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LES BLEUETS N°0 Mai-Juin 1914 LES BLEUETS journal rétrospectif du Canton de Decize pendant la Grande Guerre Un journal rétrospectif intitulé ''Les Bleuets''. Pourquoi ? La commémoration de la Grande Guerre a été lancée, dès le 11 novembre 2013. Plusieurs sollicitations m'ont alors été faites afin de participer à des travaux collectifs : prêt de documents sur le 13 e R.I. pour un numéro de la revue de la Camosine, pour une exposition de photos à Saint-Léger- des-Vignes, d'autres expositions... Sans oublier la collecte de textes, souvenirs et objets par les Archives Départementales... J'ai déjà travaillé sur cette période par la publication d'un ouvrage en 2001, ''Le Canton de Decize pendant la Première Guerre Mondiale'', l'exposition ''Un Siècle à Decize'' et l'édition du DVD- ROM du même titre en 2012. J'ai rassemblé en plusieurs temps sept correspondances ou carnets de soldats ; deux sont en ligne sur des blogs (''Ernestine et Marcel, les fiancés de la Grande Guerre'' et ''La Grande Guerre de Lucien Peronnet''), les textes numérisés ont été déposés aux Archives Départementales. Le projet actuel est le suivant : - regrouper, mois par mois, entre juillet 1914 et juillet 1919 tous les documents concernant le canton de Decize, les affaires socio-économiques et politiques, l'effort de guerre, les hôpitaux militaires, les réfugiés, et tous les textes concernant des soldats issus de ce canton ou en cantonnement à Decize ou aux environs, des correspondances, des carnets, des livrets militaires ; - organiser ces documents selon quatre axes : * les grands événements, à travers la presse nationale et départementale, * la vie locale, * les soldats du canton sur le front, les J.M.O. des régiments, les avis de décès de soldats, les blessés, les prisonniers, * des cartes postales, lettres, carnets se rapportant à cette période. - présenter ces informations sous forme de journal. Un exemplaire papier unique sera déposé, mois par mois, de juillet 2014 à juillet 2019, à la Bibliothèque Municipale de Decize. La version numérique sera conservée ; elle pourra être communiquée par Internet, si possible, aux personnes intéressées. Soit sous forme de blog, soit par mails. Un CD-ROM regroupera, à terme, l'ensemble des informations. Le titre choisi est ''LES BLEUETS, journal rétrospectif du Canton de Decize pendant la Grande Guerre'' . Les Bleuets ont été les fleurs symboliques de la Grande Guerre : les jeunes soldats étaient surnommés bleus ou bleuets ; l'oeuvre du souvenir en faveur des blessés a reçu le nom de ''Bleuet de France''; enfin, une petite rue de Decize porte ce nom. Le numéro 1, paraissant le premier juillet 2014, concerne le mois de juillet 1914. Il présente d'abord DECIZE et les communes du CANTON ; il fait aussi le point sur les graves événements internationaux qui vont conduire l'Europe à la guerre. Page 1 Mai-Juin 2014

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LES BLEUETS N°0 Mai-Juin 1914

LES BLEUETSjournal rétrospectif

du Canton de Decize pendant la Grande Guerre

Un journal rétrospectif intitulé ''Les Bleuets''. Pourquoi ?La commémoration de la Grande Guerre a été lancée, dès le 11 novembre 2013. Plusieurs

sollicitations m'ont alors été faites afin de participer à des travaux collectifs : prêt de documents sur le13e R.I. pour un numéro de la revue de la Camosine, pour une exposition de photos à Saint-Léger-des-Vignes, d'autres expositions... Sans oublier la collecte de textes, souvenirs et objets par lesArchives Départementales...

J'ai déjà travaillé sur cette période par la publication d'un ouvrage en 2001, ''Le Canton deDecize pendant la Première Guerre Mondiale'', l'exposition ''Un Siècle à Decize'' et l'édition du DVD-ROM du même titre en 2012. J'ai rassemblé en plusieurs temps sept correspondances ou carnets desoldats ; deux sont en ligne sur des blogs (''Ernestine et Marcel, les fiancés de la Grande Guerre'' et''La Grande Guerre de Lucien Peronnet''), les textes numérisés ont été déposés aux ArchivesDépartementales.

Le projet actuel est le suivant :- regrouper, mois par mois, entre juillet 1914 et juillet 1919 tous les documents concernant le cantonde Decize, les affaires socio-économiques et politiques, l'effort de guerre, les hôpitaux militaires, lesréfugiés, et tous les textes concernant des soldats issus de ce canton ou en cantonnement à Decizeou aux environs, des correspondances, des carnets, des livrets militaires ;- organiser ces documents selon quatre axes :

* les grands événements, à travers la presse nationale et départementale,* la vie locale, * les soldats du canton sur le front, les J.M.O. des régiments, les avis de décès de soldats, lesblessés, les prisonniers, * des cartes postales, lettres, carnets se rapportant à cette période.

- présenter ces informations sous forme de journal. Un exemplaire papier unique sera déposé, moispar mois, de juillet 2014 à juillet 2019, à la Bibliothèque Municipale de Decize.

La version numérique sera conservée ; elle pourra être communiquée par Internet, si possible,aux personnes intéressées. Soit sous forme de blog, soit par mails. Un CD-ROM regroupera, à terme,l'ensemble des informations.

