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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE ABOU BEKR BELKAID TLEMCEN FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE ET DES SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’UNIVERS DEPARTEMENT DE BIOLOGIE MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTER EN BIOLOGIE Option : « Produits naturels : Activités biologiques et synthèses» Présentée par ATTOU Amina Contribution à l’étude phytochimique et activités biologiques des extraits de la plante Ruta chalepensis (Fidjel) de la région d’Ain Témouchent Soutenue publiquement le devant le Jury composé de : Président Mme. ATIK née BEKKARA F. Professeur Promoteur Mr. BENMANSOUR A. Professeur Examinateur Mr. LAZOUNI H.A. Maître de conférences Examinateur Mr. ABDELOUAHED D. Professeur Année universitaire : 2010-2011

Contribution a Letude Phytochimique Et Activites Biologiques Des Extraits de La Plante Ruta Chalepensis(Fidjel)de La Region DAinTemouchent

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  • REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    UNIVERSITE ABOU BEKR BELKAID TLEMCEN

    FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE ET DES SCIENCES

    DE LA TERRE ET DE LUNIVERS DEPARTEMENT DE BIOLOGIE

    MEMOIRE EN VUE DE LOBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTER EN BIOLOGIE

    Option : Produits naturels : Activits biologiques et synthses

    Prsente par

    ATTOU Amina

    Contribution ltude phytochimique et activits

    biologiques des extraits de la plante Ruta chalepensis

    (Fidjel) de la rgion dAin Tmouchent

    Soutenue publiquement le devant le Jury compos de :

    Prsident Mme. ATIK ne BEKKARA F. Professeur

    Promoteur Mr. BENMANSOUR A. Professeur

    Examinateur Mr. LAZOUNI H.A. Matre de confrences

    Examinateur Mr. ABDELOUAHED D. Professeur

    Anne universitaire : 2010-2011

  • i

    RESUME

    Notre travail porte sur ltude de la phytochimie et des activits antioxydant et antimicrobienne de

    Ruta chalepensis de quatre stations de la wilaya dAin Tmouchent.

    Ruta chalepensis L. est une plante aromatique, appartenant la famille des rutaces, appele

    communment par la population locale Fidjel . Elle est spontane, largement rpandue en Afrique du

    nord, particulirement en Algrie.

    La rue est une plante aromatique mdicinale encore utilise dans la mdecine traditionnelle de

    nombreux pays comme laxatif, anti-inflammatoire, analgsique, antispasmodique, abortif,

    antipileptique, emmnagogue et pour le traitement de pathologies cutanes.

    Le screening phytochimique a mis en vidence la prsence de coumarines, flavonodes, dalcalodes,

    tanins et de strols et triterpnes. Cette richesse est confirm par des rendements comprises entre 5.7-

    32.15%, 1-5.6% et 0.26-2.39 successivement pour les extraits bruts, des flavonodes et des alcalodes

    qui sont extrait partir des trois parties de la plante par des solvants appropris (le mthanol absolue

    pour lextrait bruts, mlange alcool/eau 70% et lactate dthyle/eau : V/V pour lextraction des

    diffrents types de flavonodes mise en vidence, extraction par lacide actique/thanol 10% des

    alcalodes puis leur prcipitation par lammoniac).

    Les extraits bruts, flavoniques et alcalodiques ont montrs des pouvoirs moyens de rduction de Fer

    et de pigeage de radical libre DPPH. Les IC50 sont comprises entre 1 et 12 mg/ml.

    Les huiles essentielles de la parie arienne de la plante, obtenues par hydrodistillation ont rvls des

    rendements importants (avant floraison : 0.40-1.80, pendant floraison : 0.48-1.90) comparativement

    parlant aux tudes ralises sur la mme espce dans dautres pays.

    Les huiles essentielles des quatre stations ont de bonnes activits antibactriennes. Lhuile essentielle

    de la station dAin Tolba est la plus active contre Pseudomonas sp (19 mm de diamtre dinhibition).

    Celle de la station de Sidi Safi est la plus active contre Staphylococcus sp et Candida albicans, et celle

    de Beni Rhanane est plus active contre Bacillus sp et Escherichia sp (CMI de 15 et 125 g/ml

    successivement).

    Mots cls : Ruta chalepensis, mtabolites secondaires, huile essentielle, pouvoir antioxydant, FRAP,

    pigeage du DPPH, activit antimicrobienne.

  • ii

    SUMMARY

    Our work focuses on the study of phytochemicals, antioxidant and antimicrobial activities of

    Ruta chalepensis from four stations in the wilaya of Ain Temouchent.

    Ruta chalepensis L. is an aromatic plant belonging to the family of Rutaceae, commonly called by

    locals Fidjel. It is spontaneous, largely spread in North Africa, especially Algeria.

    The rue is a medicinal aromatic plant still used in traditional medicine in many countries as a

    laxative, anti-inflammatory, analgesic, antispasmodic, abortifacient, antiepileptic, emmenagogue and for

    the treatment of skin diseases.

    The phytochemical screening revealed the presence of coumarins, flavonoids, alkaloids, tannins and

    sterols and triterpenes.

    The preparation of crude extracts, of flavonoids and alkaloids from the three parts of the plant by

    specific solvents and the extraction of essential oil of the whole plant have revealed significant returns.

    These extracts (crude extracts, flavonoids and alkaloids) have shown a medium powers to reduce

    Iron and free radical scavenging (DPPH), which means the IC50 is between 1 and 12 mg / ml.

    The essential oil of the four stations has a good antibacterial activity against several species including

    Bacillus sp, Escherichia sp, Staphylococcus sp and even against Pseudomonas sp, especially the

    essential oil of the station of Ain Tolba. The essential oil of Sidi Safi has the most activity against

    Staphylococcus sp and Candida albicans and the Beni Rhananes one is the most active against

    Bacillus sp and Escherichia sp.

    Keywords: Ruta chalepensis, secondary metabolites, essential oil, antioxidant power, FRAP, free radical

    scavenging DPPH, antimicrobial activity.

  • iii

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  • iv

    DEDICACE

    A mes parents, Pour vos mains qui ont tant travailles,

    Pour votre cur qui ma tant donn Pour votre sourire qui ma tant rchauff, Pour vos yeux qui furent parfois mouills,

    Pour vous qui mavez tant aim. A mes surs : Amel, Ghania, Soria et Aicha.

    A mes frres: Djamel, Amar et Larbi. A mes belles surs. A mes beaux frres.

    A mes neveux et nices. A mes amies que jai vcu avec elles des beaux moments au cours de mon cursus luniversit: Aicha,

    Asmaa, Imene, Nadia, Wafaa, Sans oublier : Zahera, Latifa et Naziha

    A mes amies de la promotion de magister de Produits Naturelles : Ikram, Khadidja, Meriem, Nabila et Malika.

    A: Wahiba, Nacera, Fouzia, Meriem, Ilham, Tarek et Yasser A tous qui me connaisse de prs ou de loin.

  • v

    REMERCIEMENTS

    La connaissance est la seule chose qui saccrot lorsquon la partage .

    Avant toute chose, je remercie Dieu, le tout puissant, pour mavoir donne la force et la patience.

    .

    Jadresse tout dabord mes sincres remerciements Monsieur le Professeur BENMANSOUR Abdelhafid. Merci davoir accept de diriger cette thse au sein du laboratoire de Produits Naturelles : activits biologiques et synthse lUniversit Abou Bekr Belkaid Tlemcen. Merci pour votre encadrement sans faille tout au long de ces trois annes.

    A Madame CHAOUCHE ne HADDOUCHI Farah, quil fut agrable et motivant davancer dans ce long et prilleux travail de thse mais tellement enrichissant et stimulant avec toute ta bienveillance, ta disponibilit, et ton savoir.

    Je remercie le Professeur ATIK ne BEKKARA F. davoir accept de prsider mon jury de thse. Quil soit assur de ma plus entire reconnaissance pour mavoir accueilli au sein de son laboratoire.

    Je remercie vivement Mr. LAZOUNI H.A. maitre de confrences luniversit de Tlemcen pour avoir accept de juger ce travail et de faire partie du jury de cette thse. Cest un trs grand honneur et un trs grand plaisir davoir pu faire votre connaissance et de pouvoir aujourdhui vous soumettre mes travaux de recherche.

    Jadresse mes profonds remerciements Mr. ABDELOUAHED D. pour avoir accept de juger ce travail et de faire partie de mon jury de thse. Consciente de vos nombreuses responsabilits, je suis particulirement touche du temps que vous mavez accord.

    Cest un grand merci que jadresse tous les membres du Laboratoire de Produits Naturelles : activits biologiques et synthse de lUniversit de Tlemcen pour leur gentillesse, leur coute et leurs conseils: Professeurs, matres de confrences, techniciens et secrtaires et tudiants.

    ***

    Je remercie tout particulirement ma famille qui ma toujours soutenu dans mes choix, et qui t prsente chaque fois que cela a t ncessaire. Merci Maman, Merci Papa, Merci mes Surs, mes Frres. Cest avec vous que jai partag mes joies, mes peines, vous mavez soutenu grce votre prsence, votre sourire, votre amiti.

    Et enfin, il y a les compagnons de route, ceux avec qui lon partage les joies du quotidien, les doutes, je suis heureuse de vous avoir rencontr. Un grand merci Aicha, Asmaa, Imene, Nadia, Wafaa, Zahera, Latifa et Naziha. A ma promotion de magister, et tous les tudiants du Laboratoire de Produits Naturelles Tlemcen.

  • f

  • vi

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau n 1: Les diffrentes classes des composs phnoliques. 9

    Tableau n 2: Les principales espces oxygnes ractives gnres dans les systmes

    Biologiques. 31

    Tableau n3 : Situation gographique des quatre stations dtude. 37

    Tableau n 4: Les souches microbiennes. 48

    Tableau n 5: Influence du lieu de rcolte et la partie de la plante sur la teneur

    en eau (exprime en %). 50

    Tableau n 6: Les groupes chimiques dans la poudre de feuilles de Ruta

    dans les 4 stations dtudes. 51

    Tableau n 7: Les groupes chimiques caractristiques de la poudre de tige

    des quatre stations. 51

    Tableau n 8: Les groupes chimiques dans la poudre de fleur. 52

    Tableau n 9: Rendement en extraits bruts. 53

    Tableau n 10: Rendements en extraits flavoniques (%). 54

    Tableau n 11: Rendements en extraits alcalodiques. 54

    Tableau n 12: Rendement en huile essentielle (en %). 55

    Tableau n 13: Les indices physicochimiques de lhuile essentielle de Ruta chalepensis. 56

    Tableau n 14: les indices physicochimiques de lhuile essentielle de R.chalepensis

    de la rgion de Tlemcen (Beni Mester) obtenus par ltude de MERGHACHE et al, 2009. 56

