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Photo 2 - Ars (pli axillaire G) : Érosions, hyperpigmentation, squames Commémoratifs et anamnèse Examen clinique Une chienne Westie stérilisée âgée de 14 ans, pesant 9kg, est présentée à la consultation pour une dermatose inflammatoire, prurigineuse, séborrhéique et récidivante depuis plusieurs années, ainsi que pour des otites externes. La chienne a été acquise à 3 mois dans un élevage et vit seule en maison avec jardin. Elle reçoit un aliment industriel à but dermatologique (RC Sensitivity control ® ), ses vaccins sont à jour et les traitements antiparasitaires internes (Dolpac ® pyrantel, oxantel, praziquantel, Bayer) et externes (Frontline Spot-On ® fipronil, Merial) sont régulièrement administrés. Aucun antécédent médical notable n’est signalé. Les premiers épisodes ont débuté à l’âge adulte par des infections cutanées récidivantes traitées avec des corticothérapies, des antibiothérapies et des soins locaux variés sur de brèves périodes. Les améliorations sont de courte durée et les rechutes de plus en plus fréquentes, d’où une lassitude marquée de la propriétaire qui est très impliquée dans la santé de son animal. Crédit photo : Dr Jean-Loup MATHET F83-A Peu de lésions primaires persistent hormis l’érythème. Il faut donc considérer une origine parasitaire comme une démodécie classique ou à forme longue, moins probablement une gale sarcoptique, une dermatose allergique compliquée d’une prolifération bactérienne et/ou fongique (dermatite à Malassezia secondaire), une pyodermite superficielle récidivante voire une séborrhée idiopathique. Enfin, une dermatite à Malassezia primaire ou une dermatophytie ne peuvent être exclues d’emblée. Hypothèses diagnostiques À distance, la chienne présente une alopécie diffuse de la ligne du dos et des flancs, des pieds, de l’extrémité caudale et de la région péri-vulvaire qui sont hyperpigmentées. L’odeur séborrhéique dégagée est forte et le prurit est important. L’examen rapproché met en évidence un érythème diffus abdominal, une séborrhée grasse et des squamo-croûtes abondantes avec épaississement épidermique et hyperpigmentation qui modifient l’aspect classique des zones dépilées. Les lésions sont extensives, mais concernent en particulier les pieds (photo 1), les flancs, le cou et le plastron. Une otite externe érythémato- cérumineuse est également présente. Des papules et des pustules sont observées sur l’abdomen, ainsi que des croûtes épaisses le long de la ligne du dos. La tonte, sous tranquillisation, révèle de franches érosions après parage des zones croûteuses ainsi que des zones très inflammatoires associant érythème, papules, mélanose et plaques suintantes (photos 2, 3 et 4). Une mélanose et une lichénification sont présentes sur la partie postérieure des cuisses, la zone péri-anale et péri-génitale et la face palmaire des antérieurs. L’état général est par ailleurs satisfaisant. Il s’agit donc d’une dermatose chronique prurigineuse, alopécique, pustuleuse, squamo-croûteuse, séborrhéique et extensive, avec hyperpigmentation et lichénification régionales. Une otite inflammatoire bilatérale est également présente. Avril 2017 Dr. Jean-Loup MATHET Clinique vétérinaire des Glycines, Orléans, France PYOclean ® Shampoo, PYOclean ® Spray & PYOclean ® Mousse Cas clinique : Syndrome de surpopulation bactérienne de surface et folliculite chez un chien Photo 1 - Pied antérieur : Érythème, séborrhée, lichénification Examens complémentaires J0 Les raclages ne mettent pas en évidence d’acariens. La cytologie d’une pustule montre une population abondante de cocci extra et intra-cellulaires avec des images de phagocytose. La cytologie du cérumen met en évidence une grande quantité de levures du genre Malassezia. Face à la chronicité de la dermatite infectieuse et les diverses antibiothérapies, une bactériologie avec antibiogramme est réalisée. Le germe identifié est un Staphylococcus pseudintermedius de large sensibilité, y compris aux pénicillines : il s’agit donc d’une souche MSSP (pour methicillin-sensible Staphylococcus pseudintermedius). Un bilan hémato-biochimique, une analyse d’urines ainsi qu’un dosage de la thyroxine T4 totale sont effectués : ils ne montrent aucune anomalie particulière. En conclusion, il s’agit d’une pyodermite superficielle (folliculite) récidivante due à un staphylocoque non méti-R, associée à un syndrome de surpopulation bactérienne et à des otites à Malassezia. Photo 4 - Abdomen : Érythème, papules et pustules, érosions, mélanose péri-vulvaire Photo 3 - Zone dorso- lombaire : Érosions, squames, hyperpigmentation J0 J0 J0

