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é MAI 2010 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 45 RASSEMBLER des acteurs qui, bien que différents, partagent des valeurs communes, comme celles de l’enga- gement, de l’ouverture à l’autre, de la prévalence du sens dans le projet ; RELAYER leurs préoccupations et leurs actions pour permettre à leurs partenaires de mieux les connaître et donc de mieux agir ensemble ; RÉAFFIRMER ainsi la conviction, aujourd’hui plus que jamais, de l’urgence de faire le pari du partage des savoirs et des compétences, pour affronter les défis d’une société très déstabilisée ; Tels sont les objectifs du Journal des RÉSEAUX. En somme, un Journal en quête d’une nouvelle aire : celle de la confiance mutuelle et de l’humilité au service du vivre-ensemble. LE JOURNAL D’UNE NOUVELLE R Rédaction : Joanna Peiron - Texte et Toile Comité de rédaction : représentants des Réseaux Conception : Journal de l’Action Sociale © Journal de lʼAction Sociale Pour une éthique de l’éducation spécialisée page 52 Charte des centres sociaux, 10 ans déjà et toujours d’actualité page 51 Ingénieur social, un métier d’avenir page 54 Bénévolat : place aux jeunes ! page 50 Partager la joie des livres page 53 L’avenir incertain de la prévention spécialisée dans le Bas-Rhin page 49 CNLAPS Aider les parents à concilier vie familiale et vie professionnelle, une priorité page 47 Le développement durable, une chance pour l’emploi et la formation page 48 Mai 2010 - N° 5

Conception: Journal de l’Action Socialerisme, santé-autonomie, action internationale, formation et action sociale. Grâce à ses 900 délégations locales, Grâce à ses 900 délégations

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MAI 2010 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 45

RASSEMBLER des acteurs qui, bienque différents, partagent des valeurscommunes, comme celles de l’enga-gement, de l’ouverture à l’autre, dela prévalence du sens dans le projet ;RELAYER leurs préoccupations etleurs actions pour permettre à leurspartenaires de mieux les connaître etdonc de mieux agir ensemble ;RÉAFFIRMER ainsi la conviction,aujourd’hui plus que jamais, del’urgence de faire le pari du partagedes savoirs et des compétences,pour affronter les défis d’une sociététrès déstabilisée ;Tels sont les objectifs du Journaldes RÉSEAUX.En somme, un Journal en quête d’unenouvelle aire : celle de la confiancemutuelle et de l’humilité au servicedu vivre-ensemble.

LE JOURNALD’UNE NOUVELLE R

Rédaction : Joanna Peiron - Texte et ToileComité de rédaction : représentants des RéseauxConception : Journal de l’Action Sociale

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Pour une éthique de l’éducation spécialiséepage 52

Charte des centres sociaux, 10 ans déjà ettoujours d’actualité

page 51

Ingénieur social, un métier d’avenirpage 54

Bénévolat : place aux jeunes !page 50

Partager la joie des livrespage 53

L’avenir incertain de la préventionspécialisée dans le Bas-Rhin

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CNLAPS

Aider les parents à concilier vie familiale etvie professionnelle, une priorité

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Le développement durable, une chancepour l’emploi et la formation

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ADMR - L’Association du service à domicileL’ADMR est le premier réseau français de service à la personne avec 3 350 associations locales présentes surl’ensemble du territoire national. Elle compte 110 000 bénévoles et emploie 100 000 salariés. Depuis sa créationen 1945, l’ADMR apporte au quotidien des services à domicile sur mesure à plus de 650 000 clients (familles,personnes âgées, personnes handicapées ou malades) et réalise 100 millions d’heures d’intervention par an.

Alliance Villes EmploiAssociation de collectivités territoriales, communes et établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)impliqués dans les politiques de la formation, de l’insertion et de l’emploi, Alliance Villes Emploi est le réseaunational des 152 Maisons de l’emploi (MDE) et des 160 Plans locaux pour l’insertion et l’emploi (Plie).

CNLAPS - Le Comité national de liaison des associations de prévention spécialiséeLe Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS) a pour but la promotiondu secteur. Représentant 160 associations, il est un interlocuteur qualifié des pouvoirs publics au niveau de l’É-tat et des collectivités territoriales et contribue notamment aux travaux du Conseil technique de la préventionspécialisée. Il capitalise et fait connaître les savoir-faire des éducateurs de rue en matière d’éducation des jeu-nes, organise des formations et favorise les échanges à l’échelle européenne.

La Croix-Rouge françaiseFondée en 1864, La Croix-Rouge française est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique depuis1945. S’appuyant sur 51 000 bénévoles et 17 000 salariés, elle intervient dans cinq domaines : urgence-secou-risme, santé-autonomie, action internationale, formation et action sociale. Grâce à ses 900 délégations locales,100 délégations départementales et 22 régions, 630 établissements, La Croix-Rouge est présente sur l’ensembledu territoire français.

FCSF - Fédération des centres sociaux et socioculturels de FranceLa Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF) est née en 1922. Elle rassemble aujour -d’hui 40 fédérations départementales ou régionales, représentant plus de 1 000 centres sociaux. La FCSF rem-plit plusieurs fonctions, dont principalement l’assistance au réseau national et la défense du projet “centresocial” auprès des différents partenaires institutionnels.

Ones - Organisation nationale des éducateurs spécialisésL’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones) est une association qui a pour objet d’encourager lareconnaissance de ce métier. Elle cherche à développer des espaces de partage et de réflexion autour de théma-tiques du secteur, a une fonction de vigilance et d’alerte sur l’évolution de la profession, de ses conditionsd’exercice, de son environnement. L’Ones garantit la liberté syndicale et politique à chacun de ses membres.

