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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 11 du 09 au 14 – 03 - 2014 PATRONAT Le Medef veut réformer Action Logement Le Monde.fr | 09.03.2015 À l’occasion de la publication de son « Livre blanc sur le logement », lundi 9 mars, le Medef s’est livré à un mea culpa à propos du fonctionnement d’Action Logement, l’ex- 1 % Logement, structure qui gère la Participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), créée en 1953. Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, a été chargé par Pierre Gattaz, le président de l’organisation patronale, d’une réflexion pour réformer « cet outil fantastique » – un dossier qui apparaissait jusque-là tabou. Après un diagnostic partagé, cette mission devra proposer des réformes pour l’assemblée générale de l’organisme, qui fédère les collecteurs, le 4 juin. Que représente le « 1 % Logement »? Le « 1 % Logement » correspondait, à l’origine, au versement par toutes les entreprises de plus de 10 salariés de 1 % au moins de leur masse salariale. Ce niveau a été ramené à 0,45 % depuis 1992. Cela représente chaque année 2,3 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter 1,2 milliard de remboursements des prêts consentis aux salariés pour acheter leur logement. Les fonds de la PEEC doivent, par exemple, financer le logement social et intermédiaire à hauteur de 5,9 milliards d’euros d’ici à 2019, soit 600 000 logements sur cinq ans. Comment le 1 % Logement est-il collecté ? Entre 2009 et 2012, Action Logement s’est fortement concentrée, passant de 120 à 20 collecteurs (comités interprofessionnels du logement). Ce mouvement a donné naissance à de grands groupes à vocation nationale. Solendi est le premier d’entre eux, avec sa puissante filiale HLM immobilière 3F, premier bailleur social de France, qui gère 200 000 logements 1

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CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSESemaine 11 du 09 au 14 – 03 - 2014

PATRONAT

Le Medef veut réformer Action Logement Le Monde.fr | 09.03.2015

À l’occasion de la publication de son « Livre blanc sur le logement », lundi 9 mars, le Medef s’est livré à un mea culpa à propos du fonctionnement d’Action Logement, l’ex- 1 % Logement, structure qui gère la Participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), créée en 1953.Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment, a été chargé par Pierre Gattaz, le président de l’organisation patronale, d’une réflexion pour réformer « cet outil fantastique » – un dossier qui apparaissait jusque-là tabou.Après un diagnostic partagé, cette mission devra proposer des réformes pour l’assemblée générale de l’organisme, qui fédère les collecteurs, le 4 juin.Que représente le « 1 % Logement » ?Le « 1 % Logement » correspondait, à l’origine, au versement par toutes les entreprises de plus de 10 salariés de 1 % au moins de leur masse salariale. Ce niveau a été ramené à 0,45 % depuis 1992.Cela représente chaque année 2,3 milliards d’euros. Auxquels il faut ajouter 1,2 milliard de remboursements des prêts consentis aux salariés pour acheter leur logement.Les fonds de la PEEC doivent, par exemple, financer le logement social et intermédiaire à hauteur de 5,9 milliards d’euros d’ici à 2019, soit 600 000 logements sur cinq ans.Comment le 1 % Logement est-il collecté ?Entre 2009 et 2012, Action Logement s’est fortement concentrée, passant de 120 à 20 collecteurs (comités interprofessionnels du logement). Ce mouvement a donné naissance à de grands groupes à vocation nationale.Solendi est le premier d’entre eux, avec sa puissante filiale HLM immobilière 3F, premier bailleur social de France, qui gère 200 000 logementsAstria détient plusieurs sociétés HLM, comme France Habitation (48 000 logements) ou Domaxis. Le groupe Batigère règne sur l’est de la France, avec 14 sociétés HLM (104 000).La concentration n’est pas achevée, puisque la fusion entre les collecteurs de Rennes, Tours, et Nantes est annoncée pour fin 2015.Au total, les bailleurs sociaux qui sont liés à un collecteur règnent sur un patrimoine de plus de 800 000 habitations.Quel est l’objectif du Medef ?Les grands groupes qui ont émergé ces dernières années se livrent à une vive concurrence pour capter la contribution des grandes entreprises, mais délaissent les PME.

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« Il y a une déperdition en raison d’une concurrence stérile dans la collecte de cette contribution et nous devons répondre aux critiques, notamment des petites entreprises, dont les besoins sont insuffisamment pris en compte. Nous devons être inattaquables », souligne à ce propos M. Chanut.Le président de la Fédération du bâtiment considère qu’il faut « distinguer la collecte, qui pourrait être centralisée dans un seul organisme, des services rendus aux entreprises, qui doivent rester proches des besoins locaux ». Et qu’en l’occurrence, il convient de « nous recentrer sur notre vocation première, qui est d’aider les salariés à se loger ».Le patronat a intérêt à démontrer l’utilité sociale de cette quasi-taxe qu’il entend ne pas se faire à nouveau ponctionner par l’Etat, comme cela a été le cas ces dernières annéesLes gouvernements successifs ont, en effet, largement prélevé dans cette manne du 1 % Logement – jusqu’à 1,2 milliard d’euros par an – pour financer l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU).Un accord, conclu le 2 décembre 2014 avec le gouvernement pour la période 2015- 2019, vise à diminuer cette ponction de 500 millions d’euros en cinq ans.Cela redonne une marge de manœuvre aux collecteurs pour développer des services aux salariés.

Accord entre le Medef et la PJ pour lutter contre les escroqueries aux entreprises le 11/03/2015 Le Figaro

Alors que les entreprises font face à de plus en plus d'arnaques, le Medef et la Direction Centrale de la Police Judiciaire ont décidé de nouer un partenariat afin de renforcer la lutte contre toutes les formes de fraudesEn matière d'escroqueries, l'imagination des voleurs est sans limite. Dernière en date, «l'arnaque au président»: un malfrat se faisant passer pour le PDG de l'entreprise appelle les services internes (comptables, services financiers…) pour ordonner d'effectuer des virements…. La ficelle peut paraître un peu grosse, mais de nombreuses entreprises s'y sont laisser prendre.«C'est très bien fait. Les escrocs sont très habiles, ils connaissent parfaitement le milieu de l'entreprise et son fonctionnement», explique Mireille Ballestrazzi, directeur central de la Police judiciaire. «Dès qu'elles comprennent qu'il y a eu une escroquerie, les entreprises doivent nous avertir au plus vite, car nous pouvons réussir à bloquer l'argent avant qu'il ne quitte le pays», conseille-t-elle.1200 plaintes en 3 ansAinsi, 1200 plaintes d'escroquerie aux faux ordres de virement ont été déposées en trois ans, représentant un montant de 350 millions d'euros. Cela concerne 400 grands groupes et 800 PME. Et la réalité est certainement bien supérieure, car ce chiffre ne porte que sur les plaintes réalisées. Or un certain nombre d'entreprises ne portent pas plainte, ne sachant à qui s'adresser… ou n'osant avouer s'être fait duper.«La sensibilisation des entreprises et le partage d'informations avec les services de police judiciaire est un enjeu crucial pour lutter contre ce fléau», estime Michel Guilbaud, directeur général du Medef. D'autant que les modes opératoires des groupes criminels sont en constante évolution afin de déjouer les mesures de sécurité mises en place par les entreprises. «C'est très grave. Ces pratiques mettent l'existence de nos entreprises en péril et détruisent les emplois», observe Mireille Ballestrazzi, citant l'exemple d'une PME pourtant très dynamique, au Sud de Lyon, qui a dû déposer le bilan et licencier ses salariés. «Personne n'est à l'abri», poursuit-elle citant les cas d'une PME dans le bois, d'une start-up, d'un grand commerçant de vin, etc.Au-delà des seules «arnaques au président», l'imagination des fraudeurs est sans limite: escroquerie aux faux ordres de virement (faux fournisseur…), «fraude aux encarts publicitaires», «carambouille» (escroquerie par un client défaillant procédant à des commandes massives détournées)… Au final, toutes ces formes d'escroqueries connaissent une très forte augmentation.Qui se cache derrière ces multiples infractions? «Des réseaux liés à la criminalité organisée transnationale, des équipes très spécialisées qui réalisent de gros profits», répond Mireille Ballestrazzi. Ses services ont notamment repéré des équipes franco-israéliennes, et identifié 50 personnes dont 6 ont été arrêtées en Israël.Mais pour aller plus loin, le Medef et la PJ ont donc décidé de renforcer leur collaboration. Le Medef informera la Police Judiciaire de toute infraction dont il pourra avoir connaissance et incitera ses adhérents à en faire autant. Il informera, sensibilisera et mobilisera ses adhérents afin d'assurer les contacts avec les services territoriaux de police judiciaire de leur ressort.

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De son côté, la Police Judiciaire, informera les entreprises sur les menaces émergentes, mènera des actions de prévention, d'information et de sensibilisation et fournira conseils et assistance dans les démarches judiciaires à mettre en œuvre en cas de fraudes ou d'escroqueries avérées

Réforme des statuts du Medef : Gattaz obtient en partie gain de cause LE 12/03 AFPLes membres de l’Assemblée générale pourront toujours parrainer plusieurs candidats.Après de longs et houleux débats en interne , qui ont conduit à la démission du comité statutaire la semaine dernière, le président du Medef, Pierre Gattaz, va enfin présenter sa réforme des mandats lors du comité exécutif de lundi prochain. Le point le plus important est l’obligation faite à tout futur président de ne pouvoir faire qu’un seul mandat de cinq ans. Pierre Gattaz a dû insister pour que ce point soit accepté. Il a pour conséquence directe que l’actuel président du Medef ne se représentera pas lors de la prochaine campagne de 2018.Pierre Gattaz n’a jamais fait mystère du fait qu’il ne voulait pas s’éterniser à la tête du Medef. Il inscrit ainsi dans le marbre l’une de ses convictions profondes  : on ne peut présider le Medef, et donc représenter les patrons, qu’en étant soi-même un acteur de terrain. Rester éloigné des réalités économiques de son entreprise plus de cinq ans ne lui paraît pas compatible avec le fait d’être président de la principale organisation patronale. Un point de vue plutôt rare dans le paysage patronal. Pas de parrainage uniqueL’autre point de la réforme qui a été aussi très débattu est le système des parrainages des candidats à la présidence du Medef. Actuellement, chaque candidat, pour pouvoir se présenter, doit avoir récolté au moins 50 parrainages parmi les membres de l’assemblée générale et chaque membre peut parrainer plusieurs candidats. Un système que Pierre Gattaz souhaitait revoir en instaurant la règle d’un parrainage unique. Mais celle-ci avait l’inconvénient d’exclure les « petits » candidats, c’est-à-dire les moins connus, qui pouvaient jusqu’à alors obtenir des parrainages sans trop de difficulté dans la mesure où il ne privait pas le « parrain » de donner son soutien à un autre candidat.Cette règle du parrainage unique aurait, de fait, renforcé le rôle des grandes fédérations professionnelles telles que la FFB (bâtiment) ou l’UIMM (métallurgie), qui sont déjà des acteurs incontournables de l’élection. Mais vu la levée de boucliers qu’elle a suscité, cette idée devrait être abandonnée. Le conseil exécutif en décidera lundi.La réforme dans son ensemble devra être approuvée par la prochaine assemblée générale du Medef au mois de mai.

