de plantes à rosettes et des graminées de prairies maigres (porcelle, plantain lancéolé, cardamine, lychnis fleur de coucou, houlque, ...).

Des zones tourbeuses : une tourbière bombée de 50 mètres de diamètre (sphaigne, violette des marais, épilobe palustre, cirse d'angletterre, briza media, carum verticillé, mouron délicat, walhenbergie, ...) des zones de sources et des boutons tourbeux dispersés dans les prairies ( présence de courtilière et d'Orthetrum bleuissant, Orthetrum caerulescens).

Des mares permanentes, la plus grande fait 300 mètres carrés, la plus petite fait 15 mètres carrés. S'y reproduisent : triton palmé et triton marbré, salamandre, grenouille verte, rousse, agile, crapaud accoucheur, crapaud commun, ….

Des prairies plus sèches avec verger (grillon des champs)

Des haies sur talus formés de cailloux ramassés sur les parcelles. Elles peuvent faire jusqu'à 5 mètres de large. Elles portent souvent de vieux chênes, des ronciers, mais aussi toute une variété d'arbres, d'arbustes et lianes.

Des bois (3 hectares), dont la plus grande partie est faite de plantation datant de 15 ans.

Des ruisseaux et fossés le long desquels on peut trouver de l'osmonde royale et des écrevisses à pattes blanches.

Le tout se trouvant en lisière de forêt.

Les acteurs de l’activité

Lors de mon stage sur le site des Ponceaux les partenaires que j’ai pu rencontrer sont : un chargé de mission, William Arial, au Conservatoire des espaces naturels de Basse-Normandie, avec lequel j’ai assisté à des relevés faunistique et floristique, Jean Collette du GONm (Groupe Ornithologique Normand) avec lequel j’ai réalisé un comptage d’oiseaux. J’ai aussi rencontré le technicien rivière de la communauté de commune de Mortain-Sourdeval, 2 chargés d'études du Groupe Mammalogique Normand, Ladislalas Biegala et Roald Harivel, et 2 chargés de mission du Conservatoire des Espaces Naturels de Basse-Normandie, François Nimal (chargé des Espaces Naturels Sensibles du département de la Manche, France Mercier (chargée des espèces invasives). En outre M. Noël est en contact avec de nombreux naturalistes, et l’association de chasse de Barenton.

La réglementation

Le site des Ponceaux est classé en ZNIEFF (Zone Naturel d’Intérêt Faunistique et Floristique) depuis le passage de Mme. Thouin botaniste du Parc Normandie Maine en 1990.

Un périmètre de protection des eaux a été instauré il y a 20 ans sur la plus grande partie du site. Nous sommes à proximité des captages d’eaux de Barenton (forage et sources). Les eaux sont très pures (2 mg/l de nitrates). Le bassin de réception des sources est en grande partie sur la forêt.

Trois hectares de prairies et de tourbières du site appartenant à M. Noël et Mme. Jardin d'une part, et à M. Greslé (un voisin sensible à la nature) d'autre part sont loués au Conservatoire des espaces naturels de Basse Normandie, mais de fait sont gérés comme le restant de la ferme. Le Conservatoire en a fait une de ses réserves.

II. Les actions

1. Les actions liés à la diversité de la faune et de la flore sauvage :

– Prospection et aménagement pour l’écrevisse à patte blanche

M. Noël avait constaté la présence d'écrevisses dans un ruisseau du site , c'est pourquoi il a fait appel au technicien rivière de la communauté de commune de Mortain-Sourdeval, M. Morgan Druet, pour identifier l'espèce présente et envisager des aménagements pour favoriser l'espèce.

Nous sommes allés d’abord lui présenter le ruisseau en question, puis nous sommes retournés de nuit effectuer la prospection, à l’aide de lampes électriques, nous avons commencé à partir d’une petite cascade puis nous avons remonté le cours d’eau.

Lors de la prospection, une écrevisse a été vue, des photos de l’écrevisse ont été prises pour l’identification de l’espèce, une deuxième a été retrouvée morte, le technicien l'a prélevée pour l’identifier.

