Conservatoire Opus81

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  • 7/22/2019 Conservatoire Opus81

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    lejournalduConservatoire

    LVOLUTIOND

    ESC

    URSUS

    LarechercheauConservatoire

    Aufonddelinconnu,

    pourtrouverdunouveau!

    VNEMENTS

    LeprojetSylffdelaTokyoFoundation

    TourneduJuniorBallet

    contemporainNewYork

    CESTP

    OURB

    IENTT!

    Accordsetfrottements

    avecDavidLescotauLouvre

    LEC

    ONSERVATOIRET

    RAVERSL

    EM

    ONDE

    Amriquelatine

    PATIENCE,ONYT

    RAVAILLE...

    UnnouveauMasterEuropenenJazz!

    LACCSA

    UXP

    ROFESSIONS

    Leconcoursdanstoussestats

    POINTD

    EV

    UE

    LartdelavictoireparJrmePernoo

    PORTRAIT

    Legrandentretien

    avecJean-ClaudeGallotta

    JOURNAL

    DINFORMAT

    IONS

    DIT

    PARL

    EC

    ONSERVAT

    OIRE

    NATIONAL

    SUPR

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    TD

    ED

    ANSED

    EP

    ARIS

    PRINTEMPS2

    010

    HTTP://WWW.CNSMDP.FR

    #81

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    #2

    AGES 2 & 3DITOar Anne CoutardVNEMENT

    Danseignature dune convention cadree partenariat entre le CNDet le CNSMDP

    AGES 4 7USIQUE, DANSE LVOLUTION DES CURSUSa recherche au Conservatoireu fond de linconnu, pour trouver du nouveau !uest-ce quun doctorat dinterprte ?e Conseil pour la Rechercheuels apports des musiciens interprtes,

    a recherche artistique au conservatoire ?

    a recherche ailleursPARM, ou laventure dun rseau ddila recherche artistique en Europea recherche musicale lIrcama recherche dans les Hautes colese Suisse romandea recherche en Finlande

    licitations !oncours internationaux et autres

    AGES 8 & 9ELA VIENT DE SE JOUERe projetSYLFFde la Tokyo Foundation

    Une aventure tonnante ParisAu-dessus des abmesa parole de la Fondationes 20ans de la FsmsAGE 10ELA VIENT DE SE JOUER

    he used to dance at the Cotton ClubUn sicle travers par une femmeui aurait lge du jazzoyage travers le temps, traverses vocabulaires chorgraphiques

    AGE 11

    AMBULATION(s), quel cirque !AGE 12ELA VIENT DE SE JOUER

    Tourne du Junior Ballet New Yorkai dans New York, N.Y. City sur Hudsonrofessionnalisme et plaisir

    AGES 13 16

    upplment Rcitals 201

    AGE 17ELA VIENT DE SE JOUERa parole Ahmed EssyadAGE 18ELA VIENT DE SE JOUER

    The P Project

    EST POUR BIENTT !Accords et frottements avec David LescotAGE 19OINT DE VUEart de la victoire

    OMMENT A MARCHE ?es archives : pour qui, pourquoi ?AGE 20 & 21E CONSERVATOIRE TRAVERS LE MONDE

    Amrique Latine...a France, lArgentine, et le Chilironteras del silenciola croise des paralllesencontre de rivires souterraines

    Notes de retour, Argentine-Chili : 2 evoyageerspectives franco-brsiliennes

    AGE 22 24ACCS AUX PROFESSIONS

    la recherche de vrais artistes etits secretsn Avant ! la Scnees Avant-Scnes Orsaya National Portrait Gallerya Societ Umanitaria de Milan

    vos agendas !AGE 25ATIENCE, ON Y TRAVAILLE

    Un nouveau Master Europen en Jazz !

    EPRES TUDIANTSActualit du service audiovisuel

    LLA BREVEa bourse de new YorkAGE 26 & 27

    EPRES TUDIANTSNouveau BDE! Nouvel lan !Attention : Chantier proximit !e portail de la Mdiathque

    Hector Berlioz fait peau neuvelections des reprsentants des lveses stages obligatoires en danse

    e confronter lenvers du dcorperu gnral sur lorganisation du balletArrives et dparts

    AGE 28ENTRETIENean-Claude Gallotta

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    Toutdabord des informations surlvolution de la situation de notre di-recteur, dont la suspension, suite uneprocdure judiciaire son encontre,avait t annonce dans le prcdentnumro du Journal. Par dcret du Pr-sident de la Rpublique en date du 5mai 2010, il a t mis fin aux fonctionsexerces par M. Pascal Dumay en qua-lit de directeur du Conservatoire na-

    tional suprieur de musique et dedanse de Paris. Un appel candida-

    tures international est lanc pour sasuccession (annonce disponible sur lesite www.cnsmdp.fr). Les candida-tures doivent tre adresses avant le 31mai au ministre de la culture et auprsident du conseil dadministration ;elles seront examines par un jury quitransmettra ses propositions au Prsi-dent de la Rpublique pour nominationpar dcret, en vue dune prise de fonc-tions au 1erseptembre.Dans lintervalle, je poursuis la missiondintrim des fonctions de directeurqui ma t confie par dcision duminist re de la culture et de la commu-nication en date du 29 dcembre 2010,

    avec le concours direct des deux direc-teurs des tudes, musicales et chor-graphiques et de tous les responsables.Malgr ces pr ipties, quel meilleurtmoignage de la vitalit de notre mai-son que ce numro du journal duconservatoire centr sur la recherchequelle pratiquait parfois sans le savoiret qui aujourdhui saffirme publique-ment, linscription dans le schmaLMDayant favoris une relation dereconnaissance rciproque avec lemonde universitaire.Le Conservatoire pratique depuis long-temps la recherche artistique, mme sielle ntait pas toujours revendique

    comme telle. Tel est bien le sens

    des travaux de nos enseignants,quils se produisent en concert,publient, ditent ou enseignent.Les mmoires rdigs par lestudiants des disciplines thoriques ou du cursus deformation lenseignement ontcontribu acclimater la d-

    marche de recherche dans lapratique artistique et la d-pouiller de ses ventuelles

    connotations acadmiques. leur tour, les futurs interprtes

    se sont empars avec une ardeur r-jouissante des travaux dtude person-nels (TEP) qui leur sont nouvellementproposs en deuxime cycle.Le succs remport ds sa premirepromotion par le 3ecycle de doctoratdinterprte conduit avec La Sorbonnetmoigne galement dun bel apptitpour une pratique artistique nourriepar une recherche de trs haut niveau,et rciproquement.Cette efferverscence a t perue trspositivement par lagence pour lvalua-tion de la recherche et de lenseignementsuprieur lors de sa visite dvaluationpour la dlivrance du grade de master.Ladossement de lenseignement la

    recherche est un des critres majeurspour la dlivrance de ce grade ; cestpourquoi, si ce satisfecit est encoura-geant, il convient de remdier au carac-tre un peu parpill de la recherchepoint par cette agence.Do la mise en place progressive ausein du Conservatoire dun Conseil de

    la recherche, qui sera plac sous la pr-sidence du directeur et qui runit, auxcts des responsables des dparte-

    ments pdagogiques et des centres deressources, de nombreux enseignantsde toutes disciplines. Son rle sera dedterminer les grands axes de la re-cherche et dencadrer un comit plusrestreint, dsign en son sein et chargdu pilotage et du suivi des travaux derecherche.Dans une premire priode de prfigu-ration, un groupe de travail provisoireanim par Anne Bongrain, responsabledu centre dtudes et de recherche duConservatoire (CREC) a t charg deraliser un tat des lieux des recherchesralises ou en cours au sein du Conser-vatoire. Merci tous ceux qui serontcontacts dans ce cadre de lui rserverle meilleur accueil.

    #3

    En quoiles deux institutionsont-elles vocation cooprer en matire

    artistique et pdagogique ?Lobjectif est de renforcer les changesentre nos deux tablissements en sap-

    puyant sur leurs missions respectiveset en jouant pleinement de leur com-plmentarit. Dans le domaine de la cration et durpertoire, comment envisagez-vous lescollaborations des deux tablisse-ments ?Dans le domaine du rpertoire, le re-montage de pices vise faire connatreles uvres majeures du rpertoire touten permettant dinscrire dans le corpsles fondamentaux de la danse et decomprendre ainsi les enjeux de linter-prtation dans un contexte donn.Ces remontages tout comme les ateliersde cration que nous souhaitons mettreen uvre constituent autant docca-sions pour le jeune danseur dappr-hender les ralits de son mtier. La

    soire consacre lhritage russe pro-gramme du 17 au 19 ma rs 2010 enconstitue un magnifique exemple, aveclesDanses polovtsiennes, le Sacre du

    Printemps et lePavillon dArmide. Le

    travail effectu avec Joseph Russillonotamment est enthousiasmant. Comment envisagez-vous les projetscommuns dans le domaine de la pda-gogie ?

    Il sagit l encore de favoriser leschanges et jouer de la complmenta-rit des deux tablissements. Trs

    concrtement, ces changespermettent doffrir aux lvesdu Conservatoire la possibilitde participer aux vnementsprogramms au CND, telles lesGrandes leons de dansede Wil-fride Piollet en 2009 et de Do-minique Mercy en mars 2010

    et, lorsque cela est possible, delenseignement dune person-nalit de renom figurant dansla programmation du CND.Nous souhaitons par ailleurssolliciter les professeurs duConservatoire afin quils don-nent des cours dans le cadre delEntranement rgulier du dan-seur et travailler la mise enuvre de formations plus sp-cifiques dans le domaine delAnalyse fonctionnelle du corps

    dans le mouvement dans maisaussi, nous lesprons, dans le domainede laccompagnement musical de ladanse. Quels conseils donneriez-vous auxtudiants du CNSMDPpour tirer au

    mieux profit des nombreuses ressourcesdu CND?Avant toute chose, se tenir inform des

    activits du CND(newsletters, pro-grammes professionnels et de saison)et tirer profit de la proximit gogra-phique de nos deux tablissementspour assister aux activits publiqueset bnficier des services offerts auxprofessionnels. Bien sr venir aux g-nrales qui leur sont toutes ouvertes ;

    cest un moment passionnant o lespectacle se cale et o lassistance,faite damis, de proches, est gnreuseet propice lchange. Lobjectif pournous consiste ce que les lves duCNSMDPidentifient le CND comme unlieu de ressources indispensable nonseulement durant leur cursus auConservatoire mais aussi tout au longde leur vie professionnelle. Un lieu deressources pour sinformer, construireson projet professionnel, se former. Unlieu de programmation propre satis-faire toutes les curiosits. Quel rle doit, selon vous, jouer unecole de formation suprieure comme le

    CNSMDPau regard des volutions ac-tuelles de la danse?Elle doit permettre aux futurs danseurs

    professionnels de traverser au cours deleur cursus, la diversit des esthtiqueset courants chorgraphiques et favori-

    ser le dialogue avec le plus grandnombre possible de professionnels dusecteur. Elle doit galement souvriraux problmatiques et aux enjeux sp-cifiques la carrire du danseur pro-fessionnel. Cest prcisment sur ces

    questions que joue pleinement la com-plmentarit entre le CNSMDPet leCND. suivre...

