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À la pointe du Finistère, il est une petite entreprise discrète et pourtant présente dans de multiples appli- cations liées au secteur de l’aéro- nautique. Son principal concurrent : IBM ! « Et on est challenger », glisse le dirigeant Pierre Dissaux, sans préten- tion. Ellidiss Technologies, créée en 2004 à Brest (250 000 de chiffre d’affaires), fait travailler 4 ingénieurs et docteurs sur le développement de « logiciels embarqués critiques », en jargon dans le texte. La société conçoit des outils pour bâtir l’architecture de logiciels au service de grands donneurs d’ordre tels qu’Airbus, l’Agence spatiale européenne, Eurocopter… « Nous avons fourni des outils pour le moteur du Rafale par exemple ou encore travaillé pour l’A 380 », énumère-t-il. « Les Européens nous sollicitent, c’est flatteur. » Mais nul hasard en ce domaine si sensible, Ellidiss a prouvé son sérieux et sa longueur d’avance. Son marché est international, 100 % à l’export, puisque Pierre Dissaux est associé à TNI Europe, basé en Angleterre, pour la commercialisation de ses innovations. « Dans ce do- maine, tout va très vite, nos efforts sont donc concentrés sur la recherche et le développement. La partie mainte- nance est aussi une de nos forces. » Désormais, Ellidiss veut davantage se faire connaître dans le domaine de l’industrialisation du développement des logiciels. C’est pourquoi elle travaille sur « une nouvelle gamme à développer d’ici deux ans » avec la participation d’Oséo. L’entreprise est membre de l’association IEF Aéro (30 membres), « utile pour monter des actions collectives, cela élargit notre spectre d’intervention », qui peut aller jusqu’au transport terrestre, la santé, la Défense, les télécommunications sécurisées… à l’affiche Brest. Ellidiss Technologies dans l’espace © SIMON COHEN Pierre Dissaux Édition publicitaire de la C.C.I. de Brest. Le Télégramme, éditions de Brest et Châteaulin du 15 novembre 2012. © DAVID CREN Entreprises , vous avez des messages ! N° 142 novembre - décembre 2012 JOURNAL D’INFORMATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE BREST FOCUS. Plus de deux mille personnes suivent chaque année des formations en alternance dans les établissements de la CCI. Jeunes expérimentant un premier poste ou salariés confirmés, ils ont un message à faire passer aux entreprises de la région brestoise. Lire p4-5

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À la pointe du Finistère, il est une petite entreprise discrète et pourtant présente dans de multiples appli-cations liées au secteur de l’aéro-nautique. Son principal concurrent : IBM ! « Et on est challenger », glisse le dirigeant Pierre Dissaux, sans préten-tion. Ellidiss Technologies, créée en 2004 à Brest (250 000 € de chiffre

d’affaires), fait travailler 4 ingénieurs et docteurs sur le développement de « logiciels embarqués critiques », en jargon dans le texte. La société conçoit des outils pour bâtir l’architecture de logiciels au service de grands donneurs d’ordre tels qu’Airbus, l’Agence spatiale européenne, Eurocopter… « Nous

avons fourni des outils pour le moteur du Rafale par exemple ou encore travaillé pour l’A 380 », énumère-t-il. « Les Européens nous sollicitent, c’est flatteur. » Mais nul hasard en ce domaine si sensible, Ellidiss a prouvé son sérieux et sa longueur d’avance.Son marché est international, 100 % à l’export, puisque Pierre Dissaux est associé à TNI Europe, basé en Angleterre, pour la commercialisation de ses innovations. « Dans ce do-maine, tout va très vite, nos efforts sont donc concentrés sur la recherche et le développement. La partie mainte-

nance est aussi une de nos forces. » Désormais, Ellidiss veut davantage se faire connaître dans le domaine de l’industrialisation du développement des logiciels. C’est pourquoi elle travaille sur « une nouvelle gamme à développer d’ici deux ans » avec la participation d’Oséo. L’entreprise est membre de l’association IEF Aéro (30 membres), « utile pour monter des actions collectives, cela élargit notre spectre d’intervention », qui peut aller jusqu’au transport terrestre, la santé, la Défense, les télécommunications sécurisées…

à l’affiche Brest.

Ellidiss Technologies dans l’espace

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Entreprises, vous avez des messages !

N° 142 novembre - décembre 2012

JOURNAL D’INFORMATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE BREST

Focus. Plus de deux mille personnes suivent chaque année des formations en alternance dans les établissements de la CCI. Jeunes expérimentant un premier poste ou salariés confirmés, ils ont un message à faire passer aux entreprises de la région brestoise. Lire p4-5

c h a m b r e d e c o m m e r c e e t d ’ i n d u s t r i e d e B r e s t

Témoignage

Agenda Matin Créateurs. 6 décembre, 10 janvier5 Jours pour entreprendre. 10 décembre, 11 févrierEspoirs de l’économie, challenge pour les créateurs et repreneurs d’entreprises en Finistère, 5 prix seront remis le 6 décembre, à Quimper,

www.cci-brest.fr, actualitésInscriptions : Maëlle Juin (CCI).

02 98 00 38 73 ; @ [email protected]

De l’idée à la création effective de l’entreprise, l’Espace entreprendre de la CCI conseille et accompagne les entrepreneurs. Un soutien à adopter dès le départ.

pour vous informerChambre de commerce et d’industrie de Brest.1, place du 19e R.I., BP 92028, 29220 Brest Cedex 2.Votre CCI est ouverte de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 18h, du lundi au vendredi.

02 98 00 38 00 @ [email protected] @ www.cci-brest.fr

Antenne de Châteaulin. 30, quai Charles-de-Gaulle,29150 Châteaulin 02 98 86 53 02 @ [email protected]

CCI Info. Centre de documentation économique ouvertà tout public chaque jour de 14h à 17h. 02 98 00 38 15

Fichier des entreprises. Information et vented’annuaires des entreprises (8h30-12h30 / 14h-17h).

