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66 Sections Thématiques pour 360 heures de débats En 2015, les Sections Thématiques (ST) conserveront une large place et un rôle structurant dans la programmation scientifique du 13 ème congrès de l’AFSP. n Le Conseil d’administration a retenu 66 ST dont celles des trois groupes de projet de l’AFSP et celle organisée en partenariat avec le RC20 de l’IPSA. n Chaque ST s’organisera sur 1 à 2 sessions de 3 h chacune. n 4 créneaux de 3 h seront consacrés aux ST dans le programme du congrès. n Chaque session de ST pourra rassembler jusqu’à cinq intervenants maximum (discutants non compris). Appels à communications pour les 66 Sections Thématiques 22-24 juin 2015 CONGRES Aix 2015 Chaque congressite s’engage à ne pas être contributeur/trice à plus de deux ST et à fournir avant le congrès une contribution écrite qui sera mise en ligne sur le site web du congrès. Date limite pour répondre aux appels à communications : 15 octobre 2014 www.afsp.msh-paris.fr

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66 Sections Thématiques pour 360 heures de débats

En 2015, les Sections Thématiques (ST) conserveront une large place et un rôle structurant dans la programmation scientifique du 13ème congrès de l’AFSP.n Le Conseil d’administration a retenu 66 ST dont celles des trois groupes de projet de l’AFSP et celle organisée en partenariat avec le RC20 de l’IPSA.n Chaque ST s’organisera sur 1 à 2 sessions de 3 h chacune.n 4 créneaux de 3 h seront consacrés aux ST dans le programme du congrès. n Chaque session de ST pourra rassembler jusqu’à cinq intervenants maximum (discutants non compris).

Appels à communications pour les 66 Sections Thématiques

22-24 juin 2015

CONGRES Aix 2015

Chaque congressite s’engage à ne pas être contributeur/trice à plus de deux ST et à fournir avant le congrès une contribution écrite qui sera mise en ligne sur le site web du congrès.

Date limite pour répondre aux appels à communications :

15 octobre 2014

www.afsp.msh-paris.fr

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Liste des 66 Sections Thématiques

ST 1 Nouvelles formes d’insécurité sociale et comportements électoraux

ST 2 Politique des temps ordinaires et politique des temps électoraux

ST 3 Matérialité de l’électeur. Approches empiriques comparées des dispositifs de vote

ST 4 Investiguer le bureau de vote. Réflexions épistémologiques et mutualisation des expériences de terrain

ST 5 Sociologie du vote à distance

ST 6 Les réformes électorales : un nouvel angle d’approche des systèmes électoraux ?

ST 7 Les appropriations méthodologiques d’internet dans la recherche sur des objets politiques

ST 8 Pour une politique des émotions

ST 9 A quoi sert la psychologie politique ?

ST 10 Les rapports au politique des étudiants

ST 11 Enjeux théoriques et méthodologiques d’une cartographie dynamique des espaces militants

ST 12 (Ne pas) Consentir ? Conformismes contestataires et institutions de la critique

ST 13 « Banaliser » un objet socio-historique : les gauches alternatives dans les années 1968

ST 14 Ouvriers, mouvement syndical et mouvements sociaux de 1968 à nos jours

ST 15 Quelle économie politique pour quelle «crise» ?

ST 16 Ripostes catholiques : mobilisations conservatrices autour d’enjeux sexuels et reproductifs

ST 17 Les gouvernés aux prises avec l’action publique. Variation des représentations et inégalités des pratiques

ST 18 Gouverner (par) les données. Open-data et Big Data : vers une redéfinition des outils et des publics de

l’action publique ?

ST 19 La profession politique aujourd’hui. Comment sociologiser les transformations du champ politique ?

ST 20 Sociologie des entourages politiques

ST 21 Adoption, organisation et diffusion des primaires ouvertes. Une approche comparée

ST 22 Les alternances politiques au local

ST 23 Remettre les idées sur le métier ? La place des « idées » dans la profession politique

ST 24 L’avenir de la démocratie délibérative : forums, systèmes, médias

ST 25 Nouvelles approches de la décision collective

ST 26 Démocratie sans croissance : théories, institutions et pratiques

ST 27 Relations interinstitutionnelles et ordre politique

ST 28 Ethnographier les institutions : un impératif empirique ?

ST 29 Pour une théorie politique appliquée à l’intégration européenne. État des lieux d’un champ de recherche en

construction

ST 30 « Penser l’action publique » en contexte africain

ST 31 Rendre faillible le secteur public. Processus, instruments et acteurs de la mise en crise financière des services

publics

ST 32 Le process-tracing comme méthode d’analyse des politiques publiques

ST 33 Les acteurs politiques face à la crise : entre « volontarisme » et « contraintes » dans les politiques publiques

ST 34 Former les élus : repenser la relation entre légitimité démocratique et expertise

ST 35 Pour une sociologie politique de l’énergie : approches théoriques et nouveaux enjeux

ST 36 Le rôle des syndicats dans les réformes de la protection sociale

ST 37 Les rationalités comparées des politiques sociales

ST 38 Changements dans la gouvernance des politiques sociales et dynamique du pacte démocratique en Europe

ST 39 Peut-on parler de régions-providence ? Les politiques sociales entre européanisation et régionalisation

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ST 40 Entre Etats et marchés, les transformations des politiques de concurrence

ST 41 Crise et gouvernance territoriale en Europe : convergence ou différenciation ?

ST 42 « Europeanisation Goes West » : interroger les effets des élargissements de l’UE à l’Europe centrale sur son

fonctionnement

ST 43 Le Parlement européen, acteur international et institution parlementaire internationale (IPI) : exemples et

comparaisons avec d’autres IPIs

ST 44 La fabrique des modèles européens d’action publique : la Commission européenne au prisme des processus

de circulation internationale

ST 45 Les logiques sociales de sélection du personnel politique en Europe Centrale et Orientale et leurs

transformations historiques

ST 46 Soulèvements populaires et transformations des régimes politiques : de l’Europe de l’Est à l’Afrique du

Nord/Moyen-Orient et retour

ST 47 « Révolution », « transition démocratique », « changement de régime »... Enjeux et usages des qualifications

ST 48 Régulations politiques et dispositifs de contrôle : l’ordre social nocturne en questions

ST 49 Protestations ouvrières, clientélismes et mutations du capitalisme. Comparer les mondes industriels sous

tension

ST 50 La circulation des procédures judiciaires et des outils du « post-conflit » dans la construction des causes

victimaires : une perspective comparée

ST 51 Sociologie politique des interventions internationales : ce que les « terrains » font aux acteurs de la paix

ST 52 Politiques mémorielles en contexte de post-conflit : espaces de production et de manifestation des cadres

interprétatifs du conflit

ST 53 Violer la loi pour maintenir l’ordre ? Approches comparées du vigilantisme

ST 54 Les « bonnes pratiques » des organisations internationales

ST 55 La communication des organisations intergouvernementales

ST 56 La mise en politique de la biodiversité : éclairages pluridisciplinaires

ST 57 Sociologie politique de l’international

ST 58 Elections et politique étrangère en Amérique latine

ST 59 Rencontrer l’administration en Afrique et dans le monde arabe : pratiques, interactions et économie(s) du

consentement

ST 60 Les usages de l’histoire des idées politiques en Relations internationales

ST 61 Les approches non-occidentales des relations internationales : regards croisés sur le monde extérieur

ST 62 Les Nudges : enjeux, applications et limites du paternalisme libertarien

ST RC20 IPSA Political Finance and Political Corruption

ST GRAM Les crises dans les négociations internationales

ST GRePo Au-delà du mandat : pour une approche globale de la représentation politique

ST PopAct Opinion publique et politiques européennes

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ST1/Nouvellesformesd’insécuritésocialeetcomportementsélectoraux

CélineBraconnier

(Institutd’étudespolitiquesdeSaint‐Germain‐en‐LayeetUniversitédeCergy‐Pontoise)celine.braconnier@sciencespo‐saintgermainenelaye.fr

NonnaMayer

(Centred’étudeseuropéennesdeSciencesPo/CNRS)[email protected]

CetteSTestcentréesur leseffetspolitiquesde«l’insécuritésociale»queRobertCasteldéfinissaiten2005 comme «le fait d’être à lamerci dumoindre aléa de l’existence, par exemple unemaladie, unaccident,uneinterruptiondetravailquirompentlecoursdelavieordinaireetrisquentdefairebasculerdansl’assistance,voiredansladéchéancesociale»1.Si,auxlendemainsdelasecondeGuerremondiale,l’installationde l’Etatprovidenceet le compromis fordienontpermisde faire reculer cette insécuritélongtempscaractéristiquedesconditionsdeviedesclassespopulaires, la findesTrenteGlorieusesetl’arrêtdelacroissancemarquentsonretour,accentuéparlacriseéconomiquede2008.Portéesparunchômage de masse qui, en France, dépasse désormais 10%, de nouvelles formes de pauvreté«disqualifiantes» sont apparues2. Parallèlement, les emplois dits «atypiques» peu qualifiés, malrémunérés, à durée déterminée sont en plein essor, reflétant la dualisation croissante dumarché dutravail.Encombinantpauvretémonétaire(sousleseuilde60%durevenumédian),privationmatériellesévèreetemploidecetype,19,3%delapopulationfrançaisepeutêtreaujourd’huiconsidéréecomme«àrisquedepauvretéoud’exclusionsociale»et24,2%dansl’Europedes27.Cette évolution est liée à un cumul de facteurs structurels (désindustrialisation, tertiarisation,mondialisation.…).Maiselleestaussiaccentuéeparlespolitiquessociales,quibénéficientavanttoutaux travailleurs stables désormais appréhendés comme des «insiders» par comparaison aux«outsiders»plusexposés3.DanslessystèmescommeceluidelaFranceoùlaprotectionsocialeestlacontrepartieducontratdetravail,leurproportion,liéeàlaprobabilitéd’êtreaffectéparlechômageoud’occuperunemploi«atypique»,apuêtreestiméeàquelques43%delapopulationactive4.Avec pour objectif d’analyser les effets électoraux de ces évolutions, cette ST mobilise plusieurstraditionsderecherchepourvoyeusesd’hypothèsesfortes.Lasociologiede laparticipationélectoralesuggèrequequellequesoit lapériode, laprivationderessourceséconomiquesetculturellesalimentel’exclusion électorale5. D’autres travaux interrogent les effets des inégalités économiques et socialessurl’orientationélectorale.L’économiepolitiquedelaredistributionliecroissancedesinégalitésetvotede gauche. Un troisième bloc de travaux insiste sur la radicalisation des classes populaires, liée à la

1 Robert Castel, «Quelle insécurité sociale?», Politique autrement, Lettre N°37, octobre 2005. http://www.politique‐autrement.org/spip.php?article156.2SergePaugam,Ladisqualificationsociale:essaisurlanouvellepauvreté,Paris,PUF,réédition2009.3PatrickEmmenegger,SiljaHäusermann,BrunoPalier,andMartinSeeleib‐Kaise,TheAgeofDualizationTheChangingFaceofInequalityinDeindustrializingSocieties,Oxford,OxfrodUniversityPress,2012.4SiljaHaüsermannandHannaSchwander, ‘VarietiesofDualization?LaborMarketSegmentationandInsider‐OutsiderDividesAcrossRegimes’inP.Emmenegger,,S.Häusermann,S.,B.Palier,andM.Seeleib‐Kaiser(eds.)op.cit.pp.27‐515PaulFélixLazarsfeld,Marie Jahoda,HansZeisel, LesChômeursdeMarienthal, EditionsdeMinuit,Paris 1982 (1èreed 1933);SidneyVerbaandNormanH.Nie,ParticipationinAmerica:Politicaldemocracyandsocialequality,HarperandRow,NewYork,1972;SidneyVerba,KayLehmanSchlozman,HenryE.Brady,VoiceandEquality.CivicVoluntarisminAmericanPolitics,HarvardUniversity Press, Cambridge, 1995 ; Nancy Burns, Kay Lehman Scholzman, Sydney Verba, The private roots of public action.Gender,equality,andpoliticalparticipation,HarvardUniversityPress,Cambridge,2001;PierruEmmanuel,“Surquelquesfauxproblèmesetdemi‐véritésautourdeseffetsélectorauxduchômage”, inF.Matonti(dir),Ladémobilisationpolitique,Paris,Ladispute,2005,pp 177‐199 ;SoltF.,“Economic InequalityandDemocraticPoliticalEngagement”,AmericanJournalofPoliticalScience, 2008, 52 (1), pp 48‐60; Aina Gallego, «Unequl political participation in Europe», International Journal of Sociology,37(4),2007‐08,p.10‐25.

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disparitiondelaclasseouvrièreindustrielle,audéclindespartisetdessyndicatsparlantensonnom,età lamontéed’unprolétariat des servicespeuqualifié,mal rémunéré, peuprotégéqui, lorsqu’il vote,alimenterait le vivier électoraldesnouvellesdroitespopulisteset xénophobesqui sedéveloppentenEuropedepuislafindesannées806.Labaseempiriquedecestravauxestcependantfragile.Lespersonneslesplustouchéesparlacriseetla perte de revenus sont traditionnellement sous représentées dans les enquêtes par sondage et lesplusréticentesàrépondreauxquestionspolitiques7;Mêmequandelleslefont,ilestdifficiled’évalueravecprécision leur situationéconomiqueet sondegré réeld’insécurité. Lesenquêtesde l’INSEE, oul’enquêteeuropéenneEU‐SILC(EuropeanUnionStatisticsonIncomeandLivingCondition)disposentd’instrumentsdemesurede lapauvreté,de laprécaritéetde l’exclusionsocialemaisellesneposentpasdequestionspolitiques.A l’inverse,ces indicateurssocio‐économiquesnesontpasreprisdans lesenquêtes électorales qui se contentent généralement du revenu, de l’activité et de la catégoriesocioprofessionnelle. Nombre de travaux sous‐estiment également l’hétérogénéité de la populationtouchéepar l’insécuritésocialeetdestrajectoiresquiyconduisent.Travailleurspauvres,chômeursenfin de droits, étudiants sans ressources, familles monoparentales n’ont pourtant sans doute pas lemêmerapportauvoteetàlapolitique.LescontributionsattenduesdanscetteSTtendrontdoncàcomblerceslacunes.Elless’intéresserontàlaparticipationet/ouà l’orientationélectoraledecespopulationsentenantensembledes indicateurssocio‐économiques etpolitiques. Elles reposeront sur l’analysededonnées empiriquesoriginales, quipourrontavoirétéproduitesàpartird’approchesvariées (quantitatives,qualitatives, expérimentales,approches croisées…). Elles mettront en œuvre des méthodes appropriées à l’analyse descomportementsélectorauxdepopulationsdifficilesàappréhenderàpartirdesenquêtesparsondagesatomistiquesclassiquesetpourrontafficherenconséquenceuneforteorientationméthodologique.Ladimension comparative des analyses sera valorisée (par exemple, comparaison des comportementsélectorauxdespopulationsprécairesparrapportàceuxd’autresfractionsdesmilieuxpopulairesdansplusieursEtatsouauseinmêmed’unEtat;comparaisonenfonctiondudegréoudutypedefragilitédespopulationsétudiées,dutypedetrajectoires,dutypedeconfigurationfamiliale).Serontappréciéeségalement les études de cas qui permettraient d’opérer une analyse approfondie du comportementélectorald’unecatégorieparticulièredeprécairesquellequesoitl’échelleretenue.Les propositions de contributions (7000 signes) comme les contributions elles‐mêmes pourront êtreadresséesen françaisouenanglaisetêtreprésentéesdans l’unedesdeux langues, avecun supportpowerpointenanglais.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

6 Simon Bornschier, Hanspeter Kriesi ‘The populist right, the working class, and the changing face of class politics,’ in J.Rydgren(ed)ClassPoliticsandtheRadicalRight,LondonandNewYork:Routledge,2012,pp.10‐29.7PatrickLehingue,Subunda.Coupsdesondedansl’océandessondages,Bellecombe‐en‐Bauges,EditionsLecroquant,2007.

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ST2/Politiquedestempsordinairesetpolitiquedestempsélectoraux

FlorentGougou(Universitéd’OxfordetCentred’EtudesEuropéennesdeSciencesPo)

[email protected]

VincentTiberj(Centred’EtudesEuropéennesdeSciencesPo)

[email protected]

Acejour,laplupartdesconnaissancesquelasciencepolitiqueaproduitessurlescitoyenssontissuesd’enquêtesréaliséeslorsdesélections.Depuisdeuxdécennies,uneattentiongrandissantes’estportéesur les campagnes électorales et leurs dynamiques. La généralisation des enquêtes pré‐électoralesuniversitaires et le recours de plus en plus fréquent aux enquêtes par panel ont permis de faireprogresser la compréhension de l’avant‐élection. Cependant, le déficit de connaissances reste trèsimportant dès qu’il s’agit de comprendre le rapport au politique des citoyens quand ils ne sont pasprochesd’uneéchéanceélectorale.

Ceconstatestaujourd’huilargementpartagéenFrance,lesdiscussionsetleséchangesdanslecadredumodule thématique sur le futur des études électorales lors du dernier congrès de l’AFSP ont pu entémoigner. L’objectif de cette section thématique est d’apporter des clés de compréhension dans laconjugaisonentretempspolitiquesordinairesettempsélectoraux.Pourcefaire,laréflexionporteraàlafoissurlarelationqu’entretiennentlescitoyensaupolitiqueendehorsdesélections(session1)etsurlamanièredontchaqueélectionmodèlelesélecteurs(session2).

Organisationdelasectionthématique

Lapremièresession,intitulée«Quellepolitiquepourlestempsordinaires?»,viseàdiscuterd’unpointde vue théorique comme d’un point de vue empirique la question du rapport au politique entre lespériodes électorales. La sociologiepolitique a depuis longtempsmontré que seule uneminorité descitoyens déclare s’intéresser à la politique, alors qu’une grandemajorité se caractérise par un faibleinvestissementdanslachosepublique,l’incohérencedesesopinionsetl’instabilitédesespréférences.Pourtant les travaux de «macropolitique» ont montré que les électeurs réagissaient au contextepolitique. Dans ce cadre, un premier axe de discussion concerne l’existence même d’un rapport aupolitiqueendehorsdesélections.

Lasecondesession,intitulée«Comment(re)devient‐onunélecteur?»,viseàmieuxsaisircommentsejoue la politisation des électeurs lors des périodes électorales. Elle interrogera les dynamiquesd’agenda, lesdynamiquesdemobilisation,et lesdynamiquesdeformationdespréférencespolitiquesetélectorales.Elles’intéresseranotammentauxmécanismesquipoussentlesélecteursàserendreounon aux urnes, et aux logiques qui leur permettent d’arbitrer entre leurs préférences politiques etélectorales. Elle cherchera aussi à comprendre comment ces dynamiques interagissent avec lescaractéristiques sociales et politiques des individus (compétence, défiance, idéologie). Cette sessionprivilégiera une approche comparative des types d’élections, en contrastant les logiques demobilisation et de décision aux élections de premier ordre (présidentielle ou législatives) et auxélectionsdesecondordre(municipales,départementales,régionales,européennes).Modalitéspratiques

Cettesectionthématiques’adresseàtoutesleschercheusesetàtousleschercheurs,quelquesoitleurstatut. Toutes les contributions qui entendent s’interroger, empiriquement ou théoriquement, demanièrequalitativeoudemanièrequantitative,surl’articulationentrepolitiquedestempsordinaireset

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politique des temps électoraux, sont les bienvenues. Les travaux centrés sur la période récente, etnotammentsurlesélectionsfrançaisesde2014sontparticulièrementencouragés.

Toutes les communications retenues feront l’objet d’unediscussion spécifiqueau coursde la sectionthématique.Lespropositions,d’unfeuilletmaximum,ferontclairementapparaîtrelaproblématique,lavisée théorique ou empirique de la contribution, ainsi que, le cas échéant, les terrains et méthodesd’enquête.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST3/Matérialitédel'électeur.Approchesempiriquescomparéesdesdispositifsdevote

LucieBargel

(UniversitédeNice,ERMESetCESSP)[email protected]

HélèneCombes

(CNRS,CERISciences‐Po)[email protected]

Cettesectionthématiquesouhaiteprendreausérieuxlesdimensionsmatériellesduvoteensecentrantsurle«dispositifdevote»danslesdeuxdimensionsqu’endégageO.Ihl(1996):«dispositifd’accès»,c’est‐à‐dire lasériede restrictionsetde règlementationsquioctroie lestatutd’électeuret«dispositifd’expression»,soitlesinstrumentsetlesprocéduresdemiseenformedeladécisionquiimpliquentunemise en conformité des comportements ainsi que le développement de savoir‐faire plus ou moinsspécialisés.Elleprendappuisurlasociologiedesinstitutions(Gaïti2006)etlasocio‐histoiredupolitique(Garrigou,2002;Dompnier2002;Deloye,Ihl,2008;Offerlé,1993;Voillot,2011).LaSTproposeunrenouvellementdelasocio‐histoireduvotepartroisélargissementsduregard:

• ParladiversificationdespériodesL’«invention» des règles électorales a été le moment par excellence d’analyse des dimensionsmatérielles du vote. Nous souhaitons ici faire porter le regard sur la période contemporaine de«démocraties consolidées» ou non, les moments de renégociations des règles et les situationscoloniales.

• ParladiversificationdesterrainsLasocio‐histoireduvoteestcentréesur lecadrenational français.Parallèlement,depuis ledébutdesannées1980‐1990, laconstitutiond’unchampprofessionnelde la«gouvernanceduvote», fortementarticuléà l’expertise internationale,acontribuéaudéveloppementde travauxd’ingénierieélectorale,portantprioritairement sur lespays (pensés comme) «envoiededémocratisation».CetteSTa aussicommeobjectifde fairedialoguerdifférentes traditionsd’études liéesàdes terrains variés, aussidesdémocratiesroutiniséesquedepaysconnaissantdeschangementsderégime.

• ParladiversificationdesméthodesL’extensiondelapériodeétudiéepermetuneplusgrandepluralitédesméthodesd’enquête,modulantles regardset, c’estnotrehypothèse, lesexplications sociologiquesdesbataillesautouretdeseffetsdesdispositifsdevote.Ainsi,desobservationsdirectesdeviennentpossibles,ainsiquedesentretiensavecdesacteursclésdansl'institutionnalisationoulacontestationdesrègles.Deplus,desarchivesnondisponibles sur le 19è siècle peuvent êtremobilisées sur le 20è (des archives partisanes, de tribunauxélectorauxoud’organismes internationaux)apportantunregarddécentréouplus finsur lesbataillesautourdesdispositifsdevote. Noussouhaitonsdoncréunirdescontributions,baséesautantsurdesdocumentsd'archivesquesurdesmatériauxcontemporains,autourdedeuxgrandsaxes:

1) Lescontoursducorpsélectoraletl'objet«listesélectorales»:‐ Quelles discussions des critères d’appartenance au corps électoral, quels effets produit leurmodification?‐Quellestandardisation internationaledes règles ? (abaissementde l’âgede lamajorité, inclusiondesétrangers,voteobligatoire...)‐Quellesmodalitésmatérielleset techniquesde constitution des listes ?Quelles instancesetquellesméthodespourl’inscriptionetlaradiation?

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‐ Quels entrepreneurs d’électeurs (administrations, partis, associations civiques, organismesinternationaux)?Quellestechnologiesautourdel’usagedeslistesélectoralesenpériodedecampagne(logicielsdeciblage,etc.)?

2)Ladimensionmatérielleduscrutinetl'objet«bureaudevote»:‐Quiestenchargedel’organisationdelajournéeélectorale?Quiestprésentdanslesbureauxdevote?Quellesociabilités'yinstalle?‐Quellesluttesautourdesbulletinsdevote?Leurprésentation,leurstandardisation,leurfabrication.‐ Forme des urnes et des isoloirs, localisation et organisation des bureaux de vote (divisionhomme/femmeauChiliparexemple)‐Queltypedecontrôledel’identité?‐Quiaccèdeàl’isoloiretcomment?Peut‐onvoterencouple,avecunenfant(auMexiqueleurprésencedansl'isoloirestcontestéecarilscontrôleraientles«votesachetés»),lestéléphonesportablessont‐ilsautorisés?‐Scénographies localesetnationalesdesdépouillements. Où,quandetcommentsontprononcés lesrésultats?Quellestechniquesettechnologiessontmobilisées?Sondagessortiesdesurnes,comptagepartiel à partir d’échantillons représentatifs, modalités techniques du comptage des voix (quelslogiciels,quelsagents?)Quiannoncelesrésultats?Lescontributionsmobiliserontlaconnaissanceempiriqued'unoudeplusieurscaspourcontribueràlaréflexion collective de la Section thématique sur ce que ces dispositifs de vote nous apprennent desrégimes politiques dans lesquels ils s'inscrivent, et notamment des conceptions de la participationpopulaireetdelaconcurrencepolitiquequ'ilsrévèlent.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

DELOYEYves,IHLOlivier,L’acteduvote,Paris,PressesdeSciencesPo,2008.DOMPNIERNathalie,La clefdesurnes. La construction socio‐historiquede ladévianceélectorale en Francedepuis1848,thèsededoctorat,Institutd’EtudesPolitiquesdeGrenoble,2002.GAÏTIBrigitte,«Entrelesfaitsetleschoses.Ladoublefacedelasociologiepolitiquedesinstitutions»,InCOHENAntonin,LACROIXBernardetRIUTORTPhilippe(dir.),Lesformesdel’activitépolitique,Paris,PUF,2006.GARRIGOUAlain,HistoiresocialedusuffrageuniverselenFrance,Paris,Seuil,2002.IHLOlivier,Levote,Paris,Montchrestien,1996.OFFERLEMichel,Unhomme,unevoix?Histoiredusuffrageuniversel,Paris,Gallimard,1993VOILLOT Christophe (coord.), «L’ordre électoral: savoir et pratiques»,Revue d’histoire du XIXème siècle, n°43,2011.

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ST4/Investiguerlebureaudevote.Réflexionsépistémologiquesetmutualisationdesexpériences

d’enquête

JulienAudemard(UniversitéMontpellier1,CEPEL)

[email protected]

DavidGouard(UniversitéMontpellier1,CEPEL)

[email protected]

Dans le champ des enquêtes électorales françaises, se sont développées depuis une dizained’années des approches de type contextuel choisissant le bureau de vote comme unité privilégiéed’analyse.C’est ainsique se sontnouéesdes collaborationsentrepolitistes, sociologues,géographesmais aussi informaticiens spécialistes des SIG (Systèmed’InformationsGéographiques). Cette échelled’analyse offre en effet la possibilité aux chercheurs de mettre en place différents dispositifsd’investigation:consultationdeslistesd’émargement,passationdequestionnairesauprèsdesvotants,observationsdespratiquesdesdifférentsacteursdansetautourdubureaudevote(Bacot,1993),maisaussi entretiens informels dans le cadre de recherches monographiques (Braconnier et Dormagen,2007;Gouard,2014).

Qu’il s’agisse d’approche quantitative ou qualitative, l’étude menée à l’échelle du bureau devote présente plusieurs avantages. Il en va du réencastrement du geste électoral dans sonenvironnement social (Braconnier, 2012), de la compilation de données socio‐économiques sur unterritoirecirconscrit limitantapriori les risquesdefallaceécologique(Robinson, 1950),ouencoredespossibilitésdecomparaisonnotammentsur lemodèledesfieldexperiments.Danslemêmetemps, lesdifférents chercheurs qui se sont penchés sur cet objet savent qu’il n’est pas sans poser plusieursdifficultés tant sur le plan épistémologique que méthodologique. Dans cet esprit, en fonction despropositions reçues, la section thématique pourra s’organiser autour de deux principaux axespréfigurantledécoupageendeuxsessionsdediscussion.

Il en va d’abord de l’opportunité scientifique de recourir au bureau de vote comme unitéd’analyse. Sur quelles bases scientifiques se fonde la pertinence d’une étude menée à l’échelle dubureau de vote? Comment l’intégrer dans une analyse multi‐niveaux(Gombin, 2009) ? Une autredifficultéatraità lasoliditéetà l’articulationdesdifférentesdonnéesrecueillies.Onsaitparexempleque certains électorats sont plus difficiles à toucher que d’autres. Aussi, les différentes bases dedonnées renseignant les propriétés électorales et sociales des électorats ne se superposent que trèsimparfaitementetdonnentdèslorslieuàdestechniquesdemiseencorrespondance(pondérationdesIris ou enquête de voisinage pour mesurer la mal‐inscription par exemple). Quelles techniquespermettentdelimiter,sinondemesurer,cesdifférentsbiais?Enfin,commentenvisagerunemanièredecompléterdefaçonoriginaleetpertinentelesinformationssocialesrelativesauxélecteurset/ouàleurterritoire de résidence?À ce propos, ne faudrait‐il pas aussi envisager une caractérisationdes unitésterritoriales non seulement à partir de leurs propriétés intrinsèquesmais aussi selon leurs propriétésrelationnelles?

Le second volet se concentrera sur les modalités pratiques d’enquête et sur les expériencespédagogiquesmenées auprès des étudiants. En effet, la mise en place de dispositifs d’investigationautour du bureau de vote, qu’il s’agisse de questionnaires ou même de l’étude des listesd’émargements, relèved’uneentreprisequinécessiteunecertainepréparation.Si lesenseignantsdesciencepolitiqueetdesociologiesontnombreuxàprofiterdeséchéancesélectoralespourinitierleursétudiantsàl’enquêtedeterrain,lesoccasionsdepartagedesavoirsetdesavoir‐fairerestentrares.Or,en lamatière, tantsur lesmodalités lespluspratiquesetconcrètesd’organisationquesur lamanièredontlesétudiantspeuventparticiperàcesdispositifs,ilyatrèscertainementdes«ficellesdumétier»

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(Becker, 2002) à faire partager. Enfin, dans une logique d’optimisation de la recherche, il s’agira deproposer une réflexion sur les possibilités demutualisation du recueil des données en collaborationavecdesacteursscientifiquesetnon‐scientifiques(opendata,etc.).

Cette section thématique entend réunir des intervenants désireux de faire partager leurs

démarches et points de vue critiques. Les contributions doivent se baser sur des expériences derecherche que leurs auteurs auront pris le temps de comparer et de critiquer afin qu’elles puissentfavoriserdesavancéesméthodologiquesetscientifiquesmaisaussi l’élaborationdeprojets innovants,contribuant notamment à la formation à la recherche au sein dumilieu étudiant. Demême, afin demettreenperspectivelecasfrançais,serontencouragéeslescontributionsattentivesàcequipeutsefaireauseind’autresrégimesdémocratiquessuruneunitéélectorales’apparentantaux«bureauxdevoterépublicains».Lescontributionsd’environ6000signespeuventêtreaussibien individuellesquecollectives. Elles doivent comporter un titre et une courte bibliographie. Une publication dans unnuméroderevuethématiquespécialementconsacréàcettequestionestd’oresetdéjàenvisagée.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographieBACOT Paul, 1993, «Conflictualité sociale et geste électoral. Les formes de politisation dans les lieux devote»,Revuefrançaisedesciencepolitique,n°43(1),pp.107‐135.BECKERHoward, 2002, Les ficelles dumétier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales, Paris, LaDécouverte.BRACONNIER Céline; DORMAGEN, Jean‐Yves, 2007, La démocratie de l’abstention. Aux origines de ladémobilisationenmilieupopulaire,Paris,Gallimard,BRACONNIERCéline,2012,«Cequeleterrainpeutfaireàl’analysedesvotes»,Politix,n°100(4),pp.99‐112.GOMBIN Joël, 2009, «Analyse écologique, modèles multi‐niveaux et sociologie électorale : l’exemple desvotespourleFrontnational»,Congrèsdel’AFSP,Etudierlescomportementsélectoraux.Bilandelarecherchefrancophone,Grenoble.GOUARDDavid,2014,Labanlieuerouge.Ceuxquirestentetcequichange,LeBorddel’eau,Lormont.ROBINSON W. S., 1950, « Ecological correlations and the behavior of individuals », American SociologicalReview,vol.15,n°3,pp.351‐357.

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ST5/Sociologieduvoteàdistance

ThibautJaulin(CERI/SciencesPo)

[email protected]

Jean‐MichelLafleur(CEEM/UniversitédeLiège)

[email protected]

Cette section thématique vise à rassembler et à confronter des recherches inédites sur le vote àdistancedanslalignéedetravauxrécentssurlecomportementélectoraldemigrantslatino‐américains,africains,etmaghrébins.Leconceptdetransnationalismepermetdemettreen lumière lacapacitédesmigrantsàtransformerleur société d’origine en dépit de leur absence physique du territoire national. Les travaux sur lesremises sociales ontmontré que, au‐delà de l’envoi d’argent, lesmigrants transmettent des normes,valeurs et pratiques (Levitt, 1998). Le vote à distance a souvent été présenté comme un vecteur dedémocratisation, notamment dans la littérature grise des organisations internationales, mais il aégalement été critiqué en raison d’une abstention forte et de pratiques clientélistes (Itzigsohn etVillacrés,2008).

Nousproposons,toutd’abord,derompreavecl’idéeselonlaquellelesélectionsàdistancenesontpasdignes d’attention en raison dumanque d’intérêt des électeurs à l’étranger pour la politique de leurpaysd’origine,queprouveraitlefaibleniveaudeparticipation.Enfait,laparticipationdépendsouventdes procédures d’inscription, du système de vote, et du mode de représentation (Lafleur, 2013).Autrement dit, l’électeur à l’étranger, comme tout électeur, semble renoncer à exercer son droit devotequandle«coût»del’acteélectoralesttropimportant.

Ensuite,noussuggéronsd’adopteruneconceptiondynamiquedelaformationdesopinionspolitiquestransnationalesetd’appliquerlesméthodesdelasociologieélectoraleauvoteàdistance.Parexemple,des sondages multi‐sites ont permis d’identifier des variables qui expliquent le comportementd’électeurs dispersés dans plusieurs pays et continents. Outre les variables sociodémographiques,certaines sont spécifiques, comme l’expérience migratoire et la situation dans le pays de résidence((Escobar,2014;LafleuretSanchez,2014;Dedieu,2013).D’autrestravauxontsoulignélapertinencedel’approchegéographiqueetdel’analysemulti‐niveauxquipermettentdedessinerles«espaces»delamigrationetd’identifierdesdynamiquespolitiqueslocales(Jaulin,2014).

Cettesectionthématiqueproposedeuxaxesderéflexion,nonexclusifs.Lepremier,méthodologique,sur lesoutilsdelasociologieélectoraleappliquésauvoteàdistance.Commentmettreenœuvredessondages multi‐sites (échantillonnage, analyse des résultats)? Comment cartographier le vote àdistance?Peut‐onutiliser les statistiquesmigratoires, souventhétérogènesetpeu fiables?Commentadopter une approche «contextuelle» dans la double dimension locale et transnationale, réelle etvirtuelle, qui caractérise les élections à distance? Le second axe de réflexion portera sur lecomportementélectoralàdistance(voteetabstention).Lesélecteursàdistancesont‐ilsdesélecteurs«commelesautres»?Quelleestl’influencedel’expériencemigratoireetdelasocialisationdanslepaysde résidence? Quel rôle jouent les partis politiques et les associations communautaires? Quels lienséventuelsentre levoteàdistanceet levotedans lepaysd’accueil(pour lesbinationauxet/ou levotedesétrangersauxélectionslocales)?Les organisateurs étudieront les propositions en français ou en anglais de chercheurs débutants ouconfirmés.

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Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Références

Dedieu,J‐P.;Chauvet,L.;Gubert,F.;Mesplé‐Somps,S.;Smith,E.(2013)«Les‘batailles’deParisetdeNewYork.Une analyse du comportement électoral transnational des migrants sénégalais en France et aux États‐Unis.»Revuefrançaisedesciencepolitique,t.63,n°5,pp.865‐892.

Escobar, C.; Arana, R.; McCann, J. A.(2014) «Expatriate voting and migrants’ place of residence: ExplainingtransnationalparticipationinColombianélections»,MigrationStudies,31p.(inpress).

Itzigsohn, J.; Villacrés,D. (2008) «Migrantpolitical transnationalismand thepracticeofdemocracy:DominicanexternalvotingrightsandSalvadoranhometownassociations»,EthnicandRacialStudies,t.31,n°4,p.664‐686

Jaulin, T. (2014) «Les territoires du vote à distance: l’élection tunisienne de 2011 à l’étranger», Espacegéographique,(inpress).

Lafleur,J‐M.;Sánchez‐Domínguez,M.(2014)«Thepoliticalchoicesofemigrantsvotinginhomecountryelections:Asocio‐politicalanalysisoftheelectoralbehaviourofBolivianexternalvoters»,MigrationStudies,27p.(inpress).

Lafleur, J‐M. (2013) Transnational Politics and the State. The External Voting Rights of Diaspora, New York andLondon:Routledge,190p.

Levitt, P. (1998) «Social remittances:migration driven local‐level forms of cultural diffusion»,The Internationalmigrationreview,n°32,pp.926‐48.x

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ST6/Lesréformesélectorales:unnouvelangled’approchedessystèmesélectoraux?

IlvaDiamanti

(Universitéd’Urbino)[email protected]

ThomasEhrhard

(UniversitéParisII)[email protected]

Portée par de multiples exemples récents dans les démocraties établies (Nouvelle‐Zélande, Japon,Italie, France), y compris là où la réforme n’a pas eu lieu (Royaume‐Uni), l’étude des réformesélectoralesdisposentd’unefortereconnaissancedanslasciencepolitiqueinternationale.Marquésparunrenouvellementdesperspectivesderecherche(Rahat,2011),lestravauxs’intéressentauxcausesetauxmécanismes demodifications des systèmes électoraux (Gallagher,Mitchell, 2008). Cette sectionthématiqueal’ambitiondecontribueràdévelopperl’étudedessystèmesélectorauxquin’apasconnude second souffle au sein de la science politique française (Pilet, 2008), en se fondant sur lesperspectives de recherches actuelles de la science politique anglophone (Rahat, Hazan, 2011), sousl’angledesréformesélectorales.L’étudedessystèmesélectorauxaétéprofondémentrenouveléecesdernièresannéespardestravauxincluantdesacteursdiversifiés(Renwick,2010).Lescoursoutribunauxconstitutionnels(Katz,2011),lesmédias(Leduc,2011),lescitoyens(Fournieretal.,2011),oulesparlementaires(Colomer,2011;Ehrhard,2014) sont ainsi considérés comme des acteurs pertinents à prendre en compte. Ces recherchententrainentunrenouvellentdesvariablesd’analysedessystèmesélectoraux.Lesacteursetleursintérêts(Pilet,2007), lesprocessus(Ehrhard,2013), la temporalité (Pilet,Bol,2011),ou lesgenderquota (Celis,Krook, Meier, 2011) représentent des angles d’approches permettant d’étudier les facteursdéterminantsdelapermanenceouduchangementdessystèmesélectoraux,oudeleurseffetssurlesconséquencesélectoralesoulevote(Diamanti,2013).La section thématiqueadopte ladynamiquedes recherches internationales (Leyenaar,Hazan, 2011) àtraverscesdeuxaxes.Axe1.Lesréformesélectorales:permanencesetchangementsdessystèmesélectorauxLe premier axe s’intéresse aux systèmes électoraux en fonction des raisons de leur adoption,changementoumaintien.Troisdirectionsserontprivilégiées:

- L’idéeselonlaquellelessystèmesélectorauxdoiventêtreanalysésparlespartispolitiqueseten

fonction de leurs intérêts a été atténuée et complétée. Les manques identifiés des études«classiques» des réformes électorales ont‐ils entrainé un changement desparadigmesdominantsdansl’étudedessystèmesélectoraux?Quelschangementsenrésultentpourlarecherchesurlessystèmesélectoraux?

- La diversification des acteurs politiques et la complexification des intérêts poursuivis par lesacteurs pourront être étudiées à travers plusieurs directionsrelatives aux processus deréformes. Parmi la pluralité des approches quels intérêts semblent décisifs pour expliquer lemaintien, la modification, ou le changement de système électoral ? Quelles perspectives derecherchessontouvertesparlapersonnalisation?

- Le renouveau de l’étude des systèmes électoraux porte principalement sur ses acteurs et lesvariables d’analyse, mais la question de l’objet analysé est également déterminante. Les

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innovationsthéoriquesdeselectoralreformsrendentsouhaitableundécloisonnementducadred’analyse. Il gagnerait à ne plus être focalisée sur les modes de scrutins et à être étendu àl’ensembledescomposantesdessystèmesélectoraux.

Axe2.LesconséquencesdessystèmesélectorauxdanslaperspectivedesréformesélectoralesLe second axe porte sur conséquences des systèmes électoraux, au sens large, dont l’étude aégalementétérenouvelée.Lescommunicationspourronts’inspirerdesnouvellesvariablesetobjetsdesréformesélectoralespourinterrogerdeuxdirections:

- La pluralité des conséquences des réformes électorales, dominée par le trinôme «partis –

proportionnalité – mode de scrutin», n’est pas souvent explorée. Ce cadre semble pourtantdevoirêtredépassé.Quelssontlesconséquencesdessystèmesélectorauxau‐delàdusystèmepartisan?Lespartissont‐ils lesseulsbénéficiairesdeschangementsdessystèmesélectoraux?Le gain de sièges est‐il le seul objectif poursuivi par les réformes? La personnalisation dessystèmesélectoraux(parlementaires,quota)setraduit‐ellepardeseffetsidentifiables?

- La «réussite» des réformes est une idée souvent présente mais elle demeure peuconceptualisée.Lesréformessont‐ellessuiviesdesuccès?Changer,est‐cegagner?Lesobjectifsdesréformesseretrouvent‐ilsdanslesconséquencesdessystèmesélectoraux?

Au‐delàdesquestionsconcrètesqu’ilsrecouvrent,cesdeuxaxessoulèventdemanièretransversalelaquestiondelaméthodedel’étudedessystèmesélectoraux:est‐ilpossibled’analyserselonlesmêmesthéories, concepts et outils de recherches les systèmes électoraux dans leur ensemble? Ainsi, lescommunications centrées sur des réflexions méthodologiques ou épistémologiques (y comprispluridisciplinaire) seront regardées avec une attention particulière. La question de l’échelle d’analyse(locale/nationale)paraîtaucentredespréoccupationsàdévelopperenraisondel’ensembledesenjeuxqu’ellesoulève(typesd’acteurs, typed’effets,contextualisation,etc.)pourappréhender lesréformeset leurs conséquences. L’étude des systèmes électoraux bénéficierait certainement des connexionspossiblesavecd’autressous‐disciplines,commelespolitiquespubliquesouleslegislativesstudies.Cette section thématique a vocation à réunir des communications empiriques et/ou théoriques,monographiquesoudessmall‐nstudiesdans lamesureoù ilss’inscriventdans lesaxesprésentés.Lescommunicationsserontenlanguefrançaiseouanglaise.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST7/Lesappropriationsméthodologiquesd'internetdanslarecherchesurdesobjetspolitiques

FabienneGreffet(UniversitédeLorraine,EquipeIRENEE,chercheureassociéeàPacte‐Grenoble)

Fabienne.Greffet@univ‐lorraine.fr

AnaïsTheviot(Sciences‐PoBordeaux,CentreEmileDurkheim)

[email protected]ériquesrenouvellentlesméthodesderechercheensciencesociales,maiscelles‐cifontencore rarement l’objet d’une réflexion collective, notamment en ce qui concerne les objets intéressant lasciencepolitique.LanécessitédefonderuneréflexionspécifiquesurlesméthodesàmobilisersurdesterrainswebapourtantétésoulignéeetdocumentéeaussibienenFrance(Barats,2013;Rouquette,2009)quedansla littérature internationale (Fielding et alii, 2011 ; Rogers, 2013). L’objectif de cette section thématique estd’offrir aux chercheurs un espace de discussion et de réflexivité afin de questionner les enjeuxméthodologiques et éthiques des appropriations méthodologiques d'internet, en s'appuyant sur desexpériencesconcrètesderecherchessurdesterrainsetdesobjetspolitiques.Lespropositionsdecommunicationspourronts'articulerautourdestroisaxessuivants.Axe1‐Lesenjeuxméthodologiquesdelaproductionetdel'analysedesdonnéesgrâceàinternetCet axe vise à contribuer à une réflexion sur les règles et protocoles possibles concernant le recueil, laproductionetl’analysesdesdonnéesnumériques.Celles‐ci peuventreleverdel'universdesmultiplestracesdéposées par les internautes sur des dispositifs web non contrôlés a priori par les chercheurs. On pourraprésenter des "manières de faire" permettant de constituer des corpus et demaîtriser la profusionde cestraces, dans la lignée des travaux antérieurs sur différentesméthodes, de l'observation "netnographique"(Kosinets,2002)àl'analysedetweets(Boyadjian,2014).Noussouhaitonsouvrirégalementladiscussionsurd'autresdonnéesproduitesviainternet,quirésultentd'untravail de conception plus direct des chercheurs, par exemple lorsque sont utilisés des dispositifs dequestionnairesenligne(Theviot,2013).Onpeutsedemanderdansquellemesurele"design"desenquêtesenligne (Couper, 2000) permet d'aborder différemment certains objets de recherche et quelles sont lesconditions de validité de telles collectes. Des interrogations peuvent aussi être formulées quant auxéchantillonsd'internautesconstitués,auxprocessusdediffusiondesenquêtes,auxeffetssurlesréponsesdel'auto‐administrationd'unquestionnairederrièreunécran,ouàlacapacitéheuristiquededispositifscommelesapplicationsd'aideauvote(Alvarezetalii,2014)oules"bulletinboardsonline"(Bouilletetalii,2014).Nousinvitonsleschercheursmettantenplacedesprocéduresdecollectesdedonnéesappuyéessurdesdispositifsnumériquesàprésenterleur‐sméthode‐s.Axe2‐L'articulationentredimensionenligneetdimensionhorslignedelarechercheIlestcourantd'utiliserinternetpouraborderunobjetderecherchequis'observeessentiellementhorsligne,ou pour prendre contact avec des groupes ou des personnes. Par exemple, pour les terrainsde rechercheéloignésgéographiquement, le recours aunumérique estpossible afinde conserverdes contactsdans lespériodesd'interruptionde la présence sur ces terrains. Plus généralement, leweb constitueune ressourcepourdesrecherchesd'informations.Onpeutsupposerquesesappropriationsmodifient la façondontsontmenées lesrecherchesensciencessociales.Cependant,celles‐ci fontpartiedescoulissesde larechercheetsontrarementintégréesàdesprotocolesdétaillésetréflexifs.

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L’ambition de cette section est donc de rendre visibles les pratiques mobilisant le web comme source etcommeressource,ainsiquelesimplicationsdecessituationspourl'analyse,commecelas'estfaitconcernantl'usage de sources de presse (par exemple Fillieule, 2007). Dans cette optique, on pourra notamments'intéresser aux entretiens réalisés à distance –via des logiciels de visiophonie – ou aux collectesd'informationsréaliséesparlebiaisd'internet.Axe3‐LesenjeuxéthiquesdesméthodesenligneG.Latzko‐TothetS.Proulxsoulignaientrécemment"l’ambivalencedustatutprivéoupublic"(Latzko‐TothetProulx,2013,p.41)desécritsrecueillissurinternet;émergeeneffetun"webenclairobscur"(Cardon,2010)caractériséparunemiseenvisibilitédecequiétaitauparavantdel'ordredelaconversationprivée.Lalimiteentreespaceprivéetpublicesttravailléeparchaqueinternauteenfonctiondesesactivités.Danslecasoùlecompteest"ouvert",lechercheurdoit‐ilagiravecleconsentementexplicitedesenquêtés,commel’y invitent lesorientationsactuellesde larechercheensciencessociales(Fassin,2008 ;Greffet,2013)?Quefaire de la question du "droit à l’oubli" sur internet, qui semble impliquer la capacité pour tout acteur deretirersestracesnumériques,àreboursdestendancesrécentesàconstituerdesarchivesduweb(Brügger,2012) ? Il s’agit ici d'interroger lesméthodesd’investigationà l’aunede la collectedes "données sensibles"souventinduitespardesobjetsderecherchepolitiques,deleurconfidentialitéetdeleurdurabilité.Cette section thématique s'adresse aux chercheurs qui utilisent internet pour le recueil ou l'analyse dematériauxempiriques,sansexclusived'appartenanceinfra‐disciplinaireoudeméthodeemployée–qualitativeouquantitative,exclusivementenligneoucombinantrechercheenligneethorsligne‐.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

RéférencescitéesAlvarezR.M,LevinI,TrechselA.H,Vassil,K(2014),«VotingAdviceApplications:HowUsefulandforWhom?»,JournalofInformation,TechnologyandPolitics,vol.11,àparaître,prépubliéenligne.BaratsC.,dir.(2013),Manueld’analyseduwebensciencessociales,Paris,A.Colin,coll.«U».Bouillet J., BrugidouM.,MoineM. (2014), «Parler politique sur Internet. Les questions d'énergie et d'environnementdans la campagne présidentielle », dans J.Gerstlé et R.Magni‐Berton (dir.), 2012, la campagne présidentielle, Paris,L'Harmattan/Pepper,p.153‐168.Boyadjian,J. (2014), «Twitter, un nouveau «baromètre de l'opinion publique«?», Participations. Revue de sciencessocialessurladémocratieetlacitoyenneté,vol.1.Brügger, N. (2012), «L'historiographie de sitesWeb: quelques enjeux fondamentaux»,Le Temps des médias 1(n° 18),p.159‐169.Cardon,D.(2010),Ladémocratieinternet,Paris,Seuil/LaRépubliquedesidées.Couper,M.P.(2000),«WebSurveys:areviewofissuesandapproaches»,PublicOpinionQuaterly,64,p.464‐494.FassinE.(2008),«Extensiondudomainedel’éthique»,Introduction,Mouvements,n°55‐56,p.124‐127.Fielding,N.Lee,R.M.Blank,G.,eds.(2008).TheSageHandbookofOnlineResearchMethods,London,Sage.Fillieule,O.(2007).«Onn'yvoitrien.Lerecoursauxsourcesdepressepourl'analysedesmobilisationsprotestataires»dansP.Favre,O.Fillieule,F.Jobard(dir.),L'atelierdupolitiste,Paris,Ladécouverte,p.215‐240.Greffet,F.(2013),«Pasd'éthiqueaupaysd'Astérix?Quelquesreflexionssurlasituationfrançaise»,dansC.Barats(dir.),Manueld'analyseduweb,Paris,A.Colin,p.48‐52.Kozinets,R.V(2002).«TheFieldBehindtheScreen:UsingNetnographyforMarketingResearchinOnlineCommunities»,JournalofMarketingResearch,39(1),p.61‐72.Latzko‐TothG.,ProulxS.(2013),«Enjeuxéthiquesdelarecherchesurleweb»dansC.Barats(dir.),Manueld’analyseduwebensciencessociales,Paris,A.Colin,coll.«U».,p.32‐48.Rogers,R(2013),DigitalMethods,Cambridge(M.A),theMITPress.Rouquette,S.,L’Analysedessitesinternet.Uneradiographieducyberesp@ce,Bruxelles,DeBoeck/Ina,2009.TheviotA.(2013),«QuimilitesurInternet?Esquisseduprofilsociologiquedu‘cyber‐militant’auPSetàl’UMP»,Revuefrançaisedesciencepolitique,vol.63,n°3‐4,p.663‐678.

