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COMPTE-RENDU DE MA MISSION DE SERVICE CIVIQUE DE JUIN 2015 A FEVRIER 2016 INTRODUCTION J’ai effectué mon service civique auprès de l’association Peuples et Montagnes du Mékong (PEMM) qui intervient au Laos, petit pays d’Indochine enclavé entre cinq autres pays. L’association est présidée par Jean-Michel Courtois. Ce rapport porte sur ma mission en tant que volontaire de service civique pour PEMM au Laos. L’intitulé de ma mission était « Soutien aux projets de développement de l’association PEMM ». J’avais pour rôle de représenter l’association au Laos et d’assurer la coordination entre PEMM et les différents partenaires sur place tels que les Hôpitaux de la province d’Oudomxay, les autorités ou encore les Soeurs Catholiques de Luang Prabang qui dirigent une école de Sourds et Muets et un centre d’apprentissage de métiers. I/ PRISE DE CONNAISSANCE DE LA MISSION Après une semaine de préparation sur Saint-Etienne, au QG de l’association, je suis arrivée à Luang Prabang le 16 juin 2015.Durant ma mission de service civique, j’avais 2 principaux lieux d’intervention : la province d’Oudomxay et la province de Luang Prabang. J’étais basée à Luang Prabang plus précisément à la Sabaidee guesthouse dont le manager est Ly Banchongphanith, que l’on appelle aussi Grand Ly. Grand Ly jouait un rôle important car il était mon référent au Laos. Dès mon arrivée, j’ai tout de suite été mise à contribution car il fallait accueillir l’équipe venue de France pour une formation en gynécologie obstétrique qui débutait le 22 juin. Cela a donc été ma première mission. a) Suivi d’une mission médicale en juin-juillet 2015 L’équipe était composée d’une sage-femme, d’une puéricultrice, d’une infirmière, de Monique la vice-présidente de l’association. J’ai aussi accueilli notre interprète pour cette mission qui venait de Vientiane. Tous ensembles nous sommes partis pour Oudomxay pour deux semaines. La première semaine de formation se déroulait dans l’hôpital provincial de la ville d’Oudomxay. Puis la deuxième semaine, l’équipe est intervenue dans deux hôpitaux de district, celui de Beng et de Houn. Durant cette mission, j’ai pu faire la connaissance de nos partenaires sur Oudomxay tels que Ly Chongheuly que l’on appelle aussi Petit Ly, représentant de l’association sur Oudomxay ainsi que Douangta, une de nos interprètes et enfin le docteur Phetsamone Indara, ophtalmologiste à l’hôpital d’Oudomxay. Le Dr. Phetsamone est notre interlocuteur

COMPTE-RENDU DE MA MISSION DE SERVICE … · Ce rapport porte sur ma mission en tant que volontaire de service civique pour PEMM au ... comme pour le refus d’un stage d’une infirmière

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COMPTE-RENDU DE MA MISSION DE SERVICE CIVIQUE

DE JUIN 2015 A FEVRIER 2016

INTRODUCTION

J’ai effectué mon service civique auprès de l’association Peuples et Montagnes du Mékong (PEMM) qui intervient au Laos, petit pays d’Indochine enclavé entre cinq autres pays. L’association est présidée par Jean-Michel Courtois.

Ce rapport porte sur ma mission en tant que volontaire de service civique pour PEMM au Laos. L’intitulé de ma mission était « Soutien aux projets de développement de l’association PEMM ». J’avais pour rôle de représenter l’association au Laos et d’assurer la coordination entre PEMM et les différents partenaires sur place tels que les Hôpitaux de la province d’Oudomxay, les autorités ou encore les Sœurs Catholiques de Luang Prabang qui dirigent une école de Sourds et Muets et un centre d’apprentissage de métiers.

I/ PRISE DE CONNAISSANCE DE LA MISSION

Après une semaine de préparation sur Saint-Etienne, au QG de l’association, je suis arrivée à Luang Prabang le 16 juin 2015.Durant ma mission de service civique, j’avais 2 principaux lieux d’intervention : la province d’Oudomxay et la province de Luang Prabang. J’étais basée à Luang Prabang plus précisément à la Sabaidee guesthouse dont le manager est Ly Banchongphanith, que l’on appelle aussi Grand Ly. Grand Ly jouait un rôle important car il était mon référent au Laos.