02 98 00 38 06

Inicial (ex-service Habitat). 02 98 00 38 88Courants. @ [email protected] 02 98 00 38 44

pour vous aider à créeret développer

Espace entreprendre. Service d’information et de conseilsjuridiques, fiscaux et sociaux pour les porteurs de projets decréation ou reprise d’entreprise. 02 98 00 38 73

Pépinières d’entreprises. Hébergement et accompagnementde porteurs de projets et de créateurs d’entreprise.» Mescoat, à Landerneau 02 98 30 35 00» Penhoat, à Plabennec 02 98 07 27 27» L’Aulne-Maritime, au Faou 02 98 81 17 70» Châteaulin 02 98 81 25 34

Département industrie, services et international.Sur rendez-vous. 02 98 00 38 18

Département commerce, tourisme et services.Sur rendez-vous. 02 98 00 38 17

Centre de formalités des entreprises. Serviced'information sur les formalités juridiques liées à lacréation-reprise d'entreprise. 02 98 00 38 05

la CCI vous accueille

Chaque année, l’Es-pace entreprendre de la CCI Brest

accompagne plus de 1000 porteurs de projet. « Notre équipe de conseil-lères accompagnent gratui-tement tous les créateurs, quelle que soit la maturité de leur projet », indique Delphine Riou, respon-sable de cet espace dédié aux créateurs d’entreprises. Première étape, les Matins créa-teurs : trois heures gratuites axées sur la méthodologie, de l’étude de marché à l’étude juridique en passant par les aides au finance-ment. « La création d’entreprise ne s’improvise pas, » souligne-t-elle. « Nous donnons à notre public une liste de points à approfondir et encourageons à dresser le bilan des atouts et des faiblesses du projet. »

Un stage indispensablePar la suite, les porteurs de projet sont reçus en entretien individuel, « pour les aider à valider la faisabilité de leur idée. » À ce stade, la CCI peut s’appuyer sur son outil d’analyse de marché, l’Observa-toire économique du commerce et de la consommation et sur ses conseillers des départements commerce et industrie. Troi-sième étape, le stage « cinq jours pour entreprendre », qui accueille jusqu’à 15 personnes, cinq fois par an (150 € de frais d’inscription),

animé par des conseillers de la CCI et par des professionnels de l’entreprise.

le moment de se formerIl prépare le futur dirigeant aux diverses responsabilités qui l’attendent : comptabilité, dé-veloppement commercial, ges-

tion, nouvelles technologies… « Nous préparons le futur dirigeant

à endosser plusieurs casquettes. C’est le moment de se former : une fois lancés, les entrepreneurs n’ont plus le temps de prendre ce

recul. Ce stage est indispensable avant la création effective de l’entreprise. » Mieux vaut mettre tous les atouts de son côté pour assurer sa

pérennité.

2 Courants novembre - décembre 2012

Cécile Gautreau, Cap Minceur, Brest : « Trouver des réponses »

Avant de lancer son institut Cap Minceur, sur le port de com-merce, Cécile Gautreau a suivi ce programme et ne le regrette pas : « Quand on crée son entreprise, on se pose plein de ques-tions, c’est stressant. Ce stage permet de trouver les réponses à toutes les interrogations restées en suspens, en rencontrant un notaire, un avocat, un banquier… ça rassure ». Ces cinq jours sont également riches en échange entre les participants, comme en témoigne la dynamique chef d’entreprise : « On constate que l’on est tous dans le même bateau et ça redonne confiance ! ».

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Une rampe de lancement pour les entrepreneurs

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David Cren est né à Quimper en 1969. Après une formation en imprimerie, il se lance dans l’illustration et le graphisme. Il travaille aussi régulièrement en freelance pour des agences de communication. Mais sa passion reste défini-tivement le dessin. Il a publié deux albums de bande dessinée (dont un nominé à Angoulème).

Depuis 1971, le syndicat mixte Brest Iroise développe des projets liés aux activités maritimes. La première tranche de stabilisation d’une partie du polder prépare l’arrivée d’une filière en énergies marines. Coût : 9 M€.

c h a m b r e d e c o m m e r c e e t d ’ i n d u s t r i e d e B r e s t Courants novembre - décembre 2012 3

« Dès l’origine, le syndicat mixte pour le développement de Brest Iroise s’est fixé pour objectif le

développement sous toutes ses formes d’activités maritimes à Brest, c’est sa raison d’être », pose en préambule Michel Gourtay, directeur général de la CCI. Gestionnaire de concessions portuaires, la chambre de commerce et d’industrie y est partie prenante au même titre que Brest métropole océane, le conseil général du Finistère et, plus récemment, le conseil régional de Bretagne.

Porter de grands projetsEn 1971, la frénésie pétrolière gagne le monde. Le port de Brest cherche à diversifier ses trafics de charbon, agrumes, viandes congelées et ali-ments du bétail. Il est alors envisagé de créer une raffinerie en région bres-toise (le pétrole brut représentait 60 % de l’importation nationale en pétrole). Le SMBI achète pour cela une zone de 215 ha entre Guipavas et Saint-Divy, dite zone de Lanvian. Si la raffinerie est restée dans les car-tons, les terrains de Lanvian ont été sanctuarisés par les collectivités qui ont réalisé là un joli coup de maître : en période de tension foncière, cet espace est stratégique en termes de dévelop-pement de projets logistiques et in-dustriels majeurs pour la région bres-toise. « C’est la zone la plus importante

de Bretagne détenue par des acteurs publics », précise Michel Gourtay.Tout aussi stratégique est la construc-tion de la forme de radoub n°3, mise en service en 1980. Inscrite au plan de relance de l’économie nationale, annoncée par le Président de la Répu-blique Giscard D’Estaing le 4 septembre 1975, cette forme de radoub hors norme (l’équivalent de 4 terrains de foot, 1ere d’Europe) nécessita un apport de fonds colossal. L’État et le SMBI se parta-gèrent pour moitié le coût de 515 mil-lions de francs pour les infrastructures. Le SMBI paya 160 millions de francs* pour les superstructures, s’engagea sur 30 ans, la CCI devenant concessionnaire de l’ensemble. C’est dire si le SMBI voit loin. Un polder né ex-nihilo à l’est de la ville, entre le chantier de réparation navale et Océanopolis, sert aujourd’hui de fondations à l’avenir portuaire de la région brestoise.