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ST8/Pourunepolitiquedesémotions

AlainFaure(Pacte‐Institutd’EtudesPolitiques‐UniversitéGrenobleAlpes)

alain.faure@sciencespo‐grenoble.fr

EmmanuelNégrier(Cepel‐UniversitédeMontpellier)

negrier@univ‐montp1.frDans différentes controverses académiques internationales en sciences sociales, on observe

depuisunedécennieunemêmetendanceàlaréévaluationdelaplacedesémotionsetdessentimentsdans les travaux empiriques et dans les schémas explicatifs (en histoire avec l’hypothèse d’unaffectturn mais aussi en géographie ‐l’émotivité de la vie socio‐spatiale‐, en philosophie ‐le désir dans laformation des idées et l’équipement politique des passions‐, en neuroscience ‐les sources de laconscienceetlelibrearbitre‐,enpsychosociologie,enpsychanalyse…).Cotésciencepolitique,PhilippeBraud a exploré la voie sur les élections puis a progressivement élargi le spectre jusqu’à ses travauxrécentssurlacolèredesfoulesetsurlesengagementsaffectifsetmorauxàlongterme,impulsantdesrecherches fécondes sur des objets aussi divers que la démocratie, les violences, le pouvoir ou lesidentités (Sommeiller Crettiez 2012). La mise à l’épreuve des émotions fait dorénavant l’objet derecherches spécifiques dans le champ politique, à l’image par exemple des études menées sur lesmobilisations collectives par Christophe Traïni et de George Marcus sur le citoyen sentimental, destravaux de sociologie sur la dimension passionnelle du pouvoir, des essais de psychologie sur lesrévoltes,desrechercheshistoriographiquessurlaviolencedeséchangesenmilieuparlementaire…

Cetteeffervescencenoussembleparticulièrementpropiceàlatenued’unesectionthématique

de l’AFSPquestionnant lafaçondont lesémotions influent,oriententetparfoismêmestructurent lescomportementset lesfaitspolitiques.Auvude lagrandehétérogénéitédeméthodesetdeconceptsmobilisésdanscestravaux,noussouhaitonsouvrirune«boitededialogue»pourrelierceschampsdeconnaissancespécialisésouméconnus,pourdresserunbilansurlesdifférentestraditionsintellectuellesen présence et pour engager un exercice prospectif sur de potentielles convergences et innovationsintellectuelles. A titre indicatif, trois pistes sont suggérées. La première, la socialisation politique desindividus, concerne le repérage des empreintes émotives individuelles qui éclairent, a posteriori, desengagements forts dans l’action politique (qu’il s’agisse de traumatismes familiaux, d’épreuvespersonnelles, d’évènements marquants, de rencontres décisives, de contextes culturels saillants oumêmedesentiersdedépendanceauxinstitutionslocales).Unedeuxièmepiste,lespassionsexpriméesdanslapratiquedupouvoir,permetderevisiterdifférentesséquencesquimarquent,parleurintensitéémotive,leparcoursetlemétierdesélitespolitiques.Onpenseauxressortspersonnalisésdel’éligibilitémaisaussiàladramaturgiedescampagnesetdesdéfaitesélectorales,auxaffrontementsetcompromisdans les arènes politiques, aux pactes scellés au cœur des forums de politiques publiques. Unetroisième piste enfin, la production des grands récits sur le bien commun, concerne l’ensemble despratiquesdiscursivesetnarrativesquidonnentauxémotionsuneplacestratégiquederéenchantementpolitique,quecesoitdans lechampplutôtsectoriel (etcatégoriel)desmobilisationsetdesdoctrinesprofessionnelles,dansceluiplusspatialisé(et identitaire)desstéréotypesterritoriaux,ouencoredanscelui plus idéologique (et emphatique) desdiscours sur la défensede l’intérêt général. La focale deschampsexplorésseveutrésolumentouverte(lepersonnelet lesdiscourspolitiques, lescontroversesdansl’analysedespolitiquespubliques,lareprésentationetlecomportementélectoral…)etlasectionthématique s’intéressera indistinctement à différents moments politiques (la prise du pouvoir, laprésentation de soi, les contestations, les alertes, les scènes délibératives…). La seule consigneadressée aux communicants concerne l’exposé du cadrage théorique et des passerelles renduespossiblesousouhaitablesentredifférentestraditionsanalytiques.Mêmesil’hypothèsed’unemotionalturn est loin d’être validée dans les champs de la science politique et de la sociologie politique, la

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section thématique se fixe pour objectif d’amorcer un travail collectif à la fois introspectif etexploratoiredanslemondedesémotionsquiinterfèrentaveclapolitique.

Sur le plan pratique, il est demandé aux auteurs d’envoyer une proposition de 3000 signes

maximum(espacescompris)avantle15octobre2014présentantleprojetdecommunicationetunbrefCV.Lesthèsesencours,lesprojetsàplusieursvoix,lesessaispluridisciplinairesetlescontributionsdecollèguesétrangers(enanglaisouenfrançais)serontparticulièrementbienvenus.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST9/Aquoisertlapsychologiepolitiqueensciencepolitique?

Jean‐LouisMarie(SciencesPoLyon)

jean‐louis.marie@sciencespo‐lyon.fr

YvesSchemeil(SciencesPoGrenoble)

yves.schemeil@sciencespo‐grenoble.fr

LesséparationsdisciplinairesélaboréesenFranceàlafindu19èmesiècleentresociologie,psychologieet biologie sont de plus en plus poreuses. Pourtant, la science politique déploie fréquemment sescritiquesàl’encontredesusagesdesdiversespsychologies.Al’inverse,ilestaisédeconstatercombien,elle est de fait engagée dans un mouvement profond de psychologisation. Globalement, lespolitologuesreprennentouredécouvrentlesthèmesdelacohérenceoudeladissonancecognitive,desreprésentations,descatégorisationssociales,desinférencesattributives,desconstructionsidentitaires.

L’objetdecettesectionthématiqueestd’explorerlamanièredontlestravauxdesciencepolitiquesesontemparésdeceuxdelapsychologiesocialesurlacompétenceetlacognition,surl’adhésionauxnormes ou leur refus, sur la formation des choix individuels et publics, mais aussi sur des usagesconvergents deméthodes expérimentales. Il s’agit également d’interroger l’ambigüité d’une relationfaite d’emprunts mal assumés. A cette fin, on passera en revue les avancées et les obstacles à lagénéralisationdurecoursauxexplicationspsychologiquesensciencepolitique,notammentenFrancemaisaussiailleursdanslemonde.

Lescontributionspourronts’attacherauxquestionssuivantes:

1)Problèmesépistémologiquesetméthodologiquessoulevésparl’introductionoulanonintroductiondelapsychologiepolitiquedanslasciencepolitiquegénérale.Dequelle(s)psychologie(s)lespolitistesusent‐ils? Explicationpar lesdispositionspsychologiquesouexplicationpar lesdispositionspsychologiquesnaturelles:jusqu’oùpoursuivrelarégression?Uneexplicationensciencesocialepeut‐elleêtreautre,infine,quepsychologique?

2) Etudes de cas réussis ou non d’usages de la psychologie dans des travaux de science politique, etévaluation comparée des méthodes utilisées dans les deux champs disciplinaires (sondages,expériencesenlaboratoire)

3)Bilandesapportsdelapsychologiepolitiqueauxétudesélectorales,àcellesdesattitudesetdesvaleurs,auleadershippartisan,auxdécisionspubliques

4)Bilandesapportsdelapsychologiepolitiqueauxétudesinternationalesetdepolitiqueétrangère.

Lesréférencesutilessontlessuivantes:ArthurLupia,MatthewMcCubbins&SamuelPopkin,eds.,ElementsofPoliticalreason: Understanding and Expanding the Limits of Rationality, London, Cambridge University press, 2000. George E.Marcus,AnnN.Crigler,MichaelB.Mackuen,TheAffect Effect,Dynamicsof Emotion inpolitical Thinking andBehavior,Chicago, TheUniversity of Chicago Press, 2007.Marcus etMacKuen,Marcus, George E.,W. Russell Neuman,MichaelMacKuen, Affective Intelligence and Political Judgment. Chicago: The University of Chicago Press, 2000 ; Kuklinski,JamesH.,ed.CitizensandPolitics.PerspectivesfromPoliticalPsychology.Cambridge:CambridgeUniversityPress,2001;Mercer, Jonathan, “Rationality and Psychology in International Politics”, International Organization, 59,Winter 2005,p.77‐106;Redlawsk,DavidP.ed.FeelingPolitics:EmotioninPoliticalInformationProcessing,London,Palgrave,NewYork,Macmillan,2006;Sears,O.,LeonieHudddy,RobertJervis,OxfordHandbookofPoliticalPsychology,Oxford,OxfordUP,2003,832p.;Simon,Herbert,“HumanNatureinPolitics:TheDialogueofPsychologywithpoliticalScience”,AmericanPoliticalscienceReview,79,2,June1985,p;293‐304.

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ST10/Lesrapportsaupolitiquedesétudiants

JulienFretel(CRPS,UniversitédeParis1)

[email protected]

PatrickLehingue(CURAPP‐ESS,UniversitédePicardieJulesVerne)[email protected]

GwénaëlleMainsant

(CURAPP‐ESS,UniversitédePicardieJulesVerne)[email protected]

Caractérisée par la forte volatilité des choix politiques et électoraux (à commencer par

l’abstention intermittente), ainsi que par l’alternance de phases d'apparente atonie et de fortesmobilisations collectives, la population étudiante reste paradoxalement (au regards de la proximitéprofessionnelle etpédagogiqueque les enseignants‐chercheurs entretiennent avecelle) undéfi pourles recherches en sociologie politique et électorale. Les enquêtes réalisées portent jusqu’ici sur lesconnaissances(Favre,Offerlé,2002), lesvaleurset les représentationspolitiques(Muxeletal.,2004),l’intérêt pour la politique (Michon, 2008), le militantisme (Michon, 2006) ou la participation à unemobilisationcollective(McAdam,1986,1988;Geay,2009;Michon,2011).Fécondesmaistropsouventdispersées,ellesrequièrent,auregardsdesprofondestransformationsmorphologiquesetsocialesdesmondesétudiants,uneactualisationconstante.

L’analysedesrapportsaupolitique,définisicidelamanièrelaplusextensivepossible,englobeplusieurs dimensions : 1) le degré et les modalités des politisations, et le rôle des socialisationsfamiliales, scolaires et amicales 2) la fréquence et le contenu des éventuelles discussions avec desproches; 3) les usages des medias (type, fréquence, choix des contenus); 4) la participation à desactivitéspolitiquescollectivesconventionnellesounon;5) lesappartenancespartisanes,syndicalesouassociatives; 6) la compétence politique qu’elle soit technique et statutaire; 7) la confiance et/ou lescepticisme politique; 8) l'itinéraire électoral et le rapport au vote (participation, modalités etenchaînementdeschoix);9) lespréférencespolitiques(objets, intensité,étendue,stabilité,modesdejustification, articulations) et 10) les instruments cognitifs mobilisés pour former des jugements etdéfinir des choix. L’ambition de cette section thématique est d’analyser comment les rapports aupolitiquedesétudiantsrésultentd'interactionscomplexesentredesdispositionsetdescontextes.

La question semble d’autant plus pertinente que la diversification des profils sociaux desétudiants (importante proportion d’étudiants boursiers, présence non négligeable de fils et fillesd’ouvriersoud’employés)permetd’élargirlaportéedesenquêtesactuellessurlapopulationétudiante,quin’estplus(aumoinsaumomentdel’inscriptionenpremièreannée)quasiexclusivementcomposéed’Héritiers comme dans les années 60 (Bourdieu, Passeron, 1964). Du même coup, le spectre despositions et trajectoires sociales, et indissociablement des anticipations et des investissements estbeaucouppluslargequ’ilyacinquanteans.Cettehétérogénéïsationsemesureaussidansleschoixdesfilièresvoiredessites.Sileseffetsdecontexten’ontétéjusqu’icisoulignésquepourdesmobilisationscollectives(Zhao,1998;Geay,2009;Michon,2011),l’étudedescomportementspolitiquesdesétudiantsdansdesconjoncturesdifférentessembleparticulièrementadaptéepourétendre laconnaissancedesprocessusdesocialisationpolitique.Enparticulier, lasectionthématiqueprivilégiera lescomparaisonsdesrapportsaupolitiquedansdestempssupposés "forts" (notamment lespériodesdemobilisationélectorale) et des périodes d'intensité plus réduite. Quel est l’impact d’événements politiques sur lasocialisation politique des étudiants? Que devient l’intérêt pour la politique, accru en période

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d’effervescence électorale, en «temps ordinaire»? Quels sont les attentes et enjeux que les publicsétudiantsassocientàl'activitépolitiqueenouhorspériodeélectoraledansleurattentionauxmédias?

De surcroît, cette section thématique s’intéressera aux communications réflexives, attentivesauxrapportsentresocialisationpolitiqueetrapportà l’institutionscolaire.Eneffet, leschercheur‐se‐stravaillant sur la socialisation politique des étudiant‐e‐s sont aussi et souvent les enseignants de cesmêmesétudiants.L’énonciationdesonrapportaupolitiqueparl’étudiante,notammentlamaîtrisedesavoirspolitiques,peutalorssecomprendreaussicommeunpositionnementvis‐à‐visdel’enseignante,manifestant dans certains cas, la bonne volonté scolaire ou au contraire la défiance par rapport àl’institution. L’analyse de la socialisation politique comme de la compétence politique est‐ellenécessairement«cadrée»parl’impositiondeproblématiquesscolairesàunepopulationétudiante?

On privilégiera, dans le choix des communications retenues, les travaux issues d’enquêtesempiriques de terrain récentes, qu’elles soient «quantitatives» ou «qualitatives», en veillant àdiversifieraumaximumlesfilières,lescyclesd’études,lestypesd’établissementpourpermettredansladiscussionuneanalysecomparativedes rapportaupolitiqued’unepopulationde fait trèsdiversifiéesous différents rapports. On souhaiterait également apporter un soin particulier aux questions«méthodologiques» des définitions,mesures ou opérationnalisations empiriques de l’intérêt pour lapolitique,delacompétencepolitique,desschèmesd’évaluationdel’universpolitique

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BibliographieBourdieu(Pierre),Passeron(Jean‐Claude),Leshéritiers,lesétudiantsetlaculture,Paris,Minuit,1964Favre(Pierre),Offerlé(Michel),«Connaissancespolitiques,compétencepolitique?Enquêtesurlesperformancescognitivesdesétudiantsfrançais»,Revuefrançaisedesciencepolitique,vol.52,n°2‐3,2002,p.201‐232.Gaxie(Daniel),«Appréhenderlepolitiqueàl’aunedesexpériencessociales»,Revuefrançaisedesciencepolitique,vol.52,n°2‐3,2002,p.145‐178.Geay(Bertrand)(dir.),Laprotestationétudiante.Lemouvementduprintemps2006,Paris,Raisonsd’agir,2009.McAdam (Doug), “Recruitement to High‐Risk Activism: The Case of Freedom Summer”, American Journal ofSociology,92(1),1986,p.64‐90.McAdam(Doug),FreedomSummer,NewYorkandOxford:OxfordUniversityPress,1988.Michon (Sébastien), «La lutte dans la lutte. L’espace de la mobilisation étudiante contre le Contrat premièreembauche(CPE)»,SociétésContemporaines,n°83,2011,p.83‐106.Michon(Sébastien)«Leseffetsdescontextesd’étudessur lapolitisation»,Revuefrançaisedepédagogie,n°163,2008,p.63‐75.Michon (Sébastien),Études et politique: les effets de la carrière étudiante sur la socialisationpolitique, Thèsededoctorat,UniversitéMarcBlochStrasbourg,2006Muxel(Anne)avecCatzaras(Nicolas),Chiche(Jean),Maurer(Sophie),Tiberj(Vincent),LesétudiantsdeSciencesPo.Leursidées,leursvaleurs,leursculturespolitiques,Paris,PressesdeSciencesPo,2004.Zhao(Dingxin),“EcologiesofSocialMovements:StudentMobilizationDuringthe1989ProdemocracyMovementinBeijing”,AmericanJournalofSociology,103(6),1998,p.1493‐1529.

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ST11/Enjeuxthéoriquesetméthodologiquesd’unecartographiedynamiquedesespacesmilitants

MathildePette

(UniversitéLille1–CLERSÉ/CERAPS)[email protected]

OlivierFillieule

(UniversitédeLausanne–IEPI‐CRAPULetCESSP,ParisISorbonne)[email protected]

Après plus de deux décennies de travaux centrés sur le niveau des organisations, la sociologie des

mouvementssociauxaopérédanslesannées1990unretouraucontexteetàsonpoidsdansl’émergenceetledéveloppementdesmouvementscollectifsetdesluttessociales.Toutefois,lecontexten’estpenséqu’autravers des opportunités de mobilisation qu’il offre ou des contraintes qu’il impose aux organisations demouvement social. En opérant une distinction entre «challengers» et «élites» ou «contestataires» et«État», lacontentiouspoliticspeineàpenser lesmouvementsdans leurenvironnement.Uneapprocheplusrelationnelleetdynamiquesedéveloppecependantdepuisquelquesannées,s’appuyantsurunensembledeconceptsapparentés,commelesnotionsdechamp (Bourdieu1992),dechamporganisationnel(DiMaggioetPowell1983,1991),desecteur(ScottetMeyer1983),dejeu(Scharpf1997),d’arène(HilgartneretBosk1988),de réseau (Melucci 1989; Diani et Bison 2004), demarché (Fligstein 2001), de policy domain ou de politysystems and subsystems (Sabatier 2007), de communauté de mouvement social (Buechler 1990,), d’espace(Pinellandal2002;Mathieu2012)oudestrategicactionfield(Fligstein,McAdam2012).

Au‐delàdetoutcequi lesdifférencie,cesconceptsontpourpointcommundesaisir lemilitantismecomme un espace (concret et symbolique) de lutte qui agrège pour un temps plus ou moins durable unensemble de groupements et d’individus, alliés ou opposés autour d’un ou de plusieurs enjeux liés. Si destravaux récents sesontpenchéssur laquestiondesespacesmilitants, ilsn’ontpaspourautantdépasser laréflexion théorique. L'objectif de cette section thématique méthodologique est de tenter de combler cemanqueeninvitantàuneréflexionsur lesoutilsdisponiblespourpenser,décrireetreprésenter lesespacesmilitants.Commentrendreopérationnell’outilsociologiqued’espace?

Noustenteronsderépondreauxquestionssuivantes:- Commentpenser,décrireetreprésenterlescontoursd’unespacemilitant?- Commentpenser,décrireetreprésenterlastructured’unespacemilitant?- Comment s’articulent les différentes échelles auxquelles existent les espaces militants (locales,

translocales,nationales,internationalesettransnationales)?- Commentyassocierunedimensionconcrèteouencoregéographique?- Commentpenser,décrireetreprésenterdemanièredynamiquecesespaces?- Commentlescomparer?

Nousprêteronsdoncuneattentionparticulièreàladimensionméthodologiquedescommunications.Avecquellesméthodesetquelsoutilspeut‐onanalyserlesespacesmilitants?

Enguised’exemples, l’analysedesréseauxsociauxpeutpermettredesaisir lastructuredesespacesétudiésenfonctiondes liensd’affiliationétablisentredesorganisations,desfamillesdemouvementset/oudescauses.Cette techniquepermetd’aboutir àune représentationgraphiquede l’espaceétudiéau regarddesliensentredesorganisationsquiparticipentàdesmanifestationsoudesgrèvesoudespratiquesdemultiengagementdesmilitants(Fernandez,McAdam1988;FillieuleetBlanchard2004;Pette2012),àquoi ilfautajouter les techniques prosopographiques (Stone 1972; Charle 200). Les diverses méthodes d’analysegéométrique de données (e.g. analyse de correspondance, structured data analysis), initiées autour de lathéoriebourdieusiennedes champs (ARSS 2013), et depuisdéveloppéesdansdiversesdirections (LeRoux,Rouanet2004),fournissentaussidespistesderecherchefertiles.

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Il peut également s’agir de représenter graphiquement l’ancrage territorial des espaces en vue desaisir la spatialisationdes réseauxmilitants.Quels sont lesusagesmilitantsde l’espaceurbain?Oùsont leslieuxmilitants(locauxsyndicaux,associatifsetpolitiques,sallesderéunions,lieuxderassemblements,trajetsde manifestations, etc.)? Comment se manifestent spatialement les sociabilités militantes et les réseauxd’interconnaissances?Silesconceptsde«réseau»,de«centralité»,de«nœud»sontutiliséscourammentengéographie, ils peuvent aussi être opérationnels pour saisir les espaces militants. Par ex., comment lescentralités ouvrières (Le Mouvement social, 1982) ou immigrées (Chabrol, 2013) permettent d’expliquer lesimplantationsterritorialesdeslieuxmilitantsetlesvécusdumilitantisme?Iciaussi,laperspectivehistoriqueexplorée notamment par Roger Gould peut être questionnée: comment les transformations urbainesimpactent‐elles les espaces militants? Les lieux militants et les centralités militantes se déplacent‐ils?(Nicholls,MilleretBeaumont2013).

Lesanalysesderéseau, lesanalysesgéométriquesdedonnées, laprosopographieet lacartographiesontdoncaucœurdelasection.Decefait,lasectionthématiqueestaussiuneinvitationàundialogueavecd'autresdisciplinesdessciencessociales,aupremierrangdesquelleslagéographieetl'histoire.

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ST12/(Nepas)consentir?Conformismescontestatairesetinstitutionsdelacritique

ElsaRambaud

(CESSP,UniversitéParis1Panthéon‐Sorbonne)[email protected]

JohannaSiméant

(CESSP,UniversitéParis1Panthéon‐Sorbonne)jsimeant@univ‐paris1.fr

L’argument de cette session est que prendre au sérieux, d’un point de vue de sociologiepolitique,laquestiondudissentimentpubliquementexprimé(souslaformedesactesprotestataires,etplus généralement des pratiques critiques) supposede replacer ces activités, à rebours d’une visionhéroïqueetintellectualisée,danscequ’ellesontd’institué,d’appris,d’incorporé…quitteàenvisagercequelamanifestationdudissentimentpeutdevoiràdesformesdefaçonnageinstitutionneletànepasopposer a priori, au regard des méthodes d'enquête tout autant que «phénoménologiquement»,l’économiedelacontestationetcelledelaconformation.

Endehorsdecequiapparaîtparfoiscommeunépuisementde la sociologiedesmouvementssociaux,leproposdecettesessionaaussiàvoiravecleréinvestissementdecertainstravauxdeMichelFoucaultdans l’analysedes formesde lagouvernementalité libérale,d’unepart, et, d’autrepart, auxdébatscontemporainssur lacritiquecommepratiqueplusquecommedisjonctiond’avecl’ordredelapratique‐etredevable,cefaisant,desmêmesoutilsd’analyse.

Nousentendonsprocéderàundéplacementderegardconsistantàenvisagernonpastantlesrapports sociaux et de force auxquels l’activité critique s’arrache, mais bien ceux dans lesquels elles’insèreetqui la façonnent.Etc’esttoujourssouscetanglequ’ilpourraitêtrequestiondeserisquer,sansyvoirunequelconqueformedepathologie,surlescheminspeufréquentésdel’apprentissagedudissensusetd’uneappréhensionrenouveléedecequitransitedans(nosconceptionsde)laréflexivité.

Lespistesouvertes(defaçonnonlimitative)parcettesessionpourraientêtrelessuivantes.

Ils’agiraittoutd’abord,plutôtquedesituerlesressortset/oul’efficacitédelacritiquedansdesformes d’extériorité à ce qui en est l’objet, d’interroger ce que peut être cette «extériorité» et delaisserouvertelaporteàl’analysedesonenracinementlocal.Cettelocalitépeuts’entendredupointdevuedu «contenu» de la contestation, de son terreau social et surtoutdupoint de vuedes relationsentresonorganisationidéelle–quandellepeutêtredécriteencestermes‐etsonorganisationsociale.Onpeutpenserspontanémentaucasdesjuridictionsinternesàdessecteursd’activitéetautresformesd’évaluationentrepairs,etsurtoutàcequ’ilsdonnentàpenser.Cettesessionaccueilleraitvolontierslasociologiedepratiquescritiquesquineseraientpasprincipalementenvisagéescommecequisedressecontre l’«institution» entendue au sens volontairement lâche du terme (orthodoxie, théorie de lapratique, collectifsmilitants, famille, école, forces religieuses etc.)mais d’abord comme cequi prendplacededans.

Demanière liée,cettesessionpourraitêtre l’occasiond’ouvrir laboîtenoirede lasocialisationcritiqueetdelaformationded’appétencesetdecompétencescritiques.Ainsi,plutôtquedes’acharneràsedemandersilesmouvementsislamistesenAfriquesontoupasdesmouvementssociauxenbonneetdue forme,ne serait‐il pas tout aussipertinentd’interroger ceque leurspratiquesdeprotestationdoivent, ou pas, aux apprentissages religieux ou aux formes d’examen de soi et des autres qu’ilsinculquent?Plutôtqued’exposerdestrajectoiresindividuellessousl’angledespréférencesmilitantes,pourquoi ne pas se centrer prioritairement sur des techniques d’apprentissages de pratiquesprotestatairesetcritiques?Parcontrasteavecunetendanceàpensercesdernièressur lemodedelarupture avec la norme, l’usuel ou l’habituel, cette focale, sensible à cequi fait officed’entraînements

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contestatairesoudepédagogiescritiques,pourraouvrir lavoieà l’étudedeformesderoutinisationdecesactivitésvoireàcequ’onpeutqualifier,ausensmoralementneutredutermeetsanspréjugerdesonaudience,deconformismecritique.

Un autre ensemble d’interventions pourrait se donner pour tâche de penser les effets de lacontestation sur l’économie de la domination et/ou du consentement, notamment dans des espacesvalorisantdesformesde«réflexivité»à leurendroit(onpenseparexempleauxsuccèsde l’advocacydansl’espacedesorganisationsinternationales).Dequoiparle‐t‐onlorsqu’ilestquestiondelacapacitédecertainsdispositifset/oucollectifsà«digérer» lacritiquequi lesvisiteetàensortir«renforcés»?D’yvoirune«rusedel’histoire»parvient‐ilàexpliquercephénomèneouest‐ce,aussi,cequ’ilfaudraitpouvoirexpliquer?Commentcomprendre l’attachementdes individusàdes lieuxsociauxoùunepartdecequ’ilsfontconsisteàdire«nepasêtredupes»decequ’ilsfont?Quelslienspeuventexisterentremilitantisme«distancié»,sicen’estsceptique,etforcedesmodesd’adhésion?Sonticiattenduesdescommunicationsneselimitantpasàuneanalysesubjectivistedessubjectivationset/oususceptiblesderendrecomptedeseffetspratiquesdesimaginairesattachésàlasubjectivitéetaudissensus.Ouplutôtau(vrai)dissensuscommedernierroyaumedela(vraie)subjectivité,commenécessitant‐supposantetobtenant‐unesuspensiondel’attractionsocialeexercéesurlesreprésentationsmentales.

CetteSTseratoutparticulièrementattachéeàcombinercommunicationsthéoriquesettextesàforteassiseempirique,travauxtraitantdelaprotestationetdelacritiqueicietailleurs,danslemondedesinstitutionsetpasseulementdanslecieldesmouvementssociaux.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Pour votre proposition de communication (un titre + texte de 1500 signesminimum exposant votredémarchethéoriqueetempirique).

BibliographieBOLTANSKI,L.,Delacritique.Précisdesociologiedel’émancipation,Paris,Gallimard,2009.BOURDIEU,P.,Esquissed'unethéoriedelapratique,Paris,Seuil,2000.DAVID‐JOUGNEAU,M.,LeDissidentetl’institutionouAliceaupaysdesnormes,Paris,L’Harmattan,1989.FOUCAULT,M.,«Lesujetetlepouvoir»,inDitsetécrits,tomeIV,texten°306,1982,p.222‐243.HERAN,F.«Lasecondenaturedel'habitus»,RevueFrançaisedeSociologie,XXXVIII,1987,p385‐416.HIBOU,B.,Labureaucratisationdumondeàl’èrenéolibérale,Paris,France,LaDécouverte,2012.ILLOUZ,E.,«Critiquerletalkshow:lecasOprahWinfrey»,inBourdonJ,FrodonJ‐M,L’œilcritique.Lejournalismecritique

detélévision?,Bruxelles,DeBoeckUniversité,2003,pp.154‐165.KELLY,M.,CritiqueandPower.RecastingtheFoucault/HabermasDebate,Cambridge,MITPress,1994LAGROYE,J.,Lavéritédansl’Églisecatholique:contestationsetrestaurationd’unrégimed’autorité,́Paris,Belin,2006.LEMIEUX,C.,LeDevoiretlaGrâce,Paris,Economica,2009.MARIOT,N.,«Laréflexivitécommesecondmouvement»,inL'Homme,n°203‐204,2012,pp.369‐398.PATOUILLARD, V., «Une colère politique: l’usage du corps dans une situation exceptionnelle: le Zap d’Act‐Up Paris»,

Sociétéscontemporaines,31,juillet1998,p.15‐36.PENNETIER,C.etPUDAL,B.,Autobiographies,autocritiques,aveuxdanslemondecommuniste,Paris,Belin,2002.RAMBAUD,E,L’organisationsocialedelacritiqueàMédecinsSansFrontières,inRevueFrançaisedeSciencePolitique,vol.

59(2009),n°4,p.723‐756.RAMBAUD,E.,MédecinsSansFrontières.Sociologied’uneinstitutioncritique,thèsededoctorat,UniversitéParis1,2013.ROUX,P.,FILLIEULE,O.,dirs,Lesexedumilitantisme,Paris,PressesdeSciencesPo,2009.SAWICKI, F. etSIMEANT, J., «Décloisonner la sociologiede l’engagementmilitant.Notecritique surquelques tendances

récentesdestravauxfrançais»,inSociologieduTravail,vol.51(2009),no1,p.97‐125.SIMEANT,J.,«Protester/mobiliser/nepasconsentir.Surquelquesavatarsdelasociologiedesmobilisationsappliquée

aucontinentafricain»,inRevueinternationaledepolitiquecomparée,vol.20(2013),no2,p.125‐143.SIMEANT,J.,ContesterauMali.FormesdelamobilisationetdelacritiqueàBamako,Paris,Karthala,2014.WALZER,M.,Critiqueetsenscommun:essaisurlacritiquesocialeetsoninterprétation,Paris,LaDécouverte,1990.

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ST13/«Banaliser»unobjetsocio‐historique:Lesgauchesalternativesdanslesannées1968,etleursdevenirs

IsabelleSommier

(UniversitéParis1Panthéon‐Sorbonne)sommier@univ‐paris1.fr

FlorenceJohsua

(UniversitédeLausanne)[email protected]

Sil’objet«68»estdéfinitivementsortideslimbesàl’occasionduquarantièmeanniversaire,ilenvaautrementd’undesesacteurslesplusvisibles,lesgauchesalternatives,dontl’étude,endehorsduPSU (Kernalegenn et al. 2009, Castagnez et al. 2013), restemarginale (Sommier 1998, Dressen 2000,Salles2005,Kernalegenn2005,Neveu2008,Johsua2014)malgrédenombreuxmémoiresdeMaster2etletravailréalisédepuis1997parlecollectifDissidences.L’intérêtsemblebienplusgrandhorsdenosfrontières(McGrogan2010,Jacksonetal.2011)tandisqu’ici,seulslesrécitsjournalistiques,témoignageset souvenirs abondent, confinant les gauches alternatives à l’anecdotique. Cette frichehistoriographiqueestd’autantplustroublantequeleurinfluenceetleursfiliationssontimportantesetcommunément reconnues, notamment sur les mouvements sociaux ultérieurs (des NMS àl’altermondialisme), ne serait‐ce qu’en raison desmultiples reconversionsmilitantes dans le domaineassociatif ou syndical, comme dans le champ politique. Lorsqu’elles sont relevées, c’est soit à titreallusif, soit pour nourrir une opposition assez vaine entre «gauchisme politique» et «gauchismeculturel» ou encore entre «anciens» et «nouveaux» mouvements sociaux, et toujours sur fond demêmequerelled’héritagesur68,pourcélébrerl’heureusedéfaitedesunsauprofitdesautres. Lesgauchesalternativesapparaissentainsicommeuneparenthèsedequelquesannées(1968‐73)horssoletsansvéritableépaisseurhistorique:sanspasséautrequ’hétéronomedanslesintersticesdeleursorganisations d’origine, ni devenir autre que temporaire et bien souvent sur le registre de lamanipulation des mouvements existants, des erreurs stratégiques et finalement des renoncementspournepasdiredurepentir.Bref,unobjetsocio‐historiquequin’enestpasun,puisqueréduitàuneséquencede cinq années et partant, peu légitime en sociologie desmouvements sociaux commeensociologie des partis politiques. L’historiographie des années 1968 s’en trouve de la sortesingulièrement amputée, soit par l’ignorance des effets des gauches alternatives sur les conflits desannées 1970mais aussi sur les groupes partisans et syndicaux existants (et leurs évolutions), soit autraversd’unefocalisationsurl’extrêmegauche. Interroger laplacedesgauchesalternativesdansl’économiegénéraledesannées68imposed’opérerunquadrupledéplacementdeperspective:

‐ Désenclaverl’objetenprivilégiantàl’entrée«extrêmegauche»ausingulier,celledesgauchesalternatives entendues comme l'ensemble des sensibilités politiques qui prônent une ruptureavec le système capitaliste en procédant à la critique plus ou moins radicale de la gaucheinstitutionnelle.Letermenerecoupepas,mêmes’ill’inclut,celuideNewLeft,utiliséàpartirdudébutdesannées1960pourqualifierlesformationsexplicitementpolitiquesquisedéveloppentle plus souvent au sein de la gauche institutionnelle. Il le dépasse en intégrant d’une part lafiliation libertaire (anarchistes, autonomes), d’autre part les expérimentations politiques,souvent venues des chrétiens de gauche, qui transgressent ouvertement les frontièreshabituellement dévolues aux domaines respectifs du politique et du social pour «faire de lapolitiqueautrement»,àl’instarduprojetduPSU.

‐ Substituer au débat entre «ancien» et «nouveau» la question du rapport des gauchesalternatives à l’institué, pour reprendre une analyse de J.‐M. Denis (2011), ce qui permet de

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dépasserlaséquencecourte1968‐73,pourpenseràlafois,enamont,leseffetsdesexpériencesdedissidenceintrapartisanedontsont issus laplupartdesgroupes(PCMLFduPCF,LCR‐GPdel’UEC)et,enaval,lestensionsqu’ilsrencontrentàpartirdelasecondemoitiédesannées1970quands’épuisentlesluttesetque,notammentavecleprogrammecommun,seposelaquestiondesvoiesduchangementpolitiqueau‐delàdesonhorizonrévolutionnaire.

‐ Privilégieruneapproche localisée (Briquet&Sawicki 1989),contre leprismeparisienetpar lehautgénéralementadoptéàleurégard,pourinscrirel’évolutiondesgauchesalternativesdansun tissu socio‐économique et un champ politique et multi‐organisationnel précis, ce qui,probablement,mettraenlumièreleuradaptabilitéàlavariétédesconfigurationslocales,contrel’imagemonolithiquequienestsouventrenvoyée.

‐ Arrimerleurétudenonsurl’exégèsedeleursproductionsinternes(souventindigestes)maissurlesparcours individuelsetévénementsmilitantsconstitutifsdepointsd’infléchissementetdebifurcations les conduisantà sedélesterprogressivementde l’idéedecentralitéouvrièreetàs’investirailleurs(parexempledanslesluttespourlalibérationdesmœurs,quiontinfluencé–enretour–cesmouvements)ouautrementdanslesorganisationsinstitutionnelles,ouencoreen contribuant au renouvellement des pratiques militantes (partisanes, syndicales ou plusgénéralementcontestataires).

C’estprincipalementàl’aunedecesdeuxdernierscritèresquelespropositionsdecommunicationsontattendues,qu’ellesviennentdelasociologie,delasciencepolitiqueoudel’histoire.CetteSTn'entendparailleurspasselimiteraucasfrançais.Elleencouragelespropositionsdecommunicationportantsurd'autrespays.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

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ST14/Ouvriers,mouvementsyndicaletmouvementssociauxde1968ànosjours

SophieBéroud

(Triangle,UniversitéLyon2)sophie.beroud@univ‐lyon2.fr

KarelYon

(Ceraps,UniversitéLille2)karel.yon@univ‐lille2.fr

Lesouvriersetlemouvementsyndicalauraientétéaucœurdelaconflictualitésocialejusquedanslesannées 1970, avant de laisser place à ce qu’il a été convenu de désigner comme les «nouveauxmouvements sociaux». Cette représentation a largement contribué à ranger les grèves ouvrières desdécennies suivantes dans la catégorie des luttes défensives, à les isoler dans l’espace desmouvementssociauxetàvoirl’innovationsurd’autresterrains.Pourtant,danslesannées68,c’estbiendelaluttepourladéfensedel’emploi,àLipenparticulier,qu’émergelathématiquedel’autogestion.Acontrario,certainesluttesouvrièrescontemporainesprolongentcesexpériencesmaisontperdulalégitimitépubliquequileurétait acquise auparavant. Dans le même temps, au sein de causes emblématiques des «nouveauxmouvements sociaux» existent des courants qui s’appuient sur les répertoires d’action du mouvementouvrieretserevendiquentdesonhistoire.

Lebutdecettesectionestdes’intéresserauxtemporalitésdiscordantesentre les luttesouvrières,lesinvestissementsmilitants,politiques,culturelsdontellessontl’objetetlesreprésentationspubliquesquien rendent compte depuis les années 1968. Au croisement de la socio‐histoire et de l’analyse desmouvementssociaux, ils’agiraitainsid’apporterunnouveléclairagesur la«centralitéouvrière»dans lesmouvementssociauxdesannées1968etsursondélitementprogressifaucoursdesdécenniesultérieures.Alorsquelesanalysescontemporainesdusyndicalismeetdesconflitsdutravailn’hésitentplusàrecourirauxoutils théoriquesde lasociologiedesmouvementssociaux, l’imbricationentre lesdifférentesformesdecontestationrestepeutravailléeparlespolitistespourcequiconcernelepassé.Lestravauxdesciencepolitique consacrés aux évolutions du mouvement ouvrier/syndical depuis les années 1970 ont surtoutinsisté sur les dynamiques confédérales et le rapport au champ politique national. Ce sont surtout leshistoriensetsocio‐historiensqui,enprivilégiantl’approchelocalisée,ontpumettreàjourunecontestationouvrièremultiforme.

Troispistespourraientainsiêtreinvestiespourlespropositionsdecommunicationdontilestattenduqu’ellesreposentsurunebaseempirique:

‐ Une première piste consisterait à saisir la dimension symbolique de la centralité ouvrière. Dansquelle mesure, agir collectivement dans les années 68 suppose‐t‐il de se définir par rapport aux luttesouvrières?Dequellemanière l’inflationdes discours sur la classeouvrière contribue‐t‐elle à remettre encauselemonopolelégitimequ’enavaientjusqu’alorsleParticommunisteetlaCGT?Enquoilemouvementouvrier–etspécialementlemouvementsyndical–fournit‐ilunegrammairedel’actioncollective?

‐ La deuxième piste conduirait à étudier la centralité ouvrière dans sa dimension socio‐spatiale.Certaines usines constituent des lieux d’investissements militants divers (gauchistes, chrétiens,féministes…),àlafoisenraisondel’attentionqueleuraccordentdesmilitantsextérieursetdespratiquesd’ouverturequisedéveloppentàl’occasiondenouvellesformesdeconflitsetd’occupations.L’étudefinede configurations militantes localisées et de mobilisations sur un site donné permet de repérer lacontributiondes groupes nonouvriers à la conflictualité usinière,mais aussi la façondont se nouent lesliensentre intellectuelsetouvriers.Ellepermetaussidechercher les tracesdemobilisationsexcluesdes

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mémoires légitimesde lacontestation:quid,parexemple,du féminismeouvrieretdesquestionnementsqu’ilasuscitéssurlesfrontièrespolitiquesdumouvementsyndicaletdumouvementdesfemmes?

‐ Enfin, une troisième piste porterait sur la perte de centralité ouvrière dans sa dimensiondiachronique:travaillerplusfinementsurlacentralitéouvrière,c’estaussis’interrogersurlesconditionsdeson affaiblissement, sur une chronologie plus fine qui peut varier à l’échelle locale. Au‐delà desreprésentationspubliquesde l’effondrementde laclasseouvrièreetdesesorganisations,quis’imposentautournantdesannées1980,ilyatoujoursungroupeouvrier,maisconsidérablementrecomposé,etilyatoujoursdesluttesouvrières:comments’inscrivent‐ellesdansleurenvironnementaucoursdesdécenniessuivantes?Delamultitudederelaispossibles–militants,politiques,culturels,médiatiques…–lesquelsont‐ellesperdusougagnés,desquelscontinuent‐ellesdedisposer?

Lescontributionspourront traiterde laFrance,maisaussidecasétrangersafindequestionner lesdynamiquesderecompositiondumouvementouvrier/syndicalets’inscriredanslapériodeallantde1968ànosjours.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

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ST15/Quelleéconomiepolitiquepourquelle‘‘crise’’?

MatthieuAnsaloni(CentreEmileDurkheim/Sciences‐poBordeaux,LaSSP/Sciences‐poToulouse)

[email protected]

AndySmith(CentreEmileDurkheim,UniversitédeBordeaux)

[email protected]

Endépitdesonampleur,larécessionéconomiqueactuelleasuscitébienpeud’analysesdelapartdespolitistes français1. En revanche,horsde l’Hexagone, les «causes» et «conséquences»de la «crise»économiquefontl’objetd’analysesdesciencepolitique,àlafoisrichesetnombreuses:àl’initiativedeColin Crouch (2011) notamment, les analystes s’interrogent sur le point de savoir pourquoi les«recettes» néolibérales qui ont engendrée la crise financière, immobilière et économique perdurentaujourd’huiencoreetce,particulièrementenEurope(Blyth,2013;SchaferetStreeck,2013;SchmidtetThatcher,2013;HayetWincott,2012).Silesilencedelasciencepolitiquefrançaisepeuts’expliquerparla grande attention portée par les chercheurs de l’Hexagone à la production de données empiriquesoriginales, il témoigne surtout du désintérêt profond de la science politique française à l’égard del’activitééconomique.Soulignéàdemultiplesreprises, legouffrequisépare ladisciplineenFranceetl’analyse économique a pu être interprété comme la conséquence d’une spécialisation disciplinaireexcessive,lasciencepolitiquefrançaisegardantsesdistancestantvis‐à‐visdelasociologieéconomique(François, 2011) que vis‐à‐vis de l’économie institutionnaliste, par exemple la théorie de la régulation(Jullien et Smith, 2012; Théret, 1995). Les politistes délaissant les questions économiques, lescommentaires académiques actuels comme les enseignements adressés aux étudiants sontprincipalementdévolusauxéconomistes.Pourtant, la science politique française dispose d’atouts considérables qui pourraient lui permettred’offrirunecontributionoriginaleauxdébatsnationauxetinternationauxsurla«crise»et,plusencore,departiciperaurenouveaudel’économiepolitiqueàl’échelleinternationale.Troisatouts–intimementliéslesunsautres,cartenantàlaproximitédelasciencepolitiquefrançaiseaveclasociologie–peuventêtredistingués:D’abord,auseindelasciencepolitiquefrançaise,lasociologiedel’actionpubliqueconstitueuncourantparticulièrement développé. Logiquement, de telles analyses seraient à même de saisir les jeuxd’acteursqui ont soit provoqué la «crise», soit participé à son traitement à travers laproductiondeprogrammesd’actionpublique(Hassenteufel,2011).Au‐delà,lasociologiedel’actionpubliquepourraitêtreàl’originedeconnaissancesoriginalessurlaconstructiondesproblèmespublicsattribués,àtortouàraison,àla«crise».Ensuite,larelationparticulièrementresserréedelasciencepolitiquefrançaiseaveclasociologiefaitquela plupart des politistes français se refuseraient à une approche essentialiste de la «crise» pour, aucontraire, laproblématiser commeunmomentde l’histoirequidécouleautantdecontinuitésquederuptures(Dobry,1986).Laformationsociologiquedespolitistesfrançaisleurpermettraitdetirerprofitde la rigueurméthodologiquepropreànotredisciplinevoisine,maisaussidesacquisde la sociologiedesorganisationsetdelasociologieéconomique.Enfin,etpeut‐êtresurtout,ilesttrèsprobablequetouteanalysedela«crise»effectuéeparunpolitistefrançais accorderait une place importante à la contingence, donc à la décision politique. Refusant lefatalisme qui caractérise certaines analyses économiques et nombre de discours ordinaires, l’analysedesprocessusdedécisionappelleàdesétudesdiachroniquesfinesethistoriquementsituées.

1Ilestsymptomatiquequ’aucunarticlen’aitétépubliéàcesujetdanslaprincipalerevuedeladiscipline,laRevueFrançaisedesciencepolitique.Ànotreconnaissance,seulementdeuxrevuesfrançaisesontchacuneconsacréunnumérothématiqueà la«crise économique»:Pouvoirs («Les États sous contrainte économique», 2012, Vol. 3, n°142)etPolitique européenne («Lespolitiqueséconomiqueseuropéennesfaceàlagranderécession»,2013,Vol.4,n°42).