    Tableau n 15: Valeurs des IC50 (en mg/ml) des extraits de Ruta chalepensis et de

    lAcide Ascorbique. 64

    Tableau n 16: Les souches microbiennes. 67

    Tableau n 17: Les diamtres des zones dinhibition des diffrentes souches (en mm)

    par la mthode de disques. 67

    Tableau n 18: Concentration minimale inhibitrice (CMI) des huiles essentielles

    des quatre stations. 68

    Tableau n 19: Classification biochimique des huiles essentielles. 88

  • vii

    LISTE DES FIGURES

    Figure n1 : Ruta chalepensis. 5

    Figure n 2: Classification biogntique des alcalodes des Rutaces. 7

    Figure n3 : La rutine. 8

    Figure n 4: Biosynthse des terpnes. 10

    Figure n 5: Biosynthse des composs azots. 10

    Figure n 6: Biosynthse des mtabolites secondaires. 11

    Figure n7: Structure des diffrentes classes des flavonodes. 12

    Figure n8: Lorigine biosynthtique du squelette flavonique. 12

    Figure n 9: Biosynthse des flavonodes. 13

    Figure n10: Schma gnral de synthse dalcalodes. 17

    Figure n11: Schma des tapes de lhydrodistillation. 21

    Figure n12: Principe schmatis de lappareillage dextraction par entranement

    la vapeur de leau. 22

    Figure n13 : Schma du systme dextraction CO2 des solides. 23

    Figure n 14: Formation dIPP par la voie de lacide mvalonique. 24

    Figure n 15: Formation dIPP partir du deoxyxylulose phosphate. 25

    Figure n16 : Biosynthse des terpnes partir dIPP. 26

    Figure n17 : Le passage entre les diffrents types de terpnes. 26

    Figure n18: Illustration de la mthode des aromatogrammes sur bote de Ptri. 28

    Figure n19 : Illustration de la mthode des microatmosphres. 29

    Figure n20 : Les principales sources cellulaires des espces oxygnes ractives. 32

    Figure n21: Cibles biologiques et endommagement oxydatifs induits par les

    espces oxygnes ractives. 33

    Figure n22: Rgulation de la production despces ractives de loxygne par

    les systmes de dfenses antioxydants. 34

    Figure n23 : Schma du mcanisme ractionnel invoqu dans

    la dtoxification enzymatique. 35

    Figure n 24: La carte de situation des diffrentes zones dtudes. 37

    Figure n 25: Protocole dextraction des flavonodes. 41

    Figure n26 : Protocole dextraction des alcalodes. 42

    Figure n27: Schma dutilisation dune microplaque. 49

    Figure n 28: Pouvoir rducteur des extraits bruts et de lacide ascorbique. 57

    Figure n 29: Pouvoir rducteur des extraits flavoniques et de lacide ascorbique. 57

    Figure n 30: Pouvoir rducteur des extraits alcalodiques et de lacide ascorbique. 58

  • viii

    Figure n 31: Pouvoir rducteur de tous les extraits de Ruta chalepensis. 58

    Figure n 32: Raction dun antioxydant avec le radical DPPH. 59

    Figure n 33: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH de lAcide Ascorbique. 59

    Figure n 34: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits bruts des tiges. 60

    Figure n 35: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits bruts des feuilles. 60

    Figure n 36: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits bruts des fleurs. 61

    Figure n 37: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits flavoniques

    des tiges. 61

    Figure n 38: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits flavoniques

    des feuilles. 61

    Figure n 39: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits flavoniques

    des fleurs. 62

    Figure n 40: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits alcalodiques

    des tiges. 62

    Figure n 41: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits alcalodiques

    des feuilles. 63

    Figure n 42: Pourcentages de rduction du radical libre DPPH des extraits alcalodiques

    des fleurs. 63

    Figure n 43: Les IC50 des diffrents extraits de Ruta chalepensis et de lacide ascorbique. 64

    Figure n 44: Biogramme aromatique. 87

    Figure n 45: Distillateur de lre moyenne. 87

    LISTE DES PHOTOS

    Photo n1: Montage dhydrodistillation. 43

    Photo n 2: Rduction du fer ferrique en fer ferreux. 47

    Photo n 3: Raction de cyanidine positive. 91

    Photo n 4: Raction de WAGNER et MAYER positive. 91

    Photo n 5: Raction de Stiasny positive pour les tanins catchiques. 91

    Photo n 6: Raction de Lieberman-Burchard positive. 91

    Photo n 7: Spectrophotomtre. 92

    Photo n 8: Rotavapor. 92

    Photo n 9: Centrifugeuse. 92

    Photo n 10: Balance analytique. 93

    Photo n 11: Etuve. 93

    Photo n 12: Activit huile essentielle contre Bacillus cereus. 94

    Photo n 13: Activit huile essentielle contre Escherichia coli. 94

  • ix

    Photo n 14: Activit huile essentielle contre Pseudomonas aeruginosa. 95

    Photo n15: Microplaque avec les CMI. 89

    Photo n16: Station dAin Tolba. 90

    Photo n17: Station de Sidi Safi. 90

    Photo n18: Station de Beni Rhanane. 90

    Photo n19: Station de Sidi Ben Adda. 90

    Photo n20: Les huiles essentielles des quatre stations. 91

    Photo n21: Extraits bruts de tige (T), feuille (F) et fleur (Fl) de la station

    de Sidi Ben Adda (4). 91

    Photo n22: Extraits flavoniques de tige (T), feuille (F) et fleur (Fl) de la station

    de Sidi Safi (2). 91

    Photo n23: Extraits alcalodiques de tige (T), feuille (F) et fleur (Fl) de la station

    de Sidi Ben Adda (4). 91

    Photo n24: Tous les extraits raliss sur Ruta chalepensis. 92

    LISTE DES ABREVIATIONS

    O.M.S : Organisation Mondiale de la Sant

    DPPH : 2,2-diphnyle-1-picrylhydrazyl

    % : Pourcent

    m : Mtre

    cm : Centimtre

    CO2 : Dioxyde de carbone

    INSA : Institut Scientifique dAromatologie

    H.E.B.B.D : Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Dfinie

    IPP : Isopentenyl pyrophosphate

    C : Degr Celsius

    K+: Ion potassium

    ATPase: Adnosine triphosphatase

    AMP: Adnosine monophosphate

    ADP: Adnosine diphosphate

    ADN: Acide dsoxyribonuclique

    ARN: Acide ribonuclique

    O2: Anion superoxyde

    OH: Radical hydroxyle

    NO: Monoxyde dazote

    H2O2: Peroxyde dhydrogne

  • x

    HOCl: Acide hypochlorique

    1O2: Oxygne singulier

    ONOO: Peroxynitrite

    RO: Radical alcoxy

    ROO: Radical peroxy

    SOD: Superoxyde dismutase

    CAT: Catalase

    GPx: Glutathion peroxydase

    GSH: Glutathion

    GR: Glutathion rductase

    H2O2 : Eau oxygn

    Fe : Fer

    Cu : Cuivre

    Mn : Manganse

    CAT : Catalase

    NADPH: Nicotinamide adnine dinuclotide phosphate

    Fe2+

    : Fer ferreux

    Fe3+

    : Fer ferrique

    Cu2+

    : Ion cuivrique

    Cu+: Ion cuivreux

    UV: Ultra violet

    g : Gramme

    ml: Millilitre

    H2SO4: Acide sulfurique

    KI: Iodure de potassium

    HgCl2: Chlorure de mercure

    I2: Iode

    N: Normal

    mn: Minute

    NH4OH: Ammoniac

    FeCl3: Chlorure de fer

    NaOH: Hydroxyde de sodium

    HCl : Acide chlorhydrique

    T : Temprature

    m/V : Masse Volume

    V/V : Volume Volume

  • xi

    KHz : Kilohertz

    NaHCO3 : Bicarbonate de sodium

    mole/l : Mole par litre

    FRAP: Ferric Reducing Antioxidant Power

    nm: Nanomtre

    M: Molaire

    K3Fe (CN) 6 : Ferricyanure de potassium

    H2O : Eau

    l : Microlitre

    IC50 : Concentration inhibitrice de 50 %

    NCCLS: National Committee for Clinical Laboratory Standars

    UFC : Unit formant colonie

    g : Microgramme

    mm : Millimtre

    CMI : Concentration minimale inhibitrice

    CA-SFM: Comit de lAntibiogramme de la Socit Franaise de Microbiologie.

