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Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le cornouiller fleuri Cornus florida au Canada COSEWIC COMMITTEE ON THE STATUS OF ENDANGERED WILDLIFE IN CANADA COSEPAC COMITÉ SUR LA SITUATION DES ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA EN VOIE DE DISPARITION 2007

cornouiller fleuri (Cornus florida) · La production de graines est optimale en cas de ... arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses ... est propagée au Canada sans intervention

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Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC

sur le

cornouiller fleuri Cornus florida

au Canada

COSEWIC COMMITTEE ON THE STATUS OF

ENDANGERED WILDLIFE IN CANADA

COSEPAC COMITÉ SUR LA SITUATION DES

ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA

EN VOIE DE DISPARITION 2007

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Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante : COSEPAC 2007. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le cornouiller fleuri (Cornus

florida) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 28 p. (www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm).

Note de production : Le COSEPAC aimerait remercier John Ambrose qui a régigé le rapport de situation sur le cornouiller fleuri (Cornus florida) au Canada, en vertu d'un contrat avec Environnement Canada. Erich Haber, coprésident (plantes vasculaires) du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires, à supervisé le présent rapport et en a fait la révison.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC a/s Service canadien de la faune

Environnement Canada Ottawa (Ontario)

K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215 Téléc. : 819-994-3684

Courriel : COSEWIC/[email protected] http://www.cosepac.gc.ca

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the eastern flowering dogwood Cornus florida in Canada. Illustration de la couverture : Cornouiller fleuri — Illustration par Britton et Brown (1913). ©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2007 No de catalogue CW69-14/533-2007F-PDF ISBN 978-0-662-09361-9

Papier recyclé

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COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2007 Nom commun Cornouiller fleuri Nom scientifique Cornus florida Statut En voie de disparition Justification de la désignation Cette espèce est un petit arbre du sous-étage ou des bordures de forêts présente seulement en petites populations dans les régions boisées fragmentées de la forêt carolinienne du sud de l'Ontario. La propagation de l'anthracnose du cornouiller a causé un grave déclin des populations canadiennes, semblable aux déclins observés dans l’ensemble de l'aire de répartition de l'espèce dans l'est de l'Amérique du Nord. L’évaluation des risques s’applique seulement aux populations sauvages et non aux plantes cultivées en serre, dans les parcs et les jardins. Répartition Ontario Historique du statut Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2007. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation.

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COSEPAC Résumé

Cornouiller fleuri

Cornus florida Information sur l’espèce

Le cornouiller fleuri (Cornus florida) est un petit arbre du sous-étage ou de la lisière

des forêts. Les branches du fût sont réparties en verticilles, nettement étagées. Les feuilles sont simples, opposées et caduques. Les fleurs sont réunies en inflorescences terminales entourées de quatre bractées florales blanches voyantes. Les fruits, écarlates, luisants, monospermes, ovoïdes et charnus sont regroupés en grappes terminales denses. Le cornouiller fleuri ressemble au cornouiller à feuilles alternes (Cornus alternifolia), mais chez ce dernier, les feuilles et les ramifications sont alternes, les bractées florales font défaut et les fruits sont vert foncé à bleus et réunis en grappes lâches.

Répartition

Le cornouiller fleuri se trouve dans l’est de l’Amérique du Nord, depuis le sud du Michigan, de l’Ontario et du Maine jusque dans l’est du Texas et le nord de la Floride. Deux populations isolées sont connues des montagnes de l’est du Mexique. Seul un faible pourcentage de l’aire de répartition de l’espèce se trouve au Canada.

Habitat

Le Cornus florida pousse généralement en sous-étage ou à la lisière des forêts décidues ou mixtes, légèrement humides, au sol sableux à loameux-sableux ou occasionnellement loameux-argileux, généralement d’âge intermédiaire à matures. Biologie

Le cornouiller fleuri est une essence ligneuse vivace à croissance lente et à longue durée de vie. Les fleurs sont parfaites (renferment les structures mâles et femelles) et apparaissent au milieu du printemps, au moment où les feuilles commencent à peine à se développer. Elles sont pollinisées par les insectes. La production de graines est optimale en cas de pollinisation croisée. La dispersion des fruits mûrs, de couleur rouge, est assurée par de nombreuses espèces d’oiseaux et quelques espèces de mammifères. La germination et l’établissement des semis

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s’effectuent à l’ombre du couvert forestier, mais l’exposition à une intensité lumineuse intermédiaire stimule la croissance.

Taille et tendances des populations

Certaines populations ne comptent qu’un individu, mais de nombreuses

populations en comptent de une à plusieurs douzaines, et une population en compte plus de cent. Depuis l’apparition de l’anthracnose du cornouiller (maladie foliaire causant une mortalité) au milieu des années 1990, de nombreuses populations ont subi un déclin prononcé, à un rythme moyen de 7 à 8 p. 100 par année.

Facteurs limitatifs et menaces

La principale menace qui pèse sur le cornouiller fleuri est l’anthracnose du cornouiller. De nombreuses populations ont été décimées par la maladie, et quelques populations seulement semblent avoir été épargnées à ce jour. En plus de provoquer une forte mortalité, cette maladie compromet la floraison et la fructification des individus restants. Importance de l’espèce

Le Cornus florida est une composante bien visible du sous-étage des forêts du sud de l’Ontario. Il constitue une source de nourriture pour les insectes pollinisateurs au printemps et pour les oiseaux forestiers frugivores (se nourrissant de fruits) à la fin de l’été. Il est également prisé en aménagement paysager comme arbre d’ornement de petite taille. Les Premières nations l’utilisaient à des fins médicinales. Le cornouiller fleuri, ainsi que son vicariant de la côte du Pacifique, le Cornus nuttallii, sont tous deux menacés par l’anthracnose du cornouiller à l’échelle de leur aire de répartition respective.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le déclin subit des populations causé par l’apparition de l’anthracnose du cornouiller a incité plusieurs États et l’Ontario à réévaluer la situation de cette espèce. Dans trois États, le cornouiller fleuri est actuellement classé S1 (« gravement en péril » [critically imperiled]); en Ontario, il est classé S2 (« en péril » [imperiled]).

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HISTORIQUE DU COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

MANDAT DU COSEPAC Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

COMPOSITION DU COSEPAC Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

DÉFINITIONS Espèce sauvage Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte

d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D) Espèce sauvage qui n’existe plus. Disparue du pays (DP) Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs. En voie de disparition (VD)* Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente. Menacée (M) Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont

pas renversés. Préoccupante (P)** Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de

l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle. Non en péril (NEP)*** Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les

circonstances actuelles. Données insuffisantes (DI)**** Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer

l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003. ** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000. *** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999. **** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ». ***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994

à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Environnement Canada Service canadien de la faune

Environment Canada Canadian Wildlife Service Canada

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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Rapport de situation du COSEPAC

sur le

cornouiller fleuri Cornus florida

au Canada

2007

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TABLE DES MATIÈRES

INFORMATION SUR L’ESPÈCE .................................................................................... 4 Nom et classification.................................................................................................... 4 Description morphologique .......................................................................................... 4 Description génétique .................................................................................................. 4 Unités désignables ...................................................................................................... 5

RÉPARTITION ................................................................................................................ 5 Répartition mondiale.................................................................................................... 5 Aire de répartition canadienne..................................................................................... 6

HABITAT ......................................................................................................................... 7 Besoins en matière d’habitat ....................................................................................... 7 Tendances en matière d’habitat................................................................................... 8 Protection et propriété ................................................................................................. 8

