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nº de PROJET Élaboration de la politique post-2015 Ce qui est prévu, ce qui pourrait arriver en réalité, et les orientations politiques actuelles de CAFOD Résumé Mars 2012 Partie 1: Ce qui est prévu Après avoir mis un certain temps à s'établir, les rouages ont commencé à tourner aux Nations Unies. L'ONU travaille à présent à mener un processus politique officiel post-OMD. Les détails sont toujours en cours de finalisation mais la forme générale du plan de l'ONU est en train d'émerger. Il s'agit notamment d'une équipe de travail du système des Nations Unies (établie en Janvier 2012 et préparant actuellement un rapport "réflexion de fond"), de préparations pour un groupe de haut niveau (qui doit être lancé après Rio +20) et une série d'initiatives majeures qui constituent les efforts du GNUD pour construire l'agenda post-2015. Ces efforts comprennent des plans pour 50 consultations nationales, que mèneront 50 coordinateurs résidents des Nations Unies et qui auront lieu entre avril 2012 et janvier 2013. Il existe également des plans pour une série de consultations thématiques qui auront lieu entre mars 2012 et février 2013. Nous comprenons qu'un peu moins de la moitié des fonds qui sont actuellement recherchés pour ces initiatives ont jusqu'à présent été financés et que la collecte de fonds est en cours. 1

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nº de PROJET

Élaboration de la politique post-2015Ce qui est prévu, ce qui pourrait arriver en réalité,et les orientations politiques actuelles de CAFOD

Résumé

Mars 2012

Partie 1: Ce qui est prévu

Après avoir mis un certain temps à s'établir, les rouages ont commencé à tourner aux Nations Unies. L'ONU travaille à présent à mener un processus politique officiel post-OMD. Les détails sont toujours en cours de finalisation mais la forme générale du plan de l'ONU est en train d'émerger.

Il s'agit notamment d'une équipe de travail du système des Nations Unies (établie en Janvier 2012 et préparant actuellement un rapport "réflexion de fond"), de préparations pour un groupe de haut niveau (qui doit être lancé après Rio +20) et une série d'initiatives majeures qui constituent les efforts du GNUD pour construire l'agenda post-2015. Ces efforts comprennent des plans pour 50 consultations nationales, que mèneront 50 coordinateurs résidents des Nations Unies et qui auront lieu entre avril 2012 et janvier 2013. Il existe également des plans pour une série de consultations thématiques qui auront lieu entre mars 2012 et février 2013. Nous comprenons qu'un peu moins de la moitié des fonds qui sont actuellement recherchés pour ces initiatives ont jusqu'à présent été financés et que la collecte de fonds est en cours.

Reposant sur nos dernières informations politiques, nous fournissons, d'ici la fin 2016, un plan de l'ensemble du processus d'élaboration des politiques après 2015. (voir page 11 pour la version plus grande)

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Partie 2 : Ce qui pourrait arriver en réalité

Nous identifions trois scénarios stylisés qui définissent la manière dont le processus post-2015 s'appliquera dans la réalité.

1. "ruée de dernière minute" Les organismes adoptent une attitude attentiste et hésitent à proposer des idées concrètes trop tôt. Comme l'échéance pour les OMD commence à se profiler, on s'empresse de publier des documents d'orientation et de traiter de questions précises de plaidoyer. En peu de temps, les acteurs ne parviennent pas à négocier efficacement avec les adversaires ni à prendre du recul pour avoir une vue d'ensemble. Les négociations sur les post-OMD traîneront jusqu'en 2016, 2017 ou au-delà, temps pendant lequel l'impulsion en faveur du programme s'efface.

2. "Satisfaire les besoins de tout le monde" Les consultations et les processus de dialogue se passent bien et sont reconnus comme étant de haute qualité. Des propositions concrètes sont mises en avant à partir de sources différentes avant la réunion de Haut Niveau de septembre 2013. Mais alors le processus de réduction devient difficile. Il n'y a pas assez de courage politique pour prendre les décisions difficiles et l'accord éventuel est long et flou. Beaucoup se retirent de la table des négociations, heureux que leur question "ait pu être traitée", mais au cours de la prochaine décennie, les post-OMD pourraient ne pas avoir d'incidence réelle sur ce qui se passe dans le monde réel.

3. "la courbe en cloche"

C'est sans doute le scénario idéal. Il s'agit d'un processus ouvert et inclusif avec un résultat axé à terme pour la fin 2015. Les consultations se passent bien et il y a un regain de contributions politiques avant la réunion de Haut Niveau de septembre 2013. Les leaders mondiaux font de cette question une priorité et leurs représentants prennent des décisions difficiles d'une manière légitime. Les groupes d'intérêt ont une vue d'ensemble et les négociations débouchent sur un résultat qui captive l'imagination et garantit un large soutien. Les post-OMD sont lucides et s'emploient à générer des changements et des progrès réels dans le monde.

Nous identifions un nombre de facteurs clés qui conduiraient à un processus ouvert et inclusif, avec un résultat clair et ciblé (le scénario de la courbe en cloche). Ensuite, nous analysons le contexte politique actuel pour évaluer, en l'état actuel des choses, la probabilité selon laquelle ce scénario pourrait se réaliser.

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Cette analyse suggère qu'il y a beaucoup de travail à faire. Cela ne donne pas l'impression qu'un successeur aux OMD puisse être présumé. Il y a d'autant moins de raison de présumer qu'un successeur aux OMD sera fort et légitime.

Partie 3 Recommandations politiques actuelles de CAFOD

Compte tenu de l'influence que les OMD ont eu sur la politique internationale de la dernière décennie, nous savons que les bénéfices potentiels pour réussir cet agenda sont immenses. Si nous gagnons sur le programme post-2015, nous gagnons gros. L'enjeu est trop important pour abandonner avant même que le processus ne soit entamé.

Le plus grand attrait des OMD est leur structure simple et concise et leur échéance précise convenue par l'ONU qui a aidé le monde à concentrer son attention et ses efforts sur un objectif commun, réduire de moitié la pauvreté extrême. D'un autre côté, les OMD ont été fortement critiquées pour ne pas avoir abordé la durabilité de l'environnement et l'égalité des sexes de manière adéquate et pour avoir omis plusieurs autres questions, telles que les droits de l'homme. Les OMD sont également critiqués pour être trop axés sur l'aide venant des pays développés vers les pays en voie de développement et pour ne pas s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté de manière adéquate.

Que doit-il se passer ensuite

Les Nations Unies doivent :

Mettre toutes les précisions des processus de consultation dans le domaine public Fixer certaines échéances Veiller à ce qu'une réflexion préliminaire ait lieu en "dernière manche". Veiller à ce qu'à la fois les impacts positifs et les impacts négatifs d'entreprises sur les

priorités de développement en faveur des pauvres définies au niveau local, soient comprises.

Les donateurs et les fonds de bienfaisance devraient

Cesser de supposer que l'ONU va récupérer la facture

Les gouvernements nationaux devraient

Faire de la planification après 2015 une priorité et rendre cet engagement explicite Faire montre à la fois de leadership et d'esprit d'équipe

La société civile devrait

Rejoindre la campagne Beyond 2015

Réponses aux questions clés sur le contenu

1) CAFOD croit qu'un cadre post-OMD devrait défendre les questions les plus importantes pour les personnes vivant dans la pauvreté parce qu'ils ont moins de pouvoir que n'importe quel autre groupe social pour défendre leurs intérêts et leurs problèmes sont plus vulnérables aux aléas de

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la volonté politique quand les crises actuelles des quinze ou vingt prochaines années distraient l'attention. Ils sont également davantage susceptibles d'être les premiers et les plus durement touchés par toutes les crises qui en découlent.

2) CAFOD croit qu'un autre ensemble d'objectifs après 2015 est la meilleure approche.

3) Le développement durable a toujours été sensé être une véritable intégration de la pauvreté et des préoccupations environnementales - et parce que de nombreuses questions environnementales sont d'une importance capitale pour les gens vivant dans la pauvreté, nous croyons qu'elles devraient être un élément essentiel à un cadre post-2015.