GOUVERNEMENT

Pour Macron, un banquier est "une sorte de prostituée" le 10-03-2015 NO

Dans le portrait qu'il fait du ministre français de l'Economie, le "Wall Street Journal" cite quelques petites phrases savoureuses. Extraits. Etre banquier d'affaires ?On est une sorte de prostituée, le travail consiste à séduire."Voilà comment Emmanuel Macron décrit son ancien métier aux Américains. Le portrait qu'a publié dimanche 8 mars le "Wall Street journal" du ministre de l'Economie comporte un certain nombre de petites phrases savoureuses.Je suis d'accord avec tout."C'est ce que répond Emmanuel Macron aux patrons étrangers adeptes du french bashing. Le gouvernement intervient trop dans les affaires privées, le marché du travail est bridé par la règle… le ministre de l'Economie, qui avant Bercy a été conseiller économique de François Hollande à l'Elysée, est bel et bien présenté dans le quotidien comme l'hémisphère droit du président Hollande.Je pense que la taxe à 75% était une grosse erreur."Et le fidèle soutien de François Hollande ne s'est jamais privé de le lui dire en aparté. Porter à 75% le taux d'imposition sur la partie d'un salaire qui excède un million d'euro, "c'est Cuba sans le soleil", objectait-il dans un mail. Et alors qu'au Bourget, en pleine campagne présidentielle, François Hollande décrivait la finance comme son "ennemi", Emmanuel Macron était envoyé à Londres pour rassurer les puissants investisseurs

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sur les intentions du président. Il est aussi présenté comme celui qui a soutenu le rachat d'Alstom par General Electric.Il faut être conflictuel.""Tu seras là pour reformer." C'est ce qu'a dit François Hollande à Emmanuel Macron lorsqu'il l'a appelé en août 2014 pour lui proposer le poste de ministre de l'Economie. Macron tente désormais de faire valoir son texte "activité et croissance", pour lequel l'exécutif a dû passer en force, faute de majorité à l'Assemblée. Benoît Hamon aurait offert au ministre son soutien en échange d'une hausse des minima salariaux le dimanche.Je ne suis pas prêt à accepter un compromis creux pour obtenir le vote", a répondu le ministre le lendemain."Une partie de lui est dépourvue d'humanité", commente le député socialiste Jean-Marc Germain. Sa loi est "dévastatrice pour nos principes parce qu'elle annihile ce pour quoi nous luttons en tant que socialistes", estime ce proche de Martin Aubry. "Mon vœux, c'est d'aller plus loin", répond Emmanuel Macron

EMPLOILes nouvelles règles Emploi-Retraite le 09-03-2015 Le parisienS’il est toujours possible de cumuler emploi et retraite, les conditions pour bénéficier de ce dispositif se sont durcies depuis le 1er janvier.Sous certaines conditions, travailler en percevant une pension de retraite ne permet pas de générer de nouveaux droits.

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Emploi-Travail : les patrons sommés d’être vigilants 11 mars 2015 Libération

L’Assemblée a examiné un texte obligeant les grandes entreprises françaises à vérifier le respect des droits fondamentaux chez leurs sous-traitants étrangers.

Que les grandes entreprises françaises soient obligées à un «devoir de vigilance» pour contraindre leurs lointains fournisseurs et sous-traitants à respecter les droits fondamentaux de ceux qui fabriquent nos tee-shirts à prix cassés : c’est l’objectif d’une proposition de loi du groupe socialiste qui engage de façon inédite la responsabilité civile des «sociétés mères». Adoptée mercredi en commission des lois à l’Assemblée nationale, elle passera au vote le 30 mars. Et cela inquiète les entreprises peu convaincues par l’espoir de son rapporteur, le député PS de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier, «d’instiller un mouvement irréversible vers un nouvel âge de la mondialisation».

Impulsé par de nombreux syndicats et ONG, ce mouvement n’a connu jusqu’ici que des ratés au démarrage : face à l’hostilité du patronat, une proposition issue des rangs écolos a été retoquée fin janvier par le gouvernement. Après négociations avec Bercy, le texte a été modifié et la cible minimisée : seules sont concernées les entreprises employant, filiales comprises, plus de 5 000 salariés en France (ou plus de 10 000 dans le monde).

Ces 150 mastodontes devront établir un «plan de vigilance» comprenant une «cartographie des risques pays par pays», afin d’édicter des mesures «raisonnables» permettant de limiter les risques chez les sous-traitants et fournisseurs : accidents corporels ou environnementaux, atteintes aux droits humains, ainsi que corruption, ajoutée à la demande de Bercy afin de «rejoindre les critères anglo-saxons». Objectif : protéger les individus dans une économie mondialisée devenue «irresponsable».

«Loyauté».«Il ne s’agit pas de mettre en cause la dynamique des entreprises ou de la mondialisation, mais de la placer dans une logique de loyauté, argumente Potier. Nous nous sommes habitués à ignorer la personne qui, au bout du compte, fabrique. Mais quand on est une grande entreprise, qu’on dégage des bénéfices, qu’on porte l’image de la France, on doit être exemplaire.»

Les plans de vigilance pourront se décliner en «accords nationaux ou de grande région» et sous forme de certification. «Il ne s’agira pas de faire 150 plans si on a 150 sous-traitants», indique Potier. Si le plan n’est pas établi, on pourra saisir le juge civil ou commercial. «Il y aura des sanctions si un défaut de vigilance est détecté, même sans sinistre», précise le député. Ces sanctions iront du dédommagement du préjudice à une amende maximale de 10 millions d’euros («non déductible des impôts»). Mais pas de sanction pénale : c’est une reculade par rapport à la version initiale, tout comme le lien entre faute et dommage, qu’il faudra établir pour engager la responsabilité.

Face à l’hostilité des entreprises, Potier fait «le pari d’un cercle vertueux» : «Les conséquences en termes de réputation sont terribles en cas d’accident. Ceux qui auront innové prendront un avantage compétitif.» Le patronat en doute. Criant au «risque d’insécurité juridique» et au «boulet» handicapant la compétitivité, il a fait capoter une première proposition fin 2013. Si les entreprises veulent bien élaborer des chartes de bonnes intentions, organiser des inspections d’usines au Bangladesh ou contribuer à des fonds d’indemnisation après accident, elles estiment suffisant le respect de «principes directeurs» de l’OCDE, sans contrainte juridique (lire page 3). Les patrons critiquent l’imprécision de la loi, qui ne définit pas les critères de vigilance. «Nous ne sommes pas dans une logique normative, rétorque Potier, et les principes généraux sont définis par l’OCDE.» Ils se plaignent d’être dans le seul pays à appliquer pareilles mesures. «La France a vocation à être pionnière», répond le député, qui espère initier un mouvement que l’Europe et le monde suivront.

Aléatoire. Le patronat sait toutefois qu’il a le vent de l’histoire contre lui. Depuis le «Rana Plaza», on a compris que le seul moyen «d’éviter une certaine barbarie», comme dit Potier, consiste à responsabiliser les «sociétés mères». Au Bangladesh, l’absence de règles de sécurité et de surveillance, couplée au recours systématique à des sous-traitants en cascade, rend tout espoir de progrès aléatoire. Mais comme les conditions de travail indécentes découlent du fait que les grandes marques imposent des prix extrêmement

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bas pour faire fabriquer leurs produits, il y a, via ce «devoir de vigilance», l’espoir d’initier un changement en bout de chaîne.

Les ONG impliquées ont salué cette avancée, tout en regrettant notamment des «failles» dans le mécanisme de sanctions, qui appellent un «renforcement du texte». Y a-t-il eu trop de renoncements ? Pas un grand soir, plutôt un petit matin prometteur.» Il espère que «ça ne prendra pas dix ans, comme les paradis fiscaux».

ECONOMIEAmende record pour le "Cartel du yaourt", un système bien rodé le 12-03-2015 AFP192,7 millions d'euros, c'est le montant dont devront s'acquitter des fabricants de produits laitiers pour s'être s’être entendus sur leurs politiques tarifaires. Des méthodes dignes d'un film de série B.L'enquête a commencé il y a trois ans après le mea culpa en novembre 2011 d'un membre repenti du "cartel". Ici le groupe Yoplait, assuré ainsi de bénéficier de l'immunité accordée par la loi au premier dénonciateur. Trois années pour retrouver la trace des réunions, remonter le fil des tractations, entendre tous les protagonistes de l'affaire. Mais l'entente entre les fabricants de yaourts, fromages blancs et crèmes fraîches a duré pratiquement le double : de 2006 à 2012.Au cœur du système, Yoplait donc, mais aussi Senagral (Senoble), Lactalis, Novandie (groupe Andros). Et dans une moindre mesure, les Maîtres laitiers du Cotentin, Yeo Frais (groupe 3 A), Laïta, Alsace lait, Triballat (Rians) et la Laiterie de Saint-Malo.Ces fabricants écopent d'une amende dont le montant total atteint 192,7 millions d'euros, selon une décision de l'Autorité de la concurrence rendue ce jeudi 12 mars. L'amende la plus importante est pour Lactalis Nestlé, avec 56,1 millions d'euros.Un système bien rodéTous fabriquent des desserts lactés qu'ils vendent sous les labels des distributeurs : Carrefour, Auchan, Casino, Systèmes U et Leclerc. Des mastodontes de la grande distribution peu habitués à faire des cadeaux à leurs fournisseurs.D'où l'idée de répondre aux appels d'offre de ces grands groupes en établissant à l'avance les règles du jeu : entente sur les prix proposés et les volumes. En clair, celui qui veut remporter un marché, propose, avec l'accord des neuf autres, un prix établi à l'avance. Les autres répondent a minima, ou s'abstiennent. Et la roue tourne au prochain appel d'offre.Un système bien rodé qui connut tout de même un raté qui a failli faire exploser le système : à la mi 2009, Novandie a tenté de jouer solo et s'est montré extrêmement agressif sur un marché avec Carrefour. Des membres influents du cartel sont intervenus pour pacifier les relations des uns et des autres. L'entente sur les prix est repartie de plus belle.Réunions secrètesPour parvenir à leurs fins, ces industriels ont utilisé des méthodes dignes d'un film de série B: rencontres régulières entre les principaux acteurs dans un appartement parisien du 6e arrondissement appartenant à un directeur de Novandie, déjeuners au "Chien qui fume", réunions dans des Novotel de la région parisienne ou des hôtels de Bretagne, conversations et SMS échangés sur des téléphones portables dédiés.Les agents de l'Autorité de la Concurrence n'ont pas eu de mal à remonter le fil de l'histoire. Yoplait leur a servi sur un plateau le détail des réunions dans un carnet secret tenu par un représentant du groupe lors de sa demande de clémence.Le prix du repentirC'est à l'occasion de son rachat par l'américain General Mills que Yoplait s'est tourné vers l'Autorité de la Concurrence. En expliquant la décision de ce jeudi matin, le vice président de l'organisme d'état, Thierry Dahan, regrettait au passage que la plupart des repentirs s'effectuent sous la poussée de groupes étrangers...Premier à avoir dégainé, Yoplait vient aujourd'hui d'économiser 44, 7 millions d'euros ! Senagral, qui lui a emboité le pas, a bénéficié lui d'une clémence dite de "rang 2". Soit 30 % de réduction. Le groupe devra tout de même s'acquitter d'une amende de 46 millions d'euros.C'est la 7e plus grosse sanction rendue par l'Autorité de la Concurrence depuis 2000. Elle est proportionnelle au poids du marché. La plus importante- 605, 9 millions d'euros- concernait l'entente dans les produits d'hygiène et fut rendue en décembre 2014. Aujourd'hui, aucun des acteurs de ce cartel du yaourt, à