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Ensomme,cettesectionthématiquepoursuittroisobjectifs.Premièrement,rassemblerlestravauxencours portant soit sur la «crise» et son traitement, soit sur des enjeux connexes, susceptibles del’éclairer «de biais». Deuxièmement, et plus fondamentalement, participer à la reconstruction del’économie politique comme un courant méritant une place affirmée au sein de la science politiquefrançaise. Enfin, contribuer avec imagination sociologique au débat international sur l’économiepolitique.Nous recherchons des participants qui, à partir de travaux empiriques achevés ou en coursd’achèvement,partagentcesobjectifs.Unprimatseraaccordéauxpropositionsdecommunicationquine portent pas uniquement sur la France et qui intègrent d’autres échelles territoriales que celle del’État‐nation.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

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ST16/Ripostescatholiques:mobilisationsconservatricesautourd’enjeuxsexuelsetreproductifs

MartinaAvanza

Institutd’EtudesPolitiquesetInternationalesdel’Université[email protected]

MagaliDellaSudda

CentreEmileDurkheim/[email protected]

Outre‐Atlantique,lesmobilisationsreligieusesdanslechamppolitiquesontbienconnues.AuxEtats‐UnisoùleTeaPartyet lesautresdroites chrétiennesontdésormaisunpoids sur lepartiRépublicain, le rôledesorganisations confessionnelles dans l'activité politique n'a jamais cessé d'être l'objet de recherchesacadémiques (Williamson & Skocpol, 2012). Toutefois, la mise sur l'agenda scientifique de ces formesd'engagement a été beaucoup plus tardive en Europe et notamment en France. Bien connues sous laTroisièmeRépublique,périodedeconsolidationdel'Etat‐nationsurdesfondementslaïcs,cesmobilisationsontprogressivementétédélaissées(Portier,1998;Déloye,2006).IlafalluauxchercheurslesmanifestationsenFrancecontrel’accèsaumariagecivilpourlespersonnesdumême sexe en 2012‐2013 et la restrictionde la loi sur l’avortement en Espagne en 2013, pourmontrer lapersistancedel’influencesocialedecesréseauxchrétiensetleurcapacitédemobilisationquelesrécitssurlasécularisationonteutendanceàfaireoublier(Tartakowsky,2014).L'intérêtdecettesessionthématiqueest d'éclairer ces processus de contestation en se fondant non seulement sur les représentations etarguments de ces groupes,mais aussi sur leurs pratiques et leurs acteurs, notamment via des enquêtesempiriques.Nous privilégions ici un point de vue différent du traitement réservé à ce «catholicisme d'identité» ensociologie des religions (Portier, 1994 & Béraud, 2012). C'est en effet par les outils de la sociologie desmobilisationsetdumilitantismequenoussaisironsl’engagementdanscesmouvementscontestatairesdel'ordresexueletpolitiquecontemporains.End'autrestermes,c'est lapolitisationdesquestionssexuellesetreproductivespardescollectifsd'inspirationcatholiquequiseraaucentredecettesessionthématique.Ce centrage sur le catholicisme n'oubliera pas les efforts de rassemblementmenés en vue de rallier lesreprésentantsd'autresconfessions.Que l'onsongeautextedurabbinGillesBernheim,fortement inspirédesécritsdelaManifpourtous,ouàcegroupusculeconservateurmusulman,FilsdeFrance,misenavantparlesmédiaetlescommunicantsdelaManifpourTous.Qui sont ces militants? Dans quelles organisations s’insèrent‐ils? Comment ont‐ils été socialiséspolitiquement et religieusement? Quelles sont les conséquences biographiques d'engagements où lepersonnel,icidéfinitcommelespratiquesetorientationssexuelles,estpolitique?Lesmobilisationsde2013ontmontré la réappropriationde certainséléments classiquesdu répertoirede l'action collectiveportéepar lesmouvements sociaux.Quels sont lesmodesd'actionsque cesgroupesprivilégient etmettent enplace?Observet‐ondesrupturesoudescontinuitésavecd'autresformesplusanciennesdecontestationreligieuseconservatrices(DellaSudda,2010)?Onpourras'interrogernotammentsurlesusagesdudroitetla pratique assumée du lobbying institutionnel. Comment ces groupes font‐ils usage des moyens decommunicationclassiquesetplusrécents?Quelsliensentretiennent‐ilsaveclapolitiqueinstitutionnelleetlesmedia?Peut‐on repérerdescirculationsentredifférentsespacesdemobilisationà la foismilitantsetgéographiques(circulationinternationales)?

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Sansexclured'autresquestionnements,cesinterrogationsserontabordéesdanscettesectionthématique.Celle‐ciprivilégiera les travaux issusd’enquêtesempiriques(étudesdecasoucomparaisons)encoursouachevéesportantnonseulementsurlaFrancemaisaussisurd’autrescontextes,ycomprisextra‐européens.Lespropositionsdecommunication,d’environunepage,doiventprécisersurquelsmouvementsetterrainsporteralacommunicationetfaireétatdesméthodesmobilisées.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographiesommaireBéraud,Céline,Gugelot,Frédéric,Saint‐Martin,Isabelle(dir.),2012,Catholicismeentensions,Paris,EHESS.Carnac, Romain, 2012, « Les oppositions religieuses au concept de genre et à ses usages : une tentative decomparaisoncatholicisme/islam»,Workingpaper,EcolefrançaisedeRome,atelier«Genreetreligion».DellaSudda,Magali,2010,«LaPolitiquemalgréelles.MobilisationsfémininescatholiquesenFranceetenItalie(1900‐1914)»,Revuefrançaisedesciencepolitique,60,1:37‐60.Déloye,Yves,2006,LesvoixdeDieu.Pouruneautrehistoiredusuffrageélectoral:leclergécatholiquefrançaisetlevote,XIXe‐XXesiècles,Paris,Fayard.Langlois, Claure, 2005, Le Crime d’Onan. Le discours catholique sur la limitation des naissances (1816‐1930), Paris, LesBellesLettres.Favier, Anthony, 2014, http://www.penser‐le‐genre‐catholique.fr/2014/02/genre‐catho‐une‐dynamique‐d‐ouverture‐au‐prix‐d‐un‐glissement‐lexical.htmlPortier,Philippe,1994,EgliseetpolitiqueenFranceauXXesiècle,Paris,Montchrestien.Skocpol, Theda, Williamson, Vanessa (Eds.), 2012, The Tea Party and the Remaking of Republican conservatism,Oxford/NewYork,OxfordUniversityPress.Tartakowsky,Danielle,2014,Lesdroitesetlarue.Histoired’uneambivalencede1880ànosjours,Paris,LaDécouverte.

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ST17/Lesgouvernésauxprisesavecl’actionpublique.Variationdesreprésentationsetinégalitésdespratiques.

LorenzoBarrault(CNRS–SAGE)

[email protected]

AlexisSpire(CNRS‐CERAPS)

[email protected]

Denombreuxtravauxdesciencepolitiqueontnourrilaconnaissancedesadministrationsetdesconditions de production de l’action publique. Rares sont toutefois les recherches, notamment enlangue française, à avoir analyséempiriquement les réactionsdespopulations face auxdispositifsdepouvoir.

Cettesectionthématiqueviseàouvrirunespacederecherchescentrésurlerapportsocialqueles gouvernés entretiennent à l’égard des agents et des institutions publiques. La notion de rapportsocialrenvoieàlafoisàdesreprésentations(commentlesgouvernésperçoiventl’actionpubliqueetlesagents qui interviennent en son nom) et à des pratiques (comment les gouvernés réagissent auxdispositifsdepouvoirauxquelsilssontconfrontés).

Privilégierletermedegouvernéspermetdesoulignerl’importancedesrapportsdedominationentreceuxquisontàl’initiativedel’actionpubliqueetceuxquisontcenséss’yconformer.Celanedoitpas conduire à occulter les différences sociales qui traversent ceux qui sont confrontés à unmêmedispositifd’actionpublique(Dubois,1999;Siblot,2006),notammentàpartirdevariablestellesquelatrajectoiresociale,legenre,l’appartenancegénérationnelleetl’origineethniquesielleestunmarqueurpertinent dans la construction du rapport social aux institutions étatiques. On sera particulièrementattentifsauxinégalitésquegénèrentcertainespolitiquespubliques,passeulemententrelesdifférentesclassesquicomposentl’espacesocial,maisaussientrefractions,stratesetmembresd’unmêmegroupesocioprofessionnel (Schwartz, 2009). Les rapportsàplusieurs typesd’institutionspeuventence sensêtreenvisagés.

Pourquoilesgensobéissentaudroit?(police,justice)

Reprenant le titredu célèbreouvragede TomTyler (Tyler, 2006), cet axe vise à réfléchir auxconditionsd’obéissanceà la loi.L’applicationdudroitpeutseconcevoircommeunearèneauseindelaquellesejouentdesconflitsd’interprétationquantàlanormeàappliquer.Uneattentionparticulièrepourraitêtreaccordéeaurapportqu’entretiennentlesgouvernésàl’égarddelapolice,delajusticeetdesinstitutionschargéesdumaintiendel’ordre(Bourgois,2001).L’étudedecesinstitutionsetdeleursreprésentantspeutpar exemple conduire à réfléchir aux conditions socialesd’unmaintiende l’ordreconsenti.

Lesgouvernésfaceauxtransformationsdel’actionadministrative

Une autre entrée pourrait consister à s’intéresser aux réformes contemporaines de l’État dupointdevuedesgouvernés.LagénéralisationcontemporaineduNewPublicManagementetlacourseàlaproductivitéengagéedanslaplupartdesadministrationsontétéjusqu’àprésentpeuétudiéessousl’angledeseffetsqu’elleinduitsurlesdifférentescatégoriesdepopulationsconcernées.L’injonctionàréduirelenombredefonctionnairesaunomd’unerationalitécomptableinciteàs’interrogersurlerôledel’Étatdanslareproductiondesinégalités(Spire,2012).

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Lesréactionsauxanciennesetnouvellesformesd’encadrement(école,hôpital)

Parmilesinstitutionsd’encadrement,l’écoleoccupeuneplacesingulière,enraisondesonrôlemajeurde socialisationetde sa contributionauxmécanismesde reproduction sociale (Willis, 2011). Ilexiste tout un éventail de stratégies – de conformation, de contournement et/ou de négociation(Barrault, 2013) ‐ de la part des familles selon leur capital culturel, économique et social, et selon leslogiquesdesituationdanslesquellesellessontprises.Demême,l’institutionhospitalière,aujourd’huienpleine transformation, constitueunpointd’entréepropiceà l’étudedes relationsentregouvernésetagentspublics (Belorgey, 2010). Les reconfigurationsmanagérialesdes serviceshospitaliersposent laquestiondel’accroissementdesinégalitésenmatièred’accèsauxsoins.

Cette section thématiquechercheà réunirdes travauxancrésempiriquementetattentifsauxeffetsinduitsparlesappartenancessociales.Àpartirdeméthodesqualitativeset/ouquantitatives,lespropositionsdevrontprésenterleshypothèses,l’enquête,etlesrésultats.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Pistesbibliographiques

BarraultLorenzo,Gouvernerparaccommodements.Stratégiesautourdelacartescolaire,Paris,Dalloz,2013.

BelorgeyNicolas,L'hôpitalsouspression:Enquêtesurlenouveaumanagementpublic,LaDécouverte,2010.

BourgoisPhilippe,Enquêtederespect.LecrackàNewYork,Paris,Seuil,2001.

DuboisVincent,Lavieauguichet.Relationadministrativeettraitementdelamisère,Paris,Economica,1999.

Schwartz Olivier, « Vivons‐nous encore dans une société de classes ?. Trois remarques sur la société françaisecontemporaine»,LaViedesidées,22septembre2009.

SiblotYasmine,Fairevaloirsesdroitsauquotidien.Lesservicespublicsdanslesquartierspopulaires,Paris,PressesdeSciencePo,2006.

SpireAlexis,Faiblesetpuissantsfaceàl'impôt,Paris,Raisonsd'agir,2012.

TylerTomR.,Whypeopleobeythelaw.PrincetonUniversityPress,2006.

WillisPaul,L’écoledesouvriers.Commentlesenfantsd’ouvriersobtiennentdesboulotsd’ouvriers,Marseille,Agone,2011.

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ST18/Gouverner(par)lesdonnées.Open‐dataetBigData:versuneredéfinitiondesoutilsetdespublicsdel'actionpublique?

Pierre‐YvesBaudot(UVSQ‐CESDIP)

[email protected]

GuillaumeMarrel(Avignon‐LBNC‐CHERPA)

guillaume.marrel@univ‐avignon.fr

MagaliNonjon(Avignon‐LBNC‐CHERPA)

magali.nonjon@univ‐avignon.fr Les data sont désormais au cœur des enjeux de gouvernement. La notion de «Big Data» (donnéesmassives)désignelesgigantesquesbasesdedonnéesduWebdeplusieurszettaoctets, caractériséesparleur volume, leur variété et leur vélocité. Elles sont présentées comme l'un des grands défisinformationnels,techniquesetéthiquesdeladécennie2010etsoulèventd’importantsenjeuxentermesdelibertéspubliquesmaisaussientermesdeprospectivepolitique.GovernmentOfData(GOD) Données souvent relationnelles, brutes, généralement non structurées, elles enregistreraient despratiques effectives et non pas, comme le font les sondages, de fragiles intentions de vote ou d'achat.Cettenouvelle«fabriquedel'opinion»(Blondiaux,1998)s'apparenteainsiàunnouveaurégimede«saisiedu social» (Fishenden and Thompson, 2012) et une nouvellemanière de cibler les «publics» de l’actionpublique.Parcequ’ellesenregistreraientdescomportementssansartefacts liésàundispositifdecollectede l’information, lesBigDatasemblentbouleverser lesmodesdegouvernementque lessciencessocialesavaient contribué à faire émerger (Brückweh et al., 2012).Ce nouveaumode de connaissance du social,réduitàdescomportements individuelsagrégés,fait l'objetde«misesenpolitique»dans lescampagnesélectorales (Pène, 2013) et dans l'action publique (Margetts and Sutcliffe, 2013). Les Big data semblentapporter des solutions naturellement évidentes en santé publique ou en politiques sociales, permettantqualité accrue et réduction des coûts (Cook, 2014; Keenet al., 2013). A l’instar de toutes les révolutionstechnologiques qui produisent des illusions technicistes (Pavé, 1989) et alimentent la croyance dans ledéterminisme technique, lesBig data sont présentées comme un bouleversement de lamise à l’agendapublic(RussellNeumanetal.,2014),susceptiblesderéaliserpleinementlarationalisationdugouvernementet le renouvellement des modes de légitimation des gouvernants (Picci, 2011). Cette session proposed'amorcerunesociologiepolitiquedugouvernementdesdonnées,en interrogeant l'identitédesacteursquis'ensaisissent, lesressortset leseffetsde l’introductiondesdatadans legouvernementdessociétéscontemporaines.Arméedesacquisdelasociologiedel'actionpubliqueetdesoninstrumentationetdelasociologiedessciencesettechniques,cettesessionexplorequatrequestionnements:Commentestconstruiteladonnée? A l’inverse d’une conception spontanéiste et neutralisante des données, il s'agit d'interroger lesmodalitésde leurproduction,soit l’ensembledesopérations indissociablementtechniquesetsocialesqui

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ontpermisdeproduirecesnouvellesdonnées.Quellescoopérationsentrelesadministrationspubliquesetprivées? Quelles transformations législatives et juridiques de la propriété et l’accès à ces données sontnécessaires(anonymat–nonpersonnalisation)?Penserladonnéecommeunenjeud'actionpublique Une première série de questions porte ici sur ce que ces données changent dans la fabrique del’actionpublique:quelsnouveauxmodesdedéfinitiondesproblèmespublics?Quellesmodificationsdansleprocessusdedécisionpublique?Quelsnouveauxinstruments?Commentsontsélectionnéeslesdonnéespertinentes?Unedeuxièmesériedequestionssesitueàunniveauanalytique:Dequoiestfaitelapolitiquepubliquedesdonnéesaujourd'huienFrance?Dequellescirculationsettransfertsest‐elleleproduit?Quelsensontlesacteurs?Quelrôlepourlesmultinationales?Quellesréceptionsnationalesoulocalespourcespolitiques?Recompositionsdesjeuxd'acteursetréaffectationdesressourcesdegouvernement La production des data recompose les profils d'acteurs pertinents et légitimes pour l’actionpublique.Impliquantdescompétencessingulières,l’instrumentdataparticipedelasélectiondesacteursdel’action publique (Massardier and Le Naour eds., 2013). Le data‐government a‐t‐il reconfiguré les jeuxd’acteurs dominants dans la réforme de l’Etat? Quels nouveaux modes de participation des publicsautorise‐il?Lalégitimitédupolitiqueest‐elleréductibleauxdonnées? Lesdatasontutiliséesdansdeuxmomentsspécifiquesdesséquencesd'actionpublique:celledelaconstruction des problèmes, en rendant visible des pratiques et comportements présentés commeproblématiques, et celle de l’évaluation en rendant perceptibles les effets de l’action. La diffusion desdonnées est généralement présentée par ses promoteurs comme un facteur de transparencedémocratique, de rationalisation de l'affectation et du contrôle des ressources publiques et de leurvisibilisation. Comment la donnée participe‐t‐elle de la recomposition des registres de légitimation dupouvoir?

* Lesorganisateursaccorderontuneattentionparticulièreauxpropositionsfondéessuruneenquêtedeterrainoriginale.Lesintervenantsretenusserontinvitésàproposer,àl'avance,untextedesupportquiserapubliéen lignepar l'AFSP.Aprèsdecourtesprésentations individuelles, lesséancesdetravailserontconsacréesauxéchanges,surlabasedesrapportsdedeuxdiscutants.Lespropositionsd'unvolumetotalde4000caractères(formatPDF)serontenvoyéesavantle15octobre2014auxtroisorganisateurs.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxtroisresponsablesdelaST

Référencesindicatives

• BlondiauxLoïc,1998,Lafabriquedel’opinion:unehistoiresocialedessondages,Paris,Seuil.BrückwehKerstinetal.,2012,EngineeringSociety:TheRoleoftheHumanandSocialSciencesinModernSocieties,1880‐1980,London,PalgraveMacmillan.

• CookThomasD.,2014,«“BigData”inResearchonSocialPolicy»,JournalofPolicyAnalysisandManagement,

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33(2),p.544–547.• FishendenJerryandThompsonMark,2012,«DigitalGovernment,OpenArchitecture,andInnovation:Why

PublicSectorITWillNeverBetheSameAgain»,JournalofPublicAdministrationResearchandTheory,23(4):977‐1004.

• KeenJustinetal.,2013,«Bigdata+�politics�=�opendata:ThecaseofhealthcaredatainEngland»,Policy&Internet,5(2),p.228–243.

• MargettsHelenandSutcliffeDavid,2013,«Addressingthepolicychallengesandopportunitiesof“Bigdata”»,Policy&Internet,5(2),p.139–146.

• MassardierGillesandLeNaourGwenolaeds.,2013,L’actionpubliquesélective,Paris,LGDJ.• PavéFrancis,1989,L’illusioninformaticienne,Paris,EditionsL’Harmattan.• PicciLucio,2011,Reputation‐BasedGovernance,StanfordUniversityPress.• RussellNeumanW.etal.,2014,«TheDynamicsofPublicAttention:Agenda‐SettingTheoryMeetsBigData»,

JournalofCommunication,vol.64,no.2,p.193–214.

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ST19/Laprofessionpolitiqueaujourd’hui.Commentsociologiserlestransformationsduchamppolitique?

PhilippeAldrin

(CHERPA,IEPd’Aix)[email protected]

MarineDeLassalle

(SAGE,IEPdeStrasbourg)[email protected]

L’undesprincipauxapportsde l’analysecontemporainedesmilieuxdécisionnelsetdesorganisationspolitiques est de montrer la pluralisation des compétences et des spécialités professionnellesimpliquées désormais de façon systématique dans la production du politique (détenteurs d’uned’expertisespécifique,mandatairesd’untitreàreprésenterunsecteurd’activitéouunsegmentde lasociété). Prolongeant une tradition d’analyse marquée par la catégorisation wébérienne, la sciencepolitique continue pourtant de tenir ces professionnels pour extérieurs à l’espace institutionnelpolitique,etàproduireunedichotomieentredesfonctionsdisposéesetprescritespar les institutionspolitiqueslégitimesetd’autresfonctionsreprésentatives(expertise,représentationd’intérêts,défensedecauses),penséescommeextérieursauchamppolitique.Pourtant,enmettantenavantdeslogiquescroissantesde«co‐production»,de«co‐opération»,d’«internalisation/externalisation»entrecesdeuxespacesd’activité,despolitistescherchentàsaisir–àpartirdeleursterrainsd’enquête,paradigmesderéférenceouquestionnementsproblématiques respectifs– la recompositionde l’économiedu travailpolitique, afin d’objectiver et traduire sociologiquement ce que la parole d’institution expriment àtraversleslexiquesdela«gouvernance»,dela«démocratieparticipative»etdela«sociétécivile»etqui consiste aussi en toute une série de mises en dispositifs et d’institutionnalisations de cettecoopérationaveclesagentsdel’expertiseetdelamilitance.Parmi d’autres exemples possibles, on peut évoquer quatre horizons de recherche confrontés à unenouvelle économie des compétences et des fonctions politiques: i)l’émergence de la sociologie dutravailpolitique(Sawicki,Siméant,2008)quiexplorelesnouvellesformesdela«professionnalisation»quisemanifestentparunerationalisationdel’activitéexécutive(Demazières,LeLidec,2014)etpar lamanagérialisationdesentreprisespartisanes(Panebianco,1988;FaucherKing,2005;Robert,Vauchez,2007); ii) unerecomposition de la sociologie des élites (Savage et Williams, 2008) qui identifiel’hybridationcroissantedesprofils(originessociales,scolarisation,socialisation)etdespratiquesentreleshautscadresdupublicsetceuxduprivés(Gervais,2007;Rouban,2012;Bézès,2012);iii)unintérêtde la sociologie de l’action publique pour les processus de démonopolisation de l’État et desopérateurs(NPM,agencification,PPP)quirelèventautantdeschocsexogènesmartelésparlestenantsdu «tournantnéo‐libéral» sur lesmaîtres‐d’oeuvrede l’actionpubliquequedemutationsendogènesdes cadres d’action et des représentations de ces derniers (Genieys, Hassenteufel, 2012); iv)lasociologie des mobilisations qui, pour une partie de ses affidés, observe les mécanismesd’entrepreneurisationdansl’organisationdesassociations(Hély,2009)etlemanagementdesvocationsmilitantes(Collovaldetal.,2007),avecl’apparitiondeprofilsfortementprofessionnalisés–àl’instardesadvocacyofficers–danslesorganigrammesdesONG(Ollion,2010).L’ambitionprogrammatiquedecettesectionthématiqueestdetenterderéencastrercequisedonneàvoir et à analyser comme segmenté, et à contribuer à sociologiser la production d’une idéologiedominanteautraversdel’analysedeformesnouvellesdedivisiondutravailpolitiquequidébordentlesfrontières traditionnelles de l’espace institutionnel. Ainsi, si la transformation des processusdécisionnels conduit à travailler sur l’allongement de la chaîne, la sophistication des fonctions, lesformes et les conditions de la division du travail politique, elle invite également à s’affranchir des

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«vieilles»dichotomiesdansuneperspectivedesociologiecritiquedel’analysedestransformationsdesmodesdedominationetduchampquilesstructurent.Pourrepensercettesociologiedeladivisiondutravailpolitiquetroisaxesserontprivilégiés:1/Quisontlesnouveauxprofessionnels(etmétiers)dupolitique?Seront privilégiées les communications portant sur les nouvelles compétences professionnellesinvesties dans un certain nombre de dispositifs, pratiques, procédures qui équipent désormais lesprocessus décisionnels (e.g.: marché de la participation; lobbying des intérêts économiques etmoraux; courtagedes intérêtsetdes idées)et favorisantuneapprocheglobaleet structuraledecescompétences.Avecun intérêtpour lesanalyses traitantà la foisdes formespratiquesmaisaussidesenjeuxdereconnaissanceliésàcette«professionnalisation»(revendicationdejuridiction,légitimation,concurrence).2/Comments’organiselanouvelledivisiondutravailpolitique?Lesorganisateurs souhaitentnotamment réunirdeschercheursquiprivilégientdans leurs travaux leslieux ou les échelles d’observation permettant d’analyser les chaînages entre les différentsprofessionnelsdelapolitique.Seronticiprivilégiéslestravauxportantsurlesuniversdesocialisationetles espaces interstitiels de transaction (lieux de production de l’entre‐soi, lieux de formation et desocialisation, clubs, think tanks) et de circulation (trajectoires professionnelles, hybridation descarrières)entreespacesinstitutionnelsetnon‐institutionnels.3/Quellessontlesfrontièresetleshiérarchiesinternesduchamppolitiqueaujourd’hui?La question des frontières du champ politique pourra être – par exemple – analysée à partir desdifférentes formalisations de l’informel (législation sur les lobbys, CNDP, institutionnalisation despolitiquesparticipatives)etde leurseffets.Des communications sont ici égalementattendues sur leseffetsdecettenouvelledivisiondutravailsurcequiadvient,oucequ’ilrestedesacteursetdeslieuxtraditionnelsdeproductiondesvisionsdumonde.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST20/Sociologiedesentouragespolitiques

WillyBeauvallet‐Haddad(Triangle,Lyon2)

[email protected]

SébastienMichon(CNRS,SAGE,Strasbourg)

[email protected]

L’analysedeséquipesparlementairesoupolitiquesestundomained’étudeàpartentièredesLegislativestudies (voir entre autres, Mayhew, 1974 ; Fiorina, 1977; Fenno, 1978; Johannes, 1983; DeGregorio,1988;RomzeketUtter, 1997).Délaissépendant longtempsenFrance, cechampde rechercheestenpleindéveloppement(Courty,2005;DemazièreetLeLidec,2014)avecdestravauxsurdiverstypesdecollaborateurs politiques: permanents d’un parti (Aldrin, 2007), membres de cabinet ministériel(Rouban, 2012,Nollet, 2014),staffers duCongrèsaméricain (Darviche,Genieys,Hoeffler, Joana, 2013),collaborateurs des députés en poste à l’Assemblée nationale (Frétel et Meimon, 2005) ou encirconscription (Le Lidec, 2008; Kerrouche, 2009), ceux des eurodéputés (Michon, 2008) ou encored’élusterritoriaux(Biland,2012),sansomettrecertainesfonctionsadministrativeslesplusprochesdesdécideurspolitiques,qu’ilssoientministres(Eymeri,2003)ouprésidentsd’exécutifslocaux(GardonetVerdier, 2013). L’originalité des travaux français réside dans la perspective adoptée, de sociologiepolitiqueoudesociologiedutravailpolitique,quidiffèredecellesdesauteursanglo‐saxonsinspirésdesapproches néo‐institutionnalistes ou des théories du choix rationnel. En apportant des éléments deconnaissancesur lesmodesd’organisationdeséquipeset lesprofilsdeceuxqui lescomposent,ellescontribuent à mettre à jour les logiques d’exercice du métier politique, les modalités de laprofessionnalisationpolitiqueetlesconditionsdecirculationdesacteursauseinduchamppolitique.Dans le prolongement de ces travaux, la section thématique souhaite réunir des chercheurs quis’intéressentauxentouragespolitiques.L’objectifestd’apporterdesélémentsdecompréhensionsurles logiques d’emboitement des configurations caractéristiques d’une activité politique qui mobilisequantitéd’autresacteursque lesseulsélus.Enseconcentrantsur lespratiquesetsur les trajectoiresdes membres des entourages, il s’agit de préciser la cartographie des espaces politiques aussi bienlocauxquenationauxoueuropéens,etd’adopteruneanalyseglobaledesentourages,quineselimitepasauxfonctionsinstitutionnalisées.Lasectionprivilégiera,encesens,troisaxescomplémentaires.1.LesmembresdesentouragespolitiquesSi l’ondisposed’élémentssurplusieursfonctions(collaborateurparlementaire,membredecabinetdeministres),telestmoinslecassurd’autrespostespourtant importantsdansl’activitéquotidiennedesélus. Qui sont par exemple les administrateurs des commissions ou les conseillers des groupespolitiques dans les institutions parlementaires, ceux qui occupent les postes les plus en lien avec lesacteurs politiques dans les cabinets ministériels (conseillers parlementaires, conseillers spéciaux desministres), ou encore les directeurs de cabinet dans les cabinets d’exécutifs locaux? Sachant que lesfrontières des entourages sont labiles (Demazière et Le Lidec, 2014), la section a aussi vocation àrassembler des interventions sur ceux qui entourent les élus et les influencent potentiellement, sanstoujours occuper une fonction institutionnalisée (membres de la famille, conjoint, amis, «proches»,«compagnonsde route»,expertsdivers,etc.).Qui sont‐ils?Quels rôlesexercent‐ils?Laconnaissancedecesinvisiblesdupointdevuedel’institutiondoitpermettrederenseignercertainsressortsdeleursactivitésplurielles.2.LeslogiquesdedivisiondutravailautourdesélusConstitués de multiples acteurs, les entourages représentent des configurations complexes etconflictuelles assises, dans la plupart des cas, sur plusieurs espaces institutionnels, qui mettent en

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relationdestypesdelégitimitésetderessourcestrèsdivers.Cesconfigurationsontétépeuétudiées.Sont donc attendues des contributions sur l’analyse des interactions entre les divers membres desentourages et la manière dont la division du travail en leur sein repose sur des logiques de«coopérations‐concurrentielles» constamment rejouées. Des communications pourront égalementportersurleseffetsdel’apparitionoudurenforcementdenouvellesfonctionsauprèsdesélus(commeleschargésdecommunication)oudescollectifspolitiques(conseillersdesgroupesparlementaires),ouencoresurlesrelationsentretenuesparlesentouragesd’élusaveclesjournalistesetlesreprésentantsd’intérêtprésentsauprèsdesinstanceslégislativesouexécutivesnationalesmaisaussilocales.3.LestrajectoiresdescollaborateurspolitiquesUntroisièmeaxeviseàapprofondir laconnaissancedes trajectoiresdescollaborateurs,enparticulierdesprocessusdesortiedeces fonctionsetdecirculationdespostesetdesressourcesd’unespaceàl’autre.Quand et comment le passage par un poste de collaborateur fait‐il office «d’accélérateur decarrière» dans le cadre d’une carrière politique ou élective? Comment passe‐t‐on d’une position decollaborateurparlementaireàcelledeconseillerd’ungroupepolitiqueoud’uneéquipeministérielleetinversement? Comment se donnent à voir les passages du monde politique à d’autres espacesd’activités (journaliste, représentation d’intérêt…)? Comment comprendre les nouvelles formes de«pantouflage» qui voient des professionnels du service aux élus s’engager dans des carrières auxservicesdeladéfensed’intérêtsprivésousociétauxextérieursauxinstitutionspubliques?Quelseffetsces mobilités peuvent‐elles avoir dans la manière de concevoir l’activité élective et représentative?Poser la question de la circulation de ces positions dans les carrières professionnelles permetd’interroger sous un angle original les mécanismes assurant l’intégration ou la différenciation desespacessociopolitiqueslesunsparrapportauxautres.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographieindicativeAldrinP.(2007),«Siprès,siloindupolitique.L’universprofessionneldespermanentssocialistesàl’épreuvedelamanagérialisation»,Politix,n°79,p.25‐52.BilandE.(2012),Lafonctionpubliqueterritoriale,Paris,LaDécouverte,coll.RepèresCourtyG.(dir.)(2005),Letravaildecollaborationaveclesélus,Paris,MichelHoudiard.DarvicheM.‐S.,GenieysW.,HoefflerC.,JoanaJ.(2013),«Des«longtimers»ausommetde l’EtatAméricain.Lessecteursdeladéfenseetdelasanté(1988‐2010)»,Gouvernementetactionpublique,vol.2(1),p.9‐38.DeGregorio C. (1988), «Professionals in the U.S. Congress: An Analysis of Working Styles», Legislative StudiesQuarterly,vol.13(4),p.459‐476.DemazièreD.,LeLidecP.(dir.)(2014),Lesmondesdutravailpolitique.Lesélusetleursentourages,Rennes,PUR.Eymeri J.‐M. (2003), «Frontières oumarches ? De la contribution de la haute administration à la production dupolitique»,Lagroye(Jacques)(dir.),Lapolitisation,Paris,Belin,p.47‐77.FennoR.(1978),HomeStyle:HouseMembersintheirDistricts,Boston,LittleBrownandcompany.FiorinaM.(1977),Congress:KeystoneoftheWashingtonEstablishment,NewHaven,YaleUniversityPress.FretelJ.,MeimonJ.(2005),«Lavieencoulisses.Lescollaborateursparlementairesàl’Assembléenationale(2002‐2007)»,inCourty(Guillaume)(dir.),op.cit.,p.136‐156.GardonS.,VerdierE.(2013),«Entretravailpolitiqueetactionadministrative:lesdirectionsgénéralesdesservicesenrégion»,Formationemploi,n°121.JohannesJ.(1983),«ExplainingCongressionalCaseworkStyles»,AmericanJournalofPoliticalScience,vol.27(3),p.530‐547.MayhewD.(1974),Congress:theElectoralConnection,NewHaven,YaleUniversityPress.MichonS.(2008),«AssistantparlementaireauParlementeuropéen:untremplinpourunecarrièreeuropéenne»,Sociologiedutravail,vol.50(2),p.169‐183.NolletJ.(2014),«Laproductiondesdécisionsdanslescabinetsministériels.Aproposdelagestionpolitiquedela«vachefolle»,inDemazière(Didier),LeLidec(Patrick)(dir.),op.cit.,p.91‐108.

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RomzekB.,UtterJ.(1997),«Congressionallegislativestaff:politicalprofessionalsorClerks?»,AmericanJournalofPoliticalScience,vol.41(4),p.1251‐1279.RoubanL.(2012),«L'Etatà l'épreuvedu libéralisme: lesentouragesdupouvoirexécutifde1974à2012»,Revuefrançaised'administrationpublique,142,p.467‐490.

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ST21/Adoption,organisationetdiffusiondesprimairesouvertes.Uneapprochecomparée

RemiLefebvre

(CERAPSUniversitédeLille2)remi.lefebvre@univ‐lille2.fr

EricTreille

(CRAPERennes)[email protected]

Longtemps réservées au système politique américain, les primaires se développent depuis quelquesannées comme unmode de désignation alternatif à la sélection traditionnelle des candidats par lesinstances dirigeantes des partis ou des conventions. Elles tendentmême à devenir un des élémentscentrauxdansladéfinitiondujeupolitiquedesorganisationspartisanes.EnAmériqueLatineetenEuropeoccidentalenotamment,onobserveainsilepassagedeméthodesdesélectionferméesouconfinéesàdesprocéduresdedésignationplusinclusivesimpliquant,àtraversdesvotes directs, les adhérents ou les sympathisants, sans que l'adhésion partisane soit un prérequis(primairesditesouvertes).La France n’échappe pas à ce processus. Fortement médiatisées, les expériences américaines etitaliennes ont ainsi été érigées en modèle de démocratie et de participation par les partisans desprimaires,toutparticulièrementauPS.Résultat:aprèslatenuedeprimairessemiouvertesen2006,dessystèmesdeprimairesditesouvertesontétéadoptéspourdésigner lecandidatsocialisteà l'électionprésidentielleen2011pourensuiteêtrediffusésdansd'autresorganisationspartisanescomme l'UMPainsiqu’àl'échellelocalecommeparexemplelorsdesélectionsmunicipalesde2014.Onlevoitdonc:silesprimairess’inscriventdansunetendancehistoriqueàla«démocratisation»età«l’individuation»delasélectiondescandidats,ellesn’enconstituentpasmoinsuneruptureprofondepourlavied’organisationspolitiquesmarquéesparlatraditionparlementaireetmilitantes.Lerecoursàunetechnologiesociale‐levote‐mobilisantdessympathisantsremetprofondémentencausel’identitéorganisationnelleainsiquelespratiquesinternesdespartispuisquelesadhérents,etàtraverseux,lespartis, perdent le monopole de la désignation des candidats. Surtout, il apparait que les usagespolitiquesdesprimaires nedoiventpas être considérés comme réductibles à ceuxd’undispositif quin’aurait pour but que de sélectionner un candidat: techniques électorales de règlement privé nonpubliquement réglementées, les primaires sont aussi mobilisées comme un outil de production deleadership, de conquête des suffrages, de pré‐mobilisation de l’électorat au‐delà du seul cercle desadhérentsetinfinedecommunicationexterne.L'objectifdecettesectionthématiqueestalorsderevenirsurlesprocessusquiontconduitàl'adoptiondelapressionréformisteà ladélégimationdesmodesdesélectiontraditionnels,à l’organisation–del’organisationmatérielleduvoteauxmodalitéspratiquesdelacampagneetladiffusiondeseffetsdemimétismeet/oud’entraînementauximpactsmédiatiquedecettenouvelletechnologiededésignationdescandidats.Quand,pourquoi,commentetselonquellesrègleslesprimairesouvertesont‐ellesétéadoptées?Desentrepreneurs de réformes ont‐ils joué un rôle particulier dans ce processus d’adoption? Quelleefficacitéélectoraleestprêtéeà cetteméthodededésignation?Quels typesdecontroversesontpufairenaître lechoixd’adopterunsystèmedeprimaires?Pourquoidespartisde traditionmilitanteenviennent à déposséder leurs membres de la fonction partisane traditionnelle de sélection des élites

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politiques?Pourquoilesélitesdirigeantesseprivent‐elles(enapparence?)d’unpouvoirdedésignationqu’ellesmaîtrisaientjusquelà?Commentontétédéfinieslesrèglesnotammentjuridiquesencadrantlaconsultation électorale et ses usages (modes de scrutin, calendrier, financements, définitions del’électorat)?Queveutdirefairecampagnedansuncadrepartisan?Enquoilesprimairespeuvent‐ellesêtre sources d’innovation politique, notamment dans le domaine des techniques de mobilisationsélectorales? Qui sont les participants aux primaires? Est‐ce que la sociologie électorale des votantsdiffère de celle des adhérents de partis? En quoi l’étude des primaires peut enrichir la sociologieélectorale?Pourquoilesdynamiquesdediffusiondesprimairesprennent‐ellesdesformesdifférenciéesselon les pays et selon les échelles géographiques (faible diffusion locale en France mais effet decontagioninterpartisanecommeparexempleentrelePSetl’UMP)?Dequellesmanièreslesprimairespeuventellesrenouvelerlesrelationsentrelesorganisationspartisanesetlesmédias?La section thématique a vocation à interroger les primaires dans des aires géographiques diverses(AmériqueLatine, Etats‐Unis, Europe…).Un regard comparatif sur l’objetprimairespourra ainsi faireapparaîtrequeleprocessusd’adoptiondesprimairesouvertesn’estselonlespaysétudiésniunivoqueni linéaire et ni irréversible mais peut aussi être spécifique à chaque configuration nationale etpartisane.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST22/Lesalternancespolitiquesaulocal

VirginieAnquetin(SAGEUMR7363CNRS/UniversitédeStrasbourg)

[email protected]

AliceMazeaud(CEJEPEA3170,UniversitédeLaRochelle)

[email protected]Àl’instardesrégionalesde2004etde2010,lesélectionsmunicipalesdumoisdemarsdernierontmisau cœur de l’actualité la question de l’alternance au local. Quelques cas emblématiques sontmis enavant–EricPiolleàGrenoble,lesvillesgagnéesparleFN–commecefutlecasen2004avecl’électiondeSégolèneRoyalenPoitou‐Charentes…Maisdanslesaffrontementspourlamiseensensduscrutinet la définition des verdicts électoraux (Lehingue 2005), c’est une lecture en terme d’«électionsintermédiaires» (Parodi 2004)qui est la plus abondammentmobiliséepar les journalistes et les élus.Aux vagues roses des élections locales précédentes succéderait–inévitablement serait‐on tenté dedire–unevaguebleuesupposéesanctionnerlaprésidenceHollande.Cettenégationdel’autonomiedulocal trouve un écho dans l’hypothèse désormais classique sur la standardisation des politiquesterritoriales.Déclindesidéologies(Arnaud,LeBart,Pasquier2006),professionnalisationdesélusetdeleursentourages(Koebel,2006),interdépendancesdesterritoiresetfaibleautonomiedecompétencessont autant de facteurs qui empêcheraient les élus de mener des politiques territorialement etpolitiquement différenciées. Les alternances sans alternative (Négrier, Faure, Vanier, 2005)constitueraientl’horizoninévitabledelaviepolitique,enparticulierlocale.Mais peu de travaux scientifiques ont été menés sur les alternances politiques (voir en ce sens leséminaire et le colloque organisés par le laboratoire ERMES à Nice en 2011), en particulier au local(Mazeaud, 2010). Analyser l’effet de la compétition politique sur les politiques publiques consistesouvent, notamment dans la littérature anglo‐saxonne, à rechercher des corrélations quantifiablesentre les variables partisanes et les politiques publiques, principalement analysées par les choixbudgétaires (Pettersson‐Lidbom, 2008; Ferreira, Gyourko, 2009; Solé‐Ollé, Viladecans‐Marsal, 2013).Pourautant,c'estlàuneconceptionréductricedelarelationentrepoliticsetpolicies.D’une part, que ce soit à travers l’étude des équilibres coalitionnels (Bué, Desage, 2009), destemporalitésélectorales(DeMaillard,2006;Freyermuth,2013),durôledesentouragesetdescoalitionsréformatrices (Evrard, 2012),ouà travers l’analysedécisionnelledesprocessusde réforme (Irondelle,2011), les travaux récents invitent à analyser demanière plus fine la dimension politique de l’actionpublique (Desage, Godard, 2005). D’autre part, on ne peut rendre compte des effets de la variablepolitique sur l’action publique à travers le seul prisme des variations budgétaires ou des modes degestion des services publics. L’intensification du travail de communication publique requiert des’interrogersur lesusageset leseffetsdesopérationsdeproductionsymboliquede l’actionpublique(Aldrinetal.,2013).Àl’occasiondecetteST,nousaimerionsdoncnousinterrogersurlesmanièresdepenseretdetravaillercollectivementsurlesalternancespolitiquesaulocalenabordantceschangementsdemajoritéàl’aunedes recherches récentesquioffrent lesmoyensdepenserànouveaux frais lesarticulationsentre lesoppositionsobjectivistespolitics/policiesetlocal/national.Quesepasse‐t‐illorsqu’uneéquipeaccèdeauxfonctionsexécutivesdansunecollectivité?Commentlesnouveauxélusprennent‐ilsleurrôle?Comments’efforcent‐ilsdesatisfaireleurssoutiensdéclarésavantetaprès lesélections?Comment lespromessesdecampagnessont‐ellesfaçonnéespuisassuméesoureformulées?Observe‐t‐onunedynamiquedes«centjours»etdanscecasques’ypasse‐t‐il?Commentunenouvelleéquipeconstruit‐ellesonassisepolitique?Quellesressourcesmobilise‐t‐ellepourfidélisersesélecteursetpérenniser cettepositionavantageuse?Commentunchangementdemajorité (ou laperspectived’unchangementdemajorité)pèse‐t‐ilsurlescarrièresdespersonnelsadministratifsetdesauxiliairespolitiquesavantetaprèsl'élection?Commentlesbudgetssontilsconstruits,négociésetmis

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en forme? Comment se négocie la mise en œuvre des politiques réputées nouvelles? Comment«l’alternance» est‐elle mobilisée vis‐à‐vis de l’administration de la collectivité conquise et dans lacompétitionpolitique?Comments’articulentlelocaletlenational?Commentleséluslocauxintègrent‐ilsladimensionnationale(partisane)?Finalementcesinterrogationsapparaissentincontournablespourquiconqueréfléchitaupouvoirlocal,àsesdynamiques,sesmodalitésdeconstitution,sesarticulationsavec le pouvoir central et ce quels que soit le terrain d’enquête et l’aire géographique étudiés. Lespropositionsdecommunication,empiriquementfondées,pourrontportersurtouttypedeterrain.Lesanalyses comparatives ou monographiques, en France, en Europe ou hors Union européenne, lestravaux quantitatifs ou qualitatifs conduits sur le temps court ou le temps long constitueraient uneopportunitéfécondepourremettresur lemétier lepostulatcentraldu jeudémocratiquedont le localconstitueunterraind’observationprivilégié.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

ALDRIN(P.)etal.(dir.),Lesmondesdelacommunicationpolitique,Rennes,PUR,2013.ARNAUD(L.),LEBART(C.),PASQUIER(R.), Idéologiesetactionpubliqueterritoriale.Lapolitiquechange‐t‐elle lespolitiques?,Rennes,PUR,2006.BUÉ(N.),DESAGE(F.),«Le«monderéel»descoalitions.L’étudedesalliancespartisanesdegouvernementà lacroiséedesméthodes»,Politix,n°88,pp.9‐37.DEMAILLARD (J.), «La conduite des politiques publiques à l’épreuve des temporalités électorales», Pôle Sud,vol.25n°2,2006,pp.39‐53.DESAGE(F.),GODARD(J.),«Désenchantement idéologiqueet réenchantementmythiquedespolitiques locales.Retour critique sur le rôle des idées dans l’action publique», Revue française de science politique, vol.55 n°4,pp.633‐661.EVRARD(A.),«PoliticalPartiesandPolicyChange:ExplainingtheImpactofFrenchandGermanGreensonEnergyPolicy»,JournalofComparativePolicyAnalysis,vol.14n°4,2012,pp.275‐291.FREYERMUTH(A.),«L’offremunicipaldesécurité:uneffetémergentdesluttesélectorales.Unecomparaisondesconfigurations lyonnaise, niçoise, rennaise et strasbourgeoise (1983‐2001), Revue internationale de politiquecomparée,vol.20,n°1,2013IRONDELLE(B.),LaréformedesarméesenFrance.Sociologiedeladécision,Paris,PressesdeSciencesPo,2011.KOEBEL(M.),Lepouvoirlocalouladémocratieimprobable,Bellecombe‐en‐Bauges,ÉditionsduCroquant,2006.LEHINGUE(P.),«Maisquiagagné?», InLagroye(J.),Lehingue(P.),Sawicki(F.),Mobilisationsélectorales.Lecasdesélectionsmunicipalesde2001,Paris,PUF,2005,pp.323‐358.MAZEAUD (A.), La fabrique de l’alternance. La démocratie participative dans la recomposition du territoirerégional (Poitou‐Charentes 2004‐2010), Thèsepour ledoctorat en sciencepolitique sous la directiondeBrigitteGaïti,UniversitédeLaRochelle,2010.NÉGRIER(E.),FAURE(A.),VANIER(M.),Lesmotsmagiquesdudébatpublic.Dictionnaire sarcastiqueà l’usageducitoyenlocalplanétaire,RapportPouvoirslocaux,2005.PARODI (J.‐L.), «Les élections «intermédiaires» du printemps 2004: entre structure et événement», Revuefrançaisedesciencepolitique,vol.54,2004/4,pp.533‐543.PETTERSSON‐LIDBOM (P.), «Do partiesmatter for economic outcomes? A regression‐discontinuity approach»,JournaloftheEuropeanEconomicAssociation,6(5),2008,pp.1037‐1056.SOLÉ‐OLLÉ(A.),VILADECANS‐MARSAL(E.),«DoPoliticalPartiesMatterforLocalLandUsePolicies?»,JournalofUrbanEconomics,78,2013,pp.42‐56.

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ST23/Remettrel’idéologiesurlemétier?Laplacedes«idées»danslaprofessionpolitique.

RafaëlCos

(CERAPS/UniversitéLille2)rafael.cos@univ‐lille2.fr

Anne‐CécileDouillet

(CERAPS/UniversitéLille2)anne‐cecile.douillet@univ‐lille2.fr

Laquestiondes«idées»ensciencepolitiqueapparaîtaujourd'hui soumiseàunparadoxe.D'uncôté,ellesembleavoirfaitlesfraisdutournantsociologiquequ’aconnul'analysedesorganisationspolitiques(Contamin,Heurtin,àparaître), lequela très largementmarginalisé l'étudedoctrinaledespartis.D'unautrecôté, lesdiscussionssurlerôledesidéessonttrèsprésentesdansl’analysedel’actionpublique,notammentdans lecadredesapprochescognitivesetdesdébatsautourde l’idéologiedespolitiqueslocales(Arnaudetal.,2006).Alorsque lesmanuelsdesciencepolitiqueévoquentdefaçonroutinièreune «fonction de production idéologique» des partis, la place des «idéologies» ou «visions dumonde»n'estainsiplusétudiéequ'auprismedel'actionpublique,sansquenesoitvraimentposéelaquestiondurôlespécifiquedespartisetdesélus–souventconsidérésaprioricommesecondairesdanslaproductiondel’actionpublique(Sawicki,2002).

CetteSTproposedès lorsderéfléchirà lamanièredont lesélitespolitiquestravaillentsuretavec les«idées», à la croisée d'assemblages symboliques (plus ou moins) sédimentés, de théories (plus oumoins) sophistiquées et de propositions d'action publique (plus ou moins) technicisées. Si leComparative Agendas Project, les travaux de l’école de Cambridge et la promotion d’une «histoiresocialedesidées»(Matonti,2013)ouencorelesréflexionssurlesthéoriesenmilieumilitant(Belorgeyetal.,2011)témoignentd’uncertainregaind’intérêtpourl’usagedesidéesenpolitique,lamiseenordrethéorique et les investigations empiriques sur le traitement des idées dans le champ politique fontencoredéfaut.Partant,ils’agiraitdesedemanderàquellesconditions–etdoncdansquellemesure–lesprofessionnelsdelapolitiquesontdesprofessionnelsdesidées.

Les contributions pourront d'une part s'intéresser au statut classique des partis politiques commepourvoyeursdevisionsdumondesocial.Afindemieuxsituer lespartisdans lechampdeproductionidéologique,ils'agirad'interrogerlaplaceoccupéeparlaproductionetlacirculationdesidées,théorieset idéologies, au sein de l'économie générale du travail partisan comme dans le cadre des activitéspratiques et quotidiennesdesprofessionnels de la politique.Onpourra ainsi restituer aussi finementquepossiblelaplaceconcrèteoccupéeparlesactivitésdeproductiondebienssymboliquesauseindespartis (motions de congrès, déclarations de principes, programmes électoraux etc.) – notamment àtraversunesociologiedesagendaspartisans.Àunniveauplusmicro,onpourras'intéresserauxuniversde représentation (références, lectures,etc.)des responsablesdepartiset lesconditions socialesquipeuventlesprédisposeràendosserleslogiquesd'actiondel'entrepreneurdecause.

