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Institut Régional de Formation aux Métiers de Rééducation et de Réadaptation Pays de la Loire 54, rue de la Baugerie 44230 SAINT-SEBASTIEN SUR LOIRE COMPARAISON DE DIFFÉRENTES MODALITÉS D'ÉCHAUFFEMENT SUR L'AMÉLIORATION DE LA PERFORMANCE D'UN EFFORT EXPLOSIF. LEVIGOUREUX Antoine Travail écrit de fin d’études En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute Année 2012-2013 REGION DES PAYS DE LA LOIRE

COMPARAISON DE DIFFÉRENTES MODALITÉS D'ÉCHAUFFEMENT SUR L… · 2013-09-26 · L'explosivité est la capacité de l'athlète a faire varier sa propre quantité de mouvement, elle

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Institut Régional de Formation aux Métiers de Rééducation et de Réadaptation

Pays de la Loire

54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT-SEBASTIEN SUR LOIRE

COMPARAISON DE DIFFÉRENTES

MODALITÉS D'ÉCHAUFFEMENT SUR

L'AMÉLIORATION DE LA PERFORMANCE

D'UN EFFORT EXPLOSIF.

LEVIGOUREUX Antoine

Travail écrit de fin d’études

En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

Année 2012-2013

REGION DES PAYS DE LA LOIRE

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Résumé :

Ce travail écrit porte sur l'impact de différentes techniques d'échauffement sur l'explosivité

des membres inférieurs. 30 sujets volontaires ont été répartis aléatoirement dans 3 groupes :

un groupe témoin, un groupe massage et un groupe pliométrie. Tous disposaient d'un

échauffement commun de dix minutes de course à pied, puis la puissance des sujets est

évaluée sur un saut vertical. Les trois groupes recevaient respectivement : de la récupération,

un massage à rythme rapide, un échauffement composé d'exercices pliométriques, avant

d'effectuer un deuxième saut vertical. Les variables étudiées sont la différence de détente

verticale entre les deux sauts, et la puissance anaérobique maximale développée par les

membres inférieurs. L'amélioration de la performance n'est pas significative pour ces deux

techniques néanmoins la pliométrie semble être la technique la plus efficace.

Mots-clés:

Echauffement

Massage

Performance

Pliométrie

Keywords:

Massage

Performance

Pliometric

Warm-up

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Sommaire

1 Introduction................................................................................................ 1

1.1 Rôle de l'échauffement musculaire ......................................................... 1

1.2 Données anatomiques et physiologique du muscle squelettique ............. 2

1.3 Physiologie de l'effort explosif ............................................................... 4

1.4 Techniques d'échauffement .................................................................... 4

1.4.1 Les étirements .................................................................................. 4

1.4.2 Le massage ...................................................................................... 5

1.4.3 Le travail pliométrique .................................................................... 6

2 Matériel et méthodes .................................................................................. 7

2.1 Population .............................................................................................. 7

2.2 Matériel ................................................................................................. 8

2.3 Méthode ................................................................................................. 8

2.4 Analyse statistique ............................................................................... 13

3 Résultats ................................................................................................... 14

4 Discussion ................................................................................................. 18

4.1 Analyse des résultats ............................................................................ 18

4.2 Limites de la méthodologie .................................................................. 19

4.3 Comparaison avec les données de la littérature .................................... 22

4.4 Applications pratiques .......................................................................... 23

5 Conclusion ................................................................................................ 24

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1

1 Introduction

1.1 Rôle de l'échauffement musculaire

Dans la pratique sportive, l'échauffement est devenu incontournable avant l'effort pour

accroître la performance (1) et prévenir le risque de blessure. Le terme "échauffement" est

directement en lien avec l'augmentation de la température musculaire mais aussi du corps tout

entier. Sa réalisation agit principalement sur deux systèmes : le système cardio-respiratoire et

le système musculo-tendineux.

En effet, il viserait sur le système musculo-tendineux à améliorer les capacités contractiles,

augmenter la température musculaire, diminuer les résistances passives des structures

élastiques, à améliorer la vascularisation, à augmenter la vitesse de conduction nerveuse et de

prévenir le risque de blessure. Au niveau du système cardio-respiratoire, l'échauffement a

pour principal but d'augmenter la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, les échanges

gazeux et le flux sanguin (2) (3) (tableau I). Il peut avoir également un rôle sur le versant

psychologique du pratiquant en favorisant la concentration, mais il sera traité ici uniquement

du rôle physiologique de l'échauffement.

Tableau I - Effets de l'échauffement sur le système cardio-respiratoire et le système musculo-

tendineux.

Système musculo-tendineux Système cardio-respiratoire

Améliorations des capacités contractiles ↑ Fréquence cardiaque

↑ Température musculaire ↑ Flux sanguin

↓ Resistances passives ↑ Fréquence respiratoire et échanges gazeux

↑ Vascularisation

↑ Vitesse de conduction nerveuse

Prévention du risque de blessure

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Les effets induits par la réalisation d'un échauffement sont bénéfiques sur les qualités du

muscle : la fibre musculaire échauffée atteint plus rapidement son pic de force et son de temps

de relaxation est diminué par rapport a une fibre de température normale (fig. 2).

Figure 2 - Graphique représentant la force musculaire avant et après un échauffement en

fonction du temps.

Les principales techniques d'échauffement retrouvées dans la littérature ou sur le terrain sont

classiquement :

Le travail aerobique de faible intensité (course à pied modérée ou vélo statique

majoritairement).

La pratique du sport réalisé , à intensité modérée.

Les étirements (de types passifs ou actifs).

L'exercice dynamique : exercices spécifiques (de type concentrique, excentrique ou

pliométrique).

Le massage précompétitif.

1.2 Données anatomiques et physiologique du muscle squelettique

Le muscle squelettique est constitué d'un ensemble de fibres musculaires, entourés par une

gaine de tissu conjonctif appelé endomysium. Ces fibres musculaires sont regroupés en

faisceaux, enveloppés par un autre tissu conjonctif : le perimysium. Enfin l'ensemble des

faisceaux sont entourés par l'epimysium pour former le muscle, lui même relié à l'os par le

tendon, essentiellement composé de collagène (4).