    DITORIAL

    La dmarchede recherchedans la pratiqueartistique

    Par Anne Coutard,

    directrice adjointe du conservatoire

    VNEMENTS

    Direction des tudeschorgraphiquessignature dune convention cadrede partenariat entre le Centre nationalde la danse (CND)et le Conservatoire

    Interview de Monique Barbaroux,directrice gnrale du Centre national de la danse

    par Stphanie Cabrol-Douat,adjointe au directeur des tudes chorgraphiques

    La coopration accrue de nos deux institutionsen matire artistique, pdagogique mais aussi de ressources ddies aux pro-fessionnels vise offrir aux acteurs du secteur chorgraphique, commencerbien sr par les danseurs, lensemble des ressources ncessaires laccom-plissement de leur carrire, de leur formation initiale laccompagnement deleurs pratiques professionnelles.

    vnements

    +L

    eCentrenationaldeladansevueducanaldelOurq,

    structure/enseignedansedePierreDiSciullo.

    +Monique Barbaroux

    AnneCoutard

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    #4

    Ma rponseest la suivante :un doctorat dinterprte est loccasionpour un interprte de devenir spcia-liste sur un choix artistique quil veutfaire sien, dapprofondir ses connais-sances sur un sujet qui le passionne,et de mettre en place un vrai projetartistique.

    Globalement, cest loccasion de seconstruire une vraie identit artistique,qui va au-del dune pratique instru-mentale pointue, mais gnrale. Cestla recherche qui nous arme de la

    connaissance ncessaire pour matri-ser un domaine et oser prendre desdirections qui nous stimulent.En ce qui me concerne, la thmatiquede ma recherche est Iannis Xenakis etson uvre pour piano. Jai t attirpar le compositeur grec, pas unique-ment parce que nous partageons la

    mme nationalit, ni simplement parceque jaime sa musique, mais surtoutparce que je trouve que Xenakis appar-tient ces art istes qui ont provoqu lagense dun nouvel univers dans la

    cration artist ique, qui ont ouvert pournous une fentre vers des mondes so-nores inous.Dune personnalit magntique, avecune vie romanesque et un parcoursplus quatypique, tant lorigine ing-nieur civil, et ayant une bonne connais-sance des mathmatiques, il est arriv

    trouver dans la musique une placepour des notions qui semblaient jusqul trs lointaines.Ainsi, il a invent un nouveau langagemusical, un univers potique unique

    et des uvres dart insolites. Lepiano joue dans luvre ducompositeur un rle important.Xenakis a compos 18 uvres

    pour piano, dont cinq pourpiano seul, trois concertos et 10uvres de densemble, pourdes formations trs var ies.Parmi ces uvres, plusieursoccupent une place majeuredans lensemble de la crationxnakienne, comme Herma,Eonta, Synapha ou Evryali.Avec elles, le compositeur exp-

    rimente des nouveaux conceptscompositionnels importants. Ainsi, lepiano a t pour Xenakis un instru-ment laboratoire , un outil pour allerplus loin avec sa pense musicale.Lapplication de ce nouveau langage la technique pianist ique a donn nais-sance une autre manire de jouerlinstrument, qui rompt tous les liens

    avec la tradition pianistique. Cest elleque je voudrais explorer dans ma re-cherche pour donner ainsi un accssupplmentaire cette uvre aux pia-nistes dsireux de laborder.

    Certes, les prcurseursillustres abondent, par exemple dans

    le domaine de la musique dite an-cienne, avec les rsultats impression-nants que lon sait, tant pour le renou-vellement des rpertoires et de leurinterprtation que pour lvolution delorganologie et la naissance dun pu-blic neuf, nombreux et assidu.Un nouvel espace souvre prsent,

    sous leffet dun double largisse-ment : historique dabord, avec plus

    dun sicle denregistrements dispo-nibles, nous rendant quasiment aussicontemporains du dernier Brahmsque de Rihm ou de Boulez, gogra-phique ensuite, puisque nous connais-sons la faon dont se pratique la mu-sique partout dans le monde, et quenous nous formons dsormais au

    contact de cette diversit. Cenouvel espace appelle trs na-turellement une explorationstructure et mthodique, de lapart mme de ceux qui en oc-cupent le cur : les artistes in-terprtes, compositeurs, pda-gogues et thoriciens.Touchant la musicologie et lhistoire de la musique, la

    sociologie, lanthropologie,et bien dautres secteurs,cette forme de recherche, en-core inventer, ne sy rduitpourtant pas. De nombreusesinstitutions ont commenc lamettre en uvre : en tmoi-gnent les contributions pu-blies dans ce numro.Le Conservatoire de Paris, fortde ses quipes et de ses res-sources exceptionnelles, sap-prte aujourdhui participer ce mouvement de rflexion defaon organise et coordonne.Sous limpulsion du conseil

    pour la recherche lassemblercemment constitue de tous ceuxque le sujet concerne et passionne au

    conservatoire , en relation avec demultiples partenaires franais et inter-nationaux, ses travaux contribueront coup sr enrichir, et, probablement, modifier la pratique artistique elle-mme tout en dissminant dans len-semble de ltablissement ce puissantaiguillon baudelairien : le nouveau.

    LA RECHERCHE AU CONSERVATOIRE

    Quest-ce

    quun doctoratdinterprte ?Par Stefanos Thomopoulos,

    pianiste, DFS et CA de piano,actuellement en cycle de doctorat dartiste interprte

    On ma pos souvent la question : En quoi pourraitconsister un doctorat pour une discipline qui est essentiellement pratique ?Un doctorat a toujours t li plutt la recherche et un contexte purementacadmique.

    LVOLUTION DES CURSUS

    La rechercheau Conservatoire

    LA RECHERCHE AU CONSERVATOIRE

    Au fondde linconnu,pour trouverdu nouveau !

    Par Serge Cyferstein,responsable du dpartement pdagogie

    Nous savions, bien avant Baudelaire, lattrait irrsistible de lin-

    connu, et la rponse que nos socits rationnelles y apportent : la recherche,pour trouver du nouveau. Si la science des langages et objets musicaux consti-

    tue un champ de recherche dj ancien la musicologie -, la faon dont lartiste

    parle ou invente ces langages, joue avec ces objets, semble merger aujourdhui

    seulement comme objet dinvestigation.

    Musique,danselvolution

    des cursus

    LA RECHERCHEAU CONSERVATOIRE

    Le Conseilpourla Recherche

    Par Gretchen Amussen,sous-directrice des affaires extrieures

    et de la communication

    La recherche existe-t-elle dj au Conservatoire ?si oui, o, comment, et quelles ensont ses caractristiques ? la rponseest oui de manire protiforme !

    Parfoissous forme universitaire,plus souvent non-acadmique,originale, singulire, recherches

    lies linterprtation, la pratiqueartistique, la pdagogie musicale,aux rpertoires, mais galementdes recherches appliques, commeen tmoignent le travail men depuis10 ans sur la recherche spatialise.Sans parler des ressources documen-taires du Conservatoire, qui consti-tuent autant de patrimoines etde richesses pouvant nourrir cetterflexion.Aujourdhui la mise en place dundoctorat dinterprte, en collabora-tion avec lUniversit de Paris IV,met la recherche au cur des enjeuxdu Conservatoire. Aussi sest tenuejeudi 18 mars la premire runiondu Conseil pour la Recherche,don est issu un comit de pilotage.

    Celui-ci aura pour mission premireltat des lieux de la recherche auConservatoire.

    ournalConservatoire1nal dinformationspar leervatoire nationalrieur de musiquedanse de Paris

    estrieltemps 2010

    w.cnsmdp.fr

    estriel gratuitormations duervatoire nationalrieur de musiquedanse de Paris

    av. Jean Jaurs 75019Paris//www.cnsmdp.fr 40 40 46 75

    1 40 40 46 07

    trice de la publicationtrice adjointee Coutard

    directrice desres extrieures etCommunicationchen Amussen

    dination [email protected]

    au 335

    rnal du Conservatoirene publicationSous- direction

    Affaires extrieuresla Communication

    ression AGC0 Courville23 22 85

    uetteesigngraphique59 69 41

    t lgal, date de parution1255-5746mdp avril 2009

    la collaboration dechen Amussenique Barbaroux

    hy Bissonppe Brandeislle Boulangerhanie Cabrol-Douat

    y Campose Cyfersteine Coutardde Delanglei Delangle

    herine de Boishraudno de Saint-Mauriceardo Del Fralle Duboisc-Olivier Dupinrew Gerzsoie Grandetica Hanelle KhourdoanKidston

    re Korziliusuke Ishiistian LAnthonie Lannese Le Bozec

    men Lefranoisd Lescot

    hie Levyna Ligetiko Matsunobuno Messinaandre Pansard-Ricordeaume Pernoo

    Anne Sivuoja-Gunaratnamandre Souillart

    etta Szewachhanos Thomopoulosent Tailleurxoa Urtizbereaiam Vandamme

    +Ircam, classe de Claude Delangle

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    #5

    Brainstorming bienvenuEn observant lintgration de la recher-che dans lensemble de la formation partir du master (TEP, rcital libre,doctorat), jai le sentiment que nousvivons une tape fondamentale danslvolution du Conservatoire. Je min-terroge alors sur la spcificit de cenouveau champ, et ses multiples im-

    plications au niveau de mon enseigne-ment, notamment auprs des tudiantsque jaccompagne en cours de mtho-dologie. Car, mme si la recherche t toujours prsente au sein de notretablissement (cycles de perfectionne-ments par exemple), lamplitude duprojet est indite. En effet, ce vastechantier sinscrit dans des perspectives long terme, en cho direct des pro-fondes rformes de lenseignementsuprieur et de ses vises internatio-nales (circulation des tudiants, cur-sus universitaires, la mise en rseaudes laboratoires de recherche etc.).Comment, dans mon enseignement,partic iper cette profonde mutation denotre culture dtablissement ?

    Dans un tel contexte, la rcente cra-tion dun Conseil pour la Recherche auCNSMDP, rpond un besoin de favo-riser les changes entre les nombreuxacteurs de notre projet pdagogique :enseignants, interprtes, reprsentantsdu monde professionnel. La phaseinitiale de cette concertation me paraitdonc fondamentale, ouverte autant quepossible toutes les propositions, desplus utopiques aux plus pragmatiques,et en croisant les diffrentes approches,y compris celles des tudiants. En bref,un brainstorming me semble bienve-nu, comme tremplin dune rflexioncollective, non seulement dans le cadreinstitutionnel de cette commission,mais galement dans les changes in-formels nourrissant la vie relationnelle

    du Conservatoire.Cest ce brassage dides que je dsireparticiper, en minspirant plus parti-culirement de la pense du potephilosophe douard Glissant. Je vou-drais plus particulirement question-ner le statut de la recherche auprs demusiciens interprtes, le rle du sen-sible et du subjectif dans une dmarchepistmologique exigeante, sa singu-larit par rapport la recherche musi-cologique universitaire. Oser un paral-lle entre ces deux univers, mme demanire prospect ive, rpond pour moi un autre impratif : celui de penserces diffrentes instances en termes decomplmentarit et denrichissementmutuel. Or les avances rcentes de larecherche applique linterprtation

    (dont lesperformance studies) repr-sentent un atout important. En effet,des laboratoires franais et trangers2mettent en place des outils historiqueset analyt iques performants. Ltape du

    brainstorming peut donc nous aider mieux situer le conservatoire dans cecontexte, et ce dautant plus que denombreux enseignants engagent ac-tuellement des dmarches originales.Mais ces dernires ne sont pas toujoursfaciles identifier. Elles touchent denombreux secteurs comme la relationson/image, limprovisation gnrative,

    lorganologie, le jeu instrumental, leschanges avec des cultures dExtrme-Orient Menes auprs dtudiants,elles se situent la croise dactionspdagogiques et de propositions artis-tiques, pas toujours reconnues commeobjets potentiels dtude. La rforme duLMDdevrait ainsi favoriser une meil-leure reconnaissance de la recherchepermanente au Conservatoire, menepar des acteurs ne revendiquant pasforcment le statut de chercheur, alorsque lobjet mme de leurs dmarchesnourrit un questionnement croisant lesgrandes attentes de notre poque.