Il s’agira d’autre part d’envisager la production de l’action publique comme une dimension à partentièredumétierpolitique (Douillet,Robert, 2007).Lescommunicationspourrontainsianalyserdansquellemesurelesidéesportéesparlesélusinterviennentdanslafabriquedel'actionpublique.Prendrecette question au sérieux suppose d’aller au‐delà de lamise en évidence de (non)corrélations entreattaches partisanes des élus au pouvoir et contenu de l’action publique, pour repérer dans quellemesure, sous quelle forme et selon quelles logiques les élus défendent des idées dans les arènes depolitiquespubliques.Ilfaudraégalements’interrogersurleurpoidsfaceauxautresacteursintervenantdanslafabriquedel’actionpublique(fonctionnaires,experts,conseillers,etc.).

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Les propositions s'attacheront à ne pas séparer les ambitions théoriques visant à stabiliser ce quepourraitêtreune«idéepolitique»de l'expositionminutieusedu terraind'analyse.L'attentionportéeaux propriétés sociales des agents, à la matérialité des idées ainsi qu'aux variations spatiales ettemporellesdeleursusagesseraparticulièrementappréciée.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

ArnaudL.,LeBartC.,PasquierR.(dir.),Idéologieetactionpubliqueterritoriale.Lapolitiquechange‐t‐elleencorelespolitiques?,Rennes,PUR,2006

BelorgeyN.etal.,«Théoriesenmilieumilitant»,Sociétéscontemporaines,n°81,avril2011

Contamin J.‐G., Heurtin J.‐P. (dir.),Que faire des idées en science politique?, Rennes, Presses Universitaires deRennes,àparaître

DouilletA.‐C.,RobertC.,«Laproductionde l’actionpubliquedans l’exercicedumétierpolitique»,Sciencesde lasociété,n°71,2007

MatontiF.,«Plaidoyerpourunehistoiresocialedesidéespolitiques»,Revued'histoiremoderneetcontemporaine,n°59‐4bis,2012

SawickiF.,«Dupartiàl’assembléerégionale.Itinéraired’unprofessionneldel’intermédiation»,inNayO.,SmithA.(dir.),Legouvernementducompromis,Paris,Economica,2002

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ST24/Ladémocratiedélibérativeenaction:forums,systèmes,médias

CharlesGirard

(UniversitéParisSorbonne)[email protected]

BernardManin(EHESS/NYU)

[email protected] section thématique entend engager une réflexion collective sur l’avenir de la démocratiedélibérative,enpartanttantdesperspectivesthéoriquesrécemmentouvertesquedeseffortsdemiseenœuvrepratiqueactuellementengagés.Apartirdelavastelittératureproduitesurlesujetensciencepolitiqueetenphilosophiepolitique(GirardetLeGoff,2010,Reber,2011,SintomeretTalpin2011),elleprendra pour fil directeur la question des lieux de la délibération publique. Où peut se loger ladélibérationdansdessociétésdemassemarquéesparundegréélevédecomplexitésociale,l’existenced’institutions représentatives, et la domination de médias de masse sur les structures de lacommunication publique? Comment identifier, distinguer et relier les forums formels ou informels,micro‐oumacro‐, exerçantunpouvoirdécisionnelouune influencediffuse, abritant la confrontationcontradictoire des discours politiques?Àquelles contraintes – épistémiquesoud’équité – doivent‐ilsêtresoumis,pourconcilierenmêmetempslesexigencesderationalitéetd’inclusionformuléesparcemodèlenormatif?Onconsidérera1)lesressourcesoffertesparl’approchesystémique,quipermetdepenserunedivisiondutravailentrelieuxinstitutionnels;2)lapossibilitéd’unedélibérationmédiatisée,qu’ellepasseparlesmédias de masse ou par les nouveaux médias; 3) les exigences normatives associées à des arènesdistinctes;et4)lesimplicationspourcesdifférentslieuxd’uneapprochedeladélibérationquifaitdroità la place qu’y tiennent les intérêts particuliers et les rapports de pouvoir. Cette section thématiqueréuniraainsidescommunicationsenfrançaisetenanglaisconsidérantlesdéveloppementsrécentsetàvenirdelathéoriedélibérative,ets’inscrivantdansunouplusieursdesaxessuivants.

1. ApprochessystémiquesdeladélibérationConcevoirlesinstitutionsd’unedémocratiesousformede«systèmes»opérantunedivisiondutravailentre les lieux de l’action politique doit permettre, selon divers auteurs (Dryzek, 2010, Parkinson etMansbridge,2012),derendreplusopératoire leparadigmedélibératif.Commentconcevoir,évalueretassurer la complémentarité fonctionnelle entre des «régions» du système assurant des tâchesreprésentatives, reposant sur la négociation ou sur la délibération, voire incarnant des contraintesd’inclusionetderationalité?

2. ApprochesmédiatiquesdeladélibérationSiladélibérationalongtempsétéconçuesouslaformed’uneconversationrégléeenface‐à‐faceauseind’un petit groupe, ce cadrage interdit de concevoir la régulation délibérative de la communicationmédiatisée,quiconstituepourtantunepartessentielledelacommunicationpubliquedansdesrégimesdemasse.Ladélibérationpeut‐elleêtremédiatisée,commedecertainescontributionsl’ontrécemmentsuggéré(ManinetLev‐On,2006;Rousiley,2012),enconsidéranttantlesmédiasdemassetraditionnelsquelesnouveauxmédias?

3. ApprochesépistémiquesdeladélibérationLa tension souvent notée entre impératif de rationalité et impératif d’inclusion prend des formesdistinctes selon les contextes où elle est à l’œuvre (Estlund, 2011). Comment concevoir lesmodalités

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changeantes de leur articulation? L’ambition épistémique de la démocratie délibérative peut‐ellejustifierdescontraintessurlaparticipationdescitoyenssanssaperenmêmetempssaviséeégalitaire?

4. ApprochesconflictuellesdeladélibérationL’oppositionsimplisteentreuneperspectivedélibérative supposéenourrirdesambitions iréniquesetuneperspectiveagonistiquesupposéeétrangèreàtoutdialogueaété largementremiseencausecesdernièresannéespardenombreuxtravaux(Mansbridgeetal.,2010;Fung,2011;Bächtiger,2011).Maisdèslorsqu’onreconnaîtlaplacequ’occupel’intérêtparticulierdanslesdébatsréglésparl’invocationdenormesimpersonnelles,etqu’ons’efforcedesaisir lerôlequejouelepouvoirdanstoutaffrontementdiscursif,commentredéfinirlesconditionsetleslieuxdeladélibération?

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BÄCHTIGER,A.,2011,«ContestatoryDeliberation»,PaperpresentedattheEpistemicDemocracyConference,YaleUniversity,22/10/2011,enligne:http://www.uio.no/english/research/interfaculty‐research‐areas/democracy/news‐and‐events/events/seminars/2011/papers‐yale‐2011/Yale‐Bachtiger.pdf

DRYZEKJ.2010,FoundationsandFrontiersofDelibrativeGovernance,Oxford,OxfordUniversityPress.ESTLUNDD.2011,L’autoritédeladémocratie.Uneperspectivephilosophique,Paris,Hermann.FUNGA.,2011,«Délibéreravantlarévolution.Versuneéthiquedeladémocratiedélibérativedansunmondeinjuste»,Participations,1,2011/1,p.311‐334.

GIRARDC.,LEGOFFA.(dir.),2010,LaDémocratiedélibérative.Anthologiedetextesfondamentaux,Paris,Hermann.MANINB.,2006,«Internet:lamaininvisibledeladélibération»,(encollaborationavecAziLev‐On),Esprit,p.195‐212.

MANSBRIDGE,J.,etal.,2010,“Laplacedel’intérêtparticulieretlerôledupouvoirdansladémocratiedeliberative”,Raisonspolitique,42(1),p.47‐82.

PARKINSONJ.,MANSBRIDGEJ.(dir),2012,DeliberativeSystems.DeliberativeDemocracyattheLargeScale,Cambridge,CambridgeUniversityPress.

REBERB.(dir.),2011,«Vertusetlimitesdeladémocratiedélibérative»,Archivesdephilosophie,74(2).ROUSILEYC.M.M.,2012,Deliberation,theMediaandPoliticalTalk,NewYork,HamptonPress.SINTOMERY.,TALPINJ.(dir.),2011,«Démocratiedélibérative»,Raisonspolitiques,42.

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ST25/Nouvellesapprochesdeladécisioncollective

StéphanieNovak(HertieSchoolofGovernance,Berlin)

[email protected]

PhilippeUrfalino(EHESS,CESPRA)[email protected]

Venusdedifférentshorizons,denouvellesapprochesdesdécisionscollectivesontémergédepuisunedizaine années. La décision collective est ici entendue comme 1) un choix fait collectivement parl’ensemble desmembres d’un groupedélimité et 2) qui s’impose à ce groupe voire à la totalité desmembresd’unensemblesocialpluslargequecegroupereprésente.SedistinguantdelaThéorieduChoixSocialmarquéeparl’exigencedeformalisationmathématique,lesnouvelles approches de la décision collective ont pour première ambition de rendre compte deprocessusdedécisionréelsparlebiaisd’étudesdecasoudel’analysesecondairedetravauxempiriquesissus de toutes les sciences sociales. A côté du vote, elles s’intéressent à d’autres règles de décisiontelles que l’acclamation (Schwartzberg, 2010)ou le consensus (Urfalino 2014a) et surtout intègrent àl’investigation toutes les composantes des situations de décision collective : la sélection et lescaractéristiquesdesparticipants, ladélibération, lesdegrésdepublicitéoudesecret, lacombinatoiredesrèglesécritesetnonécrites,lesformesdel’expressiondesavis,etc(Elster,2013).Enfin,l’ambitionthéoriqueetgénéralisatricenepasseplusparlaformalisationmaisparl’identificationdemécanismes,despropriétésetdesvaleursattachéesàdifférentspratiques.Deconcertavecl’histoireoulasociologiehistorique des pratiques de vote (Garrigou, 1988 ; Déloye et Ihl, 2008 ; Christin 2014), ces approchesrenouvellent l’examen des propriétés, des conditions d’acceptation et de justification des règles dedécision(Novak,Elster,2014;Schwartzberg,2013,Urfalino,2014b).Comme leur objet, ces approches ont une vocation transversale. Elles peuvent être utilisées pourl’étuded’unegamme très largedephénomènes sociaux et politiques: l’étudedes comités d’experts(Krick, 2013), des parlements (Viktorovitch, 2013 ; DeGalembert, Rozenberg, Vigour, 2013), des coursjudiciaires et constitutionnelles (Pasquino, 2007), des assemblées et comités au sein des partispolitiques (Nullmeier, Pritzlaff, 2009) commedesmouvements sociaux (Della Porta, Rucht, 2013), oudesprocéduresdedécisiondesorganisationsinternationales(Novak2011).Lasectionthématiquequenousproposonsaurapourbut:1)de faireunpremierbilande l’émergencedecesnouvellesapproches,de leurs résultatsetde leurscontributionàlasciencepolitique;2)defavoriserlarencontreentreleschercheursconfirmés,lesdoctorantsetlespost‐docsquiparleursobjetsderecherchepeuventtirerprofitdecesapproches;3)d’encouragerl’enrichissementréciproquedesétudesdecasetdesréflexionsplustransversales.Les communicationspourrontavoirpourobjetdesétudesde cas; des concepts,desmécanismesoudesmodes de décision spécifiques; ou enfin des réflexions sur l’apport de ces approches à d’autresbranchesdelasciencepolitique.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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RéférencesbibliographiquesChristinO.,2014,VoxPopuli.Unehistoireduvoteavantlesuffrageuniversel,Seuil.

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GalembertdeC.,RozenbergO.,VigourC.,2013,(ed.)Faireparlerleparlement,L.G.D.J..

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Nullmeier,F.,Pritzlaff,T.,2009,Theimplicitnormativityofpoliticalpractices.Analyzingthedynamicsandpowerrelationsofcommitteedecision‐making,CriticalPolicyStudies,3–4,p.357–374.

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UrfalinoPh.,2014a,(ed),«Décideràlamajorité.Pourquoi?»,RaisonsPolitiques,n°53.

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ST26/Démocratiesanscroissance:théories,institutionsetpratiques

MathildeSzuba(Cetcopra,Paris1)

mathilde.szuba@sciencespo‐lille.eu

AndrewDobson(Create,KeeleUniversity,Royaume‐Uni)

[email protected]

Cette Section thématique (ST) vise à relayer, dans le champ de la science politique, lesinterrogationssoulevéespar lerécentregaindestravauxmenésenéconomiesur lethèmedel’après‐croissance.Diversouvragesrécentscommeceluide l’économistebritanniqueTimJackson(Prospéritésanscroissance,2010),ouceuxenFrancedeJeanGadrey(Adieuàlacroissance,2011)etDominiqueMéda(LaMystiquedelacroissance,2013),onttémoignédel’actualitédecetteréflexionscientifiquedepuislacriseéconomiquemondialede2008d’unepart,etd’autrepartde l’assèchementdesperspectivesdeconciliation entre impératifs environnementaux et économiques jusqu’alors promises par ledéveloppementdurable.

Sileséconomistes–etnotammentceuxissusducourantdel’économieécologique–sepenchentsur ce que pourrait être un modèle macro‐économique post‐croissance, ils soulèvent par la mêmeoccasiondenombreusesquestionsquantauxorganisationssociopolitiquesquipourraientoudevraientaccompagner ce modèle. Historiquement, les démocraties modernes se sont affirmées dans uncontextededisponibilitéénergétiqueetdecroissanceéconomiquequilesaimplicitementstructurées(Mitchell,2013),enconsolidant leurprojetdémocratiquededéveloppement(Rist,2013)etdeprogrès(Gras, 2003). L’hypothèse d’un assèchement de la croissance, voire d’une forme de décroissance,interpelledonc fortement la communautédeschercheursensociologieeten sciencepolitiques:queseraitune«démocratiesanscroissance»?Cen’estpasseulementl’imaginairedémocratiquequiesticiinterrogé, mais aussi l’organisation effective des systèmes démocratiques – dans la mesure où cessystèmesnepeuventêtreréduitsàdesimplesnormesprocéduralesdéclinablesàl’identiquedanstoutcontextegéographique,historiqueouéconomique.

Pourabordercollectivementcettehypothèsede«démocratiessanscroissance»,cetteSTproposedes’ancrerdansuneapprochedethéoriepolitiqueenvironnementale(greenpoliticaltheory).Maiscecadrage n’étant pas exclusif, les contributions issues d’autres courants disciplinaires seront aussi lesbienvenues:sociologiedel’actionpublique,sociologiedesmobilisations,histoiredesidées,économiepolitique,philosophiepolitique,etc.Ils’agit,eneffet,d’initierundialoguescientifiquesurunobjetnonstabilisé,àlacroiséedeplusieursdisciplines,etreprésentantuncertaindéfiméthodologique.CetteSTencouragedonclescontributionsouvertesàl’interdisciplinarité,enfrançaisouenanglais.

LescontributionsparticulièrementattenduespourcetteSTs’articulentautourde troisaxes,nonexhaustifs:

1) Théories démocratiques post‐croissance. La théorie politique environnementale a fait de laquestiondeslimitesàlacroissanceunaxestructurantdesesanalysesdepuislesannées1990.L’hypothèse initiale selon laquelle les démocraties modernes seraient essentiellementinconciliablesavecunarrêtdelacroissance(OphulsetBoyan,1992)adepuisétérelativiséeparplusieurstravauxsurladélibérationenvironnementale, lacitoyennetéécologiqueoulajusticeécologique. Il n’en reste pas moins des tensions récurrentes entre le procéduralismedémocratiqued’unepart,et leconséquentialismeécologiqued’autrepart(Goodin,1992).Lescontributions pourront proposer des éléments d’explications et de clarifications théoriquespour identifier les chantiers conceptuels participant à cette conciliation. La question destemporalitéspolitiquesferal’objetd’uneattentionparticulière.

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2) Institutions démocratiques post‐croissance. En suivant l’hypothèse que les problèmesécologiques présentaient des caractéristiques inédites que les institutionsmodernes ne sontpas spontanément disposées à saisir (globalité, irréversibilité, inertie, invisibilité, etc.), despropositions institutionnelles sophistiquées ont été émises dans le champ de la philosophiepolitiquepourécologiserlesdémocraties(BourgetWhiteside,2010).D’autrestravauxsesontplutôtconcentréssurdesdispositifsparticipantàl’inventiond’uneactionpubliqueensituationdecontractionmatérielle,autourparexempledelanotionderationnement(Szuba,2013).Lescontributions pourront donc étudier les modalités de conciliation des institutionsdémocratiques, au sens large, avec les contraintespolitiqueset socialesqu’engendrerait uneéconomiepost‐croissance.

3) Pratiques démocratiques post‐croissance. L’enjeu des démocraties sans croissance a enfin desimplicationsentermesdepratiquesdémocratiques,posant laquestionde lacontinuitéentreconditionssocialesetengagementspolitiques.Lescontributeurssontdoncinvitésàanalyserlaplace de l’après‐croissance dans les mobilisations politiques contemporaines, écologistes ouautres.Uneattentionparticulièreseraaccordéeauxétudesdeterrain,etàcellesancrantleuranalysedansuneapprocheterritorialedespolitiquesdel’après‐croissance.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographieindicativeBourg(Dominique)etKerryWhiteside,Versunedémocratieécologique.Lecitoyen,lesavantetle

politique,Paris,Seuil,2010.Goodin(Robert),GreenPoliticalTheory,Cambridge,PolityPress,1992.Gras(Alain),Fragilitédelapuissance.Selibérerdel’emprisetechnologique,Paris,Fayard,2003.Mitchell(Timothy),CarbonDemocracy.Lepouvoirpolitiqueàl’èredupétrole,Paris,LaDécouverte,2013

(2011pourla1èreéd.).Ophuls(William)andA.StephenBoyan,Jr.,EcologyandthePoliticsofScarcityRevisited:theUnravelling

oftheAmericanDream,NewYork,W.H.Freeman,1992.Rist(Gilbert),LeDéveloppement.Histoired’unecroyanceoccidentale,Paris,PressesdeSciencesPo,2013

(1997pourla1èreéd.).Szuba(Mathilde),«Régimesdejusticeénergétique»,inAgnèsSinaï(dir.),Penserladécroissance.

Politiquesdel’Anthropocène,Paris,PressesdeSciencesPo,2013,p.119‐138.

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ST27/Relationsinterinstitutionnellesetordrepolitique

DelphineDulong(UniversitéParis1Panthéon‐Sorbonne/CESSP)

[email protected]

BernardVoutat(UniversitédeLausanne/CRAPUL)

bernard.voutat@unil.chPartantduconstatquelesinstitutionspolitiquessontleplussouventappréhendéesdemanièreisolée,cette session thématique vise à réunir des analyses empiriquement fondéesportant sur les relationsentre les institutionspolitiques, judiciaireset administrativesdesEtatsdedémocratie libéraleauplanhorizontal ; et sur un plan vertical, entre le "niveau" national (ou fédéral) et infranational (région,canton, etc.) ou encore supranational. L’ambition est ici de contribuer à la production d’un savoirproprementpolitistesurlefonctionnementdesrégimespolitiques,éloignédetoutevisionformelleoufonctionnelle,enconsidérantquelesinstitutionsquilescomposent(Parlement,Gouvernement,Courssuprêmes, etc.) sont des univers à la fois différenciés, interdépendants et poreux dont les échangescontribuentàfaçonneretobjectiverl’ordrepolitique.Deuxniveauxd’analysesonticiretenuspourl’analysedesrelationsinterinstitutionnelles:1/Lepremierniveauestceluideleurscénarisation.Quecesoitaumomentdeleurcodificationjuridiqueouà l’occasiondecertains rituels, les rapportsentre les institutions sont régulièrementmisen scèneselondesmodalités(séancesdesquestionsaugouvernement,messagesprésidentiels,etc.)quitoutàla fois lesmettenten relation lesunesavec lesautreset réinstaurent les frontières internesà l’ordrepolitique.Danscetyped’échangespublicsordinairesoùlafaçadeinstitutionnelleestenjeu,etpeut‐êtreplusencoredansdesconjoncturesdecrise institutionnelleoùsemanifestentnotammentdesconflitsde compétence, les institutions se donnent à voir comme des univers différenciés, dotés d’unefonctionnalitépropre,autonomespar les intérêtsquis’yexprimentet lesconduitesattenduesquis’ymanifestent.Cepremierniveaud’analyseconçoitainsil’ordreinstitutionnelenactescommeespacederelations,autraversdujeudesacteursquil’incarnent,maisaussideceuxquilemettentenformeoulecommentent(journalistes,juristes,politologues).Ilpermetnotammentdesaisirlesroutinesordinairesde consolidation des relations entre institutions, mais aussilesconjonctures critiques au coursdesquelleslesfrontièressontremisesenquestion,sefragilisentetpeuventsedéplacer.Onpourraicirevenir sur la question du droit, de la codification et des usages du répertoire juridique dans lesprocessus de mise en forme, de stabilisation et de juridicisation des pratiques et représentationsrelevantdeséchangesinterinstitutionnels.Maisonpourraégalements’interrogersurlesspécificitésdutravaildecommunications’agissantdesinstitutionspolitiques.2/ Les frontières entre les institutions politiques sont cependant bien plus poreuses que ce qu’endonnentàvoircepremierniveaud’analyse.D’unepart,lesinstitutionspolitiquess’inscriventdansdeschaînes d’interdépendance qui limitent leur autonomie et les obligent à coopérer quotidiennemententre elles. La question des échanges interinstitutionnels peut donc aussi être abordée à partird’acteurs et d’arènes moins visibles, parce que souvent situés aux marges des institutions ou àl’intersection de différents univers institutionnels dont ils ont pour fonction de coordonner l’action(administrateurs des assemblées, directeurs de cabinet, experts et consultants, légistes d’Etat,Secrétariat général du gouvernement, procédures dites de «navettes», commissionsextraparlementaires, etc.). On pourra ainsi s’interroger aussi bien sur leurs pratiques que sur leurscaractéristiques–lesressourcesmobilisées,savoir‐faireetsavoir‐êtrequecetypedepositionsuppose–et sur ce qui se joue dans ces espaces de transactions entre institutions politiques, soit sur un planhorizontal(relationsentreleschambres,entrelesministèresoudépartements,entrelegouvernement

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et leparlement,etc.),soitsurunplanvertical (relationsavec les institutions infraousupraétatiques).Cettedimensionmoinsimmédiatementvisibledesrelationsinterinstitutionnellespeutd’autrepartêtreabordée sous l’angle de la circulation des hommes et des idées en raison du cursus honorum descarrièrespolitiquesouencoredelaforteproportiond’éluscumulantplusieursmandats.Ils’agiraalorsde tester l’hypothèse selon laquelle les acteurs qui passent régulièrement d’un univers à un autre,successivement ou simultanément, peuvent procéder à des transferts de pratiques, de catégoriesd’action et autres manières de faire, qui contribuent à la fois à fluidifier les relationsinterinstitutionnellesauseindel’ordrepolitiqueetàenrenforcerl’autonomie.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST28/Ethnographierlesinstitutions:unimpératifempirique?

Jean‐MichelEymeri‐Douzans(SciencesPoToulouse–LaSSP)

jean‐michel.eymeri‐douzans@sciencespo‐toulouse.fr

GildasTanguy(SciencesPoToulouse–LaSSP)

gildas.tanguy@sciencespo‐toulouse.fr

L’anthropologiedesinstitutions[Abélès,1995,p.65‐85]–entenduiciausenslargeduterme–

a fait l’objet de multiples travaux depuis ce que l’on a coutume d’appeler la révolutionmalinowskienne: l’État et ses administrations [Joseph, 1988; Dodier, 1989; Montjardet, 1989;Dubois, 1999;Weller, 1999; Eymeri‐Douzans, 2001; Latour, 2002; Cartier, 2003; Siblot; 2006;Spire,2008;Blundo&Lemeur,2009;Belorgey,2010&2011] lespartispolitiques [Bizeul,2003;Pourcher, 2004; Lefebvre, 2005;Avanza, 2007;Mischi, 2009], les syndicats [Béroud, 2005], lesinstitutions politiques [Abélès, 1992 & 2000], les mondes associatifs [Broqua & Fillieule, 2001;Hamidi, 2010], les organisations internationales [Ambrosetti, 2009; Critique internationale (54),2012]ontfait l’objetd’immersionsplusoumoinsprolongéesàpartirdesoutilsetdesméthodesgénéralementmobiliséspar l’ethnographe(observationparticipante,entretienbiographique…).Tropraresdemeurentencorecependantlesmomentsréflexifsaucoursdesquelsleschercheurss’interrogent sur «l’artmagiquede l’ethnographe»dontparlaitMalinowski dans lespremièrespagesdesArgonautesduPacifiqueoccidental[1989(1922),p.63].Desentreprisesrécentes[Fassin&Bensa,2008;Schatz,2009]ontentreprisde«sortirlesépreuvesethnographiquesdestiroirs»[Ibid.,p. 14]pourmieux les interroger.Cettesectionvoudraitprolongercesdiscussionsàpartird’unefocale–celledesinstitutions–etd’unequestion:unesociologiedel’institution[Lagroye&Offerlé,2010]peut‐ellefinalementsepasserd’unedémarcheethnographique?Ilnes’agitpasici–onl’auraaisémentcompris–d’exclureaprioritouteautreformedeméthodesmaisdepostulerunedéfinitionextensivedurapportàl’ethnographie.Lesréflexionsetlesattentionsportéesauxexpériencesethnographiques se sont surtoutmontrées attentives auxdispositifs d’enquêteet,plus largement,à«l’atelierdupolitiste» [Favre,Fillieule&Jobard,2007]oude l’anthropologue(accès au terrain, relations avec les enquêtés, engagement et distanciation, anonymat,confidentialité…)sanstoujourss’attarderouquestionnerl’impératifethnographiquequisemblepourtantunpointdepassageobligé pourqui veutentreprendreune sociologiedes institutions.Saisir ou se saisir [d’]une institution implique de multiplier les points de vue et les sitesd’observation.À lamanièredeCliffordGeertz, il s’agiraitde se frayeruncheminversunethickdescription capable de rendre compte des épaisseurs historiques, organisationnelles etconfigurationnellesdes institutions.Pour ledireautrement, l’ethnographiedes institutionsn’estpas tant envisagée commeuneorientationméthodologique que commeun impératif empiriquequi impliqueraitunengagementtotal(i.e.diversifiéetmêlantles jeuxd’échelles)dusociologue.Tel est le postulat que cette section thématique souhaiterait discuter à partir de situationsd’enquêtes en cours ou achevées. Il s’agira de porter l’attention sur les contours des usagesethnographiques (et non uniquement des méthodes et des outils) à travers une série dequestions: que signifie ethnographier des institutions? Quelles formes l’engagementethnographique peut‐il prendre? L’ethnographie d’une institution définit‐elle davantage unrapportsituéàlarechercheensciencessocialesqu’unchoixméthodologiqueparmid’autres?

Cette section transdisciplinaire, qui invite des chercheurs travaillant sur des contextes

différents,sollicitenotammentdescontributionsautourdesdeuxaxessuivants:

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1) lepremiervoudraitrevenirsurenjeuxépistémologiquesd’une«ethnographiedel’Étatet

desesadministrations».Si,danslesillagedelastreet‐levelbureaucracy[Blau,1972(1962);Lipsky, 1980; Stack, 1997; Watkins‐Hayes, 2009 & 2011], les ethnographies ont permisincontestablementdesaisirl’Étatdanssonquotidienonpeutnéanmoinsrepérercertainsanglesmorts.Lessommetsdel’État,encoreétépeuethnographiés,sontdeceux‐là.SilescoauteursduprésentprojetdeSTsesont–avecd’autres–[Eymeri‐Douzans,1999,2001,2002&2013;Tanguy,2009&2013;Laurens,2009;Pénissat,2009]inscritsenpartiedanscettedémarche,ilresteencorebeaucoupàfairepoursystématisercetypedeposturederecherche.Ainsi,lesmondesdelahautefonctionpubliqueeuropéenne[Georgakakis,DeLassalle, 2007; Georgakakis, 2012] sont davantage étudiés à partir d’entréesméthodologiques ciblées (entretiens semi‐directifs, prosopographie) qu’au traversd’approchesmulti‐situéestellesquenouslesrevendiquonsdanscetteST.Parailleurs,despans de la haute fonction publique en France (Cour des comptes, Cour de cassation,Banque de France, Caisse des dépôts et consignations…), des organisationsinternationales telles que le FMI, la FAO ou le BIT demeurent encore aujourd’hui desinstitutionsàinvestirempiriquement.Enfin,touteunepartiedessommetsdel’«Étatenaction»(ministères,autoritésadministrativesindépendantes,Commissioneuropéenne…)restent– làaussi –encoreà l’écart d’entréesethnographiques soutenues.Cette focalesur les sommets de l’État ne doit pas cependant être considérée comme une entréeunique. Des propositions qui reposeraient sur d’autres lieux et sites (administrationsintermédiairesparexemple)sontaussilesbienvenues.

2) le second voudrait faire dialoguer des travaux qui privilégient une ethnographie – telle

quenouslapostulonsici–desinstitutionspolitiques(sommetsetdirectionsdespartisetdes centrales syndicales notamment) et «intermédiaires de l’action publique» [Nay &Smith, 2002]. Il s’agirait ici d’interroger tout un ensemble d’acteurs (groupes d’expertslabellisés,thinktanks,groupesd’intérêt…)qui interviennentauxfrontièresetàlalisièredel’Étatetpluslargementdanslesprocessusdeconstructiondel’actionpublique.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Lescommunicationsécritesdevrontêtreremisesàl’avanceetserontdiscutées.Lespropositions(uneàdeuxpagesindiquantuntitre,laproblématiquegénéraleduproposetleterrainavecunecourtenoticebiographique)sontàenvoyerauxdeuxresponsablesscientifiquesdelaST.

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ST29/Pourunethéoriepolitiqueappliquéeàl’intégrationeuropéenne.Étatdeslieuxd’unchampderechercheenconstruction

CarloInvernizziAccetti

(CentredeThéoriePolitique,UniversitélibredeBruxelles)[email protected]

JaniePélabay

(CentrederecherchespolitiquesdeSciencesPo(CEVIPOF),Sciences‐Po)[email protected]

Quelssontlesrapportsentrelathéoriepolitiqueentantquedisciplineacadémiqueetleprocessusdel’intégrationeuropéenne?Dequoiestfaiteunethéoriepolitiquedel’Unioneuropéenne(UE),visantàencadrer conceptuellement ses institutions, acteurs et pratiques et/ou à problématiser l’intégrationpolitiquede l’Europe?Et, inversement,quelssont leseffetsde l’intégrationeuropéennesur lechampdelathéoriepolitiquecontemporaine,sursesméthodesetsesproductionsainsiquesurlescatégoriesdepenséeaveclesquellestravaillentlesthéoriciensdupolitique?LaprésenteSTproposed’explorercesquestionssousdeuxanglescomplémentaires:d’unepart,cequeleprocessusdel’intégrationeuropéennefaitàlathéoriepolitique(premièresession)et,d’autrepart,cequelathéoriepolitiquefaitàl’intégrationeuropéenne(deuxièmesession).D’un côté, on peut constater que le processus de l’intégration européenne a lui‐même suscité unréexamenetuneréélaborationdeplusieursconceptscentrauxdelapenséepolitique,notammentceuxde«souveraineté»etd’«État»,de«démocratie»,de«citoyenneté»etmêmede«légitimité»oude«communautépolitique».Onaalorsvusedévelopperdes innovationsthéoriques,parexemplecellede«demoi‐cracy»,ainsiqu’uneéclosiondeconceptsen«post‐»,avec–aucentredesdébats–lafiguredel’État‐nationquis’esttrouvéesoitdéstabilisée,soitréaffirmée.Aussiimporte‐t‐ild’analyserlavariétédes réponses théoriques au fait de l’intégration européenne, leur pertinence pour penser l’UE et endébattre, les transformations et crises qu’elles diagnostiquent, leur potentielle portée pratique, ycomprisauregardd’autrescasoucontextesderéférence.De l’autre côté, la question de savoir ce que la théorie politique fait au processus de l’intégrationeuropéenne conduit à réfléchir aux apports de cette discipline à l’auto‐compréhension de l’UE, d’unpointde vue tantdescriptif quenormatif. Ici, seposed’abord laquestiondite «ontologique», ayanttraità cequ’est l’UEen tantqu’objetpolitique.Ni lesdésignations («fédération», «réseaude traitésinter‐gouvernementaux, «poly‐centric polity with a multilevel regime», etc.) ni les «ismes»(intergouvernementalisme, néo‐fonctionnalisme, constructivisme mais aussi libéralisme politique,communitarianism, néo‐républicanisme ou cosmopolitisme) nemanquent, qui invitent à examiner les«modèles» pour thématiser ce qu’est le principe d’intégration, la forme ou le régime politique del’Union.À l’évidence,cesquestionssont inséparablesdeprisesdepositionthéoriquessurceque l’UEdevraitêtreoudevenir,c’est‐à‐diresur lesvoiesnonseulementpossiblesmaisaussisouhaitablespourune intégration politique de l’Europe. Sur ce versant théorico‐normatif, les débats se centrent sur laquestion du «déficit démocratique» et des moyens adéquats pour le combler, aux côtés d’autresquestions plus spécifiques, relatives aux «fins», à la fois les finalités et les frontières, idéales ouconcrètes, du projet européen, ou portant encore sur l’«identité politique» de l’UE et ses«commonalities»,enlienaveclaquestiondupluralismeetdurapportàl’Autre.Pour finir, réfléchirauxpointsdecontactentre théoriepolitiqueet intégrationeuropéenneengageàposerdesquestionsd’ordreméthodologiqueoùse jouentànouveaux frais les lienscomplexesentre

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théorie et pratique. Si l’intégration européenne est un processus «sui generis», sans précédent,s’autorisantd’unprojetpolitiqueenperpétuelleconstruction,parprincipeindéfini,quelssontlesgainset les limites des «modèles» et des «théorisations» censés s’y appliquer? Comment d’ailleurs seconçoitunetelle«application»?Comme on peut le voir, l’éventail des communications susceptibles de traiter ces questions est trèslarge. La raison en est que la vocationde cette ST est deprocéder à une sorte d’état des lieuxd’unchampde recherche–celuid’une théoriepolitiqueappliquéeà l’intégrationeuropéenne–quiestenpleineconstruction. Il s’agiradoncautantde faire lepointsurcequiexistedéjà,quededégagerdespistesderecherche.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST30/«Penserl’actionpublique»encontexteafricain

ClothildeHugon(SciencesPoBordeaux,LesAfriquesdansleMonde)

[email protected]

OlivierProvini(UniversitédePauetdesPaysdel’Adour,LesAfriquesdansleMonde)

[email protected]ées1990,denombreusesrecherchesontétéeffectuéessurlespolitiquespubliquesenAfrique.Quecesoit lesanalysessurlagestiondesdéchetsdanslesvillesafricaines, l’accèsàl’école et aux systèmes de santé, ou encore la gestion du système foncier en zone urbaine etrurale,cesétudesparticipentà la formationd’uncorpusscientifiquequ’ilconvientd’interroger.Les chercheurs sont confrontés à un renouveau des configurations politiques et de l’actionpubliquedansdescontextesetdesstratégies«d’extraversion».Avecl’émergencedenouveauxacteurs (entrepreneurs privés, religieux, courtiers administratifs, médiateurs, etc.) et lapermanenced’anciens(organisationsinternationalesetbilatérales,bailleursdefonds,servicesetadministrationsétatiques,etc.),nousrencontronsdenouveauxespacesdecompromisoùprendformeets’orientel’actionpubliqueenAfrique.Les chercheurs qui étudient l’action publique en terrain africain ont souvent tendance à fairecirculer des concepts issus du «Nord» pour repenser l’Etat en Afrique et les sociologies desorganisations, desmobilisations et de l’administration. Que pouvons nous comprendre de nosterrainspourenfairedesconcepts«métissés»,«africanisés»?Quelleestlapertinencedefairevoyageretcirculerdesconceptsdu«Nord»ànosterrainsenAfrique?L’ambition de cette section thématique consiste à réunir des chercheurs travaillant sur desproblématiques d’action publique en Afrique, de façon à inciter et à discuter cet appareilthéorique mais aussi à confronter nos données empiriques. Une analyse en terme d’actionpublique en Afrique considère l’Etat comme un acteur parmi de nombreux autres dans laconstruction collective de programmes de politiques publiques. Cette approche estparticulièrement pertinente dans un contexte d’aide internationale où l’on observe desconfigurations éclatées, c’est à dire marquées par une multitude de projets dans différentssecteursconcernésàprioripeurégulésparunacteurétatiqueauxfaiblescapacités.Cesanalysesmulti‐acteursetniveauxdel’actionpubliquepermettentdeconsidérerlamargedemanœuvredel’Etatvis‐à‐visdesautresacteurs,notammentinternationaux.Celanesignifiepaspourautantuneabsenceouunretraitdel’Etatmaisbienquecetteactionpubliqueeststructuréepardesespacesdenégociationsentredesacteursmultiples.A traversuneapproche comparéeentredifférents secteurs (santé, éducation, foncier, énergie,ressources,environnement,économie,etc.)etpays, l’objectifestdeconfronter lesconceptsetétudes pour déterminer certaines hypothèses de recherche et définir des cadresméthodologiques. Cette section thématique est ouverte à l’ensemble des analyses d’actionpublique sectorielles sur le continent qui permettront de développer différents aspects derechercheetdediscussion.Nousenavonsidentifiéscinq:

i) l’articulation entre les sociologies de l’Etat et de l’action publique pour étudier l’actionpubliqueàtravers lamatricedel’EtatenAfrique,et inversement,comprendrecomment

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l’action publique est une grille de lecture heuristique pour appréhender l’Etat. Pourreformuler, nousdiscuterons la lecturede l’actionpubliquepar une sociologie de l’Etat(politicsmakepolicies)etde l’Etatparunesociologiede l’actionpublique (policiesmakepolitics).

ii) la sociologie des acteurs mutlipositionnés pour décrire la gouvernance hybrideens’intéressantàlafoisàlaplacedel’EtatenAfrique,maiségalementauxinteractionsentreune myriade d’acteurs (locaux, nationaux, régionaux, internationaux, publics et privés)positionnésauseindedifférentsespacesetniveauxdelafabriqueetdemiseenœuvredel’actionpublique.

iii) la sociologie de «l’Etat en action» pour analyser, dans une démarche plus

anthropologique, le fonctionnementmême de l’Etat c’est‐à‐dire une approche où l’Etatest au travail, qui fait et met en forme. Ce quotidien de l’Etat permet de repérer etdécrypter les lieux concrets de rencontre entre les services étatiques (déconcentrés etdécentralisés) et leurs usagers mais également de saisir les espaces où l'Etat estconcurrencé et court‐circuité, dans son intervention quotidienne, par les bureaucratiesparallèles.

iv) lestransfertsdepolitiquespubliquespours’interrogersurlacirculationdescontenusde

politique publique comme aux instruments organisationnels de mise en œuvre d’unepolitique. Les capacités financières, administratives et institutionnelles des Etats enAfrique interrogent les processus de diffusion et de greffe des agendas et desprescriptionsdesorganisationsetbailleursinternationaux.

v) l’articulation entre les sociologies de l’action publique et de l’action collective pour

s’intéresser au poids des contestations et des (dé)mobilisations dans les processus denégociations de l’action publique dans des contextes de régimes hybrides ou sous«contraintes».

Cescinqthématiquesnesontpasexhaustivesettoutprojetliéàcesproblématiquesseraétudiéattentivement.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographieBayartJ.‐F.(1999),«L’Afriquedanslemonde:unehistoired’extraversion»,Critiqueinternationale,n°5,p.97‐120.Bierschenk T. et Olivier de Sardan J.‐P. (Ed.) (2014), States at work. Dynamics of African bureaucracies,Leiden/Boston,Brill.BlundoG.(2011),«Uneadministrationàdeuxvitesses.Projetsdedéveloppementetconstructiondel’EtatauSahel»,Cahiersd’étudesafricaines,vol.2‐3,n°202‐203,p.427‐452.DarbonD.(2004),«Peut‐onrelirelepolitiqueenAfriquesvialespolitiquespubliques?»,dansA.TriulzietC.Ercolessi(Ed.),State,Power,andNewPoliticalActorsinPostcolonialAfrica,Milan,FondazioneGiangiacomoFeltrinelliMilano,p.175‐199.Dolowitz D. et Marsh D. (2000), «Learning from Abroad: The Role of Policy Transfer in ContemporaryPolicy‐Making»,Governance,vol.13,n°1,p.5‐24.DuranP.(1999),Penserl’actionpublique,Paris,LGDJ.

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EnguéléguéléM. (2008), « Quelques apports de l’analyse de l’action publique à l’étude du politique enAfriquesubsaharienne»,PolitiqueetSociétés,vol.27,n°1,p.3‐28.HassenteufelP.(2011),Sociologiepolitique:l’actionpublique,Paris,ArmandColin.Lascoumes P. (1996), « Rendre gouvernable : de la « traduction » au « transcodage ». L‘analyse desprocessusdechangementdans les réseauxd‘actionpublique»,Lagouvernabilité,CURAPP,Paris,PUF,p.325‐338.NakanaboDialloR.(2013),PolitiquesdelaNatureetNaturedel’Etat.(Re)déploiementdelasouverainetédel’EtatetActionPubliquetransnationaleauMozambique,ThèsedeDoctoratSciencesPoBordeaux.Siméant J. (2013), «Protester/Mobiliser/Ne pas consentir. Sur quelques avatars de la sociologie desmobilisationsappliquéeaucontinentafricain»,Revue internationaledepolitiquecomparée,vol.20,n°2,p.125‐143.

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ST31/Rendrefailliblelesecteurpublic.Processus,instrumentsetacteursdelamiseencrisefinancière

desservicespublics

BenjaminLemoine(CNRS–IRISSO/UniversitéParisDauphine)

[email protected]

Pierre‐AndréJuven(CSI/MinesParisTech)

pierre‐andre.juven@mines‐paristech.fr Universitésen«faillite»etenquasi‐cessationdepaiement,hôpitauxgravementendettés,Étatsen difficulté financière et condamnés à des plans d’économie sans concessions, collectivités localessurendettées, etc. Les services publics et les infrastructures qui assurent leur fonctionnement sontdevenusvulnérablesfinancièrementetsemblentdésormais«faillibles».Planedefaçonincessantesurces organisations l’ombre de la réduction drastique de leurs dépenses et services, de leurrestructuration,deleurextinction,voiredeleurliquidationtotale. La section thématique propose de réunir des contributions prenant pour objet ledéveloppementd’un régimede faillibilité affectant l’ensembledes structurespubliques,deshôpitauxauxuniversitésjusqu’àl’Étatlui‐même,enpassantparlessociétésetrégiesdetransportspublics(SCNF,RFF,RATPetSTIF).Ils’agitdedécrirel’ensembledesprocessusquiontconduitàcessituationsdecrise,nonpasenlesanalysantcommelaconséquencelogiqueetnaturelled’une«mauvaisegestion»,maisbien plutôt comme le résultat d’une transformation controversée des techniques de gestion et definancement, desmodalités de fonctionnement, de calcul de la valeur et d’évaluation de cesmêmesservicespublics.Lesmutationsdecesservicespublicsqui,autermedel’alignementdeleursdispositifsde financement, de mesure et d’évaluation sur la sphère marchande et privée, deviennentpotentiellementouréellementfaillibles,n’ontriendenatureletrépondentàdesprocessusconflictuelsdetechnicisationdel’actionpublique.C’estl’ensembledecesluttesetcontroversesautourdelafaillite,del’échecfinancier,etdelamenacedefermeturedesservicespublics–brefleurmiseencrise–quelescontributionsàcettesectionsontinvitéesàexplorer.Laforcedurégimedefaillibilitéestquemêmesi lafailliteresteunehypothèseque lespouvoirspublicss’efforcentd’écarteretquisembleêtresanscesse repoussée, l’existencemêmede cetteprobabilité soutenuepar des instrumentsqui la rendenttangibleetmanifeste,apoureffetdetransformerprofondémentl’ordredessolutionsetdespratiqueslégitimesdecesorganisationspubliques. Les contributions intéressées à des études de cas ou, plus largement, à l’analyse de cesprocessus pourrontmobiliser par exemple lesméthodes propres à l’analyse de l’instrumentation del’actionpublique,àlasociologiedessciencesetdestechniques,àlasociologiedelaquantificationetdela mesure, ainsi qu’à la sociologie des outils de gestion, mais encore à la sociologie des élitesbureaucratiques réformatrices. Au delà d’une étude des justifications marchandes d’une part, ouciviquesd’autrepartquipeuventaccompagnercette«miseencrise»,lescontributionssepencherontsur l’ensemble du processus technique, politique et moral ayant conduit certaines structures à seretrouver«dans lerouge».Eneffet, les institutionspubliquessesontdotées,ousesontvu imposer,des modes de comptabilité «désintégrant» les organisations, c’est‐à‐dire en les éclatant en unemultitudedestructuresisolablesetindépendanteslesunesdesautres(ycomprisvis‐à‐visdel’État)entermesdecomptabilité,endroitet«surlepapier»donc,maisavecdesrépercussionseffectivessurlesfaçons dont ces structures existent et pensent leurs raisons d’agir. En instituant desmécanismes dequantification diversifiés mais généralement récurrents d’une structure à l’autre (calcul des coûts,institutiondeprix,étatcumulédesdéficits,mécanismesdecomparaison,établissementdecritèresdeperformance), les représentations comptables, introduites de gré ou de force, ont conduit cesstructuresàcomposeravecune«situationfinancière»propre.Lesorganisationspeuventdésormaisde

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moinsenmoinscomptersurdesallocationsbudgétairesstables,ellesdoiventaucontrairejustifierlesfondsquipeuventleurêtrealloués.Lesfinancesdecesstructuresdeviennentunenjeucrucialpourleurpérennité, elles doivent anticiper et gérer une fluctuation des recettes et des dépenses, qui lesmetpotentiellementendanger. Lescontributionspourrontporterparexemplesur lesnouveauxoutilsdegestionpublique, latarification des services publics, la gestion de la trésorerie des entités publiques (États, collectivitéslocales, universités), les enregistrements comptables des organisations publiques, mais aussi lespartenariatspublics‐privésquiprésidentaufinancementdel’actionpublique,ouencorelerôlecroissantpris,auseindesbureaucraties,pardesorganisationsprivéesdeconseil,d’audit,d’évaluationouencoredes outils demesure propres aux univers économiques et financiers privés. Les contributions serontégalementinvitéesàs’intéresserauxeffetsbienréelsetnonhypothétiquesoupotentiels(commel’estlafaillibilité)decestransformations. Enfin,commentrendrecomptedufaitquelesprofessionnelsdelapolitique,ainsiqueleschoixet options qui sont disponibles, n’interviennent qu’en bout de course de ces transformations sansnécessairement les remettre en cause? Ainsi les situations au cours desquelles la rhétorique del’inévitabilité de ces réformes estmobilisée sont à prendre très au sérieux. Les structures publiquesdontledéficitestmisenavantparlesinstrumentscomptablesnedélivreraientplusleserviceattenduetconstitueraientdes«canardsboiteux»contre‐productifsamenésàdisparaîtreconformémentàuneloinaturelledesélectioncomptableetfinancière.Le«courage»politiquereviendraitalorsàaccepterlafermeturedecesservicescoûteuxetinefficaces,oudumoinsleurfusionavecdesentitésvoisines:lesdépartements, certaines régions, des structures hospitalières isolées géographiquement, desuniversitésdoublondanscertainesgrandesvilles,etc.L’autreinterrogationqu’ilconvientdemenerestcelle induite par le titre de la section: ce régime de faillibilité s’est‐il mis en place malgré lesconséquences qu’il peut entraîner, à savoir la faillite et donc la fermeture d’une structure, ouprécisément dans le but de parvenir à cet état? Dit autrement, le régime de faillite est‐il sciemmentpensécommedevantpermettreune restructurationetune liquidationdu secteurpublicauprofitdusecteurprivé,ouassistons‐nousplutôtàl’émergenced’unenouvelleformedegouvernementalitéparlafinanciarisationquitendàdisciplinercesservicespublics?Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST32/Leprocess‐tracingcommeméthoded’analysedespolitiquespubliques

BrunoPalier

(Centred’étudeseuropéennes(CEE)deSciencesPo)[email protected]

YvesSurel(UniversitéParis2Panthéon‐Assas)

[email protected]

AveclaparticipationdePhilippeBezes(Centred’étudesetderecherchesdesciencesadministrativesetpolitiques)

[email protected] Cette section thématiqueviseàdiscuter les caractéristiqueset apportsd’uneméthoded’analysedesphénomènespolitiquespratiquéedepuisquelquesannéesenrelationsinternationalesetpourl’analysedespolitiquespubliques sous le nomgénériquedeprocess‐tracing.Même s’il est toujours difficile demettreenavantunegénéalogieprécisedesconcepts,l’acceptionetl’usagerécentsdecettenotiondeprocess‐tracing sont le plus souvent rattachés aux travaux de George et Bennett (George, Bennett,2005), qui ont notamment avancé l’idée qu’il s’agit là d’une “method [that] attempts to identify theinterveningcausalprocess‐thecausalchainandcausalmechanism‐betweenanindependentvariable(orvariables)andtheoutcomeofthedependentvariable”(George,Bennett,2005,p.206).