Le titre choisi est ''LES BLEUETS, journal rétrospectif du Canton de Decize pendant laGrande Guerre''. Les Bleuets ont été les fleurs symboliques de la Grande Guerre : les jeunes soldatsétaient surnommés bleus ou bleuets ; l'oeuvre du souvenir en faveur des blessés a reçu le nom de''Bleuet de France''; enfin, une petite rue de Decize porte ce nom.

Le numéro 1, paraissant le premier juillet 2014, concerne le mois dejuillet 1914. Il présente d'abord DECIZE et les communes du CANTON ; il faitaussi le point sur les graves événements internationaux qui vont conduirel'Europe à la guerre.

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Population des communes du Canton de Decize en 19141 :

DECIZE 4816 habitants La Machine 4022 habitantsAvril-sur-Loire 315 Saint-Germain-Chassenay 543Béard 197 Saint-Léger-des-Vignes 1789Champvert 1034 Saint-Ouen 518Devay 479 Sougy-sur-Loire 714Druy-Parigny 545 Thianges 341Fleury-sur-Loire 401 Verneuil 896

Total du canton : 16610 habitants.Par comparaison, Nevers compte 27706 habitants, Cosne 8734, La Charité 5120, Fourchambault 4882 et Clamecy 4869. La Nièvre a 299312 habitants.

L'administration à Decize :Le maire est le docteur Henry Régnier ; les adjoints sont MM. Archambault et Philippe Moine-Diossin ,les autres conseillers municipaux MM. Champeau, Boigues, Marienne, Demnard, Jaillard, Rogue,Martial, Gros, Mignon, Giraud, Gaillard, Martin, Oyon, Pierre Moine, Bonnin, Touillon, Coulon, Cassiatet Vallet. A Saint-Léger, le maire est M. Alexandre Nourry, à La Machine M. Salin, à Champvert M. FrançoisBoulanger.Le député de la circonscription Nevers-II est depuis 1905 M. Louis-Henri Roblin, maire de Thianges etconseiller général du canton de Decize. Le député Roblin a été réélu en avril 1914. Pierre Moine est conseiller d'arrondissement. Le docteur Victor Petitjean, est sénateur de la Nièvre depuis 1900.

1 Ces statistiques et les informations qui suivent proviennent de l'Annuaire de la Nièvre, 1914.

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Decize est le siège d'une Justice de Paix cantonale ; le juge se nomme M. Mitaine, ses suppléantssont le docteur Petitjean et M. Chevrier, le greffier M. Dumont. Les audiences de la Justice de Paix setiennent à la mairie chaque vendredi à partir de 9 heures ; des audiences foraines sont organisées àla mairie de La Machine les 1er et 3e samedis de chaque mois, aux mêmes heures.

Les gendarmes de Decize sont commandés par le maréchal des logis à cheval Tramut ; ceux de LaMachine par le brigadier à pied Pivet. Le commandant des pompiers de Decize est M. Oyon.

Le nouvel Hôtel de Ville de Decize, inauguré le 18 septembre 1911.

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La Poste de Decize se trouve dans la petite rue du même nom, qui relie la rue deRépublique à la place Hanoteau2. Le receveur est M. Henry, les ''demoiselles des postes'' MllesDuménil, Labastrou et Davaux, ainsi que Mmes Bassot et Lavache

La Poste est ouverte en semaine de 7 heures du matin jusqu'à 9 heures du soir. Lesdimanches et fêtes de 7 heures à 12 h 45.

Le courrier venant à Decize est distribué à 7 h et 11 h 20 (cela correspond au passage detrains en provenance de Nevers). Plusieurs facteurs-piétons et un facteur-enfant assurent lesdistributions dans la ville, ses faubourgs et ses écarts.

Les tarifs postaux sont les suivants :

Lettres ordinaires jusqu'à 20 grammes : 10 centimes

– de 20 à 50 grammes : 15– de plus de 50 gr. : +5 cts par 50 gr– Cartes postales simples : 10 cts– Cartes postales avec réponse : 20 cts– Journaux sous bande : 2 cts– Courrier international jusqu'à 20 gr : 25 cts– de plus de 20 gr : + 15 cts par 20 gr– Mandats-poste jusqu'à 20 F : 5 cts par 5 F– de plus de 500 F : 1 F Timbres ''Semeuses Camées'' de Mouchon.

Un bureau de télégraphe est installé depuis une vingtaine d'années à la Poste. Les tarifs detélégrammes sont de 5 centimes par mot avec un minimum de 0,50 F.

Des dépêches peuvent être envoyées en Algérie et en Tunisie par câbles sous-marins au prixde 10 cts par mot.

Le téléphone n'a que 33 abonnés à Decize : la mairie, le Crédit Lyonnais, les entreprisesBoigues (tuilerie), Georges Fragny (fers) et Marcel Fragny (bonneterie), les notaires Buisson etMarseille, les docteurs Régnier, Petit et Galvaing, les commerçants Allorent, Bocq (Café duCommerce), Cattin (Pharmacie), Prévost (Automobiles) et Latrasse (Café de Paris)... A Saint-Léger, iln'y a que 4 abonnés : la Société des Plâtres de Decize, la Verrerie Clamamus, les transports fluviauxSaintoyen et Bouillot, et le représentant en verreries Gauthier.

2 Cette rue recevra plus tard le nom du Docteur Gros ; la Poste s'installera en 1922 dans l'ancien Hôtel de Ville.

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La Ligne de chemin de fer P.L.M. a trois gares dans le canton de Decize :– A Decize, le chef de gare est M. Tardif ;– Le chef de gare de Verneuil M. Perrot ;– Mme Papillon s'occupe de la halte secondaire de Teinte-Sougy.– Le docteur Dejean est le médecin de la compagnie P.L.M. à Decize.

