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Comparaison de deux politiques de dépistage du diabète gestationnel : expérience de l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat (Maroc)

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Page 1: Comparaison de deux politiques de dépistage du diabète gestationnel : expérience de l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat (Maroc)

Gynecologie Obstetrique & Fertilite xxx (2014) xxx–xxx

G Model

GYOBFE-2506; No. of Pages 5

Article original

Comparaison de deux politiques de depistage du diabete gestationnel :experience de l’hopital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat(Maroc)

Comparing two screening policies of gestational diabetes mellitus: The Mohammed

V Training Military Hospital of Rabat (Morocco)

S. Bouhsain a,*, S. El Kochri a, M.A. Babahabib b, M.H. Hafidi b, E. Bouaiti c, M.D. Moussaoui b

a Service de biochimie, hopital militaire d’instruction Mohamed V, BP 6341 Rabat Madinat Al Irfane, Rabat, Marocb Service de gynecologie, hopital militaire d’instruction Mohamed V, Rabat, Marocc Service d’hygiene et de medecine de collectivite, hopital militaire d’instruction Mohamed V, Rabat, Maroc

I N F O A R T I C L E

Historique de l’article :

Recu le 29 decembre 2010

Accepte le 11 juin 2012

Disponible sur Internet le xxx

Mots cles :

Diabete gestationnel

Diagnostic

R E S U M E

Objectifs. – Nous avons voulu mesurer l’impact du passage d’un depistage en deux temps du diabete

gestationnel (HGPO 50 g puis HGPO 100 g) a un depistage en un temps HGPO 75 g (methode OMS).

Patientes et methodes. – Etude prospective portant sur les patientes ayant consulte entre le 1er juillet

2008 et le 31 octobre 2009. Le depistage etait realise au premier trimestre en presence de facteurs de

risque et entre 24 et 28 semaines d’amenorrhee

Resultats. – Durant notre periode d’etude de 15 mois, 706 femmes enceintes ont ete incluses. La

prescription d’un test de depistage etait realisee chez 403 femmes soit 57 % des cas. Sur les 403 femmes

depistees, 33 avaient un diabete gestationnel soit une prevalence de 8,2 %. En analyse univariee, sont

consideres comme facteurs de risque : l’age, les antecedents familiaux de diabete et les antecedents de

macrosomie lors d’une grossesse precedente. Entre 24 et 28 SA, le nombre de tests de depistage du DG

prescrit est de 34,34 %. L’HGPO a 75 g est prescrite dans 96,2 % des cas comme test de depistage du DG

mais la glycemie a jeun reste prescrite dans 3,8 % des cas. Par ailleurs, avant 12 SA, l’HGPO a 75 g

represente 64,7 % des tests prescrits.

Discussion. – Malgre la simplification de la procedure de depistage du DG, notre travail ne montre pas de

difference significative entre le taux de depistage et la prevalence du DG entre notre presente etude et le

premier travail realise au sein du meme service (57 % versus 61 %, p = 0,7 et 8,2 % versus 7,7 %, p = 0,9). Les

facteurs de risque du DG retrouves sont egalement identiques entre les deux etudes : l’age, les

antecedents familiaux au premier degre de diabete de type 2 et les antecedents de macrosomie. Par

ailleurs, il y a une amelioration statistiquement significative de l’age de depistage (23 SA � 6,7 versus

20,9 � 6,8 lors du premier semestre 2008, p < 0,001) ainsi que du nombre de tests prescrits pendant la

periode entre 24 et 28 SA (34,34 % versus 23,9 % lors du premier semestre 2008, p < 0,001). Pour les tests

utilises pour le depistage du DG entre 24 et 28 SA, l’HGPO a 75 g a remplace l’HGPO a 50 g (test utilise lors de

la premiere etude) mais la glycemie a jeun reste prescrite dans 3,8 % des cas sachant qu’une glycemie a jeun

seule normale entre 24 et 28 SA a une sensibilite mediocre et ne permet pas d’exclure le diagnostic de DG. Par

ailleurs, avant 12 SA, l’HGPO a 75 g de glucose represente 64,7 % des tests prescrits. Il n’existe cependant a ce

jour, aucune donnee permettant de valider des tests de charge avant 24 SA

Conclusion. – Notre etude comparative a mis en evidence le maintien d’une faible application du

depistage systematique du DG malgre la simplification du protocole. Une reunion de sensibilisation

regroupant l’ensemble des intervenants est a organiser avec proposition d’actions correctives. L’objectif

final etant la systematisation du depistage du diabete gestationnel avec l’utilisation de la glycemie a jeun

au cours du premier trimestre et de l’HGPO a 75 g de glucose entre la 24 et la 28 SA.

