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La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
SOMMAIREDédicaces
Remerciements
Glossaire
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
SECTION I : PROBLEMATIQUE
SECTION II : OBJECTIFS DE L’ETUDE
SECTION III : PERTINENCE DU SUJET ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
SECTION IV : REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE
SECTION I : LE CADRE DE L’ETUDE
SECTION II : DELIMITATION DU CHAMP DE L’ETUDE
SECTION III : LES OUTILS ET TECHNIQUES D’INVESTIGATION
SECTION IV : LES DIFFICULTES RENCONTREES
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA BOA, DU SERVICE D’AUDIT
INTERNE ET DES CONCEPTS GENERAUX DE L’AUDIT INTERNE,
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA BOA ET DU SERVICE D’AUDIT INTERNE
SECTION I : PRESENTATION DE LA BOA
SECTION II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU SERVICE D’AUDIT INTERNE
SECTION III : LES METHODES ET OUTILS
SECTION IV : L’AUDIT DE L’AUDIT INTERNE
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DES CONCEPTS GENERAUX DE L’AUDIT INTERNE
SECTION I : LE CONTRÔLE INTERNE, SES PRINCIPES ET SES COMPOSANTS
SECTION II : DEFINITIONS, CONCEPTS DE L’AUDIT INTERNE
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
TROISIEME PARTIE : LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE A LA
CREATION DE LA VALEUR AJOUTEE
CHAPITRE 1 : DEMARCHE DE L’AUDIT INTERNE
SECTION I : LA PHASE DE PREPARATION
SECTION II : LA PHASE DE REALISATION
SECTION III : LA PHASE DE CONCLUSION
CHAPITRE 2 : LA CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE A LA CREATION DE LA
VALEUR AJOUTEE
SECTION I : DESCRIPTION DE QUELQUES OPERATIONS BANCAIRES
SECTION II : CONTRIBUTION DE L’AUDIT INTERNE A LA CREATION DE LA VALEUR AJOUTEE
SECTION III : RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
ANNEXES
ANNEXE 1 : La mémoire du groupe
ANNEXE 2 : Le questionnaire
ANNEXE 3 : Les correspondants de la banque
ANNEXE 4 : Le questionnaire de contrôle interne
ANNEXE5 : La lettre d’avertissement
ANNEXE6 : la lettre d’injonction
ANNEXE7 : Le schéma général de la démarche de l’auditeur interne
ANNEXE 8 : L’organigramme de la BOA-SENEGAL
BIBLIOGRAPHIE
Malam Aouami Mamadou Falmata 2
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
INTRODUCTION
Les entreprises, les organisations sont en permanence confrontées à l’amélioration de
leur performance dans un environnement qu’elles souhaitent sécuriser.
Cette amélioration est de plus en plus recherchée par tous les secteurs mais bien plus
encore par le secteur bancaire potentiellement porteur de grands risques. Il est commun de
dire que le métier de banquier est le métier du risque. Ce qui est tout à fait exact.
Le risque, nous le savons est une source de profits pour une banque et celle qui n’en
prendrait aucun, prendrait à coup sûr le plus grand d’entre eux : faire faillite. La maîtrise de
ces risques devient un objectif essentiel, mis en exergue par l’ensemble de la profession.
Dès lors, les dispositifs fondamentaux du contrôle interne et de l’audit interne que le
bon sens commandait de mettre en pratique ont été rendus obligatoires par les autorités de
tutelle.
Suite à un nombre croissant de dépôts de bilan et face aux déboires qu’a connus le
système bancaire en général, et celui de la zone CFA en particulier, les autorités de tutelle ont
fait de l’audit interne une structure obligatoire au sein de toutes les banques.
En effet, la circulaire de la Commission Bancaire N 2000-10/CB du 23 juin 2000
impose aux banques et établissements financiers de se doter d’un Système de Contrôle Interne
dont elle précise les objectifs. Dès lors, toutes les banques ont vu naître au sein de leur
direction une cellule d’audit interne.
Cependant, le système de contrôle interne ne doit pas être confondu avec l’audit
interne qui est l’organe, la fonction ou l’entité dont la mission est de s’assurer en permanence
que le dispositif de contrôle interne est efficace. En d’autres termes, l’audit interne est chargé
d’évaluer l’efficacité et l’efficience du contrôle interne. À ce titre, il fait partie intégrante du
système du contrôle interne.
Malam Aouami Mamadou Falmata 3
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
L’IFACI (Institut Français des Auditeurs Consultants Internes) définit l’audit interne
comme étant « une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations ; lui apporte ses conseils pour les
améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant par approche systématique et méthodique ses processus de management
des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour
renforcer leur efficacité ».
Tandis qu’il dit du contrôle interne : « le système du contrôle interne est constitué de
l’organigramme et de l’ensemble des méthodes et procédures adoptées par la Direction d’une
entité lui permettant d’assurer autant que possible, la conduite ordonnée et efficace de ses
activités, notamment l’application de sa politique générale, la protection de son patrimoine,
la prévention, et la détection des fraudes et d’erreurs, l’exactitude et l’exhaustivité des
enregistrements comptables et la préparation dans les délais satisfaisants d’une information
financière fiable »
S’agissant de ces deux notions, l’on peut inventorier de façon précise leurs différences
mais il est néanmoins utile de noter qu’elles ne sont point concurrentes mais largement
complémentaires.
Vu l’importance de l’audit interne de par son rôle sur le contrôle interne, sa fonction et
son statut au sein de la banque nous avons décidé d’étudier sur le thème suivant : « la
contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire ».
Cette nouvelle approche de l’audit interne explicitera davantage nous l’espérons la
portée de la contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée dans le milieu
bancaire.
Pour ce faire, notre travail sera articulé autour de trois parties principales. La première
partie, portera sur les fondements théoriques et la méthodologie suivie, la seconde sera axée
sur la présentation de la BOA, de l’audit interne, et du service d’audit interne même. La
troisième et dernière partie concernera l’objet même du thème d’étude à savoir la contribution
de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée de la banque.
Malam Aouami Mamadou Falmata 4
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Section I : Problématique
Le système bancaire sénégalais est en pleine expansion avec douze banques à son actif
en 2005, une treizième est en cours d’installation.
Ainsi dans un environnement propice à une forte concurrence, la qualité du service
offert, la compétitivité des prix, la disponibilité et le dynamisme du personnel sont des atouts
majeurs pour la fidélisation d’un client à la recherche de la satisfaction à moindre coût.
Au vu de ces réalités et face aux déboires qu’a connus le système bancaire, les
autorités de tutelle en collaboration avec la Commission Bancaire ont pallié aux risques
encourus par les institutions bancaires à travers un outil fiable qu’est l’audit interne.
En effet, la circulaire de la Commission Bancaire N° 2000-10/CB DU 23 juin 2000 (se
substituant à celle N° 03/91/CB du 10 juin 1991), impose aux banques et établissements
financiers de se doter d’un système de contrôle interne dont elle précise les objectifs :
Vérifier que les opérations, l’organisation et les procédures sont conformes aux
dispositions réglementaires, aux normes et usages professionnels et
déontologiques.
Vérifier que les limites fixées en matière de risques sont strictement respectées.
Veuillez à la qualité de l’information comptable et financière, aux conditions
d’enregistrement, de conservation et de disponibilité de cette information.
L’action de l’audit interne en banque s’inscrit dans la chaîne de toutes les interventions
d’origines diverses visant à prévenir les erreurs, à informer les personnes adéquates, et enfin à
« les guérir ».
Les opérations bancaires sont très complexes et sensibles d’où, très sujettes aux
erreurs volontaires ou involontaires occasionnant des risques pour la banque. Aux risques
Malam Aouami Mamadou Falmata 5
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
traditionnels de l’activité bancaire, se sont ajoutés depuis quelques années de nouveaux
risques liés aux mutations du système bancaire et à l’émergence de nouveaux marchés.
Cependant le risque n’est pas de prendre des risques mais d’en prendre trop ou de mal
les contrôler. Le risque est inhérent à l’activité bancaire. L’absence ou l’insuffisance de leur
maîtrise provoque inévitablement des pertes qui affectent la rentabilité et les fonds propres.
Cela justifie le fait que l’audit interne soit devenu incontournable à l’activité bancaire.
L’identification de ces risques est une étape importante car une fois identifiés, il est
possible de les mesurer, de mettre en place des parades destinées (cartographie) à les limiter, à
les anéantir, et de prévoir les fonds propres nécessaires pour faire face aux pertes potentielles
grâce à l’audit interne et ses procédures.
D’origine financière, l’audit interne est défini par l’IFACI comme étant « une activité
indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de
maîtrise de ses opérations ; lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de
la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant par approche
systématique et méthodique ses processus de management des risques, de contrôle et de
gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité ».
De cette définition, il ressort que la fonction d’audit interne donne l’assurance
raisonnable que les opérations bancaires menées, les décisions prises sont « sous contrôle ».
De ce fait, l’audit interne communément appelé Contrôle Général, Contrôle interne selon les
entreprises et l’environnement est chargé de veiller au bon fonctionnement du dispositif du
Contrôle Interne ayant pour charge l’identification des facteurs internes et externes,
susceptibles de compromettre la réalisation des objectifs fixés par la Direction Générale.
Il est par ailleurs indispensable pour que la cellule d’audit interne joue pleinement son
rôle de conseiller auprès de la Direction, qu’elle conserve son libre arbitre, sa crédibilité et
son efficacité d’une part et d’autre part qu’elle reste étrangère à la gestion courante de la
banque.
Alors, au vu de tout ce qui précède, l’audit interne œuvre à réduire les risques quels
qu’ils soient. Qui dit suppression d’erreurs suppose, économie de matériel, de temps, de
Malam Aouami Mamadou Falmata 6
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
moyens humains, qualité meilleure du service, client satisfait, rentabilité améliorée,
augmentation du profit.
Il découle de ce schéma qu’un processus d’audit interne bien mené réduit les coûts de
l’entreprise. La réduction de coûts et charges engendre logiquement une économie globale
contribuant ainsi à la richesse de la banque.
Dès lors, l’on est amené à se poser les questions suivantes :
- Qu’est ce que l’audit interne ?
- Quel est son rôle, son fonctionnement, son organisation, ses objectifs au sein de la
BOA ?
- Comment l’audit interne contribue t il à la création de la valeur ajoutée de la banque ?
Autrement dit, quel est l’apport de l’audit interne à l’augmentation des profits de la
banque ?
- Comment y parvient-il ?
Voici autant de questions auxquelles nous nous proposons d’apporter des réponses au
cours de notre travail.
Section II : Objectifs et hypothèses de travail
I. Les objectifs de recherche
Nous distinguons un objectif général et des objectifs spécifiques.
1. Objectif général
Notre étude vise à démontrer l’importance d’un système d’audit bien organisé dans la
fonction bancaire, sa contribution à la réduction de coûts de la banque, c'est-à-dire sa
contribution à la création de la valeur ajoutée de la banque.
2. Objectifs spécifiques
Malam Aouami Mamadou Falmata 7
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
À partir de l’observation et des échanges effectués avec les auditeurs de cette
structure, nous envisagerons de :
Expliciter la fonction audit interne afin d’éviter la confusion avec le contrôle
interne
Montrer le rôle capital que joue l’audit interne dans la banque
Comprendre le fonctionnement de l’audit interne bancaire
Enfin, proposer des idées visant à améliorer la conduite de l’audit interne dans
la création de valeur ajoutée.
