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Edito A l’ EST des nouveaux ! Le 1er mai 2004, huit pays de l’an- cien Bloc Soviétique intégreront l’Union Européenne. Parmi eux, 4 font déjà partie du réseau AFS et ont répondu “oui” avec enthousiasme au référendum sur l’inté- gration : la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Lettonie. Quatre pays dans lesquels il est possible d’aller passer une année scolaire avec AFS. “Mais pourquoi donc aller dans un petit pays dont la langue ne vous servira pas ?”, nous direz-vous. Voici quelques bonnes rai- sons suggérées par des AFS’ers qui ont testé pour vous et auprès de qui Contacts Sans Frontière a enquêté. République Tchèque : au milieu de tout ! La République Tchèque (alors Tchécoslovaquie) a participé aux tous premiers échanges d’AFS avant le Coup de Prague, en 1948, à l’issue duquel la Tchécoslovaquie a rejoint le Bloc Soviétique. Il a fallu attendre la Révolution de Velours, initiée en 1989, pour qu’AFS reprenne ses activités dans ce pays. A présent, ce sont environ 45 participants issus de 11 pays différents accueillis chaque année par AFS République Tchèque. Clara Beuzart a eu la chance de passer un trimestre scolaire en République Tchèque, en 2001, grâce au programme ESSSE (European Secondary School Student Exchange), entièrement financé par le Conseil de l’Europe, afin de sensibiliser les jeunes à ces futurs membres de l’Union Européenne. Séduite par ce pays, Clara étudie aujourd’hui dans une section de Sciences Po consacré aux PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale), où elle fait 4 heures et demi de tchèque par semaine et partage un appartement avec une étudiante tchèque. Et, si tout se passe bien, elle devrait étudier à l’Université Saint-Charles de Prague, l’année prochaine ! De son séjour à Pardubice – en plein cœur de la République Tchèque, à envi- ron une heure de Prague en train – elle se souvient avec joie des nombreux châteaux, lacs, forêts, et du plaisir de se trouver “au milieu de tout, pas loin des montagnes, de la Moravie, de la Slovaquie ou de l’Autriche”. Quant à la culture locale et à l’accueil reçu, Clara ne tarit pas d’éloges : "La culture tchèque vaut le détour, il n’y a pas de doutes. Ce qui est génial, là-bas, c’est que la vie n’est pas chère. Je suis allée plusieurs fois au restau- rant : pour 5 euros j’avais un repas complet ; le train est vraiment bon mar- ché : pour 3 euros environ je pouvais aller à Prague ! Cela permet de voya- ger à travers le pays sans problèmes ! Il y a plein de châteaux et de petites villes à découvrir, sans parler de la cuisine et de la bière tchèque, du pain d’épices et des tatrankys, des knedlikys (je vous laisse découvrir ce que c’est…) ! Les gens sont très accueillants ; ils étaient vraiment heureux que je parle un peu leur langue. Mais (car il y a un mais), il faut être motivé pour apprendre la langue, car c’est une erreur de croire que parler anglais (ou allemand) suffit. La plupart du temps, les parents d’accueil ne parlent que tchèque. Je ne cacherais pas que ce n’est pas une langue facile. De loin plus dure que l’allemand !!! Plus dure même que le russe…C’est dire ! SOM MAIRE 1> LA VIE de l’Association p. 1/3 “A l’Est, des nouveaux !” 4 > PAROLES d’AFS’ers p. 4/6 Pas de nouvelle, bonne nouvelle ! Lycka till ! A piece of cake 7 > PARCOURS p. 7 Thomas Körner, bénévole berlinois 8 > BREVES AFS Vivre Sans Frontière Nouvelle année, nouvelle équipe En cette veille de nouvelle année, et alors que le Siège National d’AFS bénéfi- cie d’une organisation toute neuve, orchestrée par son nouveau directeur, Jorge Castro, nous avons le plaisir de vous présenter l’équipe de salariés au grand complet. De haut en bas et de gauche à droite : Eric PENOT, responsable du service admi- nistratif et financier, Henry NOUREL, informaticien, Daniel QUINTIN, responsable du service programmes, Vincent MOUSSEAU, assistant adminis- tratif et financier, Florence ISSSELIN, assistante service départ, Catherine CHAUMERON, coordinatrice du recrutement départ, Sébastien HAVOUIS, coordinateur du suivi accueil, John SYKES, assistant service accueil, Julien RATRON, assistant service commu- nication et développement organisation- nel, Louise MAHAUT, coordinatrice du suivi départ, Jorge CASTRO, directeur, Angélique MADELENAT, coordinatrice du recrutement accueil, Brigitte COUZINET, responsable du déve- loppement organisationnel, Caroline BARJON, responsable de la com- munication Nous vous souhaitons à tous une excel- lente année 2004 et de très belles décou- vertes interculturelles ! La Rédaction > Par Caroline Barjon

Contacts Sans Frontière - 2004 - Janvier-Février-Mars

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Le journal trimestriel de notre association AFS Vivre Sans Frontière, à destination des bénévoles

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Page 1: Contacts Sans Frontière - 2004 - Janvier-Février-Mars

Ed

ito

A l’ ESTdes nouveaux !”

Le 1er mai 2004, huit pays de l’an-cien Bloc Soviétique intégreront

l’Union Européenne. Parmi eux, 4 font déjàpartie du réseau AFS et ont répondu “oui”avec enthousiasme au référendum sur l’inté-gration : la République Tchèque, la Hongrie,la Slovaquie et la Lettonie. Quatre pays danslesquels il est possible d’aller passer uneannée scolaire avec AFS. “Mais pourquoidonc aller dans un petit pays dont la languene vous servira pas ?”, nous direz-vous. Voici quelques bonnes rai-sons suggérées par des AFS’ers qui ont testé pour vous et auprèsde qui Contacts Sans Frontière a enquêté.

