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CONDUITE A TENIR DEVANT « Une réaction allergique » Dr Stéphanie ANDRE Service des Urgences, Hôpital Cochin-Hôtel Dieu

CONDUITE A TENIR DEVANT « Une réaction allergiquemedesim.fr/doc/Cours2014DU2/ALLERGIES.pdfCONDUITE A TENIR DEVANT « Une réaction allergique » Dr Stéphanie ANDRE Service des Urgences,

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  • CONDUITE A TENIR DEVANT

    « Une réaction allergique »

    Dr Stéphanie ANDRE

    Service des Urgences, Hôpital Cochin-Hôtel Dieu

  • MOTIFS DE RECOURS

    • Contact avec un allergène connu

    • Eruption cutanée, bulles

    • Œdème de la face

    • Gène respiratoire, détresse respiratoire

    • Etat de choc, troubles de la conscience

  • DEFINITIONS

    Réactions allergiques:

    - Multiples formes cliniques dermatologiques

    - Multiples allergènes

    - Multiples mécanismes physiopathologiques

    Plan:

    - Urticaire et ses complications (Œdème de Quincke et choc anaphylactique)

    - Toxidermies médicamenteuses et ses formes graves (syndrome de Lyell)

  • URTICAIRE: Généralités

    Physiopathologie:

    Vasodilatation localisée responsable d’un

    œdème dermique

    Etiologie:

    - Formes aigues / chroniques

    - Allergènes multiples: médicaments (< 10%), aliments, venins, contact avec certaines substances, agents infectieux

    50% de causes non retrouvées++

  • URTICAIRE: Clinique (1)

    - Lésions papuleuses, prurigineuses, labiles,

    +/- confluentes sans topographie

    préférentielle (localisées ou généralisées)

    - Manifestations associées: Fièvre, douleurs

    abdominales, arthralgies

    - Variantes morphologiques: marginé,

    cholinergique, retardé

  • URTICAIRE: Clinique (2)

  • URTICAIRE: Signes de gravité (1)

    1) Œdème de Quincke:

    - Physiopathologie: œdème hypodermique

    - Clinique:

    Gonflements localisés (lèvres, paupières,

    organes génitaux)

    Atteinte muqueuse++: pharyngo-laryngée

    (œdème de la luette et de la glotte), digestive

  • URTICAIRE: Signes de gravité (2)

  • URTICAIRE: Signes de gravité (3)

    2) Choc anaphylactique:

    Urgence thérapeutique+++

    - Physiopathologie: réaction immuno-

    allergique de l’hypersensibilité immédiate

    - Accident grave, brutal (

  • URTICAIRE: Signes de gravité (4)

    Manifestations cutanées (prurit, urticaire),

    respiratoire (bronchospasme), ORL (œdème de

    Quincke)

    Etat de choc: hypotension artérielle,tachycardie

    puis bradycardie, troubles du rythme, troubles

    de la conscience => ACR+++

  • URTICAIRE: Démarche diagnostique

    Diagnostic essentiellement clinique et

    étiologique+++

    • Examens complémentaires:

    - Urticaire et œdème de Quincke:

    Pas de bilan biologique en urgence

    Pas de biopsie cutanée

    - Choc anaphylactique:

    Bilan d’un choc

  • URTICAIRE: Démarche diagnostique

    2) Diagnostiques différentiels:

    - Urticaire aigü:

    Urticaire chronique

    Erythème polymorphe

    Pemphigoïde bulleuse et dermatite herpétiforme

    Erythème annulaire

    Vascularite urticarienne

    - Œdème de Quincke:

    Œdème angio-neurotique

  • URTICAIRE: Principes thérapeutiques

    Arrêt de l’exposition à l’allergène+++

    1) Urticaire:

    Antihistaminiques per os (éviter antiH1 sédatif),

    +/- IV si généralisé (Polaramine: 1 Amp)

    Corticothérapie PO possible si forme étendue

    et prurit important

    2) Œdème de Quincke:

    - Si pas d’atteinte muqueuse:

    Antihistaminique IV et surveillance 2h

    Corticothérapie possible IV (1mg/kg)

  • URTICAIRE: Principes thérapeutiques

    - Si gène laryngée:

    Antihistaminique IV +/- Corticothérapie IV

    Aérosols d’Adrénaline (1mg) +/- O2

    - Si atteinte muqueuse:

    Urgence médicale+++ avis réanimateur

    Antihistamique IV

    Corticothérapie IV (1mg/kg)

    Adrénaline: bolus (0,1mg/0,1mg) puis IVSE

    (0,1-0,5 µg/kg/mn)

    Oxygénothérapie, discuter IOT avec réanimateur

  • URTICAIRE: Principes thérapeutiques

    3) Choc anaphylactique:

    Urgence thérapeutique+++ avis réanimateur

    - Traitement du choc: Remplissage par cristalloïdes, Adrénaline IV en bolus (0,1mg/0,1mg) puis IVSE (0,1-0,5 µg/kg/mn)

    - Traitement bronchospasme: Oxygénothérapie, +/- Aérosols de B2mimétiques

    - Traitement Œdème de Quincke: Aérosols d’Adrénaline et Adrénaline IVSE

    - Corticoïdes IV: Solumédrol 120mg

    - Antihistaminiques IV

  • RPC SFAR 2001

  • URTICAIRE: Orientation (1)

    Eviction de l’allergène+++

    1) Urticaire:

    - Evolution: Amélioration rapide sous ttt

    - Orientation: Surveillance 2h si généralisé,

    puis retour à domicile avec traitement

    antihistaminique (non sédatif)

    - Prise en charge des urticaires chroniques

  • URTICAIRE: Orientation (2)

    2) Œdème de Quincke:

    - Sans atteinte muqueuse:

    Surveillance

    Retour à domicile si diminution des symptômes

    et information sur les signes de gravité

    - Avec atteinte muqueuse:

    Surveillance scopée (sat, PA, Fc)

    Hospitalisation en réanimation

  • URTICAIRE: Orientation (3)

    3) Choc anaphylactique:

    Surveillance scopée: maintient d’une

    PAS>100mmHg, Fc, sat, diurèse

    Hospitalisation en réanimation

  • TOXIDERMIES: Généralités

    Les manifestations cutanées ou toxidermies

    sont les plus fréquents des effets secondaires

    des médicaments: complications de 3% des

    traitements hospitaliers.

    Formes le plus souvent bénignes. Mais

    existence de formes graves pouvant mettre en

    jeu le pronostic vital.

  • TOXIDERMIES: Généralités

    Risque médicamenteux:

    - Risque élevé(>3%) / faible (

  • TOXIDERMIES: Clinique (1)

    Différentes formes cliniques:

    - Toxidermies érythémateuses: Exanthèmes

    maculo-papuleux

    - Urticaire

    - Erythème pigmenté fixe

    - Toxidermies pustuleuses: Pustuloses

    exanthématiques aigües généralisées (PEAG)

    - Purpura vasculaire médicamenteux

    - Réactions de Photosensibilité

  • TOXIDERMIES: Clinique (2)

    Exanthème maculo-papuleux

  • TOXIDERMIES: Clinique (3)

    Erythème pigmenté fixe

  • TOXIDERMIES: Clinique (4)

    Pustulose exanthématique aigüe généralisée

  • TOXIDERMIES: Signes de gravité (1)

    Syndrôme de Lyell (NET) et de Steven-

    Johnson (SJS)

    Définition:

    - 2 formes en fonction de l’extension des lésions:

    SJS: 30% du revêtement cutané

    - Maladie unique (continuum): Nécrolyse

    épidermique

  • TOXIDERMIES: Signes de gravité (2)

    Epidémiologie:

    - Maladie exceptionnelle, incidence: 1cas/1M/an

    - FR: HIV (antirétroviraux++), greffe, collagénoses,

    radiothérapie

    - Mortalité: 25% (sepsis, défaillance multiviscérale)

    - Morbidité: 50% de séquelles (oculaires++)

    - Médicaments à haut risque (Sulfamides,

    anticomitiaux, AINS, antirétroviraux,

    Hypouricémiant)

  • TOXIDERMIES: Signes de gravité (3)

    Clinique:

    - Signes généraux: fièvre, déshydratation, AEG

    - Eruption cutanée: Nécrose de l’épiderme

    Localisation: visage et tronc puis extension

    Aspect: vésicules +/- confluentes, puis

    décollement épidermique (Signe de Nikolsky+)