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l'exception de la Laiterie de Saint Malo, ne conteste les faits. Ils pourront cependant contester le montant de l'amende

L’EI prélève sur le salaire de ces employés une taxe qui peut représenter jusqu’à 50 % du montant Financial Times 12 mars 2015 (En annexe)

INTERNATIONAL

Chine :Face au vieillissement de sa population, elle va reculer l’âge du départ à la retraite Le Monde.fr | 10.03.2015

Confrontée au vieillissement de sa population, la Chine devra reculer l’âge du départ à la retraite de ses citoyens. Alors que le pays le plus peuplé de la planète compte aujourd’hui 3 actifs pour 1 retraité, le ratio tombera à seulement 1,3 actif par sénior à l’horizon 2050, selon des prévisions publiées, mardi 10 mars, par le ministre des ressources humaines et de la sécurité sociale chinois, Yin Weimin.En marge de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, la chambre d’enregistrement du Parti communiste, M. Yin a expliqué que la Chine devra se résoudre à retarder progressivement l’heure de la retraite. Reconnaissant que le sujet ne fait pas encore consensus au sein de l’opinion, le ministre a pris soin de préciser qu’un plan détaillé sera présenté d’ici à 2017 et que le changement sera graduel, sur cinq ans. Un scénario consisterait décaler ce départ de seulement deux mois la première année, puis de quatre mois la suivante, selon cet officiel.Le départ à la retraite est aujourd’hui fixé à 60 ans pour les hommes, 55 ans pour les femmes fonctionnaires, et 50 ans pour les travailleuses à l’usine. Ces âges avaient été établis aux débuts de la République populaire. Il est aujourd’hui fréquent que de jeunes retraités gardent une activité informelle, les versements de pension demeurant très limités. Un grand nombre de Chinois âgés doit également s’en remettre à la piété filiale, le soutien des enfants servant de complément face à des versements étatiques qui n’ont pas suivi l’évolution rapide du coût de la vie. « Phénomène 4-2-1 »L’espérance de vie des Chinois est désormais de 75 ans, grâce à trois décennies de croissance économique rapide mais également au système de santé basique mis en place par l’Etat-parti. A ces facteurs s’ajoute l’impact considérable de la politique de l’enfant unique, imposée au tournant des années 1980. Elle crée pour la dernière génération la charge future décrite comme « phénomène 4-2-1 » : dans une famille, le jeune pourrait avoir à payer pour ses deux parents ainsi que ses quatre grands-parents, s’ils demeurent en vie. Le nombre d’actifs chinois a commencé à baisser en 2012.Parmi le train de réformes annoncées en novembre 2013, un an après l’arrivée à la tête du Parti communiste de Xi Jinping, Pékin a élargi les exceptions à cette politique critiquée – notamment pour la violence des avortements imposés par la force par les agents du planning familial – sans la supprimer complètement. Il suffit désormais qu’un seul membre d’un couple soit lui-même enfant unique pour qu’il soit autorisé à avoir deux enfants, alors que les deux devaient l’être auparavant. Les ruraux dont le premier enfant est une fille et les minorités ethniques bénéficiaient déjà de dérogations.Yin Weimin a, par ailleurs, fait savoir que l’Etat entend moderniser la gestion de la caisse de retraite chinoise. « Les futurs investissements du fonds seront diversifiés afin d’éviter de placer tous nos œuf dans le même panier. Ces investissements iront dans des placements bancaires, des obligations d’Etat, des projets porteurs, entre autres », a détaillé le ministre, selon l’agence officielle, Chine Nouvelle.Il a précisé, mardi 10 avril, que ce fonds reste actuellement excédentaire, à 2 300 milliards de yuans (340 milliards d’euros) de revenus pour 2 000 milliards versés annuellement. Mais d’ici quelques années, les Chinois de plus de 60 ans représenteront jusqu’à 39 % de la population, à comparer à 15 % aujourd’hui, selon ses chiffres.

Etats-Unis : la moitié des Etats désormais dotés de législations antisyndicales| 12.03.2015 Planet LaborL’adoption en procédure accélérée d’une nouvelle loi limitant les financements des syndicats dans le Wisconsin démontre le potentiel électoral de telles législations pour les élus républicains et suggère que les Etats américains pourraient bientôt être majoritairement antisyndicaux ou « défenseurs du droit au travail » (Right to work), selon l’expression consacrée par les partisans de l’entreprise libre de syndicats.

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Solvay met sur pied un forum mondial pour de meilleures relations sociales Mar 12, 2015 IndustriALL

Partenaire d’IndustriALL dans le cadre d’un accord cadre mondial, l’entreprise chimique d’origine belge Solvay montre la voie en matière de relations sociales dans le secteur de la chimie en formant un Forum mondial avec la participation de représentants syndicaux issus de différents continents.La toute première réunion du Forum mondial a eu lieu du 4 au 6 mars 2015 au siège central de Solvay à Bruxelles. L’objectif du Froum est de renforcer le dialogue social au sein du groupe à niveau mondial. La réunion, qui s’étendait sur trois journées, a vu la participation de la haute direction de Solvay ainsi que de représentants des travailleurs issus d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Amérique latine. IndustriALL était également présente.La direction de Solvay considère que le Forum représente une importante opportunité d’évaluer les résultats de l’entreprise, d’en percevoir les défis stratégiques, de créer une culture commune et de coordonner des actions dans un contexte mondialisé.Le Forum offre aux représentants syndicaux une plateforme leur permettant de mieux se connaître et de rencontrer les plus hauts dirigeants de l’entreprise, y compris le Président Directeur général, Jean-Pierre Clamadieu, pour soulever les problèmes qu’ils rencontrent, échanger des points de vue et établir un véritable dialogue social à l’échelle mondiale.“IndustriALL félicite Solvay pour son Forum mondial, car il place la barre haut pour les relations sociales dans l’industrie chimique à niveau international” indique Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, qui était présent lors de cette première réunion. “Dans un secteur chimique mondialisé, de telles références sont d’importance critique pour nos membres de par le monde et IndustriALL va continuer à répandre ces pratiques auprès des entreprises qui sont leaders de leur secteur.”Ayant fêté son 150e anniversaire en 2013, Solvay emploie environ 26.000 salariés sur 119 sites dans 52 pays.

ÉTATS-UNIS • Les facs de l’arnaque Newsweek 12 mars 2015

Montant actuel de votre dette étudianteAlors que la dette étudiante explose, une quinzaine de jeunes se sont mis en grève, refusant de rembourser les prêts contractés au sein d’établissements privés qui les ont escroqués

Mallory Heiney, 21 ans, a 20 000 dollars [18 200 euros] de dettes qu’elle a contractées après avoir fait des études dans une université à but lucratif. Selon elle, son établissement l’a arnaquée ainsi que des milliers d’autres étudiants. Elle a décidé de ne pas verser un sou de plus. Mallory et 14 autres étudiants de l’Everest College, l’un des établissements à but lucratif du groupe Corinthian Colleges, ont lancé une grève de

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la dette le lundi 23 février.

En 2014, le Bureau fédéral de protection financière des consommateurs a affirmé dans une plainte que Corinthian Colleges attirait les jeunes avec de fausses statistiques sur les débouchés professionnels et leur refourguait des prêts rapaces, allant jusqu’à “employer la méthode forte” pour que les étudiants commencent les remboursements pendant leurs études.

En annonçant une grève, ces jeunes espèrent ouvrir des négociations avec un secteur qui d’ordinaire ne négocie pas. Leur principal créancier est le ministère de l’Education américain ; ainsi, une branche de l’Etat a déclaré que les prêts étaient abusifs tandis qu’une autre continue de réclamer l’argent. Les Américains croulent sous la dette étudiante. En 2014, 40 millions de personnes aux Etats-Unis devaient en tout 1 200 milliards de dollars à des banques, à des bailleurs de fonds et au gouvernement fédéral – des dettes contractées pour faire des études.

Les nombreux jeunes qui sont confrontés au chômage ou à des emplois mal payés en sortant de l’université se retrouvent souvent dans l’impasse. Les prêts étudiants ne peuvent être effacés, même en cas de faillite. Les 15 étudiants de l’Everest College coopèrent avec Strike Debt [Cassons la dette], un groupe de militants issu du mouvement d’opposition au capitalisme financier Occupy Wall Street. Strike Debt a récemment lancé un nouveau projet, Debt Collective [Collectif contre la dette], afin de soutenir les jeunes qui ont lancé la grève et d’en encourager d’autres à en faire autant. Debt Collective fournit un accompagnement juridique pour que les étudiants puissent faire face aux conséquences de leur refus de rembourser leurs dettes, comme la saisie des salaires et la dégradation de leur notation de crédit.

En 2013, Mallory Heiney est rentrée d’une mission humanitaire en Guinée qui lui a donné envie de devenir infirmière. Elle a appelé le campus de l’Everest College à Grand Rapids (Michigan) pour poser des questions sur leur formation. Gifle. “Dès que j’ai manifesté le moindre intérêt pour eux, ils m’ont sauté dessus. Ils m’ont appelée sans relâche. Lorsque je suis venue visiter l’école, ils m’ont immédiatement mise devant un ordinateur pour remplir des formulaires. Ils m’ont dit que j’étais une excellente candidate et m’ont remis une pile de documents [en disant] : ‘Vous pourriez avoir ces revenus annuels.’” Mallory a appris par la suite que les statistiques d’emploi qu’on lui avait montrées étaient fausses. Elle s’est inscrite et la formation a commencé sans anicroche.

Quelques mois plus tard, Corinthian Colleges lui a annoncé être dans une situation financière catastrophique. Soudain, ses professeurs ont arrêté de venir. Les cours n’étaient toutefois pas annulés : on disait aux étudiants d’inscrire leur nom sur une feuille de présence puis de rentrer chez eux. Mallory affirme qu’elle a réussi l’examen de l’Etat du Michigan pour la certification d’infirmière en étudiant par elle-même. Mallory a eu son diplôme en août 2014.

C’est là que les soucis ont commencé. C’est tout juste si ses employeurs potentiels acceptaient de la regarder en face. “Quand on se rend à un entretien, il faut y aller comme si [le diplôme] était un casier judiciaire. J’ai dû convaincre les gens de m’embaucher en dépit de cette école, affirme-t-elle. J’ai essayé de m’inscrire dans un autre établissement pour une formation courte et on m’a annoncé que mes unités d’enseignement ne pourraient être transférées. C’est comme se prendre une gifle en pleine figure.” Non seulement Mallory a eu du mal à trouver du travail, mais ses dettes ont commencé à arriver à échéance sans qu’elle soit en mesure de les rembourser.

Elle a fini par trouver un emploi d’aide à domicile fin février, mais ce n’est pas grâce à son diplôme, affirme-t-elle. Corinthian groupe. En 2010, Corinthian Colleges était l’un des plus grands groupes d’universités à but lucratif, avec plus de 100 000 étudiants inscrits sur une centaine de campus ou pour des formations en ligne. Mais en 2014 les procureurs généraux du Massachusetts et de Californie ont porté plainte contre le groupe.

Le ministère de l’Education est récemment intervenu pour faciliter la vente de plus de la moitié des campus de Corinthian Colleges à une branche de l’ECMC Group, une organisation à but non lucratif de garantie des prêts étudiants. Le Bureau fédéral de protection financière des consommateurs a ensuite obtenu un allégement de la dette pour certains prêts privés affiliés à Corinthian Colleges. Mais l’essentiel des arriérés, notamment ceux issus de prêts fédéraux, reste à la charge des anciens étudiants.

