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Correspondance entre Lénine et Camille Huysmans (1905-1914) (Suite)Author(s): G. Haupt, Lénine and Camille HuysmansSource: Cahiers du Monde russe et soviétique, Vol. 4, No. 1/2 (Jan. - Jun., 1963), pp. 56-116Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/20169282 .
Accessed: 18/06/2014 10:55
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DOCUMENT
CORRESPONDANCE
ENTRE L?NINE ET CAMILLE HUYSMANS
(1905-1914)
[suite]
Chapitre III
1912
C'est en 1912 que le dossier L?nine, au B.S.I., devint particuli?re ment volumineux. Parmi les trente circulaires envoy?es au cours de cette ann?e par le Secr?tariat du B.S.I. aux d?l?gu?s et aux secr?taires des partis affili?s, neuf ?manaient de L?nine ou, au moins, se rappor taient ? lui. A celles-ci s'ajoutait une importante correspondance entre le d?l?gu? du P.O.S.D.R. et le secr?taire international. Tous ces docu
ments r?v?l?rent ? l'Internationale les profondes divergences, les dis
putes et les scissions ?clatant dans les rangs de la social-d?mocratie de Russie. A nouveau le probl?me de l'unit? socialiste russe se posait et, jusqu'? la crise d'ao?t 1914, il occupa une place toute particuli?re dans les pr?occupations du B.S.I.
Cette question venait, en effet, aggraver le malaise n? de la multi
plication des scissions dans les divers partis socialistes. Pour l'Inter nationale socialiste il n'?tait plus question de faire simplement respecter la r?solution d'Amsterdam, mais de s'opposer d?sormais ? un processus
plus grave de d?sagr?gation : le B.S.I., dans ces conditions, se devait de convaincre les dirigeants socialistes de la n?cessit? de maintenir l'unit? de leur parti. On comprend alors les raisons qui ont conduit le secr?
taire, Camille Huysmans, ? prendre des initiatives d?passant les limites de bons offices : en particulier dans le cas russe qui nous int?resse ici.
On sait que c'est ? la conf?rence de Prague du 5(i8)-i7(3o) janvier 1912, que prit fin ? jamais la coexistence des Bolcheviks et des Menche viks en un seul parti : nos documents montrent notamment la mani?re dont cet ?v?nement fut pr?sent? ? l'Internationale et comment il fut accueilli par l'opinion socialiste.
Le 10 mars 1912, L?nine envoyait au Comit? Ex?cutif un rapport
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 57
sur ? la conf?rence des d?l?gu?s des organisations du P.O.S.D.R. ?, en demandant ? Huysmans de le distribuer ? tous les secr?taires des
partis affili?s. Le secr?taire du B.S.I., sans soup?onner que cette initia tive ?tait de cons?quence, le transmit ? tous les partis comme circulaire n? 4 pour l'ann?e 1912 et ? fin de communication ? la presse1. Le texte de L?nine parut donc simultan?ment dans de nombreux journaux socialistes du monde entier et, entre autres, dans Le Peuple de Bruxelles, consid?r? comme le journal officieux du B.S.I.
Cette circulaire d?clencha les protestations v?h?mentes des diff? rents groupes social-d?mocrates russes. C'est ainsi que le 21 mars,
Huysmans re?ut une r?solution de protestation, adopt?e le 12 mars
1912 ? Paris par ? l'Assembl?e G?n?rale des membres du Parti ?, avec
pri?re de transmettre aux d?l?gu?s et secr?taires des partis affili?s2. Avaient sign? cette r?solution les repr?sentants du ? Comit? pour V ?tranger ? du Bound, des Mencheviks ? demeurant sur le terrain du
parti ?, le ? groupe Vpered ?, des Bolcheviks ? demeurant sur le terrain du parti ?, les r?dactions du Golos Social Demokrata et de la Pravda
(Trotzki). Le 26 mars, c'est G. Tchitch?rine qui, au nom du ? Bureau Central des groupes ? l'?tranger du P.O.S.D.R. ?, proteste ? contre la
publication dans Le Peuple du 23 mars d'une note relative ? une soi disant conf?rence de leur parti ? et porte ? la connaissance du B.S.I.
que : ? il s'agissait en r?alit? d'une r?union des partisans de L?nine ?,
par cons?quent, sans droit de se constituer en organe souverain du
parti, comme l'affirmait L?nine. Des lettres de protestations furent
aussi envoy?es par S. Grumbach et A. Kollontay qui se pronon?aient
?galement en faveur de la r?solution adopt?e le 12 mars ? Paris3. Dans sa r?ponse, C. Huysmans fut cat?gorique. Il repoussait toute
accusation de partialit? : conform?ment ? son mandat, il n'avait pas ? conna?tre ce qui se passait dans les partis affili?s en dehors des commu
nications officielles, et, comme secr?taire, aussi longtemps que L?nine ?tait d?l?gu? au Bureau, il ?tait oblig? de transmettre tous les docu
ments qu'il lui faisait parvenir. De m?me, il ?tait pr?t ? transmettre les r?ponses, pourvu que celles-ci ?manent des partis affili?s ou d'un
d?l?gu? au B.S.I.4. Sa conduite ainsi d?finie, c'est Plekhanov qu'il va consulter sur le fond de cette affaire en lui envoyant les documents
re?us. De la r?ponse, faite le 30 mars par Plekhanov, il n'existe qu'un r?sum? dans les archives Huysmans :
? La conf?rence (de Prague) a commis un acte qui est bien pr?t de nous
amener ? une scission. La scission est d'autant plus probable que toutes les
organisations de notre parti qui n'ont pas pris part ? cette conf?rence ? et elles
sont la grande majorit? ? en proposent une autre.
Le B.S.I. pourrait adresser une lettre au C.C. de la fraction L?nine ainsi
i. Doc. n? go. 2. Cf. Doc. n? 131 (Annexe I). 3. Ces lettres ne sont pas conserv?es dans les Archives Huysmans. Nous
avons trouv? leurs r?sum?s dans l'Inventaire de la correspondance du Secr?tariat,
Registre IV.
4. Id.
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58 G. HAUPT
qu'au Comit? d'organisation de la conf?rence qui va r?unir le reste du parti en
les invitant tous les deux ? faire les d?marches n?cessaires pour r?tablir l'unit?
de notre organisation. Il ne s'agit pas d'?tablir les responsabilit?s, il importe seulement de ne faire
pencher la balance ni d'un c?t? ni de l'autre et de combattre impartialement
la d?cision d1.
Le Comit? Ex?cutif se d?clara enti?rement d'accord avec le contenu
de la lettre de Plekhanov et lui demanda de communiquer un avant
projet de manifeste adress? ? toutes les fractions social-d?mocrates russes afin de r?unir une conf?rence d'entente.
La virulence des r?actions des divers groupes incita les membres du Comit? Ex?cutif ? recommander ? Huysmans une extr?me pru dence dans l'appr?ciation de cette question majeure : la vraie nature des rapports entre le groupe de L?nine et celui des protestataires qui, eux, consid?raient la conf?rence de Prague ? comme une tentative
manifeste d'usurpation du drapeau du parti de la part d'un groupe
qui a en pleine connaissance de cause men? le parti vers la scission... ?.
Pour s'acquitter de son mandat, le Secr?taire du B.S.I. dut agir avec une grande fermet? : apr?s avoir permis aux divers groupes
d'exprimer leur point de vue (transmettant aux partis affili?s aussi
bien la r?solution dite ? parisienne ? que la r?ponse de L?nine), il coupa court ? l'?change des notes pol?miques qui ne contribuaient ni ? la clarification de la situation, ni au rapprochement des fractions oppo s?es. Huysmans demanda avec autorit? aux d?l?gu?s du P.O.S.D.R. de clore cet incident et de ne pas se servir du B.S.I. comme d'un inter
m?diaire pour la propagation de leur querelle2. En m?me temps, il
proposa ? nouveau au Comit? Ex?cutif du B.S.I. de publier un appel pour ramener la paix dans les rangs de la social-d?mocratie russe et
sugg?ra la convocation de tous les groupes et organisations ? une r?u
nion d'ensemble. A ce sujet, il consulta les repr?sentants de toutes les
organisations comprises dans le P.O.S.D.R. Mais sa proposition de m?diation fut poliment refus?e, aussi bien par les Mencheviks que par L?nine ; ils d?clar?rent que, pour le moment, une pareille r?union ne serait ni pratique ni utile3. Seul, le second repr?sentant du P.O.S.D.R au B.S.I., G. Plekhanov, r?pondit favorablement ? l'initiative de
Huysmans. Dans une lettre du 9 mai 1912 adress?e au Secr?tariat
du B.S.I. (dont nous n'avons que le r?sum?), il expose ainsi son point de vue :
? [II] trouve que les circonstances sont on ne peut plus favorables pour ne pas
se laisser prolonger une scission.
L?nine a tort et ceux qui le combattent aussi. Le seul moyen de sortir de
l'impasse lui para?t ?tre de r?unir une conf?rence du parti ? laquelle prendront
part seulement les d?l?gu?s de tous les groupes qui n'ont pas quitt? les rangs
i. Cf. p. pr?c?dente, n. 3. 2. Doc. n? 94.
3. Doc. n? 95.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 59
du parti. Une fois r?unie, la conf?rence arr?tera sa ligne de conduite vis-?-vis
des d?serteurs repentants. Les troubles ?v?nements de la Lena donnent au B.S.I. une excellente occa
sion de dire son mot. En publiant une protestation contre les atrocit?s du gou vernement russe, le Bureau pourrait en m?me temps rappeler ? l'unit? les social
d?mocrates de Russie. Il para?t lui-m?me ?mettre l'id?e d'une conf?rence qui
poserait les bases de cette unit? en r?unissant les d?l?gu?s de toutes les fractions.
Le Bureau pourrait naturellement offrir ses bons offices pour leur formuler les
conditions de la r?union de la conf?rence w1.
La v?h?mence avec laquelle L?nine refusa le modeste projet du Comit? ext?rieur du P.S.D. letton concernant la convocation des
repr?sentants des ? centres, organisations, et fractions ? du P.O.S.D.R. ? une r?union en vue de r?aliser l'unit? social-d?mocrate pour les ?lections de la 4e Douma et de r?partir l'argent allou? par la direction du P.S.D. allemand pour le soutien mat?riel de la campagne ?lectorale en Russie2, oblige le Secr?taire du B.S.I. ? remettre son projet ? une date plus propice.
Quelques mois plus tard, en d?cembre 1912, ce fut la direction du tout-puissant et influent P.S.D. allemand qui offrit ses bons offices et proposa la convocation sous son ?gide d'une conf?rence d'entente
charg?e d'?laborer un programme et un statut unitaire. Le C.C. bolchevik r?pondit cette fois-ci par un refus.
Quelles furent les raisons de cette obstination ? La correspondance de L?nine avec le B.S.I., sans fournir tous les ?l?ments d'explication,
met en relief un aspect majeur : l'incompr?hension par l'Internationale des probl?mes de la social-d?mocratie russe.
Tandis que la majorit? des dirigeants de l'Internationale manifes tait de l'indiff?rence envers la situation interne du P.O.S.D.R., une
minorit? ayant en t?te Karl Kautsky, qui suivait de pr?s depuis 1903 le d?roulement de cette lutte, partait d'un postulat erron?. En effet, Kautsky, Luxembourg et d'autres dirigeants du P.S.D. allemand
persistaient ? voir dans la scission des rangs du P.O.S.D.R. des que relles mineures, ne dissimulant rien d'autre que les conflits personnels entre ?migr?s. Kautsky ?crivait le 8 mars 1911 ? Plekhanov qu'il ?tait convaincu que les divergences dans les rangs de la social-d?mo cratie russe ?taient moins graves et moins grandes que celles existant dans les rangs du P.S.D. allemand. Et c'est L?nine que Kautsky aussi bien que Rosa Luxembourg tenaient pour responsable de l'aggra vation de la lutte et de la d?gradation de la situation. Ainsi, en 1911, dans une lettre ? Clara Zetkin, Rosa Luxembourg exprime sa convic tion que m?me la majorit? des membres du P.O.S.D.R. bolchevik
i. Inventaire IV, f. 231 (Archives Huysmans). 2. Cf. Zur gegenw?rtigen Sachlage in der sozialdemokratischen Arbeiterpartei
Ruszlands. Dargestellt von der Redaktion des Zentralorgans (Socialdemokrat) der sozialdemokratischen Arbeiterparteis Ruszlands. Leipzig, Druck der Leip ziger Buchdruckerei, 1912. Reproduit en russe dans Lenin, So?inenija, 3e ?d., t. 16, pp. 58-72.
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sont pour l'unit? et ce n'est que L?nine et ses compagnons qui ? d?sirent mettre les querelles fractionnaires avant tout w1. L?nine chercha en vain ? d?montrer devant l'opinion socialiste internationale que les
profondes divergences qui s?paraient les Bolcheviks des liquidateurs ?taient celles de principes fondamentaux, et qu'avant de poser la
question de l'unit? d'organisation, il serait bon de r?aliser l'unit? de
principe. Dans la r?ponse ? la Parteivorstand du P.S.D. allemand, dat?e 15 mars 1913, L?nine expliquait :
? Des profondes divergences de principes ? avant tout en ce qui concerne
la nouvelle r?volution en Russie ? nous s?parent des ? liquidateurs ?. Notre
parti (y compris les mencheviks-partijcy avec G. V. Plehanov ? leur t?te) consi
d?re que la classe ouvri?re russe et son parti doivent lutter pour r?aliser une nou
velle r?volution en Russie, la seule capable d'apporter une r?elle libert? politique ? notre pays. C'est justement ce que contestent les liquidateurs. Dans toute leur
tactique, ils supposent que l'?volution en Russie se fera par la voie constitution
nelle et pacifique. Vous comprendrez facilement, camarades, que de telles diver
gences capitales font na?tre in?luctablement toutes sortes de diff?rends dans
tous les domaines de travail du parti.
Les liquidateurs, rejetant notre pr?sente P.O.S.D.R., qui ne peut exister
actuellement que d'une mani?re ill?gale (quoi qu'elle peut mener et elle m?ne
une activit? soi-disant l?gale dans plusieurs branches).
Les liquidateurs ruinent notre organisation, esp?rant parvenir ? fonder en
Russie actuelle un parti ouvrier l?gal. (Il faudrait ajouter ici que m?me des
cadets lib?raux n'arrivent pas ? faire l?galiser leur parti). D'o? la rupture l' uvre
exclusive des liquidateurs ?2.
Dans ce fragment, nous trouvons, en effet, un r?sum? des id?es que L?nine ne cessa de d?velopper ? cette ?poque dans ses ?crits : ce ne
sont pas des questions secondaires d'organisation ou de tactique qui sont mises en cause mais la question fondamentale, celle de la perspec tive de la r?volution russe.
Or, un pareil langage et une telle argumentation trouv?rent diffi
cilement audience devant l'Internationale. Il ne s'agissait pas, ? ce
moment-l?, d'une hostilit? syst?matique et d?clar?e envers les Bolche
viks. L'explication doit ?tre cherch?e ailleurs. Tout d'abord, dans
l'orientation fondamentale de la pens?e de l'Internationale dont
l'occidentalisme ?troit demeurait le trait caract?ristique. D'o? l'incom
pr?hension de tout probl?me et de toute pratique qui d?passe l'exp? rience et l'activit? du parlementarisme occidental. Le radicalisme
verbal n'?tait que le langage de la propagande ; parler de la r?vo
lution d'une mani?re s?rieuse comme d'un probl?me d'une proche actualit? paraissait absurde ou du moins peu compr?hensible non
i. B. A. Ajzin, ? W. I. Lenins Kampf gegen Opportunismus und Revizionis
mus in der deutschen Arbeiterbewegung ?, Zeitschrift f?r Geschichtswissenschaft,
VIII, i960, H. 3, p. 749. 2. Le texte de cette lettre est publi? en russe dans Kommunist, i960, n? 6,
pp. 12-14.
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CORRESPONDANCE LENINE-HUYSMANS 6l
seulement aux r?visionnistes mais aussi aux marxistes orthodoxes.
L?nine comprit son isolement dans le mouvement socialiste inter
national ; mais il reprocha ? la direction de la social-d?mocratie alle mande surtout son manque d'objectivit?, notamment le soutien
qu'elle accordait aux liquidateurs et qu'elle refusait aux Bolcheviks. En 1912, L?nine pensait encore que les causes de cette r?serve envers
les Bolcheviks devaient ?tre cherch?es avant tout dans le fait que la
social-d?mocratie occidentale puisait ses informations aux sources
provenant de ses adversaires1. Il s'effor?a donc d'am?liorer consi
d?rablement l'information par ses partisans des social-d?mocrates
?trangers sur la situation du mouvement r?volutionnaire en Russie.
Adoratskij2, qui vivait ? cette ?poque ? Berlin, devait syst?matique ment renseigner Kautsky et les autres dirigeants allemands, Popov ? Bruxelles le CE. du B.S.I., Litvinov ? Londres les socialistes
anglais. A premi?re vue, il aurait sembl? naturel que la gauche social-d?mo
crate allemande pr?t?t une oreille attentive aux argumentations des Bolcheviks et qu'elle les sout?nt devant l'opinion socialiste internatio nale. Or, les choses se sont d?roul?es d'une tout autre fa?on : ce fut notamment Rosa Luxembourg, la plus influente des dirigeants de la
gauche, passant pour experte des probl?mes russes, gr?ce ? ses connais sances de langues, de milieu et de personnes, qui, en 1912, se pla?a ouvertement aux premiers rangs des adversaires de L?nine. Il ne s'agit pas d'un revirement dans la position de Rosa Luxembourg, mais d'une suite logique de ses vues sur les Bolcheviks qu'elle n'avait cess? de d?velopper depuis 1904.
Ces divergences complexes et tenaces entre L?nine et Rosa Luxem
bourg, restent encore un probl?me peu ?tudi?. Ce n'est pas ici que l'on
pourra l'aborder et le r?soudre. Bornons-nous ? esquisser un aspect
partiel que la correspondance de L?nine avec le B.S.I. souleva. En juillet 1912, un nouvel incident mit en relief le malaise qui
r?gnait au sein de la social-d?mocratie de Russie. Il s'agit de la scission entre le Comit? Directeur de la Social-d?mocratie de Pologne et Lithuanie et le Comit? de Varsovie, qui fit ressortir devant le B.S.I.
l'ampleur des divergences entre L?nine et Rosa Luxembourg. Le
conflit, qui ?clata en 1908, dans les rangs de la S.D. de Pologne et Lithuanie ? propos de questions d'organisation est li?, dans une grande mesure, ? l'?tat de choses dans le P.O.S.D.R. En effet, ? partir du IVe Congr?s (dit d'unification) du P.O.S.D.R., la S.D. de Pologne et de Lithuanie entra dans le P.O.S.D.R. au titre d'organisation autonome. Apr?s la conf?rence de Prague avec laquelle il ?tait en
d?saccord, le Comit? Directeur tint non seulement ? prendre ses dis tances vis-?-vis de L?nine, mais aussi ? rompre toute relation avec son parti. Ses repr?sentants n'entreront ni dans le Comit? Central bolchevik ni dans la Commission d'Organisation menchevik, le Comit?
i. Cf. B. A. Ajzin, op. cit., p. 749. 2. Cf. L?nine tel qu'il fut. Souvenirs de contemporains, vol. I, Moscou, ?ditions
en langues ?trang?res, 1958, p. 373.
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Directeur consid?rant le pacte de 1906 comme sans objet. Par contre,
l'opposition dirig?e par A. Malecki, J. Hanecki, Radek cherche ? consolider ses rapports avec le P.O.S.D.R. et, plus pr?cis?ment avec
le C.C. bolchevik et ? s'assurer ainsi un appui statutaire pour son
activit?. D?s 1912, la scission entre les deux fractions de la S.D. de Pologne
et Lithuanie devient une r?alit? ; d'un c?t?, les partisans du Comit? Directeur dirig?s par Tyszka, R. Luxembourg (? Zarzadowcy ?) et de
l'autre, l'opposition dite ? rozlamowcy ? repr?sent?e par le Comit? de Varsovie et la r?daction de la Gazeta Robotnicza. Le Comit? Directeur d?clara le Comit? de Varsovie dissous. En r?ponse, les dirigeants de ce
groupe se r?unirent le 9 juin 1912, proc?dant ? l'?lection d'un Comit?
provisoire et convoquant pour le 4 ao?t une Conf?rence, consid?rant la r?solution du Comit? Directeur comme un acte calomnieux compor tant des accusations sans fondement.
Dans ces conditions, R. Luxembourg d?cida de faire venir le conflit devant l'Internationale, en informant le Secr?tariat du B.S.I. de la ? scission qui s'est produite r?cemment ? Varsovie ?, scission qui ? ne
repose sur aucune divergence d'opinion politique ?, mais qui r?sulte ? du manque de discipline et des men?es d?sorganisatrices de quelques individus ?. La communication portant la signature du Comit? Direc teur fut transmise par le Secr?taire du B.S.I. aux d?l?gu?s de tous
les partis affili?s1. Cette circulaire donna naissance, quelques mois seulement apr?s la cl?ture de la pol?mique au sujet de la conf?rence
de Prague, ? un second incident f?cheux qui obligea L?nine ? para?tre ? nouveau devant l'Internationale en qualit? d'accus?.