République Tchèque : au milieu de tout !

La République Tchèque (alors Tchécoslovaquie) a participé aux tous premierséchanges d’AFS avant le Coup de Prague, en 1948, à l’issue duquel laTchécoslovaquie a rejoint le Bloc Soviétique. Il a fallu attendre la Révolutionde Velours, initiée en 1989, pour qu’AFS reprenne ses activités dans ce pays.A présent, ce sont environ 45 participants issus de 11 pays différentsaccueillis chaque année par AFS République Tchèque.Clara Beuzart a eu la chance de passer un trimestre scolaire en RépubliqueTchèque, en 2001, grâce au programme ESSSE (European Secondary SchoolStudent Exchange), entièrement financé par le Conseil de l’Europe, afin desensibiliser les jeunes à ces futurs membres de l’Union Européenne.Séduite par ce pays, Clara étudie aujourd’hui dans une section de Sciences Poconsacré aux PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale), où elle fait 4heures et demi de tchèque par semaine et partage un appartement avec uneétudiante tchèque. Et, si tout se passe bien, elle devrait étudier à l’UniversitéSaint-Charles de Prague, l’année prochaine !De son séjour à Pardubice – en plein cœur de la République Tchèque, à envi-ron une heure de Prague en train – elle se souvient avec joie des nombreuxchâteaux, lacs, forêts, et du plaisir de se trouver “au milieu de tout, pas loindes montagnes, de la Moravie, de la Slovaquie ou de l’Autriche”.Quant à la culture locale et à l’accueil reçu, Clara ne tarit pas d’éloges :"La culture tchèque vaut le détour, il n’y a pas de doutes. Ce qui est génial,là-bas, c’est que la vie n’est pas chère. Je suis allée plusieurs fois au restau-rant : pour 5 euros j’avais un repas complet ; le train est vraiment bon mar-ché : pour 3 euros environ je pouvais aller à Prague ! Cela permet de voya-ger à travers le pays sans problèmes ! Il y a plein de châteaux et de petitesvilles à découvrir, sans parler de la cuisine et de la bière tchèque, du paind’épices et des tatrankys, des knedlikys (je vous laisse découvrir ce quec’est…) ! Les gens sont très accueillants ; ils étaient vraiment heureux que jeparle un peu leur langue. Mais (car il y a un mais), il faut être motivé pourapprendre la langue, car c’est une erreur de croire que parler anglais (ouallemand) suffit. La plupart du temps, les parents d’accueil ne parlent quetchèque. Je ne cacherais pas que ce n’est pas une langue facile. De loin plusdure que l’allemand !!! Plus dure même que le russe…C’est dire !

SOM MAIRE

1 > LA VIEde l’Association

p. 1/3 “A l’Est, des nouveaux !”

4 > PAROLESd’AFS’ers

p. 4/6 Pas de nouvelle,bonne nouvelle !Lycka till !A piece of cake

7 > PARCOURS

p. 7 Thomas Körner,bénévole berlinois

8 > BREVES

AFS VivreSans Frontière

Nouvelle année,nouvelle équipe

En cette veille de nouvelle année, etalors que le Siège National d’AFS bénéfi-cie d’une organisation toute neuve,orchestrée par son nouveau directeur,Jorge Castro, nous avons le plaisir devous présenter l’équipe de salariés augrand complet.De haut en bas et de gauche à droite :Eric PENOT, responsable du service admi-nistratif et financier,Henry NOUREL, informaticien,Daniel QUINTIN, responsable du serviceprogrammes,Vincent MOUSSEAU, assistant adminis-tratif et financier,Florence ISSSELIN, assistante servicedépart,Catherine CHAUMERON, coordinatricedu recrutement départ,Sébastien HAVOUIS, coordinateur dusuivi accueil,John SYKES, assistant service accueil,Julien RATRON, assistant service commu-nication et développement organisation-nel,Louise MAHAUT, coordinatrice du suividépart,Jorge CASTRO, directeur,Angélique MADELENAT, coordinatricedu recrutement accueil,Brigitte COUZINET, responsable du déve-loppement organisationnel,Caroline BARJON, responsable de la com-municationNous vous souhaitons à tous une excel-lente année 2004 et de très belles décou-vertes interculturelles !

La Rédaction >

Par Caroline Barjon

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Mais il ne faut pas se laisser arrêter par cela, car comme jel’ai dit, les Tchèques sont tellement heureux qu’un étran-ger s’intéresse à leur pays et apprenne leur langue qu’ilsvont chercher à faire connaissance, poser plein de ques-tions, vous inviter, etc. Sans faire attention aux fautes !"

Si la langue n’est pas des plus faciles à apprendre, d’aprèsClara le jeu en vaut la chandelle si l’on considère l’entréeprochaine de la République Tchèque dans l’U.E : "Cela nefait aucun doute que de plus en plus d’entreprises fran-çaises se délocaliseront là-bas ou tisseront des relationsavec ces pays. Parler tchèque, qui est une langue rare etdifficile, est nécessairement un atout. Sans oublier que letchèque ressemble énormément au slovaque, au polonais,au croate, au russe… Bref, toutes les langues slaves. Et puis,de nos jours, où une année à l’étranger devient une norme,choisir une destination hors du commun est un plus nonnégligeable ! On a bien le temps (et l’occasion) de perfec-tionner son anglais par la suite.De plus, maintenant que la République Tchèque va entrerdans l’Union Européenne, beaucoup de formalités vontêtre simplifiées : il n’y aura plus besoin de visas, les fraismédicaux seront couverts, des équivalences seront pos-sibles scolairement (j’ai moi-même fait valider mon tri-mestre d’études !).Contact Clara : [email protected]

LA VIE DE L’ASSOCIATION

A l’ESTdes nouveaux”(suite)

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

Hongrie : par ici la bonne cuisine !