� 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

* Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (S. Bouhsain).

Pour citer cet article : Bouhsain S, et al. Comparaison de deux politiques de depistage du diabete gestationnel : experience de l’hopitalmilitaire d’instruction Mohammed V de Rabat (Maroc). Gynecologie Obstetrique & Fertilite (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2013.09.006

1297-9589/$ – see front matter � 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2013.09.006

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A B S T R A C T

Objectives. – We wanted to measure the impact of going from a two-step screening for gestational

diabetes mellitus (50 g oral glucose tolerance test then 100 g OGTT) to a one-step screening 75 g OGTT

(WHO’s recommendations).

Patients and methods. – A prospective study was carried out among patients who consulted between

July 1st, 2008 and October 31st, 2009. The screening was performed in the first trimester if risk factors

were identified and between 24 and 28 weeks of gestation (WG).

Results. – During our period of study of 15 months, 706 pregnant women were included. The

prescription of a screening test was performed in 403 women, i.e. 57% of cases. Out of the 403-screened

women, 33 had gestational diabetes mellitus (GDM) i.e. a 8.2% prevalence rate. In univariate analysis, the

following are considered to be risk factors: age, diabetes family history and macrosomia history in a

previous pregnancy. Between 24 and 28 WG, 34.34% of the screening tests were achieved. The 75 g OGTT

is prescribed in 96.2% of cases as a screening test of GDM but fasting blood glucose is still prescribed in

3.8% of cases. Also, before 12 WG, 75 g OGTT represent 64.7% of the prescribed tests.

Discussion. – Despite the simplification of the GDM screening procedure, our work shows no significant

difference of the screening rate and prevalence of GDM between our present study and the first work

done in the same service (57% versus 61%, P = 0.7 and 8.2% versus 7.7%, P = 0.9). The GDM risk factors

found are also identical between the two studies: age, type 2 diabetes family history and macrosomia

history. Moreover, there is a statistically significant improvement in the screening age (23 � 6.7 versus

20.9 WG � 6.8 in the first half of 2008, P < 0.001) and the number of tests ordered during the period between

24 and 28 WG (34.34% versus 23.9% in the first half of 2008, P < 0.001). For the GDM screening tests between

24 and 28 WG, 75 g OGTT replaced the 50 g OGTT (test used in the first study), but fasting blood glucose is

prescribed in 3.8% of cases knowing that normal fasting blood glucose alone done between 24 and 28 WG has

a poor sensitivity and do not exclude the diagnosis of GDM (Cosson, 2006) [11]. Also, before 12 WG, 75 g

OGTT represents 64.7% of the prescribed tests. However, there is to date no data to validate load testing before

24 WG.

Conclusion. – Our comparative study revealed maintenance of low implementation of universal

screening of GDM despite the simplification of the protocol. Between 24 and 28 WG, 75 g OGTT replaced

the 50 g OGTT, but fasting blood glucose was still prescribed. A sensitization meeting involving all

intervening persons is to be organized with proposals for corrective actions. The final objective is the

systematic screening of gestational diabetes mellitus with the use of fasting blood glucose in the first

trimester and the 75 g OGTT between 24 and 28 weeks of gestation.

� 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords :

Gestational diabetes

mellitus

Diagnosis

Le diabete gestationnel (DG) est defini par l’Organisationmondiale de la sante (OMS) comme une hyperglycemie de severitevariable, diagnostiquee pour la premiere fois pendant la grossesse,quelles qu’en soient l’etiologie, l’anciennete et l’evolution apres lagrossesse [1]. Cette definition retenue par l’ensemble des societessavantes, n’est pas sans poser probleme. Il s’agit en effet d’unedefinition qualitative et qui englobe dans la meme entite desdiabetes preexistants a la grossesse et des anomalies transitoiresde la tolerance au glucose survenant en seconde partie de gestation[2].