?tabli ? partir de la fin juin 1912 ? Cracovie o? se trouvait le centre de l'opposition
? rozlamowec ?, L?nine prit, d?s son arriv?e, une part
active, aussi bien dans les coulisses qu'en public, ? la lutte interne
du P.S.D. de Pologne et Lithuanie2, en s'opposant directement et
personnellement ? Rosa Luxembourg. Ainsi, c'est lui qui va communi
quer la r?ponse du Comit? de Varsovie au Secr?tariat du B.S.I. en
l'accompagnant d'une protestation cat?gorique contre le texte ?ma
nant du Comit? Directeur de la S.D. de Pologne et Lithuanie, qualifi? de tendancieux par la pr?sentation, inexact, et hypocrite. Ces deux
documents, de m?me qu'un autre, mis au point du Comit? de Varsovie
(dat? du 18 octobre 1912), furent, ? la demande de L?nine, transmis
par circulaire aux secr?taires des partis affili?s, le Secr?taire du B.S.I.
se conformant ad litter am ? son mandat3. L?nine rendit publics ses griefs contre le leader de la S.D. de Pologne
et Lithuanie, et celui-ci, connu pour son temp?rament passionn? et
impulsif, r?agit en termes extr?mement vifs. Le 20 octobre 1912, Rosa
Luxembourg envoya la r?ponse du Comit? Directeur de son parti
i. Cf. Annexe III (Doc. n? 133). 2. Cf. R. A. Ermolaeva, ? V. I. Lenin i pol'skaja revoljucionnaja social
demokracija v 1912-1914 godah ?, dans Novaja i novejsaja istorija, i960, n? 3,
pp. 76-87. 3. Cf. Doc. n? 138 et 146.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 63
en demandant qu'en soit faite la traduction fran?aise et anglaise ? transmettre aux d?l?gu?s du B.S.I. avant l'ouverture de la r?union annuelle fix?e pour le 28 octobre 19121. La r?ponse du Comit? Direc teur contenait une violente attaque contre l'immixtion de L?nine dans les affaires polonaises et un r?quisitoire contre toute son activit? : le leader bolchevik y est qualifi? d' ? intrigant ?, de ? provocateur ?, de ? fanatique des scissions ?, etc.2. Le ton de ce document ?tait ? ce
point tranchant que Huysmans refusa de le transmettre sous cette forme et le renvoya ? Rosa Luxembourg pour qu'elle en att?nue les termes et en ?limine les invectives. Quant ? le faire traduire, le refus du Secr?tariat fut cat?gorique3. Deux jours apr?s, Rosa Luxembourg fait parvenir le texte modifi? ? Huysmans. La modification consistait ? remplacer ? individium ? par ? Genosse ?4. Tout autre changement de fond ou de forme fut refus? ; le Comit? Directeur maintenait intacte la longue liste d'accusations port?es contre L?nine.
La vive animosit? manifest?e par R. Luxembourg ? l'?gard de L?nine (que le conflit avec le Comit? de Varsovie ne fit qu'alimenter) ne se limita pas ? des attaques purement verbales : en la personne de R. Luxembourg, jadis son alli?e engag?e ? fond comme lui dans la lutte contre le r?visionnisme, le leader bolchevik trouva son adversaire le plus redoutable, sinon le plus acharn?.
Certes, nos documents ne permettent pas d'aborder le fond de cette
question majeure : les rapports L?nine-R. Luxembourg ; car, ? eux
seuls, ils risquent de fausser les perspectives en mettant au premier plan les animosit?s d'ordre personnel. Or le conflit en apparence
mineur dissimule en v?rit? des motifs plus profonds que seule une ?tude des id?ologies en pr?sence pourrait clarifier. En effet, l'affaire du Comit? de Varsovie ne fut pas la cause mais la manifestation d'un antagonisme qui aura, entre autres, des r?percussions graves pour la position des Bolcheviks dans l'Internationale en exer?ant une influence consid? rable sur l'action de bons offices du B.S.I. en vue de r?tablir l'unit? russe, action qui ne fut ni souhait?e ni appr?ci?e par L?nine.
Ce conflit au sujet du Comit? de Varsovie aura aussi une autre
cons?quence, celle d'avoir assombri les rapports jusque-l? excellents entre L?nine et Huysmans. En effet, la bonne foi et l'objectivit? de ce dernier ont ?t? mises en doute par L?nine qui le soup?onna d'agir sur l'instigation de R. Luxembourg. Divers faits ont aliment? ce soup ?on et refroidi pour un temps les rapports de L?nine et du Secr?tariat
i. Inventaire de la correspondance du Secr?tariat, Registre V, f. 46 (Russie, Doc. n? 10165).
2. Cf. Annexe IV (Doc. n? 144). 3. Citons le r?sum? de cette lettre (dont la copie n'est pas conserv?e dans les
Archives Huysmans) : ? Note de L?nine n'a pas ?t? envoy?e qu'en langue alle mande. Notre temps est pris pour d'autres besognes. Ensuite ne pouvons trans mettre le document dans sa forme actuelle trop raide. Ai pr?venu L?nine qu'?
l'avenir ne transmettrai plus de notes pareilles ? moins qu'elles ne soient
envoy?es en nombre suffisant. Le Budget de Bureau ne peut ?tre consacr? ?
pareil objet. ? Archives Huysmans, Inventaire, Registre V, fol. 46.
4. Id.
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du B.S.I. Tout d'abord la r?union du B.S.I. du 28 octobre 1912 o?, en l'absence de L?nine, la question russe, pourtant non inscrite ? l'ordre du jour, fut abord?e et discut?e. Le compte rendu officiel de cette r?union ne fut pas publi?. Et ce n'est que par un article de Mar
tov, paru dans le journal menchevik Luc, que L?nine prit connaissance de ce fait. Il fut ?tonn? et inquiet d'autant plus que Martov, rappor tant les d?bats de cette r?union, affirmait que premi?rement, Plekha nov aurait d?clar? ? cette occasion qu'il n'?tait pas loin le temps o? se
ferait l'unification des social-d?mocrates russes, non seulement entre eux mais aussi avec les socialistes r?volutionnaires ; deuxi?mement, le d?l?gu? allemand Haase aurait dit ? la r?union : ? L?nine trompe l'Internationale ?*. La r?ponse de Huysmans se fit attendre. Ce n'est
que le 31 d?cembre que la mise au point de Haase2 ainsi que la lettre de Huysmans furent envoy?es. Malheureusement, de ce document confidentiel important dans lequel se trouve rapport? exactement ce qui s'est pass? ? cette r?union du B.S.I., nous n'avons pu retrouver dans les archives qu'un r?sum? qui permet d'en juger l'importance3.
89
L?nine a C. Huysmans
[10 mars 1912]4.
Cher camarade Huysmans,
Ci-joint une lettre sur la conf?rence du Parti Ouvrier Social D?mocrate de
Russie5.
Je vous serais bien reconnaissant de vouloir bien publier cette lettre dans
votre prochaine circulaire afin de renseigner tous les partis. J'esp?re que vous ne
trouverez aucune difficult? ? ins?rer cette lettre dans votre circulaire d'autant plus
qu'il y a longtemps qu'il n'y a eu aucune nouvelle officielle de Russie, et je vous
serais bien reconnaissant de me fair savoir ? quelle ?poque para?tra cette circulaire.
Le Comit? Central du Parti Ouvrier S.-D. de Russie m'a d?sign? comme repr? sentant du Parti O.S.D. de Russie au Bureau Socialiste International.
Tout ? vous
N. L?NINE.
Ci-joint un exemplaire de la publication officielle du comit? central du Parti
Ouvrier Soc.-D?mocrate de Russie.
Copie dactylographi?e A.H.
i. Cf. V. Lenin, ? Lucse pozdno, cem nikogda ?, Socinenija, t. 22 (5e ?d.), pp. 277-278.
2. Id.
3. Cf. Doc. n? 113.
4. Lettre non dat?e. Dans l'inventaire de la correspondance du B.S.I. le 10 mars 1912 est marqu? comme la date de r?ception de ce document.
5. Voir le document suivant.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 65
90
* Circulaire n? 4. 1912.
Bureau Socialiste International.
18 mars 1912.
Secr?tariat] : Maison du Peuple - Bruxelles.
Aux Secr?taires des Partis affili?s.
Chers Citoyens,
Nous vous transmettons, ci-dessous, copie d'un rapport du Citoyen L?nine
en vous priant de vouloir bien communiquer ce document ? votre Presse1.
Salutations fraternelles.
Le secr?taire du B.S.I.
CAM. HUYSMANS.
La conf?rence des d?l?gu?s des organisations du parti ouvrier social-d?mocrate de Russie2.
Ces derni?res ann?es furent pour le parti social-d?mocrate ouvrier de Russie
des ann?es de d?sarroi et de d?sorganisation. Pendant trois ans le parti ne put
convoquer ni un congr?s ni une conf?rence et pendant deux longues ann?es son
Comit? Central ne fonctionna pas du tout. Le parti continua ? exister, mais
sous forme de groupes ?pars, vivant un peu isol?ment (faute de comit? central), dans toutes les villes d'une certaine importance.
Depuis quelque temps, sous l'influence du r?veil du prol?tariat russe, le parti
commen?a ? se reconstituer, et, tout derni?rement nous avons pu enfin convo
quer une conf?rence du parti (ce qui n'avait pu se faire depuis 1908) ? laquelle furent repr?sent?es les organisations des deux capitales, des r?gions du nord
ouest et du sud, du Caucase et de la r?gion industrielle du centre ? vingt orga
nisations en tout se solidaris?rent avec la Commission d'Organisation qui avait
convoqu? cette conf?rence, c'est-?-dire la presque totalit? des organisations, mench?wiks ou bolschewiks, existantes en ce moment en Russie3.
Au cours de ses 23 s?ances, la conf?rence qui se constitua comme l'organe souverain du parti examina et discuta toutes les questions inscrites ? son ordre
du jour et dont certaines sont d'une importance vitale. Ainsi elle donna une
appr?ciation approfondie et tr?s compl?te de la situation politique actuelle et
de la politique du parti, appr?ciation qui est en enti?re concordance avec les
ordres du jour de la conf?rence de 1908 et de l'assembl?e pl?ni?re du Comit?
i. Le texte de cette circulaire fut distribu? en fran?ais et en allemand sous
forme hectographi?e. Il porte le timbre ovale du B.S.I. avec la date du 18 mars
1912. Le rapport de L?nine fut publi? dans Le Peuple du 23 mars 1912, en alle
mand, dans Vorw?rts, 1912, n? 72, 26 M?rz, Beilage I, avec un commentaire
anonyme de Trotski. En langue russe le texte de L?nine est reproduit dans Socinenija, ?d. 2-3,
t. 15, pp. 409-410 ; ?d. 4, t. 17, pp. 451-452 ; ?d. 5, t. 21, pp. 173-175 2. Il s'agit de la conf?rence de Prague, tenue du 18 au 30 janvier 1912.
3. Les documents de cette conf?rence ont ?t? publi?s en langue russe en 1912 sous le titre : Vserossijskaja Konferencija Ros. Soc. dem. rab. partii.
5
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66 G. HAUPT
Central de 191 o. Elle accorda une attention toute particuli?re aux ?lections
l?gislatives ? la Douma qui auront lieu dans quelques mois et ?labora ? ce sujet un ordre du jour en trois parties qui pr?voit d'une mani?re tr?s concr?te et tr?s
d?taill?e les multiples complications de notre loi ?lectorale, se pronon?a sur la
question des ententes ?lectorales avec les autres partis, et examina sous toutes
ses faces l'attitude et l'action du parti au cours de la prochaine campagne
?lectorale. Les questions de la famine, des assurances ouvri?res, des syndicats et des gr?ves etc. furent ?galement discut?es et r?solues.
La conf?rence examina ?galement la question des ? liquidateurs ?. Ce courant
nie le parti ill?gal, d?clare qu'il est d?j? liquid? et que sa reconstitution n'est
qu'une utopie r?actionnaire, et assure que le parti ne pourra rena?tre que comme
parti l?gal. N?anmoins ce courant qui a rompu avec le parti ill?gal n'a pu jus
qu'ici constituer de parti l?gal. La conf?rence constata que le parti lutte contre
ce courant depuis quatre ans, que la conf?rence de 1908 et l'assembl?e pl?ni?re du comit? central de 191 o se sont prononc?es contre les liquidateurs, que malgr? tous les efforts, qui ont ?t? faits, ils continuent ? faire bande ? part et ? attaquer le parti dans la presse l?gale. La conf?rence d?clara donc, que par toute leur
action les liquidateurs group?s autour des organes ? Nacha Zaria ?, ? Dielo
Jizni ?
(auxquels il faut ajouter maintenant ? Jivoe Dielo ?) se sont mis en dehors
du Parti S.D. Ouvrier de Russie.
Finalement un comit? central et la r?daction de l'organe central du Social
d?mocrate furent ?lus. De plus, comme nous avons ? l'?tranger une masse de
groupes qui sont socialistes plus ou moins et qui en tout cas sont enti?rement
isol?s du prol?tariat russe et de son action socialiste et par cons?quent compl? tement irresponsables, la conf?rence a sp?cifi? que ces groupes ne peuvent en
aucune fa?on repr?senter le Parti S.D.O. de Russie, que le parti ne se rend ni
responsable ni garant de ces groupes, et que toutes les relations avec le Parti
S.D.O. de Russie devront se faire par l'interm?diaire du comit? central, dont
voici l'adresse pour l'?tranger : Mr Vladimir Oulianoff. 4 Rue Marie Rose
Paris XIV. (pour le Comit? Central). A.H. Multigraphi?, 2 f
91
* L?nine a C. Huysmans1
[28.3.1912]2.
Cher citoyen,
Je vous remercie beaucoup pour l'envoi de la r?solution ? parisienne ?3.
Comme je vous avais d?j? communiqu? la conf?rence du Parti S.D.O. de
i. Cette lettre est publi?e en langue fran?aise, d'apr?s l'autographe original conserv? dans les archives de l'Institut du Marxisme-L?ninisme, dans le Lenin
skij Sbornik, t. XIII, pp. 203-205 ; en langue russe dans Socinenija, ?d. 2-3, t. 29, pp. 67-68.
2. Lettre non dat?e. D'apr?s l'inventaire, la date de sa r?ception est le
28 mars 1912. Cf. A.H., Inv. IV, f. 219.
3. Il s'agit de la r?solution de protestation contre le contenu de la circulaire n? 4. Cf. Doc. n? 92, p. 2 et Annexe I (Doc. n? 131).
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 67
Russie a condamn? les liquidateurs1 et ces petits groupes de l'?tranger qui n'?tant que faiblement li?s ? la Russie et par cons?quent ne repr?sentant aucun groupe russe, cherchent ? se donner de l'importance et par leurs intrigues
d?sorganisent notre parti. C'est en grande partie du moins le genre de groupes
qui ont vot? ? Paris ladite r?solution. Un vieil adage pr?tend que tout condamn?
a le droit d'invectiver et de maudire des juges durant 24 heures. Les signataires de la r?solution ont apparemment us? et peut-?tre m?me abus? de ce droit.
Parmi ces groupes il y a eu quelques-uns qui furent invit?s ? prendre part ? la conf?rence mais s'y sont refus?. Maintenant ils s'en rongent les ongles de
d?pit et comme d?rivatif ils ? protestent
? et pr?conisent la convocation d'une
nouvelle conf?rence, jurant leurs grands dieux qu'ils sont pour l'unit?. Mani?re
de faire l'unit? tout ? fait originale. Il est tr?s facile de voter ? Paris des r?solutions injurieuses, il est infiniment
plus difficile de cr?er quelque chose de s?rieux et de r?el en Russie. Et ce n'est
pas en militant ? Paris ou ? Vienne qu'on obtient le droit de parler au nom de
la Russie.
En tout cas, en parlant d?j? de ? schisme ? les signataires de la r?solution
se h?tent vraiment par trop. Car il faudrait pour avoir le droit de constater une
scission avec quelque raison, il faudrait pouvoir constater l'existence de deux
comit?s centraux en Russie. Or ce n'est pas le cas jusqu'? pr?sent et d'ailleurs
les signataires ne pr?tendent m?me pas relever de quelque organisation russe
que ce soit.
Agr?ez, cher citoyen, mes salutations fraternelles
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A.H.
92
L?nine a C. Huysmans
5.4.1912.
Cher citoyen,
J'ai re?u votre circulaire N? 52. Je vous envoie ci-joint ma communication
officielle, en vous priant de la transmettre aux secr?taires de tous les partis
r?guli?rement affili?s3.
i. On d?signait sous le nom de ? liquidateurs
? dans les ann?es qui suivirent l'?chec de la r?volution de 1905, les repr?sentants des tendances qui pr?conisaient
une activit? l?gale, fonctionnant dans le cadre du r?gime du 3 juin 1907 et deman daient de liquider le parti ill?gal et sa structure clandestine.
2. La circulaire n? 5 contenait en r?ponse ? la communication de L?nine une r?solution de protestation adopt?e ? Paris le 12 mars 1912 ? ? l'Assembl?e G?n?rale des membres du Parti ?, conf?rence compos?e des repr?sentants du Comit? pour l'?tranger du Bund, des minoritaires demeurant sur le terrain du Parti (groupe de Plekhanov), du groupe Vpered, des majoritaires demeurant sur le terrain du Parti, de la Golos Socialdemokrata, et de la Pravda (Trotski). Ce document fut envoy? dans les m?mes conditions que le pr?c?dent ?manant de L?nine, hectographi? 2 p., le 30 mars 1912. En langue russe publi? dans la Pravda (Vienne), n? 25, 23 avril (6 mai) 1912, p. 5.
3. Voir document suivant.
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68 G. HAUPT
Je viens de plus vous prier, cher citoyen, ? propos de votre avant-propos ? la circulaire N? 5 ; d'avoir l'extr?me amabilit? de me donner quelques petits ?claircissements sur un point que je ne m'explique pas tr?s bien. Voici ce dont
il s'agit. Dans la seconde phrase de votre avant-propos, vous affirmez un prin
cipe qui ? mon avis, est excellent ? vous d?clarez que le secr?tariat est tenu
? transmettre tous les documents ?manant d'organisations r?guli?rement affili?es et de membres du Bureau s1... Voil? qui est parfaitement juste. Mais, cher citoyen, ne croyez-vous pas, que la premi?re phrase de votre avant-propos, celle o? vous
dites que vous communiquez aux partis affili?s la r?solution de protestation,
envoy?e, comme vous me l'avez si aimablement communiqu?, par le citoyen
Babine, est en contradiction flagrante avec ce principe ? Babine est-il un orga
nisme, et quel organisme r?guli?rement affili?2 ? Babine est-il membre du Bureau ?
s'il est membre du Bureau, quelle est l'organisation qu'il repr?sente ? Quel est
aussi l'organisme affili?, qui se rend responsable devant le Bureau de la r?solution
parisienne ? Je vous serais infiniment reconnaissant, cher citoyen, de dissiper mes doutes.
Salutations fraternelles,
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
93
* Circulaire n? 7. 1912
Aux secr?taires des partis affili?s3.
Chers Citoyens,
Le Bureau Socialiste International a re?u du citoyen L?nine, en r?ponse ?
la r?solution de protestation qui fait l'objet de notre circulaire N? 5, le document
i. L'avant-propos de Huysmans fut ainsi libell? : ? Le B.S.I. a re?u, en r?ponse ? la communication de L?nine (voir circulaire n? 4) relative ? la r?union d'une conf?rence socialdemocrate, une r?solution de protestation qu'il s'empresse de communiquer ?galement aux partis affili?s en les priant d'en informer leur Presse. Le secr?tariat fait observer en outre, en r?ponse ? certaines observations
de la Presse socialiste, qu'il est tenu de transmettre tout document, ?manant
d'organismes r?guli?rement affili?s et de membres du Bureau, et qu'il n'a pas le
droit d'en arr?ter la publication. ? En r?alit? C. Huysmans, dans cette note,
faisait allusion aux lettres re?ues de (Tchitcherine) G. Ci?erin, Kollontaj, Griim bach et autres repr?sentants des diff?rents groupes socialistes russes qui ont
protest? contre le fait que le Secr?tariat a publi? dans Le Peuple, le rapport incrimin? de L?nine, qui faisait l'objet de la circulaire n? 4.
2. C'est M. Babine (10, rue des Boulangers, Paris-5e) qui le 21 mars 1912 a envoy? ? Huysmans le texte de la r?solution de protestation adopt?e ? Paris, en indiquant dans sa lettre qu'? ce sujet
? Plekhanov ? d?l?gu? au B.S.I. ?
pourra sans doute vous donner des d?tails compl?mentaires ?. Le 27 mars 1912
Huysmans transmit la copie de cette lettre et celle de la r?solution ? L?nine et ? Plekhanov. Cf. A.H., Inv. III, f. 216 (Doc. n<> 9768).
M. Babine avec Ch. Rappoport signa cette r?solution pour les minoritaires
demeurant sur le terrain du Parti (groupe Plekhanov). 3. Ce document fut re?u par le B.S.I. le 5 avril et transmis aux secr?taires
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 69
suivant, que nous nous empressons de transmettre dans les m?mes conditions
que les notes pr?c?dentes, en vous priant de le communiquer ? votre Presse.
Salutations fraternelles.
Le secr?taire du
Bureau Socialiste International.
CAM. HUYSMANS.
Cher citoyen,
A propos de la r?solution adopt?e par quelques groupes de l'?tranger et les
membres des r?dactions de deux journaux publi?s ?galement ? l'?tranger qui
pr?tendent faire partie du P.S.D.O. de Russie, moi, le repr?sentant du Comit?
Central du P.S.D.O. de Russie, je constate ce qui suit :
1) Tandis que pendant plusieurs ann?es on n'avait pu ni convoquer une
conf?rence des organisations russes, ni m?me cr?er ou reconstituer un comit?
central, qui puisse relier ces organisations, la conf?rence du parti, qui vient
d'avoir lieu, a su grouper 23 organisations du parti, travaillant en Russie. Tous
les rapports sur la conf?rence qui ont ?t? d?j? faits ? la grande majorit? des
organisations du parti en Russie ont ?t? accueillis partout tr?s chaleureusement
et ces organisations ont toutes d?clar? qu'elles soutiendraient le comit? central
?lu par la conf?rence ; et dans le N? du 30 mars 1912 de la ? Rabotschaia Gazeta ?
(organe ?dit? par le comit? central du parti) nous avons pu d?j? publier des ordres
de jour accueillant chaleureusement et soutenant la conf?rence et le comit?
central, des organisations de P?tersbourg -
Vasilevsky Ostrov - Moscou -
Kiev - Samara - Nicolae?f (depuis que ce num?ro a paru nous avons encore
re?u une r?solution du m?me genre de Tiflis). Nous ne pouvons par cons?quent accorder la moindre importance aux protestations de petits groupes de l'?tranger
qui ne sont appuy?s par aucune organisation de membres du parti en Russie.
2) Cette conf?rence des militants du parti, travaillant en Russie, contre
laquelle protestent tous ces petits groupes de l'?tranger, s'est occup?e tr?s sp? cialement de l'action d?sorganisatrice des groupes de l'?tranger et du d?sarroi
qu'ils introduisent souvent dans le travail du Parti en Russie. Ces groupes, qui ne sont reli?s ? aucune organisation en Russie, profitent de leur enti?re irres
ponsabilit? pour se permettre de parler au nom du Parti. C'est un mal qui ronge
notre parti depuis longtemps gr?ce au r?gime politique de la Russie qui d'un
c?t? oblige notre parti ? exister clandestinement et d'un autre force une grande
quantit? de militants ? ?migrer et ? vivre ? l'?tranger. La conf?rence a condamn?
s?v?rement l'action d?sorganisatrice de ces groupes, qui sont des groupes sp?ci
fiquement de l'?tranger et enti?rement irresponsables. Le parti ne peut donc
gu?re s'?tonner des invectives dont tous ces groupes cherchent ? accabler la
conf?rence qui a condamn? toute leur conduite.
des partis affili?s le 12 avril, comme circulaire multigraphi?e en langue fran?aise et, ? part, en langue allemande.