Dès mon arrivée, j’ai tout de suite été mise à contribution car il fallait accueillir l’équipe venue de France pour une formation en gynécologie obstétrique qui débutait le 22 juin. Cela a donc été ma première mission.

a) Suivi d’une mission médicale en juin-juillet 2015

L’équipe était composée d’une sage-femme, d’une puéricultrice, d’une infirmière, de Monique la vice-présidente de l’association. J’ai aussi accueilli notre interprète pour cette mission qui venait de Vientiane.

Tous ensembles nous sommes partis pour Oudomxay pour deux semaines. La première semaine de formation se déroulait dans l’hôpital provincial de la ville d’Oudomxay. Puis la deuxième semaine, l’équipe est intervenue dans deux hôpitaux de district, celui de Beng et de Houn. Durant cette mission, j’ai pu faire la connaissance de nos partenaires sur Oudomxay tels que Ly Chongheuly que l’on appelle aussi Petit Ly, représentant de l’association sur Oudomxay ainsi que Douangta, une de nos interprètes et enfin le docteur Phetsamone Indara, ophtalmologiste à l’hôpital d’Oudomxay. Le Dr. Phetsamone est notre interlocuteur

privilégié car il parle anglais et jouit d’une influence auprès des directeurs de l’hôpital et d’autres autorités telles que le directeur du bureau de la santé d’Oudomxay.

Avec Monique, nous nous sommes occupées de la logistique, de l’impression des diplômes remis à la fin des formations dans chaque hôpital. J’ai également rédigé des comptes rendus avec l’aide des formatrices.

La formation s’est bien passée, elle a connu un franc succès et en plus d’être instructive elle a été ludique grâce à l’investissement des formatrices.Lors de la réunion de fin de mission, nous avons présenté nos misions à venir mais aussi pris note des demandes de formations émanant des dirigeants de l’hôpital d’Oudomxay.

b) Rencontre avec les Sœurs de Luang Prabang

A la demande du gouvernement, des sœurs catholiques dirigent une Ecole de Sourds et Muets, ainsi qu’un centre d’apprentissage de métiers qu’elles appellent « La Promotion de la Femme ». Je m’y suis rendue pour la première fois avant la mission médicale, j’ai alors pu y faire la connaissance de Sœur Marie Catherine, une sœur lao âgée de 85 ans, la plus âgée des sœurs. En français, elle m’a présenté en détails les différents établissements qu’elle dirigeait, et expliqué leur fonctionnement, mais elle m’a aussi parlé de leur histoire et de leurs projets pour l’avenir. Le centre accueille une quarantaine d’enfants âgés de 8 ans à 20 ans. L’école comprend un internat car la plupart des enfants viennent de régions éloignées du Nord du Laos. 8 enseignants y travaillent dont 6 provenant du gouvernement. Une Sœur dirige l’Ecole et deux autres s’occupent de la promotion de la Femme (le centre d’apprentissage de métiers).A la promotion de la Femme, les enfants apprennent à élever des animaux (cochons, poules, vaches…), à cultiver potager ou champignons, à tisser, à cuisiner…Le centre essaye le plus possible d’être auto-suffisant et forme les enfants à l’être afin qu’ils aient un minimum de quoi vivre une fois qu’ils auront quitté le centre.

J’ai été accueillie à bras ouverts, les Sœurs sont toutes des femmes remarquables avec une histoire impressionnante et les enfants sont très attachants. Cette première rencontre a été le début d’une longue collaboration entre les Sœurs et moi-même qui allait au-delà de ma mission première.

II/ DEROULEMENT DE LA MISSION

Les démarches administratives ont été parties prenantes de mes 8 mois de volontariat, car elles étaient longues et complexes. Sur Luang Prabang, j’allais régulièrement voir les Sœurs et les enfants. J’ai également participé à des missions ponctuelles plus ou moins longues telles qu’un reportage ou le chantier d’adduction d’eau à un dispensaire … . J’ai également pris différentes initiatives qui ont été soutenues par PEMM.

