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Résumés des communications particulières S325 L’objectif de l’étude était d’évaluer le résultat d’un protocole de rééducation, sur la réanimation de l’élévation antérieure active. Patients.— Quarante-cinq patients sur une période de 3 ans ont été inclus. La coiffe des rotateurs a été divisée en 5 compartiments : moitié inférieure du subscapulaire (SSC minor), moitié supérieure du subscapulaire (SSC sup), supra-épineux (SSN), infra-épineux (ISN), teres minor (TM). Cinq types de rupture ont été diffé- renciées. Type A antéro-superior mineur : SSC sup + SSN (n = 5). Type B: antéro-supérieur complète SSN + ISN (n = 9). Type C antéro-postérieur : SSC minor + SSC sup + SSN (n = 7). Type D: postéro-supérieur SSC sup/SSN/ISN (n = 15). Type E postéro- supérieur complète : SSN/ISN/TM (n = 9). Critères d’exclusions : — arthrose gléno-humérale ou acromio-humérale ; — déficit de mobilités passives. Méthodes.— Les patients ont été examinés par le même chirur- gien et le même kinésithérapeute avec cotation des mobilités actives en élévation et en rotation latérale (positions un et deux). Les patients souples mais pseudo paralytiques avec une élévation active < 80 ont suivi notre protocole de rééducation. Les patients ont été revus au recul minimum de 2 ans. Le protocole était le suivant : recentrage des articulations gléno-humérales, techniques myotensives sur les muscles petit pectoral, élévateur de la scapula, trapèze supérieur, rhomboïde, renforcement des muscles moteurs de la scapula. Des techniques de renforcement des muscles préser- vés de la coiffe et du deltoïde en position haute. Des techniques proprioceptives. Résultats.— Restauration de la mobilité active a été possible au troi- sième mois et au dernier recul dans 14 cas sur 26, selon la répartition suivante : A (3/5), B (0/9), C (2/7), D (15/15), E (4/9) Le protocole est inefficace en cas de rupture complète du SSC et aléatoire en cas d’atteinte de 3 compartiments sur 5. Discussion.— Le terme d’épaule, pseudo-paralytique doit être réservé aux patients présentant une élévation antérieure inférieure à 80 avec des mobilités passives complètes. Il est alors important de situer anatomiquement la rupture. L’efficacité de notre proto- cole sera d’autant plus grande que la rupture respecte les tendons du TM et du SSC. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.141 201 Complication infectieuse après chirurgie arthroscopique de l’épaule Jean-Baptiste Cassio , Pierre Metais , Frédérique Lecomte Clinique la Chatâigneraie, rue de la Chatâigneraie, 63110 Beaumont, France Auteur correspondant. Introduction.— Les infections postopératoires sont redoutées en chirurgie orthopédique. Les techniques chirurgicales arthro- scopiques semblent diminuer les risques septiques mais les complications infectieuses ne sont pas rares. Le but de notre étude est d’évaluer l’incidence de ces infections après chirurgie arthro- scopique de l’épaule et d’apprécier les conséquences sur le résultat fonctionnel à long terme. Patients et méthodes.— Nous rapportons une revue rétrospec- tive de 2079 patients opérés pour une arthroscopie d’épaule entre 2005et 2012. Toutes les pathologies sont confondues avec une nette prévalence de réparation de la coiffe des rotateurs, la révi- sion est assurée par un opérateur indépendant. Nous rapportons 10 cas d’infection postopératoire après chirurgie arthroscopique soit 0,48 %. Il s’agissait d’infections profondes articulaires et une reprise chirurgicale a toujours été réalisée par lavage chirurgical et synovectomie par arthroscopie. Une antibiothérapie IV probabiliste était instaurée jusqu’au relais per os après résultat des prélève- ments et pendant 3 mois. Les infections étaient souvent précoces autour de la troisième semaine et dans 90 % des cas après répara- tion de la coiffe. Un seul cas de sepsis après stabilisation par butée coracoidienne sous arthroscopie a été rapporté. Le germe le plus souvent retrouvé était un staphylocoque aureus dans 3 cas, un sta- phylocoque épidermidis dans 2 cas et un propionibacterium acnés dans 2 autres cas. Dans 3 cas, le germe n’a pas été retrouvé. Trois patients présentaient une faillite de la réparation de coiffe consta- tée en peropératoire lors du lavage chirurgical arthroscopique. Un contrôle d’imagerie par échographie a été réalisé dans 5 autres cas sans retrouver de défaut de cicatrisation. Dans le cas de la butée coracoïdienne, la consolidation a été confirmée par un scanner de contrôle. Discussion.— Le taux d’infection postopératoire reste faible après chirurgie arthroscopique. Il est parfois difficile d’isoler le germe res- ponsable et nous préconisons de garder les cultures plus de 15 jours en raison du développement tardif en culture des staphylocoques épidermidis et propionobactériums acnés. Conclusion.— Les complications septiques après chirurgie arthro- scopique de l’épaule restent faibles et semblent toucher majoritairement les réparations de la coiffe des rotateurs. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.142 202 Le lambeau de Lamberty et Cormack dans les neuropathies du nerf ulnaire au coude Jean-Paul Haloua , Sébastien Charbonnel , Jean-Marc Claise , Vincent Guigal Clinique la Châtaigneraie, 63110 Clermont-Ferrand, France Auteur correspondant. Le traitement chirurgical de la compression du nerf ulnaire au coude donne de bons résultats dans la majorité des cas mais on observe parfois des résultats incomplets ou des récidives qui conduisent à des interventions itératives. Cette chirurgie ité- rative peut donner des troubles neurologiques déficitaires par dévascularisation et fibrose péri-neurale du nerf ulnaire avec des syndromes neuropathiques très invalidants et résistants aux trai- tements médicaux. Le traitement chirurgical de ces syndromes comporte, outre une neurolyse, un enveloppement du nerf ulnaire par un lambeau vascularisé et notre choix s’est porté sur le lambeau de Lamberty et Cormack. C’est un lambeau fascio-cutané pédi- culé sur la 1 er branche collatérale de l’artère radiale au coude. Il est le plus souvent utilisé pour recouvrir les pertes de sub- stance cutanée de la région du coude. Nous l’avons modifié en un lambeau fascial pur reprenant le principe de couverture des névromes en continuité par un lambeau vascularisé. Notre étude rétrospective porte sur 6 patients, 3 hommes (41, 60 et 61 ans) et 3 femmes (35, 49 et 53 ans) qui tous avaient eu une neuro- lyse du nerf ulnaire au coude à 2 reprises (3 fois) et à 3 reprises (3 fois). Ils présentaient le même tableau déficitaire moteur et sensitif associé à des douleurs neuropathiques résistantes aux traitements médicaux neuroleptiques. L’électromyogramme pré- opératoire montrait des signes électriques de dénervation sans bloc de conduction. L’étude a porté sur l’analyse de l’EVA, des douleurs neuropathiques, des déficits moteur et sensitif, du test de Weber, du grasp et du pinch et des vitesses de conductions motrice et sensitive. Tous les patients ont été revus avec un recul de 12 mois à 5 ans. Dans tous les cas, les signes neurolo- giques déficitaires ont régressé et les symptômes neuropathiques ont diminué ou disparu. Tous les autres tests se sont amé- liorés. Le maintien des résultats à 5 ans pour le plus ancien nous incite à continuer dans cette voie en sélectionnant les indications. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.143

