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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
----------------------
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
-----------------------
DEPARTEMENT HYDRAULIQUE
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme de Master
Titre : Ingénieur
« Conception d’un bélier hydraulique à
moindre coût adapté aux petits villages »
Présenté par : RANDRIATSITOHAINA Njiva Nomenjanahary
Date de soutenance : 23 Décembre 2017
Promotion 2015
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
----------------------
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
-----------------------
DEPARTEMENT HYDRAULIQUE
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme de Master
Titre : Ingénieur
« Conception d’un bélier hydraulique à
moindre coût adapté aux petits villages »
Présenté par : RANDRIATSITOHAINA Njiva Nomenjanahary
Devant la commission d’examen composée de :
Président du Jury Monsieur RAKOTO David Rambinintsoa
Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Encadreur Monsieur RAMANARIVO Solofomampionona
Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Chef du Département Hydraulique
Rapporteur Monsieur RAMANARIVO Nary Solofoniaina
Project Officer à WaterAid Madagascar
Examinateurs Monsieur RANDRIANARIVONY Charles
Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Monsieur RANDRIAMAHERISOA Alain
Enseignant chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Promotion 2015
i
Remerciements
A l’issu de l’aboutissement de ce mémoire, je ne saurais exprimer ma reconnaissance et
ma gratitude dans la mesure où cet ouvrage est le fruit de l’association des efforts de tout un
bon monde.
Ce mémoire est le résultat des mois de recherches qui seraient vains sans la bénédiction
et la grâce de Notre Seigneur.
Pour commencer, je souhaite exprimer mes plus vifs remerciements à l’encontre de
Monsieur ANDRIANAHARISON Yvon, Directeur de l’Ecole Supérieure Polytechnique
d’Antananarivo, qui a donné son accord pour la réalisation de cette soutenance.
Je tiens également à remercier Monsieur RAMANARIVO Solofomampionona,
Enseignant chercheur et Chef de département Hydraulique, qui malgré ses lourdes
responsabilités, m’a fait l’honneur d’être l’encadreur de ce mémoire.
De même pour Monsieur RAKOTO David, Enseignant chercheur à l’ESPA, ma
reconnaissance, lui qui a consenti à présider le Jury de ce mémoire.
Puisse Messieurs RANDRIANARIVONY Charles et, RANDRIAMAHERISOA Alain
Enseignants chercheurs à l’ESPA, trouver ici l’expression de mes sentiments les plus
distingués. De bonne volonté, ils ont accepté d’examiner et d’évaluer ce mémoire.
Mes vifs remerciements vont à l’endroit de Monsieur RAMANARIVO Nary
Solofoniaina, mon encadreur professionnel, pour m’avoir délivrée son aide et ses précieux
conseils qui ont été des déterminants majeurs dans la concrétisation de ce mémoire.
Enfin, j’adresse mes sincères remerciements à ma famille : mes parents, ma petite sœur
et tous mes proches et mes amis, qui m’ont soutenu, aidé, accompagné et encouragé tout au
long de l’accomplissement de ce mémoire.
ii
DECLARATION SUR L’HONNEUR
Je, soussignée, RANDRIATSITOHAINA Njiva Nomenjanahary, auteur de ce mémoire intitulé
: « Conception d’un bélier hydraulique à moindre coût adapté aux petits villages de
Madagascar » déclare sur l’honneur que :
- Ce document est le résultat de mes travaux de recherches personnelles, travaux qui n’ont
pas été publiés.
- Dans cet écrit, je n’ai ni copié, ni reproduit les œuvres d’autrui.
- Que conformément à l’usage en matière de travaux destinés au public, j’ai précisé à
partir de la bibliographie les sources exactes des extraits et des documents exploités.
Fait à Antananarivo, le
RANDRIATSITOHAINA Njiva Nomenjanahary
iii
Sommaire
PARTIE I : GENERALITES SUR LES MACHINES ELEVATOIRES ET
JUSTIFICATION DU CHOIX DU BELIER HYDRAULIQUE ....................................................... 2 Les différents types de pompe de relevage d’eau ....................................................... 2
PARTIE II : ETUDE THEORIQUE DU FONCTIONNEMENT DU BELIER
HYDRAULIQUE ................................................................................................................................. 27 Le phénomène du coup de bélier ................................................................................ 27 Etude théorique du bélier hydraulique ..................................................................... 37 Les recommandations pour la construction et l’installation du bélier
hydraulique ........................................................................................................................................... 74 PARTIE III : CONCEPTION D’UN NOUVEAU MODELE DE BELIER
HYDRAULIQUE ................................................................................................................................. 80 Dimensionnement du bélier hydraulique .................................................................. 80 Choix et mode d’assemblages des pièces ................................................................... 87 Essais et mesures ......................................................................................................... 92 Etude économique et financière ................................................................................. 95 Opérationnalisation et maintenance du bélier hydraulique conçu ....................... 109
iv
Liste des tableaux
Tableau 1.01: Type de courant en fonction de la puissance des moteurs ............................... 16 Tableau 1.02: Comparaison du bélier par rapport à d’autres technologies ............................. 23 Tableau 1.03: Coût d’investissement par kW des différents pompages d’eau ....................... 24
Tableau 1.04: Coût d’investissement par habitant selon la technologie d’AEP employée .... 25 Tableau 2.01: Résumé des quatre phases de coup de bélier ................................................... 32 Tableau 3.01: Tableau de récapitulation des formules des phases du bélier .......................... 67 Tableau 7.01: Résultats du premier essai ................................................................................ 92 Tableau 7.02: Résultats du troisième essai ............................................................................. 93
Tableau 7.03: Résultats du quatrième essai ............................................................................ 94 Tableau 8.01: Coût des pièces constituants le bélier hydraulique .......................................... 95 Tableau 8.02: Coût des mains d’œuvres effectuées lors de la conception .............................. 96 Tableau 8.03: Coûts des pièces du bélier hydraulique à Antaninandro ................................ 108 Tableau 8.04: Comparaison des deux béliers hydrauliques .................................................. 108
Tableau 9.01: Coût annuel de maintenance du bélier hydraulique conçu ............................ 111
v
Liste des figures
Figure 1.01 : Turbopompe et ses composantes ...................................................................... 3 Figure 1.02 : Différents types de turbopompes ...................................................................... 3 Figure 1.03 : Pompes volumétriques ...................................................................................... 5
Figure 1.04 : Pompe à balancier à simple effet ...................................................................... 6 Figure 1.05 : Pompe à cylindre horizontal à double effet ...................................................... 6 Figure 1.06 : Pompe à piston immergé .................................................................................. 7 Figure 1.07 : Hydro-pompe de VERGNET-MENGIN .......................................................... 7 Figure 1.08 : Pompe à vis ....................................................................................................... 8
Figure 1.09 : Pompe à engrenage ........................................................................................... 8 Figure 1.10 : Pompe à plateau excentrique ............................................................................ 9 Figure 1.11 : Courbe caractéristique d’une pompe .............................................................. 10 Figure 1.12 : Courbe de rendement en fonction du débit ..................................................... 11 Figure 1.13 : Point de fonctionnement d’une pompe ........................................................... 12
Figure 1.14 : Principe de fonctionnement de l'entrainement direct ..................................... 13
Figure 1.15 : Installation d'une pompe à bras ...................................................................... 13
Figure 1.16 : Pompe à pédale modèle VERGNET HPV-60 ................................................ 14 Figure 1.17 : Schéma de l'installation du bélier hydraulique ............................................... 17 Figure 2.01 : Pression dans la moitié d’une conduite .......................................................... 28 Figure 2.02 : Ecoulement dans une conduite terminée par une vanne ................................. 30
Figure 2.03 : Tranche d’une conduite .................................................................................. 32 Figure 2.04 : Coup de bélier pour une fermeture lente ........................................................ 36
Figure 3.01 : Relation de la vitesse au niveau du clapet anti-retour avec le temps durant les
phases 2 et 3 46 Figure 3.02 : Mise en eau de la conduite par la colonne motrice constante h ..................... 54
Figure 3.03 : Mouvement de l'eau dans la conduite de refoulement .................................... 56 Figure 3.04 : Mise en vitesse de l’eau dans une conduite .................................................... 62
Figure 3.05 : Courbe de rendement en fonction de m .......................................................... 66
Figure 6.01 : Bélier hydraulique conçu ................................................................................ 89
Figure 6.02 : Crépine non modifiée ..................................................................................... 90 Figure 6.03 : Colle PVC ....................................................................................................... 90 Figure 6.04 : Crépine modifiée ............................................................................................ 90
Figure 6.05 : Corps du clapet de choc .................................................................................. 91 Figure 8.01 : Régulateur de debit ......................................................................................... 97
Figure 8.02 : Bassin de retenu .............................................................................................. 98 Figure 8.03 : Crépine dans le collecteur ............................................................................... 98 Figure 8.04 : Raccord à embout cannelé laiton 40 femelle 40/49 ...................................... 100
Figure 8.05 : Crépine de puits ............................................................................................ 100 Figure 8.06 : Bélier installé à Antaninandro ...................................................................... 100
Figure 8.07 : Corps de la pompe ........................................................................................ 102 Figure 8.08 : Conduite de refoulement .............................................................................. 102 Figure 8.09 : Représentation schématique du filtre biosable à Antaninandro ................... 107
vi
Liste des abréviations
AEPG : Adduction d'Eau Potable Gravitaire
AFNOR : Association Française de Normalisation
ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
EDM : Électricité De Madagascar
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PEHD : Polyéthylène Haute Densité
PVC : Polychlorure de Vinyle (Polyvinylchloride)
SAF/ FJKM : Sampan’Asa momba ny Fampandrosoana/ Fiangonan'i Jesoa Kristy Eto
Madagasikara
vii
Liste des grandeurs physiques :
𝛂 : Accélération de la colonne d’eau dans le tuyau de batterie au début de la
phase 1
𝐉 : Accélération du clapet de choc
𝐠 : Accélération de la pesanteur
z : Altitude
Ar : Ariary
HI : Charge hydraulique en point I
𝛘 : Coefficient de compressibilité de l’eau
𝛆 : Coefficient d’élasticité de l’eau
𝐤" : Coefficient de perte de charge singulière du clapet de refoulement
𝐛 : Coefficient de perte de charge singulière au niveau du tuyau de batterie
C : Coefficient de perte de charge singulière au niveau du clapet de choc
𝛌 : Coefficient de perte de charge linéaire au niveau de la conduite de batterie
𝐛′ : Coefficient de perte de charge singulière de la conduite de refoulement
𝛌′ : Coefficient de perte de charge linéaire de la conduite de refoulement
𝛔′ : Coefficient de Poisson
𝐖 : Coefficient d'instantanéité de fermeture du clapet de choc
K : Coefficient de raideur du joint du clapet de choc
𝛔 : Contrainte appliquée sur la paroi du tuyau
𝐞𝟎 : Course du clapet de choc
𝐐𝐩 : Débit d’eau pompé dans le réservoir d’air
Qm : Débit massique
𝐪𝐦 : Débit moteur
𝐐𝐀 : Débit moyen absorbé
𝐐𝐄 : Débit moyen éjecté
𝐐𝐑 : Débit moyen refoulé
𝐪𝐮 : Débit utile
𝐭𝟎 : Début de la fermeture du clapet de choc
𝐝′ : Diamètre de la conduite de refoulement
D : Diamètre de la conduite motrice
𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 : Durée d'un cycle
E : Epaisseur du tuyau
𝐅𝐡 : Force de quantité de mouvement
Fp : Force de pression
𝐅𝐈 : Force en un point I
𝐅𝟎 : Force de résistance du clapet de choc à sa fermeture
h : Hauteur de chute
𝐇𝐠é𝐨𝐦 : Hauteur géométrique
𝐇𝐌𝐓 : Hauteur manométrique totale
𝐇𝐦𝐚𝐱 : Hauteur maximale
𝐇 : Hauteur de refoulement
h/j : Homme jour
kW : Kilowatt
𝐋′ : Longueur de la conduite de refoulement
L : Longueur de la conduite de batterie
viii
Mopt : Masse optimale à ajouter
𝛒 : Masse volumique de l’eau
M : Mètre
mm : Millimètre
E : Module d'Young ou module d'élasticité longitudinale de la paroi de la
conduite
𝐄𝐯 : Module de rigidité moyenne du disque de la soupape de choc
N.P.S.H : Net Positive Suction Head
𝐍 : Nombre entier d'ondes allé et retour durant les phases 2 et 3
Part : Particulier
Δv : Perte moyenne de vitesse v à chaque réflexion de l'onde
∆𝐯𝟏 : Perte de vitesse correspondant à Δh′
𝐉𝐫𝐞𝐟 : Perte de charge dans la conduite de refoulement
𝐉𝐚𝐬𝐩 : Perte de charge dans la conduite d’aspiration
𝛚 : Poids volumique de l’eau
𝐩𝐚𝐭𝐦 : Pression atmosphérique
𝐏𝐑 (𝟕) : Pression d'air comprimé en fin de phase 7
𝐏𝐑 : Pression de refoulement
P : Pression hydrostatique
𝐩𝟎 : Pression hydrostatique initiale de l’eau
PL : Pression limite
𝐏𝐔 : Puissance utile
∆W : Quantité d’eau emmagasinée
𝐦 : Rapport de v0/vm
𝐘 : Ratio de la variation de pression pour la variation de volume d’eau
𝐑𝐫 : Ratio de montée de pression du réservoir d’air
Rc : Ratio de sensibilité de la cloche
𝛈 : Rendement global ou rendement de Rankine
𝐒 : Section de la conduite de batterie
𝐒𝐜 : Section droite de l'obturateur du clapet de choc
𝐒𝐢 : Section intérieure de ce réservoir d’air
∆𝐩𝐢 : Surpression pendant la phase i
∆𝐡 : Surpression correspondant à Δv
∆𝐡𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥 : Surpression totale
∆𝐡𝐦𝐚𝐱 : Surpression maximale
𝚫𝐡′ : Surpression correspondant à la première onde
∆𝐡" : Surpression de la deuxième onde
𝐭𝐟 : Temps de fermeture de la vanne
𝐭𝐢 : Temps écoulé pendant la phase i
𝐭𝐦 : Temps où le régime permanent est atteint
𝐖𝐈 : Travail en un point I
U : Unité
𝐯𝐢 : Vitesse de l’eau à la fin de la phase i
𝐚 : Vitesse de propagation ou célérité de l’onde
𝐯𝐦 : Vitesse en régime permanent
𝐯𝟎 : Vitesse du commencement de la fermeture de la soupape de choc
v0 opt : Vitesse optimale de l’eau dans la conduite de batterie
ix
𝐕𝐢 : Volume d’eau véhiculé pendant la phase i
V : Volt
𝐕𝐚𝐢𝐫(𝟕) : Volume d'air comprimé en fin de phase 7
𝐕𝐚𝐢𝐫(𝐚𝐭𝐦) : Volume d’air à la pression atmosphérique
𝐕𝐑 : Volume d’eau refoulé
Introduction
---------
1ESPA / Département Hydraulique
Introduction
Madagascar est un pays avec un vaste potentiel en ressource en eau. La grande île
dispose de plus de dix grands fleuves couvrant presque la totalité de sa superficie et plusieurs
milliers de rivières et de ruisseaux. A ce jour, ces derniers restent encore sous exploités pour
l’adduction d’eau potable du fait de leur qualité brute et du besoin de pompage qui nécessitent,
à eux deux, un coût d’investissement et un coût de fonctionnement exorbitants. De ce fait, rares
sont les organismes, qui œuvrent dans l’adduction d’eau potable, qui veulent les exploiter.
Pourtant, plusieurs solutions technologiques peuvent remédier aux problèmes du coût de
pompage. L’une d’entre elles est l’utilisation de bélier hydraulique n’occasionnant presque
aucun coût d’opérationnalisation. Cependant, peu d’organisme l’exploite du fait de son coût
d’investissement relativement important par rapport aux nombres de bénéficiaires desservis. De
plus, le rendement entre l’« eau exploitée » et l’ « eau utilisable » est faible. Ce qui accentue
cette réticence à son utilisation.
WaterAid Madagascar a pour mission de « transformer la vie des plus pauvres et des
plus marginalisés en améliorant l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène », dont
l’une des valeurs préconisées est l’innovation. Cette organisation non gouvernementale, dans
son objectif stratégique n°01, souhaite « développer des modèles inclusifs, durables et
reproductibles, mis en œuvre et élargis grâce à la collaboration des acteurs clés ». Dans ce cadre,
elle promeut l’utilisation des autres alternatives technologiques pour l’adduction d’eau potable
pouvant être mis en échelle dans ses activités afin de contribuer à l’accès d’eau potable à 100%
pour Madagascar avant 2030. En collaboration avec l’ESPA, un des acteurs clés du secteur eau
potable, WaterAid a accordé son soutien tout au long de cette recherche, consistant à la
réalisation d’une conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique adapté aux petits
villages de Madagascar.
Il existe déjà plusieurs types de bélier hydraulique à Madagascar conçu par plusieurs
entités (ONG TARATRA, SAF/FJKM, Conception de Jean David Rakotomanalina à
Ankazobe, département physique de l’Université d’Antananarivo…) mais dont la vulgarisation
reste moindre pour les raisons déjà citées ci-dessus. Nous voulons contribuer, dans ce mémoire
de fin d’étude à trouver un type de bélier qui pourrait remédier à cela, autrement dit, avec un
coût moins élevé tout en ayant un rendement optimal.
Pour cela, le plan adopté sera :
- Dans la première partie, il s’agit de la justification de l’utilisation du bélier hydraulique
à Madagascar ;
- La deuxième partie portera sur l’étude théorique du fonctionnement du bélier
hydraulique ;
- La dernière partie s’intéressera à la conception d’un nouveau modèle de bélier
hydraulique plus économique.
PARTIE I :
GENERALITES SUR LES
MACHINES
ELEVATOIRES ET
JUSTIFICATION DU
CHOIX DU BELIER
HYDRAULIQUE
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
2 ESPA / Département Hydraulique
Les différents types de pompe de relevage d’eau
Actuellement, l’adduction d’eau potable gravitaire reste la solution la plus économique
pour approvisionner en eau les zones rurales Malagasy. Cependant, cette technologie n’est pas
adaptée pour les régions proches des côtes avec une faible déclivité. De plus, même pour les zones
des hautes terres, elle n’assure aucunement l’approvisionnement en eau de tous les villages. En
effet, malgré la disponibilité des ressources en eau exploitable, quelques villages situés à des
altitudes plus élevées que les ressources restent difficiles à approvisionner en eau. Soit il faudrait
mettre en place d’autres AEPG avec une source plus éloignée, économiquement très élevés, soit
utiliser des pompes de refoulement, ou un bélier hydraulique.
1.1 Généralités sur les pompes de refoulement
1.1.1 Définition
Une pompe hydraulique est une machine destinée à accroître l’énergie d’un liquide en
vue de provoquer son élévation de pression et son déplacement dans un circuit.
Suivant les conditions d’utilisation, ces machines communiquent au fluide, soit de l’énergie
potentielle (par accroissement de la pression en aval) soit de l’énergie cinétique par la mise en
mouvement du fluide.
1.1.2 Liste non exhaustive des types de pompe de refoulement
Il existe un très grand nombre de types de pompe. Ces derniers peuvent cependant être, tous,
rattachés à deux grandes catégories qui sont :
- Les turbopompes ou rotodynamiques ;
- Les pompes volumétriques.
1.1.2.1 Les turbopompes
Définition :
Ce sont des pompes dont le fonctionnement est basé sur le principe du passage continu du liquide
et de la transformation de l’énergie par différence de pression dans les éléments de la roue. Ces
pompes donnent des débits qui varient en raison inverse des hauteurs de refoulement.
Constitution :
Elles sont essentiellement constituées d’une pièce en rotation « le rotor », appelée aussi roue ou
hélice. Cette dernière tourne dans un carter appelé corps de pompe ou volute.
Ces machines comprennent :
- Un distributeur dans l'axe de la roue (arrivée du liquide) ;
- Un impulseur ou l’ouïe d’aspiration ;
- Une roue à aubes tournant autour de son axe ;
- Un corps de la pompe ou volute ;
- Une ouïe de refoulement.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
3 ESPA / Département Hydraulique
1- Un impulseur
2- Un corps de la pompe ou
volute
3- Sens de rotation de
l’impulseur
4- Bride de refoulement
Figure 1.01 : Turbopompe et ses composantes
Principe de fonctionnement des pompes centrifuges :
L’eau introduite par l’orifice d’aspiration arrive au centre des corps de pompe. Elle est entraînée
en rotation par les aubes de la roue tournant à grande vitesse. La force centrifuge projette l’eau à
la périphérie du corps de pompe d’où elle s’échappe par l’orifice de refoulement.
Plus précisément, le rotor transforme l’énergie mécanique appliquée à l’arbre de la machine en
énergie cinétique. A la sortie du rotor, le fluide se trouve projeté dans la volute qui le ramènera
ensuite dans la section de sortie. La section offerte au liquide étant de plus en plus grande, son
énergie cinétique se transforme alors en énergie de pression.
Le vide partiel ainsi crée à l’aspiration, assure l’arrivée continue de l’eau, sous la pression
atmosphérique. La hauteur de refoulement est en fonction de la vitesse de l’eau à la sortie de la
pompe. Cette vitesse est en fonction du diamètre et du nombre de tours par minute du rotor.
Différents montages des turbopompes :
Il existe deux types de montage possibles :
- en aspiration ;
- en charge.
Les différents types de turbopompes :
Suivant le type de rotor ainsi que son mode d'action il faut distinguer dans la catégorie des
turbopompes :
- Les pompes centrifuges,
- Les pompes hélices,
- Les pompes hélico-centrifuges.
Roue radiale (centrifuge)
Roue semi-radiale (hélico-
centrifuge)
Roue axiale (hélice)
Figure 1.02 : Différents types de turbopompes
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
4 ESPA / Département Hydraulique
Il existe d'autres classifications des turbopompes, reposant sur les critères suivants :
- Disposition de l'axe (horizontale, verticale, inclinée) ;
- Nombre de rotors (monocellulaire, multicellulaire) ;
- Importance de la pression produite (basse, moyenne, haute) ;
- Utilisation (irrigation, eaux chargées, forages).
Pompes à hélices : Elles comportent un seul rotor en forme d’une hélice de bateau. Les pâles
d’hélices produisent un flux axial.
Leur emploi est généralement limité à de très grands débits à faibles hauteurs.
Pompes centrifuges et hélico-centrifuges : Ce sont des pompes dans lesquelles l’accroissement
d’énergie est obtenu par le passage du liquide dans une roue constituée par un ensemble d’aubes.
Dans ces pompes, l’écoulement moyen se fait en s’écartant de l’axe de la roue vers sa périphérie :
- De façon radiale dans les pompes centrifuges ;
- De façon semi-axiale dans les pompes hélico-centrifuges.
Avantages et inconvénients des turbopompes :
Les avantages :
Pour les avantages, ce sont des machines de construction simple, sans clapet ou soupape,
d’utilisation facile et peu coûteuse.
- Coût de la maintenance faible ;
- Matériaux de construction très variés (fluide corrosif possible) ;
- A caractéristiques égales, elles sont plus compactes que les machines volumétriques et peu
encombrantes ;
- Le rendement est souvent meilleur par rapport aux pompes volumétriques ;
- Le débit est régulier et le fonctionnement silencieux ;
- En cas de dysfonctionnement du circuit de refoulement (colmatage), la pompe ne subit
aucun dommage et l’installation ne risque pas d’éclater.
Les inconvénients :
Du côté des inconvénients :
- La pompe n’est pas auto-amorçante ;
- Il est impossible de pomper des fluides trop visqueux ;
- A l’arrêt ces pompes ne s’opposent pas à l’écoulement du liquide par gravité (donc vannes
à prévoir…)
1.1.2.2 Les pompes volumétriques :
Définition :
Selon l’AFNOR, les pompes volumétriques sont des pompes dans lesquelles l’accroissement
d’énergie est obtenu dans des chambres dont le volume augmente (phase d’aspiration) puis
diminue (phase de refoulement) de telle sorte que l’écoulement procède par volume engendré
successif.
Les pompes volumétriques donnent un volume constant à n’importe quelle hauteur de refoulement.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
5 ESPA / Département Hydraulique
Pompe aspirante Pompe aspirante et élévatoire Pompe aspirante foulante
Figure 1.03 : Pompes volumétriques
Principe de fonctionnement d’une pompe volumétrique
Un volume de fluide emprisonné dans un espace donné est contraint à se déplacer de l’entrée vers
la sortie de la pompe par un système mécanique. Ce volume prélevé, dans la conduite d’aspiration,
engendre une dépression qui fait avancer le fluide vers la pompe par aspiration. Cet effet permet
aux pompes volumétriques d’être auto-amorçante.
Par contre, si le volume aspiré ne peut s’évacuer dans la canalisation de sortie (vanne fermée, ou
canalisation obstruée) l’augmentation de la pression aboutirait, soit à l’éclatement de la conduite,
soit au blocage du moteur d’entraînement de la pompe. C’est pourquoi, une soupape de sûreté doit
être impérativement montée à la sortie de la pompe.
Les différents types de pompes volumétriques
Nous distinguons généralement :
- Les pompes alternatives ;
- Les pompes rotatives.
Les pompes alternatives : Ce sont des pompes volumétriques à travers lesquelles la
variation de volume des chambres est obtenue par un mouvement alternatif d’un organe
d’impulsion.
Les pompes alternatives se décomposent en deux catégories suivant leur utilisation et leur
profondeur d’aspiration : corps de pompe en surface ou immergé. Si la profondeur d’aspiration est
supérieure à 7m, la partie hydraulique de la pompe doit être descendue dans le liquide à refouler.
Corps de pompe en surface :
Ces pompes sont représentées essentiellement par les pompes à piston dont le principe de
fonctionnement est le suivant : le système se compose d’un corps de pompe cylindrique dans lequel
se meut un piston produisant l’aspiration ou le refoulement selon qu’il agrandit ou qu’il diminue
la capacité du corps de pompe. Le piston est manœuvré par une tige animée d’un mouvement
alternatif produit par un vilebrequin, une manivelle ou un excentrique, actionnées manuellement
ou mécaniquement.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
6 ESPA / Département Hydraulique
Quelques exemples de pompes volumétriques alternatives :
Pompe à balancier à simple effet :
Figure 1.04 : Pompe à balancier à simple effet
Pompe à cylindre horizontal à double effet
Figure 1.05 : Pompe à cylindre horizontal à double effet
Corps de pompe immergé :
Voici quelques exemples de pompe alternative immergée :
Pompe à piston : Le piston est actionné par une tringle de manœuvre entraînée depuis la surface
par un balancier ou un volant à manivelle ou excentrique. Il n’y a, théoriquement, pas de limite
de profondeur pour leur utilisation mais les débits deviennent de plus en plus faibles.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
7 ESPA / Département Hydraulique
Figure 1.06 : Pompe à piston immergé
Pompe à diaphragme ou à membrane :
L’exemple le plus connu est fourni par l’hydro-pompe de VERGNET-MENGIN. Un manchon
flexible à diaphragme est placé à l’intérieur d’un cylindre rigide placé dans le puits. L’utilisation
d’un système pilote hydraulique actionnée par une pédale à pied permet au manchon flexible de
se tendre et de se contracter alternativement, poussant ainsi l’eau du cylindre rigide vers la surface.
Figure 1.07 : Hydro-pompe de VERGNET-MENGIN
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
8 ESPA / Département Hydraulique
Fonctionnement :
Aspiration : Quand la pédale remonte, le manchon se rétracte. L’eau est ainsi aspirée dans le corps
de pompe en acier inoxydable.
Refoulement : Quand la pédale descende, on exerce une pression hydraulique en circuit fermé sur
le manchon élastique qui se dilate et refoule l’eau vers la surface.
Les pompes rotatives : Ce sont des pompes dans lesquelles les volumes engendrés sont
créés par un ensemble d’organes animés d’un mouvement rotatif continu.
Corps de pompe immergé :
La pompe rotative hélicoïdale consiste en un rotor hélicoïdal à filetage simple tournant dans un
stator hélicoïdal à filetage double. Les surfaces hélicoïdales engrenées poussent le liquide vers le
haut.
Ce type de pompe est conçu pour être actionné à la main pour des forages de diamètre de 75mm.
Corps de pompe en surface :
Ce type de pompe n’est pas très utilisé pour l’alimentation en eau potable. Cependant, quelques
exemples restent les plus utilisés :
Pompes à vis : C’est une pompe volumétrique rotative dans laquelle les volumes sont engendrés
par la rotation d’une ou plusieurs vis dans un corps, le liquide s’écoulant axialement.
Figure 1.08 : Pompe à vis
Pompes à engrenages : Ce sont des pompes dans lesquelles las volumes sont engendrés par les
dentures de plusieurs engrenages en rotation dans un corps.
Figure 1.09 : Pompe à engrenage
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
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9 ESPA / Département Hydraulique
Pompes à plateau excentrique : Ce sont des pompes dans lesquelles les volumes sont engendrés
par le déplacement d’un plateau entraîné par un excentrique, ce plateau restant tangent à la surface
intérieure du corps de la pompe.
Figure 1.10 : Pompe à plateau excentrique
Avantages et inconvénients des pompes volumétriques :
Les avantages des pompes volumétriques :
- Construction robuste ;
- Pompage possible de liquide très visqueux ;
- Rendement élevé ;
- Amorçage automatique en fonctionnement normal ;
- Obtention de faibles débits facile à mesurer sous pression élevée (pompes doseuses
alimentaires)
Les inconvénients de ces pompes sont :
- Appareils plus lourds et plus encombrants ;
- Débit pulsé nécessitant l’installation d’appareils spéciaux (anti coup de bélier) ;
- Impossibilité d’obtenir de gros débits sous faible pression ;
- Danger de surpression dans le circuit de refoulement. D’où la présence indispensable de
sécurités (by-pass et soupape de sûreté) ;
- N.P.S.H requis élevé ;
- Impossibilité en général de pomper des liquides chargés ;
- Coût d’achat plus élevé ;
- Frais d’entretien plus élevés.
1.1.3 Les caractéristiques générales d’une pompe
1.1.3.1 La hauteur manométrique totale :
La hauteur manométrique totale d’une pompe est la différence de pression en mètre de colonne de
liquide entre les orifices d’aspiration et de refoulement.
Lors du pompage d'un liquide, la pompe ne doit pas seulement fournir une pression équivalente à
la hauteur géométrique d'élévation totale. Elle doit également fournir la pression nécessaire pour
vaincre les pertes de charge dans les conduites d'aspiration et de refoulement ainsi que les
accessoires qu’elle comporte. Si les niveaux à l'aspiration et au refoulement sont à la même
pression, comme la pression atmosphérique, nous avons :
HMT = Hgéom + Jasp + Jref
(1.01)
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
10 ESPA / Département Hydraulique
HMT : Hauteur manométrique totale ;
Hgéom : Hauteur géométrique ;
Jasp : Perte de charge dans la conduite d’aspiration ;
Jref : Perte de charge dans la conduite de refoulement.
1.1.3.2 Les courbes caractéristiques d’une pompe :
Les courbes principales qui caractérisent une pompe sont au nombre de trois :
La courbe débit-hauteur :
Elle présente les variations de la hauteur manométrique totale d'élévation susceptible d'être fournie
par la pompe en fonction du débit Q. Ces courbes sont sensiblement des paraboles.
Deux points particuliers sont à considérer :
- Le point nominal, correspondant au point de calcul, et pour lequel le rendement passe par
un maximum ;
- Le point à débit nul qui fixe la forme de la courbe.
Débit volumique
( Qv en m3/h )
Pression
(Hmt en mCE)
Débit fortDébit faible
Pression
faible
Pression
forte COURBE DE POMPE
Figure 1.11 : Courbe caractéristique d’une pompe
La courbe de rendement :
La courbe de rendement d’allure parabolique passe par l’origine O et par un maximum pour le
débit nominal de la pompe. Les meilleures pompes centrifuges ont des rendements de 0,80 à 0,85.
η =puissance utile
puissance absorbée de la pompe
(1.02)
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
11 ESPA / Département Hydraulique
Figure 1.12 : Courbe de rendement en fonction du débit
La courbe de puissance :
La courbe de puissance absorbée par la pompe est aussi d’allure parabolique. Elle passe par un
maximum pour un débit dont la position par rapport au débit nominal est liée à la courbe
caractéristique.
