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1 SUIVI ECONOMIQUE DE LA FILIERE BOVINS VIANDE « Conjoncture 2013 » PREALABLE : quelques précisions méthodologiques Les éléments de conjoncture et de perspectives aux échelles international et nationale sont issues des « lettres de conjoncture » (revue « Tendances »), et des dossiers économie du Groupement d’Economie du Bétail (GEB) de l’Institut de l’Elevage, ainsi que des bulletins économiques d’Interbev. Les données Aquitaine reposent sur 3 sources principales : Evolution du nombre d’éleveurs, des effectifs de bovins, répartition et évolutions des ventes selon les catégories de produits d’élevage : Observatoire de l’élevage bovin viande en Aquitaine 2002 / 2012 , basé sur la valorisation des données des IPG (collaboration Institut Elevage – 5 Chambres Départementales d’Agriculture d’Aquitaine), Niveau des prix par catégorie commerciale et appréciation des niveaux d’équilibre offre régionale / demande des marchés : données relevées auprès des OP d’Aquitaine par les ingénieurs Bovins Viande des 5 chambres d’Agriculture . Les bulletins d’Interbev Aquitaine (statistiques régionales d’abattage). 1. LES FAITS MARQUANTS DE L’ANNEE 2013 : un début d’éclaircie ? coût de production des ateliers Bovins Viande : un niveau toujours élevé malgré la baisse des cours céréaliers, et qui freine le développement de la production espéré par les marchés L’ indice IPAMPA Bovins Viande (indice du prix des achats de matières premières agricoles) poursuit paradoxalement sa progression par rapport au niveau record de 2012 : 132.10 en août 2013 (base 100 : janvier 2005). Août 2013 : 132.10 (+1.7% / 2012)

Conjoncture 2013 Bovins Viande · 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (-

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SUIVI ECONOMIQUE DE LA

FILIERE BOVINS VIANDE

« Conjoncture 2013 »

PREALABLE : quelques précisions méthodologiques Les éléments de conjoncture et de perspectives aux échelles international et nationale sont issues des « lettres de conjoncture » (revue « Tendances »), et des dossiers économie du Groupement d’Economie du Bétail (GEB) de l’Institut de l’Elevage, ainsi que des bulletins économiques d’Interbev. Les données Aquitaine reposent sur 3 sources principales :

• Evolution du nombre d’éleveurs, des effectifs de bovins, répartition et évolutions des ventes selon les catégories de produits d’élevage : Observatoire de l’élevage bovin viande en Aquitaine 2002 / 2012 , basé sur la valorisation des données des IPG (collaboration Institut Elevage – 5 Chambres Départementales d’Agriculture d’Aquitaine),

• Niveau des prix par catégorie commerciale et appréciation des niveaux d’équilibre offre régionale / demande des marchés : données relevées auprès des OP d’Aquitaine par les ingénieurs Bovins Viande des 5 chambres d’Agriculture.

• Les bulletins d’Interbev Aquitaine (statistiques régionales d’abattage).

1. LES FAITS MARQUANTS DE L’ANNEE 2013 : un début d’éclaircie ?

• coût de production des ateliers Bovins Viande : un niveau toujours élevé malgré la baisse des cours céréaliers, et qui freine le développement de la production espéré par les marchés L’ indice IPAMPA Bovins Viande (indice du prix des achats de matières premières agricoles) poursuit paradoxalement sa progression par rapport au niveau record de 2012 : 132.10 en août 2013 (base 100 : janvier 2005).

Août 2013 : 132.10 (+1.7% / 2012)

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La baisse des cours céréaliers n’a entraîné une légère inflexion de l’indice que très récemment (fin du 1er semestre 2013), trop timidement encore pour être perçue comme un signal encourageant la reprise de la production.

• Le paradoxe de 2013 : des signaux des marchés historiquement favorables…mais une production en baisse tout aussi historique. Alors que les cours de toutes les catégories d’animaux de boucherie atteignent des niveaux historiquement élevés, la production décroche, en France comme en Aquitaine : décapitalisation continue des 2 troupeaux bovins (laitier et allaitant), baisse des naissances, diminution des abattages et des volumes commercialisés : la filière régionale perd cette année une partie significative de son potentiel productif. En cause : une rentabilité de l’activité et des trésoreries d’exploitations asséchées par 5 campagnes consécutives de hausse du coût de production, une réponse tardive des marchés locaux (en gras comme en maigre), et la concurrence des productions végétales sur les campagnes précédentes. Les opérateurs régionaux accusent ainsi une baisse d’activité, avec une difficulté croissante à tenir les volumes. Pourtant, le marché semble enfin lancer un signal très favorable aux producteurs de viande bovine : la hausse des cours concerne désormais toutes les catégories d’animaux en 2013, touchant enfin les catégories haut de gamme sous SIQO ( label rouge, CCP). Les prix du haut de gamme atteignent des niveaux inédits depuis plusieurs décennies. Mais cette tendance est liée au manque croissant d’offre en animaux finis. Même l’évolution des cours céréaliers redevient favorable et ouvrent de nouvelles perspectives à l’engraissement pour 2014…