Les fibres musculaires sont de longues cellules polynucléés, de forme généralement

cylindrique. Leur diamètre varie entre 10µm et 100µm et leur longueur peut atteindre

quelques dizaines de centimètres selon l'endroit et la nature du muscle. Elles sont composées

de myofibrilles, constituées de myofilaments de protéines contractiles : l'actine et la myosine.

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Ces deux protéines sont disposées selon un schéma précis et ordonné à l'intérieur de la cellule,

permettant la génération contrôlée de force et de mouvement.

Le sarcomère est la portion de myofibrille comprise entre les 2 stries Z : c'est la plus petite

unité contractile du muscle (fig. 3). Deux types de bandes composent le sarcomère : les demi-

bandes claires dites isotropes (I) et les bandes sombres dites anisotropes (A). La bande A est

coupée en 2 par la bande H au milieu de laquelle se trouve la ligne M. (5) (6)

Figure 3 - Structure du sarcomère

Les filaments de myosine, les plus épais, forment la bande A et les filaments fins d'actine

correspondent aux demi-bandes I. On note cependant un chevauchement des deux types de

filaments à l'intérieur de la bande A. Chaque filament de myosine est entouré de 6 filaments

d'actine placés hexagonalement. Les têtes situés au bout des filaments de myosine sont placés

en regard des filaments fins et comportent deux sites de fixation : un pour l'actine, l'autre pour

l'ATP. Au repos, ces sites de fixations sont bloqués par un complexe de deux protéines : la

troponine et la tropomyosine.

En 1957, Hugh HUXLEY définit la contraction musculaire selon la théorie des filaments

glissants : lors d'une contraction musculaire, la concentration en ions Ca2+

augmente à

l'intérieur du sarcomère. Ceux-ci vont venir se fixer sur les troponines libérant alors les sites

de fixation de l'actine. La partie céphalique de la myosine hydrolyse une molécule d'ATP en

ADP + Pi et vient se fixer sur l'actine, créant un pont actine-myosine. L'énergie libérée permet

la flexion des têtes de myosine : les filament d'actine glisse sur le filament de myosine, la

longueur du sarcomère diminue. (7)

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1.3 Physiologie de l'effort explosif

Un effort est dit explosif si la durée de la contraction musculaire n'excède pas 1 seconde (cf.

annexe 1). Lors de cet effort, la voie énergétique est dite anaérobie alactique : la contraction

musculaire ne nécessite pas d'oxygène et ne produit pas d'acide lactique. Ce type de

métabolisme suit la réaction :

ADP + Créatine phosphate → ATP + créatine.

La quantité de créatine phosphate étant très faible, les voies anaérobie lactique et aérobie

prennent le relais en cas d'effort d'une durée plus importante.

L'explosivité est la capacité de l'athlète a faire varier sa propre quantité de mouvement, elle

est donc directement liée à la puissance (puissance = Force x vitesse). C'est dans les sauts

verticaux que l'on enregistre les valeurs de puissance les plus élevées : le Squat Jump (SJ) et

le Counter Movement Jump (CMJ) (1).

Les fibres musculaires sont également dépendantes d'un type d'effort. En effet, les fibres du

muscle squelettiques sont divisées en plusieurs groupes selon leurs propriétés physiologiques.

On distingue trois types de fibres : les fibres de types I dites lentes et les fibres de type IIa et

IIb dites rapides. L'effort explosif fait intervenir principalement les fibres de type IIb (cf.

annexe 2).

1.4 Techniques d'échauffement

1.4.1 Les étirements

La pratique des étirements dans le milieu sportif a été remis question depuis plusieurs années

(8) (9). Les études semblent aller dans le même sens sur un point : la pratique d'étirements

passifs avant l'effort est néfaste sur le muscle en terme de qualité contractile et de

vascularisation et ne permet pas l'amélioration de la performance (10) (11) (12) (13).

Néanmoins ce sont les étirements encore les plus utilisés (14).

Pour les étirements activo-dynamiques (EAD), les effets sont mitigés (10) (12) (13). L' EAD

se distingue de l'étirement passif par la contraction statique immédiatement précédée ou suivie

de l'étirement du muscle. Pour réaliser ce type d'étirement, on amène le muscle (ou groupe

musculaire) dans une position d'étirement infra-maximale puis on demande la réalisation

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d'une contraction concentrique dans cette position. Cette contraction est ensuite suivie d'un

travail dynamique du muscle.

Quoi qu'il en soit, la réalisation d'étirements dans le contexte de préparation à l'effort mérite la

réalisation d'études plus approfondies, mettant en jeu l'aspect physiologique mais aussi

psychologique.

1.4.2 Le massage

Le massage est l'acte thérapeutique du masseur-kinésithérapeute (MK) par excellence.

Aujourd'hui, la plupart des structures sportives disposent d'un staff médical pluridisciplinaire

dont un ou plusieurs MK.

Utilisé beaucoup plus fréquemment en post-effort pour la récupération, le massage peut se

révéler utile en précompétitif. Théoriquement, certains de ses effets sont favorables à la

réalisation d'un effort :

Etirement du tissu conjonctif

Amélioration de la vascularisation

Augmentation de la température musculaire

Amélioration de l'excitabilité musculaire

Accélération du retour veineux.

La pratique d'un massage avant un effort permet donc d'apporter des effets physiologiques,

mais aussi psychologiques (mise en condition, concentration). La pratique de cet acte semble

être plus utilisée dans les sports de longue durée : les joueurs du FC Nantes par exemple

bénéficient d'un massage à rythme rapide avant l'entrée sur le terrain. Les effets peuvent être

bénéfiques sur l'effort explosif : "Le rôle du massage est de stimuler le métabolisme

musculaire et d'exciter la sensibilité proprioceptive par le jeu du contracté-relâché associé.