1.1.3.3 La courbe de NPSH :
La courbe de NPSH requis, d’allure parabolique représente, en fonction du débit et pour une vitesse
de rotation donnée, l’abaissement de la ligne de charge entre la bride d’aspiration de la pompe et
le point dans la pompe pour lequel la pression absolue passe par un minimum.
Le NPSH disponible doit être toujours supérieur au NPSH requis.
1.1.3.4 Le point de fonctionnement d’une pompe :
Il est essentiel pour une pompe donnée de connaitre son point de fonctionnement. La perte de
charge totale d'une conduite, en fonction du débit du liquide, peut être portée sur un graphique. La
courbe ainsi obtenue est appelée « courbe caractéristique de la conduite ». Puisque la perte de
charge est proportionnelle au carré du débit, la courbe sera une parabole. Dans un tel graphique,
on peut également représenter la hauteur géométrique d'élévation en fonction du débit. Ce qui
permet de déterminer d'une façon simple, pour chaque débit, la somme de Hgéom et J.
Ces courbes sont ensuite représentées en même temps que la courbe caractéristique Q-H d’une
pompe. Au point d’intersection, la hauteur manométrique de la pompe sera égale à la somme de
la hauteur géométrique totale et de la perte de charge totale dans les conduites. Ce point
d'intersection est de ce fait le point de fonctionnement de la pompe.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
12 ESPA / Département Hydraulique
Pression
(Hmt en mCE)
Point de fonctionnement
Courbe de réseau
Courbe de pompe
Débit volumique
( Qv en m3/h )
Figure 1.13 : Point de fonctionnement d’une pompe
1.2 Les différentes énergies utilisées pour les différentes pompes de relevage d’eau
1.2.1 Une pompe à motricité humaine
1.2.1.1 Définition :
Par définition, l’homme actionne les pompes. Celles à motricité humaine constituent un des
systèmes les plus accessibles pour accéder à l’eau en sous-sol.
Elle demande un homme ou une femme de l’actionner pour la faire fonctionner.
1.2.1.2 Différents types de mécanisme :
Il existe, pour ce faire, différents types de mécanisme : l’entraînement direct, l’entraînement par
levier ou pédale et l’entraînement par roue.
L’entraînement direct :
C’est un mécanisme qui permet, au maximum, de pomper de l’eau à une profondeur de 15 mètres.
Au-delà de cette profondeur, la force requise par l’utilisateur pour soulever l’eau et la tige
d’entraînement sont trop grandes. L’eau ne peut pas être pompée. Il faudra alors utiliser un
mécanisme d’entraînement indirect utilisant le principe du bras de levier.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
13 ESPA / Département Hydraulique
Figure 1.14 : Principe de fonctionnement de l'entrainement direct
L’entraînement par levier ou pédale :
L’entraînement par bras ou pédale se fait sur le même principe que l’entraînement direct.
Cependant nous devons ajouter un bras de levier pour augmenter la force disponible. Cela
permettra d’atteindre de plus grandes profondeurs qu’avec l’entraînement direct. L’entraînement
par pédale permet de bénéficier d’une force de gravité pour appuyer sur la pédale. Il sera donc
légèrement moins fatigant.
Figure 1.15 : Installation d'une pompe à bras
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
14 ESPA / Département Hydraulique
Figure 1.16 : Pompe à pédale modèle VERGNET HPV-60
L’entraînement par roue :
Il s’agit d’un principe que l’on trouve dans les moteurs de voiture, de moto, ou des machines à
vapeurs. C’est la rotation de la roue, entraînée par la manivelle, qui va engendrer un mouvement
de bas en haut du piston.
1.2.2 Une pompe solaire
1.2.2.1 Définition
Il y a deux techniques principales de transformation de l'énergie solaire en énergie motrice pour la
mise en marche des pompes. La première est celle utilisée dans les systèmes solaires
thermodynamiques. Elle consiste à utiliser le rayonnement du soleil pour la mise en marche d'un
moteur (machine à vapeur ou moteur à cycle Stirling).
Tandis que la deuxième est celle adoptée dans les systèmes solaires photovoltaïques qui consiste
à utiliser les cellules photoélectriques pour transformer directement le rayonnement solaire en
électricité nécessaire pour l'alimentation des pompes.
1.2.2.2 Principe de fonctionnement
Système thermodynamique :
Le principe consiste à utiliser la chaleur émise par le soleil comme source chaude et l’eau pompée
comme source froide. Un fluide spécial : butane ou fréon, réchauffé par l’eau, transforme cette
énergie calorifique en énergie mécanique ou électrique à basse température : évaporation, détente,
condensation ou réinjection.
Le pompage peut être assuré :
- Par une hydropompe, directement actionnée par l’arbre moteur à piston ;
- Par une pompe immergée électrique.
Système d’énergie photovoltaïque :
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
15 ESPA / Département Hydraulique
Il consiste à capter l’énergie solaire via des panneaux photovoltaïques afin de produire de
l’électricité. Celle-ci qui va ensuite alimenter une pompe électrique, permettant d’assurer le
pompage de l’eau.
Le plus souvent utilisée dans les zones rurales non desservies par le réseau électrique, l’énergie
solaire est depuis plusieurs années choisie comme une alternative à l’énergie « thermique »
(produite au moyen d’un groupe électrogène) pour faire fonctionner les systèmes de pompage.
Un système de pompage photovoltaïque est composé :
- D’un générateur avec des modules photovoltaïques, interconnectés électriquement pour
constituer une unité de production de courant continu ;
- D’une unité de conditionnement de puissance, constituée d’un convertisseur, capable de
faire varier la fréquence et la tension de sortie en fonction de la puissance disponible du
générateur solaire, elle-même fonction de l’irradiation solaire qu’il reçoit ;
- D’un groupe électropompe immergé, composé d’un moteur électrique à induction et d’une
pompe centrifuge ou volumétrique ;
- D’un câblage électrique, à travers lequel transitent l’énergie du générateur au moteur et les
informations relatives aux contrôles de sécurité ;
- D’une infrastructure hydraulique qui conduit l’eau de sa source (souvent un puits ou un
forage) vers un réservoir de stockage.
1.2.3 Une pompe éolienne
1.2.3.1 Généralité :
L’énergie éolienne a été toujours utilisée par les pays africains. Il faut bien préciser qu’avant toute
installation d’éolienne, il faut établir une étude précise de la répartition dans le temps de la vitesse
du vent : les données permettront de calculer l’énergie disponible.
Elles peuvent être classées comme suivant :
- La position de leur axe d’entraînement : vertical ou horizontal ;
- Leur vitesse d’utilisation : lente ou rapide ;
- Le nombre de pales d’entraînement : multipales ou bipales.
1.2.3.2 Principe de fonctionnement :
Eolienne à axe vertical : C’est une éolienne à vitesse lente que nous pouvons adapter aux pompes
à piston et à diaphragme. Ce type d’éolienne est connu sous le nom de SAVONIUS.
Eolienne à axe horizontal :
- Eolienne multipale à vitesse lente : Elle est destinée au pompage immergée pour toutes
profondeurs. Elle est constituée d’une roue de 2 à 9 m de diamètre environ, sur laquelle
est rattaché un grand nombre de pales obliques. Le mouvement rotatif issu de l’éolienne
est transformé en mouvements rectilignes transmis au piston par des tringles coulissantes.
- Eolienne rapide ou aéromoteur : Ce type d’éolienne transforme l’énergie mécanique
produite par le vent sur les pales (au nombre de 2 à 3) de l’hélice en énergie électrique par
l’intermédiaire d’une dynamo ou d’un alternateur. Cette électricité sera transmise à une
pompe en surface, soit à un groupe électropompe immergé.
Les pompes éoliennes les plus adoptées sont :
- Eolienne multipale + excentrique + tringles + pompe à piston
- Eolienne SAVONIUS + réducteur + hydropompe VERGNET
- Aérogénérateur couplé à une pompe électrique immergée eu en surface
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
16 ESPA / Département Hydraulique
1.2.4 Une pompe électrique
Comme son nom l’indique, une pompe électrique est une pompe utilisant comme source d’énergie
le courant électrique.
1.2.4.1 Choix du type de courant en fonction de la puissance des moteurs :
Le tableau ci-après résume la nature du courant et des différentes tensions possibles en fonction
des puissances admissibles :
Nature du courant
Basse tension
Tension en V Puissance maximum Kw
(kilowattheure)
Continu 110
220
440
41
680
Pratiquement illimité
Alternatif
Monophasé
110
220
1,4
20
Alternatif
Biphasé
115
200
380
20
272
1359
Tableau 1.01: Type de courant en fonction de la puissance des moteurs
Il convient cependant de faire remarquer que :
- Le courant continu devra être le plus souvent produit par une génératrice entraînée elle-
même par un moteur ;
- L’usage du courant monophasé est limité aux petites installations ;
- Le courant alternatif à moyenne tension n'est utilisable que pour des puissances
importantes. Pour celles de quelques centaines de chevaux, le courant alternatif triphasé
leur convient le mieux.
1.2.4.2 Les différents types de moteurs à courant alternatif :
Les types de moteurs qui se prêtent le mieux à l’entraînement des pompes sont les moteurs
asynchrones et synchrones.
Les moteurs synchrones : Ils ont une vitesse qui est rigoureusement constante et
proportionnelle à la fréquence du réseau. Ils fournissent un couple moteur pour cette vitesse.
Ces moteurs sont rarement utilisés pour les installations de pompage important : ils démarrent
à faible charge.
Les moteurs asynchrones : Ils sont, par contre, d'un emploi général. Leur vitesse, en charge,
est différente de leur vitesse de synchronisme. Parmi les moteurs asynchrones, les moteurs à
cage et les moteurs à rotor bobinés sont pratiquement les seuls à être utilisés dans le pompage
d’eau.
1.2.5 Une pompe à moteur thermique
Dans tous les cas où le pompage ne pourra pas être reliée au réseau électrique, il faudra envisager
un entraînement des pompes par moteur thermique (Diesel ou essence).
1.2.5.1 Les différents types de moteurs thermiques :
Moteur à essence
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
17 ESPA / Département Hydraulique
En raison de leur faible rendement (20 à 25%) ainsi que leur consommation en carburant élevée,
ces moteurs ne seront utilisés que pour de petites installations ne fonctionnant qu'à un temps limité
(quelques centaines d'heures par an).
Moteur à diesel
Leur rendement est compris entre 30 et 40% et ils utilisent un carburant moins cher. Ils peuvent
être utilisés pour des installations de moyenne ou de grande importance.
1.2.6 Un bélier hydraulique :
1.2.6.1 Généralité
Le bélier hydraulique est une pompe automatique fonctionnant avec l’énergie cinétique d’une
chute d’eau, afin de relever une partie de cette eau à une hauteur supérieure à la hauteur de chute.
1.2.6.2 Principe de fonctionnement
L'eau arrive à l'intérieur du corps de la pompe avec une vitesse croissante. Ce qui provoque la
fermeture du clapet de batterie (soupape de choc) sous l'influence de la pression interne. La
fermeture de ce clapet provoque une surpression permettant l'ouverture du clapet de refoulement
et permettant à l'eau qui est dans le corps de la pompe de passer dans le réservoir d’air ou cloche
d’air. L'air contenu dans ce réservoir se comprime et permet le passage d’une partie de l’eau dans
la conduite de refoulement jusqu’au réservoir supérieur à alimenter.
La pression dans le corps de la pompe diminue de ce fait et le clapet de refoulement se referme
sous la pression de l'air contenu dans le réservoir ainsi que le poids de l'eau. Suite à une dépression
dans le corps de la pompe, le clapet de batterie s'ouvre de nouveau et le cycle recommence tant
que la source d'alimentation n'est pas coupée.
Figure 1.17 : Schéma de l'installation du bélier hydraulique
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
18 ESPA / Département Hydraulique
1.3 Choix du bélier par rapport à d’autres technologies
1.3.1 Les études à réaliser avant de choisir un système hydraulique à mettre en
place dans un milieu donné :
Le premier objectif de l’approvisionnement en eau est de le mettre à la disposition de toutes les
couches sociales de la population dans des conditions d’acceptabilité raisonnables. Il exprime le
caractère social de l’eau et la mission de service public que doivent remplir les gestionnaires des
systèmes. Le second objectif est la pérennité économique et financière des systèmes. Cet objectif
sous-entend, non seulement, une hiérarchisation des usages, mais aussi des niveaux de service et
de confort. L’eau est un bien économique qui doit être géré.
Sur ce, quelques études doivent être réalisées avant la mise en place d’un système hydraulique afin
de trouver la solution viable et durable sur le plan social.
Les études à réaliser se résument en 3 phases :
- Analyses socio-économiques de la zone d’étude ;
- Analyses de la gestion des infrastructures à réaliser ;
- Evaluation des coûts des ouvrages hydrauliques.
1.3.1.1 Analyse socio-économique de la zone d’étude :
L’analyse socio-économique du milieu a pour objectif de connaître la situation du village ou de la
zone d’intervention du projet en termes de :
- Potentialités villageoises et groupes cibles : ressources, activités développées ;
- Capacités techniques et financières des groupes cibles : niveau de connaissances et
d’organisation des populations, revenus et dépenses des groupes cibles ;
- Motivations et volonté de payer l’eau : priorité des ménages, motivations vis-à-vis de
l’eau, paiement de l’accès à l’eau.
L’intérêt des analyses socio-économiques réside dans :
- Une bonne connaissance de la situation des villageois et des groupes cibles ;
- Une identification plus claire des besoins, des capacités locales pour les satisfaire et des
acteurs potentiels ;
- Une appréciation/vérification plus objective de la faisabilité socio-économique d’un
système hydraulique avant son lancement ;
- Un choix plus approprié de la technologie adaptée au contexte local et des méthodes
d’intervention à développer ;
- Une identification plus aisée des mesures à entreprendre, notamment en termes
d’animation, de mobilisation des populations et de gestion du point d’eau projeté ou
existant.
1.3.1.2 L’analyse de la gestion des infrastructures à réaliser a pour objectifs :
- De fournir de l’eau en quantité suffisante et en qualité acceptable ;
- D’assurer la pérennité de l’approvisionnement en eau ;
- D’améliorer les conditions de vie des populations (santé, promotion d’activités
génératrices de revenus tels que le maraîchage et l’élevage) ;
- De contribuer à la promotion des femmes par leur implication dans le processus et les
structures de gestion des ouvrages hydrauliques ;
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
----------------------
19 ESPA / Département Hydraulique
- De développer les capacités organisationnelles et techniques des groupes bénéficiaires afin
d’assurer la pérennisation des infrastructures.
1.3.1.3 Les coûts des ouvrages hydrauliques :
La connaissance des coûts de réalisation et d’investissement des ouvrages hydrauliques constitue
un élément essentiel dans le calcul du prix de revient final de l’eau, composé des charges
d’amortissements et d’exploitation.
Le calcul et la maîtrise des coûts de l’eau sont indispensables pour assurer une gestion efficace et
pérenne des points d’eau. C’est à travers une bonne connaissance et un suivi périodique des coûts
de l’eau que l’on peut mettre en place des mécanismes appropriés de tarification et de participation
financière des populations bénéficiaires. Sans cet instrument, il ne sera pas aisé de motiver les
populations pour le paiement de l’accès à l’eau et de leur expliquer le bien-fondé de ce mécanisme.
Les méthodes et outils de calcul des coûts des ouvrages sont :
- Le calcul des coûts de réalisation et d’investissement des ouvrages hydrauliques en zone
rurale (coûts directs et indirects de réalisation de l’ouvrage, frais généraux, frais
préliminaires) ;
- Le calcul des coûts de l’eau des points d’eau en milieu rural (charges d’amortissements et
frais de fonctionnement).
1.3.2 Comparaison du bélier par rapport à d’autres technologies
Par rapport à ces critères de choix, des comparaisons s’avèrent nécessaires afin de choisir les
systèmes d’adduction d’eau potable les plus appropriés pour un milieu donné.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
-----------------------
ESPA / Département Hydraulique
20
Type de
système
Pompage par
bélier
hydraulique
Pompage
solaire
Pompage
électrique
Pompage éolienne Pompage à
motricité
humaine
AEPG Pompage à moteur
thermique
Les
avantages
- Ne nécessitant
aucun apport
d’énergie
extérieure ;
- Coût
d’exploitation
minimum ;
- Capacité de
maintenance
locale ;
- Facile à amorcer
en cas d’arrêt ;
- Faible besoin
d’entretien ;
- Durée de vie de
l’ordre d’une
dizaine d’années
et plus selon les
matériaux
choisis ;
- Encombrement
limité ;
- Adapté aux
villages isolés
non électrifiés.
Système thermo-
dynamique :
- Nécessitant
aucun
entretien rien
qu’une visite
par an ;
- Durée de vie
de 10 à 15
ans ;
Système
photovoltaïque :
- Disponibilité
de l’énergie
dans les zones
adaptées ;
- Fonction-
nement
autonome sans
surveillance ;
- Coûts
d’exploitation
faibles ;
- Haute
fiabilité,
organes
simples,
entretien très
limité,
- Coûts de
raccordement
abordables si
réseau à
proximité ;
- Non limitée en
capacité et
puissance ;
- Rendement
élevé.
Eolienne multipale
à vitesse lente :
- Démarrage
excellent par
faible vent ;
- Faible vitesse de
rotation bien
adaptée au
fonctionnement
d’une pompe à
piston
commandée par
tringlerie ;
- Grande
simplicité de
construction
facilitant la
fabrication
éventuelle sur
place ;
- Maintenance
faible ne
demandant pas
de qualification
élevée ;
- Coût d’investis-
sement modéré.
Eolienne
SAVONIUS :
- Faible coût
- Rapidité
d’installation
- Facile à
entretenir
- Coûts
d’entretien
généralement
faibles
- Faciles à
comprendre
Durée de vie
de 10 ans à
30ans
- Facilité des
maintenances
pouvant être
réalisées
localement
- Coûts
d’exploitation
faibles ;
- Faible
maintenance ;
- Satisfaisant en
termes de débit.
- Capacités locales
de maintenance ;
- Très bonne
capacité et
puissance ;
- Flexibilité.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
-----------------------
ESPA / Département Hydraulique
21
interventions
espacées de
deux ans ;
- Transport de
matériel et
installation
rapide ;
- Déplacement
local possible
en cas d’assè-
chement de la
source ;
- Non polluant,
silencieux, pas
de risques de
création
d’incendies de
brousse ;
- Possibilité de
faire
l’installation
et l’entretien
par des agents
locaux ;
- Envisageable
mêmes pour
des sites
isolés, avec
des habitants
peu
nombreux ;
- Ayant une
durée de vie
- Technologie
simple réalisable
en partie
localement ;
- Assez
bonne fiabilité ;
- Entretien peu
complexe ;
- Coût réduit ;
- Très bien adapté
aux faibles vents
et à leur
éventuelle
instabilité
directionnelle.
Aérogénérateur :
- Bonne utilisation
des vents
moyens ou très
forts ;
- Bonne fiabilité
pour certains
modèles.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
-----------------------
ESPA / Département Hydraulique
22
théorique de
20 à 30 ans.
Les
inconvénie
nts
- Faible
rendement
avec une
quantité
considérable
d’eau
gaspillée ;
- Ne pouvant
pas
fonctionner
avec des
liquides
visqueux ;
- Forte
sensibilité à la
turbidité de
l’eau ;
- Fabrication en
petite série,
peu de
fournisseurs ;
- Augmentation
du coût en
fonction du
débit à
refouler ;
- Nécessitant un
site bien choisi
(débit
suffisant, une
Système thermo-
dynamique :
- Nécessitant
des
installations
onéreuses ;
- Installation
impossible en
milieu rural
isolé, à cause
de la fragilité
et de
l’entretien
minutieux des
systèmes
mécaniques en
jeu.
Système photo-
voltaïque :
- Pompage 9h
par jour
seulement, et
forte variation
journalière du
débit « au fil
du soleil » ;
- Sensible aux «
jours sans
soleil » et aux
- Irrégularité
(délestages) ;
- Capacités
d’entretien et
de maintenance
élevées ;
- Prix du
kilowattheure à
étudier par
zone ou pays ;
- Inadapté dans
les zones
isolées non
électrifiées.
Eolienne multipale
à vitesse lente :
- Inadaptation
aux puits
profonds
supérieurs à
40m ;
- Impossibilité de
fonctionner
avec un vent
fort ;
- Mauvaise
adaptation aux
changements de
vitesse du vent.
Eolienne
SAVONIUS :
- Rendement
faible pour les
vents inférieurs
à 5m/s ;
- Nécessitant une
maintenance
régulière ;
- Résistance
médiocre aux
tornades.
Aérogénérateur :
- Nécessitant
des entrétiens
frequents pour
assurer la
pérenité ;
- Complication
de l’obtention
des pièces de
rechange
appropriées à
cause de la
diversité des
pompes en
service ;
- Entretien des
pompes
exigeant
certains
matériels
inaccessibles
à l’équipe de
maintenance
locale
- La corvée
d’eau
attribuée aux
femmes et aux
enfants ;
- Coût
d’investis-
sement très
élevé avec une
source est très
éloignée ;
- Approvision-
nement en eau
impossible
dans les
villages situés
à des altitudes
supérieures à
la source.
- Coûts d’exploi-
tation élevés ;
- Indisponibilité
des pièces de
rechange pour les
moteurs ;
- Nécessitant un
entretien régulier
à effectuer par un
personnel
compétent ;
- Nécessitant une
considération des
problèmes de
ventilation et
d’évacuation des
gaz d’échap-
pement ;
- Encombrements
et poids toujours
très élevés.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
-----------------------
ESPA / Département Hydraulique
23
dénivellation,
…) ;
- Clapet de choc
très bruyant.
saisons
humides ;
- Variabilité des
volumes
pompés
(nécessité
d’un système
de stockage) ;
- Nécessitant un
ensoleil-
lement ou un
rayonnement
solaire
maximal.
- Pas de
démarrage avec
vent faible ;
- Prix élevé,
notamment pour
les modèles
performants ;
- Technicité
élevée ne
favorisant pas la
construction et
l’entretien pour
les moyens
locaux.
- Capacité et
puissance très
limitées.
Tableau 1.02: Comparaison du bélier par rapport à d’autres technologies Source : Auteur
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
------------------------
24 ESPA / Département Hydraulique
A partir de ce tableau, une conclusion peut être établie, le bélier hydraulique n’est pas approprié
à certains types de sources. Ce classement peut être retenu :
- Pour les eaux souterraines : les solutions les plus adéquates restent les pompes de
refoulement qui sont : pompe à motricité humaine, pompage solaire, pompage éolienne,
pompage électrique et pompage à l’aide des moteurs thermiques.
- Pour les eaux superficielles : plusieurs solutions peuvent être adoptées : le bélier
hydraulique et le pompage en surface.
- Pour les sources : Si la source est placée à une hauteur supérieure à la zone à alimenter,
une adduction d’eau potable gravitaire est estimée être la meilleure solution.
Par rapport aux maintenances, le bélier hydraulique reste le plus simple à entretenir. Cependant
son rendement est assez faible. Sur ce, il n’est pas très conseillé d’utiliser un bélier hydraulique
pour des sources avec un débit faible et aux zones qui ne respectent pas ses conditions de
fonctionnement.
1.3.3 Avantage du bélier hydraulique par rapport au coût :
Il est aussi capital pour le choix d’un système à mettre en place de considérer son coût
d’investissement, de maintenance et d’exploitation.
1.3.3.1 Coût d’investissement par kW des différentes technologies de
pompages :
Le coût de l’investissement est primordial pour un projet donné, le tableau suivant présentera
le coût d’investissement par kW pour un projet de pompage d’eau :
Technologie Charges
d’investissement [Ar]
Puissance
fournie kW
Investissement /kW
Pompe à motricité
humaine
4 610 574,00 0,2 23 052 873,00
Eolienne 14 408 045,90 0,4 14 408 045,90
Système solaire 121 027 586,00 1,4 86 448 275,80
Groupe électrogène
essence
11 526 436,00 1 11 526 436,00
Groupe électrogène
Diesel
34 579 310,00 5 6 915 862,00
Raccordement à
l’EDM et à
l’électropompe
11 526 436,00 5 2 305 287,36
Bélier hydraulique 3 184 018,00 0,6 5 306 697,88
Tableau 1.03: Coût d’investissement par kW des différents pompages d’eau
En termes d’investissement, le bélier reste abordable par rapport aux autres types de technologie
de pompage.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
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25 ESPA / Département Hydraulique
1.3.3.2 Etude du coût d’investissement par habitant selon la technologie
adoptée :
Le coût d’investissement par habitant selon la technologie employée :
Technologie Investissement par habitant [Ar/habitant]
AEPG 36 111, 83
Forage manuel 25m 60 000,00
Puits 20m 76 000,00
Forage mécanique 25m 120 000,00
Bélier hydraulique 48 242,71
Source: WaterAid
Tableau 1.04: Coût d’investissement par habitant selon la technologie d’AEP employée
En comparant les coûts d’investissement par habitant, l’AEPG reste le moins cher et le bélier
hydraulique se trouve à la seconde place. Cependant, l’AEPG rencontre certaines difficultés
lorsque l’altitude du village est supérieure à la source. D’où l’adoption de la technologie de
bélier hydraulique, dans le cas où ses conditions de fonctionnement sont assurées.
1.3.4 L’emploi le plus adapté du bélier hydraulique pour les adductions d’eau de
Wateraid Madagascar :
Suite aux problèmes de Wateraid Madagascar sur la non-alimentation en eau de certains
villages situés à des altitudes plus élevés par rapport à la source, le bélier hydraulique semble
être la meilleure solution. Il ne s’agit plus de chercher une autre source d’eau. Il suffit d’utiliser
l’adduction d’eau potable gravitaire existante. L’eau à employer vient de ce fait de ce système-
là tandis que la partie éjectée revient dans le même réseau afin d’alimenter d’autres villages en
aval.
Ce système devient alors très rentable du fait qu’aucun volume d’eau ne serait gaspillé. De plus
même aucun village, même situé, à des altitudes supérieures à 100 m par rapport aux réseaux
gravitaires, ne serait plus enclavé.
1.4 Quelques béliers hydrauliques inventés par d’autres concepteurs
Selon les documents à notre disposition, deux béliers ont pu être inventoriés :
1.4.1 Le Bélier de l’ONG TARATRA :
Le bélier hydraulique de l’ONG TARATRA a été conçu par Paul Lenaerts de Asa Tanana et
réalisé à Madagascar par Monsieur RAVELOSON Arsène, Coordinateur de l’O.N.G
TARATRA en 2007.
Partie I : Généralités sur les machines élévatoires et justification du choix du bélier hydraulique
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26 ESPA / Département Hydraulique
Plusieurs béliers hydrauliques ont été installé dont une dans la région de Vakinankaratara,
district Antanifotsy, commune rurale Antanifotsy, fokontany Andriatsilahy, en vue d’une
irrigation agricole.
1.4.1.1 Les constituants de ce bélier hydraulique
Il est constitué de :
- Une conduite de batterie en acier galvanisé de longueur L= 6m ; de diamètre D =
42mm et d’épaisseur e = 3mm. La hauteur de chute h est 1,5m ;
- Un corps de pompe qui est une pièce en acier de forme cylindrique. Il porte le clapet
de batterie et la soupape de refoulement ;
- Une soupape de refoulement ;
- Un réservoir pneumatique renfermant des ballons de tennis ;
- Une conduite de refoulement.
1.4.1.2 Son rendement et son coût
D’après des essais effectués à Betioky Sud, le bélier de l’ONG TARATRA a eu un rendement
de 14% avec un coût du bélier non installé de 400 000,00 Ariary.
1.4.2 Le bélier inventé par le département physique de l’Université
d’Antananarivo :
Le bélier hydraulique inventé par le département de physique à l’Université d’Antananarivo est
breveté avec un coût de 20 000 000,00 Ariary. Il a été conçu en une vingtaine d’années par un
professeur chercheur de ce département.
Ce bélier ne comporte pas de réservoir pneumatique et a un rendement de 35%.
PARTIE II :
ETUDE THEORIQUE DU
FONCTIONNEMENT DU
BELIER HYDRAULIQUE
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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27 ESPA /Département Hydraulique
Le phénomène du coup de bélier
2.1 Définition d’un régime transitoire ou non permanent
Un écoulement est dit transitoire si les grandeurs physiques (p, Q, v) varient en fonction du temps
en chaque point de l’espace.
∂p
∂t≠ 0 ;
∂Q
∂t≠ 0 ;
∂v
∂t≠ 0
(2.01)
Quand l’écoulement permanent est perturbé dans une installation hydraulique, il en résulte une
variation importante et très rapide des pressions due à l’inertie de la masse de liquide contenu dans
le réseau.
Les phénomènes transitoires ont pour origine une variation de pression ou de débit en un point du
réseau hydraulique. Les effets peuvent être très divers. Il importe alors d’étudier la configuration
du réseau hydraulique pour anticiper les impacts des effets transitoires afin de proposer des
solutions adéquates.
Les régimes transitoires en charge peuvent être divisés en deux catégories principales :
Les régimes créant des ondes élastiques ou « coup de bélier » ;
Les régimes créant des oscillations en masse du liquide.
Le coup de bélier est un phénomène de propagation d’ondes mettant en jeu la compressibilité de
l’eau et l’élasticité de la conduite. Alors que, dans le mouvement en masse, la colonne liquide est
assimilée à un solide monobloc. Ce qui revient à supposer l’eau incompressible et la conduite
infiniment rigide.
Dans notre cas, nous nous focaliserons surtout sur le phénomène de « coup de bélier » causé par la
fermeture brusque ou lente d’une vanne afin d’expliquer et de trouver les caractéristiques complètes
du phénomène.
2.2 Etude théorique du phénomène de coup de bélier
Le coup de bélier est le régime non permanent qui apparaît dans une conduite lorsqu’on provoque
une variation rapide du débit à l’extrémité aval de celle-ci. Chaque tranche d’eau dans la conduite
subit une variation de pression et de vitesse à des instants différents (propagation d’onde).
Cependant aucune oscillation d’ensemble n’est présente.
2.2.1 Compressibilité et célérité des liquides en général :
La compressibilité est une caractéristique d’un corps, définissant sa variation relative de volume
sous l’effet d’une pression appliquée. Elle peut être définie au moyen de son coefficient de
compressibilité χ, tel que :
χ = −dW
Wdp
(2.02)
Le signe moins tient compte du fait que le volume spécifique diminue quand la pression augmente.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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28 ESPA /Département Hydraulique
La formule représente la variation de volume dW associée à un accroissement de pression dp et
possède les dimensions de l’inverse d’une pression [m2/N].
Etant donnée l’expression du volume massiqueW = ρ−1, nous avons :
χ =dρ
ρdp
(2.03)
La compressibilité d’un fluide est à l’origine des ondes dans le milieu considéré. La valeur de cette
célérité, dans le matériau, dépend de la valeur de la compressibilité par la relation :
c2 = (∂p
∂ρ) =
1
ρχ
(2.04)
Or χ =1
ε
(2.05)
Donc c2 =ε
ρ
(2.06)
2.2.2 Propagation des ondes des écoulements transitoires :
La propagation d’une onde des écoulements transitoires en charge est un processus de transport
d’énergie. Ce sont les phénomènes de compressibilité qui permettent d’expliquer la propagation des
ondes élastiques dans les milieux matériels.
Considérons la moitié d’une conduite cylindrique de longueur L, d’épaisseur e et soumise à la
pression p. Sous l'action de la pression constante p, la matière de la canalisation est soumise à une
contrainte.
Figure 2.01 : Pression dans la moitié d’une conduite
La moitié de la conduite est en équilibre :
∫ p cos α dS
π
2
−π
2
− 2σLe = 0
(2.07)
Avec dS = L r dα
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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29 ESPA /Département Hydraulique
Donc ∫ p L r cos απ
2
−π
2
− 2σLe = 0
(2.08)
Nous avons : σ = pD
2e
(2.09)
La variation de pression dp entraîne une variation dσ de la contrainte et nous avons :
dσ =D
2edp
(2.10)
La loi de Hooke permet d’écrire :
dσ = EdD
D
(2.11)
E : module d'Young ou module d'élasticité de la paroi de la conduite
Relation entre E et ε :
ε = E
3(1 − 2σ′)
(2.12)
σ′: coefficient de Poisson, il est toujours inférieur à 0,5 et dépend du solide envisagé Avec la loi de Hooke, nous pouvons en déduire que l’augmentation de l’effort entraîne un
accroissement du diamètre de la conduite (déformation).
