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CFA/VISHNO 2016 Contrˆ ole actif/passif de salle an´ echo¨ ıque C. Pinhede, E. Friot, D. Habault et P. Herzog LMA - CNRS, 4 impasse Nikola Tesla CS 40006, 13453 Marseille Cedex 13, France [email protected] CFA 2016 / VISHNO 11-15 avril 2016, Le Mans 1207

Contrôle actif/passif de salle anéchoïque

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C F A / V I S H N O 2 0 1 6

Controle actif/passif de salle anechoıqueC. Pinhede, E. Friot, D. Habault et P. Herzog

LMA - CNRS, 4 impasse Nikola Tesla CS 40006, 13453 Marseille Cedex 13, [email protected]

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Depuis plusieurs annees se developpe un interet croissant pour la caracterisation des sources basse frequence quisont de plus en plus repandues notamment dans les zones urbaines. L’analyse du rayonnement de ces sourcesdoit souvent etre realisee dans une salle anechoıque afin de les isoler de leur environnement. Or, toutes ces sallespossedent une frequence de coupure, souvent entre 80 et 100 Hz, en dessous de laquelle les mesures ne sont plusanechoıques. Une autre difficulte des mesures aux basses frequences est due aux dimensions des salles anechoıquesqui imposent de travailler en champ proche. L’approche presentee consiste a tirer parti de la complementariteentre les materiaux absorbants et les techniques de controle actif de bruit, qui ont de tres bonnes performancesdans les basses frequences. Ceci permet de concevoir des solutions hybrides combinant une couche absorbante etun ensemble de microphones-sources-controleurs. Cette technique est centree sur le critere d’anechoıcite, et nond’absorption, afin de respecter la forme spatiale des fronts d’ondes. Elle consiste a controler la pression diffracteepar les parois de la salle. Nous presentons des resultats de simulation de controle actif du champ diffracte etdes resultats experimentaux obtenus pour diverses configurations de salle anechoıque (echelle reduite et echelle1). L’objectif de cette presentation est de comparer les performances d’une mesure normalisee entre une salleanechoıque classique et une salle equipee d’un systeme de controle actif.

1 IntroductionDe nombreux problemes d’acoustique sont etudies

experimentalement dans une salle anechoıque sensee emulerl’environnement infini ou les conditions de Sommerfeldposees dans les modeles correspondants. Une telle salle estegalement requise par certaines normes pour la metrologielegale (par exemple [1]). La realisation d’une salleanechoıque est le plus souvent basee sur le concept d’une� boıte dans la boıte � dont les parois internes sont tapisseesde diedres absorbants. Le dimensionnement de ces diedresest fait en presupposant une frequence minimale au-dessusde laquelle les mesures sont acceptables, appelee � frequencede coupure �. Les mesures aux basses frequences necessitentalors des epaisseurs importantes de revetement, ce qui posedes problemes de realisation [2] et reduit considerablementle volume utile de la salle. Peu de salles sont donc concuespour des mesures aux tres basses frequences (typiquementen-dessous de 100Hz), et les performances des sallesexistantes sont souvent limitees a des objectifs aussiraisonnables que possible.

Ceci peut etre illustre par la mesure d’une sourceacoustique de reference dans une de ces salles. Nouspresentons par exemple ici celle de la sourceomnidirectionnelle B&K 4292L dans une salle semi-anechoıque du LMA, dont les dimensions sont : X = 9, 15m,Y = 4, 6m et Z = 4, 05m, la paroi rigide etant dans le plan YZa X = 0. Cette source a la forme d’un dodecaedre regulierd’environ 40cm de diametre comportant 12 haut-parleursmontes en serie (un par face). Pour caracteriser cette sourcenous avons fixe un microphone (GRAS modele 40AF) sur sastructure, a 30cm de distance d’une des faces. Cet ensemble,correspondant a une mesure en champ assez proche, a eteplace a X = 4, 50m de la paroi rigide de la salle, le trajetdirect � source-microphone� etant parallele a cette paroi.