Bien que AFS n’existe en Hongrie que depuis 1989, ce paysaccueille pas moins de 70 AFS’ers de 25 pays différents,chaque année. L’apprentissage de la langue vous demandera un petiteffort. Mais, comme le dit Luca – jeune Hongroise accueillieen France cette année – la grammaire n’est pas très diffici-le : il n’y a que trois temps (passé, présent, futur). C’est plu-tôt la prononciation qui présente des difficultés ; d’ailleurs,son prénom ne se prononce pas “Luca”, mais “Loutsa”…!Une connaissance de l’allemand pourra faciliter la chose,car les deux langues présentent quelques similarités deprononciation. Mieux vaut donc s’y mettre avant le départ,même si AFS Hongrie propose des cours de hongrois pen-dant les 3 premiers mois. Vos efforts seront récompenséspar une très bonne cuisine – la 3ème meilleure du monde,derrière la française et la chinoise, paraît-il – et par uneambiance scolaire plutôt sympa. D’après Luca, l’écoleconstitue une très bonne “communauté” d’accueil pour unAFS’er car les élèves d’une même classe passent 4 à 6 ansensemble et sont donc très soudés. Les cours ne durent que45 minutes chacun et l’on peut choisir un certain nombrede matières. Après les cours, vers 14h-15h, les élèves aimentse retrouver à la cafétéria puis pratiquer diverses activités,sportives ou artistiques, dans le cadre du lycée, ou à l’exté-rieur.Luca est une euro-enthousiaste et est très sensibilisée àl’entrée de son pays dans l’Union Européenne, car le sujeta fait l’objet de nombreuses discussions en cours. Mais,d’après elle, les Hongrois attendent beaucoup de l’intégra-tion dans l’U.E., peut-être un peu trop. “Ils pensent qu’ilsvont être riches…”.Quant à elle, elle a choisi la France car elle voulait partirdans un pays dont elle ne connaissait pas la langue (elle aappris l’anglais etl’allemand) ; les récitset les photos de sonpère, qui parle fran-çais, l’ont convaincueque la France était labonne destinationpour elle…

Contact Luca :[email protected]

Lu

ca

Sim

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Cla

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Trimestriel : Janvier - Février - Mars 2004

Clara, au milieu de sa famille tchèque.

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LA VIE DE L’ASSOCIATION

3Trimestriel : Janvier - Février - Mars 2004

AFS

FRANCE

AFS dans le

MONDE

l’écho des

RÉGIONS

Lettonie : une destination, deux langues

Amoureux de nature sauvage, de hockey sur glace, de chants et de danses, la Lettonie vous tend lesbras ! De son appartenance à l’Union Soviétique, la Lettonie a conservé la pratique du russe, parlépar une communauté russe très nombreuse (environ 30% de la population). De fait, il existe enLettonie des écoles où l’on parle letton et des écoles ou l’on parle russe. Ce qui signifie que c’est l’undes rares pays où vous aurez une chance d’apprendre 2 langues en même temps : le letton et le russe! Ceci d’autant plus que les participants AFS peuvent être placés dans une famille russe ou dans unefamille lettone. Par ailleurs, il arrive qu’AFS Lettonie organise un voyage en Russie pour ses partici-pants.Du fait de sa population aux origines diverses (Lettons, Russes, Biélorusses, Ukrainiens, Polonais,Lituaniens, Juifs, etc.), la Lettonie offre plusieurs visages et autant de traditions que l’on retrouvenotamment dans le type de nourriture servie.Quant au système scolaire, il ressemble au système français, avec des matières obligatoires (langueet littérature lettones, russe, histoire de la Lettonie et actualité, maths, une langue étrangère, sport)et des matières optionnelles (deuxième langue étrangère, géographie, informatique, physique, chi-mie, biologie, musique, économie). Les élèves ont la possibilité de se spécialiser dans une dominan-te. Les cours sont moins longs et les journées scolaires plus courtes qu’en France. Un des grandsattraits du système scolaire letton réside dans la place réservée aux activités extra-scolaires (natation,danse, arts martiaux, musique, théâtre, etc.), dont certaines sont enseignées à un niveau profession-nel. L’hiver les adolescents lettons ont l’habitude de skier, pratiquer le snowboarding, le pâtin à glaceet le hockey sur glace.

Slovaquie : “Crois-tu en Dieu ?”

