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À découvrir page 8 Journal de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France Juillet-Août 2006 - Numéro 145 Compagnon du Devoir Dans ce numéro... 68 e ASSISES NATIONALES DU COMPAGNONNAGE DU DEVOIR TOULOUSE, LES 23 ET 24 JUIN 2006 RAPPORT MORAL Le rapport moral de ces 68 e Assises nationales du Compagnonnage du Devoir qui se sont tenues à Toulouse, vous est présenté de façon différente, en abandonnant dans son contenu toute la partie dédiée au rapport d’activité de l’année écoulée. Loin de nous l’idée de ne pas faire le point sur ce qui a été réalisé, mais le désir plutôt de le développer de façon encore plus large dans les différents rapports présentés par les Conseillers au Secrétariat, au Tour de France et au Collège des Métiers. Un extrait de ces trois rapports vous a été présenté par les trois membres du Conseil concernés. Nous avons souhaité, certainement comme il était dès l’origine, que le rapport moral exprime quant à lui une vue d’ensemble des tendances, des inquiétudes, une analyse entre les objectifs fixés à long terme, le chemin parcouru et celui qui reste à parcourir, les écarts entre les engagements pris et les réalisations…, bref tout ce qui nous permet de faire le point par rapport à l’objet de notre Institution et par rapport aux orientations que je vous avais proposées aux Assises de Marseille. Ce rapport moral répond à la question : Où en sommes-nous sur le chemin que nous avons fixé ensemble ? Mettre en route la jeunesse qui vient vers nous est bien le challenge qui nous incombe. Pour ce faire, nous avons tous les outils que le Compagnonnage met à notre disposition : l’accueil, le métier, la transmission, la vie communautaire, le voyage, l’initiation. Aussi allons-nous dans ce rapport observer chacun de ces outils, puis imaginer l’amélioration qu’il est souhaitable d’apporter à chacun d’eux, car un mouvement comme le nôtre doit en permanence se remettre en question et ne jamais considérer qu’une orientation est définitivement figée. Notre première préoccupation concerne notre faculté à mieux accueillir et à mieux former. De gros et fructueux efforts ont été réalisés sur l’ensemble du Tour de France suite à une prise de conscience généralisée de l’ensemble des acteurs. Il nous appartient de remercier toutes celles et tous ceux qui, au quotidien, font un peu ou beaucoup pour donner envie à Plâtrier-plaquiste, staffeur, stucateur, trois métiers en un… 68 e Assises nationales du Compagnonnage du Devoir, Toulouse les 23 et 24 juin 2006 : rapport moral, par Normand la Clef des Cœurs ................................................................................................................................................................................................ 1 Le devenir du métier hors de nos frontières, par Les Compagnons Couvreurs du Devoir .................................................................................... 4 Lettre de Guyane, par Ile-de-France ........................................................................................................................................................................................ 6 La Lituanie, une étape du Tour de France, par Normand ................................................................................................................................................ 7 Plâtrier-plaquiste, staffeur, stucateur, métiers du plâtre, par La Fermeté de Pont-de-Vaux ........................................................................... 8 Evolution des métiers du plâtre, par La Patience de La Rochelle ................................................................................................................................ 9 Expérience en Hongrie, par Périgord ....................................................................................................................................................................................... 11 Carnet du Tour de France ............................................................................................................................................................................................................ 13 Exposition au Musée du Compagnonnage ....................................................................................................................................................................... 14 Voyage à Troyes, par Les lapins charpentiers ......................................................................................................................................................................... 15 Notes de lecture de François Icher ......................................................................................................................................................................................... 16 C omme l’ensemble des métiers manuels, les métiers du plâtre doivent faire face à l’inexorable évolution du temps. Deux plâtriers nous confient leur vision de ce secteur important de l’économie de notre pays. Éditorial Normand la Clef des Cœurs À découvrir page 15 N ez en l’air et le carnet de croquis à la main, nos jeunes lapins découvrent Troyes en Champagne et ses trésors. Pans de bois et encorbellements ne cessent de les émerveiller. Pour l’occasion, leur maître de stage a revêtu son habit de conférencier… Plongée au cœur de l’Aube Suite page 2

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À découvrir page 8

Journal de l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France

Juillet-Août 2006 - Numéro 145

Compagnon du Devoir

Dans ce numéro...

68e ASSISES NATIONALESDU COMPAGNONNAGE DU DEVOIRTOULOUSE, LES 23 ET 24 JUIN 2006

RAPPORT MORAL

Le rapport moral de ces 68e Assises nationales du Compagnonnage du Devoir qui se sont tenues à Toulouse, vous est présenté de façon différente, en abandonnant dans son contenu toute la partie dédiée au rapport d’activité de l’année écoulée. Loin de nous l’idée de ne pas faire le point sur ce qui a été réalisé, mais le désir plutôt de le développer de façon encore plus large dans les différents rapports présentés par les Conseillers au Secrétariat, au Tour de France et au Collège des Métiers. Un extrait de ces trois rapports vous a été présenté par les trois membres du Conseil concernés.

Nous avons souhaité, certainement comme il était dès l ’origine, que le rapport moral exprime quant à lui une vue d ’ensemble des tendances, des inquiétudes, une analyse entre les objectifs fixés à long terme, le chemin parcouru et celui qui reste à parcourir, les écarts entre les engagements pris et les réalisations…, bref tout ce qui nous permet de faire le point par rapport à l’objet de notre Institution et par rapport aux orientations que je vous avais proposées aux Assises de Marseille. Ce rapport moral répond à la question : Où en sommes-nous sur le chemin que nous avons fixé ensemble ?

Mettre en route la jeunesse qui vient vers nous est bien le challenge qui nous incombe. Pour ce faire, nous avons tous les outils que le Compagnonnage met à notre disposition : l’accueil, le métier, la transmission, la vie communautaire, le voyage, l’ initiation. Aussi allons-nous dans ce rapport observer chacun de ces outils, puis imaginer l’amélioration qu’il est souhaitable d’apporter à chacun d’eux, car un mouvement comme le nôtre doit en permanence se remettre en question et ne jamais considérer qu’une orientation est définitivement figée.

Notre première préoccupation concerne notre faculté à mieux accueillir et à mieux former. De gros et fructueux efforts ont été réalisés sur l’ensemble du Tour de France suite à une prise de conscience généralisée de l’ensemble des acteurs. Il nous appartient de remercier toutes celles et tous ceux qui, au quotidien, font un peu ou beaucoup pour donner envie à

Plâtrier-plaquiste, staffeur, stucateur, trois métiers en un…

68e Assises nationales du Compagnonnage du Devoir, Toulouse les 23 et 24 juin 2006 : rapport moral, par Normand la Clef des Cœurs ................................................................................................................................................................................................ 1Le devenir du métier hors de nos frontières, par Les Compagnons Couvreurs du Devoir .................................................................................... 4Lettre de Guyane, par Ile-de-France ........................................................................................................................................................................................ 6La Lituanie, une étape du Tour de France, par Normand ................................................................................................................................................ 7Plâtrier-plaquiste, staffeur, stucateur, métiers du plâtre, par La Fermeté de Pont-de-Vaux ........................................................................... 8Evolution des métiers du plâtre, par La Patience de La Rochelle ................................................................................................................................ 9 Expérience en Hongrie, par Périgord ....................................................................................................................................................................................... 11Carnet du Tour de France ............................................................................................................................................................................................................ 13Exposition au Musée du Compagnonnage ....................................................................................................................................................................... 14Voyage à Troyes, par Les lapins charpentiers ......................................................................................................................................................................... 15Notes de lecture de François Icher ......................................................................................................................................................................................... 16

C omme l’ensemble des métiers manuels, les métiers du plâtre doivent faire face à l’inexorable évolution du temps. Deux plâtriers nous confi ent leur vision de ce secteur important de l’économie de notre pays.

ÉditorialNormand la Clef des Cœurs

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N ez en l’air et le carnet de croquis à la main, nos jeunes lapins découvrent Troyes en Champagne et ses trésors. Pans de bois et

encorbellements ne cessent de les émerveiller. Pour l’occasion, leur maître de stage a revêtu son habit de conférencier…

Plongée au cœur de l’Aube

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un autre ou à une autre de bien se sentir chez les Compagnons du Devoir et d’y revenir, de bien se former et d’avoir envie de continuer à se former. Nous sommes néanmoins loin de la perfection et nous devrons poursuivre.

Au-delà de l’accueil matériel de meilleure qualité, au-delà d’attitudes généreuses devenues naturelles, au-delà de formations basées notamment sur la culture générale correspondant au but recherché, nous devrons intensifier l’amélioration de certaines de nos actions. Parmi celles-ci, il nous faut mettre en place dans nos Maisons de véritables moments d’ intérêt collectif afin de favoriser les échanges transgénérationnels et rompre ainsi avec l’ individualisme avéré et significatif de cette société du XXIe siècle naissant.

Nous touchons là une première difficulté, celle de mieux comprendre cette jeunesse et de nous faire comprendre d’elle. Une des solutions de facilité serait de lui faire porter cette responsabilité, qui bien souvent nous incombe, en prétextant son individualisme suffisamment important au point de rompre avec la nécessaire vie basée sur la communauté et ses règles. Or, rien ne peut se décréter par des textes ou des conférences si, dans l’évidence, nos Maisons de Compagnons ne sont ces lieux où un grand nombre de personnes trouve un intérêt qui petit à petit passe de l’ intérêt personnel au bonheur collectif.

Tant que nos Maisons ne trouveront pas des sujets innovants et attractifs pour y intéresser les Compagnons de tous âges et leurs familles, celles des itinérants, les amis et voisins, et par voie de conséquence les itinérants, nous ne pourrons donner l’élan suffisant à notre mouvement pour être à l’initiative de ces lieux où il se passe toujours quelque chose pour rassembler les hommes, où l’on se retrouve par plaisir pour recevoir, partager, donner, créer, construire et se construire. Une ouverture au monde et à la Cité est nécessaire et les Compagnons du Devoir doivent s’ imposer cette ouverture, parce que le monde a besoin de cette qualité basée sur la simplicité et l’authenticité de moments partagés autour de sujets et d’actions conformes et en adéquation avec l’objet de notre Association. Création, innovation, recherche, mouvement sont des mots qui doivent nous conduire à créer des projets pour ensemble nous mettre en route et toujours être en marche.

Par ailleurs, nous devons sans tarder, avec les métiers, nous assurer que la formation dispensée à l’ensemble de ceux que nous accueillons, de l’apprentissage au perfectionnement, est à la hauteur de ce que nous affirmons. Cela concerne en premier lieu sur le plan technique et technologique la conformité de la transmission en rapport avec les règles du métier, en deuxième lieu un véritable partenariat avec les entreprises d’accueil nous permettant d’ identifier réellement le travail formateur, et en troisième lieu une plus grande rigueur vis-à-vis de nos itinérants tant dans les règles élémentaires, l’efficacité dans toute action, que dans l’assiduité, la ponctualité et la citoyenneté.

De nombreux métiers se sont engagés maintenant vers la création d’Instituts. C’est une véritable opportunité offerte par l’Association pour identifier de façon permanente la pertinence des formations dispensées par le métier au regard des besoins de la profession, pour offrir un large panel de possibilités, identifiant ainsi une approche différente et spécifique de la formation chez les Compagnons du Devoir qui dépasse les seuls aspects techniques. C’est ainsi, à travers et grâce à ces Instituts, que nous pourrons mieux anticiper le devenir des métiers en utilisant nos transversalités, puisque notre Association de vingt-cinq métiers nous le permet. Le Collège des Métiers doit se porter garant du cap fixé avec chaque métier, apporter ses méthodes, ses conseils et ses compétences ainsi que sa logistique, et favoriser ces transversalités entre les Instituts afin d’enrichir les compétences en ajoutant les différences.

D’autre part, au vu des difficultés que rencontrent certains Compagnons lorsqu’ils sont amenés à prendre des responsabilités, soit pour leur propre compte soit pour le compte d’une entreprise où ils sont salariés ou associés, et ce peu importe l’âge et le parcours du Compagnon, nous devons nous organiser pour assurer de façon efficace des formations et un accompagnement permettant que les sujets liés à la gestion, aux démarches commerciales et au management des hommes ne soient ni des freins ni des handicaps pour ceux qui auront décidé d’entreprendre. Sans prendre la place d’organismes habilités et compétents, il nous semble que là encore notre approche de Compagnon devrait ainsi compléter l’apport du Tour de France et les expériences acquises par le métier et le voyage. Ainsi, il nous apparaît que nous pourrons aider à encore mieux situer l’Homme au cœur de l’entreprise et permettre au futur entrepreneur de vivre pleinement et dignement sa mission de responsable.

Au-delà de tout ce qu’un Institut de métier peut apporter, il est fondamental que l’Institution s’attache à travailler notre transmission. Dans les sept orientations sur l’apprentissage présentées aux Assises de Tours (nous vous informerons ici du

travail réalisé depuis car nous aurons à en décider aux prochaines Assises de Nancy), l’un des points concernait la création d’un Institut de la Transmission.

Pourquoi cette volonté de créer cet Institut ? Les Compagnons du Devoir se réclament comme étant de bons « transmetteurs ». Ils sont reconnus comme sachant pratiquer la transmission. Que ce soit le cas ou non, le Compagnonnage est affaire de transmission. Il est donc nécessaire d’identifier cette transmission, de la travailler, de la qualifier et de la rendre accessible à un grand nombre.