II. Hypothèses de travail
Tout travail doit s’appuyer sur des hypothèses que l’on s'attelle à démontrer. Ainsi, nous
avons émis les hypothèses suivantes :
l’audit interne est incontournable pour minimiser les risques. Il y parvient
grâce à un travail de prévention qui consiste à pointer quotidiennement les
opérations de la veille avec les pièces justificatives de la veille.
l’audit interne contribue à créer de la valeur ajoutée. Nous pensons que
l’audit interne, en évitant les erreurs, les fraudes, le gaspillage, les risques,
génère des gains à la banque.
l’audit interne renforce la qualité du travail et des services offerts par la
banque. Le fait de savoir que toutes les transactions qu’ils ont passées sont
contrôlées par les auditeurs les oblige à plus de rigueur et de sérieux dans le
travail.
Malam Aouami Mamadou Falmata 8
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Section III : Pertinence du sujet
Dans les années quatre-vingt-dix, les dirigeants ont pris conscience de la nécessité de
promouvoir une véritable culture du contrôle interne dans toutes les fonctions opérationnelles
de l’entreprise et à tous les échelons hiérarchiques en vue de conduire les affaires avec sécurité
et efficacité : cette prise de conscience a contribué à renforcer le rôle de l’audit interne dans sa
mission fondamentale d’évaluation des systèmes de contrôle interne.
Ainsi, l’audit interne est devenu incontournable sous la pression de tous les acteurs de
l’économie (dirigeants, clients, Etat etc). Il apporte en effet un surcroît de transparence dans un
monde où le mensonge paraît être le pain quotidien.
La fonction d’audit interne donne à cet égard l’assurance raisonnable que les opérations
menées, les décisions prises sont « sous contrôle » et qu’elles contribuent aux objectifs de la
banque.
C’est donc une fonction indubitablement utile aux dirigeants en général, surtout aux
directeurs de banque ; ce qui explique son évolution au cours de ces deux dernières décennies
avec une extension de son champ d’action. Apprécier l’évolution de la pratique de l’audit
conduit à apprécier celle du contrôle interne et de son environnement. Cependant, il n’existe
pas une seule pratique de l’audit, mais autant qu’il existe de services d’audit.
Aussi, l’IIA s’est inscrit dans cette perspective il y a deux ans, en proposant une nouvelle
définition de l’audit interne et un nouveau cadre de pratique professionnelle énonçant par la
même occasion les changements importants de la profession. Suite à ces modifications la
fonction engendre de la valeur ajoutée à l’entreprise. Plusieurs conditions doivent être réunies
pour y parvenir :
Devenir une autorité reconnue en matière de risques, de contrôle interne et de
gouvernement d’entreprise.
Donner une assurance plutôt qu’une simple évaluation sur le degré de maîtrise des
opérations
Remplir une mission de conseils grâce à une expertise réelle et reconnue, en
particulier dans le domaine de la gestion du risque.
Malam Aouami Mamadou Falmata 9
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Cette nouvelle fonction de l’audit interne est motivée par les exigences d’un public plus
difficile à satisfaire qu’auparavant. Dès lors qu’il n’est pas actionnaire mais consommateur, le
public exige toujours davantage des produits ou des services qu’il achète ; sinon il se retourne
vers les concurrents. En banque, nous avons remarqué que le mécontentement d’un client
s’exprime par la clôture de ou de ses comptes, ce qui entraîne une perte pour la banque surtout
si c’est un « gros client » pourvoyeur de fonds considérables.
Cependant, le départ d’un client qu’il soit « petit » ou « grand » ne saurait jamais être
bénéfique pour l’image de la banque. Or pour un dirigeant, satisfaire ses clients ou ses
actionnaires, c’est souvent innover et prendre de nouveaux risques. L’audit interne permet au
directeur de banque de s’assurer que sa stratégie se met en place correctement ou se révèle
efficace. Il rend alors le changement moins risqué mais il le favorise aussi.
Nous constatons que la plus-value de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée
n’est pas son rapport car ce dernier n’est qu’un moyen de communication qui s’il n’est pas pris
« au sérieux » n’apporte « rien » à la banque mais sa capacité à faire progresser le contrôle
interne de la banque qu’il sert. L’audit interne est donc créateur de valeur ajoutée à travers les
économies qu’il génère, les opportunités qu’il sert et les pertes qu’il fait éviter.
Mener cette étude nous a permis de voir toutes les facettes de l’activité d’audit interne,
de les comprendre et d’en mesurer l’apport bénéfique aux banques.
Section IV : La revue critique de la littérature
Dans le cadre de notre étude, nous avons consulté des ouvrages et des sites sur le
moteur de recherches GOOGLE.
En janvier 2000, l’IFACI a élaboré une prise de position1 qui présente une évaluation de la
compétence dans la pratique de l’audit interne comme un cadre de référence. Cet ouvrage
succinct mais fort intéressant nous apprend en un minimum de mots l’essentiel sur l’audit
interne, la différence entre l’audit interne et le contrôle interne, le champ d’intervention de
l’audit interne, sa finalité et son organisation au sein de l’entreprise.
1 Evaluation de la compétence dans la pratique de l’audit interne : un cadre de référence
Malam Aouami Mamadou Falmata 10
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
L’audit interne correspond au cadre référentiel de travail de l’entreprise. Aucune grande
entreprise du monde ne travaille sans la collaboration étroite de ses auditeurs internes qui
l’informent de son degré de maîtrise du système et de ses risques.
En juin 2005, l’IFACI a mené une enquête2 sur « la pratique de l’audit interne » afin de
mieux connaître la situation de l’audit interne en France aujourd’hui, d’en apprécier les
récentes évolutions et d’évaluer les futurs de la profession. La méthodologie suivie est la
suivante :
- les grands enjeux montrant l’indépendance, l’objectivité de l’activité
d’une part et d’autre part les rôles d’assurance et de conseiller exercés
par l’audit interne. Les processus de management des risques et de
gouvernement d’entreprise ont aussi été éludés.
- Les réponses de la profession : planification des missions, organisation
et méthodes y ont été développées
- Les défis d’aujourd’hui
- Les services d’audit interne
- Les perspectives pour la profession
Ce travail effectué par l’IFACI reflète l’image d’un audit interne au service de la
Direction générale, mais également au service de l’organisation tout entière à même de
prévenir la destruction de valeur et d’apporter une contribution déterminante à la gouvernance.
Les résultats de ces recherches ont eu pour but de confirmer la position de l’audit
interne en tant qu’acteur de la bonne gouvernance. Il nous le montre en ces termes : « il y’a
lieu de toujours bien garder à l’esprit l’exigence d’indépendance de l’activité d’audit interne
par rapport aux lignes opérationnelles, ce qui va de pair avec le rattachement du service de
l’audit interne au plus haut niveau ». Il en est ressorti aussi que le rôle d’assurance prône sur
celui de conseiller. Hormis toutes ces activités principales qui sont l’évaluation du contrôle
interne, l’audit de conformité aux lois et procédures, l’audit interne reste à l’affût de nouvelles
législations afin d’assurer son image d’acteur crédible, objectif et professionnel.
2 Enquête sur la pratique de l’audit interne en France 2005
Malam Aouami Mamadou Falmata 11
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Les points forts de ces travaux demeurent en leurs attributions très descriptives de la
pratique d’audit interne avec des statistiques très explicatives qui nous renseignent sur la
question au-delà même de nos espérances. Seulement, rien n’est dit sur les difficultés
rencontrées par les auditeurs internes dans la pratique de leur fonction.
Jacques Rénard à travers son ouvrage3 qui est pour les auditeurs internes ce qu’est le
KOTLER et DUBOIS pour les marketeurs nous apprend tout ce dont on a besoin pour
pratiquer l’audit interne. Il est aussi incontournable et utile pour un novice que pour un initié de
l’audit.
L’auteur nous fait un historique de l’audit interne de sa naissance à la planification du
concept même en passant par les théories, outils, méthodologie, organisation, différences ou
similitudes avec d’autres notions de l’audit. Ce livre est un outil de travail plus qu’un ouvrage à
lire pour le plaisir de lire ou de pouvoir tenir une conversation sur l’audit interne.
Les enseignements qui y sont tirés sont pour le peu qu’on puisse dire concrets et
objectifs. Pour ce faire, Jacques Rénard donne plusieurs exemples sous forme de cas
didactiques qui illustrent les propos du chapitre en question et par la même occasion facilitent
la compréhension.
À la fin de notre lecture, nous nous sommes rendus compte que l’audit interne présenté
tel quel n’est pas aussi complexe que les rumeurs le prédisaient.
Les atouts de ce livre sont les conseils pratiques énoncés, les multiples exemples cités à
titre d’illustration, le plan de chaque partie à son début qui permet de se repérer rapidement. La
perfection reste le privilège de Dieu. Ainsi, nous n’affirmerons pas que cet ouvrage fut parfait,
mais à notre niveau, aucune critique ne nous est venue à l’esprit.
Pour Antoine Sardi4, il est important de dissocier l’audit interne du contrôle de gestion
et du contrôle interne. Il décrit chaque élément dans son environnement, nous informe sur les
théories récentes et moins récentes, sur le champ d’intervention, collecte tous les principes
référentiels spécifiques à toutes les notions qu’il aborde. Les outils, la méthodologie, les
3 Théorie et pratique de l’audit interne, Prix IFACI du meilleur ouvrage sur l’audit interne 19954 Audit et contrôle internes bancaires 3 ème édition
Malam Aouami Mamadou Falmata 12
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
principes, les conditions, les règles élémentaires et fondamentales des concepts n’ont plus
aucun secret pour le lecteur.
Il insiste sur la complémentarité du contrôle interne et de l’audit interne d’où le titre
même de son ouvrage mais précise aussi que leurs objectifs diffèrent largement.
Dans la dernière partie il concrétise le troisième mot-clé du titre « bancaire ». Nous
avons droit à une analyse du système bancaire et une description de toutes les opérations
bancaires, des lois et règles applicables, des autorités de tutelle, des risques encourus par les
banques et établissements financiers.
Ce livre est assurément d’une grande utilité pour tous ceux évoluant dans le domaine
bancaire. De cette lecture nous avons apprécié la présentation sous forme de chapitre, la
synthèse de chaque chapitre à la fin de ce dernier, la précision des liens entre les chapitres que
l’auteur a pris le soin de faire, et surtout la problématique posée au début de chaque chapitre.
Il ressort cependant de la lecture une forte tendance à la théorisation des concepts que
nous déplorons. L’auteur n’a fait aucun effort d’adaptation à la réalité quotidienne de l’audit et
du contrôle internes bancaires que nous déplorons.
Au cours de nos lectures, notre attention s’est beaucoup plus portée sur les chapitres
suivants :
-l'audit interne
-le contrôle interne
-organisation de l’audit et du contrôle interne
-les missions, démarches et outils de l’audit
-les opérations bancaires
-le contexte bancaire
Malam Aouami Mamadou Falmata 13
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
Section I : Cadre de l’étude
L’actualité de ces dernières années regorge d’exemples de scandales financiers qui ont
mis en péril la continuité d’activité des entreprises. La concurrence exacerbée conduira
inéluctablement les managers à identifier de façon préventive les risques (positifs ou négatifs)
et à les intégrer à leurs décisions.
C’est précisément dans ce domaine d’évaluation des risques que l’audit interne va
véritablement créer de la valeur ajoutée dans la mesure bien sûr que l’organisation soit
convaincue du bien fondé de son rôle.
Notre étude aura pour contexte général d’application le système bancaire de
l’UEMOA, plus spécifiquement le système bancaire sénégalais. Il est composé de douze
banques et de deux établissements financiers. Une treizième est encours d’installation
(l’Attijariwafa bank). Historiquement structuré autour de trois (3) établissements : la Société
Générale de Banques au Sénégal (SGBS), la Banque Internationale pour le Commerce et
l’Industrie au Sénégal (BICIS) et la Banque Internationale de l’Afrique de l’Ouest (BIAO),
devenue la Compagnie Bancaire de l’Afrique Occidentale (CBAO), le système bancaire a vu
une multitude de nouveaux entrants, les trois derniers étant Ecobank en 1999, la Banque Of
Africa (BOA) en 2001 et la Banque Sahélo-Saharienne pour le Commerce et l’Industrie
(BSIC) en 2003.