• Une année climatique difficile : les intempéries du printemps ont concerné tout le territoire

aquitain, différant les sorties des animaux et entraînant une surconsommation de stocks. Malgré la pluviométrie printanière, la récolte des fourrages à base d’herbe est quantitativement satisfaisante dans le Nord de la région. La situation est en revanche beaucoup plus préoccupante dans les systèmes d’élevage du Sud de la région, plus fortement dépendants de la production de maïs : les très mauvaises conditions de semis ont été suivies d’un épisode de sècheresse estivale qui ont fortement affecté le potentiel de rendement. Les départements concernés ont mis en place des bourses aux fourrages destinées à compléter les stocks pour un hiver qui s’annonce problématique pour de nombreux éleveurs.

• Des espoirs et des interrogations pour la future PAC : même si les annonces

présidentielles de Cournon confirment la volonté nationale d’un soutien spécifique à l’élevage, les contours de la future PAC ne sont pas encore suffisamment précis pour en prévoir l’impact sur la production bovine française. Les « dernières virgules » à poser avant la mise en œuvre de la nouvelle PAC restent très attendues par les représentants des éleveurs, sur de nombreux points : modalités de mise en œuvre de la « nouvelle » PMTVA, incitation à l’engraissement des bovins et au maintien des vaches laitières, conditionnalité des « aides vertes », soutien aux territoires fragiles, nouveau plan bâtiment…

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2. APPROCHE MACRO-ECONOMIQUE : conjonctures mondiale, européenne et nationale :

Monde : toujours « l’effet ciseau » favorable aux cours de la viande bovine

- malgré un ralentissement de la croissance mondiale, la consommation mondiale de viande bovine poursuit sa progression, sous l’impulsion de l’ Asie (+ 3% par an durant la décennie 2003-2012 : Vietnam, Hong-Kong, Malaisie, Philippines et, plus récemment, la Chine). Depuis le début de la crise, cette demande se porte surtout sur des produits à faibles coûts, favorisant particulièrement les exportations indiennes (désormais 1er exportateur mondial pesant à lui seul 25% des échanges mondiaux, avec une progression prévisionnelle de près de 30% de ses exportations de viande de buffle en 2013) . Les prévisions de demande mondiale (FAO-OCDE) restent bien orientées : +1.8% par an entre 2012 et 2021.

- une légère reprise de la production mondiale de bœuf amorcée dès 2012 : même si 2012 amorce une rupture par rapport aux 4 années précédentes de baisse mondiale de production, cette reprise des abattages bovins (limitée à 1.3% de hausse en 2012, soit à peine plus d’un ½ million de tec) est insuffisante au regard de l’évolution de la demande. Elle masque de grandes disparités entre pays producteurs, et est uniquement portée par une dynamique retrouvée des principaux exportateurs mondiaux qui ont recapitalisé leur cheptel, en réponse à la demande asiatique porteuse : Inde (+13.6% des abattages en 2012), Brésil (+6.9%), Uruguay (+6.1%), Argentine (+ 3.6%). Les abattages 2012 sont en baisse en Amérique du Nord (USA-Canada, 1er producteur mondial : - 1.8%) et surtout en Europe (UE à 27 : -4.1%, 3ème producteur mondial derrière le Brésil). La carte suivante illustre les dynamiques d’échanges observées en 2012.

- Conséquence : des cours de la viande bovine élevés et convergents. L’Institut de l’Elevage évalue ainsi à près de 2.7 millions de tec le déficit d’offre mondiale en viande bovine (plus du 1/3 de la production actuelle de l’UE à 27). Les cours mondiaux de la viande bovine restent ainsi historiquement élevés, avec une convergence des coûts de production (aliments du bétail, énergie) qui réduit sensiblement les différences de prix entre pays producteurs (le différentiel entre un jeune bovin français et brésilien s’est ainsi réduit d’un facteur de 2.5 à 1.5 en une décennie). Les cartes des échanges mondiaux sont redistribuées…

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Union Européenne (prévisionnel Institut de l’Elevage) : production et consommation toujours en baisse en 2013