Toxiques. Une autre branche de Strike Debt, Rolling Jubilee, vient de racheter et d’effacer 13,4 millions de dollars de dettes étudiantes, annulant ainsi les emprunts privés de 9 438 anciens étudiants de l’Everest College. Ils ont négocié ce rachat pour 1 dollar symbolique auprès d’un courtier en dettes sur le marché

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secondaire. Selon Astra Taylor, qui travaille pour Rolling Jubilee, ce courtier a renoncé à ces dettes parce qu’il les estimait trop “toxiques d’un point de vue éthique”. “Si ça ne tenait qu’à moi, je ferais fermer tous les établissements à but lucratif”, affirme Latonya Suggs, 28 ans, qui a rejoint la grève.

Cette jeune femme a 63 000 dollars de dettes après avoir suivi une formation sur la justice pénale à l’Everest College pendant deux ans. Après avoir obtenu son diplôme, elle a appris qu’elle n’était pas suffisamment qualifiée pour être agent de libération conditionnelle dans l’Ohio, où elle vit, même si c’est l’emploi pour lequel elle croyait s’être formée. Elle est maintenant agent de sécurité pour 9 dollars l’heure et elle peine à boucler ses fins de mois. “Je déteste mon travail. Je ne voulais pas simplement un travail, je voulais faire carrière”, avoue-t-elle. “On s’endette en essayant de s’instruire, conclut-elle. Je ne veux pas que d’autres étudiants vivent la même chose.”Colleges nie en bloc la piètre qualité de ses enseignements, tout comme ses pratiques peu scrupuleuses en matière d’emprunts. “Nous réaffirmons la qualité de nos formations et nous sommes fiers des résultats obtenus au nom de nos étudiants”, a affirmé Joe Hixson, un porte-parole du

EUROPE

UE : Luca Visentini devrait succéder à Bernadette Ségol à la tête de la Confédération européenne des syndicats (CES) Planet Labor 10 mars 2015

Réuni en préparation du prochain Congrès, qui se tiendra en Septembre à Paris, le comité exécutif a désigné Luca Visentini comme le successeur de l’actuelle secrétaire générale Bernadette Ségol. Cet Italien entré au secrétariat lors du dernier Congrès devrait donc prendre la tête de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Royaume-Uni : Les entreprises britanniques préfèrent les étrangers The Guardian - 12 mars 2015Les employeurs britanniques devraient être libres de choisir d'embaucher prioritairement des citoyens britanniques - c'est ce que le chef du parti indépendantiste Ukip, Nigel Farage, a revendiqué dans une interview télévisée diffusée jeudi. Il pourrait avoir une mauvaise surprise, écrit le quotidien de centre-gauche The Guardian : "Si les employeurs avaient le droit de faire une distinction à l'embauche basée sur la nationalité, il se pourrait bien que nous devions faire le constat embarrassant que cette discrimination est déjà monnaie courante pour certains d'entre eux. A ceci près que la nationalité qu'ils privilégient n'est pas la britannique. … Le jour même où le commentaire de Farage a défrayé la chronique, on apprenait qu'une entreprise municipale d'enlèvement des déchets recrutait des éboueurs, précisant que des connaissances en polonais étaient un atout. … Les Polonais décrochent-ils ces emplois parce que les employeurs piégés par le discours politiquement correct n'embauchent pas de Britanniques ? Ou parce que les travailleurs immigrés, jeunes et sans enfants, sont plus capables et plus enclins à effectuer des tâches rébarbatives pour une moindre rémunération ?"

UE : Un axe Londres-Berlin se forme contre le tourisme social 13/03/2015 Euractiv

La Grande-Bretagne et l'Allemagne veulent toutes deux un contrôle plus strict de l'accès des migrants européens aux services de santé, selon le député allemand Stephan Mayer, qui était à Londres pour soutenir la campagne contre le tourisme social en Europe.Lors d'une conférence sur une réforme anglo-allemande, organisé par le groupe de réflexion Open Europe, l'élu CSU Stephan Mayer a déclaré que les faits montraient bel et bien un « problème croissant d'abus du système social par des migrants européens ».« Nous sommes favorables à l'immigration vers le marché du travail, mais nous sommes contre l'immigration vers les centres pour l'emploi », a ajouté Stephan Mayer, membre de la commission des Affaires intérieures au Bundestag et porte-parole chargé de la migration pour la CSU bavaroise.Selon lui, les migrants venant du sud et de l'est de l'Europe ont joué un rôle essentiel dans l'économie allemande. Néanmoins, l'immigration est devenu la priorité de l'agenda politique en Allemagne à partir du moment où le pays a connu une migration nette de plus de 400 000 personnes l'année dernière, a-t-il ajouté. Des contrôles plus rigoureux de l'accès aux bénéfices sociaux pour les migrants européens semblent de plus en plus envisageables et pourraient jouer un rôle clé dans la renégociation de l'adhésion du Royaume-Uni à l'Union européenne.La liberté de circulation menacée

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Dans un discours prononcé à Londres la semaine dernière, le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans, a déclaré que l'aide publique à la liberté de circulation risquait d'être sapée si elle est perçue comme une menace pour les systèmes de sécurité sociale nationaux. David Cameron, le Premier ministre britannique, a promis de renégocier les termes de l'adhésion de son pays à l'UE avant d'organiser un référendum d'ici 2017 s'il remporte les élections législatives de mai. L'immigration sera probablement une thématique clé.Berlin et la Commission ont assuré qu'ils ne toucheraient pas au principe de liberté de circulation. La ministre des Affaires étrangères de Lettonie, pays qui occupe actuellement la présidence tournante de l'UE, a toutefois suggéré que des changements pourraient être opérés dans le cadre de la politique intérieur des États membres.  Les Conservateurs, quant à eux, veulent attribuer les prestations liées à l'emploi aux migrants européens après quatre ans de résidence au Royaume-Uni. Ils veulent également mettre fin aux allocations familiales réclamées par des migrants pour des personnes à charge vivant en dehors du Royaume-Uni.Stephan Mayer a soutenu de telles positions. « Je suis d’accord pour attribuer des allocations familiales selon le pays où vit l’enfant » a-t-il déclaré.

Islande : Elle officialise le retrait de sa candidature à l'UE 13/03/2015 EuractivPourquoi l’Islande a tourné le dos à l’Union européenneTrès pénalisé par la crise financière, le petit pays estime que ses intérêts seront mieux défendus en dehors de l'UEL’Islande n’entrera pas dans l’Union européenne (UE) et n’adoptera pas l’euro : Reykjavik a fait savoir officiellement à la Lettonie, qui préside actuellement le Conseil européen, et à la Commission de Bruxelles, qu’elle retirait sa candidature à l’adhésionL'Islande a annoncé jeudi avoir retiré sa candidature à l'Union européenne, deux ans après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement eurosceptique de centre droit qui promettait de mettre un terme au processus lancé en 2009.Le ministre des Affaires étrangères, Gunnar Bragi Sveinsson, a indiqué dans un communiqué avoir fait part de cette décision à la Lettonie, qui préside l'UE et qui en a informé la Commission européenne.« Les intérêts de l'Islande sont mieux servis en dehors de l'Union européenne », a écrit le ministère sur son site internet.Un gouvernement de gauche avait déposé sa candidature à une époque où une grave crise financière avait ébranlé la confiance des citoyens dans leurs institutions, et suscité l'envie de rejoindre la zone euro au vu de la chute de la valeur de la couronne.Mais une question est toujours en suspens: comment combler le fossé entre Bruxelles et Reykjavik sur les quotas de pêche, pilier de l'économie islandaise. Ce sujet épineux n'a jamais été abordé lors des négociations entre juin 2011 et janvier 2013.Dès son accession au pouvoir en avril 2013, le parti de centre droit avait mis un terme aux discussions.Le Parti du progrès (centriste et agrarien) du Premier ministre Sigmundur David Gunnlaugsson est farouchement opposé à l'Union européenne tandis que le Parti de l'indépendance (conservateur, proche des milieux d'affaires), plus divisé, a tenté d'imposer l'idée d'un referendum qui n'aura pas lieu.L'Islande a dit vouloir maintenir « des relations et une coopération étroites » avec l'UE, avec laquelle le pays est lié via l'Association européenne de libre échange (AELE) et la convention de Schengen qui permet la libre circulation des personnes.

JURISPRUDENCE

SOCIALCinq syndicats de la fonction publique appellent à la grève le 9 avril LE 10/03 AFP/LES ECHOSLe 18 février, FO, CGT, Solidaires et la FSU avaient décidé d'appeler à la grève interprofessionnelle. Leurs organisations de fonctionnaires ont relayé hier le mot d'ordre avec la FA-FP, qui regroupe des syndicats autonomes de la fonction publique. Les cinq organisations syndicales appelant à la grève ont totalisé près de

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60 % des voix aux élections professionnelles de décembre 2014

Salariés, soyez vos propres chefs ! LE 10/03 LE PARISIEN Les « entreprises libérées » ont la cote. Moins de hiérarchie et plus d'autonomie pour les salariés. De grands groupes comme Michelin et de nombreuses PME s'y mettent.Comme des dizaines d'autres pionnières en France et dans le monDavidson aux Etats-Unis, l'entreprise Favi en Picardie, Kiabi, Decathlon, Michelin (voir interview en annexe et tableau) ou encore deux ministères en Belgique, IMA Technologies a décidé de rompre avec les codes traditionnels de l'entreprise. Place à l'autonomie, aux horaires flexibles et aux initiatives. Portées par des patrons visionnaires plutôt que des babas cool rêveurs, ces sociétés ont pris un chemin différent, pour le bien-être des salariés ... et croisent souvent la croissance en route. Concrètement, comment ça marche? Le changement d'organisation ne se fait pas en un claquement de doigts. TI faut d'abord renverser les symboles. La pointeuse disparaît, tous les salariés ont la clé. Chez IMA Technologies, les chefs abandonnent places de parking et grands bureaux vitrés. Le comité de direction est ouvert à tous, transparent et réduit. Se nombreuses décisions se prennent en petit groupe. Les salariés prennent des initiatives, s'entendent sur leur planning et sur les accords d'intéressement, pratiquent « le quart d'heure de souplesse» matin et soir et bénéficient de deux jours de télétravail hebdomadaires. Un ovni dans la galaxie des centres d'appels où le travail est d'ordinaire routinier. «On repère tous ces petits trucs qui agacent, témoigne Rosalie Durrleman; responsable d'équipe; En gros, les cailloux dans nos chaussures qui gênent pour marcher plus vite.» ~. Dans la majorité des entreprises, les salariés sont « infantilisés », expliquent les auteurs de «Liberté & Cie ».Résultats, en trois ans, !MA Technologies à vu le turnover de ses salariés tomber de 20 % à 11 %, l'absentéisme à été réduit de 3 %. Les syndicats n'ont pas disparu, mais, en 2013, ce sont eux qui ont proposé le gel des salaires. Chez la petite sœur nantaise Chrono Flex, malmenée par la crise (voir page suivante), le chiffre d'affaires est reparti à la hausse depuis que les salariés sont autonomes: ils ont même décidé de réembaucher 60 personnes. Et pendant ce temps? Le patron faisait le tour monde!

