Consommation de l’Espace Dans Le Cadre Du Développement Urbain Cas de (Chelghoum Laid)

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Consommation de l’Espace Dans Le Cadre Du Développement Urbain Cas de (Chelghoum Laid)

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIREMINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR

    ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE MENTOURI CONSTANTINEFACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE , DE GEOGRAPHIE

    ET DE LAMENAGEMENT DU TERRITOIREDEPARTEMENT DARCHITECTURE ET DURBANISME

    N dordre Srie

    THESEPOUR LOBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTER

    OPTION : URBANISMEPrsente par BOUDRAA AMMAR

    THEME

    Sous la direction du Dr. Tayeb SAHNOUNE (Prof.)Dpartement dArchitecture & dUrbanisme

    JURY DEXAMENPrsidente : Dr. ROUAG DJAMILA (M.C.) UMC

    Rapporteur : Dr. TAYEB SAHNOUNE (Prof.) UMC Examinateur : Dr. RIBOUH BACHIR (M.C.) UMC Examinateur : Dr. MAKHLOUF MOKHTAR (M.C.) UMC

    CONSOMMATION DE LESPACE DANS LE CADREDU DEVELOPPEMENT URBAIN :CAS DE (CHELGHOUM LAID)

    Septembre : 2007

  • IDDD EEE DDD III CCC AAA CCC EEE SSS...A la mmoire de mon pre et de ma mre

    Je ddie ce travail mes fils Abdel Karim et Walid, et ma femme,Toute ma familles, ma belle famille et mes amis.

    Mr: BOUDRAA AMMAR2007

  • II

    RREEMMEERRCCIIEEMMEENNTTSS..J'exprime toute ma gratitude aux membres du jury d'avoir bien voulu accepter

    de juger ce travail.Cette tude a t entame sous la direction de Monsieur SAHNOUNE TAYEB

    Professeur au dpartement d'architecture de l'universit de Constantine. Je tiens alui exprim toute ma gratitude pour m'avoir initie la recherche et pour m'avoir bienoriente tout le long de ce travail.

    Je tiens a remercie particulirement Docteur AHMED KEBBAB pour son aideet tous mes collgues.

    Je tiens exprimer mes remerciements les plus profonds ma femme et monfils Walid, pour l'aide prcieuse qu'il m'ont apport et pour le soutien indfectible qu'ilm'ont prodigu.

    Mes vifs remerciements la direction du dpartement d'architecture etd'urbanisme de Constantine, pour ses encouragements et le soutien moral etmatriel.

    Je tiens galement remercier tous ceux qui ont apport leur aide de loin oude prs pour l'achvement de ce travail :

    - Monsieur Bellala Said (Universit de Setif)- Monsieur Athmani fouad (pour son soutien moral)- Monsieur Laref Tahar (Universit de Constantine)

    .

  • III

    SOMMAIREDdicace...............................................IRemerciements..........................................IISommaire............................................. IIITables des Illustrations ....................................V

    INTRODUCTION

    1- INTRODUCTION GENERALE..............................12- PROBLEMATIQUE......................................23- METHODOLOGIE.......................................5

    Chapitre I : Concepts et Dfinitions

    I-1 : Sur la consommation de lespace urbain...................6I-2 : Sur le dveloppement de lespace urbain..................14I-3 : Densit et consommation despace urbain.................20I-4 : Facteurs ayant influenc le dveloppement

    Urbain Algrie......................................26

    Chapitre II : La priode coloniale

    II-1 : Historique........................................40II-2 : Gense de lespace urbain Chteaudun.................46II-3 : Deuxime phase de dveloppement.....................52II-4 : Les quipements...................................56II-5 : Les affaires indignes...............................62II-6 : La consommation despace selon dveloppement...........69

  • IV

    Chapitre III : La priode post-indpendance

    III-1 : La priode de flottaison (1962-1974)....................76III-2 : Le dveloppement planifi...........................81III-3 : Evolution dmographique............................86 III-4 : Dveloppement urbain de 2e priode...................91III-5 : La Z.H.U.N et les lotissements........................96III-6 : La Zone Industrielle et les investissements..............102

    CONCLUSION GENERALE

    SYNTHESE..............................................110CONCLUSION...........................................114BIBLIOGRAPHIE..........................................116RESUME...............................................118RESUME EN ARABE......................................119Abstract................................................120

  • VTABLES DES ILLUSTRATIONS.1- LISTE DES PHOTOS.

    photo.01 Ville amricaine et ville algrienne. page 7photo.02 Sidi Amar, une ville satellite de Annaba. page 12photo.03 Lhistorique Dar el-Hakem 1871. page 40photo.04 Les docks silos. page 49photo.05 Grande parcelle de 2.000 m2 au centre-ville page 52photo.06 Cit Zighoud Youcef 1955. page 54photo.07 Cit militaire 1959 page 64photo.08 Cit El Bordj (Ex Prison) page 65photo.09 Cit Zighoud Youcef : les changements auj. page 66photo.10 lotissement 1_ 13 Pour EMBELLISSEMENT RN 05 page 100photo.11 CIT ouvriere des castors ( tat modifie ) page 100

    2- LISTE DES CARTES.Carte 01 Chelghoum. Situation en Algrie. page 42

    Carte 02 Le canton de Chteaudun. page 46

    Carte 03 Chteaudun dans une vaste zone agricole. page 61

    Carte 04 La Dara de Chelghoum dans la wilaya de Mila. page 76

    3- LISTE DES FIGURES.Fig.01 Plan dun grand ensemble de 1.258log. Page 24

    Fig.02 Plan dun grand ensemble de 2.145logts. Page 24

    Fig.03 Plan dun programme pavillonnaire de141 logements. Page 25

    Fig.04 Logique dimplantation du relais de MrSeigle, dpart de la colonisation. page 41

  • VI

    4- LISTE DES PLANS.Plan 01 Les tapes dvolution de la ville deChelghoum Lad. page 39

    Plan 02 Chteaudun en 1918. page 45

    Plan 03 Les quipements Chteaudun. Plan de 1952. page 53Plan 04 Dtail quipements Chteaudun vers 1959. page 56Plan 05 Localisation des cits populaires. Plan 1959. page 68

    Plan 06 Plan du futur village de Chteaudun-du-Rhumel.1872 page 69Plan 07 Plan dextension de Chteaudun en 1918. page 70Plan 08 Chteaudun en 1924. page 71

    Plan 09 Etapes des volutions de 1872 1930. page 72

    Plan 10 Chteaudun en 1948. page 72Plan 11 Les cits de recasement Chteaudun en 1955. page 73Plan 12 Etat de la ville de Chteaudun en 1959. page 75Plan 13 Plan de la Cit Abane Ramdane. page 77Plan 14 La Cit Didouche Mourad. page 78Plan 15 Le lotissement Ouskourt. Entre 1962-74 page 79Plan 16 Parcellaire de la Cit Borni (lotissement). page 82Plan 17 Dcoupage zonal de la ville de ChelghoumP.D.A.U. page 85Plan 18 Le lotissement Houari Boumediene page 93Plan 19 Le lotissement Benboulad. page 94Plan 20 Le lotissement Mohamed Boudiaf. page 95Plan 21 La ZHUN et ses catgories dquipements. page 96Plan 22 Le lotissement Maghlaoui. page 98Plan 23 La ZHUN et La Zone Industrielle page 103Plan 24 La Zone Industrielle. page 105

  • VII

    5- LISTE DES TABLEAUX.Tableau 01 Comparaison entre anciens et nouveauxinstruments dtude. page 34

    Tableau 02 Ecoles et collges vers 1955 Chteaudun. page 58

    Tableau 03 Caractristiques des cits construites enpriode coloniale. Page 67

    Tableau 04 Evolution de la population de Chelghoumentre 1954 et 1997. Page 86Tableau 05 Donnes dmographiques de la commune deChelghoum recensement de 1977 et 1987. page 88Tableau 06 Donnes dmographiques de la commune deChelghoum de1987 1994. page 88Tableau 07 Indice de concentration urbaine. Chelghoum1977-1987-1995 page 89Tableau 08 Chelghoum. Les taux daccroissement de lapopulation et projections 2004. page 89Tableau 09 Les coopratives page 99Tableau 10 Les lotissements page 101Tableau 11 Les ralisations de VRD dans la ZoneIndustrielle. page 102Tableau 12 Etat des units implantes dans la Zone. page 107Tableau 13 Les investissements Chelghoum Lad. page 108

  • INTRODUCTION GENERALEPROBLEMATIQUEMETHODOLOGIE

  • 1L'extension spatiale est sans doute la manifestation la plus spectaculaire de lacroissance urbaine contemporaine.

    Pendant des sicles la plupart des villes se sont agrandies modrment, alorsqu'aujourd'hui (et depuis la seconde moiti du XXe sicle) nous assistonsimpuissants une vritable explosion spatiale. La tendance au gigantisme sedveloppe; la prolifration sans cesse croissante des constructions sur les terrespriurbaines est sans commune mesure. Les terres agricoles se contractent de plusen plus. Les dommages causs sont normes. Le systme urbain est fragilis,vulnrable et mal intgr. On relve une absence totale de cohrence au niveau del'amnagement, des distorsions spatiales apparaissent un peu partout avec commeconsquences une sgrgation spatiale et une spcialisation fonctionnelle del'espace. Le phnomne est encore plus important dans les petites villes o la notionmme de territoire urbain devient difficile dfinir.

    On comprend alors la gravit du problme. Il le devient encore plus lorsqueles tensions se manifestent conjointement sur un mme espace avec l'origine desacteurs sociaux et politiques mus par des intrts divergents, pour ne pas direcontradictoires.

    En Algrie (la consommation ou) la fabrication de l'espace urbain semble nonseulement lie a la croissance urbaine mais aussi a un aspect technique quis'identifie la politique urbaine adopte en matire de dveloppement et ce dspremires annes de l'indpendance nationale.

    Le phnomne est il li a la logique qui a prside aux choix en matire denormes, de densits, de terrains disponibles, de procds juridiques?

    Ne trouve-t-il pas sa source dans les enjeux exacerbs des gestionnaireslocaux, des populations, de l'Etat lui-mme?

    Les mcanismes de dcisions, les formes d'intervention, les modesd'organisation, d'amnagement et de savoir faire ne sont-ils pas questionner etsans doute a remettre en cause?

    1- INTRODUCTION GENERALE.

  • 21- CONSTAT.Les besoins d'espace, chaque jour plus consquents, font absorber la ville

    de trs importantes superficies de terrains. Chaque opration dirige par des acteurssociaux particuliers entrane l'occupation d'espaces de plus en plus vastes. Commentds lors contrler cette frnsie spatiale qui par del l'espace physique, bouleversel'espace domestique, conomique et social ?

    Quels sont les mcanismes de ces extensions incontrles? Quels en sont lescauses et les risques potentiels? Ne risque-t-on pas de condamner dfinitivement undveloppement durable de la ville? Le problme pos est suffisamment srieux poursusciter une inquitude fonde.