La transmission ne peut se résumer au métier, mais le métier est vecteur de transmission. Donc, à travers lui, il s’agirait dans cet Institut de bien transmettre à celui qui sait, le Maître, non pas ce qu’il doit transmettre mais comment il doit le transmettre à celui qui ne sait pas, le disciple, pour réussir sa vie. Pour exemple, nous pouvons citer les façons d’accueillir, de se comporter, de donner envie, de faire rêver, de se passionner, mais aussi d’initier, de féliciter, de reprendre, de pratiquer, d’encourager, etc. Cela s’adressera à tous ceux qui, au cours de leur Tour de France, seront progressivement sur le point de prendre en charge une équipe, à tous ceux qui seront chargés par l’Association de transmettre (Prévôts, Maîtres de Stage, Formateurs, Enseignants, Mères et Maîtresses de Maison), à tous ceux qui responsables ou salariés d’entreprise souhaiteront profiter de notre savoir-faire en la matière. Nous n’échapperons pas à un endroit dédié au plan national pour l’ensemble de nos formateurs, mais nous n’échapperons pas non plus à ce que régionalement nous puissions, pour les itinérants, faire des premières approches si importantes pour leur avenir et notamment la manière de créer et de gérer une équipe, la manière de construire un projet, la manière d’apprendre à se ressourcer, etc. Les méthodes devront être basées sur des sujets concrets, des mises en situation réelles, car c’est bien cela qui nous correspond le mieux à nous, hommes de métier. Placé sous la responsabilité du Collège des Métiers, cet Institut n’aura d’autre but que de tout mettre en œuvre, en utilisant des méthodes simples et adaptées aux gens de métier, pour leur permettre de transmettre non seulement leur métier, fruit de leur expérience, mais aussi leur façon d’être Compagnon. Il répondra ainsi à la définition que transmettre est l’action de faire passer ce que l’on possède en la possession d’un autre.

De plus, pour compléter l’ensemble de ces nouvelles dispositions sur lesquelles nous misons particulièrement, nous allons créer deux pôles d’ateliers où nous trouverons des moyens adaptés à la pratique des nouvelles techniques. Nous aurons à travailler avec les métiers sur ces moyens et leur finalité. Les Prévôtés de Colomiers et de Lille en seront dotées. Par ailleurs, nous avons souhaité que la ville de Nantes soit équipée au sein de la Maison de moyens informatiques tels que «dessin et fabrication assistés par ordinateur», permettant une approche et un perfectionnement, mais aussi de moyens permettant d’autres formations à la communication d’aujourd’ hui. Nous devons permettre aux itinérants d’aborder également ces aspects et ces formations adaptées à l’évolution de leur métier.

Toujours concernant les moyens, poursuivons par la taxe d’apprentissage qui, il faut le rappeler, est la principale source de financement de nos Centres de Formation d’Apprentis. Il convient de préciser que les nouvelles modalités de la collecte et notamment l’affectation d’une partie vers le Fonds national de développement et de modernisation de l’apprentissage ont entraîné une baisse significative de la taxe nous revenant. En conséquence, eu égard à cette perte de financement et à la progression ces dernières années de nos effectifs d’apprentis, nous nous trouvons avec une taxe mobilisable pour le financement du CFA inférieure à nos besoins. Nous devrons donc, dans un premier temps, ralentir nos souhaits de développement des sections d’apprentis, et, dans un second temps, être encore plus performants pour trouver des financements complémentaires et, bien évidemment, fédérer les énergies pour augmenter notre collecte afin qu’elle soit en adéquation avec nos besoins. Alors que notre pays a de plus en plus la nécessité de recourir à une formation de la jeunesse par une véritable alternance et ainsi une meilleure insertion dans la vie, ce que personne ne conteste aujourd’hui, il est regrettable de constater que nos décideurs ne mesurent jamais préalablement les conséquences de leurs décisions menées sans concertation.

Une autre préoccupation, voire dif ficulté, concerne notre patrimoine immobilier. Pourquoi cette préoccupation ? Parce qu’il est de notre volonté de permettre à tout jeune de vivre dans de bonnes conditions d’accueil et d’hébergement, en toute conformité et sécurité. Pourquoi difficulté ? Parce que ces aménagements doivent être supportables sur le plan financier par l’Association. Raison pour laquelle, quand nous avons un projet d’envergure, ce qui est le cas par exemple à Paris pour la réhabilitation complète de la Maison, à Dijon pour la construction de la Prévôté et d’un bâtiment enseignement, à Baillargues près de Montpellier et à La

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Rochelle pour la construction de deux sièges complets pouvant accueillir l’un et l’autre 90 jeunes, à Strasbourg pour poursuivre la réhabilitation de la Maison, mais aussi la réhabilitation complète des ateliers de Colomiers, de Muizon et de Lille pour ne citer que les principaux défis, nous devons et allons solliciter différents partenaires que sont les Conseils Régionaux, les Conseils Généraux, les Villes et Communautés d’Agglomération concernées ainsi que les Caisses d’Allocations Familiales pour obtenir des subventions afin d’alléger le financement par fonds propres.

Nous devons être vigilants pour ne pas alourdir la contribution pension des itinérants. Ce qui est paradoxal, c’est de constater que les subventions sont de plus en plus difficiles à obtenir, les contraintes de sécurité et de conformité de plus en plus exigeantes, et dans le même temps de constater que la participation des jeunes à l’entretien et au bon ordre de la Maison est globalement de moins en moins active, ce qui est anormal. Aussi, puisque nous avons un rôle éducatif, nous devons sans tarder redonner à tous les jeunes les bonnes habitudes du bon ordre et du bon comportement dans les ateliers, les salles de cours ainsi que dans l’ensemble de la Maison. C’est aussi cela le message de l’Adoption et il est vrai qu’il faut être courageux pour s’imposer cela, qui que nous soyons, et l’ imposer aux autres. Pour ce faire, j’ invite chaque Compagnon sédentaire à aider les Prévôts, Mères, Dames-Hôtesses et Maîtresses de Maison afin que les Maisons de Compagnons soient bien sûr des endroits dédiés à la jeunesse, mais dans le respect et l’esprit des Compagnons. Il n’est évidemment pas question, en évoquant ce sujet, d’apporter quelques excès de mesures disciplinaires mais plutôt de partager avec tous les acteurs de la Maison, et pas seulement les plus jeunes, l’ensemble des gâches éducatives permettant in fine de dépasser les seuls aspects matériels. Il est bien là le message de ce que les Compagnons appellent l’ initiation : respect de soi, respect des autres, respect de la nature et de ce qui est mis à notre disposition, puis partage et transmission dans l’évidence de ce qui est acquis. Cela s’accompagne d’une bonne connaissance de soi, des autres et de la vie, ainsi que d’une bonne compréhension des hommes à chaque étape de leur vie. La pratique d’un métier permet une approche pertinente de tout cela parce que cela dépasse le verbe et approche l’humilité. C’est sur ces bases que les Compagnons du Devoir auront à retravailler leur enseignement à destination des générations montantes dont la conception de la vie, de notre fait, est parfois bien différente de la nôtre.

Et puisqu’ il s’agit d’éducation, il nous faut aborder un sujet qui nous préoccupe et devrait préoccuper davantage l’ensemble des parents, éducateurs et politiques des différents pays de la Communauté Européenne, pour ne parler que de celle-ci. Ce sujet concerne la consommation d’alcool par la jeunesse qui n’hésite pas, en fin de semaine (celle-ci commençant dès le jeudi soir), à changer de personnalité et de comportement en abusant de la boisson. Même s’il est vrai que cela ne concerne qu’une minorité, les effets engendrés dans les communautés sont suffisamment inadmissibles pour que nous ne puissions passer ce sujet sous silence. Aussi, sans tarder, nous ferons appel à des spécialistes du sujet pour prévenir et informer l’ensemble des communautés ; mais nous demandons aussi à tous les Compagnons sédentaires, aux épouses, aux parents des jeunes, d’aider les responsables des Maisons à lutter contre ce f léau. Nous serons amenés à exclure de façon provisoire ou définitive ceux qui, Compagnons, Aspirants, Stagiaires ou Apprentis, récidiveront sur ce sujet. Nous ne pouvons cautionner le fait que l’un des nôtres se ruine sciemment la santé et fasse supporter aux autres et à l’Institution ses déviances.

Cela fait maintenant quelque temps que nous évoquons le fait de nous préparer à un Compagnonnage différent, basé sur un voyage différent. Le moment est venu de dépasser l’ intention et de passer à l’action. Cela correspond à plusieurs demandes : tout d’abord celle de permettre à un jeune de vivre une expérience intéressante tant sur le plan humain que professionnel - et cela n’est pas toujours à proximité d’un siège de Compagnons -, celle de répondre au projet construit d’un itinérant complétant ainsi ses passages dans les Maisons de Compagnons, et enfin celle du voyage sur les cinq continents. De plus en plus de jeunes vivent déjà cela et pour autant n’en sont pas moins Compagnons, bien au contraire. Les démarches entreprises à leur initiative leur permettent une ouverture d’esprit beaucoup plus importante et une diversité d’expériences bénéfiques à leur construction. Cela nous imposera à nous aussi ouverture, souplesse et réactivité. Cela nous obligera à encore plus de compréhension et d’intensité. Cela demandera encore plus de préparation et d’accompagnement, mais aussi plus de place à l’ initiative et à la confiance. Cela exigera d’autres formes de formation et de contrôle. L’ajout à la vie communautaire d’expériences extra communautaires complètera ainsi la formation reçue et préparera l’après Tour de France en apportant d’autres outils, nécessaires en ce début de XXIe siècle. Ce sujet sera mené par le Conseiller au Tour

de France en relation étroite avec les métiers et l’ensemble des acteurs pouvant faciliter et accompagner cette autre forme de voyage.

Les Compagnons du Devoir devront identifier et mettre en place des projets innovants concernant la dimension humaine de notre mouvement au regard des exigences et des besoins de notre société où les progrès techniques et technologiques nécessiteront davantage de capacités humaines, de façons d’être et de transmettre. Ce sera l’objet du thème de ces Assises. Cela nécessitera aussi d’être innovants concernant l’engagement des Compagnons, parce que la société de demain aura encore plus besoin de femmes et d’hommes sur qui l’on peut compter pour apporter une dimension humaine. Nous sommes attendus sur ce sujet et le Compagnonnage attend beaucoup de ce sujet. C’est l’un des quatre points, objets de la mission du futur Conseiller au Secrétariat que nous élirons pendant ces Assises ; les autres points sont relatifs à un rapprochement avec les Provinciaux notamment dans les premiers mois de leur prise de gâche pour les conseiller si nécessaire, leur faire prendre conscience de la dimension de leur mission mais aussi, tout au long de leur mandat, pour être à l’écoute et les soutenir notamment lors de sujets difficiles ; c’est aussi la poursuite du travail et la mise en œuvre de ce que nous déciderons pour permettre aux femmes qui sont à nos côtés, les Mères, Dames-Hôtesses et Maîtresses de Maison de bien vivre leur mission et que celle-ci soit compatible avec ce que nous et leurs familles attendons d’elles ; c’est enfin la conduite de mener à bien la difficile réf lexion sur l’ initiation.

Gageons que l’ensemble de ces actions, qui s’ajoutent à toutes celles que nous conduisons, favorisera encore et davantage la venue d’autres jeunes vers le Compagnonnage et qu’au-delà de leur venue nous sachions les intéresser mais aussi les interpeller pour entreprendre un Tour de France atypique et réussir leur intégration et leur adaptation dans la vie et dans la cité. Car il s’agit bien de cela, notre mission est bien celle-ci.

Enfin, je vous avais proposé lors des Assises de Marseille de travailler sur un projet concernant la mise en sécurité de nos archives. Nous aurons l’occasion d’entendre lors de ces Assises le rapport du groupe de travail qui nous aidera à prendre de bonnes décisions. Ce groupe a été missionné pour définir ce qu’est une archive, comment elle doit être conservée et comment elle peut être consultée, étant entendu que cette réf lexion ne porte que sur les écrits et non sur les objets. Il me revient ici de vous faire part du lieu de cette conservation et de cette mise en sécurité. Vous avez tous été informés de l’incendie de nos anciens ateliers de la Maison de La Baumette à Angers et de la fameuse place du village, connue de tous, tant elle était atypique. En accord avec les Compagnons d’Angers, nous reconstruirons cet endroit que nous dédierons partiellement à ce que nous pourrions appeler la Maison de la Mémoire des Compagnons du Devoir. Dans cet endroit, dont une partie sera réservée à la jeunesse, ce qui reste à imaginer puis à réaliser, nous transférerons le centre de documentation et les archives de l’Association actuellement au siège social, puis nous organiserons des endroits dédiés aux métiers et aux provinces qui souhaiteront identifier, classer et rendre accessible leurs archives. Etant entendu qu’aucun métier, aucune province n’aura obligation de le faire ni de rendre accessible l’ensemble de ses documents. Par ailleurs, et puisque nous avons la chance d’avoir reçu en legs la collection du Compagnon Edeline, Tourangeau la Franchise, Compagnon Boulanger du Devoir, nous mettrons en valeur et nous rendrons accessible à un plus grand nombre dans ce lieu de mémoire cette collection unique. C’est pour nous l’occasion de remercier très officiellement Madame Edeline et ses enfants d’avoir légué, selon la volonté de Tourangeau, ce travail de recherche de toute une vie.

Voici identifiés les enjeux et les défis que je vous propose de relever ensemble pour continuer à inscrire l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir dans une démarche de mouvement, d’action et de progrès, pour des femmes et des hommes debout et confiants en l’avenir. Les difficultés identifiées ne sont rien au regard des satisfactions réelles. Elles doivent être affrontées courageusement pour défier les enjeux que rencontrent et rencontreront les jeunes avides de vivre pleinement ce vingt-et-unième siècle.

Confiance dans l’avenir et dans la jeunesse, sérieux, créativité, unité et sérénité doivent être les mots-clés afin de continuer à creuser avec efficacité le sillon tracé par nos aînés.

Michel GuisembertNormand la Clef des Cœurs

Premier Conseiller

DU COMPAGNONNAGE DU DEVOIR

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compagnonnage et devenir du métier

Le devenir du métier hors de nos frontières

Les Compagnons Couvreurs du Devoir

L’Institut de la CouvertureCréé en 2004 par les Compagnons Couvreurs du Devoir, l’Institut Supérieur de la Couverture (ISC) est désormais en pleine expansion. Il regroupe une multitude de groupes de travail, aux activités bien défi nies, et dont le but principal est d’être en éveil sur les évolutions techniques du métier, de le développer, mais aussi de lui donner de l’élan afi n que nos futurs hommes de métier puissent bénéfi cier de ses avancées.