La figure 1 illustre les fluctuations de la pressionmesuree par le microphone proche lorsque l’ensemble� source+microphone � se deplace parallelement a la paroirigide de la salle semi-anechoıque. La reponse fait clairementapparaıtre une ondulation de plus de 2dB, reflet du filtrage enpeigne lie a l’interference entre la source et la source-image,avec un delai lie a la position relative de la source, dumicrophone et de la paroi. Le deplacement represente ici nemodifie pas cette geometrie, et reflete donc l’effet des parois� absorbantes �, effet qui devrait etre negligeable pour toutes

10284

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87

88

89

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91

92

93

Hz

dB (S

PL)

RF du microphone

Y =0.6 mY = 1.45 mY = 2.4 mY = 4 m

Figure 1 – Variations de pression lorsque l’ensemble� source+microphone� est deplace parallelement au mur

rigide d’une salle semi-anechoıque

les frequences superieures a la frequence de coupure de lasalle (environ 80Hz ici). Ces resultats montrent une bonnesymetrie par rapport a l’axe de la salle, ce qui est conformea la situation mesuree. Les ecarts observes entre les mesuresaux differentes positions sont au maximum de l’ordre de1, 5dB, ce qui est compatible avec la norme en vigueur [1]mais pas forcement negligeable.

Un artefact moins connu est illustre par la figure 2,qui presente l’impedance electrique de la source, mesureeaux memes positions que pour la figure 1. En premiereapproche, cette impedance Ze peut etre exprimee commeZe = Re + Bl ∗ v, ou Re est la resistance electrique desbobines des haut-parleurs de la source, Bl est le facteurde force equivalent pour ces haut-parleurs, et v la vitessede translation de leurs membranes, supposee identiquesur toutes les faces. La figure 1 illustre le comportement� masse/ressort � des haut-parleurs, le maximum de Zecorrespondant au maximum de vitesse des membranes a lafrequence de resonance de l’ensemble � volume de charge+ haut-parleurs �. La translation du montage parallelementa la paroi rigide se traduit par une legere fluctuationde l’impedance maximale, signifiant que la vitesse desmembranes n’est pas la meme pour differentes positionsde mesure. La distance a la paroi rigide etant fixe, c’est anouveau l’absorption limitee des diedres presents sur lesautres parois qui est en cause, a une frequence pourtantsuperieure a la frequence de coupure de la salle. L’ordre de

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25

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35

Hz

Ohms

Impedance electrique de la source

Y =0.6 m

Y = 1.45 m

Y = 2.4 m

Y = 4 m

126 127 128 129 130 131 132 13334

34.2

34.4

34.6

34.8

35

35.2

35.4

35.6

35.8

36Zoom

Hz

Ohms

Figure 2 – Variations d’impedance lorsque l’ensemble� source+microphone � est deplace parallelement au mur

rigide d’une salle semi-anechoıque

grandeur observe ici (≈ 1% pour une source a priori tresbien concue, et au-dessus de la frequence de coupure dela salle) peut etre tres superieur dans le cas d’une sourceordinaire, notamment une source comportant un ou desevents rayonnants, mesuree aux basses frequences dans unesalle moins performante.

C’est ce type de constat experimental, effectue dansplusieurs salles et plusieurs laboratoires, qui a motivel’etude d’une solution d’anechoıcite active pour permettredes mesures aussi precises que possible aux tres bassesfrequences. En effet cette gamme de frequence preoccupede plus en plus les acteurs de nombreux secteurs industriels(batiment, transport, etc) apres avoir ete longtemps delaisseedu fait qu’elle paraissait moins critique en termes de gene.Apres avoir decrit rapidement le principe de l’anechoıciteactive, nous presentons donc des mesures et simulationspermettant de valider son principe, puis une installation encours de montage au LMA pour supprimer l’influence de laparoi rigide d’une salle semi-anechoıque.