Le texte de L?nine est reproduit en langue russe dans Socinenija, ?d 2-3, t. 15, pp. 432-434 ; ?d. 4, t. 17, pp. 490-493 ; ?d. 5, t. 21, pp. 215-218.
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70 G. HAUPT
3) Parmi ceux qui ont sign? la r?solution nous voyons le groupe de la ? Voix
du Socialdemocrate ?. Cette signature nous en dit tr?s long, et nous explique le v?ritable sens de toute cette campagne haineuse men?e contre la conf?rence
aussi bien dans la presse russe des liquidateurs, que dans celle de la bourgeoisie, et m?me dans certains organes de la presse ?trang?re. Le fait est que la conf?
rence dans une r?solution qui dresse le bilan de toute la lutte de tendances de
notre parti au cours de ces quatre derni?res ann?es, s'est notamment, et m?me
sp?cialement, prononc?e contre la tendance que d?fend ? La voix du S.D. ?.
Pour faire autour de cette question le plus de lumi?re possible, je crois utile
de citer ici cette r?solution. La voici :
? Consid?rant
(L ?) que le P.S.D.O. de Russie m?ne depuis 4 ans d?j? une lutte des plus ?nergiques contre le courant des liquidateurs que d?j? la conf?rence du parti de d?cembre 1908 avait caract?ris? comme ? une tentative d'une partie des
intellectuels, membres du parti, ? liquider l'organisation existante du P.S.D.O.
de Russie et ? la remplacer par des organisations informes et l?gales co?te que
co?te m?me si cette l?galit? ?tait obtenue au prix de la n?gation du programme,
de la tactique et de toutes les traditions du parti ? ;
(IL ?) qu'en janvier 1910 l'assembl?e pl?ni?re du comit? central du parti continuant lui aussi la lutte contre cette tendance avait reconnu ? l'unanimit?
qu'elle n'?tait qu'une manifestation d'influences bourgeoises sur le prol?tariat, et avait d?clar? que l'unit? du parti et la fusion des bolsheviks et des mensch?
viks n'?tait possible qu'? la condition de rompre d?finitivement avec le courant
des liquidateurs et de surmonter enti?rement cette d?viation bourgeoise de
socialisme ;
(III. ?) que malgr? des d?cisions du parti et malgr? l'engagement pris ?
l'assembl?e pl?ni?re de janvier 1910 par les repr?sentants de toutes les fractions
sociald?mocrates, une partie des S.D. se groupant autour des journaux ? Nacha
Zaria ? et ? Delo Jizni ? se sont ouvertement rang?s du c?t? de la tendance que
le parti tout entier avait d?clar? n'?tre que le r?sultat d'influences bourgeoises sur le prol?tariat ;
(IV. ?) que les anciens membres du Comit? central, M. L., Jourii et Romane
au printemps 1910 refus?rent non seulement de faire partie du comit? central
mais m?me d'assister ne fusse qu'? une seule s?ance du comit? central afin de
lui permettre de coopter de nouveaux membres, et d?clar?rent hautement qu'ils
trouvaient que l'existence m?me du comit? central ?tait nuisible ;
(V. ?) que les susdits journaux ? Nacha Zaria ? et ? Delo Jizni
? qui sont
les principaux organes des liquidateurs, se sont rang?s d?finitivement et sur
toute la ligne du c?t? des liquidateurs justement au lendemain de l'assembl?e
pl?ni?re de 1910 et qu'ils cherch?rent non seulement ? diminuer (? rencontre
des d?cisions du pl?num) l'importance du parti ill?gal, mais ni?rent l'existence
m?me du parti, d?clarant qu'il ?tait bien mort, que le parti ?tait d?j? liquid?,
que la reconstitution du parti ill?gal n'?tait qu'une utopie r?actionnaire, et
accabl?rent le parti dans la presse l?gale d'injures et de calomnies, invitant les
ouvriers ? reconna?tre que tous les groupes du parti et toute son hi?rarchie
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 71
?taient morts etc. et que tandis que dans toute la Russie les partisans du parti, sans distinctions de fraction s'unissaient dans un commun d?sir d'accomplir l' uvre si indispensable et qui ?tait ? l'ordre du jour c. ? d. de convoquer une
conf?rence du parti, les liquidateurs form?rent des groupes ind?pendants, et
firent bande ? part m?me l? o? les mensch?viks partisans du parti ?taient en
majorit? (par exemple ? Ekat?rinoslav et ? Kiev), et se refus?rent ? ?tre aucune
ment li?s aux organisations locales du P.S.D.O. de Russie, ? la conf?rence
d?clare que le groupe ? Nacha Zaria ? et ? Delo Jizni ? par toute leur action et
par toute leur conduite se sont mis d?finitivement en dehors du parti. La conf?
rence invite tous les partisans du parti, quelque soit la tendance ? laquelle ils
appartiennent ? lutter contre le courant des liquidateurs, d'expliquer partout
le pr?judice qu'il cause ? l' uvre de lib?ration du prol?tariat et les engage
? donner tout leur effort pour la reconstitution du parti ill?gal S.D.O. de
Russie. ?
4) Apr?s cela il est parfaitement clair qu'il ne s'agit pas ici ni ? d'usurpation ?
ni de ? scission ? etc. et que ce n'est pas du tout l? que le b?t les blesse. La conf?
rence du P.S.D.O. du Russie s'est prononc?e contre une tendance qui en r?alit?
et depuis longtemps d?j? avait compl?tement rompu avec tout le travail du
parti, qui s'opposait de toutes ses forces ? la reconstitution du comit? central
et qui transforme la derni?re institution qui subsistait dans le parti (le bureau
de l'?tranger du comit? central) en ? une arme entre les mains de ceux qui vou
draient liquider le parti ?
(parole du citoyen Plekhanoff qui n'est pas partisan de la conf?rence).
5) En ce qui concerne les organisations nationales je dois constater que le
P.S.D.O. de Russie existait en qualit? de P.S.D.O. de Russie ant?rieurement
? 1906 (ou plut?t 1907) date ? laquelle les organisations nationales entr?rent
dans notre parti (le Bounde en sortit en 1903 et y rentra ?galement en 1907). Par cons?quent leur absence ? la conf?rence* a charg? son comit? central d'enta
mer les pourparlers avec les organisations nationales pour r?tablir avec eux des
rapports normaux.
N. L?NINE.
A.H. Multigraphie, 3 f.
* lire : par suite de leur absence, la conf?rence a charg?...
94
R?ponse de C. Huysmans (R?sum?)
Bruxelles, 5 avril 1912.
i? Note en question nous a ?t? communiqu?e par plusieurs groupes et notam
ment par le groupe letton. Plekhanoff ?tait d'avis d'ailleurs qu'il fallait trans
mettre le document.
20 Si les groupes r?pondent, je demanderai de clore l'incident. Nous ne
pouvons faire servir notre Bureau ? ?tre l'interm?diaire pour transmission de
pol?miques.
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72 G. HAUPT
J'ai l'intention de proposer au CE. de publier un appel pour amener la paix entre les deux tendances et de demander la r?union d'une conf?rence commune.
Qu'en pensez-vous ?
Bien entendu, nous allons transmettre aux Partis affili?s la nouvelle note
que vous venez de nous faire parvenir. Inv. IV, f. 222 (Doc. n? 9797).
95
L?nine a C. Huysmans
[19.4.1912].
Cher citoyen Huysmans,
Je partage enti?rement votre opinion, et je pense comme vous que le Bureau
Int. ne peut servir ? ?tre l'interm?diaire pour transmission de pol?mique. Et je
pense ?galement que le meilleur et le seul moyen d'emp?cher qu'il ne soit ainsi ? c'est de ne transmettre exclusivement que les documents qui vous parviennent
de la part des institutions souveraines des partis affili?s et ayant rapport ? ce
parti. Je ne pouvais pas ne pas vous informer sur les d?cisions de la conf?rence
de notre parti qui avait reconstitu? le comit? central du parti alors que notre
parti n'avait pas de comit? central, et je n'avais certainement pas protest? contre la transmission de nouvelles d'un autre comit? central du P.S.D. de
Russie, mais il ?tait de mon devoir de protester contre la transmission de pol?
miques de groupes de l'?tranger. Vous me demandez aussi mon avis sur votre projet de publier un appel et
de demander la r?union d'une conf?rence commune. Je pense qu'en ce moment
ce ne serait pas pratique, et comme je n'ai pas la pr?tention d'?tre impartial,
je me permettrai de citer l'avis des Polonais (voyez le ? Vorw?rts ?). Les polonais ont refus? de prendre part ? notre conf?rence, mais ils ont ?galement refus? de
prendre part ? la conf?rence que veut convoquer le Bounde en d?clarant que c'est
une conf?rence de liquidateurs. Il vaut mieux patienter : on verra si la conf?rence
des liquidateurs aura lieu et ce qu'elle fera.
Un de ces jours je vous enverrai quelques documents assez int?ressants,
et qui vous informeront mieux sur T?tat des choses dans le P.S.D.O. de Russie.
Bien ? vous,
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
96
L?nine a C. Huysmans (R?sum?)
ier juillet 1912.
Lui adresser tous documents ? l'adresse suivante : Herrn Wl. Ulijanow,
Zwierzyniec L. 218, Krakow, Oesterreich1.
Inv. IV, f. 243 (Doc. n? 9949)*
1. L?nine arrive ? Cracovie autour du 26 juin 1912.
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CORRESPONDANCE LENINE-HUYSMANS 73
97
L?nine a C. Huysmans (R?sum?)
30 ao?t 1912.
Protestation contre circulaire N? 15 -
19121.
A envoyer aux partis affili?s2.
Inv. V, f. 8.
98
R?ponse de C. Huysmans (R?sum?)
Bruxelles, 6 septembre 1912.
Sera communiqu? dans m?mes conditions que la note du R.L.3. Les mots
? non pour le publier mais pour la communiquer aux membres du B.S.I. ?
figurent dans la lettre du CE. accompagnant la note4. N'ai fait que me conformer
? une indication. Ignorais totalement que le C.C. de son parti eut publi? lui-m?me
la d?claration.
Inv. V,f 8 (Doc. n? 10025).
99
* Circulaire n? 22. Septembre 19125.
Bureau Socialiste International.
ier octobre 1912.
Secr?tariat] : Maison du Peuple -
Bruxelles.
Aux d?l?gu?s de tous les partis affili?s.
Chers Citoyens,
Nous avons re?u du Citoyen L?nine, secr?taire et d?l?gu? du Parti Ouvrier
i. La circulaire n? 15 (juillet 1912) transmet une note de la part du Comit? directeur de la Social-d?mocratie de Pologne et de la Lithuanie et qui porte ? la connaissance du B.S.I. la scission produite ? Varsovie dans l'organisation locale de ce parti.
2. Il s'agit de la circulaire n? 22. Voir Doc. n? 99. 3. Il s'agit de Rosa Luxembourg, qui a transmis au B.S.I. la note faisant
l'objet de la circulaire n? 15 du B.S.I. Cf. Annexe III, Doc. n? 133. 4. Transmettant cette note aux d?l?gu?s de tous les partis affili?s, C. Huys
mans en sa qualit? de secr?taire du B.S.I. a ajout? les lignes suivantes : ? Nous vous transmettions ci-dessous, de la part du Comit? Directeur de la Sociald?mo cratie de Pologne et de Lithuanie une communication qui n'est pas destin?e ? ?tre publi?e.
?
5. Circulaire multigraphi?e, 5 p., la date de publication : ier octobre 1912. Ce
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74 G. HAUPT
Socialdemocrate de Russie, en r?ponse au document qui a fait l'objet de
notre circulaire N? 15 (juillet 1912) la communication suivante qui n'est pas destin?e ? ?tre publi?e.
Salutations fraternelles.
Le secr?taire du B.S.I.
CAM. HUYSMANS.
Krakau, den 31. August 1912.
Werter Genosse !
Ich habe von Ihnen das Zirkular N? 15 (Juli 1912) bekommen, wo der Par teivorstand der Soz-Dem. Polens und Littauens ?ber die Spaltung in dieser
Organisation Mittheilung macht1.
Als Vertreter der Soz.-Dem. Arbeiter Partei Russlands im Int. Soz. Bureau,
muss ich einen entschiedenen Protest gegen diese Mittheilung erheben und
zwar aus folgenden Gr?nden :
i? Der Parteivorstand der Soz. Dem. Pol. u. Litt, erkl?rt das Warschauer
Komitee ? geh?re nicht zur Soz.-Dem. A. Partei Russlands, deren autonomes
Glied jene (d.h. die Sozial-Demokratie Pol. u. Litt.) bildet ?.
Der Parteivorstand der Soz. Dem. P. u. L. hat absolut kein Recht weder
zu entscheiden noch zu erkl?ren, wer zu der S.D. A.P. Russlands (die ich vertrete)
geh?rt. Der Parteivorstand der S.D. P. u. L. geh?rt jetzt selbst nicht zu unserer
Partei, weil er in keiner Organisationsverbindung steht weder zu dem Zentral
Komitee, das ich vertrete und das auf der Januarkonferenz 1912 gew?hlt worden
ist, noch zu den gegnerischen Zentrum der Liquidatoren (so-gen. ? Organisations
komitee ?). 20 Es ist eine Unwahrheit, wenn der Parteivorstand der S.D. P. u. L.
behauptet, die Spaltung sei ? knapp vor den Dumawahlen vom Zaune gebrochen
worden ?.
Mir pers?nlich ist bekannt, dass schon vor zwei Jahren dieser Partei vorstand
der S.D. P. u. L., indem er mit seinen fr?heren Mitgliedern, Malecki und Hanecki,
grosse Reibungen hervorgerufen hatte und Hanecki aus dem Parteivorstand
document, distribu? par le Secr?tariat du B.S.I. seulement en allemand fut
publi? en polonais dans la Gazeta Robotnicza, 1912, n? 17-18 du 24 septembre. Le texte de L?nine est reproduit en langue russe dans Socinenija, ?d. 2-3,
t. 16, pp. 109-110 ; ?d. 5, t. 22, pp. 45-46. 1. Le conflit dans la social-d?mocratie polonaise a commenc? en d?cembre
1908 ? son VIe Congr?s, opposant le Comit? Directeur d'une part et le Comit?
de Varsovie de l'autre ? propos des questions d'organisation. Ce conflit s'est
transform? en scission, en d?cembre 1911, ? l'occasion de la Conf?rence des dis
tricts du S.D.P.L. de Varsovie. Le Conseil G?n?ral dissout l'organisation de
Varsovie, mais celle-ci continue son activit? en se rapprochant des Bolcheviks.
Sur les rapports de L?nine avec le Comit? de Varsovie, cf. R. A. Ermolaeva, ? V. I. Lenin i pol'skaja revoljucionnaja social-demokracija v 1912-1914 g. ?, dans Novaja i novejsaja istorija, i960, n? 3, pp. 76-87. Voir aussi Rudolf Franz, ? Der Fall Radek von 1913 ?, dans Das Forum, 4. Jhg., Heft 5 (Febr. 1920).
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 75
entfernt hatte, dass er, der Parteivorstand, schon damals die Spaltung voraus
sauen musste.
3? Es ist eine Perfidie, wenn der Partei vorstand erkl?rt :
einerseits, dass die Polizeispitzel in die Warschauer Organisation ? wie
?brigens in alle revolution?ren Organisationen im Zarenreiche ? eingeschlichen
sind,
und andererseits, dass die Spaltung ? unter t?tiger Hitwirkung der politischen
Polizei stattgefunden hat ?, obwohl der Parteivorstand keinen Namen nennen
kann, keinen bestimmten verdacht aussprechen darf !
Man denke nur, was diese Perfidie bedeutet, wenn jemand, um seine poli tischen gegner moralisch zu vernichten, die infame Beschuldigung,
? Mitwirker
der politischen Polizei ? zu sein, in die Oeffentlichkeit wirft, obwohl man nicht
einmal wagt, einen Namen zu nennen, einen bestimmten Verdacht auszu
sprechen !
Ich bin ?berzeugt, dass jedes Mitglied der Internationale eine solche Kampfes weise als unerh?rt von sich weisen werde.
Ich kenne seit Jahren beide fr?heren Mitglieder des Parteiverstandes der Soz. Dem. P. u. L., Malecki und Hanecki, die notorisch mit dem Warschauer
Komitee zusammengehen. Ich bekemme soeben eine offizielle Mittheilung vom
Warschauer Komitee, welche dies best?tigt. Und ich halte es unter selchen Verh?ltnissen f?r meine Pflicht die beilie
gende Protesterkl?runge des Warschauer Komitees der Sozialdemokratie Polens
und Littauens dem Intern. Soz. Bureau mitzutheilen.
Da die Erkl?rung des Parteivorstands an allen Mitgliedern des Bureaus
gesandt worden ist, so muss ich Sie, werter Genosse, bitten auch diese meine
Erkl?rung sammt mit dem Proteste des Warschaues Komitees allen Delegierten der affilierten Parteien mitzutheilen.
Mit Parteigruss.
N. LENIN.
An das Internationale Sozialistische B?ro in Br?ssel.
Werte Genossen !
Der Vorstand der Sozialdemokratie Russisch Polens und Litauens ver?ffent
licht einen an Sie am 8. Juli gerichteten Brief ?ber die Vorg?nge in unserer
Partei. ? Wir sind leider gen?thigt Ihnen mitzuteilen, dass die Darstellung der
Thatsachen durch den Vorstand nicht nur dem wirklichen Thatbestand nicht
entspricht, sondern ihn bewusst in politischen Zwecken Verdreht.
Der Vorstand stellt die Sache so vor als ob es sich um eine Spaltung innerhalb
der bisher bestehenden Warschauer Organisation handeln w?rde. ? Wir stellen
hiermit fest, dass die Parteiorganisation vom Anfang des Konfliktes ?Dezem ber 1911 /bis heute geschlossen hinter uns steht. ? Das musste selbst der Vor
stand anerkennen, indem er ein neues ihm gef?giges Parteikomitee durch einige Gewerkschaftsvertreter w?hlen Hess, indem er sich gegen die bisherige Parteior
ganisation auf unorganisierte Genossen st?tzt, die nach seinem ?ffentlichen
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76 G. HAUPT
Eingestehen seit dem Sieg der Kontrrevolution an keiner Parteiarbeit teil
genommen haben. Es handelt sich also nicht um eine Spaltung innerhalb der
Warschauer Organisation, sondern um eine einheitliche Stellungnahme derselben
gegen den Vorstand.
Der Vorstand stellt die Sache so dar, als ob es sich bei der Sache um eine
zuf?llige Disziplinlosigkeit handeln w?rde. Dabei weiss er vortrefflich, dass
sein Konflikt mit der Warschauer Organisation das letzte Glied in der langen Kette von desorganisatorischen Thaten bildet, die er seit dem letzten Parteitag ver?bt. Seit dem Jahre 1908, wo die lokalen Organisationen unserer Partei
durch die polizeiliche Verfolgung, die wirtschaftliche Krise /1909/ und die
ganze Atmosph?re der Kontrrevolution geschw?cht wurden, ging die Politik
des Vorstandes darauf aus, jeden Einfluss der Organisationen auf die Richtung der Parteipolitik aufzuheben. ? Nicht nur die Entscheidung ?ber organisato
rische, sondern auch ?ber politische Fragen behielt er in seinen H?nden, die
Organisationen hatten nur das Recht und die Pflicht ohne jede vorhergehende Diskussion in der Presse seinen Bestimmungen sich zu f?gen.
? Der Versuch
dieser Politik im Vorstande selbst Widerstand zu leisten, endete damit, dass
der Vorstand sein auf dem Parteitag gew?hltes Mietglied, den Genossen Hanecki / der dem Vorstand seit acht Jahren angeh?rt mit Gewalt aus dem Vorstand ent
fernte. ? Den ersten Versuch der sch?dlichen Politik des Vorstandes auf dem
Boden der Lokalen Organisation Widerstand zu leisten, beantwortete der Vor
stand mit der Aufl?sung der Warschauer Parteiorganisation und dem Versuch,
eine Spaltung in ihr herbeizuf?hren.
Um seine schwache Position zu st?rken, versucht der Vorstand auch in
dem an Sie gerichteten Schreiben den Verdach zu erwecken, als spielten bei
dem Kampfe der Warschauer Organisation gegen seine usurpatorische Politik
irgend welche Rolle die Machinationen der zarischen Polizei. ? Damgegen?ber
erkl?ren wir :
i? Es gibt kein einziges Anzeichen, dass in der Warschauer Organisation die Polizeispionage gr?ssere Erfolge zu verzeichnen h?tte, als in allen anderen
Parteiorganisationen. 20 Wie es aus der Kundgebung der Mehrheit der durch den Vorstand selbst
ernannten Kommission folgt, liegen keine greifbaren Gr?nde vor, die War
schauer Organisation speziell als von Provocation heimgesucht zu betrachten.
30 Der Kampf der Warschauer Organisation mit dem Partei vorstand dauert
seit dezember 1911. Monatelang bem?hte sich der Partei vorstand die Organisa tion zu zermalmen, aber w?hrend dieses langen Kampfes hat der Vorstand mit
keinem Silbchen verraten, er glaube die Ochrana sei die eigentliche Leiterin
des Kampfes. Zum ersten Mal tritt der Vorstand mit dieser Verd?chtigung hervor erst
am 25 Mai 1912, erst dann als er einsah, dass alle seine Versuche die Organisa tion sich gef?gig zu machen, scheiterten.
Wenn der Vorstand den Mut hat zu behaupten, erst jetzt just vor der Duma
Wahlen sei die Spaltung entstanden, so ist es eine bewusste L?ge. ? Diese L?ge
ist dem Vorstande n?thig, um den Schein erwecken zu k?nnen, als ob seine
Verd?chtigung wirklich begr?ndet w?re.
40 Es ist ausgeschlossen, dass die zarische Polizei irgend welchen Einfluss
auf das Warsch. Kom. H?tte. An der Spitzte des W.K. stehen alte, zuver
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CORRESPONDANCE LENINE-HUYSMANS 77
l?ssige Genossen, die seit 18, 10 Jahren an verantwortlichen Posten in der
Partei t?tig waren. Dass dies der Fall ist best?tigte der Vorstand, indem er
im Februar d.j. dem Warschauer Komitee schrieb :
? Der Parteivorstand sieht keine Gr?nde zur Erhebung von Vorw?rfen
gegen die pers?nhliche Zusammensetzung des neugew?hlten Komitees. ?
