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1 CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE THEME : ABORDER LA CRISE DE LA VIANDE DE BROUSSE EN AFRIQUE 22 – 24 FEVRIER 2005 ERATA HOTEL, ACCRA - GHANA COMPTE RENDU DES TRAVAUX DE LA CONFERENCE PREPARE PAR GHANA WILDLIFE SOCIETY ORGANISATEURS : FAO, GHANA WILDLIFE SOCIETY, CONSERVATION INTERNATIONAL-GHANA SPONSORS : WWF INTERNATIONAL & FAO

CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE … › 3 › a-ag868f.pdf · session tenue à Accra, Ghana, en février 2004. 7 4. M. Pape D. Koné a insisté sur le rôle important

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    CONFERENCE OUEST AFRICAINE

    SUR LA VIANDE DE BROUSSE

    THEME : ABORDER LA CRISE DE LA VIANDE DE

    BROUSSE EN AFRIQUE

    22 – 24 FEVRIER 2005

    ERATA HOTEL, ACCRA - GHANA

    COMPTE RENDU DES

    TRAVAUX DE LA CONFERENCE

    PREPARE PAR

    GHANA WILDLIFE SOCIETY

    ORGANISATEURS : FAO, GHANA WILDLIFE SOCIETY,

    CONSERVATION INTERNATIONAL-GHANA

    SPONSORS : WWF INTERNATIONAL & FAO

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    Les appellations employées dans ce produit d'information et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Tous droits réservés. Les informations contenues dans ce produit d'information peuvent être reproduites ou diffusées à des fins éducatives et non commerciales sans autorisation préalable du détenteur des droits d'auteur à condition que la source des informations soit clairement indiquée. Ces informations ne peuvent toutefois pas être reproduites pour la revente ou d'autres fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. Les demandes d'autorisation devront être adressées au Chef du Service de la gestion des publications, Division de l'information, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie ou, par courrier électronique, à [email protected]

    © FAO [2006]

  • 3

    TABLE DES MATIERES PAGE

    1. CONTEXTE DE LA CONFERENCE 4

    2. SÉANCE D’OUVERTURE ET INTRODUCTION GENERALE 5

    3. INTRODUCTION GENERALE DES DIVERS ASPECTS DE

    LA VIANDE DE BROUSSE 8

    4. THEMES CENTRAUX 10

    4.1 Viande de brousse et sécurité alimentaire 10

    4.2 Commerce de la viande de brousse 12

    4.3 Aspects socioculturels de la production et du commerce de la

    viande de brousse 14

    4.4 Education et sensibilisation 16

    4.5 Identification et élimination des espèces menacées du commerce

    de viande de brousse 17

    5. SEANCE DE CLOTURE 20

    5.1 Adoption du Plan d’action 20

    5.2 Perspectives et mise en oeuvre des actions 20

    5.3 Conclusions 21

    ANNEXES 24

  • 4

    CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE

    22 – 24 FEVRIER 2005

    1. CONTEXTE

    Les animaux sauvages fournissent une partie très importante des protéines

    consommées par les populations de la plupart des sous régions africaines.

    Cependant, la mauvaise gestion de l’exploitation largement incontrôlée

    d’animaux sauvages menace d’éradiquer cette ressource précieuse. Cette

    extinction privera des millions de personnes, en particulier les populations

    rurales pauvres, d’une source vitale de protéine animale. Elle finira également

    par priver de leurs moyens de subsistance les personnes engagées dans le

    commerce de viande sauvage communément appelée viande de brousse. Par

    ailleurs, à plus long terme, l’extinction des espèces entraînera l’effondrement des

    habitats, en particulier les écosystèmes forestiers.

    Il existe en Afrique plusieurs initiatives qui traitent de ce qui est généralement

    appelé « crise de la viande de brousse ». Au cours des quatre dernières années, la

    FAO a publié des articles sur cette question et organisé des consultations et des

    ateliers avec divers partenaires au développement et parties prenantes

    nationales.

    Afin d’attirer l’attention de la sous région sur la question de la viande de brousse

    en Afrique de l’Ouest et de proposer des solutions efficaces à cette crise

    croissante, une conférence a été organisée au Ghana, conjointement par la FAO,

    WWF International, Ghana Wildlife Society et Conservation International-Ghana.

    La tenue d’une conférence pour discuter de l’impact de la question de la viande

    de brousse à travers toute la région de l’Afrique de l’Ouest visait à axer

  • 5

    l’attention sur ce problème à échelle régional et à rechercher des solutions. Les

    représentants des Administrations publiques, des communautés locales et des

    organisations de défense de l’environnement de 12 pays africains : Bénin,

    Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Liberia, Niger, Nigeria,

    Sénégal, Sierra Leone et Togo, se sont réunis pour débattre de cette grave crise

    commune et élaborer des plans d’action pour parvenir à des solutions durables.

    Dans le cadre des actions de suivi, des groupes de travail seront mobilisés à

    travers la région afin de veiller à ce que la question de la viande de brousse soit

    traitée simultanément dans chaque pays.

    Il était prévu que la Conférence produise un Plan d’action et mette sur pied des

    groupes de travail pour mettre en oeuvre ce plan d’action à travers la région. Les

    co-sponsors soutiendront en outre ces groupes de travail en vue de s’assurer que

    le plan d’action soit effectivement mis en œuvre sur le terrain. WWF et les

    partenaires feront également du lobbying auprès des gouvernements de la région

    en vue de s’assurer que le plan d’action sur la viande de brousse reçoive un

    appui effectif de la part de tous les gouvernements. Aussi, l’objectif ultime de la

    conférence était-il l’élaboration de programmes à long terme dans chaque pays

    de l’Afrique de l’Ouest qui appliquera efficacement les stratégies de conservation

    de la faune sauvage, améliorera les aires protégées, réduira de manière

    considérable les activités de chasse illégale et gérera de manière durable

    l’exploitation d’animaux sauvages.

    2. SÉANCE D’OUVERTURE ET INTRODUCTION GENERALE

    1. La Conférence Ouest Africaine sur la Viande de Brousse a été ouverte par le

    Professeur D. Fobih, Ministre des Terres, de la Forêt et des Mines du Ghana,

    après les allocutions de M. A.S.K. Boachie-Dapaah, Directeur exécutif de la

    Commission des Forêts du Ghana, du Professeur Yaa Ntiamoa-Baidu,

  • 6

    Représentant de WWF, de M. Pape D. Koné, Représentant par intérim de la

    FAO au Ghana, et de Mme Hannah Nyamekye, Vice-Ministre de

    l’Agriculture chargée de l’Elevage. Les allocutions ont souligné l’importance

    de la viande de brousse et ses caractéristiques en tant que réalité économique,

    sociale et écologique. La viande de brousse a été reconnue comme source

    d’alimentation, de médicament, de produits artisanaux et comme moyen

    culturel. Elle contribue à l’ensemble de la production alimentaire et en

    définitive à la sécurité alimentaire, et constitue une source de revenu pour les

    populations qui l’exploitent.

    2. M. Boachie-Dapaah a rappelé les objectifs de la Conférence, à savoir proposer

    un ensemble de recommandations appropriées et de plans d’action concrets.

    Il a souligné la nécessité de trouver des solutions à long terme aux questions

    et problèmes relatifs aux ressources disponibles, à l’habitat de la faune

    sauvage et à leur gestion durable.

    3. Le Prof. Yaa Ntiamoa Baidu a présenté le programme à trois volets (Forêts,

    Eau douce, et écosystèmes marins et côtiers) à partir duquel WWF considère

    le travail en général et les actions par rapport aux questions et problèmes

    concernant la viande de brousse. Elle a examiné un certain nombre d’actions

    à travers lesquelles WWF soutient les pays en Afrique de l’Ouest et les

    partenariats qu’ils développent. Elle a relaté l’origine de la Conférence,

    depuis l’intérêt accru accordé au sujet ces dernières années et plus

    spécifiquement les recommandations du Groupe de Travail sur

    l’Aménagement de la Faune sauvage et des Aires protégées de la

    Commission des Forêts et de la Faune sauvage pour l’Afrique à sa 15ème

    session tenue à Accra, Ghana, en février 2004.

  • 7

    4. M. Pape D. Koné a insisté sur le rôle important de la viande de brousse dans

    l’alimentation et en particulier l’apport en protéine dans les pays de la sous

    région ouest africaine. Il a également souligné que c’est un actif économique,

    générant un marché d’exportation qui apporte entre 150 et 160 millions de

    dollars US par an. Il a soulevé un certain nombre de difficultés auxquelles la

    production durable de viande de brousse est confrontée, notamment des

    cadres de politique, législatifs et réglementaires, une utilisation sans risque

    des produits et les risques pour la santé y relatifs. Il a mis l’accent sur les

    aspects relatifs au soutien de la FAO au sujet généralement fondé sur la

    contribution éventuelle de viande de brousse à la sécurité alimentaire et sur la

    gestion durable des ressources disponibles.

    5. Mme Nyamekye, Vice-ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture du

    Ghana a souligné les liens entre la production alimentaire et la production de

    viande de brousse. Elle insisté sur la nécessité d’une agriculture plus

    productive, en particulier la performance du bétail pour alléger la pression de

    l’utilisation de la viande de brousse comme principale source de protéine.

    Elle a fait état des effets négatifs de certaines pratiques de production de

    viande de brousse sur l’ensemble de la gestion des ressources forestières (par

    ex. les incendies de forêt, l’empoisonnement des animaux, etc.). En

    conséquence, elle a proposé des solutions alternatives positives, y compris la

    domestication et l’élevage des espèces sauvages, soutenant l’élevage

    d’agoutis comme celui d’autruches.