Malgré la remarquable stabilité du cheptel bovin européen début 2013 (23 millions de vaches laitières et 12 millions de vaches allaitantes, soit + 0.14% / 2012), la production de l’UE à 27 mesurée à travers les abattages de gros bovins sur les 7 1ers mois accuse une forte baisse : -4.1% sur les 7 1ers mois 2013 (soit 152 300 tec : 2% de la consommation annuelle tout de même). Cette tendance résulte des évolutions contrastées des 2 produits principaux : -un effondrement européen des abattages de femelles : sur le 1er semestre 2013, les tonnages des femelles abattues en Europe ont chuté de 6% par rapport à 2012. Ces abattages se sont effondrés en France et Belgique (- 12%), en Pologne et aux Pays-Bas (-9%), en Allemagne et en Espagne (-8%). Seule l’Irlande progresse (+ 8%) . En cause : la recapitalisation des cheptels laitiers (conjoncture porteuse) et la stabilisation des effectifs allaitants dans des pays majeurs assèchent les disponibilités. -les abattages européens de jeunes bovins, dopés par le manque de femelles, ont progressé en 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (- 3% en 2012) : l’offre insuffisante a provoqué une hausse générale des prix au détail, qui s’est conjuguée à la baisse du pouvoir d’achat liée à la crise économique. Le recul de la consommation a été particulièrement marqué dans les pays du Sud les plus impactés par la crise, et clients traditionnels des broutards et jeunes bovins français (Italie, Espagne, Grèce). La baisse de la consommation italienne calculée par bilan sur le 1er semestre 2013 est ainsi de -10% ! Seule l’Allemagne augmente sa consommation de viande bovine. Malgré cette consommation atone, la baisse des disponibilités en viande bovine en Europe (conséquence cumulée de la baisse de la production intérieure, et d’un recours très modéré aux importations) tire les prix des gros bovins finis vers le haut . Victimes d’un marché des taurillons en perte de dynamisme dans les pays du Sud, les prix des broutards baissent. Données FranceAgriMer (d’après commission Européenne) :

Moyenne sur 3 1ers trimestres Moyenne UE 2012 2013 Ecart 13/12 % 13/12

Gros bovins (cotations entrée abattoir en €/ 100 kg net)

356.3 (France : 360.2)

368.7 (France : 391.4)

+ 12.4 (France : + 31.2)

+ 3.5 % (France : +8.7%)

Broutards (€/ 100 kg vif)

259.5 (France : 279.4)

250.8 (France : 276.8)

- 8.7 (France : - 2.6)

-3.3 % (France : - 0.9%)

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Tendance France 2013 : repli des abattages et orientation des prix à la hausse La plupart des tendances évoquées précédemment pour l’Union Européenne se vérifient en 2013 en France.

- une baisse sensible de la production, à nuancer selon les catégories …

Abattages contrôlés de gros bovins (source : FranceAgriMer d’après SSP)

Cumul 8 mois Tonnages en tec

2012 2013 Effectifs 13/12 % 13/12

vaches 429.1 383.6 - 45.5 -10.6 %

génisses 112.0 102.6 - 9.4 - 8.4 %

Jeunes bovins 263.9 286.6 + 22.7 + 8.6 %

boeufs 54.3 47.1 - 7.2 - 13.3 %

Total 859.3 819.8 - 39.5 - 4.6 %

Production contrôlée de bovins (source : FranceAgriMer d’après SSP et Douanes)

Cumul 7 mois Production en 1000 têtes 2012 2013 Effectifs 13/12 % 13/12

Gros bovins + veaux

2 916.4

2752.0

- 164.4

- 5.6 %

2 éléments d’explication principaux :

• après 2 campagnes de décapitalisation, les 2 cheptels bovins français se reconstituent, plus rapidement en production laitière en raison d’une conjoncture porteuse (+ 19 000 femelles de + de 2 ans au 1er aout 2013) qu’en production viande (- 23 000 femelles de + de 2 ans au 1er aout

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2013, contre - 36 000 en mai). Ceci explique le manque structurel de disponibilités en vaches de réforme. La situation est opposée pour les jeunes bovins, dont les effectifs progressent de 0.5 % en race laitière et de 5.2% en race à viande (soit une progression totale de 36 000 têtes, enquête BDNI de mai 2013). La baisse de la demande des pays du Sud de l’UE en JB français réoriente en partie cette viande sur le marché national en manque de vaches : l’Institut de l’Elevage estime que la viande de JB a ainsi couvert 12% de la consommation française de viande bovine sur les 7 premiers mois 2013, contre 7% en 2012.

• un contexte économique pas encore stabilisé : malgré des cours de la viande élevés, plusieurs éléments contribuent à freiner le développement de la production : des trésoreries d’exploitations et des capacités d’investissement asséchées par plusieurs années de crise, des coûts de production qui n’ont pas encore répercuté la baisse annoncée du prix des céréales, des modalités de la future PAC restant à définir pour la production Bovins Viande (modalités d’attribution de la nouvelle PMTVA, menu précis des aides bovines recouplées),…

- une baisse des disponibilités intérieures en viande en partie compensée par les importations : faute de disponibilités intérieures suffisantes, la France perd des volumes à l’export et accroît de nouveau ses approvisionnements extérieurs en 2013 pour satisfaire sa consommation, quasi-exclusivement en provenance de ses partenaires européens, essentiellement sous forme de viandes réfrigérées : Pays Bas (veaux), Allemagne, Irlande et, dans une moindre mesure, Italie, Belgique et Espagne.