2 Principe de l’anechoıcite activeLe champ de pression acoustique mesure dans un local

est la somme des ondes incidentes provenant des sourceexcitatrices et de leur diffraction par des obstacles : ondesreflechies par les murs d’une salle, effet d’objets voisins, etc.Dans une salle anechoıque, l’essentiel du champ diffracteresulte de la performance necessairement limitee de sonrevetement, comme illustre ci-dessus. En effet, abaisser lafrequence de coupure a des frequences tres basses imposeraitun revetement absorbant de plusieurs metres d’epaisseur,conduisant a des dimensions exterieures demesurees pourgarantir un volume de mesure anechoıque raisonnable.

2.1 Estimation de la pression diffracteeDans le domaine frequentiel, la pression acoustique totale

Ptot(M) en un point M d’une salle quelconque peut s’ecrirecomme la somme d’une pression incidente Pi(M) provenantd’une source et de la pression diffractee (a priori par les murs)Pd(M) :

Ptot(M) = Pi(M) + Pd(M) (1)

Le principe propose ici est de determiner une relationmatricielle entre la pression totale Ptot(M), observableavec des microphones situes dans la salle, et la pressiondiffractee Pd(M), utilisee comme grandeur a minimiser parun dispositif de controle actif. Cette relation decoule desproprietes de l’operateur impedance decrivant la reactiondes parois sur une surface Γe enfermant le domaine demesure. La figure 3 illustre ce principe de controle du champdiffracte. Une representation integrale permet en effet de

Figure 3 – Schema de principe d’estimation du champdiffracte des parois

reconstituer le champ de pression dans un volume delimitepar Γe a partir de la connaissance sur cette surface de lapression et de son gradient normal ; en le combinant avecl’operateur integral et en discretisant la surface Γe, il estpossible de definir une matrice H independante des sourcesacoustiques, telle que :

Pestd (M) ≈N∑

k=1

H(M, Pk)Ptot(Pk) (2)

avec N le nombre de microphones (appeles microphonesd’identification) places sur la surface d’evaluation Γe auxpositions Pk. La matrice H relie ainsi la pression totalePtot(Pk) mesuree par les microphones d’identification surΓe a la pression diffractee estimee Pestd (M) en un point demesure M a l’interieur de Ωe. Cette matrice est appelee� filtre de diffraction � dans la suite. La determination de Hpose certains problemes, mais semble possible de maniererealiste [3, 4]. Elle n’est pas decrite en detail ici.

A partir de cette matrice, il est alors possible decompenser l’effet de la diffraction sur un microphone,par exemple celui utilise pour mesurer une source dans levolume Ωe (controle local), pour aboutir a une estimationdu champ incident de la source en ce point. Il est aussipossible de construire plusieurs filtres de diffraction, pourestimer la pression diffractee en plusieurs points, et piloterdes sources de controle afin de la minimiser simultanementen ces points.

2.2 Controle global en temps reelLa figure 1 montre que les parois de la salle semi-

anechoıque perturbent la mesure du champ rayonne parla source de reference B&K. La figure 2 montre que cesparois ne font pas que superposer un champ diffracte auchamp direct qu’on souhaiterait mesurer : elle perturbentl’impedance acoustique vue par la source B&K, dontl’impedance propre est finie (malgre une conception adaptee,elle ne constitue pas un � generateur de debit � ideal). Lechamp direct n’etait donc pas, pendant la mesure, celui qui

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aurait ete produit en l’absence des parois.Voila pourquoi, pour supprimer l’effet des parois sur

une source a mesurer, il ne suffit pas d’estimer le champdiffracte par ces parois, comme indique en section 2.1,pour le retrancher en temps differe aux mesures. Un telpost-traitement ne compenserait pas la perturbation del’impedance vue par la source, illustree par la figure 2.

Voila egalement pourquoi il n’est pas ideal, en temps reel,de ne controler que le champ diffracte par les parois qu’auxquelques points ou l’on souhaite effectuer des mesures. Eneffet, un dispositif de controle ciblant ces quelques pointsy attenuerait localement le champ diffracte mais n’offriraitaucune garantie quant a la charge acoustique a laquelle lasource a mesurer serait soumise.