    6. Dans son allocution d’ouverture, le Ministre Dominic Fobih s’est félicité de la

    coopération et du partenariat qui se sont développés eu égard aux questions

    relatives à la viande de brousse, en particulier la tenue de cette conférence. Il

    a passé en revue les facteurs qui ont un effet sur la production et le commerce

    de viande de brousse, y compris les forêts en déclin et la perte d’habitat, le

  • 8

    besoin de et le penchant pour la viande de brousse, la demande croissante,

    l’importance économique et le développement spectaculaire du marché,

    jusqu’au niveau international. Il a présenté un certain nombre d’éléments et

    les voies à suivre pour formuler des politiques et stratégies, des législations et

    règlements et améliorer l’application de la loi.

    7. Il a indiqué que dans de nombreux cas, la viande de brousse est la source de

    protéine la plus accessible, elle génère des revenus et constitue ainsi un

    important facteur social et économique. Il a par conséquent proposé que les

    approches devraient inclure la réduction de la concentration sur un nombre

    limité d’espèces de viande de brousse, la recherche de solutions alternatives

    durables, notamment une plus importante production d’animaux

    domestiques, l’implication des communautés, la mise en place de zones

    d’aménagement des ressources naturelles communautaires que le Ghana est

    en train d’encourager. Il a exprimé sa satisfaction quant au format axé sur les

    actions et les objectifs de la Conférence et a fortement encouragé les

    participants à sortir de la conférence avec des résultats concrets, notamment

    des recommandations et un plan d’action réalisables. Il s’est engagé à

    examiner soigneusement et à faciliter le suivi des conclusions de la

    Conférence.

    8. Les allocutions résumées ci-dessus figurent en détail dans les annexes au

    présent rapport.

    3. INTRODUCTION GENERALE AUX DIVERS ASPECTS DE LA

    VIANDE DE BROUSSE

    9. Les thèmes de l’ordre du jour de la Conférence ont ensuite été introduits par

    trois brèves communications qui ont exploré beaucoup d’autres aspects de la

  • 9

    viande de brousse. La première de ces communications a été faite par le Dr P.

    J. Stephenson de WWF International, qui a traité des perspectives de WWF eu

    égard au commerce de la viande de brousse en Afrique. Le Dr Stephenson a

    qualifié la prétendue crise qui englobe la menace sur certaines espèces, les

    questions sociales, économiques et culturelles, de marché important et de

    pression sur les ressources. Il a également examiné dans sa communication

    les approches et les éléments stratégiques en vue de nouvelles solutions

    durables à long terme, notamment : i) reconnaître l’importance de la viande

    de brousse et la nécessité de la gérer et non de l’interdire ; ii) éviter de tuer

    les espèces menacées et garantir la durabilité des pratiques au niveau

    mondial ; iii) formuler des politiques, des législations, des politiques

    éducatives et renforcer les capacités ; iv) développer des partenariats entre les

    organismes intéressés (Traffic, la CITES, la FAO, la BM, le secteur privé et les

    ONG).

    10. La seconde communication intitulée « La crise de la viande de brousse : A la

    recherche d’action », a été introduite par Douglas Williamson, responsable de

    la faune sauvage et des aires protégées de la FAO. Elle a couvert un certain

    nombre d’aspects caractérisant et éclairant davantage les autres questions

    pertinentes relatives à la viande de brousse. Elle met l’accent sur les vastes

    aires concernées, le nombre de personnes intéressées, l’importante

    contribution économique ainsi que sur les modes actuels d’exploitation peu

    durables. Elle a présenté des options pour action à entreprendre, notamment :

    i) rallier et renforcer le soutien politique ; ii) développer les alliances autour

    de la gestion et de l’utilisation des ressources en se référant aux sociétés

    forestières ; iii) établir des cadres institutionnels ; iv) définir des politiques,

    des législations et renforcer les capacités.

  • 10

    11. La troisième communication a été introduite plus tard par le Dr Glyn Davies

    de London Zoological Society. Elle a traité des options commerciales de la

    viande de brousse en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le Dr Davies a

    souligné la nécessité de : i) cataloguer toutes les formes de viande de brousse

    afin de refléter la nature plurispécifique du commerce pour garantir une

    gestion efficace ; ii) reconnaître que les animaux sauvages concernés sont

    parfois tués, non seulement pour leur viande, mais aussi parce que ce sont

    des animaux nuisibles ; iii) gérer les grandes espèces dans le commerce

    différemment des petites espèces ; et iv) examiner la gestion de l’exploitation

    de la viande de brousse génératrice de revenu.

    4. THEMES CENTRAUX

    12. La Conférence a par la suite procédé à la présentation et aux discussions des

    thèmes centraux, notamment : la viande de brousse et la sécurité alimentaire,

    le commerce de la viande de brousse, les aspects socioculturels, l’éducation et

    la sensibilisation, la protection des espèces menacées. Les questions d’intérêt

    dans chacun des domaines thématiques ont été expliquées dans les détails

    pour obtenir des résultats qui appuieraient les recommandations pour des

    actions et fourniraient des éléments pour un plan d’action.

    4.1 Viande de brousse et sécurité alimentaire

    13. Le thème a été introduit par Mme Lonneke Bakker, Expert Associé pour la

    faune sauvage et les aires protégées au Bureau régional de la FAO pour

    l’Afrique à Accra. Le thème principal de la présentation et les discussions qui

    ont suivi concernaient les questions et les préoccupations majeures pour

    savoir jusqu’à quel point la production, l’utilisation et le commerce de viande

    de brousse pourraient contribuer à la sécurité alimentaire ; la viande de

  • 11

    brousse qui est l’aliment soutenu en qualité et quantité suffisante. Pour que la

    viande de brousse devienne durable, saine, agréable au goût, facilement

    disponible en tant qu’aliment, l’objectif final serait de garantir la disponibilité

    soutenue de la ressource, d’utiliser des techniques d’exploitation et des

    technologies d’utilisation appropriées.

    14. Si la viande de brousse doit être une source durable pour la sécurité

    alimentaire, les éléments suivants devraient être examinés et exécutés :

    o Gestion et conservation des ressources disponibles (intégration de

    l’habitat) ; gestion des ressources ; définition de codes de conduite

    pour les multiples usagers, etc.) ;

    o Maintien des ressources dans un système équilibré de

    développement rural, avec une déprédation limitée ;

    o Conception et mise en oeuvre de modes d’exploitation appropriés

    dans le cadre des systèmes traditionnels et/ou modernes de

    gestion des ressources ;

    o Traitement des méthodes de chasse et d’exploitation

    inappropriées ;

    o Proposition de solutions alternatives pour l’utilisation principale

    des ressources naturelles à travers la domestication d’animaux

    sauvages, l’élevage, la domestication et la gestion avancées des

    ressources communautaires ;

    o Amélioration des récoltes, de l’élevage, de la production

    halieutique et de l’accès à leurs produits.

    15. La viande de brousse en tant qu’aliment sain pose également de grands défis

    à travers le processus, notamment la chasse, la transformation, le transport et

    le stockage des produits. La Conférence a identifié plusieurs types d’actions

    qui assureraient une gestion durable :

  • 12

    o Identification et suivi des problèmes de santé, y compris animaux

    sauvages/domestiques, santé humaine/animale ;

    o Définition et application des normes ;

    o Evaluation des pratiques et amélioration de l’hygiène à travers le

    cycle de production ;

    o Information, conseil et formation des opérateurs dans ce cycle.

    16. Aspects commerciaux : accessibilité accrue, plus grande portée au fur et à

    mesure que de nouveaux marchés se développent :

    o Examen des pratiques commerciales locales et leur amélioration ;

    o Evaluation et organisation des marchés locaux et nationaux ;

    o Organisation du commerce sous régional et international ;

    o Génération de revenu, lutte contre la pauvreté ;

    o Elaboration de politiques habilitantes et création d’un

    environnement juridique et institutionnel tenant compte du cadre

    régional et sous régional ;

    o Evaluation des capacités et aptitudes ; formation pour l’efficience.

    4.2 Commerce de la viande de brousse

    17. M. Julius Mbotiji a présenté une communication intitulée « Le commerce de la

    viande de brousse provenant de l’Afrique de l’Ouest» Cet exposé bien

    documenté examine les principales étapes à travers lesquelles la viande de

    brousse destinée à la vente dans les marchés nord américains est gérée. Les

    questions de transport, de traitement et d’hygiène, les pratiques illégales

    d’introduction de produits ont été examinées. Les aspects économiques et

    financiers, et la question des consommateurs ont également été examinés de

    manière approfondie. Les débats lors des plénières et des sessions des

  • 13

    groupes de travail ont souligné la nécessité d’examiner la question du

    commerce aux niveaux local, national et international ; le caractère le plus

    informel et souvent illégal des circuits commerciaux du moment ; la nécessité

    de distinguer les divers types et l’intérêt de la viande de brousse, alors que

    son marché traverse ses frontières traditionnelles ; le contexte juridique et

    réglementaire et plus important encore, les questions de santé et de sécurité.

    Enfin, les questions ci-après ont émergé des débats :

    18. Les questions relatives à l’approvisionnement durable et légal des marchés

    locaux, nationaux et internationaux ont été examinées et il a été spécialement

    fait référence aux questions ci-après :

    o L’étude des conditions d’accès légal aux ressources et aux permis

    de chasse, ainsi que la nécessité d’adapter/d’améliorer la

    législation et les règlements ;

    o Le contrôle et le suivi des produits le long des lignes commerciales

    pour identifier et corriger les fautes professionnelles ;

    o L’importance de disposer de statistique adéquate sur le commerce

    et la nécessité de trouver des solutions réalistes à la production

    continue d’informations et de données fiables ;

    o L’identification d’espèces cibles pour un approvisionnement plus

    soutenu ;

    o L’étude de solutions alternatives à moyen et long terme à la mise à

    mort, telles que la domestication, l’élevage ou l’exploitation de

    gibier.