Lafarge Granulats se déplaceLe plan de développement portuaire horizon 2017, présenté par la Région, prévoit une meilleure accessibilité ma-ritime et une augmentation des sur-faces à vocation industrialo-portuaire. Il s’agit de se préparer à l’installa-tion d’activités de construction et/ou d’assemblage d’outils de production d’énergie marine renouvelable. « De-puis 1978, le SMBI dispose d’une réserve foncière de 50 ha sur le polder. Alors

que les consortiums de la filière éner-gie marine, EDF EN, Iberdrola, et les constructeurs cherchent des linéaires de quais, Brest sort son atout », précise Michel Gourtay. Pour préparer leur venue potentielle - et en concertation avec eux - le SMBI a initié le projet de stabilisation d’une plateforme aménageable de 17 ha sur le polder, pour un coût de 9 M€. L’en-quête publique, qui a pris fin en août dernier, a abouti à l’avis favorable du commissaire enquêteur. Cet aménagement prévoit le déplace-ment d’une partie des équipements de Lafarge Granulats Ouest (bassins de réception et éléments de pesage) en arrière-quai, à horizon fin 2014, le polder devant, lui, être livré au pre-mier trimestre 2015. Selon Christophe Verhague, responsable chez Lafarge des sites de Brest, Lorient et Nantes : « Ce déplacement n’est pas facile pour nous mais nous jouons le jeu bien volontiers car il en va de l’attractivité de la région brestoise pour les énergies marines. Toutes les parties ont envie d’agir vite et bien. Le compromis trouvé convient à notre entreprise, aux opérateurs de l’éolien ainsi qu’aux collectivités. » Le SMBI, outil d’aménagement du terri-toire, est, depuis plus 30 ans, un es-pace de concertation efficace.

* La somme de 675 millions de francs en 1975 équivaut à 450 millions d’euros en 2011, in-flation comprise, hors quais de réparation.

Les Alpes à vol d’oiseau

Rejoindre les stations de sport d’hiver des Alpes au départ de Brest, c’est possible, grâce aux vols sur Lyon et Marseille.

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Le SMBI, est-ce un partenariat public original ?J.-C.C. : Ce syndicat mixte est totalement atypique dans le paysage des collectivités bretonnes. La synergie entre ses acteurs publics a permis non seulement d’initier des projets mais aussi de surmonter des crises, comme ce fut le cas dans le secteur de la réparation navale par exemple. Jamais la solidarité entre le quatuor n’a fait défaut. C’est une force ici, en pointe Bretagne.

Partagez-vous tous la même vision de l’avenir maritime de Brest ?J.-C.C. : Forme de raboud, aujourd’hui énergies marines renouvelables… Les projets portés par le SMBI structurent l’économie de la région. Ce syndicat a toujours privilégié la discussion, la concertation et le consensus pour mener à bien des projets fédérateurs. L’équilibre se maintient grâce à une contribution financière à parité de chacun de ses membres, CCI, BMO, conseils général et régional. Nous partageons cette culture de l’altérité : chacun dispose d’un espace pour par-tager sa vision. Nous y sommes vigilants car la décentralisa-tion, qui a entraîné le transfert de propriété du port de Brest de l’Etat à la Région en 2007, a changé la donne.

La réforme des CCI, qui donne plus de pouvoirs à la CCI de région, peut-elle bouleverser cet équilibre ?J.-C.C. : La réforme telle qu’elle est perçue en Bretagne par la CCI de région remet globalement en cause la capa-cité de la CCI de Brest* à investir dans de grands projets d’avenir, dont la vision va au-delà de 30 ans. Mais nous nous battrons pour que cela n’arrive pas.

* La CCI de Brest est à la 5e place des chambres de commerce et d’indus-trie de France en termes de volumes d’activités.

« Un équilibre des forces »

< 3 questions à >Jean-Christophe Cagnard,

vice-président en charge des Ports, représentant de la CCI au SMBI

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Alors que l’hiver approche à grand pas, vous vous prenez à rêver de pistes enneigées, de

descentes en ski, de promenades en raquettes et de vin chaud devant la cheminée.Mais vous hésitez, en pensant à la distance. Il est vrai que pour les Bretons, les stations de skis sont pour le moins éloignées. Et si vous preniez l’avion ? En quelques heures, il vous permet d’être aux pieds des pistes.

Altibus et Navette blancheLes portes d’entrées ? Lyon et Mar-seille, deux destinations desservies

tous les jours depuis l’aéroport Brest Bretagne et, notamment, le samedi, jour où débutent les sé-jours. Trois vols sont assurés ce jour-là sur Lyon, l’un tout juste mis en place par Easyjet (à partir de 34 € l’aller) et les deux autres par Air France (à partir de 64 € l’aller). Le vol vers Marseille est opéré par Ryanair.Arrivé à l’aéroport Lyon Saint- Exupéry, l’« Altibus » vous conduira vers de nombreuses stations, dont l’Alpe d’Huez, le Grand Bornand, les Arcs ou encore le domaine des Trois Vallées (environ 90 € aller-retour

pour un adulte). À l’aéroport de Marseille-Provence, la « Navette blanche » dessert les stations des Alpes du sud (35 € l’A/R pour les adultes).Sachez enfin que le stationnement de votre voiture au parking de l’aéroport Brest Bretagne (P2) vous coûterait 26 € la semaine.

Informations et réservations sur les sites des compagnies Easyjet, Rya-nair et Air France ou sur le moteur de recherche de vols réguliers dis-ponible sur www.brest.aeroport.fr

Port de Brest : la vision partagée du SMBI134 M€ pour le port de Brest. Pour mener à bien son vaste programme d’aménagement, estimé à 134 M€ et soutenu par les autres acteurs du SMBI (CCI, BMO et conseil général), le conseil régional veut créer et aménager des infrastructures maritimes.

www.cci-brest.fr(rubrique Actualités)

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FOCUS

Entreprises, que pensent de vous les étudiants ? Plus de 10 600 personnes devraient passer par les formations de la CCI de Brest cette année, dont 2 000 en alternance. Du CAP au master, en passant par les contrats de professionnalisation, l’alternance a gagné ses lettres de noblesse. Pour les jeunes, cette formule rime avec premier job. Mais après ? Quels messages veulent-ils faire passer aux entrepreneurs ? Réponses avec Élodie, Florian (ESC), Guillaume (Ciel Bretagne), Anouchka et Rémi (Ifac).