    Comment comprendre la consommation d'un espace urbain travers le tempset sous l'action de certaines stratgies locales (le wali, le prsident de l'APC et lacommission charge du choix de terrain) Le tissu ne se dveloppe pas d'unemanire gratuite. La consommation de l'espace parat avoir des soubassements.Quand on fait des observations bien prcises on s'aperoit chaque priode donnede la croissance de la ville, il y a des stratgies politiques .conomiques et autres quiorientent le dveloppement de la ville dans tel ou tel sens. Comment trouver alorstous les disfonctionnements qui paraissent illogiques en matire de consommationd'espace de manire a en dcouvrir certains mcanismes et en prvenir pour l'avenirla mise en place d'une institution adquate pouvant viter que de telles pratiques nese renouvellent et carter alors tout dpassement, ou la promulgation de nouveauxtextes.

    Chelghoum Lad avec son centre-ville trs ar, ses larges routes aux grandsaccotements (prsence d'une ou de deux bandes d'arbres), ses grandes parcelles etson trac rgulier (en damier) cache un grave problme de dysfonctionnement dontle premier signe est la raret des terrains pour la construction. Une inflation fonciredigne de grande ville, une tension permanente responsables-oprateurs privs, unesaturation apparente pour une ville moyenne posent la problmatique type du modede consommation et de dveloppement dune ville.

    2- PROBLEMATIQUE.

  • 32- HYPOTHESES.A priori, nous avons mis quelques hypothses que nous essayerons

    daffirmer ou dinfirmer :- l'horizontalit (semi- collectif, logements sociaux- ducatif alors que le terrain

    est rsistant) ceci constituera une premire hypothse qui repose sur le fait que laconsommation irrflchie de l'espace est due des pratiques irrgulires oprespar les diles de la ville des desseins politiques.

    - la cit de recasement (Didouche Mourad), la cit ouvrire, la cit militaireet la cit Abbane Ramdane, sans oublier les cimetires, occupent indignement, uneplace stratgique dans le tissu urbain (consommation positive et logiquecertainement une certaine poque coloniale) ; dautant plus que, de par leurrgularisation (actes de proprit tablis rcemment), ils posent un srieux problmeau dveloppement de la ville.

    - Le non achvement de la ZHUN (d au dcoupage administrative de 1984faisant passer Chelghoum Lad de la wilaya de Constantine la wilaya de Mila),

    - Lotissement et lotissement volutif en zone inondable.- Localisation du premier lotissement communal proximit de la cit de

    recasement Didouche Mourad motiv tout simplement par la prsence descollecteurs dgouts et de la canalisation d'eau potable.

    - La sur-densification du grand lotissement communal avec la prsence d'uneimpasse mme au sein de celui-ci.

    - Toutes les grandes poches urbaines, l'origine proprits des colonsfranais , se sont vue accapares par des propritaires fonciers algriens ds 1962,ce qui fait que les pouvoirs publics ont t indirectement dpossds de la possibilitd'amnager leur compte des zones importantes.

    - les besoins d'espace initialement prvus pour des quipements utilitaires ontt affectes des pseudo- projets d'investissements, d'o un besoin toujours enattente pour localiser ces mmes quipements.

    - La consommation exagre et irrflchie de l'espace urbain est due despratiques irrationnelles ou illogiques opres par les pouvoirs locaux pour faire facecertainement a des pressions ou autre.

    Ce sont les quelques hypothses qui nous aiguill travers notre recherche.

  • 43- OBJECTIFS.II s'agira ci travers le cas de Chelghoum Laid de:- mieux cerner le phnomne de fabrication du territoire urbain dans ses

    dimensions historiques, sociales et physiques- tablir un diagnostic qui est un pralable fondamental a la recherche d'une

    issue a ce phnomne qui dplace chaque instant ses propres limites.- d'engager une rflexion sur le dveloppement spatial de la ville:- comment concilier besoins et croissance?- ce dveloppement peut-il se maintenir ?- dans ce conflit latent entran par les diffrents enjeux sociaux, quel est le

    poids rel de la dcision des amnageurs et celle des dcideurs politiques? - deproposer des mesures d'ordre pour imposer la vision scientifique urbanistique deschoses.

  • 5Nous avons essay de procder mthodiquement llaboration dun constatassez mergeant des diffrents problmes que connat toute ville en volution. Celuiqui nous a sembl global est la consommation de lespace urbain (carfondamentalement tout tablissement humain est - et a - une forme deconsommation despace. A lvidence, lchelle dune ville cette consommationprend des proportions plus ou moins inattendues).

    Une premire prise de contact avec les responsables locaux nous fit dcouvrirque derrire chaque mtre carr conquis, cd ou arrach, il y a eu une lutte plus oumoins ouverte, plus ou moins sournoise, plus ou moins gagne. Dcouvrir lesmcanismes de dveloppement, dvolution (dinvolution mme parfois) nous asembl passionnant.

    En qute de la connaissance des phnomnes urbains lis la problmatiquede la consommation de lespace urbain nous avons dgag une mthodologie quersument ces trois approches :

    Approche historique- documentation (monographies, guides, rapports administratifs, etc.),

    enqutes de terrain.Approche analytique- Etude comparative, analyse des cartes (diffrentes tapes dvolutions),

    tableaux de statistiques, de donnes, etc.). Contacts avec les responsables locaux,acteurs administratifs et techniques)

    Approche synthtiqueCibler lessentiel de linformation, relier les vnements aux contextes

    historiques (colonisation, socialisme daprs-guerre dindpendance, relanceconomique, dcoupage administratifs, etc.). Gnraliser les ides par dduction,etc.

    3- METHODOLOGIE.

  • CONCEPTSET DEFINITONS

  • Chapitre I :(Concepts et Dfinition)

    I- 1 : La consommation de lespace urbain. I- 2 : Le dveloppement de lespace urbain. I- 3: Densit et consommation despace. I- 4: Facteurs ayant influenc le dveloppement Urbain en Algrie.

  • 6Tout le monde a une image de la ville, parce qu'on y vit soi-mme ou parce qu'onen parle souvent, mais qu'est-ce qu'une ville exactement ?1

    Beaucoup de gens croient qu'il s'agit d'un phnomne moderne, rcent, alors qu'ilremonte des milliers d'annes, que ses racines plongent dans les grandes civilisationsdes valles de la Msopotamie, de l'Egypte, de l'Inde et de la Chine. On les appelait alorscits, du latin civitas qui dsigne un groupe hautement organis, comme les cits-Etats de la Grce antique.

    Nous percevons bien ce qu'est une ville, mais ses limites sont imprcises, on nesait pas trop o elle commence et o elle finit. Autrefois, les fortifications dlimitaientclairement la cit. Comment dfinir une ville aujourd'hui ? Faut-il inclure les quartierspriphriques et les banlieues (on parle alors d' agglomration urbaine ) ou se limiterau centre ? Cette imprcision peut provoquer des malentendus. Ainsi, selon les limitesque l'on tablit, la population de Tokyo, au Japan, oscille entre 8 et 40 millions depersonnes.

    Quelle que soit la dfinition que l'on donne ce terme, la ville joue et jouera l'avenir un grand rle dans notre vie quotidienne. Les centres urbains ont grossirapidement aprs la rvolution industrielle. Ils ont littralement explos dans lescinquante dernires annes, tant en nombre qu'en taille. C'est ce que l'on appelle l'urbanisation , phnomne particulirement rapide actuellement en Asie, en Amriquelatine et en Afrique.

    1 Villes dAujourdhui. Villes de demain. Source ?

    1- QUEST-CE QUUNE VILLE ?

    I-1Sur la consommation de lespace urbain.

  • 7De tout temps, les villes ont favoris l'essor conomique, les progrs techniques etla cration culturelle. Mais leur croissance prsente aussi des inconvnients : violence etpauvret, insuffisance de logements, surpopulation, problmes de sant, pollution etproduction massive de dchets.

    Les villes ont modifi nos vies et, plus fondamentalement, la structure mme denos socits. Elles sont chaque jour plus importantes, du fait de leur taille et de leurnombre. On estime qu'au XXIe sicle, la moiti de la population du globe vivra en milieuurbain

    Exode, au sens strict, signifie un dpart en masse, par rfrence l'exode desHbreux hors d'Egypte. Sous cette appellation dramatique, au XIX e sicle, on dsigne leplus souvent la migration massive des ruraux vers les villes.

    A- LE CAS DES PAYS INDUSTRIALISES.L'exode rural ainsi entendu est essentiellement un phnomne du pass dans les

    pays dvelopps. La migration des campagnes vers les centres urbains a commenc prendre un caractre assez massif en Angleterre au dbut du XIXe sicle, au moment de

    2- LEXODE RURAL.

    Photo 1 . Entre la ville amricaine aux dimensions gigantesques et la ville aux proportionsraisonnables, la notion de ville sgare. Quen est-il alors de comparer un grand ensemble inculte (diciou dailleurs) un bourg de lEurope profonde ?

  • 8l'industrialisation; l'effectif de la population urbaine y a dpass celui de la populationrurale ds le milieu du XIXe sicle. Avec un certain retard, le reste de l'Europe de l'Ouestet l'Amrique du Nord ont connu la mme volution.

    Partout, dans ces pays dvelopps, la migration vers les villes a t une facette dela rvolution industrielle. En modifiant le systme productif, celle-ci a provoqu uneintense redistribution de la population au dtriment des campagnes et au profit descentres urbains. Aprs la Seconde Guerre mondiale, le phnomne a connu unralentissement progressif.

    Aujourd'hui, en France comme dans l'ensemble des pays dvelopps, lesmigrations rurales vers les villes sont faibles. Elles se poursuivent, mais elles sontcompenses par des mouvements en sens inverse du fait de l'talement des zonespriurbaines. Dans la plupart des pays, il y a quasi-quilibre entre ces mouvements.

    B- LE CAS DES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT.De nos jours, les migrations massives de ruraux vers les villes concernent avant

    tout les pays en voie de dveloppement. Le phnomne prsente une indniableanalogie, dans ses causes et ses consquences, avec celui qui s'est produit en Europeoccidentale au sicle dernier mais, en raison de la force de la croissance dmographique,il a beaucoup plus d'ampleur. Il n'est pas rare, en effet, qu'il y ait 20 ou 30 dparts pour 1000 h. chaque anne, voire plus.

    Pour l'ensemble des pays en voie de dveloppement, on peut estimer que le fluxnet en direction des villes est de 18 20 millions de personnes chaque anne. En Inde,c'est le cas pour prs de 3 millions de personnes. Tous ces ruraux viennent grossir lapopulation des villes. L'exode rural reprsente souvent la moiti de la croissance urbainetotale. Dans de nombreux pays, les centres urbains augmentent au rythme de 4,5 6%par an; dans certains cas exceptionnels c'est mme 8 10%.

    Comme dans l'Europe du sicle dernier, l'ampleur du phnomne varie beaucoupd'un pays l'autre, selon la vitesse de la croissance dmographique et de la croissanceconomique. L'exode rural a t trs fort en Amrique latine ds l'entre-deux-guerres; cefut le cas en Asie orientale, en Asie du Sud et dans le monde arabe dans les annes1960 et 1970; c'est aujourd'hui le cas pour l'Afrique noire.

  • 9C- LES CAUSES DE L'EXODE RURALQu'il s'agisse du sicle dernier ou du prsent, les analogies sont grandes en ce qui

    concerne les causes du phnomne.Elles sont fondamentalement conomiques. C'est moins la misre des ruraux qui

    est l'origine des mouvements que la diffrence des niveaux de vie entre la campagne etla ville. Lors du processus de dveloppement, les activits secondaires et tertiaires desvilles ont des besoins accrus de main-d'uvre, alors que les activits rurales ont unemain-d'uvre en surnombre compte tenu de l'volution des techniques agricoles. Mmesi le niveau de vie est faible, les perspectives d'emploi sont meilleures en ville.