BIOLOGIE ....................................................................................................................... 9 Cycle vital et reproduction ........................................................................................... 9 Herbivorie .................................................................................................................. 10 Physiologie ................................................................................................................ 10 Dispersion.................................................................................................................. 10 Relations interspécifiques.......................................................................................... 11 Adaptabilité ................................................................................................................ 11

TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS........................................................... 12 Activités de recherche ............................................................................................... 12 Abondance ................................................................................................................ 13 Fluctuations et tendances.......................................................................................... 14 Effet d’une immigration de source externe ................................................................ 18

FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES ...................................................................... 19 IMPORTANCE DE L’ESPÈCE ...................................................................................... 20 PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT..................... 21 RÉSUMÉ TECHNIQUE................................................................................................. 22 REMERCIEMENTS ET EXPERTS CONTACTÉS......................................................... 25 SOURCES D’INFORMATION ....................................................................................... 25 SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DU RÉDACTEUR DU RAPPORT ................................ 27 COLLECTIONS EXAMINÉES ....................................................................................... 28 Liste des figures Figure 1. Rameau feuillu de Cornus florida (x 1) portant une grappe terminale

de fleurs minuscules entourées de quatre grandes bractées florales pétaloïdes blanches, et coupe longitudinale d’une fleur agrandie ................. 5

Figure 2. Aire de répartition mondiale du Cornus florida ............................................... 6 Figure 3. Répartition des populations indigènes de Cornus florida au Canada............. 7 Figure 4. Proportions de tiges de Cornus florida vivantes et mortes dans la

parcelle du RESE, bois Backus, de 1995 à 2005......................................... 15 Figure 5. Proportions de tiges de Cornus florida vivantes et mortes dans la

parcelle du RESE, bois Wilson, de 1995 à 2005.......................................... 16

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Liste des tableaux Tableau 1. Résumé des sites occupés par le Cornus florida en Ontario..................... 14 Tableau 2. Résumé des populations existantes de Cornus florida inventoriées

en Ontario de 2004 à 2005. + .................................................................... 17

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INFORMATION SUR L’ESPÈCE

Nom et classification

Le Cornus florida L., ou cornouiller fleuri (en anglais, eastern flowering dogwood ou flowering dogwood), n’a qu’un synonyme, Cynoxylon floridum (L.) Raf. ex B.D. Jackson, et ce dernier n’est pas en usage actuellement. Le genre Cornus appartient à la famille du cornouiller (Cornacées).

Description morphologique

Le cornouiller fleuri est un petit arbre de 3 à 10 m de hauteur qui pousse en sous-étage ou à la lisière des forêts. Les branches du fût sont réparties en verticilles et nettement étagées. L’écorce des individus de plus grande taille est brun-gris, fragmentée en plaques rectangulaires rappelant les écailles d’une peau d’alligator. Chaque branche est composée d’une séquence de segments de croissance annuelle insérés en position subterminale qui lui confère un aspect festonné. Les feuilles sont simples, opposées et caduques. Le limbe de la feuille est ové, elliptique à largement ovale, et mesure de 5 à 15 cm de longueur et de 2,5 à 8 cm de largeur. Les fleurs sont réunies en inflorescences terminales entourées de quatre bractées florales blanches voyantes; elles apparaissent au moment où les feuilles commencent à peine à se développer (figure 1). Les bourgeons floraux sont pétiolés, de grande taille, en forme de dôme aplati. Les fruits, regroupés en grappes denses, sont écarlates, luisants, monospermes, ovoïdes et charnus. Le cornouiller fleuri ressemble au cornouiller à feuilles alternes (Cornus alternifolia), mais chez ce dernier, les feuilles et les ramifications sont alternes, les bractées florales font défaut, et les fruits sont vert foncé à bleus et regroupés en une grappe lâche.

Description génétique

Aucune barrière évidente n’entrave le flux génétique au sein des populations. Les fleurs sont parfaites, et un mécanisme d’auto-incompatibilité prévient en partie l’autofécondation (Reed, 2004). Craddock et al. (1997) ont noté que trois cultivars sur sept ne produisent pas de fruits en cas d’autofécondation, mais en produisent généralement en cas de pollinisation croisée. Sork et al. (2002) ont estimé de 8 à 11 le nombre de donneurs de pollen efficaces chez les cornouillers fleuris des forêts du Missouri. Les arbres qui fleurissent produisent généralement des fruits. La fragmentation de l’habitat a créé des barrières géographiques modérées entre certaines populations. On sait peu de choses sur les différences entre les populations, si ce n’est que certains paramètres varient d’une région à l’autre. Ainsi, de façon générale, le poids des fruits diminue du nord au sud et semble inversement proportionnel à la durée de la saison de croissance (Winstead et al., 1977). Cette tendance s’inverse au Mexique, où le Cornus florida var. urbaniana, variété présente dans les montagnes de Nuevo León et de Veracruz, se distingue de l’espèce typique par la coloration plus grise de ses rameaux et la taille plus grande de ses fruits (Vimmerstedt, 1965).

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Unités désignables

Une seule unité désignable est reconnue dans le présent rapport pour cette espèce de l’est de l’Amérique du Nord très répandue.

Figure 1. Rameau feuillu de Cornus florida (x 1) portant une grappe terminale de fleurs minuscules entourées

de quatre grandes bractées florales pétaloïdes blanches (au centre), et coupe longitudinale d’une fleur agrandie (à gauche). Illustration tirée de Britton et Brown (1913).

RÉPARTITION

Répartition mondiale

Le cornouiller fleuri se trouve dans l’est de l’Amérique du Nord, depuis le sud du Michigan, de l’Ontario et du Maine jusque dans l’est du Texas et le nord de la Floride. Il est commun dans les forêts décidues des États du milieu et du sud des États-Unis, où il est présent depuis la côte jusqu’en altitude dans les Appalaches, dans le sud. Deux populations largement isolées sont connues des montagnes du nord-est et du centre-est du Mexique (figure 2).

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Figure 2. Aire de répartition mondiale du Cornus florida (d’après Little, 1971). Aire de répartition canadienne

Au Canada, le cornouiller fleuri est confiné à la zone carolinienne (région forestière des feuillus) du sud de l’Ontario. Il se trouve depuis Oakville, immédiatement à l’ouest de Toronto, et le long et à proximité de l’escarpement du Niagara, en passant par les régions de Halton et de Hamilton, jusqu’à plusieurs sites répartis dans la région de Niagara et plus loin vers le sud-ouest. Il est particulièrement abondant dans la plaine sableuse du comté de Norfolk, et il forme des populations périphériques dans les comtés de Brant (mention historique), de Middlesex, d’Elgin et de Lambton, et une autre groupe de sites à Chatham-Kent et dans le comté d’Essex. L’espèce demeure présente dans toutes les régions occupées historiquement (Fox et Soper, 1952), mais elle n’atteint plus le comté de Brant. La zone d’occurrence estimée correspond approximativement à la superficie de la zone carolinienne (22 500 km2), d’après l’aire de répartition illustrée à la figure 3. La zone d’occupation est estimée à 1 km2 par site (estimation fondée sur une observation personnelle). La superficie totale des quelque 154 sites documentés entre 1975 et 2005 s’élève à environ 150 km2, si l’on admet un certain chevauchement entre les mailles. Les points apparaissant à la figure 3 sont

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fondés sur une liste exhaustive de sites précis établie à partir de mentions colligées dans les herbiers, des mentions répertoriées par le Centre d’information sur le patrimoine naturel et d’observations récentes sur le terrain.