Da weiter der Parteivorstand in seinem Aufrufe an die Partei /herausgegeben Ende Juni / erkl?rt hat :
? Man kann nicht sagen, wer der Provokateur in der Spaltungsgruppe ist. Dies wurde bisher nicht bewiesen und es liegt uns fern eine bestimmte
Person anzuklagen. ?
so ist eine derartige wage Besculdigung, ohne kleinsten Hinweis auf die sie
st?tzenden Tatsachen, g?nzlich unzureichend, um irgend welche praktische
Massregeln der ganzen Organisation gegen?ber rechtfertigen zu k?nnen. ?
Denn wie es der Vorstand selbst zugestanden hat, l?sst sich von jeder Organisa tion in Bezug auf Provocation dasselbe sagen, was er von der Warschauer Orga nisation behauptet und folglich musste logischer Weise die ganze Partei auf
gel?st werden. ? Umso weniger l?sst sich der unerh?rte Versuch einer ganzen
Organisation ihre politische Ehre rauben zu wollen, ohne irgend welche ernst
zu nehmende Veranlassung, rechtfertigen.
Daraus folgt, dass die Verd?chtigung deren Grund losigkeit dem Vorstand selbst ambesten bekannt ist, da er monatelang anstatt diese Behauptung ?ffentlich aufzustellen, wie es seine Pflicht w?re, einfach schwieg, bewusster
Versuch ist uns die politische Ehre zu rauben, um dem Widerst?nde gegen seine
Politik das Genick zu brechen.
Wir handmarken diese That aufs sch?rfste und rechnen fest darauf, dass
ebenso wie es einst in der Aff?re ? Warski ? 1893, und sp?ter in der Kasprzak Aff?re unserer Partei gelungen ist, diejenigen an den Pranger zu stellen, die es
wagten politischen Meuchelmord als k?mpfmittel zu ben?tzen, auch jetzt die
ganze sozialistische Internationale dem Siege der Wahrheit verhelfen und es
nicht dulden wird, dass man den glorreichen proletarischen Kampf sein ruhm
gekr?ntes Banner derartig besudelt.
Wir unserseits benachrichtigen Sie, dass entgegen den Versuchen des Vor
standes, uns als ausserhalb der Sozialdemokratie Russisch Polens stehend zu
erkl?ren, wir die ?lteste Organisation der S.D.K. P.L. gewellt sind den Kampf um die Demokratisation der Partei in ihrem Rahmen zu f?hren und die Ent
scheidung des Parteitages ?ber die Streitfrage, der leider seit 4. Jahren nicht
stattgefunden ist, anzuerkennen.
Warschau den 31. Juli 1912.
Warschaues Komite der Sozialdemokratie Russisch Polens
und Litauens.
Sekret. : MARTIN RAKOWSKI.
A.H. Multigraphi?, 5 f.
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78 G. HAUPT
loo
C. Huysmans a Oulianoff (R?sum?)
io septembre 1912.
Nous envoyer cotisation, plus arriv?e depuis 1908.
R?ponse de L?nine (R?sum?)
25 septembre 1912.
S'abstient de choisir entre 1913 et 1914 pour le Congr?s de Vienne1.
Vu les ?lections pour la IVe Douma n'ont pas d'argent. Esp?re pouvoir payer
plus tard.
Inv. V,f. 26.
102
L?nine a Huysmans
[septembre 1912]. Cher camarade Huysmans !
Merci bien pour la copie de la lettre si int?ressante de Jacob de Haan2.
Quant ? la date du Congr?s de Vienne moi, je vote pour la p?riode du
31 ao?t au 7 septembre. Bien ? vous.
L?NINE.
P.S. Mon adresse est maintenant Ulica Lubomierskiego 47 et non pas Zwier
zyniec. Wl. ULIJANOW.
47 Ulica Lubomierskiego 47.
Krakau.
Au triche-Craco vie.
Autographe A.H., 2 f. Dossier Congr?s de Vienne (Doc. n? 10023).
i. R?ponse ? la circulaire n? 18 d'avril 1912, envoy?e le 26 avril par le secr?
taire du CE. du B.S.I. aux secr?taires et aux d?l?gu?s des partis affili?s deman
dant de choisir la date qui leur convient pour tenir le futur Congr?s international de Vienne.
2. Il ne nous a pas ?t? possible de pr?ciser de quelle lettre il s'agit ici. Jacob de Haan est l'auteur d'une brochure intitul?e : In Russischen gevangenissen, Amsterdam, in-8?, 1912 (tir? ? part de De Bewegung, nov. 1912).
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 79
103
L?nine a C. Huysmans (R?sum?)
3 octobre 1912.
Ne peux choisir entre dates du 1 et du 9 novembre pour s?ance du Bureau1.
Est oblig? de s'abstenir d'assister ? cause des ?lections ? la 4e Douma.
Demande de lui envoyer un exemplaire de la circulaire communiquant les
documents qu'il nous a envoy?s. (Circulaire N? 22 - 1912)
Inv. V,f. 28 (Doc. n? 10092).
104
L?nine a C. Huysmans
[Octobre 1912.]
Cher camarade Huysmans,
Ci-inclus un petit article dans la ? Leipziger Zeitung
? nr. 235 (9.X.1912)
concernant la conf?rence des liquidateurs.
Ce petit article, publi? par le Comit? Central de notre parti, pourra vous
donner une id?e sur cette conf?rence pr?tendue social-d?mocratique.
Salutations fraternelles.
W. OULIANOFF.
Copie dactylographi?e A.H.
105
L?nine a C. Huysmans
[Avant le 23 octobre 1912.]2
Cher camarade Huysmans
Ci inclus la traduction allemande du manifeste du Comit? Central de notre
parti (Parti Ouvrier Social D?mocrate de Russie) contre la guerre. Ayez l'obli
i. R?ponse ? la circulaire n? 20 de septembre 1912, envoy?e par le CE. du
B.S.I. le 7 septembre 1912 aux secr?taires et d?l?gu?s des partis proposant de tenir la future r?union du B.S.I. soit du Ier au 3 novembre, soit du 9 au
11 novembre 1912. 2. Lettre non dat?e ; re?ue le 23 octobre 1912 par le Secr?tariat du B.S.I.
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8o G. HAUPT
geance de communiquer le texte de ce manifeste aux secr?taires des partis affili?s et ? la presse socialiste1.
Agr?ez, cher camarade, mes salutations fraternelles.
N. L?NINE.
Autographe A.H., i f. Dossier Balkans (Doc. n? ioi?y).
106
L?nine a C. Huysmans
[24.10.1912.]
Cher camarade Huysmans
Ci-joint la communication du Comit? Soc. D?m. Polonais de Varsovie. Le
comit? me prie de vous transmettre cette communication qui prouve d?finitive
ment que les accusations formul?es devant le B.S.I. par le Comit? Central
S.D. Polonais contre le Comit? de Varsovie ont ?t? absolument fausses2.
i. Le manifeste dont il est question ici fut publi? dans Vorw?rts, 29. Jhg., 1912, n? 252, 27. Oktober, p. 3, col. 1-3. Le Peuple, 1912, n? 300 du 26 octobre,
p. 2, col. 1-2 et ?galement dans le Bulletin P?riodique du B.S.I., n? 9, pp. 20-22.
En russe, Lenin, Socinenija, 5e ?d., t. 22, pp. 135-139. L'original, 3 p. dactylo graphi?es, se trouve dans A.H.
2. Au moment de l'envoi de cette communication (r?ponse ? la circulaire n? 15. Cf. Doc. n? 133), L?nine n'avait pas encore eu connaissance d'un autre document ?manant du Comit? directeur de la social-d?mocratie de Pologne et Lithuanie et qui faisait l'objet de la circulaire n? 26 du Secr?tariat du B.S.I. Ce document transmis par le Secr?tariat du B.S.I. aux d?l?gu?s des partis affili?s en m?me temps que la circulaire n? 27 (dont L?nine parle dans sa lettre) contenait une violente r?futation de l'immixion de L?nine dans les affaires internes de la
social-d?mocratie polonaise. Cet ample document dont l'auteur est Rosa
Luxembourg contient de graves accusations contre les Bolcheviks et personnel lement contre L?nine. Au sujet de cette circulaire L?nine ?crivait en janvier 1913 dans un article anonyme intitul? ? La scission dans la Sociale-D?mocratie
polonaise ? : ? Rosa Luxembourg (membre du B.S.I.) a ?crit au B.S.I. une note,
en indiquant qu'il n'y a pas lieu de la publier, dans laquelle elle qualifie le Comit?
de Varsovie de scissionniste dans les mains de l'Okhrana. Au m?me moment
Tyszka publiait de son c?t? cette salet? (sic) dans la presse sociale-d?mocrate
polonaise ! L?nine, apr?s avoir re?u du secr?taire du B.S.I., Huysmans, une copie de la note de Tyszka, a envoy?
? ?videmment une lettre ? Huysmans en lui
disant qu'il s'agissait d'un acte de perfide ? vengeance, que Malecki et Hanecki,
anciens membres du Comit? Central, sont connus de tous dans le Parti, que la
commission d'enqu?te nomm?e par Tyszka lui-m?me n'a trouv? aucune provo cation, et que parler dans la presse d'une provocation au sein des adversaires
politiques sans citer de noms est une chose on ne peut plus d?go?tante et l?che. ?
Cf. So?inenija, ?d. 2-3, t. 16, p. 249. Notons que dans les Archives Huysmans nous n'avons trouv? aucune trace
de cette lettre de r?futation dont parle L?nine. Nous publions dans les annexes la circulaire n? 26 en question (cf. Doc. n? 135)
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 8l
Vous m'obligerez beaucoup, cher camarade, si vous voulez bien communi
quer ce document important aux secr?taires de tous les partis affili?s.
Agr?ez, cher camarade, mes salutations fraternelles.
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
Circulaire n? 27 (octobre 1912).
Aux d?l?gu?s des partis affili?s !
Chers Citoyens,
Le citoyen L?nine, d?l?gu? du Parti Ouvrier Socialdemocrate de Russie, nous
prie de vous communiquer le document suivant qui n'est pas destin? ? ?tre publi?.
Salutations fraternelles.
Le secr?taire du Bureau Socialiste International :
CAM. HUYSMANS.
An das Internationale Sozialistische Bureau, Br?ssel.
Werte Genossen !
Im Juli dieses Jahres hat der Partei vorstand der Sozialdemokratie Russlands, Polens und Littauens Sie benachrichtigt, dass ? in der Lokalorganisation in
Warschau eine Spaltung stattgefunden hat ?, die von ? einer kleinen Gruppe
Parteimitglieder ? hervorgerufen war.
In Erwiderung dieser Behauptungen haben wir in unseren Briefe an Sie
vom 31. Juli festgestellt, dass es sich um keine Spaltung innerhalb der War
schauer Organisation handelt, sondern um ein einm?tiges Auftreten der War
schauer Organisation gegen den Partei vorstand.
Gegenw?rtig k?nnen wir Ihnen mitteilen, dass die am 12. Oktober dieses
Jahres in Warschau stattgefundenen Dumawahlen in der Arbeiterkurie unsere
Behauptungen vollst?ndig best?tigt haben. Unsere Organisation hat inzwischen
eine sehr rege T?tigkeit entfaltet, sie hat zahlreiche Wahlversammlungen in
den Fabriken abgehalten, (Siehe den Artikel ? Die Wahlaktion ? in unseren
Organ ? Gazeta Robotnicza N 17-18.) und hat trotz zarischen Repressionsmass
regeln, die die Mehrzahl der Fabriken an der Wahlbeteiligung verhindert haben,
auch trotz der desorganisatorischen T?tigkeit der Sendlinge unseres Partei
vorstandes, einen gl?nzenden Erfolg davongetragen. Nachdem sie in der Arbeiterkurie ganz selbst?ndig augfetreten ist, vermocht
sie eine absolute Mehrheit in dem Collegium der Fabrikbevollm?chtigten zu
erzielen.
Von den 66 erw?hlten Bevollm?chtigten, die sich am 12. Oktober zur Wahl
dreier Wahlm?nner stellten, geh?rten 34 zu unserer Partei, es entfielen also auf
alle andere Parteien ? sog. Sozialistische Vereinigung (die Polnische Sozialis
6
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82 G. HAUPT
tische Partei und der j?dische Arbeiterbund), die Nationaldemokraten, die Christlichen Demokraten und die Parteilosen ? nur 32. Darunter waren
8 Anh?nger der b?rgerlichen Parteien (nationale und christliche Demokraten). Aus unserer 34 Bevollm?chtigten war nur Einer ein Anh?nger der Bestre
bungen der Parteivorstandes. Auch er aber wurde in seiner Fabrik mit den
Stimmen der organisationstreuen Arbeiter gew?hlt, (Damit alle Tatsachen evtl.
gepr?ft werden k?nnen, teilen wir Ihnen den Namen dieses Genossen mit: Jan
Winklan aus der Fabrik ? Slava ?. ? Diese Mitteilung ist selbstverst?ndlich
streng vertraulich und in keinem Fall f?r die Publizierung bestimmt.) gegen die
er sich verpflichtete, sich den Weisungen des Warschauer Comit? zu f?gen.
Nachher hat er aber sein Versprechen gebrochen und es ist ihm gelungen zwei
andere Bevollm?chtigten zu demoralisieren und sie in dem Wahlcollegium zur
Wahlenthaltung zu verf?hren. Infolge dessen ist der erste sozialdemokratische
Kandidat (sein Name ist Boguschewski) zum Wahlmann durchgefallen, weil
er nur 31 statt 34 Stimmen erhalten hat.
Zwei andere soz.-dem. Kandidaten haben schon die Mehrheit erzielt, nach
dem auch die drei Abtr?nningen f?r sie gestimmt haben. Die erste Kandidatur
aber ist uns leider doch zugunsten der gegnerischen Parteien verloren gegangen.
Das war der einzige ?
Erfolg ? der Wahlagitation des Parteivorstandes und seiner
Anh?nger in Warschau.
Daraus, werte Genossen, k?nnen sie ersehen, dass unsere Warschauer Orga
nisation, die vom Parteivorstand mit Bann belegt und als ? ein Werkzeug der
russischen Geheimpolizei ? bezeichnet wurde, einzig und allein die Parteiarbeit
in Warschau f?hrt, dass keine andere wirkliche Parteiorganisation der Sozial
demokratie in Warschau existiert, und dass der Partei vorstand, wenn er das
Gegenteil behauptet, sich der Verdrehungen und der Verleumdungen schuldig
macht.
Warschau, den 18. Oktober 1912.
Mit Parteigruss das Warschauer Komit? der Sozialdemo
kratie Russlands, Polens u. Littauens.
A.H. Multigraphi?, 2 f.
107
C. Huysmans a L?nine1
7 novembre 1912.
Le Bureau a d?cid? de confier la r?daction du projet de r?solution ? soumettre
au Congr?s de B?le, ? une commission compos?e, en dehors du pr?sident du
Bureau, de 5 d?l?gu?s :
i. Lettre circulaire envoy?e ?galement ? Haase, V. Adler, MacDonald,
Dubreuilh, Plekhanov, Roubanovitch.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 83
Un pour l'Allemagne Un pour la France
Un pour l'Angleterre Un pour l'Autriche
Un pour la Russie
Je vous serai oblig?, vu la pr?cipitation des ?v?nements, de bien vouloir
d?signer le mandataire de votre parti qui devra se mettre directement en rela
tion avec le pr?sident du Bureau Vandervelde (adresse 4 rue Vilain XIV, ?
Bruxelles) ? l'effet de tenir une r?union ? B?le un ou deux jours avant le Congr?s, o? Ton se mettrait d'accord sur le texte ? pr?senter.
Salutations fraternelles.
Inv. V, 60 f. (Doc. n? 10224) (double dactylographi?).
108
L?nine a Huysmans
Cracovie, le 10 nov. 1912.
Cher camarade Huysmans,
Je vous remercie beaucoup pour votre communication. Nous t?cherons de
prendre des mesures pour la nomination de nos d?l?gu?s au Congr?s de B?le.
Le mandataire de notre parti ? la commission pour la r?daction du projet de r?solution sera d?sign? le plus t?t possible.
Salutations fraternelles.
N. L?NINE.
P. S. Je suis oblig? de pr?senter au Comit? Central de notre parti un rapport sur la derni?re s?ance du B.S.I.1 Pour pr?parer ce rapport j'ai besoin de quelques informations. Je sais bien que vous ?tes tr?s occup? et je vous prie d'accorder
une audiance de 5 minutes au camarade Popoff2 qui viendra vous voir au Bureau.
Les journaux fran?ais et allemands (Le Peuple, le Wiener Arbeiterzeitung, Bremer B?rgerzeitung, Leipziger Volkszeitung et Vorw?rts ont publi? les ren
seignements tr?s contradictoires sur la derni?re s?ance du B.S.I.)3.
i. Il s'agit de la r?union qui a eu lieu ? Bruxelles les 28-29 octobre 1912 en
l'absence de L?nine. 2. Popov I. F. (1886-1957). A partir de 1905 militant bolchevik. En 1908,
apr?s s'?tre ?vad? de d?portation, il ?migra ? l'?tranger, habita Bruxelles. En
1909, il fut charg? par L?nine d'assurer la liaison entre lui et le Secr?tariat du B.S.I. Popov assuma cette t?che jusqu'en 1914. En juillet 1914, il fit partie de
la d?l?gation bolchevique ? la conf?rence extraordinaire convoqu?e par le Comit? Ex?cutif du B.S.I. qui eut lieu ? Bruxelles et fut consacr?e ? la question de l'uni fication de la Social-d?mocratie russe. Cf. les souvenirs de Popov (? Iz vos
pominanij o V. I. L?nine ?) publi?s dans Istoriceskij Arhiv, i960, n? 1, pp. 168-174. 3. Le compte rendu officiel de cette r?union ne fut pas publi?. Le Bulletin
p?riodique du B.S.I., III, n? 9, p. 3 se contenta de reproduire la r?solution vot?e
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84 G, HAUPT
P.P.S. C'est aujourd'hui seulement que j'ai re?u la communication sur l'?lec
tion des d?put?s de la IVe Douma du gouvernement de Moscou. Maintenant
je peux vous dire que tous les d?put?s de la curie des ouvriers (Arbeiterkurie) sont social-d?mocrates ! Douze soc.-d?m. d?j? ?lus malgr? une falsification des
?lections tout ? fait inou?e1.
Salutations fraternelles.
N. L?NINE.
Autographe A.H. 4 f. Dossier Congr?s extraordinaire de B?le, vol. II (Doc. n? 10224).
109
L?nine a C. Huysmans (R?sum?)
[novembre 1912].
Re?u lettre Plekhanoff disant que Roubanovitch est d'accord pour que
Plekhanoff soit membre de la Commission des 62. Suis aussi d'accord3. Mais
Plekhanoff ?crivait que son ?tat de sant? ne lui permettra peut-?tre pas d'y
contre la guerre. Une s?ance sp?ciale de cette r?union avait ?t? consacr?e aux
affaires russes. L?nine prit connaissance de ce fait par un article pol?mique que Martov publia dans le journal Luc, n? 37 du 28 octobre 1912, o? il rapportait les d?bats de cette r?union. L?nine chercha en vain ? obtenir une information exacte de mani?re ? v?rifier ce qu'il y avait de vrai dans toute cette affaire. La
r?ponse de Huysmans se fit attendre. L?nine ?crivit, ?nerv?, ? G. L. Skolovskij en d?cembre 1912 : ?
Jusqu'? pr?sent nous ne savons toujours pas si Plekhanov durant la Session d'octobre du Bureau a parl? de l'unification des socialistes avec les socialistes-r?volutionnaires (cf. Martov dans Luc, n? 37). Ne vous
?tes vous donc pas renseign?s ? ce propos aupr?s de Rubanovich, ou Nemec, ou Huysmans, ou quelqu'un d'autre ? ? Lenin, Socinenija, 4e ?d., t. 36, pp. 176-177.
Quant ? la deuxi?me question, la mise au point de Haase arriva en d?cembre et fut publi?e tout de suite dans la Pravda. Cf. Lenin, Socinenija, 5e ?d., t. 22,
pp. 277-278. 1. L?nine suivit avec grand int?r?t cette ?lection et lui accorda une impor
tance primordiale. Il ?crivit ? Gorki au d?but d'octobre 1912 : ? Nous sommes
maintenant dans les ?lections jusqu'au cou. L'abstentionnisme est diablement
grand. M?me dans la Curie Ouvri?re. Mais ce sont tout de m?me les sociaux
d?mocrates qui ont ?t? ?lus partout. L'issue des ?lections est de la plus grande
importance pour la construction du Parti. ? Lenin, Socinenija, 4e ?d., t. 35,
P- 33. Six d?put?s bolcheviks sont entr?s dans la IVe Douma. Selon les ?diteurs
des uvres de L?nine, il r?sulte d'une lettre ? Kamenev (in?dite), que L?nine a r?dig?e avant le 11(24) novembre 1912 un rapport au B.S.I. concernant les
?lections pour la IVe Douma. Cf. Lenin, Socinenija, 5e ?d., t. 22, p. 404. Nous
n'avons trouv? dans les Archives Huysmans aucune indication sur l'existence
d'un tel rapport. Il nous semble qu'il s'agirait de la lettre du 10 novembre
adress?e ? Huysmans. 2. Commission d?sign?e par le B.S.I. pour r?diger le texte du projet de r?so
lution soumis au Congr?s extraordinaire de B?le (24-25 novembre 1912). 3. Voir la r?ponse de L?nine ? Plekhanov (lettre du 17 novembre 1912),
publi?e dans Socinenija, 4e ?d., t. 36, pp. 166-167.
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CORRESPONDANCE LENINE-HUYSMANS 85
aller et qu'alors notre repr?sentant devra se mettre d'accord avec Roubanovitch1.
Notre d?l?gu? au B.S.I. c'est Kameneff. S'il y a encore des communications
veuillez lui ?crire ? l'adresse M. Rosenfeld, Rue Roli 11, Paris XIXe2. Le cama
rade Kameneff viendra ? B?le samedi (23 cr.) matin, il voudra vous voir.
Inv. V,f. 88 (Doc. n? 10379).
110
L?nine (Oulianoff) a C. Huysmans (R?sum?)
D?cembre 1912.
Je certifie par la pr?sente que le camarade Kameneff est d?sign? par le C.C.
du PSDO de Russie comme membre du B.S.I. et le camarade Maletzki comme
son suppl?ant3.
ni
R?ponse de C. Huysmans (R?sum?)