Les Ecoles de Decize et Saint-Léger :M. Damoiseau dirige l'école primaire de Decize, les instituteurs sont MM. Garnier et Pasquet,

les institutrices Mmes Garnier et Chambon. L'école du Faubourg d'Allier est tenue par M. et MmeGuiblain, l'Ecole des Feuillats par M. Gaujour, l'école de Saint-Léger par M. et Mme Ville, MM.Gauchot et Giraud.

Il y a deux écoles privées à Decize : Notre-Dame des Minimes, dirigée par M. Joubert, etSainte-Marie, dirigée par Mmes Serger et Pirois.

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Le Culte :L'abbé Etienne Girard est le curé de la paroisse Saint-Aré de

Decize, il est assisté par les vicaires Maldent et Breton. Le curé deSaint-Léger est l'abbé Marceau ; à La Machine le curé est l'abbéAuguste Camus, assisté par le vicaire Dauvissat.

Le département de la Nièvre compte 308 prêtres exerçant enparoisses.

La Santé : Les médecins installés à Decize sont les docteurs Régnier, Petit, Galvaing,Dejean. Ce dernier est médecin-inspecteur de l'assistance publique dont le bureau de Decize, dirigépar M. Digne, gère le placement de nombreux enfants assistés, venant du département de la Seine.

Depuis 1905, le nouvel hôpital est situé près du Pont-Neuf sur la Loire. Les médecins deDecize y viennent en consultation ; les soins infirmiers et la gestion de l'hôpital sont confiés à desreligieuses ; le contrôle est exercé par la municipalité.

Les docteurs Orbecchi et Marion sont dentistes ; les vétérinaires se nomment Marchand etGarcin. Mmes Aurousseau, Pellé et Barre sont sages-femmes.

Les pharmaciens Cottin, Loiseau et Salin ont des officines à Decize.

A La Machine exercent les docteurs Gourdou et Béral (médecin-adjoint des mines) et lespharmaciens Garilland et Pravieux.

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Economie, Finances, Commerce :

Trois études de notaires existent à Decize : maîtres Philippe Gros, Marseille et Buisson ; à LaMachine, maître Jaubert. Une Caisse d'Epargne est installée à Decize dans le bâtiment de la mairie,le président est M. Archambault, le caissier M. Goillot, par ailleurs secrétaire de mairie. Deux banquesont des agences : le Crédit Lyonnais place Saint-Just et la banque Laboureau.

Les principales entreprises industrielles du canton sont :– les mines de La Machine, appartenant à la Société Schneider ;– la Verrerie de Saint-Léger-des-Vignes, gérée par la famille Clamamus ;– les mines et entreprises de plâtre de Saint-Léger ;– la tuilerie et briqueterie de Brain, appartenant à Joseph Boigues ;– l'usine à gaz de Decize, appartenant à M. Cabassut ;– la fabrique de péniches Saintoyen, située le long du Canal du Nivernais ;– la scierie Bardin.

Decize compte un grand nombre de commerçants et artisans, répertoriés chaque année parL'Annuaire de la Nièvre. Les journaux départementaux passent quelques encarts publicitaires pour lesprincipales entreprises. Citons simplement les libraires Pointu, Travard, Normand-Blondeau (cedernier édite des cartes postales de la ville), le photographe Frantz Rouault, les confiseurs Ramond etRenaud, les magasins de modes de Mme Riat-Sauret et de Mlle Michot.

Les magasins d'alimentation sont nombreux. Les épiciers en gros Allorent et Jay, lessuccursales des Docks de Nevers et des Economiques Troyens, et de petites échoppes fournissent lapopulation en denrées diverses. Il y a 7 boulangers à Decize, 8 à La Machine et 2 à Saint-Léger ; 6bouchers à Decize, 6 à La Machine et 4 à Saint-Léger ; 4 charcutiers à Decize et 4 à La Machine ; 2poissonniers à Decize ; plusieurs de ces magasins sont des coopératives ouvrières.

Les aubergistes, marchands de vin et cafetiers sont très nombreux : à Decize, on dénombre 5cafés (Le Café des Colonnes, le Café du Centre et le Café de Paris sont les plus fréquentés), 21auberges et 11 marchands de vin ; 13 débits de boisson et 4 marchands de vin à Saint-Léger, 11marchands de vin et 12 cafés à La Machine...

Les communes rurales ont aussi de nombreux commerçants et artisans. Prenons l'exemplede Saint-Ouen, qui n'a que 518 habitants ; on y trouve 6 aubergistes, 7 épiciers, 2 tabacs, 2 charrons,2 entrepreneurs de machines à battre. A Sougy, il y a 4 aubergistes, 1 boulanger, 2 épiciers ; lesartisans y sont nombreux : 2 charrons, 2 entrepreneurs de maçonnerie, 1 sabotier, 1 menuisier-ébéniste, 2 tailleurs, 1 marchand de bois et des carrières à plâtre qui emploient une dizaine demineurs et charretiers.

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La source Saint-Aré: archéologie, thermalisme et tourisme.

La tradition orale veut que la source des Eaux-Salées, ou source Saint-Aré, remonte àl'époque gallo-romaine, donc bien avant la venue du saint évêque de Nevers dans les parages del'antique Decetia. Des premières analyses de l'eau ont été pratiquées au milieu du XIXe siècle par lechimiste Balard.