    Les structures agraires jouent parfois un certain rle dans la mesure o ellespeuvent inciter les ruraux partir, notamment quand il y a une forte proportion depaysans sans terre.

    Des lments psychologiques interviennent aussi. La comparaison entrecampagnes et villes ne se fait pas seulement en termes de niveau de vie, mais aussi demodes de vie et de services offerts. ce point de vue, il est indniable que l'avantage estpartout en faveur des villes2.

    Mais, mmes en l'absence de croissance dmographique, il y aurait extensionurbaine : laugmentation des revenus entrane la cration de nouveaux besoins et lapropension consommer plus d "espace, soit directement- maisons individuelles,logements plus vastes grandes cours.....- soit indirectement -dveloppement desquipements et surtout des loisirs de plein air, gros consommateur d'espace urbain.

    Ainsi croissance dmographique et augmentation des revenus conjuguent leureffet pour acclrer la croissance urbaine. Au taux de 1.5 d'augmentation dmographiquepar an (rythme de la plupart des villes franaises) et de 3.5 pour les revenus, c'est en 15ans peine que la superficie des villes doublera.

    C'est situer l'importance et l'urgence du problme.

    2 Site : YAHOO ! Encyclopdie- l'exode rural.Htm

  • 10

    Pour changer la vie, il faut d'abord changer l'espace 3.

    A- LE LONG DEVELOPPEMENT.Avec leurs usines, leurs embouteillages et leurs rutilants immeubles, les villes sont

    souvent perues comme une cration de la vie moderne. Pourtant, leur origine remonte des milliers d'annes et leur trs long dveloppement s'est fait en trois phases au moins.

    La premire phase dbute il y a 5 ou 6 milles ans, par les premierstablissements humains qui donneront naissance aux civilisations tablies dans lesgrandes valles de la Msopotamie (l'Iraq d'aujourd'hui), de l'Egypte, de l'Inde et de laChine. Au dpart, ces tablissements dpendaient beaucoup de l'agriculture et del'levage. Mais la concentration de la population et la multiplication des voies decommunication ont attir les marchands, les artisans et les commerants. On a aussi crdes institutions administratives. La distinction entre ville et pays , entre urbain et rural commenait. Le mme schma sera suivi par les civilisations apparues plustard, en Grce, en Iran, Rome et au Grt du Zimbabwe.

    La deuxime phase de l'histoire des villes arrive beaucoup plus tard, lors de larvolution industrielle en Europe, peu prs au milieu du XVIIIe sicle. Les usinesavaient besoin de beaucoup de main-d'oeuvre et les activits commerciales craient denouvelles possibilits d'emploi dans les villes. A la recherche d'un travail et d'une viemoins dure, les gens quittaient les campagnes un rythme sans prcdent.

    La troisime phase dbute aprs la Deuxime Guerre mondiale. C'est depuis1950 qu'est survenue l'expansion la plus forte et la plus rapide des villes dans le monde.Les changes conomiques se multiplient, ils deviennent internationaux, et lesagglomrations grossissent trs vite. Ce phnomne est particulirement fort en Asie, enAmrique latine et en Afrique, mme si quelques villes amricaines, comme Phoenix ouLos Angeles, progressent au mme rythme. L'organisation de la vie urbaine

    3 LEFEBRE Henri. Source ?

    3- BREF HISTORIQUE DE LEXPANSION URBAINE.

  • 11

    L'image des villes n'est pas toujours positive, avec leurs rues bondes et leurrythme trpidant. Elles sont confrontes de graves problmes, mais elles sont aussi deslieux trs performants qui procurent des services des milliers, parfois des millions, degens. Quel que soit l'endroit o vous habitez, vous avez absolument besoin d'un toit, denourriture et d'eau pour survivre. Il faut beaucoup plus que cela dans une ville. Il faut del'lectricit pour clairer les immeubles et les rues, un bon systme de collecte desordures et des moyens de transport pour les dplacements. Les citadins ont aussi besoind'coles pour l'ducation de leurs enfants, de lieux de loisirs (muses, gymnases, sallesde spectacle ou parcs) et de magasins pour acheter des vtements et de la nourriture. Cesont tous des services offerts par la ville.

    L'avantage de la ville est de prsenter une densit de population leve parrapport la campagne. Cela signifie que beaucoup de personnes sont concentres dansun espace restreint au lieu d'tre disperses sur un vaste territoire. Il est ainsi possible deprocurer plus de services plus de monde. Une seule ligne lectrique apporte l'lectricit des centaines ou des milliers de gens dans un quartier. Cela ncessite bien sr uneexcellente planification et de l'argent, que l'on peroit par les taxes et les impts. Maistous les citadins ne bnficient pas des mmes services. Dans toutes les villes, il y a deshabitants qui n'ont pas de maison, pas d'lectricit, pas d'eau.

    B- LES CAUSES DE LA CROISSANCE URBAINE.Il y a deux cents ans (vers 1800), Londres tait la seule ville de la plante avoir

    plus d'un million d'habitants. Au dbut de ce sicle, on en comptait trois.Aujourd'hui, il y en a 281. Pourquoi les villes grossissent-elles si vite ?On a vu que les villes existent depuis des milliers d'annes mais que leur

    croissance s'est acclre aprs la rvolution industrielle. Depuis 1950, l'urbanisation estun phnomne mondial. Comme les villes sont parpilles un peu partout la surface duglobe, avec chacune sa gographie et son histoire propres, il est difficile d'expliquer leurcroissance par des facteurs qui seraient valables pour toutes.

  • 12

    On peutcependant faire quelquesobservations gnrales.Trois facteurs expliquenten gnral l'expansiondes villes : l' essorconomique , l'accroissement naturel et l' exode rural .

    Mais il y a desexceptions. Certainesvilles sont cres parle gouvernement afin desoulager lesmgalopoles. On en faitparfois des capitales nationales. Brasilia, au Brsil, est une autre capitale cre detoutes pices.

    La population augmente quand le taux d'accroissement naturel est positif. C'est leprincipal facteur de l'expansion urbaine dans les pays en dveloppement.

    Les flux migratoires expliquent aussi la croissance des villes. Cela a t laprincipale cause de la croissance urbaine, de la rvolution industrielle jusqu'aux annessoixante-dix. Aujourd'hui, la migration internationale, c'est--dire le dplacement des gensd'un pays l'autre, amne beaucoup de gens dans les grandes villes du monde.

    Mais d'autres facteurs poussent aussi les gens partir : l'extrme pauvretrurale, qu'elle soit due la scheresse ou l'exploitation des fermiers, dpeuple lescampagnes.

    Les promesses d'une nouvelle vie ne se ralisent pas toujours. Les gens quiviennent d'arriver ou qui sont ns en ville ne bnficient pas tous des mmes avantages.L'afflux de population n'est pas facile grer; la pauvret urbaine et la crise du logementsont des problmes mondiaux. Il faut trouver les moyens de transformer cesinconvnients en avantages. Les consquences de l'urbanisation Les villes attirent les

    Photo 2. : Une ville ne du nant : Sidi Amar une ville satellite delagglomration annabie. Un grand ensemble (une ZHUN) aux portes des usinessidrurgiques dEl-Hadjar. Source Tahar LAREF, Op. cit.

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    gens qui dsirent amliorer leurs conditions d'existence. Les citadins ont plus facilementaccs aux soins mdicaux, aux emplois et aux carrires, aux vnements culturels etsociaux.

    En dpit de tous les avantages que peut prsenter la vie en milieu urbain, laprogression de la pauvret obscurcit l'avenir. Un grand nombre de citadins risquent de seretrouver dans la rue, de tomber malades ou d'tre victimes de violence.. La criminalit etla violence sont d'autres problmes spcifiquement urbains due l'on retrouve dans toutesles parties du monde.

  • 14

    Le march foncier constitue certainement une contrainte majeure pour ledveloppement urbain. Il n'explique pas tout cependant. C'est la raison pour laquelle ilsemble ncessaire de dgager d'abord les causes de la croissance spatiale des villes,puis les facteurs qui influent sur les formes qu'elle prend. Car ce sont ces facteurs qu'onretrouvera tout naturellement dans les modles d'urbanisation, qui visent prcisment expliquer, retracer, puis prvoir le dveloppement spatial des villes.

    A- LES FACTEURS DU DEVELOPPEMENT URBAIN.La croissance des villes est lie des facteurs conomiques. Aussi convient-il

    d'examiner d'abord les causes de cette croissance elle mme avant de rechercher lesformes qu'elle prend et les facteurs 4 qui influent sur cette forme.

    Mais il existe dautres facteurs, non prvus, dont l'urbanisation spontane qui,mme si elle conduit un dsordre apparent, n'obit pas moins certaines lois. Ces lois,les planificateurs ont intrt les connatre car, vouloir les transgresser au nom dulouable objectif de dominer l'espace ils risquent de voir leurs projets chouer : il est plusefficace de canaliser les tendances l'appui des objectifs poursuivis que de les heurterde front.

    4 (1) voir en particulier PRED (Allan R.).- Th spatial dynamics ofU.S. urban-industrial growth, 1800-1914.interprtative an theorical essay s, Cambridge (Mass.), M.LT. Press, 1966, 225p

    I-2Sur le dveloppement de lespace urbain.

    1- LES MECANISMES DU DEVELOPPEMENT URBAIN.

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    B- LES CAUSES DE LA CROISSANCE URBAINE.La cause fondamentale est videmment dans l'extension des activits de la ville(1)

    qui entrane la cration de nouvelles usines, de nouveaux bureaux, donc l'apparitiond'emplois supplmentaires qui ncessitent logements, commerces, quipements. Mais detoute faon, moins de dclin brutal d'une gnration de villes, toute ville, mme enstagnation conomique, est appele s'tendre. A cela plusieurs raisons. D'une part, laplupart des villes voient leur population augmenter. Certes, des circonstancesexceptionnelles peuvent entraner une stagnation- Vienne aprs le partage de l'Autriche-Hongrie - Bruay- en- Artois et les difficults des mines du Nord de la France- voire unergression. Mais ces cas exceptionnels mis part, la croissance dmographique rsultedu jeu de deux facteurs :

    - Le mouvement naturel de la population de la ville : variable selon les pays, ilatteint couramment 0.5 1 par an dans les pays dvelopps, parfois plus dans les paysou la natalit est encore trs leve et la mortalit dj considrablement rduite (Ex :Mexico, Sao.Paulo ,etc.)

    C- LES FORMES DE LA CROISSANCE URBAINE.Dans l'espace cette croissance prend des formes trs variables selon les poques,

    les traditions nationales et les politiques officielles.Longtemps, la croissance urbaine s'est effectue de proche en proche, par

    agglutination, selon le schma des villes mdivales. Le dveloppement de transportsferroviaires surtout, entran une croissance en doigts de gants autour de ces axes,quand la pression n'tait pas telle qu'on construisait mme l'cart des axes de desserte(croissance en tache d'huile).