Rappelons un moment fort de l’ISC marqué par sa première journée d’innovation, le 17 février 2005, à la Cité des Sciences et de l’Industrie de La Villette, qui a rassemblé près de 400 professionnels dont un quart était des jeunes. Au vu de ce succès, l’ISC a décidé de se tourner vers le devenir du métier.

Le groupe de travail sur le devenir du métier

Composé d’une dizaine de Compagnons (Anciens, maîtres de stage et Compagnons itinérants), ce groupe de travail se penche sur le développement et l’évolution du métier. Chacun sait que les technologies avancent à grands pas, et que nos métiers y sont ou y seront rapidement confrontés. C’est pourquoi nous nous interrogeons dès à présent sur l’avenir de la profession, sans pour cela délaisser nos traditions, mais afi n de pouvoir continuer à garder notre identité de couvreur. Plusieurs actions ont été menées à cet eff et.

L’une de celles-ci, en octobre dernier, nous a permis de recevoir la visite du CEREQ (Paul Kalck et Christian Marquette) pour une séance de travail sur la transmission des savoir-faire et sur le devenir du métier. Une autre, en février 2006, a donné l’occasion à notre groupe de se déplacer en Allemagne, à Cologne, pour assister au Dach Und Wand (salon de la Couverture) afi n d’y découvrir à la fois les techniques utilisées hors de nos frontières et les nouveaux produits mis sur le marché de la couverture.

Il faut savoir que les Allemands, en terme d’innovation, sont bien plus avancés que nous. Prenons l’exemple de la toiture végétalisée utilisée chez eux depuis plus de quinze ans alors qu’en France nous n’en sommes qu’à son apparition.

A la suite de ces trois jours, au cours desquels nous avons aussi visité un centre de formation de plomberie et d’énergie renouvelable (panneaux solaires et panneaux photovoltaïques), nous avons pu dresser un bilan sur les techniques en vogue qui commencent à percer dans le métier et dont il est

judicieux de ne pas ignorer l’existence. On ne sait si l’arrivée de ces nouveaux matériaux marquera les esprits ou leur fera peur mais, comme le soulignait le professeur Marc Giget « L’innovation, c’est changer tout en restant soi-même ».

Paul-Emmanuel DupasquierSavoyard la ConstanceCompagnon Couvreur du Devoir

Trois joursà CologneArrivés à la gare de Cologne en fi n de matinée avec quatre autres Compagnons, nous nous sommes rendus au foyer des jeunes travailleurs afin d’y retrouver les Compagnons Rémois venus en voiture. De là, nous avons emprunté un bus, direction « la messe » (foire-exposition spéciale couvreurs). Prendre le bus en Allemagne lorsque personne ne parle la langue de Gœthe est assez comique et nous avons bien ri. Mais, avant de vous parler de la foire en elle-même, nous tenons à remercier la société UMICORE qui nous en a facilité l’accès.

Cette exposition nous a permis de découvrir quelques innovations en outillage : un cloueur qui règle le pureau et coupe les liteaux ; un broyeur à tuiles ; des cisailles qui s’adaptent sur les visseuses... S’y trouvait également une plieuse dont le maniement est facilité grâce à l’emploi de l’air comprimé. Concernant le bardage, nous avons pu constater l’arrivée de nouveaux profi lés sur le marché.

A notre grand étonnement, 40 % environ du salon étaient consacrés à l’étanchéité et aux couvertures végétalisées. Les Allemands sont très sensibles aux problèmes environnementaux ainsi qu’à l’esthétique des couvertures. Nous avons ainsi vu beaucoup de tuiles mécaniques de couleur. En revanche, la taille du salon nous est apparue plus petite que ce que nous pensions trouver et certains grands fabricants manquaient à l’appel. En fait, bien que les deux salons soient de la même tendance, Batimat nous paraît être plus complet. Nous dirons que Dach und Wand nous a permis de confi rmer les tendances et les évolutions observées à Batimat. Notre déplacement incluait la visite d’une entreprise de couverture et la visite d’un centre de formation de plomberie. Voici en résumé ce que nous avons pu observer :

Rappelons un moment fort de l’ISC marqué par sa première journée d’innovation, le 17 février 2005, à la Cité des Sciences et de l’Industrie de La Villette, qui a rassemblé près de 400 professionnels dont un quart était des jeunes.

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I. L’entreprise de couverture

Notre petit groupe fut accueilli au sein de cette importante entreprise a l lemande par trois responsables très chaleureux. Dès nos premiers pas dans l’entreprise, nous avons pu remarquer à la fois la rigueur légendaire et l’organisation allemandes, ceci à travers la tenue de l’atelier et la tenue vestimentaire des ouvriers. Tout y est propre et organisé.

La visite débuta par l ’atelier où nos confrères couvreurs nous présentèrent leur entreprise, aidés en cela par notre prévôt d’Allemagne qui assurait la traduction. Cette entreprise comprend soixante-cinq personnes dont quatre meisters, dix chefs d’équipe, quatre apprentis et manœuvres et deux ouvriers spécialement aff ectés au service dépannage et réparation et qui sont joignables vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le rayon d’action de l’entreprise est de deux cents kilomètres.

Se trouvent la plupart du temps à l’atelier cinq personnes dont les quatre meisters. Leur tâche consiste à aller relever les cotes sur le chantier puis à façonner. Une personne vient une fois par semaine s’occuper de l ’entretien de l ’atelier et de ses abords. Les horaires sont de 6 h 45 à 17 h 00 avec une pause de trente minutes à neuf heures et une autre à midi. La durée de travail hebdomadaire est de quarante-cinq heures.

Après ces différentes explications, nous avons véritablement visité l ’entreprise et nous avons pu apprécier la grande diversité de matériel mis à la disposition des ouvriers (peut-être trop) : plieuses numériques ; plieuses manuelles ; rouleuse ; profi leuse à égout étiré dont un ouvrier nous a fait la démonstration sans que nous lui ayons rien demandé.

L’entreprise est également dotée d’une profi leuse à pattes fi xes ; d’une plieuse à segments ; de guillotines et de dévidoirs. Nous avons aussi constaté un stock important de matériaux et un parc automobiles très respectable.

En Allemagne, l’apprentissage en couverture se déroule sur une période de trois ans et une partie de la formation est consacrée à l’étanchéité. La formation des apprentis comporte une journée par semaine au centre de formation, plus quatre semaines en fi n d’apprentissage. Pour l’examen, l’entreprise offre à ses apprentis plusieurs jours payés pour leur permettre de le préparer sur place. Des maquettes sont mises à leur disposition dans un hangar situé juste à côté de l’atelier.

L’entreprise essaie de ne pas se disperser sur trop de petits chantiers, elle préfère les chantiers d’importance, ce qui lui permet une gestion plus facile de son personnel.

Pendant la visite, nos accompagnateurs nous informèrent que depuis cinq ans le marché du zinc a explosé, ce qui leur pose un sérieux problème car ils ne trouvent que très peu d’ouvriers qualifi és, le problème est d’autant plus important qu’il leur est interdit de réaliser un chantier d’importance si les ouvriers qui y travaillent n’ont pas reçu une formation initiale en zinguerie.

Nos accompagnateurs nous indiquèrent également qu’ils travaillent le moins possible l’aluminium car à la suite de son utilisation des problèmes ont été constatés sur certains chantiers.

Lorsque vint le moment des questions sur l’isolation et le solaire, les réponses se fi rent courtes car, en ce qui concerne le solaire, le procédé débute et la population est mal informée sur le sujet, le procédé est

encore onéreux même si des subventions peuvent être obtenues. Quant aux complexes isolants, les Allemands ont tendance à les labelliser de plusen plus.

Après ces explications, il était l’heure de reprendre des forces et un superbe casse-croûte avec café, sodas, jus de fruits, diff érentes sortes de charcuterie, fruits, beignets nous fut off ert, le tout dans une ambiance très sympathique. Nous avons profi té de ce moment de détente pour aborder le problème des corporations et avons appris qu’en Allemagne, les corps de métiers ont un très important pouvoir de décision.

Parlant de choses et d ’autres, nous avons également appris que les échafaudages employés sur les chantiers sont loués à des entreprises d’échafaudages, excepté pour les chantiers de moindre importance où l’entreprise les réalise elle-même. Puis la conversation dévia sur les salaires pratiqués dans le pays : un ouvrier gagne entre 12 et 14 € net de l ’heure, un meister entre 2 000 et 3 500 € par mois.

Notre collation étant terminée, la visite reprit. Nous avons rejoint les abords de l’atelier où tout est, là encore, propre et rangé ! Nous étonnant, au détour d’un hangar, de l’importance d’un stock de rouleaux d’étanchéité, nos accompagnateurs nous expliquèrent que cela était dû à la forte augmentation du prix de ce matériau. Nous avons également remarqué des bennes disposées le long d’un mur, ici tous les déchets sont triés. Ce petit tour eff ectué, une surprise qui n’était pas prévue au programme nous était réservée. Nous avons été invités à nous rendre sur l’un de leurs chantiers à Cologne. Un chantier sur monument historique. Mais, attention, il ne faut pas voir cela avec notre vision habituelle du monument historique, à savoir église, château, bâtiment de quelque importance et d’un certain âge. Ce que nous avons vu, ce sont des bâtiments en béton des années 20 couverts avec de la tuile à emboîtement. Notre étonnement ne nous empêcha pas d’apprécier le travail eff ectué. Certaines techniques de travail nous interpellèrent et l’on nous expliqua qu’ici tout doit être refait à l’identique et, lorsque nous écrivons à l’identique, c’est à l’identique ! Par exemple, si une couvertine a été façonnée avec un biais qui ne sert à rien et est inesthétique, ils réaliseront le même façonné en reprenant les cotes sur la couvertine existante ! Encore une fois, nous avons pu remarquer la propreté régnant sur le chantier.

Cette visite ne pouvait se terminer sans une photo de groupe et nous avons pris la pose pour la postérité.

II. Visite du Centre de formation de plomberie et énergie renouvelable

Fait extrêmement rare en Allemagne, notre interlocuteur ne pouvait être présent. Par chance, un des formateurs se proposa pour le remplacer.

Nous avons débuté la visite du Centre de formation par la salle de démonstration des panneaux solaires. Nous avons poursuivi par les ateliers et avons découvert ainsi qu’à chaque étape de l’apprentissage correspond un atelier. Nous avons aussi noté que la formation est éclectique : sanitaire, chauff age, environnement électrique pour le raccordement des chaudières, etc. Le matériel mis à la disposition des jeunes est impressionnant. Les industriels sont très présents (panneaux pédagogiques, matériaux, matériel) mais ne sont en aucun cas décideurs. Les plombiers restent maîtres chez eux.

Au fur et à mesure de la visite des ateliers, et en discutant, l’on s’est eff ectivement rendu compte de l’importance des corporations ; elles surpassent même le système éducatif du pays car si un jeune ne valide pas son diplôme dans l’un des centres de formation de la corporation, celui-ci n’est pas valable.

Nous avons poursuivi la visite par les salles de cours où nous avons pu remarquer que chaque salle est équipée d’un vidéo-projecteur. Là, notre guide nous informa que des travaux allaient bientôt être eff ectués car le centre se fait vétuste. Une vétusté que l’on aimerait parfois avoir en France !

Repassant par un atelier, nous avons rencontré un groupe en formation. C’étaient des jeunes plombiers qui préparaient un examen d’électricité. Pour ce faire, ils venaient au centre le samedi afi n de compléter leur formation. En Allemagne, les actions inter-métiers sont d’actualité. Là encore, nous avons pu noter que les moyens mis en œuvre pour la formation sont relativement importants.

Notre visite se termina par le bureau du président de la corporation. Sobre et « carré ».

Paul-Emmanuel DupasquierSavoyard la Constance

Julien LegrosManceau la Clef des Cœurs

Vincent DuclouxBerry la Fidélité

Compagnons Couvreurs du Devoir

Au fur et à mesure de la visite des ateliers, et en discutant, l’on s’est e� ectivement rendu compte de l’importance des corporations ; elles surpassent même le système éducatif du pays car si un jeune ne valide pas son diplôme dans l’un des centres de formation de la corporation, celui-ci n’est pas valable.

Notre petit groupe fut accueilli au sein de cette importante entreprise a l lemande par trois responsables très chaleureux. Dès nos premiers pas dans l’entreprise, nous avons pu remarquer à la fois la rigueur légendaire et l’organisation allemandes, ceci à travers la tenue de l’atelier et la tenue vestimentaire des ouvriers. Tout y est propre

La visite débuta par l ’atelier où nos confrères couvreurs nous présentèrent leur entreprise, aidés en cela par notre prévôt d’Allemagne qui assurait la traduction. Cette entreprise comprend soixante-cinq personnes dont quatre meisters, dix chefs d’équipe, quatre apprentis et manœuvres et deux ouvriers spécialement aff ectés au service dépannage et réparation et qui sont joignables vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le rayon d’action de l’entreprise est de deux cents

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compagnonnage et voyage

Lettre de GuyaneIle-de-France

J e suis le Coterie Vandystadt, Ile-de-France, Aspirant Plombier, et j’effectue en ce moment mon Tour de France en Guyane.

Je partage une maison, à Cayenne, avec le Pays Ivanez, Provençal, Aspirant Chaudronnier. Je vous envoie ce petit mot pour vous faire part de cette année passée si loin de France mais qui est pour moi enrichissante aussi bien sur le plan humain que professionnel.

La Guyane se trouve entre le Suriname et le Brésil, en Amérique du Sud. Sa superfi cie de 84 000 km2 fait d’elle le plus grand département français, son chef-lieu est Cayenne où vivent 51 000 habitants. Le climat y est équatorial, ce qui donne un taux d’humidité qui descend rarement au-dessous de 80 % et la température reste voisine de 26°.