Agirc-Arrco : les retraites encore gelées cette année LE 13/03 LES ÉCHOS

Les retraites complémentaires n'avaient déjà pas crû en 2014.Les pensions de base risquent aussi d'être gelées. Mauvaise nouvelle pour 14,6 millions de retraités. Les pensions de retraite complémentaire des salariés et cadres du privé resteront gelées en 2015, ont annoncé hier les régimes Agirc et Arrco. Les partenaires sociaux, gestionnaires de ces deux régimes ont « décidé de maintenir les valeurs du point au même niveau que l'an passé, dans un contexte de dégradation des comptes des régimes en raison d'une croissance économique très faible ». En raison de la dégradation des comptes, les syndicats et le patronat s'étaient entendus en 2013 pour établir pour 2014 et 2015 la valeur des points Agirc et Arrco en fonction de l'évolution moyenne des prix hors tabac, moins 1 point, « sans pouvoir diminuer en valeur absolue ». La prévision d'inflation contenue dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 étant de 0,9 %, les partenaires sociaux ont fait jouer la clause de sauvegarde qui indique que le taux ne peut être inférieur à 0 %. « Les deux valeurs du point restent ainsi maintenues à leur niveau de l'an passé », souligne le communiqué. Reprise des discussions le 20 marsLes retraités ne devraient cependant pas beaucoup perdre en pouvoir d'achat. Car la prévision d'une inflation de 0,9 % est caduque. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a indiqué que le gouvernement tablait désormais sur une stagnation, à l'instar de la Commission européenne. Si cette inflation zéro se confirmait dans les prochains mois, cela conduirait aussi mécaniquement à un nouveau gel des retraites de base (public et privé), qui sont réévaluées au 1er octobre sur la base de la prévision actualisée d'inflation. Les partenaires sociaux ont entamé le mois dernier une difficile négociation sur l'avenir financier des retraites complémentaires, dont les réserves s'épuiseront rapidement faute de mesures correctrices. La stagnation des prix réduit l'effet des économies attendues de la moindre revalorisation du point décidée en 2013. Les discussions doivent reprendre le 20 mars. Patronat et syndicats visent un accord d'ici à juin pour pérenniser le système

SANTE-SECURITEHôpitaux : les renseignements généraux pointent des services d’urgences saturés LE 10/03 LE PARISIENUne note confidentielle du service central du renseignement territorial met en garde le gouvernement contre les risques sociaux dans les hôpitaux.

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Des services d’urgence «au bord de l’implosion». C’est en ces termes que le service central du renseignement territorial du ministère de l’Intérieur décrit la situation des hôpitaux dans l’Hexagone, selon une note confidentielle datée du 5 mars, révélée mardi par Le Parisien Aujourd’hui en France. Adressée à l’Elysée, Matignon ainsi qu’aux ministères de la Santé et de l’Intérieur, celle-ci alerte sur «l’engorgement massif» des services d’urgence et les risques sociaux qui pourraient en découler.Alors que Manuel Valls a annoncé mardi l’organisation d’une «grande conférence de la santé» pour poursuivre la «réflexion globale» engagée par le projet de loi santé dont l’examen en commission à l’Assemblée débute le 17 mars prochain, les renseignements généraux ravivent le débat sur la dégradation de la qualité d’accueil des patients et des conditions de travail dans les hôpitaux.

Risque de «burn out»La note pointe ainsi un risque de «burn out» des équipes de soins, résultant notamment de la réduction du nombre de lits qui contribue à «saturer les services hospitaliers d’urgence ainsi que les unités d’hospitalisation de courte durée». En découlent des «tensions», telles que des «joutes verbales» ou des «insultes» adressées aux patients.Lens, Orléans-la-Source, le Mans, Roanne  : en réaction, les mouvements de grève se multiplient dans les établissements hospitaliers. Et le mouvement pourrait encore prendre de l’ampleur avec les économies budgétaires annoncées. En effet, l’hôpital devra réaliser 3 milliards d’euros d’économies sur trois ans jusqu’en 2017, dans le cadre du plan d’économies décidé par Bercy. La maîtrise des dépenses devrait notamment passer par la réduction de la durée des hospitalisations pour organiser une prise en charge coordonnée hors des murs de l’établissement -mesure devant rapporter 1 milliard sur trois ans - mais aussi par une réduction de la masse salariale par le non remplacement des départs à la retraite.Réduction de la masse salariale860 millions d’euros d’économies pourraient ainsi être dégagés en supprimant 22.000 postes sur trois ans, selon un document interne publié la semaine dernière par Challenges.fr. Interrogée par le Parisien mardi, la ministre de la Santé Marisol Touraine assure  : « nous surveillons la masse salariale mais, je le répète, pas question d’y supprimer des emplois», et affirme que «l’hôpital va recevoir 1,5 milliard d’euros de plus en 2015 ». Et de rappeler l’accord, signé le 23 décembre, après un jour de grève, qui instaure un paiement des heures supplémentaires effectuées au-delà de 39 heures et jusqu’à 48 heures hebdomadaires.Restent les sujets, nombreux, sur l’avenir de notre système de santé. Parmi lesquels, le manque de médecins dans les maisons de retraite et le manque de disponibilité des médecins de ville. Autant de sujet qui «doivent être débattus avec l’ensemble des acteurs du secteur, en premier lieu les jeunes, aussi les patients», selon Manuel Valls. Le Premier ministre a annoncé mardi que « des personnalités reconnues du monde médical (seraient) désignées» afin de préparer la «grande conférence de la santé» «autour de deux questions centrales (...) l’avenir du métier médical et l’avenir du mode d’exercice».

La Sécu pourrait prélever son dû sur votre compte bancaire le 13/03/2015 Le Figaro

Si le tiers payant est généralisé, l'Assurance maladie devra réclamer directement au patient les fameuses franchises médicales de 1 euro par consultationVous voulez profiter du futur tiers payant généralisé? Il vous faudra pour cela, selon toute vraisemblance, donner vos coordonnées bancaires à la Sécu. Depuis l'annonce, en septembre 2013, de la généralisation de l'avance de frais chez les médecins, le gouvernement réfléchit à la manière de récupérer malgré tout la partie de la consultation qui doit être payée directement par le patient. À savoir la franchise d‘un euro par consultation. Or, la secrétaire d'État chargée de la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, a indiqué ce jeudi que cela se ferait via le compte en banque du patient. Beaucoup s'inquiètent de la perception des franchises médicales et participations forfaitaires après la généralisation du tiers payant. «Pour sécuriser ce recouvrement, il est proposé d'introduire dans le projet de loi relatif à la santé, dont le Sénat débattra d'ici à quelques semaines, le principe d'un paiement par prélèvement bancaire après autorisation de l'assuré, et de conditionner le bénéfice du tiers payant à cette autorisation de prélèvement», a-t-elle indiqué devant les sénateurs, jeudi matin.Ces propos très affirmatifs ont toutefois été nuancés dans l'après-midi par l'entourage de sa ministre de tutelle, celle des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine. «L'option de prélèvement des franchises n'a pas encore été arrêtée», précise-t-on. Elle devrait l'être lors des débats parlementaires sur le projet de loi santé, qui débutent mardi prochain.1,5 milliard de recettes

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La solution du prélèvement bancaire est toutefois bien sur la table. Elle était poussée, d'ailleurs, par l'ancien directeur général de l'Assurance maladie, Frédéric van Roekeghem, qui a quitté son poste à l'automne dernier. Ce qui prouve, soulignent de bons connaisseurs du dossier, que cette solution est techniquement viable et efficace. D'autant plus que c'est également la solution prônée par un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales sur le tiers payant rendu mi-2013.À plus court terme, le ministère de la Santé a dû trouver une parade pour résoudre le problème de la récupération de la franchise auprès des bénéficiaires de l'Aide à la complémentaire santé (ACS). Ces patients pauvres bénéficieront du tiers payant théoriquement dès le mois de juillet. Le gouvernement a donc décidé de tout simplement… supprimer la franchise pour les ACS. Une mesure qu'il peut difficilement généraliser: les franchises représentent une recette totale de 1,5 milliard d'euros pour l'Assurance maladie.

Commentaire : La Sécu a déjà, pour la très grande majorité des assurés sociaux, leurs coordonnées bancaires, puisqu’elle leur verse sur leurs comptes les remboursements de frais médicaux.

Santé au travail  : les PME font des efforts concrets LE 13/03 LES ÉCHOS

Selon un sondage Viavoice pour l'INRS, les petites entreprises classent moins haut dans leurs priorités ce sujet. L'entrée en vigueur du compte pénibilité fait pousser des cris d'orfraie aux organisations patronales, qui dénoncent en particulier sa complexité pour les PME. Mais la question de la santé et de la sécurité au travail n'en est pas devenue pour autant un sujet majeur pour les patrons de PME, si l'on en croit le sondage réalisé par l'institut Viavoice pour l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) que ce dernier publie aujourd'hui. En 2010, date de la précédente enquête, 31 % des patrons des entreprises de moins de 10 salariés (TPE) citaient le sujet parmi leurs préoccupations et 9 % en faisaient même la première. Les pourcentages étaient respectivement de 37 % et 18 % pour les PME de 10 à 50 salariés. Quatre ans plus tard, la baisse est générale : 26 % des dirigeants de TPE citent le sujet (9 % en premier) et 35 % des dirigeants de PME le font aussi (18 % en premier). La crise n'est pas pour rien dans ce recul. Le repli constaté va de pair avec la forte progression d'une autre préoccupation : les questions financières (gestion de la trésorerie, problèmes de facturation...). Elles sont la priorité pour 37 % des chefs d'entreprises de moins de 10 salariés et 34 % de ceux de 10 à 50 salariés contre respectivement 29 % et 26 % il y a cinq ans. Davantage de protection individuelle et collectiveMais il semble y avoir toutefois une certaine prise de conscience de la nécessité de mesures de prévention en matière de santé et de sécurité au travail. Au total, 61 % des très petites entreprises ont mis en place des moyens de protection individuelle de leurs salariés contre 45 % en 2010. La proportion est même de 93 % dans les entreprises de 10 à 50 salariés (99 % dans le BTP) contre 74 % en 2010. La mise en place de moyens de protection collective a aussi augmenté, même si elle reste moins fréquente avec respectivement

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37 % contre 28 % dans les TPE et 67 % contre 60 % dans les PME. S'y ajoute, chez ces dernières, une nette hausse des actions de formation des salariés (71 % ont cité cette mesure en 2014 contre 59 % en 2010). Interrogés plus précisément sur les risques que courent leurs salariés en matière de santé et de sécurité au travail, les patrons citent en premier lieu ceux de chute, ceux liés à l'activité physique et les accidents de la route. Les risques psychosociaux - sujet bien plus médiatisé - sont, eux, jugés faibles (cités par 5 % des entreprises de 10 à 50 et 8 % des plus petites

DIVERS

Les expatriés peu tentés par un retour au pays 10 Mars 2015 Le Parisien

2,5 millions de Français vivent à l'étranger, soit deux fois plus qu'il y a vingt ans. Ils s'y plaisent beaucoup, ne regrettant que notre système de soins qu’ils considèrent comme le meilleur au monde.