    En fait, il convient de distinguer les formes spontanes de croissance urbaine desformes planifies. Les premires rsulteront de la loi de l'offre et de la demande qui guidel'action des promoteurs. Parfois, on assistera une demande surtout oriente vers desmaisons individuelles qui, consommant plus d'espace, seront souvent implantes l'cartdes axes de transport-Ce fut la politique des lotissements pavillonnaires et l'entre-deux-guerres. L'automobile, en permettant l'accs un espace largement ouvert, permet de

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    construire loin des axes de transport et favorise donc ce mode de dveloppement. Al'extrme, non seulement des logements, mais les commerces, les services auxparticuliers et les quipements, vont sinstaller la priphrie, engendrant une croissancenon structure que les amricains appellent le sprawl urbain5).

    Ailleurs, la volont de ne pas trop s'loigner du centre des quipements, des axesdesservis, conduira au contraire privilgier l'habitat collectif. Si la pression des besoinsen logements ncessite une construction de masse, on verra apparatre de grandsensembles collectifs, plus ou moins attrayants. Les grands ensembles de logements, plusdenses, occupent peu de place. C'est le schma qui prdomine en France, dans les paysd'Europe du Sud, d'Europe de l'Est et en URSS et sous une forme souvent plus agrable,en Sude.

    Devant les inconvnients de ces deux formes majeures de croissance urbaine, lespouvoirs publics sont intervenus, dans de nombreux pays, pour imposer des formesplanifies de dveloppements, voire les raliser eux-mmes, par l'intermdiaired'organismes spcialiss (ZAC, ZHUN,etc.).

    La situation anglaise ou franaise ou le secteur public et secteur priv cohabitentest chose frquente. Les ralisations planifies du secteur public peuvent prendre laforme de vritables villes nouvelles qui chercheront viter les cueils de l'urbanisationspontane en crant, cot des logements, des possibilits d'emplois aussi divers quepossible (usines, bureaux, commerces...), des quipements (centre commercial,administration, loisirs, coles et hpitaux...)6.

    5 to sprauwl : ramper6 Pierre Merlin.- Les villes nouvelles, Paris, P.U.F.,1969 (2e d.1972, 380p.).

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    La croissance urbaine est un phnomne original de lexpansion urbaine.A- CONSEQUENCES.Ltalement urbain se traduit galement par des situations socio-conomiques peu

    supportables pour certaines catgories de population : sgrgations spatiales, logementssans valeurs, friches urbaines, violence, cot de transport.

    Dores et dj, lchange dexprience entre villes et le renforcement des capacitslocales se dessinent comme des actions fortes promouvoir, autour de quelquesobjectifs communs pour passer de la situation actuelle vers une autre plus durable. Danscette perspective, quatre axes de travail apparaissent comme prioritaires :

    1- Sur le plan politique, une meilleure articulation des chelles de dcision et unemeilleure adquation des actions de lEtat, des collectivits locales et des diffrentspartenaires de la socit civile (entreprises, associations, secteur informel) visant rduire le dcalage entre le dispositif normatif et sa mise en uvre et mieux combinerles diffrentes possibilits de financement.

    2- Sur le plan fonctionnel : lalliance des questions durbanisme, de transport, delogement afin damliorer la qualit de vie dans les villes.

    3- Sur le plan social : limportance de loffre foncire pouvant permettre doffrir desconditions environnementales comme alternative l(habitat spontan et de diversifierloffre en matire dhabitat en centre ville.

    4- Sur le plan technologique : la ncessit dadapter les technologies urbaine auxconditions socio-conomiques. Lenjeu est de promouvoir des villes plus solidaires etplus cohrentes.

    La cartographie de lvolution de loccupation du sol permet de comprendre lepass pour essayer de mieux anticiper lavenir.

    2- SUR LA CROISSANCE URBAINE.

  • 18

    B- DES SOLUTIONS POUR L'AVENIR DES VILLES.

    On parle beaucoup des problmes des villes dans les journaux, la tlvision,entre amis... On parle beaucoup moins de la sant des villes.

    Pourtant, l'urbanisation est peut-tre la solution de l'avenir, le seul moyen de grerconvenablement la forte augmentation de la population. Les villes ne sont pas mauvaisesen soi. Le problme vient de ce que les autorits, les urbanistes et la socit dans sonensemble n'ont pas russi suivre le rythme de la demande et rduire les pressionsexerces par le nombre croissant de personnes qui font appel aux services et l'infrastructure des milieux urbains.

    Notre plante et nos villes ont les moyens de subvenir aux besoins des citadins.Mais il faut pour cela une grande dtermination et une rpartition plus quitable desrichesses. On devrait se demander ce qu'est une ville prospre. Dans son programmeVilles-sant, l'Organisation mondiale de la sant (OMS) a formul un ensemble decritres. Une ville-sant doit, entre autres :

    avoir un environnement propre et sr. satisfaire les besoins fondamentaux de tous ses habitants. faire participer la collectivit l'administration locale assurer un accs facile aux services de sant Pour sa part, le Programme des

    Nations Unies pour le dveloppement (PNUD) a tabli les priorits suivantes dans lecadre de sa stratgie urbaine :

    multiplier le nombre de logements destins aux pauvres procurer les services de base, tels l'ducation, les soins de sant primaires,

    leau courante et l'hygine publique. faciliter l'accs des femmes aux services de base et gouvernementaux amliorer la consommation dnergie, favoriser de nouveaux modes de transport rduire la pollution de l'air.

  • 19

    C- LES GISEMENTS FONCIERS.Pour lamnageur, lespace naturel est la matire premire du processus de

    production. Cest donc juste titre quon le qualifie de gisement foncier les espacesnaturels vous tre urbaniss. Ce gisement doit tre normalement contrl quant saconsommation pour que lextension des surfaces urbanises ne se fait pas descadences qui excdent celles de la progression dmographique. Les rserves de pochesurbaines est chose connue des amnageurs.

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    II est de pratique courante, en planification urbaine, de mesurer l'occupation del'espace, par les activits humaines, d'un territoire donn par les densits ; l'habitat estl'activit la plus frquemment mesure1.

    Une densit d'habitat, ou densit rsidentielle, est un rapport entre une quantitd'habitat et la surface sur laquelle elle est implante. Cette surface est gnralementexprime en hectares, quelquefois en kilomtres carrs lorsque le territoire tudi estd'importance rgionale ou nationale.

    La quantit d'habitat est exprime soit par un nombre d'habitants, soit par unnombre de logements, quelquefois par un nombre de pices.

    Mais ces densits refltent des ralits trs diffrentes suivant l'tendue duterritoire et l'importance de la population auxquelles elles s'appliquent.

    En effet, il est rare qu'une agglomration soit uniquement constitue par desemprises d'habitat, l'exclusion de toute emprise ncessaire aux activits d'change,de production, de transformation, de transport ou de loisirs, et le plus souvent on nepourra isoler l'habitat que sur un fragment de l'agglomration.

    1 Source : MINISTERE DE LEQUIPEMENT. Direction de lAmnagement Foncier et de lUrbanisme. Consommation despace par lhabitat et les quipements . Etude ralise par lIAURP- Editions des Cahiers delInstitut dAmnagement et dUrbanisme de la Rgion Parisienne. PARIS. Mai 1974.

    I-3LA DENSITE ET LA CONSOMMATION

    DESPACE.

    1- LA NOTION DE DENSITE ET SON IMPRECISION.

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    Si l'on considre, par exemple, une ville de 100.000 habitants dont la densitglobale s'tablit 100 habitants l'hectare, sur un territoire de 1 000 hectares : ceterritoire englobe des emprises trs diverses, des ensembles d'habitats de naturediffrente, de l'individuel l'habitat collectif agglomr, des emprises d'quipements(coles primaires, lyces, sports, parcs publics), des emprises d'activits et d'entrepts,de la voirie, de grandes emprises publiques (gare de triage, forts ou casernes,cimetires), des terrains non btis, voire mme des terrains usage agricole inclus dansl'agglomration. Le chiffre de 100 habitants l'hectare est alors une moyenne quimesure l'occupation de l'espace dans la ville considre comme un ensemble d'activitshumaines dont l'habitat proprement dit n'est que l'un des constituants. Si l'on considre,au contraire, la priphrie de cette ville, un petit ensemble d'habitat bien dlimit ethomogne, ne comprenant que des logements et leurs annexes l'exclusion de toutquipement ou activit, dont la densit soit galement de 100 habitants l'hectare, cechiffre, tout en traduisant une densit gale celle de l'exemple prcdent, correspond une occupation de l'espace trs diffrente et ne lui est en rien comparable.

    Il apparat donc ncessaire, pour viter toute confusion dans l'utilisationd'une densit urbaine, d'habitat par exemple, de prciser le champ territorialauquel elle s'applique, ainsi que la nature de l'occupation de l'espace considr,par un ou plusieurs activits humaines.

    II est gnralement convenu d'appeler DENSIT NETTE D'HABITAT ouDENSIT RSIDENTIELLE NETTE, une densit qui s'applique un territoire affectuniquement lhabitat et ses annexes, l'exclusion de tout quipement et activit. Cettedensit variera donc seulement avec les caractristiques de l'habitat.

    On appelle, d'autre part, DENSIT BRUTE D'HABITAT ou DENSITRSIDENTIELLE BRUTE, les densits qui s'appliquent un territoire affect l'habitatet aux quipements qui lui correspondent. Cela ncessite que soit prcis dans chaquecas l'importance de la population, non seulement proportionnellement, mais encore par

    2- LES DENSITES RESIDENTIELLES NETTES ET BRUTES.

  • 22

    paliers successifs. Pour une densit rsidentielle nette constante, les densits brutes quilui correspondent vont donc dcrotre mesure qu'elles s'appliqueront des ensemblesde population plus importants.

    Il faut remarquer que les densits brutes ainsi dfinies risquent de prsenter uncaractre relativement partiel par rapport la ralit urbaine, puisqu'elles ne rendentpas compte de plusieurs de ces composants consommateurs d'espace tels qu'activitsindustrielles, entrepts, bureaux, etc.

    Ces densits brutes s'appliquent sans difficult aux crations urbaines, projetesou ralises, de ces dernires dcennies, grands ensembles ou villes nouvelles, qui ontt conues suivant des principes de zonage qui sparent strictement les espacesaffects l'habitat et ses quipements et ceux qui sont affects l'industrie, auxentrepts ou d'autres activits.

    Par contre, elles s'appliqueraient plus difficilement des agglomrationsexistantes dans lesquelles les diffrentes activits sont troitement imbriques ou descrations urbaines dans lesquelles on voudrait reconstituer cette imbrication dans debonnes conditions fonctionnelles.

    D'une manire gnrale, on peut conclure que les densits rsidentielles netteset brutes sont utiles et significatives lorsqu'elles sont appliques des parties limites(lot, unit de voisinage, quartiers) et monofonctionnelles trs forte dominanted'habitat d'une agglomration urbaine.

    Par contre, pour caractriser l'ensemble de l'occupation de l'espace d'uneagglomration urbaine importante par ses diffrentes fonctions, il faudrait utiliser unsystme d'indicateurs plus complets.

    Les documents d'urbanisme et les densits rsidentielles II faut rappeler que lestrois types de documents d'urbanisme dtermins par la loi d'orientation foncire et lesseuls ayant valeur lgale:

    - les P.D.A.U. : Schmas Directeurs d'Amnagement et d'Urbanisme ;- les P.O.S. : Plan dOccupation du Sol.