Bilan des échanges en valeur (source : FranceAgriMer d’après Douanes)

Cumul 7 mois Millions d’€

2012 2013 Valeur13/12 % 13/12

Exportations vers l’UE vers Pays Tiers

1 382 1 237 146

1 219 1 157

62

- 163 - 80 - 84

- 11.8 % - 6.4 %

- 57.7 %

Importations de l’UE des Pays Tiers

1 055 1 019

36

1 124 1 096

28

+ 69 + 77 - 8

+ 6.5 % + 7.6 % - 22.2 %

Solde

327

95

- 232

- 70.9 %

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- un manque d’offre qui maintient les prix élevés (producteur et consommateur) : la hausse des cours de tous les produits (gros bovins, jeunes bovins) était effective jusqu’à fin juillet 2013, période à partir de laquelle les courbes marquent une inflexion sensible. En cause : baisse de la consommation estivale aggravée par la constitution de stocks, notamment à partir d’imports qui pèsent sur le marché.

Données FranceAgriMer:

Moyenne du 01/01 au 06/10 France 2012 2013 Ecart 13/12 % 13/12

Broutards mâles 6-12 mois (€/kg vif) Limousin U3 Charolais U3 Prix moyen pondéré

2.88 2.84 2.79

2.83 2.81 2.78

- 0.05 - 0.03 - 0.01

- 1.6 % - 0.8 % - 0.4 %

Animaux finis (€/kg c) Vache R3 Vache O3 JB U3 JB R3 Prix moyen pondéré

3.86 3.40 3.99 3.82 3.65

4.43 3.70 4.06 3.89 4.00

+ 0.57 + 0.30 + 0.07 + 0.07 + 0.35

+ 15 % + 8.8 % + 1.7 % + 1.9 % + 9.8 %

- une consommation nationale morose en 2013 : selon le panel Kantar, les achats de bœuf frais des ménages français, déjà en baisse de 2% en 2012, ont encore reculé de 1% sur la période de janvier à début septembre. La consommation française de viande de veau affiche sur la même période un maintien par rapport à une année 2012 catastrophique (chute de 6%). La baisse généralisée de l’offre de toutes les catégories de viandes bovines est un élément d’explication… mais, comme en 2013, la hausse et le niveau des prix de détail de la viande bovine, déjà chère à l’étal (+ 2 % pour le bœuf et + 3 % pour le veau) semble l’explication majeure, alors que le pouvoir d’achat « mesuré » des français baisse depuis 2 ans. .

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3. CONJONCTURE AQUITAINE : (source : Observatoire Régional Bovins Viande, données des OP)

1. L’élevage bovin en Aquitaine : l’actualité des chiffres de l’observatoire Chambres- Institut de l’Elevage

• Au 01/01/2013, environ 13 980 exploitations bovines (620 de moins qu’en 2012) en Aquitaine détiennent un cheptel de plus de 344 000 vaches (17 960 de moins qu’en 2011) (2/3 de vaches allaitantes),

• effectifs et typologie des systèmes bovins en 2012 :

Exploitations Vaches Ventes Typologie des systèmes bovins

Effectifs Répartition Effectifs Répartition Effectif Répartition

Petits ou sans production* 4 213 30 % 18 548 5 % 13 444 3 % Laitiers et mixtes 2 025 14 % 90 066 26 % 79 505 18 % Veaux de boucherie en atelier 402 3 % - -- 122 064 27 % Eleveurs Bovins Viande 7 339 53 % 235 046 68 % 238 912 53 %

Total Aquitaine 13 979 100 % 344 040 100 % 453 925 100 %

* petits ou sans production= éleveurs présentant des effectifs inférieurs ou égal à 10 vaches, et un total de ventes pendant la campagne inférieur ou égal à 10 animaux

En 2012 (comme en 2010 et 2011), le nombre d’élevages bovins régional diminue de 4% et le cheptel de reproductrices accuse une baisse plus prononcée que les années précédentes (- 5%). A noter : la baisse des effectifs (élevages, cheptel et ventes) reste essentiellement portée par les ateliers laitiers et veaux de boucherie. Les statistiques récentes des services d’identification des chambres d’Agriculture des 2 principaux départements bovins confirment en 2013 la poursuite de la décapitalisation bovine régionale des 2 cheptels (laitiers et allaitants), à un rythme plus soutenu que la tendance nationale :

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Evolutions 2013 /2012 Pyrénées-Atlantiques (IPG 64) : au 1er juillet, femelles + 3 ans

Dordogne (IPG 24) : au 1er septembre, VA de + 36 mois et VL + 30 mois

France (BDNI) : au 1er août

Vaches laitières - 6.6 % - 2.9 % + 0.1% (+ 4000 têtes)

Vaches allaitantes - 3.5 % - 1.3 % - 0.6 % (- 23000 têtes)

Evolutions 2013 /2012 Pyrénées-Atlantiques (IPG 64) : sur 12 mois, de juin 2012 à juin 2013

Dordogne (IPG 24) : sur 9 mois (3 trimestres 2012 et 2013)

France (BDNI) : sur les 8 1ers mois 2013

Naissances veaux de races laitières

- 7 % - 2.3 % + 1% (+ 149 000 veaux)

Naissances veaux de races viande

- 7.9% - 3.7 % - 4% (- 100 000 veaux)

Enfin, la remontée des dernières statistiques de la BDNI (au 1er septembre 2013) confirme de façon détaillée pour tous les départements d’Aquitaine une diminution des 2 cheptels bovins, alors que la décapitalisation bovine semble stoppée au niveau national :