Cette action préparerait le système neuromusculaire aux efforts brusques et rapides" (15).

Concernant la réalisation, plusieurs techniques semblent se dégager :

Les effleurages

Les pressions glissées superficielles et profondes

Les pétrissages superficiels et profonds

Les percussions et claquements

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Le tout étant réalisé à un rythme rapide pour rechercher une amélioration de la température et

de l'excitabilité musculaire, et ne doit pas excéder une durée de 5 à 6 minutes sous peine de

perdre en efficacité. (15) (16) (17)

1.4.3 Le travail pliométrique

Dans un protocole d'échauffement, l'importance d'un travail dynamique a prouvé son

efficacité (11) (12). On retrouve principalement dans ces protocoles, l'utilisation d'exercices

pliométriques.

Le travail pliométrique consiste pour un même muscle, d'une contraction excentrique suivie

d'une contraction concentrique. Néanmoins cette affirmation n'est pas tout à fait vraie, la

pliométrie va au delà d'un simple enchainement de deux contractions car il y a une

accumulation d'énergie élastique et une mise en jeu de boucles réflexes.

Cette technique s'appuie sur le principe de l'élasticité musculaire (stockage - renvoi d'énergie)

et permet donc de développer une force explosive plus importante que tout autre type de

contraction musculaire. Le saut sur place est un bon exemple pour représenter le travail

pliométrique.

A ce jour, aucun consensus n'a été élaboré en ce qui concerne l'utilisation des techniques

d'échauffement et leurs bonnes pratiques (11) (12) (13). Le choix de ces techniques repose

essentiellement sur les croyances du pratiquant ou de son entraîneur (14). Le kinésithérapeute

peut alors avoir un rôle essentiel dans la pratique de l'échauffement : qu'il soit chargé lui

même de l'échauffement au sein d'une structure sportive (massage précompétitif) ou par son

rôle de conseil auprès de ses patients.

L'objectif de ce travail écrit est donc d'évaluer en situation réelle l'impact des techniques

d'échauffement1 avant un effort explosif. La pliométrie semble avoir prouvé son efficacité,

mais les études concernant le massage sont plutôt rares et ne prouvent ni son efficacité ni son

inutilité de manière significative. Cette réflexion amène à la problématique suivante :

Sur une population de jeunes adultes sains, quelle technique d'échauffement musculaire

parmi le massage, et le travail musculaire pliométrique, est la plus efficace sur l'amélioration

de la performance d'un effort explosif ?

1 Les étirements ne seront pas pris en compte dans cette étude, ils demandent à eux seuls la réalisation d'un

travail écrit.

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Objectif de cette étude :

Le but de cette étude est de comparer l'impact du massage et du travail pliométrique sur

l'amélioration d'une performance explosive. Ici il s'agit d'évaluer la détente d'un sujet sur un

saut vertical, avant et après la réalisation d'un massage ou d'un échauffement composé

d'exercices pliométriques.

Les variables étudiées sont la détente verticale du sujet (en cm), et la "Peak Anaerobic Power

output" (PAPw)2 décrite par Sayers et al. (1999) :

2 Matériel et méthodes

2.1 Population

30 étudiants volontaires en 3ème année de masso-kinésithérapie à l'IFM3R de Nantes ont été

aléatoirement répartis dans 3 groupes :

10 étudiants dans le groupe témoin (Groupe T)

10 étudiants dans le groupe massage (Groupe M)

10 étudiants dans le groupe pliométrie (Groupe P)

Les critères de sélection étaient les suivants :

Critères d'inclusion :

Etre étudiant à l'IFM3R

Etre volontaire

Critères de non-inclusion :

Pathologie contre-indiquant la pliométrie (pathologie cardiaque, hernie inguinale,

talalgie, lésion tendineuse et/ou musculaire non cicatrisées).

Toute lésion pouvant gêner l'étude, exemple : entorses non cicatrisée, port d'une

attelle, troubles respiratoires à l'effort...

Critères d'exclusion :

Douleur pendant l'effort

Non respect des consignes

2 Peak Power Anaerobic Output : Puissance Anaérobie alactique maximale.

60.7 x hauteur du saut (cm) + 45.3 x poids du sujet (kg) - 2055

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8

2.2 Matériel

Pour réaliser l'étude, chaque étudiant disposait d'une tenue et de chaussures de sport

personnelles. On dispose du matériel suivant :

Un gymnase d'une dimension 40x20m

Une salle de travaux pratiques

Une table de massage

Une crème de massage neutre Phytomedica®3 "Cremafluid"

Des craies de couleurs

Un mètre ruban de 150 cm

D'un chronomètre.

2.3 Méthode

Tous disposaient d'un échauffement commun de 10 minutes de course à pied a rythme modéré

(entre 9 et 10 km/h). Cet exercice a pour but d'échauffer le système cardio-respiratoire ainsi

que les muscles des membres inférieurs afin d'éviter tout claquage musculaire lors de la

première mesure. Il était réalisé dans un gymnase de 120m de périmètre, d'une température

d'environ 10°C (± 4°C).

Mesure de la détente verticale

La détente est ensuite évaluée dans une salle de travaux pratiques de l'IFM3R, sur un saut

vertical. Le saut présenté ici est le Counter Movement Jump (CMJ) avec bras ou parfois décrit

Sargent Test (ST). Ce test reflète la puissance des membres inférieurs (18), plus

particulièrement de la chaîne de triple extension, sur un mode de contraction pliométrique (1)

(19) .Un mètre ruban est fixé au mur à une distance de 140cm du sol.

3 L'aspect "stimulant" du massage a été exploité par certains laboratoires pharmaceutiques pour créer des

crèmes/baumes chauffants favorables à la réalisation d'un effort. Certaines marques vantent un produit miracle

en affirmant que l'application permet une préparation du muscle à l'effort et une amélioration de la circulation

sanguine. Cette étude est donc réalisée à l'aide d'une crème de massage neutre pour n'évaluer que l'action

mécanique du massage.