4) Il est impératif, cependant, que les processus visant à développer les objectifs de développement durable ne doivent pas se dérouler parallèlement aux processus visant à déterminer un successeur pour les objectifs du Millénaire pour le développement. Nous suggérons que Rio+20 ne devrait pas aller jusqu'au bout pour mettre en œuvre un ensemble complet d'ODD mais se concentre plutôt sur un travail préparatoire nécessaire et utile. Ces efforts devraient immédiatement être fusionnés de manière à ce que ces niveaux d'ambition appropriés pour l'évaluation le fassent avec des renseignements complets à mesure que la réalité politique apparaît.

5) Un cadre post-2015 ne devrait pas être un "cadre pour le monde entier" dans le sens où il fixe des objectifs qui s'appliquent de la même manière à tous les pays du monde. Mais il devrait être un cadre à l'intérieur duquel tous les pays auront besoin de prendre un certain type d'action.

6) Pour les post-OMD, nous suggérons que l'accent soit mis sur les problèmes en commun (c'est-à-dire là il faut trouver des causes et des remèdes à l'échelle internationale) plutôt que sur des problèmes communs (que l'on rencontre dans de nombreux pays à travers le monde mais là où les causes et les remèdes se trouvent principalement au niveau national). Nous suggérons que la valeur ajoutée d'un accord international est plus grande pour des problèmes en commun que pour des problèmes communs.

7) Alors que les gouvernements nationaux devraient avoir la propriété et le leadership quant à la façon dont les questions sont abordées dans leur propre pays, il y aura aussi un rôle clair et défini pour les autres gouvernements et les organismes internationaux parce que les questions nécessitent une action collective internationale. Ces rôles doivent être définis en fonction de buts précis au cas par cas. Le principe doit être de répondre aux questions partout où celles-ci touchent les gens - en se concentrant sur les personnes, pas sur les états.

8) Il existe un grand nombre de questions importantes dans le monde qui méritent d'être considérées comme des thèmes possibles pour les objectifs post-2015. Mais nous proposons que toutes les questions possibles soient soigneusement évaluées en fonction de trois critères représentés dans le diagramme de Venn (à gauche). Les questions ayant la plus forte probabilité d'être incluses dans un cadre post-2015 se trouvent au niveau du chevauchement de l'ensemble des trois sphères.

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Vous trouverez davantage d'information page 21 concernant les critères et une version plus grande du diagramme de Venn.

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Élaboration de la politique post-2015Ce qui est prévu, ce qui pourrait arriver en réalité,et les orientations politiques actuelles de CAFOD

Mars 20121

Introduction

CAFOD s'est profondément engagé dans l'après 2015, en tant que coprésidents de la campagne Beyond 2015 et en tant qu'organisme indépendant.

S'appuyant sur des douzaines de réunions, de lecture et d'engagement que CAFOD a eu ces derniers mois, la première partie du présent document synthétise notre compréhension de ce qui est habituellement prévu sur l'élaboration des politiques de l'après 2015, en se concentrant particulièrement sur le processus officiel de l'ONU.2.

La deuxième partie du document donne notre analyse de ce qui pourrait arriver - offrant trois scénarios stylisés : "Rush de dernière minute", "satisfaire les besoins de tout le monde" et "la courbe en cloche".

La dernière section argumente ce que cela signifie en termes de plaidoyer. Compte tenu de l'économie politique et du paysage politique de l'après 2015 comme nous le trouvons au printemps 2012, nous exposons l'orientation politique actuelle de CAFOD sur la question de ce qui devrait arriver après les objectifs du Millénaire pour le développement3.

1 Ce document a été écrit par Amy Pollard avec Bernadette Fischler, en collaboration avec l'équipe des conseillers politiques de CAFOD. Il a été renforcé par des discussions avec différentes personnes travaillant sur les questions post-OMD. 2 C'est notre compréhension basée sur l'intelligence et l'information disponible en mars 2012. Nous accueillons toutes les mises à jour, corrections et défis concernant les avis exprimés ici (veuillez envoyer un e-mail à [email protected] ou [email protected]). Pour les mises à jour en cours sur les évènements, documents et nouvelles sur l'après 2015, veuillez visiter notre site www.beyond2015.org. 3 Ces orientations politiques sont définies dans le contexte actuel qui est carcatérisée par une fluidité et des changements rapides. Nos orientations expirent le 1er Août 2012 - ou si les circonstances exigent qu'elles soient réexaminées plus tôt.

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Table des matières (appuyer sur Crtl + cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à la section correspondante)Partie 1 : Ce qui est prévu...............................................................................................9

Nations Unies.......................................................................................................................................................9Conférence de l'ONU sur le développement durable : "Rio +20".....................................................................12Société civile......................................................................................................................................................12Secteur privé......................................................................................................................................................12

Partie 2 : Ce qui pourrait arriver en réalité..........................................................................151. "Ruée de dernière minute"..........................................................................................................................152. "Satisfaire les besoins de tout le monde"....................................................................................................173. La courbe en cloche....................................................................................................................................19Que semble-t-il le plus susceptible de se produire dans la réalité ?..................................................................21

Partie 3 : Recommandations politiques actuelles de CAFOD............................................25Les perspectives pour un cadre post-2015 semblent austères. Cela vaut-il vraiment la peine d'y consacrer beaucoup d'efforts ?...........................................................................................................................................25Quelles sont les leçons des OMD ?...................................................................................................................25Quel est le but d'un cadre post-2015?................................................................................................................26Sommes-nous en train de parler d'un autre ensemble d'objectifs ? Ou de toute autre chose ?..........................26Que pense CAFOD des OMD ?.........................................................................................................................28Doit-il être un cadre pour le monde entier ?......................................................................................................28Quels problèmes doivent être inclus dans un cadre post-2015?........................................................................29Que doit-il se passer ensuite ?...........................................................................................................................31

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Partie 1 : Ce qui est prévuNations UniesAprès avoir mis un certain temps à s'établir, les rouages ont commencé à tourner aux Nations Unies. L'ONU travaille à présent à mener un processus politique officiel post-OMD. Les détails sont toujours en cours de finalisation mais la forme générale du plan de l'ONU est la suivante :

Équipe de travail du système des Nations UniesFormellement mis en place en janvier 2012, c'est une équipe de travail "pour le le système" - y compris non seulement tous les organismes de l'ONU, mais aussi le FMI, la Banque mondiale et d'autres. A l'origine, il était prévu qu'elle soit dissoute en mais il est actuellement question d'étendre son mandat afin que le groupe devienne une sorte de secrétariat technique sur la planification post-OMD, soutenant un groupe de haut niveau qui sera annoncé en juin après la conférence Rio +20.

L'équipe de travail a six groupes de travail qui préparent une série de rapports qui formeront la "pensée de fond" de l'ONU concernant les questions de l'après 2015. Les premiers projets devraient être livrés le 20 mars pour être publiés en mai. Nous comprenons que les rapports sont les suivants : 

A. Évaluation des OMD (évaluation critique des OMD). B. Les nouveaux enjeux en matière de développement (la façon dont le monde a changé

depuis les années 2000). C. Évaluation des propositions et des processus (qui fait quoi).D. Évaluation des processus en cours; objectifs spécifiques à un secteur. (Quels sont les

échéances qui sont déjà là-bas; comment la planification post-OMD doit se rapporter à Rio +20, etc.)

E. Redéfinition d'un partenariat mondial pour le développement (comment un nouveau cadre peut être élargi et qui il doit inclure).

F. Évaluation des formats possibles pour les post-OMD.

Groupe de développement des Nations Unies (GNUD) «Construire l'agenda post-2015"Cet effort à l'échelle du système est le cœur de la planification post-OMD de l'ONU. Nous comprenons qu'un peu moins de la moitié des fonds qui sont actuellement recherchés pour ces initiatives ont jusqu'à présent été financés et que la collecte de fonds est en cours. 4.

Les travaux menés par le GNUD ont trois composants :

1. "La conversation mondiale" On parle de la conversation mondiale comme d'une initiative de grande envergure qui utilise les nouvelles technologies et les médias sociaux pour faire participer le public en général. La campagne du millénaire de l'ONU (CMNU) a reçu le mandat à ce sujet mais ils n'ont pas encore reçu le financement en place ni des propositions partageables.