M.Gandoulf, propriétaire de la source Saint-Aré, a fait effectuer des fouilles à plusieursreprises depuis 1881. A la fin de l'année 1913 et au début de l'année suivante, il confie diversespièces de monnaies anciennes à deux éminents spécialistes, M. Héron de Villefosse et M. FrancisPérot. Trois d'entre elles sont particulièrement intéressantes. Deux sont des tétradrachmes d'originegrecque, et l'une un as romain du Haut-Empire. Francis Pérot en a donné la description dans leJournal de Decize (n°11, 14 juin 1914).

La présence des tétradrachmes (valeur de 4 drachmes) prouve que la source a été fréquentéeaux époques celto-gauloises, donc avant la conquête romaine. La première pièce porte à l'avers unetête de Minerve casquée à droite, le casque empanaché entouré d'un cordon perlé ; au revers, lachouette, animal emblématique de la déesse, posée sur un globe, et dans une couronne d'olivier. Laseconde pièce grecque représente à l'avers la tête laurée de Séleucus Nicator à droite, au reversPallas casquée à gauche, armée, assise, tenant une lance de son bras gauche et un arc bandé à lamain droite ; cette pièce peut être datée vers 281 à 283 avant J.C.

L'as romain pèse 21 grammes ; son diamètre est de 32 mm ; c'était la dixième partie de lalibra (livre romaine). A l'avers, il représente une tête laurée et barbue, celle de Marc-Aurèle empereur,né en 121, mort en 180 de notre ère : (I.CA.M.AVRELIVS. ANTONINVS.ARMENACVS.P...), au reversl'inscription TR.POT.XX.IMP.III.COS.II.S.C, c'est-à-dire tribun pour la vingtième fois, trois foisimperator et deux fois consul.

Francis Pérot conclut son étude par une évocation de la source antique : "Sur le territoire etau sud de Decize [...] jaillissait au temps de Domitien et même auparavant, une source minérale ditede Crotes [sic], de Saulx, de Saint-Aré, et enfin Eau-Salée, qui s'échappait d'un captage gallo-romain.[...] La source de Crotes, dont un faubourg de Decize a gardé le nom, était une fontaine sacréeguérissant les fièvres, c'est-à-dire souveraine pour beaucoup de maladies. [...] Des pèlerinages yétaient organisés, et des pauvres malades se rendaient individuellement pour aller boire, non plus à lafontaine disparue depuis des siècles, mais à un étang bourbeux alimenté par cette même source" 3.

Des fouilles plus importantes ont permis de découvrir le captage primitif : trois cuvettessuperposées et s'élargissant à leur sommet, l'ensemble atteignant une profondeur d'environ 12mètres; dans les fondations, une poutre équarrie à la hache ; tout autour, des débris de vases, desmonnaies, des canalisations de terre cuite, une pierre gravée portant l'inscription COCCEIAN VSDOMIT VS (un ex voto ?) et une grande pierre circulaire percée en son centre 4.

Une société s'est constituée afin de mettre en valeur le site et d'assurer la commercialisationde l'eau de Saint-Aré : plusieurs analyses et études comparatives ont été effectuées par les docteursRanglaret 5, Urbain, Moureu, Lepape et Bardet, membres de l'Institut d'Hydrologie. L'eau de Saint-Aré,sulfatée et sodique à 6 pour mille, a été comparée aux eaux minérales de Carlsbad et Marienbad enBohème 6. La toute nouvelle Société des Eaux Minérales de Decize, en association avec le Comitépermanent d'Initiative et des Fêtes (ébauche du Syndicat d'Initiative), a imaginé de créer une nouvellestation thermale, rivale de Bourbon-Lancy ou de Saint-Honoré-les-Bains. L'avenir touristique deDecize semble tout tracé. "Quoi de plus propice au repos des vacances que l'ombre de nos grandsbois nivernais? Trouve-t-on souvent un plus joli point de vue que celui de Decize... ?7''

3 Francis Pérot, Une Source antique minérale retrouvée en 1914 près de Decize, Nièvre, Autun, Dejussieu etXavier, 1914, p. 2.4 Cf. Jean Hanoteau, Guide de Decize, pp. 109-111 et Francis Pérot, op. cit., Procès-verbal pour la Sociétéd’Histoire Naturelle d’Autun, 1914, et Revue Scientifique du Bourbonnais, 1914, pp. 80-82.5 Docteur Ranglaret, Le Marienbad français, communication à la Société des Sciences Médicales, Gannat, le 5avril 1914. Brochure de 16 pages, et revue Centre Médical, 1913 et 1914.6 Etudes du docteur Bardet, Hydrologie générale, Saint-Aré près Decize, et Existence en France d’eauxminérales de type Carlsbad-Marienbad, in Bulletin général de thérapeutique, n°22, juin 1916, 47 pages. 7 Le Journal de Decize, n° 2, août 1913.

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La vie associative :Il existe un très grand nombre d'associations dans le canton8 :

– un syndicat agricole, dont le président est le comte Etienne de Dreux-Brézé ;– un syndicat viticole, présidé par M. Bardin ;– un syndicat des marchands de bois, présidé par M. Louis Vagne ;– des syndicats ouvriers, organisés par métiers, les plus importants étant celui des verriers de

Saint-Léger et celui des mineurs de La Machine, affiliés à la C.G.T. ;– quatre sociétés de Secours Mutuel, correspondant aux quatre grandes tendances politiques, l'une

présidée par M. Joseph Boigues, la seconde par le docteur Gros, la troisième par le docteurPetitjean (radical-socialiste), la dernière par Gabriel Bonnin (socialiste) ;

– deux sections de la Croix-Rouge Française, celle des hommes présidée par le comte de Dreux-Brézé et Maître Quillier, celle des femmes par leurs épouses respectives ;

– une Caisse des Ecoles Publique, présidée par le docteur Petitjean ;– le patronage Saint-Aré, présidé par le curé Girard et le comte de Dreux-Brézé ;– le patronage Sainte-Barbe à La Machine ;– l'Harmonie Municipale de Decize, dirigée par M. Meunier ;– l'Harmonie des Mines de La Machine, dirigée par M. Poitou ;– une section de l'Union des Anciens Sous-Officiers, présidée par M. Normand ;– deux sections des Vétérans des Armées de Terre et de Mer, celle de Decize présidée par M.

