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Connexions, Conversations et Conversions à l’heure digitale

Connexions, Conversations et Conversions à l’heure …2 - E V AL U TION A C TI V E R e c h e r c h e d ’ i n formation, s o pi n g 4 - T E X P É R I E N C E R ELATIO N P O S

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C o n n e x i o n s , C o nv e r s a t i o n s e t C o nv e r s i o n s à l ’ h e u r e d i g i t a l e

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LE CONSOMMATEURFILE SUR DES CHEMINS DE TRAVERSE

ET COURT-CIRCUITE LES MARKETERS

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1 - The Consumer Decision Journey», dans le McKinsey Quarterly parue en 2009 http://www.mckinseyquarterly.com/The_consumer_decision_journey_2373, à laquelle fait écho le «It’s time to burry the marketing funnel» de Forrester Research (2010), nous y invitent justement.

Repartir du consommateurDifficile, ces temps-ci, de faire la part des choses dans le flot du discours consacré au digital :

les laudateurs sont nombreux, les success-stories, forcément brillantes.

Best practices, technologies, tendances défilent, toutes appelées à révolutionner - encore ! - le métier.

Et le marketer comme le communiquant de douter de la valeur réelle de telle ou telle prophétie,

un nouveau buzzword chassant parfois l’autre.

Une première ambition, simple, de ce document : prendre un peu de recul, quitte à rompre un

instant avec la frénésie ambiante. Revenir aux fondamentaux, autrement dit, pour tenter de

mieux parler du digital. Repartons du consommateur, en l’occurrence, pour reconsidérer ses

processus d’achat, plutôt que de dresser un énième inventaire des tendances du moment.

Ce dernier a changé, a pris le pouvoir en se digitalisant : une évidence acquise.

Mais il faut, avec d’autres(1), aller plus loin. Daté, comme frappé d’obsolescence, le fameux

« parcours client » (le purchase funnel) exige ainsi une profonde remise à plat. Entre l’envie et

l’achat, le chemin qu’emprunte le consommateur serait beaucoup moins linéaire et schématique

que la métaphore du tunnel nous invite à le croire. Un parcours circulaire. Fait d’allers-retours

et de raccourcis empruntés par un consommateur qui navigue entre différents points de contact,

digitaux ou offline, contrôlés par le marketer ou « aux mains » de ses pairs : et voilà le tunnel qui

s’effondre. Si le consommateur a pris le pouvoir, filant sur des chemins de traverse pour mieux

challenger ou court-circuiter les marketers, alors hissons-nous à son niveau.

Une deuxième ambition, donc : repenser, sur chaque étape, le rôle, la contribution, le potentiel

des points de contacts offline en particulier - de la publicité sur les grands médias au point de vente -

dans l’accompagnement du consommateur. Les reconstruire comme autant d’éléments à mieux

interconnecter, pour permettre aux idées, aux sollicitations, aux offres de plus vite « rebondir ».

Et si les points de contact offline devenaient aussi riches et réactifs que les supports digitaux ?

Reste donc à inventer le meilleur des deux mondes entre le physique et le digital, entre le

matériel et l’immatériel.

Mais il faudra alors s’interdire d’aborder le digital par « sous-expertise », pratique ou technologie. 

Les approches cloisonnées, privilégiant les « coups », les buzz, ne suffiront pas à notre ambition.

Au contraire : les dynamiques vertueuses d’un éco-système digital enfin considéré dans sa globalité

ouvrent les plus belles perspectives.

Celles qui permettent de s’adapter, d’anticiper et d’arbitrer sereinement, plutôt que de courir

après les dernières innovations et pratiques.

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2 - automobile, cosmétique, assurance, consumer electronics, télécom.

Le « purchase funnel » a vécuLe consommateur a changé, la messe est dite. Le travail de prospective de l’UDECAM et

les interviews d’experts l’accompagnant ont enfoncé le clou. Mais on continue à le scruter avec

un prisme largement périmé.

Le purchase funnel, malgré les coups portés par les uns et les autres, fait encore autorité : dans

les manuels marketing, au sein des Grandes Écoles de gestion comme chez les praticiens,

puisqu’il structure nombre d’études de tracking permettant de piloter l’action marketing.

Certes, le modèle a des vertus : le schéma qu’il propose est simple et actionnable. Une étape

du parcours est comme une nouvelle « bataille » à livrer, les points de contact, comme autant de

« théâtres des opérations ». Chaque succès fait avancer le consommateur, tel un pion, jusqu’à la

victoire finale (achat, réachat, recommandation). Et pour chaque bataille, sur chaque point de

contact, au marketer de fournir ses meilleures armes, en fonction du diagnostic établi à partir de

ces mêmes études : déficit de notoriété ? Incapacité à intégrer l’ensemble considéré ?

A prendre le dessus après la phase d’évaluation ? A emporter la décision au point de vente ?

A susciter le réachat et une loyauté « active » ?

Mais le funnel a vécu : il ne rend plus compte de la réalité du processus suivi effectivement par

le consommateur en situation d’achat. L’étude Mc Kinsey apporte une confirmation empirique

globale, établie sur plusieurs catégories produits(2), à des réflexions auxquelles nous étions

arrivés depuis quelques temps avec certains de nos clients.

D’abord, si « parcours » il y a, celui-ci n’est plus linéaire, fait d’étapes franchies successivement

par le consommateur. Il revêt plutôt la forme d’un cycle, ou d’une boucle constituée de quelques

étapes clés, autorisant allers-retours et raccourcis... Ainsi, et par exemple, l’expérience

post-achat s’accompagne de nouvelles recherches d’informations et partage d’expériences,

alimentant en retour l’ensemble des marques considérées initialement.