Laméthodesupposeplusprécisémentderespectertroisprescriptionsgénérales: a) construire les objets de recherche de telle sorte qu’ils s’inscrivent dans un cadre temporelsuffisamment longpour isolerplusieursséquencesouphases,dont il fautexpliquer lasuccession.Lesétudes de cas réalisées doivent se faire «en profondeur» (in‐depth case studies), afin de disposerd’éléments suffisants pour qualifier les déterminants, le rythme et les caractéristiques majeures duprocessusétudié; b)mettreenavantdesmécanismescausauxenpartantdematériauxqualitatifs.Contrairementaux méthodes quantitatives, qui visent à établir des relations de causalité ou des corrélations «robustes» sur la base de régressions statistiques, le process‐tracing suppose de constituer un récitexplicatif plausible, capable d’identifier les mécanismes causaux dans l’occurrence d’une criseinternationaleoud’uneréformepolitiquemajeure; c) enfin, la méthode proposée permet également d’intégrer les dimensions temporelle etcomparative de façon dynamique en mettant en avant des trajectoires de réformes variables. Ellesupposedemenerdessmall‐nstudiesetdecomparernonseulementlescaschoisis,maiségalementlesséquencesidentifiées. Au‐delà de ces prescriptions générales cette (nouvelle) méthode entretient des liens avecd’autres travauxoucourantsd’analyse.Leprocess‐tracing a souventétéassociéparexempleaunéo‐institutionnalisme historique parce qu’il permet d’identifier les mécanismes à travers lesquels lesinstitutions influencent l’action et les réformes. Il est aussi particulièrement heuristique pour desanalyses qui s’intéressent à la dimension temporelle des phénomènes politiques, les écrits de PaulPierson(2004)constituanticiuneréférenceévidente.C’estlecas,parexemple,d’approchesattentivesaux cycles de vie des politiques publiques (Howlett, Ramesh, 1995; Howlett, 2009), au modèle des«trois I», qui suppose d’interpréter l’analyse d’une politique publique de façon séquentielle (Palier,Surel,2005)ouauxanalysesdestrajectoiresderéforme(Bezes,Parrado,2013). Lescontributionsattenduesdevrontserangerdansplusieurscatégoriesnonexclusivesetnonexhaustives:

- discuterlescaractéristiquesdelaméthodeditede«process‐tracing»;- testersapertinence,lorsqu’elleestarticuléeàdifférentsmodèlesoucourantsthéoriquesau

seindel’analysedespolitiquespubliques;

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- présenter des études de cas, comparatives ou non,mobilisant cetteméthodedemanièreprincipaleouponctuelle;

- mettreenavantdesméthodesvoisineset/oualternatives.Lesétudesdecasmisesendiscussionserattacherontprioritairementàl’analysedespolitiques

publiques,mais lasectionthématiqueferaégalementappelàdesdiscutant(e)s issu(e)sd’autressous‐disciplines,enparticulierlesrelationsinternationaleset/oulasociologiehistoriquedupolitique.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaSTBibliographie‐Bezes,P.,Parrado,S.,2013,“TrajectoriesofAdministrativeReform:Institutions,TimingandChoicesinFranceandSpain”,WestEuropeanPolitics,Vol.36,1,2013,pp.26–53.‐GeorgeA.,BennettA. (dir.),CaseStudiesandTheoryDevelopment intheSocialSciences,Cambridge,MITPress,2005.‐HowlettM.,“ProcessSequencingPolicyDynamics:BeyondHomeostasisandPathDependency”,JournalofPublicPolicy,29,2009,pp241‐262‐PalierB.,SurelY.,«Les«troisI»etl’analysedel’Étatenaction»,Revuefrançaisedesciencepolitique,Vol.55,n°1,2005,pp.7‐32.‐PiersonP.,PoliticsinTime,Princeton,PrincetonUniversityPress,2004.

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ST33/Lesacteurspolitiquesfaceàlacrise:entre«volontarisme»et«contraintes»danslespolitiquespubliques

PatrickHassenteufel

(UniversitéVersaillesSaint‐Quentin,Printemps)[email protected]

PhilippeZittoun

(ENTPE/UniversitédeLyon,LET)[email protected]

Alors que la crise financière et économique qui frappe les Etats depuis 2008 est l’une des plusimportantesdepuisundemi‐siècle,quelaquestiond’«Etatsenfaillite»s’estposéàplusieursrepriseset que les contraintes budgétaires et financières qui pèsent sur les politiques publiques ne semblentjamais avoir été aussi fortes (Bezes et Siné, 2011), quelle place reste‐t‐il aux acteurs politiques pourconduireetorienterlespolitiquespubliques?L’analysedesacteurspolitiquesetrouveaujourd’huiconfrontéàuntripledéfi:‐undéfithéoriqueetépistémologiqueafindedépasseretderepenserladistinctionacteurs/contraintesquiconduitàuneimpasse;‐un défiméthodologique lié au fait que l'échelle temporelle d'observation choisiemodifie l’analyse :inscritedans la longuedurée,elle tendà faire ressortir lescontraintes, limitéeàunetemporalitépluscourteelleconduitàaccentuerl’actionvolontariste;‐un défi empirique lié au contexte actuel qui tend à faire ressortir la prépondérance des contraintesdans la plupart des pays et l’homogénéisation des politiques publiques qu’elle provoque, comme lesoulignent notamment les travaux récents portant sur la mise en place de politiques d’austérité enréponseàlacrise(Bermeo/Pontusson,2012;Blyth,2013;Streeck/Schäffer2013).Nousattendonspourcettesectionthématiquedestravauxportantsurlapériodeactuellepermettantderéinterroger,sousunnouvelangle, laplacedu«volontarisme»(politique).Nousprivilégieronsdespropositionss’inscrivantdansl’unouplusieursdesquestionnementssuivants.. Le premier questionnement porte sur la manière d’appréhender les «contraintes». Plutôt que dechercherà lesobjectiveràpartirde l’observationdescomportementsdesacteursoudesdynamiquesdes politiques publiques, nous proposons de mettre l’accent sur la façon dont les acteurs lesdéfinissent, cherchent à les réifier et les propager dans les arènes de politiques publiques. Une telleperspective conduit à s’intéresser à la façon dont des acteurs tentent d’infléchir des politiquespubliques ou de s’opposer à des propositions en élaborant des discours de la contrainte, endéveloppant des argumentations de la faisabilité pour les consolider et disqualifier des propositionsalternatives,entrouvantlesespacesnécessairesetlesinterlocuteurspourlesdéployer,enobtenantdenouvellespositions,enpersuadantetenenrôlantd’autresacteurspourformerdenouvellescoalitions.... Le deuxième questionnement porte sur le leadership politique. Dans un environnement fortementcontraint,quelleplacereste‐t‐ilauxleaderspolitiques?Leurrôleseretreint‐ilàdesjoutesrhétoriquesdansleforumdelacommunicationpolitiqueetàdesluttespourlaconquêtedespositionsdominantescomme lemettentenavantdenombreux travauxdesociologiepolitiqueou le leadershipn’est‐ilpaségalement lié à des capacités d’orientation et de conduite de l’action publique ? L’enjeu est ici dedépasser la division (scientifique) des tâches entre la sociologie politique et l’analyse des politiquespubliquespourproposerunquestionnementportant sur laconstructiondu leadershipenprenantencomptelerapportauxpolitiquespubliques.Ilsupposederéinterrogerladistinctionentrelesarènesdespolitiquespubliqueset le forumde lacommunicationpolitiqueàtravers l’étuderenouveléedutravail

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politiqueenarticulant,d’uncôté, l’analysede laproductiondediscours,de laconstructiond’alliancespolitiques et de la légitimation de l’action politique, avec, de l’autre côté, celle de la production del’expertise de politiques publiques (rôle des entourages et des think tanks notamment), de laconstructiondecoalitionsd’actionpubliqueetdel’interventiondanslesprocessusdécisionnels..Letroisièmequestionnementportesurlapriseencomptedeséchellesd’interventionpouranalyserlesrapports leadership/contraintes. Si la crise a renforcé l’articulation des politiques nationales avec lesniveaux européens, avec la mise en place de règles plus contraignantes (semestre européen, traitébudgétaire…), et internationaux (rôle du G8‐G20 et du FMI dans la gestion de la crise) a‐t‐elle pourautant réduit la capacité d’orientation et de conduite des politiques publiques?Onpeut notammentmettre en avant la négociation avec des institutions supra‐nationales et les pays partenaires, ou lamobilisationde lacontraintepourréorienter lespolitiquespubliquesnationales,à l’appuinotammentde discours du type «c'est l'Europe qui veut cela» ou «il n’y a pas d’alternative». On peut donc sedemander dansquellemesure le leadership se construit deplus enplus dans la capacité stratégiqued’articulationdedifférenteséchellesd’actionpublique.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST34/Formerlesélus:repenserlarelationentrelégitimitédémocratiqueetexpertise

AnneMévellec

(Universitéd’Ottawa)[email protected]

FélixGrenier

(Universitéd’Ottawa)[email protected]

Cette section thématique questionne les processus de professionnalisation politique à partir des diversmodesdeformationquivisentàsocialiser lesélus,actuelsetfuturs,aumétierpolitique.Enquestionnantunmomentparticulierquiest celuidesespaces formelsde formation,nousentendonscouvrir lesdiversprogrammesde formationsvisantà transmettreuneexpertisepolitique, législativeetadministrativeauxacteurs ayant été élus ou se destinant à des fonctions électives. Deux discussions seront conduites. Lapremière concerne la théorie politique et s’intéresse particulièrement à la relation entre la légitimitédémocratiqueetexperte.Lasecondeinterrogelesaudiences,lesconditionsdeproductionetleseffetsdecesformationssurlamanièredontlemandatetlerôledesélussontdéfinisetexercés.DanslesillondestravauxdeWeber(1963),laprofessionnalisationpolitiqueadmetdeuxsensquisontlefaitd’exerceràpleintempsuneactivitépolitiqueetd’entirersaprincipalerémunération;etlareconnaissanced’un «métier», de savoir‐faire, d’une déontologie spécifique, ou l’existence d’instances de régulation(Gaxie2001).Denombreuxauteursfrançaissesontintéressésaumétierpolitiqueparticulièrementdanslesannées1990(FontaineetLeBart1994;Politix1994).Laquestiondelaprofessionnalisationdesélusaaussiprisdugalonàl’aunedesrecherchesinternationales(CottaetBest2000;SteyversandVerhelst2012).Cette section thématique propose de faire le lien entre ces littératures sur le métier et laprofessionnalisation des élus en questionnant un moment particulier qui est celui des divers modes etespaces formels de formation. Ces moments peuvent aller de la simple procédure d’accueil à desformations s’étendant sur plusieurs semaines (voir Steinack, 2012). Ils s’étendent aussi à de potentielsfuturs élus à travers des exercices tels que les simulations parlementaires. Différentes expériences deformationdesélussontainsirepérablesdansunediversitédecontextesgéographiquesetinstitutionnels.Ces formationsoffrentdes contenus variés, adoptentdesméthodesdiversifiées et sontdirigées versdemultiples audiences. Elles sont aussi offertes par différents types d'organisations (ex.: Parlement,Gouvernement,partispolitiques)etsuiventdifférentsmodesdeparticipation.Néanmoins,ellesontpourpointcommunl’idéequel’élu(actueloufutur)doitacquérirdescompétencesexpertesafind’exercersonmandatpolitique.End’autresmots,elles incarnenttouteslatensionentrelesprincipesdémocratiquesetexpertsdanslaprisededécisionetleschoixdesélus.Lescontributionss’inscrirontdansl’étudededeuxaxesparticuliersc’est‐à‐diredesliensentredémocratieet professionnalisation et des conditions et modes de formation des élus. Le premier axe étudieracommentl’octroidediversesformesdeformationsreprésenteundispositifaugmentantl’importancedessavoirsexpertsdansl’espacedécisionneldesélus.Onsouligneracommentcettedynamiquetransformelesmodèlesdesélectiondeséluspuisquelalégitimitédel’élu«amateur»découleduprocessusdémocratiqueet que celle du «professionnel» provient de la possession de compétences techniques notammentacquisesparlebiaisdesformations.Demême,onétudieracommentlesprocessusdeprisedécisionsontinfluencés par ce dispositif. Divers modèles ont été élaborés pour comprendre cette relation se

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concentrant particulièrement sur les liens d’autorité entre expertise et politique et permettant dequestionnerlecaractèretechnocratiquedesdiversmodesetprogrammesdeformationdesélus.Un deuxième axe permettra d’étudier les programmes de formation, entendus comme des momentscruciauxdansladéfinitiondumétierquelesélusvontexercer.Ils’agitdesaisir lesméthodes,logiquesetregistresmobiliséspar les formateurs et leur appropriationpar les formés. Cesdimensionspeuvent êtreabordéesenétudiantlesdiversesméthodesetmodèlesdeformationainsiquesurlesaudiencesvisées.Onpourraaussiquestionnerlesconditionsdeproductiondecesformationsc’est‐à‐direlesespaces,acteursetinstitutionsorganisantlesformationsetleurcontenu.Ilseraaussipossibled’évaluerleseffetsàcourtetàmoyen terme de ces formations sur les capacités des élus à exercer leur mandat. Enfin, cette sectionthématiqueseveutl’occasionderéunirdestravauxàlafoisempiriquesetthéoriquestraitantdepratiquesinternationales, nationales ou locales. Les perspectives historiques et comparées permettront d’enrichirdestravauxmonographiques.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST35/Pourunesociologiepolitiquedel’énergie:approchesthéoriquesetnouveauxenjeux

AurélienEvrard,

(UniversitéSorbonneNouvelle–ParisIII,ICEE)aurelien.evrard@univ‐paris3.fr

SezinTopçu

(EHESS,InstitutMarcelMauss‐IMM)[email protected]

Les questions énergétiques occupent depuis longtemps les agendas politiques gouvernementaux etinternationaux,mais leur constitutionenobjetde recherchesen sciences socialesestunphénomènetrès récent. Demanière générale, l’énergie est longtemps apparue commeun thème réservé à deuxchamps académiques, celui des sciences dures et des économistes, conduisant ainsi à une approcheessentiellementtechnico‐économiquedesdynamiquesàl’œuvre.Cettesituationn’estpasseulementlerésultatd’unevolontéhégémoniquedesautresdisciplines,maisaussi d’un relatif manque d’intérêt des politistes ou des sociologues vis‐à‐vis des questionsénergétiques,saufpourdesquestionstropbrûlantes,ethormislescasdeforteinstitutionnalisationdessciencessocialesauservicedesentreprises.Un constat est particulièrement frappant à propos des recherches conduites sur les questionsénergétiques,enparticulierdanslecontextenational:c’estlebiaistrèsimportantsurlenucléaire.Lesmouvements antinucléaires ont été largement étudiés, «à chaud», contribuant à forger des notionstelles que les «structures d’opportunités politiques». Les travaux sur les politiques nucléaires ontégalementpermisd’interrogerlesdifférentesformesd’interventiondel’Etat,lamonopolisationet/oulacontestationdel’expertiselégitime,lamiseenpolitiquedesproblèmespublicsouencorel’impactdesreprésentationscollectivessur leschoix techniques.Par ladiversitédesenjeuxqu’elles soulèvent, lesquestionsnucléairescontinuentdesusciternombrederecherches,notammentaveclarelancedudébatsuiteàl’accidentdeFukushima.Cependant, les enjeux empiriques se sont largement diversifiés: l’adaptation des politiquesénergétiquesauxcontraintesclimatiques,lesalertesrelativesau«picdeHubbert»,l’«impératif»delatransition (énergétique et écologique), le développement dumarché des énergies renouvelables, lescontroversesautourdel’exploitationdesgazdeschisteoudesdéchetsradioactifs, lesconflitsautourde barrages hydro‐électriques ou de parcs solaires ou d’éoliennes, les tensions géopolitiques liées àl’extractionde l’uraniumoudeshydrocarbures, lamonétarisationde lanatureetde l’environnementdanslecasdesmaréesnoires,etc.Cerenouvellementdesapprochesetdesterrainsd’étudepermetdecontribueràdesdébatsmajeursensociologieetsciencepolitiquequ’ilestpossiblederegrouperautourd’un enjeu: lamise en politique(s) de l’énergie. Le termepeut, aumoins, revêtir deux significationsselonuneinterprétationclassiqueduterme«politique(s)».Lapremièreconsisteàinscrirel’énergiedansles«politics».Ils’agiticid’interroger(i)lesressourcesetrépertoiresdesmobilisationscollectivesetdesacteursindustrielsenmatièred’énergieetleurcapacitéàorienterlescontroversesetdébats,(ii)lesstratégiesmenéesparlesindustrielsetlesacteursd’actioncollective, en vue d’influer sur les décisions politiques, (iii) les relations de pouvoir constituées etrenouveléesàpartird’une(ré)organisationdesexpertisesetcompétences,(iv)ainsiqueladynamique,plusgénérale,deconstitutiondesquestionsénergétiquesenunproblèmepublicdansl’arènepartisane,syndicale,gouvernementaleousupranationale.

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Lasecondeperspectives’intéressedavantageaux«policies».Elleconsisteàanalyser,parleprismedesquestions énergétiques, un certain nombre de recompositions de l’action publique. L’énergie ayantlongtemps été marquée par un fort interventionnisme public (entreprises nationalisées, régiespubliques),demodesd’organisationmonopolistiquesoudepolitiquespubliquestechnocratiques,celafaitd’elleunobjetparticulièrementstimulantpourétudierdesdynamiquestellesquel’européanisation,laterritorialisation,lalibéralisationouletournantparticipatif,pourn’enciterquequelquesunes.Les propositions de communication, combinant des recherches empiriques et des questionnementsthéoriques,s’inscrirontdansl’unoul’autredecesaxes,voiredanslesdeuxàlafois,étantdonnéqu’ilssont bien souvent enchevêtrés. Les recherches adoptant une perspective comparative en vued’analysesmulti‐échelles(locale,nationale,supranationale),multi‐arènesoutransversales(centréessurdifférentsdossiers),serontprivilégiées.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST36/Lerôledessyndicatsdanslesréformesdelaprotectionsociale

HélèneCaune(Centred’étudeseuropéennes,SciencesPo)

[email protected]

LouiseLartigot‐Hervier(Centred’étudeseuropéennes,SciencesPo)

[email protected]

Cette Section Thématique s’intéresse à l’influence des syndicats de salariés et d’employeurs

dans ladéfinitionetdans lamiseenœuvredes réformesde laprotection sociale.Ces réformes sontenvisagées au sens large: maladie, emploi et chômage, retraites, famille, logement, lutte contre lapauvretéetc.

Dans le contexte actuel de la crise économique et sociale, les orientations des organisationssyndicalesetpatronales,ainsiqueleurrôledanslamiseàl’agenda,laformulationetlamiseenœuvredespolitiquesde la protection socialeméritent d’être évalués à la lumièredes évolutions auxquelleselles sont confrontéesetde la littératureexistante.Cette littératureest foisonnantemaisellemérited’êtrecomplétée.Eneffet,de lamêmemanièreque l’analysede l’actionpubliquepèchesouventsurl’analyse des acteurs et de leurs cadres d’interaction, peu de travaux ont développé la question del’influence des organisations syndicales et patronales dans la définition et / ou lamise enœuvre desréformesde laprotectionsociale(Freyssinet2007,Clegg2007,Ebbinghaus2010,Clasen&Clegg2011,Lartigot‐Hervier2012,Caune2013,Klenketal.2013).Autrementdit,lorsqu’ilssontétudiés,cesdernierssont rarement envisagés commevecteurmêmedu changement; aumieux sont‐ils considéréspar cequelesréformeschangentpourleursprérogatives.

L’objectifdecetteSectionThématiqueestà lafoisdedresserunnouvelétatdes lieuxdurôledes organisations syndicales et patronales dans le domaine de la protection sociale, de renouvelerl’analyse de ces acteurs collectifs dans l’action publique et d’approfondir leurs modes defonctionnement interne pour mieux comprendre la formation de leurs positions dans les différentsdomainesde laprotectionsociale. Ilnes’agitpasseulementd’envisagerceque lesréformesrécentesont entraîné comme conséquences pour les partenaires sociaux en termes de prérogativesgestionnaires, de rôle, de défense de nouveaux intérêts etc.; il s’agit aussi de les étudier en tantqu’acteursduchangement.

Uneattentionparticulièreseraaccordéeauxprocessuspolitiquesquiaccompagnentl’adoptiondeces réformes,auxstratégiesdesacteurs syndicaux,aux ressourcesetaux répertoiresd’actionsurlesquelsilss’appuientpourfaireentendreleursrevendications,auxcoalitionsqu’ilscherchentàétabliretauxobstaclesqu’ilsaffrontent.Lescommunicationss’efforcerontaussidecaractériser les typesetlesdegrésdechangementsqu’impliquent les réformesde laprotection socialesétudiées.Enfin,ellespourront s’intéresser au contexte actuel de la crise économique et sociale et de ses implications dupointdevuedel’ensembledesquestionsposées.

Pour cette Section Thématique, nous invitons des contributions qui analysent le rôle despartenairessociauxdanslesréformesrécentesdelaprotectionsocialeenFranceetdansd’autrespays.Les contributions pourraient ainsi porter sur les syndicats d’employés et / ou d’employeurs, sur lessyndicatsdebrancheoulesconfédérations.Enfin,ladimensioncomparativeseravalorisée,àpartirdela comparaison entre différents secteurs de la protection sociale et / ou entre différents pays. Lestravaux pourront également concerner le niveau européen, à partir d’une réflexion qui concernedirectement les instrumentspar les institutionseuropéennespour répondreà la criseéconomiqueetsocialeouàpartird’uneévaluationdeseffetsdesactivitéseuropéennesauplannational.

La section appellera des communications s’inscrivant dans l’une ou plusieurs des trois thématiquessuivantes:

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1. L’actiondesorganisationssyndicalesetpatronales:dansquellemesurelespartenairessociauxsont‐ilsdesacteursquipèsentsurlesévolutionsduchampsocial?Quefont‐ils?Comment agissent‐ils? Qui représentent‐ils? Quels conflits internes les traversent,comment les gèrent‐ils et quelle est l’influence des ces dissensions sur les positionsqu’ilsdéfendent,surleursstratégiesousurleurinfluencesurlesréformeselles‐mêmes?Comment leurs revendications sont‐elles prises en compte ou comment sont‐ilscontournésdanslesprocessusderéforme?

2. Lechangement:commentévolueleurpositionnement?Quelssontleschangementssurlemoyenou long termesde leur rôlemais aussi de leurspréconisations?Dansquellemesure la crise économique et sociale influence la formation de leurs positions, lesstratégies d’influencequ’ils déploient, la naturedes coalitionsqu’ils construisent aveclesautresacteursengagésdanscesréformes?

3. Enseignementsméthodologiquesetthéoriques:qu’est‐cequecetypedetravauxnousapprend pour l’étude de l’action publique? Quels enseignements méthodologiques?Commentétudier les syndicatspatronaux,dont l’accèsestparfoisplus compliquéquelessyndicatsdesalariés?

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

RéférencesCaune,Hélène.2013.«LesEtatsprovidencesontaussidesEtatsmembres.Comparaisondes logiquesnationalesde l’européanisation des politiques de l’emploi en France et au Portugal». Thèse pour le doctorat de sciencepolitique.IEPdeParis.Clegg,Daniel.2007.«ContinentalDrift:OnUnemploymentPolicyChangeinBismarckianWelfareStates».SocialPolicy&Administration,41(6),p.597‐617.Clegg,Daniel&Clasen,Jochen.2011.Regulatingtheriskofunemployment:nationaladaptationstopost‐industriallabourmarketsinEurope.Oxford:OxfordUniversityPress.Ebbinghaus, Bernhard. 2010. «ReformingBismarckianCorporatism : TheChangingRoleof Social Partnership inContinental Europe». In A Long Good Bye to Bismarck, Palier, Bruno (dir.). Amsterdam: Amsterdam UniversityPress,255‐278.Freyssinet, Jacques. 2007. « L’accord du 11 janvier 2008 sur la modernisation du marché du travail: un avenirincertain».LaRevuedel’IRES,n°54,p.3‐39.Klenk, Tanja;Weyrauch,Philine;Haarmann,AlexanderundNullmeier Franck. 2013.Abkehr vomKorporatismus?DerWandelderSozialversicherungenimeuropäischenVergleich.FrankfurtamMain:CampusVerlag.Lartigot‐Hervier,Louise.2012.LaPeaudeChagrin?AffaiblissementsyndicaldanslesassurancessocialesenFranceetenAllemagne.Comparaisondesassurancesmaladieetchômage.Thèsepourledoctoratensciencepolitique.IEPdeParis.

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ST37/Lesrationalitéscomparéesdespolitiquessociales

Jean‐NoëlFerrié(CNRS,CentreJacquesBerque‐USR3136,Rabat,Maroc)

[email protected]

ElisaChelle(UMRPACTE/LIACNRS«Inégalités,développementetéquilibrespolitiques»)

elisa.chelle@sciencespo‐grenoble.frLes politiques sociales atteignent‐elles leurs objectifs? Pourquoi un diagnostic d’échec est‐il souventformuléparlesanalystesetcommentateurs?L’objectifdescontributionsdecetteSectionthématiquesera demontrer les limites analytiques de ces questions à la lumière de la pluralité des buts que cesdispositifs poursuivent. Saisir les mécanismes et les conséquences de l’ambiguïté des politiquessociales, fragmentées entre plusieurs finalités et des publics hétérogènes, permet de dépasser uneapproche sectorielle des politiques publiques. Nous nous intéresserons à la manière dont,indépendammentdesarrière‐planshistoriquesetdesstylesdepenséesocialedistincts,desdispositifsanalogues sont mis en place dans le courant néolibéral et portés par le calcul politique. Nous nousfocaliserons,pour chaquecas, surunepolitique sociale sélectionnéeen fonctiondes caractéristiquessuivantes: envergure ou importance nationale, controverse publique, rhétorique politique duchangement, indicateursdesuivioud’évaluationdesbutspoursuivis.Lasanté, l’éducationou la luttecontrelapauvretéferontl’objetd’uneattentionparticulière.Unpremieraxeinterrogeralanotiondepublicsdestinatairesdespolitiquessociales.Sonopacitétientà ce que ces publics sont tout autant des bénéficiaires au sens strict, que des citoyens‐électeursporteurs de représentations d’une action sociale appropriée, «efficace» et légitime. Les publics«cibles»sontsommésdeneplusseulementrecevoiruneaidemaisdese«mettreenmouvement»,cequi met en cause la catégorie même de bénéficiaires. Le ciblage ex ante (au moyen des micro‐simulationspar exemple) comme servantdebase à la définitiondupérimètredespolitiques socialescrée en outre des publics virtuels. Des estimations qui comptent dans les débats publics etparlementairessurl’envergurebudgétaired’undispositif,etaffectentparlàmêmelacarrièreduprojet.D’où un intérêt renouvelé pour la notion de publics destinataires, entendus comme bénéficiaires ausens large. Cette catégorie fait l’objet d’une construction incorporant de nombreux compromis denature notamment politique et budgétaire. Les gouvernants et concepteurs de politiques publiquespeuvent,touràtour,vouloirétendreunecatégorie,oularestreindreaumotifdelarationalisation,ouenvuedesatisfairedescatégoriesprécisesdel’électorat.Un second axe se concentrera sur les conséquences intersectorielles des politiques publiques,circonstances dans lesquelles apparaît le plus clairement la diversité des publics auxquels elless’adressent et la pluralité de leurs rationalités. Par exemple, le choix de localisation d’une déchargepeut avoir un impact sur la santé publique, l’éducation et l’économie. Des micro‐décisions ou desoptionsapparemmenttechniquepeuventcréerdeseffetsnonattendus,servantoudesservantlesélusengagés dans un processus de «réforme». Dans le même temps, des supposés revers peuventrenouveler les stratégiespartisanesautourd’une initiativeou réaffirmer lanécessitéduvolontarismepolitique.Ils’agiraainsidequestionnercequifait lesuccèsoul’échecd’unepolitiquesociale.Lanon‐atteinted’objectifsproclamésdepolitiquespubliquesnerelèvepasd’unevisionchaotiqueoucyniquedel’actiondel’État,maisdelapoursuitederationalitésmultiplessedéployantsurdesplansdistincts.Unregardcomparatifpermettrad’éclairerlacompréhensiondecetteinteractionentrepolicyetpolitics,auprismedesrationalitéscompositesetparfoishétérogènesdel’actionsociale.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST38/ChangementsdanslagouvernancedespolitiquessocialesetdynamiquedupactedémocratiqueenEurope

OlivierGiraud(CNAM/LISE)

[email protected]

NathalieMorel(SciencesPo/CEE&LIEPP)

[email protected] protection sociale occupe une place centrale dans les pactes démocratiques au fondement dessociétés occidentales. La littérature comparative a depuis longtemps travaillé le rôle qu’a jouéhistoriquement la protection sociale dans la construction des communautés politiques matrices desEtatsnationsmodernes,dansleurstabilisationsocioéconomiqueouencoredansleparachèvementdelacitoyenneté.Depuisunevingtained’annéescependant,lepérimètreconcretdespolitiquessociales,maisaussileurpositionnementsymboliquedanslesdébatspublics,ontfaitl’objetdetransformationssiimportantes qu’il semble nécessaire de reposer aujourd’hui la question de la place de la protectionsocialedanslepactedémocratiquedessociétésoccidentales. Lescritiquessuccessivesdel’Etat‐providencedepuislesannées1970,l’introductiondenouvellestechniquesmanagérialessous l’impulsionduNewPublicManagement, lesnouvelleséchellesd’actionliées aux processus d’européanisation (Barbier 2008) mais aussi de décentralisation (Gramain &Neuberg 2011) et territorialisation (Berthet 2010) des politiques sociales, le tournant versl’individualisation dans l’accès aux prestations (Lima, 2013), ou encore l’introduction de nouveauxinstruments (Lascoumes & Le Galès 2004) ont débouché sur un redimensionnement important despolitiques sociales. Parmi les nouveaux instruments, l’outil fiscal – caractéristique du welfare stateaméricain (Howard 1997, Hacker 2002) ‐ s’est fortement développé en Europe, modifiant les effetsdistributifs des politiques sociales et s’accompagnant d’une forme de dépolitisation des politiquessociales, lavisibilitédestransfertsainsieffectuéscommelaquestiond’accountabilitydecespolitiquesétantpluslimitéesquedanslecasdedépensessocialesdirectes(Prasad2011,Sinfield2012). Cestransformationsconcrètesdel’actionpubliquedansledomainedespolitiquessocialesontparailleursdonnélieuàuneproductionfoisonnantededébatsetdeparadigmesquivisentàdonnerdusens et orienter les métamorphoses récentes. Parfois ces paradigmes pointent des transformationsstructurelles des sociétés. C’est par exemple le cas de la thématique des nouveaux risques sociaux(Bonoli 2007) ou encore des approches qui,mettant en lumière lamontée dunon‐recours aux droitsdans le domaine de la protection sociale (Warin 2009) ou encore des défis liés à lapluralisation dessociétés, posent la question de la non adaptation aux attentes des destinataires potentiels desprestations sociales mises à disposition ou pilotées par les acteurs publics. Dans d’autres cas, cesparadigmesvisentplutôtàpromouvoirdesrecettesoudesstratégiesd’actionpubliquepluspolitiques.Onpensenotammentà lanotiondeworkfare fondéesur l’obligationderéciprocitéouencoreàcelled’investissementsocialquiprésente lesdépensesdans ledomainesocialcommenécessairespourunemeilleureproductivitééconomiquesdessociétés(Moreletal.2012).

Derrièrecesdynamiquesliéesàlafoisauxenjeuxconcretsdeladécisionetdelamiseenœuvredel’actionpubliquedansledomainedelaprotectionsociale,maisaussiliéesauxvisions–partagéeounon – des finalités mêmes de la protection sociale, se profile la question centrale des enjeuxdémocratiques qui sont ceux de la protection sociale aujourd’hui. Quels sont les effets de cestransformationsprofondesdelaprotectionsocialesurlepactedémocratiquedansnossociétés? Cettesessionthématiqueinvitedescontributionsquianalysentlesmodalitésdetransformationde lagouvernancede laprotectionsocialeet leurseffetssur laplacede laprotectionsocialedans lepactedémocratiquedenossociétés.

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La première séance portera sur ce que l’on peut qualifier, en suivant Fritz Scharpf (2000),d’inputdemocracy,soitlaquestiondeschoixcollectifsexprimésàtraverslesmodalitésdegouvernancede laprotectionsociale.Lescontributionsattenduesporterontsur la transformationdesacteurs,desinstruments,del’expertise,deséchellesd’action,desprocéduresetformesducontrôledémocratiquequigouvernentlaprotectionsocialeetlespolitiquessociales.

Ladeuxième séanceportera sur lesquestionsd’output democracyqui renvoient à la fonctionlégitimatricedel’actionpublique.Lesnombreuxchangementsdanslepérimètreetlesinstrumentsdespolitiques sociales conduisent à une transformation radicale des formes de citoyenneté sociale ettendentainsiàremettreencauseladimensionlégitimatricedelaprotectionsociale.Lescontributionsattenduess’intéresserontainsiauxconséquencesdestransformationsdescontenusdespolitiquessurlerapportàlalégitimitédelaprotectionsociale.

Les contributions proposant un renouvellement des réflexions sur les rapports entre actionpublique,protectionsocialeetthéoriedeladémocratie,notammentdansuneperspectivecomparative,serontparticulièrementbienvenues.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST39/Peut‐onparlerderégions‐providence?Lespolitiquessocialesentreeuropéanisationetrégionalisation

ThierryBerthet

(CNRS‐CentreEmileDurkheim,SciencesPoBordeaux)[email protected]

BernardConter

(Institutwallondel’évaluation,delaprospectiveetdelastatistique–Namur/CentreEmileDurkheim,SciencesPoBordeaux)

[email protected] lespaysd’Europe, lespolitiquessocialessesontdéveloppéesautourdurôledesÉtatscentraux.L’Etat‐nation s’est ainsi imposé comme l’espace de prédilection pour la redistribution sociale et lasolidarité organique. Les typologies d’Etats‐providence témoignent de cet ancrage national despolitiques sociales (Esping‐Andersen, 1999). La plupart des travaux de recherche comparativesectorielleprennentégalementpourbaseceniveaudegouvernement.Depuis une quinzaine d’années environ, les politiques communautaires, en respect du principe desubsidiarité, s’adossent également aux politiques nationales «benchmarkées» dans le cadre de laméthode ouverte de coordination pourmesurer le progrès des initiatives communautaires dans desdifférentssecteurs(emploi,éducation,protectionsociale,etc.).Pourautant,lechampdespolitiquessocialesconnaîtdansdenombreuxpaysmembresunelogiquedeterritorialisation accrue appuyée par les instances communautaires. Qu’elles s’inscrivent dans uncontexteinstitutionneldedécentralisationprogressiveoudefédéralisme,lesrégions(NUTS2)assurentunrôlecroisantentantqu’espacedeproductionetdemiseenœuvredepolitiquespubliques.Larégionalisationdespolitiquessocialesconstitueunfaitpolitique informépardenombreuxtravauxnationauxetcomparatifseuropéens (voirenparticulier les travauxdes réseauxeuropéensWorkable,LocaliseetRecwowe).Pourautant,larégionestrarementanalyséecommeunespacederedéploiementdesEtats‐providencedotéd’unecapacitépropredeproductiond’unmodèlede«région‐providence».C’estcettehypothèsequelesanimateursdelasessionthématiquesouhaitentmettreendébat.Cette session thématique vise à aborder la régionalisation des politiques sociales dans le cadre d’undoublequestionnementglobalsurleschangementsd’échellesdel’actionpublique(Faureetalii,2007;Aubinetalii,2013)affectant lesEtat‐providenceeuropéens.Elle interrogeraégalementlacapacitédesrégionsàproduireduchangementdansdespolitiquesUnepremièresériedequestionsabordéesdanslaSTconcerneralefaitrégionaletlestatutdelarégionproductrice de politique sociale: Peut‐on parler de région‐providence? Dans quelle mesure lespolitiques régionales s’inscrivent ou infirment les typologies d’Etat‐providence existantes? Larégionalisation des politiques sociales fait‐elle système? Peut‐on dégager des modèles de «régions‐providence»? Les politiques régionales sont‐elles encastrées dans le cadrage national des politiquessociales? Les régions constituent‐elles un niveau producteur d’innovation en matière de politiquessociales?Unedeuxièmesériedequestionnementss’adresseraà ladimensioneuropéennede la régionalisationdespolitiques sociales. En effet, dansun contextede lamondialisationet de compétition territorialeaccrue, l’européanisation apporte aux acteurs des ressources cognitives et des espaces discursifsnouveaux.Ellepeutégalementmodifierlesrapportsdeforcesoulaprésencelégitimed’acteursdansunchamppolitique(Borzel,2002;Jacquot,2010).Larégionalisationdespolitiquessocialescontribue‐t‐elleà une mise en concurrence des territoires ou permet‐elle l’émergence de formes innovantes deprotectionoudesécurisation(desindividus,desparcoursprofessionnels,d’approchesspécifiquesdespolitiques sociales,..)? La régionalisation peut‐elle être perçue comme un levier de convergence despolitiquessocialesauniveaucommunautaireouaucontrairecommeunamplificateurdesdivergences?

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Quelssontlesapprentissagesinstitutionnelsréalisésparlesacteursrégionauxauregarddespolitiquesdéveloppées dans d’autres contextes nationaux et quels sont les modes de diffusion de cesapprentissagesdansl’espaceeuropéen?Lescommunicationsattenduesviserontainsiàmettreenperspective la régionalisationdespolitiquessociales.Uneattentionparticulièreseraaccordéeauxpropositionsdecommunicationreposantsurunedimensioncomparativequ’elleviseàmettreenlumièreunecomparaisonentrepaysouentresecteursd’actionpubliqueduchampdespolitiquessociales.Lestravauxcomparatifseuropéensoumettantenperspective la régionalisation comme un processus d’européanisation des politiques sociales serontparticulièrementencouragés.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Les propositions de communication (2 pages précisant la nature de la communication et le matériauempirique) sont à adresser aux responsables de la ST ainsi qu’à [email protected] au plus tard le 14octobre 2014. Le programme de la session sera établi au début novembre. Les versions définitives descommunicationssontattenduespourle18mai2015.RéférencesAubinD,LelouxF,SchiffinoN,2013,Lareconfigurationdel’actionpubliqueenBelgique,Academia,Louvain.BarbierJ.C.,2008,Lalonguemarchedel’Europesociale,PUF,Paris.BörzelT.,2002,StatesandRegionsintheEuropeanUnion,CambridgeUniversitypress.ConterB.,2012,Lastratégieeuropéennepourl’emploi.Del’enthousiasmeàl’effacement,CRISP,Bruxelles.Esping‐AndersenG.,1999,Lestroismondesdel’Etatprovidence,PUF,Paris.FaureA.,MullerP.,LerescheJ.‐Ph,NahratS.,2007,Actionpubliqueetchangementsd’échelles,L’Harmattan,Paris.JacquotS.,2010,«Leseffetsdel’européanisationdansledomainesocial»,Politiqueeuropéennen°40,p.9‐21.

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ST40/EntreEtatetmarchés:lestransformationsdespolitiquesdelaconcurrence

ScottViallet‐Thévenin(SciencesPo,CSO)

[email protected]

SebastianBillows(SciencesPo,CSO)

[email protected]éplacerlafocaleetdeconsidérerlespolitiquesdeconcurrencecommelerévélateurdesmodalitésd’interventiondel’Etatdansl’économie.Contrairementàl’idéeselonlaquellel’Etatjoueunrôleomnipotentdansl’économiefrançaise,lapolitiquedeconcurrenceestundomaineoùlarégulationaétéfaible,sicen’estinexistante(Stanziani,2012).Al’inverse,lesEtats‐Unis,connuspourladiscrétiondeleursautoritésfédéralesenmatièreéconomique(KingetLieberman,2011),ont,depuisledébutdu20esiècle,agressivementcombattulescartelsetlestrusts.L’approchefrançaiseenmatièredeconcurrence,malgrésoninertie(Dobbin,1994),évolueselondesdynamiquesnouvelles,qu’ils’agirad’analyser. On s’intéressera particulièrement aux effets de la construction européenne sur le casfrançais.A l’heureoùellesconnaissentuneeuropéanisationcroissante(CinietMcGowan,2009,Woll,2009), les politiques de concurrence engendrent une recomposition des agences et administrationsfrançaiseschargéesde lapolitiqueéconomique.Commeon levoit, lecas françaismontre l’intérêtderevisiterlespolitiquesdeconcurrence.Toutefois,cetappelconcerne,aumêmetitrequelecasfrançais,d’autresconfigurationsnationalesenmatièrederelationsentrel’Etatetl’économie.Nous entendons par «politiques de concurrence» l’ensemble des règles et décisions publiques quivisentàmodifierouàmaintenirlamorphologiedumarché(latailledesacteurs,lesrelationsentrecesacteurs ainsi que la détermination du prix des biens et services échangés sur ce marché). Enconséquence,lechampdecetappelestlargeetcomprend:

- Les politiques anti‐trust et plus généralement celles destinées à promouvoir la concurrencehorizontaleetàéviterlesabusdepositiondominante.

- Les politiques de régulation sectorielle, notamment dans la construction de marchésconcurrentielsdansdesdomainesanciennement régispardesmonopolespublics (transports,énergie,télécommunications…).

- Les règles à portée plus générale qui impactent les relations verticales entre entreprises(facturation,reventeàperte,distributionsélective…).

Axe1:Lesformesdel’interactionpublic‐privé.Selon la littérature d’inspiration «néo‐corporatiste», l’industrie française était caractérisée par desrelationsfortesentreuneadministrationdetutelleconstituéeparunministèretechniqueetunacteurdominant du secteur concurrentiel. Cette organisation néo‐corporatiste (Muller & Jobert, 1987) denombreuxsecteurs,etnotammentdel’industries’esttransforméeavecl’apparitiondeconcurrentsauxmonopoles historiques. Ce modèle était‐il aussi répandu qu’on le croit? Peut‐on, par ailleurs, letransposeràd’autressecteurs,notammenttertiaire,telsquelagrandedistributionoulabanque?Enfin,si les relations quotidiennes entre administrations techniques et anciens monopoles d’Etat ontaujourd’hui perdu en vigueur, quels sont les nouveaux lieux de la concertation entre régulateurs etrégulés?LamontéeenpuissancedelaCommissioneuropéenneavulaconversiond’uncertainnombred’acteurs à des actions de lobbying à Bruxelles (Michel, 2013). Par ailleurs, étant donnée la grandeporosité entre les élites administratives et les élites économiques (Bourdieu, 1989), on peut fairel’hypothèse que subsistent des lieux de concertation informelle. Dans ce même contexte, les

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organisationspatronalesontvuleurrôleévoluer:Offerlé(2014)donnel’exempledelafinducontrôledes prix par l’administration en 1986, qui a menacé bon nombre d’organisations patronalesd’obsolescence. Plus généralement, il faut se poser la question du rôle des organisations patronalesdanslaconcertationentrel’administration,lesagencesderégulationetlesecteurprivé.

Axe2:Recompositionsdel’actionpublique.Dansplusieurspayseuropéens,lamiseenapplicationdesprincipeseuropéensenmatièrededroitdelaconcurrenceaaccompagnélamiseenplaced’acteurspublicsd’ungenrenouveau(King,LeGalès,2011).EnFrance,lepremieracteurconcernél’Autoritédelaconcurrence.Bienques’appuyantsurlesmoyensadministratifsduMinistèredesFinances,cetteautoritéprenddesdécisionsdelamêmemanièrequeleferaitunejuridictionautonome.Oncompteégalementparmilesnouveauxacteurspublicsdesagencesde régulation autonomes telles que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) (Reverdy, 2010),l’Autoritéderégulationdescommunicationsélectroniquesetdespostes(ARCEP).LeRoyaume‐Uniavule développement d’agences similaires, tels que l’Ofcom pour les télécommunications ainsi que laCompetition&MarketsAuthority.Ellessontchargées,entreautres,deveilleràlaconcurrencedansdesmarchésautrefoisconfiésàdesmonopolespublics.Ilestimportantdecherchersicesagencesagissentdanslacontinuitédesanciennesadministrationsdesministèrestechniques(quigéraientlesmonopolesenquestion)ousileurcréationmarquevéritablementunerupture.Plusglobalement,ilfautseposerlaquestiondespersonnelsadministratifsquiontmisenplacecespolitiquesdeconcurrence(Smith,2013).Quellesétaientleursmotivationsetleursstratégiespourpasserd’unmodèled’économieadministréeàun modèle où les acteurs privés exerceraient une concurrence libre mais selon des règlescontraignantes?Pouréclaircircepoint,ilfaudraitnotammentinterrogerlaporositéentrelescarrièresadministratives nationales et les carrières européennes (Giacone, 2005). Il semblerait qu’un certainnombredefonctionnairesaientcherchéàobtenir«àBruxelles»cequ’ilsneréussissaientpasàimposerdansleurpaysd’origine.

Axe3:Diffusiondesmodèlesnormatifsetexpertises.Ils’estrécemmentdéveloppéunelittératureretraçantlagenèsedesprincipalesdispositionsjuridiquesen matière de concurrence (Chatriot, 2008; Smith, 2013; Stanziani, 2012). Parce qu’elles se fondentsouventsurlapenséeéconomiquenéo‐classiqueainsiqu’unevisionautonomisteetformalistedudroit,lespolitiquesdeconcurrences’enracinentdansl’idéologienéo‐libérale(Denord,2008;Stanziani,2011).AlamanièredeHall(1989),nousproposonsderetracerl’implantationdecesthéories,quisediffusentàtravers l’Europe depuis quelques décennies (Jobert, 1994) et les conditions de leur utilisation auquotidien.Unmoyendecomparercesdifférentesformesderégulationseraitd’étudierlessavoirsetlesexpertises qui sont mobilisés par les acteurs concernés (Davies, 2010; Wilks, 2007). Une attentionparticulièredoitêtreportéeauxintermédiairesquiintroduisentetdéveloppentcecadrenormatifdansuncontextenational.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST41/CriseetgouvernanceterritorialeenEurope:convergenceoudifférenciation?

AlistairCole

(Sciences‐PoLyon)[email protected]

RomainPasquier

(CNRS/Sciences‐PoRennesRomainPasquier)[email protected]

Ce projet vise à analyser les effets de la crise économique de 2008 et 2010 sur lesmodes degouvernance territoriale en Europe. Des signaux contradictoires sont en en effet perceptibles. D’uncoté, plusieurs gouvernements centraux se sont engagés dans des politiques de réduction de dettepublique qui vont impliquer un changement dans les modes de gestion des finances publiques. Del’autre,onobservedenouvellespressioncentrifugescommeenEcosseouenCatalogneouencoreunevolonté de supprimer des échelons de gestion territoriale comme en France ou en Italie. Espacesencastrés dans des logiques de l’action publique locale, nationale, européenne, voire globale, lesterritoires européens (régions, villes, métropoles) sont ainsi la croisée de trois paramètres clés dechangement de l’action publique: la réactivation du clivage centre/périphérie, une européanisationnormativeetstratégiqueetlarestructurationterritorialedel’Etat.

1)Territorialisationdel’économieetréactivationduclivagecentre/périphérieLa gouvernance territoriale contemporaine a comme toile de fond une nouvelle géographie

économique. Il y a déjà longtemps, Stein Rokkan et Derek Urwi avaient mis en exergue la prise encompte de variables de longue durée pour analyse la genèse et le développement des tensionsterritoriales.Laterritorialisationducapitalismeparlaconcentrationdesrichessesetdesrevenusqu’elleinduit, les disparités qu’elle produit vient donc réactiver le clivage centre/périphérie en Europe. Lessystèmes territoriaux sont ainsi soumis à des tensions économiques croissantes entre des zones enexpansionetd’autresenvoiededécrochage.Lagestiondecestensionsentreterritoiresquigagnentetterritoiresquiperdentdevientunenjeupolitiquemajeurentrelesgouvernementscentraux,lesrégionset les autorités locales. Lamondialisation économique fournit de nouvelles ressources politiques auxrégionsetauxvillescapablesd’incarnercettenouvellemodernitédelacompétitioninternationale.