Quatre banques sont affiliées à des groupes internationaux (SGBS : groupe Société
Générale, BICIS : groupe BNP-Paribas, CLS : Groupe Crédit Lyonnais, Citibank aujourd’hui
appelé Citigroup), deux à des groupes sous-régionaux (Ecobank, BOA). On compte deux
banques spécialisées : la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS) et la Caisse Nationale de
Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS). La Banque Islamique du Sénégal peut également être
considérée comme un établissement spécialisé, sur les opérations de financement islamique.
La répartition des parts de marché en fonction de onze (11) banques en 2002 se présente
comme suit. Le secteur reste relativement concentré autour des trois (3) grandes banques
Malam Aouami Mamadou Falmata 14
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
« historiques », qui forment un « trio de tête » qui pèse presque 60 % du total des bilans
bancaires.
Mener cette étude sur toutes les banques du territoire sénégalais relèverait de
l’utopie. Notre champ d’étude est recentré sur la région de Dakar qui regroupe en son sein
l’ensemble des sièges des différents groupes bancaires.
C’est ainsi que nous avons choisi le groupe BANK OF AFRICA plus précisément sa
filière sénégalaise : LA BANK OF AFRICA SÉNÉGAL (BOA-SENEGAL banque sur
laquelle se fera notre étude)
LA BOA SÉNÉGAL est la filière sénégalaise du groupe BOA comme nous l’avions
précisé tantôt. C’est la plus jeune des banques de ce groupe dynamique implanté en Afrique
subsaharienne. Ce groupe est né fin 1982 à Bamako quasiment sans appui extérieur.
Ancrage initial mais aussi champ d’expérimentation irremplaçable, il permettra de
valider et d’affiner la conception générale et les principes d’action qui seront le fondement
d’un réseau fort, un peu plus de vingt ans plus tard, de neuf banques commerciales présentes
dans huit pays à savoir le BÉNIN, le BURKINA FASO, la COTE D’IVOIRE, le KENYA,
MADAGASCAR, le MALI, le NIGER, le SÉNÉGAL.
LA BOA-SENEGAL, dernière née des banques commerciales a débuté ses activités en
octobre 2001 et a réalisé ses premiers bénéfices durant l’exercice 2 004.
En termes de résultats5, le produit net bancaire s’est amélioré de 12,5 %, le résultat
d’exploitation a connu une croissance de 10,1 % grâce aux opérations de clientèle et de
change.
Une enquête6 menée par l’IFACI en décembre 2005 montre l’importance de
cette fonction au sein des banques à hauteur de 93 %. L’enquête montre aussi que :
47 % des organisations répondantes disposent d’une fonction de contrôle
interne distincte de l’audit interne. Cette proportion passe à 77 % dans le
secteur bancaire.
5 données de 2004 sur la situation économique du Sénégal6 Enquête sur la pratique de l’audit interne en France
Malam Aouami Mamadou Falmata 15
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
La part des missions d’assurance est prédominante par rapport aux missions
de conseils. Elle est particulièrement développée dans le secteur bancaire
(81,6 %)
Les audits de fraudes sont stables au sein des organismes bancaires et
financiers (4 n’en faisant jamais 17 en moyenne en font)
La participation de l’audit interne aux travaux des commissaires aux comptes
est en retrait par rapport à 2002. Elle reste cependant significative dans le
secteur « banque » avec 60 % des répondants déclarant y participer
« parfois » ou « souvent » entre 36 % en moyenne y participent.
Notre étude se fera dans ce contexte sénégalais où l’audit interne s’impose de part la
législation en vigueur mais surtout, de part sa nécessité à la légitimité de l’activité bancaire.
Le Sénégal, fort de sa position stratégique sur le plan international a vu se développer une
association d’auditeurs internes dénommée ISACI7.
Notifions cependant que le monde de l’audit au Sénégal est encore obscur pour les non
initiés de la chose car le métier d’audit nécessite une adhésion à la charte d’audit, aux normes
internationales définies, à l’obtention d’un certificat, le CIA8.
7 Institut Sénégalais des Auditeurs et Consultants Internes8 Certified Internal Auditor
Malam Aouami Mamadou Falmata 16
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Section II : La délimitation du champ de l’étude
Nous l’avons dit plus haut, l’existence d’un service d’audit interne au sein des banques
est une condition sine qua non à l’établissement d’une banque sur le territoire sénégalais mais
aussi à sa légitimité, la banque étant un métier de risques.
Nous délimitons ainsi notre champ d’étude à la contribution de l’audit interne à la
création de la valeur ajoutée de la BOA.
Ce service d’audit interne constituera l’essence même de notre étude. Nous y
expérimenterons nos hypothèses. Le service d’audit interne de la banque comprend à ce jour
trois personnes. Le contrôle interne en banque est différent de celui des entreprises évoluant
dans tout secteur autre que bancaire. Il a sa propre structuration et est régi par la Commission
Bancaire de l’UEMOA.
Cependant, la fonction d’audit interne s’exerce dans la limite des normes définies par
la profession même. Celles – ci obéit à des règles communes qu’elle s’impose. Mais ces
règles ont toutefois un caractère relatif et non absolu qu’il conviendra de souligner.
Le service d’audit interne de la BOA-SENEGAL constituera le champ d’application
de notre thème. Elle nous permettra de vérifier que l’audit interne contribue à la création de la
valeur ajoutée dans le respect des normes de la fonction.
Malam Aouami Mamadou Falmata 17
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Section III : Les techniques d’investigation et d’échantillonnage
I. Les techniques d’investigation
Le stage effectué à la BOA-SENEGAL nous a donné l’opportunité d’assister à
l’exécution du travail d’audit interne.
Nous avons eu un aperçu de ce qu’est l’audit interne en banque et d’en apprécier la
structuration et l’organisation. Nos techniques d’investigation ont été :
-la recherche documentaire pour nous imprégner des théories de l’audit interne, des
écrits qui portent sur notre thème et pour vérifier la faisabilité de notre sujet
-le guide d’entretien et l’observation participante nous ont permis de voir toute la
portée du travail d’audit interne en banque
Nous avons beaucoup échangé avec notre maître de stage, de même que les agents de
ce service qui nous ont beaucoup éclairés sur le sujet.
Observations, échanges, entretiens et analyse documentaire ont été nos outils pour la
réalisation de cette étude.
II. Echantillonnage
Les outils d’investigations employés pour mener à bien cette étude sont dûs au nombre
restreint de personnes. Nos interlocuteurs sont la responsable du service et des deux agents
qui y travaillent dont notre maître de stage. Ce qui porte notre échantillon à trois personnes.
Cependant nous avons eu à échanger avec des auditeurs évoluant dans d’autres
entreprises dont nous tairons les identités.
Malam Aouami Mamadou Falmata 18
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Section IV : Enquêtes de terrain et difficultés rencontrées
I. Enquêtes de terrain
Afin de bien mener notre étude nous avons effectué une pré enquête par une
recherche documentaire à la bibliothèque universitaire (BU) de Dakar, à la
médiathèque de l’Institut Supérieur de management (ISM), à la bibliothèque du Centre
d’Études Supérieures en Administration et Gestion (CESAG) et aussi des recherches
sur le moniteur de recherches GOOGLE, sur le site de l’IFACI et celui de l’UEMOA.
Nous avons aussi effectué un prétest qui a consisté à échanger avec des
personnes qui ont déjà audité, dans le but de tester la faisabilité de notre sujet.
Mais l’enquête a proprement parlé a été menée au sein même de la banque
auprès des auditeurs de ce service. Nous leur avons administré notre guide d’entretien.
Notons aussi que les échanges effectués avec le personnel mais plus précisément avec
MM les auditeurs nous ont été d’un grand secours. Leur collaboration et leur
spontanéité nous ont beaucoup aidés.
Des difficultés ont été rencontrées tout au long de notre enquête.
II. Difficultés rencontrées
Une étude d’un tel impact ne saurait se dérouler sans embûches. La principale
difficulté que nous avons rencontrée est le manque cruel de temps de nos
interlocuteurs. Le travail en banque, de surcroît à l’audit est très contraignant.
Aussi, nous y avons remédié en discutant durant les pauses ou après l’heure
légale de descente (16 h 30 min), ou même les samedis.
Dans un tout autre ordre, nous avons été confrontés à l’absence d’électricité du
fait de la politique de délestage entreprise par la SENELEC. La course à travers la
ville en quête d’électricité pour alimenter nos appareils (ordinateurs) a été notre porte
de salut.
Malam Aouami Mamadou Falmata 19
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Une autre difficulté non moins négligeable a été l’inaccessibilité aux
informations de la banque. Nous comprenons bien sur que la banque tienne à la
confidentialité de ces informations.
Malam Aouami Mamadou Falmata 20
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA BOA ET DU SERVICE
D’AUDIT INTERNE
Section I : Présentation de la BOA
La BANK OF AFRICA Sénégal (BOA-SENEGAL) est la filière sénégalaise du
groupe BANK OF AFRICA. Elle a débuté ses activités en octobre 2001. Elle est située au 4,
Avenue Léopold Sédar Senghor- Dakar. Elle est dirigée par M. FAUSTIN AMOUSSOU
récemment nommé (décembre 2005). Elle est enregistrée sous le NINEA 207 937/2/G/3. Son
capital est réparti comme suit :
AFRICAN FINANCIAL HOLDING (AFH) : 61,4 %
BANK OF AFRICA BENIN : 10 %
BANK OF AFRICA COTE D’IVOIRE 0,5 %
ACTIONNAIRES PRIVES : 8,1 %
SOCIÉTÉ FINANCIÈRE NÉERLANDAISE POUR LE
DÉVELOPPEMENT : 10 %
AXA ASSURANCES SÉNÉGAL : 5 %
COMPAGNIE SÉNÉGALAISE D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCES
« CSAR-VIE » : 5 %
Dans un souci d’extension, la BOA a ouvert une agence à la zone industrielle en
mars 2003, et une autre aux parcelles assainies en octobre 2005. En novembre 2005, elle a mis
à la disposition de ces clients deux distributeurs automatiques de billets, une à Mermoz et une
autre à la zone industrielle. Elle offre en plus des services habituels le B WEB et le transfert
rapide MONEY EXPRESS.
Malam Aouami Mamadou Falmata 21
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Ainsi, dans un environnement propice et grâce à la disponibilité d’un personnel (39
agents) jeune et dynamique, la BOA-SENEGAL, à l’écoute des besoins de sa clientèle,
affiche une ambition à la mesure des défis qu’elle doit relever et répond ainsi à la confiance
de ses actionnaires.
Malam Aouami Mamadou Falmata 22
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Section II : Organisation et fonctionnement du service d’audit interne
I. Généralités
Conformément à la circulaire N° 10-2 000/CB du 23 juin 2000 de la Commission
Bancaire, la BANK OF AFRICA – SÉNÉGAL est dotée d’un service d’Audit Interne dont
l’organisation et l’effectif n’ont pas connu de changement au cours de l’exercice 2 005.
Le Service est composé de trois personnes Mme YONABA NDEYE FATOU (la
responsable) et des MM DIAHABY MAMADOU et ELHADJ DIOP (notre maître de stage)
qui sont chargés d’exécuter le planning de contrôle des comptes et d’audit des services
élaboré par la Direction de l’Inspection du Groupe. Les objectifs assignés au Contrôle Interne
visent entre autres à :
Vérifier que les opérations et les procédures sont conformes aux
dispositions réglementaires ;
Vérifier que les limites fixées en matière de risques, notamment de
signature, de change et de taux d’intérêt, sont strictement respectées ;
Veiller à la qualité de l’information comptable et financière, et
particulièrement aux conditions d’enregistrement, de conservation et de
disponibilité de cette information.