2. 50 consultations à l'échelle nationale Ces consultations au niveau national doivent être menées par des coordinateurs résidents des Nations Unies et les calendriers proposés seront avril 2012 à janvier 2013. 50 pays de différentes régions (à l'exclusion des pays à revenu élevé) recevront des fonds pour les consultations. Tous les autres pays sont également invités à tenir des consultations. La liste des 4 Intell. 14 mars 2012

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pays est actuellement soumise à approbation et sera à disposition du public "dans les prochains jours”5.

Le GNUD rendra disponible les matériaux d'orientation et de soutien pour aider ceux qui se trouvent dans le pays à mesure qu'ils ils organisent les processus. Bien-sûr, différents coordinateurs résidents des Nations Unies aborderont la tâche de différentes façons - avec différents niveaux de priorité et en se confrontant à des enjeux spécifiques à leur contexte. Il semble juste d'anticiper quant au fait que certaines consultations nationales seront donc plus efficaces et de meilleure qualité que les autres.

3. Consultations thématiques En plus des consultations au niveau national, un certain nombre de consultations thématiques sont prévues. Le calendrier pour celles-ci est mai 2012 à février 2013. Nous comprenons que la liste provisoire des thèmes est la suivante :

Inégalités (y compris le sexe) Santé (questions couvertes par les OMD 4,5 et 6, ainsi que les maladies non

transmissibles) Éducation (primaire, secondaire, supérieur et professionnel) Croissance et emploi (y compris l'investissement dans les capacités de production,

l'emploi décent et la protection sociale) Durabilité environnementale (y compris l'accès à l'énergie, la biodiversité, les

changements climatiques et la sécurité alimentaire) Gouvernance (gouvernance à tous les niveaux; mondial, national et sous-national) Conflit et fragilité (pays en conflit et pays sortant d'un conflit, et ceux sujets aux

catastrophes naturelles) Dynamique des populations (y compris le vieillissement, la migration internationale

et interne et urbanisation) Faim, Sécurité alimentaire (et nutrition)

Thèmes transversaux pour toutes les consultations : le sexe, les droits de l'homme, les jeunes, les inégalités et les partenariats (à l'échelle mondiale) nécessaires à la réalisation de progrès.

Différents organismes des Nations Unies ont été mandatés pour assumer ces consultations thématiques (par exemple, l'UNICEF et l'ONU Femmes co-chef de file sur les inégalités), mais au moins une partie de ces organismes n'a pas encore eu de lignes budgétaires confirmées. Celles-ci sont attendues pour mai 2012.

4. Consultations régionalesEn plus des consultations au niveau national, il y a eu une proposition pour tenir des consultations régionales - y compris dans les pays du Nord - afin de discuter de la planification post-OMD. Elles seront organisées par les commissions régionales. Le CENUA, en collaboration avec l'UA, a déjà commencé à explorer l'après 2015 dans plusieurs réunions et rapports. Des détails spécifiques sur toutes les régions n'ont pas encore été communiqués.

Groupe de haut niveau sur les post-OMD Il y aura un groupe de haut niveau sur les post-OMD qui sera annoncé après Rio +20. Le mandat pour la commission n'a pas encore été publié mais il est prévu que ce groupe sera le point focal et les acteurs politiques du processus. Beyond 2015 a été invité à proposer des représentants de manière informelle qui pourraient siéger dans le groupe et agir comme porte-parole de la société civile mondiale. Le groupe de haut niveau comprendra également le coordinateur spécial

5 Intell. 13 mars 2012.9

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que le Secrétaire général des Nations Unies a mentionné dans son discours de janvier comme faisant partie de ses priorités pour les cinq prochaines années. Nous comprenons que ce sera une femme originaire du "Sud".

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Conférence de l'ONU sur le développement durable : "Rio +20"

Une énorme incertitude entoure Rio +20. D'une part, de nombreux commentateurs appellent à des attentes modestes et à la probabilité que l'événement ne livrera pas de grands résultats

concrets. D'autre part, il y a une réticence à accélérer la planification post-2015 avant que Rio+20 ne soit passé, et beaucoup estiment que la planification post-2015 est sur des charbons ardents jusqu'à ce que cette conférence ait eu lieu. Rio est perçu comme un terrain d'essai pour la faisabilité de différentes propositions, l'occasion de dresser la carte des niveaux d'engagement politique et une chance d'évaluer quel niveau d'ambition est réaliste.

Rio+20 a trois objectifs, deux thèmes et sept enjeux cruciaux. Quoiqu'il en soit, les objectifs de développement durable (ODD) - une proposition émise à l'origine par la Colombie qui est évoquée comme un successeur potentiel de la réalisation des OMD - sont présentés par les médias comme une issue probable de Rio+20.

Les propositions actuelles de l'ODD ne définissent pas clairement la relation entre les ODD et les post-OMD. Certains disent que ceux-ci ne devraient former qu'un seul et même processus; certains suggèrent que les ODD devraient compléter l'après OMD; certains affirment que les ODD et les post-OMD pourraient devenir deux processus différents.

Le projet zéro du document final Rio+20 fait un peu allusion au fait qu'à la fois les ODD et les post-OMD doivent être liés, mais une clarté absolue est nécessaire pour éviter qu'un processus désordonné n'évolue après que la conférence ait eu lieu.

Rio +20 pourrait fournir un précieux travail de fond pour la planification post-2015, par exemple en fournissant des conseils sur la façon dont les trois piliers ou dimensions du développement durable peuvent et doivent être reliés entre eux de façon significative, et en définissant clairement ce que des termes comme «universalité» (objectifs doivent s'appliquer à tous les pays guidés par des responsabilités communes mais différenciées) et équité (à l'intérieur des pays et entre eux) peut vouloir dire.

Société civile Une activité étendue est actuellement en cours entre les organisations de la société civile à travers le monde sur l'agenda post-2015. La campagne Beyond 2015 a maintenant plus de 280 organisations participantes originaires de 70 pays, et l'intérêt pour la planification post-2015

L'avis de CAFOD est que, d'un point-de-vue conceptuel et théorique, mettre du développement durable au cœur d'un nouveau cadre est indubitablement la bonne chose à faire - mais que la proposition d'ODD initiale de la Colombie ne traite pas de façon adéquate la mission d'un cadre post-2015 telle que nous la voyons. (voir page 15)

CAFOD suggère qu'il serait contre-productif pour le processus post-2015 dans son ensemble qu'un ensemble final ou quasi-final d'objectifs ressorte de Rio +20.

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augmente de mois en mois. De nombreux exercices de cartographie sur l'action de la société civile existent déjà et vous pouvez en trouver un aperçu à l'adresse www.beyond2015.org.

Secteur privéLe secteur privé a à la fois des effets positifs et négatifs sur le développement et souhaitera contribuer au nouveau cadre de développement mondial.  Au sein du système des Nations Unies, le secteur privé est représenté par le Pacte mondial des Nations Unies (GC de l'ONU), une entité des Nations Unies qui a été créée en 2000 pour contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) grâce à des partenariats (entre autres choses).  Le GC de l'ONU a été impliqué dans le processus post-OMD en tant que membre de l'"Équipe de travail du système des Nations Unies pour soutenir la préparation du programme de développement des Nations Unies post-2015".  Ils voient le secteur privé comme des partenaires clés et qui peuvent aider à déterminer l'agenda post-2015 et qui doit contribuer à l'établissement d'objectifs afin d'assurer que les objectifs fonctionnent pour les entreprises (de toutes tailles). Il y a un manque de crédibilité pour la GC de l'ONU, comme elle a été critiquée par des intervenants locaux et des ONG internationales pour un défaut d'application.

Actuellement, le GC de l'ONU est axé sur la Conférence des Nations Unies sur le développement durable "Rio +20" et leur "forum de durabilité institutionnelle Rio+20".  Ils voient leur concept de durabilité institutionnelle comme la contribution des entreprises aux objectifs de développement durable.  Après Rio, ils l'intention de se concentrer davantage sur l'agenda pour le développement post-2015. Actuellement, le GC de l'ONU a environ 8700 entreprises participantes et autres intervenants originaires de plus de 130 pays qui ont signé des valeurs fondamentales du GC de l'ONU sur les droits de l'homme, l'environnement et la lutte contre la corruption.