NOTORIÉTÉ FAMILIARISATIONCONSIDÉRATION

ACHAT

FIDÉLITÉ

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1ENSEMBLE CONSIDÉRÉ

INITIALEMENT

BESOIN ENVIE

FIDÉLITÉ

3ACHAT

2 - EVALUATION ACTIVERecherche d’information, shopping

4 - EXPÉRIENCE RELATION POST-ACHATRecherche/exposition à des informations supplémentaires

Consumer decision Journey

Adapté de The Consumer Decision Journey, Mc Kinsey 2009

Le parcours de décision du consommateur1. Le consommateur prend en considération un premier ensemble de marques, basé sur sa

perception de celles-ci et sur ses expositions à différents points de contact.

2. Le consommateur ajoute ou enlève des marques à sa première liste, à mesure qu’il évalue

les marques et que son besoin/sa recherche se précisent.

3. Le consommateur achète une marque parmi les autres.

4. L’expérience de consommation et d’utilisation du produit/service, la relation post-achat avec la

marque, et leurs conséquences sur la prochaine décision d’achat dans la même catégorie produit.

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3 - A un ensemble de 4 marques (ou presque) considérées initialement dans le cas d’un achat automobile viendraient s’ajouter 2 marques pendant la phase de recherche/évaluation active.

Ensuite, la vision même d’un tunnel allant en se rétrécissant - avec le nombre de marques consi-

dérées par le consommateur - est battue en brèche sur les cinq catégories produits étudiées.

Sur la première étape du parcours (considération initiale), et face à la déferlante de sollicita-

tions publicitaires, les consommateurs tailleraient dans la masse et partiraient avec en tête moins

de marques que nous ne l’imaginions. Et nous constatons même, sur de nombreux marchés,

que l’écart se creuse entre les marques ou les produits les plus dignes de considération et les autres.

La seconde étape, dite d’évaluation active, s’accompagnerait, elle, d’un accroissement du

nombre de marques évaluées(3), sous l’effet, en particulier, du digital... Et de l’accès inédit qu’il

offre au consommateur explorant la catégorie à des sites d’informations, de product ratings,

consumer reviews, et au bouche à oreille véhiculé sur les réseaux sociaux. Autre coup de canif,

donc, dans le modèle précédent.

L’outil Touchpoint ROI tracker de Zenith Optimédia, couvrant 145 catégories produits et

37 pays, mesure justement l’impact des recommandations d’individu à individu(s) parmi

l’ensemble des points de contact influant la décision d’achat. Résultat sans appel : les recomman-

dations émanant d’amis, de la famille, de collègues ou de spécialistes y trustent trois des quatre

premières places.

Pendant la phase d’évaluation active, ce sont les points de contact échappant au moins en

partie à l’emprise des marketers qui jouent à plein.

1. Friends & family recommendations2. Aftersales service3. Colleague recommendation4. Specialist recommendation5. Personal use of brand6. Brand received as a gift from a friend7. In-store product tester/sampler8. Comparison websites9. Seeing others with brand10. Expert recommendations

11. Independent reviews12. Free gift with purchase13. Packaging14. Sales brochures/retrailer catalogues15. Salesperson recommendation16. TV advertising17. Internet search18. Loyalty schemes19. Brand websites20. Print articles

Top-Twenty Most Influential marketing Contacts on Purchase

Source : ZenithOptimédia Global database, August 2010.

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4 - Brand Media Strategy, par Antony Young, CEO de Optimédia USA, 2010.5 - iProspect Offline Channel Influence on Online Search Behavior Study, 2007.6 - L’institut Keller Fay a estimé ainsi qu’aux Etats-Unis, 22% des conversations mentionnant des marques ou des produits in-cluaient/étaient motivées

par une référence à un spot télévisé. (Keller Fay Group, Talk Track Survey, Aout 2007-Septembre 2008).

Et l’impact du digital se manifeste également pendant l’expérience de consommation du produit :

60% des consommateurs de soins du visage, par exemple, iraient en ligne après l’achat

chercher de l’information supplémentaire… Un de ces allers-retours évoqués plus haut, qui vient

aussi prendre à défaut la vision traditionnelle du funnel.

Quid des catégories produits « à faible implication » ?

Ici, points de vente, médias et leviers « classiques » restent incontournables. La publicité sur les

grands médias, d’abord, en travaillant la présence à l’esprit des produits de consommation

courante. Et les promotions des ventes, animations au point de vente, CRM, ensuite, restent

décisives quand l’étape d’évaluation active se réduit à quelques raccourcis pour les achats

routiniers. On peut ainsi, avec Antony Young(4) chez Zenith Optimédia, mettre en relation étapes

du processus de prise de décision (et les objectifs de communication associés) avec les médias/

points de contact les plus pertinents. Simple : à la publicité de travailler la notoriété ou les asso-

ciations à la marque, au marketing direct de générer des réponses, aux actions aux points de

vente et aux packagings de déclencher l’achat.

Ou un peu trop simple. Avec le digital, les choses ne rentrent plus aussi bien dans les cases.

Les frontières se brouillentComme le remarque l’auteur : « Google is as much an e-commerce driver as it is a brand tool.

Social média is as much about driving PR as driving the brand. Mobile and online are as much

coupon distribution tools as they are advertising tools. »

Et les leviers dits « classiques », eux aussi, « dépassent ».

Rappelons l’impact de la publicité TV sur les comportements de Search, celle-ci allant selon

certaines sources jusqu’à influencer 37% des requêtes sur les moteurs de recherche(5).

Sa capacité, aussi, à alimenter et à façonner le bouche à oreille offline et online entretenu

autour des marques(6), à l’instar des spots diffusés pendant le Superbowl aux États-Unis.

Et, avec l’évolution du parcours client, les frontières n’en finissent plus de se brouiller.

Aux grands médias d’accompagner, d’influencer ou de façonner les conversations offline

et online émanant des amis, de la famille, des collègues ou des spécialistes.

Aux actions offline de déclencher, amplifier ou poursuivre l’engagement des audiences, concept

clé du digital marketing.

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Aux points de contact traditionnels de se digitaliser, donc. 

Comme le point de vente, plus que jamais stratégique.

Devant la masse des informations à leur disposition, les consommateurs attendraient de plus

en plus d’y être pour prendre leur décision… 40% d’entre eux changeant d’avis à cause d’une

information obtenue sur place, ou de l’expérience en magasin.