Unaf - Union nationale des associations familialesL’Union nationale des associations familiales (Unaf) est l’institution nationale chargée de promouvoir, défen-dre et représenter les intérêts des 17 millions de familles vivant sur le territoire français. Son réseau national estcomposé de 122 structures territoriales (une Udaf dans chaque département, une Uraf dans chaque région)qui emploient près de 6 000 salariés. Son centre de formation, l’Unafor, est spécialisé dans la formation desprofessionnels de la protection juridique et des bénévoles des associations familiales.

Unaforis - Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale

L’Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis) est néeen 2008 du rapprochement des deux principales fédérations qui regroupent les écoles et instituts de forma-tion en travail social : l’Association française des organismes de formation et de recherche en travail social(Aforts) et le Groupement national des instituts régionaux du travail social (GNI). Son but est de représen-ter les établissements adhérents auprès des pouvoirs publics, des conseils régionaux et des employeurs.

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C oncilier vie professionnelleet vie familiale constitue undéfi pour de nombreux

parents. Et les aider à le relever compte,de longue date, parmi les prioritésde l’ADMR. Le réseau dispose ainsi,aujourd’hui, de 150 structures d’ac-cueil (crèches, haltes-garderies, etc.)réparties sur tout le territoire. De plus,sur les 7 millions d’heures d’interven-tion effectuées chaque année auprèsdes familles, 3,9 millions concernentla petite enfance.“La garde à domicile, notamment, esten pleine explosion, conséquence del’augmentation du nombre de famillesmonoparentales, des foyers bi-actifset de la multiplication des horaires aty-piques”, souligne Christiane Lafrance,vice-présidente nationale. Les parentsqui, dans ce cadre, font appel aux pro-fessionnels de l’ADMR – des person-nes qui bien souvent sont diplômées(CAP petite enfance, titre d’assistantde vie aux familles), voire qui ont exercéle métier d’assistante maternelle – peu-vent bénéficier du complément de librechoix du mode de garde.Au fil du temps, l’ADMR a égalementadapté ses solutions aux besoins desterritoires. Entre autres exemples, lamise en place dans deux communau-tés de communes de la Haute-Marne,

d’un dispositif de “bébé-bus”, une halte-garderie itinérante. Chaque jour, levéhicule fait étape dans une communedifférente, laquelle met à dispositiondes trois professionnelles de la petiteenfance des locaux adaptés leur per-mettant d’accueillir pour quelques heu-res des bambins âgés de 0 à 4 ans. “Celapermet aux parents de souffler et offre

aux enfants une possibilité de sociali-sation”, se réjouit Christiane Lafrance.Et d’insister : “Développer des modesde garde, c’est aussi une façon de pré-server l’attractivité des territoires ruraux”.

La solution micro-crèche

Aujourd’hui, l’ADMR mise beaucoup,tant en ville qu’à la campagne, sur l’es-sor des micro-crèches. Il suffit, pourcréer une de ces nouvelles structures,de rassembler des professionnels de lapetite enfance en un même lieu adaptéà l’accueil des tout petits, que le localsoit mis à la disposition par une col-lectivité territoriale ou par une entre-prise. “La réglementation est moinscontraignante que pour les crèches tra-ditionnelles, ce qui permet de répon-dre à la demande avec davantage deréactivité, tout en préservant la qua-lité de l’accueil”, explique Anne-MyrtilleDubois, responsable du départementDéveloppement. Une vingtaine de pro-jets sont en cours.L’ADMR apporte aussi son soutien àdes parents d’enfants un peu plus grands,en mettant en place, là où la communene le fait pas, des accueils périscolai-res, à partir de 7 heures du matin etjusqu’à 19 heures, mais aussi, le caséchéant, pendant le temps de cantine.

Aider les parents à concilier vie familialeet vie professionnelle, une prioritéEngagée depuis sa création dans le domaine de la petite enfance, l’ADMR propose des solutionssouvent innovantes d’accueil collectif ou de garde individuelle.

La maltraitance mise en pièceElles sont aides à domicile ou infirmièresmais aussi un peu comédiennes… Dans lesHautes-Pyrénées, 14 professionnelles del’ADMR suivent une formation insolite, unefois par mois, avec un professeur de théâtre,

autour de la notion de bientraitance. “C’estune très bonne façon de leur faire prendreconscience de leurs propres gestes et paro-les”, assure Nicole Pomente, chargée de laformation au sein de cette fédération dépar-tementale. “Ce projet est assez symbolique :il montre que tout le monde peut être acteurde la maltraitance comme de la bienveillan-ce”, poursuit-elle. Ménage, toilette, prépara-tion des repas, soins… Le comédien invite

les participantes à rejouer des situations duquotidien et écrit avec elles des sketchsmettant en scène bonnes et mauvaises pra-tiques. Le résultat de ce travail sera présentéle 19 juin lors de l’assemblée générale dela fédération.

L’ADMR participe auForum Petite enfance

L’Union nationale ADMR a pris partle 11 mars dernier au Forum Petiteenfance organisé à Paris par le groupede presse Lagardère, éditeur notam-ment des revues Parents, Info Crècheet Info Crèche pro. L’ADMR a pré-senté ses différents modes de gardeindividuels et collectifs. Cette jour-née – une première – a permis auxprofessionnels et aux institutionnelsde débattre de la qualité de l’accueil,de la responsabilité juridique desprofessionnels ou encore de l’accueildes enfants handicapés. Sur fond demontée en puissance des gestion-naires privés lucratifs, elle a offert àl’ADMR l’occasion de réaffirmer sesvaleurs: défense de l’intérêt de l’en-fant, place des parents, mixité sociale,qualité de l’encadrement, etc.