La page 11 montre le processus post-2015 dans son ensemble, représentée par un diagramme.

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Partie 2 : Ce qui pourrait arriver en réalitéPersonne ne peut savoir avec certitude comment le processus politique de l'après 2015 va se jouer dans la réalité, mais nous pouvons identifier quelques scénarios possibles. Ils sont présentés ici sous une forme stylisée. Les lignes vertes sur les diagrammes représentent le nombre de propositions concrètes sur l'après-2015 qui sont en jeu.

1. "Ruée de dernière minute"

Dans ce scénario, il y a des discussions générales dans une variété de forums - à la fois les consultations de l'ONU et des dialogues menés par d'autres - au cours des deux ou trois prochaines années. Ceux-ci considèrent les principes, options et questions prioritaires sur l'après 2015 au niveau global.

Les organismes et les individus ont une faible implication dans ces discussions et adoptent en grande partie une attitude attentiste, cherchant à voir comment la politique va se jouer et si l'agenda post-2015 dans son ensemble prend de l'ampleur. Personne ne veut avoir ses idées suspendues trop tôt afin qu'elles participent

à des processus de consultation à travers l'ONU et d'autres, mais n'investit pas de temps personnel considérable, d'énergie intellectuelle ni de capital politique à mettre de grandes propositions concrètes sur la table pour les défendre.

Comme l'échéance des OMD commence à se profiler, en 2014 et 2015, un «rush de dernière minute» s'ensuit. On s'empresse de publier des documents d'orientation, de traiter de questions précises de plaidoyer et de formaliser l'entrée dans le processus. Compte tenu de l'importance avec laquelle les OMD ont été considérées, personne ne veut avoir l'impression de ne pas prendre en considération leurs idées et leurs questions et il y a un prestige élevé à avoir «de l'influence» sur le processus.

Lorsque 2015 arrive, il y a tellement de choses à lire que personne n'a le temps de lire ce que tout le monde dit. Les acteurs passent le plus clair de leur temps à négocier leurs propres positions en interne et avec leurs coalitions. Ils ont peu de temps pour écouter les opinions des autres, pour négocier avec ceux dont les vues sont dans l'opposition, ou pour prendre du recul et avoir une vue d'ensemble.

Après avoir passé trois ans à avoir de vastes discussions, très peu de temps est laissé à la négociation d'un accord final. L'ONU se retrouve avec un choix terrible : soit manquer l'échéance de 2015 et prolonger les négociations, laissant l'agenda post-OMD dans les limbes, tandis que l'urgence politique autour de la prise de décision s'efface; ou nommer un petit groupe pour prendre les décisions difficiles d'une manière exclusive, en attirant la fureur de l'accaparement de l'élite qui entourait les OMD d'origine. Le chemin de moindre résistance est de repousser l'échéance - et les négociations de l'agenda post-2015 sont repoussées à 2016, 2017 ou au-delà.

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Dans le scénario "rush de dernière minute", les chances de convenir d'un successeur fort et légitime aux OMD sont minimes. Si les négociations se sont prolongées et qu'il n'y a pas de véritable date limite claire imposée, il y a des chances que les acteurs quittent la table. L'impulsion sera perdue et l'énergie autour des OMD d'origine s'estompe.

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2. "Satisfaire les besoins de tout le monde"

Dans ce scénario, les consultations et les processus de dialogue qui ont lieu en 2012 et début 2013 sont efficaces et de haute qualité. Ils sont largement reconnus comme étant des processus inclusifs et participatifs qui englobent les personnes vivant dans la pauvreté et tous les groupes d'intervenants clés. Toutes les préoccupations autour de la légitimité de ces processus sont mineures.

Parce que la confiance dans ces processus de consultation est élevée, les organismes et les individus consacrent beaucoup de temps, de ressources et d'énergie intellectuelle à s'y engager pleinement. Même ceux qui sont sceptiques

reconnaissent qu'ils ont besoin présenter leurs idées là-bas de façon indépendante. De nombreuses propositions concrètes, les positions et les idées politiques sont mises en avant dans la perspective du sommet des Nations Unies sur la révision des OMD en Septembre 2013, et celles-ci proviennent d'un réseau de sources saines.

Après le sommet de Septembre 2013, les efforts commencent à réduire les différentes idées et propositions concrètes afin qu'un successeur clair et ciblé pour les OMD puisse être convenu d'ici la fin de 2015.

Mais ce processus de "réduction" devient très difficile. Il n'y a pas de consensus sur les questions qui peuvent être exclues d'un nouveau cadre, et les nombreux intervenants qui s'étaient impliqués afin de générer des idées s'attachent chacun à défendre leurs propres problèmes. La légitimité qui était associée à des processus de consultation devient un obstacle pour ceux qui cherchent à exclure les questions d'un cadre de référence définitif.

En cherchant l'instance décisionnelle ultime et légitime, les Nations unies tentent de négocier un accord par le biais d'un processus intergouvernemental - impliquant des représentants de l'ensemble des 193 pays pour finaliser un texte. Mais il n'y pas de direction ni de courage politique suffisamment fort pour prendre les décisions difficiles. L'accord final est long et peu clair - avec une longue liste de questions formulées comme étant «prioritaires». Mais beaucoup de ceux qui préconisent les post-OMD ne se retirent pas heureux de la table des négociations, en pensant que leur "problèmes ont été pris en compte".

Au cours des années suivantes, cependant, l'accord post-OMD ne parvient pas à fournir quelque chose comme la direction commune des OMD d'origine. Parce qu'ils englobent une longue liste de questions (que les différents groupes soulignent de manières différentes), les post-OMD ne sont pas faciles à communiquer ou à comprendre. Ils perdent rapidement leur élan politique, et les plans de mise en œuvre ne se matérialisent pas dans la pratique. Bien qu'ayant été applaudi au début, les post-OMD ont un impact très faible sur ce qui se passe réellement dans le monde. Au cours des quinze ou vingt années qui suivent, les post-OMD deviennent un accord zombie fantôme, qui sont une grande déception pour toutes les parties concernées.

Dans ce scénario, un processus légitime et inclusif devient victime de son propre succès - réduisant involontairement les chances d'un accord post-OMD qui fait une différence réelle dans

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le monde. Là où les post-OMD deviennent "satisfaire les besoins de tout le monde", il y a une probabilité que personne ne reçoive rien.

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3. La courbe en cloche

On peut dire que le scénario idéal sur les post-OMD est la courbe en cloche. Il représente un processus ouvert et inclusif, avec un résultat précis et clair à temps pour la fin 2015.

Ici, aucun conflit n'est perçu entre la réalisation des OMD et la planification au-delà de 2015. Les consultations et les processus de dialogue qui ont lieu au cours des 18 prochains mois sont efficaces et de haute qualité, avec une capacité et des ressources fortes sur place. Ils sont largement reconnus comme légitime - et parce que la confiance dans les processus est élevée, les organismes et les individus sont résolus à s'y engager pleinement et

concrètement L'intérêt pour la planification post-2015 est très répandu dans la communauté internationale dans son ensemble - et le consensus pose qu'il devrait y avoir une sorte de cadre pour réussir les OMD, quel qu'il soit.

Le groupe de haut niveau énonce des échéances précises pour le processus - stipulant que le sommet des Nations Unies sur la révision des OMD de Septembre 2013 est une échéance clé pour les gens pour mettre leurs idées sur la table; et qu'un accord final verra le jour avant la fin 2015. Il y a un afflux de propositions concrètes et de contribution politique avant le sommet 2013.

Avec un bourdonnement d'activité et le débat autour de la planification post-2015 qui a lieu entre les officiels, les militants et autres intervenants, les chefs de file mondiaux et les politiciens au plus haut niveau veulent participer à l'action. Quelques chefs d'État parmi les principaux commencent à voir l'agenda post-2015 comme une occasion unique de faire preuve de leadership mondial et de laisser un héritage durable une fois révolu leur temps passé au gouvernement.