« Consumers are still in play when they enter a store », assène l’étude, nous rappelant que les

marketers ont la possibilité, au point de vente, d’y déloger les marques qui pourtant tenaient

la corde. Comment muscler, alors, notre jeu, au plus près de l’acte d’achat ?

Comment transformer, via le digital, la nature et les modes opératoires des sollicitations

- et des incentives - adressées au consommateur, qu’il s’agisse de créer du trafic au point

de vente, de dynamiser les programmes relationnels « papier » ou la promotion des ventes,

ou encore réinventer codes barres et packagings ? La digitalisation des points de contact augure

justement de nouvelles réponses.

Les habits neufs du digitalPremier bilan : Davantage de circularité dans les parcours de décision. De complexité aussi.

Des consommateurs qui « jouent » le système, court-circuitant, souvent via le digital, les points de

contact, au moment où l’on croyait la partie gagnée.

Un digital en mesure d’innerver l’intégralité de ces mêmes points de contact, donc capable

de « rebattre  les cartes » mais à la faveur cette fois du marketer. Dés lors, les approches

cloisonnées du digital, privilégiant une discipline ou une technologie, sont un peu courtes.

Difficile de répondre à des enjeux globaux avec des « coups », ou de faire de simples buzzwords

une stratégie : les batailles ne se gagnent jamais sur un seul point de contact.

Le chantier de la digitalisation des points de contact exige à l’inverse d’appréhender  le digital 

comme un  SYSTÈME. Au  cœur de  celui-ci :  un  espace  véritablement  vertueux aux dynamiques  

capables de révolutionner les métiers. Commençons donc par en comprendre et maîtriser les effets.

Petit retour en arrière : le schéma de la communication de masse.

Une idée, une offre, une sollicitation - un Message - emprunte un Media pour atteindre les Masses.

MESSAGE MEDIA MASS

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CONTENU CONTEXTE COMMUNAUTÉS

CONTENU

CONTEXTE

COMMUNAUTÉS

MESSAGE MEDIA MASS

CONTENU

CONTEXTE

COMMUNAUTÉS

Une ligne droite, toute simple. 

Peu ou pas d’interaction.

Encore moins de rebond. 

Pas de dynamiques vertueuses.

Pire : des idées, des sollicitations, ou des offres qui frappent régulièrement moins « fort » que

celles propagées par les consommateurs eux-mêmes (cf tableau précédent).

Et qui vont moins vite que celles qu’ils décident de véhiculer. Comme l’offre de Living Social,

concurrent numéro 1 de Groupon, qui a écoulé avec l’aide de ses clients plus d’un million de

« deals » Amazon en 24 heures : 10 dollars contre un bon d’achat de 20 dollars (pour peu que

suffisamment de clients s’engagent).

Le tout à coup de bouche à oreille avec plus de 42 000 « share » sur Facebook, près de 7 000

tweets et d’évangélisation massive de consommateurs qui ont embrigadé en masse leurs amis

(carotte à la clé : le « deal » était offert si trois de vos amis signaient également).

Le digital change la donne. Dans chacun des grands cercles précédents vient s’insérer un autre cercle.

Plus petit, mais très costaud...

… Et capable d’agiter si fort l’ensemble qu’il le tord, pliant la droite pour en faire un triangle.

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Un nouveau systèmeVoilà maintenant trois cercles. Le début d’un système.

Car pour peu qu’on apprenne à les faire travailler « ensemble », à décloisonner les approches

et à croiser les expertises, Contenus, Communautés et Contexte déclenchent des dynamiques 

vertueuses imparables : celles qui font gagner idées et offres en vitesse et en impact.

Une analogie : les balles de flipper prises dans le triangle des bumpers.

Où chaque contact de la balle avec le bumper lui imprime de la vitesse, la renvoyant encore

plus fort vers les autres bumpers... Tout en affolant le tableau de score.

Des idées et des offres, donc, à vitesse de propagation et à pouvoir d’influence comparable

à celles véhiculées et promues par nos consommateurs.

CONTENUS. COMMUNAUTÉS. CONTEXTE. REGARDONS-Y DE PLUS PRÈS.

D’abord un à un.

Au sein de la grande catégorie dominante des Messages, matérialisée par un 30 secondes,

une 4x3, une annonce print, etc, une variété un peu particulière : les Contenus… Dont les films

viraux sont une application possible.

Non, le digital n’a pas inventé les Contenus de marque.

Mais il en a renouvelé les formes et décuplé l’usage, permettant à des individus de rire devant

un court-métrage (DirtyShorts pour la marque de Chewing-gum Orbit) ou une web-série

(Mes colocs, pour BNP Paribas), de se plonger dans une expérience dite « immersive » sur un

site de marque ou site dédié (Diesel Island), de jouer avec un advergame (le jeu « Lost in Forks »

de Volvo autour de la sortie du troisième épisode de Twilight).

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LE DIGITALDÉCUPLE L’USAGE DES CONTENUS DE MARQUE

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7 - http://www.realwomenofphiladelphia.com/

Ou, dans un tout autre registre, de profiter des contenus ou de bénéficier des services fournis

par une application informative ou « utile » installée sur un smartphone (on pense par exemple

aux applications SNCF direct, iFood assistant pour Kraft ou encore SitorSquat sponsorisé par

la marque de papier toilette Charmin). Qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit bien de publicité.

Une idée, des valeurs de marque, une offre, un call to action y sont certes « packagés » à l’intérieur

d’un contenu plus large, à valeur de divertissement, d’information ou de service, mais celui-ci

vise bien à travailler la notoriété, la présence à l’esprit, l’attitude ou les comportements à l’égard

d’une marque ou d’un produit. Pour autant, le digital vient bousculer quelques préceptes hérités de

décennies de « grande » création publicitaire. Dans cette publicité « à la demande », la « valeur »

perçue des dispositifs proposés fait ou défait leur succès, plus que la qualité « objective »

liée par exemple à leur production value. Traduction, à l’heure du social web : la capacité des

contenus à « résonner » effectivement auprès des communautés auxquelles ils sont destinés fait

la différence... À l’instar du succès rencontré par le concours de vidéo « amateur » Philadelphia

Cream Cheese(7) auprès des passionnées de cuisine.