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CONTACT - ADMR : 01 44655555www.admr.org

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C omment les objectifs du Grenellede l’environnement se traduisent-ils en termes de marchés, d’em-

ploi, de formation ? Pour répondre àcette question, l’Alliance villes emploi etl’Agence de l’environnement et de la maî-trise de l’énergie (Ademe) ont lancé un vastechantier, mené d’abord à titre expéri-mental dans trois maisons de l’emploi (MDE)– Lille, Grand Nancy, Bayonne Pays Basque–, puis étendu en décembre dernier à 30autres territoires.Conduit dans le cadre du plan de mobi-lisation des filières, plan adopté à l’issue duGrenelle, ce partenariat concerne en prio-rité deux filières, le bâtiment et les éner-gies durables. Mais neuf des MDE mobi-lisées se penchent aussi, en parallèle, surles évolutions induites par le développe-ment durable dans les domaines de l’a-griculture, des métiers de la mer ou encoredu tourisme. Cette action, qui s’appuie aussisur des cabinets d’études indépendants,comporte une forte dimension écono-métrique. “Il s’agit de traduire, métierpar métier, les objectifs du Grenelle en équi-valent temps plein (ETP)”, précise ThomasGaudin, économiste à l’Ademe. “Dans leseul parc résidentiel, par exemple, les inter-ventions sur le bâti devraient dès main-tenant représenter 98 000 ETP par an etatteindre les 175 000 ETP en 2012. Onen est encore très loin”, dit-il.Parce que le potentiel, en matière d’em-plois , est énorme, l’Al l iance Vi l lesEmploi et l’Ademe misent aussi beau-coup sur la communication et la sensibi-lisation, notamment celle des partenai-res réunis au sein des MDE. “Via laclause sociale, des élus qui lancent un appeld’offres pour la construction de logementssociaux peuvent par exemple exiger desentreprises qu’elles travaillent de concertpour appliquer les nouvelles techniques

respectueuses de l’environnement et aiderles personnes en insertion à acquérir denouvelles compétences liées au dévelop-pement durable”, souligne Henri Le Marois,consultant auprès de l’Alliance Villes Emploi.

Travailler ensemble

Car si certains métiers apparaissent, commecelui de conseiller en énergie, l’enjeu prin-cipal est souvent d’amener les profes-sionnels à travailler ensemble. Ainsi, dansle photovoltaïque, charpentier, couvreuret électricien doivent intervenir enmême temps, et non successivement. “Ilen va de l’avenir du secteur : alors que lebâtiment a supprimé l’an dernier 30 000emplois, les entreprises qui se sont enga-gées dans le développement durable ontfait mieux que résister”, fait valoir l’AllianceVilles Emploi, qui dans les 33 territoiresconcernés mobilisera, via les comités depilotage et les ateliers, 1 200 personnes etun millier d’organismes.

CONTACT - www.ville-emploi.asso.frAlliance Villes Emploi : 0143123040

Dans le sillage du Grenelle, 33 maisons de l’emploi se sont associées à l’Al-liance Villes Emploi et à l’Ademe pour accompagner l’évolution desmétiers en accord avec les nouveaux objectifs environnementaux.

Le développement durable, unechance pour l’emploi et la formation

Les entreprises du bâtiment qui se sont mises au“vert” font mieux que résister à la crise.

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Deux nouveaux guidesau service des PLIEL’Alliance Villes Emploi vient depublier un guide intitulé PLIE moded’emploi. Cet outil méthodologiqued’une quarantaine de pages a pourbut d’aider les présidents et équipestechniques des plans locaux pour l’in-sertion et l’emploi à progresser dansune démarche qualité et àla partager avec leurs partenaires.Édité avec le soutien du ministèrede l’Économie, de l’Industrie et del’Emploi, il rappelle les grandsprincipes politiques, institutionnels,réglementaires et financiers des PLIEet formalisent les obligations qui endécoulent en matière d’organisationet de fonctionnement. Cet ouvrage,destiné à conforter l’engagement desPLIE en faveur de la cohésion sociale,est complété par un Guide dela mutualisation de la fonctiond’organisme intermédiaire. Ce der-nier vise à accompagner les PLIEdans la constitution de groupementsde gestion, une démarche vivementencouragée par la Commission euro-péenne. L’un et l’autre guides sonttéléchargeables gratuitement surle site de l’Alliance Villes Emploi :www.ville-emploi.asso.fr

Mieux soutenirles intérimairesL’Alliance Villes Emploi a signéle 30 mars dernier une conventionavec le Fonds d’action sociale dutravail temporaire (FASTT). L’accordprévoit une expérimentation dans13 maisons de l’emploi (MDE), répar-ties dans 11 régions, pour mobiliseret promouvoir auprès des réseauxd’acteurs locaux le dispositif de servi-ces et d’appui aux salariés intérimai-res développé par le FASTT. Cetteconvention constitue une opportunitépour renforcer les liens des MDE avecle tissu économique local, compléterl’offre de services offerte aux deman-deurs d’emploi et mieux servir unepopulation souvent difficile à toucher,comme les salariés fragilisés. Elle doitaussi leur permettre de compléter leurdispositif d’observation des mutationséconomiques sur leur territoire etd’être présentes et opérationnelles,porteuses de solutions facilitantes, aumoment où la conjoncture s’inversera.