Les experts les appellent les digital natives, parce qu’ils ont grandi dans un environnement numérique. Ou

encore la génération Y, connectée, im-patiente, pragmatique, zappeuse et peu portée sur la hiérarchie. Nombreux sont les ouvrages, études, conférences parlant d’eux. Eux, ce sont les fraîchement diplômés mais aussi les actifs de moins de 30 ans. Ces derniers constituent les deux tiers des nouveaux arrivants dans le département. Les Finistériens affichent de belles per-formances au bac (95,4 % en 2012) mais leur taux de chômage reste élevé, à 18,3 % pour les actifs de 15 à 24 ans, en Pays de Brest, à fin 2011. En Bretagne, il est de 17,5 % fin 2011 (+ 3,1 % en un an), 17,6 % en France*, sans compter les em-plois à temps partiels subis. Cette jeune génération prend aussi de plein fouet la crise qui secoue l’Europe.

Une clé pour l’emploiPour la CCI, l’alternance répond en grande partie à cette fameuse équation répétée à l’infini sur les offres d’emploi : « Un bon diplôme + de l’expérience = un premier travail ». Il a l’avantage d’ouvrir les portes des entreprises locales à des jeunes dès l’adolescence et, surtout, d’obtenir un emploi qui ne soit pas par défaut.Les jeunes gens que nous avons rencontrés, sans contraintes familiales, n’évoquent même pas le fait de travailler ici. Ils iront là où le travail les appelle. Et ils ébranlent les clichés : les pieds sur terre, attachés à l’apprentissage d’un métier, curieux et sérieux, attentifs à la vie des entreprises, ils ont envie de s’engager dans une vie professionnelle épanouissante. Pour leur premier emploi, les voilà prêts à s’investir sans compter pour peu que les entrepreneurs leur laissent des perspectives d’embauche, de progression et d’autonomie. Écoutez-les, ce sont vos collaborateurs de demain.* source : Dirrecte du Finistère

c h a m b r e d e c o m m e r c e e t d ’ i n d u s t r i e d e B r e s t4 Courants novembre - décembre 2012

Pour en savoir plus sur ces

formations :www.cci-brest.fr

(rubrique se former)

Agenda4 décembre

2012. Forum Ouest Avenir,

rencontre étudiants-

entreprises, au Quartz, à Brest.7, 8 et 9 février 2013 : salon de

l’orientation Azimut, parc de Penfeld, à Brest.

16 février : 19e édition

de Foromap, forum de

l’apprentissage au Quartz.

Dés le 6 mars : Mercredi de

l’apprentissage à l’Ifac.

Après l’obtention en juillet de son BEP Carrières sanitaires et sociales, à Angers, Anouchka Szyman n’a pas pu intégrer un service de gérontologie, comme elle le souhaitait. Alors, pour rester dans un métier de contact et assurer son avenir, elle a opté pour le bac pro Commerce de l’Ifac, découvert sur Internet. Déménagement, changement d’orientation, de vie, d’amis, la jeune femme n’a pas hésité. Elle découvre un nouvel univers avec l’enseigne de décoration Heytens, « où il faut soigner sa présentation et bien maîtriser son langage. » Une semaine en cours, l’autre en entreprise, le rythme lui convient même si les vacances passent à la trappe. La rémunération lui permet de faire des projets avec son copain, charpentier. « Vite intégrée, j’ai dû apprendre beaucoup d’éléments propres à l’entreprise. Inversement, j’apprends à l’Ifac des choses qui ne me servent pas maintenant, mais me seront utiles plus tard. Si le commerce me plaît, je poursuivrai en BTS. »

Comment envisage-t-elle sa vie professionnelle ? « Je souhaite avoir un responsable honnête avec ses collaborateurs, qui leur paie leurs dépassements d’horaires par exemple, qui prend le temps d’expliquer aussi. Les patrons veulent aller trop vite mais un jeune qui débute, il doit apprendre beaucoup en peu de temps, c’est fatiguant, stressant. Laissez-nous du temps ! Et puis donnez-nous une chance : on nous demande des diplômes puis de l’expérience et au final, on nous dit qu’on coûte trop cher. Pourtant, on est formé. »

« Pour moi, la fac, ce n’était pas assez concret », explique Rémi Sorel à propos de l’arrêt anticipé de sa licence en économie. « Je travaillais alors à temps partiel et un collègue m’a parlé de sa formation en alternance. En cherchant, je me suis retrouvé dans le profil du BTS Négociation relation client, à l’Ifac. L’apprentissage est selon moi une réponse à un marché de l’emploi difficile. J’ai un contrat avec Techni Toit, spécialiste de la rénovation et du conseil en énergie. Son dirigeant, que j’ai démarché, est mon tuteur. » En moins d’un mois, Rémi Sorel a quitté son appartement à Lorient pour venir à Brest entamer sa vie professionnelle. « Mon employeur m’a considéré tout de suite comme un collaborateur débutant dans son équipe de 10 commerciaux. Il me laisse le temps d’évoluer à mon rythme, selon les étapes qu’il m’a fixées, car il veut former une personne compétente. Il a deux ans devant lui pour voir si je fais l’affaire.» Bientôt, le jeune homme se verra confier une mission, en toute autonomie et s’en réjouit d’avance, lui qui épaulait son père dès 14 ans, sur les chantiers de maçonnerie. Deux semaines en entreprise et deux semaines en cours, le rythme est intense. À l’Ifac, il « apprend des bases qui lui serviront plus tard ». Chez Techni Toit, il adopte les règles de l’entreprise.