Commémoratifs et anamnèse Examen clinique · barrière et à la formation d’un biofilm. Ce dysfonctionnement va favoriser la prépondérance et la pérennisation de certains germes

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Page 1: Commémoratifs et anamnèse Examen clinique · barrière et à la formation d’un biofilm. Ce dysfonctionnement va favoriser la prépondérance et la pérennisation de certains germes

Photo 2 - Ars (pli axillaire G) :

Érosions, hyperpigmentation,

squames

Commémoratifs et anamnèse

Examen clinique

Une chienne Westie stérilisée âgée de 14 ans, pesant 9kg, est présentée à la consultation pour une dermatose inflammatoire,

prurigineuse, séborrhéique et récidivante depuis plusieurs années, ainsi que pour des otites externes. La chienne a été acquise à

3 mois dans un élevage et vit seule en maison avec jardin. Elle reçoit un aliment industriel à but dermatologique (RC Sensitivity

control®), ses vaccins sont à jour et les traitements antiparasitaires internes (Dolpac® pyrantel, oxantel, praziquantel, Bayer) et

externes (Frontline Spot-On® fipronil, Merial) sont régulièrement administrés. Aucun antécédent médical notable n’est signalé.

Les premiers épisodes ont débuté à l’âge adulte par des infections cutanées récidivantes traitées avec des corticothérapies, des

antibiothérapies et des soins locaux variés sur de brèves périodes. Les améliorations sont de courte durée et les rechutes de plus

en plus fréquentes, d’où une lassitude marquée de la propriétaire qui est très impliquée dans la santé de son animal.

Crédit photo : Dr Jean-Loup MATHET F83-A

Peu de lésions primaires persistent hormis l’érythème. Il faut donc considérer une origine parasitaire comme une démodécie

classique ou à forme longue, moins probablement une gale sarcoptique, une dermatose allergique compliquée d’une prolifération

bactérienne et/ou fongique (dermatite à Malassezia secondaire), une pyodermite superficielle récidivante voire une séborrhée

idiopathique. Enfin, une dermatite à Malassezia primaire ou une dermatophytie ne peuvent être exclues d’emblée.

Hypothèses diagnostiques

À distance, la chienne présente une alopécie diffuse de la ligne du

dos et des flancs, des pieds, de l’extrémité caudale et de la région

péri-vulvaire qui sont hyperpigmentées. L’odeur séborrhéique

dégagée est forte et le prurit est important.

L’examen rapproché met en évidence un érythème diffus

abdominal, une séborrhée grasse et des squamo-croûtes abondantes

avec épaississement épidermique et hyperpigmentation qui

modifient l’aspect classique des zones dépilées. Les lésions sont

extensives, mais concernent en particulier les pieds (photo 1), les

flancs, le cou et le plastron. Une otite externe érythémato-

cérumineuse est également présente. Des papules et des pustules

sont observées sur l’abdomen, ainsi que des croûtes épaisses le

long de la ligne du dos. La tonte, sous tranquillisation, révèle de

franches érosions après parage des zones croûteuses ainsi que des

zones très inflammatoires associant érythème, papules, mélanose et

plaques suintantes (photos 2, 3 et 4). Une mélanose et une

lichénification sont présentes sur la partie postérieure des cuisses,

la zone péri-anale et péri-génitale et la face palmaire des

antérieurs.