Quillier, celle de La Machine présidée par M. Buffenoir.

Les activités physiques et sportives commencent à s'organiser :– la Société Mixte de Tir de Decize, présidée par M. Marchant ;– la Société de Tir La Sougycoise, présidée par M. Charles de Nourry ;– l'Union Fraternelle de La Machine, présidée par M. Pouligner ; – le Vélo Decizois, présidé par M. Chevrier ;– la société de pêche La Brême, présidée par M. Chevrier ;– la société de gymnastique l'Avant-Garde de Decize, liée au patronage Saint-Aré...

Plusieurs natifs du canton sont allés s'installer à Paris, pour des études, pour des emplois. Ilsse retrouvent dans deux associations :– l'Amicale des Nivernais de Paris, qui organise le deuxième vendredi des mois de novembre à juin

des ''Dîners de l'Aiguillon'' au Restaurant de France, 9 boulevard Poissonnière, et en été desexcursions ''au pays natal'' ;

– La Machinoise, ou Amicale des Machinois de Paris, dont le siège est 1 rue Chapon ; le présidentest M. Bigard.

8 Cf. Pierre Volut, Decize et son canton au XIXe Siècle et à la Belle Epoque, chapitre III,16.

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L'harmonie municipale de Decize.

Patinage sur le bassin de la Jonction.

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LE TOUR DU CANTON EN 1914 :

AVRIL-SUR-LOIRE compte 348 habitants et 105 électeurs. Le maire est M. Vaudelin, l'adjointM. Minois. Il n'y a pas de curé ; l'église est desservie par l'abbé Gros, curé de Fleury-sur-Loire. Aucentre du village, plusieurs magasins permettent aux habitants de s'approvisionner : l'épicerie-mercerie Marceau, l'épicerie-bureau de tabac Grenot et l'épicerie Châtillon. Il n'y a qu'un seul artisan :le maréchal-ferrant et charron Giraud ; M. Marceau fabrique et vend des tuiles ; M. Duchemin loue etvend des machines à battre.

Les principaux propriétaires sont Mme Quillier, qui demeure au château de Beaugy, M. Henride Fontenay et Mme Bossy-Mérijot qui occupe le domaine de Champère. Les fermiers se nommentMM. Vaudelin au bourg, Gobillot, Jarre à Mussy et Bonnay, Jouanin à Vaux et à Beaugy, Tabutin auVernoux, Jaunet à Feuilloux et Lafarge à Villars. Les terres cultivées se trouvent presque toutes entrele canal latéral, l'Acolin et la Loire. De l'autre côté du canal, les bois dominent.

La commune de SAINT-GERMAIN-CHASSENAY a sensiblement la même population queDruy-Parigny : 560 habitants et 155 électeurs. Son maire est M. Ch. Lemaître, l'adjoint M. Vacheron.

L'école est tenue par M. et Mme Marriaut. Une seule auberge : celle de M. Vacheron. Maisdeux hôtels : le Lion d'Or (prop. M. Lemaître) et L'Hôtel du Centre (Millerault). Un boulanger : M.Lemaître ; quatre épiceries : Melle Gobillot, MM. Vailland (également tailleur), Millerault et MmeBardin. Mmes Bardin, Deleume et Parrot sont couturières. Mlle Chaizy tient un bureau de tabac.

Le village possède plusieurs ateliers d'artisans : ceux des maréchaux Deleume et Vacheron,des charrons Laurent et Loriot. MM. Maupas et Chamoux sont maçons, MM. Francon et Leblanc sontmenuisiers, MM. Martin, Parrot et Thévenet sabotiers. Mme Bardin et Melle Gobillot fabriquent etvendent des poteries. M. Jamet exploite une carrière. M. Vailland vend du charbon et M. Bongain del'engrais.

Trois moulins sont établis sur la commune de Saint-Germain-Chassenay (Guénabre, Saint-Loup et Chassenay) : ils sont exploités par MM. Garnaud, Geoffroy et Dusaul.

Les principaux propriétaires sont M. Bossy (château de Saint-Loup), M. J.-M. Duvernoy(château de Beauvoir), MM. Robert Humann et Gillier (aux Oudilles).

Les agriculteurs sont MM. Audin (à Ragon), Perrin (à la Vallée), Ch. Lemaître (à Berger),Bureau (à la Croix), Chaussard (à Saint-Loup), Gilbert (à Guillon), Digat (à Chassenay), Droin (àGadat), Gobillot (à Limoisin), Vallet (à Battier), Bertoux (à Beauvoir), Deauvillaire (au domaine Bailly),Carré (au Moulin du Boeuf), Bourdelier (à Reuilley), Camus père et Geoffroy.