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9

Dans un premier temps, on mesure la

hauteur du sujet de profil, à une distance de

20 cm du mur, bras à 90° d'élévation. Cette

mesure s'effectue de la même latéralité que celle

du saut vertical (fig. 4).

Dans un second temps, on applique de la craie sur

la main du sujet, sur la troisième

phalange des IIe, IIIe, IVe et V rayon

jusqu'à la pulpe des doigts.

Figure 4 - Mesure de la taille du sujet, bras à 90° d'élévation

Dans un troisième temps, les consignes du Sargent Test sont décrites au sujet :

Départ en positon debout, bras le long du corps, à une distance de 20 cm du mur,

regard à l'horizontal.

Prise d'élan : flexion de genoux à 90°, le sujet est libre de l'usage de ses bras, il peut

les placer en flexion ou en extension. Pendant cet acte, les deux pieds ne doivent pas

quitter le sol, le talon ne doit pas décoller (fig.5).

Saut vertical : le sujet emmagasine l'énergie accumulée lors de la flexion de genoux

pour la restituer sous forme d'un saut vertical, sollicitant la chaine de triple extension

des membres-inférieurs. La main présentant la craie vient alors toucher le mur lorsque

le sujet se situe à la flèche de son saut (fig.6).

3 sauts sont réalisés, seule la valeur la plus haute est retenue (ST1).

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Figure 5 - Phase de prise d'élan

Figure 6 -Phase de saut

Après cette première mesure, la protocole diffère selon chaque groupe.

Groupe T:

Repos de 5 minutes, en décubitus dorsal sur une table de massage, têtière inclinée à 45°.

Groupe M :

Les étudiants du groupe M sont massés au niveau des quadriceps, ischios-jambiers et triceps

suraux. Le sujet est d'abord installé en décubitus dorsal strict pour le massage des quadriceps

puis en procubitus pour les muscles postérieurs.

Les manœuvres réalisés sont respectivement des effleurages, des pressions glissées

superficielles, des pressions glissées profondes et des pétrissages profonds en pincement. Ces

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manœuvres sont réalisées à rythme rapide (entre 2 et 4 passages sur le muscle par seconde).

Pour une meilleure glisse, l'opérateur dispose d'une noix de crème de massage neutre par

muscle.

Chaque muscle est massé durant 50 secondes pour un massage d'une durée totale de 5

minutes.

Groupe P :

Dans ce groupe, les sujets réalisent un échauffement composé d'exercices pliométriques. Le

premier exercice consiste à réaliser une série de 5 sauts verticaux, en donnant une impulsion

aidée par le saut précédent. L'ensemble des muscles de la chaine de triple extension des

membres inférieurs sont sollicités (fig. 8).

Figure 8 - Premier exercice pliométrique : bond vers l'avant en utilisant le contre-mouvement.

Le deuxième exercice vise plus particulièrement le droit fémoral : il s'agit de réaliser 5 fentes

avant, en changeant de pied d'appui à chaque réalisation (fentes dynamiques). Le changement

de pied s'effectue grâce à l'énergie accumulée lors de la première fente (fig. 9).

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Figure 9 - Deuxième exercice pliométrique : Fentes dynamiques

Ces deux exercices sont réalisés en 3 séries de 2x5 répétitions.

Une minute de récupération est aménagée entre chaque série pour une durée totale

d'échauffement de cinq minutes. Le temps de récupération permet un rechargement des

réserves de créatine-phosphate.

Puis les sujets réalisent à nouveau une série de 3 sauts verticaux, la meilleure valeur est

retenue (ST2).

Le déroulement du protocole est simplifié par un schéma en figure 10 :

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10 min 5 min

ST1 ST2

Figure 7 - Schéma récapitulatif du déroulement du protocole.

Après le deuxième saut, l'avis des sujets a été demandé concernant leur ressenti après la

réalisation du massage ou des exercices pliométriques. Cet étude ne porte pas sur le ressenti

de ces techniques sur un individu mais cet aspect est important à prendre en compte pour

l'application pratique de ces techniques.

La question posée était la suivante :

"Globalement, suite à la réalisation du massage/exercices pliométriques, tu sentais que par

rapport au premier saut :

ta performance allait augmenter (le massage/plio t'a stimulé/échauffé).

ta performance allait diminuer (le massage/plio t'a relâché/fatigué)

ta performance allait être identique

autre sensation "

2.4 Analyse statistique

L'analyse des données pour les caractéristiques des sujets est exprimée sous forme de

moyenne et d'écart-type. Pour la comparaison de moyennes entre deux groupes, le test de

Wilcoxon a été utilisé (les données ne suivant pas une distribution normale). Les

comparaisons des différents paramètres entre les 3 groupes ont été effectuées avec un test de

Kruskal-Wallis. Le seuil de significativité retenu est p<0.05. Les données ont été exploitée

avec le logiciel SigmaPlot 11.0 et le tableur Excel®

.

Récupération

Massage

Exercices pliométriques

Course à pied

Groupe T

Groupe M

Groupe P

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3 Résultats

L'étude a été réalisée sur 30 étudiants à l'IFM3R de Nantes (annexe 3). L'échantillon

comportait 53% de femmes et 47% d'hommes. La taille moyenne des sujets était de 171,9 ±

8.03 cm, le poids moyen était de 65 ± 8.7 kg et le temps d'entraînement hebdomadaire était de

4,1 ± 2,2 heures (tableau II).

Tableau II - Caractéristiques de l'échantillon.

La réalisation de cette étude permettait de mesurer la détente des sujets sur deux sauts

verticaux type Sargent Test (ST1 et ST2). Grâce à ces deux valeurs, la puissance maximale

anaérobie des membres inférieurs pouvait être calculée (PAP1 et PAP2).

Les variables analysées sont la différence de détente (en cm) et la différence de puissance (en

watts) entre le premier et le deuxième saut (ST2-ST1 et PAP2-PAP1).

Les résultats relatifs aux trois groupes sont donnés dans les tableaux III, IV et V. Pour plus de

clarté les deux variables étudiées sont représentées dans les figures 8 et 9.