L’état général est par ailleurs satisfaisant.

Il s’agit donc d’une dermatose chronique prurigineuse, alopécique,

pustuleuse, squamo-croûteuse, séborrhéique et extensive, avec

hyperpigmentation et lichénification régionales.

Une otite inflammatoire bilatérale est également présente.

Avril 2017

Dr. Jean-Loup MATHET

Clinique vétérinaire des Glycines, Orléans, France

PYOclean® Shampoo, PYOclean

® Spray & PYOclean

® Mousse

Cas clinique : Syndrome de surpopulation bactérienne de surface et

folliculite chez un chien

Photo 1 - Pied antérieur :

Érythème, séborrhée,

lichénification

Examens complémentaires

J0

Les raclages ne mettent pas en évidence d’acariens. La cytologie d’une pustule montre une population abondante de cocci extra

et intra-cellulaires avec des images de phagocytose. La cytologie du cérumen met en évidence une grande quantité de levures du

genre Malassezia.

Face à la chronicité de la dermatite infectieuse et les diverses antibiothérapies, une bactériologie avec antibiogramme est

réalisée. Le germe identifié est un Staphylococcus pseudintermedius de large sensibilité, y compris aux pénicillines : il s’agit

donc d’une souche MSSP (pour methicillin-sensible Staphylococcus pseudintermedius).

Un bilan hémato-biochimique, une analyse d’urines ainsi qu’un dosage de la thyroxine T4 totale sont effectués : ils ne montrent

aucune anomalie particulière.

En conclusion, il s’agit d’une pyodermite superficielle (folliculite) récidivante due à un staphylocoque non méti-R, associée à un

syndrome de surpopulation bactérienne et à des otites à Malassezia.

Photo 4 - Abdomen :

Érythème, papules et pustules,

érosions, mélanose péri-vulvaire

Photo 3 - Zone dorso-

lombaire :

Érosions, squames,

hyperpigmentation

J0

J0 J0

Page 2: Commémoratifs et anamnèse Examen clinique · barrière et à la formation d’un biofilm. Ce dysfonctionnement va favoriser la prépondérance et la pérennisation de certains germes

Discussion

Crédit photo : Dr Jean-Loup MATHET F83-A

1. BENSIGNOR E. et al, A split-body, randomized, blinded study to evaluate the efficacy of a topical spray composed of essential oils and essential fatty acids

from plant extracts with antimicrobial properties., Veterinary Dermatology, 2016; 27(6): p. 464–467.

Références bibliographiques

La stabilité de l’écosystème environnemental de la peau (ou microbiome)

repose sur un fragile équilibre entre les populations microbiennes résidentes

(ou microbiote). Des études récentes démontrent qu’une pyodermite ou une

prolifération excessive de surface résultent d’un déséquilibre du microbiome,

qui modifie la répartition des bactéries, associée à une perturbation de la

barrière et à la formation d’un biofilm. Ce dysfonctionnement va favoriser la

prépondérance et la pérennisation de certains germes au détriment d’autres, en

grande majorité Staphylococcus pseudintermedius.

La gestion au long-cours des pyodermites superficielles récidivantes

nécessitant une antibiothérapie raisonnée, selon les recommandations

scientifiques, il est indispensable d’avoir également recours à des alternatives

thérapeutiques. Les topiques antiseptiques classiques comme la chlorhexidine

ou le peroxyde de benzoyle permettent de minimiser l’usage des antibiotiques

par exemple. Mais de nouvelles molécules issues de la phytothérapie aux

propriétés antimicrobiennes, associées à des galéniques facilitant l’observance sont à considérer.

Une publication récente confirme leur intérêt dans la gestion des pyodermites superficielles, en

association avec une antibiothérapie orale1. L’usage systématique de soins locaux, avant même

l’emploi d’antibiotiques oraux en première intention ou bien lors de mise en évidence de souches

résistantes (par exemple les staphylocoques méti-R), trouve ici toute sa place.