2)UneeuropéanisationnormativeetstratégiqueL’Unioneuropéenne(UE)estlesecondparamètredechangement.L’européanisationnormative

estleprocessusparlequellesloisetrèglesdomestiquessontalignéesauxexigencesdel’UEafindeseconformer au droit et aux règles communautaires. En France ces effets d’européanisation normativesontperceptibles,parexemple,vialescontraintesdupactedestabilitésurlapolitiquederéductiondela dette publique et par conséquent une réduction drastique des dotations d’Etat aux collectivitésterritoriales.Al’inverse,onpeutqualifierd’européanisationstratégiquelesdynamiquesdeprojectionetde ‘mobilisation par le bas’ (Pasquier, 2012). Cette dimension suggère une stratégie pro‐active pourinfluer sur les enjeux futurs des politiques européennes. Ce qui différencie fondamentalement leprocessus d’européanisation normative et d’européanisation stratégique, c’est la construction d’unevision territoriale de l’UE et donc d’une représentation globale de ses enjeux de développementpolitique,économique,socialetculturel.

3)Restructurationdel’EtatetdépendanceausentierLarestructurationdel’Etatestlederniergrandparamètredechangement.Danssesstructures

et sesmodes d’intervention, l’Etat change. Régionalisation etmétropolisation sont indissociables enEuropedel’Ouestdestentativesdemodernisationdel’Etatpourfairefaceàunesériededéfismajeurs

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del’èreindustrielleetpost‐industrielle.L’ensembledespaysoccidentauxamisenplacedesdispositifsderéductiondeladépensepubliquepassantparunediminutiondeseffectifsdelafonctionpublique,laprivatisationde certains servicespublics, la réorganisationdesadministrationsd’Etat,un transfertdecompétencesauxautoritéslocalesetrégionales.Celanesignifiepasunretraitmécaniquedel’Etatdansles territoires. Par la réforme de la fiscalité, son quasi monopole du pouvoir normatif, la mise enconcurrencedescollectivitésviadesprocéduresd’appeld’offres,lerenforcementdupouvoirdupréfetde région ou encore la multiplication d’agences spécialisées l’Etat central, en tout cas en France,cherche«àgouverneràdistance».Ces trois facteurs constituant autant d’opportunités que d’incertitudes pour les acteurs territoriaux.L’enjeu de cette section thématique sera donc demettre à jour les processus de convergence et dedivergence qui émergent dans la fabrique contemporaine des territoires européens. La crise a‐t‐elleaccéléré lesagendasnationauxderéforme?Siouidansquelledirection?Peut‐ondécelerenparallèledes dynamiques de différenciation territoriale? Certaines régions ou métropoles utilisent‐elles cecontextepourdéployerdenouvellesstratégiesinstitutionnelleset/ouéconomiques?Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST42/“EuropeanisationGoesWest”:interrogerleseffetsdesélargissementsdel’UEàl’Europecentralesursonfonctionnement

RamonaComan

(CEVIPOL)[email protected]

PascalBonnard

(IPS,CERI)[email protected]

Si l’objet élargissement a longtemps fait figure de parent pauvre des études européennes,l’extension sans précédent de l’Union européenne en 2004 et 2007 et l’introduction de nouvellesapprochesthéoriquesontaccrul’intérêtportéàsonégard. Deuxorientationsprincipalesontétéprivilégiéesdans lesrecherchesmenées jusqu’alors.Unepremièreaportésur leseffetsde l’élargissementsur lespayscandidats.Guidépar leprinciped’aprèslequel «l’européanisation va vers l’Est», cet ensemble de travaux a plus particulièrement examiné lamodification de leurs législations et politiques publiques en lien avec leur mise en conformité avecl’«acquis communautaire». La seconde orientation a consisté à interroger les conséquences desélargissementssur l’agencement institutionnelet l’actionde l’UE.Généralementsous‐tendupar l’idéed’une tension entre élargissement et approfondissement, ce corpus a questionné la «capacitéd’absorption»del’UE,soitsonaptitudeàmaintenirsesniveauxdeprestation,oulapérennitédesonmodedegouvernance.Cesorientationsderecherchetendenttoutesdeuxàconsidérer l’adhésiondenouveaux États‐membres comme une simple variable externe – les récipiendaires ayant seulementvocationàseconformerauxexigencesdesorganisationseuropéennesouinduisantdemanièrequelquepeumécaniquedeschangementsauseindecesinstitutions,sanspourautantenêtrelesacteurs. À rebours de cette démarche, on se propose dans cette section thématique de prendre ausérieux l’hypothèse que l’européanisation a aussi pu se produire d’est en ouest. S’il ne s’agit pas deprésupposer que l’émergence d’un nouveau personnel politique et administratif a nécessairementinduit des changements, son arrivée et son activité méritent d’être mises sous la loupe de façonsystématique.Laréflexionquel’onsouhaitedévelopperestdoncguidéeparunedoubleexigence.Onse fixe d’une part pour ambition de renverser le prisme habituel des études européennes surl’élargissement, enéclairant lamanièredontdes acteursdesnouveauxÉtats‐membresontpuporterdes revendications, pratiques, techniques nouvelles dans les institutions européennes. Cela requiertd’autre part, en termes méthodologiques, de proposer une analyse «incarnée» de l’évolution dugouvernementeuropéen,mettantaucœurdel’analyselesacteurs. Nousproposonsdeporterl’attentionsurdeuxdimensionsdeseffetsdel’élargissementsurl’UE–dimensionsdenaturesdifférentesautourdesquelleslesaxescettesectionserontorganisés:1) les innovations dans les modalités de la définition et de la mise en œuvre de l’action publique

européenne.Enquoil’élargissementdel’UEauxpaysd’Europecentraleinduit‐ilunemodificationdel’actionpubliqueeuropéenne?Celle‐ciprend‐ellelesensd’unerestrictiondelasphèred’actiondesorganescommunautairesouaucontrairedesonélargissementetapprofondissement?Lesmodesde prise de décision et d’intervention publique s’en trouvent‐ils modifiés? Les innovationsintroduites sont‐elles portées par des acteurs en provenance d’Europe centrale ou est‐cel’élargissement qui crée en soi une fenêtre d’opportunité dont se saisissent des membres desinstitutions,indépendammentdeleurappartenancenationale?Sidestravauxexistentdéjàdanscedomaine,denombreuxterrainsrestentàexplorer.

2) leschangementsdepratiquesetdereprésentationsenvigueurauseindesdifférentesinstitutionseuropéennes. L’arrivéed’unnouveaupersonnel, issudespays récemmententrésdans l’UE, fait‐il

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évoluerlespratiquesd’administrationoudenégociationauseindesinstitutionseuropéennes?Dequelordresontceschangements?Enquoisecombinent‐ilsavecd’autreslogiquesdesocialisationen milieu européen? Les représentants des nouveaux entrants partagent‐ils les mêmescaractéristiquesquecellesdupersonneldéjàenplace?Cetaxeaspireàprolongerlestravauxsurlasocialisation en milieu européen et des recherches déjà menées sur la modification du systèmepartisanoudesmodalitésdereprésentationdesintérêts.

Lescontributionspeuventportersurunouplusieurspaysetfairevarier leséchellesd’analyse,entre les niveaux local, national et européen. Les propositions (5000 signesmaximum) doivent êtreadressées à Pascal Bonnard ([email protected]) et Ramona Coman([email protected]).Ellesdoiventcomporteruneprésentationdelaproblématique,duterrainétudié et du protocole d’enquête. Les papiers reposant une enquête de terrain originale serontprivilégiés.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST43/LeParlementeuropéen,acteurinternationaletinstitutionparlementaireinternationale(IPI):exemplesetcomparaisonsavec

d’autresIPIs.

SteliosStavridis(ARAID/UniversidaddeZaragoza,Espagne)

[email protected]

OlivierCosta(CentreEmileDurkheim‐SciencesPoBordeaux)

[email protected]

La fin de la guerre froide en 1989‐1991 et la “sécuritésation“ des relations internationales post‐septembre2001,l´émergencelente,difficileetsouventviolented´unnouvelordreinternational,guidéepar une globalisation d´abord financière et économique et ensuite politique et sécuritaire,accompagnée d´un nouveau régionalisme (Volgy, Šabič, Roter, Gerlak 2009), ainsi que de liensinterrégionaux, l´apparition des BRICS ou le début des “Printemps arabes“ contribuent tous àl´apparition ou consolidation d´acteurs non‐traditionnels (Reinalda 2011) desquels les institutionsparlementairesnefontpasexception(Beetham2006;Malamud,Stavridis2011).

Alors qu´il y a quelques années, le concept même de “diplomatie parlementaire“ (Stavridis 2002;Eloriagga 2004; Fiott 2011) était contesté, de nos jours la presque‐totalité des sites internet desparlements et autres assemblées parlementaires le mentionne constamment, et la plupart desparlementaires le considère comme faisant partie de leurs vies quotidiennes. Il y a également uneproliférationd´assembléesparlementairesrégionalesetinternationales,groupéessouslegénériquede”IPIs”: institutions parlementaires internationales (Cutler 2001; Puig 2008; Šabič 2008; 2013; Kissling2011; Costa,Dri, Stavridis 2013), enpartie créespour construire un systèmeglobal démocratique. Lesquestions de contrôle démocratique, d´efficacité et de légitimité sont en effets importants si nousvoulonsl´émergenced´unnouvelordreinternationalsupérieuràl´actuel.

La question essentielle de recherche de cette section thématique sera d´évaluer le rôle desparlementaires et des institutions parlementaires de tout ordre dans l´émergence d´un système degouvernanceglobale.Enparticulier,cettesectionadresseracethèmedupointdevued´uncotédurôleinternationalduParlementeuropéenetdel´autredurôledesIPIs.

En effet, en combinant la recherche sur le Parlement européen en tant qu´acteur international aveccelle sur les IPIs, nous créons une synergie nouvelle, riche et prometteuse pour mieux comprendrel´influence et l´impact sur les relations internationales tant des IPIs en géneral que du Parlementeuropéen en particulier. Une telle approche (Cofelice, Stavridis 2014) nous permet d´étudier lesassemblées interparlementairesde l´Unioneuropéenne (paysACP,Méditerranée,Amérique latine,ouvoisinageest‐européen),qui représentententreautreschoses,des IPIsauseind´une IPI.Ellepermetégalementdedévelopper les théoriesdenouveau régionalismeetdes relations interrégionales.Ainsiquedefaciliterlesétudescomparées,enparticulierempiriques,surcessujets.

Cetappelestpourdescommunicationstantthéoriquesetconceptuellesquepratiquesetempiriques,depréférencedenaturecomparative,maisaussid´uneseuleIPIétudiéechronologiquementet/ousectoriellement.

Leslanguesdetravailserontlefrançaisetl´anglaisavecunepublicationpostérieureprévue.

Englishversion:Followingtheseminaleventsof1989‐1991andthe“securitization”ofworldpoliticssinceSeptember 2001, non‐traditional actors have developed their role in world politics: parliamentary

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institutionsandparliamentariansarenoexception.Themainresearchquestionwillbewhatrolecan–andshould ‐parliamentariansandparliamentary institutionsofallsortsandkindsplay intheemergenceofaGlobalGovernancesystem: i.e. toassesswhatkindofparliamentarizationoftheworldsystem isactuallytakingplacebyfocusingontwokeyissuesofGlobalGovernance:accountabilityandlegitimacy.

Yet,theproliferationofparliamentaryactorsinthepost‐ColdWarinternationalsystemremainsanunder‐studiedacademicareaofresearch.Thereisaclear“academic”gapbetweenpracticeandtheory.Thispanelintendstobridgethatgap,byfocusingonanumberofinternationalparliamentaryinstitutions(IPIs)andinparticularontheEuropeanParliament.

Thepanelwillconsiderboththeoreticalandconceptualcontributionsaswellasempiricalstudies,betheycomparative or in‐depth individual ones. This call is therefore for studies on the EP as an internationalactor,theEPasanIPI,andotherparliamentaryassembliesandbodiesofallsorts.Inparticular,attentionshouldbegiventotheEU´sinter‐parliamentaryconferencesandassemblies.

TheworkinglanguageswillbebothFrenchandEnglishandapublicationwillresultfromthispanelinthelongerterm.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST44/Modèlesetinstrumentsd’administrationpubliqueenEurope:l’Unioneuropéenneauprismedesphénomènesdecirculation

internationale

ClaireVisier(EuropeanInstitute‐IstanbulBilgiUniversity)

[email protected]

MagdalénaHadjiisky(UniversitédeStrasbourg,SAGE‐UMR7363)

[email protected]

Silalittératuresurlestransfertsdepolitiquespubliquesauniveaueuropéenestricheetvariée,

les travaux interrogeant les administrations étatiques au prisme de l’intégration européenne restentassezrares.Al’exceptionnotabledeladécentralisationterritoriale,lerôledel’Unioneuropéenne(UE)danslesréformesadministrativesdesEtatseuropéenscontemporainsestpeuétudié,mêmesilesujetanourridestravauxmarquantsconcernant lesEtat‐membres(Wright,Cassese1996;Knill2001;Eymeri2008) ou les pays candidats (Dimitrova 2005; Goetz, Dimitrov,Wollmann 2006; Börzel, Risse 2012).Cette retenue scientifique trouve une explication partielle dans la lettre des Traités de l’UE, puisquel’administrationpubliquedesEtats‐membresnefaitpaspartiedescompétencesjuridiquesdel’Union.

Pourtant,depuislesannées1990,lessignessontnombreuxd’uninvestissementcommunautairedans le domaine longtemps sanctuarisé de l’administration publique. Après avoir contribué àl’introductiond’uneconditionnalitéinéditeconcernantla«capacitéadministrative»despayscandidats(Dimitrova 2005), la Commission européenne (CE) a tracé les contours d’une bonne «gouvernanceeuropéenne» (Georgakakis, de Lassalle 2007). Le Traité de Lisbonne encourage la «coopérationadministrative»entreEtats‐membres(art.197),cequitendàvaliderlanotiond’«espaceadministratifeuropéen»(Olsen2003).Lecontexteactueldecrisedes«dettessouveraines»tendenfinàcréditerlesinstitutions internationalesd’undroitde regard sur le fonctionnementdesadministrationsnationalesdespaysdelazoneEuro.

Au plan international, les thématiques de la «réforme» et la «modernisation» del’administration ne sont toutefois pas un terrain vierge en attente d’une fertilisation par les idéesvenuesdesinstitutionsdel’UE.Cesthématiquesontétéinvesties,aumoinsdepuislesannées1980,parnombred’acteursinternationaux,telslaBanqueMondiale,l’OCDE(Saussois2006;Pal2012),maisaussiles OING, les cabinets d’experts et de consultants (Saint‐Martin 2004). L’investissement tardif etinstitutionnellementfragiledel’UEsurleterraindesadministrationsétatiquesentredonceninteractionavec celui d’autres organisations aux intérêts potentiellement divergents. Dès lors, une question sepose:dansquellemesurel’UEpeut‐elleêtreconsidéréecommel’instanceprincipaled’encouragementet/oud'accompagnementàla«réformedel’Etat»despaysmembres,candidatsvoireduvoisinage?

Pour y répondre, la Section thématique analysera l’intervention des acteurs internationaux

dans la fabricationdemodèlesetd’instrumentsd’administrationpublique,en l’envisageant commeunprocessusfaisantintervenirdesacteursdifférentsetdesintérêtsvariés.

Cetteperspectivesedistingueducourantdespolicytransferstudies(Dolowitz,Marsh2000),quicomporteraiticilerisquedeprésenterleslogiquesdedisséminationetd’empruntsselonunevisiontop‐down (Bulmer et alii 2007) et de réifier les modèles transférés, considérés comme fixes,indépendamment des usages qu’en font les acteurs (Dumoulin, Saurugger 2010; Delpeuch 2008,Hassenteufel, De Maillard 2013). Plutôt que la notion de transfert, qui présuppose l’adoptionintentionnelled’unmessageunivoqued’unémetteurversunrécepteur,laSTproposedoncd’explorerle rôle des acteurs communautaires comme participant d’un processus de circulation internationale,phénomènenon‐linéaireetéquivoquedontilsnesontpasnécessairementlesprincipauxinitiateurs.

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Empiriquement fondées, les contributions pourront aborder certains des questionnementssuivants:

Lesacteursdelacirculationinternationaledesmodèlesd'administrationpublique

Dans ledomainede l’administrationpublique, leterraineuropéenn’estpas le lieudediffusiond’unmodèleunifié reconnu,maisplutôtunespaced’interactionetdeconcurrenceentredesacteursmultilatéraux et nationaux divers. Quelles configurations d’acteurs se mettent en place entre cesacteurs?Lescommunicationssontinvitéesàtravaillerl’identificationdesdiversacteursinfluentsdansle phénomène circulatoire étudié, en mettant en évidence leurs rôles respectifs, tout en rendantcomptede lapositiondesdiversacteurs institutionnelsde l’UEdans leprocessus.Lesacteursétudiésforment‐ilsdesréseauxconsolidés?Constituent‐ilsdesconnectionsplusinformelles?Constate‐t‐ondesformesd’externalisationverslesmarchésdel’expertise?...Définitions,variations,glissementsdesmodèlesd’administrationpublique

L’unedeshypothèsesactuellesdelalittératureinternationaleinspiréedesadministrativestudiesconcernel’émergenced’unnouveautyped’«Etatnéo‐wébérien»(Pollitt,Bouckaert2004),quecertainstravauxprésententcommeayantconstitué l’horizon implicitedes recommandationscommunautairesauprèsdespayscandidatsdepuislesannées1990(Meyer‐Sahling2011).

Lesprocessusdepréadhésioncontemporains(Europecentraleetorientale,Turquie,EuropeduSud‐Est) amènent‐ils la Commission Européenne à favoriser la création d’un «acquis non formalisé»dansledomainedel’administrationpublique(Verheijen2003;Tragl2005)?Sitelestlecas,quellepartyoccupent les instruments forgés sous l’étiquette du «New Public Management»et ceux présentéscommeétantde«bonnegouvernance»?Al’inverse,l’«espaceeuropéenadministratif»seréduit‐ilauxvœuxpieuxd’expertssurtoutintéressésparlatransférabilitédesrecommandationsqu’ilsdiffusent?

Une attention particulière sera portée auxmodalités pratiques de l’action communautaire, àtravers l’analyse de ses instruments. Comment et jusqu’où les instruments (benchmarking,agencification,RIA, audit externe, etc.) participent‐ils à la fabrique de «modèles» administratif? Lescontributionspourrontportersurdiverspansde l’actionpublique, tant ilestvraique les instrumentspréconisésdansunsecteur(telslesfinancespubliques:Barzelayetalii2010;Bézès,Siné2011)peuventavoiruneconséquencetransversalesurl’ensembledufonctionnementétatique.

Lesinstrumentsn’étantpaspolitiquementetsocialementneutres(Lascoumes,LeGalès2005),leur étude pourra contribuer à dégager des lignes de légitimation de la mise en comparaison desadministrations nationales, potentiellement variées en fonction des contextes (motif censément«universel»‐droitsdel’homme,sustainability, luttecontrelacorruption‐oumotif liéàunetechnicitéprocessuelle ‐mise en indicateursouen «standards», définitiondebenchmarks et deprocéduresdesuivi…).

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST45/LeslogiquessocialesdesélectiondupersonnelpolitiqueenEuropeCentraleetOrientaleetleurstransformationshistoriques

ValentinBehr

(UniversitédeStrasbourg)[email protected]

CédricPellen

(UniversitéLibredeBruxelles)[email protected]

L'identificationdes logiques sous‐tendant la sélectiondes responsablespolitiques constitue l'unedespréoccupationslesplusanciennesdelasciencepolitique.AlasuitedestravauxfondateursdeMosca,ParetoouencoreWeber, lesquestionsdes conditionsde l'accès ‐ et dumaintien ‐ à unepositiondepouvoir politique ont donné lieu à de fructueuses recherches, particulièrement dans le cadre de lasociologie des élites. Cette riche littérature a permis unemeilleure compréhension des déterminantsdes carrières politiques, notamment en mettant en évidence l'influence de facteurs sociaux sur lerecrutementetlaprofessionnalisationpolitique.Paradoxalement,cesacquisontjusqu'iciétérarementmobilisésdanslesnombreuxtravauxconsacrésaux transformations politiques à l'oeuvre en Europe Centrale et Orientale depuis la chute ducommunisme.Desrecherchesstimulantesontcertesétémenéessur lesmodalitésde l'affirmationdenouveaux responsables politiques «démocratiques», de leur professionnalisation ou encore del'adaptation et de la «reconversion» des anciens cadres communistes à la nouvelle configuration.Néanmoins, force est de constater que la tendance de la plupart des auteurs à se focaliser sur leslogiquesdeconstitutionetdestructurationd'une«éliteconsensuelle»,s'accordantpourconsidérerladémocratiecomme«theonlygameintown»,s’estaccompagnéedelamarginalisationd’unesériedequestionnementsperçuscommeconnexes,particulièrementceuxayanttraitsauxlogiquessocialesdurecrutementpolitique.Cettesectionthématiquesedonnepourobjectifdeparticiperàpalliercettecarenceeninstaurantlesconditionsd'undialogueentre les sociologiesdes élites «occidentales» et «est‐européennes».Danscetteoptique,troispistesderéflexioncomplémentairesserontprivilégiées:1.L'identificationetl'analysedepotentielsfiltressociauxdanslesprocessusdesélectiondupersonnelpolitiqueenEuropeCentraleetOrientale.Lesmécanismesdurecrutementpolitiqueysont‐ils,commedans la plupart des démocraties occidentales, vecteurs d'inégalités sociales dans l'accès au pouvoirpolitique?Sioui,quellessont lescaractéristiques lespluscommunémentpartagéespar lesdirigeantspolitiques?Observe‐t‐ondesvariationsenfonctiondespays,despartisouencoredutypedemandat(local,national,européen)?Commentexpliquerdetelleslogiquessocialesdesélectionpolitique,ainsiqueleurséventuellesvariations?Observe‐t‐ondestentativespourlesenrayer?2.LestransformationshistoriquesdeslogiquessocialesdesélectiondupersonnelpolitiqueenEuropeCentrale et Orientale. Peut‐on identifier une permanence dans les critères favorisant l'accès à despostespolitiques,entrelesrégimessocialistesetlesrégimesactuelsbiensûr,maisaussiparrapportauxrégimes«pré‐communistes»?Le«profil»desdirigeantspolitiquesa‐t‐ilévoluédepuisleschangementsde régimes? Si oui, selon quelles logiques? L'expérience du militantisme anticommuniste a‐t‐elleconstituéuneressourceprivilégiéepourlescarrièrespolitiquesdel'après‐1989?Quelaétél'impactdel'adhésionàl'Unioneuropéennesurlesrèglesstructurantlesmarchésnationauxdespostespolitiques?

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3.Lerôledeschampsadventicesdans la(re)définitiondes logiquesdesélectionetde légitimationdupersonnel politique. En quoi d'autres espaces professionnels (entourages, hauts‐fonctionnaires,intellectuels, médias,…) et leurs transformations contemporaines contribuent‐ils à l'élaboration desrèglesdu jeupolitiqueet à ladéfinitiondes critèresde la compétencepolitique ?Quellesontété lestraductionsdes changements intervenusau seinde cesdifférentsespaces (réformesadministratives,lustration,abolitiondelacensure,pluralismemédiatiqueetintellectuel,...)entermesdetransformationdel'activitépolitiqueetderecrutementdupersonnelpolitique?Lescontributionspourrontportersurunouplusieurspaysetfairevarierleséchellesd’analyse,entrelesniveaux local, national et européen. Les approches comparatives Est‐Ouest seront accueillies trèsfavorablement. Les contributions émanant d'autres champs disciplinaires que la science politique, etnotamment celles ayant une dimension sociologique ou historique, sont vivement encouragées. Lespropositions(2pagesaumaximum)devrontêtreadresséesàCédricPellen([email protected])età Valentin Behr ([email protected]) pour le 15 octobre 2014. Elles doivent comporter uneprésentationdelaproblématique,duterrainétudiéetduprotocoled’enquêtemisenplace.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST46/Soulèvementspopulairesettransformationsdesrégimespolitiques:

del’Europedel’Estàl’AfriqueduNord/Moyen‐Orientetretour

AlexandraGoujon(UniversitédeBourgogne)goujona@club‐internet.fr

FrédéricVairel

(Universitéd’Ottawa)[email protected]

Àprèsdevingtansd’intervalle, lessoulèvementspopulairesenEuropede l’Estde 1989‐1991puisdes années 2000 et 2014, et ceux en Afrique du Nord et au Moyen‐Orient de 2010‐2011 sont de vasteslaboratoires offerts à l’étude conjointe des protestations populaires et des transformations des régimespolitiques. Ils présentent des similarités à différents niveaux: les situations révolutionnaires, mais aussicertaines de leurs issues ‐ parmi lesquelles le renversement des régimes – ainsi que les processus quiaboutissentàl’évitementdemomentsrévolutionnaires(Tilly1993).Pourtant,endépitdequestionnementsprochesetderapprochementsévocateurs(Way2011),cesconjonctureshistoriquesn’ont,pourl’heure,pasfaitl’objetdecomparaisonssystématiques.Bienquecertainstravauxs’aventurentàcomparerdespériodesdifférentes(Beissinger2007;Goujon2009),ilsportentdansleurgrandemajoritésuruneairepolitiqueenparticulier(Allal,Pierret2013;Beissinger2002;Beinin,Vairel2013;Bennani‐Chraïbi,Fillieule,2012;GartonAsh1990).

Il nous semble fécond de dépasser le cadre monographique pour élaborer des comparaisons

interrégionales.L’entrepriseestloind’allerdesoi.Levifdébatquiopposaplusieurscomparatistesaumilieudesannées1990lerappelle(Schmitter,Karl1994;Bunce1995).L’approchecomparativequidoitdépasserla constitution des savoirs en «aires culturelles» est menacée par les comparaisons «sauvages» ou«fausses»(Hassenteufel2005).La«théoriedesdominos»et lavoguedeslabellisationsvaguesetautresmétaphores saisonnières (les «printemps») en témoignent. Ainsi, les tentatives de comparaisoninterrégionales doivent satisfaire au double test auquel V.Bunce les astreints: «jusqu’où pouvons‐nousgénéraliserdansletempsetl’espace»,«qu’est‐cequiprécisémentdanslelieucomptevraiment»?(Bunce2000,634).

Lasectionthématiqueentendposerlespremiersjalonsdecechantierderechercheeninvitantleschercheursàcroiserleursanalysessurcesobjetsàpartird’enquêtesdeterrainetdematériauxdepremièremain. L’enjeu ne réside pas tant dans le fait de lancer un dialogue constructif que dans la possibilité deconfronter des approches et de comparer des résultats d’enquêtesmenées dans l’une et l’autre région.L’objectifestdoncdesusciterdescontributions‐réaliséessipossibleenbinômeouàplusieurs‐croisantlesregardssurlesphénomènesétudiésetévitantlasimplejuxtapositiondesétudesdecas.

Attentives à considérer autant que possible le «côté de la rue» et «le côté des régimes», lescontributionsconcernerontnotamment,maisdefaçonnonexclusive,lesthèmessuivants:- Les pratiques protestataires: manifestations, défilés, flashmob, sit‐in, performances artistiques,actionsarmées.Uneattentionparticulièreseraaccordéeauxmodesd’occupationdel'espacepublic(placeTahrir au Caire, la Kasbah tunisoise, la place du Changement à San‘a, la Place de la Perle àManama ouMaïdanenUkraineetc.).

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- Lesdiscoursetlesrevendicationsassociésauxmobilisations:appelsàmanifester,discourspublics,slogans,demandesadresséesauxautorités,labellisationsdesévénements.- Les acteurs engagés dans les mobilisations: citoyens ordinaires, élites politiques, intellectuels,organisations(partis,syndicats,associations,églises…)etlesrelationsnouéesentreeux.- Les modalités de transformation et d’adaptation des régimes politiques face aux soulèvementspopulaires:mobilisationsdessoutiensetorganisationsofficielles,répression,censure.- Ledevenirdesdirigeantscontestés:renversement,fuites,arrestationsouexécutions,négociationsentreélites,élections,transformationdesélitesdirigeantesetrecompositiondesréseauxdeclientèleoudecorruption.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographieAllalAmin,PierretThomas(dir.),Aucœurdesrévoltesarabes.Devenirrévolutionnaires,Paris,ArmandColin,2013.Beinin Joel, Vairel Frédéric, Social Movements, Mobilization, and Contestation in the Middle East and North Africa,Stanford,StanfordUniversityPress,2013(2ndedition).Beissinger Mark R., «Structure and Example in Modular Political Phenomena: The Diffusion ofBulldozer/Rose/Orange/TulipRevolutions»,PerspectivesonPolitics,2007,n°2,p.259‐276.Beissinger Mark R., Nationalist Mobilization and the Collapse of the Soviet State, Cambridge, Cambridge UniversityPress,2002.Bennani‐ChraïbiMounia,FillieuleOlivier(dir.),«Retoursurlessituationsrévolutionnairesarabes»,Revuefrançaisedesciencepolitique,octobre‐décembre2012,vol.62,n°5‐6.BunceValerie,“ShouldTransitologistsbeGrounded?”,SlavicReview,1995,vol.54,n°1,p.111‐127.Bunce Valerie, «Quand le lieu compte. Spécificités des passés autoritaires et réformes économiques dans lestransitionsàladémocratie»,Revuefrançaisedesciencepolitique,2000,vol.50,n°4‐5,p.633‐656.GartonAshTimothy,TheMagicLantern:TheRevolutionof1989WitnessedinWarsaw,Budapest,Berlin,andPrague,NewYork,RandomHouse,1990.GoujonAlexandra,RévolutionspolitiquesetidentitairesenUkraineetenBiélorussie(1988‐2008),Paris,Belin,2009.Hassenteufel Patrick, «De la comparaison internationale à la comparaison transnationale», Lesdéplacementsde laconstructiond'objetscomparatifsenmatièredepolitiquespubliques,Revuefrançaisedesciencepolitique,2005/1,vol.55,p.113‐132.SchmitterPhilippeC.,TerryL.Karl,“TheConceptualTravelsofTransitologistsandConsolidologists:HowFar to theEastShouldTheyAttempttoGo?”,SlavicReview,1994,vol.53,n°1,p.173‐185.TillyCharles,Lesrévolutionseuropéennes1492‐1992,Paris,ÉditionsduSeuil,1993.WayLucan,«ComparingtheArabRevolts.TheLessonsof1989»,JournalofDemocracy,2011,vol.22,n°4,p.17‐27.

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ST47/«Révolution»,«transitiondémocratique»,«changementderégime»...Enjeuxetusagesdesqualifications

MyriamAït‐Aoudia

(IEPdeBordeaux,CentreEmileDurkheim)[email protected]

JérômeHeurtaux

(UniversitéParisDauphine,IRMCTunis)[email protected]

Nommerunesituation«crise», «transitiondémocratique», «coupd’Etat», «émeute», «révolte»

ou«révolution»n’ariend’anodin,tantpourlechercheurquepourlesacteursconcernés.Laquestionde la qualification des événements est particulièrement complexe dans un contexte de rupture desroutinespolitiques,oùprécisémentlalabellisationestunenjeudeluttespolitiques.Cetypedecontextese caractérise en effet par une perte des repères qui provoque une activité inflationniste delabellisation1.Lesbouleversementsdanslemondearabedepuis2011et lesmobilisationsqu'ontconnucesdernièresannéeslaTurquieoul'Ukraineoffrentderécentesillustrations.Commentlechercheursesaisit‐ildeceslabellisations?Cettesectionthématiqueapourobjetdemieuxdistinguerlescatégoriesd’usageetlescatégoriesanalytiques.

Il convient d’abord de repérer les différents acteurs qui produisent des labels en situation de

rupturesdesroutinespolitiques(lesélitesdirigeantes,descitoyensordinaires,lesmédias,desmilitantsetdirigeantsdepartisoud’associations, etc.) etde saisir ensuite lesenjeuxde luttepour imposer labonnedéfinitiondelasituation.Eneffet,denombreuxcashistoriquesmontrentqueladéfinitiondelasituationévoluedansletemps,qu’ellenefaitsouventpasl’objetd’unconsensus.Ilestalorspossiblederestituerparexempleleprocessusparlequelunedéfinitiontendàs’imposeràtouslesprotagonistes,tandisqued’autres labelspeuventprogressivementêtredévaluésetécartés.Destravauxportantsurles récents événements dans lemonde arabe ressort la difficulté pour le chercheur deproposer unedéfinitionsubstantialistedesévénements,oudesesaisirdesqualificationsindigènes.Ilenestdemêmepour les analyses de la chute du communisme en Europe de l’Est à la fin des années 1980, des«révolutions» dites de couleurs de la dernière décennie, ou des changements politiques en Afriquesubsaharienne.D'autrescashistoriques(telsque laRévolutionfrançaise)ontdonnélieupar lasuiteàdes controverses historiennes etmémorielles visant, à travers unequalificationde l'événement, à luiapporteruneintelligibilitéetluidonnerunesignificationhistorique.

Nous proposons dans cette section thématique de confronter les différentes manières dont les

chercheursappréhendentlesqualificationsordinairesetpolitiquesdessituationsderupturepolitique.Ils’agira autrementdit dediscuter les outilsméthodologiques et conceptuels utilisés pourobserver etanalyser ces labellisations.Nous sommesnotamment intéresséspardes approches compréhensives2,par des analyses en termes de cadres qui considèrent les acteurs comme des «producteurs designifications»3,maisaussipardesanalysesdelapositionetdesprisesdepositiondesintellectuelsencontexte de crise. Des propositions qui se situent dans une perspective ethnométhodologique oupragmatique seront également appréciées. Cette section thématique est par ailleurs ouverte auxhistoriens,sociologuesetpolitistes.

1MichelDobry,Sociologiedescrisespolitiques(3eédition),Paris,PressesdeSciencesPo,2009,notammentp.209ets.2MaxWeber,Economieetsociété.Lescatégoriesdelasociologie,Paris,Pocket‐Agora,1995,p.28ets.3 David Snow, «Analyse de cadres et mouvements sociaux», in Daniel Céfaï et Danny Trom (dir.), Les formes de l’actioncollective. Mobilisations dans des arènes publiques, Paris, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, coll.Raisonspratiques,n°12,2001,p.27‐50.

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Cettesectionthématiques'inscritrésolumentdansunedimensioncomparée,dansletempsetdansl'espace. Aucune situation socio‐historique ne sera écartée a priori: c'est à la mise en regard d'unepluralitédecas,saisisdansleurcontextegéographiqueethistorique,qu'invitecetteréflexion.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST48/Régulationspolitiquesetdispositifsdecontrôle:l’ordresocialnocturneenquestions

ThomasAlam

(CERAPS‐Lille2)thomas.alam‐3@univ‐lille2.fr

SidonieVerhaeghe(CERAPS‐Lille2)

[email protected]

Cettesectionthématiqueentend interroger lanuitentantqueséquencetemporelleporteused’enjeux sociaux et politiques spécifiques. Si différents historiens, anthropologues et géographes(Durand1969,Ginzburg1984,Melbin1987,Verdon1994,Deleuil1994,Delattre2000,Gwiazdzinski2005,Cabantous2009,DiMeo2011) sesontefforcésd’analyser les singularitésde lavienocturne (dans lesespacesurbainsnotamment)etlesproblèmesainsiposésauxpouvoirspublics,lessciencessocialesontjusqu’à présent trop peu investi l’étude de ce qui se joue la nuit, à l’exception de quelques travauxfocaliséssurlespratiquesfestives(Hadfield2006,Salomon2007,Allemand2010,Hae2011,Evans2012,Bordin 2012) ou sur les contraintes du travail de nuit (Ladsous, Pachès 2004). Implicitement définiecomme le tempsde l’inactivité,dureposoude la fête, lanuitadès lorsétérarementdéfiniecommeobjetderechercheàpartentièreet/oucomme«moment»propiceà l’observationsociologique.Bienévidemment, cette observation mériterait d’être nuancée par la mise en regard d’autres formes de«modernités»quecelledessociétésdémocratiquesoccidentales (largement)sécularisées.L’exerciceferaitsansdouteapparaîtred’autresformesdepolitiquesdelanuit,àtraverslacentralitédespratiquesoniriques dans les choix quotidiens et politiques des Indiens Zápara (Bilhaut 2011), les croyancesassociéesàl’occultismeetàlamagienoire,aufondementdeslégitimitésdupouvoirdessorciersDouala(de Rosny 1981), des conseillers des dirigeants indonésiens (Bertrand 2002), des chamanes Otomi(Galinier2011)ouencorel’anthropophagiesymboliquedessorcierscamerounaisàdesfinséconomiques– «sorcelleriede la richesse»etexploitationnocturnedes «zombies» chezPeterGeschiere (1995)–pourneciterquequelquesexemples.

Pour autant, concevoir la nuit en tant qu’objet de questionnements sociologiques etpolitologiques ne va pas de soi. Il faut notamment s’affranchir de toute approche naïvementobjectiviste qui poserait que l’entrée dans les «heures sombres» produirait, en soi et de façonmécanique,unbasculementhomogènedans l’espaceetdans letemps. Ils’agit,aucontraire,desaisirdansquellemesurelanuitestconstruite(ounon)commeunproblèmeparlesacteursinstitutionnelsetmet en jeu, selon les territoires, des modalités spécifiques d’arbitrage des intérêts en présence etd’interventions des pouvoirs publics. Quelles sont les définitions concurrentes de la nuit ? A quellesoccasionsetdansquelsespacessociauxapparaissent‐elles?Parquietcommentsont‐ellesarbitrées?Saisir lesdifférentes«nuits» impliqued’analyser lesacteurssociauxet institutionnelsenprésenceouenluttedansladéfinitiondelanuitetdesesusages.Autrementdit,ilconvientd’identifiercommentlepassage du jour à la nuit est susceptible de reconfigurer les rapports sociaux, de transformer lesmodalitésd’occupationdesespacespublics,degénérerdesclivagessinguliers (noctambulesbruyantsvs.riverains soucieuxdeprofiterducalmede la sphèredomestique),d’entraînerune redéfinitiondescomportements légitimes, bref de mettre en opposition différentes conceptions de l’ordre socialnocturne. L’objectif de cetteSTestdoncde s’intéresser à laproductionde cetordre, à traversdeuxaxesprincipaux:larégulationdelavienocturneetl’inscriptionspatialedesrapportssociaux.1.Politiquespubliquesetrégulationdespratiquesnocturnes.

Ilconvienttoutd’aborddesedemandercommentles institutionspolitiquesagissentlanuitetrégulentlavienocturne.Ils’agit,d’unepart,d’analyserl’activitédesprotagonistesquicontribuentàla

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production,àl’entretienetauxtentativesdesubversiondel’ordresocialnocturne.Patronsdebarsoude discothèques (eux‐mêmes divisés en collectifs dont les principes de regroupement tiennent à lacompositionsocialedeleurclientèleainsiqu’auxactivitésproposées),associationsderiverains,clientsdes établissements, municipalité qui se décline en services aux perspectives potentiellementdivergentes (culture, vie nocturne, ordre public), police nationale, préfecture, etc. forment autantd’acteursdont les logiquesd’actionetdemobilisationdoiventêtreprisesencomptepourparveniràmettre au jour les conditions de production et d’évolution de l’ordre nocturne. Il faut, d’autre part,étudierlanaturedestransactionspotentiellementcollusivesentrecesdifférentescatégoriesd’acteursetleurseffetssurl’évolutiondesnormesédictéesparlespouvoirspublicspourencadrerlemarchédesespaces de sortie nocturne, réguler leurs activités et définir l’acceptabilité sociale et policière despratiquesdeleursclients.

Plusgénéralement,lecadretemporeldel’actionpubliquepertinenteest‐iltoujourscalésurundécoupage entre le jour et la nuit ? A quelle(s) occasion(s), à quel(s) endroit(s) et sous quelle(s)forme(s)lanuitfait‐ellesonapparition?Dansquellemesurelespouvoirspublicsetlesacteursengagésdans larégulationde lavienocturneparticipent‐ilsde ladéfinitiondesfrontièresentre,d’uncôtédespratiques tolérées mais encadrées (la consommation d’alcool notamment), et de l’autre côté despratiques consacrées comme déviantes par les pouvoirs publics qui cherchent alors à édicter desnormespermettantdelesexcluredelaville?2.Nuit,spatialité,mixité

Lanuitcommeenjeuest‐ellesystématiquementuneoppositionentrelesommeildesunsetlesactivitésfestivesdesautres(Gwiazdzinski2005)?Cettelogiquemérited’êtreinterrogéeenabordantlaproximitéspatialeetdumêmecouplamixitésocialedanslesespacespublicsetleslieuxdesortie.Silanuitestobjetderégulation,c’estnotammentparcequ’elleases«scènes»(laboîtedenuit,leclub,lamaison close ou la «rue de la soif»), mais aussi ses publics. Or la nuit et les pratiques qui lui sontassociéessontsouventperçuescommeabolissantlesdifférencessociales(Daneau2012).Laconvivialitédont elles sont le siège serait – par opposition au temps diurne du travail qui incarne le lieu de lahiérarchie sociale – vectrice de communion. Plutôt que de considérer a priori que nous serions tousidentiques et égaux dans nos pratiques récréatives et festives, ce second versant de la ST vise àinterrogerlesdiversesappropriationsspatialesdelanuit.

Il est donc nécessaire de penser l’inscription dans l’espace des inégalités d’accès aux lieuxpublics: sous cet angle, la nuit apparaît alors aussi comme un espace de conflits entre l’usage de laliberté de circulation des uns et les relatives (im)mobilités des autres. En effet, la nuit apporte unéclairageparticuliersur lesrapportsdedominationquise jouentdans lesespacespublicsetaffectentlesmobilités.Ils’agitalorsd’interrogeruneasymétriedu«droitàlaville»(Lefebvre2009)oùlessortiesnocturnessontmarquéespar lesrapportssociauxdesexe,desexualités,declasse,deracialisationetd’âge(Koskella1999,Bacqué,Fol2007,Lieber2008).

Les propositions de communication (1500 signes) pourront se situer à la croisée de plusieurssous‐champs de la science politique et de la sociologie : sociologie urbaine, sociologie de l’actionpubliquelocale,ouencoresociologiedugenre.Ils’agiradeconstruireuneréflexionsurlaproductiondel’ordre social nocturne à partir d’enquêtes empiriques, de naturemonographique ou comparative, àl’échelle locale ou nationale, dans une perspective contemporaine ou sociohistorique. L’ouverture àd’autresformesde«modernité»politiquequecelledesdémocratiesoccidentalesseraévidemmentlabienvenue.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

BibliographieALLEMAND R., «De la mystification des pratiques à la négation du réel ? Ethnographie de discothèquesmontpelliéraines»,DévianceetSociété,1,vol.34,n°1,2010,p.29‐48.

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ST49/Protestationsouvrières,clientélismesetmutationsducapitalisme.Comparerlesmondesindustrielssoustension

AminAllal

(IREMAMAix‐en‐Provence/UMR7310)[email protected]

MontserratEmperadorBadimon

(UniversitéLumièreLyon‐2/Triangle)montserrat.emperadorbadimon@univ‐lyon2.fr

Lorsdessoulèvementsde2010‐2011auMaghrebetauMachrek,dessitesàindustriedominante,

souventemblématiquesdudéveloppementalismedes lendemainsd’indépendance,ontété le théâtredeprotestationscollectivesremettantenquestionlemodededistributiondesprofitsissusdel'activitééconomiquehégémonique. En toile de fondsde cesmouvements, des transformationsobjectivesdel'environnement économique et des équilibres sociaux construits autour de l’activité industrielle,souventàcapitauxpublics:unechutedeprofitsquisetraduitenlicenciements;unpland'expansiondel'industriequiannoncedesrecrutements;unchangementdanslalogiquededistributiondesprofits;ouencoredesmouvementsd’investissementquitransformentlescaractéristiquesdu«patronat»etc.

Cette section thématique examinera l’inscription de revendications «matérielles» dans desrelations de patronages. Si cette réflexion croise plusieurs travaux contemporains de sociologiepolitiquequi se refusentd’opposerdialectiquementclientélismeetprotestation, l’undenosobjectifssera de penser l’intérêt de la comparaison autour de la confrontation d’études monographiques, ycompris au‐delà d’un partage tacite en «aire» géographique ou culturelle. Nous nous interrogeronsnotamment sur lepoidsdes trajectoiresethistoiresdesmodesd’industrialisationsur la structurationdesrevendications.L’autreapportdenotreréflexioncommuneseraeneffetdeprendreausérieuxlessituationspropresauxrelationsindustrielles.

Lesmouvementsautourde l'industrieduphosphateauMaroc(2011‐2012)etenTunisie (2008‐2012),dans lebassin industrielduDeltaduNilenEgypte(2004‐2011),ouencore,moinsconnues,danslesindustriesd’aluminiumdansdesmonarchiesduGolfe,quicontestaientleslogiquesderecrutement,exigeaientdavantaged'emploispourdes ressortissantsde la régionoudénonçaientdes«injustices»salariales, répondent à cette logique. Les grévistes, sit‐inneurs ou manifestants adressent auxemployeurs et/ou responsables politiques locaux, nationaux, voire étrangers, des revendications àcaractèrematériel ‐unemploi, lapossibilitéd'êtreassociéà l'activité lucrativeetà ladistributiondesbénéfices, sur desmodes de prise de parole exceptionnels que l’on ne peut réduire ni à des «quietencroachment of the ordinary» (A. Bayat, 2000), propres à une économiemorale de la dissidence encontextedefortesubalternisation,ni,aucontraire,àun«grandsoir»duprolétariat. Cescassont loind'être isolésouspécifiquesau«mondearabe»et ilsontétésingulièrementpeu explorés par la sociologie politique contemporaine, plus encline à rendre compte de nouvellesformesd’engagementhorsdescadresdessphères industrielles.Pourtant,surplusieursterrains,dansles «Nords» comme dans les «Suds», de nombreuses protestations autour du travail, souventroutinières,peuvisiblesstatistiquementoumédiatiquement,interpellentleslogiquesderedistribution,leurinstitutionnalisationetlesdroitssociauxqu’ellessous‐tendent.CetteSTseproposederevenirsurces objets d’études en confrontant des formes multiples de revendications protestataires, et leurhistoricité,dansdes«mondesindustrielssoustension»dedifférentesrégionsdumonde. L'expressionde «monde industriel» fait autant référence au contextedesmobilisations (unesociété locale où les rapports sociaux, les solidarités, les clivages ou les relations de pouvoir et dedominationsontfortementstructurésparuneactivitééconomique),qu'àl'espacephysiqueoùellesontlieu (le lieu du travail effectif ou convoité). Il s’agira de questionner les formes et expressions de laconflictualitéetlesmodalitésdelaprotestationainsiqueleurinscriptiondansdesinteractionssociales,

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fondant des «droits», des références «morales» ou encoredes logiquesde vulnérabilité/protection.Plusprécisément,cesontlesarticulationscomplexesentredesformesdemobilisation,deslogiquesdepatronageetdeliensclientélistestissésdansdescontextesindustriels,etdespolitiquespubliquesqui sous‐tendent les mutations locales de l'activité économique, que nous nous proposons decomparer.

Lespropositionsdecommunicationattendues,quipourrontaussibientraiterdesituationsdansles «Suds»ou les «Nords»àpartird’enquêtesdepremièremain, analyseront lesmultiples ressortsdes relations de patronage/protestation qui travaillent lesmobilisations protestataires se produisantdanscesmondesindustrielsenrecomposition.Ellesexaminerontcommentlestransactionsclientélistespeuvent désactiver des groupes «latents» ou contenir les revendications à des résistances«silencieuses»,etcommentà l’inverseellespeuventnourrir laprotestationet la révolte,susciterdesrécitsidentitaires,engagercertainessolidarités,notammentdansdescontextesoùleséconomiesdelaprotection sont ébranlées (libéralisation, démantèlement de l’Etat «employeur», privatisation de lapropriété,diversificationetinternationalisationdesinvestissements,etc.).Ainsi, ilseraprêtéattentionaux spécificités,propresaux«mondes industriels»decesarticulationsclientélairesetprotestataires:par exemple, l'insertion et la cohabitation des protestataires et de leurs cibles dans des espacesd'interaction structurés par l'activité professionnelle; la collusion entre élites politiques et éliteséconomiques; la matérialité des revendications qui fait appel à un mode de résolution basé sur latransactionderessourcesentredesacteursdisposantdedifférentstypesdecapitaux;etc.

Nousinvitonslesauteursàs'intéresseràl'uneouàplusieursdesquestionssuivantes:‐Commentsedéfinissentles"droitssociaux"danscesmondesindustrielsparticuliers?‐ Le caractère matériel des revendications favorise‐t‐il l'intervention de logiques clientélistesdanslagestiondesprotestations?‐Quelsréseauxsontmobilisésdanslagestiondesconflictualitésautravail?‐Commentcesmodesdegestionaffectent‐ilsl'organisationetl'expressiondelaprotestation?‐Commentlesrapportsordinairesdesgouvernésàl’autorités’entrouvent‐ilsmodifiés?‐ Quels rôles jouent, dans ces processus, les institutions de médiation (syndicats, partispolitiques,etc.)?