a) Démarches administratives

Pour la première mission médicale, je n’ai pas eu à m’occuper des démarches administratives car elles étaient déjà engagées avant mon arrivée. Mais à la fin de celle-ci, je me suis penchée

sur la partie administrative car nous avons dû renouveler notre permis d’opérer. En effet, nous avons besoin d’un permis d’opérer valable 1 an pour tout type d’intervention officielle au Laos. En plus de cela, nous devions monter un dossier pour chaque mission afin de demander les autorisations. Après approbation des directeurs de l’hôpital et du directeur du bureau de la Santé, le dossier va jusqu’au Ministère de la Santé et celui des Affaires étrangères de Vientiane. Pour cela, je me suis entretenue tout du long de mes 8 mois (par mail, téléphone ou de visu) avec le Dr Phetsamone pour qu’il m’indique la démarche à suivre, et réponde à nos interrogations. Pour cela, l’anglais a été un outil indispensable pour mener à bien ma mission, car je communiquais avec le docteur Phetsamone en anglais. Je traduisais également les documents nécessaires pour les demandes d’autorisations.

J’ai pu alors prendre conscience de la complexité de l’administration laotienne. Il faut que chacun y appose sa signature que ce soit de plus petite instance telle que les directeurs à la plus grande telle que le ministre de la Santé. En effet, il faut suivre le dossier constamment, pousser les administrations (contacter les administrations régulièrement) pour ne pas finir dans les oubliettes. Et malheureusement, après une longue démarche administrative le résultat n’est pas au rendez-vous, comme pour le refus d’un stage d’une infirmière française à l’hôpital d’Oudomxay, ou encore pour une formation en rhumatologie au mois de Novembre 2015, les hôpitaux n’étaient pas informés de la venue des médecins alors que cela faisait des mois que nous en parlions. Il y a un manque de communications entre les institutions.

b) Actions auprès des Sœurs de Luang Prabang

Après la première mission médicale, je me suis rendue de nouveau à la Promotion de la Femme. C’était la dernière fois que je voyais Sœur Marie Catherine car elle est descendue sur Vientiane, la capitale suite à des problèmes de santé. Ce n’est que lors de ma troisième visite que j’ai fait la connaissance de la Sœur Supérieure Sœur Marie-Bruno, qui s’occupait de l’orphelinat. J’ai donc découvert par la même occasion que les Sœurs s’occupaient d’un petit orphelinat accueillant 5 adolescentes, de familles pauvres, orphelines de père, ou dont les parents sont divorcés. Sœur Marie-Bruno m’a demandé, ce que je savais faire, mon parcours scolaire. A partir de là, elle m’a demandé si je pouvais faire du soutien en mathématiques et en anglais pour les filles de l’orphelinat. J’ai accepté avec plaisir. Cela a duré un mois, jusqu’à la rentrée des classes en septembre.

Parallèlement, j’ai initié les Sœurs à l’utilisation de smartphone, à l’envoi de mail. Je les ai aussi aidées dans les tâches quotidiennes telles que la cuisine. Auprès de Sœur Marie-Sylvie je me suis initiée au langage des signes. Par le biais de rencontre à la guesthouse où je résidais, j’ai amené plusieurs personnes à rencontrer les Sœurs, afin qu’elles leur expliquent leur travail et leur disent comment les soutenir. Ces personnes ont pu alors leurs faires des dons en argent ou en nature tel que l’achat de poussin ou le don de médicaments, lunettes…

En novembre, par le biais de PEMM, un médecin ORL et des audioprothésistes sont venus tester l’audition des enfants sourds et muets et contrôler les appareils auditifs de ceux qui en portent durant toute une journée. Nous avons pu alors constater que la plupart des enfants étaient des sourds profonds, seulement 3 enfants étaient appareillables. Les audioprothésistes

ont aussi constaté que certains des appareils n’étaient pas adaptés à l’oreille de l’enfant. Cette visite n’a servi que de constat puisque qu’une association australienne prenait déjà en charge le suivi des enfants. J’ai pu alors prendre conscience qu’il faut apprendre à cohabiter avec plusieurs associations afin de ne pas répéter des actions déjà menées par d’autres associations.

c)Missions ponctuelles

J’ai eu la chance de suivre pendant deux jours un journaliste et un photographe lors d’un reportage organisé par une journaliste indépendante et l’association PEMM .Je me suis occupée en partie de la logistique. Nous avons été ensemble visiter un village Khamu et un village Hmong. Nous avons dormi une nuit dans le village Khamu, ce fut une immersion très intéressante, j’ai même aidé les femmes dans les rizières. J’ai pu en apprendre plus sur leur culture.