    19. La santé, la sécurité et la qualité des produits sont des éléments

    fondamentaux, en tenant dûment compte :

  • 14

    o Des risques pour la santé encourus au niveau local du fait du

    partage du large écosystème avec des animaux cibles et de la

    première transformation et de l’utilisation des produits ;

    o La faisabilité du contrôle vétérinaire à tous les niveaux ;

    o L’appui à la conservation du produit : la liaison de la réfrigération ;

    o Les conditions appropriées d’exportation et de conformité avec les

    barrières commerciales ;

    o Les questions de définition et de classification.

    20. Le marché croissant de viande de brousse et d’autres produits provenant de

    ressources de la faune sauvage ont soulevé un certains nombre de

    préoccupations, notamment : i) le fait de comprendre les marchés et les

    circuits du marché ; ii) un secteur informel et libre contre un secteur

    réglementé ; et iii) la nécessité d’examiner les questions de définition et/ou de

    classification pour relever les nouveaux défis et satisfaire les besoins.

    21. L’exploitation de la viande de brousse liée à des opportunités sociales et

    économiques.

    o L’appréciation du potentiel d’emploi relatif à la viande de brousse ;

    o L’examen et la garantie de l’équité et de la répartition des profits

    du commerce de viande de brousse ;

    o L’organisation des principaux acteurs dans la mesure du possible.

    4.3 Aspects socioculturels de la production et du commerce de viande de

    brousse

    22. Le thème a été introduit par M. Okyeame Ampadu, Directeur de

    Conservation International - Ghana par le biais d’une présentation dans

    l’utilisation, la signification et le rôle des totems dans la vie sociale et les

  • 15

    diverses représentations importantes au Ghana en particulier, en Afrique de

    l’Ouest en général. Les totems sont considérés ici comme la représentation et

    l’association symboliques avec les animaux dont les valeurs sont partagées

    par les groupes ethniques ou les individus. Les groupes concernés ont

    généralement des tabous absolus sur l’abattage ou la dépréciation des espèces

    animales choisies. Cette importante valeur peut être utilisée pour renforcer

    davantage la protection des espèces ou de leur habitat. A partir de cette

    illustration pertinente, des séances plénières et groupes de travail ont

    identifié les questions et recommandations suivantes pour action :

    23. Utilisation de valeurs socioculturelles pour conservation : Un certain nombre

    de pratiques et valeurs culturelles font tabou de tout acte destructeur relatif

    aux espèces ou aux sites naturels. Ces valeurs peuvent être utilisées pour une

    meilleure sensibilisation et disponibilité eu égard à la conservation des

    ressources naturelles. Les valeurs relatives aux totems font partie de celles

    utilisées pour la conservation de la faune sauvage. Il faudrait par conséquent

    examiner ce qui suit :

    o Développer davantage la connaissance des totems par le biais

    d’inventaires et d’études des pratiques locales ;

    o Renforcer les capacités des autorités locales et traditionnelles et leur

    déléguer certaines prérogatives pour une meilleure gestion des

    valeurs traditionnelles ;

    o Utiliser avec souplesse les totems et les valeurs y relatives à des fins

    de conservation : éducation, sensibilisation ; symboles et collecte de

    fonds, etc.

    24. Reconnaissance de la modification et / ou de la dégradation des valeurs et de

    la nécessité de les réexaminer et de les régénérer dans la mesure du possible :

    Les participants ont discuté de la dégradation des valeurs et des distorsions y

  • 16

    relatives et du fait que toutes les valeurs et pratiques traditionnelles ne sont

    pas garantes de la bonne gestion des ressources naturelles. Les activités

    devraient viser à surveiller et à suivre la situation dans les domaines

    vulnérables, notamment :

    o L’identification des valeurs et pratiques qui sapent la conservation

    et découragent leur utilisation ;

    o L’évaluation de l’évolution/dégradation et pollution des valeurs à

    travers l’immigration et l’admission de nouvelles populations ;

    o L’analyse des procédés débilitants des autorités traditionnelles et

    leurs conséquences sur la gestion des ressources locales.

    4.4 Education et sensibilisation

    25. Le thème a été introduit par le représentant de Ghana Wildlife Society. Il

    souligne la nécessité de disposer d’un programme d’éducation agressif. Les

    débats autour du thème ont abouti aux observations et recommandations ci-

    après :

    26. L’éducation générale et la sensibilisation sont les piliers essentiels de la

    conservation et de la mise en valeur des ressources fauniques. L’audience

    cible, les principaux messages et les médias utilisés devraient être clairement

    définis. Concernant la viande de brousse, les participants ont convenu que les

    cibles sont les principaux partenaires, notamment les chasseurs et les

    commerçants, les propriétaires de restaurant, les jeunes, les consommateurs,

    les agents des parcs nationaux, des services forestiers et douaniers, les

    politiciens et les décideurs. Les messages devraient aborder les

    préoccupations ; la nécessité de comprendre les questions majeures,

    l’éducation générale et la culture relative à la faune sauvage.

  • 17

    27. En principe, tous les médias sont appropriés pour servir l’éducation et la

    sensibilisation sur les questions relatives à la viande de brousse. Cependant,

    ceux qui s’adressent au premier niveau d’auditeurs dans les zones rurales

    devraient tenir compte des technologies et de l’accessibilité. De nouvelles

    approches, des outils et matériels doivent être conçues et utilisées afin

    d’atteindre tous les acteurs dans les zones éloignées.

    28. Les programmes d’enseignement devraient intégrer les valeurs et pratiques

    traditionnelles favorables à une meilleure conservation des ressources, en

    particulier les ressources végétales et fauniques. En effet, les systèmes

    traditionnels, culturels et religieux peuvent avoir beaucoup à offrir en

    atteignant les populations dans les zones rurales éloignées, en enrichissant les

    messages ciblant toutes les couches de la société.

    29. Dans l’éducation et la sensibilisation, il peut être utile et efficace d’organiser

    et de participer à des campagnes et alliances dans lesquelles des

    connaissances solides des questions devraient être intégrées, parfois pour

    éviter les nombreuses assertions personnelles qui n’offrent pas de solutions

    justes, réalistes et efficaces. Ceci aiderait à envoyer des messages corrects et

    exacts sur les problèmes et opportunités relatifs à la viande de brousse dans

    les pays producteurs et les milieux de la conservation à travers le monde

    entier.

    4.5 Identification et élimination des espèces menacées par la chasse et le

    commerce de viande de brousse

    30. Le Professeur Chris Gordon de l’Université du Ghana, Legon, a introduit le

    thème. Il a passé en revue les questions relatives aux espèces menacées et en

  • 18

    danger et a présenté un certain nombre de cas spécifiques. Il a présenté des

    approches très pratiques de l’évaluation des situations et politiques, stratégies

    d’action, qui seraient bien ciblées pour aborder des problèmes bien identifiés.

    Il a souligné la nécessité d’identifier clairement les objectifs et de bien définir

    les voies vers des solutions envisagées.

    31. La Conférence a largement débattu de cette importante question et est

    parvenu à un certain nombre d’observations et de recommandations :

    32. La connaissance de la biologie et de la taxonomie des espèces est essentielle à

    l’identification et au suivi du degré de menace pesant sur les espèces

    individuelles. Cette connaissance n’est pas adaptée dans plusieurs cas et la

    Conférence a proposé une série de recommandations visant à l’améliorer, en

    particulier, la partie relative aux espèces et à leur statut, à l’établissement de

    systèmes continus de contrôle et de suivi. Les recommandations ci-après ont

    été spécifiquement proposées :

    • Identification et suivi des populations fauniques et caractérisation de l’état

    de conservation des espèces ;

    • Etablissement et examen périodique de la base de données et des listes

    nationales des espèces menacées et en danger ;

    • Amélioration des connaissances et de l’expertise du personnel des

    organismes intéressés par les espèces, leur statut et produit ;

    • Implication et mobilisation des institutions de recherche et du monde

    universitaire dans les programmes de recherche traitant des besoins

    susvisés ;

    • Gestion appropriée des aires protégées et des autres ressources fauniques,

    y compris les plans de gestion mis en œuvre avec des pratiques efficaces.

  • 19

    33. Les participants ont discuté du rôle important des lois et règlements mis à

    jour ainsi que de la politique globale du secteur de la viande de brousse.

    L’absence de politique globale dans le secteur perpétue le faible intérêt et le

    bas niveau de l’information sur les espèces sauvages. Des activités

    appropriées et parfois urgentes devraient traiter de la nécessité de :

    • revoir la politique de chasse et de conservation de la faune sauvage, tenir

    compte de la nécessité de protéger les espèces menacées et en danger ;

    • actualiser la législation et la règlementation pour tenir compte de

    l’exploitation croissante de la viande de brousse, des mesures de

    protection nécessaires et examiner les dispositions prises pour mettre en

    œuvre la CITES ;

    • élaborer des dispositions légales et réglementaires spécifiques qui

    intègrent des changements dans le statut des espèces.

    34. La Conférence a également discuté des questions relatives à l’ensemble de la

    documentation, des informations, de la sensibilisation et de la

    conscientisation. Elle a noté les divers besoins y relatifs et dont les

    administrateurs et utilisateurs devraient tenir compte. Elle a aussi souligné la

    nécessité d’entreprendre des actions sur ce qui suit :

    • La formation des agents d’organismes impliqués de sorte à renforcer la

    capacité dans la reconnaissance des espèces menacées ou en danger et de

    leurs produits dérivés ;

    • Le renforcement des capacités et la sensibilisation eu égard aux lois et

    règlements, du personnel adéquat grâce à la formation sur et à la

    familiarisation avec les lois et règlements spécifiques protégeant les

    espèces et les dispositions de la CITES ;

    • La diffusion adéquate de l’information disponible pour les populations

    cibles appropriées, en particulier les communautés locales et les

    consommateurs au niveau national.