Photo : François Nimal

Le technicien rivière nous a conseillé de mettre des grosses pierres dans le ruisseau pour créer de nouveaux méandres et des abris pour les écrevisses.

Après le passage du technicien deux aménagements ont été faits. Tout d'abord des grosses pierres on été disposées dans le lit du ruisseau pour créer des méandres et de nouveaux abris pour les écrevisses, puis une petite chute dans le bas du ruisseau a été créée avec des buses pour éviter la remontée des écrevisses américaines. Le débit du ruisseau a été mesuré : il est de 20 litres par minute (8 juillet 2013). La pose de la buse ne peut gêner la circulation des truites absentes si près de la source.

Ruisseau où de nouvelles pierres on été mises pour abriter les écrevisses.

Une deuxième prospection a été effectuée avec 5 naturalistes, 11 écrevisses à pattes blanches on été vues.

Avant Après

Buse mise en place pour éviter la propagation des écrevisses américaines

Les écrevisses à pattes blanches sont ici en très faible quantité, sur 50 mètres d'un ruisseau à très faible débit, mais assez régulier. Elles sont menacées par trois choses :

- par les écrevisses américaines qui se trouvent en aval du ruisseau, normalement arrêtées par les buses mises en places.

- par un forage en amont qui puise de l'eau à 90 mètres de profondeur dans une faille qui alimente les sources du secteur. Les pompages ont dus être importants en 2012 et M. Noël a constaté un débit des plus faibles.

- par les effets de l'enrésinement de la forêt, les sapins sont très gourmands en eau.

Le forage se trouvant en amont.

Complément de stage en novembre :

Le conservatoire va créer une nouvelle réserve sur la parcelle du ruisseau aux écrevisses, les projets sont :

– Limiter les saules en amont du secteur à écrevisse, les saules sont très gourmands en eau et ils ont étouffés des plantes signalées ici il y a 25 ans par un relevé de Mme Thouin pour le

Parc Normandie-Maine (Genêt d'Angleterre et différents Carex)

– Un étrépage est envisagé.

J'ai participé à une coupe de saules. Les branches ont été évacuées en dehors de la zone tourbeuse.

Il semble qu'il y est un problème d'alimentation des sources aux Ponceaux. Le forage du syndicat des eaux peut en être responsable. Actuellement une fontaine qui coulait sans interruption est tarie. Des interconnexion ont été réalisées avec d'autres réseaux d'eaux de communes voisines pour diluer des eaux trop chargées en nitrates. M. Noël espère que différents contacts pris par lui et par le Conservatoire et le Parc Normandie-Maine aboutissent à une gestion qui satisfasse tout le monde et préserve le milieu naturel.

Protection de deux plantes rares

Ces deux plantes se trouvent sur un milieu tourbeux en lisière de bois et le long d’un ruisseau, envahi par les saules. Cette zone fait partie de la ferme depuis 3 ans seulement.

Zone tourbeuse sur laquelle se trouve les deux plantes.

Cette clôture électrique a été mise en place dans le but de protéger les deux plantes des animaux qui sont en pâturage.

Les plantes rares en question sont l’androsème officinale, et l’osmonde royale.

L’osmonde royale est une fougère de la famille des Osmondacées, c’est une plante rare protégée par arrêté du préfet de la Manche. Elle se rencontre dans les forêts, les landes, en lisière ensoleillée près de l’eau.

L’androsème officinale est un millepertuis de la famille des Hypéricacées, c’est une plante rare. Elle se rencontre au bord des ruisseaux ombragés.

Ce petit triangle tourbeux est envahi par les saules. Le projet futur est de les abattre pour rouvrir le milieu, de ré-humidifier le triangle tourbeux pour redonner l'état naturel au sol, pour ensuite faire un étrépage qui ramènera peut être des graines de plantes qui étaient présentes avant la fermeture du milieu.

C'est deux plantes (androsème et osmonde) n'ont pas les mêmes exigences, l'une a besoin d'un endroit ombragé l'autre ensoleillé. Comme l'osmonde royale est présente à d'autres endroits sur le site, l'androsème officinale sera privilégiée, en laissant quelques saules pour lui laisser de l'ombre.