Source : BDNI au 01/09/2013 (évolution par rapport à 2012)

Vaches allaitantes de plus de 3 ans

Vaches laitières de plus de 2 ans

Dordogne -1.1% -2.6%

Gironde -3.5% -8.6%

Landes -4.5% -8.1%

Lot et Garonne -4.3% -6.6%

Pyrénées-Atlantiques -3.4% -5.9%

Aquitaine -2.8% -5.5%

France -0.4% +0.8%

2. Potentiel de production régional de viande bovine et ventes : analyse des évolutions récentes …..

Potentiel de production et effectifs de ventes 2012 :

Evolutions des systèmes (2011 – 2012)

Evolution du nombre

Exploitations Vaches Ventes

Petits ou sans production - 4% - 8 % - 2 % Laitiers et mixtes - 9% - 8 % - 7 % Engraisseurs de veaux de boucherie - 3 % - -- - 4 % Eleveurs Bovins Viande - 3 % - 4 % - 1 % Total Aquitaine - 4 % - 5% - 3 % France - 3 % - 2 % - 5 %

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Analyse de l’évolution des ventes 2012 des 7 339 éleveurs et engraisseurs bovins viande (+ de 10 vaches ou plus de 10 ventes en 2012) :

VENTES 2012 PAR CATEGORIES : l’année 2012 (comme 2011) se caractérise par un relatif bon maintien des ventes directement lié à l’afflux de produits issus des décapitalisations des cheptels allaitants. Comme en 2011, l’augmentation de la part relative des ventes boucherie porte le taux de finition régional (ventes boucherie / ventes totales) à 41 % en 2012, au meilleur niveau depuis la création de l’observatoire régional. de structuration des filières dans le contexte aquitain de polyculture-élevage. Les nouvelles statistiques régionales d’abattage 2013 (source : Normabev _Interbev Aquitaine) font apparaître que la perte cumulée sur 2 campagnes (définitive dans de nombreux contextes d’exploitation) de ce potentiel de production sur pied a désormais de lourdes conséquences sur la dynamique des ventes régionales : Evolutions comparées des abattages de gros bovins entre septembre 2013 et septembre 2012 en Aquitaine (cumul annuel) :

Têtes % Tonnes %

JB de type viande + 2003 + 18.3% + 842 + 19.7%

JB de type laitier - 32 - 50.8% - 11.5 - 55.6%

Vache de type viande

- 3639 - 13.4 % - 1624 - 13.7%

Vache de type laitier

+ 78 + 11.3 % + 12.9 + 5.6%

Les tendances régionales sont les mêmes que les observations nationales précédemment décrites : une évolution contrastée entre les productions de femelles de boucherie (en diminution sensible malgré un marché demandeur) et une bonne dynamique des jeunes bovins.

Répartition 2010 Animaux vendus 2012

Evolutions 2011 - 2012

Evolutions 2002 - 2012 En % ventes boucherie En % ventes élevage

Veaux sous la mère 29 251 - 2 % - 5 % 30 % Veaux lourds 6 566 + 2% 7 %

Jeunes Bovins 19 937 - 2 % + 28 %

20 % Gros Bovins 2 – 9 ans 27 768 - 2 % - 3 % 28 % Gros bovins > 9 ans 14 881 - 9 % - 10 % 15 %

Ventes boucherie totales 98 403 - 3 % + 1 % 100 %

Nourrissons 11 093 -7 % - 44 % 8 % Broutards 82 870 - 1 % + 4 % 59 % Elevage 10 – 15 mois 10 500 - 14 % - 11 % 7 % Elevage autre (>15 mois) 36 046 + 8 % - 9 % 26 %

Ventes élevage totales 140 509 0 % - 5 % 100 %

Ventes totales 238 912 - 1 %

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3. Analyse des marchés : conjonctures sur les 3 1ers trimestres 2013 � MARCHE DU MAIGRE

• Broutards : des signaux préoccupants de nos débouchés export traditionnels…

Evolution des prix :

o broutard mâle Blond d’Aquitaine : 935 €/tête en 2013(3 trimestres), soit + 3.2 % sur la même période par rapport à 2012 (906 €/tête), rattrapage du bon niveau de 2006 (932 €/tête)

o broutard femelle Blonde d’Aquitaine : 753 €/tête en 2012 (3 trimestres), soit + 5.9 % sur la même période par rapport à 2012 (711 €/tête) et – 4.4 % par rapport à 2006 (788 €/tête )

o broutard mâle Limousin : 870 €/tête en 2012 (3 trimestres), soit + 1.9 % sur la même période

par rapport à 2012 (854 €/tête). o broutard femelle Limousine : 715 €/tête en 2012 (3 trimestres), soit + 4.1 % sur la même

période par rapport à 2012 (687 €/tête).