Mon séjour ici m’a permis de faire des tas de choses toutes plus passionnantes les unes que les autres : virées sur les fl euves en pleine forêt amazonienne, nuits en forêt dans des carbets, excursions au Brésil et au Suriname, assister au décollage de la fusée Ariane et visiter le centre spatial. J’ai ainsi connu des personnes très intéressantes.

Pendant les cinq premiers mois, je me suis retrouvé seul, sans repères, ni connaissances, ce qui ne fut pas toujours facile surtout lorsque l’on est habitué à vivre en communauté, dans un siège. De plus, le mode de vie est diff érent et il faut s’y adapter. C’est une des raisons pour lesquelles je conseille aux Coteries ou Pays désirant franchir nos frontières de ne pas partir seul car faire face, à l’étranger, à une baisse de moral n’est pas toujours évident.

Professionnellement, j’ai beaucoup appris. Je suis entré le 14 avril 2005 à l’entreprise Saert Guyane, avec un contrat à durée déterminée de un an, pour remplacer le Coterie Lezineau, Charentais, Aspirant Plombier. Cette entreprise réalise surtout de la chaudronnerie, de la métallerie et de la serrurerie mais elle exploite de plus en plus la partie tuyauterie, d’où mon embauche.

Les débuts dans l ’entreprise n’ont pas été très faciles car je faisais des choses très peu intéressantes, ceci étant dû à mon manque de connaissances dans le domaine de la chaudronnerie. J’ai dû apprendre à souder à l’arc sur de l’acier, du galva et de l’inox, ce qui m’a permis de découvrir les joies de la soudure au tig pour l’inox mais aussi pour l’aluminium, ce que je n’avais jamais fait auparavant.

Suite à cet apprentissage j’ai pu travailler dans des entreprises telles que l’entreprise Chambart, afi n d’y réaliser de la tuyauterie double enveloppe pour le transport du goudron. Cela permet de le maintenir à température en faisant circuler à l’intérieur de la double enveloppe de l’huile chaude.

J’ai aussi eu l ’opportunité de travailler dans une usine de fabrication de laitages, marques « Yoplait » et « Caresses guyanaises » ; Il fallait refaire la tuyauterie pour alimenter un adoucisseur d’eau, tout cela en inox. J’y ai également raccordé une cuve d’eau potable en tuyauterie inox de diamètre 89. Ces travaux m’ont permis de me rendre compte que l’inox était une matière très intéressante à travailler même si une plus grande pression est demandée.

Je ne peux vous faire part de mes chantiers les plus marquants sans parler de celui réalisé à l’entreprise Régulus, pour le Centre Spatial. Cette entreprise fabrique le Propergol qui est le carburant de la

fusée. Une climatisation était demandée afin d’amener de l’air frais dans les cuves pour leur nettoyage.

Voilà le plus gros de mon année en Guyane, j’en ai tiré de très bonnes choses malgré des débuts diffi ciles comme je vous le disais précédemment. Nous sommes début avril 2006 et je vais bientôt rentrer en métropole. Aujourd’hui, j’encourage vivement les Pays et Coteries à partir, comme moi, car cela est très enrichissant, formateur et surtout cela donne une plus grande ouverture d’esprit, je m’en suis vraiment rendu compte ici.

Clément VandystadtIle-de-FranceAspirant Plombier

seul, sans repères, ni connaissances, ce qui ne fut pas toujours facile surtout lorsque l’on est habitué à vivre en communauté, dans un siège. De plus, le mode de vie est diff érent et il faut s’y adapter. C’est une des raisons pour lesquelles je conseille aux Coteries ou Pays désirant franchir nos frontières de ne pas partir seul car faire face, à l’étranger, à une baisse de moral n’est pas toujours évident.

Pendant les cinq premiers mois, je me suis retrouvé seul, sans repères, ni connaissances, ce qui ne fut pas toujours facile surtout lorsque l’on est habitué à vivre en communauté,dans un siège.

Les débuts dans l ’entreprise n’ont pas été

au tig pour l’inox mais aussi pour l’aluminium,

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Tour de France et étranger

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Vue sur la campagne lituanienne avec en fond le village d’Anglininkai

La Lituanie, une étape du « Tour de France »

Normand

L ituanie ou Lietuva vient du mot Lietus qui signifie pluie. La Lituanie est donc le pays de la

pluie ! La nature est là-bas omniprésente, même le réseau routier s’intègre au paysage puisque seuls les grands axes sont bitumés, le reste étant fait de terre et de graviers.

La température annuel le moyenne est de 6,2° avec des hivers assez froids - 3,6° et - 4,7° pour Vilnius et des étés moyennement chauds puisque l ’on re lè ve 17,4° su r l a c ôte e t 18° à Vilnius. Au mois de juin, le soleil brille neuf heures par jour ; par contre, l ’hiver, la couche de neige at teint 40 centimètres et le sol est gelé jusqu’à 80 centimètres de profondeur.

Pour faire court au niveau historique de ce pays, je vous dirai simplement que la Lituanie a connu cinq grandes périodes :

■ 1009 : La Lituanie est pour la première fois mentionnée dans les annales,

■ XVIIIe siècle : La Russie impériale annexe la Lituanie,

■ 1918 : La Lituanie recouvre son indépen-dance et se constitue en République,

■ 1940 : La Lituanie est annexée par les Soviétiques, puis par l’Allemagne nazie et, à nouveau, par les Soviétiques,

■ 1991 : La République de Lituanie retrouve son indépendance,

■ 1er mai 2004 : La Lituanie entre dans la Communauté Européenne.

Que vous dire de plus qui n’ait déjà été dit. Peut-être que les fêtes païennes et folkloriques antérieures à la conquête chrétienne sont très répandues, que les Lituaniens adorent la nature et, une dernière chose, vous rappeler leur goût prononcé pour la vodka qui arrose copieusement tous les repas servis à table.

Charpentier de formation, j’ai fait ma première expérience professionnelle à l ’entreprise UAB Guelmeda, petite structure d’environ dix personnes. Il faut d’abord vous dire qu’il y a une grande différence dans la conception du métier entre la France et la Lituanie. Pour les Lituaniens, le métier de charpentier n’est pas un métier à part entière comme on peut le concevoir chez nous mais plutôt un secteur particulier faisant partie de la construction (construction de maisons bois en l’occurrence) et regroupé au sein d’une entreprise employant différents corps de métiers dont les particularités ne sont pas distinctes. Ce qui amène l’ouvrier à eff ectuer tous les types de travaux pas forcément en relation avec sa spécialité. L’un des inconvénients de ce système se trouve dans la non-évolution du métier qui reste fi gé.

L’activité principale de l’entreprise dans laquelle je travaillais est la construction de chalets bois ainsi que leur pose, ce qui englobe la structure, la couverture et la pose des menuiseries. La clientèle est composée de Lituaniens mais aussi d’étrangers

(France, Autriche, Espagne). L’organigramme de l’entreprise se décomposait ainsi : le chef d’entreprise qui avait en charge les relations avec la clientèle, l’établissement des devis et l’approvisionnement des matériaux ; un dessinateur qui établissait les plans de taille et les feuilles de débit ; un chef d’atelier qui coordonnait la fabrication et la maintenance du matériel ; des ouvriers réalisant chacun une étape de la fabrication en fonction des plans établis par le dessinateur.

Les travaux effectués sont principalement des travaux de série, sans grande diffi culté. Pour mieux vous aider à comprendre la construction d’un chalet, je vous en donne ci-dessous le descriptif :

■ A l’aide du plan de l’architecte, le chef d’entreprise établit un devis mentionnant le temps de fabrication et le temps de pose, le volume de bois nécessaire et la quincaillerie à fournir,

■ Après accord du client, le dessinateur établit une feuille de débit, puis un plan des façades où chaque pièce est numérotée et présentée suivant les entailles et coupes à réaliser,

■ Tous les bois sont rabotés et profi lés. (Sections des bois proposées : haut 150-260, eps 50-200),

■ Les bois sont coupés à la longueur, en éliminant un maximum de défauts et sont numérotés suivant le plan des façades,

■ Des entailles sont réalisées à chaque extrémité à l’aide de machines fi xes ou portatives. Ces entailles permettent aux bois de s’emboîter les uns dans les autres,

■ Les bois sont entreposés par ordre, on peut ainsi se représenter les façades de la maison et repérer les erreurs,

■ Chaque bois est repris pour être poncé ou traité,

■ Les bois sont une nouvelle fois rangés afin de vérifi er chaque cote en fonction du plan,

■ Les bois sont mis en paquets suivant un ordre établi à l’avance et chargés dans les camions,

■ L’ensemble des bois est envoyé sur le chantier pour que le chalet soit levé.

La fabrication des chalets bois est dans l’ensemble assez simple mais réclame beaucoup de manutentions (le poids des bois atteint souvent 100 kilos, voire plus) et les entreprises ne sont pas toujours équipées en matériel de levage.

La seconde entreprise pour laquelle j’ai travaillé était quant à elle spécialisée dans la couverture aussi bien de maisons individuelles que de bâtiments industriels, ce qui m’a amené à passer deux journées et une partie de la nuit sur l’un des plus hauts immeubles de Vilnius. Seulement, malgré l’importance de l’entreprise, l’on s’aperçoit vite qu’il n’y a pas d’équipes constituées et que l’organisation est aléatoire.

Ces deux expériences professionnelles auront été intéressantes, non par le travail eff ectué mais par la comparaison à faire entre deux pays. Ce fut donc une année enrichissante aussi bien du point de vue personnel que professionnel. La Lituanie étant un pays moins favorisé que la France, l’on y apprend à relativiser. Au niveau du métier, parti charpentier, je suis revenu à la fois charpentier et couvreur puisque j’ai là-bas fait la découverte de ce métier.

Alexandre LesénéchalNormandAspirant Charpentier du Devoir

Vue sur la campagne lituanienne avec en fond le village d’Anglininkai

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compagnonnage et regard sur le métier

Plâtrier-plaquiste, staffeur, stucateur, métiers du plâtre■ Aménager, cloisonner, séparer les espaces de vie,■ Restaurer, rénover, réparer les ouvrages en plâtre

existants,■ Décorer, ornementer, agrémenter les intérieurs et

parfois les extérieurs,■ Isoler, protéger, sécuriser, améliorer le confort

des bâtiments,telles sont les tâches qui incombent aux métiers du plâtre. On peut aussi généraliser et dire que « pratiquer les métiers du plâtre », c’est aménager, restaurer, décorer et isoler les espaces de vie, en utilisant principalement des matériaux à base de plâtre.

Ces métiers se décomposent en plusieurs domaines d’activité, diff érents mais complémentaires, que nous citons ci-après :

■ La plâtrerie traditionnelle qui consiste à réaliser des ouvrages (cloisons, plafonds, voûtes, niches, escaliers, cheminées, enduits colorés, cirés, grattés…), en utilisant du plâtre en poudre mélangé avec de l’eau pour assembler et enduire diff érents supports, dont en grande majorité des briques plâtrières. Aujourd’hui, la mécanisation et l’amélioration des produits ont grandement facilité le travail.

■ La gypserie qui permet d’exécuter et de restaurer des décors (corniches, moulures, ornements sculptés ou modelés…), directement sur place, en calibrant, modelant ou sculptant du plâtre en poudre mélangé avec de l’eau.

■ La plâtrerie sèche qui est utilisée pour aménager l’intérieur des bâtiments (plafonds, cloisons, caissons, gaines…), en assemblant des produits manufacturés en usine (plaques de plâtre, carreaux de plâtre…) par vissage sur ossature métallique ou par collage.

■ Le staff qui est une technique permettant de réaliser des ouvrages décoratifs aux motifs et aux formes variant à l’infi ni (voûtes, coupoles, colonnes, pilastres, corniches, rosaces…), en exécutant en atelier des modèles, des moules et des moulages en plâtre armé de fi bres et qui seront ensuite assemblés sur le chantier.

■ Les stucs qui sont des enduits décoratifs (stucs pierre, stucs marbre, marmorinos…), composés de plâtre, de pigments, de poussières de pierre ou de marbre et destinés à imiter le marbre ou la pierre.

■ L’isolation qui participe à l’amélioration du confort de vie et de la sécurité en mettant en œuvre des produits isolants sur le plan thermique mais aussi phonique et acoustique. De plus, le plâtre, étant ignifuge, est dans les constructions naturellement utilisé pour la protection contre le feu.

Ainsi, pratiquer les métiers du plâtre, c’est :

■ Être le spécialiste de l’aménagement intérieur, capable d’intervenir à tous les stades d’un chantier, du sol au plafond.

■ Intervenir sur tous types d’ouvrages et de chantiers, neufs ou en rénovation : maisons individuelles, appartements, bureaux, écoles, musées, bâtiments de prestige, paquebots de luxe, salles de spectacles, commerces…

■ Être le pivot des métiers du second œuvre car rien ne peut être fait avant la construction des cloisons et des plafonds.

■ Réaliser une grande diversité d’ouvrages, en apportant les solutions techniques adaptées à chaque cas.

■ Être créatif et autonome en gérant le travail de manière rationnelle, en jouant un vrai rôle de conseil, en essayant de toujours concilier la technique, le confort et l’esthétique.

■ C ont r ibue r à l a prot e c t ion d e l ’environnement car le plâtre est un produit naturel, sain, non irritant, non allergisant, non toxique, non polluant et recyclable.

■ Avoir un avenir professionnel assuré avec des perspectives d ’évolution intéressantes et importantes au sein même de ces métiers, du maître ouvrier au chef d’entreprise.

La pratique des métiers du plâtre, dans leur ensemble, requiert un certain nombre de qualités parmi lesquelles la motivation et le courage, le sens de l’esthétique et la propreté, l’ingéniosité et la créativité, la sociabilité et l’esprit d’initiative. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire d’avoir une résistance physique exceptionnelle. Il suffi t d’être en bonne forme.

Le poids économique et social des métiers du plâtre est important dans notre pays qui compte près de 13 000 entreprises dont 1 500 créations annuelles ainsi que 40 000 salariés. Chaque année, 3 000 salariés entrent pour la première fois dans ce secteur professionnel et 2 500 jeunes sont en formation.