    De retournementsen retournements

    Quelques rappels historiques me sem-blent ncessaires pour clairer les en-jeux actuels. Une lecture synthtiquedu sicle pass, rvle quel point lescrateurs ont interrog les supportssensibles de leur art, avec une acuitparticulire. Mallarm inaugure cettedynamique en cdant linitiative auxmots 3. Ces derniers ne sont plus seu-lement apprhends au niveau de leursignification, mais explors dans leurdimension pr-smantique commerservoirs de sonorits, dmotionspremires, daffleurements langagiers(Coup de ds). De mme, il revient lapeinture impressionniste davoir effec-tu une mutation analogue dans ledomaine des arts visuels, en pensantla couleur moins pour son aptitude

    reprsenter un sujet que pour sa capa-cit explorer les potentialits de lalumire, du grain de la toile, de la com-position plastique. leur tour, des compositeurs commeVarse, Scelsi ou les lectroacousti-ciens cdent linitiative aux sons ,dont ils explorent linfiniment petit.Leur imaginaire se dploie dans ununivers dont ils dcouvrent progressi-vement le potentiel et la complexit, ceque poursuit la musique spectrale engnrant davantage la musique par-tir de la physique mme des sons.Ces exemples montrent quel pointlexprimentation se situe du ct dumatriau, en amont de toute connota-tion smantique ou formelle prdter-mine. Notre poque a ouvert ainsi

    laccs lindpendance accorde auxmdiums artistiques, penss pour eux-mmes, quils soient langagiers, plas-tiques, sonores et a donc resserr le lienentre perception et cration.

    Tous ces retournements vers latexture ou la chair du monde ,selon lexpression de Merleau-Ponty, ont galement influencla recherche musicologique.Aujourdhui sont questionnsdes paramtres situs, jusquauxannes 80 environ, la pri-phrie de la musicologie histo-rique. Je pense plus particuli-

    rement aux recherches menessur lcoute dans ses multiplesdimensions spatiales, psycho-physiologiques, sociologiquesetc. De mme, linterprtationest de plus en plus apprhendedans linfiniment petit de sestraces sonores et gestuelles, cedont tmoignent les divers tra-

    vaux sur les micro-fluctuations dutempo ou du phras, les caractristiquesdes enregistrements analogiques, lana-lyse des gestes instrumentaux... Cetteattention aux supports sensibles de lamdiation musicale appelle, selon moi,un autre retournement de nature pis-tmologique.

    la frontire dusensible et du thoriqueLors de la mise en place du TEP, denombreux tudiants se sont interrogssur la nature de leur recherche, cons-cients de limpossibilit de saligner surles modalits universitai res, comme levolume des travaux, la connaissanceexhaustive des donnes bibliogra-phiques, la rflexion critique des outilsmthodologiques et thoriques. Dansun espace aussi rduit que le TEP, peut-on vritablement revendiquer une ac-tivit de recherche et quel position-nement prendre par rapport la musi-cologie universitaire ? Au terme dedeux annes de cours de mthodolo-gie, ma premire conviction est que lesmusiciens interprtes peuvent, ds le

    niveau master, se lancer vritablementdans un projet de recherche et le lgi-timer en toute libert. Mais cela nces-site que soit clairement pose la singu-larit de leur dmarche, concernantnotamment les objets dtude, les ob-jectifs viss, les stratgies sollicites.Ma seconde conviction est que les tu-diants ont revendiquer au nom decette singularit, une part importantede sensibilit et de subjectivit et queles connaissances ainsi sollicites sontdune autre nature que le savoir tho-rique de la recherche fondamentale.Lobjectif ici, serait moins la matriseconceptuelle dun objet clos sur lui-mme, au primtre parfaitement d-

    limit, que la saisie originale duneralit musicale faisant rsonance dautres ralits.

    Par exemple, un musicien interrogeantdes choix dinterprtation anciens, in-terpelle ce qui pour lui aujourdhui faitsens dans sa pratique. Il convoque au-tant le pass que le prsent, articule propos dune uvre les ralits ht-rognes dune lecture historique etstylistique, dune rception motion-nelle, dun travail dappropriation dunhritage, autant par la pense que parle jeu musicien. Il dcouvre ainsi lagrande complexit du phnomne mu-sical, au sens o lentend Edgar Morin,comme tressage de ralits htro-gnes4. Mais il dcouvre galement lacomplexit de son propre questionne-ment : La pense complexe est ani-me par une tension permanente entre

    laspiration un savoir non parcellaire,non cloisonn, non rducteur et la re-connaissance linachvement et lin-compltude de toute connaissance 5.Cest cette pluralit des approches, la frontire du sensible et du thorique,que nos tudiants sont de plus en plusconvis, entre saisie conceptuelle dunhritage et llaboration dune propo-sition artistique originale. Ainsi, lesconnaissances ne peuvent plus treseulement cumulatives, elles partici-pent dune dynamique gnrale detransformation.Quelles nouvelles vises dgager decette mutation ?

    / suite page suivante...

    LA RECHERCHE AU CONSERVATOIRE

    Quels apportspossibles des musiciensinterprtes dansla recherche artistiqueau Conservatoire ?

    Par Sylvie Lannes,professeur danalyse et culture musicale, mthodologie de la recherche

    Cest ce que je fais qui mapprend ce que je cherche Pierre Soulages Pas un paysage qui ne soit obscur, sous ses plaisantes transparences, quandvous lui parlez infiniment douard Glissant1

    + 1. douard Glissant,Philosophie de la relation,Gallimard, 2009, p. 71.

    + 2. Voir les travaux de lIRCAMet ceux des chercheurs anglo-saxons du CHARM(documen-tation importante en ligne)

    + 3. Mallarm, Cri ses de vers ,uvres compltes, Gallimard,Pliade, 1945, p. 366.

    + 4. Edgar Morin,Introduction la pense complexe, Paris, Seuil,2005. La complexit est untissu (complexus: ce qui esttiss ensemble) de constituantshtrognes insparablementassocis. []. Elle est le tissudvnements, actions, interac-tions, rtroactions, dtermina-tions, alas, qui consituent notremonde phnomnal . p. 21.

    + 5. Edgar Morin, Op. cit., p. 11-12.+ 6. Les sites de lONDA(OfficeNational de la Diffusion Artis-tique) et de la FEVIS(Fdra-tion des ensembles vocauxet instrumentaux spcialiss)sont cet gard difiants,par la diversit et loriginalitdes programmations.

    + 7.Ibid., p. 135.+ 8.Ibid., p. 102.

    +

    douardGlissant

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    #6

    Les objectifsde la plate-forme sont les

    suivants : Partager les informations concernantle dveloppement et les activits dansle domaine de la recherche artist ique ; Tenir compte de la recherche artis-

    tique tous les niveaux depuis le 1er

    cycle au post-doctorat ; Plus globalement, dfinir ce quepourrait tre la recherche artistique, etce quelle pourrait devenir.La plate-forme dfinira les orientations,

    organisera des confrences per-mettant aux jeunes chercheursde faire connatre leur travail, etdiffusera les rsultats de cetterecherche. Avant tout, il sagit decrer un environnement facili-tant le partage du travail, per-mettant ainsi de cerner et decoordonner les activits et demettre en avant cette disciplinemergente.Dans un premier temps, lAsso-ciation Europenne des Conser-vatoire sollicitera une aide de laCommission europenne dansle cadre du renouvellement du

    projet Polifonia.Un tel soutien per-mettrait dorganiser au moins une

    confrence par an destine aux jeuneschercheurs et dassurer les frais devoyages/sjour pour les membres duncomit de pilotage.Pourquoi un rseau ddi la re-

    cherche artist ique ? Afin de se conna-tre et de faire connat re ce nouveautype de recherche, de reprer les bonsinterlocuteurs et didentifier lescultures de la recherche, dencouragerla collaboration, le partage des moyenset dassurer une diffusion plus large,daider llaboration de critres dva-luation par les pairs, de constituer undiscours propre au domaine de la re-cherche artistique, de donner la re-cherche musicale un contexte au seindu domaine plus large de la recherche,et de mettre en vidence des patri-moines spcifiques.Pourquoi un rseau europen ? pourassurer une masse critique , pourfaire connatre les rsultats, pour as-

    surer une diffusion et une visibilitinternationale, et pour permettre demettre en place des collaborations in-ternationales sur des thmatiques derecherche. Vaste chantier !

    / suite de la page prcdente...

    Ramifications des savoirsFaire de la recherche applique auchamp musical, consiste de moins enmoins capitaliser des connaissancesuniverselles et immuables. Par-del lamatrise de savoirs absolus, lenjeu sesituerait davantage du ct du provi-soire, de la surprise, de linattendu. Onne dira jamais tout dune uvre, de sa

    rception et de sa transmission.Et ce dautant plus que nos explora-tions portent prsent sur la tramelmentaire des phnomnes acous-tiques, smantiques, anthropologi-ques aux multiples ramifications. In-fime dtail lchelle du patrimoinemondial, une production musicalenen contient pas moins toute lpais-seur et lopacit irrductible du faithumain (comme la fois tmoignagehistorique, mode de prsence sonoreet esthtique, phnomne anthropo-logique, matrialit des supports vo-caux, instrumentaux, gestuels).Et parti r dun objet dtude rduit, lechercheur musicien est de plus en plusinvit projeter son regard sur uneconstellation de phnomnes, int-

    grant ses propres ractions et proposi-tions personnelles.Les mandres de larchipel se substi-tuent alors la belle unit du continent .Au Conservatoire, cest cette potiquede la diversit , qui, selon lexpressionddouard, alimente les recherchesmenes autour des nouvelles modalits

    de transmission musicale comme lercital l ibre ou les Innovatoires . Denombreux tudiants se lancent danslaventure de tissages indits entre mu-siciens, danseurs, comdiens, circas-siens, plasticiens.Jai moi-mme assist quelques-unesde leurs prestations, impressionnantespar linventivit des thmatiques, lori-

    ginalit des supports sollicits. Detelles initiatives, suscitant lenthou-siasme croissant des tudiants, sontappeles se dvelopper, en dpit descontraintes invitables de la logistiquetechnique et financire.Plus encore, elles font cho ce qui sedessine dans le monde professionnel,

    avec des formations convoquant demultiples esthtiques, comme le qua-tuor Bela, lensemble XVIII/21 etc.6Aller ainsi la rencontre de limprvu,crer des proximits inoues, cest v-ritablement pour moi de la rechercheassocie une potique, au sens olentend douard Glissant, toute po-tique est un rseau 7.

    La dmarche est exigeante. Elle nces-site dune part, une tude approfondieet respectueuse des matriaux debase : on ne fa it pas cohabiter nim-porte comment des musiques savantesavec des musiques de tradition orale(avec les drives possibles de folklori-sations), de mme la simple juxtapo-sition de mdiums diversifis (plas-tiques, sonores, gestuels) ne suffitpas crer du sens. De lautre, il fautaccepter le travail de laltrit, dechanger en schangeant, tout en res-tant profondment soi-mme 8.Deux axes de recherche donc : dunepart lexploration de la diversit in-puisable du monde de lart, et de lautrellaboration de nouvelles expressions

    propulsant de nouvelles altrits.Deux axes qui tissent galement pourmoi une belle complmentarit parrapport la musicologie traditionnelle,en faisant dialoguer des ressourcesthoriques et conceptuelles avec despratiques artistiques.

