1
394 xix e congrès de l’association Posture & Équilibre (SOFPEL) 30 novembre—1 er décembre 2012, Marseille Introduction.— L’objectif est de proposer un modèle numérique de prédiction de la cinématique du rattrapage d’équilibre de sujets soumis à des perturbations potentiellement importantes. Ce modèle doit permettre de représenter notamment plusieurs pas de rattra- page, et reste limité pour l’instant dans le plan sagittal. Matériel et méthode.— Le modèle proposé est inspiré de travaux sur la marche de robots bipèdes (Herdt et al., 2009). Il est prin- cipalement composé d’un modèle dynamique simplifié du corps humain (pendule inversé avec pied et volant d’inertie), piloté par un contrôleur prédictif. Les actions de rattrapage possibles sont le déplacement du centre de pression (« stratégie de cheville »), la rotation du volant d’inertie (« stratégie de hanche » et rotation des membres supérieurs) et/ou le déplacement du pied (pas de rattrapage). Résultats.— Ce modèle se comporte de manière typique : les dif- férentes stratégies sont mises en œuvre progressivement lorsque la perturbation augmente, et on observe un recouvrement de ces stratégies. Les instants et positions des pas de rattrapage ont été prédits et comparés à des données expérimentales pour des situa- tions de rattrapage maximales et des perturbations de type « tether release » (Cyr et al., 2009, Hsiao and Robinovitch 1999). Les écarts entre prédiction et données expérimentales sont inférieurs à la variabilité expérimentale. Discussion et conclusion.— Ce modèle semble être très prometteur pour prédire le rattrapage d’équilibre de sujets soumis à de fortes perturbations. La suite de ce travail se concentrera en priorité sur la prise en compte des aspects perceptifs et cognitifs pour représenter le rattrapage en situations de perturbations sub-maximales ou plus complexes (translation de plate-forme par exemple). http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2012.09.027 CO27 Effet de la posture sur les compétences attentionnelles A. Saj a,b a Service de neurologie, hôpital universitaire de Genève, Genève, Suisse b Laboratoire neurologie et imagerie cognitive, département des neurosciences, université de Genève, Genève, Suisse Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Posture ; Attention ; Neuropsychologie Introduction.— Le contrôle postural dans la vie quotidienne est généralement accompagné par une activité cognitive sans lien avec la posture. Les travaux récents portant sur l’interaction entre posture et tâches attentionnelles montrent des résultats contra- dictoires en fonction du type de tâche (cognitive et/ou posturale) et de l’âge. Sur la base de ces éléments, l’objectif de cette étude était d’examiner l’effet de différentes tâches attentionnelles sur la posture. Sujets et méthode.— Dix participants (moyenne d’âge 30,5 ans) ont été évalués sur des tâches attentionnelles mettant en jeu des processus cognitif différents. Les tâches cognitives étaient les sui- vantes : attention latéralisée, simple binaire et double binaire et soutenue. Les participants réalisaient les tâches en position debout ou assise. Les déplacements du centre des pressions, la surface, la vitesse ont été enregistrés et analysés durant les passations. Une tâche contrôle a été rajoutée dans la condition debout pour la mesure d’une posture référence. Résultats.— Les tâches attentionnelles sont significativement dif- férentes les unes des autres (p > 0,001) quelle que soit la posture. Les données montrent des temps de réactions plus lent en posi- tion debout vs. assis sur les différentes tâches attentionnelles (p > 0,001). Par contre, les différents paramètres de posture (centre des pressions, surface et vitesse) ne montrent pas de différence en fonction de la tâche cognitive. Discussion.— Les processus attentionnels semblent être affectés assez rapidement lorsqu’ils sont mis en compétition avec une tâche de posture, alors que cette dernière n’apparaît pas perturbée. Ces données devront être explorées chez les sujets âgés afin de mettre en évidence d’éventuelles différences en fonction de la tâche et de la condition posturale. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2012.09.028 Développement CO28 Construction du schéma corporel au cours de l’enfance et de l’adolescence : approche neurosensorielle C. Assaiante Laboratoire de neurosciences cognitives (UMR 7291), CNRS, Aix-Marseille université, Marseille, France Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Développement ; Représentation de l’action ; Schéma corporel ; Stratégies posturales ; Enfance et adolescence Le couplage précoce perception/action, sous-tendu par le méca- nisme miroir, est un atout de choix pour le développement de l’action, et de la représentation de l’action. La construction chez l’enfant et l’adolescent des représentations de l’action qui comprend le développement du schéma corporel et le réper- toire des stratégies motrices, constitue une ligne de recherche privilégiée pour notre groupe. Nous abordons le développement moteur à partir d’une approche fonctionnelle qui résulte, au cours des différentes étapes de la vie, de la maîtrise progressive de la fonction de coordination entre posture et mouvement, de la fonction d’anticipation et de la fonction d’adaptation. Cette approche fonctionnelle s’accompagne également, chez l’enfant et d’adolescent, de l’exploration des structures cérébrales impliquées dans l’élaboration et la représentation d’une action ainsi que dans l’intégration neurosensorielle. L’ensemble de nos études a contribué à mettre en évidence un développement moteur non linéaire avec des périodes dites « charnières », telles que 6/7 ans et l’adolescence. Si la première étape consiste à construire les éléments du répertoire moteur, la deuxième étape consiste à apprendre à sélectionner les élé- ments pertinents, en fonction de l’action à exécuter et du contexte environnemental. Sélectionner la stratégie appropriée revient à anticiper les conséquences de l’action dans le but de préserver l’efficacité du geste. Malgré une émergence précoce, l’anticipation se développe tardivement au cours de l’ontogenèse sur la base d’une représentation de l’action et d’un schéma corporel qui se construisent et s’harmonisent lentement. Ainsi, il n’est pas éton- nant que le développement moteur soit particulièrement long et perdure au-delà de l’adolescence. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2012.09.029 Du bébé à l’adolescent CO29 Corrélats corticaux des ajustements posturaux anticipés lors de la tâche du garc ¸on de café : maturation du réglage temporel pendant l’adolescence