Prenez votre respiration avant de prononcer le nom de sa région d’accueil : Claire Mornard passe actuellement une année à Lu-enek, dans le " Banskobystrick- Kraj " (une indication de prononciation : le “r” est roulé…), en Slovaquie.Le choix de la destination s’est fait assez naturellement, après un premier séjour AFS de 3 mois en Autriche et de nombreusesrencontres avec de jeunes Tchèques, Croates, Slovaques, Hongrois, Polonais. “J’ai tout de suite aimé leur manière d’être (…) ; jetrouve dommage que ce soit toujours eux qui fassent la démarche de nous connaître et non le contraire”.Sur place, Claire ne semble pas déçue : sa ville d’accueil est située dans une très belle vallée, proche de la frontière hongroise etregorgeant de parcs naturels. Certes la langue est difficile à apprendre (une prononciation corsée par des “tche”, des “che”, des“tieu”, des “nieu”, et des déclinaisons sur 6 cas : nominatif, génitif, datif, accusatif, locatif, instrumental !) mais le jeu en vaut lachandelle. Ses compagnons de lycée se révèlent en effet très accueillants, et posent de nombreuses questions, parmi lesquellescelles qui reviennent le plus souvent sont : “Pourquoi as-tu choisi de venir dans un pays aussi petit que la Slovaquie et dont lalangue ne te servira pas ?” et “Crois-tu en Dieu ?”. Le système scolaire, quant à lui, a l’avantage de permettre de s’adonner à untas d’activités après 14h et le désavantage d’envoyer systématiquement en début de cours un élève au tableau pour réciter laleçon précédente. Les notes, comme en Allemagne, vont de 1 à 5 : leçon bien récitée = 1, leçon oubliée = 5 ! Quant au niveaudes élèves, il est globalement celui d’une terminale scientifique en France, d’après Claire.Par ailleurs une coutume scolaire très sympathiqueveut que chaque année, avant stuskova (la fête defin d’études secondaires), les élèves préparent des“oznamka” et les distribuent à leurs amis pourannoncer cette fête. Il s’agit de petits cartons per-sonnalisés, sur lesquels on note des sortes de pro-verbes, le nom de son lycée, sa classe, la liste desélèves, etc. (voir ci-contre l’oznamka de Claire).Une autre coutume a plu à Claire : celle qui consis-te à apporter une bougie au cimetière pour laToussaint : ” le cimetière la nuit est tout illuminé,c’est magnifique”.Claire est également très convaincue par la nourriture, à base de choux, de pommes de terre et de haricots rouges. Elle l’est moinspar cette habitude de propreté exacerbée : on circule en chaussons dans la classe et le samedi à la maison est jour de ménageintégral !Pour ce qui est de la perspective d’entrée dans l’U.E, un rapide sondage auprès de quelques lycéens indique une certaine indif-férence de la part des jeunes. Quant aux adultes, ils sont globalement contents mais ont peur de voir les prix augmenter alorsque leur niveau de rémunération restera le même. Ils redoutent aussi que l’ouverture des frontières entraîne une fuite des jeunesvers les pays d’Europe occidentale pour étudier et travailler. D’ailleurs, d’après Claire, de nombreux lycéens autour d’elle sou-haitent partir étudier en Autriche, Allemagne, France ou Royaume-Uni. “Les Slovaques sont donc contents dans l’ensemblemais ce qui leur fait peur, c’est la différence qu’ont entraînée 44 années de communisme. Certaines personnes pensent encoreque le communisme était une bonne idée, mais mal interprétée”.Et s’il fallait conclure sur l’intérêt d’une année en Slovaquie, ou même dans un autre pays d’Europe Centrale et Orientale, Clairele résume très bien ainsi : “Il est sûr qu’une expérience d’un an en Europe de l’Est ne peut qu’aider à se rendre compte des pro-blèmes économiques qu’ont entraînés 40 ans de communisme”.Contact Claire : [email protected]

Maija Voina, directrice de AFS Lettonie

L’ "oznamka" de Claire

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PAROLES D’AFS’ERS

Comme pour tous les jeunes qui sont passés un jourdans notre maison, (on me connaît bien à la poste …) jelui ai écrit régulièrement, à Noël et une ou deux autresfois dans l’année, pour son anniversaire. J’envoie lecourrier à l’adresse de leurs parents, qui même s’ils neparlent pas français, comprennent bien que la lettrevient de France, identifient l’expéditeur et font suivre.Et j’attends … Sans impatience, avec ténacité, en medisant que sûrement, un jour ils feront signe et …Caarrive. Et tant pis si les réponses sont moins nombreusesque les envois.Même Alejandro, avec qui il faut “ruser” pour avoir desnouvelles (j’en parlerai peut-être une autre fois) nous aenvoyé sa photo, sans commentaire il est vrai maiscomme un clin d’œil pour nous dire “regardez qui jesuis devenu”.Bien sûr, avec d’autres, les contacts sont plus réguliers,mais nous considérons avant tout qu’ils sont tous nosenfants, qu’ils réagissent avec leur sensibilité propre etselon ce qu’ils ont vécu chez nous. Je voudrais dire aux familles que si elles ont eu descontacts authentiques, des échanges vrais avec leursaccueillis, même si l’expérience n’a pas toujours étépositive dans le quotidien, les jeunes ne sont pas ingratsou seulement “intéressés”. J’ai la preuve qu’ils se sou-viennent de nous, qu’ils parlent de nous en évoquantcette période si sensible de leur vie, essentielle dans laconstruction de leur personnalité d’adultes.

Françoise Furicancienne administratrice,

bénévole et famille AFS

Je voudrais aujourd’hui me permettre de donner unpetit conseil très simple aux familles : continuez d’écri-re, d’envoyer au moins une fois par an de vos nouvelles,une photo, une adresse. Si vous pensez que votrejeune accueilli(e) a changé d’adresse et c’est souvent lecas, écrivez-lui à l’adresse de ses parents en deman-dant de transmettre. Mettez votre adresse au dos del’enveloppe et tant qu’elle ne vous revient pas, c’estqu’elle a été reçue !