    DMSO: Dimethylsulfoxide

    IM: Indice de Mousse

    CG: Chromatographie en phase gazeuse

    CG/SM: Chromatographie en phase gazeuse couple la spectromtrie de masse

  • xii

    TABLE DE MATIERES

    Rsum i

    Ddicace iv

    Remerciement v

    Liste des tableaux vi

    Liste des figures vii

    Liste des photos viii

    Liste des abrviations ix

    Table de matires xii

    Introduction 1

    Premire partie : Synthse bibliographique

    Introduction la phytothrapie 2

    I. Description de plante 3

    1. Rutaceae 3

    2. Ruta (rue) 3

    3. Ruta chalepensis 4

    4. Systmatique 5

    5. Usage et toxicit 6

    6. Composition chimique 7

    II. Mtabolites secondaires 9

    1. Dfinition et fonction 9

    2. Classification des mtabolites secondaires 9

    2.1. Les composs phnoliques 9

    2.2. Les isoprnodes : (strodes et terpnodes) 10

    2.3. Les composs azots (drivs des acides amins) : alcalodes 10

    3. Biosynthse des mtabolites secondaires 11

    4. Les flavonodes 11

    4.1. Dfinition, classification et biosynthse 11

    4.2. Proprits pharmacologiques des flavonodes 14

    5. Les alcalodes 15

    5.1. Dfinition, classification et distribution des alcalodes 15

    5.2. Activits pharmacologiques 16

    5.3. Biosynthse des alcalodes 17

    6. Les huiles essentielles 18

    6.1. Introduction laromathrapie 18

  • xiii

    6.2. Quest-ce quune huile essentielle? 19

    6.3. Comment utiliser les huiles essentielles? 20

    6.4. Les mthodes dextraction 21

    6.4.1. Lhydrodistillation 21

    6.4.2. Extraction par entranement la vapeur deau 22

    6.4.3. Lexpression au solvant volatil 22

    6.4.4. Expression froid 22

    6.4.5. Lenfleurage 23

    6.4.6. Lextraction au CO2 supercritique 23

    6.5. Critres de qualit des huiles essentielles 23

    6.6. La biosynthse 24

    6.7. Proprits pharmacologiques des huiles essentielles 27

    6.7.1. Activit antimicrobienne lie la composition chimique 27

    6.7.1.1. Lvaluation de lactivit antibactrienne des huiles essentielles 27

    6.7.1.2. Les principes actifs antibactriens 29

    6.7.1.3. Le mode daction antimicrobienne des huiles essentielles 30

    III. Radicaux libres et antioxydants 31

    1. Les radicaux libres dans les systmes biologiques 31

    2. Implications pathologiques des espces oxygnes ractives 32

    3. Stress oxydant et ses consquences biologiques 33

    4. Les antioxydants 33

    4.1. Systmes enzymatiques 34

    4.2. Systmes non enzymatiques 35

    5. Antioxydants naturels 35

    5.1. Les flavonodes 35

    5.2. Les tanins 36

    5.3. Les coumarines 36

    5.4. Les phnols 36

    5.5. Les xanthones 36

    Deuxime partie : Matriels et mthodes

    I. Le matriel vgtal 37

    II. Les tests phytochimiques 38

    1. La teneur en eau 38

    2. Les alcalodes 38

    3. Les drivs anthracniques 39

    4. Les saponosides 39

  • xiv

    5. Les coumarines 40

    6. Les strols et triterpnes 40

    7. Les tanins 40

    8. Les flavonodes 40

    8.1. Anthocyanes 40

    8.2. La raction la cyanidine 40

    III. Lextraction des principes actifs 41

    1. Prparation de lextrait brut 41

    2. Prparation de lextrait flavonique 41

    3. Prparation de lextrait alcalodique 42

    4. Lextraction dhuile essentielle 43

    IV. Les indices physicochimiques des huiles essentielles 44

    1. Les indices chimiques 44

    1.1. Lindice dacide 44

    1.2. Lindice dester 44

    1.3. Lindice de peroxyde 45

    2. Les indices physiques 45

    2.1. La miscibilit lthanol 45

    2.2. La densit relative 20 C 45

    2.3. Lindice de rfraction 46

    V. Lvaluation de lactivit antioxydante 47

    1. Rduction du fer : FRAP (Ferric Reducing Antioxidant Power) 47

    2. Pigeage du radical libre DPPH (2,2-diphnyle-1-picrylhydrazyl) 47

    VI. Tests de lactivit antimicrobienne 48

    1. Souches 48

    2. Evaluation de lactivit sur milieu glos 48

    3. Dtermination des CMI (concentration minimale inhibitrice) 49

    Troisime partie : Rsultats et discussion

    I. Phytochimie de Ruta chalepensis 50

    1. Teneurs en eau 50

    2. Groupes chimiques caractriss 50

    3. Rendement des extractions 53

    3.1. Extrait brut mthanolique 53

    3.2. Extraits flavoniques 54

    3.3. Extraits alcalodiques 54

    3.4. Huile essentielle 55

  • xv

    4. Les indices physicochimiques de lhuile essentielle de Ruta chalepensis 56

    II. Tests, in vitro, de lactivit antioxydante 57

    1. Rduction du fer (FRAP) 57

    2. Pigeage du radical libre DPPH (2,2-diphnyle-1-picrylhydrazyl) 59

    2.1. Acide ascorbique 59

    2.2. Extraits bruts mthanoliques 60

    2.3. Extraits flavoniques 61

    2.4. Extraits alcalodiques 62

    3. Calcul des IC50 64

    4. Conclusion de lactivit antioxydante 65

    III. Evaluation de lactivit antibactrienne 67

    Conclusion 70

    Rfrences bibliographiques 71

    Annexes 82

  • 50

  • 1

    u travers des ges, lhomme a pu compter sur la nature pour subvenir ses besoins de base tel

    que, nourriture, abris, vtements et aussi pour ses besoins mdicaux. Les plantes possdent

    dextraordinaires vertus thrapeutiques. Leurs utilisations pour le traitement de plusieurs maladies chez

    les tres vivants et en particulier lhomme est trs ancienne et a toujours tait faites de faon empirique

    (SVOBODA et SVOBODA, 2000).

    De nos jours, nous comprenons de plus en plus, que les principes actifs des plantes mdicinales sont

    souvent lis aux produits des mtabolites secondaires. Leurs proprits sont actuellement pour un bon

    nombre reconnue et rpertori, et donc mises profit, dans le cadre des mdecines traditionnelles et

    galement dans la mdecine allopathique moderne (BOURGAUD et al, 2001 ; KAR, 2007).

    Aujourdhui, on estime que les principes actifs provenant des vgtaux reprsentent environ 25%

    des mdicaments prescrits. Soit un total de 120 composs dorigine naturelle provenant de 90 plantes

    diffrentes. En Afrique, prs de 6377 espces de plantes sont utilises, dont plus de 400 sont des plantes

    mdicinales qui contribues pour 90% du traitement mdicales. Jusquen 2004, on a estim que prs de

    75% de la population africaine ont toujours recours aux plantes pour se soigner. De plus ce type de soin

    est considr souvent comme faisant partie de la mdecine douce (KAR, 2007).

    Notre plante Ruta chalepensis, (Fidjel) est connue pour sa richesse en produits du mtabolisme

    secondaire et particulirement en huiles essentielles et alcalodes (BABA AISSA, 1999). Aussi dans

    notre tude, on se propose de :

    - Faire un screening phytochimique des mtabolites secondaires existant dans les diffrentes

    parties de la plante (fleurs, feuilles et tiges).

    - Raliser plusieurs extraits : extrait brut, flavonique, alcalodique et huile essentielle, pour les

    stations retenue dans notre tude, afin de pouvoir en faire des comparaisons.

    - Etudier lactivit antioxydant, par deux mthodes, la rduction du Fer et le pigeage du radical

    libre DPPH pour les extraits : brut, flavonique, alcalodique;

    - Etudier galement le pouvoir antimicrobien de ses huiles essentielles.

    A

  • 50

  • 2

    Introduction la phytothrapie

    Depuis la nuit des temps, les hommes apprcient les vertus apaisantes et analgsiques des plantes.

    Aujourdhui encore, les deux tiers de la pharmacope ont recours leurs proprits curatives. A travers

    les sicles, les traditions humaines ont su dvelopper la connaissance et lutilisation des plantes

    mdicinales. Si certains pratiques mdicales paraissent tranges et relvent de la magie, dautres au

    contraire semblent plus fondes, plus efficaces. Pourtant, toutes ont pour objectif de vaincre la

    souffrance et damliorer la sant des hommes (SCHILLER et SCHILLER, 1994).

    ***

    Toutefois, malgr les normes progrs raliss par la mdecine moderne, la phytothrapie offre de

    multiples avantages. N'oublions pas que de tout temps, l'exception de ces cent dernires annes, les

    hommes n'ont eu que les plantes pour se soigner, qu'il s'agisse de maladies bnignes, rhume ou toux, ou

    plus srieuses, telles que la tuberculose ou la malaria.

    ***

    Aujourd'hui, les traitements base de plantes reviennent au premier plan, car l'efficacit des

    mdicaments tels que les antibiotiques (considrs comme la solution quasi universelle aux infections

    graves) dcrot.

    ***

    La phytothrapie, qui propose des remdes naturels et bien accepts par l'organisme, est souvent

    associe aux traitements classiques. Elle connat de nos jours un renouveau exceptionnel en Occident,

    spcialement dans le traitement des maladies chroniques, comme l'asthme ou l'arthrite. De plus, les

    effets secondaires induits par les mdicaments inquitent les utilisateurs, qui se tournent vers des soins

    moins agressifs pour l'organisme (ISERIN ; 2001).

    ***

    Lexploitation des ressources naturelles, et notamment du monde vgtal, est encore capitale

    lheure actuelle. Elle est ralise par :

    Etude chimiotaxonomique qui consiste rechercher des catgories de molcules dans les plantes en

    fonction de leur appartenance botanique. Ainsi les Apocynaceae, les Rutaceae, les Rubiaceae

    renferment souvent des alcalodes et cest parmi ces familles que lon recherche dabord les alcalodes.

    Etude ethnopharmacologique qui consiste recueillir des renseignements sur lutilisation des plantes

    auprs des populations vivant encore prs de la nature en Amrique du Sud, dans les les du Pacifique,

    en Afrique ou dans le Sud- Est Asiatique.

    Etude pharmacologique est caractrise par lobservation du comportement des plantes dans leur

    environnement naturel. Les interactions plantes-plantes (alllopathie), plantes-microorganismes,

    plantes-insectes, plantes-animaux sont associes des signaux chimiques (BARNES et al, 2007).

  • 3

    I. Description de plante

    1. Rutaceae (famille de la rue ou des agrumes) :

    Gnralement arbres ou arbustes, parfois pines ou aiguillons ; composs amers triterpniques,

    alcalodes, et composs phnoliques ; lacunes scrtrices dissmines (points translucides) contenant

    des huiles essentielles aromatiques (WIART, 2006).

    Genres/espces : 150/1500.

    Principaux genres: Zanthoxylum (200 spp), Agathosma (180 spp), Ruta (60 spp).

    Intrt conomique : plusieurs espces de Citrus sont apprcies pour leurs fruits comestibles. Ruta,

    Zanthoxylum, Citrus et Casimiroa, ont des usages mdicaux. Les rsines caractristiques des Rutaces

    sont inflammables do lutilisation du bois comme carburant ou en torches (JUDD et al ; 2002).

    2. Ruta (rue) :

    Ruta vient du grec rhyt qui signifie sauv, prvenir, ou de re qui signifie qui coule faisant

    certainement rfrence ses vertus emmnagogues (DOERPER, 2008).

    Ce genre comprend 8 espces darbustes, de sous-arbrisseaux et de vivaces herbaces souche ligneuse,

    caducs ou persistants, vivants dans les lieux secs et rocailleux, de la rgion mditerranenne, et du nord-

    est de lAfrique jusquau sud-ouest de lAsie. Les fleurs et le feuillage aromatiques, sont le principal

    attrait des rues. Les feuilles sont alternes, parfois opposes, ovales, larges, arrondies et pennatisques

    ou pennes. Les fleurs, jaunes, fimbries ou dentes, quatre ou cinq ptales, spanouissent en cymes

    terminales (MIOULANE, 2004).

    Le feuillage a parfois un usage mdicinal. Ne consommer aucune partie de la rue, la plante entire tant

    toxique. Eviter de toucher le feuillage, sous peine de provoquer une raction cutane, se traduisant par

    des taches brunes (indolores) qui foncent au soleil (DODT, 1996).

    - Rusticit : variable selon les espces (MIOULANE, 2004).

    - Culture : en plein soleil ou lombre partielle, de mme au sec, dans un sol assez riche, de

    prfrence trs bien drain, mais la rue accepte bien les terres argileuses, fortes. La

    multiplication se fait par semi ou bouturage (DOERPER, 2008).

    - Ennemis et maladies : pourriture des racines (Phytophthora) (MIOULANE, 2004).

    - Appellations en diffrents langues :

    En franais : rue ;

    En allemand : raute ;

    En italien : ruta ;

    En anglais : rue (BONNIER, 1999).

    En espagnol : ruda (DUKE et al, 2008).

  • 4

    Les espces de Ruta les plus connues sont trs proches en forme, composition et en proprits

    pharmacologiques :

    Ruta chalepensis (dcrite si dessous).

    Ruta montana : cest la rue des montagnes (synonymes : Ruta legitima Jacq. ; Ruta tenuifolia

    Gouan) ou bonne rue (BONNIER, 1999), appele vulgairement en Algrie : fidjlet el-djbel

    ( ) ou Fidjela (), a une odeur ftide trs intense, se trouve sur les coteaux arides et

    dans les endroits secs et pierreux de la rgion mditerranenne (BABA AISSA, 1999).

    Ruta graveolens : [graveolens vient du latin gravis qui signifie fort et du verbe olere

    qui veut dire sentir, donc odeur forte et dsagrable (DOERPER, 2008)]. Appele aussi rue-

    officinale, rue-puante, rue ftide, rue des jardins, Herbe la belle-fille, Rue des murailles

    (BONNIER, 1999) et galement pganion (LE MOINE, 2001), cette espce est appele

    vulgairement Fidjen (ABDULBASSET et ABDE TAWAB, 2008).

    3. Ruta chalepensis : (dans le reste du document le mot rue reprsente Ruta chalepensis)

    La rue dAlep, plante herbace tige ligneuse la base, pouvant atteindre 1 m (BABA AISSA, 1999).