Son message aux entrepreneurs ? « Il ne faut pas hésiter à embaucher des jeunes gens qui sont motivés, prêts à s’adapter, à bouger. Ensuite, le chef doit pouvoir leur donner une méthode de travail pour les impliquer, leur donner envie de rester. Aux jeunes, je leur conseille d’aller au-devant des entreprises et de ne pas hésiter à changer de ville, de garder confiance en soi en se disant que la prochaine, ce sera la bonne. »

Rémi Sorel 21 ans • originaire de Lorient • Titulaire du bac S et de deux années de licence Éco • BTS Négociation relation client à l’Ifac (deux ans) • En alternance à Techni Toit, à Brest • Objectif : un premier emploi après son BTS

Jean-Paul Golias, élu en charge de l’apprentissage« Une grande réactivité de nos formations »« Enseignants-chercheurs et formateurs de nos établissements sont en contact permanent avec les entreprises, ce qui nous permet une grande réactivité de nos ensei-gnements. La preuve avec notre nouvelle convention avec les Restaurateurs pointe Bretagne (lire p.7). Nous renforçons ce parte-nariat gagnant-gagnant avec la construction du Campus des métiers, qui ouvrira en 2014 et servira de tremplin à l’apprentissage. La formation des salariés et chefs d’entreprise de demain représente en effet une priorité de notre mandature. »

Le mot de ...

Anouchka Szyman 18 ans • originaire d’Angers • Titulaire d’un BEP Carrières sanitaires et sociales • En bac pro Commerce à l’Ifac (première année sur deux) • En apprentissage à Heytens (décoration d’intérieur), Brest • Objectif : poursuivre en BTS

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Entreprises, que pensent de vous les étudiants ?

Après un bac STG Marketing obtenu à Landerneau, Florian Monfort a entendu parler de l’alternance à un forum d’anciens diplômés de grandes écoles. Direction l’ESC qu’il a intégré en septembre sur concours. « L’alternance, deux semaines d’école et trois en entreprise, me permet de financer mes études. L’apprentissage est une très bonne formule surtout en management où la pratique compte énormément. » Très investi dans les nouvelles technologies de l’information, le jeune homme s’est démené afin de passer son contrat d’apprentissage avec la multinationale américaine Red Hat, éditeur de logiciels libres (Linux et maintenant LibreOffice… 1 milliard de chiffre d’affaires cette année). « J’ai vraiment négocié mon poste. J’assiste la directrice Marketing France. 50 % de mes tâches sont en anglais. » Son but ? Progresser dans cette entreprise dont la culture est de valoriser ses salariés à travers de nombreux services, en échange d’un investissement total. « La direction nous donne de la liberté pour développer notre créativité et des modèles innovants. La philosophie du groupe est très communautaire du fait de ses origines open source*. » La hiérarchie est présente mais pas pressante « et surtout accessible ».

Quel message envoyer aux entreprises ? « Je m’adresserais d’abord aux recruteurs de grands groupes car, pour moi, l’entrepreneur de PME est déjà ouvert aux jeunes. Il est capable d’autocritique pour faire vivre son entreprise. Une entreprise de moins de 20 salariés est dynamique, vivante, intéressée par le regard des nouveaux. Les recruteurs eux, nous parlent beaucoup de mobilité, d’innovation, notamment dans l’informatique, mais ils recrutent de façon très classique pour des entreprises qui vivent selon un mode traditionnel, peu confiantes envers les nouveaux embauchés. J’aime bien comprendre l’aboutissement d’une mission que l’on me confie. Dans les grands groupes, les process sont compartimentés, c’est la routine et il est très difficile de faire bouger les lignes. »

* Logiciel open source : logiciel à licence libre développé par une communauté d’internautes et mis à disposition du public pour sa version basique.

Élodie Bordage prépare un master en apprentissage à l’ESC, cycle Grande école. « J’ai choisi cette école supérieure de commerce car l’alternance est une de ses spécialités, choisie par 85 % des élèves de dernière année. Étant donné que j’ai déjà travaillé, l’envie de lier job et cours est une certitude. D’autant que je paie moi-même mes études. Grâce à l’apprentissage, c’est l’entreprise qui les prend en charge. » Au siège régional de Groupama Loire-Bretagne, à Rennes, la jeune femme est assistante marketing chargée de plusieurs missions : assurer la relation clients, coordonner les actions commerciales et marketing. « L’avantage est de travailler d’une part en autonomie et, de l’autre, en équipe pour le lancement des actions commerciales. »

Un conseil aux entreprises ? « Pour garder une personne bien formée, l’entreprise doit lui permettre d’envisager un poste sur le long terme, dès sa période d’apprentissage. En embauchant de jeunes diplômés, elle apporte un nouveau souffle à son entité. Et le dirigeant ne sera pas déçu. L’école nous forme à devenir des managers alors que l’entreprise nous permet de l’être. Nous sommes armés pour entrer sur le marché du travail. »

Guillaume Richard sait rebondir en toutes circonstances : est-ce sa passion comme arbitre au Stade brestois qui lui donne tant d’énergie ? Cela fait un an qu’il suit la formation d’Attaché commercial en alternance du Ciel Bretagne, loin de son BTA en aquaculture. Ses différentes expériences professionnelles - dont celle de technicien qualité pendant 6 ans chez Flipi - l’ont mené jusqu’au métier de commercial, où il s’est senti à l’aise. « Il me manquait des bases, j’en étais conscient. » Il prend contact avec la CCI : direction le Ciel Bretagne, où il suit une formation de 9 mois en alternance, trois jours en entreprise, deux jours en cours. Il convainc le dirigeant d’une jeune TPE, ID réseaux, de lui faire confiance en l’embauchant en alternance. Unique commercial, il se rend dans les exploitations agricoles pour présenter un système informatique sans fil de transmission des données. Et de salarié, il redevient élève, en apprentissage : « C’est un choix qui a un impact familial et financier, que j’assume. J’ai tout appris ici sur le fonctionnement d’une structure commerciale, grâce aux intervenants qui sont des formateurs professionnels. »

Que dire aux chefs d’entreprises ? « L’entrepreneur doit avoir une vision à long terme de son affaire. Lorsqu’il recrute une personne, quelle que soit son âge, il doit se demander quelle va être sa valeur ajoutée au bout de quelques mois, quelques années. Il a une responsabilité de tuteur. Un salarié motivé le sera d’autant plus s’il est associé aux objectifs chiffrés de l’entreprise, c’est une relation gagnant-gagnant. La communication interne me semble primordiale. De par mon parcours, je peux dire que les entreprises qui réussissent sont celles qui font preuve d’ouverture d’esprit, de diversification des profils. Aux personnes qui hésitent à se reconvertir, je leur conseille une petite autocritique, rien de dramatique, mais s’écouter peut ouvrir des horizons sur une formation et un nouvel emploi. »

10 671 personnes formées par la CCI (en 2011)

1 867 apprentis Ifac, centre de formation des apprentis

854 élèves ESC Bretagne Brest

7 950 stagiaires Ciel Bretagne et Cefortech

Contrat de génération. Pour inciter

les entreprises à recruter les moins de 25

ans en CDI et à conserver

les plus de 55 ans jusqu’à

leur retraite, le gouvernement

promet, pendant cinq ans

maximum, un allégement de charges (total

sur l’emploi du jeune, partiel sur celui du senior),

pour un coût estimé entre deux et trois

milliards par an. Objectif : 500 000

contrats.