Population

(n=30)

Groupe T

(n=10)

Groupe M

(n=10)

Groupe P

(n=10)

H/F (%) 47/53 50/50 40/60 50/50

Taille (cm) 171,9±8,03 172,9±6.2 170,7±8.34 172,1±9.86

Poids (kg) 65±8,7 66,5±6.8 63,2±8.9 65,4±10.56

Sport/sem (h) 4,1±2,2 5,3±2.36 3,2±1.62 3,9±2.13

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Tableau III - Résultats concernant le groupe témoin

Groupe T ST1

(cm)

ST2

(cm)

ST2-ST1

(cm)

PAP1

(watts)

PAP2

(watts)

PAP2-PAP1

(watts)

Sujet 1 49,6 46,6 -3 3809,62 3627,52 -182,1

Sujet 2 46,9 46,8 -0,1 3872,23 3866,16 -6,07

Sujet 3 43,5 45,1 1,6 3665,85 3762,97 97,12

Sujet 4 62,7 62,2 -0,5 4921,89 4891,54 -30,35

Sujet 5 56,3 53 -3,3 4533,41 4333,1 -200,31

Sujet 6 37,2 36,3 -0,9 2558,64 2504,01 -54,63

Sujet 7 42,5 40 -2,5 3288,05 3136,3 -151,75

Sujet 8 59 58,5 -0,5 4878,5 4848,15 -30,35

Sujet 9 56 56,9 0,9 4741,7 4796,33 54,63

Sujet 10 48,2 49 0,8 3769,94 3818,5 48,56

Moyenne 50,19 49,44 -0,75 4003,983 3958,458 -45,525

Tableau IV - Résultats concernant le groupe massage

Groupe M ST1

(cm)

ST2

(cm)

ST2-ST1

(cm)

PAP1

(watts)

PAP2

(watts)

PAP2-PAP1

(watts)

Sujet 11 38,8 36,5 -2,3 2882,26 2742,65 -139,61

Sujet 12 54,1 52 -2,1 4399,87 4272,4 -127,47

Sujet 13 37,4 37,3 -0,1 2253,68 2247,61 -6,07

Sujet 14 39,9 40,7 0,8 3537,93 3586,49 48,56

Sujet 15 46,6 46,2 -0,4 3899,32 3875,04 -24,28

Sujet 16 62,9 61,9 -1 4888,73 4828,03 -60,7

Sujet 17 55,9 55,4 -0,5 4735,63 4705,28 -30,35

Sujet 18 27,1 28,3 1,2 2172,07 2244,91 72,84

Sujet 19 35,6 34,3 -1,3 2823,92 2745,01 -78,91

Sujet 20 37,9 37,1 -0,8 2963,53 2914,97 -48,56

Moyenne 43,62 42,97 -0,65 3455,694 3416,239 -39,455

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16

Tableau V - Résultats concernant le groupe pliométrie

Groupe P ST1

(cm)

ST2

(cm)

ST2-ST1

(cm)

PAP1

(watts

PAP2

(watts)

PAP2-PAP1

(watts)

Sujet 21 48,6 51,1 2,5 3567,72 3719,47 151,75

Sujet 22 Exclu

Sujet 23 61,5 60,5 -1 4849,05 4788,35 -60,7

Sujet 24 52 55 3 4408,3 4590,4 182,1

Sujet 25 28,3 27,3 -1 1746,61 1685,91 -60,7

Sujet 26 47,5 48,4 0,9 3727,45 3782,08 54,63

Sujet 27 38,4 37,2 -1,2 2903,28 2830,44 -72,84

Sujet 28 60,7 60,8 0,1 5479,99 5486,06 6,07

Sujet 29 38,4 35,6 -2,8 2993,88 2823,92 -169,96

Sujet 30 58,3 58 -0,3 4700,11 4681,9 -18,21

Moyenne 48,2 48,2 0,022 3819,598 3820,9478 1,349

Figure 8 - Différence de détente verticale entre ST2 et ST1.

-4

-3

-2

-1

0

1

2

3

4

Groupe T Groupe M Groupe P

Différence ST2-ST1 (cm)

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17

Figure 9 - Différence de puissance maximale anaérobique entre ST2 et ST1.

Les résultats concernant le ressenti de sujet ont été reportés dans le graphique suivant (fig.10)

Figure 10 - Histogramme comparatif du ressenti des sujets après la réalisation du massage et

de l'échauffement pliométrique

-250

-200

-150

-100

-50

0

50

100

150

200

250

Groupe T Groupe M Groupe P

Différence PAP2-PAP1 (watts)

0

1

2

3

4

5

6

Idem Plus "performant" Moins "Performant" Autre

Massage

Plio

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18

4 Discussion

4.1 Analyse des résultats

Concernant l'échantillon, la p value est supérieure à 0.05 pour les tailles, poids et heures de

pratiques sportives entre les trois populations, il n'y a donc pas de différence significative sur

ces paramètres, ce qui montre que la population est plutôt homogène. Sur la différence de

détente verticale, et de puissance maximale anaérobie mesurée entre les trois groupes, cette p

value est supérieure à 0.05 (p=0.324 et p=0.524) ce qui ne permet pas d'affirmer de l'efficacité

de ces techniques de manière significative.

Néanmoins, à la vue des chiffres, des tendances semblent se dégager :

La réalisation d'exercices pliométriques semble être une technique d'échauffement plus

efficace que le massage sur la réalisation d'un effort explosif. La moyenne de différence entre

les deux sauts est supérieure dans le groupe P (+0.02 cm) contre -0.65 cm dans le groupe M.

La PAP déroulant directement de la hauteur du saut vertical, cette tendance et retrouvée dans

la variable PAP2-PAP1 : la moyenne est plus élevée dans le groupe P que dans le groupe M (-

39.455 watts contre + 1.35 watts).

La plus grande amélioration est également obtenue après les exercices pliométriques (+3cm)

avec un gain de puissance de 182.1 watts.