IndustrieAtomeAreva et l'espagnol Gamesa concluent leur alliance dans l'éolien en mer le 11 mars 2015,La coentreprise dans l'éolien en mer entre Areva et Gamesa a vu le jour, ce 9 mars. Annoncée il y a un an, cette alliance prend de l'allure, dans le contexte du recentrage nucléaire du français. Une première étape vers un désengagement complet. Une premier pas vers la sortie ? Areva et l'espagnol Gamesa ont annoncé, le 9 mars, la création effective d'Adwen, leur coentreprise 50/50 dédiée à l'éolien en mer. Sur fond de recentrage d'Areva sur le cœur des procédés nucléaires, cette alliance a des allures d'étape avant un désengagement complet. En présentant la réorientation d'Areva, le 4 mars,  Philippe Knoche, son directeur général, avait déclaré : "Ce recentrage stratégique conduira à la révision de certaines ambitions, que ce soit dans les projets de nouveaux réacteurs ou dans les énergies renouvelables".Le communiqué publié par le groupe français le même jour tempérait ce propos en précisant que l'objectif en la matière était de "rationaliser le portefeuille d’activités renouvelables avec la poursuite des activités dans l’éolien offshore au travers d’une co-entreprise avec Gamesa et la recherche de partenaires pour les activités solaires et bioénergies".MARIAGE ANNONCÉ EN JANVIER 2014

Cette alliance avait été annoncée dès janvier 2014. Elle avait été signée en juillet avant de recevoir sa dernière autorisation requise, celle de l'Etat français, fin février. Elle offre à Areva la possibilité de mutualiser les coûts de développement et de fabrication des très chères turbines offshore et de renforcer ses liens avec l’électricien Iberdrola, premier actionnaire de Gamesa, qui a de grandes ambitions dans l’offshore britannique.Gamesa offre aussi au français son savoir-faire dans l'industrialisation et l'exploitation-maintenance acquis dans l'éolien terrestre. Ce qui  représente la majeure partie des presque 200 millions d'actifs qu'il apporte à Adwen, selon une évaluation des deux partenaires en juillet 2014. Areva apporte de son côté environ 300 millions d'euros d'actifs avec, pour l'essentiel, ses deux usines allemandes de Bremerhaven (assemblage) et de Stade (fabrication de pales), ses deux éoliennes de 5 et 8 mégawatts (celle de 8 MW étant encore en développement) et un portefeuille de projets de 2,8 gigawatts (soit de 350 à 550 éoliennes).ADWEN "REMPLIRA LES ENGAGEMENTS PRIS EN FRANCE"

Présidée par Louis-François Durret, président d’Areva Energies Renouvelables, avec Luis Álvarez, directeur des opérations des activités éolien en mer de Gamesa comme directeur général, Adwen compte 700 salariés et est enregistrée en Espagne à Zamudio. Quid de la France, où Areva a remporté trois des six champs éoliens offshore sur les deux appels d'offres de l'Etat français ? Adwen "remplira les engagements pris par Areva et Gamesa en France et au Royaume-Uni, incluant notamment la création d’usines au Havre ainsi que la constitution d’un réseau de partenaires et de fournisseurs sur le territoire français", n'omet pas de préciser le communiqué publié par Areva ce 9 mars. Le français s'est en effet engagé à construire deux usines au Havre (Seine-Maritime) pour la fabrication des pales et l’assemblage des nacelles. ABB pour la génératrice, le finlandais Moventas pour la boîte de vitesse et le japonais NTN-SNR pour les roulements sont censés

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s’installer à ses côtés. Sans compter les centaines de PME françaises qui s’engouffrent dans le sillage de ces géants.La coentreprise voit cependant bien au-delà de l’Hexagone. Selon le français, Adwen a pour objectif "de remporter près de 20% de part de marché en Europe à l’horizon 2020". Areva en fera-t-il encore partie à cette date ?

Et si les Chinois recapitalisaient Areva ? le 13 mars 2015 UNPlans d’économies, réduction d’effectifs et amélioration de la gestion de projets sont nécessaires au redressement d’Areva. Mais seront-ils suffisants ? Une recapitalisation est sans doute nécessaire. Si EDF refuse de le faire et si l’Etat n’en a pas les moyens… Reste les Chinois. Pour recapitaliser Areva, "toutes les hypothèses sont sur la table et rien n’a encore été tranché", assure un responsable syndical. Qui espère y voir plus clair fin mars lorsqu’il rencontrera le président d’Areva, Philippe Varin. En attendant, le scénario le plus souvent évoqué est celui d’une recapitalisation d’Areva par EDF ou l’Etat… Mais à en croire un proche du Conseil de politique nucléaire, une autre voie existe : "Si EDF ne vient pas, il reste les chinois…"L’hypothèse fait sens ; elle devient même très crédible en repensant à la présentation de Philippe Knoche, le directeur général d’Areva, le 3 mars dernier lors de la présentation des résultats du groupe. Pour lui, le plan stratégique d’Areva passe entre autres par un développement de la présence du groupe en Chine.VARIN, EXPERT DE LA CHINE

Quand il expose ce dernier point, Philippe Knoche explique vouloir approfondir le travail sur les filiales et les joint-ventures dans le pays. Et n’oublions pas que le nouveau président d’Areva, Philippe Varin, est un excellent connaisseur de la Chine et qu’il avait été dans son poste précédent à l’origine du rapprochement de PSA et du chinois Dongfeng. Ce dernier entrant au capital du premier… Par ailleurs, l’Etat a déjà permis à des acteurs étrangers de prendre des parts d’Areva : en 2009, lors de la dernière augmentation de capital d’Areva, c’est un fonds koweïtien (KIA) qui avait mis la main à la poche… Et il s’en était fallu de peu que le fonds du Qatar (QIA) n’y participe aussi.Ce serait un sacré retournement de l’histoire. Fin 2012, la France ouvrait une enquête sur EDF et la Chine, dénonçant un risque de transferts de technologies mettant en péril la filière française. EDF avait en tête de développer un réacteur de 1 000 MW avec l’industrie chinoise. Pékin avait peu apprécié les soupçons français et il avait fallu développer des trésors de diplomatie pour réchauffer les relations.EDF NE VEUT PAS INVESTIR DANS AREVA

Pour le gouvernement, le choix de préférence reste EDF. "Rapprochement, convergence, bien sûr. Fusion, peut-être, toutes les hypothèses sont sur la table", affirme la ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal. De son côté Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, tempère : "L'enjeu n'est ni de fusionner EDF et Areva ni d'organiser un rapprochement global ". Cependant, il envisage des "rapprochements capitalistiques sur certains secteurs".Mais l’électricien ne veut absolument pas investir dans Areva… Il y sera peut-être forcé à terme, mais pour l’heure, il freine des quatre fers ! Depuis son arrivée à la tête d’EDF, Jean-Bernard Lévy répète à l’envi qu’aucun rapprochement capitalistique n’est envisagé. D’autant plus qu’EDF doit resserrer ses comptes pour mener à bien ses propres investissements. Une commission parlementaire vient d’ailleurs d’appeler la société à abaisser ses coûts ! L’ETAT DÉJÀ ENGAGÉ SUR ALSTOM

Selon le Figaro, EDF va venir en support d’Areva en Finlande pour aider à achever l’EPR d’Olkiluoto qui, avec ses 9 ans de retard et plus de 5 milliards d’euros de provisions, participe à grever les comptes de la société nucléaire. Cependant, EDF refuse catégoriquement de s’impliquer financièrement, il s’agit d’une mission de conseil. Juste une application concrète du rapprochement de l’ingénierie des deux groupes mené depuis quelques mois.Et l’Etat ne va pas ou ne peut pas suppléer EDF. "Le gouvernement a déjà promis environ deux milliards d’euros pour entrer au capital d’Alstom… Il lui faudra faire des choix", constate un haut dirigeant.

Areva : Anne Lauvergeon assume sa «part de responsabilité» le 13/03/2015 Le Figaro

L'ancienne dirigeante du groupe nucléaire se dit «choquée» par l'ampleur des pertes enregistrées l'an dernier. Elle dénonce toutefois les contre-vérités qui circulent sur le management du groupe.

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La déroute d'Areva ne laisse pas Anne Lauvergeon indifférente. Dans un entretien aux Echos ce vendredi, l'ancienne patronne du géant nucléaire se dit «surprise et choquée» par l'annonce d'une perte de 4,8 milliards d'euros et d'une baisse de 8% du chiffre d'affaires à 8,3 milliards d'euros, enregistrées l'an dernier. Anne Lauvergeon, qui a quitté Areva en 2011, est-elle en partie responsable de ce qui arrive? «Quand on passe dix ans à la tête d'un groupe, on porte forcément une part de responsabilité», concède-t-elle.Pas question toutefois de porter tout le poids de cette déconvenue sur ses épaules. Sa gestion de l'entreprise entre 2006 et 2012 a déjà été vertement critiquée par la Cour des comptes l'an dernier. Son successeur, Luc Oursel, pointe aussi du doigt les dossiers «des années 2000». En ligne de mire: l'EPR finlandais qui a pris neuf ans de retard et pour lequel Areva aura perdu 4,6 milliards d'euros, ainsi que l'acquisition controversée d'Uramin pour 1,9 milliard d'euros en 2007. Sur ces points, Anne Lauvergeon tient à dénoncer les «contre-vérités qui circulent». Pour l'EPR en Finlande, elle souligne que «les coûts de construction ont augmenté partout et pour tout le monde, avec la hausse des prix de l'acier et du béton». Selon elle, l'EPR n'est pas un échec car «les clients européens voulaient ce gros réacteur de troisième génération». Concernant Uramin, elle défend ce rachat stratégique: «il y a de l'uranium dans Uramin. Il y a même 9000 tonnes de plus que dans nos hypothèses initiales». Par ailleurs, «tous ceux qui ont acheté des matières premières au premier semestre 2007 ont payé plus cher qu'en 2009: personne n'avait prévu la crise des crédits subprime». De même, personne ne pouvait prévoir le drame de Fukushima «qui a justifié la mise sous cocon de certains projets miniers et donc les dépréciations passées».

Fukushima et la crise de l'énergie en Europe expliquent plus globalement les difficultés du groupe. Mais pas seulement. Selon Anne Lauvergeon, qui a piloté la naissance d'Areva en 2001 avec la fusion de Cogema et de Framatome, les problèmes actuels d'Areva découlent aussi des erreurs stratégiques de l'État actionnaire. Dès le début des activités du groupe, «le constat partagé était qu'il fallait procéder à une augmentation de capital d'environ 3 milliards d'euros pour redéployer l'outil industriel d'Areva qui datait des années 1970. Je regrette que l'augmentation de capital ait été ajournée de nombreuses fois. Ce n'est qu'en 2010 que le groupe a été autorisé à lever 910 millions d'euros. Cela aurait sans doute suffi à Areva», assure-t-elle. Par ailleurs, «l'État nous a demandé de vendre un tiers de notre chiffre d'affaires en cédant en 2010 Areva T&D. C'était une décision politique que de recentrer Areva sur le nucléaire» alors que les autres groupes se diversifient, affirme-t-elle. Et d'ajouter: «L'État a tout à fait joué son rôle dans le conseil de surveillance que j'ai connu. En revanche, il a tardé à donner à Areva les moyens nécessaires dans la compétition mondiale».Malgré les difficultés, Anne Lauvergeon estime qu'Areva ne doit pas être redécoupé. «On aurait surtout un immense intérêt à une paix des braves entre EDF, GDF Suez et Areva. Les conditions me paraissent aujourd'hui réunies», explique-t-elle. Elle estime également que le groupe, «qui est encore un champion mondial», est capable de se relever car «la planète a besoin d'énergie sans CO²». A condition toutefois que l'État joue son rôle: «Le nouveau nucléaire passe majoritairement par des financements étatiques. Nos grands concurrents en disposent, pas nous. C'est un enjeu majeur pour la France et pour toutes les industries d'infrastructures».