J’en veux pour preuve ce qui vient de nous arriver : Eva,notre Eva qui m’appelle, comme ça, comme si c’étaittout naturel, de son bureau de Milan, alors que nousn’avions plus de nouvelles depuis plusieurs années.Nous l’avions accueillie pour les 2 mois d’hiver, il y a toutjuste 10 ans. Eva, une jeune Slovaque de 18 ans, étaitalors une “petite chose” toute timide qui redoutait deprendre seule le tramway à Nantes (où nous habitions àce moment) de peur de se perdre en ville. Il faut direque son pays sortait de l’enfermement, qu’elle n’avaitjamais voyagé et que la proclamation de la Républiqueslovaque était toute récente.Nous avons déjà vraiment eu le sentiment à ce momentqu’elle s’ouvrait au monde et que nous avons servi detremplin ou tout au moins d’appui (car elle était déjàtrès cultivée et parlait, outre sa langue maternelle, lerusse, l’anglais et assez bien le français).Et là, au téléphone elle me raconte en 5 minutes,presque dix ans de sa vie, ses études, son orientation, saréussite, son amoureux, sa famille et j’entends sa voix,son français parfait avec juste une petite pointe d’ac-cent (elle me dit qu’elle ne l’utilise jamais, j’ai du mal àla croire). Depuis elle a ajouté l’espagnol et l’italien àson répertoire … Et comprend l’allemand.Elle a travaillé à Bratislava, à Vienne, étudié en Italie.Si ce n’est pas ça aussi l’Europe ! Après les années de vie difficile, elle a su saisir sa chan-ce, construire sa vie d’adulte, sans complexes au sujetdes frontières, en allant de l’avant, en se disant quec’est possible.Et du coup, je me rappelle ce qu’elle nous avait dit, unsoir, en rentrant justement d’une traversée de Nantesen tramway (je lui avais expliqué qu’avec sa carte, ellepouvait utiliser toutes les lignes jusqu’au bout et elle afini par explorer effectivement tout le réseau nantais) :“maintenant, je pense que je peux aller partout dans lemonde” !Sur le coup, ça nous avait paru un peu exagéré, commeles déclarations d’un jeune plein d’enthousiasme, nousne mesurions pas, évidemment, toute la portée de cetacte et de cette déclaration.

Restez fidèles ! un jour ils vous feront signe …Beaucoup de familles d’accueil se plaignent de neplus avoir de nouvelles de leur accueilli(e) une fois

celui (celle)-ci rentré(e) chez lui (elle). Quelques lettresou cartes, le temps passe et puis, plus rien. Finalement le contact est rompu. Pour peu que d’un côté ou del’autre on ait changé d’adresse, on se perd de vue et on se contente d’évoquer le passé avec nostalgie en sedemandant ce qu’il ou elle a bien pu devenir.

Trimestriel : Janvier - Février - Mars 2004

Pas de nouvelle, BONNE Nouvelle”

Françoise et Eva, le soir de Noël

Page 5: Contacts Sans Frontière - 2004 - Janvier-Février-Mars

5Trimestriel : Janvier - Février - Mars 2004

PAROLES D’AFS’ERS

Je vous souhaite a tous bonne chance ou, comme ondit dans mon pays d’accueil, la Suède, "lycka till"(luyi-ka till).

Chamil Mahieddin,Son Excellence, Ambassadeur du Lycée Montgrand, Marseille, et de laRépublique Française

Bonjour,Mon nom est Chamil, j’ai 17 ans et j’étais assis à votreplace l’année dernière, espérant obtenir une boursepour réaliser ce rêve qu’est celui de vivre une aven-ture à l’étranger pendant un an.."Une aventure", oui, est le terme que je choisis pourqualifier l’expérience AFS, une découverte constanteet des surprises quotidiennes dans un pays que l’on neconnaît pas, entouré de personnes totalement étran-gères, pensant différemment et de surcroît dans uneautre langue.Evidemment, cela n’est pas facile tous les jours, AFS nenous perche pas sur un nuage pour nous faire vivre auparadis pendant un an, bien au contraire, les décep-tions et les chocs sont de la partie, mais je pense qu ilne faut pas s’y arrêter, le jeu en valant la chandelle.Je ne suis parti que depuis un mois, mais déjà, je res-sens un grand enrichissement.En quelques semaines seulement, notre perception semodifie, notre façon de penser se modère, et l’ons’ouvre au peuple qui nous accueille, on comprend deschoses que jamais on n’aurait comprises en restantdans son cocon, à regarder les pays étrangers à la télé-vision ou dans le journal.Notre point de vue en est changé à vie et on acquiertbeaucoup de maturité, tout à coup, on se rend comp-te que notre pays n’est pas le centre du monde et quenotre culture est bien loin d’être mondialement uni-fiée comme certains le prétendent, car la culture, ce nest pas uniquement ce que l’on mange, ou ce que l’onva voir au cinéma, c’est en fait et surtout tout ce quine se voit pas avec les yeux.Et pour certains d’entre nous, l’enrichissement estdouble si l’on apprend une langue que l’on neconnaissait pas auparavant, comme c’est mon casaujourd’hui.Au-delà de tous ces points très théoriques à premièrevue, AFS c’est aussi beaucoup de joie, de rires et d’ami-tiés nouvelles avec des jeunes du monde entier.Beaucoup de jeux, de moments inoubliables et d’his-toires à raconter, et de trésors à découvrir.Sans compter, dans notre cas, Françaises, Français(cocorico) que nous avons la cote partout et que notreréputation de meilleurs amants du monde nous pré-cède où que l’on aille. AFS, c’est l’éclate !

Lycka till !”