    Pronostic = Pronostic des brulûres étendues:

    Calcul de la surface décollée = pourcentage de

    surface cutanée atteinte / totale

  • TOXIDERMIES: Signes de gravité (4)

  • Partie corporelle Surface

    atteinte

    Tête et cou 9%

    Face antérieure du

    thorax 18%

    Face postérieure du

    thorax 18%

    Chaque jambe 18% (x2)

    Chaque bras 9% (x2)

    Périné 1%

    Total 100%

    Règle des 9 de Wallace Table de Lund et Browder

    Calcul de surface corporelle brûlée

  • TOXIDERMIES: Signes de gravité (5)

    Clinique (suite):

    - Atteinte muqueuse (90%): érosions

    douloureuses de l’oropharynx, des yeux et des

    organes génitaux

    - Atteintes viscérales: pulmonaires (20%),

    hépatiques (10%), digestive, hématologique

  • TOXIDERMIES: Signes de gravité (6)

  • TOXIDERMIES: Démarche diagnostique

    Diagnostic clinique et étiologique: critères

    d’imputabilité++

    1) Examens complémentaires:

    Biopsie cutanée + IF directe

    Bilan du retentissement (pour Sd de Lyell)

  • TOXIDERMIES: Démarche diagnostique

    2) Diagnostics différentiels du Sd de Lyell:

    - Epidermolyse staphylococcique

    - Pustulose exanthématique aigüe généralisée

    - Brûlures

    - Dermatoses bulleuses (Pemphigus)

  • TOXIDERMIES: Thérapeutique

    Arrêt immédiat du médicament incriminé++

    1) Formes bénignes:

    Avis dermatologique++

    Hospitalisation fréquente pour surveillance

  • TOXIDERMIES: Thérapeutiques

    2) Syndrôme de Lyell:

    Urgence vitale++

    - Traitement symptomatique:

    Réchauffement / lit fluidisé

    Réhydratation et Remplissage (macromolécules)

    Apports nutritionnels (SNG) +/- Insuline

    Antalgiques / Anxiolytiques

    Traitement antiinfectieux: manipulation en stérile,

    antiseptiques locaux, pas d’antibioprophylaxie

    Anticoagulation à dose efficace

  • TOXIDERMIES: Thérapeutiques

    - Traitement local:

    Antiseptiques locaux

    Ablation fragments nécrosés, +/- débridement

    chirurgical et greffes

    Collyres (antiseptique +/- antibiotique)

    - Traitement de fond:

    Pas de corticothérapie++

    Plasmaphérèse, Immunosuppresseurs, Ig

  • TOXIDERMIES: Orientation

    1) Formes bénignes:

    - Avis dermatologique

    - Hospitalisation fréquente

    - Surveillance évolutive

    2) Syndrôme de Lyell:

    - Hospitalisation en milieu spécialisé

    - Surveillance réanimatoire

    Jamais de réintroduction du médicament incriminé++

  • TOXIDERMIES: Orientation

    - Evolution

    Pronostic: Score prédictif de SCORTEN

    Mortalité: 25%

    Morbidité: 50% de séquelles (anomalies de

    Pigmentation cutanée, séquelles oculaires

    et génitales, manifestations psychologiques)

  • TOXIDERMIES: Orientation

    Score4: risque vital majeur

  • BIBLIOGRAPHIE

    - « Urticaire et œdème de Quincke ». P.Carli, B.Riou, C.Télion. Urgences médico-chirurgicales de l’adulte, Arnette, 2004.

    - « Urticaire et œdème de Quincke ». E.Delporte. Ann Dermatol Venereol, 2002.

    - « Prévention du risque allergique peranesthésique ». Recommandations pour la pratique clinique. SFAR 2001.

    - « Syndromes de Lyell et de Steven-Jonhson ». JC.Roujeau. Encyclopédie Orphanet, 2007.

  • BIBLIOGRAPHIE

    - « Syndrome de Lyell ». P.Carli, B.Riou, C.Télion. Urgences médico-chirurgicales de l’adulte, Arnette, 2004.

    - « Toxidermies médicamenteuses ». E.Delporte. Ann Dermatol Venereol, 2002.

    - « Toxidermies médicamenteuses ». O.Chosidow, PA.Becherel, C.Frances. Conférence Hippocrate, 1998.