Les principaux diplômes et titres qui peuvent être préparés sont :

Niveau V - CAP plâtrier-plaquiste- CAP staff eur ornemaniste- BEP fi nition- Mention complémentaire plaquiste

Niveau IV - BP plâtrerie plaques- BMA volumes, staff et matériaux associés- BM plâtrerie gypserie

Niveau III - MOF plâtrerie gypserie- MOF staff eur, stucateur, architecturier-maquettiste,

sculpteur-décorateur- BTS aménagement fi nition

Les métiers du plâtresont en constante évolution

Trois grandes évolut ions techniques ont profondément modifi é et modernisé la pratique des métiers du plâtre :■ le staff qui donne la possibilité de mouler, de

reproduire et de poser des éléments sans limite de forme,

■ la mécanisation qui permet de projeter le plâtre sur les supports à l’aide de machines à projeter, ce qui facilite grandement le travail,

■ la plaque de plâtre sur ossature métallique qui off re une alternative à la pose de briques enduites au plâtre.

De nouveaux produits et matériaux, de nouvelles techniques sont mis quotidiennement à la disposition des professionnels pour leur faciliter la tâche et leur permettre de mieux répondre aux besoins du marché, aux attentes des clients.

L’informatique, le dessin et la conception assistée par ordinateur, le matériel et l’outillage de plus en plus sophistiqués font partie de l’univers des praticiens des métiers du plâtre d’aujourd’hui.

Alliant tradition et modernité, les métiers du plâtre sont tournés vers l’avenir et participent au confort de vie et au bien-être de nos concitoyens.

Alain BorjonLa Fermeté de Pont-de-VauxCompagnon Plâtrier du DevoirInstitut Supérieur des Métiers du Plâtre

Le poids économique et social des métiers du plâtre est important dans notre pays qui compte près de 13 000 entreprises dont 1 500 créations annuelles ainsi que 40 000 salariés.

La Fermeté de Pont-de-Vaux

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Évolution des métiersdu plâtre

L ors de l ’un de nos congrès, ses maîtres d’œuvre

m’ont demandé de parler de l ’ évolut ion de nos mét iers e t de ce qu i se pratique aujourd’hui dans les entreprises. J’ai pensé que cette réf lexion dépassa it le cadre de notre métier et pouvait intéresser les lecteurs de notre Journal, aussi je vous la livre.

Il est très dif f ici le de parler de ce que nous pratiquons actuellement dans les métiers du plâtre sans retracer et expliquer pourquoi nous utilisons tel ou tel procédé. Il nous faut pour cela faire un retour en arrière et c’est donc une histoire vécue que je vais vous conter.

I l y a v i ng t a ns , en 1985, cela faisait huit ans que j’étais chez les Compagnons. Notre for-mation de plâtrier, tout en suivant le programme si bien huilé des classeurs de cours, était à l’image de ce que nos Anciens réalisaient et il n’était pas question de se soucier des activités du métier hors du Compagnonnage. C’est ainsi que la formation du métier telle que nous la recevions au sein de notre corporation se trouvait en décalage par rapport à l’exercice du métier, en voie d’évolution.

Notre Tour de France nous envoyait dans des entreprises situées aux quatre coins de l’Hexagone. La plupart du temps, nous nous faisions embaucher sans jamais avoir réalisé un mètre carré de ce que l’on allait nous demander d’effectuer ! Grâce à notre formation de base (plâtrerie traditionnelle et prémisse du staff ), et malgré l’utilisation de procédés méconnus de nous car nouveaux sur le marché, nous faisions face, le gestuel et l’approche pour répondre à ces nouvelles demandes étant présents dans nos automatismes. C’est ainsi que nous nous adaptions à la demande des employeurs et réalisions des travaux qui ne fi guraient pas au programme de notre formation (pose de plafond BA 13, montage de cloisons en plaques de plâtre, fabrication de staff et pose de staff sur les chantiers…).

Pour employer une métaphore, je dirai que l’enseignement de base de notre métier nous avait appris à tenir sur un vélo et à pédaler, que celui-ci soit muni de petites roues ou non, qu’il ait un dérailleur ou non. Grâce à cet enseignement, nous avions acquis l’équilibre.

Notre métier aujourd’hui reste un vélo auquel on a ajouté des pièces qui s’imbriquent et se fondent à la volonté de base : avancer. Puis, on a ajouté à la

formation l’étude des technologies qui aidera celui qui pédale à avancer, en le dopant de techniques diff érentes tout en lui gardant son cadre de base. Ceci, dans le but de le rendre plus compétitif et de lui permettre de répondre aux exigences de la course.

Nos architectes, nos maîtres d’œuvre (nos clients), sollicités par les industriels du plâtre, suivent de près l’évolution de ce matériau mais ne le suppriment pas de leurs prestations. Ils se sont rendu compte que l’utilisation des produits plâtre, avec de nouvelles méthodes de fabrication et de fi xation, ne nuisait pas à la qualité de leurs projets les plus traditionnels.

Ce sont donc des « variantes » que nous voyons dorénavant indiquées sur les pièces écrites de nos marchés et sur lesquelles nous devons être réceptifs car il ne s’agit là que du début d’une complémentarité de nos métiers qui se met en route, et au galop. Aussi, si vous êtes un staff eur puriste ou un plâtrier puriste et que le terme « variante en BA3 préformé » vous fait monter sur vos grands chevaux, attention vous risquez de continuer à trottiner et ne jamais atteindre le galop.

Nous reviendrons plus en détails sur ces nouveaux procédés d’utilisation des plaques préformées et usinées. En ce qui me concerne, j’ai eu la possibilité de voir des chantiers réalisés avec ce système de plaques préformées. A la suite de cela, je me suis rapproché du fabricant et je lui ai demandé de nous former dans cette technique car le chantier sur lequel j’avais répondu avec du staff varianté en plaques préformées m’a laissé admiratif devant la qualité de l’ouvrage une fois posé.

C’est donc avec une envie d’en savoir plus que j’ai rencontré cet industriel d’ailleurs étonné de ma demande d’information sur l’utilisation de ce produit car il savait que j’étais staff eur et que les staff eurs de France, dans leur grande majorité, ont pris l’arrivée de ces nouveaux procédés sur le marché comme un coup de couteau dans le dos donné à leur corporation et ont rejeté en masse un rapprochement avec le fabricant qui souhaitait pourtant les associer au développement de ses produits.

Devant ce refus catégorique des staff eurs, l’industriel s’était alors tourné vers des entreprises de plâtrerie où il a trouvé des hommes ouverts, prêts à intégrer cette nouvelle approche de mise en place de parements préformés.

Si nous poussons un peu plus loin le bouchon, nous pouvons prédire que, dans peu de temps, la plaque préformée ne fi gurera pas en deuxième ligne sur les pièces écrites des marchés en variantes, mais bien en première ligne et à la place du staff . A partir de ce moment, je prédis un mauvais avenir aux staff eurs, mais ceci n’est qu’une particule de ce qui nous attend avec le plâtre.

Nos architectes, nos maîtres d’œuvre (nos clients), sollicités par les industriels du plâtre, suivent de près l’évolution de ce matériau mais ne le suppriment pas de leurs prestations.

La Patience de La Rochelle

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La complainte du Staffeur, poseurTu te prends pour un artiste

En fait, tu n’es qu’un poseur comme les plaquistesTu veux finir tes journées de bonne heure

Mais dans ta formation, tu n’es même pas mouleurTu crois faire des ouvrages exceptionnels

Sans penser étude et fabrication rationnellesTes plaques et sacs de plâtre, tu te les fais porter

Car devant le pognon, tu vas te prostituerAvant de vouloir tout boufferPrends exemple sur le plâtrier

Barrique et caisse à gâcherGachoir et règle biseautée

Voici ce qu’il faut aux plâtriersPour s’exprimer et exalterSurtout n’oublie jamais

Que pour être un homme completLes murs après les avoir plâtrés

Un plafond staff tu devras scellerAfin de remettre les pendules à l’heure

Nous l’affirmons bien haut, soyez également stucateurs

Les itinérants plâtriers-staffeursAnnée 1990

La complainte du PlâtrierToi qui nous bassines

Pour projeter ton plâtre à la bousineTu veux toujours étaler

Mais ton plâtre, faible, tu l’as gâchéPour gagner ta vie à la taloche

Il faut faire dix heures sans louper le cocheSous tes muscles, la taloche rougie

Mais tes reins sont en bouillieTu veux sauver la truelle

Sans penser à l’avenir professionnelPlaco, carreaux, briques et enduits

Voilà ce qu’il reste à ton créditTu vois d’un mauvais œil l’arrivée des staffeurs

Mais eux, ils vont travailler de bon cœurEt finir leur journée de bonne heure

Tu les prends pour des artistesMais c’est mieux que d’être plaquiste

Crois-tu que la cohabitationNuira à la Corporation

Surtout ne prends pas peurRappelle-toi que les staffeurs

Sont de bons blagueurs

Les itinérants plâtriers-staffeursAnnée 1990

Dans la famille « bonne pioche », j’ai tiré la carte « plâtre de moulage ». Un mot anglais résonne depuis quelques années dans nos oreilles et, à ce jour, commence à résonner dans celles des donneurs d’ordres, nos futurs clients. Ce mot est « G.R.G. » (Glass Renforced Gypsum), ce qui signifie « Plâtre renforcé avec de la fibre de verre ».

Encore un procédé à base de plâtre réservé aux professionnels, les staffeurs. Une fois encore, les staffeurs puristes (soit 90 % de la corporation) sont réticents devant ce nouveau plâtre et rejettent l’idée de pouvoir visser des éléments en plâtre moulé. Là encore, comme pour les parements plâtre préformés, le cheval des staffeurs trottine.

Les staffeurs ne désirent pas adopter cette nouvelle façon de réaliser des ouvrages en plâtre mécanisé. Ils ne veulent pas visser, coller des joints, etc. Là encore, la corporation des staffeurs fait fausse route. Il sera prouvé dans les années à venir que si ce ne sont pas les staffeurs qui utilisent le système G.R.G., d’autres corporations s’en chargeront : plaquistes, poseurs de G.R.G., menuisiers agenceurs, que sais-je ?

Personnellement, je peux vous assurer qu’à l’entreprise j’encourage mon « noyau dur » à être ouvert à ce matériau et je prouve son intérêt en faisant réaliser par ces « inconditionnels » des ouvrages commandés par nos clients désireux de l’utiliser.

Il nous faut aller de l’avant et ne pas garder un esprit protectionniste si nous voulons suivre le convoi et rester en vie. Nous ne mesurons pas la chance que nous avons aujourd’hui, gens des métiers du plâtre, de pouvoir mettre en pratique de nouveaux matériaux base plâtre et de pouvoir travailler directement avec les industriels pour changer, améliorer le produit afin qu’il soit mis en place dans les meilleures conditions et réponde ainsi à nos exigences et à celles de nos donneurs d’ordres.

Notre formation chez les Compagnons doit nous permettre d’avoir cette ouverture d’esprit et nous devons proposer à tous ces jeunes qui sont, ou qui rentreront, dans notre corporation de pouvoir approcher de près toutes ces nouvelles possibilités d’utiliser le plâtre.

Certains Compagnons diront peut-être que ces futurs hommes de métier ne sont pas polyvalents.Je leur répondrai qu’il ne s’agit pas de « job », ni de petit boulot. On parle ici des métiers du plâtre et de ce futur homme des métiers du plâtre qui aura certainement à voir et à apprendre plus de modules qu’un staffeur ou un plâtrier actuel. Sans doute sera-t-il un peu moins pointu qualitativement pour des ouvrages très haut de gamme, il y mettra sans doute plus de temps, mais qu’importe. Nous ne formons pas des maquettistes.

Le Compagnonnage est une école de formation qui se doit de former des futurs hommes de métier dans le métier qu’ils ont choisi. Offrir aujourd’hui à nos futurs Compagnons de les former dans tout ce qui touche de près ou de loin à notre métier est une obligation pour qu’ils puissent plus tard, en fonction du devenir de notre métier, s’adapter, ayant reçu de notre part toutes les clés d’issues de secours qui leur permettront de rebondir sur telle ou telle activité de notre métier.

Mais revenons à ce qui se fait aujourd’hui dans notre métier, tout au moins en ce qui me concerne, sur Paris :

■ Staff : boutiques, bureaux, halls, appartements.

■ Staff de base - fabrication traditionnelle : gorges lumineuses, coupoles, corniches, fabrication et pose.

■ G.R.G. : colonnes, parements décoratifs rapportés, bandeaux décoratifs, fabrication mécanisée, pose, vissage.

-> Lieux : bureaux, halls, magasins.

■ Plâtrerie traditionnelle : enduit manuel, projeté, cloisons sur ossature métallique (poutrafil et stucanet) enduites, cloisons courbes, enduit décoratif teinté.

-> lieux : bureaux, magasins, appartements.

■ Plaques de plâtre : plâtrerie séchée, cloisons et plafonds ; décoration avec des profilés joints creux, préformés.

-> Lieux : bureaux, magasins, appartements.

■ Fabrication atelier : utilisation des élastomères, des matériaux, mat de verre, résine, etc. ; réalisation de tous types de moules pour décoration ; fabrication de moulures prévues pour l’extérieur en mortier chaux ; fabrication mécanisée de panneaux en G.R.G. décoratifs, teintés dans la masse et collés sur une ossature bois, etc.

Je confirme que ces différentes activités sont réalisées au sein de l’entreprise par les mêmes hommes. En clair, la formation de base de ces hommes leur a permis une facilité d’adaptation qui leur donne la capacité de passer de la machine à plâtre à la fabrication d’un estampage, de traîner un moule et de fabriquer une coupole, de monter une cloison en BA13

et de poser un plafond démontable… Encore une fois, c’est grâce à leur polyvalence, avec un grand « P », et, surtout, à leur ouverture d’esprit que de tels hommes peuvent répondre à ce qui leur est demandé.