Une nouvelle monnaie d’échange Car, caché derrière son ou ses écrans, chacun s’active dans plusieurs Communautés.

En nous ouvrant l’accès à des groupes d’individus partageant nos intérêts, même les plus impro-

bables, le digital multiplie de fait nos communautés d’appartenance. Et en y valorisant directement

les participations, il intensifie aussi notre lien avec chacune d’entre elles. Nous contribuons pour

« appartenir » et nous « distinguer » : pour manifester notre appartenance à un groupe, son système

de codes, croyances et valeurs partagées ; pour asseoir notre singularité et gagner en statut.

Et les contenus y sont la monnaie d’échange acceptée par tous, online comme « In Real Life ».

Un lien vers une vidéo incroyable posté sur Twitter, une recette de cuisine originale proposée dans

une communauté dédiée, une réponse à une question technique posée sur un forum spécialisé, une

évaluation d’un restaurant sur Yelp.com, une anecdote de vestiaire partagée entre fans de foot, autant

de contributions valorisables dans différentes communautés, contributions qui permettent de gagner,

littéralement, du « capital social » : des liens renforcés d’un côté, un « prestige » affirmé, de l’autre.

Corollaire direct : un contenu acquiert de la valeur quand il devient un moyen d’expression

individuel mais aussi collectif. Donc une ressource facilitatrice, utile, amplificatrice que l’individu

diffuse pour « exister » et que la communauté s’approprie pour alimenter les croyances partagées,

les passions célébrées et les causes défendues...

Et dans ce petit jeu, les marques, les produits et leurs contenus ont une place de choix :

au plus près de la fabrique même du Lien et de l’Identité. 

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LE DIGITALDÉCONNECTE LE SIGNE DE LA POSSESSION DU PRODUIT

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8 - Sur l’utilisation du social graph des individus dans le cadre du ciblage publicitaire, voir par exemple http://média6degrees.com/ ou encore le développement par Facebook des sponsored stories http://mashable.com/2011/01/25/facebook-sponsored-stories/

Les marques nous « inscrivent  en  société » et contribuent à nous définir, via les objets-signes

que nous arborons. Rien de nouveau sous le soleil. Sauf que le digital conduit à déconnecter

le « signe » de la possession effective du produit. Je peux « liker » un produit, une marque,

un contenu associé sans pour autant l’avoir acheté, et me draper aux yeux des autres d’un peu

de son signe. Participer de son univers, en n’en manipulant que ses signes. Il fait aussi exploser

le nombre de signes associés aux produits et directement appropriables par chacun, via les

contenus de marque, ceux générés par les utilisateurs, les évaluations, les commentaires,

les likes et autres shares. Participer au Mystarbucksidea ou à Sneakerpedia de Footlocker,

interroger via Twitter la Twelpforce de BestBuy, « follower » Lady Gaga sur Twitter, encore,

poster un commentaire sur les forums de fans de Glee ou une vidéo home-made sur RealWomen-

OfPhiladelphia, « liker » la page Leica sur Facebook : de fait, j’existe, je me définis et j’interagis

avec les autres au travers, ou grâce à, des marques. De la construction identitaire et du lien

« à la chaîne », activement « curatés » par les marques et les produits... Grâce aux propriétés des

devices, interfaces, plateformes et technologies utilisées par les membres de ces mêmes communautés.

S’adapter au contexte de chacunCes propriétés, justement : elles sont au coeur de la notion de Contexte, dernier élément de notre

système. Le digital permet de préciser la situation d’un individu à l’instant T (son « contexte »),

au-delà du média qu’il est en train de consommer. Certes un PC, un téléphone, une console de

jeu ou une borne tactile dans un point de vente ; un site web, une application sur smartphone,

un jeu développé pour Facebook… renseignent sur l’activité d’un individu (sa « consommation 

média »). Mais ils déterminent aussi le type d’interactions qui lui sont ouvertes, donc la nature

de l’expérience qui peut lui être proposée sur cette même interface. Et mieux, le digital accroît

le niveau de connaissance dont nous disposons à son égard, en probabilisant sa position dans

son parcours de décision d’achat. Les différentes techniques de ciblage publicitaire illustrent

ce dernier point : ciblage publicitaire contextuel (des contenus regardés au mot clé tapé dans

le moteur de recherche), comportemental (les sites visités), ciblage lié au profil et à l’activité de

l’utilisateur sur Facebook (qui vient de lancer un test permettant d’envoyer, en temps réel, des

publicités cadrant avec le statut ou les posts effectués par les membres), lié au « social graph »

des individus sur Facebook(8) encore et sur le web ; géolocalisation des twits émis, des individus

utilisateurs de smartphones ; ciblage comportemental des utilisateurs de smartphone sous Android

à l’heure où Google, Mastercard et Citibank s’attaquent au paiement via mobile... Les contenus

et les offres s’adaptent au profil de l’individu, et surtout à son intention présumée du moment.

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Le nouveau système en actionContenus, Communautés, Contexte : considérés ensemble, cette fois.

Première application, évidente, avec les films viraux.

On a tous forwardé ou posté un film viral de marque. Probablement les mêmes films, ou

presque, tant les vrais phénomènes viraux restent rares. Manque une recette miracle, même si la

dernière vidéo pour Smartwater (à 9 millions de vues fin Avril) mettant en scène Jennifer Aniston

et prenant le pari d’empiler tous les « mêmes » du moment, donnerait à croire qu’il existe des ficelles.

Mais non, pas de recette. Car le succès tient à la capacité d’une vidéo à « prendre  feu »

au sein d’une ou plusieurs communautés, qui s’en feront le relais... Auprès de leaders d’opinions,

en particulier, et qui lui offriront un coup d’accélérateur, l’accès au grand public, ou, comme

pour Double Rainbows (« guest » de la vidéo Smartwater), une sortie de l’anonymat.