    Valoriser la subjectivitEnfin, la valorisation de la sub-jectivit reprsente pour moi,une autre vise possible de larecherche au Conservatoire. Ilserait prcieux de recueillir destmoignages dinterprtes enga-gs dans cette forme de ques-tionnement, de dcouvrir quel-ques interactions possibles entre

    le jeu musicien et la mmoire motion-nelle. Dans la musique contemporainepar exemple, le potentiel artistique decette mmoire est souvent sollicit. Envalorisant plus particulirement la cra-tivit de linterprte, la musique contem-poraine a ainsi ouvert un nouveauchamp de recherche dans lequel peu-vent se reconnaitre de nombreux ac-

    teurs du Conservatoire, toutes esth-tiques confondues. Il sagirait alorsdouvrir un espace de parole, ouvert auxtmoignages de musiciens enracinsdans des expriences, et interrogeantleurs propres choix dinterprtation,leur manire de les communiquer, deles mettre en perspective par rapport leurs hritages et de les confronter auxexpressions actuelles.Jaimerais que ces premires rflexionssoient suivies dautres changes, sousforme peut-tre dune rubrique ouverte,recueillant diverses formes dexpres-sions sur le sujet, o se ctoieraient desparoles dinterprtes (tudiants et pro-fessionnels), et denseignants de toutesdisciplines. En tressant la pratique et le

    thorique dans une mme dmarche dequestionnement et dlaboration artis-tique, nous devrions ouvrir des pers-pectives diversifies et singulires. Etmme si nous sommes lamorce de cemouvement, avec les invitables diffi-cults de mise en uvre, je trouve exal-tante lide doffrir nos tudiants lapossibilit de dvelopper une dmarcheaussi prometteuse, la croise duneintelligence dune pratique artistique etde lindicible de son objet dtude.

    Lartiste, avec une intuit ion dece que reclent les techniques plusquavec les connaissances apprises,va vers ce quil ne connat pas

    Pierre Soulages

    LVOLUTION DES CURSUS

    La rechercheailleurs

    LA RECHERCHE AILLEURS

    lEPARM,

    ou laventure de la miseen place dun rseauddi la recherche artistique(musique) en Europe

    Par Gretchen Amussen,sous-directrice des affaires extrieures et de la communication

    Lenjeu essentiel que constitue dsormais pour tout conservatoire

    la cration dun environnement de recherche et laccent mis sur la recherche

    lie la pratique artistique ont incit une vingtaine de conservatoires dunedizaine de pays se retrouver plusieurs fois depuis dbut 2009 afin de rflchir

    la mise en place dune plate-forme europenne. Avec le soutien de lAssocia-tion Europenne des Conservatoires (AEC),EPARM(European Platform forArtistic Research in Music) est n lors de la runion qui sest tenue au CNSMDP

    et lIrcam en janvier 2010.

    SAVOIR

    Flicitations !concours

    internationauxet autresdistinctions

    Florent Motsch Etienne a reu uneommande de lorchestre de Caen la suite

    du concours Appasionato. Une premirelection parmi 27 candidats a dtermin

    4 finalistes dont Florent Motsch Etiennequi a t prim et, en consquence, a reua commande. Sa partition sera cre lorsdu prochain Festival Aspects Caen. Leury qui a honor Florent Motsch Etiennetait compos de Gilbert Amy, Jean-Louis

    Agobet (professeur de composition auCRRde Caen et organisateur du concours),tphane Bchy et Jean Deroyer.

    Le jury du concours Les Innovatoires 2010a slectionn deux projets qui seronteprsents la saison prochaine lespace

    Fleuret du Conservatoire :Grands Dfils, projet men par AurlienDumont, composition (1ercycle, 3eanne),eprsentation prvue le 10 dcembre 2010 ;Zeitlinie, projet men par Giani Caserotto,guitare (2ecycle, 2eanne) reprsentationprvue le 1eravril 2011.

    Le 23 mars dernier sest runi le comit delection des CD de la collection Jeunesolistes ralise par le Conservatoire de

    Paris avec le soutien de la Fondation Meyerpour le dveloppement culturel etartistique.Prsid par Philippe Brandeis, ce comit

    unissait les responsables pdagogiquest administratifs concerns, en prsence deVincent Meyer, prsident de la Fondation.Les six tudiants suivants ont vu leurprojet slectionn :Matteo Cesari, flte (doctorat dinterprte)Trio Futurum, musique de chambre (2eycle, 2eanne)

    Misaki Baba, pianoClment Himbert, saxophoneBenachir Boukhatem, altoStephanos Thomopoulos, piano (doctoratdinterprte)Barbara Giepner, alto (2ecycle, 2eanne)Alexandre Souillart, saxophone (2ecycle,

    eanne)oonatan Rautioloa, saxophone (2ecycle,eanne)

    Le Quatuor Zade, compos des violo-

    nistes Charlotte Juilliard et PaulineFritsch, de laltiste Sarah Chenaf et deuliette Salmona au violoncelle, sest vuemettre le 1er prix du concours Charles

    Hennen Heerlen en HollandeLe pianiste Mladen Colic vient de rempor-er le 1erPrix au concours internationalPrimo Jaen (Espagne). Il a t lve

    de Jacques Rouvier et Prisca Benot..

    +Claude Delangle ( droite) lIrcam

    +La recherche musicale lIrcam

    +Claudine Simon lors dun concert Innovatoires

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    #7

    Celles-cisont le rsultat desinteractions entre ides musicales nou-velles et domaines dinvestigation desquipes scientifiques. lIrcam, ceprocessus interactif est appel recher-che musicale et aboutit le plus sou-vent la production duvres jouesdans les saisons et festival organisspar linstitut, en collaboration avec desfestivals internationaux reconnus.Avec le temps, la recherche musicale acr des technologies qui peuvent trevues comme le prolongement modernedes pratiques traditionnelles. Ainsi, la

    composition assiste par ordinateurtend les possibilits de lcriture mu-sicale, la synthse et la transformat iondes sons largissent la notion de luthe-rie, le temps rel donne une nouvelledimension linterprtat ion et lex-cution musicales, la spatialisation re-dfinit la relation entre linterprte etlespace dans lequel il joue. Ces prolon-gements rsultent la fois de limpul-sion essentielle donne par les projetsartist iques musicaux (enrichis par uneouverture dautres formes artis-tiques) et de laction dun rseau, sans

    cesse largi, de collaborationinternationale dans les do-maines artistique, scientifique,technologique et pdagogique.

    Linteraction live est historique-ment lun des domaines de re-cherche privilgi lIrcam.

    Ainsi, beaucoup de technologiesdveloppes lIrcam trouvent leurexpression dans ce contexte.Actuellement, quelques-uns desthmes principaux de recherche mu-sicale sont : la spatialisation sonore(traditionnelle, WFS, multidirection-nelle...), la captation et la reconnais-sance de geste, le suivi de partition, lasynthse sonore (concatnative, gra-nulaire, addit ive, vocale, modles phy-siques...), lanalyse et la transformationsonores, la composition assiste parordinateur (applique aux contextestemps rel et diffr) et lorchestration

    assiste par ordinateur.

    La mise en place de groupes detravail sur des thmes transver-saux comme lorchestration,le suivi de partition, le gestemusical et lcriture du son tmoigne dune forme de colla-

    boration arts/sciences originale. Leslves inscrits dans les Cursus 1eret 2eanne sont demble inscrits dans ceprocessus de recherche musicale de

    linstitut par leur contact avec lesquipes de recherche ( travers lescours ), les compositeurs en re-cherche et production ( travers lessminaires Recherche et cration ),et par la ralisation des uvres en finde parcours utilisant le plus souventles derniers rsultats des recherches delinstitut.

    Elle supposedonc que le musicien-chercheur sinforme pralablement destravaux dj raliss et formule une

    hypothse de travail qui soit indite.Par ailleurs, la dfinition que nousavons conue distingue la recherchedu travail artistique personnel, si richesoit-il. Il ne serait pas exact de direquon fait de la recherche sans le savoir.Il sagit au contraire dune activit part entire ce qui ne signifie videm-ment pas quelle exclut une pratiqueartistique ou pdagogique de haut ni-veau. Lactivit du musicien-chercheurvise en effet expliciter des savoir-fairequi demeurent souvent ltat pratiquecar ils se ralisent dans laperformancemusicale sans prendre le temps de se

    dire. La principale difficult de la re-cherche musicale ainsi entendue estque lon confie lenqute une per-

    sonne occupant le double point de vuede lartiste et de lobservateur ce quipousse inventer des mthodes sou-vent originales.Un dernier point mrite dtre souli-gn : les rsultats de la recherche ontvocation tre diffuss : les nouvellesconnaissances doivent la fois retour-ner la communaut de musiciens laplus concerne mais aussi toucher unpublic plus large.En un mot, la recherche musicale doitse penser en termes dutilit profes-sionnelle, pdagogique et artistique.Depuis quelques annes, la Guildhall

    School of Music & Drama Londres a promu la notion dereflective conservatoire.La dfinition de la rechercheapplique dans les Hautescoles de Suisse romande a elleaussi mis laccent sur la rflexi-

    vit , quelle soit crative, pdago-gique ou interprtat ive. Il ne sagit plusseulement de consigner dans un ou-vrage ce quun matre juge le meilleur

    de son art ou ce quil faut faire mais : de proposer une rflexion conjointesur les contenus musicaux autant quesur les outils du savoir musical, de penser collectivement les volu-tions du mtier de musicien,dassimiler la dmarche scientifique pour la faire jouer sur les pratiquesartistiques.En un mot, la recherche musicalemene dans les conservatoires deSuisse romande tente de crer unetroisime voie entre la musicologieuniversitaire et les publications tho-riques (comme les traits dcriture

    ou les mthodes instrumentales)ralises de longue date dansles coles de musique.

    LA RECHERCHE AILLEURS

    La recherchedans les Hautes colesde Suisse romande

    Par Rmy Campos,professeur dhistoire de la musique

    La dfinition de la recherche musicaleque nous avons labore avec mes collgues responsables de la recherche ausein du Domaine Musique, instance regroupant toutes les Hautes coles deMusique de Suisse romande, a mis en avant le fait que lactivit de rechercheest essentiellement collective.

    LAcadmieSibelius propose une for-mation doctorale depuis 1990 danstrois domaines : ltude artistique, larecherche, et le dveloppement.Quelque 100 diplmes doctoraux ontdj t dlivrs, et aujourdhui 143doctorants sont inscrits, un chiffre quidevrait saccrotre sensiblement en

    2010. Ces programmes existent au seinde lensemble des dpartements, de-puis le jazz jusqu la musique dglise :chaque dpartement a dvelopp sonpropre profil recherche propre et

    jouit dune grande autonomie. Lestudes de 3ecycle art study propo-sent aux candidats dtablir un objectifralisable quil souhaite atteindre enamliorant leur expertise ar tistique.Cela se fait travers cinq concerts pu-blics (ou dautres projets de perfor-mances artistiques), soutenu par un

    document crit ainsi que des tudescomplmentaires.Le dveloppement de la rechercheartistique en tant que champ dinves-tigation propre nous a encourags

    nous poser les questions sui-vantes : Quand lactivit artis-tique devient-elle rechercheartistique ? Quelles sont lesfinalits de la recherche artis-tique, et sont-elles manifeste-ment diffrentes des finalits delactivit artistique ? Commentpourrait-on dfinir les diffren-ces qualitatives dans le domaine

    des projets de recherche artistiqueindividuelle ? Est-ce que la rechercheartistique peut exister uniquementdans le contexte dun programme doc-toral, et serait-elle viable en dehors dumonde acadmique ? Si oui, commentla recherche artistique est-elle lie dautres traditions de recherche : tho-riques, mthodologiques, et pratiques

    (par exemple, dans les publicationsacadmiques concernes par la recher-che musicale) ? Si la recherche artis-tique devait tre accepte en tant quedomaine part entire dans le pro-

    gramme des tudes artist iques, celanous obligerait repenser le cursus,sans parler des concours dentre.Des discussions ouvertes et larges ontlieu actuellement, et lune des orienta-tions stratgiques consiste dvelop-per la mthodologie de la recherchebase sur lexpertise et lexprienceartistiques.LAcadmie Sibelius a dfini t roisgrandes orientations stratgiques dansle domaine de la recherche pour lesannes venir : le dveloppement dela mthodologie dans la recherche ba-se sur lexpertise et lexprience ar-tistique ; lintgration de la recherchepdagogique au sein de lAcadmie ; etun projet de recherche sur lducationet lhistoire de la musique.