Bien sûr, la caisse à outils a changé. Elle s’est transformée en petit container roulant où le matériel électrique côtoie les outils à plâtre, à plaque, à bois et cette cohabitation n’est pas près de s’arrêter.

Je crois utile de préciser qu’il ne faut surtout pas mettre en opposition les activités au sein des métiers du plâtre ; que chaque activité est complémentaire ou remplaçante de l’autre, ponctuellement ou partiellement, à un moment donné. Certaines activités sont en sommeil, d’autres sont en attente de demande de nos donneurs d’ordres (les clients) mais, si nous (les Compagnons) effaçons certains modules de notre apprentissage, qui demain pourra proposer des variantes alors que les bases n’auront pas été acquises ?

Pour être honnête envers les jeunes, je conclurai mon histoire en rappelant que nous, Compagnons de la quarantaine, avons agi ainsi lorsque le staff est devenu dans la corporation la partie belle du métier. Nous avons alors mis de côté notre formation de base plâtrier, ne voulant plus faire que du staff ! Ainsi, lorsque dans les années 90, la corporation des Plâtriers lançait la formation « staff », une dizaine de jeunes Compagnons itinérants pensaient pouvoir se passer du métier de plâtrier et vivre de leur choix d’être staffeurs lorsque seraient venus pour eux la fin du Tour de France et le moment de la sédentarisation. Mauvais jugement de leur part. Les Compagnons qui alors adhéraient à l’idée de ne faire que du staff sont aujourd’hui salariés dans des petites et grandes entreprises ou sont entrepreneurs mais ne pratiquent l’activité staff que pour guère plus de 20 %, les 80 % restants étant occupés par tout ce qui touche aux métiers du plâtre.

Après une remontrance sévère et des explications de nos Anciens, dans ces mêmes années 90, lors d’un congrès tenu à Toulouse, ces derniers nous avaient alertés que nous ne gagnerions rien à faire une scission entre plâtriers et staffeurs et que l’avenir dans les dix, quinze ou vingt ans appartiendrait à l’ensemble de la grande famille des métiers du plâtre. C’était l’époque de l’écriture de « La complainte du Plâtrier », à laquelle, irrités par les remontrances des Anciens, les staffeurs avaient répondu par « La complainte du Staffeur », scellant une fois pour toutes l’unité entre staffeurs et plâtriers dans la corporation.

Ainsi, notre tentative d’émancipation était-elle effacée. Les Anciens avaient eu raison.

Bruno RondetLa Patience de La RochelleCompagnon Plâtrier du Devoir

Un mot anglais résonne depuis quelques années dans nos oreilles et, à ce jour, commence à résonner dans celles des donneurs d’ordres, nos futurs clients. Ce mot est « G.R.G. » (Glass Renforced Gypsum), ce qui signifie « Plâtre renforcé avec de la fibre de verre ».

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compagnonnage et voyage

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Expérience en HongriePérigord

J e m’appel le Rémi Becherel. J’ai passé mon enfance avec

ma famille dans un petit village de campagne, Sainte-Sabine, situé dans le Sud-Ouest de la France. Mes parents sont agriculteurs et ont des vaches laitières, ce qui signifi e qu’ils se lèvent à six heures du matin et terminent leur journée à neuf heures du soir, week-ends inclus. Voilà une des premières raisons pour lesquelles je n’ai pas choisi le même métier qu’eux. De plus, guère passionné par les études, j’ai rapidement souhaité me diriger vers la voie professionnelle.

Par contre, intéressé par le bois et la géométrie, j’ai pensé que la charpente était ce qui se rapprochait le plus de mes goûts. Ne me restait qu’à trouver un lycée professionnel pour concrétiser mon souhait. C’est à ce moment que, faisant de droite et de gauche les « portes ouvertes », je découvre l ’Association ouvrière des Compagnons du Devoir qui me paraît d’emblée offrir la formation la plus complète, tant au niveau du métier que de la vie elle-même puisqu’elle privilégie la formation par le voyage.

J’entre donc chez les Compagnons pour un apprentissage en charpente en l’an 2000 et obtient en 2002 mon CAP et mon BEP, puis je pars sur le Tour de France avec comme première ville Toulouse. Je poursuis par Gap et Pont l’Evêque et en mars 2004 je décide de franchir les frontières en allant à la rencontre de la Hongrie.

Pourquoi la Hongrie ?

D’abord, il faut savoir que dans mon enfance j’ai souvent eu l’occasion de voyager en France et dans les pays frontaliers. C’est ainsi qu’à l’âge de treize ans je pars pour la première fois travailler deux mois en Suisse allemande, ce qui me donne un aperçu de « la barrière de la langue ». Ensuite, lors de mon séjour à Pont l’Evêque, nous étions huit jeunes dont un Compagnon itinérant qui avait travaillé un an en Hongrie et qui nous racontait son vécu dans ce pays. Ce sont sans doute ces soirées passées à évoquer l’étranger qui me donnèrent envie de faire les démarches nécessaires afi n de pouvoir moi aussi réaliser ce type d’expériences.

C’est ainsi qu’après une lettre de motivation adressée à mon maître de métier et après avoir

obtenu son accord pour partir, je commence les démarches administratives auprès des autorités françaises (deux mois environ avant mon départ).

J’ai choisi de partir en voiture. Après deux jours de route, je pose mes bagages en terre hongroise, à Budapest. Là, premier contact avec le Centre Evosz par lequel je suis parti, puis première rencontre avec ma famille d’accueil et première nuit en Hongrie. Le repas du soir me démontre que l’homme « a les pieds sous la table » et attend que sa femme le serve et nous serve car je ne suis pas le seul jeune à être accueilli dans cette famille. Le lendemain, les cours de langue nous attendent. A l’issue de ceux-ci, on ne peut pas dire que l’on parle hongrois mais au moins nous savons nous présenter et nous connaissons les termes de politesse, ce qui n’est déjà pas si mal. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que la réelle expérience commence.

En eff et, fi nies la famille d’accueil et sa sécurité. Mon travail se trouve à Kapuvar, petite ville située au Nord-Ouest de la Hongrie, à une heure et demie de Brastislava, deux heures de Vienne et deux heures et demie de Budapest.

Je vais loger dans un appartement, seul, et je peux vous dire que cela fait un choc le premier soir de se retrouver, à deux milles kilomètres de chez soi, sans

personne avec qui échanger surtout lorsque l’on a eu l’habitude d’une maison de Compagnons de dix personnes et plus et que l’on n’a que dix-huit ans.

De plus, sachant que je touche 100 000 forints par mois et que je dépense 35 000 forints pour le loyer, 40 000 forints pour la nourriture, 10 000 forints pour l’essence de ma voiture et 10 000 forints pour le téléphone, il est facile de faire le compte de ce qui me reste pour les loisirs : 5 000 forints par mois, c’est-à-dire 20 euros ! Avec cet argent de poche, on ne fait pas la fête tous les jours et cela explique qu’un jeune hongrois, de mon âge, soit obligé de vivre chez ses parents et de travailler tous les week-ends s’il veut un jour pouvoir s’off rir une voiture ou autre chose. Mon entreprise me rémunère au même titre et au même prix que ses autres ouvriers qui ont quarante

Le lendemain, les cours de langue nous attendent. A l’issue de ceux-ci, on ne peut pas dire que l’on parle hongrois mais au moins nous savons nous présenter et nous connaissons les termes de politesse, ce qui n’est déjà pas si mal.

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ans et plus. Aussi, si vous vivez en Hongrie, vous comprenez vite pourquoi les Hongrois travaillent tous les samedis et dimanches.

Le premier mois fut le plus dur car je ne comprenais pas grand chose à ce que l ’on me disait. Un exemple : Je pars faire des courses au supermarché. Au moment de peser mes fruits et légumes, je m’aperçois que ne fi gurent sur la balance que les noms des fruits et légumes et non leur dessin. Je n’ai plus alors qu’à tout reposer et rentrer chez moi consulter le dictionnaire pour apprendre les noms des aliments dont j’ai besoin.

Les premiers week-ends, je suis sorti et, pour me distraire, je suis entré dans des bars pour essayer de faire connaissance. Seulement personne ne vous parle car vous ne savez pas communiquer. Se retrouver seul au comptoir n’est pas enthousiasmant. Il m’a fallu un mois pour que, enfi n, l’on s’intéresse à moi. Mais, à partir de ce moment, tout devient plus facile, vous êtes invités par les Hongrois, ils vous racontent leur vie et vous questionnent sur la vôtre, en France.

Mon séjour en Hongrie m’a permis pendant les week-ends de m’évader dans les pays avoisinants : Slovaquie (Bratislava), République Tchèque (Prague, Brno), Autriche (Vienne).

Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que je suis bien intégré à la vie hongroise. Je me débrouille suffi samment pour pouvoir communiquer, de plus savoir parler hongrois est un atout supplémentaire pour mon devenir. Cette expérience m’a permis d’évoluer dans la vie car il a fallu que j’aff ronte les diff érents problèmes qui se sont posés à moi. En France, cela ne m’aurait même pas heurter l’esprit. J’ai aussi ouvert les yeux et en parlant avec les gens je me suis rendu compte que la vie n’est pas partout aussi facile qu’elle l’est en France. J’ai ainsi appris à connaître les Pays de l’Est et le communisme dont je n’avais aucune idée auparavant. Vraiment, cette expérience n’a été que positive et il aurait été dommage de ne pas la faire.

L’entreprise Tetopont qui m’emploie est à Vitnyéd, un petit village de mille habitants, situé au Nord-Ouest de la Hongrie et à une cinquantaine de kilomètres de la frontière autrichienne. Cela fait environ huit ans que le patron, Toth Geza, a créé son entreprise qui englobe deux secteurs d’activité : le secteur charpente, couverture, zinguerie et le secteur vente de matériaux à des particuliers.

Le premier secteur comprend une vingtaine d’ouvriers. Deux ou trois restent constamment à l’atelier pour tailler les charpentes (Type charpente germanique, ferme, chevron. Les plans de taillage sont

créés par le programme informatique Dietrich’s), les autres ouvriers sont sur le chantier. Le deuxième secteur occupe quatre personnes. Les particuliers viennent y acheter du bois (sapin de Roumanie ou d’Ukraine), de la zinguerie (gouttières, chéneaux, plaques de zinc), des fenêtres de toit (velux), de la quincaillerie (pointes, vis, boulons…), de la tuile (Mediterrant, Tondach, Creaton) et du placoplâtre.

Cette entreprise est l ’une des entreprises de charpente les mieux équipées en matériel portatif, à l’image d’une entreprise française. Tous les chantiers possèdent un échafaudage conforme, voire même des harnais et casques de sécurité pour certains chantiers. On y trouve en matériel portatif, deux circulaires mafell (l’une de 16 cm, l’autre de 12,5 cm), deux circulaires makita (l ’une de 10 cm, l ’autre de 6,5 cm), un rabot de 35 cm et un autre de 15 cm, un rabot d’angle, une rainureuse, une défonceuse, une scie à ruban sur table, une tronçonneuse sur table, une mortaiseuse, une perceuse, une défonceuse pour les entailles de chevron et une tronçonneuse thermique. En matériel fi xe, on a une raboteuse, une déligneuse, une cuve à traitement des bois (12 m de long). De plus, l’entreprise possède cinq camions bennes (Wolfwagen) et deux élévateurs.

J’ai pour ma part participé à la construction d’un balcon et de son portail, à un tableau en mélèze avec

les initiales du propriétaire gravées sous le faîtage, à un cœur de véranda, à une véranda, à une terrasse en sapin de Roumanie.

J’ai appris la traduction d’un grand nombre de mots à usage professionnel et je crois pouvoir à l’avenir me débrouiller sur un chantier où l’on parle hongrois.

Il me reste, avant de vous quitter, à profi ter de ces quelques lignes pour remercier ma famille qui m’a soutenu, le service accueil voyage et le service international de l’AOCDTF, Evosz le partenaire hongrois, les organismes APCM, Sesan, Leonardo da Vinci pour l’aide apportée au fi nancement de cette expérience, la famille d’accueil qui m’a hébergé et, bien sûr, mon patron qui accepte des jeunes Français au sein de son entreprise.

Rémi BecherelPérigordAspirant Charpentier du Devoir

Cette expérience m’a permis d’évoluer dans la vie car il a fallu que j’a� ronte les di� érents problèmes qui se sont posés à moi. En France, cela ne m’aurait même pas heurter l’esprit.

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Carnet du Tour de France

compagnonscarnet

NAISSANCES

Lucie et Yannick Patient, Yannick le Bourguignon, Compagnon Menuisier du Devoir, ont le plaisir de faire part au Tour de France de la naissance le 29 mars 2006, à Bergerac, de leur fille Anaya. Son petit minois et surtout ses jolis sourires ravissent chaque jour le cœur de ses heureux parents.

Christelle Millon et Didier Guéguen, La Constance des Les Choux, Compagnon passant Maçon du Devoir, sont heureux de faire part au Tour de France de la naissance de leur fils Mathis, le 28 avril 2006.

Agathe et Angèle ont la joie de vous annoncer la naissance de leur petite sœur Jeanne le 15 mai 2006. Leurs parents Madame et Sébastien Biniaux, Champagne Cœur Fidèle, Compagnon Mécanicien du Devoir, se joignent à eux pour nous faire part de leur joie.

ADOPTIONS

L’Argentière-la-Bessée, le 14 janvier 2006Morgan Baise, Alsacien, Charpentier,Thomas Haentzens, Gâtinais, Charpentier,Rémi Vauchy, Franc-Comtois, Charpentier.

L’Argentière-la-Bessée, le 4 mars 2006Charly Angebault, Angevin, Charpentier,Raphaël Housset, dit Dauphiné, Menuisier.

Lille, le 11 mars 2006Arnaud Dubois, Artésien, Couvreur,Germain Picot, dit Auvergnat, Maçon,Vincent Valton, dit Champagne, Pâtissier.