Pour esperer reproduire des conditions de rayonnementcomparables au champ libre, il est donc necessaire decontroler globalement et en temps reel l’effet des parois,de facon a presenter a la source a mesurer une chargeacoustique aussi proche que possible de celle qu’offrirait unchamp libre.

Le controle global de la pression diffractee au seind’une partie ou de la totalite du volume Ωe est un problemeassez classique, des lors que la grandeur a minimiser (lapression diffractee ici) y est connue. L’estimation evoqueeau §2.1 peut etre realisee pour n’importe quelle positionMi a l’interieur de Ωe : l’identification � off-line � du filtrede diffraction necessite de placer un microphone a cetteposition, mais ce microphone peut ensuite etre enlevepour un controle � on-line �. Les filtres Hi permettent ainsid’estimer la pression diffractee en temps reel sans laisser demicrophones en place : il s’agit d’une technique similaireaux � microphones virtuels � utilises dans de nombreuxproblemes de controle actif [5].

En pratique le controle global du champ diffracte peutalors etre obtenu par exemple en disposant autour de lasource a mesurer un maillage suffisamment resserre demicrophones [virtuels] de controle, espaces de moins d’unedemi-longueur d’onde a la frequence consideree [6]. Despositions d’estimation additionnelles peuvent aussi aider agerer les frequences irregulieres eventuelles.

2.3 Principe de controle du champ diffractepar les parois d’une salle anechoıque

La figure 4 illustre le cas du controle du champ diffractepar les parois d’une salle anechoıque. Des sources decontrole sont placees sur toutes les parois de la salle et lesmicrophones d’identification materialisent la surface Γedelimitant le volume de mesure Ωe dans lequel la pressiondiffractee par les parois est estimee d’apres la pressiontotale sur Γe (equation 2). Les microphones de minimisationdoivent etre places a l’interieur de Ωe pour permettre uncontrole local de la pression diffractee. Un controle globalde la pression diffractee dans le volume Ωi serait egalementrealisable en utilisant un maillage de microphones deminimisation [virtuels] sur son enveloppe Γi.

Apres l’identification du filtre de diffraction H et desfonctions de transfert Gv entre les sources de controle et lesmicrophones de minimisation, le principe de la methode estalors classique : il consiste a minimiser la fonctionnelle Jpour obtenir les commandes uest des sources secondaires :

J = ‖H ∗ Ptot +Gvuest‖2 + λ‖uest‖2 (3)

Γ

Ω

Γ

Ω

Ω

Γ

Figure 4 – Schema de principe de controle de la pressiondiffractee dans une salle anechoıque

ou H ∗ Ptot = Pestd est la pression diffractee estimee etλ un parametre de regularisation (penalisation) dont lavaleur est fixee de maniere a garantir l’unicite du controle.Une decomposition en valeurs singulieres (SVD) permetd’extraire les commandes uest :

uest = −X ∗ Pestd (4)

ou X est la pseudo-inverse de Gv calculee par SVD. Lapression diffractee controlee peut alors s’ecrire :

PCestd = −Gv ∗ uest (5)

La qualite de l’estimation de la pression diffractee controleedepend essentiellement d’une bonne identification du ou desfiltres de diffraction H.

3 Resultats experimentaux etsimulations

Dans le cadre du projet de realisation de la future salleanechoıque active du LMA, des essais experimentaux ont eterealises sur une maquette a l’echelle 1/5eme, representant unesalle anechoıque active [7], [8]. Les resultats de ces essais ontensuite ete confrontes a des resultats de simulation. Une autreetape preliminaire d’un projet en cours consiste a supprimerl’influence de la paroi rigide d’une salle anechoıque. Nous enpresentons ici les premieres simulations.