De par sa fonction, l’Audit Interne est l’interlocuteur de l’organe central de contrôle
du groupe à savoir la Direction de l’Inspection qui assure la supervision, la coordination et la
formation des structures de Contrôle Général (audit interne).
Dans la structure actuelle de la BOA, la cellule d’audit interne est directement
rattachée à la Direction Générale (voir organigramme) afin de préserver son impartialité dans
l’exécution de ses tâches. Cet état de fait doit permettre d’identifier l’ensemble des facteurs
internes et externes, susceptibles de compromettre la réalisation des objectifs fixés par cette
même Direction Générale.
En raison de tout ce qui vient d’être dit, et du fait de sa présence permanente sur le
travail de la banque, le Contrôle Interne reste l’interlocuteur privilégié et tout désigné des
autres organes de contrôle à savoir :
Malam Aouami Mamadou Falmata 23
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
La Direction de l’Inspection du Groupe qui assure la supervision, la
coordination et la formation des Structures de Contrôle Générale.
Les commissaires aux comptes et autres auditeurs externes
Les contrôles des autorités chargées de l’application des réglementations du
Commerce Extérieur et des Changes.
L’administration Fiscale (en appui des responsables de la comptabilité)
En outre, le Service a en charge la production des rapports trimestriels et semestriels
respectivement sur l’activité du service contrôle et la revue globale des engagements destinés
à la Commission Bancaire.
Une mission d’audit ne peut se dérouler convenablement sans la collaboration
complète de l’audité. Alors, comment se déroulent les audits bancaires ? En d’autres termes,
comment fonctionne le Contrôle Général à la BOA-SENEGAL et quelle est sa contribution à
la création de la valeur ajoutée de la banque ? Nous expliciterons l’organisation, les méthodes
et outils de travail de l’audit en premier lieu et en dernier lieu les évolutions positives du
rendement dues à l’audit. Comment fonctionne ce service ? Quelles sont ces attributions ?
II. Organisation et fonctionnement du service
Le service d’audit interne est directement rattaché à la Direction Générale (voir
organigramme) pour toutes les raisons que nous avons explicité plus bas. Il est dirigé par un
contrôleur en chef en la personne de Mme YONABA qui est assistée par deux autres
personnes.
Dans la banque, nous avons eu à observer la structuration de toute l’organisation mais
notre attention s’est beaucoup plus portée vers le service d’audit interne. De nos observations,
nous avions déduit que les interventions de ce service peuvent être classées en trois catégories
qui sont :
les actions permanentes
les actions ponctuelles
les actions globales
Malam Aouami Mamadou Falmata 24
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
En quoi consistent ces actions ?
1. Les actions permanentes
Dans la pratique d’audit interne bancaire, il existe des tâches permanentes qui
doivent être réalisées. Elles font exception à la règle que toute mission d’audit interne
débute par la lettre de mission émise par la Direction Générale.
Ces actions sont pour la plupart quotidiennes. Ainsi, chaque matin, nous avons
pointé soit les opérations de la caisse, soit celles de la recette, soit celles du service
étranger ou fait de la position de change. Il arrivait souvent qu'en une même journée,
nous ayons à effectuer toutes ces tâches.
Elles consistent en la :
Surveillance des comptes les plus sensibles :
Chambre de compensation, Mouvements inter caisse ;
Pertes et charges exceptionnelles ;
Les débits au compte de produit ;
Les bénéfices et pertes de change ;
Les débiteurs et créditeurs divers ;
Les comptes de déposants inactifs ;
Mouvements des comptes du Personnel au-delà d’une certaine
limite.
Traitement des réclamations ;
La surveillance du respect des procédures ;
La surveillance de la position de change ;
Suivi des suspens avec les correspondants ;
Édition et contrôle des opérations remarquables : tous les jours l’état des
opérations pour un montant supérieur à XOF 5 000 000 est édité par le CTI.
Ceci entre dans le cadre de la mise en œuvre des directives de la Direction de
l’Inspection en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux.
Malam Aouami Mamadou Falmata 25
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Surveillance du SWIFT (Society For World Wild Inter Bank Financial
Télécommunication)
2. Les actions ponctuelles
Nous avons pu assister à quelques-unes de ces actions ponctuelles durant la
période où nous effectuons notre stage. La démarche relative au déroulement des missions en
vigueur de la profession est dûment respectée.
Il s’agit des vérifications qui doivent être faites selon une certaine périodicité :
Contrôle des existants : caisse, valeurs (Traveller Chèques, Titres, timbre).
S’agissant des caisses, des contrôles inopinés sont effectués sur la base d’un
calendrier établi par le service et dont il est le seul détenteur.
Contrôle des comptes internes
Contrôle des frais généraux
3. Les actions globales
Globalement, l’on pourrait dire que ces actions sont des contrôles de fond. Elles
concernent l’appréciation de la qualité des services, des engagements, et de la production de
la banque :
L’analyse du fonctionnement des services ;
Contrôle des conditions d’arrêtés de comptes ;
Contrôle des engagements ;
Nous pensons que le contrôle ne saurait être statique ; il doit être et doit rester
proportionné à la taille et aux activités de la banque. L’action du contrôle interne nécessite
d’une part la maîtrise de la technique, et d’autre part la parfaite connaissance des
réglementations, ainsi que des particularités du secteur bancaire.
Malam Aouami Mamadou Falmata 26
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Il est par ailleurs indispensable pour que le contrôle conserve son libre arbitre, sa
crédibilité et son efficacité, qu’il reste étranger à la gestion courante de la banque dans le strict
respect du principe de séparation des tâches.
Nous avons jugé opportun de nous appesantir davantage sur le rattachement du service
d’audit interne dans la banque.
III : Rattachement de l’audit interne dans l’organisation
Les services d’audit interne doivent être rattachés à l’échelon le plus élevé pour
garantir leur indépendance et leur efficacité. On estime que le rattachement le plus approprié
est la Direction Générale. C’est le cas du service d’audit interne de la BOA-SENEGAL (Voir
organigramme).
Cependant, on trouve des services d’audit interne rattachés à la Direction Financière
ou au comité d’audit. Cette dernière pratique est beaucoup plus fréquente aux États-Unis
d’Amérique.
Nous devons retenir que ce qui est important c’est plus l’esprit du rattachement et la
force de caractère des auditeurs que le rattachement formel lui-même. Nous citerons les
différents rattachements possibles avec pour chacun, les forces et faiblesses constatées.
1. Rattachement à la Direction Financière
Avantages : meilleur contrôle des procédures comptables administratives et financières,
Meilleur service de la présentation des informations financières.
Malam Aouami Mamadou Falmata
DG
D1 D2 DAFC
SI S2 S3
AI
27
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Inconvénients : absence d’indépendance par rapport aux activités de la DAFC. Position
hiérarchique ne permettant pas à l’auditeur interne d’intervenir convenablement au niveau des
autres directions. Risque que les activités de la DAFC ne soient pas auditées Position ne
permettant d’avoir une vue d’ensemble sur toutes les activités de l’entreprise.
2. Rattachement à la Direction Générale
Avantages : Position permettant d’avoir une vue d’ensemble par rapport aux activités
de toutes les Directions. Position lui permettant d’intervenir convenablement au niveau de
ces directions. Indépendance du service audit interne par rapport aux activités à auditer.
Inconvénients : Risque de méfiance vis-à-vis des autres « considération du service
d’audit d’interne comme l’œil et l’oreille de la Direction Générale. Position de faiblesse du
service d’audit interne par rapport aux activités de la DG parce que détenant les pouvoirs de
nomination et de révocation du responsable d’audit interne.
3. Rattachement au conseil d’administration
Malam Aouami Mamadou Falmata
DG
DI D2 D4D3
AI
CA
DG
AI
D1 D2 D3 D4 D5
28
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Avantages : Très bonne position pour un meilleur contrôle des activités de l’entreprise
y compris les décisions de la DG. Indépendance totale par rapport aux activités à auditer.
Détention d’un fort pouvoir de contrôle parce que nommé par le Conseil d’administration.
Inconvénients : Risque d’asphyxie du service audit interne en matière d’informations
parce que ne bénéficiant pas de l’appui de la DG. En cas de conflit entre le CA et la DG
ou lorsque la DG a une forte personnalité par rapport au PCA, l’audit interne ne peut
intervenir.
4. Rattachement à un comité d’audit
Le comité d’audit est composé de la DG et des membres du CA, le président du
Comité d’audit est un membre du CA.
Avantages : indépendance par rapport aux activités à auditer, bénéficie d’une autorité
morale, pouvoir de contrôle élargi.
Inconvénients : Absence de supérieur hiérarchique immédiat. Le comité d’audit ne se
réunissant pas régulièrement sur les difficultés quotidiennes rencontrées par le service. Le
service d’audit interne a à sa disposition des outils et méthodes qu’il emploie pour la
réalisation des missions qui lui sont assignées.
Section III : Méthodes et outils
I. Les méthodes
Les modes d’intervention de la cellule d’audit interne de la BOA-SENEGAL utilisés
lors de ses contrôles sont :
L’audit restreint
La mise à plat
Les sondages
Assistance technique
Enquête
L’application de cette méthodologie requiert des outils.
Malam Aouami Mamadou Falmata 29
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
II. Les outils
Sans être limitatifs, nous pouvons citer :
Le plan comptable (dont on doit avoir une parfaite connaissance ou au moins
disposer d’un exemplaire consultable à tout moment).
Outils informatiques de contrôle
Les pouvoirs délégués en matière de crédit
Les instructions générales, procédures et notes de services (dont les règles fixées
pour l’octroi des crédits).
Les signatures autorisées auprès des administrations, banques et correspondants
Les textes législatifs et réglementaires loi bancaire, prescriptions de la banque
centrale et de la commission bancaire, taux usuraire, conditions réglementées,
réglementation de la fiscalité, du commerce extérieur, des changes etc.
Les recueils de conditions applicables aux opérations
Les organigrammes et pouvoirs des cadres et agents responsables de départements
et de services
Les questionnaires d’audit interne par type d’activité
Et enfin ce qui peut être considéré comme une condition plutôt qu’un outil ; la
« liberté d’action »
Malam Aouami Mamadou Falmata 30
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Section IV : L’audit de l’audit interne
Le service d’audit interne est un service comme les autres qui a certes des acquis et
des forces mais surtout des insuffisances ou faiblesses. Il est difficile au service d’audit
interne d’identifier soi-même ou de percevoir ses propres insuffisances.
Il est alors nécessaire que ce service soit lui aussi audité. Cet audit doit être effectué
par un cabinet extérieur afin de vérifier si le service d’audit exerce ses fonctions dans les
règles de l’art (respect du code de déontologie, des procédures, approche méthodologique
cohérente, vérification correcte des comptes etc.).
La BOA-SENEGAL fait appel au cabinet MAZART pour l’audit de son service
d’audit interne. Des missions d’expertise sont entreprises à la fin de chaque exercice
(31 décembre) pour vérification des comptes à l’intention du Conseil d’administration, ou
semestriellement pour la Commission Bancaire ou la Direction de l’Inspection du Groupe.
Des recommandations sont émises à qui de droit, et le cabinet s’assure de leur suivi.
Section V : Complémentarités et différences de l’audit interne et de
l’audit externe
I. Les différences
Nous avons dénombré des points de dissension entre l’audit interne et l’audit externe.