Les présentations en sprays, mousses, ainsi que les lingettes et spot-on, sont adaptées au pelage

des chiens. Leur application est rapide et aisée : cette praticité en fait un complément intéressant

aux shampooings dont la réalisation est parfois fastidieuse et chronophage. Leurs intérêts sont

multiples : application directe sur les lésions, diminution du risque d’effets secondaires liés à une

administration par voie générale, coût du traitement diminué et implication accrue du

propriétaire.

Les actifs de la gamme PYOclean® ont montré ici leur intérêt assainissant, apaisant et hydratant. Le complexe PhytoC-2® (à base

d’huiles essentielles naturelles, propolis...) et les acides gras essentiels extraits de plantes ont contribué à équilibrer le microbiote,

à réguler la prolifération bactérienne de surface et à restaurer l’intégrité de la barrière épidermique. Même si une antibiothérapie

orale doit toujours être envisagée lors de poussées infectieuses - au même titre que l’usage séquentiel d’antiprurigineux lors de

poussées inflammatoires dans la dermatite atopique - l’utilisation régulière des produits de la gamme PYOclean® a permis ici une

stabilisation clinique satisfaisante et durable.

Évolution

À 3 semaines, l’amélioration est nette, on observe une repousse pilaire et

une disparition des lésions infectieuses. Le traitement antibiotique est

maintenu une dizaine de jours et les soins locaux sont poursuivis à

l’identique. À la visite des 2 mois, la chienne ne reçoit plus d’antibiotiques

depuis un mois, son état cutané continue à s’améliorer et le prurit est

nettement diminué (photos 5, 7 et 9). Des zones érythémateuses et

hyperpigmentées plus modérées persistent au niveau péri-vulvaire et

du périnée. Après cinq mois d’application régulière du shampooing, du

spray et de la mousse, aucune récidive infectieuse nécessitant une reprise

des antibiotiques n’a été constatée (photos 6, 8, 10 et 11). Un épisode

discret de folliculite abdominale a été contrôlé par une augmentation de

fréquence des soins topiques.

Photos 5 & 6 : Ars après traitement

Photos 7 & 8 : Pied antérieur après traitement

Photos 9 & 10 : Dos après traitement

2 mois

2 mois

2 mois

5 mois

5 mois

5 mois

Photo 11 : Abdomen après

traitement

5 mois

Traitement

Il s’agit ici de contrôler durablement la récidive des infections cutanées tout en limitant l’usage récurrent et prolongé

d’antibiotiques. L’alimentation adaptée aux intolérances alimentaires est maintenue et une administration mensuelle

d’antiparasitaire externe (Nexgard® afoxolaner, Merial) est mise en place.

En accord avec l’antibiogramme, le choix de l’antibiotique se porte sur la céfalexine, utilisée à raison de 30 mg/kg en deux

prises (Rilexine®, Virbac) pendant 1 mois.

Le contrôle du prurit est assuré par l’administration d’oclacitinib (Apoquel®, Zoetis), à la dose de

0.4 mg/kg deux fois par jour pendant 10 jours.

Les soins topiques consistent en l’utilisation synergique d’un shampooing, d’un spray et d’une mousse de la gamme

PYOclean® (Dermoscent®, LDCA) basée sur la phytothérapie, aux propriétés antiseptiques et restructurantes.

La propriétaire est motivée pour la réalisation de soins réguliers durant plusieurs semaines : shampooings 2 fois par semaine

pendant 21 jours puis 1 fois tous les 8 à 10 jours, application du spray sur les zones glabres une fois tous les 2 jours pendant

1 mois, puis 3 fois par semaine et application de la mousse en massage doux 1 fois tous les 2 jours, suivi d’un brossage.

L’otite fongique est traitée par l’association d’un nettoyant antiseptique (tris-EDTA+PCMX, acide salicylique Surosolve®,

Elanco) et de gouttes auriculaires (Otomax®, MSD Intervet, gentamicine, bétaméthasone, clotrimazole).