Figure 3. Répartition des populations indigènes de Cornus florida au Canada.

HABITAT

Besoins en matière d’habitat

Le Cornus florida est normalement un arbre du sous-étage ou de la lisière des forêts claires décidues ou mixtes allant de forêts sèches-mésiques de chênes et de caryers à des forêts mésiques d’érables et de hêtres. Il occupe souvent les zones plus sèches de son habitat, comme le sommet des talus ou les milieux exposés au sud. Il se trouve occasionnellement dans des milieux humides ou des basses terres à l’intérieur de son habitat forestier, mais jamais dans des secteurs périodiquement inondés. Il pousse en sol sableux à sableux-loameux ou, occasionnellement, en sol loameux-

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argileux. Les forêts où il est présent sont généralement d’âge intermédiaire à matures. Les milieux occupés peuvent être faiblement à modérément perturbés, tels que les milieux ayant fait l’objet de pratiques d’exploitation forestière durable. La présence d’un couvert fermé favorise l’établissement des semis. Le Cornus florida tolère moins les pratiques davantage agressives qui provoquent l’éclaircissement ou l’élimination du couvert forestier. Il ne semble pas dépendant d’autres espèces.

L’habitat favorable semble souvent plus étendu que la superficie occupée.

Le cornouiller fleuri est généralement réparti en groupes d’individus à l’intérieur de parcelles plus vastes d’habitat apparemment tout aussi favorable mais inoccupé. À l’échelle du paysage, l’habitat forestier favorable est très fragmenté dans la zone carolinienne. À Chatham-Kent et dans le comté d’Essex, seul un très faible pourcentage du paysage est boisé.

Le cornouiller fleuri partage son habitat avec d’autres espèces ligneuses en péril,

soit le châtaignier d’Amérique (Castanea dentata) et le noyer cendré (Juglans cinerea). Il se trouve également en compagnie d’autres espèces présentant une répartition limitée dans la zone carolinienne, à savoir le chêne nain (Quercus prinoides), le tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera), le sumac brillant (Rhus copallina), le chêne noir (Quercus velutina), le noyer noir (Juglans nigra), le caryer glabre (Carya glabra), l’hamamélis de Virginie (Hamamelis virginiana), le nyssa sylvestre (Nyssa sylvatica) et le chêne des marais (Quercus palustris). Tendances en matière d’habitat

Dans le passé, le cornouiller fleuri se trouvait dans une bonne partie de la zone carolinienne, mais de vastes pans de forêts y ont depuis fait place à des terres agricoles productives, à des zones habitées et à des installations industrielles. Cette profonde transformation a entraîné une importante réduction et fragmentation du couvert forestier et de l’habitat favorable. Au cours des vingt-cinq dernières années, les activités visant à documenter et à cartographier de grandes superficies de forêt résiduelle et à accorder à cet habitat la protection qui s’impose se sont intensifiées. Divers mécanismes de protection et de conservation des terres, p. ex. la désignation, l’acquisition, les servitudes de conservation et les accords d’intendance, ont été mis en place pour inverser la tendance de la dégradation de l’habitat et de la perte de celle-ci. Des projets locaux de remise en état de l’habitat ont été lancés dans plusieurs régions du sud de l’Ontario dans l’espoir de renverser les pertes passées. En dépit de toutes ces initiatives, le déclin du couvert forestier et de l’habitat se poursuit dans certaines régions.

Protection et propriété

Certains des sites comportant des parcelles d’habitat favorable au Cornus florida sont protégés parce qu’ils se trouvent dans des parcs provinciaux (Wheatley, Short Hills), des aires de conservation (chutes Balls, Rock Glen, bois Backus) ou des forêts de comté (comté de Norfolk) ou ont été désignés zones importantes sur le plan

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environnemental sans toutefois recevoir le niveau de protection voulu à l’échelle locale. Toutefois, de nombreuses municipalités ont intégré la cartographie du patrimoine naturel à leurs outils de planification. L’avenir s’annonce donc plus prometteur pour ces municipalités.

BIOLOGIE

Le Cornus florida est un arbre du sous-étage ou de la lisière des forêts d’âge intermédiaire à matures. Ses fleurs, rendues particulièrement voyantes par les grandes bractées florales qui les entourent, sont pollinisées par les insectes. La dispersion de ses fruits rouges réunis en grappes est assurée principalement par les oiseaux.

Cycle vital et reproduction

Le cornouiller fleuri est une essence ligneuse vivace à croissance lente et à longue durée de vie (habituellement jusqu’à 125 ans, selon Strobl et Bland, 2000). Avant l’apparition de l’anthracnose du cornouiller (Discula destructiva), la maladie fongique exotique qui cause un important déclin chez l’espèce, des individus présentant un diamètre de tronc de 20 à 30 cm étaient occasionnellement trouvés dans le sud de l’Ontario. Les plus petits individus en fleur présentaient un diamètre à hauteur de poitrine (dhp) de 4 à 7 cm. Les fleurs sont parfaites (hermaphrodites) et apparaissent au milieu du printemps, au moment où les feuilles commencent à se développer. En 2004, la floraison en Ontario s’est prolongée du 12 mai (bractées florales ouvertes mais fleurs n’ayant pas encore atteint le stade de l’anthèse [fleurs épanouies, prêtes à libérer leur pollen]) au 27 mai (quelques bractées florales encore présentes, anthèse à peine terminée). Les fruits virent au rouge à la fin de l’été, lorsqu’ils parviennent à maturité (Soper et Heimburger, 1982).

La fécondation s’effectue par pollinisation croisée et est assurée par les

insectes (Mayor et al., 1999). Une auto-incompatibilité partielle a été mise en évidence (Craddock et al., 1997). Aucun hybride n’a été découvert dans les peuplements naturels de Cornus florida, ni en Ontario ni ailleurs. Toutefois, dans le cadre de la culture, le Cornus florida a été croisé avec le C. nuttallii, espèce qui se trouve dans l’ouest, et le C. kousa, espèce asiatique; des hybrides de ces espèces sont offerts sur le marché horticole.

Les fruits mûrs sont dispersés par de nombreuses espèces d’oiseaux et quelques

espèces de mammifères. La germination et l’établissement des semis s’effectuent à l’ombre du couvert forestier, mais l’exposition à une intensité lumineuse intermédiaire stimule la croissance (Strobl et Bland, 2000; McLemore, 1990). La plupart des individus poussent à bonne distance de leurs voisins. Une telle distribution confirme l’importance de la dispersion des graines chez cette espèce. Le cornouiller fleuri peut également se reproduire par voie végétative, principalement par marcottage des branches basses. Ce mode de multiplication semble plus fréquent chez les individus de plus petite taille, qui forment souvent des réseaux de tiges anciennement reliées les unes aux autres.

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Un examen plus approfondi révèle la présence de connexions entre les tiges dressées immédiatement sous la surface du sol. Dans certains cas des réseaux de jeunes tiges, les tiges peuvent également provenir de rejets de souche, à partir de troncs d’arbres qui sont morts. Avant l’apparition de l’anthracnose du cornouiller, la multiplication clonale n’était pas fréquemment observée par le rédacteur du rapport. Selon ses observations personnelles sur le terrain, certains indices laissaient à croire que l’anthracnose du cornouiller pourrait induire une multiplication clonale limitée se traduisant par la formation de tiges multiples à partir d’un point situé légèrement sous la base commune et la propagation de pousses clonales à la surface du sol.