Depuis la publication des essais ACHOIS (Australian carbohy-drate intolerance study in pregnant women) en 2005 [3], noussavons que le fait de traiter le DG, meme dans ses formes moderees(avec une glycemie a jeun inferieure a 0,95 g/L) permet dediminuer de facon significative les complications perinatales. Iln’existe cependant aucun consensus sur le choix de la methode dedepistage, cible ou universel, en un temps ou en 2 temps et il n’y aaucune uniformite sur les valeurs seuils [4].

Dans ce travail realise au sein du service de gynecologiede l’hopital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat(Maroc), notre objectif est d’evaluer le depistage en un tempsdu DG chez nos patientes, de determiner la prevalence ainsi queles facteurs de risque associes au DG. Nos resultats sontcompares aux donnees de la litterature et aux donnees d’uneetude precedente, realisee au sein du meme service, avecutilisation d’un depistage en 2 temps. Ce changement destrategie de depistage a ete decide en raison, d’une part, de lafaible couverture du depistage et, d’autre part, plus que la moitiedes patientes ayant une HGPO a 50 g perturbee n’ont pas realisel’HGPO a 100 g de glucose.

Pour citer cet article : Bouhsain S, et al. Comparaison de deux politiqumilitaire d’instruction Mohammed V de Rabat (Maroc). Gynecolj.gyobfe.2013.09.006

1. Patientes et methodes

Il s’agit d’une etude prospective realisee durant la periode du 1er

juillet 2008 au 31 octobre 2009. Nous avons inclus dans l’etudetoutes les femmes enceintes qui ont consulte au service degynecologie pendant cette periode et qui avaient un dossiermedical complet. Le critere d’exclusion est toute femme ayant undiabete de type 1 ou 2 connu avant la grossesse.

La fiche d’inclusion comprend les differents tests pouvant etreutilises pour le depistage du DG (GJ, GPP, HGPO 50 g, HGPO 100 g,HGPO 75 g). Le test prescrit par le medecin est rapporte sur la fiche.Les prelevements sanguins sont realises, au service de preleve-ments, sur tube contenant un antiglycolitique (NaF, oxalate depotassium). Analytiquement, la glycemie est dosee par techniqueenzymatique a l’hexokinase sur l’autoanalyseur RXL de Siemens.Les valeurs seuils retenues sont de 0,95 g/L (5,3 mmol/L) pour laglycemie a jeun. Pour l’HGPO a 75 g, les valeurs seuils sont de0,95 g/L (5,3 mmol/L) a t0 – 1,80 g/L (10 mmol/L) a 1 heure et1,55 g/L (8,6 mmol/L) a 2 heures.

Sur la fiche d’inclusion sont egalement renseignes l’age de lapatiente, le nombre de semaines d’amenorrhee, la taille et le poidsavant la grossesse, les antecedents obstetricaux et cliniques de lapatiente, ainsi que l’existence d’antecedents familiaux de diabete.Les donnees sur le deroulement de la grossesse et de l’accouche-ment ainsi que les caracteristiques des nouveau-nes n’ont pas eterecueillies.

Pour l’analyse statistique des donnees, nous avons utilise lelogiciel SPSS version 13.0. Les variables qualitatives ont eteexprimees en effectifs et en pourcentage et les variablesquantitatives en moyennes ecart-type. Le test t de Student a ete

es de depistage du diabete gestationnel : experience de l’hopitalogie Obstetrique & Fertilite (2014), http://dx.doi.org/10.1016/

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utilise pour la comparaison des moyennes et le test Chi2 ou testExact de Fisher pour la comparaison des pourcentages. Le seuil designification p a ete fixe a 0,05.

2. Resultats

Durant notre periode d’etude de 15 mois, 706 femmes enceintesont ete incluses. La prescription d’un test de depistage etait realiseechez 403 femmes soit 57 % des cas.