    Au-del de ces orientations donnes den haut , la recherche dans les d-partements intgre des interactions(rapports) fortes inhrentes toute pra-tique musicale, la recherche et lensei-

    gnement, avec une diversit de pointsforts ; quant la recherche individuelle,elle sadresse typiquement la perfor-mance et sa pratique, limprovisa-tion, au rpertoire, la pdagogiebien que, pour les compositeurs, celapuisse aussi intgrer lanalyse.Sans parler de la musique de Jean Si-belius qui elle peut tenir compte desaspects historiques, ditoriaux et ana-lytiques.Au fur et mesure que les tudes de 3ecycle stendent et que les doctorantsrintgrent la vie musicale que ce soiten tant que musiciens dorchestre, mu-siciens free-lance , pdagogues, ouacteurs dans la v ie culturelle, ils ap-portent de nouvelles comptences etqualifications qui, nous le croyons fer-mement, pourrontin finejouer un rlefort et positif sur la vie musicale fin-landaise, permettant lexpert ise mu-sicale de devenir lun des acteurs in-contournables du monde culturel.

    LA RECHERCHE AILLEURS

    La rechercheen Finlande Propos du

    Dr. Anne Sivuoja-Gunaratnam,professeur au dpartement DocMus lAcadmie Sibelius,

    recueillis par Gretchen Amussen

    Lexistence dun programme doctoral lAcadmieSibelius dHelsinki depuis 20 ans dj et limportance de ce conservatoire,considr comme lun des meilleurs en Europe, nous a encourags l inviter contribuer ce dossier.

    LA RECHERCHE AILLEURS

    La recherchemusicale lIrcam

    Par Andrew Gerzso,directeur mdiations recherche / cration, Ircam

    LIrcam est un centre de recherche internationalement reconnudont lactivit est consacre la cration de nouvelles technologies pour la

    musique. Linstitut offre un environnement exprimental unique permettantaux compositeurs denrichir leur exprience musicale via les concepts dve-lopps et exprims grce aux nouvelles technologies.

    +La recherche musicale lIrcam

    LIrcam (Institut de Recherche et Coordination+Acoustique/Musique), Place Igor Stravinski, Paris

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    #8

    Un premiercycle de projets de musiquede chambre sest droul la JuilliardSchool en 2006, Paris en 2007 et en2008 lUniversitt fr Musik undDarstellende Kunst de Vienne. Grce la gnrosit de la Fondation, le pro-

    gramme est reconduit avec quatre mu-siciens invits de chaque cole, dabord Vienne (2009), Paris (2010), et puis la Juilliard (2011).Du 24 janvier au 1erfvrier 2010, leprojet parisien sest droul dans le

    cadre de Quinte et Plus avecla participation des professeursPhilippe Bernold (flte),Claude Delangle (saxophone)et Diana Ligeti et Marc Coppey(violoncelles) dans un pro-gramme Debussy, Villa-Lobos,et Schoenberg...Les musiciens viennois, amri-cains et franais se sont runis

    lors du concert final au GrandSalon du Muse de lArme (H-tel des Invalides).

    Trois participants tmoignent dela richesse de cette exprience : Jes-sica Han, fltiste la Juill iard School,la violoncelliste, professeur de lecture vue-cordes Diana Ligeti, et la direc-trice du programme SYLFF, AkikoMatsunobu.

    CELA VIENT DE SE JOUER

    Le projetSYLFFde la Tokyo Foundation

    Par Jessica Han, Diana Ligeti et Akiko Matsunobu

    Depuis 1989, le programme SYLFF(Sasakawa Young Leaders

    Fellowship Fund) de la Tokyo Foundation permet loctroi aux tudiants duConservatoire de bourses destines aux changes internationaux pour lesmusiciens et la ralisation de projets professionnels pour les danseurs.

    Jtaisenthousiaste. Enfin locca-sion de dcouvrir Paris et son fameuxConservatoire ! Pendant les mois quiont prcd mon dpart, jai rv detout ce que ces douze jours daventureallaient nous rserver, mes collgueset moi. quoi ressemblerait Paris ?Comment serait le Conservatoire ? Lat-mosphre y serait-elle diffrente ? Lemode de vie ? La gastronomie ?Avant de recevoir mon programme de

    rptitions, jimaginais des sancestrs intenses pendant la premire moi-ti de la semaine, en prparation dunesrie de concerts pendant la deuximemoiti. Je mattendais une expriencemusicale et culturelle rigoureuse danslunivers de la musique. Dcouvrir Pa-ris et ses richesses culturelles devraitattendreMais quand jai reu mon emploi dutemps, jai t ravie de constater que le

    programme des rptitions tait trsraisonnable, au moins pour mon en-semble. Javais largement le temps dementraner, de rpter et de visiter laville. Je fus ravie de constater gale-ment quil tait prvu de prendre tousles repas de midi ensemble. Cela mesemblait une belle ide et une formi-dable occasion de faire connaissanceavec les autres tudiants participants.Jtais inquite pour les rptitions.

    Ne parlant pas f ranais, je redoutaisles difficults du dialogue avec les tu-diants de Paris et de Vienne. Or pourmoi, il tait trs important de pouvoirdialoguer, tant comme musicienne quecomme tre humain, cette communi-cation me paraissant absolument cru-ciale pour faire de la bonne musiquede chambre.Tout le monde sest montr trsagrable pendant la premire rpti-tion. Malgr la barrire de la langue,je fus heureuse et soulage de consta-ter que tous, malgr la timidit, avaientde la curiosit et lenvie de connatreles autres. On changea des sourireset des blagues, on partagea des clats

    de rire. Nous avons parl brivementde nos villes respectives et nou desrelations personnelles et amicalesavant mme de commencer travailler.Les professeurs taient tout aussiagrables et enthousiastes, ils furentde formidables collgues de travail.Les rptitions elles-mmes furentaussi intressantes que productives. New York, les sances sont souventintenses et lourdes de pression. Paris,

    jai dcouvert pendant les rptitionsune dcontraction qui ma permis deme sentir moi-mme plus dcontrac-te, tant comme personne que commemusicienne.Ce fut pour moi une rvlation de d-couvrir que cette dcontraction per-mettait une grande part de la mu-sique de se faire toute seule. Lesquelques points plus dlicats taientfaciles corriger avec un peu de tempset dattention supplmentaires.Entre les rptitions, jai eu la chancedassister quelques cours. En tant quefltiste, jai t frappe par les diff-rences de sonorit et dapproche de laflte. Cela ma sembl trs franais et

    me rappelle tant les enregistre-ments de Jean-Pierre Rampal.Jai constat quon accorde uneattention infinie au son et saproduction. Tous ceux que jaientendus avaient une superbesonorit argente, dune fantas-tique clart, qui semblait couler

    et flotter sans effort.En dehors des cours et des r-ptitions, jai eu le grand plaisirde pouvoir visiter la ville. Jesuis immdiatement tombeamoureuse de la beaut, du

    charme, de la cuisine, du mode devie et de la culture. On sent bien quilexiste ici un got profond pour la vie.Cest extrmement rafrachissant pourquelquun qui vient dune culture quibouge constamment et rapidement.Prendre le temps dapprcier son repas,mais aussi les images et les impres-sions de la ville, fut une grande sourcede dcouverte et dinspiration.Dcouvrir Paris ma galement permisde mieux comprendre et apprcier la

    musique franaise et le style franais.Aprs plusieurs journes de rptitionset de prparation, la date du concertarriva. Dcouvrant le Grand Salon duMuse de lArme, je narrivai pas croire que ctait l que nous allionsnous produire. Qui a dj eu la chancede donner un concert dans la fantas-tique salle prive dun muse respect,dont les immenses fentres donnentsur tout Paris, avec des chandeliers encristal partout et sous un portraitdpoque du roi Louis XIV?Le concert fut excellent et lexprienceremarquable. Je naurais pu rver plusbelle conclusion une aventure aussitonnante Paris.

    LE PROJET SYLFFDE LA TOKYO FOUNDATION

    Une aventuretonnante Paris

    Jessica Han,tudiante la Julliard School, fltiste

    Cest en novembre que Barli Nugent,coordinateur de la musique de chambre la Juilliard School, ma invite me rendre Paris pour participer un programme de rencontres de musiquede chambre entre le Conservatoire de Paris, le Conservatoire de Vienne et laJuilliard School, sous lgide de SYLFF, le Ryoichi Sasakawa Young LeadersFellowship Fund.

    La Tokyofoundation et le pro-gramme SYLFFdonne aux tudiantslopportunit exceptionnelle dap-prendre et dchanger avec leurs sem-blables venant dautres coles, dautrespays et dautres continents, de se pr-

    parer au mieux pour leur mtier demusiciens et de concertistes dans detrs bonnes conditions.Le but du programme est de faire tra-vailler ensemble des gens issus de

    cultures diffrentes, faciliter leschanges et aider btir peut tre unmonde meilleur. En tant que musicienset chambristes, nous devons dpassernos diffrences tous les jours pourconstruire ensemble une uvre sonore

    cohrente.Nous avons choisiLa nuit transfigurede Schoenberg pour partager ce mo-ment de musique tout dabord parceque cest une uvre magnifique qui

    nous tient cur. Ensuite, symboli-quement, Schoenberg est un viennoisqui a vcu aux tats-Unis. La thma-tique de ce sextuor, issue de son sup-port littrai re me plait aussi : dpasseret sublimer les difficults pour arriver

    une harmonie parfaite.Ctait le but que je me suis donn pourcette semaine intense de rptitions etdchanges. Nous avions avec nous,non pas des tudiants mais des vrais

    artistes. Chacun apportait len-

    semble sa musicalit, son exp-rience, sa conception.Nous avions parfois des idesdiffrentes, mais chacun faisaitleffort de comprendre les rai-sonnements des autres. Et nousnavions pas toujours besoin demots pour le dire. Pour para-phraser la jolie histoire racontepar Claude Delangle (profes-seur participant aussi au pro-gramme SYLFF), avec la mu-

    sique nous disons de choses quenous ne pouvons pas dire avec lesmots! Au bout dune semaine de travailnous avions limpression de nousconnatre depuis longtemps.

    Jespre pouvoir nous revoir bienttpour dautres aventures musicales et

    humaines. Dans un monde o la dsu-nion fait des ravages, nous, les musi-ciens, sommes des irrductibles qui,concert aprs concert, jetons des pontsau-dessus dabmes de clivages.

    LE PROJET SYLFF

    DE LA TOKYO FOUNDATION

    Au-dessusdes abmes

    Par Diana Ligeti,professeur de lecture vue, cordes

    Ctait la deuxime fois que je participais au programme SYLFF,

    mais la premire fois, ctait en terrain neutre , en Allemagne. Cette fois,

    nous avons accueilli les participants de New York et de Vienne Paris, etje partageais la responsabilit de mon groupe avec Marc Coppey.

    Cela vientde se

    jouer...

    ALLA BREVE...