Ces chefs d'État apportent une attention décisive aux discussions, et donnent à leurs représentants une conduite claire et une autorité pour commencer à négocier un accord. Après le sommet de Septembre 2013, un processus de "réduction" commence. Les représentants des gouvernements internationaux prennent l'initiative de négocier un successeur pour les OMD et agissent sur l'apport continu d'autres intervenants clés, y compris la société civile et les personnes vivant dans la pauvreté. Les leaders ont le courage politique de prendre des décisions difficiles, mais ce rôle leur est reconnu de façon légitime. Inévitablement, la réduction signifie que tous les problèmes ne sont pas inclus - mais les groupes d'intérêt sont prêts à prendre du recul et avoir une vue d'ensemble. Les négociations débouchent sur un résultat clair et ciblé qui est assez fort pour captiver l'imagination et garantir un large soutien.

Dans les années qui suivent, l'accord post-OMD a suffisamment de clarté et se concentrer à apporter de changements et des progrès réels dans le monde. Il a un assentiment et une légitimité forts, et agit comme un phare pour la coopération internationale et le développement au cours des quinze ou vingt prochaines années. Lorsque les crises économiques, les catastrophes naturelles, les chocs ou les intérêts politiques menacent de détourner les leaders mondiaux de leur engagement à long terme pour déterminer le monde que nous voulons,

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l'accord post-OMD sert à recentrer les décideurs et garantit qu'ils peuvent être tenus de rendre compte.

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Que semble-t-il le plus susceptible de se produire dans la réalité ?

En regardant le contexte actuel, nous sommes susceptibles de voir une "ruée de dernière minute», un cadre «satisfaire les besoins de tout le monde" ou une "courbe en cloche" ? Nous pouvons identifier un certain nombre de facteurs clés pour la "courbe en cloche» qui conduira à un processus ouvert et inclusif (en augmentant le nombre de propositions sur la table et en poussant la courbe vers le haut); et qui mènera à un résultat clair et précis (en réduisant le nombre de propositions sur la table et en faisant à nouveau chuter la courbe vers le bas). Parmi ceux-ci:

Un processus inclusif et participatif aura lieu si ...• Aucun conflit n'est perçu entre la réalisation des OMD et la planification au-delà de 2015.• La communauté internationale dans son ensemble "voit l'utilité» en proposant un successeur pour les

OMD, et fait de cela une priorité.• Il y a un engagement suffisant, des ressources et la capacité pour des processus inclusifs et participatifs.• Il existe des incitations à partager des propositions à un stade précoce, et des mesures de dissuasion à

présenter des contributions en retard.

Un résultat ciblé aura lieu si...• Il y a une véritable échéance claire pour la prise de décision.• Des leaders solides ont le courage politique de faire des choix difficiles, et leur «dernier mot» est

considéré comme légitime.• Il y a une bonne idée sur la table, qui captive l'imagination des gens et recueille l'adhésion. • Les groupes d'intérêt sont prêts à faire des compromis, et mettent de côté leur "cheval de bataille" au

nom de l'intérêt d'une majorité.

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Les tableaux ci-dessous décrivent l'état actuel de ces facteurs :

Un processus ouvert et inclusif aura lieu si...

Est-ce le cas actuellement ? (mars 2012)

Aucun conflit n'est perçu entre la réalisation des OMD et la planification au-delà de 2015.

Dans certains quartiers, mais pas dans d'autres. Il a maintes fois été prouvé que les efforts actuels des OMD et la planification post-OMD sont complémentaires et apportent un soutien, mais cela n'est pas accepté partout. Il y a encore quelques appels pour que le sommet 2013 ne mette pas trop l'accent sur l'après-2015.

La communauté internationale dans son ensemble "voit l'utilité» en proposant un successeur pour les OMD, et fait de cela une priorité.

De plus en plus, oui. L'intérêt augmente chaque semaine, et il semble que le point de basculement, dans lequel les événements, les processus et les initiatives sur l'après-2015 se multiplient pratiquement chaque jour, soit atteint. Certains organismes, cependant, adoptent une approche attentiste - et n'ont pas pour priorité de faire de contributions politiques dans un avenir proche. Beaucoup veulent attendre de voir ce qui se passe à Rio +20.

Il y a un engagement suffisant, des ressources et la capacité pour des processus inclusifs et participatifs.

Pas vraiment. Alors que les consultations de l'ONU sont extrêmement bienvenues, il n'y a pas encore de détails concrets disponibles et il est difficile d'évaluer le niveau de qualité futur de ces processus. Bien qu'il existe de nombreuses propositions et de bonnes intentions, il n'y a pas de ressources concrètes en place pour s'assurer que les organisations de la société civile et les personnes vivant dans la pauvreté sont engagés - et de nombreux pourvoyeurs de fonds supposent (sans preuve) que l'ONU s'occupera de tout cela.

Il existe des incitations à partager des propositions à un stade précoce, et des mesures de dissuasion à présenter des contributions en retard.

Non. En l'absence d'échéances officielles annexées à la procédure, les acteurs cachent généralement leurs propositions (lorsque, effectivement, elles existent). Alors qu'il est question de « l'avantage du précurseur", la plupart des acteurs semblent vouloir voir là où les autres se positionnent et comment le processus se joue avant de s'engager dans des résultats politiques concrets.

Un résultat clair et ciblé aura lieu si...

Est-ce le cas actuellement ? (mars 2012)

Il y a une véritable échéance claire pour la prise de décision.

Non. On ne sait pas encore à quelle date prendra fin la réalisation des OMD, ni à quelle date un nouveau cadre est nécessaire (certains disent que c'est le 31 décembre 2015, mais il pourrait aussi être le 1er janvier 2015 ou un sommet examen final en septembre 2015). Il n'y a également pas de date limite pour soumettre des idées et des propositions sur ce qui doit se passer ensuite. On a déjà évoqué l'idée d'étendre l'ensemble du processus au-delà de 2015.

Des leaders solides ont le courage politique de faire des choix difficiles, et leur “dernier mot” est considéré comme légitime.

Non. Tandis qu'il y a eu une certaine activité de la part des fonctionnaires, des responsables et des décideurs au sein des gouvernements — aucun des leaders mondiaux ne s'est encore manifesté en tant que défenseur du programme post-2015. Il n'existe pas encore de preuve pour suggérer que des choix difficiles seront réalisés d'une manière légitime — et il n'existe pas de plan concret officiel pour les négociations de “dernière manche”.

Il y a une bonne idée sur la table, qui captive l'imagination des gens et recueille l'adhésion.

Peut-être. Il y a une poignée d'idées concrètes en circulation, et les ODD ont pris une ampleur inattendue. Mais il y a de grandes différences d'opinions et des intérêts divers dans le débat et ceux-ci n'ont pas été satisfaits en une seule proposition.

Les groupes d'intérêt sont prêts à faire des compromis, et mettent de côté leur “cheval de bataille” au nom de l'intérêt d'une majorité.

Pas encore. Il n'y a aucun signe de cela (bien qu'il soit probablement trop tôt, en tout cas). Mais il n'y a pas encore de consensus sur ce à quoi ressemble l'“intérêt général”. La question de l'objectif fondamental des post-OMD reste en suspens.

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Alors, en l'état actuel des choses, la probabilité d'un scénario de courbe en cloche semble actuellement faible. Il y a un intérêt croissant pour l'après-2015 et l'explosion des activités concernant ce programme est source d'optimisme ; tout comme le fait que le processus officiel de l'ONU est en train de prendre forme. Cependant, il y a des causes multiples de préoccupation.

Il est dangereux de supposer que les consultations de l'ONU inciteront suffisamment la société civile et les personnes vivant dans la pauvreté à s'exprimer, si aucun détail n'a été précisé concernant ces points précis et qu'aucune ressource concrète n'est en place pour mobiliser ces groupes. Le manque actuel d'échéances claires et véritables — que ce soit pour soumettre des idées ou pour le processus décisionnel lui-même est un obstacle majeur. Cela empêche ceux qui s'intéressent de plus en plus à la planification post-2015 de faire une évaluation des délais dont ils ont besoin pour y travailler et ne crée pas l'incitation à partager des propositions concrètes précoces. Tout cela augmente les chances d'un scénario de “ruée de dernière minute”.