    Les feuilles de 6 12 cm de long, sont aromatiques, ovales, larges, pennatisques, bleu-vert, elles

    prsentent de nombreux lobes oblongs, lancols ou aborales. En t, spanouissent des fleurs de 1 2

    cm de diamtre, en coupe, de couleur jaune fonc, portant quatre ou cinq ptales frangs de longs poils.

    Elles sont runies en cymes lches (MIOULANE, 2004).

    Cest une espce mditerranenne, relativement commune dans toute lAlgrie septentrionale (BABA

    AISSA, 1999), au nord-est de lAfrique, sud de lEurope et le sud-ouest de lAsie (MIOULANE, 2004).

    Appele aussi: Ruta angustifolia / Ruta graveolens var. angustifolia (DUKE et al, 2008).

    La rue est cite sous le terme de sadzab par ABDULBASSET et ABDE TAWAB, 2008, elle est

    aussi dite en berbre: aouermi, Issel, Issin (BABA AISSA, 1999). Autres noms sont indiqus par

    DUKE et al en 2008: Al Shathap ( ( , Bou Ghans, en grec : Pigam, zent.

  • 5

    4. Systmatique: (WIART, 2006; BONNIER, 1999; TAKHTAJAN, 2009)

    Rgne : Plantae

    Sous rgne : Tracheobionta (plantes vasculaires)

    Super division : Spermatophyta (plantes graine)

    Division : Magnoliophyta (plantes fleurs)

    Sous division : Angiospermae

    Classe : Magnoliopsida (dicotyldons)

    Sous classe : Rosidae

    Super ordre : Rutanae

    Ordre : Sapindales

    Famille : Rutaceae

    Genre : Ruta

    Espce : chalepensis

    Figure n1: Ruta chalepensis (DUKE et al, 2008).

  • 6

    5. Usage et toxicit :

    Plante ornementale des jardins, la rue est considre comme mellifre et sa prsence loigne les vipres.

    Elle repousse les insectes (LE MOINE, 2001) et est utilise contre la gale et les parasites de la tte

    (BONNIER, 1999).

    Les parfumeurs utilisent son huile essentielle comme arme. Dans le langage des fleurs, la rue est le

    symbole de la grce (LE MOINE, 2001).

    On rcolte les feuilles toute lanne et les fleurs la fin de lt. Les feuilles fraches, quoique trs

    amres, sont comestibles, on les utilise dans des sauces et pour aromatiser le gibier ou le fromage blanc,

    mais en petite quantit ; cest un condiment pris des Anglo-Saxons. Elle entre dans la prparation dun

    beurre aux herbes. Elle aromatise aussi certaines boissons alcoolises. Consommes fraches de

    prfrences, les tiges feuillues de conservent par schage. On fabrique avec cette plante le vinaigre de

    rue et l huile de rue en la faisant infuser dans du vinaigre ou dans lhuile (BILDERBACK, 2007).

    Cultive en Europe centrale depuis le Xme

    sicle, elle servit de contre poison. Les Grecs considrent

    quelle amliorait la vue (LE MOINE, 2001 ; BALCH et STENGLER, 2004) en utilisant lessence

    extraite de la plante frache (SCHAUENBERG et PARIS, 1977). Cest une plante importante dans

    lIslam, et trs utilise dans le cure par le Coran pour dbarrasser le corps de linfluence du gin. Cest

    une plante manier avec prcaution car son huile essentielle est toxique. Elle contient des alcalodes, de

    flavonodes, de la vitamine C et des furo-coumarines. Ctait autrefois une plante emmnagogue et

    abortive (LE MOINE, 2001) en effet la rue exerce une action excito-motrice nette sur lutrus (MERAD

    CHIALI, 1973). Sa sve irrite les peaux sensibles. On lemploie pour les problmes oculaires et en

    gargarisme pour les maux de gorge. Les feuilles soignent les phlbites et les varices. Son utilisation est

    dconseille pour les femmes enceintes (LE MOINE, 2001).

    Lessence est stupfiante : cest elle qui dtermine une lgre phase dexcitation puis rapidement

    ivresse lourde avec obtusion sensitivo-sensorielle, tristesse et somnolence. A trs fortes doses cest un

    vritable toxique. Le principe toxique est la mthylnonylctone (MERAD CHIALI, 1973).

    Plusieurs espces de Ruta sont sources de diverses classes de produits naturels avec des activits :

    antifongiques, phytotoxique et antivnneux (OLIVA et al, 2003).

    Autres activits cites par (DUKE et al, 2008 ; GUTIERREZ-PAJARES et al, 2003 ; KONG et al,

    1989 ; CHIU et FUNG, 1997 ; FOSTER et TYLER, 1999): Abortif ; Analgsique; Anti fertilit; Anti-

    inflammatoire; Antiseptique (contre : Bacillus, Candida, Escherichia, Microsporium, Pseudomonas,

    Staphylococcus) ; Antispasmodique ; Aphrodisiaque; Arachnifuge; Bactricide; Candidicide;

    Cardiotonique; Decongestant; Digestive; mtique; Embryotoxique; Emmnagogue; Fbrifuge;

    Immunomodulateur; Insectifuge; Molluscicide; Sdative; Stomachique; Sudorifique; Vermifuge;

    Vulnraire ; antipyrtique, antiparasitaire, antihelminthique ; lextraits aqueux de la rue a une activit

    hypotensive par un effet direct sur le systme cardiovasculaire.

  • 7

    Utilisation populaire en Algrie : La rue est trs utilise des fins diverses : Fbrifuge,

    antivenimeux local, contre les nauses et les vomissements, dans les constipations, dans le

    paludisme, pour soigner les anmies (MERAD CHIALI, 1973), le rhumatisme, contre les

    douleurs gastriques, les vers intestinaux (BABA AISSA, 1999), dans les accouchements

    difficiles, les maux des yeux et des oreilles, dans lasthme, les nvroses (MERAD CHIALI,

    1973).

    6. Composition chimique :

    Alcalodes (0.4- 1.4%): (FOSTER et TYLER, 1999)

    Furoquinoline alcalodes: skimmianine, gamma-fagarine, dictamnine, kokusaginine, pteleine

    Acridine alkaloids: arborinine- 2-arylquinoline, rutacridone, Gravacridiol (WATERMAN, 1975),

    chaloridone [4,5-dioxymethylene-11-methylfuro (2,3-c) acridin-6 (11H)-on] (ULUBELEN et TEREM,

    1988).

    Quinazoline alcalodes : comme larborine

    Quinoline alcalodes: parmi eux: graveoline, graveolineine (WATERMAN, 1975).

    - Alcalodes des Rutaces :

    Prcurseur Produit

    Tyrosine/Phenylalanine

    Acide anthranilique 2-quinolones

    Tryptophane

    Histidine

    1-Benzyltetrahydroisoquinolines

    Amines/Amides

    Oxazoles

    2-Aryl-quinazolines

    2-Aryl-quinolines/ones

    Carbazoles

    Furoquinolines

    Furoquinolones

    Pyranoquinolones linaire

    Pyranoquinolones angulaire

    Acridones

    2-Allyl-quinolines/ones

    Carbazoles

    -Indolo-quinazolines Canthinones

    Imidazoles

    Figure n 2: Classification biogntique des alcalodes des Rutaces (WATERMAN, 1975).

    Huile volatile (0.2-0.4%): (FLEMING et al, 2000)

    Le rendement en huile essentielle et le compos majoritaire diffrent selon le lieu de rcolte mais

    gnralement les composs les plus rencontrs sont le 2-nonanone et le 2-undecanone (MEJRI et al,

    2010, MERGHACHE et al, 2009).

  • 8

    Flavonodes:

    Le composant majoritaire est la rutine (2-5%) (FLEMING et al, 2000): Touts les parties de la plante

    renferment un glucoside, la rutine, (BONNIER, 1999) ou rutoside qui est la vitamine P

    (SCHAUENBERG et PARIS, 1977 ; DEWICK, 2002) isomre de la quercitrine, identique un

    glucoside quon trouve dans le Cprier (BONNIER, 1999).

    Figure n3 : la rutine (DEWICK, 2002).

    Coumarines : (MILESI et al, 2001)

    Hydroxy-coumarines: umbelliferone, herniarin, gravelliferon, rutacultin

    Furo-coumarines: bergapten, psoralen, xanthotoxin, chalepensin, isopimpinellin, isoimperatorin, rutarin,

    rutaretine

    Pyrano-coumarines: parmi eu: xanthyletine.

    Lignans : savinine, helioxanthine (FLEMING et al, 2000).

  • 9

    II. Mtabolites secondaires:

    1. Dfinition et fonction : Les mtabolites secondaires sont un groupe de molcules qui interviennent dans ladaptation de la

    plante son environnement ainsi que la rgulation des symbioses et dautres interactions plantes-

    animaux, la dfense contre les prdateurs et les pathognes, comme agents alllopathiques ou pour

    attirer les agents chargs de la pollinisation ou de la dissmination des fruits (JUDD et al ; 2002).

    En gnral, les termes, mtabolites secondaires, xnobiotiques, facteurs antinutritionnels, sont utiliss

    pour dtermins ce groupe, il existe plus de 200.000 composs connus qui ont des effets

    antinutritionnels et toxiques chez les mammifres. Comme ces composs ont des effets toxiques, leur

    incorporation dans lalimentation humaine peut tre utile pour la prvention contre plusieurs maladies

    (cancer, maladies circulatoires, les infections viral), car la diffrence entre toxicit et effet bnfique

    est gnralement soit dose ou structure- dpendant (MAKKAR, SIDDHURAJU et BECKER, 2007).

    2. Classification des mtabolites secondaires :

    2.1. Les composs phnoliques : Les composs phnoliques sont une vaste classe de substances organiques cycliques trs varies,

    dorigine secondaire qui drivent du phnol C6H5OH qui est un monohydroxybenzne. Les composs

    phnoliques sont fort rpandus dans le rgne vgtal ; on les rencontre dans les racines, les feuilles, les

    fruits et lcorce. La couleur et larome, ou lastringence des plantes dpendent de la concentration et

    des transformations des phnols. Ces composs reprsentent 2 3% de la matire organique des plantes

    et dans certains cas jusqu 10% et mme davantage. Dans la nature, ces composs sont gnralement

    dans un tat li sous forme desters ou plus gnralement dhtrosides. Ils existent galement sous

    forme de polymres naturels (tanins).

    Le groupe le plus vaste et plus rpandu des phnols est celui des flavonodes (WALTON et BROWN,

    1999). Plusieurs classes de composs polyphnoliques sont dfinies selon le squelette de base (tableau

    n1).

    Tableau n 1: les diffrentes classes des composs phnoliques (DAAYF et LATTANZIO, 2008).