3.1 Identification experimentale d’un filtrede diffraction

Une maquette de salle anechoıque active (figure 5)a ete realisee au LMA. Les dimensions : X = 2m ; Y=1, 1m et Z = 1, 2m, respectent celles de l’ancienne salleanechoıque du LMA, a l’echelle 1/5eme. Les murs interieursont ete recouverts de plaques de 5cm de laine de roche. Unmaillage de 32 microphones d’identification a ete amenagesur une structure metallique a l’interieur de la maquette. Lemicrophone de mesure (B&K modele 41910) est place al’interieur du maillage des microphones d’identification. Lasource monopolaire a ete realisee au LMA en assemblant2 haut-parleurs (Scan-Speak 15W/8530K00) en push-push.Le systeme d’acquisition-restitution de signaux est une carteSon RME 64 entrees /64 sorties.

Dans le cadre de cette experience [8], le signald’excitation de la source est un bruit blanc compris entre 50

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Figure 5 – Maquette 1/5eme de la salle anechoıque

et 600Hz. Le filtre de diffraction H a ete mesure en deplacant33 fois la source monopolaire a l’interieur du volume decritpar les 32 microphones d’identification. L’efficacite dufiltre H est verifiee en estimant la pression diffractee sur lemicrophone de mesure pour des emplacements de sourcedifferents de ceux choisis pour l’identification du filtre.

La figure 6 montre la comparaison entre la pressionincidente mesuree en salle anechoıque et la pressionincidente estimee obtenue au point de mesure M parsoustraction de la pression diffractee estimee Pestd (a l’aidedu filtre de diffraction) a la pression totale Ptot mesuree dansla maquette.

Figure 6 – Comparaison des pressions incidentes mesureeset estimees

Les resultats obtenus (figure 6) montrent que la pressionincidente mesuree et celle estimee sont tres similaires, cequi indique que l’identification du filtre de diffraction H estsatisfaisante.

3.2 Simulations de controle du champdiffracte par des parois

Des simulations numeriques ont ete effectuees avec lelogiciel FELIN, developpe au LMA, utilisant la methodedes elements finis de frontiere (BEM). La salle simulee iciest toujours la maquette de salle anechoıque a l’echelle1/5eme. Les emplacements des microphones et dessources � virtuelles � correspondent aux coordonneesreelles mesurees dans la maquette. La figure 7 representeles 32 microphones d’identification (croix rouges) et

les 7 microphones de minimisation (croix noires) quicorrespondent a des points de mesures. La sourced’identification et la source a mesurer (rond noir) sontassimilees a des sources monopolaires. Les 32 sources decontrole reparties sur 5 parois correspondent a des vibrationsd’element du maillage BEM. Les simulations ont eterealisees sur la bande de frequences 50 − 450Hz. Les paroissont decrites par une impedance qui decroit en fonction dela frequence d’environ 0,98 a 50Hz jusqu’a environ 0,47 a450Hz.

01

2

00.20.40.60.811.21.40

0.2

0.4

0.6

0.8

1

1.2

1.4

axe X

1234567

axe Y

axe

ZFigure 7 – Schema de la maquette.

� : Microphone d’identification ; + : Microphone deminimisation ;© : Source a mesurer.

La methode d’identification du filtre de diffractionH decrite au §2.1 est appliquee en calculant la pressiontotale Ptot sur les 32 microphones d’identification pour 32emplacements de la source monopolaire d’identification,a l’interieur du maillage microphonique. Ce filtre Hpermet donc d’estimer la pression diffractee Pestd auxpoints M (equation 2) correspondant aux microphonesde minimisation. Les fonctions de transfert Gv entre lessources de controle et les microphones de minimisationsont calculees ensuite en faisant vibrer consecutivementles elements de paroi correspondant aux coordonnees dessources de controle de la maquette. Le filtre de diffractionH et les fonctions de transferts Gv permettent d’estimerles commandes uest pour piloter les sources de controleafin de reduire la pression diffractee estimee Pestd sur lesmicrophones de minimisation (equation 4).

La simulation consiste a placer une source monopolairea mesurer a l’interieur du maillage de microphoned’identification et de calculer la pression diffractee estimeecontrolee PCestd sur les microphones de minimisation(equation 5). Nous comparons ensuite la pression incidenteexacte Pi calculee par FELIN et la pression incidenteestimee controlee PCesti obtenue par soustraction de lapression diffractee estimee controlee PCestd a la pressiontotale.