Les graines germent au printemps, un an ou deux après avoir été dispersées

(Strobl et Bland, 2000) et avoir séjourné à la surface du tapis forestier pendant un hiver. Une stratification chaude de 60 jours suivie d’une stratification froide (à une température tout juste supérieure au point de congélation) de 90 à 120 jours accélère la germination des graines (Kock, 1998).

Herbivorie

Les cerfs et les lapins broutent les pousses du cornouiller fleuri (Strobl et Bland, 2000). Certaines observations de terrain donnent à croire que l’herbivorie de ces espèces représente une menace seulement pour les semis et les gaulis et qu’elle pourrait favoriser la prolifération de pousses végétatives basses. Physiologie

Aucune exigence ou adaptation physiologique particulière autre que les traitements préalables à la germination des graines susmentionnés n’est connue en ce qui concerne cette espèce.

Dispersion

De nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères se nourrissent des fruits

du cornouiller fleuri (Tirmenstein, 1991). Selon toute vraisemblance, bon nombre de ces espèces jouent un rôle déterminant dans la dispersion des graines. Les oiseaux peuvent transporter les fruits intacts sur une courte distance avant de séparer les graines de la chair et de les laisser tomber à la surface du sol, de consommer les fruits entiers pour ensuite rejeter à une distance plus grande les graines qui ont transité dans leur système digestif ou de cacher les fruits en vue de les consommer ultérieurement. La gravité joue également un rôle, quoiqu’on voit difficilement comment les graines pourraient aboutir à une certaine distance de l’arbre parental sans avoir été ramassées par un mammifère. Les populations sont habituellement constituées de groupes d’individus répartis dans un habitat forestier plus vaste. La dispersion des graines semble donc plus efficace si elle se produit sur une courte distance. Les graines transportées sur de plus grandes distances ont moins de chance de tomber dans un habitat favorable.

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Les oiseaux migrateurs peuvent assurer la dispersion transfrontalière des graines. Aux États-Unis, les populations ont également été décimées par l’anthracnose du cornouiller, et comme c’est le cas au Canada, les arbres restants produisent probablement peu de fruits.

La fragmentation des forêts dans la zone carolinienne réduit la probabilité que

des agents, par exemple des oiseaux, puissent disperser efficacement les graines sur de grandes distances, d’un habitat occupé à un habitat favorable inoccupé.

Relations interspécifiques

Le Cornus florida dépend des insectes pollinisateurs pour produire des fruits et des animaux frugivores pour la dispersion de ses graines.

Les animaux brouteurs, comme les cerfs et les lapins, ont une incidence négative

sur le cornouiller fleuri, mais ils représentent un problème grave seulement lorsque leurs populations atteignent une forte densité. La perte d’arbres matures et la réduction de la production de fruits chez les arbres restants a une incidence négative sur les animaux qui se nourrissent des fruits du cornouiller fleuri (Rossell et al., 2001).

L’arrivée récente en Ontario du champignon responsable de l’anthracnose du

cornouiller (RNC, 2004) représente la relation interspécifique la plus menaçante pour la survie même du Cornus florida au Canada. La maladie provoque d’abord l’apparition de taches foliaires. Après un certain temps, des chancres peuvent se former sur les rameaux et les branches de certains arbres. Au stade terminal de la maladie, les branches infestées meurent, et des touffes de pousses adventives se forment sur le tronc. Ces pousses naissent de bourgeons végétatifs sur la tige des arbres blessés ou stressés. Le temps frais et humide est favorable à l’infection (RNC, 2004).

Adaptabilité

Le cornouiller fleuri tolère des ouvertures périodiques du couvert forestier. Dans de telles conditions, l’augmentation de la quantité de lumière atteignant la surface du sol peut stimuler la croissance des semis et des gaulis. Toutefois, une luminosité excessive favorise également la croissance d’espèces concurrentes de milieu ouvert capables de supplanter le cornouiller fleuri. Bien que l’espèce ait tendance à croître dans les sites bien drainés, des périodes de sécheresse prolongée limitent vraisemblablement le recrutement.

Le Cornus florida est cultivé commercialement et est largement disponible sur le

marché. Toutefois, la plupart des grandes pépinières spécialisées en aménagement paysager importent probablement leur matériel des États-Unis, et ce matériel ne convient pas pour la réintroduction de l’espèce en milieu naturel. Le matériel multiplié à partir de sources ontariennes connues est mieux adapté aux conditions locales et a plus de chance de prospérer. Quelques pépinières spécialisées dans la culture des plantes indigènes offrent du matériel local.

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TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS

Activités de recherche

Au départ, toute l’information disponible a été réunie. Ce matériel incluait les mentions répertoriées par le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, des observations de terrain recueillies par des botanistes œuvrant dans la région (Mike Oldham, Jane Bowles, Allen Woodliffe, Gerry Waldron), les mentions récentes colligées dans les herbiers (lorsque disponibles) et des mentions plus anciennes compilées par le rédacteur et ses associés à l’Arboretum de la University of Guelph. Plusieurs rapports récents font état de la présence du cornouiller fleuri dans le comté de Norfolk (Gartshore et al., 1987; Draper, 2002; Ambrose et Waldron, 2004). Des personnes connaissant bien la flore de régions ciblées ont été interrogées et ont parfois participé aux relevés sur le terrain.

Un inventaire des populations a été effectué à l’échelle de l’aire de répartition

de l’espèce dans le sud de l’Ontario. On s’est efforcé, dans la mesure du possible, de visiter toutes les populations se trouvant à la limite de l’aire de l’espèce et d’échantillonner les populations représentatives situées plus au centre. Lorsque les populations étaient de petite taille ou couvraient une superficie limitée, on a cherché à dénombrer chacun des individus. Dans les secteurs plus vastes, comme les bois de Skunks’ Misery et de St. Williams et le bois Backus, l’échantillonnage n’a porté que sur une portion du site suffisante pour évaluer l’incidence de l’anthracnose du cornouiller sur la population.

Au cours du printemps et de l’été 2004, 17,5 journées-personnes (environ

140 heures-personnes) ont été affectées à l’inventaire des populations, à la collecte d’échantillons et à l’évaluation des incidences de l’anthracnose. Richard Wilson, pathologiste forestier provincial, a passé deux jours sur le terrain. Les symptômes de la maladie ne sont apparus qu’au milieu de l’été. Chuck Davis (technicien spécialiste de l’écologie et de la taxinomie des champignons), du Centre de foresterie des Grands Lacs, à Sault Ste. Marie, a analysé des échantillons provenant de 25 populations en vue d’y déceler la présence éventuelle de l’agent de l’anthracnose. Au début de mai 2005, un nouvel inventaire a été effectué dans deux parcelles du RESE (Réseau d’évaluation et de surveillance écologiques d’Environnement Canada), dans le comté de Norfolk, avec l’aide d’une douzaine d’étudiants participant à un atelier de surveillance d’une durée d’une semaine (8 journées-personnes, environ 64 heures-personnes). Cet ensemble de données de début d’été a fourni une autre année de données d’observation pour les graphiques des figures 4 et 5. Au cours de l’été 2005, une autre journée a été consacrée à la recherche de sites additionnels. Au total, 18,5 journées-personnes ont été affectées, en 2004 et en 2005, à la conduite des relevés sur le terrain (cette valeur ne tient pas compte de l’inventaire effectué par les étudiants dans les deux parcelles du RESE).