Nous avons remarqué que :
-L’auditeur interne appartient au personnel de l’entreprise, et que l’auditeur externe
(Cabinet international ou commissaire aux comptes) est dans la situation d’un
prestataire de services juridiquement indépendant.
-L’auditeur interne travaille pour le bénéfice des responsables de l’entreprise tandis
que l’auditeur externe certifie les comptes.
-L’objectif de l’audit interne est d’apprécier la bonne maîtrise des activités de
l’entreprise et de recommencer les actions pour l’améliorer, celui de l’audit externe est
de certifier la régularité, la sincérité, l’image fidèle
-Le champ d’application de l’audit interne est partout où existe le risque
Malam Aouami Mamadou Falmata 31
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
-Les auditeurs externes leurs travaux selon des méthodes qui ont fait leurs preuves, à
base de rapprochements, analyses, inventaires. La méthode des auditeurs internes est
spécifique et originale.
Ainsi, Les différences entre les deux fonctions sont donc précises et il ne saurait y
avoir de confusion dorénavant. Mais nous nous devons de notifier qu’elles ne
s’ignorent pas car l’appréciation et la bonne mise en œuvre de leur complémentarité
sont pour la banque tout entière un gage d’efficacité.
II. Les complémentarités
L’audit interne est un complément de l’audit externe : puisque là où existe une fonction
d’audit interne, l’auditeur externe est tout naturellement conduit à apprécier différemment les
qualités de régularité, sincérité et image fidèle des comptes qui lui sont présentés. C’est ce qui
se passe lors des missions du cabinet MAZART.
A contrario, l’audit externe est un complément de l’audit interne : un élément
d’appréciation sur la maîtrise des affaires : là où un professionnel de talent exerce son activité,
la maîtrise des affaires s’en trouve renforcée. L’auditeur prend donc en compte cet aspect des
choses et peut être amené lui aussi à se prévaloir de certains travaux de l’audit externe pour
asseoir son jugement ou étayer sa démonstration.
Malam Aouami Mamadou Falmata 32
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
CHAPITRE II : PRESENTATION DES CONCEPTS GENERAUX DE
L’AUDIT INTERNE
La raison d’être même de l’audit interne est, nous le savons, la vérification de
l’efficacité et de l’applicabilité du système du contrôle interne.
A cet effet, il est important de rappeler l’essentiel des éléments conceptuels du
contrôle interne avant d’aborder l’étude de l’audit interne. L’approche classique du contrôle
interne nous amène à examiner certains principes du système.
Section I : Le contrôle interne
Selon Alain Mikol, dans son ouvrage « le contrôle interne », la mise en œuvre d’un
bon système de contrôle interne repose sur des principes. Ceux-ci ne sont pas en nombre
limité mais les principaux utilisés par les entreprises sont :
I. Les principes du contrôle interne
1. Le principe d’organisation
La base du système de contrôle interne est l’organisation car on ne contrôle que ce qui
est organisé. Les entreprises se doivent de s’organiser de sorte que les responsabilités soient
précisées et qu’il y ait des procédures claires, simples et sans ambiguïté qui répartissent les
tâches. C’est l’organisation qui sépare les tâches incompatibles.
2. Le principe de la séparation des tâches
Le principe de la séparation des tâches est le prolongement de l’organisation et met
l’accent sur le rôle de chaque agent dans le système de contrôle.
La répartition des tâches est l’un des piliers d’un système de contrôle interne sain car
plus l’entreprise grossit, plus les responsabilités et les autorisations seront attribuées à des
personnes différentes pour éviter les influences néfastes et les fonctions incompatibles.
3. Le principe d’intégration ou d’autocontrôle
Ce principe repose sur des regroupements des informations et sur des contrôles
réciproques montrant ainsi que le contrôle interne est à la fois un système de traitement de
Malam Aouami Mamadou Falmata 33
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
l’information et un système de vérification des informations traitées. L’autocontrôle est lié au
principe de séparation des fonctions car sans séparation des fonctions il ne pourrait avoir des
contrôles réciproques.
4. Le principe de bonne information
Selon ce principe, l’information qui chemine dans les circuits du contrôle interne doit
être pertinente, utile, objective, communicable et vérifiable.
L’information fait partie d’un processus d’enregistrement qui devrait porter sur les procédures
définies pour la conservation des supports d’enregistrement.
5. Le principe de la qualité du personnel
Le système du contrôle interne est, sans un personnel de qualité, voué à l’échec. En
effet presque tous les employés produisent des informations utilisées dans le système de
contrôle interne ou effectuent d’autres actions indispensables à l’exercice du contrôle. Ainsi
donc, pour la mise en œuvre d’un contrôle interne fort, l’entreprise doit veiller à avoir un
personnel compétent et intègre en mettant en place une politique de recrutement et de
formation efficace.
6. Le principe d’harmonie
L’ordre des experts comptables définit ce principe comme « un principe de bon sens
qui exige que le contrôle interne soit adapté au fonctionnement de l’entreprise, aux sécurités
recherchées et au coût des contrôles ». Il renvoie aux notions d’efficience et d’adéquation du
contrôle interne qui doivent prédominer dans la mise en place des procédures.
7. Le principe d’universalité
Selon ce principe, le contrôle interne doit inclure dans son champ d’action toutes les
personnes de l’entreprise, en tout temps et en tout lieu. Il ne doit y avoir de domaines
réservés, ni des personnes privilégiées. Ce principe est une garantie de fiabilité car il inclut
toutes les personnes et tous les services de l’entreprise dans le système de vérification.
8. Le principe d’indépendance
Ce principe dicte que les objectifs assignés au contrôle interne sont à atteindre
indépendamment des méthodes et des moyens de l’entreprise.
Malam Aouami Mamadou Falmata 34
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
9. Le principe de permanence
Il précise la nécessité d’une stabilité dans les procédures de contrôle de manière à
permettre leur compréhension par le plus grand nombre et donc de favoriser leur application.
Cela se justifie par la nécessité pour toute entreprise d’avoir une structure stable de manière à
ne pas perdre du temps à l’adaptation du personnel et des outils aux nouvelles procédures.
II. Définition
Selon le COSO (Committee Of Sponsoring Organizations of the treaway
commission ? « Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par la Direction
générale, la hiérarchie, le personnel de l’entreprise, et destiné à fournir une assurance
raisonnable quant à la réalisation d’objectifs entrant dans les catégories suivantes :
réalisation et optimisation des opérations
fiabilité des informations financières
conformité aux lois et aux réglementations en vigueur »
Le contrôle interne se définit comme un processus mis en œuvre par le personnel
d’une entreprise et conçu pour réaliser des objectifs spécifiques. La définition est large et
englobe tous les aspects liés à la maîtrise d’une activité, tout en permettant de se concentrer
sur des objectifs spécifiques. Le contrôle interne comprend cinq éléments interdépendants,
lesquels sont inhérents à la gestion de l’entreprise. Ces éléments sont liés entre eux et
constituent les critères permettant d’apprécier l’efficacité du système.
III. Les composants du contrôle interne
Selon le COSO, le contrôle interne comporte cinq composants interdépendants qui
découlent de la manière dont l’activité est gérée et qui est intégrée au processus de gestion. Ce
sont :
1. L’environnement du contrôle interne
L’environnement du contrôle interne est un élément très important de la culture d’une
entreprise, puisqu’il détermine le niveau de sensibilisation du personnel au besoin de
Malam Aouami Mamadou Falmata 35
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
contrôles. Il constitue le fondement de tous les autres éléments du contrôle interne, en
imposant discipline et organisation. Les facteurs ayant un impact sur l’environnement de
contrôle interne comprennent notamment l’intégrité, l’éthique, la compétence du personnel, la
philosophie des dirigeants et le style de management ; la politique de délégation des
responsabilités, d’organisation, de formation, enfin, l’intérêt manifesté par le conseil
d’administration et sa capacité à indiquer clairement les objectifs.
2. Evaluation des risques
Toute entreprise est confrontée à un ensemble de risques externes et internes qui
doivent être évalués. Avant de procéder à une telle évaluation, il est nécessaire de définir des
objectifs compatibles et répondant à des règles de cohérence interne. L’évaluation des risques
consiste en l’identification et l’analyse des facteurs susceptibles d’affecter la réalisation des
objectifs ; il s’agit d’un processus qui permet de déterminer comment ces risques devraient
être gérés.
3. Activités de contrôle
Les activités de contrôle peuvent se définir comme l’application des normes et
procédures qui contribuent à garantir la mise en œuvre des orientations émanant du
management. Ces opérations permettent de s’assurer que les mesures nécessaires sont prises
en vue de maîtriser les risques susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs de
l’entreprise. Les activités de contrôle sont menées à tous les niveaux hiérarchiques et
fonctionnels de la structure et comprennent des actions aussi variées qu’approuver et
autoriser, vérifier et rapprocher, apprécier les performances opérationnelles, la sécurité des
actifs ou la séparation des fonctions.
4. Information et communication
L’information pertinente doit être identifiée, recueillie et diffusée sous une forme et
dans les délais qui permettent à chacun d’assumer ses responsabilités. Les systèmes
d’information produisent, entre autres, des données opérationnelles, financières, ou encore
liées au respect des obligations légales et réglementaires, qui permettent de gérer et de
contrôler l’activité. Ces systèmes traitent non seulement les données produites par l’entreprise
Malam Aouami Mamadou Falmata 36
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
mais également celles qui, liées à son environnement externe, sont nécessaires à la prise de
décisions pertinentes.
5. Pilotage
Les systèmes de contrôle interne doivent eux-mêmes être contrôlés, afin qu’en soient
évaluées dans le temps les performances qualitatives. Pour cela, il convient de mettre en place
un système de pilotage permanent, de procéder à des évaluations périodiques ou encore de
combiner les deux méthodes. Le pilotage permanent s’inscrit dans le cadre des activités
courantes et comprend des contrôles réguliers effectués par le management et le personnel
d’encadrement, ainsi que d’autres techniques utilisées par le personnel à l’occasion de ses
travaux.
La perfection étant du ressort de Dieu le tout puissant, le contrôle interne a prouvé ses limites.
IV. Limites du contrôle
Le contrôle interne même s’il est bien conçu et bien appliqué ne peut fournir une
assurance absolue que les risques d’erreurs ou de fraudes sont totalement maîtrisés ou
éliminés surtout en Afrique. Son efficacité est souvent limitée par :
- le comportement des dirigeants : il s’agit de situations où les dirigeants outrepassent
les contrôles ou mettent en place des systèmes inefficaces parce qu’ils ne sont pas convaincus
de l’utilité du contrôle interne
- les problèmes humains : la résistance du personnel aux changements ainsi que
l’impression négative qu’il peut avoir du mot « contrôle » sont des freins à la réussite du
contrôle interne
- le coût du contrôle : dans la nécessité de tenir compte du rapport coût-avantages, la
mise en place de certains contrôles jugés coûteux est différée
-le dysfonctionnement : l’efficacité du contrôle interne peut être limitée par un
dysfonctionnement du système dû à une mauvaise interprétation des procédures ou un
jugement défaillant
Malam Aouami Mamadou Falmata 37
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
-la collusion entre deux ou plusieurs personnes peut déjouer le système de contrôle
interne.
- la mentalité des personnes constitue un frein à au contrôle interne
Section II : Concepts de l’audit interne
I. Présentation de l’audit interne
1. Rappel de l’ancienne définition
« L’audit9 interne est à l’intérieur d’une organisation, une fonction indépendante
d’appréciation du contrôle des opérations, il est au service de l’organisation. C’est, dans ce
domaine, un contrôle qui a pour fonction d’estimer et d’évaluer l’efficacité des autres
contrôles. Son objectif est d’assister les membres de l’organisation dans l’exercice de leurs
responsabilités. À cette fin, l’audit interne fournit des analyses, des appréciations, des
recommandations, des avis et des informations concernant les activités examinées ».