La figure 8 montre que la pression incidente estimeecontrolee PCesti (croix bleues) correspond bien a la pressionexacte sur les 7 microphones de minimisation a la frequence80 Hz (pointille bleu) bien qu’a cette frequence la pressiontotale est principalement due a la pression diffractee.

La figure 9 montre un resultat similaire a la frequence370Hz, a l’exception de certains microphones deminimisation ou l’estimation est un peu moins bonne.

Les resultats des simulations de controle de la pression

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−15

−10

−5

0

5

Microphones

dB

Niveaux des pressions sur les microphones pour 80 Hz

Ptot

Pd

Pi

PCesti

Figure 8 – Comparaison des pressions incidentes exactes Piet estimees controlees PCesti pour une source a 80Hz

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−15

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0

5

Microphones

dB

Niveaux des pressions sur les microphones pour 370 Hz

PtotPdPiPCest

i

Figure 9 – Comparaison des pressions incidentes exactes Piet estimees controlees PCesti pour une source a 370Hz

diffractee des parois sur les microphones de minimisationsont donc tres bons a l’exception de certains microphonesaux � hautes frequences �. Ces resultats sont encourageantscar ils montrent l’efficacite du controle actif dans lesbasses frequences. Dans le cadre d’une salle anechoıque, lerevetement absorbant comblerait les faiblesses du controlepour les hautes frequences.

3.3 Simulation de controle de la pressiondiffractee en salle semi-anechoıque

Une future installation en cours de montage au LMAconsiste a utiliser un systeme de controle actif afin dereduire la pression diffractee par la paroi rigide d’une sallesemi-anechoıque. Cette salle de dimensions : X = 9, 15m ;Y = 4, 6m et Z = 4, 05m, n’est pas equipee de revetementacoustique sur la paroi verticale en X = 0. Afin de validerle principe de ce montage experimental (en cours), dessimulations ont ete realisees aux echelles reelles. Dans cessimulations, nous avons affecte un coefficient de reflexion de1 pour les parois equipees d’un revetement absorbant et de0,99 pour la paroi rigide. Ces coefficients de reflexion sontindependants de la frequence.

La configuration de ces simulations est illustree parla figure 10. Les 9 sources de controle sont disposees surla paroi reflechissante a 80cm des bords et espacees entreelles d’1, 2m. Elles sont assimilees, comme dans le cas de lamaquette, a des elements vibrants du maillage de la structure.Les 16 microphones d’identification forment un plan situe a

0 2 4 6 8 100

5

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

4.5

7

3

654

axe X

2

321

1

axe Y

axe

Z

Figure 10 – Schema de la salle semi-anechoıque.� : Source de controle ; � : Microphone d’identification ;+ : Microphone de minimisation ;© : Source a mesurer.

1,2 metre de la paroi reflechissante en evitant d’etre en facedes sources de controle. Les microphones de minimisationforment une diagonale inclinee dans le volume defini parles emplacements des sources d’identification. Nous avonsplace la source a mesurer a 3 positions (figure 10).

La methode d’identification du filtre de diffraction Hest appliquee en calculant la pression totale Ptot sur les16 microphones d’identification pour 30 emplacements dela source monopolaire d’identification. Les fonctions detransfert Gv entre les sources de controle et les microphonesde minimisation sont calculees ensuite en faisant vibrerconsecutivement les elements de paroi. Le filtre dediffraction H et les fonctions de transferts Gv permettentd’estimer les commandes uest pour piloter les sources decontroles afin de reduire la pression diffractee estimee Pestdsur les microphones de minimisation (equation 4).

La simulation consiste a placer une source monopolairea mesurer et de calculer la pression diffractee estimeecontrolee PCestd sur les microphones de minimisation(equation 5). Nous comparons ensuite la pression incidenteexacte Pi calculee par FELIN et la pression incidenteestimee controlee PCesti obtenue par soustraction de lapression diffractee estimee controlee PCestd a la pressiontotale.