FLEURY-sur-Loire compte 388 habitants et 151 électeurs. Le maire est M. Gilbert, sonadjoint M. Follereau ; le curé est l'abbé Gros, l'instituteur M. Loffinot, le buraliste-receveur M. Renaud.Le village a sept cafés-auberges que tiennent MM. Gillet, Moine, Trinquard, Canot, Mouzat et Colas etMme Chalot. M. Govain est épicier ; les artisans sont M. Brenon (charron), MM. Trinquard et Bouiller(maréchaux), M. Protat (sabotier) et M. Després (tailleur). La Société Anonyme des Sables et Kaolinsde Nevers exploite une carrière. Le principal propriétaire de la commune est M. Hubert Frère, au

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château de La Motte-Farchat (il est le seul abonné au téléphone de la commune). Les agriculteurssont MM. Gilbert et Bidault au Bourg, Denis au Lieu-Janot, Arbault au Lieu-Pourneau, Lamarche àL'Atrehaut, Turpin à Villars, Ventrin au Lieu-Glot, Férien Chez Lebeau, Sellier à La Perrière, Lacour,Serpollet et Lépron à Farchat, Tantôt au Lieu-Bardot et Henriot aux Fonds-à-Grillon.

DEVAY est une commune de 540 habitants dont 159 électeurs. Le maire se nommeGugniaud (il est aussi receveur-buraliste-épicier-aubergiste), l'adjoint Ducreuzot, le curé Gras, lesinstituteurs M. et Mme Laudet. La commune compte une dizaine de commerçants et artisans :l'aubergiste Bézard, le cordonnier Moreau, les couturières Melle Gugniaud et Mme Morin, les épiciersParadis et J. Gonin, les maçons Foulet et G. Provost, le menuisier Gendras, le marchand de poissonPerreaut, le perruquier Tissier, les sabotiers J. Gonin et Tissier, les tisserands J. Couraud et Couraud-Bibi. Les agriculteurs sont MM. L. Lachouette Chez Ansaume, E. Buisson à Dornan, Ducreuzot à LaChaume, Girard et Augendre à La Brosse, J. et P. Girard à Bacon, N. Prost Chez Plot et Briet auCharme. Les principaux propriétaires sont M. Menni au château de Devay, Prot à Taillefer, GardeChez Plot, Girard et Tissier.

CHAMPVERT est une commune de 1034 habitants, dont 364 électeurs. Elle est administréepar le maire Clément et l'adjoint Mouette. Le chanoine Lhuissier est curé de Champvert. L'école esttenue par M. Thionnet et Mme Geoffroy. M. Pabiot est receveur de la poste, M. Bouveau buraliste. Il ya cinq cafés-auberges dans la commune, qui appartiennent à MM. H. Bézard, J. Leblanc, Charpentier,B. Guichard et Bequin. Les six épiceries sont tenues par MM. Audin, Nely, Charpentier, Trinquard,Bouveau et Mme Vernaison. Le boulanger Louis Migeat est en concurrence avec la BoulangerieCoopérative. MM. Boulanger, Lucas et Milliet sont marchands de bois, M. Dupré Père vend desbestiaux.

La commune possède deux entreprises industrielles : la tuilerie mécanique de M. JosephBoigues, à Brain, et la carrière de M. Mouette près de Corcelles (des fours à chaux y ont été installés).M. J. Carcassin fait tourner le moulin de la Fougère. Les artisans de Champvert sont les trois charronsJ. Goblet, C. Paradis et Chaussin, les cordonniers Bouveau et Chaplain, les maréchaux Deschaux,Maillot et Trinquard, le menuisier Rouvet, le tailleur Nely. Mme Vernaison, MM. Trinquard, Audin etNely vendent des tissus.

Champvert compte plusieurs châteaux, où résident MM. Gabriel de Lihus (Roche), Pinet deMaupas (Vanzé), Raboisson (Le Creuzet), Clément (Marcy), Mme Perrot Saint-Cyr (Charancy). Parmiles principaux propriétaires de la commune figurent également Mme Bouquillard, MM. Jaubert,Boigues, Rousseau, Mme Mouette et le Comte de Maumigny.

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THIANGES est une commune peuplée de 341 habitants, dont 120 électeurs. Le maire est ledéputé Louis-Henri Roblin, l'adjoint M. Martin. L'abbé Chouteau est curé de Thianges, M. et MmeMitton enseignent à l'école communale.

Les principaux propriétaires de la commune sont Melle Durand, M. Bazin et Mme Roblin (auxNolats), M. Ch. Pouillat (au Bois-Vieux), les agriculteurs sont J. Renault et D. Loisy (aux Nolats), Colas(à Thianges), Ch. Pouillat (au Bois-Vieux), J.-B. Michot (aux Colats), J. Rousseau (au Tremblay), J.Dumousseau et Colas (à Poissons).

A noter que deux familles ont donné leur nom à des hameaux de la commune : Pouillat à laPouillaterie, et Colas aux Colats (ancienne communauté, comme celle des Nolats).

Thianges compte quatre auberges (Moreau, Cheminant, Pouillat et Leblanc), deux épiceries(Moreau et L. Pouillat), deux maréchaux (Tissier et Gallois). Moreau détient la licence du bureau detabac. Ch. Pouillat est un important entrepreneur puisqu'il exploite un four à chaux et une tuileriemécanique et qu'il vend du bois, en plus du travail de sa ferme.

La commune de VERNEUIL a 896 habitants et 245 électeurs. Son maire est M. E. Taminau(régisseur du comte Benoist d'Azy), l'adjoint est M. François Bouillier, le curé l'abbé Desgranges, lesinstituteurs M. et Mme Picq et Melle Germain, le médecin le docteur A. Chaix.