La dilatation est donc purement transversale et il n'y a pas de dilatation longitudinale, c'est-à-dire
que la conduite est constituée d'anneaux juxtaposés.
Nous pouvons donc en déduire : dD
D=
dσ
E=
Ddp
2eE
(2.13)
Et un accroissement du diamètre entraîne l’accroissement de la section par la relation : dS
S= 2
dD
D
(2.14)
dS
S= 2
dD
D=
Ddp
eE
(2.15)
Une variation de la pression appliquée à la paroi de la conduite entraîne une variation de la section
de la conduite en fonction de la compressibilité du fluide considéré. C’est ce phénomène de
compressibilité et de dilatation de la conduite qui permet d’expliquer la propagation des ondes de
coup de bélier dans les milieux matériels.
2.3 Description du coup de bélier dans une conduite :
Soit une conduite AB de longueur L, de diamètre D et d’épaisseur e alimentée en A par un réservoir
R et terminée par une vanne V.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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30 ESPA /Département Hydraulique
Figure 2.02 : Ecoulement dans une conduite terminée par une vanne
Pour simplifier l’analyse, nous supposons que la conduite est horizontale et que l’écoulement initial
est permanent avec une vitesse moyenne v0 et une pression p0.
Nous négligeons aussi la perte de charge.
Soit tf =L
a , le temps mis par l’onde pour traverser entièrement la conduite.
Nous admettons que cette conduite est brusquement obturée au moyen d’une vanne. Nous
constaterons alors quatre phases :
1ère phase : 0 < 𝑡 <L
a
`A t = 0, nous fermons brusquement la vanne sur laquelle s’écrase la première tranche. La
diminution de vitesse de cette première tranche provoque une augmentation de la pression et ainsi
une dilatation de l’élément de conduite en contact avec celle-ci. Une fois la déformation élastique
de la première tranche terminée, la deuxième tranche est arrêtée à son tour. Son énergie de vitesse
est à ce moment-là absorbée par le travail de compression de l’eau et de la dilatation des parois.
L’onde créée est une onde régressive dont la célérité vaut a.
Dans cette phase, toute l’énergie cinétique du liquide se transforme en travail de déformation du
tuyau, de compression du liquide et de dilatation de la paroi de la conduite.
La fermeture complète de la vanne fait passer la vitesse de v0 à zéro provoquant derrière elle une
onde de surpression ∆p. Par ailleurs, dans le reste de la conduite, l’écoulement persiste à la vitesse
v0 et la pression p0. Cette onde se propage vers l’amont avec une célérité (-a).
Au droit de la vanne, la pression devient p0 + ∆p et les particules qui suivent immédiatement celles
qui se sont immobilisées, sont stoppées à leur tour et ainsi de suite. L’onde de surpression se
propagera donc à une vitesse "a", dite vitesse de propagation d’onde ou célérité, de la vanne vers le
réservoir.
Une fois que toutes les particules du liquide sont immobilisées dans la conduite et que cette dernière
se soit complètement dilatée, la pression dans cette conduite sera p0 + ∆p . La surpression ∆p se calcule selon la loi de Joukovski :
∆p1 = a ∆v
g=
a(v0 − v1)
g=
av0
g
(2.16)
A l’instant t = L
a , l’onde de surpression atteint le réservoir.
A la fin de la première phase, nous avons :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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31 ESPA /Département Hydraulique
{p1 = p0 + ∆p1
v1 = 0
(2.17)
2èmephase :L
a< 𝑡 <
2L
a
Ainsi, dans la première phase, le liquide franchissant à la vitesse v0 la section A entre t = 0 et t =L
a
sert à compenser la variation de volume dû à la dilatation de la conduite. Il n’y a pas équilibre car
le fluide est en surpression comparativement au réservoir. Il y a alors naissance d’une onde
progressive et celle-ci est une onde de dépression.
D’autre part, l’eau (en trop) dans la conduite repart dans le réservoir à la vitesse v0 mais de signe
contraire car elle repart vers l’amont. L’onde de surpression est alors réfléchie en une onde de
dépression qui se propage vers la vanne avec la vitesse a. L’onde de pression change de signe lors
de sa réflexion sur le plan d’eau.
L’écoulement généré, quant à lui, se produit vers le bassin (le fluide “en trop” retourne dans le
bassin). Peu à peu, les tranches de liquide et le tuyau retrouvent leur état d’origine.
A l’instantt =2L
a, l’onde de dépression arrive sur la vanne, la pression du fluide est en équilibre
avec celle du bassin et la conduite n’est pas dilatée.
A la fin de la deuxième phase, nous avons :
{
v2 = −v0
∆v2 = −v0
p2 = p0
(2.18)
3èmephase :2L
a< 𝑡 <
3L
a
Par inertie l’eau va continuer à s’écouler vers le réservoir diminuant ainsi la pression dans la
conduite. Autrement dit l’onde de dépression, au contact de la vanne, se réfléchit sans changement
de signe. Cette onde se propagera alors de la vanne vers le réservoir.
A l’instant t = 3L
a, l’onde de dépression arrive au réservoir. L’eau sera immobilisée et la pression
sera inférieure à la pression initiale. Ce qui causera une contraction de la conduite.
A la fin de la troisième phase, nous avons :
{
v3 = 0∆v3 = v0
p3 = p0 − ∆p1
(2.19)
4èmephase : 3L
a< 𝑡 <
4L
a
Comme la pression p3 est inférieure à celle du réservoir qui est maintenu constante et égale à p0.
L’eau s’écoulera alors du réservoir vers la vanne. Nous assistons au remplissage de la conduite
augmentant ainsi la pression dans la conduite de p0 − ∆p1 à p0. L’onde de dépression se réfléchit
ainsi sur la surface libre du réservoir en changeant le signe et devient une onde de surpression qui
descende la conduite.
La vitesse du liquide sera égale, à ce moment à v0.
Une fois que la dépression −∆p aura été complètement supprimée, la conduite va reprendre son état
initial et se retrouvera donc dans les mêmes conditions que celles qui existaient juste à la fermeture
de la vanne.
Donc, à l’instant t =4L
a , nous avons un écoulement identique à la première phase :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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32 ESPA /Département Hydraulique
{
v4 = v0
∆v4 = v0
p4 = p0
(2.20)
Le phénomène se reproduira théoriquement à l’infini. Mais en réalité, l’amortissement du
phénomène est dû aux pertes de charge par frottement et à la dissipation d’une partie de l’énergie
du liquide dans le réservoir.
Le phénomène est donc périodique à T =4L
a
Nous pouvons résumer les quatre phases dans ce tableau :
Phase Vitesse Pression Temps après
la fermeture
de la vanne
Etat de la
conduite
Célérité
Initiale v0 p0 Diamètre
constante
1 0 p0 + ∆p L
a
Dilatation de
la conduite −a
2 −v0 p0 2L
a
Diamètre
constante a
3 0 p0 − ∆p 3L
a
Contraction
de la conduite −a
4 v0 p0 4L
a
Diamètre
constante a
Tableau 2.01: Résumé des quatre phases de coup de bélier
2.4 La célérité ou la vitesse de propagation de l’onde dans une conduite cylindrique
déformable :
Les ondes élastiques longitudinales peuvent aussi se propager dans le fluide contenu dans une
conduite cylindrique.
Considérons une tranche de conduite entre deux sections S et S’où règne un écoulement transitoire
en charge.
Nous prenons comme hypothèse le fait que l’eau est compressible et que la conduite est déformable
(élastique).
Figure 2.03 : Tranche d’une conduite
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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33 ESPA /Département Hydraulique
A travers la section en amont S, la vitesse est v tandis qu’à travers la section en aval S’, la vitesse
est v +∂v
∂xdx.
Pendant le temps dt , il entre par la face en amont de la tranche considérée un volume Svdt.
Pendant le même temps, il sort par la face en aval un volume S′(v +∂v
∂xdx)dt. Nous négligeons la
variation de la section ∂S
∂x ; donc S = S′
En négligeant la variation de la conduite entre les deux sections de distance élémentaire dx, nous
pouvons écrire :
∆W = Svdt − S (v +∂v
∂xdx) dt
(2.21)
Avec ∆W: la quantité d’eau emmagasinée
Donc : ∆W = −S∂v
∂xdxdt
(2.22)
Cet accroissement du volume est dû à la compressibilité de l'eau et à la dilatation de la conduite.
Compte tenu de la compressibilité de l’eau, considérons le volume dW1 correspondant au volume
supplémentaire d'eau qui a remplacé l'espace correspondant et qui s’est donc introduit dans la
tranche considérée du fait de la compressibilité du liquide.
D’après la loi de Hooke, la variation de pression dp (variation de la contrainte) entraîne une
diminution de volume dW (déformation) de la masse d'eau dans la conduite telle que :
dp = −εdW
W
(2.23)
Avec ε : coefficient d’élasticité
dW = −Wdp
ε
(2.24)
Avec p = ρgh = ρg(H − Z) (2.25)
p varie avec x et t, mais les variations de p avec x sont négligeables par rapport aux variations avec
t, donc :
dp = ρg∂h
∂tdt et W = Sdx
(2.26)
Donc dW = −1
εSρgdx
∂h
∂tdt (2.27)
Comme dW correspond donc à la diminution du volume d’eau dans la tranche considérée soit dW1
le volume supplémentaire d’eau qui est l’opposé de dW.
On a dW1 =1
εSρgdx
∂h
∂tdt
(2.28)
En considérant cette fois la dilatation de la conduite, avec les relations précédentes, nous avons : D
Eedp = 2
dD
D=
dS
S
(2.29)
Donc dS = 2SdD
D=
SD
Eedp
(2.30)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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34 ESPA /Département Hydraulique
Soit dW2 le volume d’eau supplémentaire emmagasinée par la conduite dû à la dilatation.
dW2 = dSdx
(2.31)
Donc dW2 =SDdp
Eedx
(2.32)
Avec dp = ρg∂h
∂tdt
(2.33)
D’où dW2 =SD
Eedxρg
∂h
∂tdt
(2.34)
L’équation de continuité nous permet de dire que l'accroissement du volume d’eau dW dû à la
variation de la vitesse est égal à la somme de l'accroissement du volume dW1 et dW2, soit :
dW = dW1 + dW2
(2.35)
−S∂v
∂xdxdt =
1
εSρgdx
∂h
∂tdt +
SD
Eedxρg
∂h
∂tdt
(2.36)
En simplifiant par Sdxdt
On a : −∂v
∂x=
1
ερg
∂h
∂t+
D
Eeρg
∂h
∂t
(2.37)
∂v
∂t= −ρg(
1
ε+
D
Ee)
∂h
∂t
(2.38)
On pose 1
a2= ρ(
1
ε+
D
Ee)
(2.39)
Donc a =1
√ρ(1
ε+
D
Ee)
(2.40)
La constante "a" a les dimensions d'une vitesse et représente la vitesse de propagation des ondes de
vitesse et de pression dans le liquide.
La vitesse de l’onde "a" augmente avec toute augmentation de ε, E, e et elle diminue avec toute
augmentation de D et de ρ.
L’équation de continuité s’écrit alors comme suit : ∂v
∂x+
g
a2
∂h
∂t= 0
(2.41)
Sachant que : dp = ρg∂h
∂tdt
(2.42)
∂h
∂t=
1
ρg
dp
dt
(2.43)
L’équation de continuité d’un écoulement en charge en tenant compte la compressibilité et la
dilatation de la conduite est alors :
∂v
∂x+
1
ρa2
dp
dt= 0
(2.44)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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35 ESPA /Département Hydraulique
1
ρ
dp
dt+ a2
∂v
∂t= 0
(2.45)
Avec a la valeur de la vitesse de propagation des ondes :
a =1
√ρ(1
ε+
D
Ee)
(2.46)
2.5 La surpression maximale selon le type de fermeture
Il est facile de se rendre compte qu’a priori une fermeture brusque produira un coup de bélier
supérieur à une fermeture lente. En effet, nous savons qu’il se produit, à l’extrémité amont de la
conduite, une réflexion des ondes avec changement de signe. Dans le cas d’une fermeture lente et
progressive, la pression augmente progressivement à l’extrémité aval. Par ailleurs, l’onde de
surpression qui est partie de la vanne à l’instant 0 (début de la fermeture) revient sous forme de
dépression à l’instant 2L
a et contribue à diminuer la surpression due à la fermeture progressive
si elle n’est pas encore achevée.
Par contre, si la fermeture est déjà terminée à cet instant 2L
a , la surpression atteindra la valeur la
plus élevée susceptible d’être prise. Autrement dit, si la durée de fermeture Tf est inférieure à 2L
a ,
nous avons affaire à une fermeture brusque et la surpression atteint la valeur la plus grande qu’elle
peut prendre compte tenu des caractéristiques de la canalisation (diamètre, épaisseur des parois) et
des conditions initiales v0.
2.5.1 Cas d’une fermeture brusque 𝑻𝒇 ≤𝟐𝑳
𝒂
Prenons le cas d’une vanne fermée à l’extrémité d’une conduite alimentée par un réservoir.
A l’instant t = 0 où nous fermons la vanne, une onde de surpression se propageant à la vitesse a de
la vanne vers le réservoir est constatée. L’équation d’Allievi permet d’écrire :
∆h =av0
g
(2.47)
Cette onde de surpression atteint le réservoir à l’instant t1 =L
a et change de signe lors de sa
réflexion en une onde de dépression arrivant à la vanne à l’instant t2 =2L
a avec ∆h = −
av0
g.
Nous pouvons donc prendre comme valeur maximale de surpression et de dépression :
∆h = ∓av0
g
(2.48)
Le phénomène de surpression qui accompagne une fermeture brusque est donc un phénomène
périodique de période T =2L
a .
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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36 ESPA /Département Hydraulique
2.5.2 Cas d’une fermeture lente 𝑻𝒇 >𝟐𝑳
𝒂
La formule de Michaud pour le calcul de la surpression lors d’une fermeture lente nous donne :
Figure 2.04 : Coup de bélier pour une fermeture lente
Nous avons : ∆htotal = av0
g (2.49)
Par le théorème de Thalès, nous avons : ∆hmax
∆htotal=
2L
tfa
(2.50)
∆hmax =2L∆htotal
atf
(2.51)
D’où ∆hmax =2Lv0
gtf
(2.52)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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37 ESPA /Département Hydraulique
Etude théorique du bélier hydraulique
Le bélier hydraulique fut inventé par Joseph Montgolfier en 1792. C’est une machine simple et
ingénieuse pour élever de l’eau là où les conditions favorables peuvent être trouvées pour son
installation.
Cette pompe est surtout réputée par sa faculté de fonctionner sans nécessiter un quelconque apport
d’énergie. En effet, l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’appareil est l’énergie totale de la
veine liquide qui la traverse. Le bélier hydraulique appartient, à la fois, à la machine réceptrice
utilisant l’énergie d’une chute et à la machine motrice augmentant l’énergie d’une partie du débit
de la chute par une élévation à une hauteur plus grande. Cette condition d’élévation du liquide
résulte d’une augmentation de vitesse ou de l’énergie cinétique d’un écoulement fluide, qui est
transformée immédiatement en énergie de pression par un arrêt brusque de l’eau provoquant un
coup de bélier. C’est sur ce principe que fonctionne le bélier hydraulique.
L’emploi du bélier hydraulique reste capital dans les endroits où nous voulons emmener de l’eau
située à des altitudes plus élevées par rapport aux points d’eau.
3.1 Description générale et fonctionnement du bélier hydraulique :
3.1.1 Description générale du bélier hydraulique :
Pour mieux apprécier ce qu’est le bélier hydraulique, quelques termes restent inévitables :
- La hauteur de chute ;
- La hauteur de refoulement ;
- La conduite d’amenée ou de batterie ;
- Le corps de pompe ;
- Le clapet / la soupape de choc ou de batterie ;
- Le reniflard ;
- Le clapet anti-retour ou la soupape de refoulement ;
- Le réservoir d’air ;
- La conduite de refoulement.
3.1.1.1 La hauteur de chute et de refoulement :
La hauteur de chute h est la différence de niveau entre le plan d’eau à la source et le clapet de
batterie. Tandis que la hauteur de refoulement H est la différence de niveau entre le réservoir où
nous refoulons l’eau et le clapet de batterie.
3.1.1.2 La conduite d’amenée ou conduite de batterie :
L’alimentation en eau du bélier hydraulique se fait par la conduite d’amenée provenant du réservoir
ou d’un bassin contenant la source à élever. Il est très important de bien choisir la conduite de
batterie afin d’éviter un coup de bélier médiocre. Généralement, nous optons pour les conduites
motrices de grande résistance.
3.1.1.3 La conduite de refoulement :
Elle permet le passage du débit refoulé à partir du réservoir d’air vers le réservoir situé à la hauteur
de refoulement.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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38 ESPA /Département Hydraulique
3.1.1.4 Le corps de pompe :
Le terme « corps de pompe » désigne l’ensemble des différentes pièces assemblées, notamment le
clapet de choc, reliant la conduite de batterie et le clapet de refoulement.
3.1.1.5 Le clapet ou soupape de choc :
C’est une pièce, généralement métallique, qui permet de provoquer les coups de bélier lors de sa
fermeture sous l’action de la pression de l’eau.
Il assure en même temps le passage et l’arrêt de l’eau provenant de la chute.
Dans notre cas, la soupape de choc s’ouvre suivant un axe vertical sous l’effet de la vitesse ou de
l’énergie cinétique de l’eau et se ferme par le poids propre du clapet. Quelquefois elle est
accompagnée d’un ressort de rappel.
3.1.1.6 Le reniflard
La mise en place d’un reniflard dans un bélier hydraulique n’est pas obligatoire dans le cas où nous
utilisons un ballon à vessie ou un réservoir d’air étanche ne nécessitant aucune alimentation en air.
C’est un petit orifice aménagé avant la soupape de refoulement et a pour rôle d’alimenter en air le
réservoir d’air pendant le moment de dépression dans la conduite de batterie. Ceci afin de
compenser l’air dissout dans l’eau refoulé dans le réservoir d’air.
3.1.1.7 Le clapet anti-retour ou la soupape de refoulement
Lors du coup de bélier, l’eau arrêtée par le clapet de choc va ouvrir le clapet de refoulement ou
clapet anti-retour afin d’atteindre le réservoir d’air. Il permet le passage périodique de l’eau
provenant de la conduite d’amenée en période de surpression.
3.1.1.8 Le réservoir d’air ou la cloche d’air
Il reçoit l’eau dans les périodes de surpression et la refoule dans le tuyau de refoulement. Le
réservoir d’air est essentiel au bon fonctionnement de la pompe. Il permet d’en augmenter le
rendement et d’éviter que le corps de la pompe, la canalisation motrice ou même le réservoir
n’explosent sous les coups de bélier. Il consiste à régulariser le courant d’eau dans le tuyau de
refoulement. Si le volume d’air qui s’y trouve est suffisant, les pulsations ne sont plus sensibles à
l’arrivée d’eau dans le réservoir supérieur.
3.1.2 Fonctionnement du bélier hydraulique :
Le fonctionnement du bélier hydraulique se résume essentiellement en 4 étapes dont nous allons
approfondir avec calcul précis des phases dans l’étude approfondie du bélier hydraulique :
- La mise en vitesse de l’eau dans le tuyau de batterie : Le clapet de choc étant ouvert, l’eau
va s’écouler à travers celui-ci en partant du réservoir d’alimentation avec une vitesse
croissante sous la pression h ;
- La fermeture de la soupape de choc : A une certaine vitesse, le système accumule l’énergie
nécessaire à son fonctionnement et la soupape de choc se ferme. En effet, le clapet se
soulève et se ferme brutalement, produisant un arrêt brusque de la veine liquide, c’est-à-
dire un coup de bélier ;
- L’ouverture du clapet de refoulement ou du clapet anti-retour : La surpression engendrée
par la fermeture brusque du clapet de choc déclenche l’ouverture du clapet de refoulement.
Jusqu’à l’équilibrage de la pression, l’eau ouvre la soupape de refoulement, pénètre dans le
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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39 ESPA /Département Hydraulique
réservoir d’air et comprime l’air dans celui-ci avant d’être propulsé dans le tuyau de
refoulement ;
- La retombée du clapet de choc : au moment où on a équilibre de pression, le clapet de
refoulement se ferme sous la pression de l’air comprimé et du poids de clapet de
refoulement. Nous assistons ensuite à une phase de dépression dans le corps de la pompe
provoquant l’ouverture du clapet de choc. Le clapet de batterie s’ouvre de nouveau et le
cycle recommence tant que la source d’alimentation n’est pas interrompue.
3.2 Etude approfondie du bélier hydraulique :
3.2.1 Analyse de l’action du bélier :
Depuis la délivrance du brevet sur le bélier hydraulique en 1797, son usage dans le monde entier
est devenu très fréquent. Malgré cette utilisation généralisée, l'analyse de ses caractéristiques n'est
généralement pas encore connue, bien que des garanties de performance empirique soient prises par
les fabricants.
Sur ce, l'objectif de cette partie est de réaliser une analyse mathématique rationnelle de l'action des
béliers hydrauliques automatiques. De nombreuses variables sont impliquées dans le
fonctionnement d’un bélier mais celles qui nous intéressent en tant que concepteur sont la quantité
d’eau pompée dans le réservoir supérieur et la quantité d’eau éjectée au niveau du clapet de choc.
Le but est alors de déterminer la quantité d’eau pompée et la quantité d’eau éjectée pour toutes
conditions d'opération.
Méthode d’approche :
Afin de déterminer le rendement du bélier, il faut :
Etablir la relation entre la vitesse et le temps pour la colonne d’eau dans la conduite de
batterie pendant chaque partie du cycle ;
Calculer la quantité d'eau perdue et la quantité d’eau pompée par cycle ;
Déterminer le temps écoulé pendant un cycle ;
Et à partir de ces valeurs, le rendement du bélier hydraulique peut être déterminé facilement.
3.2.1.1 Les phases de fonctionnement :
Dans l’établissement de l’équation régissant le bélier hydraulique, il est nécessaire de diviser le
cycle en différentes phases séparées et de les analyser individuellement. Il semble plus logique de
diviser le cycle en six périodes séparées, pendant lesquelles la vitesse est affectée par des facteurs
différents et varie selon une loi différente.
Dans cette analyse, nous avons supposé que le tuyau de batterie soit horizontal et que le cycle
commence à l'instant où la fermeture du clapet de choc débute. Il s'agit d'un point logique dans le
cycle pour commencer l'analyse. C’est à cet instant que la vitesse de la fermeture de la soupape de
choc est indépendante de la pression statique d'alimentation et de la pression de refoulement et ne
dépend uniquement que du réglage de la soupape de choc.
Le cycle commence alors à l'instant t0 début de la fermeture du clapet de choc avec une vitesse de
l'eau v0dans la conduite motrice.
Les phases de fonctionnement sont les suivantes :
Phase n°1 : Ejection de l'eau pendant la fermeture progressive du clapet de choc
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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40 ESPA /Département Hydraulique
A partir de l’instant t0, l'eau continue d'être éjectée par le clapet de choc jusqu'à sa fermeture
complète ;
Phase n°2 : Début du "coup de bélier" jusqu’à l’ouverture du clapet de refoulement.
Dès que le clapet de choc est fermé, l'eau se comprime, expanse la conduite motrice et la pression
dans le corps de pompe augmente soudainement. Dès que cette dernière atteint la pression de
refoulement PR, le clapet de refoulement s'ouvre de façon quasi-instantanée ;
Phase n°3 : Refoulement de l'eau dans le réservoir d’air jusqu’à la fermeture du clapet de
refoulement.
L'eau envahit alors le réservoir d’air en comprimant l'air qu'il contient. L'énergie cinétique de l'eau
s'épuise alors progressivement jusqu'à ce que sa vitesse soit insuffisante pour maintenir ouvert le
clapet de refoulement, qui se referme de façon quasi-instantanée ;
Phase n°4 : La fin du "coup de bélier" avec retard de l'ouverture du clapet de choc.
Le "coup de bélier" se termine dans la conduite motrice par un éventuel recul de l'eau vers le
collecteur et également par une réflexion de l'onde de choc sur le clapet de refoulement fermé. La
dépression induite provoque l'aspiration par le reniflard d'une certaine quantité d'air (en cas
d’utilisation). Cette dernière partira dans le réservoir d’air pendant la phase n°3 suivante et
l'ouverture quasi-instantanée du clapet de choc ;
Phase n°5 : La mise en vitesse de l'eau dans la conduite motrice sans éjection de l'eau.
En peu de temps, la vitesse de l'eau qui remonte éventuellement la conduite motrice se réduit,
s'annule puis s'inverse sans qu'il y ait encore éjection de l'eau par le clapet de choc ;
Phase n °6 : Ejection de l'eau avec clapet de choc complètement ouvert.
Le clapet de refoulement est fermé et le clapet de choc est ouvert. L'eau commence à être éjectée et
s'accélère jusqu'à ce que la vitesse atteint de nouveau la valeur suffisante v0 pour commencer à
fermer ce clapet. Nous revenons, de ce fait, au début du cycle.
Par ailleurs, parallèlement à ces six phases, la vitesse de l'eau dans la conduite de refoulement varie
selon différentes lois, sur deux phases successives :
Phase n°7 : Refoulement de l'eau du réservoir d’air dans la conduite de refoulement, le
clapet de refoulement étant ouvert.
Cette phase s'effectue en parallèle avec la phase 3 relative à la conduite motrice. L'air dans le
réservoir d’air se comprime par paliers successifs (correspondant aux ondes de choc dans la
conduite motrice) et continue de chasser l'eau du réservoir dans la conduite de refoulement.
Phase n°8 : Refoulement de l'eau de la cloche dans la conduite de refoulement, le clapet de
refoulement étant fermé.
Cette phase s'effectue en parallèle à l'ensemble des phases 4, 5, 6, 1 et 2, relatives à la conduite
motrice. Dès le début de la phase 4, l'air comprimé de la cloche se détend progressivement et
chasse une partie de l'eau de la cloche dans la conduite de refoulement.
3.2.1.2 Les équations par phase :
Considérons la figure 2.04 :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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41 ESPA /Département Hydraulique
Comme nous avons indiqué dans la méthode d’approche, les équations de base du bélier
hydraulique pour chacune des phases de fonctionnement sont des expressions relatives à la vitesse
v(t) de l’eau dans la conduite motrice.
ti étant le temps écoulé pendant la phase i ;
vi : La vitesse de l’eau à la fin de la phase i ;
Vi : Le volume d’eau véhiculé pendant la phase i.
Analyse de la phase 1 : c’est le temps pendant lequel la soupape de choc se ferme.
Afin de trouver l’équation régissant la phase 1, il est très commode d’utiliser un oscilloscope pour
mesurer l’oscillation de la soupape de choc en traçant sur un repère les oscillations où nous pourrons
ensuite lire le temps de fermeture en fonction de la surpression maximale.
L’étude effectuée par LANSFORD dans « An analytical and experimental study of the hydraulic
ram » a montré à partir des enregistrements du mouvement réel de la soupape de choc que
l'accélération du clapet de choc peut être approchée par une équation de la forme :
d2e
dt2= −J
(3.01)
Où e est la valeur à tout instant du déplacement du clapet de choc depuis sa position fermée ;
Et J est l'accélération constante du clapet de choc.
Étant donné que e est mesurée à partir du siège de la soupape, le signe négatif doit être utilisé pour
obtenir une valeur positive pour J.
L’intégration de cette équation donne : de
dt= −Jt + c1
(3.02)
c1 est la constante d’intégration et comme la soupape
commence dans la position fermée, donc : de
dt= 0 quand t = 0 donc c1 = 0
(3.03)
Son intégration donne :
e =−Jt2
2+ c2
(3.04)
Soit e0 la longueur de la course du clapet de choc
Ainsi e = e0 quand t = 0 donc c2 = e0
Et e = 0 quand t = t1 car la soupape de choc est fermée.
A la fin de la phase 1, le clapet de choc est complètement fermé, donc :
e =−Jt2
2+ e0
(3.05)
Quand t = t1 , e = e0
Donc la relation (4) est obtenue :
𝐭𝟏 = √𝟐𝐞𝟎
𝐉 (4)
(3.06)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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42 ESPA /Département Hydraulique
Avec t1 : le temps de fermeture du clapet de choc
Une approximation de la variation de vitesse dans la conduite est également nécessaire. Il est
démontré dans les formules ci-après que pendant la première phase de la fermeture du clapet de
choc, l’augmentation de la pression n’est pas très grande. Ce n’est qu’à une deuxième phase proche
de la fermeture complète du clapet de choc que la pression va considérablement monter. Par
conséquent, la vitesse de la colonne d'eau dans le tuyau de batterie doit continuer à augmenter selon
une certaine mesure pendant la phase1. D'autre part, le frottement, à travers la soupape de choc,
augmente lorsque l'ouverture de celle-ci devient plus petite et l'accélération de la colonne d'eau dans
la conduite motrice doit ralentir en raison de la perte accrue de frottement et de la force requise pour
accélérer la soupape de choc. Nous supposons que l'accélération diminue à un constante k, par
rapport au temps, et devient nulle à l'instant de la fermeture du clapet de choc.
D’où:
d2v
dt2= −k
(3.07)
L’intégration de (3.07) donne: dv
dt= −kt + c1
(3.08)
Or dv
dt= α quand t = 0
Donc c1 = α
Avec α : accélération de la colonne d’eau dans le tuyau de batterie à la fin de la phase 6 ou au début
de la phase 1.
Et dv
dt= 0 quand t = t1
De (3.07) dv
dt= α −
αt
t1
(3.09)
L’intégration de (3.09) donne :
v = αt −αt2
2t1
+ c2
(3.10)
Or v = v0 quand t = 0 donc c2 = v0
Et v = v1 quand t = t1
Donc 𝐯𝟏 = 𝐯𝟎 +𝛂𝐭𝟏
𝟐
(3.11)
Avec v1 : la vitesse de l’eau à la fin de la phase 1
La quantité d’eau éjectée à travers la soupape de choc pendant la phase 1 :
V1 = S ∫ vdtt1
0
= Sv1t1
(3.12)
Soit S la section interne de la conduite de batterie.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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43 ESPA /Département Hydraulique
Après substitution de (3.12) par (3.11), nous obtenons :
𝐕𝟏 = 𝐒(𝐯𝟎𝐭𝟏 +𝛂𝐭𝟏
𝟐
𝟑)
(3.13)
Le calcul de la valeur de v0 se fera à la fin du calcul de toutes les phases.
Analyse de la phase 2 : C’est le temps entre l'instant de fermeture complète de la soupape
de choc et l'instant d'ouverture de la soupape de refoulement.
Le débit continue dans le tuyau de batterie, comprime le disque de soupape de choc, dilate le tuyau
et comprime l'eau. Ces déplacements sont accompagnés d’une augmentation de pression.
Selon la théorie fondamentale de coups de bélier d’ondes, une surpression ∆h est transmise le long
de la conduite de batterie à la vitesse de propagation de l'onde notée a. En outre, la vitesse de cette
colonne d'eau, dans laquelle la pression a augmenté, est réduite de ∆v1 liée à la surpression ∆h′ par
la relation :
∆v =g Δh′
a
(3.14)
Et si v est considéré comme étant la vitesse de la colonne d'eau au niveau du clapet anti-retour,
donc :
v = v1 − ∆v1 = v1 −g Δh′
a= v1 −
g (h′ − h)
a
(3.15)
Et Δh′ = h′ − h
(3.16)
Cette surpression ∆h va se déplacer du clapet de choc vers le clapet de refoulement à une vitesse a
qui est la vitesse de propagation de l’onde définit par la relation :
a =1
√ρ(1
ε+
D
Ee)
(3.17)
Avec
ρ : Masse volumique de l’eau
χ =1
ε : Compressibilité du liquide
E : Module d’élasticité longitudinale de la conduite (module d’Young)
e : épaisseur du tuyau
A la fin de la phase 2, la vitesse sera alors :
𝐯𝟐 = 𝐯𝟏 −𝚫𝐡′𝐠
𝐚
(3.18)
Le joint du clapet de choc est supposé sensiblement élastique alors la variation de pression dans le
clapet est liée à la variation de volume d'eau due à la compression du joint par les relations suivantes
:
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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44 ESPA /Département Hydraulique
Y =Ev
ρ Sc2
(3.19)
Ev =K
g
(3.20)
Avec
Ev: Le module de rigidité moyenne du disque de la soupape de choc ;
Sc: La section de la soupape de choc ;
Y : Le ratio de la variation de pression pour la variation du volume d’eau ;
K : le coefficient de raideur du joint du clapet de choc.