Bruxelles, 5 d?cembre 1912.
Le remplacement n'est que provisoire, la question de la repr?sentation
devait ?tre tranch?e en son entier ? moins que vous ne vous entendiez avec
l'autre fraction S.D.
Inv. V,f 9J (Doc. n? 10450).
i. La copie de cette lettre a ?t? envoy?e ? Roubanovitch en lui demandant de s'entendre avec Kamenev. L'entretien avec ce dernier a eu lieu en pr?sence de Volsovskij et Bobrov. Plekhanov ?tant malade, Kamenev d?clare que l'accord
pouvait se faire sous le nom de Roubanovitch. Ce dernier communique les r?sul tats de cet entretien ? Huysmans dans une lettre du 19 novembre 1912, o? il annonce : ?
J'ai re?u deux lettres de Plekhanov, une de L?nine et aussi votre
lettre avec la copie de la lettre de L?nine. ? Cf. A.H., Dos. Congr?s de B?le, vol. II, Doc. n? 10403.
2. Rosenfeld est le nom de famille de Kamenev.
3. A. Malecki, social-d?mocrate polonais, membre du Comit? directeur de la Social-D?mocratie de Pologne et de Lithuanie ; apr?s 1911 un des diri
geants du Comit? social-d?mocrate polonais de Varsovie ? il fut d?l?gu? de
l'opposition polonaise ? la Conf?rence de Bruxelles (juillet 1914).
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86 G. HAUPT
112
L?nine a C. Huysmans (R?sum?)
22 d?cembre 1912.
N'a pas compris 10450.
Ou bien il y a eu malentendu ou bien existe une r?union du Bureau que
j'ignore'. Le Peuple de Bruxelles ?crit le 30-10-1912 :
? Le status-quo est maintenu en ce qui concerne la repr?sentation au Bureau
des organisations socialistes russes ?.
Y a-t-il une autre r?solution du Bureau ? Sinon le Comit? Central de l'autre
parti a le droit de d?signer son repr?sentant.
Pourquoi n'est-ce que provisoire ?
113
R?ponse de C. Huysmans (R?sum?)
31 d?cembre 1912.
Le Bureau a ?t? sur le point de trancher dans le vif. C'est alors que sur ma
proposition tout est rest? en ?tat, mais le CE. a ?t? charg? de r?diger un appel ? l'unit? et, au besoin, de forcer les portes. Voil? le sens et l'esprit de la r?solu
tion. Vous avez droit ? conserver une repr?sentation ? titre ?gal avec Plekhanoff
mais cette solution a ?t? consid?r?e comme provisoire. Cad. ayant valeur en
vue du Congr?s de B?le, le Bureau fermement d?cid? ? intervenir avec d?cision.
Le Bureau lancera son manifeste ? la premi?re occasion et il attendra que vous
vouliez bien faire usage de bonne volont?.
Cette lettre est confidentielle.
Inv. V,f 109 (Doc. n? 10505).
i. Il s'agit de la r?union du B.S.I. des 28-29 octobre 1912. Le compte rendu officiel de cette r?union ne fut pas publi?. Les comptes rendus parus dans Le
Peuple, L'Humanit?, Vorw?rts, relatent d'une mani?re laconique la s?ance consacr?e aux affaires russes qui initialement ne figuraient pas ? l'ordre du jour de la r?union.
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Chapitre IV
1913-1914
L?nine consid?ra la position de Huysmans dans les affaires russes comme une preuve d'hostilit? envers les Bolcheviks1 et le r?sultat de la pression que Rosa Luxembourg exer?ait sur le secr?taire du B.S.I.2.
Aussi, durant Tann?e 1913, ses rapports avec le B.S.I. se borneront-ils ? quelques lettres. Quant ? l'exercice de son mandat, L?nine le confia ? Kamenev, ?tabli ? cette ?poque ? Paris.
Huysmans se rendait compte du changement intervenu, sans y accorder toutefois une tr?s grande importance. Depuis sept ans qu'il exer?ait ses fonctions, il avait d? s'habituer ? la mauvaise humeur des
d?l?gu?s auxquels il ne pouvait donner satisfaction, lorsqu'il jugeait que ceux-ci avaient tort ou que leurs positions ?taient contraires aux
i. Un autre sujet de tension entre L?nine et Huysmans fut l'affaire des
cinq d?l?gu?s du Comit? de Varsovie au Congr?s international de B?le. La vali dation de leurs mandats ayant ?t? refus?e par le secr?taire de la S.D. de Pologne et Lithuanie, ils firent appel ? celui du P.O.S.D.R. qui leur donna satisfaction et les inclut dans sa d?l?gation ? titre consultatif. D?sireux de conserver le caract?re solennel du Congr?s et d'?viter toutes discussions et incidents f?cheux
qui pourraient assombrir cette manifestation grandiose du socialisme interna tional contre la guerre, le B.S.I. ne s'opposa pas ? cette solution sans y donner
pour autant sa sanction officielle. Et ce n'est qu'apr?s le Congr?s que la protes tation du Comit? Directeur du P.S.D. de Pologne et Lithuanie fut prise en consi d?ration. Huysmans, consid?rant que les d?l?gu?s du P.O.S.D.R. au Congr?s international de B?le n'avaient pas eu le droit de valider les mandats pr?sent?s
par les d?l?gu?s du Comit? de Varsovie, d?cide en cons?quence de ne pas men tionner dans le compte rendu officiel les noms de ses cinq d?l?gu?s mais de les
indiquer par la lettre X. En accord et avec la collaboration de L?nine, la d?l?ga tion russe envoya au B.S.I. une protestation contre ce proc?d?, protestation qui ne fut pas prise en consid?ration.
Le dossier de ? 5 X ? se trouve dans les Archives Huysmans. 2. Certes, Huysmans avait une tr?s grande estime et une amiti? sinc?re
pour Rosa Luxembourg. Dans ses entrevues avec Hamilton Terrace (Londres, 23 avril 1943) il disait d'elle : ? Wir waren Gegner. Sie hat mich oft altaluert. Sie war hochgebildet. Wie schade, dass Sie nicht in Frankreich geboren war.
Dort h?tte Sie wirklichen Einfluss, namentlich ?ber Jaur?s haben k?nnen. ?
(Notes dactylographi?es. Archives Huysmans).
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88 G. HAUPT
principes ou aux positions du B.S.I. Tous ces incidents entre les socia listes russes, la violence et la v?h?mence de leurs pol?miques produi saient sur Huysmans une impression p?nible, sans que pour autant la consid?ration qu'il portait aux d?l?gu?s tels que L?nine, R. Luxem
bourg ou Plekhanov en f?t amoindrie. Ainsi, dans une lettre ? Rouba novitch le 12 novembre 1912, il ?crivait : ? Comme fonctionnaire, je dois consid?rer tous les partis avec le m?me regard de respect et de
d?vouement, et j'ai constat? avec une extr?me ironie que parfois des
partis rivaux s'entendent mieux que les fractions d'un m?me parti. ?
Et il note : ? Je sais la d?f?rence que je dois ? tous les membres du B.S.I. *.
Bien qu'au courant de la situation ? l'int?rieur de la social-d?mo cratie russe, la majorit? des d?l?gu?s du B.S.I. ne s'effor?ait que distraitement d'y rem?dier. Et ce ne fut qu'une minorit? avec Kautsky et R. Luxembourg qui soutint les efforts du secr?taire d?cid? ? sou
mettre la question de l'unit? social-d?mocrate ? la r?union du B.S.I.,
pr?vue ? Londres pour les 28-29 d?cembre (r?union o? avait d?j? ?t? inscrite en t?te de l'ordre du jour la question de l'unification du socia lisme en Angleterre).
Par contre, cette proposition suscita une forte r?action parmi les socialistes russes. Tous les groupes et fractions s'en montraient satis
faits, ? l'exception des Bolcheviks, dont les adversaires trouv?rent une alli?e puissante et de grande autorit? en la personne de R. Luxem
bourg. Dans une lettre de N. K. Krupskaja du 13 d?cembre 1913 nous
lisons : ? On manigance contre les Bolcheviks au Bureau International. Le 13 d?cembre r?union du Bureau, Rosa Luxembourg va faire une
d?claration contre le groupe L?nine. D?claration des Polonais (c'est le Comit? Directeur Varsovie, Lodz, maintenant du c?t? de l'opposi tion). Les Bundistes, le Comit? Central des liquidateurs letton et le Comit? d'Organisation des liquidateurs d'Ao?t s'appr?tent ? soutenir la d?claration de Rosa. Tous vont envoyer l?-bas leurs repr?sentants ?2.
Si les diff?rentes fractions et groupes appartenant au P.O.S.D.R. manifestaient un int?r?t bien naturel pour la question, Huysmans craignait par contre que la majorit? des d?l?gu?s au B.S.I. n'y soit
indiff?rente, comme le confirmait le d?roulement de la session de Londres. Litvinov, qui rempla?a Kamenev ? cette r?union en qualit? de repr?sentant du d?l?gu? du P.O.S.D.R., rendant compte ? L?nine, dans une de ses lettres, des travaux accomplis, ?crivait notamment : ? Tout s'est pass? comme Huysmans l'avait pr?vu : on a ?touff? l'affaire russe entre 5 h et 5 h 30... L'affaire russe avait ?t? repouss?e tout ? fait ? la fin, en cons?quence de quoi, faute de temps, on nous a
? peine laiss? la parole ?3. C'est Kautsky qui ouvrit les d?bats en pr?sen tant un projet de r?solution adopt?, apr?s discussion ? l'unanimit? des
voix.
i. Archives Huysmans, Dossier Russie, Doc. n? 10282. 2. Cf. ? Bol'seviki na Brjuksel'skom sovescanii. Dokumenty Instituta mark
sizma-leninizma pri C.K. K.P.S.S. ?, dans Istoriceskij Arhiv, 1959, n? 4, p. 13.
3. Id., p. 13.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 89
Le B.S.I. conform?ment ? cette r?solution ? met volontiers ? la
disposition des camarades russes ses services ? titre de m?diateur ?, car ?l consid?re ? qu'il est du devoir le plus urgent de toutes les fractions de la S.D. de Russie de faire une tentative s?rieuse et loyale afin de s'entendre au sujet de la reconstitution de l'unit? du parti et pour
mettre fin ? la nuisible et d?courageante division actuelle ?. Le Comit? Ex?cutif du B.S.I. fut donc charg? de convoquer une conf?rence avec la participation des repr?sentants de toutes les organisations et frac tions du mouvement ouvrier en Russie, pour un ?change g?n?ral de
vues, pour ?claircir la situation, mesurer l'ampleur et la nature des
divergences et envisager ensemble les points litigieux. Si ? la conf?rence le foss? se r?v?le si profond qu'une r?conciliation paraisse impossible, le Comit? Ex?cutif, pour trouver une solution, pr?sentera ses conclu sions devant le Congr?s International Socialiste qui doit se r?unir en
ao?t 1914 ? Vienne1. En derni?re instance, la h?te d?plor?e par Litvinov ainsi que la
r?solution vot?e n'?taient ni d?favorables ni d?plaisantes pour les Bolcheviks. En effet, le manque de temps emp?cha R. Luxembourg de pr?senter son projet de r?solution contenant la condamnation des Bolcheviks et r?clamant la convocation d'une conf?rence d'unification de la social-d?mocratie russe. Elle se contenta de d?poser un amende
ment, qu'elle retira au dernier moment. D'ailleurs, cette id?e ?tait formul?e clairement par Litvinov dans sa lettre ? L?nine : ? Je pense que sans la r?solution Kautsky, c'eut ?t? pire. Rosa, certainement, aurait pr?sent? une r?solution plus prudente et pernicieuse. Dans cette
atmosph?re de compl?te indiff?rence des d?l?gu?s, o? chacun regardait ? chaque instant la pendule, n'importe quelle r?solution faisant allu sion ? l'unit? aurait pu passer... Tout ce que je n'ai pas pu dire vous
pourrez l'ajouter maintenant, quand le Comit? Ex?cutif s'adresse ? vous2. ?
L?nine souscrivait ? ces appr?ciations de Litvinov. Il ?tait en effet clair qu'insister sur l'incomp?tence du B.S.I. dans les affaires int?rieures des social-d?mocrates russes et s'opposer ? la r?solution de Kautsky aurait ?t? une grave faute tactique. Par contre, participer d'une mani?re active ? une conf?rence consultative pourrait permettre d'aborder les discussions sur la question de l'unit?, sur la plate-forme propos?e par les Bolcheviks. C'est pourquoi L?nine salua aussit?t la r?solu tion du B.S.I. tout en combattant l'affirmation faite par Kautsky ? cette r?union et selon laquelle le vieux parti, ? l'ancien P.S.D. est
mort ?3. Admettre cette appr?ciation ? combattue aussi par R. Luxem
bourg ? aurait signifi? admettre que l'unit? ne pourrait se r?aliser
qu'avec la cr?ation d'un nouveau parti. Or, l'essentiel des revendica tions bolcheviques ?tait notamment l'unit? ? la base et autour du
i. Le compte rendu officiel de cette r?union a paru dans Suppl?ment au
Bulletin P?riodique du B.S.I., ann?e V, n? n, pp. 1-6. 2. Istoriceskij Arhiv, 1959, n? 4, p. 16.
3. V. I. Lenin, Horosaja rezoljucija i plohaja rec', Socinenija, 5e ?d., t. 24, pp. 211-213.
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go G. HAUPT
P.O.S.D.R., unique organisme l?gitime de la social-d?mocratie russe. Ce fut l'id?e ma?tresse de la r?solution ? d'un groupe marxiste orga nis? ? concernant la d?cision du B.S.I., document r?dig? par L?nine et repr?sentant la plate-forme des Bolcheviks. Cette r?solution parue dans la Pravda quelques jours ? peine apr?s la cl?ture de la r?union de Londres ? saluait avec chaleur la d?cision de l'Internationale ouvri?re ? et d?clarait avec fermet? qu'il ne pouvait ?tre question de constituer quelque chose de nouveau, mais uniquement de renforcer et de reconstituer compl?tement l'ancienne organisation, telle qu'elle avait ?t? cr??e il y a quinze ann?es. En ce qui concerne les parti cipants ? la future conf?rence, les Bolcheviks demandaient que soient admis ? seulement et exclusivement les repr?sentants des orga nisations ouvri?res existant en Russie, et dans aucun cas les groupes ? l'?tranger non li?s avec les ouvriers russes ?*.
D?s le d?but de l'ann?e 1914, pr?parer la conf?rence devint l'une des pr?occupations majeures aussi bien pour le CE. du B.S.I. que pour les organisations et fractions russes. Du c?t? bolchevik, c'est L?nine
qui se chargea personnellement de cette question. Il arriva le 18 jan vier ? Paris et, le m?me jour, fit un expos? devant le groupe bolchevik sur les r?solutions prises ? la r?union du B.S.I. de Londres le 24 d?cem bre pr?c?dent. Une semaine plus tard, il se rendait ? Bruxelles pour
participer au IVe Congr?s de la social-d?mocratie de Lettonie. Ce fut l'occasion pour lui de rencontrer le secr?taire du B.S.I. et de s'informer aupr?s de lui des projets du Comit? Ex?cutif. Il put en m?me
temps exposer en d?tail le point de vue des Bolcheviks et assurer
Huysmans de leur volont? de participer ? la conf?rence projet?e. A la demande de Huysmans, il r?digea ? Bruxelles une note ?toff?e
exposant les points essentiels du d?saccord entre son Comit? Central et la Commission Organisatoire menchevique2. C'est un document de fond qui donne une analyse tr?s convaincante des divergences d'ordre doctrinal et politique d?chirant le socialisme russe.
L?nine quitta Bruxelles, apr?s une semaine de s?jour, ignorant que c'?tait l? sa derni?re rencontre avec Huysmans. Ses entretiens avec le secr?taire de l'Internationale avaient permis de dissiper les
malentendus et de r?tablir les relations cordiales et de confiance qui caract?risaient leurs rapports avant 1912. Notons que L?nine, durant les mois ? venir et ? plusieurs reprises, apportera des t?moignages publics de gratitude au B.S.I. et au CE. pour ce qu'ils avaient fait en faveur du mouvement ouvrier russe. Ainsi, en avril 1914, ? l'occa sion de la publication des comptes rendus officiels de la derni?re r?union du B.S.I. tenue ? Londres, L?nine d?clarait au nom de la ? repr?sen tation des marxistes organis?s ? : ? Apr?s avoir re?u le Suppl?ment du n? n du Bulletin P?riodique du Bureau International, la repr?sentation des marxistes organis?s de Russie consid?re comme son devoir d'expri
mer sa profonde gratitude au Bureau Socialiste International et ? son
i. V. I. Lenin, Rezoljucija o resenii Socialisticeskogo Bjuro, Socinenija, 5e ?d., t. 24, pp. 233-235.
2. Doc. n? 123.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS gi
Comit? Ex?cutif, pour le soutien qu'ils ont apport? au mouvement
ouvrier et pour leur souci de voir ce mouvement se renforcer et prendre
plus de consistance en assurant son unit? ?*. C'est le 30 juin 1914 que la conf?rence des groupes social-d?mo
crates de Russie fut officiellement convoqu?e par le Comit? Ex?cutif ; il devait se r?unir ? Bruxelles du 16 au 18 juillet. L?nine r?digea le
rapport bolchevik sur l'unit? social-d?mocrate en Russie ; il l'ouvrit
par l'?loge de la mission accomplie par E. Vandervelde en Russie : ? En abordant ce rapport, au nom du Comit? Central de la S.D. du
Parti Ouvrier, je profiterai avant tout de l'occasion qui se pr?sente de
remplir un devoir agr?able et d'exprimer, pour cette institution, ma
profonde gratitude au Camarade Vandervelde, pr?sident du Comit? Ex?cutif du Bureau Socialiste International, pour sa visite dans notre
pays et les contacts personnels qu'il a pris avec les militants du mou
vement ouvrier ? P?tersbourg. Nous sommes d'autant plus reconnais sants envers notre camarade Vandervelde qu'il a le premier pos? le
principe d'une prise de contact directe des membres influents de l'Internationale avec les ouvriers conscients et militants de Russie, et ?galement le principe de la publication dans la presse ?trang?re
(nous avons en vue ? Le Peuple ? et 1' ? Humanit? ?) d'informations
objectives sur le mouvement ouvrier de Russie, informations rassem
bl?es sur place aupr?s de la r?daction des journaux des trois tendances : ? la tendance (pravdiste)
? (c'est-?-dire celle de notre parti), la tendance des ? liquidateurs ?, et celle des ? S.R. ?2.
L?nine pr?para avec un soin minutieux la d?l?gation bolchevique qui fut form?e d'Inessa Armand, M. F. Vladimirskij, I. F. Popov. Tenu au courant par ce dernier des moindres d?tails concernant les
pr?paratifs de la conf?rence, il ne se borna pas ? r?diger le texte du
rapport du Comit? Central, qu'L Armand devait lire ? Bruxelles. L?nine pr?cisa par ?crit la conduite et les positions que ses d?l?gu?s devaient prendre et il veilla ? ce qu'ils soient en possession de toute la documentation n?cessaire3.
Un de ses grands soucis ?tait de s'assurer des alli?s parmi les groupes invit?s ? Bruxelles et, pour cela, d'harmoniser leur position avec celle de la d?l?gation bolchevique. Au d?part, il ne pouvait compter que sur les social-d?mocrates lettons, le Parti S.D. lithuanien, et sur l'oppo sition polonaise (le Comit? de Varsovie et de Lodz) ; mais Rosa Luxem
bourg s'opposa ? ce que ces derniers soient invit?s ? Bruxelles. Sur la directive du Comit? Central, Litvinov envoya quelques jours avant l'ouverture de la conf?rence une lettre au B.S.I., qui, selon ses propres
mots, ? porta un caract?re d'ultimatum ?, r?clamant d'une mani?re
cat?gorique l'invitation des repr?sentants de l'opposition polonaise4. Pour ne pas compromettre ? la derni?re heure la conf?rence, le Comit?
i. Cf. V. I. Lenin, Socinenija, 5e ?d., t. 25, p. 81.
2. Id., p. 363 3. Cf. Gankin and Fisher, op. cit., pp. 127-131 ; Istoriceskij Arhiv, 1959,
n? 4. 4. Istoriceskij Arhiv, 1959, n? 4, p. 14.
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92 G. HAUPT
Ex?cutif s'empressa de satisfaire cette revendication des Bolcheviks1. Les travaux de la conf?rence dite ? d'unification ? se d?roul?rent
? huis clos, dans une atmosph?re agit?e. Apr?s de longs d?bats, la r?solution pr?par?e par Kautsky et pr?sent?e par le CE. fut adopt?e et sign?e par les repr?sentants des neuf groupes pr?sents2. La d?l?ga tion bolchevique et lettone refusa de participer au vote. L'autorit? du CE. du B.S.I. fut encore assez forte pour y rallier le suffrage du P.S.D. lithuanien et de l'opposition polonaise, qui, au d?but, avaient soutenu le contre-projet de r?solution pr?sent? par I. Armand.
L'absence de L?nine ? cette conf?rence, absence remarqu?e par les
d?l?gu?s et qui provoqua un effet f?cheux sur les membres du Comit?
Ex?cutif3, se r?v?la comme un handicap pour la d?l?gation bolchevique, qui ne sut pas man uvrer avec une adresse suffisante. Pour diminuer sa part de responsabilit?s, Popov (qui dans son activit? de repr? sentant personnel de L?nine aupr?s du Secr?tariat du B.S.I. ne se
montra pas toujours ? la hauteur de sa mission) chercha des boucs ?missaires en la personne de Vandervelde et surtout en celle de Huys
mans envers lequel il manifesta une rancune qui allait jusqu'? l'animo sit?. C'est pourquoi, dans ses lettres ? L?nine, rapportant le d?roule
i. Cependant, L?nine ne nourrit pas d'illusions quant aux r?sultats de cette conf?rence. Il savait ? l'avance que ses partisans seraient mis en minorit? et,
par cons?quent, consid?rait son d?placement ? Bruxelles comme inutile. Il se r?servait pour le futur Congr?s international qui devait se r?unir prochaine
ment ? Vienne et o? il pensait d?fendre sa position devant une grande audience. Le t?moignage de Hanecki, qui, avant de partir ? Bruxelles pour la conf?
rence ? laquelle il repr?sentait l'opposition polonaise, rencontra L?nine, est formel.