Florian Monfort 19 ans • Titulaire du Bac STG Marketing • Préparation au Bachelor en alternance (deux ans) à l’ESC Bretagne Brest • En alternance à Red Hat, Paris • Objectif : travailler aux États-Unis

Yannick Cadiou, vice-président Formation« Taux d’insertion professionnelle de plus de 80 % »« La CCI de Brest dispose d’un savoir-faire reconnu en formation initiale et continue en tant qu’opérateur majeur de la formation en région brestoise. Nos établissements donnent de solides bases académiques à nos élèves, tout en leur permettant une immersion per-formante en entreprise. Performante ? Oui car nos taux d’insertion sur le marché du travail sont très bons : plus de 80 % six mois après l’obtention du diplôme, que ce soit à l’Ifac ou à l’ESC. C’est pour nous une réponse efficace au chômage des jeunes. Voilà pourquoi notre ESC a fait de l’alternance l’un de ses atouts. Avec France Business School, nouvelle école supérieure de commerce répartie sur 4 campus, l’ESC Bretagne Brest va gagner en visibilité pour le plus grand bénéfice de ses élèves. »

Le mot de ...

Élodie Bordage 23 ans • Originaire de Vitré • Titulaire du bac STG Marketing et DUT Tech-niques de commercialisation • Préparation d’un master en alternance de 24 mois • Expériences professionnelles : 7 mois en Angleterre (fille au pair), assistante marketing (6 mois) • Objectif : devenir chef de produits ou chargée de communication

Guillaume Richard 32 ans • titulaire d’un BTA Aquaculture • Au Ciel Bretagne pour une formation d’Attaché commercial en alternance • Objectif : devenir commercial

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Club d’entreprises Aulne- Presqu’île : nouer des liens

L’idée a été lancée par une poignée de chefs d’entreprises du sud de la circonscription*

de la CCI l’an passé : et pourquoi pas un club d’entreprises ici ? Après une première réunion d’information au printemps, pilotée par la CCI, l’assemblée générale constitutive, en juin, a réuni une quarantaine de dirigeants des secteurs de l’industrie, du commerce et du tourisme. Outre l’émergence d’un réseau professionnel, le club se veut générateur de rencontres et de discussions. « Nous, dirigeants d’entreprise, manquions vraiment d’un lieu pour nous rencontrer », souligne Philippe Gastoud, dirigeant de l’entreprise Breizelec à Châteaulin, élu CCI et président du club. « Le club permet de rompre l’isolement de chacun et de partager

CourantsPublication éditée par la chambre de commerce et d’industrie de Brest : 1, place du 19e RI, BP 92028, 29220 Brest Cedex 2. Tél. 02 98 00 38 00. Mél. [email protected] la responsabilité de : Michel Gourtay Présidente du comité de rédaction : Béatrice CochardResponsable de la rédaction : Blandine Kermarec Coordination et secrétariat de rédaction : Christelle HallRédaction : Christelle Hall, Virginie de Rocquigny et Martine Kerrien.ISSN : 0981-9282. Dépôt légal à parution - Conception graphique-réalisation : Basilic Communication - Publicité : Gédéon Marketing. Tél : 02 98 44 66 02. Tirage : 77 500 exemplaires

INITIATIVES

Des rencontres, des échanges et une nouvelle impulsion sur le territoire, voilà l’ambition du tout nouveau club d’entreprises, créé sur les territoires du Faou, Crozon et Châteaulin.

indique Véronique Raher-Hériaud, conseillère de la CCI, qui participe à l’animation du club d’entreprises. Les premières rencontres ont permis aux adhérents de visiter le Moulin de la Marche, à Châteaulin, puis la crêperie Lafontaine, à Pont-de-Buis. La dernière s’est tenue dans l’entreprise Cadiou Industrie, à Locronan, à propos de la réduction des coûts énergétiques. « Les visites d’entreprises donnent des idées et favorisent les échanges », souligne Philippe Gastoud. De quoi apporter une cohésion de groupe aux entrepreneurs, d’autant plus importante que ce territoire est marqué par la situation préoccupante de Doux.

* La circonscription de la CCI de Brest va de Kerlouan à Locronan (plus de 11 000 ressortissants).

nos préoccupations. Exprimer ses problèmes, ses questionnements, cela contribue à les solutionner. » À travers le club, les adhérents espèrent également promouvoir les atouts de leur secteur géographique, étalé sur trois communautés de communes : Pays de Châteaulin et du Porzay, Aulne maritime, Presqu’île de Crozon. « Je pense que cela se fera de manière indirecte », note son président. « Les échanges créent de l’émulation et cela redynamise notre quotidien et nos entreprises. À terme, cela rejaillira sur le territoire ».