Fabrication et pose de nichoirs à mésanges

Nous avons fabriqués 10 nichoirs à mésanges, dont 5 pour mésange bleue et 5 pour mésange charbonnière. Nous avons utilisés des planches de châtaignier, bois imputrescible.

Les dimensions ont été choisies pour accueillir ces deux espèces en particulier.

-Fond : 100 mm sur 100 mm

-Hauteur : 270 mm

-Trou d'envol : 27/28 mm pour la mésange bleue 30/32 mm pour la mésange charbonnière. La petite dimension du trou d'envol empêche l’installation d'autres espèces comme l'étourneau.

Les nichoirs ont été posés dans les arbres du verger et sur une cabane à proximité.

Nous avons choisi de poser des nichoirs à mésanges dans le verger, car les arbres ne comportent pas de cavités. Dans le verger les mésanges trouveront une nourriture abondante lors du nourrissage des oisillons, c'est à dire une multitude d'insectes. De plus ce sera bénéfique pour le verger que les insectes soient régulés.

Nichoir posé sur un pommier du verger.

Relevés floristique et faunistique et nettoyage

d’un milieu pour favoriser la flore

William Arial du conservatoire des espaces naturel de Basse Normandie est venu faire des relevés floristiques et faunistiques sur le site des ponceaux. Les relevés sont annuels ou bisannuels, les emplacements des relevés floristiques sont déjà définis et balisés par un piquet de bois. Les deux relevés floristiques se sont faits sur des milieux tourbeux, le premier à été effectué sur la tourbière bombée, et le deuxième sur un petit bouton tourbeux.

Le relevé se fait sur 4 m², toutes les plantes qui se trouvent à l’intérieur du carré sont notées et un coefficient de présence et de hauteur sont établis pour chaque plante selon le nombre de pieds présents sur les 4 m². Les résultats sont ensuite comparés aux résultats des années précédentes pour voir comment les plantes évoluent.

Les relevés faunistiques ont été effectués dans deux mares. William Arial recense la famille des scarabées aquatiques.

La capture se fait à l’aide d’un troubleau, ensuite il faut observer les espèces prises et prélever chaque espèce pour plus tard faire des déterminations, souvent à l'aide du microscope et de documentation spécialisée.

Un point de relevé n'a pas pu être effectué. Des arbres ont été abattus à cet endroit l'hiver précédent, et plein de petites branches sont restées au sol. De plus les saules envahissent l’endroit, le pâturage étant trop faible. William a demandé que si possible la pression de pâturage soit plus forte et que les petites branches soient ramassées. Un petit chantier de nettoyage a été fait avec lui.

Comptage d’oiseaux

M. Jean Collette est un ornithologue connu qui vient régulièrement effectuer des comptages sur la ferme des Ponceaux.

Le comptage s’effectue toujours selon le même circuit. Chaque oiseau vu ou entendu est noté et localisé sur le plan du site de manière à ne pas compter plusieurs fois le même oiseau. Un bilan écrit des espèces vues est fait, avec un commentaire par M. Jean Collette après la sortie.

Ce comptage est fait car les Ponceaux sont classés en refuge du GONm. Le site est géré de manière à ce qu’il y ait le plus d’espèces d’oiseaux possible. Les comptages servent à observer comment les populations évoluent et si des aménagements sont nécessaires pour favoriser une espèce.

Sur le site des Ponceaux pendant la sortie que j’ai suivi, 24 espèces différentes ont été relevées, 89 individus comptés. Parmi ces espèces relevées, certaines d’entre elles sont classées rares ou menacées comme le Pic noir, nicheur au Ponceaux, le rouge-queue à front blanc lui aussi nicheur, la tourterelle des bois, le pipit des arbres. Ces oiseaux montrent le remarquable site bocager est pré-forestier que sont les Ponceaux.

« La présence du traquet pâtre du bruant jaune et de l’hypolaïs polyglotte montre la richesse des habitats à buissons du site » (Jean Collette).

Haie bocagère, avec roncier.

Relevé de bourdons

William Arial m'a demandé de prélever le maximum d'espèces différentes de bourdons sur 3 plantes différentes (consoude, digitale, trèfle) pour les envoyer au GRETIA (Groupe de Recherche et d’Étude des Invertébrés Armoricains).