Et grâce au partenariat avec une association luxembourgeoise, nous avons pu financer un projet d’adduction d’eau à un dispensaire dans la province d’Oudomxay. J’ai pu donc suivre le projet dans sa globalité, de la visite du constat du manque d’eau jusqu’à l’inauguration. En effet, avec le Dr. Phetsamone, je me suis rendue sur les lieux pour prendre des photos rencontrer l’ingénieur et déterminer les techniques possibles pour amener l’eau au dispensaire (forage ou utilisation de la gravité pour amener l’eau des montagnes environnantes). Le plus proche point d’eau était à 2 km du dispensaire. Les patients devaient apporter leurs propres bidons d’eau pour subvenir à leurs besoins. La veille au soir de ma visite, une femme était venue accoucher, et il n’y avait pas d’eau !!!!! La technique retenue pour ce projet a été celle où l’on utilisait la gravité. Le projet consistait à se raccorder à une grande conduite / canalisation qui amène l’eau du village et qui passe à quelques mètres du dispensaire et de créer une conduite entre une citerne d’eau déjà existante qui se situe à environ 500m du centre de santé. Il comprenait également la construction d ‘un château d’eau avec 2 citernes d’eau. Les travaux ont débuté début Novembre et ce sont terminés à la fin du mois. Avec le président de l’association PEMM, Jean-Michel Courtois, nous sommes allés faire une visite de suivi des travaux le 17 novembre, les travaux avaient bien avancé. Les travaux ont été réalisés correctement sans aucun problème. Le 8 décembre 2015, en compagnie du président et du secrétaire de l’association ALAL, nous avons pu inaugurer le dispensaire avec l’eau qui arrivait aux robinets! Ce projet fut une réussite, et sans doute pas le dernier, même s’il est difficile de composer avec les exigences des différentes associations.

J’ai également participé à la prise de contact de deux médecins ORL français avec un médecin ORL de l’hôpital d’Oudomxay pour une possible collaboration. Les médecins ORL avaient pris connaissance du travail de notre association avec les hôpitaux du Nord du Laos par le biais de leur collègues qui étaient venus faire la visite au Centre de Sourds et Muets de Luang Prabang. La rencontre a été prometteuse. Le médecin Lao a pu faire part de ses besoins en matériels et les médecins français se sont engagés à faire de leur mieux pour trouver ce dont il avait besoin. Les médecins français et lao ont collaboré ensemble pour préparer une formation que les médecins français donneront à l’hôpital d’Oudomxay à la fin de l’année 2016.

c) Prises d’initiatives

Par l’intermédiaire de Sœur Marie Bruno, j’ai rencontré une famille dont l’un des enfants, Tular, âgé d’1 an souffrait d’un rétinoblastome (cancer à l’œil). La famille avait besoin d’un soutien financier car ils devaient se rendre en Thaïlande puis à la capitale pour les soins du petit. J’en ai donc informé Jean-Michel le président de PEMM, pour qu’on essaye de les aider. Avec l’accord de la famille, nous avons créé une publication sur internet sur le petit Tular afin de récolter des dons. Nous avons pu récolter jusqu’à 250 euros. J’avais également entreposé une boîte à ma guesthouse où les clients pouvaient y laisser leurs kip une fois leur séjour terminé. J’ai suivi la famille tout au long du traitement. Je leur ai rendu visite quand ils étaient à la capitale pour que Tular suive sa chimiothérapie. Malheureusement, la maladie a eu raison de lui, il s’est éteint début janvier de cette année.

Toujours par l’intermédiaire de Sœur Marie-Bruno, j’ai rencontré le directeur de l’école primaire du quartier Ban Phoumock où résident les Sœurs, Monsieur Sonekeo. Je lui ai proposé de faire des activités avec les enfants après l’école, et il a accepté. Quand j’étais sur Luang Prabang, je me rendais quand je pouvais à l’école du lundi au vendredi entre 16h et 17h pour faire des activités avec les enfants, telles que de l’origami, des jeux collectifs, le jeu des dominos, le dessin, la danse… .Mais aussi j’ai fait un peu de soutien en anglais auprès des professeurs de l’école et du directeur lui-même. Nous avons chanté en anglais ! (Every breath you take du groupe The Police).