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST50/Lacirculationdesprocéduresjudiciairesetdesoutilsdu«post‐conflit»danslaconstructiondescausesvictimaires:

uneperspectivecomparée

SophieDaviaud(SciencesPoAix‐en‐Provence)

sophie.daviaud@sciencespo‐aix.fr

SélimSmaoui(SciencesPoParis/CERI&SciencesPoAix‐en‐Provence)

[email protected]

Enl’espacedetroisdécennies,la«victime»aconnuunevéritableconsécrationsociale.Ellese

trouveassociéeauxpolitiquesdestinéesàgérer les legsdespassésviolents, à traversdesdispositifsjudiciaires et des instances ad hoc comme les Commission Vérité et Réconciliation. Cette sectionthématique seproposedepenserensemble la constructiondes causes victimaireset laquestiondesusagesdesréférentsdupost‐conflitet/oudesoutilsjuridiquesdanslamiseenformedesrevendicationspar les groupes contestataires. Trois aires géographiques seront privilégiées : l’Espagne, l’AmériqueLatine et le monde arabe. Les travaux sur les aires africaines, européennes et asiatiques pourrontégalementnourrircesréflexionscomparatives. Ils’agitderesserrerlafocalesurdesdynamiquesembryonnairesdemiseenformedescollectifsdevictimes,situéesenamontdestransactions institutionnellesdans lesquelles lesgroupessontsaisisparlasuite.Sil'onassumel'hypothèsesociologiqueselonlaquellela«JusticeTransitionnelle»estavanttout une catégorie experte désignant un ensemble diversifié d'outils de «sortie de conflit», il estplausible d'en analyser les usages enmarge des politiques publiques et de la considérer comme unensembled'instrumentsquimodifie lespratiqueset lesattentesmilitantes.En l'espèce,enAmériquelatine,où lesCommissionsVéritéetRéconciliationontentérinéaudépart l'amnistiedestortionnaires,les collectifs de victimes ont ré‐aligné leur cause sur les besoins de la lutte contre l'impunité. EnEspagne, bien que mobilisées en marge des arènes judiciaires nationales, certaines associations devictimes du franquisme se sont réappropriées lors des années 2000 les standards d'enquêtes sur lesviolations des droits de l'homme. Le contexte de changements de régimes traversé par le «mondearabe»depuislesrévoltesdel'année2011,estuneopportunitépoursaisircesdynamiquessurlevif. Afin d’explorer ces pistes de recherche, les propositions de communications sont invitées às’inscriredansunouplusieursdesaxesproposés:

- Analysecomparéedelaconstructiondescausesvictimaires- Circulationdesréférents,desoutilsetdesprocéduresjudiciairesménageantunenouvelleplace

auxvictimesdelaviolencepolitique ‐Analysecomparéedelaconstructiondecausesvictimaires: Cet axe cherchera à comprendre comment prend sur le plan collectif une prétention à faireentendreunehistoirenonécriteetàsefairequalifierdevictime.Ilanalyseralessupportsetinstrumentsdemobilisationainsiquelesphénomènesdecirculationinternationaledescadresd’actionmilitants,desmodesdeprotestationetdesréférencescognitives.Ilprêterauneattentionparticulièreauxnouvellesmanières d'objectiver psychiquement etmédicalement la violence éprouvée par les corps. Enfin, despropositions analysant les trajectoires et les carrières des individus mobilisés seront les bienvenues.Elles permettraient d'envisager les manières dont des expériences à l'épreuve desquels les acteursincorporentdes référentsetdesconceptionsde la justiceexpérimentéesparailleurs, redéfinissent lesens de la violence subie, et se traduisent par des engagement militants et/ou par des recoursjudiciaires.

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‐Procéduresjudiciairesconférantunenouvelleplaceauxvictimes Enfaisantusagedesoutilsstandardisésdudroitetde lapacification, lescollectifsdevictimessont conduits à s'appuyer sur des secteurs professionnels spécialisés. En quoi les rapports tissésreconfigurent les légitimités domestiques des groupes mobilisés et favorisent des dynamiquesd'internationalisationdesliensmilitants?EnEspagne,lesrevendicationsvictimairesnes’accompagnentpasdeprocèsmettantenaccusationdehautsresponsablesfranquistes.Lesplaintesdesassociationssedéplacentsur leterrainargentin,àtraversdesexperts jouant lesrôlesd’intermédiaires.Danscertainspaysd’AmériqueLatineaucontraire,commel’ArgentineetleChili,lesvictimesseretrouventaucoeurdel’espacejudiciaireetcontribuent,àtraversleursrécits,àuneréécritureparlesjugesdesépisodeslesplussombresdesdictatures.Lespaysarabespost‐2011,oùlaquestiondujugementdesreprésentantsdel’ancienrégimeaprèslesépisodesrévolutionnairesresteouverte,peuventégalementconstituerdesterrainsrendantcomptedecesdynamiques.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Leformatattenduestceluid’undocumentdedeuxpagesprésentantlaproblématique,leshypothèses,lesterrainsetlaméthoded’enquête.Lescommunicationssontàenvoyerenformatrtfoupdf.

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ST51/Sociologiepolitiquedesinterventionsinternationales:cequeles«terrains»fontauxacteursdelapaix

GrégoryDaho

(CESSP‐UniversitéParisIPanthéonSorbonne)[email protected]

NathalieDuclos

(ISP‐UniversitéFrançoisRabelaisdeTours)nduclos@club‐internet.fr

CécileJouhanneau

(Art‐Dev‐UniversitéMontpellier3)[email protected]

Lalittératurescientifiquesurlesinterventionsinternationalessepolariseautourdesdébatssurlapaixlibérale. D’un côté, les «problem‐solvers» se montrent soucieux de l’efficacité des programmesd’intervention.Del’autre,les«criticalscholars»préviennentquela«sécuritéhumaine»promueparlesprincipaux Etats et Organisations Internationales constitue une ressource politique typique dubiopouvoir.Cesdeuxtypesdetravauxontpermisuneconnaissanceplusfinedelatransformationdesrapports de force internationauxdepuis la fin de la guerre froidemais offrent souvent peudeprisesempiriques sur ce qui se passe concrètement entre les acteurs sur le terrain et surtout ce que leurs«rencontres»transformentdeleursrelationsetdeleursreprésentations.L’originalitédecetteSectionThématique repose sur le renversement de perspective: nous nous demandons ce que les terrainsd’interventionfontauxacteursdelapaixplutôtquecequelesinterventionsfontauxterrains.Fautedetravauxempiriquessuffisammentnombreux,lesacteursdelapaixrestentméconnusetsontenvisagéscommeunensemblehomogène.En lesplaçantaucentrede l’analyse,nousespéronséclairersousunjournouveaulesinterventionselles‐mêmes.CetteSectionviseàcontribueràunearticulationdespistesderecherchesur lasociologiedesacteursdelapaix,enparticulierdanstroisdomaines.Enpremierlieu,l’étudedesOrganisationsInternationalesapermisdesoulignerlesjeuxd’acteurs,lesformesd’actionscollectives,lestransfertsd’instrumentsetlefonctionnementdesarènesdenégociation.Parailleurs,destravauxconsacrés,dansuneperspectiveinteractionniste,auxcarrièresdescombattants/militantsmaisaussides«pacificateurs»ontsignalé laportéeheuristiquede l’étudedes trajectoiresdesacteursengagésdans la sortiede conflit. Enfin, lesdébats épistémologiques sur le choix et la complémentarité des angles d’observation– le siège et leterrain, «par le haut» et «par le bas», le local et l’international – constituent un dernier pan derecherchequipermetd’interrogerl’incidencedesrelationsentre«l’opérationnel»etle«bureaucrate»sur les prises dedécisions, les arrangements bureaucratiques et les «mises à jour» des programmesd’intervention.Si nous privilégierons les contributions procédant d’une démarche inductive et d’une enquêteempirique, les axes ci‐dessous sontprésentés à titre indicatif.Nous serons attentifs auxpropositionsrelativesauxincidencesdes«terrains»enparticuliersurlesacteurseuropéensdelapaix.1)Que font les terrains d’intervention auxacteurs et auxgroupes investis dans la constructionde lapaix?Les contributions pourront analyser les effets d’un ou de terrains d’intervention sur les trajectoiresindividuelleset lescarrièresprofessionnellesmaisaussi sur les formesdemobilisationscollectives,etnotamment intersectorielles, entreacteursde lapaix.Ellespourrontégalement se concentrer sur lesphénomènesdesocialisationetde«rencontres»quisedéroulentsurlesterrainsetlesopérationsde

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cumul et de conversion des capitaux qui y sont tirés et/ou investis. Elles peuvent enfin cerner lescontours de groupes professionnels notamment à partir des identités et des représentationscommunesmaisaussidesrépertoiresd’actionetdestechniquescollectives.2)Quefontlesterrainsd’interventionauxdoctrinesetauxprogrammesdeconstructiondelapaix?Les propositions pourront tracer et suivre la fabrication et la circulation des doctrines et desprogrammesd’intervention. Il s’agiraalorsd’analyser, toujoursàpartirdeseffetsd’unoudeterrains,les processus de traduction, de réappropriation, de légitimation et finalement d’objectivation desnormes, techniques et savoir‐faire promus et mis en œuvre par différents types d’acteursinternationauxauxpremiersrangsdesquelslesOI,lesEtatsetlesorganisationsprivéesetassociatives.3) Que font les terrains d’intervention aux organisations et aux prises de décisions relatives à laconstructiondelapaix?Lescontributionspourrontenfinévaluer l’impactdes interventions sur l’évolutiondes relationsentreorganisations,entermesdecoopérationetdecompétitionpourl’allocationderessources,deréformes,de changement institutionnel et de managérialisation des administrations. Elles peuvent égalementquestionner l’impact des enseignements tirés par les bureaucraties d’un ou de terrains sur laconfiguration décisionnelle, la division du travail, la coopérationmultinationale et la délimitation descompétences.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST52/Politiquesmémoriellesencontextedepost‐conflit:espacesdeproductionetdemanifestationdescadresinterprétatifsduconflit

SandrineLefranc

(CNRS/ISP)[email protected]

JulianaLima

(UniversitéParis1/CEESP/CRPS)[email protected]

CetteSTportesurlesacteursetlerôledesproductionsartistiques(axe1)etsurlespolitiquesdereconstruction urbaine (axe 2) en tant que vecteurs de transmission et d’interprétation (et/ou deréinterprétation) d’un passé violent. Elle entend ainsi rendre compte du caractère composite desreprésentations mémorielles forgées dans une variété d’espaces – espaces de productionet/ou demanifestationdecadresinterprétatifsduconflit.S’inscrivantdansuneperspectiveinterdisciplinaire,lasession privilégie les approches fondées sur un dialogue entre sociologie, relations internationales,histoire, littérature, arts plastiques, anthropologie, géographie et urbanisme. La session devraitalimenterunprojetcollectifdediffusion(parlebiaisd’unsiteinternet,notamment)descontributionsscientifiques à un réexamen du sens commun sur la «mémoire» des violences politiques, porté àl’InstitutdesSciencessocialesduPolitique(ISP,CNRS).

Axe1:Productionartistiqueettransmissionmémorielle:quel(s)représentation(s)de(s)conflit(s)?

Il s’agit ici de questionner la participation des diverses formes d’expression artistique (lapeinture, la sculpture, la littérature, les arts graphiques et/ou la production cinématographique) à laconstructiond’unemémoirecollectivedesviolencespasséset/ouàla(ré)interprétationdel’histoireduconflit, en s’intéressant à la fois au contexte de sa production (artistique) et au lieu de sa diffusion.Comment les récitsarticulésdans lesdiverses formesdemanifestationartistiques’articulentavec lesprocessusofficielsd’écrituredel’histoire?Dansquellemesurelesreprésentationsquelesartistes(se)font du conflit façonnent ou subvertissent les récits officiels? L’art peut‐il être un vecteur decontestation des politiques publiques de mémoire ou d’une histoire des conflits écritepar le haut ?Comment les romans historiques, entremêlant fiction et réalité, et les biographies d’ex‐combattants,participent‐ils à la transmission mémorielle? Quel rôle peut‐on attribuer à l’art dans les contextesd’après‐guerres alors que l’oubli est encouragé? Comment la réception de ces œuvres artistiquesaffecte‐ellelesreprésentationsquelesrécepteurssefontduconflit?Quelsespacessontprivilégiésàlafoispourlaproductionetladiffusiondesœuvresartistiquesévoquantleconflit(àl’échellelocaleet/ouinternationale) ; et, in fine qu’est ce que cela peut nous dire de l’ouverture ou au contraire de lafermeturedesespacesdeparoleetderéflexionsurlepassé?

Axe2:Mémoiresdeslieux,lieuxdemémoire:reconstructionpost‐conflitettransformationurbaine

Lescontextesdepost‐conflitsontdeschantiersdetransformationdel’architectureurbaineetdespratiquessocialesquiysontassociéesimpactantlesmémoiresancréessurlesespacestouchésparle conflit. Qu’est‐ce que les transformations de l’espace urbain, favorisées par les politiques dereconstruction post‐conflit, nous disent de la gestion des mémoires d’un passé conflictuel? Lareconstruction post‐conflit étant souvent un vecteur de légitimation politique, quel est l’impact despolitiques publiques de reconstruction sur la transmission d’une mémoire officielle? Ou, dans uncontexted’incitationàlanon‐remémorationdesviolencespassées,commentlamémoireduconflitest‐elle effacée de la scène urbaine par de telles politiquesde reconstruction nationale ? Dans quelle

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mesure la réhabilitationdesvillesetvillagesdétruitspar lesconflitsparticipe‐t‐elleàunprocessusderedéfinition des contours historiques d’une ville et/ou d’une identité (politique, partisane, ethniqueet/ouguerrière)localementancrée?Commentlesmémoiresduconflitintègrent‐elles‐ouaucontraire,excluent‐ellesdesprojetsdemodernisationesthétiquedesvilles?Comment lespopulationsdesvillestouchées par les conflits peuvent‐elles, par leur intervention dans le paysage urbain et leurappropriation de l’espace social et géographique, contester les politiques mémorielles dugouvernement?Quelsacteurs(hommespolitiques,associationsdevictimes,associationsdequartiers,groupes ethniques, ONG, bailleurs de fond, urbanistes, architectes) participent aux projets dereconstruction post‐conflit et quelle place accordent‐ils à lamémoire du conflit ancrée dans l’espaceurbain? Il s’agit d’interroger les représentations individuelles et collectives du passé et, par là,d’évoquer leurs rôlesdans ladéfinitiondespolitiquespubliquesde reconstructionurbaineetdans ladéfinitiondespolitiquesmémorielles.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

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ST53/Violerlaloipourmaintenirl’ordre?Approchescomparéesduvigilantisme

GillesFavarel‐Garrigues

(CNRS/CERI‐SciencesPo,Paris)favarel@ceri‐sciences‐po.org

LaurentGayer

(CNRS/CERI‐SciencesPo,Paris)gayer@ceri‐sciences‐po.org

Le «vigilantisme» recouvre toute une gamme de pratiques d’auto‐justice – actions d’auto‐défense,procèspopulaires, lynchages–quiontencommunderemettreencause lemonopolede l’Etatsur larésolutiondescontentieuxetlemaintiendel’ordre(Abrahams,1998;Fourchard,2011;Pratten&Sen,2007).Cetteatteinteapparenteàlasouverainetédel’Etatn’estpourtantpasfatalementunesourcedeconflits avec ses représentants. Elle ne se laisse pas non plus ramener à un syndrome del’affaiblissementdel’Etat.Dans bien des cas, il s’agitmoins là d’unemanifestation du retrait de l’Etat qu’unemodalité de sonredéploiement,àtraversdesformesdegouvernementindirectplusoumoinslégitimes–etdoncplusou moins publiques. A l’heure de la mondialisation néo‐libérale, l’essor du vigilantisme témoigneégalement des tentatives de certains Etats de partager le fardeau du maintien de l’ordre avec leursociété.Silevigilantismeestbiendevenuunfaitsocialglobal,sesmatriceshistoriques,sestrajectoiressocialesetsonempreintepolitiqueprésententdoncd’importantesvariationsd’uncontexteàl’autre.Cesont ces variations dont nous entendons ici rendre compte, à partir d’enquêtes de terrain qui nousconduirontàobserverauplusprèscesmobilisationsetleurimpactsurl’Etatetlasociété.Afindenousprémunir contre les risquesd’inventaire, etdans lebutdeproduireunevéritableétudecomparative des formes contemporaines de vigilantisme, cette section thématique privilégiera deuxprincipauxpointsd’entrée: lespratiquesde justicesommaireet lestâchesdemaintiende l’ordredesgroupes de «vigilantes». Tout en inscrivant leur présentation dans ce cadre analytique relativementrestrictif, les participants seront invités à s’interroger collectivement sur trois grands ensembles dequestions: 1) l’historicité des mouvements d’auto‐justice et leurs relations à d’éventuelles matricesglobales (nord‐américaines, notamment) du vigilantisme; 2) le rapport au droit (positif et,éventuellement, coutumier), de ces initiatives de justice «populaire» ; 3) l’idéologie de cesmouvements,oscillantentrecritiquedufonctionnementdel’Etatetcritiquedel’Etattoutcourt.Parallèlement à ces grandes questions transversales, qui constitueront le socle de nos échangescollectifs, chaque participant sera encouragé à prolonger la réflexion en explorant, à partir d’uneenquêtedeterrain,l’unoul’autredespointssuivants:- Les conditions et modalités d’institutionnalisation du vigilantisme: comment passe‐t‐on demobilisations ponctuelles, faiblement structurées, à de véritablesmouvements sociaux, voire à desinstitutionsparallèlesdemaintiendel’ordre,dotéesd’uneexistencequasi‐officielle?- Levigilantismeest‐ilparessenceunphénomènenon‐étatique, impliquantdescitoyens«ordinaires»cherchantàsecondervoireàsuppléerl’actiondel’Etatenmatièredemaintiendel’ordre?Commentdépasserleconstatgénéralementaffirméd’une«ambivalence»desrelationsauxforcesdel’ordre?Lerecoursdecertainspoliciersoumilitairesaulangageduvigilantisme,pourjustifierleursviolencesextrajudiciaires dans le cadre de la lutte contre la criminalité ou la «subversion», est‐il toujours unsimulacre ‐ un «pseudo‐vigilantisme» (Abrahams, 2007: 424), maquillant des crimes d’Etat eninitiatives populaires ? Faut‐il distinguer des formes de vigilantisme qui s’appuient sur une critique

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généraledurégimepolitiqueoudel’Etatetdesformesdevigilantismequipointentladéfaillancedesservicesrépressifs,sanspourautantdonnerlieuàunetellemontéeengénéralité?- Levigilantismeest‐ilnécessairementunphénomènecollectif?Commentrendrecompte,parexemple,du syndrome du justicier solitaire, à la fois au sein des forces de l’ordre (le «Dirty Harry problem»[Klockars1980])etauxmargesdelasociété?- Lerecoursàlaviolenceextrajudiciaireest‐ilconsubstantielauvigilantisme?Existe‐t‐ilunedifférencede nature entre justiciers hors‐la‐loi et comités de surveillance de type «neighbourhood watch» ?Quelles sont les forces en jeu dans les dynamiques de «métamorphose organisationnelle»(organisationalshape‐shifting;Hagberg&Ouattara,2010)conduisantcertainsgroupesdevigilantesàsetransformerenunitéscombattantes?- Comment s’articule la dialectique entre quête de publicité et économie du secret au sein de cesmouvements?Au‐delàdelafigurepopulaireduvengeurmasqué,commentexpliquerquelaplupartdesgroupesdevigilantessedrapentdansunépaisvoiledusecrettoutencherchantàdonneràleursactivitésunefortevisibilité?- Al’avènementdequeltyped’«ordre»,légaletsocial,levigilantismecontribue‐t‐il?- Pour une sociologie de l’auto‐justice : 1) Le vigilantisme a‐t‐il un sexe ? Quelle place les femmes ytrouvent‐ellesetdansquellemesureleurparticipationàcesmouvementsaffecte‐t‐il leursméthodeset leurs objectifs (Blee, 1991; Sen, 2007) ? 2) A‐t‐il un âge? Marque‐t‐il l’affirmation d’une jeunegénérationparrapportauxaînés?

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

RéférencesbibliographiquesAbrahams,Ray(1998),VigilantCitizens.VigilantismandtheState,Cambridge,PolityPress.Abrahams,Ray(2007),«Somethoughtsonthecomparativestudyofvigilantism»,inDavidPratten,David&Sen,Atreyee(eds.),GlobalVigilantes,Londres,Hurst,pp.419‐442.Blee, KathleenM. (1991),Women of the Klan. Racism and Gender in the 1920s, Berkeley,University of California

Press.Fourchard,Laurent(2011),“ThepoliticsofmobilizationforsecurityinSouthAfricantownships”,AfricanAffairs,110

(441),pp.1‐21.Hagberg, Sten et Ouattara, Syna, “Vigilantes in war: boundary crossing of hunters in Burkina Faso & Côte

d’Ivoire”, in Kirsch, Thomas G. & Grätz, Tilo (eds.) (2010), Domesticating Vigilantism in Africa, Woodbridge,JamesCurrey,pp.98‐117.

Klockars,CarlB.(1980),“TheDirtyHarryProblem”,AnnalsoftheAmericanAcademyofPoliticalandSocialScience,vol.452,pp.33‐47.

Pratten,David&Sen,Atreyee(eds.)(2007),GlobalVigilantes,Londres,Hurst.Sen,Atreyee(2007),ShivSenaWomen.ViolenceandCommunalisminaBombaySlum,Londres,Hurst.

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ST54/Les«bonnespratiques»desorganisationsinternationales

MarieSaiget(SciencesPoParis/CERI)

[email protected]

CamilleLaporte(SciencesPoParis/CERI)

[email protected]

GuillaumeDevin(SciencesPoParis)

guillaume.devin@sciences‐po.org

Depuis une vingtaine d’années, la notion de «bonnes pratiques» des organisations

internationales s’est banalisée. Cette expression, inséparable de celle de «bonne gouvernance», estétroitementliéeàunmomentnéolibéraletàuntournantmanagérialdanslagestiondesorganisationsinternationales. Elle connait depuis une résonance particulièrement importante auprès de certainesenceintes multilatérales, et cela indépendamment du domaine d’activité1. Rares sont pourtant lestravaux de recherche à proposer une vision d’ensemble de ce phénomène – ses manifestationsdiscursivesetsespratiques.Alorsquelalittératuresurlesnormescommeinstrumentde«softpower»etderégulationdanslesystèmeinternationalestfoisonnante2,lanotionde«bonnespratiques»bienquesouventemployéeresteencorepeuexplorée.

Cettesectionthématiqueseproposed’étudierendétail ladimensionnormativeetpratiquedes

«bonnes pratiques» dans les activités des organisations internationales3. Dans une perspectivesociohistorique,elle s’interrogera sur les facteurset lesacteursquiparticipentà leurproductionetàleur utilisation. Elle invitera donc les doctorant.e.s, docteur.e.s et chercheur.e.s intéressé.e.s à unelecture critique et empirique d’un phénomène qui peut nous apprendre beaucoup sur lestransformationsdusystèmeinternational.

L’objectif est d’ouvrir à de nouveaux dialoguesmais également de favoriser des convergences

autourde l’analysede la fabrique,desutilisationsetdeseffetsdes «bonnespratiques»en contextemultilatéral. A cet effet, nous proposons aux contributeurs d’inscrire leurs propositions dans un ouplusieursdesaxessuivants:

1DEMMERS,Jolle,FERNANDEZ,Alex,HOGENBOOM,Barbara,GoodGovernanceintheEraofGlobalNeoliberalism:ConflictanddepolitisationinLatinAmerica,EasternEurope,AsiaandAfrica,London;NewYork:Routledge,2004,353p.;HIBOU,Béatrice,Labureaucratisationdumondeà l’èrenéolibérale,Paris:LaDécouverte,2012,223p.;SMOUTS,Marie‐Claire, "Theproperuseofgovernanceininternationalrelations",InternationalSocialScienceJournal,vol.50,n°1,1998,pp.85‐94;STONEDiane,WRIGHTChristopher (Ed.), The World Bank and Governance: A Decade of Reform and Reaction, London : Routledge, 2007, 276 p.;WOODS,Ngaire,"GoodgovernanceinInternationalOrganizations",GlobalGovernance,vol.5,n°1,1999,pp.39‐61;WOUTERS,Jan,RYNGAERT,Cédric,GoodGovernance:Lessonsfrominternationalorganizations,WorkingPapern°54, InstituteofLaw,KULeuven,2004.2BARNETT,Michael, FINNEMORE,Martha,Rules for theWorld: International Organizations in Global Politics, Ithaca: CornellUniversity Press, 2004, 226 p.; FINEMORE,Martha, SIKKINK, Kathryn, "International NormDynamics and Political Change,"InternationalOrganization,vol.52,n°4,1998,pp.887‐917;FLORINI,Ann,"TheEvolutionofInternationalNorms", InternationalStudiesQuaterly, vol. 40,n°3,pp. 363‐389, 1996;NYE, Joseph,Softpower: themeans to success inworldpolitics,NewYork:PublicAffairs,2005,191p.3Les organisations internationales au sens classique (c’est‐à‐dire inter‐gouvernementales) sont spécifiquement étudiées,mêmesi leurs interactionsavecd’autresacteurs, comme lesorganisationsnongouvernementales, lesexperts,ou lesEtats,sontàprendreencompte.

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1) Genèseetcirculationdes«bonnespratiques»

Cet axe de recherche entend analyser la genèse des «bonnes pratiques» dans les organisationsinternationales,afindemettreenévidenceleurdiversitéenfonctiondelacultureorganisationnelleetdes différents contextes socio‐historiques d’émergence. Cette analyse ouvre une réflexion sur lamanière dont les bonnes pratiques produites par les organisations internationales circulent dans lesystèmemultilatéralauprèsd’acteursvariés(autresorganisations internationales,Etats,organisationsde la société civile, etc.). L’enjeu est d’étudier les effets de «co‐construction», «d’apprentissage»,«d’appropriation»etde«transformation»des«bonnespratiques»quecettecirculationentraîne.

2) «Bonnespratiques»etpositionnementdesorganisationsinternationales

Cet axe se concentre sur l’examen empiriquedes jeux d’acteurs et des stratégies qui régissent lafabrique des «bonnes pratiques» dans les organisations multilatérales. Les contributions pourrontinterrogerl’hypothèseselonlaquellelesorganisationsinternationalesutilisentles«bonnespratiques»comme un outil de (re)déploiement de leurmandat et de (re)affirmation de leur expertise, dans unsystème internationaloù laproductiondes savoirs etde l’expertiseest concurrencéeparunnombrecroissantd’acteurs.

3) «Bonnespratiques»eteffetsde(re)classementdesacteursCet axe traite des effets produits par la diffusion des «bonnes pratiques» dans et au‐delà desorganisations internationales, en termes de modification des pratiques, de changement descomportementsetde (re)classementdesacteurs viséspar les «bonnespratiques»élaboréespar lesorganisations internationales. Il s’agira d’examiner les effets sur la hiérarchisation entre «bons» et«mauvais»élèvesetlatransformation(ounon)desrapportsdepouvoirauplaninternational.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxtroisresponsablesdelaST

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ST55/Lacommunicationdesorganisationsintergouvernementales

IsabelleLeBreton‐Falézan(CELSA,UniversitéParisIVSorbonne)

isabelle.le_breton‐[email protected]‐sorbonne.fr

FrédéricRamel(CERI,SciencesPoParis)

[email protected]’objectifdecettesectionthématiqueconsisteàanalyserlesacteurs,lesressourcesetlesfonctionsdela communication mise enœuvre par les O.I. à caractère universel ou régional. Les transformationsrapidesquiaffectentcettecommunicationappellentaujourd’huiuneanalyseconcrète,quecesoitsousl’angledelamatérialitédesdispositifsetoutilsmobilisésouceluidesmodèlesdelacommunicationetdes conceptionssémiotiquesmobilisées (et stratégiquementexploitées)par lesacteursqui enont lacharge.Sensibiliseràunecause,promouvoiruneaction,outoutsimplementinformersuruneopérationdenaturemilitaireoucivilerelèvedelanécessitépourlesO.I.Maiscomments’élaborecettepolitiquede communication ? Peut‐on établir un lien entre la réussite d’une opération et la stratégie decommunicationdéfiniepour lavaloriser?Surunescènepolitico‐médiatiqueoùsecôtoientdeplusenplusONGetautresorganisationsintergouvernementales,laquêtedenotoriétédessecondestendàsenourrirdelacréativitéetdel’audacedescampagnesdecommunicationetdemarketingélaboréesenleursein.Lamiseenvaleurdes“Messagersde lapaix”etautres“Ambassadeursdebonnevolonté”,porte‐parole issus de la société civile et à forte notoriété médiatique, sont censés palier ce déficitd’image(Cooper,2007).Lesexemplesd’AudreyHepburnpourl’UNICEFetd’AngelinaJoliepourleHaut‐Commissariat aux Réfugiés sont sans doute les plus fameux.Mais, si elles visent la conversion d’unmaximumdepublicsàuneconceptionhumanisteetphilanthropiquedupolitique,cesreprésentations«people» et très esthétiques n’induisent‐elles pas une logique instrumentale de séduction qui posequestion?Cesinitiativesservent‐ellesoufragilisent‐ellesl’imagedecesorganisations?

Il est illusoire d’analyser les ressorts de la communicabilité du projet et des réalisations desorganisationsintergouvernementalessanstenircomptedesdéfispolitiquesetopérationnelsauxquelsellessontconfrontéesauquotidien.Dèslors,plusieursquestionnementsémergent.Aquelleconditionune stratégiede communicationpermet‐elle àuneO.I. d’assumer sanatureéminemment composite,tout en escamotant la conflictualité inhérente à son fonctionnement? En quoi les dynamiques dechangement au sein de cesO.I. affectent‐elles la fonction «communication » elle‐même ?A ce sujet,depuisledébutdesannées2000,sousl’impulsiondeKofiAnnan,l’ONUs’estemparéedefaçondeplusenplusexplicitedesprincipesetoutilsdubrandingetdel’identitévisuelle,notammentdanslecadredelastratégiedecommunicationqu’asuscitée ledispositifduPacteMondial (GlobalCompact).Faceauxdéfis que rencontre l’Organisation enmatièredemédiatisation et de communication, investir ainsi leregistre publicitaire est‐il problématique ou bien la source d’un enrichissement sémiotiqueprometteurdela«mystique»onusienne(Launay,2005)?

Dans cette section thématique, les études de cas seront privilégiées, ce quel que soit le champ decompétencesdesorganisationsintergouvernementalesobservéesainsiquelesmodesd’appréhensionde l’objet (monographies,approche sociohistorique,démarchecomparative, analyse sémiologique...).La sectionest animéepar l’ambitiond’affermir lesponts entreplusieurs sousbranchesde la Sciencepolitique : les Relations internationales, les Politiques Publiques et les études relatives à laCommunicationpolitique. Elle participe d’un effort déjà engagé lors dudernier Congrès organisé parl’AFSP en 2013 avec le Module transversal « Les politiques internationales : objets et stratégies derecherche ». Il s’agira de susciter une fertilisation croisée des instruments offerts par les différentesspécialités de notre discipline. Mais cela n’exclut pas la contribution de chercheurs issus d’autresdisciplinesquisesontpenchéessurladimensioncommunicationnelledesorganisationsinternationales.

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Préoccupé par l’Europe, le politiste François Foret a souligné qu’aucune organisation politiquen’échappait à l’impératif de la maîtrise du symbolique (Foret, 2008). Objet frontière entre SciencepolitiqueetlesSciencesdel’InformationetdelaCommunication,celui‐ciprendappuisurdessignesetdispositifs visuels, des rituels et des faits de langage dont les performances communicationnellesconcrètesdoiventêtreélucidées.Si ledomainemondialestparexcellenceunespaced’énonciationetdedénonciation,unespaceprivilégiépourl’usagetactiquedelocutionsperformativesetdestratégiesde contrôle du débat public (Schemeil, Eberwein, 2009), la communication des organisationsintergouvernementaless’imposedésormaiscommesujetderecherche.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST56/Lamiseenpolitiquedelabiodiversité:éclairagespluridisciplinaires

DanielCompagnon

(SciencesPoBordeaux)[email protected]

MarieHrabanski

(CIRAD)[email protected]

EstienneRodary

(IRD)[email protected]

Cette ST vise à promouvoir une réflexion pluridisciplinaire sur lamise en politique de la biodiversité,notammentsurl’articulationdesdifférenteséchelles,etdoncsurlesformesetmodalitéspropresdelapolitisation,defaçonàrendrecomptedelapositionsubalternedecetenjeudansl’agendapolitique.Lesorganisateurs invitent lespropositionsvenantdetous leshorizons,maisaccueillerontencoreplusfavorablement celles adoptant une perspective pluridisciplinaire et/ou s'appuyant sur une enquêteempirique.Lespropositionsdecommunicationenanglaissontégalementlesbienvenues.Atitreindicatif,lescommunicationspourraienttraiterdesdimensionssuivantesdelamiseenpolitique:1)OrigineseteffetspolitiquesdelavalorisationéconomiquedelabiodiversitéLes méthodes de calcul des services écosystémiques comme leurs effets sur les politiques debiodiversitésonttrèscontroversés.Lavalorisationéconomiquede lanaturesoulèveaussi laquestiondes usages industriels de la biodiversité, des brevets sur les organismes vivants et du partage desretombées financièresdecesbiotechnologies.Enfin, lanotiondeserviceécosystèmiques’inscritpluslargement dans le recours aux instruments de marché, notamment aux paiements pour servicesenvironnementaux(PSE)etauxbanquesdecompensation.2)ApportdessciencesLasciencejoueunrôlecentraldanslespolitiquesdebiodiversité,notammentpourrecenser,classerlesespèces,pourévaluerleursituationetlesmenacesquipèsentsurellesetleursbiotopeset,enfin,pourmesurerlesconséquencesàlongtermedel'appauvrissementdesécosystèmes.Pourtant,labiologieetsescomposantesn'ontjamaiseu,danslesrégimesinternationauxconcernés,laplace réservée aux sciences du climat dans celui de la CCNUCC par exemple. La création récente del'IPBESpeut‐elledonnerunpoidspolitiqueplusimportantaudiscoursscientifiqueetgarderlaquestionàl'agendaàunrangélevé?Parailleurs,seposelaquestiondufondementdecesavoiretdesalégitimité,notammentauregarddessavoirsdits"traditionnels"portéspardescommunautésvivantaucontactdelaressource.3)DimensiontranscalaireToute atteinte à la biodiversité est d'abord une question localisée, de destruction d'unmilieu et desespècesquilecaractérisent.Maisc'estaussiunproblèmenational,quisetraduitpardespourcentagesd'aires protégées, d'hectares de terres arables subissant l’artificialisation des sols, de forêt défrichéeetc.D'autantplusquelesEtatsrevendiquentlasouverainetésurleursressourcesnaturelles.C'estenfinunproblèmeplanétaire,synthétiséparlanotiond'érosiondelabiodiversité.Despolitiquesde biodiversité doivent se déployer alors même que les outils, les valeurs et les acteurs concernésvarientd'unéchelonàl'autre.Neserait‐cequ'auseindel'UE, ladifficultédefaireappliquerdanstous

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lesEtatsmembresladirectivesurlesoiseauxmigrateursoucellesurleszoneshumidesremarquablesmontreàlafoislanécessitéetladifficultédecettearticulation.4)Interfacebiodiversité/changementclimatiqueL'accentmisparleGIECsurl'adaptationetsurlesconséquencespourlabiodiversitéduréchauffementclimatique,l’attentionportéeauxforêts,d'aborddansledébatsurlespuitsdecarbone,puisdansceluisurleREDD+,ouencorel'utilisationdelabiodiversitépourcompenserdesémissions,voirelesmenacespour la biodiversité d'un développement massif des agro‐carburants, soulignent la multiplicité desinteractionsentrelesdeuxrégimes.Sicecadrageclimatiquepeutaccroîtrelavisibilitéetrenforcerlestatutpolitiquedelabiodiversité,ilestégalement source d'ambivalence, voire d'une négation de la spécificité des problèmes que posel'érosionrapidelabiodiversité.5)DémocratieetlesdroitshumainsLesdroitsdesautochtonessurunebiodiversitédontleurmodedeviedépend,sontviolésautantparlesacteurs d’une globalisation productiviste et consumériste, que par des élites urbaines localess'appropriantlesdifférentesrentes.Une "citoyenneté écologique" émerge dans les pays du Nord et inclut les mobilisations autour desespaces naturels protégés ou remarquables. Elle s’accompagne de réflexions sur l’intérêt d’uneapprocheplusécocentriquedesenjeuxdeconservation.Pluslargement,l'approcheparledroitdechaquehumainetdesgénérationsfuturesàunebiodiversitépréservée,peutfonderunecosmopolitiquedelanature,établissantlasauvegardedelabiodiversitéenimpératiféthique.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST57/Sociologiepolitiquedel’international

LaurentBonelli(UniversitéParis‐Ouest‐Nanterre)

laurent.bonelli@u‐paris10.fr

LaurentJeanpierre(Université8‐Saint‐Denis‐Vincennes)laurent.jeanpierre@univ‐paris8.fr

Cettesectionthématiqueaccueilledescommunicationsarticulantlasciencepolitiqueetlasociologieenproposant des analyses empiriquement fondées des institutions, des acteurs et des processus quicomposentl’ordreinternational.Adistancedesapproches«réalistes»ou«néo‐réalistes»desrelationsinternationales, comme de celles formulées en termes exclusifs de normes et de valeurs, la SPIs’intéresseavanttoutauxpratiquesdansetparlesquelleslesacteurssociauxagissentaudelàdeleursfrontières.Elle s’appuiesuruneapprochehistoriciséeet relationnelledesprocessusqui traversentettransforment l’ordre international. Etudier les interactions et les interdépendances qui façonnent lesens pratique des acteurs individuels et collectifs de même que la manière dont leurs dispositionssocialestrouventàs’investirdanscertainesconfigurations,mettreaujourlesrépertoiresd’actionqu’ilspeuventdéployer(dudroitàl’actioncollective),permetd’apporterunregardrenouvelésurdesthèmesclassiques des relations internationales ou bien sur des objets aussi divers que la «globalisation», la«constructioneuropéenne»,les«migrationsinternationales»etdenombreuxautres.

Pour le congrès 2015de l’AFSP, qui prolongedes sessions thématiquedesprécédents congrès, deuxlignesd’enquêtesontprivilégiéesà l’intérieurdecettedémarchegénérale: l’analysede l’économieetde la finance internationale depuis 2008 et une réflexion méthodologique et épistémologique (ouhistorique) sur les manières de dé‐disciplinariser l’étude des questions internationales pour mieuxprendreencomptelavariétédeséchelles.

1.Economieetfinanceinternationaleentempsde«crise»

La première session s’intéresse aux recherches sociologiques ou socio‐historiques portant surl’économiepolitique,enparticuliersur lesrelations,danscedomaine,entre l’échelle internationaleetlessociétésnationales.L’enjeuestd’accueillirdestravauxessayantd’hybriderlasociologiepolitiquedel’international avec l’économie politique internationale. Le politiste et le sociologue sont attentifs àl’encastrement de la vie économique et des politiques économiques dans des institutions, desconfigurationsd’acteursetdesstructuressocialesdepouvoirayantunespatialitévariable.Ilssontenoutre sceptiques face à l’opposition entre États et marchés héritée des paradigmes économiques.L’objectif de cette session est donc de rassembler des communications ayant cette perspectivegénéralecommepointd’appui.

Deux éléments importants de la conjoncture économique actuelle et de la «mondialisation» encourspourrontretenirl’attention:(1)letraitementpolitiqueetidéologiquedela«crise»financièrede2008etdesessuites;(2)lespolitiquesditesdedéveloppementetlatransformationsdurapportentreNords et Suds. Les recherches proposées pourront donc provenir d’enquêtes portant sur leschangements plus récents dans les organisations internationales ou les institutions nationales etrégionales en charge de la régulation des échanges et des marchés, en particulier des marchésfinanciers,maisaussidespolitiquesmonétairesetbudgétaires,enparticulierdespolitiquesfiscales.Lestravaux sur les accords et les conflits internationaux concernant les taux de change, la financeinternationaleetl’endettementpublicetprivédanslapériodelaplusrécentesontaussibienvenus.

Trois autres pistes générales paraissent intéressantes: l’étude des phénomènes de circulationsinternationales des politiques publiques et de leurs instruments ainsi que conflits d’expertises entre

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professionsouentregroupes élitaires afind’imposer une représentationde la réalité économiqueetfinancière;lesapprochesethnographiquesobservantlaviequotidiennedesagentsoudesinstitutionsparticipant aux «réformes» en matière de politique économique internationale; l’analyse descontroversesautourdesstatistiques,desindicateurs,desmesuresetdesmétriquesdel’économieetdelafinanceinternationale.

2.Dé‐disciplinariserl’international?

Laspécialisationsanscesseaccruedessavoirsacadémiquesconduit,ensciencepolitiquemaisaussiensociologie et en histoire, à l’autonomisation de sous‐disciplines spécifiquement dédiées à«l’international» (ou au «transnational») par opposition au «national» ou au «local». Le risque estcelui d’un cloisonnement des problématiques et des références intellectuelles. Les problèmesd’articulationentreéchellesreflètenticiladivisiondutravailscientifique.Comment,danscecontexte,fairetenirensemblel’étudedel’activitédefonctionnairesd’uneorganisationinternationalechargéedudéveloppement, celle des administrations d’Etat qui en reçoivent les aides et les injonctionset celled’acteurs locaux qui en sont les destinataires? Quels sont les espaces pertinents de calcul ou deprojectiondechacundecesacteursalorsque«l’international»allongeleschaînesd’interdépendancedans lesquelles ils sontpris?Commentsaisir les trajectoires individuellesetcollectivesdecesacteursinternationaux qui ont souvent traversé de multiples espaces sociaux? Cette session aimerait ainsidonner de la place à des contributions capables de traiter demanière réflexive de ces questions etd’exposer les méthodes et les outils d’enquête mobilisées pour les résoudre en partie. L’enjeu estd’explorer les pistes méthodologiques et épistémologiques permettant de dé‐disciplinariserl’international afin de rendre compte le plus fidèlement possible des différentes échelles de la viesociale et politique des acteurs et des processus étudiés. Les réflexions historiques sur ladisciplinarisationdel’internationaletlesmanièresd’yéchappersontégalementbienvenues.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST58/ElectionsetpolitiqueétrangèreenAmériquelatine

OlivierDabène(Institutd’ÉtudesPolitiquesdeParis)

[email protected]

MarcelodeAlmeidaMedeiros(UniversitéFédéraleduPernamboucàRecifeBrésil)

[email protected]

LachuteduMurdeBerlinsuscite,à la findesannées 1980, ledébutd’unepropagationde régimesàvocationdémocratiquedanspresquetouslescontinents.Silaqualitédeladémocratiedanscesespacesest,souvent,trèsvariable, lephénomèneélectoralassume,entantqu’instrumentd’accountability,unrôledeplusenplusimportant,quasiindispensable1.Cettetendancedemocratiqueest,paripassu,suivied’unaccroissementdel’interdépendanceéconomiquequirésulted’uneadhésionpresqueunanimeauxpréceptes du libre marché. La porosité des frontières provoque, de la sorte, une séparation moinsmarquéeentrecequirelèvede«l’intérieur»etcequiserapporteà«l’extérieur».Or, cette ambiguïté rapproche la conceptiondepolitiqueétrangèrede celled’unepolitiquepubliqueordinaire, soumise aux contrôles des citoyens et/ou de leurs représentants. De plus en plus lespolitiquesditesétrangèresentraînentdeseffetsderedistributioninternedetoutordrequinepeuventplus laisser indifférents les citoyens et leurs représentants. Ceci est encore plus visible au sein desprocessusd’intégration régionale,notammentdans lecasde l’UnionEuropéenne.Toutefois,dans lesmilieuxacadémiques,cette lecturede lascène internationalene faitpas l’unanimité.Sieffectivementun certain nombre de chercheurs l’adoptent, suivant une logique libérale et/ou institutionaliste2,d’autrespréfèrentresterfidèlesauxprincipesréalistes,calquéssurl’exceptionnalitéetlaspécificitédelapolitiqueétrangère3.

Dans ce contexte, à la suite d’une longue période de régimes autoritaires, l’Amérique latinerenoueavec l’exercicedémocratiqueet,enmême temps, sevoit confrontéeàunmondeprivéde salogiquebipolaire et des loyautéspolitiqueet économiquequi endécoulaient. Lesgouvernementsdel’Amériqueméridionale démocratiquement élus ne peuvent plus compter sur une relation privilégiéeavec ceux du nord. Ainsi, la vague d’enthousiasme qui apporte la liberté citoyenne est suivie par unressacdescriseséconomiquesimportantesquimenacentlesnouveauxsystèmespolitiques.Ledéfiest,plus que jamais, de concilier les pressions économiques internationales avec les attentes socialesdomestiques. Les échéances électorales surgissent donc enAmérique latine commeuneopportunitéuniquepoursanctionneroucautionnerlespolitiquesétrangèresdesgouvernementsenplace.Souventmarquéspardestracespaternalistesetpopulistes,demêmequepardespratiquesderent‐seeking,lessociétéset lessystèmespolitiques latino‐américainsréagissenttrèsdifféremment:certainsproposantdesalternativesplusàgauche;d’autresenvisageantdesoptionsplusàdroite.Commecorollaire l’ondécouvre dans le sous‐continent un retour, d’une certaine façon, à l’idéologisation de la politiqueétrangère.SituéeaucarrefourdelaSciencePolitiqueetdesRelationsInternationales,cetteSectionThématiqueseveuttributairedesassisesthéoriquesdesdeuxdisciplines.Ellesouhaitefaireconfluerdesspécialistesquisesontpenchéssurcettezonecharnièredanslesdernièresdécennies.CommesouligneBuenode

1SCHUMPETER,Joseph,Capitalism,SocialismandDemocracy.NewYork:Harper&Row,1975.PRZEWORSKI,Adam,“MinimalistConceptionofDemocracy:ADefense.”inIanShapiro&CasianoHacker‐Cordón,Democracy’sValue.Cambridge:CambridgeUP,1999.2PUTNAM,Robert,DiplomacyandDomesticPolitics:theLogicofTwo‐LevelGames.InternationalOrganization,v.43,n.3,1998.MILNER, Helen, Interests, institutions and information: domestic politics and international relations. Princeton: PrincetonUniversityPress,1997.

3WALTZ,Kenneth,TheoryofInternationalPolitics,NewYork:McGraw‐Hill,1979.

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Mesquita:[thereis]«urgencyofrefocusingoureffortsonleadersanddomesticaffairsasthecenterpieceforunderstandingtheworldofinternationalrelations»4.Cette section thématique se fixe pour objectif d’explorer les relations entre élections et politiqueétrangèreenAmériquelatine.Elleseproposederéfléchiràl’influencedesélectionssurlespolitiquesétrangères5et,réciproquement,àl’impactdesquestionsinternationalessurlescampagnesélectoralesetlesrésultatsd’élection6.Lasectionthématiqueacceptedescontributionstantthéoriquesqu’empiriques.Auplan théorique,elleprivilégiera lesapprochesen termesd’interactionentrepolitique intérieureetpolitiqueinternationale,danslalignéedestravauxdeRosenau7,Putnam8ouFearon9.Toutefois,ellenesouhaitepasse limiterauxrelations internationales,etentendaussiattirerdespropositionsémanantd’historiens,sociologuesouéconomistes.Au plan empirique, elle souhaite accueillir des études de cas et des approches comparatives. Lapolitiqueétrangèrepourraêtreobservéedanssafabriquetantauseindupouvoirexécutif(MinistèresetPrésidencedelaRépublique),quedupouvoirlégislatif(ChambredeDéputéset/ouSénat)10.Au total, cette section thématique ambitionne de susciter des avancées théoriques aussi bienqu’empiriques,dansundomainepeuétudiéparlalittérature.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

4BUENODEMESQUITA,Bruce,“DomesticPoliticsandInternationalRelations”,InternationalStudiesQuarterly,v.46,2002,p.1.5CASON,JeffreyW.&POWER,TimothyJ.(2009),“Presidentialization,Pluralization,andtheRollbackofItamaraty:ExplainingChangeinBrazilianForeignPolicyMakingintheCardoso‐LulaEra”,InternationalPoliticalScienceReview,Vol.30,n°2.6 SULLIVAN, John, BORGIDA, Eugene, “Foreign Affairs and Issue Voting: Do Presidential Candidates ‘Waltz before a BlindAudience’”?,AmericanPoliticalScienceReview,Vol.83,N°1,pp.123‐141.7ROSENAU,James,Linkagepolitics:essaysontheconvergenceofnationalandinternationalsystems,NewYork:TheFreePress,1969.8EVANS,Peter,JACOBSON,Harold,PUTNAM,Robert,Double‐edgeddiplomacy:internationalbargaininganddomesticpolitics,Berkeley: University of California Press, 1993. MILNER, Helen, Interests, institutions and information: domestic politics andinternationalrelations.Princeton:PrincetonUniversityPress,1997.9 FEARON, JamesD., “Domestic Politics, Foreign Policy, and Theories of International Relations”,Annual Review of PoliticalScience,1998,1:289‐313.10MARTIN, Lisa,Democratic Commitments. Legislatures and International Cooperation, Princeton: PrincetonUniversity Press,2000.