Chamil, à droite, avec un ami AFS

Page 6: Contacts Sans Frontière - 2004 - Janvier-Février-Mars

PAROLES D’AFS’ERS

J'espère que vous allez très bien depuis l'autre bout du monde. Pourmoi, ici à Madera (California), c'est tout simplement magnifique ! Ma vie

est extra, difficile d'imaginer plus heureuse ... J'ai le sentiment d'avoir étéconduite dans la meilleure famille du monde, et la meilleure école dumonde !!!

A pieceof cake”

Trimestriel : Janvier - Février - Mars 20046

moment, j'ai pas vu l'ombre d'une vague de déprime ou toutça : le moral pointe constamment vers le haut. J'ai l'impression d'être une nouvelle personne et que ma viecommence ici ... Je n'ose pas penser à la fin de l'année quandje devrai quitter tout ça, ma famille, mes amis, mes profs, ...J'ai construit déjà tellement de choses ici ! Par exemple,comme j'ai une mémoire un peu naze et que je voulais sur-tout pas oublier le nom des gens que je rencontrais, j'ai faitune liste des noms de tous mes copains. Et bien, en 2 mois,j'avais quelque chose comme 120 noms sur ma liste (et j'ai pastriché, je ne compte que les noms des personnes dont je mesouviens effectivement) !!! ... Je trouve vraiment les gensextrêmement accueillants, serviables et intéressants !!! Jepense que je tiens bien mon rôle d'ambassadrice de France, etj'ai été soulagée de voir que les gens ne m'appelaient pasjuste "French girl", mais vraiment par mon prénom, et ça m'afait plaisir qu'ils ne voient pas en moi que la France et le fro-mage, mais surtout ma vraie personnalité et ce qui fait que jesuis spéciale en dehors de mon accent !!!

En ce moment, le "Big Deal" pour moi (= ce qui m'enchanteet me booste), c'est ce qu'on fait en chorale ! On a fait plu-sieurs compétitions de chorales la semaine dernière et c'étaitvraiment très bien ! On a aussi passé un casting pour être dansles chœurs de DisneyLand et on a été prises !!!!!! Alors c'estl'effervescence…Enfin, vous voyez, tout est vraiment "a piece of cake" pourmoi, et pas n'importe quel "cake" : le meilleur qu'on puisseimaginer ...! Et en parlant de cake, Adeline Pirouelle avait rai-son, la nourriture américaine a fait changer mon poids : jen'arrête pas de mincir !!! J'ai perdu au moins 8 ou 10 kilos etgagné 2-3 tailles de jeans ! Si c'est pas "bo", l'Amérique,quand même !!!!Vive AFS, vive le monde et vive vous !!!

Ma maman, Rayna, est fantastique, on est sur la même lon-gueur d'onde et elle est super géniale avec moi ... C'estincroyable, on pense sans arrêt la même chose en mêmetemps, c'est fou !!! Mes 2 petites sœurs (Natalie, 6 ans et Sofia, 5 ans) sont les 2plus adorables êtres du monde, même si elles se chamaillentdes fois, comme toutes les petites sœurs, elles sont très intel-ligentes et sensibles, elles m'ont vraiment acceptée commegrande sœur, et c'est génial parce que j'avais toujours été le"baby" de la famille !!! Mon école (Madera High School, "the coyotes' country"),alors là, c'est “l'éclate totale” !!! En tant qu'étudiante étran-gère, j'ai pu choisir plein de classes sympas, et je me suis pasgênée (après avoir changé 4 fois d'emploi du temps, quandmême ... Mais ça valait tellement le coup...) : j'ai un cours dethéâtre (avec une prof super géniale) - un cours d'anglais avecdes autres "seniors" (de 18 ans comme moi, pas un cours dedébutants ...), avec une prof un peu "crazy" mais que j'adore- j'ai aussi deux cours de chorales et un de piano et mon profde musique est quelqu’un de tellement super : pour moi, c'estla plus belle rencontre que j'aie jamais faite dans toute ma vie! Et j'ai aussi un cours d'histoire américaine, avec un prof troptop, et c'est vraiment très très intéressant, en particulier pourla façon dont ils travaillent (on fait des posters, et on a des"homework" très originaux, genre écrire un petit livre de 3-4pages sur la Constitution ou rédiger une page de journaldénonçant les conditions de travail déplorables en 1905 ...).En plus de ne pas être trop difficile, c'est super sympa. Avecmon imagination et ma créativité, j'adore ça !En anglais, même si on fait des trucs pas simples (on est dansShakespeare en ce moment), je m'accroche et je suis la pre-mière de ma classe (avec 98 pour cent ou un truc comme ça !Je "déchire" tout !!!). J'adore toutes mes classes et tous mes profs ... C'est un vraiplaisir d'aller à l'école : il y a toujours plein d'activités prévuesau lycée, en particulier pour "homecoming", c'était génialis-sime. Je suis allée voir plusieurs matchs de foot à l'écolequand notre équipe jouait à domicile et c'était extra : la fan-fare de l'école, les majorettes, les mascottes, les joueurs, lesfeux d'artifices,... J'adore soutenir mon équipe, porter les cou-leurs de mon bahut et avoir l'"esprit" de mon lycée, ce qu'onn'a pas du tout en France .... J'adore tout ce que je vis. C'est vraiment dur de trouver desmots assez forts pour exprimer tout le bonheur que je reçoisde toutes parts, même dans les choses les plus anodines ! Chaque jour est le plus beau de ma vie !!! Je n’avais jamaispensé que ce serait aussi merveilleux ! Mais alors c'estincroyable, je suis en osmose parfaite avec cette nouvelle vie; l'adaptation s'est faite sans aucun problème parce que je suisarrivée sans aucune idée préconçue ou préjugé, mais justeavec mon grand sourire et mon grand cœur ... Je ressens cette expérience comme une nouvelle naissance, etle seul point négatif du truc, c'est que j'ai plus trop envie deme replonger dans mon ancienne vie de Francaise : je n’écrisvraiment pas à grand monde mais j'ai trouvé tellement desoutien ici, je ne suis même pas "homesick" ... Et pour le

Anne et Rayna, sa mère d’accueil

Par Anne Charpillat

Page 7: Contacts Sans Frontière - 2004 - Janvier-Février-Mars

Quelles sont tes responsabilités au sein du VBA ?