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T out a commencé en octobre der-nier par une réunion à laquellele conseil général du Bas-Rhin

avait convié les 9 associations de pré-vention spécialisée du département. Il yétait question du “Pass’accompagnement”,un dispositif soutenu par Martin Hirsch,alors Haut commissaire à la jeunesse, etqui prévoit notamment une aide à la recher-che d’un logement pour les 18-25 ans, ainsiqu’un soutien financier à l’autonomie pourles 18-21 ans en rupture familiale.“L’ambiance s’est brutalement tendue lorsqueles responsables du conseil général nousont annoncé qu’ils envisageaient de pla-cer au service du “Pass’accompagnement”une dizaine de postes d’éducateurs surles 70 que comptent au total nos asso-ciations”, se souvient Marc Moser, direc-teur des Jeunes Équipes d’Éducation Popu-laire (JEEP), à Strasbourg. “Implicitement,on nous demandait de nous détourner desadolescents et de nous intéresser à despublics davantage engagés dans une démar-che d’insertion. Bref, on attendait de nousde la plus-value”.À en croire cet administrateur du CNLAPS,cet épisode traduit assez bien le change-ment d’attitude du conseil général duBas-Rhin à l’égard des associations de

prévention spécialisée, associationsqui bénéficient d’une délégation deservice public, mais que le départementa tendance à vouloir piloter à la façond’un service interne. “On nous a annoncéque notre action serait désormais éva-luée uniquement en fonction d’objectifsopérationnels fixés unilatéralement etportant sur la lutte contre le décrochagescolaire, l’emploi et la parentalité”, déploreMarc Moser. “Sous la pression desélus, on nous soumet à une obligationde résultats. Le risque, c’est que la pré-vention spécialisée n’aille plus au-devantd’une population qui se trouve dans

les angles morts des politiques institu-tionnelles. À la limite, si nous étionsopportunistes, nous partirions à la recher-che de jeunes “compatibles” avec les dispo-sitifs, alors que notre mission est d’aiderles plus fragiles d’entre eux à reprendreconfiance”, insiste-t-il.“Nous avons effectivement défini despriorités pour 2010. Mais cela n’empê-che en rien les associations de préven-tion spécialisée de continuer à aider l’en-semble de leurs publics traditionnels”,fait-on valoir au conseil général duBas-Rhin. “Il s’agit simplement de mieuxcoordonner leur action avec nos diffé-rents dispositifs”. Bernard Heckel, directeur du CNLAPS,estime en tout cas que cette premièrealerte, concernant la situation de laprévention spécialisée dans le Bas-Rhin,interroge la commande politique et mon-tre la difficulté pour les associations,pourtant habilitées par le conseilgénéral à mettre en œuvre une mis-sion définie et cadrée, à faire entendreleur expertise de terrain. Il propose d’en-gager un travail d’analyse et de concer-tation au sujet des nouvelles préconi-sations, en déterminant notamment leurpertinence eu égard à la mission de laprévention spécialisée dans le cadre dela protection de l’enfance, ainsi que lescritères de leur évaluation.

L’avenir incertain de la préventionspécialisée dans le Bas-RhinCertaines associations craignent de devoir recentrer leur action sur despublics moins fragiles afin de satisfaire à une politique du chiffre.

Quatre ateliers-forums lorsdes Journées nationalesDans le cadre des Journées nationales dela prévention spécialisée en Ile-de-France,le CNLAPS propose, le vendredi 4 juin, quatreateliers-forums. Organisé avec les associa-tions adhérentes du Val-de-Marne, le premierd’entre eux, intitulé “Éduquer, c’est risquerl’impossible”, se déroulera à la Maison dessyndicats de Créteil (lire le Journal des réseaux

du mois d’avril). Le second, mis en place parles neuf associations de Seine-Saint-Denis,se déroulera à la Bourse du travail deBobigny et aura pour thème “Protéger etéduquer pour contribuer à l’émancipation desjeunes”. Parmi les invités, Marcel Jaeger, titu-laire de la chaire de travail social et d’inter-vention sociale au Cnam. Un troisième atelier-forum, qui se tiendra, lui, à la mairie duXVIIIème arrondissement de Paris, permettrad’évoquer “les territoires de la préventionspécialisée au défi de la mobilité des jeuneset des familles”. Il verra notamment les inter-

ventions de l’historien Mathias Gardet, maîtrede conférences en sciences de l’éducation, etdu philosophe et sociologue, Paul Blanquart.Enfin, dans les Hauts-de-Seine, à Nanterre,on se penchera, en compagnie de la psycho-sociologue Joëlle Bordet, sur le décrochagescolaire et sur la coopération entre éduca-teurs de la prévention spécialisée et person-nels de l’Éducation nationale.

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CONTACT - CNLAPS : 01422979 81www.cnlaps.fr

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Pour Marc Moser, le risque, c’est de voir laprévention spécialisée se détourner despublics les plus en difficulté.

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JDR : Pourquoi avoir organisé ces Assises?Caroline Soubie : Pour marquer notrevolonté d’ouverture à la jeunesse, mon -trer la diversité et la richesse d’engagementdes jeunes à la Croix-Rouge française etvaloriser l’action des moins de 30 ans, quireprésentent un quart de nos 50000 béné-voles.