Verneuil compte une dizaine de commerçants : les aubergistes (souvent épiciers ou bouchersen même temps) Leblanc, Daubard, Trinquard, Lafaille, Turlin, Rose, Louvrier et Mme Blondeau, leboulanger Lambert, les coiffeurs Cl. et L. Trinquard, le coquetier Doreau, les marchands de tissusRougier et Mme Choveau. Les artisans sont aussi nombreux : le bourrelier Léger, les couvreursTrinquard, Blondeau et Martin, les maçons Trinquard père et fils, les maréchaux Rose, Lafaille, Loriotet Trinquard, les charpentiers Sauldois et Duplessis, les charrons Louvrier, Morin père et fils,Raimond, le sabotier Ménard (qui tient aussi le bureau de tabac), les tailleurs Gonin, Trinquard etRanvier. MM. Morlet et Taminau possèdent des machines à battre.

Les principaux propriétaires de la commune sont le comte Benoist d'Azy (au château deFaye), le comte de Maumigny (au château de Verneuil), MM. Jourdier et Piozet de Lahoussaye.

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SAINT-LEGER-DES-VIGNES a 1789 habitants, dont 547 électeurs. Le maire est M. Nourry,son adjoint M. Bondieu. La paroisse est desservie par l'abbé Marceau. MM. Ville, Delarue et Giraudainsi que Mme Ville enseignent à l'école communale. M. Bondoux exerce la tâche de conducteur ducanal du Nivernais. Le docteur de Burine est médecin, le receveur-buraliste est M. Rodrigue.

Saint-Léger, long village-rue et carrefour fluvial, compte trois hôtels (Schneider, Morin etTartrat) neuf auberges (MM. Auloge, Paymal, Petit, Dorlet, Dodin, Colas, Lagrange, Martin, MmeMorlet), les cafés de l'Industrie (Chérion), du Commerce (Lucet) et Chicard.

La batellerie emploie plusieurs habitants de la commune dans les entreprises Saintoyen(construction et navigation), Gaulard, Bonnot, Vigneron, ainsi qu'à la Compagnie Havre-Paris-Lyon(dont le correspondant est M. Cochaux, responsable du bac entre Saint-Léger et les Halles). MmeClamamus dirige la Verrerie, M. Roblin la mine de kaolin, MM. Bresson et Champeau les carrières àplâtre, les entreprises Lecoeur-Damon et Champeau les usines à plâtre.

Saint-Léger possède encore quelques vignes exploitées par MM. E. et Ph. Bertillot, G.Baruelle et Martin-Cochaux. Les deux boulangers Dodin et Boudot, le boucher Chicard et les 14épiceries distribuent l'alimentation nécessaire à la population.

En raison de la proximité avec Decize, Saint-Léger a peu d'artisans : les chaudronniers Girardet Renault, le couvreur Chambet, le bourrelier Bequin. Les autres commerçants sont le marchand decycles Delafoulhouze, la modiste Mme Fréneau et l'entrepreneur de jeux publics Foulet. Lesprincipaux propriétaires de Saint-Léger sont MM. Bertillot, Guyon, Lecoeur Père, Michot, L. Roblin, etMme Clamamus.

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La commune de LA MACHINE est la seconde du canton de Decize en ce qui concerne lapopulation : 4022 habitants, dont 1313 électeurs. Son maire se nomme M. Salin, il est assisté pardeux adjoints, MM. J. Redon et J.-M. Jaubert.

Le curé de la paroisse est l'abbé Auguste Camus ; son vicaire est l'abbé Sauvissat. Deux médecins exercent à La Machine, les docteurs Gourdou et Béral. Les pharmaciens sont

MM. Garilland et Pravieux (le frère du romancier). Mme Bruère est sage-femme. Le notaire est maîtreJaubert. Le brigadier de gendarmerie se nomme Pivet, la receveuse des postes Mme Cottet, lepercepteur M. Martin. MM. Thomas et Morizot, Mmes Morizot et Baroin enseignent à l'écolecommunale, M. Régnier à l'école libre de garçons, Mme Thiollier à l'école libre de filles et Melle Fuet àl'école maternelle libre.

Les principaux propriétaires de la commune sont le marquis de Pange qui réside au Pavillondes Bois, Mme Paul Pinet des Ecots au château des Ecots, la compagnie Schneider, MM. Barthelmot,Poulignier et Sautereau.

La commune compte deux hôtels, l'Hôtel des Mineurs tenu par M. Galopin, et l'Hôtel des TroisPavillons tenu par M. Daguet. Il n'y a pas moins de onze cafés et auberges : le Commerce (Guichard),le café des Mineurs (Brûlé), le café de la Réunion (Leblanc), le café du Progrès (Myriot), le café de laRenaissance, les cafés Gougnot, Montsainjeon, Bourrachot, Voisin, Gobet et Lanoiselée.

Les magasins les plus nombreux sont les épiceries : 23. Parmi elles, il y a la SociétéCoopérative L'Abeille Machinoise, et aussi trois magasins appartenant à des chaînes de succursalesmultiples (La Société Générale d'Alimentation de Lyon, le Comptoir Economique, les Docks deNevers). Six boulangers et deux boulangeries coopératives distribuent le pain aux Machinois. Sixbouchers complètent le commerce d'alimentation.