Les caracteristiques statistiques et cliniques des femmesenceintes depistees et non depistees pendant les 2 periodesd’etude sont representees dans le Tableau 1. L’IMC de toutes lesfemmes n’a pu etre calcule car les parametres poids et taille avantla grossesse n’ont jamais ete renseigne sur le dossier medical.

Pour les femmes depistees pendant les 2 periodes, la seuledifference statistiquement significative est l’age gestationnelmoyen de depistage (23 SA � 6,7 versus 20,9 � 6,8 lors du premiersemestre 2008, p < 0,001).

Le nombre de tests de depistage du DG prescrits entre 24 et28 SA pendant les 2 periodes d’etudes est statistiquementsignificatif (34,34 % versus 23,9 % lors du premier semestre2008, p < 0,001) (Tableau 2).

Entre 24 et 28 SA, l’HGPO a 75 g est prescrite dans 96,2 % des cascomme test de depistage du DG alors que la glycemie a jeun n’estprescrite que dans 3,8 % des cas.

Par ailleurs, avant 12 SA, la glycemie a jeun represente 35,3 % etl’HGPO a 75 g 64,7 % des tests prescrits. Sur les 403 femmesdepistees, le diagnostic de DG a ete retenu chez trente-troispatientes, soit une prevalence de DG de 8,2 %. En analyse statistiqueunivariee, les facteurs de risque retenus sont (Tableau 3) :

� l’age avec OR = 1,11, IC a 95 % : [1,04–1,18] et p = 0,001 ;� les antecedents familiaux au premier degre de diabete type II

avec OR = 15,42, IC a 95 % : [3,33–18,29] et p = 0,001 ;

Tableau 1Caracteristiques statistiques des femmes etudiees.

Femmes depistees

Notre etude

(n = 424)

Etude du premier seme

(n = 426)

Age (annee) moyenne � S 28,7 � 5,8 28,8 � 6,1

IMC NR NR

Age gestationnel SA 23,0 � 6,7 20,9 � 6,8

ATCD cesarienne (%) 6,1 5,9

ATCD mort fœtale (%) 1,2 2,3

ATCD macrosomie (%) 6,1 6,1

ATCD DG (%) 0 0,2

ATCD malformation fœtale (%) 1,7 0,7

ATCD familiaux au 1er degre de diabete (%) 17,2 12,7

NR : non renseigne ; S : ecart-type.

Tableau 2Comparaison des resultats des deux protocoles de depistage.

Notre etude

Effectif total des patientes 706

Femmes depistees (%) 403 (57)

Tests de depistage utilises (%) 0

HGPO 50 g (%) 62

HGPO 75 g 38 %

Glycemie a jeun et/ou glycemie post-prandiale

Nombre de tests realises entre 24 et 28 SA 131 (34,34 %)

Prevalence DG 8,2 %

Pour citer cet article : Bouhsain S, et al. Comparaison de deux politiqumilitaire d’instruction Mohammed V de Rabat (Maroc). Gynecolj.gyobfe.2013.09.006

� les antecedents de macrosomie (poids de naissance � 4000 g)lors d’une grossesse precedente avec OR = 7,8, IC a 95 % : [5,4–43,7] et p = 0,001.

3. Discussion

Le DG est un probleme de sante publique en raison descomplications maternofœtales a court et a long terme [2]. Depuis lapublication des essais ACHOIS [3] en 2005, nous savons que le faitde traiter de facon active le diabete gestationnel, meme dans sesformes moderees (avec une glycemie a jeun < 0,95 g/L) permet dediminuer de facon significative les complications perinatales [4].

Au sein de notre institution, la politique adoptee est undepistage systematique du DG. Cependant, une premiere etude [5],realisee au sein du service de gynecologie de l’hopital militaired’instruction Mohammed V de Rabat avait mis en evidence un tauxde depistage limite a 61 %. Suite a la publication de ces resultats,des reunions ont ete realisees pour sensibiliser les prescripteurs.Notre travail actuel ne montre cependant pas de differencesignificative entre les deux taux de depistage (57 % versus 61 %,p = 0,7). L’absence d’amelioration du taux de depistage peuts’expliquer par l’absence de procedures ecrites au niveau duservice de gynecologie avec pour consequence un defaut desensibilisation des jeunes medecins residents nouvellementaffectes au service pendant notre deuxieme periode d’etude. Cemanque de sensibilisation a egalement pour consequence l’allon-gement de notre periode d’etude. En effet, il a fallu 15 mois pouravoir presque le meme nombre de patientes que lors de la premiereetude de 6 mois (727 patientes versus 702) [5].