  • 20

    5. SÉANCE DE CLOTURE

    5.1 Adoption du Plan d’action

    35. Lors de sa dernière session, la Conférence a examiné et discuté de ses

    principales conclusions et recommandations. Elle a entendu la présentation

    d’un projet de Plan d’action préparé par le Secrétariat de la Conférence sur la

    base du travail de la Conférence et en particulier sur les rapports des divers

    groupes de travail qui ont débattu de chaque thème de manière plus

    approfondie. Le Plan d’action a intégré les principales recommandations pour

    action. Les participants ont largement discuté du projet et l’ont adopté en

    principe. Le Secrétariat a intégré les ajouts et suggestions apportés aux

    discussions dans une version définitive du Plan d’action jointe au présent

    rapport.

    5.2 Perspectives et mise en oeuvre des actions

    36. La Conférence a pris un certain nombre de mesures pour finaliser et assurer

    le suivi de son travail, notamment :

    • La finalisation du projet de Plan d’action d’ici la fin mars, et faire circuler

    les derniers commentaires ;

    • La mise sur pied d’un groupe directeur pour assurer le suivi des

    recommandations et de la mise en oeuvre du plan d’action. Ceci inclurait

    les organisations ghanéennes hôtes, Ghana Wildlife Society, Conservation

    International-Ghana, Ghana Forestry Commission, la FAO et WWF ;

    • La création d’un bulletin électronique pour diffuser des informations sur

    le suivi et sur les évènements et activités intéressant le Groupe ;

  • 21

    • Les participants à la Conférence ont décidé de constituer un réseau qui

    serait ouvert à d’autres personnes. Ce réseau échangera des informations

    par le biais du bulletin électronique ci-joint et par d’autres opportunités. Il

    s’efforcera de suivre leurs recommandations et la mise en œuvre du Plan

    d’action ;

    • L’adoption de la version finale du Plan d’action pour la période 2005-2010,

    avec une évaluation à mi-parcours en 2010.

    • L’on saisira l’occasion de tenir des réunions pertinentes, notamment les

    sessions du Groupe de travail sur la gestion de la faune sauvage et des

    aires protégées de la Commission africaine sur les Forêts et la Faune

    sauvage, organisées tous les deux ans, en 2006, 2008 et la biennale

    suivante.

    5.3 Conclusion

    37. La Conférence a reconnu qu’en dépit du grand nombre d’ateliers et de

    réunions ayant discuté de la question de la viande de brousse, il a été très

    utile de tenir cette Conférence. La Conférence a examiné les questions

    relatives à la viande de brousse débattues plus tôt, mais a ajouté d’autres

    considérations dans un esprit pragmatique. Elle a noté le grand soutien

    apporté par la forte présence du Gouvernement ghanéen à la séance

    d’ouverture ainsi que sa promesse d’aider à la mise en œuvre des conclusions

    de la Conférence.

    38. La présence de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, d’ONG africaines et

    non africaines et d’organisations régionales et sous régionales, en particulier

    l’UEMOA et l’Organisation pour la Conservation de la faune sauvage

    africaine, a incité à l’appropriation de la crise de la viande de brousse au sein

    des institutions africaines. Ceci mènera probablement à un intérêt plus grand

  • 22

    et à une volonté politique d’entreprendre des actions et d’ouvrir une ère

    d’engagement réel à s’attaquer efficacement à la crise de la viande de brousse

    en Afrique de l’Ouest concernant laquelle on est désormais bien informé.

    39. Certains participants ont pris la parole pour remercier les organisateurs et

    solliciter leur soutien continu. Des appels spécifiques ont été lancés au

    Groupe de Travail sur la Faune sauvage de la Commission des Forêts pour

    l’Afrique, à Conservation International-Ghana, à la FAO et à WWF pour

    qu’ils continuent à soutenir et à promouvoir la mise en œuvre des

    recommandations énoncées dans le plan d’action régional. La Conférence a

    également recommandé que l’on profite de la disponibilité du Gouvernement

    ghanéen, à travers son Ministère des Terres, des Forêts et des Mines, à

    appuyer le Plan d’action qui naîtra de ses débats.

    40. Les représentants des organisations sponsors – FAO et WWF – ont exprimé

    leur satisfaction quant à l’organisation de la Conférence et ont indiqué leur

    disponibilité à poursuivre et à élargir le partenariat. Ils s’attendent à ce qu’un

    travail d’équipe efficace, y compris des efforts déployés par les pays

    intéressés, et visant à fournir un appui et à continuer à aborder la crise de la

    viande de brousse, puisse donner des résultats positifs autant que possible.

    L’OCAW et l’UEMOA ont réitéré leur intérêt et leur engagement à continuer

    à apporter leur soutien dans tout ce qui est en leur capacité ; pour l’UEMOA

    en particulier, les questions relatives au commerce et à la réglementation. La

    Conférence a demandé aux organisateurs et aux sponsors de rassembler plus

    de soutien de la part d’autres acteurs, notamment les organisations des

    Nations Unies (PNUE, PNUD, UNESCO, les secrétariats de la CITES et de la

    CBD, etc.) et les principales ONG (UICN, Conseil International de la

    Chasse…), en vue du suivi de cette Conférence, en particulier la mise en

  • 23

    œuvre du Plan d’action afin de s’attaquer à la Crise de la Viande de brousse

    en Afrique de l’Ouest.

  • 24

    ANNEXE I

    CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE –

    ALLOCUTION DE BIENVENUE PRONONCEE PAR M. A. S. K. BOACHIE-DAPAAH, DIRECTEUR GENERAL DE LA COMMISSION DES FORETS,

    ERATA HOTEL, 22 – 23 FEVRIER 2005

    Monsieur le Président,

    Honorables Ministres d’Etat (MFLM, MOFA, MES),

    Honorables Représentants de la FAO, de WWF, de CI,

    Distingués participants de la sous région de l’Afrique de l’Ouest,

    Mesdames, Messieurs les journalistes,

    Chers invités,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est pour moi un insigne honneur de souhaiter la bienvenue à tous les

    participants à cette importante Conférence ouest africaine sur la viande de

    brousse.

    Monsieur le Président, depuis des temps immémoriaux, les populations

    autochtones de l’Afrique que l’Ouest et du Centre ont utilisé la viande des

    animaux sauvages dans leur alimentation. Les sociétés des zones rurales comme

    urbaines ont accepté la viande de brousse comme produit alimentaire légitime

    sans se poser des questions sur sa source, les espèces et parfois les aspects

    sanitaires liés à sa production et à son traitement.

    Le marché de la viande de brousse est très dynamique et prêt à accepter toute

    quantité produite. Dans des pays comme le Ghana où les habitants des zones

    rurales ne disposent pas facilement d’autres types de viande, la viande de

    brousse peut être la seule source de protéine animale abordable et pratique. Par

    ailleurs, nos amis et parents qui ont émigré vers les pays développés, à la

  • 25

    recherche de pâturages plus verts, ont amené avec eux leur penchant pour la

    viande de brousse, entretenant ainsi un éventuel marché international de la

    viande de brousse.

    Monsieur le Président, cette Conférence a pour objectif de discuter et de formuler

    des stratégies visant à relever l’un des défis de taille auxquels la Commission des

    Forêts et l’association de la conservation sont confrontées – « La consommation

    de viande de brousse et son impact sur la conservation de la faune sauvage. » La

    Commission des Forêts s’attend à ce qu’au terme des travaux de la Conférence, il

    soit proposé des recommandations et des plans d’action appropriés visant à

    aborder certains défis majeurs liés à la production de viande de brousse,

    notamment :

    a. l’exploitation non règlementée des animaux sauvages ;

    b. la destruction de l’habitat par les chasseurs ;

    c. la présence d’espèces en danger dans la production de

    viande de brousse ;

    d. la durabilité de la production de viande de brousse elle-

    même ;

    e. la compréhension de toute la dynamique du commerce

    de viande de brousse ;

    f. l’implication non coordonnée des nombreuses agences

    dans le commerce de viande de brousse (CEPS, Aviation

    civile, Ghana Export Promotion Council, Police, DAs,

    etc.).

    La Commission des Forêts est composé d’un nombre limité de membres, ce qui

    entrave sa capacité à réglementer de manière adéquate l’exploitation d’animaux

    sauvages et le commerce de viande de brousse. Une collaboration efficace avec

  • 26

    tous les partenaires est par conséquent très utile. Toute recommandation sur la

    manière d’y parvenir serait la bienvenue.

    La présence, parfois, d’espèces en danger et entièrement protégées, dans le

    commerce de viande de brousse est due à la cupidité, à l’ignorance ou à d’autres

    facteurs. L’on doit trouver la réponse pour traiter efficacement la question.

    Monsieur le Président, la durabilité de la production de viande de brousse elle-

    même est une question assez préoccupante. A partir des sources disponibles, la

    base de ressource ne peut pas satisfaire les demandes actuelles et futures ; une

    solution doit par conséquent être trouvée pour accroître la production dans le

    cadre des mesures conservatoires mise en place.

    Monsieur le Président, je voudrais saisir l’occasion qui m’est ainsi offerte pour

    souhaiter chaleureusement la bienvenue à tous les participants à cette

    Conférence ainsi que des travaux fructueux. Je vous invite à profiter de

    l’hospitalité légendaire du peuple Ghanéen.