JDR : Quel bilan dressez-vous de cettemanifestation ?C.S. : Les participants ont rédigé une décla-ration qui pose clairement les causes pourlesquelles ils souhaitent se mobiliser à l’a-venir, cinq domaines d’engagement priori-taires : l’environnement, la solidarité, l’in-terculturel, la santé et la citoyenneté. Cedocument dit aussi la volonté qu’ont nosjeunes de disposer d’une grande latitudepour lancer des projets innovants.

JDR : La Croix-Rouge française entend-elle confier davantage de responsabilitésà ses jeunes bénévoles ?C.S. : Chez nous, beaucoup de jeunes exer-cent déjà de grandes responsabilités. S’agissantde l’urgence et du secourisme, on peut ainsi,dès l’âge de 12 ans, être initiateur premiersecours et dispenser à ses pairs – en classepar exemple – une brève formation surce thème. On peut aussi, dès 16 ans, êtrebénévole au sein du Samu social ou, à par-tir de 17 ans, diffuser le droit internationalen animant des jeux de rôles… Il reste cepen-dant beaucoup à faire pour favoriser l’émer-gence de futurs “chefs de file”.

JDR : Parvenez-vous à “fidéliser” ces jeu-nes bénévoles ?C.S. : Il est difficile de fidéliser un publicpar définition volatil. Quand on a une ving-taine d’années, on multiplie les expérien-ces, on voyage… Mais nous sommes convain-cus qu’une personne qui, à cet âge, a étébénévole à la Croix-Rouge reviendra un

jour vers notre association. En attendant,nous leur proposons un engagement valo-risant, avec des formations reconnues à l’ex-térieur (en matière de secourisme par exem-ple). Grâce à une bourse de projets, nousaccueillons aussi en notre sein des jeunesqui ont la volonté de développer leur pro-pre initiative, parfois ponctuelle ou limitéedans le temps, et d’en observer les effetsimmédiats plutôt que de prendre part à unprojet de long terme, déjà en cours. C’estainsi que l’un d’eux a choisi, pendant un an,d’emmener des pensionnaires d’une mai-son de retraite sur les lieux de leur enfance.D’autres préfèrent organiser des matchs debasket entre collégiens valides et non vali-des… Enfin, nous misons aussi sur l’essordu service civique : la Croix-Rouge fran-çaise devrait à la fin de l’année compter 200volontaires, contre 30 à 50 jusqu’à présent.D’ici quelques années, leur nombre pour-rait atteindre le millier.

JDR : Quel est le prochain rendez-vous ?C.S. : Un camp jeunesse aura lieu fin juilletà Grans, dans les Bouches-du-Rhône, pourpermettre des échanges interculturels entrejeunes de toutes les sociétés nationales dubassin méditerranéen.

Place aux jeunes !Pour la première fois, la Croix-Rouge française a organisé, les 24 et25 avril, des Assises de la jeunesse. L’événement, qui a rassemblé àParis 550 participants, a donné une nouvelle impulsion à l’action des16-30 ans, explique Caroline Soubie, responsable du service Jeunesse.

Une semainede mobilisationPour la première fois, les Journéesnationales se dérouleront sur touteune semaine, du 5 au 11 juin.Comme chaque année, un grandnombre de bénévoles des900 délégations locales, rejoints parles salariés de l’association etles étudiants des instituts de forma-tion, se mobiliseront pour collecterun maximum d’argent destiné à aiderles personnes blessées par la vie.Donner à cette occasion, c’est avanttout donner les moyens à chaquedélégation locale d’agir au quotidien.C’est contribuer à des actions d’hé-bergement d’urgence, d’aide alimen-taire et vestimentaire, d’urgencesociale, de lutte contre l’illettrisme,de formation aux gestes qui sauvent.

La Course des héros,une épreuve solidaireLa prochaine édition de la Coursedes héros se déroulera le 6 juin,entre l’Île de Monsieur, à Sèvres(Hauts-de-Seine) et Paris. Cetteépreuve de six kilomètres est acces-sible à tous (coureurs et marcheurs,de tous niveaux et de toutes condi-tions physiques). Seule conditionsine qua non pour y participer, avoirau préalable mobilisé des fonds pourla Croix-Rouge française. Ce défisolidaire doit permettre de financerle départ en vacances d’enfantsdéfavorisés d’Île-de-France.Renseignements :www.coursedesheros.com/croix-rougeou 0144433293.

Une maison pour lesenfants en fin de vieLa Croix-Rouge vient d’ouvrir dansle parc de la Clinique du Châteaude Seysses, près de Toulouse, unemaison d’accompagnement et desoins palliatifs pour enfants. Crééeen partenariat avec Enfant Do,une équipe mobile de soins palliatifspédiatriques, l’Oasis accueillera dèsl’automne prochain les enfants en finde vie et leurs familles. Cette struc-ture unique en France leur offriraun moment de répit médical, psycho-logique et social. On estime aujour -d’hui qu’à peine 10 % des moins de18 ans en fin de vie bénéficientd’une prise en charge et d’unaccompagnement digne.

CONTACT - www.croix-rouge.frCroix-Rouge française : 01 444313 75

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Les Assises de la jeunesse, deux jours pourmettre à l’honneur l’engagement des 16-30 ans.