? Ilitch ?tait furieux. Il avait du travail par-dessus la t?te, et voici qu'il lui fallait s'occuper des b?tises. Il ne doutait pas un instant que la conf?rence ne
p?t donner aucun r?sultat... Ilitch avait d?cid? d'envoyer une d?l?gation, mais ne voulait ? aucun prix y aller lui-m?me.
Je me rappelle que j'essayai de le persuader de prendre personnellement part ? la conf?rence : son autorit? ?tait grande, elle pouvait influencer les mencheviks, les faire changer de tactique. Mais Ilitch raillait ma na?vet? : ?si les mencheviks
avaient r?solu de nous suivre, ils n'avaient pas besoin de convoquer une conf? rence. Ils veulent simplement me sermonner devant l'Internationale, mais je ne leur ferai pas ce plaisir-l?. D'ailleurs, je n'ai pas de temps ? perdre, j'aime
mieux travailler que m'occuper de bavardages... ? Cf. L?nine tel qu'il fut. Souve
nirs de contemporains, t. I, p. 631. 2. La r?solution sous forme de d?claration sign?e par les neuf groupes a paru
dans Le Peuple, 1914, n? 201 du 20 juillet, p. 1. Sur le d?roulement de la conf?
rence, cf. Gankin and Fisher, op. cit., pp. 104-107. 3. Rencontrant Popov, la premi?re question que Huysmans lui posa fut :
? Et L?nine, est-il venu ou viendra-t-il ? Pourquoi donc il n'est pas venu ? Franche
ment, pourquoi ? ? Popov r?pondit : ? La d?l?gation a ?t? d?sign?e par le Comit?
Central ; et pourquoi il n'a pas d?sign? L?nine. Moi je ne sais pas ?. Cf. Istoriceskij Arhiv, 1959, n? 4, p. 25. Pendant la conf?rence le bruit fut r?pandu que L?nine se trouvait soi-disant ? Bruxelles, mais qu'il ne voulait pas se pr?senter ? la r?union. Pour mettre fin ? ces all?gations, L?nine envoie de Poronin un t?l?
gramme ? l'adresse du B.S.I. demandant de lui faire parvenir les mat?riaux concernant le voyage de Vandervelde en Russie. Ce t?l?gramme sign? par L?nine et Petrovskij, n'a pas ?t? retrouv? dans les Archives Huysmans. Pour cette
question, cf. Vospominanija o V. I. Lenin, t. I, Moskva, 1956, p. 543, ainsi
que la lettre de Popov dans Istoriceskij Arhiv, 1959, n? 4, p. 30.
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CORRESPONDANCE LENINE-HUYSMANS 93
ment des travaux de la conf?rence, il se borna vaguement ? recon na?tre que sa d?l?gation avait commis des erreurs ; par contre, ce fut avec passion et acharnement qu'il accabla les d?l?gu?s du B.S.I.
pr?sents ? la conf?rence1. Nous ne savons pas quel cr?dit L?nine accorda ? ces informations,
sa correspondance avec Popov n'ayant pas ?t? publi?e ; ce que l'on
sait, c'est l'appr?ciation qu'il portait sur la r?solution adopt?e ? Bruxelles2.
Mais ni lui, ni le B.S.I. n'allaient plus avoir l'occasion de se pencher sur cette r?solution car, pendant les semaines qui suivirent la conf? rence, surgit brutalement un autre probl?me d'une extr?me gravit? : la guerre.
L?nine ne put pas se rendre ? Bruxelles pour la r?union historique du B.S.I. le 29 juillet 1914. D'ailleurs un mois auparavant, il avait confi? son mandat de d?l?gu? au B.S.I. ? Litvinov3. C'est le d?clen chement de la guerre qui mit donc un terme aux rapports L?nine
Huysmans, de m?me qu'il contribua ? pr?cipiter une ?volution ; l'internationalisme rh?torique exalt? dans tous les Congr?s Interna tionaux ne r?sista pas ? l'?preuve des faits.
Le tournant que prirent les rapports L?nine-Huysmans ? partir d'ao?t 1914 apr?s dix ann?es de collaboration impr?gn?es d'une sym pathie r?ciproque, malgr? les profondes divergences d'orientation
id?ologique, ne fait qu'illustrer d'une mani?re particuli?re la scission amorc?e dans le mouvement ouvrier international.
Pour L?nine les ? centristes ?, l'effort des partisans de l'Interna tionale socialiste traditionnelle constituaient un des obstacles majeurs ? son plan de rassemblement des ?l?ments de gauche pour la reprise sur une base nouvelle des contacts internationaux. N?anmoins la
rupture avec le B.S.I. n'?tait pas encore officielle. Litvinov maintint des relations avec Huysmans jusqu'en 1918. Mais, il ne s'agissait pour lui que de se tenir au courant des projets du B.S.I. pour mieux les contrecarrer. Dans les articles pol?miques ?crits par L?nine pendant la guerre, dans sa correspondance, apr?s le nom de Kautsky, c'est celui de Huysmans qui revient le plus souvent. Les initiatives de ce dernier pour reprendre les contacts socialistes internationaux, ses prises de position, l'interpr?tation qu'il donnait de la guerre, furent syst?ma tiquement combattues et repouss?es par L?nine. Et, d?s 1916, la
rupture avec le B.S.I. devient une des exigences fondamentales que L?nine pose ? la gauche zimmerwaldienne.
i. Cf. Istori?eskij Arhiv, 1959, n? 4, pp. 33-34. 2. V. I. Lenin, So?inenija, t. 21, p. 97. 3. Cf. Doc. n? 130.
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94 G. HAUPT
114
C. Huysmans a Oulianoff (R?sum?)
g juin 1913.
Au nom de qui exactement les sommes nous sont-elles envoy?es et ? qui ou ?
quoi sont-elles destin?es1 ?
Inv. V,f 143 (Doc. n? 10695).
115
* R?ponse de L?nine (Oulianoff) (R?sum?)
13 juin 1913.
Ne pense que cette somme est destin?e aux gr?vistes belges, mais pour plus
de certitude il va ?crire ? Mouranof?2.
Inv. V,f. 143 (Doc. n? 10695).
116
C. Huysmans a Oulianoff (R?sum?)
10 juin 1913.
Nous donner nom et adresse du secr?taire du groupe parlementaire de Russie.
i. Il s'agit de deux mandats de 700 et 800 francs re?us le 2 mai 1913 par le
Secr?tariat du B.S.I. de la part de Mouranov de Saint-P?tersbourg. 2. Nous n'avons pas retrouv? l'original de cette lettre dans les Archives
Huysmans. Mais elle fut publi?e en langue russe d'apr?s une copie fran?aise qui est conserv?e dans les archives de l'Institut de Marxisme-L?ninisme ? Moscou, dans Voprosy Istorii K.P.S.S., i960, n? 5, pp. 24-25. Le r?sum? que nous citons
d'apr?s l'inventaire de la correspondance ne rend pas exactement le contenu
de cette lettre. En effet, L?nine y communique ? Huysmans que depuis quelque
temps Mouranov est le tr?sorier de la fraction social-d?mocrate de la IVe Douma
et qu'il publie dans la presse sociale-d?mocrate de Saint-P?tersbourg des comptes relatifs aux sommes re?ues par la fraction social-d?mocrate de la Douma.
D'apr?s ces journaux, les ouvriers russes font des collectes depuis le d?but de
la gr?ve g?n?rale en Belgique au profit des ouvriers belges. Par exemple dans les
n0s 101, 102, 109, 116 de la Pravda on trouve des comptes sign?s de Mouranov
qui a re?u, pour les ouvriers belges, environ 500 roubles rassembl?s par les
ouvriers russes. Il l'informe qu'il va ?crire ? Mouranov et que, si les sommes
en question ont une autre destination (ce qui lui semble peu vraisemblable), il
l'en pr?viendra.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 95
117
C. Huysmans a Oulianoff (R?sum?)
12 juin 1913.
Nous env[oyer] textes propositions] lois socialistes.
118
R?ponse de L?nine (R?sum?)
22 juin 1913.
A pri? Rosenfeld de r?pondre. Inv. V,f. 151 (Doc. n? 10J51).
119
C. Huysmans a L?nine (R?sum?)
29 octobre 1913.
Nous ne parvenons pas ? voir clair dans les lettres contradictoires relatives
? la repr?sentation russe au Bureau.
Il faut 2 d?l?gations du parti. L'une est d?volue au P.S.R.1 l'autre au P.S.D.2.
Le 3e au groupe parlementaire de la Douma.
Le N? 1 c'est Roubanovitch. Le N? 3 c'est Tchankeli.
Mais pour le N? 2, vous avez 2 d?l?gu?s comme la France : Plekhanoff et
un autre. Qui est cet autre ? Vous ou Kameneff ?
120
R?ponse de L?nine (R?sum?)
3 novembre 1913.
Vous vous souvenez sans doute que j'ai ?t? nomm? par le C.C. du P.S.D.O.
de Russie repr?sentant au B.S.I. apr?s la conf?rence de notre parti de I. 1912
qui a reconstitu? notre parti. Mon absence de Paris m'a oblig? de prier le
i. Parti Socialiste-R?volutionnaire. 2. P.O.S.D.R.
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96 G. HAUPT
cam.[arade] Kameneff qui demeure ? Paris de me remplacer. Cracovie est trop
?loign? de Bruxelles et je vous prie d'imprimer dans le Bulletin1 le nom de
Kameneff et l'adresse officielle de notre Bureau ? Paris c. ? d. Mr. Kouznetzoff
(pour Kameneff) 102 rue Bobillot, 102, Paris XIII.
Kameneff est pour quelques temps ici mais je vous prie de ne pas imprimer son adresse ? Cracovie ce qui n'est pas prudent au point de vue policier.
Inv. V, f. 219 (Doc. n? u509).
121
C. Huysmans a L?nine (R?sum?)
[26 janvier 1914].
Pri?re nous faire rapport sur les dissentiments de principe existant entre
votre Comit? Central et le Comit? d'organisation.
Inv. VI, f. 19 (Doc. n? 11283).
122
L?nine a C. Huysmans
Bruxelles, le 28 janvier 1914.
Mon cher Huysmans,
Je vous remercie beaucoup pour votre aimable lettre2. Je regrette beaucoup
que vous n'?tes pas venu ? l'ouverture du congr?s des s.d. lettons3, comme nous
tous l'attendions, mais mercredi justement au moment quand j'ai ?t? oblig? de quitter la s?ance pour mes affaires. Je le regrette d'autant plus que de cette
sorte j'ai perdu l'occasion d'entendre votre int?ressant discours.
Quant ? la demande du CE. de faire ? en mon nom personnel ? un bref
rapport sur les dissentiments, je dois vous dire avec mon plus grand regret qu'il
m'est impossible de l'accomplir. Un pareil rapport ne pourrait ?tre pr?sent?
que par notre Comit? Central personne ne pouvant s'approprier ce droit sans
compter encore que mon opinion personnelle ne pourrait avoir aucune impor tance pour le CE.
Mais je m'empresse de vous dire qu'aussit?t venu ? Cracovie je consulterai
nos amis du C.C. et je leur remettrai votre demande d'avoir le dit rapport qui ne tardera pas de vous ?tre envoy? apr?s avoir ?t? approuv? par le C.C.
i. Bulletin P?riodique du B.S.I. 2. Nous n'avons pas retrouv? cette lettre dont parle L?nine.
3. Le Congr?s a eu lieu ? Bruxelles du 26 janvier au 2 f?vrier 1914. L?nine
y pr?senta un rapport et r?digea le projet de r?solution sur les rapports entre
la social-d?mocratie lettone et le P.O.S.D.R.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 97
Avant de finir ma lettre je dois vous remercier pour votre aimable invitation
et vous dire mon d?sir d'avoir une entrevue avec vous. Mais justement c'est le
moment quand le congr?s est occup? ? discuter les rapports de la s.d.-ie lettone
avec notre parti, et comme cette discussion n?cessite ma pr?sence comme celle
du pr?sident de la fraction s.d. ouvri?re ? la Douma1 qui aussi serait tr?s contente
de saisir cette occasion de vous causer, je vous demanderai de fixer notre cau
serie sur vendredi, le 30 janvier, ? 4 heures apr?s-midi, ? la Maison du Peuple. Vous m'obligerez beaucoup en me t?l?graphiant si ?a vous convient, ? l'adresse
suivante : Mr. Vladimir Oulianoff, 18 rue Souveraine, Ixelles-Bruxelles.
Bien ? vous,
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
123
* L?nine a C. Huysmans2
(31.1.-1.2.1914.)
Cher camarade Huysmans,
En r?ponse ? votre demande, je vous transmets un bref rapport personnel m'excusant d'avance des lacunes qui n'ont pour cause que l'extr?me h?te
apport?e ? la confection de ce rapport. Le Comit? Central de notre parti trans
mettra certainement son rapport officiel au Comit? Ex?cutif du Bureau Soc.
International3 et aura ainsi l'occasion de corriger les fautes possibles de mon
rapport.
i. Il s'agit de Roman Malinovskij, ouvrier, membre du C.C, vice-pr?sident de la fraction social-d?mocrate de la IVe Douma, puis, apr?s la rupture avec les
Mencheviks, pr?sident de la fraction bolchevique. A la solde du d?partement de la police, il fut le plus grand agent provocateur que le mouvement r?volution naire russe ait connu apr?s Azev.
Malinovskij jouissait d'une grande influence dans le parti. L?nine le consi d?rait comme le Bebel russe. Peu de temps apr?s son voyage ? Bruxelles, en mai
1914, il re?ut l'ordre de la part du nouvel adjoint du Ministre de l'Int?rieur, le g?n?ral Dzunkovskij, de donner sa d?mission de d?put? et de se retirer. Pri sonnier en Allemagne pendant la guerre, il rentra volontairement en Russie
apr?s la r?volution et y fut ex?cut? en novembre 1918. 2. Entre ce texte et celui qui est publi? dans L?nine, uvres, Paris, Ed. Socia
les, Moscou, ?ditions en Langues ?trang?res, 1959, t. 20, pp. 70-78 il n'existe
qu'une diff?rence de style, mais appr?ciable. Ceci s'explique par le fait que la
copie qui se trouve dans les Archives Huysmans repr?sente la traduction faite ? l'?poque m?me par I. F. Popov (dont l'original se trouve ? Moscou dans les archives de l'Institut du Marxisme-L?ninisme) tandis que le texte publi? dans l'?dition fran?aise des uvres repr?sente une traduction r?cente faite d'apr?s l'original russe.
3. Signalons que d?j? ? la date du 14 novembre 1913, Kameneff, d?l?gu? au
B.S.I., avait envoy? un rapport du Comit? Central du P.O.S.D.R. au B.S.I. en
demandant de le faire imprimer pour qu'il soit communiqu? ? tous les secr?taires
7
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98 G. HAUPT
En quoi consistent les dissentiments entre le Comit? Central de notre parti et le Comit? Organisateur ? Telle est la question. Les dissentiments existants
peuvent ?tre ramen?s aux six points suivants :
I. Le Parti Ouvrier Social D?mocrate de Russie est fond? en 1898 comme
parti ill?gal et le fut toujours. Actuellement notre parti ne peut exister non
plus qu'ill?galement, car m?me le parti lib?ral mod?r? n'est pas l?galis? en
Russie.
Mais les lib?raux dispos?rent jusqu'? la r?volution de 1905 d'un organe
ill?gal ?dit? ? l'?tranger1. Apr?s la d?faite de la r?volution les lib?raux aban
donn?rent la cause r?volutionnaire et r?pudient l'id?e m?me d'une presse
ill?gale.
Or, apr?s la r?volution, la fraction opportuniste de notre parti adopte ?
son tour l'id?e d'enterrer le parti l?gal, de le liquider (d'o? le sobriquet ?
liqui dateurs ?) de lui substituer un parti l?gal (? ouvert ?).
Tout notre parti a formellement et par deux fois, en 1908 et en 1910, condamn?
les liquidateurs2. Ici les dissentiments sont absolument inconciliables.
Il est impossible de travailler ? la reconstruction du parti ill?gal avec ceux
qui n'y croyant pas et dont la volont? pour y aboutir est absente et nulle.
Le Comit? Organisateur et la conf?rence du mois d'ao?t de 1912 dont il est
issu, reconnaissent nominalement le parti ill?gal. En fait l'organe des liquida teurs (? Loutsch ? et ? La Nouvelle Gazette Ouvri?re ?, en 1912-1913) a continu?
m?me apr?s la conf?rence du mois d'ao?t ses attaques contre l'existence du parti
ill?gal (plusieurs articles de L.S., F.D., Zassoulitsch etc...)3. Ainsi ce qui nous s?pare du Comit? Organisateur c'est qu'il est une fiction,
ce qu'en se d?fendant d'?tre avec les liquidateurs il est en v?rit? le supp?t de
ce groupe en Russie. Ce qui nous s?pare c'est que le CO. ne veut pas et ne peut
pas (il est impuissant contre le groupe des liquidateurs) condamner sans r?ticence
et formellement la tendance liquidatrice.
des partis affili?s et ceci avant la prochaine s?ance du Bureau pr?vue pour le
23 d?cembre ? Londres.
Huysmans refusa de satisfaire cette demande, consid?rant que le rapport ne visait pas les probl?mes inscrits ? l'ordre du jour. Il ?crivit ? Kameneff : ? C'est un document int?ressant, mais qui provoquera l'envoi de contre-rapports et ? nouveau le Bulletin du Bureau deviendrait le d?potoire d'une pol?mique entre fractions. Cela n'est pas possible. Il vaudrait mieux que vous l'imprimiez vous-m?me et le distribuiez. ? A.H., Inv. IV, f. 226.
Finalement ce rapport fut imprim? en langue allemande par les soins du C.C
du P.O.S.D.R. et distribu? parmi les d?l?gu?s pr?sents ? la r?union du B.S.I.
du 23 d?cembre. Comme ? cette r?union il fut d?cid? que le Comit? ex?cutif du - B.S.I. convoquerait une conf?rence extraordinaire en vue de discuter la question de l'unification de la social-d?mocratie russe, Huysmans profita de la pr?sence de L?nine ? Bruxelles pour lui demander un nouveau rapport pour constituer
le dossier de cette r?union. 1. Il s'agit de la revue bimensuelle Osvobozdenie ?dit?e ? l'?tranger de 1902
? 1905 sous la direction de P. Struve. A partir de janvier 1904, la revue devient
l'organe de la Ligue de Lib?ration. 2. Allusion aux d?cisions de la Ve Conf?rence du P.O.S.D.R. tenue ? Paris
du 21 au 27 d?cembre 1908 (du 3 au 9 janvier 1909) et de l'assembl?e pl?ni?re du Comit? Central du P.O.S.D.R., r?unie ?galement ? Paris du 2 au 23 janvier
(15 janvier-5 f?vrier) 1910.
3 . L. S. : pseudonyme deB. Giunsburg (Kolcov, L. Sedow) ; F. D. ?
F. Dan
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 99
Force nous est de travailler au r?tablissement du parti ill?gal en combattant
les gens qui l'attaquent dans la presse l?gale. En Russie paraissent maintenant
(d?s 1912) deux organes ouvriers quotidiens : l'un d'eux suit les r?solutions du
parti ill?gal (? Prawda ?) l'autre (? Loutsch ?) attaque le parti ill?gal, le ridiculise, s'efforce d'en d?tacher les ouvriers. Tant que cet organe du groupe liquidateur ne changera pas radicalement sa ligne de conduite, ou tant que le CO. ne le
condamne et ne cesse ses relations avec lui, l'union du parti ill?gal avec un groupe
qui le combat en principe est impossible.
IL Nous sommes s?par?s des liquidateurs par les m?mes dissentiments
que ceux qui s?parent partout les r?formistes et les r?volutionnaires. Mais cette
s?paration est rendue plus profonde chez nous par la campagne des liquidateurs
dans la presse l?gale contre les causes r?volutionnaires. On ne peut pas parler
de coop?ration avec un groupe qui soutient, par ex. dans la presse l?gale que les
mots d'ordre comme la r?publique, ou la confiscation de biens fonciers de la
noblesse ne se pr?tent pas ? la propagande dans la masse. Nous ne pouvons pas
combattre cette propagande des liquidateurs par la voie de la presse l?gale ; or,
objectivement, cette propagande n'est rien moins que la trahison du socialisme
et aboutit au lib?ralisme et ? la condescendance pour la monarchie.
Et, la monarchie russe est telle qu'il faudra encore quelques r?volutions
pour inculquer les principes du constitutionnalisme aux tzars russes.
L'union de notre parti ill?gal, organisant secr?tement des gr?ves r?volu
tionnaires et les manifestations est impossible avec le groupe des litt?rateurs
baptisant le mouvement gr?viste du nom des ? exc?s gr?vistes ?.
III. Nous sommes divis?s par la question nationale. Elle se pose en Russie
cr?ment. Le programme de notre parti rejette absolument la soi-disant ? auto
nomie nationale exterritoriale ?. La propager c'est d?fendre un nationalisme
bourgeois raffin?. Or, la conf?rence des liquidateurs (ao?t 1912) s'attaqua direc
tement au programme du parti en acceptant l'autonomie nationale exterritoriale.
Camarade Pl?chanov, dont la position entre le Comit? Central et le Comit?
Organisateur est neutre, se pronon?a contre cet abus et le signala comme l'adap tation du socialisme au nationalisme.
Nous sommes donc divis?s par le refus du CO. s'obstinant ? maintenir une
r?solution contraire au texte et au sens de notre programme.
IV. Nous sommes s?par?s ensuite par la question nationale en ce qui concerne
l'organisation. Le Congr?s de Copenhague condamna strictement la division
des syndicats d'apr?s la nationalit?1. L'exp?rience d'Autriche prouva l'inanit?
des efforts pour indiquer la diff?rence dans cette mati?re entre les syndicats et la parti politique du prol?tariat.
Notre parti d?fendit toujours l'unit? internationale d'organisation du parti socialdemocrate. En 1908, avant la scission, notre parti se pronon?a encore
une fois en faveur de la fusion de toutes les organisations s.d. nationales locales.
Nous sommes s?par?s du Bound, organisation s?paratiste du prol?tariat juif, adh?rant du CO., par ce fait que le Bound ? rencontre de r?solutions du parti
i. Il s'agit des r?solutions du VIIIe Congr?s socialiste international tenu ? Copenhague du 28 ao?t au 3 septembre 1910.
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100 G. HAUPT
se refuse obstin?ment d'admettre le principe d'unit? de toutes les organisations nationales locales et de l'appliquer en pratique.