III/ EVALUATION DE LA MISSION

a) les points positifs et négatifs de la mission

La mission qui m’a été confiée par PEMM a été très intéressante et enrichissante. La partie administrative était la partie de la mission la moins attractive et la plus compliquée mais elle m’a permis de mieux comprendre les rouages de l’administration laotienne et de mieux appréhender les relations entre les laotiens en général. Le Laos reste un pays communiste avec un parti unique. Mon premier mois sur place a été un peu difficile et long car j’ai dû trouver mes repères. Mais mon référent sur place Grand Ly a toujours été là pour moi, il est même devenu un ami. Petit Ly aussi a été d’un grand soutien .Mais ce fut la rencontre avec Sœur Marie Bruno qui a changé la donne. En effet, Sœur Marie Bruno m’a permis de mieux m’intégrer en me présentant et en m’expliquant les us et coutumes laotiennes. Au-delà de ses apports culturels, c’est une personne généreuse et dynamique qui m’a aidé à prendre confiance en moi et à prendre des initiatives. Cette mission m’a également permis de découvrir un champ scientifique différent de celui de ma formation. Même s’il ne s’agissait pas de mon domaine, j’ai apprécié de suivre la formation médicale, elle fut instructive pas que pour moi, pour le personnel soignant lao également. Les missions de formations médicales sont donc essentielles, elles permettent de mettre à jour les connaissances des soignants laotiens. C’est de l’aide sur le long terme, une fois les médecins ou infirmiers français partis, ils leur restent des savoir-faire acquis lors de la formation et des outils comme les supports de la formation.

Travailler avec les hôpitaux permet également de connaître les problèmes de santé auxquels les laotiens font face (problèmes d’hygiène, hépatite B, mortalité infantile élevée…). Ma mission fut enrichissante sur le plan humain. J’ai eu la chance de rencontrer des femmes remarquables telles que les Sœurs de Luang Prabang qui ont un parcours de vie impressionnant. Les laotiens sont des personnes chaleureuses et qui ont le sens du partage. J’ai également rencontré d’autres français travaillant pour des associations qui œuvrent au Laos ou dans d’autres pays. Ce fut des rencontres bénéfiques qui m’ont permises de poursuivre ma découverte du monde associatif.

b) Le service civique

Etre volontaire du service civique a été pour moi une réelle opportunité. En effet, cela m’a permis de découvrir le monde associatif, mais aussi de découvrir un pays que je ne connaissais pas. Ce fut un enrichissement sur le plan culturel et humain. Je pense que tous le jeunes devraient en effectuer un en France ou ailleurs, cela ne serait que bénéfique. Toutefois, je regrette que le service civique ne puisse pas être prolongé, pour permettre au volontaire d’achever un projet. De plus, je ne comprends pas pourquoi le montant de mon indemnité était quasiment la même que celle de ma consœur basée en France (la mienne était détaxée), alors que j’étais basée à l’étranger. Même si le Laos est un pays où la vie est peu chère, le fait d’être dans un pays étranger engendre des frais : des billets d’avion, d’hébergements, de visa, de déplacements…J’ai eu la chance que l’association PEMM prenne en charge le billet d’avion aller-retour et l’hébergement car cela faisait un coût. Il serait également bien que le gouvernement français établisse des accords avec les pays où l’on peut effectuer notre service civique, afin d’avoir un visa adapté par exemple. CONCLUSION

Ces 8 mois au Laos m’ont permis de m’épanouir .Avant d’effectuer la mission j’avais un besoin de revenir à l’essentiel et cela a été le cas. J’y ai découvert un autre mode de vie une autre façon de penser. Avant de découvrir le Laos, j’envisageais de partir au Japon pour y étudier ou travailler. J’étais très attirée par le Japon. Mais depuis tout a changé. Le Laos a détrôné le Japon dans mon cœur. C’est un magnifique pays qui mérite d’être connu où les gens y sont accueillants et touchants. Je m’y suis fait de nombreux amis. L’un d’eux m’a même offert une opportunité professionnelle. J’envisage sérieusement d’y retourner afin de continuer mes actions auprès des laotiens, de les aider du mieux que je peux, et dans l’avenir y construire un projet associatif. Je tiens à remercier tous les membres de PEMM en particulier le président Jean-Michel Courtois de m’avoir offert la possibilité d’effectuer cette mission. Je remercie aussi Grand Ly, Petit Ly, les Sœurs de Luang Prabang, les enfants et toutes les autres personnes que j’ai côtoyés ou avec qui j’ai travaillé au cours de ces 8 mois pour leur accueil chaleureux et pour tous les bons moments passés ensemble.

Pour conclure, je sors grandie de cette belle expérience.