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L ongtemps, les centres sociauxn’avaient de définition qu’ad-ministrative, définition conte-

nue dans deux circulaires de la Caissenationale d’allocations familiales. Cestextes les présentaient – et continuentde le faire – comme un équipement àvocation sociale globale, familiale etpluri-générationnelle, un lieu d’anima-tion et d’interventions sociales concer-tées et novatrices. “Quoique pertinent,ce résumé des missions passait soussilence quelque chose d’essentiel, lesvaleurs du mouvement”, note JacquesEloy, administrateur et ancien vice-pré-sident de la FCSF. D’où la volonté, affir-mée dès le congrès de Strasbourg en1998, de rédiger une charte des centressociaux, en s’appuyant notamment surune étude réalisée peu avant auprès de250 d’entre eux par le Centre de recher-che pour l’étude et l’observation desconditions de vie (Crédoc).Il aura fallu près de deux ans pour que

voit le jour, en juin 2000, ce documentarticulé autour de trois valeurs, expli-citées ici par Jacques Eloy. Tout d’abord,la dignité, “qui consiste à respecterles individus pour ce qu’ils sont et àaccueillir tout le monde sans distinc-tion”. Ensuite, la solidarité, “qui se tra-duit par la création de lien social et lagénérosité à l’égard des autres”. Enfin,la démocratie, “qui invite les centres

sociaux à faire des usagers des citoyensà part entière en les associant à la prisede décisions comme à la réalisation desprojets”.Dix ans après son adoption, la chartedemeure un outil de référence vis-à-visdes partenaires extérieurs et lorsque lecentre social renouvelle, tous les troisà quatre ans, son propre projet. Elle per-met – même lorsque l’on se bagarre avecles difficultés les plus terre à terre duquotidien – de garder en tête les idéaux,ce qu’Henry Colombani, ex-déléguégénéral adjoint de la FCSF, appelle joli-ment “les étoiles du ciel”. La charte,affirme pour sa part Jacques Eloy, “acontribué à donner plus de lisibilité,plus de cohérence” à un mouvementqui rassemble des structures aux pro-fils (histoire, implantation, mode degestion) parfois très différents. “Elle apermis l’expression d’une identité com-mune”, vante-t-il.

Depuis son adoption en juin 2000, ce document a permis de ren-forcer la cohérence et la visibilité du mouvement.

Mieux aider les populationsvieillissantesÀ l’initiative de la FCSF, se sont déroulées les10 et 11 mai à Bordeaux les Journées nationa-les sur le développement social local et l’ac-compagnement au vieillissement des popula-tions. Leur but : faire émerger des réponsesadaptées aux spécificités de chaque territoire.Cette rencontre est venue conforter la politiqueengagée depuis dix ans par les centres sociauxqui, avec le soutien de la Fondation de Franceet désormais aussi celui de la Caisse nationaled’assurance vieillesse, mènent de nombreusesexpérimentations sur ce thème. Retrouvez lecompte-rendu de ces journées surwww.centres-sociaux.fr

Une journée nationalesur la précarité en milieu ruralLe 21 mai à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) a eulieu une Journée nationale consacrée aux phé-nomènes de précarité et d’exclusion en milieurural. Cette manifestation a été organisée parun groupe de travail interassociatif mis enplace par la Fnars et auquel la FCSF prendpart, aux côtés de la Caisse centrale de laMutualité sociale agricole, du Comité nationalde liaison des régies de quartier ou encored’Habitat et développement. Pour partagerconstats et réponses en matière de luttecontre la pauvreté dans les campagnes, deschercheurs de différentes disciplines, desacteurs associatifs, notamment des responsa-bles de la Fédération des centres sociaux duMaine-et-Loire, ainsi que des représentantsdes collectivités territoriales et de l’État étaient

présents. Ainsi qu’un grand témoin FrançoisSoulage, président du Secours catholique etAmbassadeur de l’année européenne de luttecontre la pauvreté.

Renseignements : 01 48 01 82 12

Rendez-vous à Verdun pour l’assemblée générale de la FCSFMoment fort de la vie du réseau, l’assembléegénérale de la FCSF se déroulera du 4 au6 juin à Verdun. Cette rencontre sera marquéepar un forum qu’organisent les centressociaux de la Meuse, forum intitulé “Politiquessociales et animation globale : des complé-mentarités indispensables”. L’AG seral’occasion de lancer officiellement la démarchequi devrait mener le réseau à l’organisationd’un congrès en 2013.

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CONTACT - FCSF : 0153099616www.centres-sociaux.fr

Charte des centres sociaux, 10 ans déjàet toujours d’actualité

Au cœur de la charte notamment, la volonté defaire des usagers des citoyens à part entière.

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52 LE JOURNAL DES RÉSEAUX - MAI 2010

JDR : Vous plaidez en faveur d’uneéthique de l’éducation spécialisée.Qu’entendez-vous par là ?Patrice Mariani : L’éducateur est cons-tamment confronté à la question de l’au-tre. Au cœur de la relation éducative ily a une rencontre entre au moins deuxlogiques : celle de l’éducateur, possible-ment animé par un désir d’introduiredes changements, et celle de l’usager,avec sa liberté d’action et de choix. Cetterencontre confronte l'éducateur à unequestion éthique : se laisser interpellerpar la résistance de l’autre et sur ce qui,dans sa propre attitude, sa propre parole,doit être dépassé pour permettre à l'au-tre d’occuper pleinement sa place desujet ; ou être tenté de casser cette résis-tance, de manipuler l’usager, de l’assu-jettir à son propre désir de changement,en prenant appui sur des attentes insti-tutionnelles qui sont souvent liées à unecommande des politiques sociales. C’estle cas par exemple lorsque, guidé par desimpératifs de “turn over”, on conduitsubtilement une personne hébergéeen foyer vers un autre foyer, alors qu’elle

souhaite rester parce qu’elle a retissé desliens et que ces liens commencent àlui donner à nouveau confiance en elle,en les autres…

JDR : Existe-t-il un corpus de princi-pes éthiques communément admisdans la profession ?P.M. : Non. Mais l’Ones réfléchit à larédaction d’un code de déontologie del’éducateur spécialisé. Un tel document,renvoie aux devoirs et obligations desprofessionnels. Il pourrait favoriser l’é-mergence d’une éthique éducative – plussubjective et liée à des valeurs auxquel-les la profession reste attachée.