  • 23

    Par espaces publics on entend non seulement les espaces plants ou espaces verts v (forts, bois, parcs, jardins, mails, etc.), mais toute surface susceptibled'accueillir divers quipements sportifs (stades, gymnases, tennis, plaines de jeux,patinoires, etc.), de dtente (parcs d'attractions), ou culturels (salles d'exposition,maison de la culture, etc.).

    En matire de consommation de sol, il nexiste pas proprement parler denormes mais des indications concernant la surface par habitant, et une rpartitionhirarchise des espaces publics. On peut rsumer ces indications comme suit :

    - Espaces publics, 25 m2 par habitant (89 m2 par logement)- Espaces publics urbains, 13 m2 par habitant (47 m2 par logement)- Espaces publics suburbains, 12 m2 par habitant (42 m2 par logement)

    Les espaces publics urbains se dcomposent en :- Jardin de voisinage : 4 m2 par habitant Seuil d'implantation : 1 000

    logements (14 m2 par logement).- Parc de quartier : 4 m2 par habitant - Seuil d'implantation : 4 000 logements (14

    m2 par logement) .- Parc central : 5 m2 par habitant - Seuil d'implantation : 1 500 logements (19 m2

    par logement).

    3- NOTIONS DESPACE PUBLIC.

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    Voici quelques exemples pratiques doccupation de sol par des ensemblesdhabitat.

    1- Cas dun ensemble de 1.258logements sur un terrain demprisersidentielle de 9.68 ha.

    2- Cas dun ensemble de 2.145logement sur un terrain de 12.9 ha

    COS 1.26Densit rsidentielle 130 log./haNbre moy. de niveaux 6.6Surf. planchers 19%Surf. voierie 13 %Surf. stationnement 19%Surf. terrain libre 49%.

    COS 1.6Densit rsidentielle 165 log./haNbre moy. de niveaux 6.9

    Surf. planchers 23 %Surf. voierie 0 %

    Surf. stationnement 25 %Surf. terrain libre 52 %.

    4- EXEMPLES PRATIQUES DOCCUPATION DE SOL.

    Fig. 1

    Fig. 2

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    3- Programme dun habitat pavillonnaire de 141 logements sur une assiette de4.65 ha

    Nous remarquons que selon le mode de construction le rendement lhectare vadu simple au dcuple.

    Pour le cas 3 (habitat de type individuel) cest un exemple de trs mauvaisrendement lhectare (ici 30 logements). Encore quici, il ne sagit pas du typepavillonnaire dissoci avec jardin et cour (lotissement) o le rendement peut chuterjusqu 20 logts/ha. En effet un COS de 0.2 ou 0.3 indique une faible densit ou un styleurbanistique particulier (cits-jardins britanniques, banlieues amricaines).

    Les cas 1 et 2 sont reprsentatifs des grands ensembles (telles les ZHUN). Asurfaces de terrain semblables et au mme nombre dtages, le rendement lhectareest directement li la valeur du COS.

    Tout ceci nest quindicatif : tout dpend de la taille des logements, de la dclivitdu terrain, du souci du vis--vis, etc.

    Notons que dans les trois cas les proportions des terrains rests libres sontproches de 50%.

    COS 0.28Densit rsidentielle 30 log./ha

    Nbre moy. deniveaux 1

    Surf. planchers 22 %Surf. voierie 10 %

    Surf. stationnement 11 %Surf. terrain libre 57 %.

    Fig. 3

  • 26

    La consommation de lespace (mode, rythme, ampleur) et le dveloppementurbain (qualit, opportunit, gestion) sont tributaires de nombreux facteurs dont :

    -1- Consommation,-2- Facteurs orientant le dveloppement urbain,-3- Les instruments durbanisme,-4- Les actions des lus,-5- La dmographie,-6- Le contexte gophysique.

    De la priode coloniale (1830-1962) , nous distinguons trois grandes priodes :

    I-4Sur les facteurs ayant influenc ledveloppement urbain en Algrie.

    PREAMBULE.

    1- LES POLITIQUES URBAINES COLONIALES.

  • 27

    A- PERIODE (1830 - 1844).(Date de la sortie de la premire ordonnance appuyant l'appropriation des terres

    au profit des colons), o les interventions avaient surtout un caractre spoliateur :transformations et amnagements des mosques en casernes et hpitaux ou infirmeriesmilitaires ; cela dpendait de la surface de ces constructions.

    B- PERIODE (1844 A 1954).On assiste des oprations qui prennent de plus en plus de grandes dimensions,

    notamment sur le plan spatial. Sur le plan urbanistique les oprations menes cettepoque taient limites des travaux d'embellissement, d'adaptation et d'extension desvilles arabes pour rpondre aux besoins des europens. La population Algrienne taitexclue et par consquent on est loin d'une organisation globale de l'espace c'est dired'une politique urbaine d'amnagement. Ce n'tait que des interventions ponctuellesdans lesquelles le pouvoir public n'a jou presque aucun rle. Cette politique au couppar coup va avoir des consquences graves puisque des les annes 1930 on assiste une dgradation des conditions d'habitations des populations Algriennes. Lessolutions qui ont t donne au problme de logement, dans le cadre de la Politique deRelogement des Indignes, ne sont que des oprations isoles qui ne s'inscrivent dansaucune politique urbaine d'amnagement, et par consquent leur effet est restsuperficiel et limit. -

    C- PERIODE (1954 - 1962). (Priode de la guerre) L'acclration de l'exode rural sous l'effet de la guerre a

    mis les villes Algriennes dans une situation difficile. Le dsquilibre ancien entre lesvilles et les campagnes cre suite aux destructions des conomies rurales va cre endbut des annes 1950 au sein mme des villes un dsquilibre nouveau que nouspouvons qualifier de Crise Urbaine . Quelles ont t les ractions de l'Administrationfranaise face cette crise ? Les premires tentations d'amnagement concernaientl'habitat Informel. Elles se sont traduites par la ralisations de centres de regroupementet cits de recasement.

  • 28

    Les cits construites rpondaient plus aux proccupations des militaires et del'administration savoir l'intgration, l'encadrement et le contrle des populations desquartiers informels qu'aux besoins rels de ces populations, notamment l'amliorationdes conditions de vie de celles-ci .La recherche de la rentabilit a pouss lespromoteurs rduire les surfaces habitables et le niveau de confort des logements. Enplus, les logements raliss ne sont pas adapts la situation socio-conomique deshabitants ; ils n'ont fait l'objet d'aucune tude pralable en ce sens. Le transfert partielde la lgislation urbaine franaise partir de 1955 en introduisant le permis deconstruire puis la procdure Z.U.P, les logements verticaux et certains quipementsdans le but de matriser et d'orienter la croissance urbaine n'ont pas apport lesrsultats escompts. Les raisons c'est que le transfert des procdures n'tait pas suivipar le transfert des moyens (surtout financiers) ncessaires leurs applications2. On aobtenu finalement des logements conomiquement et socialement inadapts.

    LE PLAN DE CONSTANTINE (1958-1963).Pour la premire fois ce plan va aborder les problmes d'amnagement, tout en

    dfinissant une politique gnrale d'action urbaine et d'amnagement du territoire. Ceplan prvu pour cinq ans bnfici de moyens trs importants. Il visait ledveloppement de l'Algrie et surtout sa partie orientale (la rgion de Constantine)reste jusque la sous-dveloppe et dfavorise par rapport aux autres rgions. Dans lecadre de ce plan, des programmes importants de logements ont tre prvus ainsi que lacration de milliers d'emplois. Des prrogatives en matire d'urbanisme l'chellenationale ont t accordes.

    Vers 1960, c'est l'largissement presque total de la lgislation urbains franaise l'Algrie. Et pour la premire fois des tudes ont t engages, notamment pourl'laboration en 1959-1960 du P.U.D (Plan d'urbanisme directeur).

    2 (1).A.HAFIANE, Dynamique urbaine et planification ; l'habitat illgal dans l'volution deConstantine thse de doctorat de 3 cycle en urbanisme. Universit de Grenoble II, Octobre 1983, p.65

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    LE PLAN D'URBANISME DIRECTEUR P.U.D.Ce plan a t labor en 1959-1960 par J. Calzat au moment ou le transfert de la

    lgislation franaise en Algrie fut presque total. Il voulait rorganiser l'espace urbain etlgitimer les actions visant la matrise et le contrle du systme urbain. Ce P.U.Ds'appuie sur deux points essentiels :

    1) la correction des formes d'urbanisation en place.2) L'orientation de l'urbanisation future.

    A - LES INSTRUMENTS DURBANISME.

    Avant d'aborder les instruments d'urbanisme, nous devons en premier lieu traiterde la question du foncier car elle est au cur de la question urbaine et de l'urbanisme.Sans disponibilit foncire cots raisonnables, sans possibilit de choix on ne peutpratiquer de l'urbanisme de manire efficace. Loi dorientation foncire : La lgislationsur les rserves foncires a t dicte en 1974 (ordonnance 74 / 26 du 20 / 02 /1974)portant constitution des rserves foncires au profit des communes. Cette lgislationconstituait un vritable monopole des terrains prives. Le primtre d'urbanisation estdlimit par le plan d'urbanisme directeur prvu par le code communal ou dfaut parun primtre d'urbanisation provisoire. Pour les terrains appartenant aux particuliers, ilssont destins d'abord satisfaire les besoins familiaux de leurs propritaires en matirede construction (dcret 76 / 28 du 07/02/1976 dfinissants le calcul des besoinsfamiliaux). Les terrains devant tre intgrs dans les rserves foncires communalessont acquis titre onreux sur la base d'une valuation domaniale (dcret 76 / 29).L'ordonnance 74/26 a t abroge par la loi 90/25 portant orientation foncire. Cette loiprvoit un certain nombre de dispositifs quant la consistance des terres urbanises et

    2- LES POLITIQUES URBAINES POST-COLONIALES.

  • 30

    urbanisables (art .3). Les dispositions relatives aux sols urbaniss et urbanisables sontcontenues dans le chapitre 2 (art.66).

    Toute utilisation o transformation des sols (priv o public) doit dsormais treen conformit avec l'usage assign par les instruments d'amnagement et d'urbanisme.Le monopole des APC des transactions sur les terrains btir n'existe plus. Notons quepour les besoins d'intrt gnral et d'utilit publique et nonobstant le recours ventuel la procdure d'expropriation (loi 90/11), il est institu un droit de premption au profit del'Etat et des collectivits locales.

    B- RAPPEL HISTORIQUE : Dans les premires annes qui ont suivi l'indpendance, certains instruments

    manant de la lgislation franaise ont t abandonns (ZAC), d'autres ont continu existe pendant une longue priode (PUD) : plan d'urbanisme directeur et PUP :primtres urbanisables provisoire), d'autres ont continu existe de faon transitoire (ZI : zone d'activit). La premire circulaire sur les PUD a t dicte en 1974 (PU2/74Du 16/10/1974). Le PUD tait approuv par une confrence inter-service et couvre leterritoire d'une ou plusieurs communes. Ces instruments (PUD) qui devaientrglementer l'ensemble du territoire communal ont partir des annes 80 t rduits auchef-lieu de la commune. Le primtre d'urbanisation est dlimit par le pland'urbanisme directeur (PUD) ou dfaut par un primtre d'urbanisation provisoire(PUP cres pour permettre la constitution des resserves foncires en attendantl'laboration de PUD). Les zones d'activits (ZI) ont t cres en 1965, la CADATbnficiait d'un prt de la banque pour l'achat de terrains, faisait l'tude d'amnagementviabilisait les terrains et les vendaient au prix cotant.