Le changement de volume de la soupape de choc est donné par la relation : dh′
Y= Svdt
(3.21)
De l’équation (3.15), nous avons :
v = v1 −g (h′ − h)
a
(3.22)
Donc ; dh′ = −a
gdv
(3.23)
En substituant (3.23) par (3.21), nous avons :
YS vdt = −a
gdv
(3.24)
Avec Z la constante de temps qui est donnée par la relation :
Z =a
SgY
(3.25)
Donc dt =a
gYS
dv
v= Z
dv
v (3.26)
En substituant (3.19), (3.20) et (3.25) dans (3.24), nous obtenons :
Z = aρSc2
SK
(3.27)
S : Section de la conduite motrice
L’intégration de l’équation (3.26) nous donne :
t = −Zlog v + c1
(3.28)
Quand t = 0 ; v = v1
D’où :
t = Z ln(v1
v)
(3.29)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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45 ESPA /Département Hydraulique
Cette relation de vitesse à temps continue jusqu'à ce que la pression augmente suffisamment pour
ouvrir le clapet anti-retour. À ce moment, la vitesse est v2 et la durée de la phase 2 sera :
𝐭𝟐 = 𝐙 𝐥𝐧(𝐯𝟏
𝐯𝟐)
(3.30)
Analyse de la phase 3 : le temps pendant lequel le clapet anti-retour est ouvert où il y a
refoulement de l'eau dans le réservoir d’air jusqu’à la fermeture du clapet de refoulement.
La phase 3 est supposée suivre le modèle du coup de bélier dit "d'ondes". Suite à la fermeture
brusque du clapet de choc en début de la phase 2, l'onde de pression se propage dans la conduite
motrice avec une vitesse constante a. Elle vient se réfléchir alternativement d'une extrémité ouverte
du tube d'eau à l'autre, entre la surface du niveau d'eau du collecteur et au-dessus du clapet de
refoulement resté ouvert ; plus précisément à la surface du niveau d'eau dans le réservoir d’air. A
chaque passage de l'onde entre ces deux surfaces, la vitesse v dans la conduite motrice subit une
petite perte de vitesse Δv. La vitesse v(t) au niveau du clapet anti-retour est alors une fonction
décroissante, en dent de scie, du temps t.
Onde 1 : La première onde engendrée par la fermeture du clapet de choc atteint la soupape de
refoulement quasi-immédiatement. Dès que la pression au niveau du clapet anti-retour devient
suffisante, le clapet de refoulement s'ouvre de façon supposée instantanée et l'eau de la conduite
motrice commence à envahir le réservoir d’air.
D’après l’équation (3.15), la vitesse au niveau du clapet anti-retour est :
v = v1 − ∆v1
(3.31)
En négligeant la résistance à la fermeture du clapet de refoulement en fin de la phase 2, la
surpression Δh′ nécessaire pour ouvrir le clapet de refoulement doit être un peu supérieure à la
différence de pression initiale, compte-tenu de la perte de charge singulière à travers le clapet de
refoulement.
En appliquant la relation de Bernoulli généralisée, nous pouvons exprimer la surpression
Δh′nécessaire à l’ouverture au clapet de refoulement comme suit :
h + Δh′ = H +1
2k"(v1 − Δv1)2
(3.32)
Avec
k" : le coefficient de perte de charge singulière du clapet de refoulement
Donc
𝚫𝐡′ = (𝐇 − 𝐡) +𝟏
𝟐𝐠𝐤"(𝐯𝟏 − 𝚫𝐯𝟏)𝟐
(3.33)
L'onde de pression se propage ensuite à la vitesse a jusqu'au collecteur. Cette onde incidente change
de signe lors de sa réflexion sur le plan d’eau ouvert. Ceci a pour conséquence le changement de
signe de la variation de pression Δh′, sans changement du signe de la variation de la vitesse de
l'eau.
La vitesse de l'eau pendant le retour de l'onde dans la conduite de batterie vaut donc :
v = v1 − 2Δv1
(3.34)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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46 ESPA /Département Hydraulique
A un temps 2L
a après le commencement de la période 2, la première onde incidente atteint de nouveau
le clapet anti-retour en abaissant la pression. Cependant, l’eau continue à se décharger à travers la
soupape de refoulement. Ainsi, pendant une période de temps t2, lorsque la première onde de
pression est dissipée, une autre est générée.
Onde 2 : L'onde incidente se réfléchit à la surface du niveau d'eau dans le réservoir à air et engendre
une seconde onde de pression. La surpression engendrée par la seconde onde est de Δh", légèrement
inférieure à Δh′ en raison de la perte par frottement à travers la soupape de refoulement à la vitesse
inférieure. La deuxième onde réduit la vitesse à
v1 − 2(Δv1) − Δv2.
Avec Δv2 < Δv1 dans la même proportion que ∆h" < ∆h′.
Cette onde se réfléchit vers le clapet anti-retour avec une vitesse v1 − 2(Δv1) − 2(Δv2).
Ce phénomène de propagation d’onde se reproduit plusieurs fois jusqu'à ce que la vitesse de l'eau
soit insuffisante pour maintenir ouvert le clapet de refoulement. Le clapet de refoulement est ensuite
fermé et la phase 3 est terminée.
Figure 3.01 : Relation de la vitesse au niveau du clapet anti-retour avec le
temps durant les phases 2 et 3
Par souci de commodité dans le traitement mathématique de l'action du bélier dans la période 3, la
simplification suivante est faite. De l'équation (3.18) et la définition de (∆v), nous constatons que
la surpression nécessaire pour ouvrir le clapet anti-retour est légèrement supérieure à(H − h), en
raison du frottement à travers la soupape de refoulement.
Donc,
∆h′ = (H − h) +k"(v1 − ∆v1)2
2g
(3.35)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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47 ESPA /Département Hydraulique
Et ∆v1 =g
a[(H − h) +
k"(v1−∆v1)2
2g]
(3.36)
Les surpressions subséquentes dans la période 3 sont consécutivement inférieures en grandeur. En
effet, après chaque montée, la vitesse à travers la vanne de refoulement est inférieure à celle de la
surpression précédente. Lorsque la période 3 est presque terminée, seule une petite vitesse reste. La
perte de frottement à travers le clapet anti-retour est faible. Par conséquent, la dernière surpression
n'est pas beaucoup supérieure à (H − h) et la réduction de la vitesse due à cette surpression est
presque égale à (H − h)g
a.
Pour simplifier, nous supposons que toutes les surpressions et les réductions de vitesse du début à
la fin de la période 3 sont égales en grandeur. Cette grandeur ∆h est prise comme moyenne entre
la première surpression ∆h′et la valeur approximative de la dernière surpression égale à (H − h).
Ainsi,
∆𝐡 = (𝐇 − 𝐡) +𝐤"(𝐯𝟏 − ∆𝐯𝟏)𝟐
𝟒𝐠
(3.37)
Par conséquent,
∆v1 = ∆v2 = ⋯ = ∆v
(3.38)
D’où :
∆𝐯 =∆𝐡𝐠
𝐚= [(𝐇 − 𝐡) +
𝐤"(𝐯𝟏 − ∆𝐯)𝟐
𝟒𝐠]
𝐠
𝐚
(3.39)
Une telle moyenne ne présente aucune erreur grave. Effectivement, si H est élevé, la perte de
frottement à travers le clapet anti-retour est une partie insignifiante de la variation de la pression.
Lorsque H est faible, il existe un grand nombre de surpressions.
En prenant compte de cette hypothèse, l’équation (3.18) devient :
v2 = v1 −∆hg
a= v1 − ∆v
(3.40)
La courbe vitesse-temps pour les périodes 2 et 3 (Fig 2.01) a été dessinée selon l'hypothèse de
l'équation (3.39) pour un cycle ayant trois surpressions. La quantité d'eau pompée par cycle est q =
∫ ρSvdtt3
0 , le produit de la masse volumique de l'eau, de la section transversale du tube de batterie
et de la zone sous la courbe vitesse-temps de la figure. Les valeurs des différentes parties de la zone
de vdt sont indiquées sur la figure.
L'évaluation des zones sous les parties horizontales de la courbe vitesse-temps est évidente. Pour
simplifier les expressions résultantes, la quantité t′est définie comme :
t′ =2L
a− t2
(3.41)
La zone sous chaque partie en pente de la courbe est évaluée de la manière suivante : la courbe
vitesse-temps pour la période 2 est représentée sur la figure.
Pour la période 2, de l’équation (3.21), nous avons :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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48 ESPA /Département Hydraulique
dh′
Y= Svdt
(3.42)
Et ∫dh′
YS= ∫ vdt : La zone sous la courbe vitesse-temps pour toute partie de la période 2.
L'intégration de cette équation donne :
∫dh′
YS=
h′ − h
YS
h′
h
(3.43)
Ensuite, la zone B de la figure dans la première onde de surpression est :
B = v1t − ∫ vdt = v1t − (h′ − h
YS)
(3.44)
De l’équation (3.15),
(h′ − h) =a
g(v1 − v)
(3.45)
Donc:
B = v1t −a
SgY(v1 − v) = v1t − Z(v1 − v)
(3.46)
De l’équation (3.29):
v = v1e−tZ⁄
(3.47)
D’où B = v1t − v1Z + v1Ze−tZ⁄ = v1[t − Z(1 − e−t Z⁄ )]
(3.48)
Pendant la période 2, la diminution de la vitesse ∆v est due à la génération d'une onde de surpression
représentée dans les parties en pente de la courbe vitesse-temps de la figure 3.01. Pour la phase 3,
une onde de pression de forme identique est dissipée et une autre de même ampleur est générée
dans un intervalle de temps égal à t2, réduisant la vitesse de 2∆v .
Par conséquent, les variations de vitesse qui se produisent aux moments correspondants à ces parties
de la période 3 sont deux fois supérieures à celles de la période 2. Les zones B de la courbe de
vitesse-temps pour une partie de la période 3, sont par conséquent deux fois plus grandes que la
zone B de la première onde de surpression. Autrement dit :
2B = 2v1 [t − Z(1 − e−tZ⁄ )]
(3.49)
Si nous considérons la surface de 2B pendant le temps t2 de la deuxième onde de surpression :
2B = 2v1 [t2 − Z(1 − e−t2
Z⁄ )]
(3.50)
2B = 2v1t2 − 2Z(v1 − v1e−t2
Z⁄ )
(3.51)
De l’équation (3.27) et (3.30) :
2B = 2v1t2 − 2Z(v1 − v2)
(3.52)
2B = 2v1t2 − 2Z∆v
(3.53)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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49 ESPA /Département Hydraulique
La zone sous la courbe vitesse-temps en pente de la surpression de l’onde 2 :
∫ vdt = (v1 − ∆v)t2 − 2B (3.54)
∫ vdt = (v1 − ∆v)t2 − (2v1t2 − 2Z∆v) (3.55)
∫ vdt = 2Z∆v − t2(v1 + ∆v)
(3.56)
De même, pour l’onde de surpression 3, la zone correspondante sous la partie en pente de la courbe
vitesse-temps est :
∫ vdt = (v1 − 3∆v)t2 − 2B
(3.57)
∫ vdt = (v1 − 3∆v)t2 − (2v1t2 − 2Z∆v)
(3.58)
∫ vdt = 2Z∆v − t2(v1 + 3∆v)
(3.59)
Pour la dernière onde de surpression, selon l'équation (3.48), la zone Br est:
Br = 2v1 [tr − Z(1 − e−tr
Z⁄ )]
(3.60)
Br = 2v1tr − 2Z(v1 − v1e−tr
Z⁄ )
(3.61)
Le terme entre parenthèses, dans l'équation (3.61) est considéré, à partir de l'équation (3.47) comme
la réduction de la vitesse pendant un temps tr de la période 2. Comme la vitesse diminue deux fois
plus vite pendant tr par rapport au temps correspondant à la période 2, nous avons :
v1 − v1e−tr
Z⁄ =vr
2
(3.62)
En substituant (3.62) dans (3.61) :
Br = 2v1tr − 2Zvr
2
(3.63)
Et ∫ vdttr
0= vrtr − Br
(3.64)
∫ vdttr
0
= vrtr − (2v1tr − 2Zvr)
(3.65)
∫ vdttr
0
= Zvr − tr(2v1 − vr)
(3.66)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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50 ESPA /Département Hydraulique
La figure ci-dessus a été dessinée seulement pour trois ondes de surpression. En revanche si nous
généralisons en prenant N ondes de surpressions, nous avons l’équation suivante :
q = ρS ∫ vdtt3
0
= [(v1 − ∆v)t′] ∶ onde de surpression 1 (3.67)
+[2Z∆v − (v1 + ∆v)t2] + [(v1 − 3∆v)t′]: onde de surpression 2
+[2Z∆v − (v1 + 3∆v)t2] + [(v1 − 5∆v)t′]: onde de surpression 3
+ ⋯ + Zvr − tr(2v1 − vr): dernière onde de surpression
(3.68)
q est la quantité d’eau en unité de masse [kg] Et en divisant q par ρ, nous obtenons la quantité d’eau en unité de volume [m3]
𝐕𝟑 =𝐪
𝛒= 𝐒[𝐍𝐯𝟏𝐭′ + (𝐍 − 𝟏)𝟐𝐙∆𝐯 + 𝐙𝐯𝐫 − 𝐍𝟐∆𝐯𝐭′ − (𝐍 − 𝟏)𝟐∆𝐯𝐭𝟐
− (𝐍 − 𝟏)𝐯𝟏𝐭𝟐 − (𝟐𝐯𝟏 − 𝐯𝐫)𝐭𝐫]
(3.69)
Avec V3 la quantité d’eau en [m3]entrant dans le réservoir d’air.
Dans l'équation (3.69), Z peut être déterminé à partir des constantes de l’appareil selon l’équation
(3.27) et v1 et t2peuvent être trouvés à partir des équations (3.11) et (3.30). Les quantités ∆v, N,vr
et tr restent à déterminer.
- Détermination de ∆𝐯 :
D’après (3.39)
∆v = [(H − h) +k"(v1 − ∆v)2
4g]
g
a
(3.70)
∆v =g
a(H − h) +
1
4ak"v1
2(1 −∆v
v1)2
(3.71)
Pour un ratio ∆v
v1 petit devant 1 en pratique, le dernier terme vaut environ (1 − 2
∆v
v1) et l'expression
de ∆v se simplifie en :
∆𝐯 =𝐠(𝐇 − 𝐡) +
𝟏
𝟒𝐤"𝐯𝟏
𝟐
𝐚 +𝟏
𝟐𝐯𝟏
(3.72)
- Détermination de N et 𝐯𝐫 :
La figure ci-dessus montre que 2∆v > vr ≥ 0 car si vr est supérieur à 2∆v, une autre onde de
surpression prendra naissance.
A partir de la figure, nous constatons que :
𝐯𝐫 = 𝐯𝟏 − (𝟐𝐍 − 𝟏)∆𝐯 (3.73)
Puis, 2∆v > v1 − (2N − 1)∆v ≥ 0
Donc :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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51 ESPA /Département Hydraulique
𝐯𝟏 − ∆𝐯
𝟐∆𝐯< 𝑁 ≤
𝐯𝟏 + ∆𝐯
𝟐∆𝐯
(3.74)
- Détermination de𝐭𝐫 : Etant donné que la vitesse à la fin de la phase 3 est 2 fois plus petite que les autres, nous avons :
vr − v]periode 3 = 2(v1 − v)]période 2
(3.75)
De l’équation (3.47), nous obtenons :
v]periode 2 = v1e−tz⁄
(3.76)
En Divisant les des deux côtés par−1, et en additionnant de v1 :
vr − v]periode 2 = v1(1 − e−tz⁄ )
(3.77)
En substituant (3.77) dans (3.75), nous obtenons :
vr − v]periode 3 = 2v1(1 − e−tz⁄ )
(3.78)
et
Z⁄ =2v1
2v1 − vr + v
(3.79)
Mais quand t = tr,v = 0
Alors etr
Z⁄ =2v1
2v1−vr
Et 𝐭𝐫 = 𝐙𝐥𝐧 (𝟐𝐯𝟏
𝟐𝐯𝟏−𝐯𝐫)
(3.80)
Comme chaque terme dans l'équation (3.69) a été évalué, q est donc la quantité d’eau pompée et
peut être calculée.
Le temps t3de la phase 3 est déterminé comme suit :
𝐭𝟑 =𝟐𝐋
𝐚𝐍 − 𝐭𝟐 + 𝐭𝐫
(3.81)
Si la soupape de choc est considérée comme inélastique, Ev = ∞ alors Z = 0 et t2 = 0, l'équation
(3.69) se réduit comme suit :
𝐪 =𝟐𝐋𝐒
𝐚(𝐍𝐯𝟏 − 𝐍𝟐∆𝐯)
(3.82)
À la fin de la phase 3, la vitesse de l'eau au niveau du clapet anti-retour est bien sûr zéro, et la vitesse
de l'eau du côté du tuyau de batterie est dev1 − 2N∆v.
Donc :
𝐯𝟑 = 𝐯𝟏 − 𝟐𝐍∆𝐯
(3.83)
Le débit d’eau pompé dans le réservoir d’air est alors :
Qp =V3
t3
=S[Nv1t′ + (N − 1)2Z∆v + Zvr − N2∆vt′ − (N − 1)2∆vt2 − (N − 1)v1t2 − (2v1 − vr)tr]
2L
aN − t2 + tr
(3.84)
Analyse de la phase 4 : comprend le temps s’écoulant entre la fermeture de la soupape de
refoulement et le début de l'ouverture du clapet de choc.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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52 ESPA /Département Hydraulique
A la fin du "coup de bélier", la vitesse de l'eau au niveau du clapet de refoulement est très faible.
La dernière onde de dépression descendante N, dans la conduite motrice, atteint le clapet de
refoulement en diminuant encore cette vitesse et provoque un éventuel recul de l'eau vers le
collecteur.
En outre, cette onde incidente se réfléchit sur la surface fermée du clapet de refoulement. Ce qui a
engendré le changement de signe de la variation de vitesse de l'eau, sans changer le signe de la
variation de pression. La nouvelle dépression au niveau du clapet anti-retour fait passer la pression
de l'eau sous la pression atmosphérique provoquant alors l'aspiration d'un peu d'air par le reniflard
et l'ouverture quasi-instantanée du clapet de choc.
La vitesse v4 en fin de phase 4 :
L’énergie cinétique requise pour produire v4 est égale à la somme de l'énergie cinétique de l'eau
dans la conduite motrice due à la vitesse v3 et l'énergie stockée dans la compression du joint du
clapet de choc
Energie cinétique de la colonne d′eau =1
2masse × (vitesse)2 =
1
2
ρLS
gv3
2
(3.85)
Energie stockée dans la compression du joint du clapet de choc =ρS
2gaZ∆v2
(3.86)
Donc : 1
2
ρLS
gv3
2 +ρS
2gaZ∆v2 =
1
2
ρLS
gv4
2
D’où :
𝐯𝟒 = −√𝐯𝟑𝟐 +
𝐚𝐙
𝐋∆𝐯𝟐
(3.87)
Le volume d’eau qui sort de la soupape de choc
=
Volume de compression du joint du clapet de choc.
(3.88)
Durant la période 2, le volume d'eau qui s'écoule dans la soupape de choc doit être égal au volume
de compression du joint du clapet de choc.
Le volume de la compression du joint du clapet de choc = SZ∆v Le volume total qui sort de la soupape de choc pendant la phase 4 est égal au produit de la vitesse
moyenne, de la section du tuyau et du temps de la phase 4.
La vitesse moyenne approximative est : v3+v4
2
Donc :
Le volume d′eau qui sort de la soupape de choc = (v3 + v4
2)St4
La substitution de cette équation dans (3.88) donne :
− (v3 + v4
2) St4 = SZ∆v
Le signe négatif du côté gauche est nécessaire car la vitesse est définie comme négative lorsqu'elle
est éloignée du bélier.
Donc :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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53 ESPA /Département Hydraulique
𝐭𝟒 = −𝟐𝐙∆𝐯
(𝐯𝟑 + 𝐯𝟒)
(3.89)
Analyse de la phase 5 : le temps s’écoulant entre le début de l'ouverture de la soupape de
choc et le moment où l’eau commence à être éjectée.
La phase 5 correspond donc à la mise en vitesse de l'eau dans le tuyau de batterie sans éjection de
l’eau. Pendant cette phase, l'eau est considérée comme incompressible. Les fluctuations de pression
pendant les phases 5 et 6 sont suffisamment petites et les effets de compressibilité peuvent être
considérés comme négligeables. La vitesse dans le tube de batterie est donc uniforme tout au long
du tuyau. Elle est d'abord négative, égale à v4 . L'eau est continuellement accélérée vers le corps du
bélier par la pression du réservoir d'alimentation déséquilibrée. La vitesse diminue, de ce fait, à
zéro, puis augmente de nouveau vers le bélier, jusqu'à ce que le corps de la pompe soit rempli et
que l'eau commence à être éjectée.
Pendant la phase 5, nous pouvons négliger le frottement des tuyaux vu qu’une une analyse a été
faite dans « An analytical and experimental study of the hydraulic ram » en tenant compte du
frottement. Les calculs numériques ont montré que, les valeurs de v5 et t5, déterminées en
négligeant le frottement, ne dépassaient pas 5% des valeurs déterminées en le tenant compte.
Si le frottement n'est pas considéré :
𝐯𝟓 = −𝐯𝟒
(3.90)
Le théorème de centre inertie appliqué à la colonne d’eau en phase 5 donne :
Force = masse × accéleration
pS = ρSldv
dt
ρSh =ρSl
g
dv
dt
Où l est la longueur variable de la colonne d'eau dans le tuyau de batterie.
La substitution de l = L donne :
dt =L
ghdv
∫ dtt5
0
= ∫L
ghdv
v5
v4
D’où t5 =L
gh(v5 − v4) (3.91)
En substituant (3.90) dans (3.91), nous obtenons :
𝐭𝟓 =𝟐𝐋𝐯𝟓
𝐠𝐡
(3.92)
Analyse de la phase 6 : c’est le temps s’écoulant entre le début d’éjection d’eau et le
moment où la vitesse v0 de fermeture du clapet de choc est atteinte.
La phase 6 peut être considérée comme le modèle d’une mise en eau de la conduite motrice par
colonne motrice constante. Considérons la figure suivante :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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54 ESPA /Département Hydraulique
Figure 3.02 : Mise en eau de la conduite par la colonne motrice constante h
Prenons le cas d'un grand réservoir d'eau se vidant à l'air libre à travers une canalisation de section
constante. La masse d'eau du réservoir étant importante, son niveau ne varie quasiment pas
(hypothèse de colonne motrice constante h).
Soient A, B et C les points du fluide situés respectivement sur le plan d'eau du réservoir, au début
et à la fin de la canalisation, et v la vitesse du fluide dans la canalisation.
Entre A et B, nous sommes en régime permanent et l’équation de Bernoulli s’écrit comme suit :
HA = HB
Avec HA =pA
ρg+ zA
Et HB =pB
ρg+ zB +
v2
2g
Entre B et C, nous sommes en régime non permanent et l’équation de Bernoulli s’écrit :
HB = HC +L
g
dv
dt
Et HC =pC
ρg+ zC + j
v2
2g
Avec j = 1 + b + c + λL
D
b : coefficient de perte de charge singulière au niveau du tuyau de batterie ;
c : coefficient de perte de charge singulière au niveau du clapet de choc ;
λ : coefficient de perte de charge linéaire. Il est sans dimension et est fonction du nombre de
Reynolds et de la rugosité de la paroi
Nous avons :
pA = pC = patm
D'où l'équation générale du mouvement :
h = zA − zC = jv2
2g+
L
g
dv
dt
dt =
2L
j
2gh
j− v2
dv
(3.93)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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55 ESPA /Département Hydraulique
∫ dtt6
0
= ∫
2L
jdv
2gH
j− v2
v6
v5
D’où :
t6 =L
j√2gh
j
ln
√2gh
j+v6
√2gh
j−v6
√2gh
j+v5
√2gh
j−v5
v
En remplaçant v6 par v0 :
𝐭𝟔 =𝐋
𝐣√𝟐𝐠𝐡
𝐣
𝐥𝐧
(√𝟐𝐠𝐡
𝐣+ 𝐯𝟎)(√
𝟐𝐠𝐡
𝐣− 𝐯𝟓)
(√𝟐𝐠𝐡
𝐣− 𝐯𝟎)(√
𝟐𝐠𝐡
𝐣+ 𝐯𝟓)
(3.94)
Par l’équation (3.93), nous pouvons écrire :
dv
dt=
2gh
j−v2
2L
j
à tout moment pendant la phase 6
Puisque α est défini dans la phase 1 étant comme l'accélération de la colonne d'eau à la fin de la
phase 6 lorsque la vitesse v6est ou son équivalent v0 : Donc :
𝛂 =
𝟐𝐠𝐡
𝐣− 𝐯𝟎
𝟐
𝟐𝐋
𝐣
(3.95)
La quantité d’eau éjectée pendant la phase 6 :
V6 = S ∫ vdt = S ∫
2L
jvdv
2gh
j− v2
v0
v5
Donc :
𝐕𝟔 =𝐒𝐋
𝐣𝐥𝐧
𝟐𝐠𝐡
𝐣− 𝐯𝟓
𝟐
𝟐𝐠𝐡
𝐣− 𝐯𝟎
𝟐
(3.96)
Les deux phases suivantes concernent tous les paramètres durant le refoulement de l’eau dans la
conduite de refoulement.
Analyse de la phase 7 : c’est le refoulement de l’eau du réservoir d’air dans la conduite de
refoulement quand le clapet anti-retour est ouvert.
v est alors la vitesse de l'eau dans la conduite de refoulement à tout instant (t) de cette phase.
La durée t7 est égale à la durée pendant laquelle le clapet de refoulement reste ouvert, soit :
𝐭𝟕 = 𝐭𝟑
(3.97)
Calcul de v7 : En pratique, il s'avère que la vitesse v7 en fin de la phase 7 est assez proche de la vitesse v8 en fin
de phase précédente 8, l'inertie de la colonne d'eau H n'ayant pas le temps de modifier cette vitesse
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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56 ESPA /Département Hydraulique
durant la compression de l'air du réservoir d’air. Nous pouvons donc prendre le modèle simplifié
suivant :
𝐯𝟕 = 𝐯𝟖
(3.98)
Calcul de V7 : En conséquence, on a :
V7 = S′ ∫ vdtt7
0
= S′v7 t7
𝐕𝟕 = 𝐒′𝐯𝟕 𝐭𝟕 (3.99)
Avec S′ : la section de la conduite de refoulement.
Analyse de la phase 8 : C’est le refoulement de l’eau du réservoir d’air dans la conduite de
refoulement quand le clapet anti-retour est fermé.
Calcul de t8 ∶ La durée t8 est égale à la durée pendant laquelle le clapet de refoulement reste fermé, soit :
𝐭𝟖 = t4 + t5 + t6 + t1 + t2 = 𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 − 𝐭𝟑
(3.100)
Nous appelons v la vitesse de l'eau dans la conduite de refoulement à tout instant (t) de cette phase.
Figure 3.03 : Mouvement de l'eau dans la conduite de refoulement
Calcul de la vitesse v(t) : Pour trouver la vitesse v(t), il est nécessaire de connaître l'évolution dans le temps de la pression PR
et du volume d'air comprimé Vair(7) situé dans la cloche. En assimilant cet air à un gaz parfait et
la détente de l'air à une transformation isotherme durant la phase 8, alors PR et V air sont alors liés
à tout instant (t)par la relation suivante :
PR(t) =PR(7) × Vair(7)
Vair(t)
(3.101)
Dans laquelle :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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57 ESPA /Département Hydraulique
PR (7) : la pression d'air comprimé en fin de la phase 7 ;
Vair(7) : le volume d'air comprimé en fin de la phase 7.
Compte tenu du volume d'air du réservoir d’air Vair(atm) à la pression atmosphérique patm c'est-à-
dire au démarrage du bélier, le Vair(7) est donné par la relation suivante:
𝐕𝐚𝐢𝐫(𝟕) =𝐕𝐚𝐢𝐫(𝐚𝐭𝐦) × 𝐩𝐚𝐭𝐦
𝐏𝐑 (𝟕)
(3.102)
Nous appelons zRl'altitude du point R situé à l'interface air-eau du réservoir d’air, et Si la section
intérieure de ce réservoir d’air. La variation du volume d'air Vair(t) comprimé à tout instant
(t)s'écrit alors : dV air
dt= −Si
d(zR)
dt
(3.103)
Par ailleurs, la conservation du débit massique de l'eau dans la conduite de refoulement appliquée
entre les points R et G sur le plan d’eau du réservoir supérieur s'écrit : ρ(−Si )d(zR)
dt= ρS′v(t)
(3.104)
Enfin, le mouvement de l'eau entre ces deux points suit l'équation généralisée de Bernoulli et s'écrit
:
PR(t) + ρgzR(t) +1
2ρ (
d(zR)
d(zR))
2
= patm + ρgzG +1
2ρj′(v(t))2 + ρL′
dv
dt
(3.105)
Avec j′ = 1 + b′ + λ′ L′
D′
Où
b′ : le coefficient de perte de charge singulière de la conduite de refoulement ;
λ′: le coefficient de perte de charge linéaire de la conduite de refoulement ;
L′ : la longueur de la conduite de refoulement ;
d′ : le diamètre de la conduite de refoulement.
Compte tenu de (3.104), la relation (3.105) s'écrit :
PR(t) = patm + ρg(zG − zR(t)) +1
2ρ (j′ − (
S′
Si2)
2
) (v(t))2 + ρL′dv
dt
Laquelle se dérive en :
d(PR)
dt= ρg (
S′
Si ) v(t) + ρ (j′ − (
S′
Si2)
2
) v(t)dv
dt+ ρL′
d2v
dt2
Compte tenu de (3.103) et (3.104), la relation (3.96) se dérive en :
d(PR)
dt= − (
PR(7) × Vair(7)
(Vair(t))2 )
d(Vair)
dt= − (
(PR(7) × Vair(7))
(Vair(t))2 ) S′v(t)
En éliminant la quantité d(PR)
dt entre ces deux dernières relations, nous trouvons finalement
l'équation générale du mouvement de l'eau dans la conduite de refoulement à tout instant (t):
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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58 ESPA /Département Hydraulique
d2v
dt2+ Av(t)
dv
dt+ Bv(t) = 0
(3.106)
Dans laquelle dv
dt et
d2v
dt2 sont respectivement les dérivées première et seconde de la vitesse v par
rapport au temps t. Avec
A =1
L′(j′ − (
S′
Si )
2
)
(3.107)
B =S′
L′
g
Si +
1
ρ(
PR(7) × Vair(7)
(Vair(t))2)
(3.108)
En pratique, les quantités (S′
Si )
2
et (1+b′
L′) sont petites devant 1 et la relation (3.107) se simplifie en
:
𝐀 =𝛌′
𝐃′
(3.109)
Par ailleurs, le volume d'air comprimé V airvariant très peu par rapport au volume d'air comprimé
Vair(7) en fin de la phase 7, la relation (3.108) se simplifie en :
𝐁 =𝐒′
𝐋′
𝐠
𝐒𝐢 +
𝟏
𝛒(
𝐏𝐑(𝟕)
𝐕𝐚𝐢𝐫(𝟕))
En pratique, la quantité[ρg (Vair(7)
Si ) PR(7)]étant petite devant 1, cette relation se simplifie encore en
:
𝐁 =𝟏
(𝐕𝐚𝐢𝐫(𝐚𝐭𝐦) × 𝐩𝐚𝐭𝐦)
𝐒′
𝐋′
𝟏
𝛒(𝐏𝐑(𝟕))𝟐
(3.110)
L'équation (3.106) donnant la vitesse v(t) est une équation différentielle non linéaire du second
ordre. En effectuant le changement de variable suivant :
w =A
Bv
(3.111)
Alors cette équation s’écrit sous la forme simple :
d2w
dt2+ Aw(1 +
dw
dt) = 0
(3.112)
Laquelle s’intègre en :
f (dw
dt) =
1
2B(C − w2)
(3.113)
Où C est une constante dépendant des conditions particulières de la phase 8.