2. Nouvelle définition de l’audit interne
« L’audit10 interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation
une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations ; lui apporte ses conseils pour les
améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses
objectifs en évaluant par approche systématique et méthodique ses processus de management
des risques, de contrôle et de gouvernement d’entreprise, et en faisant des propositions pour
renforcer leur efficacité ».
3. Commentaires sur la nouvelle définition
Cette nouvelle définition montre que l’audit interne est une activité et non une fonction,
comme dans l’ancienne définition. L’audit interne s’oriente vers :
- une assurance sur le degré de maîtrise des risques, ce qui va au-delà de l’évaluation
d’une conformité à des critères préétablis
-une réponse à des attentes d’aide et de conseils sans oublier les missions
traditionnelles
-une création de la valeur ajoutée à l’instar d’autres activités de l’entreprise.
9 Définition extraite de la « déclaration des responsabilités de l’audit interne « de l’IIA10 adoptée par le CA de l’IIA du 29 juin 1999
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La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
II. Les référentiels d’un service d’audit interne
1. Les normes d’audit interne
Fonction indépendante d’examen et d’évaluation des activités de l’organisation, l’audit
interne a pour but d’aider les autres membres du management à mieux assumer leurs
responsabilités. Les auditeurs internes organisés au sein de l’IIA appartiennent à une
profession régie par des normes professionnelles internationalement reconnues :
« Normes pour la pratique professionnelle de l’audit interne »
Ces normes constituent le référentiel indispensable à tout auditeur interne soucieux de
servir efficacement son entreprise. Cela est encore plus important pour le responsable d’un
service d’audit interne qui doit disposer d’une source d’inspiration et d’un ensemble de
règles déontologiques, d’éthique et de conduite devant guider en permanence son action
de management. Les principales normes sont au nombre de cinq :
100 : indépendance
200 : compétence professionnelle
300 : étendue du travail d’audit
400 : exécution du travail d’audit
500 : gestion du service d’audit interne
Notons que des normes récentes plus spécifiques sont venues compléter au fil du temps
les principales.
2. Le code de déontologie
Un code de déontologie est fait signer à toute personne intégrant le contrôle général de
la BOA. Il représente un engagement à respecter toutes les règles liées au métier de
contrôleur : moralité, respect du secret professionnel, etc.
Le code de déontologie de l’Institut a pour but de promouvoir une culture de l’éthique
au sein de la profession d’audit interne. Compte tenu de la confiance placée en l’audit
interne pour donner une assurance objective sur les processus de management des risques,
de contrôle et de gouvernement d’entreprise, il était nécessaire que la profession se dote
d’un tel code. Le code de déontologie va au-delà de la définition de l’audit interne et
inclut deux composantes essentielles :
Malam Aouami Mamadou Falmata 39
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
- des principes fondamentaux pertinents pour la profession et pour la pratique de
l’audit interne
-des règles de conduite décrivant les normes de comportement attendues des auditeurs
internes. Ces règles sont une aide à la mise en œuvre pratique des principes fondamentaux
et ont pour but de guider la conduite éthique des auditeurs internes.
3. La charte d’audit interne
C’est la « constitution » pour le service d’audit interne, car elle lui donne une
crédibilité basée sur une indépendance et une légitimité reconnues.
C’est un texte solennel émanant de la plus haute autorité de l’entreprise qui fixe les
droits et les devoirs du service d’audit, constitue sa loi fondamentale et autorise son
développement.
Toutes ces règles d’éthique sont résumées dans un document appelé « la charte
d’audit »
4. Démarche de l’auditeur interne
Les propos que nous tiendrons dans cette partie auront pour objectif d’exposer la
conduite d’une mission d’audit interne. La démarche de l’auditeur commençant par
l’étude du domaine à auditer défini par l’ordre de mission s’articule autour de trois phases
principales : ETUDE, VERIFICATION, CONCLUSION ; Chaque phase comprend en
général plusieurs étapes logiques assurant une cohérence au déroulement de la mission
comme l’indique le schéma général de la démarche de l’auditeur interne. (voir annexe)
CHAPITRE I : DEMARCHE DE L’AUDIT INTERNE A LA BOA
Malam Aouami Mamadou Falmata 40
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
La nouvelle vocation de l’audit interne met l’accent sur sa contribution à la création de
la valeur ajoutée. Ainsi, une méthodologie, a été mise en place pour permettre l’application
efficace de ce rôle. Toute démarche d’audit interne débute par un ordre de mission.
Mission, vient du latin « mittere » : envoyer, nous indique le Petit Larousse qui
précise : « fonction temporaire et déterminée dont un gouvernement charge un agent spécial…
par exemple ce que l’on est chargé d’accomplir dans l’intention de Dieu ou d’après la nature
des choses » On peut par parallélisme affirmer que la mission de l’auditeur est bien ce travail
« temporaire » qu’il sera « chargé d’accomplir dans l’intention… de la Direction Générale ».
La mission d’audit est toujours caractérisée par trois phases :
- la phase de préparation
-la phase de réalisation
- la phase de conclusion
Nous le savons, mener une mission d’audit n’est guère facile. La réussir n’est possible
qu’avec le consentement de tous les acteurs. Cette épreuve requiert de l’auditeur les qualités
telles que le tact, la diplomatie, la discrétion, mais surtout, le sens de la communication et du
professionnalisme. Réussir un audit, c’est réussir à échanger en mettant en confiance les
audités et comprendre leur environnement donc leur culture.
L’action de l’audit interne de la banque s’exerce dans le cadre des règles ci-après, en
matière de supports, d’attributions et d’organisation.
Section I : La phase de préparation
Malam Aouami Mamadou Falmata 41
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
I. Le planning annuel de l’activité de l’audit
À la fin de chaque année, en Décembre au plus tard, le service d’audit interne reçoit de la
Direction Générale un planning de ses interventions pour l’exercice à venir, qui consigne :
Les tâches récurrentes
Les contrôles programmés, mois par mois qui doivent inclure :
o Tous les tableaux de bord avec leur périodicité
o Tous les contrôles de fond énumérés
II. La prise en charge directe de certaines tâches du Back-office
L’audit interne doit étudier le cadre de sa mission. A cet effet, il prend en charge certaines
tâches du back-office.
Celles-ci peuvent varier d’une unité à l’autre, et nous en énumérons les principales, en
précisant que cette liste n’a un caractère, ni limitatif, ni obligatoire. Néanmoins, l’attribution
de façon permanente au contrôle des travaux normalement dévolus aux secteurs opérationnels
ou administratifs, ne saurait être décidée que par la Direction Générale de la banque, avec
l’accord de la Direction de l’Inspection. Ce sont :
Traitement, gestion et suivi des affaires délictueuses
Gestion et conservation des clés télégraphiques
Administration et sécurisation du réseau SWIFT
Gestion des habilitations informatiques
Contrôle quotidien des feuilles de fonds des appareils Télex
Rapprochements des comptes Nostri
Traitements des réclamations reçues de la clientèle et des correspondants
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La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Rapprochement entre les supports de saisie d’opérations et des journaux de
comptabilisation
Ouvertures et fermetures des salles fortes
Dépouillement des « retours » de courriers non distribués
Retrait et destruction sous PV des chéquiers de la clientèle non retirés au-
delà d’un certain délai.
Section II : La phase de réalisation
Malam Aouami Mamadou Falmata 43
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Une fois l’étape de préparation réalisée, on passe à la phase de réalisation. Elle comprend
les étapes ci-dessous :
I. Les contrôles comptables programmés d’après les états informatiques quotidiens
de contrôle
Nous avons vu des états qui sont tirés à travers le Progiciel IGOR, en service dans la
plupart des BANK OF AFRICA et qui sont intégrés en principe aux états tirés par
l’informatique à la fin de chaque journée comptable. Il a été prouvé que leur exploitation
régulière contribue à diminuer fortement les erreurs comptables, à inciter les services à
s’astreindre à plus de discipline et aux autos contrôles.
Leur analyse quotidienne (que nous avons eu à effectuer) et qui révèle parfois des
dysfonctionnements fait l’objet d’une note du Contrôle Général à l’intention de la Direction
Générale et des services concernés, sur laquelle les recommandations et instructions sont
répétées jusqu’à ce que les situations dénoncées soient régularisées. On peut en citer
quelques-unes :
États des soldes des comptes anormalement débiteurs ou créditeurs
États des anomalies à corriger par les services responsables (notamment sur les
prêts, les dépôts à terme).
États des opérations non validées
États des opérations remarquables (supérieurs à un montant donné)
II. L’élaboration des tableaux de bord des contrôles d’existants et de comptes
internes
Le planning annuel dont nous avons parlé tantôt indique l’ensemble des tableaux de bord
à constituer et qui seront annexés pour la plupart aux multiples rapports.
Les tableaux de bord reprennent l’intégralité des comptes d’existants et comptes internes
(XOF et devises) devant être vérifiés.
Malam Aouami Mamadou Falmata 44
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Pour chaque tableau est fixée une périodicité, c'est-à-dire la fréquence impartie pour les
contrôles : mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Une note en tête de la brochure,
explique brièvement l’utilisation de ces tableaux. Les tableaux de bord doivent être conformes
aux règles définies par la DI dont voici quelques-unes :
Les tableaux doivent être revêtus de la signature du contrôleur général ayant
vérifié le compte, assorti, soit de la mention « rien à signaler », soit de la référence
du rapport de contrôle si les suspens appellent des commentaires,
recommandations ou instructions.
Ils sont obligatoirement accompagnés, pour les comptes internes, d’un état détaillé
de tous les suspens constitutifs du solde au jour de la vérification (date, montant,
et libellés des écritures). Ces états doivent être annexés au tableau de bord, servent
de référence pour toute investigation que l’on aurait à mener sur le compte
ultérieurement.
Pour ce qui est des comptes d’existants, les justificatifs (billetage pour les caisses,
échéancier pour le portefeuille) sont conservés dans un dossier séparé et doivent
attester de la crédibilité des contrôles.
Lorsqu’un contrôle révèle qu’un service ne tient pas à jour les documents
permettant de justifier ses comptes (notamment les copies registre), il devra être
suivi de visites fréquentes au service concerné, jusqu’à ce que les dossiers
nécessaires soient réellement constitués et actualisés au jour le jour.
III. Les contrôles de fond
Une partie des attributions du service d’audit interne est l’exécution des contrôles de fonds
nous a-t-on dit lors de nos entretiens. Les contrôles ci-après doivent être complétés par des
contrôles plus élaborés :
1. Contrôle des conditions
Malam Aouami Mamadou Falmata 45
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Opérations et arrêtés des comptes de la clientèle : ce contrôle devra être réalisé en appui à la
procédure diffusée par la Direction de l’Inspection (DI.
2. Audit des services
Il s’agit, en plus de la vérification des comptes d’un service, d’apprécier :
Le respect des conditions, des procédures internes (en priorité celles du groupe
BOA), des règles de sécurité, et des réglementations (change, commerce
extérieur, fiscalité).
La qualification du personnel et la qualité du service rendu à la clientèle
Le rapport entre le volume d’activités et l’effectif
Le recueil de questionnaires (un exemplaire se trouve en annexe) de contrôle interne
préparé par la Direction de l’Inspection donne une indication des principaux points d’audit qui
seront examinés lors de ces missions. Un modèle de fiche de synthèse reprenant les
différentes faiblesses relevées lors de la mission sera utilisé pour la restitution des travaux
dans le cadre d’une « réunion » de compte rendu à laquelle devront assister tous les
intervenants des cycles abordés. Les principales recommandations issues de ce « closing »
seront consignées par écrit par le responsable du service d’audit.