    Squelette carbone Classes de composs phnoliques

    C6

    C6-C1

    C6-C2

    C6-C3

    C6-C4

    C6-C1-C6

    C6-C2-C6

    C6-C3-C6

    (C6-C1)2

    (C6-C3)2

    (C6-C3-C6)2

    (C6-C3) n

    (C6) n

    (C6-C3-C6) n

    Phnols simples et benzoquinones

    Acides phnoliques

    Actophnones et les acides phenylactiques

    Acides hydroxy-cinnamiques, coumarines, phnylpropnes, chromons

    Naphthoquinones

    Xanthones

    Stilbnes et anthraquinones

    Flavonodes et isoflavonodes

    Tannins hydrolysables

    Lignanes et nolignanes

    Biflavonodes

    Lignines

    Catchols

    Tannins condenss

  • 10

    2.2. Les isoprnodes : (Strodes et Terpnodes) : Les terpnodes sont des mtabolites secondaires synthtiss par les plantes, organismes marins, les

    champignons et mme les animaux, ils rsultent de lenchainement de plusieurs units isoprnique

    (BHAT, NAGASAMPIGI et SIVAKUMAR, 2005). Ils ont deux voies de biosynthse : celle de lacide

    mvalonique et du desoxyxylulose phosphate.

    Figure n 4: Biosynthse des terpnes. DMAPP : dimethylallyl diphosphate ; DXP : desoxyxylulose phosphate ; FPP : farnesyl diphosphate ; GGPP : geranygeranyl diphosphate ; GPP : geranyl

    diphosphate ; IPP : isopentenyl diphosphate ; MVA : mevalonate (OSBOURN et LANZOTTI, 2009).

    2.3. Les composs azots (drivs des acides amins) : Alcalodes

    Les alcalodes sont les composs azots les plus connus. Ils ont une distribution restreinte car ils sont

    rencontrs chez 20% des angiospermes seulement. En plus des alcalodes, on trouve dans ce groupe :

    les acides amins non protiques, les glycosides cyanogniques et les glucosinolates (WALTON et

    BROWN, 1999).

    Figure n 5: Biosynthse des composs azots (WALTON et BROWN, 1999).

    Peptides Acides amins non protiques

    Acides amins protiques Amines

    Glycosides cyanogniques

    Alcalodes Aldoximes

    Glucosinolates

  • 11

    3. Biosynthse des mtabolites secondaires :

    Les mtabolites secondaires rsultent gnralement de trois voies de biosynthse : la voie de shikimate,

    la voie de mevalonate et du pyruvate (VERPOORTE et ALFERMANN, 2000).

    Figure n 6: Biosynthse des mtabolites secondaires (VERPOORTE et ALFERMANN, 2000 ; WINK,

    2010).

    4. Les flavonodes : 4.1. Dfinition, Classification et biosynthse :

    Les flavonodes reprsentent une classe de mtabolites secondaires largement rpandus dans le rgne

    vgtal. Ce sont des pigments quasiment universels des vgtaux qui sont en partie responsables de la

    coloration des fleurs, des fruits et parfois des feuilles (RICE-EVANS et PACKER, 1998).

    Ce groupe de composs est dfini par une structure gnrale en C15, caractrise par un

    enchanement de deux noyaux aromatiques A et B lis une unit de trois carbones Ar (A)-C3-Ar (B)

    (WALSH, 2003), les diffrents classes sont dtermines par le degr doxydation de lunit de liaison

    (C3), tandis que, les composs de la mme classe sont dtermins par le point dhydroxylation, ou

    dautre substitution, du noyau A ou B. Ils sont gnralement soluble dans leau (VERPOORTE et

    ALFERMANN, 2000) et stocker dans des vacuoles ainsi que dans les chloroplastes (BRUNETON,

    1987). Dans la nature, les flavonodes sont gnralement glycosyls, ces sucres ainsi que les groupes

    hydroxyles augmentent leur solubilit dans leau, dautres substitutions tels les methyls et isopentyls,

    rendent les flavonodes lipophiles (CROZIER, CLIFFORD et ASHIHARA, 2006).

    Voie de

    shikimate

    Voie de

    mevalonate

    Voie de

    pyruvate

  • 12

    Les flavonodes ont tous une origine biosynthtique commune. Les flavonodes comprennent les

    flavonodes au sens strict (flavones, flavonols, flavanones, flavanonols, flavanes, flavan-3-ols,

    flavylium, chalcones, aurones) et les isoflavonodes (CSEKE, KIRAKOSYAN et al, 2006).

    Figure n7: Structure des diffrentes classes des flavonodes (MARTINEZ et al, 2005).

    Les flavonodes drivent d'une structure 1,3-diphnylpropane.

    L'enchanement propanique est le plus souvent sous forme d'htrocycle pyranique, l'exception de

    deux groupes : les chalcones et les aurones (VERPOORTE et ALFERMANN, 2000).

    Au plan biosynthtique, ltape cl de la formation des flavonodes est la condensation de trois

    molcules de malonyl- CoA avec un ester du coenzyme A et dun acide hydroxycinnamique, en rgle

    gnrale le 4- coumaroyl-CoA, pour obtenir la 4, 2, 4, 6-tetrahydroxychalcone (raction catalyse par

    la chalcone synthase). Dans les conditions physiologiques normales, cette chalcone tend sisomriser

    en flavanone sous laction de la chalcone isomrase qui induit une fermeture strospcifique du cycle

    conduisant la seule (2S)-flavanone. Cette chalcone peut galement se cycliser en aurone. Il est le

    prcurseur de toutes les classes de flavonodes.

    Figure n8: Lorigine biosynthtique du squelette flavonique (CROZIER, CLIFFORD et ASHIHARA, 2006).

    De la voie de lacide

    shikimique via phenylalanine

    De la voie de malonate

    Le pont carbon

  • 13

    Figure n 9: Biosynthse des flavonodes.

    CS : chalcone synthase ; CI : chalcone isomrase ; F3H : Flavanone 3-hydroxylase ; IFS :

    isoflavone synthase ; DRF : dihydroflavonol reductase ; FS : flavonol synthase ; AS : anthocyanin synthase. R=-H, -OH ou -OCH3 et OG= -O-sucre (PORTET, 2007 ; GROTEWOLD, 2006).

  • 14

    4.2. Proprits pharmacologiques des flavonodes :

    - Lactivit la plus remarquable cest quils sont thermodynamiquement capables de rduire les

    radicaux libres oxydants comme le superoxyde, le peroxyle, lalkoxyle et lhydroxyle par

    transfert dhydrogne (VAN ACKER et al, 1996) ou par la chlation des ions mtalliques

    impliqus dans la production des espces oxygnes ractives. Autres tudes aussi ont montr

    que les flavonodes sont des bons inhibiteurs denzymes responsables de la production des

    radicaux libres comme la xanthine oxydase, la cyclooxygnase et la lipooxygnase (DI CARLO

    et al, 1999).

    - Leffet antiallergique des flavonodes sur la production de lhistamine, par linhibition des

    enzymes (lAMP cyclique phosphodiesterase et ATPase Calcium-dpendante) responsables de la

    libration de lhistamine partir des mastocytes et des basophiles.

    - Des tudes ont montr que certains flavonodes comme : querctine, myrictine, lapignine et la

    chrysine ont des effets anti-inflammatoires par laction inhibitrice des enzymes responsables du

    mtabolisme de lacide arachidonique.

    - Dautres flavonodes : rutine et kaempfrol ont montr une action inhibitrice sur le PAF (Platelet

    Activating Factor), agent ulcrogne potentiel, et ainsi la rduction des dommages gastro-

    intestinaux.

    - Effets anticancreux par diffrents modes : linactivation du t-PA (tissue-type plasminogen

    activator) en lui greffant la laminine, une molcule de la matrice extracellulaire qui joue un rle

    important durant la mort cellulaire. Le blocage de certaines phases du cycle cellulaire ou des

    sites rcepteurs des hormones, la stabilisation du collagne, laltration de lexpression des

    gnes.

    - Les flavonodes prviennent le diabte en inhibant laldose rductase.

    - La rduction du risque des maladies cardiovasculaires en entravant lathrosclrose.

    - On attribue aux flavonodes dautres proprits: veinotonique, anti tumorale, analgsique,

    antispasmodique, antibactrienne, hpato-protectrice, etc. (TRINGALI, 2001).

  • 15

    5. Les Alcalodes :

    Les alcalodes reprsentent un groupe de mtabolites secondaires trs diversifis retrouvs chez les

    organismes vivants, ils ont un large rang de types structuraux, de voies de biosynthse et dactivits

    pharmacologiques.

    En 1803, DEROSNE a isol le premier alcalode semi-pur du latex sec de lopium (Papaver

    somniferum), une drogue utilise depuis des sicles pour des proprits analgsiques et narcotiques. En

    1805, SERTRNER a caractris cet alcalode et la nomme morphine, et puis, entre 1817 et 1820

    plusieurs alcalodes comme la strychnine, brucine, et quinine ont t isols sous forme cristalline au

    laboratoire de PELLETIER et CAVENTOU en France (WALTON et BROWN, 1999).

    5.1. Dfinition, Classification et distribution des alcalodes :

    - Selon PELLETIER en 1983, les alcalodes sont des composs cycliques contenant un ou

    plusieurs atomes d'azote (ROBERTS et WINK, 1998), typiquement comme les amines

    primaires, secondaires, ou tertiaires et cela confre la basicit l'alcalode, en facilitant leur

    isolement et purification comme sels solubles dans l'eau forms en prsence des acides

    minraux. Pourtant, le degr de basicit varie beaucoup, selon la structure de la molcule

    d'alcalode et la prsence et l'endroit des autres groupes fonctionnels ;

    - Cette dfinition inclue les alcalodes avec un azote inclue dans lhtrocycle et aussi les

    alcalodes avec un nitrogne extra cyclique comme la colchicine, les alcalodes peuvent tre de

    nature terpnique, strodique ou aromatique ;

    - L'activit biologique de beaucoup d'alcalodes dpend souvent de la fonction amine tant

    transforme en systme quaternaire par ionisation aux pHs physiologiques (DEWICK, 2002).

    Alors quatre groupes de composs azots sont dfinis :

    Amines secondaires ou tertiaires qui sont hydrophiles pH8.0, se sont les alcalodes classiques.

    Amines quaternaires, sont trs polaires et chargs nimporte quel pH, et sont isols

    sous forme de sels, ex : berberine et sanguinarine.

    Composs amins neutres, incluent les amides-type alcalodes comme la colchicine,

    capsaicine et la majorit des lactames comme la ricinine.

    N-oxides, sont gnralement trs soluble dans leau, retrouvs dans plusieurs classes

    dalcalodes, tel le groupe des pyrrolizidines.

    - Depuis leur dcouverte et jusqu maintenant plus de 10.000 alcalodes ont t isols ou dtects

    chez les plantes, les champignons et mme les animaux, pour cela et cause de la grande

    diversit de ce groupe de mtabolites, leur classification est base sur plusieurs critres :

    lorigine biologique, la voie de biosynthse, la structure et les proprits

    spectroscopiques/spectromtriques (chromophores dans la spectroscopie UV) (HESSE, 2002).

  • 16

    - La classification la plus adapte est base sur lorigine biogntique, par exemple, les indoles

    drivent du tryptophane, sous le mme groupe on peut trouver les indoles non terpniques et

    terpniques (irridodes). Le groupe est aprs divis en plusieurs sous groupes dpendant ainsi sur

    le mode de cyclisation de la partie non glucidique de lalcalode.

    - Les alcalodes ne sont pas tous drivs des acides amins, et ainsi quatre groupes sont reconnus :

    1. Les alcalodes drivs des acides amins comme lornithine/arginine, lysine, histidine,

    phnylalanine/tyrosine, tryptophane, lacide anthranilique ou nicotinique ;

    2. Alcalodes purines, comme la xanthine caffine ;

    3. Terpnes amins, ex : diterpne aconitine ou triterpne solanine ;

    4. Alcalodes poly-ctoniques o lazote est inclus dans le squelette poly-ctonique comme

    la coniine et la coccinelline.