En pratique, l'accélération dv
dtne subissant pas de discontinuité durant la phase 8, la variable
dw
dt ne
peut jamais atteindre la valeur -1 et l'on a de plus : dw
dt> −1
Pour trouver w(t), il reste à intégrer l'équation (4.112). Mais ici, nous allons retenir seulement que
la vitesse v(t) , égale à A
Bw(t) est une fonction d'abord croissante de t puis décroissante (figure ci-
dessus).
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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59 ESPA /Département Hydraulique
La courbe w(t) possède un maximum égal à :
wmaxi = C1/2
Calcul de 𝐝𝐯
𝐝𝐭(𝐭 = 𝟎) et
𝐝𝐯
𝐝𝐭(𝐭 = 𝐭𝟖) :
L'utilisation de la relation (3.101) dans la relation (3.113) donne l'égalité suivante :
f (dw
dt) (t = 0) = f(
dw
dt)(t = t8)
La courbe w(t)et la courbe v(t) sont alors plus pentues en t = 0 qu’ent = t8.
D'où finalement les expressions de dv
dt(t = 0) et
dv
dt(t = t8), compte tenu de (3.111) :
dv
dt(t = 0) = (
B
A) (
dw
dt) (t = 0)
(3.114)
dv
dt(t = t8) = (
B
A) (
dw
dt) (t = t8)
(3.115)
Calcul de 𝐯𝟖 et 𝐰𝟕 :
En pratique et lorsque le fonctionnement du bélier est normal, la montée de pression de la cloche
reste raisonnable. Dans ce cas, la courbe v(t) est très plate. La vitesse moyenne de l'eau dans la
conduite de refoulement étant connue, la vitesse v8peut s'écrire
v8 = vmoyen (3.116)
Par ailleurs, compte tenu de (4.98) (4.111), nous trouvons l'expression équivalente de w7 :
w7 =A
Bvmoyen
(3.117)
Expression de 𝐕𝟖 :
Lorsque le fonctionnement du bélier est stabilisé, le volume d'eau refoulé dans la conduite de
refoulement à chaque cycle est exactement égal au volume d'eau introduit dans le réservoir d’air
pendant la même durée, ce qui s'écrit :
VR = V7 + V8 (3.118)
Avec VR : le volume d’eau refoulé
En pratique, la durée t7 étant petite par rapport à la durée d'un cycle, nous pouvons écrire de manière
simple
𝐕𝐑 = 𝐕𝟖 (3.119)
Par ailleurs, le volume V(t)véhiculé depuis le début de la phase 8 jusqu'au temps t s'écrit :
V(t) = S′ ∫ vdtt
0
=S′
A∫ A
t
0
wdt
Compte tenu de (3.112), cette expression s'intègre en :
V(t) =S′
Aln [
1 + (dw
dt) (t = 0)
1 + (dw
dt) (t)
]
D'où l'expression de V8 :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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60 ESPA /Département Hydraulique
V8 =S′
Aln [
1 + (dw
dt) (t = 0)
1 + (dw
dt) (t = t8)
]
En posant E = ln [1+(
dw
dt)(t=0)
1+(dw
dt)(t=t8)
], nous avons : V8 =S′
AE
Et la connaissance de Vr permet donc de calculer facilement la quantité E utilisée.
Or, d’après (4.69) Vr = V8 = V3
Et le débit d’eau refoulé à la sortie de la conduite de refoulement est alors :
𝐐𝐑 =𝐕𝟑
𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 − 𝐭𝟑
(3.120)
QR : le débit d’eau refoulé à la sortie de la conduite de refoulement
Calcul de 𝐏𝐑(𝟕) :
Presque toutes les formules établies précédemment contiennent, de façon implicite ou explicite, la
constante PR(7)qu'il faut calculer en tenant compte de la montée de la pression dans le réservoir
d’air.
Compte tenu de (3.105) (3.109), l'expression de PR(7) s'écrit alors :
PR(7) = PR(t = 0) = ρgH + ρL′1
2Av7
2 +dv
dt(t = 0)
Ce qui est équivalent, compte tenu de (3.111), à l'expression suivante :
𝐏𝐑(𝟕) = 𝐩𝐚𝐭𝐦 + 𝛒𝐠𝐇 + 𝛒𝐋′𝐀
𝐁[𝟏
𝟐𝐁𝐰𝟕
𝟐 + (𝐝𝐰
𝐝𝐭) (𝐭 = 𝟎)]
(3.121)
En pratique, la quantité (dw
dt) (t = 0)est souvent petite devant 1. Cette quantité peut alors se
simplifier en :
(𝐝𝐰
𝐝𝐭) (𝐭 = 𝟎) =
𝐄
𝟐
(3.122)
Et la quantité se simplifie également en :
𝐰𝟕 =𝐄
𝐁𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞
(3.123)
Compte tenu de (3.121), (3.122), et (3.123) ; nous pouvons écrire :
𝐏𝐑(𝟕) = 𝐩𝐚𝐭𝐦 + 𝛒𝐠𝐇𝐑𝐫
(3.124)
Avec :
Rr : Le ratio de montée de pression du réservoir d’air
3.2.2 Les paramètres importants et simplifications des formules pour un cycle
donné :
Les résultats pratiques ont permis la simplification des formules citées ci-dessus.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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61 ESPA /Département Hydraulique
3.2.2.1 Relation entre la résistance F0 du clapet de choc à sa fermeture et la
vitesse v0 de la fermeture :
Le début du cycle correspond au début de la fermeture du clapet de choc. A cet instant, l'ensemble
des forces de pression Fp et de quantité de mouvement Fh qu'exerce l'eau sur le clapet est exactement
compensée par une résistance du clapet à sa fermeture F0 égale au poids du clapet augmenté de la
poussée du ressort de tarage (en cas d’utilisation d’un ressort).
Compte-tenu de la relation générale de RENAUD :
F = C v2 ; la relation entre cette force F0 et la vitesse recherchée v0 de l'eau à cet instant est la
suivante :
F0 = C v02
(3.125)
Où C est une fonction de plusieurs paramètres, notamment fonction croissante de la section droite
(Sc) de l'obturateur du clapet de choc et fonction décroissante de la course totale (s0) de ce clapet.
Plus précisément, nous pouvons écrire :
Force de pression :
FP = PS = (Pamont − Paval)S =1
2c v2S
Force de quantité de mouvement :
Fh = ρScv2
D'où l'expression approximative de C :
C = ρS (SC
S+
c
2)
Donc 𝐅𝟎 = 𝛒𝐒 (𝐒𝐂
𝐒+
𝐜
𝟐) 𝐯𝟎
𝟐 (3.126)
SC : Section droite de l'obturateur du clapet de choc
Cette expression montre que les forces hydrodynamiques (Fh) contribuent à la fermeture du clapet
de choc tout autant que les forces de pression statique (Fp).
La force de résistance F0 est alors calculée à partir de la vitesse v0 qui est elle aussi prise à partir de
la calcule suivante.
3.2.2.2 Estimation de la vitesse v0 du début de la fermeture du clapet de choc :
Détermination de la vitesse v0 pour commencer la fermeture du clapet de choc :
La vitesse minimale v0 est calculée en fonction de la forme de la soupape de choc, de la longueur
de la course s0 et le poids de la charge de la soupape.
1er cas : Pour un bélier existant et déjà fonctionnel
D’après la formule de Michaud : ∆hmax =2Lv0
gt1
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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62 ESPA /Département Hydraulique
Donc 𝐯𝟎 =𝐠 ∆𝐡𝐦𝐚𝐱 𝐭𝟏
𝟐𝐋
(3.127)
Pour un bélier existant, il est facile de trouver v0 en mesurant la surpression maximale à l’aide d’un
manomètre et le temps de la fermeture du clapet de choc par l’utilisation d’un oscilloscope. D’où
la connaissance dev0.
2ème cas : Cas d’un bélier à concevoir
Pour un bon fonctionnement d’un bélier, il est primordial de bien choisir la vitesse v0optimale afin
d’avoir un rendement élevé.
Etudions tout d’abord la mise en vitesse de l’eau dans la conduite de batterie, de longueur L et de
section S ; soumis à la pression statique h du réservoir d’alimentation et se débouchant à un orifice
s à l’air libre, qui est la soupape de choc.
Figure 3.04 : Mise en vitesse de l’eau dans une conduite
Nous nous bornerons à considérer les travaux accomplis de la tranche A à la tranche B.
Le théorème de Bernouilli donne la pression existante dans la tranche A :
pA = ρg(h −v2
2g)
La force totale agissant sur cette tranche est alors :
FA = ρg(h −v2
2g)S
Et en un temps dt, cette tranche se déplacera de dl = vdt et le travail accompli par la force appliquée
à la tranche A sera un travail moteur égal à :
WA = ρg(h −v2
2g)Svdt
(3.128)
La pression à la sortie de l’orifice est la pression atmosphérique et la vitesse de sortie à l’orifice
sera :
u = vS
s
(3.129)
Nous supposerons que les pertes de charges sont nulles entre B et la sortie ; cherchons ensuite la
pression en B. Le théorème de Bernouilli entre B et la sortie s’écrit :
pB
ρg+
v2
2g= 0 +
u2
2g
En remplaçant u par (3.129), la pression en B dévient :
PB = ρgv2
2g(S2
s2− 1)
(3.130)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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63 ESPA /Département Hydraulique
La force correspondante appliquée à toute la tranche B fera dans le temps dt un travail qui sera un
travail résistant :
WB = ρgv2
2g(S2
s2− 1)Svdt
(3.131)
Il existe entre A et B , une force de frottement qui est Ff = kv2
2gS et cette force s’appliquera le long
du tuyau. Ce qui nous donne un travail résistant comme suit :
Wf = ρgkv2
2gSvdt
(3.132)
Nous appliquons alors le théorème de l’énergie cinétique entre la tranche A et la tranche B :
Nous définissons la force vive par le produit de la masse par le carré de la vitesse, ici, nous avons :
m = ρLS
(3.133)
La différéntielle de la puissance vive est alors :
d (ρLSv2
2) = ρLSvdv =
ωLS
gvdv
(3.134)
Avec ω = ρg
Donc : ωLS
gvdv = ρg (h −
v2
2g) Svdt − ρg
v2
2g(
S2
s2 − 1) Svdt − ρgkv2
2gSvdt
ρg (h −v2
2g) Svdt − ρg
v2
2g(
S2
s2− 1) Svdt − ρgk
v2
2gSvdt −
ωLS
gvdv = 0
(3.135)
Après simplification de (3.135), nous obtenons :
L
gdv = [h −
v2
2g(S2
s2+ k)] dt
(3.136)
C’est l’équation différentielle de l’établissement du régime d’écoulement de l’eau dans un tuyau
dont la section de sortie est constante et qui est soumise à une pression h constante.
Cette équation s’explicite sous la forme : dv
h − (S2
s2 + k)v2
2g
=g
Ldt
qui en posant : v√S2
s2+k
2gh= y
dévient :
dy
1 − y2=
1
2L√2gh(
S2
s2+ k)dt
dont l’intégrale est :
1
2log
1 + y
1 − y=
1
2L√2gh(
S2
s2+ k)t + c
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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64 ESPA /Département Hydraulique
Dans notre cas où v = 0 pour t = 0 , nous trouvons c = 0 nous remplaçons y par sa valeur et nous
obtenons :
t =L
√2gh(S2
s2 + k)
log
1 + √S2
s2+k
2ghv
1 − √S2
s2+k
2ghv
(3.137)
v = √2gh
S2
s2 + k
e√2gh(
S2
s2+k)t
L − 1
e√2gh(
S2
s2+k)t
L + 1
(3.138)
Revenons à la figure 3.04 et écrivons le théorème de Bernouilli depuis le réservoir d’alimentation
jusqu’à l’ouverture, lorsque le regime vm est établi :
pA
ρg+
vm2
2g=
pB
ρg+
vm2
2g+ k
vm2
2g
Et pB
ρg+
vm2
2g=
um2
2g
qui, combinées, donnent :
𝐯𝐦 = √𝟐𝐠𝐡
𝐒𝟐
𝐬𝟐 + 𝐤
(3.139)
Or cette valeur portée dans (3.139) annule le dénominateur du terme sous le signe log de sorte que
nous avons log ∞ et par suite :
tm = ∞ Donc, théoriquement, la vitesse du régime n’est atteinte qu’après un temps infini.
Et le débit qui aura coulé par l’orifice depuis le temps t = 0 où la vitesse était nulle jusqu’au
moment où la vitesse a une valeur quelconque v est :
dq = Svdt Nous remplaçons v par sa valeur (3.138) et nous intégrons, puis nous trouvons le débit :
q =LS
(S2
s2 + k)log
1
1 − (S2
s2 + k)v2
2gh
(3.140)
Ce débit tombant de la hauteur h fait un travail ρgqh . Or, dans le bélier, le but de cet écoulement
est de créer la puissance vive :ωLS
g
v2
2 .Dès lors le rapport de ces deux travaux sera en quelque sorte
le rendement de l’opération. Nous trouvons ce rendement égal à :
η =v2
2gh
S2
s2 + k
log1
1−(S2
s2+k)v2
2gh
(3.141)
L’équation (3.141) nous livre à une conclusion très importante en ce qui concerne le choix de la
vitesse v0 : si nous portons la valeur (3.139) de vm dans l’équation (3.141), nous trouvons que
η = 0. Il en resulte donc que le rendement du bélier serait nul si la vitesse v0 = vm.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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65 ESPA /Département Hydraulique
Conclusion:
1- Il ne faut jamais prendre une valeur de v0 qui est égale à la vitesse du régime vm.
2- Si nous donnons à v
√2gh une valeur constante et nous prenons
S
s égal à un, c’est-à-dire que
la section de l’orifice grand ouvert est égal à celui du tuyau, puis S
s égal à une valeur
quelconque plus grande. Nous trouvons par exemple :
Avec v
√2gh= 0,4
S
s= 1 et k = 0 (pertes nulles)
η = 0,92
Et v
√2gh= 0,4
S
s= 2 et k = 0
η = 0,612
Nous constatons une chute remarquable du rendement provoqué par un etranglement à la sortie.
La section de l’ouverture d’un bélier ne devra donc pas être plus petite que celle du tuyau de batterie.
Elle pourrait même être plus grande à condition que cet avantage compenserait le supplément de
prix.
Donc, suite à notre hypothèse, nous prenons S = s et le rapport v
√2gh= m de la vitesse dans le tuyau
de batterie à la vitesse théorique du régime √2gh, que nous essaierons par la suite de déterminer.
Et c’est ce rapport m qui déterminera la vitesse v0.
Donc v0 = m√2gh = mvm
Ensuite le rendement est le rapport du travail utile au travail moteur. Le travail utile est égal au
poids ρgqu monté au niveau supérieur multiplié par la hauteur d’élévation H ; le travail moteur est
égal au poids ρgqmlivré au niveau inférieur multiplié par la hauteur de chute h. Donc , le rendement
est :
η =qu
qm
H
h
Le traçage de la courbe de rendement a permis de prendre expérimentalement la valeur de v0 comme
nous indique la courbe expérimentale suivante :
Voici par exemple, pour le cas du bélier mis en place à Anjiro :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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66 ESPA /Département Hydraulique
Figure 3.05 : Courbe de rendement en fonction de m
A cause des mauvais réglages et des mauvais dimensionnements, le bélier n’a pas pu avoir un
rendement élevé mais il est quand même à conclure à partir de cette courbe qu’à une certaine valeur
de m, nous obtenons un rendement plus élevé.
Dans notre cas, ce plage est entre m = 0,4 et m = 0,6 , il est à remarquer qu’au-delà de 0,6, le
rendement commence déjà à baisser. La plupart des concepteurs ont pris m = 0,5 qu’ils ont ensuite
vérifié par réglage sur terrain.
Sur ce, dans la suite de notre étude, nous prenons v0opt
vm=
1
2
𝐯𝟎𝐨𝐩𝐭 =𝟏
𝟐𝐯𝐦
(3.142)
Et l’obtention de la valeur de v0 permettra ensuite de calculer la force Fo la résistance du clapet à sa
fermeture.
3.2.2.3 Simplifications des formules établies :
L’expérimentation a permis de simplifier les formules établis ci-dessus sans pour autant changer les
valeurs de chacun des paramètres que nous vérifierons ensuite dans le calcul pratique.
Le modèle de fonctionnement du bélier hydraulique repose essentiellement sur les paramètres
suivants :
Les caractéristiques de la conduite motrice (longueur L et section S) ;
0
0,1
0,2
0,3
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
Ren
dem
ent
m
La courbe de rendement en fonction de m
rendement
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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67 ESPA /Département Hydraulique
L’altitude du bélier (hauteur motrice h et hauteur de refoulement H) ;
Les caractéristiques du clapet de choc (coefficient de raideur K du joint et résistance F0 du
clapet à sa fermeture) ;
Les dimensions du dispositif de refoulement (volume d'air du réservoir d’air et diamètre
D’de la conduite de refoulement).
D'autres paramètres, tels que la course totale (e0) du clapet de choc et la section droite (Sc) de
l'obturateur de ce clapet, sont moins importants.
Pour le calcul pratique, des simplifications dans le tableau ci-dessous peuvent être adoptées :
Phase Temps Vitesse
1
t1 = √2s0
J
v1 = v0 +αt1
2≃ v0
2 t2 = Z ln (
v1
v2) = Z (
∆v
v1) (1 +
∆v
2v1)
v2 = v1 − ∆v
3 t3 =
2L
aN − t2 + tr =
Lv1
a∆v−
1
2Z
∆v
v1
v3 = v1 − 2N∆v ≃ 0
4
t4 = −2Z∆v
(v3 + v4)= −
2Z∆v
(v4 − v3)+
2L
a≃ 2√
ZL
a
v4 = −√v32 +
aZ
L∆v2
5 t5 =
2Lv5
gh
v5 = −v4
6
t6 =L
j√2gh
j
ln
(√2gh
j+ v0)(√
2gh
j− v5)
(√2gh
j− v0)(√
2gh
j+ v5)
=1
j
L
vmln [
1 +v0
vm
1 −v0
vm
] −1
g
L
hv5
≃4
3
1
g
L
hv0
v6 = v0
Tableau 3.01: Tableau de récapitulation des formules des phases du bélier
La durée du cycle :
Nous avons:
tcycle = t1 + t2 + t3 + t4 + t5 + t6
En remarquant que (∆v
v0)
2
est petit devant ∆v
v0 en pratique, nous pouvons écrire :
𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 = 𝐭𝟏 +𝟒
𝟑
𝟏
𝐠
𝐋
𝐡𝐯𝟎 +
𝟏
𝐠
𝐋
(𝐇 − 𝐡)𝐯𝟎 +
𝟏
𝟐𝐠
𝛒
𝐘
𝟏
𝐒
(𝐇 − 𝐡)
𝐯𝟎+ [(
𝐇 − 𝐡
𝐡) + 𝟐] √𝐋
𝛒
𝐘
𝟏
𝐒
(3.143)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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68 ESPA /Département Hydraulique
La durée du cycle dépend essentiellement donc des caractéristiques de la conduite motrice (longueur
L et section S), de l'altitude du bélier (hauteurs h et H) et des caractéristiques du clapet de choc
(coefficient de raideur K = YSc2 du joint et force F0 = C v0
2du clapet).
Le débit moyen refoulé 𝑄𝑅 :
Après simplification de la relation (39), la quantité d’eau V3entrant dans le réservoir d’air s’écrit
comme suit :
V3 =1
2Sv1 (
L
a
v1
∆v− Z
∆v
v1)
En remplaçant v1, ∆v et Z ; nous avons :
𝐕𝟑 = [𝟏
𝟐𝐒
𝟏
𝐠
𝐋
𝐡
𝐡
(𝐇 − 𝐡)𝐯𝟎
𝟐] − [𝟏
𝟐𝐠𝐡 (
𝐇 − 𝐡
𝐡)
𝛒
𝐘]
(3.144)
Or 𝐐𝐑 =𝐕𝟑
𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞
Le débit moyen refoulé dépend essentiellement donc des caractéristiques de la conduite motrice
(longueur L et section S), de l'altitude du bélier (hauteurs h et H) et des caractéristiques du clapet
de choc (coefficient K = YSc2 du joint et force F0 = C v0
2 du clapet).
Après étude de l'influence de chacun de ces paramètres sur le débit QR ; nous constatons que QR est
une fonction :
Croissante de la section S, du coefficient K et de la hauteur h ;
Décroissante de la hauteur H ;
D’abord croissante de la longueur L puis décroissante ;
D’abord croissante de la force F0 puis décroissante.
Pour un joint relativement rigide du clapet de choc Z = 0 ; nous avons les particularités suivantes :
QR en fonction de H s'annule pour une hauteur H particulière vérifiant la relation :
Hmax = h +1
W
a
gv0
(3.145)
Avec W : coefficient d'instantanéité de fermeture du clapet de choc.
QR en fonction de L possède un maximum qui est atteint pour un rapport particulier (mpart)
vérifiant la relation :
(jpart)2 D
λv0t1
1
(Lpart)2 = mpart
Avec :
mpart =v0
vm part
vm part = √2gh
jpart
jpart = 1 + b + c + λLpart
D
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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69 ESPA /Département Hydraulique
Ce qui donne pour solution approchée :
mpart = √1
2gh(1 + b + c)v0
2 + √5
4
λ
Dv0t1
QRmaxi =1
2Sv0
h
(H − h)(1 − mpart
2) (3.146)
La longueur L influe très peu sur le débit moyen refoulé, en-dehors des longueurs extrêmes (cas :
V3 = 0 et cas : v0 = vm ). Diminuer la longueur L fait battre le bélier plus vite mais diminue dans
la même proportion le volume d'eau refoulé par cycle. Cependant, ce cas théorique ne se produit
jamais en fonctionnement optimal lorsque la vitesse v0 est modifiée en même temps que la longueur
L.
QR en fonction de F0 possède un maximum qui est atteint pour un rapport particulier m part
proche de la valeur 0,85 et vérifiant les relations :
mpart = √G + 1,28
G + 2
QRmaxi = Svm
h
(H − h)mpart(1 − mpart
2) (3.147)
Avec :
mpart =v0
vm part
G =jvmt1
L
Cette quantité G, sans unité, est une caractéristique fondamentale du bélier.
Le débit QR en fonction de F0 varie peu autour de la force particulière F0part. En pratique, la force
F0 influe très peu sur le débit moyen refoulé lorsque le rapport m passe de la valeur 0,50 à la valeur
0,85.
Afin de minimiser la fatigue du clapet de choc dans le temps, nous retiendrons donc la valeur m part
= 0,50.
Le rendement global du bélier ou rendement de Rankine :
Si QA,QE , QR désignent les débits volumiques moyens respectivement A débit moyen absorbé, E
débit moyen éjecté et R débit moyen refoulé. Le rendement global du bélier ou rendement de
Rankine vaut alors par définition :
𝛈 =𝐐𝐑
𝐐𝐄
(𝐇 − 𝐡)
𝐡
(3.148)
Par ailleurs, la loi de conservation du débit s’écrit :
QA = QE + QR
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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70 ESPA /Département Hydraulique
D’où :
𝛈 =(
𝐇
𝐡− 𝟏)
(𝐐𝐀
𝐐𝐑− 𝟏)
(3.149)
Il est aussi à remarquer le débit d’eau éjecté est QE =V1+V6
tcycle et le débit d’eau refoulé est déterminé
selon la relation (3.144) et simplifications faites, nous obtenons :
V1 + V6 = Sv0t1 + (2
3
L
ghS(vo opt)
2) − [
1
2gh
ρ
Y(
H − h
h)
2
]
En remplaçant QR et en simplifiant les valeurs, nous obtenons :
𝛈 =(
𝟏
𝟐𝐒
𝐋
𝐠𝐡𝐯𝟎
𝟐) − [𝟏
𝟐𝐠
𝛒
𝐘𝐡 (
𝐇−𝐡
𝐡)
𝟐
]
𝐕𝟏 + 𝐕𝟔
(3.150)
Le rendement global η dépend donc essentiellement des caractéristiques de la conduite motrice
(longueur L et section S), de l'altitude du bélier (hauteurs h et H) et des caractéristiques du clapet
de choc K et F0 du clapet.
Après étude de l'influence de chacun de ces paramètres sur le rendement global η ; nous obtenons
que η est une fonction :
- Croissante de la section S et du coefficient K ;
- D’abord croissante de la longueur L puis décroissante ;
- D’abord croissante de la hauteur h puis fortement décroissante ;
- D’abord croissante de la hauteur H puis faiblement décroissante ;
- D’abord croissante de la force F0 puis décroissante.
Pour un joint relativement rigide du clapet de choc (K grand donc Z = 0), nous avons en plus les
particularités suivantes :
Le rendement de Rankine η fonction de L possède un maximum qui est atteint pour un
rapport particulier mpart vérifiant la relation :
mpart = √1
2gh(1 + b + c)v0
2 + √15
8
λ
Dv0t1
(3.151)
Le rendement de Rankine η fonction de h possède un maximum qui est atteint pour un
rapport particulier (m part) vérifiant les relations :
mpart = (G′
G′ + 1)
1/4
ηmax = 1 − mpart2
Avec :
G′ =jv0t1
L
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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71 ESPA /Département Hydraulique
mpart =v0
vm part
vm part = √2ghpart
j
(3.152)
Le rendement global η en fonction de H s'annule pour une hauteur H particulière vérifiant
la relation :
Hmax = h +1
W
a
gv0
Le rendement global η fonction de H possède un maximum qui est atteint pour une hauteur
H particulière (H part).
En se plaçant autour du point de fonctionnement optimal v0opt du bélier et lorsque la quantité t1hg
v0L
est petite devant 1, H part vérifie les relations :
Hpart = h [1 + 2S (1
4
k"
ghvo opt
2) (K
Sc2) (
1
ρL) (
v0L
gh)
2
]
1/3
ηmax =3
4[1 −
k"v02
4g(H − h)]
(3.153)
Le rendement global η fonction de F0 possède un maximum qui est atteint pour un rapport
particulier (m part) vérifiant les relations :
mpart = (G
G + 3)
1/4
avec
mpart =v0
vm part et G donné par la relation : G =
jvmt1
L
3.2.3 Les conditions nécessaires pour un fonctionnement optimal du bélier
3.2.3.1 La durée du cycle :
Pour un joint relativement rigide du clapet de choc, en choisissant un fonctionnement optimal de la
vitesse v0 du bélier, la relation (3.143) se simplifie en :
(𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞)𝐨𝐩𝐭𝐢𝐦𝐚𝐥
= 𝐭𝟏 +𝟏
𝐠
𝐋
𝐡𝐯𝟎𝐩𝐭 [
𝟒
𝟑+
𝐡
(𝐇 − 𝐡)]
(3.154)
3.2.3.2 Formule simplifiée de QR : le débit moyen de refoulement :
De façon générale, pour un joint relativement rigide du clapet de choc (K grand donc Z = 0), en se
plaçant autour du point de fonctionnement optimal du bélier, les relations (3.120) et (3.69) se
simplifient en :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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72 ESPA /Département Hydraulique
𝐐𝐑 =𝟏
𝟐𝐒𝐯𝟎𝐨𝐩𝐭
𝟑𝐡
𝟒(𝐇−𝐡)
𝟑𝐡
𝟒(𝐇−𝐡)+
𝟑𝐭𝟏𝐠𝐡
𝟒𝐋𝐯𝟎𝐨𝐩𝐭+ 𝟏
(3.155)
3.2.3.3 Formule simplifiée du rendement Rankine η :
De façon générale, pour un joint relativement rigide du clapet de choc (K grand donc Z = 0), en se
plaçant autour du point de fonctionnement optimal v0opt du bélier ; la relation (3.150) se simplifie
en :
𝛈𝐨𝐩𝐭𝐢𝐦𝐚𝐥 =𝟑
𝟒[𝟏 + (
𝟑
𝟐
𝐭𝟏𝐡𝐠
𝐯𝐨𝐩𝐭𝐋)]
(3.156)
Remarque : Le rendement global du bélier ne peut donc pas dépasser la valeur 3/4 (pour t1 proche
de zéro seconde), avec une valeur optimale de 2/3 (pour des valeurs usuelles de t1).
3.2.3.4 Formule simplifiée de débits moyens éjecté QE et absorbé QA:
Compte-tenu de (3.144), (3.149) et (3.150) pour un joint relativement rigide du clapet de choc (K
grand donc Z = 0), en se plaçant autour du point de fonctionnement optimal v0opt du bélier ; QE et
QA se simplifient respectivement en :
𝐐𝐄𝐨𝐩𝐭 =
𝟏
𝟐𝐒𝐯𝐨𝐨𝐩𝐭 (𝟏 +
𝟑𝐭𝟏𝐡𝐠
𝟐𝐯𝟎𝐋)
𝟏 +𝟑
𝟒(
𝐡
𝐇−𝐡) +
𝟑𝐭𝟏𝐡𝐠
𝟒𝐯𝟎𝐋
(3.157)
QA opt =
1
2Svo opt (1 +
3
4(
h
H−h) +
3t1hg
2v0L)
1 +3
4(
h
H−h) +
3t1hg
4v0L
(3.158)
3.2.3.5 La puissance utile Pu :
La puissance utile Pu pour monter l'eau d'une hauteur (H - h) s'exprime par :
𝐏𝐔 = 𝛒𝐠(𝐇 − 𝐡)𝐐𝐑
Compte-tenu de à compléter (QR opt) ; pour un joint relativement rigide du clapet de choc (K grand
donc Z = 0), en se plaçant autour du point de fonctionnement optimal v0opt du bélier et pour une
quantité 𝟑𝐭𝟏𝐡𝐠
𝟒𝐯𝟎𝐋 petite devant 1, cette relation s'écrit :
𝐏𝐔𝐨𝐩𝐭 =𝛒𝐠𝐒𝐯𝐨𝐨𝐩𝐭𝐡
𝟑(𝐇−𝐡)
𝟖𝐡(𝐇−𝐡)
𝐡+
𝟑
𝟒
(3.159)
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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73 ESPA /Département Hydraulique
3.2.3.6 Recommandations pour un fonctionnement optimal :
Les paramètres essentiels ayant une conséquence directe sur le tcycle, QR et 𝛈 sont L, S, K = Y Sc2,
h, H, F0 = Cv02.
Chacun de ces paramètres influe relativement peu sur le temps de cycle tcycle, dans la mesure où
nous nous éloignons des temps de cycle extrêmes (cas : v0 = vm et cas : h = H).
En pratique, selon l'installation et la taille du bélier, tcycle varie de 0,7 s à 4 s ;
- L'augmentation de la section S de la conduite motrice ou de la raideur du joint du clapet de
choc de coefficient K donne un rendement global 𝛈 et un débit moyen refoulé QR plus
grands ;
- L'augmentation de la longueur L de la conduite motrice donne d'abord un rendement global
et un débit moyen refoulé plus grand, et qui dégrade ensuite ces deux caractéristiques ;
- L'augmentation de la hauteur motrice h du bélier donne d'abord un rendement global et un
débit moyen refoulé plus grands, et qui dégrade ensuite le rendement global ;
- L'augmentation de la hauteur de refoulement H du bélier donne d'abord un rendement global
plus grand et un débit moyen refoulé plus petit, et qui dégrade ensuite ces deux
caractéristiques ;
- L'augmentation de la résistance F0 du clapet de choc à sa fermeture donne d'abord un
rendement global et un débit moyen refoulé plus grands, et qui dégrade ensuite ces deux
caractéristiques.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
-----------------------------------
74 ESPA /Département Hydraulique
Les recommandations pour la construction et l’installation du bélier
hydraulique
4.1 Les conditions de fonctionnement du bélier :
Les conditions de fonctionnement théoriques d'un bélier hydraulique sont les suivantes :
4.1.1 Alimentation continue en eau
Le bélier ne doit pas s'arrêter à cause des obstacles ou par manque d'eau dans la conduite motrice.
Pour cela :
- L'eau doit être propre, sans corps étrangers flottants (herbes, feuilles...) ou immergés
(solides, petits animaux...).
Solution : utiliser un système de filtre à l’entrée de la conduite de batterie. Si l’eau est assez
turbide et présentant de nombreux débris, des grillages de pré-filtre sont nécessaires afin de ne
pas colmater rapidement le filtre.