    Le dernier instrument cre en 1975 : les ZHUN (Zones d'Habitat UrbainNouvelles). Ces oprations taient prises en charge par la wilaya. Depuis la fin desannes 80 aucune ZHUN n'a t cre. Au total 256 ZHUN inities sur 180 villes. Lesnouveaux instruments d'amnagements et d'urbanisme sont cres par la loi relative l'amnagement et l'urbanisme (loi cadre 90/72). Ces instruments sont complts par desdcrets pour le contrle (a priori et a posteriori) du respect de ces instruments par lesconstructeurs, lotisseurs et dmolisseurs. Le contrle est rgi par le dcret 91/176 et se

  • 31

    fait a priori par le certificat d'urbanisme, le permis de lotir, le certificat de morcellement etle permis de construire et posteriori par le certificat de conformit et le permis dedmolir. En l'absence des instruments d'amnagement et d'urbanisme, la constructionest gre par les rgles gnrales d'amnagement d'urbanisme et de construction(dcret 91/175).

    C- LES NOUVEAUX ENJEUX, LE NOUVEAU CONTEXTE.Dj depuis 1986/88, un changement dans la politique de l'Etat a commenc

    voir le jour, et des reformes dans une optique ultra librale se sont acclres. Lesinstruments d'urbanisme se situent dans un contexte de dmocratie, avec le fait que lesressources provenant des hydrocarbures ne peuvent plus prendre en charge tous lesproblmes de la socit. Les lus ainsi que les administrations locales doivent mobiliserles ressources ncessaires au dveloppement local. Les nouvelles reforment en Algrievont avoir un impact sur le rle des collectivits locales en particuliers et des acteurs dela ville d'une manires gnrale : une prise de conscience s'impose. Malgr le PDAU etle POS pour diffrentes communes se concluent par les mme types de rglement, lesobjectifs ainsi que le priorits de ces mmes communes sont diffrents. En ce quiconcerne l'urbanisme de nouveaux textes ont t dits et la lgislation sur les rservesfoncires a t abroge. La consistance des terres urbanises et urbanisables estdfinie par les instruments d'amnagement et d'urbanisme. De nouveaux acteurs ontdonc surgi : promoteurs immobiliers, agences foncires, associations d'usagers,investisseurs etc. Ces nouveaux acteurs doivent pouvoir jouer librement dans un espaceclairement rglement. Les instruments d'urbanisme doivent donc tre une rfrencecommune aux gouvernements et gouverne, transparente et accessible tous lescitoyens. De ce fait la concertation serait au cur de l'laboration de ces instruments.Elle permettra l'articulation des actions des diffrents acteurs (lus, administration,promoteurs immobilires. C'est ainsi que les villes risquent d'entrer en cooccurrenceentre elles pour la mobilisation de leurs ressources, ce qui leur permettra d'attirer lespromoteurs et investisseurs crateurs d'emplois. Le rle des diffrents acteurs danscette nouvelle rgle du jeu peut tre rsum comme suit : LAPC : acteur principal, fixela politique urbaine et foncire locale, classifie les problmes par ordres de priorit,

  • 32

    effectue les choix, cre les conditions pouvant attirer les promoteurs. L'administration :veille au respect des rglements et au bon droulement des procdures.

    Les services chargs de la gestion urbaine et des rseaux : veillent ce que lesralisations des ouvrages soient possibles financirement et techniquement. Lespropritaires foncires : cherchent tirer le maximum de profit de leurs terrains enobtenant plus de droit construire et un bon niveau d'quipement sans participer auxfrais. Les promoteurs immobiliers : cherchent maximiser leur bnfice par l'acquisitionde terrains faible cot. Les investisseurs : cherchent des terrains faible cot et debonnes conditions de fonctionnement des services. Les citoyens de la ville ; cherchentdu travail, un logement accessible, un choix d'quipement et un cadre de vie agrable.

    D- LES NOUVEAUX INSTRUMENTS PDAU ET POS :

    1- PRESENTATIONL'expression de la nouvelle politique en manirs d'orientation foncire

    (libralisation du march foncire) s'est conclue par la loi 90/29 relative l'amnagement et l'urbanisme. Cette loi a cre de nouveaux instruments d'urbanisme(PDAU et POS dcret 91/177, 178) et a prvu en mme temps une srie de procdures(dcret 91/176 permettant le contrle de la conformit des actions avec les instrumentsd'urbanisme. Le PDAU et le POS sont des instruments pour la pratique de l'urbanismeet de la construction. Le droit construire est attach la proprit (loi 90/25 art.50)mais il est cre par les instruments d'urbanisme (loi 90/29 art.2). Le PDAU et le POSsont des instruments intgrs dans un systme hirarchis d'instrumentsd'amnagement et d'urbanisme (SNAT, SRAT, PAW) dont la mise en place acommenc par la loi 87/03 relative l'amnagement du territoire. Chaque commune doittre couverte par un PDAU et un o des POS (loi 90/29 art.24 et 34). Ils sont tablis surl'initiative du et sous la responsabilit du prsident de L'APC. Le PDAU doit respecter lapolitique nationale de l'amnagement du territoire (loi 90/29 art. 1). Le POS ne peut tretabli en absence de PDAU ou PUD rglementairement approuvs (loi 90/29 art.31). Laparticipation des diffrent acteurs ( y compris les associations d'usagers) est garantie

  • 33

    par la loi ( loi 90/29 art28.50 et 70 ). Le PDAU et le POS sont des rglements dontl'oprationnalit vient par leur opposabilit aux tiers. Aucun usage des sols ne peut sefaire en contradiction avec les instruments d'urbanisme sous peine de sanctionsprvues par la loi (loi 90/29 art. 14). Le rglement du PDAU et du POS vise passivementla ralisation d'un projet urbain. Il rglemente, cre des droits construire, mais'organise par la construction : il n'oblige pas construire, mais oblige ceux qui veulentconstruire le faire conformment au rglement. C'est un type de rglement et non untype tude. Le PDAU et le POS sont une rfrence aux gouvernants et gouvernes pourincite a la mobilisation des ressources de la commune. Le PDAU couvre le territoired'une o plusieurs communes, le PDAU couvre une partie du territoire d'une commune.

    2- CONTRAINTES DELABORATION DES PDAU ET POS :

    Au niveau de l'initiation de la procdure d'laboration et la prparation de ladcision : malgr les efforts de sensibilisation et d'assistance entreprise avec les partiesconcernes et qui consiste en particulier de s'assurer entre autre de la conformit de laprocdure rglementaire d'initiation des projets afin d'viter tout risque ultrieurd'invalidation judiciaire, et ensuite de chercher un minimum de consensus sur lesprincipales orientation mener dans le cadre du projet, il demeure toutefois que : - Laplupart des projets ne reoivent pas les effets escompts et passent le pus souventinaperue du fat de la faible reprsentativit des parties concernes directement ouindirectement par le projet, notamment certains svices dont la prsence est obligatoireou les associations d'usagers, y compris les propritaires foncires dont la prsencesouhaitable. - L'absence de choix clairs qu'ans la politique urbaine et foncire que doitmener 1 ou les communes en vue de l'acquisition des terrains pouvant servir d'assiettesaux projets d'utilit publique ou d'intrt gnral. - Les propositions en manired'quipements ou de logements sont souvent inadquats avec les moyens descommunes et de leurs capacits de ralisation et ne rentrent dans aucune vision. 2/ auniveau des dlais des tudes : Les dlais des tudes des projets fixs par les bureauxd'tudes sont gnralement inadquats avec la dure relle de ces projets quelle quesoit leur complexit ou leur importance. Un PDAU ou un POS peuvent durer plus d'une

  • 34

    anne dans les meilleures conditions d'laboration. De ce fait les dlais jusqu'iciproposs ne dpassent gure 8 mois. Il est gnralement vite dpass par les bureauxqui les ont fixs. 3/ financement des tudes : l'laboration des tudes est soumise auxrgles de la concurrence. Le mois offrant par rapport aux autres peut sans contraintesmajeures obtenir l'tude du projet. Les enveloppes financires pralablement arrtespar les services comptents se font gnralement sans tenir compte de l'importance duprojet et des contraintes des sites.

    3- L'INFORMATION CARTOGRAPHIQUE :

    En ce qui concerne les PDAU, les cartes disponibles l'chelle de la communesont le 1/50.000 et partiellement le 1/2.500. AU niveau des agglomrations, il existe unecouverture en ortho-photo-plan au niveau de l'institut national de cartographie. Cettecouverture date depuis 1988, et compte tenu du rythme d'urbanisation acclre depuis

    TABLEAU 1. Comparaison entre anciens et nouveaux instruments dude.

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    cette date, cette couverture ncessite obligatoirement des complment et actualisationssur terrains.

    4- MISE EN UVRE DES PDAU ET POS :si la mise en uvre des PDAU et POS suppose des moyens pour concrtiser les

    choix concerts, retenus dans leur laboration, il demeure que les PDAU et POS vonttre confronts une srie de contraintes dont Les principales sont d'ordre foncier etjuridique. Sur le plan foncier les textes rgissant le transfert des terrains agricoles potentialits leves ou bonnes en terrains urbanisables ne sont pas encore apparus.En l'absence du cadastre gnral, les terrains inclus dans les divers secteursd'urbanisation ne disposent pas de titres de proprit Ou d'actes authentiques ce quirend dlicat les procdures juridiques classiques. 6 / Respects des orientations desplans et schmas d'amnagement (PAW, SRAT, SNAT). D'une manire gnrale, lesorientations des en manire d'amnagement du territoire sont rarement voques et lestudes ne sont pas disponibles lorsqu'elles existent. Ce qui ne peut garantir le respectde la politique nationale de l'amnagement du territoire.

    E- LA COMPLEXITE DU FONCIER EN ALGERIE 3

    La complexit de la situation foncire dans notre pays est lie l'histoire durgime foncier travers les sicles (particulirement aux rformes institues pendant lacolonisation). Il y a eu galement diverses mesures de restructuration et rformesfoncires, introduites aprs l'indpendance, marques par l'absence d'une politiquefoncire cohrente.

    La confusion ne aprs l'abrogation des textes rgissant l'ordonnance n71-73du 8 novembre 1971 portant rvolution agraire et l'ordonnance n74-26 du 20 fvrier1974 portant constitution des rserves foncires au profit des communes ont rendudifficile toute politique foncire aux yeux des diffrents gouvernements, qui se sontsuccds depuis l'Indpendance.

    3 Par Ahcne OUARGHI. Gomtre Expert foncier. Revue ? Date ?

  • 36

    La situation foncire reste caractrise, dans de nombreux cas, par unedtermination des droits de proprit, une pratique gnrale de l'indivision, une naturejuridique mal dfinie pour de nombreuses terres, notamment dans les rgions du Sud etles terres de statuts arch et sebegas, l'existence de transactions occultes, un cadastrepeu dvelopp et des rgles de publicit foncire mconnues.

    D'ailleurs, les problmes rencontrs aujourd'hui sur le terrain par les oprateursconomiques sont la production d'un acte de proprit, surtout dans les communes ole cadastre n'a pas t encore tabli, pour la ralisation de leurs projetsd'investissement. Les squelles de la politique foncire s'accentuent quotidiennementsur le dveloppement conomique national.