    Je vous remercie, que Dieu vous bénisse tous.

  • 27

    ANNEXE II

    ATELIER D’ELABORATION DE STRATEGIE SUR LA VIANDE DE

    BROUSSE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

    (Accra, Ghana 22 – 24 février 2005)

    Déclaration du Fonds mondial pour la nature – WWF,

    faite par le Prof. Yaa Ntiamoa-Baidu

    (Directeur du Programme de WWF pour l’Afrique et Madagascar)

    Monsieur le Président, Monsieur le Ministre des Terres et des Forêts, Honorables

    délégués, chers collègues et amis, c’est pour moi un grand plaisir de pouvoir me

    joindre à vous ici, aujourd’hui, et de participer aux délibérations sur une

    question qui me préoccupe personnellement depuis plusieurs années. Au nom

    du Dr Claude Martin, Directeur général de WWF, du Programme de WWF pour

    l’Afrique et Madagascar et en mon nom propre, je voudrais saisir cette occasion

    pour féliciter les institutions qui ont œuvré ensemble à l’organisation de cet

    atelier.

    Il y a exactement un an, la FAO organisait une réunion sur la Faune et les Forêts

    africaines, accueillie par le gouvernement du Ghana, ici même au Ghana. Au

    cours de la réunion, les délégués de divers organismes intéressés par la faune et

    les forêts en Afrique ont mis l’accent sur les questions qu’ils considéraient

    comme primordiales et qui ont un impact sur la conservation de la faune en

    Afrique ; alors, la question de l’exploitation non durable de la viande de brousse

    s’est posée comme une question très importante qui nécessitait qu’on s’y penche

    d’urgence. Les délégués ont reconnu la nécessité d’une coopération sous-

    régionale et d’actions concertées aux niveaux local et national pour traiter la

    question de la diminution des ressources fauniques en Afrique de l’Ouest, suite à

    une surexploitation et à la dégradation de l’habitat. Ils ont également reconnu la

  • 28

    nécessité d’établir des partenariats entre les organes gouvernementaux, les ONG

    nationales et internationales, les entreprises privées et les communautés locales

    afin de s’attaquer de façon efficace à la question de la viande de brousse. Ils ont

    également requis le soutien des organisations internationales. La tenue de

    l’atelier de cette semaine résulte des discussions tenues il y a un an. Je me réjouis

    de la collaboration et du partenariat établis entre la Commission des Forêts du

    Ghana (par le biais du Département de la Faune sauvage), la FAO, le WWF,

    Ghana Wildlife Society et Conservation International-Ghana pour faire venir des

    délégués de tant de pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, afin de faire avancer

    le débat sur la viande de brousse et de faire des propositions concrètes en vue

    d’une action de suivi.

    Le WWF articule son programme de conservation mondial autour de trois

    biomes prioritaires : la forêt, l’eau douce, les écosystèmes marin et côtier et

    autour de deux questions globales : le changement climatique et les produits

    chimiques toxiques, en se concentrant sur un choix d’écorégions importantes au

    plan mondial pour la promotion des stratégies de conservation à grande échelle.

    La conservation des espèces est un aspect clé du travail de WWF qui touche les

    différents biomes et accorde une attention particulière aux espèces phares et aux

    espèces dont la conservation est une préoccupation générale. En Afrique, WWF

    investit quelque 35 à 40 millions de dollars US par an dans des projets et

    programmes de conservation, allant de la protection du site et des espèces aux

    promotions de l’utilisation durable des ressources naturelles grâce à des projets

    de gestion des ressources naturelles communautaires.

    La survie des espèces végétales et animales est au Coeur des activités essentielles

    du WWF. Cependant, WWF reconnaît également la valeur et l’importance de la

    viande de brousse en Afrique. Nous reconnaissons que la viande de brousse est

    une source importante de protéines animales, particulièrement pour les

  • 29

    populations des communautés rurales qui ne peuvent pas accéder à, ou ne sont

    pas en mesure de disposer d’autres formes de protéines animales. Dans certains

    cas, même lorsque les populations ont accès à d’autres formes de protéines

    animales, la viande de brousse peut être le choix privilégié. La viande de brousse

    peut également constituer un ingrédient essentiel sans lequel certains

    évènements culturels et rituels entre plusieurs communautés africaines ne

    peuvent pas se réaliser. La viande de brousse contribue de manière significative

    aux économies familiales et nationales, puisqu’elle représente une bonne partie

    des revenus des ménages dans les zones rurales. Au marché Atwemonom de

    Kumasi, au Ghana, on trouve la quatrième génération de marchands de viande

    de brousse et de femmes qui ont pris en charge l’éducation de leurs enfants

    jusqu’au niveau universitaire, grâce aux recettes provenant du commerce de

    viande de brousse.

    WWF ne plaide donc pas en faveur d’une interdiction de la consommation de

    viande de brousse. Nous sommes préoccupés par le rythme actuel d’exploitation

    de la viande de brousse qui est manifestement insoutenable. Les populations de

    la plupart les groupes d’espèces de la sous région ouest africaine sont très peu

    nombreuses, beaucoup d’espèces de singes sont menacées de disparition, nous

    constatons actuellement des disparitions locales de plusieurs espèces et les

    normes traditionnelles qui encourageaient la bonne pratique dans l’exploitation

    des ressources fauniques ont complètement disparu ou sont totalement ignorées.

    Si les espèces d’animaux sauvages exploitées pour leur viande de brousse sont

    toutes anéanties, ce sont les personnes vivant dans les zones rurales et qui sont

    souvent les plus désavantagées qui souffriront le plus de l’impact de la

    diminution des ressources fauniques. Le WWF plaide donc en faveur de la

    gestion et de l’exploitation durables des ressources fauniques et des stratégies à

    long terme qui garantiraient la sécurité alimentaire dans l’Afrique rurale et

    assureraient des moyens de subsistance aux nombreuses personnes qui comptent

  • 30

    sur ces ressources. Les espèces vulnérables à l’exploitation doivent être

    conservées, celles menacées doivent être reconnues, leurs populations suivies et

    des sources de subsistance de rechange doivent également être fournies en vue

    de réduire la pression exercée sur les ressources fauniques.

    Nous encourageons cette réunion à produire des plans d’action concrets axés sur

    le terrain ainsi que des programmes de politique, de plaidoyer et de

    sensibilisation du public susceptibles d’être mis en oeuvre pour s’attaquer à la

    question de la viande de brousse. En ce qui le concerne, WWF soutiendra vos

    efforts et vous aidera à mobiliser des actions nationales et sous-régionales en vue

    de veiller à la gestion durable des ressources fauniques dans cette région.

    Nous souhaitons plein succès à votre atelier.

  • 31

    ANNEXE III

    CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE

    (Accra, Ghana, 22 – 24 février 2005)

    DECLARATION DE M. PAPE DJIBY KONÉ,

    REPRESENTANT a.i. DE LA FAO AU GHANA

    Monsieur le Président,

    Monsieur le Professeur Dominic Fobih, Ministre des Terres, des Forêts et des

    Mines

    Monsieur le Directeur de la Commission des Forêts du Ghana

    Mme Yaa Ntiamoa Baidu, Directrice du Programme du WWF pour l’Afrique de

    l’Ouest et du Centre,

    Distingués délégués,

    Chers participants,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est pour moi un honneur et réel plaisir de représenter Monsieur Oloche Anebi

    Edache, Directeur général adjoint et Représentant régional de la FAO pour

    l’Afrique, à la cérémonie d’ouverture de cette importante conférence organisée

    en partenariat avec WWF International, Ghana Wildlife Society et le Bureau du

    Ghana de Conservation International. Nous sommes profondément

    reconnaissants à nos partenaires pour leur excellente collaboration qui a permis

    de réaliser ce projet.

  • 32

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, comme nous le savons, sans nul

    doute, en Afrique, les animaux sauvages ont toujours contribué de manière

    considérable à la satisfaction des besoins en protéines des populations,

    particulièrement dans les zones rurales où la viande de brousse représenterait

    jusqu’à 75% de l’apport en protéines dans la plupart des pays de l’Afrique de

    l’Ouest humide. Les communautés de cette région, comme celles de la plupart

    des régions d’Afrique, ont, de temps immémorial, compté sur les ressources

    biologiques disponibles au niveau local pour l’alimentation, la médecine et les

    matériaux servant à la construction d’abris.

    En Afrique de l’Ouest et dans de nombreuses régions d’Afrique centrale, la faune

    subit une pression non seulement en raison la demande croissante en viande de

    brousse par la population rurale, mais encore de la diminution et de la

    dégradation des zones où la majeure partie de la faune peut survivre

    confortablement. L’Afrique de l’Ouest a perdu 60% ou plus de ses zones

    forestières en 1980, accélérant par conséquent la baisse extraordinaire des

    populations fauniques. La pression exercée sur la faune varie en fonction des

    pays et des zones écologiques.

    Depuis la période coloniale, dans la plupart des pays francophones et

    anglophones de l’Afrique de l’Ouest, des politiques et législations relatives à la

    faune ont été pour la plupart orientées vers la conservation avec, en particulier,

    la création de Réserves et de Parcs nationaux et vers la chasse au gibier dans des

    zones spécifiques. Seule la chasse à des fins de subsistance était autorisée aux

    communautés locales. Toutefois, à partir des années 70 à 80, le commerce de la

    viande de brousse s’est développé en même temps que l’urbanisation et la

    dégradation des conditions de vie dans les zones rurales.