- L'eau ne doit pas contenir de poches d'air, dont l'élasticité dégraderait l'onde de choc dans
la conduite motrice (avec réduction du débit refoulé) et limiterait également le recul de l'eau
dans la conduite motrice (avec risque d'arrêt du bélier lorsque le clapet de choc ne s'ouvre
plus) ;
Solution : s'assurer que la conduite motrice est bien étanche et ne possède aucun tronçon à courbure
négative et que la conduite motrice est remplie d’eau.
- L'eau doit être disponible en permanence, en étiage comme en période de crue.
4.1.2 Fermeture du clapet de choc
A la fin de la phase 1, le clapet de choc doit impérativement se fermer, sous peine d'interrompre le
cycle de fonctionnement du bélier. Pour cela :
Le clapet de refoulement doit déjà être fermé, ce qui correspond à un écart positif de pression de
part et d'autre de ce clapet, soit :
ρg (H - h) > 0
Ou encore :
h/H < 1
La vitesse de l'eau dans la conduite motrice ne doit jamais atteindre le régime permanent, ce qui
correspond à la condition :
v1 <vm
Donc :
v0 / vm< 1
4.1.3 Ouverture du clapet de refoulement
A la fin de la phase 2, le clapet de refoulement doit impérativement s'ouvrir, sous peine
d'interrompre le cycle de fonctionnement du bélier. Pour cela, nous devons avoir :
(∆p)1 > ρ g (H - h) + (F2 / s') (4.01)
Avec ∆h1 =∆p1
ρg
où F2 est la résistance du clapet de refoulement à son ouverture à la fin de la phase 2,
et s' est la section droite de l'obturateur du clapet de refoulement.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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75 ESPA /Département Hydraulique
Nous supposons que le clapet de refoulement est bien réglé de façon à ce que la pression mécanique
(F2 / s') soit négligeable par rapport à la différence de pression statique égale à : ρg(H - h).
Pour cela, le poids total du clapet de refoulement ne doit pas être excessif et le ressort de
compression doit avoir une raideur non excessive ainsi qu'une longueur sous charge non trop
réduite. Sous ces conditions, la condition théorique d'ouverture du clapet de refoulement est
équivalente à la condition suivante :
v0> (g/a) (H-h)
En pratique, le clapet de choc ne se ferme pas instantanément, induisant une variation initiale de
pression (∆p)1 inférieure à la variation théorique. La condition pratique d'ouverture du clapet de
refoulement s'écrit alors :
v0> (1/W) (g/a) (H-h) (4.02)
4.1.4 Fermeture du clapet de refoulement
A la fin de la phase 3, le clapet de refoulement doit impérativement se fermer, sous peine
d'interrompre le cycle de fonctionnement du bélier. Cette condition est toujours vérifiée vu que la
vitesse de l'eau dans la conduite motrice diminue à chaque passage de l'onde de pression.
4.1.5 Ouverture du clapet de choc
A la fin de la phase 4, le clapet de choc doit impérativement s'ouvrir, sous peine d'interrompre le
cycle de fonctionnement du bélier. Juste après la fermeture du clapet de refoulement, la dernière
onde descendante N dans la conduite motrice (dépression (∆h)N) se réfléchit sur le clapet de choc
également fermé. Ce qui a pour conséquence de changer le signe de la variation de vitesse de l'eau
(∆v)N sans changer le signe de la variation de pression (∆h)N. Le clapet de choc s'ouvre alors sous
la double dépression (d'intensité égale à 2 (∆h)N). Pour cela, cette dernière doit être suffisante et
vérifier la condition suivante :
Avec
∆𝐡 =∆𝐩
𝛒𝐠
2 (∆p)N + (F3 / Sc) > ρg h
Où F3 est la résistance du clapet de choc à sa fermeture à la fin de la phase 3. Par ailleurs, aux pertes
de charges près dans le clapet de refoulement, cette dépression vaut approximativement :
(∆p)N = ρg(H - h)
Une condition de fonctionnement suffisante est donc la suivante : h
H<
2
3
(4.03)
Remarque : Cette relation est un peu différente de celle donnée par tous les auteurs dans la mesure
où ils supposent a priori que l'ouverture du clapet de choc se produise par la dépression incidente et
non par la dépression réfléchie. Dans ce cas, la condition de fonctionnement est la suivante :
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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76 ESPA /Département Hydraulique
h
H<
1
2
(4.04)
4.1.6 Renouvellement de l’air dans la cloche
Sous la pression statique due à la colonne d'eau dans la conduite de refoulement (p statique = patm
+ ρgH), l'air de la cloche se dissous lentement dans l'eau jusqu'à saturation. L’idéale est d’utiliser
un ballon à vessie afin d’atteindre le rendement maximal.
4.1.7 Résistance de toute l'installation aux sollicitations mécaniques
Toute l'installation, en particulier la cloche à air, doit résister aux sollicitations mécaniques quatre
types :
- La Pression limite :
Tous les composants (conduite, coude, té, raccord, réduction, vanne, manomètre, cloche, clapet...)
doivent résister à cette pression limite.
Tous les composants doivent être parfaitement étanches à l'air à l'eau et, à la fois
- Les chocs et les vibrations
Les chocs et les vibrations induites altèrent toutes les fixations. Il convient notamment de freiner
toutes les vis (écrou Nylstop).
-La fatigue des organes en mouvement
Certains organes en mouvement fatiguent vite s'ils ne sont pas bien choisis et/ou dimensionnés.
- L’usure des organes en mouvement
Des organes en mouvement l'un par rapport à l'autre s'usent rapidement si leur conception et/ou leur
matériau est mal choisi à l’exemple du clapet de choc et du guidage de l'obturateur des clapets.
4.2 Recommandations pour l’installation du bélier :
Les conditions pratiques pour construire et installer correctement un bélier hydraulique sont les
suivantes :
4.2.1 Le collecteur d'eau ou la prise d'eau :
Le collecteur d'eau a pour fonction de fournir au bélier un volume d'eau permanent, renouvelé et
propre. Il doit, en particulier :
- Etre muni d'un trop-plein afin d'évacuer l'eau de source excédentaire ;
- Etre muni d'une vidange placée au fond afin de pouvoir nettoyer facilement le collecteur ;
- Etre séparé en deux chambres par une cloison centrale de hauteur légèrement inférieure à
l'arrivée d'eau de source, afin de ne pas envoyer de l’air dans la conduite motrice ;
- Avoir une grille de filtrage à l'entrée de la conduite motrice afin d'empêcher le passage des
poissons et des déchets flottants ;
- Avoir un couvercle ou un toit au-dessus du collecteur pour pallier à la chute des feuilles ;
- Avoir suffisamment un fond situé au-dessous de l'entrée de la conduite motrice afin de la
protéger des déchets solides (vase, sable, gravier, etc.)] ;
- Avoir suffisamment un niveau d'eau situé au-dessus de l'entrée de la conduite motrice afin
de l'alimenter en continu en évitant la formation d'un tourbillon (vortex) qui introduirait de
l'air ;
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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77 ESPA /Département Hydraulique
- Avoir une grille anti-vortex à l'entrée de la conduite motrice afin de retarder au maximum
la formation du vortex d'air qui se formerait éventuellement si le niveau d'eau dans le
collecteur est trop proche de cette entrée ou si ce niveau d'eau baisse de façon
exceptionnelle.
4.2.2 La conduite motrice :
La conduite motrice a une double fonction : acheminer l'eau vers le corps du bélier et entretenir une
onde de choc puissante (coup de bélier) pour pouvoir refouler un maximum d'eau à chaque cycle.
Elle doit, en particulier :
- Avoir une section S la plus grande possible pour avoir un débit refoulé maximal, mais non
excessive pour ne pas épuiser le débit source ;
- Avoir une longueur L relativement petite sans l’être excessivement ;
- Etre réalisée en matériaux rigides tels que tuyaux d'acier ou de fonte afin de résister aux
chocs ;
- Avoir le moins de coudes et de courbes latérales possible ;
- Etre parfaitement étanche, avec une pente régulière et sans contre-pentes. Au cas où, la
parie en amont de la conduite motrice est percée (causé en général par des gaz issus de
certaines eaux chargées de carbonate de chaux), il conviendra de surveiller et de changer
cette conduite ;
- Etre munie d'une vanne d'arrêt située en aval de la conduite, côté bélier, afin de permettre
un isolement et un démontage facile du bélier ou vidange de la conduite en cas
d’intervention nécessaire.
Recommandation : Une conduite motrice en matériau de type PEHD ou PVC rigide est un bon
exemple de choix pratique et économique, seulement pour de faibles hauteurs de refoulement H.
Pour des hauteurs importantes, il est nécessaire de choisir une conduite en fonte ou acier procurant
une grande vitesse d'onde a dans la conduite motrice. Cette grande vitesse d'onde engendre un coup
de bélier suffisamment puissant pour élever l'eau refoulée à la hauteur souhaitée H (avec H maxi =
h + W (a/g) v0) compte-tenu de la vitesse de l'eau v0 dans la conduite motrice imposée par la hauteur
motrice h.
4.2.3 Le corps du bélier :
Le corps du bélier a pour fonction de relier physiquement les différents composants (conduite
motrice, clapet de choc, clapet de refoulement, cloche à air, conduite de refoulement). Il doit, en
particulier :
- Etre situé à une hauteur motrice h satisfaisant la triple condition suivante :
o Hauteur suffisante pour que l'onde de choc dans la conduite motrice puisse ouvrir
le clapet de refoulement ;
o Hauteur la plus grande possible pour avoir un débit refoulé maximal ;
o Hauteur non excessive pour que le clapet de choc puisse se rouvrir
automatiquement ;
- Etre conçu pour engendrer, de façon idéale, une onde de choc plane et perpendiculaire à
l'axe de la conduite motrice. Trois conceptions existent : la cloche à air peut être placée en
amont, en aval ou au même niveau du clapet de choc ;
- Avoir des pièces mobiles (clapets de choc et de refoulement) bien résistant aux chocs et aux
attaques corrosives de certaines eaux ;
- Avoir des ressorts résistant bien à l'eau (par exemple, en acier inox) ;
- Avoir des boulons facilement dévissables, même après vingt ans de fonctionnement, par
exemple en enduisant les vis et les intérieurs d'écrou ;
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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78 ESPA /Département Hydraulique
- Etre fixé sur une structure solide et bien horizontal.
4.2.4 Le clapet de choc :
Il a pour fonction de se fermer rapidement dès que la vitesse de l'eau dans la conduite motrice atteint
un seuil prédéterminé. Il doit, en particulier :
- Etre conçu pour résister aux frottements, chocs et fatigue sur un grand nombre de cycles ;
- Avoir une section optimale de passage de l'eau entre l'obturateur et le corps du clapet ;
- Avoir, si possible, un obturateur le plus léger qu’il soit pour des fermetures et des ouvertures
rapides ;
- Etre parfaitement étanche en position fermée pour ne pas induire un coup de bélier médiocre
;
- Avoir une résistance à la fermeture F0 et une course totale e0 particulièrement bien ajustée
et réglable de l’extérieur ;
- Etre conçu pour que ces deux réglages (F0 et e0) soient totalement indépendants de façon à
pouvoir régler facilement le bélier sur site ;
- Etre conçu pour que le flux d'eau dans la conduite motrice vienne, de façon idéale, percuter
l'obturateur perpendiculairement à la surface de son chapeau ;
- Avoir un joint dont la raideur soit maximale. L'idéal est d'avoir un contact sans joint (métal-
métal), l'obturateur et son siège se durcissant mutuellement par martelage (ou écrouissage
ou matage).
4.2.5 Le clapet de refoulement :
Le clapet de refoulement a pour fonction de s'ouvrir largement et rapidement au passage de l'eau
vers la cloche à air, puis de se fermer immédiatement dès que la vitesse de l'eau traversant le clapet
devient insuffisante. Il doit, en particulier :
- Etre conçu pour résister aux frottements, chocs et fatigue sur un grand nombre de cycles ;
- Avoir un obturateur le plus léger possible avec une technologie bien étudiée pour des
fermetures et ouverture rapides ;
- Avoir un large flux (grande section de passage de l'eau) entre l'obturateur et le corps du
clapet pour induire une faible perte de charge singulière (et donc un grand volume d'eau
refoulé dans la cloche ;
- Etre parfaitement étanche en position fermée pour ne pas laisser l'eau refluer en arrière.
4.2.6 La cloche à air a une double fonction :
La cloche à air a une double fonction : emmagasiner à chaque cycle un maximum d'eau injecté en
un minimum de temps, et amortir les chocs dans la partie haute du bélier (dispositif anti-bélier).
Elle doit, en particulier :
- Etre conçue (ainsi que toute l'installation, y compris la conduite motrice) pour résister à la
pression limite ;
- Etre parfaitement étanche, à la fois, à l'eau et à l'air, au niveau des assemblages entre pièces
;
- Avoir un volume d'air suffisant ;
- Etre conçue pour que l'air en excès dans la cloche soit résorbé automatiquement (par
exemple, en plaçant le départ de la conduite de refoulement au-dessus du clapet de
refoulement, de façon à ce que l'air en excès soit entraîné par l'eau de refoulement) ;
- Avoir un système de vidange de l'eau en cas de montée accidentelle de celle-ci dans la
cloche.
Partie II : Etude théorique du fonctionnement du bélier hydraulique
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79 ESPA /Département Hydraulique
4.2.7 Le système de renouvellement d'air dans la cloche
Le système de renouvellement d'air dans la cloche a pour fonction de renouveler l'air qui se dissout
progressivement dans la cloche sous la pression de refoulement.
Il doit, en particulier :
- Etre conçu pour renouveler automatiquement cet air par un reniflard, une pompe à air ou
tout autre moyen approprié ;
- Avoir un dispositif de réglage extérieur du débit d'air aspiré.
Recommandation : Pour un fonctionnement optimal, un bélier à reniflard, avec une cloche d’air,
doit être vidangé une fois par semaine afin de le réalimenter en air.
4.2.8 La conduite de refoulement :
La conduite de refoulement a pour fonction d'acheminer l'eau de la cloche vers le réservoir
supérieur. Elle doit être particulièrement :
- Avoir un diamètre D’suffisant ;
- Ne pas avoir de contre-pentes qui piègeraient l'air dans les "dos d'âne" de la conduite et
empêcheraient l'eau de remonter ; si cette situation ne peut pas être évitée compte-tenu des
ondulations du terrain, il faut placer des purgeurs d'air automatiques au point haut de chaque
"dos d'âne" de la conduite.
4.2.9 Le réservoir supérieur :
Le réservoir supérieur a pour fonction de stocker l'eau refoulée en attente de consommation
courante. Il doit principalement :
- Etre situé au-dessus des zones de consommation de l'eau afin de permettre un écoulement
par gravité vers ces zones ;
- Etre muni d'un trop-plein afin d'évacuer l'eau excédentaire ;
- Etre muni d'une conduite de recyclage pour ne pas gaspiller l'eau qui sort du trop-plein.
PARTIE III :
CONCEPTION D’UN
NOUVEAU MODELE DE
BELIER HYDRAULIQUE
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
-------
80 ESPA / Département Hydraulique
Dimensionnement du bélier hydraulique
En effectuant une évaluation des béliers existants, sur leur mode d’installation, leur
fonctionnement, leur rendement et leur coût, nous avons apporté des améliorations par rapport à
ces points.
Le calcul suivant intéressera plus particulièrement les organes travaillant dans le relevage d’eau
en utilisant le système de bélier hydraulique étant donné qu’il donne des résultats plus généraux et
plus précis que les abaques utilisés par la plupart des fabricants.
5.1 Calcul du bélier :
5.1.1 Les données initiales :
Les données initiales dont nous disposons en général sur un bélier en projet sont les suivantes :
- QA mini : débit source minimal obtenu en général en période d'étiage ;
- QR : débit moyen refoulé correspondant au besoin de consommation en eau en sortie du
réservoir supérieur ;
- h : hauteur motrice entre le collecteur et le bélier ;
- H : hauteur de refoulement entre le bélier et le réservoir supérieur ;
- L : longueur moyenne de la conduite motrice ;
- L’: longueur moyenne de la conduite de refoulement.
5.1.2 Démarche du calcul :
Nous nous plaçons, naturellement, à l'optimum de la vitesse du fluide dans la conduite motricev0 =vopt.
Pour une installation donnée, les paramètres n, λ, b, c, a, H, QA mini, λ’, L’sont connus et le ratio
k est à imposer. Nous calculerons ensuite les inconnus suivants : hmaxi, L, vo, S, K, Vair(atm) et
D’.
5.1.2.1 Calcul de h et L :
Pour un fonctionnement optimal, il est nécessaire d’avoir une hauteur motrice h plutôt grande mais
respectant la condition d’ouverture du clapet de choc h = h maxi et inférieur à H/2.
En pratique, les auteurs présentent une fourchette (basse et haute) pour la longueur L. La longueur
L n'étant pas déterminante dans l'optimisation d'un bélier ; nous pouvons prendre arbitrairement :
L = nh
Et d’après (3.151), nous prenons en général n = 6 à 10
5.1.2.2 Calcul de vo et D :
D’après (3.142) v0 =1
2vm =
1
2√
2gh
j
Avec j = 1 + b + c + λL
D
Le calcul du diamètre D se fait par la méthode itérative suivante :
Compte-tenu de vm, la vitesse optimale vo opt s’écrit :
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
-------
81 ESPA / Département Hydraulique
v0 = f(D) (5.01)
Avec
f(D) = (1
2
gh
j)−
1
2 :
Pour une alimentation continue en eau telle que au point de fonctionnement optimal (v0 opt) du
bélier:
k QA mini > QBopt
D’où :
D < F(y)
Avec :
F(y) = (
y
k1(k2 +
y
2)
k2 + y)
−1/2
Où y =1
v0
Et k1 =π
8
kQA mini ; k2 =
2
3(
1+3h
4(H−h)
gt1h
L
)
La fonction F(y) étant inversible et par ailleurs croissante quand y s’accroit, la relation à compléter
s’écrit :
y> F-1(D)
Ce qui s'écrit encore, compte-tenu de la relation :
v0< 1/F-1(D)
avec : 1
F−1(D)=
1
(k1D2 − k2 + √(k1D2)2 + (k2)2)
Compte − tenu de ces relations et quand (S maxi donc D maxi), la recherche de la solution pour
v0 et D se ramène donc à la recherche du zéro de la fonction g(D) telle que :
g(D) = f(D) - 1/F-1(D). (5.02)
La méthode classique de dichotomie consiste à choisir deux diamètres (notés p et q) qui encadrent
un zéro de la fonction g(D) et, à chaque itération, à choisir l'un des deux intervalles [p, D] ou [D,
q], D = (p + q)/2 étant le milieu de l'intervalle [p, q]. Vu que g(D) est continue avec un seul zéro
entre p0 et q0, la méthode converge toujours vers la solution avec toutefois une vitesse de
convergence relativement lente (linéaire). La méthode consiste à appliquer successivement les 4
étapes suivantes :
1- Calcul du milieu de l'intervalle : D = (p + q)/2 ;
2-Calcul de g(D) ;
3- Si |g(D)| très petit, alors D est la solution recherchée ;
4- Sinon nous remplaçons p par D si g(D). g(p) > 0, et q par D dans le cas contraire, puis nous
retournons en (1).
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
-------
82 ESPA / Département Hydraulique
5.1.2.3 Vérification de la contrainte de l'onde de choc suffisante :
A la fin de phase 2, le clapet de refoulement doit impérativement s'ouvrir, sous peine d'interrompre
le cycle de fonctionnement du bélier. La condition théorique d'ouverture du clapet de refoulement
est équivalente à la condition suivante :
v0 >g
a(H − h)
(5.03)
En pratique, le clapet de choc ne se ferme pas instantanément, induisant une variation initiale de
pression qui est inférieure à la variation théorique. La condition pratique d'ouverture du clapet de
refoulement s'écrit alors :
v0 >1
W
g
a(H − h)
(5.04)
Avec W coefficient d'instantanéité de fermeture du clapet de choc (W < 1). Ce coefficient dépend
fortement de la technologie utilisée pour résister à la fermeture du clapet de choc durant sa course.
Pour une technologie à résistance constante (clapet rappelé par son poids propre, poids additionnel
ou contrepoids extérieur), W vaut généralement 0,9. Pour une technologie à résistance croissante
(clapet rappelé par ressort), W vaut généralement 0,5 voire moins.
5.1.2.4 Calcul de K :
K étant le coefficient de raideur du joint du clapet de choc ; pour un rendement maximal, il faut
un clapet de choc avec un joint de raideur K la plus grande possible. Si K grand, la constante de
temps Z=0 ; le volume d’eau refoulé dans la cloche à air serait maximal.
K est de l’ordre de 5 à 5 106 N/m.
5.1.2.5 Calcul de Vair(atm) et D' :
Il est important de bien dimensionner le dispositif de refoulement afin de :
- Protéger l'installation des coups de bélier éventuels. L'absence totale d'air dans la cloche est
dangereuse. L'eau de la conduite de refoulement s’oppose à une inertie qui permettrait à un
coup de bélier de s'établir dans cette conduite et de l'endommager. Souvent, dans ce cas, le
clapet de refoulement perd son étanchéité. Le bélier continue, cependant, de battre mais sans
refouler de l'eau et à une cadence anormalement rapide. Il convient donc de dimensionner
toute l'installation (conduite motrice, corps du bélier, cloche à air) afin qu'elle résiste à la
pression effective maximale pouvant survenir dans la cloche.
- Interdire une montée excessive de la pression dans la cloche. Si le dispositif de refoulement
est bien dimensionné, le volume d'eau introduit dans la cloche à chaque cycle durant la phase
3 est intégralement chassé dans cette conduite durant les phases 8 puis 7. Dans le cas contraire
(volume d'air insuffisant ou conduite de refoulement trop étroite ou partiellement bouchée),
le volume d'air comprimé dans la cloche se réduit en deçà de la normale. La pression de l'air
dans la cloche, devenant supérieure à la normale, contribue alors à chasser l'excédent d'eau
pendant le ou les cycles qui suivent. Ainsi, durant les premiers cycles du démarrage du bélier,
la cloche monte en pression et devient capable, seulement après, de refouler intégralement le
volume d'eau introduit dans la cloche à chaque cycle. La cloche garde ensuite cette pression à
la fin de chaque phase 7 de refoulement. Ce fonctionnement anormal revient à augmenter
artificiellement la hauteur de refoulement H, ce qui dégrade sensiblement le rendement global
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
-------
83 ESPA / Département Hydraulique
η et le débit moyen refoulé QR du bélier. En outre, dans le cas limite où la pression pR(7)
deviendrait excessive, l'onde de choc dans la conduite motrice n'est plus suffisante pour ouvrir
le clapet de refoulement. Le bélier continue alors de fonctionner mais ne pompe plus d'eau
vers le réservoir supérieur. Afin d'interdire toute montée excessive de la pression dans la
cloche, nous définissons un ratio Rr > 1de montée de pression de la cloche :
Avec Rr =(PR(7)−Patm)
ρgH.
En pratique, ce ratio ne doit jamais dépasser la valeur 1,1.
Le ratio Rr étant maintenant fixé, ainsi que la longueur de refoulement L' souvent imposée par le
terrain, il reste à trouver la valeur optimale du diamètre de refoulement D' et du volume d'air au
démarrage du bélier Vair(atm).
L'expression générale (4.110) après simplification de PR(7)fournit dans un premier temps la valeur
minimale de Vair(atm) (en prenant D' = ∞) et la valeur minimale de D' (en prenant Vair(atm) =
∞). Ce qui s'écrit :
Vair(atm)mini =1
PatmE avec E =
2
SL12
ρv02
(Rr−h
H)(Rr−1)
(Rr+PatmρgH
)2
Et D′mini = (FL′
E)
1
5 avec F =
16
π2SL1
2ρv0
2λ′
tcycle2g(HRr−h)(Patm+ρgHRr)2
- Permettre l'ajout d'un volume d'air supplémentaire (rehausseur). En pratique, il faut pouvoir
ajuster le couple ( Vair(atm), D') de façon optimale, notamment en rajoutant, si nécessaire, un
rehausseur entre la cloche et la base du bélier. Cette astuce augmente le volume d'air
Vair(atm)et permet de compenser un diamètre D' trop petit et souvent non modifiable (cas
d'une installation existante). Pour cela, nous définissons un ratio Rc de sensibilité de la cloche.
En pratique, nous nous fixe la valeur Rc = 1/2 pour avoir une souplesse confortable dans
l'ajustement mutuel de Vair(atm)et de D'.
Le volume d’air et le diamètre optimal s’écrit alors :
Vairopt = Vair(atm)mini ∗ (1 +1
5RC)
D′opt = D′mini ∗ (1 + 5RC)1/5
(5.05)
5.1.2.6 Réglage du clapet de choc avec un Fo optimale :
Comme le clapet de choc de ce bélier est réalisé par ajout d'un poids modulable, nous devons
aussi calculer le poids à ajouter en fonctionnement optimal.
En fonctionnement optimal, nous avons : v0 =1
2vm
Donc : F0opt = Fm (v0opt
vm2 )
2
=1
4Cvm
2
Le choix d’un clapet de choc d'axe vertical est souvent plus facile et F0 réalisée par ajout d'un
poids modulable.
Dans ce cas, si Mm désigne le supplément de masse nécessaire pour équilibrer le clapet de choc
de masse Mclapet en régime permanent, alors la masse optimale Mopt à rajouter vaut :
Mopt + Mclapet =1
4(Mm + Mclapet)
(5.06)
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
-------
84 ESPA / Département Hydraulique
Remarque : Cette solution présente comme avantage une mise en œuvre simple. En revanche,
l'alourdissement du clapet de choc diminue son accélération J et augmente donc sa durée t1 de
fermeture. Ce qui dégrade indirectement le rendement global η du bélier et le débit moyen refoulé
QR. Le réglage nécessite, par ailleurs, un calcul théorique basé sur la connaissance de Mclapet.
5.2 Quelques recommandations pour le clapet de choc :
Il faut :
Un clapet de choc le plus léger possible
Nous remarquons, en effet, que le débit moyen refoulé et le rendement global sont d'autant plus
grands que la durée t1 de fermeture du clapet de choc est plus petite. Le clapet de choc doit donc
posséder une grande accélération J et en conséquence une petite masse.
Remarque : cette condition ne peut pas être remplie si nous faisons le choix, par ailleurs, d'un
réglage de la résistance F0 du clapet de choc à sa fermeture par ajout de poids modulables sauf
respect de F0opt.
Un clapet de choc dont la course totale e0 est bien réglé. Nous pouvons remarquer toutefois
que cette course est un compromis entre :
- Une course pas excessivement petite pour ne pas trop augmenter la perte de charge
singulière f du clapet et dégrader la vitesse de l'eau en régime permanent vm, la vitesse
optimale de l'eau v0opt et le débit moyen refoulé ;
- Une course pas excessivement grande pour ne pas trop augmenter la durée t1 de la
fermeture du clapet de choc et dégrader le débit moyen refoulé.
Un clapet de choc dont la surface du chapeau est disposée, de façon idéale,
perpendiculairement au flux d'eau de la conduite motrice ;
Il convient, en effet, de profiter pleinement de l'ensemble des forces de pression et de quantité de
mouvement qu'exerce l'eau sur le clapet de choc en position ouverte. Et il est toujours gagnant de
maximiser la force (hydrodynamique) de quantité de mouvement s'exerçant sur le chapeau du
clapet.
Un clapet de choc dont la section droite de l'obturateur Sc est optimale.
D’après la conclusion du choix de la section de l’obturateur, nous pouvons remarquer toutefois
que cette section est un compromis entre :
- Une section pas excessivement grande pour ne pas trop augmenter la perte de charge
singulière f de ce clapet et dégrader la vitesse de l'eau en régime permanent vm, la vitesse
optimale de l'eau et le débit moyen refoulé ;
- Une section pas excessivement petite pour ne pas diminuer en trop la force de l'eau sur le
clapet et avoir une fermeture trop lente du clapet donnant un coup de bélier médiocre et
dégraderait le débit moyen refoulé.
En pratique, nous veillerons à avoir une section droite de passage du flux d'eau autour de
l'obturateur approximativement égale au tiers de la section droite du flux d'eau en amont dans le
clapet.
5.3 Dimensionnement du bélier hydraulique :
5.3.1 Les conditions initiales du bélier :
QAmini = 1l/s
H= 6m
h=0,8m
L’= 5m
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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85 ESPA / Département Hydraulique
L=1,1m
h <H
2= 3m
5.3.2 Calcul de L, vo, S, K, Vair(atm) et D’:
Comme indiquer L= nh avec n=10
Mais comme la condition du terrain n’a pas permis la réalisation de cette hypothèse, nous avons
pris
L=1,10m
Calcul de vo :
v0 =1
2vm =
1
2√
2gh
jAvec j = 1 + b + c + λ
L
D
Et b = 2 ; c = 2 et λ = 0,01
Donc vm = 1,72 m/s et v0 = 0,86 m/s
Calcul de S la section de la conduite motrice :
Par calcul itératif de g(D) = f(D) - 1/F-1(D), nous avons :
Dcalculé est égal à 0,034m ; or selon la recommandation, la conduite de batterie doit avoir la plus
grande section possible mais inférieure à la section de l’obturateur du clapet de choc, donc prenons
le diamètre normalisé :
D = 0,04m c’est-à-dire une section S = 0,001 m2
Vérification de la contrainte d’onde de choc :
Il faut que :
v0 >1
W
g
a(H − h)
Calcul de a, la vitesse de propagation des ondes :
a =1
√ρ(1
ε+
D
Ee)
avec χ =1
ε= 10−9 m2/N, E = 1,4.109 N/m2 et e = 0,03m
Donc a = 316 m/s
Le système de réglage du clapet de choc est réalisé avec des ajouts de poids modulable d’où :
W= 0,9. Donc :
v0 > 0,18 𝑚/𝑠 La contrainte d’onde de choc est vérifiée.
Le choix de K : il est primordial de choisir un joint de raideur K élevé, à titre d’exemple,
nous avons pris K = 5. 106N/m
Calcul de Vair(atm) et D’:
Avec Patm=101325 Pa ; Rr =1,1
Vair(atm)mini = 0,21 l
Avec J = 1m/s2
Y = 3,12. 109N/m5
tcycle = 0,6 s
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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86 ESPA / Département Hydraulique
Et D’mini = 0,021m
Pour un fonctionnement optimal,
Rc = 0,5
Vairopt = 2,21 l Soit un diamètre de 35mm pour un tuyau de 0,6 m de longueur. Dans ce mémoire, nous avons pris
un tuyau de 63mm de diamètre avec une longueur de 0,6 m pour plus de sécurité en cas de
bouchage du reniflard.
D′opt = 0,012 m
Le diamètre D′ adopté est de 20mm.
Calcul de la pression limite :
La cloche à air et également toute l'installation, y compris la conduite motrice doit résister à la
pression limite comme suit :
Pression limite = ρgh + ρav0W
Dans notre cas, Pression limite = 334818 pa
Calcul des masses à ajouter pour un fonctionnement optimal :
Mopt + Mclapet =1
4(Mm + Mclapet)
Mclapet = 150g ; Mm = 790g donc Mopt = 100g
Avec les rondelles de 25 g, il nous faut 4 rondelles et 2 écrous.
Le rendement théorique du bélier :
A une hauteur de H = 6m, nous avons un débit de refoulement QR=0,01l/s
Donc le rendement global est de 6,4%.
En respectant toutes les conditions de fonctionnement optimal avec H=6m ; nous pouvons avoir
un débit de refoulement QR=0,052l/s donc un rendement global de 36%.
Remarque : Pour la conception du bélier hydraulique, des dimensions normalisées ont été
adoptées. Mais en général, cela n’affecte pas le rendement du bélier à l’exception de la longueur
de la conduite de batterie.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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87 ESPA / Département Hydraulique
Choix et mode d’assemblages des pièces
Il est capital de bien choisir les matériaux constituant le bélier hydraulique afin d’assurer sa
pérennité et d’éviter l’effet de rouille.
6.1 Critère de choix des matériaux constituants le bélier
Durant la conception de ce bélier hydraulique, quelques critères restent très importants à
considérer :
- Le coût du bélier hydraulique ;
- La durée de vie ;
- Le coût d’exploitation ;
- La facilité de maintenance ;
- Le rendement.