Les facteurs de risque du DG retrouves par notre etude sont :l’age, les antecedents familiaux au premier degre de diabete detype 2 et les antecedents de macrosomie. Les memes facteurs derisque ont ete retrouves lors de notre premier travail [5]. Une etudealgerienne [6] a rapporte comme facteurs de risque chez une

Femmes non depistees

stre 2008 p Notre etude

(n = 303)

Etude du premier semestre 2008

n = 276

p

0,491 28,5 � 5,9 28,5 � 7,2 0,908

– NR NR –

< 0,001 20,4 � 7,7 20,9 � 8,4 0,497

0,865 7,8 7,2 0,804

0,196 0 1,4 0,059

0,993 5 1,4 0,019

0,999 0 1,8 0,029

0,223 2,5 0,4 0,068

0,077 7,8 10,5 0,267

Etude premier semestre 2008 p

702

426 (61) 0,7

47

0

51 % 0,08

101 (23,9 %) < 0,001

7,7 % 0,9

es de depistage du diabete gestationnel : experience de l’hopitalogie Obstetrique & Fertilite (2014), http://dx.doi.org/10.1016/

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Tableau 3Facteurs de risque du DG en analyse univariee (regression logistique).

Notre etude Etude premier semestre 2008

OR IC a 95 % p OR IC a 95 % p

Age 1,11 1,04 – 1,18 0,001 1,19 1,05 – 1,35 0,006

ATCD familiaux de diabete 15,42 3,33 – 18,29 0,001 12,54 2,91 – 54,01 0,001

ATCD de macrosomie 7,8 5,4 – 43,7 0,001 2,24 1,02 – 18,92 0,003

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G Model

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population d’alger : l’age maternel, le niveau socio-economiquebas, l’obesite, les antecedents familiaux de diabete et la multi-parite. Dans notre etude, malheureusement, l’IMC n’a pu etreetudie en tant que facteur de risque du DG. En effet, sur aucun desdossiers medicaux etudies, les notions de taille et d’age avant lagrossesse n’etaient renseignees et ce malgre une prevalencecroissante de l’obesite chez notre population.

La prevalence du DG est difficile a definir tant elle est liee auxmodalites de depistage [7,8]. Dans les conditions actuelles dedepistage, la prevalence est estimee entre 2 et 6 %, mais peut etrebeaucoup plus elevee dans des populations specifiques [4]. Lecollege national des gynecologues et obstetriciens francais [7]recommande en 2010, le depistage du DG en presence d’au moinsun des criteres suivants : age maternel � 35 ans, IMC � 25 kg/m2,antecedents personnels de DG ou d’enfants macrosomes. Cepen-dant, la plupart des etudes rapportent une meconnaissanced’environ 30 a 50 % des cas de DG en se basant uniquement surdes facteurs de risque [9]. Dans une etude prospective sur cinqannees consecutives, Chevalier et al. [9] rapportent que 28,2 % desfemmes ayant un DG n’avaient aucun des facteurs de risquehabituellement consideres dans la litterature. Par ailleurs,l’instauration d’un depistage systematique s’accompagne, danstoutes les etudes, d’une augmentation de l’incidesnce du DG d’unfacteur 2 en moyenne (avec des extremes allant jusqu’a un facteur9 selon les populations considerees) [10].

Dans notre serie et comparativement a l’etude du premiersemestre de 2008, il n’y a pas eu de modification statistiquementsignificative de la prevalence du DG (p = 0,9) malgre le changementdu protocole de depistage. En effet lors de notre premiere etude [5],les tests prescrits etaient l’HGPO a 50 g, la glycemie a jeun, et laglycemie post-prandiale. Par ailleurs, l’HGPO a 100 g n’a eterealisee que par 47 % des patientes ayant une HGPO a 50 gperturbee [5] et le delai moyen entre les 2 tests variait entre troissemaines et six semaines. Suite a ces resultats, les gynecologuesont simplifie les tests de depistage avec une glycemie a jeun lors dupremier trimestre de grossesse et une HGPO a 75 g de glucose entre24 et 28 SA.