Au niveau de la fréquence, seul 2 sujets améliorent leur performance après la réalisation d'un

massage contre 4 après la pliométrie.

Les résultats suggèrent tout de même que le massage n'est pas délétère sur la performance car

en moyenne la différence de détente est plus faible dans le groupe T (-0.75cm) que dans le

groupe M (-0.65cm).

Dans tous les cas, ces chiffres laissent à supposer que la réalisation d'un massage ou d'un

échauffement pliométrique sont plus ou moins bénéfiques pour améliorer la performance d'un

effort explosif comparativement à du repos.

Concernant le ressenti, le massage semble stimuler ou échauffer d'avantage que

l'échauffement pliométrique (5 contre 4). Mais certains sujets ont affirmés se sentir mieux

échauffé ou mieux préparé à ce type d'effort après un massage, mais leur détente lors du

deuxième saut s'est avérée plus faible lors du premier. Ce paradoxe pourrait souligner l'aspect

psychologique mis en jeu lors du massage, et que sensations et performance ne sont pas

forcément liées.

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19

4.2 Limites de la méthodologie

La première limite qui émerge de cette étude est la faiblesse de la taille de l'échantillon. Un

plus grand nombre de sujets permettrait peut-être d'obtenir des résultats significatifs. De plus,

même si la différence concernant le nombre d'heures de pratique sportive par semaine entre

les groupes n'est pas significative, il convient que chez le non-sportif, la réalisation

d'exercices pliométriques se révèle beaucoup plus fatigante que chez un sujet réalisant un

sport d'appui à raison de 10h par semaine.

Toujours concernant l'échantillon, la composition des groupes a été remise en question : Faut-

il sélectionner les mêmes sujets dans les 3 groupes, c'est à dire que chaque sujet réalise la

récupération, le massage et la pliométrie ? Ou faut-il que les sujets ne participent que dans un

seul groupe (ce qui a été choisi) ? Deux théories s'opposent :

Dans le premier cas de figure, le fait que chaque sujet soit inclus dans les trois groupes

permet de mesurer l'effet de chaque technique sur un même sujet, rendant ainsi une

comparaison intra-individuelle possible.

Dans le deuxième cas de figure, les sujets ne réalisent qu'une des trois options chacun.

Cela permet de mesurer l'efficacité de la technique sur une seule personne, et donc de

comparer les résultats de manière inter-individuelle.

La différence entre ces deux théories est l'adaptation du saut vertical à chaque sujet. Dans le

premier cas de figure, chaque sujet réalisera en tout 18 ST (2 répétitions de 3 sauts pour

chaque groupe). Cela laisse émerger le fait que le sujet peut acquérir une certaine technique et

une maitrise du saut, laissant supposer que ses derniers sauts seront d'une hauteur plus

importante que les premiers qu'il a effectué. Cette méthode demande également beaucoup

plus de temps et de disponibilité pour les sujets. C'est donc pour ces deux raisons que le

deuxième cas de figure a été choisi. Il serait tout de même intéressant de réaliser le premier

cas de figure pour vérifier ces hypothèses.

Concernant le matériel, l'outil d'évaluation par mètre ruban n'est pas un moyen des plus

fiables (erreur de mesure, précision au millimètre, etc.). Des outils d'évaluation de la détente

tels que l'Optojump®, le tapis de Bosco®, ou le Myotest® sont beaucoup plus adaptés et

permettent ensuite d'analyser les données directement par ordinateur via un logiciel (20).

Grâce à ce genre de matériel, la variable mesurée n'est plus la distance centimétrique d'un saut

vertical, mais la durée en secondes du temps passé en l'air, ou directement la puissance

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20

développée par les membres inférieurs. Ainsi, l'utilisation des bras n'est pas obligatoire, cela

permet de mesurer uniquement la puissance des membres inférieurs, écartant alors le biais sur

la synchronisation des membres inférieurs et supérieurs.

La formule pour déterminer la puissance anaérobique maximale a été définie par Sayers en

comparant les résultats d'un saut vertical au mètre ruban avec ceux d'un saut sur plate-forme

de force. La formule utilisée dans ce travail écrit peut-être utilisée pour le CMJ mais serait

plus sensible pour un Squat Jump. Le Squat Jump se différencie du CMJ par la position de

départ : le sujet part en position fléchie, genoux à 90°, ce qui évalue la détente sur le mode

concentrique et non pliométrique. Différentes formules ont été proposées dans la littérature

pour évaluer la puissance des membres inférieurs, c'est Lewis, qui en 1974, a décrit la

première formule pour calculer la puissance anaérobique des membres inférieurs sur un saut

vertical pliométrique :

Cette formule a alors été remise en question et remaniée par plusieurs auteurs (Harman,

Johnson & Bahamonde). Mais la plus récente et la plus fiable, applicable grâce à un saut

vertical au mètre ruban, est bien celle de Sayers et al. (1991) (21).

Comme dit précédemment, le moyen le plus fiable de mesurer la puissance des membres

inférieurs est d'utiliser une plate-forme de force type tapis de Bosco® ou ergojump, mais cet

outil présente l'inconvénient d'être onéreux.

Au niveau du protocole, la durée de l'échauffement peut être critiquée : est-ce que 5 minutes

d'exercices pliométriques ou de massage permettent vraiment d'obtenir un effet sur le muscle?

Pour la durée du massage, selon Michel Dufour et Patrick Colné, "L'important est qu'il

n'excède pas une durée de 5 à 6 minutes sous peine de perdre en efficacité"

Pour la pliométrie, la plupart des protocoles ont une durée plus importante (de 5 à 30 minutes)

(11) (22). Mais comparer l'effet de 5 minutes de massage avec un échauffement dynamique

d'une durée plus importante constitue un biais potentiel, car les durées d'échauffement ne sont

pas les mêmes. L'idée de ce travail écrit était d'évaluer l'efficacité de ces deux techniques sur

un même temps donné.