    Le programme Sylff+ Le programme SYLFFvise identifier

    et soutenir des leaders qui surmonterontles diffrences comme la nationalit,la langue, lorigine ethnique, la religionet les systmes politiques pour aborderdes enjeux mondiaux, et dont lintgritet la volont de rsoudre des questionsspcifiques leurs propres pays peuventconstituer un vritable atout.

    +uneexpriencemusicaleetcu

    lturellerigoureuse

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    Ce groupede jeunes artistes aussi ta-lentueux que prometteurs, issus denombreux horizons, nous a dmontrsa capacit surmonter ensemble toutce qui les spare a priori, quil sagissede la langue, des origines ethniques, dela culture et de la mthode musicales,ou encore du niveau dexprience.Par nature, la musique de chambre estune cration qui prend une dimensionsensationnelle par les dialogues in-times qui sinstaurent entre les musi-ciens ; sentir les esprits des musiciensrsonner travers leurs changes fut

    vraiment extraordinaire. Lune des

    professeurs ma part iculirement im-pressionne ; elle ma sembl fairepreuve dune passion, dune affectionet dun engagement extraordinaireslorsquelle encourageait et guida it lestudiants pendant le concert.Plus tard, pendant la rception, jai ap-pris quelle avait bnfici elle aussidune bourseSYLFFde la Tokyo Founda-tion quand elle tait tudiante au dpar-tement de musique du Conservatoire deParis, il y a plusieurs annes. Elle estmaintenant violoncelliste profession-nelle, ainsi que professeur au Conser-

    vatoire. Je suis certaine quelle a connu

    la nervosit dune premire re-prsentation en public, les audi-tions rptes et le soutien deprofesseurs chevronns pour lesconcerts. Aujourdhui, plusieursannes aprs, pour ce concertde musique de chambre SYLFF,ctait son tour de transmettreses connaissances la nouvellegnration, tout en continuant

    cultiver ses comptences artis-tiques de musicienne. Il nest pasfacile de constater ni de juger dursultat dun enseignement.

    Nous devons avoir confiance dansce que nous soutenons, dans la faondont nous le soutenons, et resterconvaincus que le rsultat contribuera amliorer la socit.En regardant et coutant ces tudiantset leurs professeurs, jai t convaincueque ces deux gnrations de musiciensde Vienne, Juilliard et Paris nous of-fraient un art de trs haut niveau et jeme suis sentie honore que la TokyoFoundation soit associe cet vne-ment. Toutes mes flicitations aux tu-diants et ma gratitude aux professeurset tout le personnel du Conservatoire

    de Paris !

    LE PROJET SYLFFDE LA TOKYO FOUNDATION

    La parolede la Fondation

    Par Akiko Matsunobu,directrice du programme SYLFFde la Tokyo foundation

    Assister au formidable succs du concert de musique de chambre

    SYLFFma procur une grande joie ; aux yeux du donateur, ce fut un vne-ment qui mritait vraiment notre soutien. Par ce projet, notre objectif taitdaider les musiciens SYLFFet leurs pairs progresser professionnellementet personnellement.

    CELA VIENT DE SE JOUER

    Les 20 ans de la Fsms

    ... en images,reportage photo de Bruno de Saint-Maurice

    La formation suprieure aux mtiers du son (FSMS)avait organise une journe spciale, le 29 janvier 2010, pour fter sonvingtime anniversaire. Toute la journe ont eu lieu des confrences, destables rondes et le soir un cin-concert autour de Lhomme qui en savaittrop, le film tourn par Alfred Hitchcock, dans sa version de 1934. Retouren images sur cette cration dans la salle dart lyrique.

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    #10

    Pouvez-vousnous parler de cettecollaboration jazz-danse ?La danse jazz a une chance inouede pouvoir crer ce spectacle au CNS-MDP, pice sans doute impossible crer ailleurs. 14 musiciens, 10 dan-seurs sur scne, une cration lumireet costumes, une part ition musicalecrite par Fidel Fourneyron, une direc-tion musicale par Riccardo del Fra. Unvrai projet collectif soutenu par Daniel

    Agsilas et son quipe o une bellenergie et synergie se dploient. Comment est n ce spectacle, ctdanse ?Le travail chorgraphique se fait beau-

    coup plus lentement que le travail mu-sical : aussi les tudiants de 4eannecontemporain et moi-mme avonscommenc travailler en atelier surdes propositions musicales que Fidelnous a fournies sur CD.Ce projet est particulirement sdui-sant car il sagissait de trouver des re-gistres dcriture diffrents les uns desautres pour suggrer les priodes visi-tes.

    Cest donc une pice en 3 actesLa premire partie trs mise enscne , qui interroge le spectateur surle devenir de la pice. La figure embl-

    matique et mythique de Lena Horne,personnage central qui nous sert de filconducteur nous permet davancerdans le temps. Lena Horne qui a eu unelongue vie a dans au Cotton Club etconnu la musique de John CageLa deuxime partie nous plonge aucur mme du Cotton Club. Rythmesendiabls, euphorie collective, cest lelieu o svissait Le Duke .La troisime partie appartient ici et

    maintenant, elle engendre une crituremusicale et chorgraphique contem-poraine au sens tymologique duterme. Cest une partie trs diffrentedes autres. Lcriture se dif frencie au

    niveau de son nergie et sins-crit dans un vocabulaire rso-lument actuel. Comment ce projet a-t-il mrisur le plan pdagogique ? Quelen est lintrt pdagogique ?Ouverture desprit, croisementdes disciplines, et recherchesdiverses : je rsumerai ainsi larichesse de cette aventure. Pourles danseurs cest un dcalage

    temporel rapide et dstabilisanto la prise de risque estconstante. Obligation de faireappel une mmoire anciennetout en revenant trs rapide-ment au temps prsent.La musique live par essence

    vivante apporte aux danseurs dessensations difficilement descriptibles.La partit ion bouge, il faut tre en alertepour pouvoir se fondre avec elle, vigi-lance de lcoute, mais cest aussi ellequi flatte loreille et permet de faireclater les cadres de la contrainte tech-nique. Il faut capter, transformer, in-venter, sublimer, cest un tat extrme-ment jubilatoire. Le mot de la fin ?Que tous, spectateurs et acteurs y trou-

    vent du plaisir ! Quen pensez-vous ?Le fait de se poser sur le papier mapermis dtre plus juste dans leressenti.

    SHE USED TO DANCE AT THE COTTON CLUB

    Voyage travers le temps, traversdes vocabulaireschorgraphiques

    Entretien avec

    Cathy Bisson,professeur de danse jazz, chorgraphe de She used to dance at the Cotton Club

    Propos recueillis par Gretchen Amussen

    Cette quatrime collaboration mene avecRiccardo del Fra permet de construire des projets novateurs : elle nourritet facilite les rencontres. Nous pouvons ainsi crer de vritables comdiesmusicales contemporaines .

    Dans lassemble, un compo-siteur, amricain peut-tre Il esttroubl par elle mais intrigu aussi parles sons qui maintenant sortent dupiano. Mais qui est cette fille ? Elledansait au Cotton Club Soudaine-ment, nous sommes New York, en1929, quelque mois avant le crack.Nous sommes au Cotton Club. La mu-sique de Duke Ellington y est clatantednergie et de swing, lorchestre rieuret rayonnant sonne bien et fort, lesmorceaux se suivent entre une perfor-mance de claquettes et les farces dunchanteur-enchanteur ; les serveurs et

    serveuses passent entre les tables o

    un public lgant samuse, nonchalant.Une des danseuses, une trs jeunefemme, trs belle, commence chanteret capture les regards et lattention detous. Blow, Ill Wind, blow away, letme rest today, youre blowing me no

    good. On la reconnat maintenant.Elle a commenc jeune et a une longuehistoire. Rythmes syncops, batterie,percussions.Changement soudain de dcor. Commeun cho ces rythmes, on peroit leson des touches dun clavier dordina-teur que lon devine sur une petite tableclaire au milieu dune grande picepresque vide.Des sons tnus et lointains salternentau silence. Une femme trs grande et

    fine se meut trs lentement, parfois sou-tenue par des jeunes filles. Elle est vieilleet fatigue mais droite et longilignecomme une statue de Giacometti.Nous sommes aujourdhui ou alorsdemain. Je pense aux presque derni-

    res scnes de 2001 lOdysse de lEspace,

    lappartement du vieil homme. Quellemusique ? Va-t-on retrouver ce compo-siteur aperu dans lappartement du

    premier tableau ? La damebouge au ralenti. Elle regardedans le vide ou alors el le voit savie qui dfile. Sa dambulationse terminera dans leau et dansle noir. En dehors de lvidentexercice de style pour musi-ciens et danseurs, qui auronttravaill sur le hard-bop des

    Jazz Messengers ou de Thelo-

    nious Monk et sur la musiquedes annes 20/30 de Duke El-lington, jai aussi conu ce sc-nario comme une invitation la rflexion sur les cycles delHistoire et sur le fil quil faut yvoir et ne pas perdre ; desquestionnements aussi sur lanotion de dure (dans le sensbergsonien) et de forme.Fidel Fourneyron, le directeurmusical du projet, a fait un tra-vail darrangement et dadapta-tion pour les deux premiresparties, et pour la dernire, tou-jours en troite collaborationavec la chorgraphe Cathy Bis-

    son, a crit une musique originalepour un ensemble de seize musiciens

    et pour le groupe de danseuses et dan-seurs, dans un esprit de fusion, dinte-raction et de synthse.

    CELA VIENT DE SE JOUER

    She used to danceat the Cotton Club

    SHE USED TO DANCE AT THE COTTON CLUB

    Un sicle traverspar une femmequi aurait lge du jazz

    Par Riccardo Del Fra,responsable du dpartement jazz et musiques imrovises

    Un appartement de ville lgant, canap,tapis, velours, lampes, feu dans la chemine. Une soire des annes cin-quante, Paris peut-tre bien, hommes et femmes joliment vtus. On boit,on refait le monde, on samuse. Des musiciens jouent du jazz, quelquespersonnes flnent autour du piano o un homme qui pourrait faire penser

    Thelonious Monk est assis. On reconnatra la musique des Jazz Messengers.

    Ambiance des Liaisons Dangereuses de Vadim et de Bob le Flambeur

    de Melville. Une femme ravissante se distingue du groupe. Elle a la peaufonce, elle danse, attire les regards, illumine la pice.La

    chanteusesestteinte92ans,dimanche9mai2010dansunhpitalnewyorkais.

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    #11

    Guy Boutteville, Lidedun partenariatavec lcole de Cirque est ne en2006/2007 alors que je prenais mesfonctions au CNSMDPau service de laproduction et quen parallle je conti-nuais mes activits circassiennes lcole des Arts du Cirque de Rosny-sous-bois (ENACR) en tant quensei-gnant et pratiquant en trapze volantet galement t rsorier de lcole. Leprsident de lcole de cirque, BernardTurin, met lide dune production

    pour les tudiants circassiens autourdu concept du cabaret. Au CNSMDP, jecroise Anne Le Bozec qui mentretientdun ancien projet de la classe de pianochant sur les musiques de cabaret.Vous pouvez donc deviner la suite delhistoire : proposition en comit deprogrammation, rencontres des direc-teurs et des professeurs des deux coleset mise en place de la production com-mune. Cette premire production pren-dra le nom de Kusse Kabaret, premieratelier musique et cirque impliquantdans une cration commune des tu-diants du CNSMDPet de lENACRsousla direction dun metteur en scne :Dominique Bettenfeld et dAnne LeBozec pour la partie musicale...