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Abondance

Les mentions récentes (1975-2005) révèlent la présence de 154 populations de cornouillers fleuris dans le sud de l’Ontario au sein de 12 comptés et régions.

Deux mentions historiques provenant du comté de Brant (Fox et Soper, 1952)

comportaient des coordonnées géographiques trop imprécises pour qu’on puisse en déterminer la provenance. Un spécialiste local ayant participé à la recherche de l’espèce s’est également dit incapable d’en situer l’emplacement exact (Larry Lamb, comm. pers.).

Trente-deux des quelque 180 sites connus (tableau 1) ont été visités et

inventoriés; 468 cornouillers fleuris vivants y ont été dénombrés. Au cours des cinq dernières années, des inventaires précis effectués par Allen Woodliffe et Jane Bowles dans 15 autres sites ont mené à la découverte de 134 arbres. Dix sites ont été répertoriés dans le comté de Norfolk en 2003 (Ambrose et Waldron, 2004), mais le nombre précis de cornouillers fleuris n’y a pas été précisé. De mémoire, les auteurs de ces inventaires évaluent à 60 le nombre total de cornouillers fleuris présents dans ces sites (nombre moyen de 6 individus par site). Dans certains sites anciennement occupés, aucun arbre n’a été trouvé; la disparition de l’espèce a été imputée à divers projets de développement ou à la perte d’habitat. Plusieurs autres sites étaient identifiés par des coordonnées imprécises et n’ont pu être retrouvés. Au total, 57 des 180 sites connus ont été visités au cours des cinq dernières années; environ 662 cornouillers fleuris y ont été dénombrés.

Bon nombre des 88 sites répertoriés entre 1975 et 1994 et des 9 autres sites

dénombrés entre 1995 et 2001 abritent encore probablement l’espèce aujourd’hui, mais on ignore leur nombre exact. Le cornouiller fleuri est encore présent dans 76 p. 100 des 50 sites mentionnés par Soper et Fox (1952) (tableau 1). Si l’on pose que 75 p. 100 des 97 sites susmentionnés sont encore occupés, alors le cornouiller fleuri est encore présent dans 73 sites. Si l’on applique à ces sites le même nombre moyen d’arbres par site (12, soit 662 arbres dénombrés dans 57 sites), on en déduit que ces sites abritent probablement actuellement 873 arbres (12 X 73), pour un nombre total estimé de 1 535 arbres dans les 154 sites dénombrés entre 1975 et aujourd’hui.

Toutes les petites populations et la plupart des grandes populations occupant de

petites superficies (p. ex. Cedar Creek, Decew Falls, Fireman’s Park) ont fait l’objet d’un échantillonnage exhaustif. En revanche, les sites où les cornouillers étaient disséminés sur un vaste territoire (p. ex. St. Williams, Queenston) ont fait l’objet d’un échantillonnage partiel. Dans ces sites, il est probable qu’entre 50 et 100 arbres aient été omis. En conséquence, le nombre de cornouillers fleuris vivants en Ontario se trouvait probablement autour de 1600 ± 50 individus il y a quelques années.

En présence d’un taux de mortalité annuel de 7 à 8 p. 100 (un taux de mortalité

combiné de 86,5 p. 100 a été observé au cours des 11 années de suivi dans les bois Wilson et Backus), le nombre total de cornouillers fleuris pourrait avoir diminué

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d’environ 20 p. 100 en trois ans. Selon une estimation probablement plus réaliste, le nombre de cornouillers fleuris vivants s’élèverait donc actuellement à entre 1 260 et 1 300 individus environ et serait en déclin (si l’on considère que certaines mentions datent de 2 à 4 ans et que des individus moribonds ont été dénombrés lors de l’inventaire effectué récemment).

La réduction de la floraison et de la production de fruits (tableau 2) et les rares

observations de semis donnent également à croire que le recrutement est également compromis.

Tableau 1. Résumé des sites occupés par le Cornus florida en Ontario

Comté/région Jusqu’en 1952*

1953-1974 1975-1994 1995-aujourd’hui

Total

Brant 2 (2) 0 0 0 2 Elgin 5 (2) 1 6 1 10 Essex 3 1 11 8 20 Haldimand 1 0 6 1 7 Halton 2 0 2 2 4 Hamilton 4 (3) 0 0 1 4 Kent [Chatham-K] 3 2 7 9 18

Lambton 2 1 4 2 7

Middlesex 3 0 10 11 21

Niagara 16 (2) 5 36 13 56

Norfolk 9 (3) 4 5 18 30 Oxford 0 0 1 0 1 Total (12) 14 88 66 180 * Fox et Soper, 1952; nombre de sites répertoriés (nombre de sites non répertoriés depuis); les nombres indiqués pour chaque période d’observation incluent uniquement les nouveaux sites (en plus des sites existants mentionnés par Fox et Soper). Ce tableau est un résumé des données confidentielles présentées en annexe. Fluctuations et tendances

L’arrivée de l’anthracnose du cornouiller en Ontario, probablement au début des années 1990, a entraîné un déclin des populations du Cornus florida. Le phénomène est confirmé par des observations occasionnelles (Mary Gartshore, comm. pers.) et des observations effectuées dans le cadre du suivi de peuplements ciblés (Brian Craig, in RNC, 2004; comm. pers. et diagrammes préparés pour les figures 4 et 5 ci-après). Les parcelles du RESE ont été d’une grande utilité, car elles ont permis de suivre la mortalité d’arbres marqués et cartographiés sur une période de onze ans. Lors des inventaires menés en vue de la préparation du présent rapport, le nombre d’individus morts a également été noté, mais une identification fiable de l’espèce n’est possible que durant les 2 ou 3 années suivant la mort de l’arbre, soit parce que les arbres morts depuis plus longtemps sont tombés, soit parce les deux principaux caractères distinctifs

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(mode de ramification et écorce) ne sont plus apparents. Le pourcentage d’individus morts identifiables dans les populations inventoriées (tableau 2) variait entre 0 et 50 p. 100 (moyenne : environ 18 p. 100; moyenne : 17 p. 100). Ces pourcentages sont compatibles avec le taux de mortalité moyen calculé plus tôt (d’après la mortalité observée dans les deux parcelles du RESE), évalué à 7 à 8 p. 100 par population par année.

Figure 4. Proportions de tiges de Cornus florida vivantes et mortes dans la parcelle du RESE, bois Backus, de 1995

à 2005.

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Figure 5. Proportions de tiges de Cornus florida vivantes et mortes dans la parcelle du RESE, bois Wilson, de 1995

à 2005 (diagrammes préparés par Brian Craig, d’après les données de suivi recueillies dans les parcelles du RESE).

L’ampleur du déclin varie d’une population à l’autre, mais l’anthracnose du

cornouiller semble être présente et causer la mort d’arbres dans la plupart des régions visitées. L’analyse des échantillons soumis a confirmé la présence de la maladie dans les régions et les comtés suivants : Essex, Halton, Chatham-Kent, Middlesex, Niagara et Norfolk (Chuck Davis et Richard Wilson, comm. pers.). Quelques secteurs isolés semblent encore exempts de la maladie (p. ex. Springwater, comté d’Elgin et la vallée de la rivière Ausable), mais d’autres sites isolés sont infectés (p. ex. rivière Bronte et île Navy).