Mais Double Rainbows, ou David After Dentist restent des cas d’écoles : ni l’un ni l’autre n’ont

été soutenus par de l’achat média. L’écho obtenu auprès de communautés qui se sont littérale-

ment emparées de ces vidéos - cf les nombreux remix et parodies de Double Rainbows - et le

« earned média » obtenu expliquent l’essentiel des vues enregistrées.

Le succès des films viraux de marque repose sur la mise en œuvre de mécaniques directe-

ment héritées du système classique (celui des trois premiers grands cercles). Un renfort média

parfois considérable, qui contribue à ce que certains films parfois beaucoup moins

retentissants enregistrent des scores honnêtes en termes de vues. Et d’ailleurs, un « vrai » film

viral de marque est aussi, souvent, un extraordinaire film de publicité diffusé à la télévision,

qui bénéficie de surcroît d’un soutien média online conséquent, voire massif (achat de Home

Page sur YouTube, etc). De fait, le déclenchement et l’amplification du « share », en particulier,

dépend fréquemment de l’atteinte d’une taille critique en terme d’audience : un nombre consé-

quent d’individus exposés qui iront eux-mêmes poster la vidéo sur Facebook, par exemple.

Ce qui signifie que nombre de films « événements » ont non seulement bénéficié des effets

propres à des actions dirigées vers les communautés (Community Management), mais éga-

lement, et fort logiquement, des mécaniques traditionnelles de création de visibilité auprès

du grand public.

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Le contenu au service de la communauté

Autre application, maintenant, avec des contenus beaucoup plus sérieux, centrés sur l’infor-

mation et le service. L’application iPhone « North Face trailhead » est destinée aux amateurs de

randonnées, sports et autres activités de plein air. Une masse énorme d’individus qui partagent

un « fond commun » (l’amour de la nature et de l’exercice en plein air)...

Mais éclatée en autant de communautés d’intérêt et d’activités différentes, du VTT à la pêche

à la mouche (rien à voir, donc).

L’application, pourtant, les réunit : les propriétés du smartphone et les fonctionnalités de

l’application (Contexte), ajoutées à la richesse des Contenus accessibles, autorisent les requêtes

les plus pointues tout en garantissant en retour la pertinence des réponses, adaptées aux

préférences de chacun. Elle s’impose ainsi « naturellement » sur l’écran des utilisateurs de smart-

phones, en encourageant et en facilitant non seulement la découverte et l’accès à l’activité, mais

en rendant aussi l’expérience plus unique et gratifiante…

Une incitation supplémentaire à en partager les meilleurs moments auprès de sa communauté.

Une piqûre de rappel (presque) quotidienne auprès de ses publics, aussi, pour une marque

qui s’assure une bonne présence à l’esprit et travaille en douceur sa « share  of  daily  life »

(la capacité à se frayer un chemin dans le flux des conversations quotidiennes des individus).

Comment ca marche ? Alimentée par la base de données de Everytrail.com, l’application

génère des propositions de sentiers qui correspondent à l’utilisateur : la géolocalisation permet

de proposer des randonnées à proximité, mais chacun peut choisir les spots en fonction d’une

zone spécifique, du type d’activité désirée et de la difficulté, des commentaires, notes ou photos

postées par les autres utilisateurs.

Une carte interactive sert de guide jusqu’au spot, pendant le parcours, et en traque les données,

comme le dénivelé. L’application traque aussi le niveau de performance de l’utilisateur,

par exemple sa vitesse… qu’il est invité, avec ses photos, commentaires et coups de cœur à

partager en un clic sur ses réseaux préférés, depuis l’application.

Et l’application (qui inclue évidemment un store-locator) contribue, en plus du travail sur la

présence à l’esprit, à renforcer les associations entre la marque et sa passion... La marque

devenant un point de passage obligé dans l’achat et le renouvellement du matériel nécessaire

à la pratique de celui-ci (ou comment passer de la « share of daily life » à la « share of wallet »).

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Et voilà un contenu de marque transformé en ressource communautaire, exploitant parfaitement

le Contexte des utilisateurs, qui travaille aussi bien les attitudes que les comportements...

Le digital réinvente le flirt

Poursuivons donc notre exploration du « système » avec la promotion des comportements.

Bien utilisé, notre tryptique permet d’orienter les comportements des consommateurs dans la

direction souhaitée par le marketer : visionnage d’une vidéo sur un site marchand, téléchargement

d’une application, « like » d’une marque sur FB,… Jusqu’au passage à l’acte « final ».

Pour reprendre une métaphore de Gabe Zichermann, avant d’espérer « conclure », encore faut-il

« flirter ». Avec un consommateur plus sollicité, fuyant et exigeant que jamais. Et si le consomma-

teur a réhabilité le flirt, le digital en devient l’un des terrains de jeu privilégié.

Là, à coup d’attentions, de sollicitations, d’interactions, se cultive un début d’intimité entre

la marque et le consommateur.

Comme si le digital, en déconstruisant le « funnel », en formalisait un autre, fait de micro-actions

qui rapprochent, pas à pas, le consommateur de la marque.

Moins fleur bleu, le marketer préfère parler « d’engagement ». Appliqué par exemple à un

contenu vidéo, l’engagement du consommateur se traduit par son visionnage, bien sûr, mais

aussi un commentaire, un partage (donc recommandation) au sein de sa communauté, un « like »

de la vidéo, un clic sur le site de la marque, une reprise sur un blog si le consommateur en

question est un blogger, une création de contenus inspirée par cette vidéo… Micro-actions que

la marque doit savoir solliciter et idéalement accompagner de nouvelles attentions…

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UN ÉCHANGEDE VALEUR INTERVIENT À CHAQUE INTERACTION

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9 - On reprend ici la terminologie de 22 squared.

Et quitte à abandonner tout romantisme, parlons plutôt de « micro-transactions » : c’est bien un

échange de « valeur » qui intervient à chaque interaction entre le consommateur et la marque.