L’Argentière-la-Bessée, le 8 avril 2006Baptiste Charvolen, dit Provençal, Serrurier Métallier,Romain Jouve, dit Provençal, Serrurier Métallier,Hugo Monnet, Dauphiné, Couvreur,Géraldine Pouvreau, Tourangelle, Charpentier,Brice Richard, dit Angevin, Ebéniste.

Bastia, le 15 avril 2006Marc Laporte, dit Languedoc, Menuisier,Romain Lusardi, dit Provençal, Serrurier Métallier.

Angers I, le 22 avril 2006Damien Bernecker, dit Alsacien, Tailleur de Pierre,Eric Chasle, dit Angevin, Serrurier Métallier,Samuel Dartois, dit Breton, Electricien,Jérémy Dejoint, dit Forézien, Menuisier Ebéniste,Artus Deregloix, dit Bourguignon, Tailleur de Pierre, Jean Venancy, Bordelais, Plombier.

Beaucaire, le 22 avril 2006Florian Garcia, dit Forézien, Chaudronnier,Sylvain Ladvie, dit Languedoc, Menuisier.

Bordeaux, le 22 avril 2006Johann Branle, dit Bordelais, Mécanicien,Florian Charteron, dit Savoyard, Serrurier Métallier,Jim de Missolz, dit Parisien, Serrurier Métallier,Antoine Montaroup, Breton, Plâtrier,Vincent Nicolau, dit Gascon, Electricien,Benoît Prevost, dit Champagne, Boulanger.

Bourges, le 22 avril 2006Vincent Bauline, dit Normand, Maçon,Geoffrey Berthelay, dit Champagne, Menuisier,Benjamin Philippe, dit Tourangeau, Menuisier.

Bruxelles, le 22 avril 2006Anthony Delvallée, dit Flamand, Maçon,Raymond Llucia, dit Provençal, Menuisier,Alain Sailly, Parisien, Couvreur.

Colomiers, le 22 avril 2006Landry Arbouin, dit Berry, Electricien,Michaël Auffret, dit Breton, Serrurier Métallier,Morgan Dien, dit Tourangeau, Serrurier Métallier,Antoine Fafournoux, dit Forézien, Mécanicien Outilleur,Bertrand Pailler, dit Lyonnais, Mécanicien Outilleur,Ronan Pinel, dit Vannois, Electricien.

Dijon, le 22 avril 2006Geoffrey Allard, dit Gâtinais, Boulanger,Arnaud Bourg-Broc, dit Ile-de-France, Pâtissier,Luca Peltier, dit Provençal, Pâtissier.

Epône, le 22 avril 2006Cyril Gambalonga, dit Lorrain, Menuisier,Maxime Piquet, Hainault, Carrossier.

La Rochelle, le 22 avril 2006Francis André, dit Auvergnat, Ebéniste.

Lyon, le 22 avril 2006Thomas Aubrat, dit Bourguignon, Tapissier,Maxime Bouton, dit Bordelais, Tapissier,Julien Collet, dit Manceau, Sellier,Luc Larquier, dit Normand, Sellier.

Paris, le 22 avril 2006Alan Pouponneau, dit Nantais, Pâtissier,Anthony Verdoy, dit Flamand, Pâtissier.

Reims-Muizon, le 22 avril 2006Nicolas Herbst, dit Alsacien, Serrurier Métallier,Norbert Nagy, Baranyai, Tailleur de Pierre.

Rennes, le 22 avril 2006François Quelo, dit Breton, Boulanger.

Rodez, le 22 avril 2006Romain Bonoldi, dit Auvergnat, Tailleur de Pierre,Cédric Colaux, dit Ardennais, Electricien,Rémy Duval, dit Picard, Electricien,Alexis Rondier, dit Poitevin, Tailleur de Pierre.

Saint-Girons, le 22 avril 2006Mickaël Mazocco, dit Landais, Menuisier,Guillaume Molines, dit Toulousain, Maçon.

Strasbourg, le 22 avril 2006Brendan Buffet, dit Rennais, Serrurier Métallier,Théo Jallet, dit Ardennais, Serrurier Métallier,Allal Rouane, dit Ardennais, Chaudronnier.

Toulouse, le 22 avril 2006Thibault Blanc, dit Bigourdan, Boulanger,Benjamin Chanut, dit Champagne, Pâtissier,Jérémy Clergue, dit Gâtinais, Ebéniste,Joël Fracca, dit Toulousain, Menuisier,Jérôme Giorgetti, dit Provençal, Menuisier,Jonathan Lamothe, dit Béarnais, Menuisier.

Baillargues, le 28 avril 2006Steve Bergen, Normand, Couvreur,Anthony Ferrara, dit Forézien, Electricien,Benjamin Robert, Albigeois, Charpentier,Yann Trolet, dit Quercy, Electricien.

Villaz, le 28 avril 2006Ludovic Poutin, dit Rochelais, Menuisier.

Auxerre, le 29 avril 2006Jérémy Adrian, dit Alsacien, Menuisier,Mathieu Virey, dit Nantais, Tailleur de Pierre.

Gélos-Pau, le 29 avril 2006Boris Auzanneau, Ile-de-France, Charpentier,Jérôme Chedozeau, dit Poitevin, Boulanger.

Lamothe-Landerron, le 29 avril 2006Igor Escolar, dit Toulousain, Maçon,Jean-Sébastien Pommepuy, Bordelais, Charpentier.

Périgueux, le 29 avril 2006Kevin Lefort, dit Tourangeau, Menuisier,Yoann Picard, dit Périgord, Serrurier Métallier.

Troyes, le 29 avril 2006Pierre-Emmanuel Begue, dit Normand, Electricien,Geoffroy Robert, dit Franc-Comtois, Electricien,Emeric Thiebault, dit Champagne, Menuisier.

Strasbourg, le 30 avril 2006Jean-Pierre Amisset, dit Languedoc, Serrurier Métallier,Pauline Llopis, dite Provençale, Sellier,Pierre-Louis Maréchal, dit Flamand, Boulanger,Maxime Parent, dit Artésien, Maçon,

Guillaume Rique, dit Ile-de-France, Serrurier Métallier,Eric Schach, Alsacien, Couvreur.

Nantes, les 5 et 6 mai 2006Cheryl Bain-Casabianca, dit Corse, Mécanicien,Matis Bazerque, Vendéen, Charpentier,Stephen Boret, dit Gâtinais, Paysagiste,Emmanuel Boutet, dit Breton, Paysagiste,Jérémie Burgaud, Vendéen, Charpentier,Igor Chauveau, dit Beaujolais, Tailleur de Pierre,Damien Chenot, dit Ile-de-France, Mécanicien Outilleur,Julien Criaud, Breton, Charpentier,Deven Deruyter, dit Flamand, Paysagiste,Maxime Jouin, Normand, Charpentier,Remi Rossignol, dit Toulousain, Mécanicien,Emmanuel Tanguy, dit Breton, Menuisier.

Rodez, le 6 mai 2006Quentin Bonpas-Bernet, Béarnais, Charpentier,Simon Jusseau, dit Bourguignon, Tailleur de Pierre,Olivier Rosa, Bigourdan, Charpentier.

Saint-Egrève, le 6 mai 2006Alan Boret, dit Gâtinais, Menuisier,Emeric Daviet, Savoyard, Charpentier,Simon Douay, dit Vosgien, Menuisier,Théodore Tissot, Dauphiné, Charpentier.

Saint-Etienne, le 12 mai 2006Yannick Coronas, Béarnais, Couvreur,Denis Desmoulières, Ile-de-France, Couvreur.

Bordeaux, le 13 mai 2006Guillaume Douce, dit Breton, Menuisier,Alexandre Douet, dit Saintonge, Ebéniste,Hugo Le Bars, dit Parisien, Menuisier,Wilfried Leray, dit Breton, Menuisier,Florian Schmidt, dit Lorrain, Chaudronnier,Laurent Silberzahn, dit Alsacien, Chaudronnier.

La Rochelle, le 13 mai 2006Christophe Briand, dit Nantais, Boulanger,Marc-Antoine Dos Santos, Flamand, Plombier,Alexandre Naudot, dit Bourguignon, Menuisier,Aurélien Orfeo, Flamand, Plombier,Joris Vasserot, dit Provençal, Serrurier Métallier.

Reims-Muizon, le 13 mai 2006Guillaume Hannon, dit Hainault, Maçon,Alexandre Panasov, Lituanien, Charpentier,Julien Regnault, Champagne, Charpentier,Maxime Rode, dit Solognot, Ebéniste,Sébastien Sauvage, dit Manceau, Pâtissier.

Compagnon du Devoir se fait un plaisir de présenter au Tour de France les Aspirants adoptés à :

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RÉCEPTIONS

Les Compagnons passants Charpentiers du Devoir, Bons Drilles du Tour de France, sont heureux de vous présenter leurs trente-six nouveaux Soubise, reçus à la Saint-Joseph 2006, dans les quatorze Cayennes suivantes :Angers : Rémi Arizzi, Bourguignon Va de Bon Cœur, Raphaël Cannata, Forézien la Clef des Cœurs, Julien Marlaud, Languedoc la Fraternité,Bordeaux : Boris de Bouck, Nivernais la Sagesse, Christophe Gaume, Franc-Comtois la Persévérance, Donatien Hadet, Angevin la Sérénité, Mikaël Parizet, Bressan la Fraternité, Julien Pharaboz, Parisien Va de Bon Cœur, Didier Sanchez, Béarnais la Sincérité,Dijon : Pierre-Yves Guyot, Angevin Cœur Vaillant, Mathieu Hilt, Lorrain la Générosité,Le Mans : Benjamin Bosquet, Hainault Cœur Joyeux,Lyon : Alexis Gleizes, Albigeois Va de Bon Cœur, Olivier Guion, Dauphiné Cœur Fidèle,Marseille : Bertrand Boulard, Manceau la Patience, Frédéric Ortscheid, Alsacien la Persévérance,Paris : Julien Barbieri, Briard l’Ami du Trait, Thibault Martin, Breton le Soutien des Bons Drilles,Périgueux : Marc Leitner, Lorrain Cœur Fidèle, Mathieu Mallet, Manceau Va de Bon Cœur,Reims : Jérôme Bigoni, Dauphiné Cœur Vaillant, Nicolas Faramond, Dauphiné Cœur Loyal, Benoît Grignon, Angevin la Fermeté, Pierre Hergue, Angevin Cœur Loyal, Victorien Vantard, Bressan la Franchise,

Rennes : Bastien Oste, Béarnais la Gaité, Christophe Viricel, Provençal la Patience, Rouen : Vincent Bouju, Angevin Va de Bon Cœur, Johann Horiot, Champagne Prêt à Bien Faire, Noé Masrouby, Auvergnat Va de Bon Cœur,Strasbourg : Sébastien Ducoste, Ile-de-France Va Sans Crainte, Vincent Guérin, Poitevin l’Exemple de son Père,Toulouse : Nicolas George, Champagne Cœur Loyal, Maxime Pathier, Dauphiné la Persévérance, Tours : Tom Damiens, Hainault la Sincérité, Cédric Lebeau, Nantais Va de Bon Cœur.

Le corps d’état des Compagnons Plombiers du Devoir est heureux de faire part au Tour de France de la Réception à Dijon le 6 mai 2006, à l’occasion de la fête de l’Ascension, de trois nouveaux enfants du Père Soubise : Florien Bodier, Angevin la Bonne Volonté, Anthony Girard, Nantais Cœur Fidèle et Yoann Lefevre, Bourguignon la Clef des Cœurs.

Le Saint Jour de Pâques 2006 fut l’occasion pour les Compagnons Boulangers-Pâtissiers de la Province de Nîmes, de recevoir le 23 avril 2006 les Pays Antony Bosson, Parisien le Décidé de Bien Faire, Compagnon Boulanger du Devoir, et Steeve Traisnel, Flamand la Franche Pensée, Compagnon Pâtissier du Devoir.

Les Honnêtes Compagnons passants Tailleurs de Pierre du Devoir de la Province de Tours présentent au Tour de France le Coterie Hervé Mabileau, L’Espérance de Thouaré-sur-Loire, reçu le 11 mars 2006.

Le corps de métier des Compagnons passants Maçons du Devoir est heureux de faire part au Tour de France de la Réception de Romain Chausse, La Tolérance de Saint-Géréon, le 22 avril 2006 à Saint-Etienne, à l’occasion de la fête de Saint-Pierre.

Le corps d’état des Compagnons Menuisiers du Devoir fait part au Tour de France de la Réception : - le 25 février 2006, à Marseille, à l’occasion de la fête de

Noël, du Pays Sylvain Jacob, Sylvain le Poitevin; - le 29 avril 2006, à Dijon, à l’occasion de la fête de

Pâques, des Pays Renaud Quichaud, Renaud le Parisien et Thomas Raff ault, Thomas le Blésois ;

- le 29 avril 2006, à Lyon, à l’occasion de la fête de Pâques, des Pays Rémy Tramoy, Rémy le Niçois et Sébastien Wendling, Sébastien l’Alsacien ;

- le 29 avril 2006, à Genève, à l’occasion de la fête de Pâques, des Pays Hugo Delavelle, Hugo le Franc-Comtois et Daniel Schmit, Daniel l’Alsacien ;

- le 6 mai 2006, à Nîmes, à l’occasion de la fête de Pâques, du Pays Alexandre Bilski, Alexandre le Provençal.

L ouis Chiorino, Louis le Dauphiné , Compagnon Menuisier du Devoir, sera bientôt octogénaire. Il a une passion : son

métier. C’est ce qui l’a conduit, sa vie durant, à recueillir des centaines d’outils à bois aux noms pittoresques : la scie à chantourner, le wastringue, le rif lard, le trusquin, le bédane, le bouvet, la mouchette…

Cette collection exceptionnelle (certains outils sont de véritables œuvres d’art par leurs sculptures, surtout ceux datant des XVIIe et XVIIIe siècles) et la

parfaite connaissance des gestes du métier par son possesseur, ont servi de support à l’exposition que présente aujourd’hui le Musée du Compagnonnage.