Un autre changement serait aussi intéressant à évaluer : l'ordre dans lequel l'échauffement est

réalisé. Dans la littérature, on note un grand nombre d'effets positifs du massage avant l'effort.

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21

Mais l'analyse du ressenti des sujets après s'être fait massé montre que dans 4 cas sur 10, le

massage les a "refroidis" ou "détendus" plus qu'il ne les a stimulés. La performance serait

donc peut être modifiée en massant d'abord les sujets, puis en réalisant les 10 minutes de

course à pied suite au massage pour "re-dynamiser" le pratiquant. Il est vrai que le fait d'être

en position allongée n'est pas favorable avant la réalisation d'un effort explosif. Néanmoins

cette étude semble aller dans le même sens que celle de Fine et Chabuel (23) qui montre que

dans une position allongée, les sujets ne recevant pas de massage ressentent un état de fatigue

plus important que ceux qui en bénéficient.

Cette hypothèse est difficilement vérifiable ici, car tous les sujets devaient disposer d'un

échauffement commun pour éviter le risque de claquage lors du premier saut vertical. Le

protocole suivant peut tout de même être intéressant à réaliser (fig. 10). Mais le biais du temps

d'échauffement différent entre les deux groupes fait alors son apparition.

5 minutes 5 minutes 5 minutes

ST1 ST2

VERSUS

5 minutes 5 minutes

ST1 ST2

Figure 10 - Chronogramme d'un protocole aléatoire pour évaluer l'effet du massage

suivant le moment de réalisation.

Course à pied Massage Course à pied

Course à pied Massage

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22

4.3 Comparaison avec les données de la littérature4

D'un point de vue global, la réalisation d'un échauffement avant l'effort a démontré son

efficacité pour accroître la performance. Une revue systématique avec méta-analyse réalisée

par Andrea J.Fradkin montre que dans 79% des études réalisées sur l'échauffement, celui-ci

accroit la performance (22).

Concernant les techniques d'échauffement, la pliométrie semble être une technique efficace

avant la réalisation d'un effort explosif :

L'étude de Rheba E. Vetter (2007) montre des résultats significatifs sur l'amélioration

de la performance explosive (CMJ) après la réalisation d'un échauffement à

dominance pliométrique. La réalisation de cet échauffement permet d'obtenir de

meilleurs résultats comparativement à un échauffement composé d'étirements passifs

ou activo-dynamiques (12).

Markovic (2007) réalise une méta-analyse sur les effets de la pliométrie. Il conclut

qu'en moyenne la pliométrie augmente la performance de 8,7% sur le CMJ. Cependant

les résultats ne sont pas significatifs sur d'autres variables évaluées (vitesse de course,

accélérations) (24).

Il serait intéressant de croiser des données d'échauffement pliométriques avec des données de

tout autre type d'échauffement pour en vérifier la supériorité absolue.

Concernant le massage, la présence d'articles évaluant l'intérêt du massage avant l'effort sont

plutôt rares, et les résultats ne sont pas toujours significatifs : "There is a relative lack of good

studies or information on massage, and its potential to influence muscle recovery, injury

prevention and physical performance5" déclare P.Weerapong (25).

Parmi les différentes techniques de massage, les effets de percussions correspondraient le

mieux à la réalisation d'un effort (vasodilatation superficielle locale, amélioration de la

contraction musculaire via le réflexe idio-musculaire.) Cependant C.Chatal réalise une étude

sur l'effet de trois protocoles d'échauffement sur l'explosivité des membres inférieurs et la

réalisation de percussions n'apporte pas de bénéfice de manière significative (26). C'est

pourquoi les techniques de percussions n'ont pas été réalisées dans ce travail écrit.

4 Les principales banques de données interrogées pour la réalisation de ce travail écrit sont : Pubmed, PedRo,

Kinedoc, Google scholar et EMconsulte. 5 Il y a un manque relatif de bonnes études ou d'informations sur le massage, et son potentiel pour agir sur la

récupération musculaire, le risque de blessure et la performance physique.

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23

En 2010, Fletcher compare l'effet du massage "précompétitif" avec celui d'un échauffement

dynamique sur un sprint de 20m (16). Les résultats montrent que la réalisation d'un massage

seul ne permet pas d'obtenir une amélioration significative de la performance

comparativement à un échauffement dynamique. Néanmoins, la durée du massage réalisée

dans cette étude est de 9 minutes ce qui est trop long d'après Dufour (15). Un autre groupe est

également analysé : les sujets réalisent un échauffement dynamique associé à un massage.

Leur performance est alors quasiment identique que le groupe ayant réalisé uniquement

l'échauffement dynamique. Fletcher conclut alors de son travail que le massage avant l'effort

constitue une perte de temps dans l'échauffement d'un sportif.

Une autre revue de littérature (17) montre que le massage est une technique utilisée dans le

domaine sportif dans un objectif de performance, de récupération et de bénéfice

psychologique. À propos de la performance, on retrouve une fois de plus un manque de

données : "the scientific litterature does not revealled many controlled investigations that

adress this question". L'aspect controversé apparait également dans cette revue :

Les études réalisées par Samples (1987), Ask et al. (1987), Balke et al. (1989),

Sutherland (1995) montrent l'effet bénéfique du massage sur la contraction maximale

volontaire du muscle.

Caferelli et al. (1990), Wiktorsson moller et al. (1983) concluent dans leur études

l'inefficacité du massage sur la puissance musculaire.

Ces études sont relativement anciennes et les modalités de réalisation du massage et le moyen

d'évaluation de la performance sont à évaluer.

D'un point de vue global, en analysant les résultats l'étude de ce travail écrit et les données de

la littérature, le massage ne semble pas égaler un échauffement pliométrique sur

l'amélioration de la performance d'un effort explosif. Cependant les études sur la pliométrie

sont plus nombreuses et montrent des résultats significatifs comparativement aux travaux

réalisés sur le massage.