– 2. Les actions liés à l'accueil du public

Mise en place de tôle pour observer les reptiles

Sur le site des Ponceaux on peut observer 6 espèces de reptiles, dont 2 lézards et 4 serpents. Le meilleur moyen pour observer les couleuvres et les orvets est de placer des tôles. Quand le soleil est filtrant et que la chaleur n’est pas trop élevée ces reptiles viendront s'y réfugier. Les tôles sont placées à des endroits stratégiques en bordure de mare, de talus de pierres, tas de vieux fumier (endroit de reproduction, en juillet, de la couleuvre à collier).

Le but des tôles est de faire observer les reptiles présents sur le site au public, leur expliquer les différences qu’il y a entre chaque espèce, comportement, aspect, coloration, mais aussi montrer que ce ne sont pas des espèces à craindre si on ne les embête pas.

La couleuvre à collier, Natrix natrix, est l’espèce la moins sociable des couleuvres des Ponceaux. Elle effectue assez rapidement des gestes défensifs, mais finit par s'en aller à l’opposé d’où l’on se trouve.

La couleuvre à collier mâle mesure environ 1 mètre tandis que la femelle peut atteindre 1m 50. Sa coloration est très variable. Sur le dessus elle peut être grise ou verte avec de petites taches noires.

Son collier sur la nuque est sous forme d’une bande ou de deux taches latérales de couleur jaune ou orangé, il est bordé en arrière par deux taches noires triangulaires. Son ventre est fait d’un dessin en damier noir et blanc.

La couleuvre d’esculape est la plus grande couleuvre présente sur le site. Elle est très sociable. Lorsqu’elle est sous la tôle et que l’on vient pour l’observer, elle part tranquillement. M. Noël et Mme. Jardin l'ont observée dans la charpente de leur maison et ils l'entendent tous les ans à la fin du printemps dans le grenier où elle recherche des nids d'oiseaux et des rongeurs.

La couleuvre d’esculape, Elaphe longissima, peut mesurer jusqu'à 2 mètres, elle est brun ou brun foncé sur le dos, avec de petits points blancs sur chaque écaille, plus prononcés latéralement, sa face

ventrale est jaune. C’est une couleuvre très allongée, sa tête est peu distincte de son cou.

La coronelle lisse est la couleuvre la plus petite du site, elle est ovovivipare c'est-à-dire quelle porte ses œufs dans son ventre et pond au moment de l’éclosion.

La coronelle lisse, Coronella austriaca, mesure environ 70 centimètres. Sa coloration est très variable, grise, brune sur le dos, avec des taches brunes ou noires disposés par paires. La face ventrale est noire, rouge ou jaune. Elle peut être confondue avec la vipère car sa forme est trapue. Pour la couleur la clé de différentiation est la bande brun sombre qui part de l’avant de l’œil et qui se termine à l’angle de la bouche.

L’orvet est un lézard sans cou marqué, il est apode c'est-à-dire sans pattes, il est très présent sur le site.

L’orvet, Anguis fragilis, mesure 50 centimètres maximum, ses écailles dorsales et ventrales sont lisses. Sa coloration est variable, grisâtre, brune, parfois surtout chez les femelles une large bande dorsale claire et des flancs sombres. J'ai observé l'orvet sous les tôles en compagnie de couleuvre à collier et d'esculape.

La vipère qui n'est presque pas présente sur le site, est un serpent peu sociable que l'on rencontre plutôt aux abords des bois.

La vipère péliade, Vipera berus, mesure 60 à 75 centimètres, C'est un serpent assez trapu, aux yeux à iris rougeâtres, ou rouge vif, à pupilles verticales. Sa coloration est très variable le milieux ou elle se trouve. Une bande foncée marque les cotés de la tête, par chez nous elle est brun clair ou foncé, avec une ligne sinueuse brun foncé sur le dessus du dos chez les femelles et noir chez les mâles.

Chicane et Barrière

Sur le site des Ponceaux il existe deux types de passage de clôtures : les chicanes et les barrières. Le système le plus utilisé est celui des barrières car les chicanes laissent passer les chèvres.