    Lune des grandes originalits de late-lier, outre la rencontre entre deuxmondes du spectacle vivant, rsidedans lide de faire participer tous lestudiants, circassiens et musiciens, tous les stades de la cration et de lamise en scne. Cest, je pense, ce quien fait la richesse pdagogique.

    Anne Le Bozec, Hep ! Tu joues de quoi ?Violon ? Magnifique, on a besoin detoi... Rendez-vous demain 9h sous lechapiteau ! Demain soir tu tiendras surla tte... Si si... quoi a sert ? Cest ceque tu vas dcouvrir... Car aprs tonbaptme de trapze, l-haut tout l-

    haut, aprs avoir senti ton propre qui-libre de prcaire devenir vident, lesbras de tes porteurs te guider vers lesairs, te donnant leurs racines, et aprsla rencontre de tant de ces artistes pourlesquels marcher sur un fil tendu estplus naturel que dcouter la partitaque tu leur joues, mais qui finiront parla connatre au creux de leurs entrailleset ne sen priveront plus jamais, aprstout cela... Tes ailes de musicien se se-ront dployes sans mme que tu neten aperoives, ton cur dhomme

    battra de mille nouvelles joies, et tesyeux embrasseront lhorizon de ceuxqui repoussent les limites...

    Armelle Khourdoan,soprano

    Rien nest fig, je veux voirun spectacle diffrent chaque repr-sentation. Ces quelques mots du met-teur en piste ont t la clef de notretravail avec les circassiens. En effet,nous avons cherch renouveler nosides, laisser nos voix, nos instru-ments, nos corps sexprimer en fonc-tion de lvolution naturelle de nossensations, librer la musique de lapartition, bref, vivre un momentunique chaque fois. Cette exprience

    nous a appris que le monde du cirqueet celui de la musique font partie dunmme monde, celui de la scnevivante.

    Cyrille Dubois,tnor

    Cette exprienceavec lestudiants artistes du cirque de Rosnya t vraiment trs enrichissante, tantdun point de vue humain que profes-sionnel. On se rend compte quel pointla conscience du corps dans lexercicedun art prend tout son sens : et celuici est exacerb par lexigence quils ontpour eux-mmes, au-del de ce quenous, musiciens, pouvons apprhen-

    der. Ceci est ml une trsgrande responsabilit les unsenvers les autres car, outre larussite dun numro, cest dela scurit mme de la personnedont il est question. Tout celadans une ambiance de travailbon enfant...Bref, 2 semaines de rencontresmerveilleuses pour permettre

    la construction dun spectacle multiples facettes : tant visuelque musical (nous avons purepousser nos propres limitesdinterprtation de nos instru-

    ments, par exemple en chantantdebout derrire un vlo en marche, ousur tout autre agrs mouvant ou non),avec des moments de folie ou dmo-tion, mais aussi pour acqurir lexp-rience de lcole de la vie dartistecomplet...

    Pantxoa Urtizberea,fltiste

    Cette sessionbien particulirerestera pour moi une exprience inou-bliable. Jai beaucoup aim le fait quela musique soit mise en scne dans une

    histoire avec des circassiens. Nousvoici musiciens sans chaises inutiles,sans pupitres encombrants (enfinpresque) et feuilles volantes (mmoireoblige!!), libre de nos mouvements,dambulant sur toute la scne, nayantplus nos repres habituels. nousdtre acteur autant quinterprte...Bien sr il a fal lu se bouger dur, durde rassembler les troupes le dimanchematin , mais cela en valait le coup.Travailler avec des circassiens, chan-ger nos savoirs, mettre la musique enscne permet de faire dcouvrir duneautre faon la musique dite savante un public jeune, nouveau et ne ve-nant pas dans nos salles de concerttraditionnelles.

    Vincent Tailleur,violoncelliste

    Cette expriencefut pour moidcisive dans la suite de mon par-cours ; tout dabord la rencontre avecun univers jusqualors mconnu pourmoi : le cirque. Ce fut avec merveille-ment que jai dcouvert cette famille,cette troupe qui travaille ensemble, quirigole ensemble, qui vit ensemble.Cette union leur est indispensable :sans une confiance aveugle entre par-tenaires, les acrobates ne pourraientjamais raliser de telles prouesses dansles airs. Cette petite communaut par-tage tout ensemble : chacun a sa sp,

    lun est trapziste, lautre porteur, unautre encore acrobate, et pourtant ilsnarrtent pas de se donner des conseilsles uns les autres. Cette aisance sen-traider, cette absence de compti-tion , cette capacit souvrir les unsvers les autres... inutile de prcisercombien la comparaison avec notremilieu fut douloureuse.Leur travail est un savant mlange

    dimprovisation et de technique pure.Les meilleurs dentre eux tant ca-pables dapporter un style, une atmos-phre, de la posie. Les similitudesavec la musique sont nombreuses.Leur assiduit au travail est exem-plaire, leur nergie dans un premiertemps nous impressionne avant de fi-nir trs vite par nous fatiguer!! la fin de ces deux semaines de viecommune, jai personnellement prisconscience des lacunes de mon travailquotidien, mon rapport la scne achang, mon rapport au stress gale-ment.Imaginez une seconde un porteur quipaniquerait juste avant de lancer sonvoltigeur au-dessus du sol pour excu-ter un triple salto, le tout suspendu par

    les jambes un trapze... inconce-vable. Il ny a pas de recette miracle.Les raisons qui amnent cet artiste ne pas stresser sont nombreuses.De mon point de vue, cest tout simple-ment le rapport son art qui est trssain, le rapport son ami, le rapport son travail, tout dans leur univers estvcu de manire anticiper et vaincreles difficults le plus sereinement pos-sible. Jencourage de tout cur la pro-duction du Conservatoire continuerle partenariat avec cette cole.

    Yusuke Ishii,pianiste

    Ce projetme paraissait commeun dfi presque impossible relever.

    Nous navions que sept jours de prpa-ration. Ces jours allaient passer trsvite et DAMBULATION(s)ft pour moiune exprience hors normes, grcenotamment la rencontre avec cesspcialistes de lacrobatie, artistesspontans et sensibles la musique, etaux propositions de notre metteur enscne toujours trs inspir.

    Victorien Vanoosten,pianiste

    Un spectaclepas comme lesautres, o lon joue du piano la tte enbas, port par deux acrobates en regar-dant tourner un vlo sur la scne.Une exprience qui nous fait vivre lavritable teneur dun spectacle, o lamultiplicit des arts est de rigueur et

    o laspect individuel souvent prsentdans nos institutions est balay entredeux clowns. Car au cirque, il faut pou-voir compter sur chacun, improviser chaque instant et se soutenir les unsles autres tant lexercice est prilleuxet risqu. Mais quel plaisir ! Ces ren-contres clectiques nous enrichissentet nous montrent, sil en tait besoin,que lart na pas de frontires...

    CELA VIENT DE SE JOUER

    DAMBULATION(s)quel cirque !

    Tmoignages de

    Guy Bouteville,adjoint au chef de service de lApprentissage de la scne,

    Anne le Bozec,professeur daccompagnement vocal,

    Armelle Khourdoan, Cyrille Dubois, Pantxoa Urtizberea,Vincent Tailleur, Yusuke Ishii et Victorien Vanoosten,

    tudiants du conservatoire ayant particip au spectacle

    SAVOIR

    ConcoursinternationalLong-Thibaud

    + Le prochain concours de violon se

    droulera du 5 au 15 novembre 2010.+ Les informations sont sur le site

    internet, http://www.concours-long-thibaud.org ainsi que le bulletindinscription tlcharger.

    + Date limite dpt de candidature,15 juin 2010, Rsultats fin juillet.

    +La rencontre entre deux mondes du spectacle vivant

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    #12

    Downtown ManhattanMardi 2 dcembre 2010. Dans le soleilfroid et lumineux de ces matins dhivernew-yorkais, descendus au carrefourde la 14erue et de la 7eavenue, les dan-seurs du Conservatoire se dirigeaientvers Bethune Street, dans limmeublede Wesbeth, au 11eet dernier tage,sous les cieux, dans le studio o MerceCunningham fonda son cole, y fabri-quant inlassablement son uvre, lelong de lHudson River.

    Je refaisais ce chemin avec eux commetant de fois, il y a plus de 20 ans, etcomme combien de danseurs franais(et europens) qui depuis le dbut desannes 70 (au sicle dernier !) laurontfait aussi. Car Merce Cunningham,aprs Martha Graham et George Ba-lanchine, parachevait en ces temps-lla rvolution moderne et postmoderne

    en dsintgrant le centre de la scnequi prvalait jusqualors dans le balletclassique notamment.Il dcouvrait alors un ciel toil indito chaque danseur devient soliste dansun espace tir en tous ses sens, olobjet de la danse est la danse elle-mme, o le mouvement est expres-sif au-del de toute intention .Merce Cunningham vient de mourir, ilvenait davoir 90 ans, sa compagnie (laMCDC) se produit Paris, comme chaque

    anne depuis longtemps, dans le studiode Wesbeth plane lombre du chor-graphe, les danseurs du Conservatoirede Paris, jeunes gens d peine 20 ans,concentrs, habits, vont danser Septet,lun des premiers chefs duvre de MerceCunningham de 1953, comme un signede lternelle enfance de sa danse. Danseavec les esprits.Uptown ManhattanAccueillis par la prestigieuse JuilliardSchool, rnove flambant neuve, dansla 61erue entre Broadway et la 9eave-nue, le long de Central Park, o la cho-rgraphe allemande Pina Bausch fit sesclasses, le jeune Ballet contemporaindu Conservatoire est programm pourune srie de trois reprsentations au

    Jay Theater , au sein du btiment dela Juilliard, voisine du fameux Lincoln

    Center qui abrite respective-ment dans deux de ses ailes leNew York City Ballet et lAme-rican Ballet Theater.La Juilliard School en impose,son architecture, ses locaux, sarputation. Et puis, il faut ledire, ce nest pas tous les joursque lon se produit New York.Alors oui ! il y a peut-tre un

    peu plus de trac que de cou-tume de danser Manhattan,en ce lieu, sur ce grand plateaude 20 mtres douverture, de-vant une la salle de 900 places ?

    Le Conservatoire de Paris na pasmanqu son rendez-vous. Les dan-seurs du Junior Ballet ont tenu leurpromesse et fait montre de tout leurtalent, de leur qualit dinterprtationau service de la prcision impeccablede la danse primitive de ChristineBastin, de lhumanit sensible de Jean-Claude Gallotta et de lnergie de Mou-rad Merzouki. Aprs une premirepartie amricaine innovante, compo-se dintressants travaux qui a sso-

    ciaient tudiants chorgrapheset compositeurs de la Juilliard,techniquement irrprochables,le programme du Conserva-toire, quil ait peut-tre intriguou mme dconcert, a faitlunanimit dun public enthou-siaste par sa qualit et son ori-ginalit. Le Conservatoire, etDaniel Agsilas, son directeur

    de la danse qui le reprsentait,pouvaient avoir juste titre unrel sentiment de fiert.Longtemps, la danse amricainergna en matre sur la dansemoderne et post-moderne.Longtemps les danseurs euro-pens firent le voyage New

    York prendre leur marque auprsdes chorgraphes et coles amricaineset acqurir des techniques nouvelles.Et sans aucun doute cette danse am-ricaine doutre-atlantique, y comprisquand installe en France avec AlwinNikolas la tte du CNDCdAngers, ouavec Carolyn Carlson ou encore Susan

    Buirge, aussi avec les Amricains Paris de la danse moderne jazz, telsJoseph Russillo, Matt Matox, a ense-menc pour beaucoup la danse contem-poraine des annes 80 en France.Mais la danse franaise, en particu-lier, en se rappropriant les prcepteset techniques de la danse moderneamricaine, sen est a ffranchie pourcrer une danse singulire, ancre

    dans limaginaire franais dtachetotalement dun certain formalismeanglo-saxon. Mme si le profession-nalisme, le sens prouv du spectacleet lengagement des artistes amri-cains restent des qualits incontes-tables, la French touch de la dansefranaise a droit de cit, y compris New York, tout autant que la marquede fabrique amricaine.New York et Paris se sont comme rap-proches, la distance estompe.Preuve, sil en est, cette premire ex-prience franco-amricaine entre leConservatoire de Paris et la JuilliardSchool New York.