En 2002 j’ai été amené à prendre en charge une préparationavec 45 candidats et 12 animateurs. J’anime aussi des groupeshebdomadaires dans lesquels nous retrouvons les candidats,dans le cadre de la préparation ; j’ai fait des soirées d’infor-mation pour les parents des partants, afin qu’ils échangententre eux.Au VBA, 90 % des bénévoles sont très jeunes ; si l’on a 25 ans,on est déjà un " vieux " ! Le président a 22 ans, moi je suis vice-président, j’ai également 22 ans et nous sommes parmi les plusvieux. Il y a aussi des bénévoles plus âgés qui nous aident ponc-tuellement, mais la plupart des bénévoles ont entre 18 et 25ans. Ce qui est très intéressant, c’est que nous apprenons à par-ler avec des adultes, c’est très formateur. Moi, j’aime bien letravail avec les parents ; ça permet aussi de comprendre le can-didat.

Que fais-tu en France en ce moment ?

Je fais un échange entre une université berlinoise et une uni-versité parisienne. Je vais faire ma licence de droit ici.

As-tu des contacts avec des bénévoles d’AFS Ile de

France ?

J’ai eu très tôt des contacts avec une bénévole d’AFS Ile deFrance et, depuis, j’ai rencontré d’autres bénévoles, j’ai parti-cipé à 2 week-ends : un pour les rentrants, un pour lesaccueillis. J’essaie de comprendre comment vous travaillez ausein d’AFS France et cela me permet de mieux comprendre lesFrançais. Ici il y a plus de bénévoles âgés et je trouve cela trèsbien. Cela permet notamment à des familles d’accueil d’avoirdes interlocuteurs du même âge. C’est une question de crédi-bilité. Je trouve aussi qu’il y a plus de bénévoles sur le secteuraccueil. Et vous faites les choses d’une manière plus sponta-née….Autrement dit vous ne passez pas trop de temps à pré-parer. Nous, on a tendance à “couper les cheveux en 4” !

C’est ton premier séjour en France ?

Non, je suis déjà venu en 2000 ; j’ai fait mon service civil enFrance avec le Secours Populaire Français. J’étais “Responsabledu secteur alimentaire” (en France, on a toujours des beauxtitres !). Je préparais la distribution alimentaire, en contactavec les bénévoles ; je m’occupais des livraisons de nourriture,notamment celles reçues de l’Union Européenne. C’était unebonne expérience, mais c’était dur : le travail lui-même (40h,pas encore 35 !) ; et puis, dans le social, il faut avoir du coura-ge sur une longue durée ; tous les 2 mois, j’avais une petitecrise, à me demander si j’étais vraiment utile…

Que penses-tu des étudiants français que tu côtoies ?

Je trouve les étudiants français “plus jeunes”. Ils commencentdirectement les études après le BAC. Il y a une ambiance trèsscolaire à l’Université. Il y a les TD obligatoires et tout lemonde doit venir. Mais je ne sais pas si c’est mieux ou pirequ’en Allemagne…

7Trimestriel : Janvier - Février - Mars 2004

Peux-tu nous expli-

quer exactement ce

qu’est le VBA ?

Pour la région de Berlin,YFU et AFS sont réunisdans une organisationqui s’appelle VBA(Verein Berliner Austau-schschüler : Union berli-noise des étudiantsd’échange). C’est le seulendroit au monde oùAFS et YFU travaillentensemble dans une orga-nisation. Nous, béné-voles du VBA, ne faisonspas de différence entreles deux. Nous avons unbureau et un mandat deYFU et AFS pour faire la

préparation. Cela fonctionne uniquement avec des bénévoles.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir bénévole à

ton retour des Etats-Unis ?

Avant mon départ, j’ai été préparé par le VBA. J’ai eu 2semaines de préparation, en mars et en mai.C’est grâce à cette préparation que de nouveaux rentrantsdeviennent bénévoles au VBA, car elle est géniale !C’est toute une semaine avec 40 candidats et 10 animateurs etcela permet de créer une vraie relation. Au retour on a enviede faire cette préparation en tant qu’animateur. Pour cetteraison, à Berlin, nous n’avons pas de mal à trouver des béné-voles pour s’occuper des futurs partants.

Quel est le contenu de cette préparation ?

Nous définissons au préalable ce que nous voulons faire, pour-quoi et comment ; nous discutons beaucoup… ! Pendant lapréparation des candidats, nous abordons en général dessujets liés à l’année d’échange : famille, culture, adaptation,autorité, etc. Pas comme un cours mais avec des moyens péda-gogiques légers, en faisant participer au maximum les candi-dats. Par exemple, nous leur demandons ce qu’est une famille,ce que c’était il y a 50 ans ; et ce que c’est aujourd’hui. Nousfaisons aussi un module sur l’histoire et notre relation à notrehistoire en Allemagne.Dans la société allemande, la Seconde Guerre Mondiale jouevraiment un rôle important dans notre identité, aussi nous endiscutons beaucoup lors des préparations. Si l’on regarde lestitres du Spiegel sur une année, on va toujours trouver dessujets liés à la guerre, à Hitler, etc. Il n’y a pas de fierté natio-nale en Allemagne, on ne trouve pas autant de drapeauxqu’en France.Nous travaillons aussi beaucoup sur les stéréotypes de la cul-ture allemande, afin que les candidats, après avoir déclaré nepas se trouver “très allemands”, soient amenés à revoir leurvision.