Pour les deux sites inventoriés entre 1995 et 2005, le nombre d’individus morts

sont cumulatifs. En d’autres mots, dans la figure 4, les 38 arbres morts dénombrés en 2003 incluent les 9 arbres répertoriés en 1995, et les 42 arbres répertoriés en 2005 englobent les 38 arbres dénombrés antérieurement. Comme chaque arbre était marqué et cartographié, il a été possible d’évaluer son état de santé à chaque inventaire et de suivre son évolution d’un inventaire à l’autre. Le pourcentage de mortalité est passé de

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14 à 91 p. 100 au bois Backus et de 19 à 84 p. 100 au bois Wilson. Globalement, un déclin moyen de 86,5 p. 100 a été documenté au cours de la période de suivi de 11 ans (en combinant le nombre d’arbres et en calculant la moyenne des deux taux de mortalité). Cette valeur peut sembler supérieure aux taux observés chez d’autres populations, mais il convient de rappeler que l’identification jusqu’à l’espèce des arbres morts n’est possible que durant les deux ou trois années suivant leur mort. Dès lors, la proportion moyenne d’arbres morts pour l’ensemble des sites inventoriés, évaluée à 17 p. 100, est compatible avec les nombres de nouveaux arbres morts et d’arbres vivants recensés annuellement dans les parcelles du RESE.

Le déclin soutenu des populations observé entre 2003 et 2005 dans les deux

parcelles du RESE ne laisse présager aucune stabilisation des taux de mortalité. La situation paraît d’autant plus grave que les quelques individus encore vivants dans ces deux parcelles n’ont produit que quelques fleurs.

Une seule population est confirmée disparue. Sa disparition est liée à un projet de

développement résidentiel dans la région de Windsor. D’autres mentions historiques n’ont pu être relocalisées, leurs coordonnées géographiques étant trop imprécises.

Tableau 2. Résumé des populations existantes de Cornus florida inventoriées en Ontario de 2004 à 2005. +

Comté ou région et nom du site

Individus matures

Individus vivants/ morts

Pourcentage des individus portant des

fleurs ou des fruits

Anthracnose du cornouiller

Mortalité observée

ELGIN : Springwater 1 1/0 + (--) 0 % ESSEX : LaSalle 1 1/0 + -- 0 % De Marco 2 1/1 50 % (--) 50 % Bois KCT, Rivière Canard 1 1/0 100 % (--) 0 % Ruisseau Cedar-Arner 169 140/29 46 % + 17 % Cinnamon Fern Woods 35 26/9 32 % (+) 29 % Chênaie blanche de Leamington

6 3/3 0 % (+) 50 %

Bois Kopegaron 46 31/15 17 % (+) 33 %

HALTON : Bois Sassafras 10 6/4 30 % (+) 40 % Rivière Bronte 11 10/1 82 % (+) 9 % HAMILTON : pointe Princess

1 1/0 + (--) 0 %

CHATHAM-KENT: Parc provincial Wheatley

27 22/5 19 % (+) 19 %

Parc provincial Wheatley Est

32 24/8 28 % (+) 25 %

MIDDLESEX: Vallée de la rivière Ausable

9 9/0 44 % -- 0 %

Skunks’ Misery 11 10/1 27% + 9 NIAGARA : île Navy 4 3/1 0 % + 25

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Comté ou région et nom du site

Individus matures

Individus vivants/ morts

Pourcentage des individus portant des

fleurs ou des fruits

Anthracnose du cornouiller

Mortalité observée

Queenston, à l’est de la carrière

1 1/0 + + 0 %

Firemen’s Park et secteur au nord

75 52/23 45% (+) 30 %

3 km à l’est de Thorold 4 3/1 25% (+) 25 % M.A. Sams 1 1/0 + (--) 0 % Decew Falls aux collines Short

37 32/5 48% + 14 %

Au nord de Fonthill 3 3/0 100% (--) 0 % Ruisseau Nettle 4 4/0 75% (--) 0 % Chutes Balls 5 5/0 100% + 0 % NORFOLK : Wynia 6 4/2 17% + 33 %

Bois De Cloet 24 17/7 21% + 29 % Bois Wilson, parcelle RESE

8 4/4 0% (+) 50 %

Bois Backus, parcelle RESE

17 13/4 20% (+) 24 %

Bois Backus, rive de cours d’eau

3 3/0 33% (--?) 0 %

Au sud-ouest de St. Williams

29 25/4 59% (+?) 14 %

St. Williams 14 10/4 64% (+) 29 % Pine Grove 2 2/0 100% (--) 0 % TOTAL 599 468/131 De 0 à 100 %

moyenne : 46 %

(populations comptant au

moins 2 individus)

Présence confirmée

dans 8 sites, probable

dans 12 autres

De 0 à 50 %; moyenne :

17 % moyenne :

17,9 %

* Pour les parcelles du RESE, on a utilisé les chiffres de 2003 à 2005 afin de permettre une comparaison avec des observations ponctuelles effectuées dans d’autres sites de 2004 à 2005. + Sites inventoriés par J.D. Ambrose et d’autres personnes Anthracnose du cornouiller : + = présence confirmée; (+) = symptômes de la maladie évidents, mais présence de la maladie non confirmée; -- = aucun symptôme décelé; (--) = aucun symptôme décelé, mais échantillons prélevés tôt en été, avant l’apparition normale des symptômes. Effet d’une immigration de source externe

Comme l’anthracnose du cornouiller, le facteur qui semble à lui seul entièrement responsable du déclin spectaculaire de l’espèce, semble issue des États-Unis, l’importation de matériel des États-Unis n’est pas une option envisageable. Les populations des régions limitrophes ainsi que les populations plus méridionales sont aussi lourdement touchées par la maladie (RNC, 2004; Schwegman et al., 1998; Anderson et al., 1994). En outre, ce matériel serait moins bien adapté aux conditions locales en Ontario.

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Les oiseaux forestiers migrateurs transportent probablement des graines de Cornus florida à l’occasion, mais en automne, ces oiseaux se dirigent normalement vers le sud, et non dans la direction inverse. Dès lors, le recrutement résultant d’une dispersion sur une longue distance n’est possible qu’en présence de circonstances exceptionnelles, comme durant des périodes de fluctuations de températures extrêmes. Toutefois, même si l’habitat de forêt carolinienne est très fragmenté, il subsiste encore de vastes superficies d’habitat où des graines transportées sur de longues distances pourraient s’établir et germer.

Les chances d’assurer le rétablissement du cornouiller fleuri seraient nettement

meilleures si l’on parvenait à découvrir des individus résistants à la maladie. Malheureusement, aucun signe probant de résistance n’a encore été décelé dans les peuplements infectés de l’Ontario.

FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES

La principale menace qui pèse sur le cornouiller fleuri est l’anthracnose du cornouiller, maladie fongique qui cause un fort taux de dépérissement (variant généralement entre 25 et 75 p. 100 parmi les populations infectées, mais atteignant 97 p. 100 chez une population de l’Illinois [Schwegman et al., 1998]) et une mortalité à l’échelle de l’aire de répartition du Cornus florida dans l’est de l’Amérique du Nord. Les symptômes de la maladie ont été observés pour la première fois aux États-Unis au milieu des années 1970. L’agent causal, espèce jusque-là inconnue, a été identifié et décrit en 1988 (Redlin, 1991). On soupçonne qu’il a été introduit d’Asie, car le cornouiller kousa (Cornus kousa), originaire de Chine, affiche une résistance à l’égard de l’anthracnose du cornouiller (Ranney et al., 1994) semblable à d’autres formes géographiques de résistance, telles qu’on peut l’observer chez diverses espèces de châtaigniers asiatiques résistantes à la brûlure du châtaignier. En Ontario, les premiers symptômes de l’anthracnose du cornouiller ont été détectés au milieu des années 1990, et la présence de la maladie y a été confirmée en 1998. La maladie frappe sans égard à la taille ou à l’âge, mais les arbres et semis du sous-étage sont particulièrement vulnérables. Le temps frais et humide du printemps et de l’automne favorise l’apparition de l’infection, mais cette dernière peut se déclarer à n’importe quel moment de la saison de croissance. Chez les arbres infestés, des masses de conidies blanches à saumon suintent à partir des feuilles et des rameaux touchés. La sécheresse et les blessures causées par le gel semblent accroître la susceptibilité de l’hôte (RNC, 2004). Certains rapports font état de taux d’anthracnose moins élevés dans les milieux bien éclairés ou bien ventilés (p. ex. Chellemi et Britton, 1992), mais en Ontario, aucune différence appréciable de cet ordre n’a été observée. Des arbres gravement infestés ont été trouvés autant en bordure qu’à l’intérieur des forêts.