    Quels momentsde partageavez-vous eus avec les tudiants de laJuilliard School ?Notre emploi du temps sur place taittrs serr, car eux comme nous taient

    mobiliss sur les rptitions du spec-tacle. Si nous navons eu que quelquescours en commun, en revanche nousavons eu loccasion de nous dcouvriren nous observant rciproquement sur

    scne. Trs vite, des liens ami-caux se sont nous entre nous. Vous prsentiez un pro-gramme reprsentatif de la cra-

    tion chorgraphique franaise.Comment a-t-il t peru par lepublic amricain ?Malgr les univers parfois mini-malistes et intimistes du pro-gramme que nous prsentions,le public nous a rserv un ac-cueil enthousiaste, avec unestanding ovation le premiersoir ! La gnrosit du public, demme que lesprit douverture

    des professeurs, des tudiants, et

    mme des quipes techniques et admi-nistratives qui nous ont accueillis surplace, nous ont beaucoup touchs. Denotre ct, nous avons essay dy r-pondre en nous donnant au maximum.

    Quelle impression conservez-voussur les danseurs et professeurs de laJuilliard ?Bien quils aient le mme ge que nous,la maturit que dgagent les tudiantsdanseurs nous a beaucoup impres-sionn. Que ce soit sur scne, en coursou en rptition, les danseurs de la

    Juilliard sont extrmement engagsdans ce quils font, on sent chez euxune soif dapprendre et de russir etune dtermination trs forte. Sansdoute nont-ils pas dautre choix, quandon se reprsente le cot des tudes laJuilliard, qui les contraint sendetterlourdement en faisant un pari sur leur

    avenir de danseur.Les professeurs aussi, Risa Steinberg,en danse moderne, et Alphonse Poulin,en classique, nous ont impressionn

    / suite page suivante...

    TOURNE DU JUNIOR BALLET NEW YORK

    Professionnalismeet plaisir

    Interview de

    Jrmy Dglise et Thalia Ziliotis,tudiants au Junior Ballet contemporain,

    par Stphanie Cabrol-Douat,adjointe du directeur des tudes chorgraphiques

    De retour des tats-Unis, nous mesurons la chance quenous avons de bnficier dun enseignement de haut niveau et quasimentgratuit. La tourne New York a t une exprience inoubliable, qui nousdonne un lan pour la suite.

    LE JUNIOR BALLET NEW YORK

    Jai dans New York,New York City sur Hudson

    Par Christian LAnthon,adjoint au directeur des tudes chorgraphiques pour la production et linternational

    Yves Simon lavait rv, les danseurs du Junior ballet

    contemporain du Conservatoire de Paris, Aurore, Georgia, Thalia, Sacha,Jeremy et les autres... Aussi sans doute. New York, sa dmesure, son nergie !New York raconte, chante, New York danse ! New York mythique, portedun nouveau monde, celui des pionniers, ceux aussi de la danse ouverte avec

    eux sur la modernit.

    CELA VIENT DE SE JOUER

    Tournedu Junior Balletcontemporain New York

    Faisant suite laccueil de la Juilliard Dance enjuin dernier Paris, les tudiants du Junior Ballet contemporain sont partisune semaine travailler avec les tudiants de la Juilliard School, pour troisreprsentations partages les 4 et 5 dcembre derniers au Peter Jay SharpTheater New York. Un programme reprsentatif de la cration chorgra-phique franaise, avec des pices de Jean-Claude Gallotta, Christine Bastin etMourad Merzouki. lagenda galement, une invitation dans les studios dela Compagnie Merce Cunningham.

    +ChristianLAnth

    on

    +ThaliaZiliotisetJrmyDglise

    + Sunset Fratell, de JC Gallotta, interprt par le Junior Ballet contemporain

  • 7/22/2019 Conservatoire Opus81

    13/28

    Rcitals201

    des 2ecycleSuprieur

    et desPrix(DFS)

    supplment du journalduConservatoire

    Directiondorchestre

    Musiqueancienne

    Thtreinstrumental

    Bois,Accordon

    Harpe,Guitare

    Cordes,Percussion

    Cuivres,Chant

    Musiquedechambre

    Improvisationauclavier

    Orgue,Piano,Jazz

    Improvisationgnrative

    Certificatsdedanse

    etdinterprtation

    JOURNAL

    DINFORMATIONS

    DIT

    PARL

    EC

    ONSERVATOIRE

    NATIONAL

    SUPRIEUR

    DEM

    USIQUEE

    TD

    ED

    ANSED

    EP

    ARIS

    PRINTEMPS2

    010

    HTTP://WWW.CNSMDP.FR

    #81DU 17 MAI AU 29 JUIN

  • 7/22/2019 Conservatoire Opus81

    14/28

    Directiondorchestre

    DirectiondorchestreCIT DE LA MUSIQUESALLE DES CONCERTSSamedi 12 juin I20hDimanche 13 juin I16h30rservations partir dumercredi 2 juin I01 40 40 46 [email protected]

    Cordes

    ViolonSALLE DART LYRIQUEMardi 25 mai I10h et 14hMercredi 26 mai I10h et 14hJeudi 27 mai I10h et 14hVendredi 28 mai I9h30 et 14hSamedi 29 mai I9h30

    AltoSALLE DART LYRIQUEMardi 1erjuin I10h et 14hMercredi 2 juin I10h et 14hJeudi 3 juin I9h30

    VioloncelleSALLE DORGUELundi 28 juin I10h et 14hMardi 29 juin I10h et 14hMercredi 30 juin I9h30 et 14h

    ContrebasseESPACE MAURICE FLEURETVendredi 28 mai I13h et 18h15

    Musique

    ancienne Bassecontinue{clavecin}ESPACE MAURICE FLEURETLundi 17 mai I10h30 et 14h30

    ClavecinSALLE DART LYRIQUEVendredi 18 juin I10h et 14h30

    Violon et

    violoncellebaroqueSALLE DART LYRIQUELundi 21 juin I10h et 14h30Mardi 22 juin I10h et 14h30

    FltetraversirebaroquePianoforteSALLE DART LYRIQUEJeudi 24 juin I13h30

    Thtreinstrumental

    ThtreinstrumentalSALLE DORGUESamedi 19 juin I18h

    Bois

    FlteSALLE DORGUELundi 21 juin I14hMardi 22 juin I9h30 et 14h

    HautboisESPACE MAURICE FLEURETSamedi 29 mai I9h30

    ClarinetteSALLE DART LYRIQUEJeudi 3 juin I14hVendredi 4 juin I9h30 et 13h

    Basson

    fagottESPACE MAURICE FLEURETJeudi 27 mai I9h30 et 14hVendredi 28 mai I9h30

    ClarinettebasseESPACE MAURICE FLEURETJeudi 1erjuillet I15h

    SaxophoneESPACE MAURICE FLEURETLundi 14 juin I9h et 15h

    Mardi 15 juin I9h

    AccordonHarpeGuitare

    AccordonSALLE DORGUEJeudi 24 juin I14h

    HarpeESPACE MAURICE FLEURETMercredi 2 juin I10h et 14h

    GuitareESPACE MAURICE FLEURETMardi 1erjuin I10h et 14h30

    Percussion

    PercussionESPACE MAURICE FLEURETMardi 29 juin I14h

    Cuivres TromboneESPACE MAURICE FLEURETMardi 25 mai I9h30

    TrompetteSALLE DORGUEVendredi 11 juin I9h30 et 14hSamedi 12 juin I9h30 et 14h

    Trombonebasse

    ESPACE MAURICE FLEURETMercredi 16 juin I14h

    SaxhorneuphoniumSALLE DORGUEVendredi 28 mai I11h

    TubaSALLE DORGUEVendredi 28 mai I14h

    CorSALLE DORGUEVendredi 18 juin I9h30

    Musiquedechambre

    Musiquede chambreetQuatuor

    cordesESPACE MAURICE FLEURETDu lundi 21 au vendredi 25 juin

    Rcitals

    201

    des

    2ec

    ycle

    Suprieur

    etdesPrix

    (DFS)

  • 7/22/2019 Conservatoire Opus81

    15/28

    Improvisationauclavier

    Accompagnementdunfilm muetCINMA LE BALZACMercredi 9 juin I14h 11h

    PianoSALLE DORGUEMercredi 9 juin I14h

    OrgueNOTRE-DAME DE PARISMercredi 9 juin I20h

    OrguePiano

    OrgueSALLE DORGUE(MASTER 1 I 2EPARTIE)

    Mercredi 16 juin I14hNotre-Dame de Paris I20h (Master 2)

    PianoESPACE MAURICE FLEURET

    (MASTER 1)Lundi 10 mai I14hMardi 11 mai I10h et 14h30Mercredi 12 mai I11h et 14h30

    SALLE DART LYRIQUE(MASTER 2)

    Lundi 14 juin, 10h et 14h30Mardi 15 juin I10h et 14h30Mercredi 16 juin I10h

    AccompagnementaupianoSALLE DORGUEMercredi 2 juin I14hJeudi 3 juin I10h

    Jazz

    JazzESPACE MAURICE FLEURETMardi 8 juin I10h et 14hMercredi 9 juin I10h et 14hJeudi 10 juin I10h et 14h

    Improvisationgnrative

    ImprovisationgnrativeESPACE MAURICE FLEURETVendredi 18 juin I10h et 14h

    Chant ChantSALLE DART LYRIQUEMercredi 9 juin I13hJeudi 10 juin I13hvendredi 11 juin I13h

    AccompagnementvocalESPACE MAURICE FLEURETJeudi 3 juin I17h (rcital)Vendredi 4 juin I 10h (preuves techniques)

    I 14h30 (rcital)

    Directionde chantSALLE RAVEL

    Mercredi 23 juin I13h30

    CertificatdedanseSALLE DART LYRIQUE

    Danse contemporaineVendredi 2 juillet I14h

    Danse classiqueSamedi 3 juillet I14h

    Le certificat de danse est lun des cinq certi-ficats ncessaires lobtention du DiplmeNational Suprieur professionnel de danseurinterprte. preuve publique devant jury,le certificat de danse se passe la fin de la4eanne dtudes sur un cursus de cinq ans.Les tudiants dmontrent leurs qualitstechniques en prsentant individuellementune variation impose, une variation durpertoire et une composition personnelle.

    + Rservations partir du jeudi 24 juin,[email protected] cnsmdp.fr

    Certificatdinterprtation{Junior Ballet}SALLE DART LYRIQUE

    Danse classiqueMercredi 19 mai I19h

    Danse contemporaineMardi 18 mai I19hLe certificat dinterprtation est le derniercertificat ncessaire lobtention du DiplmeNational Suprieur professionnel de danseurinterprte. preuve publique devant un juryde professionnels et de directeurs de compa-gnies, le certificat dinterprtation se droule la fin de la dernire anne du cursus et repr-sente laboutissement de la formation de dan -seur interprte. Les tudiants dmontrent toutesleurs qualits dartistes interprtes au traversde duos ou trios et dune pice densemble.

    + Entre libre dans la limite des places disponibles+ Rservations partir du mercredi 30 avril

    [email protected] ou 01 4