4.4 Applications pratiques

Si les effets du massage avant un effort ne sont pas démontrés de manière significative,

pourquoi est-il de plus en plus en réalisé au sein des structures sportives ? Plusieurs pistes

sont alors à évaluer :

La prévention du risque de blessure

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24

La réduction du temps de récupération

Le bénéfice psychologique ressenti par le pratiquant

L'amélioration du ressenti/sensations

En effet, ce dernier aspect est un élément très important lors de la réalisation du massage.

Comme énoncé dans les résultats de ce travail écrit, le massage peut favoriser le ressenti du

pratiquant avant de réaliser son effort (sensation de jambes plus légères, muscles plus

chauds...). Il n'est donc pas absurde qu'un sportif désire se faire masser avant un effort où une

compétition si cela lui permet de se sentir mieux dans son corps et dans son esprit. De plus

l'effet placebo d'un massage n'est pas un élément à écarter, si le pratiquant est persuadé que la

réalisation d'un massage avant un effort est bénéfique pour sa performance (27), il a tout

intérêt à se faire masser. Cependant si la performance est améliorée, comment juger si ce gain

est du à un effet spécifique ou à un effet contextuel (effet placebo) ? Malheureusement un tel

effet est quasiment impossible à évaluer car pour être vérifiée, cette hypothèse demanderait

une étude avec la réalisation "d'un massage placebo". Seul l'accompagnement de la technique

peut être sujet à une nouvelle étude :

Le premier groupe est massé par un kinésithérapeute qui reste muet.

Le deuxième groupe est massé par un MK qui ne fait que vanter les effets positifs du

massage.

Cela permettrait d'évaluer l'importance du MK dans la réalisation de la technique, et du rôle

psychologique qu'il peut avoir dans la préparation à l'effort.

Dans sa pratique professionnelle, le masseur-kinésithérapeute peut donc conseiller la

réalisation d'un échauffement dynamique à dominance pliométrique pour l'amélioration de la

performance d'un effort explosif. Mais même si la littérature prouve qu'en moyenne ses effets

sont bénéfiques, la réalisation d'un échauffement est propre à chaque pratiquant : dans l'étude

réalisée dans ce travail écrit, certains sujets se sentaient beaucoup moins prêts à l'effort après

ce type d'échauffement, et leur performance au ST2 était réduite comparativement au ST1.

5 Conclusion

Les modalités d'échauffement avant un effort explosif sont nombreuses, certaines comme la

pliométrie ont démontré leur efficacité sur la performance, d'autres sont plus ou moins

controversées.

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25

Ce travail écrit comparait sur une population de jeunes adultes sains, l'impact du massage et

du travail pliométrique la performance explosive des membres inférieurs. Aucune conclusion

ne peut être tirée ici car les résultats ne sont pas significatifs. Les chiffres laissent néanmoins

supposer que la pliométrie semble être une technique plus efficace pour la réalisation de ce

type d'effort.

La littérature est relativement pauvre en études scientifiques sérieuses concernant l'effet du

massage, il serait intéressant d'obtenir plus d'informations à ce sujet.

Même si quelques études semblent montrer que la réalisation d'un massage est favorable sur

l'amélioration de la performance explosive, il ne doit pas remplacer la réalisation d'un

échauffement dynamique à dominance pliométrique qui lui a prouvé sont efficacité de

manière significative.

De plus, la réalisation d'un échauffement n'a pas que pour but d'augmenter la performance, il a

également pour rôle de prévenir le risque de blessure. Il doit donc être adapté à l'effort qui va

être réalisé et au sujet qui le réalise.

Dans le domaine sportif, le masseur-kinésithérapeute a donc intérêt à masser un sujet si celui-

ci en ressent le besoin, pour lui permettre de se sentir mieux physiquement et

psychologiquement, mais il ne doit pas s'appuyer sur ce dernier pour constituer la base de son

échauffement.

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Annexes: Annexe 1: Filières énergétiques

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Annexe 2 : Nomenclature des différents types de fibres musculaires.

Structure Fibres I Fibres IIa Fibres IIb

Taille et diamètre Petit Moyen Gros

Volume mitochondrial +++ ++ +

ATPase lente moyenne rapide

Enzymes oxydatives +++ ++ +

Enzymes glycolytiques + ++ +++

Rétinaculum sarcoplasmique + ++ +++

[Glycogène] +++ +++ +

[Lipides] +++ + -

[Myoglobine] +++ ++ +

Vascularisation +++ ++ +

Métabolisme oxydatif mixte glycolytique

Résistance à la fatigue +++ ++ +

Force de contraction + ++ +++

Diamètre motoneurone petit large très large

Vitesse de conduction nerveuse lente rapide très rapide

Seuil de recrutement bas élevé élevé

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Annexe 3 : Tableaux des caractéristiques de la population

Groupe T Sexe Taille (cm) Poids (kg) Sport/sem (h)

Sujet 1 F 172 63 4

Sujet 2 M 175 68 6

Sujet 3 F 165 68 3

Sujet 4 M 177 70 6

Sujet 5 M 180 70 3

Sujet 6 F 163 52 4

Sujet 7 F 172 61 6

Sujet 8 M 178 74 8

Sujet 9 M 180 75 10

Sujet 10 F 167 64 3

Groupe M Sexe Taille (cm) Poids (kg) Sport/sem (h)

Sujet 11 F 162 57 2

Sujet 12 M 183 70 2

Sujet 13 F 162 45 2

Sujet 14 F 168 70 4

Sujet 15 M 182 69 3

Sujet 16 M 174 69 2

Sujet 17 M 180 75 2

Sujet 18 F 165 57 6

Sujet 19 F 164 60 3

Sujet 20 F 167 60 6

Groupe P Sexe Taille (cm) Poids (kg) Sport/sem (h)

Sujet 21 F 159 59 2

Sujet 22 M 185 68 4

Sujet 23 M 181 70 4

Sujet 24 M 180 73 3

Sujet 25 F 159 46 1

Sujet 26 F 167 64 3

Sujet 27 F 165 58 3

Sujet 28 M 184 85 4

Sujet 29 F 170 60 7

Sujet 30 M 171 71 8