CaoutchoucGoodyear imagine un pneu capable de recharger la batterie d'un véhicule électriquele 09 mars 2015 ReutersLa guerre des pneumaticiens sur le front de l'innovation est lancée ! Après Michelin et son CrossClimate, capable de rouler été comme hiver sans perdre en performance, l'américain Goodyear a dévoilé à Genève le concept BH03. Il s'agit d'un pneu capable de convertir la chaleur qu'il génère en énergie, pour alimenter la batterie d'un véhicule électrique. Goodyear se garde bien de dévoiler les secrets de sa technologie, qui n'existe pour l'instant qu'en images de synthèse. Le pneu capterait la chaleur de différentes manières : avec des bandes noires photovoltaïques (il se chargerait même à l'arrêt), en exploitant la déformation des flancs de la gomme, et les mouvements de matière sur la surface de roulement lorsque le pneu est en mouvement.

ChimieFiabila investit 12 millions pour ses vernis à ongles le 11 mars 2015,

Le fournisseur français met en service une nouvelle usine de vernis sur son site historique de Maintenon (Eure-et-Loir). Fiabila répond à un marché mondial en croissance de 11 %.

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Le fabricant de vernis à ongles Fiabila vient de se doter d'une seconde unité de production sur son site de Maintenon (Eure-et-Loir). L'investissement atteint 12 millions d'euros. Il comprend notamment l'implantation de seize cuves et de quatre kilomètres de canalisations.L'industriel français, qui se présente comme le leader européen du vernis en vrac, a pour objectif de tripler sa production en France. 120 salariés travaillent sur le site, dont une trentaine dédiée à la recherche. Les dirigeants, Pierre et Estelle Miasnik, ne s'avancent pas sur d'éventuelles créations d'emplois

Servier devient sous-traitant en chimie fine le 11/03/2015 Le Figaro

Face aux récents scandales liés à la fabrication de médicaments en Asie, plusieurs laboratoires choisissent de relocaliser en Europe la production de certains principes actifsFervent partisan de la production des médicaments en France, Servier a décidé de partager son savoir-faire dans la chimie fine. «Notre usine de Bolbec, en Normandie, produira des principes actifs pour d'autres laboratoires», a indiqué mercredi Christian Sauveur, vice-président en charge de l'industrie de Servier.Des discussions sont en cours avec des laboratoires ou des sous-traitants de l'industrie pharmaceutique. «Servier pourrait fabriquer pour eux des molécules existantes ou développer de nouveaux principes actifs. Bolbec bénéficie d'une technologie innovante, avec notamment une expertise en chromato flash préparative», explique-t-il.Des médicaments en rupture de stockProduire pour d'autres groupes est un moyen d'assurer la pérennité de l'usine de Bolbec. Le site emploie 800 salariés et produit 1600 tonnes de principes actifs par an, soit un chiffre d'affaires de 222 millions d'euros en 2014. À Bolbec, Servier fabrique 99% des principes actifs utilisés dans les médicaments vendus dans le monde par le second laboratoire tricolore. «Produire en interne est pour Servier un gage de qualité des médicaments et un moyen d'éviter les ruptures de stocks», précise Christian Sauveur en rappelant qu'en 2013 plus de 300 médicaments, dont 28% de traitements considérés comme indispensables, ont été en rupture de stock en France.Des atouts auxquels d'autres laboratoires commencent à s'intéresser. Aujourd'hui, environ 80 % des principes actifs utilisés dans les médicaments vendus dans le monde proviennent d'Asie, en particulier d'Inde et de Chine. «Mais, cela change. De grands laboratoires se remettent à localiser la production des molécules en Europe», souligne Jean Pelin, directeur général de l'Union des industries chimiques (UIC).Ce mouvement pourrait se renforcer avec les récents scandales liés à la fabrication de médicaments en Asie. En janvier, l'Agence du médicament européenne (EMA) a réclamé le retrait de 700 médicaments génériques fabriqués en Inde par la société GVK. Celle-ci a biaisé les études nécessaires pour obtenir des autorisations de mise sur le marché.«Des acteurs de la pharmacie mondiale rapatrient la production de certaines molécules vers l'Europe. On le voit surtout pour les nouveaux principes actifs, ceux qui sont utilisés dans des médicaments sous brevet. Mais, cela concerne aussi des produits anciens, des molécules génériques», confirme Yves Robin, directeur de la recherche et de l'industrialisation d'Isochem.En Europe, les coûts sont évidemment plus élevés qu'en Asie. la différence pouvant atteindre 20%, estime un industriel français. «La production de principes actifs est moins chère en Asie pour les très gros volumes. Mais les producteurs européens sont très compétitifs pour les quantités réduites», relativise Christian Sauveur.Surtout, les groupes pharmaceutiques privilégient parfois d'autres qualités chez les fabricants européens. En France, ils obtiennent, entre autres, une garantie de qualité, la continuité de la chaîne de production et la capacité des industriels à fournir les données complexes réclamés par les autorités de santé pour les essais cliniques, précise Yves Robin.

Procter & Gamble épinglé en Chine pour publicité mensongère le 11/03/2015 Le FigaroLa multinationale américaine a été condamnée par l'administration chinoise à payer 900.000 euros d'amende pour avoir trafiqué une de ses publicités pour du dentifrice.

«Regardez mon sourire d'un blanc immaculé, cela ne m'a pris qu'un jour (pour y parvenir)!» Le slogan publicitaire du dentifrice Crest vient de lui être fatal en Chine. Le groupe américain Procter & Gamble, propriétaire de la marque, a écopé d'une amende de 900.000 euros, infligée par l'Administration shanghaienne en charge du commerce et de l'industrie. Les Chinois accusent P&G de publicité mensongère. Ce serait la plus lourde amende jamais infligée dans le pays pour un tel motif, selon l'Agence Chine Nouvelle.

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Dans le spot de pub de son dentifrice 3D Blanc Étincelant, qui reproduisait un extrait d'un talk-show taïwanais populaire, P & G n'aurait pas lésiné sur les effets spéciaux. Du coup, l'animatrice se serait retrouvée avec une dentition d'une blancheur peu crédible. Pour sa défense, Procter, qui n'a pas confirmé l'amende, a expliqué que cette pub TV n'était plus diffusée depuis l'an dernier. Il a réaffirmé au passage sur la plateforme de micro blogs Weibo l'efficacité de son dentifrice contre les tâches.

Plusieurs entreprises étrangères visées par des enquêtesL'accusation de publicité mensongère a de quoi laisser perplexe dans un pays qui a accumulé les problèmes de sécurité sanitaire et fait face à plusieurs scandales alimentaires. Elle n'en est pas moins révélatrice du climat difficile que les groupes étrangers affrontent depuis deux ans dans l'empire du Milieu. À coups d'enquêtes anti-corruption ou anti monopolistiques, plusieurs entreprises issues notamment de l'automobile, de la pharmaceutique ou encore de l'agroalimentaire en ont fait les frais. C'est le cas de Danone ou de Nestlé tour à tour épinglés dans les laits infantiles. «L'amende contre P&G s'apparente à un carton jaune, analyse Olivier Macard, associé chez E&Y, de retour d'un séminaire à Shanghaï. C'est un moyen pour les Chinois de dire aux grands groupes occidentaux qu'ils ne sont pas opposés à leur présence, à condition qu'ils se conforment aux règles du jeu locales et au nouvel élan économique en vigueur dans le pays.» La Chine serait, en effet, dans une phase de transition qui se traduit par une complication des relations économiques. «Le pays est en train de changer de modèle, poursuit Olivier Macard. Après s'être développé grâce à l'investissement étranger et une logique de bas coûts, il s'agit davantage aujourd'hui de monter en gamme et de croître via la consommation locale et des champions locaux». Reste pour les groupes étrangers à s'adapter à cette nouvelle donne.

Unilever compresse encore ses produits le 12 mars 2015 UN

Chez Unilever, on ne badine pas avec le développement durable. Dès 2010, le PDG du géant industriel anglo-

néerlandais annonçait la couleur : orchestrer toute la stratégie de l’entreprise autour de la responsabilité sociale et environnementale. Son ambition ? Doubler ses ventes d’ici à 2020 pour atteindre 80 milliards d’euros et tacler son concurrent américain Procter & Gamble… tout en réduisant de moitié son empreinte environnementale ! Dès 2011, il lançait ses « lessives concentrées ».

PétroleConfronté à de lourdes pertes en France, Total entame la réorganisation de son raffinage le 12 mars 2015Face à un raffinage structurellement en déficit, Total va prendre des mesures. Deux de ses cinq sites seront concernés. L'un, à La Mède, sera converti à la production de biocarburant. L'autre, à Donges, sera modernisé. Patrick Pouyanné, le directeur général de Total, va faire des annonces sur la réorganisation de son outil de raffinage en France au printemps prochain. Pas de fermeture en vue mais, a minima, une reconversion. Sous pression du gouvernement, le géant pétrolier s'était engagé en 2010, en fermant la raffinerie de Dunkerque, à ne pas toucher à ses cinq raffineries restantes pendant cinq ans. A l'approche de l'échéance 2015, les syndicats s'inquiétaient d'une nouvelle fermeture alors que le raffinage français continue à encaisser de lourds déficits, liés aux surcapacités européennes ainsi qu'à la prise en étau entre les Etats-Unis dopés au gaz de schiste et les raffineries géantes asiatiques. De sources syndicales, après une réunion qui s'est tenue avec la direction le 9 mars dernier, la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), structurellement déficitaire, va mettre fin à son activité traditionnelle pour produire des biocarburants à base d’huiles végétales. Même si cette reconversion n'induira pas de licenciements secs comme s'y est engagé Total, les syndicats s'interrogent sur le devenir des 430 salariés du site. Le plan de reconversion sera inspiré de celui qu’a connu le site pétrochimique de Carling (Moselle) en 2014. Un vapocraqueur y a été fermé et remplacé par une unité de fabrication de résines.UN QUART DES RAFFINERIES EUROPÉENNES À FERMER

Une autre raffinerie sera concernée, celle de Donges (Loire-Atlantique). Pas de changement d'activité cette fois, mais, sans doute, une modernisation pour rendre le site rentable. Total avait déjà mené un tel

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investissement sur sa grande raffinerie de Normandie. Cela avait permis de la rendre plus flexible, tout en diminuant la production de 16 à 12 millions de tonnes par an.La France n'est pas la seule touchée, puisque Total a également prévu de diminuer la capacité de sa raffinerie britannique de Lindsey. Car ce n'est pas que la France qui est touchée, mais bien l'ensemble du secteur européen. A en croire l'Union française des industries pétrolières (Ufip), 25 à 30 % des 79 raffineries du Vieux Continent fermeront d'ici 2035-2040. La France a déjà participé à ce processus de rationalisation. Entre 2009 et 2014, le nombre de sites actifs est passé de douze à huit. Avec la conversion de La Mède, le nombre de raffineries traditionnelles devrait tomber à sept.