JDR : L’éducation spécialisée manque-t-elle de repères, voire de garde-fous ?P.M. : Les questions éthiques et déon-tologiques ont toujours traversé la pro-fession. Mais il nous semble nécessairede les rendre plus lisibles et surtoutd’y réfléchir collectivement.

JDR : La dimension éthique est-ellesuffisamment présente dans la forma-tion ?P.M. : C’est variable selon les centres deformation. Ces derniers bâtissent leurprojet pédagogique sur la base d’un réfé-rentiel métier qui n’impose aucun coursde philo par exemple. Il serait nécessaired’aller plus loin pour que les éducateurspuissent exercer au mieux leur fonctionde veille sociale et s’assurer que les insti-tutions qui les emploient soient des insti-tutions “justes” et respectueuses des droitsdes usagers.

Pour une éthiquede l’éducation spécialiséeL’Ones envisage la rédaction d’un code de déontologie pour permettre auxprofessionnels du secteur de remplir leur fonction de veille sociale, annonceson vice-président, Patrice Mariani.

Inquiétudes pourles nouveaux diplômésDans les semaines à venir, une pre-mière cohorte d’étudiants passera lesexamens du diplôme d’État d’éducateurspécialisé “nouvelle formule”. À l’appro-che de cette échéance, l’Ones se veutparticulièrement vigilante car les cent-res de formation se sont appropriés demanière disparate cette réforme auxallures de révolution copernicienne, quiinstaure notamment des domaines decompétences à la place des anciennesunités de formations et s’appuie sur untexte de référence bien plus précis quepar le passé (une trentaine de pagescontre à peine quelques-unes jusqu’ici).“Il suffit, sur le terrain, d’entendre deuxétudiants venant d’établissements diffé-rents évoquer leur formation pour com-prendre qu’on ne leur a pas forcémentappris les mêmes choses”, raconteJean-Marie Vauchez. Le président del’Ones redoute un taux d’échec impor-tant, comme cela avait été le cas il y aquelques années chez les assistantessociales, après la refonte de leurdiplôme. “Si cette crainte devait seconfirmer, nous demanderions l’organi-sation d’une session de rattrapage”,prévient-il.

Une campagne d’adhésionL’Ones a commencé à diffuser desplaquettes d’adhésion. Désireux d’aug-menter ses effectifs, qui sont aujour -d’hui d’environ 350 membres, leréseau a modifié ses statuts, lors de ladernière assemblée générale. Il estdésormais possible d’adhérer directe-ment à l’Ones, sans être affilié à uneassociation relais.

Le social menacé de“marchandisation”L’Ones-relais 68 organise, le 11 juin àMulhouse, une journée de réflexion sur“la marchandisation du social”. Cetteconférence-débat, à laquelle partici-pera Michel Chauvière, directeur derecherche au CNRS, sera l’occasiond’évoquer la remise en cause desformes traditionnelles d’intervention etles nouvelles règles de fonctionnement(nouvelles normes de gestion, ouver-ture à la concurrence, moyens finan-ciers revus à la baisse, etc.). Bulletin d'inscription sur ones-fr. org

CONTACT - Ones : [email protected]

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MAI 2010 - LE JOURNAL DES RÉSEAUX 53

La mesure du bien-êtreL’UNAF a organisé, le 29 avril, une conféren-ce-débat sur les suites du rapport Stiglitz etla mesure du bien-être en présence d’expertsde l’INSEE, du Conseil national de la statis-tique et de représentants du mouvementassociatif familial. À voir et revoir en ligne àla rubrique “université des familles” surwww.unaf.fr.

Réunion du réseau régional etdépartementalEn avril, l’UNAF a réuni l’ensemble des prési-dents des structures départementales(UDAF) et régionales (URAF) à Vesoul. Cetteréunion annuelle avait pour objectif d’échan-ger sur des problématiques communes et derenforcer le réseau. Au programme desdébats : la réorganisation de l’État en région,les effets de la réforme des collectivités terri-toriales, le financement de la protection del’enfance, etc.

F aire des Français “unpeuple de lecteurs”.Tel est l’object i f

que s’est assigné, en 2000, l’é-crivain Alexandre Jardin,objectif immédiatement par-tagé par l’UNAF et la Liguede l’enseignement. La pre-mière disposait d’un impor-tant vivier de bénévoles deplus de 50 ans. La secondeavait ses entrées dans les éco-les. Et c’est tout naturelle-ment qu’elles ont créé, deconcert, l’association Lire etfaire lire.Dix ans plus tard, avec le sou-tien d’un comité de 120 auteurs,l’opération a pris une ampleurincomparable. Cette année,près de 12000 bénévoles vontpartager, à raison d’une oudeux rencontres par semai-nes, leur plaisir de lire avecdes enfants volontaires – etparfois leurs parents –dans 5530 structures: biblio-thèques, écoles maternel-les et élémentaires, collèges,mais aussi crèches, haltes-garderies ou centres de loi-

sirs. “Parfois, la lecture sedéroule au musée, devant untableau, puis les enfants pren-nent part à un atelier artis-tique”, raconte Patricia Humann,coordinatrice du pôle Édu-cation de l’UNAF.Désormais, un accent est missur les établissements sco-laires les plus en difficulté.“Des interventions se dérou-lent ainsi, avec le soutienfinancier de l’Agence natio-nale pour la cohésion socialeet l’égalité des chances, dans1 750 écoles et 254 collèges

des réseaux ambition réus-site, le noyau dur de l’éduca-tion prioritaire”, précise cemembre du conseil d’admi-nistration de Lire et faire lire.