Construction du schéma corporel au cours de l’enfance et de l’adolescence : approche neurosensorielle

  • Upload
    c

  • View
    254

  • Download
    5

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Construction du schéma corporel au cours de l’enfance et de l’adolescence : approche neurosensorielle

3 Équ

IpsdpMschulldrRflsptrevDppplc

h

CEaAa

Sb

nA

MIglpdeépSopvsolUlRfLt(df

Daddel

h

D

CClnC

AA

McLnlcctpmcdladdlLu«élmealsdcnp

h

D

CC

94 xixe congrès de l’association Posture &

ntroduction.— L’objectif est de proposer un modèle numérique derédiction de la cinématique du rattrapage d’équilibre de sujetsoumis à des perturbations potentiellement importantes. Ce modèleoit permettre de représenter notamment plusieurs pas de rattra-age, et reste limité pour l’instant dans le plan sagittal.atériel et méthode.— Le modèle proposé est inspiré de travaux

ur la marche de robots bipèdes (Herdt et al., 2009). Il est prin-ipalement composé d’un modèle dynamique simplifié du corpsumain (pendule inversé avec pied et volant d’inertie), piloté parn contrôleur prédictif. Les actions de rattrapage possibles sonte déplacement du centre de pression (« stratégie de cheville »),a rotation du volant d’inertie (« stratégie de hanche » et rotationes membres supérieurs) et/ou le déplacement du pied (pas deattrapage).ésultats.— Ce modèle se comporte de manière typique : les dif-érentes stratégies sont mises en œuvre progressivement lorsquea perturbation augmente, et on observe un recouvrement de cestratégies. Les instants et positions des pas de rattrapage ont étérédits et comparés à des données expérimentales pour des situa-ions de rattrapage maximales et des perturbations de type « tetherelease » (Cyr et al., 2009, Hsiao and Robinovitch 1999). Les écartsntre prédiction et données expérimentales sont inférieurs à laariabilité expérimentale.iscussion et conclusion.— Ce modèle semble être très prometteurour prédire le rattrapage d’équilibre de sujets soumis à de forteserturbations. La suite de ce travail se concentrera en priorité sur larise en compte des aspects perceptifs et cognitifs pour représentere rattrapage en situations de perturbations sub-maximales ou plusomplexes (translation de plate-forme par exemple).