    Toutes les rformes lgislatives et immobilires instaures jusqu' ce journ'avaient pas rsolu les problmes du rgime foncier depuis l'Indpendance encomparaison avec le rythme du dveloppement socio-conomique du pays

    Depuis l'instauration de l'ordonnance n74-75 du 12 novembre 1975 portanttablissement du cadastre, le dcret n76-62 du 25 mars 1976 relatif l'tablissementdu cadastre gnral et le dcret n76-63 du 25 mars 1976 relatif l'institution du livrefoncier, il y a eu des tentatives de dveloppement en matire d'amnagement foncier,d'orientation agricole d'urbanisme d'quipement et d'industrie, pour la mise en placed'un systme foncier moderne,

    La ncessite est, aujourd'hui, plus ressentie que jamais surtout au moment onotre pays est pass l'conomie de march et sollicite un investissement national ettranger en en facilitant toutes les procdures administrative.

    F- LE ROLE DES ELUS.

    LES MAIRES ET LAMENAGEMENT URBAIN.Les questions portant sur la finalit des actions damnagement ont permis

    de dgager trois types de raisons qui, aux yeux de maires, rendent lamnagementindispensable :

  • 37

    -1- Adapter la Cit : La ville est un tissu volutif et ne peut rester statique, face la pousse

    extrieure. Adapter la cit sentend souvent de lamnagement des quartiers, en vue de

    provoquer des mcanismes de march (logements, activits, services)-2- Mnager la croissance conomique :Lamnagement est peru comme un moyen permettant lamlioration (sinon

    la stabilit) du niveau de vie de la commune et entretenir le potentiel fiscal de lacit et augmenter les recettes.

    -3- Laisser son empreinte :Le Prsident de lAssemble Populaire Communale (le maire) en tant

    quhomme politique exprime la volont de laisser son empreinte. Un politique estsoucieux de laisser quelque chose dans lHistoire : la cration dune institution pourlEtat, un amnagement, une loi, un grand quipement, etc. sont les marques deson passage.

    Ces trois raisons se traduisent par une intention commune : amnager pourprparer la ville de demain.

    Avant la colonisation, CheIghoum Lad tait essentiellement occup par un soukqui se tenait le jeudi. L'apparition du premier noyau urbain en forme de damier est venuen 1870. Il tait conu particulirement, pour abriter les colons qui se sont empars desmeilleures terres agricoles. L'ensemble de maisons individuelles, la poste et l'glise, ontpermis CheIghoum Laid d'accder en 1921, au statut de commune de plein exercice,sous le nom officiel du Chteaudun du Rhumel. L'organisation spatiale du villagerpondant des besoins objectifs de l'poque coloniale, rues larges et orthogonales,

    3- PRESENTATION DU CAS DE CHELGHOUM LAID.

  • 38

    maisons basses toits rouges, le village tait domin par le clocher, l'cart se trouvaitle cimetire et le champ de course, l'actuel stade Bendjaballah (plan n 10 ). Depuis sapromotion au statut de commune, jusqu'aux annes 1950, CheIghoum Laid a connu unepriode trs lente en matire d'urbanisation, tandis que la population a presque tripl.Cette urbanisation est illustre par quelques habitations priphriques du noyau ancienet des cits de recasements. Ce n'est que peu de temps avant l'indpendance queCheIghoum Lad a bnfici d'un programme de logements dans le cadre du plan deConstantine, caractris par des immeubles caractre locatif et de maisonsindividuelles :

    - L'habitat collectif, situ l'emplacement de l'ancien march.- L'habitat individuel (ex cit des Castors) situ l'est du village.(Cit Ouvrire)Aprs lindpendance, Chelghoum, linstar des autres villes algriennes, connut

    une premire phase (1962-1974) laquelle est plus ou moins le prolongement du Plande Constantine et la mise en application des rudiments du Plan Triennal.

    De 74 87, il y eut une priode faste de dveloppement, traduite par uneurbanisation acclre et la ralisation de nombreux quipement et logements.Chelghoum a vu la naissance de sa Zone industrielle et a bnfici dun importantprogramme ZHUN.

    Depuis 87, les choses vont beaucoup moins vite mais ltalement et la saturationdu sol urbain traduit un nouveau mode de consommation de lespace.

    On constate une certaine saturation du sol urbain (notamment au niveau des citBenboulad et SABALOT) et la non satisfaction de nombreuses demandes de terrainmanant tant de promoteurs immobiliers que dinvestisseurs.

  • 39

    Plan N 1 Les tapes dvolution

  • 40

    II-1Historique.

    Avant 1870 (date des premires implantations coloniales) le lieu taitessentiellement occup par un march qui se tenait le jeudi (d'o le nom d'El-Khmis). En 1871 cest la cration du bordj administratif (photo ci-dessous) lemplacement actuel de L E.N.E.P. qui donna une impulsion relle la colonisation

    des lieux. Un certain Mr Seigle fonda un relais de diligences et depuis le nom estdonn la localit naissante Relais Seigle au dtriment de son appellation dorigineEl-Khmis (lemplacement du fameux relais est celui de lactuel du centre d'levage).

    1- DE SOUK A RELAIS.

    Photo 3 : Lhistorique Dar el Hakem

  • 41

    A proximit d'un puits trsimportant avec fontaine et abreuvoir,s'tait install un relais de diligencednomm relais Seigle du nom de sonpropritaire, c'est sous ce nom que lecentre en cration fut dnomm avantde se voir attribuer le nom officiel deChteaudun du Rhumel. Une activitcommence se dvelopper, htellerie,restauration, forge, ferrage, rparationsdes voitures et des harnachements,

    service postal des moulins sont enactivit.

    Bien avant larrive des Arabesau VIII e sicle, l'occupation romaine,pourtant trs importante, n'a laissque des vestiges sans grand d'intrt. Le chef Numide Jugurtha, subit dans largion une grande dfaite devant les lgions de Marins en 107 avant J.C. Il nesemble pas quavant 1830 la rgion ait t urbanise ; un souk de grande influencese tenait bien l tous les jeudi mais point dagglomration.

    La disponibilit des terres, les sondages effectus par le Gnie dcelant unenappe phratique entre 4 et 7 mtres de profondeur d'une eau juge trs bonne, lespuits qui pourront tre creuss dans les concessions qui permettront d'alimenterl'agglomration. Cette convergence d'lments amne l'Administration prendre ladcision d'implanter sur ce lieu, un centre de peuplement qui de Relais Seigledeviendra officiellement Chteaudun-du-Rhumel.

    En 1872, Le plan d'implantation (Plan6) du centre prvoit pour une superficiede 3.340 ha (33,4 km2) dont 1.938 rservs aux fermes; la cration de 20 feux(rpartis entre 7 Alsaciens Lorrains, 4 immigrants et 9 Algriens). A cette poque on

    2- DE RELAIS A CENTRE DE COLONISATION.

    LIEU DU SOUKHEBDOMADAIREDU JEUDI (EL-KHEMIS) AVANT 1830

    DAR EL-HAKEM 1871

    RELAIS DE Mr SEIGLE 1870SETIF

    CONSTANTINE

    AIN MELOUK

    MECHET LARBI

    FONTAINE

    OUED RHUMEL

    CANAL

    Fig. 4 : Logique dimplantation du relais de MrSeigle, dpart de colonisation.

  • 42

    devait assurer la scurit sur l'axe stratgique Constantine Alger, la Nationale n5qui traversait la rgion. Ce fut l'implantation tout au long de cet axe de centres qui lescurisaient et permettaient des relais. Ce fut le cas du choix du site de Chteaudun.

    Le nom de Chteaudun-du-Rhumel a t donn par un colon d'Oued Dekri,originaire de Chteaudun (en Eure-et-Loir). Le nom arabe de la localit tait El-Khemis, (dsignant le jeudi, jour du march).

    Dans la rgion, les centres de Coulmiers, Saint Donat (auj. Tedjenanet), An-Melouk et Oued-Dekri avaient t dj crs. Une partie de la population des douarsmanifestait une certaine hostilit limplantation du centre de Chteaudun ; l'inverse, la commission municipale qui comptait de nombreux indignes y taitfavorable.

    Des routes, des pistes lurent ouvertes, des soins prodigus.Chteaudun fut officiellement cr le 7 novembre 1874 par arrt du

    Gouverneur Gnral Chanzy.Mais tout tait crer pour la mise en valeur de ces terres incultes. Les

    concessions faites aux colons comportaient entre autres, l'obligation de planter 25arbres par hectare car le pays semi- dsertique ne comportait aucune vgtationarboricole. Les rives de l'Oued RHUMEL taient compltement dnudes, cela

    Carte 1

  • 43

    provoquait une certaine insalubrit lors des dbordements de la rivire avec depetites mares d'eau stagnantes.

    La route nationale coupait d'est en ouest le village bien dessin au milieu decette vaste plaine, les rues taient larges et rectilignes, se coupant pour la plupart angle droit bordes de trottoirs spacieux et ombrags. Chteaudun-du-Rhumel s'estconstruit dans l'adversit grce des hommes courageux et persvrants.

    De nombreux travaux d'arrive de l'eau s'avrrent indispensables pourdvelopper la colonisation.

    Le 25 septembre 1898 un dcret autorise la commune emprunter la sommede 50.000 f destins aux travaux de construction d'un rservoir avec la cration derseau de distribution : des eaux dans le village, de caniveaux d'assainissement. Cerservoir fut construit prs de l'glise et flanqu d'un puits olienne en sus de l'eaude la conduite - une nouvelle cole de garons fut construite.

    Un tableau indicatif des proprits foncires montre que Chteaudun rend uneassise conomique plus importante. De nouvelles constructions s'lvent, unestation de monte afin d'amliorer la race chevaline, une bergerie de l'Etat, l'glise, laJustice de paix, une cole, de nouvelles rues sont construites. Si la cration, seulestrois bornes fontaines existaient, elles ont t par la suite multiplies, un abreuvoir,des squares amnags! Le centre de Chteaudun prsente chaque anne un grandnombre de fivres palustres qui doivent tre attribues l'insalubrit de certainesparties de son territoire de colonisation.

    Le chef-lieu de cette circonscription est transfr Chteaudun en 1911.Une usine est mise en activit, elle fournit le courant lectrique au village.

    C'est un nouveau : confort pour toute la population, clairage public et priv,lectrification des ateliers, des moulins, des fabriques, entre autre de glace tellementapprcie par les torrides journes d't.

    En 1920, le village en prosprant a pris son aspect dfinitif.Les constructions se succdent, le commissariat de police, une nouvelle cole

    au centre du village qui jouxte un petit square, l'cole indigne est agrandie audtriment de la bergerie qui disparat. Un poste d'architecte est cr, charg de

    3- LESSOR DU NOUVEAU CENTRE DE PEUPLEMENT

  • 44

    participer aux travaux d'amlioration des centres de colonisation et de promouvoirleur dveloppement, un abattoir, le march dfinitivement cltur ce qui tait colossalcar il couvre cinq hectares avec la dotation d'un poids public. Un lazaret construitprs des cimetires en raison des pidmies meurtrires de typhus et de variole.

    Le 15 octobre 1921 par dcret, le centre de Chteaudun est distrait de lacommune mixte pour former une commune de plein exercice.

    L'emplacement des sources et la canalisation alimentant en eau potable sontattribues la commune de plein exercice, mais une jouissance gratuite de l'eau estaccorde aux btiments administratifs du partage.