Il est également inquiétant de constater que, pour l'instant, aucun des leaders mondiaux n'a publiquement indiqué qu'ils cherchaient à défendre le programme post-2015. Un examen attentif du processus a mis l'accent (à juste titre) sur la façon d'assurer l'inclusion des intervenants concernés dans le débat, mais une réflexion bien moindre a été faite sur ce à quoi les négociations finales pourraient ou devraient ressembler. L'ONU nous amène à anticiper un processus intergouvernemental négocié par les représentants nationaux, et suggère que le plaidoyer soit porté au niveau national. Ils sont désireux de dissiper l'idée selon laquelle le Groupe de haut niveau, ou quelque autre petit groupe de l'ONU — finirait par être responsable de l'élaboration d'un cadre (et devient par conséquent une cible de plaidoyer). Mais le manque de direction politique de haut niveau, associé à la réticence confirmée à l'ONU d'assumer la responsabilité de l'élaboration d'un cadre de référence définitif, suggère que le processus de “réduction” ne sera pas simple.

Des discussions ont rapidement tourné autour de la préoccupation suivante : quels enjeux prioritaires devraient être abordés dans un nouveau cadre — sans avoir nécessairement étudié ce que l'objectif fondamental de l'accord pour après-2015 doit être, ni remettre en cause les hypothèses qui sous-tendent les différentes propositions. Les groupes qui défendent des questions simples ne débattent pas publiquement des circonstances dans lesquelles il serait bon pour leur question de ne pas être incluse. Comme la liste des priorités potentielles ne cesse de s'allonger, l'absence de dirigeants politiques de haut niveau dans le débat ne permet guère d'évaluer quelles propositions sont réalistes.

Si cela continue d'être le cas, nous nous dirigerons vers un accord visant à “satisfaire les besoins de tout-le-monde” — ce qui plaît aux différents intervenants à court terme, mais offre très peu en termes de chance concrète sur le long terme. Compte tenu des facteurs actuels suggérant un scénario de “ruée de dernière minute”, il est probable que cet accord peu satisfaisant n'arrive même pas avant l'échéance de 2015.

Dans ce contexte, la dernière section énonce les orientations politiques actuelles de CAFOD.

Pour résumer, il y a beaucoup de travail à faire.

Cela ne donne pas l'impression qu'un successeur aux OMD peut être présumé. Il y a d'autant moins de raison de présumer qu'un successeur aux OMD sera fort et légitime.

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Partie 3 : Recommandations politiques actuelles de CAFOD CAFOD veut voir un successeur fort et légitime aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Cela doit être généré par un processus ouvert et inclusif, avec un résultat précis et clair à temps pour la fin 2015. Notre travail de plaidoyer s'efforcera de promouvoir le scénario de la “courbe en cloche".

Nos tendances actuelles sur les questions sont énoncées ci-dessous. Cela dépend du contexte politique actuel, et de notre pensée et écoute émergente. Ces orientations expirent le 1er août 2012 — ou si les circonstances nous obligent à les revoir plus tôt.

Les perspectives pour un cadre post-2015 semblent austères. Cela vaut-il vraiment la peine d'y consacrer beaucoup d'efforts ?

Compte tenu de l'influence que les OMD ont eue sur la politique internationale au cours de la dernière décennie, nous savons que les bénéfices potentiels pour que ce programme fonctionne sont énormes. Si nous gagnons sur le programme post-2015, nous gagnons gros. L'enjeu est trop important pour abandonner avant même que le processus ne soit entamé.

En effet, il y a tout à jouer en l'état actuel des choses. Aucune décision concrète n'a été prise et les choses changent de mois en mois. Des efforts de plaidoyer ont eu jusqu'à présent un impact clair et concret sur le programme post-20156 et il y a tout lieu de croire que les organisations de la société civile comme CAFOD seront un élément précieux dans le débat pour l'avenir.

Les OMD ont joué un rôle clé pour faire du développement une priorité internationale. Nous pouvons constater que sans un tel cadre international, nous allons trouver que tous nos problèmes de plaidoyer ont du mal à tenir la route. Bien qu'il existe des problèmes avec le cadre original qui doivent être abordés après 2015, le danger est que ‘vous ne savez pas ce que vous avez jusqu'à ce qu'il soit parti".7.

Quelles sont les leçons des OMD ?

Le plus grand attrait des OMD est leur structure simple et concise et leur échéance précise qui a aidé le monde à concentrer son attention et ses efforts sur un objectif commun, réduire de moitié la pauvreté extrême. Avoir des objectifs de développement convenus à l'international basés sur une déclaration signée par tous les pays membres de l'ONU, a fait des OMD un outil de plaidoyer utile pour rallier les gouvernements, les donateurs, la société civile et autres intervenants autour de cet objectif commun. Les objectifs signifient que les pays pouvaient démontrer qu'ils se souciaient de ce qui se passait en dehors de leurs frontières.

D'un côté, la notion de lutte contre la pauvreté, un peu de manière holistique, en intégrant des objectifs en matière de santé, d'éducation, de genre et d'environnement, était la bienvenue. D'un autre côté, les OMD ont été fortement critiquées pour ne pas avoir abordé la durabilité de l'environnement et l'égalité des sexes de manière adéquate et pour avoir omis plusieurs autres questions, telles que les droits de l'homme. Les OMD sont également critiqués pour être trop axés sur l'aide venant des pays développés vers les pays en voie de développement et pour ne pas s'attaquer aux causes profondes de la pauvreté de manière adéquate. On se questionne sur

6 Voir le rapport Beyond 2015 de l'incidence du plaidoyer en 2010 (www.beyond2015.org) 7 Cf. Duncan Green.

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la façon dont un nouveau cadre peut être pertinent dans un contexte où le modeste rôle que joue l'assistance officielle au développement est de plus en plus reconnu ?

Quel est le but d'un cadre post-2015?

Le but d'un cadre post-2015 est d'assurer que les questions présentant une grande importante pour les personnes vivant dans la pauvreté, et auxquelles les efforts collectifs internationaux ont le potentiel le plus élevé pour y apporter des changements, sont des objectifs au centre de la politique internationale qui sont le moteur de réels progrès dans le monde réel.

Nous entrons dans une période de l'histoire susceptible d'être plus tumultueuse et instable que n'importe quel point au cours des cinquante dernières années. Plusieurs décennies de crises économiques, de chaos climatique, d'instabilité politique et de conflits ont été prédits. Ces chocs soudains et ces crises attireront l'attention des dirigeants mondiaux et des décideurs politiques — et les problèmes à long terme essentiels pour les personnes vivant dans la pauvreté seront les plus vulnérables à l'abandon du programme, juste au moment où ils ont des incidences très graves sur la vie des gens.

Les enjeux les plus cruciaux ne sont pas toujours les questions internationales. Il y a beaucoup de préoccupations urgentes très pressantes que les efforts collectifs internationaux peuvent relativement peu influencer pour y apporter du changement. Dire de ces questions qu'elles ne doivent pas faire partie d'un cadre post-2015 ne diminue en rien le fait que celles-ci doivent être des priorités au centre de la politique et de la pratique locale, nationale ou régionale.

Toutes les questions d'une importance cruciale ne sont pas des questions les plus importantes pour les personnes vivant dans la pauvreté. Certaines questions d'une importance cruciale ont une certaine incidence sur l'ensemble de la population mondiale — et un plus grand nombre encore est d'une importance capitale pour les groupes spécifiques. Mais il n'y pas de problème de préoccupation équivalente pour chacun dans le monde. Chaque chose compte plus pour un ensemble de personnes que pour un autre.

CAFOD croit qu'un cadre post-OMD doit défendre les questions les plus importantes pour les personnes vivant dans la pauvreté, parce qu'elles ont moins de pouvoir que n'importe quel autre groupe social pour défendre leurs intérêts et leurs problèmes sont plus vulnérables aux aléas de la volonté politique quand les crises actuelles des quinze ou vingt prochaines années distraient l'attention. Elles sont également davantage susceptibles d'être les premières et les plus durement touchées par toutes les crises qui en découlent.