  • 33

    Au cours des dernières décennies, la demande concernant cette denrée a, dans de

    nombreux pays, dépassé la capacité des ressources fauniques à s’adapter

    durablement au niveau d’exploitation. Cette situation a amené les

    gouvernements à adopter une politique et des cadres réglementaires qui

    orientent l’utilisation et le commerce de la viande de brousse. Dans certains cas,

    l’utilisation et le commerce de la viande de brousse sont officiellement interdits

    ou limités ; l’efficacité de ces mesures est souvent entravée, entre autres, par le

    manque d’éducation en matière d’information et la responsabilité des

    populations locales qui sont les premières utilisatrices de cette ressource dont

    elles dépendent.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la viande de brousse

    exclusivement réservée à la consommation locale est malheureusement, jusqu’ici,

    très faiblement documentée. Aussi le rôle joué par la viande sauvage dans la

    lutte directe contre l’insécurité alimentaire n’est pas, à mon avis, bien connu. En

    Afrique de l’Ouest, le commerce de la viande de brousse, conformément à la

    Publication de la FAO de 2000, est une entreprise informelle qui garantit des

    moyens de subsistance à un nombre important de personnes. Les transactions

    commencent par le chasseur et concernent les intermédiaires et les commerçants

    de divers marchés. L’un des principaux débouchés pour la viande de brousse

    sont les restaurants et les ‘’chop bars’’ qui sont des endroits où l’on mange et boit

    et qui se trouvent dans divers endroits généralement près des marchés ruraux et

    /ou centres commerciaux.

    Il a été rapporté, ces dernières années, que le commerce de la viande de brousse

    devient également de plus en plus internationalisé. L’étude effectuée par la FAO

    en 2000 a estimé que rien qu’en Afrique de l’Ouest, le commerce extérieur de la

    viande de brousse se chiffrait entre 150 et 160 millions de dollars EU par an,

  • 34

    compte non tenu du revenu des exportations tiré des trophées des animaux

    sauvages et qui sont pris en compte dans le Produit intérieur brut.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, l’on ne peut pas réaliser une

    analyse approfondie sur la viande de brousse, essentiellement en Afrique de

    l’Ouest et du Centre, sans tenir compte des aspects liés à la santé publique et à la

    sécurité alimentaire.

    Deux raisons principales sont à la base de cette préoccupation majeure eu égard

    à la santé publique et à la consommation de viande de brousse, à savoir : la

    consommation de viande de brousse polluée par des pesticides et d’autres

    produits chimiques dangereux utilisés pour la chasse et le contact avec des

    agents zoopathogènes.

    En ce qui concerne ces derniers, la fièvre Ebola en Afrique centrale, la fièvre de la

    vallée du Rif en Afrique de l’Ouest et la fièvre virale hémorragique de Congo

    Crimée en Afrique de l’Est, témoignent du risque encouru. La recherche

    commence à montrer des formes de séroprévalence et à confirmer les relations

    qui existent entre les souches de primate humain et non humain de diverses

    maladies virales. Ces indications exigent une étude plus poussée pour révéler les

    risques d’éclosion, les mécanismes de résistance ou les deux à la fois selon les

    changements économiques et écologiques au niveau des communautés humaines

    à l’étude.

    Je suis très content d’apprendre que ces questions figurent également à l’ordre

    du jour de cette conférence et je ne doute pas que les éminents experts et

    personnes ressources réunis autour de cette table leur accorderont toute

    l’attention requise.

  • 35

    Mesdames et Messieurs, la FAO s’est engagée dans de nombreuses activités

    visant à s’occuper de ce que l’on appelle communément “la crise de la viande de

    brousse”, particulièrement en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mon organisation

    a commandé deux études sur “La viande de brousse et la sécurité alimentaire” et

    “La consommation et le commerce de viande de brousse en Afrique de l’Ouest”,

    respectivement en 1997 et 2000. La FAO a également pris part, en collaboration

    avec d’autres partenaires, à des enquêtes sur la viande de brousse dans quelques

    pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle a également apporté son concours à

    l’organisation d’ateliers et de consultations d’experts en Afrique centrale.

    Le Groupe de travail africain sur la Gestion de la Faune et des Aires protégées de

    la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l’Afrique a inscrit la viande

    de brousse à l’ordre du jour de ses 14ème et 15ème sessions en 2002 et 2004

    respectivement et la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique tenue à

    Johannesburg en mars 2004 a examiné un document sur “La crise de la viande de

    brousse en Afrique : concilier la sécurité alimentaire à la conservation de la

    biodiversité”.

    C’est là un signe manifeste de l’intérêt et de l’engagement de notre Organisation

    à s’occuper des divers aspects de la question de la viande de brousse qui entrent

    dans le cadre de son mandat international. A cet égard, nous avons établi un

    partenariat solide avec les institutions sous-régionales et régionales, les

    organisations non gouvernementales et les organisations privées concernées par

    la question de la viande de brousse. Cet atelier fait partie des différentes

    initiatives de collaboration soutenues par la FAO.

    Mesdames et Messieurs, des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont diverses

    formes de législation et de politiques relatives à la chasse et au commerce de

    viande de brousse. Il est important de souligner qu’en dépit du fait que certaines

  • 36

    politiques nationales reconnaissent bien que les populations fauniques subissent

    une grave diminution (par exemple les politiques appliquées au Ghana et en

    Guinée), aucune législation en Afrique de l’Ouest ne s’occupe spécifiquement du

    problème de la viande de brousse en soi.

    Au cours de la Conférence ministérielle sur “l’Application de la Législation sur

    les Forêts et la Gouvernance en Afrique (AFLEG)” tenue à Yaoundé, Cameroun,

    en novembre 2003, les Ministres africains ont publié une déclaration demandant

    l’élaboration de mécanismes visant à financer l’appui aux initiatives

    d’application de la loi et de gouvernance en vue de traiter, entre autres questions,

    celle de la gestion durable de la faune. Je saisis l’occasion pour encourager cette

    conférence à faire, à cet égard, aux gouvernements africains, des

    recommandations concrètes et applicables.

    Il conviendrait également de noter que la demande de viande de brousse aux

    niveaux national et international, offre des créneaux commerciaux permettant

    d’exploiter les principales espèces fauniques par la domestication et l’élevage.

    Cela contribuerait à la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration de l’accès aux

    produits alimentaires tout en préservant la diversité biologique. A cet égard, les

    expériences des voisins de l’Afrique australe et de l’Est peuvent être

    avantageusement empruntées et adaptées au contexte de l’Afrique de

    l’Ouest. Même ici, en Afrique de l’Ouest, l’on a réussi à domestiquer et à

    commercialiser l’Agouti et la pintade. Au Ghana, les élevages d’autruches ont

    généré un certain nombre de produits que l’on peut trouver dans les

    supermarchés.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je voudrais, pour conclure ce

    discours, remercier le Gouvernement de la République du Ghana, le Fonds

    mondial pour la nature et le Bureau du Ghana de Conservation International ; en

  • 37

    effet, sans leur coopération et leur soutien, la tenue de cette conférence n’aurait

    pas été possible. Je remercie également Ghana Wildlife Society pour les

    dispositions minutieuses prises en vue de faciliter la bonne tenue de cette

    conférence.

    Je souhaite plein succès à la réunion et vous remercie de votre attention.

  • 38

    ANNEXE IV

    ALLOCUTION DE MONSIEUR LE MINISTRE DE L’ALIMENTATION ET

    DE L’AGRICULTURE PRONONCEE LE 22 FEVRIER 2005, A L’OCCASION

    DE LA CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE

    Professeur Owusu Bennoah, Directeur général du CSIR,

    Monsieur le Président de l’Atelier,

    Professeur Fobih – Ministre des Terres, des Forêts et des Mines,

    Chers Invitées,

    Mesdames, Messieurs,

    Je suis très honoré de l’invitation qui m’est faite de prendre la parole à une

    réunion aussi importante d’experts et d’autres partenaires ici rassemblés pour

    examiner l’impact des questions relatives à la viande de brousse sur l’ensemble

    de notre sous région.

    Monsieur le Président, l’un des défis majeurs auquel les pays de notre sous

    région sont confrontés est celui de trouver les moyens de nourrir leurs

    populations et d’alléger la pauvreté rurale. Je crois que la gestion adéquate et

    l’exploitation durable de certaines de nos ressources fauniques ont un rôle

    primordial à jouer dans notre sécurité alimentaire.

    Bien que l’importance des protéines animales dans la nutrition humaine soit bien

    reconnue, au Ghana, il n’a pas été accordé toute l’attention requise à l’élevage. La

    contribution du sous-secteur de l’élevage à la sécurité alimentaire par la

    fourniture d’une partie des calories quotidiennes et l’apport en protéines

    nécessaires à l’adéquation nutritionnelle n’a pas été impressionnante.

  • 39

    La baisse de la consommation de produits animaux, tel qu’indiqué par le faible

    apport en calories et en protéines, donne à penser que la fourniture de produits

    animaux locaux et importés n’a pas suivi le rythme de la demande croissante.

    Cette situation est en partie due à la croissance de la population et à

    l’urbanisation accrue. C’est dans ce contexte que cette conférence revêt un grand

    intérêt pour la nation en général et le Ministère de l’Agriculture en particulier. Il

    faudrait donc lui accorder toute l’attention requise pour assurer la contribution

    adéquate de la faune à la sécurité alimentaire de la nation dans des conditions

    plus durables et plus respectueuses de l’environnement que celles que nous

    connaissons actuellement.

    Monsieur le Président, au Ghana, la croissance de l’élevage des ruminants

    domestiques a été entravée par de nombreuses contraintes, notamment l’absence

    de reproducteurs, des réserves d’eau inadéquates et des systèmes de

    commercialisation faibles. En dépit de cela, l’évolution récente de l’industrie du

    bétail montre que le pays a les capacités d’accélérer la relance du commerce de la

    viande de bétail et de produire de la viande et du lait de bonne qualité pour

    satisfaire une plus grande partie des exigences en protéines animales du pays.