    Remarque : Les deux derniers groupes sont rencontrs mme chez les insectes et les organismes

    marins.

    - Avant quelques annes, la majeure source des alcalodes tait les plantes fleurs, les

    angiospermes, o 20% des espces y contiennent (WALTON et BROWN, 1999). Actuellement,

    plusieurs alcalodes proviennent des animaux, insectes, organismes marins, microorganismes et

    les plantes infrieures, ex : muscopyridine de cerf porte musk, bufotaline du crapaud

    (amphibien), les Arthropodes sont aussi une bonne source des alcalodes qui jouent un rle de

    phromone, ex : phromone de trace, methyl-4-methylpyrrole-2-carboxylase, dAtta.sp (espce

    de fourmi), les microorganismes y contiennent aussi : les alcalodes dAspergillus, pyocyanine

    de Pseudomonas aeruginosa, chanoclavine-I de la moisissure de lergot (Claviceps purpurea)

    (ROBERTS et WINK, 1998).

    5.2. Activits pharmacologiques :

    Les alcalodes exercent gnralement leurs activits pharmacologiques sur les mammifres comme

    lHomme. Jusqu aujourdhui, plusieurs mdicaments utiliss sont des alcalodes naturels, ils affectent

    chez ltre humain le systme nerveux, particulirement les transmetteurs chimiques tels lacetylcholine,

    epinephrine, norepinephrine, acide -aminobutyrique (GABA), dopamine et la serotonine.

    Les alcalodes jouent plusieurs activits pharmacologiques :

    Analgsique (cocaine), anti-cholinergique (atropine, scopolamine, galanthamine), anti-malaria

    (quinine), anti-hypertensive (reserpine), antitussive (codeine), dpressant cardiaque, stimulant centrale

    (caffeine), diurtique, anesthsiant local (cocaine), narcotique (morphine), anti-tumeur,

    sympathomimtique (ephedrine), ect (BHAT, NAGASAMPAGI et SIVAKUMAR, 2005).

    Plusieurs alcalodes servent de model pour la synthse danalogues avec des proprits meilleures.

  • 17

    5.3. Biosynthse des alcalodes :

    Figure n10: Schma gnral de synthse dalcalodes (ANISZEWSKI, 2007 ; WINK, 2010).

  • 18

    6. Les huiles essentielles :

    6.1. Introduction laromathrapie :

    Laromathrapie (tym : lat aroma , grec arma = arme; grec therapeia = soin, cure) est

    l'utilisation mdicale des extraits aromatiques de plantes (essences et huiles essentielles). Cela la

    diffrencie de la phytothrapie qui fait usage de l'ensemble des lments d'une plante (BELAICHE;

    1979).

    Le terme aromathrapie a t formul en1928, par Ren Maurice GATTEFOSS, btisseur de la

    recherche scientifique sur les huiles essentielles, commena ses recherches sur le pouvoir de gurison

    des huiles essentielles aprs avoir brl sa main dans son laboratoire et lavoir immerge dans lhuile de

    lavande. Il a t impressionn de la rapidit de gurison de sa brlure (PITMAN, 2004). partir des

    annes 1970, quelques avances scientifiques et thrapeutiques sur les huiles essentielles, dmontres

    par des chercheurs et des mdecins (tels que VALNET, BELAICHE, DURAFFOURD, SEVELINGE,

    PELLECUER, PENOL, FRANCHOMME, MAILHEBIAU, etc.), ont permis laromathrapie de se

    positionner en tant que mdecine de lavenir et de sortir de son image dutilisation issue de la tradition.

    Les chercheurs ont voulu lui donner une valeur scientifique en tudiant la composition des huiles

    essentielles et en attribuant aux molcules quelles contiennent des proprits thrapeutiques (ZHIRI ;

    2006).

    Laromathrapie consiste donc en lutilisation des huiles essentielles pour prvenir ou traiter les

    maladies et amliorer la sant et le bien-tre. Cest une thrapeutique naturelle dune remarquable

    efficacit, qui repose sur la relation existant entre les principes actifs contenus dans les huiles

    essentielles et les proprits thrapeutiques qui en dcoulent (WILSON; 2002).

    Laromathrapie scientifique est une science qui utilise les mthodes et les techniques scientifiques du

    laboratoire pour mettre en vidence la relation entre la structure chimique des molcules actives des

    huiles essentielles et leurs activits biologiques (ZHIRI ; 2006).

    On appelle plantes aromatiques les plantes capables de synthtiser une essence. Parmi les

    800.000 espces vgtales, seules environ 10% possdent cette facult. Selon les espces, les organes

    scrteurs dessence peuvent se trouver dans les sommits fleuries, les graines, les fruits, les feuilles, les

    rhizomes, les racines, le bois, lcorce ou encore lolorsine (CHASSAING; 2006).

  • 19

    6.2. Quest-ce quune huile essentielle ?

    Selon sa profession, chacun rpondra la question dune manire diffrente. Une huile essentielle

    peut tre un ensemble de molcules pour un chimiste, un arme pour un parfumeur ou encore la

    quintessence ou lesprit dun vgtal pour un alchimiste (MORO BURONZA, 2008).

    En ralit, une huile essentielle est lensemble de tout cela, car il sagit dun produit odorant,

    gnralement de composition complexe, obtenu partir dune matire premire vgtale botaniquement

    dfinie, soit par entranement la vapeur deau, soit par distillation sche, soit par un procd

    mcanique appropri sans chauffage. Lhuile essentielle est le plus souvent spare de la phase aqueuse

    par un procd physique nentranant pas de changement significatif de sa composition (CLARKE,

    2008).

    Selon la monographie de la Pharmacope europenne, la matire premire vgtale peut tre

    frache, fltrie, sche, entire, lexception des fruits du genre Citrus qui sont toujours traits ltat

    frais.

    Les huiles essentielles peuvent subir un traitement ultrieur appropri. Elles peuvent tre

    commercialement dnommes comme tant dterpne, dsesquiterpne, rectifie ou prive de x .

    Une huile essentielle dterpne est une huile essentielle prive, partiellement ou totalement,

    des hydrocarbures monoterpniques.

    Une huile essentielle dterpne et dsesquiterpne est une huile essentielle prive,

    partiellement ou totalement, des hydrocarbures mono- et sesquiterpniques.

    Une huile essentielle rectifie est une huile essentielle qui a subi une distillation fractionne dans

    le but de supprimer certains constituants ou den modifier la teneur.

    Une huile essentielle prive de x est une huile essentielle qui a subi une sparation partielle

    ou complte dun ou plusieurs constituants (AFSSAPS ; 2008).

    Pour tre de qualit optimale, une huile essentielle doit tre 100% naturelle (c'est--dire non

    dnature par des molcules de synthse chimique), 100% pure (c'est--dire non mlange avec dautres

    huiles essentielles ayant des caractristiques proches) et 100% intgrale (cest--dire que le distillateur

    aura recueilli la totalit des molcules contenues dans la matire vgtale distille). La dtermination du

    chmotype permet de le garantir (CHASSAING; 2006).

    Une huile essentielle contient souvent de 50 100 molcules diffrentes et peut lextrme en

    comprendre jusqu 300 travaillant en synergie pour donner lhuile essentielle ses proprits

    (LAHLOU, 2004). Sa composition biochimique nest par ailleurs jamais rigoureusement identique. Il

    est impossible de reproduire en laboratoire cette complexit prsente ltat naturel. Cest ce qui

    explique notamment la grande efficacit des huiles essentielles dans le cadre de la lutte contre les

    bactries, les champignons ou les virus (CHASSAING; 2006).

    Les huiles essentielles sont habituellement liquides temprature ambiante et volatiles, ce qui les

    diffrencie des huiles dites fixes. Elles sont plus ou moins colores et leur densit est en gnral

  • 20

    infrieure celle de leau. Elles ont un indice de rfraction lev et la plupart dvient la lumire

    polarise. Elles sont liposolubles et solubles dans les solvants organiques usuels, entranables la

    vapeur deau, trs peu solubles dans leau. Elles sont composes de molcules squelette carbon, le

    nombre datomes de carbone tant compris entre 5 et 22 (le plus souvent 10 ou 15) (AFSSAPS ; 2008).

    Les huiles essentielles sont des mlanges complexes de constituants varis en concentration variable

    dans des limites dfinies. Ces constituants appartiennent principalement mais pas exclusivement deux

    groupes caractriss par des origines biogntiques distinctes : les terpnodes et les substances

    biosynthtises partir de lacide shikimique (donnant naissance aux drivs du phnylpropane)

    (PNOL, 2002).

    Les seules plantes aromatiques dont on peut extraire directement lessence sont les agrumes (oranges,

    citrons, pamplemousses, mandarines ). Cette extraction seffectue par expression froid des zestes

    frais. On parle dans ce cas dessence dorange, dessence de citron, etc. Pour les autres plantes

    aromatiques, lextraction sopre par distillation la vapeur deau des organes scrteurs. On parle dans

    ce cas d huiles essentielles (CHASSAING; 2006).

    6.3. Comment utiliser les huiles essentielles ?

    Les huiles essentielles peuvent ragir avec le corps via trois voies, quand vous ouvrez un flacon dhuile

    essentielle la premire sens affect cest lodorat ce qui excite lappareil olfactif qui est directement li

    au cerveau, donne ces composs volatiles leur effet de soulager le corps.

    Quand vous inhalez les huiles essentielles, ils entrent aussi travers la voie respiratoire, dans les

    poumons quelques molcules peuvent ragir avec loxygne et ainsi pouvant gagner la circulation

    sanguine puis les cellules. La troisime voie o les huiles essentielles peuvent tre absorb cest la peau,

    les minuscules molcules pntrent via les pores des glandes sbaces, passent ainsi dans le fluide

    intercellulaire puis la circulation sanguine (en ce cas, elles sont appliques sur une base d'huile vgtale

    comme la noisette, amande, etc., cause de leur effet irritant).

    A travers ces capacits de pntration, les huiles essentielles peuvent aider le corps amliorer ses

    moyens de dfense contre les agents stressants.

    Ladministration orale ou rectale, doit tre suivie par un phytothrapeute ou un aromathrapeute, cause

    de la complexit constitutive et la puissance de ces formes volatiles dune plante (WILSON, 2002 ;

    WORWOOD, 1995 ; SNYDER et LINDQUIST, 2010 ; SCIMECA, 2006).

  • 21

    6.4. Les mthodes dextraction :

    6.4.1. Lhydrodistillation :

    Cette mthode est ralise en 2 tapes :

    La partie de la plante contenant la molcule extraire est place dans un ballon avec de leau et

    quelques morceaux de pierre ponce pour assurer le brassage de la solution. En chauffant, leau

    svapore entranant avec elle les molcules aromatiques. En passant dans un rfrigrant, leau

    se condense et tombe dans un erlenmeyer o il est possible de distinguer 2 phases bien distinctes

    : lhuile essentielle et, dessous, leau aromatique (ou hydrolat) charge despces volatiles

    contenues dans la plante et ayant une densit plus leve ;

    On rcupre les 2 phases huile essentielle / eau aromatique, charge despces volatiles, dans

    une ampoule dcanter. Aprs avoir laiss reposer le contenu quelques secondes, il est possible

    dliminer totalement leau aromatique. Il ne reste alors plus que lhuile essentielle dans

    lampoule dcanter (LUCCHESI, 2005 ; MORO BURONZO, 2008).