3. Contrôle global semestriel du portefeuille
Ce contrôle doit être mené entre autre pour l’exercice d’une meilleure surveillance des
risques (notamment le risque de crédit). Il permettra de veiller à la bonne application des
règles de déclassement des créances en souffrances prévues par les autorités monétaires de
tutelle.
La revue s’intéressera à l’analyse des titres de participation et de placement, pour en
apprécier leur rendement ou la nécessité éventuelle de constituer une provision pour
dépréciation.
4. Respect des ratios prudentiels imposés par la Banque Centrale
Ce cinquième volet implique que, préalablement, tous les contrôles comptables soient
assurés avec la ponctualité et la fiabilité requises.
Section III : La phase de conclusion
Malam Aouami Mamadou Falmata 46
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
I. Les rapports des contrôles
Les rapports de contrôle se présentent sous une forme normalisée sous Word. La mise en
page, la numérotation et la reproduction de l’en-tête sur chaque page, sont automatiques. Les
rapports sont numérotés dans une suite continue, la numérotation étant constituée de trois
chiffres pour l’ordre chronologique, et deux chiffres pour l’année.
EXEMPLE : 001/03 pour le premier rapport de 2003
Un bradel est ouvert, pour les enregistrer, qui comporte les cinq colonnes suivantes :
Numéro
Date de diffusion
Objet
Service (s) destinataire (s)
Date de réception des réponses
Le rapport est émis en cinq exemplaires :
2 pour le service destinataire, dont 1 à retourner au à l’audit avec les réponses.
1 pour la Direction responsable du service
1 pour la Direction Générale
1 pour le classement du contrôle
Toutes les recommandations et instructions relatives à l’exploitation des états journaliers
de contrôle et des tableaux de bord, sont consignées sur ces rapports.
Nous avons comptabilisé trois types de rapports qui sont :
II. Le compte rendu périodique de l’exécution du planning précité
Au début de chaque trimestre, le service d’audit interne fait le point, à l’intention de la
Direction Générale, des contrôles effectués par rapport à ceux qui étaient programmés,
rappelle brièvement les faits les plus saillants consignés dans les rapports, et informe des
dispositions prises pour remédier à tout retard éventuel par rapport au planning.
L’audit interne fait également à la Direction Générale (avec copie à la Direction de
l’Inspection) toutes les propositions qu’il juge utiles pour l’organisation de son domaine
d’activité, précisant les besoins qu’il peut constater tant en moyens humains que matériels.
Malam Aouami Mamadou Falmata 47
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
III. Le rapport d’activité destiné au Conseil d’administration
Aux termes de la circulaire 2000-10 du 23 juin 2000, le conseil d’administration doit être
informé selon une périodicité au moins trimestrielle sous forme de rapports écrits du contrôle
général, quant à l’appréciation faite sur la qualité du système de contrôle interne en se basant
sur l’examen régulier, approfondi et indépendant des opérations et des procédures.
Ce type de rapport rendant compte des travaux d’audit interne doit être également adressé,
s’il existe, au comité d’audit.
IV. Les rapports destinés à la Commission Bancaire
La circulaire précédemment citée prévoit deux types de rapports à envoyer en fonction des
diligences ci-dessus décrites.
Un rapport trimestriel émis dans les trente jours suivant la fin du trimestre civil
qui porte sur l’organisation et le fonctionnement du contrôle interne,
l’inventaire des travaux effectués par le contrôle, la surveillance des risques et
le planning de la période à venir (trimestre suivant).
Un rapport semestriel, émis dans un délai de deux mois, présentant les résultats
des révisions semestrielles globales du portefeuille des engagements et
précisant la cotation éventuellement accordée aux diverses signatures.
La rédaction de ces rapports s’appuie sur le canevas défini par la Commission
Bancaire et transmis par les agences nationales Banque Centrale au courant du troisième
trimestre 2002 et dont le modèle est détenu par le service d’audit et la Direction de
l’Inspection.
Ces rapports doivent être transmis dans les délais requis à la Direction de l’Inspection
pour avis avant envoi définitif par la Direction Générale au Secrétariat Général de la
Commission Bancaire. Les rapports doivent également être tenus à la disposition des
commissaires aux comptes.
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La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
En outre au niveau du groupe, un rapport annuel précisant les conditions dans
lesquelles le contrôle interne a été assuré doit être dressé dans un délai de trois mois par la DI
du groupe, pour être transmis à la Commission Bancaire.
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La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
CHAPITRE II : LA CONTRIBUTION A LA CREATION DE LA
VALEUR AJOUTEE
L’audit interne mène ses actions dans tous les services de la banque. Au cours de notre
stage, nous avons pu assister à des missions. La démarche vise à minimiser les coûts, à éviter
les risques et à éviter les erreurs préjudiciables à la banque. Nous allons nous appuyer sur
deux opérations pour montrer comment l’audit interne sauvegarde le patrimoine de la banque.
Section I : Description de quelques opérations bancaires
I. La compensation
Le système de compensation est défini comme : le système interbancaire d’échange
d’ordre de paiement de détail que les établissements participants sont convenus de se régler
par compensation sur les livres de la Banque Centrale.
La compensation est composée de deux flux, l’aller et le retour.
La compensation Aller
Nous résumons la compensation aller en cinq étapes :
-Présentation des chèques de remise de nos clients
-Présentation des chèques et effets reçus des correspondants et remis par le service
Étranger, et de ceux reçus des deux agences.
-Présentation des effets compensables du service portefeuille
-Retour des Valeurs reçues des confrères la veille, et qui leur sont rejetées impayées
-Présentation des virements Interbancaires émis
La Compensation Retour
La compensation retour elle, se décompose en :
-Traitement des chèques et effets domiciliés aux caisses de la banque, reçus des confrères
Malam Aouami Mamadou Falmata 50
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
-Traitement des virements Interbancaires
-Traitement des valeurs présentées la veille aux confrères, et rejetées par ces derniers
Lors de la présentation des chèques compensables, il existe deux types de paiement :
1. Le paiement en crédit immédiat :
La remise, accompagnée de chèques, est alors adressée au gestionnaire du client pour
visa, et ensuite au Directeur d’exploitation pour accord. Mais cette procédure est trop longue
durant le stage, nous n’avions pas vu un cas où elle a été utilisée. Cependant, pour simplifier
le travail bancaire, la direction a remplacé cette procédure par une liste de clients dûment
autorisés à bénéficier automatiquement du crédit immédiat. Le crédit immédiat donne au
client la faveur que son compte soit crédité le même jour.
Le jour J correspond au jour où le client a remis son chèque au guichet de la banque.
2. Le paiement à l’encaissement différé
En encaissement différé, le compte du client est crédité à J +2. Donc ce qu’il faut noter
dans l’ensemble c’est que :
-au jour J, le client dépose sa remise de chèque au guichet qui est saisie en attente dans le
compte par la contrepartie d’un compte de transition ouvert à son nom. Le lendemain, ce
chèque est amené à la chambre de compensation et remis à la banque à laquelle appartient le
chèque pour vérification nécessaire avant paiement.
- le surlendemain, c'est-à-dire J +2, le représentant de cette banque donne à l’agent de la BOA
(la personne qui s’occupe de la séance de compensation chaque jour se nomme Pierre) le sort
du chèque après avoir vérifié au niveau de son institution, si le compte de son client est bon
pour qu’il paie. Si le chèque est bon, nous revenons de la compense et créditons le compte du
client qui avait déposé le chèque du nominal. Si le chèque n’est pas bon, nous le débitons du
nominal + Frais
Malam Aouami Mamadou Falmata 51
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
À l’inverse les chèques des clients BOA sont rendus à Pierre au niveau de la chambre
de la compensation, le service de la recette vérifie s’ils sont bons ou pas pour en informer les
confrères. Toutefois, si les comptes des clients ne sont pas bons
- Soit, la banque demande l’autorisation de la Direction Générale qui l’accorde et vise le
chèque.
- Soit, le chèque est rejeté si le compte n’est pas bon et qu’aucune autorisation de prêt
n’a été donnée.
Dans ce cas, non seulement le chèque est rejeté mais la procédure relative aux incidents de
paiement est enclenchée, c'est-à-dire, que le client sera interpellé à l’aide des lettres
d’avertissement et d’injonction pour qu’il y réponde. (voir annexe)
Cependant dans le cadre de la modernisation de systèmes de paiement de l’Union
Monétaire Ouest Africaine, la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a
mis en place un système interbancaire de compensation automatisé (SICA-UEMOA) pour les
opérations de masse relatives à l'ensemble des moyens de paiement scripturaux.
II. La télécompense
En complément de la compensation automatisée des opérations de masse
dématérialisées, c'est-à-dire sous forme de fichiers informatiques, la BCEAO définit un
échange d’Images Scannées (EIS) permettant de transmettre l’image scannée des supports
papier que sont les chèques, les lettres de change et les billets à ordre. Ce nouveau système de
compensation doit se substituer au système actuel d’échange des valeurs papier, chèques et
autres effets de commerce, et de règlement des soldes en chambre de compensation.
La mise en œuvre d’un tel système a pour objectif d’accroître l’efficacité du circuit
d’encaissement des moyens de paiement en facilitant la présentation au paiement des chèques,
lettres de change et billes à ordre et en réduisant les délais de règlement et les coûts de
gestion.
Ces objectifs s’intègrent dans la démarche des autorités de l’union pour la promotion
de la bancarisation et l’utilisation des moyens scripturaux.
Malam Aouami Mamadou Falmata 52
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Seules les opérations interbancaires sont admises à la compensation automatique.
Nous avons tenté d’expliciter la compensation qui comporte actuellement beaucoup de
risques pour la banque du fait de sa restructuration. Quels sont ces risques et comment l’audit
interne contribue t il à les éviter pour créer de la valeur ajoutée ?
Section II : La création de la valeur ajoutée
Notre stage à la BOA-SENEGAL nous a permis de vivre au cœur même du système
d’audit interne bancaire. Nous avons constaté des défaillances dans le fonctionnement de
l’entreprise qui sont prises en charge par l’audit interne. Il les détecte, les corrige et adresse
des recommandations au service en faute.
La banque est un secteur extrêmement sensible, toute information qui y filtre a été
auparavant vérifiée et approuvée. Du fait de la sensibilité de ces informations qui sont
classées confidentielles, nous ne pouvons révéler les chiffres exacts des statistiques de clôture,
des erreurs, des fautes professionnelles, des réclamations, des arrêtés de caisse, des lettres
d’injonction, des opérations remarquables11.
Nous ne pourrons qu’émettre des estimations fondées sur la réalité vécue à la banque
pour montrer le rôle fondamental de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée.
En janvier 2006, la BCEAO (Banque de la Communauté des États de l’Afrique de
l’Ouest) a débuté la télécompense à Dakar pour la sous région. Comme tout nouveau système,
la télécompense a bouleversé les habitudes en vigueur au sein des banques et crée des remous
le temps que les informaticiens et les opérateurs du Back-office (service recette) maîtrisent le
processus.
Nous le savons, l’audit interne est « le carrefour » de tous les autres services de la
banque. A cet effet toutes les opérations y sont contrôlées soit quotidiennement, soit selon le
11 Opérations remarquables : opération dont le montant est supérieur à un seuil défini par la DG
Malam Aouami Mamadou Falmata 53
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
planning des contrôles. Nous avons catégorisé les principaux risques courus par la banque et
l’intervention de l’audit interne pour y remédier.
Le premier risque que comportent les opérations compensables est le risque de
saisie. Lors de la saisie des chèques (manuels) des erreurs peuvent subvenir suite à
une confusion des valeurs, ou à l’inattention de l’opérateur. Cette défaillance a été
plus ou moins comblée par la télécompense qui permet de scanner directement les
chèques. Cependant elle est à l’origine du second risque.