1 2 3 4 5 6 7−50

−45

−40

−35

−30

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−5

Microphones de minimisation

dB

Niveaux des pressions sur les microphones pour 90 Hz

PtotPdPiPCest

i

+/− 1,5 dB+/− 2,5 dB

Figure 11 – Comparaison entre pressions estimeescontrolees PCesti et norme [1] pour la source no 1 a 90Hz

La figure 11 presente le cas de la source no 1, prochede la paroi rigide et du microphone no 2. Pour les positions

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eloignees de la paroi rigide, nous remarquons l’influencede la pression diffractee qui entraıne des ecarts superieursa 2, 5dB sur la pression totale exacte, ce qui ne serait pasconforme a la norme [1] pour une salle semi-anechoıque.Inversement les pressions incidentes estimees controleesPCesti correspondent bien aux pressions incidentes exactes.Ces simulations de controle conduisent a des ecartsinferieurs a 1, 5dB par rapport a la decroissance theorique,donc conformes a la norme [1] pour une salle anechoıque.

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Microphones de minimisation

dB

Niveaux des pressions sur les microphones pour 90 Hz

Ptot

Pd

Pi

PCesti

+/− 1,5 dB+/− 2,5 dB

Figure 12 – Comparaison entre pressions estimeescontrolees PCesti et norme [1] pour la source no 2 a 90Hz

La figure 12 presente le cas de la source no 2 placeevers le centre de la salle et proche du microphone no 4.Pour les positions les plus proches des parois, les pressionstotales exactes sont a la limite de la norme [1] pour une sallesemi-anechoıque, alors que les pressions incidentes estimeescontrolees PCesti correspondent toujours aux pressionsexactes avec des ecarts inferieurs a 1, 5dB.

1 2 3 4 5 6 7−50

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−5

Microphones de minimisation

dB

Niveaux des pressions sur les microphones pour 90 Hz

Ptot

Pd

Pi

PCesti

+/− 1,5 dB+/− 2,5 dB

Figure 13 – Comparaison entre pressions estimeescontrolees PCesti et norme [1] pour la source no 3 a 90Hz

La figure 13 presente le cas de la source no 3 placee al’oppose de la paroi rigide et proche du microphone no 7.Pour le microphone no 1 la pression totale exacte n’est pasconforme avec la norme [1] pour une salle semi-anechoıque.Les pressions incidentes estimees controlees PCesti sont parcontre toujours conformes a la norme [1] pour une salleanechoıque.

4 ConclusionNous proposons ici une methode de controle de la

pression diffractee des parois aux basses frequences,destinee a completer le revetement d’une salle anechoıque.Des resultats de mesure d’impedance de source ont montrel’interet d’un traitement en temps reel par rapport a un post-traitement. De premieres experimentations et des simulationsnumeriques ont donne des resultats encourageants.

Les resultats de simulations en salle semi-anechoıquevalident notamment le principe de controle de la pressiondiffractee par sa paroi rigide. Les resultats etant compatiblesavec la norme [1] pour une salle anechoıque, ils suggerentque la solution active serait capable de � supprimervirtuellement � un mur rigide, ce qui nous encourage aenvisager maintenant une phase de realisation experimentaleen grandeur reelle.

RemerciementsLes auteurs remercient Regine Guillermin pour

l’utilisation de son code FELIN.

References[1] Norme ISO 3745, Acoustique - Determination des

niveaux de puissance acoustique emis par les sourcesde bruit a partir de la pression acoustique - Methodesde laboratoire pour les salles anechoıques et semi-anechoıques, 2003.

[2] S. Schneider, C. Kern, Acoustical behavior of the largeanechoic chamber at the Laboratoire de Mecaniqueet d’Acoustique in the low frequency range, Acusticaunited with Acta Acustica 94 (1), pp 141-147, 2008.

[3] E. Friot, A. Gintz, Estimation and global control ofnoise reflections. ACTIVE 2009, Ottawa, Canada, 23-26 Aug. 2009.

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CFA 2016 / VISHNO 11-15 avril 2016, Le Mans

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