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2012.09.027

O27ffet de la posture sur les compétencesttentionnelles. Saj a,b

Service de neurologie, hôpital universitaire de Genève, Genève,uisseLaboratoire neurologie et imagerie cognitive, département deseurosciences, université de Genève, Genève, Suissedresse e-mail : [email protected]

ots clés : Posture ; Attention ; Neuropsychologientroduction.— Le contrôle postural dans la vie quotidienne esténéralement accompagné par une activité cognitive sans lien aveca posture. Les travaux récents portant sur l’interaction entreosture et tâches attentionnelles montrent des résultats contra-ictoires en fonction du type de tâche (cognitive et/ou posturale)t de l’âge. Sur la base de ces éléments, l’objectif de cette étudetait d’examiner l’effet de différentes tâches attentionnelles sur laosture.ujets et méthode.— Dix participants (moyenne d’âge 30,5 ans)nt été évalués sur des tâches attentionnelles mettant en jeu desrocessus cognitif différents. Les tâches cognitives étaient les sui-antes : attention latéralisée, simple binaire et double binaire etoutenue. Les participants réalisaient les tâches en position deboutu assise. Les déplacements du centre des pressions, la surface,a vitesse ont été enregistrés et analysés durant les passations.ne tâche contrôle a été rajoutée dans la condition debout pour

a mesure d’une posture référence.ésultats.— Les tâches attentionnelles sont significativement dif-érentes les unes des autres (p > 0,001) quelle que soit la posture.es données montrent des temps de réactions plus lent en posi-

ion debout vs. assis sur les différentes tâches attentionnellesp > 0,001). Par contre, les différents paramètres de posture (centrees pressions, surface et vitesse) ne montrent pas de différence enonction de la tâche cognitive.

aml

ilibre (SOFPEL) 30 novembre—1er décembre 2012, Marseille

iscussion.— Les processus attentionnels semblent être affectésssez rapidement lorsqu’ils sont mis en compétition avec une tâchee posture, alors que cette dernière n’apparaît pas perturbée. Cesonnées devront être explorées chez les sujets âgés afin de mettren évidence d’éventuelles différences en fonction de la tâche et dea condition posturale.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2012.09.028

éveloppement

O28onstruction du schéma corporel au cours de

’enfance et de l’adolescence : approcheeurosensorielle. Assaiante

Laboratoire de neurosciences cognitives (UMR 7291), CNRS,ix-Marseille université, Marseille, Francedresse e-mail : [email protected]

ots clés : Développement ; Représentation de l’action ; Schémaorporel ; Stratégies posturales ; Enfance et adolescencee couplage précoce perception/action, sous-tendu par le méca-isme miroir, est un atout de choix pour le développement de’action, et de la représentation de l’action. La constructionhez l’enfant et l’adolescent des représentations de l’action quiomprend le développement du schéma corporel et le réper-oire des stratégies motrices, constitue une ligne de rechercherivilégiée pour notre groupe. Nous abordons le développementoteur à partir d’une approche fonctionnelle qui résulte, au

ours des différentes étapes de la vie, de la maîtrise progressivee la fonction de coordination entre posture et mouvement, dea fonction d’anticipation et de la fonction d’adaptation. Cettepproche fonctionnelle s’accompagne également, chez l’enfant et’adolescent, de l’exploration des structures cérébrales impliquéesans l’élaboration et la représentation d’une action ainsi que dans’intégration neurosensorielle.’ensemble de nos études a contribué à mettre en évidencen développement moteur non linéaire avec des périodes ditescharnières », telles que 6/7 ans et l’adolescence. Si la premièretape consiste à construire les éléments du répertoire moteur,a deuxième étape consiste à apprendre à sélectionner les élé-ents pertinents, en fonction de l’action à exécuter et du contexte

nvironnemental. Sélectionner la stratégie appropriée revient ànticiper les conséquences de l’action dans le but de préserver’efficacité du geste. Malgré une émergence précoce, l’anticipatione développe tardivement au cours de l’ontogenèse sur la base’une représentation de l’action et d’un schéma corporel qui seonstruisent et s’harmonisent lentement. Ainsi, il n’est pas éton-ant que le développement moteur soit particulièrement long eterdure au-delà de l’adolescence.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2012.09.029

u bébé à l’adolescent

O29orrélats corticaux des ajustements posturaux

nticipés lors de la tâche du garcon de café :aturation du réglage temporel pendant

’adolescence