Les passages sont faits pour circuler librement sur tout le site sans jamais être bloqué. C’est pourquoi au moins quatre passages par champ ont été aménagés. Un tendeur permet à la barrière de se refermer automatiquement.

Une des barrières des Ponceaux.

Deux chicanes sont présentes sur le site. Elles sont installées en bordure de route sur des parcelles qui n’accueillent pas de petits animaux. De plus elles sont plus sûres que les barrières, qui elles, peuvent être par malveillance laissées ouvertes.

Chicane se trouvant à l'entrée de la réserve.

Mise en place de bancs

Trois bancs en bois ont été placés le long d’un chemin, chacun d’eux offre une vue différente sur le versant d’en face. L’un donne vue sur une ferme, l’autre donne vue sur la ville de Barenton, et le dernier nous fait découvrir le mont Margantin. Ces bancs rustiques ont été faits avec de l’épicéa, nous les avons calés contre le talus ce qui les incorpore dans le paysage.

D'autres bancs sont placés ici ou là sur les

chemins des Ponceaux.

Un petit pont avec rambarde

enjambe un fossé .

Sculptures

Deux sculptures ont été réalisées dans du sapin. L’une est la représentation du totem de la Terre-mère, et l’autre et la

représentation d’une couleuvre d’esculape.

La Terre-mère représente le milieu naturel sur lequel nous nous trouvons. Le message qu'elle fait passer est qu’il faut respecter la terre et ne pas la détruire.

Débroussaillage, girobroyage

Aux Ponceaux le débroussaillage et le girobroyage relèvent des trois sujets de préoccupation des lieux : diversité faunistique et floristique, accueil du public et gestion agricole.

Le débroussaillage est un gros travail sur le site, puisqu'il n'y a aucun désherbant utilisé ici.

Tout d'abord le débroussaillage est utilisé niveau gestion agricole pour l'entretien des clôtures. Les clôtures doivent être débroussaillées régulièrement pour ne pas laisser la végétation les envahir. Il est aussi utilisé pour gérer les herbes à problèmes comme les orties que l'on coupe plusieurs fois pour épuiser les racines.

Il est utilisé sur les passages du public pour que le site fasse entretenu et propre, pour voir où l'on met les pieds, car de nombreux serpents sont présents. Des passages à travers bois sont faits à la débroussailleuse ou au girobroyeur pour canaliser les promeneurs.

Les autres ronces sont laissées, elles servent de protection aux arbres car les chevreuils sont abondants.

Les buissons de ronce et autres ont une utilité sur les talus ou aux abords des chemins, car ils offrent

des abris pour la faune, pour les pouillots véloces par exemple qui font leurs nids dans les ronciers. C'est pourquoi les gros débroussaillages ne sont faits qu'à partir du 15 septembre. A cette date les oiseaux ne nichent plus. Et cette végétation offre aussi en été une nourriture pour les fauvettes des jardins et les bruants jaunes par exemple.

L'entretien derrière les clôtures à mouton n'est pas facile. Ce sont les chèvres qui s'en occupent à travers le grillage, quant aux aux chemins principaux, les ânes sont mis dessus pour les entretenir.

3. Les actions liés à la gestion agricole

Gestion extensive

Sur la ferme des Ponceaux sont présents : 9 ânes normands, 10 génisses, 2 chevaux et un troupeau de chèvres commune de l'ouest ou chèvres des fossés.

Le chargement des prairies est faible, environ 10 UGB, sur 12 hectares. Certaines parcelles sont volontairement sous-pâturées.

Très peu d'amendements on été apportés, 3 fois du carbonate de chaux en 30 ans, quant aux engrais chimiques aucun n'a jamais été mis sur les parcelles depuis que M. Noël en a la gestion, seul le fumier des étables est épandu sur les prairies.

Ces choix ont été faits dans le but de laisser le sol et le paysage naturels, mais aussi pour la biodiversité.

Ânes normandsChèvres communes de l'ouest

Vache Normande Poneys

Clôtures

Les clôtures sont une grosse activité aux Ponceaux, le choix des clôtures est important suivant les animaux qui seront mis dans les parcelles, le grillage à mouton est la clôture la plus utilisée ici.