Sommes-nous en train de parler d'un autre ensemble d'objectifs ? Ou de toute autre chose ?

CAFOD parle d'un autre ensemble d'objectifs après 2015. Se demander si les objectifs sont oui ou non le bon mécanisme est une question intelligente — mais la réalité est que tant de terrain a été gagné par les OMD parce qu'ils sont des objectifs que changer pour une modalité différente semble peu probable de fonctionner. Il est peu réaliste de penser que le bénéfice politique qui a été construit autour des OMD pourrait être transféré avec succès vers un type de mécanisme entièrement différent. La réalité est que le bénéfice politique devrait être construit à partir de rien.

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Il y a beaucoup de choses qui vont se passer après 2015. Le ciel sera bleu et les oiseaux chanteront. Il y aura une panoplie d'outils, d'idées et de propositions de plaidoyers différents pour la coopération internationale qui concourront pour réussir — tel qu'ils le font pour chaque période de l'histoire. Il est judicieux de garder à l'esprit que l'une de ces propositions pourrait devenir un tel succès qu'elles éclipsent un cadre post-2015 — mais il n'est pas raisonnable de considérer qu'absolument n'importe quelle idée qui se rapporte à la politique de développement international de l'après 2015 est un candidat destiné à devenir le successeur officiel des OMD.

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Que pense CAFOD des OMD ?

Nous abordons cette question dans la perspective de l'élimination de la pauvreté. Dans un contexte post-2015, nous soutenons l'intégration des questions de durabilité environnementale dans la mesure où de nombreuses personnes vivant dans la pauvreté sont tributaires de services écosystémiques, où les efforts collectifs internationaux sont essentiels pour apporter un changement et où les objectifs au centre de la politique internationale seront le moteur de réels progrès dans le monde réel. Le premier projet de proposition d'OMD par la Colombie ne satisfait pas très bien à ces trois critères.

D'un point de vue théorique et conceptuel, cependant, placer le développement durable au cœur d'un nouveau cadre est sans doute la bonne chose à faire. Le développement durable a toujours été censé être une véritable intégration de la pauvreté et des préoccupations environnementales — et parce que de nombreuses questions environnementales sont d'une grande importance pour les personnes vivant dans la pauvreté, nous croyons qu'ils devraient être un élément essentiel à un cadre post-2015.

Le défi est que le regroupement de ces questions pourra conduire à un cadre plus ambitieux que les OMD. Les CAFOD souhaitent veiller à ce qu'un accord post-2015 établisse des priorités au centre de la politique internationale qui entraînent de réels progrès dans le monde réel — nous ne serions pas satisfaits d'un accord qui fait sens en termes théoriques et conceptuels, mais qui est ensuite ignoré dans la pratique.

Le contexte politique dans lequel un accord post-2015 doit être fait n'existe pas encore, et avec 2015 encore d'ici trois ans, il est prématuré de porter des jugements définitifs sur ce qui est ‘trop ambitieux’ et ce qui est ‘trop de compromis’. Il est impératif, cependant, que les processus visant à développer les objectifs de développement durable ne doivent pas se dérouler parallèlement aux processus visant à déterminer un successeur pour les objectifs du Millénaire pour le développement. Nous suggérons que Rio +20 ne doit pas aller jusqu'au bout pour mettre en œuvre un ensemble complet d'ODD, mais se concentre plutôt sur un travail préparatoire nécessaire et utile. Ces efforts devraient immédiatement être fusionnés de manière à ce que ces niveaux d'ambition appropriés pour l'évaluation le fassent avec des renseignements complets à mesure que la réalité politique apparaît.

Doit-il être un cadre pour le monde entier ?

Un cadre post-2015 ne doit pas être un ‘cadre pour le monde entier’ dans le sens où il fixe des objectifs qui s'appliquent de la même manière à tous les pays du monde. Mais il doit être un cadre à l'intérieur duquel tous les pays auront besoin de prendre un certain type d'action.

Le cadre doit être axé sur les questions de la plus grande importance pour les personnes vivant dans la pauvreté. L'endroit où vivent ces gens ne devrait faire aucune différence. Que vous mesuriez la pauvreté par des mesures sur le revenu ou au moyen d'indicateurs multidimensionnels, nous savons que les caractéristiques démographiques de la pauvreté mondiale ont changé et que la majorité des personnes vivant dans l'extrême pauvreté le font maintenant dans les pays à revenu intermédiaire. Il est donc dépassé d'imaginer qu'un cadre post-2015 devrait ne s'appliquer qu'à des pays pauvres. Cela ne signifie pas, cependant, qu'il doit être appliqué de manière égale et uniforme à tous les pays.

Nous savons aussi que les actions d'un pays peuvent causer et aggraver la pauvreté dans un autre pays — et que de nombreux aspects de la lutte contre la pauvreté exigent une action collective internationale. Une caractéristique principale de questions à inclure dans les post-OMD

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doit être que celles-ci sont des questions où les efforts collectifs internationaux offrent les perspectives les plus prometteuses pour apporter des changements. Pour les post-OMD, nous suggérons que l'accent doit être mis sur les problèmes en commun (c'est-à-dire dont les causes et les remèdes doivent principalement être trouvés à l'échelle internationale) plutôt que sur les problèmes communs (que l'on constate dans de nombreux pays à travers le monde, mais dont les causes et les remèdes sont principalement trouvés au niveau national). Nous suggérons que la valeur ajoutée d'un accord international est plus grande pour des problèmes en commun que pour des problèmes communs.

Tandis que les gouvernements nationaux doivent avoir la propriété et le leadership sur la façon dont les questions sont abordées dans leur propre pays, il y aura aussi un rôle clair et défini pour les autres gouvernements et organismes internationaux parce que les questions nécessitent une action collective internationale. Ces rôles doivent être définis en fonction de buts précis au cas par cas. Le principe doit être de répondre aux questions partout où celles-ci touchent les gens — en se concentrant sur les personnes, pas sur les Etats.

Quels problèmes doivent être inclus dans un cadre post-2015?

Il existe un grand nombre de questions importantes dans le monde qui méritent d'être considérées comme des thèmes possibles pour les objectifs post-2015. Nous suggérons qu'il est important de ne pas être trop hâtif en supposant que nous pouvons identifier immédiatement de quoi il s'agit — mais proposons que toutes les questions possibles soient soigneusement évaluées en fonction de trois critères :

1. Est-il d'une grande importance pour les personnes vivant dans la pauvreté ?2. Faut-il se pencher sur cette question grâce à la coopération internationale ?3. Les objectifs internationaux à ce sujet vont-ils apporter des résultats dans le monde réel ?

Ceux-ci peuvent être représentés sous forme de diagramme de Venn, où les questions les plus susceptibles d'être incluses dans un cadre post-2015 se trouvent sur le chevauchement des trois sphères réunies. D'autres points d'une importance cruciale qui occupent des espaces différents dans le diagramme doivent être sérieusement traités ailleurs.

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Comme tous les organismes, CAFOD a des problèmes qui nous tiennent particulièrement à cœur et que nous aimerions voir comme des priorités pour la coopération internationale à l'avenir. Par exemple, notre travail sur l'inégalité (veiller à ce que les femmes et les hommes pauvres puissent contribuer aux marchés et en tirer des avantages) offre un moyen de s'assurer que les économies servent les objectifs d'éradication de la pauvreté, de développement durable et de bien-être, plutôt que la seule croissance économique. Nos projets récents concernant des mesures de progrès au-delà du PIB (produit intérieur brut) pourraient offrir un objectif potentiel pour inciter la croissance verte et équitable qui promeut le bien-être.

Toutefois, le plaidoyer de CAFOD sur l'après 2015 prendra du recul et aura une vue d'ensemble, plutôt que de se limiter à des questions simples.

Parce que nous tirons des leçons du récit du Jugement de Salomon (1ers Rois 3:16-28), nous ne permettrions pas à un cadre qui offre pour le plus grand bien, et est source de réel progrès dans le monde réel en ce qui concerne les questions essentielles pour les personnes vivant dans la pauvreté, d'être déchiré parce que nous n'avons pas ‘notre’ objectif dans l'accord final.

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Que doit-il se passer ensuite ?