Complication infectieuse après chirurgie arthroscopique de l’épaule

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Résumés des communications particulières S325

L’objectif de l’étude était d’évaluer le résultat d’un protocole derééducation, sur la réanimation de l’élévation antérieure active.Patients.— Quarante-cinq patients sur une période de 3 ans ont étéinclus. La coiffe des rotateurs a été divisée en 5 compartiments :moitié inférieure du subscapulaire (SSC minor), moitié supérieuredu subscapulaire (SSC sup), supra-épineux (SSN), infra-épineux(ISN), teres minor (TM). Cinq types de rupture ont été diffé-renciées. Type A antéro-superior mineur : SSC sup + SSN (n = 5).Type B : antéro-supérieur complète SSN + ISN (n = 9). Type Cantéro-postérieur : SSC minor + SSC sup + SSN (n = 7). Type D :postéro-supérieur SSC sup/SSN/ISN (n = 15). Type E postéro-supérieur complète : SSN/ISN/TM (n = 9). Critères d’exclusions :— arthrose gléno-humérale ou acromio-humérale ;— déficit de mobilités passives.Méthodes.— Les patients ont été examinés par le même chirur-gien et le même kinésithérapeute avec cotation des mobilitésactives en élévation et en rotation latérale (positions un et deux).Les patients souples mais pseudo paralytiques avec une élévationactive < 80◦ ont suivi notre protocole de rééducation. Les patientsont été revus au recul minimum de 2 ans. Le protocole était lesuivant : recentrage des articulations gléno-humérales, techniquesmyotensives sur les muscles petit pectoral, élévateur de la scapula,trapèze supérieur, rhomboïde, renforcement des muscles moteursde la scapula. Des techniques de renforcement des muscles préser-vés de la coiffe et du deltoïde en position haute. Des techniquesproprioceptives.Résultats.— Restauration de la mobilité active a été possible au troi-sième mois et au dernier recul dans 14 cas sur 26, selon la répartitionsuivante : A (3/5), B (0/9), C (2/7), D (15/15), E (4/9) Le protocoleest inefficace en cas de rupture complète du SSC et aléatoire en casd’atteinte de 3 compartiments sur 5.Discussion.— Le terme d’épaule, pseudo-paralytique doit êtreréservé aux patients présentant une élévation antérieure inférieureà 80◦ avec des mobilités passives complètes. Il est alors importantde situer anatomiquement la rupture. L’efficacité de notre proto-cole sera d’autant plus grande que la rupture respecte les tendonsdu TM et du SSC.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.141