    Enumrons quelques tapes marquant lessor de la nouvelle agglomration :- 1873 le nom officiel devient Chteaudun.- 1874 (7 Novembre) cration de la commune mixte de Chteaudun du

    Rhumel groupe avec Saint Donat (Tadjenanet) et An-Melouk..- 1875 Chteaudun bourg rassemble environ 100 personnes dans 25

    habitations.- Vers 1901 installation du champ de courses (actuel stade Bendjaballah).- 1905 environ 1.550 habitants.- 1921 (18 Octobre) cration de la commune de plein exercice de Chteaudun

    du Rhumel. La population est alors de 2.500 personnes.- Le plan n2 donne l'emprise des constructions en 1918 d'aprs un plan de

    l'poque. Il est remarquable que la plupart des quipements actuels, en particuliercommerciaux se trouvent dans ce primtre.

  • 45

    Plan N

    PlanDes divers terrains communaux rtrocder au Domaineen vue dun agrandissement urbainChteaudun-du-Rhumel Vers 1918.

    N

    1918

    Plan N 02

  • LA PERIODECOLONIALE.

    METHODOLOGIE SOURCESDE L URBANISME

  • Chapitre II :(La priode coloniale)

    II- 1 : Historique. II- 2 : Gense de lespace urbain. II- 3 : Deuxime phase de dveloppement II- 4 : Les quipements.

    II- 5 : Les affaires indignes II- 6 : La consommation despace selon dveloppement

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    II-1Historique.

    Avant 1870 (date des premires implantations coloniales) le lieu taitessentiellement occup par un march qui se tenait le jeudi (d'o le nom d'El-Khmis). En 1871 cest la cration du bordj administratif (photo ci-dessous) lemplacement actuel de L E.N.E.P. qui donna une impulsion relle la colonisation

    des lieux. Un certain Mr Seigle fonda un relais de diligences et depuis le nom estdonn la localit naissante Relais Seigle au dtriment de son appellation dorigineEl-Khmis (lemplacement du fameux relais est celui de lactuel du centre d'levage).

    1- DE SOUK A RELAIS.

    Photo 3 : Lhistorique Dar el Hakem

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    A proximit d'un puits trsimportant avec fontaine et abreuvoir,s'tait install un relais de diligencednomm relais Seigle du nom de sonpropritaire, c'est sous ce nom que lecentre en cration fut dnomm avantde se voir attribuer le nom officiel deChteaudun du Rhumel. Une activitcommence se dvelopper, htellerie,restauration, forge, ferrage, rparationsdes voitures et des harnachements,

    service postal des moulins sont enactivit.

    Bien avant larrive des Arabesau VIII e sicle, l'occupation romaine,pourtant trs importante, n'a laissque des vestiges sans grand d'intrt. Le chef Numide Jugurtha, subit dans largion une grande dfaite devant les lgions de Marins en 107 avant J.C. Il nesemble pas quavant 1830 la rgion ait t urbanise ; un souk de grande influencese tenait bien l tous les jeudi mais point dagglomration.

    La disponibilit des terres, les sondages effectus par le Gnie dcelant unenappe phratique entre 4 et 7 mtres de profondeur d'une eau juge trs bonne, lespuits qui pourront tre creuss dans les concessions qui permettront d'alimenterl'agglomration. Cette convergence d'lments amne l'Administration prendre ladcision d'implanter sur ce lieu, un centre de peuplement qui de Relais Seigledeviendra officiellement Chteaudun-du-Rhumel.

    En 1872, Le plan d'implantation (Plan6) du centre prvoit pour une superficiede 3.340 ha (33,4 km2) dont 1.938 rservs aux fermes; la cration de 20 feux(rpartis entre 7 Alsaciens Lorrains, 4 immigrants et 9 Algriens). A cette poque on

    2- DE RELAIS A CENTRE DE COLONISATION.

    LIEU DU SOUKHEBDOMADAIREDU JEUDI (EL-KHEMIS) AVANT 1830

    DAR EL-HAKEM 1871

    RELAIS DE Mr SEIGLE 1870SETIF

    CONSTANTINE

    AIN MELOUK

    MECHET LARBI

    FONTAINE

    OUED RHUMEL

    CANAL

    Fig. 4 : Logique dimplantation du relais de MrSeigle, dpart de colonisation.

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    devait assurer la scurit sur l'axe stratgique Constantine Alger, la Nationale n5qui traversait la rgion. Ce fut l'implantation tout au long de cet axe de centres qui lescurisaient et permettaient des relais. Ce fut le cas du choix du site de Chteaudun.

    Le nom de Chteaudun-du-Rhumel a t donn par un colon d'Oued Dekri,originaire de Chteaudun (en Eure-et-Loir). Le nom arabe de la localit tait El-Khemis, (dsignant le jeudi, jour du march).

    Dans la rgion, les centres de Coulmiers, Saint Donat (auj. Tedjenanet), An-Melouk et Oued-Dekri avaient t dj crs. Une partie de la population des douarsmanifestait une certaine hostilit limplantation du centre de Chteaudun ; l'inverse, la commission municipale qui comptait de nombreux indignes y taitfavorable.

    Des routes, des pistes lurent ouvertes, des soins prodigus.Chteaudun fut officiellement cr le 7 novembre 1874 par arrt du

    Gouverneur Gnral Chanzy.Mais tout tait crer pour la mise en valeur de ces terres incultes. Les

    concessions faites aux colons comportaient entre autres, l'obligation de planter 25arbres par hectare car le pays semi- dsertique ne comportait aucune vgtationarboricole. Les rives de l'Oued RHUMEL taient compltement dnudes, cela

    Carte 1

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    provoquait une certaine insalubrit lors des dbordements de la rivire avec depetites mares d'eau stagnantes.

    La route nationale coupait d'est en ouest le village bien dessin au milieu decette vaste plaine, les rues taient larges et rectilignes, se coupant pour la plupart angle droit bordes de trottoirs spacieux et ombrags. Chteaudun-du-Rhumel s'estconstruit dans l'adversit grce des hommes courageux et persvrants.

    De nombreux travaux d'arrive de l'eau s'avrrent indispensables pourdvelopper la colonisation.

    Le 25 septembre 1898 un dcret autorise la commune emprunter la sommede 50.000 f destins aux travaux de construction d'un rservoir avec la cration derseau de distribution : des eaux dans le village, de caniveaux d'assainissement. Cerservoir fut construit prs de l'glise et flanqu d'un puits olienne en sus de l'eaude la conduite - une nouvelle cole de garons fut construite.

    Un tableau indicatif des proprits foncires montre que Chteaudun rend uneassise conomique plus importante. De nouvelles constructions s'lvent, unestation de monte afin d'amliorer la race chevaline, une bergerie de l'Etat, l'glise, laJustice de paix, une cole, de nouvelles rues sont construites. Si la cration, seulestrois bornes fontaines existaient, elles ont t par la suite multiplies, un abreuvoir,des squares amnags! Le centre de Chteaudun prsente chaque anne un grandnombre de fivres palustres qui doivent tre attribues l'insalubrit de certainesparties de son territoire de colonisation.

    Le chef-lieu de cette circonscription est transfr Chteaudun en 1911.Une usine est mise en activit, elle fournit le courant lectrique au village.

    C'est un nouveau : confort pour toute la population, clairage public et priv,lectrification des ateliers, des moulins, des fabriques, entre autre de glace tellementapprcie par les torrides journes d't.

    En 1920, le village en prosprant a pris son aspect dfinitif.Les constructions se succdent, le commissariat de police, une nouvelle cole

    au centre du village qui jouxte un petit square, l'cole indigne est agrandie audtriment de la bergerie qui disparat. Un poste d'architecte est cr, charg de

    3- LESSOR DU NOUVEAU CENTRE DE PEUPLEMENT

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    participer aux travaux d'amlioration des centres de colonisation et de promouvoirleur dveloppement, un abattoir, le march dfinitivement cltur ce qui tait colossalcar il couvre cinq hectares avec la dotation d'un poids public. Un lazaret construitprs des cimetires en raison des pidmies meurtrires de typhus et de variole.

    Le 15 octobre 1921 par dcret, le centre de Chteaudun est distrait de lacommune mixte pour former une commune de plein exercice.

    L'emplacement des sources et la canalisation alimentant en eau potable sontattribues la commune de plein exercice, mais une jouissance gratuite de l'eau estaccorde aux btiments administratifs du partage.

    Enumrons quelques tapes marquant lessor de la nouvelle agglomration :- 1873 le nom officiel devient Chteaudun.- 1874 (7 Novembre) cration de la commune mixte de Chteaudun du

    Rhumel groupe avec Saint Donat (Tadjenanet) et An-Melouk..- 1875 Chteaudun bourg rassemble environ 100 personnes dans 25

    habitations.- Vers 1901 installation du champ de courses (actuel stade Bendjaballah).- 1905 environ 1.550 habitants.- 1921 (18 Octobre) cration de la commune de plein exercice de Chteaudun

    du Rhumel. La population est alors de 2.500 personnes.- Le plan n2 donne l'emprise des constructions en 1918 d'aprs un plan de

    l'poque. Il est remarquable que la plupart des quipements actuels, en particuliercommerciaux se trouvent dans ce primtre.

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    Plan N

    PlanDes divers terrains communaux rtrocder au Domaineen vue dun agrandissement urbainChteaudun-du-Rhumel Vers 1918.

    N

    1918

    Plan N 02

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    Le Canton de Chteaudun-du-Rhumel fait partie, l'intrieur de l'igamie del'Est algrien, du dpartement et de l'arrondissement de Constantine.

    Ce canton comprend : les communes d'Ain Melouk, Aziz Ben Tellis, SaintDonat et Chteaudun-du-Rhumel. Ces dernires formaient, avec les communesd'Ouled Kellouf, M'Chira et Z'Mala, le territoire d'une commune mixte dissoute parDcret du 15 Octobre 1921, dcret qui les promut au rang de communes de pleinexercice.

    Plus au cur de l'Ouest du dpartement de Constantine que la communed'Ain M'Lila et plus importante de par sa dmographie (recensement 1954) : 10.814habitants Chteaudun-du-Rhumel, contre 9.066 Habitants Ain M'Lila),

    1- SITUATION ADMINISTRATIVE.

    II-2GENESE DE LESPACE URBAIN

    DE CHTEAUDUN.

    Carte N 2

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    Chteaudun-du-Rhumel ambitionne de devenir le sige d'une sous-prfecture auxlieu et place d'Ain M'Lila.

    Sa situation plus centrale que celle d'Ain M'Lila, sa position sur le grand axeconomique Est - Ouest, militerait en faveur de Chteaudun-du-Rhumel commesige d'une sous-prfecture englobant toute la rgion Sud-Ouest du Dpartement deConstantine.

    Le Territoire de la commune de Chteaudun-du-Rhumel d'une superficie de24.000 hectares fait partie d'une pnplaine d'une altitude moyenne de 850 mlgrement incline vers le Sud la limite des hautes plaines septentrionales etmridionales.

    Cette pnplaine est borde de reliefs montagneux :- au nord, le djebel Grouz 1.188 m- au sud, le massif du djebel Toukouia 1196m (entre le Rhumel et la voie

    ferre), le massif du djebel Meziout 1.119 m (entre la voie ferre et la plaine del'oued Seguia) et une srie de hauteurs des djebels Dahmane et Tarf (RocketDJMEL 1.406m