L’Arboretum de la University of Guelph (Henry Kock, comm. pers.) a tenté de

limiter la circulation du matériel de pépinière importé des États-Unis au moment où l’anthracnose était déjà bien connue aux États-Unis mais n’avait pas encore été décelée au Canada. Aucune restriction spéciale autre que les procédures de certification et

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d’inspection frontalière d’usage ne limite actuellement l’importation de matériel de pépinière de cette espèce en provenance des États-Unis (Ken Marchant, spécialiste forestier de l’ACIA, comm. pers.).

Bien que rarement documentée, une résistance manifeste à l’anthracnose du

cornouiller a été observée chez quelques individus au Catoctin Mountain Park, au Maryland, après que la maladie eut tué la majorité des arbres infestés (mortalité de 79 p. 100 en 1991). Un des arbres survivants a été cloné et nommé « Appalachian Spring » (Windham et al., 1998).

Le déclin subit des deux populations suivies sur une période de 11 ans (figures 3

et 4) laisse présager la disparition prochaine de populations dans quelques années. L’évolution de la situation à la suite de l’apparition de la maladie hollandaise de l’orme et de la brûlure du châtaignier donne à croire que cette disparition pourrait ne pas être totale.

Parmi les autres menaces qui pèsent sur le cornouiller fleuri, Strobl et Bland

(2000) mentionnent les nématodes à galles des racines et divers insectes défoliateurs et perceurs du bois. Ces menaces sont certainement négligeables en comparaison de l’anthracnose du cornouiller. La perte et la fragmentation de l’habitat à l’échelle de la zone carolinienne, en particulier dans l’extrême sud-ouest du comté d’Essex et dans la région de Chatham-Kent, réduit la superficie et la continuité de l’habitat essentiel à la recolonisation. S’il est actuellement impossible de conclure que l’habitat joue un rôle limitatif, la perte et la fragmentation de l’habitat représentent des facteurs de stress additionnels qui peuvent exacerber l’incidence de l’anthracnose du cornouiller, principalement en limitant les occasions pour l’espèce de développer une résistance à la maladie. La mise en place de programmes de restauration régionaux comme le programme de restauration du patrimoine naturel du comté d’Essex pourrait contribuer à alléger cette menace.

IMPORTANCE DE L’ESPÈCE

Le cornouiller fleuri, ainsi que son espèce analogue Cornus nuttallii, sont tous deux menacés par l’anthracnose du cornouiller à l’échelle de leur aire de répartition respective. Ces deux espèces de petite taille sont prisées comme arbres d’ornement en aménagement paysager en raison de leur ramure gracieuse en forme de pagode, de leurs fleurs entourées de bractées spectaculaires et de leur coloration vive en automne. Sur le plan écologique, le Cornus florida, composante bien visible du sous-étage des forêts du sud de l’Ontario au moment de sa floraison, constitue une source de nourriture pour les insectes pollinisateurs au printemps et les oiseaux forestiers frugivores à la fin de l’été.

Les Premières nations utilisaient le Cornus florida principalement à des fins

médicinales. Le bois était également utilisé en sculpture et pour la fabrication d’outils, dont des navettes de métier à tisser (Moerman, consulté en juillet 2004).

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Le bois, dense, à grain fin, trouvait autrefois un usage dans diverses applications industrielles comme des navettes de métier à tisser (Hosie, 1979). Les premiers colons ont certainement utilisé le bois de cette essence à des fins similaires, tant sur la ferme que dans les industries locales.

PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT

Selon NatureServe (site consulté en mai 2006), trois États, à savoir le Maine, le Vermont et le Kansas, ont attribué au cornouiller fleuri la cote S1, soit « gravement en péril » (critically imperiled), et deux autres, soit New York et la Caroline du Nord, la cote S4, soit « apparemment non en péril », (apparently secure). Dans 22 autres États, le statut du cornouiller fleuri fait l’objet d’une réévaluation, ou l’espèce est non classée. Six autres États lui ont attribué la cote S5, soit « non en péril » (secure). La Caroline du Nord, en réponse à une demande de réévaluation, a récemment resserré la cote du cornouiller fleuri de S5 à S4 (Misty Franklin, comm. pers.). En Ontario, le cornouiller fleuri est actuellement classé S2, soit « en péril » (imperiled).

À l’échelle mondiale, le cornouiller fleuri est actuellement classé G5, soit « non en

péril » (secure) et tenu pour répandu, encore commun, mais décimé par une maladie fongique. Le statut national de l’espèce est N5 aux États-Unis, et NNR, soit « non classée » (not ranked) au Canada (NatureServe, 2007).

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RÉSUMÉ TECHNIQUE

Cornus florida L. Cornouiller fleuri Eastern Flowering Dogwood Répartition au Canada : zone carolinienne / région forestière des feuillus de l’extrême sud de l’Ontario.

Information sur la répartition • Superficie de la zone d’occurrence (km2) au Canada

approximativement la superficie de la zone carolinienne 22 500 km2

• Préciser la tendance (en déclin, stable, en croissance, inconnue). Aucun changement important

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occurrence (ordre de grandeur > 1)?

Non

• Superficie de la zone d’occupation (km2) (1 km2 par site; 154 sites, de 1975 à 2005)

Environ 150 km2

• Préciser la tendance (en déclin, stable, en croissance, inconnue). (un site perdu à cause de l’exploitation, plusieurs mentions historiques imprécises non repérées)

Aucun changement important

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (ordre de grandeur > 1)?

Non

• Nombre d’emplacements actuels connus ou inférés. Environ 154 (66 sites de 1995 à aujourd’hui en plus de 88 sites, les données datent de 11 à 30 ans)

• Préciser la tendance du nombre d’emplacements (en déclin, stable, en croissance, inconnue).

Aucun changement

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements (ordre de grandeur > 1)?

Non

• Tendances en matière d’habitat : préciser la tendance de l’aire, de l’étendue ou de la qualité de l’habitat (en déclin, stable, en croissance ou inconnue).

Déclin mineur continu de l’aire et de la qualité de l’habitat

Information sur la population • Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population :

indiquer en années, en mois, en jours, etc.). De 10 à 30 ans

• Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada (ou préciser une gamme de valeurs plausibles). Fondé sur un taux de mortalité estimé de 7 à 8 % par année au cours des 3 dernières années d’individus malades sur un total d’environ 1600 individus qu’on estime se trouver dans 154 sites enregistrés de 1975 à 2005 (environ 660 individus des 57 sites récemment observés, 940 individus estimés se trouvant dans d’autres sites)

De 1200 à 1300 individus environ

• Tendance de la population quant au nombre d’individus matures en déclin, stable, en croissance ou inconnue.