Il faut souligner que le Bound se refuse ? pratiquer cette unit? non seulement
en face des organisations affili?es ? notre Comit? Central, mais aussi en ce qui concerne la social d?mocratie lettone, le parti soc.-d?m. de la Pologne et de
Lithuanie, le parti socialiste polonais (l?witza). Donc quand le Bound se pro clame le d?fenseur de l'unit? nous avons tous le droit de d?clarer que le scission
naire coupable c'est lui, irrespectueux de l'unit? internationale des ouvriers
s.d. dans les organisations locales.
V. Nous sommes s?par?s encore du CO. par sa position du d?fenseur de
l'alliance conclue entre les liquidateurs, le Bound (d'un c?t?) et le parti socialiste
polonais, l?witza (qui n'est pas social-d?mocrate), (de l'autre) ? et cela malgr?
et contre les deux partis de la sociald?mocratie polonaise. Le parti soc. d?mocrate de la Pologne se fusionna avec notre parti en 1906-1907. Le parti socialiste polonais (l?witza) ne fit jamais partie de notre parti. Le CO. commet un acte ?clatant de scission en se liguant avec le parti Soc.
Polonais contre les deux fractions du parti S.d. de la Pologne. Le CO. et ses adh?rents parmi les d?put?s de la Douma commettent un acte
?clatant de scission en introduisant dans la fraction s.d. ? la Douma le membre
du P. Soc. Polonais, Jaguello1, non social d?mocrate, et cela malgr? les protes tations formelles de deux parties de la social d?mocratie polonaise.
Nous sommes s?par?s du CO. par ce fait que celui-ci ne veut ni condamner
ni rompre cette alliance scissionnaire avec P. Soc. Polonais (l?witza).
VI. Ce qui s?pare du CO. et de plusieurs groupes ? l'?tranger et des organi sations fictives c'est que nos adversaires ne veulent pas reconna?tre l?galement et sans r?ticence l'appui que nous apporte la majorit? ?crasante du prol?tariat conscient de Russie.
Nous attribuons une grande importance ? ce fait, car c'est en se basant sur
des ?nonc?s d?nu?s de tout fondement, sans appui des donn?es exactes et suscep tibles ? la v?rification, qu'on essaie ? l'?tranger de pr?senter la situation en
Russie sous un jour compl?tement faux.
De deux choses une : ou nos adversaires admettent l'existence des dissen
timents inconciliables entre nous (et alors leurs appels ? l'unit? sont hypocrites), ou ils ne voient pas de ces dissentiments inconciliables (et dans ce cas ils devraient
reconna?tre notre sup?riorit? quantitative s'ils ne veulent pas ?tre des scission
naires).
Quels faits connus et v?ridiques peuvent ?tre cit?s pour prouver de quel c?t?
se range la majorit? effective des ouvriers soc.-d?mocrates conscients de Russie ?
i? Les ?lections ? la Douma.
20 Les donn?es emprunt?es aux deux journaux ouvriers pour l'ann?e 1912
et 1913. Il est hors de doute que les quotidiens ouvriers de St. P?tersbourg sont
en ?tat d'?tre la source unique d'une documentation s?rieuse concernant les
questions pendantes.
1. Jagello E. L, membre du P.P.S., ?lu ? Varsovie d?put? ? la IVe Douma.
Les Bolcheviks se sont oppos?s ? l'admission de Jagello dans la fraction social
d?mocrate de la Douma. Finalement il sera admis avec voix consultative.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS IOI
3? Les donn?es quant aux d?clarations publiques des ouvriers en Russie
(?galement dans ces deux journaux) se pronon?ant en faveur d'une ou d'autre
fraction s.d. ? la Douma.
Toutes ces donn?es sont publi?es dans le rapport officiel de notre C.C. au
Bureau Soc. International (session du 14 d?cembre 1913). Je les r?sume bri?ve
ment ici :
i? Aux ?lections ? la II Douma (1907) les ? bolch?vikis ? (nos adh?rents) dispos?rent de 47 % des d?put?s ouvriers ; dans la III Douma ils en avaient
(1907-1912) ?
50 % ; dans la IVe Douma ? 67 % du total.
20 Les deux quotidiens ouvriers de St. P?tersbourg publi?rent les rapports
financiers des groupes ouvriers pour la p?riode de 20 mois, du 1 janvier 1912 au
1 octobre 1913 ?
556 groupes aux liquidateurs et tous leurs alli?s, 2181 groupes
? notre parti.
30 Pour notre fraction ? la Douma (au 20 novembre 1913) se prononc?rent, en posant leurs signatures, 4850 ouvriers contre 2539 voix donn?es aux liqui
dateurs (et tous leurs alli?s ? Bound, Caucasiens, etc.).
Ces donn?es exactes et faciles ? v?rifier prouvent que nous avons unifi? au
cours de deux ann?es, malgr? les difficult?s inou?es du travail pour un parti
ill?gal, la majorit? ?crasante des groupes ouvriers soc. d?mocrates de Russie.
(Notre sup?riorit? en ce qui concerne l'?dition de la litt?rature ill?gale et
l'organisation de conf?rences ill?gales du Parti est encore plus ?clatante).
Ayant unifi? pendant deux ans la majorit? de groupes ouvriers s.d. en Russie,
nous revendiquons l'application de notre m?thode d'organisation. Nous y tenons
et n'abandonnerons rien de cette revendication.
Qui admet la n?cessit? d'existence du parti ill?gal et ne veut pas admettre
notre m?thode d'organisation confirm?e par l'exp?rience et par la volont? du
prol?tariat conscient, est et reste ? nos yeux un scissionnaire.
Tel est mon bref rapport. Salutations soc. d?mocrates.
L?NINE.
Bruxelles, 31.I.-1.II.1914
Copie dactylographi?e A.H.
124
L?nine a C. Huysmans
Bruxelles, le 3 f?vrier 1914.
Mon cher Huysmans !
Je viens de terminer le rapport et, avant de quitter Bruxelles je viens vous
pr?venir que c'est le camarade Popoff qui s'est charg? de le traduire et de vous
le transmettre.
Bien ? vous,
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
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102 G. HAUPT
125
C. Huysmans a L?nine (R?sum?)
Bruxelles, 3 mars 1914.
Il me para?t que vous avez eu le temps maintenant de m'envoyer les docu
ments promis1. J'avais pr?vu cette tergiversation qui ne m'?tonne d'ailleurs
pas. Mais, vous comprenez que nous ne pourrions nous laisser entra?ner par une
politique d'atermoiement et nous devrons nous contenter des informations
venant de l'autre c?t? ? tant pis pour vous. Nous voici au commencement de
mars : le r?gisseur frappe ses trois coups et le prologue commence.
Inv. V,f. 35 (Doc. n? 11365).
126
L?nine a C. Huysmans
Au citoyen Huysmans,
Cracovie, le 7 mars 1914.
Mon cher Huysmans,
Primo, sans me laisser d?vier par le ton tout ? fait inadmissible de votre
lettre je vais constater les faits concernant mon rapport. Le deux f?vrier 1914 je quittais Bruxelles selon ma promesse le rapport ?tait
d?j? fix?. Un quart d'heure avant mon d?part de Bruxelles, dans un caf? pr?s de la gare du Nord je vous ai ?crit une lettre (en pr?sence du camarade Popoff) et je vous ai inform? dans cette lettre que mon rapport ?tait d?j? pr?t (20 petites
pages et la r?solution du congr?s letton) et que c'?tait le camarade Popoff qui
s'?tait charg? de le traduire et de vous le transmettre.
L'enveloppe de cette lettre portait l'adresse imprim?e du caf? et si cette
lettre ne vous ?tait pas livr?e, je m'adresserai avec protestation ? l'administra
tion des postes de Bruxelles.
Si vous avez re?u cette lettre, je m'?tonne beaucoup que vous ne l'avez pas
mentionn?e.
Si le camarade Popoff ne vous a pas transmis jusqu'? pr?sent la traduction
de mon rapport, ?
je n'y comprends rien. Je lui ai d?j? ?crit plus d'une lettre
croyant qu'il est tomb? malade parce qu'il ne m'?crit plus depuis plusieurs
semaines.
Aujourd'hui je lui envoie encore une lettre recommand?e avec accus? de
i. Il s'agit du Doc. n? 123.
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CORRESPONDANCE LENINE-HUYSMANS IO3
r?ception pour ?claircir d?finitivement cette ?trange histoire. J'?cris aussi au
camarade Karlson (256 rue Gray Bruxelles)1 pour le prier de visiter Popoff
personnellement. Secundo. Des expressions que vous avez employ?es dans votre lettre (? tergi
versation ?, ? politique d'atermoiement ?, etc.) sont outrageantes et vous n'avez
eu aucun droit de les employer envers un camarade. C'est pourquoi je suis oblig?
de vous prier de bien vouloir retirer formellement ces expressions. Si non, c'est
la derni?re lettre que je vous ?cris. Bien ? vous,
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
127
C. Huysmans a L?nine (R?sum?)
Bruxelles, 10 mars 1914.
Je ne savais pas que vous ?tiez ? collet-mont? ?. Vous ?tes bless? par mon
style ironique, style habituel quand je n'?cris pas officiellement. Je n'avais
nullement l'intention de vous outrager ou de vous injurier. J'ai re?u votre lettre
mais non pas votre rapport. Que faut-il en penser ? On m'annonce un envoi
qui ne vient pas. N'avais-je pas le droit de croire que l'on s'?tait moqu? de moi ?
Inv. V,f 37 (Doc. n? 11378).
128
L?nine a C. Huysmans
Cracovie, le 15 mars 1914.
Mon cher Huysmans,
J'ai re?u enfin de Popoff ses explications et son affirmation que le rapport est enfin envoy?2. Puisque vous ?tes ? un bon diable de secr?taire ? et non pas
i. Karlson, emigrant letton ? Bruxelles, ami intime de Ja. A. Berzin, membre
du Bureau du P.S.D. de Lettonie, bolchevik, tr?s li? avec L?nine. Il semble que c'est ? l'adresse de Karlson que L?nine envoya les lettres pour Berzin, qui v?cut
? partir de 1912 aux alentours de Bruxelles. Berzin fut charg? ? plusieurs reprises par L?nine d'accomplir des missions aupr?s de Huysmans. Ainsi, ? la veille
du Congr?s extraordinaire de B?le (octobre 1912), L?nine envoya un t?l?gramme ? Berzin en le chargeant de demander ? Huysmans pourquoi l'opposition polo naise n'avait pas ?t? invit?e au Congr?s. Cf. Ermolaeva, op. cit., Novaja i novej
saja istorija, i960, n? 3, p. 79. 2. Dans un article intitul? ? L'avis des marxistes organis?s sur l'intervention
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104 G. HAUPT
un ? grandissime seigneur
? je pourrai dire que si la lettre, exp?di?e par vous ?
Popoff le io mars 19141, avait ?t? envoy?e une semaine ou deux semaines plus
t?t, ? l'incident serait bien ?vit?.
Mais je ne veux soulever aucune question apr?s avoir re?u votre lettre si
spirituelle et si amicale et je me r?jouis surtout que l'incident est tout ? fait clos.
Bien ? vous,
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H,
129
C. Huysmans a L?nine
18 mars 1914.
Cit. L?nine.
Mon cher L?nine,
la lettre ci-jointe a ?t? ouverte ? la maison du Peuple, par un camarade
nomm? Leeuw. Notre citoyen a agi enti?rement de bonne foi, car comme vous
le voyez vous-m?me l'adresse n'est pas bien claire. Nous vous pr?sentons au
nom de notre camarade toutes nos excuses.
Bien ? vous.
C. HUYSMANS.
A .H., Double dactylographi?. Dossier Russie.
du Bureau International ? et publi? le 15 avril 1914 dans le journal Put' Pravdy (n? 61), L?nine mentionne ce fait : ? On nous informe que le Bureau international
a re?u la r?ponse des marxistes organis?s au sujet de la proposition du Bureau
d'intervenir dans les affaires des social-d?mocrates de Russie. Nous publions
ci-apr?s les parties essentielles de cette r?ponse ?. Cf. V. I. L?nine, uvres, t. 20, pp. 242-246.
1. Le 10 mars, imm?diatement apr?s la r?ception de la lettre de L?nine
du 7 mars, Huysmans envoyait une lettre ? Popov ? lettre dont on trouve le
r?sum? suivant dans l'Inventaire, V, f. 37 : ? L?nine vous avait charg? de la
traduction de son rapport. O? en est ce travail ? Pri?re envoyer plus vite possible, car j'en ai grandement besoin. ?
Popov r?pond le 16 mars. Il envoie le rapport et ? s'excuse de n'avoir pas eu le temps de l'envoyer plus t?t par suite d'occupa tions personnelles ?.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS 105
130
L?nine a C. Huysmans
(29 juin 1914)1.
Au camarade Huysmans, Secr?taire du Bureau Socialiste International.
Je certifie par la pr?sente que le Comit? Central du Parti Social D?mocrate
Ouvrier de Russie a nomm? son repr?sentant au Bureau Socialiste International
le camarade Litvinoff.
Au nom du Comit? Central
du Parti Social D?mocrate Ouvrier de Russie.
N. L?NINE.
Copie dactylographi?e A .H.
131
Annexe I
Circulaire n? 5. 1912
Bureau Socialiste International.
30 mars 1912.
Secr?tariat] : Maison du Peuple -
Bruxelles.
Aux secr?taires des partis affili?s.
Chers Citoyens,
Le B.S.I. a re?u, en r?ponse ? la communication de L?nine (voir circulaire
n? 4) relative ? la r?union d'une conf?rence social-d?mocrate, une r?solution
de protestation qu'il s'empresse de communiquer ?galement aux partis affili?s
en les priant d'en informer leur Presse. Le Secr?tariat fait observer en outre, en r?ponse ? certaines observations de la Presse socialiste, qu'il est tenu de
transmettre tous documents, ?manant d'organismes r?guli?rement affili?s et
de membres du Bureau, et qu'il n'a pas le droit d'en arr?ter la publication.
Salutations fraternelles.
Le Secr?taire du B.S.I.
CAM. HUYSMANS.
i. Cette lettre ne porte ni date, ni indication de lieu. D'apr?s l'inventaire la date d'envoi serait le 29 juin 1914. Inv., V, f. 103 (Doc. n? 11774J.
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io6 G. HAUPT
R?solution
adopt?e par la d?lib?ration des repr?sentants :
i. du Comit? pour l'?tranger du Bounde.
2. des minoritaires demeurant sur le terrain du parti (groupe de Plekhanov).
3. du groupe ? En avant ? (Wperiod).
4. des majoritaires demeurant sur le terrain du parti.
5. de la ? Voix du Socialdemocrate ?.
6. de la ? Pravda ?.
au sujet de la notification, r?cemment publi?e, de la convocation de la soi
disante ? Conf?rence de toute la Russie ? du Parti Socialiste D?mocrate Ouvrier
de Russie.
Consid?rant 1) que la conf?rence en question fut convoqu?e par une Commis
sion appel?e ? Commission d'Organisation Russe ?, au sein de laquelle, depuis
son d?but m?me, aucune des organisations sociald?mocratiques nationales
(Bounde, social-d?mocratie polonaise et lettone) n'a eu de repr?sentants ; qu'une s?rie d'organisations locales du parti et le Comit? R?gional Caucasien ne recon
nurent point cette Commission ; que son activit?, inspir?e d'un esprit de fraction,
et son refus d'admettre m?me qu'elle soit compl?t?e par les repr?sentants des
autres tendances et organisations ?loign?rent d'elle d?finitivement toutes les orga
nisations sociald?mocratiques nationales sans exception et toutes les tendances
du parti, sauf une seule, celle de L?nine :
2) qu'? la conf?rence elle-m?me il ne fut repr?sent? qu'une partie seulement
des organisations du parti, et des organisations russes exclusivement, et qu'en outre plusieurs de ces organisations et les plus importantes d'entre elles, ont
d?j? protest? contre leur repr?sentation ? cette conf?rence, comme ?tant
irr?guli?re ;
3) que malgr? tout cela la conf?rence eut l'impudence de se donner ? elle
m?me arbitrairement la d?nomination de ? Conf?rence de toute la Russie ?, de
se faire passer elle-m?me pour l'organe directeur du parti et d'?lire un ? Comit?
Central ?.
La d?lib?ration, en cons?quence, consid?re cette conf?rence comme une
tentative manifeste d'usurpation du drapeau du parti de la part d'un groupe
de personnes qui ont, en pleine connaissance de cause, men? le parti vers la
scission, et elle exprime son profond regret en constatant que quelques organisa tions du parti et quelques camarades se sont laiss?s duper par cette imposture et par cela m?me ont favoris? la politique de scission et d'usurpation de la coterie
L?nine.
La d?lib?ration exprime l'assurance, que toutes les organisations du parti en Russie et ? l'?tranger opposeront une protestation ?nergique au coup d'?tat
qui vient d'?tre perp?tr?, qu'elles refuseront de reconna?tre les organismes cen
traux ?lus par la conf?rence, et qu'elles contribueront par tous les moyens en
leur pouvoir ? r?tablir l'unit? du parti moyennant la convocation d'une Conf?
rence qui soit v?ritablement la conf?rence du parti. La d?lib?ration d?cide de porter la r?solution pr?sente ? la connaissance
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS IO7
du Bureau Socialiste International, des comit?s directeurs et des organes cen
traux des partis socialistes de France, d'Allemagne, d'Autriche et autres, ainsi
que des camarades d?positaires de l'argent du parti.
Adopt? ? l'unanimit?. Paris, le 12 mars 1912.
Sur l'original suivent les signatures :
A. Bergmann ? pour le Bounde ; Ch. Rappoport et M. Babine ?
pour les
minoritaires demeurant sur le terrain du parti (groupe de Plekhanov) ;
A. LouNATCHARSKi ? pour le groupe ? En avant ?
(Wperiod) ; Liowa et
Marc pour les majoritaires demeurant sur le terrain du parti ; R. Igoreff
pour la Voix du Socialdemocrate ; N. Trotzky ? pour la Pravda.
L'Assembl?e g?n?rale des membres du parti, tenue ? Paris le 12 mars, se
rallia ? la r?solution pr?sente :
137 voix pour, 8 contre, 13 abstentions.
Le Comit? pour l'?tranger de la Sociald?mocratie Lettone, le 17 mars 1912,
par 2 voix contre 1, s'est ralli? ? la r?solution pr?sente.
A.H. Multigraphie, 2 f.
132
Annexe II
Circulaire n? 10. 1912.
Bureau Socialiste International.
24 avril 1912.
Secr?tariat] : Maison du Peuple - Bruxelles.
Communication du B.S.I.
aux secr?taires des partis affili?s.
R?solution du Comit? Central de la Sociald?mocratie Lettone sur la conf?
rence du groupe L?nine.
Ayant examin? la brochure publi?e ? l'?tranger et ? nous envoy?e, dans
laquelle il est annonc? que dans les premiers mois de l'ann?e courante a eu lieu
la conf?rence du Parti Social-d?mocrate Ouvrier de toute la Russie, et qu'un nouveau Centre du Parti ? Comit? Central ? a ?t? ?lu, nous sommes forc?s de
faire aux membres du parti la d?claration suivante :
1) ? La susdite conf?rence n'est qu'une conf?rence du groupe L?nine et
non la conf?rence du Parti Social-d?mocrate Ouvrier de toute la Russie. Les ?
d?l?gu?s ?
qui y assistaient ? l'exception de celui de Kiefif, ne repr?sentaient aucune organisation quelque peu solide et s?rieuse, m?me de la section russe
du parti ; bien plus les organisations social-d?mocrates nationales et du Caucase
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io8 G. HAUPT
ne prirent point part ? cette conf?rence et protest?rent ? l'avance contre la
m?thode de son organisation.
2) ? En m?me temps que les organisations les plus solides, ne participaient
pas ? cette conf?rence les th?oriciens ni les organisateurs actifs connus, tels que G. Plechanoff, L. Martoff, N. Trotzky, F. Dane et d'autres, qui, d'accord avec
des organisations les plus solides, protest?rent contre la mani?re, dont cette
conf?rence fut organis?e.
3) ? La susdite conf?rence du groupe L?nine non seulement usurpa le
titre de conf?rence de toutes les organisations social-d?mocrates russes, mais elle
a eu encore l'audace de se d?clarer ? l'organe directeur du parti
? et de prendre des d?cisions qui ?taient hors de sa comp?tence.
4) ? Consid?rant que l'acte accompli par les participants et par les ? d?l?
gu?s ? de la conf?rence est un appel ? la d?sorganisation compl?te, et ? la scission
du parti, nous ?levons contre elle notre protestation la plus ?nergique et d?cla
rons cat?goriquement que nous n'avons rien de commun avec cette ? conf?rence ?
et avec ses ? d?cisions ?.
Le Comit? Central de la Social-d?mocratie Lettonne.
A .H. Multigraphi?, 1 f.
133
Annexe III
Circulaire n? 15 (juillet 1912)
Bureau Socialiste International.
20 juil. 1912.
Secr?tariat] : Maison du Peuple - Bruxelles.
Aux d?l?gu?s de tous les partis affili?s.
Chers Citoyens,
Nous vous transmettons ci-dessous, de la part du Comit? Directeur de la
Sociald?mocratie de Pologne et de Lithuanie, une communication qui n'est pas
destin?e ? ?tre publi?e. Salutations fraternelles.
Le Secr?taire du B.S.I.
CAM. HUYSMANS.
Nous portons ? la connaissance du B.S.I. qu'une scission s'est produite r?cemment ? Varsovie dans l'organisation locale du Parti de la Sociald?mocratie
de Pologne et Lithuanie. Il s'agit d'un petit groupe d'organis?s qui se sont rendus
coupables d'une s?rie de graves manquements aux statuts, ? la discipline et ?
l'unit? du parti et qui n'ont pas voulu acquiescer ? la peine inflig?e ? deux de
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS IOC
ses repr?sentants, selon la proc?dure l?gale du parti, par le Comit? Directeur.
La scission ne repose sur aucune divergence d'opinion politique, elle est simple
ment le fruit du manque de discipline et des men?es d?sorganisatrices de quel
ques individus. Comme il a ?t? ?tabli sans conteste que des agents provocateurs
se sont affili?s ? l'organisation de Varsovie de la Sociald?mocratie de Pologne
et Lithuanie ? comme c'est d'ailleurs le cas dans toutes les organisations r?vo
lutionnaires de l'empire du tzar ? on est forc? d'admettre selon l'opinion de
notre organisation du Parti de Varsovie de m?me que selon la n?tre, que cette
scission, qui ne repose sur aucun fondement politique, qui est arriv?e sous le
premier pr?texte venu et cela pr?cis?ment ? la veille des ?lections pour la Douma,
s'est produite avec la collaboration active de la police politique.