Un cadre post-2015 fort et légitime n'est possible que si nous prenons des mesures urgentes pour y arriver. Un grand nombre d’intervenants ont un rôle à jouer, mais il y a quelques organismes et individus dont l'action (ou l'inaction) sera particulièrement critique selon que ce programme réussit ou échoue.

Nos recommandations visent ces groupes :

Les Nations Unies

Mettre toutes les précisions des processus de consultation dans le domaine public

Il n'existe actuellement aucun moyen d'évaluer le niveau de qualité des consultations à venir — et il est impossible pour la société civile ou d'autres intervenants, de comprendre comment participer à ces processus, de préparer leur participation ou d'évaluer le type de processus de dialogue complémentaires qu'ils ont besoin de mettre en place pour assurer que l'engagement sur la planification post-2015 est entièrement inclusif et efficace. Le manque d'informations détaillées sur ces processus risque de faire échouer les efforts visant à organiser les dialogues de l'après-2015 de façon indépendante, augmentant dangereusement les enjeux autour du processus des Nations Unies et rendant plus en plus improbable le fait que des dialogues supplémentaires puissent être mobilisés si des problèmes survenaient avec l'une des consultations de l'ONU.

Fixer certaines échéancesNous avons besoin de précisions sur : a) quelle sera la date limite exacte pour convenir d'un cadre post-2015 ?b) quel est le moment précis où les intervenants dans le processus doivent soumettre leur contribution politique?

Comme les Nations Unies dirigent le processus, il leur revient de délimiter ce à quoi le calendrier doit ressembler. Sans échéance ferme, le scénario de la ‘thèse sur la crise’ deviendra de plus en plus probable. Nous recommandons que les Nations Unies identifient explicitement le sommet d'évaluation des OMD en septembre 2013 comme étant une date limite pour les contributions politiques sur la planification post-2015, de sorte qu'un bon bout de temps soit accordé à la négociation, la réflexion et à la réduction.

Veiller à ce qu'une réflexion préliminaire ait lieu en ‘dernière manche’.Dans le cadre des processus de consultation qui ont lieu pendant le reste de l'année 2012, veiller à ce que l'on discute et à ce que l'on donne ouvertement son avis sur la façon dont la phase finale des négociations post-2015 doit exactement avoir lieu. Il est essentiel qu'il existe un consensus préliminaire — ou du moins une idée claire des options — concernant la façon dont la réduction et la négociation doivent avoir lieu. Cela est essentiel pour éviter un accord ‘satisfaire les besoins de tout le monde", qui satisfait les groupes de pression, mais ne réalise pas de réels progrès dans le monde réel — et pour éviter que les attentes soient réalistes.

Faire une annonce dès le début sur un éventuel sommet en 2015. Cela sera-t-il en septembre, suivant le modèle des sommets des OMD ? Assurez-vous le plus tôt possible que le but et le format de cette réunion sont clairs.

Soyez clair et explicite au sujet de la mesure dans laquelle l'ONU est prête à assumer un rôle de gardien et à assumer la tâche odieuse de rejeter les questions dans le cadre d'un processus de

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‘réduction’. Si l'ONU ne s'attend pas à jouer ce rôle, il est urgent que d'autres soient mobilisés — et qu'il y ait l'appui nécessaire sur la façon dont cela est fait.

Veiller à ce qu'à la fois les impacts positifs et les impacts négatifs des entreprises sur les priorités de développement en faveur des pauvres définies au niveau local, soient comprises.

Les entités des Nations Unies et les États membres doivent veiller à ce que la gamme complète des impacts positifs et négatifs des entreprises sur les priorités de développement définies au niveau local soit identifiée à travers tous les intervenants et dans le contexte de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Les stratégies visant à maximiser les avantages, à atténuer les coûts et à assurer qu'aucun mal ne soit fait peuvent alors être acceptées, mises en œuvre, suivies et on peut en tirer des enseignements.

Les donateurs et les fonds de bienfaisance

Cesser de supposer que l'ONU va récupérer la facturePlusieurs donateurs et fondations caritatives rejettent les candidatures des organismes de la société civile et les coalitions pour appuyer les initiatives de l'après-2015, parce qu'ils supposent que les processus de consultation des Nations Unies ont eu leurs questions abordées. Il semble très imprudent de faire cette hypothèse quand tous les détails sur les processus de consultation de l'ONU ne sont pas encore publiés — et quand le succès de ces processus sera tributaire de l'engagement et de la capacité des coordonnateurs résidents et des organismes mandatés de l'ONU.

Il existe des dizaines de propositions, de plans et de bonnes intentions de participer largement à la planification de l'après 2015 — mais il n'y a presque pas d'initiatives concrètes et entièrement financées en place. Il n'y a aucune initiative majeure, par exemple, pour faire en sorte que les personnes vivant dans la pauvreté participent réellement. Aucun financement sérieux n'a été fourni pour assurer que les organisations de la société civile sont soutenues pour apporter leurs points de vue.

Si les donateurs et les fondations de bienfaisance ne cessent de supposer que l'ONU va prendre soin de tout le travail d'engagement, les chances d'aboutir à un processus efficace, inclusif et participatif sont vraiment très faibles.

Les gouvernements nationaux

Faire de la planification après 2015 une priorité et rendre cet engagement explicite

La Déclaration du Millénaire de l'ONU avec son adhésion universelle était une manifestation d'un engagement politique énorme. Afin d'avoir une dynamique similaire, le cadre de développement de l'après 2015 a besoin d'intérêt précoce et clair et de soutien de la part des dirigeants mondiaux. Il doit être clair que les gouvernements se font un devoir de proposer un cadre nouveau et meilleur, et qu'il n'y a assez de courage politique pour prendre des décisions difficiles nécessaires. Il est heureux que les fonctionnaires travaillent en coulisse sur les détails, mais une adhésion sans équivoque à partir plus haut niveau est nécessaire d'urgence pour instaurer la confiance dans le processus dans son ensemble.

Faire montre à la fois de leadership et d'esprit d'équipeLe nouveau cadre post-2015 sortira très probablement d'un processus intergouvernemental et les gouvernements nationaux doivent en avoir la propriété principale et la responsabilité pour le

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cadre et son octroi. Les négociations officielles devraient commencer début 2015, mais d'ici là, les pays membres de l'ONU doivent participer activement et de façon productive aux consultations et aux travaux préparatoires. Pour les gouvernements, le moment est opportun pour faire preuve de leadership au sein de groupes de pays, pour inciter de nouvelles alliances et pour préparer le terrain pour un travail d'équipe constructif à travers le monde.

Les gouvernements nationaux ont un rôle clé pour assurer l'engagement significatif des intervenants au niveau des pays. Consulter un ensemble d’intervenants nécessite une planification et une préparation approfondies — et s'assurer de prendre en compte les perspectives de ceux qui vivent dans la pauvreté nécessite un investissement et une réflexion spécifiques. Les gouvernements nationaux devraient contribuer à faciliter le travail d'engagement soigneusement préparé et approprié dans le pays. Ils devraient veiller à ce que les résultats de ces processus soient pris au sérieux comme les positions politiques des gouvernements nationaux sont élaborées.

Société civile

Rejoindre la campagne Beyond 2015Beyond 2015 est une campagne de la société civile mondiale, prônant un cadre solide et légitime pour succéder aux Objectifs du Millénaire pour le développement.

Alors que les organisations participantes ont de nombreux points de vue concernant le contenu d'un cadre post-2015, la campagne rassemble derrière une même vision :

Qu'un cadre mondial prédominant multi-thématique succède aux Objectifs du Millénaire pour le développement, qui reflète les positions politiques de Beyond 2015.

Que le processus d'élaboration de ce cadre soit participatif, inclusif et attentif aux besoins de ceux qui sont directement touchés par la pauvreté et l'injustice.

Rejoignez plus de 280 organisations de plus de 70 pays pour travailler ensemble à la concrétisation de cette vision. Il y a un grand nombre de possibilités de s'impliquer dans la campagne et d'aider au travail de plaidoyer au niveau national, régional et international. Pour en savoir plus, aller à l'adresse www.beyond2015.org ou envoyer un courriel [email protected].

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