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ST59/Rencontrerl’administrationenAfriqueetdanslemondearabe:pratiques,interactionsetéconomie(s)duconsentement

AssiaBoutaleb(UniversitéParis8,CentreJacquesBerque(USR3136)etLabTop‐Cresppa)

[email protected]/aboutaleb@univ‐paris8.fr

MehdiLabzaé(UniversitéParis1,CESSP‐UMR8209)

[email protected]

Partant dudouble constat de la très grande fécondité de l’étudedes interactions de guichet pour lacompréhensionde l’Etatetde l’absencedecetyped’étudessur lariveSudde laMéditerranée,cettesection thématique veut rassembler des communications portant sur le fonctionnement concret desadministrationsdanslespaysd’Afriqueetdumondearabe.

La sociologiede l’actionpublique auNord a su sedoter d’outils permettant de saisir les interactionsentrelesusagersetlesfonctionnairesincarnantl’Etat(Lipsky,2010[1980]),permettantparlàmêmedemieux comprendre certains ressorts de la domination étatique (Dubois, 2010; Spire, 2008). Laconception de la petite fonction publique comme incarnation accessible de l’Etat est maintenantretenuedanslamajoritédestravauxsurlesadministrationsétatiquesenEurope.Maisparadoxalement,quand bienmême spécialistes de l’Afrique et dumonde arabe contemporain se donnent l’Etat pourobjet d’étude principal, peu d’attention est portée sur l’Etat au concret (Padioleau, 1982), la petiteadministrationetlesinteractionsbureaucratiques(Copans,2001).Sicertainesnormesglobaliséessontimportéesau seindesadministrationsarabesetafricaines (Hibou, 2013), ellesne sontpas suiviespardes études des rencontres administratives, malgré des travaux salutaires qui abordent lefonctionnement administratif «en biais», à travers des enquêtes sur les réformes (Darbon, 2003;RazafindrakotoetRoubaud,2001), ladécentralisation(travauxde l’APAD)ou lacorruption(OlivierdeSardan et Blundo, 2007). Aussi, si les Etas arabes comme africains ont en commun l’étiquette«autoritaires» force est de constater que cet étiquetage sert plus souvent qu’à son tour à négligerl’étude de la réalité des pratiques concrètes au fondement des régimes politiques – et partant,empêchedesaisirlefonctionnementdeladominationdanscesespaces(Camau,2006;Rowell,2006).

En se penchant sur l’administration et les interactions entre petite fonction publique et populations,cette section thématique souhaite d’une part, remédier à cette myopie et, d’autre part, pousser laréflexionplusloinencherchantàcomprendrelerôleetlepoidsdesdispositifspublicsdanslafabriquedu consentement, et, partant, de la légitimation de l’ordre politique. En effet, à travers lesconversations,lesnégociationsetlesdisputesauguichetsejouentnonseulementcertainesformesdeladominationétatiquemaiségalementdesperceptionsdu justeetde l’injuste,desexplicitationsdesattentesvis‐à‐visdel’Etatetdesévaluationsordinairesdel’effectivitédelajusticesociale.Qu’ellesaientlieuauguichetdel’aidesociale,dansundispensaireruralousuruneparcelledeterres,lesinteractionsentrepetitsfonctionnairesetpopulationscondensentces jugementsetperceptions,enchâsséesdanslesactivitésquotidiennesdesmembresdelasociété.

Construitesàpartirdeterrainsvariés(Maghreb,Machrek,Afriquesub‐saharienne)lescommunicationspourronts’inscriredanstroisaxes,ouproposeruncroisementdecesaxes:

‐ Servirl’EtatenAfriqueetdanslemondearabe

Lesprésentationsseconcentrerontsurledéroulementconcretdutravailadministratif.L’attentionsera,ici, portée sur les tactiques et tours demain des fonctionnaires dans la pratique de leurmétier, lesformesprisesparlesinterventionscoercitives,lesformesd’encadrementdanslafonctionpublique,lesrapportsdeforceinduitsetleursperceptionsetcompréhensionsdeleursrôles.L’extraversionmarquée

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desappareilsadministratifsafricainsetarabes,matérialiséeparlaprésenceetl’actiondeprogrammesdedéveloppementinternationauxjusqu’auseinmêmedesbureauxadministratifs,pousseégalementàconsidérerlepoidsdesinjonctionsinternationalessurlespratiquesadministratives(Darbon,2003).

- Lesadministrationscommeespacesdetâchesetderoutines

Les administrations sont par définition productrices de documents, rapports, circulaires etcorrespondances qui peuvent être utilisés pour resituer des interactions administratives passées, etpouraccéderàdesjugementsetperceptions–enparticulierceuxdesfonctionnairesdepuisl’intérieurde lamachinebureaucratique (Escudié, 2003; Rowell, 2006).Grâce à ces archives, une «observationhistoriquedutravailadministratif»(Buton,2008)devientpossible,permettantderestituerl’historicitédecertainespratiques,enplusd’ouvrirdenouvellesperspectivesd’unpointdevueméthodologique.

- Lesinteractionsbureaucratiquescommelieuxdejugementetdu(non)consentement

Combinant lesméthodes évoquées plus haut, il s’agit dans cet axe demettre l’accent sur ce que lesétudes des rencontres administratives nous disent des perceptions et conceptions du juste et del’injuste de la part des usagers. L’observation détaillée de l’interface bureaucratique, couplée à desentretiensréflexifs,permetdesaisirlamultitudedesjugementsmorauxquotidiensàtraverslesquelslapopulationjugel’appareild’Etat–etàtravers,l’ordrepolitiqueenplace–surdespointsprécis.

Lescommunicationspourrontégalementrestituerdesélémentssurlaméthodologieadaptéeetsurtoutsurlestechniques«d’accès»auterrain,étantentenduquel’administrationdemeuregénéralementunobjetd’étuderelativementfermédansleszonesenquestion.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Bibliographie

ButonF.(2008),«L’observationhistoriquedutravailadministratif»,Genèses,n°72,pp.2‐3.CamauM.(2006),«Globalisationdémocratiqueetexceptionautoritairearabe»,Critiqueinternationale,n°30,pp.59‐81.CopansJ.(2001),«Afriquenoire:unEtatsansfonctionnaires  ?»,Autrepart,n°20,pp.11‐26.DarbonD.(2003),«RéformeroureformerlesadministrationsprojetéesdesAfriques  ?Entreroutineanti‐politiqueetingénieriepolitiquecontextuelle»,Revuefrançaised’administrationpublique,n°105‐106,pp.135‐152.DuboisV.(2010),Lavieauguichet,Paris,Économica.EscudiéF.(2003),«Lefonctionnaireetlamachinebureaucratique.Contrôlebiographiqueetconstructiondescarrièresdansl’appareilrégionalduSED»,Genèses,n°53,pp.93‐112.HibouB.(2013),Labureaucratisationnéolibérale,Paris,LaDécouverte.LipskyM.(2010),Street‐levelbureaucracy:dilemmasoftheindividualinpublicservices,30thanniversaryexpandeded,NewYork,RussellSageFoundation,275p.OlivierdeSardanJ.‐P.etBlundoG.(2007),ÉtatetcorruptionenAfrique.Uneanthropologiecomparativedesrelationsentrefonctionnairesetusagers(Bénin,Niger,Sénégal),Marseille/Paris,APAD/Karthala.PadioleauJ.‐G.(1982),L’Etatauconcret,Paris,PressesUniversitairesdeFrance.RazafindrakotoM.etRoubaudF.(2001),«VingtansderéformedelafonctionpubliqueàMadagascar»,Autrepart,n°20,pp.43‐60.RowellJ.(2006),Letotalitarismeauconcret.LespolitiquesdulogementenRDA,Paris,Economica.SpireA.(2008),Accueilliroureconduire:enquêtesurlesguichetsdel’immigration,Paris,Raisond’agiréd.

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ST60/Lesusagesdel’histoiredesidéespolitiquesenrelationsinternationales

BenjaminBrice

(EHESS/UniversitéLyon2)[email protected]

Jean‐VincentHoleindre(UniversitéParis2)

[email protected]

LesRelations internationales (RI)et l’histoiredes idéespolitiquesconstituentdeuxchampsde lasciencepolitiquequel’onnerapprochepasspontanément.Dansunarticleparuilyadixans,l’historienDavid Armitage regrettait d’ailleurs que ces deux mondes ne cherchent pas davantage à entrer endialogue(Armitage2004).

Depuiscettedate, lasituationachangé,etilexisteaujourd’huidemultiplesinteractionsentrelesdeuxchamps.

Tout d’abord, plusieurs chercheurs en RI ont tenté, au cours des quinze dernières années, demettreenvaleurunerichetraditiondepenséepolitiqueautourdesquestionsinternationales(Boucher1998;Brown,NardinandRengger2002;Lebow2008;LindemannetRingmar2011;Ramel2011et2012).De même, les bouleversements des deux dernières décennies dans le système international(«impérialisme» libéral américain, transformations de la guerre, déclin relatif de la dominationoccidentale…)ontétél’occasiond’unélargissementdesproblématiquestraditionnellesenRI,propiceaudialogueavecl’histoiredesidéespolitiques.

Symétriquement, on note un regain d’intérêt pour les relations internationales de la part deshistoriensdes idéespolitiques,notammentchezceuxquis’inscriventenhistoire intellectuelledans lesillagedel’ÉcoledeCambridge(Hont2005;Bell2008).DavidArmitageapromurécemmentune«unehistoireintellectuelleinternationale»quirevisitelesthèmesetauteursdel’histoiredesidéespolitiquesàl’aunedel’histoireglobaleetconnectée(Armitage,2013).

Il existe donc de multiples connexions entre RI et histoire des idées politiques, mais cesconnexions sont rarement étudiées en tant que telles. Cette section thématique vise à combler cemanqueparuneinterrogationsurlesdifférentsusagesdel’histoiredesidéespolitiquesenRI.

Nous proposons quatre axes de travail autour desquels les contributeurs pourront articulerlibrementleursobjetsd’étude.

1)Lapossibilitéd’undécentrementdansl’étudedesphénomènesinternationaux

Le recours à l’histoire des idées politiques peut avoir des effets heuristiques féconds en luttantcontre les routines institutionnelles,enoffrantuncertaindécentrementthéoriqueethistoriqueetenouvrantdenouvellespistesderechercheenrelations internationales.Ainsi,c’estgrâceàunecertaineinterprétationdeKantqueleprogrammescientifiqueautourdelanotionde«paixlibérale»ou«paixdémocratique»apuvoirlejour(Doyle1986),etledéveloppementd’uneproblématiquederechercheliéeàlaquestiondelareconnaissancedoitbeaucoupàlalecturedeHegel(Honneth2012).

2)L’approfondissementdesquestionnementsetdesparadigmesinterprétatifs

Contrelesgénéalogies«mythiques»légitimantdifférentsparadigmesparl’évocationd’unelignéede«grands»penseurs,unexamende lapensée internationaledesauteursmobiliséspourrait rendre

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leursouplesseauxdifférentespositions,mettreenvaleurlessubtilitésetlesambiguïtésdesdifférentestraditions (Schmidt 1994; Bell 2001). En outre, ces études permettraient sans doute de ne pas secontenterdes lieuxcommunshabituels réduisantMachiavelaumachiavélisme,Hobbesà laguerredetous contre tous, Montesquieu au doux commerce ou Kant à la paix perpétuelle, ce qui est uneopportunitépourproposerpeut‐êtredesanalysesplusnuancéesdelasituationcontemporaine.

3)L’apportréflexifdel’histoiredesidéespolitiques

PuisqueleregardduchercheurenRIpasseparlamédiationd’idéesetdethéories,ilsembleféconddepouvoirconnaîtreet jugercesdernières(Wendt1999).Lesinternationalistespourraientencesensfaireunusageréflexifdel’histoiredesidéespolitiquesafind’envisagerlesprésupposéssurlesquelssefondentlesdifférentesposturesderecherche.Endéfinitive,letravaildecontextualisation,siimportantdans le champ de l’histoire des idées – que ce soit dans une perspective d’histoire intellectuelle oud’histoire sociale des idées – contribue sans doute à cet objectif, en promouvant une meilleurehistoricisation des concepts couramment traités par les internationalistes (État, puissance, intérêtnational,normes,etc.).

4)Lesconditionsdepossibilitédudialogueetl’apprentissagedenouvellesméthodes

CommeenRI, il existe une grandediversité d’approches et de paradigmes en histoire des idéespolitiques, cette dénomination même fait l’objet de contestations (Matonti, 2012). La question desméthodesyprendunepartdeplusenplussignificative.Orl’étudedetextesnécessitedessavoir‐faireet des aptitudes que l’internationaliste n’a pas toujours l’habitude de développer: attention àl’établissementdestextes,connaissancedes langues,contextualisationdesdifférentsénoncés,étudedes conditions historiques et sociales de production et de réception des textes, reconstitution de lacohérence d’un ensemble de propositions théoriques, etc. Les relations internationales sont ainsiincitéesàréfléchirauxattendusdecesnouvellesapprochespouréviterderesterdansunrapporttropsuperficiel aux textes et de commettre des erreurs d’interprétation (anachronisme, contresens,naturalisation,etc.).

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Les propositions de communications, d’une page environ, seront envoyées conjointement auxorganisateurs.

BibliographieindicativeARMITAGE David, «The Fifty Years’ Rift: Intellectual History and International Relations», Modern Intellectual

History,no.1,2004,p.97‐109.ARMITAGEDavid,FoundationsofModernInternationalThought,Cambridge,CambridgeUniversityPress,2013.BADIE Bertrand, La diplomatie de connivence: Les dérives oligarchiques du système international, Paris, La

Découverte,2011.BELL Duncan, «International relations: the dawn of a historiographical turn? », British Journal of Politics and

InternationalRelations,vol.3,no.1,April2001,p.115‐26.BELL Duncan (ed.), Political Thought and International Relations: Variations on a Realist Theme, Oxford, Oxford

UniversityPress,2008.BOUCHER David, Political Theories of International Relations: From Thucydides to the Present, Oxford, Oxford

UniversityPress,1998.BROWNChris,TerryNARDINandNicholasRENGGER(eds.),InternationalRelationsinPoliticalThought:Textsfromthe

AncientGreekstotheFirstWorldWar,Cambridge,CambridgeUniversityPress,2002.

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DOYLEMichaelW.,«LiberalismandWorldPolitics»,TheAmericanPoliticalScienceReview,vol.80,no.4,Dec.1986,p.1151‐69.

HASSNERPierre,«Larevanchedespassions»,Commentaire,vol.28,no.110,été2005,p.299‐312.HOFFMANNStanley,ChaosandViolence:WhatGlobalization,FailedStates,andTerrorismMeanforU.S.ForeignPolicy,

Lanham(MD),Rowman&LittlefieldPublishers,2006.HONNETHAxel,«LareconnaissanceentreÉtats:L’arrière‐planmoraldesrelationsinterétatiques»,tr.fr.,Cultures&

Conflits,no.87,automne2012,p.27‐36.HONTIstván,JealousyofTrade:InternationalCompetitionandtheNation‐StateinHistoricalPerspective,Cambridge

(MA),HarvardUniversityPress,2005.LEBOWRichard,ACulturalTheoryofInternationalRelations,Cambridge,CambridgeUniversityPress,2008.LINDEMANNThomas,RINGMAREric,TheInternationalPoliticsofRecognition,Paradigm,2011.LINDEMANN Thomas, SAADA Julie, «Théorie de la reconnaissance dans les relations internationales: Enjeux

symboliquesetlimitesduparadigmedel’intérêt»,Cultures&Conflits,no.87,automne2012,p.7‐25.MATONTI Frédérique, «Plaidoyer pour une histoire sociale des idées politiques», Revue d’histoire moderne et

contemporaine,2012/5,no59,p.85‐104.RAMEL Frédéric (avec David Cumin, Clémence Mallatrait, Emmanuel Vianès), Philosophie des relations

internationales,2èmeédition,Paris,PressesdeSciencesPo,2011.RAMELFrédéric,L’attractionmondiale,Paris,PressesdeSciencesPo,2012.RAMELFrédéricetJean‐VincentHOLEINDRE(dir.),Lafindesguerresmajeures?,Paris,Economica,2010.SASSENSaskia,Laglobalisation:Unesociologie,trad.PierreGuglielmina,Paris,Gallimard,2009.SCHMIDTBrianC.,«TheHistoriographyofAcademicInternationalRelations»,Reviewof InternationalStudies,vol.

20,no.4,Oct.1994,p.349‐67.WENDTAlexander,SocialtheoryofInternationalPolitics,Cambridge,CambridgeUniversity,Press,1999.

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ST61/Lesapprochesnon‐occidentalesdesrelationsinternationales:regardscroiséssurlemondeextérieur

DelphineAlles

(UniversitéParisEstCréteil)delphine.alles@u‐pec.fr

Youssefel‐Chazli

(UniversitédeLausanneetUniversitéParis1)[email protected]

Lapratiquedes relations internationalesmodernes, selonuneconventiondurablementétablie,seraitnée avec l’émergence de l’Etat‐nation en Europe occidentale et la formulation du principe desouverainetépar les traitésdeWestphalie. Les racines théoriquesde ladiscipline se réfèrentquantàelles aux auteurs européens identifiés commeétant à la sourcedes réflexions sur les relations entreagencementspolitiques,deThucydideàMachiavel,HobbesouRousseau.Lathéorisationdesrelationsentredescollectivitésparfoisdifférentesdel’Etattelqu’ilestclassiquementdéfiniensciencepolitiquen’estpourtantpasl’apanagedesthéoriciensetphilosopheseuropéens.Différentesconceptionsdecesrelationspeuventainsiêtre relevéesdansdes textesclassiqueschinois, indiens,persesouarabes,oudansdestravauxd’anthropologues.L’intérêt pour une approche décentrée de la théorie des relations internationales, popularisée parl’émergence de nouvelles puissances revendiquant des visions du monde fondées sur des principesdifférentsdeceuxmisenavantparlestraditionsditesclassiquesoudominantes,sedéveloppedepuisplusieurs années. Un nombre croissant de publications explorent ainsi l’idée d’une «théorie non‐occidentale des relations internationales» (ACHARYA & BUZAN, 2010). Les publications existantestendentcependantàselimiteràuneseuleairegéographique,sansladimensioncomparativequ’entendpromouvoir cette section thématique qui a vocation à s’étendre aux traditions philosophiques etpolitiques asiatiques,moyen‐orientales, africaines et latino‐américaines. En intégrant à la théorie desrelationsinternationalesl’apportd’approchesantérieuresouextérieuresàl’émergencedel’Etat‐nation,elle propose ainsi d’enrichir les perspectives de «la plus occidentale des sciences sociales» (FOX &SANDLER,2004).LesapprochesdesrelationsinternationalesoriginairesdeChineetdusous‐continentindienprésententparexempleunerichessederéflexionsquifaitéchoàdesquestionnementsrécurrentsenphilosophiedesrelationsinternationales,qu’ils’agissedesjustificationsdelaguerre,deladéfinitiondelapaixetdela sécurité (SHOGIMEN & SPENCER, 2014) ou encore de celle de la souveraineté (ibid.). Lesagencements politiques qui ont dominé l’Asie durant la période précoloniale (empires, systèmestributaires, cités‐Etats en réseau ou groupes nomades) ont quant à eux noué des relations biendifférentes des relations internationales classiquement définies comme le contact entre entitéssouveraineset«distinctes,maissimilaires»(définitiondelaguerreparQuincyWright).D’autres aires culturelles ou traditions philosophiques ont fait l’objet de travaux qui s’efforcent dedéveloppercetteperspective.L’idéed’unethéorieislamiquedesrelationsinternationales,développéedès les années 1990 (ABUSULAYMAN, 1993), éclaire par exemple la transposition des conceptsd’Oummaetdedaral‐Islamauseindel’OrganisationdelaCoopérationIslamique(OCI).Lesdéfisposésàlathéoriedesrelationsinternationalesparl’expérienceafricaineontégalementétéétudiés,incitantàre‐conceptualiserlesnotionsdesouverainetéetdepuissance(DUNN&SHAW,2001).Cesapprochessoulèventplusieursproblématiques,aucœurdelasectionthématiqueproposée:dansquellemesurecesvisionsdumondesont‐ellessusceptiblesdefonderlesocledethéoriesalternatives?Leurs apports peuvent‐ils être intégrés pour en relever des enseignements communs, qui

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constitueraientlabased’unecompréhensionplusinclusivedesrelationsinternationales?Peuvent‐elleséclairer certains aspects de la pratique de ces relations dans les aires politiques et culturelles oùl’importationdel’Etat‐nationnes’estgénéraliséequ’àl’issuedelaSecondeguerremondiale?OrganisationdelaST:

- En fonction des propositions reçues, la première session de trois heures sera consacrée àl’apport d’auteurs et de traditions philosophiques spécifiques pour une diversification de lathéoriedesrelationsinternationales.

- La seconde développera des cas d’étude, historiques ou contemporains, susceptibles decontribueràcettere‐conceptualisation.

Cesquestionspeuventêtreabordéessouslesanglessuivants,quin’excluentpaslapossibilitéd’autrespropositions:

- Les apports spécifiquesdedifférentes traditionsphilosophiques àdes concepts classiquesenrelations internationalestelsquelaguerre juste, lapaix, lasécurité, ledroit internationaloulasouveraineté

- L’éclairage de ces traditions sur les aspects des relations internationales qui échappent auxapprochesclassiques

- Leur résilience et leur réinterprétation dans les doctrines diplomatiques contemporaines desEtatsdu«sud»

Lasélectiondespropositionsaccorderauneattentionparticulièreàleuroriginalitéainsiqu’àlapluralitédes aires concernées et des profils académiques des conférenciers. Les contributions associantplusieursdoctorantset/ouchercheurs,françaisetinternationaux,serontparticulièrementbienvenues.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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ST62/LesNudges:Enjeux,applicationsetlimitesdupaternalismelibertarien

SébastienCaré

(ESPOL/UniversitéCatholiquedeLille)sebastien.care@univ‐catholille.fr

Pierre‐YvesNéron

(UniversitéCatholiquedeLille)pierre‐yves.neron@icl‐lille.fr

Récemment conceptualisés par Richard H. Thaler et Cass. R. Sunstein, les nudges se définissent

comme des techniques de gouvernement qui consistent à orienter, sans la contraindre de manièrecoercitive,laconduitedesindividusdanslesensdeleurintérêtetdeceluidelacollectivité.Inspirésdestravaux contemporains en économie comportementale qui ont pointé les limites de la rationalitéhumaineetrappeléquelesêtreshumainsnesontpasleshomooeconomicusdécritsdanslesmanuelsd’économie, le nudge consiste à corriger les faiblesses et la paresse des individus en les incitant àprendrepardéfautlesmeilleuresdécisions.Cesinstrumentsprétendentainsiconstituerune«méthodedouce» visant à modeler, à travers des architectures de choix pertinentes, les comportements desindividus dans des domaines divers allant de l’assurance maladie à la lutte contre le réchauffementclimatique, en passant par la gestion de l’épargne individuelle, l’obésité, le don d’organe ou le choixd’une retraite complémentaire. A travers la promotion de ces outils simples et peu coûteux, RichardThaleretCassSunsteinprétendentlivrerencontrebandeunevéritabledoctrinepolitiquedésignéesouslesyntagmede«paternalismelibertarien»quiréaliseraitlaprouessederéconcilier,dansunesynthèsethéoriqueinédite,deuxcourantsdepenséesaprioricontradictoires:d’uncôté,lepaternalismerésidantdanslasuppositionqueledécideurpolitiquesaitmieuxquesonsujetcequiestbonpourlui;del’autrecôté, le libertarianisme sauvé par la possibilité laissée à ce sujet de suivre une autre voie que celleencouragée.

Cette section thématique se propose de croiser, en direction de cet objet, plusieurs regards

méthodologiquesetd’examinerensemblesesenjeuxéthiquesetsesapplicationsconcrètes.Soucieuxde faire collaborerdivers champsdisciplinaires surun terrainpour lemomentessentiellement investipar les économistes, et étrangement déserté par les philosophes et les politistes, nous aimerionsexplorer,enlesarticulant,lesdeuxaxessuivants.

Le premier axe visera à clarifier le sens et les implications éthiques de ces nouvelles formes de

normativité. Il s’agira tout d’abord d’identifier et de cartographier les principaux concepts à l’œuvredans un tel développement: «nudge», «paternalisme libertarien», «architectures de choix»,«incitants» «défaillances comportementales des marchés» (behavioral market failures). Ensuite, ilconviendradepenserlaportéeetleslimitesd’untelmodèle.Onpourraparexemples’interrogersurlastabilitéducompromisqueces instrumentsprétendentréaliserentrepaternalismeet libertarianisme.Dupointdevue libertarien toutd’abord, lesnudgesnevont‐ilspas trop loindans lepaternalisme,enconfiant à unepetite élite d’architectes du choix le pouvoir de contrôler insidieusement, et dans sesmoindres recoins, la vie des individus? En encourageant inéluctablement une convergence descomportements individuels, ne brisent‐ils alors pas le principal ressort du libertarianisme, à savoir lepluralisme et la diversité permettant à chacun d’expérimenter des plans de vie pouvant se révélerprofitablesàlacollectivité?Enprenantensuitelepointdevueinverse,onpourraaussisedemandersilesnudges n’en font pas troppeu, et ne sont pas trop libertariens. Pourquoi ces économistes, partisd’unsibonpaspaternaliste,s’interrompent‐ilsauseuild’uneprotectionpluscontraignanted’individussivulnérables?Apartirdumomentoùl’onsait,aveccertitude,qu’uneconduitedésavantageraceuxquis’yrisquent,pourquoiaufondnepasl’interdire?

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Le second axe explorera, en aval, les applications concrètes des nudges dans des domaines

particuliers de politiques publiques. Croisant les apports de l’éthique et de la sociologie de l’actionpublique, cet axe pourra s’orienter dans deux directions distinctes mais néanmoins coordonnées. Ils’agirapremièrement,danslecadred’unesociologiecognitivedespolitiquespubliquesquiappréhendeles idées comme variable explicative de l’action publique, d’examiner la circulation des théoriescomportementalistesaufondementdecesdispositifsetd’apprécier leur influencedans l’adoptiondepolitiques empiriquement observables. Dans cette perspective, l’influence sur la premièreadministrationObamadeCassSunstein,nomméen2008chefdel’autoritédesrégulationsdelaMaisonBlanche, et celle de Richard Thaler sur la Nudge Unit mise en place en 2010 par David Cameronconstituentdevéritablescasd’écolequi rappellentaussi lacapacitéde l’instrumentàtranscender lesclivagespartisans.Unedeuxièmeperspectiveappréhenderacesdispositifsàtraversunesociologiedesinstruments de l’action publique. Il s’agira alors d’interroger leur nature et de se demander s’ils nerévèlentpasunetransformationrécentede l’Etat.Peut‐onparexempleparler,commeRhysJones l’arécemmentproposépourqualifier le recours croissantà ce typed’instruments,d’un«essorde l’Etatpsychologue»?Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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STRC20IPSA/Financementetcorruptiondelaviepolitique

JonathanMendilow(RiderUniversity)

[email protected]

EricPhélippeau(UniversitéParisOuest–NanterrelaDéfense,Institutdessciencessocialesdupolitique)

eric.phelippeau@u‐paris10.frDepuis le début des années 1970, avec le développement des règlementations encadrant lefinancement de la vie politique, et la divulgation de nouvelles données financières, l’analyse desrelationsentreargentetpolitiqueestdevenueunsecteuràpartentièredelasciencepolitique.Auseindecetuniversacadémique,laquestionlaplusancienneconsistaàs’interrogersurlecaractèreploutocratiquedeteloutelsystèmepolitiqueetàévaluerdansquellemesuredépenserplusquesesadversaires permettait d’emporter l’élection. Ces recherches prenaient pour cœur de cible lesressources distribuées par de gros bailleurs de fonds. D’autres, plus récentes, ont commencé às’intéresseràdessourcesdefinancementplusmodestes.Auxdénonciationsdel’argentenpolitique,sesont substituées des interrogations sur les contributions financières comme mode de participationpolitique,danslecadred’enquêtessoucieusesdescruterlespetitsdonateursetlesmicro‐financementsglanés par internet. La prééminence de ressources privées parfois décriées (corporations, PACs) asoulevélaquestiondesintérêtsdecesdonateurs,dansunelogiquededonsappelantdescontre‐dons.Unvastedébats’estouvertautourdel’actiondesgroupesd’intérêtsetdelaquestiondel’achatdelalégislation. Ce secteur de recherche académique fut même, aux Etats‐Unis, consubstantiel de lanaissanceetdudéveloppementdelasciencepolitique.D’autres travaux analysent la genèse de législations et tentent d’en évaluer la portée. Ils renvoientl’imaged’unefabriquede«législationspassoires».Lesrecherchescentréessurlamiseenœuvredecesmesures montrent également combien toute nouvelle règle provoque des anticipations et desadaptations, et génère des contournements. Le pouvoir limité des agences chargées de la mise enœuvre de ces règlementations et de leur respect est aussi enjeu de réflexions, mais largementjuridiques. La question des effetsde ces règles sur la structuration et le fonctionnement du champpolitique alimente enfin d’autres débats. Les enquêtes conduites autour du financement public desélectionsetdesorganisationspartisanesenfournissentunebonneillustration:toutes’attachentàenévalueretàendiscuter leseffets;uncertainnombre,à lesdéplorer.Leur introductionaété rendueresponsabled’avoirentravélacompétitionentrestructurespartisanesetentrainél’affaiblissementdecertaines d’entre elles. Certains travaux ont aussi discuté l’éventualité d’une fragmentation dessystèmes partisans en liaison avec lamise enœuvre de ces subsides.Mais les investigations les plusrécentesn’ontpaspermisdecorroborersystématiquementl’uneoul’autredeceshypothèses.Cechamplargementcomparatisteetinternationaliséestnaturellementouvertauxchercheursfrançaisqui seront les bienvenus. Des spécialistes d’organisations partisanes hexagonales ont d’ailleurscommencé à intégrer à leurs réflexions des données financières, y compris pour opérer un retourréflexifsurleursconditionsdeproductionetleurslimites.Lacorruptionetleclientélismesontdéjàdesobjets qui alimentent de stimulantes recherche. D’autres n’attendent que d’être appréhendés,notamment par des spécialistes de la sociologie/sociogenèse des institutions: réglementations sur lefinancementde la viepolitique, relatives à la lutte anti‐corruption, encadrant lepatrimoinedesélitespolitico‐administratives, lapréventiondesconflitsd’intérêts,etc.LaFranceaentoutcasvufleurircesvingt dernières années de nombreuses structures qui pourraient facilement s’ajuster à une mise enperspectivesociogénétiqueetcomparative:Commissionnationaledescomptesdecampagnesetdesfinancements politiques, Commission pour la transparence financière de la vie politique muée

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dernièrementenHauteautoritépourlatransparencedelaviepublique,Servicecentraldepréventiondelacorruption,organismeenchargeduTraitementdurenseignementetdel’actioncontrelescircuitsfinanciersclandestins,Brigadecentraledelutteanti‐corruption,déontologuesdesassembléesetc.

N.B.Lescommunicationsserontàtransmettreetàprésenterenanglais.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

Researchintopoliticalfinanceandpoliticalcorruptionislikelytobecontingentonevidencethatisnotpubliclydisclosed.Thetendencyisthereforetoengageincasespecificstudiesthatdiscouragesgeneralizations.Atypicalresultisthatthereisnoclearagreementastowhatpreciselyisincludedinthecategoryofpoliticalfinance,ortheactualdefinitionofwhatconstitutescorruption.Ifgeneralizationsarealwaysrequiredinthesocialsciences,theneedisevermoreurgentintheeraoftransitionthatweareundergoingnowadays.Established democracies like the US are grappling with greater costs of political competition coupled withreducedreadinessofthegeneralpublictoshoulderthem,especiallyinperiodsofausteritysuchaswewitnessinEurope.At thesametime,evermore intricatenetworksofpoliticalandeconomicnationalandcrossnationalcontacts create newopportunities for political funding frombeyond the confines of specific systems and forpoliticalcorruption,bothofwhichthatareliabletochallengedemocracyinitspresentforms.Effortstoaddresssuchproblems raiseadditionalquestions.Thuspublic fundingarrangementsadoptedbyalmostall the stabledemocraciesandgrowingnumberofnewandemergingdemocraciesmetwithgooddealofcriticism.Beyondquestionsofprinciple, suchaswhethergovernment intervention incampaign financeviolates theprincipleoffree speech, it was argued that public funding cannot meet its declared goals, and that it leads instead tounintendedshiftsinthenatureandconductofelectoralcompetition.Totakeanexamplerelatingtocorruption,the question is how does outsourcing of governmental functions impact our understandings of the limits ofofficeandtheaimtomakepublicserviceasourceofeconomicadvantageforthoseengagedinit.The aim of the RC 20 meeting is to provide a forum for the consideration of what could be learned fromdevelopments inspecific settings,aswellas theoreticalquestionspertainingtothenatureofpolitical financeand political corruption, the linkage between them, and the method of studying them. The panels may bedivided into three broad categories. The first focus on corruption and political finance in specific regions:developeddemocracies,thepost‐communistworld,andemergingdemocraciessuchasthoseintheMiddleEast.Theaimistoexaminetheimpactofshiftingrealitiesonpoliticalfinanceandcorruption,andtoinquirehowananalysisofwhattookplaceineachmayserveasseedbedofhypothesesfortheexaminationofothersettings.Thus,forinstance,towhatdegreeistheperiodoftransitionreferredtoaboveimpactpoliticalaccountabilityincountriessuchasAustriaorCanada?WhatpartdidtheissueofcorruptionplayintheelectionsheldrecentlyintheUkraine,or the impactofsocialchangeonpoliticalethics in thecountriesof theMiddleEast?Thesecondcategoryofpanelsexaminesexperiencegainedbyreformefforts.Weexpect,forinstance,papersonwhatcanbelearnedfromtheeffectsofcampaignfinanceregulationonthedevelopmentofCartelparties,ortheremovalofpoliticalfinancialregulationsbytheAmericanSupremeCourtanditsimpactontheelectionsof2012andtheupcoming contest of 2014. The third category of panel consists of research into the concepts and methodsutilized in the field. Such studies address the fact that we do not have an accepted understanding of whatprecisely ismeant by corruption, attempt to better identify the types of corruptionwemay encounter, andinquirehowtostudythephenomenonindevelopinganddevelopedcountries.Inanefforttoenrichourthinkingwehaveaddedpapersthatseektoexamineexplanationsofferedbypastgenerationsoftheoriststotheroleofmoneyinpolitics,thesourcesofcorruption,andtheeffectsofregulationofpoliticalfinance.Thank’s to address your proposals before October, 1st, to [email protected] and eric.phelippeau@u‐paris10.fr

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STGRAM/Lescrisesdanslesnégociationsinternationales

AurianeGuilbaud(UniversitéParis8/Cresppa‐LabTop)

[email protected]

FranckPetiteville(IEPGrenoble/PACTE)franck.petiteville@sciencespo‐grenoble.fr

Plusieursgrandesnégociationsinternationalessontactuellementdécritescommeétantensituationde«crise».LesnégociationsdeDoha,quiauraientdûaboutiràunaccordcommercialmultilatéralen2005,sesontenliséesdepuisdixans,mettantencausel’imagedel’OMCcommeorganisationrégulatricedelaglobalisation.Lesnégociationsclimatiquespost‐Kyotosepoursuiventd’annéeenannéemais,malgréladramatisationdesenjeux,paraissentdeplusenplusillisiblesetsansfin.Lesnégociationsenvued’unrèglementduconflitleplusmeurtrierdelapériodecontemporaine‐laSyrie‐sontmisesenéchecaussibienauConseildesécuritéàNewYorkqu’àGenève(médiationmultilatéraledel’hiver2013/14).Les crises des négociations multilatérales peuvent donc prendre différentes formes: blocagestratégique, suspension de la dynamique de la négociation, dérive procédurière, refus d’entrer ennégociation,ritualisationderencontressanssubstance,etc.Les causes couramment évoquées pour expliquer les crises des négociations internationalessontmultiples: nombre toujours croissant de parties prenantes, agendas de négociation de plus en pluscomplexes,résiliencedessouverainismesetdelarealpolitik,montéeenpuissancedespaysémergents,contestationd’agendasdenégociationperçuscommesurdéterminésparlespaysoccidentaux,etc.Outre ladiscussionet lahiérarchisationde ces facteurs explicatifsplusoumoinspertinents selon lesenjeux de négociations, cette section thématique a aussi pour ambition de déconstruire l’idée de«crise»appliquéeàdesnégociations internationales.D’uncôtéeneffet,onpeutestimerque lacrised’une négociation renvoie à une perturbation qui menace le déroulement de la négociation ethypothèque sa conclusion. Les crises les plus graves (ou perçues comme telles) sontmême souventréputéesmettreencauselacrédibilitédesinstitutionsinternationales(organisations,régimes,traités)quilesabritent.Danscetteperspective,lacriseseraitalorsunétat«anormal»voirepathologiquedelanégociation.D’unautre côté,onpeut récuser cette conception séquentielleetnormalisatricede lanégociationetconsidérer au contraire que les moments de crise ont pour effet de révéler les dynamiques et lescontradictions profondes qui les travaillent. On retrouverait alors, dans toute crise, les mêmesmécanismes (formation de coalitions, marchandages, etc.) que dans les phases routinières de lanégociation.Danscetteperspective,onsouligneraplutôtquelescrisesdesnégociationssontrarementperçues comme telles par tous les protagonistes, qu’il y a des gagnants comme des perdants, lespremiersinstrumentalisantcelle‐ciàleurprofit(etniantéventuellementl’existenced’une«crise»).Ici,l’étatdecriseseraalorsêtreplutôtanalysécommeinhérentàtoutenégociation.Quel’onseplacedanslapremièreperspectiveoudanslaseconde,ilapparaîtdoncqu’analyserlescrisesdes négociations internationales et réfléchir à leurs usages (au sens où les crises des négociationsservent toujours à quelqu’un et à quelque chose) permet de mieux comprendre les processus denégociationsmultilatéralesengénéral.Enfin, poser la question de la crise des négociations internationales conduit à poser celle de lafonctionnalité du «multilatéralisme historique», tel qu’il a été façonné à Bretton Woods et SanFrancisco,ettelqu’ilaservidematriceauxgrandesnégociationsinternationalesdepuis1945.

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LesorganisateursdelaSTprivilégierontdonclesprésentationsqui interrogentlanotiondecrisedanslesnégociationsmultilatérales,leursorigines,leursformes,leursusages,etleursconséquencespourlemultilatéralisme.Lescontributionsretenuesserontaussibienthéoriques(théoriesdesrelationsinternationales,théoriesdes négociations, etc.) qu’empiriques (par secteur de négociation ou de manière comparée), etpourront s’inscrire dans diverses disciplines: science politique, relations internationales, sociologie,anthropologie.Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxdeuxresponsablesdelaST

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STGRePo/Au‐delàdumandat:pouruneapprocheglobaledelareprésentationpolitique

VirginieDutoya

(UniversitédeTours)EmilieFrenkiel

(UniversitéParis12)SamuelHayat

(Cnam)StéphanieTawaLama‐Rewal

(EHESS)YvesSintomer

(UniversitéParis8)

[email protected] dernières années, outre la sociologie électorale classique, un nombre important de travaux desociologie historique ont bouleversé les vues conventionnelles de l’élection. Ils ont permis demieuxcomprendre la variété des logiques sociales qui ont sous‐tendu celle‐ci dans différents contextestemporels et sociaux (A. Garrigou, O. Ihl, Y. Deloye…), ainsi que la diversité des «prétentions à lareprésentation» (M. Saward) manifestées à travers l’élection, prétentions qui dépassent largementl’idéedumandatdonnéàdeséluspouragiraunomd’électeurscensésavoirdécidéenleurforintérieurquelsseraientlesmeilleursreprésentants.Lesmutationsdugouvernementreprésentatifontégalementété explorées sous un angle plus théorique (B. Manin, P. Rosanvallon). Parallèlement, à travers lestravauxsurlechamppolitique,uneréflexions’estengagéepourintégrerlesanalysesdu«censcaché»(D.Gaxie)dansuneconceptualisationplusglobaledecequepeutsignifierlareprésentation,intégrantlesanalysessurle«fétichismedeladélégation»(P.Bourdieu)maisaussilesformesde«politiquedelaprésence» (A.Phillips, I. Young) à l’œuvre dans les revendications de parité hommes/femmes enpolitique ou de représentation des minorités. De plus, nombre de travaux sur les dynamiques dereprésentation politique dans le «Sud global» ont apporté des contributions essentielles pourprovincialiser certains de nos réflexes (localement) conditionnés (J.F. Bayart, C. Jaffrelot). Enfin, destravauxissusdel’histoireetdelasociologiedessciencesontinsistésurlesparallèlespotentielsentrelareprésentationscientifiqueetlareprésentationpolitique(B.Latour,M.Callon).La présente ST vise de façon plus précise à dépasser une vision de la représentation uniquementfocaliséesurlemandatunissantreprésentantetreprésentéspourl’envisagerdefaçonplusglobale,enincluant ses dimensions sociologiques, symboliques et culturelles. En particulier, nous aimerionsorienternosdiscussionsautourdedeuxensemblesdequestionsquirenvoientàdeuxdimensionsdelareprésentationcrucialesmaissous‐étudiées.1.Del’étudedelareprésentation‐mandatàl’analysedessystèmesreprésentatifsPenser la représentation comme système est de première importance pour analyser lesdéveloppements contemporains de la démocratie représentative, notamment parce que cela permetd’intégrer des éléments habituellement considérés comme hors de la représentation (les dispositifsparticipatifs, lesmouvements sociaux) ou ne relevant pas de la représentation‐mandat (quotas pouraméliorer la représentativité descriptive, introduction de primaires). Comment proposer une analyseintégréepermettantde thématiser les représentantsnonélus (qu’ilsémergentdans lesmouvementssociaux ou dans de nouveaux dispositifs institutionnels), voire la représentation des non‐humains?Comment ordonner en types l’énorme diversité des prétentions à la représentation, et comment les

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évaluer empiriquement ou cognitivement? Comment intégrer à cette vision «systémique» desconceptionsdeladémocratiecommeladémocratiedélibérativeouladémocratieparticipative?2.PenserlareprésentationsymboliqueComme l’amisen lumièreP.Bourdieu (s’inscrivantpar làdansune traditiondepenséequi remonteàHobbes), c’est en partie le représentant qui fait le représenté au nom duquel il parle. En cela, lesdispositifs institutionnels et les prétentions à la représentation des groupes participent à ce queL.Boltanskiaappelél’«unificationsymbolique»desreprésentationssocialesdecesgroupes.Parcequelareprésentationcomportetoujoursunepartdemonstration,demiseenscène(R.Chartier),ellemetenjeudesprocessusesthétiquesdontilfautrendrecompte:lesformesde«représentationdupouvoir»sont consubstantielles du «pouvoir de la représentation» (L.Marin) de ceux qui se font reconnaîtrecomme représentants légitimes. Intégrer la dimension symbolique à l’analyse de la représentationpourrapasserpardesétudesempiriquesouthéoriquesposant(notamment)cesquestions:Quellepartjoue la représentation symbolique, et dans quelle mesure est‐elle distincte de la représentation‐mandat?Dansuneperspectivedeconstructionsocialedelaréalité,commentanalyserlesdynamiqueset les effets de l’incarnation du groupedans le ou les représentants qui sont censés le représenter?Quelle est la part de «représentation» ‐ au sens de la mise en scène – dans la légitimité desreprésentants?Cette section thématique accueillera une communication de Jane Mansbridge, qui parlera de lareprésentation comme système, et une autre de Horst Bredekamp, qui interviendra sur les aspectssymboliquesde la représentation.Ainsi,nousessaieronsdefairepleinementdialoguerdesapprochesfrançaises,anglo‐américainesetallemandesdelareprésentation.Biensûr,ilnes’agitpasderéduireledialogueàcesperspectives,etdescontributionsprésentantdestravauxthéoriquesouempiriquesissusdespaysditsdu«Sud»sontparticulièrementbienvenues.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxresponsablesdelaSTvial’adressedugroupe

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STPopAct/OpinionPubliqueetPolitiqueseuropéennes

CélineBelot(CNRS,PACTE,SciencesPoGrenoble)celine.belot@sciencespo‐grenoble.fr

LaurieBoussaguet

(UniversitédeRouenetCentred’EtudesEuropéennesdeSciencesPo)[email protected]

CharlotteHalpern

(Centred’EtudesEuropéennesdeSciencesPo)[email protected]

Cette section thématique s’inscrit dans les activités du groupe de projet (GP) AFSP PopAct“OpinionpubliqueetActionpublique”.Elle seveutà la fois l’occasiond’unbilandes travaux réalisésdanslecadredeceGPdepuissacréationfin2012etd’ouvrirdenouvellespistesdequestionnementetdesperspectivespour lapoursuitedecestravauxau‐delàduGP.NousproposonsdecentrercetteSTsurlesystèmepolitiqueeuropéen.

L’Union européenne (UE) constitue un cas particulièrement pertinent pour qui s’intéresse à la

relation entre opinion publique et action publique. L’impératif de transparence dans la fabrique del’action publique constitue, au niveau européen, une réponse privilégiée aux mises en causesrécurrentesdesalégitimité.Desprincipesdedroit,desobjectifsetinstrumentsdepolitiquespubliques,ainsiquedesmodesdegouvernancespécifiquesontétéadoptésdepuislaparutionduLivreblancsurlagouvernance.Mieux que d’autres arènes institutionnelles, le système politique européen permet desaisir les enjeux au cœur de la relation entre gouvernants et gouvernés, entre représentants etreprésentés.

Enl’absenced’unespacepubliceuropéen,l’UEetsesinstitutionsjouentunrôleprégnantdansla construction d’une «opinion publique européenne» et de publics particuliers. A travers lesEurobaromètreset lacommandeplusponctuellededispositifs tels lessondagesdélibératifs,ellemeten scène l’opinion comme au cœur de l’action publique. Elle offre ce faisant desmoyens de creusercette relation. Les nombreuxdispositifs participatifs – y compris le dernier avatar en date, l’initiativecitoyenneeuropéenne–offrentégalementdespossibilitésd’investigationspluspousséesdelarelationentreopinionpubliqueetactionpubliquequedanscertainssystèmespolitiquesnationaux.

Ducôtéde l’actionpubliqueaussi, laquêtede légitimitéet lesbesoinscontinusd’expertiseetd’informationautresqueceuxpouvantêtrerelayésparlesEtatsmembresetleursadministrationsontconduit àmultiplier les dispositifs concrets de consultation et participation de publics intéressés à lafabrique de l’action publique européenne. Ces initiatives vont de l’invitation ponctuelle de différentsgroupesd’intérêts«citoyens»àleurreprésentationformaliséeentantque«partieprenante»auseinde la comitologie communautaire. Par ailleurs l’UE, comme pourvoyeur de fonds de recherche, afinancé de nombreux programmes visant à mesurer le degré d’européanisation des politiquespubliques,desinstitutionsetdespartisdesEtatsmembresquiontconstituélesbasesdedonnéesdontlematériauestparticulièrementrichepourl’étudedesrelationsentreopinionetactionpublique.

A partir du cas spécifiqueque constituent les politiques de l’UE, cette section thématique centre

l’analyse sur le jeu d’influence réciproque entre opinion publique et action publique. NousencourageonslespropositionsquiarticulerontlesdeuxquestionnementsaucœurdelaST:

1. Un questionnement méthodologique sur la prise en compte de la dimension temporelledans la relation entre opinion publique et politiques européennes. Comment produire desdonnées longitudinales sur l’opinion publique et les politiques européennes? Quels

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indicateursprivilégieretcommentdépasserlecaractèreparfoisschématiquedesindicateursprivilégiés pour mesurer les effets de l’opinion sur l’action publique (dépenses publiques,réglementation)?

2. Unquestionnementanalytiquesurleseffetsdecetterelationsurlegouvernementdel’UE.Comment ces effets sont‐ils opérationnalisés (légitimation, efficience/efficacité,inclusion/exclusion,etc.)?Commentlesdispositifsdeparticipationdupublicetdemesuredel’opinion sont‐ils intégrés dans des registres de justification, de légitimation et delabellisation qui structurent la fabrique des politiques européennes, à la fois en tant quecontraintes et opportunités, et comment, en retour, l’actionpubliquedans ces différentesdimensionsest‐elleperçue?

Les propositions de 2.500 mots seront envoyées d’ici le 15 octobre 2014 à :

[email protected] Les communications porteront sur tous les domaines de l’actionpubliqueeuropéenne.Laparticipationà laST implique la soumissiond’unpapierécritde8.000motsmaximumentantquebasepréalableàunprojetdepublication.Laparticipationdejeuneschercheursetdecollèguesétrangersseraparticulièrementencouragée.Leslanguesdetravailserontlefrançaisetl’anglais.

Datelimited’envoidespropositions:15octobre2014

EnvoidespropositionsparemailauxresponsablesdelaST