6.1.1 Choix du bélier par rapport au coût :
Etant donné que le bélier est une pompe de relevage d’eau fonctionnant avec aucun apport
d’énergie, mais éjectant une quantité considérable d’eau, les matériaux constituants le bélier
doivent être inoxydables. A Madagascar, l’inox, le laiton, le PVC et le PEHD restent les matériaux
inoxydables les plus utilisés dans l’adduction d’eau potable. Certains matériaux peuvent être
énumérés mais restent très difficile à chercher chez les fournisseurs locaux.
Dans le cadre de ce mémoire, un coût minimum de bélier a été particulièrement le principal but de
l’étude. Sur ce, nous nous focaliserons davantage sur ce point. L’inox est un matériau déjà très
réputé et n’est pas difficile à chercher. Le principal inconvénient réside cependant dans le coût de
ce matériau. Le laiton présente également le même problème. Il est très adapté à des installations
fonctionnant à haute pression, mais le coût de ces matériaux sur le marché est élevé. En revanche
les fabrications chinoises de ces matériaux sont à éviter.
Sur ce, deux matériaux restent adaptés à ce projet : le PVC et le PEHD. Entre ces deux matériaux,
le PVC reste le moins cher et la plus facile à trouver sur le marché. D’où l’adoption de celui-ci
pour la plupart des constituants du bélier.
A part le PVC, le laiton et l’inox sont également adoptés par leur coût moyen et leur résistance
aux chocs.
6.1.2 Choix du bélier par rapport à la durée de vie :
La durée de vie du bélier est aussi nécessaire pour la pérennité du système hydraulique mis en
place. Avec une maintenance régulière et non négligée, ce bélier hydraulique a une durée de vie
moyenne de 15 ans voire plus. Trois pièces sont les plus sensibles : le joint du clapet de choc, le
clapet de choc et le raccord taraudé mâle en PVC entre le clapet de choc et le té.
Il ne faut pas choisir un clapet de choc en PVC. Il faut opter pour un matériau très résistant. Sur le
marché, le laiton est le matériau le moins cher et très robuste pour les coups de bélier. D’où le
choix du laiton pour le clapet de choc et le clapet anti-retour.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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88 ESPA / Département Hydraulique
6.1.3 Choix du bélier par rapport au coût d’exploitation :
Le coût d’exploitation du bélier est très faible, étant donné qu’il ne requiert aucun apport d’énergie,
ni d’entretiens très fréquent. Le seul entretient à effectuer reste le remplacement du joint de clapet
de choc à son usure et de quelques pièces comme des raccords en PVC, des vannes. Le coût de la
maintenance est estimé à 160 000,00 Ariary par an. Cependant, il est capital de choisir des pièces
locales.
6.1.4 Choix du bélier par rapport au rendement :
Sur le plan rendement, le choix du matériau PVC ne porte aucun préjudice au rendement dans le
cas où la contrainte d’onde de choc utile est atteinte. Dans le cas contraire, nous devons utiliser
une conduite motrice rigide comme celle en acier galvanisé, inox, …. Cependant, le coût de
l’installation augmentera également.
6.2 Structure du bélier
6.2.1 Les constituants du bélier
Les pièces assemblées formant le bélier :
- Une conduite motrice en PVC de 40mm de diamètre avec une longueur L = 1,1m ;
- Un coude de 45° en PVC de diamètre 40 mm ;
- Un té de 90° en PVC de diamètre 40mm ;
- Une crépine de puits femelle de 1-1/4 de pouce ;
- Une tige filetée en inox de diamètre 6mm ;
- Un coude de 90° en PVC de diamètre 40mm ;
- Un manchon double PVC de diamètre 40mm ;
- Une réduction galva 40-3/4’’ ;
- Un clapet anti-retour ressort en laiton ¾’’ ;
- Deux (2) mamelons en laiton ¾’’ ;
- Une réduction PVC- laiton ¾’’- 32mm ;
- Deux (2) tés de 90° en PVC de diamètre 32 mm ;
- Deux (2) manchons filetés mâle en PVC de 25-1/2’’ ;
- Une vanne RBS en galva ½’’ ;
- Une vanne papillon à bille en galva ½’’ ;
- Un bouchon en PVC de diamètre 63 mm ;
- Une réduction en PVC 50 × 63 × 40 ; - Un manchon en PVC de diamètre 63 mm ;
- Un nez filetage mâle ½’’ × 22 × 20 ; - Un collier sans fin 16/27
- Un tuyau en polyéthylène de 20mm avec une longueur de 1m ;
- Un tuyau en PEHD de 20mm de longueur de 4m ;
- Dix (10) rondelles en acier ;
- 6 écrous de 6mm (4 chanfreinés).
Les constituants du bélier pendant ses essais sur un site :
- Une conduite motrice de 40mm de 1,1m de longueur ;
- Une crépine de puits en laiton modifié formant le clapet de choc ;
- Un clapet anti-retour en laiton ;
- Une cloche d’air en PVC de 60mm de diamètre de 0,6 m de longueur ;
- Une conduite de refoulement en PEHD de 20mm de diamètre de 4m de longueur ;
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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89 ESPA / Département Hydraulique
- Une conduite souple de 20mm de diamètre de 1m de longueur ;
6.2.2 Structure du bélier :
Figure 6.01 : Bélier hydraulique conçu
Le clapet de choc
Le clapet de choc est une crépine de puits en laiton modifié. Un perçage de cette dernière a été
nécessaire afin de souder bar brasure sur le clapet une tige fileté de 6mm de diamètre. La tige
portera ensuite les poids supplémentaires pour équilibrer la vitesse de l’eau.
Le clapet de refoulement
Le clapet de refoulement est un clapet anti-retour en laiton de ¾’’. C’est un clapet à ressort, qui
évite le retour de l’eau de la cloche dans le corps de la pompe.
Le réservoir d’air ou cloche d’air
C’est un tuyau en PVC de diamètre 63mm fermé par un bouchon de 63mm de diamètre.
6.3 Mode d’assemblages des pièces
L’assemblage des pièces en PVC s’est fait à l’aide de l’utilisation de la colle standard GIRFIX, en
introduisant un morceau de tuyau entre les deux pièces consécutives. Tandis que les pièces
taraudées et filetées sont assemblées avec des fillasses.
Le clapet de choc est une crépine de puits modifiée. La crépine est percée afin de mettre en place
une tige filetée de 6mm de diamètre. Cette tige est soudée par brasure sur le clapet de la crépine
de puits, et portera ensuite les poids modulables afin d’avoir Fo optimale.
Deux vannes sont mises en place du côté du refoulement de l’eau afin de vidanger la cloche d’air
et d’augmenter la pression dans la cloche lors du démarrage du bélier.
Un petit trou de 1,6mm est placé sur le mamelon en laiton en bas du clapet anti-retour servant de
reniflard pour le bélier.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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90 ESPA / Département Hydraulique
Figure 6.02 : Crépine non modifiée
Figure 6.03 : Colle PVC
Figure 6.04 : Crépine modifiée
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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91 ESPA / Département Hydraulique
Figure 6.05 : Corps du clapet de choc
Le renouvellement de l’air dans la cloche d’air :
Sous la pression statique due à la colonne d'eau dans la conduite de refoulement (p statique = patm
+ ρgH), l'air de la cloche se dissout lentement dans l'eau jusqu'à saturation (environ 0,02 litres d'air
dissous par litre d'eau à 20°C et quelle que soit la pression statique). Les eaux de source très pures
et froides absorbent des quantités d'air importantes, le contraire des eaux de rivière.
Il est nécessaire de renouveler automatiquement cet air dissous qui s'échappe à chaque cycle avec
l'eau refoulée par la conduite de refoulement (plusieurs litres d'air par mois selon les béliers).
Pour le cas de ce bélier, un reniflard est placé généralement juste en dessous du clapet de
refoulement, un petit trou de 1,5mm de diamètre.
Conditions de fonctionnement : Le clapet de choc doit se fermer rapidement (afin d'induire un
coup de bélier de bonne qualité suivi d'une dépression de même qualité). La distance entre la sortie
du reniflard et le piège à air doit être relativement petite (inférieure à 3 cm environ), et sans aucune
niche ni contre-pente pendant la migration de l'air aspiré, afin que ce dernier ne soit pas chassé au
cycle suivant par le flux d'eau qui redescend dans la conduite motrice.
Réglage du débit d'air : Un pointeau est généralement utilisé, lequel permet également de contrôler
visuellement si l'orifice n’est pas bouché.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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92 ESPA / Département Hydraulique
Essais et mesures
7.1 Procédé de mesure :
Nous avons procédé aux mesures qui suivent :
- Pour une longueur L de la conduite motrice ;
- Pour une hauteur h fixée ;
- Pour une hauteur de refoulement choisie ;
- Pour une position de la course e0 déterminée ;
- Et une masse modulable Mopt.
Nous mesurons :
- Le débit moteur ;
- Le débit refoulé ;
Nous calculons :
- Le temps de fermeture du clapet de choc ;
- La surpression maximale
Nous changeons ensuite la course e0 ;
Nous varions la hauteur de refoulement pour la même hauteur de chute ;
Nous varions la hauteur motrice pour L constante et refaire toutes les mesures précédentes ;
Une fois terminée toutes les mesures ; nous changeons la longueur de la conduite ;
Difficulté : Le bélier hydraulique réalisé et le site d’expérimentation ne permettent pas de
réaliser toutes ces étapes d’où les résultats des essais très limités.
7.2 Résultats des mesures :
1er essai :
Mesure
QA= 1l/s
h = 0,8m
L = 1,1m
Masse des rondelles = 225 g
Avec e0= 0,008m
Résultats :
Le débit d’eau refoulé selon la hauteur de refoulement :
Hauteur de
refoulement H [m]
Débit refoulé QR [l/s] Rendement en débit
[%]
Rendement global
[%]
1,7 0,04 5 5
3,5 0,035 4 12
Tableau 7.01: Résultats du premier essai
Le temps de la fermeture du clapet de choc est de 0,14 s, ce qui peut causer un débit un peu faible.
Pour optimiser le bélier, il faut alléger le poids sur la tige filetée et diminuer la pente de la conduite
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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93 ESPA / Département Hydraulique
motrice en augmentant sa longueur. Le rendement global obtenu avec une hauteur de refoulement
de 3,5m est de 12%.
La hauteur maximale pouvant être atteinte pour un rendement nul (c’est-à-dire aucune quantité
d’eau ne sort en refoulement) est de 35m.
2ème essai :
Mesure :
QA= 1l/s
h = 0,8m
L = 1,1m
Masse des rondelles = 200 g
Avec e0= 0,009m
Résultats :
Nous constatons que le bélier fonctionne pendant un temps de 60 s et s’arrête.
D’après analyse sur terrain, la valeur de la course e0 ne doit pas être inférieure à 0,006m et ne doit
pas être supérieure à 0,008m.
Conclusion : Avec une course inférieure à 0,006 m, le temps de fermeture du clapet devient trop
petit, et le coup de bélier devient anormalement très rapide. Ce qui est à l’origine d’un débit de
refoulement très faible et l’arrêt du bélier.
Avec une course supérieure à 0,008m, l’eau dans le corps de la pompe aura une difficulté à fermer
le clapet de choc. Mais la vitesse de l’eau ne demeure pas le seul problème. Ce résultat est aussi
causé par la tige filetée qui n’effectue pas un mouvement vertical.
Il faut bien placer la tige filetée et choisir un bloc de masse stable pour remplacer les rondelles.
3ème essai :
Mesure :
QA= 1l/s
h = 0,8m
L = 1,1m
Masse des rondelles = 356,97 g
Avec e0= 0,008m
Contrainte sur terrain :
Les mesures effectuées ne sont pas exactes du fait de l’existence d’une fuite d’eau au niveau du
raccord du tuyau de refoulement.
Résultats :
Hauteur de
refoulement H [m]
Débit refoulé QR [l/s] Rendement en débit
[%]
Rendement global
[%]
3 0,011 1,2 3
7,5 0,007 1 6
Tableau 7.02: Résultats du troisième essai
Le temps de fermeture du clapet de choc est de 0,18 s. Ce qui est à l’origine d’un débit faible. Pour
optimiser le bélier, il faut diminuer la pente de la conduite motrice en augmentant sa longueur. En
effet, le débit devient très faible lorsque la vitesse de l’eau dans la conduite motrice est proche de
la vitesse du régime vm. Il est donc nécessaire d’installer le bélier hydraulique avec les conditions
d’installation optimales.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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94 ESPA / Département Hydraulique
4ème essai :
Mesure :
QA= 1l/s
h = 0,3m
L = 1,31m
Masse des rondelles = 95,2 g
Avec e0= 0,008m
Contrainte sur terrain :
Les mesures effectuées ne sont pas exactes du fait de l’existence d’une fuite d’eau au niveau du
raccord du tuyau de refoulement et la conduite de batterie présente une contre-pente à cause des
difficultés sur terrain.
Résultats :
Hauteur de
refoulement H [m]
Débit refoulé QR [l/s] Rendement en débit
[%]
Rendement global
[%]
7 0,01 1 24,24
8 0,011 1,11 28,55
Tableau 7.03: Résultats du quatrième essai
En diminuant la pente de la conduite motrice, le rendement du bélier devient plus grand. La
fréquence de la fermeture du clapet de choc devient plus rapide et le débit refoulé va être plus
important.
7.3 Conclusion
L’installation à opter pour un fonctionnement optimal :
Hypothèses :
QA= 1l/s
h = 0,8m
L = 8 m
H=3,5m
Masse des rondelles = 40 g
Avec e0= 0,008m
Résultats calculés :
D’après calcul, le débit de refoulement maximal pouvant être atteint est de 0,1 l/s avec un temps
de fermeture de 0,13 s, un rendement de débit de 9,8% et un rendement global de 34,67%.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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95 ESPA / Département Hydraulique
Etude économique et financière
8.1 Le coût du bélier hydraulique réalisé :
Le but de la conception est de fournir un bélier à moindre coût adapté aux petits villages de
Madagascar. Il est alors très important de calculer le coût du bélier hydraulique.
Les pièces principalement constituées en PVC pression ont un prix largement intéressant par
rapport aux autres matériaux mais avec une durée de vie de 15 à 20 ans.
Le coût des pièces assemblées est résumé dans le tableau suivant :
Designation Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Coude pression 45° U 1 4 167 4 167
Té 90° U 1 5 000 5 000
Embout PVC U 1 2 000 2 000
crépine de puit 1-1/4 U 1 41 300 41 300
tige fileté inox D6 m 0,2 5 000 1 000
rondelles D12 U 10 400 4 000
rondelles D8 U 4 150 600
rondelle lourd U 1 400 400
coude 90° U 1 3 333 3 333
Manchon U 1 3 500 3 500
Reduction galva U 1 3 500 3 500
Clapet anti-retour 3/4'' U 1 22 000 22 000
mamelon laiton U 2 1 500 3 000
vanne D15 U 1 8 000 8 000
vanne D15 U 1 12 000 12 000
Té 90° 32mm U 2 2 500 5 000
Manchon fileté D25- 1/2'' U 2 2 500 5 000
bouchon pression d63 U 1 5 000 5 000
Tuyau D63mm m 1 3 000 3 000
Manchon a pression U 1 3 000 3 000
Nez filetage male U 1 1 667 1 667
Colle GIRFIX U 1 9 000 9 000
Tuyau D40 m 0,5 5 667 2 833
Gebasoin 500
Fillase 500
Tuyau D30 m 0,5 3 000 1 500
Total 150 800
Tableau 8.01: Coût des pièces constituants le bélier hydraulique
Le coût total des pièces, qui constituent le corps du bélier, est de 150 800 Ariary.
Comme les pièces ont été modifiées, des mains d’œuvres ont été effectuées. Le coût total des mains
d’œuvre se résume dans le tableau qui suit :
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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96 ESPA / Département Hydraulique
Désignation Unité Quantité Prix unitaire [Ar]
Prix total
[Ar]
Perçage de la crépine U 1 3 000 3 000
Brasure U 1 5 000 5 000
Perçage D1,5 mm U 1 3 000 3 000
Total 11 000
Tableau 8.02: Coût des mains d’œuvres effectuées lors de la conception
Le coût total du bélier hydraulique est alors estimé à 161 800,00 Ariary.
8.2 Comparaison du bélier hydraulique conçu et le bélier hydraulique installé à
Antaninandro
Afin de justifier l’hypothèse du « bélier à moindre cout », il s’avère utile de comparer le coût du
bélier hydraulique conçu et le bélier hydraulique installé à Antaninandro Anjiro.
8.2.1 Etude du bélier hydraulique installé :
Le bélier hydraulique installé dans le village d’Antaninandro, dans la commune rurale de Sabotsy-
Anjiro, a été inspiré du bélier hydraulique du Groupe de travail sur les techniques de
développement (WOT) de l’Université de Twente en Pays-Bas à quelques détails près. Les détails
des modifications effectuées seront énumérés dans le choix des pièces à employer.
8.2.1.1 Description de l’installation du bélier sur terrain
Le bélier hydraulique mis en place consiste à l’approvisionnement en eau du village d’Antaninadro
en utilisant comme source l’eau superficielle à une centaine de mètre du village. Le système mis
en place comprend depuis la prise jusqu’à la distribution :
- Une prise ;
- Un ouvrage de régulateur de débit ;
- Un canal d’amené vers un bassin de retenu ;
- Un bassin de retenu ;
- Une conduite de batterie ;
- Une pompe bélier ;
- Une conduite de refoulement enterrée ;
La prise :
Il s’agit d’une déviation de l’eau ayant pour rôle d’alimenter en eau le bassin de retenu qui va à
son tour alimenter le bélier en eau. Elle se place à la rive gauche, à une altitude de 934 m.
L’ouvrage de régulateur de débit :
C’est un ouvrage en béton situé juste à l’entrée du chenal menant vers le bassin de retenu.
Il est composé d’une rainure verticale moulée sur le béton sur laquelle des poutrelles amovibles
sont mises en place. En cas de crue, il suffit juste de mettre en place les poutrelles afin de réguler
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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97 ESPA / Département Hydraulique
le débit entrant dans le chenal et de même en période d’étiage. Il est aussi nécessaire d’enlever les
poutrelles.
Figure 8.01 : Régulateur de debit
Le canal d’amené :
C’est un canal à surface libre. Il a été mis en place pour conduire l’eau dans le bassin de retenu.
Sa section est trapézoïdale et il a été construit de manière à adoucir la vitesse de l’eau pour éviter
une érosion.
Le canal s’étend sur une longueur de 5,75 m ayant une pente de 3,5m/m.
Le débit d’eau arrivant dans le bassin est obtenu par la formule de Manning-Strickler :
Q = KSR2/3I1/2
Avec Q : le débit arrivant au bassin de retenu en m3/s ;
S : la section mouillée en m2 ;
R : le rayon hydraulique en m ; I : la pente du fond du canal enm/m.
Le débit de ce canal d’amené est alors de 0,003 m3/s soit de 3 l/s.
Ce débit est atteint lorsque nous ne mettons pas en place les poutrelles. En revanche, durant le
projet, nous avons régulé la prise de façon à avoir un débit de 1 l/s afin de pouvoir décanter l’eau
à un moment suffisant et de laisser un débit minimum de 1,5 l/s pour l’aval.
Le bassin de retenu ou le collecteur :
C’est un bassin en terre de 1,45 m de longueur, de 0,63 m de largeur, de 0,6 m de hauteur à son
entrée et 0,4 m à sa sortie et sur laquelle se place la crépine reliée au tuyau de batterie.
Pour le bélier mis en place, un débit minimal de 0,95 l/s est nécessaire pour son fonctionnement
normal. Le bassin a un volume de 0,456 m3 permettant avec un débit de 0,95 l/s, un temps de
décantation de 7mn.
Le bassin de retenu est mis en place afin d’alimenter la pompe bélier. C’est aussi une sorte de
prétraitement ayant pour rôle de décanter les grosses particules apportées par l’eau afin d’assurer
sa clarté et d’éviter l’obstruction de la crépine.
En cas de débordement du bassin, un canal a été construit à gauche du bassin afin d’évacuer le
débit d’eau en excès.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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98 ESPA / Département Hydraulique
Figure 8.02 : Bassin de retenu
La conduite de batterie :
C’est la conduite qui relie le collecteur ou le bassin de retenu au corps de la pompe bélier. Son
diamètre dépend du type de bélier utilisé. Mais dans le cadre de ce projet, le tuyau employé est un
tuyau PVC souple de 2,5m de longueur et de 40 mm de diamètre.
A l’entrée de la conduite de batterie se place une crépine afin de retenir les particules non
décantées. La crépine avec clapet anti-retour 33/42 est reliée à un tuyau PVC de diamètre nominal
40mm, par un manchon PEHD mixte taraudé raccord femelle de diamètre 40mm. Elle est ensuite
raccordée à la conduite de batterie par un manchon PEHD mixte taraudé raccord femelle de
diamètre 40mm.
Figure 8.03 : Crépine dans le collecteur
Le corps de la pompe bélier :
Le corps de la pompe est fixé sur une dalle sur laquelle des étriers ont été mis en place afin de le
garder immobile pendant les vibrations causées par les coups de bélier.
Les composants du corps de pompe :
Le tuyau en PVC souple de diamètre 40mm est raccordé au corps de la pompe par un raccord à
embout cannelé laiton 40 femelle 40/49 qui sera serré par un collier de serrage.
Le raccord à embout cannelé laiton 40 femelle 40/49 :
Caractéristiques du raccord :
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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99 ESPA / Département Hydraulique
- Raccord pour tuyau polyéthylène PTR femelle
- Filetage 40-49
- Taraudage 40-49
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
Raccord laiton fileté mamelon réduit mâle :
Caractéristiques :
- Famille de raccord : mamelon
- Genre des embouts : mâle-mâle
- Raccordement : à visser
- Diamètre filetage 1 : 40/49
- Diamètre filetage 2 : 20/27
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
- Inégal
Les tés femelles taraudés égaux :
Le té est la pièce qui relie le raccord réduit au clapet de batterie crépine et au clapet anti-retour.
Caractéristiques :
- Genre des embouts : femelle-femelle-femelle
- Raccordement : à visser
- Diamètre taraudage : 20/27
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
- Egal
Le raccord laiton fileté mamelon réduit mâle :
C’est la pièce qui sert de raccord entre le té égal 20/27 et le clapet de batterie crépine 26/34.
Caractéristiques :
- Famille de raccord : mamelon
- Genre des embouts : mâle-mâle
- Raccordement : à visser
- Diamètre filetage 1 : 20/27
- Diamètre filetage 2 : 26/34
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
- Inégal
Le clapet de batterie ou le clapet de choc :
Dans ce projet, le clapet de choc est muni d’un ressort et d’une tige filetée de 6mm de diamètre
sur laquelle se place des rondelles et des écrous en cas de besoin de masse supplémentaire. C’est
un clapet de type femelle avec une dimension 26/34.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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100 ESPA / Département Hydraulique
Figure 8.06 : Bélier installé à Antaninandro
La crépine :
C’est une crépine mâle de dimension 26/34.
Caractéristiques :
- Genre d’embouts : mâle
- Raccordement : à visser
- Diamètre filetage : 26/34
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
Figure 8.04 : Raccord
à embout cannelé laiton 40 femelle
40/49
Figure 8.05 : Crépine de puits
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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101 ESPA / Département Hydraulique
Raccord laiton fileté mamelon réduit mâle :
C’est la pièce qui sert de raccord entre le té égal 20/27 et le clapet anti-retour 26/34. Sur ce raccord
est placé un petit trou de 1mm destiné à l’entrée d’air pendant la phase de dépression pour
compenser l’air dissous dans l’eau durant la phase de refoulement.
Caractéristiques :
- Famille de raccord : mamelon
- Genre des embouts : mâle-mâle
- Raccordement : à visser
- Diamètre filetage 1 : 20/27
- Diamètre filetage 2 : 26/34
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
- Inégal
Le clapet anti-retour
Le clapet anti-retour valve femelle à femelle. Il permet à un fluide de circuler, grâce à lui-même,
dans une seule direction.
Caractéristiques :
- Matériau : laiton
- Taille : 26/34
- Type de fil : femelle × femelle
- Max pression statique : 1MPa = 10bar
- Max température de fonctionnement : 120°C
Raccord laiton fileté mamelon réduit mâle :
C’est la pièce qui sert de raccord entre le clapet anti-retour 26/34 et le tuyau réservoir d’air de
diamètre 40mm par coincement avec adjonction d’un téflon.
Caractéristiques :
- Famille de raccord : mamelon
- Genre des embouts : mâle-mâle
- Raccordement : à visser/ et à serrer par un collier de serrage
- Diamètre filetage 1 : 26/34
- Diamètre lisse 2 : 40/49
- Conditionnement : une pièce
- Matière du raccord : Laiton
- Inégal
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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102 ESPA / Département Hydraulique
Figure 8.07 : Corps de la pompe
La conduite de refoulement :
La conduite de refoulement est composée de deux types de tuyaux :
- Un tuyau polyéthylène goutte à goutte de 100m de longueur et de diamètre intérieur 15
mm qui relie le réservoir d’air, ou plus précisément le tuyau d’air, à un autre tuyau de
diamètre 15/19 ;
- Un tuyau de 3m en polyéthylène assure le transport de l’eau refoulé entre le tuyau goutte à
goutte à la cuve de filtration.
Figure 8.08 : Conduite de refoulement
8.2.1.2 Vérification par calcul du bélier :
Les conditions initiales du bélier mis en place à Antaninandro sont les suivantes :
QA mini : débit source minimal en m3/s obtenu pendant la période d'étiage ;
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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103 ESPA / Département Hydraulique
QAmini = 0,001m3/s = 1l/s
QR : débit moyen refoulé en m3/s correspondant au besoin de consommation en eau en sortie du
réservoir supérieur.
QR = 0,011 l/s
h: hauteur motrice entre le collecteur et le bélier en m ;
h = 2 m
H : hauteur de refoulement entre le bélier et le réservoir supérieur en m ;
H = 3 m
L : longueur moyenne de la conduite motrice en m ;
L = 2,5 m
L' : longueur moyenne de la conduite de refoulement en m ;
L′ = 100 m
Calcul de la perte de charge au niveau de la conduite de batterie
La perte de charge singulière :
Les pertes de charges singulières présentes dans la conduite de batterie sont :
- La perte de charge au niveau de la crépine
- La perte de charge au niveau de 2 manchons PEHD mixte taraudé
- La perte de charge au niveau du raccord à embout cannelé laiton 40
- La perte de charge au niveau du raccord laiton fileté mamelon réduit mâle
- La perte de charge au niveau des tés femelles taraudés égaux
ΔHS = kU2
2g
(8.01)
Avec k = 5 ; nous obtenons 𝚫𝐇𝐒 = 𝟎, 𝟏𝟏𝟕𝐦
La perte de charge linéaire :
La perte de charge linéaire se calcule comme suit :
- Calcul du nombre de Reynold
- Calcul de λ
- Calcul de la perte de charge linéaire
Calcul du nombre de Reynold :
Re =UD
ν
(8.02)
D : le diamètre de la conduite de batterie [m] ;
U : la vitesse moyenne [m/s] ;
ν : la viscosité cinématique de l’eau [m2/s].
Re = 30255 ; nous sommes en régime turbulent
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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104 ESPA / Département Hydraulique
Calcul de λ
Équation de Colebrook-White :
1
√λ= −2log (
εD⁄
3,7+
2,51
Re√λ)
(8.03)
λ : coefficient de perte de charge linéaire ;
ε : rugosité absolue de la paroi interne de la conduite [m] ;
D : diamètre intérieur de la conduite [m] ;
Re : nombre de Reynolds.
Par itération, nous obtenons pour ε D⁄ = 0,075 m , 𝛌 = 𝟎, 𝟎𝟐𝟑𝟒𝟑𝟔
Calcul de la perte de charge linéaire
ΔHL = λL
2gDU2
(8.04)
ΔHL : la perte de charge linéaire [m]
Donc 𝚫𝐇𝐋 = 𝟎, 𝟎𝟎𝟕 𝐦
Calcul de la vitesse de l'eau dans la conduite motrice, en régime permanent :
vm = √2gh
j
(8.05)
Avec j = 1 + b + c + λL
D
Donc 𝐯𝐦 = 𝟏, 𝟕𝟕𝐦/𝐬
Calcul de la vitesse v0 de l'eau dans la conduite motrice, à l'équilibre du clapet de choc :
Il s'agit de la vitesse réelle de l'eau (en m/s) en début de la fermeture du clapet de choc. Compte-
tenu des simplifications adoptées, cette vitesse se calcule comme suit :
𝐯𝟎 =𝐠
𝐡
𝐋(
𝟔𝟎
𝐍𝐛𝐦− 𝐭𝟏)
𝟒
𝟑+
𝐡
(𝐇−𝐡)
(8.06)
Avec :
𝐍𝐛𝐦 : étant le nombre de battements du bélier par minute
Après réglage du bélier hydraulique, nous avons eu 92 battements du clapet de choc par minute.
D’où 𝐯𝟎 = 𝟎, 𝟕𝟒𝐦/𝐬
Le rapport 𝐦 =𝐯𝟎
𝐯𝐦= 𝟎, 𝟒𝟑
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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105 ESPA / Département Hydraulique
La durée du cycle :
D’après la relation (3.143) ; la durée du cycle calculée est de 1,23 s ; d’où la diminution très
excessive du débit d’eau refoulé.
Avec le calcul de la durée optimale, d’après la relation à (3.154), pour le bélier à Anjiro, une durée
de cycle de 0,65s est idéale.
Débit moyen refoulé 𝑸𝑹 :
Nous avons:
𝐐𝐑 =𝐕𝟑
𝐭𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞
Et après calcul, nous obtenons, avec une accélération du clapet de choc assez faible, le débit mesuré
sur terrain qui est de 0,011 l/s.
Avec des conditions de fonctionnement optimales : 𝐭𝟏 = 𝟎, 𝟏𝐬 et 𝐯𝐨𝐨𝐩𝐭 ; nous pouvons avoir un
débit de refoulement de 0,26 l/s.
Pour une technologie à résistance constante c’est-à-dire un clapet rappelé par son poids propre,
poids additionnel ou contrepoids extérieur, W vaut généralement 0,9.
La hauteur maximale de refoulement pouvant être atteinte pour un débit de refoulement nul d’après
la relation (3.145) est donc de 25m.
La vitesse de propagation des ondes a dans la conduite motrice est de 269 m/s.
Le rendement global du bélier
D’après la relation (3.150), le rendement du bélier installé à Anjiro est estimé à 7%.
8.2.2 Présentation du système hydraulique mise en place
8.2.2.1 Etude des besoins en eau du village d’Antaninandro
Les habitants dans le village sont au nombre de 93 et se répartissent en 11 toits. La majorité des
habitants sont encore des enfants de 1 à 13 ans.
Le taux d’accroissement annuel est estimé à 1,89%.
Avec une projection de 15 ans, le nombre de la population est estimé à 123 personnes.
En considérant un besoin en eau de 30l/j/pers, le besoin en eau du village est de 3695l/j.
8.2.2.2 Les unités de traitement de l’eau
Après analyse de l’eau brute de la source à l’Institut pasteur de Madagascar, les unités de traitement
suivantes ont été adoptées : (à mettre en place les résultats des analyses de l’eau à traiter)
- Une sédimentation par un bassin de rétention ;
- Un système de tamisage ;
- Une cuve de filtration ;
- Une désinfection par chloration.
La sédimentation :
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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106 ESPA / Département Hydraulique
C’est un bassin en terre de 1,45 m de longueur, de 0,63 m de largeur, de 0,6 m de hauteur à son
entrée et 0,4 m à sa sortie sur lequel se place la crépine reliée au tuyau de batterie. Il permet la
sédimentation des substances en suspension dans l’eau. Un nettoyage, une fois par semaine,
s’avère nécessaire afin de garder le volume du bassin de sédimentation.
Le tamisage :
La crépine joue le rôle d’un tamis. Elle permet d’empêcher l’entrée de toutes sortes de débris non
décantés afin de ne pas perturber le fonctionnement du bélier hydraulique
Une cuve de filtration :
Dans notre cas, la filtration constitue la deuxième étape dans le processus de clarification de l’eau
après la décantation et avant la désinfection.
La filtration est le processus qui consiste à faire passer l'eau à travers les couches d'un matériau
poreux pour enlever les matières en suspension et les microorganismes pathogènes.
Plus précisément, la filtration lente ou la filtration biosable est une méthode d'épuration biologique
qui consiste à faire passer l'eau à traiter à travers un lit de matériau filtrant à une vitesse de 0,1 à
0,3 m/h. Le matériau filtrant le plus approprié est le sable.