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des p rix du broutard mâle (dominante blond d'Aquitaine, moyenne pondérée O.P. d'Aquitaine)

921921

946939

889888

888911

885

750

800

850

900

950

1000

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/tê

te cours 2011

cours 2012

cours 2013

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des p rix du broutard femelle (dominante blond d'Aquitaine, moyenne pondérée O.P. d'Aquitaine)

693

715

732

764 762

689

722

718

692

600

620

640

660

680

700

720

740

760

780

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/tê

te

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Page 13: Conjoncture 2013 Bovins Viande · 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (-

13

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des p rix du broutard mâle (données O.P.24)

780

810

770

815

898

850

878

861

870

600

650

700

750

800

850

900

950

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/tê

te

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des p rix du broutard femelle (données O.P. 24)

610

675

735

625630

650

730

700

715

500

550

600

650

700

750

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/tê

te cours 2011

cours 2012

cours 2013

Commentaires : Extrêmement dépendant des conjonctures italiennes (et, dans une moindre mesure pour des produits de 2ème catégorie, de l’Espagne), le marché régional du broutard en 2013 progresse beaucoup moins fortement que celui des animaux de boucherie. Le relatif maintien de la demande des exportateurs s’explique par un très fort recul de l’offre régionale en veaux maigres, conséquence de la décapitalisation allaitante en marche… Elle n’est pas à relier en revanche à un éventuel dynamisme des marchés espagnols et italiens, qui envoient des « signaux » inquiétants en pleine crise économique : baisse de la consommation italienne sur le 1er semestre 2013 de 10%, nombreuses cessations de petits ateliers d’engraissement spécialisés en blonds, fort recul des abattages. En cumul sur 7 mois, les volumes français de broutards exportés enregistrent un recul de 4% ; les envois vers l’Italie sont parmi les plus touchés : 39 000 broutards de moins, soit – 9%. Le prix « haut de gamme » de nos broutards est de moins en moins compétitif sur le marché de l’UE face aux coûts de production des engraisseurs européens ; il nous écarte aussi largement du marché du Maghreb face à une nouvelle augmentation des importations de pays tiers (Uruguay notamment).

Page 14: Conjoncture 2013 Bovins Viande · 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (-

14

Alors que le marché français « appelle » de nouvelles catégories de produits face à une pénurie de viande rouge (jeunes bovins, veaux lourds rosés), la question de la finition locale d’une part plus importante de nos broutards se pose plus que jamais. � ANIMAUX FINIS

• Femelles de boucherie : une hausse historique des cours de toutes les catégories, générée par la rareté…

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des p rix des gros bovins "labellisables" (- de 9 ans) (M oyenne pondérée O.P. d'Aquitaine, type racial Blonde d'Aquitaine)

4.21

4.294.21

4.444.384.37

5.04

4.87

4.73

3.60

3.80

4.00

4.20

4.40

4.60

4.80

5.00

5.20

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

prix

en

€/kg

car

cass

e cours 2011

cours 2012

cours 2013

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011/2013 des pri x des gros bovins "labellisables" de race limousine (- de 9 ans) ( données O.P. 24)

4.38

4.65

4.4

3.8 3.83.85

4.05

3.9

3.85

3.5

3.7

3.9

4.1

4.3

4.5

4.7

4.9

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

prix

en

€/k

g c

arca

sse cours 2011

cours 2012

cours 2013

Evolution des prix :

o Femelle de boucherie Blonde d’Aquitaine « certifiable » (moins de 9 ans) : 4,24 €/ kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 4.40 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres) 4.88 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres), soit + 10.9 % par rapport à l’année précédente.

Page 15: Conjoncture 2013 Bovins Viande · 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (-

15

o Femelle de boucherie Limousine « certifiable » (moins de 9 ans) : 4.48 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres), contre 3,93 €/kg carcasse en 2012(3 trimestres) (+ 14 %).

Obervatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des pr ix des gros bovins "non labellisables" (+ de 9 ans)(moyenne pondérée O.P. d'Aquitaine, type racial Blo nde d'Aquitaine)

3.51 3.483.66

3.91

3.74

3.76

4.434.374.18

0.00

0.50

1.00

1.50

2.00

2.50

3.00

3.50

4.00

4.50

5.00

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

prix

en

€/kg

car

cass

e

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Obervatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des pr ix des gros bovins "non labellisables" de race

limousine (+ de 9 ans)(Données O.P. 24)

3.6

4.03

4.23 4.2

2.72.82.75

3.45

3.25

2

2.5

3

3.5

4

4.5

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

prix

en

€/k

g c

arca

sse cours 2011

cours 2012

cours 2013

Evolution des prix :

Femelle de boucherie Blonde d’Aquitaine « non labellisable » (plus de 9 ans) : 3,55 €/kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 3,80 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres), 4,33 €/kg carcasse en 2013 (3 trimestres)soit une progression de + 13.9 %

Femelle de boucherie Limousine « non labellisable » (plus de 9 ans) : 2,75 €/kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 3,43 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres), 4,15 €/kg carcasse en 2013 (3 trimestres), soit une hausse spectaculaire de 21% !