La masse des camarades de Varsovie a d?j? r?tabli son organisation locale
sur la base des statuts du parti et d'accord avec le Comit? Directeur du Parti et
apr?s qu'elle eut constat? que la poign?e de d?sorganisateurs avaient consomm?
une scission et s'?taient par le fait exclus du Parti, elle s'est cantonn?e ? l'?cart
de ce groupe et des agents provocateurs agissant dans son sein. Nous vous
informons par cons?quent que le petit groupe de scissionnaires qui s'est appro
pri? ill?galement le nom de ? Comit? de Varsovie de la Sociald?mocratie de Polo
gne et Lithuanie ? et qui, conform?ment au paragraphe 13 des statuts du Parti,
a ?t? dissous, n'appartient ni ? la Sociald?mocratie de Pologne et Lithuanie ni
au Parti Ouvrier Sociald?mocratique de Russie dont la Sociald?mocratie de
Pologne et Lithuanie est une branche autonome.
Salutations d?mocratiques.
Le Comit? Directeur de la Sociald?mocratie de Pologne et Lithuanie.
A.H. Multigraphi?, 1 f.
8 juillet 1912
134
Annexe IV
Circulaire n? 26 (octobre 1912)
Aux d?l?gu?s des partis affili?s !
Chers citoyens,
Nous vous transmettons ci-dessous, de la part du Comit? Directeur de la
Sociald?mocratie de Pologne et Lithuanie, une communication qui n'est pas
destin?e ? ?tre publi?e. Salutations fraternelles,
Le secr?taire du Bureau Socialiste International.
CAM. HUYSMANS.
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no G. HAUPT
An das Internationale Sozialistische Bureau.
Octobre 1912.
Werte Genossen !
Im September ist Ihnen (als Zirkular N. 22) ein Schriftst?ck zugesandt worden, in dem der Vertreter der sogenannten
? Sozialdemokratischen Arbeiter
partei Russlands ?, L?nine, sich herausnimmt, sich in die internen Angelegen
heiten unserer Partei, der Sozialdemokratie Polens und Littauens, einzumischen,
Lenin ergreift hier Partei f?r eine von unserer Parteiorganisation abgesplitterte
locale Gruppe in Warschau. Er erlaubt sich dabei von Perfidie, ? infamen
Beschuldigungen ? und dergleichen zu sprechen und legt Zeugnis ab auf Grund
seiner ? pers?nlichen Bekanntschaften ? f?r eine Gruppe von Krakehlern und
Parteisch?ldingen, die in aller Form von den Parteiinstanzen aufgel?st worden ist.
Das Schriftst?ck Lenins ist ein letzter Skandal in einer ganzen Reihe von
Skandalen dieses Genossen, deren Schauplatz bis jetzt die russische Bewegung war und die Lenin jetzt auch in die Internationale hineinzutragen beginnt. Wir
sehen ganz von der Tatsache ab, dass das Zirkular Lenins eine unberufene und
unqualifizierte Einmischung seitens des Genannten in die Interna einer anderen
Partei ist. Was wir hier vor allem festnageln wollen, ist, dass Lenin das Inter
nationale Sozialistische Bureau durch seine Schriftst?cke zu Spaltungsbestre
bungen eines unzurechnungsf?higen Fanatismus missbraucht und zum Werk
zeug einer politischen Mystifikation zu machen versucht, wie er das schon seit
einem Jahr ?berhaupt betreibt. Das zwingt uns, die Aufmerksamkeit der Inter
nationale auf das ganze Treiben, Lenins zu lenken. Wir stellen folgendes fest :
i? Es ist eine Mystifikation, wenn Lenin im Internationalen Sozialistischen
Bureau im Namen der Sozialdemokratischen Arbeiterpartei Russlands auftritt
und ihr Zentralkomit? zu vertreten vorgibt. Im Wirklichkeit vertribt er seit
einem Jahre einzig und allein seine eigene Fraktion, die sich von der Gesamtpartei
abgesplittert hat. Zu der sozialdemokratischen Arbeiterpartei Russlands geh?ren :
die lettische Sozialdemokratie, die Sozialdemokratie Polens und Littauens, der
j?dische Bund, die Menschewiks (Richtung Axelrod) die Parteimenschewiks
(Richtung Plechanow), die Gruppe Wperjod, die Gruppe ? Prawda ?, die Partei
bolchewiks und die Lenischen Bolchewiks. Von allen diesen Organisationen
vertritt Lenin einzig und allein seine zuletzt genannte Fraktion. Die Aneignung
des Namens der Sozialdemokratischen Arbeiterpartei Russlands durch Lenin
ist, angesichts der Tatsache, dass die ?berw?ltigende Mehrheit der Partei seiner
Fraktion fern steht und von ihr nichts wissen will, ein grober Betrug, dem das
Handwerk gelegt werden muss im Interesse des Ansehens der sozialistischen
Internationale. Als integrierender Teil der russischen Gesamtpartei verlangen
wir, dass dieser Mystifikation ein Ende gemacht wird.
20 Es ist ferner festzustellen, dass L?nine im Januar dieses Jahres eine
angeblich allgemeine sozialdemokratische Parteikonferenz zustande gebracht
hat, ?ber die er als eine solche der sozialistischen Internationale meldete. Tat
s?chlich wurde von jener Konferenz -? wie der andere russische Vertreter
G. Plechanow, dem Internationalem Bureau bereits mitgeteilt hat, alle anderen
Richtungen und Organisationen ausser der Leninschen mit skrupul?sesten
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS III
Mitteln der Gewalt und der Hintergehung ausgeschlossen. Auf dieser Konferenz
hat Lenin im schroffsten Widerspruch zu dem Beschl?ssen des russischen
Zentralkomitees, welches die Fraktionen aufgehoben und ihre Bildung ausdr?ck
lich verboten hatte, und im Widerspruch zu der Resolution des internationalen
Amsterdamer Kongresses, eine formelle Spaltung in der russischen Partei her
beigef?hrt und seine Sonderfraktion organisiert, die seitdem unter dem falschen
Namen der Sozialdemokratischen Arbeiterpartei Russlands auftritt. Es ist
nichts, als die Fortsetzung dieses gewissenlosen Treibens im Dienste eines blind
w?tigenden Spaltungsfanatismus, was jetzt in dem von Lenin versandten
Zirkular in Sachen des ? Warschauer Komitees ? zutage tritt. Nachdem er in
der russischen Bewegung gl?cklich die Einheit der Partei in aller Form gesprengt hat, sucht er jetzt durch allerlei kleinliche Intrigen und W?hlereien die Spaltung auch in die nationalen Organisationen der russischen Partei hineinzutragen,
heute in die polnische Sozialdemokratie, wie fr?her bereits in die lettische
Sozialdemokratie.
3? Dieses Vorgehen qualifiziert sich deshalb schon als ein grober Unfug,
weil die Sozialdemokratie Polens und Littauens ein vollst?ndig autonomes
Glied der russischen Gesamtpartei mit eigenem Parteitagen bildet, in deren
innere Angelegenheiten ein russischer Vertreter im Bureau sich so wenig ein
zumischen hat, wie in die Angelegenheiten der holl?ndischen oder d?nischen
Partei. Die Zugeh?rigkeit der Polnischen Sozialdemokratie zur Gesamtpartei
Russlands beruht auf dem Stockholmer Vereinigungsvertrag dessen par. i,
Bemerk, i lautet :
? Sozialistische Organisationen Polens k?nnen zu der Sozialdemokratischen
Arbeiterpartei Russlands nur insofern geh?ren, als sie in die Sozialdemokratie
Polens und Littauens augfenommen worden sind ?.
Und par. 3 besagt : ? Im Bereiche Ihrer T?tigkeit entscheidet die Sozial
demokratie Polens und Littauens selbst?ndig alle Fragen, die ihre Agitation und
Organisation betreffen, ebenso wie sie selbst?ndig ihr Verh?ltnis zu den anderen
auf demselben Territorium wirkenden sozialistischen Organisationen bestimmt. ?
Es ist auf Grund dessen f?r jedermann klar, dass eine lokale Gruppe, die
sich von unserer Partei abgesplittert hat und von ihr aufgel?st worden ist, so
ipso auch nicht zu der russischen Gesamtpartei geh?ren kann. Das haben wir
auch in Bezug auf die Warschauer Spaltungsgruppe dem Internationalen
Bureau mitgeteilt. Wenn L?nine demgegen?ber erkl?rt :
? Der Vorstand der Sozialdemokratie Polens und Littauens hat absolut
kein Recht weder zu entscheiden, noch zu erkl?ren, wer zu der Sozialdemokra
tischen Arbeiterpartei Russlands (die ich vertrete) geh?rt, ?
so tritt er mitt F?ssen in frivoler Weise den Vereinbarungsvertrag des Stock
holmer Parteitags der russischen Sozialdemokratie, wie er in seinem ganzen
Treibe die Beschl?sse der russischen Parteitage mit F?ssen tritt.
40 Wenn Lenin ferner schreibt, dass wir selbst zur Sozialdemokratischen
Arbeiterpartei Russlands nicht mehr geh?ren, so verwechselt er diese mit dem
Curiosam, dass er im Bureau vertritt.
Zu seiner ? Partei ? geh?ren ausser uns auch alle aufgez?hlten 7 Richtungen
und Gruppen nicht, also so ziemlich die ganze Partei des russischen Reiches.
Wir sind also in derselben Lage wie die Plechanowsche Richtung, wie die Partei
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112 G. HAUPT
bolschewicks u.a., die ebenso wie wir einen Teil der russischen Partei bilden,
obwohl diese dank verschiedenen Parteisch?dlingen wie Lenin, als Ganzes leider
nicht mehr existiert.
5? Was das sogenannte ? Warschauerkomitee ? betrifft, dessen Kundgebung Lenin versandt hat und das er in seiner Spaltungsw?hlerei unterst?tzt, so ist
folgendes zu erkl?ren :
Dieses ? Komitte ? ist auf Grund von par. 13 unseres Parteistatuts im Juni dieses Jahres vom Parteivorstand aufgel?st worden. Die Aufl?sung wurde
gem?ss dem Statut von der im Parteistatut vorgesehenen Parteikonferenz
(11.-17. Aug.), auf der alle lokalen Organisationen der Partei sowie die sozial
demokratischen Gewerkschaften vertreten waren, einstimmig best?tigt. Das
genannte ? Komitee ? existiert also als Teil unserer Partei nicht, und insofern
diese Gruppe unter der Firma des ? Warschauers Komitees ? der Sozialdemokratie
Polons und Littauens ? auftritt, so ist das eine einfache F?lschung, wie dies von
unserer Konferenz ?ffentlich festgestellt worden ist. Und nur ein Mann von
traurigem Mut eines Lenin kann sich zum Helfershelfer einer solchen Gruppe machen.
6? Es ist ferner eine grobe Unwahrheit, wenn Lenin schreibt, dass in unserer
Partei eine Spaltung seit l?ngerer Zeit datiere. Im Gegensatz zur russischen
Partei kennt unsere Partei seit ihrem Bestehen d.h. seit 1893 bis zum letzten
Jahre, d.h. bis 1912, keine inneren Reibungen, keine Spaltungen, keine ernsten
Meinungsdifferenzen. Erst in der j?ngsten Zeit hat eine Handvoll Krakeler
in Warschau die Einigkeit der Partei zu unterw?hlen beginnen. Aber auch mit
dieser Gruppe datiert der Konflikt erst vom Dezember 1911, wie das sogenannte ? Warschauer Komitte ? in der ersten Zeile seiner eigenen Mitteilung w?rtlich
einzugestehen gezwungen ist. Dieses angebliche ? Komitee ? selbst existiert erst
seit Juni. Die ganze Absplitterung wurde insceniert, ohne eine Spur von tak
tischen oder prinzipiellen Differenzen, am Vorabend der Dummawahlen. Dass
die agents-provokateurs in dieser Gruppe grassieren, kann nicht im geringsten in Zweifel gezogen werden. Diese Tatsache ist ?ffentlich festgestellt worden von
dem wirklichen Warschauer Komitee unserer Partei, von dem Warschauer
Kartell der sozialdemokratischen Gewerkschaften, von einem Protestaufruf
? Alter Genossen ?, der ?ber 100 Unterschriften tr?gt, von der Parteikonferenz,
auf der die Gesamtpartei vertreten war, und ? last not loast ? von den Mitt
gliedern der Spaltungsgruppe selbst, bevor sie sich noch als fiktives ? Warschauer
Komittee ? konstituiert haben.
Nun tritt Lenin auf, der in Krakau sitzt, der nicht im geringsten Beziehungen zu der Parteiarbeit in Russisch-Polen hat, der nicht einmal die Sprache der
Partei kennt, in die er sich einmischt. L?nine weiss besser, was in Warschau vor
geht, als die polnischen an Ort und Stelle t?tigen Genossen und als die berufenen
Parteiinstanzen. Lenin f?hlt sich berufen, die Provokatien zu leugnen, von der
? Perfidie des polnischen Parteivorstands ? und von ? infamen Beschuldigungen ?
zu sprechen. Und das alles lediglich auf Grund der pers?nlichen Bekanntschaft mit
2 Personen, die sich mit jener Warschauer Spaltungsgruppe solidarisieren, und
auf die er sich beruft. Es ist klar, dass zu einem solchen Auftreten eine boden
lose Unverfrorenheit und ein frivoler Leichtsinn geh?ren, wie sie nur ein Lenin
aufbringen kann.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS HS
Der ganze Leichtsinn der Leninschen Parteinahme geht ausfolgenden
Beispielen hervor : im Jahre 1910 musste sich ein Mitglied des russischen Zentral
komitees von dem Verdacht, ein Provokateur zu sein, vor einer Untersuchungs
kommission rechtfortigen (was ihm auch v?llig gelang), obwohl Lenin den
betreffenden nicht nur gut pers?nlich kannte, sondern dieser sein Fraktions
kollege und sein Vertrauensmann in Zentralkommitte war. Noch besser : Gegen
ein anderes Mitglied des russischen Zentralkomitee wurde 1911 auf Grund leicht
fertiger Beschuldigungen seitens der n?chsten Fraktionsfreunde Lenins eine
Untersuchung in demselben Sinne eingeleitet.
Diese Beispiele zeigen wohl zur Gen?ge, wie wenig man sich in solchen
Fragen selbst in den eigenen Parteireihen lediglich auf die Meinung ?
pers?n
licher Bekannten ? verlassen darf und wie schwierig es ist, sich ohne genaueste
eingehende Untersuchung der F?lle durch berufene Parteiinstanzen ein Urteil
zu bilden. Und angesichts sochher Erfahrungen in seiner n?chsten Umgebung
hat dieser Mann den traurigen Mut, ?ber den schweren Kampf einer fremden
Partei mit dem Krebsschaddes Lockspitzeltums ein Urteil zu f?llen ? blos auf
Grund der Bekanntschaft mit zwei polnischen Genossen und blos, weil er dabei
eine sch?ne Gelegenheit wittert, einen Keil in eine fremde Partei zu treiben ! So
kann offenbar nur ein Mann handeln, der, wie Lenin, nichts mehr zu verlieren hat !
Auf das Elaborat selbst des fiktiven Warschauer Komitees das auf jedem
Schritt den Tatsachen widerspricht, haben wir keinen Anlass einzugehen.
Leute, die, ohne die geringsten politischen Meinungsdifferenzen zu ihrer Ent
schuldigung zu haben, in frivolster Weise im Momont des heissesten Kampfes
eine Absplitterung herbeif?hren, die sich ?ber alle Beschl?sse, Instanzen und
Statuten der Partei hinwegsetzen un die sich ausserhalb jeder Kontrolle der
Partei gestellt haben, solche Leute existieren f?r uns nicht, und nach dem
bisherigen Brauch f?r die sozialistische Internationale ebensowenig. Mit sozialdemokratischem Gruss.
Der Vorstand der Sozialdemokratie Polens und Littauens.1
A.H. Multigraphi?, 4 f.
1. Ce document fut envoy? au B.S.I. par Luxembourg qui semble l'avoir
r?dig?.
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Ainsi, cette correspondance permet de renouveler dans une certaine mesure notre connaissance des relations entre le groupe bolchevik et
la IIe Internationale, question qui fut longtemps obscurcie par des
interpr?tations tendancieuses.
En effet, en 1930, la r?daction du journal Proletarskaja Revoljucija, proposant dans ses colonnes l'?tude ? de tout un cycle de probl?mes
ayant trait aux rapports des Bolcheviks avec la IIe Internationale
d'avant la guerre ?, publia une ?tude de Sloutski qui ouvrait la discus
sion sur les rapports entre les Bolcheviks et la gauche social-d?mocrate
allemande. Cette ?tude provoqua la riposte bien connue de Staline
qui ne se contenta pas de mettre brutalement fin ? toutes les recherches sur la question mais qui imposa sa version de l'affaire1.
Selon Staline, d?s 1903-1905, L?nine s'est orient? vers une rupture avec la IIe Internationale et poussa par tous les moyens les social
d?mocrates de gauche en Occident, notamment la gauche allemande, ? la scission avec leurs opportunistes et leurs centristes. L'argument de Staline ?tait que les Bolcheviks russes ne pouvaient r?aliser la scis
sion avec leurs propres opportunistes et leurs centristes conciliateurs ? sans s'orienter du m?me coup vers la rupture, vers la scission avec les
opportunistes et les centristes de la IIe Internationale ?. L'observation
de Sloutski, selon laquelle les documents n?cessaires ? l'?tude des
rapports des Bolcheviks avec les centristes de la IIe Internationale
sont encore ? insuffisamment connus ? fut ?cart?e, qualifi?e de ? th?se
bureaucratique ? : ? Qui donc, sinon des bureaucrates incurables, peut se fier aux seuls documents de papier ? Qui donc, sinon des rats d'ar
chives, ne comprend pas qu'il faut v?rifier les partis et les leaders avant
tout d'apr?s leurs actes, et pas seulement d'apr?s leurs d?clarations ? ?
En fait, ce sont les documents encore in?dits, parmi lesquels cette
correspondance L?nine-Huysmans, qui doivent aider ? r?tablir la
i. Staline, Question de l?ninisme, ?d. Sociales, Paris, 1952, t. 2, passim.
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CORRESPONDANCE L?NINE-HUYSMANS US
v?rit? historique et ? dissiper la confusion volontaire entre deux
probl?mes ?troitement li?s, mais qui ne sont pas identiques : la port?e internationale de la scission dans les rangs de la social-d?mocratie russe et la rupture des Bolcheviks avec la IIe Internationale.
La pr?sence des Bolcheviks au sein de l'Internationale Socialiste
n'est pas d'ordre tactique, et, jusqu'? ao?t 1914, la question d'une
scission de l'Internationale ne pouvait m?me pas se poser, ni comme
exigence doctrinale, ni comme objectif pratique. Car la sp?cificit? de la IIe Internationale r?sidait en particulier dans le fait qu'elle abritait toutes les tendances et nuances du socialisme en vue d'?laborer et d'appliquer une tactique et une strat?gie mondiales. Et c'est L?nine
qui ?crivait d'ailleurs apr?s le Congr?s de Stuttgart : ? La grande importance du Congr?s socialiste international de Stuttgart r?side
pr?cis?ment dans le fait qu'il a signifi? la consolidation d?finitive de la IIe Internationale et la transformation des Congr?s en assembl?es
qui exercent une influence extr?mement profonde sur le caract?re et
l'orientation de l'activit? socialiste dans le monde entier. ? Et encore : ? D'un point de vue purement formel, les d?cisions des congr?s inter
nationaux n'ont pas un caract?re obligatoire pour chaque nation, mais leur importance morale est telle que la non-observation de ses
d?cisions est en fait l'exception, une exception ? peine moins rare que la non-observation par les diff?rents partis des d?cisions de leur propre
congr?s ?*. Il concluait que ? le congr?s est devenu l'instance supr?me qui d?finit la ligne politique du socialisme ?.
Certes, les scissions multiples sur le plan national menac?rent l'unit? internationale mais sans la mettre encore en cause. Tout en raidissant leurs positions, tant les r?visionnistes que les marxistes r?volutionnaires acceptaient de coexister dans la m?me institution internationale, quitte ? chercher ? y imposer leur point de vue. Ils
ne pouvaient pas m?me concevoir de sortir de l'Internationale. Et L?nine lui-m?me prit en tant que d?l?gu? au B.S.I. une part active ? sa direction. Ce qui est en outre neuf et in?dit dans sa correspondance avec Huysmans, et qui jette une lumi?re particuli?re sur les rapports des Bolcheviks avec l'Internationale, c'est le fait que L?nine ne consi d?rait pas cette institution seulement comme une tribune importante dans la mesure o? elle permettait aux Bolcheviks d'aifirmer les prin cipes du marxisme r?volutionnaire. Sont, pour le moins significatifs, l'empressement, la promptitude avec laquelle il r?pondait aux moin dres lettres, m?me de caract?re administratif, portant sur des d?tails de proc?dure. Et dans une pareille optique, ces lettres laconiques, parfois purement administratives, prennent du relief. En somme, elles
t?moignent du degr? d'int?gration des Bolcheviks dans l'Internatio nale Socialiste en tant qu'institution. Et en derni?re instance, pour
i. V. I. Lenin, Socinenija, 5e ?d., vol. 16, p. 80.
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ii6 G. HAUPT
situer historiquement et comprendre la port?e de la rupture et des
divisions qui se produiront sur le plan international apr?s 1914, ne
faut-il pas partir de cette int?gration ?
Dans ce contexte se situe un second aspect de la question, celui
de la scission dans les rangs de la social-d?mocratie russe. La corres
pondance permet de suivre les p?rip?ties de cette affaire au sein de
l'Internationale ; on y voit une fois de plus l'intransigeance de L?nine.
L'?loignement de L?nine du B.S.I., ses r?serves envers l'Internationale
qui devinrent manifestes ? partir de 1912-1913, sont en grande mesure
conditionn?es par les tentatives r?p?t?es de la P.S.D. allemande et
du B.S.I. d'intervenir, en tant qu'arbitre, de s'immiscer dans les luttes
int?rieures de la social-d?mocratie russe, d'exercer une pression sur les
Bolcheviks pour qu'ils acceptent une unit? qui signifiait la renonciation
? leur intransigeance de principe. Malgr? cela, L?nine reste, et nous
le trouvons encore fin juillet 1914 pr?parant son rapport pour Vienne
o? devait se tenir le prochain congr?s de l'Internationale.
G. Haupt.
Paris-Anvers-Amsterdam, 1963.
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