    Figure n11: schma des tapes de lhydrodistillation

    (LAGUNEZ RIVERA ; 2006).

    Maintenant, dautres mthodes dhydrodistillation sont inventes, on peut citer :

    - Hydrodistillation sous pression : pour les essences difficilement distillables. Bien que le

    procd sous pression conduise une amlioration du rapport dentranement, donc, des

    conomies dnergie, linfluence dune temprature leve (suprieure 100C) sur la qualit de

    lhuile essentielle donne lieu certains artfacts.

    - Le systme de thermopompage : consiste pomper la chaleur du condenseur et lutiliser pour

    la production de vapeur. Les conomies dnergie calorifique et deau de refroidissement se

    situeraient entre 60 et 90%.

    - Turbodistillation : Pour activer la distillation la pression atmosphrique, lalambic est quip

    dune turbine qui permet dune part, la dilacration des matires vgtales, dautre part une

    agitation turbulente, do un meilleur coefficient de transfert thermique et une augmentation de la

    surface de vaporisation (CU et al, 1999).

    Extraction Des deux phases

    Sparation

    Rfrigrant (ou condenseur)

    Thermomtre

    Dcoction

    Chauffe-ballon

    Support lvateur

    Erlenmeyer

    Huile essentielle

    + Eau

  • 22

    - Lhydrodistillation assiste par ultrasons : Il sagit dans ce cas prcis dun traitement pr

    ou post opratoire. En effet, les micros cavitations gnres par les ultrasons, dsorganisent la

    structure des parois vgtales, les rendements en huile essentielle sont augments et les cintiques

    acclres (SKARIA et al, 2007).

    6.4.2. Extraction par entranement la vapeur deau :

    Dans ce systme dextraction, le matriel vgtal est soumis laction dun courant de vapeur sans

    macration pralable. Les vapeurs satures en composs volatils sont condenses puis dcantes.

    Linjection de vapeur se fait la base de lalambic.

    Figure n12: Principe schmatis de lappareillage dextraction par entranement la vapeur de leau

    (PEYRON et RICHARD, 1992)

    6.4.3. Lexpression au solvant volatil :

    Le matriel vgtal dont on veut extraire une huile est plac sur des grilles puis dans des cuves appeles

    extracteurs. On les rempli de solvant et on effectue ainsi plusieurs lavages successifs. Le mlange est

    ensuite envoy dans un dcanteur o on le laisse reposer : cette phase de repos va permettre dobtenir

    deux phases. Celle au fond contiendra leau contenue dans les plantes, leau tant plus lourde que le

    solvant celui-ci sera la surface. Les huiles essentielles tant trs solubles dans le solvant, elles se

    retrouvent dans la mme phase. Il suffit donc dliminer leau. Ensuite on fait svaporer le solvant afin

    dobtenir un compos pur (WERNER, 2002). En fonction de la technique et du solvant utilis on

    obtient: des hydrolysats, alcoolats, teintures, rsinodes, olorsines et des concrtes.

    6.4.4. Expression froid :

    Ce mode dobtention ne sapplique quaux fruits dagrumes (Citrus spp.) par des procds mcaniques

    temprature ambiante. Le procd consiste exercer sous un courant deau une action abrasive sur toute

    la surface du fruit. Aprs limination des dchets solides, lhuile essentielle est spare de la phase

    aqueuse par centrifugation (WILSON, 2002).

    La plupart des installations industrielles permettent en fait la rcupration simultane ou squentielle

    des jus de fruits et de lhuile essentielle (AFSSAPS ; 2008).

  • 23

    6.4.5. Lenfleurage :

    Cette mthode se rapproche quelque peu de lextraction par solvants volatils mais dans ce cas on utilise

    des graisses comme solvant, ces dernires ayant elles aussi une forte affinit avec les composs

    odorants, cette mthode peut tre ralise froid ou chaud, et on obtient ainsi des absolues de

    pommade (LARDRY et HABERKORN, 2007).

    6.4.6. Lextraction au CO2 supercritique :

    Le terme supercritique signifie que le CO2, sous pression et une temprature de 31C, se trouve entre

    ltat liquide et ltat gazeux. Lorsquil est dans cet tat, il est capable de dissoudre les huiles

    essentielles. La matire vgtale est charge dans lextracteur o est ensuite introduit le CO2

    supercritique sous pression et rfrigr. Le mlange est ensuite recueilli dans un vase dexpansion o la

    pression est considrablement rduite. Le CO2 svapore et il ne reste plus que lhuile essentielle qui est

    proche du naturel et sans trace de solvant.

    De plus le CO2 est non toxique, incolore, inodore et ininflammable, ce qui permet des conditions de

    scurit suprieures (KEVILLE et GREEN, 1995 ; BAYSAL et STARMANS, 1999).

    Figure n13 : Schma du systme dextraction CO2 des solides (LAGUNEZ RIVERA ; 2006).

    6.5. Critres de qualit des huiles essentielles:

    Les caractristiques physiques, organoleptiques, chimiques et chromatographiques des huiles

    essentielles sont dfinies par lInstitut Scientifique dAromatologie (INSA) qui a cr le label

    H.E.B.B.D : Huile Essentielle Botaniquement et Biochimiquement Dfinie. Exigez la mention de ce

    label. Il dfinit notamment trois critres certifiant l'origine et la nature exacte des huiles essentielles

    (GROSJEAN ; 2004).

    Une mme plante aromatique peut scrter des essences de composition totalement diffrente dans ses

    diffrents organes (par exemple, lessence contenue dans le zeste doranger amer est diffrente de celle

    prsente dans la fleur ou dans la feuille) ou selon le lieu gographique ou le biotope (nature du sol,

    climat, altitude, autres plantes prsentes proximit) dans lequel elle est cultive. Les essences

    scrtes peuvent galement varier en fonction du degr densoleillement, de la saison ou du moment du

  • 24

    cycle vgtatif (CHASSAING; 2006). Do limportance de connatre avec prcision lorigine exacte

    dune huile essentielle (type de plante, origine gographique, moment de la rcolte, partie de la plante

    distille, technique de distillation utilise, etc.) avant den envisager une quelconque utilisation des

    fins thrapeutiques.

    6.6. La biosynthse :

    Il ya deux groupes de composs contenus dans une huile essentielle : les hydrocarbures et les

    hydrocarbures oxygns, ainsi plusieurs groupes peuvent sy existent (voir annexe n1).

    Le groupe le plus important est celui des terpnodes drivant de la voie de mevalonate ou pyruvate via

    le prcurseur isopentenyl pyrophosphate (IPP), et dautres composs drivant de la voie de shikimate

    (phnyl-propanoides et drivs) (CLARKE, 2008).

    La synthse des terpnodes est gnralement associe la prsence de structures histologiques

    spcialises, souvent situes sur ou proximit de la surface de tissus des plantes. Les principales

    structures cellulaires sont : des cellules essence (Lauraces, Zingibraces..), des poils scrteurs

    stipits (Pelargonium) ou sessiles (Labies), des poches scrtrices schizognes (Myrtaces) ou

    schizolysignes (Rutaces, Bursraces), soit enfin des canaux scrteurs (Trbinthaces,

    Ombellifres) (MALEKEY ; 2008).

    Figure n 14: Formation dIPP par la voie de lacide mvalonique (DEWICK, 2002 ; VERPOORTE et

    ALFERMANN, 2000 ; BHAT, NAGASAMPAGI et SIVAKUMAR, 2005).

  • 25

    Figure n 15: Formation dIPP partir du deoxyxylulose phosphate (DEWICK, 2002 ; HELDT, 2005).

    TPP Rgnr

  • 26

    Figure n16 : Biosynthse des terpnes partir dIPP (MALEKEY ; 2008 ; HELDT, 2005).

    Figure n17 : Le passage entre les diffrents types de terpnes (DEWICK, 2002).

  • 27

    6.7. Proprits pharmacologiques des huiles essentielles :

    Les huiles essentielles sont employes pour leur saveur et odeur en industrie des produits naturels et en

    industrie des parfums ;

    Elles ont des proprits antiseptiques pour les poumons et les reins ou comme bain de bouche,

    dpuratives, cicatrisantes, analgsiques et anti-inflammatoire, des activits antimicrobiennes,

    antifongiques, antiparasitaires et antihelminthiques; et aussi des proprits antioxydantes (effet

    cleansing),

    Leffet irritant/anesthsiant des huiles essentielles est utilis pour soigner les douleurs rhumatismales;

    Action stimulant sur lutrus (exemple : lhuile essentielle de rue), effet abortif en cas dintoxication ;

    Action sur le systme nerveux central, en exerant des effets sdative ou narcotique, relaxant et

    dstressant ;

    Effet anticancer, en stimulant lapoptose des cellules tumorales (CAPASSO et al, 2003; DANIEL, 2006;

    WORWOOD, 1995; HSN CAN BASER et BUCHBAUER, 2010).

    Plusieurs tudes ont montrs que lutilisation dhuile essentielle peut diminuer les troubles menstruels,

    le stress post-partum ainsi que les troubles mnopausiques (LARDRY, 2007).

    6.7.1. Activit antimicrobienne lie la composition chimique :

    Lorsque lon parle dactivit antimicrobienne, on distingue deux sortes deffets : une activit ltale

    ou bactricide et une inhibition de la croissance ou activit bactriostatique. Le plus souvent laction des

    huiles essentielles est assimile un effet bactriostatique. Cependant, certains de leurs constituants

    chimiques semblent avoir des proprits bactricides.

    Lactivit biologique dune huile essentielle est lie sa composition chimique aux groupes

    fonctionnels des composs majoritaires (alcools, phnols, composs terpniques et ctoniques) et leurs

    effets synergiques (ZHIRI ; 2006).

    6.7.1.1. Lvaluation de lactivit antibactrienne des huiles essentielles :

    Linsolubilit des huiles essentielles dans leau et dune manire gnrale dans les milieux aqueux

    largement utiliss en microbiologie, est une explication de la varit des techniques dvaluation

    de lactivit antimicrobienne.

    Les diffrents protocoles peuvent ainsi tre classs : (PIBIRI ; 2005)

    selon le milieu dans lequel se fait la diffusion de lhuile essentielle, soit liquide, solide ou

    gazeux,

    selon la nature du contact de lhuile essentielle avec le germe : diffusion sur disque,

    solution alcoolique ou dispersion dans un mulsionnant.

  • 28

    Laromatogramme :

    Laromatogramme est la Phytothrapie ce que lantibiogramme dcrit par la Pharmacope

    franaise des antibiotiques est la mdecine .

    Cest une mthode de mesure in vitro du pouvoir antibactrien des huiles essentielles chmotypes.

    Diffrents types daromatogrammes, en milieu solide, liquide, sont exploitables. Cependant, en pratique

    quotidienne, cest le milieu solide qui est le plus simple et le plus facilement reproductible (PIBIRI ;

    2005).