Une valeur construite au travers du jeu Contenus-Communautés-Contexte, capable de retenir

l’attention, de la « rémunérer » et d’encourager les actions souhaitées.

Les stratégies de présence sur Facebook, sur des catégories produits pourtant peu impliquantes,

en offrent de belles illustrations. L’animation éditoriale quasi-permanente, à coup de contenus

spécifiques - émanant de la marque chez Skittles, et en bonne partie des fans chez Mentos -

génère un flux régulier d’interactions contribuant à convertir de nouveaux fans. Jusqu’à en faire

un élément essentiel d’une stratégie de communication offline, comme pour Oasis, en France.

D’autres marques l’utilisent comme un réel complément de leur stratégie relationnelle. C’est le

cas de Nescafé Dolce Gusto qui utilise Facebook pour fédérer toutes les personnes qui adhèrent

à l’esprit de la marque. Les clients peuvent ainsi approfondir leur connaissance de la marque

et de ses produits et être invités au travers de nombreuses opérations à acheter les produits et à

rejoindre le programme relationnel. Au-delà de leur conquête, se pose la question de l’utilité réelle

des fans. Les différentes études tentant de déterminer la valeur d’un fan (versus un « non fan »)

souffrent de failles méthodologiques trop importantes pour qu’on les cite ici.

Mais elles ont le mérite d’illustrer les deux dimensions des bénéfices de l’Engagement. Une façon,

donc, d’évaluer « l’impact » dont nous parlons depuis le début, autrement dit la progression

effective dans le parcours de décision que provoquent ces petits pas. Le Return on Interaction,

d’abord, caractérisé par exemple par l’écart entre le panier moyen d’un fan versus un non fan.

Le Return on Influence, ensuite, pointant vers la probabilité accrue qu’un consommateur

« engagé » (un fan) se livre à un bouche à oreille positif autour de la marque et de ses produits.

L’engagement comme un jeuEt les dynamiques du digital encouragent chaque consommateur à toujours faire ce petit pas

supplémentaire. Les social games qui triomphent sur Facebook (comme FarmVille, CityVille ou Mafia

Wars) en sont l’illustration jusqu’au boutiste. Le concept de « gamification », lui, couvre l’application

de principes réservés au domaine du jeu (vidéo en particulier) à la promotion de comportements

en tous genres, entre autre dans une logique marketing. Une couche de fun sur des choses pas

nécessairement drôles, donc. Ou plutôt la savante orchestration d’un ensemble de challenges/grati-

fications qui rendent quasiment irrésistibles le franchissement d’un nouveau petit pas.

Un exemple pour comprendre, lié à l’adoption de nouveaux comportements. En l’occurrence,

la promotion de l’utilisation effective des applications de check-in, à la Foursquare.

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Miso propose à ses utilisateurs de « check-in » à chaque show TV regardé. Les personnes ayant

téléchargé l’application doivent donc dégainer leur smartphone au moment voulu.

Or « checker » devant un show TV ou, via Foursquare cette fois, devant le Darty Place des Ternes

à Paris (puis le communiquer à l’ensemble de son réseau d’amis) n’est pas vraiment un réflexe

naturel (pour un adulte de plus de trente ans, en tout cas). Et c’est là que les ressorts de la

gamification interviennent, en faisant du check-in (et de Foursquare) d’abord un jeu auquel on

joue... Avant de devenir un réflexe presque naturel. Points, niveaux, badges, tableaux de score :

des « trucs » directement hérités des jeux vidéo, qui motivent les comportements. Des points contre

des check-in (qui deviennent des « challenges »), affichés sur un tableau de score consultable

par sa communauté dans une logique d’émulation. Des points matérialisés par des « badges 

virtuels » (de toutes sortes), qui s’affichent sur son profil Facebook, histoire de crâner un peu.

Les niveaux à atteindre agissent eux comme des objectifs à plus long terme, sanctionnant la

maîtrise des premiers éléments du jeu. Un mouvement « perpétuel » vers l’avant, auto-entretenu,

incitant à participer, défier, briller en temps réel au sein de la communauté de ses amis et

des autres utilisateurs du service. Des principes actionnables et dupliquables avec profit sur

bon nombre d’initiatives marketing. Le site de vente en ligne de vêtements de designers Bluefly,

suite à un partenariat avec la startup Badgeville, a ainsi mis en place sur son site une méca-

nique de jeu et d’animation visant à accroître l’engagement et la fidélité des visiteurs/membres.

Des gratifications symboliques sous forme de badges, obtenus contre différents comportements

souhaités (visionnage de vidéos, partages, commentaires, votes, etc), ouvrant droit à terme à

des avantages en nature, comme des bons d’achat.

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Impliquer pour convertirPassons des petit pas au grand saut : celui de la conversion. Le pas décisif amenant par exemple à la transaction sur un site de E-Commerce et à la recom-

mandation directe d’une offre à son réseau d’amis.

L’opération Lucky Counter d’Uniqlo au Royaume-Uni est un précieux cas d’école, illustrant

parfaitement notre système. Pour promouvoir son nouveau site de E-Commerce, la marque a

mis en ligne le 3 septembre 10 articles, en vente le 9, date de lancement du nouveau site,

à des prix appelés à baisser au travers d’une règle simple exploitant au mieux les propriétés

de l’interface twitter (Contexte) : plus les articles sont twittés par les utilisateurs, plus leur

prix baisseront (un clic sur un article générait un tweet automatique, que l’utilisateur pouvait

évidemment personnaliser, et s’accompagne immédiatement d’une baisse de prix visible et

ce jusqu’à un prix plancher, bien sûr).

Lucky Counter a uniquement misé sur Twitter et Facebook (sans achat média sur ces plateformes),

comptant sur l’implication des followers et fans de la marque, sur celle des communautés

« fashion savy », des influenceurs modes et marketing, pour atteindre ses objectifs : accroître

la notoriété de la marque et les conversations autour de la relance de son site, décupler son

nombre de followers sur Twitter, et surtout générer du trafic sur le site à la date du relancement,

date à laquelle les articles en question étaient mis en vente pendant trois jours.