A la surface du lit de sable se forme une mince couche appelée "membrane biologique". Cette
mince couche superficielle est essentielle car c'est là que le processus d'épuration se déroule.
Le filtre lent joue deux rôles bien distincts : d’une part, il retient les matières en suspension par
filtration et d’autre part, il constitue un support bactérien permettant un traitement biologique, à
savoir une consommation des matières organiques, des microorganismes pathogènes et des
éléments chimiques spécifiques comme l’ammoniac, le fer et le manganèse conduisant à un
changement de la composition chimique de l’eau, par les bactéries qui sont développés sur le sable.
Dimensionnement du filtre :
De manière plus pratique, la conception d’un filtre se fait par rapport à quatre éléments importants
: la vitesse superficielle de filtration, la profondeur, la granulométrie des matériaux filtrants et la
composition du filtre.
Après calcul, la dimension du filtre est :
La vitesse de filtration est de 0,12m/h, donc la perte de charge calculée est de 0,065 m avec un
coefficient de perméabilité de K = 310−4m/s ;
Dans le cadre de ce projet, nous avons utilisé une cuve de filtration cylindrique en polyéthylène
ayant les caractéristiques suivantes :
Diamètre = 0,63 m
Hauteur = 0,77 m
Volume = 240 litres
De ce fait, avec la perte de charge de 0,065 m, la hauteur de la couche filtrante ne doit pas dépasser
0,66m car un filtre biologique exige la présence d’une hauteur d’eau de 0,05m au-dessus du filtre
à sable.
Les composants du filtre :
Essentiellement, le filtre biologique est composé de :
- Une cuve de filtration constituée d’un corps de filtre et d’un couvercle ajusté afin
d’empêcher la contamination et les parasites indésirables ;
- Un diffuseur qui évite la perturbation de la couche de sable de filtration et protège la couche
biologique quand l'eau est versée dans le filtre ;
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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107 ESPA / Département Hydraulique
- Une couche de sable filtrant qui supprime les pathogènes et les matières en suspension ;
- Un tuyau de sortie nécessaire à la conduite de l'eau de la base au réservoir de stockage
d’eau ;
- Une couche de graviers de séparation et une membrane de support géotextile qui retient le
sable filtrant et l'empêche de pénétrer dans la couche de drainage et dans le tuyau de sortie ;
- Une couche de graviers drainants qui retient la couche de gravier de séparation et aide l'eau
à s'écouler facilement dans le tuyau de sortie.
Figure 8.09 : Représentation schématique du filtre biosable à
Antaninandro
La désinfection par chloration :
La désinfection a pour rôle d’éliminer le reste des microorganismes pathogènes pas encore
éliminés par le système de filtration mis en place. Pour cela, nous utilisons les produits chlorés
obtenus à partir d’un électrochlorateur alimenté par un panneau solaire. L’utilisation
d’électrochlorateur pour la fabrication du chlore à partir du sel de cuisine est la solution la moins
coûteuse et la plus pratique pour un village tel qu’Antaninandro.
D’après les calculs : nous mettrons 100 g de sel de NaCl dans une eau de 3 litres et nous le
laisserons pendant 8 heures de temps.
Puis, pour désinfecter une eau de 20 litres, il faut mettre 5 millilitres de produits chlorés pendant
un temps de contact de 30 mn.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
-------
108 ESPA / Département Hydraulique
8.2.2.3 Le coût d’installation du bélier à Anjiro :
Le coût d’installation du projet permet de justifier son choix par rapport à d’autres alternatives. Il
s’agit plus concrètement d’évaluer le coût du projet afin que des parties prenantes puissent prendre
la décision de lancer son exécution, ou si au contraire il serait plus avantageux d’utiliser autres
technologies.
Il est de ce fait très important de connaitre le coût d’installation du bélier hydraulique déjà en
service à Anjiro.
Données et hypothèse de calcul
Avec une production journalière de 2m3 d’eau, l’investissement pour le système hydraulique mis
en place est de 3 184 018,73 Ariary. Le coût du bélier hydraulique non installé est de 206 797,00
Ariary.
Le coût de pièces constituantes du bélier hydraulique :
Tableau 8.03: Coûts des pièces du bélier hydraulique à Antaninandro
Désignation Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Réduction laiton U 1 13334 13334
Réduction MF en cuivre U 1 1263 1263
Tige fileté m 0,2 1000 200
Ecrou U 4 100 400
Corps du bélier préfabriqué U 1 190000 190000
Rondelle U 2 300 600
Ressort U 1 1000 1000
Total 206797
Ce coût d’investissement par habitant est de 48 242,71 Ariary.
L’utilisation d’un bélier hydraulique comme moyen de pompage dans l’adduction d’eau potable
est alors envisageable. Son coût d’installation est encore classé parmi les plus abordables.
8.3 Comparaison des deux béliers hydrauliques :
Certes, le bélier hydraulique installé à Anjiro est abordable, mais le but de ce mémoire est de
concevoir un nouveau modèle de bélier hydraulique encore plus économique, de ce fait, il est
primordial pour arriver à cette fin de comparer les deux béliers hydrauliques.
Tableau 8.04: Comparaison des deux béliers hydrauliques
Critères de comparaison Bélier hydraulique installé à
Antaninandro Anjiro
Bélier hydraulique conçu
Coût du bélier non installé 206 797,00 Ariary 161 800,00 Ariary
Les matériaux constituants Locaux et importés Locaux
Rendement global 7% 12%
Rendement en débit 1,16% 4,21%
Conclusion : Le bélier hydraulique conçu est plus économique et réalisable pour les petits villages
de Madagascar. La totalité des pièces constituantes du bélier sont des pièces locales et son
rendement par rapport à d’autres types de bélier est aussi acceptable. Finalement, notre but de
concevoir un nouveau bélier est atteint.
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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109 ESPA / Département Hydraulique
Opérationnalisation et maintenance du bélier hydraulique conçu
9.1 Les équipements nécessaires pour la maintenance du nouveau modèle de bélier
hydraulique :
En général, le bélier hydraulique ne nécessite aucun entretien considérable. De ce fait, une
maintenance locale est plus appréciée. Et pour faciliter cette maintenance locale, le comité de
gestion de l’eau doit avoir les équipements suivants :
- Une clé à griffe pour ouvrir le clapet en cas de rechange des joints ;
- Une clé plate ∅9 pour les écrous ;
- Une lame à scie à métaux ;
- Un tournevis pour l’entrée des joints ;
- Une caisse à matériel.
- Au cas où, l’obturateur du clapet de choc, se détache de la tige filetée, une maintenance
dans les ateliers locaux s’avère être la meilleure solution. Une brasure entre le clapet en
laiton et la tige filetée en inox doit être effectuée par des personnels compétents afin d’avoir
un clapet bien droit.
9.2 Recommandations pour son fonctionnement :
9.2.1 Méthode d’amorçage du bélier :
Au lancement du bélier, la hauteur de l'eau dans la conduite de refoulement est égale, au plus, à la
valeur h.
Un amorçage du bélier est donc indispensable :
- Solution 1 : En remplissant par le haut la conduite de refoulement jusqu'à respecter la
condition, puis en repoussant à la main le clapet de choc pour démarrer le cycle. Cette
solution présente le risque d'introduire de l'air dans la conduite de refoulement.
- Solution 2 : En repoussant plusieurs fois le clapet de choc jusqu'à ce que l'eau soit
suffisamment montée dans la conduite de refoulement pour que le cycle démarre
automatiquement. Pour aller encore plus vite, il suffit de fermer la vanne d'arrêt de la
conduite de refoulement, de faire monter en pression la cloche à air en actionnant le clapet
de choc manuellement plusieurs fois, de reouvrir la vanne d'arrêt, et de répéter ce cycle de
manœuvre deux ou trois fois pour remplir suffisamment en eau la conduite de refoulement.
9.2.2 Causes des mauvais fonctionnements du bélier :
9.2.2.1 Non-démarrage ou arrêt du bélier :
Alimentation discontinue en eau
- Le débit source est exceptionnellement faible ;
- Des corps étrangers bouchent la crépine de la prise d'eau (feuilles, brindilles, boues,
solides...).
Solution : Nettoyer la crépine de prise d’eau plus souvent.
Non-ouverture du clapet de choc :
- Mauvais amorçage du bélier
Solution : redémarrer le bélier selon la procédure de la mise en pression préalable de la
cloche à air.
- Des corps étrangers solides gênent l'ouverture du clapet (ciment, petit animal...)
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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110 ESPA / Département Hydraulique
Solution : démonter et nettoyer le clapet
- La conception : rapport h/H est trop grand
Solution : diminuer h, autrement dit mettre le bélier moins en contre-bas de la source.
Non-fermeture du clapet de choc : Le régime permanent est atteint dans la conduite motrice
Solution : diminuer F0 (résistance du clapet de choc à sa fermeture)
Mauvaise installation du bélier : fuite au niveau des raccords, conduite de batterie très
courte, ….
9.2.2.2 Battements saccadés et bruyants du bélier :
Poches d'air dans la conduite motrice :
- Mauvais amorçage du bélier
Solution : redémarrer le bélier selon la procédure (avec purge préalable de la conduite
motrice)
- La conception : contre-pentes de la conduite motrice
Solution : supprimer les contre-pentes de la conduite motrice
Manque d'air dans la cloche
Non-renouvellement de l'air dans la cloche
Solution : déboucher le reniflard
9.2.2.3 Débit d'eau refoulée irrégulier :
Cloche pleine d'air : refoulement d'air sans eau au redémarrage du bélier
Solution : ne rien faire car c’est un fonctionnement normal
Vortex d'air à l'entrée de la conduite motrice : niveau d'eau dans le collecteur trop proche
de l'entrée de la conduite motrice
9.2.2.4 Débit d'eau refoulée faible ou nul :
Clapet de choc non étanche à l’eau : fuite d'eau à l'obturateur en position fermée
Solution : changer le joint ou le clapet entier ; effectuer une brasure pour boucher la fuite.
Clapet de choc se fermant trop tôt : clapet mal réglé
Solution : augmenter la résistance du clapet de choc à sa fermeture F0
Raccords non étanches à l'eau : fuites importantes d'eau au niveau des raccords du bélier
ou l’installation
Solution : resserrer le raccord et mettre des fillasses et gebajoint au niveau des filetages.
Poches d'air dans la conduite de refoulement : conception : conduite de refoulement avec
contre-pentes
Solution : supprimer les contre-pentes (ajout de purgeurs d'air dans les hauts de la conduite)
Partie III : Conception d’un nouveau modèle de bélier hydraulique
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111 ESPA / Département Hydraulique
9.2.2.5 Vidange du réservoir d’air
Pour assurer la présence d’une quantité d’air suffisante dans le réservoir d’air, une vidange du
réservoir d’air une fois toutes les semaines est nécessaire afin de le réalimenter en air. Il suffit de
fermer la vanne de refoulement et ouvrir la vanne de vidange puis réamorcer la pompe.
9.3 Les pièces de rechange à mettre en stock :
Les pièces assemblées pour constituer ce bélier sont toutes locales, donc facile à trouver sur le
marché. D’où l’abandon de certains matériaux comme l’inox pour les écrous, les rondelles, très
difficiles à trouver sur le marché local. Or ces matériaux sont très vite rouillés, d’où le besoin en
stock de certains matériaux. Les pièces de rechange à stocker :
- Les rondelles en cas de réglage du bélier et rouillure des rondelles ;
- Les écrous ∅6 mm simples et chanfreinés en cas de rouillure et perte dans l’eau ;
- Les joints du l’obturateur du clapet de choc en cas d’usure du clapet de choc ;
- Les vannes de refoulement et de vidange du réservoir d’air en cas d’usure ;
- Le collier de serrage au niveau de la conduite de refoulement ;
- La colle PVC en cas de décollement des raccords en PVC ;
- Un tuyau d’assemblage des raccords en cas de vétusté des tuyaux ;
- Des papiers abrasifs pour poncer les tuyaux avant collage avec des raccords ;
- Des fillasses et gebajoint ;
9.4 Le coût d’opérationnalisation, d’entretien et de maintenance
Désignation unité Quantité Fréquence Prix unitaire
[Ar]
Montant [Ar]
Entretien du
clapet de choc
brasure
(Soudure)
U 1 1 8 000 8 000
Entretien du
clapet de choc
h/j 1 1 5 000 5 000
Nettoyage filtre
et Vidange de
bélier
h/j 1 24 5 000 120 000
Tableau 9.01: Coût annuel de maintenance du bélier hydraulique conçu
Le coût maximal annuel de main d’œuvre pendant l’exploitation du bélier est de 149 315,00
Ariary.
De cette dernière partie, on en déduit que le bélier hydraulique conçu permet d’alimenter 93
bénéficières avec un rendement maximal de 35% à un coût de 160 800,00 Ariary. Le coût de
maintenance annuel du bélier conçu est de 149 315,00 Ariary pour une durée de vie de 15 ans.
Conclusion
-------
112 ESPA / Département Hydraulique
Conclusion
En guise de conclusion, le principal objectif établi dans ce mémoire a été concrétisé. Ce
dernier repose sur « la conception d’un bélier hydraulique à un coût minimum adapté aux petits
villages de Madagascar ». Le bélier aura une durée de vie de 15 années et est donc rentable par
rapport aux investissements par nombres de bénéficiaires hors coût de traitement pour la
potabilisation de l’eau.
Ce nouvel type de bélier hydraulique conçu pourrait être dupliqué pour des investissements
potentiels notamment pour le cas des zones d’interventions de Wateraid. Cet ouvrage pourrait
aussi faire office d’approfondissements pour les chercheurs, leurs permettant de perfectionner les
béliers existants.
Toutefois, à la suite d’observations lors des utilisations et selon la disponibilité des matériaux,
d’autres types de bélier hydraulique plus performants peuvent être élaborés.
Finalement, l’utilisation du bélier hydraulique comporte de nombreux avantages mais comme
toutes les autres technologies existantes, elle nécessite des mesures d’accompagnement pour les
exploitants locaux afin d’assurer sa pérennisation et son fonctionnement.
Annexes
------
I
Annexe I : Dimensionnement du canal d’amené
Le canal d’amené est en terre de section trapézoïdale. Sa longueur est de 5,8 m avec une pente de
3,5m/m. Le calcul de débit se fait à l’aide de la formule de MANNING STRICKER suivante :
Q = KSR2/3I1/2
Avec Q : le débit arrivant au bassin de retenu en m3/s ;
S : la section mouillée en m2 ;
R : le rayon hydraulique en m ; I : la pente du fond du canal enm/m.
Les données :
Longueur du canal [m] 5,8
pente du canal [m/m] 3,5
fruit de berge ou m 2,5
hauteur d'eau dans le canal [m] 0,01
Largeur du canal à l'ouverture [m] 0,2
Largeur du canal à l'extremité [m] 0,15
tg α 0,4
coefficient de Manning Strickler 25
Le rayon hydraulique :
R= [h(mh+l)]/[l+2h racine(1+m2)]
R = 0,009 m
La section mouillée :
S= mh2+hl
S= 0,00175 m2
Le débit calculé
Q= KSR(2/3) I(1/2)
Q=0,003 m3/s
Annexes
------
II
Annexe II : Le coût d’investissement de l’installation du bélier hydraulique à
Antaninandro Anjiro
1- Coûts directs de realisation
Coût des matériaux de construction :
Désignations Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Ciment sac 2 25 000 50 000
Sable m3 0,3 10 000 3 000
Gravillon 5/25 m3 0,2 50 000 10 000
Gravillon 0,7/12 m3 0,032 182 400 5 837
Sable silex sac 4 30 400 121 600
Planche coffrage U 4 3 200 12 800
Citernes verticales U 2 265 000 530 000
Passe coques U 2 40 000 80 000
Tuyau air 25 m 3 5 800 17 400
Pistolet pour silicone U 1 4 500 4 500
Tuyau goutte à goutte m 50 1 400 70 000
Géotextile mL 3 4 666,6 13 999,8
Bâche légère U 1 53 333 53 333
Chlore non stabilisé g 100 50 5 000
Tuyau d'arrosage 15/29 m 4 1 400 5 600
Raccord té cannelé U 1 25 167 25 167
Nez de robinet U 1 8 333 8 333
Manchon PEHD U 1 16 333 16 333
Robinet d'arrosage 1/4 tour U 1 68 167 68 167
Manchon f-f1 U 1 14 583 14 583
Crépine clapet anti-retour U 1 9 795,5 9 795,5
Tube rectangulaire U 2 24 000 48 000
Fer U30 U 2 80 000 160 000
Cornière U 2 35 000 70 000
Tube carrée tube 2 11 700 23 400
Antirouille kg 1 15 000 15 000
White spirit L 0,5 4 000 2 000
Pinceau rouge U 2 350 700
Boulon BM 10*60 U 10 700 7 000
Boulon BM 10*40 U 10 500 5 000
Boulon BM 10*30 U 20 400 8 000
Boulon BP 6*70 U 20 500 10 000
Tamis 0,8mm U 1 65 000 65 000
Silicone transparent U 1 6 875 6 875
Marteau U 1 9 750 9 750
Equerre menuisier U 1 5 775 5 775
Niveau alu U 1 6 738 6 738
Collier de serrage U 2 800 1 600
Frais de manutention structure
métallique U
1 80 000 80 000
Annexes
------
III
transport structure métallique Transport 1 5 000 5 000
Transport/retour des MDC Transport 1 48 000 48 000
Etrier U 2 1 000 2 000
Seau électrolyse U 2 20 666 41 332
PEHD manchon réduit U 1 4 804 4 804
Total 1 751 422
Le coût total des matériaux de construction est de 1 751 422 ,10 Ariary.
Coût de la main d'œuvre :
Le coût de main d’œuvre durant la réalisation du projet :
Désignations Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Fouillage dalle/ collecteur/prise m3 0 1 0
Fouillage tuyau refoulement ml 50 500 25 000
Salaires Personnes 2 140 000 280 000
transport sur le site Transport 1 5 000 5 000
Total 310 000
Le coût de main d’œuvre durant la réalisation du projet est estimé à 310 000,00 Ariary.
Coût des equipements rendus sur chantier :
Désignations Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Panneau solaire U 1 340 000 340 000
Câble solaire U 1 7 800 7 800
Electrolyseur U 1 150 000 150 000
seau électrolyse U 1 12 000 12 000
Structure bois U 1 10 000 10 000
Total 519 800
Le coût des équipements rendus sur chantier est de 519 800,00 Ariary.
Coût du bélier hydraulique mis en place:
Désignations Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Réduction laiton U 1 13 334 13 334
Réduction MF en cuivre U 1 1 263 1 263
Tige filetée m 0,2 1 000 200
Ecrou U 4 100 400
Corps du bélier préfabriqué U 1 190 000 190 000
Rondelle U 2 300 600
Ressort U 1 1 000 1 000
Total 206 797
Le coût total du bélier hydraulique est estimé à 206 797,00 Ariary.
Annexes
------
IV
2- Les frais préliminaires :
Analyse laboratoire 100 000 Ariary
Frais de deplacement recherche de source 48 000 Ariary
Achat des matériaux 20 000 Ariary
Visite du site 180 000 Ariary
Total 348 000 Ariary
3- Coût de realisation indirect :
Désignation Unité Quantité
Prix unitaire
[Ar]
Prix total
[Ar]
Frais de repli des matériels U 1 48 000 48 000
Total 48 000
Le frais de repli des matériaux est de 48 000,00 Ar.
Donc le coût total d’investissement est de 3 184 018,73 Ariary.
V
Bibliographies et Webographies
Cours :
[1] RAKOTO David, Cours d’Aménagement Hydroélectrique, 2015.
[2] RAMANANTSOA Benjamin, Station de traitement d’eau potable, 2015.
[3] RANDRIANARIVONY Charles, Ecoulement transitoire, 2013
[4] RANDRIANASOLO David, Station de pompage, 2014.
[5] RAVELOJAONA JOHNSON, Cours de Machine hydraulique, 2014.
Ouvrages :
[6] BENAMOUR A., Les moyens d’exhaure en milieu rural, Mars 1977.
[7] BERGERON L., Machines hydrauliques, Dunod, Paris 1928
[8] BRAUSCH F. et LEDANT G., Une pompe étonnante : Le bélier hydraulique,
TROPICULTURA 1984.
[9] CODEART (Coopération au Développement de l'Artisanat) : Réalisation d'un bélier
hydraulique.
[10] DINEPA, Pompes à motricité humaine, Juillet 2013.
[11] FRAENKEL P.L., Les machines élévatoires, BULLETIN FAO D'IRRIGATION ET DE
DRAINAGE 43, FAO 1994
[12] Frédéric Élie, Coup de bélier et cheminée d'équilibre, mai 2014.
[13] Hénou B., Les moyens d’exhaure pour puits et forages d’eau, Juin 1983.
[14] LANSFORD W.M. et DUGAN W.G., An analytical and experimental study of the hydraulic
ram, University of Illinois Bulletin, Vol.38, N°22, Engineering experiment station, Bulletin series
N°326 (pp. 1-70), Urbana 1941.
[15] LAPRAY Jean-François, Etude du fonctionnement d'un bélier hydraulique, février 2009.
[16] PACER, Régulation et sécurité d’exploitation, 1995.
[17] RABEHARISOA Ranto, Etude technique et construction d’un bélier hydraulique : application
à l’irrigation de petit périmètre d’Andriantsilahy Antanifotsy, Mémoire de fin d’études, Université
d’Antananarivo, ESPA, Département hydraulique, 2007.
[18] Société Grenobloise d’études et d’applications Hydrauliques, Les pompes et les petites
stations de pompage, Novembre 1978.
VI
Sites web:
[19] Didier Nébréda : http://www.belier-‐inox.fr
[20] Patrick Hadengue. Pompe à Bélier Hydraulique [en ligne] (page consultée le 07/09/2017) :
https://sites.google.com/site/fabricationdunepompeabelier/
[21] Régis Petit. Bélier hydraulique [en ligne] (page consultée le 25/09/2017) :
http://www.regispetit.fr/belier.htm
[22] www.codeart.org.
VII
Table des matières
Remerciements ............................................................................................................................... i
Sommaire ...................................................................................................................................... iii
Liste des tableaux ......................................................................................................................... iv
Liste des figures ............................................................................................................................ v
Liste des abréviations .................................................................................................................. vi
Introduction .................................................................................................................................. 1
PARTIE I : GENERALITES SUR LES MACHINES ELEVATOIRES ET
JUSTIFICATION DU CHOIX DU BELIER HYDRAULIQUE ............................................................ 2 Les différents types de pompe de relevage d’eau ............................................................ 2
1.1 Généralités sur les pompes de refoulement ......................................................................................... 2
1.1.1 Définition .............................................................................................................................. 2
1.1.2 Liste non exhaustive des types de pompe de refoulement ................................................ 2
1.1.3 Les caractéristiques générales d’une pompe ..................................................................... 9
1.2 Les différentes énergies utilisées pour les différentes pompes de relevage d’eau .......................... 12
1.2.1 Une pompe à motricité humaine ...................................................................................... 12
1.2.2 Une pompe solaire ............................................................................................................. 14
1.2.3 Une pompe éolienne ........................................................................................................... 15
1.2.4 Une pompe électrique ........................................................................................................ 16
1.2.5 Une pompe à moteur thermique ....................................................................................... 16
1.2.6 Un bélier hydraulique : ..................................................................................................... 17
1.3 Choix du bélier par rapport à d’autres technologies ....................................................................... 18
1.3.1 Les études à réaliser avant de choisir un système hydraulique à mettre en place dans un
milieu donné : .............................................................................................................................. 18
1.3.2 Comparaison du bélier par rapport à d’autres technologies ......................................... 19
1.3.3 Avantage du bélier hydraulique par rapport au coût : .................................................. 24
1.3.4 L’emploi le plus adapté du bélier hydraulique pour les adductions d’eau de Wateraid
Madagascar : ............................................................................................................................... 25
1.4 Quelques béliers hydrauliques inventés par d’autres concepteurs ................................................. 25
1.4.1 Le Bélier de l’ONG TARATRA : ..................................................................................... 25
1.4.2 Le bélier inventé par le département physique de l’Université d’Antananarivo : ...... 26
PARTIE II : ETUDE THEORIQUE DU FONCTIONNEMENT DU BELIER
HYDRAULIQUE ...................................................................................................................................... 27 Le phénomène du coup de bélier ..................................................................................... 27
2.1 Définition d’un régime transitoire ou non permanent ..................................................................... 27
2.2 Etude théorique du phénomène de coup de bélier ........................................................................... 27
2.2.1 Compressibilité et célérité des liquides en général : ....................................................... 27
2.2.2 Propagation des ondes des écoulements transitoires : .................................................... 28
2.3 Description du coup de bélier dans une conduite : ........................................................................... 29
VIII
2.4 La célérité ou la vitesse de propagation de l’onde dans une conduite cylindrique déformable : . 32
2.5 La surpression maximale selon le type de fermeture ....................................................................... 35
2.5.1 Cas d’une fermeture brusque 𝑻𝒇 ≤ 𝟐𝑳𝒂 ......................................................................... 35
2.5.2 Cas d’une fermeture lente 𝑻𝒇 > 𝟐𝑳𝒂 ............................................................................... 36
Etude théorique du bélier hydraulique .......................................................................... 37 3.1 Description générale et fonctionnement du bélier hydraulique : .................................................... 37
3.1.1 Description générale du bélier hydraulique : .................................................................. 37
3.1.2 Fonctionnement du bélier hydraulique : ......................................................................... 38
3.2 Etude approfondie du bélier hydraulique : ....................................................................................... 39
3.2.1 Analyse de l’action du bélier : .......................................................................................... 39
3.2.2 Les paramètres importants et simplifications des formules pour un cycle donné : ..... 60
3.2.3 Les conditions nécessaires pour un fonctionnement optimal du bélier ........................ 71
Les recommandations pour la construction et l’installation du bélier hydraulique .. 74 4.1 Les conditions de fonctionnement du bélier : ................................................................................... 74
4.1.1 Alimentation continue en eau ........................................................................................... 74
4.1.2 Fermeture du clapet de choc ............................................................................................. 74
4.1.3 Ouverture du clapet de refoulement ................................................................................ 74
4.1.4 Fermeture du clapet de refoulement ................................................................................ 75
4.1.5 Ouverture du clapet de choc ............................................................................................. 75
4.1.6 Renouvellement de l’air dans la cloche ............................................................................ 76
4.1.7 Résistance de toute l'installation aux sollicitations mécaniques .................................... 76
4.2 Recommandations pour l’installation du bélier : ............................................................................. 76
4.2.1 Le collecteur d'eau ou la prise d'eau :.............................................................................. 76
4.2.2 La conduite motrice :......................................................................................................... 77
4.2.3 Le corps du bélier : ............................................................................................................ 77
4.2.4 Le clapet de choc :.............................................................................................................. 78
4.2.5 Le clapet de refoulement : ................................................................................................. 78
4.2.6 La cloche à air a une double fonction : ............................................................................ 78
4.2.7 Le système de renouvellement d'air dans la cloche ........................................................ 79
4.2.8 La conduite de refoulement : ............................................................................................ 79
4.2.9 Le réservoir supérieur : ..................................................................................................... 79
PARTIE III : CONCEPTION D’UN NOUVEAU MODELE DE BELIER
HYDRAULIQUE ...................................................................................................................................... 80 Dimensionnement du bélier hydraulique ....................................................................... 80
5.1 Calcul du bélier : ................................................................................................................................. 80
5.1.1 Les données initiales : ........................................................................................................ 80
5.1.2 Démarche du calcul : ......................................................................................................... 80
5.2 Quelques recommandations pour le clapet de choc : ....................................................................... 84
5.3 Dimensionnement du bélier hydraulique : ........................................................................................ 84
5.3.1 Les conditions initiales du bélier : .................................................................................... 84
5.3.2 Calcul de L, vo, S, K, Vair(atm) et D’:............................................................................. 85
Choix et mode d’assemblages des pièces ........................................................................ 87
IX
6.1 Critère de choix des matériaux constituants le bélier ...................................................................... 87
6.1.1 Choix du bélier par rapport au coût : .............................................................................. 87
6.1.2 Choix du bélier par rapport à la durée de vie : ............................................................... 87
6.1.3 Choix du bélier par rapport au coût d’exploitation : ..................................................... 88
6.1.4 Choix du bélier par rapport au rendement : ................................................................... 88
6.2 Structure du bélier .............................................................................................................................. 88
6.2.1 Les constituants du bélier ................................................................................................. 88
6.2.2 Structure du bélier : .......................................................................................................... 89
6.3 Mode d’assemblages des pièces .......................................................................................................... 89
Essais et mesures .............................................................................................................. 92 7.1 Procédé de mesure : ............................................................................................................................ 92
7.2 Résultats des mesures : ....................................................................................................................... 92
7.3 Conclusion ............................................................................................................................................ 94
Etude économique et financière ...................................................................................... 95 8.1 Le coût du bélier hydraulique réalisé : .............................................................................................. 95
8.2 Comparaison du bélier hydraulique conçu et le bélier hydraulique installé à Antaninandro ..... 96
8.2.1 Etude du bélier hydraulique installé : ............................................................................. 96
8.2.2 Présentation du système hydraulique mise en place ..................................................... 105
8.3 Comparaison des deux béliers hydrauliques : ................................................................................ 108
Opérationnalisation et maintenance du bélier hydraulique conçu ............................ 109 9.1 Les équipements nécessaires pour la maintenance du nouveau modèle de bélier
hydraulique : ............................................................................................................................................ 109
9.2 Recommandations pour son fonctionnement : ............................................................................... 109
9.2.1 Méthode d’amorçage du bélier : .................................................................................... 109
9.2.2 Causes des mauvais fonctionnements du bélier : .......................................................... 109
9.3 Les pièces de rechange à mettre en stock : ...................................................................................... 111
9.4 Le coût d’opérationnalisation, d’entretien et de maintenance ...................................................... 111
Conclusion ................................................................................................................................................ 112 Annexe I : Dimensionnement du canal d’amené ...................................................................................... I
Annexe II : Le coût d’investissement de l’installation du bélier hydraulique à Antaninandro
Anjiro........................................................................................................................................................... II
Bibliographies et Webographies ............................................................................................................... V
Table des matières ................................................................................................................................... VII
Titre du mémoire : « Conception d’un bélier hydraulique à moindre coût adapté aux petits
villages de Madagascar »
Auteur : RANDRIATSITOHAINA Njiva Nomenjanahary
Adresse : IPA 502 Ampasika Anosimasina
Contact : +261 32 43 482 88 / +261 34 99 018 50
E-mail : [email protected]
Nombre de pages : 112
Nombre de tableaux : 14
Nombre de figures : 40
Nombre des annexes : 2
Résumé :
Il existe de nombreuses techniques de relevage disponible dans l’adduction d’eau potable. Le
bélier hydraulique est l’une des moins chers du point de vue du coût d’exploitation. Cependant le
coût d’investissement des béliers disponibles sont relativement important par rapport au nombre
de bénéficiaires desservis si on l’utilise pour l’AEP. De plus, son utilisation nécessite d’abord une
étude bien approfondie de manière à avoir un rendement maximal et un fonctionnement continu.
De ces faits, avec l’appui de WaterAid Madagascar, nous avons conçu un nouveau modèle de
bélier hydraulique à moindre coût, facile à mettre en place, facile à entretenir avec un rendement
supérieur. Il est surtout adapté pour les petits villages de Madagascar avec moins de 100 habitants.
Le bélier hydraulique conçu a une durée de vie de 15ans avec un coût de revient de 310 115,00
Ariary avec le coût de la maintenance annuelle.
Mots clés : Bélier hydraulique, machine hydraulique, moindre coût, AEP, relevage d’eau
Abstract:
There are many lifting techniques available in the drinking water supply. The hydraulic ram is one
of the cheapest from the point of view of the operating cost. However, the investment cost of
available rams is relatively high compared to the number of beneficiaries served if it is used for
drinking water supply. In addition, its use requires first a thorough study in order to have maximum
performance and continuous operation. From these facts, with the support of WaterAid
Madagascar, we have designed a new hydraulic ram model that is inexpensive, easy to set up, easy
to maintain, and superior in performance. It is especially suitable for small villages of Madagascar
with less than 100 inhabitants. The hydraulic ram designed has a lifespan of 15 years with a cost
of 310 115,00 Ariary with the cost of the maintenance annual.
Key-words: Ram pump, hydraulic machine, lower cost, drinking water supply, water lift