La mise en image des outils a été faite à partir de c i nqu a nte-hu it photographies, en noir et blanc, grand format, montrant les diff érents gestes du menuisier selon les outils dont il se sert pour tracer,

scier le bois, le raboter, l’assembler, le percer, le coller… Toutes ces vues ont été prises dans l’atelier de Louis le Dauphiné, établi à L’Argentière-la-Bessée (Hautes-Alpes) et sont dues à Jean-Louis Francou, de Briançon.

Les prises de vues, très pédagogiques, montrent bien l’étroite complémentarité existant entre la main et

l’outil, entre le geste et le but à atteindre. L’outil réel accompagne chaque photo. Les photographies et les outils sont intégrés dans un décor de bois et de copeaux qui mobilise l’odorat des visiteurs.

Des reconstitutions géantes de quelques outils caractéristiques du menuisier délimitent le parcours du visiteur : une scie égoïne de trois mètres, une varlope de cinq mètres, un ciseau et un maillet de deux mètres cinquante, un compas et une équerre hauts de deux mètres. Ces deux derniers outils constituent le « blason » des Compagnons Menuisiers du Devoir.

L’exposition est présentée dans le cadre splendide de la salle capitulaire de l’ancienne abbaye Saint-Julien, dont les proportions, les piliers et les voûtes du XIIIe siècle demeurent « à taille humaine » et donnent une apaisante impression d’harmonie.

Des exercices de reconnaissance des essences de bois sont proposés aux visiteurs, qui pourront, s’ils le désirent, visionner un fi lm de cinquante-deux minutes, intitulé « De l’arbre à l’ouvrage ».

Réalisé en 1998 par le Service de Recherche du Film Scientifi que, dépendant de l’Université de Provence (Image et Son), ce fi lm montre toutes les étapes de la transformation de l’arbre en fenêtres à croisée. C’est, bien sûr, Louis le Dauphiné qui en est le conteur et l’acteur principal.

INFORMATIONS PRATIQUES

Lieu : Musée du Compagnonnage, 8 rue Nationale - 37000 ToursSalle capitulaire des Celliers Saint-Julien (au rez-de-chaussée du musée, accès par le parvis de l’église).

Durée : du 3 juillet au 31 août, tous les jours, sauf le 14 juillet de 9 heures à 12 heures 30 et 14 heures à 18 heures

Contact : Laurent Bastard ou Géraldine AlbertTél : 02 47 61 07 93 ou [email protected]

Entrée gratuite

Exposition au Musée du Compagnonnage

Le menuisier, une chanson de gestes

compagnonsexposition

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compagnonnage et formation

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Voyage à Troyes

P aris, 7 heures 30 du matin. Nous sommes vendredi et la journée commence sous de bons augures.

Il fait déjà très doux, c’est le plein été. Place Saint–Gervais, plusieurs voitures en stationnement attendent les passagers qu’elles vont mener en Champagne, très exactement à Troyes. Nous sommes ces passagers. En fait, un groupe d’apprentis charpentiers partant en « voyage d’études ».

Lorsque Franc-Comtois nous propose ce séjour à Troyes, c’est l’enthousiasme parmi nous. Découvrir cette région et son riche patrimoine de construction bois ne peut qu’intéresser un jeune se destinant à notre belle profession. Pourtant, nous sommes un peu inquiets, quel est le rapport entre la construction moyen âgeuse à pans de bois et le métier tel qu’il se pratique actuellement. Conscient de nos lacunes, notre maître de stage avant de partir nous donne un cours (fi lm à l’appui) sur les pans de bois. C’est donc tout à fait sereins et avertis que nous prenons la route.

Deux heures de voyage et nous voici à la Maison des Compagnons de Troyes. Très vite, nous déposons nos bagages et en route pour la célèbre Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière.

Hôtel de Mauroy

Le Compagnon Serge Pascal, directeur de la Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière, nous accueille dans la cour de l’Hôtel de Mauroy où se trouve une exposit ion temporaire consacrée au jardin potager médiéval. Il nous relate l’historique de l’édifice et nous apprenons ainsi que l’Hôtel de l’Aigle, construit vers 1550 (il ne prendra son nom d’Hôtel de Mauroy que plus tard), fut restauré et classé monument historique au XIXe siècle. C’est en 1970 que la ville de Troyes le met à la disposition des Compagnons du Devoir. La Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière est quant à elle inaugurée le 15 juin 1974 par Robert Galley, à l’époque ministre de l’Equipement et député-maire de Troyes.

Ce musée abrite une collection, réunie en grande partie par le Père Paul Feller, de plus de dix mille pièces, uniques, outils dits de « façonnage à main » datant des XVIIe au XIXe siècles. Ils sont répartis par genre ou par fonction.

Nous ne connaissions pas l’existence de beaucoup de ces outils et nous avons été très impressionnés à la fois par leur singularité et leur personnalité. Bien sûr, nous avons eu un regard particulier sur les vitrines d’outils du bois, celle du charpentier avec ses haches et ses rabots, mais nous avons aussi été très sensibles aux vitrines montrant les autres métiers, notamment celle du tailleur de limes ou encore celle du maçon avec ses truelles.

Troyes

Après nous être restaurés à la Maison des Compagnons, c’est maintenant au tour de la ville de Troyes de nous accueillir. Nous avons rendez-vous avec le « vieux » Troyes.

Franc-Comtois quitte à cette occasion son habit de maître de stage pour revêtir celui de conférencier. Il nous mène par les ruelles pavées vers de charmantes petites cours afi n de nous faire découvrir les trésors cachés de l’architecture bois de la ville. Nous sommes surpris de constater que les bois de bâtiments datant du XVIe siècle sont de bonne qualité car nous avons appris lors de nos cours qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles tous les bois de qualité étaient réservés aux constructions navales et aux bâtiments de guerre.

Franc-Comtois n’oublie pas de nous montrer les deux types d’encorbellements que recèle la ville, l’un est un des rares survivants du terrible incendie de 1524 qui ravagea le centre de Troyes, l’autre est plus récent puisque datant de la reconstruction du centre ville après l’incendie. Il nous désigne également diff érents marquages sur les pans de bois, marquages pas toujours très cohérents car certains pans ont

Les lapins charpentiers

Nous sommes surpris de constater que les bois de bâtiments datant du XVIe siècle sont de bonne qualité car nous avons appris lors de nos cours qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles tous les bois de qualité étaient réservés aux constructions navales et aux bâtiments de guerre.

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été faits avec des bois de récupération et de plus des modifi cations ont pu avoir lieu sur la bâtisse. Un certain nombre de pans de bois sont fi nement sculptés et montrent des chimères, des visages d’anciens propriétaires, de saints, des moulures, des fl eurs, des écailles, des feuilles… A l’époque, la maçonnerie et les pans de bois étaient enduits de badigeon à la chaux de couleurs gaies.

Moulin de Dosches

Samedi matin. Petit-déjeuner copieux à la Maison des Compagnons puis départ pour Dosches, par les petites routes de campagne. Un moulin à farine sur pivot y est en construction, réalisé par l’Association des Moulins Champenois qui emploie pour l’occasion des personnes en réinsertion. Le Compagnon Erwin Schriever, Hollandais, nous explique le principe des moulins sur pivot.

Le site consacré à la construction du moulin est composé d’un atelier et d’une aire de stockage à l’extérieur pour le bois, taillé ou non, ce qui permet le ressuyage (séchage) du chêne qui provient de la région.

Le fût, les arbalétriers et les entraits assemblés par embrèvement double, tenons et mortaises et en enfourchement, nous apportent une autre vision du métier.

Tout ceci nous donne faim, aussi nous quittons Hollandais et partons pique-niquer au bord du lac de la forêt d’Orient.

Promenade champêtreet relevé de cotes

Il a été convenu que nous nous rendrions après le déjeuner chez le Compagnon Noël, Ile-de-France, afin de passer l ’après-midi en sa compagnie. Après nous avoir off ert un café, il nous montre son village puis nous initie au dessin et au relevé des cotes d’un panneau de pan de bois situé derrière sa maison. Il nous apprend que les façades exposées aux intempéries étaient protégées par des planches ou des bardeaux de bois ou bien encore étaient maçonnées. De même, il nous indique que les fenêtres, afi n de profi ter d’un maximum d’ensoleillement, étaient placées sur la façade sud des bâtiments.

Pour l’instant, le relevé de la façade se révèle plus compliqué que prévu. Julie, notre professeur d’art appliqué qui nous accompagne, nous demande de dessiner une petite partie d’une façade de pan de bois abandonné. Chacun choisit sa partie et tente de la reproduire sur papier. Là encore, la tâche est ardue mais nous sommes pris au jeu.

La soirée nous rassemble autour d’un barbecue géant. Frères lapins, maître de stage, professeur et certains membres de la communauté de Troyes sont là et c’est génial.

Aventure à Nigloland

« Toute peine mérite salaire » ou si vous le préférez « tout eff ort mérite récompense ». Soyons sérieux. Après nous être rassasiés de culture, et afin de nous détendre, nous partons à Nigloland (troisième parc d ’attractions de France) pour profi ter au maximum de la journée ensoleillée. Nous sommes par groupes et nous enchaînons les attractions les unes après les autres, sans crainte, ni peur, excepté en ce qui concerne notre maître de stage et Julie !

Après quoi, nous allons pique-niquer sur les bords de l’Aube où comme toujours certains se baignent pendant que d’autres dorment. Nous en profi tons pour faire un peu les fous en sautant d’arbre en arbre avant de nous laisser glisser ou de plonger dans l’eau.

A l’heure où nous écrivons, ne nous reste que la mémoire de ce « voyage à Troyes » mais que de souvenirs ! D’ailleurs, pendant que nous y pensons, nous « Lapins charpentiers de Paris » souhaitons remercier le directeur de la Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière, Hollandais, Ile-de-France, la Maison des Compagnons de Troyes, Julie, Franc-Comtois et Auvergnat. Nous souhaitons tous revivre une semblable aventure fraternelle de découverte dans la bonne humeur et la franche camaraderie.

Les lapins charpentiers*

*William Bourges, Vincent Castel, Adrien Charpentier, Thibault Chevrier, Damien Cuber, Pierre-Olivier de Larue, Baudouin de Villenaut, Thomas Ingouf, Antony Lecoz, Pablo Legrand, Yvon Mauvieux, Thibault Micheron, Boris Niot.

Journal mensuel de l’Association ouvrièredes Compagnons du Devoir du Tour de France

Reconnue d’utilité publiqueN°ISSN : 1240-1730

82, rue de l’Hôtel-de-Ville75180 Paris cedex 04

Téléphone : 01 44 78 22 50 Télécopie : 01 44 78 20 90

Michel GuisembertDirecteur de la publication

François BastienDirecteur de la rédaction

Copyright photosLes Compagnons du Devoir

Prix unitaire : 5 €

Abonnement annuel 2005Simple : 48,50 €Soutien : 100 €Étranger : 65 €

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Compagnon du Devoir

« Toute peine mérite salaire » ou si vous le préférez « tout eff ort mérite récompense ». Soyons sérieux. Après nous être rassasiés de culture, et afin de nous détendre, nous partons à Nigloland (troisième

dorment. Nous en profi tons pour faire un peu les fous en sautant d’arbre en arbre avant de nous laisser glisser ou

A l’heure où nous écrivons, ne nous reste que la mémoire de ce « voyage à Troyes » mais que de souvenirs ! D’ailleurs, pendant que nous y pensons, nous « Lapins charpentiers de Paris » souhaitons remercier le directeur de la Maison de l’Outil et de la

Hollandais, Ile-de-France, la Maison Franc-Comtois

. Nous souhaitons tous revivre une semblable aventure fraternelle de découverte dans la bonne humeur et la franche camaraderie.

Adrien Charpentier, Thibault Chevrier, Damien Cuber, Pierre-Olivier de Larue, Baudouin de Villenaut, Thomas Ingouf,

Un certain nombre de pans de bois sont � nement sculptés et montrent des chimères, des visages d’anciens propriétaires, de saints, des moulures, des � eurs, des écailles, des feuilles…

Notes de lecture de François Icher

Ces ouvrages sont disponibles à la Librairie du Compagnonnage, 2 rue de Brosse, Paris 4e

La marqueterie de pierres duresAnnamaria Giusti

Ce superbe ouvrage de 272 pages compor- tant plus de 400 illustrations se veut un voyage dans l’histoire de l’art de travailler les pierres dures (jaspe, saphir, calcédoine, lapis lazuli, corail, grenat, porphyre, sardoine, béryl…).

Conservateur au Musée de la pierre dure de Florence, l’auteur est la plus grande spécialiste au monde de cette technique.

Elle nous propose ici un essai historique accompagné d’une présentation très pédagogique sur un art qui demande une technique très méticuleuse et un matériau très particulier. Le lecteur appréciera notamment l’évocation des principaux chefs-d’œuvre en pierres dures (dans toute l’Europe) avec une mention spéciale pour le XVIe siècle, véritable âge d’or d’un art aussi luxueux que raffi né.

Fidèles à leur politique éditoriale, les éditions Citadelles et Mazenod publient deux superbes ouvrages consacrés aux métiers du bois et de la pierre.

L’art et l’histoire du boisWill Pryce

Après le succès du livre L’art et l’histoire de la brique, ce nouveau volume de 320 pages présente les plus beaux monuments en bois à travers le monde, du Moyen Age à nos jours.

Prenant appui sur plus de 400 illustrations, Will Pryce, architecte photographe anglais, nous off re un voyage passionnant à travers tous les continents où l’homme travaille le bois.

Véritable tour du monde des chefs-d’œuvre en bois, ce livre se clôt par de précieuses annexes dont un glossaire illustré.

Un livre référence pour tous les Compagnons des métiers du bois mais aussi pour tous les amoureux d’un matériau mis à l’honneur dès les premiers temps de l’humanité.

Pour l’instant, le relevé de la façade se révèle plus compliqué que prévu. Julie, notre professeur d’art appliqué qui nous accompagne, nous demande de dessiner une petite partie d’une façade de pan de bois abandonné. Chacun choisit sa partieet tente de la reproduire sur papier.