Préoccupation maximale pour le raffinage en France le 10/03/2015 Le Figaro

L'Union française des industries pétrolières (Ufip) a présenté mardi son bilan 2014 et ses perspectives 2015. Il en ressort que les raffineries françaises sont plus que jamais sous pression. L'Ufip plaide en particulier pour un assouplissement des contraintes réglementaires.Les raffineries françaises ne vont pas bien. Le constat est connu mais il a encore été davantage ancré mardi, à l'occasion de la présentation par l'Union française des industries pétrolières (Ufip) de son bilan 2014 et de ses perspectives 2015. Francis Duseux a commencé par rappeler les chiffres: le raffinage français a perdu 200 millions d'euros en 2014, dont 150 millions pour la seule raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) opérée par Total. C'est d'ailleurs ce site que la compagnie pétrolière française devrait être amenée à restructurer et reconvertir au cours des prochains mois, après avoir fait des annonces en ce sens.À la question «après l'arrêt de La Mède le raffinage français aura-t-il retrouvé de l'oxygène au point de ne pas toucher aux autres installations», Francis Duseux répond sans ambages: «Probablement pas, dès lors que les marges continuent à être aussi faibles et que rien n'est fait pour les restaurer». Le dirigeant cible en particulier les contraintes réglementaires dont font l'objet les raffineries françaises, à l'origine de coûts importants. «Nous sommes victimes de ces contraintes, alors même que notre secteur est irréprochable sur le plan de la sécurité, avec dix fois moins d'accidents que dans les autres secteurs industriels de l'Hexagone», poursuit Francis Duseux. «Posséder des raffineries en France est un levier fondamental»Au regard de l'Ufip, cette branche a d'autant moins besoin d'être pénalisée par les règlements qu'elle souffre, à l'instar de l'ensemble du raffinage européen, de nombreux désavantages: «Avec la baisse de la consommation de produits pétroliers, les débouchés locaux ont diminué. Par ailleurs, compte tenu du faible coût de l'énergie grâce à leurs hydrocarbures de schiste, les raffineries américaines sont devenues beaucoup plus compétitives». À titre indicatif, le poste énergie représente plus de 30% du budget de fonctionnement d'une raffinerie.Au rythme actuel, Francis Duseux a fait les comptes: «On estime qu'on devrait avoir une restructuration d'environ 25 voire 30% du raffinage à l'horizon 2035-2040», soit la fermeture de 20 à 30 raffineries sur les 79 actuellement en activité dans l'Union européenne». Question: y-a-t-il encore de la place en France pour un outil de raffinage? «Bercy s'était posée la question voici trois ans. Et y avait répondu par l'affirmation. Posséder des raffineries en France est un levier fondamental dans la perspective de l'approvisionnement stratégique en produits pétroliers.»

Un accord trouvé pour mettre fin à une grève historique dans les raffineries américainesle 13 mars 2015, ReutersSyndicats et compagnies pétrolières ont conclu un accord de principe pour mettre fin à la plus longue grève depuis 35 ans dans les raffineries des Etats-Unis, a-t-on appris le 12 mars auprès de représentants du personnel et de personnes proches des négociations. Après 40 jours de mouvement social sur 12 sites représentant un cinquième de la capacité de raffinage des Etats-Unis, un accord a été trouvé entre syndicats et direction. Il doit encore être ratifié et pourrait ne pas entraîner une reprise immédiate du travail dans toutes les raffineries, certains points en suspens pouvant encore faire l'objet de discussions au niveau local. Il concerne environ 30 000 employés et sera valable quatre ans, soit un an de plus que les précédents accords.VOTE DANS LES PROCHAINS JOURS

"Nous saluons la solidarité manifestée par nos adhérents", a déclaré Leo Gerard, président du syndicat United Steelworkers. "Sans elle, nous n'aurions pas pu obtenir ces améliorations considérables dans les domaines de la sécurité et des effectifs." Dans une lettre à son personnel que Reuters a pu consulter, la

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compagnie Tesoro exprime son "soutien à l'accord" et sa volonté de régler rapidement les questions propres à chaque site "pour permettre à (ses) employés de reprendre le travail".Principal négociateur côté patronal, Royal Dutch Shell a précisé que les salariés syndiqués devraient se prononcer par un vote dans les prochains jours au sujet de ce compromis.AVANCÉES SUR LA PÉNIBILITÉ ET HAUSSES DE SALAIRES

L'accord porte notamment sur la pénibilité du travail et les accidents qui en découlent ainsi que sur le recours aux travailleurs extérieurs au détriment des salariés syndiqués. Il préserve en outre les avancées obtenues avec les précédents accords, selon les sources syndicales et proches des discussions. Il prévoit aussi des hausses de salaires de 2,5% la première année, de 3% sur chacune des deux années suivantes et de 3,5% la quatrième année. Les raffineries concernées par cet accord appartiennent entre autres à Exxon Mobil, BP, Valero Energy et Chevron.Un seul site, celui exploité par Tesoro à Martinez, en Californie, a dû cesser de fonctionner en raison de la grève, même si ses activités étaient déjà suspendues en raison d'opérations de maintenance. Les raffineries ont généralement eu recours à des travailleurs intérimaires pour poursuivre leurs activités malgré la grève de 6 550 employés.

PlasturgieTotal accélère son virage vers les plastiques pour l’automobile le 09 mars 2015 UNEn prenant le contrôle de l’un de ses fournisseurs allemands, Total conforte sa diversification dans le domaine des plastiques pour automobile. La production de Polyblend, sa nouvelle filiale allemande, complétera celle des deux lignes de coumpound pour automobile en cours de construction sur la plateforme mosellane de Carling/Saint-Avold. Annoncée en 2013 dans le cadre de son Projet d’avenir pour Carling (Moselle), l’intention de Total de se diversifier dans les plastiques polymères pour automobile s’est concrétisée début mars par une prise de participation majoritaire de l’industriel dans la société allemande Polyblend

L’usine de Goiffon à Izernore fermée le 12 mars 2015 UNLe groupe Promens reprend le fabricant de flacons et de bouchons Goiffon. Et 26 de ses 67 salariés sur le site d'Izernore (Ain). Surprise. Le tribunal de commerce de Bourg-en-Bresse a retenu l’offre la "moins disante socialement" soutenue par le comité d’entreprise de la société pour la reprise de Goiffon, en redressement judiciaire depuis 2013. Le groupe Promens prévoit de fermer l’usine d’Izernore (Ain), de transférer ses activités sur deux autres de ses sites dans l’Ain, à Géovreisset et Bellignat, près d’Oyonnax. 26 des 67 salariés de Goiffon conservent un emploi.

Textile-Cuirs et Peaux

Verre

Bill Gates relance le débat sur une OPA de Saint-Gobain sur SikaPar Manuel Moragues - Publié le 09 mars 2015La Commission suisse des OPA (Copa) s’est prononcée jeudi 5 mars sur le conflit entre Saint-Gobain et sa proie, le chimiste suisse Sika. Pour le français, elle confirme qu’il est exempté d’OPA... Une lecture que réfute Sika. Tout comme La Fondation Bill Gates, qui vient de demander à la Copa de déclarer que Saint-Gobain doit lancer une OPA pour s'emparer de Sika. La Commission suisse des offres publiques d’achat (Copa) a-t-elle vraiment tranché dans le conflit entre Sika et Saint-Gobain ? Pas pour Bill Gates, visiblement. Selon un communiqué de Sika du vendredi 6 mars au soir, la fondation Bill et Melinda Gates et Cascade Investment ont déposé une requête à la Copa pour qu'elle déclare que Saint-Gobain était dans l'obligation de faire une offre publique d'achat sur tout le capital public de Sika. Pourtant, selon un porte-parole du groupe français interrogé un peu plus tôt le 6 mars, la question était réglée : "La commission des OPA a jugé que la clause d’opting out [clause inscrite dans les statuts de Sika qui dispense un acquéreur dépassant le seuil de 33,33% des voix de lancer une OPA, ndlr] est valable. Elle confirme que nous n’avons pas l’obligation de faire d’OPA sur Sika". Le français, en phase avec la holding familiale SWH qui s’était félicitée jeudi 5 mars d’être "parvenue à un succès majeur dans ses batailles juridiques avec Sika AG", se heurte donc à une tout autre interprétation de la décision de la Copa.

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"AUCUN DROIT NE PEUT ÊTRE EXERCÉ DE FAÇON ABUSIVE."

Selon un proche du chimiste suisse, qui renchérit sur un communiqué publié par Sika le 6 mars au matin, "la Copa a seulement jugé que le principe de la clause d’opting out est valable, mais elle ne se prononce pas sur la question de savoir si l’exercice de cette clause dans le cas de la transaction par Saint-Gobain est abusif. La Copa remet sa décision à plus tard, quand Saint-Gobain aura acquis ses actions et invoquera l’opting out". Ce à quoi Saint-Gobain répondait, le 6 mars : "La Copa n’exprime aucune réserve dans sa décision. Aucun droit ne peut être exercé de façon abusive." Difficile de faire des lectures plus divergentes... Une chose est sûre, cependant : la Copa a retoqué la proposition de la fondation suisse Ethos, opposée à Saint-Gobain, d’exclure la holding familiale d’un vote sur la suppression de la clause d’opting out lors de la prochaine assemblée générale.Il n’est pas certain que la Copa ait vraiment fait avancer le dossier. Il y a quelques jours, Patrice Lefèvre-Péaron, associé du bureau de Genève du cabinet Jeantet, spécialiste des relations d’affaires franco-suisses, expliquait : "La jurisprudence suisse est claire : une clause d’opting out doit être attaquée dans les deux mois qui suivent son introduction dans les statuts. La seule façon de la supprimer au-delà de ce délai est de modifier les statuts par un vote de l’assemblée générale." La validation par la Copa de la clause d’opting out, au moins sur le principe, n’était donc pas une surprise. Elle ne préjugeait surtout en rien d’une clôture des débats.PROCHAIN ÉPISODE AU TRIBUNAL CANTONAL DE ZUG

"Rien n’empêche d’attaquer une décision de la Copa devant les tribunaux, précisait maître Patrice Lefèvre-Péaron. On peut d’ailleurs imaginer qu’Ethos, en voulant exclure la famille du vote sur la suppression de l’opting out, prépare le terrain à un recours en justice après l’assemblée générale au motif que SWH, en votant contre la suppression, aurait voté pour son intérêt personnel et contre l’intérêt de l’entreprise."Le feuilleton judiciaire devrait donc encore connaître quelques rebondissements. La Copa pourrait être devancée dans ce feuilleton par le tribunal cantonal de Zug, qui devrait se prononcer dans le courant du mois. SWH l’a saisi pour invalider la restriction de ses droits de vote à moins de 5% par le conseil d’administration de Sika. Derrière cette prochaine décision, il y a, outre l’éviction du conseil d’administration rebelle de Sika, tout l’enjeu de l’opération de Saint-Gobain : la prise de contrôle, réelle, de Sika.

Sika persiste et signe face à la commission suisse des OPA le 12 mars 2015 UN

Le conseil d’administration de Sika répond à la commission suisse des OPA. Le chimiste, toujours opposé à sa prise de contrôle par Saint-Gobani, persiste : le français doit en passer par une OPA.

Sika persiste et signe. Le 5 mars, la commission suisse des OPA (Copa) avait demandé au conseil d’administration du chimiste de présenter sa position sur la question de la clause d’opting out que Saint-Gobain compte utiliser pour prendre 52% des droits de vote de Sika sans lancer d’offre publique d’achat.

Sika répond ce 12 mars à la Copa, sans changer d’un iota sa position : "Le conseil d’administration continue de penser que la clause d’opting out ne peut s’appliquer dans le cas présent", publie le chimiste dans un communiqué reproduit ci-dessous. Les détails de la prise de position de Sika sont présentés dans un rapport complet. La balle est dans le camp de Saint-Gobain et du vendeur, la holding familiale SWH

Réalisée par Michel DECAYEUX pour le compte de la FEDECHIMIE CGTFO

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