    Placs dans une tuve 37,5 C, dans des conditions optimales de culture, les germes pathognes se

    dveloppent rapidement sur le milieu nutritif. Sur ces colonies microbiennes, plusieurs sries (6 8 par

    bote) de petits disques de papier buvard imprgn de diffrentes huiles essentielles tester sont ensuite

    disposes. Aprs un temps de latence 37,5 C, le diamtre du halo dinhibition entourant les disques

    est alors mesur. Chaque halo, une zone claire, montre la destruction des germes pathognes et donne

    une indication prcise de lactivit antibactrienne des huiles utilises.

    Laromatogramme reprsente cependant un point de repre essentiel puisque sa technique est identique

    celle utilise pour mesurer lactivit bactricide des antibiotiques (ZHIRI ; 2006).

    Figure n18: illustration de la mthode des aromatogrammes sur bote de Ptri (PIBIRI ; 2005).

    Microatmosphres :

    Driv de la mthode prcdente le protocole des microatmosphres est techniquement proche de celle

    des aromatogrammes. La diffrence rside principalement dans la position du disque imprgn.

    Dans cette technique, le disque imprgn est dpos au centre du couvercle de la bote de Ptri,

    renverse pendant la dure de lexprience. Celui-ci nest donc plus en contact avec le milieu glos

    (PIBIRI ; 2005).

    Boite de Ptri

    Souches test

    Milieu de culture glos (Agar)

    Disque imbib dhuile essentielle

    Zone dinhibition

    Croissance microbienne

  • 29

    Figure n19 : Illustration de la mthode des microatmosphres (PIBIRI ; 2005).

    6.7.1.2. Les principes actifs antibactriens (ZHIRI ; 2006).

    Les phnols sont les composs avec la plus grande efficacit antibactrienne et le plus large spectre:

    thymol, carvacrol et eugnol.

    Les phnols entranent notamment des lsions irrversibles sur les membranes et sont utiles dans les

    infections bactriennes, virales et parasitaires, quelle que soit leur localisation.

    Le thymol et leugnol sont responsables des activits fongicides et bactricides des huiles

    essentielles qui en contiennent. La molcule de thymol exerce un effet inhibiteur et ltal sur

    diffrentes souches et, parmi elles, Escherichia coli et Staphylococcus aureus, sur lesquelles elle

    provoque des fuites dions potassium. Par contre, elle nest pas active sur Pseudomonas aeruginosa.

    Les alcools avec 10 atomes de carbone (ou monoterpnols) viennent immdiatement aprs les

    phnols, en terme dactivit, avec le graniol, linalool, thujanol, myrcnol, terpinol, menthol et

    pipritol pour les plus connus. Molcules large spectre, elles sont utiles dans de nombreuses

    infections bactriennes.

    Les aldhydes sont galement quelque peu bactricides. Les plus couramment utiliss sont le nral

    et le granial (des citrals), le citronnellal et le cuminal.

    Les groupes molculaires avec les plus puissantes actions antibactriennes sont galement des

    antifungiques efficaces mais ils doivent tre utiliss sur de plus longues priodes. Des tudes

    fondamentales ont galement montr que les alcools et les lactones sesquiterpniques avaient une

    activit antifungique.

    De nombreuses familles de molcules ont montr in vitro une activit antivirale et, parmi elles, les

    monoterpnols et les monoterpnals. Les virus sont gnralement fortement sensibles aux

    molcules aromatiques et de nombreuses pathologies virales svres montrent des amliorations

    importantes avec leur utilisation.

  • 30

    6.7.1.3. Le mode daction antimicrobienne des huiles essentielles

    Du fait de la variabilit des quantits et des profils des composants des huiles essentielles, il est

    probable que leur activit antimicrobienne ne soit pas attribuable un mcanisme unique, mais

    plusieurs sites daction au niveau cellulaire.

    Le mode daction des huiles essentielles dpend en premier lieu du type et des

    caractristiques des composants actifs, en particulier leur proprit hydrophobe qui leur

    permet de pntrer dans la double couche phospholipidique de la membrane de la cellule

    bactrienne. Cela peut induire un changement de conformation de la membrane, une perturbation

    chmo-osmotique et une fuite dions (K+): ce mcanisme a t observ avec lhuile de larbre

    th sur les bactries Gram+ (Staphylococcus aureus) et Gram -(E. coli) et levure (Candida

    albicans) in vitro.

    Certains composs phnoliques des huiles essentielles interfrent avec les protines de la

    membrane des micro-organismes comme lenzyme ATPase, soit par action directe sur la partie

    hydrophobe de la protine, soit en interfrant dans la translocation des protons dans la membrane

    prvenant la phosphorylation de lADP. Une inhibition de la dcarboxylation des acides amins

    chez Enterobacter aerogenes a aussi t rapporte.

    Les huiles essentielles peuvent aussi inhiber la synthse de lADN, ARN, des protines et des

    polysaccharides.

    Le mode daction des huiles essentielles dpend aussi du type de microorganismes: en

    gnral, les bactries Gram - sont plus rsistantes que les Gram + grce la structure de leur

    membrane externe. Ainsi, la membrane extrieure des Gram - est plus riche en

    lipopolysaccharides et en protines que ceux de Gram+ qui la rend plus hydrophile, ce qui

    empche les terpnes hydrophobes dy adhrer. Nanmoins, certains composs phnoliques de

    bas poids molculaire comme le thymol et le carvacrol peuvent adhrer ces bactries

    (MALECKY ; 2008).

  • 31

    III. Radicaux libres et antioxydants :

    Loxygne est un lment essentiel pour les organismes multicellulaires parce quil permet de

    produire de lnergie en oxydant de la matire organique. Mais nos cellules convertissent une partie de

    cet oxygne en mtabolites toxiques : les radicaux libres organiques. Les radicaux libres ne sont pas

    toujours nfastes ; en fait, ils permettent au corps de contrler la tonicit des muscles lisses, de

    combattre les inflammations et de lutter contre les bactries. Cependant, lopration bnfique des

    radicaux libres dpend dun quilibre dlicat qui peut tre dtruit par de nombreux facteurs, notamment

    les polluants prsents dans lair que nous respirons et leau et les aliments que nous consommons. Les

    rayons ultraviolets du soleil, dautres radiations, la fume de tabac, lexercice excessif et le stress sont

    galement des facteurs qui augmentent considrablement la prsence des radicaux libres dans notre

    systme (DESCHEEMAEKER, 2004).

    1. Les radicaux libres dans les systmes biologiques :

    Parmi toutes les espces radicalaires susceptibles de se produire dans les cellules, il convient de

    distinguer un ensemble restreint de ces composs qui jouent un rle particulier en physiologie et que

    nous appellerons radicaux primaires. Les autres radicaux libres, dits radicaux secondaires, se forment

    par raction de ces radicaux primaires sur les composs biochimiques de la cellule.

    Par dfinition, un radical libre est tout atome, groupe datomes ou molcules possdant un lectron non

    appari (clibataire), sur leur orbitale externe. Il sagit despces chimiques trs ractives qui cherchent

    dans leur environnement un lectron pour sapparier (pour former une liaison chimique)

    (PASSWATER, 1997 ; JADOT, 1994).

    Lappellation espces oxygnes ractives (EOR) inclut les radicaux libres de loxygne ou radicaux

    primaires (radical superoxyde, radical hydroxyle, monoxyde dazote, etc) mais aussi certains drivs

    ractives non radicalaires dont la toxicit est plus importante tels que loxygne singulier, le peroxyde

    dhydrogne et le peroxynitrite peuvent tre des prcurseurs de radicaux libres (COOPER, 1997).

    Tableau n 2: Les principales espces oxygnes ractives gnres dans les systmes biologiques

    (BARTOSZ, 2003 ; JADOT, 1994)

    Nom Symbole

    Anion superoxyde

    Radical hydroxyle

    Monoxyde dazote Peroxyde dhydrogne Acide hypochlorique

    Oxygne singulier

    Peroxynitrite

    Radical alcoxy

    Radical peroxy

    O2

    OH

    NO

    H2O2

    HOCl 1O2

    ONOO

    RO

    ROO

  • 32

    Linstabilit des espces oxygnes ractives rend difficile leur mise en vidence au niveau des

    diffrents milieux biologiques. Leurs constantes de vitesse ractionnelle varient selon leurs natures

    (BONNEFONT-ROUSSELOT et al, 2003). La dure de vie des espces oxygnes ractives est

    extrmement trs courte de la nano la milli seconde (LEHUCHER-MICHEL et al, 2001).

    En effet, la toxicit des espces oxygnes ractives nest pas ncessairement corrle avec leur

    ractivit, dans plusieurs cas des espces peu ractives peuvent tre lorigine dune grande toxicit en

    raison de leur demie vie longue qui leur permet de se diffuser et gagner des locations sensitives o elles

    peuvent interagir et causer des dommages longue distance de leurs sites de production (KOHEN et

    NYSKA, 2002). Les radicaux libres sont principalement produits par des sources endognes, telles que

    les chaines de transport dlectron, les peroxysomes et le systme de cytochrome P-450.

    Figure n20 : Les principales sources cellulaires des espces oxygnes ractives (KOHEN et NYSKA,

    2002).

    2. Implications pathologiques des espces oxygnes ractives :

    Ces radicaux sont responsables de laltration de lADN, du vieillissement cellulaire, et de diverses pathologies allant de lathrosclrose au cancer tout en passant par les maladies inflammatoires, cardiovasculaires, neurodgnratives et le diabte (CADENAS et PACKER, 2002).

  • 33

    3. Stress oxydant et ses consquences biologiques :

    Le stress oxydatif rfre une perturbation dans la balance mtabolique cellulaire durant laquelle, la

    gnration doxydants accable le systme de dfenses antioxydantes, que ce soit par une augmentation

    de la production doxydants et/ou par une diminution des dfenses antioxydantes.

    Ce dsquilibre peut avoir diverses origines, citons la surproduction endogne dagents prooxydants

    dorigine inflammatoire, un dficit nutritionnel en antioxydants ou mme une exposition

    environnementale des facteurs pro-oxydants (tabac, alcool, mdicaments, rayons gamma, rayons

    ultraviolets, herbicides, ozone, amiante, mtaux toxiques). Laccumulation des espces oxygnes

    ractives a pour consquence lapparition de dgts cellulaires et tissulaires souvent irrversibles dont

    les cibles biologiques les plus vulnrables sont les protines les lipides et lacide dsoxyribonuclique

    (SMIRNOFF, 2005).

    Figure n21: Cibles biologiques et endommagement oxydatifs induits par les espces oxygnes

    ractives (KOHEN et NYSKA, 2002).

    4. Les antioxydants :

    Pour chapper aux consquences du stress oxydant, il est ncessaire de rtablir lquilibre oxydant /

    antioxydant afin de prserver les performances physiologiques de lorganisme.

    Les antioxydants font actuellement lobjet de nombreuses tudes car, en plus dun intrt certain dans la

    conservation des denres comestibles, ils pourraient savrer utiles dans la prophylaxie et le traitement

    des maladies dans lesquels le stress oxydant est incrimin.

    Les risques et les effets nfastes des antioxydants synthtiques utiliss comme additifs alimentaires

    ont t questionns au cours des dernire annes et la ncessite de les substituer par des antioxydants

    naturels, issus de plantes mdicinales, est apparente.

    Le maintien dun niveau n