La Machine est une commune essentiellement industrielle ; cependant, les agriculteurs desvillages voisins trouvent du matériel agricole moderne chez J.-B. Renier fils, concessionnaire MacCormick (il est en concurrence avec Georges Fragny, de Decize, qui distribue les machines Deering).M. Renier est également concessionnaire de plusieurs firmes de vélos et d'automobiles.

A La Machine, la vie associative est active ; les mineurs forment un groupe social soudé. Ilsse retrouvent dans l'Union Fraternelle Machinoise, qui propose des activités sportives diverses(cyclisme, gymnastique, tir, marche, athlétisme... en attendant le football) ; le président de l'U.F.M. estM. E. Poulignier, les vice-présidents MM. Mayençon, Jaubert et Drillon, le secrétaire M. Boguet, letrésorier M. Tabarant. Les Vétérans des Armées de Terre et de Mer, groupés autour de MM. Busquet,Buffenoir, Cl. Poulignier, André, Gaujour et Redon, veillent à assurer la solidarité entre ancienscombattants et à entretenir l'esprit patriotique. Des activités culturelles, des représentations théâtrales,des séances de cinéma ou d'images fixes sont proposées par le Cercle Ouvrier, animé par les prêtresde la paroisse.

Les exilés à Paris se réunissent régulièrement plusieurs fois par an au siège de LaMachinoise, 1 rue Chapon, entre la rue de Beaubourg et celle du Temple. Ils sont présidés par M. L.Bigard, assisté de MM. Lebeau, Moussillat et P. Machecourt.

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SOUGY-SUR-LOIRE compte 714 habitants et 217 électeurs. Son maire est M. de Nourry (lafamille de Nourry détient cette charge depuis plus d'un siècle sans interruption !), l'adjoint M. Bondieu,le curé l'abbé J. Régnier, les instituteurs M. et Mme Millot.

Les principaux propriétaires sont MM. Arthur et Charles de Nourry (châteaux de Fontas et deChamprobert), le comte de Gaillon et le prince de Broglie (château de Rozière) et Mme Garnot.

Mme Bondieu tient le bureau de tabac, MM. Bourachot, Duly, Nord et Renaud sontaubergistes, M. Deleume marchand de bois, M. Goumet boulanger, M. Bourachot coiffeur, M. Perriotcordonnier, MM. Bondieu et Laumain épiciers, MM. Bondieu et Renaud tailleurs. Un dépôt de sabotsexiste au domicile de M. Portugal.

Sougy-sur-Loire possède plusieurs entreprises semi-industrielles : les carrières à plâtre deMM. Bresson, Damon frères et Champeau-Journot. M. Lévaisque exploite un four à chaux. MM.Bossu et Sugin sont entrepreneurs (en maçonnerie ou transports), MM. Follereau et Martin filscharrons, M. Laumain menuisier, M. Bourachot sabotier.

DRUY-PARIGNY compte 531 habitants et 186 électeurs. Le maire se nomme M. Drouard, sonadjoint M. Valentin. M. et Mme Lejeune dirigent respectivement l'école des garçons et l'école desfilles.

A Druy-Parigny sont installés une dizaine de commerçants : les aubergistes et cafetiersDupont, Rateau (également épicier), Revenu, Martin et Louis Charles, le boulanger Lyon, les épicierset merciers Dupré et Follereau (bureau de tabac), le charron Lyon, le sabotier Billard. MM. Dupré etFollereau exercent aussi la profession de tailleurs. Annet Cossard et Audin possèdent des machines àbattre.

Mme Henri Abord et M. Ch. Abord sont les propriétaires du château de Druy, Mme deVaucresson et M. A. Ramond possèdent le château de Vaux-Vivier, M. Grasset le château deCoutelier et M. Duval celui des Cras. Les principaux agriculteurs se nomment MM. Dondon (auPavillon), Robert (à Travan), Clair, Ventrin (à Mortier), Richard (à Mingot), Camus (à Rateau), Magny(au Bout) et Pousson (à Chambout).

BEARD n'a que 182 habitants et 63 électeurs. Le maire est M. Henry d'Assigny, son adjointM. Puzenat. Il n'y a pas de curé, l'église étant désaffectée. M. Delorme, receveur buraliste et épicierexerce aussi des fonctions d'assureur pour les compagnies La Confiance (incendie et grêle) et LeSecours (accidents). Béard étant sur la route nationale de Nevers à Mâcon, le village a deux aubergestenues par MM. Duplessis et Relin. M. Puzenat est épicier et tailleur, M. Jouyon marchand de fer, M.Claude commerçant ambulant.

Madame Henry d'Assigny est la principale propriétaire. Les agriculteurs de la commune senomment MM. Collet, Ducrot, Girault et Delorme. M. Pesle s'occupe du bac qui permet de traverser laLoire.

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A SAINT-OUEN, on dénombre 518 habitants, dont 182 électeurs. Le maire est M. Imbart deLa Tour, son adjoint M. Pautray, le curé l'abbé Ravoire (qui a la charge des habitants de Béard), lesinstituteurs M. et Mme Coitoux, l'agent d'assurances M. Grandjean.

La commune possède six auberges (Mme Pautray, MM. Joly, Pyat, Duperron, Perret etTrésorier) ; la plupart des aubergistes sont également épiciers, deux sont débitants de tabac (MmePautray et M. Pyat), M. Duperron est maréchal. M. Pautray fils est charron, de même que M. Gerbeau.MM. Millon et Braux ont des machines à battre.

Les trois principaux propriétaires sont le comte J. Imbart de La Tour (au château du Chevret),Mme G. Lefebvre (aux Essarts) et M. Boyard (à la Villa Le Blanc).

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