PARCOURS

Thomas Körner n’est pas parti avec AFS, mais avec…YFU,une organisation similaire à la nôtre. C’était en 1997-98, auMinnesota, Etats-Unis. A son retour, il est spontanémentdevenu bénévole à Berlin pour le VBA, organisation qui

regroupe AFS et YFU pour la préparation des candidats audépart. Actuellement en France pour ses études, il évoque

dans cette interview les particularités du bénévolat au sein du VBA.

Thomas Körner,bénévole berlinois”

Propos recueillis par Caroline Barjon

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Page 8: Contacts Sans Frontière - 2004 - Janvier-Février-Mars

Racontez une histoirevécue franco-allemande

Dans le cadre de son40ème anniversaire, l’OFAJ(Office Franco-Allemandpour la Jeunesse) organi-se un concours sur lethème «Racontez-nousvotre histoire vécue fran-co-allemande».Une rencontre franco-allemande a marqué vo-tre vie affective, sociale,professionnelle et vousaimez écrire ? Faites-enun récit de 3 pages maxi-mum et envoyez-le àl’OFAJ (avant le 22 janvier2004), qui sélectionnerales 40 meilleures histoires.Toutes les infos sont dansla rubrique «Actus» dusite www.ofaj.org

Le Mexique en texteset en images

Marion de Jacquelot a 18ans et c’est l’une de nosheureuses participantes àun programme d’initia-tion au développementau Mexique. Elle y effec-tue un travail d’aide à la«population des rues» et,à ce titre, enseigne dansune école primaire pourdes enfants de 9 et 7 ansqui ne peuvent intégrer

une classe «normale».Marion a réalisé un excel-lent site web, véritablejournal de bord en texteset en images de son expé-rience sur place. On ytrouve des photos de sontravail, de sa famille, destextes sur les fêtes de vil-lage, la cuisine mexicaineet même des photossatellites du Mexique.Pour en savoir un peuplus sur cette destination,cliquez surwww.kstudio.net/mexique

Les lauréats duGalatti Awards 2003

Comme chaque année, lesiège international deAFS a distingué des béné-voles AFS qui, par leuraction, ont su contribuerau développement deleur organisation natio-nale ou locale. Ce prix senomme «Galatti Awards»en hommage à StephenGalatti, l’un des ambulan-ciers bénévoles fondateurde l’American FieldService. Les lauréats sontau nombre de 3 : MariaDolores Gonzalez Diaz deCerio, de Bilbao, PaysBasque, AFS Espagne,Norma Fernandez, deResistencia, Chaco, AFS

Argentine et CatharineAnn Currin, de SaratogaSprings, New York, AFSEtats-Unis.

Déjeuner des anciens2003

12h devant le Palais deTokyo dimanche 7 décem-bre 2003. Les portes dumusée s'ouvrent, la foules'engouffre et qui voit-on? 75 bénévoles et AFS’ersdes années 49 à 90. Ils seretrouvent, certains après45 ans, et les languesvont bon train, tout auplaisir de retrouver unetête oubliée, mais finale-ment reconnue (retar-dant le déjeuner). L'apé-ritif arrive peu à peu àfaire occuper les tables etles chaises du Tokyo Eatau décor ultra moderneet décalé. Le déjeuner estlargement occupé à seraconter, à donner desnouvelles des absents et àévoquer ce que chacunest devenu. Puis des pro-jets se font jour. Quand seretrouve-t-on? Les unséchafaudent des projetsde week-ends loin deParis, les autres cherchentce que l'on peut fairepour re-créer cette am-biance chaude et frater-nelle que nous avonsconnue à 18 ans. Touscherchent et souhaitenttrouver... En souvenirpour chacun : un StNicolas en speculoosvenant directement deBelgique! Et l'an prochain, le 5décembre 2004 (inscrivezdéjà cette date dans votreagenda), on ne sait pasoù aura lieu la St Nicolasmais, c'est sûr, cela sera

encore plus convivial etcette fois les années 70,80, 90, 2000, les famillesd'accueil et les bénévolesseront là aussi !Un grand merci à BrigitteCouzinet et au bureauAFS VSF pour le soutienlogistique, à JacquesHerbinet pour ses recher-ches téléphoniques et lesite www.frog-afs.fr.st/ età Jean Michel Sicre pourson reportage photos.

Meilleurs vœux à tous !

Greta, Geneviève etMichèle

Trimestriel : Janvier - Février - Mars 2004

Rédaction : Caroline Barjon etBrigitte CouzinetMaquette : Serge GarciaImpression : ImprimerieCompédit Beauregard S.A.61600 La Ferté-MacéTél : 02 33 37 08 33Tirage : 2 500 exemplairesAFS Vivre Sans Frontière46, rue du Cdt Jean-Duhail94120 Fontenay-sous-BoisTél : 01 45 14 03 10Fax : 01 48 73 38 32E-mail : [email protected] Web : www.afs-fr.org

AFS Vivre Sans Frontière estune association de loi 1901,reconnue d’utilité publique.

AFS VivreSans Frontière

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BRÈVES