    Je dois toutefois admettre que le pays est loin de satisfaire la demande en

    protéines animales de sources locales dans les prochaines années. Nous n’avons

    donc aucun choix, sinon continuer à utiliser une partie importante des rares

    devises pour importer chaque année du bétail, de la viande et des produits

    laitiers en grande quantité pour compléter la production locale.

    Je voudrais reconnaître l’effet complémentaire de la faune pour la sécurité

    alimentaire du pays. Il est de notoriété publique que la viande de brousse a, au fil

    des ans, grandement contribué à l’apport global en protéines animales pour les

    ghanéens et en particulier pour ceux des zones rurales. Toutefois, l’Agriculture a

  • 40

    expérimenté certains effets négatifs de l’exploitation, par ex. la faune. Les

    dommages occasionnels causés à l’exploitation rationnelle des arbres ont été

    imputés à certains gros animaux, alors que l’on sait que les rongeurs ont causés

    d’énormes dommages à diverses cultures. Dans leurs tentatives de satisfaire

    leurs exigences nutritionnelles, les oiseaux occasionnent d’énormes pertes aux

    récoltes de riz.

    Nous ne devrions cependant pas sous-estimer les nombreux effets bénéfiques de

    la faune pour l’agriculture, tel que démontré par le rôle des insectes volants et

    des chauves-souris dans la pollinisation. Nous devons donc trouver les moyens

    appropriés d’optimiser les avantages des effets symboliques de l’agriculture et

    de la faune en renforçant la sécurité alimentaire.

    Monsieur le Président, bien que les feux de brousses soient parfois le fait des

    brûlis incontrôlés, pratiqués après les récoltes pour enlever les mauvaises herbes,

    la plupart des feux de brousse pourraient être imputés à la chasse aux animaux

    sauvages. Les dommages causés par ces feux aux pâturages naturels qui assurent

    la subsistance des ruminants et à la majeure partie de notre faune sont très

    importants. C’est ce qui fait du feu de brousse un important facteur contributif et

    un obstacle de taille au développement de notre cheptel national. C’est

    également la cause d’un taux de mortalité élevé de la faune et il est courant de

    constater qu’une bonne partie de la faune est brûlée, notamment les escargots,

    suite aux feux de brousse.

    A l’heure actuelle, la majeure partie de la viande d’agouti trouvée sur le marché

    provient d’activités de groupements de personnes et d’individus qui chassent ces

    animaux en mettant le feu à la brousse, particulièrement pendant la saison

    sèche ou en utilisant des pièges, voire du poison chimique pour prendre au piège

    ces animaux. Aucune de ces méthodes n’est louable et elles devraient toutes être

  • 41

    découragées en raison de leurs effets néfastes sur l’environnement et sur les

    consommateurs.

    L’on peut donc se demander comment nous pouvons continuer à savourer la

    viande d’agouti que nous aimons tant. Compte tenu des circonstances

    susmentionnées, il nous faut choisir entre deux options – changer nos habitudes

    alimentaires (ce que nous ne pouvons pas faire) ou trouver un moyen durable de

    produire la viande que nous aimons le plus. Cette dernière option qui est plus

    progressiste, durable et respectueuse de l’environnement garantira

    l’approvisionnement, durant toute l’année, en cette viande tant appréciée par les

    ghanéens.

    Pour ce faire, Monsieur le Président, le Ministère de l’Alimentation et de

    l’Agriculture, en collaboration avec l’Institut de recherche animale du Conseil

    pour la Recherche scientifique et industrielle et quelques ONG ont commencé la

    domestication et le programme d’élevage de l’agouti ainsi que des services de

    vulgarisation pour intéresser le maximum de personnes possible à la production

    d’agouti. Le passé récent a été témoin de l’émergence de l’élevage d’autruche

    avec des populations qui ont progressivement augmenté au cours des cinq

    dernières années.

    En tant que Ministère, nous envisageons de renforcer la domestication de

    l’agouti, non seulement pour résoudre le problème de la viande de brousse, mais

    également en tant qu’activité génératrice de revenu. Les résultats de nos essais

    ont été encourageants et, en conséquence, le besoin de poursuivre le programme

    se fait sentir.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, j’espère que les conclusions de la

    conférence permettrons de créer les conditions nécessaires à la mise en oeuvre de

  • 42

    programmes efficaces et durables pour la gestion et l’exploitation de la faune

    dans la sous région ouest africaine, au profit de notre sécurité alimentaire.

    Je vous souhaite plein succès dans vos délibérations et j’attends avec impatience

    vos recommandations à soumettre à la réflexion du Ministère de l’Alimentation

    et de l’Agriculture pour l’amélioration et la durabilité de la faune.

    Je vous remercie.

  • 43

    ANNEXE V

    DISCOURS PRONONCE PAR LE PROFESSEUR DOMINI FOBIH,

    MINISTRE DES TERRES, DES FORETS ET DES MINES,

    A LA CEREMONIE D’OUVERTURE DE LA CONFERENCE OUEST

    AFRICAINE SUR LE COMMERCE DE LA VIANDE DE BROUSSE,

    TENUE LE MARDI 22 FEVRIER 2005

    AU ERATA HOTEL, ACCRA, GHANA.

    Monsieur le Président et cher Collègue Ministre d’Etat,

    Messieurs les Représentants de la FAO, de WWF, et de CI-Ghana,

    Honorables Délégués,

    Monsieur le Directeur exécutif a.i. de Ghana Wildlife Society,

    Monsieur le Directeur de la Commission des Forêts,

    Mesdames et Messieurs les Chefs des Institutions des Forêts et de la Faune

    sauvage,

    Niimei, Naamei, Nananom,

    Chers invités,

    Mesdames, Messieurs les membres des médias,

    Mesdames, Messieurs,

    Je me sens très honoré par l’invitation qui m’a été faite de participer à la

    cérémonie d’ouverture de la Conférence ouest africaine sur la viande de brousse

    organisée par le Ghana, probablement pour la première fois, et de prononcer le

    discours programme marquant le début des travaux.

    Au nom de Son Excellence le Président de la République et du peuple du Ghana,

    je voudrais vous souhaiter la bienvenue au Ghana et à cette importante

  • 44

    conférence organisée sous l’égide des institutions forestières et fauniques de la

    sous région.

    Je suis heureux d’exprimer ma profonde gratitude aux organisateurs de cette

    conférence, à savoir : WWF-International, la FAO, CI-Ghana et Ghana Wildlife

    Society, pour cette noble initiative et pour avoir choisi de la tenir au Ghana.

    Madame la Présidente, tout comme les partenaires, vous conviendrez avec moi

    qu’aujourd’hui, dans le monde entier, et particulièrement en Afrique où le

    niveau de pauvreté est élevé, les ressources forestières et fauniques diminuent à

    un rythme plutôt plus rapide qu’elles ne se reconstituent ou ne se régénèrent.

    Cette situation pourrait constituer une sérieuse menace pour le patrimoine

    économique, social et biologique de nombreux pays, particulièrement des pays

    en développement dont les moyens de subsistance dépendent le plus des

    ressources forestières et fauniques.

    Si j’ai bien compris, le principal centre d’intérêt de cette Conférence sera

    l’élaboration d’un Plan d’Action, la mise sur pied d’un Groupe de travail chargé

    de la mise en oeuvre de ce plan d’action à travers la sous Région en vue de

    trouver une solution à ce qu’il est convenu d’appeler la crise de la viande de

    brousse.

    En d’autres termes, la Conférence va relancer un processus visant :

    la mise en oeuvre efficace des stratégies de conservation de la faune;

    l’amélioration de la gestion des aires protégées ;

    la réduction considérable de la chasse illégale ; et

    la gestion durable de l’exploitation des animaux sauvages.

  • 45

    Je pense que les objectifs de la conférence sont essentiels au développement

    socioéconomique de nos pays respectifs et c’est sous cet angle que je juge la

    conférence comme un événement opportun et une initiative très importante pour

    traiter la question de la crise de la viande de brousse qui s’amplifie en Afrique en

    général et dans la sous région en particulier.

    Madame la Présidente, les animaux sauvages fournissent une part importante

    des protéines consommées par les populations de la plupart des pays africains.

    Toutefois, la mauvaise gestion de l’exploitation largement incontrôlée des

    animaux sauvages menace la durabilité de cette précieuse ressource naturelle.

    Cette situation est susceptible de priver des millions de personnes,

    particulièrement les paysans pauvres, d’une source vitale de protéines animales.

    Elle finira également par priver les personnes concernées par le commerce de la

    viande de brousse de leurs moyens de subsistance et, à long terme, elle

    entraînera l’effondrement des habitats, particulièrement des écosystèmes

    forestiers.

    Au Ghana, l’exploitation, le traitement et le commerce de la viande de brousse

    apportent le revenu du ménage à un grand nombre de familles, ce qui est très

    important pour les économies locales et nationales.

    Le revenu et les moyens de subsistance de la famille d’un nombre important de

    personnes, notamment les chasseurs, les femmes actives, les exploitants de ‘’chop

    bar’’ (Restaurant traditionnel du Ghana) ainsi que l’ensemble des aides

    dépendent de la durabilité de la production de viande de brousse.

    Des études récentes menées par la Division de la faune de la Commission des

    forêts indiquent que le volume annuel de viande de brousse exploitée par les

  • 46

    chasseurs au Ghana est estimé à 225 000 tonnes, représentant une valeur

    d’environ 350 millions de dollars EU.