Grave déclin

• S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines dix années ou trois générations, selon la plus élevée des deux valeurs (ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte). déclin de 87 % enregistré sur une période de 11 ans à 2 sites; mortalité moyenne de 17 % (~3 ans) observée dans 32 sites

80 %

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures (ordre de grandeur > 1)?

Non, déclin continu

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• La population totale est-elle très fragmentée (la plupart des individus se trouvent dans de petites populations, relativement isolées [géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu d’échanges, c.-à-d. migration réussie de < 1 individu/année)?

Non

• Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable, en croissance, inconnue). Perte de populations imminente selon les tendances de la taille des populations

Seulement un léger déclin à l’heure actuelle

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre de grandeur > 1)?

Non

• Énumérer les populations et donner le nombre d’individus matures dans chacune.

Voir le tableau 2 pour un résumé détaillé des 32 sites et des 468 arbres vivants. Des détails semblables ne sont pas disponibles pour 122 sites à l’exception des dénombrements totaux ou des nombres estimés.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats) L’anthracnose du cornouiller représente la menace principale; confirmée pour la première fois au Canada en 1998 Perte, détérioration et fragmentation de l’habitat, déclin lent à mesure que les terrains boisés sont défrichés à des fins d’agriculture ou de construction de maisons. Effet d’une immigration de source externe

• Statut ou situation des populations de l’extérieur? États-Unis : l’anthracnose du cornouiller à d’abord été détecté dans ce pays; les populations y sont grandement touchées

• Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Possible • Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au

Canada? Oui

• Y a-t-il suffisamment d’habitats disponibles au Canada pour les individus immigrants?

Oui

• La possibilité d’une immigration de populations externes existe-t-elle? Non; dispersion peu fréquente des graines à partir du sud, mais les populations qui s’y trouvent sont également touchées par l’anthracnose

Analyse quantitative Statut existant

COSEPAC : en voie de disparition (2007) Ontario (CIPN) : S2

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Statut et justification de la désignation

Statut : En voie de disparition

Code alphanumérique : A3e + A4ae; C1 + C2a(i)

Justification de la désignation : Cette espèce est un petit arbre du sous-étage ou des bordures de forêts présente seulement en petites populations dans les régions boisées fragmentées de la forêt carolinienne du sud de l'Ontario. La propagation de l'anthracnose du cornouiller a causé un grave déclin des populations canadiennes, semblable aux déclins observés dans l’ensemble de l'aire de répartition de l'espèce dans l'est de l'Amérique du Nord. L’évaluation des risques s’applique seulement aux populations sauvages et non aux plantes cultivées en serre, dans les parcs et les jardins.

Applicabilité des critères

Critère A (Population globale en déclin) : Correspond aux critères de la catégorie « en voie de disparition », A3e + A4ae, car les incidences d’un agent pathogène laissent présager un déclin de la population de plus de 50 % au cours des trois prochaines générations (de 30 à 90 ans), et un déclin supérieur à 50 % a été observé et est prévu sur trois générations passées et futures.

Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Ne correspond pas au critère. Bien que la zone d’occupation soit inférieure au seuil établi pour une espèce en voie de disparition, la population n’est pas considérée comme gravement fragmentée étant donné la facilité avec laquelle les graines et les fruits sont dispersés par les oiseaux et l’absence de fluctuations extrêmes touchant des paramètres tels que le nombre de populations.

Critère C (Petite population globale et déclin) : Correspond aux critères de la catégorie « en voie de disparition », C1 + C2a(i), car la taille de la population est estimée à moins de 2500 arbres; un déclin marqué et soutenu des populations dû à l’anthracnose du cornouiller est prévu et aucune population ne compte plus de 250 individus.

Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) : Ne correspond pas au critère, car les nombres d’individus dépassent les limites prévues pour les catégories « en voie de disparition » et « menacée » et la zone d’occupation de nombreux sites est supérieure à 20 km2.

Critère E (Analyse quantitative) : Aucune analyse quantitative disponible.

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REMERCIEMENTS ET EXPERTS CONTACTÉS

Mike Oldham a communiqué les mentions répertoriées par le Centre d’information sur le patrimoine naturel, incluant des mentions colligées dans les principaux herbiers de l’Ontario; Gerry Waldron a fourni des précisions concernant des sites qui lui étaient familiers dans le comté d’Essex et à Chatham-Kent et a participé aux relevés menés à ces endroits; Paul O’Hara a également communiqué des informations sur les sites qu’il connaissait dans les régions de Halton et de Hamilton et a pris part au travaux qui ont été effectués dans ces sites ainsi que dans la région de Niagara; George Meyers a communiqué des observations récentes effectuées dans la région de Niagara; Richard Wilson (pathologiste forestier provincial) a visité plusieurs sites en compagnie du rédacteur et a confirmé la présence de l’anthracnose du cornouiller à partir des échantillons cueillis; Chuck Davis et Allen Woodliffe (écologiste de district du MRNO - Aylmer) ont communiqué des observations de terrain détaillées pour Skunks’ Misery; Jane Bowles (herbier de la University of Western Ontario) a soumis des observations effectuées dans le cadre de travaux récents sur le terrain; Rob Guthrie a communiqué des données du Ontario Tree Atlas et généré une carte à partir des points de données fournis; Henry Kock (arboretum de la University of Guelph) a communiqué des informations sur une population qu’il connaissait dans la vallée de la rivière Ausable; Mary Garshore a fourni une description des symptômes précoces de l’anthracnose du cornouiller dans le comté de Norfolk; Larry Lamb (écologiste de la University of Waterloo) a confirmé avoir tenté sans succès de retracer les sites anciennement occupés par l’espèce dans le comté de Brant.

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SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DU RÉDACTEUR DU RAPPORT

John Ambrose a commencé à travailler à l'Arboretum de la University of Guelph en 1974, après avoir obtenu un Ph.D. en botanique de la Cornell University. Pendant qu'il était conservateur à l'Arboretum, il a mis sur pied un programme concernant les plantes ligneuses rares de la région carolinienne du sud de l'Ontario; ce programme comprenait des relevés, des rapports de situation et des études détaillées de la démographie et de la biologie de reproduction de différentes espèces. Après 17 années à l'Arboretum, il a été conservateur des plantes et directeur de l'horticulture au zoo de Toronto, où son intérêt croissant pour la restauration des milieux naturels l'a amené à organiser, en plus des expositions régulières, des expositions d’habitats naturels reconstitués et à mettre sur pied un programme de naturalisation des terrains situés en périphérie du zoo. Il a quitté le zoo en 1999, afin de donner un nouveau cours sur la restauration des milieux naturels, à la University of Guelph. Aujourd'hui, il travaille pour son propre compte dans le domaine de la planification du rétablissement des espèces en péril. Il fait notamment partie de trois équipes de rétablissement d'espèces d’arbres de la forêt carolinienne, et il travaille à l’élaboration de deux programmes de rétablissement écosystémiques.

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COLLECTIONS EXAMINÉES

Les mentions répertoriées par le Centre d’information sur le patrimoine naturel (Peterborough, Ontario) et les mentions colligées dans les herbiers CAN et DAO ont été communiquées par Mike Oldham. Les observations de terrain originales compilées par le rédacteur alors qu’il travaillait à l’Arboretum de la University of Guelph ont été consultées.