Page 16: Conjoncture 2013 Bovins Viande · 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (-

16

Observatoire Aquitaine. Evolution 2010 à 2013 des p rix des réformes laitières (moyenne pondérée O.P. d'Aquitaine)

2.20

2.29 2.31

2.70

2.93

3.00

3.17

2.49

2.372.31

3.26

3.02

2.00

2.20

2.40

2.60

2.80

3.00

3.20

3.40

1 2 3

3 premiers trimestres 2010 à 2013

prix

en

€/kg

car

cass

e cours 2010

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Evolution des prix :

Réformes laitières:

2,27 €/kg carcasse en 2010 (3 trimestres) 2,39 €/kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 2,88 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres) 3,15 €/kg carcasse en 2013 (3 trimestres), soit une forte hausse de 9.4 %.

Commentaires : Les opérateurs aquitains partagent le même constat que celui dressé précédemment au niveau français : un repli quasi-historique des disponibilités en femelles de boucherie, sur toutes les catégories. Les abattages de vaches en France se sont effondré au 1er semestre de 12% par rapport à 2012. Normabev enregistre sur 3 trimestres une baisse de près de 14% des abattages de vaches de type viande pour l ‘Aquitaine. En cause : le coût alimentaire de la finition qui a décalé (voire annulé) les mises en engraissement dans de nombreuses étables. Cette pénurie généralisée de viande rouge a provoqué l’une des plus importantes progression de cours jamais observée : jusqu’à 0.60 € pour certaines catégories. Phénomène nouveau par rapport à 2012, cette hausse concerne tout aussi sensiblement le haut de gamme label que les catégories non certifiées. Les réformes laitières ont dépassé le seuil des 3 € du kg carcasse, les réformes viande ont retrouvé des niveaux de prix plus jamais observés depuis le début des années 80. Même si ces prix redonnent des perspectives aux producteurs, ils doivent être analysés avec un certain recul : - la consommation reste difficile. Plusieurs opérateurs relèvent même une baisse d’activité dans les circuits label, confrontés à un prix dissuasif pour de plus en plus d’acheteurs. De nouvelles réflexions sur des alternatives aux SIQO s’engagent localement chez certains opérateurs, à travers de nouveaux circuits (filière « Bleu Blanc Cœur » ou marques locales par exemple). - le rapport offre/demande se ré-équilibre fortement à partir du 3ème trimestre, pour la plupart des catégories, avec déjà une inflexion notable des cours. Dommage : le repli tant attendu du prix des aliments s’amorçait tout juste… - le manque de viande a provoqué une augmentation sensible du prix des vaches maigres (même s’il n’existe pas de véritable organisation pour ce marché très hétérogène livré au négoce régional), face à une très forte demande pour tous types d’animaux des engraisseurs de l’Ouest. Ceci n’a pas favorisé la dynamique de finition, notamment dans des contextes naisseurs (Pyrénées-Atlantiques en particulier). Cette pénurie en femelles de boucherie a également conduit ponctuellement à un relâchement des

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pratiques de finition : la demande a ainsi concerné en 2013 beaucoup de vaches « mi-viande », commercialisés avant une finition optimale pour approvisionner des marchés au bord de la rupture.

• Veaux sous la mère : une très belle année, bénéficiant d’un début d’été pluvieux…

Observatoire Aquitaine. Evolution des cours du veau sous la mère 2011/2013 (3 premiers trimestres, moy enne pondérée O.P. d'Aquitaine, dominante Blond d'Aquitaine)

6.73

6.936.97

6.82

7.047.05

7.09

7.327.30

6.40

6.50

6.60

6.70

6.80

6.90

7.00

7.10

7.20

7.30

7.40

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/kg

car

cass

e

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Observatoire Aquitaine. Evolution des cours du veau de lait labellisable Limousin (base cotation Limog es et OP de Dordogne)

7.93

7.98

7.83

7.9

7.98

7.76

7.7

8.03

7.88

7.5

7.6

7.7

7.8

7.9

8

8.1

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/k

g c

arca

sse

cours2011

cours2012

cours2013

Evolution des prix :

o Veau sous la mère Blonde d’Aquitaine « labellisable » : 6,88 €/kg carcasse en 2010 (3 trimestres)

6,88 €/kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 6,97 €/kg carcasse en 2012 7,24 €/kg carcasse en 2012 ( + 3.9 % / 2012)

o Veau sous la mère Limousin « labellisable » :

7,88 €/kg carcasse en 2013, soit un bon maintien par rapport à une belle campagne 2012

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Commentaires :

Le marché du veau de lait sous la mère est resté très actif en 2013, avec une consommation prolongée jusqu’en juillet par un climat froid et pluvieux. Les veaux de bonne qualité se sont très bien valorisés, à des niveaux de prix élevés (voire rarement vus dans le bassin de production blond : jusqu’à 9 € / kg carcasse). Les cours traduisent là aussi une situation de manque d’offre (consécutive à la baisse des naissances de veaux de race à viande) face à un marché toujours demandeur en veaux de qualité. A noter : la forte disparité dans la grille de prix selon la qualité des produits (conformation, couleur, note d’état, voire poids et période de mise en vente) : le veau sous la mère est la production qui rémunère particulièrement la qualité du travail de l’éleveur.