Logique imparable : faire profiter ses followers et ses Amis du bon coup renforce le lien avec

ceux-ci – logique d’appartenance – tout en affirmant la hype du relayeur – logique de distinction.

Le tout, aussi, cadrant parfaitement avec la philosophie de twitter du « real time information sharing »,

qui a valu à la marque de faire partie des trending topics du moment sur la plateforme.

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L’exclusivité du F CommerceLe F-Commerce, ou vente en ligne sur Facebook, obéit à des logiques globalement similaires,

mais qui méritent une ou deux précisions. Un certain nombre de marques ont en effet dupliqué,

plus ou moins, l’expérience de vente en ligne accessible sur leur site de E-Commerce.

Or l’intérêt même du F-Commerce (et du Social Commerce en général) est d’utiliser le bouche

à oreille et les propriétés de l’interface (le partage, le like, les commentaires) pour multiplier

les conversations, le retentissement des offres et favoriser en retour le recrutement de nouveaux

fans et clients. Ce qui exige des « propositions » spécifiques, événementielles ou exclusives

par rapport aux activités menées sur les boutiques en ligne.

Des offres exclusives sur de nouveaux produits, ou disponibles aux fans avant leur mise sur

le marché, comme peut le proposer la boutique Dove sur Facebook, qui ne référence d’ailleurs

pas l’intégralité des produits de la marque.

Des « pop-up » stores, aussi, comme la boutique éphémère de la designer Anglaise Rachel Roy

proposant aux fans de la marque, en avant-première et pendant trois jours, une ligne exclusive

de bijoux, et une pièce en série limitée qui s’est vendue... En 6 heures. Share, like, commentaires

aidant, la page de la marque a gagné en moyenne un fan par seconde et demi pendant

l’opération, sans aucune offre promotionnelle.

Autre option, celle du « news  feed  store », ou « Wall  Store », retenue par la chaîne câblée

Showtime pour la vente en ligne de produits spécifiques « Valentine’s Day » autour de sa série

phare Dexter. Des micro-boutiques partageables, vantant quelques produits seulement, dans le

news feed des individus. Et le « like », ou l’achat (possible sans quitter le « mur » de la marque),

font apparaître le newsfeed store dans le flux Facebook de vos amis...

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Le contact réinventéIl est maintenant temps de revenir à notre schéma. Notre leitmotiv, depuis le départ : la ré-inven-

tion des points de contact. Mais peut-être faut-il d’abord revoir notre conception même de ce

qu’est un « contact ». Une occasion d’entrer en « contact » avec la marque, nous dit l’acception

courante. Pourtant : le digital approché en tant que système offre la possibilité de faire d’un

simple contact une vraie Connexion : par l’engagement qu’il est capable de susciter, par les

micro-actions qu’il est capable de promouvoir, le digital cultive de fait l’intimité avec la marque.

Cette Connexion, nourrie par l’interaction vertueuse Contenus/Communautés/Contextes,

se matérialise ensuite dans des Conversations auxquelles les marques prennent part ou dont

elles font directement l’objet, via les évaluations, commentaires, like et post.

Des conversations qui deviennent de nouveaux contenus produisant eux même de nouvelles

conversations, via nos amis, followers ou autres qui ne manquent pas de rebondir en commen-

tant à leur tour.

LG a complètement intégré la logique conversationnelle dans sa démarche digitale. A chaque

étape du cycle de vie de ses clients, la marque a déployé des outils spécifiques notamment

pour déclencher des commentaires autour de ses produits.

La marque a lancé un blog aujourd’hui très suivi, intégré un système de notation de ses produits

directement sur son site, déployé une stratégie de supports participatifs en répondant aux ques-

tions des utilisateurs directeurs sur les forums, tout en mettant à leur disposition une plateforme

d’entraide où chacun peut poser une question à laquelle d’autres clients LG peuvent répondre.

Mais ce n’est pas tout. Au travers de sa plateforme relationnelle MyLG, LG a lancé récemment

de vrais tests consommateurs de ses produits où les testeurs sont libres de leur propos.

Ainsi, la marque ne met pas seulement des outils à disposition mais participe activement à

la génération de discussions.

Et, au final, on l’a vu, qu’il s’agisse de transforma-

tions intermédiaires ou de transformations finales,

le contact à l’heure digitale est inséparable des

Conversions qu’il déclenche. Établir de véritables

Connexions, susciter les Conversations, accompa-

gner les Conversions : voilà le Contact réinventé.

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Réinventer les « points de contact », c’est donc faire en sorte qu’une 4x3, un consumer magazine

papier, un point de vente ou une opération de street marketing deviennent de vrais vecteurs

d’établissement de Contact d’un nouveau genre, sur de nouvelles modalités.

C’est parvenir, enfin, à associer à la puissance et à l’efficacité des points de contact

« traditionnels » les dynamiques vertueuses que nous avons présentées.

Donc créer un nouveau système dans lequel chaque point de contact produit lui-même ses

propres rebonds et accélérations, à l’intérieur du parcours circulaire et toujours singulier

qu’emprunte notre consommateur.

Déterminer le bon tempoAttention cependant. Ne versons pas dans le travers consistant à fantasmer le consommateur

français, et décodons le discours ambiant : non, les consommateurs français ne sont pas tous

aussi sur-connectés que Loic le Meur ou les jeunes Community Managers qui renforcent les

rangs des agences de communication.

Et en la matière, d’aucuns s’autorisent ça et là quelques raccourcis et généralisations qui entretien-

nent un certain flou autour de l’étendue et la profondeur de la digitalisation des comportements.

Au risque, par ricochet, de biaiser les choix dans l’élaboration des plans marketing.

Le chantier de la digitalisation des points de contact implique une approche raisonnée :

des priorités s’imposent, tant sur le choix des points de contacts concernés que sur l’amplitude

des évolutions à mettre en oeuvre. Le bon « tempo » sera donc à déterminer au cas par cas,

par marché, segment, objectifs clés de communication, et relativement à ces derniers, par point

de contact, à grand renfort de Data Analytics.