Une campagnenationalede recrutement

À ce jour, une quarantained’unions départementalesparticipent à l’opération. Lesbénévoles reçoivent, s’ils lesouhaitent, des formationsconsacrées à la lecture à haute

voix, à la petite enfance, àla littérature jeunesse ouencore à l’illustration… “Uncertain nombre d’entre euxavaient depuis longtempsarrêté d’ouvrir des livres etse sont remis à lire, moti-vés par cette action”, se réjouitRémy Guilleux, administra-teur de l’UNAF, à l’approched’une nouvelle campagnenationale de recrutement,qui sera lancée en octobre,en marge d’un grand rassem-blement de l’association, àÉpinal.La rencontre des générationsautour d’un livre est souventd’une grande richesse. “Unede nos bénévoles, âgée aujour-d’hui de 90 ans, me confiaitil y a quelques mois que Lireet faire lire l’avait grande-ment aidée à vivre depuisune dizaine d’années”, racontePatricia Humann. “Cettedame continue de se sentirutile. Longtemps après seslectures, les enfants du quar-tier la reconnaissent et vien-nent la saluer”.

Partager la joie des livresLe réseau UNAF/UDAF est co-fondateur de l’opération Lire et faire lire,qui souffle cette année ses dix bougies et rassemble désormais près de12000 bénévoles.

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CONTACT - www.unaf.frUNAF : 01 49953600

Depuis sa création, il y a dix ans, Lire et faire lire donne tout sonsens à l’intergénérationnel.

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54 LE JOURNAL DES RÉSEAUX - MAI 2010

Biennale 2010 :la dernière ligne droiteLa Biennale 2010 se déroulera les 7, 8 et9 juillet à Rennes, au Groupe des InstitutsRégionaux de Formation des Acteurs

Sociaux (Girfas) Bretagne. Elle aura pourthème “Les formations sociales à l’épreuvedes territoires”. Pour cette première bienna-le organisée par l’Unaforis, l’ambition ducomité scientifique et du comité de pilotagequ’au minimum une communication émanede chaque région et que, par ailleurs,chaque établissement membre de l’Unaforissoit représenté à Rennes. Alors qu’est enga-gé un mouvement de recentralisation et de

recentrage des politiques publiques sur des objectifs fixés au niveau national, sansbeaucoup de participation, il est primordialque les travaux menés lors de cette rencon-tre “permettent de dégager des réflexionsprospectives, tant du point de vue des stratégies politiques et institutionnellesqu’au titre des contenus de formation et des démarches pédagogiques”, soulignel’Unaforis.

L e 9 juin, à Paris, l’École supé-rieure de travail social (ETSUP)donnera un coup de projecteur

sur le tout jeune diplôme d’État en ingé-nierie sociale. Un après-midi durant, cetétablissement fera le point sur les enjeuxet perspectives de cette formation deniveau 1, qui a remplacé en 2006-2007le diplôme supérieur en travail social.Destiné aux cadres et futurs cadresde l’action sociale, ce cursus de troisans, souvent couplé avec un master(généralement en sociologie ou scien-ces de l’éducation, plus rarement en ges-tion ou en administration), est proposépar une trentaine d’écoles, en France.Mais les premières promotions restentréduites et le nombre annuel de diplô-més ne devrait guère dépasser pourl’instant les 300. “C’est largement insuf-fisant”, considère Olivier Cany, le direc-teur de l’Unaforis.

Ne plus s’en remettre systématiquement aux cabinetsd’études et aux laboratoires de recherche

“Car l’ingénieur social, c’est quelqu’uncapable d’analyser les besoins sociauxd’une population sur un territoire donné”,explique-t-il. “Sa tâche peut être ausside penser des dispositifs pour y répon-

dre, voire de transmettre des connais-sances, en tant que formateur”, pour-suit Olivier Cany, convaincu que lesdébouchés de cette formation sont nom-breux, notamment dans les conseilsgénéraux et dans les sièges des grandesassociations.“La tendance du secteur est d’exter-naliser – auprès de cabinets d’études oude laboratoires de recherche – le travaild’analyse et d’évaluation. Ou bien des’en remettre aux experts de l’État pourl’identification des besoins, laquelle nepeut se faire d’aussi loin…”. L’évolutionde l’action sociale (réforme des collec-tivités, complexité accrue des dispo-

sitifs, prise en compte du contexte euro-péen) est telle que “les établissementset les associations doivent intégrerces compétences afin de pouvoir lesmobiliser plus rapidement”, plaide ledirecteur de l’Unaforis, qui participeraà la journée d’information organiséepar l’ETSUP. Ce diplôme, insiste-t-il,“répond à des besoins insuffisammentcouverts”.

Renseignements : [email protected]

Ingénieur social, un métier d’avenirZoom sur le nouveau diplôme d’État en ingénierie sociale qui doit permettre d’analyser et de répon-dre plus efficacement aux besoins des populations.

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CONTACT - Unaforis : 01 53 34 14 741, cité Bergère 75009 Paris

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