Le second risque est celui de l’interversion des comptes. Il peut arriver qu’après
les remises de chèque, lors du leur traitement que les opérateurs débitent ou
créditent tel compte à la place de tel autre compte. Imaginons que M. X qui a
remis un chèque de 5 millions et qui s’attend à voir son compte N° … crédité de la
somme de 5 000 000 se voit débité de cette valeur ou pire encore que la banque ne
prenne pas en compte ce nominal. C'est-à-dire que le compte d’un autre client a été
crédité. Constatons que cet évènement serait fort préjudiciable si çà venait à se
découvrir. Alors comment y remédier ? L’audit interne contrôle systématiquement
toutes les pièces de la recette durant la tâche quotidienne du pointage. De ce fait il
évite une « catastrophe » à la banque. Des chèques de 20 000 000 ou plus encore
peuvent être mal saisis ou être omis. Que se passerait-il si les auditeurs ne
détectaient pas cette erreur ? Vaudrait mieux ne pas y penser.
Le troisième risque est celui des particularités de paiement notamment le paiement
en crédit immédiat (expliquer plus haut). Un client qui bénéficie de cette
particularité et qui remet un chèque à la banque et qui s’attend dans les instants
suivants à voir son compte crédité s’aperçoit que rien est fait. Ou encore que la
situation inverse se présente c'est-à-dire : que le client X ne bénéficie pas du
paiement en crédit immédiat mais qui lors de ces remises de chèques se voit
« servi » immédiatement. Toujours grâce au pointage, les auditeurs munis de la
liste des clients bénéficiaires du crédit immédiat détectent les erreurs et y
remédient en prenant à charge le service de la recette ou l’opérateur qui a effectué
la transaction.
Malam Aouami Mamadou Falmata 54
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
La BOA-SENEGAL a mis en activité deux distributeurs automatiques de banque
(GAB : Guichet Automatique de Banque) qui nécessitent une bonne maintenance à
cause de « la fragilité » des installations. Supposons qu’un client qui vient retirer
50 000 et qui voit la machine lui sortir 500 000. Un cas est dangereux pour la
banque, imaginons 2, 3… cas ? Les auditeurs vérifient les opérations des GAB
grâce aux journaux de caisse. Un autre cas de figure peut se présenter : que le
client mette son code, sa carte, le GAB débite son compte, mais ne donne pas
d’argent. Le client mécontent (bien sûr) écrit une lettre de réclamation qui est
adressée à la Direction mais qui est traitée par la cellule d’audit interne, qui
analyse le cas afin de se convaincre de la véracité des dires du client. À la fin de
son étude, elle donne son accord à la Direction de payer la réclamation sinon elle
intente une action contre ce client de mauvaise foi. Si l’audit interne n’est pas aux
aguets, vigilant, la banque pourrait être escroquée.
L’audit interne contrôle chaque matin les opérations remarquables c'est-à-dire les
transactions dont le nominal est supérieur à un seuil définit par la banque et ce
pour lutter contre le blanchiment d’argent. Supposons que la banque ne le fasse et
que des fonds d’argent sale transitent par la banque pour intégrer les circuits
financiers normaux, et que cela vienne à se découvrir. La banque peut être obligée
à fermer.
Les audits de service permettent à la banque de remédier aux défaillances qui
existent dans tel ou tel service par le moyen des recommandations adressées à la
Direction. D’éviter tout gaspillage afin de ne pas gonfler inutilement les charges de
la banque.
L’audit interne veille surtout au respect strict des procédures. Le non-respect des
règles établies par la législation ou la Direction est à la base de tous les
dysfonctionnements constatés.
L’impact de l’audit interne sur le comportement des travailleurs ; la caisse est le
lieu le plus exposé au danger dans la banque et pour cause, l’argent s’y trouve.
C’est un lieu qui nécessite une attention et une force de caractère énorme de la part
des agents qui y travaillent. A force de manipuler des billets, le caissier pourrait
Malam Aouami Mamadou Falmata 55
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
être tenté de se les approprier et justifier cela par un écart de caisse (manquant ou
excédent). Dans le cas d’un excédent, il n’y a pas de quoi s’en faire, ça augmentera
le compte de produits divers. Dans le cas d’un manquant constaté, l’audit interne
effectue une enquête sur toutes les opérations passées par cet opérateur, compare
les soldes déclarés avec ceux du Progiciel de travail IGOR ; Une fois, toutes ces
vérifications effectuées, l’audit interne prend à charge l’agent par une lettre de
constat qui est adressée à la Direction qui prend les mesures nécessaires : soit
licencié le travailleur, soit lui permettre de rembourser la somme manquante. Dans
tous les cas, l’audit interne permet d’éviter les erreurs intentionnelles ou non, les
détournements, de motiver les travailleurs à plus d’attention et de rigueur.
Au service des engagements, subsiste pour la banque le risque de ne pas être
remboursé par l’emprunteur pour défaut de provision ou pour toute une autre
raison aussi licenciement, départ volontaire, émigration. Les dossiers de prêts sont
mis en place par les mêmes personnes, ce sont ces mêmes personnes qui
débloquent le prêt, qui s’assurent de son remboursement. Si l’audit interne ne
contrôle pas ces documents, pour déceler ce qui n’est pas correct, la banque
pourrait se retrouver avec beaucoup d’impayés qu’elle sera obligée de
provisionner elle-même.
À tout mal existe un remède dans ce bas monde, sauf pour la mort et le SIDA qui est
considéré comme une maladie chronique.
Section III : Recommandations
Durant notre stage, nous avons pratiqué l’audit interne en banque, nous avons vu le
fonctionnement et l’application des procédures établies par la Direction de l’Inspection, et
nous avons aussi constaté « des coquilles » dans l’application de ce système.
C’est dans cette optique que nous proposons quelques modestes recommandations qui
nous l’espérons seront employées à bon escient.
Malam Aouami Mamadou Falmata 56
La contribution de l’audit interne à la création de la valeur ajoutée en milieu bancaire
Nous proposons :
que l’audit interne veille davantage au respect des procédures, ainsi il y aurait moins
d’erreurs, moins de risques pour la banque qui ne s’en portera que mieux.
que l’effectif de la cellule soit revu à la hausse. L’effectif actuel (trois personnes) ne
permet pas d’atteindre le créneau horaire fixé vu la quantité de travail. Le travail est
tel que les auditeurs ne peuvent respecter les délais de dépôts de rapports ou respecter
le planning des contrôles généraux (CG). Cet état de fait impute beaucoup à la qualité
du travail.
de revoir la répartition des tâches auprès des auditeurs, c'est-à-dire que chaque
auditeur soit responsable d’un lot de dossiers ou de CG à effectuer durant la période.
Nous voulons que la répartition des rôles soit plus concrète et pertinente.
que la maintenance des GAB soit confiée à des professionnels. Le fait que le
distributeur tombe en panne où qu’il ne fonctionne pas correctement terni l’image de
marque de la banque.
que la banque revoit son système d’informations. L’information en milieu bancaire est
d’une importance capitale et doit être manipulée avec la plus grande des précautions.
L’audit interne est un dispositif interne qui vise à apprécier l’exactitude et la sincérité
des informations.
Qu’une politique marketing, communication soit mise en place afin de valoriser
l’image de la banque, de fidéliser les clients actuels, et d’en coopter d’autres et
pourquoi pas de diversifier la clientèle même.
Que la gamme de services offerts soit revue et remodelée. De nouveaux services plus
attractifs doivent être proposés
Que la sécurité des personnes et des biens soit renforcée.
que plus de moyens soient mis à la disposition de l’audit interne.
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et globalement, que la banque revoit le climat social, source de motivation pour les
agents.
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CONCLUSION
Dans le souci continu d’amélioration de leur management, les dirigeants de banque
sont dans l’obligation d’anticiper. Anticiper sur tout malheureusement, sur le manque à
gagner, sur la compétitivité de leurs services et produits, sur le professionnalisme de leurs
hommes, sur l’environnement. Prendre la bonne décision au bon moment est de nos jours
l’astuce des grands dirigeants, les managers à qui tout semble réussir.
Il ne s’agit guère de devinettes. Ce n’est point un jeu de cartomancie, mais plutôt
prévoir de quoi demain sera fait. Et pour ce faire, une seule méthode a démontré ces preuves :
l’information.
Un magnat du pétrole dit que la différence entre les managers qui font prospérer leurs
affaires et ceux qui n’y parviennent pas réside dans l’utilisation qu’ils font de l’information.
Paul Loup Sulitzer, célèbre financier, écrit en d’autres termes que l’information est une
bombe pour celui qui la détient et qui sait s’en servir à bon escient.
La plupart des dirigeants échouent dans ce rôle de prédicateur. Ils ont cependant à
leurs dispositions l’aide d’un puissant outil de détection des risques qu’est l’audit interne.
C’est dans ce contexte que les entreprises engagées dans un processus de création de
valeur ajoutée doivent veiller avec un soin farouche à ce que ne se développe pas un foyer de
« destruction de valeur ajoutée » que les comptes nécessairement rétrospectifs ne sauraient
décrire.
Parce que sa démarche est entièrement centrée sur l’évaluation des risques, l’analyse
de leur maîtrise, et sur la recherche constructive de solutions correctives, l’audit interne joue
un rôle décisif et très en amont dans la prévention de la « destruction de la valeur ».
Ce rôle nouveau de l’audit interne incite les dirigeants à vouloir se reposer sur des
auditeurs professionnels qui connaissent un ou plusieurs métiers de l’organisation dont ils
sont membres, ainsi que les techniques, méthodologies et outils de l’audit interne.
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Dès lors, l’externalisation de la fonction n’est plus d’actualité bien que l’expertise des
auditeurs externes (les commissaires aux comptes) des états financiers de l’entreprise c'est-à-
dire, de garantir à l’ensemble des parties prenantes (actionnaires, clients, fournisseurs) leur
sincérité et leur fidélité.
Outre, l’audit interne doit affirmer son « nouveau » rôle et ses responsabilités dans la
gouvernance et démontrer par les missions qu’il effectue, son apport véritable à la valeur
ajoutée de l’organisation.
Pour ce faire il devra :
ne pas se contenter de pointer un questionnaire de contrôle interne mais
prendre du recul par rapport à ce qu’ils constatent et d’en tirer des
enseignements utiles, source de valeur ajoutée pour l’organisation.
être totalement transparent vis-à-vis de la Direction Générale et n’avoir d’autre
souci que l’amélioration de la sécurité et l’augmentation de la performance de
l’organisation.
comporter au sein de son équipe des cadres compétents et chevronnés
appréhendant aisément le savoir et la technique, le courage ne serait pas
moindre non plus.
La tâche du contrôle est souvent difficile et ingrate, son action étant souvent mal
perçue par les exploitants qui n’y voient qu’un aspect répressif, pointilleux, autoritaire, voire
policier. Or le contrôle peut se résumer à ces trois mots : PRÉVENIR, INFORMER,
GUÉRIR. L’audit interne n’est pas l’affaire d’une seule personne mais plutôt l’affaire de tout
le personnel de la banque.
N’oublions pas que nouveaux savoirs et nouveaux savoir-faire ne s’improvisent pas du
jour au lendemain. Le besoin de formation et de recherche continue est impératif pour
acquérir et maintenir le professionnalisme de haut niveau dont les auditeurs ont besoin en vue
d’apporter un maximum de valeur ajoutée à leurs organisations.
La fonction dans son inaltérable recherche de la perfection est en changement avec des
nouvelles normes en projet. L’audit interne est assurément une fonction en plein essor qui
saura faire face aux défis du futur.
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