Visites et conférences« Nous prévoyons quatre réunions par an avec, à chaque fois, la visite d’une entreprise du territoire, une réunion thématique avec un intervenant et un dîner convivial »,

>SERVICEREpRoCéanE ChangE dE maInS Et dE lIEu. L’entreprise de vente et location d’outils de reprographie, Reprocéane (port de commerce de Brest), passe sous la direction de Xavier Paugam, déjà responsable technique dans l’entreprise. Annie Fily, dirigeante depuis 1995, lui cède une PME dynamique de 8 salariés, qui a su faire sa place auprès de clients fidèles. « Le service après-vente est notre force », commente-elle. « J’ai souhaité vendre à Xavier Paugam parce qu’il va garder l’équipe, assurer la continuité de la prestation aux clients et à un prix raisonnable », se réjouit Annie Fily qui a pris le temps de la réflexion. « Je compte développer la carte de la compétence locale », assure Xavier Paugam qui va installer Reprocéane dans un nouveau bâtiment de 180 m2, à Guipavas. Son coût est de 300 000 € et le déménagement prévu le 1er janvier 2013.

mEdIaphaRE déVEloppE lES déplaCEmEntS doux. Lancée il y a deux ans à Plougastel-Daoulas, Mediaphare propose un service de vélos taxis pour les collectivités et entreprises organisant des évènements, « des déplacements sur un périmètre d’un kilomètre environ », explique le dirigeant Jacques Coat. Ce service à la carte fait travailler sept personnes. À l’heure du développement de l’éco-mobilité, Médiaphare permet de transporter des personnes en douceur. La Route du Rhum, les Vieilles Charrues, BMO ou la galerie marchande le Phare de l’Europe ont déjà fait appel à ses services.

InduStRIEl’agEnCE maRItImE uat ChangE d’adRESSE. Elle a quitté fin octobre le quai de la Douane, son siège brestois depuis 1977 (création en 1972), pour intégrer les anciens bâtiments de Meunier naval, face à la forme de radoub n°1. « Nous nous rapprochons des sites d’exploitation portuaire, concentrés à l’est du port, explique Antoine Kuhn, le directeur général. « Mais nous sommes aussi motivés par des contraintes car le stationnement est ubuesque quai de la douane. Les professionnels ne peuvent plus rester ici. » À l’abandon depuis une dizaine d’années, les bâtiments ont été totalement refaits et comprennent : l’entrepôt - dont les nefs remarquables ont été préservées (2 700 m2) - le bâtiment de deux étages (1 200 m2), et deux bâtiments (500 m2) dont un à louer. 2,2 M€ ont été investis par la société qui y a transféré une vingtaine de salariés de l’UAT.

aéRopoRt

la CoRSE au dépaRt dE BRESt. La compagnie aérienne à bas coûts Volotea s’implante à Brest et ouvre deux nouvelles lignes régulières : Brest-Bastia et Brest-Ajaccio. Bastia, au nord de la Corse, sera desservie en vols directs deux fois par semaine (le mercredis et samedi) dès le 20 avril. Ajaccio, au sud, sera aussi reliée par deux rotations hebdomadaires (le mardi et samedi), à partir du 1er juin. La flotte de Volotea est composée d’avions Boeing 717 de 125 sièges. Les billets sont en vente à partir de 29€ TTC l’aller simple. Ollandini dessert aussi Ajaccio le samedi, d’avril à septembre. Renseignements sur www.volotea.com, www.ollandini.fr et en agences de voyages.

CommERCEECo-mIam.Com À ouVERt 5 magaSInS. L’enseigne distribue des produits surgelés achetés directement aux producteurs, via leurs groupements professionnels (viandes, poissons, légumes et desserts). « Nous présentons aux clients la décomposition des prix depuis notre lancement en 2009 » explique le nouveau directeur général Antoine Sauvaget. Pour proposer des prix bas toute l’année dans ses 5 magasins (Finistère et Lorient), tout en garantissant un bon prix aux producteurs, Eco-Miam mise sur des dépenses allégées en publicité, se basant sur internet (commandes en ligne, Facebook) et des emballages neutres en sachets ou colis familiaux. Grâce à une progression de 10 % par mois (2 M€ de chiffre d’affaires), l’équipe de 16 collaborateurs veut consolider le réseau de fournisseurs et projette d’autres ouvertures de magasins en 2013, majoritairement en Bretagne.

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Nvie des entreprises

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Philippe Gastoud, président du club d’entreprises.

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Suivre une formation> Formations linguistiques.Ciel Bretagne, rue du Gué-Fleuri, Le Relecq-Kerhuon

02 98 30 45 80@ www.formation.cci-brest.fr

> ESC (cycles formation continue et mastères / 3e cycle). 02 98 34 44 44

@ www.esc-bretagne-brest.com

> Formations tertiaires.Rue du Gué-Fleuri, Le Relecq-Kerhuon

02 98 30 45 75 @ www.formation.cci-brest.fr

> Formations techniques. Cefortech,20, rue Jean-Charles Chevillotte,zone industrielle portuaire, Brest

02 98 44 52 58 @ www.formation.cci-brest.fr

> Vous êtes salarié(e)> Formation professionnelle

continue. Tertiaire 02 98 30 45 75,Technique 02 98 44 52 58@ www.formation.cci-brest.fr

> Ifac (Certif icats de qualif ication professionnelle).

11, rue Yves-Giloux, Brest 02 29 00 60 60

@ www.ifac.cci-brest.fr

> Vous êtes demandeur d’emploi

> Ifac (Centre de formation desapprentis). 11, rue Yves-Giloux, Brest

02 29 00 60 60 @ www.ifac.cci-brest.fr

> ESC Grande École. 2, avenue de ProvenceBrest 02 98 34 44 44

> Vous avez moins de 26 ans

Louise D’Hervé a su donner une nouvelle impulsion à sa vie professionnelle grâce au Cefortech : de conductrice routière elle est devenue technicienne en logistique à A l’Aise Breizh.

Reconversion. Louise D’Hervé, du camion à l’entrepôt

> ESC (cycles formation continue, mastères / 3e cycle).