Lors de notre presente etude, nous avons note que l’agegestationnel moyen de depistage est inferieur a 24 SA. Compar-ativement a notre premier travail [5], il y a une ameliorationstatistiquement significative de l’age de depistage(23 SA � 6,7 versus 20,9 � 6,8 lors du premier semestre 2008,p < 0,001) ainsi que du nombre de tests prescrits pendant cetteperiode (34,34 % versus 23,9 % lors du premier semestre 2008,p < 0,001). Entre 24 et 28 SA, l’HGPO avec 75 g de glucose est prescritedans 96,2 % des cas mais la glycemie a jeun reste prescrite dans 3,8 % descas. Il est a noter qu’une glycemie a jeun seule normale entre 24 et 28 SAa une sensibilite mediocre de 19 % et ne permet pas d’exclure lediagnostic de DG [11]. Le CNGF recommande l’utilisation de l’HGPO a75 g de glucose pour le diagnostic de DG [6]. Aucune autre methode(HbA1 C, fructosamine, glycosurie, glycemie au hasard, et/ou post-prandiale) n’a ete recommandee [6]. En effet, compte tenu de laphysiopathologie du DG, les glycemies initialement perturbees sont lesglycemies post-stimulatives. Elles permettent d’identifier clairementles patientes ayant un DG, en particulier a la deuxieme heure post-charge [12] : sensibilite a 93 %, specificite a 91 %, valeur predictivepositive a 93 % et valeur predictive negative a 98 %. L’international

Pour citer cet article : Bouhsain S, et al. Comparaison de deux politiqumilitaire d’instruction Mohammed V de Rabat (Maroc). Gynecolj.gyobfe.2013.09.006

association of diabetes pregnancy study group (IADPSG) [13] a proposecomme criteres diagnostiques, en considerant les valeurs glycemiquesassociees a un sur-risque de 75 % de macrosomie, d’hyper-insulinismeet d’adiposite fœtaux dans l’etude HAPO : une glycemie a jeun � 0,92 g/L (5,1 mmol/L) et/ou glycemie 1 heure apres une charge orale de 75 g deglucose � 1,80 g/L (10,0 mmol/L) et/ou glycemie 2 heures apres lacharge � 1,53 g/L (8,5 mmol/L). Dans notre serie, avant 12 SA, l’HGPO a75 g de glucose represente 64,7 % des tests prescrits. A ce jour, il n’y aaucune donnee pour valider des tests de charge avant 24 SA. Le CNGF [6]preconise la realisation d’une glycemie a jeun et l’IADPSG [13]recommande comme seuil la valeur de 0,92 g/L (5,1 mmol/L). Enattendant un consensus international, un travail de sensibilisation estnecessaire pour convaincre que depistage et prise en charge du DG sontdes enjeux de sante publique qui depassent la grossesse. En effet, cespatientes constituent un groupe a risque eleve de diabete de type 2 ;leur descendance est a risque d’obesite et de diabete.

4. Conclusion

Malgre la simplification de la methode de depistage du diabetegestationnel, la couverture du depistage au sein de notrepopulation est toujours faible. Notre etude ne permet donc pasde juger de l’efficacite d’une methode de depistage par rapport aune autre. La redaction de procedures ecrites est necessaire en vuede systematiser le depistage du DG chez nos patientes en utilisantla glycemie a jeun lors de la premiere consultation prenatale etl’HGPO a 75 g entre 24 et 28 SA (test recommande par l’IADPSG etle CNGOF). Dans tous les cas, il est urgent de s’engager dans unprogramme structure et efficace pour assurer un diagnosticprecoce du DG avec une prise en charge multidisciplinaire afinde reduire la morbi-mortalite perinatale.

Declaration d’interets

Les auteurs declarent ne pas avoir de conflits d’interets enrelation avec cet article.

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