Les clôtures demandent beaucoup d'entretien car si elles sont laissées à l'abandon elles ne sont plus aussi efficaces. A chaque fois que l'on met les animaux dans une parcelle, il faut en faire le tour pour vérifier si la végétation ne gêne pas la bonne circulation de l’électricité, si le grillage n'a pas été endommagé par des animaux sauvages tels que des sangliers ou des chevreuils.

Coût d'une clôture :

Matériel Conditionnement Prix Prix unité Nombre Total

Crampon galva x1000 18,39 0,02 120 2,4

Isolateurs x25 6,25 0,25 57 14,25

Poignée clôture x1 1,4 1,4 1 1,4

Raidisseur galva

x1 0,9 0,9 21 18,9

Fil galva n°16 X1 (200 mètres) 14,9 0,07 300 mètres 21

Grillage à mouton

X1 (50 mètres) 41,5 0,83 150 mètres 124,5

Fil barbelé X1 (250 mètres) 39,9 0,16 150 mètres 24

Tendeur barrière

x1 15 15 1 15

Barrière grillage à béton

x1 15 15 2 30

Piquet en bois x1 1 1 50 50

Huile de chaîne bio

5 litres 27,34

Chaîne x1 37

Total 301,45 TTC

Prix au mètre de clôture

150 2 Euros/mètre

Le renouvellement des clôtures se fait tout les 15-20 ans.

Les piquets utilisés sont en châtaignier, sauf pour les angles où on met de l’acacia, plus résistant.

Pâturage tournant

Le pâturage tournant est fait avec 6 groupes d'animaux, ânes, génisses, chevaux, chèvres. Il a plusieurs utilités.

-Pour les animaux :

• Le fait que les animaux ne restent pas tout le temps dans la même parcelle, fait qu'il y a moins de chance pour qu'ils se fassent parasiter. Les animaux sont changés tous les 15 jours, les parasites (strongles) n'ont pas le temps de faire leurs cycles.

-Pour les parcelles :

• Les animaux ont des goûts différents, par conséquent la végétation est pâturée entièrement, chaque animal pâture la végétation qui lui convient.

• La flore des parcelles est améliorée : les ânes et les chèvres font régresser les chardons et les orties.

Entretien des animaux

Les animaux ont des besoins d'entretien, par exemple changements de parcelles et d'eau, et de surveillance plus ou moins importants.

Pour les chèvres il faut régulièrement regarder et compter le troupeau pour voir si l'effectif est au complet. Au moment des mises-bas vérifier que les chevreaux sont pris en compte par la mère, repérer celles qui boitent ou autre problème pour les soigner. Certaines chèvres ont tendance à se prendre dans le grillage.

Pour les ânes et les chevaux, l'entretien le plus important et de leur faire les pieds, un maréchal-ferrant se déplace pour le faire.

Quant aux vaches il faut vérifier qu'elles se portent bien. Aux Ponceaux depuis 3 ans ce sont les vaches du voisin qui pâturent. En cas de problème on les attrape dans le parc de contention.

Bilan de l'activité

Lier la diversité faunistique et floristique, l'accueil du public et la gestion agricole, demande de mettre en œuvre de multiples actions, qui ont été présentées ci-dessus. Le site est suivi par des naturalistes qualifiés, leurs expertises montrent la forte biodiversité et la présence d'espèces rares.

En ce qui concerne la ferme, relativement peu d'argent est dépensé, les plus grosses dépenses sont pour les clôtures, les assurances, l'entretien des animaux et pour l'entreprise qui vient faner. En ce qui concerne la réserve du Conservatoire des Espaces Naturels de Basse-Normandie, l'Agence de l'eau, l'Europe et le Conseil régional ont versé des subventions.

L'activité de M. Noël et Mme. Jardin ne rapporte pas d'argent, en coûte peu, c'est une activité de loisir, qui leur amène beaucoup de satisfaction.

Remerciements

Je remercie M. Noël et Mme. Jardin de leur accueil ainsi que l'association Ouest-nature. Je remercie également tout les naturalistes que j'ai rencontré durant ce stage, en particulier William Arial et Jean Collette.