2, avenue de Provence, Brest 02 98 34 44 44

@ www.esc-bretagne-brest.com

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Louise D’Hervé, technicienne en logistique

Il faut imaginer ce petit bout de femme de 28 ans au volant de son poids lourd frigorifique, « un

beau camion, j’en étais fière », roulant pour le compte des Transports Daniélou, à Roscoff. « Je me suis formée au Cefortech en sept mois à la conduite de porteurs et véhicules articulés. Le formateur était dur avec moi mais il avait raison : il m’a poussée à donner le meilleur », se remémore Louise D’Hervé. En 2005, la voilà titulaire du CAP Conduite routière. Avec son compagnon Sébastien, elle a avalé les kilomètres en couple, jusqu’au sud de la France l’été, transportant des primeurs, et jusqu’en Allemagne l’hiver, pour les choux fleurs. « J’ai tout de suite préféré les grandes distances, dès mes débuts en Hollande où j’ai roulé pendant un an, au rythme de cinq semaines d’affilée. L’ambiance de nuit, les bons rapports entre les gens… ça me plaisait. » Même si, précise-t-elle, une femme dans ce milieu d’hommes peut encore

sembler incongru pour certains. « On disait toujours : Tiens, voilà le camion de Seb, alors que je roulais autant que lui ! »

Opérationnelle rapidementL’aventure a duré 4 ans chez Daniélou. Puis un petit Paul est arrivé et la routière a dû changer de braquet. « Qu’est-ce que je pouvais faire ? J’ai un BTS Tourisme qui ne m’a pas offert de débouchés, un permis poids lourd qui ne me servait plus. » Une nouvelle fois, le Cefortech s’impose, à travers la formation de technicien supérieur en méthodes et exploitation logistique (TSMEL, bac+2). « Retour sur les bancs de l’école pendant dix mois ! J’ai beaucoup aimé car mon expérience de conductrice m’a permis de bien comprendre l’amont, c’est-à-dire l’organisation des livraisons. » La formation inclut deux stages, dont un qu’elle fait chez À l’Aise Breizh, à Morlaix. Louise D’Hervé réorganise les racks des anciennes

collections, prépare les stocks des soldes pour les ventes par correspondance, les boutiques de la marque ou les distributeurs. « Grâce aux cours, j’ai pu appliquer tout de suite mes connaissances. Je conseille le Cefortech pour la qualité de ses intervenants qui sont des professionnels, dont le conseil est précieux pour intégrer le marché du travail. »Trois mois après l’obtention de son titre professionnel TSMEL, la jeune maman est rappelée par l’entreprise qui lui propose un poste de technicienne en logistique, en CDI, dans une équipe de 4 personnes. Son poste est d’autant plus stratégique que l’enseigne de vêtements bretonne a doublé la surface de son entrepôt, à Langolvas, en septembre dernier, passant à 1 500 m2 et 500 références. « Je ne pouvais pas rêver mieux pour ma vie professionnelle et ma vie de famille. En plus, je continue à conduire des camions de livraison, lors des périodes de soldes. » Ça roule pour Louise.

TSMEL, titre professionnel de niveau 3 (bac + 2).Titres professionnels de conducteur du transport routier de marchandises sur porteur et tous véhicules (niveau CAP). Formations homologuées par le ministère du Travail et conventionnées par le conseil régional de Bretagne avec le soutien du Fonds social européen, pour les demandeurs d’emploi, congés individuel de formation et reconversions. Ces formations sont proposées au centre de formations techniques de la CCI (Cefortech).

Jean-Yves Lareur (CCI) . 02 98 44 52 58 ; @ [email protected] ; www.formation.cci-brest.fr

REStauRatIon : REnfoRCEmEnt dES lIEnS IfaC-EntREpRISES. 300 apprentis en restauration et services en salle de l’Ifac sont concernés par l’intervention de chefs cuisiniers finistériens dans l’établissement. Une convention a été signée en ce sens le 15 octobre par la CCI, gestionnaire du centre de formation des apprentis, le groupement des restaurateurs Pointe Bretagne et la Société générale. « Les chefs travailleront sur des produits locaux, tels que le bar de ligne, les langoustines, le blé noir ou la pomme de terre, pour sensibiliser les jeunes gens à la gastronomie bretonne », expose George Garkouchevsky, président du groupement. Les arts de la table seront également à l’honneur durant ces dix séances d’exercice pratique de haute volée, de type master class.

dES BoulangERS dE l’IfaC dE REtouR dE hongRIE.

« C’était une grande découverte ! J’ai proposé de faire des pains tressés à mon tuteur dans sa boulangerie de l’Ile-de-Batz et il a accepté. » Ainsi s’exprime Louis Riou, apprenti boulanger-pâtissier à l’Ifac, en bac pro, après son voyage professionnel en Hongrie, à Szeged, du 10 au 28 septembre dernier. Une dizaine d’apprentis ont testé les techniques artisanales hongroises, à l’école pour les mineurs, en entreprises pour les majeurs. Les jeunes gens ont fait découvrir la pâtisserie bretonne et vien-noiserie française aux Hongrois, ce qui a été très apprécié. Pour Louis Riou, 18 ans, le séjour fut très positif, tant au niveau de la découverte culturelle d’un pays d’Europe de l’est (ils ont visité Budapest), que des gestes appris sur place, telle la pâte tressée ou la panure. L’an dernier, les apprentis bouchers étaient partis en Italie. Au vu du succès de ce premier échange, qui concerne aussi des apprentis Allemands, l’Ifac renouvellera l’expérience dans ce pays.

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1 formation, 1 métierESC Cadre, un master Sup de Co pour salariésObjectifs de la formation. ESC Cadre s’adresse aux salariés souhaitant faire évoluer leur carrière ou encore se réorienter professionnellement. Cette formation permet de compléter son cursus par un diplôme ESC Grande école, grade de master (bac +5), visé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Son enseignement de haut niveau sur le monde de l’entreprise débouche sur l’acquisition de nouvelles compétences managériales, favorisant l’accès à de nouvelles responsabilités.Le public concerné. ESC Cadre s’adresse aux professionnels titulaires, au minimum, d’un bac +2 et ayant travaillé au moins trois ans ou ayant dix ans d’expérience managériale.Durée. Deux ans de formation sont nécessaires à raison de 55 jours par an (4 jours par mois du mercredi au samedi).Coût… : 6 900 euros par an…Et financement. Il existe plusieurs modes de prise en charge du programme : plan de formation de l’entreprise, congé individuel de formation, chèque formation, période de professionnalisation. Les procédures de financement prenant du temps, il vaut mieux s’y prendre à l’avance.Début de la formation : 20 février 2013

Ewen Dreves (CCI). 02 98 34 44 45 ; @ [email protected]. Campus de Vannes : Isabelle Kerdat (CCI). 02 29 00 62 09 ; @ [email protected] / www.esc-bretagne-brest.com

© DAVID CREN

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