201Complication infectieuse aprèschirurgie arthroscopique de l’épauleJean-Baptiste Cassio ∗, Pierre Metais ,Frédérique LecomteClinique la Chatâigneraie, rue de la Chatâigneraie,63110 Beaumont, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Les infections postopératoires sont redoutéesen chirurgie orthopédique. Les techniques chirurgicales arthro-scopiques semblent diminuer les risques septiques mais lescomplications infectieuses ne sont pas rares. Le but de notre étudeest d’évaluer l’incidence de ces infections après chirurgie arthro-scopique de l’épaule et d’apprécier les conséquences sur le résultatfonctionnel à long terme.Patients et méthodes.— Nous rapportons une revue rétrospec-tive de 2079 patients opérés pour une arthroscopie d’épaule entre2005 et 2012. Toutes les pathologies sont confondues avec unenette prévalence de réparation de la coiffe des rotateurs, la révi-sion est assurée par un opérateur indépendant. Nous rapportons10 cas d’infection postopératoire après chirurgie arthroscopiquesoit 0,48 %. Il s’agissait d’infections profondes articulaires et unereprise chirurgicale a toujours été réalisée par lavage chirurgical etsynovectomie par arthroscopie. Une antibiothérapie IV probabilisteétait instaurée jusqu’au relais per os après résultat des prélève-ments et pendant 3 mois. Les infections étaient souvent précocesautour de la troisième semaine et dans 90 % des cas après répara-

tion de la coiffe. Un seul cas de sepsis après stabilisation par butéecoracoidienne sous arthroscopie a été rapporté. Le germe le plussouvent retrouvé était un staphylocoque aureus dans 3 cas, un sta-phylocoque épidermidis dans 2 cas et un propionibacterium acnésdans 2 autres cas. Dans 3 cas, le germe n’a pas été retrouvé. Troispatients présentaient une faillite de la réparation de coiffe consta-tée en peropératoire lors du lavage chirurgical arthroscopique. Uncontrôle d’imagerie par échographie a été réalisé dans 5 autres cassans retrouver de défaut de cicatrisation. Dans le cas de la butéecoracoïdienne, la consolidation a été confirmée par un scanner decontrôle.Discussion.— Le taux d’infection postopératoire reste faible aprèschirurgie arthroscopique. Il est parfois difficile d’isoler le germe res-ponsable et nous préconisons de garder les cultures plus de 15 joursen raison du développement tardif en culture des staphylocoquesépidermidis et propionobactériums acnés.Conclusion.— Les complications septiques après chirurgie arthro-scopique de l’épaule restent faibles et semblent touchermajoritairement les réparations de la coiffe des rotateurs.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.142

202Le lambeau de Lamberty et Cormackdans les neuropathies du nerf ulnaireau coudeJean-Paul Haloua ∗, Sébastien Charbonnel ,Jean-Marc Claise , Vincent GuigalClinique la Châtaigneraie, 63110 Clermont-Ferrand, France∗Auteur correspondant.

Le traitement chirurgical de la compression du nerf ulnaire aucoude donne de bons résultats dans la majorité des cas maison observe parfois des résultats incomplets ou des récidives quiconduisent à des interventions itératives. Cette chirurgie ité-rative peut donner des troubles neurologiques déficitaires pardévascularisation et fibrose péri-neurale du nerf ulnaire avec dessyndromes neuropathiques très invalidants et résistants aux trai-tements médicaux. Le traitement chirurgical de ces syndromescomporte, outre une neurolyse, un enveloppement du nerf ulnairepar un lambeau vascularisé et notre choix s’est porté sur le lambeaude Lamberty et Cormack. C’est un lambeau fascio-cutané pédi-culé sur la 1er branche collatérale de l’artère radiale au coude.Il est le plus souvent utilisé pour recouvrir les pertes de sub-stance cutanée de la région du coude. Nous l’avons modifié enun lambeau fascial pur reprenant le principe de couverture desnévromes en continuité par un lambeau vascularisé. Notre étuderétrospective porte sur 6 patients, 3 hommes (41, 60 et 61 ans)et 3 femmes (35, 49 et 53 ans) qui tous avaient eu une neuro-lyse du nerf ulnaire au coude à 2 reprises (3 fois) et à 3 reprises(3 fois). Ils présentaient le même tableau déficitaire moteur etsensitif associé à des douleurs neuropathiques résistantes auxtraitements médicaux neuroleptiques. L’électromyogramme pré-opératoire montrait des signes électriques de dénervation sansbloc de conduction. L’étude a porté sur l’analyse de l’EVA, desdouleurs neuropathiques, des déficits moteur et sensitif, du testde Weber, du grasp et du pinch et des vitesses de conductionsmotrice et sensitive. Tous les patients ont été revus avec unrecul de 12 mois à 5 ans. Dans tous les cas, les signes neurolo-giques déficitaires ont régressé et les symptômes neuropathiquesont diminué ou disparu. Tous les autres tests se sont amé-liorés. Le maintien des résultats à 5 ans pour le plus anciennous incite à continuer dans cette voie en sélectionnant lesindications.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.143