Sa détermination impliquera, aussi, une mise en commun de l’ensemble des expertises du

digital (des différents leviers du marketing online à la performance au branded content) et

des expertises et disciplines marketing considérées comme traditionnelles, et ce sans parti-pris.

Ou mieux, une disparition des frontières existant encore dans le modèle dominant, où expertises

publicitaires, digitales et (online) média sont détenues dans des Agences distinctes.

Notre expérience, en marge du modèle dominant puisque Dialog-Modem regroupe dans

la même structure les expertises des marketing services et du digital, les disciplines liées

à l’image comme celles liées à l’efficacité et à sa mesure, nous a amené à dégager quelques

principes transversaux.

Et en l’occurrence à distinguer trois grandes « configurations » pouvant éclairer le décideur

en quête du bon « tempo ».

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TEST

SEG

MEN

T

BOO

ST

TESTS’il est difficile de circonscrire le digital à quelques principes clés ou best practices, c’est aussi

parce que celui-ci est en constante réinvention. Devices, technologies, sites ou plateformes

« du  jour », approches, pratiques (presque) établies se suivent ou se combinent dans un flux

ininterrompu exigeant une veille de tous les instants... Et une remise en question des acquis.

Chaque « nouveauté » - Twitter avant hier, Foursquare hier, Quora aujourd’hui - s’accompagne

à plus ou moins brève échéance de ses applications marketing ou publicitaires, qui peuvent

parfois sembler un peu gadget (on pense aux débuts de la réalité augmentée) ou s’adresser

à une niche.

Le digital exige alors un soupçon d’audace et une bonne dose d’humilité. D’audace, d’abord,

car personne n’est véritablement en mesure de prédire l’avenir, et de pointer par exemple

les start-up/technologies promises à un futur radieux et une adoption en masse.

D’humilité, ensuite, car les apparentes recettes d’hier peuvent faillir aujourd’hui, comme en

témoignent, par exemple, les modes et esthétiques successives des films viraux à succès

des dernières années.

A défaut de boule de cristal et de règles établies, l’expérimentation s’impose, aussi bien pour

tester de nouvelles applications/plateformes que pour inventer d’autres approches et pratiques.

Il s’agit ainsi, via des programmes pilotes, de « tenter » pour monter, avant les autres, sur la

courbe d’expérience... À la manière d’un Gap qui, très tôt et avec succès, a lancé des initiatives

sur Foursquare, ou de General Mills avec Groupon, dans deux villes des États-Unis.

Ou de viser, ici l’émergence/les retombées presse, là l’appropriation par des micro-cibles, là,

enfin, la préemption de territoire et l’association à la valeur d’innovation.

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De ces différentes initiatives et programmes sortent des gagnants : des programmes pilotes dont

les résultats dépassent les objectifs affichés, et qui gagneront à être déployés plus largement ;

des plateformes ou des technologies qui s’imposent auprès d’un certain nombre de communautés,

dépassant la seule sphère des technophiles ou autres trendsetters.

SEGMENTAvec le digital vient, on l’a vu, la capacité à adresser « au plus près » différentes Communautés

ou segments de populations.

On placera dans cette configuration les initiatives capitalisant sur le digital et visant à « retentir »

auprès de Communautés spécifiques.

Des individus partageant des caractéristiques ou intérêts communs, étudiants en Grandes Écoles

de commerce, fans de baskets ou d’adeptes du crochet...

Ou encore certains segments de ses clients (ses meilleurs clients, par exemple).

Ou enfin l’ensemble des utilisateurs de ces plateformes, devices ou applications ayant pénétré

ou commençant à pénétrer la early-majority : on pense par exemple à Twitter ou à l’iPad...

BOOSTIci sont regroupées les actions faisant fonctionner à plein les effets vertueux qui nous ont

occupé jusqu’à présent.

Boost, ou comment l’utilisation de plateformes ou devices adoptées en masse (comme Facebook

ou, progressivement, les smartphones), combinées aux deux autres éléments du système digital,

permettent de ne plus arbitrer entre les impératifs de puissance, d’engagement des audiences

et d’optimisation budgétaire.

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POUR CONCLURE ET BOUCLER LA BOUCLE

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En repartant du consommateur, nous faisions un constat simple 

Certains de nos modèles ne rendent plus compte de la réalité de son fonctionnement.

Et les idées, les offres véhiculées par les marketers depuis les points de contact « traditionnels »

peinent à « rattraper » celles propagées par ses pairs, à convaincre avec autant d’efficacité, aussi.

Nous ouvrions alors un nouveau chantier : celui de la digitalisation des points de contact

« classiques » ou offline.

Avec un mot d’ordre. Comment « booster » la vitesse de diffusion et l’impact des idées et

des sollicitations imaginées et orchestrées par les marketers, en appréhendant le digital comme

un système.

Les seize exemples qui suivent illustrent cette promesse.

Mais ils en dessinent, de fait, une autre, plus radicale encore.

Celle où l’intégralité des leviers à disposition du marketer fonctionnerait en un système global

interconnecté.

Télévision connectée, radio streamée, affichage digital, annonces presses augmentées...

Le digital reconfigure les grands médias, réinvente les points de contact traditionnels, revisite

les disciplines associées.

Il s’attaque enfin au dernier bastion du « tangible », au point de contact « ultime » : le produit

lui-même, et il décuple sa valeur d’usage.

Comme l’a fait Mattel avec sa Barbie vidéo. Nike et son Nike +.

Ou encore Vail, cette station de ski américaine, qui en digitalisant pistes et remontées méca-

niques fait de la haute montagne un jeu qui se joue à plusieurs.

Le digital démultiplie la valeur symbolique, en plaçant les produits, les marques et leurs signes

au plus près de la fabrique du lien et de l’identité.

Média.

Point de contact.

Produit ou service.

Une boucle d’éléments interconnectés qui ressemblerait enfin au parcours circulaire de notre

cher consommateur.

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