• Jeunes Bovins : l’importance des stratégies locales…

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des prix du jeune Bovin (dominante raciale Blond d'Aqui taine) (moyenne pondérée O.P. d'Aquitaine)

4.02

4.35

4.41

4.31

4.004.02

4.234.24

4.23

3.80

3.90

4.00

4.10

4.20

4.30

4.40

4.50

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

prix

en

€/kg

car

cass

e

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Observatoire Aquitaine. Evolution 2011 à 2013 des prix du jeune Bovin Limousin

3.7

3.91

4.05

3.6

3.72

3.963.93

4.064.12

2

2.5

3

3.5

4

4.5

1 2 3

3 premiers trimestres 2011 à 2013

prix

en

€/k

g c

arca

sse

cours 2011

cours 2012

cours 2013

Page 19: Conjoncture 2013 Bovins Viande · 2013 (+ 8.6 % en tonnage sur les 8 1ers mois en France par exemple). La consommation européenne de viande bovine continue de diminuer en 2013 (-

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Evolution des prix : Jeune Bovins race Blonde d’Aquitaine :

3,93 €/kg carcasse en 2010 (3 trimestres) 4,01 €/kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 4,23 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres) 4,36 €/kg carcasse en 2013 (3 trimestres) ( + 3,1 % / 2012)

Jeune Bovins race Limousine : 4,08 €/kg carcasse en 2013 (3 trimestres), contre 3,93 € en 2012 (+ 3,8 %).

Commentaires : La majorité des jeunes bovins français sont destinés à des marchés exports : Italie, Grèce, Liban, voire Turquie. Ces débouchés, pour des raisons économiques, sanitaires, politiques, apparaissent de plus en plus aléatoires : les exportations françaises ont sensiblement baissé, tant en taurillons vivants ( - 42% sur les 4 premiers mois) qu’en expédition de viande réfrigérée (- 8 % sur le 1er semestre). Si l’on ajoute à cela une forte augmentation de la production et des abattages en France (+ 11 % sur les 8 premiers mois), la baisse des cours s’observe depuis la fin de l’été. Localement, cette baisse des cours ne s’est pas observée, en grande partie grâce à la nature des débouchés, en partie nationaux, dans un cadre contractualisé « haut de gamme » visant à ajuster le prix à l’évolution du coût de production. Autre élément favorable pour l’avenir de ce produit : longtemps boudé par les circuits de distribution français (viande « rosée »), le jeune bovin progresse sensiblement en 2013 dans nos étals, répondant à la fois au manque de viande rouge et au positionnement « milieu de gamme » que semblent rechercher de plus en plus de consommateurs français. L’Institut de l’Elevage estime ainsi que le JB aurait couvert 12% de la consommation française de viande bovine sur les 7 premiers mois de l’année (contre 7% en 2012).

• Bœuf : un marché de niche protégé…

Observatoire Aquitaine. Prix du bœuf de Bazas 2011 à 2013 (données OP de Gironde)

4.76 4.76

5.3

5 5

4.76

5.035.03 5.03

4.4

4.5

4.6

4.7

4.8

4.9

5

5.1

5.2

5.3

5.4

1 2 3

3 trimestres 2011 à 2013

Prix

en

€/kg

car

cass

e cours2011

cours2012

cours2013

Evolution des prix ::

4,69 €/kg carcasse en 2010 (3 trimestres)

4,76 €/kg carcasse en 2011 (3 trimestres) 5,03 €/kg carcasse en 2012 (3 trimestres) 5,10 €/kg carcasse en 2013 (3 trimestres), soit + 1.4 % / 2012.

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Légère progression des cours sur un produit et un marché à la fois très local et très spécifique, avec un rapport entre l’offre et la demande structurellement favorable. Le marché reste très confidentiel et saisonnier, avec notamment une petite centaine de bœufs commercialisés lors du carnaval.

• Veaux de boucherie : un réajustement tardif de la production et une stabilisation récente des cours…

Le cours du veau gras est en baisse continue depuis le mois d’avril, avec une consommation morose, particulièrement en été (même niveau que le très mauvais été 2012, - 8% entre mi-juillet et début septembre / 2011). Ayant anticipé cette faible consommation, les intégrateurs ont freiné les mises en ateliers : sur les 8 premiers mois de 2013, recul des abattages de 4% en têtes et de 3.5% en volume. Ce n’est qu’à la rentrée (septembre) que le marché retrouve une certaine fluidité, grâce notamment à des promotions mises en place par plusieurs enseignes (« Festival du veau ») qui réajuste la demande et l’offre. La cotation du veau rosé clair O a ainsi regagné 12 centimes en septembre : 5.70 €/kg carcasse, soit - 3% par rapport à 2012 et - 5 % par rapport à 2011.

Thierry DELTOR Responsable Filière Bovins Viande

Chambre d’Agriculture Pyrénées Atlantiques.

Octobre 2013.

Etude bénéficiant de l’accompagnement financier du fonds européen FEADER.