    Le commerce concerne plus de 300 000 personnes au niveau des zones rurales

    dont environ 270 000 chasseurs “professionnels” indépendants (dont certains

    ont formé des associations) qui fournissent de la viande de brousse par le canal

    d’un réseau de commerçants et de propriétaires de ‘’chop bar ‘’.

    Madame la Présidente, les dossiers de la Division de la faune indiquent

    également que le commerce de la faune a dépassé les frontières du marché local,

    urbain et régional pour intégrer la scène internationale. Cela s’est traduit par un

    accroissement considérable de l’exploitation de la ressource sous ses diverses

    formes. La situation rend obligatoire le contrôle et la réglementation du

    commerce pour le plus grand avantage de la conservation de la faune, de la

    sécurité des moyens de subsistance et de l’intégrité de l’environnement.

    Un défi majeur qui se pose à nous, gestionnaires de ressources, consiste à

    introduire une structure plus formelle pour le commerce de la viande de brousse

    par la création d’associations reconnues de chasseurs et de commerçants

    capables de régir leurs propres membres et de garantir une utilisation plus

    durable en vue de protéger les ressources.

    Madame la Présidente, la gestion et la conservation des ressources fauniques du

    Ghana relève de la responsabilité de la Division de la faune de la Commission

    des forêts. L’utilisation de ces ressources fauniques est régie par de nombreux

    règlements et législations.

    La législation en vigueur classe par catégories les animaux sauvages selon leur

    statut quant à la conservation, fournissant ainsi une protection juridique aux

  • 47

    espèces en danger à travers le pays. Les aires protégées sont des zones

    principales servant à la protection des rares espèces en danger de la faune du

    Ghana et la chasse n’y est normalement pas autorisée.

    En dehors des aires protégées, les ressources fauniques sont soumises à diverses

    dispositions législatives visant à garantir une utilisation durable. La loi exige

    aux chasseurs une licence de chasse qu’ils ne peuvent se procurer que pendant

    une saison de chasse donnée. Ils sont également tenus de respecter la période de

    fermeture annuelle (1er août à décembre). La période de fermeture est

    généralement précédée par des programmes d’éducation et de sensibilisation

    généralement dispensés sous forme de débats radiodiffusés – télévisés, de

    déclarations à la presse, de publicités et de tenue de ‘’durbars’’ dans les zones où

    l’exploitation de la viande de brousse est endémique. Honorables Députés, les

    Services de Sécurité et les Assemblées de District jouent un rôle important dans

    la réduction du commerce de viande de brousse.

    En sus de cette législation, le Ghana est partie à toutes les conventions

    internationales relatives à la biodiversité, notamment :

    la Convention sur la biodiversité ;

    la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de

    flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ;

    la Convention Ramsar (Convention relative aux zones humides

    d’importance internationale particulièrement comme habitat de la

    sauvagine), et

    la Convention sur les Espèces migratrices d’animaux sauvages.

    Madame la Présidente, en vue de promouvoir la participation de la communauté

    à la conservation des ressources fauniques, le Ministère des Terres, des Forêts et

  • 48

    des Mines a adopté, par le biais de la Division de la faune de la Commission des

    Forêts, une nouvelle approche dénommée Concept de Gestion des Ressources

    communautaires. Ce concept cherche à transférer à nouveau la propriété et la

    responsabilité de gestion aux communautés rurales, en se basant sur la création

    de Zones de gestion des ressources communautaires (CREMA).

    Le but visé est d’encourager les agriculteurs à intégrer la gestion de la faune

    dans les systèmes de production et de gestion des terres, à s’approprier et avoir

    autorité sur la faune qui peut se trouver sur leur terre. Le concept de CREMA est

    actuellement piloté dans les communautés qui entourent deux aires protégées au

    Sud-ouest du Ghana, mais objectif visé est de le reproduire partout où c’est

    possible.

    Madame la Présidente, je suis tout à fait persuadé que les différentes délégations

    composées de fonctionnaires ou représentants de la communauté, de chefs

    traditionnels, d’environnementalistes, de négociants de viande de brousse

    contribueront à rehausser le débat sur des questions essentielles et le

    foisonnement des idées concernant la manière de relever effectivement et

    efficacement les nombreux défis qui se posent au secteur de la faune en Afrique

    et dans la sous région. J’ai également bon espoir que les leçons tirées des

    expériences de gestion durable des ressources seront partagées.

    Nous avons tous la responsabilité collective de promouvoir le commerce durable

    de la viande de brousse dans la sous région en vue d’améliorer la situation

    socioéconomique et les moyens de subsistance de nos paysans.

    Je voudrais assurer les organisateurs que mon Ministère oeuvrera en étroite

    collaboration avec eux, les ONG et tous les autres partenaires clés pour rétablir

    un certain équilibre dans le commerce/la crise de la viande de brousse. Nous

  • 49

    allons également mettre en œuvre des plans d’action crédibles pour protéger les

    ressources en tenant compte des besoins sanitaires de nos populations ainsi que

    des sources de moyens de subsistance.

    Madame la Présidente, la coopération sous régionale a souvent été victime de

    l’inaction et de l’absence de leadership. Mon souhait le plus ardent est que cette

    initiative ne subisse pas le sort de leur coopération ou activités de réforme.

    J’attends avec impatience de recevoir votre Communiqué ou rapport pour action

    appropriée.

    Madame la Présidente, Honorable délégués, Mesdames et Messieurs, le plaisir

    me revient à présent de déclarer officiellement ouverte la Conférence ouest

    africaine sur la viande de brousse.

    Je souhaite plein succès à vos délibérations et vous invite à profiter de votre

    séjour au Ghana pour apprécier l’hospitalité légendaire de ce pays.

    Je vous souhaite également un bon retour dans vos pays respectifs.

    Je vous remercie de votre patience et de votre attention, que Dieu vous bénisse.

  • 50

    ANNEXE VI

    LISTE DES PARTICIPANTS Nom des participants Pays Organisation Adressse 1 OUDE Assogba Pascal Bénin DFRN/MAEP 01 BP 393, Cotonou [email protected] 948925/452125

    2 Yembodo Namoano Burkina Ministère de l’Environnement BP 7044, Ouaga [email protected] 22650-35

    3 Hachimou Issaka Burkina UEMOA BP 543, Ouaga Dougou [email protected] 226 503188

    4 Julius Mbotiji Cameroun BDCP 6733 New Hampshire, Ave, APT 902N Takoma Park MD 20912 [email protected] 2404176551

    5 Philemon Selebangue Cameroun OCFSA OCFSA BA 7104 [email protected] 231 3740 (237) 6 Roger Fotso Cameroun WCS BP 3055, Nessa, Yaoande [email protected] 7 Amani Denis Kouame Côte d'Ivoire CI 20 BP 1561, Abide 20 [email protected] 241 840036 8 M. Herve Ndong Allogho Gabon Parks Gabon (CNPN) BP 546, Gabon PN Monts De Cristal [email protected] 9 Gytha Nuno Ghana Forestry Commission Box 30420, KIA, Accra [email protected] 233 21 230283

    10 Erasmus Owusu Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 233 21 665197 11 Okyeame Ampadu-Adjei Ghana CI-Ghana Accra 277571773 12 David Kpelle Ghana CI-Ghana Accra 13 Gerard Osei Boakye Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 233 21 665197 14 Pape Kone Ghana FAO FAO [email protected] 021 675000 15 Lonneke Bakker Ghana FAO FAO [email protected] 16 Kwesi Orgle Ghana WWF West Africa PM 545, [email protected] 021 518710 17 Isaac Olesu-Adjei Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 021 665197 18 Chris Gordon Ghana University of Ghana Legon, Accra [email protected] 00224 260113 34 Julia Trillwich Ghana WAPCA [email protected] 518395 35 Sonja Woetes Ghana WAPCA Box 2988 Accra 734069/929828 36 Frank Adomako-Kwabia Ghana GACON Box 12705 Kumasi [email protected] 234 23198394 37 Paddy Richard Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected]

  • 51

    38 Samuel Adu Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 6333380/8210101 39 Belloc Reginald Anim Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 6534180 40 Naa Adorkor Saka Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 8241411 41 Richard Adjei Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 242036 42 Emmanuel Eshun Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 43 Daryl Bosu Ghana A Rocha-Ghana Box 61 DM, Damango [email protected] 44 Shawn Rbertson Ghana USAID Independent Ave. [email protected] 228 221 4029 46 Fernando Salinas Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 0044 02074496201 47 Atse Yapi Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 48 Francisca Penuku Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 021-675000 49 Afia S. Asamoa Owusu Ghana Box 800 Madina-Accra [email protected] 244729116 45 Mrs. Ada Ndeso-Atanga Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 46 Mamadou Dia Guinée Ministère de l’Agriculture BP 624, [email protected] 5163146 47 Jangar S. Kamara Liberia FDA FDA, Mon. [email protected] 244692273 48 Salaou Barmou Moussa Niger DFPP BP 721 Niamey [email protected] 244653658 49 F. O. Omeni Nigeria Wildlife Department PMB 468, Garki, Abuja [email protected] 244370535 50 Douglas Williamson Rome FAO FAO, Rome [email protected] 244703593

    51 Papa Alassane Diop Sénégal Ministère de l’Environnement BP 831 [email protected] 21665197

    52 Ndèye Sène Thiam Sénégal Direction des Parcs Nationaux DPN 5135 [email protected] 208168202

    53 El-Hadji Sène Sénégal Facilitateur BP 45054, Dakar-Fann [email protected] 244108434 54 Hassan Richard Stevens Mohamed Sierra Leone Ministère de l’Agriculture MAFPS, Freetown [email protected] 244311932

    55 Yaa Ntiamoa-Baidu Suisse WWF International Avenue du mont, Blanc 1196CH, GLAND [email protected] 233 208 175 145